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NOSTOI. HISTOIRES DE RETOURS ET D’EXODES Archéologie et arts scéniques


NOSTOI Enrico Rossi, Président de la Région Toscane Nostoi - Histoires de retours et d’exodes est beaucoup plus qu’un projet européen: il a aussi eu le mérite de permettre un dialogue et un travail commun entre les jeunes artistes italiens et tunisiens pour une véritable valorisation (non dans ce sens banalement vulgarisateur qui ne confère à ce terme qu’une valeur économique) d’importants sites archéologiques de la Toscane et de la Tunisie. Nous pouvons dire qu’il s’agit d’une interrogation dramatique sur notre époque, ici même en Méditerranée, l’espace commun de peuples, de cultures, de sociétés que l’histoire inégale du développement mondial a divisé et éloigné. Qui sont les héros qui reviennent aujourd’hui à la maison? Vers quelle maison et de quelle guerre font-ils retour? Il est connu que les fragments de l’épopée composée en cinq livres écrits en hexamètres dactyliques du VIIe ou VIe siècle av. J.-C. narrent le retour des héros grecs après la chute de Troie. Nous savons aussi que le thème du retour (νόστος) est devenu important après la diffusion de l’Odyssée d’Homère, puisqu’on a retrouvé de nombreuses inscriptions en forme d’hexamètres épiques sur les vestiges archéologiques en terre cuite. Aujourd’hui, nous devrions tragiquement dire que ce seront les corps des milliers de migrants morts noyés dans les eaux de la Méditerranée qui rappelleront à la postérité qui étaient ces héros modernes et quelle guerre ils ont fui, non pour rentrer 2

à la maison (de laquelle des régimes dictatoriaux, des guerres, la pauvreté les ont chassés), mais pour trouver un nouvel abri digne de la vie d’un homme. Une maison où reconstruire une vie dans la dignité où au moins certains des droits de l’homme inscrits dans les principales chartes internationales (notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948) puissent effectivement être respectés. Quel poème épique pourra-t-on écrire au XXIe siècle sur cette mer qui nous est commune? Nous ne pouvons permettre qu’il raconte l’histoire des refoulements, des murs physiques ou juridiques érigés pour empêcher les héros d’aujourd’hui de vivre dans la dignité, d’une Europe-forteresse égoïste occupée uniquement à défendre son bien-être (construit au cours des siècles au détriment de ces populations qu’on voudrait aujourd’hui tenir à distance). Non, ce poème devra être celui du dialogue, de l’ouverture, de l’accueil, de la dignité, car un livre qui parle du refoulement des nouveaux héros du Sud de la Méditerranée serait tragiquement anachronique, dans un monde qui a ouvert ses frontières aux biens et à l’économie, mais qui en construit de nouvelles pour les êtres humains. En Toscane, nous voulons honorer les traditions d’hospitalité et d’ouverture qui caractérisent historiquement cette terre et pour cela, avec l’aide des


NOSTOI Enrico Rossi, President of the Tuscany Region Nostoi - Histoires de retours et d’exodes is much more than a European project; it also has the merit of creating dialogue and work in common between young Italian and Tunisian artists for a real valorisation of important archaeological sites in Tuscany and Tunisia - but not valorisation in the sense of the banal commonplace that assigns nothing but an economic value to the term. It is true that a dramatic interrogative looms over our time here by the Mediterranean Sea, the space common to peoples, cultures and societies that an unfair story of global development has divided and distanced. Who are the heroes today who return home? What home, and from what war are they returning? We know from fragments surviving that the five-book epic poem written in dactylic hexameters in the VII or VI century B.C. tells of the return home of the Greek heroes after the fall of Troy. We also know that the ‘return’ theme (νόστος) gained importance after the spread of Homer’s Odyssey since a number of inscriptions confirming this have come to light in archaeological finds on earthenware fragments bearing epic hexameters. Today, tragically, we are forced to say that it will be the bodies of thousands of migrants drowned in the waters of the Mediterranean to remind posterity of the identity of these modern heroes and the war from which they were fleeing. They are not returning home (dictatorships, wars, Intro

poverty have driven them away) but are seeking a new abode, a house worthy of a man. A home wherein to put together a decent way of life, where at least some of the sacred rights of man inscribed in the great international Charters (one for all, the Universal Declaration of Human Rights of 1948) could be really lived. What epic poem will be written in the XXI century in this common sea of ours? We cannot allow it to be a story of respingimenti (entry refusals), physical or legal walls put up to stop today’s heroes from merely living decorously, or of a fortress-Europe committed solely to a selfish defence of its own well-being (constructed over the centuries to the detriment of the very populations we are today trying to keep out). No, it must be a poem on dialogue, openness, welcome, and dignity, since any book would be tragically anachronistic should it talk about refusal to accept these new heroes from the southern shores of the Mediterranean, in a world that has opened its frontiers to goods and currency, but claims the right to set up new frontiers against human beings. In Tuscany, we want to honour the traditions of welcome and openness that historically characterize this land. We have therefore set up a model of hospitality for 3


associations de bénévoles (qui ont rendu cette région plus civile) et des municipalités, nous avons créé un modèle d’accueil pour plus de 7000 personnes, réfugiés demandeurs d’asile et migrants dans de petites et bien que décentes structures d’accueil. Mais cet accueil doit se poursuivre par un travail de dialogue avec les cultures, les histoires et les expériences de ces personnes qui traversent la Méditerranée pour vivre parmi nous; et ceci dans toutes les formes possibles. Le projet Nostoi a pour but, à travers le langage de l’art et de la culture, de rétablir un lien interrompu, de reprendre un chemin commun entre les peuples de la Méditerranée, conscients de leur histoire antique (dont témoignent les vestiges archéologiques présents sur les des deux rives) et contemporaine. C’est pour cela aussi que j’ai récemment voulu visiter la Tunisie où plusieurs ONG toscanes collaborent depuis des années avec notre région à des projets

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de coopération et pour aider le gouvernement à rédiger et mettre en œuvre une nouvelle constitution démocratique et laïque. Au cours de mon voyage, j’ai pu constaté l’intérêt du gouvernement tunisien à poursuivre le dialogue culturel, initié par le projet Nostoi. C’est pour cette raison que nous travaillons à la réalisation d’un partenariat entre le Musée des Offices de Florence et le Musée du Bardo ainsi qu’à un séminaire d’échange de bonnes pratiques entre la Toscane et la Tunisie sur la gestion des musées et du patrimoine culturel. C’est aussi par ce biais que nous espérons de faire de la Méditerranée, non une frontière séparant deux mondes ni, malheureusement, le cimetière de milliers de personnes désespérées, mais notre véritable maison commune.


more than 7,000 people, refugees applying for asylum and immigrants, in small, decorous housing facilities with the help of voluntary associations (which have helped to make this region more civilized) and the Municipalities. However, this hospitality must then continue by working on dialogue with the cultures, stories, experiences of these people who cross the Mediterranean to live in our midst. It must be done in every possible form, as in the Nostoi project’s languages of art and culture, in order to reconnect an interrupted discourse and set out again along a common pathway among the Mediterranean peoples, so conscious of their own history and so ancient (as we see from the archaeological remains on the two shores) yet contemporary. This is also why I wished to visit Tunisia recently, where for years a number

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of Tuscan NGOs have been collaborating with the Region on practical cooperation projects and to aid the government in laying out and implementing a new democratic, secular Constitution. During my trip I was able to verify the Tunisian Government’s interest in continuing the cultural dialogue set in motion by Nostoi: with this in mind we are working on a collaboration between the Uffizi Museum in Florence and the Bardo Museum, and on a seminar to exchange experiences between Tuscany and Tunisia on the management of museums and cultural heritage. In this direction lies the hope of making the Mediterranean not the frontier of two separate worlds and, disastrously, the burial place of thousands of desperate people, but our common home indeed.

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Isabella Valoriani, Coordinateur Fondazione Fabbrica Europa per le arti contemporanee

Le projet Nostoi est né grâce aux efforts et à la synergie entre plusieurs acteurs culturels, animés d’une double volonté: promouvoir l’échange entre les artistes émergents et soutenir la création artistique contemporaine afin d’expérimenter de nouvelles modalités de valorisation du patrimoine historique et archéologique du bassin méditerranéen. À sa conception, il était inimaginable que le cours des événements aurait rendu si urgent et nécessaire le fait de considérer le patrimoine culturel un bien à sauvegarder de la barbarie et de la violence. L’Europe a été conçue sur la Méditerranée. À travers les voyages et les migrations de l’Asie vers l’Europe, la succession des dominations des Phéniciens aux Grecs jusqu’à l’expansion de l’Empire romain, des cultures différentes se sont contaminées et stratifiées autour du bassin méditerranéen. La littérature et l’art ont contribué au travers de la comparaison entre l’imaginaire et la réalité à créer une chaîne de superposition mythologique et historique qui nous a permis de nous sentir reliés à notre passé. Inspiré aux poèmes épiques sur la guerre de Troie, sur l’Iliade, l’Odyssée et l’Enéide, le projet Nostoi s’est s’interrogé sur les traces des mythes et de l’histoire qui vivent encore dans la culture contemporaine européenne et méditerranéenne. La guerre de Troie, le conflit par excellence, semble nous rappeler que 6

les vices et les vertus de l’humanité héroïque se sont transposés dans les qualités et les défauts de l’homme contemporain. Tout homme, de n’importe quelle culture et époque, s’enrichit grâce à la narration qui est une forme primaire d’expérience humaine. Grâce à la fantaisie et à l’imagination, le récit devient un voyage à travers le temps et l’espace et capable de communiquer de façon directe avec son interlocuteur contemporain. Le projet Nostoi s’est développé dans ce contexte. Dès la première phase de sélection des 60 participants tunisiens et italiens aux deux premiers chantiers de résidence et de formation, sélectionnés parmi plus de 150 candidats, nous avons constaté que la dimension consciente de la création artistique peut être un instrument efficace pour la transmission de la connaissance. À travers le dialogue entre des conceptions différentes du monde et des modalités de coopération concrète, il est possible de donner du sens et de la valeur à des événements, des situations qui constituent un patrimoine qui se révèle commun. Ce projet d’archéologie et de performing arts, qui dans sa phase finale a réalisé les visites expérimentales à Populonia et Carthage, a inauguré un processus créatif en mesure d’identifier de nouvelles façons de valoriser le patrimoine grâce à l’engagement et aux efforts des jeunes artistes (comédiens, auteurs, vidéastes, peintres, musiciens) et au dévouement des


Isabella Valoriani, Coordinator Fondazione Fabbrica Europa per le arti contemporanee

Thanks to the effort and synergy of different parties working in the world of culture, the Nostoi project took form for two purposes: to favour exchange among emerging artists and to support contemporary artistic creativity as a means to experiment new ways of enhancing the historical and archaeological heritage of the Mediterranean Basin. When it was conceived, it was beyond imagination that our cultural heritage was something that had to be so urgently, imperatively, saved from barbarianism and violence. Europe was conceived on the Mediterranean. Through journeys and migrations from Asia to Europe and successive dominations from the Phoenicians to the Greeks up to the expansion of the Roman Empire, it was around the Mediterranean Basin that diverse cultures contaminated one another and became stratified. Literature and art contributed through encounters between the imaginary and reality to create a chain of mythological and historical overlapping, enabling us to feel connected with our past. The Nostoi project set out from the epic poems on the Trojan War, the Iliad, the Odyssey and the Aeneid, to arrive at an investigation of the traces of myths and history that still live on in contemporary European and Mediterranean culture. A by-word for conflict, the Trojan War seems to remind us that the vices and virtues of heroic humanity have filtered down from the mythical past to Intro

be instilled into the merits and defects of contemporary man. Whatever culture or era he belongs to, each man learns from the tale, and story-telling is the primary form of human experience. Thanks to fantasy and imagination, a story turns into a journey in time and space and can communicate directly with the contemporary listener. It is within this context that the Nostoi project developed. From the initial selection stage among over 150 applications received, we saw in the 60 young Tunisian and Italian artists taking part in the first two residency and training worksites that the conscious dimension of artistic creation can be an incisive instrument in transmitting knowledge. A dialogue between differing conceptions of the world and practical ways of cooperating enables us to assign sense and value to events, happenings and situations that make up the heritage we have in common. This project of archaeology and performing arts triggered creative processes and in its final stage produced the experimental visits to Populonia and Carthage. And these in turn have led to the discovery of new ways to ‘use’ our heritage thanks to the commitment and efforts of the young artists (actors, writers, video artists, painters, musicians) and the experts who guided them: Michael Marmarinos in Italy and Kays Rostom in Tunisia. Nostoi also furnished the opportunity for a 7


experts qui les ont guidés: Michael Marmarinos en Italie et Kays Rostom en Tunisie. Nostoi a été aussi l’occasion d’un voyage et d’un échange d’expériences à la découverte du riche patrimoine archéologique parsemé le long des côtes de la Méditerranée, du Moyen-Orient à la Tunisie jusqu’en Italie où Énée, après avoir quitté Carthage, est venu fonder Rome. La recherche d’un modèle appartenant aux arts de la scène avec sa propre structure narrative et imaginaire capable de rendre, en utilisant la réalité et sa représentation mentale, un véritable sens et une authenticité aux lieux devenus avec le temps inanimés, a été l’objet d’un travail extraordinaire, difficile et sujet à de nombreux aléas. Raconter et faire revivre les valeurs du patrimoine culturel, historique et scientifique que l’archéologie conserve et valorise, a représenté un défi aujourd’hui encore plus nécessaire; grâce à la sensibilité artistique contemporaine, les lieux, l’environnement et les situations qui furent 8

les théâtres des contradictions et des passions humaines ont retrouvé une nouvelle vitalité. Les jeunes artistes, les Ulysses contemporains, ont exploré les sites silencieux et immobiles en y décelant la vie, ils ont tenté de mettre en relation les objets et les pierres avec la culture et l’histoire et, tout en gardant vivante la mémoire du passé, ils ont su communiquer des valeurs et des instructions aux touristes, aux professionnels et aux participants des visites expérimentales. Un parcours qui a traversé durant ces dernières années de nombreuses difficultés avec des changements sociaux radicaux et des moments d’arrêt, mais que la ténacité et l’enthousiasme des nombreuses personnes impliquées ont porté à terme, en produisant, au-delà des résultats présentés dans les sites archéologiques, une grande quantité de matériaux disponibles pour d’ultérieurs développements. Merci à tous les voyageurs de Nostoi qui ont rendu possible ce projet.


journey and an experience in exchange and training for the discovery of the huge archaeological heritage spread all along the Mediterranean coasts, from the Middle East to Tunisia and to Italy where Aeneas, after leaving Carthage, landed to found Rome. At the centre of this extraordinary work, so demanding and fraught with so many unforeseeable impediments, was the search for a model belonging to performing arts with its imaginary narrative modes, using reality and its mental representation, to return sense and truth to places now long inanimate. Narrating and demonstrating from life the value of our heritage historical, cultural and scientific - safeguarded and nurtured by archaeology, has been a challenge which is today ever more pressing; thanks to contemporary artistic sensitivity, places, settings and situations at one time scenarios of human contradictions and passions have once more returned to life. The young artists, today’s Ulysses, explored silent, static sites Intro

to track down their old life; they tried to connect things and stones with culture and history; and yet, while keeping alive the memory of the past, they have managed to inspire the tourists, operators and participants in the experimental visits with values and rules. Such an itinerary met with many difficulties during these years of radical social change and stoppages, but thanks to the tenacity and enthusiasm of the many people involved it has successfully reached its goal. As well as the results presented in the archaeological sites, a large quantity of research material is now available for further development. Many thanks indeed to all the Nostoi travellers who have made possible the achievement of this project.

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Giuseppina Carlotta Cianferoni, Musée Archéologique National de Florence Nostoi, “les retours”, est le nom des épopées qui décrivaient le retour des Grecs chez eux après la destruction de Troie; nous connaissons tous le nostos le plus important et le seul qui nous est parvenu dans son intégralité, l’Odyssée d’Homère. Les pérégrinations à travers la Méditerranée des héros grecs, mais aussi celles des fugitifs troyens comme Enée, et le fait que la tradition leur attribue la fondation de villes et de sanctuaires, atténuent une réalité historique qui, tout autant que dans les épopées, se reflète dans la documentation archéologique. Il est reconnu que, dès le IIe millénaire, la Crète a exercé une sorte d’hégémonie politique et commerciale sur toute la mer Egée et l’influence des marchands crétois a été fondamentale à la naissance de la civilisation mycénienne, la même qui est mentionnée dans les poèmes homériques, et donc dans les nostoi. D’autres peuples aussi ont parcouru la Méditerranée: les Phéniciens, originaires de l’étroite bande de terre entre les montagnes du Liban et la mer, qui se consacraient à la navigation et au commerce parvenant à s’aventurer même au-delà des Colonnes d’Hercule, l’actuel détroit de Gibraltar, ainsi que les Grecs, qui ont colonisé les rives nord de la Méditerranée, en particulier celles de l’Italie du Sud et de la Sicile. Les peuples de la Méditerranée ont donc des racines communes, et c’est sur cette considération que se base le projet Nostoi, qui est consacré à la promotion et à la valorisation culturelle et touristique du patrimoine historique et archéologique à travers les langages de l’art 10

contemporain, en particulier les arts scéniques. Le projet s’inscrit dans une forme expérimentale de communication, conçue et promue au sein du Musée Archéologique de Florence, appelée Archéologie narrative, dont le but principal est de faire que les musées et les sites archéologiques «se racontent», sans recourir aux habituels langages «didactiques», mais en utilisant la parole et le geste théâtral. On a voulu offrir au public une autre façon d’entrer en contact avec le patrimoine culturel, qu’il soit réparti sur de larges espaces ouverts, comme les sites archéologiques, ou conservé à l’intérieur de musées, dans le but de sensibiliser les visiteurs et les amateurs en général, aux thèmes de l’archéologie, à travers le théâtre. Les spectacles doivent s’inscrire naturellement dans les lieux où ils sont représentés, comme si les vestiges et les témoignages archéologiques sortaient pour un instant de la coquille qui les emprisonne afin de raconter à haute voix les bribes de leur histoire. Le parcours de Nostoi, à travers les histoires des principaux personnages de l’antiquité et de leurs héritiers modernes, constitue donc un moyen novateur pour faire émerger l’énorme potentiel du patrimoine archéologique, parfois encore enterré ou peu connu, du bassin méditerranéen.


Giuseppina Carlotta Cianferoni, National Museum of Archaeology in Florence Nostoi, returns, was the name given to the epic poems describing the return of the Greeks to their homeland after the destruction of Troy. Everyone knows the most important nostos and the only one to have reached us integrally, Homer’s Odyssey. The roaming across the Mediterranean of the Greek heroes and of Trojan fugitives such as Aeneas, the tradition saying that they founded cities and sanctuaries, all this foreshadows a historic reality borne out by archaeological finds as well as by epic poetry. It is a fact that in the II millennium, Crete already held a sort of political and commercial supremacy throughout the Aegean and that the influence of Cretan merchants was decisive for the rise of the Mycenaean civilization referred to in Homer’s poems, and therefore in the nostoi. Other peoples also sailed across the Mediterranean: the Phoenicians, coming from a strip of land between the Libyan mountains and the sea, navigators and traders who reached and even passed beyond the Pillars of Hercules, now the Strait of Gibraltar; and the Greeks who colonized the northern shores of the Mediterranean, particularly southern Italy and Sicily. The Mediterranean peoples therefore have common roots, and it is upon this awareness that the Nostoi Project is founded. It aims to promote and enhance our historical-archaeological heritage in point of both culture and tourism through the languages of the contemporary arts, and particularly thanks to the contribution of the performing arts. The project refers to a form of experimental communication, created and promoted in the Florence Intro

Museum of Archaeology, entitled Archeologia Narrante, Narrative Archaeology. Its primary aim is to get museums and archaeological areas to «tell their own stories», without using the customary «educational» languages but through theatrical words and gestures. The idea was to offer the public a different way of contacting cultural heritage, whether found in wide open spaces such as archaeological sites or within Museums, in order to make the general end-users and enthusiasts aware of archaeological topics through theatrical means. The performances must therefore find their natural environment in the places where they are held, as if ruins and archaeological traces emerge for a moment from the shells that imprison them to recount part of their history in the first person. Through the stories of the foremost ancient figures and their modern heirs, the Nostoi itinerary is therefore an innovative way to bring out the enormous potential of our archaeological heritage, perhaps still underground or little known, here in the Mediterranean basin.

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Barbara Setti, Coordinateur Cooperativa Archeologia Inside the museums, Infinity goes up on trial Voices echo this is what salvation must be like after a while But Mona Lisa musta had the highway blues You can tell by the way she smiles Bob Dylan, Visions of Johanna, 1966

En 1989, dans une de ses Bustina di Minerva1 , Umberto Eco se demandait pourquoi, à la fin du XXe siècle, les étudiants européens en savaient plus sur les dieux d’Homère que sur l’histoire de Moïse ou de Sainte Catherine de Sienne. Pour Eco, il semblait que, contrairement à la nette perception que la mémoire des mythes classiques et des héros était un «instrument herméneutique» fondamental pour la compréhension de la culture occidentale, la connaissance précise des légendes des saints chrétiens restait en grande partie une question de doctrine de l’Église ou de dévotion privée. S’il est vrai que, durant mon travail en tant qu’archéologue conseiller avec le directeur artistique et surtout avec les jeunes artistes italiens, cet instrument herméneutique s’est révélé fondamental pour donner une base commune de dialogue au projet, le même instrument s’est révélé à mon avis inutilisable avec les jeunes artistes tunisiens. Et cela malgré l’appartenance à la rhétorique du mare nostrum qui remplit les pages de livres magnifiques et de beaux projets européens. En termes d’éducation culturelle, j’ai découvert combien les jeunes Tunisiens qui ont travaillé au chantier de Populonia manquaient de formation archéologique, et de façon plus générale, de connaissance de la culture méditerranéenne des sept siècles avant Jésus-Christ - bien que la présence phénico-punique ait été très importante dans leur pays, et bien que Carthage ait été une étape 1

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essentielle durant le voyage de cet héros fondamental de la culture italienne, Enée, un réfugié de la guerre de Troie. Tout simplement, cette sensibilité leur manquait. Un choc culturel, pour moi. En tant qu’eurocentrique, je donnais superficiellement pour acquise cette appartenance ancestrale, psychanalytique à la mythographie grecque. Et donc nécessairement, j’ai pensé que la terminologie, les mots, les idées à utiliser avec eux, devaient être plus réfléchis, interprétés et expliqués. Mais même cela, en réalité, lors de la confrontation directe ne s’est pas avéré correcte: cette terminologie, cette iconographie, ces tombes, devaient être racontées dépouillées de toutes les superfétations de notre culture occidentale. Dans cette confrontation physique et sans rhétorique entre nos cultures différentes, une autre chose m’a profondément touchée. Les jeunes artistes tunisiens n’ont pas subi la fascination de la nécropole. Certes, les événements au Musée du Bardo, alors qu’ils étaient à Populonia, ont peut-être eu une certaine influence mais je ne cherche pas à donner une clé d’interprétation culturelle. Le fait est que le choix de leur punctum, leur sujet d’intérêt, a toujours privilégié la Populonia des vivants, l’Acropole, au lieu de la nécropole. Avec un choix de relations très intéressantes entre les deux sites, qui je pense a été stimulant également pour les jeunes artistes italiens.

La Bustina di Minerva est une rubrique d’Umberto Eco qui parait sur l’Espresso


Barbara Setti, Coordinator Cooperativa Archeologia Inside the museums, Infinity goes up on trial Voices echo this is what salvation must be like after a while But Mona Lisa musta had the highway blues You can tell by the way she smiles Bob Dylan, Visions of Johanna, 1966

In one of his Bustina di Minerva articles in 1989, Umberto Eco wondered why it was that at the end of the XX century European students knew more about Homer’s gods than about the stories of Moses or Saint Catherine of Siena. It appeared to Eco that, unlike the clear perception of the classical myths and heroes - an interpretative instrument fundamental for the understanding of western culture - detailed knowledge of Christian legends and the saints had for the most part remained a question for church doctrine or private devotion. As consultant archaeologist working with the artistic director and particularly with the young Italian artists, I found this interpretative instrument to be the essential common ground for dialogue in approaching the project; yet the same instrument appeared to be unusable, I found, with the young Tunisian artists. In spite of being part of all that rhetoric on mare nostrum that fills pages of splendid books and wonderful European projects. On the cultural formation level, I found that the young Tunisians on the Populonia worksite had no education in archaeology, nor generally speaking in the Mediterranean culture of the seven centuries before Christ, in spite of the important role of the Phoenician/ Punic presence in their land. Nor did they realize that Carthage was an essential stage in the journey of that founding hero in Italian culture, Aeneas, the refugee from the war of Troy. They lacked this sensibility.

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This was a cultural shock for me; as a Eurocentric I had superficially taken for granted a sense of belonging, ancestrally, psychoanalytically, to Greek mythography. Therefore the words, the explanations, the terminology I had to use with them, perforce had to be more deeply thought out, interpreted, explained. But when we came face to face, even this did not prove true: that terminology, that iconography, those tombs, had to be narrated shorn of all the superfluities of our western culture. One more thing struck me greatly in this encounter, physical and non-rhetorical, between different cultures. The young Tunisian artists were not enchanted by the necropolis. Of course everything that happened at the Bardo Museum while they were in Populonia, may have had an influence, and I would not presume to offer an interpretative cultural key. The fact is that their choice of punctum, their chosen theme, was always directed more towards the Populonia of the living, to the acropolis, than to the necropolis. With a fascinating choice of links between the two sites which I believe was stimulating for the young Italian artists as well.

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Daouda Sow, Coordinateur Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle

Né de la rencontre directe entre des partenaires méditerranéens d’Italie, Tunisie et France, le projet Nostoi a été élaboré en tenant compte des spécificités du cadre institutionnel pour chacun des pays partenaires et des thèmes traités par le projet. Sa spécificité est d’avoir initié une approche assez particulière de valorisation du patrimoine archéologique et historique à travers la mise en scène de racines communes incontournables sur les deux rives de la Méditerranée au sein d’une oikos. Dans un premier temps il s’agissait d’un travail de laboratoire qui mettait en œuvre des disciplines aussi différentes que l’histoire ou l’archéologie, que le théâtre, la musique, la danse, etc.: une pratique d’interaction entre acteurs de différents horizons à travers des actions artistiques et des modèles de narration que leur inspire le «terrain» et répond à une altérité entre les deux rives de la Méditerranée, l’objectif final étant que l’artiste devienne un médiateur entre le visiteur et l’héritage du passé. Cette formation qui a bénéficié aux jeunes artistes des deux pays tour à tour en Italie et en Tunisie a débouché sur des «performances» produites sur les deux sites retenus: non pas des spectacles mais des visites conduites par des artistes qui utilisent leur langage propre (expression orale, corporelle, musicale, visuelle...) pour communiquer la connaissance et transmettre l’émotion. 14

Si la visite expérimentale sur le site de Populonia se caractérisait par une cohérence et une continuité soutenues par l’unité thématique issue des caractéristiques mêmes du site, où cohabitent le monde des vivants et le monde des morts, il en va tout autrement de Carthage. Le site sollicité est arasé et historiquement éclaté, y compris sur la même portion de terrain. Comment, dans ce cas, et en s’appuyant sur les supports matériels disponibles sur le terrain, la troupe du Théâtre National Tunisien pouvait-elle, sous la direction de Kays Rostom, déployer une quelconque épopée ou creuser le même sillon de la mémoire? C’était quasiment la quadrature du cercle. Pour la contourner, Rostom, aidé en cela par moimême, a convoqué les esprits des ancêtres et des lambeaux de la mémoire collective. Identités plurielles, commerces, sollicitations divines, diversité culturelle entre autochtones et envahisseurs, métissage culturel, dialectique, eau, feu, dialogue civilisationnel au contact du site, du thème du périple des phéniciens, de la fondation de Carthage, de la peau de taureau, des voyages d’Amilcar, d’Hannibal et des guerres puniques, ont naturellement interpellé les jeunes artistes. Mythe, Histoire et environnement les ont poussés à faire parler la pierre, à travers un langage très physique et des déclamations textuelles fortement inspirées d’histoires et entachées d’émotions riches en couleur. À travers ces divers témoignages, la légende


Daouda Sow, Coordinator Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle

Arising out of a direct encounter between Mediterranean partners from Italy, Tunisia and France, the Nostoi project was drawn up with in mind the specific features of the institutional framework for each of the partner countries and the topics to be dealt with by the project. Its main feature is starting a unique approach to the enhancement of archaeological and historical heritage through dramatization of the unquestionably common roots on the two shores of the Mediterranean within an oikos. Initially it was laboratory work activating disciplines as different as history or archaeology, theatre, music, dance, etc.: practical interaction among actors from different backgrounds through artistic action and narration models inspired in them by the “terrain” and answering to otherness between the two shores of the Mediterranean; the final aim was that the artist should become a mediator between the visitor and the heritage of the past. This formation benefited the young artists from the two countries in turn in Italy and in Tunisia and led to “performances” produced on the two sites chosen: not shows but guided visits by the artists using their own languages (expressed orally, bodily, musically, visually...) to communicate knowledge and convey emotion. While the experimental visit to the Populonia site featured consistency and continuity hinging on one single theme arising from the characteristics of the Intro

site itself containing the worlds co-habited both by the living and the dead, it was quite a different story for Carthage. The harrowed site has been levelled to the ground and historically laid open, even on the same portion of land. In this case, and relying on the supporting material available on the ground, how could the troupe of the National Tunisian Theatre under the direction of Kays Rostom bring to life any epic or dig up the same furrow of memory? It was almost a case of squaring the circle. To get around the problem, and with my assistance, Rostom invoked ancestral spirits and shreds of collective memory. Plural identities, trading, divine demands, cultural diversity between natives and invaders, cultural intermixing, dialectics, water, fire, dialogue on civilization on contact with the site, the subject of the Phoenicians’ journeys, the founding of Carthage, the ox hide, the voyages of Hamilcar, Hannibal and the Punic Wars; naturally all these attracted the young artists. Myth, history and environment urged them on to make the stones speak, by means of very physical language and textual declamations strongly inspired by stories, full of colourful emotions. The legend appeared through such different testimonies, and immediately revealed itself as the history of a common Mediterranean destiny: the destiny of a city linked to the well known Carthago 15


apparaît, et se présente d’emblée comme l’histoire d’un destin méditerranéen commun: le destin d’une cité liée au feu Carthago delenda est ou Delenda est Carthago, traditionnellement attribuée à Caton l’Ancien. Du 27 avril au 17 mai 2015 la colline de Byrsa à Carthage ressuscitée, a été le témoin d’une démarche sans précédent d’une seconde expérimentation après les deux chantiers en Toscane et le premier chantier à Carthage - des «visites expérimentales», non pas du site lui-même mais de la mémoire de l’endroit et de notre identité partagée. Un public d’écoliers et d’adultes a été convié, au cours de séances tenues les matinées et les après-midi de samedi et dimanche 16 et 17 mai, à participer aux visites expérimentales conçues et mises en œuvre par les jeunes artistes tunisiens et italiens sur l’esplanade du musée de Carthage. Vestiges et parade, tel est le titre qui a été attribué par les organisateurs à ces visites d’un genre particulier, dont deux réservées aux enfants et au cours desquelles, par groupes d’une cinquantaine de personnes, les visiteurs ont parcouru, sur une durée d’environ une heure de temps, un circuit ponctué de haltes qui représentent divers moments proches et lointains du passé de l’endroit, ou du pays, ou de notre conscience. A travers ces divers témoignages, le mythe de Carthage est revivifié. L’action artistique de Carthage est l’histoire de la recherche d’identités multiples et plurielles. Elle s’adresse à un public hédoniste, amoureux du patrimoine, des cultures, et désireux 16

d’être initié à l’histoire, la culture et l’environnement des lieux qu’il visite ou entrevoit. Le message principal fut l’apologie de la puissance merveilleuse de l’imagination inventive et récréative de la Méditerranée, où se mêle un jeu subtil d’ouverture et de transparence! Et que ce soit alors des ruines millénaires ou des survivances d’histoires partagées, c’est la Méditerranée qui s’offre à la vue. Le résultat en a été une fusion des identités en une conscience collective flottant par-dessus les vestiges, empreinte de lumière et d’émotion. Car, en fin de compte, c’est bien de cela qu’il s’agit: interpeller simultanément la conscience et la sensibilité.


delenda est or Delenda est Carthago, traditionally attributed to Cato the Elder. From April 27 to May 17 2015 the hill of Byrsa in a resuscitated Carthage witnessed the unprecedented process of a second experimentation - after the two worksites in Tuscany and the first worksite in Carthage - of the “experimental visits�, not to the site itself but to the memory of the place and our shared identity. During the sessions held in the mornings and afternoons of Saturday and Sunday, May 16 and 17, an audience of schoolchildren and adults was invited to take part in the experimental visits conceived and set up by the young Tunisian and Italian artists on the esplanade in front of the Museum in Carthage. Vestiges et parade, this is the name assigned by the organizers to these very special visits, of which two were reserved for children. During these tours, in groups of about fifty, the visitors walked for approximately an hour over a circuit halting at points representing different moments, near and far, of the history of the place, or of the country, or of our awareness. Through this diverse first-hand evidence, the myth of Carthage came to life again. The artistic action of Carthage is the story of the search for multiple, plural identities. It addresses a hedonistic audience, enthusiasts on heritage and cultures, desirous of learning about the history, culture and environment of places visited or glimpsed. The principle message was the vindication of the marvellous power of the inventive, re-creative imagination of the Mediterranean, mingling a subtle Intro

play of open-mindedness and transparency! And beside ruins thousands of years old or the survival of shared stories, it is the Mediterranean that opens up before us. The final result was the merging of identities in a collective consciousness floating above the remains, the trace of light and emotion. That, all things told, is what it is all about: calling simultaneously upon consciousness and sensitivity.

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Michael Marmarinos, Directeur artistique des chantiers de formation et création en Italie Yet meet we shall, and part, and meet again, Where dead men meet, on lips of living men. Samuel Butler

Je pense que cette phrase représente vraiment le cœur de ce projet: une sorte de récit informel de deux importants éléments que l’on trouve dans chaque site archéologique: le silence - le silence du site et son absence active, qui se reflète et se manifeste dans chaque fragment des artefacts retrouvés. Un site archéologique est rempli de traces, de fragments variés: de ruines, d’artefacts, d’objets cassés de traces de la vie d’un autre temps. Chaque site archéologique est une nécropole. Certains d’entre eux sont littéralement des nécropoles comme celle où nous avons travaillé à Populonia, la Nécropole de San Cerbone. Necropolis est un terme du grec ancien composé de deux éléments: nekro, mort, et polis, ville. Donc, nous parlons d’une ville des morts et c’est exactement ce que représente un site archéologique pour moi. La racine nek est également importante parce que cela signifie «corps vide». La Nekyia est le XIe chant de l’Odyssée d’Homère: Ulysse rend visite au site des morts dans le but d’interroger le devin Tirésias sur la façon d’accomplir son voyage de retour à Ithaque ardemment désiré. Nostos est le voyage, le processus, le retour à la maison. Afin d’accomplir son nostos, Ulysse doit rencontrer les morts et les faire parler. 18

Parce que les ombres, les corps vides, sont sans voix. Pour ce faire, il doit effectuer certains rituels précis: il doit sacrifier un mouton, verser sur la terre son sang mêlé avec du vin, de l’eau et de la farine et seulement si les morts en goûtent, ils pourront alors retrouver leur voix et ainsi communiquer avec lui. Pour moi, ceci est la métaphore précise qui fonde ce projet: les corps des vivants sont nécessaires pour que ce silence particulier et actif du site soit rendu compréhensible, perceptible. Le site est un lieu de l’Histoire. Il est une sorte de site urbain - c’est pour cela qu’on parle de polis - mais c’est un site de morts. Nous pouvons essayer de les détecter à travers les traces, les traces vivantes de la matière, et donc en quelque sorte donner voix à leurs histoires. Je ne sais pas pourquoi l’homme moderne visite un site archéologique. Je n’ai pas de vraie réponse. Et pour être honnête, je ne me soucie pas d’en avoir une. Je compte sur l’envie de visiter. Il y a un sentiment d’impossibilité quand nous visitons un site - mais cette impossibilité devient stimulante, elle provoque notre intérêt. Quand nous visitons un site, nous sentons le besoin de communiquer avec un topos, avec quelque chose qui est réel, absent et muet. C’est un intérêt pour quelque chose d’inconnu et en un certain sens


Michael Marmarinos, Artistic director of the educational and creative worksites in Italy Yet meet we shall, and part, and meet again, Where dead men meet, on lips of living men. Samuel Butler

I think this phrase really depicts the heart of this project: a kind of informal narrative of two important elements from every archaeological site: silence, the silence of the site, and the active absence, which reflects and manifests itself in every fragment of findings. An archaeological site is full of traces, fragments of everything: ruins, artifacts, broken objects - traces of life from another time. Every archaeological site is a necropolis. Some of them are literally a necropolis like the one where we have been working in Populonia, the Necropoli di San Cerbone. Necropolis is a term from ancient Greek composed of two elements: nekro, dead, and polis, city. So we are talking about a city of the dead, and that is exactly what every archaeological site is for me. The root nek is also important because it means “empty body”. Nekyia is the 11th rhapsody of Homer’s Odyssey: it is the visit of Ulysses to the site of the dead in order to question the seer Teiresias about how to accomplish his ardently desired journey back home to Ithaca. Nostos is the trip, the process, the voyage of returning back home. In order to accomplish his nostos Ulysses has to meet with the dead, and he has to make them speak. Because the shadows, the empty bodies, are speechless. So he has to perform some Intro

rituals: he has to sacrifice a sheep, pouring the blood on the earth together with wine, water and flour, and only if the dead taste it can they find their voice again and so communicate with him. To me, this is the precise metaphor behind this project: the bodies of the living are needed to make this particular and active silence of the site comprehensible, perceivable, sensible. The site is a spot of History. It is a kind of urban site - that is why the term polis is right - but it is a site of the dead. We can try to detect them through the traces, the living traces of matter, and so somehow give voice to their stories. I don’t know why a modern human being visits an archaeological site. I don’t have a real answer. And to be honest I don’t care about a real final answer. I rely on the urge to visit. There is a sense of impossibility when we visit a site - but this impossibility is really challenging, it really triggers our interest. When we visit a site, we feel an urge to communicate with a topos, with something that is real, absent and mute. It is the interest for a particular unknown, so it corresponds to Ulysses’ journey. In both cases we have a visit, a site - a site of the dead. So every visitor to me is a sort of Ulysses, searching for something that he 19


cela correspond au voyage d’Ulysse. Dans les deux cas, nous avons une visite et un site - un site des morts. Donc, pour moi, chaque visiteur est une sorte d’Ulysse à la recherche de quelque chose dont il ignore l’existence même. Ce dialogue non identifié, je dirais, cet impossible dialogue sans structure, est un élément qui me frappe vraiment. Ensuite, nous devons aussi reconnaître que chaque site archéologique a en soi les principes de base du théâtre: il est - même en termes de lieu - un théâtre de l’histoire humaine et de l’expérience et il est censé être visité par un public, les Visiteurs. Donc, c’est d’ici que vient le projet Nostoi: dans la mesure où la relation potentielle entre le travail de la science, dans ce cas précis l’archéologie, et les arts de la scène, nous expérimentons cette condition particulière qui permet au site de raconter sa propre histoire aux visiteurs, afin de la transformer en une expérience vivante pour eux. Je dirais que les arts de la scène peuvent donner au corps, à la présence vivante, la possibilité de donner la parole à la présence silencieuse du passé. Avec leur sensibilité et leur créativité, les artistes peuvent intervenir pour révéler l’histoire silencieuse et cachée d’un site archéologique. Le projet Nostoi se propose de faire exactement cela. Les 30 jeunes artistes provenant des deux côtés de la Méditerranée et de différents horizons artistiques ont été confrontés avec cette thématique tout au un long du processus de travail structuré en étapes concrètes, durant une longue recherche qu’ils ont entreprise en totale coopération avec les archéologues du site et des objets retrouvés - car l’objectif principal du projet est de permettre de «performer» la particularité du site, sur la base de ses propres caractéristiques uniques. En travaillant avec les jeunes artistes, j’ai essayé de prendre le rôle du provocateur; je ne les dirigeais 20

pas. J’ai essayé de leur donner des instruments, des méthodes de travail pour qu’ils puissent les élaborer et les appliquer. Au tout début, j’ai demandé aux jeunes artistes de lire et de travailler sur La Chambre claire de Roland Barthes et de choisir leurs positions (punctum), des structures, des objets à l’intérieur du site choisi, capables d’engendrer une «histoire», et puis de révéler les histoires implicites par un événement performatif in situ, une véritable promenade à travers le site en suivant une séquence dramaturgique précise et en présentant des traces et des objets précieux par des modes narratifs. Voilà comment nous avons commencé. En fait, il s’agissait d’un projet visant à trouver des instruments, des méthodes, des parcours pour communiquer avec cet autre côté du temps à travers les traces laissées, à travers la performance de l’absence qui est le principal matériau d’un site. Nous avons appelé le «modèle» que nous avons expérimenté «archéologie narrative». Elle pourrait être appliquée dans tous les sites archéologiques, parce que chaque site archéologique attend d’une certaine manière une intervention spécifique afin de devenir plus perceptible, plus parlant. Cette archéologie narrative aide le visiteur qui vient au site sans savoir exactement pourquoi, à faire une expérience de quelque chose qui n’a pas de nom précis. Pour vivre quelque chose de la vie d’un autre temps. Nous devons être conscients que peu importent les mots, il y a une surface, un terrain que nous ne pouvons pas toucher avec des mots, mais seulement avec l’expérience. C’est là où l’art, les arts de la scène, peuvent contribuer à transformer la connaissance historique et archéologique en une expérience.


does not even know. This unidentified dialogue, this unstructured impossible dialogue I would say, is something that really strikes me. Then we must also acknowledge that every archaeological site informally performs the basic principles of theatre: it is itself - even in terms of venue - a theatre of human history and experience, and it is supposed to be visited by an audience, the Visitors. So here comes the Nostoi project: in the possible, potential relationship between the work of science, of this particular science which is called archaeology, and the performing arts, we have been experimenting that particular condition which enables the site to narrate its own special story to the audience of visitors, in order to become a vivid experience for them. I would say that the performing arts can provide the living body, the living presence, to give word to the unspoken presence of the past. With their sensitivity and their creative skills, the artists can intervene to reveal the silent, hidden story of an archaeological site. This is what the Nostoi project is about. The 30 young artists from both sides of the Mediterranean and from every different realm of art have been dealing with this issue in a lengthy work process in practical steps, in a long research that they have undertaken in full cooperation with the archaeologists of the site and its particular findings because the important aim of the project is to enable the performance of the concrete particularity of the site based on its own unique features. Working with the young artists, I tried to take the part of a stalker; I was not directing them. I tried to hand on to them some tools, some work methods so they could develop and re-apply. At the very beginning, I asked the young artists to read and work on Roland Intro

Barthes’ La Chambre claire and to select their spots (punctum), structures, objects inside the chosen site, capable of engendering a “story”, and then to reveal the implied stories through a performing event in situ, a real walk through the site according to a dramaturgic sequence, with the presentation of their traces and precious objects through narrative modes. This is how we started. Actually it was a project to find tools, methods, paths, to communicate with this other side of time through some of the traces left. Through the performance of absence, which is the main material of a site. We have called the “model” we have been experimenting “narrative archaeology”. It could be applied in every archaeological site, because every archaeological site in a way awaits a specific intervention in order to become more perceivable, less speechless. This narrative archaeology helps the visitor who comes to a site without knowing exactly why, to experience something which has no clear name. To experience something of the life from another time. We have to be aware that no matter what we say, there is a layer, a field that we cannot touch by words but only through experience. This is where art, the performing arts, can contribute in transforming historical and archeological knowledge into an experience.

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Kays Rostom, Directeur artistique du chantier de création en Tunisie Je garde un souvenir absolument indélébile des sites archéologiques que j’ai visités dans mon enfance avec mes parents. Et ce qui m’avait le plus marqué c’était ce silence troublant qui habitait ces lieux désertés. Silences et absences nous plongent dans une dimension “dilatée” du temps. C’est cette “absence présente” que je voulais faire parvenir au visiteur qui par ailleurs établit sans aucun doute son propre rapport au lieu et au temps. Ce n’est pas le silence établi et convenu par ceux qui créent l’évènement, c’est un élément constitutif des particularismes de chaque site, c’est une forme d’identité. Un non voyant pourrait à mon sens reconnaître un site à travers ce silence “matériel”. Il n’y a point de silence absolument total: il y a toujours une vibration, il y a toujours un frémissement, il y a toujours un vent, une brise. En m’approchant au travail de Nostoi je suis parti du souvenir de ce silence, de cette étrangeté absolument sublime qui est restée en moi comme un secret. Depuis la première rencontre à Florence, mon grand questionnement était par rapport à l’objectivité et à la subjectivité. Par rapport à la science, qui pour moi est relativement objective, et à la subjectivité du regard artistique et du langage artistique - qui lui-même aussi peut contenir certaines objectivités, et dans ces objectivités il peut y avoir des subjectivités... C’est une question très complexe: jusqu’où peut intervenir l’art

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dans un domaine “occupé” par la science sans altérer ni biaiser son discours. Si la science agit sur le matériel, l’Art devrait agir sur l’immatériel et donc sur les Sens plus que sur l’Essence. Voici ce sur quoi j’ai construit et élaboré le concept appliqué à Carthage Byrsa pour Nostoi. Populonia, c’est un site qui a une histoire, qui n’a pas des histoires. C’est une nécropole, et on sait que c’était une nécropole étrusque. Les différentes tombes existent, parfois dans des états assez impeccables. On a des informations essentielles, intéressantes, vérifiables sur les différents objets, œuvres, tombeaux, on peut parler du tombeau de telle femme ou de tel enfant - il y avait donc une certaine objectivité dans ce que les artistes-guides nous racontaient, avec une forme tout à fait adaptée au site que j’ai beaucoup appréciée. Une certaine forme de silence pouvait se faire à Populonia, parce qu’il y avait une distance entre les objets qui permettait cela. Sur une station, sur un tombeau, on pouvait recevoir des informations d’une belle manière, on se nourrissait, on rêvait, on voyageait dans le temps et dans l’espace. Et puis on voyageait dans l’espace et le temps présents. On avait le temps de faire le vide entre les stations pour pouvoir faire le plein. Pendant la marche on ne voyait pas vraiment les stations donc on faisait aussi le vide visuel. Il y avait une unité de temps et d’espace qui était gérable.


Kays Rostom, Artistic director of the creative worksite in Tunisia I have an absolutely unforgettable memory of the archaeological sites I visited as a child with my parents. And what remained with me most was the troubling silence inhabiting those deserted spots. Silences and absences plunge us into a “delated” dimension of time. It is this “present absence” that I wished to convey to the visitor who had in any case established his own relationship with the place and the time. It is not the silence determined and settled by those who create the event, it is a constituting element of the features of each site, it is a form of identity. In this interpretation of mine, a blind person could recognize a site by its “material” silence. There is no absolutely total silence: there is always a vibration, there is always a murmur, there is always a wind, a breeze. In approaching the work of Nostoi I set out from a memory of this silence, this utterly sublime strangeness that has stayed with me like a secret. Since the very first meeting in Florence, my great doubt was related to objectivity and subjectivity. In relation to science, which for me is relatively objective, and to the subjectivity of the artistic eye and the artistic language - which itself can also contain certain objectivities, and in these objectivities there may be subjectivities... It is an extremely complex question: to what extent art can intervene in a domain “occupied” by science without altering or side-stepping its

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discourse. If science affects material, Art should act on the immaterial and therefore on the Senses more than on the Essence. On this I built and processed the concept applied to Carthage Byrsa for Nostoi. Populonia is a site which has a history, it does not have a set of stories. It is a necropolis and we know it was an Etruscan necropolis. The different tombs exist, at times in an almost perfect state. We have information that is essential, interesting, verifiable, on the different objects, works, tombs, we can speak of the tomb of this woman or of that child - there was therefore a certain objectivity in what the artist-guides narrated to us, in a form totally suitable to the site which I much appreciated. A certain form of silence could be had at Populonia, since the objects were distanced enough to allow it. At one point, at one tomb, you could receive information positively, you could be nourished by it, you could dream, you could travel through time and space. And then you travelled through present space and time. You had time to create an emptiness between one stop and the next and so be ready to fill up with more. During the walk you did not really see the stops so you also made a visual emptiness. There was a unity of time and space that was manageable. In Carthage it was quite a different story. At Byrsa,

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À la différence de Carthage. À Byrsa, les choses n’existent quasiment plus, elles sont explosées et complètement dévastées. Il n’y a plus de verticalité, il n’y a plus d’objets réels : il n’y a que des fragments. Mais c’est justement et précisément en ce sens que ça m’a intéressé: comment pourrait-on faire exister l’invisible, ce qui n’existe plus? Puisque je ne peux pas montrer, est-ce que je pourrais faire ressentir? Il fallait faire parler les absents, faire parler l’air, faire exister quelque chose qu’un guide conventionnel ne pourrait faire exister. Parce que le guide conventionnel, il parle de ce qu’il y a, de l’histoire qu’il y a, de ce qui fût et

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qui n’est plus tout à fait dans la même forme, dans la même continuité, dans le même absolu. Le défi résidait donc dans notre façon de trouver la forme, de trouver les mots, de trouver la manière de transmettre l’âme de Carthage et l’âme de la colline aux visiteurs. Mon point de vue s’est donc complètement adapté au lieu, comme à Populonia le point de vue de Marmarinos s’est complètement adapté au lieu. Le modèle Nostoi, si modèle il y a, il va s’adapter aux différents lieux sur la base de l’expérience et de la sensibilité des artistes impliqués.


things hardly exist any longer, they have exploded, they have been totally devastated. There is no longer verticality, there are no longer real objects: there are only fragments. But that is precisely and specifically why it interested me: how could you make the invisible exist when it no longer exists? Seeing that I cannot show, how could I manage to elicit a response in people? It was necessary to make the absent speak, to make the air talk, make something exist which a conventional guide could never call into existence. Because the conventional guide speaks of what there is, of the history of the place, of what was and which

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is no longer in any way in the same form, in the same continuity, in the same absolute. The challenge was therefore in how we could find the form, in how to find the words, in how to find the way to convey the soul of Carthage and the soul of the hill to the visitors. My point of view is therefore completely adapted to the place, as in Populonia the point of view of Marmarinos was completely adapted to that place. The Nostoi model, if there is such a model, must adapt to the different places on the basis of the experience and the sensitivity of the artists involved.

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Fadhel Jaïbi, Directeur Général du Théâtre National Tunisien La question lancinante à mon avis aujourd’hui c’est comment rendre pérenne cette opération, pour que ce ne soit pas un coup, ce ne soit pas un caprice, une mode, une réaction par anticipation aux tragédies qu’elle n’a pas cherché (l’attentat du Musée du Bardo). Comment rendre cette opération tangible pour les jeunes? J’étais très ému de voir des écoliers venir aux visites expérimentales à Carthage: nous avons tout fait pour que ces écoliers viennent, qu’ils soient mis en contact, qu’ils soient fascinés par un patrimoine qu’ils ignoraient - quels que soient les efforts de l’Agence, quels que soient les efforts de certains enseignants, de certains pédagogues, quels que soient les efforts des artistes, il manquait cette connexion à la réalité de la mémoire. Car la mémoire ce n’est pas que des mots, ce n’est pas que des phrases, ce n’est pas que des livres, c’est aussi et surtout des traces tangibles. C’est-à-dire des monuments et des sites fabuleux. C’est-à-dire des vestiges. C’est-à-dire des emplacements merveilleux. Nos jeunes artistes, que je remercie beaucoup parce qu’ils ont déployé un effort considérable, ont pris sur eux-mêmes de s’exiler, si j’ose dire, de partir, de laisser leurs occupations ou leurs études, de s’agréger à ce projet, de dire enfin: nous nous sentons différents, nous nous sentons réconciliés avec une partie de nous-

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mêmes que nous ne connaissions pas et qui ne nous appartenait pas. Nous nous sommes donc fédérés avec nous-mêmes, avec cette part ignorée, absente de nous-mêmes. Comme si la Tunisie n’existait que depuis l’invasion arabe. Et ceci est très important. Je suis très ému et très reconnaissant pour tous nos amis italiens, pour tous nos amis tunisiens, les jeunes et les moins jeunes, d’avoir su rendre ces choses-là visibles, tangibles, audibles.


Fadhel Jaïbi, General Manager ThÊâtre National Tunisien Today I believe the critical question is how to make this operation durable, so that it is not a one-off, it is not a whim, it is not a fashion, it is not a reaction to the tragedies it did not seek but to which it reacted ahead of time (the attack on the Bardo Museum). How to make this operation tangible to young people? It excited me greatly to see schoolchildren coming to the experimental visits in Carthage: everything was done to get these schoolchildren to come to make contact, to be fascinated by a heritage they did not know - whatever the efforts of the Agency, the efforts of a number of teachers, of a number of educators, whatever the efforts made by the artists, this was the missing connection to the reality of memory. For memory is not just words, it is not just sentences, it is not just books, it is also and above all tangible traces. And that means monuments and fabulous Sites. That means remains. That means marvellous locations. Our young artists, whom I wish to thank for making such a considerable effort, made the decision to exile themselves, if I may so express myself, to go away, to leave their occupations or their studies, to join this project, in fact to say: we feel different, we feel reconciled to a part of ourselves that we did not know, that we were not aware of, and that does not belong to us. We got together with ourselves, with that unknown

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part, absent to us. As if Tunisia did not exist until after the Arab invasion. And that is so important. I am very excited and very grateful to all our Italian friends, to all my Tunisian friends, the young and the not so young, for having managed to make these things visible, tangible, audible.

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Partenaires / Partners Cooperativa Archeologia

Théâtre National Tunisien

Née à Florence en 1981 en tant que coopérative liée aux activités archéologiques, culturelles et éducatives, aujourd’hui elle est l’une des sociétés les plus importantes dans le domaine du patrimoine culturel en Italie.

Établi en 1983, son activité se base sur la diffusion de la culture théâtrale et artistique à travers la proposition d’œuvres tunisiennes et internationales et le développement de projets de formation. Depuis 2014 il est dirigé par Fadhel Jaïbi.

Founded in Florence in 1981 as a cooperative linked to archaeological, cultural and educational activities, today it is one of the most important cultural heritage companies in Italy.

Created in 1983, its activities are focused on the dissemination of the artistic and theatrical culture by proposing Tunisian and international works and developing training projects. Since 2014 it is directed by Fadhel Jaibi.

Fondazione Fabbrica Europa per le arti contemporanee Établie à Florence en 2003, la Fondation promeut la réalisation de projets consacrés aux arts contemporains de la scène dans une perspective européenne et internationale. Created in Florence in 2003, the Foundation promotes projects and events devoted to contemporary performing arts in a European and international perspective.

Centre national de la recherche scientifique Principal organisme de recherche à caractère pluridisciplinaire en France, le CNRS mène des recherches dans l’ensemble des domaines scientifiques, technologiques et sociétaux ainsi que de nombreux projets interdisciplinaires. The CNRS is the largest governmental research organisation in France. Its activity includes all scientific disciplines as well as several interdisciplinary projects.

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Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle (AMVPPC) Établissement public tunisien, l’Agence a pour mission d’exécuter la politique de l’Etat dans les divers domaines culturels, notamment, ceux liés à la mise en valeur du patrimoine archéologique et historique et à sa gestion à des fins culturelles et touristiques. AMVPPC is a Tunisian public establishment whose mission is focused on the promotion of the archaeological and historical heritage. The Agency also participates in the development of cultural tourism and promotes cultural production.


Associés / Associates Laboratorio Nove Centre de formation établi en 1982, il travaille sur la préparation de l’acteur et propose un projet articulé de recherche pédagogique pour quiconque veut faire une expérience dans le domaine théâtral.

linked to the cultural heritage: the historical, archaeological, and artistic disciplines (music and performing arts).

Theseum Ensemble

Theatre training centre founded in 1982 for the preparation of the actors, it offers an articulate project of pedagogical research to anyone who wants to have an experience in the theatrical sector.

Créée en 1983 par le metteur en scène Michael Marmarinos avec le nom de “diplous Eros”, en 2003 la compagnie grecque devient Theseum Ensemble. Son activité se caractérise par une recherche constante sur la sémiotique théâtrale.

Soprintendenza per i Beni Archeologici della Toscana

The theatre company was founded in 1983 by director Michael Marmarinos as “diplous Eros” and in 2003 was renamed to “Theseum Ensemble”. Its activity is characterized by constant research on theatre semiotics.

Structure du Ministère du Patrimoine et des Activités Culturelles et du Tourisme, sa mission est de protéger, conserver et valoriser le patrimoine archéologique de la Toscane. As an organ of the Italian Ministry of Culture, it has the institutional task of protecting, conserving and valorising the archaeological heritage in the territory of Tuscany.

Dipartimento di Scienze dell’Antichità Giorgio Pasquali - Università degli Studi di Firenze Le Département fait actuellement partie du SAGAS - Département d’Histoire, Archéologie, Géographie, Art et Spectacle de l’Université de Florence et réunit l’ensemble des disciplines liées au patrimoine culturel: les disciplines historiques et archéologiques ainsi que celles des arts de la scène.

Hellenic Centre of the International Theatre Institute Créé en 1951, il est l’un des membres de l’International Theatre Institute (I.T.I.) de l’UNESCO. Il rassemble des professionnels du théâtre (metteurs en scène, acteurs, scénographes, critiques, etc.) et collabore avec des organisations et fondations culturelles en Grèce et à l’étranger. Founded in 1951, it is one of the members of the International Theatre Institute (I.T.I.) of UNESCO. It gathers theatre professionals (directors, actors, stage designers, critics etc.) and cooperates with cultural organizations and foundations in Greece and abroad.

The Department is currently part of SAGAS Department of History, Archaeology, Geography, Arts and Performing Arts and gathers all the disciplines 29


Yet meet we shall, and part, and meet again, Where dead men meet, on lips of living men. Samuel Butler

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POPULONIA

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VERONICA

INTRO

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Buongiorno, bene arrivati. Io sarò la vostra gui a, solo fino all’ingresso. Vi invito a controllare di avere un paio di cuffie ciascuno. Vi chiedo cortesemente di spegnere i cellulari o, se preferite, di metterli in modalità aereo poiché interferiscono con il sistema audio. Siete invece caldamente invitati a scattare foto. Per favore, seguitemi. Noi siamo qui, Populonia, l’unica città etrusca costruita sul mare. Populonia, Pupluna, Fufluna, Fufluns, nome del dio etrusco dell’ebbrezza. Noi siamo qui, oltre questa siepe c’è una città, una polis, una necropolis, una città dei morti, usata dagli aristocratici, dal VII al V secolo a.C., in età orientalizzante. Il termine che in greco significa “morto”, nekros, deriva dalla parola nek, “corpo vuoto”. Vi è un’altra parola che condivide la stessa origine, Nekyia, un termine con il quale si indica il Canto XI dell’Odissea, nel quale Ulisse compie un viaggio nel regno dei morti per interrogare l’indovino cieco Tiresia sul suo nostos, il suo ritorno a casa. Nell’Ade le ombre dei defunti mantengono il proprio aspetto e le proprie memorie. Allo stesso modo gli Etruschi credevano che, dopo la morte, l’esistenza proseguisse nell’Oltretomba secondo le stesse abitudini adottate in vita. Venivano quindi preparati ricchi corredi per fare in modo che i defunti mantenessero la propria identità anche da morti. Una volta arrivati alle porte dell’Ade i loro effetti servivano a testimoniare “Io sono questo”. Ora, prima di entrare, prendetevi pure un momento libero. Potete accendere i microfoni. Buon viaggio.


INTRO Bonjour, bienvenus. Je serai votre guide, seulement jusqu’à l’entrée. Je vous invite à vérifier si vous avez bien reçu une paire d’écouteurs chacun. Je vous demande de bien vouloir éteindre vos téléphones portables ou, si vous préférez, de les mettre sur mode avion parce qu’ils peuvent interférer avec le système audio. Par contre, vous êtes vivement invités à prendre des photos. S’il vous plaît, suivez-moi. Nous sommes ici: Populonia, l’unique ville étrusque construite sur la mer. Populonia, Pupluna, Fufluna, Fufluns, le nom du dieu étrusque de l’ivresse. Nous sommes ici, au-delà de cette clôture il y a une ville, une polis, une necropolis, une ville des morts, utilisée par les aristocrates, du VIIe au Ve siècle av. J.-C., durant la période orientalisante. Le terme qui signifie en grec «mort», nekros, vient du mot nek, «corps vide». Nekyia,

INTRO un autre mot qui partage la même origine, indique le XIe Chant de l’Odyssée, lors duquel Ulysse fait un voyage au royaume des morts pour interroger le devin aveugle Tirésias sur son nostos, son retour chez lui. Dans l’Hadès les ombres des morts conservent leur apparence et leurs souvenirs. De même, les Étrusques croyaient qu’après la mort, l’existence se poursuivait dans l’Outre-tombe selon les mêmes habitudes adoptées en vie. De riches trousseaux étaient donc préparés pour les défunts afin qu’ils puissent maintenir leur identité une fois morts. Arrivés à la porte de l’Hadès avec leurs effets personnels, ils pouvaient témoigner «Moi, je suis cela». Maintenant, avant d’entrer, vous pouvez prendre un moment. Vous pouvez allumer les micros. Bon voyage.

Hello, and welcome! I am your guide only as far as the entrance. Please check that you each have a pair of headphones. Please would you turn off your cell phones or, if you wish, set them on Flight Mode, otherwise they will interfere with the audio system. But we very much encourage you to take photos. Please follow me. We are here at Populonia, the only Etruscan town to be built on the sea. Populonia, Pupluna, Fufluna, Fufluns, the name of the Etruscan god of inebriation. Here we are; beyond this hedge lies a city, a polis, a necropolis, a town of the dead, used by the aristocrats from the VII to the V century b.C., in the orientalizing period. The Greek term meaning “dead”, nekros, derives from the word nek, “empty body”. There is another word with the same origin, Nekyia, a term indicating Book XI of the Odyssey, in which Ulysses trav-

els into the reign of the dead to consult the blind prophet Tyresias regarding his nostos, his return home. In Hades the shades of the dead keep their original appearance and their own memories. This is why the Etruscans believed that in the underworld the dead continued to exist with the same habits used during life on earth. They were therefore provided with rich furnishings so that the deceased would keep their own identity even after death. On their arrival at the gates of Hades, their belongings would testify that “This is who I am”. Now, before we go in, please take a moment for yourself. You should now turn on your microphones. Enjoy your trip!

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SOLO GLI ESSERI CHE PERCEPISCONO IL TEMPO RICORDANO1

GEMMA La prima condizione è: se la mia memoria si perde, comincerò tutto dall’inizio. La seconda condizione è: seguite Sena e non me. È importante che manteniate una distanza da me. Cinque passi è sufficiente. La terza condizione è: questa è una visita silenziosa.

Unità 1 Solo gli esseri che percepiscono il tempo ricordano, e con la stessa facoltà con cui avvertono il tempo, cioè con l’immaginazione. La memoria non è possibile senza immaginazione, senza la propria ombra, senza quella particolare affezione che ci lega a una sensazione o al pensiero che appartengono ormai a un altro tempo. Proprio come quelle luci e quelle forme che rimangono impresse nella retina dopo aver fissato qualcosa molto a lungo, proprio come questa

SEULS LES ÊTRES QUI PERÇOIVENT LE TEMPS SE SOUVIENNENT La première condition est: si ma mémoire se perd, je vais recommencer depuis le début. La deuxième condition est: suivez Sena et pas moi. Il est important que vous vous teniez à une certaine distance de moi. Cinq pas sont suffisants. La troisième condition est: c’est une visite silencieuse.

Unité 1 Seuls les êtres qui perçoivent le temps se souviennent et cela avec la même faculté avec laquelle ils ressentent le temps, c’est à dire avec l’imagination. La mémoire n’existe pas sans imagination, sans notre propre ombre, sans cette affection particulière qui nous lie à un sentiment, à une pensée qui appartient désormais à un autre temps. Tout comme ces lumières et ces

formes qui restent gravées dans la rétine après avoir fixé quelque chose longtemps, tout comme cette persistance d’images insaisissables mais inévitables, notre passé - c’est à dire toutes les images qui nous ont été transmises par les générations qui nous ont précédé - s’en remet à nous, en mouvement, et en un clin d’œil, redevient possible. Ici, sur ce chemin, à cet endroit, nous aurons peut-être la per-

ception de cette possibilité. La rencontre avec ce cher fantôme, n’est rien d’autre - après tout que la rencontre avec une image immobile d’un être en mouvement. Des images, malgré tout... Ceci est le seul point d’où on peut apercevoir cette tombe, qui est oubliée et abandonnée. Je ne peux pas vous raconter son histoire et il n’y a pas de chemin pour y accéder.

1. Le texte est le résultat d’un remaniement d’essais de Marc Augé, Giorgio Agamben, Wilhelm Jensen, et des phrases des participants au projet et de Michael Marmarinos transcrites au cours des diverses réunions. 34


persistenza di immagini inafferrabili ma inevitabili, il nostro passato cioè tutte le immagini trasmesse a noi dalle generazioni che ci hanno preceduto - si rimette a noi, in movimento, e, in un battere delle ciglia, ridiventa possibile. Qui, in questo cammino, in questo luogo, forse avremo la percezione di questa possibilità. L’incontro con questo caro fantasma, non è altro - dopotutto - che l’incontro con un’immagine immobile di un essere in movimento. Immagini, malgrado tutto... Questo è il solo punto da cui è possibile vedere questa tomba, che è dimenticata e abbandonata. Non posso raccontarvi la sua storia e non ha alcun sentiero per accedervi.

1. Il testo è frutto di una rielaborazione di scritti tratti da saggi di Marc Augé, Giorgio Agamben, Wilhelm Jensen, e da frasi dei partecipanti al progetto e di Michael Marmarinos trascritte durante i vari incontri

ONLY THE BEINGS WHO PERCEIVE TIME CAN REMEMBER The first condition is: if my memory fails I will start again. The second condition is: follow Sena and not me. It is important that you keep at a distance from me. Five paces is enough. The third condition is: this is a silent visit.

Unit 1 Only the beings who perceive time can remember, and with the same faculty with which they can feel time, I mean with the imagination. Memory is not possible without imagination, without its own shadow, without that particular affection that binds us to a sensation or a thought from a time now past. Exactly like those lights and

shapes that stay fixed on the retina after staring at something for a long time... exactly like this persistence of fleeting images, our Past - and I mean all the images handed down to us from previous generations - returns to us, in motion, and in an instant becomes possible once more. Here, on this path, in this place, we may experience the perception of this possibility. We may

meet this dear phantom. After all it is no more than the encounter with an unmoving image of a moving being. Images, in spite of everything... This is the only spot from which this tomb is visible; it has been forgotten and abandoned. I cannot tell you its story and there is no access to it.

1. The text is the result of a reworking of writings taken from essays by Marc Augé, Giorgio Agamben, Wilhelm Jensen, and sentences of the project participants and Michael Marmarinos transcribed during the various meetings. 35


SOLO GLI ESSERI CHE PERCEPISCONO IL TEMPO RICORDANO

Unità 2 Ad esempio, qui, molto tempo fa, ricordo, un caro amico. E l’incontro con quello che mi disse: “Il vento ti viaggia bene addosso. E forse anche il fuoco”. Al suono di queste sue parole, a differenza di Ulisse quando incontrò la madre nella città dei morti, ebbi la sensazione che non fosse reale, che davvero mi parlasse solamente un’immagine e per paura di questo (certo, non ebbi il coraggio di Ulisse nel cercare di abbracciare Anticlea), mi discostai da lui. Unità 3 Adesso guardare da fuori queste sepolture mi dà un senso di tempo e non di immagine. Aspettate, contemplare le rovine non equivale però a fare un viaggio nella storia, ma a fare esperienza del tempo, e qui significa fare esperienza del tempo puro. Riguardo al passato, la storia è troppo ricca, troppo molteplice e troppo profonda per ridursi al segno di pietra che ne è emerso. Spero che mi possiate capire. È troppo per un oggetto perduto e ritrovato dagli archeologi intenti a scavare le loro fette di spazio-tempo.

Unité 2 Ici, par exemple, il y a longtemps, me revient le souvenir d’un ami cher. De notre rencontre et de ce qu’il me dit: «Le vent glisse bien sur toi. Et peut-être même le feu». Au son de ses mots, contrairement à Ulysse lorsqu’il rencontra sa mère dans la ville des morts, j’ai eu la sensation qu’il n’était pas réel et que c’était vraiment son image qui me parlait et craignant cela (évidemment, je n’ai pas eu le courage d’Ulysse qui a tenté 36

de prendre dans ses bras Anticléa), je me suis éloignée de lui. Unité 3 Regarder maintenant ces sépultures de l’extérieur me donne un sens du temps et non de l’image. Mais contempler les ruines n’équivaut pas à faire un voyage à travers l’histoire, mais à faire l’expérience du temps, et ici cela signifie faire l’expérience du temps pur. À propos du passé, l’histoire est trop riche, trop mul-

tiple et trop profonde pour être réduite au seul signe de pierre qui en est émergé. J’espère que vous me comprenez. C’est trop pour un objet perdu et retrouvé par les archéologues occupés à creuser leurs tranches d’espace-temps. Unité 4 Si maintenant vous vous arrêtiez, sur une ligne imaginaire qui part de votre position vers l’acropole, là-haut, vous verriez un petit

arbre au milieu de la ville des morts. C’est un petit cyprès près d’une tombe. Là où ce cyprès a été planté, c’est le point exact où la statue d’Ajax a été retrouvée en 1925. L’histoire de cette statue est mystérieuse parce que nous n’en savons rien. Nous savons seulement qu’elle vient de Grèce et qu’elle n’appartient plus à ce lieu. Maintenant elle est conservée à 256 km d’ici, dans cette direction.


Unità 4 Se adesso vi fermaste, in una linea immaginaria che va dalla vostra posizione verso l’acropoli, lassù, vedreste un piccolo albero, in mezzo alla città dei morti. È un piccolo cipresso presso una tomba. Là, dove quel cipresso è stato piantato, è l’esatto punto dove fu ritrovata la statua di Aiace nel 1925. La storia di questa statua è particolare, perché non la conosciamo. Sappiamo solo che viene dalla Grecia e che non appartiene più a questo luogo. Adesso è tenuta a 256 km da qui, in quella direzione.

Unit 2 For example here, long ago, I remember a dear friend. And I remember my encounter with what he told me: “Wind passes easily over you. And maybe fire, too.” Ulysses when he met his mother in the city of the dead, when he spoke these words, I had the feeling that he was not real and that an image was talking to me rather than a living body. I moved away from him in fear, for I certainly lacked Ulysses’ courage in

attempting to embrace Anticlea. Unit 3 Now, seeing these graves from outside gives me a sense of time rather than an image. But wait! Contemplating these ruins does not mean travelling into history; it means experiencing time, pure time. Past-wise, history is too rich, too various and deep to be reduced to a stone sign that has surfaced. You can understand me, I hope? History simply over-

whelms a lost object dug up by archaeologists in their slices of time-space. Unit 4 If you stop, now, following an imaginary line that goes from your position toward the acropolis, up there, you will see a tree within the town of the dead. A very small cypress tree by a tomb. That, you see, is exactly where the statue of Ajax was found in 1925. The story of this statue is peculiar:

we do not know it. The only thing we do know is that it comes from Greece and that it no longer belongs to this place. Now it is kept 256 km from here, in that direction.

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SOLO GLI ESSERI CHE PERCEPISCONO IL TEMPO RICORDANO

Unità 5 Ci accade di contemplare dei paesaggi e di ricavarne sensazioni di felicità, più la coscienza che noi abbiamo è quella di una permanenza più siamo colpiti dal contrasto che ci fa misurare il carattere effimero del destino. Gli scavi archeologici in questo luogo sono iniziati nel XIX secolo, stavo visitando il cantiere - nel complesso una indeterminatezza temporale mi si presentava agli occhi, ma la avvertivo che si diffondeva nel paesaggio stesso, come una bruma poetica e ingannatrice. Una certa messa in scena del futuro anche sfumava i contorni di quel quadro complesso. Stavo visitando un cantiere di lavoro. Gli archeologi stavano separando frammenti di edificio, sistemavano e classificavano in un’area protetta le pietre estratte. Alcune sculture in bronzo venivano messe al riparo dietro sacchetti di sabbia e reticolati. Venivano compilati degli inventari. Mi trovavo in un cantiere vero e proprio, nella misura in cui questo termine è applicabile a un terreno sul quale si edifica qualcosa. Certo, ciò che veniva edificato aveva qualcosa a che vedere con un tentativo di restauro. Ma non si trattava di questo, per il momento, si recuperavano dei passati e ci si domandava cosa sarebbe stato opportuno valorizzare. Tutto questo esercitava un fascino indefinito. Era, credo, il sentimento del tempo puro che si faceva strada fra l’incerta e tenace presenza del presente e le molteplici immagini al passato.

Unité 5 Il nous arrive de contempler les paysages et d’en éprouver des sentiments de bonheur. Plus nous sommes conscients de la permanence, plus nous serons frappés par le contraste qui nous fait mesurer le caractère éphémère de nos destins. Les fouilles archéologiques en ce lieu ont commencé au XIXe siècle, je visitais le chantier - pratique38

ment une ambiguïté temporelle se présentait à mes yeux, mais je sentais qu’elle se répandait dans le paysage lui-même, comme un brouillard poétique et trompeur. Une certaine mise en scène du futur estompait les contours de ce tableau complexe. Je visitais un chantier de travail. Les archéologues étaient en train de trier des fragments d’un édifice, ils rangeaient et classaient les

pierres extraites dans une zone protégée. Quelques sculptures en bronze ont été mises à couvert derrière des sacs de sable et des grillages. On établissait des inventaires. Je me trouvais dans un vrai chantier, dans le sens où ce terme est applicable à un terrain sur lequel on construit quelque chose. Bien sûr, ce qui était en train de se construire avait à voir avec une tentative de

restauration. Mais il ne s’agissait pas de cela pour le moment, on récupérait des passés et on se demandait ce qui devrait être valorisé. Tout cela exerçait une fascination indéterminée. C’était, je crois, le sentiment du temps pur qui faisait son chemin à travers la présence incertaine et tenace du présent et les nombreuses images du passé.


Unit 5 Sometimes we experience the feeling of happiness just by contemplating a landscape. The more aware we are of permanence, the more we are struck by the contrast of how ephemeral our destinies are. Archeological excavations in this place began in the XIX century. I was visiting the site and a temporal ambiguity was before my

very eyes, while I felt it flowing into the landscape like a mystifying, poetic mist. A certain mise en scene of the future blurred the contour of that complex memory. I was visiting a working site. Here an ancient building was being taken apart into fragments by the archaeologists, the extracted stones were classified and placed in a protected area. Certain bronze sculptures were

put in a safe space behind sandsacks and nets. Inventories were made. I found myself in a real working site, in the sense that this term indicates a building area. Of course: what was being built was linked to an attempted restoration. But it was not about this. The archaeologists were trying to retrieve various Pasts, wondering what needed to be saved and put

on show. All of this was indefinably fascinating. It was, I believe, the simple sensation of pure time that was making its way through the uncertain yet tenacious presence of the Present and the multiple images of the Past.

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Unità 6 Un altro giorno, fu strano invece constatare come, con la scomparsa degli archeologi e dei turisti, tutto questo cambiasse totalmente aspetto. Non per assumerne uno vivo, anzi, mi sembrò che solo ora si pietrificasse tutto nel rigor mortis. E che la morte iniziasse a parlare, ma in forme che l’orecchio umano non poteva afferrare. Pure, sembrava qua e là che uscisse dalla pietra un mormorio sommesso, ma forse è solo provocato da questo vento che arriva qua dalle coste africane da oltre duemila anni. Oggi a stento qualche raro angolo segreto si ripara dalla marea di luce, per esempio quella tomba davanti a voi. Se mai avrete la fortuna di trovarla aperta e nel caso che qualcuno vi guidi al suo interno capirete che il vento là dentro non vi è mai entrato... Ma forse dovrei tacere. Questa è, dopotutto, un’altra storia...

Unité 6 Un autre jour, il fut étrange de constater qu’avec la disparition des archéologues et des touristes tout cela changeait totalement d’aspect. Non pour en assumer un vivant, au contraire, il me sembla seulement à cet instant que tout se pétrifiait en rigor mortis. Et que la mort commençait à parler, mais sous des formes que l’oreille humaine ne pouvait saisir. Il sem40

blait même qu’ici et là, un murmure provenait de la pierre, mais peut-être était-il juste causé par ce vent arrivant d’Afrique depuis plus de deux mille ans. Aujourd’hui, seuls quelques rares endroits secrets se protègent de la vague de lumière, telle cette tombe en face de vous. Si jamais vous avez la chance de la trouver ouverte et si quelqu’un vous y guide, vous comprendrez que le

vent n’y a jamais pénétré... Mais peut-être devrais-je me taire. Ceci est, après tout, une autre histoire... Unité 7 Si seulement vous pouviez vous approcher de moi, si seulement vous pouviez - vous sentiriez que moi aussi je respire avec difficulté. Plutarque dit qu’à partir de ce

moment-là, avant de poursuivre votre chemin, vous devez savoir que les âmes des morts ne projettent pas d’ombres et que leurs yeux ne clignent pas les paupières. Si maintenant vous vous tournez à gauche, vous verrez arriver une jeune fille. S’il vous plaît, suivez-la.


SOLO GLI ESSERI CHE PERCEPISCONO IL TEMPO RICORDANO

UnitĂ 7 Se solo poteste avvicinarvi, se solo poteste - sentireste che io stessa faccio fatica a respirare. Plutarco disse che da questo punto in poi, prima che possiate continuare, dovete sapere che le anime dei morti non proiettano ombra e che i loro occhi non battono palpebre. Se adesso vi voltate a sinistra vedrete arrivare una ragazza. Vi prego di seguire lei.

Unit 6 Another day, it was strange to see how, once the archaeologists and the tourists were gone, all this changed totally. Not taking on a new, living face. No... I actually got the impression that the site was petrifying into a state of rigor mortis. And that death was making itself heard, but in a form not comprehensible to the human ear. Yet it seemed to me

that every now and then a low murmur issued from the stones, but maybe it was just this wind that has been blowing here from the African coasts for more than two thousand years. Today, hardly any precious secret corner is spared from the tide of light; that big tomb in front of you is a rare exception. If you should ever be lucky enough to find it open with someone to guide you inside, you

will instantly realize that the wind has never entered there... but maybe I should be silent. Unit 7 If only you could come closer, if only you could - can you hear? I have difficulty in breathing.

the dead throw no shadow and that their eyes do not blink. If you turn left, you will see a girl approaching. Please follow her.

Plutarch said that from this point on, before you can go forward, you must know that the spirits of 41


BIGLIETTERIA

SENA Secondo te, perché la gente visita un sito archeologico? Per vedere se erano uguali a noi. Per cercare tracce di vita quotidiana. Mmmh, io faccio così però non so se anche gli altri fanno così per questo... Sì penso in realtà che ci sia una curiosità come quando uno entra in casa d’altri.

BIGLIETTERIE

Come ti immagini la tua visita ideale a un sito archeologico?

Selon toi, pourquoi les gens visitent un site archéologique?

Mi piacerebbe avere una persona che racconta le cose, che mi... diciamo... come se mi alzasse le tracce da terra, capito, che mi ridesse... che mi alzasse il volume alle cose. Una persona, però. Non un disegno non un fac-simile non un cartone... Non un video. Una persona. Che dà le dimensioni rispetto allo spazio, tipo era alto così... qua era così... qua si entrava qua si faceva questo... che lo racconta un po’ come se ci fosse stato.

Pour voir s’ils étaient comme nous. Pour chercher des traces de vie quotidienne. Humm, moi c’est pour cette raison, mais je ne sais pas si les autres le font aussi pour ça ... Oui, je pense effectivement qu’il y a une curiosité comme quand on entre dans la maison de quelqu’un.

Cosa chiederesti alla tua guida personale?

Comment imagines-tu la visite idéale d’un site archéologique?

Credo che la cosa che mi incuriosisce di più sia sapere, cioè avere degli elementi per sapere quanto diverso era prima. Tipo l’aria, gli odori, i sapori, il panorama... cosa si vedeva... Come se io mi mettessi dal punto di vista delle persone che stavano in questo posto e percepissi il panorama che non è fatto da questo posto ma da questo posto in là. Cioè da lì... in là.

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J’aimerais qu’une personne me raconte des choses, qui me... disons... comme si elle me soulevait les traces du sol, qui me redonnerait... qui m’augmenterait le volume des choses. Une personne, cependant. Pas un dessin, ou un fac-similé, pas un dessin ani-


TICKET OFFICE mé... pas une vidéo. Une personne. Qui donne les dimensions à l’espace, genre, il était grand comme ça, ici c’était comme ça, ici on entrait par là et on faisait ceci... qu’elle nous le raconte un peu comme si elle y était allée. Que demanderais-tu à ton guide personnel? Je crois que la chose qui m’intrigue le plus est de savoir, c’est à dire d’avoir les éléments pour se rendre compte combien c’était différent avant. Genre, l’air, les odeurs, les goûts, le panorama... ce qu’on voyait... comme si je me mettais à la place des gens qui étaient là et comme si je percevais le panorama qui ne correspond pas à cet endroit-là mais de celui au-delà. Autrement dit, de là... et au-delà.

Why do you think people visit an archaeological site? To see if they were the same as us. To look for traces of everyday life. Mmmm.... That’s what I do, but I don’t know if other people do it for the same reason... Yes, actually I do think it’s like our curiosity on going into someone else’s house. How do you imagine your ideal visit to an archaeological site? I’d like to have someone to tell me about it, who would ... let me see ... pick up traces from the ground, if you see what I mean, who would retrieve.... who would turn up the volume of things for me. A person, though. Not a drawing, not a facsimile, not a cartoon... not a video. A person... who would give dimensions rel-

ative to space, such as, it was this high... here it used to be so... this is where you went in, here this was done... who would talk about it as if he had already been there. What would you ask your personal guide? I think what I would most like is to know, I mean to have elements to see how different it was before. Like the air, smells, tastes, the landscape... what you could see... As if I were in the shoes of the people who used to be in this place and as if I could see the view not from this place but from that place there. I mean from there... and beyond.

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ALESSANDRA - MATTEO Tutte le operazioni metallurgiche per fusione di ematite producono insieme con il ferro, prima liquido come sangue poi solido, le scorie. Ne vedrete molte lungo il vostro percorso nella necropoli di San Cerbone. Non toccatele, non potete portarle via. Se ne avete già presa qualcuna, per favore, restituitela al paesaggio, poiché queste scorie sono qui dal IV secolo a.C., anche loro sono il paesaggio di San Cerbone. Si riscaldano al sole e diventano roventi l’estate.

REGISTRAZIONE ALLA PIETRA DI EMATITE

Populonia era il polo siderurgico più grande dell’antichità. Ha esportato ferro con Greci, Romani, Nordafricani, Sardi, Corsi, Iberici. Si dice che abbia rifornito il ferro per le armi dell’esercito di Scipione l’Africano durante la seconda guerra punica. Ha fatto molti schiavi per la lavorazione del suo petrolio, il ferro. Ha sepolto il suo proprio cimitero, la necropoli che avete sotto i vostri occhi, con colline di scorie nere in cui seppellivano d’urgenza cadaveri di uomini troppo poveri in vita per una tomba vera. Quelle colline erano grandi come i monti che vedete intorno a voi, digradavano verso il mare e coprivano l’orizzonte. Populonia ha barattato i suoi colori con il nero. Ha disboscato i suoi

ENREGISTREMENT À LA PIERRE D'HÉMATITE Toutes les opérations métallurgiques par fusion de l’hématite produisent avec le fer, d’abord liquide comme le sang puis solide, les scories. Vous en verrez de nombreuses tout au long de votre parcours dans la nécropole de San Cerbone. Ne les touchez pas, vous ne pouvez pas les prendre. Si vous en avez déjà prise une, s’il vous plaît, redonnez-la au paysage, parce que ces scories sont ici depuis le IVe siècle av. J.-C., elles aussi font partie du paysage de San Cerbone. Elles se réchauffent au soleil et deviennent brûlantes en 44

été. Populonia était le plus grand pôle sidérurgique de l’antiquité. Ce dernier exportait le fer chez les Grecs, les Romains, les NordAfricains, les Sardes, les Corses, les Ibériques. On dit qu’il a fourni le fer pour les armes de l’armée de Scipion l’Africain lors de la deuxième guerre punique. Il a fait beaucoup d’esclaves pour le traitement de son pétrole, le fer. Il a construit son propre cimetière, la nécropole que vous avez devant vous, avec des collines de scories noires où on enterrait d’urgence les cadavres des hommes trop pauvres dans

la vie pour avoir une tombe. Ces collines étaient grandes comme les monticules que vous voyez autour de vous, ils descendaient en pente douce vers la mer et couvraient l’horizon. Populonia a troqué ses couleurs avec le noir. Elle a déboisé ses forêts et couvert de fumée ses cieux sans interruption pendant trois siècles. Autour de l’année zéro, le géographe Strabon de passage à Populonia, écrit que les fours de fusion fonctionnaient encore et que le ciel était recouvert d’une couche noire. Dix ans

plus tard, Pline l’Ancien fut témoin de l’extraction de minerai qui persistait malgré l’interdiction du Sénat sur l’ensemble du sol italique. Une partie de ce que nous voyons aujourd’hui est la conséquence de ce qui s’est passé à Populonia et qui a changé pour toujours le paysage. Je demande aux visiteurs, qui sont en face de la mer, de se tourner vers leur droite.


boschi e coperto di fumo i suoi cieli incessantemente per tre secoli. Intorno all’anno zero Strabone il geografo, passando per Populonia, annota che i forni fusori erano ancora in funzione ricoprendo ancora di coltre nera il cielo. Dieci anni dopo, Plinio il Vecchio fu testimone della persistente estrazione del minerale nonostante la proibizione da parte del Senato su tutto il suolo italico. Parte di questo che vediamo oggi è la conseguenza di azioni che a Populonia avrebbero cambiato il paesaggio per sempre. Chiedo ai visitatori, qualora fossero di fronte al mare, di girarsi alla propria destra.

RECORDING AT THE HEMATITE ROCK Together with iron - first liquid like blood then solid - all metalworking operations for the smelting of hematite produce slag. You will see a great deal walking through the San Cerbone necropolis. Do not touch it; you cannot take it away. If by any chance you have already picked some up, please set it back in in its place; it is slag that has been here since the IV century b.C., and it too is part of the San Cerbone landscape. The sun heats it, and in summer it becomes too hot to touch. Populonia was the largest metal-

working centre of ancient times. It exported iron to the Greeks, Romans, North Africans, Sardinians, Corsicans, and to the Spanish peninsula. It is said that Populonia supplied iron for the weapons of Scipio the African’s army during the Second Punic War. Many slaves were taken to work its oil, iron. It buried its own cemetery, the necropolis in front of you, under great mounts of black slag where people too poor for a real tomb were interred. Those hills were as high as the mountains you see around you; they sloped down towards

the sea and filled the horizon. Populonia bartered its colours for black. It cut down its woods and filled its skies with smoke incessantly for three centuries on end. About the year Zero, Strabo the Geographer, on his way through Populonia, noted that the smelting ovens were still working, blanketing the sky in black. Ten years later, Pliny the Elder witnessed the on-going extraction of the mineral in spite of the Senate’s ban on the activity throughout the Italian peninsula. Part of what we see today is the outcome of activ-

ity which was to change the landscape of Populonia forever. Now I would like to ask the visitors who are facing the sea to turn to their right.

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TROIA SI TROVA A 1359 CHILOMETRI DA QUI

COSTANTINO Troia si trova a 1359 chilometri da qui. Conoscete Aiace? Era uno degli eroi Achei durante l’assedio di Troia. Aiace era il più forte dei guerrieri greci dopo Achille. Si erano allenati insieme fin da piccoli. È sempre stato secondo ad Achille ma, a differenza di Achille, è l’unico degli Achei a uscire indenne da tutte le battaglie dell’Iliade. L’unico guerriero nell’Iliade a non ricorrere mai all’aiuto di nessun dio. Rimane un mistero perché, dopo la morte di Achille, le sue armi furono assegnate a Ulisse e non ad Aiace. Davanti a questa ingiustizia, Aiace impazzisce e fa strage di buoi sacri. Tornato in sé si uccide per la vergogna. L’unico eroe suicida. È morto così, per la vergogna. Questo è Aiace. La sua storia è arrivata qui in Etruria dalla Grecia, un centinaio di anni dopo la diffusione del racconto dell’Iliade e dell’Odissea. Questa è una statua di bronzo greca. È stata trovata qui, nella necropoli di Populonia. Non sappiamo esattamente dove. È stata fusa e scolpita tra il 500 e il 480 a.C. Le sue dimensioni reali sono 11 centimetri per 8. La statua, che era posata forse su un tripode, forse su un candelabro, ritrae

TROIE EST À 1359 KM D’ICI Vous connaissez Ajax? C’était un des héros achéens durant le siège de Troie. Ajax était le plus fort des guerriers grecs après Achille. Ils s’étaient entraînés ensemble depuis l’enfance. Il a toujours été deuxième après Achille, mais contrairement à Achille, il est le seul Achéen qui est sorti indemne de toutes les batailles de l’Iliade. Le seul guerrier dans l’Iliade qui n’a jamais fait recours à l’aide d’un dieu. Après la mort d’Achille, ses armes sont données à Ulysse et 46

non pas à Ajax, ce qui reste un mystère. Devant cette injustice, Ajax devient fou et massacre des bœufs sacrés. Quand il retrouve la raison, couvert de honte, il se donne la mort. Le seul héro qui se suicide. Il meurt ainsi, de honte. Voilà qui est Ajax. Son histoire est arrivée de la Grèce jusqu’ici en Étrurie, une centaine d’années après la diffusion de l’histoire de l’Iliade et l’Odyssée. Ceci est une statue de bronze grecque. Elle a été trouvée ici, dans la nécropole de Populonia.

Nous ne savons pas exactement où. Elle a été fondue et sculptée entre 500 et 480 av J.-C. Ses dimensions sont 11 cm sur 8. La statue qui a été placée peutêtre sur un piédestal ou sur un chandelier, représente Ajax au moment où il perd l’équilibre et qu’il est sur le point de se laisser tomber mortellement sur son épée. Cette statue a été retrouvée plus haut, au milieu des détritus de pierre, de terre et d’hématite qui recouvraient la tombe. Actuellement elle ne se trouve plus ici.

Si vous voulez la voir, elle se trouve au Musée Archéologique de Florence. Ajax est la dernière personne avec qui Ulysse parle à la fin de sa visite au royaume des morts. Quand il le voit, Ulysse lui dit «je voudrais n’avoir jamais gagné tes armes». Ajax reste à l’écart silencieux, il ne répond pas et repart. Nous ne savons pas si la raison de son silence est causée par l’offense de ne pas avoir reçu les armes, ou par la honte d’avoir abattu les bœufs sacrés.


Aiace nel momento in cui perde l’equilibrio e sta per cadere suicida sulla sua spada. Questa statua è stata trovata sopra di noi, in mezzo a detriti di pietra, terra ed ematite che coprivano questa tomba. Adesso non è più qui. Se volete vederla, ora riposa nel Museo Archeologico di Firenze. Aiace è l’ultima persona con cui Ulisse parla alla fine della sua visita nel regno dei morti. Quando lo vede Ulisse dice “vorrei non aver mai vinto le tue armi”. Aiace resta in disparte, silenzioso, non risponde e si allontana. Noi non sappiamo se Aiace non risponde alle domande di Ulisse perché è ancora offeso di non avere ricevuto le armi, o perché si vergogna ancora della strage dei buoi.

TROY IS 1359 KILOMETRES FROM HERE Do you know Ajax? He was one of the Achaean heroes during the Siege of Troy. Ajax was the strongest Greek warrior after Achilles. They had trained together since they were children. He always came second to Achilles, but unlike Achilles he was the only Achaean to survive all the battles in the Iliad. The only warrior in the Iliad who never appealed to any god for aid. It is still a mystery why after Achilles’s death his weapons were given to Ulysses rather than to Ajax. This injustice

drove Ajax mad and he slaughtered the sacred oxen. When his fit of madness passed he killed himself in shame. The only hero to commit suicide. So he died, for pure shame. This is Ajax. His story reached Etruria from Greece, a hundred years or so after the story of the Iliad and Odyssey began to spread. This is a Greek statue in bronze. It was found here in the necropolis of Populonia. We do not know exactly where. It was cast and

sculpted between 500 and 480 b.C. Its real size is 11 centimetres by 8. The statue, perhaps set on a tripod, perhaps on a candelabra, portrays Ajax at the moment when he topples and is about to fall on his sword, a suicide. This statue was found above us, in the rubble of stone, earth and hematite that covered this tomb. It is no longer here. If you wish to see it, it is housed in the Archaeological Museum in Florence. Ajax was the last person to whom Ulysses spoke at the end of his

visit to the reign of the dead. On seeing him, Ulysses says “I wish I had never won your weapons”. Ajax stays aside, in silence, without answering, then walks away. We do not know if Ajax does not respond to Ulysses because he is still angry at not having received his weapons, or whether he is still ashamed of having slaughtered the oxen.

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PISSIDE DI PHILICA

FRANCESCO Possibile ricostruzione della PISSIDE DI PHILICA PHILICA, dall’etrusco “colei che è dolce come il miele”. Si dice che il suo corpo agitava molto il cuore, ma la bellezza non durò che il tempo della passione.

LE CIBOIRE DE PHILICA

PHILICA’S PYX

Une possible reconstruction du CIBOIRE DE PHILICA

Possible reconstruction of PHILICA’S PYX

PHILICA, de l’étrusque «celle qui est douce comme le miel».

PHILICA, from the Etruscan “the one who is sweet as honey”.

On dit que son corps agitait tant les cœurs mais sa beauté ne dura que le temps d’une passion.

They say that her body made the heart flutter but the beauty lasted no longer than the time of passion.

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Populonia, Italia

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LA FORMULA

ELENA

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Fe2O3. 2 atomi di ferro, 3 atomi di ossigeno. Ematite. Per ottenere il ferro bisogna slegare gli atomi di ossigeno da quelli di ferro. Questo processo si chiama riduzione. Ematite. L’ematite veniva dal mare, dall’Isola d’Elba. Riduzione. La riduzione del ferro avveniva grazie all’utilizzo di forni fusori. Forni. I forni fusori avevano una forma conica. Dall’imboccatura superiore si inserivano, a strati, in pari quantità il minerale, l’ematite, e il carbone di legno, il carbonio. Il carbonio per bruciare utilizza l’ossigeno dell’aria e lega anche gli atomi di ossigeno dell’ematite. 40 unità di carbone davano 1 unità di metallo. 40 unità di carbone davano 1 unità di ferro. Il ferro si formava all’interno del forno e le scorie liquide colavano verso il basso. Dopo la fusione, il metallo veniva ridotto a martellate in pani che, secondo Diodoro Siculo, erano simili a masse spugnose. 40 unità di carbone davano 1 unità di ferro.


Tutta la zona limitrofa al porto, quella che vedete ora davanti ai vostri occhi, era costellata di forni. I forni lavoravano giorno e notte. Nero. Il cielo azzurro che vedete era nero. Fumo nero. Copriva il cielo di Populonia. Nuvole. Nuvole tossiche. Nuvole nere.

LA FORMULE

THE FORMULA

Fe2O3. 2 atomes de fer, 3 atomes d’oxygène. Hématite. Pour obtenir le fer, il faut séparer les atomes d’oxygène de ceux de fer. Ce processus est appelé la réduction. Hématite. L’hématite venait de la mer, de l’Île d’Elbe. Réduction. La réduction du fer se réalisait en utilisant les fours de fusion. Fours. Les fours de fusion ont une forme conique. On introduisait par l’ouverture supérieure, en couche et en quantité égale, le minerai soit l’hématite, et le charbon de bois soit le carbone. Le carbone pour brûler utilise l’oxygène de l’air et lie ainsi les atomes d’oxygène de l’hématite. 40 unités de carbone donnent 1 unité de métal. 40 unités de carbone donnent 1 unité de fer. Le fer se formait à l’intérieur du four et les scories liquides coulaient vers le bas. Après la fusion, le métal était réduit avec un marteau en morceaux, qui selon Diodore de Sicile, étaient semblables à des masses spongieuses. 40 unités de carbone donnaient 1 unité de fer. L’ensemble de la zone entourant le port, celle que vous voyez maintenant devant vous, était parsemé de fours. Les fours étaient en fonction jour et nuit. Noir. Le ciel bleu que vous voyez était noir. Une fumée noire. Qui couvrait le ciel de Populonia. Des nuages. Des nuages toxiques. Des nuages noirs.

Fe2O3. 2 atoms of iron, 3 atoms of oxygen. Hematite. To obtain iron, the oxygen atoms must be separated from the iron atoms. This process is called reduction. Hematite. Hematite came from the sea, from the Island of Elba. Reduction. The reduction of iron came about in the smelting ovens. Ovens. The smelting ovens were shaped like cones. From the opening at the top, equal quantities of the mineral hematite and carbon in the form of charcoal were placed in layers. To burn, carbon uses oxygen from the air and alloys with the oxygen atoms from the hematite. 40 units of carbon produced 1 unit of metal. 40 units of carbon produced 1 unit of iron. The iron formed inside the oven and the liquid slag drained to the bottom. After smelting, the metal was hammered into slabs which, according to Diodorus Siculus, looked like spongey masses. 40 units of carbon produced 1 unit of iron. The whole area surrounding the port that you see in front of you was dotted with ovens. The ovens functioned day and night. Black. The blue sky you see was black. Black smoke. It filled the sky above Populonia. Clouds. Toxic clouds. Black clouds.

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ETRUSCHI SPIETATI CRISTINA Si dice che gli Etruschi fossero spietati. Nel 540 o forse 535 a.C. la battaglia di Aleria per il controllo dei mari della Corsica e della Sardegna, vide gli Etruschi e i Cartaginesi vittoriosi sui Greci di Marsiglia. Molti furono i prigionieri lapidati a morte. Moltissimi furono i torturati: un vivo e un morto, legati assieme, bocca a bocca, mano a mano.

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IMPITOYABLES ÉTRUSQUES

MERCILESS ETRUSCANS

On dit que les Étrusques étaient impitoyables. En 540 ou peut-être en 535 av. J.-C. les Etrusques et leurs alliés les Carthaginois, remportèrent la bataille d’Aléria pour le contrôle des mers de la Corse et de la Sardaigne contre les Grecs de Marseille. Beaucoup de prisonniers furent lapidés à mort. Beaucoup furent torturés: un vivant et un mort attachés ensemble, bouche à bouche, main à main.

It is said that the Etruscans were merciless. In 540 or maybe 535 b.C. the Etruscans and their allies the Carthaginians defeated the Greeks of Marseilles in the battle of Aleria for control of the seas round of Sardinia and Corsica. Many prisoners were stoned to death. It is also said that even more were tortured: a living and a dead man bound together, lips to lips, hand to hand.


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NOMI

CRISTINA

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Il nome è la parola che designa un essere vivente, un oggetto o un sentimento. Nel IV secolo a.C. questa necropoli fu coperta dall’avanzare dell’industria siderurgica. Degli operai che ci lavoravano non sappiamo il nome. Mi piacerebbe sapere il nome dei tombaroli, quelli che a partire dal XVII secolo riportarono alla luce molti degli oggetti preziosi rimasti sotto le scorie per secoli. Mi piacerebbe sapere il nome dei pescatori che nel 1832 rinvennero, impigliata nelle loro reti, una statua di un metro: l’Apollo di Piombino. Mi piacerebbe sapere il nome dei sette operai che nel 1897 scoprirono sette tombe e un sarcofago. A sorvegliare i lavori c’era il Signor Libeccio. Mi piacerebbe sapere il nome dei contadini che qui, per difendere le loro colture, nel 1915 impedirono la prosecuzione degli scavi. Mi piacerebbe anche sapere il nome di tutti quegli operai che, al servizio dell’Ilva e della Populonia Italica, dal 1922 al 1959 lavorarono per l’estrazione del ferro rimanente. Uno di loro era l’uomo che avete appena guardato.


NOMS Le nom est le mot qui désigne un être vivant, un objet ou un sentiment. Au IVe siècle av. J.-C. cette nécropole fut recouverte par l’avancée de l’industrie de l’acier. On ne connaît pas le nom des ouvriers qui y travaillaient. Je voudrais connaître le nom des pilleurs de tombes, ceux qui à partir du XVIIe siècle ont mis au jour de nombreux objets précieux enfouis sous les scories depuis des siècles. Je voudrais connaître le nom des pêcheurs qui ont retrouvé en 1832, une statue d’un mètre prise dans leurs filets: l’Apollon de Piombino.

NAMES Je voudrais connaître le nom des sept ouvriers qui en 1897 ont découvert sept tombes et un sarcophage. Le chef de chantier était M. Libeccio. Je voudrais connaître le nom des paysans qui en 1915 ont empêché la poursuite des fouilles pour défendre leurs cultures. Je voudrais connaître aussi le nom de tous les ouvriers qui, de 1922 à 1959, travaillèrent pour le compte de l’Ilva et de Populonia Italica à l’extraction du fer restant. L’un d’eux était l’homme que vous venez de regarder.

A name is the word indicating a living being, a thing or a sentiment. In the IV century b.C. this necropolis was covered by the advancing metal-working industry. We do not know the names of the workers who laboured here. I would like to know the names of the tomb-raiders, those who from the XVII century on brought back to light many of the precious objects buried for centuries under the slag. I would like to know the names of the fishermen who, in 1832, found a three-foot high statue caught in their nets: the Apollo of Piombino.

I would like to know the name of the seven workmen who in 1897 discovered seven tombs and a sarcophagus. Mr. Libeccio was the overseer of the works. I would like to know the names of the farmers who, in defence of their farming land, brought the 1915 excavations here to a standstill. I would also like to know the names of all those workmen who, in the service of Ilva and Populonia Italica, from 1922 to 1959 worked on extracting the iron that was left. One of them was the man you have just seen.

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COSTANTINO

GIOCO DELL’ARYBALLOS

Prima di tutto vi chiedo di non calpestare il marciapiede della tomba alla quale vi state avvicinando, perché ci è stato detto che camminandoci in tanti si potrebbe rovinare e perché anticamente definiva la zona di rispetto della tomba. Vorrei dirvi alcune cose su questa tomba, e poi proporvi un gioco, con un piccolo premio. Seguitemi. Questa tomba risale al VII-VI secolo a.C., quindi al periodo più arcaico della necropoli. È detta Tomba dell’Aryballos perché al suo interno è stata trovata una boccetta per profumi con la forma dell’aryballos greco. La struttura esterna è composta da due tipi di pietra: questa è panchina, viene dalla cava delle grotte che potete visitare. Questa è alberese, più resistente e calcarea, serve a proteggere la panchina, che è molto più friabile. Vedete? Funziona ancora. E ora seguitemi per il gioco. È importante che chi conosce già la risposta o chi ha già giocato non risponda. Nella struttura di questa tomba ci sono altre due tombe, più recenti, databili intorno al V-IV secolo. Riuscite a trovarle? Chi le trova può gridare “l’ho trovata!”. Se è quella giusta ci sarà il premio. Potete cominciare.

LE JEU DE L’ARYBALLE Tout d’abord, je vous demande de ne pas marcher sur la margelle de la tombe dont vous vous approchez, car si on y marche aussi nombreux, on pourrait l’abîmer et parce que dans l’antiquité elle délimitait l’espace de respect de la tombe. Je voudrais vous parler de cette tombe, et ensuite vous proposer un jeu, avec un petit prix à gagner. Suivez-moi. Cette tombe date du VII-VIe siècle av. J.-C., la période la plus archaïque de la nécropole. 56

Elle est connue comme la Tombe de l’Aryballe car à l’intérieur on a retrouvé un flacon de parfum en forme d’aryballe grec. La structure extérieure est constituée de deux types de pierre: celle-ci est dite panchina, elle provient de la carrière des grottes que vous pouvez visiter. Ceci est de la pierre alberese, plus résistante et plus calcaire, qui servait à protéger la panchina qui est beaucoup plus friable. Vous voyez? Ça fonctionne toujours. Et maintenant suivez-moi pour

le jeu. C’est important que ceux qui connaissent la réponse ou qui ont déjà joué ne répondent pas. Dans la structure de ce tombeau, il y a deux autres tombes, plus récentes, datant du V-IVe siècle. Pouvez-vous les trouver? Celui qui les trouve, criera «je l’ai trouvée!». S’il s’agit de la réponse correcte, le prix est gagné. Vous pouvez commencer. Une fois les deux tombes trouvées, aidé par une femme, il met les deux objets, le parfum et des jumelles, à l’extérieur des

cellules. Il compte jusqu’à 15 secondes. Ici à Populonia nous faisons des jeux un peu différents. Populonia est le seul endroit au monde où même ceux qui ne gagnent pas, gagnent quand même! Y a-t-il quelqu’un d’autre qui veut regarder? Il compte jusqu’à 15 secondes pour trois autres visiteurs. Les autres essayeront la prochaine fois. Suivez Gemma, et rappelez-vous, attention à la margelle!


Una volta trovate le due tombe, aiutato da una donna mette i due oggetti, profumo e binocolo, fuori dalle cellette. Invita il vincitore a guardare attraverso il binocolo. Conta fino a 15 secondi. Qui a Populonia facciamo dei giochi un po’ diversi. Populonia è l’unico posto al mondo dove anche chi non ha vinto, vince! C’è qualcun altro che vuole guardare? Conta fino a 15 secondi per altri tre visitatori. Gli altri proveranno la prossima volta. Seguite Gemma, e ancora, ricordatevi del marciapiede!

THE GAME OF ARYBALLOS First of all, please do not tread on the path of the tomb you are approaching; we have been told that too many people walking on it could damage it, and because in ancient times it delineated the area of the tomb to be respected. I wish to tell you a number of things regarding this tomb, then I will propose a game, with a small prize. Follow me. This tomb goes back to the VII-VI century b.C., the most ancient period of the necropolis. It is called the Aryballos

Tomb because inside was found a perfume flacon in the form of the Greek aryballos. The external structure is made of two types of stone: this is panchina, a type of sandstone from the quarry in the caves you can visit. This is alberese, more resistant and calcareous; it was to protect the sandstone which is much more friable. You see? It still works. Now, follow me for the game. It is important that anyone who knows the answer or who has played before does not answer.

Within the structure of this tomb there are two other more recent tombs, from about V-IV century. Can you find them? Whoever finds them should call “I’ve found them!”. If the answer is right there will be a prize. You may start! Once the two tombs have been found, with the help of a woman he places two objects, perfume and binoculars, outside the cells, and invites the winner to look around through the binoculars. He counts to fifteen. Here in Populonia we play slight-

ly different games. Populonia is the only place in the world where even those who have not won, do win! Does anyone else want to see? He counts up to 15 seconds for three more visitors. The others can try next time. Follow Gemma, and again don’t forget the path!

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MATTEO

FUFLUNS

Fufluns è vino. Fufluns è bevanda inebriante che trasfigura, che incita al combattimento, all’effusione di sangue e al sacrificio. Ma vino e sangue sono anche mescolati insieme nella fossa per evocare i morti. Fufluns è bevanda sacra che aiuta l’estasi e il contatto con le divinità infere, quelle che conoscono i segreti della morte e al cui sapere deve attingere ogni guerriero prima di scendere sul campo per uccidere. Fufluns è anche bevanda capace di trasportare l’uomo nelle dimore degli Alti Dei, per poter apprendere le eterne e immutabili leggi della vita e della natura. Cioran era solito dire “ Il vino ha aiutato più della teologia ad avvicinare gli uomini a Dio”. Populonia era la città in cui si venerava Fufluns. Per gli Etruschi il vino scandiva i riti più importanti della vita e della morte. Cento tazze sono state ritrovate sotto un edificio dell’acropoli: la libagione era necessaria a sancire ogni cambiamento, ogni passaggio. Il vino era denso come il miele. Il vino puro è roba da barbari! Gli Etruschi e i Greci lo allungavano con l’acqua, aggiungevano miele, chiodi di garofano e spezie. Doveva quindi essere filtrato perché fosse perfetto: il colatoio era un oggetto prezioso, degno di essere sepolto assieme a un principe.

FUFLUNS Fufluns est le vin. Fufluns est la boisson grisante qui transfigure, qui incite au combat, à l’effusion de sang et au sacrifice. Mais le vin et le sang sont mélangés dans la fosse pour évoquer les morts. Fufluns est la boisson sacrée qui aide l’extase et le contact avec les divinités des Enfers, celles qui connaissent les secrets de la 58

mort et au savoir auquel chaque guerrier doit puiser avant de partir au combat pour tuer. Fufluns est aussi la boisson capable de transporter l’homme dans les demeures célestielles des Dieux, pour apprendre les lois éternelles et immuables de la vie et de la nature. Cioran disait «Le vin a aidé plus que la théologie à rapprocher les hommes à

Dieu». Populonia était la ville où on vénérait Fufluns. Pour les Étrusques, le vin rythmait les rituels les plus importants de la vie et de la mort. Une centaine de tasses ont été trouvées dans un édifice de l’Acropole: la libation était nécessaire pour ratifier tout changement, chaque passage.

Le vin était dense comme du miel. Le vin pur, c’est pour les barbares! Les Étrusques et les Grecs le diluaient avec de l’eau, y ajoutait du miel, des clous de girofle et des épices. Afin d’être parfait, iI devait être ensuite filtré: le filtre était un objet précieux, digne d’être enterré avec un prince.


FUFLUNS Fufluns is wine. Fufluns is the inebriating drink that transfigures, that spurs on to battle, to spill blood and to sacrifice. But wine and blood are also mixed together in the grave to evoke the dead. Fufluns is the sacred drink that aids ecstasy and contact with the gods of the underworld, they who

know the secrets of death, whose knowledge must be tapped by each warrior before entering the field to kill. Fufluns is also the drink that can transport man to the dwellings of the High Gods, in order to learn the eternal, unchanging laws of life and nature. Cioran used to say “Wine has helped man to approach God more than theology�.

Populonia was the town where Fufluns was venerated. For the Etruscans, wine accompanied the most important rites of life and death. A hundred cups were found beneath a building of the acropolis: a libation was needed to sanctify every change, every passage. The wine was as thick as honey. Pure wine is only for barbarians!

The Etruscans and the Greeks diluted it with water, adding honey, cloves and spices. It then had to be filtered to be perfect: the strainer was a precious object, worthy of burial in the tomb of a prince.

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MARCO - MARIEM

ANFORA ARGENTEA

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Lei versa a terra del vino e dell’acqua con l’annaffiatoio. Traccia i numeri e indica le direzioni che vengono nominate. Vino, vin, wine, Wein. Qui dentro, nella Tomba dei Colatoi, sono stati ritrovati dei colini in bronzo, erano usati per filtrare il vino. E 22 litri di vino poteva contenere l’anfora argentea ritrovata nel golfo di Baratti nel 1968. Era fatta d’argento (Ag) puro al 94-96%. Unico è il suo tipo di decorazione fatto da 132 clipei disposti secondo precisi risultati numerici. Sul collo dell’anfora ci sono 12 busti delle divinità orientali Mitra e Attis, 12 come i mesi o i segni zodiacali. 4 coppie di busti alla base del collo, come sono 4 le stagioni. Il corpo del vaso ha 7 registri, 7 come i pianeti del sistema tolemaico. Ogni registro ha 16 medaglioni che raffigurano un corteo iniziatico. Nella fascia inferiore la favola di Amore e Psiche chiude il percorso misterico. In questo vaso, tempo e spazio si mescolano fino all’immortalità. Si dice che esso provenga dalle officine di Antiochia di Siria. Lei indica con un bastoncino in direzione del mare. Che è esattamente nella direzione opposta. Ora, lo sapete.


L’AMPHORE D’ARGENT Elle verse à terre du vin et de l’eau avec un arrosoir. Elle trace des numéros sur le sol et indique les directions qui sont énumérées. Vino, vin, wine, Wein. Ici, dans le Tombeau des Colatoi, des passoires de bronze ont été retrouvées, elles étaient utilisées pour filtrer le vin. L’amphore d’argent trouvée dans le golfe de Baratti en 1968 pouvait contenir 22 litres de vin. Elle est en argent (Ag) pur à 94-96%. Sa décoration, unique en son genre, est composée de 132 médaillons disposés selon des résultats numériques précis. Sur le col de l’amphore, il y a 12 bustes des dieux orientaux Mithra et Attis, 12 comme les mois ou les signes du

SILVER AMPHORA zodiaque. 4 paires de bustes à la base du col, comme le sont les 4 saisons. Le corps du vase a 7 registres, 7 comme les planètes du système de Ptolémée. Chaque registre a 16 médaillons qui représentent une procession initiatique. Dans la partie inférieure l’histoire de Cupidon et Psyché conclut le mystérieux parcours. Dans ce vase, le temps et l’espace sont mélangés jusqu’à l’immortalité. On dit qu’il vient des ateliers d’Antioche en Syrie... Elle indique avec un bâton la direction de la mer. ... qui est exactement dans la direction opposée. Maintenant, vous le savez.

She pours some wine and water on the ground from the watering-can. She traces the numbers and indicates the directions named. Vino, vin, wine, Wein. Inside here, in the Colatoi Tomb were found bronze strainers used for filtering the wine. And the silver amphora found in the gulf of Baratti in 1968 could hold 22 litres of wine. It was made of 94-96% pure silver (Ag). The decoration on it is unique: 132 clipei, shields, placed according to exact numerical orders. On the neck of the vase there are 12 busts of the eastern divinities Mitra and Attis: 12 as are the months or the signs of the zodiac. 4 pairs of busts at the base of the neck: 4 as are the sea-

sons. The body of the vase has 7 registers: 7 as are the planets in the Ptolemaic System. Each register has 16 medallions portraying an initiation procession. On the lower part, the tale of Eros and Psyche concludes the mystery trail. In this vase, time and space blend into immortality. It is said to have come from the workshops of Antioch in Syria. She directs her pointer towards the sea. Which is exactly in the opposite direction. Now you know.

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LUI

NEJLA

HE

Oh mon bien aimé, ma raison d’être! Ici depuis des années je t’attends... Des années qui n’ont cessé de me compter, qui se sont lassées de me regarder t’attendre... Oh mon destin, c’est ainsi que je te nomme... Avec toute l’amertume de la nostalgie je t’appelle... Avec tous les désirs inassouvis, d’une vie de plénitude. Te rappelles-tu le jour où la vie, seul témoin de nos rires et de nos pleurs, a cédé la place à son «autre» inhérent, inséparable, inéluctable: la mort ? Ce jour tu as gardé tes derniers souffles pour me dire que la vie autant que la mort ne saura nous séparer...

Oh my beloved, my reason for living. Here, I’ve been waiting for you for years... Years that never ceased flowing over me, and grew tired of looking on my waiting... Oh my destiny, this is how I call your name... With all the bitterness of nostalgia I am calling you... with all my unfulfilled wishes for a full life. Do you remember when life, the only witness of our laughs and of our cries, gave way to its inherent, indivisible, ineluctable “other”: death? On that day you saved your last breath to tell me that neither life nor death would tear us apart...

La Vie Nous a Séparés, Qui Va Nous Réunir La Mort Nous a Réunis, Qui Va Nous Séparer

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Life tore us apart, but it will bring us together Death brought us together, but it will tear us apart


Populonia, Italia

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EMANUELA

LA FLOTTA DI CARTA

Io non sono nata qui. Io sono nata su un’isola che sta al centro del mare Mediterraneo. È come la punta di un compasso dove, da quando l’uomo ha imparato a navigare, si incrociano le rotte dei popoli del Mediterraneo, come i raggi di un cerchio. Il mare può essere una barriera ma anche un mezzo di comunicazione. In Sardegna si dice che le genti che vengono dal mare vogliono sfruttare le sue risorse e dominarla. Non è questo il caso degli Etruschi: per noi non sono mai stati dei nemici, i reperti archeologici dimostrano che i rapporti tra i due popoli erano amichevoli e familiari. Nella mia isola venivano importati manufatti di prestigio. E in Etruria arrivavano vasi, bronzetti, gioielli e bottoni d’oro che ancora oggi da noi hanno la stessa forma. Già nell’Età del Bronzo i metalli erano una risorsa preziosa. Gli uomini di Baratti erano pescatori capaci di avventurarsi nelle acque del Tirreno. I primi mercanti cominciarono a esplorare nuove rotte raggiungendo la Corsica e la Sardegna. Cominciò allora a dipanarsi un filo rosso che sulle stesse rotte avrebbe portato non solo le merci ma anche le genti e le loro conoscenze. Populonia fu fondata alla fine dell’Età del Ferro. Sul vertice del promontorio sorse l’acropoli, la città dei vivi.

LA FLOTTE DE PAPIER Je ne suis pas née ici. Je suis née sur une île qui est au centre de la Méditerranée. Elle est comme la pointe d’un compas où, depuis que l’homme a appris à naviguer, les routes des peuples de la Méditerranée se croisent comme les rayons d’un cercle. La mer peut être une barrière mais aussi un moyen de communication. En Sardaigne, on dit que les gens qui viennent de la mer veulent exploiter ses ressources et la dominer. Cela n’est pas le cas des Etrusques: nous ne les avons jamais considérés comme des ennemis, les découvertes archéologiques montrent que les relations entre les deux peuples étaient 64

conviviales et familiales. Dans mon île, on importait des objets de prestige. Et en Etrurie arrivaient des vases, des bronzes, des bijoux et des boutons d’or qui encore aujourd’hui ont chez nous la même forme. Déjà durant l’Âge de Bronze, les métaux étaient une ressource précieuse. Les hommes de Baratti étaient des pêcheurs capables de s’aventurer dans la mer Tyrrhénienne. Les premiers marchands ont commencé à explorer de nouvelles voies atteignant la Corse et la Sardaigne. Puis un fil rouge a commencé à se dérouler et qui aurait porté sur les mêmes routes non seulement des biens, mais aussi les personnes et leur savoir.

Populonia a été fondée à la fin de l’Âge de Fer. Sur le sommet du promontoire, apparut l’Acropole, la ville des vivants. La nécropole se trouvait au contraire en aval. Durant cette période, appelée villanovienne, les Étrusques brûlaient leurs morts. Mais ce rite était destiné à être remplacé par la sépulture en fosse. Puis, ils ont appris du peuple nuragique la technique de construction de la pseudo coupole à tholos - incroyable!! - qui est la couverture des grandes tombes familiales que vous pouvez voir ici dans la nécropole de San Cerbone. A Vetulonia - mais où se trouve Vetulonia? - Eh bien... non loin d’ici, on a retrouvé une sépulture

d’une FEMME SARDE qui semble avoir été la femme d’un aristocrate étrusque. Elle entre dans la tombe et déplie lentement le bateau de papier en montrant l’illustration à l’intérieur. À cette époque on utilisait en Etrurie dans les trousseaux funéraires et comme objets rituels des petits bateaux sardes en bronze. On en a retrouvé en si grande quantité à suggérer qu’au VIIe siècle av. J.-C. il s’agissait d’une véritable mode. Avant de partir, prenez-en un vous aussi, faites-le migrer comme migrent les peuples et trouvez-lui une nouvelle maison.


La necropoli invece si trovava a valle. In questo periodo chiamato villanoviano gli Etruschi bruciavano i loro defunti. Ma questo rito era destinato a essere sostituito dalle sepolture in fossa. Poi, dal popolo nuragico impararono la tecnica della costruzione della pseudocupola a tholos - incredibile!! - che è la copertura delle grandi tombe di famiglia che potete osservare qui nella necropoli di San Cerbone. A Vetulonia - ma dove è Vetulonia? - insomma... non lontano da qui, è stata rinvenuta una sepoltura di una DONNA SARDA che pare essere stata moglie di un aristocratico Etrusco. Entra nella tomba e lentamente dispiega la barchetta mostrando la riproduzione all’interno. A quel tempo nei corredi funebri e come oggetti rituali venivano utilizzate in Etruria navicelle sarde di bronzo. Ne vennero ritrovate così tante da far pensare che nel VII secolo a.C. ci sia stata una vera e propria moda. Prima di andare via prendetene una anche voi, fatela migrare come migrano i popoli, e trovatele una nuova casa.

THE PAPER FLEET I was not born here. I was born on an island in the middle of the Mediterranean Sea. It is like the point of a compass where, ever since man has known how to sail, the routes of the Mediterranean people come together and cross, like the spokes of a wheel. The sea can be a barrier but also a means of communication. In Sardinia they say that the peoples who come from the sea want to exploit the island’s resources and dominate it. This is not true of the Etruscans: for us they have never been enemies; archaeological finds show that the relations between the two peoples were friendly and familiar. In my island important products were

imported. And into Etruria came vases, bronze statuettes, jewels and gold buttons which have the same shape for us today. In the Bronze Age metals were already a precious resource. The men of Baratti were fishermen, well able to sail across the Tyrrhenian waters. The first merchants started to explore new routes, reaching Corsica and Sardinia. So a red thread began to unroll to bring not only merchandise but people and their knowledge along those same routes. Populonia was founded at the end of the Iron Age. On the highest point of the promontory the acropolis rose, the city of the living. The necropolis is below.

In this period known as the Villanovan era the Etruscans cremated their dead. But this rite was to be replaced by burial in graves. Then, from the people of the Nuraghe they learnt the technique of the tholos pseudo-dome - unbelievable! - which is the top of the great family tombs you can see here in the San Cerbone necropolis. At Vetulonia - but where is Vetulonia? - well... not far from here, a burial was found of a SARDINIAN WOMAN who seems to have been the wife of an Etruscan aristocrat. She goes into the tomb and slowly unfolds the little boat showing the reproduction within it.

At that time little bronze ships were used in Etruria in the funeral furnishings and as ritual objects. So many were found that it appears that in the VII century b.C. it was really fashionable. Before you go, each of you take one, make it migrate as peoples migrate, and find it a new home.

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‫‪HABIB‬‬ ‫أكروبول‪ ،‬أكروس‪ ،‬ارتفاع‪ ،‬علو‪ ،‬يعني القمة‪.‬‬ ‫في األكروبول توحّ د جميع سكان المدينة‪،‬‬ ‫عندما تم االعتداء عليهم في سنة ‪ 90‬قبل ميالد المسيح‬ ‫عندما كانت مدينة بوبولونيا مستهدفة طيلة الصراع الشرس بين سيال وماريو‬ ‫ماريو‪ ،‬هذا البطل الذي دافع عن بوبولونيا‪ ،‬أسس عديد المدن في شمال إفريقيا‬ ‫وتحديدا في منطقة نوميديا‪.‬‬ ‫في حفريات ‪ 2004‬تم العثورعلى ‪ 422‬رصاصة في مبنى"دَ لّي لُوجْ يُي"‪،‬‬ ‫وهي عبارة عن خرطوشات استعملها اإلغريقيون‬ ‫في النصف الثاني من القرن الخامس قبل ميالد المسيح واستعملها الرومان والنوميديون‬ ‫في القرن الثاني قبل ميالد المسيح‪.‬‬ ‫هذه الرصاصات‪ ،‬صهرت في درجة عالية من الحرارة باستعمال مادة الرصاص والطين والنار‬ ‫لها أحجام مختلفة ومتنوعة تتراوح بين ‪ 50‬و‪ 79‬غرام وطولها ال يتجاوز ‪ 2‬سم‪.‬‬ ‫شكلها بيضوي وحادة األطراف‪ ،‬لتسهيل عملية إجتياحها في الهواء‪،‬‬ ‫فتصيب هدفها بسرعة فائقة وبأكثر دقة وفاعلية‬

‫الغدد الصاروخية‬ ‫‪LE GHIANDE MISSILI‬‬

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LES GLANDS MISSILES

ELENA Acropoli. Acros, vuol dire sommità, cima. E lassù, sulla cima del promontorio, nell’acropoli fortificata, si riunivano tutti gli abitanti della città in caso di attacco. Così è stato nel 90 a.C., quando la città di Populonia ha subito l’unico vero assalto della sua storia durante lo scontro tra Silla e Mario. Lo stesso Mario, che durante le spedizioni romane in Nord Africa, aveva fondato città nel territorio della Numidia. A testimonianza dell’attacco di Populonia, sono stati ritrovati 422 esemplari delle cosiddette “ghiande missili” durante gli scavi del 2004 nell’edificio delle Logge. Si tratta di piccoli proiettili utilizzati dai Greci a partire dalla metà del V sec a.C. e dai Romani e Numidi nel II secolo a.C. Queste “ghiande” sono fabbricate in terracotta o piombo con stampi in argilla. Hanno un peso variabile compreso tra i 50 e i 79 grammi; lo spessore non supera i 2 centimetri. La forma è ovoidale, dalle estremità appuntite così da facilitare la penetrazione nell’aria e da rendere il colpo più efficace. Si riscaldavano per la velocità del lancio.

Populonia, Italia

Acropole. Acros, cela signifie le sommet, la cime. Et là-haut, au sommet du promontoire, dans l’acropole fortifiée, se réunissaient en cas d’attaque tous les habitants de la ville, comme en 90 av. J.-C. lorsque la ville de Populonia subit la seule véritable attaque de son histoire durant l’affrontement entre Caius Marius et Sylla. Le même Marius, qui au cours des expéditions romaines en Afrique du Nord, fonda des villes sur le territoire de la Numidie. Comme preuve de l’attaque de Populonia, on a retrouvé lors de fouilles en 2004 dans l’édifice des Loges 422 exemplaires de ce qu’on appelle les «glands missiles». Ce sont des petits projectiles utilisés par les Grecs à partir du milieu du Ve siècle av. J.-C. et par les Romains et les Numides au IIe siècle av. J.-C. Ces «glands» sont faits d’argile ou de plomb avec des moules en argile. Ils pèsent entre 50 et 79 grammes; l’épaisseur ne dépasse pas 2 centimètres. La forme est ovoïdale, les extrémités pointues facilitent la pénétration dans l’air de façon à ce que le coup soit plus efficace. Les projectiles se réchauffaient par la vitesse de lancement. On a retrouvé également des grappes de projectiles encore agglomérés ensemble. Un témoignage que le processus de défense a été violemment interrompu. Les glands étaient aussi porteurs de messages: des insultes et des malédictions contre les ennemis ou des recommandations adressées au projectile afin qu’il atteigne son objectif. D’autres inscriptions portaient le nom de leur lanceur, appelé frondeur. Les frondeurs portaient une tunique nommée sagum, dont une partie était passée autour du bras gauche formant une sorte de petit sac. C’est là qu’étaient contenus les missiles qui étaient lancés ensuite avec une fronde. La précision du tir dépendait de deux facteurs: du poids du gland et de la force du frondeur. Communément la distance du tir ne dépassait pas 100 mètres; mais les frondeurs plus expérimentés, en provenance des îles Baléares, de la Libye, de la Crète et de Rhodes, pouvaient dépasser même 140 mètres. 67


‫‪LE GHIANDE MISSILI‬‬

‫كما وجدنا أيضا مجموعات خرطوشية متماسكة‪،‬‬ ‫وهذا يدل على الهجوم المباغت على المدينة من طرف سيال‪ ،‬الذي لم يترك الوقت الكافي لجنود‬ ‫ماريو لفك الخرطوشات من بعضها البعض‬ ‫ومن الطرافة‪ ،‬كتب على هذه الرصاصات رسائل منحوتة‪ ،‬فيها إسم المحارب والمنطقة التي‬ ‫ينتمي إليها وعبارات شتم وعبارات يتوسل فيها المحارب من الرصاصة أن تصيب رأس العدو‬ ‫أما عن زي المحارب "صَ اقُو ْم"‪ ،‬هو عبارة عن حقيبة صغيرة تتوسط صدره‬ ‫وفي جزء منها تتعدى يده اليسرى‪ ،‬لتسهل عملية وضع الخرطوشات ورميها بواسطة مقالع‬ ‫عملية اإلطالق تعتمد أساسا على عاملين‪ :‬عامل الوزن وعامل قوة المحارب‬ ‫مسافة الرمي ال تتجاوز ‪ 100‬متر‪.‬‬ ‫أما بالنسبة للمحارب األكثر خبرة وقادم من بالياري‪ ،‬ليبيا‪ ،‬كراتا و رودي‬ ‫يستطيع تجاوز ‪ 140‬مترا‪.‬‬

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ACORNS MISSILES

Sono stati ritrovati anche grappoli di proiettili ancora attaccati insieme. Testimonianza che il processo di difesa fu interrotto violentemente. Le ghiande recavano spesso messaggi. Insulti e maledizioni contro i nemici o raccomandazioni al proiettile perché raggiungesse l’obiettivo. Altre iscrizioni portavano il nome del loro lanciatore, detto fromboliere. I frombolieri vestivano una tunica chiamata sagum, parte della quale veniva passata intorno al braccio sinistro formando una sorta di piccola sacca. Qui erano contenuti i missili che venivano lanciati con una fionda. La precisione del tiro dipendeva principalmente da due fattori: il peso della ghianda e la forza del fromboliere. Comunemente la distanza del tiro non superava i 100 metri; ma i frombolieri più esperti, provenienti dalle Baleari, dalla Libia, da Creta e Rodi, potevano superare anche i 140 metri.

Acropoli. Acros, meaning summit, top. And it was up there, on top of the promontory, in the fortified acropolis, that all the inhabitants of the city gathered in case of attack. That is what happened in 90 b.C., when the town of Populonia experienced the only real attack in its history, during the confrontation between Sulla and Marius. That same Marius, who during the Roman expeditions in North Africa had founded cities in the land of Numidia. Confirmation of the attack on Populonia are the 422 samples of the so-called “acorn missiles” found during the 2004 dig in the Loggia Building. These were small projectiles used by the Greeks from the middle of the V century b.C., and by the Romans and Numidians in the II century b.C. These “acorns” of terracotta or lead were made in clay moulds. Their weight varies from 50 to 79 grammes; they are no more than 2 centimetres thick. Oval in shape, with pointed ends to penetrate the air and render their strike more effective. They heated up through the speed at which they were launched. Clumps of projectiles still stuck together were found, showing that the defence process had been violently interrupted. The acorns often bore messages. Insults and curses again the enemy or intercessions for the projectile to strike its target. Other inscriptions bear the name of the launcher or ‘slinger’. The slingers wore a tunic called a sagum, part of which was passed round the left arm making a sort of small bag. This held the missiles to be launched from the sling. The precision of the throw depended on two main factors: the weight of the acorn and the strength of the slinger. Generally the distance covered was not more than a hundred metres; but the best slingers, those from the Balearic islands, Libya, Crete and Rhodes, managed up to reach 140 metres.

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LE SARCOPHAGE

MARIEM Je suis un sarcophage qui remonte au VIe siècle avant J.C. J’appartiens à une classe moyenne, à celle des artisans, des commerçants. Je suis exactement dans la même position où j’étais à l’époque étrusque. Je suis une tombe individuelle, la seule dont le couvercle était scellé avec du plomb sur les quatre coins. Ils ont percés des trous, après ils ont coulé du plomb, qui par la suite s’est refroidit et s’est transformé en forme de clou. Je suis la seule tombe de la Nécropole qui n’est pas construite avec des pierres locales. Les italiens appellent cette roche nenfro. C’est une roche volcanique qui provient de la ville de Vulci. On pense que c’est la ville originaire de la personne que j’abrite maintenant et qui est arrivée à Populonia pour une raison inconnue. En souvenir de sa terre natale, elle a apporté ces blocs de pierres volcaniques de Vulci.

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THE SARCOPHAGUS I am a sarcophagus dating to the VI century b.C. I belong to a middle class, the class of craftsmen and traders. I am in the exact position where I was in Etruscan times. I am an individual tomb, the only one whose lid was sealed with lead on the four corners. They drilled some holes, then they poured lead into them. Cooling down, the lead became like a set of nails. I am the only tomb of the Necropolis not made out of local stone. The Italians call such a rock nenfro. It is a lava rock coming from the city of Vulci. They think that this was the place where the person I am presently hosting came from. She would have arrived in Populonia for unknown reasons. She would have brought these volcanic stone blocks from Vulci as a reminder of her hometown.


ACHERONTE

MARCO Ascoltate l’acqua. Sembra che abbia lo stesso suono dello scorrere dell’Acheronte, e in esso sono nate canne palustri, e tanto tenui sono le figure dei pesci, che tu crederesti essere piuttosto ombre che pesci.

ACHÉRON Écoutez l’eau. On dirait qu’elle fait le même bruit que celle de l’Achéron, où naissent des roseaux et où les silhouettes des poissons y sont si tenues qu’on dirait des ombres plutôt que des poissons.

ACHERONTE Listen to the water. Its sound is the same as the Acheron flowing, and in its wetlands reeds grow, and the forms of the fish are so faint that you would deem them to be shadows rather than fish.

Populonia, Italia

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L’ESERCITO DI PLASTICA

EMANUELA

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Nelle tombe sono stati ritrovati molti bronzetti. Si tratta di statuine raffiguranti carri, cavalli, guerrieri, eroi, divinità. Avevano un uso rituale. Si dice che dovessero accompagnare e proteggere il defunto nel suo viaggio nell’aldilà. Quando ero piccola e vedevo queste statuine nei musei mi scocciava non poterle toccare. Io desideravo giocarci. Pensavo che fossero i giocattoli dei bambini del passato. Ma non è così. L’infanzia è un’invenzione moderna. Si dice che nell’antichità ai bambini non davano neanche il nome fino a che non imparavano a camminare. La mortalità infantile era così alta che le madri pensavano: “vediamo se sopravvive”.


Appena erano in grado di farlo iniziavano a lavorare. Si sposavano giovanissimi. Conducevano una vita da piccoli adulti. A Populonia è stata trovata una sola sepoltura infantile, giù alla spiaggia. Quando morivano ancora piccoli a volte li seppellivano dentro le anfore. Non so se avessero un corredo funebre.

L’ARMÉE DE PLASTIQUE De nombreux bronzes ont été retrouvés dans les tombes. Il s’agit de figurines représentant des chars, des chevaux, des guerriers, des héros, des dieux. Ils avaient un usage rituel. On dit qu’ils devaient accompagner et protéger le défunt dans son voyage dans l’au-delà. Quand j’étais petite et que j’observais ces petites statues dans les musées, j’étais contrariée de ne pas pouvoir les toucher. Je voulais jouer avec. Je pensais que c’étaient les jouets des enfants du passé. Mais ce n’est pas le cas. L’enfance est une invention moderne.

THE PLASTIC ARMY On dit que dans l’antiquité on donnait un nom aux enfants seulement après qu’ils aient appris à marcher. La mortalité infantile était si élevée que les mères pensaient : «on verra s’il va survivre». Ils commençaient à travailler dès que possible. Ils se mariaient très jeunes. Ils menaient une vie de petits adultes. À Populonia on a retrouvé une seule sépulture d’enfant, en bas à la plage. Quand ils mourraient encore petits, il arrivait qu’on les enterre dans des jarres. Je ne sais pas s’ils possédaient un trousseau funéraire.

In the tombs, many bronze statuettes have been found. They portray chariots, horses, warriors, heroes, gods. Their use was ritual. It is said that they would accompany and protect the deceased in his journey to the underworld. When I was small and I saw these little statues in museums, I was annoyed at not being allowed to touch them. I wanted to play with them. I thought they were the toys of children from the past. But they are not. Infancy is a modern invention. It is said that in ancient times children were not even given a name until they had learnt to walk.

Child mortality was so high that mothers thought: “We’ll see if the child survives”. As soon as they were able, they began to work. They married very young. They led the lives of miniature adults. In Populonia, only one child’s grave has been found, down on the beach. When they died at an early age, they were at times buried in amphorae. I do not know if they were supplied with grave goods.

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DONNE

VERONICA Se vi state chiedendo che cosa tiene in quella gonna, la risposta è: 15 monete con volti impressi, 27 frammenti di vasellame, una collana di perline d’ambra e la statuetta di un uomo con lancia, probabilmente un guerriero. Questa volta il guadagno è stimato sulle 120 lire. È un lavoro certosino: ogni giorno sfilano sotto i suoi occhi oggetti arrugginiti e sporchi che hanno passato troppo tempo sottoterra per riuscire a capire che valore possano avere. Non ha idea di quanto ancora potrebbe scavare. Quando lo stato avrà terminato le escavazioni verrà fatta una stima: 2,5 milioni di tonnellate di scorie ferrose che ricoprono la necropoli. Ferro utile per la guerra. Una montagna nera di ricchezza, con binari e carrelli come una miniera. Una montagna sotto cui Populonia ha seppellito due volte i suoi defunti. Adesso sta andando verso la spiaggia dove rivenderà ciò che ha ritrovato. È felice. La stima per il raccolto è di 120 lire, con le quali comprerà: un chilo di carne, un chilo di zucchero, un paio di calze per signora, tre saponette, due scatole di fiammiferi, 12 uova, un chilo di patate e un paio di scarpe nuove.

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FEMMES Si vous vous demandez ce qu’elle tient dans cette jupe, voici la réponse: 15 pièces de monnaie avec des visages gravés, 27 fragments de poterie, un collier de perles d’ambre et la statuette d’un homme avec une lance, sans doute un guerrier. Cette fois, le gain est estimé à environ 120 lires. C’est un travail minutieux: chaque jour défilent devant ses yeux des objets rouillés et sales qui ont passé trop de temps sous terre pour en diviner la valeur. Elle n’a aucune idée de combien de temps elle pourrait creuser encore. Une fois que l’Etat a terminé les fouilles, une estimations a été effectuée: 2,5 millions de tonnes de scories de fer


WOMEN qui recouvrent la nécropole. Du fer utile pour la guerre. Une montagne noire de richesse, avec des rails et des chariots comme dans une mine. Une montagne sous laquelle Populonia a enterré ses morts deux fois. Maintenant, elle va à la plage où elle revendra ce qu’elle a trouvé. Elle est heureuse. L’estimation de la récolte est de 120 lires, avec lesquelles elle achètera un kilo de viande, un kilo de sucre, une paire de bas, trois savonnettes, deux boîtes d’allumettes, 12 œufs, un kilo de pommes de terre et une paire de chaussures neuves.

If you are wondering what she is holding in that skirt, the answer is: 15 coins featuring heads, 27 fragments of crockery, a necklace of amber beads and the statuette of a man with a spear, probably a warrior. This time the profit estimated is 120 lire. It is a very delicate task: day by day, rusty, filthy objects pass before her eyes, objects buried so long that it is impossible to guess their value. She has no idea of how much more she may have to dig. Once the state has finished the excavations, an estimate will be made: 2.5 million tonnes of iron slag covering the necropolis. Iron used in war. A black mountain of riches, with rails and carts as

in a mine. A mountain under which Populonia buried its dead twice over. Now she is going towards the beach where she will sell what she has found. She is happy. The collection is estimated at 120 lire, with which she will buy: a kilo of meat, a kilo of sugar, a pair of lady’s stockings, three bars of soap, two boxes of matches, 12 eggs, a kilo of potatoes and a pair of new shoes.

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PAUSA

ALESSANDRA - SARA - GEMMA Ovest - Isola d’Elba e un po’ più lontano Colonne d’Ercole Nord - Niente di importante, forse è da lì che portavano il sale e l’ambra Est - Itaca, Atene e Troia Sud - Roma e Cartagine

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PAUSE

PAUSE

Ouest - L’Île d’Elbe et un peu plus loin les Colonnes d’Hercule Nord - Rien d’important, peut-être que de là arrivaient le sel et l’ambre Est - Ithaque, Athènes et Troie Sud - Rome et Carthage

West - The Island of Elba and a little further out, the Pillars of Hercules North - Nothing important, perhaps that is where they brought salt and amber from East - Ithaca, Athens and Troy South - Rome and Carthage


Populonia, Italia

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SARA Aleph beth, sono le prime due lettere dell’alfabeto fenicio. Risale a un tempo antico, prima degli Etruschi, prima di Populonia. 22 lettere, solo consonanti. I Greci aggiunsero le vocali. L’alfabeto etrusco deriva da quello greco. I Fenici, grandi commercianti, avevano un ostacolo: le montagne del Libano. Si voltarono e videro il mare. Per me Nostoi inizia da qui. Cominciarono a navigare, seguendo la costa. Seguivano il filo di terra in lontananza per non perdere la rotta. Poi si spinsero in mare aperto, furono i primi. Nostoi significa ritorni. Nostalgia significa dolore per il ritorno. Da qui partiranno i lunghi viaggi e i ritorni nel Mar Mediterraneo. I Fenici fondarono porti e città, fondarono Cartagine nel 814 a.C. In quell’epoca anche Populonia stava sorgendo. Arrivarono anche al porto di Populonia insieme a navi sarde, corse e greche. Dal mare venivano le cose belle. Come i vasi attici e il vetro. Dal mare veniva il sapere. Qualcuno ha detto: vedo viaggiare le genti per far viaggiare il sapere. Chissà quante vele affollavano questo golfo, quante navi diverse? Oppure chissà se c’era un modello che andava di moda? I Fenici inventarono l’alfabeto, gli scambi lo diffusero nel Mediterraneo.

FENICI, MARE, POPULONIA

LES PHÉNICIENS, LA MER, POPULONIA Aleph Beth, sont les deux premières lettres de l’alphabet phénicien. Il remonte à une époque ancienne, avant les Étrusques, avant Populonia. 22 lettres, rien que des consonnes. Les Grecs ajoutèrent les voyelles. L’alphabet étrusque vient du grec. Les Phéniciens, de grands marchands, avaient un obstacle: les montagnes du Liban. Ils leur tournèrent le dos et virent la mer. Pour moi Nostoi commence ici. 78

Ils commencèrent à naviguer, en suivant la côte. Ils suivirent à distance le fil de terre pour ne pas perdre la direction. Ils furent les premiers à se lancer au large. Nostoi signifie le retour. Nostalgie signifie la douleur pour ce retour. D’ici partirent les longs voyages et les retours dans la mer Méditerranée. Les Phéniciens fondèrent des ports et des villes, ils fondèrent Carthage en 814 av. J.-C. À cette époque Populonia

était en train de naître. Ils sont arrivés aussi au port de Populonia avec des navires sardes, corses et grecs. De la mer arrivaient les belles choses. Comme les vases attiques et le verre. De la mer arrivait la connaissance. Quelqu’un a dit: je vois voyager les gens pour faire voyager la connaissance. Qui sait combien de voiles ont peuplé ce golfe, combien y avaitil de navires différents? Peut-être

y avait-il un modèle qui était à la mode? Les Phéniciens ont inventé l’alphabet, les échanges commerciaux le diffusèrent à travers la Méditerranée.


PHOENICIANS, SEA, POPULONIA Aleph beth are the first two letters of the Phoenician alphabet. It comes from remote times, before the Etruscans, before Populonia. 22 letters, consonants only. The Greeks added the vowels. The Etruscan alphabet comes from the Greek alphabet. Great traders, the Phoenicians faced an obstacle: the mountains of Libya. They turned and saw the sea. For me, this is where Nostoi starts. They began to sail, following

the coast. They followed the distant line of the land so as not to mistake the route. Then they pushed out to sea, the first to do so. Nostoi means returns. Nostalgia means the longing for return. From here started the long voyages and returns across the Mediterranean Sea. The Phoenicians founded ports and cities, they founded Carthage in 814 b.C. At that time Populonia was also rising up. They reached the port of

Populonia as well, together with Sardinian, Corsican and Greek ships. Beautiful things came from the sea. Such as Attic vases and glass. From the sea came knowledge. Someone said: I see peoples travelling to make knowledge travel. Who knows how many sails crowded into this gulf, how many different ships? Or else, who knows if there was a model that became fashionable?

The Phoenicians invented the alphabet, trading spread it throughout the Mediterranean.

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TOMBA DEI LETTI FUNEBRI

SARA La mia voce sarà la vostra guida. Per favore raggruppatevi davanti all’ingresso della tomba, dietro la pietra. Propongo una prospettiva particolare: uno alla volta salite in piedi sulla pietra e guardate dentro. Poi potrete entrare. Quando finirò il mio racconto non potrete più entrare. In questa tomba è stato ritrovato un orecchino. Un orecchino d’oro filigranato molto prezioso. L’orecchino di una donna etrusca. Mi piace pensare che lo abbia perso come sempre succede. Chi non ha mai perso un orecchino? In realtà è l’unica cosa che ci è rimasta di lei. Di lei e del suo ricchissimo corredo che era custodito all’interno delle due nicchie all’ingresso della tomba, e che già nell’antichità venne depredato. L’unica cosa sfuggita ai ladri è il suo orecchino, d’oro filigranato. Molte tombe sono state saccheggiate nella necropoli. Questa è la tomba dei letti funebri. La storia di questa tomba comincia nel VII secolo a.C. Roma è stata fondata da poco, Babilonia completa la torre di Babele e qui prevale una nuova classe sociale: l’aristocrazia. I principi etruschi costruiscono le loro tombe, i loro tumuli monumentali ricchi di corredi funebri preziosissimi. Il corredo ti accompagnava nel mondo dei morti perché là iniziava una nuova vita. Fine della visita.

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LA TOMBE DES LITS FUNÉRAIRES Ma voix sera votre guide. Regroupez-vous s’il vous plaît à l’entrée de la tombe, derrière la pierre. Je vous propose un point de vue singulier: un par un placez-vous debout sur la pierre et regardez à l’intérieur. Ensuite, vous pourrez entrer. Quand mon histoire sera finie, vous ne pourrez plus entrer. Dans cette tombe a été retrouvée une boucle d’oreille. Une boucle d’oreille très précieuse en filigrane d’or. La boucle d’oreille appartenait à une femme étrusque. J’imagine qu’elle l’a perdue comme cela arrive parfois. Qui n’a jamais perdu une boucle d’oreille? En réalité, c’est la seule chose qui nous reste d’elle. D’elle et de son très riche trousseau qui était conservé à l’intérieur des deux niches à


TOMB OF THE FUNERAL COUCHES l’entrée de la tombe et qui fut pillé déjà dans l’antiquité. La seule chose qui a échappé aux voleurs est sa boucle d’oreille en filigrane d’or. Beaucoup de tombes ont été pillées dans la nécropole. Ceci est la tombe des lits funéraires. L’histoire de cette tombe remonte au VIIe siècle av. J.-C. Rome a été fondée depuis peu, Babylone est en train de terminer la tour de Babel et ici une nouvelle classe sociale se solidifie: l’aristocratie. Les princes étrusques bâtissaient leurs tombes, des tumulus monumentaux enrichis de trousseaux funéraires précieux. Le trousseau t’accompagnait dans le monde des morts, car là-bas commençait une nouvelle vie. Fin de la visite.

My voice will be your guide. Please gather in front of the tomb’s entrance, behind the stone. I wish to show you a particular view: one by one, climb up onto the stone and look inside. Then you can go in. When my story finishes you may go in no more. An ear-ring was found in this tomb. A very precious gold filigree ear-ring. The ear-ring of an Etruscan woman. I like to think she lost it, as always happens. Who has never lost an ear-ring? It is in fact the only thing she left us. That, and the wealth of her wondrous trousseau kept inside the two niches at the entrance to the tomb, already raided in ancient times. The only thing the robbers left was

her gold filigree ear-ring. Many tombs in the necropolis were raided. This is the tomb of the funeral couches. The history of this tomb starts in the VIIcentury b.C. Rome has been recently founded, Babylon completes the Tower of Babel, and here a new social class prevails: the aristocracy. Etruscan princes build their tombs, the monumental tumuli filled with invaluable funeral goods. These goods accompanied you into the world of the dead, for there a new life began. End of the visit.

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SENA

ATTORNO ALLA TOMBA DEI CARRI

“Siedo qui inutile peso della terra io che son forte”. Se sei un principe etrusco, abbastanza ricco da permetterti un monumento, e vuoi essere ricordato, e ricordato come un guerriero, valente, allora il tuo modello è Achille. Biondissimo, alto, bello, regna adesso sul regno dei morti come fece su quello dei vivi. Amico di Patroclo, quando seppe della sua morte si disperò tanto da strapparsi i capelli. In Grecia l’amicizia era molto forte. Se un tuo amico voleva andare nell’Ade tu andavi con lui. Please, Gemma, follow me / Vi prego restate uniti, fatevi vicini gli uni agli altri o perderete la mia voce. Quando Patroclo morì era la guerra di Troia. Tre volte si scagliò, tre volte uccise, ma alla quarta perse la vita. Indossava l’armatura di Achille. Corse di carri, giochi e banchetti, poesie e onori. Il funerale di un aristocratico era una cerimonia complessa che poteva durare anche molti giorni. Così Achille pianse Patroclo. Così venivano pianti i principi-guerrieri signori d’Etruria.

AUTOUR DE LA TOMBE DES CHARS «Je suis assis ici, tel un poids inutile de la terre, moi qui si suis fort.» Si vous êtes un prince étrusque, assez riche pour vous permettre un monument, et vous voulez qu’on se souvienne de vous comme d’un guerrier valeureux, alors votre modèle est Achille. Blond, grand, beau, il règne 82

désormais sur le royaume des morts, comme il l’a fait sur celui des vivants. Lorsqu’il apprit la mort de son ami Patrocle, il s’arracha les cheveux de désespoir. En Grèce, l’amitié était très importante. Si votre ami voulait aller à l’Hadès, vous y alliez avec lui. Please, Gemma, follow me / S’il

vous plaît restez unis, autrement vous n’entendrez plus ma voix. Lorsque Patrocle mourut, c’était la guerre de Troie. Trois fois il s’élança, trois fois il tua, mais à la quatrième fois il perdit la vie. Il portait l’armure d’Achille. Des courses de chars, des jeux et des banquets, des poèmes et des honneurs. Les funérailles

d’un aristocrate étaient une cérémonie complexe qui pouvait durer plusieurs jours. Ainsi Achille pleura Patrocle. Ainsi on pleurait les princes guerriers de l’Etrurie.


AROUND THE TOMB OF THE CHARIOTS “I sit here, useless earthly weight, I who am strong”. If you are an Etruscan prince, rich enough to afford a monument, and you wish to be remembered, and remembered as a valorous warrior, then your model is Achilles. Ash-blond, tall, handsome, he reigns now over the kingdom of

the dead as he did over that of the living. The friend of Patroclus, when he heard of his death he tore his hair in despair. In Greece friendship was very strong. If a friend of yours wished to go to Hades, you went with him. Please, Gemma, follow me /

Please stay together, keep close together or you will lose my voice. When Patroclus died it was during the War of Troy. Thrice he hurled, thrice he killed, but the fourth time he lost his life. He was wearing Achilles’s armour. Chariot races, games and banquets, poetry and honours. The

funeral of an aristocrat was a complex ceremony that might last many days. Thus Achilles mourned Patroclus. Thus were mourned the warrior-princes, lords of Etruria.

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ATTORNO ALLA TOMBA DEI CARRI

Era l’VIII secolo a.C.: in Grecia si giocavano le prime Olimpiadi, quando a Populonia venne introdotto il tholos. Guardate queste pietre Il margine è di alberese conficcata per taglio. Il lastricato si interrompe, a coda di rondine. Lì è l’ingresso quindi il dromos che porta alla cella. La cella è quadrata, dentro. Dentro 4 pennacchi a gradino servono a trasformare il cielo. Dentro. Dentro stavano i carri. Dentro stavano i letti, lo scudo, il corno, le punte di lancia. Dentro stava l’oro e l’avorio, il bronzo dei beni di lusso. La tomba dei carri è grande. La sua forma è la più perfetta. Guardate queste pietre. In archeologia a ogni azione umana o della natura corrisponde un’unità stratigrafica. E ancora oggi, in architettura, la prima “unità stratigrafica” o azione è tracciare il perimetro. Tracciare il perimetro è un atto sacro, ma se lo fai tre volte allora è un rito. Guardate queste pietre. Sono fatte per durare. Ma Achille aveva vita breve. Per questo andava spesso in riva al mare, dalla madre Teti a farsi consolare. “Siedo qui inutile peso della terra io che son forte”.

C’était le VIII siècle av. J.-C.: en Grèce avaient lieu les premiers Jeux Olympiques, quand à Populonia fut introduit le tholos. Regardez ces pierres. La margelle de pierre alberese est insérée verticalement. Le pavé s’interrompt en queue d’hirondelle. L’entrée est ici, puis il y a le dromos qui mène à la cellule. La cellule à l’intérieur est car84

rée. À l’intérieur 4 coupoles en pendentifs qui transforment le ciel. À l’intérieur. À l’intérieur il y a les chars. À l’intérieur il y avait les lits, le bouclier, le cor, les fers de lance. À l’intérieur il y avait l’or et l’ivoire, le bronze des objets de luxe. La tombe des chars est grande. Sa forme est la plus parfaite de toutes.

Regardez ces pierres. En archéologie, chaque action humaine ou de la nature correspond à une unité stratigraphique. Et encore aujourd’hui, en architecture, la première «unité stratigraphique» ou la première action est celle de tracer le périmètre. Tracer le périmètre est un acte sacré, mais si vous le faites trois fois, cela devient un rituel.

Regardez ces pierres. Elles sont faites pour durer. Pourtant Achille a eu une vie brève. Pour cela il allait souvent à la mer, vers sa mère Thétis pour qu’elle le console. «Je suis assis ici, tel un poids inutile de la terre, moi qui suis si fort.»


It was the VIII century b.C.: in Greece the first Olympic Games were held, when the tholos was introduced into Populonia. Look at these stones The edge is alberese stone, cut and fitted. The paving ceases, swallow-tailed. There is the entrance, then the dromos leading to the cell. The cell is square inside. Inside 4 layered plumes transform the sky.

Inside. Inside were the chariots. Inside were the couches, the shield, the horn, the spear heads. Inside was gold and ivory, the bronze of luxury goods. The Tomb of the Chariots is large. Its shape is utterly perfect. Look at these stones. In archaeology, every human act or act of nature corresponds to a stratigraphic unit.

And still today, in architecture, the first “stratigraphic unit” or action is to trace the perimeter. Tracing the perimeter is a sacred act, but if you do it three times, then it is a rite. Look at these stones. They were made to last. But Achilles’s life was short. That is why he went often to the sea shore, to be consoled by his mother Thetis.

“I sit here, useless earthly weight, I who am strong”.

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MATTEO Questa è la fine del nostro viaggio. Da questo momento in poi siete liberi. Per coloro che desiderano visitare la tomba, dovete sapere che l’interno potrebbe essere leggermente claustrofobico. Se pensate che possa darvi fastidio, vi consiglio di non entrare. Oltre questa porta un corridoio lungo circa 15 passi e alto più o meno un metro, vi condurrà all’interno della camera centrale. Se avrete difficoltà a procedere potrete aiutarvi appoggiandovi con le mani alle pareti, in questo modo. Questa è un’esperienza da farsi da soli. Prego.

NEKYA - FINE

“A lui mi rivolgevo con gentili parole: Aiace, figlio di Telamone, non dovevi dunque nemmeno da morto scordare la collera contro di me per quelle armi maledette? A rovina degli Argivi le posero là gli dei: peristi tu, così forte baluardo per loro. E ci rattristammo continuamente, noi Achei, per la tua scomparsa, come per la sorte del Pelide Achille. E nessuno ha colpa, ma Zeus odiava l’esercito dei Danai, terribilmente, e a te impose destino di morte. Vieni avanti, sovrano, ascolta le mie ragioni: frena il tuo impulso e l’animo superbo. Così dicevo. Ma egli (Aiace) non mi rispose: andò fra le altre anime giù all’Erebo. E là seppure in collera avrebbe parlato con me o io ancora con

NEKYA - FIN Ceci est la fin de notre voyage. A partir de maintenant, vous êtes libres. Pour ceux qui souhaitent visiter le tombeau, il faut savoir qu’à l’intérieur on peut ressentir une légère claustrophobie. Si vous pensez que cela peut vous déranger, je vous conseille de ne pas entrer. Au-delà de cette porte, un couloir long d’environ 15 pas et d’un mètre de haut vous conduira dans la chambre centrale. Si vous avez des difficultés à avancer, aidez-vous en posant les mains sur le mur, de cette manière. C’est une expé86

rience qu’il faut faire seul. Entrez s’il vous plaît. “D’une voix humble et soumise, j’essayais de le calmer: o fils de Télamon, lui disais-je, quoi! Même au sein de la mort, tu ne me pardonneras pas ce malheureux avantage? Les Dieux avaient fait de ces armes le fléau de la Grèce. En te perdant, elle a perdu sa force et son appui. Nous avons pleuré ta mort, comme nous avons pleuré celle du fils de Pelée. Ce n’est point les mortels qu’il faut accuser; Jupiter était irri-

té contre les enfants de la Grèce, il fit retomber sur toi tout le poids de sa colère. Approche, ombre généreuse, daigne entendre ma voix et fléchir ton courroux. Il ne répond point et va dans l’Erebus se mêler au peuple des ombres. S’il m’eût parlé du moins, si j’eusse pu lui répondre! Mais je voulus voir encore les autres ombres qui se présentaient devant moi. Une foule immense de morts se rassemble avec d’horribles bruits. Je frémis, je palis: je crois voir la sévère Perséphone lancer

sur moi, du fond de l’abime la tête de la Gorgone. Je retourne à mon vaisseau; j’ordonne à mes compagnons de couper les cordages qui l’attachent à la terre et de s’embarquer. Ils obéissent, s’arment de leurs rames et poussés par un vent favorable, nous glissons légèrement sur le sein de l’Océan.”


lui: ma avevo voglia di vedere le ombre degli altri morti. Ma prima si adunavano innanzi popoli infiniti di morti con un gridare straordinario. E la pallida paura mi prendeva: temevo che la veneranda Persefone mi inviasse dall’Ade una testa dallo sguardo feroce di un terribile mostro. Andavo subito alla nave e ordinai ai compagni di salire e di sciogliere di gomene di poppa. Essi pronti si imbarcavano e sedevano agli scalmi e la nave, lungo il fiume Oceano, la portava l’onda della corrente, prima a forza di remi, poi con una bella brezza.”

NEKYA - END This is the end of our journey. From this moment you are free. Those who wish to visit the tomb, please be aware that inside you may find it slightly claustrophobic. If you think this might concern you, I would advise you not to go in. Beyond this door, a corridor about 15 paces long and more or less one metre high will take you inside the central chamber. If you have any difficulty in going forward, you will find it helps to lean your hands against the walls, like this. This is an experience to be

undertaken alone. Please go in. “I spoke to him with kindly words: Ajax, son of Telamon, shall you not even in death forget your wrath against me for those cursed arms? The gods placed them there for the ruin of the Argives: you perished, such a bulwark for them. And we, we Achaeans, continually mourn your demise, as we do the fate of the Pelide Achilles. And no-one is at fault, yet Zeus hated the army of the Danaans, most terribly, and imposed on you the fate of death.

Come forward, sovereign, hear my reasons: control your impulse and your haughty soul. Thus I spoke. But he (Ajax) answered not: he went among the other spirits down into Erebus. And there, although in wrath, he would have spoken to me or I again to him: but I wished to see the shades of the other dead. But first there gathered ahead infinite peoples of the dead with appalling cries. And pale fear held me: I feared that the venerable Persephone would send to me from Hades a head with the fero-

cious eyes of a terrible monster. I hastened back to the ship and ordered my companions to embark and loosen the stern hawsers. At the ready they embarked and sat at the oars; and the ship was borne down the Ocean river on the wave of the current, first driven by the oars, then with a good wind.”

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NEKYA

JE VIENS DE LA TUNISIE SALMA

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NOSTOI. STORIE DI RITORNI E DI ESODI Archeologia e performing arts Visite sperimentali: 28 e 29 marzo 2015 ore 11.00, 14.00, 16.00 Necropoli di San Cerbone, Parco archeologico di Baratti e Populonia, Toscana, Italia

Direttore artistico Michael Marmarinos

Documentazione video e fotografica Marina Arienzale, Pamela Barberi, Serena Gallorini

Assistente direzione artistica Simona Arrighi Artisti Arbia Abbassi, Nejla Arous, Hela Ben Amar, Salma Ben Lagha, Zied Ben Slama, Costantino Buttitta, Francesco Calistri, Gemma Carbone, Abir Cherif, Elena De Carolis, Sara Fallani, Alessandra Guttagliere, Rawya Ibrahmi, Mohamed Amine Ksouri, Sena Lippi, Amine Makni, Marco Malevolti, Emanuela Masia, Habib Nemri, Cristina Pancini, Veronica Rivolta, Hamdi Somaili, Asma Slaimi, Matteo Tanganelli, Mariem Turki Esperti archeologia e performing arts Carlotta Cianferoni, Marta Coccoluto, Silvano Panichi, Barbara Setti, Sebastiano Soldi Coordinamento cantiere artistico Marina Bistolfi, Isabella Valoriani Assistenti al coordinamento Moez Achouri, Valeria Meneghelli Progetto elettroacustico e sound design Francesco Canavese

Direttore tecnico Saverio Cona Tecnico del suono Massimo Michelotti Partner tecnico Omikron Organizzazione Dominique Martin Comunicazione Leonardo Piras Ufficio stampa Sara Chiarello, Olimpia De Meo Organizzazione e realizzazione del cantiere artistico Fondazione Fabbrica Europa per le arti contemporanee Coordinamento generale progetto Piera Moscato NOSTOI è uno degli eventi dell’Anno dell’Archeologia 2015 della Regione Toscana

Progetto sonoro Francesco Casciaro / Tempo Reale

Populonia, Italia

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CARTHAGE

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‫تعريف هضبة بيرسا‬

MARIEM

PRESÉNTATION DE LA COLLINE DE BYRSA1

."‫مرحبا بيكم في "هضبة بيرسا‬ ."la peau de bœuf"،"‫"بورصة" كلمة إغريقية وتعني"جلد الثور‬ ‫ م؛‬57 ‫الهضبة هذي إليوم ارتفاعها حوالي‬ "Utique" ‫في مشرقها "كركوان" وفي مغربها‬ ‫والتسمية ترجع لقدوم الفينيقيين من مدينة "صور" ل"تونس" واختيارهم هذا يعود للموقع الجغ رافي‬ .‫االست راتيجي إلي يطل على البحر األبيض المتوسط‬ :‫"بيرسا" تعاقبت عليها برشة حضا رات‬ ‫؛‬la Libyque la Phénico-Punique qui a commencé par l’eau et qui s’est terminée par le feu ‫ ق م؛‬814 ‫ واللي تاسست فيها قرطاج عام‬la Vandale; la Byzantine et l’Arabo-musulmane

Bienvenus sur la «colline de Byrsa». Byrsa est un terme grec qui signifie «cuir», «peau de bœuf». Cette colline s’élève aujourd’hui environ à 57 mètres au-dessus du niveau de la mer. A l’est il y a Kerkouane, à l’ouest il y a Utique. L’appellation «Byrsa» remonte à l’époque où les Phéniciens étaient venus de la ville de Tyr pour s’installer en Tunisie. Leur choix de ce site s’explique par sa position géographique stratégique surplombant la Méditerranée. Plusieurs civilisations se sont succédées à Byrsa: la Libyque; la Phénico-punique, qui a commencé par l’eau et qui s’est terminée par le feu - c’est là que Carthage a été fondée en 814 av. J.C.; la Vandale; la Byzantine, et l’Arabo-musulmane.

Pour que la visite se déroule dans les meilleures conditions, nous vous invitons à garder le silence; éteindre vos téléphones portables et suivre le guide .‫تبعوني‬

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PRESENTATION OF THE BYRSA HILL1 Pour que la visite se déroule dans les meilleures conditions, nous vous invitons à garder le silence, à éteindre vos téléphones portables et à suivre le guide. Suivez-moi.

1. Les textes en arabe respectent, même sur le plan graphique de l’écriture, la nature composite du dialecte tunisien; une langue qui s’est structurée en incorporant des éléments des différentes civilisations qui se sont alternées sur le sol national (berbère, français, italien, arabe...).

Welcome to the “Byrsa Hill”. “Byrsa” is a Greek word meaning “leather”, “ox skin”. Today this hill is approximately 57 metres high. There is Kerkouane to the East, Utica to the West. The name dates back to the arrival in Tunisia of the Phoenician settlers from the city of Tyre; the Hill was chosen because of its strategic location overlooking the Mediterranean sea. Over time Byrsa became the centre of many civilizations: the Libyan; the Phenico-Punic, which began with water and ended with fire (it was then that Carthage was founded, in 814 b.C.); then came the Vandals; the Byzantines and the Arab-Muslim peoples.

imum from the visit, we recommend that you remain quiet, you switch off your phone and follow the guide. Please follow me.

1. The Arabic texts respect, even in graphical writing, the composite nature of the Tunisian dialect; a language that is structured by incorporating elements of the various civilizations that have passed on the national soil (Berber, French, Italian, Arabic ...).

In order to ensure that you gain the max93


LE REPAS

ALESSANDRA - VERONICA Nous sommes ici sur l’acropole de Carthage, haut-lieu de l’histoire africaine. C’est d’ici que notre regard s’ouvre sur la cité, la mer, la montagne et au-delà. Nous marcherons parmi les vestiges antiques, qui témoignent, mais ne subjuguent plus. Qui témoignent, mais ne subjuguent plus. Qui témoignent, mais ne subjuguent plus en raison de leur arasement de leur arasement de leur arasement leur arasement leur arasement. Maigres restes échappés à la destruction à la destruction à la destruction destruction destruction.

THE MEAL Here we are, in the acropolis of Carthage, pride of African history. It is from here that our sight extends all over the city, the sea, the mountain and beyond. We will walk through the ancient remains, which do bear witness, but subjugate no more. Which do bear witness, but subjugate no more. Which do bear witness, but subjugate no more since they were levelled to the ground they were levelled to the ground 94

they were levelled to the ground levelled to the ground levelled to the ground. Meagre remains escaped destruction escaped destruction escaped destruction destruction destruction.


Carthage, Tunisie

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FRAMMENTI FRAGMENTS 2 ‫طروف‬ HABIB CRISTINA FRANCESCO GEMMA SARA

(L’uomo, la terra e il cielo - tre dita, gesto) (L’homme, la terre et le ciel - trois doigts, geste) )‫ السماء‬...‫ األرض‬...‫(اإلنسان‬

La facoltà della memoria è grandiosa. Ispira quasi un senso di terrore, la sua infinita e profonda complessità. E ciò è lo spirito, e ciò sono io stesso. La capacité de la mémoire est admirable. Cela inspire presque un sentiment de peur, sa complexité infinie et profonde. Et c’est ça l’esprit, et c’est ça le moi-même. .‫ وهذا هو آنا‬...‫ هذي هيا الروح‬...‫ عقدة متناهية وعميقة‬...‫ هذا يوصلنا إلحساس الخوف‬...‫ذاكرة قوتها كبيرة‬

Sant’Agostino, amazigh, filosofo, dottore della Chiesa. Saint Augustin, amazigh, philosophe, docteur de l’église. .‫ دكتور الكنيسة‬...‫ فيلسوف‬...‫ أمازيغ‬...‫أغسطينوس‬

*** 2. On peut suivre le processus de création et composition de ce groupe de travail sur le site http://peaudebyrsa.tumblr.com/ 96


Dobbiamo sognare Cartagine. On doit rêver de Carthage. .‫يلزمنا نحلموا بقرطاج‬

La sua pelle è conservata qui, a Byrsa. In alto nacque la città, quel che ne resta è un magazzino. Frammenti. Sa peau est conservée ici, à Byrsa. En haut la ville est née, il n’en reste qu’un dépôt. Fragments. .‫ طرف‬.‫ في أعلى المدينة تولدت مابقى كان قطايع متاع حجر‬...‫ في بيرصة‬...‫جلدها محفوظ هوني‬

*** Mi hanno detto che qui c’era Cartagine, faccio fatica a vederla. Il m’ont dit qu’il y avait Carthage ici, j’ai du mal à la voir. .‫ لكن منجمش نشوفها‬...‫قالولي هوني كانت قرطاج‬

Hanno fatto così ordine tra i frammenti da farne dei soprammobili della storia. Ils ont mis tellement d’ordre dans les fragments, on dirait des bibelots de l’histoire. .‫ حطوا الحجر على بعضو تقول يؤثوا في التاريخ‬tellement

L’unico frammento che manca è quello di una cultura ancora viva, la cultura amazigh. L’unique fragment qui manque est celui d’une culture encore vivante, la culture amazigh. .‫ ثقافة أمازيغية‬.‫ هو ثقافة مازالت حية‬...‫الفاصل الوحيد الناقص‬

*** Eccolo il mio racconto, l’ho portato lungo il torrente per i figli dei nobili. Voici mon histoire, je l’ai ramenée au bout de la rivière pour les fils des nobles. des nobles ‫هذي حكايتي هزيتها على حافة نهر لوالد‬ Le donne amazigh parlano cantando. Les femmes amazigh chantent quand elles parlent. .‫النساء األمازيغيات يغنيو وقت الي يتكلموا‬

Le donne amazigh tramandano le storie tessendo. Di madre in figlia. Les femmes amazigh rapportent les histoires pendant le tissage. De mère en fille. .‫ من األم الى بنتها‬.‫النساء األمازيغيات يحكيو حكايتهم وقت الي يسدوا‬

*** Ho paura di perdere la memoria, ma il movimento inevitabilmente genera oblio e in quel vuoto si accomodano le epoche. Così resiste la vita. J’ai peur de perdre la mémoire, mais le mouvement doit forcément mener à l’oubli, et dans ce vide les époques s’installent à l’aise. Comme ça la vie résiste. .‫ كيف نتحرك ننسى وفي الف راغ نرتاح اكثر‬...‫نخاف ال نضيع ذاكرتي‬

Carthage, Tunisie

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Smettere di ricordare è smettere di pensare. Arrêter le souvenir c’est arrêter la pensée. .‫تاقف الذاكرة يتوقف التفكير‬ La cultura è un accumulo di apparati per ricordare. La culture est accumuler les moyens pour se souvenir. .‫الثقافة هيا الي تخلينا نتذكروا‬ *** I primi abitanti di questa terra sono gli Amazigh, l’hanno chiamata Numidia. Les habitants originels de cette terre sont les Amazigh, ils l’ont nommée Numidie. .‫السكان األصليين متاع لبالد هاذي هوما األمازيغ و سماوها نوميديا‬ Quando sono arrivati i Fenici loro erano qui Quand les Phéniciens sont arrivés, ils étaient là ‫ هوما كانوا هوني‬les Phéniciens ‫وقتلي جاو‬ sono arrivati i Romani e loro erano qui les Romains sont arrivés et ils étaient là ‫الرومان جاو وهوما كانوا هوني‬ sono arrivati i Bizantini e loro erano qui les Byzantins sont arrivés et ils étaient là ‫البيزنطينيين جاو وهوما كانوا هوني‬ sono arrivati i Cristiani e loro erano qui les Chrétiens sont arrivés et ils étaient là ‫المسيحيين جاو وهوما كانوا هوني‬ sono arrivati gli Arabi e loro erano qui les Arabes sont arrivés et ils étaient là ‫العرب جاو وهوما كانوا هوني‬ sono arrivati i Turchi e loro erano qui les Turcs sont arrivés et ils étaient là ‫األت راك جاو وهوما كانوا هوني‬ sono arrivati i Siciliani e loro erano qui les Siciliens sont arrivés et ils étaient là ‫ جاو وهوما كانوا هوني‬les Siciliens sono arrivati i Maltesi e loro erano qui les Maltais sont arrivés et ils étaient là ‫ جاو وهوما كانوا هوني‬les Maltais sono arrivati i Francesi e loro erano qui les Français sont arrivés et ils étaient là ‫الفرنسيس جاو وهوما كانوا هوني‬ voi siete arrivati e loro sono qui vous êtes arrivés et ils sont là. ‫انتوما جيتوا ووهوما هوني‬ *** 98


FRAGMENTS2

Le ossa si mantengono flessibili col movimento. Les os restent flexibles grâce au mouvement. flexibles grâce au mouvement ‫العظام تقعد‬ Il nomadismo degli Amazigh non è mai stato un atto privato ma sociale. Le nomadisme des Amazigh est un acte social, jamais privé. .‫ األمازيغ حركة إجتماعية جماعية مستحيل تكون شخصية‬le nomadisme *** Cartagine è nata dall’incontro tra Yarbas il numida ed Elissa la fenicia. Carthage est née à la suite de la rencontre entre Yarbas le numidien et Elissa la phénicienne. .‫قرطاج ولدت مبعد ما تقابل يربص النوميدي وعليسة الفينيقية‬ Una città eterna, una leggenda immortale. Une ville éternelle, une légende immortelle. légende immortelle ...éternelle ‫مدينة‬ Moto inappagabile, appagato soltanto dal suo inesausto ripetersi. Ti amo con i miei polmoni. Mouvement insatiable, qui se satisfait seulement dans sa répétition éternelle. Je t’aime avec mes poumons. .‫ نحبك من جواجيا‬.‫ تقنع كان كي تتعاود‬insatiable ‫حركة‬ *** Questa è una generazione fragile. Quando si è fragili, e si hanno dei dubbi, si è più forti. Ceci est une génération fragile. Quand on est fragile et on sait douter on est plus fort. .‫ ونجموا نشكوا نكونوا قويين‬fragile ‫ كيف نكونوا‬génération fragile ‫هذي‬ *** Bisogna comprendere l’anima di un popolo per comprenderne il paese. Il faut comprendre l’âme d’un peuple pour comprendre son pays. . ‫ باش نجموا نفهموا بالدهم‬l’âme d’un peuple ‫يلزمنا نفهموا‬ La storia ci racconta della nascita di un regno, la leggenda ci racconta di un grande amore. L’histoire nous raconte la naissance d’un royaume, la légende nous raconte un grand amour. .‫ األسطورة تحكيلنا بحب كبير‬...‫التاريخ يحكيلنا على والدة إمب راطورية‬ Una regina, Sofonisba la cartaginese. Due regni numidi, due re nemici fino alla morte: Massinissa e Siface, alleati con Roma, alleati con Cartagine. E il torrente scorre. Une reine, Sophonisbe la carthaginoise. Deux royaumes Numides, deux rois ennemis jusqu’à la mort: Massinissa et Syphax, associés avec Rome, associés avec Carthage. Et la rivière coule. ‫ ماسينسا‬،‫ زوز ملوك في عداء للممات‬...‫ زوز إمب راطوريات نوميدية‬...‫األميرة القرطاجية صوفونيصبا‬ et la rivière coule ...‫وسيفاكس في عالقة طيبة معا روما وقرطاج‬ Sofonisba viene promessa a Massinissa. Ti amo con i miei polmoni. Ma il torrente scorre e le alleanze cambiano, Cartagine la cede in sposa a Siface. Massinissa non avrà pace finché Siface e Cartagine non saranno annientati. Carthage, Tunisie

(Man, the earth, the heavens - three fingers, gesture) The faculty of memory is magnificent. It almost inspires a sense of terror in its infinite, profound complexity. And that is the spirit, and that is myself. Saint Augustin, Amazigh, philosopher, doctor of the Church. We must dream of Carthage. His skin is kept here, at Byrsa. High above rose the city, all that remains is a storehouse. Fragments. I was told that Carthage was here, I can hardly make it out. They have tidied up the fragments so much that they have become the knick knacks of history. The only missing fragment is that of a culture still alive, the Amazigh culture. Here is my story, I have brought it along the stream for the children of the nobles. The Amazigh women sing when they speak. The Amazigh women hand down stories as they weave. From mother to daughter. I fear losing my memory, but movement perforce leads to oblivion and in that void epochs come to rest. That is how life endures. Ceasing to remember is ceasing to think. Culture is a collection of devices for remembering. The original inhabitants of this land are the Amazigh, they called it Numidia. When the Phoenicians arrived, they were here the Romans arrived and they were here the Byzantines arrived and they were here the Christians arrived and they were here

2. The creative process of this working group can be followed on the web site http://peaudebyrsa.tumblr.com/ 99


Si allea con Scipione, sconfiggono il grande Annibale. Cade anche Siface e la Numidia conosce finalmente un unico regno, un unico re. Massinissa. Cerca ora Sofonisba. Ti amo dai miei polmoni. Il torrente scorre e non può fermarsi. Roma non può accettare questa unione, un alleato non può sposare una figlia di Cartagine, l’eterna nemica, l’eterna innominabile. Scipione la imprigiona. Sofonisba si avvelena. Sophonisbe doit se marier avec Massinissa. Je t’aime avec mes poumons. Mais la rivière coule et les alliances changent, Carthage la fait épouser Syphax. Massinissa ne sera en paix que lorsque Syphax et Carthage seront anéantis. Il s’associe avec Scipion, ils gagnent contre Hannibal. Syphax a perdu aussi et la Numidie aura enfin un seul royaume, un seul roi. Massinissa. Il cherche Sophonisbe maintenant. Je t’aime avec mes poumons. La rivière coule sans arrêt. Rome n’accepte pas cette union, un allié ne peut pas épouser la fille de Carthage, l’ennemie éternelle, l’innommable éternelle. Scipion l’emprisonne. Sophonisbe s’empoisonne. mais la rivière coule ‫ نحبك من جواجيا‬.‫صوفونيصبا باش تعرس بماسينيسا‬ .‫ قرطاج عرستلها بسيفاكس‬،‫والتحالفات تبدلو‬ .‫ماسينيسا موش باش يرتاح إال ما يتهنى على تحطيم سيفاكس وقرطاج‬ .‫ وربحوا حنبعل‬Scipion ‫تحالف مع‬ .‫ ماسينيسا‬...‫ ملك واحد‬،‫ بالنسبة لنوميديا والت امب راطورية موحدة‬mais ‫سيفاكس خسر الحرب‬ la rivière coule sans arrêt ‫ نحبك من جواجيا‬il cherche Sophonisbe ‫ على خاطر صديق روما‬.‫وروما ما وافقتش على اإلتحاد هذا‬ l’ennemie éternelle...l’innommable éternelle .... ‫مينجمش يعرس ببنت قرطاج‬ Scipion l’emprisonne .‫وصوفونيصبا شربت السم‬ *** La cultura degli Amazigh è talmente forte da non aver mai subito una brusca rottura o essere addirittura cancellata. La puissance de la culture Amazigh est telle qu’elle s’est protégée de toute rupture violente et elle ne s’est jamais laissée effacer. . ‫ و متخليهاش تتفسخ بالكل‬violent ‫قوة الثقافة األمازيغية تحميها من كل طمس‬ Non si può ricordare ciò che si è dimenticato completamente. On ne peut pas se rappeler de ce qu’on a complètement oublié. complètement ‫منجموش نتذكروا إلي نسيناه‬ *** Le pietre, i frammenti, sono interi nel tempo e nello spazio. Les pierres, les fragments, se complètent dans le temps et dans l’espace. le temps et l’espace ‫ يكملوا بعضهم في‬...‫ الطروف‬...‫الحجر‬ La disponibilità a essere trasformati: le pietre come gli Amazigh. L’aisance à se laisser transformer: les pierres comme les Amazigh. l’aisance à se laisser transformer: ‫الحجر كيما األمازيغ‬ 100


Le pietre soffrono, possono essere ferite. Le pietre non possono ferire. Les pierres souffrent, on peut les blesser. Les pierres ne peuvent pas blesser. .‫ الحجر مينجمش يجرح‬...‫ نجموا نجرحوه‬...‫الحجر يعاني‬ Dahia, Kahia, nata sui monti dell’Aurès - come me (Habib) - tra il VII e l’VIII secolo d.C. Dahia, Kahia, née sur les monts de l’Aurès - comme moi (Habib) - entre le VIIe et le VIIIe siècle après J.C. .‫ مبعد ميالد المسيح‬VIIe et VIIIe siècle ‫ (حبيب) بين‬- ‫ ولدت في األوراس كيفي آنا‬...‫ كاهية‬...‫داهية‬ Amazigh, regina, condottiera indomita. Amazigh, reine, chef guerrière sans peur. .‫ متخافش‬،‫ قائدة حرب‬،‫ أميرة‬،‫أمازيغية‬ Già vedova e anziana, Déjà veuve et vieille, ،‫ أرملة وكبيرة‬déjà guidò l’alleanza tra il suo popolo, i cristiani e gli ebrei, a guidé l’alliance entre son peuple, les chrétiens et les juifs, ،‫ المسيح واليهود‬،‫قادت التحالف بين شعبها‬ contro l’invasione araba. contre l’invasion arabe. .‫ضد غزو العرب‬ Gli tenne testa, li inseguì fino in Libia. Elle les combat, les suit jusqu’en Lybie. .‫الحرب للممات وتبعتهم حتى في ليبيا‬ Adottò uno dei suoi prigionieri arabi: Khalid. Elle adopte l’un des prisonniers arabes: Khalid. .‫ خالد‬:‫تبنات واحد من محبوسين‬ Fu sconfitta e uccisa, ma dopo dieci anni di resistenza. Elle a été vaincue et tuée, mais seulement après dix ans de résistance. .‫ سنين‬10 ‫قتلوها مبعد‬ Prima di morire chiese ai suoi figli di allearsi con il futuro vincitore. Avant sa mort elle conseille à ses enfants de faire une alliance avec le futur gagnant. .‫قبل ماتموت وصات والدها باش يتبعوا الى باش يربح‬ Le ossa si mantengono flessibili col movimento. Les os restent flexibles grâce au mouvement. restent flexibles grâce au mouvement ‫العضام‬ Oggi la sua immagine è portata sul petto delle donne amazigh. Aujourd’hui son image est montrée sur la poitrine des femmes amazigh. .‫اليوم تصويرتها شركة في كرومة النساء األمازيغيات‬ Sei Dahia. Sei intelligente e forte. Sei astuta. Tu es Dahia. Tu es intelligente et forte. Tu es rusée. .‫ مهفة‬،‫ ذكية‬،‫انت داهية‬ *** Carthage, Tunisie

the Arabs arrived and they were here the Turks arrived and they were here the Sicilians arrived and they were here the Maltese arrived and they were here the French arrived and they were here you have arrived and they are here. Bones remain flexible through movement. Amazigh nomadism has never been a private act, it is always a social act. Carthage was born from the encounter between Yarbas the Numidian and Elissa the Phoenician. An eternal city, an immortal legend. Insatiable movement, fulfilled only by its unceasing repetition. I love you with my lungs. This is a fragile generation. When one is fragile and entertains doubts, one is stronger. To understand a country, one must understand the soul of its people. History narrates the birth of a reign, legend narrates a great love. A queen, Sophonisba the Carthaginian. Two Numidian reigns, two kings, enemies to the death: Masinissa and Syphax, allied with Rome, allied with Carthage. And the stream runs. Sophonisba is promised to Masinissa. I love you with my lungs. But the stream flows and alliances change, Carthage gives her in marriage to Syphax. Masinissa will have no peace until Syphax and Carthage are crushed. He makes an alliance with Scipio, they defeat the great Hannibal. Syphax also falls and Numidia will at last have one single reign, one single king. Masinissa. He now seeks Sophonisba. I love you with my lungs. The stream runs and cannot stop. Rome cannot accept this union, an ally cannot marry a daughter of Carthage, the eternal enemy, eternally unmentionable. Scipio casts her into prison. Sophonisba poisons herself. The Amazigh culture is so strong that it has never suffered a sudden rupture, even less been wiped off the face of the earth. One cannot remember what one has utterly forgotten.

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Le donne: "Fadhimata la figlia di Ughenis Les femmes: "Fadhimata la fille d’Ughenis ‫ “فظيمتا بنت اغنيس‬:‫النساء‬ Le sue anche non si toccano Il ne faut pas toucher ses hanches ses hanches ‫ممنوع تمس‬ (se intendi farlo) (si tu veux les toucher) (‫(كان تحب تمسهم‬ La sua dote è di 16 cavalli" Sa dot c’est 16 chevaux" ‫ حصان‬16 ‫"أعطي‬ *** Habib: Sono ricco perché costruisco uno strumento musicale in osso. Habib : Je suis riche car je construis mon instrument musical en os. mon instrument musical en os ‫ انا غني علي خاطر نصنع‬:‫حبيب‬ Io canto con i miei polmoni. E’ ancor più forte che cantare con il cuore. Je chante avec mes poumons. C’est encore plus fort que quand je chante avec mon cœur. .‫ نغني بقلبي‬est plus fort que ‫نغني بجواجيا‬ Ti amo con i miei polmoni. Je t’aime de mes poumons. .‫نحبك من جواجيا‬ *** "Giuro da Tizi Ouzou Fino al colle dell’Afkadan Nessuno di loro mi comanderà Mi spezzo ma non mi piego Preferisco essere maledetto In un paese governato dai ruffiani L’emigrazione è il mio destino Per dio, meglio l’esilio Che la legge dei porci." "J’ai juré que de Tizi-Ouzou Jusqu’à Akfadou Nul ne me fera subir sa loi Nous nous briserons Mais sans plier Plutôt être maudit Quand les chefs sont des maquereaux. L’exil est inscrit au front Je préfère quitter le pays 102


Que d’être humilié parmi ces pourceaux." "Gulagh seg Tizi-uzu Armi d akfadu ur hekim-en ddeggi aken ellan Anerez wala aneknu Axir da3wessu Anda tsqwiden chifan Del gherva tura deg qeru Gulagh ar ne nfu wala laquba gger ilfan."

The stones, the fragments, are whole in time and space. Being willing to undergo transformation: the stones like the Amazigh. Stones suffer, they can be wounded. Stones cannot wound. Dahia, Kahia, born in the Aurès Mountains - like me (Habib) - in the VIIVIII century. Amazigh, queen, indomitable warrior chief. Already a widow and old, she led the alliance between her people, the Christians and the Jews against the Arab invasion. She defied them, she pursued them into Libya. She adopted one of her Arab prisoners: Khalid. She was defeated and killed, but only after ten years’ resistance. Before dying, she begged her children to make an alliance with the future winner. Bones remain flexible through movement. Today her image is worn on the breast of Amazigh women. You are Dahia. You are intelligent and strong. You are astute. The women : “Fadhimata the daughter of Ughenis Her thighs are not to be touched (if you intend to do so) Her dowry is 16 horses” Habib: I am rich for I make a musical instrument in bone. I sing with my lungs. It is stronger than singing with my heart. I love you with my lungs. “I swear that from Tizi Ouzou To the hill of Afkadan Not one of them shall rule over me I break but I will not bend I would rather be cursed In a country governed by ruffians Emigration is my destiny By god, better exile Than the law of swine.”

Carthage, Tunisie

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‫المكتبة الرومانية‬ ‫‪LA BIBLIOTHÈQUE ROMAINE‬‬ ‫‪ABIR‬‬ ‫هوني كتبوا المخطوطات‪.‬‬ ‫هوني بحثوا وصنعوا‬ ‫ورسموا مخطوط الحنايا الي جاب الماء‬ ‫من زغوان الى قرطاج‪.‬‬ ‫هوني المكتبة الرومانية‪.‬‬ ‫السؤال الي يجي للبال‬ ‫كيفاش كانوا يكتبوا؟‬ ‫على شنوة كتبوا؟‬ ‫وباش كانوا يكتبوا؟‬ ‫على ورق البردي "‪ "papyrus‬كتبوا‬ ‫من نبات البردي والّ قصب البردي "‪ "cyperus papyrus‬خرجوه‪.‬‬ ‫ف ّم ا ‪ 8‬أنواع قصب وأحسن نوع اسمو "‪"carta hyratka‬‬ ‫استعملوه‪.‬‬ ‫ص وه‬ ‫بالطول ق ّ‬ ‫وبجنب بعضو رصفوه‬ ‫بصفد ناعم والّ العاج طرقوه‬ ‫تحت الشمس شيحوه‬ ‫وكي ولّ ي رقايق يلصقوه‬ ‫وكل ‪ 20‬رقيقة تتلف ما بين ‪ 25‬و‪ 30‬صم؛‬ ‫وإذا طوال النصّ‬ ‫تتطوال الرقيقة ما بين ‪ 6‬و ‪ 10‬متر‬ ‫تتلف في عود مالخشب والّ العاج‬ ‫اسمو عند اليونان "أومفالوس" وعند الرومان "أميليكس"‪.‬‬ ‫وعلى جلود الحيوان "‪ "parchemin‬كتبوا‬ ‫ّ‬ ‫الرق‪.‬‬ ‫من ماعز‪ ،‬غزالن‪ ،‬خرفان ويتس ّم ى‬

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ELENA Ici, des manuscrits furent rédigés. Ici, ils ont cherché, réalisé et esquissé les plans de l’aqueduc qui a acheminé l’eau de Zaghouan à Carthage. Ici, fut la bibliothèque romaine. La question qui vient à l’esprit: Comment écrivaient-ils? Quels supports utilisaient-ils? Et avec quoi écrivaient-ils? Ils écrivaient sur du papyrus, fabriqué à partir de la plante dénommée cyperus papyrus. On dénombre huit variétés de papyrus et ils utilisaient la meilleure, connue sous le nom de carta hyratka. Ils la coupaient dans le sens de la longueur, en disposaient les fines bandes côte à côte, les aplatissaient avec des martelets en métal ou ivoire, puis les faisaient sécher au soleil. Quand les bandes étaient sèches, ils les collaient. Toutes les 20 bandes étaient enroulées, une après l’autre, jusqu’à former une feuille de 25 à 30 cm. Et si le texte était long, le rouleau des bandes pouvait s’étendre jusqu’à une longueur de 6 à 10 mètres. Elles étaient enroulées sur une baguette en bois ou en ivoire appelée par les Grecs omphalus et chez les romains amilix. Ils écrivaient aussi sur du parchemin fabriqué à base de peaux de chèvre, de gazelle, de mouton, et connu sous le nom de raqq.

Carthage, Tunisie

THE ROMAN LIBRARY Here, manuscripts were written. Here, men researched, here they conceived and designed the plans for the aqueduct that brought water from Zaghouan to Carthage. Here, was the library. The questions which arise next are: How did they write? What did they use to write on? And what did they use to write with? They used to write on bundles of papyrus, made from the papyrus plant, the cyperus papyrus. Of the eight existing varieties of papyrus, they chose the finest, known as carta hyratka. The papyrus was cut lengthwise; the strips were placed side by side, to be flattened with a hammer made of metal or ivory, and dried under the sun. As the strips were dry, they were glued together. Each set of twenty strips formed a sheet 25 to 30 centimetres long. The longer the text was, the more the stripscroll would be elongated, from 6 up to 10 metres. This was wrapped around a wooden stick known to the Greeks as an omphalus and, to the Romans, as an amilix. In addition, they used to write on parchments made from goat’s, gazelle’s or sheep’s skin, which they called a raqq.

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‫‪LA BIBLIOTHÈQUE ROMAINE‬‬

‫يتحط في ماء الجير‬ ‫يتج ّف ف ويتر ّق ق بحجر "الحقاف"‬ ‫يتلف لفة ورا لفة‪ ...‬ورا لفة‪...‬‬ ‫وزادة على اللوحات الطينية "‪ "tablette en argile‬كتبوا‬ ‫توجدت من قبل الرومان‬ ‫رخيصة وحرفية وتقعد طول الزمان‪.‬‬ ‫كتبوا بقلم من الغاب مقطوع‬ ‫سنتو حادة وطولو‪ 40‬سنتم مرفوع‪.‬‬ ‫وعلى لوحات الطين نقشو‬ ‫بقلم مالمعدن مصنوع‬ ‫كتبوا بلون الذهب والفضة‬ ‫وباللون األسود مالفحم استخرجوه‬ ‫وباقي األلوان (االخضر‪ ،‬األصفر‪ ،‬األزرق واألحمر)‬ ‫من نباتات خلطوه‪.‬‬ ‫في المكتبة المخطوط محفوظ‪...‬‬ ‫كتب‪ ...‬م راسالت‪ ...‬عقود سلم‪،‬‬ ‫حماية وتجارة‪ ...‬وثائق قانونية‪.‬‬ ‫وكل وثيقة عليها عنوانها مدونة في ورقة صغيرة‬ ‫من الرق وإال ورق البردي‬ ‫وتتغطى بغالف جلدي وتتحفظ في صناديق‬ ‫الغبار عليها منفوض‪...‬‬

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La peau était lavée, débarrassée de ses poils, trempée dans un bain de chaux, séchée et raclée avec une pierre ponce, puis enroulée bande après bande, après bande... Ils écrivaient aussi sur des tablettes en argile, qui ont existé bien avant les Romains et qui étaient bon marché et pratiques et duraient longtemps. Ils écrivaient avec un crayon découpé dans un arbre de la forêt, d’une longueur de 40 centimètres, et affuté. Sur les tablettes en argile ils gravaient des lettres avec des crayons en métal. Ils écrivaient avec de l’or et de l’argent et du noir extrait du charbon. Les autres couleurs (le vert, le jaune, le bleu, le rouge) étaient extraites des plantes puis mélangées. Dans la bibliothèque les manuscrits étaient conservés... Des livres... des correspondances... des conventions de paix, de protection et de commerce... des documents juridiques. Chaque document portait son titre écrit sur un petit bout de raqq ou de papyrus; il était protégé d’une couverture en cuir et conservé dans une boîte, ce qui le mettait à l’abri de la poussière...

Carthage, Tunisie

The skin was cleaned, the hair removed, and the raqq was soaked in hot water. It was dried and polished with pumice stone. Thus it was rolled-up, one piece after the other... Clay tablets, which were long in use even before Roman times, were also employed; they were economical, long-lasting and functional. They used to write with sticks 40 centimetres long cut from wood, and made into sharpened tools. However, to incise the clay tablets they employed metal-styluses. They used to write in silver and gold, and in black, obtained from charcoal. As for the remaining colours (green, blue, red, yellow), they employed mixtures of plant extracts to achieve the goal. In the library, manuscripts were preserved, along with books, letters, peace treaties, commercial and market protection agreements, legal documents... With each document there was a piece of raqq or parchment, bearing the title. Documents were kept under a leather cover, within a box, to protect them from dust... 107


MEDITERRANÉE

ELENA - SENA Méditerranée, la frontière la plus dangereuse du monde. Notre patrimoine et immense tombeau, dans son archive recueille épaves, carcasses, galères coulées, langues perdues; Ancienne Histoire et destins récents. Les Phéniciens et leur progéniture Punique, les Carthaginois, étaient bien conscients de cela, ils l’ont quand-même traversé partout, en échangeant argent, huiles, parfums, vêtements, bijoux. Sur ses eaux, ils ont troqué armes et épices, arts et ornements. Mais aussi pensées, savoirs, connaissances. Là où les routes du sel se croisaient avec celles de la soie, celles du fer avec celles du blé. Grands Navigateurs, ils avaient les cartes nautiques les plus fiables de l’ancien monde et leurs navires, les trirèmes, étaient tellement puissants qu’ils ont traversé le temps. Les Carthaginois n’ont jamais conçu l’idée d’un empire, mais ils ont construit des ports capables de s’opposer aux empires. Grande puissance commerciale, Carthage est «un navire à l’ancre» écrit Strabon. Fondée par des gens venant de la mer, sur la mer et dans le respect des rythmes de la mer, c’est du bord de la mer qu’elle voit ses échanges se conclure. C’était le IVe siècle avant J.C. La monnaie était tellement nouvelle qu’on avait du mal à l’accepter. Dès que les marchandises étaient posées à terre, une large fumée remplissait le ciel. C’était donc le temps du marché. Puis, sans échanger un mot avec les habitants indigènes, les Carthaginois se retiraient, ils remontaient sur leurs navires. Et ils attendaient. Tant que la quantité d’or offerte ne les satisfaisait pas, n’arrivait pas au juste prix, ils ne la prenaient pas. Ne la touchaient pas.

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MEDITERRANEAN Mediterranean, the most dangerous frontier in the world. Our Heritage and immense burial place, it is the archive of shipwrecks, carcasses, sunken galleys, lost languages, ancient history and recent destinies. The Phoenicians and their Punic descendants, the Carthaginians, were well aware of the fact, yet they sailed all over it, trading in silver, oils, perfumes, garments, jewels. On its waters they bartered arms and spices, arts and ornaments. And more: thoughts,

learning, knowledge. Where the salt routes encountered the silk routes, the wheat routes, the iron routes. Skillful sailors, they had the oldest, most reliable nautical charts in the world. And their ships, the triremes, were so mighty that they sailed across time. The Carthaginians never harboured the concept of forging an empire, yet they were able to build ports capable of withstanding empires. A great trading Power, Carthage

is a ship at anchor, writes Strabo. Founded by people who came from the sea, on the sea and respectful of the sea’s rhythms, on the sea shore was its trading carried out. It was the IV century b.C. Coinage was such a new thing that it was accepted with some hesitation. The cargo was unloaded on the shore, billowing smoke stained the sky. Therefore it was evidently market time. Then, without exchanging a word with the local

people, the Carthaginians withdrew. They boarded their ships once more. And waited. Until they were satisfied with the quantity of gold offered, until it reached the right value, they did not take it. They did not touch it.

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‫الــــحنايـــا‬

HAMDI ‫باش نحكيلكم على حاجة اسمها يبدى بالحاء‬ ،‫كيف الحيّة‬ ...‫رحلة األفعى الملوية‬ ‫ كلم وزيدهم شوية‬132 ‫أدريونوس لقرطاج عطاها هدية‬ ‫عرفتوها آشكوني هيّ ؟‬ ّ ‫وإال نزيد نحكيلكم عليها شوية؟‬ ...‫كان تحبو تعرفوها ما عليكم كان اتبعوني للبئر‬ ‫ كل واحد‬،‫ في كل شربية نلقاو شارة‬،‫ في كل حبل نلقاو شربية‬،‫ حبوالت‬8 ‫في البئر باش نلقاو‬ ‫يقرا لنا اإلشارة‬ ...‫وهكا نلقاو الحل الطليعة‬

L’AQUEDUC

THE AQUEDUCT

Je vais vous parler de quelque chose dont le nom commence par un A Comme un aspic, Le parcours d’une vipère entortillée, 132 kilomètres et quelques coudées. Hadrien l’avait à Carthage donnée... L’avez-vous devinée? Ou davantage d’indices vous souhaitez?

I will tell you about something which starts with the letter A Like an adder; It’s a curly coil of a viper of 132 kilometres and even farther Hadrian donated it to Carthage... Can you guess what I am talking about Or shall I say more to help you find it out?

Si vous voulez savoir de quoi il s’agit, vous n’avez qu’à me suivre jusqu’au puits. Dans le puits nous allons trouver huit cordes, à chaque corde un vase suspendu, dans chaque vase un indice, chacun lira un indice et ainsi, nous trouverons la solution...

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If you want to know what it is, you just have to follow me to the well. There, we will find eight ropes, attached to each rope is a jug, attached to each jug is a clue. Each of us will read his/her clue... and so we will find the solution...


Carthage, Tunisie

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LA LUCE DI ESCULAPIO LA LUMIÈRE D’ESCULAPE

MARCO Qualcuno ha detto: «Ciò che è in alto è come ciò che è in basso, e ciò che è in basso è come ciò che è in alto». Qui, in alto, sull’acropoli, sorgeva il tempio di Esculapio, dio romano della medicina. Qui, in basso, sotto la suola delle vostre scarpe, sorgeva il tempio di Baal Eshmun. Baal Eshmun insieme a Tanit e Baal Hammon era il protettore di Cartagine. Il suo tempio ha dato rifugio a centinaia di Cartaginesi durante l’incendio della città. Essendo Baal Eshmun un dio solare, il suo tempio era orientato verso est e sessanta gradini lo innalzavano al cielo. Baal Eshmun ed Esculapio non condividevano solo questo luogo, ma anche il simbolo, un serpente arrotolato su un bastone. Ma è la luce che ha segnato il passaggio tra le due divinità; luce che, da astrale, è diventata la luce che illumina le menti in questo luogo di guarigione e studio.

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ALESSIA Quelqu’un a dit: «Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas». Ici, en haut sur l’acropolium, se dressait le temple d’Esculape, le dieu romain de la médecine. Ici en bas, sous vos pieds, se dressait le temple de Baal Eshmun. Baal Eshmun, avec Tanit et Baal Hammon, était le protecteur de Carthage. Son temple a donné refuge à des centaines de Carthaginois pendant l’incendie de la ville. Vu que Baal Eshmun était une divinité solaire, son temple était orienté vers l’est et soixante marches l’élevaient vers le ciel. Baal Eshmun et Esculape ne partageaient pas seulement ce lieu, mais le symbole, un serpent enroulé sur un bâton. Mais c’est la lumière qui a marqué le passage entre les deux divinités; lumière qui, d’astrale, est devenue la lumière qui éclaire les esprits dans ce lieu de guérison et d’étude.

Carthage, Tunisie

THE LIGHT OF ASCLEPIUS Someone said: «What is high is similar to what is low, and what is low is similar to what is high». Here, high up on the acropolis, rose the Temple of Asclepius, the Roman god of medicine. Here, low down in the soil under your shoes, rose the Temple of Baal Eshmun. Together with Tanit and Baal Hammon, Baal Eshmun was the protector of Carthage. His temple provided refuge for hundreds of Carthaginians when the city was burning. Baal Eshmun being a sun god, his temple was oriented towards the east; sixty steps took it up to the sky. Baal Eshmun and Asclepius shared not only this place but also the symbol, a snake curling round a stick. However it is the light that marked the passage between the two divinities; light that was starlight but became the light that enlightens minds in this place of healing and study. 113


LE GRAND TEMPLE OU TEMPLE D’ESCULAPE ALYA Thymus vulgaris, rosmarinus, crocum, mentha, laurus nobilis, cinnamoum (chuchotement). Le grand temple, le temple d’Esculape, Asklēpiós... dieu de la médecine, dieu de la guérison, qui soignait les malades par incubation. N’accédaient à l’abaton, ce portique d’incubation, que les consultants ayant accompli un rituel purificateur. Dans ce dortoir, les souffrants s’étendaient sur le sol en contact avec la terre porteuse de songes, de rêves... et ils s’endormaient. Dans leur sommeil, Esculape les visitait. Incarné en serpent, il les soulageait ou leur chuchotait la clé de leur guérison à base de plantes médicinales. Les prêtres-médecins, les Asclépiades, officiaient dans ce temple dans le plus grand secret. Le dieu m’ordonna de mettre du thym en cataplasme Le dieu m’ordonna de l’écorce de frêne en infusion Le dieu m’ordonna de l’huile de lavande en friction Le dieu m’ordonna d’adoucir avec la verveine Le dieu m’ordonna de ne plus m’énerver Le dieu m’ordonna de manger de l’ail Le dieu m’ordonna d’infuser du cassis Le dieu m’ordonna de mettre du basilic... (chuchotement)

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THE GREAT TEMPLE OR TEMPLE OF ASCLEPIUS Thymus vulgaris, rosmarinus, crocum, mentha, laurus nobilis, cinnamoum (whisperings). The great temple, Asclepius’ temple, Asklēpiós... the god of medicine, the god of healing, who could heal people’s diseases through incubation. Only those seeking advice could enter the abaton, this incubation Carthage, Tunisie

porch, having performed a purification ritual. In this dorm, suffering people would lie down on the ground, in direct contact with the earth, the bearer of visions and dreams... and they would fall asleep. While asleep, they would receive a visit from Asclepius. In the guise of a snake, the god would either cure them directly, or suggest in a whis-

per a good potion to restore their health through medicinal plants. In this temple, the physicianpriests, the Aesculapians, officiated in total secrecy. God commanded me to prepare a poultice from thyme God commanded me to prepare an infusion from the ash cortex God commanded me to do a mas-

sage with lavender oil God commanded me to use verbena as a sedative God commanded me not to get angry anymore God commanded me to eat garlic God commanded me to let currants infuse God commanded me to add some basil.... (whisperings)

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AZUL3

HABIB ‫ السوق غالي وباعوني بالرخيص‬...‫يا لميمة يامة ويا لميمة حنة‬ ‫ الروح عزيزة والبيعة خسيسة‬،‫ في أرضي‬،‫ آنا في ت رابي‬...azul .‫ربي يرحمك يا لميمة‬

AZUL3

AZUL3

Ô ma petite maman, ma petite maman chérie... Ma cote est élevée et ils m’ont bradé au vil prix. Azul... je suis dans ma patrie, je suis sur ma terre, l’âme est chère mais la vente est dérisoire. Que dieu ait ton âme ma petite maman.

Oh dear mummy, mummy my dear... I am priceless but I have been sold for nothing. Azul... I am in my country, I am in my homeland; precious is the soul but it is valueless. May god rest your soul, mummy.

3. Ce terme est une formule de salutation dans la langue amazigh.

3. Form of greeting in the Amazigh language.

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Carthage, Tunisie

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ELENA - COSTANTINO

LACRIME PER DIDONE LARMES POUR DIDON

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Cartagine... quello che resta di Cartagine. Di quella Cartagine di cui tanto abbiamo sentito parlare. Quella Cartagine è proprio qui. Qualcuno dice che Cartagine è stata fondata da Didone. Didone la fuggitiva. Didone l’errante. Fuggiva da Tiro. Fuggiva da suo fratello. Adgnosco veteris vestigia flammae. Tutte le storie che conosco su Didone finiscono con il fuoco. Qualcuno dice che Didone si uccide gettandosi nel fuoco per non sposarsi con il re di queste terre, Yarbas. Didone brucia per fedeltà al suo primo marito. Didone brucia per mantenere l’indipendenza del suo popolo. Riconosco i segni dell’antica fiamma. Il poeta latino Virgilio, nell’Eneide, lega la storia di Didone a quella di Enea, il leggendario fondatore di Roma. Virgilio dice che Enea, nel suo viaggio di fuga da Troia, arriva qui a Cartagine. Didone darà rifugio e ristoro a lui e ai suoi compagni. Tra Enea e Didone divampa un amore potente, come un fuoco, una fiamma, una passione. Riconosco i segni dell’antica fiamma. Ma Enea non può restare, deve partire, deve andare a fondare Roma. Questo è il suo destino.


ALESSIA Carthage... ce qui reste de Carthage. Carthage dont on a tellement entendu parler. Cette Carthage est juste là. Quelqu’un dit que Carthage a été fondée par Didon. Didon la fuyante, Didon l’errante. Elle échappait à Tyr. Elle échappait à son frère. Agnosco veteris vestigia flammae. Toutes les histoires que je connais sur Didon finissent par le feu. Quelqu’un dit que Didon s’est jetée dans le feu pour ne pas devoir épouser le roi de ces terres, Yarbas. Didon brûle par fidélité à son premier mari. Didon brûle pour garder l’indépendance de son peuple. Je reconnais les signes du feu d’antan. Le poète latin Virgile, dans l’Eneide, lie l’histoire de Didon à celle d’Enée, le légendaire fondateur de Rome. Virgile dit qu’Enée, pendant son voyage en fuyant de Troie, arrive ici, à Carthage. Didon l’accueille, lui et ses compagnons. Entre Enée et Didon éclate un amour puissant, comme un feu, une flamme, une passion. Je reconnais les signes du feu d’antan. Mais Enée ne peut pas rester, il doit aller fonder Rome. Ceci est son destin.

Carthage, Tunisie

TEARS FOR DIDO Carthage... what remains of Carthage. Of the Carthage of which we have heard so much. That Carthage is right here. Some say that Carthage was founded by Dido. Dido the fugitive. Dido the wanderer. She was fleeing Tyre. She was fleeing from her brother. Adgnosco veteris vestigia flammae. All the stories I know of Dido end in fire. Some say that Dido took her own life by throwing herself in the fire to avoid marrying the king of this land, Yarbas. Dido burnt in loyalty to her first husband. Dido burnt to save the independence of her people. I recognize traces of the ancient flame. The Latin poet Virgil, in his Aeneid, links the story of Dido to that of Aneas, the legendary founder of Rome. Virgil tells us that Aeneas, fleeing from Troy, arrived here in Carthage. Dido gave refuge and relief to him and his companions. A mighty love flared up between Aeneas and Dido, like fire, flame, passion. I recognize traces of the ancient flame. But Aeneas could not stay, he had to depart, he had to go and found Rome. This was his destiny. 119


LACRIME PER DIDONE

«Enea fornì il motivo della morte e la spada; Didone si tolse la vita con la sua stessa mano». Didone decide di uccidersi con la spada che le ha regalato Enea. Quando la sorella Anna trova il suo corpo senz’anima decide di bruciarla, insieme agli oggetti di Enea, anche il loro letto d’amore. Riconosco i segni dell’antica fiamma. Didone condivide il destino della sua città. Cartagine brucia per dieci giorni: si vedono ancora i segni. Quelle parti rosse che vedete sono i segni del fuoco. La grandezza e la potenza della regina Didone e della sua città finiranno per mano di Roma, dei Romani. Riconosco i segni dell’antica fiamma.

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«Enée lui a donné l’épée et une raison de se tuer; Didon s’est tuée elle-même». Didon choisit de se tuer par l’épée qu’Enée lui a offerte. Quand sa sœur Anna trouve son corps sans âme, elle choisit de la brûler avec tous les objets d’Enée, et même leur lit d’amour. Je reconnais les signes du feu d’antan. Didon partage le destin de sa ville. Carthage brûle pendant dix jours: on en voit encore les traces. Les parties rouges sont les signes du feu. La grandeur et la puissance de la reine Didon et de sa ville sont anéanties par la main de Rome, par les Romains. Je reconnais les signes du feu d’antan.

Carthage, Tunisie

«Aeneas supplied the reason for death and the sword; Dido took her life by her own hand». Dido determined to kill herself with the sword given her by Aeneas. When her sister Anna found her lifeless body, she decided to burn it, together with Aeneas’s possession, even their bed of love. I recognize traces of the ancient flame.

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ARBIA

‫المرٲة القرطاج ّية‬

.‫ قرطاج ّي ة‬،‫ بونق ّي ة‬،‫ فينيق ّي ة‬،‫ نوميد ّي ة‬،‫ أمازيغ ّي ة‬،‫ مور ّي ة‬،‫لوب ّي ة‬ :‫فينيق ّي ة‬ .‫ع لّ يسة األ ّم الّ ي أ ّس ست قرطاج في ك ّل ثن ّي ة‬ ،‫ طوّ رت‬،‫ ق رات‬،‫ حرّة واالّ آمة‬،‫ مع الم را بنات‬،‫قرطاج ّي ة هيّ والّت‬ ،‫ غ زلت‬،‫ خ ّي طت‬،‫ سهرت ور ّب ات‬،‫ عشقت‬،‫ عبدت‬،‫ تن ّق لت‬،‫ باعت وش رات‬،‫صنعت‬ . ‫ خدمت وعطات‬،‫نسجت‬

.‫ قرطاج ّي ة‬،‫ بونق ّي ة‬،‫ فينيق ّي ة‬،‫ نوميد ّي ة‬،‫ أمازيغ ّي ة‬،‫ مور ّي ة‬،‫لوب ّي ة‬ :‫أمازيغ ّي ة‬ ‫الكاهنة الم را البربر ّي ة‬ ‫الّ ي في ها البالصة حكمت‬ ‫وفي جبالها طلعت‬ ‫على حصانها ركبت‬ .‫ حاربت و تقتلت‬،‫وعلى خاطر بالدها ضحّ ات‬ ...‫ قرطاج ّي ة‬،‫ بونق ّي ة‬،‫ فينيق ّي ة‬،‫ نوميد ّي ة‬،‫ أمازيغ ّي ة‬،‫ مور ّي ة‬،‫لوب ّي ة‬ .‫تونس ّي ة‬

.‫ قرطاج ّي ة‬،‫ بونق ّي ة‬،‫ فينيق ّي ة‬،‫ نوميد ّي ة‬،‫ أمازيغ ّي ة‬،‫ مور ّي ة‬،‫لوب ّي ة‬ :‫بونق ّي ة‬ ‫صوفونيسبة الم را‬ ‫ح ّب ت بالدها وضحّ ات‬ ‫وحكمت وملكة في بالدها والّت‬ .‫وفي العشرين من عمرها دفنت زينها و بال ّن ار تو ّف ات‬ .‫ قرطاج ّي ة‬،‫ بونق ّي ة‬،‫ فينيق ّي ة‬،‫ نوميد ّي ة‬،‫ أمازيغ ّي ة‬،‫ مور ّي ة‬،‫لوب ّي ة‬ :‫قرطاج ّي ة‬ ‫ وعلخاطر بالدها ح ّب ت وضحّ ات‬،‫م را وج رات‬ ّ ‫ش رات‬ ‫الذهب وخ ّب ات‬ ‫ووقت الحرب باعت وعطات‬ ‫ومن العدوّ هرّ بت صغارها وخ ّب ات‬ ‫ وربطتوا حبال‬،‫ص ت شعرها‬ ّ ‫وق‬ .‫وفي الحرب مالعدوّ حمات‬

LA FEMME CARTHA GINOISE Libyque, Maure, Amazigh, Numide, Phénicienne, Punique, Carthaginoise. Phénicienne: Alyssa, la mère qui a érigé Carthage. Carthaginoise elle est devenue. Avec la femme, libre ou esclave, elle a bâti. Elle a appris, développé, fabriqué, vendu et acheté, elle a voyagé, adoré les dieux, aimé, veillé et élevé ses enfants, elle a cousu, filé la laine, tissé, travaillé et donné. 122

Libyque, Maure, Amazigh, Numide, Phénicienne, Punique, Carthaginoise. Punique : Sophonisbe la femme a aimé son pays et pour lui s’est sacrifiée. Elle a régné, et reine dans son pays, elle est devenue. À vingt ans, elle a enterré sa beauté et s’est immolée. Libyque, Maure, Amazigh, Numide, Phénicienne, Punique, Carthaginoise. Carthaginoise: femme elle s’est

dépensée, et pour son pays elle a aimé et s’est sacrifiée. Elle a acheté de l’or et l’a thésaurisé, et quand la guerre s’est déclenchée, elle l’a vendu et tout donné. Elle a fait fuir ses enfants de l’ennemi et les a cachés. Ses cheveux elle a coupés, et, pour la bataille, en cordage elle les a tissés. Libyque, Maure, Amazigh, Numide, Phénicienne, Punique, Carthaginoise.

Amazigh: La Kahina, la femme berbère qui a régné sur ce pays et sur ses montages s’est retranchée. Son cheval elle a chevauché; pour son pays, elle s’est sacrifiée, s’est battue et a été tuée. Libyque, Maure, Amazigh, Numide, Phénicienne, Punique, Carthaginoise... Tunisienne.


THE CARTHAGINIAN WOMAN Libyan, Moorish, Amazigh, Numidian, Phoenician, Punic, Carthaginian. Phoenician: Elissa, the mother who founded Carthage. Carthaginian she became. As a woman - whether she was free or a slave - she learned and developed; she built; she bought and sold; she travelled and worshipped her gods; she loved; she watched over and took care of her children; she sewed and spun wool and produced embroidered needlework; she worked and donated.

Libyan, Moorish, Amazigh, Numidian, Phoenician, Punic, Carthaginian. Punic: Sophonisba, the woman. She loved her homeland and sacrificed herself. There, she governed and she became the ruler. When she was twenty she resolved to bury her beauty and her life was ended in fire. Libyan, Moorish, Amazigh, Numidian, Phoenician, Punic, Carthaginian.

Carthaginian: The woman who did not spare herself; in the name of her country she loved and sacrificed herself. She purchased gold and saved it. Thus, when the war broke out, she could sell it and give it; She helped her children to escape, she hid them. She cut her hair and she made some cords, that she would use against the enemies in war. Libyan, Moorish, Amazigh, Numid-

ian, Phoenician, Punic, Carthaginian. Amazigh: The Kahina, the Berber woman, who ruled over this site, who hid herself in those heights. She went about riding on horseback, she sacrificed herself for her country: she fought, and she was killed for that. Libyan, Moorish, Amazigh, Numidian, Phoenician, Punic, Carthaginian... Tunisian. 123


CARTHAGE GRENIER DE ROME

ZIED Véritable grenier de Rome, l’Afrique proconsulaire fut contrainte pendant longtemps à pratiquer une véritable monoculture du blé «dans toute la pertica de Carthage et ailleurs». De cette vaste richesse de blé, une partie va être exportée à Rome et l’autre va être broyée ici à Carthage et ça nous amène à parler des moulins: Les moulins simples composés d’une plaque de lave sur laquelle une molette broyait le grain par un simple mouvement de va et vient. D’autres moulins plus élaborés où les deux plaques rondes superposées sur la partie supérieure où on voit un trou où s’écoulait le grain qu’on broyait par un mouvement rotatif. Au début du Ve siècle après J.C., il y aura une innovation technique «révolutionnaire» au niveau des moulins. On retrouve ainsi des grands moulins rotatifs composés d’une partie inférieure appelée meta et d’une partie supérieure catillus. À l’extrémité de cette partie, on trouve deux tiges ou deux bâtons en bois manipulés soit par des personnes, soit par un attelage animalier. Les moulins à grain en roche volcanique sculptée, plus adaptés aux besoins, car ces pierres ne produisent pas de poussière suite aux rotations et frottements répétitifs. C’est beaucoup mieux que le grès et le calcaire venant d’el Haouria ou de Rjich dans la région de Mahdia.

CARTHAGE THE GRANARY OF ROME In the true granary of Rome, proconsular Africa, sheer crop monoculture was imposed “throughout the Carthaginian pertica and beyond” for a long time. Half of such a treasure-crop would be destined for exportation to Rome, with the remaining lot being milled here in Carthage. This leads us to talk about millstones: 124

Simple millstones were made of a flat volcanic stone on which the grinding action was produced simply by working back and forth with a hand stone. In more complex types of millstones - having two circular, flat stones in the upper portion - the grain was poured through a hole and pounded by a rotary motion. At the beginning of the V century

AD, a revolutionary technical improvement was introduced. Consequently, huge millstones were built, made by a lower part called meta, and an upper part called catillus. At the edge of the catillus, two bars, or wooden handles, would be manoeuvred either by an operator, or by draught animals. The carved millstones made of

volcanic stone proved to be more suitable than the others, since the lava rock did not disintegrate through constant rubbing and rotation. Such material was far better than the sandstone and the limestone coming from el-Haouria and Rijch, in the Mahdia region.


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LE RESTE DE NOTRE MÉMOIRE

SELMA

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Histoire, historia, un mot d’origine grecque signifiant enquête, sagesse, témoin... C’est la construction d’une image du passé pour faire revivre des temps révolus à travers une source. Voici notre source... Voici notre mémoire. Nous sommes sur l’esplanade de Carthage. Du temps des pères blancs, vers le XIXe siècle, ils construisent l’enceinte du monastère et l’incrustent de fragments de pièces archéologiques fouillées sur ce site. Une statue de cheval ailé sur une colonne torsoidale de la période byzantine. Des fragments de colonnade de différents styles traçant les diverses civilisations dans cette colline. Voici notre source... Voici le reste de notre source... Voici notre mémoire...


WHAT REMAINS OF OUR HISTORY History, historia. It is a word of Greek origin, meaning: inquiry, wisdom, narrative... It involves the creation of an image of the past by which we can revive past times by relying on a historical source. Here is our source. Here is our historical memory. We are in Carthage’s yard. Around the XIX century, the White Fathers built the wall that surrounds the monastery, embedding in it fragments of the archaeological findings that had been excavated on

Carthage, Tunisie

the site. A statue of a winged horse on a twisted column of the byzantine period. Fragments of a colonnade of various styles bearing witness to the several civilizations that supplanted each other over this hill. Here is our source... Here is what remains of our source... Here is our historical memory...

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‫لؤلؤة المتوسط‬

LA PERLE DE LA MEDITERRANÉE

NEJLA ‫ مطمور روما׃‬،‫ قرطاجنة‬،‫ كرطاقو‬،‫ قرطاج‬،‫قرط حدشت‬ .‫إلكلها تسميات لربوع تونس الخض را‬ ‫ايقول القايل ما يزيش عليهم حرقوها وطمروها وكملوا‬ ‫ أسمع يلي ماسمعتش للحضارة بش‬...‫بالملح حرثوها‬ ‫ إلي ايقول أنا بنيتها وإلي ايقول أنا عمرتها‬...‫ادخلوها‬ ،‫ والبونيقي ايقول أنا‬،‫ الفينيقي ايقول أنا‬.‫وحطيتها فالثنية‬ ‫ وبالد الخير‬،‫ والنص راني ايقول أنا‬،‫والرومي ايقول أنا‬ .‫والخمير عاطية وذنها للحنانة‬ ‫أما الفاهم والمتبع الرواية يعرف إلي قرطاج هي إلي‬ .‫صنعت لحكاية‬ ‫قرطاج بنات من أضخم واكبر المنشآت العلمية واإلدارية‬ ‫ إتنضم فيهم في أمور العامة‬...‫مكتبات ومحاكم‬ .‫ ياقف قدمها القاضي العسكري والصبية‬...‫والعسكرية‬ ،‫هيئات منتخبة لتصريف الشؤون اإلجتماعية والسياسية‬ ‫ لين قال‬،‫مجلس شعب وقضاة وإنتخابات منظمة ومستوية‬ ‫فيها أرسطو قولته الشهيرة׃ "يرى الناس أن للقرطاجين‬ ‫ دستور من أول الدساتير ضمنو به‬."‫نضام حكم جيد‬ ‫التواصل والتوازن على خاطروا خارج من جواجي شعب‬ ‫متفتح ومتسامح على حد قولوا فيه للفرد حق المواطنة‬ .‫والعيشة لمستوية‬

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Qart Hadasht, Carthage, Cartago, Chartagène, le Grenier de Rome, autant de noms pour les terres fertiles de la Tunisie. Dire qu’il ne leur a pas suffi de la brûler, de l’enterrer et avec le sel de la labourer, soit disant pour la faire rejoindre le monde civilisé. L’un dit qu’il l’a édifiée, l’autre qu’il l’a repeuplée et mise sur le droit chemin. C’est moi dit le Phénicien, c’est moi dit le Punique, c’est moi dit le Byzantin, c’est moi dit le Chrétien. Et ce bon pays d’abondance de se laisser faire comme un rien. Quant au sage, à celui qui a suivi la narration, il sait que c’est Carthage qui a fait l’événement. Carthage a fondé des institutions scientifiques et administratives parmi les plus grandes et les plus puissantes: des bibliothèques, des tribunaux gérant les questions générales et militaires et devant lesquels tous étaient égaux: le juge, le soldat et la jeune fille; des organes élus pour gérer les questions sociales et politiques; une assemblée du peuple et un sénat et des élections organisées et équitables, à telle enseigne qu’Aristote dit «On pense que les Carthaginois possèdent des institutions excellentes». Une constitution parmi les premières et les plus illustres au monde, par laquelle ils ont assuré la continuité et l’équilibre, parce qu’elle émanait des tréfonds d’une société ouverte et tolérante où l’on rapporte que les individus jouissaient du droit à la citoyenneté et d’une vie juste.


THE PEARL OF THE MEDITERRANEAN Qart Hadasht, Carthage, Cartago, Cartagena, the granary of Rome: these are the names given to the verdant Tunisian region. We might say that to set it on fire, to bury it and finish it by sowing its land with salt, pretending it was for the good of the civilized world, was not enough. One would say: “I built it”, the other: “I repopulated it and put it on the right path”.

The Phoenician would say “it’s me who made it”, the Punic would say “it’s me”, the Roman “it’s me”, the Christian “it’s me”, so that this good country of abundance would be given away for nothing. However, the connoisseur, the events follower, knows that it is Carthage which made it all. Carthage boasted some of the greatest and most imposing sci-

entific and administrative institutions such as: libraries; tribunals - wherein public and military matters were regulated, and wherein all people, the judge, the soldier, the maid were judged; a special body elected to deal with social and political affairs; a popular assembly; a senate and well organized and fair elections, so much so that Aristotle is credited with

the famous saying: “people think that the Carthaginians have a good governance regulation”. Carthage’s constitution was one of the first in the world; it ensured stability and balance, since it set the basis for an open and tolerant society by granting each individual with the rights to citizenship and to a good life. 129


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DEUS TI SALVET MARIA

EMANUELA Deus ti salvet Maria chi ses de grazia piena de grazia ses sa vena e sa currente Su Deus onnipotente cun tegus est istadu pro chi t’ha preservadu immaculada Beneitta e ludada supra a tottu gloriosa mama, fizza e isposa de su Segnore Beneiuttu su flore e fruttu de su sinu GesÚ fiore divinu

Carthage, Tunisie

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‫‪TOMBA DI SAN LUIGI‬‬ ‫قبر القديس لويس‬

‫‪Nel 1267 Luigi IX decide di intraprendere una nuova crociata, l’ottava, e dà‬‬ ‫‪inizio a un nuovo periodo di preparazione e purificazione, intensificando‬‬ ‫‪inoltre la predicazione del Vangelo.‬‬

‫‪MATTEO - YOUSSEF‬‬

‫القديس لويس التاسع هو ملك فرنسا الذي قاد الحملة الصليبية السابعة عام ‪ 1248‬ميالدي‬ ‫لكنه هزم في مدينة المنصورة عام ‪ 1250‬ميالدي وبعد أن إفتدى نفسه من األسر بأن دفع‬ ‫وزنه ذهبا منحه المسلمون اإلقامة ‪ 3‬سنوات بأنطاكية بالشام ليقوم بأداء الحج على طريقة‬ ‫النصارى بالقدس ثم عاد إلى بالد الفرنجة‪.‬‬ ‫‪Partito il 14 marzo 1270, stesso giorno in cui partiva per la crociata del 1248,‬‬ ‫‪l’esercito sbarca a Tunisi, per raggiungere da qui l’Egitto.‬‬

‫وفي عام ‪ 1270‬وعلى اثر إقناع أخاه أمه بالقيام بحرب صليبية ثامنة قامت الحرب‬ ‫إتجه لويس التاسع إلى تونس إفريقية لتنصير السلطان الحفصي ومن بعد اإلتجاه بجيش‬ ‫السلطان نحو مصر التي كانت مفتحة في إسترجاع بيت المقدس‪.‬‬ ‫‪Ma la possibilità di convertire l’Emiro musulmano sfuma sebbene San Luigi‬‬ ‫‪non vi voglia rinunciare. Ma infine il flagello del Mediterraneo, l’epidemia di‬‬ ‫‪tifo, si abbatte sull’esercito regio.‬‬

‫ولكن رفض السلطان المستنصر لدين هللا الحفصي ووقعت الحرب بين المسلمين والصليبيين‬ ‫وانتصرت فيها الدولة الحفصية‪.‬‬ ‫‪132‬‬


Dopo suo figlio Giovanni Tristano, anche San Luigi muore il 25 Agosto, qui a Cartagine, assistito dal suo inseparabile confessore, Goffredo di Beaulieu.

.‫ال لم يمت لقد أصيب بجروح بليغة وظل محاص را بالبحر األبيض المتوسط‬ È lui a riferirci le sue ultime parole: «Cerchiamo per l’amore di Dio, di far predicare e introdurre la fede cattolica a Tunisi».

‫ال أعتقد ذلك فقد قرر العودة إلى تونس لمعرفته بتقاليد المسلمين في اإلعتناء بأسرى‬ .‫ يوما في مستشفى الميناء حتى عولج‬40 ‫الحرب وظل‬ Luigi muore all’ora stessa della morte del Signore, su un letto di ceneri sparse a forma di croce.

‫ لقد إنبهر بكرم وأخالق المسلمين خاصة عندما تعرف على مريدي‬.‫ ليس كذلك‬.‫ه راء‬ .‫الشيخ سيدي بوسعيد الباجي‬

THE TOMB OF SAINT LOUIS M: In 1267 Louis IX decided to embark upon a new Crusade, the Eighth, and began a new period of preparation and purification, meanwhile intensifying the preaching of the Gospel. Y: Saint Louis IX is the king who led the Seventh Crusade in 1248; he was defeated in the city of al-Mansura in 1250. He later redeemed himself from detention upon the payment of a ransom equivalent to his weight in gold. In return, the Muslims allowed him a three-year residency in Antakya, in the Levant, so that he could complete the Christian pilgrimage to Jerusalem. Finally, he returned to the lands of the Franks. M: Departing on March 14 1270, the same day as the departure of the 1248 Crusade, the army land-

ed in Tunis, thence to reach Egypt. Y: In 1270, following his brother’s efforts to persuade his mother to call the Eight Crusade, war broke out again. Louis IX headed to Tunisia, to Ifriqya, aiming to evangelize the Hafsid Sultan and avail himself of the strength of his army to reaching Egypt: a decisive achievement for recapturing Jerusalem. M: However the opportunity of converting the Muslim Emir was lost, although Saint Louis did not wish to give up. But at last the scourge of the Mediterranean, the typhus epidemic, struck the royal army. Y: But as the Sultan al-Mustansir li-Din Allah al-Hafsid declined consent, the war between Muslims and Christians broke out with

the subsequent final victory of the Hafsid power. M: After the death of his son John Tristan, Saint Louis himself died on August 25, here in Carthage, attended by his inseparable confessor, Geoffrey of Beaulieu. Y: No, he didn’t die. Yet, he was seriously wounded and remained at the mercy of the Mediterranean sea.

for forty days, until he was cured. M: Louis died at the very hour of the death of the Lord, on a bed of ashes scattered in the form of the cross. Y: Nonsense! It’s not like that. Actually, he was impressed by the generosity and uprightness of the Muslims, especially when he got to know the disciples of Sheikh Sidi Bou-Said al-Beji.

M: He it is who brings us his last words: «Let us try for God’s sake to have the Catholic faith preached and introduced into Tunis». Y: I do not believe so. In fact, he resolved to go back to Tunis since he knew that it was Muslim custom to assist the prisoners of war. Thus, he remained in the naval hospital 133


TOMBA DI SAN LUIGI

La bara con le ossa di Luigi IX viene portata ed esposta a Notre-Dame e da qui raggiunge Saint-Denis.

‫ لقد عولج من طرف المسلمين وإنبهر بعلمهم وكرمهم وأخالقهم‬.‫ لم يمت‬.‫إنه تزوير للحقيقة‬ .‫وتطورهم‬ Sarà papa Bonifacio VIII, con la bolla Gloria Iaus a pronunciare la canonizzazione solenne di Luigi IX.

‫لقد تعرف على الدين اإلسالمي وقرر اعتناقه ولكي ال تكون فضيحة عظمى للمملكة الفرنسية‬ .‫تم التعتيم على األمر‬ Qui, nel luogo della sua morte, sei secoli dopo, verrà posto un cenotafio in suo ricordo.

‫أسلم ولكن لم يعلن إسالمه حتى يضمن كذلك أمن البالد التونسية ولكي ال تكون حرب‬ .‫صليبية أخرى نتيجة هذه الفضيحة‬ .‫عاش هنا وامن حياته وتزوج من مسلمة بربرية تونسية‬ E allora. Chi è sepolto a Saint-Denis?!?

‫ومن قال لك إن القبر الذي في سان دوني هو قبر السان لويدجي؟‬

M: The coffin with the bones of Louis IX was taken to Notre-Dame and displayed there; from there it reached Saint-Denis. Y: No distortions of the truth, he didn’t die, he was cured by the Muslims and he was struck by their knowledge, generosity, uprightness and development. M: Pope Boniface VIII was to pronounce the solemn canonization 134

of Louis IX in his Gloria Iaus Bull. Y: He became familiar with the Islamic religion and decided to embrace it, but this fact was hushed up to avoid bringing dishonour upon the French monarchy.

didn’t make this public, to safeguard the Tunisian country’s security and to avoid the outbreak of another war with the Christians because of this prospective scandal. He lived a safe and peaceful life here, and married a Berber-Muslim, Tunisian woman.

M: Here, at the site of his death, six centuries later, a cenotaph would be set up in his memory.

M: Then who Saint-Denis?!?

Y: He converted to Islam but he

Y: And who can tell you that the

is

buried

in

tomb in Saint-Denis is actually that of Saint Louis?


Carthage, Tunisie

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‫قبر الجدود‬ LA TOMBE DES ANCÊTRES

ARBIA ...‫اخزر وعود‬ ‫مقابر تحت اللحود‬ ...‫مقابر الجدود‬ ‫ ق م موجود‬7‫ الّ ي من القرن‬،‫ وإالّ القبر البير‬،‫هذا البير‬ ‫دروج وثن ّي ة ض ّي قة طويلة‬ ‫وبيوت فين مدفونين الجدود‬ ‫ والخر محروق‬،‫واحد مدفون‬ ‫ورمادو في صنادق وإالّ في ج رار محطوط‬ ‫وف ّم ا مقابر جدود بك لّ ها ردم ركود‬ ...‫فقير وبسيط في ك ّل الدروب‬ ‫ عند الغنيا والرومان‬،‫وف ّم ا مقابر الدولمان‬ ‫حجر ميغاليت كبير والّ بيوت للموت وصالة للكهنوت‬ ...‫اخزر وعود‬ ‫مقابر تحت اللحود‬ ...‫مقابر الجدود‬ ‫توابيت تعملت للموت‬ ‫على برشة اشكال ونحوت‬ ‫ بيضي كانوا ثالثوت‬،‫ مر ّب ع‬،‫مستطيل‬ ‫على شكل انسان من الحيّ للموت‬ ‫ وعودة الحياة مبعد الموت‬،‫وعلى خاطر الجدود‬ ّ ‫تحط الماعون والنقود‬ ‫مع التابوت‬ ّ ‫وتحط ت األباري والمشوط‬ ّ ‫ جوهر وياقوت‬،‫وتحط ت حجور‬ ‫ومن السرّاق تردمت تحت اللحود مع الموت‬ ...‫اخزر وعود‬ ‫مقابر تحت اللحود‬ ...‫مقابر الجدود‬ 136

Regarde et observe bien Ces tombes souterraines Celles des ancêtres... Ceci est le puits, ou la tombe à puits qui existe depuis le VIIe siècle avant J.C. Des escaliers, un passage long et rétréci Et des chambres funéraires où les ancêtres sont ensevelis Certains sont inhumés, d’autres incinérés Et leurs cendres dans des urnes ou des jarres déposées Il y a des tombes à même le sol creusées aux indigents et modestes gens destinées, qui partout étaient éparpillées Il y a les dolmens, aux riches et aux Romains réservés Les mégalithes et les chambres funéraires et celles pour prier Regarde et observe bien Ces tombes souterraines Celles des ancêtres... Des cercueils faits pour la mort Aux formes et décorations variées Rectangle, ovoïde ou carré, un trio toutes ensemble elles formaient Montrant des figures humaines, du mort au vivant Et par égard pour les ancêtres et pour leur vie après la mort Dans la tombe ont été déposés des ustensiles, des pièces de monnaie Des peignes et des aiguilles Des pierres, des perles et des rubis Tous, avec la mort, ont été enfouis Bien loin des yeux des bandits. Regarde et observe bien Ces tombes souterraines Celles des ancêtres...


THE TOMB OF THE ANCESTORS Look and look again at these tombs, excavated underground The tombs of the ancestors... This is the shaft, or shaft tomb, that has been here since the VII century b.C. A stairway, a long and narrow passage And chambers, where the ancestors were buried Some were interred, some others cremated

Their ashes were put into urns or vases Other tombs were dug directly into the ground to the poor and the humble they were destined, that in every corner would be resting And there are the dolmens, property of the rich and the Romans Huge megaliths with chambers for the dead and others for prayer Look and look again at these tombs, excavated under-

ground The tombs of the ancestors... Sepulchres made for the dead with various shapes and ornaments Rectangular, squared or ovoid, the forms were three bearing human figures of the living and the deceased And to serve the ancestors and their afterlife Utensils and coins were put in the grave

As well as combs and pins Precious stones, rubies and pearls To keep it from being pillaged, all of this was interred with the dead Look and look again at these tombs, excavated underground The tombs of the ancestors...

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‫قبر البير‬

MOHAMED .‫ دروج ومعبر وبيت‬:‫ يتكون من ثالثة حاجات‬،‫ قبر السردابي‬.‫ قبر البير‬.‫قرط حدش‬ ‫ ميتر وشكلو مربع يهز زوز‬2 ‫ ميتر والعرض‬7 ‫ طولو‬:‫المعبر الطريق الي يعدي البيت‬ .‫من ناس‬ ‫البيت مربعة وسقف مقوس ومنقوش على الحيط اشكال والوان هندسية ومعمارية وحتى‬ .‫في هيئة بشرية‬ .‫الدروج المهمة متاعو يطلع الحيين ويهبط الموتى‬ ‫اما فما مقابر من غير دروج زوالي قبرو على ثنية ظهرو ممدود ووجهو ماكلو الدود‬ .‫ما تبدل شي في ها الدنيا كان اللبسة‬

LA TOMBE À PUITS Qart Hadasht, la tombe à puits, la tombe souterraine. Elle est constituée de trois éléments: des escaliers, un vestibule et une chambre funéraire. Le vestibule est le passage qui donne accès à la chambre funéraire. Il mesure sept mètres de long et deux mètres de large. Il a la forme d’un carré et peut accueillir deux personnes. La chambre funéraire est de forme carrée et présente un plafond vouté. La paroi est décorée de mo138

THE SHAFT TOMB tifs gravés et peints, géométriques, architectoniques et même anthropomorphiques. L’escalier a pour fonction de permettre aux vivants de monter et aux morts de descendre. Mais il existe des tombes sans escaliers. Pauvre est celui dont la tombe est sur le chemin, le corps allongé, le visage dévoré par les vers. Rien n’a changé dans ce bas monde à part les habits.

Qart Hadasht. The shaft tomb; the subterranean tomb. It features three elements: the staircase, the vestibule and the chamber. The vestibule is the passage leading to the chamber. It is 7 metres long and 2 metres wide; it has a rectangular shape and could host two people. The quadrangular room has a vaulted-ceiling. The walls bear carved and painted decorations featuring geometrical, architectonic and,

even, anthropomorphic patterns. The staircase was meant to allow the living to rise and the dead to descend. However, there are tombs without stairs. How miserable is the dead person lying there along the path, their face eaten by worms. Nothing has changed in this low realm but the habits.


Carthage, Tunisie

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LE DÉPOT

GEMMA Avant de continuer, regardez autour de vous. C’est évident qu’on partage un patrimoine culturel. Ce lieu est un dépôt de fragments et d’histoires. De peuples et de mémoires. Certains ont été retrouvés en fouillant, d’autres ont été collés sur un mur comme motif de décor, ou bien fixés au béton à terre, d’autres ont été pillés, d’autres encore récupérés et rendus au site. L’histoire se définit dans l’inégalité sociale, mais la mémoire et l’identité humaine se concrétisent au-delà de ça, ici. Ce lieu est une explosion. Et ses fragments sont éparpillés partout. Archéologie: ce mot vient de arkos, ancien, et logos, discours. Comme tous les archéologues qui ont travaillé sur ce site, nous aujourd’hui, on a essayé de parler de l’ancien, de donner une voix aux fragments qui sont encore ici. Les archéologues sont des gens très sensibles, parce qu’ils travaillent toujours au contact de la mémoire et à l’écoute de ce qui résiste aux siècles, aux guerres, à la contrebande, car ils travaillent sur l’histoire de l’homme. Ils sont les témoins de ce qui se répète, ils voient et touchent le passé, la mort. La nostalgie.

THE STOREHOUSE Before going ahead, look around you. We evidently share a cultural heritage. This place is a storehouse of fragments and stories. Of peoples and memories. Certain among them were found during excavations, others were on walls as ornamental motifs or were cemented into the earth, 140

still others were raided, others retrieved and returned to the side. History is defined in social inequality, but Man’s identity and memory materialized beyond it, here. This place is an explosion. And its fragments are scattered everywhere. Archaeology: the word comes from arkos, ancient, and logos,

discourse. Like all the archaeologists who have worked on this site, we today have tried to make antiquity speak. Tried to give voice to those fragments remaining to us. Archaeologists are highly sensitive people, since they constantly deal with what has stood up against the centuries, wars, trafficking, for they work with

human history, they are witnesses of what is repeated, they see and touch the past, they see and touch death. Nostalgia.


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NOSTOI. HISTOIRES DE RETOURS ET D’EXODES Archéologie et performance artistique Visites expérimentales: 16 et 17 mai 2015 15h30, 17h00, 18h30 Musée National de Carthage, Tunisie

Directeur artistique Kays Rostom Artistes Arbia Abbassi, Nejla Arous, Salma Ben Lagha, Zied Ben Slama, Costantino Buttitta, Francesco Calistri, Gemma Carbone, Abir Cherif, Elena De Carolis, Sara Fallani, Alessandra Guttagliere, Rawya Ibrahmi, Mohamed Amine Ksouri, Sena Lippi, Youssef Bechir, Amine Makni, Marco Malevolti, Emanuela Masia, Habib Nemri, Cristina Pancini, Veronica Rivolta, Hamdi Somaili, Matteo Tanganelli, Mariem Turki, Hela Yahyaoui, Alia Zahhaf Kammoun Coordinateur artistique Moez Achouri Coordinateur local Mohamed Ben Youssef Assistants à la coordination Valeria Meneghelli, Imed Saadani

Carthage, Tunisie

Assistante scientifique Kalthoum Aouini Régie des décors et accessoires Mounir Ben Youssef Bande et régie son Slim Askri Assistante à la musique Nesrine Dabbedi Vidéo documentation Nawres Arfeoui Régie financière Mohamed Belhaj Régie de production Adnen Abidi Bloggeurs Zied Faiz, Sonia Ben Jemaa Interprètes Alessia Ubaldini, Marwa Gouader

Coordinateur scientifique Daouda Sow

Organisation et réalisation du chantier Théâtre National Tunisien Direction Fadhel Jaïbi

Responsable local de la communication Khalil Triki

Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de la Promotion Culturelle

Assistants à la scénographie Marwen Abouda, Khadija Chaouch

Coordinatrice générale du projet Piera Moscato

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Déclaration sur le Programme Le Programme IEVP CT Bassin Méditerranéen 2007-2013 est une initiative de coopération transfrontalière multilatérale financée par l’Instrument Européen de Voisinage et de Partenariat (IEVP). L'objectif du Programme est de promouvoir un processus de coopération durable et harmonieuse au niveau du bassin méditerranéen en traitant les défis communs et en valorisant ses potentialités endogènes. Il finance des projets de coopération en tant que contribution au développement économique, social, environnemental et culturel de la région méditerranéenne. Les 14 pays suivants participent au Programme: Chypre, Egypte, France, Grèce, Israël, Italie, Jordanie, Liban, Malte, Palestine, Portugal, Espagne, Syrie (participation actuellement suspendue), Tunisie. L'Autorité de Gestion Commune (AGC) est la Région Autonome de Sardaigne (Italie). Les langues officielles du Programme sont l'arabe, l’anglais et le français (www.enpicbcmed.eu).

Declaración general sobre la Unión Europea (Spanish) La Unión Europea está constituida por 28 Estados miembro que han decidido unir de forma progresiva sus conocimientos, sus recursos y su destino. Juntos, durante un periodo de ampliaciones de más de 50 años, han construido una zona de estabilidad, democracia y de desarrollo sostenible manteniendo su diversidad cultural, la tolerancia y las libertades individuales. La Unión Europea tiene el compromiso de compartir sus logros y sus valores con los países y pueblos más allá de sus fronteras.

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Nostoi – Histoires de retours et d’exodes est un projet de recherche et de coopération internationale entre l’Italie, la Tunisie et la France, sur le dialogue possible entre archéologie et arts de la scène. Le projet, visant à promouvoir les sites archéologiques à travers les langages de l’art contemporain, a été sélectionné pour un financement dans le cadre du premier appel à projets standards lancé par l’Union Européenne à l’occasion du programme de coopération transfrontalière IEVP CTMED. Une nouvelle expérience de visite des sites archéologiques, racontés à travers les expressions de la créativité contemporaine conjuguées à la recherche scientifique, ainsi qu’une opportunité d’échange entre les opérateurs culturels et de mobilité et dialogue entre les jeunes artistes du bassin méditerranéen. Le projet s’est développé en deux chantiers artistiques durant lesquels 30 jeunes italiens et tunisiens sélectionnés parmi une centaine de candidats, ont travaillé ensemble sous la direction du metteur en scène grec Michael Marmarinos en Italie et de l’artiste Kays Rostom en Tunisie. Les présentations publiques des chantiers artistiques se sont déroulées dans les sites archéologiques de Baratti-Populonia et de Carthage Byrsa entre mars et mai 2015. Le projet est mis en œuvre par Cooperativa Archeologia en partenariat avec Fondazione Fabbrica Europa per le arti contemporanee, Centre National de la Recherche Scientifique de Marseille, Théâtre National Tunisien, Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle de Tunisie. Les partenaires associés sont : Surintendance pour le Patrimoine Archéologique de la Toscane, Département des Sciences de l’Antiquité « Giorgio Pasquali » de l’Université de Florence, Laboratorio Nove, Theseum Ensemble et Centre Hellénique de l’Institut International du Théâtre. Nostoi – Histoires de retours et d’exodes is an international research and cooperation project between Italy, Tunisia and France on the possible dialogue between archaeology and the performing arts. The project, aimed at promoting archaeological sites through the languages of contemporary arts, was chosen for funding in the first call for standard projects launched by the European Union within the framework of the ENPI CBCMED cross-border cooperation programme. A new visit experience to archaeological sites narrated by conjugating the languages of contemporary arts with scientific research, and also a project promoting exchange among cultural operators and dialogue and mobility among young artists from the Mediterranean Basin. The project evolved in two artistic worksites, during which 30 young Italians and Tunisians, selected among more than hundred candidates, worked together guided in Italy by the Greek director Michael Marmarinos and in Tunisia by the artist Kays Rostom. The public presentations of the results of this artistic work, were held in the archaeological sites of Baratti-Populonia and Carthage Byrsa between March and May 2015. The project is carried out by Cooperativa Archeologia in partnership with Fondazione Fabbrica Europa per le Arti Contemporanee, National Centre of Scientific Research of Marseille, the National Theatre of Tunis, the Agency for the Development of National Heritage and Cultural Promotion of Tunisia. Associate partners are: the Tuscany Authority for Archaeological Heritage, the University of Florence – “Giorgio Pasquali” Department of Ancient Sciences, the Laboratorio Nove, the Theseum Ensemble, and the Hellenic Centre of the International Theatre Institute.


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