Chemin des vignerons 2016 numero 3

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le chemin des vignerons

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à la rencontre des viticulteurs de Savoie

Edgar Grospiron Être maître de son destin

Les Tables de l’Alpe Quand les restaurateurs jouent la carte du local

Le Domaine des Anges Vers un nouvel envol

n°3

octobre 2016


Edgar Grospiron Être maître de son destin

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Que vous inspirent les vins de Savoie ? L’expression d’un terroir et, à défaut du terme d’authenticité, je parlerais d’une forme de rusticité ; non pas sous un sens péjoratif mais bien au contraire dans une approche positive. Ce sont des vins de montagne et de caractère qui se reconnaissent et s’associent opportunément à nos produits de goût, nos fromages, nos charcuteries. Je bois la Mondeuse avec des viandes mais une Roussette de Savoie avec une fondue ou un Chignin Bergeron avec un fera ou un Omble chevalier, c’est extra. Comment les avez-vous découverts ? Je bois peu d’alcool. Je ne suis pas un connaisseur absolu mais mes amis, mon père en consomment. Je les ai accompagnés chez des vignerons. Je connais aussi les paysages que façonnent les vignerons car je les parcours en vélo. Votre carrière fut dans la pente et dans l’excellence, un peu comme les vins de Savoie, non ? Il y a forcément une dimension d’excellence dans ce métier. Cette recherche autorise des vins différents chaque année, créatifs au gré des saisons. Et c’est vrai que nos vignerons accrochent leurs vignes sur des flancs de plus en plus raides. C’est assez spectaculaire. Quels parallèles entre carrière de champion et de vigneron ? Le vigneron est en contact permanent avec son milieu, à l’écoute des saisons. Sur les pistes aussi, nous guettons les meilleures conditions, la

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hampion de ski acrobatique et de l’épreuve des bosses, Edgar Grospiron fut le premier champion olympique de la discipline en 1992 à Albertville. Ultérieurement triple champion du monde et quadruple vainqueur de la coupe du monde des bosses, il ressent bien des similitudes entre athlète de haut niveau et vigneron de hautes pentes.

bonne neige. Ce sont aussi deux environnements parfois hostiles : un milieu glaciaire, été comme hiver lors des entraînements de ski bosse ; un espace minéral, souvent abrupte pour cultiver les ceps. Mais pour les deux, une résonance avec la nature. Je vois aussi dans nos deux métiers un autre point commun : la passion. Vigneron ou sportif de haut niveau, cela ne s’arrête jamais. Être champion ou vigneron, c’est chercher sans cesse la solution pour s’adapter à l’environnement. Pas de pointeuse, pas de logique d’horaire, pas de débranchement possible. D’ailleurs, c’est davantage une vocation qu’un métier. C’est la prise de risque, la remise en question, les années avec et les années sans. Comme en ski acrobatique : des compétitions remportées ou des blessures. Mais la rançon, la magie, c’est être maître de son destin. Propos recueillis par Raphaël Sandraz

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Comité Interprofessionnel des Vins de Savoie Apremont Domaine Jean Vullien Fréterive Domaine G&G Bouvet Fréterive Domaine de la Pierre Bleue Chignin Domaine du Vieux Pressoir Les Marches Domaine Genoux Arbin Domaine Bertrand Quénard Chignin Domaine des Anges Les Marches Domaine Saint-Germain Saint-Pierre-d’Albigny Domaine Benjamin Vendange Saint-Pierre-d’Albigny Domaine Eugène Carrel & Fils Jongieux Domaine de la Chancelière Chignin Les Tables de l’Alpe de Chambéry Domaine Saint Romain Yenne Domaine Jean-François Quénard Chignin Domaine Xavier Jacqueline Aix-les-Bains Cave des vins fins de Cruet Cruet Salon des vins de La Ravoire Les Pétavins Association de vigneron

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sommaire


(Publi-reportage)

Vins de Savoie De belles perspectives

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Crémant de Savoie, export ou délimitation des appellations, le vignoble savoyard vit et entreprend.

COMITÉ INTERPROFESSIONNEL DES VINS DE SAVOIE

Comité Interprofessionnel des Vins de Savoie Maison de la Vigne et du Vin 73190 Apremont 04 79 33 44 16 www.vindesavoie.net www.facebook.com/vindesavoie

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vénement de l’automne 2015, le Crémant de Savoie a réalisé une entrée en marché particulièrement remarquée. Un an plus tard, le constat dressé par le Comité Interprofessionnel des Vins de Savoie (CIVS) confirme un bel accueil du produit par les professionnels, les particuliers et la presse spécialisée. Le seul écueil de cette nouvelle gamme tient paradoxalement aux volumes commercialisés. Après quelques saisons de petites récoltes, difficile en effet pour les vignerons savoyards d’en émettre davantage, compte tenu des stocks de Méthode Traditionnelle encore disponibles et de la durée de fabrication du Crémant de Savoie. Délicat aussi de réaffecter une frange de leurs vendanges à cet effervescent lorsque les vins tranquilles sont eux aussi réclamés par les dégustateurs. Du coup, les perspectives sont plutôt encourageantes pour ce produit. «Le Crémant de Savoie affiche une qualité telle qu’il pourrait représenter une réelle opportunité d’expansion du vignoble, éventuellement en Chautagne, en Abymes ou en Apremont» note Michel Bouche, directeur du CIVS. La naissance de zones spécifiques permettrait même à l’interprofession une démarche plus offensive en marché, aidée par des stocks réévalués. Aires d’appellation La réflexion est en tout cas lancée. Elle rejoint une autre étude récemment conduite sur l’appellation Chignin-Bergeron : l’évolution des délimitations des aires AOC. Au cours des années 80, peu de cépage Roussanne couvraient les coteaux de Chignin. Les experts avaient arrêté en ce temps-là des espaces de culture assez amples. «Par le développement progressif de la viticulture du Bergeron, les bonnes expositions et les

10 % du marché national des plants de vigne

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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

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bons terroirs se sont affirmés. La délimitation d’une zone plus précise s’est avérée judicieuse pour garantir la meilleure qualité de raisin» L’imposante étude des sols conduite par le Comité interprofessionnel des Vins de Savoie observe Michel Bouche. Comme ce fut le cas pour la Mondeuse d’Arbin, diffuse toujours ses effets. «Nous cherchons pour les Roussettes cru Frangy ou Marestel, la délimitation des aires de à préciser les conséquences agronomiques production s’adapte donc dans une logique d’amélioration permanente. des mesures réalisées, afin de comprendre Ce constat ajoute un argument supplémentaire à une éventuelle extension comment et pourquoi tel ou tel cru pousserait du vignoble savoyard. Rien n’est engagé en ce sens. Les commissions opportunément sur des substrats spécifiques d’experts qui devraient préalablement statuer sur le terrain n’existent ou si les sols sont identiques entre les espaces point néanmoins les hauts des crus Abymes et Apremont constituent viticoles» explique Michel Bouche. Conduites de bons supports de réflexion. L’amélioration de la conduite culturale avec l’Institut Français du Vin, les investigations en vigne et les évolutions climatiques semblent en effet autoriser des s’interrogent sur l’adéquation entre cépage, plantations jusqu’à 500 m d’altitude. Ce fut le cas dans les années 90, à terroir et qualité des vins, voire sur la possibilité Marestel. Les ceps en coteaux ont livré des vins particulièrement prisés. de réorienter certaines viticultures selon les sols. «Pour l’heure, nous nous attachons à protéger l’existant et à éviter que La question peut sembler inaccessible mais les zones viticoles ne soient consommées par l’urbanisation» relativise elle n’est pas dénuée d’intérêt. L’étude a en effet le directeur. constaté que les sols du vignoble savoyard sont Une qualité attestée vivants et bien vivants, tant sur le plan animal Les perspectives apparaissent cependant encourageantes. D’autant que que microbien. l’export progresse, doucement, mais progresse. Historiquement, la quasi intégralité des 125 000 hl produits annuellement sur l’aire d’appellation des Vins de Savoie régalent les marchés de Savoie (particulièrement en stations de sport d’hiver), Haute-Savoie et Isère. Mais ! Le développement de la notoriété des gammes emporte avec lui une progression des ventes à l’international. Alors que la demande en France évolue, le CIVS n’est pas contre une percée vers de nouveaux horizons. «Cela diversifie les sources de commercialisation et révèle une meilleure connaissance de nos vins, de leurs qualités et particularités» apprécie Michel Bouche. Reste à obtenir cet effet en...Pays de Savoie. Paradoxalement, les Savoyards ne sont pas encore Le vignoble savoyard les meilleurs ambassadeurs 540 vignerons en AOC 2100 ha de vignoble plus 200 ha en IGP(surface globale inchangée depuis 1973) de leurs vins. La réalité est 20 cépages, 70 % de vins blancs pourtant là  : excellence, 250 m à 450 m d’altitude goûts et saveurs sont au 3 AOP/AOC : Vin de Savoie, Roussette de Savoie, Seyssel (soit 0,55 % des vins rendez-vous. Le Crémant AOP de France) de Savoie en atteste. Il 125 000 hl/an en moyenne (0,25 % de la production viticole en France) constitue de fait une bonne 95 % des ventes en France occasion de reconquérir les 16 millions de bouteilles/an consommateurs de proximité.

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Ces sols soignés, c’est sûr


(Publi-reportage)

Domaine Jean Vullien,

David & Olivier. Le plaisir de l’œuvre participative La vigne et le vin relèveraient presque du génome de la famille Vullien. Structurant une activité que son père, cultivateur, exerçait en partie, Jean a fondé son domaine en 1973, avec son épouse Jeannine.

David, Olivier et Jean Vullien, dans leurs vignes à Freterive

A l’heure des vendanges parcellaires pour la création de cuvées, notamment en Mondeuse, ou d’assemblages fins pour les Roussettes et Chignin Bergeron, la dégustation reste en effet l’essentiel savoir-faire. «Nous faisons les vins que nous aimons boire» sourit Olivier Vullien, concerné par la vinification lorsque son frère, David, officie davantage à la vigne. Pour autant, à l’heure des choix, la décision se partage, s’échange, se goûte. Un œil sur les raisins, l’autre sur le vin, la dynastie veille à toutes les phases. «Les plus beaux raisins dans les plus beaux terroirs feront toujours les plus beaux vins». Des hauteurs montméliannaises où s’expriment des éboulis fins avec une belle couche de terre évitant le stress hydrique, et dont l’orientation plein Sud régale la Roussanne, jusqu’aux flancs de Fréterive où la cueillette s’opère parfois à la main, l’évolution est permanente. Soucieux de vins précis, les vignerons indépendants renouvellent régulièrement leurs vignes. «Les jeunes plants sont sources de fraîcheur et de tonus. Ils répondent efficacement à la puissance des vieilles vignes» confirme Olivier Vullien dont les crus satisfont tant les vacanciers estivaux que les professionnels en stations, les cavistes de France et même, depuis plus de 10 ans, les USA, la Belgique et l’Angleterre

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lièrement disponible.

Assurant l’activité de pépiniériste viticole en parallèle de l’exploitation de leur domaine, Jean Vullien et ses enfants en tirent des calendriers parfois denses, mais fructueux en échanges. Lorsque vignerons de Savoie et de France se rejoignent, les débats pour parler végétal, plants de vignes, vin et vinification sont intarissables. «Cela apporte des idées, des retour d’expériences. Cela nous réconforte parfois dans nos choix» note Olivier Vullien. Des orientations en faveur du Crémant de Savoie, mariage de Jacquère, Chardonnay et Altesse. Depuis 2011, le domaine figure parmi les sites pilotes de l’appellation. La mise en marché de cet effervescent incarne aujourd’hui une montée en gamme et en notoriété, et complète efficacement la méthode traditionnelle «rosé» où s’expriment Gamay, Pinot et Mondeuse.

Les vins du domaine

© Domaine Jean Vullien

Domaine Jean Vullien et Fils  La Grande Roue 60 rue de la Soierie 73250 Fréterive 04 79 28 61 58 www.jeanvullien.com contact@jeanvullien.com

Pépinière d’idées

Vin de Savoie Jacquère 2015, Roussette de Savoie 2015 (Or à Paris, Argent à Mâcon), Chardonnay Prestige (Or aux trophées CIVS, Bronze à Paris et Mâcon), Chignin Bergeron 2015 (Bronze à Vif), Chignin Bergeron Harmonie 2015 (Or à Paris, coup de cœur** - guide Hachette), Chignin Bergeron Elégante 2014, rosé, Gamay 2015, Pinot Noir 2014, Mondeuse 2015, Mondeuse cru Saint-Jean-de-La-Porte 2015, Mondeuse Arbin 2015 (Argent à Paris et Lyon, Bronze à Vif), Chardonnay Tradition 2014 fût de chêne, Pinot Noir Jeannine 2014 fût de chêne, Mondeuse Prestige fût de chêne 2014, Méthode traditionnelle blanc brute, Méthode traditionnelle rosé brute, Crémant de Savoie brut (Bronze aux trophées CIVS, Or concours national), Roussette réserve du Château Saint-Philippe 2014, Mondeuse réserve du Château Saint-Philippe 2014.

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ean et Jeannine aggrandissent leur domaine jusqu’à acquérir en 1984 l’ancienne soierie de fréterive. Les deux fils de la famille, David et Olivier, rejoignent l’aventure familiale en 1997 et 1999, à l’issue de leur passage à l’école de viticulture de Beaune. Et surtout poursuivent la modernisation du domaine et l’agrandissement du vignoble aujourd’hui à 34 hectares de vigne aux pieds du contrefort du Massif des bauges , entre Fréterive et Montmélian. C’est ainsi qu’une nouvelle cuverie voit le jour en 2009. «Nous La grande roue voulions travailler sans pompe à vendange mais En 1984, Jean Vullien davantage par des tapis transporteurs afin de décide de réinstaller ses respecter mieux encore le raisin» note Olivier équipements et acquiert Vullien. «La qualité est une somme de détails, l’ancienne soierie de Fréterive. Les travaux de petits plus, qui augmentent la qualité de aboutissent en 1988 dans nos crus». Ici, les contenants thermo-régulés un cadre bâti singulier où participent à une élaboration maîtrisée. Sous la est conservée l’immense charpente esthétique de ce bâtiment en ossature grande roue à eau (qui bois illuminé par d’immenses baies vitrées, fonctionne encore). Jadis, l’agrandissement réserve une autre bonne un aqueduc alimenté par surprise : la cave. Sous ses voûtes séjournent plus un réservoir (dont les traces d’une centaine de fûts de chêne et quelques-unes sont toujours visibles) des 250 000 bouteilles produites annuellement entrainait cette immense sur le domaine. Il y a là exprimées les évolutions mécanique. Esthétiques, de deux décennies : le travail des sols au gré de la la roue et le caveau de dégustation attenant pente, le souci permanent de la bonne pratique participent à l’accueil d’un et le plaisir d’une œuvre familiale, collective, œnotourisme pour lequel fondamentalement polyvalente dans le respect le domaine se rend particudu terroir et de l’environnement.

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© Domaine Jean Vullien


(Publi-reportage)

Domaine G&G Bouvet Un désir partagé en famille

© Domaine Bouvet.

Frédéric Garanjoud a tôt eu les pieds dans la vigne, mais il lui aura fallu un déclencheur pour embrasser la carrière. Depuis, le vigneron n’y perçoit que du bon. Dans les missions comme dans les produits !

S Since 1990

Domaine G&G Bouvet Le Villard, 73250 Fréterive 04 79 28 54 11 www.domaine-bouvet.com contact@domaine-bouvet.com

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on grand-père était courtier et négociant en vin sur la région de Grenoble, son arrière grand-père également, autant dire que la culture viticole est une trace générationnelle pour Frédéric Garanjoud. Le quinquagénaire a d’ailleurs lui aussi œuvré dans le milieu cinq ans années durant, au côté de son «papy» après ses études à Suze-LaRousse. C’est néanmoins le métier d’antiquaire et de marchand d’arts contemporains qu’il choisit ensuite. Mais son regard sur les tableaux de vigne émoustille à chaque fois son cœur. Aussi, lorsque survient un accident de la vie, Frédéric Garanjoud libère sa passion et concrétise son entrée dans la viticulture. Concours de circonstance, concours d’amis avisés, il apprend la vente du domaine Bouvet, sis à Fréterive. «Gilbert Bouvet m’est apparu précurseur. Ses cépages et ses élevages étaient assez inédits. La Mondeuse confiée deux ans en barrique ou le Bergeron particulièrement bien soigné, ça me plaisait». En septembre 2002 : la décision est prise. La nouvelle vie aussi. Ce bon vivant épris de camaraderie, de gastronomie et de bons produits ré-approfondit ses acquis viticoles, travaille son expertise de la vigne et de la terre grâce à son ami vigneron Philippe Ravier. Il s’appuie sur une équipe structurée pour progressivement moderniser et développer les 10 ha de vigne. L’aventure se conjugue en famille. Son épouse d’alors, toute aussi éprise de nature, se centralise sur la culture ; sa fille appuie la gestion. «Nous avions l’intense désir de faire un produit de A à Z ; planter, élever puis commercialise» étincelle le vigneron.

Premières vendanges, premières impressions en 2003. Avec 27 vins différents dont quelques très vieilles vignes, L’ensemble est satisfaisant et annonce l’émancipation du commercialisés en propriété, le domaine G&G Bouvet domaine G&G Bouvet pour atteindre aujourd’hui 35  ha. est particulièrement présent en restauration dans les L’évolution ne fut point révolution. Les 10 ha initiaux sont Alpes du Nord et Paris. Le quart restant sa production toujours aussi étalés entre Apremont, Chignin, Cruet, St-Pierre- répond aux souhaits des particuliers, au bassin lyonnais d’Albigny et Fréterive. Leur diversité a juste été complétée afin mais également à l’export. La Chine notamment apprécie de donner des cuvées traditions en noms de parcelles, et sinon beaucoup les hauts de gamme du domaine. Dépositaire de en synonymes de cépages. Saint-Jacques, Sainte-Barbe, Saint- la marque «Grand Savoie» pour ses vins blancs, rouges et Claude, les appellations puisent leurs origines dans la nuit des rosés en assemblage maison, le domaine pourrait évoluer temps, lorsqu’il se s’agit pas de patronymes de quelques curés vers le Bio sous trois ans. La réflexion est menée, même ou d’amis qui ont pris part à l’aventure. Les méthodes et le si le sujet est délicat compte tenu d’un parcellaire très labeur sont, elles, à la pointe. «Faire du vin, c’est une finalité. fractionné. En dix ans, Frédéric Garanjoud a diminué les Mais travailler la terre relève d’une œuvre essentielle. Mon intrants chimiques de 75 % au bénéfice du travail du sol. métier, c’est avant tout paysan, en lien direct avec la culture. Une fois les beaux raisins venus, le bon vin est presque fait». Conservant la créativité et l’esprit de son prédécesseur, Frédéric Garanjoud pétille de projets. A l’instar de l’Amariva, conjugaison de Cabernet Sauvignon et Persan imaginée par Gilbert Bouvet et poursuivie pour aller «vers des grands vins» nés dans les éboulis argilo-calcaires et la diversité des cépages, le domaine connaîtra bientôt la construction d’un nouveau bâtiment d’accueil, enrichi d’une petit offre gourmande pour finir la journée tranquille, par une dégustation gourmande et, pourquoi pas une fois par mois, un repas confectionné par l’un de ses amis, restaurateur étoilé ou bistrot, en adéquation avec un cru de la maison !

Les vins du domaine Pinot Noir Cuvée Le Beau Chêne, Amariva, Gamay Saint Claude, Pinot Noir cuvée Saint Jacques, Mondeuse d’Arbin cuvée Victor Emmanuel, Mondeuse Cuvée Guillaume Charles, Mondeuse Sainte Barbe, Gamay Cuvée Le Vignoble, Grand Savoie Rouge, Mondeuse Cuvée La Persanne, Roussette de Savoie Cru Monterminod, Chardonnay cuvée Frédéric Emmanuel, Apremont Le Carnozet, Chignin Bergeron B de Bouvet, Abymes Les Caillosses, Chignin Bergeron SaintDominique, Grand Savoie Blanc, Chignin Terre Blanche, Roussette de Savoie L’Altesse, Chardonnay Epinette Dorée, Chardonnay Cuvée Saint Antoine, Jacquère Les Eboulys, rosé Les Pierres Roses, Grand Savoie Rosé, Brut de Grand Savoie Blanc, Brut de Grand Savoie Rosé.

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Les Chinois l’adorent


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Domaine de la Pierre Bleue la soif de découverte

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Travailler le sol et les matériaux, Yves Girard-Madoux l’a tout d’abord fait... loin des vignes. Revenu «au pays», le seul garçon d’une fratrie de filles a réalisé qu’un autre terrain était préparé : celui de la vigne familiale. Yves et Sandra Girard Madoux

En nouveauté chez Yves Girard Madoux : le cépage verdesse

d’assemblages exprimant un vin riche et concentré. Tellement qu’Yves Girard-Madoux a même proposé à son cru un séjour en acacia. «J’ai découvert qu’il apporte un côté miellé lors de la vinification». Innover, le vigneron adore. Il a pour cela planté deux cépages moins réputés : le Velteliner incarné dans une cuvée confidentielle mais plébiscitée de Malvoisie ainsi que la Verdesse. Cet ancien cépage, originaire de la vallée du Grésivaudan, libère un potentiel insoupçonné. Le réchauffement climatique le porte vers des vins blancs secs ou liquoreux, équilibrés entre sucre et acide, déclinés en vins de table.

Les vins du domaine

Marc de Savoie, Mondeuse, rosé de Mondeuse, Chignin-Bergeron Acacia, Premier Frimas (Roussanne tardive), Chignin-Bergeron, Chignin, Crémant de Savoie, pur jus de raisin blanc pétillant, pur jus de raisin blanc.

Gamme des Chignin Bergeron

Domaine Yves Girard-Madoux, La Pierre Bleue Tormery, 73800 Chignin - 04 79 28 05 60 www.yves-girard-madoux.com, girard-madoux.yves@wanadoo.fr

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onducteur de travaux à Lyon, Yves GirardMadoux n’avait pas instantanément prévu d’embrasser la carrière de vigneron que son père, René, avait débutée sur quatre hectares. Mais après cinq ans de terrassement, l’homme consciencieux s’est lassé d’un contexte éloigné de ses convictions. Sa formation en œnologie fut une révélation. Depuis 1988, il poursuit la conquête du coteau de Torméry, sur le territoire de Anecdote... Chignin, au pied Quelle pierre bleue ? de la Savoyarde qui Le nom de baptême du domaine est culmine à 960  m. né d’une étiquette. Œuvrant avec un Croissent chaque ami de lycée passé par les Beaux Arts année des plants de Lyon à la création d’un logo, Yves de Mondeuse et de Girard-Madoux est saisi par le point Pinot dont quelques bleu représentant symboliquement déclinaisons passent l’un des gros blocs que le temps a en fûts de chêne. déposé dans ses vignes. Le nom était Sont aussi présentes trouvé. De là à peindre sa pierre en la Jacquère et bleue, il n’y a pas loin ! l’Altesse, et surtout la Roussanne sur la quasi moitié de l’exploitation. Elle livre au sortir de vendanges parcellaires plus de 300 hectolitres d’un Chignin Bergeron souvent primés, résultat

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Domaine du Vieux Pressoir

Château de la Gentilhommière - Réussir à tous les goûts

Domaine du Vieux Pressoir Pascal Perceval Chemin de Cresmont 73800 Les Marches 04 79 28 13 13 vinperceval.gp@wanadoo.fr

epuis la création du vignoble par Jean-Baptiste Perceval au début du XXe siècle, les quatre générations qui se sont succédées à la tête du domaine ont conduit celui-ci dans la voie de l’amélioration culturale, des vinifications soignées et de gammes désormais promues de Brest à Toulouse en passant par Nantes et bien évidemment Auvergne-Rhône-Alpes. Mais si le «Vieux Pressoir» rayonne sur le plan géographique à raison de 50 hectares de vignes présents sur Apremont, Arbin, Chignin, Laissaud en complément de son fief, aux Marches, il opère également le volet gustatif. Sous le regard bienveillant de Guy, Pascal et Gwen Perceval apportent en effet en marché une gamme assez impressionnante de vins rouges, blancs, rosés et effervescents de Savoie. Le binôme imagine aussi des déclinaisons insolites en vin d’Allobrogie tel le «clos Poissy», une Mondeuse Blanche travaillée avec soin. La récente extension de 7 ha autour de l’emblématique «Pierre Hachée», marque de l’éboulement du Mont Granier en 1248, promet de son côté une cuvée parcellaire d’Apremont dont la nouvelle étiquette sera découverte en fin d’année. Bouillonnant, Pascal Perceval émet d’ailleurs une idée par jour pour s’assurer de produits raffinés et pérennes. «Je prépare les vins selon les tirages, en lien avec notre chef de cave, afin de conduire des assemblages réguliers et sincères». Si la mécanisation répond à une frange de l’exploitation, la main reste encore et toujours l’outil barométrique qui prépare la bonne récolte. Au milieu des rangs enherbés et labourés, Pascal suit chacune des étapes qui conduira à la mise en bouteille, sinon à l’activité de négociant traduite par l’acquisition de raisins sur pied vendangés selon les principes de la «maison» pour environ le cinquième des volumes conditionnés.

Entrée au Château Mais l’étape nouvelle la plus poignante qui marque cette automne concerne assurément les premières productions émises depuis le domaine du Château de la Gentilhommière, sis à Saint-Jeoire-Prieuré. Depuis mai 2015, Pascal Perceval a repris la gestion de ses 15 ha. L’aventure a commencé par le hasard de rencontres. «Les familles Perceval et Allion se connaissent bien. Lorsque cette dernière a souhaité déléguer l’exploitation de son domaine, j’ai senti qu’il serait dommage de délaisser ce terroir» sourit-il. L’entreprenant vigneron a depuis panser les vignes, remis aux normes caves et chais, impulser nouvelles vendanges et vinifications et même ramené de Bourgogne des foudres dans lesquels s’élèvent les premiers millésimes, notamment une Mondeuse à l’ancienne dont les vendanges manuelles cuvent un petit mois en fermentation lente. Dédiées à la grande restauration, aux cavistes et au grand export (avec déjà des requêtes émises par Hong-Kong, Stockholm et la Chine), les sept références du château sont majoritairement issues de vieilles vignes. Elles seront en 2017 rejointes par le Crémant de Savoie.

Après les cimes, les abysses

Imaginatif, Pascal Perceval l’est. Après avoir conçu le «vin des glaces», il caresse l’ambition d’un vin de lac. Le concept du vin des glaces repose sur le transport rapide des jus de la vendange dans un milieu glacé afin d’obtenir une concentration exceptionnelle. Depuis dix ans, le fruit de deux hectares de Jacquère gagne ainsi le glacier de la Meije ou celui du Mont-Blanc en hélicoptère afin d’y séjourner à -25°c durant 10 jours. L’appétit des dégustateurs est tel, notamment en Chine, en Allemagne et en Suède, que les volumes «congelés» ont doublé, encourageant la production de 8 000 bouteilles chaque année. Fort de cette initiative, Pascal Perceval tourne son regard aujourd’hui vers les lacs alpins. «Nous allons immerger deux caisses de 800 bouteilles de Mondeuse du Château de la Gentilhommière dans le lac Léman» annonce-t-il, un brin amusé. Sous leurs bouchons paraffinés, les crus logés à - 40 m rencontreront une température constante et un «remue-vin» permanent, des conditions promettant des contenus plus gras et concentrés. Trois box de 800 bouteilles de Roussanne connaîtront le même sort. Plus proche, le lac d’Annecy devrait recouvrir cet automne les mêmes quantités. Les flacons seront extraits des profondeurs dans un an, au plus tôt. Les bouteille 50 cl de ce trésor du Château conserveront même quelques traces volontaires de vase et des étiquettes plombées avant de rejoindre leurs caissette en bois !

Les vins du domaine

Avec plus de 30 références de vins, le domaine couvre une étendue de saveurs exceptionnelle dont Apremont, Chignin, Roussette, Chignin-Bergeron, Mondeuse, Malvoisie, Pétillant de Savoie, Mondeuse Ancestrale, Mondeuse tardive et jus de raisin. Figurent également des vins en Indication Géographique Protégée : Chardonnay récolté après neige, Mondeuse Blanche, Roussanne et Gamay d’Allobrogie, Vin des glaces vendange première neige, Kamelotte blanc ancestral Jacquère, Kamelotte ancestral rosé et au Château de la Gentilhommière : Apremont vieilles vignes, Abymes vieilles vignes, Roussette vieilles vignes, Mondeuse fût de chêne, Mondeuse à l’ancienne en foudres, rosé. © Larsen Color Production.

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Le sens de l’innovation ne se départit décidément point de la dynastie Perceval. Au domaine du Vieux Pressoir s’ajoute aujourd’hui celui du Château de la Gentilhommière.


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Domaine Genoux

Château de Mérande - En communion avec le terroir Fils et petits-fils d’agriculteurs, Daniel et André Genoux rejoints par Yann Pernuit guident la destinée du Château de Mérande, l’un des rares domaines savoyards à pratiquer la biodynamie.

Domaine Genoux, Château de Mérande Chemin de Mérande, 73800 Arbin 04 79 65 24 32 www.domaine-genoux.fr domaine.genoux@wanadoo.fr

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l est des tournants dans l’existence qui s’autorisent à en modifier le cours. L’opportunité, née en 2000, pour Daniel et André Genoux d’acquérir l’immense bâtisse séculaire de la famille, est de ceux-ci. Les deux frères dont les métiers étaient particulièrement tournés vers autrui ont embrassé une même carrière. L’infirmier et le professeur des écoles intègrent la double activité comme on embrasse un sacerdoce. Le binôme s’active autour des 12 hectares du domaine. En 2008 viendra un choix crucial dans leur pratique, comme pour leur agenda : orienter le mode cultural et l’élevage des vins vers la biodynamie. «La viticulture chimique ne nous convenait plus. Nous nous sentions irrespectueux du sol mais aussi de nous-même. La vigne exprime ce qu’elle puise dans le sol. L’apport de composés chimiques non seulement se concentre dans les grappes mais coupe les ceps de leur terroir» considèrent les vignerons. Alors qu’adolescents, ils n’étaient pas si friands de courir les champs et les rangs pour convertir leurs congés d’écoliers en travaux à la ferme, les deux hommes sont comme agrippés par les vrilles. «Nous avons pris conscience que nous n’héritions pas de la terre de nos parents mais que nous l’empruntions à nos enfants». Sur les sols légers de leur pays d’Arbin, la vigne toussait sous les pulvérisations de désherbants et molécules. Les deux hommes abandonnent. «C’était comme si nous avions désappris les méthodes naturelles pour cultiver la vigne. Au plus près de leurs ceps, les vignerons aiguisent leur expertise, contre saisons et grêlons parfois, contre doutes, hésitations ou incompréhensions de la profession aussi.

Des concentrés naturels La replantation engagée dès l’an 2000 sur des friches endormies depuis un demi-siècle et l’arrivée dans le GAEC de Yann Pernuit, en 2008, jusqu’alors maître de chais dans une importante structure viticole, livrent des résultats réconfortants. La vigne rend à ses vignerons le souci du bien faire. La besogne est chronophage, mais le lien avec la nature et la terre vaut le challenge. Certifié bio en 2011, le domaine du Château de Mérande obtient sa reconnaissance en biodynamie en 2014 sur la base de protocoles encadrés par Biodyvin. Si ce n’est avec le cheval ou le treuil au labour, la gravité est conquise avec de petits engins légers pour ne pas asphyxier le sol par le poids. Les traitements à base de concentrés naturels s’expriment à dose homéopathique. L’osier et l’ortie, la prêle et l’achillée, la consoude, la silice et les huiles essentielles l’emportent sur le cuivre. L’enherbement naturel et les graminées finissent de détoxifier les sols. Il y a par ce biais les rares années sans, il y a surtout les années avec. Le millésime 2015 en atteste. Sa «minéralité» et ses arômes explosent.

Laisser le temps au temps

Au sortir de vendanges exclusivement manuelles et d’une vinification «uniquement de jus de raisin», les vignerons réfutent le «levurage» des cuves et n’additionnent aucun SO2. «Il se fabrique assez, naturellement, pour protéger le vin». L’hygiène est de fait impeccable. L’élevage sur lies se fait assez long pour protéger les vins de l’oxydation. Dans les caves modernisées où les cuves inox côtoient les barriques de chêne, les hommes laissent le temps au temps, quitte à assumer la rupture de stock. «Jamais une cuvée ne sera mise en bouteilles prématurément» insistent-ils. Outre la vente au caveau pour un tiers de la production, les bouteilles du domaine gagnent aussi l’export : USA, Grande Bretagne, Japon et Canada à hauteur de 15 %. Le reste satisfait les cavistes de la France entière ainsi que la restauration des grandes tables.

La génodique

D’étranges boîtes sonores sont apparues dans les vignes du domaine du Château de Mérande depuis deux ans. Elles diffusent aux ceps une musique, trois fois par jour, à raison de 5 minutes sur le concept de la génodique. Cette science récente, dérivée de la physique quantique, a révélé que l’émission d’un type d’ondes parvient, selon sa fréquence et son intensité, à renforcer les protéines et le système immunitaire d’une espèce vivante. Le suivi réalisé notamment contre la maladie du bois livre des premiers résultats prometteurs.

Les vins du domaine

Arbin Mondeuse «La Belle Romaine», vieilles vignes «Le Comte Rouge», La Noire SaintJean-de-la-Porte Mondeuse «Le Saint-Jean», Gamay «Le Sheitan», Chignin Bergeron «le Grand Blanc» ou Garance, Roussette de Savoie «La Comtesse Blanche» ou «Son Altesse», Apremont «1248», Rosé «Une nuit, un Vin», Effervescent rosé «Le déliran». Les vins sont chaque année cités au guide Hachette des Vins (Coup de cœur), au guide vert et rouge de La Revue du Vin de France, au guide Bettane et Desseauve.

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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

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© Laurent Madelon.

© Raphaël Gonnet.

Vue d’Arbin. Château au 1er plan.


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Domaine Bertrand Quénard

Domaine des Anges

Jamais sans ma vigne

Un nouvel envol

Elever une vigne comme le serait une belle maison, pour être bien chez soi ; Bertrand Quénard serait-il de ces vignerons bâtisseurs !

Quatrième génération de vignerons, Joseph et Michel Angelier transmettent aujourd’hui leur domaine des Anges. Et leur savoir-faire. Ils accueillent et accompagnent en cela Benjamin Caillet.

à ceux de Saint-Anthelme, qu’à Monterminod, sur ertrand Quénard est homme de choix et de les hauteurs de Saint-Alban-Leysse. «Cep by cep», passion. Alors que ses parents, déjà doubleil soigne, éperonne, effeuille. «Mon but, c’est de actifs, délivraient leur vinification aux grossistes cueillir un raisin prêt à être mangé». Passionnelle, savoyards, une option retenue par son frère Denis, son approche culturale limite les traitements et également vigneron, l’homme a privilégié la bouteille maîtrise toutes les étapes, du grain au vin. dès l’an 2000. Et il en a pris... de la bouteille. Son Du coup, Bertrand Quénard conserve un éventail exploitation née sur 40 ares alors qu’il n’avait que d’encépagements afin d’émettre 15 000 bouteilles 22 ans, évoluait jusqu’à six hectares. Conquérant chaque année. Ses quatre vins blancs et son vin rouge sa clientèle à force de conviction et de qualité, ce conquièrent nombre de particuliers, de cavistes et titulaire d’une formation à l’école de Beaune s’est restaurateurs des Savoie mais aussi au Luxembourg aguerri auprès des amis œnologues. Il installait alors et en Belgique. Au point qu’il envisage sereinement caves et caveaux dans le bâtiment familial du hameau davantage de surface, de parcellaires et même de de Montlevin. L’œuvre s’avérait dense, chronophage cuvées identifiées. et impliquée. Au point que le vigneron a doucement Et pourquoi pas un ramené son domaine à deux hectares. En parallèle, il rosé de Mondeuse ! a embrassé à son tour la double activité : bâtisseur ! D’un côté, il est devenu maître d’œuvre et concepteur dans un cabinet d’architecture en Bauges, de l’autre il a conservé la mise en œuvre des travaux sur son sol enherbé, les soins en vert, Les vins du domaine les vendanges en famille sur les pentes Chignin, Roussette Altesse «Petite nourries d’éboulis. Consacrer, c’est Lucile», Roussette Monterminod, d’ailleurs le mot-clé pour ce trentenaire Chignin Bergeron, Mondeuse vieilles qui passe des heures dans ses vignes : vignes «Axelle». tant à Chignin, des coteaux de Torméry

Domaine Bertrand Quenard Montlevin, 73800 Chignin - 06 20 08 29 75 vins.bertrand.quenard@gmail.com

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oignant depuis des décennies la destinée des 8 hectares de leur vignoble, Joseph et Michel Angelier tournent doucement une page de l’histoire familiale. Désireux de transmettre leur domaine, ils accompagnement Benjamin Caillet dans une relève douce. Le jeune homme de 26 ans n’est pas seul dans cette belle aventure. Son père Gilbert et son frère Armand, 20 ans, participent au challenge. Connu sur les terres de La Thuile pour son élevage bovin et ses sapinières, le GAEC Caillet exploite depuis six générations 7 hectares de vigne logés au-dessus de Saint-André. Ce territoire des Marches héberge 5 hectares en cépage Jacquère pour le cru Apremont ainsi que 1,5 ha de vieilles vignes de Roussette et, dans une production confidentielle, 13 ares de Mondeuse. Si cette dernière se décline en bouteilles, les vignerons ont jusqu’alors privilégié la vente en vins finis ou en moûts à l’attention de négociants savoyards. La rencontre entre les deux familles ouvrent de fait des perspectives nouvelles. Attentifs à conserver les principes culturaux sourcilleux et les rangs enherbés de leurs prédécesseurs, Gilbert et Benjamin Caillet entendent cajoler les trois cépages qui ont forgé la réputation «des Anges». La Jacquère, adaptée

aux éboulis caillouteux du Mont Granier, conserve ses vins légers, fruités et souvent perlant. Plus exceptionnel, l’Aligoté reste amoureusement blotti sur les coteaux. Vif sous ses reflets rubis, le Gamay apporte une belle touche de rouge. Fort du savoirfaire détenu par Joseph et Michel Angelier, fidèles en cave et au caveau, la dynastie Caillet pense déjà à une gamme enrichie en Apremont et Roussette.

Les vins du domaine

Les Abymes, Séduction d’Automne (Jacquère vieilles vignes), Plaisir des Anges (Aligoté), La Douceur (vieilles vignes Aligoté), Aligoté fût de chêne, Gamay, Gamay rosé, méthode traditionnelle Brut, méthode traditionnelle La Bulle du Paradis, méthode traditionnelle magnum Bulles de Fêtes.

Domaine des Anges, Joseph et Michel Angelier, Gilbert et Benjamin Caillet 526 chemin de Mure, Les Marches 04 79 28 03 41 - 06 75 76 13 11 - www.domainedesanges.fr - domainedesanges@wanadoo.fr le chemin

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© Raphaël Gonnet.

© Raphaël Gonnet.

Michel, Joseph Angelier, Armand, Gilbert et Benjamin Caillet


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Domaine Benjamin Vendange La valeur n’attend point le nombre des années

Diane et Benjamin Vendange ont assurément de franches prédispositions à commettre des vins novateurs et inédits. Comment ? En rapprochant leur engouement, leur inventivité et leurs compétences. Diane et Benjamin Vendange

Domaine Saint-Germain

Laisser croître l’imagination, en conscience Reconstruction des murets

Plantation des ceps

© Amandine Crochet

Le domaine Saint-Germain vendange cette année une parcelle nouvelle conquise à l’oubli. Elle livrera des vins insoupçonnés mais toujours aussi fidèles aux préceptes environnementaux et humain du vigneron

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Palissage

Véraison

Les vins du domaine

Roussette de Savoie ; Blanc : Petite-Sainte Marie, les Bauju(es) et Malvoisie ; Rosé de Mondeuse, Mondeuse La Perrouse, Les Taillis, le Pied de la Barme ; Persan ; Pinot noir ; Gamay Vieilles Vignes ; Méthode Traditionnelle et Pet’Nat Gentil Coquelicot Mesdames. Rencontre avec le vigneron et dégustation sur Rendez-vous.

Domaine Saint-Germain, route du Col du Frêne, 73250 Saint-Pierre-d’Albigny - 04 79 28 61 68 www.domainesaintgermain.com, vinsstgermain1@aol.com

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l y eut voilà quelques années le Persan, cépage rouge, puis la Malvoisie pour des blancs. En 2014, Raphaël Saint-Germain et son équipe ont repris le manche de la pioche. «Trois années d’un travail de romain ont été nécessaires. C’est un chantier pour l’avenir. Nous avons redonné vie à un secteur viticole assoupi depuis les années 50. C’est un lieu magnifique. Le travail est une belle chose quand il est mené avec passion». Le défrichement patient, la réinstallation des murets, la plantation et les soins permettent aujourd’hui d’accueillir 6 nouveaux cépages sur ce terroir de 2,1 ha. Comme pour les autres vignes du domaine, cette parcelle est conduite en agriculture biologique afin de respecter les terroirs, les vins et les mains qui œuvrent dans les vignes. Les premières grappes ont été vendangées cet automne. Elles inaugurent une œuvre inscrite dans la durée et promettent des vins d’auteurs inédits. Et pour encourager ses vignes à donner les meilleurs grains, convaincu que le terroir s’incarne dans la peau d’une baie bien mûre, le vigneron les sillonne en fredonnant la comptine : «La voilà la jolie vigne, la voilà la jolie vigne au vin» !

ls sont jeunes, les vins comme leurs auteurs mais gare. Comme l’évoquait le Cid, «aux âmes bien faites, la valeur n’attend point le nombre des années». Benjamin et Diane Vendange ont créé leur domaine en 2015 sur la commune de St-Pierre-d’Albigny après un parcours en Languedoc-Roussillon et des études d’œnologie en Bourgogne notamment pour celle qui confère aux crus «une touche féminine». Dans les pas de son grand-père et de ses parents, viticulteurs mais qui ne vinifiaient pas, le couple a repris la pleine exploitation des dix hectares plantés en Jacquère, Roussette et Chardonnay, en Pinot, Gamay et Mondeuse mais aussi en Merlot, en Viognier, en Sauvignon ou en Aligoté pour des vins de pays osant des conjugaisons subtiles. L’aventure débute plutôt bien pour le binôme issu d’une famille de pépiniéristes viticoles. Sa volonté d’exprimer le terroir s’appuie sur une besogne patiente, raisonnée, souvent manuelle tant sur les plateaux et les buttes, que sous le château de Miolans, au Miolanet, ou au hameau de Pau. Plus loin, le village de Coise héberge les cépages des vins de pays. Sur chaque parcelle, la vigilance a payé dès le millésime 2015. Dans la cuverie moderne, le potentiel

des vins s’est libéré encouragé par un été sec. Diane et Benjamin Vendange ont pu lever leurs appréhensions. De la cueillette au pressurage, de la maturation des jus aux assemblages, ils ont surveillé. Presque comme leur troisième enfant. Les parents peuvent être ravis. Leur première Roussette décroche l’or au concours des Vins de Savoie, leur rosé l’argent au mondial à Cannes ! Cette année voit la gamme s’enrichir du Crémant. «Cela devient plus intéressant encore avec une approche parcellaire, une considération des sols, puis des jus lors des assemblages» s’enthousiasme déjà Benjamin Vendange.

Les vins du domaine Jacquère «La Côte», Chardonnay «Montée des Crémaillères», Roussette «Madame de M» (médaillé d’Or au concours du CIVS), Rosé «Mademoiselle A» (médaillé d’Argent au Mondial du Rosé 2016), Pinot Noir «Cuvée H», Mondeuse «Le Coz», Meli-Mélo.

Domaine Vendange 132 route du Clou, Le Miolanet, 73250 Saint-Pierre-d’Albigny - France - 06 84 68 77 48 www.domaine-vendange.com le chemin

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Domaine Eugène Carrel & fils F Cueillir la meilleure expression

ace à une demande croissante sur le territoire, notamment en Combe de Savoie où existe une forte densité d’entreprises viticoles, le Crédit Agricole des Savoie, partenaire historique du secteur, a renforcé son équipe de conseillers.

Implanté au hameau de Jongieux Le Haut depuis six générations, le domaine d’Eugène Carrel et Fils veille sur 26 ha accrochés aux fortes pentes du Mont de la Charvaz.

ainsi 16 cuvées, certaines patientent sous bois une année, autant en cuve et autant en bouteilles avant la sortie du chais. Pas étonnant que l’export réclame ces vins rares et goûteux. Ce segment mobilise 40 % de la production annuelle (en grande partie aux EtatsUnis), en complément de la vente au caveau et de la restauration.

Domaine Carrel Eugène et Fils Le Haut - 73170 Jongieux - 04 79 44 00 20 www eugene-carrel.com, carrel-eugene@wanadoo.fr

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Les vins du domaine

Jongieux Blanc, Roussette de Savoie, Bugey Chardonnay, Le Marestel, Marestel cuvée Eugène Marc, Jongieux Gamay, Jongieux duo (assemblage de Gamay/Mondeuse), Jongieux Mondeuse, Jongieux Gamay cuvée prestige vieilles vignes, Pinot de Savoie, Jongieux Mondeuse «Allegro» (élevage en fût de chêne), Rosé de Savoie, Rosé Eglantine, Méthode Traditionnelle Brut Blanc, Méthode Traditionnelle Brut Rosé, Crémant de Savoie. Vins distingués chaque année lors des concours régionaux, nationaux et dans les magazines spécialisés tel que le Guide Hachette des vins.

© G Piel

flanc de celle que les vignerons surnomment «la montagne chaude» croît une passion familiale. Les plants élevés par Eugène et Paulette Carrel dès les années 70 ont accompagné l’évolution de l’exploitation de la poly vers la mono culture. Rejoints en 1994 par leurs fils Olivier, diplômé de l’école de Beaune, le couple fondateur a vu le domaine progresser de 10 à 15 ha jusqu’à s’établir à sa dimension actuelle, grâce notamment à de nouvelles plantations en Mondeuse et Altesse. Au milieu d’un terroir remarquablement exposé, les sols de calcaire marneux masqués par des éboulis profitent pleinement du climat estival. L’ensoleillement particulièrement intense et l’adoucissement des températures procuré par la proximité du lac du Bourget et du Rhône encouragent des maturités poussées. Dans les rangs où l’enherbement limite depuis des décennies l’érosion et favorise une culture en adéquation avec la météo, la faune et la flore, le suivi sanitaire est quotidien. A l’heure des vendanges manuelles huit fois sur dix, les sélections parcellaires et le tri à la cueillette annoncent des vinifications ajustées. A chaque cépage ses considérations et ses conditions pour élaborer des vins blancs, rouges et rosés qui transpirent le «pays». Olivier Carrel élève

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Jeanne-Hélène Vuillard fait partie de cette équipe et apporte au quotidien son expertise au service des viticulteurs. Chargée d’Entreprises Agricoles, cet ingénieur agricole de formation a acquis une spécialisation dans l’activité viticole afin d’assurer aux professionnels du secteur davantage de réactivité. Si la banque sait accompagner, quelle que soit la taille de l’entreprise, tous types de filières agroalimentaires et de productions de qualité, une connaissance approfondie du milieu viticole permet de répondre aux spécificités d’un secteur porteur de modernisation, de développement et d’accompagnement des jeunes. Première banque de la viticulture savoyarde, l’établissement renforce donc ses compétences et ses solutions ciblées. C’est le cas avec la constitution, depuis plusieurs mois, d’un crédit court terme ouvert aux vignerons engagés dans la production innovante du Crémant de Savoie. «La durée de vinification s’avérant plus longue que celle de vins effervescents précédemment commercialisés, nous avons proposé un accompagnement en

Crédit Agricole des Savoie Un soutien concret à la filière viticole trésorerie à taux bonifié afin d’aider la filière à produire cette nouvelle appellation» détaille Jeanne-Hélène Vuillard.

Portails pros et appli pour le consommateur La banque s’illustre aussi en proposant des outils innovants et digitaux aux producteurs et aux consommateurs. Elle fournit notamment un service expert facilitant l’exportation des vins de Savoie. Le site «www.pleinchamp.fr» permet aux professionnels d’accéder à un portefeuille administratif et technique sur les réalités des marchés export. Au besoin, les spécialistes de l’export du Crédit Agricole des Savoie, basés à Annecy, apportent leur expertise pour conquérir de nouveaux marchés. Le portail WineAlley créé par le

groupe Crédit Agricole, et réservé aux seuls professionnels, facilite, lui, la mise en relation et le e-business entre revendeurs (restaurants, hôtels, cafés) et vignerons. Les consommateurs ne sont pas en reste. L’Appli «Mon Panier des Savoie» lancée par le Crédit Agricole des Savoie et la Chambre d’Agriculture Savoie Mont-Blanc permet de géolocaliser les producteurs agricoles savoyards, dont les vignerons, pratiquant la vente directe ou en circuits courts. Avec 23 conseillers spécialisés dans les professions agricoles sur l’ensemble des Savoie, la banque entend appuyer une filière historique et assurer un accompagnement dans toutes les phases des entreprises. Le Crédit Agricole des Savoie encourage en cela une relation dans la durée. Son appui concerne aussi les moments clés telles la transmission de l’exploitation ou l’installation d’un jeune viticulteur ou agriculteur.

Du producteur à l’assiette

«En 2015, l’obtention de l’AOP pour le Crémant de Savoie marque, entre autres, la dynamique du secteur, la confiance des acteurs dans cette filière et l’engagement des viticulteurs pour valoriser des produits de qualité. Le Crédit Agricole des Savoie est pleinement mobilisé et agit directement : avec plus de 20 millions d’euros d’encours de crédits sur la filière, notre banque est aux côtés des viticulteurs pour le développement de leur activité, la modernisation des outils de travail, sans oublier l’accompagnement dans l’installation de nouveaux viticulteurs.» M. Jean-Yves BARNAVON, Directeur Général Crédit Agricole des Savoie

Contact : Crédits et Développement de l’Agriculture 04 79 26 97 09 jerome.tranchant@ca-des-savoie.fr ca-des-savoie.fr

© Raphaël Sandraz

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Emprunter le meilleur à la terre

Fabien Félix et Georges Navarro ont fondé le domaine de la Chancelière, la réunion de deux tempéraments autour d’une passion commune : des vins bons.

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Domaine de la Chancelière Le Villard, 73800 Chignin 06 27 92 27 96 fabien.felix.vins@gmail.com

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abien Félix et Georges Navarro sont un peu comme des aimants. Les deux beaux-frères sont attirés par les 13,5 hectares du domaine qu’ils ont fondé voilà quatre ans, et attachés l’un à l’autre non seulement par leurs liens familiaux mais aussi par leur complémentarité dans la conduite de l’exploitation, l’un en cave, le second plus en vigne. Issu d’un milieu ouvrier et marqué par ses grands-parents, polycultivateurs, Fabien Félix obtient un BT d’encadrement sur chantier avant de bifurquer vers un autre travail du sol ! BTS viti-œnologue en poche, il embrasse par choix la carrière vigneronne. «Les métiers de l’agriculture et le milieu de la vigne que je côtoyais le plus m’ont attiré. C’est même devenu une drogue». En 1999, il reprend un domaine viticole de 4,5 ha sur Chignin, le modernise et développe la vente aux particuliers. Les anciens foudres en bois laissent place à des cuves de petits volumes, progressivement thermo-régulées. La méthode du petit pas encourage l’agrandissement et de plus amples contenants. Son expérience s’aiguise. Veiller sur 120 parcelles Pas vraiment issu du monde vigneron, Georges Navarro quitte Lyon pour une formation adulte au domaine de Reinach. Une révélation. Premières locations, premières vignes, premières vendanges commercialisées auprès de la cave coopérative d’Apremont. La trentaine d’ares croissent rapidement jusqu’à 7 hectares. L’homme adore son métier mais s’essouffle. L’équilibre budgétaire reste subtil. Arrêter ? «La vigne aurait perdu un homme qui la comprenait» réagit Fabien Félix. L’union des deux vignerons devient une évidence. En 2012, ils fondent le domaine de la Chancelière, lieu-dit dominant Chignin ; augmentent doucement mais sûrement le

nombre de parcelles en location sur Apremont, Chignin et Saint-JeoirePrieuré. Nouvelle étape l’an dernier : le domaine s’installe au hameau du Villard, dans les anciens bâtiments des «fils de René Quénard». Sur 400 m², les installation modernes façonnent le résultat d’une quarantaine d’îlots géographiques regroupant 120 parcelles. Un labyrinthe de ceps mais une réelle richesse. Suivis, l’entretien des plants et la vinification autorisent des assemblages sourcilleux, jusqu’à cinq fois si nécessaire pour parvenir aux vins désirés. Ici, pas de délires sucrés, jamais d’acidité. «La réussite, c’est lorsqu’un verre en appelle un autre» sourit Fabien Félix. L’enthousiaste et jovial vigneron veut un fruit exacerbé. Même si «le vin reste maître», les vignerons savent où sont les saveurs. Une qualité irréprochable Leurs savoir-faire porte. Si la moitié de leur production s’adresse toujours à des négociants, le complément satisfait les amateurs de bonnes bouteilles venus des Pays de Savoie et du Grésivaudan. «C’est plus sympa de vendre ses vins à ses voisins qu’à l’autre bout de la terre» considère Fabien Félix. Revers de cette médaille : une qualité irréprochable. «C’est un marché qui ne supporte pas la médiocrité ou l’approximation». Depuis 2012, les concours se multiplient d’ailleurs, les citations au guide Hachette également, couronnant régulièrement les millésimes. De quoi tarir les stocks, mais les vignerons assument. «Nos clients sont nos ambassadeurs. Si les bouteilles viennent à manquer, c’est qu’elles sont appréciées. Notre meilleure récompense».

Force et abnégation

D’un tempérament vif et heureux, Fabien Félix exalte une philosophie apaisée. Entré dans le métier avec une «poignée de gravier en poche», il a emprunté. Et rendu. Un contexte qui lui a inoculé le sens de l’exigence et de l’engagement. Ce fut le cas pour se faire connaître et reconnaître. C’est toujours le cas dans l’approche culturale que conduit surtout Georges Navarro. Moins expansif, l’homme est tout autant en communion avec ses terres. D’où le choix d’une pratique raisonnée. «C’est l’avenir. Il faut trouver le juste équilibre» assurent les vignerons au milieu des rangs enherbés et griffés. «Nous empruntons la terre par la location certes, mais dans un sens plus large aux générations à venir. Il convient de la conserver dans le meilleur état».

Les vins du domaine

Apremont (Or à Paris), Chignin (Or à Paris, Argent à Macôn, 1* guide Hachette), Chignin Bergeron (Or à Lyon et à Macôn, Argent aux trophées CIVS, 1* guide Hachette), Rosé (de Gamay), Mondeuse et Mondeuse fût de chêne.

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Domaine de la Chancelière


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Les tables de l’Alpe

ses journées.»Je suis les produits frais et de saison, issus de filières identifiées et majoritairement de proximité». Du coup, ses chefs osent des entrées et plats appelés à évoluer chaque semaine. Lui puise parmi les 200 références de vins régulièrement renouvelées pour assurer l’assortiment. Parmi eux, une trentaine de rouges et blancs de Savoie, sélectionnés au gré des amitiés nouées avec les vignerons.

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Exalter les terroirs savoyards

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Attachés à promouvoir une cuisine de goût nourrie par les terroirs des Pays de Savoie, les restaurateurs des «Tables de l’Alpe» constituent un club d’ambassadeurs unis par un intérêt commun pour les circuits courts et les producteurs locaux.

© Photos Raphaël Gonnet.

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Le Savoyard Michel Naas

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uteur d’une cuisine de tradition soignée au bénéfice d’une carte évoluant chaque trimestre, «Le Savoyard» respire la passion de Michel Naas pour l’hôtellerie restauration. Promu de l’école hôtelière de Strasbourg, cet Alsacien hérite d’un beau parcours dans le milieu hôtelier et la haute gastronomie. Depuis ses 14 ans, la passion l’a mené à Paris et Lyon, en Bretagne et...en Savoie. Sensible aux vrais produits, aux vraies saisons et à une qualité de vie enviable, il y a posé l’ancre. A l’affût de vins originaux, ce maître restaurateur labellisé «vignoble et découverte» œuvre en direct avec les vignerons pour assurer un bouquet de Mondeuses, de Chignins et d’Apremonts. «J’aime aller goûter dans les chais, au gré des millésimes !»

Le Bistrot Sylvain Bailly

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es années dans les pas d’Alain Ducasse, à Paris ou Monaco. Des années chef dans un palace genevois et un beau matin : le retour en Savoie. Originaire des Échelles, Sylvain Bailly a gravi les échelons. Il est depuis trois mois son chef, le chef du Bistrot. C’est là qu’il guide une cuisine fine et directe: «le bon avec du simple». Les saveurs originelles excluent donc le superflu et prêchent un certain retour à l’essentiel. D’où la très belle surprise vécu par le trentenaire en approfondissant les vins de Savoie. «Un caviste aixois nous a démontré que les viticulteurs travaillent merveilleusement». La preuve par la «marche»! Inscrit

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é en 2008 sur l’impulsion de l’association du Festival International des Métiers de Montagne, le club des Tables de l’Alpe perpétue depuis une cuisine de contrastes, conjuguant habillement rusticité et raffinement. Réunissant dix chefs chambériens, le collectif exprime une gastronomie vivante et sincère, en quête de la qualité et des saveurs des filières savoyardes. Parmi celles-ci, les vins de Savoie figurent en bonne place. Rencontres avec ces créateurs de bon goût. aux récentes balades gourmandes, Sylvain Bailly a ramené un Persan, aussitôt inscrit en carte.

L’Atelier Gilles Hérard

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ci s’exprime la fusion entre un passé professionnel empruntant aux cinq coins de France leurs tables étoilées et une envie d’exprimer un ressenti plus personnel. Source d’une cuisine conviviale, simple et goûteuse, exempte d’artifices et de sophistications, l’Atelier parle au goût. Son chef prévient : «Je veux de la sincérité». Du coup, l’assiette ne fait pas tout, l’atmosphère aussi joue. N’est-ce point la somme des ingrédients qui fait le bon moment ? C’est dans cette ambiance à la fois familiale et raffinée que les vins de Savoie passent à table. «C’est la signature de notre travail. Un menu ne peut s’envisager que par un bon vin local». Convaincu, le chef les vend par surprise aux dégustateurs avides de se laisser guider. Et le goûter, c’est l’adopter.

Le Saint-André Jérôme Couvert

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tre fils et petit-fils de restaurateur n’est pas sans inoculer un certain goût pour les goûts certains. Jérôme Couvert assume : il adore la cuisine savoureuse et raffinée. En reprenant l’ancien bistrot du hameau de Saint-André, au cœur des vignes des Marches, pour le transformer en un établissement contemporain, il a senti l’évidence : marier mets et vins. C’est au marché que commencent

Les Comtes de Challes Pascal Colliat

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a force tranquille : c’est ainsi que Pascal Colliat conduit les cuisines du château des Comtes de Challes. Curieux de recettes revisitées, le chef détourne les classiques. Les produits savoyards rencontrent leurs homologues de France pour des plats modernisés mai gare, sans excentricité. L’Isérois loge dans ses 30 années d’expérience un amour irrépressible pour les produits frais du marché. Une fois par mois, il réalise même des dîners œnologiques accordant avec subtilité plats et vins. La famille Trèves, à la tête du château, est en effet réputée pour ses 500 références et 20 000 bouteilles en cave ; un lieu que connaît particulièrement Florian, gérant de l’établissement. Quant aux clients de l’hôtel, ils peuvent chaque soir déguster trois vins à la découverte des vignobles. Et sous les chaussettes émergent souvent des crus de Savoie.

Les Gourmands Disent

Stéphane Daval et Antoine Bajard

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omme deux atomes en fusion, Stéphane Daval et Antoine Bajard portent avec bonheur la destinée des «Gourmands Disent». L’un hérite d’un parcours culinaire empruntant aux grandes tables parisiennes, le second connaît parfaitement l’hôtellerie restauration, fût-elle d’Angleterre, d’Espagne ou des divers styles made in France. Les deux professionnels se sont rencontrés dans une Savoie choisie, œuvrant au «Bœuf est dans le pré». Trois ans plus tard, leur osmose les autorisait à fonder leur établissement. Depuis, ils aiment à valoriser les produits savoyards, travaillés avec intuition et imagination. «Je sublime leurs saveurs en les mariant à d’autres cultures culinaires» confie discrètement Stéphane. Antoine l’accompagne en salle avec des vins fins de Savoie que la clientèle, fidèle, apprécie de découvrir.

Traiteur

Maxime Sieyes

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ombé amoureux d’une Savoyarde, et une «Savoyarde, elle ne quitte pas son pays», Maxime Sieyes a choisi en juin l’activité de traiteur après une décennie à la tête du restaurant chambérien Le Bistrot. Depuis juin, il place l’expérience acquise en Corse, à Albi, Angoulême puis aux Arcs dans les plats qu’il confectionne sur mesure. Et dans les pâtisseries dont il est un spécialiste. Présent depuis huit ans aux Tables de l’Alpe, il y trouve une dynamique gourmande et économique, des liens généreux entre chefs à travers «un bel état d’esprit». Le trentenaire y parle notamment de «ces produits régionaux» entrés un peu par surprise dans sa cuisine. «Je

ne connaissais ni les diots, ni les crozets, ni les Vins de Savoie». Aujourd’hui intégrés dans les recettes, Mondeuse ou ChigninBergeron relèvent des plats innovants. «C’est un vrai plaisir de découvrir ces très bons crus».

La Brasserie du Théâtre Thierry Renaudin

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oussé par le vent en Savoie, Thierry Renaudin apporte par la Brasserie du Théâtre une cuisine éminemment attachée aux produits premiers. «Ici, on fabrique tout, jusqu’aux gâteaux qui bordent le café» assume ce Vendéen passé par une école hôtelière en Allemagne puis une cascade de maisons gastronomiques. De sa première affaire en Bretagne en 2002, il garde une connaissance experte des poissons et fruits de la mer. Du coup, le foie gras et la caille cohabitent volontiers avec la lotte sur sa carte. Au bénéfice de recettes généreuses, Thierry Renaudin transmet une passion, et aussi son attachement aux vins de Savoie comme à leurs producteurs. «Les Tables de l’Alpe nous donnent à nous voir, parler cuisine et imaginer» se réjouit le chef qui marie ainsi produits de saison et racines bretonnes.

Le Carré des Sens Jean-Bernard Verjus

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hambérien titulaire d’un Bac comptabilité, Jean-Bernard Verjus a vite fait les comptes : son investissement total était pour la cuisine. Diplômé en restauration, il a aussitôt cumulé les tables étoilées, de «St-Trop» à Collioure jusqu’aux Caraïbes avant de revenir humer l’air de France, comme chef. En 2015, il reprend le Carré des Sens et y exprime une cuisine fondamentalement centrée sur le fait maison. Françaises d’inspiration, ses préparations s’autorisent de petites réinterprétations mais attention, pas de moléculaire, pas d’excès ; juste des propositions plus allégées, visuelles. Cette approche répond à la promotion des produits savoyards. Le réseau des Tables de l’Alpe apporte en cela de belles découvertes. «Les vins de Savoie sont plébiscités par les touristes mais les Chambériens gagneraient à mieux les connaître car ces crus valent bien ceux d’autres vignobles».

Brasserie Les Barjots Christian Poulet

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lissant à proximité de la salle de concert Le Phare une offre gourmande dans un cadre coloré et moderne, la Brasserie Les Barjots incarne l’ambiance heureuse des soirées «entre potes». C’est justement lors de samedis soirs fêtés au pub qu’il tenait en ville que Philippe Morand évoqua avec Alain Poncet, Laurent Mugnier et Philippe Gardent, hommes de hand et de rugby, l’idée d’un restaurant festif. L’emplacement trouvé, l’aventure se poursuit aujourd’hui sous les mains de Christian Poulet. A quelques mètres des semouliers et distillateurs savoyards, le chef ne raisonne que par le «fait maison». Les produits locaux sinon venus du marché sont bruts, adoucis ensuite dans des recettes qu’apprécient les déjeuners d’affaires ou les dîners détente. Une bonne occasion pour redécouvrir les vins de Savoie. «Les connaisseurs apprécient les crus de qualité» confirme Philippe Morand.

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Domaine Saint-Romain Un écrin de tendresse

Domaine Saint Romain SAS G.Perret BP 33 Route départementale 1504 73170 Yenne 04 79 36 83 54 www.vins-perret.fr

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’idée était dans les esprits et dans les cœurs de longue date. Aussi, lorsque Nicolas et Véronique Perret ont eu l’opportunité de reprendre les surfaces de plusieurs vignerons désireux de mettre un terme à leur activité, ils concrétisaient un rêve : vinifier leurs propres vins selon leurs souhaits et leurs prérogatives. Rejoint en 2011 par leur neveu, Pierre Roissard, le couple de vignerons est entré en osmose avec ses «terres natales». Le domaine logé au hameau de Jongieux-Le Haut comptant initialement 20 ha auxquels se sont ajoutés 10 ha depuis 2 ans le trinôme s’immerge avec intensité et implication dans la culture et la vinification des cépages Jacquère, Roussette et Mondeuse mais également Chardonnay, Pinot Noir et Gamay. Courant de Jongieux à Billième, le vignoble Saint-Romain, ainsi baptisé en reprenant le patronyme de la petite chapelle qui domine Yenne sur la route de Jongieux, bénéficie en effet d’une attention passionnée. Cycles lunaires et proximité Ici le travail de la vigne se phase avec les exigences de la nature, au gré des cycles lunaires afin d’éviter les intrants inutiles. L’ingénieur mobilisé chaque année pour le suivi sanitaire, aux côtés du chef de culture Sylvain Chevalier, participe à la limitation des traitements, sinon à l’usage de produits «propres» ou biologiques. Cette proximité désirée avec l’environnement s’incarne aussi dans le travail du sol. Buttage et

Vigneron et négociant

Commercialisée auprès des cafés, hôtels et restaurants de Savoie, de Haute Savoie et d’Isère, ainsi qu’au Canada et aux USA, la quinzaine de références de vins du domaine Saint-Romain bénéficie des circuits de diffusion de la Maison Perret. Éleveur et embouteilleur, la famille assure en effet une activité de négociant en parallèle de celle de vigneron. Depuis trois générations, elle collabore avec des viticulteurs fidèles, dès les premières étapes de la vinification afin d’assurer une qualité permanente des vins rouges, blancs et rosés mis en marché. Dans cet esprit, la famille a ouvert à Yenne, le long de la RD 1504, une cave gourmande où ses gammes s’associent à un panel de produits régionaux. Dégustation de vin offerte à la cave à Perret ! La «Cave à Perret» ouvre du lundi au samedi, de 9 h 15 à 12 h 15 et de 14 h à 19 h 30. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

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débuttage entre les rangs encouragent les ceps à puiser leurs apports organiques en profondeur plus qu’en surface. Les effets de cette approche culturale, généralisée en 2009, sont perceptibles depuis trois ans : «moins de maladie, plus de goûts» résume Véronique Perret. La vigne acquiert une étonnante capacité d’autodéfense face à des attaques parasitaires, voire à la sécheresse. «Nous consacrons davantage de temps et de coûts mais nous assumons notre choix. Cette année, les feuilles en vigne ont conservé un vert profond, sans chercher l’eau» confirme Pierre Roissard. Le bon grain, le bon jour Désireux de produire des «vins qui nous ressemblent», les propriétaires récoltants s’appliquent tout autant en cave. Pour leurs vinifications, Nicolas Perret et Pierre Roissard s’assurent d’ailleurs le suivi de la station œnologique de St-Baldoph. «Les analyses nous permettent d’optimiser le jour de la vendange afin de prélever le meilleur grain selon les parcelles. En ce sens, les vignerons approfondissent depuis trois ans ans des cuvées parcellaires, assemblées ou non selon les millésimes, à l’issue de leurs vinifications. Ils ont même remis en culture le coteau de Miribel. Ce terroir plein sud sur les hauteurs de Jongieux héberge un cépage Altesse dont les premières vendanges promettent des arômes inédits. Il vient compléter les deux crus en Vins de Savoie que propose le domaine. Le cru Jongieux dispose en effet ici de calcaires marneux et d’un climat adouci par la masse d’eau du lac du Bourget. La Roussette de Savoie cru Marestel est élevée dans le berceau du cépage savoyard Altesse. Croissant sur un coteau raide et rocheux mais baigné par le soleil, elle développe des arômes remarquables et autorise une garde de quelques années.

Les vins du domaine

Roussette de Savoie «Altesse», Chardonnay cru Jongieux, Roussette de Savoie cru Marestel, «Terre Natale» Roussette de Savoie cru Marestel, «Novem» Roussette de Savoie cru Marestel, «Terre Natale» Gamay Rosé, Gamay cru Jongieux, Pinot Noir cru Jongieux, Mondeuse cru Jongieux, «Terre Natale» Mondeuse cru Jongieux, Mondeuse cru Jongieux, Secret «Mme Perret», Méthode ancestrale.

© Maison Perret.

© Maison Perret.

© Maison Perret.

Depuis 2008, Nicolas et Véronique Perret, et leur neveu Pierre Roissard, exploitent le domaine Saint-Romain ; un «bijou» qu’ils couvrent de toutes leurs attentions.

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© Raphaël Sandraz.

Domaine Jean-François Quénard

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Domaine Jean-François Quénard Le Villard, 73800 Chignin 04 79 28 08 29 www.jfquenard.com j.francois.quenard@wanadoo.fr

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ogé dans l’un des hameaux de Chignin où les familles éponymes sont légions, Jean-François Quénard dit «Cardin» a repris en 1987 le domaine façonné par son père, Jean-Pierre. Son diplôme d’œnologue de la faculté de Dijon, ses séjours à Bordeaux puis Montpellier puis en Californie, mais surtout sa rencontre avec Jules Chauvet l’amènent à redimensionner l’exploitation. «Je souhaitais élargir le panel des cépages, des vins, des cuvées et des méthodes». Évoluant de 5 à 19 ha, le domaine qui comprend déjà Jacquère et Pinot accueille le Bergeron, la Mondeuse et la Roussette au pied des emblématiques tours de Chignin. Les parcelles familiales et en location sont même complétées, voilà trois ans, par le terroir de St-Jean-de-La Porte. Ici, le vigneron imaginatif a même utilisé la technique sud amériquaine du «surgreffage» pour le Persan. La parcelle dispose ainsi du système racinaire de vieilles vignes pour exprimer le potentiel qualitatif de ce vieux cépage savoyard. L’expérimentation n’est pas sans révéler la sensibilité de ce vigneron savoyard marié à une fille de vigneron du Muscadet : s’accorder avec la terre, le plant, le climat pour amener aux meilleurs résultats. «Il y a une dimension spirituelle à cultiver la vigne» reconnaît Jean-François Quénard.

Les vins du domaine

Les cuvées clin d’oeil aux filles : Roussette d’Anne Sophie, Bergeron d’Alexandra, Gamay Fanny, Mondeuse Elisa. Les autres vins : Chignin «Vers les Alpes», Chignin «Anne de la Biguerne», Roussette de Savoie, Chignin Bergeron «Les Eboulis», Chignin Bergeron «Au Pied des Tours», Chignin Bergeron «Comme Avant», Rosé «Sous la Tonnelle», Pinot Noir «La Baraterie», Mondeuse «Terre Rouge», Persan «Les 2 Jean», Crémant de Savoie «Entre Amis».

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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

© Raphaël Sandraz.

Issu d’une famille vigneronne, Jean-François Quénard aime conjuguer traditions et innovations, une subtile alchimie entre respect des coutumes et rupture du «train-train».

La vinification dans L’œuf Convaincu comme Jules Chauvet, précurseur en Beaujolais, il limite sulfites et chaptalisation au bénéfice d’un terroir respecté, de modes culturaux raisonnés et de vinifications innovantes. Plusieurs crus s’élèvent ainsi en demi-muids autrichiens dont les douelles de chêne épaisses limitent l’évolution du vin et une expression trop boisée. «Ils constituent un bon équilibre entre la surface du contenant et le volume. Tout en subtilité, ils révèlent le vin.» Certaines cuvées seront plus tard associées aux vinifications en cuve, élevées sur lie de 9 à 18 mois pour garantir un enrichissement optimal. Dans le même esprit, le vigneron expérimente depuis six ans la vinification dans L’œuf ! Le récipient de béton ovoïde de 7 hectolitres est d’ailleurs rejoint cette année par un grand frère de 17 hectolitres. Tous deux recevront la Mondeuse. «Cette méthode limite le dépôt de lie et opère un brassage régulier au gré des pressions atmosphériques. Cela apporte du gras au vin» détaille Jean-François Quénard. Humilité et convivialité Humble devant les éléments, le vigneron travaille ainsi avec opiniâtreté. Appliqué, il aime à partager sa passion. Avec les locataires du gîte viticole aménagé depuis 2003 dans l’une des dépendances familiales. Avec les sommeliers, les restaurateurs et cavistes qui constituent les principaux clients de la maison. Avec les dégustateurs de France, d’Amérique ou d’Angleterre qui se pressent dans le caveau jouxtant le bâtiment de stockage construit voilà deux ans. Enfin, avec l’une de ses quatre filles, toute aussi passionnée. Anne-Sophie Quénard poursuit en effet son cursus entamé à Beaune. Elle intègre une école Suisse pour trois ans. «J’ai trop hâte d’y aller» s’enthousiasme-t-elle. Les récompenses et citations dans les guides gastronomiques des vins du domaine ne s’estomperont donc pas de si tôt !

© Raphaël Sandraz.

Réunir tradition et innovation


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Domaine Xavier Jacqueline Vins de terroir et de rencontres

Domaine Xavier Jacqueline 7 chemin de Saint-Simond 73100 Aix-Les-Bains 06 74 49 57 05 xavierjacqueline@orange.fr www.xavierjacqueline.com Xavier Jacqueline Vigneron

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ans la cave centenaire du quartier Saint-Simond en plein cœur d’Aix-les-Bains où l’arbre généalogique révèle une présence vigneronne ancestrale, Xavier et Mathilde Jacqueline élaborent des crus authentiques. Tel l’artisan qui remet l’ouvrage sur la table, le binôme est animé d’une même passion, sans doute héréditaire, pour le beau et le bon. D’ailleurs, les 6 hectares du domaine que Xavier a constitué en un site privilégié sur les hauteurs de Brison-St-Innocent en 1985, au sortir de sa formation d’œnologue à Bordeaux, expriment plus qu’une passion : une vie. Mathilde le reconnaît : l’appel de la terre fut le plus fort. Après une carrière à l’international dans le secteur des spiritueux, elle est désormais diplômée en œnologie / viticulture de Beaune en Bourgogne. La jeune vigneronne participe depuis deux ans à chacune des étapes au vignoble et à la cave qui président à des millésimes insolites : «Nous créons nos vins avec soin. Les raisins de qualité prennent le temps de dévoiler leurs arômes et leur typicité en cave afin de conjuguer finesse et équilibre».

L’amour partagé pour le vin

La production du domaine Jacqueline est essentiellement commercialisée à la propriété, néanmoins les bonnes tables et cavistes sont également sensibles à la qualité des vins de la maison. Ces derniers débutent également à l’export : de NewYork à Singapour. Produit phare, la «Perle du Lac» reprend le surnom de Brison St-Innocent pour caractériser cette méthode traditionnelle issues de vieilles vignes de Chardonnay, élégante et festive. Son nez doucement brioché dévoile des senteurs de fleurs blanches et de poire. Sa robe jaune d’or se perce de fines bulles et d’arômes fruités. Issu d’un cépage rare de Savoie, la Malvoisie livre un vin blanc d’une grande complexité aromatique, aux notes de fruits gourmands. Extraite du cépage Altesse, la Roussette de Savoie offre une élégante typicité florale et fruitée. La Mondeuse Noire présente, elle, des notes poivrées et de fruits noirs assorties. A travers ces millésimes, le domaine Jacqueline est ainsi prisé par une clientèle en quête de rencontres vigneronnes, de connaissances sur le métier et de vins sincères. Touristes étrangers, français ou locaux, le domaine sourit à l’œnotourisme. En petits groupes, les visiteurs suivent la naissance d’un vin, de son cep à son grain, de son pressoir à sa bouteille. La maison a même lancé des apéritifs champêtres dans les vignes cet été, soldés par une soirée restaurant. Elle poursuit au caveau à Aix les Bains un accueil du lundi au samedi, de 17 h à 19 h et les visites de groupe sur mesure.

Les vins du domaine

La Perle du Lac Brut Chardonnay, Roussette de Savoie, Chardonnay, Malvoisie «Combe aux Moines» (2* guide Hachette 2017), Mondeuse Noire, Pinot Noir «Vieilles Vignes», Muscat Petit Grain «La Doucette».

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Comme un petit coin de paradis En vigne, le travail manuel dans le respect de l’environnement prime : ébourgeonnages minutieux, tailles et relevages préparent des vendanges manuelles. Un savoirfaire façonné par Xavier, vigilant auprès de chaque parcelle. «Nous cultivons nos vignes comme un jardin» avouent les vignerons, centrés sur le travail du sol au treuil, dans les coteaux de forte pente. Conséquence : les fleurs et les herbes sont ici chez elles afin de générer l’humus et la biodiversité qui promettent des crus extraordinaires. Attentionnés, père et fille cajolent un terroir assez exceptionnel, «un petit coin de paradis» retenu comme «ferme innov action 2016» auprès de la Chambre d’Agriculture. Sur ce haut plateau dominant le lac du Bourget, les éboulis à la jonction des Alpes et du Jura et les argiles bénéficient du micro-climat doux apporté par la proximité de l’étendue d’eau, et d’un soleil couchant favorable à des maturités exceptionnelles. Forcément, les cépages historiques s’y épanouissent avec bonheur. Malvoisie, Chardonnay, Altesse, Pinot Noir et Mondeuse Noire livrent des vins raffinés et parfumés. Une nouvelle cuvée aux arômes charmeurs et fruités est même disponible : le Muscat Petit Grain «la Doucette», un cépage jadis cultivé sur le bassin aixois et désormais à déguster au caveau familial où le binôme de vignerons indépendants aime à partager les millésimes, dans une convivialité qui relève ici d’un vrai art de vivre.

© Domaine Jacqueline.

© Christian Martelet.

© Domaine Jacqueline.

Artisan des vins, Xavier Jacqueline crée des millésimes élégants sur les hauteurs du lac du Bourget. Une passion qu’il partage depuis deux ans avec Mathilde, sa fille.


(Publi-reportage)

Cave des vins fins de Cruet

Vers de nouveaux domaines d’excellence

© D. Henriquet.

La cave coopérative des vins fins de Cruet exprime depuis 1939 une œuvre collective où la place et l’engagement de chaque viticulteur concourt à la réussite.

Cave des vins fins de Cruet 57 place de la Gare - 73800 Cruet 04 79 84 28 52 www.cavedecruet.com cavedecruet@wanadoo.fr

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Décidée à répondre aux aspirations du marché, la cave coopérative cible une sélection amplifiée des parcelles. Les efforts orientés vers une nouvelle cuverie aux volumes amoindris favorisent en effet des vinifications diversifiées selon les crus. La sélection des domaines se poursuit donc selon plusieurs critères : l’âge des vignes, le rendement parcellaire, bien entendu le terroir et l’engagement des adhérents à constituer des îlots géographiques pérennes. Sans précipitation, la «coop» a opté pour un suivi dans le temps avant d’envisager toute commercialisation. «Nous voulons garantir un produit juste, équilibré et disponible» assure David Henriquet. La mise en marché du Crémant de Savoie entre dans l’approche qualitative défendue par la cave des vins fins de Cruet. Depuis trois ans, les essais conduits avec l’ensemble des coopérateurs ont répondu à la maîtrise des coûts, de la récolte et de la qualité. «La sélection intervient tôt dans la vigne afin d’assurer une vendange généreuse et un raisin juteux dont nous limitons le pressurage et par la même l’effet de la rafle» souligne le vice-président de la cave coopérative. David Henriquet apprécie d’autant mieux la naissance du Crémant de Savoie qu’elle valorise tant les viticulteurs que les vinificateurs. Les premières commercialisations réalisées en décembre 2015 ont d’ailleurs dépassé les espérances. Les deux premières cuvées destinées à une mise en marché pluri-mensuelle ont été sollicitées en seulement 15 jours. Une frange de la production coopérative pourrait en cela être réorientée vers ce produit exceptionnel déjà médaillé d’Or au concours national et bronze à celui du CIVS.

Le Crémant fait succès

Les vins de la cave

Chardonnay Argent Paris, Chardonnay Prestige, Jacquère Fleur Blanche (Argent concours CIVS), Cruet, Chignin, Apremont, Roussette Argent CIVS 2014, Roussette de Savoie Prestige, Chignin Bergeron. Mondeuse Prestige, Mondeuse Bronze CA Paris 2015, Mondeuse-Arbin, Mondeuse-St Jean de la Porte (Argent concours CIVS), Gamay, Pinot, Pinot Prestige Argent Grands Vins de France 2015, Rosé, Opale de Rosé (Argent mondial des Rosés). Méthode Traditionnelle Brut, Méthode Traditionnelle Rosé, Crémant de Savoie (Or et Bronze concours CIVS, Or concours national de Limoux). Hors AOC : Vin mousseux 8 %, vins d’Allobrogie.

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vec une aire de culture étirée entre Saint-Pierre-d’Albigny et Fréterive à l’Est, Cruet et Saint-Jeoire-Prieuré à l’Ouest, la cave coopérative de Cruet représente l’un des plus importants bassins viticoles de Savoie. Ses 250 hectares de vignes se répartissent pour moitié en cépages blancs et autant en rouges. Leurs vinifications livreront des crus de Savoie appréciés mais également des vins de pays sous indication géographique protégée à l’issue des vendanges réalisées à Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier et Planaise. Regroupant une centaine de coopérateurs, l’établissement conjugue par ce biais des vignerons retraités disposant de quelques ares à une trentaine de viticulteurs professionnels dont les exploitations représentent la quasi moitié des surfaces vendangées. Ce judicieux mariage satisfait à deux intentions précieuses pour le territoire : le maintien d’exploitations viticoles de taille modeste mais aussi un échange de bonnes pratiques. Les rangs enherbés et la forte limitation des traitements traduisent cette philosophie. Conseil d’administration et collaborateurs soignent ainsi chaque étape. Le premier regroupe les vignerons afin de définir les calendriers de récolte, la traçabilité en vignes et les sélections parcellaires. Les seconds élèvent en cave des vins réguliers et aromatiques. Leur cuverie a d’ailleurs connu de nouvelles évolutions. Poursuivant l’orientation impulsée l’an dernier, le démantèlement du tiers des cuves historiques a favorisé l’introduction de contenants de moindre dimension, plus modernes et adaptés à l’isolement de petits lots. «Cette approche encourage la constitution de cuvées» expose David Henriquet, vice-président de la coopérative. L’apparition de vins de domaines blancs et rosés au sein de cuves de 50, 75, 100 sinon 150 HL ne devrait de fait plus tarder.

Demain, les vins de domaine

© Raphaël Sandraz.

David Henriquet, vice-président et Frédéric Pajean, Directeur responsable site.

© Raphaël Gonnet.

Cette stratégie s’exprime aussi dans les cuves en béton qui occupent les fondations du bâtiment. Désormais cloisonnées, elles promettent des approches plus ciselées sur les crus rouges. En parallèle, la cave des vins fins de Cruet a optimisé le recueil des vendanges. Les quais où sont accueillis les raisins et l’encuvage se sont rapprochés. «Nous limitons ainsi la trituration et l’écrasement des grains» se réjouit David Henriquet, ravi des récoltes saines qui se succèdent.


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(Publi-reportage)

SALON des VINS et SAVEURS des TERROIRS

Tous en Agriculture LES Biologique et Biodynamique

Salon des vins, tout un art de vivre. Avec une quinzaine de vignerons et une vingtaine de producteurs de terroir, la halle Henri Salvador à La Ravoire va restituer la proximité et les liens aux territoires que revendiquent les organisateurs. «Les visiteurs acquièrent un verre dès l’entrée du salon. Ils peuvent ainsi déguster au gré des stands. Il leur est possible de goûter, de mesurer, de préférer entre vins tanniques ou légers, crus secs ou plus sucrés» apprécient JeanMichel Berger et Philippe Prost, membres du comité d’organisation. La présence des vins de Savoie est bien entendu incontournable, contributrice aux larges éventails de goûts et de saveurs. «L’image des vins de Savoie ne cesse d’évoluer, également auprès des Savoyards» notent les organisateurs. «Ce sont des produits de qualité, riches en arômes».

www.laravoire-challes-basket.fr

SALON des VINS et SAVEURS des TERROIRS Halle Henri Salvador, rue Kléber, La Ravoire Samedi 10 h / 20 h, dimanche 10 h / 18 h

12 & 13

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Avec la présence de Bordeaux, Alsace, Côte du Rhône, Champagne, Savoie, Bandol, Périgord, Bourgogne, Rasteau, Bugey, Beaujolais, Gers, Chiroubles et produits régionaux

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PÉTAVINS

© Laurent Fabry photographe / Studio Photo Arclusaz

Pour la seconde année, le club de basket de La Ravoire organise un salon des vins et saveurs des terroirs. Voyage en pays gourmand les 12 et 13 novembre. Le lien entre les 200 licenciés du club de basket ravoirien et les produits de la vigne n’apparaît pas forcément au premier regard, mais à observer de près, il n’est pas rare de trouver des joueurs dont le fair-play s’exprime aussi lors de réputées «troisièmes mi-temps». C’est dans cet esprit de partage et de convivialité que le «comité partenariat & animation» du club de basket de La Ravoire renouvelle, les 12 et 13 novembre, un salon des vins et saveurs des terroirs. Si cette manifestation concourt à faire vivre les équipes, notamment celle intervenant en Nationale 3, l’édition renoue surtout avec une offre vigneronne dans laquelle s’associent vignobles savoyards et produits régionaux. Sont aussi réunis des crus du Bordelais, d’Alsace, de Côte du Rhône, de Champagne, Bandol, du Périgord et de la Bourgogne, de Rasteau, du Beaujolais et du Gers, sans oublier le Bugey. Aux fluides s’ajoutent les saveurs des huîtres de Vendée, le foie gras, les miels, confitures, escargots, chocolats, macarons, brioches ainsi que les fromages savoyards.

Le nom de notre association de Vignerons, tous en Agriculture Biologique et Biodynamique, est à la fois désuet et rempli de sens. Si au premier abord il peut prêter à sourire, il est pour nous tout un symbole. C’est le nom en patois Savoyard du fruit de la ronce, la mûre sauvage aux arômes et goûts subtils, identifiés dans de nombreux grands vins rouges. Cultiver sa vigne en Agriculture Biologique, c’est la respecter dans son ensemble, en créant une harmonie entre l’homme, sa vigne, sa terre et son climat. Nos sols sont nourris, travaillés et respectés afin que la plante s’épanouisse le plus naturellement possible dans cet environnement. Nous privilégions l’écoute de ce milieu et construisons cette relation nourrissant le végétal. Le vivant est au centre de nos préoccupations. Notre travail de vigneron consiste à accompagner plus qu’à contraindre, à aider

la vigne à exprimer tout son potentiel. Travailler en Agriculture Biologique, c’est aujourd’hui aller dans le sens de la Vie et de l’Histoire. Réunis dans cette belle vision, nous sommes un groupe de Vignerons rassemblés pour vous apporter le meilleur, avec une originalité hors des sentiers battus. Nous souhaitons offrir à chacun l’émotion de nos cuvées, de nos terroirs, de notre savoir- être. C’est aussi une invitation à partager ensemble cette immense bonheur d’être vigneron en Savoie.

Ce Logo est le seul à vous garantir un vin élaboré sans utilisation de produits chimiques de synthèse.



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