Livre : Citations Graphiques

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préface

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’aphorisme est un énoncé autosuffisant. Il peut être lu, compris, interprété sans faire appel à un autre texte. Un aphorisme est une pensée qui autorise et provoque d’autres pensées, qui fraye un sentier vers de nouvelles perceptions et conceptions. Même si sa formulation semble prendre une apparence définitive, il ne prétend pas tout dire ni dire le tout d’une chose. L’aphorisme, bien que ressemblant aux autres formes déclamatoires comme le proverbe ou la maxime, ne doit cependant pas y être confondu. En effet, l’aphorisme se fonde au contraire sur des propositions antithétiques, contrairement à la maxime qui met en scène le paradoxe. L’aphorisme est donc proche de figures de style telles la contradiction, la

symétrie, le parallélisme ou encore l’antithèse. L’aphorisme est néanmoins formellement proche de la maxime : fondé sur la copule du verbe être, et sur la comparaison ou l’analogie. L’aphorisme vise le péremptoire (l’aphorisme adopte l’assertion), se présentant comme un énoncé autoritaire et fermé - Maurice Blanchot le dit borné mettant en œuvre tous les procédés gnomiques : impersonnalisations (infinitifs, pronoms indéterminés, troisième personne notamment) dont surtout le présent de vérité générale caractéristique du proverbe et donnant à l’énoncé une portée générale. Les aphorismes sont un genre avant tout rhétorique et argumentatif. C’est pourquoi il a été le mode d’expression préféré des moralistes comme Jean de La Bruyère1 dont Les Caractères sont ponctués, à côté des longs portraits et d’éthopées, de courtes sentences. Nietzsche, dans le traité Humain, trop humain pose que l’aphorisme doit être décodé par le lecteur, comme s’il contenait un message subliminal ou caché ; il parle de la nécessité d’avoir « une lecture lente » ou ce qu’il appelle « une rumination ». Mais ce sont les moralistes français, en particulier La Rochefoucauld et Vauvenargues – on parle alors d’ aphoristes – qui consacrent l’aphorisme et en font même un genre littéraire. Le premier de ces auteurs dans ses Sentences et maximes de morale (1634) pose qu’il s’agit d’un exercice d’introspection

(1) Jean de la Bruyère : né à Paris le 17 août 16451 et mort à Versailles le 11 mai 16961, est un moraliste français. Cet ouvrage, constitué d’un ensemble de brèves pièces littéraires, compose une chronique essentielle de l’esprit du xviie siècle.

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« La parole tue les choses qu’elle désigne, mais ce meurtre les fait exister »

destiné à analyser l’amour-propre. La poésie également utilise les ressources suggestives des aphorismes. Certains textes et essais argumentatifs acquièrent de ce fait une portée poétique : ceux d’Emil Cioran2 par exemple ou encore de Nietzsche semblent se concentrer uniquement sur les images créées par les aphorismes au détriment du raisonnement. Cioran le définit ainsi comme l’« axiome du crépuscule » car il permet de descendre au fond de l’existence. La Rochefoucauld déjà y voyait un moyen littéraire de dénoncer l’amour-propre. René Char forme des poèmes courts où chaque vers a dimension d’aphorisme. On peut également citer les haïkus qui sont le pendant structuré et japonais de l’aphorisme. Le poète Marc Alyn rassemble des aphorismes dans son Carnet d’éclairs’ : « Avant l’orage, rentrer le blé de la parole » ; ou encore : « La parole tue les choses qu’elle

désigne, mais ce meurtre les fait exister ». Dans un esprit très proche, Ferenc Rákóczy part quant à lui de fragments de phrases données entre rêve et état de veille pour les transcrire en sentences météoriques et percutantes:« Marie-toi avec l’infini, épouse un cactus » (Dans la noix du monde). Le roman également formule des aphorismes. Honoré de Balzac, dans sa Physiologie du mariage, intègre une partie nommée Aphorismes où il propose aux jeunes gens des définitions de la « femme honnête ». L’Oulipo et la machine à fabriquer des aphorismes de Marcel Benabou a cherché à séquencer et à automatiser la formation d’aphorismes : il s’agissait, à partir d’un nombre réduit de structures syntaxiques prédéfinies, de combiner un nombre limité de termes pour créer des aphorismes paradoxaux quasi à l’infini. Gérald giboyau écrivain

(2) Emil Cioran : né le 8 avril 1911 à Răşinari en Roumanie, mort le 20 juin 1995 à Paris, est un philosophe et écrivain roumain, d’expression roumaine initialement, puis française à partir de 1949 (Précis de décomposition).

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approche critique

U « Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi, ni à personne, voilà je crois, toute la morale. » Chamfort poète

n aphorisme ... qu’est-ce que c’est, en fait ? » me demandait récemment une amie. - « Sentence renfermant un grand sens en peu de mots » , répond lapidairement le Littré.

Roland Jaccard , dans son « Dictionnaire du parfait cynique « (Ed. Zulma. 2007), en donne quelques savoureux exemples, illustrés par le facétieux Topor1 ; un régal ! Pas encore très réveillée tout à l’heure, et perplexe quant au sort à réserver à cette fin de matinée neigeouillarde (c’est blanc sur les feuilles et les arbres : il a dû neiger cette nuit, ça risque de recommencer et j’ai bien le droit d’inventer des mots !), j’effleurais d’un doigt et d’un oeil aussi las l’un que l’autre les étagères «poches» du couloir et m’arrêtai soudain sur ce titre approprié à mon humeur de chienne. « Tous ceux qui écrivent des Pensées ou des Maximes sont des charlatans qui jettent de la poudre aux yeux » disait le prince de Ligne. Traités de charlatans ou de prestidigitateurs,

les auteurs d’aphorismes, surtout lorsqu’ils sont cyniques, irritent ; on leur reproche leur légèreté, leur désinvolture, leur laconisme ; on les accuse de sacrifier la vérité à l’élégance du style, de cultiver le paradoxe, de ne reculer devant aucune contradiction, de chercher à surprendre plutôt qu’à convaincre, à désillusionner plutôt qu’à édifier. Bref, on tient rigueur à ces moralistes d’être si peu moraux. La forme discontinue dans laquelle ils s’expriment est une forme aristocratique ; elle apparaît en France au XVIè siècle, en même temps que s’essoufflent la théologie et la scolastique. Le moraliste est le plus souvent un homme d’action ; il méprise le professeur, le docte, ce roturier. Mondain, il analyse l’homme tel qu’il l’a connu. Sa démarche est aux antipodes de celle du philosophe ; il se méfie de ce qui n’est pas concret ; le concept «homme» l’intéresse moins que les hommes réels avec leurs qualités, leurs vices, leurs arrière-mondes. Ses aphorismes, pour qui sait en faire bon usage, sont des clefs pour ouvrir les psychismes, des rayons X2 pour scruter les âmes. Le moraliste joue avec son lecteur ; il le provoque ; il l’incite à rentrer en luimême, à poursuivre sa réflexion. Sa pensée est toujours inachevée. Hostile au système et fidèle à l’expérience, elle s’arrête au seuil de l’essentiel. Le moraliste n’aime pas expliquer. «S’appesantir, s’expliquer, démontrer, autant de formes de vulgarité», écrit Cioran.

(1) Topor : (Paris, 7 janvier 1938 - id. 16 avril 1997) est un illustrateur, dessinateur, peintre, écrivain, poète, metteur en scène, chansonnier, acteur et cinéaste français.

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« L’humanité préfère à la vie des raisons de vivre. » Sans compter l’ennui terrassant qu’éveillent ces questions -polies ou policières- comme : «Qu’avez-vous voulu dire exactement ?». Il y a cependant une catégorie de lecteurs qu’il redoute par-dessus tout et qu’il ne peut éviter ; ce sont ceux, fervents autant que désarmants, qui, le prenant au pied de la lettre, l’embaument et le figent dans ce qui lui est le plus étranger : l’esprit de système. Chamfort observait que le paresseux et l’homme médiocre s’accommodent d’une maxime qui les dispense d’aller au-delà et lui attribuent «une généralité que l’auteur, à moins qu’il ne soit lui-même médiocre, ce qui arrive quelques fois, n’a pas prétendu lui donner». Le moraliste juge vain de s’astreindre à une oeuvre ; « Il faut seulement, écrit Cioran, dire quelque chose qui puisse se mumurer à l’oreille d’un ivrogne ou d’un mourant. » L’art de l’aphorisme est l’art de la grande liberté, car il est l’art des sommets : les misérables consolations, les douteuses certitudes, les piètres illusions dont se bercent les humains ne résistent pas à l’altitude. Lorsque le promeneur solitaire aura gravi les écueils des montagnes, il rencontrera peutêtre La Rochefoucauld, Chamfort, Nietzsche2 ou Cioran, ses frères en solitude, que la foule a chassés de ses villes et de ses villages, car elle les accusait de ne rien respecter, ni l’amour, ni la religion, ni la piété familiale, sans comprendre que c’est au nom d’une

(2) Nietzsche : philologue, philosophe et poète allemand né le 15 octobre 1844 à Röcken, en Saxe, et mort le 25 août 1900 à Weimar, en Allemagne.

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“ Le cynique connaît le prix de tout et la valeur de rien. ” Oscar Wilde écrivain

morale plus subtile, et souvent plus exigente, que ces moralistes hautains et sacrilèges avaient hissé le drapeau noir de l’immoraliste. On peut toutefois se demander, avec Michel Thévoz3, s’il n’y a pas, au fond du cynisme, un relent de nostalgie humaniste. Si le cynique n’est pas un idéaliste déçu qui n’en finit pas de tordre le coup à ses illusions. Il y a des crimes qui s’expliquent par une déception affective : mis en demeure de rectifier l’image d’une mère qu’il vénérait, le criminel se venge de son propre idéal en étranglant des jeunes filles. Ce pourrait être là la scène primitive du cynisme, défini comme un travail de deuil d’un idéal - avec cette précision : c’est la langue maternelle, plutôt que la mère, qui serait alors en cause. Effectivement, on peut imaginer un hédoniste, un mystique ou un amoureux silencieux, mais un cynique, jamais ; car le cynisme n’est ni une philosophie, ni une morale, ni même un trait de caractère, mais un rapport conflictuel au langage, une suspicion active, et

Simone de Beauvoir philosophe

souvent éloquente, à l’égard des mots et de l’idéologie dont on les sent infectés. « Danger du langage pour la liberté intellectuelle : toute parole est un préjugé » remarquait Nietzsche dans Le voyageur et son ombre ; le cynique, qui, justement, ne croit pas ou ne croit plus à la liberté intellectuelle, consacre paradoxalement la sienne à confondre le discours et à traquer son humanisme infus. Il s’amuse à prendre au mot les mots euxmêmes, à défaire les idées par les idées, à démanteler pièce par pièce l’édifice du savoir, comme on épluche un oignon pour découvrir finalement que celui-ci n’était rien d’autre que les pelures sous lesquelles on le cherchait - long suicide d’un être de langage par l’arme du langage, verbalisant contre le discours, inlassablement. » Francesca Rodriguez écrivain, philosophe

(3) Michel Thévoz : né à Lausanne en 1936, est un écrivain, historien d’art et philosophe suisse. Il est directeur de la Collection de l’art brut à Lausanne, de 1975 à 2001 et professeur d’histoire de l’art à l’université de Lausanne.

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oSCARwildE

OscarWilde “ Vivre est la chose la plus rare. La plupart des gens se contente d’exister. ” graphic_quotes.indd 10-11

de son nom complet Oscar Fingal O’Flahertie Wills Wilde, est un écrivain irlandais, né à Dublin en Irlande le 16 octobre 1854 au 21 Westland Row (en), et mort à Paris le 30 novembre 1900 à l’âge de 46 ans. Oscar Wilde est le fils de Sir William Robert Wills Wilde, chirurgien irlandais, et de Jane Francesca Elgee (« Speranza »), poétesse et nationaliste irlandaise. Oscar fait d’abord de brillantes études au Trinity College de Dublin, il s’y distingue par son goût pour la discussion, le raffinement, ce qui lui vaudra d’être raillé par ses camarades. Cela ne l’empêcha pas de défendre avec les poings sa réputation (son frère était boxeur), ce qui contredit l’image de dandy qu’il laissera à la postérité. En 1891, il rencontre Lord Alfred Douglas de Queensberry, s’en éprend et tous deux mènent une vie débridée en affichant en public leur homosexualité. Le père d’Alfred, John Sholto Douglas (en), 9e Marquis de Queensberry et frère de Florence Dixie, désapprouve cette relation et provoque Wilde à plusieurs reprises.

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oSCARwildE

O

scar Wilde est né à Dublin en 1854. Il est le fils d’un chirurgien irlandais de réputation internationale. Sa mère, Jane Francesa Elgee, est une poètesse pleine de ferveur nationaliste, qui dans les années 1840, soutient la cause irlandaise face à l’Angleterre.

Après des études classiques au Trinity College à Dublin, où déjà il fait preuve d’une forte personnalité et se distingue des autres étudiants par l’extravagance des ses vêtements, Oscar Wilde est admis à l’université d’Oxford. Il a notamment comme professeur John Ruskin, l’un

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des porte-paroles d’un mouvement culturel qui estime que l’art ne doit être que recherche du Beau, sans aucune préoccupation morale ou sociale. Oscar Wilde est un élève brillant et distingué. Il a les cheveux longs, porte des cravates lavallière et orne les boutonnières de ses costumes d’un œillet, d’un lis ou d’un chrysanthème. Il devient très vite l’un des théoriciens de «l’art pour l’art», et le chef de file des «esthètes». Il est ainsi invité à donner une série de conférences aux Etats-Unis sur l’esthétisme. Il sort de prison le 19 mai 1897, et s’exile en France, à Berneval, près de Dieppe. C’est un homme brisé et ruiné. Il prend pour pseudonyme le nom de Sebastian Melmoth. Il publie en 1898, la ballade de la geôle de Reading, un témoignage émouvant sur sa douleur de prisonnier. Il meurt à Paris, en 1900 dans la misère et la solitude. Guy Jacquemellem Journaliste

"La Vie imite l’Art bien plus que l’Art n’imite la Vie.” 13 10/06/11 11:49


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entrevue de la table ronde

L « Ni dieu ni maître. »

a rencontre des trois monstres sacrés eut lieu le 6 janvier 1969 dans un appartement privé de Paris. La photo ( prise par Jean-Pierre Leloir ) de la rencontre unique de ce trio immortel a fait le tour du monde. On sortait de Mai 68 et l’on cherchait à se raccrocher à des figures emblématiques qui incarnaient la liberté, l’insolence et et la révolte mais pas pour autant le chaos. Récit d’un évènement dont c’est le 40ème anniversaire en 2009 et qui fut un grand pas pour l’Humanité. - Georges Brassens, Jacques Brel, Léo Ferré, êtes vous conscients du fait que vous êtes les trois plus grands auteurs-compositeurs-interprètes de la chanson française, depuis des années et avec le même succès ? FERRÉ : Moi, je suis conscient d’être d’abord

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avec mes deux confrères, qui ont un immense talent c’est vrai, mais d’abord avec deux copains. Et ça, il y a longtemps que je le désirais. Aujourd’hui, les gens n’arrêtent pas de dire : « Qu’est ce que c’est la chanson pour vous, qu’est ce que c’est la bretelle ?», ça, on s’en fout. L’important, je crois, c’est un peu d’amour qu’on peut distribuer ou recevoir, comme ca, autour d’un micro, par exemple. Maintenant, que nous fassions des chansons depuis vingt ans, qu’on y ait beaucoup travaillé, qu’on ait, comme on dit chez moi, longtemps « zugumé» sur le métier, et qu’aujourd’hui on puisse chanter tranquillement dans une salle sans savoir ni les flics ni les gens qui viennent siffler, ce n’est que justice, finalement. On fait ce qu’on peut , on dit ce qu’on a envie de dire et il n’y a pas besoin de casser des vitres pour ça. - Vous ne vous prenez pas pour un poète, alors ? BRASSENS : Pas tellement, je ne sais pas si je suis poète, il est possible que je le sois un petit peu, mais peu m’importe. Je mélange des paroles et da la musique, et puis je les chante. - Je crois que Jacques Brel aussi se défend d’être un poète ? BREL : Je suis « chansonnier», c’est le vrai mot ! Je suis un petit artisan de la chanson. FERRÉ : Les gens qui se disent poètes, ce sont des gens qui ne le sont pas tellement, au fond. Les gens qui sont honorés qu’on les qualifie de poètes, ce sont des poètes du dimanche qui ont des plaquettes éditées à compte d’auteur… Cela dit, si on me dit que je suis poète, je veux bien. Mais c’est comme si on me disait que je suis un cordonnier qui fait de belles

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braSSenS BreL FeRRe chaussures. Je rejoins le point de vue de Brel. - La chanson est-elle un art, selon vous ? Un art majeur ou un art mineur ? BRASSENS : Eh oui, c’est tout a fait différent de ce qu’on appelle couramment la poésie, qui est faite pour être lue ou dite. La chanson c’est très différent. Même si des types comme Ferré ont réussi à mettre des poètes en musique, comme Baudelaire, il est difficile d’utiliser la chanson comme les poètes qui nous ont précédés utilisaient le verbe. Quand on écrit pour l’oreille, on est quand même obligé d’employer un vocabulaire un peu différent, des mots qui accrochent l’oreille plus vite… Bien qu’on l’aie aussi avec le disque, le lecteur a plus facilement la possibilité de revenir en arrière… BREL : Oui, mais le disque est un sous produit de la chanson, il ne faut pas se leurrer… La chanson a été faite pour être chantée, pas en fonction d’un disque à diffuser. FERRÉ: Moi je suis exactement de son avis. C’est comme si vous faisiez de bons chocolats, des chocolats extraordinaires, hors commerce et que vous les gardiez chez vous. Mais à partir du moment où vous les mettez dans un paquet, où vous les mettez dans le commerce, ça ne vous intéresse plus. Moi, si je fais de bons chocolats et que les autres les mangent, je m’en fous… Le paquet c’est le disque, et le disque c’est un peu la mort de la musique. BRASSENS : Autrefois on chantait. Quand un type faisait une chanson, les gens se la passaient, se l’apprenaient et se la chantaient. Ils participaient, ils avaient des cahiers de chansons… Aujourd’hui, le public est devenu plus passif. FERRÉ : Il y a des gens qui reçoivent d’abord

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la musique, d’autres qui reçoivent d’abord les paroles. Les gens les plus intelligents reçoivent d’abord les paroles. Les gens les plus sensibles – et peut être les moins intelligents, ce qui est possible aussi – reçoivent d’abord la musique. Ce qui fait que j’ai pu faire connaître Baudelaire à des gens qui ne savaient pas qui était Baudelaire. BREL : Autrefois, quand un type écrivait une chanson les gens la reproduisaient – comme disait Georges –, alors qu’aujourd’hui c’est nous qui nous reproduisons. Ca faisait chaîne, avant … je veux dire avant le microsillon. En fait, le plus grand inventeur de la chanson, c’est cet ingénieur anglais qui a trouvé le principe du microsillon, pendant la guerre. Ca part dans des couveuses… et maintenant, j’ai l’impression que je ponds des œufs, moi. jules peut jubiler sans fouggère FERRÉ : C’est ça. Vous disiez tout à l’heure qu’on était des poètes ou artisans, tout ça… non, vous savez ce qu’on est tous les trois ? BRASSENS : De pauvres connards devant des micros !

« Mourir pour des idées, l’idée est excellente. Moi j’ai failli mourir de ne l’avoir pas eue. Mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente. »

FERRÉ : Non… on est des chanteurs. Parce que si on n’avait pas de voix, on ne pourrait pas se produire. Parce que si n’avais pas de voix, toi Georges, ou toi jacques, tu n’écrirais pas et moi non plus. BRASSENS : Tu es bien gentil de me dire ça. Parce que moi, de ce côté là, c’est pas terrible, hein ! François-Réne CRISTIANI journaliste Jean-Pierre Leloir journaliste

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