CONQUÉRIR L’ESPACE SENSIBLE À PÉLISSANNE (13)
Marie Callier
Projet de Fin d’Etudes Travail encadré par Marion Talagrand dans la classe « Périurbain ». 2018
CONQUÉRIR L’ESPACE SENSIBLE À PÉLISSANNE (13) Marie Callier
Projet de Fin d’Etudes Diplôme d’Etat de Paysagiste Ecole Nationale Supérieure de Paysage
Travail encadré par Marion Talagrand dans la classe « Périurbain ».
2018
PĂŠlissanne, Sud-Est de la France (13)
AVANT PROPOS
Périurbain (nm) : désigne ce qui est à l’entour de la ville.
Puisque qu’il se définit par rapport à la ville, témoin de mutations permanentes, le périurbain est par essence un espace de possibilités, un espace d’évolutions constantes. Terminer ma formation de paysagiste conceptrice à l’ENSP sous ce prisme résume à merveille les enjeux et problématiques qui me guident et dessineront mon parcours à suivre. Pour ce projet de fin d’études, je vous emmène en Provence, dans les Bouches-du-Rhône. C’est un site particulièrement adapté pour étudier cet objet qu’est le périurbain, et auquel je suis particulièrement attachée puisque j’y ai grandi. Et ce territoire de potentialités et d’évolutions, j’ai effectivement pu le voir changer de façon très rapide, modifiant beaucoup mon environnement au cours de ma vie. Choisir d’étudier ce site dans le cadre de mon PFE m’a semblé ainsi naturel, après avoir acquis les outils de la conception, je peux aussi me penser participant au changement de mon territoire. Cette année a été pour moi l’occasion d’écrire un mémoire, sur la thématique de la randonnée et de la marche en territoires ordinaires. Or, en prenant du recul, j’ai réalisé que ce que j’avais traité dans mon mémoire, à savoir le fait que les habitants de territoires ordinaires n’arpentent pas leur lieu de vie, s’appliquait totalement à la façon dont j’ai pu vivre mon propre environnement. Jamais je n’ai parcouru mon territoire en marchant. Trop peu adapté, trop peu agréable. Il a donc s’agit dans ce travail de questionner et répondre à ces interrogations : Pourquoi est ce que les habitants ne pratiquent pas leur lieu de vie à Pélissanne ? Comment faire pour que les pélissannais arpentent et pratiquent par leur corps leur ville ?
CONQUÉRIR L’ESPACE SENSIBLE À PÉLISSANNE (13)
Avant-propos 7 Impressions territoriales 11 Le pays 12 Le site 24
Impressions sensibles 35 Hors d’échelle 36 Hostile 44 Brûlant 52
Impressions nouvelles 61 Espace du territoire 67 Espac public 76 Espace sensible 82
Conclusion
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Remerciements 99
I M P R E S S I O N S T E R R I T O R I A L E S
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LE PAYS
Un territoire entre grandes métropoles attractives Site de projet
Nous allons donc nous diriger vers la Région Sud, qui est une des régions à l’attraction et à la démographie les plus importantes en France. Avec 5 millions d’habitants en 2015*, c’est une région où la grande majeure partie des habitants vivent dans les aires urbaines des grandes villes que sont Marseille, Nice, Toulon et Avignon. Ce sont en outre des territoires qui se sont vus recevoir une population croissante au cours des années. La position en littoral de la Méditerrannée, et à la frontière italienne fait également de cette région un grand réceptacle de populations issues de l’immigration venues surtout d’Italie et des pays du Maghreb. Depuis les années 1960, la croissance démographique a connu une forte accélétation dans la région, et c’est le département des Bouchesdu-Rhône qui y est le plus peuplé. Avec 93% de sa population située dans la métropole d’Aix-Marseille-Provence, les communes y recensent en moyenne 10000 habitants et une densité moyenne de population de 392 hab./km² (contre 112 hab./km² moyenne nationale*). * source INSEE
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La ville de Marseille
Image marseille-tourisme.com 15
Un territoire aux activités nombreuses et concentrées spacialement Site de projet
Les mobilités domicile/travail sont très importantes, et ont participé à façonner le visage et le fonctionnement du territoire. La situation des principales zones d’activités impacte sur cette dynamique de manière forte. L’économie de la région, beaucoup et depuis longtemps tournée autour de l’activité littorale, fait que de nombreuses activités sont rassemblées autour de la côte, ainsi qu’autour de l’étang de Berre. Ces activités sont notamment industrielles, avec une forte activité pétrolière. Concernant le secteur tertiaire, c’est en périphérie des villes d’Aixen-Provence et de Marseille que des pôles d’activité et commerciaux se sont installés, notamment dans les secteurs des Milles, de l’Arbois ou de Plan de Campagne par exemple. Aussi, notre site de projet se situe au coeur d’un noeud d’axes de communication routiers majeurs, permettant de rallier au plus vite les principales aires d’activité de la région, par la route.
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En violet : les zones d’activité du territoire En noir : les axes de communication routiers
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Industries à Berre-l’Etang. Image survoldefrance.fr 18
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Un territoire à l’identité paysagère marquante et reconnue Site de projet
Une des premières raisons qui fait de ce territoire un territoire très attractif est sa diversité connue et reconnue de grands paysages remarquables. Son climat méditerranéen, très recherché, lui procure un ensoleillement annuel record en France (avec environ 2800h d’ensoleillement par an, contre 1700h à Paris en moyenne source linternaute). Ce climat permet de pouvoir jouir des espaces de grands paysages variés qui font la richesse de ce territoire. Camargue / Crau : ces grandes plaines humides, l’une issue du delta du Rhône, l’autre supportant le système d’irrigation durancien, forment des paysages de grands espaces ouvrant vers l’infini, avec l’horizon qui se dessine au loin. La Camargue, qui est un Parc Naturel Régional (PNR), propose d’immenses places de sable, des étangs, des salines et des manades de taureaux dans les zones humides et prés salés. La Crau, ancien delta du Rhône, vient se dessiner au travers d’un réseau de canaux d’irrigation qui détournent l’eau de la Durance. Cette immense plaine vient d’étendre aux pieds des Alpilles, qui les surplombent, entre les territoires d’Arles et de Salon-de-Provence. La Durance, rivière qui vient creuser le territoire entre le Luberon et le Massif des Costes, frontière Nord du département, s’étend dans sa vallée et dessine des îles et huertas (jardins irrigués) autour de son lit.
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Les massifs et chaînes de reliefs sont nombreux dans ce territoire, et viennent marquer l’espace de manière importante. Les Alpilles, dans un PNR, abritent la Provence de l’arrière pays avec des villages sur les reliefs. On n’oubliera pas la Sainte Victoire, mondialement connue grâce aux peintures de Paul Cézanne, qui surplombe la ville d’Aix-en-Provence, ou encore les Calanques notamment au Sud de Marseille, qui forment une côte rocheuse prestigieuse
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La Crau. Image : agirpourlacrau.fr
Sainte-Victoire. Image : Arone 22
Les Calanques de Marseille. Image : Luc Viatour
Les salins de Camargue. Image : Observatoire photographique des paysages
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LE SITE
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La Grand Plaine à Lançon de Provence
Vue depuis le Massif des Costes, Pélissanne
Si l’on se rapproche du site de projet, on voit que ces paysages ont des nuances qui font la spécificité de chaque territoire de la région. Des paysages locaux, ceux du quotidien des habitants, mais qui n’en sont pas moins munis de qualités importantes à valoriser. Notre site est ainsi localisé à l’initiation Nord-Est de la Crau, partie humide, ombragée par ses ripisylves au rythme de ses nombreux canaux, paysages pâturés et divisés en de multiples parcelles. Au nord se dresse le massif des Costes qui se présente entre notre site et la Durance. Ce relief calcaire présente une végétation basse de garrigue due à ses sols rocheux et pauvres. Il permet cependant la culture de l’olive et de la vigne à ses pieds (dont l’huile et le vin sont respectivement reconnus par des AOP) qui forment une image caractéristique des paysages
pélissannais. Ces espaces en outre sont facilement accessibles, car au plus proche de la ville. Plus au Sud prennent racine les Basses Plaines et la Grand-Plaine, qui, au pied d’arêtes de reliefs calcaires accueillent en particulier des cultures de céréales. Elles présentent un paysage sec et doré en été Entre les plaines céréalières et le début de la Crau s’insère un espace de production potagère. On y trouve de nombreuses parcelles cultivées en maraîchage, en fruits et légumes, profitant de ce territoire à la fois très ensoleillé et irrigué pour une production de qualité. Cette production n’est cependant que très peu consommée localement, les espaces de consommation étant nettement séparées des espaces de production.
Un site à identité paysagère propre
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Un site à forte division fonctionnelle de l’espace A l’avènement de la ville péri-urbaine et des mouvements de navette entre domicile et travail, les communes de Salon et Pélissanne ont explosé, passant de bourg et village ruraux denses et compacts (jusqu’aux années 1950) à un tissu urbain plus diffus autour d’un coeur dense. Une séparation spatiale des fonctions quotidiennes s’opère: on ne travaille plus sur son lieu de vie. Si avant la Seconde Guerre mondiale les villages du pays salonais étaient très ruraux, les communes du territoire aujourd’hui comptent très peu d’agricultrices et agriculteurs (moins de 0,2% de la population active salonaise en 2015*), la plus grande partie travaillant dans le secteur tertiaire. Cette transformation du marché du travail s’est accompagnée d’un accélération des modes de vie, notamment par l’utilisation de la voiture. Ainsi, les trois quarts de la population pélissannaise travaille en dehors de sa commune de résidence, et ils sont 89% à se déplacer sur leur lieu de travail en utilisant la voiture*. Les déplacements automobiles deviennent indispensables, et les infrastructures dédiées à ces derniers se multiplient sur le territoire, occupant un espace conséquent. Le pays salonais est ainsi connecté rapidement vers Arles ou Aix-Marseille grâce à de nombreux axes routiers principaux, comme l’A7 ou la D113. Aussi, avec une population qui n’a cessé de croître, les villages se sont devenus villes, et les distances entre le centre historique, lieu de consommation locale, et les quartiers d’habitation se sont accrues. On voit par ailleurs que les lieux de production sont mis au ban des villes, tout autour, et les lieux de consommation sont de deux types : les centres villes anciens et préservés avec des commerces en rez-dechaussée de maison de villes ; et les zones d’activité ou commerciales, en périphérie, notamment sur les connexions entre les villes. Ces zones sont accessibles quasi-uniquement en voiture, car adaptées à leur échelle de vitesse et d’espace. Les habitants, dans leur routine de navette entre leur travail et leur domicile n’ont pas de temps à accorder à la consommation. Ils passent donc sur la route du retour s’arrêter faire quelques courses avant de rentrer chez eux. Ceux qui consomment en centre ville sont ceux qui habitent au plus proche (il faut qu’ils en aient pour moins de 10 minutes de marche, et sur un trajet appréciable) ou par ceux qui viendront déposer leur voiture sur l’un des nombreux, imposants et vides parkings du centre ville. Les zones d’habitation s’étendent ensuite, monospécifiques, autour du centre ville, jusqu’aux limites de la ville, plus ou moins fixées et rigides. 26
* Source INSEE
Espace de production* Espace d’habitation
* à nuancer, ces espaces contiennent également quelques habitations généralement.
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L’évolution urbaine à Pélissanne, la ville à la conquête de l’espace
Commune limitrophe à Salon-de-Provence, Pélissanne a vu depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale sa population passer de 1600 habitants à plus de 10000 aujourd’hui. Sa superficie s’est étendue dans des proportions encore bien supérieures. Au départ, la ville s’organisait autour d’un centrebourg très dense, avec pour point central son église, au bord de la Touloubre. Une ceinture agri-urbaine peu dense entourait le village, avant de laisser la place à la campagne provençale. Les premières phases d’extension de la ville se sont faites le long du cours d’eau vers La Barben, et en direction des hauteurs du Massif des Costes. Les espaces cultivées sont toujours très présents au sein de la ville, il y a beaucoup d’espaces ouverts et agricoles. Le développement urbain a ensuite continué son avancée dans le territoire. Il a cependant commencé ensuite à rencontrer des limites contraignantes. Aussi, les reliefs marqués du massif des Costes a ralenti l’urbanisation au Nord, sur ses flancs. Au-delà de ces reliefs contraignants, c’est par petites touches, par mitage que l’urbanisation a poursuivi
sa route, ainsi très fortement ralentie. De même, face à la rapidité de l’urbanisation, il a fallu poser des protections et limites claires, afin de ne pas voir les grands paysages de valeur transformés et dégradés par des interventions humaines. Une voie de contournement de Pélissanne, construite pour pouvoir traverser le territoire sans avoir à entrer dans le centre-ville, est fixée au Sud de la ville comme limite définie de la ville, pour empêcher la ville de s’étendre dans la plaine agricole, déjà très fortement en recul. La ville aujourd’hui se construit dans ses dents creuses. Très dense en son centre, son urbanisation s’est étalée de manière homogène dans l’espace, de façon de plus en plus dilatée en s’éloignant du coeur de ville, jusqu’aux limites, c’est à dire les reliefs au Nord et la voie de contournement au Sud. Sur les bords Est-Ouest, la ville s’est étendue jusqu’à ses limites administratives, rejoignant le tissu urbain de La Barben à l’Est et de Salon à l’Ouest. Aussi, l’espace privé s’étend sur toute la surface de la ville, dense, et ne laisse la place à l’espace public que de façon ténue, le plus souvent dans les espaces dédiés à la voiture, et non au piéton.
Coeur de ville médiéval Tissu urbain continu Source : remonter le temps, IGN
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Espace agri-urbain
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Entre reliefs et limites fixées, l’extension de la ville face aux contraintes de l’espace.
D’un coeur dense vers un urbain diffus très étalé et éclaté.
Source : cadastre et PADD Pélissanne
Limite administrative souple de l’urbanisation
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Limite administrative rigide de l’urbanisation
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Un espace qui laisse peu de place au piéton.
Des quartiers résidentiels peu adaptés aux usages piétons
Espace privé bâti Espace public dédié à la voiture
Source : cadastre Pélissanne
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Gouaches réalisées à partir d’arpentage du terrain, en noir et blanc.
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H O R S
D ’ É C H E L L E
Océan noir Souffle vers l’infini de pierre Chute horizontale
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H O R S
D ’ É C H E L L E
Se noyer dans le lointain. Mouvement paresseux, Horizon mouvant.
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H O R S
D ’ É C H E L L E
Arbres morts de béton, Route aspirant l’espace, Instable promenade.
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H O R S
D ’ É C H E L L E
Fuite vacillante, Ombres embrassent l’espace, Sans limites.
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H O S T I L E
Air suffocant. Enfermée sur la rue, Rires en écho quelque part.
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H O S T I L E
Ronflement fĂŠbrile. Mes pas perdus, Je ne connais plus la ville.
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H O S T I L E
Au portail de la solitude, Nous ne voyons que les ombres. Que fais tu lĂ ?
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H O S T I L E
Les ronces de l’âme, Au tournant du jardin. Les hommes isolés d’eux-mêmes.
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B R Ă› L A N T
Je fonds. Le ciel tombe sur ma peau, Plus d’abri. 52
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B R Û L A N T
Enfer latéral. Sous les feuilles, un peu de vie, Ombre sur mes pensées. 54
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B R Û L A N T
Aspiration, Route ardente qui ondule, Effort consumé. 56
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B R Û L A N T
Ivre de lumière. Les formes se confondent. Aveuglée. 58
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C O N Q U É R I R
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S E N S I B L E
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CONSOMMER
Programme de projet : l’espace sensible à profit pour conquérir la ville
VALORISER PARTAGER OMBRAGER
La transformation de l’espace, en vue d’un projet de mise en sens de la ville, s’articule autour de 3 grands axes d’actions, qui guideront l’aménagement du territoire. Ces trois axes s’appuient en grande partie sur les ressentis de terrain, et surtout sur une étude du site dans ses différentes qualités. Ils s’articulent entièrement entre eux, ne sont pas indépendants les uns des autres et ne peuvent fonctionner qu’en cohésion les uns avec les autres. Les actions mises en oeuvre permettront de dessiner une ville arpentable et vivable pour ses habitants.
TRAVERSER
OUVRIR à l’espace rural
DENSIFIER
On souhaitera tout d’abord (re)mettre en lien l’espace de la ville avec celui de son territoire. Permettre les TRAVERSÉES, mais aussi AMENER la ruralité local au coeur de la vie urbaine. Ensuite, c’est la ville comme espace public qui nous intéressera. On s’interrogera sur comment COEXISTER et PARTAGER l’espace. Enfin, rendre le territoire vivable nécessitera de faire de l’espace un espace sensible. Aussi, il s’agira de mettre en place des aménagements permettant D’OMBRAGER et MOBILISER la sensualité du site.
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e s p a c e d u t e r r i t o i r e L’expansion de la ville à partir des années 1960 s’est traduite par un étalement de la surface urbanisée autour du centre-ville de Pélissanne, de façon de plus en plus lointaine. Il a, à un moment, été nécessaire de fixer des limites à ce mouvement d’étalement, notamment au Sud où la plaine s’étendait et la ville venait grignoter peu à peu ce patrimoine agricole. Dans les années 1980 a été construite une voie de contournement au Sud de Pélissanne, afin que les communes limitrophes puissent rallier Salon-de-Provence et les autoroutes sans traverser la commune. Son impact est aujourd’hui renforcé par son élargissement pour faciliter le passage des convois ITER. Cette route fait donc frontière entre une ville aujourd’hui très dense, «agglutinée» contre elle, et les champs, sans transition. Au Nord, la limite naturelle du relief a ralenti l’urbanisation, mais pour limiter l’avancée de la vile en pied de coteau, l’ancienne route de Lambesc à Salon a été fixée comme limite par la ville. C’est cependant une limite plus souple qu’au Sud, qui est parfois transpercée, avec un peu de mitage. Ici, la coexistence ville et campagne est présente. Des limites à l’étalement urbain
TRAVERSER 66
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maraîchage céréales vignes
arboriculture (olive)
Quand les limites sont fixées, comment continuer à urbaniser la ville ? C’est la question que se pose la commune, qui continue à accueillir entre 50 et 100 nouveaux habitants chaque année. La solution trouvée par la ville est d’investir les dents creuses présentes, espaces résiduels agricoles en ville. Par ailleurs, ces espaces sont souvent laissés en friche volontaire par leurs exploitants, dans l’espoir de passer en zone constructible un jour. Cependant, ces dents creuses sont de moins en moins nombreuses en villes, et ont des qualités autres que foncières. Construire des quartiers résidentiels sur elles, cela continuerait à mettre l’agriculture au ban de la ville, et diminuerait plus encore la communication de la ville avec son territoire. Cela masquerait des espaces ouverts, respirations précieuses dans la ville dense et artificialisée.
L’agriculture hors de la ville et variée
Pélissanne est une ville traversée par un fleuve côtier, la Touloubre, qui se jette dans l’Etang de Berre au niveau de Saint-Chamas. Ce fleuve a une présence importante dans la ville, qui s’est construite autour. Or, la présence d’un cours d’eau en ville pose toujours la question des risques. En effet, le niveau de la Touloubre fluctue en fonction des saisons, avec un pic de son débit en hiver, mais c’est à la fin de l’été, quand les sols sont secs et n’absorbent pas les pluies des forts orages que les crues apparaissent. Ces crues sont de plus en plus fréquentes, avec le changement climatique
qui intensifie ces épisodes météorologiques et l’artificialisation croissante du territoire. Un Plan de Prévention des Risques Inondations a été réalisé, notamment afin de nommer des zones particulièrement soumise au risque de ces évènements. Ces zones, on le constate, correspond bien aux dents creuses restantes en ville, mais aussi à des quartiers qui sont, eux, bien urbanisés, notamment au Nord de la Touloubre, côté Est de la ville. L’urbanisation devra ainsi se penser autrement, et en prenant en compte ce risque y compris dans les zones déjà urbanisées.
L’inondation, un risque présent au coeur de la ville
En rouge : risque grave d’inondation En bleu : risque modéré d’inondation Source : PPRI Pélissanne
Source : corine landcover
AMENER 68
PROJETER 69
L E S
Z O O M S
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Après ces nombreux constats, nous allons nous pencher sur des espaces en particulier. Ces zooms sont choisis par rapport à leur pertinence avec que que nous évoquons, de manière à décrire le plus largement possible le projet. Cela ne signifie cependant pas que a thématique dont on parle n’a pas été traitée ailleurs dans le site.
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LA PROUVENQUE
Rapprochons-nous du quartier de la Prouvenque, qui est un quartier dense, avec du logement collectif. C’est aussi un espace qui est au plus proche de la voie de contournement au Sud de Pélissanne. Les rond-points de la route permettent une entrée vers la ville, mais destinée exclusivement aux usagers de la route. Au-delà de cette dernière, on trouve les champs de la Grand Plaine, particulièrement l’espace maraîcher. Ici, on se concentrera sur les relations entre ce quartier et l’extérieur de la ville. On fera donc de cette entrée une entrée également pour les piétons. On veut pouvoir sortir de la ville, et rejoindre les sentiers de randonnée qui nous amènent vers les paysages de la plaine. On veut donc faciliter les traversées de la route. Il s’agit en fait d’introduire un nouvel usager sur la voirie, le piéton. Que l’usager «voiture» ait besoin d’être vigilant, de passer un seuil, celui du piéton, juste avant ou après le rond point où il doit ralentir de toute manière. Cet espace est aussi l’entrée maraîchère de la ville, de la consommation de proximité et locale sera donc installée, afin de profiter de la production icimême, et pour le vendre à celles et ceux qui vivent au plus proche. Même s’il est près de la route, cet espace de consommation sera facilement accessible pour les piétons, qui pourront en quelques minutes depuis leur habitation venir acheter des produits de leur propre territoire.
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SORTIE TOULOUBRE Au Sud-Ouest du passage de la Touloubre dans la ville, l’espace se dilate. Après avoir traversé le centre-ville, canalisé, au pied des maisons de vile, le fleuve retrouve son lit et ses berges naturelles, avec de l’espace autour de lui. Cependant, cet espace actuellement de friche est totalement inaccessible pour les habitants, qui ont un bandeau sauvage de plusieurs mètres qui les sépare de l’eau. Il s’agira ici de mettre à profit cette zone inondable afin de faire entrer le couloir de pâturage dans la ville, qui de toute façon traverse Pélissanne ensuite lors des transhumances. Ce
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sera donc un espace de pâturage occasionnel, augmenté d’une fauche ponctuelle afin de conserver l’espace ouvert et accessible à la promenade. Pour traverser la route, les promeneurs n’auront qu’à suivre le cours de la Touloubre, qui passe sous un pont de la route. Aussi, au sein même du quartier, les friches arboricoles seront ravivées, avec des oliveraies au contact même des habitants, qui pourront rejoindre directement le GR de la plaine situé à quelques mètres, de l’autre côté de la route.
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E s p a c e
p u b l i c L E S
Z O O M S
Quel espace pour vivre la ville ? Dans une commune où les 3/4 des habitants travaillent en dehors de Pélissanne, la ville s’apparente rapidement à une «ville-dortoir». Seul le centre-ville apporte une vie urbaine, avec des espaces de rencontre, de partage et de consommation, avec des parcs... Les habitants se croiseront peut être, mais seulement s’ils passent dans ce centre-ville hyperfocal. La plupart du temps, les habitants quittent leur maison pour rejoindre directement leur voiture, et quitter la ville. Le centre-ville est souvent trop loin pour le pratiquer quotidiennement, et les rues ans les quartiers résidentiels ne sont souvent pas adaptées au piéton qui parfois n’a même pas de trottoir où marcher. Des espaces publics inadaptés
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En gris : espace public artificialisé En vert foncé: espace public arboré (jardin, parc) En vert clair : espace public semi artificialisé (terrains de sport, cimetière) Source : cadastre Pélissanne
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PARTAGER COEXISTER 76
CONNECTER
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LA DRAISINE Faire arpenter la ville par ses habitants nécessite de leur donner des raisons de le faire. Réaliser tout un projet de cheminements pour les rares promenades du dimanche n’aurait pas de sens. Il faut leur donner des raisons de marcher dans la ville. Leur offrir de l’espace public, de l’espace à vivre, c’est les faire sortir dans les rues, leur permettre de jouir de leur espace du quotidien.
Ici, nous sommes dans le quartier de la Draisine, dans l’Ouest de Pélissanne. Il s’agit d’un espace plein de potentialités de projet. Juste au Sud, on peut y trouver le quartier des Lices, construit il y a 10 ans, programme de densification avec des logements collectifs et commerces. Aujourd’hui cet espace ne fonctionne pas très bien, car il est isolé du reste de la ville, mais l’espace juste au dessus, la Draisine, avec une friche commerciale (ancien casse auto) et l’ancienne voie ferrée présente un fort potentiel pour connecter cet espace à l’ensemble de la ville. On continuera donc le programme de densification, car c’est un espace qui y est propice. Des logements à R+2 permettront d’accueillir de nombreux ménages, dans un espace de mixité sociale, puisque de grandes propriétés sont aussi présentes sur ce site, profitant de la proximité des grands
paysages. Le logement collectif permet de loger plus de personnes sur une surface plus réduite, et ainsi l’espace libéré au sol peut être partagé par les différents habitants du quartier, tout en limitant la privatisation de l’espace. On pourra ainsi profiter de l’espace de consommation des lices qui est au plus proche, et ainsi exploser l’hypercentralité du centre-ville. L’espace public doit pouvoir être connecté et relié aux espaces résidentiels. La Draisine est ainsi un embranchement de chemins divers, vers la ville, vers le territoire, vers les espaces de consommation... On s’appuiera notamment sur l’ancienne voie ferrée. Aujourd’hui, sur une partie, une rue vient connecter avec succès les quartiers du Nord de la ville vers le Sud et les grandes voies de circulation. Mais elle est très large par rapport au nombre de voitures qui y circulent. On peut donc imaginer un espace d’arpentage piéton, qui soit légèrement en retrait, mais qui profite de cette voie qui vient chercher les habitants des quartiers. Le cheminement sur l’ancienne voie ferrée se prolongera complètement vers l’Est de la ville, jusque dans la pinède. Il traversera des espaces divers, quartiers résidentiels, mais aussi passe devant une école, une nouvelle coopérative de quartier, jusque dans la forêt qui va ensuite vers le Massif des Costes.
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LES ENJOUVÈNES
Si l’espace public à Pélissanne est principalement celui dédié à la voiture, la voirie peut tout à fait être adaptée à l’usage piéton. Identité forte des villages de Provence, les faubourgs aux alignement de platanes peuvent faire partie de ces espaces adaptés. Pélissanne en compte plusieurs, dont deux qui partent du centre-ville pour prolonger son parcours dans la vallée de la Touloubre. Cependant, ces faubourgs sont dégarnis, car les platanes qui les ombrageaient ont été retirés à proximité du centre-ville, afin de créer d’immenses parkings. On trouve donc de très grandes surfaces de bitume, au stationnement anarchique, quasi vides de voiture et au goudron qui fond sous la chaleur du soleil en été. De même, il n’y a pas de communication Nord/Sud : ces deux faubourgs sont parallèles on ne peut pas passer de l’un à l’autre sans devoir aller au bout de ces derniers. Ces faubourgs sont aussi très larges, avec d’énormes ralentisseurs destinés à éviter que les voitures n’accélèrent trop dans ces longues lignes droites, mais parfois sans trottoirs. Il faut alors slalomer entre les platanes restants, un chemin informel est souvent venu se dessiner sous les pas des usagers oubliés, qui doivent marcher à moitié sur la
route, à moitié dans les hautes herbes. On voudra donc redonner de la valeur à ce faubourg, renforcer l’alignement qui est cette identité de faubourg provençal. On créera de l’espace dédié au piéton, adapté à son usage de l’espace, c’est à dire de vrais trottoirs, assez large pour circuler aisément même avec poussette ou fauteuil roulant, mais aussi avec des transversales Nord/Sud afin de pouvoir couper à travers la ville. Le faubourg est prolongé vers le centre-ville, les parcs existants sont valorisés et ouverts sur l’espace public, plutôt qu’enfermés entre des parkings. Par ailleurs, les espaces de stationnement sont rationnalisés, pour gagner de l’espace sur le parking chaotique, et pour adapter le nombre de places aux besoins réels des habitants.
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s e n s i b l e
Pélissanne comprend une trame verte diversifiée. Il y a les espaces qui sont travaillés, comme les parcs ou les champs, et ceux qui ne le sont pas comme les friches. Il y a les alignements d’arbres qui guident les faubourgs, les espaces publics et ceux qui sont fermés d’accès. Cette trame forme un maillage dans la ville, maillage que l’on peut renforcer à travers le projet, le pousser plus loin pour connecter de nouveaux espaces. La question de la nature en ville est particulièrement importante dans le Sud de la France, dans ces territoires sur-artificialisés, là où le soleil vient chauffer la ville aussi fort que le noir bitume le permet. Avoir des sols perméables, qui puissent absorber l’eau limite les risques d’inondation, particulièrement présent ici, mais aussi chauffe moins. D’ailleurs, les arbres et autres végétaux contribuent à rafraîchir l’air en ville, en produisant moins de chaleur et en projetant leur ombre. Des climatiseurs naturels dans la ville qui, au contraire des voitures, n’a pas d’air conditionné.
Une trame verte riche mais négligée
On a évoqué la Touloubre, qui a une forte importance dans la ville, parce qu’elle est au coeur de cette dernière, mais la trame de l’eau est développée et riche dans cet ancien village rural. La Touloubre a une réelle qualité en tant que cours d’eau de ville. Ses berges sont naturelles sur une grande partie de son cours, ce qui fait qu’elle a un lit large avec une ripisylve riche. Elle est seulement canalisée lorsqu’elle traverse le centre-ville, qui est construit jusque dans son lit. Cependant, la qualité de ses berges ne profite pas aux habitants, qui n’y ont que très peu accès. Elles sont privatisées, les jardins sont bord à bord, mais ne profitent même pas d’elles, car des digues ou hauts murs ont été construits par peur des crues. On distingue également dans la ville un réseau de canaux, plutôt développé, qui vient sillonner les quartiers résidentiels. Ils sont la trace des anciennes parcelles agricoles, mais ne servent plus aujourd’hui à irriguer. Ils sont actuellement innaccessibles, les sociétés des arrosants qui les gèrent préférant les fermer au public. Ces deux types de cours d’eau sont importants, car ils contribuent aussi à rafraîchir la ville.
Un réseau hydraulique développé
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LES CANAUX DE SAINT-JEAN
Dans ces espaces resserrés, intimes, l’arpentage de la ville s’apparente à une promenade. La proximité des jardins participe à une ambiance apaisée et intime. Par ailleurs, les habitants dont les fonds de jardin donneront à présent directement sur les cheminements pourront jouir de ces derniers de façon particulièrement privilégiée, tout en conservant une intimité vis à vis des marcheurs. On les encouragera par ailleurs à choisir des essences de haies fournies qui leur permettra de rester dissimulés de la vue des promeneurs, mais qui participera à l’ambiance agréable des cheminements. On pourra d’autant plus travailler sur les sens procurés dans ces cheminements, avec des arbres qui apporteront de l’ombre par endroits, des haies fleuries aux couleurs variées, odorantes et attirant des insectes chantants.
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Les canaux d’irrigation traversent la ville de part en part, au coeur des quartiers résidentiels. Aujourd’hui leurs abords sont gérés par l’ASA des arrosants de Craponne, qui veille à ce que les canaux ne se bouchent pas. Détournés du canal de Craponne, ces canaux suivent la courbe de niveau, pour parcourir un très long parcours avant de se jeter dans la Touloubre. Autour d’eux, ce sont des fonds de jardins. Dans ce projet, il s’agira d’investir cet espace fermé au public, aux abords des canaux. La largeur de 1m50 de part et d’autre du canal permet un passage confortable du public. Par leur traversée des quartiers résidentiels, ces canaux desservent un grand nombre d’habitations, dans des quartiers qui ne sont pas du tout pensés actuellement pour être parcourus à pied. Ils viennent donc s’y accrocher, pour amener ensuite les habitants vers divers endroits de la ville. Cela leur permettra de rallier un lieu ou l’autre avec un temps minimum passé sur la voirie. Ces canaux partent de la ville en direction du Nord-Ouest, ou se dirigent vers la Touloubre au Sud-Est.
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TOULOUBRE AMONT
La Touloubre constitue un nouvel axe Est/Ouest entre la voie de contournement de Pélissanne à l’Est et le centre ville, et c’est certainement sa présence qui a empêché l’aménagement de transversales Nord/Sud. Ses berges seront rendues accessibles aux promeneurs, qui pourront ainsi l’arpenter du centre ville jusqu’à l’extérieur de la ville, ou la quitter à un moment souhaité par une des transversales créées pour rejoindre le Nord ou le Sud de la ville. Valoriser ce patrimoine important de la ville l’implante non seulement dans son territoire, mais permet aussi aux habitants de pouvoir en profiter. Le cours d’eau apporte de l’air frais, et la ripisylve qui le borde fait de cet espace un oasis dans la chaleur urbaine estivale. Auparavant facteur de séparation de la ville en 2, la Touloubre dans ce projet vient maintenant tisser les liens entre les quartiers, jusqu’au centre-ville, ancien et adapté à la pratique piétonne, où elle est canalisée pour un gain d’espace.
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TOULOUBRE AVAL
Au Sud-Ouest de Pélissanne, après avoir traversé le centre-ville, laTouloubre retrouve donc ses berges naturelles. On a évoqué précédemment la volonté de conserver les champs, aujourd’hui en friche, autour de la Touloubre, pour en faire des espaces de pâturage occasionnel, mais c’est, à l’image ce que qu’on aura fait en amont de la ville, un espace qu’on veut entièrement accessible aux habitants. Support de promenade dans la ville, mais aussi pour sortir de la ville, la Touloubre se transforme en support de parc agriurbain. C’est une sortie d’espace public, les cheminement s’y croisent, et l’on peut rejoindre les différents espaces de la ville à partir de là.
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POUR CONCLURE
En aménageant la ville de Pélissanne à l’intention des habitants, ce projet de conquête de l’espace sensible se penche sur la pratique marchée qu’ils pourraient en avoir. Un maillage de cheminements se tisse dans la commune périurbaine, vient connecter différents espaces dans la ville, et hors de la ville. Ce tissage s’articule autour des qualités du territoire, celles qui existent déjà et qui sont parfois oubliées. On vient ici tirer des détails du site, d’un canal caché ou d’un champ en friche, pour créer de l’espace public, espace de vie de la ville. On cherchera donc à jouer avec les sens de l’habitant, et surtout lui apporter un cadre de vie appréciable et vivable au quotidien. Un espace à éprouver. Un espace où aller, se promener, mais aussi pour se croiser, se rencontrer. Ainsi alors, les habitants de Pélissanne, lorsqu’ils quitteront leur maison, n’iront pas toujours directement dans leur voiture, et feront quelques pas (ou plus dans leur espace de vie.
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R E M E R C I E M E N T S
À Marion Talagrand, pour cette année de travail qui fut intense, difficile, mais pleine d’apports. Merci de toujours nous pousser plus, et de nous avoir accompagnés dans nos projets. À Sabrina Hiridjee, à Sonia Keravel, et à Sophie Deruaz, pour vos apports, vos encouragements et votre bienveillance losque nous nous sommes croisées. À Cécile Rusterholtz, pour votre aide précieuse, votre regard neuf et rafraîchissant sur ce travail et pour avoir accepté de m’accompagner jusqu’à ma soutenance. A Carla, Manon, Maïwenn, Lou, Mathilde, Laëtitia, Maud, Coline et Clara, mes relectrices, super-héroïnes de l’ombre ! Aux doctorant.es de l’IMJ, de m’avoir prêté un bureau assez grand pour mes calques, et vos rires pendant quelques pauses bienvenues tout cet été. Aux copains de la classe Périurbain, petit concentré de force, de bonne humeur et de motivation pendant ces quelques mois de PFE. Au copains de promo, parce que ces trois années avec vous ont été si riches qu’elles semblent avoir duré à la fois une vie et une seconde. À ma famille. Vous ne m’aurez pas beaucoup vue ces derniers mois, mais vous avez toujours été patients et vos paroles ont toujours su remonter un bon coup la motivation quand elle baissait. À Colin, parce que tout est plus facile quand tu es dans les parages.
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Réforme du diplôme de paysagiste © Marie Callier ENSP 2018 100
(décret n° 2014-1400 du 24 novembre 2014, arrêtés du 9 janvier 2015 relatifs aux modalités d’admission dans la formation conduisant au diplôme d’État de paysagiste)
Le Diplôme d’État de paysagiste (DEP) remplace le diplôme de Paysagiste
Pelissanne is a town located in the South of France, characterized by its urban sprawl so vast that its inhabitants don’t even experience their lively place any more. They leave their houses to go straight to their cars. The place is unsuitable for pedestrian activities. Walking down those streets is not enjoyable, the distances you need to travel are way too long, and the suburban neighbourhoods are lifeless and flavourless.
Pélissanne est une petite ville dans le Sud de la France caractérisée par son étalement urbain si étendu que ses habitants ne pratiquent plus leur espace de vie. Ils quittent leur maison pour se précipiter dans leur voiture. L’espace n’est pas adapté au piéton. Ce n’est pas agréable de marcher, les distances sont trop longues, et les quartiers résidentiels sont dépourvus d’animation et de saveur.
In this projet, we will want to consider and increase the living environment’s value, and sew a pattern of pathways, pleasurable and fit to the use of the residents, who are for now daily driving through their city without feeling it.
Ce projet s’emploiera donc à qualifier les espaces de vie de la ville, et à tisser un réseau de cheminements piétons adaptés et agréables à l’arpentage des habitants qui traversent leur ville au quotidien sans l’éprouver.
Ecole Nationale Supérieure de Paysage Dipome d’Etat de Paysagiste 2018