Alejandro Jodorowsky CAPC Bordeaux

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JODOROWSKY



«Quel profit tirera le rêveur d’avoir compris son rêve ?» - Alejandro Jodorowski, L’échelle des anges : Un art de penser


EDI TO


Alejandro Jodorowsky est un artiste multifacette qui a marqué sa génération. Nous avons choisi de réaliser ce livre afin de promouvoir son travail, qui nous a particulièrement plu. Notre livre se concentre sur le travail du Tarot de Jodorowsky, un travail complet et très enrichissant.


SOM MAI RE


UN PERSONNAGE HYPNOTIQUE

p. 08 à 13

SON EXPOSITION AU CAPC

p. 14 à 29

L’HISTOIRE DU TAROT

p. 30 à 39

LE TAROT PAR A. JODOROWSKY

p. 40 à 59

LES ANNEXES

p. 60 à 61



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UN PERSONNAGE HYPNOTIQUE 11


I UN PERSONNAGE HYPNOTIQUE 17 février 1929 : Naissance de Jodorowsky à Iquique, petit bourg du nord du Chili, où ses parents, un couple de Juifs russes fuyant les pogroms, sont venus s’installer.

Fils d’émigrants russes, né au Chili en 1929, et installé en France depuis quelques années, Alexandro Jodorowsky est tour à tour scénariste de bandes dessinées, cinéaste, comédien, marionnettiste, mime condisciple de Marcel Marceau, père de famille nombreuse, metteur en scène de théâtre, écrivain, conteur, tarologue, psychogénéalogiste, exégète des traditions spiritualistes du monde entier, des évangiles aux koans des maîtres zen japonais, il est un être aux indénombrables facettes dont l’unité réside sans doute dans la malice à la fois légère et grave de son regard. Il quitte le Chili en 1953, avec son théâtre de marionnettes qu’il a auparavant parcouru en tous sens, contre l’avis de son père qui l’aurait préféré médecin. Destination Paris, où il commence par forcer la porte du Mime Marceau. Il lui écrit quelques-unes de ses plus célèbres pantomimes. Cinq ans plus tard, il abandonne pourtant la troupe, devient peintre en bâtiment, fréquente les surréalistes et fait la connaissance de Maurice Chevalier, qui l’engage pour dépoussiérer son spectacle. Il crée, en 1962 avec Roland Topor et Fernando Arrabal, le groupe Panique, pied de nez insolent et rigolard à l’intransigeance du mouvement surréaliste. Jodorowsky s’embarque pour le Mexique durant l’année 1965, dans les bagages du

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Alejandro Jodorowski a marqué des générations d’acteurs, d’écrivains, de cinéastes et de plasticiens.

Mime Marceau, qui lui a demandé de rempiler pour une tournée sud-américaine. Il y reste dix ans. Il y tourne notamment ses deux films les plus célèbres, «El Topo» et «La Montagne Sacrée». C’est également au Mexique que Jodorowsky touche pour la première fois à la bande dessinée. Pendant les années 80, avec «Aventure de John Difool» il fait une entrée fracassante dans le monde de la bande dessinée européenne, dont il devient l’un des scénaristes les plus originaux. Jodorowsky reçoit en janvier 1996, à Angoulême l’Alph’art du meilleur scénario pour le premier volume de sa nouvelle série avec Georges Bess, «Juan Solo». Outre ses activités de cinéaste, il est un spécialiste incontesté du Tarot de Marseille, l’inventeur du concept de psycho-magie et écrivain de plus

en plus assidu. Les années 2000 sont rythmées par de nombreuses parutions. En 2001, paraît, en collaboration avec Boucq, le premier tome de «Bouncer». Parution de la série «Borgia», dessinée par Manara, en 2004, dont le tome 2 sortira deux ans plus tard. 2006 est aussi l’année de la sortie du tome 5 de «Bouncer: La Proie des Louves» et une réedition de l’intégrale «L’Incal». En 2008, il finit la série «Megalex» et entame un nouveau cycle «d’Alef Thau», «Bouncer: La veuve noire» et «Coeur Double» en 2009. Cette année il sort un manuel de psychomagie et lance une série intitulée «Le Pape Terrible». 2010 est une année bien remplie pour Jodo puisqu’il publie le tome 4 de Borgia et démarre trois nouvelles séries: «Ogregod», «Sang Royal» et enfin «Showman Killers». 13


SON INTERVIEW Votre vie pourrait devenir une longue série de films ! Pourquoi êtes-vous parti pour Paris en 1953 ? Alejandro Jodorowsky : “Ma patrie, ce sont mes chaussures”

J’avais 23 ans, et trois ambitions : travailler avec le mime Marceau et devenir meilleur que lui ; rencontrer André Breton et sauver le surréalisme ; suivre les cours de philosophie de Gaston Bachelard, à la Sorbonne. J’ai pris le bateau à Valparaíso et, au bout de cinq semaines, j’ai débarqué à Cannes. J’ai pris le train pour Paris, j’avais 100 dollars en poche. Par miracle, le soir même, je rencontre des Chiliens exilés. Je me suis débrouillé jusqu’à ce que j’entre dans la compagnie de Marcel Marceau. Et je ne pouvais pas être meilleur que lui parce qu’il était génial. J’ai fini par écrire quelques-uns de ses numéros : La Cage, Le Fabricant de masques, etc.

A Paris, dans les années 80, vous êtes célèbre pour lire les tarots dans les cafés… Pour moi, les tarots ne prédisent pas le futur, ils sont un langage pour mieux se comprendre, résoudre ses problèmes personnels. Les cartes forment une phrase qu’il faut interpréter : on n’en tire rien d’autre que ce qui est déjà en nous. Ce langage des tarots, il fallait que je l’enseigne pour pouvoir le parler avec d’autres ! Et j’ai organisé des consultations de ce que j’ai appelé la « psychomagie », une technique dérivée de la psychanalyse que j’ai mise au point. Si vous n’avez pas résolu votre complexe d’Œdipe, que vous voulez coucher avec votre mère, le psy ne peut rien faire. Moi, j’ai découvert que l’inconscient accepte la métaphore : pour lui, une photo, c’est une personne. Tu veux faire l’amour avec ta mère ? Habille ta maîtresse avec les habits de ta mère, confectionne-lui un masque avec le visage de ta mère et couche avec elle. Tu résoudras ton problème !

Vous avez dit ne pas avoir peur de la mort… Ah oui, éclairons ça, c’est un sujet important. Je crois qu’il y a en chaque être quatre énergies : intellectuelle, émotionnelle, sexuelle, corporelle. Elles dirigent les idées, les émotions, les désirs, les besoins. Intellectuellement, j’ai compris, j’accepte de disparaître. Mais mon corps ne le veut pas, il trouve que mourir est atroce. Si je pouvais vivre jusqu’à 150 ans, je serais ravi, mais je trouverais quand même que c’est peu long... 14

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SON EXPOSITION AU CAPC 17


SON EXPOSITION AU CAPC Depuis les années 50, Alejandro Jodorowsky produit une œuvre plurielle qui a réussi à toucher un vaste public, de la bande-dessinée, notamment la série culte « L’Incal », dessinée par Moebius, au cinéma art et essai (son dernier film, « La danza de la realidad », a été réalisé à Tocopilla, son village natal au Chili), de la poésie au théâtre (avec le mouvement Panique). Son travail multiple et sa manière compulsive de toucher tous les médiums a suscité un véritable culte par sa dimension symbolique, philosophique, et parfois ésotérique. Cinq ans ont été nécessaires pour analyser son œuvre, réfléchir à sa restitution dans un espace muséal et réaliser la scénographie. Le résultat est agencé dans des espaces compartimentant chaque discipline de Jodorowsky, « pour une lecture souterraine » explique la directrice et commissaire de l’exposition. Ci- après le plan de l’exposition CAPC

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La scénographie est signée par l’architecte grec Andreas Angelidakis. Son travail fait partie intégrante de l’exposition et s’associe à sa perception. Le public est invité à s’y rendre « comme dans une ville » où chaque quartier est dédié à un domaine. L’architecte a pris les propos de Jodorowsky en juillet 2014 au pied de la lettre. Mais Andreas Angelidakis a aussi joué le jeu d’Alejandro Jodorowsky. Il a construit chaque pavillon avec la thématique du tarot, un art divinatoire « restauré » par l’artiste. La littérature se trouve dans la Tempérance, la bande dessinée dans la Lune, le cinéma dans le Pendu… En flânant dans les recoins de la grande nef, on trouve aussi la Tour, le Fou, le Chariot, la Mort ou l’Amoureux…

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II Cartes à échelle humaine (env. 70cm) disposées en arc de cercle

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Le CAPC présente en 2015 la première retrospective de l’oeuvre de cet artiste internationalement connu

Alejandro Jodorowsky a marqué des générations d’acteurs, d’écrivains, de cinéastes et de plasticiens par une œuvre aussi prolifique qu’éclectique. Du mime à la bande dessinée, dont il a bouleversé la notion même de scénario, de la tarologie à la psychogénéalogie, de l’écriture à sa fréquentation des cercles Surréalistes, du cinéma underground à ses toutes premières performances au sein du groupe Panique, Jodorowsky a bousculé, interrogé et modifié notre manière de percevoir et de penser l’art. Son œuvre anticonformiste et plurielle a touché un vaste public mais aussi suscité un véritable culte par sa dimension symbolique, philosophique, et parfois ésotérique.

Exposition du 28.05 au 31.10.2015

Dans l’espace de la Grande Nef, scénographié par l’architecte Andreas Angelidakis pour entrer en résonance avec l’univers visuel de Jodorowsky, l’exposition présente de manière originale et pour la première fois, des archives rarement exposées, des dessins, des bande-dessinées, des films, etc. Cet espace emblématique et spectaculaire, transformé en une vaste scène de théâtre expérimental, offre l’occasion unique de vivre une expérience d’«art total», mêlant entre autres théâtre, performances, cinéma, lectures, dessins et archives. Cette exposition unique, empreinte de l’univers filmique.

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SES CROQUIS



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L’HISTOIRE DU TAROT

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III LE TAROT DE MARSEILLE ET SON HISTOIRE Aujourd’hui c’est le tarot le plus utilisé au quotidien

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Les cartes de tarot sont un type de cartes à jouer apparu en Italie au XVe siècle. Les cartes «da trionfi» ou «naipe a trionfi» sont mentionnées pour la première fois au milieu du XVe siècle en Italie du Nord. Le mot italien tarocchi et le mot français tarot sont mentionnés pour la première fois au début du XVIe siècle. Les plus anciennes cartes de tarot connues aujourd’hui ont été peintes pour la famille Visconti. Le tarot dit « de Marseille » désigne un ensemble de cartes à enseignes (ou couleurs) « latines » qui ont la particularité de posséder une cinquième suite de vingt-deux cartes décorées d’images allégoriques spécifiques. Depuis la fin du XVIIIe siècle, il est associé à la Taromancie (cartomancie utilisant le tarot). L’appellation « tarot de Marseille » est utilisée par Papus, puis elle est popularisée à partir de 1930 par Paul Marteau qui choisit d’intituler son tarot destiné au marché de la cartomancie Ancien Tarot de Marseille. L’expression « tarot de Marseille » désigne dans son acception plus restreinte un type graphique de jeux de tarot bien particulier et sans doute très ancien. Le type dit « tarot belge à couleurs latines » (ou « RouenBruxelles ») a coexisté en France (avant de passer en Belgique) au XVIIIe siècle. (Le « Tarot bruxellois », indiqué par une source allemande de 1772, désigne les tarots à couleurs françaises faits à Bruxelles).


Le tarot est apparu en Italie au XVe siècle

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LES ORIGINES


Les cartes da trionfi ou naipe a trionfi sont mentionnées pour la première fois au milieu du XVe siècle en Italie du Nord. D'après le chercheur Michael Dummett, le tarot aurait été rapporté en France par les soldats des invasions en Italie de Charles VIII en 1494 et Louis XII en 1499. Cependant une référence à l'existence des tarots à Avignon dès 1505 publiée par le chercheur Thierry Depaulis pourrait indiquer qu'à l'inverse ce soit l'ordre français qui ait été importé dans la région de Milan à ces mêmes occasions. Le plus ancien jeu français de tarot conservé aujourd'hui est celui de Catelin Geoffroy à Lyon en 1557 dont il reste trente-huit cartes, aux enseignes atypiques mais rassemblant apparemment les vingt-deux atouts. Ce tarot a plusieurs particularités : il ne reprend pas les enseignes latines mais il leur substitue Perroquets, Paons et Lion pour trois d'entre elles, la quatrième n'est pas connue. Ces enseignes étant imitées du jeu de cartes (sans atouts) gravé en 1544 par le graveur allemand Virgil Solis, la quatrième pourrait donc avoir été les Singes. Les atouts pour leur part reprennent les allégories connues dans les jeux italiens. C'est aussi l'unique exemplaire de la production du XVIe siècle, qui était pourtant conséquente, d'un jeu populaire à l'époque (cité dans Gargantua) et d'autres écrits. Comme pour les autres cartes à jouer, la diffusion des cartes de tarot à partir du XVe siècle ou du XVIe siècle est rendue possible - outre le papier - par le développement de la xylographie qui restera jusqu'au XVIIIe siècle le mode de production privilégié des cartes à jouer.

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CARTOMANCIE ET HÉRITAGE ÉSOTÉRIQUE Il est généralement admis que les cartes qui sont à l’origine du tarot de Marseille, tout comme le tarot de Marseille luimême, ont été créées dans le but d’une utilisation ludique. L’hypothèse qui jouit du plus large consensus chez les chercheurs est celle de Michael Dummett qui affirme que tous les usages modernes du tarot en cartomancie ont leur source chez Antoine Court de Gébelin et Louis de Fayolle, comte de Mellet (‘M. le C. de M.’). Il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour entendre parler avec certitude de cartomancie utilisant le tarot de Marseille, avec Antoine Court de Gébelin - même si certains auteurs présentent des indices qui feraient remonter l’usage divinatoire du tarot à des dates antérieures. Les cartes du tarot sont appelées lames majeures et mineures ou arcanes majeurs et mineurs par les ésotéristes et les occultistes à partir de 1863. Aujourd’hui, les auteurs de la tendance occultiste, hermétiste ou ésotérique prêtent au tarot divers usages : chemin initiatique, préservation d’une tradition (alchimique par exemple), tarot divinatoire, etc. sans forcément remettre en question son origine historique ou sa date d’apparition. Jeu de carte pour lecture divinatoire

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LE TAROT PAR A. JODOROWSKI 43


LA VOIE DU TAROT Alexandro Jodorowsky s’est engagé depuis une trentaine d’années dans la voie du tarot. Jeu de cartes de vingt-deux arcanes majeurs et cinquante-six arcanes mineurs, le tarot voyage à travers les cultures et les siècles depuis le Moyen Age. Même s’il est souvent employé comme art divinatoire, il est avant tout un fabuleux instrument de connaissance de soi et une représentation de la structure de l’âme. En tirant les cartes, celui qui interroge le tarot est confronté à son état intérieur et guidé dans l’exploration de sa propre profondeur. Source inépuisable de symboles. La voie du tarot est une invitation à l’aventure spirituelle et un outil d’interprétation du quotidien.

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L’AM OU REUX 50


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LE SOLEIL 57


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ANNEXES 0. LE MAT C’est l’esprit de liberté. La liberté de quoi ? la liberté de l’individualité. Il emporte dans son sac une individualité renfermé. Il est libre, il n’est pas attaché à des pensées, au langage, aux sentiments, aux désirs, pas attaché aux besoins.

I. LE BATELLEUR

On a toujours parlé du BATELEUR comme celui qui commence. IL a tout sur sa table et IL doit choisir ce qui lui convient. Mais on peut le voir d’une autre façon. Les objets qui sont sur la table sont sa subjectivité. IL a choisi l’unité.

II. LA PAPESSE

Elle ouvre l’unité en dualité. On n’a jamais vu que le livre s’ouvre. ELLE fait la dualité et va créer automatiquement la dualité. ELLE est en train de faire une gestation de soimême.

III. L’IMPERATRICE

Quand on rentre dans la discipline on va découvrir l’amour à soi-même. On parle d’habitude de la créativité, on dit qu’ELLE ne sait pas où ELLE va, qu’ELLE explose. Mais on ne peut pas exploser si on ne s’aime pas. Si on ne s’aime pas on est en constant état de dépression.

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IIII. L’EMPEREUR

Il s’appartient. On ne peut pas vivre sans s’appartenir. On a vu qu’une maladie c’est de ne pas appartenir à la planète, ni à soi-même, ni au destin. J’appartiens au monde et le monde est à moi, dit-il.

V. LE PAPE On dit que c’est l’union en voyant le geste de sa main, le pont entre le ciel et la terre et de la terre au ciel. C’est le pontifice, celui qui transmet. Mais ce que l’on n’a pas vu c’est qu’il est en train de bénir. Bénédiction de la totalité complète.

VI. L’AMOUREUX

Philippe Camoin m’a beaucoup aidé quand il a vu un crâne dans la carte, dans le Soleil blanc, et j’ai compris que L’AMOVREVX, dans son essence précise, c’était la même chose que la mort, que L’AMOVREVX est entre la vie et la mort. C’est l’union du non existant et de l’existant, de ce qui est vivant et de ce qui n’est pas vivant.

VII. LE CHARIOT On dit que c’est action dans le monde, que c’est celui qui triomphe, qui fait la conquête. Mais si on regarde le cube

on peut penser qu’il n’a pas de fond, que c’est un puits. IL n’avance pas, les chevaux sont calmés.

VIII. LA JUSTICE Je n’ai pas trouvé quelque chose de mieux que se faire justice à soi-même, mais j’ai vu que c’est un processus constant d’éliminer ce qui n’est pas authentique. C’est un état d’esprit. « cela non, ce n’est pas moi » ou « cela qui est à moi n’est pas bien, cela ne me correspond pas ».

VIIII. L’HERMITE

On a dit qu’IL recule, mais ce qui a attiré mon attention c’est qu’IL est en train de regarder avec sa lampe. Premièrement IL n’a pas peur d’allumer sa lampe et deuxièmement IL peut allumer la lampe et troisièmement IL veut allumer la lampe et IL se dit « je dois allumer la lampe » Je dois faire tous mes efforts pour développer mon cerveau même si je n’ai que 10 cellules dans mon cerveau.

X. LA ROUE DE LA FORTUNE Comment je pourrais changer ma conception de LA ROVE DE FORTVNE, qu’est-ce que je peux ajouter depuis les 40 années que je fais du TAROT


: je suis passé par la réincarnation, la Providence, qui peut t’aider à faire tourner la Roue etc…Mais la ROVE DE FORTVNE c’est un cycle accompli, il n’y a aucun effort à faire, s’il n’y a pas quelqu’un pour faire tourner la manivelle, c’est qu’on l’a chassé.

XI. LA FORCE

C’est l’union de la force animale et de la force spirituelle mais j’ajoute que c’est une vision double de LA FORCE, c’est à dire qu’en même temps que l’on contrôle la passion, car c’est nécessaire, on peut vaincre les limites mentales. Pour pouvoir mettre à sa place tes instincts, ton animal, tes passions, il faut que LA FORCE ne vienne pas d’une limite mentale, d’une morale acquise.

XII. LE PENDU

Là je vous apporte la bonne nouvelle, je vais vous étonner. LE PENDU a coupé les 12 branches des arbres et IL les cache dans son dos. Il y a l’arbre Paternel et l’arbre maternel. IL a coupé la Mère, il a coupé le Père pour devenir son propre Père et sa propre Mère pour créer l’androgyne intérieur.

XIII. LA MORT

Le moi essentiel dissout les ego individuels et IL les utilise comme engrais de l’être nouveau. L’être essentiel dissout les mois et les enterre dans l’inconscient pour que puisse pousser l’être nouveau. C’est dissoudre et coaguler. On dissout les éléments, on les enterre et on les coagule dans un être nouveau.

XIIII. LA TEMPERENCE C’est une merveille ce que vous allez voir. D’habitude on dit que cela passe d’un vase à l’autre. Mais non, ce qui est

en bas est en train de monter vers l’autre au lieu de descendre. C’est le pas d’un niveau de conscience inférieur à un niveau de conscience supérieur, protégé par les lois universelles.

XV. LE DIABLE Paolina, il y a des années déjà, a dit qu’IL a tellement d’yeux parce qu’IL n’a pas peur de voir, de se voir. IL a une torche et donc il est en train d’illuminer quelque chose dans l’obscurité. IL voit avec humour ses quatre centres. IL n’a pas peur, IL n’a pas honte, IL n’a pas de culpabilité, IL voit son essence androgyne. LE DIABLE c’est un androgyne. Nous avons tous une essence androgyne. IL n’a pas peur de voir pensées androgynes, sentiments androgynes, désirs androgynes, actions androgynes.

XVI. LA MAISON DE DIEU

C’est l’acceptation d’être un canal, la Tour et on est créateur des êtres heureux. Je suis la Tour qui accouche de ces êtres qui apparaissent. Tant que les autres n’apparaissent pas, le travail ne sert pas à grand chose. Je l’ai appelé « l’Hôpital spirituel ». Il faut donner le bonheur aux autres.

XVII. L’ÉTOILE On vit dans la planète comme dans une île. C’est une prison. Alors dans LETOILLE on se rend compte que notre planète fait partie du cosmos. Alors notre mental s’ouvre au cosmos. On retourne à l’univers oublié. La civilisation humaine avait oublié l’univers, on l’avait mis à notre service avec l’astrologie pour me dire des choses à moi. Mais je n’étais jamais au service des étoiles. Là c’est le contraire : on est au service du cosmos.

XVIII. LA LUNE On peut dire en allemand le lune et la soleil. La lune est masculine et le soleil est féminin. Cela veut dire que notre conception de la lune est un concept imposé. Si on se libère de ce concept on arrête de parler de la Mère universelle ici dans la carte. On va dire que c’est l’illumination, le plus haut niveau spirituel possible, humain. Le chien bleu c’est le cœur et quand il est réalisé il a la grâce, un état de paix merveilleux. Et le chien couleur chair, c’est le sexe, l’extase. La langouste, c’est la transe corporelle.

XVIIII. LE SOLEIL On voit ici une conscience qui te regarde, c’est la lumière absolue. Il y a un mur qui nous sépare de ce Soleil et il y a deux êtres humains qui s’entre aide. Alors on pourrait penser que la conscience réalisée pourrait accepter la solitude. Si tu es dans l’unité tu es dans la solitude absolue.

XX. LE JUGEMENT

De nouveau c’est le principe actif et le principe réceptif qui vont créer l’être nouveau qui va monter vers une conscience divine qui est l’œuf doré qui est dans la tête de l’ange. C’est le dieu intérieur. Ce n’est pas LE SOLEIL qui est là car derrière LE SOLEIL il y a une force qui n’est pas un astre.

XXI. LE MONDE C’est une nouvelle vie dans une nouvelle dimension.

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Sources : livret CAPC - Alejandro Jodorowski www.ecoledutarot.com www.lesinrocks.com/rencontre-avec-alejandro-jodorowsky/ www.wikipedia.fr crédit photos : Marion Brizard-Lamour images.google Réalisé par: Bertille Nadaud Emmanuel Saint-Marc Marion Brizard-Lamour Timothée Degli Innocenti




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