Memoire licence pro skate / espace public

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Mathieu Sadet • Mémoire de stage de Licence Professionnelle Aménagement Paysager 2011-2012



3. Introduction 4. Le contexte professionnel 7. Les skateparks : concrete Landscape 8

Propos liminaires sur le skateboard

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Historique

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Idées reçues Le skateboard et la ville : des liaisons dangereuses

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Détournement de l’espace public

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Interpréter le mobilier urbains

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Les skateparks

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Pourquoi un skatepark ?

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Historique

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Différents types de skateparks

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Les skateparks d’aujourd’hui

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La conception du skatepark

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L’initiative locale • L’implantation du projet

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La commande • La conception

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La réalisation

SOMMAIRE

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24. Analyse critique 28. Conclusion 29. Glossaire 31. Bibliographie



Introduction Il est du devoir des professionnels de l’aménagement des territoires, d’y concevoir des surfaces où chaque usager trouverait sa place, mais en coexistant avec les autres. J’ai orienté mes études dans cette voie pour trouver quelle était la place de la nature dans les grandes agglomérations. Alors que partout l’espace se privatise généralement dans un soucis économique, il appartient aux collectivités territoriales et à l’état de mener des politiques d’intégration. L’intégration est une notion qui interpelle, et qui est plus que jamais d’actualité. A l’occasion de mon stage de licence, j’ai eu la chance de travailler dans une agence d’architectes dont le métier est principalement d’intégrer des structures sportives dans un cadre urbain, ou périurbain. Ni vraiment sport, ni vraiment moyen de locomotion, le skateboard a eu du mal pendant longtemps à trouver sa place dans la ville. Pour répondre à

ce problème, des communes, probablement mal aiguillées, ont fait installer des parks à skate dits «modulaires», aussi impraticables qu’inesthétiques.. Relégués en bordure de ville, ces skateparks sont composés de rampes, tables et tremplins. On a infantilisé les pratiquants et créé des espaces résiduels. L’agence Constructo a, avec authenticité et conscience, fait le pari de démontrer que la création d’une structure de skate est une démarche qui nécessite connaissance de ce sport, maîtrise de la construction et recherche esthétique. Ce type de surface n’est définie par aucun texte, pas comme un terrain de foot par exemples. Grâce a cette flexibilté, à chaque nouveau park, Constructo satisfait des exigences (en terme de programme) tout en essayant de répondre à la question : « peut-on intégrer des éléments de pratique du skate à un espace public? »

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Le contexte professionnelle

Marseille

Constructo : Skatepark architectes L’historique L’entreprise démarre en 2000 : Stéphane Flandrin, Nîmois et skateur, constate l’échec des structures de skate modulaires de métal et de bois. Il conçoit et dessine des skateparks, et en parallèle se lance dans une activité de construction de modules en béton. Il se rapproche d’une entreprise de BTP, afin de se lancer dans la réalisation, mais abandonne son activité. Il travaille alors comme conducteur de travaux, et tente de mettre en avant l’idée de réaliser des parks de glisse bétonnés. Lassé de ne pouvoir exprimer sa créativité, en

2002 il se lance dans des études d’architecture à l’école de Luminy, à Marseille. Il y rencontre Samuel Stambul, étudiant de sa promo et skateur également. Très vite, ils émettent la possibilité de se lancer dans une activité de conception. Stéphane a une grande expérience de la courbe, Samuel est orienté street. En 2004 ils remportent le concours d’aménagement du Palais de la Glisse à Marseille. Stéphane crée alors un bureau d’étude. Travailleurs et passionnés, ils remporte d’autres marchés tout en poursuivant leurs études : Morteau (2005), Nîmes (2006). En 2007, ils remportent un marché à Annecy, un site particulièrement sensible du point de vue paysager. Leur création est saluée par la presse spécialisée. Ils sortent diplômés de l’école, et se lancent dans une activité libérale à temps plein. En 2011, avec une trentaine de réalisations bien accueillies à leur actif, ils créent la SARL FEST, et gardent Constructo comme nom commercial. Leurs parks sont reconnus dans toute la france, ils imposent leur style, une nécessité de dialogue

entre les acteurs, et un design sans concession. Ils travaillent actuellement sur un gros projet (2800 m2) à Genève, un marché d’un montant de 1 560 000 € HT. Ils sont en France les seuls concepteurs officiels de skateparks inscrits à l’Ordre des Architectes.

L’implantation Ils se sont installés lors de leurs études, et n’ont depuis jamais quitté Marseille. Ils ont repris les locaux d’un architecte, dans le centre ville. Il se trouve que Marseille a été la « Mecque » du skate au début des années 90. Un jeune skateur étudiant en architecture, JP Colliné avait alors participé à la création à Marseille d’un bowl (sorte de piscine vide en forme de bol) impressionnant par la taille (700 m2) et la forme (un trèfle). Située à côé de la plage du Prado, dans un contexte de loisir, cette structure exceptionnelle avait valu à Marseille la visite de skateurs pro et amateurs du monde entier, et l’organisation régulière de compétitions. Connu mondialement comme « le bowl » de Marseille, il apparaît dans un célèbre jeu video.

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Le contexte professionnelle

L’agence Constructo a participé à sa rénovation en 2010. C’est également à Marseille, qu’elle a dessiné le skatepark de la Friche de la Belle-de-Mai, une création tout en longueur et légèrement en pente, qui contient un grand nombre d’éléments exploitables, sur une petite surface, et qui ne désemplit pas. 20 ans après le succès du « bowl », Marseille peut s’enorgueillir de posséder en son centre trois skateparks complets et complementaires.

Le concept. Skateurs passionnés, architectes brillants et très exigeants, ils accordent rigueur, méthode et sens critique à chacune de leur

Friche de la Belle de Mai. Marseille

création. Leur passion leur permet de répondre efficacement et en toute légitimité aux exigences des pratiquants, ils savent aussi mettre en avant certaines impossibilités de programme. En tant qu’architectes ils savent aussi se servir de la flexibilité qu’offrent et l’architecture de skatepark et le béton, pour s’adapter aux contraintes du site, et en faire des aménagements intégrés à part entière. Enfin, ils ont une solide expérience de la construction en béton, et se montrent particulièrement rigoureux lors de la phase de Direction d’Exécution des Travaux (DET). Ils seraient réducteur de coller une étiquette sur leurs réalisations, on retrouve toute fois une logique de bande de

Modélisation du skatepark de Morteau

roulement, de circuit permettant d’enchainer les figures sans être trop freiné et de se retourner sur des courbes. Une application judicieuse de peinture jaune ou saumon sur des zones spécifiques (plats, courbes, murs) est une caractéristique de leur réalisation.

La méthode. Après concertation avec la municipalité et les pratiquants, et une fois les données du sites rassemblées et étudiées, ils se lancent dans une esquisse du projet sur calque. Lorsque le dessin est abouti, le plan est dessiné sur un logiciel de CAO (Autocad). A l’aide du fichier, ils modélisent le projet en 3D sur sketchup et retravaillent l’idée sur modèle. La modélisation, outre une vision du projet dans son environnement, permet d’estimer rapidement un coût et de voir une éventuelle inadéquation avec le budget. La modélisation sert aussi pour créer des images de rendu. L’agence travaille avec un graphiste indépendant.

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Le contexte professionnelle Mon travail au sein de l’agence L’agence Constructo accueille volontiers des stagiaires, avec la démarche de communiquer sa façon de faire et son état d’esprit, et l’ambition qu’un passage à l’agence soit un véritable atout dans un parcours professionnel. Mon travail a été de contribuer à

la réalisation de pièces graphiques sur quelques chantiers en cours d’étude. J’ai travaillé sur des coupes techniques, des estimations de surface et de volume pour les DPGF. J’ai également été sollicité pour des recherches de conception, des modélisations, et un photomontage. J’ai beaucoup travaillé sur AutoCAD et Sketchup. En dehors du

plaisir que j’ai pris à travailler sur les projets, j’ai beaucoup utilisé les logiciels découverts en cours de formation. Stéphane et Samuel ont pris le temps de m’expliquer les procédures de marché et les étapes de réalisations d’un projet en temps réel. Ce stage correspondait exactement à mes attentes de complément de formation.

Travail type de coupe technique

Travail de recherhce sur modèle Sketchup

Projet Aix la Duranne

Différenciation des surfaces pour décomposition du prix globale et forfaitaire

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Les skateparks > Concrete Landscape

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Propos liminaires sur le skateboard

France

US

1965

Le surfer professionnel américain Jim Fitzpatrick débarque à Paris pour faire des démonstrations de surf et de skate. Ses démonstrations sont suivies de distribution de skate qui serviront de modèle au Roll’surf.

1959

Des surfeurs voit dans le sidewalk surfboard (trotinette sans guidon) une alternative aux journées sans vague

Historique

1978

Après un premier déclin, le skate, phénomène de mode outre-atlantique, réapparaît en France, par la côte ouest. Les médias s’emballent. C’est l’époque du 1er magazine de skate et de la marque Banzai.

1963

Larry stevenson vend 10 000 skateboards de sa marque Makaha chaque jour

1972

1985

Après une longue hibernation (disparition du matériel dans les boutiques), au profit de sports plus fitness (roller), la folie skate revient de plus belle. A l’occasion d’un France skatecamp à Bourges, des pros américains se déplacent en France.

Sortied e la cadillac wheel, une roue en uréthane qui révolutionne la pratique du skateboard. Les jeunes skateurs, dont les Z-Boys de Venice, investissent les cours d’écoles, les reservoirs et les piscines vide.

1981

Après une disparition de deux ans, le skate réapparait, avec la sortie de LA bible du skate, le magazine Thrasher. Rodney Mullen pose la base du skate moderne, le ollie, qui consiste à sauter et faire sauter la planche qui reste collée au semelle.

1995

La « culture» du skate ne décroît plus, au contraire. En phase avec les icônes du moments elle s’impose et s’ancre définitivement dans la société. Mode, pub, musique, le skate est partout.

1983

Mark Gonzales et Natas Kaupas adaptent la figure du ollie dans la rue, et participent à la naissance du «street», le skate en milieu urbain. En 1985, la sortie du film «Retour vers le futur» fait rentrer le skate dans la légende d’hollywood.

2000

La France vient de créer le brevet d’état de Skateboard qui permet d’enseigner sa pratique, cela symbolise son entrée dans le monde des grands. La 2ème génération de skaters, devenue adulte commence à remettre en cause la politique des skate parks modulaires qui essaiment les villes Française.

1992

Le skate est devenu une industrie florissante. De jeunes skateurs deviennent pro, et la sortie de la video «questionnable» de la team plan B, pose les jalons du skate moderne.

2005

2011

Le skate s’invite à la cité des cultures numériques de la Gaîté lyrique, et la chaîne Arte lui consacre une soirée.

On estime à 2 000 000 le nombre de skateurs aux USA. Plus mûre, la culture skate redécouvre avec nostalgie ses bases, la culture punk, la vitesse, le plaisir.

2008

L’industrie du skate se porte bien, dans un monde en crise. A l’aide de google earth, certains skateurs cherchent les piscines abandonnées par des propriétaires ruinés.

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Propos liminaires sur le skateboard

Idées reçues Parce que peu professionnelle en France, et marginale, fût une époque, la pratique du skateboard souffre de nombreux préjugés. Une autres raisons était aussi que ce n’est pas un sport « encadré ». Il est donc très difficile pour certains de voir la différence entre une discipline sportive (très rigoureuse) et « des après-midi passés à traîner ». Il est vrai que ce sport a des subtilités pas évidentes à percevoir pour le commun des mortels.

Les skateurs sont bruyants Et ce sont pourtant aujourd’hui des conseillers municipaux de tous âges, de toutes régions qui découvrent des jeunes finalement passionnés, capables de sens critiques et surtout investis dans la vie locale, lors des concertations sur des projets de parks. Le manque de dialogue, et les perceptions biaisées viennent essentiellement du fait que le skate est et restera un sport sans règlement, sans cadre défini: le skate se pratique dans la rue, pas dans une salle.

Tout dépend du contexte. Dans un quartier résidentiel, ils créent une gêne sonore plus importante que sur une place publique un samedi après-midi.

Les skateurs sont toujours en bande. Le skate fonctionne à 80 % sur l’émulation. Le talent et la pratique sont des éléments déterminant, mais sans modèle à suivre il est très difficile de s’améliorer.. De même que sans compagnon il est difficile de s’évaluer, voire de se motiver.

Le skate est dangereux. Pour beaucoup cela signifie traîner et non pas pratiquer une discipline saine.

Les skateurs créent un sentiment d’insécurité C’est évidement le contraire, les skateurs apporte de la vie à un lieu, et par la même le rendent sûr.

Le skate n’est soumis à aucun règlement, aucune régle. Un skateur imprudent est donc un danger pour les autres, et déjà pour lui-même. Mais c’est généralement l’abscence de règle qui le rend justement plus attentif à son environnement.

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Propos liminaires sur le skateboard

Le skateboard et la vil e : des liaisons dangereuses De l’Ocean au piscines vides : typologie des surfaces « glissables » La mythologie urbaine, veut que ce soit de jeunes surfeurs d’un quartier pauvre de Santa Monica (Los Angeles, Californie) qui, par un jour sans vague, ont fait naître la pratique du skateboard, tel que nous la connaissons aujourd’hui. Frustrés de ne pouvoir glisser sur les vagues, ils ont palié à ce manque en inventant la glisse urbaine, l’équivalent du surf, mais sur le bitume. Dès lors, on constate que la ville offre un panel de plans inclinés, courbes et descentes qui permettent de jouer avec l’équilibre d’une façon très similaire au surf. C’est une vision désuète de la pratique du skate : on

roule comme on glisse sur l’eau, on joue du rapport perte/compensation de l’équilibre, mais l’objet reste en contact avec la surface d’évolution. Ce qui compte à l’époque, c’est le revêtement et son relief, plat pour les amateurs de slalom, en pente pour les recordmans de vitesse, incurvé ou à plans inclinés pour les radicaux qui tentent les premières rotations, virages et inclinaisons sur planche en mouvement sur une surface dur. On reste sur terrain de sports pour une pratique acrobatique, on descend les routes ou les rues en pente raide pour la vitesse, on exploite les inclinaisons d’un réservoir ou les courbes d’une piscine vide, voire la canalisation de mount Baldy pour les plus extrêmes.

Mais c’est véritablement la dernière étape en date qui va donner à la discipline du skate ses lettres de noblesse : le streetskate, ou simplement appelé « street ». Plus qu’une discipline, le skate devient une culture avec ses codes, ses vêtements, ses musiques, ses idoles, mais

surtout un style de vie. Un style de vie perceptible dans les vidéos qui était, bien avant Internet, l’interface permettant de rentrer dans ce monde surtout américain, et interdit aux adultes. Le nom même de cette discipline, en exprime l’essence : la rue. Les skaters dit street étaient alors essentiellement motivés par 2 principes : rechercher le meilleur spot pour y développer leur talent et y poser leurs figures, et affirmer leur identité, leur culture. D’où une quête perpétuelle dans la ville. Qu’on lui donnne un nom ou un autre, il faut surtout prendre conscience que cette déambulation est aussi un moyen de s’approprier la trame urbaine. Les skateurs sont aussi des usagers de la ville, d’implacables critiques, qui connaissent les bons endroits, la géographie des places, la forme des bancs, les différents types de revêtements, les fréquentations, la surveillance…

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Propos liminaires sur le skateboard

Détournement de l’espace public La rencontre. (hommage à Jean-Luc Bisson)

En appliquant leur filtre sur le paysage, les skateurs voient la ville avec un regard aiguisé et un sens aigu de la critique celui d’un urbaniste, d’un poète, d’un artiste ou d’un athlète. Peut-être parce qu’il est tout ça à la fois. Il n’est d’ailleurs pas surprenant que de nombreux skateurs professionnels, deviennent artistes, chanteurs, ou architectes.

Imaginons cette conversation fictive : « Vous avez vu les travaux qu’ils font sur le vieux port ? dit l’urbaniste. Espérons que cela débouche sur une meilleure gestion des flux de circulation. Et la Canebière, quand est ce qu’on pourra la descendre en planche sans risquer de se faire renverser ? - Quelle idée de retirer les voitures du centre ville ! dit le poète. Pourquoi pas le faire fermer définitivement et le mettre en vitrine ? Le bitume est là,

il doit être consommé par chacun sans distinction de moyen de locomotion ! - Pour moi, voiture ou piéton, c’est la même chose dit l’artiste. Les gens n’ont même plus conscience de leur environnement, ne regardent pas autour d’eux, et ne sont à l’aise que dans des rues commerçantes standardisé par des chaînes. Ils devraient aller dans des centres commerciaux et nous laisser sublimer la minéralité des trottoirs, des bancs et des barrières. -Je ne suis pas d’accord, on peut trouver un terrain d’entente comme à Pey-Berland à bordeaux, dit l’athlète. Là bas, on pratique sur des murets de marbre parfaits, sur des dizaines de mètres. Les gens s’assoient, se décalent, nous regardent exécuter des prouesses, partent. C’est deux mondes qui coexistent, comme dans un stade. Sauf que le public est sur le terrain ! » Bien qu’inventée, cette conversation est basée sur une réalité : les skateurs proposent une lecture de la ville pertinente parfois, engagée souvent.

Laisser son empreinte Dans ce jeu de découverte qu’est la pratique du skate, il est une notion importante, c’est celle d’appropriation

de l’espace public. Le skateboard peut être assimilé à du « hors-piste », comme le souligne R. Zarka dans « la conjonction interdite » ; le sociologue Yves Pedrazzini parle même de skate « sauvage ». En effet, alors que les usagers de l’espace public se contentent de le traverser, de l’emprunter un instant, les skateurs eux ne l’empruntent pas pour un instant. Ils en usent et en abusent, allant parfois même jusqu’à le marquer (à la manière d’un animal marquant son territoire), profondément, ils l’ « empreintent ». Ajoutons à cela, leur façon expansive d’évoluer, auditive d’une part : ils génèrent des bruits qui ponctuent l’espace sonore. Elle est spatiale et temporelle d’autre part : le trajet qu’ils préparent ou roulent leur appartient le temps qu’il dure. Le pire est que tout cela n’est que pour leur plaisir égoïste; Ils ne recherchent que le jeu et « mélanger le plaisir du jeu au sérieux de la vie est une chose indécente ». Alors que l’urbaniste pense fonctionnalité, rationnalité, fluidité, le skateur pense jeu, défis, répétition. Voilà pourquoi ils sont si peu adaptés au fonctionnement de la cité, bien qu’ils en aient décortiqué la moindre parcelle.

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Propos liminaires sur le skateboard

Interpréter le mobilier urbain Element le plus connu du street skate, le curb permet des enchaînements de figures en glissant, en «grindant» (de grinder: «ripper» sur l’axe des roues), ou en roulant en manual (sur 2 roues).

Cet escalier de San Francisco, mondialement connu par les initiés sous le nom de « Hubba hide out » a inspiré de nombreux skateparks. C’est une référence de muret incliné.

La rampe d’escalier : tout skateur qui se respecte appelle cela un « hand rail» et n’envisage pas de l’utiliser autrement quen glissant dessus.

« Pole jam » : les poteaux accidentés par les automobilistes, sont depuis quelques temps largement exploités. Ici, un exemple intégré dans un skatepark.

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Les skateparks

Pourquoi un Skatepark ? Qu’est-ce qu’un skatepark Un skatepark moderne, c’est la reproduction d’une portion d’environnement urbain dans le but d’y pratiquer le skateboard. C’est ce que, en France et ailleurs depuis une dizaine d’années, les institutions commencent à comprendre : petit bout de ville à lui tout seul, le skatepark doit être

Projet de skatepark de Genève (Constructo)

aussi divers et varié que la ville elle-même et s’y intégrer harmonieusement. Il a certes fallu en passer par les tristes dalles de bitume ou de béton en périphérie pour que le message passe, mais aujourd’hui, la cause semble entendue : les municipalités heureuses de leur investissement sont celles qui ont fait l’effort de comprendre qu’un skatepark n’est pas qu’un empilement de modules aux formes bizarroïdes, mais bien le fruit de toute une démarche sportive, artistique, esthétique et architecturale. Ce qui ne signifie pas forcément qu’il faille rajouter un zéro sur le chèque après chacun de ces adjectifs : un skatepark à micro-budget, bien conçu par un maître d’oeuvre compétent (pas de secret ici : passer des années sur un skateboard bâtit souvent la meilleure des expériences) sera toujours mieux accueilli par les pratiquants. Si en plus il est agréable à l’oeil du spectateur et que l’on a envie de s’y arrêter pour voir évoluer les skateurs même sans en faire,

le pari est gagné haut la main… Cette notion fait d’ailleurs partie de tout un volet de considérations “extra-skateboardistiques” plaidant en faveur de la réalisation d’un skatepark : il peut apporter le bénéfice, notamment chez les jeunes, des premiers pas dans la vie citoyenne. Pour demander un équipement public et mener un projet à bien, il faut s’impliquer dans un groupe, monter une association, prendre des responsabilités, discuter avec des élus... Les autres raisons de réaliser un skatepark sont multiples : même si le skateboard existe quoiqu’il arrive, il est toujours plus sûr de le pratiquer dans un park que dans la rue. Pour les plus jeunes, cela reste un endroit géographiquement identifié et visible pour aller se détendre après l’école. L’expérience a par ailleurs prouvé qu’un skatepark chasse invariablement les activités indésirables des zones où ils s’implantent. Et puis, pour les simples spectateurs, un park remplit la même fonction qu’un parc municipal… l’action en plus ! En résumé ? Plus qu’une structure sportive, le skatepark un équipement reconnu d’utilité civique…

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Les skateparks

1976

1977

Historique des skateparks En pleine canicule la restriction d’eau assèche les piscines d’Hollywood. Les Z-boys vont les investirs et filmer des sessions légendaires.

1985

1995

Les skateparks n’attirent plus le public, mais la pratique de la rampe explose.

Retour en vogue du skateboard : les mairies sont séduites par l’implantation de modules de métal et bois en zone suburbaine. Le résultat est catastrophique, et ce dans toute la France.

Le premier skatepark béton, Carlsbad, voit le jour aux USA.

Création d’un skate-park béton à Saint-Jean de Luz

2005

C’est le retour des parcs bétonnés : on redécouvre les avantages du béton qui allie souplesse et longévité.

Alors qu’aux Etats-Unis on crée le concept des skate plaza...

...en Belgique, on tente de faire rentrer le sport en milieu urbain avec le parc des Ursulines L’agence Constructo conçoit ses premières réalisations. En plein boom du skatepark bétonné, des architectes vont encore plus loin et travaillent sur des matériaux composites pour crer les structures de demain.

2005

Demain ...

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Les skateparks

Différents types de skateparks Les «snake run» : Littéralement «course de serpent», il s’agit d’un parcours sinueux sur un chemin incurvé.

Les bowls : directement inspirés des piscine privées de la côte californienne, les bowl n’offrent quasiment pas de surface de plat, ce qui oblige le pratiquant à suivre la courbe en gardant son équilibre ; sa pratique est physiquement intensive. Sur plan, le bowl est constitué d’une ou plusieurs partie de forme circulaires s’interpénétrant (forme de haricot, d’oreille de mickey, de trefle). Un bowl digne de ce nom offre diverses possibilités de transition et des profondeurs variées. L’élément pittoresque de certains bowls est le craddle (demi sphère qui clos le park)

Les «ramp parks» : Deuxième génération de skateparks, ils sont souvent en bois, ne comportent que des éléments de courbes reliés entre eux.

Les streetparks : il s’agit d’assembler sur une surface donnée, et de façon pratiquement cohérente, des reproductions d’éléments de circulations ou de mobilier pour recréer un contexte citadin. On peut y trouver des courbes intégrées, mais traditionnellement on oppose le streetpark au bowl (comme les streeteurs et les rampriders).

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Les skateparks

Les skateparks d’aujourd ‘hui Skateplaza « Il serait tellement simple de créer un emplacement sympa dans un parc public qui ne serait pas une infamie pour la communauté - et un

endroit où tout le monde pourrait se promener... J’ai le sentiment que c’est moi qui doit créer cela. Je sais le bénéfice que cela apporterait au skateboard ». Rob Dyrdek, Skater Profesionnel et initiateur du projet Skateplaza à Kettering en Ohio. Une skate plaza n’est pas un concept récent, il existait déjà des places publiques dédiées au skate : l’Embarcadero ( San Fransisco) ou Love Park (Philadelphie). De plus les lieux publics autorisés où l’on peut pratiquer le skateboard sont de plus en plus rares (soit interdits par des arrêtés, détruits ou anti-skaté). Créer une skate plaza

c’est repositionner le skatepark en tant qu’environnement architectural urbain. C’est ce qu’ont fait Rob Dyrdek et son équipe : « Offrir une solution simple en fabriquant un skatepark qui copiera la vraie rue. En son coeur, une skate plaza est faite de tous les éléments de tout environnement urbain : murets, bancs, marches, rampes et plats. On peut y incorporer de l’herbe, des arbres, des fontaines et des sculptures. Un peu comme les skateparks en béton des 70’s se basaient sur les piscines, les skate plaza copient les places de nos villes. Elles ont un usage multiple en servant de place publique.

Skateplaza Kettering 2005.

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Les skateparks

Skateparks béton conçus par des architectes urbanistes Le phénomène est très récent et marque un tournant dans l’histoire des parks en France. La génération de skateurs des années 90 a connu

mais sûrement l’idée que le skateboard est un sport à part entière. Elle prône aussi un retour à l’utilisation du béton dans les

le paysage. Salué par les différents acteurs des marchés (utilisateurs, commanditaires), par la presse

les skateparks modulaires impraticables et dangereux, l’explosion de la planche à roulette et celle d’internet. Devenue adulte, elle tente d’imposer doucement

construction, jugé souple et durable. Lauréat du concours lancé par la ville en 2007, le projet de skatepark d’Annecy est un modèle de design sportif et d’intégration dans

et la profession, ce skatepark allie à une recherche topographique un design moderne, souligné par l’incrustation de néons dans les murets.

Skatepark d’Annecy réalisé en 2008.

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Les skateparks

Dans skatepark, il y a parc... Le bowl du prado (Marseil e)

Courtrai (Belgique)

Forks winnipeg 2006 (Canada)

Ce sont des skateparks implantés sur des bases de loisir. La mixité se fait naturellement, et ces endroits se prêtent à des créations plus extravagantes ou imposantes qu’ailleurs. Le bowl du Prado à Marseille attire aussi bien les skateurs, les vélos et les rollers que les familles qui s’installent sur la pelouse à côté.

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Les skateparks

Faux squares et vrais spots : Il existe un phénomène très récent, c’est la dissémination de spots dans un aménagement paysager. De nombreux projets sont réalisés dans cette optique. Rob Dyrdek inventeur du terme « skate plaza », a également Evento (Bordeaux)

inventé le terme de « safe spot ». Il n’est pas dit qu’il soit l’inventeur du concept. L’idée est d’aménager des micro lieux de skate, des spots, sur la voie publique. L’idée a également été développée par Raphael Zarka.

Lors de l’exposition Evento à Bordeaux, avec les agents municipaux et les conseils de Constructo, il a modifié des formes urbaines pour les rendre praticables. (bancs, murets...) Hollenbeck skateplaza

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Les skateparks

Les skateparks fabriqués par les skateurs Cas de Portland

A Portland, 2 jeunes skateurs ont un jour décidé de se créer un petit spot sous un pont. Après avoir nettoyé l’endroit, ils ont attaqué les travaux de construction. Une société leur file un coup de main,

sous forme de restes de béton non utilisé. Le parc s’agrandit, et vite l’initiative est saluée par la Ville. Portland est depuis un lieu mondialement reconnu pour sa tolérance à la pratique urbaine du skate.

De plus en plus souvent, des skateurs, à l’aide d’un sac de ciment, créent de véritable petits spots, et redonnent ainsi une vocation à un endroit qui n’en a pas forcément (friche, délaissé, espace résiduel).

Do it yourself spot : greffe architecturale

Burnside project : un skatepark par les skateurs

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La conception du skatepark

La création du skatepark Initiative locale

Implanter le projet

La création d’un skatepark doit répondre à une demande d’usagers, ou un besoin manifeste. Il s’agit généralement d’un groupe de jeunes (ou moins jeunes) qui se réunit en association pour faire valoir ses droits. On est sur un schéma de démocratie participative, ou arguments contre arguments le dialogue s’installe entre les différents protagonistes (riverains, pratiquants, conseillers, maire, parents). C’est l’implication, le sérieux et la tangibilité qui fait basculer l’acceptation d’un projet par les conseils municipaux. Ils doivent montrer qu’ils sont non seulement capable d’estimer le coût et l’investissement de ce type de demande, mais doivent également démontrer comment ils entendent le faire vivre, et en tirer des retombées positives pour la commune. Ce type d’initiative qui prend de l’ampleur, témoigne aussi de l’implication citoyenne de cette jeunesse dans les projets communaux.

Un skatepark bien conçu doit être bien placé. Il doit être accéssible pour tous, intégré à son environnement. Quelques règles élémentaires sont à prendre en compte.

1. La visibilité Penser que la pratique du skateboard doit être cachée, est une erreur classique. Ce sont justement les skateparks cachés, à l’abri des regards, qui ont tendance à devenir des incubateurs à activités indésirables. Implanter un skatepark dans une zone visible du centre-ville a un dernier avantage : jamais désert la journée, il joue un rôle «d’agora» et participe à l’animation de la ville.

2. Les à-côtés L’environnement mérite d’être soigné. D’abord parce que c’est un investissement dont on doit être fier,

il renvoit une certaine image de la ville. Ensuite, construit dans un no man’s land, le skatepark sera considéré comme une verrue dans le paysage, et les utilisateurs n’ont pas la même motivation pour l’animer.

3. Un accès facile Par “accès facile”, il faut entendre, en modes doux (vélo, marche...) ou par les transports publics. Un skatepark éloigné n’attirera que ceux qui ont les moyens de le rejoindre,

4. Les interactions avec les spectateurs À bannir tout lieu non convivial et sectarisé. Le but du jeu ? Se baser sur la diversité et l’acceptation pour faire venir le plus de groupes différents possibles. On ne crée pas un brassage sde curieux avec un skatepark inesthétique, peu intégré dans son environnement, enclavé et froid.

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La conception du skatepark

La commande D’un point de vue légal la création d’un skatepark en béton s’apparente à des travaux de voirie et nécessite l’intervention d’un maître d’oeuvre spécialisé. De ce fait, le projet s’articule autour de deux phases distinctes : la conception et la réalisation. Pour donner une fourchette raisonnable, pour un projet moyen (autour de 120 à 150 000€ HT), il faut miser sur un délai estimé total de 12 à 18 mois entre la prise de décision initiale de la maîtrise d’ouvrage, et la livraison du skatepark.

Les acteurs du marché En France, il est très concurrentiel même si, au final, peu d’acteurs véritablement crédibles s’en dégagent et les confusions sont faciles à faire, un certain flou étant parfois maintenu à dessein : ce n’est pas parce que l’on répond à un marché de maîtrise d’oeuvre que l’on est nécessairement maître d’oeuvre “réel” – à savoir qualifié, compétent et capable. Ceci implique donc de ne pas être en collusion ou entente sous-jacente

avec une entreprise qui répond à un marché public de travaux, afin d’éviter d’être juge et partie sur des dossiers Un bon maître d’oeuvre est avant tout un skater authentique qui sait de quoi il parle, qui sait concevoir avec pertinence, dessiner, faire de vrais marchés de travaux et être expert en construction.

Conception C’est une prestation d’architecture car elle projette l’aménagement de l’espace et son intégration dans son environnement. Elle est pensée par le maître d’oeuvre, en concertation avec la maîtrise d’ouvrage et les futurs usagers. C’est la phase cruciale, celle qui déterminera la pertinence et la pérennité d’un skatepark. Outre l’important travaille d’intégration, le skatepark a avant tout une vocation, la pratique des sports urbains dits «de glisse» D’où l’intérêt de faire travailler un maître d’oeuvre issu de la pratique du skate, qui aura une légitimité déjà existante auprès des skaters, évitant par là

nombre de négociations, tensions et errements. En effet, l’architecte qui dessine le skate park, doit veiller bien entendu àl’intégration du skatepark, mais il se doit avant tout de répondre à une demande: une surface de pratique et d’entraînement du skateboard. Cela peut parître évident, mais les notions de lignes, rebonds, élan et enchaînement sont affaire d’amateur. Les surfaces doivent être suffisament grandes pour qu’on ne ne soit pas sans cesse en train de tourner, mais ne doit pas contenir trop de plat sous peine d’être monotone. Le dosage des distances et des pentes doit être calculé en fonction des distances d’élan. Il est peu probable qu’une personne qui n’a jamais pratiqué le skate soit en mesure de comprendre l’organisation des éléments les uns par rapports aux autres, et a priori de satisfaire une demande ciblée. En résumé: il s’agit de proposer un équipement unique dans son concept et inédit dans ses lignes de pratiques, qui puisse transcender par ses valeurs architecturales et paysagères le simple aspect sportif du projet.

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La conception du skatepark

Réalisation Elle peut être prise en charge par une entreprise de maçonnerie spécialisée, ou une entreprise de travaux publics généraliste. Dans les deux cas de figure, la réalisation doit se passer sous la direction du titulaire du marché de maîtrise d’oeuvre, qui aura un “oeil” particulier sur certains détails essentiels à la pratique, mais qui peuvent paraître à tort accessoires à l’oeil non-averti.

Le marché s’organisera donc impérativement autour de deux procédures de type MAPA (appel d’offres et obligation de mise en concurrence), selon le code des marchés publics et la loi MOP (Maîtrise d’ouvrage public) : – un marché de maîtrise d’oeuvre. – un marché de travaux. La phase de réalisation se décompose comme suit :

Installation de chantier et implantation des ouvrages : 1 semaine • Terrassement en déblai et assainissement • Terrassement en remblai • Infrastructures (bêches, semelles filantes, fondations…) • Ouvrages bétons (murets, marches…) • Dallages horizontaux, inclinés et courbes • Finition et repliement

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Analyse critique

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Analyse critique

Skater les parcs ou parquer le skate ? Rejetés des espaces publics du centre les skateurs apprécient de se retrouver dans un espace qui est le leur, pour rouler, glisser, sauter des obstacles reproduisant le mobilier urbain, voir l’améliorant. Pourtant, partant de ce constat et avec du recul, cette vision m’a fait réfléchir sur des points qui appellent le débat :

Ou est la liberté ? Nous sommes devant un schéma simpliste mais très efficace. Comme nous l’avons vu, la pratique du skateboard, contrairement à d’autre sports reglementés comme le foot, ou la boxe, n’est soumis à aucune règle, et dans une moindre

Modélisation d’une bande «skatable» rue cladel (Paris)

mesure aucun cadre. Je ferais un parallèle avec l’équitation : on se forme sur un manège, mais le vrai plaisir est la promenade, la découverte d’un paysage nouveau et ses possibilités (pas, galop, saut…).. Le skate peut se pratiquer sur ces surfaces pour débuter, ou s’entraîner, mais la réalité du skate c’est sa forme urbaine, sans concession, radicale. Et, même si le skatepark n’est pas un lieu clos, il établit tout de même une séparation (des surfaces) (Park = Parc dont l’origine est l’enclos dans lequel on parquait le bétail). Néanmoins, on rentre aujourd’hui dans une nouvelle phase des structures de glisse : l’intégration de

spot dans l’espace public. C’est à dire que l’on ne distingue plus le skatepark comme un lieu à part entière, on en intègre des bribes dans différents projets d’aménagements. A ce propos, il est important de souligner que l’agence Constructo est pionnière en France dans ce type d’aménagement, avec le spot de la rue Cladel. Il s’agit d’intégrer «une piste skatable» dans une ruelle fermée aux voitures à 200 m de La Bourse à Paris. C’est la première tentative française d’inscrire des petites structures roulables (et pensées comme telles) sur un voie piétonne.

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Analyse critique

Ou est la créativité ? La pratique du skate offre une lecture inédite et dynamique de la ville et de l’urbanisme. Evidement, cette lecture passe par deux canaux (principaux) : le regard, qui balaye

l’ensemble des structures environnantes avec acuités et précisions (hauteur, longueur, largeur, matière) et la kinesthésie qui permet de tester les informations précédentes. En ce sens, j’avais déjà souligné que le pratiquant se met dans la peau d’un urbaniste, d’un poete et d’un artiste. Il doit réinterpréter le mobilier, les circulations, les flux pour son plaisir. Il est un explorateur urbain, un défricheur, voire un chercheur d’or qui met à jour des pépites, des trésors cachés. Ainsi la légende veut qu’en pratiquant ce qu’on pourrait appeler spotspotting (trouver l’endroit) Mike Carroll ait découvert le Secret Spot ou encore «third and army» (de sa localisation) à San Francisco. Une étendue de plaque de béton (dans le style des trottoirs

américains), bordés de curbs sur la longueur, eux mêmes englobant une grosse barre de métal. Il est amusant de constater (y étant aller moi-même) que hormis cette fonction de skatepark « naturel », il est très difficile de mettre une vocation sur cette surface, vide et déserte. (En réalité c’est une place aménagée par la ville de San Francisco pour permettre aux employés de la Muni, les transports municipaux dont le célèbre ramway, de éjeuner dans un joli cadre, ce qui ne semble pas être une réussite car peu utilisée) En offrant sur un plateau des surfaces types, agencées de façon attendue, à la manière du jeu video «Skate», on étouffe une part de cette créativité.

Esplanade dite «Third and Army», San Fransisco

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Ou est la diversité ? Dans son modèle fonctionnel, la rue est un réseau de bandes de bitume, autour desquels circulent des trottoirs, sur lesquels se trouvent bâtiments, mobiliers et divers éléments d’architecture. Dans la réalité, les rues ont une identité propre, ne

serait-ce que leur nom, définie par leur histoire, leur typologie, l’histoire de la ville, de son urbanisme, les travaux d’infrastructure décidés par la commune, les réglementations, et l’habitude des usagers. Pour un skatepark, il existe de nombreuses

configurations de terrains, et chaque fois une demande un peu différente de la part des locaux. A titre d’exemple, l’agence constructo, qui a réalisé 50 skatepark en France a jusque là réussi à maintenir une diversité dans ses réalisations. Mais, fort de ce succès, on peut entrevoir un risque d’institutionalisation et un risque de faire se côtoyer des structures présentant des similitudes. Il est très important d’une part que les pratiquants s’investissent véritablement dans la politique (au sens de vie de la cité) et l’urbanisme, et d’autre part que l’élan de construction que l’on connaît aujourd’hui suscite des vocaions, et des points de vue différents.

Skatepark de Karlsbad, Californie

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Conclusion Depuis son arrivée sur le territoire en tant que gadget, le skateboard a parcouru du chemin. au point qu’il s’est imposé dans les politiques culturelles, sportives et d’aménagement de l’espace. Outre l’aspect urbanistique, il soulève également

des questions sur le rapport que nous avons à la ville. En 2010, le centre Pompidou organisait l’exposition Dreamland, qui voulait montrer les liens existants entre les parcs de loisirs, les foires internationales et l’urbanisme du début du XXeme siècle. Le titre de l’exposition est une référence au travail de Rem Koolhaas, Delirious New York, qui souligne la filiation entre Manhattan et le parc Dreamland. Bien entendu, il ne s’agit pas de proposer des schémas urbains calqués sur des terrains de jeux, mais plutôt de concevoir des aménagements en y intégrant de «la ludification». Une contraction de «ludique» et «fluidification» que l’on doit aux chercheurs Sonia Lavadinho et Yves Winkin qui veut «évoquer la capacité des villes à augmenter les déplacements en mode doux grâce à un recadrage

ludique, éphémère ou permanent, des espaces traversés». Comment ne pas y voir une analogie avec la planche à roulette ? C’est très probablement dans cet état d’esprit que les architecte de LAAC ont dessiné la place Eduard Wallnöffer à Innsbruck, en Autriche. Autrefois caractérisé par une rigoureuse architecture militaire, l’ensemble a été transformé par LAAC Architects et Stiefel Kramer Architecture en skatepark faisant aujourd’hui le bonheur des jeunes Innsbruckois qui se plaisent à «slider» sur ces sculptures de pierre lisse. En répondant à la question de l’intégration/interaction de micro architectures dans un espace de circulation piétonnier, ils signent là une réussite de conception de surface multimodale, et un exemple à suivre pour les professionnels de l’aménagement d’aujourd’hui et de demain.

Place Eduard Wallnöffer à Innsbruck

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Glossaire Le skatepark est le terme générique pour symboliser une aire, avec des modules, dédiée à la pratique du skate, du roller et du bmx. Un skatepark peut être orienté roller, on parle parfois de Rollerpark, et s’il est orienté pour le bmx, on peut l’appeler bmxpark. Le skatepark de Bordeaux comprend des modules pour tous types de glisse.

Bowl : module en forme de cuvette, inspiré des piscines californiennes

Contests : terme utilisé pour une compétition

Coping : tube situé sur le haut d’une

Funbox : module de saut avec au

Skateur : pratiquant de la planche

moins une courbe et un plan incliné. Table : module de saut constitué d’au moins deux plans incliné

à roulette.

Grinder : action de glisser sur les 2 trucks du skate

Local, locaux : abbréviation de pratiquant local. Désigne aussi un habitué d’un endroit.

courbes d’une rampe et faisant office de surface de roulement. Designe aussi n style de skate, où l’on ne fait que des figures au sol.

Street : signifie la rue et est

Trick : désigne une figure

par rapport au sol, présente sur les lanceurs droits et module de saut de type table, elle permet le saut et la prise d’élan.

Verticale, vert : partie qui se situe sur

Roller : patin à roulettes

Flat (plat) : partie reliant deux

autres que les skateparks

Plans inclinés : forme droite incliné

Courbe : forme arrondie d’un

qui permet de réaliser des figures variées (manual, gring, slide)

Spots : endroits pour pratiquer

roues avant, ou arrière.

Manual : Action de rouler sur 2

Riders : pratiquants en skate, en

Curb, ledge : muret à angle droit

planche de skate

couramment utilisé pour parler de la pratique sur un skatepark configuré en aire de Street ou dans la rue.

courbe ou sur un curb. Il permet la glisse et amorti les chocs.

module ou d’un skatepark, elle permet la prise d’élan et les sauts.

Slider : glisser sur le bois de la

roller, en bmx.

Rampe : module en forme de « U » composé de deux courbes se faisant face et séparées par un plat servant de surface de roulement.

Skateboard, skate, board (ou skate) : planche à roulette constituée d’un plateau en bois équipé de trucks et de roues permettant la pratique du skate. Skate désigne l’objet et sa pratique.

acrobatique.

un quarter ou une rampe et qui est perpendiculaire au sol. Les modules pourvus de vert permettent aux pratiquants de faire des sauts très haut, au-dessus de la plate-forme et de revenir dans la courbe.

Wall : module comportant un plan, incliné ou une courbe prolongé par une surface de roulement vertical.

Wax : savon de paraphine utilisé par les skaters afin de rendre une surface plus glissante

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Remerciements Je tiens tout d’abord à remercier Catherine Binot et Alain Sandoz responsables de la Licence Professionnelle pour m’avoir permis de reprendre les études et bénéficier d’une formation passionnante. Ensuite, je suis particulièrement reconnaissant envers mes maîtres de stage Stephane Flandrin et Samuel Stambul pour m’avoir accueillis dans un contexte de travail particulièrement motivant, s’être montrés disponibles et pédagogues,

et avoir partagé10 semaines durant la pertinence de leurs réflexions.. Pour sa patience, son aide, son soutien (moral, affectif et logistique) et ses encouragements, je ne pourrais jamais assez remercier Laura. Je lui dois tout de mon apprentissage du skateboard et sa culture, il y a vingt ans, merci à Grégoire. Une pensée pour 2 futures skateuses, Romie et Mardie.



Bibliographie Bradstreet S. (2009), Skateboard parks, Design & development, Atglen PA, Schifer publishing Caillois R.(1950), Des jeux et des hommes, Paris, Gallimard Calogirou C, Touche M. (1995) « Rêver sa ville : l’exemple des pratiquants de skateboard », Journal des Anthropologues, n° 61-62 Calogirou C. (1997), « Les skateurs et le processus de conquête des espaces publics », in Glisser dans la ville, les politiques sportives à l’épreuve des sports de rue, Neuchâtel, Centre international d’étude du Sport Hannerz U. (1968), Explorer la ville, Paris, Editions de minuit

Lefebvre H. (1968), Le droit à la ville, Paris, Anthropos Pedrazzini Y. (2001), Rollers et skaters, sociologie du hors-piste urbain, Paris, L’Harmattan Zarka R. (2007), La conjonction interdite, notes sur le skateboard, Paris, éditions F7 Zarka R. (2009), Chronologie lacunaire du skateboard 17792009, Paris, editions B42 Zarka R. (2011), Free ride, Paris, editions B42 Sadler S. (1998), The situationnists city, London, the MIT press Collectif (1957), Guy Debord présente Potlatch, Paris, Folio

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Annexes



© AFNOR 2006 — Tous droits réservés

FA119238

norme européenne

ISSN 0335-3931

NF EN 14974 Septembre 2006 Indice de classement : S 52-401

ICS : 97.220.10

Installations pour sports à roulettes et vélos bicross

Exigences de sécurité et méthodes d'essai E : Facilities for users of roller sports equipment — Safety requirements and test methods D : Anlagen für Benutzer von Rollsportgeräten — Sicherheitstechnische Anforderungen und Prüfverfahren

Norme française homologuée par décision du Directeur Général d'AFNOR le 20 août 2006 pour prendre effet le 20 septembre 2006.

Correspondance

La Norme européenne EN 14974:2006 a le statut d’une norme française.

Remplace la norme homologuée NF S 52-401, de mai 2000 et son amendement A1, de septembre 2004.

Analyse

Le présent document s’applique aux installations pour patins en ligne, patins à roulettes, planches à roulettes ou équipements similaires de sport à roulettes ainsi que pour les vélos bicross.

Descripteurs

Par rapport aux documents remplacés, adoption de la norme européenne.

Thésaurus International Technique : installation de sport, patin à roulettes, patin à roues en ligne, planche à roulettes, bicyclette, matériau, bois, métal, matériau composite, polymère, béton, exigence, sécurité, dispositif de sécurité, prévention des accidents, installation, stabilité, sol, surface, garde-corps, plan incliné, plateforme, dimension, essai, marquage, information, instruction, maintenance.

Il a pour but de spécifier les exigences de sécurité qui, dans une large mesure, protègent les utilisateurs et les tiers contre les risques résultants de l’utilisation prévue de ces installations ou dans des conditions auxquelles on peut raisonnablement s’attendre.

Modifications Corrections

AFNOR 2006

1er tirage 2006-09-F

Éditée et diffusée par l’Association Française de Normalisation (AFNOR) — 11, rue Francis de Pressensé — 93571 La Plaine Saint-Denis Cedex Tél. : + 33 (0)1 41 62 80 00 — Fax : + 33 (0)1 49 17 90 00 — www.afnor.fr

© AFNOR 2006


REVUE D'ARCHITECTURE LE MONITEUR N°5508 - 19 JUIN 2009




Resumé Par passion des jardins j’avais abandonné les études d’architecture et d’urbanisme il y a 15 ans, j’ignorais que ma boulimie de connaissance du domaine du paysage me remettrait le nez dedans un jour. Souhaitant remettre à jour et approfondir mes connaissances de BTS, j’ai demandé une place en Licence Professionnelle Aménagement du Paysage proposée conjointement par l’université de Provence à Marseille et le Campus Louis Giraud de Carpentras. Une nécessité, puisque j’y ai appris, entre autre, l’utilisation des logiciels de CAO, de retouche graphique et de mise en page. Pour compléter l’enseignement et appliquer les acquis, j’ai fait un stage professionnel au sein de l’agence d’architecture Constructo. C’est une agence qui conçoit et fait réaliser des Skateparks en béton. En terme de skatepark, le constat est le suivant : en cherchant à canaliser les skateurs qui créent des nuisances dans les centre ville, les mairies, aiguillée par des experts autoproclamés, ont acheté et fait installer des structures modulaires de glisse, sur des terrains de sport en périphérie des villes. En confiant la réalisation de « skatepark » à des gens qui n’ont ni pratique du skate ni sens de l’aménagement, on aboutit à la formation de verrues paysagères et on montre aux jeunes qu’on est incapables de les comprendre. Avec l’expérience de pratiquant, un dipôme d’architecte et un bon sens critique, les architectes associés Stephane Flandrin et Samuel Stambul (Constructo) ont démontré, marché après marché, qu’un skatepark béton intégré apporte une réponse adaptée à l’attente des skateurs locaux, et confère une image positive et dynamique à la municipalité. Sensible à la question des rapports jeux/urbanisme, j’ai voulu faire ressortir au travers de mon mémoire de stage les enjeux de l’assimilation/intégration des pratiques des sports dits « de glisse » dans les agglomérations. Dans un premier temps je présente la structure d’accueil, ses fondateurs et leur façon d’envisager la maîtrise d’œuvre en skateparks intégrés. Je fais ensuite un tour d’horizon documenté du skateboard d’abord, des skateparks ensuite, au travers de l’histoire, des besoins des pratiquants et des politiques de rejets ou d’intégration, suivi de points de vue personnel qui ouvrent le débat. Il en ressort clairement que face à de nouvelles pratiques, de nouvelles tendances les politiques de la ville sont en pleine mutation. En tant que concepteurs, c’est aux paysagistes, urbanistes et architectes de redonner un sens à notre pratique de la ville, de permettre à chacun d’y trouver sa place, y générer du lien plutôt que de l’isolement.



Summary For gardens’ passion, I dropped out of architecture and urban studies 15 years ago, I didn’t know that my bappetite for knowledge in landscape design would bring me urbanism back. Wishing to update and improve my knowledge of BTS, I applied for Professionnelle License in Landscape design by the University of Provence in Marseilles and Campus Louis Giraud in Carpentras. A necessity, as I learned, among other things, the use of CAD software, graphics editing and layout. I did a internship at Constructo agency to apply learning. Constructo designs and build concrete skateparks. In terms of skateparkarchitecture, the report is as follows: To bring the skater out of the city center, municipalities and self-proclaimed experts, have installed modular slide structures on grounds sports in city suburbs. Giving authority to people who have no skateboarding experience, no sense of development, leads to the formation of non integrated structure in the landskape and show young people that we are unable to understand them. With a stat diploma, and strong skateboarding experience, associated architects Flandrin Stephane and Samuel Stambul have shown that a concrete skatepark provides an appropriate response to the expectations of local skateboarders , and gives a positive and dynamic image to the municipality. Sensitive to the issue of the games reports / urbanism, I wanted to bring out through my report the challence of practices of sports known as «sliding» in urban areas. At first I present the host organization, its founders and their approach to manage project of integrated skateparks. Then I document an overview of the first skateboard, skateparks then, through history, the needs of practitioners and policy release or integration, followed by questions which opened the debate. It is clear that faced with new practices and new trends, policies of the city are changing. As designers, it is for landscapers, urban planners and architects to give practical meaning to our city, to allow everyone to find his place, to generate the link rather than isolation.


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