Remerciements Mes remerciements les plus sincères vont à l'égard de ma directrice de mémoire Mme. Amira Naoui pour sa patience, son investissement et son accompagnement. Un grand merci également à M.Riadh Siala pour ses précieux conseils et sa bienveillance . J'aimerai par ailleurs remercier
mr. Sami Bejaoui qui m'a
beaucoup aidé à clarifier mes idées et à approfondir ma réflexion. Enfin, J'exprime toute ma gratitude à mes parents, mon frère et ma tante Leila pour l'amour inconditionnel qu'ils me portent , à mes amis les plus chers qui ont été toujours à mes côtés et à tous ceux qui m'ont accordé un peu de leur temps pour m'aider... Je vous suis reconnaissante .
II
Résumé "Au seuil de ce manuscrit..." Chaque jour, en flânant dans les territoires, nous franchissons des frontières spatiales afin de passer d’une zone à une autre. Nous vivons des transitions grâce aux espaces seuils interrompant ces limites multiples. De ce fait, ces espaces offrent une préface à la perception de l’espace urbain et architectural. Ils ont été créés pour, à la fois, connecter et séparer. Cette dualité s’applique aussi bien sur le plan spatial que sur le plan ambiantal. Les seuils, parallèlement aux limites, ont réussi à prendre plusieurs aspects et épaisseurs. Ils se sont transformés, à l'image des mutations urbaines et architecturales.
C'est le cas de la ville de Sfax, où, au pied de ses murailles, une épaisseur urbaine porteuse d'histoire a été mal structurée. Au lieu de jouer le rôle d’un seuil urbain articulateur de tissus, cette frange accentue la rupture entre la ville historique et la ville nouvelle.
Mots-clés Seuil, limite, franchissement, rupture, restructuration.
III
Sommaire Remerciements.............................................................................................................. II Au seuil de ce manuscrit................................................................................................ III Sommaire....................................................................................................................... IV Introduction générale.................................................................................................... 6 1. Contexte d’étude....................................................................................................... 7 2. Problématique........................................................................................................... 8 3. Méthodologie............................................................................................................ 10
Chapitre I Aux limites des seuils..................................................................................................... 12 I.1. Introduction............................................................................................................. 14 I.2. Le seuil, espaces articulés........................................................................................ 15 I.2.1. Seuil, limite et frontière........................................................................... 15 I.2.1. Entre un dedans et un dehors.................................................................. 18 I.3. Le seuil, ambiances articulées................................................................................. 22 I.3.1. Le seuil physique...................................................................................... 22 I.3.2. Le seuil approprié..................................................................................... 30 I.3.3. Le seuil sensible....................................................................................... 32 I.4. Conclusion............................................................................................................... 35
Chapitre II Sfax, un territoire par-delà des «Seuils»..................................................................... 36 II.1. Introduction.......................................................................................................... 38 II.2. Un seuil, deux tissus.............................................................................................. 39 II.2.1. Aux seuils de l’histoire........................................................................... 39 II.2.2. Entre Medina et Jnen 1775- 1985.......................................................... 42 II.2.3. Entre Medina et ville nouvelle 1985- 2021............................................ 47 II.3. Aux seuils des espaces marchands........................................................................ 56 II.3.1. A la Médina........................................................................................... 56 II.3.2. A l’extra-muros...................................................................................... 63 II.4. Conclusion............................................................................................................. 65
Chapitre III: Au pied des murailles, un seuil à franchir............................................................... 66 III.1. Introduction.................................................................................................... 67 III.2. Un tronçon, des limites stratifiées.................................................................. 68 III.2.1. Des limites matérielles fixes............................................................ 69 III.2.1. Des limites matérielles dynamiques............................................... 74 III.3. Le vécu d’un seuil épais.................................................................................. 79 III.3.1. A l’échelle de la frange.................................................................... 76 III.3.2. A l’échelle de la place Beb Jebli...................................................... 79 III.4. Conclusion....................................................................................................... 82
Chapitre IV: Vers un Re-Habiter d’un seuil urbain...................................................................... 84 IV.1. Introduction.................................................................................................... 86 IV.2. Mise en situation............................................................................................. 86 IV.2.1. A une échelle urbaine..................................................................... 86 IV.2.2. A une échelle architecturale........................................................... 92 IV.3. Contextualisation des concepts...................................................................... 96 IV.3.1. A une échelle urbaine..................................................................... 96 IV.3.2. A une échelle architecturale............................................................ 102
Conclusion générale............................................................................................................ 103 Bibliographie ...................................................................................................................... 104 Table des figures ................................................................................................................ 105 Table de matière.................................................................................................................. 114
Introduction générale
«On ne peut pas aller de l’un à l’autre en se laissant glisser. On ne passe pas de l’un à l’autre, ni dans un sens, ni dans un autre. Il faut un mot de passe. Il faut franchir le seuil. Il faut montrer patte blanche. Il faut communiquer, comme le prisonnier communique avec l’extérieur.» (Georges Perec, 2000, p 52)
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1. Contexte d’étude
Une image de porte se dessine dans mon imaginaire à chaque fois que j’entends le mot «seuil». C’est une sorte d’ouverture magique qui nous glisse vers l’inconnu à l’image des seuils d’ «Alice au pays des merveilles»..., ou vers un connu, un chez soi où nous pouvons découvrir même des portes pleines de mystères. Ce dispositif, omniprésent dans notre quotidien, nous emporte chez nous en pleine sécurité tout en nous connectant au reste du monde. Et ce n’est qu’en entamant mes études en architecture que j’ai commencé à réfléchir le seuil avec plus de profondeur. Il suffit de poser une chaise devant une porte, de regarder à travers une fenêtre ou de ranger ses chaussures sur quelques marches pour parler d’un espace seuil. Cette réflexion s’est mûrie dans le cadre de la thématique «Des territoires à l’œuvre,...composer avec la complexité» évoquée dans le studio du premier semestre « Ville, Territoire et Complexité » tout en prenant plus d’ampleur allant même vers l’échelle du territoire.
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2. Problématique Habiter, c’est s’enraciner dans un territoire, exigeant en premier lieu sa délimitation précise et par la suite la confrontation à des clôtures. Nous nous retrouvons dans la nécessité de passer entre les territoires et de franchir les différentes frontières et ambiances. Ce passage nous oblige donc à pratiquer les espaces intermédiaires, les espaces entre deux, qui peuvent être même habités comme l’affirme Besse1 « On habite aussi les seuils, les rues, les villes, les paysages. On habite aussi dehors et dans une suite incessante de passages, de l’intérieur vers l’extérieur, et de l’extérieur vers l’intérieur. » (Besse, 2013, p.9). Le seuil, cette notion interdisciplinaire porteuse de sens et de dimensions mérite d’être pensée dans les territoires. Elle est ce blanc nécessaire à la compréhension des espaces en étant à la fois séparation et lien, clôture et ouverture, dehors et dedans. Souvent confondu à la notion de limite, le seuil est l’espace de transition qui marque la limite. Les transformations urbaines et contextuelles récentes ont engendré une mutation continue des seuils au sein des territoires. Les limites s’estompent, les intervalles sont en cours de négligence voire même de disparition ainsi que certain rituels de passage. Des ruptures se sont apparues et des ambiances se sont uniformisées. Chose qui nous pousse à questionner la situation des piétons dans les territoires où le système de zoning régisse. Ces derniers trouvent du mal à circuler à cause des ruptures urbaines résultantes de ces mutations. ¹ Jean-Marc Besse : est agrégé de philosophie et docteur en histoire.
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Sfax représente un laboratoire des seuils. En effet, différents espaces seuils ont été repérés à des échelles différentes allant du micro vers le macro. Au pied de ses murailles Aghlabides, une épaisseur urbaine a été laissée exprès comme un premier seuil urbain articulant le tissu médinal avec ses extensions. Nous allons nous concentrer sur le tronçon nord portant le nom de la «zone de Beb-Jebli» . En effet, cette frange charnière supposée connectrice est devenue source de discontinuité et de déséquilibre spatial, ambiantal et fonctionnel entre la Médina et la ville nouvelle (connue sous le nom de Sfax El Jadida). Nous nous retrouvons donc dans un étouffement urbain où les seuils sont très fins ou mal structurés engendrant le basculement entre les différents espaces. Ainsi une opération de restructuration de cette frange porte l'objet de la présente réflexion menant à un projet à l'échelle urbatecturale².
* Comment assurer la refonte de ce seuil urbain avec son environnement? * Au delà de la dimension physique, comment assurer une «Survie» du seuil en terme de vécu urbain?
² Urbatecturale : Miser sur l'échelle entre l'urbain et l'architecturale
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3.Méthodologie : Il s'agit d'un processus d'étude des « espaces seuils » visant une restructuration d'une épaisseur urbaine à caractère patrimonial se situant à l'échelle du territoire de Sfax. Afin d'y aboutir, nous avons passé par plusieurs strates de réflexions matérialisées à travers ces quatre chapitres.
Le premier chapitre est une préface théorique qui vise à décortiquer la notion de "seuil" sur le plan spatial et sensible afin d’aboutir à l’établissement d’un protocole structurant les analyses qui vont
I
suivre et, bien évidement, l’intervention.
Le second présente, dans un premier temps, la métamorphose de notre seuil urbain choisi, ainsi que des deux rives qui les bordent. Dans un deuxième temps, nous appliquerons le protocole d’analyse
II
sur des espaces seuils, à vocation commerciale, repérés au niveau des deux rives entourant notre interface d’étude.
Aux sein du troisième chapitre, nous nous concentrerons sur l’analyse de notre épaisseur urbaine spatialement et ambiantalement afin de
III
détecter les potentiels du site aussi bien que ses limites.
Le quatrième consistera à analyser des références allant de l’échelle macro vers l’échelle micro. Ce travail ayant comme but de tirer des leçons structurant notre intervention. Une restructuration qui vise la refonte urbaine du centre historique et la ville nouvelle ainsi que la mise en valeur de l’héritage patrimonial délaissé. Les intentions seront illustrées dans la deuxième partie au sein de ce même chapitre.
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IV
C O N S T R U C T I ON D’ U N P R O T O C O L E D’ A N A L Y S E
CONTEXTUALISATION
MISE EN SITUATION
MISE EN FORME D' U N E R E P O N S E
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I
CHAPITRE Aux limites des seuils
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13
Chapitre I : Aux limites des seuils.
I.1. Introduction :
Le seuil, une notion pluridisciplinaire évoquée dans la plupart des domaines. Elle est empruntée dans son sens figuré pour désigner l’entrée, le commencement de quelque chose. On parle de franchir le seuil de l’enfance à l’âge adulte. On peut aussi parler du seuil comme fin, le seuil de la mort. En mathématiques, le seuil correspond au niveau d’un facteur variable dont le franchissement détermine une brusque variation du phénomène. En architecture, le seuil est le point de connexion qui assure la transition entre les mondes en créant un changement d’expériences lors de la passation de l’usager entre des espaces, qui sont à la fois séparés et connectés. Au sein de ce premier chapitre, la notion de seuil est appréhendée dans ses dimensions multiples à différents échelons. Nous allons, dans un premier temps, décortiquer cette notion ainsi que ses manifestations en tant qu’un dispositif spatial tout en insistant sur la relation entre la limite et le seuil. Dans un deuxième temps, ces espaces sont réfléchis en termes de vécu. Le seuil se manifeste donc en tant qu'articulateur d’ambiances, une dimension qui a mis en scène trois paramètres essentiels : le physique, l’usage et le sensible. Cette démarche a permis la construction d’un protocole d’analyse qui sera projeter, par la suite, sur notre territoire d’étude.
D‘ESPACES
LE SEUIL Articulateur
D’ A M B I A N C E S
VÉCU
Figure-1- Le seuil à l’articulation des espaces et des ambiances.(Source: personnelle).
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Chapitre I : Aux limites des seuils.
I.2: Le seuil, espaces articulés : I.2.1: Seuil, limite et frontière : Seuil, limite et frontière, des notions contiguës et même parfois fusionnées chez les gens. Il est désormais nécessaire de s'arrêter sur chaque notion assimilant les nuances entre eux afin de réussir leur compréhension et simulation. En effet, délimiter un espace est l'acte primordial qui annonce la création d'un nouveau lieu. Il faut commencer par préciser la ligne marquant la différence entre son intérieur et son extérieur.
- Les limites :
Espace -1-
L
Espace -2-
MITES
Figure-2- Le Pomerium de Rome.( Source:https:// https:// twitter.com// transformation personnelle)
Les limites varient dans leurs matérialisations
L
ainsi que dans leurs dimensions. Elles s’altèrent en polarité, entre la matérialité
MITES
Matérialité
Immatérialité
l’invisibilité et entre la stabilité et le
Visibilité
Distinction
dynamisme. C'est le cas du pomerium de
Stabilité
Dynamisme
et l’immatérialité, entre la visibilité et
Rome, où la limite sacrée détache l'urbs3 de l'ager4.
Figure-3- Aux limites des seuils. (Source: personnelle).
3L'urbs : un mot latin qui désigne une ville dans l'Antiquité. 4L'ager : est le territoire qui appartient à un seigneur pendant la période du Moyen Âge. 15
Chapitre I : Aux limites des seuils.
- Les frontières : Quant à la frontière, elle représente une matérialisation particulière de la limite. En effet, par définition, le terme "frontière" désigne la limite séparant deux états. Il est doté donc d'une connotation géopolitique. Nous pouvons vivre cette limite en tant qu'une ligne, une zone ou même un volume et cela dépend de son contexte ainsi que de ses dimensions. Plusieurs architectes et même des artistes se sont interrogés cette notion. Richard Long5, par exemple, a dévoilé sa vision vis-à-vis à la frontière à travers son œuvre « Midday Muezin Line ». Grâce à son geste, il a transformé la frontière d'une ligne abstraite, imaginaire à une ligne réelle marquée afin de mettre en évidence ses aspects éphémère et dynamique. Selon Richard, la frontière est une limite poreuse, c'est la zone au sein de laquelle deux lieux se mélangent.
Figure-4-Midday Muezin Line, Richard Long, Siwa Egypt 2006. (Source: http://www.richardlong.org/)
5 Richard Long : est un sculpteur, photographe et peintre anglais. C'est l'un des principaux artistes du Land art.
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Chapitre I : Aux limites des seuils.
- Les seuils : « Le seuil est la clé de la transition et de la connexion entre des zones soumises à des prétentions territoriales différentes, et, en tant que lieu à part entière, il constitue la condition spatiale de la rencontre et du dialogue entre des espaces d'ordres différents. » (Herman Hertzberger6,1991, p32) Le seuil, la notion sur laquelle se base notre travail, constitue le point d’inflexion qui marque une limite tout en assurant la transition entre deux mondes homogènes ou hétérogènes. Porteur de polarité, il est à la fois séparation et transition, ouverture et fermeture ..... Le seuil est ,par conséquent, fortement lié à la limite en étant indispensable à la structuration de la séquence de son franchissement. Sa nature varie parallèlement à la variation de la limite. Quand cette dernière est visible et claire, l’ouverture de l’espace par l’intermédiaire du seuil est facilement identifiable tel est le cas des portes, des fenêtres... Offrant différents types de transition (physique, visuelle...) -a- . Quand les limites ne sont pas visibles ,dans le cas des corps spatiaux ouverts, les seuils sont difficilement identifiables et peuvent faire partie d’une séquence spatiale matérialisée par plusieurs manières (Des plateformes, rampes, marches...). Dans ce cas, les deux notions sont superposées, la limite est
L
MITE Espace -1-
Espace -1Pôle
Pôle
-1-
Pôle
Espace -2Pôle
-2-
-2-
L SEUIL
SEU
-1-
Espace -2-
LIMITE
franchissable dans sa totalité, elle devient seuil -b- .
-a-
-bFigure-5- Le seuil, une porosité . (Source: personnelle).
6 Herman Hertzberger : est l'un des principaux théoriciens et architectes néerlandais de l’époque moderne.
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Chapitre I : Aux limites des seuils.
I.2.1: Entre un dedans et un dehors : Selon Bachelard7, l’espace intérieur est conçu à la mesure de l’homme. Sa délimitation ,effectuée par des éléments architecturaux, lui offre le contrôle de ses différents accès. L’espace extérieur, quant à lui, est un espace vaste qui se définit comme étant l’espace inoccupé par des espaces intérieurs. Cet espace est difficile à contrôler. L’homme se trouvera donc coincé entre la quête de la liberté et le besoin d’être en sécurité, une dualité qui caractérise les espaces seuils. Ces derniers ,étant à la fois délimités et contrôlables, réussissent à offrir le sentiment de liberté et de l’intimité à ses usagers et c’est le cas des terrasses, des galeries, des patios... dotant à la fois des qualités d’un espace intérieur et extérieur.
- Extériorisation de l’espace intérieur : Dans un premier scénario, l’espace extérieur s’invite à l’intérieur grâce à la porosité de la limite qui les sépare. Par conséquent, nous assistons à une continuité visuelle qui unifie les différentes composantes des scènes extérieures et intérieures. Cette idée est renforcée par un croquis réalisé par le Corbusier décrivant une scène profonde de l’espace seuil du temple de Jupiter. En effet, l’espace intérieur, composé du Cella et des colonnades, s’allie aux différentes composantes de la scène paysagère extérieure.
Figure-6- Une construction imaginaire de la vue du forum romain à travers la colonnade pronaos du Temple de jupiter. (Source: le Corbusier (cahier 4, page 103)
7 Gaston bachelard : Un philosophe français des sciences, de la poésie, de l'éducation et du temps.
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Chapitre I : Aux limites des seuils.
- Intériorisation de l’espace extérieur : A une échelle paysagère, l’espace seuil peut être constitué par les différents agencements des éléments construits dans l’espace. Une scénographie urbaine est donc créée. Elle est formée par l’espace seuil qui délimite un accès tout en encadrant un autre espace dans le fond. Une telle scénographie est représentée et interprétée à partir des croquis pris par le Corbusier du forum Romain et des thermes de Caracallah (figure-7-).
Figure-7-Le forum romain. (Source : Le Corbusier: urban visions through thresholds/ Transformation personnelle).
A une échelle architecturale, la porosité de la limite entre l’extérieur et l’intérieur est marquée à travers plusieurs formes de seuils à savoir les portes, les fenêtres, les oculus…Ce concept est renforcé par la série de dessins interprétée des croquis du Corbusier de la villa Adriana8.
Figure-8- Une séquence de la vallée du Canopo,Villa adriana. (Source : Le Corbusier: urban visions through thresholds/ Transformation personnelle).
8 La villa Adriana (ou villa Hadrienne) : est une villa antique bâtie par l'empereur Hadrien au IIe siècle.
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Chapitre I : Aux limites des seuils.
- Limites estompées entre l’intérieur et l’extérieur : Le degré de porosité de la limite entre l’espace intérieur et l’espace extérieur peut aller jusqu’à la dématérialisation totale. Ce travail a été évoqué par plusieurs architectes modernes à travers plusieurs outils de conception. Commençant par l’abstraction de certains seuils physiques tels que les portes et la concentration sur les seuils visuels. Ce concept se manifeste ainsi par : 1- La manière de l’agencement des murs, étant des limites physiques visibles, comme une véritable composition picturale assurant la continuité visuelle intérieur-extérieur. 2- La succession des terrasses appartenant autant à la nature qu’à la maison et constituant cet entredeux où l’intérieur se mêle à l’extérieur.
-a- .
-b-
Figure-9- Manifestation des espaces seuils dans les oeuvres de Mies Van Der Rohe (a :Le plan de la Maison de compagne, b: La Maison Farnsworth. (Source:http://www.architecture.org) .
La porosité de la limite entre l'intérieur et l'extérieur est pensée aujourd’hui d’une manière plus dynamique répondant aux questions posées sur la ville et sa densité. En effet, en pensant le logement, le seuil est traité de nouvelles manières. Il peut être habité tout en étant matérialisé par une maigre limite dynamique, rendant la relation espace domestique-ville plus flexible. Ce concept a été fortement présent dans "Curtain House" réalisée par l’architecte Shegiru Ban à Tokyo en 1996. Le seuil est étendu à la maison entière en constituant un entre-deux habité. Cet espace est généré par le dynamisme de la limite qui a été matérialisée par le rideau permettant le contrôle de la porosité entre les deux mondes.
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Chapitre I : Aux limites des seuils.
Figure-10- Maison "Curtain wall" rideau ouvert et fermé , Shegiru Ban , Tokyou 1995. (Source: http://www.agenceimmobiliere.com/).
Figure-11- Le rideau, une limite dynamique. (Source: personnelle).
L
MITES
Matérialité
Immatérialité
Visibilité
Distinction
Stabilité
Dynamisme
SEU
LS
Figure-12-Relation limite - seuil (Source: personnelle).
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Chapitre I : Aux limites des seuils.
I.3: Le seuil, ambiances articulées L'expérience du seuil peut être associée à celle des ambiances par l’intermédiaire de 3 paramètres à savoir "le physique", "le sensible" et "l’usage". Ce volet a été le fruit des recherches du laboratoire "CRESSON"9.
I.3.1:Le seuil physique - Séquence guidée/Séquence non guidée L’espace seuil est d’abord un espace transitionnel, Il est à l’articulation entre un avant et un après. Il représente l’étape intermédiaire au cours de laquelle le temps est arrêté. Cet espace peut être traité par séquences et peut même être successif. Ces séquences ont été associées selon "Arnold van Gennep" 10 à une matérialisation des rites de passage soulignant ainsi leur dimension symbolique.
* Les Séquences guidées Séparation, transition et incorporation, par ces trois phases Arnold a conclu les rites culturels de passage en affirmant : «Tant l’incompatibilité entre les mondes profane et sacré que l’homme ne peut passer de l’un à l’autre sans aller par une étape intermédiaire ». (Arnold van Gennep, 1909, p12). Cette étape liminale reliant deux états doit obligatoirement être transformatrice. La personne éprouvant le stade liminal a quitté l'état précédent mais n'est pas encore entrée dans l'état à venir. Cette pensée se spatialise dans plusieurs œuvres. Dans l’Acropole d’Athènes, l’espace liminal aide le visiteur à se déplacer entre le profane et le sacré, les deux mondes de l’Acropole athénienne. La transition transformatrice entre la ville et l’enceinte du temple se crée au niveau de l’entrée de l’Acropole par les propylées. L’occupant se déplace à travers une série de seuils afin d’accéder à l’espace sacré.
Le Profane
Espace seuil
Le sacré
9 Le Centre de Recherche sur l’espace Sonore et l’environnement urbain (CRESSON) : est l'équipe grenobloise du laboratoire AAU. 10 Arnold van Gennep : Un ethnologue et folkloriste français
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Chapitre I : Aux limites des seuils.
-a- .
-b- .
Les deux ailes du bâtiment s’étendent attirant le visiteur et créant une zone de séparation du profane. En montant à travers la colonnade dorique, le visiteur entre dans une zone de transition qui l’a fait retirer du monde profane pour l’initier à l’enceinte du temple sacré. La zone d’incorporation est signalée en passant par la porte du porche menant vers l’Acropole.
Figure-13-L'espace seuil de l'acropole d'athènes . (a : Délimitation spatiale de l'acropole d'athènes. (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014, transformation personelle), Les Séquences de l'espace seuil de l'acropole d'athènes (Source: https://www. archdaily.com/ Transformation personnelle.) )
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Chapitre I : Aux limites des seuils.
Figure-14- Les Séquences de l'espace seuil du palais des filateurs réalisé par le Corbusier en 1954 . (Source : https://trace.tennesseeedu/).
La zone de séparation entre la ville et l’immeuble bureautique est composée du pont de l’entrée, de l’escalier et du brise soleil. La zone de transition s’annonce en traversant la façade du bâtiment. Cet un espace entre-deux annonçant la passation entre les espaces extérieurs de la ville et les espaces intérieurs du bâtiment. Les zones d’incorporation sont les espaces permettant l’entrée dans les espace individuel. Cette attention dédiée par le Corbusier aux espaces seuils influe fortement l’expérience du travailleur au sein de ce bâtiment.
Séparation
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Transition
Incorporation
Chapitre I : Aux limites des seuils.
* Les Séquences non guidées Nous avons pris la fondation cartier réalisée par Jean Nouvel en 1994 comme exemple. Elle a été fondée en 1984 et s'est engagée pour soutenir les mouvements artistiques contemporains. Le contexte est un quartier qui s'est développé au XIXe siècle. Les salles de la galerie au rez-de-chaussée et au premier sous-sol forment le cœur du bâtiment.
Figure-15- La Fondation Cartier. (Source : https://www.fondationcartier.com/)
- a-
-b-
-c-
Figure-16- L'espace seuil de la Fondation Cartier. ( (Source : -a- Les limites de la Fondation Cartier. -b- La délimitation de l'espace seuil de la fondation. -c- La séquence de l'espace seuil. (Source https://www.fondationcartier.com/)).
Le chemin imprévu offre de l’espace et du temps pour l’inattendu en ce qui concerne la perception spatiale. En expérimentant l'espace seuil, les visiteurs se sentent libres dans le choix de leurs chemins. Leurs mouvements changent d'une façon spectaculaire. 25
Chapitre I : Aux limites des seuils.
-a-
-b-
-c-
Figure-17- La première zone de la séquence de l'espace seuil de la Fondation cartier. (a- Délimitation de la zone (Source : Les
espaces seuils, Till Boettger, 2014/ transformation personnelle), -b- Connexion visuelle entre le parc et l'espace de la rue. (Source : (https:// www.fondationcartier.com/), -c- Relation Panneau de verre-Arbre. (Source : (https://www.fondationcartier.com/).
L'espace seuil s'annonce avec la zone qui juxtapose le premier écran en verre. Il s'agit d'un trottoir planté en arbres introduisant la première séquence de l'espace seuil. Cet espace se permet de s'inviter à l'intérieur de la fondation grâce à l'enceinte en verre visuellement poreuse en totalité et physiquement en un point matérialisé par la porte. La rue se superpose au parc de la fondation.
-b-
-a-
Figure-18- La deuxième zone de la séquence de l'espace seuil de la Fondation cartier. (a- Délimitation de la zone, -b- Les différentes couches Verre-Arbre. (Source : (https://www.fondationcartier.com/)).
La deuxième section se définit par la zone entre la façade et le premier écran en verre du bâtiment. Une fois la porte est franchise, le visiteur se trouve devant des choix divers. Il a la possibilité de continuer son chemin vers la porte coulissante ou bien accéder au parc par la déviation de son chemin à gauche ou à droite de l'écran. La connexion visuelle avec le parc va persister peu importe le chemin emprunté par l'usager de l'espace. Les séquences de l’espace seuil sont définies par une stratification des couches. Il existe une alternance entre les couches de végétations et de panneaux de verre créant un rythme : Cet agencement donne un effet de profondeur. A - V - A - V - A - V - A 11 11 A : arbre , V : verre 26
Chapitre I : Aux limites des seuils.
- La matérialité du seuil: Entre neutralité et distinction: L'analyse de l'espace seuil implique essentiellement l’interrogation sur sa matérialité. Celle-ci présente un facteur décisif par rapport au contexte dans lequel le seuil est perçu. Nous nous retrouvons face à deux pôles opposés à savoir "neutralité et distinction".
Figure-19- Neutralité-Distinction (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014).
* La neutralité Plusieurs espaces seuils ont été soigneusement traités pour s'intégrer avec neutralité dans leurs environnements. Nous avons pris le Musée d'art de São Paulo qui a été conçu par Lina Bo Bardi et Antoine Pruvost en 1947 au Brésil. Les deux architectes ont opté pour des matériaux discrets pour l'espace seuil, afin de l'intégrer dans l'espace urbain environnant.
Figure-20- L'espace seuil du Musée d'art de São Paulo . (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014/ transformation personnelle)
L'espace seuil est généré par le vide pensé au RDC. Les deux surfaces parallèles délimitant la place sont réalisées en béton de couleur grise moyenne pour le plafond et en pavage rectangulaire de couleur gris clair pour le sol. Ces matériaux ont été utilisés exprès par le concepteur pour leurs tonalités ainsi que leurs caractères de matériaux similaires à la matérialité de la rue. Une similitude qui accentue la liaison visuelle entre l'espace seuil et son environnement immédiat. 27
Chapitre I : Aux limites des seuils.
Figure-21- Les matériaux de l'espace seuil du Musée d'art de São Paulo. (Source: https://www.do-tours.com/ Transformation personnelle).
Figure-22- Le cadrage de l'environnement (Source: https://www.do-tours.com/ Transformation personnelle).
Des piliers Rouges, soutenant le volume suspendu, contrastent avec les surfaces de délimitations. Cette distinction s'insère avec légèreté, en se présentant étant de fins éléments graphiques. En pénétrant l'espace seuil, ces piliers réussissent à cadrer des scènes urbaines de la ville environnante qui se fragmente en s'invitant à l'intérieur du seuil. Par ce fait, le vide créé est enfin comblé et l'espace extérieur s'est donc intériorisé.
* La distinction : Dans plusieurs ouvrages, l'espace seuil s'intègre dans son contexte tout en étant distinctif grâce à plusieurs paramètres. C'est le cas de la nouvelle galerie nationale à Berlin conçue par Mies van der Rohe, en 1968.
Figure-23- L’espace seuil de la Galerie nationale. (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014/ transformation personnelle)
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Chapitre I : Aux limites des seuils. L'espace seuil est conçu pour se distinguer de son environnement. Mies Van der Rohe a mis en scène la façade grâce à la transparence du verre. Il a eu recours aux matériaux de couleurs claires et homogènes (granite, acier) pour cerner la couche intermédiaire transparente des quatre côtés contrastant avec le plateau suspendu. L’espace seuil est théâtralisé par la mise en place d’un rideau derrière la façade vitrée.
Figure-24- La matérialité de l'espace seuil (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014/ transformation personnelle).
Figure-25- La théatralisation du seuil par le rideau. Paulo (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014/ transformation personnelle).
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Chapitre I : Aux limites des seuils.
I.2.1:Le seuil approprié Théoriquement, le seuil est un espace transitionnel qui ne sert qu’au passage, contrairement aux autres espaces abritant une fonction spécifique. Il représente donc ce blanc nécessaire à la compréhension et la préparation des usagers vers un nouveau espace. Par sa neutralité , Il laisse en suspens la question de l’usage. Il est le moment de « rien » entre deux lieux , il est une respiration… L’installation d’une chaise devant une porte est déjà l'une des manières de l'occupation de l'espace seuil. Par contre, habiter un seuil dépasse le fait de son aménagement ou même son occupation en exigeant plusieurs formes d'interactions sociales. En effet, il est le lieu où se tissent les liens sociales, c’est là où on filtre les visiteurs, qu’on laisse ou non les autres traverser. Herman Hertzberger approuve que le seuil est un espace redevable d’être travaillé avec beaucoup de délicatesse en affirmant :
Figure-26- Une scène du film "mon oncle" , Jacque Tati , 1958. (Source: Le seuil : vers une disparition ? , mémoire d’étude).
«Concrétiser le seuil comme un espace de transition signifie avant tout créer un cadre où accueillir et prendre congé des visiteurs, le seuil représentant dès lors la traduction architecturale de l’hospitalité. En outre, le seuil est en aussi important pour les contacts sociaux que les murs épais le sont pour l’intimité. ». (Herman Hertzberger, Leçons d'architecture, p50) Les systèmes de portes coupées proposées par Hertzberger à De Drie dans son projet de foyer pour personnes âgées à Amesterdam représente un exemple pertinent d'un dispositif qui assure le contrôle du contact des usagers avec l’espace extérieur ainsi que leurs interactions avec les passants. Il est composé de plusieurs éléments à savoir la porte qui peut à la fois être ouverte et fermée, le banc qui la juxtapose et l'auvent qui protège de la pluie. .
30
Figure-27- Dispositif d'entrée à De drie hoven ,une maison de retraite. (Source: Le seuil : vers une disparition ? , mémoire d’étude).
Chapitre I : Aux limites des seuils. Différentes sortes de relations sociales au sein des espaces seuils ont été évoquées dans la thèse de Valérie Lebois12 intitulée "Enjeux des espaces intermédiaires". Ces espaces prennent plusieurs formes à l'égard des cours, halls, parkings... Ces espaces sont considérés comme des «respirations» surtout dans les villes dotant d'une densité importante. Penser ces espaces dans le processus de conception est devenue une nécessité pour éviter la création des recoins inquiétants, délaissés qui pourraient abriter un désordre. Le caractère vague de ces espaces nous force à réfléchir l'a-fonctionnalité des seuils. En effet, en absence de fonction fixe à part celle de passage, nous nous retrouvons dans l’incapacité de contrôler les usages qui s’y développent. Un intérêt particulier a été détecté par Valérie Lebois
Figure-28- L'aire de stationnement de l'immeuble "Mountain dwelling" transformée en aire de jeux. (Source : https://big.dk/)
envers les cours des immeubles de Paris, où plusieurs interactions sociales se manifestent. Il s'agit d'un lieu de rencontre sécurisé qui peut être doté d'un aspect ludique pour les enfants. En contrepartie, laisser à l'abondance ces espaces élimine toute forme d'apport social. Ces lieux se transforment ainsi en "nonlieux", une notion développée par Marc Augé et qui correspond aux espaces délaissés soit par faute de conception à l'égard des cage d’escaliers lugubres, les halls minuscules… ou à cause d’une interdiction d'occupation pour des raisons de sécurité…On parle alors de «no man’s lands». Pour Lebois, faire pénétrer la lumière naturelle aux espaces transitionnels change complètement leurs perceptions. Les seuils sont ainsi porteurs de sociabilité
Figure-29- Une cour d'immeuble à Paris abritant un événement social (Source :https:// www.pinterest.fr/).
et leur négligence affecte le vécu de ses usagers. Valérie Lebois12 : Psychosociologue, Docteur en architecture, Maître de conférence à l’Ensas.
31
Chapitre I : Aux limites des seuils.
I.2.1: Le seuil sensible: La sensibilité consiste à la confrontation des données réelles d’un espace avec notre propre perception sensible. Il serait primordial de s’interroger sur le seuil d’une ambiance. A quel moment exactement on ressent ce changement d'ambiance? Une ligne d’ombre peut signaler un changement d’ambiances, impliquant une modification de l’ambiance lumineuse. Ettore Sottsass a conçu ce seuil pour accentuer la différence entre ombre et lumière. Cela attire l’attention sur la ligne d’ombre qui auparavant passait inaperçue. Figure-30- The door to enter into darkness , ettore sottsass, 1973 (Source :https:// www.pinterest.fr/).
Le seuil sonore est très important et doit être pris en considération dans l’acte de conception. Prenons comme exemple le fond sonore dans un centre commercial. A quel moment peut on prendre conscience de ce seuil?. Et avait il un impact sur notre façon d’agir dans ce lieu? Pour pouvoir répondre, il faut d’abord revenir sur la dimension temporelle du seuil. Nous nous sentons comme coupés du monde extérieur, intériorisés dans un monde propre au centre commercial.
- Le seuil, une temporalité: En expérimentant le seuil temporel, le temps est stoppé et l'être en question se trouve bloqué entre deux temps. Il est ni dans le passé ni dans le présent. L'instant est figé… A la fin du XXe siècle, plusieurs artistes ont apporté un intérêt vis à vis au concept de l’espace seuil. Ces espaces sont désormais expérimentés artistiquement et matérialisés en tant que machines ralentissant l’usager qui les perçoit. Des artistes13 se sont réfugiés aux espaces publics en les adoptant en tant que laboratoires expérimentales pour leurs installations spatiales. Ces espaces s’opposent avec les espaces architecturaux sur le plan fonctionnel vu qu’ils ne se soucient à aucun usage mise à part l’expérience spatiale en soi. Cette vision s’est manifestée à travers plusieurs œuvres à savoir l’œuvre de Dan Graham nommé Present Continuous Past (s), New York, 1974. 13 Dan Graham, Olafur Eliasson, Dani Karavan... 32
Chapitre I : Aux limites des seuils.
Figure-31- Expérimentation du seuil temporel. (Source : http://artconsumingguide.blogspot.com/2013/09/latelesurveillance-t-elle-inspire-des.html).
Il s’agit d’une installation composée d’un espace fermé de dimensions 244 x 366 x 244 cm, délimité par deux miroirs, d’un moniteur ainsi qu’un microprocesseur. En effet, en entrant dans la salle à l’instant t0, le miroir réfléchit son image dans le présent. A cet instant même, la caméra capte la scène qui est en face d’elle, à savoir la personne et sa réflexion, et la diffuse 8 second après. Le spectateur, regardeur et acteur à la fois, se trouve figé dans un temps intermédiaire entre son présent et son passé.
Le présent
L'instant figé ( Le seuil )
Figure-32- Expérimentation de l’installation. (Source http://www.newmedia-art.org/).
Le Passé
33
Chapitre I : Aux limites des seuils.
Figure-33- L’espace seuil de l’installation (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014/ transformation personnelle).
Le mémorial «Passages», conçu à Portbou en 1994 au philosophe Walter Benjamin par l'artiste Dani Karavan représente un espace seuil linéaire simulant une immersion au sein des pensées de Benjamin. En articulant deux espaces extérieurs à savoir la cimetière et la mer, Dani a creusé dans une pente un passage sombre et fermé, qui s’ouvre à la fin de la transition en mettant en place une plaque en verre où il a cité les propos de Benjamin: «C’est une tâche plus ardue d’honorer la mémoire des êtres anonymes que celle du célèbre des personnes. La construction de l’histoire est consacrée à la mémoire de ceux qui n’ont pas de nom». Ces mots se superposent à la vision du tourbillon. Il s’agit d’une expansion spatiale qui cadre le ciel et met en accent la pensée du grand philosophe où le corps spatiale se situe dans un espace entre deux à savoir le cimetière et la mer dans un temps figé entre la vie et la mort. La délimitation visible a accentué la perception de l’espace seuil en cadrant la vue et en provoquant encore plus le sentiment de désespoir. Les limites ont donc était en faveur de l’espace seuil.
Figure-34- La séquence de l’espace seuil de l’installation. (Source : http://www.newmedia-art.org/).
34
Chapitre I : Aux limites des seuils.
I.4. Conclusion: Après avoir décortiqué cette notion en terme d’espace ainsi que de vécu, un protocole d’analyse peut être annoncé:
L
MITE
Territoire -1-
Territoire -2-
Espace
Espace
-1-
-2-
Ambiance-1-
Ambiance-2-
Temps
-1-
Temps
-2-
Limite
-1-
Limite
-2-
SEU
Physique
Matérialité
Neutralité
Distinction
L
Approprié
Perception
Séquences
Guidée
Non Guidée
Sensible
Filtres Sociaux
Sens
Temps Expérience
Figure-35- La construction d’un protocole d’analyse. (Source: personnelle).
35
CHAPITRE
Sfax,
IIIIII
un territoire par-delà des «Seuils»
36
37
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
II.1. Introduction Après avoir étudié le seuil en tant qu’un concept opératoire dans le territoire, nous allons projeter ce protocole déjà établi sur une épaisseur urbaine transitionnelle au pied de la muraille Nord-Ouest de la médina de Sfax. Cette frange séparatrice est à l’articulation de deux tissus à savoir le tissu médinal et celui de la ville nouvelle. Avant d’entamer l’analyse de ce seuil urbain, une étude qui concerne les deux tissus doit être menée, un tel diagnostic nous pousse à explorer les espaces seuils de ces deux mondes antagonistes et par la suite à en déduire leurs différentes typologies ainsi que les concepts qui les unifient. En effet, ces espaces présentent des dimensions diverses et s’appréhendent à des échelles très différentes. A une plus grande échelle, une présentation de notre territoire s’impose. Sfax est une ville portuaire située à l’Est de la Tunisie. Aujourd’hui, elle est considérée comme étant le deuxième centre économique du pays. Cette ville est connue par son tissu urbain en toile d’araignée qui s’est développé à travers un schéma semi-concentrique composé par un noyau central historique «La Médina» bordée de part et d’autre par la ville européenne du côté Sud-Est et par la ville nouvelle du côté nord-Ouest.
Grand Sfax
Limites communales Zones urbaines
Figure-36- Présentation de Sfax (Source: Figure interprétée de Regarder Sfax : Retour d’Atelier International d’Urbanisme sur la métropole Sfaxienne .)
38
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
II.2. Un seuil, deux tissus: II.2.1 Aux seuils de l’histoire: La genèse de la ville de Sfax a été annoncée par l’édification de sa Medina par les Aghlabides au IXème siècle sur les ruines romaines de Thyna et Taphrura. Sfax s’est trouvée entre terre et mer. A travers le temps, ce noyau a semblé être insuffisant vis-à-vis aux besoins des habitants annonçant un premier étalement à l’extra-muros vers la zone des jardins. La ville a continué à s’étendre de part et d’autre de la Médina. Des extensions qui ont été au dépens de la Mer du côté Sud et de la Terre agricole du côté Nord.
Sfax, à l’image des villes arabo-musulmanes, s’est développée au sein de sa Médina édifiée sous le règne de la dynastie Aghlabide entre 850 et 859.
IX-XVIIe siècle
La ville de Sfax s’est étalée à l’extra-muros sur la zone nord des jardins. Une ceinture d’habitations à caractère estival appelées «Borj» a été construite . Ces édifications ont précédé plusieurs mausolées ou ce qu’on appelle «Zawiya», ainsi qu’un grand nombre de citernes d’eau. XVII-XVIIIe siècle
Une deuxième extension à l’extra-muros s’annonce avec la construction du faubourg Sud en 1775 suite à l’ordre de Ali Bey le Husseinite. En 1779, ce faubourg a été occupé par les commerçants étrangers suivis par les colons français en 1881. XVIII-XIXe siècle 39
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils». Sfax est sous la colonisation française durant 75 ans. Pendant cette période, les premiers documents d'urbanisation ont vu le jour et la ville européenne a connu son plein essor. En 1912 l'inauguration de la voie ferrée s'annonce joignant Sfax à Tunis en passant par Sousse et El-Jem. En 1943, les bombardements ont détruit une grande partie de la ville européenne qui a été reconstruite à partir des année 50s. A partir de 1960, la ville de Sfax a connu une grande évolution industrielle.
XIXe-XXe siècle
Après l’indépendance, les périphéries de la ville se sont densifiées. Des longues axes divergent de la Medina vers les terres agricoles, reliés par la suite par des «Rocades». Il ont suivi les tracés des terres agricoles existantes. L’implantation de la ville industrielle a engendré une pollution aigue dans la ville de Sfax. Par conséquent, les plages ont été décrétée interdite à la baignade dans les années 70s. Afin de réconcilier la ville avec sa mer, des prémices de projet ont vu le jours avec le projet Taparura juste après XXe-XXIe siècle
la fermeture de la NPK en 1982.
Figure-37- Sfax se métamorphose (Source: travail de mémoire De la Médina à la Mer - Réaménagement du Port de Sfax /Transformation personnelle)
La ville européenne
La Medina
Figure-38- La Médina de Sfax, un entre deux. (Source: personnelle)
40
La ville nouvelle
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
- Aux limites du seuil choisi : L’extension de la ville de Sfax et l’apparition des nouveaux zones à l'extra-muros a donné naissance à plusieurs espaces intermédiaires assurant différents types de transitions au sein du territoire. En effet, le passage du noyau historique vers l'extérieur a obligé les usagers à franchir plusieurs espaces seuils. Nous allons nous concentrer, par la suite, sur espace seuil spécifique. Il s’agit du tronçon linéaire au pied des murailles Nord-Ouest. Cette épaisseur, parallèlement à la ville entière, s’est métamorphosée au fil du temps en gagnant plus de densité et d’encombrement. En effet, malgré sa valeur patrimoniale importante, elle présente aujourd’hui un espace de stationnement multimodal dominé par des activités commerciales informelles et des espaces interstitiels à taux de criminalité élevé.
-a-
-b-
Sfax El Jadida
Le tronçon nord
La Medina
La ville européenne
Les ports
Taparura
Operation SNIT
Equiment Militaire
Quartier populaire
Domaine de l’SNFT
Poudrière
Rbat
Figure-39- La mise en contexte du tronçon d’étude. (Source: personnelle)
La ville nouvelle
Trançon Nord
La Medina
41
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
II.2.2. Entre la Medina et les Jnen : 1775-1985 1935
Depuis 1775, l’agglomération de Sfax s’est
1955
étendue au delà des fortifications. Du côté Nord, la densité du bâti au dépens des forêts s’est accrue d’une façon progressive influant la répartition spatiale de l’intra-muros.
jardins Figure-39- Vue aérienne de Sfax en 1953. (Source: http://www. sfax1881-1956.com/)
Medina
Constructions
Figure-40- L’étalement du bâti vers le nord de la Medina entre 1935 et 1995. (Source: figure interprétée d’Histoire de Sfax, Abu baker Abd el kefi)
- A l'intra-Muros : La Médina de Sfax s’est développée au sein d’une fortification de forme quadrilatère. Elle est structurée par l’axe principal Beb Jebli-Beb Beb el Diwan abritant la grande mosquée qui occupe une Les ruines Hafsides Les ruines des Sanhadja Les ruines Aghlabides Les ruines Romaines
position centrale. Contrairement aux villes antiques, la Médina de Sfax est connue par son tissu urbain régulier.
Figure-41- L’organisation spatiale de la Médina de Sfax en 1960 (Source: figure interprétée de
L’organisation de l’espace à l’intérieur du muros s’est
http://www.sfax1881-1956.com/)
basée sur une séparation entre les surfaces qui ont 600m
été dédiées à l’habitation et celles qui ont abrité le commerce. En effet, l’espace commercial est composé des souks de spécialité à l’égard des marchés de légumes, souk
400 m
el berka… et qui se sont développés entre la grande mosquée et Beb jebli longeant l’axe qui se ramifie vers les ruelles. Mise à part les souks, nous trouvons aussi les fondouks qui ont hébergé les commerçants étrangers. La densification de l’espace commercial a engendré le recours aux extensions verticales par peur de grignoter l’espace résidentiel. 42
La grande Mosquée Zone résidentielle Zone commerciale Figure-42- L’organisation spatiale de la Medina de Sfax en 1960 (Source: interprétation de la figure de )
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils». Par rapport à l’habitat, la Medina est connue par une typologie de maison appelée «Dar». Autrefois, chaque famille bourgeoise possède une dar qu’elle approprie le nom à l’égard de « dar Jallouli ». Il
Le patio de dar Jallouli.
s’agit des maisons à patio édifiées par des matériaux locaux à savoir la pierre, le chaux et le sable. Afin de garantir plus d’intimité, ces "dars" ont été introverties, elles se sont ouvertes sur une cours centrale. En contre partie, elles ont été presque opaques de l’extérieur avec des percements timides dans les façades donnant sur les rues.
Figure-43- L’approptiation du patio par les habitants de dar Jallouli. (Source: https://www.ebay.fr/)
- A l'extra-Muros : Suivant les saisons, les Sfaxiens se sont déplacés entre La Medina et les jnens connus par ses maisons fortifiées appelées «Borjs» . Ces constructions ont été considérées comme «Des maisons de compagnes fortifiées et noyées dans la verdure de jardins paradisiaques «les jnens»» (Dr Ali
km km
Zouari). Elles n’étaient peuplées que pendant l’été. Durant cette période, les Dars de la Médina ont été délaissées.
km km
Figure-44- Les strates des zones agricoles à Sfax. (Source: https://dumas. ccsd.cnrs.)
Au début du XVIIe siècle, un nombre assez élevé d'habitants de la Medina ont décidé de sortir de leurs «Dars» à l’intra-Muros et de s’installer l’année entière à l’extra-Muros.
Pamplemousse Citronnier
Le Borj
Néflier Plantes aromatique Citerne
Oranger Amandier
0 20m
Olivier
Figure-45- Configuration spatiale d’un seuil jardin type à Sfax. (Source: https://dumas.ccsd.cnrs.)
Figure-46- Le Borj sfaxien (Source: https:// www.histoiredesfax.com)
43
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
- Au tronçon nord: Du côté Nord, Contrairement au faubourg Sud de la Médina, les Sfaxiens se sont éloignés des murailles. En effet, l’espace seuil nord entre la fortification et la ceinture habitée a été occupé par une première épaisseur contenant divers marchés en plein air, un Fondouk, des marabouts, un impluvium Aghlabide ainsi que plusieurs citernes. Une deuxième épaisseur a abrité des marabouts, des
Figure -47- Rue Jules Ferry, quartier franc juxtaposant la muraille sud sfax. (Source: https:// zaherkammoun.
citernes et une cimetière
Bab Jebli
Impluvium Aghlabide enterré
Marabout
Citerne
Fondouk
Marché en plein air
Figure -48- Les composantes de la frange en 1881. (Source: figure interprétée d’ Histoire de Sfax, Abu Bakr Abd el kefi p.76)
Figure-49- de l’Alfa. (Source: www.ebay.fr/ Figure-50- L’entrée du Fondouk. (Source: Figure-51- ieur du foundouk. (Source: Modification personnelle) www.ebay.fr/ Modification personnelle) www.ebay.fr/Modification personnelle)
La Medina
Des zaouias Des citernes Des marchés Un Fondouk Une place Un Impluvium
44
Zones agricole
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils». La typologie des maisons à l’extra-muros a évolué, les constructions ont commencé à se multiplier et le tissu s’est densifié. De ce fait, le mode de vie des Sfaxiens a changer et a fait changé avec lui l’identité des lieux. La Médina, s’est transformée dans un premier temps en un lieu associatif puis par la suite à un espace purement commercial. En parallèle, les jnens se sont densifiés et sont devenus progressivement des périphéries résidentielles d’une ville qui n’a pas cessé de s’agrandir. Cette transformation urbaine a influencé ,par conséquent, la frange charnière entre les deux tissus. En 1920, le Bey a révélé un décret insistant sur la préservation d’une zone non construite longeant les remparts à un rayon de 90m. Vers 1929, afin de veiller sur le développement de la ville, le premier plan d’aménagement a vu le jour par les autorités françaises. Ce plan a visé à la fois la salubrité, l’hygiène, la mobilité ainsi que l’esthétique de la ville. L’espace seuil était désormais délimité par l’avenue des
Figure-52- La zone non construite. (Source: figure interprétée du livre : Sfax la ville blanche.)
Martyrs du côté nord et de la Rue 18 Janvier de l’Ouest.
-aRue 18 Janvier Marabout
-b-
Avenue des Martyrs Marché en plein air
Citerne
Une place de rassemblement
Fondouk
Camp militaire
-c-
-d-
Figure-53- posantes de la frange en 1920. (Sources: -a- figure interprétée de Sfax la ville blanche - b, c, d- figure interprétée de www.ebay.fr ).
45
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
La Medina
Des marchés en plein air Un Fondouk Un marabout Une place Un Impluvium (caché)
Des marabouts Des citernes Un cimetière Zone des Jnens
En 1947, le fondouk s'est transformé en un marché de céréales et de l'huile. En 1952, dans le but de structurer l'activité commerciale au pied des murailles, Zehrfuss a construit Souk kriaa sur une parcelle délimitée par l’ancien fondouk ainsi que les voies indiquées par le PAU. Il s’est inspiré des commerces de la Médina pour donner naissance à cette galerie commerciale qui s'articule autours d'un patio central.
Figure-54- Avant l’édification de Souk Kriaa. (Source: http://www.edusfax. com/transformation personnelle)
Malgré l’édification de ce marché, le commerce informel a persisté aux pieds des remparts. Par conséquent, le patio a été couvert par une structure parsemée de coupoles et s’est transformé au fameux marché du poissons. En 2000, Ce marché a été classé comme monument de la part de l’institut national du patrimoine.
Figure-55- Après l’édification de Souk Kriaa. (Source: /transformation personnelle)
Après l'indépendance, il est devenu nécessaire de lier le centre ville aux nouvelles agglomérations urbaines apparues au côté nord de la Médina. Pour aboutir cette liaison, une station de terminus de lignes de bus a occupé la place de Beb Jebli vers les débuts des années 60.
Espace de stationnement Activité commercial en plein air Marché de céréale et d’huile Souk kriaa Village SOS enfant
Figure-56- composantes de la frange en 1980. (Source: figure interprétée du site http://www.edusfax.com/)
Figure-57- La station de bus en 1982. (Source: figure interprétée du site http://www.sfax-eljadida.com.tn/)
46
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
La Medina
Souk Kriaa Marché de céréale et d'huile Commerce informel
Des marabouts Des citernes Un cimetière Zone des Jnens
Un marabout Un Impluvium (caché) Village SOS enfant Espaces de stationement
II.2.3. Entre la Medina et Sfax El Jadida : 1985-2021 Sfax s’est trouvée entre une Médina en mutation et un tissu agricole anarchiquement densifié. En effet, nous retrouvons ,d’un côté, le centre historique et la ville coloniale et de l’autre côté une périphérie composée de rbats et de Jnens. Un grand vide nommé «Zone des Martyrs» vient d’occuper l’entre-deux. Cet interface a été occupé partiellement par un cimetière suivi par des bâtiments qui ont été Figure-58- Vue aérienne de Sfax en 1983. (Source: interprétée de http://www.sfax-eljadida.com.tn/)
bâtis en dur, en charpente et en bois. Ils ont abrité des habitations, des locaux de service, des commerces ainsi que des ateliers. Cette zone a été dominée, donc, par les activités à vocation commerciale. Elle ont été exercées soit d’une manière informelle à l’égard du commerce de grains, le commerce de valise, la friperie, les légumes... ou d’une manière organisée à l’égard des commerces qui longent l’avenue des martyrs et qui consistent essentiellement du commerce des pièces détachées. D’autres équipements ont occupé cette zone à
Figure-59- La Zone des Martyrs en 1983. (Source: interprétée de http://www.sfax-eljadida.com.tn/)
La Medina
savoir la faculté de médecine, des cliniques, des mosquées...).
Souk kriaa Un marché de légume Commerce informel Des stationnements multimôdales. Siège SOS enfant (déplacé à Mahrès) Un Impluvium ( découvert en 1995) Un marabout
Un cimetière Des commerces Des équipements Zone de rbat Zone des Jnens
47
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
- A l'intra-Muros: Aujourd’hui, la Medina s’est transformée en une ville atelier. Autrefois, elle a abrité toutes les fonctions appartenant à la vie quotidienne dont l’habitat constituait la fonction principale. Entre 1966 et 1983, le nombre d’habitations a diminué vers la moitié aux dépens d’une multiplication de trois fois des locaux à caractère commercial. Ce développement économique a assuré sa survie.
Édifices culturels Hôtels, restaurants, Cafés
Habitat Commerce
Figure-60- La Répartition fonctionnelle de la Medina de Sfax en 2020.
En effet, grâce au dynamisme engendré par l’activité commerciale, elle se présente en tant qu’un organisme vivant capable de se transformer, se régénérer et d’évoluer, chose qui s’oppose à l’aspect muséologique rendant l’espace historique semblable à une masse inerte. Toutefois, cette mutation a causé plusieurs anomalie à savoir la crise qui a touché certains métiers artisanaux comme l’artisanat de la laine, les teinturiers et
Figure-61- s des cordonniers. (Source: Regarder Sfax/
plus précisément les tisserands. Leurs ateliers sont
Modification personnelle)
appropriés par les cordonniers. Sur le plan
patrimonial,
41% des façades
patrimoniales ont été dégradées d’une façon irréversible avec une irruption d’un style de construction bâtard qui ne convient pas au cadre traditionnel médinal.
Figure-62-Une maison transformé
Figure-63- gradée d’une maison.
Figure-64- d’un atelier de cordonnier .(Source:
en boutiques. (Source: personnelle)
(Source: personnelle)
personnelle)
48
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils». Sur le plan
écologique, la soukalisation a entraîné des problèmes de gestion et de collectes des
déchets. En 2006 la Médina a possédé 4.4% de la population communale. Mais en contre partie, elle a produit 8.8% des déchets à l’échelle urbaine. La source principale des déchets est liée principalement à l’artisanat des chaussures. Ce problème a eu des effets néfastes sur le confort dans l’espace public, une certaine insalubrité au niveau des lieux visités ainsi que la dégradation du patrimoine matérielle.
Figure-64- Les effets des déchets produits par les ateliers de cordonniers / Regarder Sfax/ Modification personnelle)
Le processus de la collecte des déchets à la Médina de Sfax se déroule durant la nuit par l’intermédiaire de 4 mini-tracteurs qui transportent les déchets à l’extramuros et plus précisément au caisson de Beb Jebli de surface 20m3, responsable de la réception des déchets en cas de l’absence du camion à benne tasseuse. La dernière étape sera le transport de ces déchets vers le centre de transfert de Thyna. Une catégorie des déchets, dédiée au recyclage, va emprunter un autre circuit à l’intra-muros. Elle va être transportée à l’Eco-point situé à 250m de la porte Beb Traitement des déchets par le feu
Charki juxtaposant la zone des activités artisanales. Malheureusement, d’une part, un seul Eco point est insuffisant pour la collecte de tout les déchets et, d’autre part, cet espace n’assure par le tri des déchets.
Figure-66- Caisson de Beb Jebli. (Source: personnelle)
Points de collecte des déchets de la Medina L’Eco-point Caisson de Beb Jebli Figure-65- Circuit du gestion des déchets. (Source : Regarder Sfax/transformation personnelle)
Figure-67- L’éco-point. (Source: personnelle)
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Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
- A l'extra-Muros: En 1983, une opération nommée «Sfax El Jadida» s’est démarrée sur la zone composée par les anciens cimetières de la ville datant du 12ème siècle et allant jusqu’à 24ha ainsi que des espaces bâtis et des terrains vagues. Ce projet a visé ,en premier lieu, le freinage de la mutation de la Medina ainsi que le rétablissement de son équilibre fonctionnel afin d’assurer la régénération de son tissu dégradé. En deuxième lieu, elle va réorganiser le tissu agricole morcelé en absorbant les pratiques anarchiques qui ont apparu spontanément. En troisième lieu, elle va assurer la connexion entre ces
Figure-68- Composition de la zone des Martyrs. (Source: www.sfax-eljadida.com.tn/
deux tissus tout en veillant sur le bien être des usagers.
Modification personnelle.)
La Médina Espace vert Équipements Zone mixte avec surplus d'habitat Zone mixte Figure-69- Les 3 alternatives. (Source: Documents présentés dans le siège de Sfax El Jadida/Transformation personnelle )
Trois Alternatives ont été mises en place par les aménageurs. La première consiste dans la création d'un nouveau centre en renforçant l'axe Est-Ouest -1-
longeant la Medina. Malheureusement, l'axe des Martyrs a perdu sa fonction de passage par l'installation de la route principale RN2 qui relie Kairouan à Gabès. Cette alternative a été donc rejetée. La deuxième, qui a été adopté finalement, consiste dans la création d'un centre comme
-2-
continuité spatiale de la Medina et de la ville européenne. Les axes principaux seront les routes El-Ain et Gremda. Cette proposition a été acceptée pour des raisons financières et pour accentuer le schéma radiale déjà existant à Sfax. La troisième, elle aussi a été rejeté, a consisté dans la mise en place d'un centre isolé des autres
-3-
composantes de la ville. L'articulation entre l'existant et le nouveau centre sera effectuée par l'intermédiaire des parcs, des espaces végétalisés et des équipements. cette proposition a été écartée sous prétexte qu'il s'agit d'un gaspillage foncier non économique.
50
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
La muraille de la Medina Le tissu Médinal Bâtiments de R+6 à R+9. Bâtiments de R+2 à R+5. Aire de jeux. Espace vert public. Alignement d’arbres Figure-70- Composition de Sfax El Jadida. (Source: www.sfax-eljadida.com.tn/ Modification personnelle.)
Malheureusement, aujourd’hui nous nous retrouvons devant un grand contraste entre ce qui est pensé et ce qui a été réalisé. Par
Conséquent, les hauteurs ne se sont pas réellement respectées. En effet, les aménageurs
ont passé à R+8 avec des façades de 30 mètres de hauteur contrastant avec l’horizontalité du noyau historique. Ce contraste s’est aggravé avec la densification démesurée de la ville nouvelle qui n’a pas été accompagner d’un changement de l’infrastructure déjà mentionné dans le plan d’aménagement de 1983. De ce fait, les voiries sont désormais sous dimensionnées par rapport au flux, chose qui a privé les nouveaux bâtiments de l’aération et de l’intimité de ces usagers.
Limite de Sfax EL jadida 23 - 30m 16 - 22m 11 - 15m 1 - 10m Non construit
Figure-71- des bâtiments à Sfax EL Jadida. (Source: Article Sfax El Jadida de Ali Bennasr/ Modification personnelle.)
51
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils». Sur le plan théorique, la verdure, les voiries ainsi que les espaces dédiés aux stationnements dépassent le 1/3 de la superficie. Mais sur le plan pratique, les aménageurs ont calculé les plantations ainsi que les places de stationnements qui longent les rues. Ainsi, un déséquilibre fonctionnel et une densification démesurée sont nés à cause d’un changement de Cuf qui a été multiplié
La Medina.
par 3 sans établir aucun changement au
Opérations de promotions immobilières.
niveau de l’infrastructure projetée dans le
Equipements publics.
plan d’aménagement de 1983. Par rapport à la fonction résidentielle,
Espaces verts, piétonniers et parkings.
et d’après une enquête réalisée par Ali
Voiries.
Bennasrauprès de 20 immeubles, seulement 1/3 de la totalité du parc a été occupé par des
Figure-72- Répartition fonctionnelle de Sfax EL Jadida. (Source: Article Sfax El Jadida de Ali Bennasr/ Modification personnelle.)
ménages. Le reste des appartements sont soit convertis en studios de repos soit transformés en Sur le plan social, la recherche du gain rapide a primé sur la valeur social. Ceci s’est manifesté par la concentration des services marchands au dépens des espaces de socialisation. Sfax El-Jadida est désormais l'abri de la plupart des équipements à Sfax, à l'égard des activités administratives, des banques, des grandes surfaces ainsi que les sièges sociaux des
Centre culturel Figure-73- Activité culturel à Sfax El Jadida. (Source: personnelle.)
des entreprises. Un phénomène qui a participé dans la densification de la ville, l'accentuation du problème de stationnement ainsi que la délocalisation des activités de la ville européenne. Aujourd’hui, Sfax El Jadida connait un déséquilibre fonctionnel ainsi qu’un étouffement urbain qui a accentué les problèmes de la Medina ainsi que la ville européenne.
52
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
- Au tronçon nord : Au départ, notre tronçon a fait partie de l'opération de Sfax El-Jadida. Dans la vision initiale des concepteur, cette frange sera valorisée en démolissant l'ancienne Village SOS, en déplaçant le marché de légume ainsi que la zone de stationnement. Un marché a été pensé entourant de part et d'autre Souk Kriaa. Le reste de l'espace a été pensé en tant qu'un espace vert équipé. Avenue des Martyrs. Souk Kriaa. Le Marché des légumes et son extension. Figure-74- Répartition fonctionnelle de la frange en 1982. (Source: www.edusfax.com/ Modification personnelle.)
Commerce informel. L’ancien siège de SOS enfant. Espace de Stationnement multimodale.
1. Intention pour la restructuration urbaine de la frange nord
1 2. L’axe principale Nord-Sud structurant la Médina.
3
3. La Place de Beb Diwan 4. Le parcours piétonnier «100 mètres»
5. Perspective fermée vers le palais des
5 Avenue des Martyrs.
Souk Kriaa.
Axe structurant Sfax El Jadida - Medina Ville coloniale.
Espace vert équipé.
Tunnel.
Marché.
Espace piétonnier.
Palais de la ville.
Figure-75- Restructuration urbaine proposée par les aménageurs de Sfax EL Jadida (Source: Documents proposés par la socièté de Sfax El Jadida/ Modification personnelle.)
53
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils». La conception n'a pas été réellement appliquée. Seulement un parc urbain a été aménagé sur l'emprise du village SOS enfants.
Accès.
La Medina
Un parc délaissé.
Un Parc urbain (délaissé) Un marché de légume Souk kriaa Commerce informel Espaces de stationnement Un Impluvium (délaissé) Un marabout
Un cimetière
Figure-76- La réponse finale de la proposition de Sfax El jadida. (Source: www.google.com/maps/ Modification personelle.)
En ce qui concerne la motilité, les aménageurs, faisant partie du projet Taparua, ont proposé la délocalisation de la gare actuelle vers la zone SNCFT. Cette solution a été pensée dans le but d'estomper la rupture entre le projet envisagé et le reste de la ville. Cette coupure a été causée par la position occupée par la gare actuelle et par le domaine de la zone SNCFT. Cette interface qui présente aujourd'hui un délaissé urbain entre Taparura et le reste de la ville. Le nouveau pôle pensé sera dédié au stationnement multimodale. Afin de réussir ce tissage urbain entre les deux territoires, ils ont repris le système de transport en commun en site propre (TCSP) proposé à travers le PDU de 1977 tout en prenant en considération les différentes études qui concernent le Grand Sfax. Ce projet consiste dans la mise en place de 2 lignes de Tramways et 3 lignes de haut niveau de service (BHNS). Le but de cette intervention ne réside pas seulement dans l'atténuation de la surcharge des voies véhiculaires mais vise aussi le confort de toutes les tranches sociales en insistant sur ses aspects écologiques. 54
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
Pôle multimodale
La gare actuelle.
Figure-77- Localisation du nouveau pôle multimodale (Source: personelle.)
Une ligne de tramway avec un axe centre-ville /
Une ligne de BHNS avec un axe Sud-Ouest
Une ligne de tramway avec un axe Ouest / Nord
Pôle multimodale Figure-78- Localisation des nouveaux lignes de TCSP (Source: MétroSfax , transformation personelle.)
55
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
II.3. Aux seuils des espaces marchands : II.3.1. A la Medina: Avant la Soukalisation de la Medina de Sfax, la structure commerciale s'est développée au sein des Souks spécialisés entourés par les artisans. Ces souks sont soient couverts soient découverts. Ils ont adopté globalement deux typologies à savoir les Souks structurés d'une façon linéaires et les souks structurés d’une façon concentrique autour d'un patio centrale. Aujourd'hui, l'espace dédié aux commerce s'est étendue au dépens de l'espace résidentiel, les ruelles étroites et même vers les portes historiques.
- Une muraille poreuse: «... Pour qu'une cité se trouve à l'abri des surprises, il faut que toutes ses maisons soient à l'intérieur d'une enceinte. De plus, elle doit être située en un lieu inaccessible, sur une hauteur abrupte sur une île ou sur un fleuve que seul un pont peut franchir. Ainsi, il sera difficile de la prendre et on en fera une vraie forteresse...» Ibn Khaldoun A l’image des villes arabo-musulmanes, la médina de Sfax est fortifiée par une muraille en pierre. Cette épaisseur présentait une limite matérielle contre l’étalement de la ville. La porosité de cette fortification a été accentuée au fil du temps. Depuis sa genèse au IXe siècle jusqu’au début de XXe siècle , la communication avec l’extra-Muros a été effectuée par l’intermédiaire de deux portes
1.Bab al Djebli
6.Bab El Charki
principales à savoir Beb diwen au côté Sud
2.Bab al Jallouli
7. Bab El Gharbi
et Beb jebli du côté Nord soulignant l’axe
3.Bab El Jebli el jdid
8. Bab Al Kasbah ( 2 portes)
principale Nord-Sud.
3.Bab al Dimassi
9.Bab Al Diwan ( 4 portes)
Avec le temps, les espaces seuils se sont
5.Bab EL ksar
10.Bab borj Al Nar
Figure-83- Les porte de la Medina. (Source : ASM/personnelle)
multipliés et d’autres portes ont été creusées. Aujourd’hui
nous
comptons
15
portes
dispersées sur les 4 côtés de la Muraille. En Mars 1913, cette structure a été classée en
9
tant qu’un monument historique par l’institut national du patrimoine. 56
Figure-79- Bab diwen avant l’ouverture des nouvelles portes.
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
1 Figure-80-Beb Jebli. (Source : https://www.ebay.fr/)
2
8
3
Figure-81- Beb Jallouli. (Source : Figure-82-Beb Jebli Jedid. Figure-83- Beb el Kasba. (Source Personnelle) (Source : personnelle.) :https://www.ebay.fr/)
7
5
10
6
Figure-84- Beb el Kasba. Figure-85-Bebel Charki(Source (Source : https://www.ebay.fr/) : personnelle)
Figure-86- Beb Borj ennar Figure-87- Beb Borj elksar (Source : personnelle) (Source : personnelle)
* La porte Beb Diwen «Il ne faut pas imaginer des simples portes percées dans les murs des remparts. Il s’agit en fait d’un système d’accès complexe comprenant deux énormes portails l’un au-dedans, l’autre au dehors séparés par un passage coudé dans le cas de Beb diwen sur lequel s’articulent par le haut, par les côté, des éléments défensifs.». (Mohamed Masmoudi, 48, 1980) Cet espace seuil matérialise la porosité de la
Figure-88- Beb el Diwen après l’ouverture des portes (Source : http://www.edusfax.com/)
fortification Aghlabide du côté Sud juxtaposant ,jadis, la mer. Au cours du temps, la muraille Sud est devenue plus poreuse grâce à la multiplication des portes percées ainsi qu’aux circuits commerciales creusés dans
l’épaisseur du mur. Aujourd’hui, ce dispositif d’entrée est composé de quatre portes.
Figure-89- Les deux portes monumentales. (Source : http:// www.edusfax.com/)
57
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
Les deux portes, étant deux espaces seuils à une échelle importante, cadrent le paysage urbains entre la Médina et la ville coloniale en invitant à chaque fois un fragment de l’intra-muros à l’extra- muros et vis versa. Figure-90- Les portes, dispositifs de cadrage. (Source :http://www.edusfax.com/ transformation personnelle)
Il s’agit d’une séquence guidée qui commence à partir de la place de Beb jebli passant par cet espace seuil allant vers la Medina selon des chemins guidés par les portes. La placette
Circuit
L’interieur
de beb diwen
creusé dans la muraille
de la Medina
Figure-91- La séquence à travers la muraille creusée. (Source :http://www.edusfax.com/ transformation personnelle)
Les portes viennent marquées la muraille construite en pierre. Elles sont construites en bois. L’ancienne porte est surmontée par des arcs outrepassés couverts d’inscriptions épigraphiques. Figure-92- Les matériaux utilisés à Beb Diwen. (Source :http:// www.edusfax.com/ transformation personnelle).
Les anciennes cellules de Beb Diwen se sont transformées en locaux commerciaux appropirées par les commerçants. Figure-93- L’appropriation des portes par les commerçants. (Source :http://www.edusfax.com/ transformation personnelle).
- La rue commerçante : La rue est le vide structurant des tissus urbains. Il assure leurs continuité spatiale tout en articulant différentes espaces et ambiances. Cet espace de passage peut être habitée par des activités diverses y compris le commerce. Figure-94- Le poché urbain de la Médina de Sfax. (Source :ASM de Sfax/ transformation personnelle).
58
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
* La rue commerçante découverte:
Commerce initial
Rue des Forgerons
Figure-95- Les rues commerçants à Sfax. (Source :ASM de Sfax/ transformation personnelle).
Espace seuil
Épaisseur habité par la marchandise
Figure-95- Configuration de la rue des Forgerons.. (Source :ASM de Sfax/ transformation personnelle).
A l'égard de souk les teinturiers, souk el dabbaghine, souk les Forgerons...Ces structures commerciales, spécialisées surtout dans la vente des produits artisanales, ont occupé l'espace bordant les rues marchandes à ciel ouvert.
Extension des commerces (limites dynamiques habitées) Espace de circulation et arrêt momentané des piétons. Figure-96- Coupe schématique sur la rue des Forgerons. Figure-97- Espace seuil de la rue des Forgerons (Source (Source :personnelle).
:personnelle).
Cette occupation a favorisé l'appropriation de la rue soit en étant une extension de l'espace commerciale, soit en tant qu'un espace de socialisation. La densification de l'espace économique de la Médina a résulté l'extension verticale de ces "Hanouts".
La Ghorfa Le Hanout Le Dehliz
Escalier - Palier - Porte Rue
Cellule commerciale Extension extérieur - Porte -a-
Espace extérieur
Espace Intérieur
-b-
Figure-98- Séquences de l’accès vers les cellules commerciales. ( -a- composantes d'une cellule type. b- Matérialité de l'espace seuil de la cellule. (Source : www.edusfax.com/ Transformation personnelle)).
59
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils». «...En traversant la ville pour arriver à la Porte des Champs, Bab-el-Djebli, on aboutit à la fameuse rue des Forgerons, une des curiosités de Sfax. Les boutiques des forgerons sont extrêmement pittoresques... Imaginez-vous des rondins de bois de thuya assemblés comme par hasard et tenant comme par miracle, formant corbeille sous le balcon. C'est la cage de l'escalier extérieur. Afin de ne pas perdre de place, les premières marches, démesurément hautes, sont pratiquées dans l'épaisseur même du mur.» (Ali Bouaziz, 150, 2019) Aujourd'hui, Le commerce a dominé la plupart des rues et ruelles de la Médina. Cette appropriation démesurée a commencé à estomper le rôle principale des rues médinales étant un espace de transition des piétons. Aujourd’hui, même les véhicules y circulent pour l’approvisionnement des boutiques en marchandises.
Figure-99- L'accès véhiculaire à la Medina. (Source: personnelle).
Ces rues à ciel ouvert ont été couvert de la part des commerçants par le tissu tamisant la lumière et protégeant les usagers ainsi que les marchandises.
Figure-100- Lumière tamisée par l’introduction du tissu. (Source: personnelle).
* La rue commerçante couverte: Il
s'agit des souks couverts occupant
un
emplacement
stratégique
centrale
de l'espace économique à savoir la prolongation nord de la grande mosquée. Nous pouvons citer comme exemples Souk erabaa spécialisée dans le commerce des
Figure-101- L’emplacement de Souk El rbaa. (Source: ASM/ transformation personnelle).
textile. En les comparant aux souks découverts, ces structures marchandes sont moins poreuses. La relation avec l’extérieur a été minimisée par la toiture en voûte percée par des ouvertures zénithales ponctuelles assurant l’éclairage et l’aération.
60
Figure-102- L’espace seuil Figure-103- La matérialité du (Source : ASM/personnelle). Souk. (Source : personnelle).
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
Figure-104- Des limites épaisses restructurées. (Source: personnelle).
Figure-105- Lumière zénithales ponctuelles longeant la traversée marchande . (Source: personnelle).
* Le Fondouk: La densification de l'activité commerciale du côté Nord de la Médina a donné naissance à une nouvelle structure qui s'adapte aux besoins des usagers. Il s'agit des Fondouks dédiés à l’accueil ainsi que l’hébergement des
commerçants
et
des
étrangers
accompagnés par leurs marchandises et Figure-106-L’emplacement de Fondouk El Haddadine(Source: ASM/ transformation personnelle).
leurs montures.
Nous analysons l'espace seuil du Fondouk des forgerons,datant de l'époque Ziride, le seul qui a sauvegardé sa composition authentique grâce à sa rénovation ainsi que sa réaffectation en un espace culturel. 1. Rue des Forgerons 2. Entrée Voûtée 3. Escalier 4. Galerie 5. Patio 5. Mezzanine
Figure-107- Séquence de l’espace seuil entre la rue commerciale et le Fondouk. (Source: ASM/ transformation personnelle).
1
2
3
4
5
6
Figure-108- Reportage photo de la séquence. (Source: . (Source: Zaherkammoun.com.)
61
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
Figure-109- L’appropriation du patio du Fondouk. (Source :http://www.edusfax.com/ transformation personnelle)
II.3.2. A l'extra-Muros : - La galerie commerciale : La galerie présente un espace seuil d'origine romaine articulant les sphères publiques et privées. Au départ, cet espace a été défini étant une connexion vitrée entre deux
Figure-110- Une galerie romaine. (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014.)
espaces de la rue. Par la suite cet espace a été habité par des nouvelles fonctions comme les magasins. Ce dispositif a été omniprésent dans la ville de Sfax dès sa genèse. A l'intra-muros, il entoure les patios des dars et des souks à structure concentrique. Il présente aussi un espace intermédiaire entre la rues et les magasins
1. La rue Entrée 2. en chicane 3. Galerie 4. Patio Figure-111- La relation rue-galerie dans un dar . (Source : ASM/ transformation personnelle)
aux red de chaussées des immeubles de la ville coloniale. Par rapport à Sfax El Jadida, les rues sont essentiellement dédiées aux véhicules. Leurs articulations avec les immeubles se fait à travers les trottoirs et les galeries. Malheureusement les trottoirs sont soient
Galerie Rue Trottoir Commerce Figure-112- La relation rue-galerie dans un immeuble à Sfax El Jadida. (Source : personnelle)
inexistantes soient d'une épaisseur étroite. Ils sont la plupart du temps envahis par l'extension des cafés. Chose qui a poussé la société civile a lancé la compagne "Sayeb Trottoir". 62
Figure-113- L’appropriation des trottoirs par les cafés. (Source : Groupe Sayeb el trottoir/transformation personnelle.)
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils». En effet, il s’agit de dédoubler le mur tout en créant une zone ombragé semi couverte délimité d'une part par les vitrines des boutiques et de l'autre par des arcades, d'un mur percé ou simplement des poteaux.
Figure-114- L’infiltration de la lumière à travers les galeries de Sfax el Jadida. (Source :personnelle)
Les usagers, en quête d'ombre, d'espace piétonnier
ou
pour
se
protéger
des
intempéries se trouvent obligé de passer par cet espace seuil linéaire interrompu par les sorties de parkings. Figure-115- L’appropriation des galeries par le commerce. (Source :personnelle)
L’appropriation de cet espace seuil par le commerces a été marqué par le prolongement du revêtement de l’espace intérieur des boutiques et des espaces de consommation vers l’extérieur.
Figure-116- la matérialité fragmentée des galeries de la ville nouvelle. (Source :personnelle)
- Les immeubles à vocation commerciale: 1. Sfax 2000 2. Ribat El Medina
3. El Arouika
Figure-117- Les immeubles commerciales qui s’ouvrent vers l’avenue des Martyrs. (Source :personnelle)
La société d'aménagement Sfax El jadida a consacré les îlots dotant de l'emplacement le plus stratégique pour ses grandes opérations immobilières à l'égard de El-Arouika, Sfax 2000, Ribat el Medina, Ibn Chabbat, Diar ELouafa et le Ribat. Ces constructions sont conçues pour abriter une mixité fonctionnelle (habitats, administrations, bureaux, commerce...) Au sein d'une zone où l'informel a régné, et en cherchant une rentabilité immédiate, les aménageurs
63
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils». ont préféré céder les premiers constructions réalisées (Sfax 2000, El arwika et Ibn chabbat) aux commerçants de la friperie et aux autres marchands pratiquant le commerce informel transféré de la zone de beb jebli vers la zone des Martyrs.
Ces constructions présentent des ilots fermés sur des patios sous dimensionnés. L'idée derrière la conception du projet les galeries "Al arwika" a été la reproduction de la structure linéaire des rues commerçantes découverte de la Medina qui s'ouvre à chaque fois sur une placette.
Malheureusement, une grande partie de ces
Figure-118- une rue commerciale au centre El Arouika (Source : personnelle.)
structures commerciales s’est transformée en un espace vacant. Le reste de l'espace a été approprié sans aucun souci d'organisation. Les boutiques se sont étalées sur les espaces de transitions en exposant leurs marchandises sur les escaliers, les rampes les rues intérieurs...qui mise à part leur caractère commerciale acquis, se sont devenues un espace de socialisation entre les commerçants. A l'image des espaces seuils de la Medina, les rues intérieurs ainsi que les patios ont été couverts par le tissus tamisant la lumière et créant un espace seuil ombragé favorisant l'étalement de ces boutiques et protégeant les usagers ainsi que les marchandises.
64
Figure-119- Des espaces commercials délaissés . (Source : personnelle.)
Chapitre II : Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».
II.4. Conclusion:
Sfax El Jadida
La Frange Nord
Une ville dense qui n’est pas à
Un
l’échelle de l’homme.
délaissé
Un déséquilibre fonctionnel:
des
* Un manque des espaces culturels. * Un manque des espaces végétalisés. de stationnement. véhiculaires
Medina Soukalisée
urbain
Un savoir faire menacé Un patrimoine Matériel
bâtiments
culturels vacants
délaissé
C o m m e r c e
Problèmes de gestion des
informel étalé sur
déchets
la frange.
* Un manque des espaces Domination
parc
La Medina
multimodale.
des au
Stationnement
espaces
dépens
des
espaces piétonniers.
Des constructions à
valeur
patrimoniale importante.
Espace seuils ré-interprétés des seuils de la Médina.
?
Des
limites
restructurées
résultant des espaces seuils habitables.
Epaisseur massive Epaisseur restructurée Des espaces seuils habitables
65
CHAPITRE Au pied de la muraille, un seuil à franchir...
IIIII
IIIIII III.1. Introduction
Après avoir déduit le concept opératoire unifiant les espaces seuils de la ville de Sfax au cours du temps, il est devenu primordial d'entamer l'étude analytique de notre interface en question. Le tronçon Nord, situé au pied de la muraille nord de Sfax, est un seuil urbain datant de l'époque Aghlabide. Parallèlement à l’évolution urbaine de Sfax, ce tronçon s'est métamorphosé pour occuper aujourd'hui une position centrale dans la ville, un tel emplacement qui a fait accentué sa complexité dans le territoire. Au sein de cet espace, des limites faiblement poreuses se sont multipliées rendant difficile le franchissement de cet espace intermédiaire. De ce fait, ce seuil est en train de perdre son aspect articulatoire, à savoir des tissus ou des ambiances. Une alerte qui nous pousse à projeter notre protocole établi dans le premier chapitre afin de pouvoir agir dans l'étape prochaine.
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
Deux tissus, générateurs de deux ambiances. ... Reliés par un seuil urbain.
Ce seuil est épais.
Nous allons interrogé ses différentes limites, Ses sous espaces seuils, Ainsi que les franchissements des deux ambiances Figure-120- Le franchissement des rives (Source : le seuil passeur d'ambiance, mémoire d'architecture.)
II.2: Un tronçon, des limites stratifiées: II.2.1: Des limites matérielles fixes : La sortie des Sfaxiens de la Medina a annoncé le passage franc de la limite matérielle transcrite dans le muros. Au cours du temps, La stratification historique au sein de notre interface d'étude a été accompagnée par une stratification de limites matérielles.
- A l’échelle du territoire:
Extra-Muros Epaisseur intermédiaire Intra-Muros Figure-121- Les rives de la frange (Source : personnelle.)
68
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
* Les voiries: 1
2
3
4
5
D A
A
Voies véhiculaires de l’extra-muros Voies piétonnes de l’intra-muros
D
Noeud urbain
6
C
C
B B
8
9 Figure-122- Découpage du foncier, Les limites véhiculaires (Source : personnelle.)
5
6 5
Coupe A-A
3 6 4.5 6
2 9
2 10 3
3
Coupe B-B
12
6
9
1
Avenue de la liberté
2
Rue Hedi nouira
3
Rue Ennassiria
4
Avenue de Carthage
5
Boulevard de Bizerte
6
Avenue des martyrs
8
Boulevard de l’armée
9
Avenue 18 Janvier
5
Coupe C-C
10 2
12
15
Coupe D-D
Figure-123- Les profils (Source : personnelle.)
* Les limites bâties:
Immeuble à vocations mixtes. Bâtiment à vocation commerciale. Équipement tertiaire. Mosquée. Mausolée. Habitat. Figure-124- Fonctions du bâti (Source : personnelle.)
Équipement à vocation culturelle.
L'hauteur de la muraille. Figure-124- Façade urbaine de Sfax El jadida, des façade symétriques de style indéfini rompant avec la sobriété et le rythme de la muraille (Source : personnelle.)
69
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
- A L’échelle de la frange:
Limites historiques
Limites bâties
Limites végétales
Reliefs au sol
Figure- 125- Les limites de la frange. (Source : personnelle.)
* Les limites historiques: ° La muraille historique:
Figure - 126- La Façade Nord-Ouest des Murailles. (Source : personnelle.)
Du côté nord, la muraille monumentale
Créneau Merlon
de sfax s'étale sur 600m. Sa régularité est générée par le rythme des forts et Appareillage
des contreforts. Un ordre qui vient d'être
apparent des
brisée par le dépassement des hauteurs des
pierres.
constructions de l'intra-muros.
Figure-127- Un détail extrait de la muraille. (Source : Mémoire Résurrection de la place Beb Jebli à Sfax, Ahmed Kammoun)
° Souk Kriaa: À cause de la pénurie des matériaux de construction dans les années 50, le maître maçon Sfaxien Mohamed Kriaa s’est réfugié vers le savoir-faire local en construisant avec les moellons de pierre locale et le mortier de chaux.
70
Figure-128-Une matérialité en continuité avec celle des murailles. (Source : personnelle)
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
° Le Marabout Sidi Boudaouara: Il s'agit d'un marabout épousant la forme carrée. Cette construction est teintée en chaux blanche rappelant la blancheur de Sfax, de ses murailles ainsi que ses maisons. Cette structure religieuse ,surélevée par une coupole, a été reconvertie partiellement en "masjed" tout en étant isolée du reste de son environnement à cause de la difficulté de son accès. Cette limite physique est désormais peu poreuse, elle est bordée de trois voies véhiculaires.
Figure-129- L’emplacement du marabout. (Source : personnelle)
Figure-130- Le marabout en 1906 . (Source
:
http://www.edusfax.com/Transformation personelle)
Figure-131- Le marabout aujourd’hui . (Source : mémoire Résurrection de la place Beb Jebli à Sfax, Ahmed Kammoun.)
° L'Impluvium Aghlabide :
L’impluvium Aghlabide a été édifié avec la fondation de la Medina au IXème siècle. Il s’agit d’une structure hydraulique construite en moellons et teintée en mortier de chaux blanc de texture compacte et dure. Elle se positionne à l’extramuros juxtaposant Borj El ksar et ayant comme fonction principale la collecte de l’eau de l’oued qui longe la muraille ouest. Ce dispositif porteur d'histoire et d'identité a perdu sa
Figure-132L’emplacement de l’impluvium. (Source : personnelle)
vocation primaire en devenant aujourd'hui un obstacle urbain invisible aux passagers tout en occupant une position stratégique au cœur d’un espace transitoire centrale de la ville. Il est composé de deux bassins circulaires. Le plus grand mesure 33m de diamètre tandis que le petit ,qui sert à la décantation, ne mesure que 10m. En habitant la muraille, une citerne voûtée a été installée pour le stockage de l'eau drainée afin d'être à la disposition des habitants de l'intra-muros.
Figure -133- Le système fonctionnel ancien de cette structure hydraulique. (Source : personnelle)
71
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
° Souk El Omrane :
Figure-134- L’emplacement du marabout. (Source : personnelle)
Figure-135- Un rythme en continuité avec Souk Kriaa et la Muraille. (Source : personnelle)
Figure -136--L’entrée du Souk envahie par le commerce informel. (Source : personnelle)
Sur les traces d'un ancien cimetière au pied des murailles, souk El Omrane a constitué, dans un premier temps, un atelier pour la fabrication des cercueils prenant le nom de fondouk des cercueils. Aujourd'hui, il est désormais un marché couvert spécialisé dans la vente des graines et des huiles.
* Les limites végétales : ° Un parc urbain:
Clôture Entrée condamnée Entrée de parking Entrée Figure -136- La façade du parc. (Source : personnelle)
Figure-137- L’accessibilité au parc. (Source : personnelle)
Il s'agit d’une limite matérielle transcrite dans un parc urbain au pied des murailles. Cette structure végétale a été conçu comme un espace échappatoire pour les habitants des deux rives du muros, un lieu de pause urbaine dédié surtout aux enfants. Ce concept a été justifié par les aménageurs à travers la mise en place des clubs pour les enfants et par l'aménagement des aires de jeux au dessus d'un parking semi enterré conçu pour atténuer le problème de stationnement dans ce centre urbain dense. Contrairement aux attentes des aménageurs, aujourd’hui ce parc urbain s’est transformé en un espace interstitiel entravé, un lieu de crimes qui tourne le dos aux murailles historiques et dont l’accès reste difficile à cause de la mise en place d’autres limites à savoir la station des taxis installé à l’entrée principale du parc, les commerces informels du coté ouest et la haute clôture qui manque de porosité du coté Est.
72
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
D’autres entraves ont accentué le problème d’accès au parc comme le fait qu’il se situe en face d’un nœud urbain important matérialisé par le rond point énorme d’une part et d’autre part, au sein de la frange même , plusieurs limites se sont installées aux alentours du parc rendant son accessibilité ou encore même sa visibilité impossible. Figure-138- Le rond point Beb Jebli. (Source : Mémoire d’une rupture urbaine à une agrafe, Rahma ben Noomen)
° Des bacs à fleurs :
1.
2.
-b-
- a-
Afin de mettre en valeur la place de Beb Jebli, les aménageurs ont mis en place des bacs à fleurs à hauteurs variables qui présentent aujourd’hui des limites appropriées soit par les passagers et soit par les commerçants. -c-
Figure-139- L’appropriation des bacs à fleurs. (Source : Personnelle)
73
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
* Les limites bâties: Il s’agit des bâtiments liés à la Soretras des clubs vacants ainsi qu’un marché de légumes. Les espaces bâtis dans le jardin de la mère et de l’enfant contiennent deux clubs d’informatiques non côtoyés, un parking et des espaces de transitions. Le premier club, donnant sur la Rue de l’armée, a été fermé alors que celui qui juxtapose Souk kriaa a été envahi soit par le commerce informel soit par les délinquants. Chose qui l’a rendu invisible.
(Source : Personnelle)
Des Kiosques Le Souk des légumes
(Source : auteur)
Des clubs abandonnés Parking semi enterré Les constructions du Soretras
Figure-140-Les limites bâties à la frange. (Source : Personnelle) (Source : auteur)
° Les reliefs:
+0.15
+3.5m
Figure -141- Les reliefs de la frange. (Source : auteur)
III.2.2: Des limites matérielles dynamiques : * Le commerce informel: Historiquement, cette frange est considérée étant l’espace dédié à l’extension du commerce de la Medina vers l’extra- muros. D’où s’explique l’installation des marchés, à l’égard de Souk kriaa et le marché des légumes, visant l’absorption des ces pratiques. Malheureusement, ces constructions semblent être insuffisantes pour la reformulation de l’informel. Aujourd’hui, cette frange est parsemée de commerce spontané qui se positionne généralement soit aux seuils de la muraille soit aux seuils de ces marchés. 74
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
Le commerce informel
Figure -142-Les concentrations du commerce informel. (Source : Personnelle)
* La mobilité:
Station de taxis
Station de bus
Stationnement de voiture / camion
S. des charrettes
S. des motos.
Figure -143- Les espaces de stationnement dans la frange. (Source : Personnelle)
75
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
III.3: Le Vécu d’un seuil urbain: III.2.1: A l’échelle de la frange : - Les portes historiques:
8 7 6 1 2 3
1.Bab el ksar
2.Bab El Jebli el jdid
3.Bab El Jebli el jdid
4
4.Bab El Jebli
5
5.Bab El Dimassi
6-7-8. Les portes de Souk kriaa
Figure -144- Les portes historiques dans la frange. (Source : Personnelle)
- Séquences de l’espace seuil:
Circulation des voitures et camions. Circulation des bus. Circulation des taxis. Figure -145- Séquences véhiculaires dans la frange. (Source : Personnelle)
Les séquences des piétons sont guidées vers des destinations fixes. En marchant, les usagers s’arrêtent à des points particuliers soit pour donner un clin d’œil sur la marchandise exposée à l'extérieur dans les installations informelles ou à l'intérieur des marchés, soit pour se reposer un peu et soit pour attendre l'arrivé des Bus ou des Taxis.
76
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
Parcours du piéton Arrêt du piéton.
Figure-146- Séquences piétonnières dans la frange. (Source : Personnelle)
- Appropriation des espaces seuils:
Occupation permanente de l’espace (Appropriation de l’espace par les commerçants ) Occupation éphémère ( pause urbaine) Figure-147- Séquences piétonnières dans la frange. (Source : Personnelle)
Figure -148-L’appropriation des portes de Souk kriaa. (Source : Personnelle)
Figure -149- L’appropriation du patio de Souk kriaa. (Source : Personnelle)
77
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
Figure -150-L’appropriation des galeries commerciales de Souk kriaa. (Source : Personnelle)
Figure-151- L’appropriation de la traversée du Souk des légumes. (Source : Personnelle)
Figure -152- L’appropriation de la porte de Beb Jebli. (Source : Personnelle)
Figure -153- L’appropriation de la porte de Beb Jebli. (Source : Figure -154-L’appropriation de la porte de Beb Jebli. (Source : Personnelle)
Personnelle)
- Matérialité de l’espace seuil:
Figure -155-Une mosaïque de matériaux hétérogènes . (Source : Personnelle)
78
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
-A l’échelle de la place "Beb El Jebli" : L’observation de la frange au cours de la semaine nous a informé sur le flux piéton. En effet, le flux connaît un pic tous les dimanches vers 10h du matin. Toutefois il s’atténue chaque lundi à cause de la fermeture des boutiques à la Médina. Nous avons donc effectué des visites du site pendant ces deux jours consécutifs vers 10h du matin. Les mouvements des piétons entre les deux rives ont été structurés par l’axe piéton qui commence de Sfax El Jadida et s’interrompe par l’avenue des Martyrs. Nous avons décidé donc de réaliser un transect urbain sur ce fragment.
10. Un immeuble 11. Un immeuble
1. Un immeuble 2. Un espace vert aménagé 3. Un impluvium historique 4. Un immeuble 5. Un parking
12. Une Mosquée
6. Un hôpital
7. Avenue des Martyrs 13. Souk kriaa 8. Souk El Omran
14. Marché des légumes
9. Beb EL Jebli El jdid
15. Beb EL Dimassi
Figure -157- L’espace seuil de ce fragment . (Source :
Figure -156- La délimitation du fragment. (Source : Personnelle)
Personnelle)
10
11
Gallerie marchande
2
13
12
Commerce informel
7
Figure -158-La coupe urbaine A-A (Source : Personnelle)
14
15
Commerce informel
79
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir. Figure -159- Le transect urbain (Source : Personnelle)
La matérialité de l’espace seuil
Les séquences repérées
Les espaces seuils ramifiés
Séquence 1: Dimanche L’appropriation de l’espace
Séquence 2: Lundi 10h L’appropriation de l’espace
80
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
81
Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir.
III.4. Conclusion: À l’image des espaces seuils analysés dans les deux rives, les seuils au sein de cette frange charnière présentent des espaces habités. Ce vécu est généré aussi par la restructuration ainsi que l’appropriation des limites. La majorité de ces espaces sont dominés par l’activité commerciale qui se prolonge vers l’axe piéton connectant la Médina à la ville nouvelle. Cette connexion vient d’être fragilisée par la rupture causée par l’avenue des Martyrs ou par la fermeture des boutiques dans la Médina chaque lundi. L’absence de l’activité commerciale fait disparaitre le dynamise généré par les usagers de l’espace. Chose qui rend le centre historique ainsi que la frange intermédiaire des espaces dépourvus d’âmes.
La ville nouvelle
L’axe piéton
La frange
La Medina
Commerce informel
Commerce informel
Avenue des martyrs Figure -160-La Relation entre les deux rives au cours de la semaine sauf Lundi (Source : Personnelle)
La ville nouvelle
L’axe piéton
La frange
La Medina
Commerce informel Figure -161-La Relation entre les deux rives chaque lundi Lundi (Source : Personnelle)
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Chapitre III : Au pied de la muraille, un seuil à franchir. Mise à part la vocation marchande, ces espaces seuils sont pratiqués comme étant des lieux de pause urbaine et de socialisation vu l’absence des équipements adéquats.
Des espaces seuils
La ville nouvelle
La Medina
Des limites physiques restructurées
Une
mosaïque
de
Le franchissement de ces
matériaux contrastant avec
limites se fait selon des
les deux rives.
séquences guidées
Appropriées par Les travailleurs dans Sfax El jadida
Les travailleurs dans la Médina
Les habitants
Les habitants
Les consommateurs Les Passagers
Les passagers (lieu de pause urbaine)
Les consommateurs Les Passagers
Les pratiquants du commerce informel
Figure -162- Schéma de synthèse (Source : Personnelle)
83
I I III C H A P I T R E IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII I Vers un Re-Habiter aux limites des seuils
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils.
IV.1. Introduction: La projection du protocole d'analyse sur différents espaces seuils à vocation commerciale à Sfax, et en particulier sur la frange au pied des murailles nord, nous a permis de détecter un concept principal qui les unifient tous. Les espaces seuils habitées sont tous le produit des limites restructurées. A la Médina, ce concept s'est matérialisée à travers les vides creusés dans les limites épaisses. Concept qui a été réinterprété à l'extra-muros tout en amincissant les limites séparatrices. Afin de pouvoir agir sur notre tronçon en question, il est primordial d'élargir le champs d'application de ce concept à travers le monde. Nous avons, dans une première phase, décortiquer des interventions conçues et même réalisées pour des contextes ou usages similaires. Ces références, à échelles variées, seront combinées à l'étude analytique déjà réalisée pour réussir à présenter les choix à adopter et les premières esquisses de l'intervention dans la deuxième phase du chapitre
IV.1. Mise en situation. IV.3.1 A une échelle urbaine. A une échelle urbaine, le seuil a le pouvoir d’articuler les différentes portions du territoire dotées, plus ou moins, d’une certaine porosité. Nous allons nous concentrer sur les connexions urbaines entre les tissus antagonistes en citant des exemples de restructurations où les murailles historiques ont renforcé la rupture entre l’intra-muros et l’extra-muros. Ces limites linéaires interagissent avec l’environnement étant un organe structurel dans l’urbain responsable à la transmission de l’histoire. Nous allons aussi présenter un autre remède pour assurer cette refonte à savoir la place urbaine.
- Parcourir les murailles *Restructuration des murs historiques :Un projet pour Bab Doukkala: Il s'agit d'une intervention qui se situe au Maroc et plus précisément à la Ville de Marrakech qui vise la mise en valeur de l'espace linéaire interstitiel au pieds des murailles historiques. Cette intervention est réalisés par des étudiants diplômés de Politecnico di Milano dans un cadre universitaire ainsi que dans un cadre internationale .
86
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils. Le tronçon en question se positionne dans un espace seuil articulant deux tissus urbains à savoir le tissu historique et son extension matérialisé dans un tissu résidentiel. Il juxtapose la muraille marquée par une porte historique qui s'appelle Bab El Dokkela, la porte
Figure -163- Circuits à travers le muros. (Source: https://www.politesi.polimi.it/.)
Nord-Ouest de la ville qui se trouve en contact direct avec la gare routière ainsi que le stationnement des taxis.
Ces différentes composantes constituent
la zone de transition considérée en étant un "no man's land", un lieu de crime et d'insécurité. Comme solutions, cet espace seuil public quasi abandonné a été transformé en un espace destiné aux pistes cyclables-piétonnes. Il est question de modifier le réseau routier et surtout les aires de
Extra-muros
Intra-muros
Figure -164- Circuits à travers le muros. (Source: https://www.politesi.polimi.it/.)
stationnements en créant un mécanisme complexe à multiples liaisons routières intégrant à la fois le transport public et privé.
L'épaisseur longeant la muraille a été pensée en un "parcours muséologique linéaire" évoquant l'histoire de ces murs à travers l'histoire. Ce parcours, qui s'annonce de l'extra-muros, franchira la muraille à travers la porte historique et continuera à l'intra-muros pour aboutir à la fin au Musée Bab El doukkala. Figure -165- Le parcours des murailles. (Source: https://www.politesi.polimi.it/.)
Le recours aux espaces ouverts visent non seulement la réappropriation de cet espace charnière par la population locale, mais il joue ainsi un rôle important dans l'attirance des touristes. Ce projet a réussi à s'aligner aux caractéristiques paysagères du tissu historique tout en mettant en scène des axes visuels le long des chemins en verdure. Une intervention qui a revitalisé les espaces délaissés ainsi que les espaces vides non aménagés tout en assurant une articulation fluide entre les deux rives. 87
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils.
Figure-166- Etalage fonctionel . (Source: https://www.politesi.polimi.it/.)
Figure -167-Une structure légère revêtue de tissus (Source: https://www.politesi.polimi.it/.)
88
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils.
-Le parc linéaire des murailles, Une limite verte à franchir:
Figure -168- Vue aérienne du parc. (Source: http://ciclabiliaroma.blogspot. com/2009/01/parco-delle-mura-aureliane-lavori.html).
Il s'agit d'un parc linéaire au pied des remparts Romains. Une intervention réalisée par les architectes Antonino Terranova, Paola Falini et Gennaro Farina entre 2007et 2009 à Rome dans le but de la requalification, la mise en valeur ainsi que la reintégration du tronçon linéaire des murs historiques auréliens, situé au Sud entre Porta Metronia et via Numidia, avec leur environnement. En effet, cette frange ne présentait auparavant qu'une épaisseur verte abandonnée longée par une route bordée de part et d'autre par les voitures stationnées. Ces rangées véhiculaires ont camouflées partiellement la façade urbaine des murs historiques. Les architectes ont décidé, dans un premier temps, d’élargir cette ceinture interstitielle, qui a passé de 26000 m² à 31000
Figure -169- Plan d'implantation du parc . (Source: http://ciclabiliaroma.blogspot. com/2009/01/parco-delle-muraaureliane-lavori.html.)
m², afin de la requalifiée en un parc urbain . 89
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils. Cette décision a été suivie par le décalage de la route existante en la remplaçant par une voie de service pour les résidents dans le but d’accéder aux aires de stationnement qui longent ,désormais, les bâtiments.
Figure -170- Les allées avant l'intervention. (Source: http://ciclabiliaroma.blogspot. com/2009/01/parco-delle-mura-aurelianelavori.html.)
Figure -172- Le problème du stationnement sous la muraille (Source: http://ciclabiliaroma. blogspot.com/2009/01/parco-delle-muraaureliane-lavori.html.)
Figure -171- Les allées aprés l'intervention. (Source: http://ciclabiliaroma.blogspot. com/2009/01/parco-delle-muraaureliane-lavori.html.)
Figure -173- Le décalage du stationnement au profit de la verdure et des parcours piétons. (Source: http://ciclabiliaroma.blogspot. com/2009/01/parco-delle-mura-aurelianelavori.html.)
Des allées piétonnes et cyclables ombragées ont été mises en place. La pelouse a été équipée par des bancs, des fontaines d'eau potable... La mise en valeur des murailles a été accentuée par l'éclairage. 3 zones d'éclairage différentes ont été pensées. La première juxtapose la muraille, la deuxième juxtaposant l'avenue bordée d'arbres pour éclairer le parc et la zone de stationnement et finalement, la troisième zone se positionne derrière les bâtiments afin d'assurer l'éclairage des résidents.
Figure -174- Les zones d’éclairages. (Source: Roma_C_10.com.)
90
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils.
-La place Skanderbeg, un seuil urbain connecteur de tissus. Il s’agit d’un tronçon du projet lauréat du concours de conception de la place Skanderbeg à Skopje, Macédoine. Ce projet est le fruit de la collaboration entre BINA, Besian Mehmeti Architects et qb Arkitektura. Il s’étend sur 9500m² Cette place thématique occupe une position charnière entre la ville historique et le centre ville moderne.
Figure -175- L’emplacement de la place (Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.)
Elle est conçue en étant une scène flottante ouverte au dessus du boulevard. En effet, elle est pensée en tant que l'extension urbaine de ce dernier. Cet entre-deux peut abriter de diverses fonctions et pratiques sociales et événementielles qui varient selon les besoins des usagers. Par rapport à la matérialité de cet espace seuil, les concepteurs ont opté pour une mosaïque pigmentée produisant un collage de plusieurs sous espaces. Afin d'adoucir le paysage, ils ont opté pour l'intégration de l'eau et la végétation. Figure -176- Matérialité et appropriation de la scène flottante (Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.)
Figure -177- L’éclairage ponctuel de la place (Source : www. archdaily.com/ Transformation personnelle.)
Figure -178- L’introduction de l’eau et de la végéation (Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.)
91
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils.
IV.3.2 A une échelle architecturale. -Franchir le sol, Promenade gastronomique et centre culturel / Santiago Il s'agit du projet gagnant dans le concours proposé par Archiprix en 2013. Cette réponse a été élaborée par l'étudiant Santiago Beckdorf Solá à Santiago, Chile, dans un espace abandonné à fort potentiel commercial.
Figure -179- L’emplacement du projet (Source : www. archdaily.com/ Transformation personnelle.)
Pour des raisons financières, le programme proposé a été un ensemble bureautique. Chose qui a été écartée par le candidat suite à son analyse du contexte. En effet, en se basant sur l'acte de marcher, étant la première action qui a favorisé le développement des interactions entre l'homme et son environnement, le concepteur a commencé à fonder sa réflexion. Aujourd'hui, se promener dans la ville est un acte qui se pratique inconsciemment.
Figure -180- La marche urbaine (Source : www.archdaily. com/ Transformation personnelle.)
En poussant encore cette pensée, il s'est appuyé aussi sur la notion du vide dans l'urbain. «Auparavant, les centres urbains étaient densément peuplés, alors qu'aujourd'hui, ils sont constitués de constellations de vides.»
(Francesco Careri)
L'homme aujourd'hui habite la ville en suivant un système complexe de pleins et vides où il circule en suivant différents rythmes, vitesses et directions.
Figure -181- La circulation au RDC (Source : www. archdaily.com/ Transformation personnelle.)
Figure -182- La circulation au Sous sol (Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.)
En conjuguant ces deux concepts avec le contexte de l'intervention, le projet proposé a visé la libération du territoire envisagé en articulant les différentes entités autours d'un vide connecteur d'espaces publics et de personnes. ce vide va drainer les usagers vers une promenade basée sur un programme gastronomique et commercial.
92
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils.
Place thématique
Espace commercial
Espace culturel
Figure -183- L’étalage fonctionnel(Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.)
Figure -184- Perspective globale du projet Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.)
Figure -185- Ambiances intérieures(Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.)
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Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils.
-La notion du poché.
Figure-186- Le mur massif (Source
Figure -187- Le mur creux (Source : Généalogie du poché, de l’espace au vide, Jacques Lucan.)
: Généalogie du poché, de l’espace au vide, Jacques Lucan.)
A une échelle architecturale, plusieurs architectes se sont arrêtés sur la notion de la limite et sur sa porosité à l’égard de Louis Kahn. En s’inspirant des anciennes fortification, ce dernier a développé la notion du poché en soulignant la différence entre un mur massif et un mur creux. «Quelques-unes de mes idées concernant le plan viennet du poché, en regardant des plans de bâtiments anciens, pas seulement des plans des Beaux-Arts. Le sens de la structure apparaît dans le poché.» (Louis Kahn, the Architectural review, 1974, p332) Epaisseur stucturelle
Epaisseur stucturéé
(Massive)
(Massive) Rôle structurelle + Autres fonctions
Epaisseur structurelle
Epaisseur structuréé
(Massive)
(Massive)
Pofondeur Différentes ambiances Lumière naturelle
Figure -188- La restructuration des limites épaisses (Source
Différents espaces
: Généalogie du poché, de l’espace au vide, Jacques Lucan./ Transformation personnelle)
94
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils. Ce concept a été matérialisé à travers plusieurs projets. Nous pouvons citer comme exemples la synagogue d’Hurva à jerusalem conçue par Louis Kahn en 1970.
Mur Creux Espace généré du mur creux Espace de circulation
Figure -189- La Configuration spatiale de la synagogue. (Source: onsomething.tumblr.com/
Figure -190- L’aspect massive de la synagogue. (source: onsomething.tumblr.com/ transformation personnelle)
transformation personnelle)
Figure 190- Les piliers structurant l’espace. (source: onsomething.tumblr.com/ transformation personnelle)
Figure-191- Les dispositifs de la lumière. (Source: onsomething.tumblr.com/ transformation personnelle)
95
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils. Espace de transition
Sfax EL Jadida
La Médina
Les résidents de Sfax El Jadida
Les résidents de la Medina
Les travailleurs
Les passagers
Les travailleurs (commerçants, artisans)
Les étudiants
Les commerçants
Consommateurs Passagers
Consommateurs Passagers
Usagers
Permanents
Temporaires
Les résidents
Consommateurs
Les travailleurs
Passagers
Figure -193- Types des usagers (Source : auteur)
La réponse sera donc une promenade marchande tout au long de l'axe piéton, à l'image des rues commerciales dans les deux rives. Cet axe va se ramifier suivant une structure concentrique creusée à l'image des anciens fondouks. Afin d’assurer un dynamisme assez constant dans ce parcours, Cette promenade sera renforcée par des activités culturels exigées par les deux rives et elle abritera une piste cyclable qui débutera de Sfax El Jadida et entourera la muraille historique. Par rapport au problème de stationnement, et afin de dégager la muraille historique et atténuer la congestion de l'avenue des martyrs, nous avons enterré tout type de stationnement et de décharges de marchandises.
Des galeries commerciales existentes
Galerie marchande linéaire La place Suspendue Galerie marchande
aux rez-de-chaussée de Sfax El Jadida
Sfax El Jadida
concentrique
L'espace seuil
La Medina
97
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils.
Axe pièton
La frange nord
Espaces de repos RDC
Une place
Des places thématiques
Espaces de Consommations
Extension des marchés
Espaces ludiques
Espaces de repos
Un parcours cyclable
Espaces ludiques
Une galerie marchande
Une galerie marchande
Consommer (Consommateur)
Agir (Acteur)
La frange nord (Extension souterraine de la gallerie marchande) Ateliers artisanales Espaces d'exposition permanente Niv -5
Espaces d'exposition éphémère Espaces de consommation Salle polyvalente Espace de service (Décharge de marchandise, Stockage du déchet trié ...)
Niv -10
Parking
Figure -194- Le programme proposé (Source : auteur)
98
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils.
- Les intentions de l'intervention: Lier
les
édifices
patrimoniaux
porteurs d'histoire et d'identité par un parcours urbain.
-1-
Démolir toute construction massive ruinant la façade urbaine de la fortification.
-2-
Séparer le flux piéton de celui des véhicules Flux véhiculaire Flux piéton
-3-
Prolonger
l'axe
piéton
vers
la
frange Nord en creusant un tunnel au niveau de l'avenue du martyrs drainant les véhicules au dessous de notre espace seuil élargi.
-4-
99
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils.
La mise en place d'une trame orthogonale générée par le rythme des forts, du Souk ainsi que de la mosquée.
-5-
La mise en place d'une galerie linéaire sur les traces des bacs à fleurs démolis dans l'axe piéton. Cette structure sera en symbiose avec le rythme des forts de la mosquée. Ramifier la promenade en creusant des patios dans notre épaisseur charnière.
-6-
Accentuer la porosité de ces espaces seuils greffés en mettant en place des gradins facilitant l’accès et présentant des lieux de repos et de contemplation des édifices patrimoniaux. -7-
Animer la place par des placettes thématiques (Placette de spectacle, placette ludique, Placette minérale...). Creuser des citernes pour faire revivre les impluviums Aghlabides délaissés. Restructurer les limites des saillis pour générer des stations de bicyclettes. -8Figure -195- La démarche de l’intervention (1,2,3,4,5,6,7,8 (Source : Personnelle)
100
Mettre en place une galerie linéaire au limite de la frange afin d'absorber le commerce spontané.
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils.
101
Chapitre IV : Vers un ré-habiter aux limites des seuils.
IV.3.1 A une échelle architecturale.
Esquisse Plan Niv -5
Esquisse Plan Niv -10 Figure -196- Une esquisse de l'intervention architecturale (Source : Personnelle). Circulation verticale Espace de service Citerne (collecte de l'eau pluviale) Atelier artisanal Salle d'exposition Espace de consommation Salle polyvalente Concept Store Parking Figure -197- Le Dispatching fonctionnel (Source : Personnelle).
102
Conclusion générale Ce mémoire a traité une notion pluridisciplinaire, celle du seuil. Les seuils, étant des espaces charnières qui se projettent dans l'espace en se confondant généralement avec les limites. Notre support d'étude était Sfax, une ville qui s'est métamorphosée en générant des interfaces et en particularité au pied de ces remparts, la première limite annonçant le franchissement des Sfaxiens vers l'extra-muros. Cette épaisseur nécessite une restructuration urbaine afin de réconcilier les deux rives qui la bordent. Une immersion dans la Medina nous a dévoilé le vécu de ces espaces intermédiaires. Un vécu qui a été interrogé, analysé et reproduit dans notre frange dépourvue d’âme.
103
Bibliographie Ouvrages •
Abdelkafi Aboubakker. (1966). Histoire de Sfax. Tunisie.
•
Ali Bouaziz. (2019). Sfax ville moderne, les regards croisés de huit témoins français. Tunisie : Éditions Exhauss publisher.
•
Arnold Van Gennep. (1909). Les rites du passage. Paris : Éditions A&J Picard.
•
Georges Perec. (2000). Espèces d’espaces. Paris : Éditions Galilée
•
Herman Hertzberger. (2010). Leçons d'architecture. Suisse : Éditions Infolio.
•
Kallel Ridha. (2013). Sfax la ville blanche. Tunisie : Éditions MIM.
•
Marc Augé. (2011). Journal d'un SDF. Paris : Éditions Seuil.
•
Till Boettger. (2014). Les espaces seuils. Suisse : Éditions Birkhäuser.
Mémoires et thèses •
Ahmed Kammoun. (2016). Résurrection de la place Beb Jebli à Sfax.
•
Battude Laurine Jeannin Marine. (2012). Le seuil urbain passeur d'ambiances
•
Emmanuel Matteudi & Jean-Michel Roux. (2013). Regarder Sfax.
•
Mourab Boughariou. (2016). Jardin comme lieu de connexion urbaine à Sfax.
•
Rahma ben Noomen. (2018). D'une rupture urbaine à une agrafe: la frange intermédiaire de beb Jebli.
•
Rekik Marwa. (2012). Revalorisation de la Medina de Sfax à travers la proposition d'un parcours culturel et touristique.
•
Triki Hatem. (2009). Intégration des loisirs et de l'animation dans l'espace commercial.
Articles et revues •
Ali Bennasr. (2003). L’étalement urbain de Sfax. Revue tunisienne de Géographie
•
Ali Bennasr. (2003). Un nouveau centre pour Sfax El Jadida. Revue Tunisienne de géographie.
•
Ali Bennasr. (2006). Sfax : de la ville régionale au projet métropolitain.
Sites internet •
http://www.edusfax.com/
•
http://www.sfax1881-1956.com/
•
http://www.sfax-eljadida.com.tn/
•
https://www.archdaily.com/
•
https://www.ebay.fr/
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Table des figures Figure-1- Le seuil à l’articulation des espaces et des ambiances.(Source: personnelle). .................................... 14 Figure-2- Le Pomerium de Rome.( Source:https:// https://twitter.com// transformation personnelle) ............. 15 Figure-3- Aux limites des seuils. (Source: personnelle). ...................................................................................... 15 Figure-4-Midday Muezin Line, Richard Long, Siwa Egypt 2006. (Source: http://www.richardlong.org/) ........... 16 Figure-5- Le seuil, une porosité . (Source: personnelle). ..................................................................................... 17 Figure-6- Une construction imaginaire de la vue du forum romain à travers la colonnade pronaos du Temple de jupiter. (Source: le Corbusier (cahier 4, page 103) .............................................................................................. 18 Figure-7-Le forum romain. (Source : Le Corbusier: urban visions through thresholds/ Transformation personnelle). ....................................................................................................................................................... 19 Figure-8- Une séquence de la vallée du Canopo,Villa adriana. (Source : Le Corbusier: urban visions through thresholds/ Transformation personnelle). .......................................................................................................... 19 Figure-9- Manifestation des espaces seuils dans les oeuvres de Mies Van Der Rohe (a :Le plan de la Maison de compagne, b: La Maison Farnsworth. (Source:http://www.architecture.org) . ................................................. 20 Figure-10- Maison "Curtain wall" rideau ouvert et fermé , Shegiru Ban , Tokyou 1995. (Source: http://www. agenceimmobiliere.com/). .................................................................................................................................. 21 Figure-11- Le rideau, une limite dynamique. (Source: personnelle). .................................................................. 21 Figure-12-Relation limite - seuil (Source: personnelle). ...................................................................................... 21 Figure-13-L'espace seuil de l'acropole d'athènes . (a : Délimitation spatiale de l'acropole d'athènes. (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014, transformation personelle), Les Séquences de l'espace seuil de l'acropole d'athènes (Source: https://www.archdaily.com/ Transformation personnelle.) ) ............................................... 23 Figure-14- Les Séquences de l'espace seuil du palais des filateurs réalisé par le Corbusier en 1954 . (Source : https://trace.tennesseeedu/). ............................................................................................................................. 24 Figure-15- La Fondation Cartier. (Source : https://www.fondationcartier.com/) ................................................ 25 Figure-16- L'espace seuil de la Fondation Cartier. ( (Source : -a- Les limites de la Fondation Cartier. -b- La délimitation de l'espace seuil de la fondation. -c- La séquence de l'espace seuil. (Source https://www.fondationcartier. com/)). ................................................................................................................................................................. 25 Figure-17- La première zone de la séquence de l'espace seuil de la Fondation cartier. (a- Délimitation de la zone (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014/ transformation personnelle), -b- Connexion visuelle entre le parc et l'espace de la rue. (Source : (https://www.fondationcartier.com/), -c- Relation Panneau de verre-Arbre. (Source : (https://www.fondationcartier.com/)................................................................................................................ 26 Figure-18- La deuxième zone de la séquence de l'espace seuil de la Fondation cartier. (a- Délimitation de la zone, Figure-19- Neutralité-Distinction (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014). ........................................... 27 Figure-20- L'espace seuil du Musée d'art de São Paulo . (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014/ 105
transformation personnelle) ............................................................................................................................... 27 Figure-21- Les matériaux de l'espace seuil du Musée d'art de São Paulo. (Source: https://www.do-tours.com/ Transformation personnelle). .............................................................................................................................. 28 Figure-22- Le cadrage de l'environnement (Source: https://www.do-tours.com/ Transformation personnelle).28 Figure-23- L’espace seuil de la Galerie nationale. (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014/ transformation personnelle) ........................................................................................................................................................ 28 Figure-24- La matérialité de l'espace seuil (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014/ transformation personnelle). ....................................................................................................................................................... 29 Figure-25- La théatralisation du seuil par le rideau. Paulo (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014/ transformation personnelle). .............................................................................................................................. 29 Figure-26- Une scène du film "mon oncle" , Jacque Tati , 1958. (Source: Le seuil : vers une disparition ? , mémoire d’étude). .............................................................................................................................................................. 30 Figure-27- Dispositif d'entrée à De drie hoven ,une maison de retraite. (Source: Le seuil : vers une disparition ? , mémoire d’étude)................................................................................................................................................ 30 Figure-28- L'aire de stationnement de l'immeuble "Mountain dwelling" transformée en aire de jeux. (Source : https://big.dk/) .................................................................................................................................................... 31 Figure-29- Une cour d'immeuble à Paris abritant un événement social (Source :https://www.pinterest.fr/). .. 31 Figure-30- The door to enter into darkness , ettore sottsass, 1973 (Source :https://www.pinterest.fr/). .......... 32 Figure-31- Expérimentation du seuil temporel. (Source : http://artconsumingguide.blogspot.com/2013/09/latelesurveillance-t-elle-inspire-des.html). ............................................................................................................ 33 Figure-32- Expérimentation de l’installation. (Source http://www.newmedia-art.org/). ................................... 33 Figure-33- L’espace seuil de l’installation (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014/ transformation personnelle). ....................................................................................................................................................... 34 Figure-34- La séquence de l’espace seuil de l’installation. (Source : http://www.newmedia-art.org/). ............. 34 Figure-35- La construction d’un protocole d’analyse. (Source: personnelle). ..................................................... 35 Figure-36- Présentation de Sfax (Source: Figure interprétée de Regarder Sfax : Retour d’Atelier International d’Urbanisme sur la métropole Sfaxienne .) ......................................................................................................... 38 Figure-37- Sfax se métamorphose (Source: travail de mémoire De la Médina à la Mer - Réaménagement du Port de Sfax /Transformation personnelle) ................................................................................................................. 40 Figure-38- La Médina de Sfax, un entre deux. (Source: personnelle).................................................................. 40 Figure-39- La mise en contexte du tronçon d’étude. (Source: personnelle)........................................................ 41 Figure-39- Vue aérienne de Sfax en 1953. (Source: http://www.sfax1881-1956.com/) ..................................... 42 Figure-40- L’étalement du bâti vers le nord de la Medina entre 1935 et 1995. (Source: figure interprétée d’Histoire de Sfax, Abu baker Abd el kefi) ............................................................................................................................ 42 Figure-41- L’organisation spatiale de la Médina de Sfax en 1960 (Source: figure interprétée de http://www.
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sfax1881-1956.com/) .......................................................................................................................................... 42 Figure-42- L’organisation spatiale de la Medina de Sfax en 1960 (Source: interprétation de la figure de ) ........ 42 Figure-43- L’approptiation du patio par les habitants de dar Jallouli. (Source: https://www.ebay.fr/) ............... 43 Figure-44- Les strates des zones agricoles à Sfax. (Source: https://dumas.ccsd.cnrs.)........................................ 43 Figure-45- Configuration spatiale d’un seuil jardin type à Sfax. (Source: https://dumas.ccsd.cnrs.) .................. 43 Figure-46- Le Borj sfaxien (Source: https://www.histoiredesfax.com) ................................................................ 43 Figure -47- Rue Jules Ferry, quartier franc juxtaposant la muraille sud sfax. (Source: https://zaherkammoun. . 44 Figure -48- Les composantes de la frange en 1881. (Source: figure interprétée d’ Histoire de Sfax, Abu Bakr Abd el kefi p.76).............................................................................................................................................................. 44 Figure-49- de l’Alfa. (Source: www.ebay.fr/ Modification personnelle) .............................................................. 44 Figure-50- L’entrée du Fondouk. (Source: www.ebay.fr/ Modification personnelle) .......................................... 44 Figure-51- ieur du foundouk. (Source: www.ebay.fr/Modification personnelle) ................................................ 44 Figure-52- La zone non construite. (Source: figure interprétée du livre : Sfax la ville blanche.) ......................... 45 Figure-53- posantes de la frange en 1920. (Sources: -a- figure interprétée de Sfax la ville blanche ..................... ................................................................................................................................................................................. ................................................................................................................................................................................. - b, c, d- figure interprétée de www.ebay.fr ). ............................................................................................ 45 Figure-54- Avant l’édification de Souk Kriaa. (Source: http://www.edusfax.com/transformation personnelle) . 46 Figure-55- Après l’édification de Souk Kriaa. (Source: /transformation personnelle)....................................... 46 Figure-56- composantes de la frange en 1980. (Source: figure interprétée du site http://www.edusfax.com/) 46 Figure-57- La station de bus en 1982. (Source: figure interprétée du site http://www.sfax-eljadida.com.tn/) .. 46 Figure-58- Vue aérienne de Sfax en 1983. (Source: interprétée de http://www.sfax-eljadida.com.tn/)............. 47 Figure-59- La Zone des Martyrs en 1983. (Source: interprétée de http://www.sfax-eljadida.com.tn/) .............. 47 Figure-60- La Répartition fonctionnelle de la Medina de Sfax en 2020. ............................................................. 48 Figure-61- s des cordonniers. (Source: Regarder Sfax/ Modification personnelle) ............................................. 48 Figure-62-Une maison transformé en boutiques. (Source: personnelle) ............................................................ 48 Figure-63- gradée d’une maison.(Source: personnelle) ...................................................................................... 48 Figure-64- d’un atelier de cordonnier .(Source: personnelle) ............................................................................ 48 Figure-64- Les effets des déchets produits par les ateliers de cordonniers / Regarder Sfax/ Modification personnelle) ........................................................................................................................................................ 49 Figure-65- Circuit du gestion des déchets. (Source : Regarder Sfax/transformation personnelle) .................... 49 Figure-66- Caisson de Beb Jebli. (Source: personnelle) ....................................................................................... 49 Figure-67- L’éco-point. (Source: personnelle)...................................................................................................... 49 Figure-68- Composition de la zone des Martyrs. (Source: www.sfax-eljadida.com.tn/ Modification personnelle.) ....................................................................... 50
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sfax1881-1956.com/) .......................................................................................................................................... 42 Figure-42- L’organisation spatiale de la Medina de Sfax en 1960 (Source: interprétation de la figure de ) ........ 42 Figure-43- L’approptiation du patio par les habitants de dar Jallouli. (Source: https://www.ebay.fr/) ............... 43 Figure-44- Les strates des zones agricoles à Sfax. (Source: https://dumas.ccsd.cnrs.)........................................ 43 Figure-45- Configuration spatiale d’un seuil jardin type à Sfax. (Source: https://dumas.ccsd.cnrs.) .................. 43 Figure-46- Le Borj sfaxien (Source: https://www.histoiredesfax.com) ................................................................ 43 Figure -47- Rue Jules Ferry, quartier franc juxtaposant la muraille sud sfax. (Source: https://zaherkammoun. . 44 Figure -48- Les composantes de la frange en 1881. (Source: figure interprétée d’ Histoire de Sfax, Abu Bakr Abd el kefi p.76).............................................................................................................................................................. 44 Figure-49- de l’Alfa. (Source: www.ebay.fr/ Modification personnelle) .............................................................. 44 Figure-50- L’entrée du Fondouk. (Source: www.ebay.fr/ Modification personnelle) .......................................... 44 Figure-51- ieur du foundouk. (Source: www.ebay.fr/Modification personnelle) ................................................ 44 Figure-52- La zone non construite. (Source: figure interprétée du livre : Sfax la ville blanche.) ......................... 45 Figure-53- posantes de la frange en 1920. (Sources: -a- figure interprétée de Sfax la ville blanche- b, c, d- figure interprétée de www.ebay.fr ). ............................................................................................................................. 45 Figure-54- Avant l’édification de Souk Kriaa. (Source: http://www.edusfax.com/transformation personnelle) . 46 Figure-55- Après l’édification de Souk Kriaa. (Source: /transformation personnelle)....................................... 46 Figure-56- composantes de la frange en 1980. (Source: figure interprétée du site http://www.edusfax.com/) 46 Figure-57- La station de bus en 1982. (Source: figure interprétée du site http://www.sfax-eljadida.com.tn/) .. 46 Figure-58- Vue aérienne de Sfax en 1983. (Source: interprétée de http://www.sfax-eljadida.com.tn/)............. 47 Figure-59- La Zone des Martyrs en 1983. (Source: interprétée de http://www.sfax-eljadida.com.tn/) .............. 47 Figure-60- La Répartition fonctionnelle de la Medina de Sfax en 2020. ............................................................. 48 Figure-61- s des cordonniers. (Source: Regarder Sfax/ Modification personnelle) ............................................. 48 Figure-62-Une maison transformé en boutiques. (Source: personnelle) ............................................................ 48 Figure-63- gradée d’une maison.(Source: personnelle) ...................................................................................... 48 Figure-64- d’un atelier de cordonnier .(Source: personnelle) ............................................................................ 48 Figure-64- Les effets des déchets produits par les ateliers de cordonniers / Regarder Sfax/ Modification personnelle) ........................................................................................................................................................ 49 Figure-65- Circuit du gestion des déchets. (Source : Regarder Sfax/transformation personnelle) .................... 49 Figure-66- Caisson de Beb Jebli. (Source: personnelle) ....................................................................................... 49 Figure-67- L’éco-point. (Source: personnelle)...................................................................................................... 49 Figure-68- Composition de la zone des Martyrs. (Source: www.sfax-eljadida.com.tn/ Modification personnelle.) ....................................................................... 50 Figure-69- Les 3 alternatives. (Source: Documents présentés dans le siège de Sfax El Jadida/Transformation personnelle )........................................................................................................................................................ 50
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Figure-70- Composition de Sfax El Jadida. (Source: www.sfax-eljadida.com.tn/ Modification personnelle.) ..... 51 Figure-71- des bâtiments à Sfax EL Jadida. (Source: Article Sfax El Jadida de Ali Bennasr/ Modification personnelle.) ....................................................................................................................................................... 51 Figure-72- Répartition fonctionnelle de Sfax EL Jadida. (Source: Article Sfax El Jadida de Ali Bennasr/ Modification personnelle.) ....................................................................................................................................................... 52 Figure-73- Activité culturel à Sfax El Jadida. (Source: personnelle.) .................................................................... 52 Figure-74- Répartition fonctionnelle de la frange en 1982. (Source: www.edusfax.com/ Modification personnelle.) ....................................................................................................................................................... 53 Figure-75- Restructuration urbaine proposée par les aménageurs de Sfax EL Jadida (Source: Documents proposés par la socièté de Sfax El Jadida/ Modification personnelle.) ............................................................................... 53 Figure-76- La réponse finale de la proposition de Sfax El jadida. (Source: www.google.com/maps/ Modification personelle.) ......................................................................................................................................................... 54 Figure-77- Localisation du nouveau pôle multimodale (Source: personelle.) .................................................... 55 Figure-78- Localisation des nouveaux lignes de TCSP (Source: MétroSfax , transformation personelle.) .......... 55 Figure-79- Bab diwen avant l’ouverture des nouvelles portes. .......................................................................... 56 Figure-80-Beb Jebli. (Source : https://www.ebay.fr/) .......................................................................................... 57 Figure-81- Beb Jallouli. (Source : Personnelle) .................................................................................................... 57 Figure-82-Beb Jebli Jedid. (Source : personnelle.) ............................................................................................... 57 Figure-83- Beb el Kasba. (Source :https://www.ebay.fr/) ................................................................................... 57 Figure-83- Les porte de la Medina. (Source : ASM/personnelle) ........................................................................ 56 Figure-84- Beb el Kasba. (Source : https://www.ebay.fr/) ................................................................................... 57 Figure-85-Bebel Charki(Source : personnelle) ..................................................................................................... 57 Figure-86- Beb Borj ennar (Source : personnelle) ............................................................................................... 57 Figure-87- Beb Borj elksar (Source : personnelle) ............................................................................................... 57 Figure-88- Beb el Diwen après l’ouverture des portes (Source : http://www.edusfax.com/) ............................. 57 Figure-89- Les deux portes monumentales. (Source : http://www.edusfax.com/) ............................................. 57 Figure-90- Les portes, dispositifs de cadrage. (Source :http://www.edusfax.com/ transformation personnelle)58 Figure-91- La séquence à travers la muraille creusée. (Source
:http://www.edusfax.com/ transformation
personnelle) ........................................................................................................................................................ 58 Figure-92- Les matériaux utilisés à Beb Diwen. (Source :http://www.edusfax.com/ transformation personnelle). 58 Figure-93- L’appropriation des portes par les commerçants.(Source :http://www.edusfax.com/ transformation personnelle). ....................................................................................................................................................... 58 Figure-94- Le poché urbain de la Médina de Sfax. (Source :ASM de Sfax/ transformation personnelle). .......... 58 Figure-95- Configuration de la rue des Forgerons.. (Source :ASM de Sfax/ transformation personnelle). ......... 59
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Figure-95- Les rues commerçants à Sfax. (Source :ASM de Sfax/ transformation personnelle). ........................ 59 Figure-96- Coupe schématique sur la rue des Forgerons.(Source :personnelle). ............................................... 59 Figure-97- Espace seuil de la rue des Forgerons (Source :personnelle). ............................................................ 59 Figure-98- Séquences de l’accès vers les cellules commerciales. ( -a- composantes d'une cellule type. b- Matérialité de l'espace seuil de la cellule. (Source : www.edusfax.com/ Transformation personnelle)). .............................. 59 Figure-99- L'accès véhiculaire à la Medina. (Source: personnelle). ..................................................................... 60 Figure-100- Lumière tamisée par l’introduction du tissu. (Source: personnelle). .............................................. 60 Figure-101- L’emplacement de Souk El rbaa. (Source: ASM/ transformation personnelle). .............................. 60 Figure-102- L’espace seuil (Source : ASM/personnelle)....................................................................................... 60 Figure-103- La matérialité du Souk. (Source : personnelle). ............................................................................... 60 Figure-104- Des limites épaisses restructurées. (Source: personnelle). ............................................................. 61 Figure-105- Lumière zénithales ponctuelles longeant la traversée marchande . (Source: personnelle). ........... 61 Figure-106-L’emplacement de Fondouk El Haddadine(Source: ASM/ transformation personnelle). ................. 61 Figure-107- Séquence de l’espace seuil entre la rue commerciale et le Fondouk. (Source: ASM/ transformation personnelle). ....................................................................................................................................................... 61 Figure-108- Reportage photo de la séquence. (Source: . (Source: Zaherkammoun.com.) ................................. 61 Figure-109- L’appropriation du patio du Fondouk. (Source
:http://www.edusfax.com/ transformation
personnelle) ........................................................................................................................................................ 62 Figure-110- Une galerie romaine. (Source : Les espaces seuils, Till Boettger, 2014.) ......................................... 62 Figure-111- La relation rue-galerie dans un dar . (Source : ASM/ transformation personnelle) ........................ 62 Figure-112- La relation rue-galerie dans un immeuble à Sfax El Jadida. (Source : personnelle) ........................ 62 Figure-113- L’appropriation des trottoirs par les cafés. (Source : Groupe Sayeb el trottoir/transformation personnelle.) ....................................................................................................................................................... 62 Figure-114- L’infiltration de la lumière à travers les galeries de Sfax el Jadida. (Source :personnelle)............... 63 Figure-115- L’appropriation des galeries par le commerce. (Source :personnelle) ............................................ 63 Figure-116- la matérialité fragmentée des galeries de la ville nouvelle. (Source :personnelle) ......................... 63 Figure-117- Les immeubles commerciales qui s’ouvrent vers l’avenue des Martyrs. (Source :personnelle) ...... 63 Figure-118- une rue commerciale au centre El Arouika (Source : personnelle.) ................................................ 64 Figure-119- Des espaces commercials délaissés . (Source : personnelle.) ......................................................... 64 Figure-120- Le franchissement des rives (Source : le seuil passeur d'ambiance, mémoire d'architecture.) ...... 68 Figure-121- Les rives de la frange (Source : personnelle.) .................................................................................. 68 Figure-122- Découpage du foncier, Les limites véhiculaires (Source : personnelle.) .......................................... 69 Figure-123- Les profils (Source : personnelle.) ................................................................................................... 69 Figure-124- Façade urbaine de Sfax El jadida, des façade symétriques de style indéfini rompant avec la sobriété et le rythme de la muraille (Source : personnelle.) ................................................................................................ 69
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Figure-124- Fonctions du bâti (Source : personnelle.) ........................................................................................ 69 Figure- 125- Les limites de la frange. (Source : personnelle.) ............................................................................. 70 Figure - 126- La Façade Nord-Ouest des Murailles. (Source : personnelle.) ....................................................... 70 Figure-127- Un détail extrait de la muraille. (Source : Mémoire Résurrection de la place Beb Jebli à Sfax, Ahmed Kammoun) ........................................................................................................................................................... 70 Figure-128-Une matérialité en continuité avec celle des murailles. (Source : personnelle) ............................... 70 Figure-129- L’emplacement du marabout. (Source : personnelle) ...................................................................... 71 Figure-130- Le marabout en 1906 . (Source : http://www.edusfax.com/Transformation personelle) ................ 71 Figure-131- Le marabout aujourd’hui . (Source : mémoire Résurrection de la place Beb Jebli à Sfax, Ahmed Kammoun.) .......................................................................................................................................................... 71 Figure-132- L’emplacement de l’impluvium. (Source : personnelle) ................................................................... 71 Figure -133- Le système fonctionnel ancien de cette structure hydraulique. (Source : personnelle) ................. 71 Figure-134- L’emplacement du marabout. (Source : personnelle) ..................................................................... 72 Figure-135- Un rythme en continuité avec Souk Kriaa et la Muraille. (Source : personnelle) ............................. 72 Figure -136- La façade du parc. (Source : personnelle) ....................................................................................... 72 Figure -136--L’entrée du Souk envahie par le commerce informel. (Source : personnelle)................................. 72 Figure-137- L’accessibilité au parc. (Source : personnelle) .................................................................................. 72 Figure-138- Le rond point Beb Jebli. (Source : Mémoire d’une rupture urbaine à une agrafe, Rahma ben Noomen) ............................................................................................................................................................. 73 Figure-139- L’appropriation des bacs à fleurs. (Source : Personnelle) ................................................................. 73 Figure-140-Les limites bâties à la frange. (Source : Personnelle) ....................................................................... 74 Figure -141- Les reliefs de la frange. (Source : auteur) ........................................................................................ 74 Figure -142-Les concentrations du commerce informel. (Source : Personnelle) ................................................. 75 Figure -143- Les espaces de stationnement dans la frange. (Source : Personnelle) ............................................ 75 Figure -144- Les portes historiques dans la frange. (Source : Personnelle) ......................................................... 76 Figure -145- Séquences véhiculaires dans la frange. (Source : Personnelle) ....................................................... 76 Figure-146- Séquences piétonnières dans la frange. (Source : Personnelle) ...................................................... 77 Figure-147- Séquences piétonnières dans la frange. (Source : Personnelle) ...................................................... 77 Figure -148-L’appropriation des portes de Souk kriaa. (Source : Personnelle) .................................................... 77 Figure -149- L’appropriation du patio de Souk kriaa. (Source : Personnelle)....................................................... 77 Figure -150-L’appropriation des galeries commerciales de Souk kriaa. (Source : Personnelle) ........................... 78 Figure-151- L’appropriation de la traversée du Souk des légumes. (Source : Personnelle) ................................. 78 Figure -152- L’appropriation de la porte de Beb Jebli. (Source : Personnelle) ..................................................... 78 Figure -153- L’appropriation de la porte de Beb Jebli. (Source : Personnelle) ..................................................... 78 Figure -154-L’appropriation de la porte de Beb Jebli. (Source : Personnelle) ...................................................... 78
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Figure -155-Une mosaïque de matériaux hétérogènes . (Source : Personnelle) ................................................. 78 Figure -156- La délimitation du fragment. (Source : Personnelle) ....................................................................... 79 Figure -157- L’espace seuil de ce fragment . (Source : Personnelle) .................................................................... 79 Figure -158-La coupe urbaine A-A (Source : Personnelle) ................................................................................... 79 Figure -159- Le transect urbain (Source : Personnelle) ....................................................................................... 80 Figure -160-La Relation entre les deux rives au cours de la semaine sauf Lundi (Source : Personnelle) ............. 82 Figure -161-La Relation entre les deux rives chaque lundi Lundi (Source : Personnelle) .................................... 82 Figure -162- Schéma de synthèse (Source : Personnelle) .................................................................................... 83 Figure -163- Circuits à travers le muros. (Source: https://www.politesi.polimi.it/.)............................................ 87 Figure -164- Circuits à travers le muros. (Source: https://www.politesi.polimi.it/.)............................................ 87 Figure -165- Le parcours des murailles. (Source: https://www.politesi.polimi.it/.) ............................................ 87 Figure-166- Etalage fonctionel . (Source: https://www.politesi.polimi.it/.) ........................................................ 88 Figure -167-Une structure légère revêtue de tissus (Source: https://www.politesi.polimi.it/.) .......................... 88 Figure -168- Vue aérienne du parc. (Source: http://ciclabiliaroma.blogspot.com/2009/01/parco-delle-muraaureliane-lavori.html). ......................................................................................................................................... 89 Figure -169- Plan d'implantation du parc . (Source: http://ciclabiliaroma.blogspot.com/2009/01/parco-dellemura-aureliane-lavori.html.) ............................................................................................................................... 89 Figure -170- Les allées avant l'intervention. (Source: http://ciclabiliaroma.blogspot.com/2009/01/parco-dellemura-aureliane-lavori.html.) ............................................................................................................................... 90 Figure -171- Les allées aprés l'intervention. (Source: http://ciclabiliaroma.blogspot.com/2009/01/parco-dellemura-aureliane-lavori.html.) ............................................................................................................................... 90 Figure -172- Le problème du stationnement sous la muraille (Source: http://ciclabiliaroma.blogspot.com/2009/01/ parco-delle-mura-aureliane-lavori.html.) ............................................................................................................ 90 Figure -173- Le décalage du stationnement au profit de la verdure et des parcours piétons. (Source: http:// ciclabiliaroma.blogspot.com/2009/01/parco-delle-mura-aureliane-lavori.html.) .............................................. 90 Figure -174- Les zones d’éclairages. (Source: Roma_C_10.com.) ........................................................................ 90 Figure -175- L’emplacement de la place (Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.) .............. 91 Figure -176- Matérialité et appropriation de la scène flottante (Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.) ....................................................................................................................................................... 91 Figure -177- L’éclairage ponctuel de la place (Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.) ...... 91 Figure -178- L’introduction de l’eau et de la végéation (Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.) ....................................................................................................................................................... 91 Figure -179- L’emplacement du projet (Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.) ............... 92 Figure -180- La marche urbaine (Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.) .......................... 92 Figure -181- La circulation au RDC (Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.) ...................... 92
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Figure -182- La circulation au Sous sol (Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.) ................ 92 Figure -183- L’étalage fonctionnel(Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.) ........................ 93 Figure -184- Perspective globale du projet Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.) .......... 93 Figure -185- Ambiances intérieures(Source : www.archdaily.com/ Transformation personnelle.) ..................... 93 Figure-186- Le mur massif (Source : Généalogie du poché, de l’espace au vide, Jacques Lucan.) ...................... 94 Figure -187- Le mur creux (Source : Généalogie du poché, de l’espace au vide, Jacques Lucan.)....................... 94 Figure -188- La restructuration des limites épaisses (Source : Généalogie du poché, de l’espace au vide, Jacques Lucan./ Transformation personnelle) .................................................................................................................. 94 Figure -189- La Configuration spatiale de la synagogue. (Source: onsomething.tumblr.com/ transformation personnelle) ........................................................................................................................................................ 95 Figure -190- L’aspect massive de la synagogue. (source: onsomething.tumblr.com/ transformation personnelle) 95 Figure 190- Les piliers structurant l’espace. (source: onsomething.tumblr.com/ transformation personnelle) . 95 Figure-191- Les dispositifs de la lumière. (Source: onsomething.tumblr.com/ transformation personnelle) ..... 95 Figure -192- Délimitation de l'emprise de l'intervention (Source : auteur)......................................................... 96 Figure -193- Types des usagers (Source : auteur) ................................................................................................ 97 Figure -194- Le programme proposé (Source : auteur) ....................................................................................... 98 Figure -195- La démarche de l’intervention (1,2,3,4,5,6,7,8 (Source : Personnelle) ......................................... 100 Figure -196- Une esquisse de l'intervention architecturale (Source : Personnelle). .......................................... 102 Figure -197- Le Dispatching fonctionnel (Source : Personnelle). ....................................................................... 102
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Table des matières Remerciements.............................................................................................................. II Au seuil de ce manuscrit................................................................................................ III Sommaire....................................................................................................................... IV Introduction générale.................................................................................................... 6 1. Contexte d’étude....................................................................................................... 7 2. Problématique........................................................................................................... 8 3. Méthodologie............................................................................................................ 10
Chapitre I Aux limites des seuils..................................................................................................... 12 I.1. Introduction............................................................................................................. 14 I.2. Le seuil, espaces articulés........................................................................................ 15 I.2.1. Seuil, limite et frontière........................................................................... 15 -Les limites............................................................................................ 15 -Les frontières...................................................................................... 16 -Les seuils............................................................................................. 17 I.2.1. Entre un dedans et un dehors.................................................................. 18 - Extériorisation de l’espace intérieur.................................................. 18 - Intériorisation de l’espace extérieur.................................................. 19 - Limites estompées entre l’intérieur et l’extérieur.............................. 20 I.3. Le seuil, ambiances articulées................................................................................. 22 I.3.1. Le seuil physique...................................................................................... 22 - Séquence guidée/Séquence non guidée........................................... 22 * Les Séquences guidées........................................................ 22 * Les Séquences non guidées................................................. 25 - La matérialité du seuil, entre neutralité et distinction...................... 27 * La neutralité......................................................................... 27 * La distinction....................................................................... 28 I.3.2. Le seuil approprié..................................................................................... 30 I.3.3. Le seuil sensible....................................................................................... 32 - Le seuil, une temporalité.................................................................. 32 I.4. Conclusion............................................................................................................... 35 114
Chapitre II Sfax, un territoire par-delà des «Seuils».................................................................... 36 II.1. Introduction........................................................................................................ 38 II.2. Un seuil, deux tissus............................................................................................ 39 II.2.1. Aux seuils de l’histoire.......................................................................... 39 - Aux limites du seuil choisi.............................................................. 41 - Entre la Medina et les Jnens: 1775-1985...................................... 42 * A l’intra-Muros.................................................................. 42 * A l’extra-Muros................................................................. 43 * Au tronçon nord.............................................................. 44 - Entre la Medina et Sfax El Jadida: 1985-2021................................ 47 * A l’intra-Muros.................................................................. 48 * A l’extra-Muros................................................................. 50 * Au tronçon nord.............................................................. 53 II.3. Aux seuils des espaces marchands...................................................................... 56 II.3.1. A la Médina......................................................................................... 56 - Une muraille poreuse..................................................................... 56 - La porte Beb Diwen........................................................................ 57 - La rue commerçante....................................................................... 58 * La rue commerçante découverte...................................... 59 * La rue commerçante couverte......................................... 60 II.3.2. A l'extra-Muros.................................................................................... 62 - La galerie commerciale.................................................................. 62 - Les immeubles à vocation commerciale........................................ 63 II.4. Conclusion........................................................................................................... 65
Chapitre III: Au pied des murailles, un seuil à franchir.................................................................. 66 III.1. Introduction....................................................................................................... 67 III.2. Un tronçon, des limites stratifiées..................................................................... 68 III.2.1. Des limites matérielles fixes............................................................... 68 - A l’échelle du territoire................................................................... 68 * Les voiries......................................................................... 69 * Les limites bâties.............................................................. 69 - A L’échelle de la frange................................................................... 70 * Les limites historiques...................................................... 70 115
° La muraille historique................................................... 70 ° Souk Kriaa........................................................ 70 ° Le Marabout Sidi Boudaouara.......................... 71 ° L’impluvium Aghlabide..................................... 71 ° Souk El Omrane................................................. 72 * Les limites végétales...................................................... 72 ° Un parc urbain.................................................. 72 ° Des bacs à fleur................................................. 73 * Les limites bâties........................................................... 74 * Les reliefs...................................................................... 74 III.2.2: Des limites matérielles dynamiques ................................. 74 * Le commerce informel.................................................. 74 * La mobilité.................................................................... 75 III.3: Le Vécu d’un seuil urbain................................................................... 76 III.2.1: A l’échelle de la frange .......................................... ........... 76 - Les portes historiques................................................... 76 - Séquences de l’espace seuil.......................................... 76 - Appropriation des espaces seuils.................................. 77 - Matérialité de l'espace seuil.......................................... 78 III.2.1: A l’échelle de la zone "Beb El Jebli"................................... 79 III.4. Conclusion............................................................... 82
Chapitre IV: Vers un Re-Habiter d’un seuil urbain...................................................................... 84 IV.1. Introduction.................................................................................................... 86 IV.2. Mise en situation............................................................................................. 86 IV.2.1. A une échelle urbaine..................................................................... 86 -Parcourir la muraille.................................................................... 86 -Le parc linéaire les murailles...................................................... 87 -La place Skanderbeg.................................................................... 91 IV.2.2. A une échelle architecturale........................................................... 92 -Franchir le sol.............................................................................. 92 -La notion du poché...................................................................... 94 IV.3. Contextualisation des concepts.............................................................. 96 IV.3.1 A une échelle urbaine.............................................................. 96 - L'établissement d'un programme............................................... 96 116
- Les intention de l'intervention.................................................... 99 IV.3.1 A une échelle architecturale.................................................... 102 Conclusion générale............................................................................................................ 103 Bibliographie ...................................................................................................................... 104 Table des figures.................................................................................................................. 105 Table de matière.................................................................................................................. 114
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