La Miauleuse issue 0

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Humain, écoute ton Dieu ! Je sais, tu détestes les poils ! Souvent d’une main tremblante, tu tentes de t’en débarrasser par tous les moyens. Surtout toi, vaillante Femme, qui a compris depuis des siècles que ta vie ne serait que souffrance, et que la douleur de l’épilation dans cette histoire, après tout, ce n’était pas grand chose. Car toi, Homme, rare est le moment où tu es capable d’un pareil courage. Le courage, de toute façon, ce n’est pas ton fort… Alors, tu te contentes d’essayer de les dompter un peu, toi le mâle dominant en lutte avec deux centimètre d’un pelage viril qui ne te sied plus. A l’aide d’une main branlante et d’un ciseau pas vraiment coupant, Homme, bien loin du primate dont tu descends, tu tâches de donner une longueur plus ou moins adaptée à tes poils, de dessiner vaguement la chose à la lumière du néon de ta salle de bain. Avoir des poils oui, être poilu non. Ainsi, difficile l’équilibre sera t’il a trouver, et tout ton jeu chancelant sera d’y parvenir. Humain, tu te rases. Humain, tu t’épiles. Humain tu te tonds, tu te teints, aussi. Femme, sache que je te vois t’étaler langoureusement sur le corps cette pâte rose, et chaude, que tu nommes Veet. Parfois, tu en mets même sur le duvet de ta moustache, arguant qu’elle a besoin d’être éclaircie… Le Créateur que je suis en profite donc pour t’interpeller : je ne t’ai pas conçu pour avoir des poils sur cette partie de ton corps ! Penses-y la prochaine fois, toi la femme qui n’a pas compris que Frida Kahlo méritait le statut de maître des pinceaux, non celui de gravure de mode. Malgré tout, dans ce pays de femmes, de gays, et d’hommes en perdition dans l’esthétisme du XXIème siècle, survivait une irréductible catégorie qui avait l’audace de revendiquer ses poils: les bears ! Faisant Ma fierté, ils étaient le peuple élu ! Majestueusement drapés dans leur toison, sauvagement noyés dans leur graisse, ils devaient être mes missionnaires, allant par delà les mers rallier des profanes à la cause du poil. Mais il n’en fût rien. Oubliant que la Grâce se partage, ils ne formèrent bientôt plus qu’une tribu isolée retranchée dans ses bars, dont la simple vue du parvis terrifierait même l’âme la plus avertie.

Ainsi déçu, J’ai levé une nouvelle troupe qui te rabibochera avec ta fourrure, même en ces temps où la chaleur revient. Un collectif au poil doux qui aimera te miauler au visage pour que tes délicieux doigts viennent les caresser. Pareil au chat, il te fera découvrir toutes les facettes de sa personnalité. Celle du chat d’appartement s’enfuyant le temps d’une soirée pour une séance shopping rue du Four, un chocolat rue des beaux-arts, ou un vernissage rue Bonaparte. Celle du chat de gouttières aimant trainer dans les troquets du quai de Jemmapes, dans les soirées de Pigalle, ou dans un magasin de photos rue Sainte croix de la Bretonnerie. Sans oublier son côté chat sauvage, adepte des populations comme on n’en voit plus, des soirées catacombes, et des bars de la Goutte d’or. Les poils, ils les auront partout, sauf dans la main. Fan de chattes (ca va de soi) et de petits rats (d’opéra), aimant les gros matous (les politiciens), comme l’obscurité des salles noires (le cinéma), ils te feront miauler de plaisir plus que de rigueur. Peuple de France, lève toi ! Rejoins cette armée, et, ensemble, égratignez les préjugés. Que Joan Rivers s’en voit même apparaître des rides ! En vérité, en vérité je vous le dis, là où deux ou trois sont réunis en mon nom, les poils poussent.

Un, deux, trois, miauler. C’est exquis ! Johnathan




L a r i s s a - S o u a d - H a L u c a s - B a d e r - S i m o n a - S E m m a n u e l l e - L e 誰 l a - N e l

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M a t h i l d e - C a m i l l e - J o n a t h a n R e n a u d - R o m a i n - A l e x a n d r e - F r


r m o n i e - Y o a n n - F a t i t é p h a n i e - B o r i s - F r é d é r i c s o n - M a r t i a l - L i l a ï - C h a r l y

- B r i c e - C a m i l l e r a n ç o i s - C h a r l e s



ARTHUR DREYFUS, UN GARÇON QUI ECRIT, AUSSI Petit bavardage avec la jeune plume de littérature française. STREET ART ECOLO Le Green s’infiltre partout, même chez nos potes de la « Street ». TOKYO, LE RETOUR Réouverture de l’endroit le plus hype de la capitale dans le quartier le plus chiant. PORTRAIT : MONUMENTAL BUREN Un portrait tout en rayure de notre star nationale ! Après s’être emparé de la cour du Palais Royal, Buren envahit le Grand Palais. CHRONIQUE D’UN VOLEUR DE PORTABLES Bader, notre rédac en colère nous livre SON auteur de référence : Frantz Fanon. TOILES DE COUTURE Quand le Street Artiste FKDL investit le premier étage du Bon Marché. ENTREVUE : DANSER SA VIE Nathalie, raconte nous ta vie.


Arthur Dreyfus un gars qui écrit, aussi

Evoquer son nom c’est la certitude de voir son CV l’accompagner. Arthur Dreyfus : écrivain à succès, magicien spécialisé en mentalisme, journaliste, réalisateur, chroniqueur, producteur de sa propre émission radio, etc... On précisera aussi qu’il n’a que 25 ans. Ca fait son petit effet... On évoquera ses références, ses inspirations : Tony Duvert, Jules Renard, Gregg Araki, William Cliff et autres Sofia Coppola... Puis, on finira par le comparer à des génies du siècle dernier : Georges Simenon, Jean Cocteau, en poussant même jusqu’à Arthur Rimbaud. Voilà. Ces «formalités» remplies, on va pouvoir s’installer dans son canapé et bavarder un peu en buvant une infusion d’artichaut...

-Arthur, on a un peu tout dit sur toi... Qu’a-t-on oublié? C’est horrible cette question... En fait ça pose la question de «Qu’est ce que j’ai envie qu’on dise?» Et, à priori, j’ai envie qu’on dise un truc de positif comme tout le monde sur soi. Je n’ai pas envie qu’on me casse trop. Pour l’instant on n’a pas oublié grand chose. Enfin, on a oublié de parler de moi en tant que personne sensible, mais comme tous les gens qui sont interviewés dans les médias. C’est très dur d’atteindre ce que les gens ont d’humain, de particulier, c’est les amis qui connaissent ça. D’un point de vue médiatique on a surtout dit des trucs qui reviennent tout le temps. Surtout on a un peu oublié de parler de mon livre, parce qu’on a toujours parlé de tout ce que je faisais mais pas vraiment de mon livre, sauf dans un ou deux articles et encore ils sont rares...

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-Tu n’as pas l’impression justement d’être devenu un personnage médiatique, jeune, talentueux, multidisciplinaire, plus qu’un écrivain aux yeux des gens? Non, parce que je m’arrange toujours pour dire que ce qui relie tout ça c’est l’écriture, que c’est mon objectif numéro un. Et puis souvent les gens disent «l’écrivain fait aussi de la radio», «l’écrivain fait aussi nanana...», «le jeune écrivain quelque chose...», donc j’ai l’impression que les journalistes me présentent quand même en tant qu’écrivain. Après, je ne suis pas sûr que ça serve mes livres. Ca peut avoir un coté énervant quelqu’un qui fait plein de choses et peut être qu’on

a plus envie de faire confiance à un vrai écrivain qui ne fait que ça. Moi j’aime bien faire plein de choses. Je ne m’en veux pas. De toute façon, j’me dis que le jour où je ne ferai qu’écrire des livres on dira que je suis écrivain et puis voilà ! -Pour le moment, tu es sur tous les fronts... Pourtant, il y a un truc qui m’épuise c’est la construction des projets. Toutes les démarches qu’il faut faire pour arriver à faire des choses. On voit dans le théâtre à quel point c’est compliqué, c’est épuisant... Ce que j’aime bien dans l’écriture de


romans c’est qu’il n’y a pas de lieu à trouver, d’équipe à former, pas de techniciens comme au cinéma, y’a pas de casting à faire, donc je pense que ce qui m’intéresse dans la vie c’est la création à partir de rien pour arriver à quelque chose, c’est le truc qui m’excite le plus. Du coup, de manière pragmatique, je crois que la chose la plus évidente quand

t’as vraiment beaucoup de désir créatif c’est d’écrire. Tu es complètement libre. Si t’as un éditeur, c’est bon... Enfin, je crois que je suis très attiré par le cinéma. et j’adore l’image. Mais le degré de complexité d’un film est infiniment supérieur à la publication d’un livre. -Donc tu es écrivain car c’est «le» métier sans contraintes? Oui c’est un peu ça. Je déteste les contraintes. Ecrivain, c’est le métier du monde avec le moins de contraintes possibles. Tu n’as besoin d’aucun matériel et même la paresse est encouragée chez les écrivains, même l’égoïsme est encouragé, tous les comportements sont encouragés.

-C’est donc la facilité qui t’a mené vers ce métier? Oui, je suis tombé dedans par facilité. Parce que j’ai gagné un concours de nouvelles. Et qu’ensuite je me suis dis que j’allais publier mon premier roman car quelqu’un qui avait gagné le même concours l’avait fait. De toute façon, je pense que dans la vie c’est toujours une forme de facilité qui choisit pour toi. Certains appellent ça le destin ou d’autres la facilité. Mais y’a toujours une pente qui glisse mieux que les autres et c’est vers celle la qu’on penche. Donc ce n’est peut être pas un hasard non plus s’ il y avait cette facilité...

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-C’est ce que tu voulais faire écrivain? Non. -Tu voulais faire quoi? Quand je suis arrivé à Paris je voulais être comédien. Enfin, officieusement, car officiellement pour faire mes études. Mais je ne suis pas un bon comédien du tout, je ne sais pas être comédien. -Comment t’en es-tu rendu compte? En faisant des castings. Je devais tout le temps jouer le jeune, le dealer, le jeune à capuche, le fils des parents divorcés en échec scolaire... Je ne pouvais pas m’identifier, les textes étaient débiles... Un jour, Stephane Foenkinos (ndlr: directeur de casting, co-réalisateur du film «La Délicatesse») qui est quelqu’un de très complimenteur, donc je le prends pour ce que ça vaut, m’a dit «Un comédien ça doit être bête, et t’arrives pas à être bête!», il voulait dire que je n’arrivais pas à m’oublier. Je pense que les comédiens doivent avoir une part de vide parce qu’il faut qu’il puisse se remplir du personnage. Moi, je n’arrive pas assez à me quitter, peut être parce que je suis trop égocentrique. J’ai rencontré beaucoup de comédiens qui sont très superficiels voir très vides dans la vie, justement parce qu’ils peuvent habiter des personnages et moi c’est le contraire; j’ai trop de personnages en moi, je m’en sers pour écrire des livres, je ne peux pas m’effacer. -Tu parlais de ton désir de faire du cinéma, c’est par frustration de ne pas être acteur? Non. C’est par goût de la dictature. Non, honnêtement, j’ai vraiment je pense un sens pour l’image et pour la mise en scène. J’adore mettre en scène. J’adore cadrer. Voilà. -Tu voudrais être réalisateur? Bah oui je le serai. Je le suis un peu. -Plus qu’écrivain? Les deux. Je pense que je serai toujours un peu plus écrivain. Mais là encore la facilité décidera pour moi. Mais j’ai envie de réaliser des films très variés. Autant, en écriture, j’ai envie d’écrire des livres d’un certain genre, autant à l’image ça ne me gênerait pas du tout de mettre en scène un polar ou un film policier très très pêchu, presque un film d’action.

-Et du fait de ta nouvelle notoriété, tu as des propositions dans ce domaine? Réalisateur non, car j’ai une notoriété d’écrivain, mais scénariste oui. Je suis en ce moment même en train

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«Il y’a des gens qui publient un livre tous les 5 ans et c’est de la pure merde.»

d’adapter «Mes Parents» d’Hervé Guibert. On a commencé à écrire la moitié du séquencier pour un long métrage avec mon ami Jean-Baptiste Del Amo (Le sel, Gallimard). L’idée est que Jean Baptiste et moi écrivions le scénario, puis que je le réalise. J’ai aussi un projet de série documentaire avec Gurwann Tran Van Gie pour Arte. Là aussi il y a une bonne piste. Et quelques autres idées...

-Ca fait beaucoup de projets tout ça... Tu n’as pas peur de te perdre? Non parce qu’avec l’audiovisuel dès qu’il y a un truc avec des chaînes ou du cinéma ça prend 3 ans, 4 ans, 5 ans..., donc là je ne risque


vraiment pas de me perdre. Et puis je dois dire que j’adore le travail que je fais avec Jean Baptiste. Ce qui est sûr c’est que je ne suis pas capable d’écrire un scénario de cinéma tout seul, c’est trop ingrat comme travail. Autant un roman c’est très personnel, mais un scénario c’est autre chose... J’ai toujours su quelque part en moi que les vrais films que je réaliserai ce ne serait pas mes scénarios mais des scénarios co-écrits. Justement, j’aime bien l’idée, à travers un film, de dénaturer un texte, de partir de quelque chose que je ne connais pas au départ, que je n’ai pas inventé, pour le réinventer. Du coup, Jean Baptiste, qui est un formidable écrivain et qui excelle dans cet exercice, s’y consacre plus que moi. Je suis juste là pour donner des relectures. Il y a plein de réalisateurs qui fonctionnent comme ça. Et même si j’ai apporté des idées, qui je pense changeront le film, si film il y a, je ne produis pas le gros du travail. Et ça me rassure vachement. -C’est quoi le projet qui t’excite le plus en ce moment? C’est ça. L’adaptation de Guibert. Et le livre que j’ai recommencé d’écrire depuis quelques jours.

Street Art écolo

L’écologie est une mode plutôt bien suivie, et on ne s’en plaindra pas. Même dans le monde de l’art elle a sa place, même chez ces barbares de graffeurs. Anna Garforth, Edina Tokodi, Jesse Graves… autant d’artistes qui renouvellent le genre du Street Art en le rendant écolo. Loin des aérosols et peintures toxiques, ils nous invitent à découvrir dans l’espace urbain lettres de pelouse, boue appliquée au pochoir, mousse… Politique, iconoclaste. Qui a parlé de vandalisme ? Larissa

-Tu peux m’en dire plus à propos de ce prochain livre? Non. Parce que j’ai remarqué que dès que j’en parle je n’ai plus envie de l’écrire. Ce que je peux dire c’est que ça parlera d’enfance, de sexe, de perversion, d’animaux... euh... voilà. J’ai eu envie d’écrire un livre qui m’éloigne de moi même, vraiment. Là, c’est un vrai travail d’invention. Et quand ce sera fini, je reviendrai un peu à moi. Belle Famille c’est un livre qui me ressemblait quand même assez, il y avait plein de choses personnelles. Même là si il me ressemble ça se verra moins. -Quand tu écris, tu sais déjà comment sera reçu ton livre? Tu as déjà idée de son rapport au lecteur? Pas forcément, je pense que j’ai un sens un peu du marketing, malgré moi... Je n’écris pas de façon marketing, mais je m’imagine quelle peut être la réception d’un texte. J’imaginais tout à fait ce qui se passerait avec Belle Famille, que le fait divers serait «le» truc le plus retenu, ce qui est aussi un peu dommage. Mais pour ce qui est du

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visuel, je fonctionne par image... L’emploi d’une langue plutôt simple, littéraire mais simple, pas trop de mots complexes ou de phrases alambiquées. Un emploi assez hystérique de la ponctuation, les points virgules, les tirets, les parenthèses, tout ce qui peut séquencer le texte, lui donner une impulsion typographique, j’aime bien ! Et comme en Jazz, je fonctionne beaucoup sur la dissonance, j’essais de faire dissoner les phrases ; par exemple de placer l’adjectif avant le nom si on l’attend plutôt après, ou alors, au lieu de finir la phrase de manière ronde, la finir de manière un peu déséquilibrée, d’avoir une sorte de suspend de souffle à la fin de la phrase. Et enfin, un goût pour la métaphore. J’aime bien les métaphores qui disent parfois bien plus qu’un mot ou qu’une phrase en entier. Essayer aussi de dire avec le moins de mots possibles ce que je pense, de raboter un peu, ne pas me répéter. Enfin, ça n’est pas vraiment reconnaissable, mais petit à petit ce le sera peut être un peu...

prochain texte, je ne sais pas trop comment il sera reçu, je ne l’ai pas en tête complètement, je suis dans une phase de prise de notes. J’ai l’univers, j’ai l’histoire, à peu près, mais je ne sais pas quel traitement je vais adopter. Si ce sera plutôt lyrique, ou un roman plutôt visuel, si je vais fonctionner par petits chapitres ou d’une traite, c’est ce qui me questionne en ce moment... -Tu te trouves un style ? Non, ce serait beaucoup dire. Non, parce que mon style si il existe, il est juste présent dans Belle Famille et pas encore vraiment dans La Synthèse du Camphre, mais je sais en tout cas que j’ai un style très

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-Un passionné de la belle formule aussi... Peut être trop. Mais faire un livre ce n’est pas que faire des belles formules. Au début quand on publie un livre et qu’on a un peu des critiques positives, si on n’est pas complètement arrogant on a un vrai sentiment d’illégitimité. On se dit “mais pourquoi est ce que les gens disent des trucs positifs“? On se sent vraiment un imposteur. Le sentiment d’imposture est commun à toutes les formes de créations. Beaucoup de grands artistes ont ce sentiment, ont l’impression qu’à un moment on va comprendre que c’est faux, qu’ils ne sont pas ce qu’on croit qu’ils sont. Je ressens ça depuis un certain temps... -Pourquoi t’infliger ça donc? J’écris parce que je sens que j’ai un truc à faire, que j’ai envie de pousser... J’écris surtout par ce que je sens que je progresse. Que je suis

certain que je n’arriverais pas à ce que je veux faire si je ne continuais pas inlassablement à écrire. Aussi parce que c’est un plaisir. Un ami m’a dit l’autre jour : “Vous savez en écriture, les 50 premiers on s’en fiche, c’est le 51ème qui compte !“. Et c’était vraiment ça ! Je trouve ça drôle, mais c’est vrai, c’est au 51ème que je pense, pas aux 48 prochains... -Tu vas nous sortir un livre par an alors? A la Nothomb? Alors là, il y a deux écoles, il y a des gens qui travaillent dans des maisons d‘éditions et qui disent qu’il faut se faire rare, qu’il ne faut pas publier, qu’il ne faut pas envahir les librairies, ce que je trouve un peu con. Et il y en a d’autres qui disent que si tu as besoin de publier un texte, que tu l’as écris et qu’il est bon, publies le ! S’il y en a deux par an, c’est ton droit. Après c’est une question de lassitude du public... Mais moi, si je suis capable d’écrire un livre qui me


satisfait vraiment chaque années, je le ferai. Il y a plein de très grands auteurs qui ont publié un livre tous les 6 mois, Fassbinder il a fait quarante films en 20 ans... Et y’a des gens qui publient un livre tous les 5 ans et c’est de la pure merde. Donc bon, ça ne veut rien dire. Par contre, il ne faut pas publier «pour» sortir un livre. -Tu as une image de gendre idéal, on se trompe? C’est drôle, on m’a dit ça tout à l’heure à la radio ! -C’est l’image que tu donnes... C’est parce que je veux être aimé et que je joue toujours à l’enfant sage. Et comme je viens d’un milieu un peu bourgeois, malgré moi, j’ai intériorisé les conventions de politesse et de délicatesse, donc je ne choque personne et c’est ça un peu le gendre idéal. Mais au fond, je ne suis pas du tout un gendre idéal. Je suis un gendre opposé d’idéal. -Explique-toi. Le gout du sexe, la curiosité, prendre des décisions au débotté, partir... Je déteste les contraintes, c’est pour ça que j’écris. Je pense que je peux facilement faire vivre un enfer aux gens... Je vis dans une fiction, souvent les gens autour de moi sont des personnages de ma fiction. Je suis obsédé par ce que je fais. Je suis quand même souvent seul et les gens le ressentent. Après, je pense que je ne suis pas un gendre pervers non plus. J’ai un fond gentil. Je suis comme plein de mecs en fait. Un peu égoïste... -Arthur, il faut que tu m’expliques une chose, une chose que bizarrement/heureusement tu nous a épargné jusque là : ta propension à faire des citations dans chacune de tes interviews... Attends je reviens... (il part chercher un livre), alors je te lis: «Non, l’aphorisme n’est pas un genre littéraire sans reproche. Ces phrases maigres ont toujours quelque chose d’un peu gros. Aussi ont-elles le sort des filles rondes, ou des garçons qui n’ont qu’un sexe épais : on y cède chez soi, on ne les avoue pas en ville. Un recueil de petites opinions, de remarques, d’idées, est un catalogue de généralisations abusives. Bien sûr, tout ce qu’on peut dire de général est faux : mais excitant comme une médisance. Une revanche. Quinteux, calomniateur et rancunier : voilà qui tu es. Et tu aimes ça. La pensée par “pensées” a quelque chose de bestial..». Voilà, c’est Tony Duvert qui dit ça dans son Abécédaire Malveillant sur les aphorismes. En fait, je trouve qu’il y a quelque chose d’un peu magique dans

la citation parce que ça contient un bout de vie qui est plus long que la citation elle même. Comme l’image poétique. J’aime bien ça. Après, je pense qu’il y a un petit côté pédant oui, malgré moi... Mais c’est comme un bijou en fait, quand elle tombe à point, il y a quelque chose d’un peu magique. -Bon, tu viens de répondre à ma dernière question : “Que voudrais tu me citer maintenant“? Ah oui... Enfin, je peux te citer une phrase de Sartre qu’on m’a dite tout à l’heure et que je trouvais très intéressante : «La liberté c’est d’être conscient de sa domination». Je trouve qu’il y a plein de choses à réfléchir là dessus... Brice

Tokyo le retour Le Palais de Tokyo a réouvert ses portes depuis le 12 avril pour devenir encore plus grand. Pour l’occasion, 8 artistes européens sont intervenus sur/dans le bâtiment, affirmant ainsi sa singularité novatrice. Tout beau tout neuf, il présente surtout jusqu’au 26 août la troisième édition de la Triennale d’art contemporain, à travers le concept d’Intense Proximité : interrogations sur la création mondialisée. A aller voir donc dans ce nouvel espace, ainsi que dans d’autres lieux associés à l’événement à Paris et sa proche banlieue. Larissa

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On parle d’un artiste qui a fait des rayures son gagne-pain. Un parisien lambda connaît forcément Buren par ses pérégrinations aux abords du Palais Royal. C’est là qu’il a mis en place Les Deux Plateaux, œuvre commandée par Jack Lang en 1985 : colonnes rayées noires et blanches dont certaines traversent le sol. Elles ont permis, non sans polémique, de faire connaître du grand public cet artiste contemporain majeur. Pour autant on ne dira pas qu’il est « populaire », car si ses rayures décorent très joliment notre environnement, sa démarche est bien souvent restée inconnue du public, qui la considère trop hermétique. Mais il est temps de se réveiller, et de se lancer tant bien que mal dans les circonvolutions de l’art actuel ! On n’attendra donc pas la mort de Buren pour parler un peu de lui…

Né en 1938, il se forme à l’Ecole des Métiers d’Arts et aux Beaux-Arts, en peinture. C’est en 1965 qu’il affirme son vocabulaire visuel qui deviendra une marque de fabrique : des rayures verticales larges de 87 mm. Il s’associe avec Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni (groupe BMPT) avec la volonté de toucher aux limites de la peinture, jusqu’à sa négation même.

MONUMENTAL

BUREN

De la peinture à l’in situ Une œuvre sociale

Il crée alors une peinture qui se veut (et se perçoit) neutre et impersonnelle, sur un tissu industriel. Il réfute alors le geste artistique dont il est pourtant difficile à l’époque de se séparer via l’héritage de Jackson Pollock (pour ceux qui auraient oublié c’est celui qui fait énergiquement couler de la peinture sur ses toiles). A l’inverse, proche de Pollock et loin de Buren, Simon Hantaï, à la même époque, garde l’idée d’une toile émotionnelle liée à un geste aléatoire (il la peint, la plie et la déplie). Tout ça pour dire que du coup, dans les années 60, la peinture prend des voies différentes. Buren en choisit une plus proche de l’art minimal. Car ce qui compte pour lui est avant tout le lieu qui contient l’œuvre. On parlera alors de la notion d’in situ dans son œuvre. Il commence par investir affiches et papier peint, puis, flirtant avec les limites physiques de la peinture, il investira des lieux privés (Chambres d’Amis en 1986), mais surtout publics : des portiques rayés à Tokyo, des miroirs et des rayures en Toscane, un arc rouge monumental près du Guggenheim de Bilbao, en cours de réalisation des rayures noires et blanches pour le tramway de Tours… les interventions publiques sont légion.

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Mais pourquoi tout habiller en pyjama rayé ? C’est qu’il fait dialoguer l’œuvre avec l’espace, pour parfois même se mélanger. La peinture se meut en sculpture comme dans les colonnes du Palais Royal ou l’arc de Bilbao. On est plus proche de l’installation (s’il faut utiliser les codes chers à l’art contemporain). Et pour vraiment avoir l’air d’un réel connaisseur de Buren, on ajoutera dans la prochaine conversation arty « non mais attends, Buren il a pas fait que des rayures non plus ». Ba oui… plus tard, dans les années 90, il va jouer notamment avec la couleur et sa transparence. En créant des lieux où dialoguent la lumière avec le verre ou le plexiglas colorés, il met l’espace en valeur dans la lignée des premiers architectes gothiques. Et puis il met en place aussi des miroirs : l’espace se développe, la lumière l’envahit, et le spectateur se voit dedans, et voit les autres spectateurs. Alors voilà les limites de ceux qui parlent d’une œuvre impersonnelle (certes c’est un peu froid pour les Français accros à la peinture avec un grand « P » que nous sommes), il s’agit plutôt d’une œuvre où l’humain est au centre. Qui ne s’est pas amusé à sauter sur les colonnes rayées, à slalomer, à prendre des photos et à rire de cet habillement architectural peu commun ?


Mais pourquoi tout habiller en pyjama rayé ?

C’est que Buren réussit à réconcilier l’art et le quotidien, il sort des couloirs du musée pour amener dehors un art si ce n’est politique du moins social, profondément présent dans la vie du public, qui prend ainsi part à l’œuvre.

La légitime Monumenta Pour la cinquième édition de Monumenta, il sera bien question de lieu et de lumière. Pour ceux qui n’auraient pas encore vécu l’expérience, il s’agit d’un rendez-vous annuel avec un artiste contemporain d’envergure internationale. En gros, 13 500 m² investis par une œuvreenvironnement au sein de laquelle le spectateur évolue. En plus c’est l’occasion de (re)découvrir la nef du Grand Palais pas si souvent accessible. Personne n’a oublié le Léviathan d’Anish Kapoor l’an dernier… ballon de baudruche rouge démesuré pour expérience sensorielle inédite. Monumenta en général on s’en souvient tellement c’est waou. Alors, cette année, rayures ou pas rayures on ira profiter de jour comme de nuit de l’installation de Buren. S’il a su gagner ses galons dans le monde de l’art, je suis prête à parier qu’il séduira le public pour une confrontation aussi polémique que physique. De l’art contemporain quoi… Du 10 mai au 21 juin Nef du Grand Palais Avenue Winston Churchill, Paris 8e Ouverture tous les jours (sauf le mardi) : de 10h à 19h le lundi et le mercredi, de 10h à minuit du jeudi au dimanche Tarifs : 5 €/2,50 € www.monumenta.com

L’instant théâtreux

Larissa

Hum , hum…Il semblerait que tu aies tendance à te la jouer au dessus de la masse… Nous éclabousses-tu réellement avec ta culture sans failles ou passes-tu ton temps à étaler ta maigre connaissance constituée des sempiternelles mêmes références vaseuses ? Effectue-ce quizz pour le savoir, en retrouvant les auteurs de ces phrases. Et si tu n’as pas tout trouvé, sache que La Miauleuse te pardonne, que ça te permette d’apprendre des choses ! a) « Le théâtre, comme les rêves, est sanguinaire et inhumain » b) « Le ciel, c’est un peu de bleu pour tromper les pauvres ! » c) « Devine si tu peux ; et choisis, si tu l’oses » d) « Si je ne puis être son paradis, du moins je puis être sa croix !» e) « Pour tromper le monde, ressemblez au monde » f) « L’homme n’est qu’un apprenti, la douleur est son maître et nul ne se connait tant qu’il n’a pas souffert » g) « Tous mes moments ne sont qu’un éternel passage De la crainte à l’espoir, de l’espoir à la rage » 17 h) « La France est un excellent détergent, bravo. » Stephanie


Chroniqu e d’un voleur de portable s Aujourd’hui, un Bader en colère vous parle de Franz Fanon

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V

ous connaissez le sentiment de débarquer à une soirée et de ravaler la boule dans son ventre en voyant qu’on est le seul basané ? Non, non, il y a mieux encore. Débarquer à une soirée et voir que LA fille basanée vous évite encore mieux que la Versaillaise Marie-Chantal étudiante à Assas, et que l’autre mec basané est le dealer ou en tout cas que la plupart s’imagine qu’il en est un. Oubliez tout ça. Le classique : je débarque à la soirée, je crois que je suis le seul basané, j’en croise un autre, je le surveille toute la soirée en invocant Allah pour qu’il ne chourrave rien, qu’il ne piave pas jusqu’à vomir ses tripes, et surtout surtout qu’il ne finisse pas avec la grosse américaine fausse blonde, bref qu’il vous fasse pas honte. Moi ça m’arrive d’être le mec qui fout la honte. Non seulement je bois pas d’alcool et je mange pas de porc mais je fume pas, je demande les emballages des petits fours pour lire les ingrédients et m’assurer qu’il n’y a aucune viande, graisse animale ou gélatine et je recrache les chocolats s’ils sont au Kir. En plus, je suis même ni rappeur ni comédien de stand-up ! Tu vas me dire rien de raciste dans tout ça hein... Tu paranoies, t’es complexé. Faut pas bader comme ça Bader ! P*tain bader, c’est mon prénom pas un verbe… Raciste de SOS Racisme c’est un peu comme le label Rouge de Loué. On sait pas trop à quoi ça correspond, ceux qui s’y connaissent en poulet te disent que ça vaut rien, mais tout le monde achète. Mais tu vois, moi ça m’em… m’ennuie fort. Alors quand pour la enième fois, un pote (un basané hype de soirées parisiennes) m’a conseillé de lire Fanon, j’ai craqué. J’ai acheté Peaux Noirs Masques Blancs. Mais pourquoi ? Je suis pas Noir Martiniquais comme Frantz Fanon, et je vis pas sous le colonialisme. Enfin c’est ce que je croyais. Faut dire j’étais un bon élève à l’école Républicaine. A tel point qu’au collège quand ma prof

d’histoire galérait pour nous faire comprendre pourquoi les génocides durant la colonisation valait peanuts par rapport à la Shoah, ayant pitié d’elle c’est moi qui l’ait aidé : « Madame, c’est ptêtre parce que c’est un massacre industrialisé ? ». J’ai appris sur les bancs de l’école que les races n’existaient pas et qu’il n’y avait qu’une race, la race humaine. J’y ai aussi appris que le colonialisme a pris fin avec les indépendances nationales. J’avais quasiment tout faux. Alors c’est pas en lisant Peaux Noires Masques Blancs de Fanon que je m’en suis rendu compte. Mais j’avais enfin une référence, un icône, un truc qui à la fois choque la bonne société et qui puisse pas te laisser indifférent. (Non, je ne parle pas de Lady Gaga là…) Ce n’est que par la suite que j’ai lu Les Damnés de la Terre, son ouvrage majeur et enfin sa seule conférence dont on a gardé un enregistrement audio : Racisme et Culture. Il m’a bouleversé. Il a donné des mots, des théories, de la poésie à ce que je pouvais vivre. Mais lire Fanon aujourd’hui et ici même si la situation dont il parle semble révolue et lointaine peut paraître incongru. Et si nous prenions le problème à l’envers ? Si la pertinence de Fanon dans notre expérience aujourd’hui et ici était le signe de la persistance de ce rapport colonial que l’on souhaite cacher sous le tapis. Un peu comme le gamin à qui on a dit : pour dimanche ta chambre doit être rangée et qui le dimanche matin avant l’inspection fourre tous son bordel sous le lit et dans le placard. « Bon d’accord, on a compris où tu veux en venir mais dis-moi qui est ce Fanonne dont tu nous saoules avec. » m’a dit un autre pote. Une copine s’esclaffe de rire, me coupe la parole alors que je partais dans une conférence sur son discours « Racisme et Culture » de 1956 et commence à lui expliquer qui est Fanon. Frantz Fanon c’est un Martiniquais. C’est le fils illégitime d’un couple «sang mêlé» aisé et noir limite bleu comparé à ses 8 frères et sœurs. Au lycée il a eu Aimé Césaire comme prof, et rapidement c’est devenu son mentor Durant la 2ème guerre mondiale, il se porte volontaire pour combattre le nazisme et libérer la France dans les rangs des Forces Françaises Libres. Comme beaucoup de soldats des colonies, il ressort déçu de cette lutte dont il espérait probablement qu’elle débouche à la l’émancipation des colonies. Après la guerre vers 47, il termine sa thèse Essai sur la désaliénation des Noirs Thèse qui lui fut refusé à l’université pour des raisons de censure politique.

Dégouté, il s’embarque pour l’Algérie où il est nommé médecin-chef de l’hôpital de Blida en Algérie. Il a passé 3 ans à soigner des malades mentaux pendant la guerre de libération nationale. (Faut dire aussi qu’il a combattu les thèses racistes qui disent que le cerveau arabe est la cause de la folie des Algériens musulmans. Il dit que la folie provient avant tout de la situation coloniale.) [Ce monde rend gue-din mon frère !]. Et puis il rejoint et devient un cadre du Front de Libération Nationale (FLN)

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Toile de couture en 1957. Ensuite il démissionne de son poste de médecin-chef en 1956 pour aller à Tunis où il rédige son grand livre, Les Damnés de la Terre. (Le plus beau manifeste de la révolte anticoloniale, c’est LE livre politique du XXème siècle. Il sera traduit et diffusé dans des dizaines de pays. Par exemple les Black Panthers en font leur manuel de référence et Malcolm X y tire pas mal de ses idées. Finalement il est mort de leucémie en 61 à seulement 36 ans. Fanon était-il musulman? Non, il ne l’était, mais à l’époque en Martinique fallait être Noir pour être colonisé, et en Algérie fallait être Musulman. Alors on peut dire qu’il partageait la condition des musulmans en Algérie. En plus il a pris le prénom de mujahid d’Omar. (Mujahid est le terme islamique désignant les militants de la Révolution algérienne comme le nom de la revue du FLN qu’il dirigera.) Moi je voulais vous parler de la seule conférence de Frantz Fanon dont on a conservé un enregistrement audio. Sa conférence « Racisme et Culture » qu’il a donné au Congrès des écrivains et artistes de 1956 . D’elle on peut tirer la plupart des enseignements qu’on peut chercher sur la question du racisme à

l’époque actuelle et ici en France. Pas une maladie mais bien une disquette Raillant les dénonciations scientifiques, morales, artistiques du racisme comme « des condamnations spectaculaires et inutiles » du racisme, Fanon le décrit comme une structure produite par le colonialisme. Il veut dépasser l’idée du racisme comme maladie mentale où les seuls vrais racistes seraient les méchants, agressifs, ignorants, frustrés. Franchement j’ai rencontré bien plus de personnes qui s’imaginant sincèrement n’avoir pas une once d’idée raciste en eux véhiculent des tonnes de préjugés… Sans compter une partie des colonisés eux-mêmes qui parce qu’ils ont finit par accepter les « Toi c’est pas pareil, t’es pas comme eux » qu’on leur disquette) parce qu’être plus clair de peau, plus diplômé, moins religieux, sont plus clair de peau, qu’ils ont fait des études, qu’ils sont pas croyants feraient d’eux (de nous ?) l’élite des colonisés… Je suis là pour décorer, en fait…« Le reproche de l’inertie constamment adressé à « l’indigène » est le comble de la mauvai-se foi. Comme s’il était possible à un homme d’évoluer autrement que dans le cadre d’une culture qui le reconnaît et qu’il décide d’assumer. »

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Avec Fanon, j’ai compris que l’objectif du racisme n’est pas l’extermination comme dans le nazisme mais « l’oppression systématisée d’un peuple ». Pour comprendre le racisme il y a moins besoin d’avoir de la pitié pour les victimes que d’observer le comportement du « peuple qui opprime ». Ce comportement veut plutôt provoquer « agonie

Franck Duval, alias FKDL, se fait le couturier de ces dames, avec sa nouvelle exposition «Toiles de couture». Dans les rues d’ici et d’ailleurs, les fonds aux couleurs vives sont les vitrines éphémères des personnages de FKDL. Pour cette exposition «Toiles de couture», changement de décor : direction L’Appartement de Mode du Bon Marché. Les vitrines du Primo Piano mettent à l’honneur le street artiste en qui sommeille un couturier, du 10 mai au 12 septembre 2012. Premiers contacts directs avec le style, c’était au Studio Berçot dans les années 80. Depuis, ce sont les murs des villes que Franck Duval habille de ses collages. Ses personnages, vêtus de coupures de presse des années 20 à 70 sont les ambassadeurs de sa griffe. Aujourd’hui, FKDL approfondit une réflexion autour du vêtement, prenant pour support sa forme écrite la plus stricte : le patron de mode des années 50. FKDL, «Toiles de couture», du 10 mai au 12 septembre 2012 Primo Piano, 1er étage du Bon Marché Rue de Sèvre - Paris VII


continuée qu’une disparition totale de la culture pré-existante ». Quand il dit agonie continuée, ou momification, évite de penser à des bandelettes de papier s’il te plaît. En fait c’est une caricature de culture basée sur une vision orientaliste, exotique, couscoussière, qu’a le colonisateur comme une tentative d’ « d’objectiver, d’encapsuler, d’emprisonner, d’enkyster » la culture du colonisé de façon à pouvoir permettre de prédire intégralement le comportement du colonisé et à l’identifier. Un peu comme un minority report qui marcherait juste sur ta couleur, langue, origine, culture ou religion. En fait le racisme n’adore rien de plus que faire rentrer la réalité dans ses stéréotypes : soit t’es enfoulardée, barbu, noir foncé et donc arriéré soit t’es clair laïque rasé de près et donc émancipé. « Ce racisme qui se veut rationnel, individuel, déterminé génotypique et phénotypique se transforme en racisme culturel. L’objet du racisme n’est plus l’homme particulier mais une certaine forme d’exister. A l’extrême on parle de message, de style culturel. Les « valeurs occidentales » rejoignent singulièrement le déjà célèbre appel à la lutte de la « croix contre le croissant ». » Le label Raciste a rendu les arguments biologiques ringards. Maltraiter sur la couleur ça se fait pas, on évoque plutôt le fait que franchement ces africains ils font ch*er avec leurs coutumes barbares. Je suis pas raciste, je donne de l’argent pour que chez eux là bas les filles soient éduquées et puissent devenir top model genre Naomi Campbell. Maintenant ce qui est fashion, c’est le racisme culturel. « C’est pas ta gueule que j’aime pas, c’est ta culture qui est arriérée tu comprends ? ». Et sur ça Fanon est un tueur. Il ne nie pas la persistance de ce qu’il nomme « l’équation morphologique » du racisme mais il explique que la défaite du nazisme, les luttes des colonisés, la prise de conscience des

travailleurs des pays colonisateurs amène le racisme à se reformuler. En fait avec tonton Frantz on comprend que de n’importe quoi ou presque, des habitudes, traditions, rites, croyances, visions du monde d’un groupe social on peut inventer une « race », une race de colonisée. Avec une plume que même pas en rêve tu peux égaler, il résume ça par « forme d’exister » et de façon plus précise « des valeurs culturelles, des modalités d’existence ». Mais souvent y aller comme ça avec de gros sabots de cistes-ra c’est so 80ies. Fanon lui aussi avait vu le vent tourner et il nous explique un revirement dans la stratégie coloniale. Plutôt que d’imposer l’ordre colonial par la force pourquoi ne pas produire le consentement ? Pour légitimer sa domination alors même que le racisme est disqualifié, le colon se nie en tant que race. Seul le groupe colonisé apparaît comme racialisé. Pour faire simple quand on parle de communautés, de différence, d’Autre, c’est toujours bibi. Parce qu’être blanc, de culture catholaïque, c’est juste la normalité limite l’universel quand simplement dire le mot « blanc » ne relève pas purement et simplement de la grossièreté ! Fanon parle d’une stratégie assez commune des colonisés qui essaye de se faire reconnaître leur humanité non pas en luttant contre le système mais en tentant « d’imiter l’oppresseur et par là de se déracialiser. La « race inférieure » se nie en tant que race différente. Elle partage avec « la race supérieure » les convictions, doctrines et autres attendus la concernant. » Contre l’idée reçue qui fait de la l’assimilation, de l’intégration un bien et la différenciation, la séparation un mal, il renvoie dos à dos ces stratégies comme faisant partie intégrante du système raciste. Se faire passer pour universel est une mystification qui vise l’acceptation de la domination. Bien sûr chacun peut faire les choix de vie qu’il ou elle souhaite mais Fanon nous explique aussi que tous nos choix ont des conséquences au-delà de nous-mêmes. D’un côté refuser son particularisme pour épouser totalement et inconditionnellement les modèles culturels dominants revient à « une condamnation irréversible de son style culturel propre », de l’autre le désir de se faire pardonner conduit à un surenchère très nette dans l’engagement passionnel avec sa propre culture redécouverte. Comme on me fait remarquer amicalement mais fermement que ça se fait pas d’être sur l’ordi alors qu’on est de sortie entre amis je vais vous laisser avec cette conclusion de Fanon : « En conclusion, l’universalité réside dans cette décision de prise en charge du relativisme réciproque de cultures différentes une fois exclu irréversiblement le statut colonial. » 28 juin : Festival Paris Hip-Hop 2012 : Médine et Gazateam A 20h pour 8/10€ , venez assister au concert de Médine, talentueux rappeur au flow de félin et aux lyrics inspiré de Fa-non, Césaire, des Black Panthers ou de Kunta Kinté... Au Hangar 3, rue Raspail , Ivry-sur-seine Tel : 01 72 04 64 25 Bader

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danser sa vie

Nathalie Lucas est une danseuse, chorégraphe et professeure reconnue partout en France pour son professionnalisme et son talent brut. Passionnée de Hip Hop, Jazz, Burlesque et fan incontestée de Michael Jackson, elle est celle qui organise les chorégraphies de Tony Parker, Jena Lee, Shy’m, Florence Foresti et de sa propre compagnie de danse, « Insane ». Photo

Louis Adrien


D

’où vous vient cette passion pour la danse ? Probablement de ma maman… Il parait que lorsque j’étais petite et qu’elle me couchait ,je me relevais, enfilais ses talons et retournais danser au milieu des invités! Quel a été le déclic vous faisant passer du classique au Hip Hop ? Pas vraiment de déclic…J’ai eu une formation binaire dès mes débuts ( je suivais des cours de danse jazz et classique) ce qui m’a évité de me sentir cloisonnée au sein d’un unique style de danse . Ma découverte de Michael Jackson a fait le reste en ceci qu’elle m’a naturellement amenée vers le hip hop. Pouvez-vous nous présenter votre compagnie ? Vos débuts ? Vos spectacles ? J’ai monté Insane il y a à peu près trois ou quatre ans. En fait je ne m’en occupais réellement qu’une fois par an à l’occasion du festival « Session2style ».. Puis avec la meilleure danse ( émission du groupe M6 ndlr) j ai pris conscience du désir que j’avais de m’investir de manière conséquente dans cette compagnie… Aujourd’hui Insane est lancée et propose une « Revue cabaret moderne ». Nous sommes une compagnie exclusivement féminine , composée de danseuses pluridisciplinaires et nous avons la volonté de repousser toujours plus les codes actuels de la danse en ne nous attachant à aucun style en particulier et en nous renouvelant à chaque prestation. Que tirez-vous de cette expérience au sein de cette compagnie ? J’ai beaucoup appris… et j apprends toujours, professionnellement, humainement, techniquement! J’ apprends en tant que chorégraphe, notamment au sein de mon travail de création, dans la façon de construire mes shows… et puis aussi dans mon rapport aux autres, sur le comment manager une équipe… il y a égale-

ment le fait qu’entre danseuses on s’enrichit toutes les unes les autres, ce qui nous a permis d’instaurer une cohésion de groupe basée sur notre propre évolution. Qui est ce personnage de « Babydoll » ? Babydoll est mon personnage «burlesque», même s’il ne rentre pas du tout dans les codes du burlesque! Là encore, ma règle d’or est la liberté dans le lâcher prise, l’innovation perpétuelle. Je la définirais comme une poupée des temps modernes aux influences rétro. Ont collaboré avec vous une pléthore de personnalités reconnues. Comment le lien s’est -il créé ? Ce fut différent avec chacune… Parfois, cela s’est passé de manière très professionnelle en passant des castings, d’autres m’ont repérée via youtube (Jena Lee), d’autres m’ont été présentées (Shy’m, Florence Foresti…) Vous avez enseigné en banlieue parisienne et maintenant dans les plus grands établissements. Ressentez-vous une différence ? Pensez-vous que l’impact est le même ? Forcément quand on enseigne à Paris on gagne un certain crédit, surtout dans des écoles de renom comme le Studio Harmonic. Mais pour moi, l’enseignement ne doit pas différer suivant que l’on soit à Paris, en banlieue ou en province. Nous sommes tous les mêmes! Voyageant un peu en France, je dois admettre que je remarque une différence de mentalité … Parfois je dois adapter mon vocabulaire de travail pour ne pas choquer ! Il m’est aussi arrivé en banlieue de rencontrer quelques difficultés car les gens s’arrêtaient à mon look et l’image que je pouvais renvoyer (qui n’est pas forcement la vraie). Du coup, ils se fermaient et n’écoutaient pas ce que je disais… Quand je demande

aux gens qui regardent le cours de se taire, aux élèves de ne pas répondre au téléphone pendant la durée de ma classe ou quand je les pousse à donner plus, je passe souvent pour quelqu’un de prétentieux… Cependant pour moi, la discipline et le niveau d’exigence doivent être les mêmes qu’on soit ou non dans la capitale…, C’est ça le véritable respect de l’autre, la prétention à l’égalité. A ce titre d’ailleurs, je remercie à ma 1ère prof de danse Myriam Eynard qui m’a transmis le sens de la rigueur, du travail et du dépassement de soi entre autres choses ... A bientôt 30 ans, quelle image avez-vous de votre art ? Je me rends compte que la danse m’a formée, elle a fait de moi la personne que je suis aujourd’hui, tant au niveau de mon caractère que dans ma vision des choses… c est un métier qui demande beaucoup de recul sur soi même et énormément de travail sur soi… Cela m’a beaucoup fait grandir, même si c est aussi très dur parfois! La danse est un art très riche. Etre danseur ce n est pas seulement bouger en rythme ,c est aussi comprendre la musique, interpréter des sentiments ou des émotions, incarner un personnage … Cela fait appel à beaucoup d’autres arts, et j’espère qu’ un jour l’on reconnaitra les danseurs comme l’on reconnait aujourd’hui un chanteur ou un comédien, car nous avons nous aussi beaucoup de choses à exprimer, et ne sommes pas qu’un élément de décor... Quels sont vos projets ? M’exporter à l’étranger, apprendre toujours plus du métier de chorégraphe…mon rêve ultime serait de chorégraphier un numéro pour le Crazy horse!!! Slimane

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REPORTAGE : C’EST MARQUE SUR MON FRONT La schizophrénie de la mode décortiquée RETOUR SUR LA CRISE GRECQUE Quand la crise de l’euro inspire nos créateurs de mode BRISE PRINTANIERE Devenir une belle plante


L’expression de l’individualité est-elle un doux fantasme de société ?

Juin : les jambes se dénudent, les jupes raccourcissent et le corail, comme Tom Ford

chaque année, renaît de ses cendres. La tradition estivale nous pousse vers les terrasses de « Chez Prune » et les jardins du Luxembourg, fièrement parés des Wayfarer. et les imprimés ethniques s’emparent de nos tenues. En effet, depuis quelques années ces silhouettes parcourent les villes françaises et les magazines. Pas traditionnel, “quelques années” ? Sachez qu’en unité de temps modesque, 2 saisons représentent 20 ans, soit de quoi être apposé dans les annales. En unité de temps traditionnel cela équivaut à 1/5 de la vie, à l’émergence d’une nouvelle génération. Autrement dit, une éternité ! C’est le signe que le produit, le look a su plaire au plus grand nombre et se faire une place dans les placards. Mais pour combien de temps ? Car si la planète mode n’utilise pas la même unité de temps, ses habitants (cardigans, chaussures et autres

C’est marqué sur mon front

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biens à utilisation limitée) n’en ont qu’une espérance de vie plus limitée encore. Etrangement, mon étonnement ne va pas à la capacité de milliers de personnes à s’enticher d’un même produit ou d’une tendance. Laissons cette question aux adeptes de la théorie des messages subliminaux. Fixons-nous sur notre détachement rapide de ces “must-have”. Comment des pièces que nous apprécions autant peuvent-elles si soudainement ne plus répondre à nos besoins ? Pourtant, intégrées à notre parade vestimentaire, elles permettaient de transmettre une image favorable de nous-même. Voire mieux, elles disaient au monde, qui nous étions.

Mode vs Style: la victoire de l’éphémère ? Selon moi, on s’habille comme un artiste peint : des influences extérieures nous poussent vers certaines silhouettes mais il demeure toujours un je-ne-sais-quoi, qui nous distingue des autres. C’est le style. L’individualité. Heureusement d’ailleurs car seule cette touche personnelle nous permet d’acheter le même top Zara que 10 000 personnes, sans craindre de ressembler à une parodie des frères Bogdanoff. Certaines ont des signatures graphiques, quelques une choisissent une couleur symbolique ; tandis que d’autres symbolisent une valeur ou une époque. Dans tous les cas, le point-clé reste l’objectif de rareté voir d’unicité de cet assemblement vestimentaire. Or, on observe de plus en plus fréquemment un changement plus ou moins conséquent d’une saison à une

autre dans ces signatures. La petite robe noire, tradition modesque par excellence qui a transcendé tous les styles et les époques, est désormais en concurrence avec la petite robe blanche. Rien n’est moins sûr. Il semble que le style, dans le sens d’extériorisation de soi, soit devenu aussi fluctuant que la mode. Il semble surtout que le style soit soumis à l’éphémérité du phénomène de mode. La célèbre maxime de Mademoiselle Coco “la mode passe, le style demeure” est-elle passée à la trappe ? Tout d’abord, il serait trop simpliste et réducteur de rejeter cette “trendysation” de la personnalité à la presse féminine. Personne ne nous pousse à refaire notre garderobe tous les 6 mois. Si chaque saison Elle.fr précise les vêtements “à jeter” et ceux “à garder”, ou nous détaille les coupes phares de la saison, il tient à chacune de suivre ces conseils ou non. Arrêtons de voir les magazines féminins comme des Big Brothers version 2011, dôtés de robots-mouchards qui indiqueraient notre potentiel “hype” avec risque de sanction si celui s’avérait trop faible. Ainsi, cette croissance forte et rapide de notre tendance au renouveau est à chercher ailleurs. Partons de ce constat : la mode est le reflet d’une société. Dés lors, notre capacité à zapper d’une tendance à une autre au gré des Fashion Weeks, reflète la logique de l’éphémère qui s’est emparée de notre société.

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La tendance du siècle : être multiple Nous assistons à une course effrénée pour la nouveauté, une recherche incessante de l’expérience émotionnelle. La course vers le plaisir devient presque une expérience chamanique. Ainsi, L’empire de l’éphémère, qu’évoquait Lipocontenir de poétique dans l’historivetsky, intègre progressivement que, de tirer l’éternel du transitoire toutes les sphères de la société. » (Charles Baudelaire, Le peintre de De nos jours, la démocratie la vie moderne, le Figaro, 1859). Si sociale est liée à une démocratie les couturiers n’ont pas inventé la de la consommation et donc mode, ils sont les premiers à avoir de la parade vestimentaire. La défini ses codes, la transposant d’un univers flou et méconnu à un champ théorie de la distinction bourdeusienne est loin. Les codes de symboles inscrits. Ce faisant, ils des groupes aisées n’influencent ont permis de la diffuser au plus plus autant les “dominés” et grand nombre. La dialectique la mode, comme les tendances, éphémère-immuable s’accélère avec ne suit plus une trajectoire le développement de la société de ascendante. Certes, les desiconsommation. Dés lors, la logique gners font toujours la mode du renouveau, de la spontanéité, du plaisir au présent prend le pas sur les mais aujourd’hui, n’importe valeurs traditionnelles. Il est presque quelle personne peut lancer une tendance de façon plus ou attendu de la part de chacun de se positionner dans la mode comme sur moins consciente. D’autant plus toute autre question sociale. De l’ex- que ces tendances se propagent pression de la personna- à la vitesse de la lumière grâce lité au narcissisme, il n’y à nos outils de communication. En moins de 200 ans, la démocratie sociale a Un jean porté de façon original ? a qu’un seul pas...Que repoussé toujours plus loin tout les symboles des Une photo via le iPhone publiée nous avons franchi ! sociétés figées et hiérarchisées, dîtes d’Ancien Aujourd’hui, plus que la sur Twitter et on retrouvera Régime. Elle s’est érigée en élevant les valeurs cette façon spéciale de porter personne, notre société de liberté et d’égalité en maxime universelle. De valorise la personnalité. un pantalon sur des centaines l’égalité des droits à l’égalité des chances, il fallait voire des milliers de personnes Le concept d’identité sortir l’homme de sa prédestination sociale et en quelques jours. Dans les n’a jamais été autant ouvrir les portes des plus hautes sphères à tous magazines ou les maisons de discuté. En parallèle, ceux qui seraient méritants. Très vite, cette volonté tendances, un pôle spécifique l’environnement hédosociale a quitté les hautes sphères de la politique niste met en exergue les est dédié à dénicher ces styles et de l’éducation pour s’intégrer à des désirs plus originaux qui peuvent créer les choix individuels assuprosaïques : la consommation. Dans le même prochains looks de demain. Ainmés. Ainsi, extérioriser temps, la révolution industrielle posait les valeurs un phénomène interne, si, le phénomène du street style d’un capitalisme ascète et permettait la montée n’est-il pas lui-même le témoin devient plus important d’un individualisme économique, puis de plus en de cette prise de la mode par que son processus plus en social. la rue ? Chanel disait que “la même de création. C’est à la même époque que la dialectique luxe/ mode (n’était) rien tant qu’elle éternel contre mode/éphémère se transforme. Ce ne (descendait) pas dans la rue”, phénomène est né avec les premiers couturiers qui peut-être la rue est-elle aussi cherchent à « dégager de la mode ce qu’elle peut un point-clé de la tendance. Si à

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une époque la personnalité était un concept abstrait, elle se développe et mute en même temps que l’individualité se revendique et se peaufine. Le concept même d’individualité change selon les époques et les signifiants que nous y mettons. La vérité est que le concept même de look, tout comme celui de mode, a évolué. Aujourd’hui, les codes tacites de hiérarchisation sociale tendent à se gommer. Dire que les groupes sociaux n’existent plus serait, cependant, une aberration totale. Certes, la hiérarchie est moindre, mais les frontières se sont tout simpleautrefois le luxe permettait aux ment déplacées et les groupes classes aisées de se distinguer ne sont plus forcément liés par des autres groupes, la mode, leur revenu, leur religion ou leur et notre façon de nous l’approdétention, ou non, du capital. prier, permet au contraire de Aujourd’hui, les groupes se fors’intégrer. Ironiquement le style ment par affinités, ambition sodevient un outil de mimétisme ciale ou type de consommation. pour approcher et intégrer un Nous pouvons parler de schigroupe. zophrénie sociale dans le sens où nos activités professionnelles et personnelles nous poussent L’image comme carte dans des directions différende visite tes. L’étudiant qui va à l’école tous les matins peut aussi être Dans notre société, le contrôle de son D.J le week-end, la jeune cadre image est devenu primordial : il faut dynamique peut s’effeuiller en transmettre les informations public le soir, le gentil comptanos détracteurs. Ainsi, les vêtements foncble du 5éme peut se transformer souhaitées tout en cachant au tionnerait comme une carte d’identité de la mieux ce que nous ne voulons en rockeur métalleux quand il personnalité. Si les goûts musicaux, l’éveil pas dévoiler. Comme dans une rentre le soir,... Les quelques culturel ou le goût pour le voyage ne sont partie de cache-cache avec heures attribuées autrefois aux pas marqués sur le front, ils sont désormais les autres, les perdants sont activités s’étirent, leur place sous-entendus via l’assemblage des vêteceux découverts en dépit de grandit, jusqu’à modeler notre ments. Prenons l’exemple du phénomène leur volonté. Ici, le vêtepersonnalité. Ainsi, la notion hipster. Ce nouveau groupe se définit par ment prend donc une place d’individualité se complexifie une volonté pseudo-intellectuelle et criarde cruciale. Premier élément : et nous appartenons tous à de s’éloigner des codes tacites de la tendandu contact avec le monde plusieurs groupes. C’est aussi ce en arborant un look vintage, combinaiextérieur, le vêtement joue cette revendication de notre son savante de grandes marques de mode un rôle d’informateur et de multiplicité qui explique les et de fripes ; en consommant beaucoup de changements réguliers de looks. filtres à la fois. L’idée est qu’il Made in France, local et/ou handmade transmet des informations sur Si nous ne sommes pas unilatéet en arborant un look faussement négligé raux, pourquoi notre apparence notre personne et la réaction grâce à des cheveux décoiffés et de grandes de notre environnement nous le serait-elle ? De ce fait, nous barbes hirsutes. Ainsi, la mode tend de plus informe de ses intentions à pouvons dire que la mode et en plus à devenir un outil de distinction notre égard. C’est comme si l’apparence physique en généindividuelle et non sociale ; un reflet de la nous attendions de lui, qu’ils ral, sont devenues des outils hypersonne, de ses valeurs et goûts, et non attirent nos pairs et éloignent permodernes de distinction. Si plus de son revenu ou son appartenance

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idéologique. Les codes sont clairs. Mon avis est que les vêtements sont choisis en toute connaissance de cause par les consommateurs. Nous choisissons un article pour ses qualités d’utilisation et esthétiques mais aussi pour sa représentation symbolique. Ainsi, les changements fréquents de garde-robe représente une volonté de s’intégrer à un groupe à un moment donné. L’illustration la plus criante de cette vision est la série de publicité pour la marque The Kooples, diffusée sur le web et à la télévision. Jouant sur la signification de sa marque, l’enseigne a depuis longtemps axé sa publicité sur des vrais-faux couples au look rock-chic pour diffuser la marque. Ici, il est amusant de constater qu’à chaque fois qu’ils parlent de leur rencontre, ses couples se rappelle précisément la tenue qui a fait craquer l’un ou l’autre. Et surtout, il précise que c’est La déforestation, parlons-en : l’extension des terres agricoles, justement cette tenue qui a ajouté l’exploitation des ressources mià l’attirance qu’il ressentait. Le nières du sous-sol, l’urbanisation, mythe du coup de foudre prend l’exploitation excessive de certaiici une nouvelle dimension. On nes essences forestières, autant de sait que c’est la bonne personne phénomènes industriels qui ont car son look puise dans les mêmes entraîné la régression des espaces références que les nôtres. Il n’est verts sur notre jolie planète. nul part question de discuter Les organismes écologiques pour découvrir la personne : ses semblent peiner à endiguer ce assemblages vestimentaires nous génocide vert. Vers qui se tourner ont déjà tout dit.

INSTANT PRINTANIER

à présent pour sauver nos forêts ? Jetons un œil du côté de la fashion week londonienne. Ashish, jeune marque londonienne, revisite avec humour les tapisseries de nos grand-mères pour en faire des pièces délirantes et hautes en couleurs dans sa collection printemps-été 2012. Au pied des mannequins, des Doc Martens ornées de pousses verdoyantes. Serait-ce là les prémices d’une nouvelle ère : le reboisement par le vêtement ! Puisque les sols semblent être devenus hostiles à l’épanouissement de notre belle verdure, portons-la sur nous, elle sera bien plus en sécurité ! Pas de risques pour que vos jolies plantes soient arrachées au profit d’une route bétonnée ! Le modèle

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“Etre naturel est aussi une pose” (2) Alors, le look est-il le nouveau reflet de l’âme ? Il est certain qu’il est utilisé pour transmettre sa personnalité. Or, dans le cas précédent, cette expression semble artificielle, dans le sens premier “qui a contrefait la nature au moyen de l’art”. Nous avons utilisé plus haut l’analogie de la peinture au style. S’il a été démontré que le style est l’expression élaborée de la facette que nous souhaitons dévoiler à l’instant t, la question est de savoir à quel point cette création peut s’éloigner de l’oeuvre d’origine.


peut se décliner : pantalon en lierre, t-shirt en bégonia, slip-gazon. Les militants écologistes ont radicalisé le mouvement en customisant des conifères en robe de soirée avec pour crédeau : « un arbre de plus qui ne sera pas transformé en meuble Ikéa ! ». Quelques inconvénients entachent cependant cette noble cause : l’arrosage des plantes ! En effet, il ne faudra pas craindre l’humidité lorsque vous devrez arroser votre chemise-ficus tous les jours à midi ! Et patience, on s’habitue au bout de quelques temps à l’envahissement des pucerons. Mais n’en négligez pas pour autant les avantages ! Mesdames, si vous souhaitez priver votre compagnon de coït langoureux, n’hésitez pas à adopter la culotte cactus, elle refroidit en général toutes mains baladeuses. Pour les autres, vous avez là une excuse tout prête pour vos futurs retard un lendemain de cuite « Désolé du retard patron, j’ai du passer chez Jardiland, ma vesteséquoïa est tombée malade, il perd ses feuilles ! » Flamboyant secteur de la couture, la planète te remercie !

Yoann

Attention, je suis la dernière à remettre en question ces nouveaux codes et l’élaboration de groupes sociaux aux critères plus souples. Selon moi, le vrai problème se pose quand on se crée une personnalité, une individualité montée de toutes pièces (c’est le cas de le dire), plutôt que de chercher à assumer la/les sienne(s). En effet, j’ai le sentiment qu’il existe une sorte de pression qui nous pousse à intégrer et/ou exprimer des codes afin d’être accepté et intégrer à un certain groupe. Certains groupes sont valorisés, voire fantasmés, leurs valeurs sont prônées comme adage et leurs codes s’intègrent aux tendances. Dans de tels cas, l’expression de la personnalité devient le terrain où l’idée que nous avons de nous et l’idée de ce que nous souhaitons devenir se jouent une bataille sanglante. Alors certes, nous nous habillons pour montrer qui nous sommes mais aussi qui nous souhaiterions être. Pourtant il serait aberrant de dire que nous devons pour cela choisir l’imitation. Il appartient à chacun de nous de jouer l’originalité dans un groupe, c’est ce que la plupart des gens font de toute façon. Cependant, il y aura toujours un petit hiatus, un fragment présent plus par force que par nature. Samuel Butler disait “l’honnêteté ne consiste pas à ne jamais voler, mais à savoir jusqu’à quel point on peut voler et comment on fait bon usage de ce qu’on vole”. Certes, les influences extérieures prisent ou martelées définissent aussi notre personne. Alors pour être vrai avec soi-même, la seule vérité qui compte selon moi, arrêtons de nous demander à quel point nous sommes le reflet de ce que les autres

ont fait de nous ; demandons-nous plutôt ce que nous allons faire de ce résultat. (1) : Le neveu de Rameau, René DIDEROT (2) : Le portrait de Dorian Gray, Oscar WILDE Fati

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Silhouette de

qu


es

uartier Silhouette de quartier vous prĂŠsentent ici quatre profils gĂŠolocalisables.



RETOUR SUR : THE BALAD OF GENESIS AND LADY JAYE Documentaire : Amour et transformation, quand l’un devient l’autre. CINEMA L’ETE, CINEMA NAVET Le pire du cinéma de cet été. BILLY WILDER EN 5 DATES. Dates clefs de l’un des plus grands cinéastes américains.


THE

BALLAD OF

GENESIS AND LADY JAYE

C

e documentaire s’attarde sur le parcours atypique de Genesis P-Orridge. Cet artiste performeur connait son lot de fan, il est aussi considéré avec son groupe Throbbing Gristle comme le créateur de la musique industrielle. Personnellement pour moi, c’était un parfait inconnu. Je suis allé voir le film presque par hasard. Je venais de lire un papier sur Marie Losier (la réalisatrice). Elle a passé près de sept ans auprès de P-Orridge pour réaliser son documentaire. Elle expliquait lors de cette interview que certa ins font les choses rapidement avec beaucoup d’argent. Elle a très peu de moyens, mais elle compense par du temps. Déjà rien que cette approche me plait, j’aime quand on parle de choses que l’on connait. Mais ce qui m’a vraiment décidé, c’est le coeur même du documentaire, l’histoire d’amour entre Lady Jaye et Genesis. Certains matérialisent leur amour avec un enfant, eux ont décidé de créer ce qu’ils appellent le « pandrogyne ». Ils ont effectuer chacun diverses opérations chirurgicales pour se ressembler l’un l’autre, non par pour être jumeau, mais bien être deux parties d’un nouvel être. Je dois avouer que je trouve ça passionnant. Jusqu’où peut-on aller

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par amour ? Abandonne-t-on son identité au profit de l’autre ? Autant vous prévenir tout de suite le documentaire ne répond pas directement à ces questions. Marie Losier s’attarde principalement sur Genesis P-Orridge, le pandrogyne n’en est qu’une composante. Elle va même plus loin que ça dans sa démarche. Son principal parti pris est de s’effacer au profit de Genesis. Elle lui laisse la parole - en voix-off et nous offre un montage proche de la technique du « cut-up » très cher à ce dernier. En littérature, le cut-up consiste à découper un texte puis le réarranger dans un nouvel ordre, pour lui donner un sens nouveau. Cette technique s’applique à toute autre forme, on peut d’ailleurs considérer que leur « pandrogyne » en est un dérivé. On a donc un documentaire de forme éclaté. Marie Losier n’hésite pas à mettre côte à côte des moments d’intimité - Genesis fait la vaisselle en sous-vêtements en dentelle - avec d’autres séquences très mises en scène ou des images d’archives. Tout ça peut paraître bordélique, mais pour peu qu’on se soustraie à la voix de l’artiste, qu’on se laisse porter. Cet ensemble a bien du sens, les éléments loufoques - Genesis qui fait le poisson dans une tenue clownesque - s’intègrent parfaitement. Petit à petit, on se rapproche de lui. C’est bien là toute la réussite du documentaire. En nous liant intimement à sa vie, à sa vision des choses, Marie Losier nous empêche tout jugement hâtif. Vu de loin, Genesis P-Orridge est une sorte de « freak show » qui adore la provocation. Vu de près, c’est un homme qui écoute ses émotions comme personne. Il vit ses expériences à fond et ne se pose pas de questions. Moi et Genesis, on n’a pas grandchose à voir. Je n’ai pas le moindre tatouage - et aucune intention de m’en faire un - quand lui en est recouvert et passe par la case chirurgie esthétique. Je suis incapable d’écouter une chanson entière de musique industrielle, lui en fait des concerts. Lui fonce, moi je reste assis. Mais là


Cinéma l’été, cinéma navet.

C’est bien connu, l’été n’est pas la meilleure période des sorties cinéma. Trop flippés par le baisse d’affluence dans les salles obscures, les producteurs préfèrent souvent caller leur petit dernier à la rentrée ou même à l’automne. Résultat, juillet et août sont ponctués par des films pop-corn à gros budget et autres nanars qu’on préfère sortir là pour éviter le massacre. Un cocktail ma foi très plaisant, qui permet une immersion salutaire dans les abysses du 7ème art. Petit tour d’horizon, tout en mauvaise fois puisqu’on a rien vu, des films chanmés de l’été 2012. 1- Suites, reboot, remake (et oui l’été rime avec paresse) : The Amazing Spider-Man. La série des Spider-man de Sam Raimi était à bout de souffle, c’est certain. Et là, bim, on va devoir se farcir un reboot, avec un réal sans talent (Marc Webb, « 500 jours ensemble ») et un casting transparent (Andrew Garfield,Emma Stone). Banco ! (sortie le 4 juillet) Sexy Dance 4. Sans dec’ je préfère encore aller voir ça plutôt que la prochaine pignolade de Xaxier Dolan sponsorisée par Instagram et Kiliwatch. (sortie 8 août) Total Recall, Mémoires programmées. Colin Farrell reprend le rôle de Schwarzy pour un pseudo remake du chef-d’œuvre de Verhoeven. L’irish swag de Colin devrait suffire à justifier le déplacement. (sortie le 15 août) The Expendables 2. Sylvester Stallone, Jason Statham, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger, ça te va là ? Non? Ok je relance : Jet Li, JeanClaude Van Damme, Chuck Norris, et…et, et ? Novak Djokovic, oui monsieur. (sortie, 22 août) 2-WTF et nanars : Bowling. Mathilde Seigner, Catherine Frot, et quelques autres trumeaux jouent au bowling en Bretagne pour sauver une maternité. Apparemment même IDF1 aurait refusé le projet. (18 juillet) Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires. Produit par Tim « sénile » Burton, ce film s’annonce être un magnifique WTF, comme son titre l’indique si bien. (8 août) Voilà, si comme moi vous n’avez que faire de la prescription débile « c’est nul d’aller au ciné quand il fait beau » et que les navets vous attipendant l’espace d’une heure rent comme un moucheron diabétique sur un melon, vous voilà prêt et douze minutes pour être précis -, je me suis senti proche pour cet été. de lui. Sans m’identifier au Boris & Harmonie personnage, je l’ai compris. J’ai eu envie de le soutenir dans ses démarches. Il m’a ému, il m’a touché. Et malgré toutes nos différences, on reste deux accrocs à l’amour. L’amour qu’il porte à Lady Jaye lui donne sa force de tous les jours. Sa pandrogynie qui aurait pu paraître comme un geste fou et insensé m’apparait désormais comme presque naturel. Finalement ce qu’il en reste, c’est un geste d’amour et c’est tout ce qui compte. The Ballad of Genesis and Lady Jaye est un cri sourd à la tolérance. Il n’est bien évidemment pas exempt de défaut. On regrette particulièrement le peu de présence de Lady Jaye. On la voit certes, on l’entend peu. Elle reste finalement très mystérieuse à mon plus grand désarroi. Le côté arty du documentaire risque d’en déranger certains, voire d’en laisser d’autres sur le bord de la route, tant pis pour eux. Avec son récit proche de l’autofiction, Marie Losier arrive à capter l’esprit, la vision du monde de Genesis P-Orridge. Un tour de force en soit qui mérite qu’on s’y attarde à notre tour. Regardez-le, comprenez-le, aimez-le. Ronan

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Quiz Ciné-Mode : dis-moi comment tu t’habilles, je te dirai quelle actrice tu es. Classique, funky ou sensuelle, de nombreuses actrices sont autant, voire plus, célébrée pour leur look que pour leur métier. Leur sens impeccable du style les a transformés en égérie de grandes Maisons, ouvrant la porte a de nouvelles tendances. Plus qu’à un personnage, elles ont donné vie à un mythe. Découvrez quelle actrice se cache dans votre style et personnalité.

1.Votre slogan style est : A. la simplicité sera toujours du plus bel effet B.toujours suggérer mais ne jamais dévoiler C.vive le rétro, avant c’était plus beau D.repoussons les frontières du style E.je ne suis pas la tendance, je l’impose F.la sensualité, en toute simplicité G.à quoi bon s’habiller, si on ne peut s’amuser H.je fais ce que je veux 2. Dans votre dressing on trouve A. des blazers, des blazers et...oh, encore des blazers. B. des peignoirs en soie, des bas soigneusement pliés et de superbes robes coupées par des doigts de fée C. que du vintage ! Hors de question de ressembler à toutes les dindes. D. oulà, un peu de tout mais rien de semblable. E. vous ne savez jamais pour quel look vous allez opter avant d’enfiler les vêtements alors... F. THE blazer offert par votre maman, un super ensemble offert pour votre anniversaire et oh! un balanciaga offert par votre ex, des robes, des talons, des jupes, des talons, des blazers, des talons,... vous comprenez quoi ! G. de la couleur et des déguisements, reliquats de soirées entre amis (et plus si affinités) H. dans votre ARMOIRE : des vestes, des chaussures, des pantalons. de quoi s’habiller quoi !

3. Vos chaussures préférées ? A. des ballerines : pour le confort chic B. des escarpins noirs vernis : intemporels C. des Mary-Jane : rien de plus sexy que la cheville, on le sait depuis le Moyen-Âge. D. des derbys : elles sont confortablement stylées E. les talons : en plus de prendre de la hauteur, c’est une excuse pour prendre le taxi F. des escarpins plateaux : sexy et confortable (enfin, autant qu’on puisse l’être sur 12cm) G. des low-boots : à votre gré, une touche rock ou funky H. ça dépend de l’activité, d’abord 4. un dimanche banal dans votre vie ? A. vous feuilletez Vogue en sirotant du thé vert B. totale cure beauté : masque, peeling, épilation, vernis... C. le jour de la litière de Pompom D. ballade à vélo et jogging dans le bois, qui à dit repos ? E. grasse matinée et vous vous faîtes apporter le petit-déjeuner au lit F. journée repos : la gymastique en chambre c’est épuisant. G. brunch entre amis H. rien n’est banal dans votre vie 5. “si j’aurais su, j’aurais po’ venu” : A. coincée sous la pluie : vous n’auriez pas dû participer aux recherches du chat de la voisine B. rencontre du 3e type : ou comment vous ramasser sur le parquet lors d’un cours de burlesque C. présentation de votre recueil de haiku personne n’est à même de reconnaître un talent comme le votre D. piquée par une mygale : voilà ce qu’on gagne à flirter avec un zoologiste E. bon pour un cours de cuisine : comment ça vous devez couper vos oignons ? c’est de la maltraitance, ça, non? F. la fuite des bas : depuis vous ne jurez que par la version auto-collante G. cachez ce sein... : depuis vous évitez les robes bustier en boîte. H.au monde ! hahaha (sérieusement ?) 6. Vous fantasmez votre vie, vous êtes ? :

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A. une riche héritière : à vous les diamants et le caviar B. Dita von Teese : des bains de champagne et de


la lingerie La Perla, que demande le peuple ? C. adulée : des centaines, non des milliers, de personnes accrochées à vos lèvres et qui reconnaissent à quelle point vous êtes spéciale. Pour quoi ? On s’en fiche ! D. Ariana Jones, exploratrice : armée d’un sabre laser et d’une saharienne façon YSL, vous découvrez des civilisations inconnues E. impératrice... ou Margaret Tatcher : pour régner d’une main de fer et réaliser tous vos désirs F. Aphrodite : pour faire tourner les têtes et créer votre propre kama-sutra G. sans attaches ni responsabilité, 100% de fun H. un génie affranchi : enfin le pouvoir de réaliser tous vos voeux. 7. Soirée entre copines, pour quelle tenue optezvous ? A. veste boyfriend, jean brut et escarpins noirs B. chemisier en soie, pantalon cigarette noir et rouge à lèvre carmin C. robe en mousseline et fourrure D. blazer, jean et derbys E. robe boule, gilet en maille et bottines F. top loose qui dévoile l’épaule, short et compensées. G. un perfecto, un pantalon clair et des bottines à talon. H. le choix du restaurant n’en dirait-il pas plus ? 8. Un premier rendez-vous, vous choisissez de mettre ? A. blazer, PRN et ballerines B. trench, robe cintrée et escarpins C. chemisier en soie, jupe légère et gilet de fourrure D. chemise légèrement entrebâillée, jean et ballerines E. veste boyfriend, robe moulante et bottines F. long cardigan ceinturé, slim brut et talons G. robe à imprimés et gilet en maille H. des sous-vêtements troués pour être sûre de ne pas succomber. Quoique...

9. Toujours à ce premier rendez-vous : le film idéal, A. un film d’auteur : super pour ouvrir la conversation après B. un classique en noir et blanc : rappelons-lui quelques règles de passion galante. C. à bas la 3D ! D. un film d’action : il faut que ça secoue E. vous proposerez et disposerez en temps voulu F. une comédie romantique avec beaucoup de sexe: autant le préparer G. une comédie : rien de mieux pour détendre l’atmosphère H. un thriller psychologique polonais, huuuuum !

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10. Si vous étiez un homme, vous seriez ? A. Gene Kelly : élégant, même sous la pluie B. Humphrey Bogart : la passion et la sécurité C. John Barrymore : pas besoin de mots, tout est dans le regard D. Jean-Luc Godard : la culture au service de l’engagement E. James Dean : rebelle sans cause F. Marlon Brando : la sensualité à l’état pur G. Fred Astaire : danseur émérite et beaucoup humour, un duo de choc H. Montgomery Clift : sensiblement diffèrent 11.Dans une autre vie, vous étiez : A. Femme d’empereur à Rome B. Grande prêtresse d’Aphrodite à Athènes C. Espionne royale D. Magellan puis Amerigo Vespucci puis Galilée puis... E. Marie-Antoinette, version Coppola F. Valtesse ou autre courtisane G. Mata Hari, femme de passion et de danger H. Napoléon sur l’ile de sainte-Hélène, le pouvoir et la distance 12. Si vous pouviez devenir l’égérie d’une célèbre maison : A. Givenchy : classe et drôle B. Louboutin : rien n’est plus important que la courbe d’une chaussure C. Paul Poiret : il a tout inventé D. Dior : l’esthétisme et l’aventure E. Chanel : parce que vous le valez bien F. La Perla : la beauté de l’effeuillage G. Marc Jacobs : humour et style H. Christofle : l’ART de la table à son apogée

Vous avec un maximum de A, vous êtes Audrey Hepburn dans Diamants sur canapé : le classique chic. Avec vous, tout est dans la simplicité. Vous jetez votre dévolu sur des coupes fluides et indémodables. Et ça marche : toujours impeccable, vous pensez même à sortir un trench pour courir sous la pluie avec classe ou les ballerines Repetto pour fuir un amoureux avec panache ! Faussement négligée, en réalité tout est contrôlée depuis le chignon faussement loose au jean professionnellement élimé. Vous ne seriez pas control-freak sur les bords ? Vous avez un maximum de B, vous êtes Rita Hayworth dans Gilda : la femme fatale. Vous connaissez votre corps et savez le mettre en valeur. Un décolleté à peine aguicheur, une épaule dénudée ou une démarche chaloupée... Toujours en parfait équilibre entre sensuelle et chic, vous êtes à la pointe du glamour. Enfin, quand la porte se referme sur votre regard de

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braise, vous pouvez souffler un peu : cheveux défaits, pyjama snoopy et sous-vêtements dépareillés Petit Bateau, ça fait aussi du bien de ne pas être tirée à quatre épingles. Vous avez un maximum de D, vous êtes Katharine Hepburn dans Sylvia Scarlett : la femme à poigne. Loin des stéréotypes féminins, androgyne et/ou charismatique vous éveillez l’intérêt. Vous optez pour un style unisexe, beaucoup plus pratique pour aller à l’aventure que les Pigalles de Louboutin. Vous n’oubliez pas toutefois de déboutonnez un bouton supplémentaire si votre vis-à-vis est mignon. Maline, va ! Vous avez un maximum de E, vous êtes Vivian Leigh dans Autant en emporte le vent : la femme enfant. Décidée et capricieuse sur les bords vous jouez de vos atours comme certains d’une partition : pour mener les autres à la baguette. Alors, vous vous composez un look selon le rôle que vous souhaitez endosser tout en restant mutine et espiègle. Sympa voire touchant, parfois, c’est surtout fatiguant à la longue pour votre entourage. Quoique, tant qu’il l’accepte, profitez-en ! Vous avez un maximum de F, vous êtes Marilyn Monroe dans Sept ans de réflexion : la sex-addict. Dans vos vêtements ou votre attitude on ne retient qu’une chose : SEXE. On rêve toutes de refaire la scène de la bouche de métro mais à moins d’un film ou d’un shooting ou d’une soirée trop arrosée : c’est une mauvaise idée. Certes, vous maîtrisez l’art de la sensualité et du clin d’oeil aguicheur mais à trop vouloir en faire, vous gâchez toutes vos munitions. Suggérez sans trop en dévoilez et vous multiplierez vos conquêtes. Vous avez un maximum de G, vous êtes Joséphine Baker dans La revue des revues (et toute sa filmographie) : l’excentricité. Fun, couleur et simplicité sont vos leitmotiv. Votre look est tout sauf ennuyeux. Vous jouez avec les tendances, les matières et les tons aussi adroitement qu’une danseuse de revue avec les paillettes... Les pièces se mixent facilement entre elles, pour créer un look romantique, néo-hippie, ou bobo. A vous de choisir ! Vous avez un maximum de H, vous êtes Eddra Gale dans 8 et demi : le no look. Toujours en décalage, vous prenez trop de hauteur ou pas assez. Lachezvous, amusez-vous et peut-être que vous arrêterez de camper les seconds rôles dont personne ne se souvient... Fati


Billy Wilder en 5 dates

De films cultes en icônes du grand écran, Billy Wilder a su marquer de son empreinte le cinéma du XXème siècle. L’émigré autrichien a su se faire une place au sein de la machine hollywoodienne pour en devenir l’un de ses plus grands représentants. Retour en 5 dates sur un réalisateur emblématique. 1926 Wilder, autrichien de naissance, part s’installer à Berlin et débute comme scénariste à la UFA. Ses papiers se font remarquer par les studios, mais il est coupé dans son élan peu de temps après. Le nouveau maître de l’Allemagne n’est autre qu’Adolf Hitler. Le lendemain même de l’incendie du Reichstag, il fait ses valises et prend le train pour Paris. 1944 7 ans après son arrivée à Hollywood, Wilder signe un des chefs-d’œuvre du film noir : Assurance sur la Mort . Fait rare pour l’époque, Wilder endosse la double casquette de réalisateur et scénariste. Le petit refugié d’Europe de l’Est réussit une intégration plutôt exemplaire en moins de dix ans sur sa terre d’accueil. 1950 Il réalise l’un de ses plus grands films : Boulevard du Crépuscule , une déclaration d’amour plutôt vache à Hollywood. Ce film policer a ouvert la voie à toute une série de grands films qui traiteront le thème de la création dévorant la vie des artistes. Il reçoit l’oscar du meilleur scénario. 1955 C’est la sortie de Sept ans de réflexion, ou la naissance d’un duo mythique qui marquera à jamais l’histoire du cinéma moderne : Wilder-Monroe. Wilder cristallise sur sa pellicule le charme ingénu de Marylin Monroe, et lui offrira les rôles qui la feront rentrer dans la légende. Tout le monde a en tête cette mythique jupe blanche s’envolant sous le souffle de la grille de métro. 1978 Il continue d’enchaîner les succès cinématographiques. En 1978, Il tourne Fedora, une suite tragique à son ancien succès Boulevard du Crépuscule. Ce film exprimait toute l’amertume qu’il avait pour ce cinéma qui lui semblait à présent étranger, un cinéma dont les icônes qu’il avait immortalisé ne faisaient plus parties. Amère, il considérait qu’avec Marylin Monroe disparaissait la dernière star de l’envergure de Garbow, Dietrich ou Lombard. Ce film, son avant dernier, marquait la fin de l’époque Wilder. Yoann









Assistant: Florence bétolaude du Colombier Modèle: Giovanna Gorassini Make up/Hair: Lucille Andréoléty Remerciement particulier à Alice Moitié qui m’a prêté son lapin, aujourd’hui décédé, paix à son âme.


Simple appareil de Mathilde Marc.








PLEIN LES OREILLES Du son, de la crasse, de la bière : top 3 des nouvelles scènes parisiennes. LES NOUVELLES CASTAFIORES DE LA SCENE MUSICALE Les nouvelles Maria Carey « indés » de la saison. L’EPIQUE PLAYLIST DE CAMILLE Tu chouines ? Tu viens de te faire larguer ? Camille t’a compilé les meilleurs sons pour rester bien au fond de ton lit.


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Dans ce dossier, notre binôme d’experts en glandouille vous propose un tour à pieds et en métro dans l’est parisien, histoire de visiter trois petites salles sympatoches de Paris où il est possible de : - voir de bons concerts cracras et suants - mover son body en conséquence - boire une bonne bière fraîche Soit les trois ingrédients d’un samedi soir réussi. Et en prime on se fait une joie de vous dire quels supers groupes on y a déjà vu afin de vous mettre dans le droit chemin musical et de vous dissuader d’écouter Izia ou Mika pour la énième fois. e merveilleux voyage débute dans le 19ème arrondissement, au 16 de la rue Barbanègre, à l’Espace B. Vu de l’extérieur, l’endroit a plutôt l’allure d’un vieux troquet où vous risquez d’avantage de tomber sur un pilier de bar et ses savoureuses anecdotes que sur le sosie de Xavier Dolan ou de Chloë Sévigny. Or détrompez vous, il s’agit bien d’un repaire de d’jeuns cools et/ou sympas. Si le quartier de l’Espace B, le sud du parc de la Villette, n’est certes pas des plus animés et attractifs, la salle est à elle seule une bonne raison de venir y passer vos soirées. D’autant plus que l’endroit a récemment changé de proprio et du même coup de programme, résultat : plus de régularité au niveau des concerts. A l’Espace B vous pourrez non seulement manger les petits plats italiens concoctés par le chef Emiliano mais aussi vous abreuver bien sûr et admirer les expos de jeunes artistes qui couvrent souvent les murs de l’endroit. Sont aussi organisés les « dimanches de l’Espace » avec au programme : danse, performance, théâtre,

lecture…de 18h à 22h ! Un bon moyen de lutter contre le fameux blues dominical. Enfin surtout, à l’Espace B vous pourrez vous en foutre plein les oreilles avec une programmation internationale au top et des tarifs tout à fait raisonnables. Garage, pop, punk, folk, jeunes groupes français, soirées DJ…. plusieurs y trouveront leur compte. La salle de concert est située à l’arrière de la boutique. Un plafond bas, des platines prêtes à balancer et même un gros fauteuil à côté du deuxième bar sur lequel vous pourrez vous vautrer si un autre gros fainéant n’a pas déjà pris la place. Nous on y a vu les Babies, le duo formé par Cassie Ramone des Vivian Girls et Kevin Morby de Woods, soit deux groupes majeurs de la très excitante scène indie-rock new-yorkaise actuelle (avec Crystal Stilts, Beach Fossils, etc.). L’Espace B s’est merveilleusement bien prêté à leur son surf/garage/noisy qui resplendissait déjà sur leur premier album (the Babies). On a très vite constaté son effet sur le taux de moiteur de la salle, les amateurs en présence ont vraiment donné d’eux-mêmes pour accueillir ces deux ricains adorables au look de jeunes grunges paumés. On vous avoue qu’on a même joué les groupies de service en se gavant de vinyles et de t-shirt à leur stand. On a claqué tout notre petit budget d’étudiant, on a bouffé des pâtes pendant deux semaines mais peu importe, ça valait sacrément le coup ! Il suffira pour vous en persuader d’écouter des titres aussi imparables que « Run me over » ou « Meet me in the city » et de vous laisser toucher par la grâce de la lo-fi « All things come to pass » ou de la superbe « Sick Kid ». Deux bébés à suivre de près donc.

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Allons plus au sud maintenant, dans le quartier de la Bastille, au 8 du passage Thiéré. Se trouve à cette adresse un lieu au nom singulier : La Mécanique Ondulatoire. Ceci vous évoque peut-être avec horreur d’obscurs cours de physique ? Ne partez pas en courant. La Méca’ est en effet un bien chouette endroit bruyant à souhait. Inutile de se poser au bar pour mener un long débat sur la crise économique ou le conflit israélo-palestinien, la sono est à fond, ambiance Born Bad records, et ce pour notre plus grande joie. En effet il semble que les barmen et barmaid qui gèrent les décibels aient du goût ! La Méca’ est ce genre de bar plutôt sombre, au sol collant et aux murs richement décorés d’images rock’n’roll et/ou débiles en tous genres. La salle de concert se situe dans la cave voutée de l’endroit. Attention aux oreilles sensibles, prévoyez éventuellement des bouchons en mousse car ce qui vaut pour le rez-dechaussée vaut aussi pour le sous sol. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir le plafond s’effriter au dessus des musiciens sous la pulsation intensive des batteries et des ronronnements profonds des basses. La programmation plutôt orientée rock’n’roll, blues et garage est absolument alléchante, tout comme les affiches des concerts, aussi connes que marrantes, pour la plupart collector, et souvent concoctées par le duo d’illustratrices aux multiples talents des Weirdettes. Pour un tarif tournant souvent autour de 5 ou 7 euros vous pouvez découvrir aussi bien d’excellentes formations françaises que des pointures venues des States… Les chanceux qui avaient pu voir les Black Diamond Heavies s’en souviennent sans doute encore. Il faut dire qu’avec un cadre pareil, les soirées d’anthologies sont fréquentes. Car quoi de plus kiffant que d’être acculé contre un mur poussiéreux avec pour seul soutient le corps suant d’un voisin tatoué et les ondulations crasseuses d’un son gavé de larsen

C’est un peu ce qui nous est arrivé quand on a vu the Feeling of Love, trio messins signé chez Born Bad, en passe de devenir les tauliers du garage/psyché made in France. Avant de s’envoler pour une tournée sur la terre promise du garage (la côte West des Etats-Unis) les bougres étaient venus faire trembler la dite cave pour présenter leur excellent troisième album Dissolve Me, sorti en 2011. La Méca’ s’est alors transformée en temple sacré du psychédélisme pour l’occasion. Il faut imaginer un batteur faire la misère à ses fûts pendant plus d’une heure, fièrement soutenu par une guitare velvetienne, lascive et sexuelle et un clavier dégoulinant de saturations. The Feeling of love c’est ça, une chape de plomb étouffante. Ajoutez à cela les paroles vicieuses et glauques de Guillaume Marietta et vous obtenez un cocktail rock’n’roll à l’odeur de souffre. Bref, on ne vous encouragera jamais assez à vous plonger dans la discographie de ce groupe génial et à courir à la Méca’.

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Enfin pour finir allons dans le cœur du onzième arrondissement, non loin du Nouveau Casino, au 5 et 7 de la rue Moret. Ici se trouve l’International. Un nom pareil réveille le coco rouge qui est en vous, calmez vos ardeurs, on ne vous demandera ni de chanter ni de sortir votre carte du parti. Depuis son ouverture en 2008, l’International a su développer sa petite réputation, notamment grâce à sa politique du tout gratuit. Chaque soir un ou plusieurs groupes se produisent dans le sous sol du bar, plutôt vaste. Si la programmation est avant tout axée sur la découverte et les groupes confidentiels, il n’est pas rare d’y trouver les noms de quelques pointures, comme par

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exemple les suédois Peter Björn and John. On peut se demander si l’International n’est pas en train de prendre la place de la Flèche d’Or. Car depuis quelques années les prix de la célébrissime salle du XXème arrondissement montent en flèche (hahaha) et on la mettrait presque sur le même plan que des salles comme le Nouveau Casino ou le Point Ephémère. L’international s’impose donc comme le nouveau lieu de rendez-vous incontournable pour le popeux fauché comme les blés. En ce qui nous concerne, on y a croisé les allemands de the Blue Angel Lounge. Si vous n’êtes pas un fan hardcore de rock psyché comme nous, ce nom ne vous dit probablement rien.


Pourtant ces jeunes bouffeurs de saucisses sont en train de s’imposer comme une nouvelle référence du psychédélisme made in XXIème siècle. Il faut dire qu’ils ont un parrain de taille, un certain Anton Newcombe, désormais mythique leader du groupe the Brian Jonestown Massacre. Vous vous demandez sûrement comment ce ricain pur jus (de viande) en est venu à s’intéresser à ces jeaunots allemands. Alors vous avez raté un épisode car sachez que depuis quelques années Newcombe vit entre Reijavik et Berlin. C’est dans la capitale allemande qu’il a découvert the Blue Angel Lounge et a ainsi produit leurs deux premiers excellents albums. Un troisième est en cours et on ne peut que vous conseiller l’écoute de leur musique. Des riffs sixties à la 13th Floor Elevator qui viennent électriser des vagues bruitistes bien dark héritées des lugubres Warlocks. Du solide en somme.

Espace B espaceb.net La Mécanique Ondulatoire www.myspace.com/lamecanique L’International www.linternational.fr

C’est donc sur cette touche darky que s’achève notre tour de nuit à travers une capitale plus underground qu’elle n’y paraît sous ses airs de bourgeoise siroteuse de kir se déhanchant sur de l’électro fadasse. Chers lecteurs, au plaisir donc de se frotter à vos t-shirts humides sur un air du diable…

Boris et Harmonie

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La plus charismatique: Florence + The Machine

Adoubée par la presse lors de la sortie de Lungs en 2009, ayant réussi habilement le défi du second album, Ceremonials l’année dernière, le groupe tenue d’une main de fer par Florence Welch n’en finit pas de faire résonner la blogosphère musicale. Il faut dire qu’entre violence, passion et déchainement, il est difficile de rester insensible à la voix de l’anglaise. Il suffit d’écouter Rabbit Heart ou You’ve Got The Love pour se mettre à vibrer.

La plus naturelle : Lykke Li

Allez savoir pourquoi, quand on parle de Florence + The Machine, mon esprit pense inexorablement à Lykke Li. Si son répertoire est un peu plus pop que la chère Florence Welch, la suédoise nous entraine tout de même dans un monde où rythmes saccadés côtoient fine électro et ambiance folk. Alternant mélancolie, nostalgie et humeurs légères, Lykke Li possède un organe d’une impressionnante tessiture, aussi à l’aise dans les graves que dans les aigus. Il suffit qu’elle pousse un peu la voix pour que les poils se hérissent. Ecoutez donc I Follow Rivers ou Jerome pour saisir quelques fragments de cette mystérieuse artiste.

La plus émo : Austra

Plus fraîchement débarquée dans le dur monde de la musique indépendante, Austra a réussi à séduire avec son univers empreint de noirceur, de mélancolie et autres trucs-sombres-qui-sont-vraiment-trop-dur-à-vivremais-tu-peux-pas-comprendre. L’album Feel It Break, sorti en 2011, est rempli de petites pépites allant du très sombre (The Beat And The Pulse) au très aigu (Lose It). Reconnaissons tout de même la qualité et la puissance de la voix de Katie Stelmanis.

La plus excentrique : Niki And The Dove

Alors que leur album n’est même pas sorti, Niki And The Dove a déjà trouvé son public : les hipsters. Il faut préciser que plusieurs éléments sont réunis. Malin Dahlström, la chanteuse, aime les tenues bariolées et fluorescentes, les clips du groupe sont aussi étranges que Jean-Pierre Raffarin qui se mettrait au rap, mais surtout, ce groupe est suédois. Et vous savez à quel point les hipsters aiment la Suède…

La plus blasée : Phantogram

Jusqu’à présent, il n’y a aucun américain dans cette retrospective ! C’est à se demander si nos amis ricains ne sont pas des amateurs d’ambiances sombres, torturées ou « psych pop » comme disent les experts (pas ceux de Miami, ceux

Castafiore 201

Depuis quelques mois, des va à tendance dark-wave déba Souvent emmenés par des perchée, il m’est apparu n leuse de dresser une liste titre de n Casta

Adeptes des acoup


12 : la rélève

agues de groupes électro-pop arquent dans nos oreilles. chanteuses à la voix haut nécessaire pour La Miaue de ces prétendantes au nouvelle afiore

phènes, s’abstenir.

qui trainent nuit et jour sur la toile pour débusquer la nouvelle pépite et pouvoir dire « je l’ai découvert avant tout le monde ! »). Heureusement qu’il existe le duo de Phantogram. La voix de Sarah Barthel n’est peut être pas aussi extravagante que les autres chanteuses de cette page mais bon dieu, qu’elle est nonchalante ! On aurait envie de donner une pincée de cocaïne, un gramme d’amphèt’ et un bon cocktail de vitamines à Sarah, histoire qu’elle s’active un peu !

La plus discrète : Glasser

On continue avec nos amis mangeurs de bacon. Le nom du groupe ne vous évoquera peut-être pas grand-chose, pourtant il mérite que l’on y penche notre oreille. En réalité, derrière Glasser se cache une seule et unique femme : Cameron Mesirow, fille d’un Blue Man (vous savez, ce groupe qui tape sur des tubes en plastiques). Alternant entre rythmes tribaux et une électro très soignée, Cameron nous a gratifié d’un excellent premier album fin 2010 et s’apprête à revenir bientôt envahir nos cages à miel. Hypnotique et éthérée, sa voix rappelle beaucoup Bat For Lashes ou Kate Bush sous Lexomil.

La plus torturée : Gazelle Twin

Sortie de nulle part, à la rentrée 2011, Elizabeth Wailling alias Gazelle Twin a déstabilisé tous les critiques musicaux. Vous savez à quel point ces derniers aiment mettre les groupes dans des cases, et bien avec Gazelle Twin, impossible de la catégoriser. Il faut dire que The Entire City, le premier album de la demoiselle possède deux visages. Le premier est sombre et cohérent, le second chaotique et insaisissable. Difficile de ne pas ressentir les influences de Fever Ray ou de Björk. D’ailleurs, vous pouvez participer à cette expérience auditive en écoutant gratuitement la galette de la demoiselle en ligne (www.gazelletwin.com/theentirecity/). Lucas


Epique Playlist de Cam : Playlist post-rupture Oui, l’amour dure trois ans, deux semaines, une nuit, dix minutes douche incluse, c’est comme on veut. Quoi qu’il en soit, la fierté en prend toujours un coup quand on se fait larguer.

2 1 V

ous et votre jules aviez une chanson ? Une chanson sur laquelle vous aimiez vous embrasser langoureusement en vous remémorant votre rencontre ? Oui, vous aviez sûrement un hymne qui ventait l’unicité de votre relation, et à quelle point vos âmes torturées étaient assorties.

Pour le couple imaginaire idéale, cette chanson devrait être : « Trash » de Suede, groupe de britpot sensuelle s’il en est. Oui parce que bon, la chanson de couple doit effectivement avoir certaines qualités musicales, mais elle se doit aussi d’être un peu kitsch. Suede, « Trash », Coming Up, 1996.

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Ça y est ? Vous vous êtes imprégnés de cette atmosphère romantique ? Vous vous voyez déjà fredonner les paroles en choeur avec un(e) gros(se) beau/belle gosse ? Maintenant souvenez-vous que vous vous êtes fait(e) larguer très lâchement, et que vous essayez tant bien que mal de remonter la pente. Vous n’osez plus allumer la T.V ou passer un disque car tout vous rappelle votre ex ? Voici quelques titres dont le thème est la rupture, et qui auront fait dire à plus d’un auditeur : «BON SANG MAIS CETTE CHANSON PARLE DE MOI !». Cependant, comme on est pas ici pour composer la bande originale de votre suicide, cette playlist aura pour but de vous faire sourire et de vous foutre la rage. Vous en aurez besoin.

The Vaccines : « Post Break Up Sex » : The Vaccines est un groupe indé venu de Londres, et dont le premier album sorti en 2011, s’appelle What did you expect from The Vaccines ? Le clip, très émouvant, vous met en garde contre les méfaits du « sexe post rupture », qui n’est qu’un pansement sur cette plaie béante qu’est votre coeur. « Post Break-Up Sex », What did you expect from The Vaccines, 2011.

3

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Poursuivons avec un titre de Girls : « Hellhole Ratrace ». On ne pouvait y échapper, toute l’histoire de ce groupe repose sur une rupture amoureuse.

Superbe Drag Queen des eighties, Divine signe avec la chanson, « You Think You’re A Man », un texte réconfortant pour toutes les petites nanas et les petits mecs qui se sont fait plaquer.

« Then walk away From the greatest lover you have ever known Yes walk away You’re telling me that you can make It on your own, by yourself All alone, without my help Mister you just made a big mistake » Pour l’illustration sonore, on préfère la version des Vaselines un peu moins kitsch

Divine, « You Think You’re A Man» The Story So Far, 1984 The vaselines, «You Think You’re A Man», Son Of A Gun (EP), 1987.

Girls, « Hellhole Ratrace », Album, 2009 Saviez-vous que Girls était originairement composé de Owens et de sa copine et s’appelait alors Curls ? On devine la suite...

« I’ve got a sad song in my sweet heart And all I really ever need is some love and attention »


6 5 Quoi ? Le Shoegaze ça met pas de bonne humeur ? Pourtant c’est le cas de la prochaine chanson sur la liste. Il s’agit de « I Don’t Need You » de My Bloody Valentine. Loin des explorations sonores de Loveless, ce morceau de pop-folk nostalgique vous prouvera que vous pouvez vous en remettre. My Bloody Valentine d’ailleurs, c’est pas le nom de groupe parfait pour les dégoûtés de l’amour ?

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Enfin, pour la danse exutoire ridicule, dont la posologie devrait être de une tous les matins, il y a un titre imparable. Oui, cette chanson vous l’avez sûrement entendue et réentendue, mais c’est mathématique, elle marche à chaque fois. Dès les premières notes, on s’oublie complètement. Ce morceau sauve la vie...

Vous avez remarqué ? Jusqu’ici on a pas cité une seule chanson de Radiohead, du coup vous êtes encore en vie ! Faites ce que je vous dis et cachez-moi cet exemplaire de Hail to The Thief ou de OK Computer, au moins le temps de la convalescence. Tout ça c’est bien beau, mais physiquement, il faut aussi vous défouler. Le mieux c’est encore de danser bien ridiculement sur le tapis du salon. Le headbang chevelu peut fonctionner également. Pour le bon vieux headbang on propose un petit morceau de grunge aigris qui ira très bien avec la tristesse qui tapisse les murs de votre chambre. Allez, on se prouve qu’on est vivant, on se roule par terre, ou on va en concert se faire un pogo.

Bientôt vous aussi, vous vous souviendrez de cette rupture en vous disant : Do you remember when, we used to sing, sha la la la la la te da. Van Morrisson, « Brown Eyed Girl », Blowin’ Your Mind, 1967. Camille

Mudhoney, « Touch Me I’m Sick » 1988.

.My Bloody Valentine, « I Don’t Need You », Ectasy and Wine, 1989.

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JE DETESTE LES PRELIMINAIRES Coup de Gueule de notre rédac sexe. Il n’y a pas que la pénétration dans la vie ! LES 10 VERITES QU’ON AIMERAIT/VOUDRAIT/ DEVRAIT DIRE AUX GARCONS ALORS CA VIENT ? Note d’un « Peine à jouir » EROS ET THANATOS Souvenir d’une première fois. STREET MOLLET Des fins, des dodus, des allongés… tour d’horizon des mollets les plus sexys de Paris. TEST : QUEL NAIN LUBRIQUE SOMMEILLE EN TOI ?


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Je déteste les préliminaires U

n jour, un connard a fait une classification des pratiques sexuelles et il a fourré d’un côté les trucs qui comptent, à savoir la pénétration, limitée au vagin et à l’anus (pour les plus audacieux) ; et de l’autre les trucs qui ne comptent pas vraiment, à savoir tout le reste et qui comporte même la pénétration buccale. Tu vois déjà le topo, côté rangement c’est de la daube en barre, et je baise mes mots. Et pour faire bien, il a pris un point de départ totalement objectif, à savoir sans doute ce qu’il faisait lui, il a mis la pénétration du côté des trucs “importants” en précisant que c’est avec un phallus uniquement (avec des mots comme prendre, bourrer, pénétrer, défoncer, ramoner, des trucs bien virils et puissants) ; et de l’autre tout ce qui d’après lui vient avant (sucer, mordre, toucher, pénétrer avec autre chose qu’une quéquette tendue, fouetter, pincer, lécher… des trucs moins glorieux d’après lui) pour chauffer la machine, dans la case “préliminaire”. Parce que dans le dico, c’est bien ça que ça signifie : préliminaire, c’est le truc qui précède ce qui compte vraiment, et qui en plus sert de défrichage. En droit, dans les démonstrations de science, dans une négo pour la paix, on parle de texte préliminaire : on pose les bases mais c’est après que ça se passe. En gros, c’est vaguement nécessaire pour les pénibles qui suivent pas mais c’est pas l’objet principal, c’est la tannée qu’on doit se fader avant de passer aux choses sérieuse. Et donc, si on suit la logique aussi, ça veut dire que ça peut pas

se passer après le truc important. Après, c’est fini, circulez. Mais franchement, quel âne bâté peut encore parler aujourd’hui de préliminaire ? Youhou, les mecs (et les nanas, hein, pas de sexisme dans la débilité), on est au troisième millénaire, on se réveille ! C’est pas ma vision des choses. Le sexe, à deux ou à plus, c’est tout un tas de choses à se faire ou à faire faire. Et oui, je pense que sucer c’est tromper. Ça veut pas dire que c’est grave, d’ailleurs. Mais on peut pas dire que c’est moins grave qu’autre chose. Ce genre de graduations dans l’acte sexuel est ridicule : y’a pas la pénétration tout en haut et des trucs en cascade en-dessous. Et pour info, au regard de la loi, une fellation peut être un viol, comme une pénétration. Alors si je te prends à la hussarde sans enlever tes vêtements, juste en soulevant ta robe, c’est moins grave que si on avait couché à l’horizontale et tout nus ? Tu vois bien que c’est con. Et même, ce qui me gonfle le plus, c’est le chantage du donnant-donnant. “Oh ben si tu veux que ton mec te lèche le minou faut que tu le suces en échange”. Ou “OK pour monter les étagères mais ce

soir chérie, tu me fais la brouette berrichonne”. Ou “Dis, on passe voir ma meilleure amie dimanche aprèsmidi, celle que tu déteste tant ? Allez, viens, quoi, promis après on teste le sling dans le garage”. Attends, cocotte, j’ai passé l’âge de recevoir des bons points. Je fais des trucs parce que j’ai envie, pas parce que la maîtresse l’a dit. Si je veux te faire plaisir, j’attends rien en retour. Ton plaisir est mon plaisir parce que j’ai envie qu’on partage un truc, là. On fait pas moit/moit, hein. Si tu veux faire des trucs pour me faire plaisir, c’est bien. Si tu veux me faire grimper aux rideaux pendant des heures, super. Ça me touchera. Ça me donnera le sentiment que toi aussi tu as envie de partager. Bref, ça va le faire. Grave. Mais y’a pas d’obligation, sinon c’est une forme de servitude. Moi je troque pas un “je te bande les yeux” contre un “on va en club échangiste”, ou un “je testerai bien l’entrée des artistes” contre un “je veux te photographier nu dans des poses suggestives”. Je compte pas les orgasmes un par un : “ah chérie tu m’en dois encore 6 de la semaine dernière, mais si, tu te souviens, le long cunnilingus plus les doigts ça fais 4 de plus pour moi mais tu m’en devais déjà 2″. Je préfère croquer la vie tout court. Jouis, de moi, de toi,

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de nous. Mords, ondule, lèche, active-toi, caresse, ouvre, laisse-toi aller, crie, titille, empoigne, étire, bouge, gémis. Jouis. Point. Dans le désordre, commence par ce que tu veux, on s’en fout. Les rapports entre personnes, c’est pas des comptes d’apothicaires, c’est pas l’équilibre de la balance, et y’a pas d’ordre particulier dans les actes qu’on fait. C’est plutôt des choses qu’on fait parce qu’on le sent, et puis basta. Le reste, les zigouiguouis des négociateurs de paix du couple qui marchent sur des œufs et voient la vie comme de l’actif ou du passif, c’est de la branlette intello sinistre. Qu’on se pige bien, j’adore faire tout un tas de trucs avec un corps et qu’on m’en fasse. J’aime plein de choses, y compris (et même beaucoup) ce que certains crétins appellent préliminaires. La variété est déjà bien grande rien qu’avec deux corps, si en plus on joue sur les situations, les accessoires et les lieux, on peut se faire du bien tous les jours de manière différente, et c’est génial. J’ai pas dit non plus que je veux pas faire des exceptions, tester des

trucs qui a priori m’excitent pas. J’ai pas dit qu’on devait pas échanger, parler, discuter de ce qu’on veut ou pas, de ce qu’on accepte ou pas. Au contraire ! C’est juste que donner en attendant de recevoir c’est pas un vrai don. C’est un don de faux-cul, qui donne d’une main et réclame de l’autre. L’acte gratuit, c’est ça qui est beau. Laisse-moi te faire plaisir. L’acte gratuit c’est parfois aussi aller chercher, prendre d’autorité, se servir, sans contrepartie. Abandonne-toi à moi. L’acte gratuit c’est parfois le lâcher prise, se laisser faire. Fais de moi ce que tu veux. C’est pas seulement donner. On a tant de trucs à se faire sans se prendre la tête, tant de plaisirs à partager. Faut être généreux et entier. Laisse tomber les préliminaires et faisons-nous du bien, sans ordre ni hiérarchie. François

Alors, ça vient ? Et ben non, ça vient pas. Il parait que c’est les meilleurs qui partent les premiers. Bon. OK. Sur l’échiquier, je suis plutôt de l’autre bord. Pas un pressé, quoi. Du genre qui va pas envoyer sa semence dans les 2 minutes, ni même les 5, les 10, les 20, les 30, les 60. C’est comme ça. Ça se dompte pas. Disons que c’est devenu comme ça. Au départ j’étais moins long, mais y’a du y avoir un déclic. Ceux qui partent les premiers, on les appelle précoces. Ouais, comme Mozart. On m’excusera de pas souhaiter certains talents, parce que la précocité c’est pas intéressant dans tous les domaines. Par exemple Mozart, il était tellement précoce qu’à 35 ans il était mort. Merci bien, mais je passe mon tour. Et ceux qui sont des pas pressés, on les appelle comment ? Peine à jouir. Bon. Là va falloir qu’on s’explique. Et pourtant c’est pas super agréable parce que c’est tellement un sujet à la con… D’abord il faut se mettre d’accord sur le truc dont on parle. Plaisir, jouissance, orgasme, éjaculation, c’est pas kif-kif, même si tu

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kiffes. Un mec peut avoir du plaisir et même jouir sans avoir d’éjaculation. Inversement, il peut avoir une fuite côté sperme sans que ça lui donne du plaisir. C’est couillon mais ça arrive aussi. Comprendo ? Et puis y’a un côté malheureux, dans cette expression, un truc un peu triste, alors que c’est pas non plus une malédiction. On peut même le vivre très sereinement. Peinard. A la fraîche. Détendu du gland. Quel est le problème ? Ben le truc c’est que certaines ont les muqueuses qui s’enflamment parce que monsieur les ramone dans tous les sens pendant trop longtemps. Alors premièrement, les lubrifiants c’est pas fait pour les chiens et même si ça paraît un peu artificiel faut pas hésiter à en mettre un peu (pas des hectolitres non plus, hein, c’est pas un moteur, et si y’en a trop on perd côté sensations) pour faciliter les choses. Ensuite, faut peut-être alterner un peu. Utiliser les mains, la bouche, un Tenga, les rideaux, un yucca…

varier les plaisirs. Être inventive. L’autre problème c’est cette putain d’histoire de synchronisation, qui n’existe que dans les films pornos, où les deux partenaires crient leur plaisir à l’unisson. C’est beau, on dirait du Harlequin (pas les bonbecs, les romans à l’eau de rose), mais dans la vraie vie ça n’arrive presque jamais. Et puis dites, y’en a tellement qui aimeraient que monsieur les accompagne un p’tit bout de chemin de plus que vous allez quand même pas gueuler parce que vous finissez les premières, quand même ? Surtout que vous, vous pouvez recommencer à grimper dans les octaves sans faire une pause technique. Alors qu’un


mec a vachement plus de mal à recommencer juste après un orgasme. Et le pire, c’est cette idée qu’un mec doit jouir. Sinon il sera frustré. Mon cul. On peut être comblé sans ça. La pauvre, essoufflée et endolorie, demande à ce qu’on arrête. Et puis elle se rend compte : “Oh, mais toi, tu n’as pas fini ?“. Ben non, et alors, c’est grave ? J’ai eu du plaisir, je suis monté bien haut, comme qui dirait, sans toucher le plafond, mais c’était très bien, c’était agréable, excitant, et même te voir couiner et crisper c’est très sympa aussi. Ne viens pas foutre de la compassion dans nos histoires de fesse, s’il te plaît, je compte pas les points. C’est ridicule. Le pire c’est d’entendre des trucs comme “attends je vais

Eros et Thanatos Je dois avoir 9 ans, et y’a un truc gênant qui se passe. Très gênant. La sensation est très ambiguë, entre douleur et plaisir. Surtout, elle a une origine bizarre. La mort. Plusieurs cauchemars réguliers agitent mes nuits depuis peu. Dans le premier, un étrangleur mal rasé, obèse, qui sent le fenouil et porte un chapeau melon et des favoris (ouais, c’est quand même vachement précis) me poursuit la nuit dans des ruelles de mon quartier et je suis aphone. Je hurle mais aucun son ne sort de ma gorge. Dans le deuxième, je mange un truc qui fait fondre tous mes organes et le bas de mon corps. Et c’est grave beurk. Dans le troisième, je découvre que je vole en me mettant accroupi, mais que je maîtrise que dalle au niveau du pilotage, et je monte, virevolte, et tombe. Scroutch. Avec mes membres qui partent en morceau et la tête du fémur que je vois sortir d’une jambe. Cette trouille de la mort, au réveil ou avant de dormir, en pleine crise d’angoisse à l’idée d’avoir peur, génère un truc anormal. Le truc qui me sert à pisser durcit, s’allonge un peu, et reste comme ça. Un bout sort, mais pas complètement. J’ai une cicatrice le long du zizi et autour du bout rond en haut, avec un bout de peau bizarrement

te finir“. Merci bien, j’ai l’impression d’être au SAV du cul, nous faisons tout pour écourter votre attente ou encore nous assurons la meilleure qualité de service à tous nos clients… Si tu veux me faire plaisir et aller au bout, ne dis rien et fais quelque chose tout court, peut-être que ça viendra. Ou bien laisse tomber. C’est pas grave. Ce sera pour la prochaine. Ou même on peut recommencer dans 5 minutes. Ou 10. Ou 20. Ou demain. L’important c’est qu’on ait passé un bon moment ensemble. Je vais pas être frustré parce que j’ai pas eu ma part. Ma part elle est pas là. Et si je te le dis, crois-moi, bordel, parce que je sais bien ce que je ressens et même je le sais mieux que toi. Alors te presse pas. Te stresse pas. C’est pas un drame si ça vient pas cette fois. Profite si tu peux, sinon embrasse-moi et ramène-nous un grand verre d’eau, il fait soif. François

découpé. Aucun souvenir de ce qui est arrivé là. C’est pas un col en V, c’est pas un col roulé, c’est un col Mao. Ça tire un peu sur les chairs. C’est chaud. Ça tient debout tout seul. Pour étouffer l’excroissance, je cale un coussin entre mes cuisses. Ahaaaa… C’est agréable. Ça fait du bien. Je roule un peu pour me mettre sur le côté. Ouh, pas mal. Ça fait du bien. En fait, c’est le frottement qui fait du bien. Le truc, c’est que loin d’étouffer le mandrin, ça renforce la chose ! Bouffées de chaleur dans le ventre et aux joues. Faut arrêter de bouger. Ne pas trop serrer non plus (à cause des vaisseaux sanguins, mais ça je ne le savais pas). Attendre que le sommeil vienne. Je viens de découvrir l’érection. En tout cas c’est le premier souvenir que j’en ai. Des années plus tard, tu découvres Freud. Les pulsions, tout ça. Et tu te rappelles ce souvenir. Là, tu te dis : putain, je suis barré. Malade de la tête. Ce qui m’a fait bander, la première fois, c’est la mort. La mienne. Ouahou… Comme un pendu qui banderait une dernière fois. Comme un moment unique, un instant d’éternité. François

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Street


t mollets

Nelson


Aie. Il semblerait que l’on t’ait menti : depuis des années l’on t’explique à grand coups de lyrisme qu’un petit enfant sommeille en toi, tapis au plus profond de ton cœur, qu’il est le garant de ton âme et l’élément moteur des plus belles actions de ton existence. Telle la méchante sorcière qui révèle au grand jour les secrets les mieux gardés, je viens casser ton mythe : en effet , cette image pure et bien huilée n’est qu’apparence : au plus profond de ton cœur réside en réalité un nain, et bien salace. Après t’avoir révélé cette terrible vérité, je te propose de t’accompagner sur le chemin de la découverte qui révolutionnera sans aucun doute jusqu’aux méandres de ta vie sexuelle en répondant à cette question : lequel.

« Quel nain

lubrique

sommeille en toi?»

Question 1: « Whaou ! Mais qui est cette bombe au fond des bois ??? Tu crois bien qu’il s’agit de Blanche Neige, la princesse du château voisin qui zone dans ta foret. Il te faut l’aborder au plus vite ! Ta phrase d’accroche : b) « Excusez-moi de vous importuner, je souhaitais juste contempler de près la plus belle de toutes les fleurs » f) « Salut, je connais des lapins trop cool qui font une teuf dans les sousbois, ça te dit de m’accompagner? » a) « Hey, je vois que tu t’intéresses à la nature...Tu sais à quoi l’on recon-

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nait le fagus sylvatica zlata? ( type de Hêtre NDLR) c’est le seul à avoir des feuilles de couleur jaune...Si ça te dit d’en apprendre un peu plus sur la région... » g) « Yo, j’ai des champi, ça te dit? » e) (Tu t’approches d’elle l’air de rien) « Oh ! Tiens ! Un gland ! » c) « Tu m’as l’air un peu chamboulée; une petite sieste pour te remettre de tes émotions ? » d) « Excuse moi cocotte mais t’as un peu le pied sur mes géraniums là » Question 2: Ta phrase a fait un effet bœuf, Blanche Neige a accepté de se rendre dans ton antre...Il te faut du bon son pour la décoincer ! Tu lui mets : a) « Everybody’s gonna learn something» de Beck b) « Love to love you baby» de Donna Summer g) « Hell is around the corner» de Tricky f) « Last Tango in Paris « de Gato Barbieri c) « Beautiful World» de Coldplay d) « Give me a reason to love you» de Portishead e) « Teach me tonight « de Etta James Question 3: BN a TROP faim. Elle bat des cils et te demande langoureusement de passer derrière les fourneaux, c’est le moment de ne pas se rater et d’envoyer du steak ! Tu lui concoctes: a) Des langoustines montées sur un croquant de radis, navet et roquette déglacés au Xérès, avec une légère touche d’huile d’olive au poelon chaud. Simplement toi. g) Des sushis ! Des sushis ! C’est plein de gingembre et tu n’es jamais contre un surplus d’aphrodisiaque... b) Tu sors dézinguer un sanglier et lui en mets plein la vue en le faisant rôtir à la broche sous ses yeux. d) Olala qu’elle dalleuse cette Blan-

che-Neige ! C’était pas prévu qu’elle reste pour bouffer !!! Bah c’est pâtes ketchup hein, tant pis pour elle... c) Une bonne soupe au calamar, pépère ! f) Tu lui fais des crêpes, c’est un peu simple c’est vrai, mais tout le monde aime ça ! e) Tu commandes une pizza chez «Furet Express»: tu n’es pas très sûr de tes talents culinaires... Question 4 : Il est temps de te dévoiler… BN veut en savoir plus sur toi et tes fréquentations. Tu lui parles de ton meilleur ami dans la foret, il s’agit : d) Du hérisson : comme toi, il est indépendant et sait se faire respecter b) Du sanglier : un peu bourrin mais il délire bien g) Du renard : il a toujours des plans tordus ! c) De la limace : tranquille et posée, à ton image f) De l’Ours : débonnaire et toujours de bonne humeur, il t’emmène souvent à la chasse au miel a) De la Chouette : elle au moins, parle philo et métaphysique e) De l’écureuil : tu l’as apprivoisé et maintenant, quand tu lui tends une noisette, il vient même la manger dans ta main , trop chou ! Question 5 : BN est passionnée par votre déco intérieure : « Oh ! De tous petits lits ! De toutes petites assiettes ! De tous petits verres ! » ( Tu vois, tu pourras enlever ton caleçon sans crainte tout à l’heure ) Pendant ce temps, tu cours lui acheter de ( toutes petites) fleurs pour la surprendre. Tu choisis : f) Des coquelicots : ce sont des fleurs des champs, légères et romanesques c) Des fleurs d’oranger : ta tante t’a dit que ça aidait à bien dormir d) Un cactus : ça ne s’arrose pas et ça ne prend pas de place a) Des pensées : parce que seule la pensée guide les actions les plus


nobles g) Des Camélias : tu as lu le livre, et l’histoire de cette pauvre femme malade t’a ému b) Des roses rouges : toutes les femmes en raffolent, tu l’as testé sur tes exs e) Euh, c’était quoi déjà ? Comme tu as demandé à la vendeuse de te faire un bouquet tu ne t’en souviens plus…Ben oui, les fleurs, c’est pas trop ton rayon. Question 5 : Tadaaaaaaaaaaaaaaa ! Ca y est, BN et toi l’avez enfin fait ! Après l’amour, la tête nichée au creux de ton épaule, sa petite main délicatement posée sur ton torse, elle te susurre à l’oreille : b) C’était magique. Merci pour ce délicieux moment. e) C’était ta première fois à toi aussi ? a) Tu m’as fait découvrir des sensations que je n’aurais jamais imaginé pouvoir ressentir. c) Tu dors ? d) Ca t’a plu ? T’es sûr ? f) Encore ! g) Tu me referas le truc avec la corne de cerf ? Question 6 : Bon. Les échanges de fluide c’est bien mais ça ne dure qu’un temps. BN veut du concret et te propose de discuter pour vous mettre au clair sur votre relation. Toi, tu veux : c) Passer tes journées au lit avec elle, à cocoonner b) Te marier, vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants : c’est ce que veulent toutes les Princesses non ? f) La découvrir davantage et voir où cela vous mène g) Discuter elle a dit ? Mais qu’est-ce qu’elle fait encore là ? Vous n’étiez pas en mode one shot ? e) Sortir avec elle, mais tu n’es pas sur d’être au niveau : après tout, tu n’es qu’un nain, et tout le monde sait que d’habitude, les princesses fricottent avec des princes. a) Y réfléchir sérieusement : tu lui ex-

pliques les différentes possibilités qui s’offrent à vous, avec les avantages et les inconvénients présentés dans un tableau Excel d) Fuir ! Tu détestes les filles qui se prennent la tête sur comment définir votre relation alors que celle-ci a à peine commencé… Question 7 : Félicitations ! Tu es officiellement maqué avec BN. Mais avant de la rencontrer, tu dois admettre que tu fantasmais sur… a) Belle : Toujours plongée dans ses livres, elle seule a su reconnaitre une âme élevée cachée dans un corps de bête f) Jasmine : curieuse, aventurière, généreuse et résolument moderne c) La Belle au Bois Dormant : douce, belle, et au moins quand elle pionce , elle fait pas chier ! b) La Petite Sirène : on t’a dit que le poisson, ça rend intelligent e) Fiona : elle a accepté un ogre par amour, peu lui importe que l’on soit un prince pourvu que l’on soit gentil et attentionné d) Cruella : Bah quoi ? Marre de toutes ces niaises ! g) Esmeralda : Cette fille débordante de sensualité est trop chaude quand elle allume la foule en dansant sur le parvis avec son tambourin Question 9 : Tu as vraiment marqué des points ces derniers temps, et BN veut te faire plaisir en choisissant sa lingerie selon tes désirs. Tu la préfères : c) En nuisette : douce et tendre, telle une invitation à se relaxer d) En latex : grinçante et dominatrice, telle une invitation à te fouetter b) En string bonbon : gourmande et coquine, telle une invitation à la gouter e) En vestale : pure et digne, telle une invitation à la déifier f) En surprise : imprévue et audacieuse, telle une invitation à t’étonner a) En écolière : naïve et avide,

comme une invitation à la fesser g) Nue : bandante et lascive, telle une invitation à la s----Question 10 : BN est conquise. Mais attention tout de même, il te faut surveiller tes arrières, car les autres nains jalousent ton bonheur et tentent de la séduire dès que tu pars taffer à la mine. Lequel de tes potes redoutes-tu le plus ? f) Joyeux : il est toujours de bonne humeur et a pleinement confiance en lui a) Prof : Les filles craquent toutes pour les intellos d) Grincheux : Son caractère séduit les Princesses, qui veulent toutes découvrir le côté tendre qui se cache derrière sa carapace e) Timide : Ses bredouillements stressés le rendent touchant et authentique g) Atchoum : En Chaque Princesse il y a une infirmière qui sommeille c) Dormeur : Toujours dans ses rêves, il semble être inaccessible… b) Simplet : Il a tellement de charme, c’est impossible de ne pas succomber Question 11 : Même les plus beaux contes de fées ont une fin. Quelle est la votre ? c) Elle vous a quitté : vous étiez trop mou f) Ensemble vous êtes restés : vous ne vous y attendiez pas forcément, mais vous êtes heureux tous les deux et avez décidé de continuer à vous découvrir e) Devant votre téléphone vous attendez : elle avait pourtant dit qu’elle vous rappellerait… d) Vous l’avez quitté : elle était vraiment relou, étouffante, contradictoire et chieuse…Une vraie princesse quoi. b) Vous l’avez épousée : lui avez fait deux enfants, prendre vingt kilos et emmenée en vacances à la Barbade a) Vous vous êtes séparés : mais êtes restés très amis, vous allez souvent voir des expos ensemble g) Blanche Neige ? Qui ? C’était pas

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Cendrillon ? Franchement, une princesse chasse l’autre et tous les nains n’ont pas envie de se poser !

c)Tu es…Dormeur !

Résultats :

Non mais qu’est-ce qu’on se fait c**** dans ton lit ! Il semble que tu ne sois pas très vif mon ami ; le romantisme, c’est bien, mais la guimauve, ça lasse… Le missionnaire, c’est très charmant, mais figure-toi qu’il n’y a pas que ça. Dévisager ta partenaire d’un air énamouré en lui soufflant des « je t’aime » dans le cou permet peut-être d’accéder aux noces d’argent, en revanche ça n’est d’aucune utilité pour parvenir à l’orgasme. Le conseil d’une pro : La Princesse et la grenouille, c’est mega has been : Aujourd’hui plus personne n’a envie d’un crapaud mort dans son lit, alors bouge toi un peu et ne laisse pas ta partenaire tout prendre en main !

a)Tu es…Prof ! Toujours à donner des leçons ! Elitiste et prétentieux, ta haute opinion de toi-même et l’étalage incessant de ta culture ont épuisé toutes les princesses du royaume depuis un bail. Au lit comme à la ville, rien n’est plus lassant qu’un partenaire qui croit tout savoir parce qu’il a de l’expérience… Tu as ainsi tendance à tout contrôler, persuadé que tu sais par cœur comment marche une femme et ce qui lui fait plaisir. Résultat, quand les plus hardies ne simulent même plus, les autres s’épuisent dans la création de gémissements appropriés pour que tu ne te vexes pas… Tu as certes eu un parcours sexuel plus qu’honorable mais non, définitivement, tu ne sais pas tout. Le conseil d’une pro : Laisse ta partenaire prendre les devants et sois moins dirigiste, tu auras sans doute de bonnes surprises. N’oublie pas ce bon vieil Héraclite, si l’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve , à l’identique, l’on ne trempe jamais deux fois son pénis dans le même…bon bon, j’arrete, ça devient salace et tu m’as comprise.

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b) Tu es…Simplet ! Résolument le plus sexy de tous les nains , tu as vraiment du charme ( et tu le sais ! ) .Toutes les princesses se retournent sur toi lorsque tu entres dans une pièce et c’est ton numéro qu’elles veulent raffler à la fin du bal… Par contre dès qu’on creuse un peu…on entend siffler le train. Pour le sexe, on est souvent déçues : ton corps de rêve est certes un formidable terrain de jeu, en revanche il semble qu’il ne te permette malheureusement pas d’accéder à certaines subtilités érotiques… Le conseil d’une pro : Remets-toi un peu en question et sois plus à l’écoute de ta partenaire, la séduction ne fait pas tout, et penser, de temps en temps, ne fait pas de mal.


d)Tu es…Grincheux ! Alala, toi, rien ne te va ! Tu es le genre de nain toujours insatisfait de tes partenaires : celle-ci- n’était pas assez entreprenante, celle-là te faisait des fellations avec les dents…Non mais, tu sais ce qu’elle te dit Blanche-Neige ??? Si les princes charmants n’existent pas, les princesses non plus, il serait temps de faire ton deuil et de régler tes névroses chez le psy, pas au lit . Le conseil d’une pro : Si ta partenaire n’est pas immédiatement le coup du siècle, guide-là , rassure-là. L’exigence c’est bien, comprendre, s’écouter, et apprendre ensemble, c’est mieux.

e)Tu es…Timide ! Avec des « si » on construirait des cathédrales. Tu pourrais vraiment être un amant hors pair si seulement…tu te lâchais un peu ! Les timides peuvent attirer les princesses parce qu’elles les trouvent mignons comme tout de prime abord mais ensuite ça déçoit. Retire donc le balai que tu as dans le cul et laisse Blanche Neige faire le ménage avec, car il ne te sera d’aucune utilité dans un lit… Le conseil d’une pro : Tu connais peut-être ce proverbe de nos amies les princesses anglosaxonnes : « I want a gentleman in the street and a freak in the bed ». Alors, ose !

f) Tu es Joyeux ! Comment te dire ? Tu es le nain idéal, décomplexé, aimant la bonne chair, profitant de la vie, sachant être viril sans avoir peur d’être doux et sensuel. Le conseil d’une pro : Ne change rien et envoie ton numéro à la rédaction, je te recontacterai très vite… Stephanie

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DANDY SORTIE Chic et mondain, le meilleur des bars dandy de la capitale


Le Carmen Le Lieu: Somptueusement installé dans un hôtel de particulier du XIXème siècle, classé monument historique, Le Carmen porte bien son nom puisque d’après la légende, c’est là où Georges Bizet a composé sa célèbre opéra éponyme. Cette ancienne maison close revisitée, faite de ses hauts plafonds, ses moquettes moelleuses et son énorme cage d’oiseau en or, abrite aujourd’hui une clientèle très éclectique mais jamais très loin de la « branchitude ». Les Dandys: Des neo-aristos en quête de bonne compagnie, des anciens rockeurs attardés, des trentenaires fêtards ou encore des jeunes gens pompeux. On y a croisé récemment Katy Perry et ses cheveux bleus, on peut dire que ça cartonne. Les gens sont beaux, bien habillés mais souvent ennuyeux et prétentieux. La Musique: La programmation musicale est pointue et moderne, concerts et djsets sont finement choisis. On peut siroter un cocktail tranquillement ou se jeter sur la piste jusqu’à pas d’heure. Des noms comme Mamamushi, Maison Camiba et La Muerte y sont passés, de ce coté-là, ça vaut le coup. Le Bar: Pour parler de cocktail, le Carmen propose une carte plus complexe que savoureuse. Des boissons concoctées au foie gras et à la patate douce sont parfois plus prétentieuses qu’attirantes, mais la carte des vins est plus que correcte et le service plutôt rapide. Au pire demandez conseil à Benjamin, il est mignon et à bon goût. Un lieu sublime, des garçons élégants, des belles filles et de la bonne musique, ça vaut vraiment le détour. La porte est particulièrement capricieuse, si vous tenez absolument à y rentrer, soyez chics et parlez correctement. Note 4/5

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Le Ballroom

Le lieu: Derrière une porte laquée sans devanture et un colossal gentleman nommé Sylvain, se trouve un escalier tortueux entouré d’une tuyauterie argenté qui nous mène au plus underground des bars à cocktails parisiens. En rentrant, on a l’impression de pénétrer un abri anti-bombes ou un bunker effrayant mais dernière la bonne porte, surprise, un intérieur Art Déco à la lumière feutrée, composé de grands miroirs, des murs de briques et de merveilleuses banquettes moelleuses. Un bar souterrain ultra confidentiel, voilà le nouveau pari de l’équipe de L’Expérimental Cocktail Club. Le pari semble réussi. Les Dandys: Même s’il s’agit d’un nouveau lieu, la clientèle du Ballroom est déjà très précise. Des jeunes gens entre 25 et 35 ans, qui partagent une réussite professionnelle et une élégance innée. Le summum du « dandynisme » chez les garçons, toujours impeccables. Nœuds papillon de rigueur. La Musique: Pour le coup, il y a pas vraiment de place pour danser, ce qui est vraiment dommage vu que la programmation, encore indéfinie, compte déjà des noms comme Hugues Ferrière (Buvez Madison), Cinéma pour Adulte et même le jeune Marius Michel. Le Bar: À l’instar de ses frères aînés (le Curio Parlor et le Prescription), la carte du Ballroom marie parfaitement présentation et bon goût. Toujours dans la recherche des nouvelles saveurs, des cocktails à base d’absinthe ou de tequila Don Fulano, de champagne et de fruits rouges, qui font le plaisir d’une clientèle « dandissime ». L’élégance est au rendez-vous, accompagné d’une certaine beauté et excentricité, comme un cabinet de curiosité classieux. Le hic ? La taille ! Il manque certainement un coin dance floor pour pouvoir se trémousser sur les rythmes de la sélection musicale qui promet faire des ravages. A éviter pour les claustrophobes. Prenez le temps de discuter avec Sylvain à l’entrée, le temps d’un petit clope, c’est un gentleman comme on en voit rarement de nos jours. Note 3/5


Le Magnifique

Le lieu: C’est en 2009 qu’Olivier Demarle décide de créer un nouveau lieu pour rendre hommage à Belmondo et aux années 70’s. . « Ces années là sont restées gravées dans notre esprit comme celles des play-boys élégants, des décors luxueux et de la musique de Diana Ross ». Un restaurant-club imaginé comme l’appartement d’un play-boy des seventies, où on se sent vraiment à la maison, entourés d’un piano à queue, des murs tapissés de papier peint, des fauteuils majestueux et un fumoir décoré en salon Emmanuelle. Les Dandys : Encore aujourd’hui le Magnifique fait fureur et attire la jet-set en quête de diversion et intimité. On y trouve des hommes d’affaires et la jeunesse dorée, les mondains de service et quelques mannequins. Le cadre est vraiment convivial. Hervé Christopher, le directeur, nous reçoit avec allégresse et entrain et nous invite à festoyer jusqu’au petit matin. Le Bar : Des cocktails à base de vodka Goose et des savants mélanges de fruits et sirops faits maison. La carte de vin est fantastique et les barmans de gentils jeunes hommes aux nœuds papillon rouge qui savent mieux que personne nous conseiller. Pour être franc, on reste souvent pas loin du bar tellement c’est bon. Le lendemain on oublie ce qu’on a bu. La Musique : Le dimanche, il y a Galia et toute sa clique pour nous mettre en mode « friendly » et nous faire danser jusqu’à l’aube. La musique est assurée par les Djs Thy San, Tony Vegas et Olivier de San Nicolas, entre autres, avec leurs sets groovy, funky et pop, inspirés des années 70’ et 80’. Ça finit souvent par danser sur les tables et même si les cocktails sont parfois un peu chers, tout le monde peut trouver son compte. Dans l’ambiance black is back, il n’y a pas mieux, et pour ceux qui raffolent de faire parti de ce cercle rétro-chic un peu fermé, vous n’avez qu’à venir jeter un coup d’œil. A ce que l’on dit, les vendredis sont les plus folles soirées. Note: 3/5

Le Candelaria

Le lieu: Certainement dans la mode des bars à deux facettes berlinois, le Candelaria nous offre une agréable version parisienne de ce genre de lieu. Parisienne mais pas trop, puisque c’est d’abord une excellente « Taqueria » la journée dont la façade ne paye pas de mine et cache en réalité un petit bar d’atmosphère, chaleureux et vivant. Ce sont Carina, Adam et Josh qui ont ouvert cet espace qui est devenu très rapidement la coqueluche des amateurs des bons cocktails. Les Dandys: Beaucoup de monde va à la Candelaria, surtout le week-end. C’est certainement là où se trouve les plus jeunes des dandys. Ils sont jeunes, beaux, parfois étrangers et très dragueurs, alors attention les filles! Le Bar : Avec une large expérience dans le domaine, le trio nous offre une sélection de cocktails fumants, fruités et surtout surprenants en bouche, qui embaume le cœur, réchauffe l’âme et fauche nos portefeuilles. La guêpe verte est vivement conseillée et pour les groupes, le véritable punch, servi dans une énorme gamelle, est à partager sans modération. La Musique: Pour finir en beauté, l’équipe du Candelaria organise une programmation musicale variée et contemporaine, pour tous les publics, parfois avec des pointures de la nuit parisienne, comme Serena Fiani, Julien Garrec ou encore les soirées Claro/Oscuro. Et si l’excellence des cocktails suffirait à convaincre le dandy averti, la clientèle, bien qu’hétéroclite, est souvent un plaisir pour les yeux et les oreilles, notamment pour les oreilles bilingues. En plus, l’ambiance tamisée des bougies et le coté rustique du plafond en bois nous invite à rester le plus longtemps possible. Il faut dire que pour un endroit aussi exigu, c’est un exploit. Il y a très peu d’espace, il faut donc savoir arriver tôt, surtout pour les non habitués. Dites bonjour au gentil Loïc et peut-être il vous laissera rentrer! Note 4/5 Nelson

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PORTRAIT D’UNE NIGHT CLUBBEUSE Pour commencer tu pourrais me raconter un peu de enfance et adolescence à Toulouse? Juste pour que je puisse faire un petit portrait

Petite, j’ai été trimbalée de la région parisienne à la campagne toulousaine en passant par la case guadeloupéenne. Père pilote, mère hôtesse, tous deux très vite divorcés. A sept ans j’avais déjà un goût très prononcé pour les changements de rythmes de tous ordres. Une fois installée dans une ferme qui me paraissait immense, je passais le plus clair de mon temps à jouer dans les champs avec Voyou et Chipie (mon chien et mon double-poney) ou à lire tout ce qui trainait en écoutant de la musique des heures durant. Pas la radio, on captait trop mal, plutôt les vinyles et les cassettes de mes grandes demies-soeur, archétypes adolescents des 80’s. Par bonheur, j’ai développé une bonne mémoire auditive; je pouvais me repasser des morceaux dans ma tête, en isolant parfois les éléments qui me plaisaient le plus, dans n’importe quel contexte. Du coup, j’ai rarement connu l’ennui.

Quels ont été tes premiers contacts avec la «Nuit» pendant ta jeunesse? Ma demie-soeur la plus âgée avait les cheveux en brosse et bleus électriques la première fois que je l’ai rencontrée. Elle sortait en boîte presque tous les samedis excepté les soirs où on l’obligeait à nous surveiller, ma petite soeur et moi. Je prétendais que ça ne m’intéressait pas, on attendait de moi d’être un cliché de tête blonde première de la classe, plus prude et froide qu’une vierge de glace. C’est en passant deux années de collège et lycée à Saint-Cloud, en fréquentant des classes entières de têtes-à-claques, que la vierge a fondu. Evidemment, un été au bled (Revel, 31250), j’ai fait le mur à 15 ans et mis ce que j’avais de plus cool: le rouge-à-lèvre qu’une amie avait piqué à sa mère.


n’essayais pas. On a commencé à faire de la musique chez lui, sur ses synthétiseurs. Pour faire une pause, on regardait Arte en coupant le son et on mixait ses vinyles. J’ai cherché des plans dans le théâtre, j’ai fait des collages sonores et musicaux pour des pièces qui n’auront pas été montées. Et puis il y a eu des expériences constructives et drôles. Des réalisations sonores avec Promiscuita. Des installations-performances multicanales au Cube et à l’Abbaye de Maubuisson. Quand les Buvez Madison ont développé leurs soirées, j’en étais, à danser sans arrêt. Un soir j’ai remplacé l’un d’entre eux aux platines du Paris Paris, et j’ai adoré. Une année plus tard, c’est au Curio Parlor qu’ils m’ont programmée. L’ambiance y était assez particulière pour s’y faire remarquer. Un chignon bien mis, une note dans Grazia.fr, puis dans Elle magazine et voilà! Parallèlement, Benoît de Bonnefamille et moi-même développons le projet Cinéma Pour Adulte. C’est ce qui me tient le plus à coeur aujourd’hui

Quelles sont tes soirées mythiques, partout dans le globe ou dans le Paris d’antan? A Paris, Le Pulp, le jeudi, tu le sais bien. A Berlin, Trésor, avant la reconstruction et le So36. J’ai loupé tout le reste je crois.

Où aimes-tu aller faire la fête aujourd’hui? Chez Moune - Silencio - Berghain - Chez mes amis

Si tu pouvais créer un lieu parfait pour danser et écouter de la bonne musique, à quoi il ressemblerait?

A une manifestation fasciste. Un lieu n’est parfait que par ceux qui le font vivre. La population des clubs est par essence labile. Sans conscience Mes copains et moi sommes allés en boîte, danser sur une affreuse qu’une soirée vaut par l’énergie que sélection qui, comme partout à l’époque commençait par U2. La chacun y apporte, les possibilités sont particularité du lieu, La Ferme, était qu’on y retrouvait de nombreux rares de créer un moment qui dépasse légionnaires. La caserne était à 20mn en voiture. Rien n’était beau. le plaisir de l’entre-soi quelquesoit Tout était fascinant. La musique forte. Hurler au bar pour commander l’architecture qui l’accueille. un gin-to dégueu. Danser. Regarder ceux qui dansent. Ceux qui tituOu bien, un club dématérialisé, où bent. Fumer en dansant, la frange pendante et les yeux mi-clos à me n’importe où nous n’aurions qu’un stidemander pourquoi les gens passaient autant de temps à se draguer mulant à prendre et à nous connecter plutôt que de danser avec extase. Refuser des avances de peur qu’on aux réseaux sociaux à l’aide d’un ims’aperçoive que je n’avais pas l’âge autorisé pour être là. L’alcool et plant. Une hallucination holographile frisson de la transgression cette nuit-là ont définitivement ancré un que combinée au stimulant formerait goût prononcé pour le dancefloor. l’illusion d’être en club avec tous nos Le lendemain, ma mère n’y a vu que du feu. J’étais surpuissance. contacts eux-mêmes en lignes. Plus de A Toulouse j’allais dans des clubs gays, particulièrement au Shangaï. limites, plus de portes, plus de doorJe préférais les free party dans des appartements ou des zones indusman, plus de transpirations inconnues. trielles. Là j’ai apprécié un brassage social joyeux et l’intérêt presque Une déco éternellement variable. Un fanatique pour les musiques électroniques. environnement video-musical en streaming. Pas de pub pour les comptes Ton parcours dans la musique est assez atypique, premium. la raison pour laquelle il est intéressant. De Je plaisante. Je n’ai pas de vision de tes débuts dans la musique, quel chemin as-tu lieu parfait. C’est mal?

emprunté pour devenir le chignon coqueluche des soirées parisiennes? Après avoir été l’assistante d’un prof de musique non-voyant, pour payer mes études de socio, je suis devenue ingénieur du son dans la musique (et là je passe sur tous les boulots que j’ai pu faire de l’assistante de souffleurs de verre à poser nue dans une école d’art ou gérer la mise en ligne des collections A.P.C) Prendre conscience de mon détour a pris du temps. Je croyais n’avoir aucun talent. C’est un ami, ingénieur du son lui aussi, qui m’a fait comprendre que j’allais en souffrir si je ne

Je t’embrasse, et nous mixerons bientôt à nouveau puisque nous le désirons. Nelson








A G G M V

S T R A Y L I Q U E N O T

La Miauleuse en tant que bonne Parisienne est une vieille Gitane qui vous prédit l’avenir.

décongelés. Si tu es une femme : Tu vas « njut !-ter » toi aussi cet été ! Si tu es gay : Tu veux t’amuser ? Quitte cette épave de mec qui t’a accompagné tout l’hiver et file au Rosa Bonheur (3h de queue). Si tu es en couple : La culpabilité t’envahit… Ne chouine pas, tu ne l’as trompé que trois fois ce mois-ci.

L’ENFONCE PORTE (BELIER)

COTE SOS AMITIE : Allez on se bouge les fesses et on se motive ! Tes potes veulent sortir. Et comme ça n’arrive qu’une seule fois dans l’année…

COTE MEETIC : Si tu es un homme : Une pluie de Suédoises, de Danoises et autres Norvégiennes vient de tomber sur la Capitale. Tu peux saliver, cette chair fraiche n’attend que toi ! Attention tout de même aux produits mal

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COTE POLE EMPLOI : T’as voulu choisir une filière artistique, tu payes les conséquences… Ikea recrute paraît-il. COTE CARTE VITALE :

O O E T R

. . E

Une haleine de bouc qui peut vite se régler, et trois boutons d’acné.

LE MASO ESPAGNOL (TAUREAU) COTE MEETIC : Si tu es un homme : Tu te sentiras femme cet été, tout ces nouveaux produits de beauté te rendent très belle ! Attention aux males qui te guettent dans la rue, Coquine ! Si tu es une femme : Des erreurs de gout vestimentaire vont finir de t’achever. Attention, les Goudous te guettent… Si tu es gay : Gay et Taureau, c’est impossible. Vachette à la limite… Un coming out à l’envers s’impose,


allez hop c’est reparti... Si tu es en couple : Il serait temps d’essayer tous ces nouveaux joujoux. Monsieur demande le gode ceinture, vengez vous madame ! COTE SOS AMITIE : Tous vos culs bénits d’amis sont à remplacer. Vos histoires de fesses les avaient déjà effrayés de toute manière. COTE POLE EMPLOI : Le style Camionneur pour Madame et Camion volé pour Monsieur n’a jamais aidé à trouver du boulot (ni à le conserver d’ailleurs). COTE CARTE VITALE : IST sur IST. On n’est plus en 1970 les gars !

LE COPIEUR (GEMEAUX) COTE MEETIC : Si tu es un homme : Idem que pour Taureau* Si tu es une femme : Idem que pour Vierge* Si tu es gay : Idem que pour Capricorne* Si tu es en couple : Idem que pour Verseau* COTE SOS AMITIE : Idem que pour Balance* COTE POLE EMPLOI : Idem que pour Bélier* COTE CARTE VITALE : Idem que pour Cancer* * Bah écoute ce n’est pas de ma faute si tu veux faire comme les autres ! Affirme toi pour les prochains numéros et on verra ensuite si je prends la peine de décrire ton profil Astrologique !

LE MAL EN POINT (CANCER)

COTE MEETIC : Si tu es un homme : Tu confonds les sons en « on » avec ceux en « en ». Ne t’enthousiasme pas trop vite si on t’annonce un concert ! Si tu es une femme : Ton médecin est un être magnifique ! Un charme fou. « Mais pourquoi m’ignore t’il, une technique de drague ? » Si tu es gay : Ton médecin est un putain de beau gosse avec de belles fesses bien fermes. Mais pourquoi se penche t’il aussi souvent en me faisant des regards salaces. Si tu es en couple : Ton conjoint est toujours malade, il chouine pour un rien, il ne veut pas sortir... Comme tout objet il peut être remboursé s’il est défaillant. COTE SOS AMITIE : Tes potes te trouvent fatigué. Eux ne connaissent pas ton coquin de médecin. COTE POLE EMPLOI : Tes collègues sont étonnamment sympas avec toi. Méfies toi ! COTE CARTE VITALE : Malgré les apparences tu petes le feu !

LA BARRE ÉNERGETIQUE (LION) COTE MEETIC : Si tu es un homme : Tel le roi de la drague animal, tu rugiras jusqu’au fin fond de la savane parisienne. Attention de ne pas épuiser les stocks. Si tu es une femme : Le léopard, c’est ringard cette saison. Toi tu es une vraie tigresse indémodable ! Rrrrhh Si tu es gay : Un roi au milieu de ses lionnes, c’est bien cool mais toi tu veux t’amuser avec un vrai male ! Les lionceaux sont de sortie. La chasse est ouverte. Si t’es en couple : Avec vous, la savane tremble tellement que vos rugissements réveillent tous vos voisins lémuriens. Attention petit épuisement pour monsieur aux alentours du 15 aout.

COTE SOS AMITIE : En bande, tu te déplaceras. Choisis bien ton clan, car tu pourrais en devenir le maitre, le grand seigneur, le guide ! Stooooooop, je t’arrête tout de suite, Ne t’enflamme pas, tu as vu la gueule de tes potes… COTE POLE EMPLOI : La chance te sourît, tu passes du statut stagiaire junior à celui de stagiaire senior. Va me chercher un café, s’il te plait. COTE CARTE VITALE : T’es excès d’alcool commence à faire effet. Non non non ton foie se porte très bien, par contre ton bide…

LA MARIE PLEINE DE GRACE (VIERGE) COTE MEETIC : Si tu es un homme : Le sexe, tu sais c’est pas très important dans la vie. Si tu craques, une balade dans le bois s’impose. Et si tu as la flemme de sortir, la main est le meilleur amant de l’homme tu sais. Si tu es une femme : Le prince charmant arrivera un jour… Encore rien d’inscris au planning officiel… un peu patience sera de mise (encore). Si tu es gay : Vierge, à d’autre ! Ton signe n’est qu’une couverture qui n’attire que les papas Bears. Si tu es en couple : Le temps se fait long mais le mariage approche. L’émission « Quatre mariages et une lune de miel » sera ton meilleur conseiller. COTE SOS AMITIE : Tu vas subir toutes les histoires chiantes d’amourettes d’été de tes potes, désolé c’est la saison. Prépare toi en inventant des histoires pour leur clouer le bec (c’est ce qu’ils font !)

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COTE POLE EMPLOI : Tu pourrais rencontrer l’amour au travail. Fusse t’il que tu quittes ce vieux job étudiant. COTE CARTE VITALE : Tu es atteins de la belle maladie de l’amour, quelques DVDs et du chocolat vont te faire repartir de plus belle (et te faire prendre quelques kilos).

LA CONCIERGE OBESE (BALANCE) COTE MEETIC : Si tu es un homme : Quelqu’un qui m’a dit que tu l’aimais encore… toujours… depuis la nuit des temps… pour la vie entière… jusqu’à la mort et l’au-delà… euh je crois qu’il va falloir quitter cette obsession tout de suite. Préserve toi mon vieux. Si tu es une femme : Tu as bien fais de le larguer, quel chouineur celui là, mais attention il risque de revenir à l’attaque sous peu. Si tu es gay : A force de raconter à tout le monde que tu en as une grosse, des démentis courent sur ton compte dans ton entourage. Il va falloir trouver de nouveaux «amis du sexe » Si tu es en couple : Vos voisins vous maudissent. La brouette inversée façon pachyderme n’est pas conseillé en appartement. Nulle part ailleurs d’ailleurs. COTE SOS AMITIE : Ça balance grave sur tout le monde au sein de ton groupe de pote, fort heureusement tu en es le principal initiateur. Bougre va ! COTE POLE EMPLOI : La discrimination envers les gros dans le monde de l’entreprise règne encore malheureusement. Perdre 15 grammes ne serait pas du luxe. Tu te laisses vraiment aller ! COTE CARTE VITALE : Ton meilleur ami s’appelle Dukan.

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LE CADEAU EMPOISONNE (SCORPION) COTE MEETIC : Si tu es un homme : Tu as un charme fou, les filles adorent, mais par pitié, évite tes blagues vaseuses. L’histoire du pet n’a jamais fait rigolé personne le premier soir (ni ensuite d’ailleurs). Si tu es une femme : Soyez « Glam » pour conquérir du « keum » cet été. Ouai Grosse mais attention aux fuites incontrôlées. Si tu es gay : Une vraie fofolle ! Tes amis te regardent bizarrement par contre. Si tu es en couple : Ton conjoint, un cadeau empoisonné. Mais un cadeau tout de même ! Surtout après tes trois ans de célibat, on prend ce que l’on trouve ma pauvre en ces temps de crise. COTE SOS AMITIE : Tu auras honte de l’un de tes potes. Mais contrairement à sa famille, on les choisit ses potes. COTE POLE EMPLOI : Ta boss à le syndrome Helga Pataki, elle te hait en public mais te vénère en privé. Désolé je n’ai pas de solutions. COTE CARTE VITALE : Tu fais de l’ombre à l’Etna. A quand la fin de cette méchante irruption cutanée.

LE GALOPIN (SAGITTAIRE) COTE MEETIC : Si tu es un homme : Quel torse ! Une vraie statue grecque mais si tu ne veux pas qu’une horde de gays affamés te mâtent tout l’été, va falloir remettre ton T-shirt ! (Non s’il te plait garde le) Si tu es une femme : On te traite de bitch on the beach, pour moi tu es une féministe qui a pris ses vacances ! Si tu es gay : Collectionne les hommes, ils prennent de la valeur avec le temps (Surtout

les jeunes avocats, les jeunes médecins…). Si tu es en couple : Les joies du couple libre… (Eh bah pourquoi tu chiales ?) COTE SOS AMITIE : Mais non tes sexfriends ne sont pas tes véritables amis, mais allo quoi ! COTE POLE EMPLOI : Ton patron t’apprécie de plus en plus, tu fais un « boulot » admirable… Par contre il ne pourra pas vanter tes qualités auprès du conseil, ces choses ne se partagent pas, voyons. Cochonne… COTE CARTE VITALE : Test de grossesse en urgence !

LA BIQUETTE AQUATIQUE (CAPRICORNE) COTE MEETIC : Si tu es un homme : « Capri, c’est fini et dire que c’était la ville de mon premier amour... », Tu coules sérieusement ! Si tu es une femme : En ces temps d’après périodes électorales, le pouvoir te fait fantasmer. Hommes publics oui mais pas hommes de tout le monde. Groupie ! Si tu es gay : Des conquêtes sordides, des mecs moches à tout vas, des plans glauques… Mais tu me plais ! J’aime ton coté aventureux ! Si tu es en couple : Je ne penses pas qu’au bout de la quatrième pause, il faille continuer votre relation… sans vouloir te vexer, faut dire qu’après trois mois… COTE SOS AMITIE : Ah les copains, c’est chouette mais ca ne sert à rien ! COTE POLE EMPLOI : Un job en or… mais tu viens de te faire lourder. Oups ! COTE CARTE VITALE : Des varices sur les cuisses et du gras sous les bras… (Pardon, mais le manque


d’inspiration c’est une véritable maladie chez moi)

LA FILLE DU PUISATIER (VERSEAU) COTE MEETIC : Si tu es un homme : Soumis ! Tu n’as pas encore passé le cap du premier jour que tu es déjà dominé. Le changement c’est maintenant pas dans trois ans. Si tu es une femme : Soumise ! Ce voile cache tout ton visage. Ah pardon, tu es pudique… Si tu es gay : Soumis, mais toi tu aimes bien que l’on te dirige. Coquin ! Par contre huit mecs ce n’est plus une partouze, c’est malsain. Si tu es en couple : Non tu n’as pas à faire la vaisselle, ni le ménage. Ton rôle est d’être au salon en train de lire ton journal. Quand est-ce qu’elles vont enfin comprendre ! Ne sois pas un soumis de la sorte ! Tu es le male ! (Astrologie en partenariat avec Eric Z.)

gay : Toi aussi tu es la plus belle des sirènes, tu frétilles comme un jeune premier mais attention aux requins qui te veulent du mal. Si tu es en couple : Vous nagerez main dans la main dans le courant du fleuve Amour. Huuuuum mielleux tout cela… COTE SOS AMITIE : Tu évolueras au milieu de tes potes comme dans un ban de poisson : sans prendre d’initiative, sans te mouiller… Attention le groupe peut rendre con. COTE POLE EMPLOI : Tel un poisson rouge, tu tourneras en rond dans ta recherche d’emploi. Ou dans ton travail si tu as la chance d’en avoir un (mais là il faut pas abusez non plus, en ces temps de crise tu vas pas nous faire le difficile). COTE CARTE VITALE : Ta vie est un long fleuve tranquille… très long… Martial

COTE SOS AMITIE : Soumis par tes amis. COTE POLE EMPLOI : Soumis par ton patron. COTE CARTE VITALE : Soumis par ton médecin, il va falloir entreprendre une thérapie là. Et vite !

CROUSTIBAT’ (POISSON) COTE MEETIC : Si tu es un homme : Musclé comme un poisson, il te faudra prendre le chemin de la salle de sport ! Et pas que pour trois séances petite feignasse. Si tu es une femme : Morue, Sèche, Thon autant de qualificatifs malvenus qui parviendront à tes oreilles. N’est crainte ! Pour moi tu es la plus belle des sirènes. Mais où sont mes lunettes, bordel ! Si tu es

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