Mémoire de HMONP_ Apprendre à marcher en marchant vers une architecture ..._Sept 2015

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MÉMOIRE HMO-NP ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE DE GRENOBLE SEPTEMBRE 2015

MARIE FLÉCHEUX

« Apprendre à marcher en marchant ... » Vers une pratique éthique et participative de l’architecture



MARIE FLÉCHEUX

« Apprendre à marcher en marchant ... » Vers une pratique éthique et participative de l’architecture

Mémoire professionnel rédigé dans le cadre de l’Habilitation à la Maîtrise d’Oeuvre en son Nom Propre, session 2014-2015, à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble.

Etudiante : Marie Flécheux Directrice d’étude : Anne-Monique Bardagot Tuteur : Laurent De Wurstemberger Structure d’accueil : Atelier Ar-Ter Atelier d’architecture-territoire sia fas fsu (Suisse) Soutenance le Mardi 22 septembre 2015 à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble Membres du jury: Johann Maurin, Architecte, praticienne en son nom propre, représentant du conseil de l’ordre des architectes Elisabeth Polzella, architecte, praticienne en son nom propre Dominique Chapuis, agence Chapuis-Royer, praticien en son nom propre Benjamin Ballay, architecte, praticien en son nom propre Julien Tateossian, architecte, enseignant à l’ENSAL



REMERCIEMENTS

En préalable à la rédaction de ce mémoire, je tiens à adresser mes remerciements aux personnes clés rencontrées tout au long de mon parcours personnel et qui ont su me transmettre leur enthousiasme et leur passion de l’architecture. _____________________________________________________________ Laurent De Wurstemberger, Jacques Menoud et Marcellin Barthassat pour la confiance qu’ils m’ont accordée et la grande opportunité qu’il m’ont permis de saisir en travaillant sur un chantier d’envergure et un projet d’espace public ambitieux, cette année au sein du bureau Ar-Ter. Je suis sûre que ces expériences seront un premier jalon qui comptera énormément dans mon parcours. Un grand merci à Astrid Rogg, pour son écoute et sa patience. Merci d’avoir pris le temps de m’aiguiller sur la partie administrative et gestion d’agence au cours de l’année. Grâce à vous quatre, j’ai pu, en un an de pratique, apprendre et acquérir de nombreuses connaissances. Un merci, tout particulier, à Pedro Diaz Berrio pour m’avoir pris sous son aile sur le chantier de l’UMG. Merci d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions, de m’avoir rassurée et montré toute la maîtrise et les compétences que requierent la direction d’un tel chantier et le métier d’architecte. Merci aussi à la cellule MICA. A Valentina Bezzo et Massimo De Giorgi qui m’ont intégrée au sein de leur équipe de travail et qui m’ont fait partager leurs savoirs et leur passion du métier sur ce projet urbain. C’est à leurs côtés, que j’ai pu appréhender les qualités relationnelles, la ténacité et l’investissement dont il fallait faire preuve pour faire aboutir un tel projet. Tous les collaborateurs du bureau Ar-Ter. Merci pour les conseils, les fous rires, les tournois de pétanque et les matches de volley de la pause de midi. _____________________________________________________________ Je remercie également, Chistian Shutz, ancien collaborateur du bureau Ar-Ter et futur coopérateur, de m’avoir conviée à une réunion de la coopératives Luciole sur Genève. Merci aussi au bureau ATBA, et plus spécifiquement Mr Stéphane Fuchs, pour l’entretien qu’il a bien voulu m’accorder. J’espère sincèrement qu’un jour nous serons amenés à travailler ensemble. _____________________________________________________________ A Anne Monique BARDAGOT, pour avoir accepté d’être ma directrice d’études. Merci d’avoir cru en moi, de m’avoir soutenue dans les moments de doute et d’avoir été une enseignante critique, stimulante et très disponible depuis mon arrivée à l’ENSAG. Merci aux membres du jury, pour le temps précieux qu’ils consacreront à la lecture de ce mémoire et le jour de ma soutenance. J’espère que cette rencontre nous permettra d’aboutir à des échanges enrichissants. A mes amis et futurs confrères, pour nos soutiens mutuels et nos débats sans fin. En particulier, Juliette Bailly et Lola Boyau qui m’ont accompagnée tout au long de cette année. Enfin, merci à tous mes proches, ma famille et mes amis qui m’ont apporté l’aide et le soutien dont j’avais besoin pour mener à bien ce travail de mémoire et arriver jusqu’ici, aujourd’hui.

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« L’incrémentalisme est la façon écologique de décider : par la participation continue de toutes les informations et de tous les informateurs qui surgissent au cours de l’opération. Cette méthode signifie : « On apprend à marcher en marchant. » » 1 Lucien Kroll

1 - Patrick BOUCHAIN - Simone et Lucien Kroll - l’architecture habitée. - Edition ACTES SUD - p 304


SOMMAIRE

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SOMMAIRE

INTRODUCTION

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PARTIE I - PASSERELLE -

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VERS LE MÉTIER D’ARCHITECTE MAÎTRE D’ŒUVRE

I. UN PARCOURS ATYPIQUE MAIS RÉFLÉCHI

1. PARCOURS PERSONNEL & SENSIBILITÉ ARCHITECTURALE 2. MES PREMIERS DÉSIRS D’ARCHITECTURE 3. LA SUISSE : DANS LA CONTINUITÉ DE MON PARCOURS 23

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II. LA SUISSE ET LE BUREAU AR-TER

1. LE CONTEXTE SUISSE 2. FORMATION, DÉONTOLOGIE & RÉGLEMENTATION DE LA PROFESSION EN SUISSE 3. L’ATELIER AR-TER 40

PARTIE II - RESPONSABILITÉS DE L’ARCHITECTE MAÎTRE D’ŒUVRE AU SEIN DU BUREAU AR-TER.

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I. UMG - IMMERSION SUR LE CHANTIER DE L’UNION MARAÎCHÈRE DE GENÈVE

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II. MICA - PARTICIPATION A LA DEMANDE D’AUTORISATION DU PROJET D’AMÉNAGEMENT URBAIN DES COMMUNAUX D’AMBILLY

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III. FRI-BOR – PARTICIPATION AU CONCOURS DU CENTRE VILLE DE FIBOURG

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1. PRÉSENTATION DU PROJET ET PHASE D’INTERVENTION 2. OBSERVATION ET POSTURE ADOPTÉE 3. LES DIFFÉRENTS ACTEURS AU SERVICE DU PROJET 4. LE RÔLE DE LA MAÎTRISE D’ŒUVRE EN PHASE CHANTIER

1. PRÉSENTATION DU PROJET ET PHASE D’INTERVENTION 2. OBSERVATION ET POSTURE ADOPTÉE 3. LES DIFFÉRENTS ACTEURS AU SERVICE DU PROJET 4. LE RÔLE DE LA MAÎTRISE D’ŒUVRE EN PHASE CHANTIER

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SOMMAIRE

PARTIE III - PARTICIPATION QUELLE STRATÉGIE DÉVELOPPER POUR CONDUIRE DES PROJETS COOPÉRATIF ?

I. LE MAÎTRE D’ŒUVRE ET L’AIDE À LA MAITRISE D’OUVRAGE DANS LE PROJET PARTICIPATIF 1. PROFILS VARIÉS DES ARCHITECTES 2. POSITIONNEMENTS DIFFÉRENTS 3. ACCOMPAGNEMENT DE LA MAITRISE D’OUVRAGE

II. CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT DE COMMENCER UN PROJET PARTICIPATIF

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1. CARACTÉRISTIQUES SPÉCIFIQUES DU PROJET PARTICIPATIF 2. ACCÈS À LA COMMANDE 3. DÉFINITION DU CADRE ET DU CONTRAT ENTRE LA MOE ET LA MOA COOPÉRATIVE

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III. METHODE DE TRAVAIL POUR FACILITER LA PARTICIPATION DES HABITANTS ET SE FACILITER LA VIE EN TEMPS QUE MAÎTRE D’ŒUVRE

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1.1 ÈRE PHASE : LA PROGRAMMATION ET LES ESQUISSES Phase 1 & 2 norme SIA : Définition des objectifs et Étude préliminaire 2. 2 ÈME PHASE : LES ÉTUDES DE PROJET APS et APD Phase 3 & 4 norme SIA : Étude de projet (Avant-projet, Projet de l’ouvrage et Procédure de demande d’autorisation) & Appels d’offres 3. 3 ÈME PHASE : LE SUIVI DE CHANTIER Phase 5 norme SIA : Réalisation et livraison

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IV. CONCEPTION, DES DISPOSITIFS SPATIAUX POUR FAVORISER LES ECHANGES 170

1. MÉTHODE D’ANALYSE 2. UN PROJET CONTRAINT EN RÉHABILITATION La coopérative G, réhabilitation d’une ferme rurale à Landecy Collectif d’architecte (Ar-ter) 3. INTÉGRER LES MATÉRIAUX BIO-SOURCÉS La coopérative Luciole, immeuble de logements neufs à Soubeyran Atelier A ATBA

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CONCLUSION PERSPECTIVES D’AVENIR

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PROTOCOLE DE FORMATION ANNEXES BIBLIOGRAPHIE & SOURCE

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« Au lieu d’une croissance sans fin il vaudrait mieux penser à une croissance durable (…) tel est notre grand, notre véritable enjeu pour les cinquante prochaines années » 2 Renzo Piano

« S’il est essentiel de considérer qu’il n’existe pas d’œuvre architecturale en dehors d’un contexte(…) Ce qui est intéressant c’est de repérer ce qu’il y a de juste dans ce contexte, de le sortir comme élément fondateur de l’acte commun » « il faut être observateur et écouter » 3 Patrick Bouchain

2 - Renzo PIANO - La désobéissance de l’architecte. - Édition Arléa - Août 2009 - p 47 3 - Patrick BOUCHAIN - Construire autrement - comment faire ? Édition L’impensé ACTES SUD – p19


INTRODUCTION

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INTRODUCTION

C

ette année représente pour moi une étape charnière de mon parcours puisqu’il s’agit d’une année transitoire entre ma formation initiale à l’école et le démarrage de ma vie professionnelle. Ce travail est donc l’occasion de faire le point sur ce qui m’a amenée jusqu’ici, aujourd’hui, et comment je souhaite valoriser les acquis de ma formation initiale et de ma Mise en Situation Professionnelle. Je suis consciente que l’étape que je franchis aujourd’hui n’est que le début d’un apprentissage. La complexité du métier et la grande diversité des projets rend la profession d’architecte passionnante et enrichissante car elle permet à celui qui la pratique d’apprendre un peu plus chaque jour. En effet, les personnes rencontrées, les lieux arpentés et les problématiques auxquelles je serai confrontée, seront pour moi des sources d’inspiration et de remise en question pour mieux avancer. Mes années d’études m’auront permis d’évoluer et de me forger une identité propre en tant que future architecte. Elle se traduit par une détermination à toute épreuve laissant, au fur et à mesure, place à une vision globale du projet et une démarche tournée vers une architecture durable et respectueuse de l’environnement. Je ne doute pas que les années futures contribueront à mon enrichissement personnel et bousculeront ma façon de penser, de concevoir et de faire. Toutefois, il s’agira pour moi de m’inscrire de manière cohérente dans la continuité de ce que j’ai appris, et de garantir la qualité de mes interventions en valorisant une approche éthique de la construction et du projet architectural. Mes années d’études n’ont pas été un long fleuve tranquille. Lorsque j’ai exprimé, à la fin du collège, le souhait de devenir architecte, je pense qu’à part mes parents, personne n’y croyait. Je n’avais pas les résultats attendus pour avoir un parcours linéaire qui me permettrait d’accéder aux écoles d’architecture directement après le bac. Dès mon arrivée au lycée, j’ai du repenser ce parcours. Je suis partie de loin, consciente qu’il allait falloir faire preuve de détermination et que le voyage allait être long. Toutes ces années, je n’ai jamais perdu le cap et j’ai réussi à saisir les opportunités et emprunter les passerelles qui s’offraient à moi pour atteindre le but que je m’étais fixé : devenir architecte. C’est lors de mon stage de BTS Design d’Espace, réalisé auprès de Corine Causse, architecte d’intérieur et spécialisée dans la réhabilitation de vieilles fermes que j’ai pris conscience du rôle fondamental que l’architecte a à jouer dans la société et c’est sans doute à ce moment précis que j’ai pris la décision de rentrer en école d’architecture. Bien que Corine soit architecte d’intérieur, sa démarche allait, à mon sens, beaucoup plus loin que le simple fait de réhabiliter l’intérieur de vieilles fermes en milieu rural. En effet, en travaillant à ses côtés, j’ai été témoin de la grande qualité de ses travaux qui permettent de limiter la désertification des petits villages et des centres bourgs de la région de moyenne montagne que j’habite. Lorsque des zones pavillonnaires sans lien avec l’existant et sans réflexion grignotent de plus en plus le paysage environnant, on ne peut que constater les bienfaits d’une telle démarche. A mon sens, chaque acte de construire doit être réalisé dans le respect de l’environnement, l’identité et l’histoire du site qui l’accueille. Il me semble donc essentiel de garantir la pertinence et la qualité de chaque réalisation en fonction de son contexte. Sensible à l’aménagement des territoires ruraux, cette préoccupation d’un travail sur ces espaces s’est manifestée au sein de mon parcours notamment au travers de mon travail de diplôme qui traite de la requalification d’un îlot d’habitation de quatre bâtiments en réhabilitation en plein cœur de la ville d’Ambert dans le Puy de Dôme. C’est un axe de réflexion qui m’interroge tout particulièrement, et je pense qu’un travail conséquent sur la réhabilitation et le requestionnement des zones pavillonnaires en France sera inévitable dans les années à venir pour les jeunes architectes que nous sommes. Par ailleurs, Corine porte une vraie réflexion sur le travail du détail et s’inscrit dans une démarche qui a recours aux matériaux naturels dans ses projets. Cette approche à été une première prise de conscience suite à laquelle

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INTRODUCTION je développe au cours de mes études une sensibilité à la matière et plus spécifiquement aux éco matériaux. En effet, le bois, la pierre, la terre, la paille, le chanvre,… sont des matériaux qui me passionnent. Par la suite, c’est cet intérêt pour la matière et le détail me pousse à intégrer le Master Architecture et Cultures Constructives et à me rapprocher du Laboratoire CRAterre de l’ENSA Grenoble pour développer grâce aux cours théoriques, workshops et stages, mes savoir-faire constructifs. Cette alternative à l’éco-construction et aux matériaux biosourcés fait également partie des aspects que je souhaite donner à ma future pratique d’architecte et qui va de pair avec la réalisation d’une architecture éthique et respectueuse de l’homme et de l’environnement. Au cours de mes études, j’ai également développé un intérêt particulier pour la problématique du logement à travers différents studios de projets et travaux de recherches. En Master 1, alors que je venais d’intégrer l’ENSAG, j’ai fait le choix de réaliser mon mémoire sur « la conception des espaces partagés dans les projets d’habitat groupé ». A cette occasion, la rencontre avec des architectes ayant réalisé des projets d’habitat participatif et la visite d’une série de projets d’habitat groupé en France et de coopératives habitantes en Suisse m’a permis de mieux cerner la qualité des espaces partagés et des logements qui les composent. Ce travail a une répercussion importante sur ma façon de concevoir et de penser l’architecture. L’intérêt que je porte à ce type de projet se trouve essentiellement dans l’implication des habitants au processus de conception ainsi que la diversité et la qualité des usages appliqués aux espaces partagés qu’ils contiennent. Cet enthousiasme pour cette troisième voie d’accès au logement m’a poussée à poursuivre mes recherches pour pouvoir intégrer concrètement cette démarche à ma future pratique d’architecte maître d’œuvre. Lorsque j’ai prospecté pour réaliser ma MSP, j’ai pu constater que les coopératives habitantes représentent jusqu’à 20% du parc immobilier des grandes villes en Suisse et que nombre d’architectes sont investis sur ce type de projet sur Genève. D’où mon choix d’effectuer ma MSP à Genève, au sein de l’agence Ar-Ter, dans l’intention de profiter de l’expérience des associés du bureau sur des projets d’habitat participatifs et de m’en servir dans ma future pratique professionnelle. A travers ce mémoire, je souhaite pouvoir argumenter mon choix d’accéder à la maîtrise d’œuvre en mon nom propre. Il s’agit pour moi d’un investissement personnel pour tendre vers la pratique d’une architecture morale et de qualité en mon nom propre. Même si je suis consciente de ma jeune expérience, je reste convaincue qu’il est très important de prendre le recul nécessaire au moment où je me confronte directement, et en accéléré, à la réalité et aux responsabilités du métier d’architecte. Je souhaite que ce travail de mémoire me permette de poser de façon cohérente et réfléchie la première pierre de mon futur parcours professionnel. A travers cette formation, qui mêle Mise en Situation Professionnelle concrète et cours théoriques, mon objectif a été de relever les éléments qui tendent à rendre cette perspective possible. Aussi, la première partie de ce mémoire développera mon parcours personnel qui fait de moi l’architecte que je suis aujourd’hui. Je présenterai les éléments qui m’ont poussée à m’engager, cette année, dans la formation HMO-NP et argumenterai la cohérence et le choix d’effectuer ma MSP au sein d’une agence étrangère. La deuxième partie développera l’expérience acquise au cours de ma MSP au sein de l’atelier Ar-Ter et montrera la qualité de l’enseignement dispensé. J’aborderai l’immersion sur le chantier d’une halle maraîchère et l’investigation menée sur un projet d’aménagement urbain afin de mettre en évidence les enjeux politiques et humains avec lesquels l’architecte doit composer pour faire avancer et aboutir le projet. La troisième partie du mémoire sera une parenthèse sur les enjeux du travail collaboratif entre maître d’œuvre et maîtrise d’ouvrage de type coopérative. Sur la base d’un travail de rencontre et d’analyse, cette partie du mémoire met en lumière les éléments qui peuvent faciliter le travail de maître d’œuvre dans les projets d’habitat participatif et propose des outils qui permettent de pallier l’aspect chronophage de ces projets. La dernière partie de ce mémoire se présentera sous forme de conclusion et sera une prise de recul sur cette année passée en tenterant d’éclaircir la façon dont je souhaite aborder ma future pratique.

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PARTIE I



PASSERELLES Vers le métier d’architecte maître d’œuvre.

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PARTIE I - PASSERELLE

I. UN PARCOURS ATYPIQUE MAIS RÉFLÉCHI 1. PARCOURS PERSONNEL & SENSIBILITÉ ARCHITECTURALE

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ujourd’hui, lorsque je regarde le chemin parcouru, je dois admettre qu’il est quelque peu atypique, mais je suis satisfaite de la manière dont j’ai avancé et, surtout, de la qualité de la formation que j’ai pu recevoir en école d’architecture.

Un parcours réfléchi dès le lycée Au lycée, les conseillers d’orientation étaient réservés quant à mes ambitions professionnelles et ma volonté de devenir architecte. Finalement, j’ai compris assez tôt que je n’avais pas envie de rentrer dans les clous, et qu’il me serait nécessaire d’atteindre mon but par des chemins détournés et de multiples passerelles. Par défaut, j’ai choisi de passer un Bac Sciences Médico-Sociales que j’ai obtenu avec mention et qui m’a permis d’intégrer la Faculté d’arts plastiques de Saint-Etienne. Cette 1ère année universitaire a été pour moi une façon d’accéder aux prémices d’une culture plastique et architecturale indispensable pour entrer en Manaa en école d’arts appliqués, obtenir un BTS design d’espace et envisager la possibilité de poursuivre ensuite en école d’architecture. Tout ce plan de formation, je l’ai dans la tête depuis le lycée. Sans savoir si j’allais réussir à aller jusqu’au bout, chaque étape de ce parcours m’a poussée vers la suivante et menée jusqu’ici, aujourd’hui.

Une licence à Paris pour tout réapprendre Après mon BTS design d’espace, je suis entrée par validation des acquis en 2ème année de licence à l’ENSA Paris La Villette. Ces deux années en école d’architecture ont été pour moi synonyme d’une grande remise en question. Il m’a fallu modifier ma façon de penser le projet. J’ai pu m’enrichir personnellement en abordant les choses différemment, avec plus d’autonomie et de rigueur. Le dessin et la qualité graphique de mes rendus n’étaient pas vraiment un problème. Après trois années d’arts appliqués, j’avais appris à projeter énormément d’idées et je dessinais tout ce qui me passait par la tête. En revanche, je manquais de méthode et j’étais quelque peu désarmée face à tous les enjeux auxquels j’étais confrontée dans la pratique du projet. Au début, j’avais la fâcheuse tendance à penser les choses de manière indépendante et isolée. Il m’a fallu trouver le moyen d’avoir une vision globale et hiérarchique de l’ensemble des idées du projet. Heureusement, les outils que j’avais acquis en arts appliqués, comme le dessin et la communication visuelle, m’ont beaucoup aidée. Tout au long de mes études, et aujourd’hui encore, ma capacité à schématiser des idées est pour moi un atout que j’exploite quotidiennement dans ma pratique professionnelle.

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PARTIE I - PASSERELLE

« Je crois que l’obstination est une force qui anime mon travail (…) l’obstination et la ténacité sont des forces d’une importance absolue tant sur le plan professionnel que culturel. » 4 Renzo Piano

4 - Renzo PIANO - La désobéissance de l’architecte. - Édition Arléa - Août 2009 - p 145

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PARTIE I - PASSERELLE

Le master Architecture et Cultures Constructives à Grenoble Mon transfert à l’ENSA Grenoble avec le choix de la thématique de Master Architecture et Cultures Constructives a été une étape importante puisqu’il marque pour moi le moment où j’ai vraiment ressenti le besoin d’aborder l’architecture d’une façon bien spécifique. A travers différents studios d’architecture, portant essentiellement sur le logement et l’aménagement d’espaces publics à l’ENSA Paris La Villette, j’avais pu constater que la dimension sociale et la construction éco-responsable me tenaient particulièrement à cœur. A chaque fois que j’abordais un projet, je donnais de l’importance à l’appropriation des espaces par les habitants et j’aimais comprendre par le détail comment cela pouvait être concrétisé. C’est finalement au cours de l’exposition «Ma terre première pour construire demain» à la cité des Sciences et de l’industrie en 2010 que le déclic a eu lieu. Au cours de cette exposition, je rencontre des intervenants du laboratoire de recherche Craterre qui me parlent de leurs recherches sur la terre crue et du Master Architecture et Cultures Constructives qui intègre l’expérimentation dans la pédagogie. Cette pédagogie et les thématiques abordées par l’équipe enseignante de Grenoble étaient totalement en accord avec la façon dont je souhaitais poursuivre ma formation. J’ai donc choisi de quitter Paris et d’intégrer le Master «Architecture et Cultures Constructives». En première année, la pédagogie était basée sur l’expérimentation de matériaux par la construction de prototypes dans le cadre de workshops aux Grands Ateliers de l’Isle d’Abeau. Cette approche m’a permis de confirmer l’intuition que j’avais, à savoir, qu’il était important de penser la dimension constructive d’un projet dès la phase de conception et de l’affiner, voire la rediscuter, lors de la construction et de la manipulation des matériaux. Cette année de master 1 a été l’année la plus fantastique de toutes mes études. Je me suis pour la première fois réellement sentie impliquée dans la réalisation d’un projet. A travers l’approche de différents matériaux comme le bois, l’acier, la pierre, le textile et la terre, je suis devenue acteur du projet en phase de conception par la réalisation de plans d’exécution, et en phase de réalisation par la mise en œuvre de la matière. Bien qu’il s’agisse de petits prototypes, je me suis très rapidement rendue compte que j’avais énormément de chance d’être confrontée aux différents facteurs qui influencent le chantier et l’acte de bâtir dans mon parcours d’étudiante. Travail d’équipe, utilisation raisonnée de la matière, savoir-faire, culture constructive et organisation spatiale ou temporelle du chantier ont été les maîtres-mots de chacun de ces workshops.

« La théorie ne suffit pas, le dessin n’a rien à voir la dedans : il faut expérimenter, utiliser tes mains, du carton souple, de la colle et des ciseaux. C’est par là qu’il faut passer, depuis toujours, pour comprendre que pour ramener les structures à l’essentiel, il est nécessaire d’enlever. » 5 Renzo Piano

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PARTIE I - PASSERELLE

Valeurs : l’aspect environnemental et le travail collaboratif Dès mon arrivée en Master, j’ai pu pleinement approfondir la démarche environnementale que je souhaitais donner à mes projets. Les enseignants et chercheurs de l’unité de recherche AE&CC (Craterre et Cultures Constructives) m’ont confortée dans l’idée que la démarche environnementale du projet n’est pas un simple objectif à atteindre mais un levier de conception indispensable pour produire une architecture saine et pérenne. En deuxième année de Master, mon projet de fin d’études réalisé avec deux autres étudiantes, Juliette Bailly et Victoria Verret, aura été pour moi l’opportunité de concevoir un projet en équipe. Notre Projet de Fin d’Études répondait à une vrai demande de la commune d’Ambert et nous a permis de confronter notre travail à des acteurs très variés comme les élus, les habitants de la commune et les architectes, ingénieurs thermiciens, ingénieur acoustique et économiste intervenant au sein de l’équipe pédagogique de notre master. Cette confrontation du projet aux avis et exigences d’acteurs variés nous a permis d’avoir un avant goût du travail collaboratif entre la maîtrise d’ouvrage (la commune d’Ambert), les partenaires mandataires (nos enseignants) et la maîtrise d’œuvre (notre équipe de projet). Cette expérience n’a pas été tous les jours facile, en revanche je pense qu’elle a été un premier aperçu de la réalité de notre métier. Je suis d’ailleurs intimement persuadée, depuis cette expérience, que le travail collaboratif est la seule manière de faire naître un projet réaliste et mesuré.

« Si respecter l’environnement signifie mettre des pantoufles pour marcher dans un pré, alors ça ne m’intéresse pas. (…) Il est juste, en revanche, de parler d’architecture durable, ce qui est tout autre chose : cela signifie comprendre la nature, respecter la faune et la flore. Placer correctement les édifices et les équipements, mettre à profit la lumière et le vent. » 6 Renzo Piano

5 - Renzo PIANO - La désobéissance de l’architecte. - Edition Arléa - Août 2009 - p 133 6 - Renzo PIANO - La désobéissance de l’architecte. - Edition Arléa - Août 2009 - p 43

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PARTIE I - PASSERELLE

Un engagement mesuré et assumé dans la formation HMO-NP Mon engagement dans la formation HMO-NP ne résulte donc pas du hasard ou de la simple continuité de ma formation. Il s’agit d’une volonté plus ancienne. C’est un choix mûrement réfléchi que je souhaite concrétiser cette année. Pour atteindre cet objectif, j’ai fait le choix d’observer, en parallèle, la réalité de l’exercice de la maîtrise d’œuvre en France de manière théorique, et sur la base de mes précédentes expériences, et ma mise en pratique professionnelle en Suisse. . Depuis le début de ma formation, j’ai réalisé en France deux stages auprès d’une petite agence jurassienne d’architecture d’intérieur et d’architecture du paysage qui était sensible à la notion de réhabilitation de vieilles fermes et d’aménagement des territoires ruraux. Deux autres stages au sein d’une agence Suisse, DGPA (De Guili Portier Architectes), de moyenne taille répondant à de la commande privée et publique m’ont permis de travailler sur des projets diversifiés comme du logement collectif neuf, des équipements publics et des halles industrielles. Ces expériences de travail dans ces deux agences m’ont permis dans un premier temps de prendre conscience du rôle de l’architecte dans la société et d’avoir un aperçu de l’organisation et du fonctionnement d’agences, l’une de petite taille et l’autre plus moyenne. Parallèlement à ces expériences, j’ai participé à plusieurs workshops dans le cadre du festival Grain d’Isère et de formations qualifiantes avec des compagnons du réseau français de la construction paille. Ces stages, d’une à deux semaines de théorie et mise en pratique chantier, m’ont permis d’entretenir et de renforcer mes connaissances en matière de construction durable. J’ai également réalisé un stage de trois mois à la Fundacion Jofre de Santiago du Chili auprès de Marcelo Cortes Alvarez. Cette expérience à l’étranger ma permis de découvrir les cultures constructives chiliennes parasismiques en terre crues (adobes con disipadores, quincha Metallica, tapial armado...). Auprès de Marcelo Cortes, j’ai pu constater que les maîtres d’œuvre n’étaient pas soumis aux mêmes contraintes en Amérique Latine et en Europe. Là-bas, les normes sismiques sont très exigeantes, et les autorités prônent la construction béton surdimensionnée et parasismique à tel point que le savoir-faire constructif parasismique en terre crue disparait petit à petit du patrimoine chilien. En réaction à ce phénomène, Marcelo valorise, par le biais de sa Fondation, le recours à une architecture durable et parasismique en terre crue. A ces côtés, j’ai pris conscience de la nécessité d’avoir une posture de maître d’œuvre pour pouvoir prendre des risques et assumer une architecture durable et patrimoniale dans un pays où les normes ne sont pas particulièrement en faveur de cette approche.

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PARTIE I - PASSERELLE

« Dans le nouveau millénaire (…) j’aimerai apporter une plus grande responsabilité. Je voudrais ne faire aucun projet, ne rien construire qui ne puisse être accompagné du message fort et clair d’une responsabilité qui ne soit pas seulement éthique mais aussi morale » 7 Renzo Piano

7 - Renzo PIANO - La désobéissance de l’architecte. - Edition Arléa - Août 2009 - p 105

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PARTIE I - PASSERELLE • Pourquoi j’ai choisi de suivre la formation HMO-NP cette année ? Cette année de formation HMO-NP, je l’ai envisagée comme une opportunité de mesurer tout de suite les grandes responsabilités que revêt le rôle du maître d’œuvre. Il est vrai que la formation suivie, à la fois en agence et à l’école, facilite l’appréhension des différentes composantes du métier et la compréhension des conditions dans lesquelles le maître d’œuvre exerce son travail. J’ai ainsi constaté qu’avec les cours et grâce à ma MSP, j’ai pu acquérir très vite des outils et une méthodologie sur lesquels je pourrais notamment m’appuyer dans ma future pratique. Etre habilitée à la maîtrise d’œuvre me permettra, dans les années qui viennent, d’assumer toute la responsabilité des projets que j’entreprendrai et ainsi de proposer une architecture éthique et de qualité nécessaire dans notre pays. Mon ambition ne s’arrête pas uniquement à l’acquisition du titre d’architecte et à la possibilité d’exercer en tant que maître d’œuvre. Je suis pour la valorisation de notre profession en France et je suis convaincue que nous avons un rôle pédagogique à jouer dès la fin de nos études. En effet, je trouve que cet aspect de la profession n’est malheureusement pas assez valorisé. Cette année de formation HMONP n’a fait que renforcer mon avis sur la question. Les cours nous ont permis de rencontrer des architectes conseil du CAUE de l’Isère. J’ai trouvé que le rôle de ces acteurs auprès des communes, des maîtres d’ouvrage et de leurs confrères, était indispensable. En revanche, si ce rôle de conseils est très présent sur la région grenobloise, je constate dans la région où je vis, dans l’Ain près de la frontière suisse, que la mission des CAUE et des architectes conseil est beaucoup plus discrète et limitée. Le titre d’architecte maître d’œuvre représente donc pour moi la meilleure chance de pouvoir remplir pleinement le rôle culturel que nous devons avoir vis à vis de nos concitoyens. • Les conditions dans lesquelles j’ai réalisé la formation HMO-NP La période minimum de six mois imposée pour la MSP était trop courte pour répondre aux objectifs que je m’étais fixée dans mon protocole de formation. Heureusement, l’atelier Ar-ter m’a donné la possibilité de m’impliquer d’avantage dans chaque projet en prolongeant ma période de MSP à 10 mois, ce qui s’est révélé vraiment utile vu la dilatation plus ou moins importante des projets sur lesquels j’ai pu travailler. Les cours dispensés pendant la formation, ainsi que les rencontres ponctuelles avec les autres étudiants HMONP, en parallèle de ma MSP m’ont permis de mieux comprendre les situations auxquelles j’étais confrontée en agence. La mise en évidence de certaines difficultés liées à l’exercice de la profession m’a parfois permis de réagir et de me positionner plus facilement sur le chantier et en phase projet face aux acteurs impliqués. Tous les intervenants que nous avons rencontrés à l’ENSAG ont vraiment mis en évidence la pluralité des profils auxquels nous sommes confrontés en agence. Le dynamisme et la pertinence de leurs interventions ont également su donner raison à l’enthousiasme qui me pousse à passer ma HMONP aujourd’hui. Le suivi des cours était d’autant plus intéressant pour moi qu’ils me permettaient de mettre en évidence des divergences et de faire le lien entre la pratique du métier en France et ce que je voyais en MSP en Suisse. J’ai plus spécifiquement retenu ce qui concerne la responsabilité et l’engagement que l’on prend lors de notre inscription à l’ordre, la fragilité de l’exercice de l’architecte maître d’œuvre dont les missions tendent à se réduire à cause de la pression exercée par les entreprises générales et le manque de reconnaissance de la profession. 24


PARTIE I - PASSERELLE

2. MES PREMIERS DÉSIRS D’ARCHITECTURE Au départ, mon désir d’architecture vient directement de la nature et de la matière que celle-ci peut nous apporter. Toute petite, j’ai développé, comme beaucoup d’enfants, un goût pour la construction de cabanes. En bois, dans les arbres, en bottes de paille après la moisson dans la ferme de mes grands parents… pour moi, tout matériau est prétexte au jeu et à l’expérimentation. Mon père, ingénieur, qui a un goût particulier pour la mécanique et le dessin technique m’expliquait comment les choses peuvent tenir avec de petits bouts de bois et de petits dessins très schématiques. Petit à petit, j’ai développé une sensibilité à la matière et porté un regard admiratif sur les charpentes bois des greniers à grains de la ferme de mes grands parents. Ma sensibilité pour l’architecture s’affinera ensuite au collège à travers l’histoire, la mémoire et les traces. Je me souviens notamment avoir été profondément marquée par la visite du site archéologique de Pompéi lors de vacances en famille en Italie. L’établissement des romains à cet endroit, l’organisation de la ville et la typologie des maisons romaines, qui répondent parfaitement au climat très chaud de l’Italie, m’avaient passionnée. Sans vraiment comprendre pourquoi, à l’époque, ces murs recouverts de fresques racontant l’usage des espaces et l’histoire des hommes, me laissaient stupéfaite et rêveuse. Au cours de mes études, la lecture de certains ouvrages aura été particulièrement importante pour confirmer mon choix d’orientation. Lors de ma dernière année de BTS, je lis la «Désobéissance de l’architecte» de Renzo Piano. Ce livre est un vrai déclic. En début de 2ème année de BTS, j’hésitais encore à poursuivre mes études mais après cette lecture, j’ai mieux compris les enjeux du métier d’architecte, sa pluridisciplinarité et la vision globale et synthétique qu’il a du projet. La pensée éthique et esthétique revendiquée par Renzo Piano me parlait et m’a poussée à postuler en validation des acquis et à passer des concours dans plusieurs écoles d’architecture en France. Alors que j’entre en école d’architecture à Paris la Villette, mes parents, qui me soutiennent dans mes études, m’offrent, un peu par hasard, le livre «construire autrement» de Patrick Bouchain. Je découvre alors sa stratégie économique et le processus de participation des usagers que l’architecte met en place dans sa démarche de projet et sur le chantier. Son approche me fascine et m’incite à avoir une démarche attentive aux usages et aux réels besoin du maître d’ouvrage dans mes projets. Mon parcours qui a débuté par un BTS design d’espace, où il était question de penser des projets à petite échelle : architecture d’intérieur, scénographie, aménagement paysager, événementiel, design, etc., aura constitué un bagage sensitif et culturel nécessaire pour intégrer une école d’architecture. En revanche, en sortant de la filière Arts appliqués, j’étais déterminée à dépasser la notion d’architecture objet. J’avais une vraie volonté de mieux comprendre la dimension constructive et technique du projet. Mon souhait était également de travailler sur des projets à plus grande échelle qui s’articulent avec le territoire, qui dialoguent avec l’histoire et qui prennent vraiment en considération les notions d’habitabilité et d’appropriation par les usagers qui investissent l’espace.

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PARTIE I - PASSERELLE

3. LA SUISSE : DANS LA CONTINUITÉ DE MON PARCOURS Pourquoi j’ai fait le choix de réaliser ma MSP en Suisse ? • La recherche du détail Tout d’abord, j’ai fait le choix de réaliser ma MSP en Suisse à cause de mon intérêt pour le détail constructif. En effet, les agences suisses ont la réputation d’entretenir en interne une vraie culture du détail. Lors de mon premier stage en architecture d’intérieur, Corine Causse, formée en Suisse et qui a effectué ses premières années d’expérience professionnelle dans un bureau d’architectes genevois, m’a recommandé d’avoir des expériences dans ce pays pour apprendre la rigueur et la partie technique du métier. Dès mon premier stage à l’agence DGPA à Genève, j’ai pu entrevoir la phase de chantier du boulodrome de Meyrin. Lors de cette expérience, j’ai constaté que même si les ingénieurs réalisaient des détails techniques, les architectes mettaient au point les détails constructifs du projet avec énormément de rigueur. Il arrivait même au bureau de demander la réalisation de prototypes de détails à échelle 1 pour valider des choix et s’assurer que l’exécution du projet soit fidèle à ce qui avait été établi en phase conception. Cette première expérience en Suisse m’a également permis de constater que le métier et le rôle des architectes étaient beaucoup mieux valorisés qu’en France et que les agences suisses permettaient d’acquérir plus vite des responsabilités même avec un statut de stagiaire. Suite à ces constats, je me suis dit que la Suisse serait un bon terrain d’apprentissage pour dénicher des méthodes de travail, des outils et des réflexes avant de pouvoir monter mon propre bureau. • Un pays ou les coopératives sont reconnues La deuxième raison qui m’a poussée à réaliser ma MPS en Suisse, est le travail de mémoire que j’ai réalisé en M1 sur « les espaces partagés dans les projets d’habitat groupé ». En effet, lors de ce travail, j’ai pu m’entretenir avec des architectes qui avaient réalisé ce type de projet afin de comprendre les difficultés rencontrées et les stratégies de projet mises en place par les maîtres d’œuvre pour faciliter la participation des habitants. Forcée de constater que le logement coopératif était monnaie courante en Suisse et que la France avait plus de retard, j’ai rapidement décidé de comparer la production de ce type de logement entre les deux pays. En réalisant tout un travail d’enquêtes et de visites de bâtiments sur Genève, je me suis aperçue que certaines agences étaient particulièrement impliquées dans la production de logements coopératifs. Passionnée par ce sujet d’étude, j’ai, depuis le M1, l’envie d’approfondir le sujet de la participation de la MOA dans le projet. Lors de ma recherche de structure d’accueil pour ma MSP, j’ai donc décidé de postuler au sein des agences genevoises qui avaient de l’expérience sur des projets coopératifs et participatifs comme Ar-Ter ou ATBA. Pour moi, cette démarche ne représente pas seulement le fait de s’informer sur une pratique quelque peu alternative de la production de logements. Je pense, en effet, que l’habitat coopératif est véritablement une alternative d’avenir qui répond aux enjeux auxquels sera confrontée la production du logement demain en France. En 2014, la loi ALUR de Cécile Duflot a donné un statut juridique aux coopératives habitantes françaises.

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PARTIE I - PASSERELLE Cette loi permet, à présent, aux groupes d’habitants qui ont la volonté et la détermination de réaliser en autopromotion un bâtiment de logements, de pouvoir le faire. Même si la France est en retard, je suis très optimiste quant à l’avenir de l’habitat participatif dans notre pays. Si je me tourne aujourd’hui vers ces agences suisses, c’est vraiment pour m’inspirer de leurs savoir-faire et de leur expérience afin de pouvoir être un jour, à même de travailler en France au sein de mon agence sur des projets de logements coopératifs ou d’autres projets participatifs dans lesquels la maîtrise d’ouvrage sera vraiment impliquée. Même si le pari de faire ma MSP dans une structure à l’étranger peut paraître risqué au regard de la formation assurée à l’ENSAG, ma détermination et ma motivation vis à vis des enjeux que je viens d’énoncer m’ont poussée à m’engager malgré tout dans la recherche d’une structure d’accueil en Suisse en accord avec l’éthique, l’intégration des enjeux de la durabilité et la démarche participative que je recherchais.

FORMATION 2006

2007

2008

2010

2012

Diplôme BTS Design d’Espace

Diplôme Licence d’architecture

2014

2015

Diplôme Architecte Diplômer d’Etat

Diplôme - Habilitation à la maitrise d’oeuvre en son nom propre

Baccalauréat Sciences Médico-Sociales Mention Assez Bien

1ère année Licence Arts Plastiques

MANAA Arts Appliqués

BTS Design d’Espace

Licence Architecture ENSA Paris La Vilette

Master Architecture & Cultures Constructives ENSA Grenoble

Formation HMO-NP ENSA Grenoble

Rumilly, Haute-Savoie.

Saint-Etienne, Loire.

Lyon, Rhône.

Besançon, Doubs.

Paris

Grenoble, Isère.

Grenoble, Isère.

EXPÉRIENCE 2009

2009

Mai-Juin

Juillet

2010

2011

2012

2013

2014-2015

Juillet

Juin-Juillet

Juin-Août

Septembre-Juillet

Agence Intérieur & Paysage

Atelier PIA Décoration

Agence Intérieur & Paysage

Agence DGPA De Guili & Portier Architectes

Agence DGPA De Guili & Portier Architectes

Fundacion Jofré Marcelo Cortes

Atelier Ar-Ter Marcelin Barthassat Jacques Menoud Laurent de Wurstemberger

Champfromier, Ain France 2 mois

Thoiry, Ain France 1 mois

Champfromier, Ain France Ponctuellement

Genève Suisse 1 mois

Genève Suisse 2 mois

Santiago du Chili Chili 3 mois

Genève Suisse 1 an

Formations et expériences personnelles

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PARTIE I - PASSERELLE

II. LA SUISSE ET LE BUREAU AR-TER 1. LE CONTEXTE SUISSE Un pays et une ville pluriculturels La Suisse est un pays fédéral et multiculturel dans lequel se parlent quatre langues. Cette multitude des cultures est d’autant plus importante au cœur de la ville de Genève qui se veut internationale par l’implantation d’organisations humanitaires et d’entreprises d’excellence qui attirent des professionnels des quatre coins du monde. Au cours de ma MSP, dans un bureau genevois, j’ai été quotidiennement confrontée à la polychromie des individus qui gravitent autour d’un projet. Pour moi cette particularité du bassin genevois est un atout pour l’architecture puisqu’elle doit relever le défi de satisfaire des idéologies et des cultures diverses.

Une organisation administrative décentralisée Concernant le métier d’architecte, il n’existe pas de loi fédérale qui légifère et impose le recours à un architecte pour la réalisation de travaux ou d’un bâtiment. En effet, la Suisse est un pays décentralisé qui se divise administrativement en 26 cantons qui légifèrent de manière indépendante au sujet de la profession d’architecte. Par exemple, dans le canton de Genève, le recours à un architecte est obligatoire, quelque soit l’ampleur de l’intervention réalisée sur un bâtiment. De plus, les dossiers d’autorisation de construire sont soumis à une double lecture et validation de la part de la commune et du canton. Dans le canton de Vaux (Lausanne), le recours à un architecte n’est pas obligatoire au regard de la loi et les dossiers d’autorisation de construire sont uniquement validés par la commune. Au cours de ma MSP, j’ai pu constater que cette procédure administrative unique du canton de Vaud rend les démarches administratives et les négociations beaucoup moins lourdes pour l’équipe de maîtrise d’ouvrage.

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PARTIE I - PASSERELLE

Une organisation administrative décentralisée Le paysage architectural suisse est dominé par des agences de petite et moyenne taille qui sont capables d’assumer des tâches complexes grâce à la formation diversifiée de leurs collaborateurs, acquise en EPF 8, académie d’architecture ou HES 9. En général, les bureaux ne séparent pas le travail de conception et d’exécution de leurs projets. Dans les deux agences suisses où j’ai pu avoir une expérience, les associés étaient très attachés au fait de tenir leur rôle de maître d’œuvre jusqu’à l’exécution du projet. A Genève, plus particulièrement, les agences d’architecture sont extrêmement nombreuses. La position internationale et pluriculturelle de la ville attire des agences d’architecture et des professionnels du bâtiment issus de toutes origines et rend la concurrence entre les bureaux assez difficile.

Des pouvoirs publics dynamiques Du fait de la décentralisation du pays, les pouvoirs publics jouent un rôle important dans la culture architecturale suisse. En effet, la décomposition du pays en petites structures décisionnelles facilite les prises de décision et multiplie le nombre de maîtres d’ouvrage publics et de commandes pour les bureaux d’architectes. Ainsi, lorsque des concours sont lancés, les maîtres d’ouvrage réalisent des appels d’offre ouverts ou plus ciblés sur invitation qui permettent de donner plus de chance aux jeunes agences qui débutent. Par contre, sur Genève, le canton et la ville interviennent simultanément lors de la pré-consultation et de la dépose du dossier d’autorisation de construire. Or, à partir du moment où deux entités administratives sont impliquées, les démarches de coordination et la validation du projet sont plus longues. Ainsi, la convergence recherchée entre les différents acteurs du projet dans le reste de la Suisse se complexifie nettement sur le canton genevois.

Des projets concrets qui impliquent la population Cette organisation sous forme de décentralisation favorise également une démarche de consultation et de participation pour que citoyens et réseaux associatifs soient acteurs des réflexions qui s’engagent sur leur futur cadre de vie. En Suisse, cette consultation des citoyens se fait très régulièrement par le biais de votation sur des questions politiques, économiques, patrimoniales ou encore territoriales. Personnellement, je trouve que cette implication régulière de la population est favorable à une culture architecturale et urbaine partagée. En effet, grâce à la votation, chacun doit s’informer de manière autonome sur des thématiques qui touchent à l ‘aménagement du territoire, l’urbanisme, la mobilité, les transports et les infrastructures… Pour faciliter l’accès à une culture architecturale commune, la ville de Genève m’est apparue extrêmement dynamique quant aux lieux de diffusion et aux évènements organisés pour informer les habitants. Des expositions et des conférences sont présentées dans des lieux emblématiques comme la Maison de l’Architecture de Genève (le pavillon Sikli) pour informer les citoyens suisses des pratiques architecturales et urbaines contemporaines. A mon arrivée sur Genève, en septembre 2014, j’ai pu assister à l’événement de plein air 8 - EPF : Ecole Polytechnique Fédérale 9 - HES : Haute Ecole Supérieure

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PARTIE I - PASSERELLE « Ville et Champs ». Cette manifestation proposait de petites installations qui jalonnaient le centre ville de Genève et sa banlieue dans le but d’interroger les modèles de cohabitation entre la ville et la campagne. Lors de ma MSP, j’ai également pu participer à différentes visites de chantier organisées par la SIA (Société des Ingénieurs Architectes). Ces visites sont gratuites et permettent à tous les citoyens de venir visiter les chantiers qui sont en cours de mise en œuvre dans leur quartier. Lors de ces visites, citoyens et architectes se rencontrent pour échanger sur les enjeux du projet et les enjeux de l’architecture dans leur cadre de vie. L’implication et la consultation des habitants dans la culture architecturale nécessitent en revanche une approbation des projets par la population suisse, notamment en période de votation. En effet, lorsque les jurys d’architecture choisissent un projet en phase concours, ils doivent tenir compte des souhaits de la population sous peine de le bloquer ou de le mettre en péril si la population ne l’accepte pas. Tout au long de sa mission, le maître d’œuvre mandataire doit ainsi convaincre et porter le projet pour le rendre crédible et faire en sorte que la population l’accepte et se l’approprie.

Une sensibilisation à la question des transports en commun En Suisse, tout le monde se déplace en priorité par le biais des transports en commun. Aussi, habitant sur Bellegarde sur Valserine en France et travaillant tous les jours sur Carouge en périphérie de Genève, j’ai fait le choix d’utiliser le train et le tram pour me rendre au travail. Le réseau ferré suisse est extrêmement ponctuel et dense et permet de desservir de nombreuses gares. Même les toutes petites villes sont aujourd’hui encore desservies par les train Régio du réseau CFF. A l’intérieur des grandes villes, les habitants se déplacent essentiellement en transports en commun ou en vélo. Pour les avoir pratiquées sur Genève, je trouve que les pistes cyclables sont encore soumises à des conflits d’usage entre voitures, piétons et cyclistes. Néanmoins, la ville a tendance à favoriser le recours à ce mode de déplacement en repensant la circulation et en mettant en place des parkings à vélo au plus près des pôles d’échanges comme les gares, les douanes et les parking-relais. Lors de ma MSP, j’ai constaté que les gares suisses étaient, aujourd’hui, des lieux sujet à un certain renouvellement. La gare de Genève Cornavin a notamment été soumise à un gros projet de rénovation pour lequel le bureau Ar-Ter a participé en réalisant l’accueil, le Lounge et les bureaux administratifs des CFF. Par ailleurs, l’agence participe actuellement à une étude urbaine et une voie verte située le long des quais de la gare de Fribourg. Afin de valoriser le recours aux mobilités douces, la Suisse tente de revaloriser les infrastructures ferroviaires par le biais de rénovation et d’aménagement d’espaces publics attractifs. Lors de ma MSP, j’ai été témoin de la proposition d’une loi sur le canton de Genève qui imposait aux frontaliers de payer une taxe de 1CHF à la douane s’ils venaient quotidiennement travailler sur Genève avec leur voiture. Si certains y voient un rejet de la population frontalière sur le canton, je suis plutôt favorable à cette mesure car cette initiative est surtout une façon de limiter l’entrée des véhicules au sein de la ville et de favoriser le recours aux transports en commun. Ce type de lois est sujet à de nombreuses discordes dans le bassin genevois, surtout entre Suisses et Français, et je pense que le débat qu’elle suscite, témoigne de la différence culturelle qui sépare nos deux pays en matière d’environnement.

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PARTIE I - PASSERELLE

Fribourg

Canton de vaud VD

Lausanne

FRANCE

Canton de Genève GE

Canton de Fribourg FB

FRANCE

Genève Carouge

Canton du valais VS

Bellegarde-sur-Valserine

Annecy

Lyon Aix-les-bains

Chambery

Carte frontlaière entre France et Suisse

Grenoble 31

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PARTIE I - PASSERELLE

2. FORMATION, DÉONTOLOGIE & RÉGLEMENTATION DE LA PROFESSION EN SUISSE La SIA : Société suisse des Ingénieurs Architectes 10 La SIA, c’est un peu l’ordre des architectes en France. Il s’agit, d’une association professionnelle de référence des spécialistes de la construction, de la technique et de l’environnement. Avec ses seize mille membres actifs dans tous les domaines de l’architecture et de l’ingénierie, la SIA représente un réseau interdisciplinaire unique dont l’objectif central est de façonner le cadre naturel et bâti en Suisse selon des critères de durabilité et de qualité élevés.

Un instrument professionnel indispensable La SIA et ses membres représentent la culture, la qualité et la compétence en matière de construction. Une réputation notamment liée à l’importante collection de normes éditées par la SIA. En effet, celle-ci élabore, tient à jour et publie un grand nombre de normes, règlements, directives, recommandations et documents divers, qui sont indispensables à la branche suisse de la construction. Quelque 200 commissions sont chargées du développement et du suivi de cette collection.

Défense de la culture du bâti Comme association professionnelle active sur le terrain, la SIA défend la culture du bâti en Suisse et les intérêts des praticiens qui en sont responsables. La Société se positionne sur la gestion des ressources, l’énergie et les défis climatiques ; elle contribue à définir le développement territorial de la Suisse, établit des priorités en matière de formation et se bat pour une passation des marchés conforme aux réalités professionnelles. Elle s’engage au niveau politique, diffuse avec constance ses valeurs auprès des médias, propose des cours de formation continue et de perfectionnement, offre des conseils juridiques et organise divers séminaires, congrès et expositions sur les enjeux actuels et à venir pour les disciplines qu’elle représente.

Formation des architectes et des dessinateurs en Suisse Les bureaux suisses se composent d’architectes et de dessinateurs ou apprentis/dessinateurs qui ont une maîtrise du dessin technique et des détails d’un bâtiment. Au sein des agences, les dessinateurs sont considérés comme les partenaires des architectes. En effet, leurs connaissances techniques en matière de bâtiment leur permettent de nous assister dans la conception du projet et surtout dans la phase d’élaboration des détails techniques. Grâce à une formation de CFC (centre de formation certifiée) de dessinateurs en bâtiment, ils acquièrent un savoir-faire et une culture constructive qui m’ont impressionnée lors de 10 - www.sia.ch - Voir historique de la SIA en Annexe

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PARTIE I - PASSERELLE mes différentes expériences en Suisse. Quelque soit le mode de construction employé dans le projet, ils savent définir des détails d’une grande précision tout en préservant la ligne directrice que l’architecte souhaite maintenir. Au bureau Ar-ter, les dessinateurs sont complètement associés aux équipes d’architectes. Lorsque l’architecte chef de projet qui gère la Direction des Travaux sur le chantier est absent, le dessinateur est tout à fait en mesure grâce à sa formation de prendre le relais. En effet, les dessinateurs sont aussi impliqués que les architectes dans le projet, ils participent directement à la direction des travaux, et réalisent les consultations et les plans d’exécution pour les entreprises lors de la phase d’exécution. Si les dessinateurs le souhaitent, il leur est possible de prétendre au titre d’architecte grâce à une formation professionnelle et la réalisation de classe « passerelle » pour rejoindre la voie académique de formation des architectes, des urbanistes ou des architectes paysagistes. La formation des architectes se fait, quant à elle, par le biais de trois écoles en formation académique : la formation la plus connue s’inscrit dans une tradition polytechnique avec la création de l’EPF (École Polytechnique Fédérale) de Zurich en 1855 et celle de Lausanne en 1853. Certains architectes suisses se forment à l’accademia di architectura de Mendrisio dans le Tessin. Ces deux premières filières se veulent prestigieuses et les architectes obtiennent un Bachelor et un master en suivant les cours des plus grands noms de l’architecture contemporaine. Une seconde filière de formation moins connue, qui s’inscrit dans la tradition HES (Haute Ecole Supérieure) avec les écoles de Genève et de Fribourg, se veut plus technique mais tout à fait concurrentielle du point de vue de la gestion du chantier et des détails techniques. C’est cette filière passerelle que les dessinateurs en bâtiment peuvent suivre après leur CFC ou une période d’exercice professionnel pour devenir architecte.

Voie Académique

Matu Fédérale Collège, 4 ans

Bachelor AAM, 3 ans

Master AAM, 3 ans

Emploi Architecte EPFL

Bachelor EPF Polytechnicien, 3 ans

Master EPF Polytechnicien, 2-3 ans

Emploi Architecte AAM

Master HES HEPIA, 2 ans

Emploi Architecte HES

Stage 12 mois

Stage 8 - 12 mois

Bachelor HES HEPIA, 3 ans

Emploi Architecte Technicien

Matu Pro 1 an

Voie Professionelle

Emploi Dessinateur en bâtiment

CFC Apprentissage, 4 ans

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Voie académique et professionnelle de la formation d’architecte en Suisse

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PARTIE I - PASSERELLE

3. L’ATELIER AR-TER Informations générales Atelier Ar-ter Atelier d’architecture-territoire SIA FAS 11 FSU 12 Boulevard des Promenades 8 1227 Carouge Tel. +41 22 304 18 00 Fax. +41 22 304 18 09 info@ar-ter.ch www.ar-ter.ch

Date de création et historique • 1984 : Création du Collectif d’architecte BBBM • 2006 : Création de l’atelier B&M • 2008 : Création de l’atelier Ar-ter « Cofondateurs du « collectif d’architectes BBBM » en 1984, Marcellin Barthassat et Jacques Menoud créent leur propre atelier en 2006 : L’atelier B&M. Celui-ci se développe dans le regroupement de nouvelles forces et un partage des compétences avec de jeunes architectes. Laurent de Wurstemberger s’associe à l’équipe qui reformule alors son identité: Ar-ter, atelier d’architecture-territoire. En 2008, l’atelier s’installe dans l’une des tours de Carouge, au boulevard des promenades. » 13

Le statut de SARL En Suisse, les architectes maîtres d’œuvre ont la possibilité de choisir entre trois types de statut : • en individuel : pour les sociétés simples avec non différenciation de la personne et de l’entreprise, soit une garantie en son nom propre. Ce statut ne donne pas la possibilité de travailler avec d’autres associés et n’implique l’apport d’aucun capital personnel. Le principal inconvénient de cette formule est l’implication de sa fortune personnelle dans les dettes de la société. • en SA, Société d’Architecture : pour les sociétés qui requièrent l’anonymat de ses associés et qui nécessitent le besoin de capitaux à l’étranger. Ce statut implique l’apport d’un capital à hauteur de 100 000CHF mais protège la fortune personnelle des personnes morales associées dans la société. • en SARL, Société à Responsabilité Limitée : pour les sociétés qui se composent également de plusieurs associés et qui n’ont pas besoin de capitaux étrangers. Ce statut implique l’apport d’un capital plus raisonnable de 20 000CHF et protège également la fortune personnelle des personnes morales associées à la société. 14 Pour le Bureau Ar-Ter, la première alternative n’était pas envisageable puisque les associés sont au nombre de trois. La SARL était plus attractive, d’autant que les obligations liées au développement d’une SARL conviennent bien aux perspectives d’évolution du bureau et que le capital de base se révèle beaucoup plus raisonnable que la SA. Dans une organisation de type SARL, chaque année comptable est à faire valider par une fiduciaire. Cela engendre une transparence vis à vis de la situation du bureau et permet aux trois associés d’affronter leurs responsabilités en ayant un regard sur la gestion du bureau dans le temps. 34


PARTIE I - PASSERELLE

Les valeurs de l’atelier Les valeurs de l’atelier sont annoncées très clairement, ce qui est, à mon avis, essentiel en interne pour partager une vision commune et en externe pour afficher ses positionnements. Le sigle Ar-Ter traduit une volonté de relations entre l’architecture et les différentes échelles du territoire. Derrière chaque projet du bureau se trouve une réflexion globale qui s’appuie sur une démarche environnementale comme levier et base de la conception. « Engagé depuis longtemps sur les questions touchant à l’architecture, au patrimoine et au paysage, au logement social et coopératif, l’atelier Ar-Ter s’implique dans le débat public sur l’aménagement du territoire et l’écologie urbaine. Reconnaissant le contexte et l’économie de moyens comme fondement du projet, l’attitude de l’atelier insiste sur la dimension humaine et culturelle dans l’acte de construire. Au sein du bureau, le travail s’organise comme un laboratoire où se discutent les hypothèses de projets, à travers une pratique interdisciplinaire et une complémentarité des savoirs. Pour développer ces projets, le bureau s’inspire des différentes formes du territoire, et s’efforce de trouver des réponses en adéquation avec l’histoire des lieux. La question de la transition entre ville et campagne est une des grandes préoccupations du bureau et représente des enseignements utiles et pertinents pour chacun de ces projets. L’ensemble de l’atelier s’efforce d’intégrer une vision globale des problèmes complexes de l’environnement naturel et construit. » 13 L’atelier Ar-Ter , qui réunit trois associés architectes de génération et d’expériences variées, se développe dans l’idée de partage des compétences avec de jeunes architectes. Même si chaque collaborateur est issu de cultures et d’histoires différentes, toute l’équipe du bureau converge dans une même direction qu’est l’écologie de la construction et du cadre de vie.

11 - FAS : Fédération des Architectes Suisses - voir présentation de la FAS en Annexe 12 - FSU : Fédération Suisse des Urbanistes - voir présentation de la FSU en Annexe 13 - www.ar-ter.ch 14 - www.startups.ch

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PARTIE I - PASSERELLE

Effectif et diversité des profils 15 Le bureau se composte de 15 collaborateurs dont : • 3 associés architectes - Marcellin Barthassat, architecte SIA – FAS – FSU – Genève (Suisse) - Jacques Menoud, architecte EAUG – Genève (Suisse) - Laurent de Wurstemberger, architecte AAM – SIA – Mendriosa (Suisse)

80% 80% 80%

• 1 secrétaire - Astrid Rogg, secrétaire-administratrice

80%

• 8 architectes issus de formations et cultures diverses Christian Schuetz, architecte EPFL – Lausanne (Suisse) Corinne Mosimann, architecte IAUG – Genève (Suisse) Jacques Joray, architecte ETS – Genève (Suisse) Pedro Diaz-Bérrio, architecte FAUTL – Lisbonne (Portugal) Teresa Adao da Fonseca, architecte FAUP – Porto (Portugal) Valentina Bezzo, architecte IUAV – Venise (Italie) Massimo de Giorgi, architecte EPFL – Lausanne (Suisse) Julien Réchautier, architecte paysagiste HES – Genève (Suisse)

80% 80% 50% 80% 80% 80% 80% 80%

• 2 Dessinateurs pendant ma période de MSP Ludovic Petremont, dessinateur architecte – Genève (Suisse) Thibault Curzon, dessinateur architecte – Genève (Suisse)

100% 80%

• 1 Stagiaire, en année de stage entre la 3ème & 4ème année d’architecture Thierry Buache, stagiaire 3ème année architecture EPFL – Lausanne (Suisse) 100% Le Bureau Ar-ter se compose de personnalités aux profils différents (architectes, architecte-urbaniste, architecte-paysagiste et des dessinateurs), d’origine différente, issus de formation et d’horizon variés. Cette pluralité des cultures rend le travail au sein du bureau extrêmement riche en terme de points de vue et de regards.

Profil des associés • Laurent De Wurstemberger Laurent De Wurstemberger est associé avec Jacques Menoud et Marcellin Barthassat au sein de l’atelier Ar-Ter. C’est lui, qui a été mon tuteur durant ma MSP. Né à Genève en 1975, Laurent a fait ses études post obligatoires dans le canton. Il a ensuite rejoint le Tessin pour se former à l’Accademia di architettura de Mendrisio, en Suisse italienne. En 2000, le programme Erasmus lui permet de suivre une année d’échange avec la Escuela Politecnica de Madrid, avant de retourner en 2002 au Tessin, pour obtenir son diplôme d’architecte. Après quelques années d’activité d’architecte indépendant avec le collectif Freefox, il s’associe en 2006 avec Marcellin Barthassat et Jacques Menoud, deux architectes expérimentés, pour former Ar-Ter, atelier d’architecture-territoire installé aujourd’hui à Carouge. Laurent est, depuis cette date, membre de la SIA (Société des Ingénieurs et Architectes suisses). 36


PARTIE I - PASSERELLE

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L’ensemble des collaborateurs du bureau Ar-ter autour de la fontaine des tours de Carouge

15 - Pour tous les sigles de diplôme et école : SIA, AAM, EPFL, EAUG, IAUG, FAUTL, FAUP, IAUV, HES, HEPIA... voir en Annexe.

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PARTIE I - PASSERELLE Laurent est passionné par l’architecture de terre en particulier et l’atelier Ar-Ter a été amené à conduire la construction d’un mur en pisé à Confignon, avec l’artiste artisan Martin Rauch. Suite à cette expérience, Laurent s’est associé en 2011 avec l’ingénieur EPLF Rodrigo Fernandez, avec qui il a créé Terrabloc. Tous deux ont le projet de valoriser la réutilisation des terres excavées sur les chantiers du canton genevois. Cette intuition lance le projet Terrabloc qui obtient la bourse cantonale du développement durable et les encourage à acquérir une première presse hydraulique semi-automatique. Aujourd’hui, Terrabloc est une petite entreprise de construction qui produit et met en œuvre des Briques de Terre Comprimée. L’atelier Ar-Ter valorise bien évidemment l’initiative de Terrabloc en proposant l’utilisation de BTC dans certains de ses projets comme le montre le Pavillon d’exposition du site industriel de Vessy qui présente un élégant mur de BTC pour mur de sous-bassement. Les premières réalisations issues de ce travail collaboratif se sont terminées en 2014 et de nombreux projets sont en gestation en Suisse. Bénéficiant d’un intérêt grandissant pour le matériau terre, Terrabloc s’est installé dans une halle industrielle à Gland pour permettre la mise en place d’une chaîne de production en 2016. Quant à l’équipe Ar-Ter, elle cherche à réintroduire la terre comme matériau de construction, noble et durable à travers différents projets. • Jacques Menoud Jacques Menoud, le deuxième associé est né en 1937 et a obtenu son diplôme d’architecte à l’âge de 41 ans (en 1978) à l’École d’Architecture et d’Urbanisme de Genève. Riche d’une expérience d’architecte employé pendant 10 ans à Genève et dans le reste de la Suisse, il exerce la profession d’architecte et urbaniste indépendant depuis près de 40 ans. En parallèle à sa pratique d’architecte indépendant, Jacques a enseigné le cours de projet architectural et urbain pendant 10 ans au sein de l’EAUG, l’IUAG et au CEPIA (ancienne École d’Architecture et d’Urbanisme de Genève).Jacques a une grande connaissance de tout ce qui porte sur l’architecture paysagère et les aménagements urbains. Il se trouve, en effet, être d’un grand soutien lorsqu’il s’agit de trouver des solutions concrètes et raisonnées pour les projets d’aménagement extérieur. • Marcellin Barthassat Macellin Barthassat, le troisième associé du bureau, est né en 1946 et a obtenu un premier diplôme de dessinateur en génie civil en 1971. Il a ensuite développé sa sensibilité architecturale, urbaine et paysagère en travaillant en tant que dessinateur pendant 20 ans au sein de divers bureaux d’architectes de la région de Genève. A l’issue de ces années d’expériences alternant travail et formation, Marcellin obtient son diplôme d’architecte à l’âge de 37 ans (en 1983) à Zurich. Il pratique le métier d’architecte indépendant depuis près de 30 ans. En parallèle à sa profession de maître d’œuvre, Marcellin s’est toujours beaucoup impliqué dans l’enseignement. Actuellement, il est professeur invité en architecture du paysage à l’Hepia *. Marcellin est membre de la commission SIA (Société des Ingénieurs et Architectes), de la FSA (Fédération des Architectes Suisses) et de la FSU (Fédération Suisse des Urbanistes).

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PARTIE I - PASSERELLE

Transmission intergénérationnelle et organisation du trinôme d’associés • Une démarche de formation et de transmission en interne Marcelin et Jacques travaillent ensemble en tant qu’architectes indépendants depuis 1984. Lors de leur association avec Laurent, ils créent le bureau Ar-ter, qui bénéficie de leur pratique, de leur expérience et de leur réseau de connaissances exceptionnel. Par le biais de cette association intergénérationnelle, le bureau entreprend en quelque sorte une démarche de formation en interne où chacun à tout intérêt à apprendre de l’autre. Marcellin et Jacques apportent leur expérience et Laurent apporte un regard neuf au sein de l’atelier. Cette transmission intergénérationnelle est très judicieuse car elle est une façon de pérenniser le savoir-faire accumulé et de faire profiter à tous les collaborateurs du bureau d’une longue et riche expérience. • Les avantages du trinôme L’organisation d’une agence avec trois associés est une chose plutôt rare. Au cours de mes stages et expériences précédentes, il s’agissait souvent de deux architectes qui s’associaient pour réunir et mobiliser leurs forces au sein d’une même agence. Au bureau Ar-Ter, les trois associés ont des caractères très différents qui se complètent dans la façon de traiter l’architecture et de gérer le bureau. Au cours des confrontations et réunions internes auxquelles j’ai pu participer lors de ma MSP, j’ai constaté que le fonctionnement de ce trinôme d’architectes dépendait d’un certain équilibre. En effet, les confrontations qui ont lieu au sein du bureau ont le mérite de lancer le débat, de soulever des divergences et de nourrir le processus de projet et la vie quotidienne du bureau. • Les inconvénients du trinôme En revanche, ce fonctionnement en trinôme pose parfois quelques problèmes en interne et notamment du point de vue de l’avancement des projets. En effet, pour chaque projet, une séance hebdomadaire est organisée avec les associés, le chef de projet de l’affaire et l’ensemble des collaborateurs qui y travaillent. Cette séance a pour but de valider les décisions importantes avec les associés et de faire avancer l’équipe. Or, j’ai pu constater, lors de ce type de séances, que de nombreuses variantes étaient envisagées et rendaient la mise au point du projet difficile. Les choix ont souvent du mal à être unanimes et les chefs de projet et collaborateurs attendent un peu que les associés se décident à trancher pour telle ou telle variante. Je trouve que ce regard des associés sur tout ce qui est conçu à l’agence et ce temps de discussion autour du projet, sont importants pour la production de l’agence et pour les collaborateurs. En effet, j’ai pu constater en faisant partie de l’équipe de deux projets différents que nous avions souvent du mal à prendre du recul face aux problèmes et aux situations auxquels nous étions confrontés. Or, soumettre les projets aux trois associés permet d’avoir un autre regard et de débloquer bien des situations. En revanche, je me demande si cette confrontation ne devrait pas être mieux organisée avec une répartition entre associés. A mon avis, les équipes de projet ne devraient avoir qu’un seul associé comme interlocuteur de référence et devraient convoquer uniquement de manière exceptionnelle, l’avis du trinôme. Je pense que cela faciliterait la coordination en interne, permettrait à chacun de gagner du temps et d’être plus efficace dans son travail. Je pense également qu’une meilleure organisation en interne permettrait au bureau Ar-Ter de limiter des divergences et allers- retours qui lui font malheureusement parfois manquer de crédibilité vis à vis de ses partenaires ingénieurs ou entrepreneurs. 39


PARTIE I - PASSERELLE

Champs d’intervention et accès à la commande L’atelier Ar-Ter est un bureau à double casquette architecturale et urbaine qui lui donne une identité unique et lui permet de diversifier ces champs d’actions. Du point de vue du choix des affaires, le bureau Ar-ter favorise la diversité des pratiques et ne se cantonne pas à un type de programme. • Architecture En architecture, les projets développés par le bureau sont multiples : conception de halles, réhabilitation de sites industriels, projets d’aménagement de bâtiments publics pour les CFF 16 (Espace d’accueil, informations et salon de la gare de Genève Cornavin), ou encore adaptation d’infrastructures routières et ouvrages d’art aux nouveaux modes de déplacement. L’atelier Ar-Ter travaille aussi beaucoup sur le logement en réhabilitation et en neuf et a notamment travaillé sur différents projets de coopératives habitantes comme le projet des Ouches et le Pommier. Ces deux projets sont pour moi des projets de références qui portent l’image du bureau. En référence à mon travail de mémoire de Master 1 sur la conception des espaces partagés dans l’habitat groupé, l’implication du bureau Ar-ter dans ce type de projet a été pour moi un élément de motivation qui m’a incité à faire ma MSP au sein de cet atelier. • Urbanisme et territoire Le bureau Ar-ter aborde aussi des projets qui impliquent le territoire et l’urbanisme avec l’aménagement d’espaces publics divers ou la renaturation de cours d’eau. Ar-ter a également déjà travaillé sur des études territoriales pour la mise en place de zones agricoles spéciales ou pour mener une réflexion sur le plan d’aménagement de l’agglomération Franco-Valdo Genevoise. Pour accéder à la commande, le bureau Ar-Ter fait essentiellement fonctionner son réseau sur le bassin genevois et le canton de Vaud. Marcellin, Jacques et Laurent sont tous les trois Genevois d’origine et très impliqués dans diverses associations. Cette implication leur a permis à plusieurs reprises d’obtenir des mandats pour le bureau. En parallèle de ce réseau local, Ar-Ter participe régulièrement à divers concours dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme pour donner des chances au bureau de diversifier sa pratique. Malheureusement, pendant ma période de HMO, j’ai pu constater que la concurrence était rude et que le bureau avait du mal à se démarquer.

16 - CFF : Chemins de Fer Fédéraux 17 - CAN : Catalogue des Articles Normalisés

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PARTIE I - PASSERELLE

Choix des logiciels de travail • Un logiciel de dessin sous exploité Pour tout ce qui est traitement du dessin, le bureau Ar-Ter utilise le logiciel Vectorworks. Au début de la MSP je n’avais jamais travaillé sur ce logiciel, mais connaissant déjà Archicad et Autocad, j’ai rapidement réussi à trouver mes repères et la prise en main m’est apparue assez simple et rapide. En revanche, Vectorworks est un logiciel de dessin 2D et 3D, que le bureau Ar-Ter n’utilise qu’en 2D. J’avoue avoir été quelque peu surprise par la sous exploitation du logiciel. Au cours de ma MSP, j’ai eu plusieurs fois des échanges avec les associés et les autres collaborateurs du bureau sur le recours à la 3D. Je me suis très vite rendue compte que cette question était très complexe et soulevait des avis et des inquiétudes très diverses. En effet, certains redoutent que l’architecture ne soit plus dessinée au profit du paramétrage de la maquette 3D et d’autres voient le BIM arriver à grande vitesse en pensant qu’il est urgent que le bureau se mette à niveau. Dans tous les cas, le bureau Ar-Ter soulève, lors de ces séances internes, la nécessité de faire évoluer la façon dont il utilise son logiciel de travail. Actuellement, toute une réflexion est en cours pour la création d’un fichier de base Vectorworks type pour les projets d’architecture et d’urbanisme que chacun pourra utiliser à chaque ouverture d’une nouvelle affaire. Bien qu’il me semble assez étonnant que cela ne soit pas déjà fait au sein du bureau (car je suis convaincue que c’est un travail qui doit être fait dès la création d’une agence), cela facilitera le travail en interne et permettra à n’importe quel collaborateur de se repérer facilement sur le fichier de n’importe quelle affaire. • Un logiciel de dessin pas toujours adapté J’ai pu constater que le logiciel Vectorworks créait des fichiers vectoriels extrêmement lourds qui rendaient l’impression des PDF très complexe. En effet, en travaillant sur différentes affaires, j’ai pu me rendre compte que Vectorworks était un logiciel plus adapté pour l’architecture que pour l’urbanisme. En urbanisme, nous travaillons à de très grandes échelles avec des hachures et des tas de fichiers externes reçus des autres mandataires, ce qui complexifie énormément les fichiers. Avec mes collègues, nous avons, à plusieurs reprises, pu constater qu’au vue de l’échelle du projet, il nous arrivait fréquemment d’atteindre les limites du logiciel. Suite à cette expérience, je pense que le choix du logiciel sera une vraie question lorsque je déciderai de monter ma propre agence. Je pense, en effet, que le logiciel choisi doit être vu comme un outil et doit être capable de répondre aux perspectives d’évolution du bureau et aux contraintes des projets sur lesquels nous sommes amenés à travailler. De plus, je crois que le recours à la 3D ne doit pas être vu comme une contrainte et que le logiciel choisi doit permettre de passer facilement de la 2D à la 3D sans que l’architecte ne se sente limité dans sa manière de penser le projet. • Un logiciel de comptabilité et de gestion rigoureux mais efficace Pour tout ce qui est gestion économique et gestion de chantier, le bureau Ar-Ter a recours au logiciel Messerli, qui permet de gérer la saisie des soumissions (idem CCTP) en texte libre sur la base du CAN 17 , les métrés, les plannings, la comparaison des offres, les bons de payements de chaque affaire. Ce logiciel permet également au bureau de gérer la comptabilité, les salaires et les facturations en fonction des heures réalisées sur chaque affaire et les impressions faites au sein du bureau. Il s’agit d’un outil rigoureux et très efficace qui permet au bureau Ar-Ter d’avoir une vision globale de la gestion économique du projet selon enveloppe budgétaire du maître d’ouvrage et la rentabilité de l’affaire pour l’atelier. 41


PARTIE I - PASSERELLE

Organisation hiérarchique • Une organisation pyramidale et une gestion des affaires en tandem ? Le bureau Ar-Ter s’organise de façon pyramidale et hiérarchique. Les trois associés dirigent le bureau et se positionnent en leader face au maître d’ouvrage et à tous les autres acteurs du projet. Bien que cela ne soit pas toujours le cas en réalité, chacun des associés est en charge de suivre le bon déroulement de deux ou trois affaires. Ensuite, chaque affaire est gérée par un groupe de travail organisé en tandem. En effet, un ou deux architectes chefs de projet suivent le projet de l’appel d’offre à la livraison et travaillent avec un dessinateur, un stagiaire ou un apprenti à différentes étapes du projet afin de produire les documents nécessaires à son bon déroulement et aboutissement. Quel que soit le statut des collaborateurs, chacun est très impliqué en terme de responsabilités sur l’affaire qui le concerne. En effet, au bureau Ar-Ter, chacun d’entre nous est amené à travailler directement en coordination avec l’ensemble des acteurs du projet (MOA, ingénieurs, entreprises, services de la ville et du canton impliqués). En parallèle du suivi de chacune des affaires, deux architectes du bureau sont chargés de gérer l’économie et le contrôle des coûts de chaque projet. Ces deux architectes se répartissent l’ensemble des projets du bureau et assurent la maîtrise des coûts sur le logiciel Mersserli avec l’aide des architectes chefs de projet. Au bureau Ar-Ter, ce sont les architectes qui effectuent les soumissions, les avenants et les payements des entreprises. Les factures des entreprises sont envoyées à l’architecte qui les contrôle. Si les factures rentrent dans les coûts et le budget du projet, l’architecte transmet les factures au maître d’ouvrage qui valide les payements et permet à l’architecte de payer les entreprises. Même du point de vue économique, l’architecte fait constamment le lien entre maître d’ouvrage et entreprises afin de totalement maîtriser le budget du projet. • Une hiérarchie discrète Malgré cette organisation pyramidale, la hiérarchisation entre tous les collaborateurs ne se ressent pas au sein du bureau. Chacun a sa place au sein de l’atelier et contribue à l’avancement de chacune des affaires sur laquelle il travaille. Tous les collaborateurs et associés discutent librement, le tutoiement est de rigueur et chacun s’exprime d’égal à égal quelque soit l’expérience, les responsabilités et le statut qui les différencient. Evidemment, lorsqu’il s’agit de prendre des décisions importantes pour le bureau, ce sont les associés qui se positionnent mais comme m’a, un jour, dit Jacques Menoud : « chaque collaborateur du bureau doit se sentir libre de faire les choses comme il l’entend, la seule condition est que le travail soit complet et bien fait. »

Organisation spatiale • Une organisation spatiale en fonction des affaires en cours L’organisation spatiale au sein du bureau, s’effectue en fonction des affaires traitées par l’ensemble des collaborateurs. Le Bureau se compose de cinq cellules de travail desservies par une circulation centrale et les collaborateurs sont installés en fonction des projets sur lesquels ils travaillent. Par exemple, l’architecte responsable de projet travaille dans la même cellule ou à proximité du dessinateur qui travaille sur le même projet. Cette organisation permet de faciliter les échanges et les débats entre les collaborateurs engagés sur le même projet. 42


PARTIE I - PASSERELLE

Responsable Gestion & Administration

Atelier Ar-Ter 16 collaborateurs

Associé Responsable

Projet

Architecte chef de projet

Dessins, Divers

Jacques Menoud Architecte EAUG (Genève)

120_AEM Ancienne école de médecine de Genève

114_PON Pont de Carouge

Secrétariat Administration

Marcelin Barthassat Architecte & Urbaniste SIA-FSU-FAS (Genève)

102_AVE Aménagement Paysagé et Urbain de Versoix

111_UMG Union Maraîchère de Genève

Julien Réchautier Architecte paysagiste HES (Genève)

Pedro Diaz-Berrio Architecte FAUL, OASRS (Lisbonne)

Valentina Bezzo Architecte IUAV (Venise)

Thibaut Curzon Dessinateur en bâtiment (Genève)

Thierry Buache Architecte stragiaire EPFL (Lausanne)

Marie Flecheux Architecte DE en formation HMONP (Grenoble)

Laurent De wurstemberger Architecte AAM-SIA (Mendrisio)

111_MICA Aménagement Paysagé et urbain des communaux d’Ambilly

Massimo De Giorgi Architecte EPFL (Lausanne)

104_BIS Bistoquette Habitat gourpé 5 villas accolées

Teresa Da Donseca Architecte FAUP, OASRN (Porto)

Ludovique Petremont Dessinateur en bâtiment (Genève)

118_VES Pavillon D’exposition de Vessy

Chirstian Shutz Achitecte EPFL (Lausanne)

Astrid Rogg Secrétaire Administratrice

Économie Contrôle des coûts

Corinne Mozimann Architecte EAU Genève

Jacques Joray Architecte ETS Genève

Responsable des devis, soumissions, payements

Organigramme de l’atelier Ar-Ter le 30 décembre 2014

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6


PARTIE I - PASSERELLE • Une organisation spatiale qui favorise les échanges Au cours de l’année, l’organisation spatiale du bureau change volontairement afin faciliter le mixage et les échanges entre tous les collaborateurs du bureau. Lors de ma MSP, au mois de janvier, une matinée a été dédiée à la réorganisation du bureau en fonction du lancement de nouveaux projets et de la livraison de certains chantiers. Un plan de réorganisation est alors affiché sur le tableau à l’entrée du bureau et chacun déménage ses dossiers et s’installe à son nouveau poste de travail. IMAGE : Plan du bureau Ar-ter décembre 2014 et janvier 2015 Au cours de mes différentes expériences professionnelles, j’ai eu l’occasion d’être confrontée à diverses organisations spatiales. Bien évidemment, l’organisation spatiale d’un bureau dépend principalement de son effectif. En revanche, pour une agence d’environ 10 à 15 salariés, j’ai pu observer deux types de répartition spatiale : - Ouverte en open space - Semi ouverte – Semi fermée sous forme de cellule (comme à l’atelier Ar-ter) L’organisation sous forme de cellule fonctionne mieux que l’open space. Elle offre en effet de la flexibilité dans les échanges entre les différents bureaux, tout en assurant le calme et la tranquillité de chaque équipe de travail dans sa cellule. L’open space, quant à lui, favorise vraiment les échanges mais pose parfois des problèmes de tranquillité et de confidentialité. De plus, à l’atelier Ar-ter, les associés ont exactement les mêmes bureaux que l’ensemble des autres collaborateurs du bureau. En effet, il s’agit aussi de cellules qui ne se ferment pas. Cette organisation spatiale est vraiment appréciable et donne de la transparence au travail en interne, elle limite la hiérarchie et rend les associés accessibles. Lorsque les associés ont besoin d’échanger sur des sujets plus confidentiels, ils se retrouvent dans la salle de réunion qui est tout à fait adaptée à cet effet. • Un espace de travail et une vitrine Le bureau Ar-Ter est un atelier qui se répartit sur deux étages au Rez de chaussée d’un immeuble emblématique des années 50. En effet, le bureau se situe dans l’une des tours de Carouge construite sur demande du conseil municipal de la ville et gérée par une fondation de droit public pour assurer la construction d’habitations à loyer modéré sur Carouge. Compte tenu des idéologies du bureau, la localisation de l’atelier dans un bâtiment emblématique du logement social sur Genève, est une étiquette de marque qui reflète en partie l’éthique que souhaite défendre le bureau dans sa démarche de projet. D’un point de vue spatial, l’atelier Ar-Ter s’organise sur deux étages. Le bureau se situe à l’entre sol entre le rez-de-chaussée et le premier étage de logements. La salle de réunion et la cuisine au Rez-de-chaussée sont des espaces complètement vitrés et très lumineux. Tous les jours, de nombreux promeneurs passent, et le bureau Ar-Ter se sert de la vitrine pour exposer des maquettes. Toutes les réunions organisées au bureau sont visibles depuis la rue et il arrive que des passants s’arrêtent pour regarder les plans affichés pour un concours ou une séance. Les locaux du bureau Ar-ter sont très agréables et permettre de créer une interaction entre le promeneur et les collaborateurs qui me semble extrêmement importante. Je trouve que cette idée d’agence ouverte sur l’extérieur est très intéressante. Souvent en tant qu’architecte, nous avons tendance à nous enfermer dans notre atelier. D’un point de vue pédagogique et culturel, je pense qu’il est nécessaire de laisser voir notre activité au quotidien et d’avoir une démarche de transparence vis à vis de notre métier. 44


160%

180%

livres LdW

PARTIE I - PASSERELLE

260%

TCU 80%

h = 75cm

h = 75cm

205

MICA 170%

160%

livres MBA

h = 115cm

h = 75cm rangement

08 15

07

16

h = 115cm

échantillons

h = 115cm

h = 200cm

archives JME

catalogues par CFC porte condamnée

livres MBA

06

elt

203

MBA 100%

h = 75cm

09

14

140%

documentation MBA

CMO 60%

11

h = 75cm

h = 75cm

h = 75cm

h = 75cm

VBE 90% 205

TCU 80%

serveur

h = 115cm économat

SIG TT

revues, livres

204

17

plotter A1

coupeuse

h = 75cm

238

h = 115cm

202

MDG 80%

MFL 100%

JRE 80%

13

h = 75cm

208

12

livres LdW

normes SIA, CRB, etc. TAF 80%

207

h = 200cm

10

catalogues par CFC LPE 100%

LDW 100%

archives

h = 115cm

h = 75cm

h = 200cm

206

archives JME

JME 60%

h = 75cm

h = 115cm

h = 115cm

201

203

MBA 100%

CMO 60% h = 75cm

204

AVE

VBE 90%

h = 75cm

238

h = 75cm

208

BIS

MDG 80%

MFL 100%

JRE 80%

h = 75cm

207

h = 75cm

h = 75cm

h = 75cm

TAF 80%

LPE 100%

LDW 100%

h = 75cm

JME 60%

140%

202

206

201

SIG TT

h = 115cm

à vin h =cave 115cm

h = 200cm

porte

condamnée normes SIA, CRB, etc.

revues, livres

porte documentation MBA condamnée

konica

entrée réception

A4

porte condamnée

PBE 90% porte condamnée

11

08

07

16

TBU 100%

porte condamnée

ARO 60% 200

entrée réception

A4

h = 75cm

échantillons

SIG TT

17

h = 75cm

elt h = 75cm

239

rangement

coupeuse 239

09 metériel bureau

15

06

h = 75cm

plotter A1

archives

13

économat

SIG TT

10

12

h = 115cm

14

serveur

konica

h = 75cm existant

cave à vin porte condamnée porte condamnée

h = 115cm

MAN

60% ARO 60%

TBU 100%

10

h = 75cm

239

ADM

h = 75cm

8

h = 75cm

239 PBE 90%

ENTRESOL

metériel bureau

190% h = 75cm

6

200 h = 75cm existant

MAN

6

ADM

190%

60%

8

10

ENTRESOL

tapis entrée

salle de réunion mdf noir

atelier maquette

mdf noir

entrée salle réunion

cuisine 7 modules mdf noir mat

café

table tulipe Saarinen

entrée salle réunion

tapis entrée

salle de réunion mdf noir

atelier maquette

mdf noir

3 tables mdf noir 80cm x 160cm

bac douche 80cm x 110cm

réduit

bac douche 80cm x 110cm

réduit

cuisine 7 modules mdf noir mat

café

table tulipe Saarinen 3 tables mdf noir 80cm x 160cm

01

07

02

05

03

06

04

meuble à plans

SIG TT

01

07

02

05

03

06

04

meuble à plans

SIG TT

REZ

Plan de l’atelier Ar-Ter

réaménagement de l'atelier REZ

45

échelle 1:100 | format A3 ldw | 16.12.14

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PARTIE I - PASSERELLE

Favoriser une cohésion de groupe au sein du bureau • Octobre 2014 – Voyage à Porto La première semaine de ma MPS, j’ai eu la chance de participer au voyage annuel du bureau. Quelques jours après avoir débuté, nous sommes partis trois jours à Porto pour visiter la ville et différents édifices des grands maîtres de l’architecture portugaise. Partir tout de suite en weekend avec l’ensemble des collaborateurs du bureau, a été pour moi l’opportunité de me familiariser rapidement avec l’ensemble de l’équipe et de me sentir plus à l’aise dans mon nouveau cadre de travail. Le choix de la ville de Porto n’était pas anodin pour le bureau Ar-Ter. Genève est une ville qui accueille une population portugaise importante et qui contribue grandement au milieu de la construction genevoise. Le bureau compte notamment deux architectes portugais qui ont organisé l’ensemble du séjour et des visites à Porto. Je trouve que le fait que l’atelier Ar-ter organise ce séjour dans le pays d’origine de certains de ses collaborateur est une vraie marque de reconnaissance et de respect quant à leur origine et la qualité de la formation qu’ils ont reçu dans leur pays. Ce séjour a été pour moi représentatif de la grande confiance que les trois associés du bureau accordent à leurs collaborateurs architectes. En terme de programme, Porto est une destination qui répondait vraiment bien aux problématiques que posent le bureau Ar-ter dans sa pratique de l’architecture et du territoire, et notamment sur les points suivants : - Aménagement urbain Porto est une ville remarquable en terme d’aménagement urbain. La ville se développe sur un terrain en dénivelé, les espaces publics et les places regorgent d’astuces pour reprendre les changements de niveaux du terrain. Grâce à des liaisons astucieuses, les revêtements de sol au caractère d’enrobé et de mosaïques multicolores, les transitions entre les différents espaces publics sont nombreuses. La ville offre à ses habitants des espaces publics d’une grande qualité. Les portugais, malgré les aléas de la météo dus à la proximité avec l’océan, vivent beaucoup dans la rue, et les larges trottoirs devant les bistrots et boutiques redonnent à la rue la fonction d’espace de vie où tout le monde se rencontre pour boire un verre ou faire la fête. - Proportion architecturale Ce voyage m’a aussi sensibilisée à l’architecture des grands architectes portugais comme Alvaro Sizza et Souto de Mourra que je connaissais assez mal. A travers la visite de nombreux projets comme par exemple, la Casa das Artes de S. de Moura, la Casa de Chá Boa Nova et la Faculté d’Architecture de Alvaro Siza, j’ai remarqué l’importance que les architectes portugais donnent aux proportions de leurs architectures. Les espaces sont toujours bien proportionnés pour donner une vision juste de l’architecture et de ses usages. Le deuxième point marquant de ces visites a été la valorisation des espaces extérieurs grâce à des jeux de cadrage et de point de vue. Le rapport entre intérieur et extérieur est très fort et crée un dialogue et une réciprocité entre dehors et dedans. A travers les projets sur lesquels j’ai commencé à travailler chez Ar-ter, j’ai compris que l’atelier rejoignait Siza et De Mourra sur la question des proportions. En effet, au cours de ma MSP, j’ai vraiment pris conscience qu’en architecture et aménagement du territoire, tout est question de proportion. Pour aboutir à un projet architectural ou territorial réussi, tout doit être à la bonne échelle.

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PARTIE I - PASSERELLE - Valeur de collectivité et de coopération En parallèle du respect des proportions, j’ai découvert à travers l’œuvre de Siza et notamment le projet de logements collectifs SAAL Bouça, la dimension sociale de son architecture. Ce projet de logements collectifs destinés à la classe ouvrière et construit sur demande d’une coopérative ouvrière montre l’avancée du Portugal dans le domaine du logement coopératif. Une dimension que le Portugal met en avant depuis longtemps et que Ar-ter a l’habitude de mettre en pratique en Suisse avec la réalisation de projets comme l’UMG (coopérative maraîchère), ou les coopérative de logements des Ouches et La rencontre à L’ilôt 13 sur Genève. • Décembre 2014 – Visite de chantier et soirée de Noël Afin de boucler l’année, l’atelier Ar-ter a invité l’ensemble de ses collaborateurs à se retrouver autour d’un repas. Nous avons tous pris notre après-midi pour faire, entre collaborateurs, une visite de tous les chantiers que le bureau avait en cours de réalisation, à savoir: - le pavillon de Vessy - l’habitat groupé de La bistoquette à Troinex - l’UMG, Union Maraîchère de Genève à Perly Certoux. Ces trois visites de chantier m’ont semblé primordiales. Elles ont permis à chacun des architectes responsables de chantier, des dessinateurs et stagiaires en charge des projets de se sentir valorisés et de voir que le bâtiment, pensé et dessiné depuis des années par l’atelier, sort de terre. Lors de ces visites de chantier, j’ai ressenti une fierté d’appartenance à une équipe de travail et, pour la première fois, eu le sentiment d’être «architecte» sur le chantier. Après ces trois visites, l’ensemble des personnes qui avaient travaillé au sein de l’atelier ou participé à la réalisation de projet en cotraitance avec le bureau, au cours de l’année 2014, ont ensuite été invitées à partager un moment convivial au restaurant. La soirée s’est ensuite poursuivie afin d’entretenir des rapports de complicité et d’échange qui sortent un peu du cadre strictement professionnel. Cette soirée m’a permis de me rendre compte que l’atelier ne se limitait pas uniquement à travailler avec ses collaborateurs au sein de l’atelier mais que d’autres intervenants extérieurs s’investissaient aussi en dehors de l’atelier pour répondre à des concours, travailler sur des projet en cotraitance ou développer des activités parallèles comme celle de l’entreprise Terrabloc. Ces moments de détente partagés permettent d’entretenir a cohésion de groupe entre tous les collaborateurs d’Ar-ter. Si cette cohésion existe chez Ar-ter, c’est que les associés s’appliquent à l’entretenir pour garantir une bonne ambiance au sein du bureau. Dans la bonne humeur, tout le monde est beaucoup plus efficace et ravi de s’investir. Bien évidement, ce type de voyage et de sorties nécessitent une organisation en amont et un coût pour l’atelier, mais cela représente surtout un investissement en terme de convivialité de travail, de partage de valeurs et de formation de ses collaborateurs.

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PARTIE I - PASSERELLE

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PARTIE I - PASSERELLE

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PARTIE II



RESPONSABILITÉS De l’architecte maître d’œuvre au sein du Bureau Ar-Ter.

53


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

A

u cours de mon année de MSP, j’ai eu un aperçu du fonctionnement d’une agence de taille moyenne où les projets et phases d’intervention étaient très différents. Je suis intervenue en fonction des besoins du bureau sur différents projets. Mon implication active m’a permis d’avoir un suivi et une vision continus, ainsi qu’une interaction avec l’ensemble des acteurs des affaires sur lesquelles j’ai travaillé, d’où une Mise en Situation Professionnelle très formatrice. Ma MSP a commencé par quatre mois d’immersion sur le chantier de l’UMG : Union Maraîchère de Genève. Ensuite, je suis passée de l’échelle architecturale à l’échelle urbaine et j’ai travaillé pendant cinq mois à la phase de projet et d’étude de détails du projet MICA : aménagements extérieurs du nouveau quartier des communaux d’Ambilly. Quelques semaines de participation au concours des aménagements du centre bourg de Fribourg m’ont permis de mettre en pratique mes connaissances sur les espaces publics. Puis j’ai terminé ma MSP avec la réalisation du dossier de demande d’autorisation de construire du projet MICA. Pour chacun de ces projets, je tenterais de détailler les caractéristiques du projet, les missions de maître d’œuvre, ainsi que les acteurs et situations parfois complexes auxquels j’ai pu être confrontée sur le terrain.

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS

I. UMG - IMMERSION SUR LE CHANTIER DE L’UNION MARAÎCHÈRE DE GENÈVE 1. PRÉSENTATION DU PROJET ET PHASE D’INTERVENTION Historique du projet L’UMG est un projet de halle maraîchère pour lequel l’Atelier Ar-Ter a obtenu un mandat direct en 2006 grâce à la connaissance de plusieurs maraîchers de la coopérative. L’UMG est une société coopérative qui regroupe une quarantaine de maraîchers suisses et français et assure la centralisation et la distribution de fruits et légumes dans tous les points de ventes de Genève. La coopérative revendique la volonté de sauvegarder les intérêts professionnels de ses membres et d’offrir à tous un accès à des fruits et légumes issus d’une production locale. Le projet de l’UMG est né de la nécessité de moderniser et agrandir les locaux de la coopérative maraîchère installée depuis sa création en 1949 à Carouge. Située dans la Zone Industrielle de la PAV (Praille, Acacias, Vernet) que la ville de Genève souhaite requalifier, l’UMG s’est trouvée dans la nécessité de déplacer ses locaux, tout en profitant d’une aide financière de la ville. Il a donc été nécessaire de trouver un site sur lequel construire la nouvelle halle maraîchère. Les coopérateurs, qui possèdent des terrains agricoles, ont revendiqué la pertinence de construire la nouvelle halle au plus près des terres agricoles et ont mis à disposition du projet, un terrain non viabilisé et non constructible, puisque situé en pleine ZAS (Zone Agricole Spéciale) de la plaine de l’aire à Perly. Séduite par la durabilité d’un projet qui valorise les productions des cultures maraîchères locales, l’emploi des matériaux locaux (bois) et le recours aux énergies renouvelables (pompes à chaleur et panneaux solaires), la ville de Genève a donné une dérogation à la coopérative pour lancer le projet de l’UMG. L’obtention du permis de construire sera validée en 2007 et laissera place à un projet de longue haleine puisque le chantier ne commencera finalement pas avant avril 2013.

Description du projet La situation de la future halle coopérative en zone agricole est idéale et limite au maximum les transits de véhicules dans la ville. Une seule entrée est nécessaire pour le trafic entrant et sortant de la parcelle. Celle-ci est ensuite séparée sur le site, d’une part, pour l’accès au public en façade sud-ouest et, d’autre part, pour des quais de déchargement des fournisseurs et distributeurs en façade nord-est. Cette disposition a été choisie afin d’optimiser les flux de marchandises et limiter au maximum les manœuvres sur le site. En ce qui concerne le bâtiment, il s’inscrit dans un volume unitaire, le plan est cependant organisé en deux parties distinctes : - La halle, située aux sud, avec la zone de déchargement et de chargement, une bande de stockage et préparation des emballages, la zone de transformation et conditionnement, et, en fin de système, la zone des chambres frigorifiques. La surface de la halle se répète également au sous-sol pour accueillir du stockage temporaire 55


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

14

41 407.00

0.0

0

15

Cs

Sn

Quercus robur 40 solitaire" "tige fléchée 9.8 0 25/30

Populus alba "tige fléchée solitaire" 25/30 sortie arrosage

Sr Cm

Acer campestre "touffe solitaire" 450/500

SV Hé.

40

Sr

40

40

9.2

SV Hé.

SpN

0

Quercus robur "tige fléchée solitaire" 25/30 Sr

0

SpN

40 SV Hé.

9.1

0

plan directeur de la ZAS - 1/3000 406.50

407.50

407.00

407.00

0

0

404.00

403.50

405.00

404.50

406.00

405.50

407.00

406.50

407.50

407.00

407.00

406.40 406.30

411.00

410.50

406.50

407.00

407.50

408.00

408.50

409.00

409.50

410.00

410.50

411.00

410.00

366

408.5

408.0

SpN

Sr

406.50

SV Hé. SpN

408.00

sortie arrosage

Sr

409.50

408.50 408 .50

0

9.0

sortie arrosage

Sr

SpN SpN

Sv

99..550 0

Sr

40

.00 408.00 408

Sr Ps

.50 408.50 408

Ca

40

SpN

409.00

Populus alba "tige fléchée solitaire" 25/30

408.50

407..00 407 00

407..50 407 50 407..00 407 00

0

410..00 410 00 409..50 409 50

9.3

.50 410.50 410

.00 411.00 411

411..00 411 00 410..50 410 50

SpN SpN

409..00 409 00 408..50 408 50 408..00 408 00

Sr

9.4

408.00 407.50

SpN

Cs

Cs

SpN Quercus robur "tige fléchée solitaire" 25/30

Sv

0 9.0 40 99..0000 40

Quercus robur "tige fléchée solitaire" 25/30

408.00 408 .00

Hr

406.2 0

SV Hé.

Sr

Cs Sr

406.10

409.00 40

Sr

SpN

8.9

407.70

406.10

407.80

0

SpN

407.60

SpN SV Hé.

407.50

Salix alba "cepée solitaire" 3trc 400/500

Cs

406.00

SpN

40

Salix alba "cepée solitaire" 500/600

8.8

407.50

406.50

407.00

406.00

408.00

407.50

407.00

405.80

406.00

406.50

406.00

407.00

407.50

408.00

408.40

406.00

405.90

SV Hé.

406.50

0

Sn

408.00

407.50

405.70

Sr

406.50 406.50 407.00

406.50 407.00

407.60 407.70

0

407.50 407.70

407.80

408.00

Sr

ALTITU

407.50

407.7 0

407.60

plan général -

ALTITU

407.30

407.40

407.60

407.80

408.00 408.00

Sr

407.00

406.50

406.50 407.00 407.50

408..50 408 50

SpN

Ca

407.50

407.00

407.50

406.00

sortie arrosage

8.7

sortie arrosage

408.00

40

.00 408.00 408

.50 408.50 408

SpN SpN

Sv

405.80

SpN

ALTITU

407.30

zones FZAS et ALTITU

zo

40 8.6 0

Populus alba "tige fléchée solitaire" 25/30

Sr SV Hé.

SpN

SV Hé.

Sr

407.50 407 .50

408.00 408 .00

408.50 408 .50

.50 407.50 407

Sr

.00 408.00 408

Sr

0 8.40 408.4

SpN

SpN

SpN SpN

longueur : 191m diamètre : 32mm

Sr

raccord arrosage

Sv

Sr

arrosage

Sr

Sr

.00 408.00 408

0 8.30 408.3

SpN

Hr

SV Hé.

Sr

SpN

Salix alba "cepée solitaire" 3trc 400/500

Hr

0 8.50 408.5

UMG_EXE_001E Sr SV Hé.

document :

.50 407.50 407

Hh

Hh

Hh

Hh

Hh

Prunus avium "plena tige fléchée solitaire" 30/35

Prunus avium "plena tige fléchée solitaire" 30/35

Prunus avium "plena tige fléchée solitaire" 30/35

Prunus avium "plena tige fléchée solitaire" 30/35

Prunus avium "plena tige fléchée solitaire" 30/35

aménagements extérieurs plan général

pour :

EXECUTION

Cm

Alnus glutinosa "cépée solitaire" 3trc 500/600

406.50 406 .50

Sr

14.01.2015

407.00 407 .00

406.00

date :

406..00 406 00

406.50

Alnus glutinosa "cépée solitaire" 3trc 500/600

phase sia:

SpN SpN

SV Hé.

Ms SpN

.00 407.00 407

Salix alba "Cépée solitaire" 5trc 500/600 SpN 407.60 407 .60

SpN

SV Hé.

SpN

SpN

407.70 407 .70

407..40 407 40

407.80 407 .80

407.5 7

407.00 407 .00

SpN

Sr

SpN

Hh Prunus avium "plena tige fléchée solitaire" 30/35

Sr

SpN

.00 407.00 407

407.30 407 .30

407.00 407 .00

SV Hé. Sr

SpN

Ms

SpN

Sr

Ms Salix alba "Cépée solitaire" 3trc 400/500

.50 406.50 406

SpN

SpN SpN

.50 407.50 407

SpN

SpN 406.50 406.50

.50 406.50 406

Hr

SpN

Ms

406.50 406 .50 Salix alba "cépée solitaire" 3trc 500/600

Sr Sr

Cm

Hh Prunus avium "plena tige fléchée solitaire" 30/35

408.00 408 .00

.50 407.50 407

407.00 407 .00

Ps

Hh Prunus avium "plena tige fléchée solitaire" 30/35

408.00 408 .00

407.50 .50

SV Hé.

Hh Prunus avium "plena tige fléchée solitaire" 30/35

407.0 7.00 0

exécution échelle :

1/200

SV Hé.

Sv

Ps

Hh Prunus avium "plena tige fléchée solitaire" 30/35

.00 407.00 407 SpN

Sr

SpN SV Hé.

SpN

Salix alba "Cépée solitaire" 3trc 400/500

SpN Ms

SpN

0 .00 407.0 407

Salix alba "Cépée solitaire" 5trc 500/600

407.30

407.50

0

407.70 .20 407.20 407

.20 407.20 407

40

7

407.5 7.50 0

0 50 7.5 407.

0 7.30 407.3 0 .40 407.4

56

format : A1+ 600 x 1260

autorisation : DD 104 220 01.04.2011

dessin : JRE TBU

pilotage : marcellin barthassa pedro diaz-berrio

fichiers : UMG_150106_Plan AmExt.vwx UMG_EXE_001E.pdf

modifications : places parking 235 - 250 A B prolongation buses sous pont d'en C arrondis ponts r=10m D arrondis ponts r=8m E implantation arbres, arbustres F

les bureaux techniques et les entreprises sont tenus de vérifier les cotes et niveaux


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

16

17

18

57


PARTIE II - RESPONSABILITÉS des marchandises et des emballages. La moitié est affectée à des frigos et un accès par le sous-sol permet de rejoindre la partie administrative du bâtiment. - En tête du bâtiment, côté route de base, se trouve toute la partie de l’administration, qui s’ouvre d’un côté sur le paysage agricole de la plaine de l’Aire et de l’autre sur les activités à l’intérieur du bâtiment, à l’instar d’une tour de contrôle. Organisée en deux niveaux distincts, cette partie regroupe tous les locaux de dimension plus réduite : au niveau inférieur, un espace d’accueil, un magasin viticole et des bureaux, sont en rapport direct avec la halle, et, au niveau supérieur, les bureaux administratifs et une salle de conférence extensible sur la cafétéria et utilisable de manière autonome. Les deux niveaux de sous-sol de la partie administrative sont accessibles par deux noyaux d’escaliers et accueillent les vestiaires du personnel, les locaux techniques CVSE, internet et les archives du bâtiment.

La phase d’intervention : l’exécution, le chantier et la mise en service achèvement • Contexte du projet lors de l’intervention Dès mon arrivée, j’ai été impliquée sur le chantier de l’union maraîchère de Genève. Je suis arrivée au moment où le chantier battait son plein et que la maîtrise d’ouvrage venait de signer avec l’Etat de Genève l’accord de libération des anciens locaux. Cet accord, lié à des enjeux politiques externes au projet, était intéressant pour la maîtrise d’ouvrage puisqu’il représentait une compensation financière non négligeable de la part de l’État. Malgré la plus-value apportée, cet accord impliquait un déménagement imminent de la maîtrise d’ouvrage dans ses nouveaux locaux et une accélération indispensable des travaux sur le chantier. Compte tenu des échéances annoncées, le second œuvre de la partie administrative du bâtiment avait pris beaucoup de retard. Les dessins d’exécution n’étaient pas encore figés et certaines entreprises demandaient plus de coordination de la part de la direction des travaux. Pour agir sur l’accélération indispensable du chantier, le bureau Ar-Ter a du renforcer ses effectifs et j’ai rapidement intégrée l’équipe en charge de cette affaire. • Effectif dédié à l’affaire Pour le projet de l’UMG, une équipe de trois personnes a été mise en place au sein du bureau. Cette équipe était constituée de Marcellin Barthassat (Associé responsable de projet qui intervient ponctuellement sur le projet), Pedro Diaz-Berio (Chef de projet, coordination relation MOA, contrôle des coûts et direction des travaux) et pendant ma MSP, Thierry Buache (Stagiaire architecte qui travaillait avec moi sur le dessin des plans d’exécution et les détails). En intégrant cette équipe, j’ai dû me familiariser au plus vite avec le projet, ses intervenants et le contexte dans lequel il s’inscrivait, afin d’assurer au mieux les tâches et responsabilités qui se présentaient à moi en phase d’exécution et de mise en œuvre. • Phase d’intervention et tâches assumées Ce schéma illustre l’ensemble des missions définies par la norme SIA (Société des Ingénieurs Architectes), que l’architecte peut mener à travers n’importe quel projet. Pendant ma MSP, lorsque j’ai travaillé sur le projet de l’UMG j’ai pu : - Intervenir sur la phase 5 de réalisation avec l’élaboration des plans d’exécution la direction des travaux et la réception de quelques lots de l’ouvrage pour la mise en service achèvement. 58


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

- Phase 5, réalisation : Pour cette phase, j’ai participé à la réalisation de plans de détails et à leur transmission aux entreprises. J’ai aussi pu participer pendant trois mois à la direction des travaux qui implique un passage quotidien sur le chantier et la coordination nécessaire des différentes entreprises pour assurer la bonne exécution des travaux. Ma mission s’est principalement centrée sur : - La réalisation de deux éléments de mobilier et leur réception. L’UMG ayant du emménager dans ses nouveaux locaux en cours de chantier, le bureau a du opter pour une réception lot par lot. - La coordination CVSE (Chauffage Ventilation Sanitaire Electricité).

19

Organisation des phases : SIA, tableu des prestations et des pourcentages

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS

2. OBSERVATION ET POSTURE ADOPTÉE La direction des travaux : un choix assumé et revendiqué Dès que le bureau Ar-Ter en a l’opportunité, il accepte de mener la direction des travaux des projets qu’il porte. Cette mission représente beaucoup de travail et d’investissement pour le bureau, mais elle est la seule façon de garantir la maîtrise des détails et la qualité globale du projet en phase de chantier. Aujourd’hui, comme en France et bien que la Suisse résiste encore, les architectes sont de plus en plus soumis à la pression des entreprises générales. C’est en réaction à ce phénomène que le bureau Ar-Ter se positionne et se bat pour garder au maximum une main bienveillante sur l’exécution du projet. Le bureau Ar-Ter est fort de plusieurs expériences de chantiers, et présente un regard critique sur les différentes missions qu’il a eu à tenir. • La mission de direction architecturale Pour les aménagements d’espaces publics, le bureau Ar-Ter est en général mandaté jusqu’à l’autorisation de construire. Ensuite, étant donné qu’il s’agit de projets d’aménagement d’espaces publics, les communes réalisent un nouvel appel d’offre pour définir le mandataire de l’exécution du projet. Bien souvent pour ce type de projet, ce sont les entreprises générales ou les bureaux d’ingénierie civile qui prennent le relais (prix concurrentiel et expérience du génie civil nécessaire pour la mise en œuvre du projet). Dans ce cas, les architectes assurent la mission de Direction Architecturale ce qui permet à l’architecte de rester partenaire de l’exécution, mais au second plan. • La mission de direction des travaux Compte tenu des difficultés rencontrées lorsque le bureau est mandaté pour la mission DA, Ar-ter fait le choix d’assurer la DT dès que cela est possible et notamment sur des projets privés comme celui de l’UMG. Les rôles étant beaucoup moins fragmentés qu’en France, la difficulté de cette mission reste, pour chaque projet, de pouvoir constituer une équipe de DT efficace qui a les compétences nécessaires pour jouer plusieurs rôles à la fois. En Suisse, lorsque l’architecte assume la DT, il joue à la fois le rôle de maître d’œuvre, d’OPC, d’économiste et il doit également être à l’aise avec la conception du détail. Sur le chantier de l’UMG, j’ai trouvé l’équipe de DT très bien équilibrée. Marcellin Barthassat, fort de dizaines d’années d’expérience sur le chantier, jouait le rôle indispensable de l’OPC en assurant la coordination des entreprises et en «tapant du poing sur la table» lorsque cela était nécessaire. Pedro Diaz Berio, qui a déjà pratiqué le métier d’architecte à son compte au Portugal, était, quant à lui, très impliqué dans la maîtrise des coûts et la définition des détails. Dans tous les cas, il s’agit d’une mission qui demande beaucoup d’expériences et le bureau Ar-Ter implique volontiers d’autres collaborateurs moins expérimentés sur le chantier, comme moi ou Thierry, ce qui favorise la formation en interne. Très sensible à la dimension constructive et à l’importance que nous avons à jouer en tant qu’architecte sur le chantier, je partage les convictions du bureau Ar-Ter : il est essentiel d’accepter, et même de chercher à avoir la responsabilité du suivi de chantier. Dans ma future pratique, je souhaiterais assumer cette mission le plus souvent possible pour pouvoir exercer mon rôle d’architecte jusqu’au bout et garantir le respect du projet initial jusqu’à la mise en œuvre et le parfait achèvement. 60


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Le rôle de l’architecte maître d’œuvre : une mission à deux vitesses Pendant la Direction des travaux, le rôle de l’architecte maître d’œuvre est de transmettre les tâches et les directives qui lui semblent essentielles, compte tenu du planning auquel le projet est contraint et en lien avec la maîtrise des coûts. La direction des travaux est l’entité qui garde, tout au long de sa mission, une vision globale du projet et qui est en mesure de définir l’enchaînement des tâches selon leurs priorités. L’architecte MOE répartit sa mission selon deux temporalités, à savoir les déplacements sur le chantier et les temps de travail au bureau : - Sur le chantier, l’architecte suit régulièrement (tous les jours) l’avancement des travaux. Il veille à l’enchaînement cohérent des interventions de toutes les entreprises qui participent au chantier ainsi qu’à la qualité de leur travail. - En parallèle de ses déplacements sur le chantier, lorsque cela est nécessaire, l’architecte doit savoir ralentir la cadence de sa pratique et travailler depuis l’atelier. C’est à ce moment là qu’il développe les détails, lance les soumissions, contrôle le budget et coordonne l’ensemble des tâches. L’objectif principal de cette mission à deux temps est d’éviter les prises de retard des différents corps de métier en assurant la coordination et l’enchaînement des tâches sur le chantier. Finalement, tout au long de sa mission de DT, l’architecte maître d’œuvre ne doit avoir qu’un seul mot d’ordre : l’anticipation.

Se responsabiliser sur le chantier Dès le début de ma MSP, j’ai participé au déroulement classique du chantier de l’UMG et j’ai très rapidement été confrontée aux responsabilités de la maîtrise d’œuvre. En intégrant l’équipe de DT, j’ai pu constater la pluralité des actions menées par l’architecte et la gymnastique intellectuelle que demande son action dans un contexte où de multiples acteurs interviennent. Encadrée par Pedro et Marcelin, et grâce à la volonté du bureau Ar-ter de valoriser l’autonomisation des stagiaires ou des jeunes architectes par l’installation d’une confiance progressive, cette expérience du chantier m’a permis de me responsabiliser et de m’investir pleinement. Très rapidement, il m’a fallu prendre de l’autonomie. Au début, je me souviens avoir eu un peu de mal à me positionner face aux entreprises et à la maîtrise d’ouvrage, mais, après plusieurs semaines et discussions avec Pedro, j’ai pris conscience que le chantier était une série de négociations et de discussions qui permettaient d’aboutir au meilleur compromis entre envie et technicité. Riche en terme d’apprentissage et d’affirmation personnelle, cette expérience m’aura permis d’acquérir certains outils nécessaires à ma future pratique d’architecte et de maître d’œuvre, même si j’ai bien conscience que cette expérience s’est déroulée dans le contexte très spécifique de la Suisse.

61


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

3. LES DIFFÉRENTS ACTEURS AU SERVICE DU PROJET Maîtrise d’ouvrage de type coopérative • Un cadre de travail non réglementé et participatif La maîtrise d’ouvrage privée de type coopérative, et donc non professionnelle, représente un espace de travail non réglementé. En effet, avec ce type de maître d’ouvrage, les missions de l’architecte ne sont pas définies ni arrêtées, il est donc important d’établir, dès le début du projet, un rapport contractuel entre les deux parties qui définisse clairement les missions du maître d’œuvre. Ayant réalisé mon mémoire de master 1 sur les espaces partagés dans les projets d’habitats groupés, j’ai eu, à plusieurs reprises, l’opportunité de m’entretenir avec des architectes maîtres d’œuvre de ce type projet, qui avaient mis en place des processus de conception participatifs. Pour tous ces architectes, le plus gros défaut de ces affaires reste l’aspect chronophage qu’implique la participation des maîtres d’ouvrage dans le processus de projet. Quel que soit le projet, l’architecte s’investit beaucoup plus qu’il ne le devrait. Il s’agit d’une réalité fréquente dans notre métier, mais pour les projets participatifs, bien souvent, le temps accordé par l’architecte dépasse considérablement les termes de son contrat. L’UMG étant un projet de halle maraîchère pour une coopérative de 40 maraîchers et non un bâtiment de logements coopératif (identique à l’habitat groupé en France), le contexte est très différent. Il s’agit d’un bâtiment collectif à usage professionnel et je pense que cette distinction d’usage a, quelque peu, facilité le processus de conception du projet. En effet, l’affect et l’implication de chacun des coopérateurs sont moins importants et donc plus faciles à gérer pour l’architecte. • Les contrats SIA et le calcul des honoraires : flexible et adaptable à chaque projet. Au cours de ma MSP, Astrid Rogg, l’administratrice du bureau Ar-Ter a pris le temps de m’expliquer comment étaient réalisés les contacts et comment étaient calculés les honoraires du bureau Ar-Ter. La SIA (Société des Ingénieurs Architectes) qui contrôle et réglemente la profession d’architecte en Suisse, propose, comme l’ordre des architectes en France, des contrats types sur lesquels le bureau Ar-Ter se base. Des adaptations et clauses particulières sont ensuite ajoutées en fonction de la particularité de chaque projet. Pour le calcul des honoraires, contrairement à la France où les prix ne sont pas fixés, une tranche de prix définit le coût minimal et maximal du travail en Suisse et en fonction des professions, ce qui permet au bureau de choisir le montant de son coût horaire. Ensuite, des ratios et coefficients, établis dans la norme SIA et choisis par le maître d’œuvre, permettent de prendre en considération la « pénibilité du projet ». Par exemple, le calcul des coûts prend en considération le fait que la MOA demande à établir une démarche participative, le fait que le projet soit répétitif ou à multiples variantes, etc... Un formulaire de calcul permet ensuite à Astrid d’intégrer ces ratios dans le contrat et d’adapter les propositions d’honoraires faites à la MOA selon les particularités du projet. Le contrat est ensuite négocié avec la MOA qui propose de revoir souvent à la baisse les honoraires de l’architecte et annule en quelque sorte toute la prise en considération de la particularité du projet. Comme me l’a expliqué Astrid, le moment de la négociation du contrat avec la MOA est crucial. Bien souvent, même si le client tire les prix vers le bas, il faut avoir un discours qui insiste sur le fait que les honoraires ont été établis ainsi car le MOE va beaucoup s’investir sur le projet, qu’il engage sa responsabilité du début jusqu’à la fin du projet et que cela implique une prise en charge complète du projet ainsi que la couverture des risques qui peuvent survenir sur ce dernier. 62


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Projet de l’UMG

Maitre d’ouvrage Coopérative Union Maraichère de Genève

Maitre d’oeuvre AR-TER Direction des Travaux

Entreprises

Mr Picaud Mr Janin Mr Bonvin Interlocuteurs représentants des maraichers

Marcellin Barthassat Architecte Associé

Pedro Diaz-Berio Architecte Chef de projet

TER Terrassement Gestrag/cons. M&G

CPT Charpente bois JPF-Ducret SA

SAN Sanitaire Tapernoux SA

STO Protection solaire Griesser SA

Mr Blondin Président de l’UMG

Marie Flecheux Architecte DE en formation HMONP

Thierry Buache Architecte Stagiaire EPFL

SER Ouvrages métaliques escalier Engelhard SA

SEC Sécurité Sedis Sécurité

FEN Fenêtres AAV contractors SA

TPLT Cloisons/ plafonds Colorimmo SA

MAC Maçonnerie béton Marti/cons. M&G

PAN - Façade panneaux Industisol suisse CPA SA

CVF Production froid Mino SA

MEP Verrouillage Yves Liardet SA

MEN Menuiserie bois A. Gros & fils

PHV Photovoltaïque Solstis SA

POR Portes/quais Rieder Systems SA

SOL Sols sans joints DMB/consortium D&S Walo

ELE Electricité Boymond sàrl

ECH Echafaudages Echami SA

FBL Toiture Couferap SA

TAP Moquette industrielle Multisol SA

CUS Agencement de cuisine Cuisine Amann

PNT Peinture anti-tag Novatech SA

NET Nettoyage Cleaning Service

CAR Carrelage + faïence Bonvin SA

40 Maraichers

Autres mandataires

PERZETEN & MILLERET Mandataire Ingénieur civil

ECO SERVICES Mandataire Ingénieur sécurité

BOYMOND Mandataire Géomêtre

WILLI WEBER Mandataire Ingénieur physique du bâtiment

ARCHITECTURE & ACOUSTIQUE SA Mandataire Ingénieur acoustique

CSD NGENIEURS + Mandataire Ingénieur géotechnique

Organigramme des acteurs du projet UMG

63

20


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Relation architecte / Maîtrise d’ouvrage Même s’il ne s’agit pas d’un bâtiment collectif, l’UMG est un projet où la participation a été importante. En effet, en cas de grandes prises de décision attenantes au projet, les coopérateurs ont été consultés. Cela a nécessité, à différentes étapes du projet, une rencontre directe entre le maître d’œuvre, Ar-Ter et les maîtres d’ouvrage, les 40 maraîchers. Dans ce type de rencontre, l’architecte expose les variantes qui s’offrent à la MOA et les décisions sont prises de façon démocratique, par votation à la majorité. Compte tenu de cet aspect participatif, les procédures s’en trouvent souvent ralenties et le temps investi ainsi que l’énergie déployée par l’architecte plus conséquents. L’étendue de ce projet dans le temps illustre bien cette problématique, puisque le projet de l’UMG a été lancé en 2006 et seulement inauguré en juin 2015. Le projet a été ralenti pour des questions de dérogation et d’autorisation de construire en Zone Agricole Spéciale, mais la consultation et la participation de la MAO ont aussi été une des causes de la lenteur de ce projet. • Faciliter le processus de projet avec une démarche pédagogique et des interlocuteurs intermédiaires Pour faciliter le processus de projet avec l’UMG, l’atelier Ar-ter a dû, dès le début du projet, faire preuve de fermeté et de cadrage. En effet, l’atelier a convenu avec la coopérative de la nécessité de n’avoir à faire qu’à un seul interlocuteur. Un des coopérateurs a donc été désigné pour traiter quotidiennement avec les architectes. Pour toutes les séances ordinaires, c’est avec lui que Pedro et Marcellin ont traité. C’est seulement en cas de consultation exceptionnelle et de prise de décision importante que l’atelier rencontrait l’ensemble de la coopérative. • Intervention en site occupé : savoir garder sa place d’architecte A l’UMG nous avons eu à faire à plusieurs reprises à une maîtrise d’ouvrage parfois trop imposante. En effet, ayant emménagé sur le chantier avant la livraison définitive du bâtiment, les commanditaires du projet avaient un œil permanent sur le travail des entreprises et étaient beaucoup plus impliqués qu’ils n’auraient dû l’être. Étant en permanence sur le chantier, des prises de liberté fréquentes et des directives étaient parfois données aux entreprises par les maraîchers sans avoir consulté la maîtrise d’œuvre. Lorsque cela arrive, il est important que l’architecte affirme son rôle et sa posture de direction des travaux. En aucun cas les entreprises ne doivent exécuter les directives de la maîtrise d’ouvrage. De plus, lorsque le planning de chantier était à un point critique et que les entreprises étaient soumises à la pression des commandes de matériaux, il arrivait fréquemment que la MOA intervienne sans raison pendant le rendez-vous de chantier. Marcellin a dû à plusieurs reprises remettre la maîtrise d’ouvrage à sa juste place afin qu’elle n’interfère pas sur les missions et rôles de direction des travaux. Cette expérience de chantier m’a montré à quel point les missions et la pratique du métier d’architecte maître d’œuvre peuvent être mises à rude épreuve. Lorsqu’on endosse ce rôle, il est important d’être capable de poser des limites avec fermeté pour préserver, non seulement la qualité des projets mais, également, notre profession et défendre les missions dont on a la responsabilité.

64


PARTIE II - RESPONSABILITÉS • Assurer l’entretien de l’ouvrage A la fin de ma participation au chantier de l’UMG, j’ai passé du temps à la réalisation du dossier final du projet. Il s’agit d’un recueil dans lequel sont incorporés les plans définitifs du projet, les plans de détails, le contact de tous les mandataires et entreprises et toutes les recommandations liées à l’entretien du bâtiment. Ce dossier est ainsi donné à la MOA afin qu’elle puisse garder une trace de tous les documents qui ont permis la réalisation du projet. Ce dossier permet également d’avoir un jeu de plans si la MOA est amenée à exécuter de nouveaux travaux sur le bâtiment. Pour chaque affaire, le bureau Ar-Ter s’engage à livrer les bâtiments avec ce dossier d’entretien. Ceci est une façon d’assurer une mission complète vis à vis de sa MOA. Durant les cours de HMONP, Jacques Felix-Faure avait parlé de la manière avec laquelle son agence assurait la garantie de ses projets. En effet, il avait expliqué qu’il garantissait à sa MOA une visite du projet un an après la livraison du projet, puis deux ans après. Cet engagement vis à vis de la MOA me semble tout à fait louable et garantit quelque part à la MOA la bonne exécution des choses en amont de la phase d’exécution. Cette attitude consciencieuse nous donne de la crédibilité et montre aux yeux de la MOA que nous sommes sûrs de nous et conscients de la responsabilité que représente le métier d’architecte.

Relation architecte / Mandataire, spécialistes et BET Dans toutes ses affaires, le bureau Ar-ter fait en sorte de bien choisir ses partenaires. En effet, afin de s’inscrire dans une même logique de projet et un travail d’équipe, les BET, mandataires et spécialistes, avec qui le bureau travaille, doivent adhérer au projet ainsi qu’à ses objectifs. Dans les différentes affaires sur lesquelles j’ai eu à travailler, j’ai appréhendé cette relation de différentes manières. Pour l’UMG, beaucoup de détails étaient déjà réglés. Un gros travail de partenariat avec les mandataires avait déjà été réalisé lorsque je suis arrivée sur le chantier. Il s’agissait donc de coordonner les interventions de chacun vis à vis du planning du chantier et de revenir sur quelques détails et imprévus survenus lors de la mise en œuvre. • Les coordinations nécessaires pour le chantier de l’UMG > Technique = en l’absence d’ingénieur CVSE 18, le bureau Ar-ter a géré lui même la coordination entre les BET électricité, chauffage/ventilation et sanitaire. > Aménagements extérieurs = coordination entre l’ingénieur civil et les entreprises de maçonnerie et marquages. > Acoustique = sous plusieurs aspects - coordination entre l’ingénieur acoustique et le BET chauffage / ventilation afin d’assurer la tranquillité de la salle de conférence, malgré la présence d’une gaine de ventilation, la reliant directement à la halle maraîchère. - coordination entre l’ingénieur acoustique et l’entreprise de plâtrerie pour la gestion de l’acoustique entre la partie administrative et la halle maraîchère. • L’absence d’ingénieur CVSE Dans le cas de cette affaire, j’ai été confrontée à l’absence de mandataire pour la coordination CVSE. Par mesure d’économie, la MOA a fait le choix de ne pas mandater de spécialiste pour traiter la question des réseaux. Le bureau Ar-Ter a donc pris en main cette coordination. A mon 18 - CVSE : Chauffage, Ventilation, Sanitaire, Électricité.

65


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Secours

Secours

Secours

Dérouleurs 15m AC

Poste d'eau + entretien

Secours

C

Secours

25

Secours

Air Neuf

25

Secours

C

Détecteur CO2 à 25 cm de plancher Secours

120 m3/h

Secours

Secours

Air Neuf

Depuis local technique

Cassette

25

25

Air Neuf

Air Neuf

25

Air Neuf

66

25

Air Neuf

Air Neuf

Air Neuf

Air Neuf


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

LEGENDE

240 CHF - MINO - Ventilation 240 CHF - MINO - Chauffage - réseau air/eau chaude 240 CHF - MINO - Chauffage - réseau eau froide Frigo - Zone froide 250 SAN - TAPERNOUX - Sanitaire 250 SAN - TAPERNOUX - Air comprimé 230 ELT - BOYMOND - Electricité

Secours

Secours

Secours

Secours

Secours

Robinet anti-gel

C

25

Secours

Secours

Dérouleurs 15m AC

Poste d'eau + entretien

Plans de réseaux CVSE R+1

maitre d'ouvrage : union maraîchère de genève rue blavignac 16 1227 carouge 022 827 40 00 umg@umg.ch

15

raccord é depuis étage inferieur

projet : construction d'une halle coopérative ZAS perly - certoux 1258 genève

C

Secours

UMG_EXE_RES_001D document :

architecte : ar-ter atelier d'architecture territoire

plan de réseau étage sia fas fsu sarl des promenades 8 plan de réseau reu-de-chaussée boulevard 1227 carouge

Secours

022 304 18 00 info@ar-ter.ch www.ar-ter.ch

15

pour :

C

C

date :

Air Neuf

Secours

Réseaux chauffage / eau glacée

21.01.2015 phase sia:

exécution 1/50 niv. réf. +/- 0.00 = +409.14

géomètre : buffet & boymond route des acacias 18 1227 les acacias GE 022 827 02 60 bureau@bbs-geo.ch

format : A1+ 126x59.4

autorisation : DD 104 220 01.04.2011

physique du bâtiment : willi weber 022 349 12 66 willi.weber@archiwatt.ch

dessin : TBU MFL

pilotage : marcellin barthassat pedro diaz-berrio

acoustique : architecture & acoustique 022 809 63 64 f.sapin@archac.ch

échelles :

e CIAT

Secours

Secours

Gaine textile - Ø 560 2 000 m3/h

Cassette CIAT

Cassette CIAT

Cassette CIAT

Cassette CIAT

ingénieur civil : perreten & milleret sa rue jacques-grosselin 21 1227 carouge 022 309 49 30 info@pmsa.ch

fichiers :

environnement sécurité :

modifications : A B mise à jour C mise à jour D E F

08.10.2014 04.10.2014 21.01.2015 _ _

les bureaux techniques et les entreprises sont tenus de vérifier les cotes et niveaux

toute modification sera communiquée aux architectes avant exécution

ecoservices sa Plans UMG.141209.Réseaux.vwx de réseaux CVSE RDC 022 308 47 00 richard@ecoservices.ch UMG_EXE_RES_001D.pdf

Air Neuf

Air Neuf

Air Neuf

Air Neuf

Air Neuf

67

TBU MFL TBU _ _

21


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Secours

Secours

Eaux pluviales

Secours

Appareil ventilation

Bouclage de la circulation au plafond

80

fibre boîtier électrique

échangeur VMC DF

Serveur PACK 1

Serveur

PACK 2

Serveur Serveur

135

Entrée ELT et SIG

Chaud Pl. Ch + Magasin 1 256 L/h

Pl. Ch 744 L/h

L.I 1 000 L/h

Froid Magasin 3 000 L/h

Vers chambre froide magasin

Chaud Pl. Ch + Magasin 2 000 L/h

Ballon Chaud 4 000 L

Froid L.I + Magasin 4 000 L/h

Ballon Froid 2 000 L

Lot plomberie

68

Ballon ECS 400 L

Tableau éléctrique froid

Chaud Pl. Ch + Magasin 1 256 L/h

Froid Magasin 3 000 L/h

Détecteur CO2 à 25 cm du plancher fini.


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

LEGENDE

240 CHF - MINO - Ventilation 240 CHF - MINO - Chauffage - réseau air/eau chaude 240 CHF - MINO - Chauffage - réseau eau froide Frigo - Zone froide 250 SAN - TAPERNOUX - Sanitaire 250 SAN - TAPERNOUX - Air comprimé 230 ELT - BOYMOND - Electricité

Secours

Secours

Secours

Secours

80

Secours

Plans de réseaux CVSE R-0,5 135

Froid Magasin 3 000 L/h

Chaud Pl. Ch + Magasin 1 256 L/h

union maraîchère de genève rue blavignac 16 1227 carouge 022 827 40 00 umg@umg.ch construction d'une halle coopérative ZAS perly - certoux 1258 genève

UMG_EXE_RES_002 plan de réseau rez-inférieur plan de réseau sous-sol

Froid Magasin 3 000 L/h

21.11.2104 Chaud Pl. Ch + Magasin 1 256 L/h

exécution

ar-ter atelier d'architecture territoire sia fas fsu sarl boulevard des promenades 8 1227 carouge 022 304 18 00 info@ar-ter.ch www.ar-ter.ch

perreten & milleret sa rue jacques-grosselin 21 1227 carouge 022 309 49 30 info@pmsa.ch

1/50 niv. réf. +/- 0.00 = +409.14

buffet & boymond route des acacias 18 1227 les acacias GE 022 827 02 60 bureau@bbs-geo.ch

A1+ 126x59.4

DD 104 220 01 .04.2011

willi weber 022 349 12 66 willi.weber@archiwatt.ch

TBU MFL

marcellin barthassat pedro diaz-berrio

architecture & acoustique 022 809 63 64 f.sapin@archac.ch

PlansUMG_211114_RESEAUX.vwx de réseaux CVSE R-1 ecoservices sa

69

UMG_EXE_RES_002.pdf

022 308 47 00 richard@ecoservices.ch

A B mise à jour C mise à jour D E F

08.10.2014 04.10.2014 _ _ _

les bureaux techniques et les entreprises sont tenus de vérifier les cotes et niveaux

toute modification sera communiquée aux architectes avant exécution

TBU MFL _ _ _

22


PARTIE II - RESPONSABILITÉS arrivée sur le chantier, aucun plan de réseaux n’avait été réalisé, et les entreprises CVSE étaient en attente de réponses rapides quant à la disposition de certains appareils de ventilation, de tableaux électriques et de passages de gaines. Le chantier était à un point critique et il m’a fallu être réactive pour réaliser les plans de réseaux et la coordination des entreprises. Pour faire ce travail, j’ai du établir une hiérarchie entre les différents acteurs du chantier et rassembler sur un plan unique les données transmises par les trois entreprises d’électricité, de chauffage/ventilation et d’installations sanitaires. Les plans de coordination, une fois terminés, ont permis d’échanger et de répondre aux questions des entreprises qui avaient besoin d’avancer sur le chantier. Ils ont aussi permis d’appuyer les discussions que nous avions avec les entreprises lors des séances de chantier et surtout des séances de coordinations techniques (CT). Ces séances, qui ont lieu respectivement une fois par semaine et une fois par mois, permettent de bien définir les interactions qui surviennent sur le chantier entre les entreprises. J’avoue avoir trouvé cette mission compliquée à assumer pour le bureau Ar-ter. En effet, à la fin de mon intervention sur cette affaire, différents problèmes commençaient à survenir avec des passages de gaines mal gérés. Puis, le bureau a été confronté à un autre problème de coordination, qui aurait pu être géré en amont si un bureau CVSE avait été mandaté pour effectuer un suivi plus poussé. En effet, la maîtrise d’ouvrage, qui était rentrée dans le bâtiment, se plaignait d’avoir froid. Après avoir analysé le problème, nous avons constaté qu’un manque de communication était survenu entre le BET chauffage/ ventilation et l’entreprise de menuiserie responsable de menuiseries extérieures. En effet, le BET chauffage/ventilation avait transmis à l’entreprise de menuiserie un débit d’air en m/ linéaire et les entreprises de menuiserie avaient réalisé les menuiseries extérieures avec des grilles d’air qui assurent un débit d’air en valeur absolue. Le débit d’air entrant étant plus important que celui qui était nécessaire pour assurer l’équilibre de la ventilation simple flux, il n’était donc pas étonnant que la maîtrise d’ouvrage se plaigne d’avoir froid. Finalement, puisque l’atelier avait transmis les plans de réseaux et géré la coordination CVSE, Ar-ter se retrouvait responsable avec le BET chauffage/ventilation et l’entreprise des menuiseries extérieures de l’erreur survenue après coup. Cette expérience de chantier m’aura fait comprendre une chose importante : même si la MOA souhaite faire des économies en ne mandatant pas d’ingénieur CVSE, il faut tout de suite le mettre en garde sur les complications que cela peut engendrer et bien expliquer que l’économie réalisée sur ce travail de spécialiste risque de se répercuter par la suite par des travaux complémentaires plus coûteux. Effectivement, pour de petits projets, il arrive que la coordination CVSE soit faite par les architectes. Mais pour des projets aussi techniques que celui de l’UMG, qui tend à répondre au label Minergie, la mission devient trop complexe (sur cette affaire, le bâtiment fonctionne avec un double système de ventilation simple et double flux, des pompes à chaleur, de la production de froid et une toiture recouverte de panneaux photovoltaïques…). il faut tout simplement expliquer à la MOA que nous n’avons pas en tant qu’architecte les connaissances suffisantes pour prendre la responsabilité de cette coordination. Dans le cas où la MOA insiste pour ne pas mandater quelqu’un pour cette mission, il faut être ferme et réaliser une note de mise en garde en expliquant que cela relève de sa responsabilité. Ce document juridique pourra être réutilisé pour limiter la responsabilité du maître d’œuvre si un problème surgit. En plus de cette première précaution, les plans transmis aux entreprises qui requièrent l’avis d’un spécialiste ou d’un ingénieur non mandaté doivent contenir la mention « pour approbation des mandataires compétents ». Cela permet une nouvelle fois de se protéger en cas de problème. 70


PARTIE II - RESPONSABILITÉS • Un travail collaboratif pour affiner les détails avec l’ingénieur acoustique Pour la gestion des détails acoustiques pour la gaine de ventilation de la salle de réunion et les faux plafonds des bureaux, j’ai appréhendé cette relation comme un travail collaboratif. Au cours de séances ponctuelles, nous avons élaboré des détails constructifs qui prenaient en considération les contraintes techniques de l’ingénieur, la mise en œuvre des entreprises ainsi que l’aspect esthétique que nous souhaitions maintenir. La MAO qui avait emménagé sur le chantier s’était plainte du bruit perçu entre la partie administrative et la halle maraîchère. Des détails acoustiques ont donc été élaborés et mis en œuvre au niveau des liaisons entre les cloisons des bureaux et le faux plafond. Les détails ayant été anticipés avant la pose des faux plafonds, l’isolation acoustique entre les cloisons de plâtre et le plafond sont totalement invisibles. Pour la gaine de ventilation entre la salle de conférence et la halle maraîchère, une séance de coordination entre ingénieurs acoustique et chauffagiste a permis de dimensionner la gaine technique et le tampon acoustique nécessaire pour qu’aucun bruit ne provienne de la halle pendant les réunions administratives de l’UMG. Dans ce cas de figure, la coordination MOE/ingénieur/BET a été réactive et efficace et l’administration travaille actuellement dans des bureaux sans nuisance sonore où la confidentialité et la tranquillité sont tout à fait préservées d’un espace à l’autre.

Relation architecte / Entreprises Les entreprises sont les intervenants essentiels de la phase exécution et de chantier. Pour assurer la bonne exécution sur le chantier, et le respect des délais établis par le planning, il est indispensable d’être en contact avec elles en amont de la phase chantier. Au cours de mes trois mois d’expérience sur le chantier, j’ai pu comprendre, auprès de Pedro et Marcelin, l’importance que représentait l’attitude de la maîtrise d’œuvre sur le chantier. En effet, il faut savoir endosser une double casquette qui consiste à être ferme et exigeant tout en garantissant une ambiance cordiale sur le chantier. En passant tous les jours sur le chantier, il est clair qu’il est de notre devoir en tant que direction des travaux d’avoir une attitude respectueuse envers toutes les personnes qui travaillent quotidiennement sur le chantier. Une ambiance sympathique et agréable sur un chantier est un facteur essentiel qui participe à la qualité du travail mené par les entreprises. • Favoriser la convivialité sur le chantier Au fur et à mesure de mon expérience, j’ai remarqué que lorsqu’un problème se présentait sur le chantier, Pedro et Marcellin impliquaient souvent les entreprises dans la recherche de solutions. Cela permet effectivement de valoriser les entreprises qui apprécient particulièrement le fait que la DT soit active et impliquée dans la recherche de solutions à leurs côtés. Il est important en tant que maîtrise d’œuvre de prendre en considération le savoir- faire des entreprises, afin que celles-ci se sentent investies dans le processus de production architecturale. Ainsi, les intervenants du chantier sont valorisés et s’approprient plus facilement le projet et sa réalisation. Je pense qu’il est très important de donner de la valeur aux ouvriers et que ce soit l’architecte qui soit à l’initiative de cette démarche. Lors de ma MSP, j’ai eu l’occasion d’assister au bouquet de chantier de l’UMG, Cette soirée a été organisée par le bureau Ar-ter, offrant un pot pour mettre en avant et remercier ceux qui travaillent tous les jours sur le terrain et assurent l’avancement des travaux.

71


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Détection fumée toujours a 26.1cm du joint des plaques. Et à l'axe avec bouches extraction d'air.

axes de symétries plaques de plâtre (env. 50x30cm)

axes de sy plaques de

30

26.1

plan détail - position détection de fumée - 1/5

L 365

K

B

A

365

J

I

H

365

G

365

365

365

bureau comptabilité max 6p surf.:39.80m2 nf: +3.770m

548

E15nb: +3.757m

s: moquette MALTA m: plâtre blanc cloison vitrée cadre chêne p: faux plafond plâtre perforé blanc

HSP=324cm HA=68cm

F

2

548

HSP=324cm HA=68cm

bureau direction max 2p surf.:20.40m2

bureau max 2 b 2p surf.: 20.00m2

E14nb: +3.755m

E13nb: +3.755m

nf: +3.770m

nf: +3.770m

s: moquette MALTA m: plâtre blanc cloison vitrée cadre chêne p: faux plafond plâtre perforé blanc

HSP=324cm HA=68cm

E 53

120

HSP=324cm HA=68cm

120

53 20 54

120

120

local rangement surf.: 5.90m2

E11nb: +3.759m

E10nb: +3.759m

nf: +3.770m

s: moquette MALTA m: plâtre blanc peinture blanche p: faux plafond plâtre perforé blanc

nf: +3.770m

s: moquette MALTA m: plâtre blanc p: faux plafond plâtre perforé blanc

HSP=240cm

HSP=240cm

bureau ventes surf.: 120.50m2 nf: +3.770m

E08nb: +3.760m

HSP=324cm HA=68cm

s: moquette MALTA m: plâtre blanc cloison vitrée cadre chêne p: faux plafond plâtre perforé blanc

HSP=324cm HA=68cm

HSP=324cm HA=68cm

bureau réserve max 2p surf.: 20.00m2 nf: +3.770m

E09nb: +3.752m

s: moquette MALTA m: plâtre blanc cloison vitrée cadre chêne p: faux plafond plâtre perforé blanc

HSP=324cm HA=68cm

54 16 55

114

12

114

54 16 54

120

120

54 20 53

120

120

53 20 53

120

120

53 20 53

13.5

plan étage 1/50

1

s: moquette MALTA m: plâtre blanc cloison vitrée cadre chêne p: faux plafond plâtre perforé blanc

local imprimantes surf.: 5.90m2

HSP=324cm HA=68cm

120

120

13.5

3

30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30

18.5

365

18.5

M 365

plan détail - pos

30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30

N

plan détail - position bouches extraction d'air BSE80 et BSE125 - 1/5

B

A

plan de plafond étage

365 331

K

B

18

24 24

125.5 160.3

343

s: moquette MALTA m: plâtre blanc cloison vitrée cadre chêne

72

123

A

365 78 M2

143.5

8 28 28 28 28 479.3

E15nb: +3.757m

535.5

535.5

M3

383.3

100.5 162

bureau comptabilité max 6p surf.: 39.80m2 nf: +3.770m

548

23.5 715

369.3

119.5

348.5

163

3

14

12

16

5

90 341 85

J

I 365

143.5

125.5 5

123

24 24

167.5

12 343

163.5

local imprimantes surf.: 5.90m2

local rangement surf.: 5.90m2

E11nb: +3.759m

E10nb: +3.759m

nf: +3.770m

s: moquette MALTA m: plâtre blanc peinture blanche

H

16

nf: +3.770m

s: moquette MALTA m: plâtre blanc

20 20

14

365

347

L

365

361

M

N

G

365 M3 345

20

365 1063

345 1079

365

20

345


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Luminaires VIVA LED (diamètre de découpe plâtre 155mm)

ymétries e plâtre (env. 50x30cm)

axes de symétries plaques de plâtre (env. 50x30cm) Luminaires Spot EURO (diamètre de découpe plâtre 195mm)

Luminaires VIVA LED et Spot EURO provisoires (cablés)

Bouches d'extraction d'air BSE80 (diamètre de découpe plâtre 80mm)

Bouches d'extraction d'air BSE125 (diamètre de découpe plâtre 125mm)

Détection de fumée plafond

sition luminaires VIVA LED et Spot EURO 125 - 1/5

plan détail - position lampe d'action incendie - 1/5 Détection de fumée faux plafond

Lampe d'action incendie (diamètre 25mm)

Plans de positionnement des luminaires dans le faux plafond

F

E

D

C

365

C

B

365

légendes faux plafonds

A

365

365

faux plafonds en plâtre fixe (plaque de 12.5mm) : maitreetd'ouvrage faux plafonds en plaques de plâtre pleines démontables (dimensions union maraîchère de genève variables) rue blavignac 16 faux plafonds en plaques de plâtre perforées et démontables 1227 carouge (120x30cm) 022 827 40 00 umg@umg.ch faux plafonds en panneaux métalliques perforés blanc (174.5x50cm et 175.5x50cm) projet : construction d'une halle coopérative faux plafonds en panneaux métalliques perforés blanc (dimensions ZAS perly - certoux 1258 genève variables)

bureau max 1p surf.: 12.40m2 nf: +3.770m

E07nb: +3.769m

s: moquette MALTA m: plâtre blanc cloison vitrée cadre chêne p: faux plafond plâtre perforé blanc

HSP=324cm HA=68cm

toilettes surf.: 5.28m2

toilettes surf.: 5.28m2

E05nb: +3.769m

E04nb: +3.769m

HSP=240cm

HSP=240cm

nf:

nf:

s: carrelage beige m: carrelage blanc panneau stratifié beige p: plâtre blanc

HSP=282cm HA=26cm

HSP=324cm HA=68cm

salle de réunion surf.: 19.30m2

cafétéria surf.: 39.40m2

nf: +3.770m

E06nb: +3.761m

nf: +3.770m

E03nb: +3.763m

s: moquette MALTA m: plâtre blanc cloison vitrée cadre chêne p: faux plafond plâtre perforé blanc

s: moquette MALTA/carrelage m: plâtre blanc cloison vitrée cadre chêne p: faux plafond plâtre perforé blanc

HSP=324cm HA=68cm

120

HSP=324cm HA=68cm

HSP=324cm HA=68cm

120

53 20 54

120

120

54 16 55

120

120

55 16 54

120

cloisons verticales plâtre au-dessus de cloisons vitrées

HSP HA coupe détail étage 1/10

F

nf: +3.770m

E01nb: +3.760m

tôle

E

isolation faux plafond plâtre

HSP=324cm HA=68cm

coupe détail rez 1/10 dalle mixte

E 120

54 20 53

120

120

isolation faux plafond métal

53

voir UMG_EXE_303B 21

161.5

B

165.5

1 24

123

341 95

123

24 24

343

PE05

toilettes surf.: 5.28m2

E05nb: +3.769m

E04nb: +3.769m

nf:

s: carrelage beige m: carrelage blanc panneau stratifié beige

1/50 apparente niv. hauteur réf. +/0.00 = +409.14 format : A1+ 126x59.4

=HA autorisation : DD 104 220 01.04.2011

géomètre : buffet & boymond route des acacias 18 1227 les acacias GE 022 827 02 60 bureau@bbs-geo.ch physique du bâtiment : willi weber 022 349 12 66 willi.weber@archiwatt.ch

dessin : TBU MFL

pilotage : marcellin barthassat pedro diaz-berrio

échelles :

fichiers : UMG.141209.Réseaux.vwx UMG_EXE_RES_003D.pdf modifications : A B mise à jour C mise à jour D hauteur apparente E =HA F

acoustique : architecture & acoustique 022 809 63 64 f.sapin@archac.ch hauteur sous plafond environnement sécurité : =HSP ecoservices sa 022 308 47 00 richard@ecoservices.ch

08.10.2014 TBU 04.10.2014 MFL 21.01.2015 TBU _ HA _ _ _

HA

365

20 715

352

nf:

s: carrelage beige m: carrelage blanc panneau stratifié beige

73

383.3

352.1 339

PE06

toilettes surf.: 5.28m2

salle de conférence max 100p surf.:81.50m2 nf: +3.770m

53.5

s: moquette MALTA m: plâtre blanc cloison vitrée cadre chêne

PE07

exécution

ingénieur civil : isloation perreten & milleret sa rue acoustique jacques-grosselin 21 1227 carouge et plâtre 022 309 49 30 info@pmsa.ch

A

365

79.2 E07nb: +3.769m

PE08

50cm

Plans de calepinage et détail d’isolation phonique du faux plafond 387 14

8 28 28 28 28 196

6

nf: +3.770m

0

C 365

6 137

bureau max 1p surf.:12.40m2

50cm

les bureaux techniques et les entreprises toute modification sera communiquée hauteur sous sont tenus de vérifier les cotes et niveaux aux architectes avant exécution plafond =HSP

E01nb: +3.760m

s: moquette MALTA m: plâtre blanc cloison vitrée cadre chêne

264.5

345 349

D

80

8 14

12 44 12

date :

phase sia:

duratex

C

365

14

365

pour :

dalle béton

81 132.3

F

ar-ter atelier d'architecture territoire sia fas fsu sarl boulevard des promenades 8 1227 carouge 022 304 18 00 info@ar-ter.ch www.ar-ter.ch

plan de réseau étage

04.02.2015

s: moquette MALTA m: plâtre blanc cloison vitrée cadre chêne p: faux plafond plâtre perforé blanc

C

16

UMG_EXE_RES_003D plaques plâtre et isolation acoustique architecte contre tôle: de toiture document : hauteur sous plafond hauteur de poutre apparente

toiture salle de conférence max 100p surf.:81.50m2

13.5

53 20 53

s: carrelage beige m: carrelage blanc panneau stratifié beige p: plâtre blanc

30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30

18.5

365

maitre d'ouvrage : union maraîchère de genève rue blavignac 16 1227 carouge 022 827 40 00 umg@umg.ch projet : construction d'une halle coopérative ZAS perly - certoux 1258 genève

23


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

« Pour que cela soit possible il faut indiquer l’acte qui doit être réalisé plutot que le commander. (…) laisser le temps à celui qui l’a réalisé de la digérer et l’interpréter, le laisser faire, plutot qu’intervenir sans cesse pour corriger. (…) Analyser la chose faite, avec la personne qui l’a faite et en discuter. Parfois c’est une chose imprévue qui apparaît, renverse le tout et interdit de passer à l’indication suivante telle qu’elle devait être donnée. Cette dernière va être modifiée par la réponse inattendue » 19 Patrick Bouchain

• Etre crédible par le détail Les entreprises assurent la réalisation concrète de tous les éléments qui ont été pensés en amont avec les mandataires. Au travers des séances de chantier auxquelles j’ai pu participer, j’ai constaté à quel point les discussions préalables pour définir les détails favorisaient le bon déroulement du chantier. En effet, l’élaboration des détails sur papier donne de la crédibilité à la maîtrise d’œuvre vis à vis des entreprises. Après leur élaboration, les détails proposés sont confrontés aux aléas du chantier et constituent une base solide pour être remodifiés et permettre la mise au point du détail qui sera validé pour la mise en œuvre. A propos du détail, je soulèverai une citation de Guy Depolier lors de son intervention en cours de HMONP: « Questionner la matière et gérer les détails, c’est ce qui nous permet en temps que MOE de dormir sur nos deux oreilles. » 20 • Les séances de chantier Dans la phase d’exécution, les séances de chantier ont lieu toutes les semaines sur le chantier. Ces temps de rencontre hebdomadaires permettent de faire le point avec les entreprises sur l’avancée du chantier et les échéances à venir en fonction du planning élaboré au préalable. Ils permettent également de faciliter notre passage sur le chantier les autres jours de la semaine. Avant chaque rendez-vous de chantier, nous organisons une visite du chantier pour repérer les éléments réalisés, ceux qui conviennent et les points sur lesquels il faudra revenir avec les entreprises. Ce tour de chantier nous permet d’introduire notre arrivée sur le chantier et de montrer que nous sommes actifs dans notre mission de direction des travaux. C’est seulement après cette petite visite matinale et lorsque la majorité des entreprises convoquées son présentes que commençait le rendez-vous de chantier. 19 - Patrick BOUCHAIN - Construire autrement - comment faire ? Édition L’impensé ACTES SUD – p65 20 - Cours de HMO-NP - Le Détail et le chantier - Guy Dépolier le 22 mai 2015

74


PARTIE II - RESPONSABILITÉS Sur le dossier de l’UMG, le représentant de la coopérative était toujours convié à participer aux séances de chantier. L’architecte garde le rôle de directeur des travaux et le représentant de la coopérative n’intervient normalement que lorsqu’une question abordée nécessite de rappeler les objectifs financiers du projet. Lors de mon intervention, chaque séance de chantier était clôturée par la coordination CVSE, qui n’était pas suivie par un mandataire, et posait souvent plus de problèmes. La séance se terminait toujours par une visite sur chantier avec les entreprises pour la mise au point de détails et la prise de décisions propres à chaque entreprise. • Lors des soumissions et consultations des entreprises Au cours de ma MSP, je n’ai pas eu l’opportunité d’élaborer des soumissions (idem CCTP pour les appels d’offre aux entreprises). Lorsque je suis arrivée sur le chantier, tous les CFC (Code des Frais de Construction de la norme SIA), à l’exception d’un lot de serrurerie, avaient été adjugés et le chantier était déjà bien avancé. En revanche, pour la mise en place de deux meubles de cuisine dans la cantine et la cafétéria de la partie administrative de l’UMG, une enveloppe financière inférieure à 15 000 CHF a permis à l’atelier Ar-Ter de ne pas avoir à faire de soumission et d ‘avoir recours à une procédure simplifiée. Ar-Ter a donc proposé une entreprise de cuisiniste spécialisée dans les cuisines en métal à l’UMG. Après avoir obtenu la validation du choix de l’entreprise par le maître d’ouvrage, j’ai assuré la mise au point et la coordination de ces deux meubles entre la maîtrise d’ouvrage, le cuisiniste et le BET électricité qui devait alimenter les différents équipements de la cuisine. J’ai réalisé les plans techniques et électriques de cuisines en fonction des souhaits de la maîtrise d’ouvrage et du catalogue du cuisiniste. Après validation de mes plans par le maître d’ouvrage, je les ai transmis au BET électricité et au cuisiniste qui a réalisé des plans techniques des deux cuisines en question et proposé une offre à la maîtrise d’ouvrage. Pour les CFC qui impliquent une enveloppe budgétaire supérieure à 15 000 CHF, le bureau doit, selon la norme SIA, avoir recours à une procédure de consultation par appel d’offres des entreprises. La soumission, qui se compose de plans d’exécution et d’un descriptif précis qui spécifie les choix de mise en œuvre de l’architecte, est alors définie. Les soumissions sont un exercice qui demande de l’expérience et un grand savoir-faire. En effet, la rédaction de la mise en œuvre des lots doit être extrêmement précisée pour que les entreprises comprennent exactement ce qu’on attend d’elles afin de répondre au plus juste à l’offre qui leur est faite. Sur le chantier de l’UMG, un seul lot de serrurerie pour les garde-corps des escaliers manquait au moment où je suis intervenue sur le chantier. C’est Jacques Joray, un architecte d’expérience, qui travaille ponctuellement en phase appel d’offres et chantier avec le bureau Ar-Ter, qui a réalisé la soumission de ce dernier CFC. Expérimenté sur la question du chiffrage et de la mise en œuvre, Jacques Joray a réalisé les soumissions en fonction des métrés du dessinateur et les souhaits d’exécution de l’architecte en chef de chaque projet. Chaque soumission nécessite donc un indispensable temps d’échange et de coordination en interne. Les entreprises consultées proposent au maître d’ouvrage, au minimum trois semaines après avoir reçu la soumission, une offre pour la réalisation des éléments demandés. L’architecte réalise alors un comparatif de l’ensemble des offres reçues et contrôle si l’entreprise répond plus ou moins bien au descriptif de mise en œuvre intégré dans la soumission. Un tableau 75


PARTIE II - RESPONSABILITÉS MEUBLE DE CUISINE CANTINE REZ-DE-CHAUSSEE

12.5

30

60

12.5

60

MEUBLE DE CUISINE CAFETERIA ETAGE 60

120

60

60

120

30

29

120

26

34

53

26.5

241.6

7

84

3.8

93

3.8

10

90.00

cave

60

60

60

60

60

76.2 10

10

50

39.5

50

39.5

P

60

2

360 86.5

7

100

74 P

LV

76.2

83

12.5

156

50

143

241.6

7

50

139.5

50

7 7

90

23

Miro-ondes

38.1

38.1

101.6

63.5

63.5

77 60

6

241.60

58

6

60

60

60 266.5

209

Coupe

Elévation de la cuisine

34

Elévation

26

Micro-ondes

120

120

12.5

6

120

60

360

P

P

58

LV

60

Plan du meuble haut

Plan du meuble haut

50

129.6

50

360

Plan du plan de travail

cave LV

P

P

P

58

P

120

60

6

LV

30

60 12.5

60

120

60

60

360

Plan du meuble bas

Position de la cuisine dans la cantine au RDC

Plans techniques de la cantine du Rez-de-chaussée

76

Plan du meuble bas

24

120


60

35

5

180

PARTIE II - RESPONSABILITÉS

35 35

5 5

300

238.70 238.70

Miro-ondes

30

240

60 365

60

LV LV

60

77

101.6

115.4

90

3.8

10

238.7 76.2

3.8 3.8

Coupe

10

30

70 70

30

Elévation Elévation dudu barbar

31.2

3

34

Coupe Coupe

1.8

100

76.2

101.6 70

10

12060 60

10

10

10

36

5

115.4

10

60

360

34

120

34

120

Micro-ondes Micro-ondes

70

10

3.8

36

3.8

34

120

60

120

238.7

300 148148 240

36

101.6

115.4

76.2

60

90

6 LV

34

Elévation du bar

60 60

3.8

238.7

47

30

Micro-ondes

31.231.23 3 34 341.8 1.8

68

3.8

90.00

47

Elévation Elévation dede la cuisine la cuisine 88

60 60

7 77 7

30

1.8

70 70

30 30

365365

209209

77

60 60

34

101.7

101.7

101.7

60 60

120120

34

5 5

60 60

3

148

Elévation de la cuisine 60 60

30 30

120120

115.4 115.4 101.6 101.6

P P

209

6 6

238.7

3.8 60

31.2

10 10

238.70

FR FR

76.2

60

76.2 90

60

90

6

5

10

35

10

60 180

47 238.7

5

cave cave

60

30 30

10

10 10

90.00 90.00

47 47

88 88

47

LV

3.8

7 77 7

3.8

P

113113

70

30

240240

30 30

FR

120

300300

cave

156156

30

120

3.8

90.00

10 Miro-ondes Miro-ondes

47

88 101.7

77

101.7 101.7

113

101.7

156

47

30

3.8

60 60 180180

101.6

60 60

115.4

60 60

47

60 60 120120

101.7

53 53

60 60

101.6 115.4

60

10

60

101.7

29 29 7 77 7 6 6

5 6 6

60

60 60

120120

120120

60 60

5 5

2

360360

10

70

Coupe

Elévation du bar 65

Meuble C Meuble C

36

60

70

34

10

Plan du meuble haut

UMG_EXE_421 UMG_EXE_421

10

Plan Plan dudu meuble meuble haut haut cave

R

P

LV

24.10.20 Meuble Meuble Cantine Cantine (RD ( Meuble Meuble Cafétariat Cafétaria(E exécution

58

5

65 65

300300

120

60

UMG_EX

70 70

300

120

58

70

148

120

120

60

7

60

70

cave cave

R R

60 P P

360

60

1/20 niv. réf. + 24.10.2014 24.10.2014

60

LV LV

58

120

58

6

10

10

2

Micro-ondes

5

A1+ 126x59.4

6 6

120120

60 60

60 60

30

60 60

60 60

2

120

2

120

1.8

30

34 3 1.8

1.8 34

65

Position de la cuisine dans la cafétériat à l'Etage

3

34

Meuble Cantine (RDC) Meuble Cafétariat (ETAGE)

24.10.2014

58

LV

2

Micro-ondes

Plan Plan dudu meuble meuble bas bas 60

60

exécution

65 65

1/20 Position Position dede la cuisine la cuisine dans dans la cafétériat la cafétériat à l'Etage à l'Etage niv. réf. = +409.14 Plans techniques de+/-la0.00 cuisine du

5

77

30

UMG_141117 UMG_EXE_C DD DD 104104 2202 01 .04.2011 01 .04.20 A B MFLMFL marcellin ba Cmarcellin MFLMFL pedro diaz-b dia Dpedro E F UMG_141117_CUISINE.vwx UMG_141117_CUISINE.v UMG_EXE_CUI_010.pdf UMG_EXE_CUI_010.pdf les bureaux te sont tenus de A1+A1+ 126x59.4 126x59.4

UMG_EXE_421

31.2

30 30

3

Plan du meuble bas

120120

31.2

120120

31.2

10

30 30

MFL

1/20 1/20 MFL niv.niv. réf.réf. +/-+/0.00 0.00 =+

construction d'une halle coopérative ZAS perly - certoux 1258 genève

5 5

360360

exécution exécution

union maraîchère de genève rue blavignac 16 1227 carouge 022 827 40 00 umg@umg.ch

Micro-ondes Micro-ondes

65

1.8

20

60 120

MEUBLE MEUBLE DEDE CUISINE CUISINE CAFETERIA CAFETERIA ETAGE ETAGE

0

0

53

60

238.70

3

P

77

10

29 6

ar-ter atelier d'architecture territoire sia fas fsu sarl boulevard des promenades 8 1227 carouge 022 304 18 00 info@ar-ter.ch www.ar-ter.ch

buffet & boymond route des acacias 18 1227 les acacias GE 022 827 02 60 bureau@bbs-geo.ch

1er Étage

A1+ 126x59.4

DD 104 220 01 .04.2011

willi weber 022 349 12 66 willi.weber@archiwatt.ch

MFL MFL

marcellin barthassat pedro diaz-berrio

architecture & acoustique 022 809 63 64 f.sapin@archac.ch

UMG_141117_CUISINE.vwx UMG_EXE_CUI_010.pdf

A B C D E F

perreten & milleret sa rue jacques-grosselin 21 1227 carouge 022 309 49 30 info@pmsa.ch

ecoservices sa 022 308 47 00 richard@ecoservices.ch

A B C D E F

les bureaux les bureaux techniques techniques et les e sontsont tenus tenus de vérifier de vérifier les cote les c

25


PARTIE II - RESPONSABILITÉS comparatif des offres permet en général au maître d’ouvrage d’évincer l’offre la plus onéreuse et la moins disante. Ensuite, c’est normalement, sous l’œil avisé du MOE, que le MOA adjuge le CFC à l’une des entreprises ayant répondu à la soumission. J’ai pu constater au sein du bureau Ar-Ter, que, pour l’adjudication, la MOE avait peu de marge de manœuvre étant donné que le choix de l’entreprise revient strictement à la MOA. Malheureusement, j’ai été forcée de prendre conscience que l’adjudication se faisait souvent sur les critères économiques avancés par la MOA et non pas sur la qualité des prestations des entreprises. Pour le CFC serrurerie des garde-corps de l’UMG, Ar-Ter avait suggéré un travail avec des entreprises qui étaient déjà présentes sur le chantier ou que le bureau connaissait. Malheureusement, l’offre des entreprises défendue par le bureau était trop onéreuse et la MOA a adjugé le lot à une entreprise méconnue et moins disante. Au moment de ce choix, Ar-Ter a rédigé un courrier à la MOA, expliquant que le bureau n’avait pas recommandé cette entreprise et qu’il se déchargeait de toute responsabilité si ce choix venait à s’avérer problématique sur le chantier. Après coup, nous avons eu quelques soucis avec cette entreprise qui ne voulait pas respecter le descriptif de mise en œuvre établi dans la soumission. Le courrier rédigé lors de l’adjudication a été fort utile pour nous défendre face au mécontentement de la MOA. Ici, il nous a fallu faire avec l’entreprise choisie par la MOA, mais j’ai pu constater que notre seule marge de manœuvre était de jouer sur le descriptif de mise en œuvre du dossier de soumission. En effet, il nous est possible de le rédiger avec l’aide des entreprises que nous connaissons et en qui nous avons confiance. Cela permet de montrer à la MOA que les entreprises avec qui nous souhaitons travailler ont peut être une offre plus coûteuse mais que leurs prestations collent à la qualité de mise en œuvre que nous souhaitons valoriser dans le projet. • Livraison parfait achèvement du mobilier Ayant participé à l’exécution du mobilier de l’UMG, j’ai également pu participer à la réception des deux cuisines du bâtiment. La MOA étant déjà dans le bâtiment, l’entreprise a demandé que cette réception soit faite afin qu’aucun dommage ne soit causé aux éléments déjà posés. Au cours de cette réception, l’entreprise de cuisiniste était convoquée, la maîtrise d’ouvrage et le bureau Ar-ter étaient présents. A ce moment-là, le rôle du maître d’œuvre est de relever toutes les réserves qu’il constate sur les travaux réalisés à ce jour. Tous les manques constatés sont scrupuleusement notés et la séance se termine sur un accord entre l’architecte et l’entreprise qui assure que les travaux à reprendre ou terminer seront réalisés à la date convenue. L’atelier Ar-ter s’engage alors à verser 90% de la facture finale de l’entreprise mais garde une réserve de 10% qui lui assure les levées de réserve et la bonne exécution des derniers travaux pour la livraison définitive et le payement de la facture finale à l’entreprise. Dans cette phase de livraison, j’ai pu constater qu’il était très difficile de faire revenir les entreprises pour effectuer de toutes petites tâches sur le chantier. Dans ce cas, l’architecte n’a d’autre solution que d’effectuer le payement de la facture finale seulement lorsque tous les travaux sont exécutés définitivement. Les premières confrontations avec les entreprises n’ont pas été évidentes. Je ne connaissais pas bien le projet, et je me trouvais un peu ignorante lorsqu’elles me posaient une question. Au fil des semaines, nos échanges se sont avérés de plus en plus intéressants. J’avais beaucoup de plaisir à me rendre sur le chantier pour échanger avec les entreprises. Cette phase de chantier a été pour moi une opportunité de poser beaucoup de questions, de mesurer les responsabilités du maître d’œuvre et de réaliser quels étaient les enjeux de la mise en œuvre sur le chantier. 78


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

4. LE RÔLE DE LA MAÎTRISE D’ŒUVRE EN PHASE CHANTIER Sur le chantier • Assurer la sécurité du chantier La DT est en charge de la sécurité sur le chantier. Si un accident se produit, l’architecte engage sa responsabilité. Malgré tout, l’équipe de DT ne peut pas être en permanence sur le chantier. Le SUVA 21 (qui veille au respect des normes de sécurité pendant les travaux) peut passer à l’improviste et vérifier si tout se déroule dans les règles de l’art. Lors des rendezvous et visites de chantier, l’architecte rappelle avec prévoyance les mesures de sécurité qui doivent être appliquées sur le chantier. Si, lors de ses visites quotidiennes, un élément lui semble anormal et présente un danger pour les individus qui travaillent quotidiennement sur le chantier, l’architecte doit mettre en garde les entreprises. Il doit donc effectuer une note informative ou une inscription dans le PV de chantier du non respect des règles de sécurité. Lors de ma MSP, un échafaudage était trop éloigné de la façade du bâtiment et rendait le travail de l’entreprise, qui posait les stores, dangereux. L’atelier Ar-ter a interdit l’intervention des entreprises sur l’échafaudage en question et écrit une note sur le PV de chantier qui nécessitait son rapprochement le long de la façade, ce qui a été fait. • Valider les carottages et percements La direction des travaux est aussi en charge de valider les carottages et percements à effectuer pour assurer les différents passages de gaines et réseaux liés aux installations techniques du bâtiment. Au cours de ma MSP sur le chantier, les entreprises soumettaient les percements nécessaires pendant les séances de coordination et les réunions de chantier. Chargée de la coordination CVSE, je vérifiais la position du percement demandé sur les plans de coordination et sur le chantier. Après consultation des entreprises de maçonnerie et de charpente, je confirmais ou non la réalisation de ces carottages. Il m’a été plusieurs fois nécessaire de consulter également l’ingénieur structure, à l’initiative de la structure bois de l’UMG, afin d’éviter que la structure porteuse du bâtiment ne soit endommagée par la réalisation d’un passage de gaine. • La contrainte du temps Sur le chantier, la notion de temps est une contrainte importante pour la Direction des Travaux. Il arrive en effet, que le planning ne soit pas respecté et que le chantier prenne du retard. Le rôle de l’architecte est alors de tout mettre en œuvre pour contrebalancer cette tendance. Sur le chantier de l’UMG, nous avons notamment eu à faire à ce cas de figure. En effet, au mois d’octobre, lorsque la maîtrise d’ouvrage nous a annoncé la validation de la clause de libération de ses anciens locaux avec l’État et son déménagement dans le bâtiment à la date du 17 décembre cela impliquait une certaine accélération du chantier pour le bureau Ar-Ter. Lors de cette expérience, j’ai pu constater à quel point le chantier dépendait des commandes de matériel et de l’avancement des tâches à réaliser par les entreprises. Tous les plans d’exécution ont beau être réalisés par la DT, la partie mise en œuvre revient strictement aux entreprises et les retards de planning ne dépendent pas uniquement de la responsabilité de la maîtrise d’œuvre. Le temps, du point de vue de la météo, peut aussi avoir une influence sur le chantier. En effet, l’enchaînement des tâches dépend aussi 21 - SUVA : Caisse Nationale Suisse en cas d’accident (en allemand Schweizerische Unfallversicherungsanstalt)

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS des saisons et des conditions climatiques. Ainsi, lors de l’emménagement de la MOA sur le chantier, il est devenu important d’effectuer la mise en service du système de chauffage de la partie administrative et de la production de froid des frigos de la halle pour rendre le bâtiment opérationnel au regard de l’hiver et du froid qui arrivait à vive allure. De plus, les portes de la partie administrative n’étant pas encore livrées, un problème de déperdition énergétique important allait vraisemblablement se poser d’où la nécessité d’avoir recours à la mis en place de portes provisoires. • La contrainte de l’espace La gestion de l’espace a aussi son importance sur le chantier. Dans les conditions exceptionnelles de l’UMG, lorsque la maîtrise d’ouvrage a emménagé alors que le chantier se poursuivait, il a été nécessaire de libérer l’ensemble du parking camions pour permettre aux maraîchers de livrer leurs fruits et légumes dans la halle. Les travaux n’étant pas terminés, les entreprises ont dû retirer leurs cabanes de chantier dans l’urgence. Il leur a aussi été demandé de libérer au maximum les espaces investis pour le stockage de matériaux et outils divers. En effet, l’arrivée de la maîtrise d’ouvrage in situ, a eu une incidence importante sur l’organisation et la répartition des entreprises à l’intérieur et aux alentours du bâtiment. Dans ce cas, c’est la maîtrise d’oeuvre qui a coordonné la libération et la réorganisation de l’espace sur le site. La particularité du chantier de l’UMG est liée à cet engagement. Cela a impliqué pour les entreprises de travailler dans un contexte de cohabitation avec la coopérative maraîchère. Ce type de situation est difficile à gérer pour la maîtrise d’œuvre. En effet, comme nous avons pu le voir précédemment, cela implique une prise de position ferme de la part de l’architecte, qui doit affirmer son rôle de maître d’œuvre et se retrouve bien souvent à gérer des conflits de cohabitation entre entreprises et maîtrise d’ouvrage. • Communiquer sur le chantier et l’architecture Le rôle de la direction des travaux est aussi de favoriser la communication et la transparence du chantier aux personnes extérieures au projet. Sur le projet de l’UMG et avec l’accord de la maîtrise d’ouvrage, des caméras ont été installées à l’intérieur et à l’extérieur du chantier. Cela a permis de réaliser des séries de photographies pour montrer l’avancement des travaux sous forme de court-métrage. Le film a été diffusé à plusieurs reprises : lors du bouquet de chantier, de l’inauguration du bâtiment et à l’occasion des journées de la SIA. Ces journées permettent aux agences d’architecture d’ouvrir les portes de leurs chantiers au public. Ainsi, les habitants, futurs utilisateurs et curieux peuvent venir visiter le chantier et suivre une visite guidée du bâtiment en compagnie des architectes. A l’UMG, la visite guidée a été accompagnée de la projection du court-métrage réalisé. L’équipe de maîtrise d’œuvre était représentée par Pedro et Marcellin qui ont commenté les différentes étapes du chantier et répondu aux questions des visiteurs.

A l’atelier Après être passée sur le chantier, la direction des travaux rejoint l’atelier pour : - rédiger le PV, - effectuer des plans de détails et les envoyer aux entreprises, - coordonner les différentes tâches par le biais de mails et appels téléphoniques, - contrôler les coûts au fur et à mesure de l’avancement des travaux. L’architecte revêt ainsi différentes casquettes et doit avoir la capacité d’enchaîner des tâches très différentes. Cette diversité du métier m’a paru, au début de ma MSP, difficile à gérer mais, au fil du temps, j’ai trouvé cette pluridisciplinarité des tâches et actions tout à fait stimulante puisqu’aucune journée ne se ressemble. 80


PARTIE II - RESPONSABILITÉS • Communiquer avec ses collaborateurs Au retour de chantier, un échange s’établit entre l’architecte chef de projet et ses collaborateurs. Comme il n’est pas toujours nécessaire que tous les intervenants du projet participent au rendez-vous de chantier, l’architecte en charge de la direction des travaux fait un retour sur les points qui ont été énumérés avec les entreprises et les mandataires. Cela permet de distribuer ensuite les tâches à effectuer par ses collaborateurs architectes et dessinateurs pour permettre l’avancement du chantier (plans d’exécution, détails, coordination entre les entreprises, etc…). Cette transmission d’information nécessite une bonne communication en interne et une aptitude à échanger avec les collaborateurs qui travaillent sur un même projet. • Apprendre à déléguer La communication en interne révèle aussi la capacité à déléguer en tant qu’associé ou chef de projet. En effet, les architectes associés du bureau sont constamment occupés par le suivi de chantier, les séances avec la maîtrise d’ouvrage, les mandataires, ou encore la recherche de nouveaux mandats. Compte tenu de leur emploi du temps très chargé, il est indispensable qu’un rapport de confiance s’établisse entre les associés et leurs collaborateurs. La capacité à déléguer permet au bureau d’être efficace sur différents fronts en même temps. De plus, une répartition des effectifs à la hauteur des besoins de chaque projet permet d’adapter les équipes de travail à tout moment. Ainsi, si un projet est confronté à un problème de planning, l’équipe de travail pourra être renforcée pour contrebalancer le manque de temps. • Communiquer avec la MOA, les ENT, les BET et les mandataires En parallèle de la coordination CVSE réalisée sur le chantier, j’ai passé énormément de temps au bureau à appeler les entreprises et échanger par mail avec les BET pour définir, plans à l’appui, la position de certains équipements. Pour l’exécution des cuisines de l’UMG, les plans de définition se sont affinés au fur et à mesure des appels et mail échangés avec le cuisiniste et la maîtrise d’ouvrage. Les plans d’architecte, qui synthétisent les envies de la MOA et les contraintes techniques du cuisiniste, servent ensuite de base pour la réalisation des plans techniques et la commande du mobilier par l’entreprise. Tous les échanges téléphoniques avec les entreprises exigent souvent du tact et de la fermeté, car les décisions prises peuvent aller à l’encontre des habitudes de mise en œuvre de ces dernières. Il est alors nécessaire d’adapter son discours et d’expliquer pourquoi l’option choisie est la meilleure pour le projet. Ce rapport d’échanges quotidiens permet d’assurer de bonnes conditions de travail sur le chantier ainsi qu’une collaboration future sur d’autres projets. • Importance du dessin à la main pour adapter son propre discours Au cours de ma MSP, j’ai pu constater l’importance d’être réactif en dessinant à la main sur le chantier. En phase d’exécution les entreprises ont, très souvent, besoin d’une réponse rapide, voire instantanée, et un croquis est parfois beaucoup plus efficace que tout autre plan informatique détaillé. Pour un chef de projet ou un associé, savoir projeter rapidement un croquis pour expliquer aux entreprises un détail qui ne fonctionne pas sur le chantier et proposer une solution au problème rencontré par un simple coup de crayon, est indispensable. J’ai apprécié la pertinence de cette compétence en voyant Pedro qui se servait du dessin pour dialoguer avec les entreprises. Cette méthode de projection rapide dans l’espace, où un plan donne de la crédibilité à l’architecte et, est très appréciée des entreprises. Souvent, un croquis était plus clair que de grands discours. 81


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

• Plans d’exécution et de détails Au cours de la MSP, j’ai réalisé des plans de détails qui servaient de base de travail aux BET CVSE et aux entreprises pour la mise en œuvre et les finitions sur le chantier. En phase d’exécution, ce type de plans montre que la maîtrise d’œuvre joue bien son rôle de direction des travaux et gère l’emplacement et l’exécution de tous les éléments du projet. Au sein du bureau Ar-Ter, j’ai pris conscience que ce type de dessin était adapté au langage technique des entreprises. Les plans d’exécution et la définition fine des détails demandent une grande rigueur et un savoir-faire qui s’acquièrent avec des années d’expérience sur le chantier. Par exemple, pour dessiner et coter un détail destiné à une entreprise de maçonnerie, il faut savoir prendre du recul sur son propre dessin et se mettre en quelque sorte à la place du maçon pour savoir comment doit être dessiné et coté le détail pour faciliter sa réalisation. • Le PV de chantier Après chaque rendez-vous de chantier, il est important de rédiger au plus vite le PV de chantier et d’ajuster le planning en fonction des échéances convenues avec les entreprises et les mandataires. Le PV de chantier est un document qui a une vraie valeur juridique, d’où l’importance à lui accorder, et la rigueur et la précision nécessaires à sa rédaction. Celui-ci est rédigé en fonction de l’avancement des travaux pour chaque entreprise. Si un problème survient sur le chantier avec une entreprise, l’architecte se doit de le faire apparaître sur le PV de chantier. Il est la preuve du suivi et de la mise en garde effectuée par la maîtrise d’œuvre. Ce document est envoyé toutes les semaines aux entreprises du chantier afin qu’elles puissent effectuer les tâches en attente dans un délai précis. La maîtrise d’ouvrage reçoit elle aussi le PV de chantier dans le but de pouvoir suivre, semaine après semaine, l’avancement des travaux. Sur le projet de l’UMG, Marcellin, Thierry et moi même notions le plus d’informations possibles sur le PV de chantier. Cela permettait de rapidement repérer les éléments qui étaient à suivre et nous servait de base à nos passages quotidiens sur le chantier. De plus, sur le PV apparaît chaque intervenant du chantier, avec son mail et son numéro de téléphone afin de pouvoir joindre si nécessaire les entreprises depuis le bureau et le chantier. Le PV servait également de base pour l’animation et la prise de notes au cours de la séance de chantier suivante. • La maitrise des coûts et le contrôle des situations des entreprises Je n’ai malheureusement pas pu me pencher précisément sur les coûts du chantier de l’UMG. Néanmoins, j’ai pu observer que Pedro, l’architecte chef de projet s’occupait du contrôle des coûts du projet en parallèle avec la mission de direction des travaux. Avec l’aide de Corine Mozimane (Architecte spécialiste du contrôle des coûts au sein du bureau), Pedro gère : - les facturations des entreprises en fonction de l’avancement du chantier. - les bilans et récapitulatifs des coûts qui prouvent la maîtrise du projet en terme de faisabilité économique. Ces bilans sont minutieusement répertoriés dans des classeurs par CFC gérés par l’architecte chef de projet de chaque affaire. Ils sont ensuite présentés à la maîtrise d’ouvrage au cours des séances de coordination qui ont lieu environ une fois par mois.

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« J’aime le chantier. C’est un lieu extraordinaire, où tout est toujours mouvement, découverte continuelle, invention. Tout ne tient pas dans le projet c’est faux. C’est le chantier qui te dit où sont les priorités, les choix à faire pour des décisions qui sur le papier, te semblaient peutêtre insignifiantes. » 22 Renzo Piano

« Sur le chantier (...) il faut tout le temps être là comme un chef d’orchestre qui doit assister aux répétitions et ne pas se contenter de diriger la représentation » 23 Patrick Bouchain

22 - Renzo PIANO - La désobéissance de l’architecte. - Edition Arléa - Août 2009 - p 36 23 - Patrick BOUCHAIN - Construire autrement - comment faire ? Edition L’impensé ACTES SUD – p74

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II. MICA - PARTICIPATION A LA DEMANDE D’AUTORISATION ET AU DEVIS GÉNÉRAL DU PROJET D’AMÉNAGEMENT URBAIN DES COMMUNAUX D’AMBILLY 1. PRÉSENTATION DU PROJET ET PHASE D’INTERVENTION Historique du projet MICA est un projet de nouveau quartier situé dans la ville de Thonex (ville périphérique de la ville de Genève) pour lequel l’Atelier Ar-Ter a obtenu un mandat direct pour l’aménagement des espaces publics en 2006. L’histoire de ce projet a commencé lorsque le bureau Ar-Ter a été appelé par la ville de Thonex pour l’amélioration de son PLQ. Une autre équipe d’architectes avait déjà travaillé sur le sujet, mais la mairie n’était pas satisfaite. Le bureau Ar-Ter a donc repris l’étude préliminaire et amélioré le dossier afin de faire valider le nouveau PLQ de la ville par votation. Après l’acceptation du PLQ, quelques années se sont écoulées, et l’idée d’un nouveau quartier a, peu à peu émergé au sein de la commune qui décide de constituer un groupe de réflexion sur les espaces publics avec le bureau d’ingénierie civile EDMS. La commune donne alors la gestion de ce groupe de réflexion à des promoteurs qui estiment nécessaire d’examiner la question avec un architecte. Le Bureau EDMS (qui, à l’époque, travaille déjà avec Jacques Menoud et Marcellin Barthassat sur un projet de logements situés à Genève) propose aux différents maîtres d’ouvrage de travailler avec le bureau Ar-Ter qui a l’habitude de traiter la question architecturale et urbaine dans ses projets. Connaissant déjà le bureau Ar-Ter, la commune et les promoteurs acceptent et un travail de réflexion est engagé pour fixer les grandes directions du nouveau quartier. Lorsque la partie urbaine est figée, l’équipe de maîtrise d’ouvrage lance une série de concours pour les bâtiments des pièces urbaines 24 mettant en pratique la nouvelle réglementation du quartier. Marcellin est alors invité par la ville à faire partie du jury afin d’assurer le respect du plan directeur et du PLQ établi. A la fin de la sélection des mandataires des pièces urbaines, il manquait un mandataire pour les espaces publics du nouveau quartier. Afin d’assurer la continuité du travail déjà engagé, la ville décide alors de donner le mandat à l’atelier Ar-Ter qui se lance réellement sur le projet en 2008. Contrairement à ce qu’Ar-Ter préconise en général, le bureau a seulement été mandaté pour la phase projet et l’autorisation de construire. Un autre mandataire a été choisi sur concours pour suivre l’exécution du projet.

24 - La notion de pièces urbaines est identique à la notion d’îlot urbain en France. Il s’agit d’un ensemble de parcelles, bâties ou non, constituant une unité élémentaire de l’espace urbain.

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Description du projet MICA est un projet d’environ 2000 logements associés à des équipements publics (une école, une maison de quartier, ainsi que des commerces et locaux associatifs en pied d’immeuble) qui se repartissent sur cinq pièces urbaines, soit 38 milles hectares de nouveau quartier. Situé en périphérie de la ville de Thonex, le traitement des circulations et des espaces publics du projet permettent de rendre le quartier accessible en voiture, en bus, à vélo et à pied. Les aménagements extérieurs se développent selon quatre grandes entités : - Le mail central : il traverse le quartier de manière longitudinale et favorise les piétons en imposant une vitesse de 30km/H à tous les véhicules qui l’empruntent. - Les cours champêtres : qui sont des parcours transversaux qui facilitent la promenade et la desserte des pièces urbaines à pied ou à vélo. - La diagonale : qui se présente sous forme de mobilité douce, longe le verger et les jardins familiaux et relie le nouveau quartier au Sud de la ville. - La lisière : qui favorise la promenade à pied ou à vélo le long de la forêt située au Nord du nouveau quartier. Afin de favoriser le développement de la faune et de la flore locales, les espaces publics ont été élaborés sur la terre ferme. L’ensemble des parkings attenants aux immeubles de logements ont été strictement mis en place sous les pièces urbaines afin de favoriser l’enracinement de tous les arbres plantés sur le quartier. Un système de récupération des eaux de pluie permet qu’elles s’écoulent du mail central, traversent les fossés des cours champêtres, et rejoignent la noue de la lisière nord et les bassins de rétention de la diagonale Sud. Cet ingénieux système, permet de gérer les risques d’inondation liés à l’urbanisation de cet espace encore rural aujourd’hui. Le dernier point important du projet réside dans la notion de réemploi des terres du site. En effet, le bureau d’ingénierie civile EDMS, mandaté pour les espaces publics et les pièces urbaines, a proposé de réaliser les aménagements publics avec la terre issue de l’excavation des fondations des pièces urbaines. Une démarche qui peut sembler logique mais qui ne l’est pas forcément vis à vis des démarches administratives et foncières que cela implique. En effet, les pièces urbaines appartenant à des promoteurs privés et les espaces publics à la commune, les rapports de force et la spéculation de la revente des terres excavées entre les deux parties rendent la gestion de cette démarche complexe.

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Passage à faune

La lisière

+1.00

+1.00

1.50

+1.00

+1.00

Le mail centrale

Pass

age

à fa

une

DD

P

DD

P

88

54

85

54

84

La diagonale


PARTIE II - RESPONSABILITÉS Copropriété « Mon idée »

lisière forêt

compensation forêstière liée au maillon routier

chaussée enrobé bitumineux

enrobé bitumineux coloré (zone cyclable mail) trottoir béton lonsicar

matière argilo-calcaire

prairie type extensive

+1.00 +1.00

engazonnement de détente

fossé de récupération des eaux pluviale

eau pluviale de récupération

haie

1.50

chemin tondu 1.50

fossé bocager +1.00 +0.50

+1.00

mobilier

barrette en béton de rétention d'eau

0.00 (niv.mail)

+0.50

arbuste

arbre planté

Les cours champêtres

C2I Comptoir d'Investissements Immobiliers SA BATIMA (Suisse) SA Commune de Thônex Etat de Genève MICA - Communaux d'Ambilly Espaces publics et infrastructures

MICA_PRO_02K plan général paysage APPROBATION 17.06.2015

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PROJET

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_ _ _ _ _ _

Lotissement « Plein Sud » Plan Masse des espaces publics du projet MICA

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS

La phase d’intervention : projet de l’ouvrage et dossier d’autorisation de construire • Contexte du projet lors de l’intervention En janvier, lorsque j’ai commencé à travailler sur le projet MICA, le dossier avait été mis quelques mois en attente. En effet, la commune souhaitait que les ingénieurs mandatés pour la réalisation du maillon routier qui longe le nouveau quartier, aient déposé la demande d’autorisation de construire avant de finaliser le projet du quartier lui-même. Après le dépôt de la demande d’autorisation de construire du maillon routier et le feu vert de la MOA, le bureau a, progressivement, repris le dossier et relancé les séances de coordination. Les différents mandataires se sont donc mobilisés pour finaliser la phase de projet et aboutir au dépôt d’autorisation de construire au cours de l’été 2015. Je dois admettre que mon arrivée sur le projet MICA a été plus calme que sur le chantier de l’UMG. Ce projet de quartier implique tellement d’interlocuteurs que le lancement du projet a été soumis à une inertie assez longue. De plus, au cours de mon intervention sur le projet, MICA a connu plusieurs aléas politiques qui l’ont remis en question à plusieurs reprises. Suite à de nombreuses incertitudes, le dossier MICA traîne quelque peu dans la longueur et rend son aboutissement compliqué, et parfois incertain. • Effectif dédié à l’affaire Le projet MICA est piloté par une équipe de trois personnes. Elle est constituée de Marcellin Barthassat (Associé responsable de projet qui intervient ponctuellement), Valentina Bezzo (Architecte chef de projet, responsable de coordination pour les espaces publics du projet) et Massimo De Giorgi (Architecte chef de projet, responsable de coordination pour les espaces verts du projet). J’ai donc intégré progressivement cette équipe et, comme pour l’UMG, j’ai du me familiariser avec le projet, son contexte et ses différents intervenants. Les deux autres associés, Jacques Menoud et Laurent De Wurstemberger, ont également participé au projet en nous aidant sur les questions paysagères, la gestion des eaux de pluie et l’aspect design du mobilier urbain. • Phase d’intervention et tâches assumées pour le projet Toujours à partir du schéma des missions établies par la SIA, lorsque j’ai travaillé sur le projet MICA, j’ai pu appréhender la phase 4 d’étude de projet en participant à deux phases : - La phase 4.32 du projet de l’ouvrage qui a consisté à définir le projet et les détails avec les autres mandataires et la maîtrise d’ouvrage du projet. En parallèle de ce travail de coordination, ont été réalisés un devis et un descriptif estimatif du projet pour la maîtrise des coûts. - La phase 4.33 de procédure de demande d’autorisation de construire, qui implique la réalisation d’un dossier de demande d’autorisation de construire établi avec beaucoup de rigueur.

25 - DGT = Direction générale des transports DGE = Direction générale des eaux DGNP = Direction générale de la nature et du paysage TPG = Transports Publics Genevois

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS

- Phase 4.32, le projet de l’ouvrage: Cette phase de projet demande énormément de séances de coordination avec la maîtrise d’ouvrage et les autres mandataires du projet. Les séances sont si nombreuses qu’il a été nécessaire de s’organiser en interne et au sein de l’équipe de travail pour être efficace et savoir qui se rend à la séance de coordination pour faire avancer et évoluer le projet, et qui reste au bureau pour modifier les plans et produire les documents nécessaires aux séances et présentations à venir. J’ai participé au cours de cette phase : - à différentes réunions de coordination avec les cotraitants du bureau Ar-Ter et les autres mandataires du projet MICA. - à l’élaboration des plans d’ensemble, coupes et au carnet de détails A3 qui définit à petite et grande échelle le projet. - à la réalisation du devis estimatif, par la prise de contact avec des entreprises pour définir les coûts ainsi que la réalisation de métrés pour affiner le devis et la maîtrise des coûts du projet.

- Phase 4.33, procedure de demande d’autorisation:

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Il s’agit d’une phase de travail qui demande extrêmement de rigueur à l’architecte puisqu’elle implique la production d’un dossier composé de formulaires qui informent sur des données très précises du projet. En effet, la moindre pièce ou information manquante provoque le refus de l’autorisation de construire et la nécessité de reprendre l’ensemble du dossier (qui doit être déposé sous 15 exemplaires aux différents services du canton de Genève : DGT, DGE, DGNP... TPG 25 ). Au cours de cette phase, j’ai participé à la réalisation du dossier de demande d’autorisation de construire et pu appréhender les démarches administratives nécessaires pendant cette étape de projet.

Organisation des phases : SIA, tableu des prestations et des pourcentages

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS

2. OBSERVATION ET POSTURE ADOPTÉE Le rôle de l’architecte maître d’œuvre : une mission à trois vitesses Pendant la phase de projet, le rôle de l’architecte maître d’œuvre est de coordonner l’ensemble des solutions proposées par les mandataires et cotraitants qui travaillent sur le même projet. Comme pour la phase de chantier, il ne faut pas oublier que la maîtrise d’œuvre a une vision globale du travail accompli et que c’est elle qui assure la cohérence du processus de projet. L’architecte répartit sa mission entre les séances de travail avec les mandataires, le temps passé au bureau et les séances de présentation du projet à la maîtrise d’ouvrage pour évoquer l’état d’avancement de ce dernier. - Au cours des séances avec les mandataires, l’architecte consulte les savoirfaire professionnels concernés pour affiner les détails qui serviront de base au descriptif et au devis estimatif du projet. Il rappelle aux mandataires les objectifs du projet pour ne pas perdre de vue la ligne directrice. - Il assure la présentation du projet, les grandes idées et les détails constructifs, lors des rencontres avec la maîtrise d’ouvrage. Au cours de cette présentation, il note les remarques éventuelles de la MOA pour proposer des variantes ou faire des modifications. - En parallèle de ces différentes séances, l’architecte travaille au bureau pour développer les détails, modifier les plans, affiner le devis estimatif et avancer le descriptif du projet.

Apprendre à faire confiance avec prudence L’objectif principal de la phase de projet est de trouver les solutions techniques les plus appropriées pour définir les détails qui serviront de base à la phase d’exécution et qui garantiront le respect des grandes idées du projet. Finalement, tout au long de la phase de projet, l’architecte maître d’œuvre doit garder les objectifs du projet en tête et faire confiance aux autres mandataires tout en exerçant son libre arbitre puisque c’est la posture qu’il prendra qui sera déterminante. Ceci est d’autant plus vrai dans le cas du projet MICA, puisqu’il s’agit d’un projet qui devait en temps normal être piloté par un architecte paysagiste. Ici, Valentina, Massimo et moi même sommes tous les trois architectes, et même si nous ne sommes pas spécialistes de la question du paysage, il a malgré tout été important d’affirmer nos choix et notre posture vis à vis du projet. Marcellin m’a expliqué à plusieurs reprises que selon lui « les architectes sont tout à fait à même de faire de l’urbanisme et du paysage, car ils traitent les choses de manière spatiale et avec plus de sensibilité à la notion d’usage». Bien que notre capacité à projeter l’espace nous ait été très utile, j’ai trouvé que sur le projet MICA, la question du paysage nécessitait un véritable savoir-faire et que nous devions en tant qu’architectes souvent faire confiance aux autres mandataires tout en étant prudents pour pouvoir assumer notre posture et notre responsabilité de maître d’œuvre.

92


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

« En réalité architecture et urbanisme se livrent une continuelle partie de ping-pong d’une échelle à l’autre. Il faut apprendre à tout faire. On ne peut-être exclusivement architecte, ni exclusivement urbaniste » 26 Renzo Piano

Prendre du recul et faire la synthèse de son travail au moment de la demande d’autorisation de construire. Pour la demande d’autorisation de construire, Massimo, Valentina et moi-même, avons dû faire preuve d’esprit de synthèse et prendre du recul sur tout le travail de coordination que nous avions réalisé avec les divers mandataires. En effet, pour la phase de projet, nous sommes allez assez loin dans la définition des détails. Nous avons défini la position des espaces jeux, les concepts du mobilier et nous avons même dimensionné les barrettes de rétention et petits ouvrages qui permettent de franchir les noues. Tout un carnet de détails très élaborés avait été réalisé. Finalement, après avoir finement décortiqué le formulaire de demande d’autorisation de construire, nous avons dû nous résoudre à nous limiter sur le projet. En effet, la procédure ne demandait absolument pas de présenter tous les détails qui avaient été pensés. Seul un plan PAP, Plan des Aménagements Paysagers, était demandé et une coupe type de chacune des parties d’ouvrages à savoir : le mail, la lisière, la diagonale et le cours champêtre. Comme nous l’a expliqué Marcellin : « La demande d’autorisation de construire ne reflète que la substance juridique et le squelette du projet. Le carnet de détails sera seulement remis à la MOA comme preuve du travail qui a été réalisé ». En effet, le dépôt de demande d’autorisation de construire demande une grande rigueur qui nous a obligé à respecter les éléments à fournir pour que le canton de Genève statue favorablement sur le projet. Aucun élément ne doit manquer ni être ajouté aux documents demandés et malgré tous les efforts réalisés l’équipe de maîtrise d’œuvre a dû, à cette étape du projet, accepter de « lâcher le projet ».

26 - Renzo PIANO - La désobéissance de l’architecte. - Edition Arléa - Août 2009 - p 179

93


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

NUMERO - ESPECE

-

NOM LATIN

-

VALEUR APS

-

QUANTITE

Passage à faune J compensation forestière liée au maillon routier 1430m2

J

Ø 500, l=13.00m, p=0.50% >

P=4.76m

ARR=426.65

2

3

0

1 78m

0, l=

63 .00m , p=

0.80

P=4.91m

E

F

N lisière P point de référence

L

428.40

428.40

428.40

Q

428.35

EU 04 428.45

EU 03

H

Q 427.70

O

C=428.50 R=423.59

F

25

% 428.40

EP 09

429.00

<Ø

>

P=1.

428.50

0.50%

C=428.5 R=426.7 0 2

4

5

, p=

98 81

5.00m 0, l=4

7

6

espace dévolu à la lisière étagée

regard EU n°953 à supprimer

ARR=426.50

Ø 80

11

9

8

99

C=428.20 R=423.44

Ø 250, l=18.00m, p=0.80% >

12

M

428.00

0.80%

EU 02

428.30

lisière

10

p= 0m, l=24.0

ARR=423.25

429.00

428.50 G 428 90 91 E

R

regard EU n°954 abaissemenr selon niveau projet

regard EU n°955 à supprimer

250,

426.55

426.70

15 13 16 14

J 426.10 426.40

426.25

429.50

429.00

M

R M R 429.50

R

<Ø

M

R

429.50

J

M

J

espace dévolu à la lisière étagée

EP 10

C=428.35 R=426.73

C=428.35 R=423.95

P=1.62m

P=4.40m

N I K

M

G

L

Ø 250, l=84.00m, p=0.80% >

K M

Ø 800, l=93.00m, p=0.50% >

I J H NUMERO - ESPECE

-

NOM LATIN

-

VALEUR APS

-

Eau: 1x Ø 300

L

QUANTITE

G

428.30

H 428.35 428.65

428.70

L

427.50 J

M

H

K

K

J C=428.77 R=424.63

G

P=4.14m

C=428.80 R=427.20

428.90

P=1.60m

tilleul à grandes feuilles

tilia platyphylos

tige circ.30-35

1'750.-

39

C

orme

ulmus x h

tige circ.30-35

2'535.-

32

D

sophora du japon

sophora japonica

tige circ.30-35

2'535.-

12

E

alisier torminal

sorbus torminalis

cépée h.400-450

1'840.-

13

F G

charme commun chêne pédonculé

carpinus betulus quercus robur

cépée h.350-400 tige circ.25-30

970.-

15

2'010.-

16

H

chêne sessile

quercus petraea

tige circ.25-30

2'530.-

15

I

tilleul à petites feuilles

tilia cordata

tige circ.25-30

2'010.-

26

J

érable champêtre

acer campestre

cépée h.350-400

970.-

38

K

noyer royal

juglans regia

tige circ.25-30

1'860.-

12

L

frêne à fleurs

fraxinus ornus

cépée h.350-400

1'840.-

18

-

NOM LATIN

cornouiller sanguin

-

cornus sanguinea

-

55.-

noisetier

-

corylus avellana

-

33.-

fusain d'europe

-

euonymus europaeaus

-

42.5.-

-

ligustrum vulgare

-

33.-

chèvre-feuille

-

lnicera xylosteum

-

33.-

cornouiller mâle

-

cornus mas

-

55.-

cerisier de sainte lucie

-

prunus mahaleb

-

55.-

prunus spinosa

-

-

rhamnus catartica

-

33.-

-

rosa canina

-

25.-

-

vibrunum lantana

-

42.5.-

bourdaine

-

frangula alnus

-

33.-

argousier

-

hyppophae rhamnoides

-

42.5.-

M

merisier

prunus avium

cépée h.450-500

975.-

21

osier pourpre

-

salix pupurea

-

33.-

peuplier blanc

populus alba

cépée h.450-500

1'400.-

13

saule drapé

-

salix elaeagnos

-

42.5.-

O

-

vibrunum opulus

-

33.-

aulne glutineux

alnus glutinosa

cépée h.350-400

440.-

12

P

saule blanc

salix alba

cépée h.500-600

2'265.-

11

Q

frêne commun

fraxinus excelsior

cépée h.350-400

970.-

11

prairie fleurie mésophile type GE

R

cormier

sorbus domestica

cépée h.400-450

1'840.-

9

gazon type OH standard

S

pommier boskoop

malus

-

108.-

9

ensemencemant type OH humiflora

T

poirier nelis d'hiver

pyrus

-

U

cerisier coeur de boeuf

prunus

V

C=429.06 R=427.45

prunier berudge

108.-

9

ensemencement pout zone humide type petite laiche, iris, jonc, salicaire, etc.

-

108.-

9

haie d'arbustes indigènes

-

108.-

9

plantation sur plate-bande mail

fraxinus angustifolia

tige circ.25-30

1'455.-

9

X

sophora japonica

tige circ.25-30

1'860.-

10

TIM+TC

EU 09 B

A

P=1.64m

EP 17

+ 429 429.13 .13

8.80

déchetteries enterrées

+ 429.51 accès parking place de travail pompiers 5x12m

< Ø 300, l=87.00m, p=0.50%

C=429.17 R=427.90

A + 429.40

A

A

B

TIM+TC

place de travail pompiers 5x12m

A

EU 08 J

M

428.00

N

la diagonale

427.70

426.70

ARR=426.35

427.70

X J 426.35 427.20

X

427.00

W I

X 426.80 .80

T T

426.80

T U

T

U

T

W U

426.55

425.70 425

V

U

T

X

I

U

T

F

J

Eclairage public: PE Ø 60 / Ø 120

T

L

W

425.95 425

J V

U

426.55 W

V

V

U

I

S

U

I S

S

verger

425.55 426.30

S S

S

S

?205? ?31? 425.45 426.30

V

W

S

J V

I V

X

V

425.20 425 426 426.05

J

E L F 426.80 427.10

426.60 426.30

I J W

426.60 426.30 I

I

J 424.90 W 425.75

J

I

DD

P

DD

P

94

L

158 W X

426.30

J

X

J

I

X

I

Regard de régulation et surverse vers Ø1100 EP existant

425.75

I

?32?

J

S

J

427.00 427.30 L F

V

U J

E

X

54

85

54

84

A

B

C= 42 R= 9.05 42 P=1.67.39

15 pièce urbaine B

428.20 X

W

I

P

EU 01

ARR=4 27.72

A + 429.56

6m

accès local sprinkler feu flash rouge + tableau de rappel

426.75 427.30

427.50

la diagonale

DONT 80 ARBRES D'AVENUE SUR MAIL ET 18 ARBRES SUR COURS CHAMPÊTRE 1 COMPENSES PAR MAILLON ROUTIER DD N° XXXXXX D'UNE VALEUR TOTALE DE CHF 300'836 .- TTC

A

428.40

428.60

O

place de travail pompiers 5x>12m

place de travail pompiers 5x12m

428.75 .75

428.30

P

445

A

5 < Ø 300, l=41.00m, p=0.50%

K

H

Q

P=1.28m

A

L

428.60

M

426.00

D

F

428.10

C=429.35 P=1.58m

C=429.05 R=427.77

A

Cablecom: 2 à 3x PE Ø 100/122 Swisscom / FO: 4x PE Ø 100/122 EL: 6x PE Ø 120/132 (18kV) Gaz: 1x PE Ø 110 Eau: 1x Ø 200

J

N

Passage à faune

DEP=4 DEP=427.77 27.80 EP

B4 R=427.76 12 places motos et 8 p

EP 25

P=1.28m

+ 429.65

arrêt TC

P=2.22m

G

C=426.00 R=424.72

B

43

428.90

Eau: 1x Ø 200

, .00m l=85 0, % Q 425.50 25 1.50 < Ø p=

B

place de travail pompiers 5x12m

E

F

D

place de travail pompiers 5x12m

C=429.00 R=426.78

15 G 428.60

B + 429.53

< Ø5300, l=62.00m, p=0.50%

cabine SIG 42 87 + 429.05 + 429.13 enterrée 6 places motos et 2 places mixtes C= 426. 3m R= C= cours 1.9 champêtre II EP 20 P= R= 429. 16 42 13 P= 5.59 EU 3.5 4m 10 EP

I

EP 14

P=1.27m

A

< Ø200, l=7.00m, p=0.50%

pièce urbaine A2

12

2.5

B

A + 429.27

9

D

2.5 2 .5

C=4 R=4 28

B

A

EP 19

EP 12

.6 P= 27 7 1. .46 21 m

+ 429.14

Ø 300, l=57.00m, p=0.50% >

15

I

E

A

Ø 300, l=57.00m, p=0.50% >

P=1.61m

accès 12 places motos et 8 places mixtes piétons

+ 429.49

A

A

C= 42 R= 8.6

A

< Ø 250, l=33.00m, p=0.80%

P= 425.2 7 3.4 4m 3

B

J

T

J

B

B

N

prunus

425.00

B

B

< Ø 350, l=17.00m, p=0.5%

B

EP 18

Ø 250, l=26.00m, p=0.80% >

A + 429 429.27 .27

EU 06

14 A

P=1.92m

arrêt TC 25

A

+ 429.13

TIM+TC 12

A + 429.37

P=3.48m

forage géothermique SIG

D

D

C=428.80 R=427.16

< Ø 300, l=59.00m, p=2.00%

EP 08

A

EP 07

426.75

A

C=428.80 R=426.88

+ 429.49

C=429.13 R=425.65

P=2.20m

C=427.90 R=425.70

P=2.20m

C=427.90 R=425.70

P=2.68m

C=427.20 R=424.52

EP 06

82

5

A

Eclairage public: PE Ø 60 / Ø 120

O

W frêne à feuilles étroites "raywood"

ARBRES NOMBRE TOTAL

43

C

A

L

33.-

neprun purgatif églantier viorne flexible

N

sophora du japon

C TIM+TC

Ø 300, l=88.00m, p=0.50% >

TIM+TC

A + 429.62

K

-VALEUR APS

troène vulgaire

viorne obier

C

5

A

F

ESPECE

-

A

H

2400 strates arbustives (H: 90-100 cm) réparties selon les espèces suivantes:

prunelier

4.8 1.7 3.5 3.5 3.5 3.5 3.5 3.5 1.7 4.8

EP 02 P=2.68m

EP 01

C=427.20 R=424.52

C=427.10 R=424.30

P=2.80m

du Maillon routier

Raccordement sur réseaux B

+ 429.63

TIM C

C=429.06 R=427.90 P=1.16m

A

E 428.75 + 429.05

< Ø 700, l=86.00m, p=0.5%

77

C

A

+ 429.00G

18 EU

QUANTITE

1'750.-

C

EP 13

EP 04

P=1.92m

+ 429.26

E

J

C=429.00

VALEUR APS -

tige circ.30-35

C + 428.66

428.95 F

Ø 250, l=24.00m, p=0.80% >

FORME / TAILLE -

C=428.80 R=426.88

C

Ø 250,

-

acer platanoides

C + 428.18

I

H

+ 429.13 cours champêtre II

l=26.00m, p=0.80% >

NOM LATIN

C

20 places motos

P=

427.20

BUS

-

érable plane

C

< Ø 400, l=59.00m, p=2.00%

G

5 l=59.00m, p=2.00% < Ø 300,

TC

C + 427.69

C

+ 427.19 + 427.00 cours champêtre I

+ 429.49 20 places motos

5 .7 28 .44 C=4=425 m R 3.31

ARR=423.96

5

C

C

20

EU 7 0

C + EP 427.21 C=427.40 05 R=424.60

25

arrêt TC

< Ø 400, l=59.00m, p=2.00%

P=2.80m

BUS

ESPECE

P 87 426.50 43 G + 427.19 cours champêtre I pièce urbaine A1b

EP 03

N

BUS

A

Ø 350, l=51.00m, p=0.50% >

Q

428.80

Ø 250, l=74.00m, p=0.80% >

O

C=428.80 R=425.40

P

C R=4=429

EP 11

.1 P= 27.1 7 1. 99 8 m

O L

P=3.40m

EU 05

M

427.80 427.50


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

emprise de la DD

limite cadastrale

limite forêt 10m

427.40

limite forêt 30m

J

M

427.00

ARR=424.77

427.60

niveau maximum des eaux des bassins de rétention

R

R

R

426.06

R

250, 0% % p=0.8 0.50 0m, , p= l=51.0 .00m l=37 0, 80 <Ø

lisière

428.00

428.40

EU 11

C=4 R=4 28 .3 P= 24.4 0 3. 81 9

O

< Ø 250, l=27.00m, p=0.80%

P=3.74m

O

P

EP 33

Ø 800, l=98.00m, p=0.50% >

B

64

A

Ø 300, l=92.00m, p=0.50% > + 428 428.28 .28

cours champêtre IV

25

12

<Ø

H

A

D

138

pièce urbaine A5

25

C

19

EP 40 C

C

C

P=0.97m

C=428.25 R=427.28

C + 428.74

C

EU 30

C

C + 428.86

C

C

C

C

C

C TIM+TC

C + 428.85

ENTREE

+ 428.72

C

Bassin de rétention, 30m³ Ø 1000, l=40.00m >

réseaux d'eau pluviale EP existant

réseaux d'eau usée EU existant

SORTIE

réseau d'eau pluviale vers le fossé de la forêt de Belle-Idée

fossé de la forêt de Belle-Idée

éclairage urbain

eau potable

gaz 212 swisscom / fibre optique

BUS

E

J

A

+ 428.61

< Ø 300, l=100.00m, p=0.50%

25 p= 0, l=arrêt TC 0.60 23 % .00m ,

F

I

< Ø 350, l=84.00m, p=0.40%

25

A + 428.49

arrêt TC

+ 428.10

F

EU 19

A

A

3.5 1.73.3

3.5 1.7

B

A

TIM+TC

Rte de Mon-idée

A

B + 428.34

Bassin de rétention, 30m³ Ø 1000, l=40.00m >

5

Raccordement sur réseaux

A

B

14

D

B + 428.24

5.2 .2

D

4.8

A + 428.29

réseaux d'eau usée EU à réaliser

43

P=0.89m

TIM+TC

A + 428.33

réseaux d'eau pluviale EP à réaliser

G

76

18

5

C=428.25 R=427.36

A

A

5.2 .2

A

A + 428 428.41 .41

P=1.79m

+ 428.77

A

B

C=428.10 R=426.31

A

B + 428.54

428.37 428.37 428.25 428 .25

arbre à abattre

1.2

EP 43

P=0.91m

A

Ø 300, l=92.00m, p=0.50% >

EP 41

EP 31

A

B

15

arrêt TC 428.25 428.13

< Ø 300, l=100.00m, p=0.50%

4.8 3.5 3

20 places motos

A

B

EU 29

EU 21

P=2.89m

B

+ 428.66

déchetteries enterrées

430.00 428.10 < Ø 400, l=102.00m, p=0.40% 427.98

C=4 R=4 28 26 .0 1.61 .4 6 m 5

C=428.95 R=426.06

grands encombrants

B

A

C=4

TIM+TC

B

A

R

B

D + 428.79

EP 37

A

A

P=2.02m

14

EP 38 A

B + 428.91

C=428.15 R=427.32

B

4.8 1.7 3.5

D

C=428.15 R=427.24

3.5 1.7 4.8 B

14

B + 429.04

Ø 300, l=92.00m, p=0.50% >

EU 28 + 428.20

C=428.15 R=426.13

C=4 R=4 27 .7 0.9926.7 7 m 8

P=

TIM+TC

P=0.83m

5m

20 10

P=0.84m

C= R= 428. 63 P= 42 0.8 7.79

C R =428 P= =427 .5 0. 88 .6 1 m 3

P=2.97m

E

+ 428 428.96

A

A

C=428.62 R=427.78

P=2.91m

C=428.51 R=425.60

EU 16

24.4 24

EP 29

C=428.95 R=425.98

H 428.50

A

A + 429.16

EP 42

EU 17

P=2.80m

P=1.34m

C=428.60 R=425.80

EP 24 C=428.81 R=427.47

place de travail pompiers 5x12m

câblecom

Eclairage public: PE Ø 60 / Ø 120

H

BUS

forage géothermique SIG

J 428.70 428.80

K L

428.40 K

mât d'éclairage mail

90

I

I

G

mât d'éclairage espace vert

428.70 J

C=428.60 R=427.29

.50%

, l=3

O

P=1.31m

P=1.23m

EP 27

< Ø 500

, p=0 6.00m

C=428.70 R=427.47

428.60

point de référence

BUS

428.30

mât d'éclairage solaire sur la lisière L

place récréative

BUS

0m, p=0 .50%

H

< Ø 350 , l=37.0

borne basse d'éclairage diagonale

M

EP 28

EP 30 9m

P=0.8

C=42 8.96 R=42 8.07

< Ø160, l=9.00m, p=1.50%

3.5 1.7 4.8

4.5 5

34

14

4.5 .5 4.8 1.7 3.5 .5

+ 428.84

cours champêtre III

A

E EP 427.80 + 428.10 36 G

3 1.9 1.2 3.3 citerne à mazout selon relevé geom. 14.09.14

e

< Ø 300, l=31.00m, p=0.5%

12

P=2.

45

B

F + 428.19 cours champêtre IV

P=1.97m

limite parcellair

A

+ 428.65

Ø 300, l=92.00m, p=0.50% >

arbre à planter

bande cyclable trottoir

A

20 places motos TIM+TC

H

I

EP 44

C=428.64 R=426.67

Ø 250, l=29.00m, p=0.60% >

A

A 429.10 429

A

P=1.3

Ø 400, l=18.00m, p=0.40% >

A

0 428.0 C= 6.64 42 R= 6m

EU 27

0%

< Ø 250, l=34.00m, p=0.80%

EU 0 2

C =4252.76 R P=

427.50 0 C=428.0 6 R=425.9 04m

bande cyclable chaussée chaussée

427.60

p=0.6 0m, l=27.0 250, , , l=35.00m < Ø 500 p=0.40%

3 .6 7

28motos .8 m 20 places =4

E

G

P=

<Ø

+ 428.96

F

, .00m l=21 % , 0, 60 0m 25 p=0. 0.0 l=2 % 0, 40 50 p=0. <Ø

F 428.60

P=3.25m

< Ø 300, l=30.00m, p=0.5%

+ 428.98

arbre existant à conserver

K

<Ø

18 places motos et 14 places mixtes

accès parking+ 428.96

strate arbustive

EU 15

C=428.90 R=425.65

place de travail pompiers 5x>12m

Ø 300, l=87.00m, p=0.50% >

m

R=41.39

EP 35

M

A

A

C

E

R=427.70 C=428.62

A

EP 34

< Ø 250, l=28.00m, p=0.80% G

ouvrage en béton de régulation d'eau et de franchissement

I

427.90

5 .9 6

428.00 =42726.5

P=0.92m

A

l=12.00m, p=0.80% >

C=428.00 R=425.91 P=2.09m

39 EP

D

428.75

428.50

+ 428.84

Ø 250, l=25.00m, p=0.80%D>

mobilier

M

5 .9 27 .83 m C=4=4252.12 R P=

Ø 250,

EU 26

428.85

F

déchetteries enterrées

A + 429.10

fossé bocager

K

P=

428.40

5 12

haie

L

J

Ø 250, l=24.00m, p=0.80% >

A

A + 429.19

prairie de type humide

L

EU 24

EU 5 2

P=1.31m

A

A

B TIM+TC

+ 429.29

Ø 250, l=84.00m, p=0.80% >

B + 429.31

eau pluviale récupérée

38

route de mon-idée

Ø 250, l=87.00m, p=0.80% >

K

R=427.32 C=428.63

B

cabine SIG enterrée

35 37 36

J

26 EP

B

B

cours champêtre III 25

+ 428.96

Eclairage public: PE Ø 60 / Ø 120

L

K

1 .5 28 .17 C=4=42734m R 1.

EP 20

B + 429.43

43

Ø 500, l=52.00m, p=0.40% >

I

Ø 250, l=21.00m, p=0.80% >

8

B

5

Ø 250, l=24.00m, p=0.80% >

P=2.53m

R=426.47

A

32 arrêt TC

Ø 300, l=59.00m, p=0.50% >

place de travail pompiers 5x12m

TIM+TC

noue de récupération des eaux pluviale

H

P=1.73m

M

Ø 350, l=38.00m, p=0.50% >

Ø 300, l=59.00m, p=0.50% >

P=

P=1.48m

EP 3 2

15 + 429.29 EU

C=429.35

37m

engazonnement de détente et chemin tondu

427.10

C=427.25 R=425.52

C=427.25 R=426.35

G

I

C=428.8 R=425.4 0 3

prairie type extensive 34

J

C=428.80 R=426.98

P=3.

427.30

M

H

EU 14

matière argilo-calcaire

427.00

Q

P=0.90m

428.80 428

Eclairage public: PE Ø 60 / Ø 120 EL: 6x PE Ø 120/132 (18kV)

P=1.99m

EU 13 J

P=3.72m

P=1.82m

trottoir béton lonsicar

EU N 22

H N

C=428.45 R=424.73

EP 22

enrobé bitumineux coloré (zone cyclable mail)

O C=427.20 R=425.21

P=

EU 12

C=428.45 R=424.71

N 428.00 Q

Ø 250, l=30.00m, p=0.80% >

P=1.81m

428.65 428

E 2 3

428.45

428.30

C=428.30 R=426.49

chaussée enrobé bitumineux

N

Ø 500, l=52.00m, p=0.40% >

428.45

EP 21

P 427.90

compensation forêstière liée au maillon routier

P

p=0.80% > C=427.15427.15 R=425.30 0 .2 P=1.85m 27 .15 C=4=426 m R 1.05 P

EU 23

lisière forêt

Q 426.70 O

Ø 250, l=11.00m,

427.75

428.40

Q 427.70

m

ARR=426.30

DEP=427.94 DEP=428.31 DEP=428.3 1DEP=427.88

, .00m l=36 % 0, 40 50 p=0.

427.50

<Ø

ARR=424.08

ARR=426.00

426.20

<Ø

425.90 425

Ø 250, l=51.00m, p=0.60% >

427.40

427.00

, p=0.80% , l=55.00m

425.76 425 .76

M

Ø 250, l=51.00m, p=0.60% >

J

canalisation EU

426.80

27 P= =426 .7 7 0. 91 .86 m

M

425.95

< Ø 250

J

espace dévolu à la lisière étagée

425.65 425 .65

J

M

B1 R=427.87 places mixtes

5

limite PLQ

Raccordement dans chambre existante EP945 niv 425.80

borne hydrante

N

N P

BUS

passage SIS

Q

L 428.10

O

428.50 ARR=427.10

G I 428.50

J

clôture de chantier

P

427.10

I

J

piste de chantier

O P

427.30 427.00

429.00

N

427.25

M J

429.00

base de vie, containers

Q

BUS 428.30 428.00

429.00

C2I Comptoir d'Investissements Immobiliers SA BATIMA (Suisse) SA Commune de Thônex Etat de Genève

BUS

MICA - Communaux d'Ambilly Espaces publics et infrastructures

MICA_PRO_DD_02 plan général PAP APPROBATION 03.08.2015

edms sa chemin des poteaux 10 - case postale 307 1213 petit lancy 1 +41 22 884 84 84 edms@edms.ch

PROJET

citec ingeniéurs conseils SA route des acacias 47 - case postale 1711 1211 genève 26 +41 22 809 60 00 citec@citec.ch

1:500

273x118.8 VBE MDG

marcellin barthassat

MICA_150713_PRO_DD.vwx MICA_PRO_DD_02.pdf

BUS

A B C D E F

_ _ _ _ _ _

Plan PAP - Plan des Aménagements Paysagers

95

ar-ter atelier d'architecture territoire sia fas fsu sarl boulevard des promenades 8 - 1227 carouge +41 22 304 18 00 info@ar-ter.ch - www.ar-ter.ch collaboration: marc junod - la touche verte sonia lavadinho - anthropologie urbaine - bfluid

radiance 35 rue de la boucherie 7 4000 liège - belgique +32 4 285 99 65 isabelle@radiance35.eu viridis chemin du fief-de-chapitre 7 1213 petit-lancy +41 22 823 27 87 meisser@viri.ch _ _ _ _ _ _

_ _ _ _ _ _

35


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

3. LES DIFFÉRENTS ACTEURS AU SERVICE DU PROJET Maîtrise d’ouvrage tripartite : Etat, Ville de Thonex, promoteurs privés. Sur MICA, il s’agit d’une MOA essentiellement publique qui représente un cadre de travail règlementé et sécurisé par les normes SIA et AIPM (équivalent de la loi MOP en France qui permet d’établir les conditions d’intervention et de rémunération des architectes). La particularité du projet MICA réside également dans la composition d’une maîtrise d’ouvrage tripartite, composée de trois entités qui ont signé une convention collective. La commune de Thonex, maître d’ouvrage essentiel du projet, est nécessairement soumise à la politique et à la législation d’une deuxième entité : le canton de Genève auquel elle est rattachée. Cette petite commune, n’ayant pas vraiment le savoir-faire pour piloter un tel projet, a fait le choix de déléguer son rôle de maîtrise d’ouvrage à une troisième entité : les promoteurs Batima et le comptoir de l’immobilier de Genève qui investissent financièrement dans le projet. Cette composition particulière de la MOA multiplie les intervenants et met à distance la MOA réelle du projet qui est la commune de Thonex. En effet, toute la première phase de conception du projet a été pensée avec les promoteurs et la présentation du projet aux services de la ville de Thonex a été soumise à plusieurs revendications très impactantes pour le bureau Ar-Ter. La complexité de la MOA, introduit une barrière supplémentaire dans le processus de projet. Lors de la session de cours de HMONP sur les acteurs de l’urbanisme et du territoire, j’ai trouvé qu’en France, pour l’aménagement de ce type de quartier, les communes travaillaient de manière beaucoup plus transparente avec les SPLA (Société Publique Locale d’Aménagement) et les SEM (Société d’Économie Mixte). En Effet, les banques sont beaucoup plus à l’écart des projets d’aménagement du territoire. La ville, qui investit en général 70 à 90 % du capital de la société, leur délègue son rôle de maître d’ouvrage mais reste beaucoup plus acteur du processus de projet.

Relation architecte / Maîtrise d’ouvrage Pour MICA, nous avons principalement travaillé avec les promoteurs qui étaient en charge de piloter le projet pour la ville de Thonex. Contrairement à la coopérative de l’UMG, il s’agissait d’une maîtrise d’ouvrage professionnelle qui a l’habitude de mener à bien des projets de logements et de nouveaux quartiers sur l’agglomération genevoise. Cette particularité de la MOA aurait pu faciliter la relation et le dialogue avec le bureau Ar-ter mais la complexité tripartite n’a pas simplifié les choses. En effet, le quartier MICA a été lancé par la commune de Thonex qui a investi un minimum dans cette grosse opération immobilière. Malgré tout, les pièces urbaines du projet (les immeubles de logement et équipement) sont principalement financées par les promoteurs et les subventions données par le canton de Genève. Les promoteurs, ayant reçu le pouvoir de piloter l’ensemble du projet, gèrent la répartition des coûts à leur guise. Les pièces urbaines, riches en logement et très rentables pour les promoteurs, bénéficient d’enveloppes budgétaires confortables,

96


PARTIE II - RESPONSABILITÉS Projet MICA

Maitre d’ouvrage Tripartite

Canton de Genève

Commune de Thonex

Promoteur privé Batimat Paris

Mandataires des espaces privés

Mandataires des espaces publics

Le comptoir immobilier Genève Mission de MOA

Pilotage

Bonnet Maitre d’oeuvre Architecte

In-situ Architecte paysagiste

Espaces pirvées Pièces Urbaines

Sonia Lavadignot Sociologue

Espaces publics Aménagements Urbains et Paysagers

Ar-Ter Maitre d’oeuvre Architecte/Urbanistes

Marc Junod La touche verte Architecte Paysagiste

Pièce urbaine A EDMS Ingénieurs gestion des eaux & géni civil

LRS Maitre d’oeuvre Architecte

Pièce urbaine B VIRIDIS Mandataire Ingénieurs Biodiversité

Co-traitants

Baillif - Le Ponte Architecte paysagiste Radiance Mandataire Ingénieurs Eclairage Jacquot Maitre d’oeuvre Architecte

Pièce urbaine C

Bassi Maitre d’oeuvre Architecte

Pièce urbaine D

CLR Maitre d’oeuvre Architecte

Ecole

Mandataire Ingénieurs Géotechnique

HCC Géomètre

Belanger Juriste

EDMS Ingénieurs gestion des eaux & géni civil

Organigramme des acteurs du projet MICA

97

36


PARTIE II - RESPONSABILITÉS alors que les espaces publics, qui représentent plutôt un manque à gagner pour les promoteurs, ne disposent que d’une enveloppe budgétaire relativement restreinte. La particularité de la MOA du projet MICA a compliqué la procédure de projet et présente, selon moi, quelques zones d’ombres difficiles à cerner même pour les architectes chef de projet du dossier. En cours de HMO, le témoignage de Christine Royer sur le rôle d’architecte en chef du projet de la ZAC Teissere, m’a confortée dans l’idée qu’en France les rôles de chacun sont mieux établis. Sur le projet MICA, Ar-Ter avait en quelque sorte le rôle d’architecte en chef, mais les promoteurs, qui avaient la main sur le financement des espaces publics et des pièces urbaines, prenaient trop souvent le rôle de pilote et les architectes se retrouvaient uniquement à endosser ce rôle lorsqu’il fallait régler des conflits de coordination avec les autres mandataires. • Une méfiance nécessaire avec la MOA Sur ce projet, j’ai pu constater que le bureau Ar-ter était beaucoup plus méfiant avec la maîtrise d’ouvrage que sur le projet de l’UMG. La présentation de chaque élément à la MOA a été décortiquée et d’abord discutée en interne afin que le discours soit précis et cohérent. Dans cette affaire, les rapports avec la maîtrise d’ouvrage étaient très compliqués. Les interlocuteurs que nous avions étaient avocats de formation et leurs principales préoccupations étaient l’économie et la rentabilité. Il était difficile d’échanger avec eux sur des notions d’espace, de qualité d’usage ou de respect de l’environnement, d’où l’importance de préparer ces entrevues. L’ensemble des points à aborder était donc minutieusement discuté en interne afin que les grandes idées défendues par l’atelier Ar-Ter soient acceptées au maximum par la MOA. • MOA/MOE se serrer les coudes pour régler les enjeux politiques du projet Sur le projet MiCA, les enjeux politiques étaient bien plus complexes que ceux de l’UMG. En effet, le projet était soumis aux autorités publiques du canton de Genève et de la commune de Thonex qui ont, à différentes étapes, remis le projet en cause. Les promoteurs, maître d’ouvrage qui ont plutôt intérêt que le projet sorte de terre, faisaient alors confiance à la capacité de l’architecte à défendre le projet. Dans ces moments de «crise» avec les élus, même si les rapports entre MOA et MOE étaient complexes, j’ai pu constater que le duo s’unissait pour soutenir le projet. Dans cette affaire, j’ai pris conscience que notre pratique était en permanence soumise à des éléments extérieurs qui, parfois, nous échappent et que l’architecte doit constamment se battre pour défendre ses mandats. Au sein du bureau, Marcelin est quelque peu impliqué dans la politique locale du bassin genevois. Il est donc arrivé, sur ce projet, que les promoteurs invoquent cet engagement pour qu’il s’investisse dans la défense du projet auprès du canton, notamment pendant les phases de votation du budget du projet par la commune et au moment du dépôt de l’autorisation de construire. • Coordination avec les voisins de « Plein sud » et la copropriété « Mon idée » pour éviter les recours Sur MICA une consultation des voisins du quartier « Plein sud » (lotissement) et de la copropriété « Mon idée » a été nécessaire pour : - informer les riverains de l’arrivée d’un nouveau quartier, - éviter les recours que pourraient éventuellement faire les voisins lors de la demande d’autorisation de construire.

98


PARTIE II - RESPONSABILITÉS La notion de recours était importante sur MICA étant donné que certaines propriétés foncières ont du être modifiées pour permettre l’accès au quartier par le mail et proposer des espaces publics cohérents. Le bureau Ar-Ter a donc dû réaliser un nouveau plan de répartition foncière suite à la consultation des habitants de la zone villas et de la copropriété située à la limite du mail. Pour compenser le manque à gagner avec l’arrivée du nouveau quartier, les habitants ont accepté de ne pas faire de recours à condition de bénéficier : - d’une compensation de la surface foncière perdue ou compensation financière. - d’une prise en charge financière de travaux sur leur jardin et habitation comme la mise en place de fenêtres double vitrage pour limiter les nuisances sonores liées au nouveau quartier ou la suppression et la plantation d’arbres dans leur jardin - de la réalisation d’une étude d’impact sonore par un ingénieur acoustique pour définir si le passage du mail derrière leur parcelle nécessiterait la mise en place d’un mur anti-bruit. - et d’un aménagement de places de stationnement privé sur l’espace public et au plus près de leur propriété. J’ai eu l’occasion de participer à une des réunions de rencontre avec les habitants du quartier « Plein sud » au cours de laquelle notre rôle a été de présenter le projet aux voisins ainsi que les mesures de compensation qui leur seraient accordées, suite aux exigences qu’ils avaient exprimées lors des précédentes rencontres avec le bureau Ar-Ter et la MOA. Lors de cette rencontre, l’ingénieur acoustique mandaté pour présenter l’impact sonore du projet, a également exposé les résultats obtenus par son étude et évoqué les solutions techniques qu’il recommandait pour réduire les bruits liés au nouveau quartier, à l’intérieur des jardins privatifs. Ici, le mail étant limité à la vitesse de 30 km/h, l’impact sonore est moindre et l’ingénieur s’est engagé à proposer la mise en place d’un mur anti-bruit modeste qui protège les jardins privatifs des nuisances sonores. La solution retenue permet de limiter les dépenses liées au projet et d’assurer un cadre de vie et une ambiance de jardin acceptable pour les voisins du nouveau quartier. • La pré-consultation des services du canton avant la dépose d’autorisation de construire Entre la phase de projet et la demande d’autorisation de construire, nous avons pré-consulté les services du canton de Genève en leur soumettant le projet. Construire sur Genève n’est pas chose facile. Comme je l’ai déjà indiqué, si dans d’autres cantons les demandes d’autorisation de construire sont traitées uniquement par les communes, à Genève, c’est le canton qui donne un avis favorable ou non au dossier déposé. A Genève, le canton se compose de quinze services qui doivent statuer l’un après l’autre sur la réalisation du projet. Inutile de préciser que cette entrée en matière multiplie les acteurs et les procédures administratives sur un projet déjà fort complexe. Pour MICA, étant mandaté pour l’aménagement des espaces publics, nous avons essentiellement eu à faire aux services de la DGT (Direction Générale de Transport), la DGE (Direction Générale de l’Eau), la DGNP (Direction Générale de la Nature et du Paysage) et les TPG (Transports Publics Genevois). A chaque rencontre avec l’un de ces services, de nouveaux problèmes étaient soulevés et de nouvelles solutions devaient être trouvées par les architectes paysagistes (Ar-Ter) et les bureaux d’ingénierie mandatés (EDMS, CITEC, VIRIDIS et RADIANCE). Cette démarche de pré-consultation du canton a remis plus d’une fois en cause la dépose d’autorisation de construire dans les délais impartis. En effet, les services étaient extrêmement lents pour répondre aux propositions que nous leurs soumettions pour faciliter la validation du dossier. La temporalité n’était effectivement pas du tout la même entre les agences d’architecture qui sont soumises à des délais de livraison très serrés et les services du canton qui travaillent à leur rythme. Pour que la pré-consultation soit possible et efficace, il est nécessaire que cette consultation des services du canton soit prévue le plus en amont possible. 99


plantes grimpantes

buisson et clôture

mur en béton

plantes grimpantes

buisson et clôture

2

mur en béton

2

PARTIE II - RESPONSABILITÉS

+428.25

+428.10

2

2

ELEVATION A-A citerne à mazout

clôture

+428.10

+428.25

ELEVATION A-A citerne à mazout

clôture 0.00 (niv.mail)

trottoir

+0.50

buisson

clôture

mur en béton

buisson

clôture

2%

2%

+428.10

2%

2%

+428.25

2%

+427.98

trottoir aménagement cyclable

2%

2%

+428.13

0.4

2%

0.2

2%

1

2%

mur en béton

1

2%

+427.98

A

+428.25 +428.13

A 2

aménagement cyclable

0.2

chaussée

0.4

chemin pieton

+428.10

tf +428.67

2

cours champêtre IV

équipement public

tf +428.67

tf +428.91

tf +428.55

tn +428.22

chaussée

A

mail central

0.5

1.7

A

3.3

14

COUPE E - PARCELLE 5788 (LECHAUD) - ECHELLE 1/100

limite parc ellaire

TABLEAU RECAPITULATIF DES SURFACES

mail central

Surfaces à céder à la Commune de Thônex Parcelle

PLAN

Mutation foncière entre privés Surface à Parcelle ceder

Propriétaires

Surfaces de compensation

Propriétaires

Surface Parcelle

Surface de Parcelle compensation

Propriétaires

Surface de Parcelle compensation

Propriétaires

Surface de compensation

Propriétaires

LEGENDE terrain fini chaussée PLAN

terrain naturel à l'intérieur des parcelles privées LEGENDE terrain fini chaussée terrain naturel à l'intérieur des parcelles privées

63.6m2 5788

5788

B. et P. LECHAUD

5787

L. et S. LABEAUME

5123

C. VONLANTHEN

-

5124

C. REUSSE

-

5789

Y. MAHFOUD et A. RAVONEL

- 5789

B. et P. LECHAUD

0.00 (niv.mail) -

+8.3m2 5632

COMMUNE D'AMBILLY

-

103.1m2 5633

COMMUNE DE THONEX

1.0m2

- 5633

COMMUNE DE THONEX

36.4m2

- 5633

COMMUNE DE THONEX

16.1m2 5125

ETAT DE GENEVE

- 5125

ETAT DE GENEVE

-

+0.50

SCHEMA LIMITE PARCELLAIRE - ECHELLE 1/500

-

-8.3m2

45.2m2

COMMUNE D'AMBILLY

-

42 7.4 1

42 7.4 8

ire

42 7.8 3

lla rce

42 7.5 1

42 7.8 2

pa

42 8.1 4

limite

42 8.1 6

A

B

C

D

ite

parc

42 8.1 0

E

42 7.3 2

2% 42 7.8 7

42 7.5 2

42 7.3 9

5632 COMMUNE D'AMBILLY

2%

tf +428.81

Coffret électrique

42 8.1 6

2%

tf +428.58

tf +428.64

tf +428.55 tf +428.67

2%

.24

42 8.40

2

5788 LECHAUD

tf +428.61

tf +428.58

tf +428.56

tf +428.54

7.6 42

tf +428.51

0

2%

42 7.7

tf +428.49

8 tf +428.46

42 5125 7.6 3

tf +428.44

2%

42 7.8 9

7

42 7.5 6

42 7.6

427.80

tf

42 +428.43 8.2 7

1.0m2 0 tf +428.40 tf +428.38 428.0 0

tf +428.35

42 7.5 36.4m2 5

tf +428.33

42 7.9 2

42 8.2 7

42 8.3 9

42 8.1 8

tf +428.42

42 8.4 5

43 0.0 6

42 8.2 7

30

42 8.2 8

42 8.1 6

42 8.3 5

42 8.6 0

42 8.6 5

42 8.7 3

42 8.6 9

42 5123 8.3 5 VONLANTHEN

5787 LABEAUME

42 9.3 6

4

42 8.5 42 4 8.2 7

42 8.3 6 42 8.3 6

42 8.4 2

42tf +428.32 7.8 6

8

4 42 28.0 8.2 9 4 100

42 8.3 2 42 8.2 429 8.5 2

42 8.6 6

42 7.4 8

42 8.7 3

42 8.6 7

piscine

5

42 tf +428.30 7.8 7 150

42 7.9 6

42 8.7 0

42 8.5 7 42 8.6 8

42 8.1 6

42 8.3 9

9.6m2

42 8.2 4

42 8.2 5

42 8.6 7

42 8.6 42 9 8.7 0

tf +428.13

42 7.9 2

42 8.0 6

42 7.9 7

tf +428.20

42 8.0 9

42 8.2 5

42 8.1 7

42 85124 .66

42 8.0 5

42 8.0 6

42 7.9 9

428.40 428.60

tf +428.05

42 8.1 14 8 3

42 7.9 7

428.00

428.20

42 8.7 1

tf +428.08

42 7.9 6 42 7.8 2

42 7.9 4

42 8.5 4 1 28.5 9

2%

56.8m2 tf +428.10

42 8.6 6

42 8.6 4

42 8.5 5

42 8.6 6

42 8.6 6

42 8.2 3

Saut de loup 42 8.6 4

42 8.4 8 42 8.4 7

4 42 28.6 8.5 8 4

42 8.6 1

42 7.8 5

REUSSE

42 8.6 42 8.6 8 1 42 8.6 7

42 8.4 6

42 8.3 1

tf +428.15

42 7.9 5

42 8.6 7 42 8.6 9

42 7.8 9

tf +428.18

6

42 8.1 4

42 8.1 2

42 7.9 5

42 7.6 8

23.4m2 42 tf +428.22 tf +428.20 7.9

tf +428.25

42 7.5 5

428.20

42 42 42 8.4 8.1 9 28 9 1 428.40 42 9 9 tf +429.00 tf .2+429.10 tf +428.42 8 8.4 42 428.60 9.1 7 428.80 5 429 4 429.00 .27 42 28.2 42 42 8.3 9.2 4 9.20 3 6 42 42 429 44229 9.2 9.1 .1 42 .0 8.3 4 2 9.2 6 7 4 94 42 42 42 9.3 29.6 veranda 8.3 8.8 0 42 0 9 9 9.2 Saut de loup 8 42 9.3 42 42 4 9.4 9.1 8 4 2 42 29 429 9.0 .27 .1 9 5 42 8.4 42 8 8.4 5

42 8.3 3

16.1m2 tf +428.30 tf +428.27

tf +428.41 42 8.0 3

42 7.8 7

ETAT DE GENEVE

80 427.

3

42 9.3 1 30

42 8.4 0

42 7.4 1

42 7.2 9

6

428.20

chemin piéton

29

42 9.2 429 .31 8

tf +428.63

428.40

42 8.3 6

42 9 42 428 .09 .58 8.6 5

42 9.4 3 4 4229.2 9.2 8 9

42 9.2 8 42 9.2 8

7.3 6

42 7.4 8

429.00

42 8.3 1

42 8.3 2

42 9.2 0

42 9.3 4 42 9.2 5

mur

45.2m2

tf +428.45

.18

tf +428.66 42

42 63.6m2 7.8 42 8.1 9

42 8.9 6

42 tf +428.47 8

tf +428.69

42 7.9 7

3.55

tf +428.60

0.5

tf +428.63

0.3

tf +428.65

tf +428.71

Cabanon

42 8.9 9

tf +428.74

5633 COMMUNE DE THONEX

42 7.7 5

42 42 8.2 8.3 0 1

42 8.2 1

93.5m2 42 tf +428.52 tf +428.50 8

tf +428.76

7.60 42

42 8.1 1 42 8.1 7

tf +428.79

14.01

tf +428.83

13.6

tf +428.86

vegetation existent à abatre

5.56

tf +428.88

15.18

tf +428.91

5

tf +428.94

428.60

tf +428.96

7.02

tf +428.99

4.28

tf +429.01

428.20

7.84

2%

37

2%

42 7.4 0

42 8.0 9

lim

ellaire

2%

2%

Total surface en faveur

MICA Communaux d'Ambilly 48.8m2 104.1m2 Copropriété de Mon-Idée - Mur de soutenement 36.4m2 36.4m2 échelle 1/100 39.5m211 juin 2015 23.4m2 39.5m2 MICA Communaux d'Ambilly 56.8m2 56.8m2 56.8m2 Copropriété de Mon-Idée - Mur de soutenement 36.9m2 45.2m2 échelle 1/100 11 juin 2015

Détail du mur anti-bruit - Co-propriété « Mon idée »

-

Y. MAHFOUD et A. RAVONEL

Total surface de compensation

42 8.2 7

42 8.0 9

5789 MAHFOUD ET RAVONEL 8.3m2

18

6

42 8.3 3

12

42 8.6 7

14

7

8

4

5

3

6

Plan de mutation foncière - Quartier Plein Sud

PLAN D'ETAT DES LIEUX PLEIN SUD ET AMENAGEMENT DES ESPACES PUBLICS MICA - COMMUNAUX D'AMBILLY - ECHELLE 1/200

100

38


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Surface de Parcelle mpensation

Total surface de compensation

Total surface en faveur

139.7m2

76.1m2

9.6m2

9.6m2

1.0m2 -

l surface de mpensation

Total surface en faveur

139.7m2

76.1m2

9.6m2

9.6m2

LEGENDE

ETAT DE GENEVE

56.8m2

56.8m2

56.8m2

-

béton taloché

-

45.2m2

36.9m2

0.4

chaussée

428.58

tf +428.63

7.3 6

tf +428.61

tf +428.58

tf +428.56

tf +428.54

tf +428.51

chaussée

poirier en espalier et rosiers

2%

tf +tf +428.49 428.67 haïe à abattre

42 5125 7.6 3

427.

19.8 1

42 8.6 7

piscine

42 8.7 0

42 7.9 4

42 8.0 6

42 8.5 7 4places 28 de stationnement .68 428.5 4 1 28.5 42 8.7 9 2.6 1

42 8.6 42 8.6 8 1 42 8.6 7

42 8.6 6

42 8.6 4

4 42 28.6 8.5 8 4 42 8.6 6

2.5

42 7.9 7

42 8.1 14

42 7.9 9

428.40

42 85124 .66

42 8.4 8

42 8.0 9

nouvelle haïe et clôture

428.

00 tf +428.40

tf +428.38

428.2 0

42 4 8.430 1 .0428 6 .40 428 DE tf +429.00 PROJET .47 428.6 42 0

7

42 8.1

9 tf +428.42 REAMENAGEMENT DES PARCELLES PRIVEES DU CHEMIN PLEIN SUD - ECHELLE 1:100 9

28

9

8.8

43 0.0 6

2 0.12

2

2 14

plantes grimpantes prolongation de bande plantée et muret existant bande plantée existante

ampliation de terrasse

dessin : VBE

pilotage : marcellin barthassat

pour :

tf +428.30

05.03.2015

MICA_PRO

phase :

projet

document :

plan mutati plei

échelle :

1:200 1:100chemin

environnement : viridis chemin du fief-de-chapitre 7 1213 petit-lancy +41 22 823 27 87 meisser@viri.ch

haïe existante

1.7

2.6

tf +428.54

3.3

MICA_150305_sit_fonciere_ MICA_PRO_05C.pdf phase :

projet

modifications : A _ mise à jour niveaux B _ C _ échelle : D _ E _ F _

14

1:100 1:200

format : 105x59.4 5789 MAHFOUD ET RAVONEL

dessin : VBE

42 42 8.3 9.3 9 6

2.5

1.9

2.6

MICA_150615_m MICA_PRO_PS0

haïe existante 5

modifications : A _ B _ C _ D _ E _ F _

5789 MAHFOUD ET RAVONEL 42 8.3 9

Chemin Plein Sud 2.6

1.9

2.5

haïe existante

PROJET DE REAMENAGEMENT DES PARCELLES PRIVEES DU CHEMIN PLEIN SUD - ECHELLE 1:100

Chemin Plein Sud

5

pilotage marcell

15.06.2015

places de stationnement 2.8

date :

dessin : VBE

COUPE D - PARCELLE 5124 (REUSSE) - ECHELLE 1/100

6

autorisa

APPROBAT

_ _ _ _ _ _

tf +428.18

0.5

:

format pour : 126x59.4

tn +427.54

nouvelle haïe et clôture

plan situation fonci

date :

éclairage : radiance 35 rue de la boucherie 7 4000 liège - belgique +32 4 285 99 65 isabelle@radiance35.eu

_ _ _ _ _ _

5787 LABEAUME

MICA_PRO_05C document :

APPROBATION

mobilité : citec ingeniéurs conseils SA route des acacias 47 - case postale 1711 1211 genève 26 +41 22 809 60 00 citec@citec.ch autorisation :

tn +428.60

3.3

tn +427.51

chemin des poteaux 10 - case postale 307 1213 petit lancy 1

format : 105x59.4

tn +428.00

2.6 2

8

42 8.3 9

1.45 1 .45

places de stationnement

2.8

5

429.00

4 429.000 42 28.2 42 8.3 4 9 3 42 .20 4 42 29 9.1 44229.0 9.2 .16 7 8.3 4 2 4 42 da 42 8.3 8.8 42 9 9 9.2 de loup 8 42 42 9.4 9.1 8 4 2 42 29 429 9.0 .27 .1 9 5 42 8.4 42 8 8.4 5

1.7edms sa

tf +428.56

COUPE C - PARCELLE 5123 (VONLANTHEN) - ECHELLE 1/100 veranda +41 22 884 84 84 edms@edms.ch

modifications : A _ B _ C _ D _ E _ F _

Chemin Plein Sud

tf +428.35

ingénierie :

0.5

phase :

projet

MICA_150615_mut fonciere.vwx MICA_PRO_PS01.pdf

haïe existante

haïe existante

haïe existante

7.02

42 9.2 7

14

haïe à abattre

42 8.3 3

6

existatante

1:100 1:200

5789 MAHFOUD ET RAVONEL

tf + 429.00 tf + 428.42

boulevard des promenades 8 - 1227 carouge +41 22 304 18 00 info@ar-ter.ch - www.ar-ter.ch collaboration: marc junod - la touche verte tf +428.20 sonia existant lavadinho - anthropologie urbaine -haïe bfluid arbre

échelle :

poirier en espalier et rosiers

42 8.2 7

42 8.4 7

d'architecture territoire tf + 429.10atelier sia fas fsu sarl

tf +428.32

APPROBATION tn +428.00 pose de vitrage fixe

date :

haïe existante

42 8.2 3

2.6

18

42 7.6 1.0m2 0

hibiscus à planter

tn +428.70 : pour

15.06.2015

pommier à planter

42 8.5 5

26.7

.80

piscine

pose de marche et porte vitréé coulissante

REUSSE

Saut de loup 42 8.6 4

bande plantée

haïe à abattre mur

8

ampliation de terrasse

architecture et paysage : ar-ter

plantes grimpantes

plan mutation foncière chemin plein sud

5787 LABEAUME

plantée

bande plantée existante tf + 428.38

MICA - Communaux d'Ambilly Espaces publics et infrastructures

MICA_PRO_PS01

document :

42 8.2 5

42 8.1 7

428.60

42 8.6 6

plantes grimpantes maître d'ouvrage : C2I Comptoir d'Investissements Immobiliers SA prolongation de bande BATIMA (Suisse) SA et muret existant Commune de Thônex

haïeEtat de Genève tf + 428.43 existatante projet :

arbre existant

5788 LECHAUD

h

tf + 429.00 tf + 428.42

veranda

6

7.02 42 8.3 9 427

42 8.0 5

3 poirier en espalier et 42 rosiers 8.0

428.00

428.20

33.56

pose de vitrage fixe

pose de marche et porte vitréé coulissante

tf + 428.67 tf +428.08 tf +428.05 tf +428.20

42 7.9 7

42 8.0 9

hibiscus à planter

h

terrain naturel

tf + 428.38

A

pommier à planter

42 7.9 6 42 7.8 2

42 8.1 4

niveau terrain naturel terrain fini

COUPE B - PARCELLE 5787 (LABEAUME) - ECHELLE 1/100

tf + 429.10

2%

10

haïe existante

42 7.9 5

5788 LECHAUD plantes grimpantes

bande plantée

tf + 428.55mur

42 8.1 2

56.8m2 tf +428.13 tf +428.10

42 7.9 2

19.8

42 8.6 9

2.8

tf +428.15

14.01

26.7

42 8.6 7 42 8.6 42 9 8.7 0

0

48

42 8.6 1

7.6 42

42 8.1 42 9 8.3

42 8.2 4

42 8.4 6 42 8.2 5

42 7.4 8

42 8.7 3

tf +428.51

42 7.4 8

6

4

42 8.6 7

42 8.7 3

42 8.6 9

42 27 8.6 .3 6 9

27 .96

42 7.8 5

26.7

tf +428.54

33 MMUNE DE THONEX428.1 tf +428.35

42 8.3 9

42 8.3 5

428.40

42 8.1 6

tf +428.56

42 8.6 0

42 8.6 5

42 5123 8.3 5 VONLANTHEN

5787 LABEAUME

428.20

42 8.2 7

42 8.2 8

42 8.4 2

42 8.4 5

6

42 8.5 42 4 8.2 7

42 tf +428.30 7.8 7 150

nouvelle haïe et clôture 4

5.56

.24 9 10 0

14

42 8.3 6 42 8.3 6

2%

42tf +428.32 7.8 6

8

13.6

8.3 9

5

15.18

7.84

tf +428.51

tf +428.42

4 tn +427.69 42 28.0 8

42 8.3 2 42 8.2 429 8.5 2

tf +428.18

6

5

28 .18

42 7.8 9

5

42 7.3 9 4

428.60

42 8.2 7

tf +428.25

42 tf +428.59 7.5

5 trottoir

42 7.9 2

42 7.9 7

1.9

tf +428.33

428.70

42 7.9

42 7.6 8

23.4m2 42 tf +428.22 tf +428.20 7.9

2%

42 7.8 9

428.10

14

nouvelle limite de proprieté

plantes grimpantes

42 8.0 3

Cabanon

8.35

428.58

haïe existante

42 7.5 6

16.1m2 tf +428.30 tf +428.27

tf +428.41

42 7.8 7

ETAT DE GENEVE

aménagement cyclable 80

42 7.5 36.4m2 5

tf +428.44

6

7

tf +428.30 niveau terrain fini

veranda

3.55

tf +428.66 42

42 7.7 8 tf +428.46

3.3

tf + 428.43

3.55

tf +428.69

0

1.7

h

LEGENDE

ampliation de terrasse

pose de marche et

vegetation existent à abatre porte vitréé coulissante 2% 7.6 42

A tf +428.66

nouvelle limite de proprieté

tn +427.37 0.5

5787 LABEAUME

bande plantée existante

7.8 7

0.2

8.71

plantes grimpantes prolongation de bande plantée

et muret existant 33.56

haïe

grimpantesexistatante

terrain fini à l'interieur des parcelles privées

tf +428.42 tf +428.30 tn +428.00

tf + 429.00 tf + 428.42

arbre plantes existant

pose de vitrage fixe

hibiscus à planter 42

42 7.5 2

A

2.5%

42 7.4 pommier à planter trottoir 1

42 7.2 9

tf + 428.55

tf + 429.10

plantes grimpantes

5788 LECHAUD 2%

bande plantée

10

428.70

10 42 7.3 9

42 7.8 3

niveau terrain naturel terrain fini chaussée

terrain naturel haïe à planter

COUPE TYPE MUR ECHELLE 1/20

tf +428.30 niveau terrain fini

mât éclairage

tf + 428.38

tn +428.40

3.55

prairie fleurie

D

banc

19.8

C

aménagement cyclablemur

tf + 428.54

428.10

tf + 428.43

ire

tf + 428.67

B

C

haïe à abattre

A

2%

lla

42 7.3 2

42 7.4 1

42 7.4 8 42 7.4 0

0.2

trottoir

tf + 428.59

33.56

plantes grimpantes

A

tf + 428.55

2.5%

ar

mât éclairage

haïe existante

rce

428.58 428.70

2%

- 5125

2%

aménagement cyclable

14

B

banc

39.5m2

4.28

prairie fleurie

36.4m2

39.5m2

0.4

45.2m2

chaussée tn +428.22

48.8m2

36.4m2

pa

A

2.5%

+428.71 COMMUNE tf D'AMBILLY

104.1m2

tf + 428.71

23.4m2

0.4

-

-

ETAT DE GENEVE

7.02

16.1m2 5125

39

7.02

COMMUNE DE THONEX

2

- 5633

tf +428.67

arbre à planter

2

-

tf + 428.54

2

36.4m2

ar

niveau variable

14

COUPE A - PARCELLE 5788 (LECHAUD) - ECHELLE 1/100

2

1.0m2

COMMUNE DE THONEX

2

2

COUPE A-A - ECHELLE 1:100

COMMUNE DE THONEX

- 5633

3.3

C

4.28

2% 103.1m2 5633

prairie fleurie

0.2 .2

COMMUNE D'AMBILLY

-

1.7

tf + 428.59 tf +429.10

mât éclairage Total surface de Total surface compensation en faveur

Surface de compensation

béton taloché

jardin privè tf +428.79

Détail du mur anti-bruit et jardins privés Quartier «Plein Sud»

tf +428.42

ite

2 5632

Surface de Parcelle banc Propriétaires compensation

Propriétaires

0.5

tf + 428.54

C

tf +429.00

0.12

Surface de Parcelle compensation

tf + 428.59

COUPE E - PARCELLE 5788 (LECHAUD) - ECHELLE 1/100

lim

Propriétaires

tf +428.43 grimpantes sur câbles

tn +427.69

14

B

tf +429.10

0.12

3.3

tf + 428.71

2% Surfaces de compensation

tf +428.67 tn +429.20 .20 arbreplantes existant

2

1.45 1.45

1.7

B

tn +429.30

2

tf + 428.71

tf +428.67

tf +428.91

COUPE A-A - ECHELLE 1:100 0.5

tf +429.10

tf +429.10

tn +428.22

béton taloché

e Parcelle

tf +429.00

tf +428.42

4.28

COUPE A-A - ECHELLE 1:100

tf +428.55

7.02

tf +428.67

0.12

2

2

2

tf +429.00 tf +428.42

0.12

tf +428.67

plantes grimpantes sur câbles

2

9.6m2

0.12

76.1m2

9.6m2

1.45

139.7m2

-

arbre à abattre

1.45

1.0m2

LEGEND

bande plantée et arborisation

plantes grimpantes sur câbles

limite de propriété

Total surface en faveur

2

COMMUNE DE THONEX

Total surface de compensation

limite de propriété

arb Surface de Parcelle compensation

limite de propriété

Propriétaires

LEGENDE

Plan d’aménagement de jardins privés - Quartier «Plein Sud»

PROJET DE REAMENAGEMENT DES PARCELLES PRIVEES DU CHEMIN PLEIN SUD - ECHELLE 1:100

101

40


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Relation architecte / mandataires et experts Pour le projet MICA la collaboration avec les autres mandataires a été également très instructive et a permis de définir les orientations du projet, les détails techniques et le devis estimatif avant la dépose d’autorisation de construire. • Les conditions de la cotraitance Sur MICA, le Bureau Ar-Ter a travaillé en phase projet avec différents cotraitants. Il est important de dire que pour tous les recours à la cotraitance, la maîtrise d’ouvrage du projet a été informée, par le bureau, du travail collaboratif qu’il menait avec différents intervenants. Au bénéfice du projet, le bureau Ar-Ter a proposé à la MOA de travailler en parallèle avec un bureau d’architecte paysagiste et une anthropologue. Le premier cas de cotraitance avec l’architecte paysagiste fut accordé par la MOA. Pour le conseil de l’anthropologue, le bureau Ar-Ter a, malgré tout, fait appel à ses services en informant la MOA que son action était nécessaire pour le projet et en prévoyant son intervention dans le montant de ses honoraires. Dans les deux cas, Marc Junod, l’architecte paysagiste du bureau La touche verte et Sonia Lavadigno, l’anthropologue ont participé avec nous à différentes présentations de projet face à la maîtrise d’ouvrage. • Cotraitance avec un architecte paysagiste - LA TOUCHE VERTE Même si certains collaborateurs du bureau sont architectes paysagistes, la posture des associés a été de faire piloter le projet des aménagements extérieurs par des architectes, à savoir Massimo et Valentina. Nous avons néanmoins travaillé en cotraitance avec un bureau d’architecture paysagiste qui intervient ponctuellement sur le dossier. Ainsi, Marc Junod du bureau La touche verte, accompagne l’atelier Ar-Ter depuis le début de son mandat pour définir les essences d’arbres, la matérialité des revêtements de sol et les contraintes de plantation pour assurer l’épanouissement de la flore sur les espaces publics. Ce travail de collaboration a été pour moi extrêmement instructif. Dès les premières séances de conseil, j’ai compris à quel point l’architecture paysagère était un domaine à part entière et qui nécessitait des connaissances spécifiques sur les essences d’arbres, la qualité du sol, l’évolution de la faune et de la flore au fil des saisons, etc. • Cotraitance avec une anthropologue urbaine - Sonia Lavadigno De la même manière, l’atelier a cotraité pour le projet Mica, avec Sonia Lavadigno, une sociologue et anthropologue qui a effectué un travail de thèse sur la valorisation urbanistique et la ville multimodale. Elle a donc mené sur demande du bureau, des études et des recueils de témoignages de différents acteurs et d’habitants sur des thèmes comme le traitement des déchets, la vie associative, les interventions artistiques et les installations dans l’espace public. J’ai rencontré cette interlocutrice en fin de phase de projet. Une séance de travail nous a permis de présenter le projet et de mettre en valeur les éléments que nous avions établis à l’aide de son travail d’enquête. Cette collaboration nous a permis d’élaborer un projet répondant mieux aux différents usages et attentes des habitants. • Un travail collaboratif avec les biologistes du bureau d’ingénierie environnementale - VIRIDIS Nous avons également eu à collaborer avec VIRIDIS, le bureau d’ingénierie environnementale mandaté par la maîtrise d’ouvrage pour l’ensemble du quartier. Mr Bernard Kries, biologiste, nous a notamment donné de précieux conseils pour favoriser

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS la préservation de la faune et la flore au sein du nouveau quartier par le biais de compensation forestière, de corridors verts et de gestion des eaux de pluie dans les bassins et noues prévus à cet effet. Ce professionnel de l’environnement a également été d’une grande aide pour défendre avec les arguments et les mots justes le projet face à une maîtrise d’ouvrage et des politiques beaucoup moins réceptifs aux enjeux environnementaux de ce nouveau quartier. Notre collaboration avec Bernard Kries aboutira à la mise au point d’un plan d’abattage d’arbres et d’un rapport d’impacts sur la faune et la flore qui sera déposé en même temps que l’autorisation de construire du projet. Le projet MICA est un projet extrêmement riche en diversité d’essences végétales et de corridors naturels, très favorable à la cohabitation de la ville et de la nature. • Une prise de conscience sur l’impact du paysage dans le cadre bâti Les séances réalisées avec Viridis et La touche verte ont été pour moi particulièrement passionnantes car j’ai beaucoup appris. Ma formation d’architecte m’a très peu sensibilisée à la question du végétal dans l’espace public. Après cette expérience, je considère que la gestion de la faune et de la flore est essentielle pour l’avenir de nos milieux de vie urbains. Être attentif à l’intégration de la nature dans nos projets participe à la conception d’espaces à vivre durables. • Les collaborations difficiles avec les ingénieurs civils - EDMS Au cours de mon intervention sur le projet, j’ai aussi eu l’occasion de travailler avec EDMS, le bureau d’ingénierie civile mandaté pour les aménagements publics et l’ensemble des pièces urbaines du nouveau quartier. Sur le projet MICA, il s’agit de l’interlocuteur avec qui nous avons eu le plus à traiter mais la collaboration a été plus complexe qu’avec les autres mandataires à qui j’ai eu à faire. En effet, l’ingénieur chef de projet du bureau EDMS n’étant pas tout à fait d’accord avec le bureau Ar-Ter sur la matérialisation du mail central du quartier, une guerre d’idées était en cours lorsque je suis arrivée sur le projet. Le bureau d’ingénierie civile souhaitait rendre le mail perméable par la mise en place d’une noue en son centre alors que le bureau Ar-Ter souhaitait associer la perméabilité du mail et son usage en le rendant accessible aux piétons et aux activités diverses, par la mise en place d’un revêtement en matière argilo-calcaire. Par la suite, nous avons eu d’autres échanges difficiles avec les ingénieurs civils qui avaient tendance à compliquer les prises de décision alors qu’un conflit d’usage était en discussion entre l’arrêt TPG et la bande cyclable du mail central. En effet, les ingénieurs « jouaient la montre » sur le projet en ne s’engageant pas sur les propositions que nous faisions pour résoudre le problème. Pour la demande d’autorisation de construire les ingénieurs étaient également fermés à l’idée de fournir le plan d’installation de chantier, qui était de leur ressort et de leur responsabilité. Il nous a fallu astucieusement réaliser une note informative, avec copie au MOA, qui contenait une liste des documents que devait fournir chaque mandataire pour l’autorisation de construire pour que les ingénieurs produisent ce document. A la fin de ma MSP, la difficulté des rapports entre ingénieurs civils et architectes avait vraiment rendu la collaboration pénible et difficile. J’ai senti que nous étions fatigués de travailler dans de telles conditions et que nous avions tendance à baisser les bras pour faciliter la dépose du dossier d’autorisation de construire. Ici, je pense que les associés auraient peut être du intervenir plus fermement auprès du bureau EDMS, et peut être même en présence de la MOA. Cela aurait pu éviter que la situation s’enlise.

103


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Cotraitance avec La touche verte - Architectes Paysagistes

104

41


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Définition des essences d’arbres

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42


PARTIE II - RESPONSABILITÉS • Collaborer avec un éclairagiste et apprendre à faire des compromis - RADIANCE Sur le projet MICA, le bureau belge RADIANCE, éclairagiste urbain, a obtenu un mandat pour proposer des solutions adaptées au projet d’aménagements extérieurs. Après avoir réalisé une étude photométrique de l’éclairage nocturne nécessaire sur le nouveau quartier, un choix de luminaires a été fait entre Isabelle Corten du bureau Radiance, la commune et les promoteurs immobiliers. Afin de respecter la norme et d’assurer les conditions de sécurité nécessaires pour les habitants du quartier la nuit, la ville et les éclairagistes ont assez vite opté pour la mise en place de mâts à 7m au niveau du mail et à 4m dans le reste des espaces publics. Le bureau Ar-Ter qui tentait avec Viridis de valoriser le respect de la faune et de la flore en milieu nocturne, avait plutôt opté pour un éclairage de signalétique plus calme intégré au mobilier des cours champêtres, de la lisière et de la diagonale. Le bureau Ar-Ter a longtemps résisté à la nécessité d’intégrer les mâts d’éclairage du bureau Radiance sur son plan masse. Or, au moment de l’autorisation de construire, les associés du bureau Ar-Ter ont du accepter le compromis et se plier au choix qui avait été fait par les maîtres d’ouvrage en intégrant les mâts de l’éclairagiste. Une vérification du plan de calepinage de Radiance a permis d’adapter l’implantation de ces derniers par rapport aux arbres du mail et de la diagonale et de positionner les mâts astucieusement par rapport au mobilier des cours champêtres. • Un bureau d’ingénierie mobilité réactif - CITEC Sur Mica, nous avons travaillé quotidiennement avec le bureau d’ingénierie mobilité CITEC qui s’est montré très réactif pour trouver des solutions quant à la circulation des transports publics dans le quartier. Régulièrement, le Bureau CITEC mettait en évidence des dysfonctionnements en terme de circulation ou de conflits d’usage entre voiture, bus, cycliste et piétons. Bien que le bureau Ar-Ter critique le fait que les ingénieurs mettent en évidence les problèmes sans les résoudre, j’ai trouvé que l’approche de Citec nous permettait, à nous architectes, de nous questionner sur les normes et de trouver des solutions intéressantes pour les contourner et résoudre les problèmes soulevés. Comme nous l’a très bien expliqué Olivier Baverel, lors de son intervention en cours de HMONP, « l’ingénieur n’est pas là pour vous corriger, il doit être intégré à la démarche de projet très en amont afin que des solutions collectives puissent être élaborées entre architecte et ingénieur. » Quelque soit la qualité de la collaboration que nous avons, les spécialistes et les mandataires que nous consultons, je pense qu’il est de notre devoir de savoir se positionner vis à vis d’eux. En revanche, nous devons également savoir faire des compromis lorsqu’une situation bloque et met le projet en péril. Le but de notre travail collaboratif reste tout de même de faire avancer le projet. Bien que les ingénieurs et architectes n’aient pas la même façon de penser, ils doivent donc absolument trouver un terrain d’entente pour tirer le projet vers le haut.

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Relation architecte / entreprises Pour le projet MICA la relation avec les entreprises a été moins dominante que sur le chantier de l’UMG. Intervenant sur la mission de projet, avant les appels d’offre, le contact avec les entreprises est beaucoup moins fréquent. Néanmoins, une prise de contact avec des entreprises a été nécessaire pour la mise au point du devis estimatif général et du descriptif des prestations qui étaient associées au projet des aménagements extérieurs. • Travailler avec la base de prix Ar-Ter Comme pour la maîtrise des coûts de l’UMG, c’est essentiellement Corine Moziman qui s’occupe de la partie économique du projet et qui formalise le devis estimatif et le descriptif du projet. A l’atelier Ar-ter, une base de prix entretenue par l’ensemble des chefs de projet du bureau, récapitule les prix de tous les matériaux, le descriptif de pose de chaque prestation, et le coût de la mise en œuvre en fonction des finitions souhaitées. A la livraison de chaque projet, les architectes en chef font l’effort de lister l’ensemble des coûts de l’opération dont ils sont en charge et les insèrent dans la base de prix du bureau. Ce travail de listing prend du temps et peut paraître fastidieux mais il est essentiel afin d’enrichir cette base à chaque projet réalisé par le bureau. La base de prix permet de gagner du temps sur les devis estimatifs et les soumissions des futurs projets du bureau. • Compléter la base de prix avec l’aide des entreprises Malgré l’existence de cette base de prix Ar-ter, il est arrivé que le projet MICA soit spécifique sur certains points et nous demande d’effectuer une recherche sur les prix de certains matériaux et leur mise en œuvre. Afin d’aider Corine à compléter la base de prix et réaliser le devis estimatif, les architectes chef de projet et moi-même, avons eu à prendre contact avec des entreprises de confiance pour définir un prix estimatif au plus juste. Dans ce cas, la notion de collaboration avec les entreprises, sur la durée, prend tout son sens, puisque le bureau met en avant la consultation d’entreprises avec lesquelles ils ont l’habitude de travailler. Cet échange se base sur le principe du « donnant-donnant » : les entreprises qui renseignent le bureau sur leurs prestations et les prix qu’elles appliquent ont des chances de faire partie des entreprises que le bureau consultera par soumission en phase d’appels d’offre. Ensuite, le bureau Ar-Ter a fait vérifier les prix et le devis estimatif du projet par Mr Marc Junod, architecte paysagiste du bureau La touche verte. Le savoir-faire et l’expérience de notre cotraitant sur les espaces paysagers permettent d’avoir un deuxième regard sur le devis estimatif avant de le soumettre au maître d’ouvrage. Pour ma part, sur le projet MICA, j’ai eu à prendre contact avec différentes entreprises qui réalisaient des jeux pour enfants afin de définir le prix approximatif de la réalisation des espaces jeux des nouveaux quartiers. Une recherche de prix pour la matérialité du mail a aussi été nécessaire auprès des différentes entreprises paysagistes pour connaître le prix du revêtement de sol en matière argilo-calcaire stabilisée et terre pierre 27 . L’ensemble des recherches effectuées était ensuite transmis à Corine pour l’affinement du devis estimatif et du descriptif détaillé du projet.

27 - Le terre pierre est une sous couche de sol qui se compose de 60% de pierre et 40% de terre végétale. Utilisée en architecture paysagère, il permet de stabiliser le sol pour accueillir ponctuellement une circulation de véhicule. Du point de vue végétal, il offre de bonnes conditions de pousse aux arbres et assure leur croissance.

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Coordination avec EDMS - Ingénieurs civils et gestion des eaux

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43


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Dimensionnement des ouvrages & barettes de rétentions

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS

4. LE RÔLE DE LA MAITRISE D’ŒUVRE EN PHASE PROJET Pendant les séances de présentation et de coordination • Défendre les grandes idées du projet Pour le projet MICA, le bureau était mandaté en qualité d’architecte urbaniste pour la phase projet. Ainsi, lorsque la maîtrise d’œuvre présente le projet à la maîtrise d’ouvrage, elle rappelle les enjeux, les grandes directions du projet et tente de les préserver lorsque celles-ci sont remises en cause pour des raisons pratiques ou économiques. Lors des séances de coordination avec les mandataires, la maîtrise d’œuvre se veut attentive aux conseils techniques donnés par les ingénieurs et spécialistes. Toutes les solutions de mise en œuvre sont évoquées avec attention, mais elles ne doivent pas déroger aux grandes idées du projet. En tant que maître d’œuvre, il est important d’être cohérent et de suivre la ligne directrice fixée depuis le début du projet. Au cours des sessions HMONP, Christine Royer a évoqué le fait qu’il était important de «suivre nos intuitions» même si nous n’avions pas toujours le soutien des mandataires ou de la MOA avec qui on pilote le projet. Dans ce cas, il nous faut avoir assez confiance en nos acquis et en notre formation d’architecte pour aller au bout des idées que nous souhaitons appuyer. Ainsi, en parallèle des grandes idées de projet, les architectes urbanistes du bureau Ar-Ter expliquent et soutiennent les enjeux écologiques à savoir : - la volonté de proposer des aménagements riches en espaces verts et qui s’inscrivent dans une dynamique de transition «entre ville et campagne» afin de favoriser le développement de la faune et de la flore dans ce nouveau morceau de ville. - le recyclage des terres excavées des pièces urbaines au profit des aménagements publics, - la récupération des eaux de pluie par modelage et perméabilité du terrain, - l’implantation d’essences indigènes et locales sur l’ensemble des espaces verts, - la sensibilisation aux mobilités douces par la mise en place d’un mail à 30 km/h pour les voitures, une desserte par les bus et l’équipement de pistes cyclables. - la sensibilisation des habitants du quartier aux cultures fruitières et potagères par la proposition d’un verger et de jardins participatifs gérés par une association de quartier. • Répondre aux enjeux fonciers du projet Comme pour le quartier «Plein Sud» et la consultation des voisins, le bureau Ar-ter a dû proposer un plan de répartition foncière entre le canton et la ville de Thonex pour permettre une simplification des propriétés foncières et l’entretien des différentes parcelles du nouveau quartier. Ainsi, le plan de répartition présente, en rouge, les espaces que la ville récupérera pour faciliter la gestion et l’entretien des espaces publics, et, en bleu, les espaces parcellaires que l’État récupère sur ceux de la ville comme compensation. L’architecte urbaniste qui préserve la globalité des enjeux du projet est l’acteur le plus à même de résoudre cette question. Toutefois, il nous a été nécessaire de mener une coordination avec le géomètre pour définir les limites des parcelles définitives pour l’autorisation de construire. Afin de ne pas assumer la responsabilité du plan foncier, nous avons transmis notre proposition de répartition foncière à la maîtrise d’ouvrage en indiquant qu’elle était à vérifier et à approuver par le mandataire géomètre habilité à la définition foncière des parcelles.

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS • Économie du projet A chaque présentation de projet avec la maîtrise d’ouvrage, l’architecte présente un bilan de la maîtrise des coûts. Sur MICA, l’économie est gérée en partenariat avec EDMS, le bureau d’ingénierie civile. Une coordination est faite entre nos deux bureaux avant chaque présentation à la MOA, ce qui permet d’avoir un discours cohérent. Toutefois, chacun des bureaux possède son propre chiffrage et son propre devis estimatif. Cela permet notamment, en tant que maître d’œuvre, de pouvoir vérifier les chiffrages des ingénieurs lorsque nous avons un doute sur un métré ou un prix annoncé dans leurs devis. Lorsque ce cas de figure se présente, le bureau d’ingénieurs est averti et un travail de collaboration permet de comprendre d’où vient la différence de prix afin qu’architecte et ingénieur aient un discours cohérent face à la maîtrise d’ouvrage. Au cours de mon intervention sur MiCA, la MOA nous a demandé de trouver des mesures d’économie à plusieurs reprises. La stratégie du bureau a toujours été de proposer les mesures d’économie demandées sous forme de manque à gagner et de variantes, avec plus ou moins-value, sur le devis estimatif du projet. En effet, une variante de base a été établie et aucun élément ne sortait du devis estimatif général. La MOA avait ainsi tout de suite une vision des économies faites et des conséquences que ces mesures d’économie et les choix réalisés avaient sur le projet.

Depuis l’atelier • Vérification, relecture du PV de séance réalisé par la MOA Dans le cas où la MOA est professionnelle, il arrive qu’elle prenne en charge la rédaction et la tenue du PV de séance. Sur le projet MICA, c’est ainsi que le bureau Ar-Ter fonctionne. Cela nous permet de ne pas avoir à rédiger ce document et de se concentrer essentiellement sur la réalisation des plans, les détails et la maîtrise des coûts avec les autres mandataires du projet. En revanche, même si nous ne réalisons pas les PV de séance, nous prenons toujours le temps de faire une lecture précise de ces derniers. Cela nous permet de le compléter si la maîtrise d’ouvrage a omis une information et de savoir exactement sur quel point avancer les semaines suivantes. • Communiquer avec ses collaborateurs Pour Mica, les séances de coordinations à l’extérieur étaient si fréquentes que le travail devait être bien reparti entre tous les intervenants de l’équipe et le temps passé à l’atelier optimisé au mieux. Comme pour l’UMG, un temps de coordination en interne était nécessaire au retour de chaque séance pour distribuer les tâches de façon à être efficace. • Modification des plans d’aménagements urbains, plan, coupes, etc..., plan de répartition foncière / plan des voisins de Plein Sud En fonction des décisions prises lors de chaque séance, Massimo, Valentina et moi-même modifions les plans et coupes nécessaires au bureau à savoir : - le plan et les coupes des aménagements extérieurs - plan de répartition foncière, - plan des villas du quartier Plein sud. - les plans de détails du mobilier, des noues, et des ouvrages du projet. Travaillant à trois sur le même projet, il nous a fallu répartir le travail en fonction des pièces à fournir.

111


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Passage à faune

+1.00

+1.00

1

1.50

+1.00

limite parcellaire

+1.00

1

proposition limite foncière surface ajoutée à l'espace public surface soustraite à l'espace public

PIECE A4

Pass

age

à fa

une

7

2 5

3

4

6

DD

P

54

85

Espaces récupérer par la ville pour faciliter la gestion et l’entretien

112


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

limite PLQ

limite cadastrale

chaussée enrobé bitumineux

enrobé bitumineux coloré (piste cyclable mail) matière argilo-calcaire

béton désactivé coloré (zone de rebroussement) béton balayé sur la diagonale

prairie type extensive

+1.00 +1.00

engazonnement de détente

eau pluviale de récupération

fossé de récupération des eaux pluviale

haie

1.50

passe pied béton 1.50

jardin potager contractuel +1.00 +0.50

+1.00

fossé bocager

mobilier

0.00 (niv.mail)

REAMENAGEMENT CO-PROPRIETE MON-IDEE

+0.50

barrette en béton de rétention d'eau

arbuste

REAMENAGEMENT VILLAS PLEIN-SUD

9

arbre planté

8

10

C2I Comptoir d'Investissements Immobiliers SA BATIMA (Suisse) SA Commune de Thônex Etat de Genève

PIECE A5 12

MICA - Communaux d'Ambilly Espaces publics et infrastructures

MICA_PRO_20B plan général proposition foncière APPROBATION

11

23.02.2015

edms sa chemin des poteaux 10 - case postale 307 1213 petit lancy 1 +41 22 884 84 84 edms@edms.ch

PROJET

citec ingeniéurs conseils SA route des acacias 47 - case postale 1711 1211 genève 26 +41 22 809 60 00 citec@citec.ch

1:1000

59.4x147 VBE MDG

marcellin barthassat

MICA_150129_PRO.vwx MICA_PRO_20B.pdf A B C D E F

_ _ _ _ _ _

ar-ter atelier d'architecture territoire sia fas fsu sarl boulevard des promenades 8 - 1227 carouge +41 22 304 18 00 info@ar-ter.ch - www.ar-ter.ch collaboration: marc junod - la touche verte sonia lavadinho - anthropologie urbaine - bfluid

radiance 35 rue de la boucherie 7 4000 liège - belgique +32 4 285 99 65 isabelle@radiance35.eu viridis chemin du fief-de-chapitre 7 1213 petit-lancy +41 22 823 27 87 meisser@viri.ch _ _ _ _ _ _

_ _ _ _ _ _

Espaces parcellaires récupérer par l’État comme compensation

Plan de répartition foncière entre la ville et l’État (Le Canton de Genève)

113

45


PARTIE II - RESPONSABILITÉS Il a alors été convenu que : - Valentina s’occupe du mail, des espaces publics et de la gestion foncière du quartier Plein sud, - Massimo des espaces verts et de la gestion foncière entre les aménagements extérieurs et les pièces urbaines, - et moi, des détails attenant à la matérialité du mail, au mobilier, aux espaces jeux, aux déchetteries, aux essences d’arbres, et aux éléments de détail des carrefours, bassins de rétention et noues. • Réalisation d’un dossier de recommandations et de détails techniques Pour Massimo et Valentina, la mission était principalement de retravailler les plans déjà bien aboutis du projet après chaque séance, pour les adapter aux attentes du maître d’ouvrage et aux contraintes techniques indiquées par les mandataires. Pour ma part, il a fallu trouver un autre moyen de communication pour donner à voir l’élaboration de tous les détails du projet. Afin que ce document soit facile à consulter pour la maîtrise d’ouvrage, nous avons choisi de réaliser un carnet de détails au format A3. Ce document a été très apprécié aux différentes présentations de projet auxquelles j’ai pu participer. Il a permis de rendre le projet plus concret aux yeux de la maîtrise d’ouvrage et d’affiner le projet sur : - les points techniques par le biais de détails constructifs, - les concepts défendus par de petites projections 3D très efficaces, - les références attenantes au projet par le biais d’images de référence et de documentation d’entreprises. • Catalogue de détails Ar-ter L’ensemble des éléments que contient ce dossier a été réalisé avec l’aide des mandataires. N’ayant jamais réalisé de détails constructifs de cunette d’écoulement, de grille d’arbres, etc., il m’a fallu, avant tout, répertorier l’ensemble des détails que le bureau avait eu à réaliser pour d’autres projets d’aménagement extérieur. Cela m’a permis de créer une base de données propre au bureau et de m’appuyer sur les détails constructifs réalisés sur d’autres projets pour définir ceux du projet MICA. Tout au long de ma participation au projet, je me suis référée à cette base de données pour affiner les détails constructifs du mail, des cunettes, des noues et des carrefours de cheminement piétons. Après l’élaboration d’un premier dessin, les détails étaient vérifiés et discutés avec les mandataires ingénieurs du projet. Ar-Ter n’ayant pas été mandaté pour la phase d’exécution du projet, le bureau a pris le parti de réaliser des détails assez précis pour s’assurer un respect minimum du travail entrepris jusqu’à l’autorisation de construire. Ce travail un peu plus poussé que le strict mandat de la phase projet n’assure malgré tout pas complètement le respect des directives de projet établis par les mandataires suivants. • Métrage, chiffrage et note descriptive du projet Cette partie du projet était essentiellement gérée par Corine. En s’appuyant sur la base de prix du bureau, le chiffrage du bureau d’ingénierie EDMS et de La touche verte, le bureau a réalisé son propre devis estimatif. Ma participation à la maîtrise des coûts sur le projet s’est faite par la réalisation des métrés indispensables à la réalisation d’un devis juste et précis. La difficulté de l’exercice était de réaliser les métrés au moment où le projet n’était pas encore figé avec la maîtrise d’ouvrage.

114


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Dossier de détails techniques - Mobilier du cours champêtre

115

46


PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Perspective - Variante du mail en argilo calcaire stabilisé (défendu par Ar-Ter)

47

Perspective - Variante du mail en béton (choisi par la Commune de Thonex)

48

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS

Plan et coupe - Variante du mail en argilo calcaire stabilisé (défendu par Ar-Ter)

49

Plan et coupe - Variante du mail en béton (choisi par la Commune de Thonex)

50

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS Au cours de mon intervention, plusieurs variantes ont été proposées pour la matérialité du mail central du projet. En effet, le revêtement du mail en matière argilo-calcaire stabilisé a, à plusieurs reprises, fait polémique du point de vue de son entretien par les services de la ville et du point de vue de son usage pour les ingénieurs civils qui ne croyaient pas à l’investigation de cet espace par les habitants. Pour défendre la variante en argilocalcaire, le bureau a dû jouer le jeu et étudier trois autres variantes proposées à savoir : -le revêtement du mail en matière argilo-calcaire stabilisé (perméable), -le revêtement du mail en dalle béton et fosses de plantation (moyennement perméable), -le revêtement du mail en enrobé (très imperméable). Tout le projet a été repris sur plan et des images de synthèse ont étés réalisées avec l’aide d’un infographiste pour donner à voir les différentes variantes à la maîtrise d’ouvrage et tenter de faire valider la variante en stabilisé que nous défendions. La reprise des variantes en plan et en perspective a nécessité énormément de travail pour le bureau. En parallèle de cette étude de variantes, il nous fallait préciser le devis estimatif et respecter les délais impartis par le planning. Corine a donc dû chiffrer les trois variantes du mail central afin de pouvoir affirmer des prix sur lesquels nous pouvions nous engager et avoir confiance avant de figer le projet et d’effectuer la demande d’autorisation de construire. Au final, c’est la variante en béton que la commune a choisi, et ce, malgré tous nos efforts et la démonstration faite que le mail en matière argilo-calcaire était plus économique en terme de coût et d’entretien, la commune a opté pour une autre variante. Une fois de plus, nous avons dû faire des compromis.

« Ne pas faire de compromis signifie pour moi poursuivre obstinément la réalisation d’une idée, d’un projet, d’un espace dont tu as rêvé (…) avec une insolente amabilité. (…) Si tu cèdes, ne serait-ce qu’un peu au compromis, c’est la chute. Voilà pourquoi il faut toujours garder fermement son cap. Avec détermination et courage. (…)Par ce refus, tu affirmes ta moralité. Attention, tu ne prêches pas la morale, tu la dessines et la construis. C’est là le véritable engagement de l’architecte, pas seulement éthique, mais « politique ». » 28 Renzo Piano

28 - Renzo PIANO - La désobéissance de l’architecte. - Edition Arléa - Août 2009 - p 139-140

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PARTIE II - RESPONSABILITÉS Pour la partie espaces verts, les choses étaient beaucoup plus figées et les métrés ont été plus faciles à réaliser. Marc Junod de La touche verte nous a aidés à chiffrer le devis en fonction des arbres supprimés, des essences d’arbres choisies et des pourcentages de répartition des strates arbustives réparties sur le plan général. Pour les espaces publics et les espaces verts, deux plans de métrés ont été réalisés avec des surfaces colorées, accompagnés d’un tableur Excel pour répertorier les données et les transmettre à Corine. Ce travail lui permettait ensuite de vérifier les premiers métrés, qui avaient déjà été faits au sein du bureau au mois de novembre, et réaliser avec plus de précision, le devis général. Cette estimation définitive a ensuite servi de base à la commune pour voter le budget du projet au mois de juin, juste avant le lancement de la demande d’autorisation de construire. Tous les métrés réalisés doivent l’être avec une grande rigueur pour que le devis estimatif soit le plus précis possible. En effet, à ce stade, une marge d’erreur de 5 % en plus ou en moinsvalue ne peut pas être dépassée. La marge de manœuvre n’étant pas très grande, elle demande aux architectes une connaissance du projet dans sa globalité afin de ne rien oublier. En parallèle du devis, Corine a réalisé un descriptif détaillé de la mise en œuvre des différents éléments du projet qui accompagne la demande d’autorisation de construire. Moins détaillé qu’une soumission, ce document demande néanmoins de grandes connaissances du point de vue de la mise en œuvre des matériaux et de l’aspect technique. Ce document permet également de figer un peu plus les grandes idées du projet et de favoriser, par la même occasion, le respect des recommandations faites par le bureau Ar-Ter en phase projet. • Vérification des pièces à fournir en fonction de l’ordre du jour des différentes séances Deux jours avant chaque séance avec la maîtrise d’ouvrage et les mandataires, un ordre du jour nous est transmis afin que nous puissions finaliser et préparer les documents qui permettront d’aborder les thèmes souhaités au cours de la séance. A plusieurs reprises, la MOA a transmis les ordres du jour, la veille de la séance en demandant une production de documents ou la préparation de présentation qui n’était pas prévu initialement. Dans ce cas, il nous a fallu, à juste titre, expliquer à la MOA qu’il ne nous était pas possible de produire le travail demandé dans le laps de temps imparti. En temps normal, l’ordre du jour permet de rassembler et imprimer les plans attendus lors de la séance et de préparer les documents manquants et surtout les présentations nécessaires pour une projection du projet. Lors de ces présentations, ce sont les architectes chefs de projet qui présentent les enjeux des aménagements publics de MICA et Marcellin qui rythme la séance. La réception de l’ordre du jour devient donc un moment privilégié qui nécessite une préparation en interne. L’associé qui participe aux présentations du projet doit avoir une grande capacité d’adaptation. En effet, il ne suit pas le projet en permanence mais doit rapidement s’imprégner des différents thèmes à aborder pour pouvoir en parler avec la MOA et les mandataires présents.

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III. FRI-BOR – PARTICIPATION AU CONCOURS DU CENTRE VILLE DE FIBOURG Au cours de ma MSP, j’ai également eu l’opportunité de participer à un concours avec le bureau Ar-Ter. Le sujet consistait à repenser les aménagements extérieurs du centre bourg de Fribourg. La proposition faite par le bureau était de revoir les mobilités douces et la place de la voiture pour libérer les espaces publics et faire en sorte de les valoriser. Les places et rues du cœur ancien retrouvent alors un autre usage et accueillent des terrasses, des arbres, du mobilier à investir, une fontaine... Le projet donne à voir une vision futuriste de la ville puisque le pont Zaehringen, qui fait l’identité de la ville de Fribourg, devient totalement piéton et offre une promenade plantée et agrémentée de points de vue sur la ville. Pour un bureau comme Ar-Ter, qui a de l’expérience, des références et une certaine maturité, l’exercice du concours représente des possibilités d’accès à un éventuel mandat. Bien qu’il soit difficile d’accès pour les jeunes architectes qui n’ont pas de références, j’ai trouvé cet exercice très enrichissant pour ma future pratique. • Le déploiement de beaucoup d’énergie Tout d’abord, cette expérience m’a permis de voir que la participation à un concours demande de la méthode et beaucoup de rigueur pour la lecture du sujet et la constitution du rendu. Celui-ci doit parfaitement répondre aux règles du concours sous peine de ne pas être présenté au jury. J’ai également pu constater que les concours nécessitaient le déploiement de beaucoup d’énergie, et mobilisaient de façon intensive une partie des ressources du bureau sur une courte durée. Même si la participation ne garantit aucun résultat, le bureau fait le pari d’investir du temps et prend le risque mesuré de ne pas être rémunéré pour l’effort fourni. A cette mobilisation interne du bureau, s’ajoute parfois, une coordination avec des acteurs extérieurs. Sur le concours de Fribourg, le bureau Ar-Ter a fait le choix de s’associer à deux bureaux d’ingénierie mobilité et lumière. Il nous a donc fallu nous coordonner avec les ingénieurs, attendre leur travail et effectuer une synthèse pour rendre un projet cohérent et harmonieux au jury. • Un élan de créativité et de dynamisme au sein du bureau Avant cette première expérience en agence, il m’est arrivé de participer à quelques concours au cours de mes études lorsque le sujet me passionnait ou me semblait avoir un intérêt pédagogique en lien avec l’école. J’avais un regard un peu critique et une vision caricaturale de cette pratique en agence. Et effectivement, le concours en agence ressemble à ce que j’avais imaginé. Contrairement aux autres étapes d’un projet, où je pense qu’il est plus ou moins possible d’anticiper, répondre à un concours est en général synonyme de « charrette ». En revanche, j’ai été agréablement surprise de constater que la mobilisation sur un concours avait un effet positif sur l’ambiance générale du bureau et la motivation des collaborateurs. En effet, lorsque je travaillais sur le concours de Fribourg, les autres collaborateurs du bureau venaient régulièrement voir comment le concours avançait, donnaient leurs avis lors des impressions test des planches, etc… Alors qu’au quotidien les architectes chefs de projets et les associés sont confrontés à de très nombreuses contraintes (normes, enveloppe budgétaire des projets…), un élan de créativité et une sorte de curiosité ambiante ont envahi le bureau. Cette approche du concours me semble très pertinente et efficace. Pour ma future pratique, je pense que je pourrais avoir recours à ce type d’expérience afin de valoriser une cohésion de groupe et une éthique collective qui se reflètent dans la réponse faite à un concours. 120


PARTIE II - RESPONSABILITÉS • Bien choisir et passer du temps sur les concours Avant de se lancer dans ce type d’expérience, il est important, à mon avis, de bien choisir les concours auxquels on répond. Il faut que le sujet plaise, bien sûr, et aussi qu’il permette de mettre en avant les atouts du bureau. Par exemple, pour Fribourg, le concours était particulièrement approprié à l’expérience du bureau Ar-Ter sur les aménagements extérieurs. Ensuite, je pense qu’il est nécessaire de prendre le temps de bien travailler le rendu du concours et d’avoir une réponse spécifique au sujet et aussi très tranchée afin que le jury repère rapidement les grandes idées du projet. Pour Fri-Bor, le bureau Ar-Ter, n’a pas remporté le concours. Cela est sans doute dû à un manque de temps investi sur le projet ; une semaine de travail supplémentaire aurait été nécessaire pour affiner les détails rendus. La définition minutieuse et précise de détails, associée à une posture plus tranchée et radicale, aurait permis d’être plus percutant aux yeux du jury. Il est vrai que le temps passé sur un concours, sans aucune certitude de voir son projet retenu, renvoie à la gestion et la rentabilité générale de toute agence, tout est question d’équilibre à trouver.

Planche de rendu du concours - Détails constructifs

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Planche de rendu du concours - Plan masse du centre ancien de Fribourg

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Planche de rendu du concours - Articulation du projet avec la ville

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PARTIE III



PARTICIPATION Quelle stratégie développer pour conduire des projets de type coopératif ?

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ésireuse, dans un avenir relativement proche, de m’engager dans des projets d’habitat coopératif ou tout autre projet coopératif, il était essentiel que j’en apprenne plus pour mieux conduire ce type de projet et notamment la participation des habitants et des usagers. En parallèle de ma MSP, j’ai donc profité de cette année en Suisse pour effectuer quelques recherches sur les coopératives habitantes et le rôle de la maîtrise d’œuvre à travers ce type de projet. Ayant réalisé mon mémoire de master 1 sur « la conception des espaces partagés dans l’habitat groupé », j’avais ressenti, pour plusieurs raisons, un véritable enthousiasme pour cette troisième voie d’accès au logement. Tout d’abord, je suis convaincue que l’habitat participatif à un bel avenir devant lui. Même si en France, les projets sont encore assez rares, différentes initiatives prennent petit à petit de l’ampleur et représentent un potentiel de projets très intéressant pour les jeunes architectes français que nous sommes. Ensuite, je pense que l’éthique sociale et environnementale, à laquelle l’habitat participatif se rattache, en fait une réponse parfaitement adaptée aux enjeux du développement durable et du logement de demain. Evidemment, je suis consciente que je ne ferais pas uniquement des projets d’habitat groupé ou de coopératives habitantes lorsque j’aurai mon agence. En revanche, je pense que cette troisième voie d’accès au logement souligne l’émergence d’une nouvelle pratique du métier d’architecte maître d’œuvre. En effet, l’habitat participatif favorise une proximité d’échanges entre architecte et maître d’ouvrage qui me touche et se rapproche sensiblement de la manière dont je souhaite exercer ce métier à l’avenir. En Suisse, les coopératives sont reconnues depuis longtemps et plus fréquentes qu’en France. Aussi, cette année de HMO a été pour moi l’opportunité de mieux en cerner le fonctionnement. Les rencontres réalisées m’ont permis de déceler et de récolter les « secrets » et méthodes des architectes maîtres d’œuvre suisses, afin de mieux exercer par la suite et faire émerger le projet sur la base du dialogue et de la participation. Le but de cette partie n’est donc pas de réaliser un travail de recherche sur les coopérative habitantes, j’ai, en effet, plutôt eu l’intention de profiter de l’expérience du bureau Ar-Ter sur ce type de projet pour m’enrichir de leurs savoir-faire et de leur expérience. En parallèle, j’ai également pu rencontrer le bureau ATBA et l’architecte Stéphane Fuchs qui a été à plusieurs reprises maître d’œuvre de projets de coopératives sur Genève. A travers mon quotidien et ces quelques rencontres (réalisation d’entretiens et participation à des réunions de coopératives), je tente ici de soulever les éléments de méthode qui pourront m’être utiles pour faciliter la participation de la maîtrise d’ouvrage dans le processus de conception du projet et pour ma future pratique d’architecte maître d’œuvre. J’ai mis en annexe un bref rappel historique et typologique des coopératives habitantes en Suisse, pour ne présenter ici que des méthodes de travail pour faciliter la participation des habitants et examiner comment se faciliter la vie en tant que maître d’œuvre lorsque la démarche participative risque de rendre le projet trop chronophage. Pour finir, la présentation d’un projet de coopérative réalisé par Ar-Ter en réhabilitation et par ATBA en neuf permettra d’illustrer les précédents propos et vers quelle architecture tend la démarche participative de la MOA.

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« Cette passion de la complexité provient d’un façon de voir les « habitants » non comme une marchandise ou un prétexte à produire de l’art ou du commerce, mais comme un réseau infiniment précieux de relations, d’actions, de comportements, d’empathies, qui forment lentement un tissu urbain. C’est ce réseau qui devient « matériau d’architecture ». » 29 Lucien Kroll

29 - Patrick BOUCHAIN - Simone et Lucien Kroll - l’architecture habitée. - Édition ACTES SUD - p 214

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I. LE MAITRE D’ŒUVRE ET L’AIDE À LA MAITRISE D’OUVRAGE DANS LE PROJET PARTICIPATIF En référence à mon mémoire de master 1, et suite aux différentes rencontres cette année avec des architectes maîtres d’œuvre de projet(s) de coopératives habitantes en Suisse, je me suis intéressée à leur profil, aux idées qu’ils défendent et aux dispositifs qu’ils mettent en œuvre pour favoriser l’implication des habitants dans la conception de leur habitat.

1. DES PROFILS VARIÉS DES ARCHITECTES MAÎTRES D’ŒUVRE • L’architecte militant Les architectes qui s’intéressent à la question de l’autopromotion ont, d’une certaine façon, la volonté de pratiquer leur métier de façon militante 30 . En effet, en menant ce type de projet, les architectes expliquent souvent que ces opérations ne sont pas «rentables» pour eux. Elles leur demandent une implication et un investissement exceptionnel, notamment en temps de travail et représentent aussi un véritable risque en terme de rémunération. Pour les architectes, consulter des habitants, c’est s’engager dans une collaboration longue et parfois tumultueuse, pas forcément valorisée par une gratification financière à la hauteur de l’investissement que ce type de projet demande. C’est alors la volonté de démontrer qu’il est tout à fait possible de faire de l’architecture autrement, et avec les habitants, qui l’emporte. Ce profil se rapproche du parcours et du militantisme revendiqués par le Bureau Ar-Ter dans lequel j’ai réalisé ma MSP. Pour Jacques Menoud, Marcellin Barthassat et Laurent De Wurstemberger, ce sont des expériences de vie militante et des convictions personnelles qui poussent les architectes à s’intéresser à l’habitat alternatif. Qu’ils aient vécu une expérience communautaire, ou qu’ils portent un intérêt particulier aux squats Berlinois et Genevois des années 1980-90, ce sont des engagements écologiques, politiques ou sociaux qui les rassemblent. Pour ces architectes, leur idéologie dialogue en général parfaitement avec celle des habitants. Une relation de confiance immédiate s’instaure entre eux et il n’est pas difficile pour l’architecte de s’approprier les valeurs portées par le groupe : valoriser les échanges et la solidarité, favoriser la mixité, valoriser l’expérimentation, rejeter la spéculation liée au marché du logement… • L’architecte futur habitant Il n’est pas rare de trouver des groupes d’habitants intégrant un ou plusieurs architectes. Dans la coopérative M’illo, dans le quartier de Cressy, l’architecte Stéphane Fuchs est le maître d’œuvre et l’un des résidents de l’immeuble autogéré. Cette situation n’a pas été simple à gérer au lancement du projet. Des conflits internes au groupe d’habitants ont nécessité l’intervention de médiateurs mais les valeurs de l’architecte se sont avérées être très proches de celles du groupe d’habitants, et la réalisation de l’immeuble a finalement pu se dérouler avec plus de facilité.

30 - d’après Véronique BIAU, « Les architectes de l’habitat participatif, entre militance et compétence ». Métropolitiques, 30 janvier 2012.

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PARTIE III - PARTICIPATION Au cours de cette année de HMONP, j’ai pu constater que de nombreux collaborateurs du bureau Ar-Ter vivaient dans un habitat groupé, où s’apprêtaient à se lancer dans un projet de coopérative habitante. Par exemple, Christian Shutz, un des architectes du bureau s’est investi il y a quelques années dans la coopérative Equilibre afin d’accéder à un logement moins onéreux sur Genève et surtout de monter un projet d’habitat participatif avec un groupe de personnes qui souhaite entretenir la notion de partage et d’échange dans leur cadre de vie. Aujourd’hui, les réunions participatives menées sous la direction du bureau d’architectes maîtres d’œuvre ATBA, vont bon train et la coopérative Luciole attenante à Equilibre (coopérative Wogeno sur Genève) va se concrétiser et voir le jour en 2016. Dans beaucoup de coopératives genevoises, des architectes s’investissent. Ils ne sont pas forcément concepteurs du projet, et gardent le statut d’habitants, mais ils revendiquent véritablement une envie de se donner la possibilité de vivre différemment. • L ‘architecte médiateur Les architectes de l’habitat groupé donnent une grande importance à la participation des futurs habitants dans la conception de leur lieu de vie. Ils jouent le rôle de médiateur en se tenant à l’écoute du groupe et en synthétisant l’expression collective et les choix des habitants. Ce profil se rapproche plus de la démarche du Bureau ATBA que j’ai rencontré cette année. Véronique Biau 31 reprend la distinction que faisaient François Aballéa et Isabelle Benjamin entre « architectes créateurs » et « architectes médiateurs », pour expliquer que les architectes de l’habitat groupé appartiennent vraisemblablement à la deuxième catégorie. Selon V. Biau, les « architectes créateurs » conçoivent des projets qui répondent à des exigences fonctionnelle, économique et constructive mais de façon très artistique. Comme les artistes plasticiens, ils pratiquent leur métier dans le cadre de concours qui leur offrent des conditions optimales d’expression stylistique et d’innovations. Les « architectes médiateurs » proposent, en général, une architecture plus modeste qui donne une priorité à la satisfaction du client. Ces maîtres d’œuvre sont attentifs à l’émergence de nouvelles demandes et adaptent rapidement leurs modes de travail aux évolutions sociétales et techniques de leur secteur d’activité. Lorsqu’on s’intéresse à l’habitat participatif, cette distinction est assez parlante puisque les architectes réalisent bien souvent une architecture proche des usages qui demande des compétences particulières en terme de communication, d’écoute, de pédagogie et d’assistance envers le groupe d’habitants qui se veut porteur du projet.

31 - Biau Véronique – Sociétés contemporaines – 1998 – volume 29 – numéro 29 – p 10. Véronique Biau est architecte urbaniste en chef de l’État, docteur en sociologie, chercheur à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Val de Seine, directrice du Centre de Recherche sur l’Habitat (CRH, LAVUE).

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2. DES POSITIONNEMENTS DIFFÉRENTS Dans mon mémoire de Master 1, j’ai fait référence à Véronique Biau 32 qui explique que les architectes qui interviennent sur des projets d’habitat participatif possèdent des trajectoires professionnelles bien spécifiques. • Les architectes du logement collectif social qui se soucient de concilier qualité et budget serré tout en tenant compte des perceptions et des pratiques des habitants. • Les architectes, qui travaillent à l’échelle du projet urbain et dans des dispositifs de concertation, et s’intéressent à la participation dans la conception de l’habitat et de la ville à partir de démarche d’ateliers publics. Par exemple, en France, dans le projet de la ZAC Béalières, Charles Fourrey, que j’ai pu rencontrer lors de la réalisation de mon mémoire de M1, était nommé en tant qu’Architecte Urbaniste chargé du plan de structure, du suivi et de l’animation de la maîtrise d’œuvre. Cette mission lui a permis de veiller à la participation des habitants dans la conception du quartier et dans la conception de leur habitat. Pour différents projets, comme la restauration des bains des Pâquis de Genève ou la renaturation du cours d’eau de la Seymaz, le bureau Bbm et Ar-Ter ont été nommés comme architecte urbaniste. Dans ces deux projets, leur rôle était d’assurer la réalisation de plans de structures et de la coordination d’habitants ou de membres associatifs afin de faire émerger des projets d’envergure urbaine ou territoriale sur les bases de la participation. Même s’il ne s’agit pas d’habitat à proprement dit, je suis convaincue qu’un lien extrêmement étroit existe entre projet urbain et projet participatif. En effet, ayant travaillé essentiellement sur un projet d’aménagement urbain cette année, j’ai pu constater que la diversité des interlocuteurs et la recherche de consultation des habitants pour éviter les recours rapprochaient sensiblement la démarche participative d’un projet urbain de celle adoptée pour l’habitat participatif. De plus, en cours de HMONP j’ai été marquée par l’intervention de Jacques Felix-Faure lorsqu’il nous a présenté différents projets d’habitat groupé (Domisilami et Le château partagé) réalisés sur Grenoble. Son intervention m’avait confortée dans l’idée que « faire de l’habitat participatif revient à faire de l’urbanisme humain ». 33 • Les architectes qui sont associés à un dispositif coopératif et qui ont un intérêt pour les questions environnementales. Avant de constituer l’atelier Ar-Ter, Jacques Menoud et Marcellin Barthassat ont exercé le métier d’architecte au sein du « collectif d’architectes » avec M. Brunn et M. Butty. Ce statut d’agence où chaque architecte a une grande liberté d’action dans sa propre pratique leur a permis de s’impliquer dans plusieurs projets de coopératives habitantes sur Genève. C’est à cette époque que le collectif d’architectes a eu l’opportunité de travailler sur La coopérative G de Landecy, la coopérative La rencontre au sein de l’îlot 13 à Genève et la coopérative Carabot Diogène à Bernex. Lorsque le collectif d’architectes s’est divisé, l’atelier Bbm a 32 - Biau Véronique, Les architectes de l’habitat participatif, entre militance et compétence. Métropolitiques, 30 janvier 2012 33 - Cours de HMO-NP - La maîtrise d’ouvrage non professionnelle -Jacques Felix-Faure - le 5 février 2015

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PARTIE III - PARTICIPATION réalisé un dernier projet de coopérative, qui fut le 1er bâtiment de la Codha : la coopérative des Zabouches dans le quartier des Ouches. 34 Jacques Menoud et Marcellin Barthassat en ont fait l’expérience : l’habitat participatif demande plus d’investissement et le travail au sein d’un collectif leur a permis de pouvoir déborder sur leur temps libre et d’aller plus loin dans le travail de consultations avec les habitants. Ensuite, lorsque Marcellin et Jacques sont devenus associés de l’atelier Bbm, les notions de gestion d’agence ont pris plus de place et les « à côté » ont rapidement été plus difficiles à investir dans ce type de projet. Pour Pascale Joffroy 35 , une autre catégorie d’architectes pourrait être ajoutée à cette liste : • Les architectes investis dans l’architecture à haute qualité environnementale qui se soucient de l’impact de leurs projets sur l’environnement. Cette catégorie d’architectes est selon elle une alternative que les groupes d’habitants peuvent être amenés à choisir : «comme si cette orientation était gage d’ouverture à l’innovation et d’humanisme». Pascale Joffroy explique aussi, que cette exigence environnementale n’est pas toujours une solution car elle implique de nouvelles contraintes et de nouvelles normes qui peuvent «durcir» le dialogue entre habitants et concepteurs.

3. ACCOMPAGNEMENT DE LA MOA Comme l’explique l’association AMO 36, Architectes et Maîtres d’Ouvrage, il est très important de considérer l’association entre architecte et maître d’ouvrage dans le processus de production de logement. Cette remarque vaut d’autant plus, pour les projets d’habitat groupé ou coopératif qui ont une maîtrise d’ouvrage un peu particulière. Composé d’un groupe de futurs habitants parfois tout à fait novice dans le monde du bâtiment, il semble essentiel de les guider dans leurs démarches pour que tout se passe bien et que le projet puisse voir le jour. Sur la notion d’accompagnement à la maîtrise d’ouvrage, les ateliers Ar-Ter et ATBA sont du même avis. Comme me l’a dit Jacques Menoud, bien que « les coopératives soit une alternative au logement assez répandue en Suisse (…) et que les habitants viennent chercher les architectes pour leurs services en connaissance de cause (…) avoir un rôle d’assistance à maîtrise d’ouvrage (…) peut avoir de réels avantages » 34 sur ce type d’opération. Stéphane Fuchs complète cette idée en expliquant que « même si les coopératives sont courantes et qu’il y a déjà un cadre établi (…) souvent les coopérateurs ne savent pas du tout où ils vont (…) il est donc important de prendre le temps d’expliquer aux habitants en quoi consiste notre métier et comment on travaille. » 37 Pour illustrer ces propos, voici quelques exemples d’accompagnements à la maîtrise d’ouvrage qui facilitent la compréhension mutuelle et la continuité du dialogue caractérisant l’habitat autogéré ou coopératif. 34 - Entretien avec Jacques Menoud, réalisé par Marie Flécheux le mercredi 22 avril 2015 à l’agence Ar-Ter. 35 - Pascale Joffroy, DOSSIER – Le citoyen arrive ! Vers une société active sur son cadre de vie, Court-circuiter la maîtrise d’ouvrage conventionnelle. D’Architecture n°198, mars 2011, p 41 – 59. Pascale Joffroy est architecte et journaliste. Elle est auteur du livre la Réhabilitation des bâtiments – conserver, améliorer, restructurer les logements et les équipements, édition Le Moniteur, 2009. 36 - AMO (Architectes et Maîtres d’Ouvrage) – Nouvel environnement pour l’architecture de l’habitat. Edition PC – Mai 2009 37 - Entretien avec Stéphane Fuchs, réalisé par Marie Flécheux le jeudi 25 juin 2015 à l’agence ATBA

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PARTIE III - PARTICIPATION • L’architecte : maître d’œuvre et assistant à la maîtrise d’ouvrage Dans certaines agences, les architectes qui ont l’expérience des projets d’autopromotion proposent de jouer le double rôle de Maître d’œuvre et d’assistant à la Maîtrise d’ouvrage. L’architecte élargit alors son champ d’actions en ayant un rôle de gestion du groupe. L’idée part du principe que l’imbrication entre maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage doit être forte pour que le projet fonctionne. Bruno Parasote 38, cite l’exemple de l’architecte Hansen situé à Fribourg en Suisse, qui a fondé en parallèle à son agence une société appelée Phasea. La société s’occupe de la réservation de terrains, de la constitution du groupe, des financements et de l’animation des réunions, tandis que l’agence travaille sur la conception de certains projets coordonnés par Phasea. Au bureau ATBA, Stéphane Fuchs propose également une aide ponctuelle pour aider la coopérative à se lancer. « Si la coopérative le demande, je peux les aider au lancement du projet. (…) je les préviens et je leur dis de faire attention aux pièges dans lesquels il ne faut pas aller. » 39 Sur plusieurs projets, il a aidé les coopératives sur le plan financier en étant présent auprès de la MOA afin que le projet avance. En revanche, Stéphane Fuchs insiste sur le fait qu’il s’agit d’une prestation complémentaire et que lorsqu’une personne de la coopérative semble avoir les choses bien en main il lui est important que le maître d’œuvre se retire et « lâche le projet pour que les coopérateurs se l’approprient. » 39 « Lorsqu’on prend du recul en tant qu’architecte, les habitants doivent être autonomes et s’organiser sous forme de commission cuisine, salle de bain, aménagement extérieurs... pour faire avancer le projet et s’approprier le bâtiment. Il faut même qu’ils se trompent et qu’ils se rendent compte de leurs erreurs ! C’est grâce à cela qu’ils se sentiront chez eux…c’est très important ! » 39 • L’assistant à maîtrise d’ouvrage : Sans assistant à maîtrise d’ouvrage, Stéphane Fuchs l’admet, il ne fait rien ! Pour lui, le rôle de l’AMO est important sinon la mission d’architecte maître d’œuvre est impossible. « On peut travailler avec le groupe d’habitants mais les choses sont tellement diluées qu’on ne peut pas faire que ça ! » Selon lui, l’AMO doit être là pour « jouer un rôle de filtre et de synthèse ». * Cet acteur est l’élément clé de la démarche participative que les habitants choisissent de nommer. Il peut s’agir d’une personnalité externe ou d’un habitant de la coopérative. L’AMO est un allié de la MOA et l’interlocuteur principal de l’architecte maître d’œuvre pour l’élaboration du projet. Il évite les intermédiaires et facilite la démarche de projet. Pour Jacques Menoud (Ar-Ter), l’AMO est souvent essentiel dans les projets participatifs à tendance chronophage. Pour lui, « cet acteur permet de ne pas concentrer toutes les tâches sur l’architecte et de lui éviter de régler des problèmes internes au groupe coopératif. » 40

38 - Bruno Parasote - Autopromotion, Habitat Groupé, Ecologie et liens sociaux – Comment construire collectivement un immeuble en ville ? – p 98 Edition Yves Michel – collection société civile –janvier 2011 39 - Entretien avec Stéphane Fuchs, réalisé par Marie Flecheux le jeudi 25 juin 2015 à l’agence ATBA. 40 - Entretien avec Jacques Menoud, réalisé par Marie Flecheux le mercredi 22 avril 2015 à l’agence Ar-Ter..

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PARTIE III - PARTICIPATION • La solidarité inter-coopérative Sur Genève, Stéphane Fuchs constate également qu’une sorte de solidarité entre les coopératives est assez palpable. En effet, lorsque certaines coopératives ne maîtrisent pas les choses assez bien, elles demandent de l’aide à EQUILIBRE ou la CODHA. Ces coopératives Wogeno ont parfois plus d’expérience sur le montage du projet, les questions financières ou l’organisation du groupe d’habitants. Après ces quelques années d’expérience, Stéphane Fuchs constate «qu’il y a aujourd’hui vraiment un esprit d’entraide entre les coopératives. » 39 • Les cours de médiation En Suisse, Stéphane Fuchs trouve très important qu’en plus de l’AMO, les groupes prennent des cours de médiation et de facilitation dès le début de la démarche participative. « Cette démarche permet aux habitants de comprendre très tôt les problématiques du projet. Les groupes d’habitants ont vraiment besoin de facilitateur et de médiateur. Parce que rêver c’est facile ! Mais habiter ensemble c’est une toute autre chose… » 39 D’après ATBA, il existe sur Genève, de petites structures et associations autonomes qui assurent ce type de cours et qui donnent aux habitants des outils pour faire en sorte que le projet avance. La médiation est également très utile en phase de développement, ou au moment de la répartition des appartements dans la coopérative. Pour Stéphane Fuchs, elle permet de limiter les rapports de forces entre les coopérateurs… « La gestion de tout ça n’est vraiment pas anodin et ça mérite une attention toute particulière. » 39 Pour Jacques Menoud, des intervenants extérieurs comme des chercheurs ou des universitaires peuvent également intervenir en tant que médiateurs sur des projets d’habitat participatif ou d’aménagement urbain. Lorsque la diversité des acteurs est éclectique et que tout le monde doit se recentrer sur le projet, ces intervenants sont essentiels. Marcelin Barthassat et Jacques Menoud ont pu expérimenter une collaboration avec des médiateurs sur différents projets du bureau Ar-Ter. « Sur le travail de renaturation de la Seymaz, les acteurs étaient très nombreux. Il y avait des paysans, des membres de l’administration, tout le monde était de profession et milieu très différents. Dans ce projet, un médiateur avait été demandé par les paysans et est intervenu dans la démarche de projet. Il s’agissait d’un universitaire botaniste qui avait la réputation d’avoir une bonne connaissance du milieu paysan. Sur un des projets de coopératives habitantes qu’on a pu faire… c’était un anthropologue qui avait également la confiance des habitants. Dans les deux cas, les médiateurs universitaires se sont avérés très utiles pour faire avancer la participation des habitants et le processus de projet.» 40 • Les structures d’accompagnement interne ou externe à la coopérative Au moment même où l’habitat groupé et coopératif prend de l’ampleur, des structures d’accompagnement dans les projets d’habitat participatif voient le jour pour aider les acteurs à se coordonner entre eux. Grâce à elles, les groupes sont accompagnés et des liens se tissent entre tous les acteurs dès le début du projet. Futurs habitants, architectes, collectivités, artisans et bureaux d’études sont invités à participer à l’échange. Il est important de rappeler que si l’architecte a des connaissances techniques et aide le groupe à élaborer le projet, il n’est en aucun cas sociologue. Le logement est important dans ce type de projet, mais, le projet de vie collective qu’envisage le groupe l’est tout autant. C’est sur ce point que les structures d’accompagnement jouent un rôle primordial. Elles aident à définir les ambitions et valeurs communes du groupe d’habitants qui font en sorte que le projet puisse se lancer, se concrétiser puis aboutir. 137


PARTIE III - PARTICIPATION

Pour Charles Fourrey, les structures d’accompagnement des groupes d’habitat participatif sont des acteurs indispensables qui facilitent la collaboration des habitants avec les architectes. Ces structures permettent aux personnes intéressées par l’habitat participatif : - de se rencontrer pour constituer un groupe plus facilement ou en compléter un si nécessaire. - de rencontrer toutes sortes d’acteurs qui peuvent intervenir dans la construction d’un bâtiment : des architectes, des urbanistes, des banquiers, des notaires… «Aux HABILES à Grenoble, (…) on fait venir beaucoup d’acteurs… pour que les gens comprennent bien comment se passe la conception d’un bâtiment. C’est impératif pour que le projet aboutisse !». 41 - de participer à des ateliers encadrés afin de mieux comprendre le véritable rôle de l’architecte. Car comme l’expliquait Charles Fourrey : «Les habitants ne connaissent pas toujours la profession d’architecte ! La plupart achète une maison sur plan (…), loue dans un immeuble, mais ils ne participent pas du tout à la concertation avec l’architecte. » « Et puis… ils ne savent pas toujours (…) que ce n’est pas à eux d’aller dire au plombier de changer la douche de place (…) il faut être très clair avec ça ! Et leur faire comprendre, que pour modifier le projet, ils doivent avant tout s’adresser à l’architecte. » 41 - de suivre une formation à la concertation, afin de renforcer le groupe qui sera ensuite un interlocuteur solide qui dialoguera avec l’architecte. Ces structures se manifestent sous forme d’associations, d’organismes ou même de coopératives. Cela dépend de la reconnaissance juridique des coopératives d’habitant ou de l’habitat participatif dans les pays où se construisent ces projets. EN SUISSE sur Genève En Suisse, les coopératives d’habitantes sont beaucoup plus courantes qu’en France. Elles représentent 130 000 logements et 8 % du parc immobilier, et même parfois jusqu’à 20% dans certaines grandes villes comme Genève. Lorsqu’une famille suisse se lance dans une aventure coopérative, elle peut facilement se tourner vers les coopératives Wogeno qui offre une structure interne encadrante pour lancer le projet et favorise malgré tout la participation des coopérateurs à l’élaboration de celui-ci.

41 - Entretien avec Charles Fourrey, réalisé par Marie Flecheux, le lundi 25 février 2013 42 - pour plus d’information : www.codha.ch

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PARTIE III - PARTICIPATION LA CODHA 42 est l’acteur essentiel du développement de l’habitat participatif dans le canton de Genève Suisse. Il s’agit, d’une coopérative sans but lucratif créée en 1994 pour rassembler des personnes souhaitant un autre type d’habitat, une autre qualité de vie et un autre rapport au logement, basée sur la participation, la convivialité, et la solidarité. Grâce à une mise en commun de ressources financières et par la participation active des habitants, la coopérative réalise en tant que maître d’ouvrage ses projets. La gestion interne des immeubles permet aux habitants de définir eux-mêmes un cadre de vie plus proche de leurs aspirations. La CODHA s’organise autour d’une assemblée générale composée d’un COMITE de coopérateurs logés et non logés et d’une Equipe de direction de dix collaborateurs. Le Comité se réunit six à huit fois par an et s’organise en cinq pôles : statuts et règlements, finances et grands travaux, politique budgétaire, vie associative et développement architecture et énergie. Son rôle est de définir la stratégie et la politique de la CODHA. L’équipe de direction se réunit une fois par semaine et met en œuvre les décisions du Comité. Elle dirige le pilotage des projets, assure la gestion des immeubles et coordonne le travail de l’ensemble des collaborateurs. Pour chaque projet, c’est un collaborateur de l’équipe de direction qui est nommé RMO : Responsable de Maîtrise d’Ouvrage du projet. Les projets de coopératives, Les Ouches, Mill’O, et Sous les platanes sont des exemples de projets menés par la CODHA dans le canton de Genève.

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La CODHA en réunion dans la salle commune de la coopérative Mill’O

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PARTIE III - PARTICIPATION LA CIGUE 43 ou acronyme de Coopérative immobilière genevoise universitaire et estudiantine, est une coopérative d’habitation pour les personnes en formation. Elle est née en 1986 dans une certaine tension sociale et elle repose sur un modèle de gestion participatif. Sans but lucratif, indépendante et autogérée, elle a pour but de développer des logements communautaires (colocations) bon marché et écologiques et de les mettre à disposition des étudiants désireux de participer activement à la gestion et à l’organisation de leur lieu de vie. La coopérative a débuté ses activités en recevant sous forme de contrat de prêt-à-usage des maisons en attente de démolition. Après plusieurs années de gestion, la coopérative a désiré pérenniser ses logements en essayant de construire ses propres immeubles, car si la gestion de bâtiments en attente de transformation ou démolition est intéressante pour les personnes en formation, ce système représente une solution provisoire. Actuellement, le parc de logements de la Ciguë offre environ 550 chambres. 60 % de ces chambres se trouvent dans des immeubles prêtés ou loués temporairement à la coopérative (période moyenne de 2 à 3 ans). Le reste des chambres se situe au sein des immeubles construits par la coopérative. Les projets de coopératives, Les Ouches et Montbrillant de l’îlot 13 réalisées par Bbm (Ar-Ter) sont des exemples de projets menés par la CIGUE dans le canton de Genève. EQUILIBRE 44 comme la CODHA, il s’agit, d’une coopérative sans but lucratif créée en 2005. A l’époque, Il s’agissait d’un groupe de huit familles souhaitant réfléchir au développement de logements à haute qualité environnementale et sociale. Pour sortir de la spéculation immobilière, le groupe opte pour le statut de coopérative d’habitation. Dès le départ, les membres souhaitent opérer dans un esprit de solidarité et de respect de l’environnement. La coopérative Equilibre se démarque par rapport aux autres coopératives Wogeno car elle tente de proposer des solutions de logement collectif plus ambitieuses. En effet, ces membres assument l’intégration de toilettes sèches, d’aquatron ou de matériaux biosourcés comme la paille et la terre. La coopérative Équilibre est inscrite au registre du commerce depuis mars 2006 avec 8 membres fondateurs (chaque membre représente une famille). Depuis, elle accueille chaque année de nouveaux foyers – membres. La coopérative regroupe aujourd’hui une soixantaine de familles, soit largement plus de 100 personnes et recherche activement d’autres terrains pour loger ses membres. Les projets de coopératives Equilibre à Cressy et Luciole à Souberan réalisées par ATBA sont des exemples de projets menés par EQUILIBRE dans le canton de Genève. En FRANCE Comme l’explique Yann Maury 45, en France, pour cette « troisième voie d’accès au logement », ce sont en général des associations qui assurent l’accompagnement à la maîtrise d’ouvrage. En Rhône-Alpes, HABICOOP et les HABILES sont les deux structures d’appui au développement de l’habitat participatif. HABICOOP 46 est une association fondée en novembre 2005 et située à Lyon. Elle promeut l’alternative coopérative aux côtés des solutions publiques et privées de logement. L’association ne veut donc en aucun cas soutenir une seule initiative isolée de coopérative d’habitants, mais souhaite créer un mouvement, faire connaître ce mode d’habiter et le proposer 43 - pour plus d’information : www.cigue.ch ou www.wikipedia.org 44 - pour plus d’information : www.cooperative-equilibre.ch 45 - Yann Maury - Les coopératives d’habitants – Méthodes pratiques et formes d’un autre habitat populaire. Édition BRUYANT, 2009 46 - pour plus d’information : www.habicoop.fr

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PARTIE III - PARTICIPATION

LA CODHA

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

LE COMITÉ

Le comité est composé des membres de l’équipe de direction de la Codha et de membres élus par l’AG. Il est organisé en 5 pôles il à pour objectif de définir la stratégie et la politique de la Codha dans son domaine d’activité.

Finances & budget

Organes, statuts et règlements

Vie Associative et entretien des immeubles

Architecture et énergie

Développements de la coopérative

RESPONSABLE G. Kaser & A. Labarthe

RESPONSABLE A. Labarthe & E. Rossiaud

RESPONSABLE E. Rossiaud & M. Bellucci

RESPONSABLE M. Bellucci D. Tachetta

RESPONSABLE D. Tachetta & G. Kaser

RÉFÉRENTS

RÉFÉRENTS

RÉFÉRENTS

RÉFÉRENTS

RÉFÉRENTS

Delphine Courvoisier François Rossier

Magali Orsini Alex Diomant

Katharina Schindler Bagnoud Jérôme Faessier

Sandra Bize Sophie Rivaz Kaharnelle

Organigramme de La CODHA

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Gilles Garazi Ignes Légeret Coulibaly

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PARTIE III - PARTICIPATION comme une alternative au marché immobilier classique. Pour atteindre ses objectifs, HABICOOP propose de : - soutenir la création et le développement de projets immobiliers de logements collectifs appelés coopératives d’habitants. - favoriser le logement social et l’accession à la propriété collective de familles à faibles revenus et de personnes en difficultés. - valoriser une certaine mixité sociale dans les opérations proposées. - créer un réseau d’acteurs, qui assure la reconnaissance des coopératives d’habitants. Les acteurs qui composent ce réseau auront un rôle à jouer dans la défense et la promotion de ce nouveau mode d’habiter. - apporter conseil et service pour aider les groupes de coopérateurs à monter leur projet d’habitat. C’est en juin 2006, qu’un premier partenariat entre HABICOOP et un groupe de projet, le Village Vertical, s’est formé dans un cadre expérimental à Vaulx-en-Velin. Par la suite, d’autres groupes de projet ont pris contact avec l’association pour être accompagnés et guidés dans leur démarche. LES HABILES 47 sont eux aussi une association. Elle a été créée en décembre 2007 et est située à Grenoble. Elle a pour but de favoriser l’émergence et la réalisation de projets d’habitats groupés en Isère, de permettre aux citoyens de s’approprier leur habitat et de vivre les uns avec les autres de façon solidaire, responsable et conviviale. L’association se propose donc : - d’être un espace de réflexion et d’échange pour les personnes intéressées par la démarche - d’être un outil d’information, de formation et d’accompagnement auprès des porteurs de projets. Les Habiles aident les groupes à définir la faisabilité du projet, le fonctionnement collectif du groupe, le montage financier et le montage juridique du projet. - de promouvoir la démarche d’habitat groupé auprès des partenaires potentiels et du grand public grâce à : - des rencontres des décideurs élus et bailleurs lors de réunions et de groupes de travail. - un rapprochement avec des organismes en charge de publics en difficulté. - l’organisation de campagnes d’information et de sensibilisation. - la participation à des événements grand public. - une présence dans les médias. - de fédérer et de mobiliser des groupes existants autour d’objectifs communs, - de développer des coopérations avec les acteurs qui œuvrent pour l’habitat groupé. Les Habiles ont notamment suivi la réalisation de la Salière et de Domisilami sur Grenoble. LA CODHA 48, la coopérative habitante genevoise a collaboré en 2011avec le bailleur français, Haute Savoie Habitat et le bureau d’architecte français Chassagne et Deletraz 49 pour réaliser un îlot de 3 immeubles et 47 logements dans un Écoquartier à Viry en France (zone frontalière de Genève). L’immeuble de la Codha comporte 10 logements de 4 à 6 pièces. La Codha a mis en œuvre sa démarche participative sur l’ensemble de l’îlot. Une association, «Les Habitants des Terrasses Du Jura», réunissant tous les habitants de l’îlot a notamment été créée, pour choisir l’aménagement extérieur, l’organisation et le revêtement intérieur de la salle commune. Je pense que cette première initiative représente un espoir pour le développement de l’habitat participatif dans la région Franco-Valdo-Genevoise où je serai probablement amenée à pratiquer mon métier de maître d’œuvre dans quelques années. Il me semble donc intéressant de relever l’ensemble de ces partenaires et de les retenir afin de savoir vers qui me tourner en tant que maître d’œuvre en France. 47 - pour plus d’information : www.habilles.org 48 - pour plus d’information : www.codha.ch

ou

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49 - http://chassagnedeletraz-architecture.com


PARTIE III - PARTICIPATION

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Les HABILES en réunion

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HABICOOP en réunion avec le groupe d’habitants cohabitoit

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PARTIE III - PARTICIPATION

II. CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT DE COMMENCER UN PROJET PARTICIPATIF 1. CARACTÉRISTIQUES SPÉCIFIQUES DU PROJET PARTICIPATIF • Temporalité du projet Qu’il s’agisse du bureau Ar-Ter ou du bureau ATBA, tous les architectes maîtres d’œuvre s’accordent sur le fait que les projets participatifs sont des projets souvent long à mettre en place et à développer. Comme me l’a expliqué Jacques Menoud (Ar-Ter) : « Un projet participatif est, dans tous les cas, plus long qu’un projet classique. » 50 Stéphane Fuchs (ATBA) confirme ces propos en expliquant que « la partie développement est plus longue à mettre en place » 50. En effet, d’après lui, les coopérateurs sont plus longs à prendre des décisions (…) et les temps de réflexion « représentent 25% à 50% de temps de travail en plus pour les maîtres d’œuvre, qu’un projet classique. » 50 Si ce type de projet peut paraître chronophage pour les uns, Stéphane Fuchs a une vision très positive. Pour lui, si on prend plus de temps c’est parce que « tous les habitants participent et s’approprient vraiment le projet » * et c’est ce qui donne plus de qualité à l’architecture et au projet. • Implication du maître d’œuvre Qui dit plus de temps, dit plus d’implication. En effet, il semble unanime que les architectes maîtres d’œuvre s’impliquent plus dans les projets participatifs. En revanche, ils n’ont pas tout à fait la même façon de voir les choses. Jacques Menoud explique que dans toutes les expériences de coopératives réalisées, le bureau Ar-Ter a toujours jugé qu’il était de « sa responsabilité de s’investir plus sur ce type de projet » 51 afin d’accompagner une maîtrise d’ouvrage non professionnelle dans le processus de projet et de réalisation. Pour Stéphane Fuchs, la réflexion va un peu plus loin. Pour lui, il s’agit plutôt d’un échange de bons procédés car « les coopératives habitantes sont des MOA qui prennent des risques. Donc, pour leur rendre la pareille, il faut que nous aussi, en tant que maître d’œuvre, on prenne le risque de s’investir un peu plus. Avec une coopérative on s’implique plus... Mais on fait aussi des choses qu’on n’aurait jamais faites et c’est ce qui rend la démarche vraiment très stimulante. » 50 • Rémunération du maître d’œuvre Cette implication débordante du maître d’œuvre dans le processus participatif, a parfois des conséquences néfastes sur la comptabilité des bureaux d’architectes. Comme me l’a expliqué Jacques Menoud (Ar-Ter) « le bureau s’est toujours laissé entraîner dans des développements plus importants que prévu (…) et beaucoup de temps consacré à la participation n’a pas été comptabilisé dans les honoraires». En effet, les projets de coopératives sont « chronophages (…) et peuvent devenir risqués du point de vue financier » pour les bureaux d’architectes. 51

50 - Entretien avec Stéphane Fuchs, réalisé par Marie Flecheux le jeudi 25 juin 2015 à l’agence ATBA. 51 - Entretien avec Jacques Menoud, réalisé par Marie Flecheux le mercredi 22 avril 2015 à l’agence Ar-Ter.

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PARTIE III - PARTICIPATION Stéphane Fuchs avoue également que l’habitat coopératif ne paye pas beaucoup car souvent le bureau ATBA « diminue le prix des honoraires (…) par choix, posture et conviction ». Stéphane Fuchs ne pense en revanche pas que ce type de projet lui fasse perdre de l’argent. « En général, les groupes d’habitants comprennent bien le rôle de l’architecte et pourquoi ils font appel à ses services. Ils ont également conscience de ce que représente notre travail (…) en terme de temps »*. Pour lui, si les habitants sont avertis et encadrés, il n’y a pas de gros dérapage possible ni de mise en péril du bureau d’architectes.50

2. ACCÈS À LA COMMANDE • Les premières expériences de projets participatifs Comme pour n’importe quel type de projet, l’accès à la commande est fortement favorisée si le bureau et l’architecte maître d’œuvre possède des références et une expérience sur des projets de coopératives habitantes ou d’autres projets participatifs. Pour le bureau Ar-Ter, « c’est la réhabilitation des bains des Pâquis de Genève et le travail participatif que le bureau a réalisé avec les membres de la coopérative des bains (…) qui ont été déterminants. Ensuite, il y a eu l’expérience de Landecy qui avait eu un certain raisonnement (…) puis ça s’est enchainé assez naturellement. » 51 Pour Stéphane Fuchs, les références ont aussi été importantes pour la notoriété de l’agence et l’accès à la commande dans ce domaine. En effet, c’est une première référence « un peu spéciale de coopératives avec du Feng Shui et de la végétologie, dans un bâtiment en bois, Minergie » 50 qui a permis de lancer le bureau ATBA sur des projets de coopératives habitantes. • Savoir oser, écouter et avoir une démarche engagée Pour Stéphane Fuchs, faire des projets de coopératives habitantes nécessite de prendre des risques. Pour la coopérative Equilibre à Cressy, les habitants ont très vite parlés de toilettes sèches. Alors que d’autres architectes avaient été beaucoup plus frileux sur la question, Stéphane Fuchs était très motivé par l’idée et le seul à avoir répondu « oui » aux attentes des habitants. « Sur ce projet, je crois que ma posture a été très différente des autres architectes. Ils ont vu que je n’avais pas peur de prendre des risques. Du coup, je les ai laissés faire leurs toilettes sèches et ils m’ont choisi. » 50 • Les affinités et le copinage Lors de ma participation à une réunion de la coopérative Luciole à Soubeyran (dont le bureau ATBA est maître d’œuvre), je me souviens avoir échangé avec l’un des futurs habitants de la coopérative sur l’accès à la commande de ce type de projet. Pour lui, les maîtres d’œuvre des coopératives habitantes étaient souvent choisis par affinité et ressentis car un vrai rapport de confiance doit s’instaurer entre les habitants maîtres d’ouvrage et les architectes. Pour le bureau Ar-Ter, sur le projet de la coopérative des Ouches, le bureau a été choisi par copinage. « La CODHA était tout au début de son développement. Ils ont choisi environs six bureaux d’architecte qu’ils connaissaient par affinité (…)et finalement ils nous ont choisis. » 51

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PARTIE III - PARTICIPATION

• L’implication politique, syndicale ou associative L’architecte est par définition censé être libre de toute implication politique. Or, dans le milieu coopératif j’ai pu constater que la tendance politique pouvait être un atout pour accéder à la commande. Comme me l’a expliqué Jacques Menoud (Ar-Ter), pour le premier projet de coopérative habitante à Landecy, « les coopérateurs avaient une sorte de démarche politique. Il s’agissait essentiellement d ‘enseignants engagés dans un milieu syndical gauchiste dans lequel Marcellin et moi étions aussi. » 52 Dans ce cas, la coopérative qui avait déjà établi tout un environnement idéologique autour du projet, était très proche des valeurs personnelles des associés et a permis au bureau Ar-Ter de devenir maître d’œuvre du projet. • Les concours En Suisse, la ville de Genève met à disposition des coopératives habitantes des terrains à bâtir à coût réduit. En contre partie de cette faveur, le canton et la ville appliquent sur le terrain une clause de non spéculation pour éviter la revente des logements par plus-value et obliger les coopératives à réaliser des appels d’offre pour choisir leur maître d’œuvre. Qu’il soit sur invitation ou libre, ce mode de sélection permet de donner à tous les bureaux d’architectes suisses une chance de participer et d’être sélectionné sur ce type de projet. Pour la coopérative des Ouches, c’est de cette manière que le bureau Ar-Ter a été mandaté comme maître d’œuvre. Pour Stéphane Fuchs, les concours n’ont pas que des avantages pour les coopératives habitantes. En effet, les concours impliquent, dès le début du projet, une sorte de distance entre MOA et MOE qui ne favorise pas le dialogue entre ces deux acteurs essentiels du projet de coopérative. Stéphane Fuchs qui valorise ce rapport de proximité entre MOA et MOE explique : « Les concours de coopératives qu’on a fait, on ne les a jamais gagnés. (…) Nous, on a besoin de discuter avec les clients. On a besoin de lancer des esquisses et de rêver avec eux. Dès que c’est un concours qui se base essentiellement sur le côté architectural du projet, on perd! (…) Pour moi, c’est en discutant avec les futurs habitants que le projet a du sens et que les choses se mettent en place. » 53

3. DÉFINITION DU CADRE ET DU CONTRAT ENTRE LA MOE ET LA MOA COOPÉRATIVE • Poser un cadre : bien définir sa méthode et ses missions de MOE Comme avec n’importe quelle maîtrise d’ouvrage, il est important d’être transparent dès la première rencontre. Les bureaux Ar-Ter et ATBA s’entendent pour dire qu’il est important de définir clairement les missions de la maîtrise d’œuvre selon le contrat SIA. Cela évite les dépassements d’honoraires et clarifie le rôle et les responsabilités de chacun. Pour les projets de coopératives, la clarification des missions et l’établissement d’un cadre pédagogique ferme pour faciliter la participation, peuvent être vus de manière très positive par la coopérative. Pour le projet de coopérative des Ouches de la CODHA, le bureau Ar-Ter a finalement été choisi parce qu’il revendiquait une certaine fermeté dans leur positionnement et la participation des habitants. Comme me l’a expliqué Jacques Menoud : « La CODHA était plutôt rassurée de rencontrer des architectes qui amenaient une structure de participation qui n’était pas trop ouverte. » 52 52 - Entretien avec Jacques Menoud, réalisé par Marie Flécheux le mercredi 22 avril 2015 à l’agence Ar-Ter.. 53 - Entretien avec Stéphane Fuchs, réalisé par Marie Flécheux le jeudi 25 juin 2015 à l’agence ATBA

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PARTIE III - PARTICIPATION

Pour Stéphane Fuchs l’important est de sensibiliser la maîtrise d’ouvrage au rôle de la maîtrise d’œuvre dès le début du projet. Pour lui, c’est une façon de pouvoir dire « stop » lorsque les choses vont trop loin. « Si tout a bien été expliqué au début sur notre rôle de maître d’œuvre, quand on leur dit «là, on a beaucoup discuté mais maintenant il faut qu’on avance» ils acceptent la chose et se décident plus facilement pour faire avancer le projet. » 53 • la base du contrat SIA En Suisse, les contrats qui lient la MOE et la MOA, quel que soit leurs statuts, sont tous établis et réglementés par la norme SIA. Comme me l’a précisé Stéphane Fuchs, les contrats que le bureau ATBA établit avec une maîtrise d’ouvrage de type coopérative sont exactement les mêmes que ceux établis avec une maîtrise d’ouvrage professionnelle ou publique. « Il n’y a pas du tout de différence, pour tout projet les bureaux d’architectes se basent sur le contrat SIA. » * Comme j’ai pu le voir au bureau Ar-Ter pendant ma MSP, ces contrats SIA sont très rigoureusement calculés en fonction de ratios qui prennent en considération la notion de participation, de consultation, de répétitivité et de variante qui sont inhérentes aux projets d’habitat coopératif et participatif. • Une définition rigoureuse des missions de l’architecte dès le début du projet Quoiqu’il en soit, il est important de définir de manière rigoureuse les rôles et missions de chacun des intervenants du projet lorsqu’on soumet un contrat à sa maîtrise d’ouvrage. Le bureau ATBA est très rigoureux à ce sujet, tout est très établi au tout début du projet. Comme l’explique Stéphane Fuchs : « Si en tant que maître d’œuvre, on sait où on va dès le départ, et qu’on cadre bien notre travail avec les habitants, il n’y a pas de raison qu’il y ait des débordements de missions (…) Pour ça, il faut tout de suite être transparent avec la MOA et avoir un discours clair en disant « stop » lorsque les choses dérapent et en expliquant pourquoi on propose un mandat complémentaire. » Pour Stéphane Fuchs, ce cas de figure est très rare, en jouant carte sur table avec les habitants il a rarement été confronté à ce genre de situation. Suite à plusieurs expériences de projet participatif, le bureau Ar-Ter a été plus prudent sur la façon dont il établissait ses contrats avec une MOA coopérative. Comme me l’a expliqué Jacques Menoud, au début, le bureau s ‘appuyait essentiellement sur l’expérience d’agence avec qui ils avaient l’habitude de collaborer (comme le groupe Y pour la coopérative G à Landecy). Pour lui, il est néanmoins essentiel de « décrire et définir scrupuleusement les rôles de chacun. » 52 En revanche, Jacques Menoud souligne le fait que l’expérience de Landecy date des années 80 et que « l’évolution des Maîtres d’ouvrage de type coopérative en Suisse a aidé les architectes dans la démarche de projet et la démarche participative. Au fil du temps, les coopératives se sont mieux organisées. Les Wogeno se sont constituées, tout le réseau a vraiment évolué et ça c’est une très bonne chose ! » 52

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PARTIE III - PARTICIPATION

III. MÉTHODE DE TRAVAIL POUR FACILITER LA PARTICIPATION DES HABITANTS ET SE FACILITER LA VIE EN TEMPS QUE MAÎTRE D’ŒUVRE

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uite à mon travail de mémoire de M1 et les rencontres réalisées cette année en Suisse, j’ai pu constater que la conception participative de l’habitat groupé et coopératif demande à l’architecte d’aller plus loin dans sa pratique et de mettre au point une méthode de travail spécifique animée par divers dispositifs qui favorisent l’implication des habitants dans le projet et dans la durée. Mes recherches en France m’ont montrée que la démarche de travail lors de la conception du projet d’habitat participatif se développe, comme tout projet d’architecture, en trois temps assez marqués : la phase d’esquisse et de programmation, les phases d’étude d’avant-projet sommaire et définitif et le suivi de chantier. Cette démarche de projet, aux apparences classiques, se démarque à travers les dispositifs mis en place par l’architecte pour favoriser l’implication des habitants dans les différentes phases du projet. L’outil de travail le plus souvent utilisé par les architectes de l’habitat groupé est la réunion, mais l’inventivité et l’implication des architectes témoignent de l’innovation pédagogique dont ils peuvent faire preuve. Suite à ces constats, j’ai profité de ma MSP au bureau Ar-Ter, et de rencontres avec le bureau ATBA au cours de réunions coopératives et entretiens, pour voir si leurs expériences de maître d’œuvre en Suisse étaient différentes de celles que j’avais pu constater en France. Pour récolter leurs propos, je leur ai proposé un court entretien basé sur la norme SIA et les prestations qu’elle instaure pour la réalisation d’un projet. Cette partie aborde la spécificité de la démarche de travail des architectes français et suisses de l’habitat groupé et coopératif afin d’identifier dans toutes les étapes du projet, les différents dispositifs qui favorisent l’implication des habitants.

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PARTIE III - PARTICIPATION

1. 1ERE PHASE : LA PROGRAMMATION ET LES ESQUISSES Phase 1 & 2 norme SIA : Définition des objectifs et Étude préliminaire Les objectifs à atteindre Dans cette première phase, la définition des objectifs peut être réalisée par les habitants et l’architecte ou par une structure interne et proposée à la coopérative habitante. Pour les Wogeno en Suisse, toute une structure interne à la coopérative permet de définir les objectifs, les études préliminaires liées au projet, la recherche de terrain et l’appel d’offre et l’organisation du concours pour définir le choix des architectes maîtres d’œuvre. Comme me l’a expliqué Jacques Menoud, lorsque l’architecte arrive, la coopérative est déjà formée depuis longtemps et les choses sont déjà très établies. « En suisse, pour les coopérative comme la CODHA ou la CIGUE par exemple…, il y a déjà des interlocuteurs et parfois même des architectes qui sont employés par la coopérative et qui travaillent sur les études de faisabilité et la prospection de terrain. Cela leur permet de s’assurer en interne que leurs objectifs sont atteignables. » 54 De manière plus classique, l’architecte aussi peut aussi être amené à définir la faisabilité et les objectifs du projet avec la MAO coopérative sans structure encadrante comme cela se fait le plus souvent pour des projets d’habitat groupé en France. Quoiqu’il en soit, l’architecte maître d’œuvre intervient sur le projet et au plus tard, dès l’étude préliminaire ou l’esquisse. Il travaille principalement la volumétrie et le plan masse de l’opération. Un dialogue s’établit entre l’architecte et le groupe d’habitants autour de la question de la programmation. Au cours de multiples rencontres, des allers-retours entre programme et projet permettent d’affiner les souhaits du groupe. Bruno Parasote 55 précise que, c’est dans cette phase d’esquisse, que le maître d’œuvre définira avec le groupe : - l’implantation du bâtiment et le gabarit par le plan masse, - les dessertes générales qui pourront créer des espaces de rencontres et de convivialité, - une disposition générale des appartements entre eux, - la mise en place d’espaces non attribués pour donner de la flexibilité à la conception du projet, - une première enveloppe budgétaire approximative.

Les dispositifs mis en place pour favoriser l’implication des habitants A cette étape du projet, les dispositifs mis en place par les maîtres d’œuvre s’organisent de façon collective, pour faciliter le contact avec l’ensemble des habitants. Ils permettent à l’architecte de se mettre en lien avec le groupe et de comprendre les valeurs communes qui les rassemblent.

54 - Entretien avec Jacques Menoud, réalisé par Marie FlÉcheux le mercredi 22 avril 2015 à l’agence Ar-Ter.. 55 - Bruno Parasote - Autopromotion, Habitat Groupé, Ecologie et liens sociaux – Comment construire collectivement un immeuble en ville ? – p 98 Édition Yves Michel – collection société civile –janvier 2011

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PARTIE III - PARTICIPATION • Les réunions collectives Les réunions collectives sont un bon moyen pour l’architecte et les habitants, d’avoir un premier contact et d’apprendre à mieux se connaître. Dans cette phase de projet, elles permettent d’affiner le programme et la volumétrie globale du bâtiment. Les réunions collectives sont pour tous les habitants le moyen d’intervenir s’ils le souhaitent et de trouver des solutions communes qui conviennent à tous les membres du groupe. • Les visites de logements des habitants avant l’habitat groupé Ce dispositif permet à l’architecte de mieux cibler les attentes des membres du groupe et de concevoir des appartements qui répondent vraiment aux usages de chacun. Pour le projet DOMISILAMI, situé à côté de la place Saint Bruno à Grenoble, l’architecte a proposé de commencer le projet en rencontrant chaque membre du groupe en visitant leurs propres appartements. Au cours de cette visite, il a demandé à chaque habitant de répondre à un questionnaire afin de définir ce chacun voulait garder ou pas dans son logement. Utilisé dans la première phase du projet, ce dispositif a permis de concilier, dès le début de la conception, les attentes collectives et les attentes individuelles des habitants. • Les exercices et les questionnaires Associés à des visites de logements ou appliqués dans le cadre de réunions collectives, les exercices et questionnaires sont une alternative très utilisée par les architectes de l’habitat groupé. Lors de la première phase de conception du projet HELIX, Paul Giaum a mis au point des exercices permettant aux habitants de mettre des mots sur leurs envies, leurs besoins, ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas. Cela a permis de mettre au point la charte de vie en collectivité du groupe, de mieux cerner les attentes de chacun et de mieux connaître les usages des espaces de chaque logement. Voici quelques exemples de questionnements que l’architecte Paul Giaum a proposés aux autres habitants : « Définir la notion d’habitat. Énumérer la liste de ce que je n’aime pas personnellement: fumée de cigarette, absence de verdure… Prendre l’un après l’autre les éléments de l’habitat et préciser ce que chaque mot veut dire pour moi : boire, bruit, musique, passage. » 56 • la liste des priorités (à garder « sous le coude » tout au long du projet) Dès la phase d’esquisse, Stéphane Fuchs du bureau ATBA propose de mettre en place un système de « liste des priorités » qui consiste à recadrer/cadrer ? les idéologies de la coopérative et à définir dès le départ et très clairement les objectifs du groupe d’habitants quant à leurs intentions de projet. « Dès l’esquisse (…), je fige la base du projet avec eux et après je fais une liste des priorités et des options qui leur tiennent à cœur. Ensuite, je leur demande de définir les trois options prioritaires de cette liste et dès que je peux, je les intègre au projet... Les autres options de la liste sont intégrées au fur et à mesure du projet, seulement si on est sûr de pouvoir le faire. » 57 Cet outil de travail accompagne Stéphane Fuchs dans chaque processus de projet participatif. Cela permet aux habitants de se sentir écoutés et de ne pas se sentir lésés. « En aillant toujours la liste sous le coude, les habitants voient qu’on essaie toujours d’intégrer les options au maximum. » 57

56 - Entretien avec Paul Giaum, réalisé par Marie Flécheux, le samedi 16 février 2013 57 - Entretien avec Stéphane Fuchs, réalisé par Marie Flécheux le jeudi 25 juin 2015 à l’agence ATBA

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Le groupe d’habitants du projet K’Hutte en réunion collective

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Le groupe Éco-logis en plein repas

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2. 2 EME PHASE : LES ÉTUDES DE PROJET APS et APD Phase 3 & 4 norme SIA : Étude de projet (Avant-projet, Projet de l’ouvrage et Procédure de demande d’autorisation) & Appels d’offre Les objectifs à atteindre C’est dans cette deuxième phase, que les ménages se répartissent les logements et qu’une discussion plus resserrée s’engage entre l’architecte et les habitants pour mettre en forme les espaces. Dans un projet de logement classique, souvent une typologie d’appartement est définie et répétée dans tout l’immeuble avec une chambre en plus ou en moins. Ici, la conception des appartements permet d’organiser des logements beaucoup plus personnels qui répondent parfaitement aux usages des habitants. Bruno Parasote 58 distingue trois étapes dans cette deuxième phase. Grâce à l’étude d’avant-projet sommaire (APS), l’étude d’avant-projet définitif (APD) et l’étude de marché, le groupe et l’architecte précisent : - la composition générale du bâtiment en plan et en volume - les appartements et les espaces communs - les dimensions de l’ouvrage en plans, coupes et façades (1.100 puis 1.50) - les espaces extérieurs - les solutions techniques et les principes constructifs grâce à des détails - le coût prévisionnel des travaux défini et décomposé par corps d’état - le calendrier du chantier. Cette phase comprend aussi la réalisation des dossiers nécessaires pour l’obtention du permis de construire. Lorsque celui-ci est accordé, l’architecte aide le groupe à négocier avec les entreprises et à choisir les artisans pour contractualiser les travaux et se lancer dans la phase de chantier.

Les dispositifs mis en place pour favoriser l’implication des habitants A cette étape du projet, les dispositifs mis en place par les maîtres d’œuvre s’organisent de façon collective et de façon individuelle. L’architecte travaille au cas par cas pour déterminer précisément les usages de chaque foyer. L’idée est de combler tous les habitants sans faire de favoritisme. Il est important de ne pas oublier la dimension collective du projet et de faire valider chaque prise de décision par l’ensemble du groupe. • Les réunions collectives Dans la deuxième phase du projet, les réunions collectives sont toujours très fréquentes, et l’architecte y est régulièrement convié. Il est donc indispensable de les programmer tout au long du processus de conception pour valider les décisions prises au fur et à mesure. Au cours de ma MSP j’ai eu l’opportunité de participer à une réunion de la coopérative Luciole dont l’atelier ATBA est architecte maître d’œuvre. Dans les coopératives de type Wogeno, comme la coopérative Luciole, les coopérateurs étaient directement encadrés par un AMO extérieur et habitant de la coopérative Equilibre. Cet interlocuteur, extérieur au groupe d’habitants, a la charge d’arbitrer et suivre les réunions de coopérateurs qui se lancent dans un projet concret. Au cours de la réunion son rôle était : - de coordonner la participation du groupe d’habitants, - de leur venir en aide en cas de blocage, 152


PARTIE III - PARTICIPATION - de recentrer le discours des coopérateurs lorsque le propos divaguait, - de les aider à avoir un esprit de synthèse quant aux décisions prises pendant la réunion. Lors de ma participation à cette réunion, j’avoue avoir été extrêmement impressionnée par l’organisation très professionnelle des coopérateurs entre eux. En effet, l’assistant à la maîtrise d’ouvrage est un peu le chef d’orchestre de la réunion. Au début du débat, c’est lui qui lance la réunion et distribue le rôle de chaque coopérateur. Une personne prend des notes pour la rédaction du PV de séance (qui sera ensuite envoyé à tous les futurs habitants et mandataires du projet). Une personne contrôle le temps, une personnes arbitre et donne la parole. Ensuite, il rappelle les règles de prise de parole au cours de la réunion : « Je rappelle, que la personne qui prend la parole doit lever la main et être désignée par le coopérateur qui la distribue. » 59 L’AMO énonce ensuite les différents points à aborder pendant la réunion (ex : « Laura abordera les points essentiels gérés par la commission cuisine ») et le temps qui y sera consacré. La notion de temps est contrôlé tout au long de la réunion et à chaque changement de point. Si cette organisation semble, à première vue, un peu rébarbative, elle est essentielle pour que la réunion ne soit pas ingérable. Dans ce cas de figure, la réunion a commencé à 20h00 et s’est terminée à minuit alors qu’elle était extrêmement cadrée. Après avoir orchestré le début de la réunion, l’AMO ne s’impose pas trop et reste en retrait par rapport au reste des habitants pour leur permettre d’échanger librement sur les points à aborder. Il intervient seulement pour énoncer les points à aborder, faire le point sur le temps qui s’écoule, et intervenir si les coopérateurs le sollicitent et si son intervention lui semble essentielle. Au cours de cette réunion, Mickael Hoffer, l’architecte chef de projet de la coopérative Luciole chez ATBA, était convié pour échanger avec les coopérateurs sur différents points du projet. Au cours de la réunion, j’ai pu constater que l’architecte était tenu de suivre exactement les mêmes directives que l’ensemble des coopérateurs. Cela lui permet de se fondre dans la démarche participative du projet, et de s’adresser aux habitants d’égal à égal pour faciliter les échanges. J’ai également pu constater que les points qui le concernent à savoir la partie architecturale du projet étaient abordés en tout début de réunion. Cette organisation est très stratégique puisqu’elle permet à l’architecte de participer au début de la réunion pour aborder avec les futurs habitants les points qui lui permettront d’avancer dans le processus de projet (présentation des variantes de cuisines avec ou sans réduits, choix des matériaux et aménagement des pièces de vie : salon et salle à manger). Dès que ces points ont été abordés, Mickael a quitté la réunion et a pu rentrer chez lui à une heure raisonnable. • Les réunions individuelles Dans cette phase de projet, le programme est fixé et les choses se précisent. S’il n’est pas toujours facile pour certains de s’exprimer collectivement (notamment pour les enfants qui ne participent pas toujours aux réunions collectives), la réunion individuelle est une façon de s’exprimer plus librement. Elle permet à l’architecte de définir les attentes de chaque membre du foyer et de déterminer le détail de chaque logement. Suite à ces réunions individuelles, l’architecte fait la synthèse générale et propose un projet global qu’il soumet à l’ensemble du groupe lors d’une réunion collective.

58 - Bruno Parasote - Autopromotion, Habitat Groupé, Ecologie et liens sociaux – Comment construire collectivement un immeuble en ville ? – p 98 Edition Yves Michel – collection société civile –janvier 2011 59 - Participation à la réunion de coopérative Luciole du mardi 5 mai 2015 à Genève.

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PARTIE III - PARTICIPATION • Les ateliers de réflexion le week-end En plus des réunions collectives, Stéphane Fuchs, associé du bureau ATBA, propose d’organiser des ateliers de réflexion avec les coopérateurs, le week-end. Au cours de ces ateliers, l’architecte reprend le projet de A à Z avec les futurs habitants de la coopérative. Pour lui, ces séances de mise au point régulière sont importantes « au moment où le projet part un peu dans tous les sens et qu’il est nécessaire de se recentrer sur l’essence même du projet. » Au cours de ces séances, l’architecte et les habitants posent clairement toutes les décisions et choix qui ont été pris pour aboutir au projet élaboré. Souvent, ces séances permettent de désamorcer les malentendus et de signaler les oublis. Les habitants de la coopérative ressortent en se disant « finalement, le projet répond quasiment à tout ce qu’on avait demandé au départ » et les architectes sont soulagés. Stéphane Fuchs apprécie ces mises au point : « Moi, j’aime bien faire ces séances le samedi. Les habitants sont calmes et tranquilles, c’est pas un soir de semaine... Ce sont des moments d’échange très agréables, et tout le monde ressort serein. » 60 • Les repas et voyages organisés par l’architecte avec tous les habitants Si les réunions collectives et individuelles sont utilisées de manière récurrente, certains architectes préfèrent avoir recours à des rencontres moins conventionnelles. Charles FOURREY, lors de la deuxième phase de projet au Passage, est « rentré dans le groupe! » 61 et a proposé à chaque famille de l’inviter à manger au moins une fois pour qu’il puisse mieux connaître l’ensemble des habitants. Ces rencontres lui ont permis de se familiariser avec les parents et les enfants de chacune des familles et de mieux cerner les besoins de chacun. Les appartements du Passage sont aujourd’hui parfaitement adaptés au mode de vie des habitants. • La maquette En architecture, la maquette est souvent utilisée pour donner à voir l’aspect général d’un bâtiment, mais dans l’habitat participatif, les architectes l’utilisent surtout comme outil de travail pour concevoir le projet. Lors des premières rencontres avec les habitants du SAULE, Annie Tel-boïma 62 Annie Tel-boïma explique qu’Uriel Moch a présenté une maquette de maisons individuelles alignées. Conçue pour être démontée, la maquette a permis aux habitants de manipuler les volumes pour composer un projet qui leur ressemble et qui réponde le mieux à leurs attentes. La maquette devient dans ce cas un outil de travail, qui permet à l’architecte de comprendre les attentes du groupe et aux habitants de mieux cerner la notion d’échanges dans la spatialité du projet. Lors de ma participation à la réunion de la coopérative Luciole à Genève, j’ai pu constater que le bureau ATBA avait réalisé une maquette d’appartement « type » pour les habitants. Stéphane Fuchs m’a expliqué que le bureau faisait « toujours des maquettes sur les projets de coopérative parce que cela permet aux habitants de vraiment se projeter dans l’espace ».* Effectivement, lors de la réunion, Mickael Hoffer a présenté les plans des variantes de cuisines, et les habitants ont tout de suite mis la maquette sur la table de réunion pour compléter ses propos. Les habitants se sont mis à la manipuler pour mieux visualiser les variantes en terme de spatialité. A ce moment là, j’ai pu constater que chacun s’investissait dans le projet avec une certaine émotion et un réel engouement. Les règles de conduite instaurées au début de la séance n’étaient pas faciles à tenir et l’architecte devait glisser ponctuellement sur le rôle de AMO pour recadrer le propos et pouvoir exposer ses idées. 60 - Entretien avec Stéphane Fuchs, réalisé par Marie Flécheux le jeudi 25 juin 2015 à l’agence ATBA 61 - Entretien avec Charles Fourrey, réalisé par Marie Flécheux, le lundi 25 février 2013 62 - Entretien avec Annie Tel-boïma, réalisé par Marie Flécheux, le samedi 16 février 2013 Annie Tel-boïma est habitante de la ZAC des Béalières et occupe un T3 dans l’immeuble d’habitat autogéré Le saule. Dès le début du projet elle s’est impliquée, comme tous les autres membres du groupe, dans la conception et la réalisation de l’immeuble.

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PARTIE III - PARTICIPATION

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Réunion de la coopérative Luciole avec l’atelier ATBA le mardi 5 mai 2015 à Genève.

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Manipulation de la maquette de l’atelier ATBA.

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« Tout cela a pris des semaines, à travailler sur la maquette avec les ciseaux et la mousse, et puis quand on en était fatigué, on allait dans une autre pièce, pour s’asseoir en rond et discuter, analyser, justifier, approfondir et enregistrer la situation pour en garder une trace. Supputant les voisinages, les répulsions, les entraides, les fonctionnements en commun, les partages au cours des heures de la journée ou des jours de l’année. Et après on reprenait cela, on rechamboulait et les objets se disposaient à des endroits finalement presque habituels : on s’y faisait. Le restaurant se trouvait à gauche, avec l’administration dans le dos, et les choses se sont petit à petit figées. Pour quelles raisons, personne ne le savait : « la mayonnaise avait pris » 63 Lucien Kroll

63 - Patrick BOUCHAIN - Simone et Lucien Kroll - l’architecture habitée. - Edition ACTES SUD - p 94

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Réunion collective autour d’une maquette en bois pour un groupe d’habitants à Lille.

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Atelier maquette en pâte à modeler pour le groupe Eco-Logis.

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PARTIE III - PARTICIPATION • Le dessin En architecture, ce n’est pas nouveau, le dessin joue un rôle essentiel dans la communication du projet. Grâce à cette technique de représentation graphique, l’architecte traduit spatialement ce que les habitants souhaitent. Si tous les architectes de l’habitat groupé travaillent évidemment le dessin lors de la mise au propre des plans, coupes et façades du projet, certains s’en servent aussi à des fins pédagogiques. A Hélix, par exemple, Paul Giaum 64 a réalisé un petit manuel de « conception » composé de croquis et de petits schémas qui ont permis à tous les habitants de comprendre simplement comment l’architecte allait concevoir le bâtiment, les circulations et les entrées de chaque appartement. Dans plusieurs livres dédiés à l’autopromotion, Bruno Parasote 65 évoque la notion de « trame conceptuelle ». Cette méthode de conception, basée sur le dessin, permet de laisser une certaine liberté dans la création des appartements. La schématisation de la trame conceptuelle consiste à découper l’immeuble en unité de vie schématisée par de grands carrés. Des espaces plus petits et intermédiaires peuvent être des extensions, des espaces adjacents ou isolés pour créer des pièces d’eaux ou de rangements. Ce type de trame schématise la conception tout en laissant une marge de manœuvre et d’adaptation des espaces, selon les besoins des habitants.

« Pas d’habitant, pas de plans » 66 Lucien Kroll

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Schéma de la trame conceptuelle du groupe Eco-logis à Strasbourg.

64 - Entretien avec Paul Giaum, réalisé par Marie Flécheux, le samedi 16 février 2013 65 - Bruno Parasote - Autopromotion, Habitat Groupé, Ecologie et liens sociaux – Comment construire collectivement un immeuble en ville ? – p 98 Édition Yves Michel – collection société civile –janvier 2011 66 - Patrick BOUCHAIN - Simone et Lucien Kroll - l’architecture habitée. - Edition ACTES SUD - p 148

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Schémas fonctionnels, extraits du manuel de Paul Giaum qui ont permis de concevoir le projet Hélix

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Dans d’autres cas, l’architecte, propose aux habitants de traduire eux-mêmes, grâce au dessin, leurs propres espaces de vie. Dans ce cas, le dessin devient un outil de création qui permet aux habitants de communiquer à l’architecte leurs besoins en espaces privatifs au sein de leur logement et en espaces communs. Lors de la conception du projet DOMISILAMI à Grenoble, l’architecte a conçu un immeuble de base qui propose des logements de superficie identique de 70m2. Ensuite, le maître d’œuvre a demandé aux habitants de dessiner eux-mêmes leur logement sur la base d’un rectangle. Cette représentation schématique a ensuite permis à l’architecte de dessiner les logements en fonction des croquis réalisés par les habitants. Grâce au dessin, les habitants ont pu s’impliquer et participer à la conception de leur futur logement. Pour le projet de la ZAC des BEALIERES à Meylan, Charles FOURREY 67 a dessiné un plan unique, qu’il a ensuite fait circuler dans toutes les réunions de consultation des habitants. Lors de ces rencontres, il a proposé à toutes les catégories de populations (les personnes âgées, les jeunes, les sportifs, etc.) de coller des gommettes, afin de positionner les équipements qui les concernent dans le tissu urbain du nouveau quartier. Cet atelier ludique demande aux habitants de réfléchir à la position de chaque équipement et de véritablement se projeter dans leur cadre de vie future.

Schémas fonctionnels de logements réalisés par les habitants

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Plans de logements réalisés par l’architecte

Conception par le dessin des appartements du groupe Eco-logis.

67 - Entretien avec Charles Fourrey, réalisé par Marie Flécheux, le lundi 25 février 2013

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Le plan unique de la ZAC des Béalières sur lequel les habitants ont collé des gommettes de couleur afin de situer les équipements dans le quartier.

Des habitants invités à dessiner leur cadre de vie et à modifier les plans élaborés par l’architecte.

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PARTIE III - PARTICIPATION • Les exercices et les questionnaires Le bureau Ar-Ter a, comme l’architecte Paul Giaum dans la phase d’esquisse du projet Hélix, mis en place des jeux-questionnaires pour faire participer les habitants à la conception du projet. Jacques Menoud m’a expliqué que cet outil avait été mis au point pour le premier projet d’habitat participatif du bureau à Landecy mais qu’il n’avait jamais été réutilisé. En effet, « en utilisant cette méthode, on s’est rendu compte qu’il fallait un temps de décodage trop long pour comprendre les réponses des habitants et en faire la synthèse ». 68 Bien que cet outil ne se soit pas révélé rentable, il a tout de même permis à Jacques Menoud et Marcellin Barthassat (Ar-Ter) de proposer des variantes de répartition des habitants dans le projet sous forme de schémas et organigramme. • la liste des priorités (à garder « sous le coude » tout au long du projet) La liste de priorités que le bureau ATBA ébauche en phase d’esquisse, se précise dans cette phase d’étude. En effet, la base du projet doit être figée et une liste des options prioritaires doit également être finalisée pour pouvoir établir les soumissions (CCTP) aux entreprises en fonction de leurs attentes. Cela permet ainsi au bureau ATBA de dire aux habitants, au retour de soumissions faites par les entreprises, si telle ou telle option pourra éventuellement être incluse dans le projet. Comme l’explique Stéphane Fuchs : « Moi, j’explique aux habitants que je réalise le bâtiment avec telle option à 100% et à tel prix avant les appels d’offre. Ensuite, au retour de soumission, si le prix est moins élevé que prévu, je reprends le projet et j’intègre les options qui peuvent être ajoutées sans que le projet dépasse l’enveloppe budgétaire. Ça vaut pour n’importe quel projet : il faut s’engager sur des prestations et un prix quand on est sûr de pouvoir le faire ». 69 Cette façon de faire est extrêmement utile du point de vue de la stratégie économique du projet et me semble être une méthode de travail très pertinente quelque soit le projet pour ma future pratique d’architecte. • Des événements organisés en lien avec le quartier et le voisinage En cours de HMONP sur la maîtrise d’ouvrage non professionnelle de type participative, nous avons rencontré Thomas Braive (architecte) qui a fait le choix avec cinq autres familles grenobloises de « vivre ensemble » et de se lancer dans un projet d’habitat groupé à Grenoble. Le projet s’appelle « Au clair du quartier » et les architectes maîtres d’œuvre sont Florian Golay et Christophe Séraudie. Pour ce projet, les architectes et les habitants du projet ont anticipé le dépôt de demande de permis de construire en créant une « commission voisinage » au sein du groupe d’habitants et en organisant pendant la phase de conception du projet des évènements en lien avec le quartier des Eaux claires et le voisinage. En s’impliquant dans cette démarche, les cinq familles et le bureau d’architectes maîtres d’œuvre ont réussi à éviter les recours qui auraient pu repousser le projet dans la durée et le remettre en cause. Le permis de construire a été obtenu au début de l’année 2015 et le chantier a commencé en mai dernier.

68 - Entretien avec Jacques Menoud, réalisé par Marie Flécheux le mercredi 22 avril 2015 à l’agence Ar-Ter. 69 - Entretien avec Stéphane Fuchs, réalisé par Marie Flécheux le jeudi 25 juin 2015 à l’agence ATBA

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Jeux - Questionnaire mis au point par Jacques Menoud et Marcellin Barthassat pour le projet de la coopérative G à Landecy

Organigramme de répartition des familles dans la coopérative G suite à l’analyse des réponses des coopérateurs au Jeux - Questionnaire

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Quelques conseils pratiques • Etre ouvert au dialogue Qu’il s’agisse de l’atelier ATBA ou de l’atelier Ar-Ter les associés soulignent la nécessité d’être ouvert au dialogue lorsqu’on travaille sur des projets participatifs. Stéphane FUCHS explique qu’il faut apporter des propositions mais que celles-ci doivent toujours être ouvertes pour permettre aux habitants d’avoir la décision finale. « Il faut leur donner des options et variantes établies. Ensuite, il faut leur dire : voilà ce qu’en tant qu’architecte on vous conseille, mais c’est à vous de choisir! Il est important de laisser aux habitants le libre choix du projet. » 70 Pour Jacques Menoud du Bureau Ar-Ter, il faut soumettre une première proposition de projet et voir comment les coopérateurs réagissent pour que la démarche soit constructive. « Lorsqu’on travaille dans une démarche participative, il faut amener quelque chose à discuter sous forme de dessins et de maquettes en restant malgré tout suffisamment ouvert pour faire des modifications. Il ne faut rien imposer, entamer un dialogue et prendre du recul pour comprendre ce qui est sous-jacent des critiques de chacun. » 70 • Etre pédagogue Même si en phase d’étude, tous les acteurs du projet se connaissent, que la MOA est avertie du rôle et des missions des mandataires et que les objectifs et la faisabilité du projet sont établis, il est indispensable que le maître d’œuvre garde une ouverture d’esprit et une démarche pédagogique. En effet, comme Stéphane Fuchs et Jacques Menoud me l’ont expliqué, il faut être très patient et ne pas avoir peur parfois de se répéter ! « A toutes les étapes, on doit tout expliquer et décrire pour que les habitants puissent prendre les décisions et faire avancer le projet. » 70 • Rester modeste Il semble également indispensable de rester modeste et de ne pas penser que les réponses que nous donnerons seront forcément les meilleures. En effet, j’ai pu constater chez Stéphane Fuchs une grande modestie qui me semble essentielle pour travailler sur ce type de projet. Pour lui, « les architectes qui travaillent sur des projets de coopératives ne peuvent pas juste faire leur architecture et se retirer. Ils doivent être dans une démarche de compromis. Etre conscient qu’en tant qu’architecte, on ne sait pas tout et que les habitants vont faire émerger des choses et amener des solutions intéressantes pour le projet. » 70 • Savoir rebondir / Ne pas rester sur ses acquis Les entretiens menés cette année m’ont également permis de constater que l’habitat participatif et coopératif demandait aux architectes une grande capacité d’adaptation. Selon Jacques Menoud, les situations auxquelles les architectes sont confrontés dans la participation sont uniques et les outils créés pour une coopérative ne sont pas forcément applicables et réutilisables sur un autre projet participatif. Pour lui, « il n’y a pas vraiment de recette! Ni d’outil plus ou moins adéquat. La participation, c’est une réinvention permanente qui s’appuie sur quelques acquis et expériences.» 71

70 - Entretien avec Stéphane Fuchs, réalisé par Marie Flécheux le jeudi 25 juin 2015 à l’agence ATBA 71 - Entretien avec Jacques Menoud, réalisé par Marie Flécheux le mercredi 22 avril 2015 à l’agence Ar-Ter. 72 - Yann Maury - Les coopératives d’habitants – Méthodes pratiques et formes d’un autre habitat populaire. Edition BRUYANT, 2009

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PARTIE III - PARTICIPATION

3. 3 EME PHASE : LE SUIVI DE CHANTIER Phase 5 norme SIA : Réalisation et livraison Les objectifs à atteindre Les architectes peuvent être amenés, sur demande du groupe d’habitants, à veiller au bon déroulement du chantier. L’architecte, compose alors, avec l’ensemble des acteurs présents sur le chantier, c’est à dire, les artisans et les habitants. En effet, si dans une opération classique les habitants ne sont pas invités à suivre le chantier, les habitants impliqués dans une opération d’habitat groupé désignent bien souvent un membre du groupe, qui sera en charge du suivi et du bon déroulement des travaux avec l’architecte. Il arrive même que le groupe d’habitants décide d’avoir recours à l’auto construction. Dans ce cas-là, la plupart du temps, les artisans réalisent le gros œuvre, et les habitants travaillent sur le chantier en réalisant l’ensemble des finitions.

Les dispositifs mis en place pour favoriser l’implication des habitants • La réunion de chantier Comme dans un chantier classique, la réunion de chantier reste le moment privilégié de la coordination et du bon déroulement des travaux. En effet, l’intervention des habitants sur le chantier, n’est pas une chose évidente. Elle implique la mise en place de règles de sécurité importantes et d’un travail de collaboration indispensable avec les artisans. Grâce à ce type de réunions, l’architecte se charge de résoudre l’ensemble des problèmes qui peuvent survenir sur le chantier. Il se positionne comme le chef d’orchestre des opérations et s’assure que tout se passe bien sur le chantier. Cette étape est indispensable pour assurer la finalisation du projet. • Les ateliers et workshops Certains architectes ne se restreignent pas au cadre de la réunion et proposent aux groupes d’habitants qui le souhaitent d’organiser des ateliers ou workshop auxquels tous les membres peuvent participer. Dans le cadre de projet coopératif appelé « housing association » en Angleterre, Yann Maury 72 fait part d’une anecdote intéressante. Au Royaume Uni, les coopératives habitantes s’organisent en auto construction. Cette particularité demande à l’architecte d’être en mesure de communiquer activement avec les auto-constructeurs, afin de leur laisser une place suffisante dans la conception du programme. Par exemple, l’organisation d’ateliers, pour dessiner un motif, à l’aide de briques de différentes couleurs, est une opportunité pour les enfants et/ou les jeunes, de discuter avec l’architecte et de participer à leur façon, à la conception. Il est tout à fait possible d’imaginer que la production des ateliers, pourra ensuite être utilisée sur une des façades de l’immeuble, en garde-corps ou installée dans le jardin et ainsi permettre une véritable appropriation des lieux par les habitants de la « housing association ».

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PARTIE III - PARTICIPATION • L’optimisation des détails et sensibilisation Dans le cas où la MOA souhaite avoir recours à l’auto construction sur le chantier, il est important d’optimiser les détails techniques et de les rendre accessibles et lisibles pour les habitants de la coopérative. Stéphane Fuchs m’a expliqué que pour la coopérative Luciole, l’atelier ATBA avait fait en sorte que la façade du bâtiment soit composée de panneaux. Le bureau a essayé de faire des détails plus simples et optimisés pour la façade du bâtiment. « Les habitants pourront assembler les panneaux bois et lorsque le sous-sol du bâtiment sera réalisé, ils pourront travailler à l’abri et facilement mettre en œuvre les enduits chaux de la façade ». 73 Pour que l’auto construction fonctionne, il faut que les habitants soient un minimum encadrés. Sur le projet de coopérative Luciole, ATBA travaille avec le collectif lausannois CARPE pour faciliter le travail des habitants en transmettant leurs savoirs et conseil concernant les enduits chaux et terre et la construction des matériaux bio-sourcés. Comme l’explique Stéphane Fuchs, le collectif Carpe suit le projet et est en charge de gérer le groupe d’habitants pour la partie auto-construction du bâtiment. » 73

Quelques conseils pratiques • Éviter que la MOA soit trop impliquée lors des rendez-vous de chantier Pour les projets de coopératives habitantes ou d’habitat groupé, il est important de rappeler que seul l’AMO de la coopérative doit venir sur le rendez-vous de chantier. Pour l’atelier ATBA, c’est indiscutable : « seul l’AMO est invité aux rendez-vous de chantier, on invite jamais tous les habitants de la coopérative! Sinon c’est impossible à gérer !». Par contre, avec le bureau ATBA, comme pour une maîtrise d’ouvrage classique, sur un projet classique, l’AMO a interdiction d’intervenir. Si cela est nécessaire ou demandé par la MOA, la MOE peut s’entretenir avec elle après le rendez-vous de chantier pour échanger sur différents points. Pour Stéphane Fuchs « C’est très important de rester pilote. Le maître d’ouvrage n’a pas à dire des choses aux entreprises. Quel que soit le client, les échanges entre MOA et entreprises doivent transiter par l’architecte. C’est essentiel. » 73 Pour le Bureau Ar-Ter, le conseil est le même. Il faut distinguer le rendez-vous de chantier et le rendez-vous avec la MOA. « Ils peuvent éventuellement intervenir après, ou en aparté avec nous à la fin du rendez-vous de chantier mais pas en présence des entrepreneurs. Il en va de notre crédibilité. » 74 • Prévoir la réalisation de tâches simples et orienter le choix des matériaux D’après Jacques Menoud, il faut être très clair avec les coopérateurs qui souhaitent s’investir dans une démarche d’auto construction : « ils ne pourront pas réaliser le bâtiment tout seul et sans entreprises ». D’après lui, certaines sont plus appropriées que d’autres en auto construction. « Il ne faut pas que les tâches soient trop complexes ! ». 74 Pour le projet de la coopérative G à Landecy, le bureau Ar-ter a aidé les coopérateurs à réaliser en auto-construction certaines tâches répétitives du gros œuvre, du recyclage de matériaux et les travaux de certains corps d’état où les architectes ont essayé de penser les détails pour qu’ils soient réalisables de façon assez simple. Pour le choix de certains matériaux, le bureau s’est également positionné pour choisir des matériaux qui seraient plus faciles à 73 - Entretien avec Stéphane Fuchs, réalisé par Marie Flécheux le jeudi 25 juin 2015 à l’agence ATBA 74 - Entretien avec Jacques Menoud, réalisé par Marie Flécheux le mercredi 22 avril 2015 à l’agence Ar-Ter.

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PARTIE III - PARTICIPATION

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Réunion de chantier pour le projet de la Salière à Grenoble, avec l’architecte, les artisans et quelques habitants.

Les workshops sont organisés par les architectes pour faire participer les habitants au chantier dans le cas de projet d’habitat groupé réalisés en autoconstruction.

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PARTIE III - PARTICIPATION mettre en œuvre. Pour le bureau ATBA, la démarche a également été de favoriser la mise en œuvre de matériaux faciles à mettre en œuvre comme le bois et les enduits terre/chaux. « Les enduits, c’est très sensoriel et agréable à appliquer. Si les habitants sont encadrés, on arrivera à obtenir de très jolies choses. » 75 • Tenir compte de l’auto construction dans le planning du chantier Ar-Ter et Atba sont d’accord pour dire que l’organisation de l’auto construction doit être coordonnée par l’architecte qui a une vision globale du chantier. En effet, c’est lui qui voit si les travaux avancent à un rythme acceptable et si les entreprises, qui travaillent en même temps sur le projet, ne vont pas être bloquées du point de vue temps et espace. Comme me l’a expliqué Jacques Menoud, « l’auto construction, c’est vraiment une démarche qui doit être organisée par l’architecte et qui se situe vraiment dans un processus de réalisation qui va de pair avec la bonne exécution du projet. Imaginons que les matériaux triés, doivent être fournis pour le démarrage du chantier... L’architecte a un vrai rôle à jouer et doit s’assurer que tout soit prêt pour que les entreprises puissent commencer à travailler. » 76 Sur le projet de la coopérative Luciole, pour que l’auto construction et la mise en œuvre se passent au mieux, l’atelier ATBA a été attentif à l’organisation spatiale sur le chantier. Ainsi, les tâches réalisées par les auto constructeurs se feront dans une partie sous-sol qui sera achevée et dans laquelle les entreprises ne devraient plus avoir à intervenir ou stocker du matériel. • Prévoir une réserve dédiée à l’auto construction dans le budget Du point de vue de l’économie du projet et du planning de chantier, Stéphane Fuchs prévoit une réserve dans le budget pour compenser les défaillances de l’auto construction et embaucher des entreprises si les habitants prennent du retard ou ne sont pas assez nombreux pour travailler sur le chantier. « Les habitants vont s’inscrire pour participer au chantier, mais si il n’y a pas assez de monde pour effectuer les tâches à réaliser dans les délais impartis, je prévois de mettre une entreprise sur le coup. Au départ, on part sur l’enveloppe budgétaire d’un projet qui ne tient pas compte de l’auto construction. Et ça nous permet de compenser les manques si l’auto construction ne marche pas, comme ça on évite les blocages de chantier. » 75 • Apprendre à lâcher le projet pour permettre l’appropriation du projet Lors de notre entretien, Stéphane Fuchs a beaucoup insisté sur l’importance du « lâcher prise » dans notre métier d’architecte, et surtout lorsqu’on travaille avec une maîtrise d’ouvrage de type coopérative. Personnellement, je suis tout à fait d’accord avec sa vision des choses. Si on laisse les habitants s’approprier leur lieu de vie en phase de conception, les bâtiments sont plus beaux à la livraison lorsque les gens l’habitent vraiment. Comme le montrent les projets de l’atelier ATBA, Stéphane Fuchs et ses collaborateurs n’ont pas de mal à lâcher leurs projets parce que le bureau aime que les bâtiments qu’ils conçoivent soient habités. Comme me l’a expliqué Stéphane Fuchs « Même au moment où on fait des photos du projet. Moi, je trouve toujours que le projet est mieux quand on prend les photos après (...) Il faudrait même attendre deux ou trois ans qu’il se passe vraiment quelque chose. Que le bâtiment se patine et que la végétation soit vraiment montée à l’endroit où on l’avait prévue. » 75

75 - Entretien avec Stéphane Fuchs, réalisé par Marie Flécheux le jeudi 25 juin 2015 à l’agence ATBA 76 - Entretien avec Jacques Menoud, réalisé par Marie Flécheux le mercredi 22 avril 2015 à l’agence Ar-Ter.

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PARTIE III - PARTICIPATION

« L’ouvrage doit rester ouvert « non fini » pour que l’utilisateur ait la place d’y entrer pour s’en servir, l’enrichir sans jamais le remplir totalement et le transformer dans le temps. » 77 Patrick Bouchain

• Les coopératives habitantes « des conditions idéales pour réaliser le métier d’architecte » Lors de notre entretien, Jacques Menoud a eu un discours très juste au sujet des projets participatifs et des coopératives habitantes. Pour lui « tous les problèmes rencontrés sur des projets de coopératives se retrouvent dans la vie professionnelle de tous les jours et sur n’importe quel projet plus classique avec des clients tout à fait standard (…) Cette notion de collectivité au sein de la maîtrise d’ouvrage, se retrouve dans différents projets. Donc les coopératives ne sont pas si spécifiques que ça! » 76 En revanche, les projets participatifs représentent pour lui des conditions de travail idéales pour pratiquer le métier d’architecte : « Travailler pour des coopératives est un investissement vis à vis de la société. Si on croit à cette structure sociale, c’est qu’on croit à la maîtrise de l’usager sur son cadre de vie. Donc, à partir du moment où on travaille avec une coopérative (…) chacun peut vraiment jouer son rôle. L’architecte s’occupe de la forme et l’usager s’occupe du confort. On est face à des conditions déjà en place et presque idéales pour réaliser notre métier d’architecte! » 76

77 - Patrick BOUCHAIN - Construire autrement - comment faire ? Édition L’impensé ACTES SUD – p 27.

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PARTIE III - PARTICIPATION

IV. CONCEPTION, DES DISPOSITIFS SPATIAUX POUR FAVORISER LES ECHANGES 1. MÉTHODE D’ANALYSE Pour clôturer cette partie, je me suis permise d’analyser deux projets de coopératives réalisées par le bureau AR-Ter et le bureau ATBA. Dans cette partie, je vais me concentrer plus précisément sur la spatialité et les espaces partagés de ces deux opérations. Conçues au terme d’une longue collaboration entre habitants et architectes, les stratégies spatiales développées dans l’habitat participatif s’avèrent parfois novatrices et méritent d’être mises en lumière. Dans toutes les opérations d’habitat groupé, les habitants porteurs du projet sont demandeurs d‘échanges et de temps forts collectifs à partager avec leurs voisins. Pour répondre à cette exigence, les architectes proposent des réponses spatiales intéressantes qui se manifestent à différents niveaux. Les deux projets analysé ici ont été choisis parce qu’ils représentent pour moi des éléments de réponses intéressants pour ma future pratique. En effet, il s’agit de deux coopératives habitantes qui se caractérisent par une intervention en réhabilitation et une réalisation en neuf qui valorise des matériaux bio-sourcés. Ayant l’optique de développer, une fois maître d’œuvre et à côté de projets de construction neuve, des projets en réhabilitation et aussi de promouvoir les matériaux bio-sourcés , je trouvais intéressant de me pencher sur ces deux projets. Pour chacune des références du corpus, seront analysés : • LA FORME architecturale du bâtiment. • LA DISTRIBUTION DES LOGEMENTS Accès principal, Accès secondaire, Accès aux logements Escaliers • LA POSITION DES ESPACES PARTAGÉS où les habitants peuvent interagir, échanger et se retrouver collectivement. • LA SPÉCIFICITÉ DES LOGEMENTS qui permet une mixité, une appropriation ou une évolution complète des espaces de vie. • LES LIMITES ENTRE ESPACES PUBLICS ET PRIVÉS qui assurent le bon fonctionnement de la vie en collectivité. • L’ARTICULATION DU PROJET AVEC LA VILLE qui offre la possibilité à l’habitat groupé de s’ouvrir au quartier et au tissu urbain qui l’entoure. • LA STRATÉGIE PÉDAGOGIQUE mise en place par l’architecte pour faciliter le travail et la communication avec les habitants lors de la conception du projet.

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PARTIE III - PARTICIPATION

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PARTIE III - PARTICIPATION

COOPÉRATIVE G FICHE TECHNIQUE Localisation : 12-18 route du prieur Landecy, Suisse Maître d’ouvrage : La coopérative d’habitation G Maître d’œuvre : collectif d’architectes (anciennement Ar-Ter) M. Barthassat, J. Menoud, M.Brunn et M.Butty en association avec le groupe Y. Programme : Réhabilitation d’une ferme en 14 logements d’habitation associés à des espaces communs et des espaces de circulation qui permettent d’entretenir les contacts sociaux entre voisins. Date : 1982-83 Conception /1983-86 Réalisation Surface : 7300 m2 Type de coopérative : petite coopérative type « habitat groupé »

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Espaces partagés : 1 Salle commune 2 Buanderie 3 Jardin potager et verger 4 Logements Local vélos (Extérieur cours)

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Plan du projet au Rez-de-chaussée

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Coupe du projet sur la salle commune

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Plan de duplex 1er étage

Plan de duplex 2ème étage

Circulations verticales et distribution

Accès et ouverture sur la ville

1er étage

RDC

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COOPÉRATIVE G PRÉSENTATION Bâtiment rural construit en 1847 sous la direction de l’architecte J-M-L Junod, complété par une petite dépendance à la fin du XIXe siècle. Conçu dans une période d’expansion agricole, l’ouvrage reprenait les fonctions et les principes typologiques des fermes du genevois, interprétés dans un langage néoclassique, autant moderne qu’élaboré. Le projet de réhabilitation de la ferme en logements est né de la rencontre entre une coopérative d’habitation de 14 familles et un bâtiment historique classé par l’État de Genève. Le collectif d’architectes se retrouve mandaté sur le projet car la coopérative était essentiellement composée d’enseignants qui avaient une démarche politique syndicale gauchiste dans laquelle les architectes Marcellin Barhassat et Jacques Menoud étaient également investis. LA FORME URBAINE Typologie des fermes genevoise avec corps de ferme et dépendances. Sous le toit de la ferme étaient regroupés : la grange et deux étables (au centre), l’écurie avec logement pour domestiques, un pressoir et la cave (aux deux extrémités). Sur la propriété, un petit bâtiment de dépendances et une fosse à purin se trouvaient à l’arrière du corps de ferme. La spécificité de ce projet réside dans le fait qu’il s’agit d’une réhabilitation. Le collectif d’architectes et la coopérative G étaient donc contraints en terme de spatialité et de respect patrimonial. LA CIRCULATION Deux cages d’escaliers en métal, installées dans des travées évidées, s’articulent avec une coursive centrale et des paliers pour desservir les logements simplex de manière classique et duplex par double entrée. Ce système astucieux permet de donner de l’indépendance aux parents et aux enfants des foyers en duplex. Les paliers et la coursive centrale sont des espaces de circulation généreux, mise à disposition pour faciliter la rencontre de tous les habitants de la coopérative. LA POSITION DES ESPACES PARTAGÉS Une salle commune a été réalisée en sous-sol dans le local technique et l’ancienne fosse à purin de la ferme. A l’extérieur, un parking et un abri à vélos ont été aménagés pour les habitants. Un jardin potager et un verger sont partagés par l’ensemble de la coopérative.

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LA SPÉCIFICITÉ DES IMMEUBLES Les logements sont compartimentés par tranche issue des anciennes divisions. Ils se répartissent sur 2 ou 3 niveaux dans les travées centrales et par étage dans les pignons du bâtiment. Au centre, tous les appartements possèdent deux entrées : une entrée est réservée aux parents et l’autre aux enfants. Cette configuration donne plus d’autonomie aux enfants et permet d’anticiper sur la question de l’évolution de la famille dans le temps. En effet, ce système de double entrée rend possible le découpage de l’appartement et la location ou la revente de la partie souhaitée.

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LES LIMITES ENTRE ESPACE PUBLIC ET PRIVÉ Typique de Landecy, la propriété est ceinturée au nord et à l’est par un mur de clôture en boulets existant qui crée directement une limite entre espace public et espace privé. En ce qui concerne le bâtiment, les larges paliers, qui conduisent directement aux entrées des logements, permettent de créer une transition entre espace public et espace privé. De petits paliers d’entrée préservent l’intimité de chaque logement. L’ARTICULATION DU PROJET AVEC LA VILLE La propriété se trouve en retrait et derrière la première tranche de bâtiment construit qui longe la rue principale du village. En revanche le corps de ferme est directement visible depuis l’axe principal du Landecy et une entrée frontale lui permet de s’articuler directement avec le reste du village. IMPLICATION DES HABITANTS DANS LA PARTICIPATION Participation continue des coopérateurs aux décisions (architecturales, techniques, économiques) selon deux niveaux : options collectives et choix individuels (pour les logements). Questionnaires « jeux de participation » pour réunions collectives, réunions individuelles avec chaque foyer, organisation de « journée chantier » pour la partie second œuvre en auto-construction, etc. Pour la conception, deux champs d’intervention ont été intégrés par le collectif d’architectes : - Les éléments collectifs : organisation des espaces et des distributions, structures, toitures, réseaux techniques. - L’aménagement interne des logements lié aux désirs individuels, plus fluctuant.

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PARTIE III - PARTICIPATION

COOPÉRATIVE LUCIOLE 83

FICHE TECHNIQUE Localisation : Quartier de Soubeyran à Genève en Suisse Maître d’ouvrage : La coopérative Luciole attenante à la coopérative Equilibre Maître d’œuvre : Atelier ATBA Stéphane Fuchs, chef de projet : Mickaël Hoffer Programme : 38 logements de catégorie HBM (de 3 à 6 pièces) avec locaux commerciaux au rez-de-chaussée, salle commune, buanderie collective, chambres d’amis, chambres indépendantes louables individuellement et toiture terrasse accessible à tous les habitants. Date : 2012 attribution de la parcelle / 2016 lancement du chantier Type de coopérative : Coopérative Equilibre type Wogeno

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Espaces partagés : 1 Salle commune 2 Salon partagé 3 Local poussettes 4 Locaux commerciaux 5 Chambre d’amis 6 Chambres à louer 7 Buanderie 8 Terrasse partagée 9 Logements 10 Parking

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Plan du projet au Rez-de-chaussée

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Coupe du projet sur la salle commune

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Plan du 3ème étage

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Plan de l’étage type

3ème étage

Étage type Une structure en bois qui crée des balcons en quinconce et qui favorise les échanges entre voisins

Circulations verticales et distribution

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COOPÉRATIVE LUCIOLE PRÉSENTATION En juin 2012, la coopérative Equilibre s’est vue attribuer avec la coopérative Luciole, une parcelle dans le quartier de la Servette à Genève. Dès septembre 2012, les membres intéressés des deux coopératives se sont rencontrés régulièrement afin de mettre au point un projet de nouvel immeuble (le 2e pour Equilibre). En novembre, un bureau d’architectes a été sélectionné pour mettre en œuvre le projet, le bureau ATBA. Ce dernier a été choisi en raison de ses diverses expériences autant pour le côté participatif que pour la construction d’immeubles à faible consommation d’énergie. Depuis le mois de janvier 2013, les membres se rencontrent à raison d’une fois par semaine pour discuter des différents éléments qui permettront au projet de voir le jour. Un travail de longue haleine assorti de longues heures de discussion qui sera récompensé d’ici quelques années. La demande d’autorisation a été déposée fin janvier 2014 et obtenue en février 2015. Le chantier devrait commencer en juin prochain. LA FORME URBAINE Le bâtiment en forme rectangle évasé en V a été développé pour répondre aux normes cantonales genevoises de Très Haute Performance Énergétique (THPE) et aux concepts bioclimatiques pour une utilisation optimale de l’énergie passive (maximisant les gains solaires) et des protections solaires (contre la surchauffe estivale). Une attention particulière est apportée à la qualité de l’air en recherchant des matériaux écologiques et sains (sans émanation de COV, ni formaldéhyde ni poussières fines). MATÉRIAUX BIO-SOURCÉS ET GESTION DES EAUX USÉES L’isolation de la façade est donc constituée de caissons préfabriqués remplis de bottes de paille et posés sur une structure en béton armé. Le revêtement intérieur est composé d’un enduit en terre et le revêtement extérieur par un crépi à la chaux. Cette construction en paille permet d’assurer une qualité d’enveloppe qui soit à la fois perspirante et hygroscopique. La paille utilisée pour la réalisation du bâtiment sera produite sur le canton de Genève. Une recherche approfondie a été développée autour de la question de l’épuration des eaux usées et plus particulièrement de la gestion des évacuations des toilettes. Le bureau ATBA, à la demande des coopérateurs, étudie en effet la mise en place d’un système de toilettes à séparation valorisant l’urine en fertilisant et les matières fécales en compost.

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LA CIRCULATION Une des priorités du projet est de favoriser les relations entre les habitants en insérant des zones d’échanges et de rencontres. La distribution des logements structure cette priorité par la construction de trois montées verticales (dont seule la centrale est équipée d’un ascenseur) et de deux liaisons horizontales les reliant. La première se situe au rez-de-chaussée, en lien avec l’entrée, le jardin et la salle commune. La seconde se situe au 3ème étage, où se trouvent la buanderie collective, les chambres d’amis et les chambres indépendantes. La cage d’escalier centrale dessert la toiture permettant ainsi une accessibilité aux personnes à mobilité réduite à la terrasse commune. 178


LA POSITION DES ESPACES PARTAGÉS Les espaces partagés se situent au rez-de-chaussée et au 3ème étage de la coopérative. Au rez-de-chaussée, une généreuse salle commune et un petit salon partagé situé côté jardin permettront aux habitants d’organiser des événements et réunions pour se retrouver et partager des moments de convivialité. Au 3ème étage se trouve une buanderie partagée et 6 chambres d’amis et chambres indépendantes (louables) que les habitants pourront utiliser pour accueillir leurs amis ou louer à des personnes extérieures à la coopérative de manière ponctuelle. L’immeuble offre également en toiture une terrasse partagée accessible à tous les habitants de la coopérative. LA SPÉCIFICITÉ DES IMMEUBLES La typologie des appartements a été développée pour que tous logements soient traversants et les séjours situés en façade Sud. Pour proposer des liaisons physiques et visuelles entre les habitants, les balcons ont été disposés en quinconce sur une coursive reliant tous les appartements de chaque étage. Comme pour le premier projet de la coopérative Equilibre réalisé par le bureau ATBA, une attention particulière a été donnée à la façade sud, qui combine de grands vitrages avec de larges balcons communicants. Ils permettent aux voisins de se côtoyer, tout en gardant la possibilité de préserver l’intimité familiale. Les balcons constitueront un prolongement agréable de l’habitat. LES LIMITES ENTRE ESPACE PUBLIC ET PRIVÉ Le bâtiment a été conçu pour proposer une gradation entre espace public et espace privé. En effet, la cage d’escalier centrale s’articule avec des couloirs de circulation indépendants, fermés par une porte qui joue le rôle de SAS, permettant d’accéder aux portes d’entrée des logements de manière plus intime. L’ARTICULATION DU PROJET AVEC LA VILLE Comme le souhaitait la coopérative, le rez-de-chaussée du bâtiment sera ouvert sur la ville puisqu’il proposera côté rue des espaces commerciaux qui accueilleront une menuiserie, un espace viticole, une salle de yoga. Côté jardin, les espaces partagés tels que la salle commune et le salon attenant permettront à la coopérative d’organiser des évènements auxquels les autres habitants du quartier pourront être ponctuellement conviés. IMPLICATION DES HABITANTS DANS LA PARTICIPATION Participation continue des coopérateurs aux décisions grâce à des réunions collectives, manipulations de maquettes, rencontre organisé le week-end ... Les coopérateurs participeront également au chantier puisqu’ils réaliseront en autoconstruction les éléments de façade du bâtiment en bois et enduits terre/chaux.

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CONCLUSION

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CONCLUSION

Les expériences de chantier sur l’UMG, de coordination de projet sur MICA et de concours au sein du bureau Ar-Ter ont été pour moi un réel tremplin pour le futur. Je pense qu’en m’engageant dans cette formation de HMO-NP je n’étais pas consciente de pouvoir accéder aussi rapidement aux responsabilités qui m’ont été données et pouvoir me confronter aussi concrètement et quotidiennement aux réalités de la profession d’architecte. J’ai vécu cette année comme une grande opportunité puisqu’elle m’a permis de m’affirmer professionnellement et d’acquérir des outils qui me seront forcément utiles dans le futur et au regard de mes ambitions personnelles. Cette année de HMO-NP en Suisse a aussi été pour moi l’opportunité de profiter de l’expérience du bureau Ar-Ter et du bureau ATBA sur des projets participatifs (habitat ou autre) et de compléter ce que j’avais pu entrevoir lors de la réalisation de mon mémoire de M1. Les entretiens menés ainsi que ma participation à l’une des nombreuses réunions de la coopérative Luciole m’ont permis d’avoir une vision très concrète des méthodes et de la posture adoptées par la maîtrise d’œuvre pour faciliter la participation de la maîtrise d’ouvrage au processus de projet. Je suis convaincue que les écueils, conseils et outils que j’ai pu observer me seront utiles pour réaliser un projet architectural, urbain ou territorial qui s’appuie sur une démarche participative. En mettant cette année d’expériences et de rencontres en perspective avec la réalité de l’exercice en France, je suis profondément consciente qu’il me faudra faire face à un contexte totalement différent, et que je serai probablement confrontée à des désillusions quant à la méthode de travail, la gestion de chantier, les normes ou encore la réalité économique ou participative des projets. En revanche, je ne doute pas que les outils acquis cette année associés à mon implication dynamique pourront être réintégrés dans mon approche de la pratique. Lors de mes précédents stages, j’ai toujours appris à adapter mes acquis aux situations auxquelles je pouvais être confrontée. Cette méthode s’est avérée efficace à de nombreuses reprises et c’est ainsi que je souhaite construire mon expérience professionnelle. Avec le recul, cette expérience a été pour moi une année de challenge, où j’ai pu très rapidement être confrontée à la notion de responsabilité que revêt le rôle de maîtrise d’œuvre. En effet, toutes les situations qui se sont présentées à moi m’ont demandé une grande capacité d’adaptation et d’affirmation de soi. Dans ma future pratique, je souhaite valoriser mon goût pour une architecture contemporaine s’inscrivant modestement dans un contexte donné et respectueuse de l’homme et de l’environnement. Je souhaite également valoriser une architecture utilisant des matériaux bio-sourcés en m’appuyant sur le travail du détail, la finesse de la réalisation et m’engager, autant que possible, dans une démarche participative intégrant les futurs usagers.

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PERSPECTIVES D’AVENIR

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PERSPECTIVES D’AVENIR

Expérience Envisager une installation se construit d’expériences. Si certains souhaitent se lancer et se confronter rapidement aux difficultés de la profession, je me positionne de manière un peu plus mesurée. En effet, j’envisage, avant d’exercer en mon nom propre, de consolider savoirs et assurance qui me permettront d’être apte à me lancer d’ici quatre ou cinq ans. Pour le moment, le bureau Ar-Ter n’a malheureusement pas pu donner de suite positive à ma MSP au sein de sa structure. J’envisage donc les années à venir avec l’opportunité de mener des activités soutenues dans différents bureaux (en France ou Suisse) et sur des projets aussi riches que ceux que j’ai eu la chance d’aborder chez ArTer. Je suis persuadée que d’acquérir mon habilitation me permettra plus facilement d’accéder à un poste de responsabilités qui m’assurera la confiance et les outils suffisants pour me lancer ensuite. Voici quelques bureaux et collectifs dans lesquels je souhaiterais travailler à l’avenir : - En Suisse : l’atelier ATBA à Genève, le collectif Carpe et le collectif Tribu à Lausanne. - En France : le bureau Chassagne Deletraz en Haute Savoie, l’Agence BOHA architectes, Claude Salerno architectes, l’agence Abiterre de Pascal Scarato.

Se lancer Cette année de MSP m’a permis de confirmer une chose : mon désir d’exercer en tant que maître d’œuvre. Je ne tiens pas à rester architecte employée dans une agence, même si je suis très contente de mon année de MSP au sein du bureau Ar-Ter, et que les conditions de travail y ont été fort agréables. En effet, je souhaite pour l’avenir me donner la possibilité de pouvoir échanger directement avec tous les acteurs du projet (MOA, BET, ENT), affirmer mes choix (matériaux, démarches, posture), assumer mes chantiers et surtout développer mes propres approches du métier d’architecte en France. De plus, j’ai la volonté de participer à la sensibilisation du grand public à l’architecture. Le titre d’architecte maître d’œuvre représente pour moi, la meilleure chance de pouvoir remplir pleinement ce rôle, non seulement en milieu urbain où on peut jouer ce rôle en s’investissant auprès de différents organismes comme la Maison de l’Architecture, les CAUE, les associations attenantes à l’architecture ou à l’urbanisme… mais aussi en milieu rural où la marche de manœuvre est beaucoup plus réduite. C’est en étant habilitée à la maîtrise d’œuvre que j’aurai le plus de chance d’être confrontée aux besoins des habitants, des usagers et de jouer le rôle de messager que j’ai à jouer en tant qu’architecte. Evidement, mon habilitation à la maitrise d’œuvre sera aussi pour moi, le moyen de favoriser la mise en place concrète et dans un futur qui se fera de plus en plus proche d’une structure d’architecture ou d’une collaboration avec d’autres architectes. Je suis également prête à mener un travail de réseaux en favorisant un partenariat avec d’autres jeunes architectes et d’autres professionnels plus expérimentés. • Une structure administrative A long terme, j’envisage la pratique du métier d’architecte de manière collective en me donnant la possibilité de coopérer avec d’autres acteurs. Pour faciliter le travail collaboratif au sens où je l’entends, c’est à dire d’égal à égal, différentes structures administratives s’offrent à moi : - La création d’une EIRL (Entreprise Individuelle à responsabilité limitée) qui me permettrait de collaborer ponctuellement avec d’autres architectes, des paysagistes, architectes d’intérieurs, etc., en cotraitance sur certains projets. - La création d’une SCOP (Société coopérative) ou SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) avec des partenaires partageant une façon de penser le projet et la pratique professionnelle et ayant, dans l’idéal, des compétences complémentaires

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PERSPECTIVES D’AVENIR • Des perspectives de collaborations éventuelles Quelle que soit la structure administrative engagée, j’ai quelques idées de coopération pour les années à venir. Tout d’abord, je serai ravie de pouvoir coopérer avec Corine Causse, architecte d’intérieur chez qui j’ai réalisé plusieurs stages. Tout au long de mon parcours et de mes études nous avons gardé contact et il m’est arrivé de venir aider Corine à réaliser des relevés pour mon plus grand plaisir. Ces rencontres ponctuelles sont toujours pour nous le moyen d’échanger sur nos ambitions d’avenir et notre vision commune de l’architecture. En effet, l’éthique constructive que dégagent la démarche et les projets de Corine me parle et se rapproche sensiblement de la manière dont j’aimerais pratiquer à l’avenir. Je pense que si nous sommes amenées à collaborer un jour ensemble, nos deux profils permettront d’établir une synergie de travail intéressante très constructive et en accord avec les principes que je souhaite avancer dans ma future pratique. Au cours de ma formation en école d’architecture j’ai eu la chance de pouvoir collaborer avec Juliette Bailly et Victoria Verret dans le cadre de notre Projet de Fin d’Études. Les rencontres ponctuelles liées aux sessions de cours HMO m’a permis de rencontrer très régulièrement Juliette cette année et d’échanger sur nos perspectives d’évolution et ambition pour l’avenir. L’année de travail intensif sur le diplôme nous a véritablement permis d’apprendre à nous connaître et de développer une sorte de complémentarité et d’équilibre dans le travail. Consciente des points forts et des points faibles de chacune ainsi que des difficultés et des responsabilités que représente le métier d’architecte, c’est avec un intérêt raisonné que Juliette et moi abordons parfois la question d’une collaboration future dans le cadre d’une structure ouverte de type Scop. Cette idée d’association nous ne la voyons pas comme quelque chose d’arrêté. En revanche nous ne pouvons que constater que le processus de collaboration que nous avons entamé l’an dernier se confirme avec le temps. En effet, malgré nos emplois du temps chargés dans nos agences respectives nous avons participé ensemble à une semaine de formation Pro-Paille auprès du RFCP. Cette formation nous a permis d’expérimenter le matériau paille (ossature bois remplissage paille, paille porteuse et enduits terre) et d’apprendre à se servir des règles professionnelles liées à ce matériau bio-sourcé. Par ailleurs, nos deux expériences très différentes sont complémentaires. En effet, Juliette a été confrontée aux problématiques liées à l’exercice du métier en France et a développé au sein de l’atelier A, à Grenoble, un travail plutôt axé sur le marché public à travers plusieurs projets de logements ou d’hôpitaux allant du concours au chantier, alors que mon expérience a été beaucoup plus axée sur le chantier et les aménagements d’espaces publics. • Identité et Image d’agence C’est en affirmant une certaine étique et pratique de la construction que je souhaite me positionner. Cela passera par un processus de réflexion actuellement en cours sur la réhabilitation, l’éco-construction et la démarche participative à toutes les étapes du projet. La prise de conscience des responsabilités qu’engage le métier d’architecte m’incite aujourd’hui plus que jamais à avoir recours à des pratiques écologiques et responsables pour produire une architecture saine et durable. Architectes dans un contexte de profonde mutation, nous faisons partie des constructeurs du monde de demain dans lequel devra avoir lieu une transition énergique incontournable. Face à ces enjeux je pense que nous devons tout mettre en œuvre pour inventer notre propre métier et être à l’initiative d’un cadre bâti modeste et humble en lien avec le territoire qui l’entoure et les ressources locales. Nos interventions doivent également tenir compte de la place de l’homme en donnant de l’importance aux échanges humains pour favoriser le vivre ensemble.

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PERSPECTIVES D’AVENIR • Méthode de travail - Travail collaboratif et collectif Plusieurs expériences me permettent de dire aujourd’hui que le travail collaboratif est pour moi la façon la plus sûre de pouvoir faire émerger un projet mesuré et de qualité. Que ce soit pour mon travail de PFE ou au sein du Bureau Ar-ter, le travail de groupe permet d’échanger des savoirs et des expériences pour permettre l’essor du projet. En effet, confronter à d’autres sa propre vision de l’architecture oblige à la remise en question et rend l’aboutissement du projet beaucoup plus riche. De plus, l’implication de chacun dans le processus de projet me semble essentielle et permet de favoriser une ambiance de travail positive et dynamique favorable à l’épanouissement de chacun. La pratique du métier d’architecte se rapproche sensiblement de ce à quoi je m’attendais à la fin de mon diplôme. En effet, comme j’ai pu le voir au bureau Ar-ter nous travaillons continuellement en collaboration, avec une multitude d’acteurs : les maîtres d’ouvrage, les artisans, les ingénieurs, les bureaux d’études… tout projet, quel qu’il soit, est un travail d’équipe qui demande d’être mené avec beaucoup d’écoute et d’attention. Dans ma future pratique je souhaite poursuivre dans cette lignée en cultivant l’écoute mutuelle entre tous les acteurs du projet. Le travail d’équipe implique également la valorisation de condition de travail agréable et dans le respect mutuel. Au sein du bureau Ar-ter j’ai pu constater que tous les collaborateurs ne travaillaient pas à temps plein. Même les associés sont à 80% à différents moments de l’année, pour s’occuper de leurs familles, s’impliquer dans l’enseignement ou d’autres causes qui leur tiennent particulièrement à cœur. En effet, pour que tout le monde s’épanouisse au travail je crois qu’il est important que chacun se sente libre d’assumer ses besoins comme s’organiser des pauses récréatives ou travailler dans un autre contexte que celui de l’agence lorsque l’inspiration et la productivité n’est plus la. Bien entendu un équilibre reste à instauré mais... soyons honnête ! Tout le monde n’est pas efficace à 100% pendant les heures dédiées au travail. Il est important d’en être conscient et de garder une certaine ouverture d’esprit quant aux besoins exprimés par les gens avec qui on travaille. - Faire participer les usagers à la démarche de projet Comme le montre toute la partie III de mon mémoire sur les projets participatifs de type coopérative habitante, je souhaite proposer lorsque je serai maître d’œuvre une méthode de conception dynamique. Celle-ci devra s’appuyer sur des outils de travail interactifs afin de faciliter la participation des usagers dans la démarche de projet. Le but recherché est de proposer une conception architecturale plus juste qui réponde vraiment aux besoins des usagers et leur permettent de se sentir chez eux. Cette approche aura le double avantage de faciliter l’appropriation du bâtiment par les usagers et donc son entretien de manière pérenne. - Réinventer les usages Comme j’ai pu l’exprimer à travers mon mémoire de Master 1 sur « la conception des espaces partagés dans les projets d’habitat groupé et la partie III de ce mémoire, je souhaite que ma pratique d’architecte maître d’œuvre me permette de requestionner et de faire évoluer les programmes parfois peu ambitieux d’une maîtrise d’ouvrage timide, notamment pour ce qui concerne les espaces partagés qui apportent une plus value et une diversité d’usages. Ces espaces qui sont en général polyvalents favorisent la rencontre et les interactions entre les usagers, qu’il s’agisse d’habitat collectif, d’espace public ou d’équipement. - Intégrer l’économie à la démarche de projet. Au cours de mes différents stages et de cette année de MSP au bureau Ar-Ter je n’ai eu qu’un bref aperçu de la partie économique dans la démarche de projet. Pour ma part, je développerai une stratégie économique engagée faisant intégralement partie de la démarche de projet. Cela passe par une prise en compte du cout global, de l’impact en énergie grise et du cycle de vie des matériaux dès la phase de conception du projet. Au sein du Master A&CC nous avons vu au cours de l’année de PFE que l’économie était un outil qui pouvait également permettre de faire des choix conceptuels en fonction des coûts financiers et énergétiques du projet, voire également du développement local souhaité. A l’avenir c’est de cette manière que je souhaite m’appuyer sur l’économie du projet.

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PERSPECTIVES D’AVENIR - Outils / Logiciel Le développement d’outils et le choix de logiciels sont deux éléments qui devront être pensé dès le lancement de mon agence. Dès le début, j’ai conscience que la création d’outil demandera de l’organisation, de la méthodologie et de la rigueur, comme toutes les activités que nous devons mener dans ce métier. Les outils mis en place devront être personnalisés et adaptés à la méthode de travail recherché tout en restant simples. En effet, leurs objectifs est de nous faciliter la vie et de nous rendre plus efficace et non pas le contraire. Voici quelques exemples d’outils qui peuvent être développés : Base de données diverses, références, prix, DTU, courrier type, PV type, etc. Le choix du logiciel est une vraie question. J’ai pu y être confronté cette année au sein du bureau Ar-ter. Je pense que le logiciel choisi doit répondre à la spécificité de l’agence ainsi qu’aux perspectives d’évolutions envisagées. Il est donc important d’être capable de se projeter dans un avenir raisonnable en prenant en considération les évolutions techniques, notamment avec l’arrivée du BIM dans un futur proche. En effet, il semble évidant que la 3D fasse partie de notre quotidien aujourd’hui et dans les années à venir. Nous ne devons pas voir cette avancée comme une évolution dangereuse pour notre métier. Il est important de garder à l’esprit que les logiciels sont des outils qui nous permette de traduire le processus de conception duquel émane le projet. Dans tous les cas, je trouve important de mettre au point un fichier type qui sera réutilisable pour tous les projets. Cela permet de faciliter le processus de collaboration et la transmission de données en interne.

Se former Se garder des temps de formation continue et d’éveil me semble essentiel pour la poursuite de mon avenir professionnel. Que se soit par la lecture, le cinéma, la consultation de références, les conférences, les visites et les voyages…tout ce qui peut éveiller la curiosité et donner un esprit créatif est essentiel dans ce métier. Ces moments privilégiés remotivent et éveillent la créativité lorsque le quotidien de notre profession nous enferme dans une dynamique parfois contraignante. Au cours de cette année HMO-NP, je dois admettre qu’en travaillant à une heure de chez moi en transport en commun, j’avais du mal à me trouver des temps libres pour me ressourcer ou m’évader. En fin d’année, ma participation à une semaine de formation pro-paille avec le RFCP a été une véritable bouffée d’oxygène. A la fin de cette semaine intensive je suis repartie avec des idées et des projets plein la tête et je n’ai pu que constater les biens faits de la formation sur mon optimisme. Dans ma future pratique, je souhaite donner plus de temps aux « à côté » pour me maintenir constamment en éveil sur d’autres pratiques. Après le Master 2, j’ai beaucoup hésité à postuler en DSA Terre pour me spécialiser en architecture de terre. Or, la HMO-NP était pour moi une priorité. J’avais besoin de me confronter à la réalité, aux responsabilités d’architecte maître d’œuvre et de maturer mon projet professionnel. Aujourd’hui, j’ai affiné mon projet professionnel et pense très concrètement postuler en DSA Terre en septembre 2016. En effet, même si je suis consciente qu’en France le recours à ce matériau est beaucoup moins répandu que dans certains pays d’Amérique latine ou d’Afrique, mais la terre est un matériau de construction qui se révèle très prometteur : inertie légère, murs rafraîchissants, gestion de l’hydrométrie des intérieurs grâce à des enduits… j’en suis convaincue, la terre peut être porteuse de réponses face à la performance énergétique que l’architecture cherche de plus en plus à atteindre. Cette année, j’ai pu constater auprès des agence Ar-Ter et du bureau ATBA que la terre était un matériau de plus en plus sollicité par une maîtrise d’ouvrage sensible à l’impact environnemental de ce qu’elle construit surtout lorsqu’il s’agit de bâtiment public ou de coopérative habitante. Ayant la volonté de travailler à l’avenir sur ce type de projet, il me parait cohérent de me donner les moyens d’avoir les connaissances nécessaires.

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La formation du DSA je l’envisage également comme la possibilité de pouvoir sensibiliser autour de moi au matériau terre ainsi qu’aux autres matériaux bio-sourcés. Par le biais de ma formation d’architecte je suis déjà à même de porter des projets et de défendre le recours à ces matériaux. En revanche, je pense que le DSA terre sera un bagage supplémentaire pour être en mesure de valoriser en connaissance de cause les atouts du matériaux terre dans l’architecture contemporaine.

Un réseau existant et futur • Un réseau de partenaires professionnels Grâce à mon parcours sinueux, je tisse sans m’en rendre compte et depuis des années un réseau de professionnels diversifiés et de partenaires potentiels. Mes études au sein du Master A&CC m’ont déjà permis de me constituer un petit réseau de professionnels dans le domaine de l’écoconstruction (CRAterre, Asterre, et des bureaux d’études : Terma et ExNdo...). Malgré tout j’ai, d’ores et déjà cette année, cherché à me rapprocher de compétences complémentaires à ce réseau de proche en proche, et par personnes interposée mais aussi au travers de réseaux et d’associations pouvant devenir d’éventuels clients : RFCP, Oikos ou encore Architectes Sans Frontières… Au fil du temps, la région Rohne-Alpes me semble être le territoire auxquel je suis le plus attaché, dans lequel je tisse le plus de liens, et dans lequel j’envisage de m’installer à l’avenir. Cette activité de fabrication de réseau me semble essentielle. En effet, en faisant mes preuves et en entretenant de bons rapports avec les agences dans lesquelles j’ai travaillé, les associations et les réseaux de professionnels que j’approche, je pense que cette démarche pourra me permettre d’initier des collaborations à venir et de rencontrer des ingénieurs et des entreprises avec lesquelles je serais amenée à travailler en tant que maître d’oeuvre.

Accéder à la commande Une fois habilitée à exercer la maîtrise d’œuvre en mon nom propre, lorsque je serai inscrite à l’Ordre des architectes et assurée, j’aurai la possibilité de me lancer dans un travail de recherche qui me permettra d’accéder à des mandats qui m’intéressent : • Travailler avec des bailleurs sociaux, pour cela il me faudra dans un premier temps m’associer à une agence ayant déjà des références de projets de logement collectif. • Travailler avec des associations d’aide à l’habitat coopératif : - HABICOOP à Lyon - les HABILES à Grenoble - Les coopératives Wogeno en Suisse : La CODHA, La cigüe, Equilibre. Répondre à des concours lancés par les coopératives suisses, en tant qu’agence française ou cotraitant d’un bureau d’architectes en Suisse. • Travailler pour des particuliers : pour des projets d’habitat groupé ou de maison individuelle que ce soit des projets de réhabilitation, d’extension de l’habitat ou de construction neuve. • Se rapprocher d’associations locales et des parcs régionaux qui ont une démarche autour du développement durable. • Etre architecte conseil au CAUE Passionnée par ce métier polyvalent et complexe, j’ai hâte de poursuivre la consolidation de mes acquis et d’élargir mes compétences pour, d’ici quatre ou cinq ans, exercer en mon nom propre.

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PROTOCOLE DE FORMATION

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PROTOCOLE DE FORMATION

PROTOCOLE DE FORMATION Mise en Situation Professionnelle Formation HMONP 2014 – 2015 / 1er septembre 2014 École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble Architecte DE

Lieu de MSP

Marie Flécheux 23 rue Molière 01200 Bellegarde-sur-Valserine France @ : flecheux.marie@gmail.com Tel : + 33 (0)6 79 11 21 61

Ar-ter atelier d’architecture - territoire sia fsu sàrl boulevard des promenades 8 1227 Carouge – Genève Suisse @ : info@ar-ter.ch www.ar-ter.ch Tel : + 41 (0)22 304 18 00

DIrecteur d’Étude

Tuteur

Anne-Monique Bardagot @ : am.bardagot@gmail.com

Laurent De Wurstemberger @ : l.dewurstemberger@ar-ter.ch

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PROTOCOLE DE FORMATION

Etat synthétique des acquis en matière de maîtrise d’œuvre (connaissances, savoirfaire) et sur les principaux débats qui ont lieu à ce sujet en termes d’enjeux et de défis. Le choix d’effectuer ma formation HMO découle d’une multitude de passerelles que j’ai eu à franchir tout au long de mon parcours. Après une scolarité quelque peu laborieuse avec mes problèmes de dyslexie, j’ai obtenu un Bac Sciences Médico- Sociales, qui m’a permis d’accéder aux études supérieures… Mais rien n’était gagné ! Il m’a fallu construire mon projet professionnel, en ne perdant pas de vue mon intuition et mon envie de devenir architecte. Armée de patience et de convictions, j’ai gravi les étapes, parcouru des villes et étudié dans des écoles qui m’ont accueillie et permis d’avancer toujours un peu plus loin. Chacune des formations que j’ai entreprises, a été une expérience unique mais le plaisir et la passion ont été le fil conducteur de ces 8 années d’études. Aujourd’hui, je dirais que mon intérêt pour l’architecture s’est intensifié et affiné au cours du temps.

• Arts Appliqués et Design d’Espace à Lyon et à Besançon La MANAA et le BTS Design D’espace ont été pour moi une véritable révélation sur les Arts Appliqués. En effet, j’y ai développé mes savoir-faire sur la maîtrise des différentes techniques et médiums de dessin tout en commençant à percevoir les prémices d’une méthode de projet. Ayant fait le choix de me spécialiser en Design d’Espace, je me suis forgée une culture théorique et pratique du design et de l’architecture qui a été profitable pour la suite. Ma toute première confrontation à la maîtrise d’œuvre s’est faite au cours de mon stage de BTS Design d’Espace. Accueillie par une petite agence d’architecture d’intérieur et de paysagisme, qui valorisait principalement la réhabilitation de l’existant et la rénovation d’anciennes fermes en milieu rural, j’ai pu participer à de nombreux suivis de chantier et rencontrer une grande diversité d’artisans et d’acteurs. Ce stage au côté de Corine Causse, architecte d’intérieur, a été pour moi un déclic décisif dans la poursuite de mes études en école d’architecture. Formée dans le cadre de mon BTS, pour créer des intérieurs harmonieux, j’ai pris conscience au cours des visites de chantiers et discussions avec les artisans, de mes lacunes du point de vue technique. En réalité, la méthode de projet sur laquelle je m’appuyais, se basait essentiellement sur des concepts sans tenir compte de la matérialité et de la réalisation concrète du projet, alors que ma maître de stage, C. Causse, était sans cesse amenée à trouver des solutions techniques avec les artisans. Au cours de ce stage, j’ai compris la nécessité de dessiner des plans précis, de penser la composition des murs, les détails techniques afin de pouvoir dialoguer avec les artisans et garder une vision globale du projet. Corine Causse est une architecte d’intérieur, qui en tant que femme m’a impressionnée par sa capacité à échanger avec les artisans, et à adapter son discours en fonction des acteurs auxquels elle est confrontée. De plus, elle sait vraiment s’entourer d’artisans en qui elle a confiance et avec qui elle a beaucoup de plaisir à travailler. Même si je suis consciente que la pratique de la maîtrise d’œuvre n’est pas toujours aussi idéaliste, j’avoue que la qualité du dialogue qu’elle entretient avec les artisans sur le chantier m’a donné envie de poursuivre mes études et de devenir un jour maître d’œuvre.

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PROTOCOLE DE FORMATION D’un point de vue légal, je me suis aussi fatalement confrontée aux limites du diplôme que je m’apprêtais à passer. En effet, au cours de ce stage, Corine m’a laissé travailler sur plusieurs projets de réhabilitation de fermes de plus de 170 m2 pour lesquelles elle était obligée de faire appel à la signature d’un architecte HMONP extérieur. Contrainte de modifier parfois les matériaux utilisés, et l’éthique même de ses projets pour valider la signature, j’ai ainsi pris conscience de la nécessité d’être autonome et indépendante pour réaliser une architecture qui s’inscrive dans les valeurs que je souhaite défendre.

• Licence d’architecture à l’ENSA Paris La Villette Après mes deux années de BTS Design d’espace, j’ai donc intégré l’ENSA Paris La Villette en 2ème année de licence. En quête de concret et de réponses aux questions techniques que je me posais, j’avoue avoir été quelque peu déçue. En effet, en licence, les cours théoriques sont très généralistes et l’enseignement du projet s’est avéré être une totale remise en cause de tout ce que j’avais pu apprendre jusque là. Si la formation reçue était très globale, ma vision de l’architecture était déjà très orientée vers le développement durable et ma passion pour l’architecture m’a aidé, malgré tout, à m’émerveiller de tout ce que j’avais encore à « réapprendre ». L’enseignement du projet m’a permis d’acquérir la rigueur dans le dessin du plan, de la coupe et les représentations diverses de l’architecture. Après avoir traité des sujets de projets d’équipement divers, j’ai eu rapidement une préférence pour les enseignements du projets qui proposaient des sujets de logements et attachaient beaucoup d’importance aux détails constructifs. Afin de m’inscrire toujours plus dans cette quête de la matérialité, j’ai effectué mon stage de licence 3 en Suisse à l’agence De Guili Portier située à Genève. Au cours de ces mois de stage, j’ai pu me confronter aux premières contraintes normatives ainsi qu’aux restrictions surfaciques suisses à travers des projets de rénovation, d’équipements sportifs, d’aménagements extérieurs et de logements. En parallèle à ces quelques projets de recherche, M. De Guili m’a proposé de suivre les réunions de chantier et la phase d’exécution d’un bâtiment de logements à Jussy et d’une halle de boulodrome à Meyrin. Cette première confrontation avec le détail constructif et la phase de chantier a été très instructive compte tenu de la précision et de la qualité des détails constructifs que les architectes réalisent dans ce pays. En 2010, la rencontre avec des intervenants du laboratoire CRAterre venus promouvoir l’exposition « Ma terre première, pour construire demain » à la cité des Sciences et de l’industrie a été décisive pour la poursuite de mes études. Lors de cette entrevue, j’ai pu appréhender la position de l’école de Grenoble, beaucoup plus en accord avec les valeurs architecturales que je souhaite défendre. En fin de licence 3, mon rapport d’études intitulé « Passerelle, vers une architecture au service des hommes » m’a permis de faire le point et de confirmer ma volonté de me tourner vers une architecture durable, qui s’intéresse à la dimension humaine du projet. J’ai donc demandé un transfert d’école afin de rejoindre la dynamique engagée de l’ENSA Grenoble en intégrant le Master Architecture et Cultures Constructives.

• Master 1 Architecture et Cultures Constructives à l’ENSA Grenoble À l’ENSA de Grenoble, j’ai pu me forger une culture constructive grâce à la découverte de la plate forme d’expérimentation des Grands Ateliers de l’Isle d’Abeau, où il est possible de tester la matérialité à échelle 1. Je me suis particulièrement investie dans le module bois, pierre et terre, lequel m’a particulièrement touchée. La terre est un matériau sensible, utilisée par l’homme depuis des siècles pour construire son habitat et qui se révèle aujourd’hui prometteur : inertie légère, murs rafraîchissants, gestion de l’hydrométrie des intérieurs grâce à des enduits… la terre peut être porteuse de réponses face à la performance énergétique que l’architecture cherche de plus en plus à atteindre. Cet intérêt pour la terre m’a conduite à réaliser mon stage de Master 1 à Santiago du Chili, pour approfondir, au côté de Marcelo Cortes Alvarez, à la Fundacion Jofré, les enjeux actuels de la construction en terre crue. La réalisation d’enduits terre et l’expérimentation de mobilier en pisé m’ont permis de ressentir le bon équilibre des mélanges de la terre en fonction de ses usages. L’analyse des systèmes constructifs parasismiques en pisé, adobes et quincha métalica, a été nécessaire pour imaginer leur réinterprétation dans l’architecture contemporaine d’un ensemble de quatre maisons individuelles en adobes.

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PROTOCOLE DE FORMATION Ce stage a été pour moi l’occasion de me prouver à nouveau à quel point il était important d’être maître d’œuvre pour faire valoir une culture constructive locale dans une société qui, avec ses normes et réglementations, valorisent plutôt la construction en béton. En parallèle de ces expérimentations, et grâce à l’équipe enseignante du master Architecture et Cultures Constructives, j’ai été sensibilisée à l’importance du travail d’équipe, aux diverses possibilités d’habitat alternatif et à l’emploi privilégié des matériaux bio-sourcés et locaux. Mon travail de mémoire sur « La conception des espaces partagés dans l’habitat groupé » m’a permis de clore ma 1ère année de Master par une réflexion sur ces nouvelles formes d’habiter. Au cours de ce travail de recherches, des rencontres avec des habitants et des architectes, comme Charles Fourret, porteur de l’habitat groupé et coopératif, ont été déterminantes quant à ma volonté de placer les habitants au cœur de la démarche de projet.

• At-Home : Projet de Fin d’Étude de Master 2 L’année de Master 2 et le Projet de Fin d’Etudes, ont été une prise de conscience de la réalité du travail de groupe. J’ai réalisé mon travail de diplôme avec deux autres étudiantes du Master Architecture et Cultures Constructives : Juliette Bailly et Victoria Verret. Au début de cette aventure, il nous a fallu apprendre à nous connaître pour trouver un équilibre de travail propice à la mise au point de ce projet de fin d’études. A la fin de cette année de Master 2, il me semble pouvoir dire que le travail de groupe est essentiel pour donner de la mesure au projet architectural. Il permet de prendre du recul et de remettre en cause des idées que l’on considère parfois comme acquises. Pour la suite, cette année de Master 2 m’a confortée dans le désir d’ouvrir une agence et de pratiquer la maîtrise d’œuvre en m’associant avec d’autres architectes. Reliés par des valeurs communes, le fait de travailler à plusieurs permettra de confronter des points de vues différents pour faire progresser et enrichir le projet architectural. Au cours de ce travail de PFE, le Workshop énergie, économie et acoustique, m’a donné un aperçu des exigences et normes actuelles auxquelles doivent aujourd’hui répondre les bâtiments. Cet aperçu plus technique du projet, m’a apporté des notions de bases qui seront un atout pour mes débuts en agence. Malgré tout, je suis bien consciente que j’ai encore beaucoup à apprendre sur la technique et le chiffrage d’un projet et je compte sur cette année de HMONP pour approfondir ces différents aspects.

Expression d’un point de vue sur la place particulière des architectes en général et énoncé personnel comme postulant. • Pluridisciplinarité, globalité & responsabilité A la fin de ces années d’études, j’ai le sentiment que la position particulière de l’architecte se situe dans un premier temps sur la pluridisciplinarité de ce métier. En effet, le métier d’architecte demande de toujours apprendre plus, de s’adapter continuellement à une commande particulière, à un programme, à des interlocuteurs, à un contexte… Tout projet présente ses propres caractéristiques et demande, à chaque fois, à l’architecte de penser un projet spécifique, l’obligeant à se renouveler. Cette chance de pouvoir s’enrichir toujours plus est, sans aucun doute, ce qui rend ce métier aussi passionnant. Dans la continuité de ce premier point, la place de chef d’orchestre que tient l’architecte dans tout type de projet, me semble être une autre particularité de ce métier. En effet, il est l’acteur qui garde, tout au long du processus de projet, la vision globale de celui-ci. Il joue le rôle d’intermédiaire entre tous les acteurs et en porte la responsabilité. Ce point me semble essentiel. Aujourd’hui cette question de la responsabilité est partout dans notre société et l’architecture n’y coupe pas, notamment avec l’arrivée des normes liées au développement durable, à l’accessibilité et à la technicité des bâtiments que les bureaux d’études doivent appliquer. Malgré la part importante que la responsabilité représente dans le métier d’architecte, je pense que pour que l’architecture continue à avancer et à progresser, les architectes doivent oser ! Oser proposer des choses nouvelles, oser faire des erreurs pour pouvoir ensuite les corriger et ainsi faire évoluer les mentalités.

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Exposé des critères de choix du lieu de mise en situation professionnelle. • Pourquoi la Suisse ? J’ai fait le choix de réaliser ma MSP en Suisse pour différentes raisons. Après avoir traversé différentes villes de France pour réaliser mes études, je souhaite cette année rester dans la région Rhône-Alpes. En effet, même après deux années d’études à Paris, où il est facile de rencontrer des professionnels et acteurs de l’architecture, j’ai eu beaucoup plus de facilité à m’intégrer et à tisser des liens dans la région de Grenoble, Lyon et Genève. Grâce à ma formation à l’ENSA Grenoble et aux différents stages que j’ai pu réaliser dans le Jura et la région de Genève, mon réseau ici est beaucoup plus établi. De plus la proximité de la Suisse avec Grenoble facilitera mes déplacements réguliers, pour les journées de formation à l’ENSAG. • Un pays qui valorise le statut d’apprenti Après plusieurs stages en Suisse, j’ai pu apprécier la manière avec laquelle les agences suisses s’impliquent dans l’idée de transmettre leurs savoir-faire liés à la pratique et aux métiers de l’architecture. La Suisse est un pays qui, dans tous les domaines, valorise véritablement le statut d’apprenti par le biais de la formation en alternance. Ce système éducatif basé sur la transmission du savoir par ses pairs permet aux apprentis architectes d’être plus rapidement confrontés à la réalité de leur futur métier. Et c’est une chose qui se ressent. Même en tant que stagiaire, on se retrouve rapidement dans une équipe au sein de laquelle des responsabilités nous sont confiées. Ce contexte me semble donc tout à fait propice à la formation HMONP qui demande beaucoup d’implication pour visualiser les différents aspects du métier d’Architecte – Maître d’œuvre. • Un pays innovant et engagé dans une politique de développement durable De plus, d’un point de vue architectural, la Suisse est un pays exemplaire et engagé, qui développe une politique d’aménagement qui tend à limiter l’étalement urbain. L’Etat fédéral suisse valorise depuis longtemps déjà, la réhabilitation du patrimoine bâti existant et reconnait le développement de solutions alternatives en terme d’habitat comme le montre la reconnaissance juridique des coopératives habitantes depuis la fin du 19ème siècle. La Suisse est aussi un pays qui a su rapidement se plier aux enjeux environnementaux en mettant en place des réglementations thermiques strictes qui favorisent aujourd’hui la réalisation de bâtiments à haute performance énergétique. • Un pays qui valorise une culture du détail constructif. A cette sensibilité environnementale, s’ajoute la maîtrise technique de l’architecture suisse ainsi que la qualité des détails techniques que les architectes sont en mesure de réaliser. Au cours de mes stages, j’ai toujours été impressionnée par la précision des détails techniques et parfois même de la mise en œuvre de détails à échelle 1. En quête, depuis le début de mes études, par plus de concret et de réponses quant à la mise en œuvre des projets, je dois avouer que mes expériences de l’autre côté de la frontière ont toujours su combler ma curiosité. Je pense donc qu’effectuer ma MSP en Suisse me permettra d’approfondir mes connaissances et ma pratique du dessin technique et me donnera l’opportunité d’observer de plus près les phases d’exécution et de suivi de chantier.

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PROTOCOLE DE FORMATION

Pourquoi Ar-ter ? J’ai découvert l’atelier Ar-ter, au cours de mon travail de mémoire de Master 1 sur l’habitat groupé. Au travers de ce travail, j’ai étudié un corpus de projets d’habitat groupé en France et de coopératives habitantes dans le canton Genève en Suisse. Mon déplacement en Suisse m’a permis d’apprécier le travail remarquable que l’atelier Ar-ter avait réalisé en collaboration avec les habitants sur des projets de coopératives habitantes comme celle de « la rencontre » et des « Zabouche ». Dès qu’il a été question de chercher une MSP en HMONP, j’ai établi une liste des agences qui avaient retenu mon attention au cours de mes recherches. Après avoir postulée, j’ai rapidement été reçue en entretien à l’atelier Ar-Ter par M. Jacques Menoud (associé), puis par Laurent de Wustemberger. Puis j’ai été conviée aux visites de l’architecte et de l’ingénieur de la SIA pour laquelle Ar-ter présentait le pavillon d’expositions réalisé sur le site industriel de Vessy en Suisse.

• Un atelier de taille modeste L’atelier Ar-Ter est une agence à taille humaine qui se constitue de 15 personnes, ce qui me semble tout à fait raisonnable pour mener ma MSP dans de bonnes conditions. La taille moyenne de l’atelier devrait me permettre de suivre plusieurs projets de façon simultanée tout en gardant un rapport de proximité avec les trois associés tout au long de mon évolution au sein de l’atelier. • Une démarche de projet engagé Au fil des rencontres avec les différents associés, j’ai rapidement senti que l’atelier Ar-Ter répondait vraiment à mes attentes en terme de valeurs et de vision architecturale. L’atelier Ar-Ter est une structure engagée qui s’implique dans le débat public de l’aménagement du territoire et de l’écologie urbaine. Travaillant à différentes échelles - architecturale et territoriale – l’atelier s’inscrit, en effet, dans une démarche globale qui reconnaît le contexte et l’économie de moyens comme fondement et insiste sur la dimension humaine et culturelle de ses projets. Tout juste diplômée du master Architecture et Cultures Constructives de l’Ensa Grenoble, qui revendique ces mêmes valeurs, je suis ravie de pouvoir poursuivre ma MSP dans la continuité de ce que j’ai entrepris durant mes études. • Des projets diversifiés et des coopératives habitantes

Dès notre premier entretien, Jacques Menoud m’a parlé de son expérience sur les projets de coopératives habitantes que l’atelier avait eu à développer. Cet échange passionnant sur mon sujet de mémoire, suivi d’un passage en revue des projets sur lesquels l’atelier sera amené à travailler dans les prochains mois, m’a tout de suite convaincue. Ainsi, j’ai pu entrevoir la diversité des programmes et la polyvalence des échelles de projets que je pourrais être amenée à traiter et qui feront toute la richesse de ma MSP à l’atelier Ar-Ter.

• Une revalorisation du matériau terre Enfin, je connaissais l’implication de Laurent De Wurstemberger comme acteur dans le projet Terrabloc qu’il mène avec l’ingénieur EPFL, Rodrigo Fernandez depuis plusieurs années. Basé sur une passion commune pour la construction en terre, ce projet a été mis au point suite à un travail de doctorat et de recherches mené sur le matériau terre au laboratoire des matériaux de construction de l’EPFL. Les deux acteurs de Terrabloc ont aujourd’hui mis en place un processus de compactage qui permet d’obtenir des briques de terre compressée (BTC). Dotées d’excellentes propriétés en matière de résistance mécanique, de durabilité et d’inertie thermique, les BTC utilisées dans les premières initiatives architecturales de Terrabloc et Ar-Ter visent à redonner ses lettres de noblesse à ce matériau. Aujourd’hui, Ar-Ter cherche à réintroduire la terre comme matériau de construction, noble et durable à travers divers projets résolument contemporains comme le montre le projet du pavillon d’exposition du site de Vessy à Genève (bâtiment en ossature bois et sous bassement en BTC et béton). Ayant réalisé mon stage de trois mois en architecture de terre à la Fundacion Joffré à Santiago du Chili, cette valorisation du matériau terre à travers les projets de l’atelier Ar-Ter s’inscrit complètement dans la continuité de ce que j’ai entrepris en Master 1 et m’intéresse particulièrement. Au cours de ma formation, j’aimerais avoir l’opportunité d’observer les actions du projet Terrabloc en parallèle de mon travail à l’agence. 199


PROTOCOLE DE FORMATION

Explicitation des aspirations et attentes particulières à l’égard de la formation et de la mise en situation professionnelle pour se sensibiliser, connaître et approfondir les différents domaines de connaissances qui paraissent nécessaires pour une maîtrise satisfaisante des expertises et des responsabilités. Tous les stages réalisés au cours de mes études se sont toujours déroulés sur des périodes courtes (1 à 3 mois maximum), ce qui fait que j’ai eu une vision, plutôt morcelée de la phase de conception, du suivi de chantier, des contraintes normatives, etc. Il me semble donc important que la MSP me permette d’avoir une vision plus globale des différentes étapes qui constituent la démarche de projet : esquisse, conception, exécution, soumission, suivi de chantier, …etc. La MSP se déroulant sur six mois minimum, je suis bien consciente que cette immersion au sein de l’atelier Ar-ter reste courte. C’est pourquoi j’imagine que j’aurai la double casquette d’acteur lorsque mon implication sera possible et d’observateur pour d’autres phases. Par ailleurs, j’ai souhaité prolonger la période de ma MSP au maximum, à savoir huit mois, afin de profiter pleinement du cadre d’apprentissage que m’apportera l’atelier Ar-ter. Suite à cette période d’alternance entre l’école et ma MSP chez Ar-ter, je reste tout à fait ouverte à une éventuelle prolongation de mon contrat de travail dans la structure. Je souhaite aussi que cette année de pratique au sein d’une agence me permette de mieux mesurer l’organisation administrative et le classement au sein d’une agence. Ayant travaillé à plusieurs reprises en groupe durant ces dernières années, je me suis rendue compte de la difficulté que nous avions à classer les données et à hiérarchiser nos recherches et nos sources en tant qu’étudiant, alors en tant qu’architecte et de plus au sein d’une agence… cette notion me paraît essentielle ! Pour que tout fonctionne bien et qu’il n’y ait pas de temps et de fichiers perdus, cet apprentissage sur l’organisation me semble absolument nécessaire. Tout juste diplômée de l’école, je suis tout à fait consciente de mes lacunes et de mon manque d’expérience face au processus de gestion complète des projets, de la commande à la livraison, et principalement dans la constitution des éléments techniques. Je souhaite donc que ma MSP me permette de me mettre en lien et de dialoguer avec la maîtrise d’ouvrage, les ouvriers et les ingénieurs qui travaillent avec l’atelier Ar-ter. Comme je l’ai expliqué précédemment, la Suisse est un milieu favorable à l’apprentissage des phases techniques du projet architectural. Lors de mon entretien, Laurent De Wurstemberger m’a dit : « l’architecture gagne toujours chez Ar-ter »*, aussi, j’espère avoir, au cours de ma MSP, une vision plus précise de la phase de consultation des entreprises d’exécution et de suivi de chantier. Cette année de formation sera aussi pour moi l’occasion de véritablement faire le lien entre les cours théoriques que je vais recevoir à l’ENSAG et ma Mise en Situation Professionnelle. Gardant à l’esprit que j’effectue ma MSP à l’étranger, je souhaite notamment comparer les différentes procédures et normes suisses et françaises afin de réussir à faire le lien entre ces deux pays. Le but de la HMO étant d’acquérir une certaine autonomie pour monter et ouvrir son agence dans l’avenir, cette année doit être une chance d’approfondir mes connaissances en terme de maîtrise d’œuvre et d’avoir plus de confiance en moi grâce à l’apprentissage et la maîtrise des compétences qui me manquent.

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PROTOCOLE DE FORMATION

Travail personnel envisagé parallèlement aux enseignements spécifiques et à la mise en situation professionnelle. Durant ma période de Mise en Situation Professionnelle au sein de l’agence Ar-ter, je souhaite : 1 - Me mettre en lien avec les acteurs du projet Terra bloc, afin de m’inscrire dans la continuité du stage que j’ai effectué en architecture de terre à la Fundacion Jofré à Santiago du Chili, et approfondir mes connaissances sur ce matériau : - En découvrant les travaux de recherche réalisés par les deux acteurs de ce projet : Rodrigo Fernandez (ingérieur EPFL) et Laurent de Wustemberger (architecte et tuteur de ma MSP au sein de l’atelier AR-ter) - En participant à des chantiers menés par le projet Terra bloc si l’occasion se présente. 2 - En lien avec le collectif CARPE qui organise des chantiers participatifs en terre et paille sur Lausanne, je souhaiterais, en parallèle à ma MSP, participer à l’un de leurs chantiers. 3 - Continuer à perfectionner mon espagnol et approfondir les savoirs que j’ai acquis en Amérique Latine. Le métier d’architecte pouvant s’ouvrir à l’international, il me sera forcement un jour utile de me sentir plus à l’aise avec des interlocuteurs étrangers.

Éventuellement, explicitation d’un domaine de prédilection sur lequel il souhaiterait apporter une contribution d’analyse et de proposition pour améliorer les connaissances, outils, et méthodes de travail de la structure d’accueil Je suis tout à fait prête à partager les connaissances que j’ai pu acquérir sur les cultures constructives locales chiliennes en terre crue et à échanger sur les astuces constructives que j’ai pu observer et analyser. Soumis aux contraintes sismiques de la Cordillère des Andes, les cultures constructives locales ont beaucoup à nous apprendre et peuvent nous permettre de répondre aux exigences des normes actuelles : quincha metalica, adobes et pisé avec dissipateurs. Je pourrais bien évidemment aussi partager mes connaissances et mon savoir-faire sur les enduits terre et le mobilier en pisé que j’ai pu réaliser lors de ce stage de Master 1. Titulaire d’un BTS Design d’Espace, je ferai en sorte que mes compétences d’architecte d’intérieur puissent être profitables à l’atelier Ar-ter.

Relations ADE / tuteur / directeur d’études pendant la période de MSP. Suivi choisi à mettre en place pendant la période de mise en situation professionnelle. En ce qui concerne le suivi de ces huit mois de Mise en Situation Professionnelle, je souhaiterais que des rendez-vous réguliers, tous les quinze jours, soient planifiés avec mon tuteur Laurent De Wurstemberger. Ces entretiens permettront d’établir un bilan régulier sur mon travail au sein de l’atelier Ar-ter et sur l’enseignement théorique reçu durant les journées de formation à l’ENSA Grenoble. Ils pourront également être l’occasion de créer un temps d’échange privilégié sur la pratique de maîtrise d’œuvre. En ce qui concerne ma directrice d’études, Anne-Monique Bardagot, je sais qu’elle saura m’apporter le suivi régulier et nécessaire pour effectuer ma Mise en Situation Professionnelle dans de bonnes conditions. Nous avons toujours facilement communiqué par mail. Je souhaite donc que nous conservions ces échanges réguliers lorsque je serai sur Genève. Au cours de l’année, des rendez-vous seront organisés lors des journées de formation à l’ENSA Grenoble. Ces entrevues permettront de répondre à mes interrogations, d’éveiller d’autres questionnements et de veiller à l’avancement du mémoire professionnel. Mon tuteur et ma directrice d’études échangeront par téléphone, tout particulièrement en début de ma MSP et à la fin pour faire le point et discuter de la validation de la MSP. Ils communiqueront plus (téléphone ou mail)si le besoin s’en fait sentir ou si des problèmes apparaissent.

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ANNEXES

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LEXIQUE & SIGLES DÉONTOLOGIE ET FÉDÉRATION SIA : Société des Ingénieurs Architectes Suisses FSU : Fédération Suisse des Urbanistes FAS : Fédération des Architectes Suisses FORMATION EPFL : Ecole polytechnique de Lausanne HEPIA : Haute Ecole du Paysage, de l’Ingénieurie et de l’Architecture (Genève) AAM : Academia di architectura de Mendrisio EAUG : Ecole d’Architecture et d’Urbanisme de Genève (Ancienne HEPIA) IAUG : Institut d’Architecture et d’Urbanisme de Genève (Ancienne HEPIA) HES : Haute École Supérieur du Paysage de Genève (Ancienne HEPIA) FAUTL : Faculté d’Architecure de l’Université Technique de Lisbonne FAUP : Faculté d’Architecture de l’université de Porto IAUV : Institut Universitaire d’Architecture de Venise RÉGLEMENTATION DE LA CONSTRUCTION CRB : Centre suisse d’études pour la rationalisation de la construction Base du CAN : structure des articles normalisée du CRB centre Suisse d’étude pour la rationalisation de la construction. Le CAN, Catalogue des Articles Normalisés, sert à l’élaboration de description de prestations lors d’un projet de construction. C’est aussi un ouvrage de référence précieux ainsi qu’un aide-mémoire pour l’élaboration de descriptifs). SUVA : Caisse Nationale Suisse en cas d’accident (en allemand Schweizerische Unfallversicherungsanstalt) AUTORITÉS CANTONALE DGT = Direction générale des transports DGE = Direction générale des eaux DGNP = Direction générale de la nature et du paysage TPG = Transports Publics Genevois Plan PAP = Plan des Aménagements Paysagers

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DÉONTOLOGIE & RÉGLEMENTATION DE LA PROFESSION D’ARCHITECTE EN SUISSE LA SIA : Société des Ingénieurs Architectes Suisses 78 • Histoire 1837 Fondation à Aarau de la SIA (Société suisse des Ingénieurs et des Architectes), dans le but de promouvoir l’échange d’expériences pour développer les savoir-faire spécialisés. 1877 La SIA adopte un nouveau statut : outre le développement des connaissances, les buts de la Société incluent désormais la défense d’intérêts de branche, tels qu’une meilleure reconnaissance des professions techniques ou le soutien des membres face à leurs commanditaires. En parallèle, les premiers règlements professionnels sont élaborés (Règlement des honoraires pour les travaux d’architecture et des Principes pour l’organisation de concours d’architecture). 1951 Création du Registre suisse des ingénieurs et des architectes comme première étape vers une protection des diplômes et du droit d’exercice professionnel ; consolidé en 1966 et reconnue officiellement en 1983. 1980 Environnement et énergie : après la crise pétrolière des années 70, le problème des ressources prend rapidement de l’importance ; la création d’organes spécialisés dans ce domaine assure à la SIA un rôle de chef de file en matière d’énergie. 2006 La SIA devient un Service en apportant un soutien renforcé aux bureaux d’étude ; le secrétariat général est doté d’une nouvelle unité organisationnelle offrant des informations, des conseils, des prestations ciblées et des formations continues aux professionnels indépendants. 2010 La notion de culture bâtie renforce la perception de la valeur culturelle liée à l’action de la SIA et de ses groupes professionnels dans le but de sensibiliser le public à ces questions, de fédérer l’ensemble des acteurs concernés et d’ancrer le domaine dans la politique culturelle fédérale.

78 - www.sia.ch 79 - www.architekten-bsa.ch

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LA FAS : Fédération des Architectes Suisses 79 • Présentation La Fédération des Architectes Suisses (FAS) rassemble environ 900 membres, dont près de 800 membres ordinaires. Les membres ordinaires sont «en règle générale des architectes indépendants ayant accompli des prestations dignes d’intérêt dans les domaines de l’architecture, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire». Ils sont en droit d’utiliser la dénomination professionnelle «Architecte FAS». Il existe également des membres associés, qui sont des personnalités exerçant une activité étroitement liée à l’architecture, à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire. Le mode de sélection de ses membres repose sur la vocation personnelle; la qualité de l’action professionnelle est une condition essentielle ouvrant la voie à une admission. Credo selon l’Article 1 des Statuts de la FAS, des explications complémentaires sur le Credo sont fournies dans la Charte : - La FAS réunit des architectes qui, conscients de leur responsabilité, suivent avec une attention critique l’évolution de l’environnement bâti et s’emploient à réaliser des œuvres de qualité dans les domaines de l’architecture, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. - La FAS est porte-parole des préoccupations de ses membres et de la profession. Elle défend l’indépendance de la profession et le principe de la libre concurrence. - La FAS se soucie de l’image professionnelle de l’architecte. Elle encourage la formation, la formation continue et la recherche. - La FAS favorise les contacts confraternels entre ses membres et entretient des relations avec des personnalités et des associations ayant des buts similaires. - La FAS fait connaître la profession de l’architecte et le rôle qu’il joue dans la société. En défendant ses objectifs, la FAS fait valoir son influence sur l’opinion publique et les autorités. La FAS est organisée en huit sections locales qui ont le statut d’associations juridiquement autonomes. Les organes de la Fédération sont l’assemblée générale, le comité central et les vérificateurs aux comptes. Le comité central, responsable des questions d’intérêt suprarégional, est composé de personnes élues par l’assemblée générale et des présidents des sections. Trois vice-présidents désignés au sein du comité central représentent trois des quatre régions linguistiques de la Suisse. L’organe de communication officiel de la FAS est la revue «werk, bauen + wohnen». • Histoire La Fédération des Architectes Suisses (FAS) a été fondée le 27 juin 1908 à Olten par 25 jeunes architectes, l’inscription au registre du commerce a suivi en 1909. Son siège actuel est établi à Bâle où se trouvent les bureaux de son secrétariat. «La naissance de la FAS constitue un cas particulier», écrivait en 1958 Hermann Baur, président de la Fédération de 1938 à 1944, car tandis que dans la plupart des pays européens une seule organisation représente l’ensemble de la profession d’architecte, il existe en Suisse plusieurs institutions de ce type qui se différencient par la taille et l’orientation. De l’avis des fondateurs de la FAS, poursuit Baur, il semblait «que les intérêts particuliers de l’architecture (qui n’est pas seulement une discipline technique, mais essentiellement artistique)» ne pourraient pas être correctement représentés par une grande organisation 207


ANNEXES faîtière incluant les ingénieurs. Dès le début, la préoccupation centrale de la FAS avait porté sur le domaine des concours d’architecture, en particulier sur leur organisation, leur supervision et une évaluation indépendante, qui apporte une contribution majeure à la culture du bâti. La FAS s’est impliquée de manière répétée en faveur de la liberté de la création architecturale, de la formation des architectes et de la protection des titres (création du Registre Suisse des Architectes, aujourd’hui REG). C’est également des milieux de la FAS qu’a émané l’idée de l’aménagement du territoire au niveau régional et national (création de l’Association suisse pour l’aménagement national en 1943). La FAS a été initiatrice et fondatrice d’institutions telles que le Catalogue Suisse du bâtiment, la centrale suisse d’échantillons de matériaux ‘Schweizer Baumuster-Centrale’ ou le Centre Suisse d’études pour la Rationalisation du Bâtiment. La FAS a contribué de manière décisive à la grande exposition suisse d’architecture qui avait pu être admirée dans plusieurs capitales européennes après la Deuxième guerre mondiale. Dans les années 1980 et 1990, les questions des effets produits sur l’urbanisme et l’architecture par un changement accéléré des structures économiques, techniques et culturelles ont revêtu une importance accrue. La FAS agit aujourd’hui en coopération avec des organisations partenaires et des associations faîtières, mais aussi et surtout par le biais de l’engagement de ses membres dans des jurys et des organes spécialisés, ainsi que par les nombreuses activités de ses huit sections. L’organe de communication officiel de la FAS est la revue «werk, bauen + wohnen», créée en 1914 avec le Werkbund Suisse SWB. De 1909 à 1913, la revue «Die Schweizerische Baukunst» et de 1977 à 1979 la revue «werk Archithese: Zeitschrift und Schriftenreihe für Architektur und Kunst» avaient été les organes officiels de la FAS. À l’occasion du centenaire de la FAS a été conçue une exposition itinérante ‘Here we are – 100 ans de la FAS Suisse 1908–2008’, qui a présenté des maquettes de concours d’architecture provenant de toute la Suisse (voir le numéro spécial 9/2008 de werk, bauen + wohnen).

La FSU : Fédération Suisse des Urbanistes 80 • Un réseau pour l’aménagement du territoire Le réseau pour l’aménagement du territoire est constitué d’aménagistes, d’urbanistes et d’autres professionnels de la planification: il regroupe des architectes, des ingénieurs, des géographes, des juristes, des économistes, des expert(e)s de l’environnement, ainsi que des personnes qui travaillent professionnellement pour l’aménagement du territoire, en tant que généralistes ou spécialistes. La Fédération suisse des urbanistes (FSU) est issue de la réunion de trois associations suisses regroupant des professionnels de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire (FUS, BVS, VRN). La FSU est une association politiquement indépendante. La FSU romande est une section de la FSU. Elle couvre les cantons de Genève, Vaud, Valais, Fribourg, Neuchâtel, Jura, dont les membres se regroupent au besoin localement en fonction de l’actualité. La FSU romande poursuit en particulier les objectifs suivants :

80 - www.fsu-r.ch

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ANNEXES • Pour un aménagement du territoire de qualité... - promouvoir l’action et la renommée de l’aménagement du territoire, - déléguer des spécialistes qualifiés auprès des autorités communales, régionales et cantonales (représentation dans diverses commissions de travail en particulier), - s’impliquer dans les consultations sur des projets touchant l’aménagement du territoire, - promouvoir la formation de base et la formation permanente. • Une profession valorisée, information du public... - organiser des débats et forums, journées d’études sur des thématiques d’actualité, - remplir une tâche de conseil qualifié assuré par des spécialistes intègres, - renforcer la position de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, - apporter des contributions et des prises de position de spécialistes en matière d’aménagement du territoire, - se positionner de manière circonstanciée dans le débat public sur les projets d’importance, - informer l’opinion publique sur l’aménagement du territoire, - promouvoir l’image de la profession d’urbaniste. • Prestations aux membres - gérer les questions professionnelles, juridiques et politiques relatives à l’aménagement du territoire, - contribuer à maintenir et à développer le niveau de la profession grâce à des offres intéressantes de débat ainsi que de formation de base et continue, entretenir des contacts avec les instituts de formation, - collaborer, selon les besoins, avec d’autres organisations professionnelles proches du domaine de l’aménagement du territoire, notamment pour l’organisation de manifestations ou prises de positions communes, - défendre les intérêts professionnels de ses membres, - encourager les échanges d’informations et les relations collégiales entre ses membres, - maintenir un étroit contact avec la FSU au niveau national, - tenir informé ses membres des réflexions et des actualités urbanistiques par le biais de la revue COLLAGE. • Organisation Les objectifs stratégiques de la FSU sont assumés par: - le comité, qui représente la FSU vis-à-vis de l’extérieur et prend les initiatives nécessaires aux actions à mener, - les commissions et groupes de travail, - l’assemblée générale des membres.

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HISTOIRE ET CONTEXTE DE L’HABITAT COOPÉRATIF EN SUISSE Histoire des coopératives habitantes en suisses 81 D’après HABICOOP , le modèle coopératif suisse, est apparu un peu plus tôt qu’en France. Dès la fin du 19e siècle, les premières coopératives d’habitants apparaissent et s’inspirent des coopératives ouvrières et des cités jardins anglaises. Contrairement à la France, les coopératives habitantes suisses ont été très vite reconnues. Leur histoire s’organise donc en fonction des décisions politiques prises par la Confédération Suisse en matière d’habitat. Avant la 1ère guerre mondiale, des coopératives fondées par et pour des ouvriers voient le jour à Zurich. Les aides à la construction, mises en place en 1919 par la Confédération Suisse, ont vite assuré leur succès. Deux guerres mondiales plus tard, en 1942, d’importantes opérations de construction sont à nouveau entreprises par des coopératives d’habitants. Pour aider cette initiative, la Confédération Suisse met à disposition des aides financières et des terrains réservés aux coopératives. Entre 1950 et 1970, on assiste à une baisse générale de la construction des coopératives, due à la réduction des aides à la construction par la Confédération. Cette initiative incite d’autres maîtres d’ouvrage à s’imposer et facilite la construction des grands ensembles. A partir de 1970, de nombreuses critiques émergent de la production des grands ensembles, et l’étalement urbain est remis en cause. Les Suisses redécouvrent les centres villes et le développement du mouvement squat prend de l’ampleur à Genève. Dès 1981, une nouvelle génération de coopératives, animée par la volonté de renouer avec l’esprit de solidarité, se lance dans le rachat de vieux immeubles en centre-ville qui seront confiés aux habitants. Le contexte économique difficile et la prudence des banques en 1990 incitent trois associations faîtières de l’habitat d’utilité publique à se regrouper pour créer une centrale d’émission pour la construction de logements. Cette centrale adopte une charte des maîtres d’ouvrage d’utilité publique qui permet de guider les actions et l’organisation des coopératives d’habitat dans leurs démarches. Il faudra attendre 2003, pour qu’une loi fédérale sur le logement (LOG) encourage les habitats à prix et loyer modéré dont fait partie le modèle coopératif. Associé à la grande nouveauté de l’aide au logement locatif au moyen de prêt sans intérêt, les démarches de projet coopératif s’en retrouvent simplifiées.

Les différents types de coopératives en Suisse 82 D’après les discussions que j’ai pu avoir avec les associés du bureau Ar-Ter, le mouvement des coopératives d’habitations en Suisse est scindé en trois : • Les grandes coopératives « Les premières coopératives en Suisse ont vu le jour au début du siècle passé. Face à la pénurie de logements salubres et bon marché, un certain nombre de coopératives se sont formées dans un esprit d’auto-organisation des futurs habitants sur la base de différentes mouvances politiques et sociales (syndicat, œuvre sociales, partis politiques…). Pour lutter contre la crise du logement, la Confédération encouragea dès 1920 la construction de logements coopératifs. En 1929, le gouvernement décida de soutenir l’initiative privée d’associations coopératives de logements économiques, nommées

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ANNEXES actuellement « grandes coopératives » , comme par exemple la Société Coopérative d’Habitation (SCHG) de Genève. » * Ces coopératives agissent comme des promoteurs immobiliers à but social : elles se chargent des programmes, du financement, de la maîtrise d’œuvre, de la gestion des opérations. Elles assurent à tout les coopérateurs des loyers accessibles aux revenus modestes, en accord avec les pouvoirs publics. Dans ce cas, on ne se trouve pas forcément dans un processus participatif puisque les futurs habitants n’interviennent pas toujours dans le processus de conception de ces derniers. Comme pour du logement social en France, les architectes répondent à un concours et travaillent avec une maitrise d’ouvrage professionnelle pour concevoir le bâtiment. • Les petites coopératives « Durant les années 1960 et 1970, un autre type de coopératives a vu le jour : il s’agit d’entités plus réduites, les « petites coopératives ». Ces dernières ont incarné pendant un temps une autre façon d’habiter, se fondant sur des bases d’utilité commune aux coopérateurs impliqués dans la démarche. Elles prônaient une forme d’organisation favorisant non seulement le développement d’une vie sociale, mais également la possibilité pour les habitants de prendre en charge la conception et la gestion de leur cadre de vie. Cette mouvance coïncide en Suisse avec la mise en place des mesures fédérales d’encouragement à la propriété instituées dans les années 70. Les coopérants veulent alors tirer profit de leur capital investi, mais aussi, et avant tout, satisfaire leurs besoins et aspirations en matière de logement. Dans ce cadre, la réduction des coûts de construction semble être assurée par le type d’habitation choisi (dans la plupart des cas des habitats groupés), ainsi qu’en se passant d’un intermédiaire : le promoteur immobilier. » Ici, la coopérative agit comme maître d’ouvrage à part entière et fonctionne sur le même principe que les projets d’habitat groupé français. • Les Wogeno « A partir des années 1980 un « troisième type de coopérative » , s’est développé, les « WOGENO - Genossenschaften ». Ces derniers rassemblent les avantages du premier (les compétences professionnelles) et du second (l’implication des habitants) et montre l’importance du rôle des intermédiaires dans la réussite des opérations. Situées principalement en milieu urbain, ces coopératives cherchent également une alternative à la spéculation immobilière et au manque de logements disponibles, qui ont rendu difficile l’accès au logement dans les années 80 et 90. Les WOGENO sont des coopératives associatives (la coopérative loue la totalité des immeubles à une association de locataires qui est aussi responsable de la gestion de l’immeuble). La première WOGENO-Genossenschaft fut fondée en 1981 à Zurich. Depuis 1994, il existe une organisation faîtière au niveau suisse qui compte 14 membres, principalement suisse-allemands. La plupart des Wogeno font aussi partie de l’ASH (Association Suisse pour l’Habitat) qui regroupe les coopératives d’habitation de différents types et tailles. » * Parmi les WOGENO, on peut citer la CoDHA, Coopérative de l’Habitat Associatif à Genève dont le rôle est défini, comme suit : « la CODHA permet de mettre en commun l’expérience et les compétences de chacun et ainsi gagner en efficacité et en crédibilité. Cette mise en commun permet d’éviter les difficultés que rencontrent individuellement les petites coopératives d’habitation : établir les statuts, concevoir un projet, réunir les fonds nécessaires, obtenir un financement bancaire, effectuer les démarches administratives sont autant d’obstacles qui sont souvent décourageants. » Les habitants d’un projet se constituent donc en association (par immeuble) et sont accompagnés tout au long de la réalisation par la CoDHA. Elle compte aujourd’hui 650 membres pour 130 familles logées et onze réalisations. Notons que le chef actuel du département de l’aménagement, de l’environnement et du logement à la ville de Genève a été membre de la CoDHA, de véritables groupes de pression peuvent donc se constituer pour faire valoir les coopératives habitantes dans le parc de logement Genevois. Sur Genève, d’autres WOGENO que la CODHA jouent un rôle essentiel dans la production de logement. En effet, la CIGUË est une coopérative qui appuie la production de logements à coût modéré pour les jeunes actifs et étudiants genevois. Une quinzaine de coopératives de ce type existe à ce jour en Suisse allemande. 81 - Site internet de HABICOOP, Historique des coopératives d’habitation à l’étranger de Audrey GOLLUCCIO, Accompagnatrice de projets de coopératives d’habitants, Association Habicoop – juin 2011. 82 - Dossier EPFL - Vivre autrement - La coopérative de l’habitat associatif (CoDHA) - RABINOVICH A. & POSCHET L.

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BIBLIOGRAPHIE & SOURCE DES ILLUSTRATIONS

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BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES

PIANO Renzo - La désobéissance de l’architecte. Edition Arléa - Août 2009 BOUCHAIN Patrick - Construire autrement - comment faire ? Edition L’impensé ACTES SUD – Septembre 2006 BOUCHAIN Patrick - Simone et Lucien Kroll - l’architecture habitée. Edition ACTES SUD - Septembre 2013 BOUCHAIN Patrick – Construire ensemble Le Grand Ensemble – Habiter Autrement. Edition L’impensé ACTES SUD – Mai 2010 CHALJUB Bénédicte - La politesse des maisons - Renée Gailhoustet, architecte Edition L’impensé ACTES SUD – 2009 Architectes et Maîtres d’ouvrages de AMO (Architecture et Maitre d’Ouvrage) – Nouvel environnement pour l’architecture de l’habitat. Edition PC – Mai 2009 PARASOTE Bruno - Autopromotion, Habitat Groupé, Ecologie et liens sociaux – Comment construire collectivement un immeuble en ville ? Edition Yves Michel – collection société civile – Janvier 2011 Association éco-quartier Strasbourg & Le Caue du Bas-Rhin - Guide pratique de l’autopromotion – à l’attention de ceux qui souhaitent construire ensemble un habitat collectif écologique. Mars 2011 MAURY Yann - Les coopératives d’habitants – Méthodes pratiques et formes d’un autre habitat populaire. Edition BRUYANT 2009 LA GRANGE Christian – Habitat Groupé – Ecologie, participation, convivialité. Edition terre vivante – Octobre 2008 D’ERM Pascal – Vvre ensemble autrement : écovillages, habitats groupés, écoquartiers. Edition Eugen Ulmer Eds – Octobre 2009 CONNAN Yves – Habitat groupé : vivre ensemble. Edition Ouest France – Septembre 2012 Anne DHOQUOIS – Cohabiter avec ses voisins – Maison du Val, Habitat autogéré & Interview de François TORRECILLA, l’architecte mutualiste. - Le MOOK Autrement – Habiter autrement, p 64 -71 Editions autrement – Octobre 2009 ELEB Monique, BENDIMERAD Sabri – Vue de l’intérieur - Habiter un immeuble en île-de-France, 1945-2010. Edition Archibooks sautereau éditeur – 2010 ELEB Monique, SiMON Philipe - Entre confort désir et normes - Le logement contemporain 1995-2012 Edition Mardaga à Bruxelles - Mars 2013 FERRIER Jacques, Architecture = durable Edition du Pavillon de l’Arsenal – Juin 2008 ABALLEA François et BENJAMIN Isabelle – Evolution de la professionnalité des architectes, diversification des pratiques, actualisation de la qualification. Vol 1 & 2 Recherche sociale, FORS, n° 113 et 114. – 1990.

FILMS FISHER ULRICH - Un îlot dans la ville - 1998 - France - Documentaire - 18 min - Couleur - 16 mm, Vidéo. PARASOTE Bruno et DESRUES François – Eco quartier Strasbourg 2010 – RNHP – Web reportage – 5.52 min. Films de visites des coopératives habitantes du canton de Genève - ForuM Media – Habitat Participatif 2011 Genêve

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BIBLIOGRAPHIE

REVUES

Habitation n° 7 et 8 - août 1987 Transformer... Rénover... Icomos 90 - Restauration Conservation : Quelques aspects de la protection du patrimoine architectural Suisse BAERTSCHI Pierre, Conservateur du canton de Genève - Le rural de Landecy (Genève). Habitation mars 2015 Vincent Borcard, Elles freinent sur les ascenseurs! Architecture Suisse AI 2 n°82 - mai 1988 Transformation d’un bâtiment rural et de sa dépendance 1257 Landecy/GE Bulletin bois 115/2015 - Juin 2015 - Halles industrielles Halle Maraîchère, Perly Habitat et Société n°57, Mars 2010, p44–49. ELEB Monique, DOSSIER – Habitat, état des savoirs et prospectives, Les évolution de l’habitat et des modes de vie. EcologiK n°19, Février et Mars 2011, p 3. GAUZIN-MULLER Dominique, EDITO – Ensemble c’est tout. EcologiK n°19, Février et Mars 2011, p 56 – 93. WILSON Ariane, Elisabeth KAROLYI, Jean-François POUSSE et Charlotte FAUVE, DOSSIER – Habitat participatif. EcologiK n°24, Décembre 2011 et Janvier 2012, p 18. FONDATION ABBE PIERRE & HABICOOP, POINT DE VUE – Appel pour le soutien aux initiatives d’habitat coopératif. EcologiK n°11, Octobre et Novembre 2009, p 72 - 76. D’ORAZIO Anne, DOSSIER - Espace Partagés, Partager terrasse, patio, jardin : effet de mode ou mode de vie ? Traits urbains n°37, Mars 2010, p 48 - 49. SIGOT Françoise, Le nouveau visage de l’habitat partagé. AMC n°177, Mars 2008, p 68 - 70. QUINTON Maryse et SERON-PIERRE Catherine, ENTRETIEN – Patrick BOUCHAIN « Je veux dé-normer le logement social ». La maison écologique n°41, Octobre et Novembre 2007, p 44 – 47. THOUVENIN Bruno, Un point sur l’habitat groupé – En France, un réseau sur l’habitat groupé est en train de naître. La maison écologique n°52, Aout et Septembre 2009, p 44 – 45. GUYOT Emmanuel et BOULANGER Vincent, Accompagner l’habitat groupé – Des professionnels pour faire aboutir les projets. Architecture à Vivre - Supplément Hors-série, juin 2012. CARLI Lionel, NAMIAS Olivier, LEFEVRE Pierre, Dossier - VIVRE ENSEMBLE quand le logement donne envie. EcologiK n°9, Juin et Juillet 2009, p 32 – 39. GAUZIN-MULLER Dominique, Eco-quartiers coopératifs Süd-Stadt à Tübingen Allemagne. A vivre n° 69, Novembre et Décembre 2012, p 80 – 112. QUINTON Maryse, MAZEL Caroline, RANTOS Marie-Anick, EHRET Gabriel, DOSSIER – MAISONS PARTAGÉES, Exemples de solutions pour construire à plusieurs. M le magazine du Monde, 30 mars 2013, p102 -104. GODFRAIN Marie, DOSSIER – Habitat durable, Quand l’habitat joue collectif. Métropolitiques, 30 janvier 2012. BIAU Véronique, Les architectes de l’habitat participatif, entre militance et compétence. D’Architecture n°198, Mars 2011, p 41 – 59. JOFFROY Pascale, DOSSIER – Le citoyen arrive ! Vers une société active sur son cadre de vie, Court-circuiter la maitrise d’ouvrage conventionnelle. L’Architecture d’Aujourd’hui n°368, janvier et février 2007, p92 – 99 NIEMANN Sébastien, ENTRETIEN – Lucien KROLL ou l’architecture sans maître. Traits urbains n°59, février/mars 2013, p 21. ROBISCHON Christian, DOSSIER – NOUVELLES FORMES DE L’HABITAT, Autopromotion de deuxième génération à Strasbourg. A vivre COLLECTION / HABITER DEMAIN, Décembre 2012, p 40 – 45. SAINT-PIERRE Raphaëlle, ENTRETIEN – Monique ELEB, Vivre ensemble, d’hier à aujourd’hui. Sociétés contemporaines n°29, année 1998, p 7 – 25. BIAU Véronique, stratégie de positionnement et trajectoires d’architectes.

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TRAVAUX D’ÉTUDIANTS BUGAUD Delphine - Identité - immersion d’une jeune diplômée dans le vivier du chantier

Mémoire professionnel de HMO-NP, ENSAG - Octobre 2012 - Septembre 2013 GRAS Alice - Transhumance - Responsabilités de la maîtrise d’œuvre en son nom propre en milieu rural Mémoire professionnel de HMO-NP, ENSAG - Octobre 2012 - Septembre 2013 CONSTANS Adrien - Architecte, un métier pluridisciplinaire. Mémoire professionnel de HMO-NP, ENSAG - Juin 2014 AVONS-BARIOT Julie - La fabrique d’une future architecte Mémoire professionnel de HMO-NP, ENSAG - Septembre 2014 PALISSON Hélène - Vers une pratique responsable et pérenne de l’architecture Mémoire professionnel de HMO-NP, ENSAG - 2014 FLECHEUX Marie - La conception des espaces partagés dans l’habitat groupé Mémoire Master 1, ENSAG - Mai 2013 DEVAUX Camille - Concevoir le logement «autrement» - exemple des coopératives d’habitants Mémoire Master «urbanisme et territoires», IUP, - 2009 BRAIVE Thomas - Enquête sur l’habitat groupé - Densité + Convivialité = écologie Mémoire formation qualité environnementale dans le bâtiment - ENSAL - 2007

DOSSIERS Dossier EPFL - Vivre autrement - La coopérative de l’habitat associatif (CoDHA) – RABINOVICH Adriana et POSCHET Lena Dossier de candidature pour le cofinancement des aménagements natures – JANJIC Veronika & Coopérative luciole LE PROJET NEGOCIE – Condition et réception PUCA – ENSA Paris Malaquais – Laboratoire Architecture Culture et Société – Avril 2008 Monique ELeb, Jean, Louis VIOLEAU, Sabri BENDIMERAD, Patrick CELESTE, Andrei FERARU, Jac FOL et Philippe SIMON CARNET DE ROUTE – Voyage d’étude à Tübingen (Allemagne), organisé par le CAUE de l’Isère et HabitAcité, 23 – 24 – 25 octobre 2012 - « Quand l’habitat se construit avec ses futurs habitants » DOSSIER – Repère pour le développement durable – Le quartier français à Tübingen (Allemagne) – Fiche n°8 DOSSIER – Visite à Tübigen Jeudi 15 novembre 2012 – Préparation, organisation, accompagnement et traduction – Texte de Andrea Spöker, docteur en architecture HQE – ENSA Lyon – CAUE de l’Ain RAPPORT – Meylan, Les Béalières. Analyse d’expérimentations architecturales Précontrat Famille A.U.R.G – Juillet1983 DOSSIER Archives - Réalisation de la Z.A.C des Béalières, Croquis et schémas d’intentions – Texte et Croquis de Charles FOURREY – ATELIER F4, S.C.O.P d’Architecture – Octobre 1981 DOSSIER – 30 ans de réalisations – Eco habitat groupé LE LIVRE BLANC DE L’HABITAT PARTICIPATIF 2011 – Ouvrage collectif – manifeste pour l’habitat participatif. HABITAT AUTOGERES M.H.G.A Edition alternatives SYROS – Collection AnArchitecture – Juin 1983 DOSSIER TÜBINGEN - EcoAttitude - 3 éco-quartiers en moins de 10 ans – Ou comment conjuguer volonté politique engagement citoyen. Genève le 25 janvier 2010. Réhabiliter - transformer - réflexions sur la sauvegarde – Décembre 1996 - Marcellin Barthassat, tiré d’une conférence donnée à l’UE-F au département d’architecture de l’EPFL.

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BIBLIOGRAPHIE

SITES INTERNET EN FRANCE.............................www.architectes.org www.caue-isere.org www1.archi.fr www.caue74.fr www.habitatparticipatif.net www.habilles.org www.habicoop.fr www.ecohabitatgroupe.fr www.maison-ecologique-idf.fr www.habitatgroupe.org www.metropolitiques.eu www.scoop.it www.habiter-autrement.org www.les-scop.coop www.union-habitat.org LA SALIERE.............................. www.tekne-architectes.com www. salière.blogspot.fr www.alec-grenoble.org www.batiactu.com LE VILLAGE VERTICAL............ www.village-vertical.org www.detry-levy.eu www.arbor-sens.com K’HUTTE................................... www.k-hutte.fr www.unanimm.fr www.ateliergrossiord.com www.ecoquartier-starsbourg.net ZAC BEALIERE......................... www.forum-quartier-durables.com www.arpenteurs.fr

EN SUISSE................................ www.sia.ch www.architekten-bsa.ch www.fsu-r.ch www.crb.ch www.minergie.ch www.codha.ch www.darksite.ch www.ville-geneve.ch ILOT 13.................................... www.cigue.ch www.cours.ifage.ch www.blsa.ch LA RENCONTRE...................... www.ar-ter.ch www.c-sideprod.ch OUCHES .................................www.daniel-gillet.com www.fovea-web.ch www.ar-ter.ch MILL’O.................................... www.atba.ch www.amillo.ch www.mariedorigny.com EQUILIBRE............................... www.atba.ch www.cooperative-equilibre.ch LUCIOLE.................................. www.cooperative-luciole.ch SOUS LES PLATANES............... www.gmarchitectes.com INTI.......................................... www.asdz.ch www.cooperative-inti.ch TÜBINGEN............................... www.classes.ch (EN ALLEMAGNE) www.ecoattitude.org www1.archi.fr

ENTRETIENS & RÉUNIONS D’HABITANTS Entretien avec Bénédicte Chaljub, réalisé par Marie Flécheux, le vendredi 15 février 2013. Entretien avec Paul Giaum, réalisé par Marie Flécheux, le samedi 16 février 2013. Entretien avec Charles Fourrey, réalisé par Marie Flécheux, le lundi 25 février 2013. Entretien avec Annie Tel-boïma, réalisé par Marie Flécheux, le samedi 16 février 2013. Entretien avec Annie Bornecque, réalisé par Marie Flécheux, le mardi 26 février 2013. Entretien avec Jacques Menoud (Atelier Ar-Ter), réalisé par Marie Flécheux, le mercredi 22 avril 2015. Entretien avec Stéphane Fuchs (Atelier ATBA), réalisé par Marie Flécheux, le jeudi 25 juin 2015. Participation à la réunion de la coopérative luciole à Genève, le mardi 5 mai 2015, avec les futurs habitants de la coopérative luciole et l’atelier ATBA.

VISITES EN FRANCE.............................La ZAC des Béalières – Hélix – Le Saule – Meylan (38) – Domisilami – Le passage – Grenoble (38) EN SUISSE.................................La coopérative Sous les platanes – Le Grand-Saconnex La coopérative des ouches – La coopérative de la Cigue – L’îlot 13 – Genève La coopérative Mill’O – Plan-Les-Ouates – La coopérative Inti – La coopérative Equilibre – Confignon

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SOURCE DES ILLUSTRATIONS PAGE DE GARDE

1 - BOUCHAIN Patrick - Simone et Lucien Kroll - l’architecture habitée. Edition ACTES SUD - Septembre 2013

PARTIE I - PASSERELLE - Vers le métier d’architecte maître d’oeuvre - p 19 2 - Frise chronologique des formqtions et experiences - Marie Flécheux. 3 - Carte frontalière entre la France et la Suisse - Marie Flécheux. 4 - Schéma de formation des architectes en Suisse - Marie Flécheux. 5 - www.ar-ter.ch 6 - Organigramme de l’atelier Ar-Ter le 3à décembre 2014 - Marie Flécheux. 7 - Plan de l’atelier Ar-Ter - Propriété intéllectuelle de l’atelier Ar-Ter. 8 - 9 - 10 - 11 - 12 - 13 - Photographies de Porto - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter.

PARTIE II - RÉSPONSABILITÉS - De l’architecte maître d’oeuvre au sein du bureau Ar-Ter - p 55

14 - Photo de chantier l’UMG - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 15 - Plan masse de l’UMG - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 16 - 17 - 18 - Photo de l’UMG - Propriété intellectuelle de Olivier Zimmermann photographe. 19 - Scan de la Norme SIA n° 102 - Règlement concernant les prestations et honoraires des architectes. 20 - Organigramme des acteurs du projet UMG - Marie Flécheux 21 - Plans de réseaux de l’UMG R+1 et RDC - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 22 - Plans de réseaux de l’UMG R-0,5 et R-1- Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 23 - Plans de positionnement des luminaires et calepinage et détail d’isolation phonique du faux plafond - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 24 - 25 - Plans techniques de la cantine du RDC et de cuisine du R+1 de l’UMG - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 26 - 27 - 28 - 29 - 30 - 31 - 32 - Photo de chantier l’UMG - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 33 - Plan masse des espaces publics du projet MICA - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 34 - Scan de la Norme SIA n° 102 - Règlement concernant les prestations et honoraires des architectes. 35 - Plan PAP - Plan des Aménagements Paysagers - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 36 - Organigramme des acteurs du projet MICA - Marie Flécheux 37 - 38 - 39 - 40 - Plans, coupes et détails de mutation foncière - Quartier «Plein Sud» - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 41 - 42 - Plans de définition des essences d’arbres du cours champêtre - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 43 - 44 - Plans et coupes - Dimensionnement des ouvrages et barrettes de rétentions - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 45 - Plan de répartition foncière entre la ville et l’État (Le Canton de Genève)- Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 46 - Plans et coupes du mobilier du cours champêtre - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 47 - 48 - Perspectives du mails - Philippe Quinto Perspectiviste. 49 - 50 - Plans et coupes du mail - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter. 51 - 52 - 53 - Planches du rendu de concours Fri-Bor - Propriété intellectuelle de l’atelier Ar-Ter.

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PARTIE III - PARTICIPATION - Quelle stratégie développer pour conduire des projets coopératif? - p 131

54 - http://habitatcooperatif.blogspot.fr 55 - Organigramme de la CodHa - redessiné par Marie Flécheux - http://www.codha.ch 56 - Livre - PARASOTE Bruno - Autopromotion, Habitat Groupé, Ecologie et liens sociaux – p198 – Comment construire collectivement un immeuble en ville ? Édition Yves Michel – collection société civile 57 - www.cohabitoit.fr 58 - http://www.unanimm.fr 59 - Livre - PARASOTE Bruno - Autopromotion, Habitat Groupé, Ecologie et liens sociaux – p 92 - 93. Comment construire collectivement un immeuble en ville ? Edition Yves Michel – collection société civile 60 - 61 - Photographie de réunion de la coopérative luciole - Marie Flécheux 62 - www.20minutes.fr Article Logement Aux Bois-Blancs à Lille, des habitants planchent sur leur futur lieu de vie. 63 - 64 - Livre - Association éco-quartier Strasbourg & Le Caue du Bas-Rhin - Guide pratique de l’autopromotion – à l’attention de ceux qui souhaitent construire ensemble un habitat collectif écologique. – p 33. – Mars 2011 65 - Livre - Association éco-quartier Strasbourg & Le Caue du Bas-Rhin - Guide pratique de l’autopromotion – à l’attention de ceux qui souhaitent construire ensemble un habitat collectif écologique. p 151. – Mars 2011 66 - Schémat délivré par Paul Giaum - Entretien du 18 février 2013 67 - 68 - Livre - PARASOTE Bruno - Autopromotion, Habitat Groupé, Ecologie et liens sociaux – p 155 – Comment construire collectivement un immeuble en ville ? Edition Yves Michel – collection société civile 69 - 70 - Livre - Association éco-quartier Strasbourg & Le Caue du Bas-Rhin - Guide pratique de l’autopromotion – à l’attention de ceux qui souhaitent construire ensemble un habitat collectif écologique. – p 70 et p 111 – Mars 2011 71 - Plan unique de la ZAC des Béalières délivré par Charles FOURREY - Entretien du 25 février 2013 72 - 73 - Questionnaire et organigramme pour la coopérative G de Landecy - Propriété intéllectuelle du groupe Y et du collectif d’architectes 74 - 75 - http-//saliere.blogspot.fr 76 - Livre - PARASOTE Bruno - Autopromotion, Habitat Groupé, Ecologie et liens sociaux – Comment construire collectivement un immeuble en ville ? – p 183 - Edition Yves Michel – collection société civile 77 - Logos réalisés par Marie Flécheux COOPÉRATIVE G - LANDECY 78 - www.ar-ter.ch 79 - Croquis du village de Landecy - Marcellin Barthassat 80 - 81- www.ar-ter.ch Plans, coupe de la coopérative G délivré par Jacques Menoud de l’Atelier Ar-Ter. Croquis et Schémas de la Coopérative G - Marie Flécheux 82 - Logos réalisés par Marie Flécheux COOPÉRATIVE LUCIOLE - SOUBEYRAN 83 - www.atba.ch 84 - www.sitg.ch 85 - 86 - www.atba.ch Plans de la coopérative Luciole - www.cooperative-luciole.ch et www.cooperative-equilibre.ch Croquis et Schémas de la Coopérative Luciole - Marie Flécheux 87 - Logos réalisés par Marie Flécheux 88 - Carte de France - Marie Flécheux.

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« Apprendre à marcher, en marchant... »

Vers une pratique éthique et participative de l’architecture

MÉMOIRE PROFESSIONNEL DE HMONP ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE DE GRENOBLE 2014 - 2015 MARIE FLÉCHEUX


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