L'industrie à sfax, d'une entrave à une agrafe urbaine

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L’INDUSTRIE PORTUAIRE A SFAX : D’UNE ENTRAVE A UNE AGRAFE URBAINE

Maman Pour ton amour et ton soutien inconditionnels

Papa Pour les années de fatigue et pour tes innombrables sacrifices

Hissiti Pour tes souhaits et tes prières qui m’ont comblée

Baba Hedi, Pour ta bonne humeur et tes leçons de vie

Mes sœurs et frères, Sihem, Malek, Yessine et Amine Pour votre aide et vos encouragements

Pour tout cela et encore plus …

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L’INDUSTRIE PORTUAIRE A SFAX : D’UNE ENTRAVE A UNE AGRAFE URBAINE

REMECIEMENTS

REMERCIEMENTS Ma profonde gratitude s’adresse à ma directrice de mémoire Mme Ferdaws BELCADHI pour m’avoir encadré et pour son dévouement, sa patience, et ses constants encouragements tout au long de mon parcours afin de bien mener ce mémoire. Je tiens à remercier également Mr Riadh SIALA pour son attention et ses conseils avisés, ainsi que tous mes enseignants à l’ENAU qui, sans eux, je ne pourrais pas atteindre ce niveau Je dois beaucoup à Mr Abdel-Rahmen BEN AHMED, directeur de la compagnie des phosphates de Gafsa (C.P.G), Mlle Asma BOUZRARA, ingénieur principal et tous le staff de la C.P.G, Mr Soufien SOUISSI, architecte en patrimoine à l’Institut National de Patrimoine de Sfax (I.N.P) et finalement Mr Ramzi HALOUANI, Ingénieur géologue environnementaliste, de m’avoir fournie les documents et les informations dont j’ai besoin. Un remerciement spécial à Mr Mohammed Amine HENTATI pour son suivi et ses orientations durant ces cinq dernières années.

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L’INDUSTRIE PORTUAIRE A SFAX : D’UNE ENTRAVE A UNE AGRAFE URBAINE

SOMMAIRE

Remerciements……………………………………………………………………...III Sommaire………………………………………………………………………….…IV Introduction générale……………………………………………………………….VI Problématique………………………………………………………………………VII Méthodologie………………………………………………………………………..IX

Première Partie : Sfax et la mer, entre continuité et rupture

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Chapitre I : La mer, une mémoire……………………………………………….12 I.1 Sfax pré-colonisation…………………………………………………………….13 I.2 Sfax coloniale, premier pas vers l’industrialisation…………………………..…18 I.3 Sfax post coloniale, une ville industrielle………………………………….……26

Chapitre II : Vers la réconciliation de la ville de Sfax avec sa mer

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II.1 Les planifications urbaines………………………………………………….…..31 II.2 Les tentatives civiles : La plage de la Casino…………………………………...35

Chapitre III : Les industries, de la condamnation à mort vers la nouvelle vie36 III.1 La démolition, une rupture identitaire………………………………………….37 III.2 La patrimonialisation industrielle………………………………………………39

Chapitre IV : Créer dans l’industrie créée

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IV.1 La reconversion, l’enjeu spatio-temporel……………………………………...42 IV.2 Les apports de la reconversion…………………………………………………42 IV.3 Les principes de la reconversion……………………………………………….44 IV.4 Les différentes attitudes vis-à-vis l’ancien……………………………………..47

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Deuxième Partie : Le convoyeur de Phosphate Etude contextuelle et conceptuelle

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Chapitre V : Le convoyeur de phosphate, un portail urbain

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V.1 Introduction : La Compagnie des Phosphates de Gafsa………………………….52 V.2 Le convoyeur de phosphate : un nœud urbain……………………………………53 V.3 Le Convoyeur de phosphate, support d’intervention……………………………..61 Chapitre VI : Etude référentielle et outils conceptuels

73

VI.1 L’architecture raconte l’histoire : Le High Line………………………….……..74 VI.2 L’ancienne vocation comme outil conceptuel : TESA 105……….…………….82 VI.3 L’industrie un pont urbain : Can Ribas……………………………….…………87 VI.4 Synthèse…………………………………………………………………….…..92 Chapitre VII : Le convoyeur de phosphate, vers une agrafe urbaine

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VII.1 Programme fonctionnel……………………………………………….…….….94 VII.2 La genèse du projet……………………………………………….…….……...99 VII.3 Esquisses du projet……………………………………………………………102 VII.4 Projet retenu…………………………………………………………………..103

Conclusion générale………………………………………………………………105

Références Bibliographiques…………………………………………………….106 Webographie………………………………………………………………………109 Table des Figures…………………………………………………………………110 Table des Tableaux……………………………………………………………….116 Table des Matières………………………………………………………………..117 Annexe……………………………………………………………………………..122

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L’INDUSTRIE PORTUAIRE A SFAX : D’UNE ENTRAVE A UNE AGRAFE URBAINE

INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GENERALE

SFAX faisait pour des décennies « l’exemple même d’un remarquable écosystème, où l’homme vivait en symbiose avec la nature et en équilibre avec le cosmos » (Fendri A. , 1983). Alors que de nos jours, elle approuve un développement urbain tentaculaire et désorganisé. Ce bouleversement commençait avec les colons et leurs idéologies de rupture et de séparation. Ils s’implantaient sur les côtes de la ville et sur des terrains envahis sur la mer pour s’éloigner des habitants de la ville. Ils apportaient avec eux ‘l’industrialisation moderne’ dont le premier noyau s’installait sur les rivages de Sfax aveuglés par l’idéologie de profit et de gain. De ce temps-là, les manufactures, surtout exportatrices, ne se sont pas arrêtées de s’étaler pour atteindre une ampleur qui envahie terre et mer, tel l’exemple de SIAPE A (1952) et SIAPE B (1966), GRANIPHOS (1973). Cette implantation est traduite par des taux de pollution qui ne s’arrêtent de s’aggraver pour atteindre des valeurs alarmantes et incontournables dévorant les plages de Sfax un à un. Cette situation, a fait de Sfax une ville côtière détachée de son littoral, où les habitants n’approuvent de la mer que les mémoires et les intentions urbaines. Autrement dit, l’horizon de Sfax se perd dans ces constructions industrielles. C’est ainsi que les Sfaxiens, parcourent des centaines de kilomètres pour jouir de ce qui faisait un jour leur quotidien. Cette rupture urbaine, décrite aussi comme étant un dysfonctionnement, une crise, un déséquilibre, fait de nos jours le centre d’intérêt des écritures historique, des présentes études et de futures planifications, tous à la recherche des causes, des conséquences, des questions et des réponses qui s’étend non seulement à l’échelle urbaine mais aussi à l’échelle sociale, environnementale,…

VI


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PROBLEMATIQUE

PROBLEMATIQUE

SFAX présente une organisation urbaine particulière qui a suscité la curiosité de nombreux urbanistes, historiens, sociologues, architectes,… surtout ces dernières décennies avec son développement urbain qui approuve un déséquilibre entre ses différentes composantes. Malgré le potentiel urbain et paysager de son littoral, la ville se trouve handicapée. Ce déséquilibre, trouve ses origines au sein de la façade maritime de la ville où s’enracinent les installations portuaires et industrielles, dont nombreuses datent des années 1970. Ces dernières, forment une muraille entre la ville et la mer et « fait que la mer méditerranée, partie prenante de l’histoire de la ville, va s’éclipser du paysage urbain» (bennasr, 2016) donnant naissance à un rythme de vie qui s’enferme sur le centre de la ville, restreint sur les besoins « habiter, travailler ». Ces installations sont la cause majeure de la pollution dont souffrent les côtes de Sfax, et toutes les tentatives de récupération du littoral ont échoué, faute de la densité des constructions industrielles qui longe ce littoral. L’éradication totale de la source du problème se présente comme impérative pour les planificateurs urbains afin de retrouver l’équilibre de l’urbanisme de la ville de Sfax. Cette destruction n’est pas évidente, ni à l’échelle urbaine ou à l’échelle sociale du fait que, la démolition engendrera la disparition d’une empreinte du passé qui a fortement forgé l’identité la ville. Ces constructions métalliques appartiennent d’une part à l’identité historique, architecturale et urbaine de Sfax. Selon Kevin Lynch le facteur temporel a une très grande importance. Il avance à ce propos que « la composition urbaine est un art utilisant le temps » (1976). D’autre part, l’industrie est tellement gravée dans la mémoire collective des Sfaxiens qu’elle « plonge si profondément ses racines dans le passé, que l’importance, pratique et émotive, de cette image pour l’individu est immense » (Lynch, 1976)

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Tenant compte de ces contraintes, une autre solution nous parait plus rigoureuse, un acte qui « met en scène, simultanément et dans un même espace, la mémoire d’un lieu et le futur d’un usage » (Robert, 1989). C’est dans ce cas où la reconversion nous permettra de revoir l’espace industriel comme étant une source à potentiel qui peut être qualifié de patrimoine riche, généralement unique, en terme de forme et de structure, à découvrir et à reconquérir. D’ailleurs, « la reconversion met l’architecte en contact direct avec l’histoire, et de ce contact peut naitre des solutions architecturales nouvelles qui mettent en scène le passé et le présent de façon plus riche » (Robert, 1989). C’est ainsi que l’intervention sur la zone industrialo-portuaire de Sfax doit être repensée et modifiée, comme étant un symbole identitaire de la ville approuvant un potentiel architectural. Parmi ces constructions, l’exemple le plus intriguant est le convoyeur de phosphate de la compagnie des phosphates de Gafsa qui traduit l’emblème de l’écriture industrielle du littoral de Sfax. Cette structure qui s’étale en dessus de nos regards s’implante comme un portail vers la zone industrielle dévoilant une ligne directrice imprégnée par le temps. Ainsi, ce qui a été « une muraille » séparant la ville de la mer ne peut-il pas être remodelé pour devenir le pont qui redéfini cette lecture urbaine ?

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Méthodologie

METHODOLOGIE

Pour répondre à ce questionnement, Nous entamons notre étude avec une lecture historique qui touche aux différentes causes et conséquences expliquant le dysfonctionnement urbain dans lequel se trouve la ville de Sfax aujourd’hui. Ensuite, notre recherche s’étale sur les différents décisions et planifications urbaines qui visent à réconcilier la ville avec son littoral. Et afin de mettre en cause la décision de démolition, nous tentons de mieux comprendre le milieu industriel comme étant une tâche urbaine identitaire et un potentiel patrimonial sur le niveau urbain et social. Enfin, nous présentons la reconversion comme une clef directrice qui nous guidera vers la réconciliation de la ville avec son littoral. Nous entamons la deuxième partie par l’introduction de la construction industrielle qui fera le sujet de notre intervention : le convoyeur de phosphate de la compagnie des phosphates de Gafsa. Une analyse séquentielle et perceptuelle de l’environnement du support nous permet de souligner le potentiel urbain que peut jouer cette structure comme étant une agrafe urbaine. Pour réussir cette approche, nous étudions différents exemples de reconversion afin de dégager les idées, les concepts et la logique d’intervention sur un support industriel. En dernier lieu, nous présentons notre réponse architecturale par la justification du programme fonctionnel, ainsi que la stratégie d’intervention et l’émergence du projet.

IX



INTRODUCTION : LE GOUVERNERAT DE SFAX

Le gouvernorat de Sfax Sfax est située à environ 270 km de Tunis. Elle est côtoyée par les gouvernorats de Mahdia, Kairouan, Sidi Bouzid et Gafsa. Elle s’ouvre sur la méditerranée avec une grande étendue de 235 km. Elle couvre 7 545 km² divisée en 16 délégations, avec une population de 955 500 habitants (en 2012).

Figure 2: La situation de la ville de Sfax

Figure 1: les délégations de la ville de Sfax ; Source : www.flickr.com

Sfax est une cité d’affaire avec un développement socio-économique très important à l’échelle du centre-est du pays, voire de toute la Tunisie. Il se base essentiellement sur l’huile d’olive, la pêche, le phosphate et l’industrie. Son port commercial (construit en 1905), joue un rôle important dans les échanges nationaux et internationaux. « Le gouvernorat produit et exporte l’huile d'olive, les amandes, les produits de la mer, le textile et habillement, les produits chimiques et phosphate, le pétrole et le gaz naturel »

Figure 4: le port commercial de Sfax ; Source: www.jesuisbardo.com.tn

Figure 3: les bouras; source: google earth

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CHAPITRE I

I.1

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

Sfax pré-colonisation

La ville adaptait un modèle urbain assez équilibré faisant preuve d’une remarquable complémetarité entre ses différents composantes urbaines : J’neins, Medina et Mer ; « Elle était l’exemple même d’un remarquable écosystème, où l’homme vivait en symbiose avec la nature et en équilibre avec le cosmos » (Fendri, 1983) I.1.1

La médina de Sfax 

Présentation

La médina de Sfax épouse la forme d’un quadrilatère de 600 m sur 400 m. Elle est accéssible par une quinzaine de portes dont deux sont les plus importantes et les plus anciennes: Beb Djebli au Nord et Beb Diwan au Sud, assurant ainsi ,tous les deux, la liaison entre les J’neins et la mer.

Vers les jneins Beb Djebli

Vers la mer Beb Diwan Nahj Lbay

Figure 5: Plan de Sfax: la ville arabe, Rbat Quebli année 1880 ; source : Gallica.bnf.fr

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CHAPITRE I

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

Le Quartier Franc ou R’bat Quebli

Durant la deuxième moitié du dix-huitième siècle, la population de la médina est devenue aussi importante que ses murs ne peuvent plus les contenir. De ce fait, et en 1775, des constructions apparaissaient sur les terrains Sud-Est entre la médina et la mer. Des années après, ces constructions sont devenues beaucoup plus nombreuses et le besoin de se sécuriser devient une obligation. Donc, en 1830, une deuxième muraille fut construite pour abriter ce nouveau quartier.

Deuxième muraille du Rbat Quebli

Première muraille de la médina

Figure 7: Plan de Sfax: La ville arabe, Rbet Quebli année 1880 ; Source : Gallica.bnf.fr

Figure 6: Beb Diwan; Source: edusfax.com

Jean Jacques Pélissier affirme dans ses descriptions de la régence de Tunis (Paris, 1853) que ce quartier abritait des juifs et des chrétiens venant de plusieurs pays (des grecs, des maltais, des italiens, …) une vraie mosaïque de race, de religion, de culture, … présentant un exemple émanant de la convivialité et de la cohabitation. Les différentes religions se réunissaient dans ses rues qui formaient le cœur battant de la médina socialement et économiquement. Le Rbat Quebli en s’alignant avec la médina d’une côté et la mer de l’autre côté devient le « Hong Kong » de Sfax comme le décrit Ridha Kallel (2013). Il était le premier noyau déterminant le sens de l’évolution future de la ville européenne.

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CHAPITRE I

I.1.2

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

Les J’neins de Sfax

Les Jneins sont des terres agricoles qui forment la grande couronne de la ville de Sfax. Ces terres, tâchetés en blanc, abritent les Borjs1. Ces logements présentent l’échappatoire estival de chaque sfaxien où ils se lancent dans les activités agricoles, culinaires, tissage,… tous dans le but de se préparer pour la saison hivernale.

Couronne 1 : Sfax ville

Couronne 2 : les j’neins Couronne 3 : les bouras Figure 8: les couronnes de la ville de Sfax ; Source : Auteur

Les Jneins sont des espaces de production et de convivialité par excellence qui ont donné naissance à une agriculture prospère comme la décrit Puckler Muskau (1836) lorsequ’il dit : « Pendant tout l’été et tout l’automne, on voit croitre en abondance et arriver à la plus haute perfection tous les fruits de l’Europe ; des figues, des amandes ; des olives ; des grenades ; de superbe raisin ; et jusqu’à des fleurs sans qu’il soit possible d’expliquer le secret de leur production ».

Figure 9: Borj Abdel Nadheur ; Source : ZaherKammoun.com 1

Figure 10: Borj Ktari ; Source : ZaherKammoun.com

Unité d’habitation qui tire ses caractéristiques de l’architecture des forteresses

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CHAPITRE I

I.1.3

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

Sfax et La mer 

Source de risques

Etant une ville cotière ouverte sur la mer méditerranéenne, Sfax a été un cible facile et stratégique pour plusieurs civilisations (Romaine, Arabe, Berbère, Espagnole, Turcs, Européenne,…). Ainsi, la mer était une source de danger pour les Sfaxiens qui ont choisi d’adopter une architecture fortifiée pour leurs constructions. En effet, Mohamed Fendri (1971) décrit cette ville comme une main tendue vers l’ouest en disant « qu’elle a, à l’origine tourné le dos à la mer. Et l’on peut affirmer que la morphologie de la médina correspond à cette conception » avec une muraille de 17 mètres de hauteur.

Figure 11: La muraille de la médina de Sfax ; Source : edusfax.com

Source de richesse

L’enfermement qu’expriment ces murs n’a jamais exclu les possibilités de communication entre les sfaxiens et la mer. La ville a profité de son emplacement et de ses richesses pour devenir « un centre dirigeant et animateur d’opérations commerciales complexes » comme le dit Ali Zouari (1990). « Les relations commerciales de Sfax, liées à son commerce oriental, faisant d’elle plus qu’une porte de la steppe, syrte, c’était un port du désert et le grand port de la petite Syrte, plus prospère que Gabès et tripoli, ce qui lui permettait de rivaliser de prospérité avec Sousse et Tunis. »

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CHAPITRE I

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

L’auteur évoque la prospérité des activités commerciales Sfaxiennes en énumérant quelques produits d’exportation : Les produits agricoles de la compagne (huile, eaux florales, pistaches, amandes, beurre fondu, olives) des produits d’artisanat ( tissages, chaussures plates, savon)… Les eaux basses de Sfax recelaient des éponges de très bonne qualité de tel sorte que les côtes sfaxiennes demeurent une zone d’attraction annuelle pour beaucoup d’européens (maltais, italiens,et quelques farnçais qui sont installaient dans le Rbat Quebli), sans jamais oublier la prospérité de la pêche à Sfax avec toutes les richesses qu’offrent sa mer et le savoir-faire de ses habitants.

Figure 13:Nettoyage des éponges; Source:www.sfax1881-1956.com

Figure 12: les échanges commerciales ; Source:Ali Zribi

Figure 14: Le marché aux gargoulettes; Source:www.sfax1881-1956.com

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CHAPITRE I

I.2

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

Sfax coloniale, premier pas vers l’industrialisation « Si Sfax a une mer éternellement Bleue, elle a aussi une foret verte éternellement, la mer et la foret lui prodiguent des richesses suscitant la jalousie de beaucoup d’autres villes. Sfax qui n’était qu’un village deviendra, entre Alger et Alexandrie Marseille à l’échelle de l’Afrique » (Le journal de la dépêche Sfaxienne)

Sfax présentait pour les immigrants européens (Français, Italiens, Maltais,…) la ville de travail, de l’activité et de l’avenir tel décrites par Jean Revol (1907). Attirés par le dynamisme et la vitalité de la ville, les colons français se sont décidés d’orienter toutes ces richesses vers la communauté européenne. I.2.1

Urbanisme d’opposition

Les européens, ont décidé d’échapper à toute interaction spatiale avec le tissu médinal et le quotidien des habitants et de créer un environnement qui accueille les immigrants vers ces terres. « Il faut pour leur plaire (parle M.E. Duvivier des européens) créer des quartiers bien aérés, ornés, de tous les attraits que la nature où l’art met à la disposition des architectes et des administrateurs : jardins publics et privés, ombrages dans les avenues, portiques dans les rues, …» Les colons ont construit leur noyau en continuité avec le quartier Franc, entièrement occupé par des étrangers. En 1883, Ils ont commencé à tracer leurs rues orthogonales sur des terrains gagnés sur la mer. L’apparition de ce nouveau noyau géométrique a causé un dédoublement de la ville et une agression à l’encontre de l’espace séculaire équilibré.

La médina

Rbat Quebli/ Quartier Franc

La ville coloniale

Figure 15: implantation de la ville coloniale (1881 – 1897) : Source : Auteur

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CHAPITRE I

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

On distingue deux principes sur lesquels repose la politique de l’urbanisme colonial : -

Distinguer spatialement la ville européenne de la ville traditionnelle dans le but de bien maitriser la population Sfaxienne à l’intérieur des remparts et de préserver le patrimoine que présente cette médina.

-

La création d’un nouveau quartier symbole de modernité qui offrira le maximum d’avantages aux immigrants européens.

Ensuite, la commission municipale a lancé son 1er Plan d’aménagement de la ville de Sfax, en 1920, qui a organisé l’espace Sfaxien en implantant une zone industrielle, une zone centrale affectée indigène et une zone réservée aux activités militaires. Ainsi, on s’est trouvé face à un territoire découpé suivant les fonctions urbaines. Les objectifs recherchés de ce modèle sont l’efficacité, le rendement maximal, et la nécessité d’exploiter les fondements de l’économie de la ville.

La zone des R’bats et les jneins

La médina

Rbat Quebli/ Quartier Franc

Le port industrialo-commercial

La ville coloniale

La zone ferroviaire

Le port de pêche

Zone industrielle

division urbaine

Figure 16: distribution fonctionnelle, Sfax 1943 : Source : Auteur

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CHAPITRE I

I.2.2

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

La zone portuaire

« Sfax est la Marseille de la Tunisie, vu l’importance quotidiennement accrue de la dynamique de son port, l’extension de son port, l’extension de son commerce et de son industrie, grâce au dynamisme de ses habitants. » (La dépêche Sfaxienne) Avant l’intervention française, le port était un simple quai en bois de 50 m de long. En 1885 à Metlaoui, un vétérinaire militaire français (Philippe Thomas) a découvert les gisements de phosphate. Jugés d’une grande importance pour la France, l’exploitation de ces richesses était une priorité. Une ligne ferroviaire s’était vite construite (la construction a duré 15 mois pour terminer le 24 décembre 1898) reliant Sfax et Gafsa afin d’acheminer le phosphate vers l’Europe. L’exploitation de phosphate a commencé en 1899.

Figure 17: Le port de Sfax en 1881; Source: www.sfax1881-1956.com

Durant les années qui suivent, le port de Sfax a été agrandi sur plusieurs reprises pour s’aligner avec l’importance de ce nouveau domaine. Ci-contre une étude de la morphogenèse du port de la ville de Sfax durant la période coloniale.

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CHAPITRE I

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

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CHAPITRE I

I.2.3

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

La zone industrielle

Suivant le modèle urbain fonctionnel, la zone industrielle juxtapose la zone portuaire. De ce fait les usines se sont implantées sur le littoral. L’exemple éminent de ces industries est la SIAPE (Société Industrielle d’Acide Phosphorique et d’Engrais) construit en 1952.

Figure 18: l'usine de SIAPE; Source: www.sfax1881-1956.com

Figure 20: la première centrale électrique ; Source:www.sfax1881-1956.com

Figure 19: Sfax en 1945; Source:www.edusfax.com.

Le Port

Figure 21: zone industrielle ; source: www.edusfax.com

La zone ferroviaire

Les industries littorales

Figure 22: Vue aérienne ; Source : www.edusfax.com

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CHAPITRE I

I.2.4

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

La zone balnéaire

Parallèlement à ces usines, des plages balnéaires ont animé les côtes Sfaxiennes. Dans cette partie, notre étude se concentrera sur les plages parallèles à la zone portuaire industrielle. Ces plages ont marqué la vie des Sfaxiens entre le début du XXème et le milieu des années 1970. « Je me souviens de la plage de Sfax ! Elle n'était pas extraordinaire, mais pour moi, c'était le lieu de toutes les distractions, des jeux, des rencontres, et de la liberté totale ! Elle se trouvait tout au bout du port, après les entrepôts de phosphates du Sfax-Gafsa » (Roger Macchi, 2007)

1- Ecole de Natation 2- La plage Casino 3- La plage Farhat Hached 4- La plage Wiriot 5- La Punta

Figure 24: Repérage des plages; source : google earth

Figure 23: Plongeoir de l’école de Natation ; source : lesitesfaxien.net

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CHAPITRE I

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

L’école de natation (1928)

Les jeunes Sfaxiens et Sfaxiennes y apprennent à nager sous l’assistance des moniteurs compétents. Cette école encadrait l’équipe Sfaxienne pour des compétitions de waterpolo à l’échelle nationale. Il y avait aussi un club nautique2

Figure 26: Club Nautique ; Source : lesitesfaxien.net

Figure 25: Ecole de Natation ; Source :lesitesfaxien.net

Plage Wiriot 3

Appelée aussi la plage familiale. Elle était dotée de douches gratuites et de cabines où on peut passer toute la journée.

Figure 27: coupure de presse ; Source : lesitesfaxien.net

Figure 28: Les cabines de la plage ; Source :lesitesfaxien.net

2

Officiellement accrédité le 17 juillet 1946 La plage porte le nom de l’administrateur de la compagnie des ports de Tunis, Sousse, Sfax. C’est à lui qu’on doit la construction du premier port à Sfax en 1895 3

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CHAPITRE I

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

Le casino municipal (1954)

Il apparait comme extension à la plage Wiriot dont l’entrée était payante. On y avait installé un petit édifice qui servait comme un café-bar où on trouve des rafraichissements, des douches et toutes sortes de commodités.

Figure 29: la plage de casino le soir ; Source :lesitesfaxien.net

Figure 30: la plage de casino ; Source :lesitesfaxien.net

La plage de Farhat Hached

Pas comme les autres, cette plage « était de plein pied en mer profonde ; pas de sable, pas de plage, pas de parasol etc. ; c’était une plage très calme » (Roland Berrebi, 2008)

Figure 31: Plage de Farhat Hached; Source: lesitesfaxien.net

La Punta

C’est l’expérience et l’aventure qui crée sa spécificité et non la qualité de la mer. Roland Berri partage ses souvenirs dans Le Forum Sfaxien (2008) en disant que La Punta était « Le coin des amoureux surtout le soir, mais on y allait à toute heure de la journée dès qu’on avait l’occasion de faire une petite escapade avec sa copine en amoureux. Je me souviens des virées en mobylette en solex ou même en vélo. Quel kif on faisait ! »

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CHAPITRE I

I.3

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

Sfax post Coloniale, une ville industrielle I.3.1

Plan Directeur d’Urbanisme 1961-1971

Comme un premier pas vers l’exemple de « la ville moderne » l’état lance le premier plan décennal de 1961-1971 ayant pour objectif : regrouper les commerçants, les artisans et les paysans pour moderniser le secteur commercial, agricole et artisanal par l’industrialisation. Les Sfaxiens ont refusé ce système de coopératives et ils se sont échappés à l’industrialisation privée. L’échec de ce PDU (abandonné en 1969) s’est exprimé par une prolifération importante des usines (chimiques, alimentaires, de bois, de textile,…) essentiellement sur les ailes littorales étant des entreprises exportatrices. Ces manufactures sont souvent polluantes et génératrices de nuisance ce qui a aggravé les problèmes environnementaux dont souffrent déjà les côtes. L’exemple éminent de ces industries est l’usine de NPK(1966) construite comme extension à la SIAPE et l’usine GRANIPHOS (1973), dans un emplacement qui ne tient compte que de ces profits économiques. La polarisation de ces industries exportatrices avait comme conséquence l’étalement du port en 1976 avec 61 hectares de terre, bien évidement gagnés sur la mer. I.3.2

Plan Directeur d’Urbanisme 1977

Le deuxième pas était le plan directeur d’urbanisme de 1977. Il a confirmé le système économique libéral qui a encouragé le secteur industriel à Sfax ayant comme conséquence la propagation des zones industrielles. On trouve en total 279 hectares de zone aménagées par l’Agence Foncière Industrielle dont 113 hectares sont parallèles au littoral ce qui fait 40% de la totalité des zones (Habib Dlala, 1996). Les facteurs qui ont favorisé une telle implantation sont en premier lieu la bassesse des prix des réserves foncières et la liaison directe que possèdent ces terrains avec un axe de transport important. Les zones de poudrière I et II, pour l’industrie légère et peu salissante, sont l’exemple parfait de ces extensions qui se dressent en obstacle entre la ville et son littoral. D’ailleurs, ce plan a évoqué plusieurs points concernant l’aménagement, l’urbanisation, la structuration des J’neins, Merkez, les activités industrielles, mais « la sauvegarde de l’environnement et l’amélioration de la qualité de la vie urbaine n’étaient pas l’une des préoccupations majeurs tant au niveau local que national » (Dlala, 1995)

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CHAPITRE I

I.3.3

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

Les incidences 

Une concentration industrielle côtière

Sfax s’est trouvé désormais avec un littoral défiguré par la densification des usines qui se sont éparpillées principalement sur les côtes du centre-ville. En effet, cette zone offre aux industriels des facilités et des potentiels judicieux en termes d’infrastructure, de terrains, de « la proximité des douanes et du port qui constitue un facteur déterminant pour les entreprises exportatrices, mais aussi pour celles qui produisent pour le marché local.» (Guessmi, 2006)

Nombre d’entreprises industrielles (2011)

Industries mécaniques et chimiques

Autres entreprises manufacturières

Industries de textile et d’habillement

Figure 32: répartition des entreprises manufacturières par délégation et par branche (2011) Source ; mehat.gov.tn

Figure 33: les industries littorales ; Source: Auteur

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CHAPITRE I

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

La pollution du littoral

L’implantation, aveuglée par l’idéologie de gain, de ces usines sur les rivages de la ville de Sfax n’était jamais gratuite. Les Sfaxiens ont payé cher en perdant ce qui était l’exemple à suivre de l’équilibre écologique séculaire. Les majeurs coupables de cette destruction sont La SIAPE (depuis 1952) à quelques kilomètres du centre-ville vers les côtes sud, et la NPK (depuis 1966) en plein centre-ville dans la zone portuaire. Ces deux manufactures rejettent en grandes quantités de phosphogypse imprégnées d’acide sulfurique, d’acide phosphorique, de fluor, des traces de chrome et des eaux de mer réchauffées. Puis on trouve les huileries qui rejettent de la margine et les tanneries qui rejettent des eaux riches en acide chromique, l’arsenic, le sulfure de sodium4.

Figure 34: les rejets de Phosphogypse SIAPE ; Source : elmasaa.tn

4

En effet la pollution a atteint des valeurs alarmantes qu’on peut la traduire par les chiffres suivants

-

La quantité d’oxyde de soufre libéré dans l’air est égale à 0.430 t/heure dégagé uniquement par la SIAPE. (Ali Zribi,)

-

La quantité de fluor trouvé dans les produits végétaux est égale à 329 à 1026 microgramme (10 à 30 fois plus que le normal) (groupe ECOPOL, Avril 1978)

-

Le pH de l’eau de la mer est égal à 2.8 sachant que le pH normal est de 8.2 à 8.3) (Khaled Medhioub, 1992)

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CHAPITRE I

LA MER A SFAX, UNE MEMOIRE

Adieu les plages

On peut clairement constater que les anciennes plages de Sfax (Casino, Wiriot, Farhat, Hached) sont situées dans un terrain gagné sur la mer qui n’est qu’une extension des terrains industriels ; une continuité. A cause de cette proximité qui accueille deux activités contradictoires, les Sfaxiens ont perdu leurs plages officiellement en 1978 lorsque la municipalité a interdit la baignade dans ces côtes. La principale origine de cette pollution est l’usine NPK avec ses rejets de phosphogypse et qui se trouve à quelques centaines de mètres de la plage. De nos jours les Sfaxiens sont obligés à parcourir des kilomètres et des kilomètres pour jouir de la beauté des plages de Mahdia, Chebba,… alors que l’histoire des anciens plages de Sfax se transmet dans la mémoire des Sfaxiens, les sites web, les réseaux sociaux et les forums de discussion. Ces plages désormais vides, sont changé de vocation pour accueillir des nouvelles usines tel BUTAGAZ.

Figure 35: La destruction de la plage de Casino : source :lesitesfaxien.net

Figure 36: la pollution de la mer de Sidi Mansour ; Source :Auteur

Figure 37: la zone industrielle de Butagaz (détruite en 2001) ; Source : google earth

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CHAPITRE II

VERS LA RECONCILIATION DE LA VILLE DE SFAX AVEC LA MER

II.1 Les planifications urbaines II.1.1 Le PDU de 1986 comme première tentative

Le PDU 1986 se présente comme une réaction des organisateurs face aux situations alarmantes que subissent l’urbanisme et l’environnement de Sfax. Dangereusement pollué, défiguré, le littoral de la ville de Sfax devient le centre d’intérêt de ce PDU, contrairement au PDU de 1977. Ce plan vise à un urbanisme écologique récréatif qui tant à «débarrasser la ville des principales sources de pollution, de la réconcilier avec son littoral et de la doter d’équipements de culture et de loisirs à la mesure de son rang de deuxième ville du pays » (Dlala, 1995). Le PDU s’intéresse principalement à la côte Nord en visant sa revalorisation par un développement urbain autour de l’axe de Taparura – Salines, de transférer les installations ferroviaires en dehors de la ville vers Thyna et de créer un axe littoral liant la zone de Sidi Mansour à Thyna. Toutes les PAU qui suivent partageront les mêmes buts ainsi que le PDU de 1986. II.1.2 La reconquête du littoral 

La dépollution

La pollution qui attaque les côtes de la ville de Sfax dès les années soixante-dix dépasse toute norme avec le gigantesque dépôts de phosphogypse, les bassins des salines, la décharge municipale non contrôlé, la station d’épuration Sud de l’ONAS, les activités portuaires, mise à part les usines tel GRANIPHOS, SIAPE,…L’implantation de ces industries engendre un détachement entre la ville et la mer, et la pollution aggrave encore plus la situation.

Figure 38: La zone industrielle portuaire ; source : Auteur

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CHAPITRE II

VERS LA RECONCILIATION DE LA VILLE DE SFAX AVEC LA MER

La première étape qui s’impose est l’éloignement et la dispersion de ces industries ayant un impact néfaste sur l’environnement. Aujourd’hui la seule usine qu’a subit cette décision était la NPK en 1992 vue qu’elle est la plus destructrice de l’environnement avec son décharge de phosphogypse, (déchets légèrement radioactives). 

De l’industrie vers le balnéaire

En premier lieu, la création de

nouvelles zones industrielles et portuaires pour

accueillir celles transférées de la zone industrialo-portuaire du centre-ville a eu lieu principalement dans la zone de Skhira (80 km éloigné du centre-ville) avec 330 hectares de terrains aménagés en 1988. La zone a été choisie pour abriter la seconde raffinerie du pays (après Bizerte), une activité qui va s’étaler sur 200 hectares. En deuxième lieu, « la mise en place d'un axe routier lourd allant sur la côte (via les ports de commerce et de pêche) de Sidi Mansour (Nord de la ville) à Thyna (Sud de la ville)» (Dlala, 1995) a été étudiée. Cet axe va relier la partie Nord de la ville, le projet de Taparura, le port commercial, le port de pêche, le parc de loisirs et ruines de Thyna,… pour profiter des terrains gagnés sur le littoral Nord et la zone des Salines.

Figure 40: Déplacement de l'industrie du centre-ville à Skhira ; Source : Auteur

Figure 39: la pénétrante Nord-Sud ; Source : Source Auteur

En troisième lieu, on tend à transférer les installations ferroviaires en dehors de la ville vers Thyna.

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CHAPITRE II

VERS LA RECONCILIATION DE LA VILLE DE SFAX AVEC LA MER

La médina de Sfax patrimoine mondiale

La médina de Sfax est envahie par les activités commerciales. Les familles, après leur installation définitive dans les J’neins, ont transformé leurs maisons en des commerces. Avec le temps la médina tant vers perdre son identité architecturale et historique. Pour sauver ce qui reste de la Médina l’Institut Nationale de Patrimoine se lance dans le projet de l’inscription de la médina de Sfax dans le patrimoine mondial.

Figure 43: maison abandonnée à la médina de Sfax ; Source : Asma Baklouti, ASM Sfax

Figure 41: Intérieur d'une maison transformée en une fabrique ; Source : Asma Baklouti, ASM Sfax

Le projet de TAPARURA

Le projet Taparura consiste à créer de Figure 42: l'intérieur d'une maison transformé en nouvelles une fabrique ; Source : Asma Baklouti, ASM Sfax

plages en gagnant d’autres terrains sur la

mer qui vont être le support des espaces touristiques. Le projet couvre 420 hectares abritant « à la fois un site balnéaire, un lieu de culture et de loisirs, une performance écologique, un paysage exceptionnel et une mémoire collective » (Plan directeur Taparura, 2009).

La ville de Sfax Taparura Nord Les zones poudrières Taparura Sud La zone ferroviaire La zone industrielle Les salines Figure 32 : Implantation du Projet de Taparura ; Source : Auteur

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CHAPITRE II

VERS LA RECONCILIATION DE LA VILLE DE SFAX AVEC LA MER

Il est la nouvelle façade maritime de Sfax qui lancera une nouvelle ère où le front de la ville se détachera de son image industrielle et insalubre. Le but est de donner à la ville de Sfax une nouvelle image qui traduira sa position étant la deuxième ville de la Tunise. Dans le Schéma Directeur d’Aménagement de Territoire National le projet Taparura est considéré comme « une opération phare pour la métropole Sfaxienne. Il constitue le maillon le plus gros d’une chaine d’actions réalisées engagées et à venir tendant à améliorer l’environnement de Sfax ».Taparura se présente comme une continuité du grand Sfax. Le but est d’alléger la densification que subit l’actuel centre composé de la médina, Beb-Bhar et Sfax Eljadida.

Figure 44: images de synthèse du projet de Taparura ; Source : Africainmanager.com

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CHAPITRE II

VERS LA RECONCILIATION DE LA VILLE DE SFAX AVEC LA MER

II.2 Les tentatives civiles : la plage de Casino En juillet 2015, les Sfaxiens se retrouvent de nouveaux avec la plage qui a tend marquée leur enfance et leur jeunesse. Ils avaient très hâte à revivre leurs mémoires et de les présenter à leurs enfants qu’ils ont envahi cette plage. « La plage casino avait carrément été prise d’assaut par les citoyens enregistrant des pics de plus d’une centaine de milliers, ce qui présenterait la concentration de baigneurs jamais connu en Tunisie » (AllAfrica.com ; 2016). Cet achèvement est dû grâce à des initiatives citoyennes pour nettoyer et aménager la plage. Les travaux de dépollution ont duré un mois pour débarrasser le site de trente millions de tonnes de gravats.

Figure 45: une baignade au casino; Source: www.Bebjebli.tn

La plage de casino se trouve à un jet de pierre du site industriel. Des années plus tard, on risque de se trouver encore une fois dans la même situation que les années 1950 quand les activités balnéaires ont céder leur place à l’activité industrielle.

Figure 46: vue panoramique de la plage casino et les industries exportatrices; Source: Auteur

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CHAPITRE III

LES INDUSTRIES, DE LA CONDAMNATION A MORT VERS LA NOUVELLE VIE

III.1 La démolition, une rupture identitaire III.1.1 A l’échelle urbaine

La zone industrielle est la première à identifer la ville de Sfax. Ainsi qu’elle s’impose avec sa pesanteur et son influence sur les anciennes et les futures planifications urbaines. Cette zone est décrite de nos jours par les urbanistes comme un trou noir qui joue le rôle des ciseaux urbains. Alors qu’elle peut être considérée comme étant une limite franchie qui accentue la transition spatiale entre la ville, avec son tissu dense et cartésien, et la mer un lieu de mémoire et d’ambiguïté. En effet, ces constructions ont fortement sculpté le caractère industriel dans l’identité de la ville. Ce tissu industriel malgré sa distinction au niveau de la forme, des types de constructions, d’affectation, de sa valeur symbolique, se greffe dans la composition et l’identité urbaine de la ville. De ce fait, la disparition radicale de ces constructions n’évoquera-t-elle pas une perturbation et un déséquilibre au niveau de la continuité urbaine et de la stabilité identitaire de la ville ?

Figure 47: le Sky-line portuaire entre le passé et le présent ; Source : Auteur

III.1.2 A l’échelle social

La zone industrielle est enracinée dans la mémoire des Sfaxiens en marquant l’évènement de transition entre la ville et la mer. Elle se distingue par son contraste fonctionnel et symbolique par rapport à la mer et à l’activité balnéaire. Toutefois, on ne peut plus évoquer la notion de la mer sans faire appel à l’image des grus élancés, des convoyeurs tendus, des constructions métalliques qui couronnent le littoral. Ces usines côtières et la mer demeurent une dualité qui « baigne dans les souvenirs et les significations » (Lynch, 1976) des Sfaxiens. Et la démolition radicale de ces constructions engendrera un effet de déracinement et de perturbation chez les Sfaxiens même si l’image qu’elles approuvent est décrite comme étant insalubre et répulsive.

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CHAPITRE III

LES INDUSTRIES, DE LA CONDAMNATION A MORT VERS LA NOUVELLE VIE

Notamment, « les questions d’identité et d’appartenance témoignent de la prise en compte de l’espace et du temps comme enjeu organisationnel et humain » (Gardère, 2002) Chaque composante urbaine joue le rôle d’un repère symbolique référentiel pour le citadin et de ce fait « Il ne faut pas considérer la ville comme une chose en soi, mais tant que perçue par ses habitants » (Lynch, 1976)

Figure 48: les industries un lieu de mémoire; Source: Auteur

III.1.3 Les industries : vers une empreinte identitaire

La décision de la démolition «ignore le contexte socio-spatial, ce qui apparait difficilement acceptable dans les vieilles zones industrielles où l’économie, le paysage et surtout les hommes en ont été marqués de génération en génération. » (Gravari-Barbas, 2005). A Sfax, le patrimoine industriel maritime est particulièrement riche. Il est au cœur de l’identité de la ville et de l’histoire des activités humaines. De ce fait, il faut faire la différence entre l’activité industrielle comme vraie source de pollution et les constructions comme conteneurs de ces activités et un marquage de transition spatiale définissant l’identité des lieux. Donc, on doit envisager ces industries comme un espace identitaire urbain au-delà de la pollution et des nuisances qu’elles produisent. A la lumière de ce qui précède, on tend à reconquérir ces industries, espace identitaire urbain, comme étant un nouveau champ d’intervention urbain ayant comme but de garder « une empreinte dans le souvenir » dépourvu de son image insalubre et dévalorisante. Une dialectique de mouvement « qui nous ramène vers nos origines et nous entraine vers de nouveaux horizons jamais totalement inconnus » (Jean pierre Boutinet, 1996, cité par Gardère, 2002, p165)

38


CHAPITRE III

LES INDUSTRIES, DE LA CONDAMNATION A MORT VERS LA NOUVELLE VIE

III.2 La patrimonialisation industrielle III.2.1 L’archéologie industrielle

L’image délabrante qui s’est donnée à cette zone industrielle incite les planificateurs urbains à « gommer l’image dévalorisante, voire répulsive, de la friche pour attirer les investisseurs et recréer de l’activité » ( (Real, 2015). C’est face à cet acte aveuglé par l’image de la ville contemporaine que des historiens, des scientifiques, des associatifs… se sont regroupés pour lancer une réflexion sur l’enjeu socio-spatial des sites industriels. Ils ont visé comme solution d’introduire la culture et l’héritage industriel dans le cadre de l’étude patrimoniale qui touche à l’histoire technique, sociale et économique de la ville. En effet, cette approche permet de redéfinir ces zones industrielles, en s’appuyant sur ce que la pollution a toujours camouflé, « comme un lieu de mémoire ouvrière, de culture patrimoniale et de culture industrielle » (Gravari-Barbas, 2005). Ce nouveau champ de patrimoine est apparu premièrement dans les pays nordiques dès les années 1950. Le nombre des associations de sauvegarde dans ces pays se multiplie et certains d’entre eux se spécifient dans le patrimoine industriel, à savoir que certains de ces industries, désaffectées, se sont inscrits dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO Tableau 1: Des industries inscrits dans la liste du patrimoine mondial; Source: whc.unesco.org

Bassin minier du Nord-Pas

Usine Van Nelle

Complexe industriel de

de Calais France

Pays-Bas

mines de charbon de Zollverein à Essen

Construit : 1850

Construite : 1920

Construit : 1847

Inscrit : 2012

Inscrite : 2014

Inscrit : 2001

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CHAPITRE III

LES INDUSTRIES, DE LA CONDAMNATION A MORT VERS LA NOUVELLE VIE

III.2.2 Le patrimoine : un passé sans future

L’inscription de ces édifices dans la liste des monuments historiques n’a pas pu assurer la reconnaissance et la protection de certains sites : On cite à titre d’exemples le silo de céréales de Strasbourg qui était inscrit en 1995 mais démoli en 1996, la filature à Elbeuf, inscrite en 1994, est détruite en 1999! Emanuelle Real affirme que « les raisons de ce massacre sont multiples. Pression immobilière et foncière, indifférence des propriétaires, désintérêt des décideurs, méconnaissance architecturale et perception de la préservation du patrimoine comme une démarche passéiste antimoderne. Mais le principal problème est celui du financement des couts d’entretien et de restauration. » (2015) Décidément la mise en valeur « sculpturale » de ces manufactures ne semblait pas être la solution recherchée. C’est ainsi qu’on se pose la question : Est-ce que les règles qui s’appliquent sur le patrimoine historique sont adéquates même avec le patrimoine industriel ? La réponse est donnée dans le rapport du préfet Loiseau, en 1995, intitulé « une politique pour le patrimoine industriel » lorsqu’on lit : « Protéger est une chose. Animer, faire vivre, supporter les charges d’entretien et de fonctionnement en est une autre ». Le rapport met l’accent sur le maillon qui manque dans la chaine patrimoniale qui valorise le passé de l’édifice sans jamais penser à son avenir. On déduit ainsi que le patrimoine industriel est loin d’être jugé ou traité comme un patrimoine historique. On tend ainsi à « habiter le patrimoine pour lui permettre de survivre ou mieux de revivre».

Réinscrire la construction dans la Le passé de la

Le Futur de la

construction

construction

chaine économique

Mémoire ouvrière Culture patrimoniale Culture industrielle

40



CHAPITRE IV

CREER DANS L’INDUSTRIE CREEE

IV.1 La reconversion : l’enjeu spatio-temporel La reconversion est un instrument conceptuel qui exprime une claire dualité entre la mémoire et l’anticipation des lieux. Elle «met en scène, simultanément et dans un même espace, la mémoire d’un lieu et le futur d’un usage » (Robert, 1989). C’est une approche qui assure une relation équilibrée entre la préservation de la mémoire et la redynamisation de l’espace. Elle réintègre l’édifice dans une lecture urbaine et économique contemporaines tout en respectant l’esprit identitaire du lieu car elle « prend comme point de départ de la création architecturale, la reconnaissance de la valeur de l’existant » (Real, 2015)

Figure 49: L’enjeu spatio-temporel ; Source Auteur

IV.2 Les apports de la reconversion IV.2.1 A l’échelle sociale

La reconversion assure chez les habitants un sentiment d’appartenance et de référence dans un tissu en plein métamorphose, ainsi qu’une continuité de leur mémoire collective dans un terrain où l’histoire se dégrade. En outre, le fait de créer cette interaction directe engendre une réconciliation entre les habitants et ces constructions métalliques qui évoquent chez eux « les sentiments les plus contradictoires » (Real, 2015) Exemple : Le centre historique minier de Lewarde Vocation initiale : La fosse Delloye d’extraction de charbon (1720 – 1990) Reconverti en un musée de site.

Figure 50: le centre minier avant et après l'intervention ; Source: www.chm-lewarde.com

42


CHAPITRE IV

CREER DANS L’INDUSTRIE CREEE

IV.2.2 A l’échelle urbaine

Cette approche permet de redéfinir ce qui était une source de nuisance et de refus vers un pôle d’attraction qui met l’accent sur les potentialités et les spécificités de la région. La requalification urbaine améliorera la compréhension spatiale de la zone industrielle et mettra en valeur son rôle transitoire. Exemple : Le complexe industriel de Zollverein à Essen Vocation initiale : des bassins miniers d’extraction de charbon (1847 – 1993) Reconverti en un espace de culture et de loisir.

Figure 51: Le complexe industrielle entre le passé et le présent; Source: www.zollverein.de

IV.2.3 A l’échelle économique

Les avantages sont liés aux couts de démolition et des travaux de construction car dans le cas de la ville de Sfax on ne parle pas d’une simple construction industrielle isolées mais de toute une zone qui s’étend sur plus de 50 Ha. Ainsi, la reconversion, même si elle touche uniquement les constructions les plus éminents, aura son empreinte sur le cout des travaux de requalification Exemple : l’usine Gasse et Canthelou à Elbeuf Vocation initiale : une manufacture textile (construit en 1843) Reconverti en logements en 2010 par l’architecte Philippe Lemomier

Figure 52: l'usine Gasse et Canthelou ; Source:www.histoire-patrimoine.fr

43


CREER DANS L’INDUSTRIE CREEE

CHAPITRE IV

IV.3 Les principes de la reconversion L’acte d’intervenir par une touche contemporaine sur un édifice ayant une valeur patrimoniale s’aligne avec 7 principes dont leur but est d’assurer une lecture cohérente entre ces deux lexiques différents. 

La compréhension du bâtiment

La maitrise du cadre historique de la structure s’impose comme la clef qui démarre le processus de l’intervention avec la démarche la plus cohérente et la plus poussée. On doit avoir une bonne compréhension culturelle et structurelle du bâtiment existant car c’est pour et avec cette édifice qu’on construit: Le terrain et le parti. Dans ce cas la reconversion intervient comme une mise en valeur d’une mémoire plus qu’une construction. «Dans tous les cas c’est un respect de l’architecture existante qui domine, respect de l’histoire et respect des logiques constructives » (Robert, 1989)

Figure 53: La compréhension du bâtiment; Source: Auteur

La forme dicte la fonction

Dans le cas d’une reconversion on ne peut plus parler du principe « forme follows function ». Face à une construction évidée de sa fonction originelle, le choix de la nouvelle occupation est tributaire du type, de la forme et de la spécificité de la construction.

«La qualité d’un projet de reconversion est toujours liées à l’adéquation entre les espaces existantes et les usages nouvelles » (Robert, 1989) Figure 54: La forme dicte la fonction; Source: Auteur

44


CREER DANS L’INDUSTRIE CREEE

CHAPITRE IV

La sympathie avec l’édifice

Les interventions doivent jouer à la faveur de l’ancien et doivent respecter l’esprit du lieu. Car, dans le cadre de la reconversion, l’architecte est loin d’être en concurrence avec l’édifice originel, il est redevable de le préserver et de le mettre en valeur.

Patrick Bouchain affirme lors d’une interview que « la dimension culturelle, patrimoniale et identitaire d’une action ne se manifeste pas par des réalisations grandioses et monumentales, mais, peut être donnée par une multiplication de signaux cohérent lors Figure 55: La sympathie avec l'édifice; Source: Auteur

d’une intervention »

La révélation de la disposition d’origine

La reconversion ne se limite pas avec l’acte de réinscrire une nouvelle fonction dans l’ancien édifice mais de « muséifier » le support. Le génie de l’architecte apparait dans la manière avec laquelle il traite les moindres détails de l’édifice pour les mettre en valeur. Une exposition des détails qui composent cet édifice, sa structure, le métal rouillé, le mécanisme des rails,… chacun a une spécificité et une histoire qu’il raconte.

« La réutilisation de l’architecture existante permet en outre de travailler sur la notion d’ornement, et de composer avec certains détails architecturaux dont l’existence est impossible à envisager dans une construction neuve »

(Robert, 1989)

Figure 56: la révélation de la disposition d'origine; Source: Auteur

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CREER DANS L’INDUSTRIE CREEE

CHAPITRE IV

La lisibilité des interventions

La différence de temps entre affectation, désaffectation et réaffectation font partie de l’histoire de l’édifice. Et ce détachement temporel doit être exprimé par une différenciation entre l’état initial de l’édifice et l’apport des architectes. La reconversion doit toujours nous parler de la stratification temporelle.

«

Exprimer

sans

ambiguïté

leurs

nouvelles

interventions afin de les différencier de l’état antérieur… Elles doivent toujours s’exprimer sur un Figure 57: la lisibilité des interventions; Source: Auteur

registre stylistique différent afin de rendre lisibles les diverses strates temporelles»

(Real, 2005)

Créativité et innovation

Le patrimoine industriel est un champ de conservation dépourvu de toute forme de sacralisation où la dualité entre la valeur industrielle ancienne et l’intervention contemporaine constitue pour les architectes un nouveau domaine stimulant d’expérimentation. Un projet de reconversion permet aux architectes de créer ce qui ne peut pas être créé autrement. Les concepteurs se mettent en contact direct avec des nouvelles contraintes pour donner une réponse unique et poussé qui ne peut pas être proposé si on travaille à partir d’une page blanche.

« Intervenir sur un édifice existant, c’est composer avec lui, c’est jouer avec des contraintes qui s’ajoutent à celle du programme et des règlements. Contraintes

qui

sont

aussi

des

supports

à

l’imaginaire, et qui permettent de développer des solutions architecturales qui n’auraient pas été Figure 58: Créativité et innovation; Source: Auteur

inventées. »

(Robert, 1989)

46


CREER DANS L’INDUSTRIE CREEE

CHAPITRE IV

La réversibilité et la mutabilité

Ce qui est aujourd’hui le présent de l’édifice sera, un autre jour, son passé. Donc il faut laisser une marge de mutabilité de l’intervention. Le projet doit être toujours ouvert dans son axe spatial ainsi que son contexte temporel. « Un bâtiment existant peut être considéré comme un fragment incomplet d’un édifice plus grand » (Michael Graves)

Figure 59: La réversibilité et la mutabilité; Source: Auteur

IV.4 Les différentes attitudes vis-à-vis l’ancien IV.4.1 La boîte dans la boîte

La relation entre l’édifice originel et la partie nouvelle est une relation de conteneur/contenu qui approuve un détachement et d’indépendance entre les deux composantes. 

Exemple Le Fresnoy France

L’ancien complexe de divertissement a été reconverti à un lieu d’étude, de production et de projection par l’architecte Bernard Tschumi.

Figure 60: coupe explicative; Source:www.tschumi.com

Figure 61: croquis explicatif; Source:www.tschumi.com

47


CREER DANS L’INDUSTRIE CREEE

CHAPITRE IV

IV.4.2 Construire à côté de l’existant

Au cas où la surface offerte par le bâtiment n’est pas suffisante, on a recours à une adjonction d’une greffe contemporaine par juxtaposition ou collage à l’édifice originel. 

Exemple l’église Saint Thomas Danemark

L’extension est conçue par le groupe des architectes BIG

Existant Intervention

Figure 62: schéma d'intervention; Source www.arkitektforeningen.dk

IV.4.3 Construire en dessus ou en dessous

Quand les surfaces sont insuffisantes (soit à l’intérieur l’édifice, soit à coté) dans ce cas la greffe se positionne en dessus de la construction et parfois même on agit par surélévation. 

Exemple CAIXA FORUM Espagne

L’ancienne centrale électrique est reconvertie en un centre d’art par les architectes Herzog et De Meuron

Existant Intervention en dessus Intervention en dessous Figure 63: coupe explicatif; Source: www.dezeen.com

48


CREER DANS L’INDUSTRIE CREEE

CHAPITRE IV

IV.4.4 Agir en négatif

Une soustraction d’une partie de la masse industrielle s’effectue lorsque la surface un bâtiment industriel dépasse la surface nécessaire et dans le but d’aérer et d’alléger des constructions caractérisées par leur massivité. 

Exemple la filature et Cie Rouen France

Achetée par un promoteur parisien pour la reconvertir en lofts

Existant

Intervention

Figure 64: schéma d'intervention; Source: www.normandie.fr

49




CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

V.1 Introduction : la compagnie des phosphates de Gafsa La compagnie (CPG) a été fondée en 1896 sous le nom de «La Compagnie de Phosphate et de Chemin de Fer de Gafsa ». Elle a connu des multiples changements au niveau de sa structure administrative pour avoir son présent statut en Janvier 1976. Dès le début, la compagnie a fait preuve d’une activité phosphatière prépondérante. Elle a occupé « le cinquième rang à l’échelle mondiale avec une production actuelle excédant 8 millions de tonnes de phosphate marchand (année 2007) » (cpg.com.tn). Le cheminement de phosphate, partant des wagons vers les bateaux, a évolué sur plusieurs reprises racontant l’histoire d’un savoir-faire humain et technique qui a duré plus d’un centenaire. Durant les premiers temps, l’embarquement de la matière dans les bateaux se faisait à dos d’homme dans des coffins. Comme elle demandait beaucoup de temps et de main-d’œuvre, cette procédure, a été remplacée par un système de chargement mécanique.

Figure 66: chargement des bateaux à dos d'homme; Source: Sfax1881-1956.com

Figure 65: chargement mécanique des bateaux ; Source : Sfax1881-1956.com

La forme actuelle du chemin de phosphate date depuis 1979. Elle débute dans les emprises ferroviaires de Sfax par une entité de basculement des wagons (la procédure suit un mécanisme hydraulique contrôlé par les ouvriers). Ensuite, une première tour assure une répartition contrôlée du phosphate dans deux tapis pour être transporté, par la suite, au Convoyeur (Une structure qui s’étend sur près de 373 m et qui est suspendue de 13 m afin d’échapper au flux véhiculaire et ferroviaire). Une deuxième tour permet de collecter le phosphate et le guider soit vers les entités de stockage, soit vers les bateaux. Ce convoyeur se distingue des autres constructions industrielles par sa forme et son emplacement. Une étude contextuelle mettra en valeur ses caractéristiques à différents échelles.

52


CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

V.2 Le convoyeur de Phosphate : un nœud urbain « Les nœuds sont des points de jonction, endroits où on change de système de transport, croisements ou ponts de convergence de voies, lieux de passage d’une structure à une autre.» (Lynch, 1976)

Figure 67:situation du périmètre d'étude; Source: Google-earth

Taparura La voie ferrée

Vers la plage de casino

LA ville coloniale

Figure 68: périmètre d'étude; Source: Auteur

La zone industrielle

53


CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

V.2.1 La ville coloniale

La ville coloniale présente une organisation urbaine en damier qui date des années 1886 demeure aujourd’hui un foyer de vocation commerciale.

Figure 69: la ville coloniale; Source: PAU 2002 de Sfax

Langage architectural

Entre l’architecture coloniale et moderne, les bâtiments parlent avec modestie.

Figure 70: la langage architecturale ; Source : Auteur

Hauteur des bâtiments

La hauteur moyenne des bâtiments est de 12 mètres.

Figure 72: Coupe sur Rue Tazarka ; Source: Auteur

Figure 71: Coupe sur Rue Remeda; Source: Auteur

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CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

La hiérarchie au niveau des bâtiments

Une comparaison entre l’avenue Habib Bourguiba et la rue Remeda permet de dégager un fort contraste au niveau des des bâtiments, leur entretien, leur vocation,… Tableau 2: La hiérarchie au niveau des bâtiments

Avenue Habib Bourguiba

Rue Remeda

Entre R+2 et R+8

Entre R +1 et R+4

situation

Hauteur des bâtiments

Vocation existante

La municipalité de Sfax

Douane

Consulat de France

Consulat de Lybie

Hôtel Golden Tulipe

RDC pour les commerces

Lycée Habib Maazoun

Les étages pour habitat et

SNTRI…

bureaux

Etat des bâtiments

Bien entretenus

Etat délabrante

Les zones qui donnent sur la partie industtrielle sont Constatation

entretenus, par rapport à celle qui donnet vers la ville, comme étant un arrière pays.

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CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

La lecture séquentielle du convoyeur de phosphate

1

Figure 73: lecture séquentielle du convoyeur; Source: PAU 2002 Sfax

1

2

3

4 Figure 74: lecture séquentielle ; Source: Auteur

Du tracé colonial émane une lecture séquentielle, qui introduit le convoyeur aux visiteurs par des séquences successives qui accentuent les spécificités formelles 4 de la construction.

56


CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

V.2.2 La zone industrielle

La zone industrielle adapte une organisation urbaine spontanée, dont sa composition est une réponse directe à des nécessités fonctionnelles. Elle abrite des constructions assez spécifiques qu’on se trouve dans un chaos formel en premier lieu. 

Repérage

Figure 75: repérage des industries portuaires ; Source : Auteur Tableau 3: Repérage des industries

N° abréviation

Nom de la société industrielle

caractéristiques

1

CPG

Compagnie des Phosphates de Gafsa

Exportatrice polluante

2

SCIN

Société de Construction Industrielle et Navale

Non exportatrice polluante

3

SONEDE

Société National d’exploitation d’eau et de distribution des eaux

Non exportatrice Non polluante

4

SOCOTU

Société Commerciale Tunisienne

Non exportatrice Non polluante

5

OilLIBIYA

OilLIBIYA

Non exportatrice Non polluante

6

GRANIPHOS

GRANIPHOS

Exportatrice Très polluante

7

GCT

Groupe Chimique Tunisien

Exportatrice Très polluante

8

SIAPE B

Société Industrielle d’Acide Phosphorique et d’Engrais connu sous le nom de NPK

Exportatrice Extrêmement polluante

9

TTRI

Transport Tunisien Régional et International

Exportatrice Non polluante

10

STAM

Société Tunisienne d’Acconage et de Manutention Agence Sfax, Parc conteneurs

Exportatrice Non polluante

11

OMMP

Office de la Marine Marchande et des Ports

Administration

57


CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

Langage architecturale

Les constructions industrielles expriment une richesse volumétrique, une diversité au niveau de matériaux, des hauteurs qui oscillent animant le sky-line de la zone.

Figure 76: la zone industrielle ; Source: PAU 2002 Sfax

Figure 77: Les industries portuaires; Source: Auteur

La perception du convoyeur

Figure 79: perception du convoyeur; Source Auteur Figure 78: lecture séquentielle; Source: PAU 2002 Sfax

58


CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

V.2.3 La zone de Taparura

Le projet de Taparura suit un plan urbain planifié qui répond aux futurs besoins des Sfaxiens et sa réconciliation avec la mer. Il adapte une architecture qui tend à faire l’équilibre entre les anciennes spécificités architecturales tunisiennes et le courant contemporain.

Figure 80: organisation urbaine de Taparura ; Source: Plan directeur Taparura 2009

Figure 81: images de Synthèses; Source: www.Taparura.com

Hauteur des bâtiments

La hauteur des bâtiments varie entre R+2 et R+8

Figure 82: Coupe sur Taparura et rue Tazarka; Source: Auteur

59


CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

V.2.4 La zone ferroviaire

Figure 84: la zone ferroviaire; Source: PAU 2002 Sfax

Figure 83: la zone industrielle à partir de la gare; Source: Auteur

V.2.5 Vers Le Casino

²

Figure 86: vers le casino; Source: PAU 2002 Sfax

Figure 85: vers le casino; Source: Auteur

60


CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

V.3 Le convoyeur de phosphate : support d’intervention V.3.1 Le cadre foncier

Le convoyeur de phosphate, s’étend sur un terrain à plusieurs propriétaires: On cite en premier lieu, le domaine ferroviaire sous la direction de la SNFCT (la gare de Sfax), ainsi que le domaine routier puisque le convoyeur surplombe la rue qui mène au Casino et le futur échangeur qui desservira vers le projet de Taparura (voir annexe), et finalement le domaine portuaire sous la direction de la Compagnie des Phosphates de Gafsa.

Domaine ferroviaire

Domaine routier

Domaine portuaire

Figure 87: cadre d'appartenance du convoyeur; Source: PAU Sfax 2002

V.3.2 périmètre d’intervention

Figure 88: périmètre d'intervention; Source: PAU Sfax 2002

61


CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

V.3.3 Etude perceptuelle

1

Figure 89: lecture séquentielle du convoyeur; Source: Auteur

62


CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

V.3.4 Etude fonctionelle

Le convoyeur assure le transfert du phosphate, venant de Metlaoui par les wagons, vers les entités de stockage, sur la rive de la mer, pour être exporté par les bateaux. Il se compose principalement de 5 parties qui sont : Espace de basculement des Wagons, Cie, Entité de Stockage et 2 tours de répartition.

Basculement

Répartition

CIE

Répartition

Stockage

Figure 91: schématisation du fonctionnement du convoyeur ; Source : Auteur

Figure 90: façade Sud-ouest; Source: Auteur

V.3.5 Etude d’ensemble 

Plan masse

Figure 92: plan masse; Source: Auteur

63


CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

Plan Niveau ± 00.00 m

372.30 m

Plan Niveau + 13.00 m

Plan structurel

Façade Nord-Est

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CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

V.3.6 Etude partielle 

L’espace de basculements des Wagons

Figure 93: espace de basculement des wagons; Source: Auteur

La structure métallique fournit un grand espace dégagé polyvalent, modulable, … animé par une machinerie fascinante.

Figure 94: L'intérieur de l'entité de basculement; Source Auteur

Plan architectural

65


CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

Coupe fonctionnelle

Figure 95: coupe fonctionnelle de bouleversement d'un wagon; Source: Auteur

Système constructif Structure métallique bidimensionnelle : portiques

Figure 96: Système constructif de l'entité de basculement; Source: Auteur

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CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

Le Cie

Figure 97: Le Cie; Source: Auteur

La structure du Cie parcours plus de 400 m, surélevée de 15. Ces dimensions offrent une vue panoramique unique sur la ville de Sfax.

Figure 98: l'intérieur du Cie; Source: Auteur

Les éléments graphiques d’un module

Système constructif :

67


CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

La structure du Cie est un assemblage de différents types de profilés (laminés IPN et reconstitué soudé R.P.S)

Figure 99: système constructif du Cie; Source: Auteur

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CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

L’entité de répartition

Figure 100: l'entité de répartition; Source: Auteur

La structure métallique de cette entité fournie un espace dégagé avec une hauteur importante. Elle abrite une machinerie complexe.

Figure 101: l'intérieur de l'entité de stockage; Source: Auteur

Plan architectural

Structure métallique bidimensionnelle : Traverses à treillis trapézoïdale

Figure 102:Système constructif de l'entité de stockage; Source: Auteur

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CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

V.3.7 Etude pathologique

Un diagnostic de l’état du convoyeur nous a permis de révéler les dégradations qu’a subit l’ensemble de cette construction métallique ainsi que les entités qui sont en bon état. La tôle est fortement rouillée 

L’espace de basculement des wagons

La structure en portique ainsi que la tôle qui la couvre sont en très bon état (Récemment entretenu)

Figure 104:état de la structure; Source: Auteur

Figure 103: état de la tôle; Source: Auteur

L’entité de répartition

Tableau 4: état pathologique de l'entité de répartition; Source: Auteur

La structure est affectée par le phosphate

La tôle est fortement rouillée

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CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

Le Cie

Tableau 5: Etude pathologique di Cie; Source: Auteur

Décollement de la toiture fortement rouillée

La tôle est fortement rouillée à cause des intempéries et par manque d’entretien

La structure présente quelques traces de rouille

Un poteau de la structure verticale est endommagé par un accident véhiculaire

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CHAPITRE V

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN

V.3.8 Potentiel architectural 

Une réconciliation urbaine

Le convoyeur, comme étant un point intermédiaire entre les différents tissus urbains (colonial, industriel, Taparura, les plages de Casino,…) peut devenir le maillon qui articule et assure le dialogue spatio-temporel entre ces différentes composantes urbaines.

Figure 106: coupe urbaine; Source: Auteur

. Figure 105: l'ouverture urbaine; Source : Auteur

Le convoyeur de Phosphate s’implante au début de la zone industrielle. Le passage audessus de cette structure marque, cher le passager, le moment de transition d’un espace à un autre. Cette silhouette linéaire élancée décrit un portail spatial, temporel et social

Figure 107: l'ouverture urbaine; Source: Auteur

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CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

VI.1 L’architecture raconte l’histoire : Le High Line

Figure 108: le high line entre présent et passé; Source: Auteur

La reconversion du projet de High Line a été effectué par une collaboration entre les agences d’architecture James Corner Field Operations et Diller Scofidis + Renfro.

Les travaux ont eu lieu entre 2004 et 2009

Situation : New York City, Les Etats Unis d’Amérique

Central Park Figure 109: situation du High Line; Source: Google Earth

74


CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

VI.1.1 Introduction

En 1929 et face au trafic de la marchandise, les pouvoirs publics ont proposé de surélever les chemins de fer de 10 mètres. La nouvelle structure, inaugurée en 1934, passe par une trajectoire qui s’étend sur 20 kilomètres au-dessus de plus que 100 carrefours routiers même à travers des blocs de bâtiments. Cependant, et avec l’évolution des paramètres industrielles, le besoin à ce High Line diminue vers les années 50 et le recours à ces rails disparait de plus en plus. Par conséquence, la partie Sud du High Line a était détruite vers les années 60. L’activité du reste des chemins de fer dans leur partie Nord s’est définitivement arrêté en 1980.

Figure 110: Le High Line; Source: www.twistedsifter.com

Avec les années qui passent de négligence et de non entretien, la nature a envahis les chemins de fer. Dans les voies rouillées et silencieuses pour les piétons, la nature prenait sa place pour créer une image qui nous fait rappel à un jardin suspendu. C’est pourquoi, l’association des amis du High Ligne suggère de réhabiliter les chemins de fer en un parc urbain suspendu inspiré de la promenade plantée parisienne.

Figure 111:Le High Line abandonné; Source: www.Partir-à-New-York.com

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CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

VI.1.2 Le potentiel du banal

Le High Line se distingue par sa structure qui se détache de la terre à 10 mètres de haut et qui s’étend sur 2,3 kilomètres. Elle se faufile entre et dans les bâtiments et s’ouvre sur des vues éblouissantes sur les docks et les quartiers avoisinants.

Figure 112: Vue panoramique depuis le High Line; Source: www.The HighLine.org

Image portuaire

Image urbaine

Figure 113: Lecture urbaine; Source: Google earth

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CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

VI.1.3 L’approche des architectes

Les architectes traitent la structure du High Ligne comme une sculpture à exposer et qui raconte son histoire à la ville de New York. C’est pourquoi les interventions doivent jouer à la faveur de l’ancien et qui respectent l’atmosphère du lieu. 

L’ancienne vocation comme outil de conception

Les architectes s’inspirent des lignes et des mouvements des rails pour créer un aménagement qui fait toujours référence à la fonction originelle.

Figure 114: le dynamisme des rails;Source:www.thehighline.org

La partie conservée se détache de l’intervention d’une manière cohérente et fluide. On traduit ce recul par rapport aux rails comme la conception d’une vitrine dans laquelle on expose le chef d’œuvre.

Figure 115:la muséification des rails ; Source:www.thehighline.org

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CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

Les voies ferrées, un objet assez fine et délicat que sa présence peut être facilement négligée si l’intervention ne soit pas bien étudiée. Le traitement au sol s’aligne avec les rails pour accentuer leur présence ainsi que leur mouvement. Même les mobiliers urbains jouent à la faveur des rails et s’intègrent dans le contexte linéaire des chemins de fer. Les architectes tentent à compléter l’image.

Figure 116:la voie ferrée; Source:www.Partir-à-New-York.com

Pour donner aux visiteurs la possibilité de mieux connaitre et de s’approcher des spécificités de la construction industrielle les architectes animent les espaces près de la structure par des événements ponctuels. Parfois il s’agit d’un simple gradin en bois et parfois d’un espace de consommation. Les visiteurs, en se reposant, vont contempler cette sculpture qui s’expose devant eux, la découvrir, enfin, entrer en contact avec le détail de l’édifice.

Figure 117:muséification structurelle; Source: www.partie-à-New-York.com

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CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

Le temps comme outil de conception

Lors des années de négligence, les rails étaient habités par la nature sauvage donnant naissance à une image qui reflète celle des jardins suspendus. Attirés par cette vie qui animait le High Ligne durant les 25 ans de son fermeture, les architectes ont choisi, lors de leur intervention, de faire appel à ce moment de l’histoire de la structure. Leur décision était d’utiliser de la végétation à esprit sauvage.

Figure 118:la végétation sauvage ; Source:www.afar.com

La rouille qui couvre les rails est fondamentale si on veut exprimer le cadre temporel et illustrer la valeur historique de l’édifice.

Figure 119: la muséification temporelle ; Source:www.partir-à-New-York.com

La ville comme outil de conception

Suspendu par 10 mètres, le High Line offre à ses visiteurs une perception sans pareil de la ville. Ils incitent une curiosité chez les habitants pour avoir une nouvelle perspective de la ville. Etre en dessus, peut être assimilé à une découverte et une rupture de routine.

79


CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

Figure 121: Vue panoramique de la ville; Source:www.partir-à-new-york.com

.Pour accentuer cet effet de la nouvelle perception, les architectes animent chaque point d’accès par des fenêtres qui offrent chacune une perspective unique de la ville. Les gradins et les assises servent à contempler la ville et percevoir avec une nouvelle chaise.

Figure 120: New York à travers les écrans urbaines; Source: www.partir-à-new-york.com

Cette disposition déclenche une interaction créatrice entre la ville et le High Line. La ville se transforme par ces cadres pour devenir un terrain d’expression de pop art. Elle réagit dans ce musé en plein air. Et même architecturalement, plusieurs projets ont été construits pour être exposé dans la galerie du High Line

Figure 122: la ville s'expose; Source: www.thehighline.org

80


CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

VI.1.4 Concepts retenus

L’édifice : Le terrain et le parti

La muséification spatiale

La muséification de la ville

La muséification temporelle

Figure 123: les concepts retenus; Source: Auteur

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CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

VI.2 L’ancienne vocation un outil conceptuel : Tesa 105

Figure 124: Tesa 105 entre présent et passé; Source:/www.castaldilighting.fr

Le concours, lancé en 2006, a été gagné par le groupe des architectes Holguin + Morales.

Les travaux ont duré 2 ans et le projet fut inauguré en 2012

Situation : Venise, Italie

Figure 125: situation Tesa 105; Source: google earth

82


CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

VI.2.1 Introduction

L’arsenal de Venise en Italie, un complexe monumental des chantiers navals. Ce complexe est classé pour des années comme la plus grande usine du monde. Mais avec le temps et l’évolution technique des systèmes de construction navale, les espaces de l’Arsenal ne peuvent plus répondre aux besoins de l’industrie colossale et fut abandonné.

Figure 126: l'arsenal de Venise ; Source:www.archiportale.com

VI.2.2 L’approche des architectes 

L’ancienne vocation comme outil de conception

La volumétrie du nouveau bâtiment a été inspirée de la méthode avec laquelle les bateaux s’implantaient dans la halle lors de son fonctionnement.

Les parties qui couronnent Les parties qui couronnent le bateau le bateau

LeLe corps dudu bateaux corps bateau suspendu

suspendu

Support: Support :structure structure porteuse porteuse du bateau / monolithe

du bateaux / monolithe

Figure 128: l'analogie bateau / conception architecturale; Source: Auteur

Les parties qui couronnent le bateau

Le corps du bateaux suspendu

Support: structure porteuse du bateaux

Figure 127: l'analogie entre le bateau et la nouvelle conception; Source: Auteur

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CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

Le dialogue ancien/nouveau

L’intervention consiste à greffer deux architectures différentes. Un personnage historique (conteneurs) et d’autres contemporains (contenu). Il s’agit de créer la boite dans la boite. L’ancien bâtiment

Le nouveau bâtiment

Figure 129: la boite dans la boite; Source: www.archdaily.com

Le volume de la nouvelle structure a été déplacé d'un côté de l'édifice historique pour permettre la pénétration de la lumière naturelle à partir des puits de lumière du toit, et une lecture claire de la disposition d’origine.

Figure 130: l'implantation de l'intervention par rapport à l'ancien; Source: www.archdaily.com

L’intervention se base sur un système constructif en treillis qui fait référence au système constructif original.

Figure 131: le système constructif; Source:www.archilovers.com

84


CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

La répartition fonctionnelle

Vide sur RDC

Vide sur RDC

1

2

1

Vide sur RDC

Plan 2éme étage

Plan 1er étage

Plan RDC

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.

Vide sur RDC

Entré Point d’info Magasin Réception Salle polyvalente Dépôt Bloc sanitaire Dépôt de la buvette buvette

1. 2. 3. 4.

Bureau Salle de réunion Vestiaire Bloc sanitaire

1. 2.

Salle de réunion Salle des installations

L’ancien Bâtiment Le nouveau Bâtiment

Les matériaux d’intervention Les architectes se réfèrent à l’utilisation du verre, et de la céramique pour alléger le poids de la structure en pierre et pour accentuer le contraste entre l’ancien et le nouveau. Le but est de créer une ambiance qui respecte et qui laisse la parole à l’ancien édifice.

Figure 132: les matériaux d'intervention; Source:www.archdaily.com

85


CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

VI.2.3 Concepts retenus

La boite dans la boite

Les parties qui couronnent le bateau

Les traces de l’ancien dans la nouvelle

Le corps du bateaux suspendu

conception

Support: structure porteuse du bateaux

La mise en valeur des caractéristiques industrielles

Figure 133: les concepts retenus; Source: Auteur

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CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

VI.3 L’industrie un pont urbain : Can Ribas

Figure 134: Can Ribas entre passé et présent; Source: www.Archdaily.com

L’architecte de cette intervention urbaine est Jaime J. Ferrer Forés.

Les travaux ont eu lieu entre 2010 et 2011

Situation : Mallorca, Espagne

Figure 135: Situation Can Ribas; Source: google earth

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CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

VI.3.1 Introduction

Can Ribas, un complexe industriel de tissage, a été fondée en 1851 dans une zone rurale. Le quartier deviendrait l’un des principaux secteurs industriels de Mallorca. Son implantation a été suivie par l’implantation d’autres usines ainsi que plusieurs maisons précaires. La crise du milieu du 20éme siècle qui a dévasté l’industrie textile européenne a provoqué la fermeture de l’usine.

Figure 136: l'ancien complexe industriel; Source: Google earth

VI.3.2 L’implantation urbaine

La ville prépare un plan de réhabilitation spéciale pour le quartier qui vise sa revalorisation par la construction de 160 maisons et l’amélioration de l’espace public dans le quartier. Cependant, l’implantation de cette usine s’impose comme un grand obstacle à la continuité urbaine. L’intervention tant a conserver ce centre industriel tout en le transformant à un noyau d’articulation urbaine

Figure 137: la friche un obstacle urbain; Source: www.archdaily.com

88


CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

VI.3.3 L’approche des architectes 

La continuité architecturale

La première étape est d’alléger la densification de la friche par une démolition sélective : 1. Le choix a été de conserver les édifices les plus importantes réduites en deux édifices classés comme patrimoine et la tour qui a tant marqué le site industriel. 2. Les édifices qui présentent une valeur moins importante ont subi une démolition partielle ou totale pour dégager l’espace.

Figure 138: schéma de conservation et de démolition; Source: www.archdaily.com

Partie conservée

Partie semi démolie

Partie démolie

La deuxième étape est de créer des percements qui accentuent la continuité et la fluidité visuelle et spatiale et exploiter les ouvertures déjà existantes en percements pour le cadrage de vue.

Figure 139: la continuité visuelle; Source: www.archdaily.com

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CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

La continuité évènementielle

Afin d’animer le projet et l’intégrer dans la vie des habitants, les architectes ont intégré des activités publics diversifiés dans le projet. 

La grande salle abrite un centre d’interprétation, alors que le petit abrite un centre culturel

Les espaces ouvertes permettent d’abriter des foires et des événements.

Figure 140: la répartition fonctionnelle; Source: www.Archdaily.com

Vocation permanente

Continuité visuelle

Vocation évènementielle temporaire 

L’exposition industrielle

Même si il ne s’agit plus de l’usine de textile, le bâtiment parle de son histoire à travers ses machineries et son architecture.

Machinerie

Figure 141: mettre en valeur le caractère industriel; Source: www.archdaily.com

90


CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

VI.3.4 Concepts retenus

La continuité événementielle

La continuité perceptuelle

La fonction entre le passé et le présent Machinerie

Figure 142: les concepts retenus; Source: Auteur

91


CHAPITRE VI

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS

VI.4 Synthèse L’acte de reconversion ne s’adresse pas uniquement à la spatialité et l’architecture qu’offre l’ancienne construction, mais aussi il touche à la temporalité du lieu et à l’interaction urbaine. La réussite de la reconversion est tributaire de ce dialogue espacetemps-ville.

A l’échelle architecturale 

Muséification spatiale

La boite dans la boite

Les traces de l’ancien dans la nouvelle conception

La mise en valeur des caractéristiques industrielles

A l’échelle urbaine 

La muséification de la ville

La continuité évènementielle

La continuité perceptuelle

A l’échelle temporelle 

La muséification temporelle

La fonction entre le passé et le présent

92



CHAPITRE VII

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, VERS UNE AGRAFE URBAINE

VII.1 Programme fonctionnel Le programme fonctionnel de cet acte de reconversion doit « retenir compte du tangible et préserver l’intangible, il faut garder les souvenirs » (Daoulatli, 2010). La nouvelle fonction doit assurer un dialogue cohérent et harmonieux entre l’esprit industriel, la mémoire ouvrière et les besoins sociaux et architecturaux contemporains. On opte ainsi à créer une ambiance interactive, de rencontre et d’échange entre les différents intervenants (Homme, espace, temps), de créer un projet qui jouera le rôle d’un pôle d’attraction vers lequel convergent les Sfaxiens. Il s’agit principalement d’un espace événementiel qui s’adresse à tout le public, habitants de la ville et visiteurs, notamment des enfants, des adolescents, des adultes et des personnes âgées. Le programme se compose de trois entités qui s’enchevêtrent spatialement et qui suivent un parcours linéaire imitant le circuit unidirectionnel du phosphate.

Figure 143: les entités programmatiques; Source: Auteur

94


CHAPITRE VII

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, VERS UNE AGRAFE URBAINE

Musée industriel

Machinerie Mémoire ouvrière Figure 144: exposition socio-temporelle; Source: Auteur

Le but est de sensibiliser les visiteurs à cette empreinte identitaire et de mettre en valeur le caractère industriel du site par le biais d’un ensemble d’interprétation architecturale et d’exposition des spécificités spatiales et techniques du convoyeur. Accueil

Exposition permanente

Administration

Bloc sanitaire

Exposition Audio-visuelle

Ateliers

Exposition Audio-visuelle

Ateliers

Exposition temporaire

Exposition temporaire

Exposition Audio-visuelle

Exposition permanente

95


CHAPITRE VII

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, VERS UNE AGRAFE URBAINE

Parc urbain

La ville La mer Figure 145:Interaction spatio-temporelle; Source: Auteur

Le but est de transformer ce qui est défini comme une limite et une barrière en une ambiance séquentielle intergénérationnelle qui génère une revitalisation urbaine. Le convoyeur se présente comme un poumon à partir duquel on redécouvre le centre de la ville de Sfax et on retrouve la mer.

Espace de détente

Espace de Pic-Nic Accrobranche Zip-Line

Accrobranche

Stands gastronomiques

Zip-Line

Restaurants

Espace de jeux pour enfants

Observatoire

Parc des patins à roulettes

Parc des patins à roulettes

Parc des grands trampolines

Observatoire

Parc des grands trampolines

96


CHAPITRE VII

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, VERS UNE AGRAFE URBAINE

Boite évènementielle

Figure 146:Interaction socio-spatiale; Source: Auteur

L’évènement offre une nouvelle lecture de l’espace qui dépasse les limites et les formes architecturales donnant naissance à un lieu qui redéfini la relation entre le visiteur et l’espace. L’évènement sert à reconquérir l’image urbaine existante d’une manière créative et ludique permettant à l’espace de mieux s’exprimer et d’évoluer.

Accueil

Administration

Scène extérieure

Bloc Sanitaire Locaux techniques Dépôt Salle polyvalente

Salles des réunions Scène extérieure

Espaces polyvalents

Des Ateliers

97


CHAPITRE VII

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, VERS UNE AGRAFE URBAINE

98


CHAPITRE VII

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, VERS UNE AGRAFE URBAINE

VII.2 Logique d’intervention VII.2.1 A l’échelle Urbaine

On a dégagé lors de l’analyse des différents tissus urbains qui contournent le convoyeur, la manière dont la ville expose le support par une lecture séquentielle qui met en valeur les spécificités du convoyeur. De ce fait, notre intervention vise à créer un dialogue interactif entre le visiteur et la ville par le biais de la structure. En premier lieu, on opte à animer le Cie du convoyeur avec des volumes en saillie qui jaillissent de la structure en vue de visualiser les différentes composantes urbaines du centre-ville de Sfax suivant des séquences récurrentes.

Figure 147: lecture horizontale; Source: Auteur

En deuxième lieu, on tend à développer un évènement qui génère une perception de l’espace guidée selon un axe verticale ascendant qui raconte une découverte spatiale progressive

Figure 148: lecture verticale; Source: Auteur

99


CHAPITRE VII

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, VERS UNE AGRAFE URBAINE

VII.2.2 A l’échelle architecturale

L’apport architectural doit être, en premier lieu, à la faveur du support et de sa muséification .Le but est de mettre en valeur le caractère industriel dans le contexte contemporain. 

Entité de basculement des wagons et l’entité de stockage

Figure 149:délimitation de l'espace; Source: Auteur

Habiter l’espace industriel par des volumes qui font appel à l’ancienne vocation.

Figure 150: l'ancienne vocation comme outil conceptuel; Source: Auteur

Les tours de répartition

Figure 152:délimitation de l'espace; Source: Auteur

Exposer la machinerie par

une

lecture de l’espace suivant un axe verticale délivrée par l’escalier

Figure 151: exposer la machinerie; Source: Auteur

100


CHAPITRE VII

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, VERS UNE AGRAFE URBAINE

Le Cie

Figure 154:délimitation de l'espace; Source: Auteur

Parsemer des moments d’arrêt afin d’exposer au mieux les spécificités structurels et évènementiels du convoyeur.

La structure porteuse du Cie

Figure 153:délimitation de l'espace; Source: Auteur

Habiter la structure par des évènements qui met le visiteur en contact avec ce métal.

Figure 155: habiter la structure; Source: Auteur

101


CHAPITRE VII

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, VERS UNE AGRAFE URBAINE

VII.3 Esquisses du projet 

Première esquisse

Dans cette esquisse on a essayé d’exposer : La structure industrielle La de l’intérieur

relation

structure

de

avec

la La structure industrielle son de l’extérieur

environnement

Tableau 6: première esquisse; Source: Auteur

On a constaté que notre réflexion dans cette esquisse est embryonnaire. La lecture urbaine et identitaire du lieu reste superficielle. Le programme proposé (centre gastronomique) ne répond pas à nos objectifs. 

Deuxième esquisse

On opte à mieux étudier la notion de la perception entre la ville et le convoyeur afin de de mieux traduire la continuité urbaine dans notre intervention. De ceci naisse l’idée de créer des volumes en saillit qui dirige le regard vers une lecture progressi

Figure 157: Plan masse; Source: Auteur

Figure 156: lecture séquentielle; Source: Auteur

102


CHAPITRE VII

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, VERS UNE AGRAFE URBAINE

VII.4 Projet retenu 

Plan Niveau ± 00.00

103


CHAPITRE VII



LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, VERS UNE AGRAFE URBAINE

Plan Niveau + 13.00 m

104


L’INDUSTRIE PORTUAIRE A SFAX, D’UNE ENTRAVE A UNE AGRAFE URBAINE

CONCLUSION GENERALE

Conclusion Générale

Ce mémoire met l’accent sur la rupture urbaine que rencontre la ville de Sfax avec la mer. Une situation décrite comme « une crise territoriale » qui remonte aux années 1970 quand l’industrie trouvait son apogée. Notre réflexion avait comme objectif de mieux étudier ces industries non seulement comme une entrave urbaine mais aussi comme une empreinte identitaire qui raconte l’histoire de la ville de Sfax. Cette recherche a permis de remettre en question la décision de l’éradication de ces constructions industrialo-portuaires et de dégager une solution alternative qui assure une dualité cohérente entre la mémoire du lieu et le futur de l’usage. De ceci, on évoque deux notions qui sont la patrimonialisation industrielle et la reconversion comme des outils conceptuels pour créer un dialogue harmonieux entre l’espace et le temps à l’échelle urbaine et sociale. Notre intervention s’apporte au convoyeur de phosphate, une structure qui s’impose dans son contexte par son image identitaire, structurelle et significative. La reconquête de ce lieu offre une nouvelle lecture ludique et créative qui s’inscrit au sein d’une empreinte industrielle générant une réconciliation urbaine entre les différents tissus du centre-ville de Sfax et la mer. Alors que cette solution reste tributaire d’un changement radical des mentalités on tend par cette réflexion l’initiation d’une nouvelle politique ingénieuse de l’aménagement urbain qui traite l’ensemble du tissu industriel, une trame identitaire.

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REFERENCES BIBLOGRAPHIQUES

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Mémoires La Gare de Sfax : Lieu d’articulation urbaine (Juin 2011) élaboré par Firas Moalla, Directeur de mémoire Mr. Mouhamedd Slim Kraiem Gare à la ville ! Une gare multimodale au service de la ville de Sfax (Novembre 2014) élaboré par Toujani Naoures, Directeur de mémoire Mme Riahi Layla Monastir, Métamorphose du site Skanes-Meuble en un Parc Urbain (Mars 2016) élaboré par Heni Jamli, Directeur de mémoire Mr. Ayed Sriha

Revues Architecture et reconversion. (2010, juin). Archibat. Sfax à l'horizon de 2050. (2016, juin). Archibat, tiré à part.

Conférences From Concept to construction, Pr Paolo Belloni (2016) Un bâtiment combien de vie ? La transformation comme acte de création (2015)

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WEBOGRAPHIE

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http://www.archdaily.com http://www.archilovers.com

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TABLE DES FIGURES

TABLE DES FIGURES Figure 1: les délégations de la ville de Sfax ; Source : www.flickr.com ............................ Figure 2: La situation de la ville de Sfax ............................................................................ Figure 3: les bouras; source: google earth .......................................................................... Figure 4: le port commercial de Sfax ; Source: www.jesuisbardo.com.tn .......................... Figure 5: Plan de Sfax: la ville arabe, Rbat Quebli année 1880 ; source : Gallica.bnf.fr ... Figure 6: Beb Diwan; Source: edusfax.com ....................................................................... Figure 7: Plan de Sfax: La ville arabe, Rbet Quebli année 1880 ; Source : Gallica.bnf.fr . Figure 8: les couronnes de la ville de Sfax ; Source : Auteur ............................................. Figure 9: Borj Abdel Nadheur ; Source : ZaherKammoun.com ......................................... Figure 10: Borj Ktari ; Source : ZaherKammoun.com ....................................................... Figure 11: La muraille de la médina de Sfax ; Source : edusfax.com ................................ Figure 12: les échanges commerciales ; Source:Ali Zribi .................................................. Figure 13:Nettoyage des éponges; Source:www.sfax1881-1956.com ............................... Figure 14: Le marché aux gargoulettes; Source:www.sfax1881-1956.com ....................... Figure 15: implantation de la ville coloniale (1881 – 1897) : Source : Auteur .................. Figure 16: distribution fonctionnelle, Sfax 1943 : Source : Auteur ................................... Figure 17: Le port de Sfax en 1881; Source: www.sfax1881-1956.com ............................ Figure 18: l'usine de SIAPE; Source: www.sfax1881-1956.com ....................................... Figure 19: Sfax en 1945; Source:www.edusfax.com. ......................................................... Figure 20: la première centrale électrique ; Source:www.sfax1881-1956.com .................. Figure 21: zone industrielle ; source: www.edusfax.com ................................................... Figure 22: Vue aérienne ; Source : www.edusfax.com ....................................................... Figure 23: Plongeoir de l’école de Natation ; source : lesitesfaxien.net ............................. Figure 24: Repérage des plages; source : google earth ....................................................... Figure 25: Ecole de Natation ; Source :lesitesfaxien.net ................................................... Figure 26: Club Nautique ; Source : lesitesfaxien.net ........................................................ Figure 27: coupure de presse ; Source : lesitesfaxien.net ...................................................

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Figure 28: Les cabines de la plage ; Source :lesitesfaxien.net ............................................ Figure 29: la plage de casino le soir ; Source :lesitesfaxien.net.......................................... Figure 30: la plage de casino ; Source :lesitesfaxien.net .................................................... Figure 31: Plage de Farhat Hached; Source: lesitesfaxien.net ............................................ Figure 32: répartition des entreprises manufacturières par délégation et par branche (2011) Source ; mehat.gov.tn .............................................................................................. Figure 33: les industries littorales ; Source: Auteur ............................................................ Figure 34: les rejets de Phosphogypse SIAPE ; Source : elmasaa.tn .................................. Figure 35: La destruction de la plage de Casino : source :lesitesfaxien.net ....................... Figure 36: la pollution de la mer de Sidi Mansour ; Source :Auteur .................................. Figure 37: la zone industrielle de Butagaz (détruite en 2001) ; Source : google earth ....... Figure 38: La zone industrielle portuaire ; source : Auteur ................................................ Figure 39: la pénétrante Nord-Sud ; Source : Source Auteur ............................................. Figure 40: Déplacement de l'industrie du centre-ville à Skhira ; Source : Auteur.............. Figure 41: Intérieur d'une maison transformée en une fabrique ; Source : Asma Baklouti, ASM Sfax ............................................................................................................................ Figure 42: l'intérieur d'une maison transformé en une fabrique ; Source : Asma Baklouti, ASM Sfax ............................................................................................................................ Figure 43: maison abandonnée à la médina de Sfax ; Source : Asma Baklouti, ASM Sfax ............................................................................................................................................. Figure 44: images de synthèse du projet de Taparura ; Source : Africainmanager.com .... Figure 45: une baignade au casino; Source: www.Bebjebli.tn ........................................... Figure 46: vue panoramique de la plage casino et les industries exportatrices; Source: Auteur.................................................................................................................................. Figure 47: le Sky-line portuaire entre le passé et le présent ; Source : Auteur ................... Figure 48: les industries un lieu de mémoire; Source: Auteur ............................................ Figure 49: L’enjeu spatio-temporel ; Source Auteur .......................................................... Figure 50: le centre minier avant et après l'intervention ; Source: www.chm-lewarde.com ............................................................................................................................................. Figure 51: Le complexe industrielle entre le passé et le présent; Source: www.zollverein.de .............................................................................................................. Figure 52: l'usine Gasse et Canthelou ; Source:www.histoire-patrimoine.fr ...................... Figure 53: La compréhension du bâtiment; Source: Auteur ............................................... Figure 54: La forme dicte la fonction; Source: Auteur .......................................................

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Figure 55: La sympathie avec l'édifice; Source: Auteur ..................................................... Figure 56: la révélation de la disposition d'origine; Source: Auteur................................... Figure 57: la lisibilité des interventions; Source: Auteur.................................................... Figure 58: Créativité et innovation; Source: Auteur ........................................................... Figure 59: La réversibilité et la mutabilité; Source: Auteur ............................................... Figure 60: coupe explicative; Source:www.tschumi.com................................................... Figure 61: croquis explicatif; Source:www.tschumi.com ................................................... Figure 62: schéma d'intervention; Source www.arkitektforeningen.dk .............................. Figure 63: coupe explicatif; Source: www.dezeen.com...................................................... Figure 64: schéma d'intervention; Source: www.normandie.fr .......................................... Figure 65: chargement mécanique des bateaux ; Source : Sfax1881-1956.com................. Figure 66: chargement des bateaux à dos d'homme; Source: Sfax1881-1956.com ............ Figure 67:situation du périmètre d'étude; Source: Google-earth ........................................ Figure 68: périmètre d'étude; Source: Auteur ..................................................................... Figure 69: la ville coloniale; Source: PAU 2002 de Sfax ................................................... Figure 70: la langage architecturale ; Source : Auteur ........................................................ Figure 71: Coupe sur Rue Remeda; Source: Auteur ........................................................... Figure 72: Coupe sur Rue Tazarka ; Source: Auteur .......................................................... Figure 73: lecture séquentielle du convoyeur; Source: PAU 2002 Sfax ............................. Figure 74: lecture séquentielle ; Source: Auteur ................................................................. Figure 75: repérage des industries portuaires ; Source : Auteur ......................................... Figure 76: la zone industrielle ; Source: PAU 2002 Sfax ................................................... Figure 77: Les industries portuaires; Source: Auteur ......................................................... Figure 78: lecture séquentielle; Source: PAU 2002 Sfax.................................................... Figure 79: perception du convoyeur; Source Auteur .......................................................... Figure 80: organisation urbaine de Taparura ; Source: Plan directeur Taparura 2009 ....... Figure 81: images de Synthèses; Source: www.Taparura.com ........................................... Figure 82: Coupe sur Taparura et rue Tazarka; Source: Auteur ......................................... Figure 83: la zone industrielle à partir de la gare; Source: Auteur ..................................... Figure 84: la zone ferroviaire; Source: PAU 2002 Sfax ..................................................... Figure 85: vers le casino; Source: Auteur ........................................................................... Figure 86: vers le casino; Source: PAU 2002 Sfax ............................................................. Figure 87: cadre d'appartenance du convoyeur; Source: PAU Sfax 2002 .......................... Figure 88: périmètre d'intervention; Source: PAU Sfax 2002 ............................................

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Figure 89: lecture séquentielle du convoyeur; Source: Auteur ........................................... Figure 90: façade Sud-ouest; Source: Auteur ..................................................................... Figure 91: schématisation du fonctionnement du convoyeur ; Source : Auteur ................. Figure 92: plan masse; Source: Auteur ............................................................................... Figure 93: espace de basculement des wagons; Source: Auteur ......................................... Figure 94: L'intérieur de l'entité de basculement; Source Auteur ....................................... Figure 95: coupe fonctionnelle de bouleversement d'un wagon; Source: Auteur............... Figure 96: Système constructif de l'entité de basculement; Source: Auteur ....................... Figure 97: Le Cie; Source: Auteur ...................................................................................... Figure 98: l'intérieur du Cie; Source: Auteur ...................................................................... Figure 99: système constructif du Cie; Source: Auteur ...................................................... Figure 100: l'entité de répartition; Source: Auteur.............................................................. Figure 101: l'intérieur de l'entité de stockage; Source: Auteur ........................................... Figure 102:Système constructif de l'entité de stockage; Source: Auteur ............................ Figure 103: état de la tôle; Source: Auteur ......................................................................... Figure 104:état de la structure; Source: Auteur .................................................................. Figure 105: l'ouverture urbaine; Source : Auteur................................................................ Figure 106: coupe urbaine; Source: Auteur ........................................................................ Figure 107: l'ouverture urbaine; Source: Auteur................................................................. Figure 108: le high line entre présent et passé; Source: Auteur .......................................... Figure 109: situation du High Line; Source: Google Earth ................................................ Figure 110: Le High Line; Source: www.twistedsifter.com ............................................... Figure 111:Le High Line abandonné; Source: www.Partir-à-New-York.com ................... Figure 112: Vue panoramique depuis le High Line; Source: www.The HighLine.org ...... Figure 113: Lecture urbaine; Source: Google earth ............................................................ Figure 114: le dynamisme des rails;Source:www.thehighline.org ..................................... Figure 115:la muséification des rails ; Source:www.thehighline.org ................................. Figure 116:la voie ferrée; Source:www.Partir-à-New-York.com ....................................... Figure 117:muséification structurelle; Source: www.partie-à-New-York.com .................. Figure 118:la végétation sauvage ; Source:www.afar.com ................................................. Figure 119: la muséification temporelle ; Source:www.partir-à-New-York.com .............. Figure 120: New York à travers les écrans urbaines; Source: www.partir-à-new-york.com ............................................................................................................................................. Figure 121: Vue panoramique de la ville; Source:www.partir-à-new-york.com................

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Figure 122: la ville s'expose; Source: www.thehighline.org .............................................. Figure 123: les concepts retenus; Source: Auteur ............................................................... Figure 124: Tesa 105 entre présent et passé; Source:/www.castaldilighting.fr .................. Figure 125: situation Tesa 105; Source: google earth ......................................................... Figure 126: l'arsenal de Venise ; Source:www.archiportale.com ....................................... Figure 127: l'analogie entre le bateau et la nouvelle conception; Source: Auteur .............. Figure 128: l'analogie bateau / conception architecturale; Source: Auteur ....................... Figure 129: la boite dans la boite; Source: www.archdaily.com ........................................ Figure 130: l'implantation de l'intervention par rapport à l'ancien; Source: www.archdaily.com ............................................................................................................ Figure 131: le système constructif; Source:www.archilovers.com ..................................... Figure 132: les matériaux d'intervention; Source:www.archdaily.com .............................. Figure 133: les concepts retenus; Source: Auteur ............................................................... Figure 134: Can Ribas entre passé et présent; Source: www.Archdaily.com ..................... Figure 135: Situation Can Ribas; Source: google earth ...................................................... Figure 136: l'ancien complexe industriel; Source: Google earth ........................................ Figure 137: la friche un obstacle urbain; Source: www.archdaily.com .............................. Figure 138: schéma de conservation et de démolition; Source: www.archdaily.com ........ Figure 139: la continuité visuelle; Source: www.archdaily.com ........................................ Figure 140: la répartition fonctionnelle; Source: www.Archdaily.com .............................. Figure 141: mettre en valeur le caractère industriel; Source: www.archdaily.com ............ Figure 142: les concepts retenus; Source: Auteur ............................................................... Figure 143: les entités programmatiques; Source: Auteur .................................................. Figure 144: exposition socio-temporelle; Source: Auteur .................................................. Figure 145:Interaction spatio-temporelle; Source: Auteur ................................................. Figure 146:Interaction socio-spatiale; Source: Auteur ....................................................... Figure 147: lecture horizontale; Source: Auteur ................................................................. Figure 148: lecture verticale; Source: Auteur ..................................................................... Figure 149:délimitation de l'espace; Source: Auteur .......................................................... Figure 150: l'ancienne vocation comme outil conceptuel; Source: Auteur ........................ Figure 151: exposer la machinerie; Source: Auteur ............................................................ Figure 152:délimitation de l'espace; Source: Auteur .......................................................... Figure 154:délimitation de l'espace; Source: Auteur .......................................................... Figure 153:délimitation de l'espace; Source: Auteur ..........................................................

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Figure 155: habiter la structure; Source: Auteur ................................................................. Figure 156: lecture séquentielle; Source: Auteur ................................................................ Figure 157: Plan masse; Source: Auteur .............................................................................

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TABLE DES TABLEAUX

TABLE DES TABLEAUX

Tableau 1: Des industries inscrits dans la liste du patrimoine mondial; Source: whc.unesco.org................................................................................................................ 39 Tableau 2: La hiérarchie au niveau des bâtiments .......................................................... 55 Tableau 3: Repérage des industries ................................................................................. 57 Tableau 4: état pathologique de l'entité de répartition; Source: Auteur .......................... 70 Tableau 5: Etude pathologique di Cie; Source: Auteur .................................................. 71 Tableau 6: première esquisse; Source: Auteur .............................................................. 102

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TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES

REMECIEMENTS ........................................................................................................................ III SOMMAIRE.................................................................................................................................. IV INTRODUCTION GENERALE..................................................................................................... VI PROBLEMATIQUE ..................................................................................................................... VII METHODOLOGIE ........................................................................................................................ IX PREMIERE PARTIE : SFAX ET LA MER : ENTRE CONTINUITE ET RUPTURE ................... 10 CHAPITRE I : I.1

I.2

I.3

LA MER ; UNE MEMOIRE ........................................................................... 12

SFAX PRE-COLONISATION ................................................................................................................... 13 I.1.1

La médina de Sfax............................................................................................................... 13

Présentation .......................................................................................................................................13

Le Quartier Franc ou R’bat Quebli ......................................................................................................14

I.1.2

Les J’neins de Sfax............................................................................................................... 15

I.1.3

Sfax et La mer ..................................................................................................................... 16

Source de risques ...............................................................................................................................16

Source de richesse ..............................................................................................................................16

SFAX COLONIALE, PREMIER PAS VERS L’INDUSTRIALISATION....................................................................... 18 I.2.1

Urbanisme d’opposition ..................................................................................................... 18

I.2.2

La zone portuaire ................................................................................................................ 20

I.2.3

La zone industrielle ............................................................................................................. 22

I.2.4

La zone balnéaire................................................................................................................ 23

L’école de natation (1928)..................................................................................................................24

Plage Wiriot .......................................................................................................................................24

Le casino municipal (1954) .................................................................................................................25

La plage de Farhat Hached .................................................................................................................25

La Punta ..............................................................................................................................................25

SFAX POST COLONIALE, UNE VILLE INDUSTRIELLE ..................................................................................... 26 I.3.1

Plan Directeur d’Urbanisme 1961-1971 ............................................................................. 26

I.3.2

Plan Directeur d’Urbanisme 1977 ...................................................................................... 26

I.3.3

Les incidences ..................................................................................................................... 27

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Une concentration industrielle côtière ..............................................................................................27

La pollution du littoral ........................................................................................................................28

Adieu les plages ..................................................................................................................................29

CHAPITRE II : II.1

VERS LA RECONCILIATION DE LA VILLE DE SFAX AVEC SA MER .... 30

LES PLANIFICATIONS URBAINES............................................................................................................. 31

II.1.1

Le PDU de 1986 comme première tentative ....................................................................... 31

II.1.2

La reconquête du littoral ................................................................................................... 31

II.2

La dépollution.....................................................................................................................................31

De l’industrie vers le balnéaire ...........................................................................................................32

La médina de Sfax patrimoine mondiale ............................................................................................33

Le projet de TAPARURA ......................................................................................................................33

LES TENTATIVES CIVILES : LA PLAGE DE CASINO ........................................................................................ 35

CHAPITRE III :

LES INDUSTRIES, DE LA CONDAMNATION A MORT VERS LA

NOUVELLE VIE

36

III.1

LA DEMOLITION, UNE RUPTURE IDENTITAIRE ...................................................................................... 37

III.1.1

A l’échelle urbaine .............................................................................................................. 37

III.1.2

A l’échelle social ................................................................................................................. 37

III.1.3

Les industries : vers une empreinte identitaire ................................................................... 38

III.2

LA PATRIMONIALISATION INDUSTRIELLE ............................................................................................ 39

III.2.1

L’archéologie industrielle.................................................................................................... 39

III.2.2

Le patrimoine : un passé sans future .................................................................................. 40

CHAPITRE IV :

CREER DANS L’INDUSTRIE CREEE ......................................................... 41

IV.1

LA RECONVERSION : L’ENJEU SPATIO-TEMPOREL ................................................................................. 42

IV.2

LES APPORTS DE LA RECONVERSION .................................................................................................. 42

IV.2.1

A l’échelle sociale................................................................................................................ 42

IV.2.2

A l’échelle urbaine .............................................................................................................. 43

IV.2.3

A l’échelle économique ....................................................................................................... 43

IV.3

LES PRINCIPES DE LA RECONVERSION ................................................................................................ 44 

La compréhension du bâtiment .........................................................................................................44

La forme dicte la fonction ..................................................................................................................44

La sympathie avec l’édifice .................................................................................................................45

La révélation de la disposition d’origine .............................................................................................45

La lisibilité des interventions ..............................................................................................................46

Créativité et innovation ......................................................................................................................46

La réversibilité et la mutabilité ...........................................................................................................47

IV.4

LES DIFFERENTES ATTITUDES VIS-A-VIS L’ANCIEN ................................................................................. 47

IV.4.1

La boîte dans la boîte ......................................................................................................... 47

Exemple Le Fresnoy France ................................................................................................................47

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IV.4.2

Construire à côté de l’existant ............................................................................................ 48

Exemple l’église Saint Thomas Danemark ..........................................................................................48

IV.4.3

Construire en dessus ou en dessous ................................................................................... 48

Exemple CAIXA FORUM Espagne ........................................................................................................48

IV.4.4

Agir en négatif .................................................................................................................... 49

Exemple la filature et Cie Rouen France .............................................................................................49

DEUXIEME PARTIE : LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE : ETUDE CONTEXTUELLE ET CONCEPTUELLE ....................................................................................................................... 50 CHAPITRE V :

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, UN PORTAIL URBAIN .................... 51

V.1

INTRODUCTION : LA COMPAGNIE DES PHOSPHATES DE GAFSA ............................................................... 52

V.2

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE : UN NŒUD URBAIN ............................................................................ 53

V.2.1

La ville coloniale ................................................................................................................. 54

Langage architectural .........................................................................................................................54

Hauteur des bâtiments .......................................................................................................................54

La hiérarchie au niveau des bâtiments ...............................................................................................55

La lecture séquentielle du convoyeur de phosphate .........................................................................56

V.2.2

La zone industrielle ............................................................................................................. 57

Repérage ............................................................................................................................................57

Langage architecturale .......................................................................................................................58

La perception du convoyeur ...............................................................................................................58

V.2.3 

La zone de Taparura ........................................................................................................... 59 Hauteur des bâtiments .......................................................................................................................59

V.2.4

La zone ferroviaire .............................................................................................................. 60

V.2.5

Vers Le Casino ..................................................................................................................... 60

V.3

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE : SUPPORT D’INTERVENTION ................................................................. 61

V.3.1

Le cadre foncier .................................................................................................................. 61

V.3.2

périmètre d’intervention .................................................................................................... 61

V.3.3

Etude perceptuelle .............................................................................................................. 62

V.3.4

Etude fonctionelle ............................................................................................................... 63

V.3.5

Etude d’ensemble ............................................................................................................... 63

Plan masse..........................................................................................................................................63

Plan Niv ± 00.00 m ..............................................................................................................................64

Plan Niv + 13.00 m ..............................................................................................................................64

Plan structurel ....................................................................................................................................64

Façade Nord-Est .................................................................................................................................64

V.3.6

Etude partielle .................................................................................................................... 65

L’espace de basculements des Wagons .............................................................................................65

Le Cie ..................................................................................................................................................67

L’entité de répartition ........................................................................................................................69

119


L’INDUSTRIE PORTUAIRE A SFAX, D’UNE ENTRAVE A UNE AGRAFE URBAINE

V.3.7

Etude pathologique ............................................................................................................ 70

L’espace de basculement des wagons ................................................................................................70

L’entité de répartition ........................................................................................................................70

Le Cie ..................................................................................................................................................71

V.3.8

Potentiel architectural ........................................................................................................ 72

Une réconciliation urbaine .................................................................................................................72

CHAPITRE VI : VI.1

ETUDE REFERENTIELLE ET OUTILS CONCEPTUELS........................... 73

L’ARCHITECTURE RACONTE L’HISTOIRE : LE HIGH LINE ......................................................................... 74

VI.1.1

Introduction ........................................................................................................................ 75

VI.1.2

Le potentiel du banal .......................................................................................................... 76

VI.1.3

L’approche des architectes ................................................................................................. 77

L’ancienne vocation comme outil de conception ...............................................................................77

Le temps comme outil de conception ................................................................................................79

La ville comme outil de conception ....................................................................................................79

VI.1.4

Concepts retenus ................................................................................................................ 81

VI.2

L’ANCIENNE VOCATION UN OUTIL CONCEPTUEL : TESA 105 .................................................................. 82

VI.2.1

Introduction ........................................................................................................................ 83

VI.2.2

L’approche des architectes ................................................................................................. 83

L’ancienne vocation comme outil de conception ...............................................................................83

Le dialogue ancien/nouveau ..............................................................................................................84

VI.2.3

Concepts retenus ................................................................................................................ 86

VI.3

L’INDUSTRIE UN PONT URBAIN : CAN RIBAS ...................................................................................... 87

VI.3.1

Introduction ........................................................................................................................ 88

VI.3.2

L’implantation urbaine ....................................................................................................... 88

VI.3.3

L’approche des architectes ................................................................................................. 89

La continuité architecturale ...............................................................................................................89

La continuité évènementielle .............................................................................................................90

L’exposition industrielle .....................................................................................................................90

VI.3.4

Concepts retenus ................................................................................................................ 91

VI.4

SYNTHESE ................................................................................................................................... 92

CHAPITRE VII : VII.1

VII.2

LE CONVOYEUR DE PHOSPHATE, VERS UNE AGRAFE URBAINE ..... 93

PROGRAMME FONCTIONNEL........................................................................................................... 94 

Musée industriel.................................................................................................................................95

Parc urbain .........................................................................................................................................96

Boite évènementielle .........................................................................................................................97

LOGIQUE D’INTERVENTION ............................................................................................................. 99

VII.2.1

A l’échelle Urbaine ......................................................................................................... 99

VII.2.2

A l’échelle architecturale ............................................................................................. 100

120


L’INDUSTRIE PORTUAIRE A SFAX, D’UNE ENTRAVE A UNE AGRAFE URBAINE

Entité de basculement des wagons et l’entité de stockage .............................................................100

Les tours de répartition ....................................................................................................................100

Le Cie ................................................................................................................................................101

La structure porteuse du Cie ............................................................................................................101

VII.3

ESQUISSES DU PROJET ................................................................................................................. 102 

Première esquisse ............................................................................................................................102

Deuxième esquisse ...........................................................................................................................102

VII.4

PROJET RETENU ......................................................................................................................... 103 

Plan Niveau ± 00.00 ..........................................................................................................................103

Plan Niveau + 13.00 m ......................................................................................................................104

CONCLUSION GENERALE ..................................................................................................... 105 REFERENCES BIBLOGRAPHIQUES ..................................................................................... 106 WEBOGRAPHIE ....................................................................................................................... 109 TABLE DES FIGURES ............................................................................................................. 110 TABLE DES TABLEAUX ......................................................................................................... 116 TABLE DES MATIERES .......................................................................................................... 117 ANNEXES ................................................................................................................................. 122

121


L’INDUSTRIE PORTUAIRE A SFAX, D’UNE ENTRAVE A UNE AGRAFE URBAINE

ANNEXES

ANNEXES

Cahier des Charges pour les zones ferroviaire et portuaire Plans structurels du convoyeur Plan de l’échangeur PAU Sfax 2002

122


L’INDUSTRIE PORTUAIRE A SFAX, D’UNE ENTRAVE A UNE AGRAFE URBAINE

Cahier des charges pour les zones portuaire et ferroviaire

123



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