Un catalogue ou un livre ? Chaque fois que nous décidons de préparer un nouveau catalogue, nous nous posons la question de savoir s’il est nécessaire d’imprimer une version papier à l’ère du numérique. Tout le monde peut trouver les mêmes informations sur notre site internet. De plus, ces informations ont tendance à ne plus être à jour à partir du moment où elles sont publiées sur papier. Nous nous demandons vraiment quel est le pourcentage de personnes qui achètent nos vélos chaque année en ayant eu le catalogue dans leurs mains. Mais ensuite on pense à tous ces salons et ces gens dont les yeux pétillent lorsqu’on leur donne un catalogue énorme et intéressant. Quoiqu’on en dise, le papier est le papier. Vous pouvez le lire au lit, le prendre en avion ou même le feuilleter sur les toilettes. Pourquoi pas ? Nous ne nous inquiétons pas outre-mesure, le papier que nous utilisons est trop épais :-) Nous avons donc décidé de publier un ouvrage qui serait plus un livre qu’un catalogue. Dans les pages qui suivent, vous trouverez beaucoup d’articles qui ne sont pas disponibles sur notre site internet. Au lieu de vous fournir beaucoup de détails sur les vélos, un flot incessant de photos studio et d’informations sur les différents accessoires et options disponibles, vous allez avoir l’opportunité de lire l’histoire d’AZUB, où nous allons et pourquoi nous aimons vivre notre vie entourés de vélos couchés. Notre but premier est que vous preniez du plaisir avec ce livre, quelque chose que vous ne trouverez pas sur un écran plat et froid, une tablette ou un téléphone. Vous trouverez une vue d’ensemble de nos modèles et les spécificités techniques les plus importantes dans le Mini catalogue joint, mais les informations principales sur notre gamme, les détails techniques et les fonctionnalités de nos vélos se trouvent sur notre site internet. Nous vous souhaitons d’apprécier ce catalogue et de visiter notre site internet. Dans les deux cas, attendez l’inattendu. Merci pour le temps que vous dédiez à nos vélos! Votre équipe AZUB
1 | www.azub.eu
Appréciez le catalogue dans sa totalité Ceux que l’on appelle « codes QR » surgissent tout autour de nous et ce de plus en plus souvent. Ce sont des carrés faits d’une multitude de petits carrés. Ils sont présents dans notre catalogue pour que vous puissiez les scanner avec votre smartphone ou votre tablette et lire la vidéo que le code cache. C’est une sorte de connexion entre le monde écrit et internet. Par exemple, vous pouvez être allongé sur votre lit, regarder le catalogue et en même temps regarder les meilleures vidéos sur votre mobile. Le code QR peut aussi cacher des informations supplémentaires.
Comment utiliser le code QR ? Pour ceux qui ne savent pas encore comment faire, il vous suffit d’installer une application sur votre mobile. Tapez le mot clé « QR scanner » sur Google Play ou sur l’App Store et choisissez l’application qui vous convient. Nous pouvons vous recommander « Scan – QR Code and Barcode Reader ». Vous devez juste installer l’application, l’ouvrir et commencer à l’utiliser !
Contenu 2-20
L’histoire d’AZUB
21-24
Discussions techniques
25-30
Amis
31-44
Expéditions
L’HISTOIRE D’AZUB Du bon marché au haut de gamme Quand Aleš Zemánek a commencé à construire et à assembler ses premiers vélos couchés dans sa chambre d’enfant, il essayait déjà d’atteindre une fonctionnalité et une qualité maximales que pouvaient lui offrir ses ressources et la technologie disponible. Les prix du marché tchèque étaient acceptables et pour tout le monde occidental incroyablement bon marché. Nous devons rappeler ici qu’Aleš avait commencé son activité quatre ans avant que la République Tchèque rejoigne l’Union Européenne. Chaque envoi à l’étranger était synonyme de documents de douanes et de bureaucratie sans fin. D’un côté le prix réduit était un avantage, de l’autre c’était un réel problème car nos vélos étaient considérés comme une marque bon marché d’Europe de l’est. Cependant, nous avons prouvé au fil des ans que l’ingénierie tchèque et la tradition industrielle qu’ont donné des marques telles que Tatra, Škoda, Česká zbrojovka, Jawa ou Baťa ont inspiré la nouvelle génération. De même, les compétences et le sentiment pour le haut de gamme se reflètent dans une petite entreprise d’Uherský Brod appelée AZUB. Peu à peu, les progrès de nos vélos se sont envolés de manière spectaculaire. Fin 2015, après 15 ans de dur labeur, notre modèle AZUB TRIcon 26 a été récompensé du prix prestigieux du « tricycle de l’année 2015 » par le site internet Bentrider.bike (auparavant Bentrideronline.com). Cela a été le meilleur cadeau possible pour nos quinze ans et nous a placés dans l’élite des fabricants de vélos couchés.
Aleš Zemánek construit son premier vrai vélo couché personnalisé avec en tête l’idée d’une production commerciale.
Plusieurs évolutions d’un modèle appelé AZUB 2000, 2001, 3, 4. Ce modèle avec une configuration 20/26’’ fait toujours partie de la gamme AZUB, on l’appelle AZUB SIX. Ceci dit, chaque évolution majeure dans toute la gamme de vélos est marquée d’un nouveau chiffre séquentiel au nom de ce modèle particulier.
2001 2005
1999
2000
2002
Création de l’entreprise, les trois premiers vélos AZUB la quittent pour rejoindre leurs nouveaux propriétaires.
Première exposition au fameux salon du vélo couché à Germersheim, Allemagne, et véritable entrée dans le marché allemand et dans d’autres marchés étrangers.
L‘histoire continue
www.azub.eu/history/
3 | www.azub.eu
L’HISTOIRE D’AZUB L’équipe AZUB La personne la plus importante de l’équipe n’est ni le patron, ni le responsable des ventes, ni le mécanicien, le cœur de l’entreprise est formé de tous les employés. Toute l’équipe. Et l’équipe doit travailler comme un seul homme. Nous autres humains souffrons de temps en temps de pertes ou de douleurs, de choses que l’on n’aimerait avoir ni dans nos corps ni dans nos têtes. Il en est de même pour notre équipe AZUB qui rencontre occasionnellement des désaccords mineurs mais tout se passe en général pour le mieux. Une preuve de l’atmosphère détendue vient aussi du fait que seules trois personnes ont quitté l’entreprise ces quinze dernières années et que chaque
Aleš Zemánek Fondateur, PDG 2000
Milan Čtvrtník Responsable de production 2013
Laďa Zemánek Mécanicien 2003
Andrea Výstupová Comptable 2013
employé peut trouver ici une place qui lui sied. Cette photo de toute l’équipe a été prise le 4 Avril 2016, il manque néanmoins quelques personnes qui nous aident pendant la haute saison. Et dans quelques mois, nous serons probablement plus. Quoi qu’il en soit, nous sommes ici, le sourire aux lèvres, prêts à créer les meilleurs vélos couchés au monde uniquement pour vous. Le numéro indique l’année de notre entrée dans cette équipe formidable !
Honza Galla Responsable marketinget ventes 2005
Libor Zemánek Achats 2008
Miro Ozimý Mécanicien 2009
Tomáš Gayer Designer 2010
Petr Hebeda Ventes République Tchèque 2010
Ondra Sopůšek Mécanicien 2012
Pavel Švestka Manutentionnaire 2015
Roman Procházka Ventes République Tchèque 2015
Patrik Ištok Ventes internationales 2015
Jan Herberk Ventes internationales 2017
Tomáš Trojan Designer 2017
Karel Šebela La finance 2017
www.azub.eu | 6
L’HISTOIRE D’AZUB Les débuts et le futur - L’histoire d’Aleš Enfance, loisirs et voyages préférés Je suis le cadet d’une famille chrétienne pratiquante de quatre enfants. Ma mère était institutrice en école primaire et mon père était tourneur dans l’usine de fabrication d’outils de Česká zbrojovka. Ma mère m’a appris les sciences humaines et mon père m’a enseigné le travail manuel et les choses ayant un rapport avec la technique. Comme tous les autres garçons de mon âge, mon enfance a été marquée de différentes périodes de voitures, vélos, football, etc... Cependant de l’âge de 4 à 20 ans, j’ai passé un temps considérable à esquisser des voitures, y compris l’intérieur. Cette obsession pour les voitures m’a conduit à envoyer des lettres aux constructeurs automobiles européens pour leur demander des catalogues et des photos. Pendant les années de totalitarisme profond, je vis apparaître dans ma boite aux lettres des magazines d’Audi ou de BMW, c’est alors que j’ai compris le sens de la phrase « Quand on veut, on peut. La période cyclisme a résulté du manque de vélos enfants dans le marché Tchécoslovaque et de ma longue attente du BMX de mes rêves. Un beau jour, mon nom apparut enfin en haut de la liste, mettant définitivement un terme à ma carrière de footballeur. Je commençai alors à passer le plus clair de mon temps dessus, participant même à une compétition officielle de BMX, mais le plus grand plaisir pour mes amis et moi était de construire nos propres pistes, mesurer la longueur de nos sauts et tuner nos machines bien-aimées. Nous allions ensuite avec mon père soit sur un trajet de 24km avec une limite de temps d’une heure soit pour un long trajet parsemé de sites de pèlerinages. 7 | www.azub.eu
C’est aux alentours de cette période que le passe-temps « moderne » de voyager naquit, voyages résonnant avec explorations de grands espaces, villes et personnes. J’ai toujours ce passe-temps aujourd’hui, même si les voyages en vélo sont une exception pour moi. Je préfère le sac à dos à la valise, la tente à l’hôtel et l’auto-stop à l’avion. Mon aventure la plus extrême à ce jour a commencé avec l’idée farfelue de voyager par voie terrestre jusqu’au barrage d’Assouan au sud de l’Egypte. En ces temps ou Internet était encore très limité ainsi que mes ressources et sans informations suffisantes, cela a été une fantastique leçon de vie porteuse de moments joyeux et difficiles. J’y ai appris que le bonheur est une notion subjective et qu’il y a des gens biens et prêts à aider partout. J’ai depuis une affinité particulière pour le Moyen Orient. Je suis avec amertume les évènements de ma Syrie bien-aimée au quotidien, j’aime le Jordanie, le Liban, l’Israël, l’Arménie, l’Oman et bien d’autres pays plus ou moins exotiques. Je ne dois pas oublier de parler du loisir qui me procure du plaisir et permet de me relaxer : la musique, plus particulièrement celle qui sort des clous, blues, jazz, bluegrass, fusion... Leonard Cohen, Paul Millns, Wanda Johnson font partie de mes interprètes favoris. Pour la musique tchèque, j’écoute entre autres Traband, Jitka Šuranská et Druhá Tráva. Mes frères, ma sœur et moi Comme j’étais le plus jeune (ma sœur a 11 ans de plus que moi, un de mes frères 13 ans de plus et l’autre 15 ans de plus), je peux dire avec certitude que mon enfance a été influencée par leur génération. Qu’ils le veuillent » ou non, j’ai souvent dû les accompagner à
des concerts, rallyes et autres évènements sportifs. Leurs activités étaient très variées, j’avais l’habitude de jouer avec chacun d’entre eux d’une manière différente. Ma sœur adore la musique et elle joue merveilleusement bien du piano. Avec l’un de mes frères nous faisions les idiots, nous lancions des défis sans fin au hockey de table et sommes passés durant de nombreuses années en fraude au grand prix moto de Brno. Avec mon frère ainé, Laďa, nous avons bouclé la boucle. C’est lui que je regardais construire ses propres skateboards. Il a été mon premier employé et il est aujourd’hui un pilier du secteur de l’assemblage, la personne qui peut donner le meilleur témoignage de chaque modèle d’AZUB. La naissance d’AZUB AZUB a été conçue bien avant que je voie mon premier vélo couché grâce à l’influence positive de mes parents, frères et sœurs et autres personnes. Tout cela m’a forgé un caractère et doté de compétences. Il a juste fallu un peu d’élan et les choses ont décollé. Littéralement. Mon émerveillement pour les vélos couchés est arrivé comme un écrou sur un boulon. Lors d’un voyage en Norvège, j’ai aperçu par la fenêtre quelque chose au look extravagant qui avait l’air de se mouvoir assez rapidement. Cette image m’est restée en mémoire et un mois après environ, elle ressurgit alors que je feuilletais le magazine Peloton. C’était un vélo couché. Ce numéro du magazine avait publié un article sur un vélo couché allemand appelé Radius (la marque n’existe plus) qui déclencha ma quête d’information sur les vélos couchés. C’était en 1997, internet n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui donc je n’avais d’autre choix que de suivre toute piste possible. La piste était la fourche tchèque légendaire Kangaroo qui était montée sur ce vélo Radius. Grâce au propriétaire de Kangaroo, Mr. Novotný, j’ai eu un autre indice : « Nakládal from Brno ». J’ai donc ouvert l’annuaire de Brno et appelé les personnes dont le nom de famille était Nakládal. Cela
a été un succès, je suis arrivé à retrouver l’homme qui peut être considéré comme étant à l’origine des vélos couchés tchèques. Il a construit plusieurs vélos couchés faits de tubes de métal dans le concept européen le plus commun, avec une roue avant de 20’’ et une roue arrière de 28’’. Nous lui avons demandé de construire un cadre pour moi qui a été prêt trois semaines plus tard. Pendant ce temps, j’ai lu autant que je pouvais sur les vélos couchés et avant d’appliquer la couche finale, j’ai coupé et soudé le cadre plusieurs fois jusqu’à ce qu’il soit d’une forme que je considérais comme optimale. A cette époque je travaillais en tant qu’opérateur CNC à Česká zbrojovka Uherský Brod, je vivais ma vie avec son lot inévitable de joies et de difficultés. De temps en temps, je m’échappais pour des expéditions et je passais bien sûr quasiment tous les weekends sur mon vélo couché. Petit à petit, l’idée de faire mon propre cadre germait dans mon esprit. En 1999, je me suis enfermé dans ma chambre plusieurs jours durant et commençai à dessiner le cadre « idéal ». J’ai passé après cela des semaines dans la cave à couper, sabler et souder. Le résultat fut un modèle appelé par la suite AZUB 0 (zéro), le grand-père de tous les vélos couchés AZUB. Beaucoup d’idées utilisées sur ce vélo sont encore présentes sur nos modèles actuels. Au fait, ce vélo ainsi que le cadre de Mr Nakládal roulent encore aujourd’hui. J’ai apprécié pardessus tout le fait de créer un objet tangible et fonctionnel. Ce qui était dans ma tête il y a six mois, sur le papier il y a un mois, et dans les mains du soudeur une semaine avant, prenait soudain vie. Chaque coupe, chaque soudure avait été réalisée de mes mains. J’ai pensé que ce serait une honte d’avoir seulement ce cadre-là et qu’il devait y avoir beaucoup d’autres personnes charmées par les vélos couchés. Incroyable Internet En l’an 2000, je me sentais exalté d’avoir le premier vélo couché qui m’appartenait et
j’étais heureux du travail que j’avais accompli pour l’avoir. Je voulais renouveler cette expérience et voir ce que c’était que de construire deux ou trois cadres à la fois. En même temps, je n’avais quasiment pas de rendement. Comment pouvais-je informer les gens sur l’existence de mes vélos couchés ? Heureusement, mes amis vinrent à la rescousse et créèrent un site internet pour moi. Il fut lancé juste au début de la saison cycliste et quelques jours plus tard, Seznam. cz (le Google tchèque) annonça des « vélos étranges ». Seznam.cz mit le site azub.cz sur sa page d’accueil le recommandant comme un site intéressant et trois jours plus tard, 3 commandes arrivèrent. L’une venait d’Opoč no et les deux autres de Harrachov. Je pressentis que les moments difficiles commençaient, il n’était plus question de construire un vélo pour le plaisir et sans délais fixes, c’était une relation client/fournisseur. Une relation de ce type se devait d’être basée sur des principes fondamentaux. Heureusement pour le futur d’AZUB, je pressentis que ce chemin était le bon. On ne peut pas changer les principes de Bata tels que « Le client est roi » ou « une bonne entreprise est une entreprise où tous les employés sont heureux. Ces principes ont littéralement accompagné AZUB depuis le tout premier vélo. Si je regarde en arrière, je vois qu’adhérer à ces principes est la chose la plus importante pour la croissance d’une entreprise saine. Le temps et l’argent Pourquoi fabriquer des vélos couchés ? Pourquoi fabriquer quoi que ce soit ? Pourquoi diriger une entreprise et ne pas être un employé ? Et pourquoi ne pas se dire : je n’ai rien à perdre, j’aurai du temps pour voyager (éclats de rire) et je ferai quelque chose qui a du sens pour moi. Oh, et je serai mon propre patron. Et peut-être que j’aurai plus d’argent que si j’étais employé. Et ça impressionnera sûrement les filles. Telles » étaient mes premières motivations. Après la première année, il resta juste le sentiment www.azub.eu | 8
de faire quelque chose qui ait un sens et les filles. C’était assez pour continuer. Et le désir de m’améliorer était une force motrice supplémentaire. Les premières années, cela prenait toujours tout l’hiver de créer un nouveau vélo ou de redessiner un modèle existant. Je pouvais m’asseoir et étudier de près les croquis, dessiner tous les composants en détail, penser de manière globale et tout connecter, que ce soit le développement par étapes des séries classiques 20/26’’ ou le développement du modèle légendaire MAX avec deux roues de 26’’. Il y avait toujours quelque chose à améliorer. J’ai absorbé de nouvelles informations en regardant comment les vélos couchés marchaient en Allemagne et aux PaysBas durant nos premiers voyages d’affaires.
9 | www.azub.eu
Aujourd’hui le développement est basé sur des projets. Nous savons ce sur quoi nous allons travailler l’année prochaine ou celle d’après. A ce jour, nous avons plus d’idées et de plans que de temps pour les réaliser. Une grosse équipe de personnes de professions différentes est maintenant impliquée dans le développement et ce n’est pas seulement la vision commerciale qui est importante mais aussi celle des représentants et des monteurs. Le produit fini ne doit pas seulement être esthétique et fonctionnel, il doit être pratique, facile à expédier à l’autre bout du monde, il doit pouvoir faire face aux expéditions les plus exigeantes mais aussi être capable de faire beaucoup d’autres choses moins importantes.
Notre devise aujourd’hui : une qualité maximale Je crois que la douloureuse transition d’une entreprise d’un dirigeant à une entreprise où tout le monde a emmagasiné des compétences et des responsabilités a été un succès. La joie de voir des personnes à leur poste en sachant qu’elles sont les meilleures dans leurs domaines est une incroyable source d’énergie. Cela laisse plus d’espace pour se concentrer sur le développement et chercher de meilleures techniques, pas seulement en production mais aussi dans d’autres secteurs de l’entreprise. Je peux voir aujourd’hui que la vision globale d’AZUB n’existait pas auparavant. Pour faire court, nous voulons être les meilleurs constructeurs de vélos couchés au monde, ce qui ne veut certainement pas dire les plus gros. Je ne dis
pas que ces deux idées se contredisent, mais maintenir notre niveau de qualité avec une plus grosse quantité de vélos est quasiment impossible. On peut le voir comme un challenge. La qualité devrait toujours primer sur la quantité. Nous voulons changer la vie des gens, voir la joie de leur première balade sur leurs vélos couchés. Nous voulons que les revendeurs qui proposent nos vélos soient contents de travailler pour nous et de commercialiser nos produits. Tour d’horizon Lorsque j’ai commencé, AZUB faisait des vélos couchés extrêmement bon marché. Ils étaient peu chers car je suis parti de zéro avec un apport minimum. Je ne pouvais pas me permettre d’utiliser de la technologie de pointe. Petit à petit nous avons »
Le mariage d’Aleš
Colorado Springs 2013 perfectionné nos vélos, nous avons commencé à utiliser des technologies plus modernes, nous n’avions pas peur d’implanter des solutions techniques complexes et fonctionnelles. Vu qu’en République Tchèque nous produisons de petites séries, nous avons la possibilité d’introduire des innovations et d’implanter des nouvelles technologies plus rapidement que d’autres marques. La plupart du temps, elles dépendent de fournisseurs asiatiques qui nécessitent de grosses commandes, ce qui entraîne une implantation plus lente de changements éventuels. Depuis l’an 2000 nous avons fait beaucoup de chemin et j’ose dire que nous sommes aujourd’hui parmi les meilleures marques de vélos couchés. Et nous voulons être encore meilleurs. Les meilleurs. Il est important pour moi de nommer nos employés, membres de l’équipe AZUB, qui passent des jours, des semaines et des années entières de leur temps et de leur vie dans l’entreprise. Des employés qui savent ce qu’ils font et pourquoi ils le font forment la base de toute entreprise. Une faible variation signifie que notre équipe est stable et solide. Je suis chanceux qu’il y ait un public enthousiaste pour les vélos couchés et du fait
que beaucoup d’entre eux travaillent pour AZUB. En ce qui concerne mes employés je préfère ce que l’on appelle la force tranquille. Pour moi ils sont mes collègues et pas « juste » des employés. La plupart du temps je ne me soucie pas de leur formation scolaire. Pour moi, les principes les plus importants sont les facteurs humains et la volonté d’apprendre de nouvelles choses. C’est pour cela qu’il y a un ancien menuisier, un soldat professionnel et même un chanteur d’opérette qui travaillent ici. Philosophie de vie Si vous me demandiez quelle est la philosophie de notre entreprise, je préfèrerais vous répondre avec mes propres phrases et quelques-unes que j’ai empruntées :
• Petit à petit. • Nous ne faisons pas de vélos ordinaires,
nous faisons des vélos avec une histoire. Et nous croyons que nos clients porteront cette histoire. • Etre le partenaire du client, pas son rival • Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. La philosophie de la compagnie contient
normalement une vision qui pour moi est plus que claire. Nous voulons faire les meilleurs vélos couchés et utiliser les technologies les plus abouties tout en étant capables de prendre en compte des commandes faites sur mesure. Enfin, quelques mots sur ce que j’apprécie et ce que j’aime moins. Ma plus grande joie et de voir que l’entreprise marche bien, que les gens avancent ensemble et en savent plus dans leurs domaines de compétence que moi. Pour ce qui est du travail quotidien, j’aime travailler sur le développement et la naissance au fur et à mesure d’un nouveau modèle ou d’un modèle amélioré. Le plus difficile c’est de se concentrer sur des tâches répétitives et de ne pas sous-estimer la préparation pour les salons pour que notre présentation soit toujours à 100% même si, par exemple, nous allons au SPEZI en Allemagne pour la quinzième fois. Je ne me sens pas très à l’aise lorsqu’il y a beaucoup de monde, je préfère rester en retrait, observer et aider mon équipe « depuis les coulisses ».
Hanka, la femme d’Aleš, et ses fils Šimon (à gauche) et Jakub (à droite)
A.Z.U.B. Pour ceux d’entre vous qui ne savent toujours pas ce qu’AZUB signifie, c’est l’acronyme des premières lettres d’Aleš Zemánek Uherský Brod. C’est le nom du gérant de la société ainsi que la ville où elle est basée. L’inspiration de ce nom est venue de l’acronyme CZUB, Česká Zbrojovka Uherský Brod où Aleš a travaillé pendant quelques années. Il a utilisé AZUB pour la première fois lorsqu’il ouvrit sa première boite mail sous l’adresse suivante : azub@ email.cz. Cet email n’avait pas été utilisé depuis des années mais lorsqu’ Aleš fonda son entreprise, le choix du nom a été assez simple. Ce n’est que plus tard qu’il découvrit que ce choix était réellement astucieux. Le nom est unique et le mot lui-même ne signifie rien. C’est pourquoi lorsque vous cherchez AZUB sur internet, vous ne trouvez que des publications en lien avec nos vélos et le nom est facile à retenir.
www.azub.eu | 10
L’HISTOIRE D’AZUB
Roman Procházka Miro Ozimý Chez AZUB, mon rêve de passion devenu travail s’est réalisé. C’est incroyable d’avoir en main tous ces BionXs, Pinions, Rohloffs, Nuvincis et autres systèmes fantastiques que les gens admirent et de les ajuster à nos vélos et tricycles en sachant que les gens vont les apprécier.
11 | www.azub.eu
Pourquoi j’aime travailler chez AZUB ? C’est évident ! La routine n’existe pas. Je vais au travail chaque jour et quelque chose de nouveau m’attend. Je ne sais pas si je vais construire un vélo pour client canadien exploitant d’une usine sidérurgique ou pour un slovaque ayant économisé sept ans pour l’avoir. Le fait que les gars de l’atelier soient aussi des ingénieurs en design en quelque sorte me plaît beaucoup, nous réfléchissons tous ensemble à la résolution d’un problème si le cas se présente.
Le lieu de naissance Tous nos vélos, tricycles et tandems sont fabriqués en République Tchèque ou en Slovaquie. Malheureusement, beaucoup de nos concurrents annoncent que leurs vélos sont fabriqués en Allemagne ou au Royaume-Uni alors que leurs cadres et certains composants d’assemblage sont achetés à Taiwan et dans d’autres pays asiatiques. Les cadres actuels des vélos couchés AZUB sont préparés et soudés dans deux endroits différents de République Tchèque et beaucoup de pièces sont produites dans les villages environnants. Il en va de même pour la finition. Par exemple les sièges en fibre de verre et en carbone de nos vélos deux-roues sont faits en Slovaquie par une compagnie qui produit le plus de carénages de vélomobiles au monde pour de nombreux constructeurs européens mais qui produit aussi des pièces pour les ULM.
Ondra Sopůšek Ce que j’aime le plus chez AZUB c’est la diversité du continuel développement et l’amélioration de nos modèles. C’est un réel plaisir de construire des vélos qui voyageront dans des pays lointains ou qui rendront à des personnes handicapées leur liberté de mouvement.
L’assemblage final a lieu ici, à Uherský Brod. Dès que nous recevons un cadre inachevé, il passe sa première inspection détaillée et on l’ébavure minutieusement. Il passe ensuite au sablage et à l’enrobage final. Lorsqu’il revient sur le pur sol AZUB, il est de nouveau inspecté et toute irrégularité implique d’enlever l’enrobage, de sabler une fois de plus et d’enrober de nouveau. Une superbe couleur finale est une priorité pour nous. Vous pouvez opter pour un grand choix de couleurs standard ou pour notre Color Shop (Boutique Couleur) où vous nous avons une palette conséquente de couleurs RAL. On arrive ensuite à l’assemblage final qui est fait par un mécanicien, du nettoyage de filetage initial à l’ajustement de tous les éléments et ce jusqu’au test final. C’est à lui de résoudre tout problème mineur ou majeur que posent certaines commandes et il est responsable de la façon dont le vélo est construit. C’est pour cela que chaque mécanicien est fier du vélo qu’il assemble. De plus, les employés apprécient énormément leur travail car chaque vélo est unique et il arrive rarement que deux d’entre eux soient faits de la même manière. Grace à l’énorme choix de composants et à la variabilité des accessoires, le mécanicien doit travailler méticuleusement, assemblant pièce par pièce à la manière d’un puzzle le rêve d’un futur cycliste AZUB devenant réalité. Malgré les similitudes au niveau des freins, des câbles ou des positions de certains accessoires, chaque vélo porte la signature personnelle d’un mécanicien. Ici une vis distincte, là une gaine de câble différente, etc... Les mécaniciens sont des hommes qui se portent garants de leurs assemblages. Après tout, chaque être est unique sur terre. Enfin, le mécanicien fait un test pratique. Il vérifiera le bon fonctionnement de tous les composants, que toutes les pièces sont bien réglés et s’assurera que le vélo ne couine pas durant son utilisation. Il nous reste juste à emballer le vélo avec précaution et à vous l’envoyer.
Laďa Zemánek Ce que j’aime le plus dans mon travail c’est le fait que les vélos et tricycles AZUB procurent du plaisir aux personnes dans le monde. C’est incroyable de voir dans quels endroits les gens les utilisent.
www.azub.eu | 12
La grande conquête
En plein froid
La petite boutique
En 2011, notre responsable marketing Honza Galla et son père ont effectué un long voyage de 8800km de New-York à Los-Angeles. Leur but était simple. Ils avaient 14 jours pour visiter autant de boutiques spécialisées dans la vente de vélos couchés que possible, pour comprendre les règles du marché américain en profondeur et pour préparer le premier salon du vélo couché américain à Los Angeles pour l’introduction de notre marque aux Etats-Unis. Leur expédition fut un succès. Aujourd’hui, les Etats-Unis sont le pays où la majorité des vélos couchés AZUB sont vendus et où nous avons beaucoup d’amis et de clients AZUB sensationnels.
En plein milieu de la Sibérie dans une ville appelée Prokopyevsk, vous trouverez un des vélos AZUB. Pour être plus précis, un AZUB MAX. Dans sa ville natale, le propriétaire est littéralement le seul passionné pour les vélos couchés. Au vu des conditions climatiques qui sont assez extrêmes la plupart du temps, nous sommes fiers qu’il ait choisi un de nos modèles.
Si vous vous arrêtez à Osaka au Japon, vous pourrez visiter la plus petite boutique de vélos couchés au monde, HC WORKS. Sur une surface de quelques mètres carrés vous trouverez différents vélos couchés exposés y compris un tricycle, un stand de réparation, une pile d’accessoires et le plus important, Yoshihiro Sainokami, propriétaire et cycliste expérimenté. Tout est agencé pour gagner de l’espace dans un style japonais ultra-moderne.
New York
Los Angeles
En dehors des sentiers battus
Exotisme pur Nos vélos couchés sont disséminés aux quatre coins du globe. Pas seulement dans des pays tels que la Tasmanie, l’Afrique du Sud, la Malaisie ou Dubaï mais aussi en Guyane française. Dans un pays connu principalement pour lancer des fusées comme Ariane, Vega et Soyuz, il y a un AZUB 5 vagabondant sur les routes.
Nous ne connaissons pas d’endroit plus reculé au monde où sont vendus nos vélos couchés que sur l’île de la Réunion dans l’Océan Indien. Cette île, département d’outre-mer français, a une superficie de 2512km² pour 800.000 habitants. L’un d’entre eux est un revendeur passionné de vélos couchés. S’il vous arrive de visiter l’île lors de vacances, vous pouvez louer nos tricycles pour découvrir cette île merveilleuse classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Site: www.atmospherepei.com
www.azub.eu | 14
Sortie vélo après le travail
L’HISTOIRE D’AZUB Vélos et roues – Compagnons pour la vie Te rappelles-tu de la première fois que tu as entendu parler d’AZUB ? C’était au cours de mon avant-dernière année à l’université, en 2008. Comment en es-tu arrivé à travailler pour une entreprise tchèque de vélos couchés ? Je réfléchissais à un sujet pour ma thèse, j’ai étudié l’ingénierie mécanique de par mon intérêt pour les vélos. C’est pour cette raison que j’ai postulé dans des entreprises tchèques de production de vélos, pour trouver un poste en accord avec le sujet de ma thèse. Je pensais que ce serait ma dernière opportunité de dessiner quelque chose « pour le plaisir » avant d’être avalé par une quelconque entreprise ayant besoin d’ingénieurs après l’obtention de mon diplôme. Quel a été ton tout premier projet AZUB ? Je pense que c’est un cadre pour un AZUB Highracer (vélo couché de course haut). Les gars avaient eu une bonne expérience pendant leur voyage non-stop de Nordkapp à Gibraltar sur l’un des deux prototypes et le cadre avait besoin d’être renforcé. Cependant, le sujet de ma thèse changea et le projet qui eut le feu vert fut un nouveau tricycle. Tu avais déjà un peu d’expérience avec les tricycles, n’est-ce pas ? Oui, pour ainsi dire, nous avons construit un tricycle tout-terrain en quatrième année. Mes deux amis et moi-même avions emmagasiné beaucoup d’expérience pratique à l’atelier où nous assemblions et soudions le tricycle conformément à notre design. Quel est le plus gros challenge du design de vélos couchés et de tricycles ? 19 | www.azub.eu
C’est pour moi la combinaison de la variété de ces vélos et leur petite production. Ce n’est pas juste un vélo qui est conçu mais un set qui pourrait être assemblé en différents modèles. C’est amplifié par le fait qu’AZUB fait des vélos sur mesure, donc la palette est encore plus grande que chez d’autres constructeurs. Peux-tu décrire les différences majeures de la construction des vélos couchés par rapport aux vélos traditionnels ? Un vélo couché est plus confortable. Chaque utilisateur a une taille différente et se sent bien dans une position différente. C’est pourquoi tout doit être ajustable pour adapter le vélo aux attentes du cycliste. L’ergonomie est plus importante que le poids. Les autres différences sont liées à la disponibilité des technologies d’usinage pour les petites séries. La direction des tricycles AZUB est considérée comme une des meilleures sinon la meilleure au monde. Pourquoi penses-tu que c’est le cas ? Lorsque j’ai conçu la direction, j’ai essayé de prendre en compte tous les principes théoriques et j’ai vérifié la géométrie du système sur un modèle fait à l’ordinateur. Malgré tout, ces conditions nécessitent différents réglages directionnels. Peut-être que le premier que j’ai choisi a simplement été le bon. Le fait est que son utilisation reste inchangée aujourd’hui. AZUB TRIcon 26 a reçu la récompense du “tricycle de l’année 2015” par Bentrider. bike (aussi connu sous le nom de Bentrideronline.com). Quels sont les avantages principaux de ce modèle ? Les tricycles avec une roue arrière plus grande sont très à la mode depuis quelques »
Tomáš Gayer Né en:
1983
Formation:
Faculté d’ingénierie
Vit à:
Brno (Czech)
Métier:
Ingénieur designer
Devise:
Lance-toi des défis
Velos:
AZUB MINI, RB Bandit 675
Chaque petit détail, chaque tube coudé, chaque coupure au laser est née dans la tête et dans les mains d’une personne qui dessine des vélos depuis son enfance, une personne qui passe des heures à vélo et pour qui ils sont le meilleur passe-temps, on peut même dire aujourd’hui qu’ils l’appellent. Chez AZUB, une équipe entière est impliquée dans le développement d’une nouvelle fonctionnalité ou d’un nouveau modèle. Chacun d’eux a son mot à dire et le produit est formé d’après l’expérience et les idées de chacun. Cependant, une personne est derrière chaque forme, chaque solution technique et chaque ingéniosité des produits AZUB depuis le départ. Tomáš Gayer. Notre collègue, grand ami, cycliste solide et gourou du design.
années mais ils ont tous une rigidité insuffisante de la structure arrière et des rayons de la roue arrière. Nous avons réussi à surmonter cette faiblesse et c’est la raison pour laquelle le TRIcon 26 est exceptionnel. Une des raisons de l’excellente qualité de conduite des tricycles à suspension arrière est aussi la superbe fourche arrière, disponible en 20’’ et en 26’’. Qu’estce qui fait qu’elles sont si spéciales ? Les deux fourches sont aussi courtes et rigides que possible. C’est réalisable grâce à une couronne creuse qui fournit le support principal. De plus, la nouvelle fourche arrière de 26’’ a des pattes arrière interchangeables grâce auxquelles on peut installer un moyeu arrière large avec un axe traversant de 12mm. Cela renforce la rigidité de la fourche et des rayons de la roue arrière. L’une des innovations les plus admirées d’AZUB est le mécanisme pliant. Comment êtes-vous arrivés à ce concept de charnière interchangeable et au design actuel ? Le mécanisme pliant divise le cadre en deux en son point le plus faible, il est naturellement soumis à des forces considérables. On peut donc penser qu’il aura une vie plus courte
que le cadre lui-même. C’est la raison pour laquelle, suivant notre esprit de concept modulable, j’ai conçu la charnière pliante pour qu’elle soit universelle et interchangeable. De plus, les parties de la charnière peuvent être usinées avec de meilleurs matériaux que le reste du cadre et elles ont aussi une meilleure finition de surface. Que souhaiterais-tu changer dans nos vélos couchés ? A l’avenir, je souhaiterais vraiment me concentrer sur la réduction de poids de nos vélos. Le volume de notre production est en croissance constante, ce qui laisse la porte ouverte à de nouvelles technologies qui permettraient d’alléger les vélos.
Je pense que c’est la préparation des manuels. Quels sont tes endroits favoris en République Tchèque ? J’aime faire du vélo à Jeseníky et autour de Brno, ce sont des lieux qui me sont familiers. Mais ce que j’aime le plus c’est explorer de nouveaux lieux. Et quelle est ta destination favorite à l’étranger ? L’an dernier j’ai été fasciné par la Géorgie. Je souhaite réellement retourner visiter la région caucasienne le plus tôt possible.
Qu’est-ce que tu aimes dans le fait de travailler pour AZUB ? Probablement le fait que je suis sur chaque projet du début à la fin. De l’idée à la conception jusqu’au premier prototype. Du test et à l’implantation de la production de masse jusqu’au service ou nous pouvons directement voir s’il y a des erreurs. Et transformer celles-ci en nouveaux projets.
Le fait de faire du VTT te permet-il de transférer les idées de cet univers dans celui du vélo couché ? Certainement. Les VTT et les vélos de route sont loin devant en termes de développement. Parfois, il suffit juste d’intégrer la bonne caractéristique au monde des vélos couchés. Prenons le cas du TRIcon 26 et de son axe fixe. En général, les VTT m’ont appris que les choses les plus simples marchent le mieux. Donc j’en tiens compte lors du développement des vélos couchés.
Et qu’est-ce que tu n’aimes pas ou même que tu détestes ?
En parlant de vélos couchés, tu as un AZUB Mini avec des roues de 20’’.
Projet d’université
Comment fais-tu le lien ta préférence pour un VTT avec des roues de 29’’ ? Je suis très grand. Si l’on prend ma taille en compte, celle des roues a un impact mineur sur ma position. Ceci dit, le point crucial est pour moi la facilité avec laquelle les roues plus grandes vont franchir les obstacles les plus larges. En théorie, l’AZUB MAX est donc meilleur en terrain accidenté que le Mini mais avec des roues de 20’’ j’ai plus de plaisir et moins peur, donc je suis capable d’affronter des situations plus ardues. De plus, le vélo accélère bien plus vite ce qui a son avantage sur les chemins bosselés. Quel est l’équipement de ton Mini et pourquoi ? J’ai opté pour un guidon dessus pour sa simplicité, une fourche avant à air 20’’ White Brothers Rustler (MRP) avec 80mm de débattement, des roues allégées avec de larges pneus Mow Jow, une transmission en 3x9 issue d’un VTT et des freins hydrauliques réactifs. Y a-t-il quelque chose que tu souhaiterais dire à nos lecteurs ? Faites de votre mieux pour comprendre votre vélo, il vous le rendra en bien. Merci pour ton interview !
Mt. Kazbegi, Géorgie 2017
www.azub.eu | 20
DISCUSSIONS TECHNIQUES Etre en avance ou ne pas l’être. Telle est la question. Quand Aleš Zemánek a fondé l’entreprise AZUB en 2000, il voulait déjà se mesurer uniquement aux meilleurs. Et il voulait aussi proposer des solutions qui seraient les meilleures au monde. Cela ne signifie pas seulement proposer des innovations révolutionnaires, mais aussi peaufiner chaque détail, répondre à chaque besoin. Cela signifie aussi avoir les bonnes dimensions, être abordable, productible et esthétique. Décrire toutes les réussites techniques de nos vélos dont nous sommes si fiers remplirait plusieurs pages. De plus, nous en changeons certaines ou ajoutons des solutions élégantes chaque année. Cependant, pour ne pas vous décevoir, nous avons décidé de vous décrire les plus intéressantes dans notre livre. Tout le reste incluant vidéos et informations détaillées se trouve sur notre site internet.
Découvrez toutes les fonctionnalités
www.azub.eu/features/ 21 | www.azub.eu
DISCUSSIONS TECHNIQUES Que signifie faire un vélo sur mesure ? Quand vous regardez notre liste de prix, elle peut paraître à priori un tantinet compliquée et déroutante. Nous admettons que pour quelqu’un qui n’est pas habitué aux composants de vélos, faire le bon choix peut sembler décourageant. Cependant, c’est là que nos fournisseurs du monde entier entrent en jeu où que vous pouvez nous écrire directement et nous vous aiderons à choisir le meilleur vélo pour vous. Chez AZUB, nous savons très bien pourquoi nous proposons un choix aussi important de composants, d’options et d’accessoires. Vous savez, chaque client est différent. Chacun a ses préférences et chacun a une raison pour cela. Certains aiment le rouge, d’autres le bleu, certains aiment les freins à disque pour leur puissance, d’autre préfères la longévité des freins à tambour pour tricycles. Il en va de même pour les pédaliers, les pneus ou les dynamos. Seule une entreprise ayant un éventail d’options assez large et qui est capable d’être flexible sur la construction d’un vélo pour un client en répondant à ses attentes pourra réaliser son rêve. Nous allons même plus loin et proposons à certains d’entre vous de construire des vélos avec des composants et des combinaisons qui ne sont même pas sur notre liste de prix. L’hiver, nous faisons de temps en temps des modifications mineures sur les cadres. Nous ne produisons pas des milliers de vélos par an mais préférons nous concentrer sur des vélos sur mesure qui vous rendront heureux, et nous aussi.
www.azub.eu | 24
AMIS Etre vendeur de vélos couchés dans les montagnes slovènes Peux-tu nous expliquer ce qui t’a mené à utiliser des vélos couchés et plus tard à devenir le seul revendeur en Slovénie ? En toute honnêteté, je ne savais pas que les vélos couchés existaient lorsque je cherchais un nouveau vélo. Je savais juste que je voulais un vélo avec un Rohloff. Je n’ai jamais été un grand sportif et je n’avais jamais vraiment fait de vélo avant, juste des allers-retours à la boutique. L’année dernière a été une exception lorsque je décidais d’améliorer mon vieux vélo au cadre acier. J’ai parcouru des milliers de kilomètres, gagnant donc le droit d’avoir un nouveau vélo.
Donc j’ai commencé à chercher un vélo avec un Rohloff et j’ai trouvé un seul fabricant classique qui proposait cette possibilité, c’était un vélo KTM. Il y avait beaucoup d’autres fabricants de vélos étranges qui proposaient des moyeux Rohloff, mais je n’avais jamais vu de vélo couché auparavant. Quand j’ai commencé à m’informer sur ceux-ci, je me suis demandé pourquoi j’aurais besoin de m’assoir sur une selle si petite et avoir mal aux fesses, mal au cou, mal au dos et tous 25 | www.azub.eu
les autres maux dus à l’utilisation d’un vélo à géométrie traditionnelle si ce n’était pas nécessaire. Mais il y avait un problème : on disait qu’ils ne pouvaient pas monter en côte et je vis dans un endroit très vallonné. J’ai donc cherché des fabricants et j’ai trouvé HP Velotechnik à Vienne et AZUB pas très loin.
Il n’y avait aucun moyen d’essayer des vélos comme ceux-ci en Slovénie, je décidai donc de proposer une collaboration à Aleš. J’ai commencé à promouvoir les vélos couchés en Slovénie en 2006 comme un passe-temps. Je suis heureux d’avoir fait ce choix, il a été le tournant d’une nouvelle période de ma vie.
Décidant d’essayer les deux, j’ai conduit jusqu’à Vienne puis jusqu’à Uhersky Brod où je suis resté trois jours pour louer l’AZUB MAX et l’essayer dans les collines. Je n’avais pas les muscles taillés pour le vélo couché et je ne savais pas en faire, je savais juste qu’il fallait que je sois capable d’en faire en montée. Sinon ces vélos de luxe ne me seraient d’aucune utilité en Slovénie. J’ai donc pris l’AZUB MAX et suis allé vers le sud en direction des collines. J’ai eu la seule crevaison de ma vie lors de cette première balade. Je n’avais pas d’outils, Honza a dû venir et me prêter les siens. Il avait oublié la pompe donc il a dû refaire un aller-retour. Il en profita pour me laisser les outils et une chambre à air de rechange, heureusement car j’ai crevé une seconde fois lorsque je suis arrivé au sommet de la colline de 900m. Pendant la montée, je réfléchissais déjà à la couleur que j’allais commander.
Quelle est ton utilisation du vélo couché aujourd’hui ? Je n’utilise que des vélos couchés. Je m’en sers pour les déplacements de tous les jours mais aussi pour voyager. En voyage, je préfère les tricycles aux vélos couchés. Je préfère les endroits montagneux et je trouve que les tricycles sont plus adaptés car on peut monter à un rythme très lent. Avec le braquet adéquat bien sûr.
Est-il difficile de vendre des vélos couchés dans un petit pays comme la Slovénie ? Au début, j’ai vendu plus de modèles que ce que je pensais. Je vendais seulement des vélos, les tricycles en étaient encore à leurs débuts et je n’étais pas personnellement convaincu de leur utilité. Aujourd’hui je ne pourrais dire quel modèle est le meilleur, j’aime les deux, je pense que cela dépend de l’usage qu’on veut en faire. »
Peter Osterveršnik Né en:
1976
Formation:
Université d’électronique et d’économie
Vit à:
Maribor (Slovénie)
Métier:
Ingénieur CAD/CAM
Devise:
Vis l’instant
La Slovénie, accueillante et assez vallonnée, est l’un des plus petits pays de l’Europe. Elle faisait partie de l’exYougoslavie et c’est aujourd’hui un état indépendant qui a beaucoup à offrir, notamment pour les amoureux de la nature. Peter Osterveršnik est sans nul doute le plus grand fan de vélos couchés du pays et la personne qui a contribué à leur popularité. Cependant, la Slovénie fait référence à des noms plus connus dans le monde du vélo. L’un d’entre eux est Demjan Zabovnik qui a réussi à atteindre la vitesse de 127km/h dans son vélo couché complètement caréné et qui est un concepteur respecté de streamliners, les vélos les plus rapides de la planète. Peter a aussi joué un rôle dans le choix de Marija Kozin pour l’AZUB 5 avec lequel elle a effectué une expédition de Beijing à Skofja Loka. Découvrez comment Peter a été intéressé par les vélos couchés, par leur vente, et ce qu’il apprécie aujourd’hui.
Aujourd’hui c’est assez difficile d’en vendre en quantité car leur prix a beaucoup augmenté. Ils augmentent chaque année et ils sont juste trop chers pour la majorité des Slovènes. Les salaires n’ont pas vraiment augmenté et depuis la crise économique la situation est encore pire. Les gens qui ont de l’argent veulent des vélos conventionnels très chers car ils sont le symbole d’un statut social. Peutêtre même plus que les voitures, et pourtant les Slovènes sont fous de voitures ! Vous ne pouvez pas montrer à votre voisin un vélo couché et lui dire que vous l’avez payé 5000€, il vous dira que vous êtes fou. Mais un vélo traditionnel à 5000€ avec un cadre en carbone, waouh ! Que vous l’utilisiez ou pas, ce n’est pas le plus important. Tu es l’un des membres de l’équipe qui a roulé sur un prototype highracer AZUB de Nordkapp à Gibraltar. As-tu de bons ou de mauvais souvenirs de cette aventure ? J’ai des souvenirs fantastiques. Je ne le ferai plus jamais car conduire la voiture était vraiment trop fatiguant et nous n’avions pas le temps de nous arrêter dans les lieux intéressants. Mais rouler en France durant ce voyage m’a permis de planifier mon premier long voyage. Je suis juste tombé amoureux de la France. Et une fois que l’on fait ce genre d’expédition, on ne l’oublie jamais, tous les autres voyages classiques ne peuvent pas l’égaler. Tu as fait plusieurs expéditions en tricycle. Où es-tu allé et pourquoi ces choix de pays ? J’en ai fait une avec un ami qui utilisait un vélo normal à travers le nord de l’Italie et le sud de la France. Après ça, j’ai voyagé seul jusqu’à la Mer Noire aller-retour, j’ai aussi pédalé à travers la Grèce jusqu’à Archaia Olympia. Une des expériences très intéressantes a été un petit voyage en République Tchèque avec mon ex petite-amie Mirka et sa fille Lara sur un tandem Pino Hase. Et l’an dernier j’ai voyagé de l’Albanie à chez moi avec l’AZUB TRIcon.
Quel pays a été le plus éprouvant ? Heu, je pourrais dire la Grèce car je n’avais jamais vu de collines aussi abruptes autre part. Mais l’Albanie est aussi extrême en un sens, je devais pédaler en descente à cause des gros cailloux sur les routes. Qu’est-ce que tu préfères, les vélos ou les tricycles ? Quelles sont leurs différences et vois-tu une raison pour laquelle certains préfèrent le vélo et d’autres le tricycle ? Comme je l’ai déjà dit, j’aime les deux modèles. Je pense que la préférence dépend de l’utilisation qu’on veut en faire. Pour des courts voyages et des brevets, le vélo est un choix parfait mais pour les longues distances en terrain vallonné je préfère un tricycle avec beaucoup de vitesses. Plus particulièrement en partie basse. Quelque chose comme un pédalier Schlumpf ou DualDrive et un triple plateau associé à d’autres solutions fantaisistes… Si vous voulez aller vite, prenez un vélo. Si vous voulez apprécier les cotes, prenez un tricycle. Telle serait ma suggestion pour une décision rapide. Dans tous les cas j’aimerais dire que le plus gros avantage des vélos couchés comparés aux vélos traditionnels est la vue : « L’asphalte en Grèce ressemble comme une goutte d’eau à celle de Slovénie » et c’est tout ce que vous verrez sur un vélo traditionnel. Mon message promotionnel pour le vélo couché est le suivant : pédalez en profitant de la vue. Ce que j’aimerais voir sur le marché du vélo couché est un tricycle tout simple, qui s’incline dans les virages et qui se comporterait comme un vélo… Ce serait le vainqueur ! Tu conduis un handbike malgré le fait que tu sois valide. Pour quelle raison ? Pédaler avec les bras est une très bonne manière d’exercer le haut de son corps. Les handbikes sont très rapides sur terrain plat, plus rapide que les tricycles dans mon cas. La raison est une efficience maximum en raison
de la légèreté et de la rigidité du cadre. J’aime beaucoup ce sport car on ne fait qu’un avec le vélo. Comment est-ce arrivé ? J’ai eu des problèmes avec mon genou gauche et je regardais d’autres alternatives pour être actif à l’extérieur. J’ai acheté un handbike et j’ai rencontré Christian Peter qui organisait un entrainement de groupe en Autriche, pas très loin de chez moi. C’est comme ça que j’ai vraiment accroché. J’ai commencé à organiser des rencontres handbike et tout s’est enchaîné. Ma plus longue distance en handbike est 125km avec une moyenne de 23km/h sur route. Connaissez-vous d’autres personnes au monde qui utilisent ce genre de vélo tout en étant capables d’utiliser un vélo conventionnel ? J’en connais deux. Mais nous sommes très rares. Une personne valide qui a l’usage de ses jambes utilise logiquement un vélo avec ses jambes. Certains d’entre nous ne sont pas « normaux ». Je suis allé plus loin et je fais aussi du ski assis. Je prends plus de plaisir qu’en ski debout. Et je ne descendrai jamais une piste de 75% sur mes pieds. Quelle est la signification d’AZUB pour toi ? Quand je pense à AZUB, je pense à des amis. Nous ne sommes pas des associés à mon sens. Il est vrai que leur équipe a considérablement grandi ces dernières années et que je ne connais pas la plupart d’entre eux. Mais… j’aime leurs créations. Ils ont des produits de haute qualité et ils écoutent leurs clients, ils sont très polyvalents et accommodants. Et l’AZUB MAX a été mon premier vélo ! Merci pour ton interview !
www.azub.eu | 26
AMIS Mr. Bent Rider Qu’est-ce que les vélos couchés signifient pour vous ? La liberté et la délivrance plus que tout. Toutes ces années, j’ai vu tellement de vies totalement changées par les vélos couchés. Des gens qui pensaient ne plus jamais pouvoir faire de vélo font des choses incroyables qui leur paraissaient impossibles. Quand est-ce que tu as vu un vélo couché pour la première fois ? As-tu pu l’essayer directement ? Je suis allé travailler pour Bicycle Man à New York et il avait un RANS Rocket pour son usage personnel. Pendant que j’y ai travaillé, ses affaires qui concernaient surtout la vente de vélos conventionnels à des jeunes lycéens ont évolué en vente de vélos couchés pour des personnes qui habitaient à des heures de route. Je suis devenu accro assez rapidement. Comment Bentrideronline.com est-il né ? Après avoir travaillé au Bicycle Man pendant un moment j’ai dû arrêter les courses de VTT. J’ai commencé à travailler comme journaliste sportif pour un journal local. Je continuais à utiliser des vélos couchés pour le plaisir et finalement j’ai décidé de réunir les deux. J’ai écrit quelques temps pour Recumbent Cyclist News (La dépêche du cycliste couché) et j’ai ensuite décidé de commencer ma propre publication. J’ai toujours espéré que Bentrider devienne un magazine papier mais le timing a joué en faveur du numérique et cela n’avait donc plus aucun sens. Quelle différence trouves-tu entre la culture du vélo couché en Europe et aux Etats-Unis ? Je pense que la communauté européenne des cyclistes couchés est beaucoup plus 27 | www.azub.eu
sérieuse. Pas dans le mauvais sens du terme. L’utilisateur américain moyen de tricycle a probablement plus de gadgets sur son vélo mais ne fait pas nécessairement plus de kilomètres que l’européen moyen. La plupart des américains ne grandit pas avec l’idée d’utiliser le vélo comme moyen de transport. On ne les trouve pas souvent en train de faire du vélo lorsqu’il pleut. Y a-t-il quelque chose que l’on peut appeler la culture du vélo couché ? Bien sûr ! Je pense que le stéréotype du vieux papi barbu est en train de s’effacer lentement mais il est toujours présent. A mon sens, la “culture du vélo couché” est celle de l’amitié et de l’entraide. Au total, nous sommes encore assez peu nombreux mais ravis d’accueillir de nouveaux membres. Qu’est-ce qui te manque dans le monde des vélos couchés aujourd’hui ? Le bon vieux temps me manque, c’est-à-dire il y a dix ou vingt ans lorsque nous essayions tous de comprendre où nous allions. Quand tu appelais une entreprise et que le propriétaire te répondait et que tout le monde se connaissait personnellement. Le temps où on ne pouvait pas vivre de l’industrie du vélo couché ne me manque certainement pas ! Quel modèle AZUB as-tu essayé en premier et quel a été ton sentiment ? J’ai essayé un 3.2 en 2003. Je me souviens que le vélo était particulièrement bien construit (notamment pour son prix) mais que certains composants n’étaient pas très bons. Je voyais du potentiel avec un long chemin à parcourir. Tu as eu une expérience spéciale, n’est-ce pas ? »
Ales et un autre employé ont apporté un vélo chez moi pour que je le passe en revue. Ils ont conduit depuis la République Tchèque dans une vieille Skoda qui était remplie de vélos, beaucoup plus que ce qu’une vieille Skoda est censée contenir. Je me souviens que l’un d’entre eux portait un horrible pantalon en tissus écossais et j’ai pensé qu’ils étaient un peu étranges au premier abord. Nous pouvions à peine communiquer entre nous. Nous avons tous décidé d’aller faire un tour en vélo et le vocabulaire cycliste prit le dessus et fit la connexion. Ce fut vraiment une journée amusante. Comment voyez-vous l’entreprise maintenant ? Je suis très impressionné du chemin qu’AZUB a parcouru, depuis 2 gars dans un tacot dans mon allée jusqu’à l’un des plus gros fabricants de vélos couchés en Europe. Ton site a attribué à l’AZUB TRIcon 26 la récompense du tricycle de l’année 2015. Pourquoi penses-tu que ce tricycle a gagné ? La caractéristique que les gens mettent en avant lorsqu’ils parlent d’AZUB est la qualité de la construction donc je pense que cela a été un facteur déterminant. Je pense que cela vient aussi du gros travail effectué sur l’axe arrière avec un moyeu plus large et un axe traversant. Personne ne savait que le freinage directionnel était un problème jusqu’à ce qu’ICE conçoive un tricycle qui l’évitait. Je me demande si la flexibilité de la roue arrière en sera de même. Personne ne se doutait du problème jusqu’à ce qu’AZUB le fasse disparaître.got rid of it. AZUB vient de fêter ses 15 ans d’existence en 2015. Qu’est-ce que tu souhaites à AZUB pour les 15 prochaines années ? De continuer à se développer dans d’autres marchés. AZUB a décollé dans le marché américain ces dernières années et j’aimerais voir que cela continue. Et qu’est-ce que tu souhaiterais qu’AZUB fasse pour les 15 prochaines années ? J’essaie de ne pas trop penser au futur mais ce prototype delta qui apparaît de temps en temps a l’air vraiment intéressant. Merci pour ton interview !
Bryan Ball Né en:
1975
Formation:
Rochester, NY (Etats-Unis)
Vit à:
Ecrivain, comédien
Métier:
Un vélo par jour
Bentrider.bike, ou si vous préférez bentrideronline.com, est aujourd’hui le média de vélo couché le plus réussi et le plus respecté au monde. Il a été fondé par Bryan Ball la même année où Aleš Zemánek a créé AZUB. Leurs chemins se croisèrent ensuite. Comment Bryan se rappelle-t-il de leur première rencontre, comment voit-il AZUB aujourd’hui et que pense-t-il du monde des vélos couchés en général ?
AMIS L’histoire d’une amitié Quand as-tu commencé à faire du vélo couché ? J’ai commencé à faire du vélo couché il y a six ans. C’était quelque part dans le sud de la France à une fête estivale. Quelqu’un est arrivé avec un vélo couché, il me l’a fait essayer et il a été clair que cet objet deviendrait mon moyen de transport favori dans un futur proche… Pourquoi penses-tu que c’est une machine attrayante ? Je l’apprécie beaucoup car c’est confortable, efficace et que le design est superbe. C’est aussi un objet incroyable pour créer des liens avec les gens, tout le monde a toujours tellement de questions ! Quels autres sports aimes-tu pratiquer ? Tout sport avec 2 roues sans moteur m’intéresse, donc j’aime aussi faire du VTT ou autres vélos traditionnels. J’ai une passion pour les sports d’hiver et plus particulièrement pour le snowscoot. Cela ressemble à un BMX sans selle ni pédales et avec deux petits snowboards à la place des roues… Des heures de plaisir au programme ! Je suis aussi un grand fan de dirtsurfing (ou inline boarding), c’est une sorte de snowboard avec deux roues qui s’utilise uniquement en descente, sur la route ou sur les chemins. Pourquoi avoir choisi un AZUB IBEX en premier lieu ? 29 | www.azub.eu
J’ai acheté l’IBEX pour plusieurs raisons. Premièrement, il me semblait être un vélo assez polyvalent avec sa suspension intégrale, je pouvais donc l’utiliser en terrain accidenté et sur la route. J’ai aussi adoré sa couleur vert acide. Enfin, la personne qui me l’a vendu ne l’avait pas beaucoup utilisé et vivait assez près de chez moi, toutes les conditions étaient donc réunies. Et pourquoi changer pour le MAX par la suite ? Le changement vers le MAX est venu avec beaucoup de constatations : je voulais avoir un vélo plus rigide (en particulier à l’arrière comme je l’utilise beaucoup sur des chemins de terre), les vitesses et les freins avaient besoin d’être changés et je voulais profiter de toutes les nouvelles fonctions disponibles : la facilité de changer de position grâce au siège coulissant, la meilleure durée de vie du guidon dûe au système le faisant pivoter au lieu de se tordre en cas de chute, etc… As-tu d’autres vélos intéressants ? J’ai un Toxy ZR que j’utilise principalement pour aller vite et je suis le fier et chanceux propriétaire d’un Pedersen. Le Pedersen est une machine unique. Peux-tu nous dire ce que tu apprécies sur ce vélo ? »
Je vous mentirais si je vous disais que j’aime le poids de ce vélo ou ses propriétés aérodynamiques, mais ce vélo respire l’histoire ! Il a un design à couper le souffle avec son cadre triangulaire, sa selle hamac suspendue et son guidon courbe. C’est incroyablement doux et confortable à conduire, tout le mondre devrait essayer. Ton AZUB MAX a un Rohloff doré. Comment astu fait pour l’avoir ? C’est une couleur hors du commun. Ça a commencé comme toutes les belles histoires d’amour, avec un peu de chance et en étant au bon endroit au bon moment. J’ai vu ce Rohloff doré dans une boutique en Allemagne, il avait l’air abandonné et je me suis dit qu’il vaudrait mieux l’utiliser que de le laisser pourrir dans une boutique. J’ai contacté les gens de chez Rohloff après cela pour demander d’où venait cette couleur assez inhabituelle, il m’ont dit que c’était l’une des 100 pièces au monde qui avaient été produites pour une commande spéciale en Allemagne… Incroyable ! J’y fais donc deux fois plus attention aujourd’hui. Quel a été ton plus gros challenge à vélo ? Cela a certainement été le mHealth Grand Tour en 2013. Le tracé partait de Bruxelles pour aller jusqu’à Barcelone en deux semaines, si vous préférez les chiffres cela faisait 2100km et 22.000m de dénivelé positif en 14 jours en passant par 5 pays. Ce fut vraiment éprouvant, physiquement et mentalement, mais rempli de gens extraordinaires et pour sûr une expérience inoubliable. Tu as des rêves impliquant le vélo pour le futur ? Qui n’a pas de rêves impliquant le vélo ??? Le Paris-Brest-Paris est accroché dans ma liste de voeux/choses à faire mais ce que j’aimerais réaliser est un tour du monde en commençant par une expédition en Amérique du Sud… Pour ces projets, trois éléments majeurs sont nécessaire s: la santé, l’argent et le temps. Lorsque les trois seront réunis, il sera l’heure de partir. Merci pour ton interview !
Yoann Komorn Né en:
1984
Formation:
Tourisme
Vit à:
Près de Toulouse
Métier:
Conseiller en tourisme
Devise:
Ce qui ne te tue pas te rend plus fort
Lorsque Yoann est arrivé sur notre stand lors du SPEZI en Allemagne, nous avons directement vu que ce serait un client amusant. Il avait ce grand sourire sur son visage et cherchait des pièces pour son IBEX qu’il avait acheté d’occasion. C’était très agréable de parler avec lui. Nous nous sommes vus ainsi de nombreuses fois et avons échangé beaucoup d’e-mails, pas seulement sur les vélos AZUB mais aussi sur des rêves farfelus de vélos couchés et petit à petit sur des sujets complètement différents. Yoann a un peu plus sympathisé avec Honza, il est venu nous rendre visite à Uherský Brod et lorsque nous étions en voyage d’affaires nous avons eu la chance de le voir près de Toulouse. Il arrive assez souvent que nos connaissances deviennent de vrais amis. Ils doivent cependant faire face à un problème. En tant qu’amis, ils doivent quelquefois attendre un peu plus pour leurs réponses e-mail car les clients ont la priorité.
Nordkapp - Gibraltar | 6 000 Km
France - Inde | 14 000 Km
France - Thailande | 15 000 Km
Chine - Slovénie | 17 000 Km
#1 AZUB team
#2 Gavin Moles
#3 Nico & Anne-Ce
#4 Marija Kozin
France - Russie | 14 000 Km
Russie - Mongolie | 3 400 Km
Islande | 1 000 Km
Amérique du Sud | 7 500 Km
#5 Damien Bagot
#6 Joachim & Fanny
#7 Bróňa Nágel
#8 Thomas & Damien
Tour du monde | 24 000 Km
Etats-Unis - Mexique | 16 500 Km
Maroc - Afrique du Sud | 16 000 Km
Australie | 9 000 Km
#9 Florent & Florence
#10 Alexys & Valerie
#11 Frederic Lepron
#12 Igor Bílek www.azub.eu | 32
EXPÉDITIONS Une bataille magnifique de kilomètres, de solitude, de boue et de harcèlement La plupart des blogs de voyage sont écrits par des hommes qui relatent leurs expéditions ou traitent d’aventures purement masculines. De temps en temps, on voit apparaître un article sur des voyages en couple. Mais rencontrer une femme cycliste voyageant seule à travers le monde relève presque du miracle. Marija Kozin de Slovénie est l’une d’entre-elles. Les trois dernières années, elle a parcouru plus de 25.000km à vélo et elle est de retour sur la route, réalisant son rêve de voyage SlovénieBeijing aller-retour. Avais-tu fait beaucoup de kilomètres à vélo avant de décider de voyager de la Slovénie à la Chine ? Non. Mais le vélo a toujours été une grosse partie de ma vie. Je me déplaçais à vélo pour aller à l’école, au travail, à la bibliothèque et de temps en temps je décidais de faire un petit voyage juste pour le plaisir. Le plus long voyage que j’ai jamais fait avait duré deux semaines avant que je décide d’aller en Chine. Et as-tu eu d’autres aventures ou expéditions ? J’ai bien peur que non. Mais une fois de plus, j’étais souvent au grand air. Je faisais de l’escalade, de la randonnée et du ski de randonnée mais non, je n’avais jamais fait d’expéditions avant. Cherchais-tu quelqu’un pour t’accompagner ou étais-tu sûre à 100% de partir seule ? Je suis partie avec Mikolaj, un polonais. Nous sommes allés ensemble jusqu’à Téhéran et puis nous avons décidé de continuer notre 33 | www.azub.eu
route chacun de notre côté. Depuis ce jour j’ai été seule. De temps en temps je rencontrais des personnes en route et je roulais avec elles, ce qui me plaisait. Si je ne rencontrais personne, ça me plaisait aussi. Je m’étais habituée à être seule. C’est juste différent. Est-ce que le but de ton voyage a changé en cours de route ou est-ce que tu savais déjà où tu souhaitais te rendre ? C’était le rêve de ma vie de me render de Skofja Loka en Slovénie à Beijing en utilisant seulement la force humaine. Cette partie du monde est juste fantastique, avec toute cette culture et cette nature entre ces deux points. Le plan original était de voyager de Slovénie à Beijing et de prendre le train au retour à travers la Mongolie et la Russie mais ce plan a changé. On m’avait donné la chance d’essayer un vélo couché et donc par là-même, une possibilité de revenir en pédalant. Pour moi ce n’est pas un voyage. C’est du temps utilisé à ma manière. Cependant je voulais être de retour à l’été 2008. De retour à la vraie vie, sans voyage ni vélo au quotidien. Pourquoi avoir choisi le vélo ? Pourquoi pas le train, le bus ou même l’autostop ? Et pourquoi pas le vélo ? Je suis fan de voyages par ses propres moyens sans polluer l’environnement. Après avoir considéré tous les facteurs comme l’argent, la distance et le temps, le vélo m’a semblé être la meilleure solution. Et ça a été absolument fantastique. Bien sûr il y a eu des moments où j’ai pleuré et où j’avais mal partout, quand j’avais des problèmes et que je faisais beaucoup d’erreurs. Mais il y a aussi eu des moments de joie absolue et d’appréciation de la vie. Je suis sûre que le vélo a été la meilleure décision. »
Marija Kozin Né en:
1980
Formation:
Diplôme de gestion hôtellière
Vit à:
Skofia Loka (Slovénie)
Velos:
AZUB 5
Marija a fait cet interview lorsqu’elle se préparait pour la senconde partie de son voyage en vélo couché de la ville chinoise de Beijing à la ville slovène de Skofja Loka. Elle a accompli la deuxième partie de ce voyage sans problème majeur et a fait plus de 17.000km sur un vélo couché AZUB 5. Pour nous AZUB, c’était le premier sponsoring d’aventure de ce nom et en même temps une énorme expérience. Le vélo est arrivé par la suite dans notre atelier et nous avons eu la possibilité d’explorer la longévité des composants clé en détail. Croyez-le ou pas, la plupart des pièces étaient d’origine telles que la chaîne, les manivelles, les cassettes, les tubes de chaine et la poulie. De plus, beaucoup de pièces furent laissées sur le vélo après la révision et elles sont encore dessus 7 ans plus tard. Nous sommes aussi devenus de bons amis avec Marija et apprécions la voir de temps en temps, par exemple durant le dernier rassemblement international de vélos couchés qui a eu lieu en 2015 à Uherský Brod.
J’imagine que tu ne vois aucun problème dans le fait de voyager seule même si c’est impensable pour la plupart d’entre nous. Y a t-il eu cependant des moments où tu aurais aimé avoir quelqu’un à tes côtés pour t’aider, ou simplement partager les joies et les peines ? Je n’ai aucun problème avec la motivation donc ça a été comme une bouffée d’air frais. Je n’ai besoin de personne pour m’encourager. Cependant, il y a eu des moments où j’aurais aimé discuter avec quelqu’un et ne pas passer des semaines entières seule sur la route. C’était encore plus difficile en Chine car personne ne parlait un langage que je puisse comprendre. Et il y a des moments que je déteste où je voudrais vraiment que quelqu’un soit avec moi, lorsqu’un homme m’embête par exemple. Tu as eu quelques problèmes avec le vélo sur ta route de la Slovénie à la Chine et plus tard avec le vélo couché. As-tu été capable de tout réparer ou quelqu’un t’a t-il aidé ? J’imagine que tu n’as pas peur de régler des freins ou d’autres problèmes ? J’ai eu des problèmes sur les deux. Les jantes et les manivelles ont été complètement abimées donc j’ai dû les remplacer. J’avais fait quelques réparations avant mais j’ai quand même dû demander de l’aide. A d’autres moments j’ai juste dû improviser et trouver une solution par moi-même. Le plus souvent j’ai donc appris de mes expériences et de mes fautes. Les plus gros problèmes se sont probablement passés dans les grandes villes de Russie et d’Europe de l’est lorsque tu les as traversées seule. As-tu inventé des règles que tu suivais pour éviter les problèmes ? Pas vraiment, je pense à cela lorsque je suis sur la route. Traverser ces villes n’a jamais été facile ou plaisant. Je déteste le harcèlement masculin ! Je déteste lorsqu’ils prétendent ne pas comprendre le mot “non” ! Je déteste la vodka ! Mais ces expériences n’ont pas été nombreuses et elles sont loin derrière moi. Il
y a aussi eu des rencontres formidables. Les gens sont incroyables. Ils aident, ils donnent des conseils, ils me laissaient dormir chez eux et partager leur repas. Non, je n’ai pas de règles. Je suis qui je suis et j’écoute ma tête et mon coeur. Lorsque tu es partie de Slovénie tu n’avais pas beaucoup de bagages sur ton vélo, ensuite tu n’avais que deux sacs sur le vélo couché. On dirait que tu n’as pas besoin de grand-chose pour vivre. Comment es-tu arrivée à cette décision ? Quand on a besoin d’être indépendant et de pousser le vélo de temps en temps ou même de le porter, on réfléchit à ce dont elle on réellement besoin. Si je dois choisir entre deux litres d’eaux et 3 jolis t-shirts et une crème solaire, l’eau remporte le match. A la fin ce qui compte ce n’est pas vraiment le vélo ou le nombre de bagages que tu as. C’est plus le fait de prendre le risque de sortir découvrir le monde et d’en profiter. J’ai rencontré des cyclistes avec des vélos parfaits et des accessoires de haute qualité, mais beaucoup d’entre eux n’appréciaient pas du tout leur voyage.
du monde sur un vélo couché et qui continue maintenant sur un skate spécial. De combien de temps as-tu eu besoin pour décider d’utiliser un vélo couché pour ton retour ? Cela a pris plusieurs mois. Qui ou qu’est-ce qui a été la dernière chose qui t’ait aidé dans ta décision ? C’était une offre de sponsoring d’AZUB. S’ils ne m’avaient pas aidé dans mon souhait d’essayer un vélo couché, je ne l’aurais pas fait. Est-ce que ça a été difficile de faire passer le vélo couché en Chine ? C’est incroyablement cher et personne ne croyait que c’était un vélo, plus particulièrement la douane. C’était la même chose lorsque j’arrivais à une boutique de réparation. Ils ouvraient grands leurs yeux et ensuite seulement ils commençaient à régler les problèmes.
Quand as-tu appris qu’il existait des vélos sur lesquels on pouvait s’allonger ? Mon ami Peter fait du vélo couché et il les importe en Slovénie. Nous en avons beaucoup parlé et il m’a aussi montré le site de Rob Thomson qui a commencé son tour
Comment ont été tes premiers mètres et kilomètres sur le vélo couché en plein cœur de Beijing ? C’étaient tes premiers tours de pédales sans aide ni conseils. Est-ce que tu t’es demandé : « Mon dieu, dans quoi me suis-je embarquée ? » ? Non, pas du tout. Lorsque je regarde en arrière je n’ai aucun regret. J’ai fait quelque chose qui laissera une belle empreinte dans ma vie. Un vélo couché contre un vélo
traditionnel. Ils ont tous deux leurs avantages et leurs inconvénients. Aucun n’est parfait et ils sont tous deux appréciables à leur façon. Revenons-en à tes voyages. Quels ont été les pires lieux et les meilleurs ? Je ne peux pas dire que je suis allé dans les pires endroits mais certains étaient vraiment horribles. Pour en nommer quelques-uns, il y a eu les toilettes publiques de la province de Guizhou en Chine, le cimetière à côté d’Hanoi au Vietnam ou le milieu de la route juste avant la frontière entre le Tadjikistan et le Kirgistan. Et les meilleurs ? Plus ou moins toutes les nuits que j’ai passées assez loin de la route pour ne pas entendre le trafic et où je pouvais voir le ciel. J’adore dormir dans le Pamir ou chez l’habitant lorsque j’étais invitée. Sur le chemin du retour, tu as dû abandonner après 8000km et revenir chez toi à cause d’un problème de genou. Quels sont tes plans aujourd’hui ? Quand je suis rentrée à la maison, je n’avais certainement pas l’air d’une personne en forme et extasiée après avoir parcouru 25.000km. Il y avait plus de douleur que de joie. Mais l’opération a beaucoup aidé. Après deux mois, je suis maintenant de retour à Shanghai. C’est beaucoup trop tôt mais je ne peux pas m’en empêcher. La vie dans une ville de cette taille est incroyable. Je dois repartir et finir mon voyage. Je ne voulais pas faire une pause de plusieurs mois mais la vie en a décidé autrement. Merci pour ton interview et bonne chance à toi ! www.azub.eu | 35
EXPÉDITIONS J’ai dit adieu à ma vie Honza Žďánský est un ami d’AZUB. Avec notre aide, il a voyagé sur un vélo classique autour de l’hémisphère nord et à l’automne 2014, il a eu l’idée folle de traverser le lac Baïkal en Sibérie à vélo pendant la période où il était gelé. Cela a seulement pris quelques minutes pour décider que nous prendrions en charge la conception et la construction d’un tricycle utilisable sur la neige que nous baserions sur l’AZUB T-Tris. Honza partit pour son expédition en Mars de l’année suivante sur trois roues. Les lignes qui suivent vont vous raconter son expérience, la préparation, la peur intense et la joie, mais aussi les tremblements de terre. Nous vous recommandons d’enfiler au moins une bonne paire de chaussettes chaudes avant de commencer la lecture. L’idée de traverser le lac Baïkal en hiver a tourné dans ma tête pendant au moins un an. La pensée elle-même est survenue alors que j’étais sur le bord du lac. Durant un voyage au Japon, j’ai passé quelques jours sur les rivages sud et j’ai eu du temps pour réfléchir. Le désir de faire quelque chose d’inhabituel et de nouveau m’a finalement mené sur la glace du Baïkal. Planifier une réelle expédition polaire était déjà un défi en soi. Plus j’étudiais le sujet polaire, plus j’étais déterminé à embarquer sur une aventure frileuse. Le moment clé arriva après que j’ai parlé du projet à mes amis d’AZUB. Ils ont eu leur propre idée et m’ont proposé de faire l’expédition sur un tricycle qu’ils fabriqueraient. Avec cette suggestion, le voyage tout entier prit une autre dimension, plus grande d’une roue exactement. Les complications inattendues arrivèrent bientôt : une semaine avant le départ, j’appris 36 | www.azub.eu
que l’hiver sibérien avait été particulièrement doux et que certains endroits du lac n’avaient pas gelé. J’avais pourtant surveillé la température tout l’hiver et elle n’avait pas dépassé les -10°C donc l’annonce de l’hiver « particulièrement doux » était une surprise. Malgré tout, le 6 mars, juste avant midi, j’étais sur les rives du lac Baïkal dans le village de Kultuk en direction du nord. Il y avait du vent et il neigeait, la visibilité ne dépassait pas 500m. Il ne fallut pas longtemps pour que la couche de neige recouvrant la glace du lac commence à rendre ma progression de plus en plus difficile, jusqu’au point où j’ai dû m’arrêter et descendre du tricycle. J’avais prévu la possibilité de devoir le tirer, mais pas de passer 6 jours attelé le harnais. La poudreuse épaisse et les congères rendaient le pédalage quasiment impossible, je n’avais d’autre choix que de continuer à pied. Jour après jour, je passais huit heures d’efforts intenses à traverser des murs de glace et des monticules, le tout sous la neige. Traverser ou enjamber les crevasses nécessitait un engagement physique de 100%. J’ai découvert un avantage inattendu du tricycle, à savoir la possibilité de transférer la charge entre les roues avant, créant ainsi une sorte de chariot de l’extrême qui était assez stable et plus facile à manœuvrer. Les moments les plus critiques sont arrivés avec les crevasses de glace. Je devais en traverser tous les jours. J’étais capable d’en franchir certaines mais pour les plus grosses, qui mesuraient entre 50 et 70cm de large, je devais les longer jusqu’à un passage où je me risquais à traverser. Je n’avais pas droit à l’erreur. Sachant que j’étais seul et que demander de l’aide était impossible, la prudence était ma plus haute priorité. En six jours, j’avais réussi à parcourir un peu plus de 100km. C’était un résultat
Honza Žďánský Né en:
1986
Formation:
Niveau secondaire
Vit à:
Mladá Boleslav (Czech) Vitrier en freelance
Métier:
Vis chaque jour au
Devise:
maximum, ça peut être le dernier
Vélo:
Surley ECR
Pages web:
www.zdana.cz
Profil en ligne www.azub.eu/jan-zdansky/
pitoyable. Mon plan utopique de traverser le lac en deux semaines était devenu un souvenir risible. Le moment décisif arriva après une semaine quand j’ai finalement commencé à voir de la glace tendre et que les congères devinrent franchissables. Malgré cela, je n’étais pas capable d’accélérer. Il y avait toujours des crevasses dans la glace et je commençais à traverser des zones où la glace était très fine. Même si j’avais parcouru beaucoup de kilomètre en pédalant et en marchant en raison des conditions extrêmes, je n’avais parcouru à vol d’oiseau que 20km par jour. Il était clair que si je voulais finir cette expédition, je devais me réapprovisionner en nourriture au milieu du lac, sur l’île Olkhon.
Malheureusement je ne fus pas même capable d’arriver jusque-là. Le dixième jour, l’heure de la fin de mon voyage sonna. A onze heures du matin, alors que je commençais à me diriger vers la rive gauche, un tremblement de terre survint accompagné d’un horrible son de craquement de glace qui fit vibrer la «terre ferme » sous mes pieds. Pendant des secondes interminables, le souffle court et le cœur battant la chamade, j’attendis de voir ce qui allait se passer. Le tremblement de terre avait créé de nouvelles fissures et crevasses et je n’avais d’autre choix que de retourner sur le rivage. Une heure plus tard, de nouvelles crevasses s’ouvrirent suite à une seconde secousse. Terrorisé, je me suis précipité pour rejoindre la berge de la manière la plus rapide possible. Même dans
ces conditions, parcourir les sept kilomètres me prit deux heures. Après cet incident qui laissa quelques cicatrices sur mon cœur, je réalisai que la région était totalement instable à cette période et après y avoir mûrement réfléchi, je décidais d’abandonner la mission de traverser le lac. Je refusais d’y retourner dans ces conditions.
Voir le film
Malgré tout, j’ai de très bons souvenirs du Baïkal. Ce fut une énorme leçon de vie pour moi, pas seulement pour le fait de voyager dans des conditions extrêmes, mais aussi mentalement. La nature est belle et imprévisible, et c’est précisément ce qui m’attire à l’extérieur, loin du confort de ma maison.
Zorro in Hell
„Merci de partager votre travail assidu, c’est un inspiration ! Votre aventure rappelle à chaque être humain ce que cela signifie d’être en vie !“ Joue maintenant
www.azub.eu/film-azub-winter-baikal/
www.azub.eu | 38
EXPÉDITIONS La retraite: une nouvelle phase de ma vie Broňa est un cycliste retraité hyperactif qui a aidé Aleš avec ses premiers essais de vélos couchés lorsqu’il travaillait encore à Česká zbrojovka. C’est en quelque sorte notre mascotte de l’entreprise. Il est aussi impliqué dans la production de nos vélos en préparant les boucles courtes qui attachent les tubes de chaînes au cadre, sinon il passe le plus
clair de son temps à voyager sur son tricycle jaune à travers la campagne environnante ou lointaine. Il n’a pas seulement fait le tour de l’Islande deux fois mais il a aussi suivi le 49ème parallèle du point A (Atlantique) au point B (Brod comme dans Uherský Brod), voyagé en suivant le Rhin de la Suisse à la mer et de retour à la maison en suivant l’Elbe
et d’autres rivières Tchèques. Chaque année, Brona fait des milliers de kilomètres, discute de problèmes et d’idées avec nous et est aussi très actif dans les phases de test de nos tricycles. Les deux derniers voyages qu’il a effectués étaient sur nos prototypes de tricycles à suspension avant. »
Allemagne
Bróňa Nágel Né en:
1946
Formation:
Assisi (Italie)
Vit à:
Uherský Brod (Czech)
Velos:
Le deuxième tricycle construit par AZUB
39 | www.azub.eu
La taupe
Ma petite fille Katja m’a donné la taupe en 2008. C’était son dernier jour à la maternelle et le premier jour de mon voyage en Islande. Je l’ai appelée Honza Azubič - AZUBiCZ. En Islande elle est devenue une célébrité car personne n’avait jamais vu une taupe. Il y a de la lave partout donc elles devraient avoir des griffes de compétition en carbone de tungstène pour se creuser des tunnels. Quand je voyage dans la région, Honza se repose dans son tiroir pour être prêt pour sa prochaine expédition dans le monde. Un vrai globetrotter. Et c’est aussi un vrai coureur de jupon, il a été embrassé par cinquante filles (ou cent ?) de différents pays dans le monde.
www.azub.eu | 40
EXPÉDITIONS Une passion pour les vélos couchés, les voyages et AZUB Honza travaille chez AZUB depuis 2005, il est le troisième membre de notre équipe et le seul “non-Zemánek » à avoir connu le siège social de l’entreprise dans la chambre d’enfant d’Aleš, lorsque les déjeuners étaient préparés par sa mère. Il est aujourd’hui responsable du marketing et des ventes et essaie d’explorer le monde en vélo couché aussi souvent que possible. Avec sa femme
Indie 2010
Eliška, ils ont réalisé de nombreux longs voyages sur le tandem prototype AZUB TWIN, ont parcouru les routes rocailleuses de l’Albanie, du Monténégro et du Kosovo sur des AZUB MAX, ont réussi à franchir des cols de plus de 4000m au Ladakh en Inde et ont pris part à de nombreuses autres expéditions. La dernière grande aventure d’Honza a été sa participation à une course solaire de la
France au Kazakhstan en 2013. Avec son ami et membre de l’équipe AZUB Karel Sebala, ils ont terminé à la 4ème place au classement général et à la première place au classement par équipe. Ils ont parcouru la distance de 7.800km en 46 jours avec une moyenne de 170km par jour.
The Sun Trip 2013
Honza Galla
Grèce
Né en:
1980
Formation:
Management du sport
Vit à:
Uherské Hradiště
Position à
(Czech)
AZUB:
Sales & Marketing
Devise:
Donne d’abord et reçois ensuite
Vélo:
AZUB Mini
Profil en ligne www.azub.eu/honza-galla/
41 | www.azub.eu
The Sun Trip 2013
www.azub.eu | 42
EXPÉDITIONS La route de la soie et les tricycles Ils ont commencé leur voyage au pied de la Tour Eiffel un dimanche ensoleillé du mois de Mars 2014. Nicolas Cochin, originaire de Jumeauville, et sa petite-amie Anne-Cé ont finalement gagné le pari fou qu’ils avaient fait : aller de Paris à Bangkok en suivant la route de la soie. Ils ont tous deux voyagé sur des tricycles AZUB TRIcon. « Nous nous sommes un peu entraînés mais nous nous n’avions jamais beaucoup voyagé en vélo. Beaucoup de gens pensaient que nous
n’en étions pas capables » nous dit Anne-Cé. En fait, il leur a fallu plusieurs milliers de kilomètres avant de régler leurs vélos, d’apprendre de leurs erreurs et d’oser faire du camping sauvage. « Nous rêvions de grands espaces et de vie au grand air mais la première partie de notre voyage nous a principalement mené le long des routes dans des zones urbaines » continue la jeune femme. Mais il y eut d’autres évènements qui auraient pu décourager nos deux aventuriers. Juste après avoir quitté la France, ils ont dû affronter la neige lors de leur première ascension en montagne.
Cependant, une fois en Italie, ils ont trouvé leur rythme et même si le paysage n’était pas très intéressant, ils ont apprécié la nourriture délicieuse et la gentillesse des gens. Dans les Balkans, la qualité du paysage s’est nettement améliorée et la nourriture était aussi bonne. Mais ces collines ! L’Albanie leur a montré que plus ils roulaient vers l’est, plus les règles changeaient. Quasiment personne ne se souciait du code de la route, les voitures roulaient sur la partie de la route qui leur plaisait le plus et ils ont même »
Nico Né en:
1981
Métier:
Ingénieur en informatique
Anne-Cé Né en:
1983
Métier:
Chef de projet
Vélos:
AZUB TRIcon 20
Pages web:
www.trikeiteasy.com
Profil en ligne www.azub.eu/trike-it-easy/
43 | www.azub.eu
vu un van à trois roues. L’arrivée à Istanbul marqua leur départ de l’Europe et le début d’une réelle aventure. En Turquie, ils ont souvent dormi dans leur tente dans des stations-essence et lorsque celles-ci se firent plus rares alors qu’ils continuaient leur progression vers l’est, Nicolas et AnneCé ont découvert l’hospitalité turque car les gens les invitaient souvent chez eux. Cette expérience s’est intensifiée en Iran. « Les iraniens sont des gens incroyablement hospitaliers. Nous avions l’impression de faire
partie de leur famille. Ils voulaient nous garder » se souviennent les voyageurs. L’Asie centrale commença avec le Turkménistan et ce fut une expérience formidable. Le pays accorde des visas de transit de tout juste 5 jours, mais la distance à parcourir est de 500km. De plus, les routes sont en très mauvais état et la température peut atteindre 50°C. Ils réussirent finalement à atteindre la frontière avec l’Ouzbékistan même si les soixante derniers kilomètres furent parcourus en camion. L’Ouzbékistan
fut plus facile et ils purent visiter les villes historiques de Bukhara et Samarkand sur la fameuse route de la soie. Au Tadjikistan, ils ont affronté le challenge le plus difficile. Voyager sur la seconde route la plus haute au monde, la légendaire route du Pamir qui traverse six cols dont certains culminent à plus de 4.000m d’altitude. A l’inverse de leurs amis en vélo traditionnel qui ont souvent dû en descendre pour le pousser, la montée sur trois roues était plus aisée. Comme ils le disent « Nous avancions lentement mais sûrement ». Ils n’étaient pas seulement ralentis par la
raideur de la pente. Tous les matins, leur tente était couverte de givre et l’eau de leurs bouteilles était gelée. La Chine est un pays qui a une palette de paysages extrêmement variée, la nature et la culture peuvent vous couper le souffle. Mais vous en avez besoin pour voyager sur des centaines de kilomètres. Leur récompense arriva lors de pauses splendides en Asie du sud-est et durant plusieurs semaines de repos à Bangkok. Après cela, ils sont juste allés de l’aéroport d’Amsterdam à Paris et ils ont arrêté leur compteur sur 12.500km. Leur performance est exceptionnelle !
www.azub.eu | 44