DU GRAU-DU-ROI A MARSEILLAN : Une réhabilitation tournée vers le paysage et la biodiversité

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DU GRAU-DU-ROI À MARSEILLAN

UN TERRITOIRE RICHE ET EN PERPETUEL MOUVEMENT

Une réhabilitation tournée vers le paysage et la biodiversité

ENSAM Projet de Fin d’Etude, Session 2021 Sous la direction de Stéphanie JANNIN

Domaine d’étude : Architecture & Milieux

Marjorie HAMEAU

PROJET DE FIN D’ÉTUDE :

Du Grau-du-Roi à Marseillan : Un territoire riche et en perpetuel mouvement. Une réhabilitation tournée vers le paysage et la biodiversité

Domaine d’étude : Architecture & Milieux Année universitaire 2020-2021

Présenté par Marjorie HAMEAU, sous la direction de Stéphanie JANNIN

Membres du jury Enseignants de l’ENSAM : Annabelle ISZATT Stéphanie JANNIN Solveig ORTH Jordi PIMAS

Enseignant extérieur : Gilles SENSINI, maître de conférence à l’Ensa de Marseille

Personnalité extérieure : Sophie LAFENETRE, architecte et urbaniste de l’état et directrice de l’EPF Occitanie

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier ma directrice de PFE Stéphanie JANNIN, pour son soutien, son dévouement et ses précieux conseils lors de ce semestre. Je tiens également à remercier Jordi PIMAS, pour son aide apportée dans le suivi de l’analyse de ce travail lors du semestre dernier. Merci également à Clothilde BERROU et Caroline MANGIN, pour leurs conseils dispensés lors des corrections communes.

Je souhaite remercier tous les membres du jury pour l’attention qu’ils accorderont à mon travail.

Enfin, je remercie tous ceux qui m’ont aidée dans la réalisation de ce projet, qui m’ont écoutée et soutenue pour me permettre d’évoluer tout au long de mon travail.

Merci aux habitants et commerçants de Marseillan d’avoir pris le temps de m’écouter et de répondre à mes questions lors de mes nombreuses visites sur le site.

Merci à mes proches et ma famille pour leurs encouragements et leurs soutients dans la réalisation de ce projet et durant toutes ces années d’études.

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AVANT PROPOS

Quand on se promène dans un lieu, on observe, on contemple l’environnement qui nous entoure. Les paysages qui se dégagent devant nous laissent place à des reliefs et des vues lointaines sur de nouveaux horizons.

Le littoral, cette étendue de plage, entourée à la fois par la mer et ses lagunes, proche d’espaces végétaux fragiles, façonne les paysages de l’Hérault. C’est véritablement un enchainement d’espaces, à la fois sensibles et aux caractères forts, constitués d’une biodiversité propre à son milieu et à sa région.

Le rapport à la nature y est fort, on flânne au coeur de ces paysages et on s’y arrête, on prend le temps d’écouter ce qu’il s’y passe, pour les comprendre et les apprécier. L’environnement d’un milieu est en perpetuel changement, c’est un cycle qui se regénère et qui doit faire face aux aléas du temps.

L’étude de ce territoire, s’est faite par une découverte des lieux qui constituent le littoral héraultais.

Suite à cette étude, le choix d’un espace de projet s’est naturellement distingué par sa richesse et son paysage authentique : l’Etang de Thau.

La béauté et la sensibilité de ce lieu donne envie de le protéger et de le mettre en valeur, pour que chaque détail qui le constitue soit remarquable

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INTRODUCTION

L’HÉRAULT, UN PAYSAGE DIVERSIFIÉ ET À FORT CARACTÈRE

Le site d’étude

Un littoral très touristique

Un arrière-pays riche mais peu valorisé

LE LITTORAL, UN TERRITOIRE EN DANGER PAR LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Modification et disparition du littoral

Une stratégie territoriale de 2020 à 2100

MARSEILLAN, UNE VILLE AUX PAYSAGES ATYPIQUES

Le site d’analyse

Un environnement à risque

L’étang de Thau, un réservoir de biodiversité

Un territoire riche et protégé

MARSEILLAN - VILLE, UNE RÉHABILITATION TOURNÉE VERS LA BIODIVERSITÉ

L’évolution d’une ville historique

L’analyse du site de projet

Une réflexion autour d’un site à fort potentiel

L’existant : Le parc Tabarka et les caves viticoles

Vers une réhabilitation de site durable et paysagère

SOMMAIRE 9
BIBLIOGRAPHIE 11 13 25 41 53 80
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INTRODUCTION

Le littoral de l’Hérault est particulièrement connu pour son évolution des stations balnéaires liée à la Mission Racine, datant des années 60, qui lui a permis un essor considérable autour du tourisme et de l’économie régionale. Il est devenu la principale localisation des activités humaines auparavant tournées vers l’arrière-pays.

Cependant, depuis de nombreuses années le réchauffement climatique menace ce littoral face à l’érosion, la montée des eaux et au mouvement perpétuel du trait de côte, qui tend à reculer vers les terres. Ce phénomène, qui n’est plus négligeable, nous incite à repenser le littoral de demain. A la fois par une sauvegarde des richesses du territoire mais aussi par l’observation d’un déséquilibre des fréquentations qui nous amène à imaginer un littoral désaisonnalisé pour mener à bien des projets durables.

Il est important de mettre en évidence les aspects d’un territoire, d’évoquer son paysage, sa biodiversité, ses fréquentations touristiques mais aussi les problèmes auquels il est soumis.

Toutes ces analyses vont permettre de développer des stratégies et des enjeux, pour mettre en place une sauvegarde du territoire sur plusieurs années, avec une volonté de résilience face aux changement climatiques.

Deux niveaux de réflexion sont alors envisagés : l’une à l’échelle du département de l’Hérault, plus précisément le littoral, et l’autre à l’échelle de la commune de Marseillan, qui nous amènera jusqu’au site de projet.

Ce projet propose de repenser le rapport au site de Marseillan avec l’étang de Thau, constitué d’une biodiversité unique et d’un paysage atypique Cette ville attractive à la fois par la présence du mas conchylicole et par sa proximité avec le Lido de Sète qui offre des entendues de plages, n’est pas épargnée par la montée des eaux qui engendre une perte du littoral. L’objectif est de s’adapter à ces changements par une réflexion durable pour maintenir à la fois le site, le développement et la sauvegarde des nombreuses richesses qui façonnent ce territoire.

Comment faire de Marseillan une ville dynamique toute l’année et mettre en avant son paysage et sa biodiversité tout en les préservant ?

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L’HÉRAULT UN PAYSAGE DIVERSIFIÉ ET À FORT CARACTÈRE

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Le département de l’Hérault, avec ses 90 km de côte, est un territoire complexe, fragile avec d’importantes richesses logées entre terre et mer, urbanisation massive et espaces protégés ainsi que par des phénomènes de sécheresses ou d’inondations. Appartenant à la région Occitanie qui regroupe de nombreux départements bordant la Méditerranée comme un "théâtre ouvert", les paysages du littoral de l’Hérault sont façonnés par le vent, la terre et l’eau. Il est principalement caractérisé par une succession de lagunes séparées de la mer par des lidos.

De par son histoire et sa géographie, le littoral héraultais possède une identité méditerranéenne forte, un patrimoine naturel et historique important. Le Littoral nous offre un enchainement de paysages uniques entre mer, étangs, villes et nature qui s’étendent jusqu’à l’arrière-pays. Celui-ci, principalement composé de lidos (minces et fragiles cordons sableux) ponctués par les étangs, qui dessinent une longue bande irrégulière qui caractérise fortement le littoral Héraultais.

Le département de l’Hérault est au centre de ce théâtre ouvert, essentiellement tourné vers la mer. Sa façade maritime lui donne une position stratégique pour le tourisme et l’implantation des principaux ports. Il est aussi connu pour ses nombreuses activités économiques autour de la pêche, la conchyliculture mais aussi pour la viticulture. Il concentre également deux grandes villes principales, Montpellier et Béziers.

Aujourd’hui, la côte fortement urbanisée est tournée vers l’économie de la mer avec de nombreuses infrastructures portuaires et stations balnéaires. Ces aménagements ont attiré une forte attractivité du tourisme accentué par la proximité de la mer. Les hommes sont maintenant installés sur les lidos, entre les étangs et la mer, ce qui engendre des problèmes liés au réchauffement climatiques.

14 LE SITE
D’ÉTUDE

OCCITANIE HÉRAULT LITTORAL

FRANCE
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PLAGE DE L’ESPIGUETTE, LE GRAU-DU-ROI STATION BALNÉAIRE, LA GRANDE-MOTTE
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LE MONT-SAINT-CLAIR, MARSEILLAN MONTPELLIER ET LES ÉTANGS PALAVASIENS

UN LITTORAL TRÈS TOURISTIQUE

Le département de l’Hérault amène chaque année pendant la saison estivale un nombre de touristes considérables (25% de la fréquentation touristique en Occitanie) par rapport aux habitants présents à l’année.

L’attractivité du littoral avec ses activités de sport et loisir autour de la mer ainsi que la présence des stations balnéaires ne fait qu’accroitre l’afflux touristique. Elle permet aussi de participer à l’identité culturelle du littoral.

C’est un tourisme de masse qui s’implante et qui dépend aussi de toutes les infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires renforcées par de nouveaux réseaux structurant le département.

Le tourisme balnéaire est toujours au cœur de l’attention avec les activités telles que la plage et la baignade qui reste le principal attrait du littoral. Avec un climat ensoleillé les fréquentations ne font qu’augmenter favorisant une économie bleue qui apporte d’importants emplois dans le département.

Cependant, le tourisme héraultais reflète et accentue un déséquilibre entre terre et mer. La répartition des fréquentations est répartie à 71% sur le littoral, contre 22% pour les deux grandes villes et seulement 7% pour l’arrière-pays. Ce tourisme est principalement établi par une forte saisonnalité qui crée une rupture importante le reste de l’année, aussi bien économique que touristique.

L’enjeux principal est de retrouver un équilibre entre les saisons, on va parler de désaisonnaliser le littoral et de mettre en avant l’arrière-pays en développant de nouvelles pratiques touristiques durables pour favoriser toutes les richesses présentes dans le département de l’Hérault.

Même si la population commence à prendre conscience de la vulnérabilité du littoral en s’ouvrant sur de nouvelles perspectives comme le tourisme vert (révéler les atouts locaux), l’arrière-pays, n’a pas eu la possibilité de se développer à la hauteur de l’expansion touristique du littoral.

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RICHE MAIS PEU VALORISÉ

L’Hérault est riche de part ses paysages variés, allant de son littoral bordé par la mer et ses étangs qui font de la région un relief unique, mais cette bande de sable et d’eau ne façonne pas totalement le département.

En effet, il concentre des ensembles naturels riches en biodiversité qui amènent un rôle essentiel pour le littoral.

Pour ce qui est du milieu terrestre, il s’agit des plaines agricoles, des montagnes, des ruisseaux et des prés, ce qui correspond aux massifs dunaires, aux herbiers marins ou au zones humides en milieux marins.

Le principal objectif est de préserver ces zones pour qu’elles ne subissent pas le développement de l’urbanisation. Elles vont être sauvegardées par des zones ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique) qui protègent le caractère remarquable du site ou encore par des zones Natura 2000, qui représentent 32% de la surface du département. Les sites classés Natura 2000 sont soumis à la préservation de la diversité biologique et la valorisation du patrimoine naturel des territoires.

Au-delà du littoral qui représente 30% du département et concentre 70% de la population, l’arrière-pays amène une diversification du paysage qui est en constante évolution aussi. Constitué de garrigues, de massifs montagneux majoritairement boisés ou encore de grandes plaines agricoles où se distinguent une faune et une flore tout à fait remarquable et propre à la région. Chaque élément qui constitue les reliefs et le paysage de l’Hérault regorgent d’une biodiversité et d’une richesse écologique remarquable

Le département de l’Hérault, composé par un littoral urbanisé et dynamique par ses activités balnéaires, s’étend à la fois sur le bord de mer mais aussi autour des étangs. On remarque qu’au-delà des villes du littoral, le territoire est constitué d’une agriculture dense. La présence des terres agricoles façonne le paysage notamment par la domination des vignobles qui fabriquent aussi l’identité propre de la région.

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UN ARRIÈRE-PAYS

L’arrière-pays est tout aussi fort et authentique que le littoral, la proximité de ses terres agricoles avec les lagunes crée des paysages qui se distinguent et donnent à découvrir une région riche et qui ne cesse d’évoluer, par les aléas climatiques qui démontrent un paysage en perpétuel mouvement.

Les lagunes présentent une grande biodiversité et richesse écologique qui leur apportent le statut de réservoirs de biodiversité. Ces lagunes sont aujourd’hui classées en site Natura 2000. Elles constituent des paysages remarquables sur le littoral héraultais et servent de support à de nombreuses activités tant traditionnelles, culturelles, récréatives qu’économiques.

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PAYSAGE DE L’ARRIÈRE-PAYS AUX ABORDS DU PIC SAINT-LOUP

ZNIEFF type 2

ZNIEFF type 1

Zones Natura 2000

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LES ZONES NATURELLES SAUVEGARDÉES DÉPARTEMENT DE L’HÉRAULT
N 0 5 10km

LES ZONES AGRICOLES ET VITICOLES DÉPARTEMENT DE L’HÉRAULT

N 0 5 10km Vignes

Blé dur et vergers

Ressources de fourragères ligneuses

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LE LITTORAL UN TERRITOIRE EN DANGER PAR LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

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MODIFICATION ET

DISPARITION DU LITTORAL

Depuis plusieurs années maintenant, le réchauffement climatique entraine de nombreux dégâts sur la planète, avec des hausses de température qui affaiblissent les productions agricoles et menacent les espèces animales et végétales sur le territoire. Il amène aussi l’érosion marine et la montée des eaux dues à la fonte des glaciers, les tempêtes et les vagues qui provoquent de plus en plus d’inondations côtières.

L’augmentation du niveau de la mer s’accélère depuis ces dernières décennies, le rythme de cette montée est 2,5 fois plus élevé que pendant les années 1900 à 1990. Si les émissions de gaz à effet de serrescontinuent d’augmenter de manière aussi forte, la hausse du niveau de la mer serait estimée d’après le Giec à plus d’un mètre d’ici 2100.

Le territoire héraultais est particulièrement concerné par ce phénomène. La présence de l’eau est une ressource essentielle, autant pour la pêche et la conchyliculture que pour les activités balnéaires touristiques.

Cependant, le littoral est en perpétuel mouvement, en raison d’événements soudains tels que les fortes pluies (épisodes cévenols) qui entrainent un débordement des fleuves et des inondations mais aussi par l’élévation constante du niveau de la mer qui peut être amplifier par les aléas naturels.

D’ici 2100, une grande partie du littoral se verra disparaitre, submergé par cette montée des eaux qui ne fait qu’accélérer.

Les lidos qui aujourd’hui protègent les terres et forment les étangs vont totalement disparaitre ainsi que toutes les villes présentent aux alentours. Il ne restera que les terres agricoles et les villes éloignées du littoral.

Le recul du trait de côte est imminent et engendre de vrais questionnements suites à l’activité économiques et touristiques du littoral. Le vieillissement des stations balnéaires est remis en cause, le littoral serait-il toujours attractif et accessible ?

Ce phénomène est inévitable, il arrive forcément, il peut être ralenti mais il faut pouvoir se projeter plus loin et travailler avec une temporalité qui prend en considération cette montée des eaux.

Suite, à la prise en compte des différents facteurs qui mettent en danger le littoral, la mise en place d’une stratégie territoriale est nécessaire pour répondre aux différents besoins et contraintes du territoire. L’objectif est de faire de cette montée des eaux un levier plutôt qu’une contrainte pour apporter au littoral une économie durable et mieux répartie au sein du territoire.

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PRÉVISION DE LA MONTÉE DES EAUX D’ICI 2100 LE LITTORAL HÉRAULTAIS

N 0 5 10km

REPRÉSENTATION DES DISPARITIONS DU LITTORAL COUPE SUR SÈTE 2100

2021

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UNE STRATÉGIE TERRITORIALE

DE 2020 À 2100

Pour mieux s’adapter et s’organiser pour les changements à venir il est essentiel d’élaborer une stratégie qui s’inscrit dans une démarche de temporalité de 2020 jusqu’à 2100. Le début de cette analyse, présente trois scénarios possibles face à l’élévation du niveau de la mer : le scénario de repli, le scénario de protection et le scénario résilient.

Pour ce projet, le choix se porte sur un scénario de résilience, qui est : encaisser, s’adapter et grandir.

Sur le littoral, l’envie de se protéger se développe et augmente de plus en plus. Le scénario de protection inclut des systèmes de défense dans l’aménagement urbain. Il vise à présenter un certain nombre d’investissements conciliant ouvrages de protections, tels que les digues, les enrochements, les épis… mais aussi la densification de l’espace urbain à travers des dispositifs innovants tels que les super-digues par exemple.

Ces moyens de défense restent lourds ce qui crée un rapport entre la ville et la mer qui est frontal. Les liens avec l’arrièrepays et le littoral sont fragilisés, ce qui amène un déséquilibre économique entre ces deux entités.

Le second scénario, celui du repli cherche à donner ou plutôt redonner plus de place à l’eau. C’est une stratégie qui cherchera à relocaliser coup par coup les activités ou les habitations dans des zones submersibles menées dans l’urgence. Même si l’objectif et de réduire l’aléa de l’inondation au sein des villes en proposant un nombre d’exemples qui permet de laisser place à l’eau, la perte de terrain ou de bâtiment sont prédéterminés. Les stations balnéaires du littoral les plus rentables continueraient d’attirer de l’aide pour les défendre mais les communes plus faibles seront dans une impasse, ce qui engendrera encore plus de disparités entre les communes du littoral.

Le scénario de résilience se base sur l’anticipation et le fondement d’un ensemble d’objectif à réaliser. À l’échelle du littoral, on va agir face à la montée des eaux, pour réduire les risques et permettre une reconstruction d’un système dunaire ou encore réfléchir à l’implantation d’activités et d’infrastructures faisant partie du système urbain.

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SCÉNARIO DE PROTECTION

SCÉNARIO DE REPLI

SCÉNARIO DE RÉSILIENCE

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De nos jours, il est important de travailler l’eau comme une composante du projet urbain pour en faire des villes résilientes, habitables, productives et durables. La résilience c’est :

- s’adapter avec des constructions et des espaces publics qui assurent un passage de l’eau dans la ville, en temps d’inondations ou de l’élévation du niveau de la mer.

- se protéger avec la construction de digues ou de pompes à eaux - évacuer les espaces qui sont souvent sujets aux inondations pour les transformer en espaces verts et en sites écologiques.

Ce scénario apporte une réflexion globale du littoral jusqu’à l’arrière-pays Héraultais (plaines, vallées…) et permet de repenser les mobilités, les infrastructures et les habitations qui façonnent le littoral. Des moyens sont mis en place pour renforcer une solidarité entre ces espaces.

De nombreux enjeux devront être pris prendre en compte sur le littoral héraultais. Cette montée des eaux engendre des dégâts qu’on ne peut négliger. Le littoral est en mutations rapides et reste un territoire particulièrement fragile. Le maintien de son attractivité passe par la préservation de son équilibre, à la fois entre un développement économique mais aussi par la préservation de l’environnement.

Ce projet va établir des objectifs et enjeux pour conserver ce littoral. Des enjeux environnementaux liés aux risques, avec la perte des étangs due à la submersion marine et au recul du trait de côte, mais aussi des enjeux de protection et de reconstruction face à ce danger.

L’objectif du scénario de résilience est de préserver la plage pour maintenir les activités qui lui sont associées tout en valorisant l’arrière-pays pour favoriser un tourisme alternatif et une découverte des paysages et de la biodiversité

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ÉROSION DES PLAGES DU AU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE COMMUNE DE VIAS, HÉRAULT

LA PROTECTION DES

ÉTANGS

Dans cette première temporalité, l’enjeu est de sauvegarder les étangs qui façonnent le littoral héraultais. Le littoral se compose de deux étangs majeurs qui permettent un échange entre terre et mer. La protection mais aussi la préservation de l’Etang de Thau et de l’Etang de l’Or sont primordiales pour garder intacte les équilibres entre les enjeux de conservation de la biodiversité et les besoins socio-économiques liés à la pêche, l’ostréiculture et les loisirs.

En effet, la perte des étangs est synonyme de recul du trait de côte. Ce recul provoque donc la disparition d’un paysage typique du littoral mais aussi toutes les richesses qui vont avec.

L’arrière-pays devient le front de mer et subit une forte pression foncière pour relocaliser un tourisme balnéaire qui se retrouve submergé.

Au-delà d’un paysage qui disparait, les étangs sont une source de biodiversité et d’écologie pour le littoral. Ils permettent un équilibre et sont sources de vie de nombreuses espèces animales et végétales. La sauvegarde des étangs présente plusieurs enjeux sociaux, économiques, patrimoniaux et écologiques.

Pour l’Etang de l’Or, situé aux abords de Mauguio, Pérols ou encore Carnon, ses enjeux sont : - sociaux liés à la proximité des stations balnéaires et les activités de loisirs - patrimoniaux avec la présence d’élevages intensifs de taureaux et de chevaux de Camargue. - écologique, puisque l’étang est un habitat privilégié pour les oiseaux, ainsi qu’une faune et une flore aquatique

Ces enjeux sont aussi présents pour l’Etang de Thau avec une importance considérable pour l’économie et l’écologie, très présent au sein de cet espace naturel. La pratique de l’ostréiculture et la conchyliculture est indispensable au bon fonctionnement du littoral et de la région, qui amène à la fois une économie mais aussi une biodiversité unique propre à ce milieu. Il est indispensable de préserver les habitats naturels et les espèces rares qui y vivent tout en maintenant les activités économiques traditionnelles.

L’existence des échanges entre la mer et les étangs limite le colmatage et contribue à sa stabilité. Cependant, les modifications du climat dues au réchauffement accentuent certains phénomènes comme l’évaporation dans les pièces d’eau de faible profondeur, ce qui entraine une augmentation de la salinité et la remontée des nappes salées dans les terres.

L’élévation du niveau de la mer entraine aussi une accélération de l’érosion des

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Disparition des étangs côtes et le phénomène de submersion marine.

La protection des étangs est donc primordiale au bon fonctionnement de la vie du littoral et des espaces naturels qui le composent ainsi que les enjeux économiques et sociaux qu’ils regroupent.

DISPARITION DES ÉTANGS ÉTANG DE THAU ET ÉTANG DE L’OR

Disparition des étangs

ÉCHANGES ENTRE LES ÉTANGS ET LA MER LE LITTORAL HÉRAULTAIS

33 N 0 5 10km

LES SYSTÈMES DE DÉFENSES

Dans cette seconde étape, l’objectif est de mettre en place des systèmes de défenses principalement naturels afin de mieux appréhender la montée des eaux. Pour réfléchir aux aménagements nécessaires de protection du littoral, il est important de prendre en compte les futurs zones submergées afin de pouvoir s’adapter et de les relocaliser ou non par la suite.

Les villes autours des étangs deviennent les nouvelles villes iconiques du tourisme balnéaire avec un système similaire à celle de la mission Racine. Cette première vague d’urbanisation provoque par la suite un étalement urbain important au sein du littoral. Le phénomène de montée des eaux va venir toucher particulièrement ces villes qui n’ont pas été totalement pensées pour répondre aux changements à venir.

Face à l’élévation du niveau marin, le sauvetage du littoral devra mobiliser l’ensemble du territoire. Certaines zones devront probablement être abandonnées, ce qui dans un scénario de repli par l’urgence montrerait bien la nonmaitrise de la montée des eaux, ou d’autre seront déconstruites et relocalisées Cette déconstruction pourrait permettre d’anticiper les changements climatiques, même si le déplacement des populations vivant sur le littoral n’est pas facile à imaginer, il est important de le prendre en compte pour gérer l’avenir du front de mer. Ce mouvement permettrait au littoral de s’ouvrir davantage sur

son environnement et améliorerait l’intégration de ces ensembles urbains dans son épaisseur.

Pour protéger ces zones, l’installation de protections artificielles est souvent privilégiée, car elle est rapide mais ses limites sont atteintes aussi très rapidement.

Ce n’est pas une solution durable dans le temps, c’est un système qui va retarder ou juste repousser le problème. Par exemple, cet outil peut être réfléchi pour le port de Sète qui nécessite une protection rapide pour répondre à des enjeux économiques. C’est un lieu stratégique où de multiples projets sont mis en place pour en faire une "locomotive" économique du territoire.

À la suite, de toutes ces réflexions, l’une des meilleures défenses en termes d’écologie et de respect du littoral reste le système de défense naturel : le cordon dunaire. Il s’apparente au scénario de résilience, il permet de s’adapter en offrant une préservation du paysage et des écosystèmes présents sur site. Après un période de déconstruction et désartificialisation, les dunes vont pouvoir se régénérer peu à peu.

Les nouveaux paysages du littoral se réinventent au cours des années et des événements climatiques. La beauté de ce littoral réside désormais dans son caractère mouvant et imprévisible.

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DISPOSITIFS DE PROTECTION LE LITTORAL HÉRAULTAIS
N 0 5 10km

CORDON DUNAIRE, SA MISE EN PLACE

Le rôle du cordon dunaire est avant tout de protéger l’arrière-côte contre les tempêtes, les submersions marines des zones basses du littoral et de favoriser l’amortissement des énergies éolienne et marine. La formation de ce cordon passe par plusieurs étapes qui permettent de protéger naturellement les plages.

La désartificialisation de l’espace du littoral et des sols naturels, tels que sableux et terreux, se reconstruisent doucement suite à la déconstruction présente sur le site. La végétation existante, plus précisément les arbres remarquables vont être conservés et de nouvelles espèces viennent s’implanter sur le littoral.

On y trouve la plantation de graminées et l’installation de casiers à sables, appelés ganivelles. Ces formations amènent une dynamique naturelle qui aide à la formation du cordon dunaire. De plus, la partie aérienne des graminées capture le sable transporté par le vent. Celui-ci est ensuite retenu dans les dunes grâce aux casiers en ganivelles. Dans le même temps, le sable amené par les vagues s’accumule peu à peu sur les dunes bordières. Les dunes vont s’élever peu à peu, dessinant un nouveau cordon. Le sable accumulé sur les dunes peut alimenter la plage et contribue à limiter l’érosion côtière.

La mise en place de ces dunes amène la réduction du phénomène d’érosion du trait de côte qui permet de maintenir une

activité balnéaire sur le long terme. L’économie liée au tourisme est pérennisée et bénéfice du nouveau paysage littoral. Ce système est un réel atout dans une réflexion de résilience, il permet à la fois de maintenir une réserve de sable pour alimenter la plage en saison touristique mais aussi de préserver le caractère naturel propre au littoral.

Ce sont de nouveaux paysages "naturels" du littoral héraultais qui se réinventent au gré des années et des événements climatiques. L’eau crée peu à peu son propre chemin, faisant apparaitre des zones lagunaires à l’arrière du cordon dunaire. La biodiversité se voit augmentée et sauvegardée au sein d’un milieu naturel qui ne cesse d’évoluer et d’offrir des paysages uniques au fil du temps.

LE
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DÉSARTIFICIALISATION

PLANTATIONS ET GANIVELLES

Ganivelles

Graminées

FORMATION DU CORDON DUNAIRE

CAPTAGE DES APPORTS ÉOLIENS ET MARINS

Accumulation de sable

MAINTIENT D’UNE ACTIVITÉ BALNÉAIRE

UN PAYSAGE MOUVANT

Lagune Sentier dunaire

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ET/OU RELOCALISER DANS L’ÉPAISSEUR

Malgré la mise en place et le renforcement des systèmes de défense, la prise en compte d’une adaptation ou d’une relocalisation de l’existant est important pour déterminer le littoral de demain. Tout en adoptant cette démarche de résilience, il est intéressant de penser des nouvelles manières d’habiter mais aussi de découvrir le littoral dans son épaisseur. Cette montée des eaux engendre sur le littoral une modification de son occupation. Sa morphologie et son urbanisation sont amenées à évoluer et les villes vont devoir se réorganiser en tenant compte de leur caractère actuel et futur.

En ce qui concerne les hébergements principaux, ils vont subir des mutations face à l’élévation du niveau de la mer. Le choix peut se faire sur une adaptation à se défendre pour se protéger de l’eau ou sur une acceptation tout en repensant la façon d’habiter à l’intérieur du logement pour y intégrer l’eau (principe des maisons sur pilotis). Pour les hébergements ou activités liées aux tourismes, l’objectif est d’apporter de nouvelles situations dans lesquelles ces activités sont connectées à leur environnement proche et les mobilités douces sont privilégiées pour l’accès au littoral.

zones touristiques actuelles, implantées sur le cordon littoral vont être fragilisées par son affinement. La relocalisation vers les terres ou la concentration de l’urbanisation permettent d’apporter un nouvel objectif de conservation d’une activité économique visant une amélioration qualitative et une fréquentation moins intense du territoire avec un développement à l’année.

Le littoral est en danger à cause de ses zones submersibles et mouvantes dues aux changements climatiques. Comme il est important de sauvegarder l’écologie et d’assurer une économie durable sur le territoire, l’attractivité du département peut être de valoriser la présence des zones agricoles et des sites remarquables placés aux limites des villes dynamiques de la région.

Cette stratégie territoriale construite autour des simulations prévisionnelles à venir, nous amène à observer le littoral différemment, pour le comprendre et chercher à préserver ses villes, ses paysages et sa biodiversité.

L’importance est avant tout de préserver les paysages du littoral, son écologie et son environnement qui le constituent. Les

Cette étude menée à l’échelle d’un territoire peut être illustrée à l’échelle d’une commune dont les besoins et enjeux peuvent être primordiaux à la survie d’un territoire. C’est le cas de Marseillan, faisant l’objet d’une problématique forte face à des enjeux écologiques, économiques sociaux et touristiques.

S’ADAPTER
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RELOCALISATION DES FUTURS ZONES SUBMERGÉES LE LITTORAL HÉRAULTAIS

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N 0 5 10km
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MARSEILLAN UNE VILLE AUX PAYSAGES ATYPIQUES

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Marseillan est une commune qui dispose d’une situation privilégiée sur les bords de la Méditerranée, du bassin de Thau et du Canal du Midi. La commune compte aujourd’hui un peu plus de 8000 habitants avec une superficie de 5 170 hectares, dont environ 2745 hectares d’eau.

Elle est constituée de deux pôles de vie : Marseillan ville et Marseillan plage. Le centre-ville est le pôle historique, il est bordé par l’Etang de Thau à l’Est et par une plaine à dominante viticole à l’ouest. Marseillan plage au sud-est de la commune est une station balnéaire au contact de la mer et de l’étang. Cette situation géographique engendre des caractéristiques et des enjeux spécifiques à chaque espace mais aussi en termes de déplacements.

Le patrimoine de Marseillan est constitué d’une richesse très forte en termes d’agriculture, de biodiversité et de paysages typiques de son territoire due à la présence de l’étang de Thau et d’un arrière-pays dense.

Elle fait donc partie de la communauté Thau Agglo, qui exerce des compétences dans le développement économique, l’aménagement de l’espace communautaire et des transports urbains, l’équilibre social de l’habitat sur le territoire et la politique de la ville en communauté.

Elle s’occupe aussi d’assurer une bonne qualité des eaux de l’Etang de Thau et de protéger et mettre en valeur l’environnement et le cadre de vie.

Marseillan est une commune qui bénéficie de nombreux avantages de par son emplacement et l’environnement qui l’entoure. La localisation de sa station balnéaire sur le Lido de Sète lui offre une attractivité forte pendant la haute saison, qui permet au centre-ville, plus protéger de l’autre côté de l’étang, de se développer progressivement.

LE
SITE D’ANALYSE
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PORT DE PLAISANCE DE MARSEILLAN-PLAGE COMMUNE DE MARSEILLAN

ENVIRONNEMENT À

RISQUE

Comme abordé précédemment, le littoral est soumis aux changements dus à l’érosion et l’élévation du niveau de la mer. La commune de Marseillan va elle aussi être touchée et plus particulièrement le lido de Sète, qui dès 2050 subira une importante submersion marine. Il faut donc agir rapidement pour éviter une perte importante des espèces et limiter des problèmes sociaux-économiques.

La communauté de Thau Agglo a déjà mis en œuvre de nombreux projets, notamment la sauvegarde du Lido de Sète afin de contrer cette montée des eaux imminente. Le lido est une bande de sable qui s’étire entre la mer et l’étang de Thau sur une douzaine de kilomètres de long et de moins de deux kilomètres de large. L’objectif du renforcement du cordon dunaire est de lutter contre l’érosion mais de protéger aussi les activités économiques liées au site : la conchyliculture, les métiers de la mer, la viticulture et le tourisme. En effet, Marseillan plage est soumise à des risques importants et les hébergements touristiques ainsi que les habitations principales présentent sur le lido doivent s’adapter pour être conservés au mieux. Pour se faire, de nombreux aménagements terrestres ont été réalisés (entre 2007 et 2012), notamment le déplacement de la route littorale et la reconstruction du cordon dunaire.

Aujourd’hui, des expérimentations sont menées afin de pérenniser la largeur de la plage. Le littoral est en constant mouvement, il est donc nécessaire de s’adapter à chaque temporalité et événements naturels.

Au-delà d’une disparition du lido, le changement climatique engendre des problèmes sur la préservation de l’étang de Thau, qui regroupe une grande biodiversité ainsi qu’un parc important dédié à la conchyliculture. Le réchauffement climatique va impacter sur la culture des crustacés si l’eau est trop chaude ou trop salée. Ce phénomène va réduire le développement des hûitres et de la flore sous-marine. C’est d’ailleurs un problème qui est particulièrement pris en compte par la région pour ne pas perdre toute la productivité locale qui représente 80% de la pêche et de la conchyliculture française en Méditerranée.

UN
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L’ÉVOLUTION DE LA MONTÉE DES EAUX MARSEILLAN ET LE LIDO DE SÈTE 2050 2080 2100

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L’ÉTANG DE THAU, UN RÉSERVOIR DE BIODIVERSITÉ

L’étang de Thau est le plus grand étang de la région, d’une superficie proche des 7500 hectares avec une longueur de plus de 19km. Généralement un étang n’atteint pas plus de 3 mètres de profondeur, cependant l’étang de Thau a une profondeur moyenne de 4,50 mètres avec 35% des fonds situés à plus de 6 mètres. L’alimentation en eau de l’étang s’effectue grâce à plusieurs phénomènes, tels que les précipitations et les eaux de ruissèlement qui se jettent directement dans l’étang permettant d’assurer un équilibre lors de l’échange avec la mer et gérer la salinité de l’eau.

L’étang de Thau est avant tout un milieu vivant, qui regorge d’une faune et d’une flore unique aussi bien à l’intérieur du milieu aquatique que sur ses berges, dites zones humides. Ces zones peuvent être divisées en plusieurs catégories : - les ruisseaux permanents se jetant dans l’étang - les zones marécageuses d’eau saumâtre

- les près salé ou sansouïres. Dans chacun de ces espaces se retrouvent une biodiversité propre au milieu, avec par exemple la présence de roseaux ou de salicaires dans les zones marécageuses, mais aussi de nombreuses espèces d’oiseaux différentes sédentaires ou migratoires selon les saisons.

La topographie de l’étang est aussi très importante pour assurer un bon fonctionnement de la vie. On peut retrouver deux types de dénivelés.

Ceux de l’ordre de la dizaine de centimètre, avec par exemple une petite butte de terre, qui va avoir un rôle écologique important. Quelques plantes vont s’y installer et il va y avoir un phénomène de dessalage par rapport au milieu plat et nu autour. Si cette butte se retrouve sans végétation, on aura un phénomène inverse de concentration de sel sur le dénivelé.

Puis une topographie plus importante (de l’ordre du mètre) qui permet d’éviter la submersion, l’infiltration des eaux et les remontées capillaires

Toutes ces compositions : texture de sol, présence de l’eau, influence du sel, topographie, permettent d’expliquer la répartition des végétaux et la présence des espaces animales dans ce milieu vivant.

Les végétaux de l’étang comme dans tout milieu, sont à la base du fonctionnement de la vie. Ils produisent une grande quantité d’oxygène utilisé ensuite pour la respiration des êtres vivants. On retrouve le phytoplancton, les algues ou encore les plantes à fleurs. Toute cette végétation forme une partie du paysage de l’étang et du littoral héraultais. Ce milieu permet de faire vivre des espèces et de donner au territoire une biodiversité riche qui change au fil des saisons.

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Pour le littoral et les villes environnantes, principalement Marseillan dans le cas de l’étude, l’étang de Thau apporte toute une économie touristique liée à la pèche, la conchyliculture ou encore l’aquaculture. Même si la population est attirée davantage par la mer et la plage, l’étang reste un pôle attractif important pour la baignade, les sports nautiques, les promenades de découvertes et l’installation conchylicole. Au-delà, d’une fréquentation touristique, ce milieu naturel et vivant attire les scientifiques du monde entier (particulièrement venus du Canada et du Japon) pour observer et étudier la biodiversité et amorcer une restauration écologique.

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LES BORDS DE L’ÉTANG DE THAU MARSEILLAN VILLE

TERRITOIRE

RICHE ET PROTÉGÉ

La commune de Marseillan, en plus de border l’étang de Thau, regorge d’un territoire riche par des zones remarquables, des sites classés ou encore une agriculture dense notamment par d’important domaines viticoles.

On peut distinguer cinq grands types d’ensembles paysagers : la plaine agricole, l’étang de Thau et ses rives, les zones humides périphériques, le secteur urbanisé de Marseillan-ville et la station balnéaire de Marseillan-plage.

Les espaces agricoles sont occupés essentiellement par la vigne ainsi que par des cultures de céréales et de maraichages (44% pour le vin, 15% pour les arbres fruitiers, 10% pour la production animale et 8% pour les légumes). Le relief est légèrement ondulé, en pente douce vers l’étang ponctué par des vallons peu marqués occupés par des zones humides. Le paysage se découvre par des vues rasantes ou rien ne gène le regard hormis quelques mas agricoles avec leurs bosquets de pins et leurs plantations d’alignements d’arbres spectaculaires.

La silhouette de Marseillan est facilement perceptible et les franges urbaines au contact de la zone agricole ont été pensées stratégiquement.

Les paysages de l’étang de Thau se découvrent essentiellement depuis la zone agricole, les routes et les rives urbanisées à Marseillan-ville. On peut apercevoir à la fois l’alignements des hangars qui bâtisse le mas conchylicoles, proches du centre-ville ,mais aussi le relief calcaire du Mont saint Clair qui se dégage totalement de l’horizon ouvrant le regard sur le panoramique de l’étang.

Les zones humides périphériques sont riches en biodiversité. Elles sont nombreuses sur la commune et constituent un écosystème à préserver.

La présence de l’eau saumâtre, d’une végétation spécifique et des oiseaux caractéristiques de cette végétation, composent des ambiances lagunaires de grande qualité

Ce sont des espaces en amont constitués de zones d’eau plus douces. Par exemple, les boisements de frênes qui sont des zones argileuses des bas-fonds, le fourré de Tamaris et la présence de roselière, qui se développe sur des terrains gorgés ou faiblement submergés par l’eau douce.

Les zones humides constituent des trames paysagères et écologiques à préserver, souvent considérées comme des trames vertes et des trames bleues. L’objectif est d’identifier des secteurs, dits "corridor écologique" qui permettent de créer une continuité territoriale d’espaces non urbanisés. Ces espaces assurent aux espèces animales et végétales de communiquer, circuler, s’alimenter ou se reproduire dans des

UN
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lieux sûr et protégés. Enfin les corridors écologiques relient les réservoirs de biodiversité, par exemple l’étang de Thau, où les espèces peuvent assurer leur cycle de vie et où les habitats naturels, assurent leur bon fonctionnement.

On remarque bien que la commune de Marseillan est valorisée par une biodiversité abondante et des paysages qui façonnent le littoral et les espaces plus urbains. En ce qui concerne Marseillanplage, dynamique par son littoral et sa station balnéaire ainsi que la proximité de l’embouchure du Canal du Midi, est un site qui vit particulièrement en saison estivale. Cela crée un déséquilibre avec le centre-ville de Marseillan, plus en retrait mais qui pourtant bénéficie d’une possibilité de développement grâce à son emplacement proche des terres agricoles, notamment viticoles et par la présence du mas conchylicoles. Le développement de la ville et l’attractivité durable de ce site sont des enjeux très forts et importants. C’est un site à fort caractère qu’il faut valoriser pour la richesse de son territoire et ses paysages singuliers

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RÉSERVE NATURELLE DU BAGNAS MARSEILLAN PLAGE - AGDE
REALISE L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT IDENTIFICATION DES GRANDS ENSEMBLES DE PAYSAGE COMMUNE DE MARSEILLAN 50 N 0 5 1km Zones de stations balnéaires Zone ubaine Zones humides Plaines agricoles
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT REALISE L'AIDE D'UN PRODUIT
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AUTODESK VERSION ETUDIANT LES DIFFERENTES ZONES AGRICOLES COMMUNE DE MARSEILLAN
0 5 1km Blé dur Vignes Salins Jachères
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MARSEILLAN-VILLE UNE RÉHABILITATION TOURNÉE VERS LA BIODIVERSITÉ

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D’UNE VILLE HISTORIQUE

Marseillan est une ville ancienne, qui était au XVIII -ème siècle, simplement composée d’un centre bourg regroupé autour de l’Eglise Saint Jean Baptiste. Au fil des siècles, la ville s’agrandit jusqu’au port, pour laisser place à un lieu d’activité débordante avec les commerces et l’expédition des vins, les distillations, la tonnellerie ou encore la pêche L’activité conchylicole, qui est aujourd’hui une des premières sources économiques de la ville avec les vignes, s’installe à l’écart du centre pour être au plus proche de l’étang et bénéficier des meilleures conditions de travail et d’aménagement sur le territoire.

L’urbanisation de la ville va principalement se faire vers l’ouest et le sud du centre ancien, marquée par une architecture traditionnelle dense autour de laquelle se sont greffées diverses extensions pavillonnaires et résidentielles.

Les paysages urbains du centre-ville sont de qualité et typiques des villages du pourtour de l’étang de Thau. Les rues du centre sont étroites et tortueuses ce qui marque bien la différence avec les nouvelles constructions plus étalées et modernes.

Témoin des siècles passés, Marseillan traversa de nombreuses périodes riches en évènements dont elle garde le souvenir au travers de ses pierres qui façonnent les bâtiments du centre. Les silhouettes de la ville, plutôt basses en dehors des édifices importants et des chais viticoles, sont globalement bien intégrées pour créer un paysage de qualité entre terres agricoles et urbanisation.

Aujourd’hui la ville continue de se développer pour favoriser une urbanisation de qualité, à l’aide de diverses Orientations d’Aménagement et de Programmation (AOP).

Ces orientations portent sur différents secteurs : le quartier du Port et de la cave coopérative, les extensions urbaines vers l’ouest et les alentours du Canal du Midi (quartier de l’Argentié et la Pointe des Onglous).

Ces stratégies d’aménagements sont présentes pour restaurer les valeurs patrimoniales, organiser l’accessibilité et les déplacements, s’orienter vers l’habitat, le tourisme et le commerce mais aussi préserver les qualités naturelles du site.

L’ÉVOLUTION
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1980 1996 2021

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1937

L’ANALYSE DU SITE DE PROJET

Le centre-ville de Marseillan est en plein développement pour faire de son centre un réseau de commerces, de tourismes et d’habitats de qualité. Lors d’une visite sur site, le flux de circulation entre le centre-ville et le port apparait comme zone de passages quotidiens

En effet, le centre-ville s’articule autour de l’église, la place couverte et la mairie, qui permettent de créer un cœur de ville où l’on retrouve une activité commerçante avec des halles marchandes de produits locaux. L’actuel port de Marseillan, le plus ancien, qui a permis à la ville de devenir un carrefour de première importance avec la présence du Canal du Midi et le développement de production de vin, regroupe aujourd’hui de nombreuses caves, notamment le musée Noilly Prat.

Une réhabilitation du port a été mise en place pour en faire un espace public et un lieu de regroupement important, des aménagements de piétonisation, des modes de transport doux, bordés de restaurants et de commerces ainsi qu’une embardée culturelle avec les visites de l’étang et des parcs à hûitres

La particularité de Marseillan est la présence de ses domaines viticoles très proches de la ville et de ses activités liées à la conchyliculture et pisciculture, qui permet une attractivité supplémentaire à la ville, qui met en valeur ses cultures et ses productions locales.

Le Mas conchylicole présent au nord de la ville est un lieu authentique directement lié avec l’étang. La visibilité du travail des ostréiculteurs et la présence de ventes et dégustations en font un lieu très touristique.

La relation entre le centre-ville, le port et le mas conchylicole crée un axe de circulation important très emprunté par les vélos et les piétons, ponctué par des vues vers l’étang et le lido. Le relief peu marqué permet de nombreuses échappées visuelles et perspectives lointaines sur le Mont Saint Clair, qui semble émérgé de l’étang et constitue le point d’accroche visuel principal du lieu. Ces deux espaces fonctionnent complètement de manière autonome avec des activités et des aménagements nouveaux.

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57 N 0 50 100m

Cependant, entre les deux on a une coupure où l’on retrouve le Parc Tabarka et les anciennes caves viticoles. Ce lieu est pourtant très fréquenté par les locaux, avec un espace vert important qui laisse place à toutes sortes d’activités (jeux pour enfants, activités nautiques, détente…).

Il apparait pourtant comme un espace fermé à la ville, ne mettant pas en valeur le paysage qui l’entoure. La piste cyclable est coupée ce qui accentue encore plus cette rupture dans l’espace.

L’objectif va être de repenser ce site par la mise en œuvre de plusieurs enjeux, pour en faire un espace attractif toute l’année, tourné vers son paysage et sa biodiversité

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LE MAS CONCHYLICOLE MARSEILLAN
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PROMENADE LE LONG DU PORT MARSEILLAN VILLE PORT PRINCIPAL MARSEILLAN VILLE
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LE PARC TABARKA ET LES CAVES MARSEILLAN VILLE PISTE CYCLABLE AU BORD DE L’ÉTANG MARSEILLAN VILLE

UNE RÉFLEXION AUTOUR

D’UN SITE À FORT POTENTIEL

Suite à la précédente analyse de site autour de Marseillan ville et de l’environnement qui l’entoure, une stratégie se développe pour répondre aux contraintes et besoins du site. Le zone d’intervention du projet, où se situe le parc Tabarka et les anciennes caves viticoles nécessite d’être repensée. De nombreux enjeux vont être abordés : - relier le centre-ville, le port et le mas conchylicole. Cet enjeu passe par le renforcement des axes de flux importants le long du port, du bord de l’étang mais aussi au niveau des mobilités douces. Il est important de connecter les espaces entre eux pour créer des nouvelles liaisons, qui permettront par la suite de développer de nouveaux espaces publics.

- favoriser la biodiversité présente en renforçant le corridor écologique et assurer une continuité paysagère avec des zones de végétations denses pour rythmer le paysage

Le site de projet est à la bordure même de l’étang de Thau, la connexion avec celui-ci est indispensable, il est l’essence même du lieu. L’axe principal qui rejoint le mas conchylicole doit être en lien avec l’étang et le paysage qui l’entoure. Enfin, il faut aussi générer des vues sur le paysage pour mettre en avant la sensibilité du lieu, par la présence de ses nombreux végétaux, oiseaux, animaux et la vue prédominante du Mont-Saint-Clair.

Au-delà d’une connexion forte avec le centre-ville et le Mas conchylicole, le site de Marseillan reste encore fragile et concerné par la montée des eaux. L’envie d’en faire une ville résiliente, pour s’adapter à cette submersion passe avant tout par une sensibilisation de la population aux changement climatiques. Il est important que le site reflète cette idée de s’adapter et d’évoluer avec les changements à venir.

L’objectif est de retravailler le bord de l’étang et de composer le paysage avec la présence de l’eau. Ce phénomène ne doit pas être une contrainte mais doit être pris en compte pour favoriser le milieu naturel, en adaptant les espaces urbains et végétaux pour se protéger.

La zone de projet va faire l’objet de plusieurs interventions, à la fois paysagères et architecturales, pour répondre à cette stratégie globale qui vise à faire de ce lieu une force supplémentaire à la ville de Marseillan, en l’intégrant dans une économie durable

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Lier le centre-ville et le mas conchylicole.

Favoriser les connexions et améliorer les continuités de parcours.

Développer de nouveaux espaces publics

Renforcer le corridor écologique

Retravailler le front de l’étang

Zone d’intervention du projet, avec la réhabilitation des anciennes caves et l’aménagement du parc Tabarka.

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L’EXISTANT : LE PARC TABARKA ET LES CAVES VITICOLES

Le parc Tabarka, aujourd’hui connu pour ses espaces verts dédiés à la détente et aux loisirs des locaux, était avant tout connu pour être un port de pécheurs, où commerces et échanges de productions locales régnaient.

En effet, nommé le Port des Nacelles, il permettait la vente de la pêche et favorisait les transports commerciaux notamment avec la connexion au Canal du Midi. En plus d’être un port de pêche, la présence des caves viticoles permettait un essor considérable pour l’économie de la ville.

Les principales ressources du territoire de Marseillan étaient regroupées au sein d’un même espace qui bénéficiait d’un emplacement stratégique, direct avec l’étang de Thau et les domaines viticoles alentours.

Les activités commerçantes ont évolué mais les paysages du site aussi. A l’époque, l’eau de l’étang recouvrait complètement le parc actuel, le port n’était pas construit et aucun espace vert n’était disponible. Les bateaux de pêcheurs arrivaient directement devant les caves viticoles qui bénéficiaient d’un espace frontal qui servait aux commerces et aux activités locales (entrepôts des marchandises, étalages de la pêche…).

Au fil du temps, l’Homme a modifié la topographie pour agrandir l’espace et commencer à délimiter une zone dédiée au port et un autre au parc.

Aujourd’hui, même si les activités de la pêche sont moins présentes et que le port devient plus un port de plaisance, certains locaux persistent à garder cet espace comme "l’ancien port de pêcheurs" et s’assurent que l’activité continue.

Le lieu a gardé son âme et son histoire, notamment avec la présence des caves viticoles où une partie est restée en activité, le domaine de La Madelaine, présent depuis des années sur le site.

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FLORE DU BORD DE L’ÉTANG DE THAU MARSEILLAN VILLE
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L’ANCIEN PORT DE PÊCHEURS MARSEILLAN VILLE
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CHEMINEMENT DU PARC TABARKA MARSEILLAN VILLE

VERS UNE RÉHABILITATION DE SITE DURABLE ET

PAYSAGÈRE

Le projet s’articule a la fois autour d’une réflexion sur la redécouverte et la mise en valeur de la biodiversité et du paysage présent à Marseillan, mais aussi par une réhabilitation de site qui permet de créer un pôle attractif, pour pour permettre à la ville d’avoir une activité durable

Le projet nécessite l’ouverture du site sur le paysage, la communication avec l’étang de Thau et la relation avec le centre-ville. Il est composé de deux parties distinctes :

- l’une aménagée devant les anciennes caves viticoles permettant à la fois la création d’un nouvel espace public mais aussi une connexion directe avec le port et le centre-ville, servant de rotule entre ces deux espaces.

- une seconde partie beaucoup plus naturelle le long de l’étang, qui amène directement vers le Mas conchylicole.

À l’articulation de ces deux espaces, la mise en place d’une jetée nous amène à la fois vers l’étang mais dirige principalement le regard vers le Mont Saint Clair, qui est un des points d’identité des paysages du bassin de Thau.

Cette réflexion autour du site et de l’espace qui le compose, s’associe avec la réhabilitation d’une partie des anciennes caves viticoles qui se trouvent à un endroit stratégique entre le centreville et le départ du cheminement vers le Mas conchylicole. Cette réhabilitation va permettre de regrouper à la fois les locaux, les touristes et les chercheurs, au sein d’un centre de recherche et de redécouverte de la biodiversité.

Pour les locaux, ce site est comme un cœur de ville naturel, c’est un espace de rencontre et de loisir qui a un lien direct avec le littoral, les écoles et les habitations. C’est un lieu propice au tourisme avec la présence du mas conchylicole et des activités du centreville.

Enfin, la présence des chercheurs est due à l’importance de l’étang de Thau, la conchyliculture et la biodiversité du site menacée aujourd’hui par la montée des eaux. De plus en plus de scientifiques viennent étudier le milieu naturel de l’étang à la fois pour sa diversité incroyable mais aussi pour un enjeu de sauvegarde et de préservation des écosystèmes présents.

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Vers le Mas conchylicole

Parc paysager en lien avec le projet de réhabilitation, le Mas conchylicole et l’étang.

FUTURE RÉHABILITATION

Jetée en direction du Mont-Saint-Clair Articulation entre les deux espaces.

Vers le centre-ville

Espace public aménagé devant les caves qui se connecte avec le port et le centre-ville.

69 REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

STRATÉGIE DE RÉHABILITATION

Les anciennes caves viticoles occupées en partie aujourd’hui par un chai et un atelier de menuiserie, ont connu une évolution à travers les années. À l’origine, les caves étaient présentes dans les trois premières bâtisses en pierre, rythmées par une charpente en bois, composée de fermes imposantes. Les caves disposaient d’une cour qui servait à abriter les chevaux utilisés dans le transport de la production viticole. Des cuves ont été installées au sein de cette cour qui fut aménagée par la suite d’un toit porté par une structure métallique. C’est seulement après plusieurs années que l’extension qui servait d’abris pour les chevaux fut totalement intégrée au bâtiment.

De par leur histoire et leur construction les caves apportent un caractère fort au site. Elles se composent d’une trame régulière qui se répète et crée un ensemble de façades homogènes de toits en pente.

Le projet de réhabilitation du bâtiment porte sur la partie des anciennes caves viticoles occupées au deux-tiers du bâtiment par un atelier de menuiserie, qui sera relocalisé dans la nouvelle zone d’activité à l’Ouest de la ville.

Les bâtiments abritant les caves du domaine de La Madelaine, ne seront pas modifiés mais intégrés dans la réflexion du projet pour dynamiser l’activité et l’économie du site.

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BÂTIMENT D’ORIGINE

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PLACE DES CUVES PROTECTION
CUVES
DE L’EXTENSION
MISE EN
DES
CONSTRUCTION

Pour mener à bien la réhabilitation de ces caves, différents enjeux vont être pris en compte pour articuler la conception et la réflexion du projet architectural.

L’un des premiers enjeux va être de préserver l’identité du bâtiment. Il est marqué par une construction forte et un caractère propre à son histoire et le lieu dans lequel il s’inscrit. Il est donc nécessaire de préserver l’enveloppe constructive en pierre et de sauvegarder les charpentes en bois.

Un objectif important pour concevoir des espaces qualitatifs est de venir apporter de la lumière au sein du bâtiment. Assez massif par son matériau, les ouvertures en façades permettent les relations avec les extérieurs, mais ne génèrent pas une lumière au milieu de l’espace qui reste plutôt sombre malgré quelques ouvertures actuelles en toiture. Une surélévation de la charpente et donc de la toiture pourra permettre de faire rentrer de la lumière mais aussi de libérer des espaces plus spacieux à l’intérieur.

Le rôle principal du bâtiment est de se connecter avec l’extérieur. Inscrit dans un site riche en biodiversité, et avec un paysage atypique, la bâtisse doit communiquer avec son environnement. Il faut pouvoir générer des vues sur les points importants du paysage et s’ouvrir vers l’extérieur. Enfin, pour accentuer cette connexion et répondre aux besoins du projet, l’ajout d’une extension vient s’intégrer dans le site. La répétition de la trame constructive se développe à l’extérieur du bâtiment et donne naissance à ce nouveau volume en lien direct avec l’existant et le site paysager

Cette stratégie de réhabilitation marque les bases d’une réflexion sur les enjeux qui vont par la suite pouvoir évoluer avec la mise en place du projet architecturale.

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CONSERVATION DE L’ENVELOPPE ET DES CHARPENTES

SURÉLÉVATION DE LA TOITURE

MISE EN PLACE DE L’EXTENSION

CONNEXION AVEC L’EXISTANT ET L’EXTÉRIEUR

GÉNÉRER DES VUES RELATION AVEC LE PAYSAGE

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LES ATELIERS DE MENUISERIE LES ANCIENNES CAVES VITICOLES
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LES ANCIENNES CAVES VITICOLES LE PARK TABARKA

UN AMÉNAGEMENT PAYSAGER AU

COEUR D’UN SITE UNIQUE

La réhabilitation du site du parc Tabarka et des anciennes caves viticoles est à la fois paysagère et architecturale. Le site se compose d’un paysage unique, avec la présence de l’étang de Thau et d’une identité architecturale forte.

La réhabilitation du des caves va permettre de s’ouvrir sur l’extérieur et de communiquer avec celui-ci. La présence d’une extension vient délimiter l’espace qui est accentué par une jétee qui se dirige vers le Mont-Saint-Clair. Ces interventions partagent le site en deux, avec un espace urbain devant le nouveau centre de recherche et de découverte oû les espaces extérieurs vont pouvoir commniquer avec l’intérieur du bâtiment. L’espace public se tourne vers le port et le centre ville tout en gardant une connexion avec l’espace naturel qui borde l’étang.

Le ponton qui s’articule entre l’espace urbain et le parc paysager, amène à voir l’environnement et à être au plus proche de sa biodivsersité. On retrouve une dualité de parcours, qui permet de créer des ambiances et une façon de circuler dans l’espace différemment.

Un premier parcours en relation avec l’étang pour observer le paysage environnant et comprendre son fonctionnement. On se promène au dessus de l’eau, ce qui nous permet de voir son évolution dans le milieu et d’avoir un rapport important avec la faune et la flore présentes.

Le deuxième parcours, situé dans le parc paysager est beacoup plus libre. On déambule de façon beaucoup plus naturelle, sous l’ombre des arbres qui nous apportent des espaces apaisants offrant des perspectives de vue sur l’étang. Ce chemin est ryhtmé par des lieux de regroupement, de détente et d’observation. L’apport d’une végétation dense au sein de cet espace, permet de passer par plusieurs ambiances lorsque l’on traverse le site.

La circulation entre tous les espaces ne se fait pas de la même manière, à la fois par les atmosphères mais aussi dans le traitement du sol et des aménagements. On passe par un espace urbain cadré par l’architecture, une balade sinueuse entre les arbres et une traversée haut dessus de l’eau avec une vue totalement dégagée.

Tous ces espaces paysagers et urbains vont être en relation avec un centre de recherche et de redécouverte autour de la biodiversité qui propose des espaces publics permettant de découvrir le milieu et des espaces plus privés dédiés aux chercheurs.

76
77 N
0 50 100m
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RÉALISATION DU PONTON VERS LE MONT-SAINT-CLAIR AMÉNAGEMENT PAYSAGER

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Documents informatiques

Plan Local de l’Urbanisme de la ville de Marseillan, département de l’Hérault, Rapport de présentation www.ville-marseillan.fr

Orientations d’aménagement et de programmation (OAP), Ville de Marseillan, département de l’Hérault

Stratégie d’intervention 2019-2030, Hérault Littoral @departementdelherault

Schéma de Cohérence Territoriale du bassin de Thau, Tome 4 : résumé non technique

Document arrêté en Comité Syndical le 05 février 2013.

La qualité des résidences secondaires, une question majeure pour le tourisme en Languedoc- Roussillon, Repère synthèse pour l’économie du LanguedocRoussillon, INSEE, numéro 7, Novembre 2011 Directeur de la publication : Francis Vennat Rédacteur en chef : Josiane Alberti

Fiche technique d’étude du milieu : L’étang de Thau, avec le concours de la ville de Sète. Les écologistes de l’Euzière, pour le Centre Régional de Documentation Pédagogique Languedoc-Roussillon

Articles

L’étang de Thau, frappé de plein fouet par le réchauffement climatique. Publié par Midi Libre, (28.08.2018) https://www.midilibre.fr/2018/08/28/ letang-de-thau-frappe-de-pleinfouet-par-le-rechauffementclimatique,4684453.php

Climat : les coquillages de l’Hérault meurent sous la chaleur. Publié par France Info, (09.10.2019) https://www.francetvinfo.fr/meteo/ climat/climat-les-coquillagesde-l-herault-meurent-sous-lachaleur_3651869.html

L’histoire de Marseillan, https://www.ville-marseillan.fr/maville/le-patrimoine-marseillan/histoiremarseillan/

Histoire du domaine et de la vignes, https://www.lamadeleinesaintjean.com/

Etang de Thau, http://www.conservatoire-du-littoral.fr/ siteLittoral/247/28-etang-de-thau-34_ herault.htm

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BIBLIOGRAPHIE

Conférences

Biodiversifé nos villes, Huitème petite leçon de ville, le 6 mai 2021 Introduction par Christophe Najdovski avec la participation de Gilles Clément, paysagiste et écrivain; Olivier Philippe, co-fondateur de l’Agence TER.

Revues

L’eau et la ville, L’eau outil de conception, A’A’ L’Architecture d’Aujourd’hui, numéro 406 - mai 2015

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Je vous remercie pour toute l’attention portée lors de la lecture de cette étude.

ENSAM Projet de Fin d’Etude, Session 2021

Domaine d’étude : Architecture & Milieu

Sous la direction de Stéphanie JANNIN

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