Pratique
ARTS
100 % technique
DES
La règle du gras sur maigre
Spécial pastel n°2 N° 11
P. Cousin : « Il n’y a pas d’âge pour évoluer »
Sandra Davison
Sa passion pour le motif Portrait : l’émotion selon W. Hosner Au sommaire de ce cahier 100 % pastel Rencontre Patrice Cousin Maître de la nature morte, il se remet en question grâce au paysage. Un besoin de sortir de l’atelier pour ce peintre bourlingueur.
VI Portfolio Sandra Davison Une immersion dans la nature
VIII B.a.-ba du pastel M.-P. Le Sellin La règle du gras sur maigre
X
Démo : Portrait William Hosner Peindre d’après modèle vivant
SUPPLÉMENT DE PRATIQUE DES ARTS N° 105 27 JUILLET/28 SEPTEMBRE 2012
II
XII Démo : Champ de blé M.-P. Le Sellin Un paysage charentais au rythme du vent
XIV Démo : Main et collier Chaska Cartagena Un lent travail de carnation
Imprimé en France / Printed in France. Pour vous abonner ou contacter le service abonnement/VPC : • www.boutiquedesartistes.fr, rubrique « Abonnements » • Ou téléphonez au 05 49 90 09 16 RÉDACTION : 17, avenue du Cerisier Noir – 86530 Naintré. Tél. rédaction : 05 49 90 37 64. Directrice de la publication : Édith Cyr. Diffusion : Messageries Lyonnaises de presse. PRATIQUE DES ARTS : Édité par DIVERTI Éditions, S.A.R.L. au capital de 15 000 €. 490 317 369 RCS Poitiers. Principaux actionnaires : CapElitis Groupe et CAP DÉVELOPPEMENT. Photogravure : DIVERTI Éditions. Imprimerie : Megatop, 86530 Naintré. L’envoi des textes ou photos implique l’accord des auteurs pour une reproduction libre de tous droits et suppose que l’auteur se soit muni de toutes les autorisations éventuelles nécessaires à la parution. Tous droits réservés pour les documents et textes publiés dans Pratique des Arts. La reproduction totale ou partielle des articles publiés dans Pratique des Arts sans accord écrit de la société Diverti Éditions est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les articles et photos non retenus ne sont pas renvoyés. La rédaction n’est pas responsable des textes, illustrations et photos qui lui sont communiqués. Commission paritaire : 0912K83290. ISSN : 1263-5782. Dépôt légal à la date de parution. Bimestriel n° 105 Août-Septembre 2012.
Pratique des Arts est une publication du groupe CapElitis
Spécial
pastel
PASTELLISTE BOURLINGUEUR APRÈS UNE ENFANCE PASSÉE EN SOLOGNE, PATRICE COUSIN A LONGTEMPS ROULÉ SA BOSSE : PHOTOGRAPHE DANS LE VAR, ÉDITEUR À RODEZ, SKIPPER SUR LA CÔTE D’AZUR. TRENTE-CINQ DÉMÉNAGEMENTS AVANT DE POSER SES VALISES DANS UN PETIT VILLAGE DU LOT-ET-GARONNE, HISTOIRE DE DEVENIR ARTISTE. RÉPUTÉ POUR SES SÉRIES DE POTERIES, IL S’INTÉRESSE AUJOURD’HUI AU PAYSAGE QUI L’ENTRAÎNE EN TERRAIN INCONNU.
I
l l’avoue d’emblée, il est encore « en phase de gestation ». Ce thème du paysage est encore tout frais pour lui qui, pendant des années, s’est affirmé dans celui des poteries. Son atelier, avec sa rangée de fenêtres en hauteur d’où se diffuse une lumière chaude, incite à peindre des natures mortes, ces « vies silencieuses ». Et à prendre le temps. À choisir avec circonspection (il a l’œil averti) le meilleur éclairage, à peaufiner les nuances d’ocres, à adoucir sans fin le velouté des matières, à s’alanguir sur les rondeurs des cruches. « Les poteries sont un modèle silencieux, disponible à toute heure et prêt à dialoguer. Je les trouve aussi sensuelles dans leurs formes. Et elles ont ce caractère originel, fait de terre, comme le pastel est fait de poudre de pigment. » C’est ainsi, lentement et en répétant le même sujet à la Cézanne, qu’il a affirmé sa technique après s’être essayé au portrait, à la nature morte, à l’huile (« mes copains m’ont conseillé d’arrêter ») puis au pastel dans lequel il a finalement trouvé ses marques et décidé de persévérer. « J’ai appris par mes lectures, mes rencontres, mes promenades : je suis un autodidacte. »
PORTRAIT Né en 1945 en Sologne, il a exercé divers métiers dans divers coins de France avant de se mettre sérieusement à la peinture, qu’il exerce depuis une quinzaine d’années en autodidacte. En 2008, il a quitté le Berry pour le Lot-et-Garonne et changé sa palette : les bleus ont été remplacés par les ocres (poteries), qui virent aujourd’hui aux verts (paysages). Il expose régulièrement dans sa région. Contact : http://cp.pastel.free.fr/
« Les poteries ont ce caractère originel, fait de terre, comme le pastel est fait de poudre de pigment. »
DES SURRÉALISTES AUX FLAMANDS Un autodidacte curieux, comme il se doit, et qu’on devine marqué par les surréalistes. Ses titres énigmatiques, qui s’invitent dans l’espace du tableau, ne se veulent toutefois que « des points de départ, non des lieux de rendez-vous ». Au spectateur de s’en inspirer pour inventer l’histoire qui va avec. Autre influence : les Flamands, qu’il « regarde d’un œil humide », sans toutefois pouvoir mettre le doigt sur ce qu’il retient d’eux dans sa peinture. Peutêtre cette charge symbolique derrière l’apparente simplicité du sujet. Car la poterie n’est pas seulement « sympa à dessiner. Elle est intéressante à mettre en scène, de manière à amener à la réflexion ». C’est ce qu’il a voulu provoquer dans la Revanche, où il revisite la fable du pot de terre contre le pot de fer d’Esope. Alors que la cruche en
II
Mes livrets de présentation
Mes casiers à pastels
Deux morceaux de passe-partout reliés avec du kraft gommé, une ouverture pour l’œuvre et le tour est joué. C’est un ami qui vend ses tableaux au Japon qui m’a convaincu de l’importance de la mise en valeur de ses œuvres. À défaut d’une belle boîte à la japonaise, j’ai eu l’idée d’un cadre qui fasse office de présentation. C’est ainsi que je vends désormais mes « fonds d’atelier » et les acheteurs à petit budget apprécient. Légers, faciles à expédier, protégés lorsqu’ils sont fermés (pas besoin de papier cristal) et économiques. Je les propose en 3 tailles (10 x 15, 13 x 18 et 18 x 24 cm).
Je dispose mes pastels dans des casiers de dentisterie pour les classer par tons. Chaque teinte est ainsi visible avec ses 4 ou 5 dégradés. Non seulement je suis sûr de prendre la juste valeur pour rester dans mon harmonie colorée, mais je sais aussi quel ton exact vient à manquer quand mes casiers se vident.
Reflets. 70 x 70 cm.
Pratique des Arts n° 105 / Août-Septembre 2012
Pratique des Arts n° 105 / Août-Septembre 2012
III
EN PRATIQUE
Texte et photos : Stéphanie Portal.
Nature morte en complémentaires Pour cette poterie en grès du Perche, Patrice a choisi un Pastel Card de teinte terre d’ombre et une simple harmonie à 2 couleurs.
grès vernissé a survécu, celle en fonte est abîmée, corrodée, inutilisable. Pourtant, cette dernière, même vieille et entamée, garde son pouvoir de nuisance sur le pot de terre qu’elle peut réduire en poussière. Qui a raison, qui a tort, qui est le plus fort, qui prend sa revanche ? Patrice Cousin pose les questions, « agrippe le spectateur par la manche pour le faire réfléchir ». Car il considère que « les œuvres doivent être tournées vers les autres, non pas vers le nombril de l’artiste ». La peinture, moyen d’échanger, pour ce bon vivant à l’œil rieur qui a toujours trouvé à partager, « que ce soit par la photo, le journal ou la mer. La peinture est un autre moyen d’expression, de communication ».
De gauche à droite : Allée landaise I. 40 x 50 cm. Gers II. 30 x 40 cm.
« Mes poteries étaient caressées. Mes paysages sont pétris comme le paysan retourne sa terre. »
Penser le geste, le lâcher et s’accorder très peu de temps pour réussir… ou rater. Il n’y est pas encore, selon lui. « Je peine encore à libérer mon geste. Une sorte de pudeur m’empêche d’y aller plus franchement. Mais ça va venir. » Déjà, il sent qu’il s’est engagé sur une autre voie, sans possibilité de retour. « Mes poteries étaient caressées. Mes paysages sont pétris comme le paysan retourne sa terre. » À qui lui reprocherait de manquer de cohérence, il répond qu’il « n’avance pas sur un chemin tendu et rectiligne. Ma pensée virevolte. » I
1 Une rapide mise en place au crayon pastel
2 Je pose mes tons en fonction de l’impact
blanc sur ma feuille de Pastel Card et je décide de mon harmonie colorée : ce sera un accord jaune/violet. J’opte pour la série 202 avec un jaune clair pour les lumières et son dégradé sombre, et le violet 548 pour le fond.
lumineux sur ma poterie puis je frotte avec la partie charnue de ma main (l’éminence thénar) et fais disparaître le dessin, les traits de contours.
3 Je repars avec la couleur et affine lentement les valeurs. J’introduis un ton inférieur, blanc chaud, pour les lumières. Mon travail reste très léger, je frotte plus que j’écrase le bâtonnet afin de donner de la transparence à mes couches.
4 J’applique une couche fine de violet sur la
5 Afin de rompre l’uniformité et donner plus
6 Je redessine le contour de ma cruche et
poterie pour la faire partiellement disparaître. J’enlève le surplus au pinceau puis rééquilibre avec le jaune verdâtre, en m’aidant de l’appuimain pour procéder avec légèreté. J’estompe au doigt ou au pinceau pour contrôler mon fondu.
de profondeur au fond, j’ajoute un violet clair côté lumière. En frottant avec la tranche du bâtonnet, je donne de la matière. J’ajoute un peu de vert de la poterie tout en gardant apparente la teinte brune du papier.
reviens une dernière fois avec le violet pour faire disparaître sa partie basse dans le fond et ajouter un peu de mystère. Je passe la paume de ma main et laisse la matière dans le fond.
UNE NOUVELLE MATURITÉ Alors, pourquoi ce besoin de se mettre au paysage ? « J’avais besoin d’évoluer, de m’ouvrir à autre chose. De sortir de l’atelier aussi. ». Autour de lui, les paysages ne manquent pas : il y a ceux du Gers proche mais aussi ceux, plus intimistes de l’Albret, et, en poussant un peu plus loin, les imposantes allées forestières des Landes, jusqu’à la mer qui continue à lui faire des clins d’œil. À nouveau thème, nouvelle technique. Si au départ il s’agissait de sortir du paysage classique, une approche très différente s’est fait jour, à son plus grand étonnement : « Rien de mûrement concocté » précise-t-il. Plus spontanée et gestuelle, cette manière s’oppose radicalement à la montée lente du sujet par couches successives, à laquelle il nous avait habitués avec ses natures mortes. Ici, le sujet est installé en un seul passage, la touche franche et abrupte, les tons purs et vifs. « Cela demande davantage de réflexion avant de poser la couleur, mon geste doit être net et incisif, il n’y a pas de remords possible. » Son ambition : tout dire en un seul jet, en un seul aplat.
IV
Pratique des Arts n° 105 / Août-Septembre 2012
Matériel - Pastels : les pastels Rembrandt et Sennelier me conviennent bien, tant pour leur texture tendre que pour leur système de classement par ton avec dégradés clairs et foncés. J’aime bien aussi la gamme Ferrario d’Italie. - Papiers : après le Mi-teintes qui manque de « main », le papier velours, trop mou, et le Pastelmat, qui montre sa trame, je me suis fixé sur le Pastel Card. Il accroche bien, permet de fondre au pinceau et de superposer les couches, et les couleurs sont très vives au final.
Pratique des Arts n° 105 / Août-Septembre 2012
V
Spécial
PORTFOLIO pastel Wetland Jewel Revisited. 30,5 x 30,5 cm.
Ma passion, c’est la force de vie dynamique qui, à mon sens, transparaît le mieux dans les zones humides. Je les traite avec force couleur, trait et éclat. Les formes de la nature constituent une belle métaphore de la vie : donner, prendre, mourir, changer, pousser, se faner, ces états expressifs créent des formes amusantes et des manifestations sculpturales. Je travaille pendant plusieurs mois au même endroit. Pendant de nombreuses années, j’ai peint dans les marais, et même si aujourd’hui j’ai élargi mon répertoire, mes œuvres continuent d’inclure des éléments aquatiques. Pendant la belle saison, je travaille dehors quarante heures par semaine.
Evening Gathering. 23 x 23 cm.
Artiste complet maniant aussi bien le fer et le feu (sculpture) que les bâtons de pastel, l’Américain Aleah Koury donne à ses œuvres une dimension spirituelle qui affleure à travers ses thèmes et la richesse de ses couleurs. Avec pour constante ces fonds réalisés en techniques mixtes sublimant couleurs et détails, dans des compositions atmosphériques et pleines de fantaisie.
Artiste complet maniant aussi bien le fer et le feu (sculpture) que les bâtons de pastel, l’Américain Aleah Koury donne à ses œuvres une dimension spirituelle qui affleure à travers ses thèmes et la richesse de ses couleurs. Avec pour constante ces fonds réalisés en techniques mixtes sublimant couleurs et détails, dans des compositions atmosphériques et pleines de fantaisie.
« La nature concrète et répétitive de mon travail libère mon imagination et génère, à l’atelier, des surprises créatives. »
Wetland Jewel #8. 15 x 15 cm.
Sandra Davison
Une métaphore de la vie CETTE ARTISTE AMÉRICAINE CÉLÈBRE LA FORCE DE VIE EN TRAVAILLANT AU PASTEL EN PLEIN AIR. SES ŒUVRES RÉALISÉES SUR LE MOTIF – ELLE CHOISIT UN LIEU PRÉCIS ET VIENT Y PEINDRE PENDANT DE LONGS MOIS – S’ENRICHISSENT D’INTERACTIONS QUI, ELLES, NE FIGURENT PAS SUR LA TOILE : PASSAGE DE HÉRONS, CRIS D’ANIMAUX, RENCONTRES DE CRÉATURES DE TOUTES SORTES. « DE LA MÊME MANIÈRE QUE JE FAIS PARTIE DU SYSTÈME DE LA VIE, EUX PARTICIPENT DE MON PROCESSUS CRÉATIF. » SANDRA DAVISON EST MEMBRE DE LA DEGAS PASTEL SOCIETY.
Quand je travaille dehors, je m’installe très vite puis je recherche avant tout les deux-trois choses qui selon moi représentent la force de vie essentielle qui se dégage du lieu. Je le fais à travers la couleur, le contraste, de petites annotations. Quelquefois, je pars juste d’une sensation. J’utilise de la gouache en souscouche, elle constitue une bonne base pour composer, poser les valeurs et les formes, etc. En ce moment, je poursuis ma série « Jewels in the Landscape » [Bijoux du paysage], en collectionnant de nouveaux lieux à peindre pour rendre le côté chaotique et néanmoins rassurant de la vie sur terre.
Texte : la rédaction. Photos : D. R. www.pastelfish.com
Autumn River Journey. 23 x 61 cm.
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Pratique des Arts n° 105 / Août-Septembre 2012
Pratique des Arts n° 105 / Août-Septembre 2012
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La règle du gras sur maigre CETTE NOTION FONDAMENTALE À L’HUILE S’APPLIQUE ÉGALEMENT AU PASTEL, CAR, S’IL EST TOUT À FAIT POSSIBLE DE TRAVAILLER UNE ŒUVRE AVEC PLUSIEURS MARQUES, IL EST INDISPENSABLE POUR LA RÉUSSITE DU TABLEAU DE TENIR COMPTE DES DIFFÉRENCES DE TEXTURES : DE SEC (MAIGRE) À TENDRE (GRAS). POUR VOUS EN FAIRE LA DÉMONSTRATION, VOICI 2 MARQUES : REMBRANDT, ASSEZ DUR, ET SCHMINCKE, TRÈS TENDRE.
Spécial
GUIDE PRATIQUE pastel Comparatif de textures - Pastels ou crayons durs : carrés Conté, Stabilo CarbOthello, FaberCastell, Rembrandt, Jaxel, Winsor & Newton, NuPastels de Prismacolor (sur sites internet car non distribués en France). - Pastels poudreux : Girault, Sennelier, Toison d’or. - Pastels tendres : Unison, Schmincke, Roché, Terry Ludwig, Diane Townsend, (à commander sur Internet). Avec l’expérience, vous mémoriserez les textures des différentes marques.
Maigre sur gras : Rembrandt sur Schmincke
Texte et photos : Marie-Pierre Le Sellin
Textures et supports QUELLE QUE SOIT LA TECHNIQUE, IL ARRIVE QUE L’ON SE HEURTE À UN RENDU DÉCEVANT MALGRÉ TOUT LE SOIN APPORTÉ À SON TRAVAIL. NE VOUS DÉCOURAGEZ PAS, CELA PEUT ÊTRE TOUT SIMPLEMENT UNE QUESTION DE MATÉRIEL : EN EFFET, DEVANT LA PROFUSION D’OFFRES SUR LE MARCHÉ, ON NE FAIT PAS TOUJOURS LES BONS CHOIX.
Je n’utilise pas le même papier selon que j’ai envie de travailler en juxtaposition de touches et en épaisseur plutôt qu’en estompe. Je vous engage d’ailleurs à ne pas vous cantonner à un papier unique mais à tester ce que votre pratique donne sur des supports différents.
Test J’ai choisi de poser le même bâton de pastel à la fois sur Pastelmat
puis sur Pastel Card, en expérimentant de surcroît différentes marques qui n’ont pas toutes la même adhérence.
Application Je numérote les marques de 1 à 6, du plus dur au plus tendre. Je passe chaque marque en appuyant de la même façon sur le bâton pour ne pas fausser l’expérience.
Pouvoir couvrant
Estompe
Avec le carré Conté, on dépose peu de matière alors qu’avec le Schmincke, la matière est épaisse. Normal : le premier est dur, l’autre tendre. L’effet est encore plus marqué sur le Pastelmat qui « accroche » davantage le pigment. Cet effet est valable aussi avec le carré Conté, qui adhère mieux.
Lorsqu’on estompe les couleurs aux doigts, on s’aperçoit par contre que le pigment accroché par le Pastelmat bouge peu et s’estompe très mal, au contraire du Pastel Card qui, lui, permet un estompage important et un rendu flou plus intense.
1. Carré Conté 2. Rembrandt 3. Toison d’or (Koh-I-Noor) 1. Je pose d’abord un aplat de bleu turquoise Schmincke que j’estompe au doigt, puis je pose par-dessus un bleu plus foncé de Rembrandt : le pigment cette fois-ci « prend » mal, il recouvre peu la première couleur.
2. Lorsqu’on estompe le bleu de Rembrandt, le résultat n’est pas satisfaisant car presque tous les pigments ont disparu, ne laissant que la première couleur de fond.
3. Quant à essayer des graphismes et détails, c’est impossible car le pastel dur n’accroche pas sur la couche tendre, voire la griffe.
4. Girault
Gras sur maigre : Schmincke sur Rembrandt
5. Unison
6. Schmincke Estompage sur Pastel Card
1. Je pose le bleu Rembrandt en fond et l’estompe. Puis je recouvre avec un bleu Schmincke plus foncé : une belle épaisseur de pigment recouvre la première couleur.
2. L’estompage des deux couleurs donne un beau dégradé mais on pourrait également entièrement recouvrir la première couleur.
3. Je peux encore revenir dessus en traçant des motifs ou des lignes graphiques, le pastel tendre couvrant la couche de pastel plus dur sans l’altérer.
Estompage sur Pastelmat Conclusion : préférez le Pastelmat si vous voulez travailler la touche et la matière, et le Pastel Card si vous cherchez à estomper souvent.
Conclusion : superpositions, graphismes, détails, vous pouvez travailler longuement vos pastels en respectant la règle du gras sur maigre.
VIII
Pratique des Arts n° 105 / Août-Septembre 2012
Pratique des Arts n° 105 / Août-Septembre 2012
IX
Spécial
GUIDE PRATIQUE pastel
Un portrait d’après modèle
http://williamhosner.com
Matériel MON PAPIER J’aime travailler sur des feuilles Kitty Wallis white sanded, parce qu’elles ont une bonne accroche. Cela me permet notamment de revenir sur l’œuvre – même vers la fin – et de laisser des traces bien marquées, bien présentes.
MES PASTELS Ils varient de tableau en tableau, je les choisis toujours d’abord en fonction de leur valeur et ensuite de leur tonalité. Les marques que l’on retrouve dans ma boîte sont Sennelier, Rembrandt, Terry Ludwig, Unison et quelques Nu-Pastel. Je n’ai pas vraiment de préférence en terme de marque. Chacune possède ses caractéristiques propres que j’ai appris à connaître au cours des années. Mes couleurs utilisées ici : terre de Sienne brûlée, ombre naturelle, ombre brûlée, violet de mars, rouge de cadmium clair, quelques rouges violets et d’autres tirant vers le gris, des gris chauds. Je me sers le moins possible du noir.
Texte et photos : Laurent Benoîst.
X
Pratique des Arts n° 105 / Août-Septembre 2012
L’ART DU PASTEL EN FRANCE FUT EN 2010, UN ÉVÉNEMENT À NE PAS RATER. OUTRE L’EXPOSITION DE HAUTE TENUE, LE GRAND PASTELLISTE AMÉRICAIN WILLIAM HOSNER A PRODIGUÉ DES CONSEILS DE MAÎTRE LORS D’UNE JOURNÉE PLACÉE SOUS LE SIGNE DE L’ÉCHANGE. 1 Il est essentiel de toujours garder en tête la structure du visage. C’est de loin elle qui donne la ressemblance de la personne. Quand nous reconnaissons le visage de quelqu’un de l’autre côté de la rue, c’est grâce à sa structure, et non aux détails. Même dans des portraits plus poussés que celui-ci, je simplifie les détails en cherchant à exprimer l’essentiel.
Le rôle du modèle
4 Une approche directe. J’ai toujours une approche très 5 Toute couleur a sa place dans une composition, directe de ma peinture. J’aime monter l’œuvre dans son ensemble – un peu comme un photographe qui trempe son tirage dans plusieurs bains successifs avant la révélation complète du cliché. Je monte ainsi le modèle et le fond en même temps.
2 Je ne pars jamais avec
du moment que sa valeur est bonne. Mon choix de couleurs dépend aussi de l’observation du modèle. Je suis aussi la règle selon laquelle tout ce qui s’éloigne progressivement de la lumière devient de plus en plus sombre, mais aussi plus chaud.
6 La lumière diffuse
une palette préconçue. Il y a autant de diversité dans chaque sujet qu’il existe de moments uniques dans la vie. Je peins avec une touche fragmentée, c’est-à-dire en plaçant côte à côte des couleurs qui, par mélange optique, en donnent une troisième.
J’ai appris au cours des années que moins je me concentre sur la fidélité au sujet, plus grande sera ma chances d’y arriver. En aucun cas, je ne recherche la ressemblance exacte avec mon modèle. 3 Mon modèle a une structure osseuse magnifique ! Ses pommettes sont bien prononcées. Ses yeux sont larges et en proportion avec sa tête. Ses lèvres pleines ajoutent une touche colorée à l’harmonie de tons offert par sa carnation et ses cheveux. Je préfère toujours peindre des proches et des amis. J’ai toujours une forme d’appréhension et de nervosité la première fois que je fais le portrait de quelqu’un. Mais ce trac accentue ma créativité. J’aime connaître intimement mon sujet, qu’il s’agisse d’un paysage ou d’un portrait. L’intimité crée un lien psychologique fort avec mon sujet.
sous la marquise ne m’a pas aidé : difficile de bien discerner les traits du modèle. J’ai donc du faire à mes connaissances de l’anatomie et à mon expérience de peintre pour accentuer la structure de la tête. Dès le départ, je savais que j’allais devoir exagérer un peu les contrastes et les parties du visage que je choisissais de mettre dans l’ombre à l’aide de violets.
Le choix du modèle de l’artiste s’est porté sur un autre pastelliste dont les œuvres ornaient elles aussi les cimaises du Salon de Giverny : Marie-Hélène Yernaux. Comme le précise William Hosner : « Mes portraits sont généralement des portraits d’amis ou de proches. J’aspire, dans mes œuvres, à ce que ce soit l’expression du modèle qui prévale, et non ma pâte. Je fonctionne de la même manière pour mes paysages : je dois d’abord m’en imprégner avant d’essayer de les peindre. »
Poser est contre-nature « Il n’est pas dans la nature humaine de rester tranquille. C’est toujours le modèle qui a la partie la plus dure ! Observez les gens à une terrasse de café : même s’ils sont assis ou debout, ils sont constamment en mouvement. Pour moi, cela veut dire que je force mon modèle à faire quelque chose de contraire à sa nature. Rester immobile demande de l’effort et de la concentration. Différents aspects du modèle se révèlent à moi en cours de peinture, un peu comme des actes d’une pièce de théâtre qui mènent à la scène finale. Je ne laisse le modèle voir mon travail en cours que lors des courtes pauses que je m’octroie régulièrement. En fait, le rôle qu’elle joue est plus dur car elle n’a véritablement sa récompense qu’une fois que le tableau est arrivé à terme. J’ai quant à moi, et pour moi, les joies du processus artistique – plus satisfaisant, en fait, que l’œuvre terminée. Comme l’écrivait Cervantès : « Le voyage est plus important que la destination ».
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XI
Spécial
GUIDE PRATIQUE pastel Les arbres
AVEC L’ARRIVÉE DE L’ÉTÉ, J’AI DÉCIDÉ DE FAIRE DES PHOTOS DE LA CAMPAGNE PRÈS DE CHEZ MOI : L’UNE REPRÉSENTANT UNE BELLE FERME TYPIQUE, L’AUTRE UN SUPERBE CHAMP DE BLÉ SUR L’ÎLE DE RÉ. J’AI EU ENVIE
Pour les arbres, je pose par petites touches juxtaposées le vert émeraude clair puis le foncé à gauche car la lumière vient de droite. Je ne détaille pas cette partie.
Démo, texte et photos : Marie-Pierre Le Sellin.
DE COMBINER LES DEUX PHOTOS POUR REPRÉSENTER UN PAYSAGE CHARENTAIS. UN TABLEAU RYTHMÉ PAR LE MOUVEMENT DU BLÉ ONDULANT SOUR LE VENT.
pastelslesellin.blog4ever.com
Champ de blés mûrs
en Charente
Matériel I 1 feuille de Pastel Card beige clair, 50 x 65 cm I Bâtons de pastel de la marque de votre choix I 1 crayon pastel brun.
L’esquisse
Palette I Bleu outremer I Bleu de cobalt I Bleu de cobalt très clair I Blanc I Orange clair et foncé ou brique I Saumon foncé I Gris-mauve I Bleu gris I Brun foncé I Terre de Sienne brûlée I Vert émeraude foncé et clair I Terre verte I Bleu indigo I Blanc rosé I Beige rosé I Ocre jaune très clair I Ocre jaune moyen et vif I Gris rose I Terre d’ombre naturelle
D’un trait léger, je dessine la ferme et la ligne d’horizon au crayon pastel brun puis je remplis le ciel de bleu outremer et de cobalt que j’estompe l’un dans l’autre. C’est un ciel chaud d’été, uni, sans nuage ; c’est pourquoi j’ai choisi des bleus chauds pour le peindre.
Les couleurs sont douces pour peindre la chaleur estivale. Je choisis un cadrage rectangulaire en hauteur en posant la ligne d’horizon très haut pour donner la priorité aux blés murs et au mouvement du vent dans les brins.
À noter Rappelez-vous qu’il existe des bleus froids et des bleus chauds. Les premiers – bleus céruléum et de Prusse – ont des nuances verdâtres, tandis que les seconds – bleus outremer et de cobalt – ont des nuances roses.
Je commence par la toiture en posant les teintes claires en premier, orange clair + une pointe de blanc, puis saumon foncé et terre de Sienne brûlée. Utilisez la pointe de vos bâtons pour peindre les angles des toitures et des façades. Pour la façade à la lumière, je pose du blanc rosé et de l’ocre jaune clair ; pour l’ombre, du gris-mauve avec une pointe de gris-bleu. Je peins la gouttière d’un trait fin de blanc et son ombre d’un autre trait de terre d’ombre naturelle. J’utilise les mêmes couleurs pour les portes et les fenêtres.
XII
Le champ de blé
Pratique des Arts n° 105 / Août-Septembre 2012
Je n’utilise jamais de noir ou de gris neutre pour traiter les ombres car cela éteint les autres couleurs ; je choisis donc des gris colorés mauves ou bleus, ou des couleurs chaudes, complémentaires des roses et beiges des parties éclairées.
La ferme
Je remplis tout le champ de beige rosé en brossant rapidement la surface avec le plat du bâton. Je veux créer une dynamique pour symboliser le vent qui souffle, donc je choisis de poser des touches de pastel en oblique de gauche à droite et légèrement arrondies. Je garde à l’esprit qu’au lointain les blés sont plus clairs qu’au premier plan. Ce dégradé de couleurs donnera de la profondeur au tableau.
Après le beige rosé, je pose de l’ocre jaune clair puis du foncé, du gris rose et quelques traits de gris mauve. Ici, ce qui est difficile, c’est de varier les teintes tout en douceur sans créer de zones uniformes trop marquées. Je cligne souvent des yeux pour vérifier l’équilibre des teintes. Devant à droite, je pose les tons plus clairs, terre de Sienne brûlée, terre d’ombre naturelle, gris mauve. Au centre, en diagonale, je pose du blanc rosé pour créer le reflet doré des blés. J’arrondis les touches pour peindre les blés courbés sous le poids du vent et peins quelques brins plus en détail en blanc rosé. Je fonce entre les brins avec de la terre d’ombre naturelle pour créer des ombres. Les teintes choisies, plutôt pastel, octroient une atmosphère estivale et chaude. Pratique des Arts n° 105 / Août-Septembre 2012
XIII
Spécial
GUIDE PRATIQUE pastel 5 Maintenant, je vais plus dans les détails.
Peindre une main
Je rosis la main pour qu’elle ne soit pas trop cuivrée, tout en restant sur cette base. Je me sers du crayon pastel caput mortum pour accentuer les contours et faire ressortir certains éléments : le pouce et le gras du pouce. Je prends un blanc plus rosé, un peu plus tendre, pour les détails. J’associe un rouge à ce travail de l’ocre. Je marque les pliures avec le caput mortum au niveau de la base du pouce, continue jusqu’à la ligne du milieu de la main, puis j’estompe.
Un lent travail de carnation CE PASTEL EST LE DEUXIÈME D’UNE SÉRIE DE TROIS. CETTE MAIN PORTE UN COLLIER DE GRAINES D’AMÉRIQUE DU SUD. CE QUE J’AVAIS ENVIE DE SUGGÉRER PAR CE TRAVAIL, C’EST LA RELATION ENTRE LE COLLIER ET LES MAINS. AUJOURD’HUI, JE VAIS M’INTÉRESSER AUX MOUVEMENTS DE LA MAIN ET DU COLLIER, AVEC L’ENVIE D’INSISTER SUR LA VERTICALITÉ DE CE DERNIER.
Associer pastels et crayons pastel Quand je pose du crayon pastel sur une zone, je l’accompagne toujours d’un pastel – pas nécessairement de la même teinte –, car comme le crayon ne s’estompe pas bien, cela me donne des choses intéressantes s’il est associé à un pastel.
Suggérer l’invisible
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Certaines choses ne se voient pas, mais elles sont à suggérer. Par exemple le bord de l’ongle près de la chair est bombé. On ne le voit pas forcément sur le modèle, mais le faire figurer permet d’avoir quelque chose de « vrai ».
Matériel Papier Canson Mi-teintes gris-bleu Mine graphite HB Crayons pastel FaberCastell et carrés Conté Gros crayon pastel blanc cassé Dalbe Gros crayon pastel noir Gros carré noir Jaxell Cutter Estompe
Palette Crayons pastel FaberCastell : caput mortum, rouge de Pompéi, vert olive, jaune de Naples, noir, bleu turquoise, violet manganèse. Carrés Conté pastel : ocre brûlé, blanc, blanc rosé, brun, jaune orangé, orangé, violine, rose, rose clair, bleu turquoise, bleu foncé, bleu clair, beige, marron foncé, rouge, vert olive, violet, crème, brun très foncé.
Fixation du pastel 1 Je passe une première couche de pastel pour les zones
2 Avec un brun, j’obscurcis les zones foncées.
les plus foncées avec un ocre brûlé. Pour le moment, je m’intéresse juste aux volumes, les détails viendront après.
Puis je réalise les zones les plus claires avec du blanc : la pulpe des doigts, les plis de la main et du poignet. J’exagère un peu, quitte à foncer ensuite. Cela donne de la luminosité. Un pastel orangé note les reflets de la lumière sur la main. Là encore, je travaille par petites touches, pour en remettre éventuellement après.
À ce stade, je signale les zones sur lesquelles le pastel viendra travailler, autour ou dans la main. C’est une forme de repérage.
6 Je réalise les doigts avec de l’ocre. Avec le caput
7 Avec le pastel ocre brûlé et le caput mortum,
mortum, je fais le majeur et reviens sur l’ongle, car le dessin de base n’est pas correct. Autour du majeur, je pose du rouge, du blanc et du blanc cassé. Je vais toujours du plus foncé au plus clair. Puis j’augmente les contrastes avec le bâton marron. Pour le 4e doigt, je commence par faire le tour avec le crayon marron, puis je me sers du bâton blanc cassé pour l’ongle.
j’accentue les lignes du haut de l’intérieur de la main. Je refais un contour des doigts très léger, puis j’estompe les parties les plus claires, toujours dans le sens du volume et vers l’extérieur.
Astuce : même pour une petite zone, il vaut mieux utiliser un carré Conté qu’un crayon de la même teinte. Vous aurez moins de mal à estomper ensuite.
L’estompe
8 Je fais le contour des perles au caput
Texte et photos : Wim Verhelst.
XIV
3 Avec un gros pastel Dalbe blanc cassé, je couvre toutes les zones qui n’ont pas été colorées jusqu’à présent. Je reste encore assez imprécise dans cette étape. J’estompe toujours dans le sens du volume. Je débute par les zones les plus claires, fais un petit tourbillon sur la pulpe du pouce et repars sur les autres zones.
Pratique des Arts n° 105 / Août-Septembre 2012
4 Je refais le même travail : une couche d’ocre, de brun puis d’orangé, pour bien rendre la lumière. J’en mets juste sur le bout des doigts. J’obscurcis les zones les plus foncées avec un marron foncé, puis je pose les lumières. Enfin, de nouveau, j’estompe le tout.
Ce n’est pas très orthodoxe, mais Je me sers de laque à cheveux pour fixer mes pastels. Je mets le pastel à la verticale, et passe des couches de laque en croisillon par deux fois. Je vais assez vite pour éviter que des gouttelettes se déposent. Mais le fait que mon pastel soit très estompé est un atout, car du coup, il n’est pas fragile.
mortum. Avec un pastel violine bien taillé, je dessine la graine. J’utilise un rose un peu plus clair pour la partie dans la lumière puis je baisse encore d’un ton avec un rose plus clair. Un crayon pastel (rouge de Pompéi) confirme le contour de la graine. Un crayon vert olive me donne la deuxième perle. Avec un bâton vert olive cette fois, je remplis l’intérieur et baisse encore d’un ton pour les zones plus claires. J’estompe d’abord au doigt puis à l’estompe, pour avoir un peu de relief dans la perle.
Je travaille par superposition de couches très fines, en mettant peu de pigment à chaque fois. D’où le besoin de repasser régulièrement dessus après chaque estompage. Une fois que les couches sont suffisamment épaisses, le pastel devient souple et facile à travailler. Dans ma pratique, j’ai l’habitude d’estomper d’abord au doigt puis à l’estompe, je trouve que cela donne un rendu moins plat (comme dans la perle, par exemple). Si j’estompe au doigt seul, j’aurai un résultat plus lisse. Avec l’estompe en carton, le résultat n’est pas linéaire, il donne des sortes de petits traits plus ou moins appuyés et c’est ce que je recherche ici.
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XV
9 Avec un crayon jaune de Naples, je fais les deux perles sur l’index. Je choisis un orangé pour faire l’intérieur, car je trouve qu’il n’y a pas de beau jaune au pastel ! J’estompe au doigt, puis à l’estompe. Je fais des ombres avec un brun très foncé, presque noir, puis je repars sur la main avec le caput mortum pour définir les ombres. Avec de l’ocre brûlé et un peu de rouge, je dessine les ombres des perles sur la main, puis j’estompe. Entre annulaire et majeur, puis annulaire et auriculaire, je fais les ombres avec un crayon noir. Je travaille chaque doigt avec les différentes couleurs déjà utilisées, puis j’estompe à nouveau. Je remets du blanc dans le creux de la main, sur le bout des doigts et à la base des ongles… et j’estompe.
J’aime le caput mortum, il n’est pas trop foncé, cela me permet d’éviter les erreurs. Si je pars directement avec un noir et que je me trompe, impossible de revenir dessus ! 10 Au caput mortum, j’accentue certains traits dans le pli du poignet, à l’intérieur de la main et entre les doigts. Je refais des zones en rouge. J’accompagne le caput mortum avec le pastel ocre brûlé sur l’index. Puis j’accentue le pli à la base de l’index et du majeur avec les crayons pastel noir et rouge de Pompéi.
11 Je me sers d’un bleu turquoise, d’un bleu foncé et d’un bleu clair (pour la lumière) pour faire les perles. J’estompe avec l’estompe, puis refonce avec le bleu foncé. Je donne du volume avec un peu de noir. Au crayon bleu turquoise et au crayon noir, j’en fais le contour. Avec des carrés violine, rose, et blanc et le crayon pastel noir pour le contour), je réalise les perles du bas et les estompe.
Le fond Les contours du collier et de la main sont faits au crayon pastel noir bien taillé, estompé au plus près du dessin avec l’estompe. Je passe sur tout le fond le gros carré noir Jaxell puis j’estompe en faisant déborder sur le cerne noir des contours pour éviter toute démarcation et homogénéiser le fond. Je reviens sur la main pour accentuer les contours (caput mortum + crayon noir) entre les doigts, pour faire ressortir la main du noir. De même pour les perles, à tous les croisements de lignes.
XVI
12 Je retravaille la main pour en accroître les contrastes. J’en fais apparaître les lignes intérieures avec du rouge et du blanc pour qu’elles semblent moins figées. Le caput mortum m’aide à accentuer les lignes. Je procède de même pour les doigts. Puis je retravaille les perles et le fil qui passe sur la main.
Pratique des Arts n° 105 / Août-Septembre 2012