Rapport annuel 2014 Fairtrade Max Havelaar (Suisse)

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Fairtrade crÊe des liens Rapport annuel et rapport d’impact 2014 Fondation Max Havelaar (Suisse)


Sommaire FAIRTRADE EST UN PROCESSUS À LONG TERME

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UN CONTEXTE EXIGEANT

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DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR

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L’IMPACT DE FAIRTRADE

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NOTRE «THÉORIE DU CHANGEMENT»

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UN SYSTÈME EN ÉVOLUTION CONSTANTE

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LE CACAO – PLAISIR POUR LES UNS, MOYEN D’EXISTENCE POUR LES AUTRES

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ATTENTES ET RÉALITÉS

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LA FORCE DES CONSOMMATEURS

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PLUS DE FAIRTRADE SUR LE MARCHÉ SUISSE

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ÉVOLUTION DU MARCHÉ ET DES MATIÈRES PREMIÈRES EN 2014

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COMPTES ANNUELS ET RAPPORT 2014

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UN PARTENARIAT D'ÉGAL À ÉGAL

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1.5 MILLION

DE PAYSANS ET

DE TRAVAILLEURS

DANS 74

PAYS

AVEC 50%

DES VOIX, LES

PRODUCTEURS

9 SUISSES SUR 10 CONNAISSENT LE LABEL FAIRTRADE

MAX HAVELAAR

PLUS DE 2200

PRODUITS

Fairtrade FAÇonnent DISPONIBLES

ACTIVEMENT

FAIRTRADE.

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EN SUISSE


FAIRTRADE EST UN PROCESSUS À LONG TERME 2014: UNE ANNÉE RÉUSSIE, MAIS ÉGALEMENT RICHE EN DÉFIS POUR FAIRTRADE MAX HAVELAAR. L’année a commencé avec les nouveaux programmes Fairtrade pour le cacao, le coton et le sucre. Il s’agit là d’une étape décisive, car ces programmes aident les producteurs à vendre une plus grande partie de leur production aux conditions avantageuses de Fairtrade. Les partenaires commerciaux engagés y gagnent également puisqu’ils ont davantage de possibilités d’intégrer des matières premières Fairtrade à leurs produits. Les consommatrices et les consommateurs quant à eux accèdent à une gamme de produits Fairtrade de plus en plus large. Aussi, il devient de plus en plus facile de contribuer activement à l’amélioration des conditions de vie en Afrique, en Amérique latine et en Asie dans le cadre de ses habitudes de consommation quotidienne. Ainsi, Fairtrade crée des liens entre consommateurs et producteurs, mais aussi entre plaisir et développement durable. Des ventes encourageantes pour la première année du Label Programme – et encore beaucoup de potentiel. En automne, nous avons posé un nouveau jalon avec le lancement de l’or Fairtrade sur le marché suisse. Par là, nous montrons que des alternatives sont possibles, même si elles sont encore de petite ampleur. Cette avancée est d’autant plus significative que la Suisse est la plaque tournante du commerce aurifère mondial. A travers le monde, ce sont plus de 100 millions de personnes qui dépendent des mines artisanales et à petite échelle. Ces mineurs sont exposés à des conditions de travail dangereuses et bien souvent, leur dur labeur n’est rémunéré qu’à un prix modeste. Des conditions de travail sures, des débouchés équitables et la protection de l’environnement sont donc des impératifs primordiaux. En mettant en place le Label pour l’or Fairtrade, nous lançons un signal fort pour plus de transparence dans le commerce des métaux précieux. Mais au-delà des côtés «dorés», 2014 aura été une année de discussions critiques. Fairtrade est un système qui ne cesse d’apprendre et d’évoluer. A ce titre, il apprécie les critiques constructives de l’extérieur qui lui permettent de se perfectionner. Mais il faut également réfléchir à nos attentes. Fairtrade n’est pas un remède miracle, et il opère dans un contexte complexe et souvent marqué par la pauvreté. Aussi, Fairtrade est un processus à long terme avec un objectif précis: permettre aux familles de petits producteurs et aux travailleurs d’améliorer durablement leurs conditions de vie par leurs propres forces. Dans le présent rapport, nous souhaitons aborder plusieurs points. Comment Fairtrade fonctionne-t-il et se développe-t-il? Quelles sont les conclusions des études d’impact? Qu’avons-nous réussi jusqu’à présent? A quels niveaux les champs de tension et les défis se situent-ils? Nous attendons avec plaisir de dialoguer avec vous.

Nadja Lang Miges Baumann Directrice générale de la Fondation Max Havelaar (Suisse) Pain pour le prochain, président de la Fondation Max Havelaar (Suisse)

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UN CONTEXTE EXIGEANT CULTIVATEURS DE RIZ INDIENS, OUVRIÈRES DES FERMES FLORICOLES KENYANES, PETITS PRODUCTEURS DE BANANES ET DE MANGUES EN ÉQUATEUR – POUR TOUS, FAIRTRADE FAIT UNE DIFFÉRENCE. MAIS LA CERTIFICATION FAIRTRADE NE PEUT PAS RÉSOUDRE TOUS LES PROBLÈMES ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET POLITIQUES DANS CES CONTEXTES SOUVENT DIFFICILES. UNE TRANSITION DURABLE DEMANDE DU TEMPS. Dans les pays en développement et émergents, nombre de familles de petits producteurs et d’employés vivent à la limite, voire en dessous du seuil de pauvreté – et ne disposent d’aucune réelle alternative ni perspective dans le secteur agricole. Les petits paysans pâtissent de la fluctuation des prix des matières premières et, bien souvent, des structures commerciales qui reportent la pression et les risques économiques sur le premier maillon, qui est aussi le plus faible, de la chaîne de production. Un autre point central porte sur l’augmentation du coût de la vie ainsi que le changement climatique et les pertes de récolte, mais aussi des problèmes structurels tels que la petite taille des terrains et un faible niveau de développement dans les régions agricoles. C’est dans ce contexte complexe et généralement marqué par la misère qu’intervient Fairtrade, avec l’objectif de renforcer durablement les producteurs par le biais du commerce.

L’IMPACT N’EST PAS UN ÉTAT, MAIS UN PROCESSUS À PLUSIEURS NIVEAUX:

• Autodétermination La force des organisations de producteurs est la clé d’un développement autonome. Fairtrade agit dans ce sens avec les coopératives et les comités de travailleurs organisés de façon démocratique. Le regroupement des producteurs favorise les échanges de savoirs (en interne) et le renforcement de leur position (à l’extérieur).

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• Des relations commerciales équitables Fairtrade crée des débouchés à des conditions avantageuses et promeut des relations commerciales basées sur le long terme et le partenariat. Les prix minimums offrent un filet de sécurité tandis que la prime Fairtrade versée en sus permet de réaliser des investissements (cf. page suivante). • Des moyens d’existence durables pour les populations et l’environnement Fairtrade entraîne une amélioration de la production (qualité, productivité) et souvent, une plus haute valeur ajoutée dans les pays d’origine. La protection des ressources naturelles ainsi que l’amélioration des conditions de travail et la protection de la santé sont des domaines d’action fondamentaux de Fairtrade.

LES DÉFIS SUR LA VOIE DU DÉVELOPPEMENT

Malgré son impact positif, Fairtrade ne suffit pas à régler tous les problèmes, car les pressions économiques pesant sur les organisations de producteurs ne s’arrêtent pas devant Fairtrade. Il faut donc accroître l’efficacité des méthodes de production et continuer à les professionnaliser. De même, la parité hommefemme demeure un défi dans de nombreux pays malgré les structures démocratiques des coopératives. Enfin, les effets du changement climatique posent des défis énormes aux paysans. Afin de résoudre ces problèmes, qu’ils soient déjà profondément ancrés ou tout récents, il est nécessaire d’agir sur le plan politique et économique.


DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR LA PRIME FAIRTRADE EST UN OUTIL D’INVESTISSEMENT LOCAL PRIMORDIAL. LES ORGANISATIONS DE PRODUCTEURS DÉCIDENT DE SON AFFECTATION DE FAÇON AUTONOME ET DÉMOCRATIQUE. Outre le prix de vente de leurs matières premières et de leurs produits, les organisations de producteurs obtiennent une prime Fairtrade. Cet argent est affecté à des projets qui profitent à l’ensemble de la communauté. Dans le cadre d’un processus autonome et démocratique, les petits producteurs et les travailleurs sélectionnent les projets qui seront réalisés grâce à la prime. L’appropriation locale est un facteur de réussite essentiel pour la pérennité de ces projets.

En 2012/2013, près de 125 millions de dollars de primes ont été versés à des organisations de petits producteurs et des plantations en l’espace de douze mois. En Suisse, la vente de produits Fairtrade a généré près de 7 millions de dollars de prime Fairtrade (+ 8.3 % par rapport à l’année précédente). Les graphiques ci-dessous montrent que les coopératives de petits producteurs investissent notamment dans le développement de leurs exploitations tandis que les plantations réalisent souvent des projets de formation.

UTILISATION DES PRIMES AU SEIN DES ORGANISATIONS DE PETITS PRODUCTEURS (TOTAL 106 MILLIONS DE DOLLARS) Investissements dans l’organisation (48 % ) 24 % Personnel et administration

Services pour les paysannes et les paysans (41 % )

23 % Infrastructure de l’organisation

17 % Versements au paysan

1 % Formations et trainings pour les employés et les représentantes des organisations de producteurs

7 % Machines et moyens agricoles 5 % Divers services pour les paysans

Services pour la communauté (9 % )

4 % Formations agricoles et commerciales

2 % Ecoles et formation

4 % Crédits et financement

2 % Soins médicaux

2 % Mise en œuvre de bonnes pratiques agricoles

2 % Projets sociaux (p. ex. secours en cas de catastrophe, activités de loisir)

1 % Ecoles et formation 1 % Santé

1 % Environnement 1 % Infrastructure de la communauté 1 % Divers services pour la communauté Autres (2 % )

UTILISATION DES PRIMES DANS LES PLANTATIONS * (TOTAL 19 MILLIONS DE DOLLARS) Formation et empowerment (13 % ) 9 % Soutien aux organisations de travailleurs 4 % Formation pour les travailleurs et leurs représentants

Services pour les travailleuses et leurs familles (65 %) 17 % Investissements dans l’habitat et les logements 15 % Ecoles et formation

Services pour la communauté (20 % )

13 % Divers services pour les travailleurs et leurs familles

9 % Ecoles et formation

12 % Crédits et financement

4 % Projets sociaux (p. ex. secours en cas de catastrophe, activités de loisir)

7 % Soins médicaux

4 % Soins médicaux 2 % Infrastructure de la communauté

1 % Versements aux travailleuses et aux travailleurs Autres (2 % )

1 % Divers services pour la communauté

«FAIRTRADE EST UNE DÉMARCHE IMPORTANTE, MAIS LES AUTORITÉS, LES ONG ET LE SECTEUR PRIVÉ DOIVENT SE PRONONCER EN FAVEUR DU COMMERCE ÉQUITABLE. ENSEMBLE, NOUS POUVONS FAIRE BEAUCOUP DE CHOSES.» * Dans les plantations, la prime est gérée par les travailleurs.

THIERRY BUCHS Chef du secteur Promotion commerciale, SECO

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L’IMPACT DE FAIRTRADE L’IMPACT DE FAIRTRADE A FAIT L’OBJET DE MULTIPLES ÉTUDES AU COURS DES DERNIÈRES ANNÉES. ELLES ONT CONFIRMÉ L’IMPACT POSITIF DE FAIRTRADE DANS DIVERS DOMAINES TOUT EN METTANT EN ÉVIDENCE DES POTENTIELS DE DÉVELOPPEMENT. La version complète des études est en ligne sur: www.maxhavelaar.ch/etudes

DÉBOUCHÉS ET CONDITIONS DE TRAVAIL La Corporación para el Desarrollo Empresarial Rural (CODER) a réalisé une enquête sur les petits producteurs de bananes et les travailleurs des plantations de bananes en Colombie (2014). Selon l’étude, la participation au commerce équitable augmente le revenu des foyers et réduit les coûts de production. Elle améliore les conditions de travail et la qualité des habitations. Néanmoins, l’étude indique que la situation des paysans et des travailleurs est fragilisée par le faible niveau des prix courants et que Fairtrade devrait faire davantage pour accroître leurs débouchés. Vers l’étude

RENFORCEMENT DES TRAVAILLEURS Une étude mandatée par la Fondation Max Havelaar (Suisse) et Fairtrade International a examiné la situation des travailleurs dans les fermes floricoles en Equateur. Les travailleurs soulignent notamment l’importance d’avoir une place de travail sûre. A long terme, la plupart des personnes interrogées souhaitent se mettre à leur compte afin d’être plus indépendantes. Ce faisant, l’embauche dans une entreprise certifiée est un bon moyen pour y parvenir – d’une part grâce au versement d’un salaire stable et décent, d’autre part en raison du gain de confiance en soi du fait de la participation aux comités de travailleurs et aux formations. Vers l’étude

AUCUN IMPACT POSITIF CONSTATÉ POUR LES TRAVAILLEURS AU SERVICE DES PETITS PRODUCTEURS La School of Oriental and African Studies de l’Université de Londres a réalisé une étude (2014) sur les conditions d’embauche des travailleurs en Ethiopie (fleurs, café) et en Ouganda (café, thé). Le système Fairtrade présente des faiblesses à ce niveau. Notamment, il a été constaté qu’une partie des travailleurs occasionnels se trouvent en plus mauvaise posture lorsqu’ils sont employés par des petits producteurs, eux-mêmes souvent dans une situation de pauvreté, que par de grandes plantations non certifiées Fairtrade.

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DES REVENUS PLUS ÉLEVÉS Des chercheurs de l’Université de Harvard ont analysé plusieurs études indépendantes sur les mécanismes d’impact économique de Fairtrade (2014). Ils concluent que les producteurs certifiés Fairtrade obtiennent de meilleurs prix, des récoltes plus importantes et ainsi, des revenus plus élevés. Enfin, ils sont mieux placés en terme de stabilité financière. En outre, les chercheurs se sont demandé si Fairtrade certifie des paysans bénéficiant déjà d’une meilleure situation. De façon générale, c’est le contraire qui se produit: Fairtrade profite surtout aux producteurs pauvres et marginalisés. Ainsi, l’impact positif de Fairtrade est plutôt sous-estimé que surestimé. Vers l’étude

STABILITÉ GRÂCE AU PRIX MINIMUM La Fondation Max Havelaar (Suisse) et la Fondation Max Havelaar Nederland ont mandaté une évaluation sur les producteurs d’oranges certifiés Fairtrade au Brésil (2014). L’étude souligne notamment le rôle central joué par le prix minimum Fairtrade, ainsi que les bonnes relations entre les producteurs et les entreprises de transformation pendant la crise financière. Par ailleurs, Fairtrade contribue significativement à l’application de méthodes de production respectueuses de l’environnement. Les auteurs notent toutefois que les employés des paysans ne profitent pas dans la même mesure de Fairtrade. Vers l’étude Vidéo: Que signifie Fairtrade pour les producteurs d'oranges au Brésil?

RECUL DE LA PAUVRETÉ Un groupe de scientifiques de l’Université de Göttingen a étudié l’impact des systèmes de certification en Ouganda, en particulier sur les petits producteurs de café (2013). Selon l’étude, la certification Fairtrade a amélioré de 30 % le niveau de vie des producteurs tout en réduisant l’ampleur et la progression de la pauvreté. Comparé à d’autres systèmes de certification, Fairtrade est nettement en tête. Les scientifiques ont expliqué ce résultat par l’amélioration des débouchés, le prix minimum et la prime Fairtrade, ainsi que la possibilité de transformer le café au sein de la coopérative.

UNE MEILLEURE PARITÉ HOMME-FEMME TWIN Trading a étudié la situation des femmes dans les filières dominicaines, ougandaises, équatoriennes, ghanéennes et péruviennes (2012). L’étude montre que les femmes jouent un rôle décisif qui n’est pourtant souvent ni pris en compte ni rémunéré. Dans de nombreux pays, les terres appartiennent majoritairement à des hommes. C’est donc le travail masculin qui est perçu de l’extérieur (p. ex. lors de la vente de la récolte), et ce même dans les organisations certifiées Fairtrade. L’étude constate que les femmes ont plus de possibilités dans les organisations certifiées Fairtrade que dans les coopératives non certifiées où leurs consœurs sont souvent moins bien organisées. Vers l’étude

Vers l’étude

«Fairtrade aide les organisations de petits producteurs à relever ­d e nouveaux défis et IL ­­ promeut le dialogue avec les syndicats.» JULIA MALQUIN Conseillère Fairtrade spécialisée dans les droits des travailleurs en Amérique latine

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NOTRE «THÉORIE DU CHANGEMENT» FAIRTRADE PLAIDE EN FAVEUR DE RELATIONS COMMERCIALES ÉQUITABLES ET DE MEILLEURES CONDITIONS DE VIE POUR LES PRODUCTEURS. LA «THÉORIE DU CHANGEMENT» (THEORY OF CHANGE) EXPLIQUE COMMENT Y PARVENIR. NOTRE VISION

PROMOUVOIR DES MOYENS D’EXISTENCE DURABLES

RENDRE LE COMMERCE PLUS ÉQUITABLE

COOPÉRATIVES DE PETITS PRODUCTEURS ET PLANTATIONS

CE QUE NOUS FAISONS

SUR QUOI NOUS MISONS

NOS OBJECTIFS

UN MONDE DANS LEQUEL TOUTES LES PRODUCTRICES ET TOUS LES PRODUCTEURS PEUVENT MENER LEUR VIE DE FAÇON SÛRE ET DURABLE, EXPLOITER LEUR POTENTIEL ET DÉCIDER EUX-MÊMES DE LEUR AVENIR.

FILIÈRES DURABLES ET PARTENAIRES ENGAGÉS

ÉTABLIR DES RÈGLES POUR L’ORGANISATION, LA CULTURE ET LE COMMERCE

La «Théorie du Changement», le modèle d’impact de Fairtrade, porte sur différentes thématiques économiques, écologiques et sociales que le commerce équitable doit contribuer à faire évoluer. Il s’agit notamment de l’amélioration des revenus, de méthodes d’adaptation au changement climatique ciblées ou de la sécurité alimentaire durable. Toutefois, ces grands points ne concernent pas seulement les petits paysans et les travailleuses dans les pays de production. Ils prévoient également

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ENGAGEMENT DE LA SOCIÉTÉ CIVILE

PERMETTRE L’ACCES AU SYSTÈME FAIRTRADE

Les prescriptions des Standards Fairtrade sont les principes directeurs les plus tangibles du développement des familles de petits producteurs et des travailleurs (p. ex. la prime Fairtrade supplémentaire et les prix minimums définis pour de nombreuses matières premières). Au-delà des Standards et de la certification, Fairtrade offre d’autres formes de soutien direct et indirect aux producteurs et à leurs organisations. Il coopère avec les entreprises et les négociants afin de rendre les filières plus durables. Par ailleurs, il promeut aussi bien la demande au niveau des consommateurs que l’engagement de la société civile.

OBJECTIFS DANS DIVERS DOMAINES

RENFORCER LES FAMILLES PAYSANNES ET LES EMPLOYÉS

HABITUDES DE CONSOMMATION

DÉLIVRER LE LABEL, INFORMER ET SENSIBILISER

des objectifs afin de modifier le comportement des consommateurs, rendre les pratiques commerciales des négociants et des transformateurs plus durables, et obtenir des améliorations au niveau des réglementations.

OBSERVER, ÉVALUER ET APPRENDRE

Afin de vérifier si Fairtrade contribue véritablement à faire changer les choses dans ces domaines, des études sont menées régulièrement au moyen de collectes de données (monitoring) et d’évaluations (évaluation) de façon à fournir des preuves vérifiables. Dans le cadre du développement de la stratégie mené par Fairtrade International, les résultats de diverses études d’impact internes et externes ont été soumis à une évaluation systématique et comparés à la «Théorie du Changement». Ainsi, lors de la planification annuelle, Fairtrade peut axer ses ressources sur les objectifs d’impact à l’échelle mondiale. Ce faisant, il faut coordonner les divers instruments utilisés (soutien aux producteurs, ouverture du marché, définition de standards, projets et partenariats complémentaires, travail de relations publiques et activités de plaidoyer…).


UN SYSTÈME EN ÉVOLUTION CONSTANTE FAIRTRADE EST UN SYSTÈME QUI NE CESSE D’ÉVOLUER. MÊME SI AU COURS DES VINGT DERNIÈRES ANNÉES, BIEN DES CHOSES ONT ÉTÉ ACCOMPLIES, IL RESTE BEAUCOUP À FAIRE. NOUS SOMMES PRÊTS À RELEVER DE NOUVEAUX DÉFIS ET À FAIRE FACE AUX CHANGEMENTS. Fairtrade s’appuie sur les études d’impact, leurs résultats et les recommandations formulées afin de continuer à se perfectionner. S’informant régulièrement des critiques exprimées, il en tient compte, tout comme des feed-back recueillis sur le terrain, dans ses processus d’optimisation. Ainsi, les conclusions relatives aux besoins et aux défis des organisations de petits producteurs et des comités de travailleurs ont conduit à ré­ aménager et à étendre le soutien apporté aux producteurs sur le terrain. A cet égard, la formation et le développement de compétences entrepreneuriales jouent un rôle essentiel. Une gestion efficace et la connaissance de méthodes pour améliorer la commercialisation et la transformation des matières premières doivent contribuer à poursuivre la professionnalisation des coopératives de petits producteurs et renforcer leur position sur le marché. Dans les plantations, il faut avant tout que les employés connaissent leurs droits, mais aussi que les comités de travailleurs gèrent les primes avec efficacité et de façon judicieuse. Dans d’autres domaines, tels que les bonnes pratiques de culture, la conversion à l’agriculture biologique ou les formations visant à améliorer la qualité, Fairtrade mise de plus en plus sur ses partenariats stratégiques et recherche de nouvelles coopérations à ce niveau.

Fairtrade International est membre de l’Alliance ISEAL qui, à titre d’organisation faîtière des labels durables, prescrit des critères de qualité à ses membres. Par exemple, ISEAL dicte les procédures d’élaboration des standards. Par ailleurs, elle exige des initiatives durables de vérifier leur impact et d’axer leurs stratégies sur les observations et les enseignements tirés. A cet égard, ISEAL exige que chaque organisation mette au point une «Theory of Change», c’est-à-dire une «Théorie du Changement». Ce modèle d’im­ pact décrit l’action d’une initiative telle que Fairtrade et la façon dont elle entend entraîner des changements positifs à court, moyen et long terme. Fairtrade a éla­boré un modèle d’impact de ce type et appuie son système «Monitoring, Evaluation & Learning» (monitoring, évaluation et apprentissage) sur les critères de qualité d’ISEAL.

LES STANDARDS TIENNENT COMPTE DES CONCLUSIONS

Les conclusions tirées par diverses études ont également une influence sur les Standards Fairtrade qui sont revus régulièrement. Par exemple, les résultats des études sur les conditions de travail dans les plantations ont été pris en compte lors de la révision des Standards applicables aux plantations. Ainsi, Fairtrade veille à tirer les enseignements des observations faites afin de changer et d’évoluer. Un autre projet porte sur les défis au niveau des employés chez les petits producteurs. Ici, il s’agit avant tout de documenter les exemples de bonnes pratiques des employés dans les petites exploitations agricoles et, ainsi, de promouvoir les processus d’apprentissage parmi les différents producteurs.

«Nous ne reculons pas devant les défis. Au contraire, nous nous attachons à les relever. Nous apprenons et continuons à nous développer et contribuons ainsi pas à pas à la justice dans le monde.» LARRY ATTIPOE Directeur du développement au sein de Fairtrade International

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LE CACAO – PLAISIR POUR LES UNS, MOYEN D’EXISTENCE POUR LES AUTRES SELON FORTIN BLEY, CULTIVATEUR DE CACAO EN CÔTE D’IVOIRE (CI-DESSUS, AU CENTRE), LA PLUPART DES PRODUCTEURS N’A JAMAIS MANGÉ DE CHOCOLAT. POUR LUI ET PRÈS DE 5 MILLIONS DE FAMILLES PAYSANNES, LE CACAO EST AVANT TOUT UN MOYEN D’EXISTENCE. Les Suisses consomment en moyenne près de 12 kilos de chocolat par an. Une activité lucrative pour les producteurs de cacao, pourrait-on penser. Mais bien souvent, ce n’est pas le cas. Pour des centaines de milliers de cultivatrices et cultivateurs de cacao, dont la majorité vit en Afrique de l’Ouest, ce dur labeur n’est pas rentable. Ils manquent souvent d’informations pour améliorer la qualité et les rendements de leurs cacaotiers. A ceci s’ajoutent souvent des peuplements d’arbres trop vieux et la perte de terres fertiles. Fairtrade entend agir contre ces problèmes. A cet égard, la prime Fairtrade versée en sus du prix minimum est un outil important. Ainsi, la coopérative ivoirienne CANN a investi une partie de sa prime Fairtrade dans des formations sur les «bonnes pratiques agricoles».

ENSEMBLE, POUR UNE MEILLEURE POSITION DE NÉGOCIATION

Prescrit par les Standards Fairtrade, le regroupement au sein de coopératives permet aux petits paysans d’agir à titre collectif sur le marché et par là, d’améliorer leur position de négociation. Dans le même temps, il promeut les échanges et le partage des savoirs. Ainsi, les organisations de producteurs continuent à se

176 600 CULTIVATEURS DE

CACAO DANS 20 PAYS

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professionnaliser. Fortin Bley, cultivateur de cacao et secrétaire général de la coopérative CANN indique: «Fairtrade promeut une planification et une organisation du travail efficaces. Cela a fait évoluer l’état d’esprit des paysannes et des paysans vis-à-vis de leur travail. Par ailleurs, les membres de la coopérative dialoguent davantage, ce qui nous renforce à titre collectif.»

«UN FAIRTRADE», DEUX POSSIBILITÉS DE S’ENGAGER

Les petits producteurs d’Afrique de l’Ouest ne vendent pas même la moitié de leur cacao aux conditions Fairtrade. Pour ces paysans, les quantités vendues sont décisives, peu importe que leur récolte soit utilisée pour fabriquer une tablette de chocolat, un yoghourt ou saupoudrée sur un cappuccino. Car les petits producteurs cultivent du cacao – et non du chocolat. Depuis 2014, il existe deux Labels Fairtrade différents pour les produits au chocolat afin de permettre aux petits producteurs de vendre le plus possible tout en offrant aux entreprises des options d’approvisionnement supplémentaires.

DES SURFACES CULTIVÉES DE 2.6 HECTARES EN MOYENNE

46 % DE LA PRIME FAIRTRADE UTILISÉS

POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ ET LA PRODUCTIVITÉ


LABEL PROGRAMME

Les programmes Fairtrade ne mettent plus l’accent sur la certification des produits finis, mais sur des matières premières spécifiques. Ils permettent aux entreprises de s’engager en faveur de Fairtrade au niveau de matières premières précises. Le Label Programme Fairtrade ne porte pas sur l’ensemble du produit, mais sur une matière première certifiée (p. ex. le cacao). Avec le Label Programme Cacao, un fabricant de chocolat peut utiliser du sucre suisse pour son chocolat. Ainsi, l’industrie du chocolat peut conserver son «cachet suisse» tout en permettant aux producteurs de cacao Fairtrade d’augmenter leurs ventes.

LABEL PRODUIT

Le Label Produit Fairtrade est destiné aux monoproduits (p. ex. les bananes) ou aux produits composés dans lesquels tous les ingrédients disponibles en Fairtrade sont Fairtrade. Tout ce qui peut être Fairtrade doit être Fairtrade. Par ailleurs, les produits composés doivent contenir au moins 20 % d’ingrédients Fairtrade. Dans un chocolat portant le Label Produit Fairtrade, tous les ingrédients disponibles en équitable doivent provenir d’une source certifiée Fairtrade – du cacao au sucre en passant par la vanille ou les amandes.

Pour en savoir plus: www.maxhavelaar.ch/program

Ces deux approches de Fairtrade (Label Produit et Label Programme) poursuivent le même objectif, à savoir renforcer les familles de petits producteurs. Par conséquent, les Standards Fairtrade restent les mêmes, quel que soit le type de label.

• Grâce au Programme Cacao Fairtrade, les ventes de cacao Fairtrade ont progressé de près de 20 % en 2014. • Cette progression a généré 1.8 million de dollars de prime Fairtrade en plus.

«La certification Fair­t rade permet de réaliser les investissements nécessaires pour améliorer la productivité qui en a impérativement besoin.» MAMADOU SAVANE Manager du développement durable au sein de la coopérative ivoirienne ECOOKIM

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ATTENTES ET RÉALITÉS FAIRTRADE OPÈRE DANS UN CONTEXTE RICHE EN DÉFIS, AVEC DIFFÉRENTS CHAMPS DE TENSION. SON ACTION EST GUIDÉE À LA FOIS PAR DES REPRÉSENTATIONS SOUVENT IDÉALISTES DE L’IMPACT DE FAIRTRADE, ET PAR LES REALITÉS ET LES IMPÉRATIFS DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT. BESOINS DES CONSOMMATEURS – BESOINS DES PRODUCTEURS

Dans les pays du Nord, les consommateurs attendent que là où figure Fairtrade, il y ait 100 % de Fairtrade. En revanche, la priorité des producteurs du Sud est de vendre une grande partie de leur récolte aux conditions avantageuses de Fairtrade. L’impact dépend des volumes vendus. Soucieux de répondre aux besoins des producteurs, Fairtrade a notamment lancé un nouveau Label Programme en 2014. Des informations transparentes expliquant précisément ce que contient le produit Fairtrade tiennent compte des besoins des consommateurs.

GRAND PUBLIC – MARCHÉ DE NICHE

Outre Fairtrade Max Havelaar, il existe bien d’autres organisations de commerce équitable. Toutes ont cet objectif en commun: rendre le commerce mondial plus équitable. Elles ont choisi différents chemins pour y parvenir. L’objectif de Max Havelaar est d’amener les produits issus du commerce équitable sur le marché grand public, afin que le plus grand nombre possible de producteurs puissent en profiter dans les pays en développement. Cela exige de coopérer avec tous les grands acteurs commerciaux – du petit magasin spécialisé au grand groupe de distribution. Au contraire, les organisations commerciales alternatives s’efforcent d’acheter leurs produits directement auprès des organisations de producteurs. L’approche grand public et le commerce de niche ne s’excluent pas – ils se complètent et s’appuient largement sur les mêmes standards.

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TRAÇABILITÉ – COÛTS SUPPLÉMENTAIRES

Il est possible de retracer l’origine de près de 80 % des produits Fairtrade vendus en Suisse. Toutefois, cela n’est pas toujours possible pour le cacao, le sucre, les jus de fruits et le thé. Pourquoi? Fabriquer du jus d’orange, par exemple, est une opération compliquée qui a lieu dans de grandes unités de transformation. La mise en place d’installations spéciales pour Fairtrade entraînerait un coût supplémentaire énorme, si bien que les producteurs Fairtrade ne seraient pas compétitifs et seraient évincés du marché. Ces produits «mélangés» portent la mention «avec bilan de masse». Bien entendu, le volume de jus d’orange Fairtrade vendu ne doit pas dépasser celui des oranges Fairtrade achetées. Ainsi, les producteurs bénéficient des mêmes valeurs ajoutées.

PRIX DU PRODUIT FINI – BÉNÉFICES DES PRODUCTEURS

Comme pour toute autre marchandise conventionnelle, le prix de vente final d’un produit Fairtrade est défini par les partenaires commerciaux. Max Havelaar n’a aucune influence à ce niveau. De même, la création de valeurs (transformation, négoce, commercialisation, etc.) a majoritairement lieu dans les pays du Nord. Il se peut donc que les producteurs de cacao ne touchent que quelques centimes sur le prix d’une tablette de chocolat. Toutefois, le point de vue des producteurs demeure essentiel. En règle générale, les coopératives de petits producteurs perçoivent 15 % à 65 % de plus pour leurs marchandises Fairtrade.


LA FORCE DES CONSOMMATEURS ACHETER RÉSPONSABLE AU NORD CONTRIBUE SIGNIFICATIVEMENT À Améliorer LES CONDITIONS DE TRAVAIL DANS LE PAYS DE PRODUCTION ET LANCE UN SIGNAL POUR PLUS DE DURABILITÉ. Fairtrade revient à créer un lien entre les consommateurs suisses et d’ailleurs et les producteurs d’Afrique, d’Amérique latine ou d’Asie. Outre la création de débouchés, l’une des premières missions de la Fondation Max Havelaar est de sensibiliser l’opinion publique suisse à l’importance du commerce équitable et des les inciter les consommateurs à acheter responsable. Ce faisant, les consommateurs montrent que les produits issus du commerce équitable sont un besoin essentiel et qu’acheter dur­able est de plus en plus une évidence. Max Havelaar a lancé la campagne «The Power of You». En 2014, des messages ont ainsi été diffu­ sés sur des affiches ou des écrans dans les centres commerciaux et diverses autres activités en ligne ont été organisées. Pour en savoir plus: www.maxhavelaar.ch/thepowerofyou

SE FAIRE PLAISIR AVEC FAIRTRADE, CHEZ SOI ET DEHORS

La campagne implique les restaurants, les cafés et la restauration d’entreprise afin d’avoir le plus d’impact possible. Des pauses équitables ont été organisées sous la devise «Fairtrade Break», tandis que la campagne «Cuisiner équitable» a fait la promotion de plats composés d’ingrédients Fairtrade. Par ailleurs, les consommatrices et les consommateurs ont pu profiter d’offres spéciales auprès de multiples partenaires grâce à un carnet de bons. Et à la maison aussi, il est facile de préparer des recettes savoureuses avec des produits Fairtrade. Les deux grands chefs Rebecca Clopath et Philippe Ligron qui sont les ambassadeurs de la campagne ont concocté des créations originales à même de donner de l’inspiration pour cuisiner chez soi. Pour en savoir plus: www.maxhavelaar.ch/cuisiner

PLUS DE FAIRTRADE DANS LES COMMUNES

A titre de membre de l’organisation faîtière Swiss Fair Trade, Max Havelaar soutient la campagne «Fair Trade Town» qui a été lancée en juin 2014. L’objectif est de mobiliser la population en faveur du commerce équitable. Les restaurateurs, les acteurs politiques et les habitants qui s’engagent pour leur ville ou leur commune sont chargés d’organiser des activités afin de sensibiliser l’opinion publique au commerce équitable. Pour en savoir plus: www.fairtradetown.ch

UNE TRÈS FORTE CRÉDIBILITÉ

Comme le montrent les chiffres des dernières études de marché, le travail de sensibilisation mené par la Fondation Max Havelaar a porté ses fruits. D’après une étude réalisée auprès des consommateurs suisses par GlobeScan en 2015, 88 % des personnes interrogées connaissent Fairtrade Max Havelaar, 84 % lui font confiance, ce qui se traduit par 82 % d’acheteurs fidèles.

«Allier le local et Fairtrade ravit les ­papilles tout en ayant un impact positif pour les producteurs et l’environnement.» REBECCA CLOPATH Cuisinière et ambassadrice de la Fondation Max Havelaar

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PLUS DE FAIRTRADE SUR LE MARCHÉ SUISSE CAFÉ, FRUITS EXOTIQUES, RIZ, ÉPICES, MAIS AUSSI PRODUITS EN COTON ET MÊME OR: LES PRODUITS FAIRTRADE JOUENT UN RÔLE DE PLUS EN PLUS IMPORTANT, QUE CE SOIT DANS LE COMMERCE DE DÉTAIL OU LA VENTE HORS DOMICILE. Les produits Fairtrade se vendent de mieux en mieux sur le marché helvétique. Les petits producteurs de cacao et de coton notamment profitent du nouveau programme Fairtrade. Au total, ils ont pu vendre 30 % de cacao Fairtrade et 33 %* de coton Fairtrade en plus en Suisse. Depuis la fin 2014, les travailleurs des mines artisanales et à petite échelle certifiées peuvent également vendre leur or en Suisse.

de 8.4 % et 33 %*. Des produits phares tels que les bananes et le café ont gagné de nouveaux distributeurs et leurs ventes ont augmenté respectivement de 4 %. En 2014 aussi, le commerce suisse a continué à apporter une contribution essentielle à l’amélioration des conditions de vie des producteurs dans les pays d’origine.

LES PRODUCTEURS ONT BESOIN DE DÉBOUCHÉS SUPPLÉMENTAIRES

Malgré le marasme voire la récession des marchés, les consommateurs suisses ont dépensé 467 millions de francs suisses pour des produits Fairtrade en 2014 (+7.5 % par rapport à l’année passée), c’est-à-dire près de 57 francs par tête. Pour la première fois, les consommateurs suisses ont pu acheter des bijoux en or Fairtrade et divers produits prêts à consommer portant le Label Fairtrade (artichauts, cœurs de palmier ou fruits exotiques, p. ex. papayes). Par ailleurs, un nombre croissant de lignes de produits de détaillants passent à Fairtrade dans le segment de prix moyen, si bien que les produits Fairtrade sont vendus à des prix de plus en plus accessibles aux consommateurs suisses.

Les exploitations certifiées produisant de grands classiques tels que les bananes, les fleurs, le café et le cacao vendent de mieux en mieux sur le marché helvétique. Toutefois, un certain nombre de matières premières Fairtrade sont toujours en sur­offre, si bien que nombre de producteurs recherchent des débouchés supplémentaires.

FAIRTRADE DANS LE COMMERCE AU DÉTAIL ET LA RESTAURATION

Les détaillants et les restaurateurs misent de plus en plus sur les filières durables, l’achat de matières premières Fairtrade et l’élargissement de la gamme de produits Fairtrade. En 2014, plus de 220 preneurs de licence, 850 partenaires de restauration et 25 orfèvres se sont engagés en faveur du commerce équitable. Le commerce de détail et le secteur de la restauration ont vu progresser leurs ventes de produits Fairtrade à hauteur

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LES SUISSES ACHÈTENT ÉQUITABLE

*

Chiffre corrigé de l’action «In/Out» serviettes de bain en coton Fairtrade


ÉVOLUTION DU MARCHÉ ET DES MATIÈRES PREMIÈRES EN 2014 SELON LE PRODUIT ET LE NIVEAU DES COURS, LES ORGANISATIONS DE PRODUCTEURS QUI CULTIVENT ET VENDENT SUIVANT LES DIRECTIVES DE FAIRTRADE PERÇOIVENT DE 15 % À 65 % DE RECETTES EN PLUS – INDÉPENDAMMENT DU PRIX DE VENTE FINAL DU PRODUIT. IL NE FAUT DONC PAS DONNER LA PRIORITÉ UNIQUEMENT AUX VENTES FAIRTRADE CHEZ NOUS, EN SUISSE, MAIS AVANT TOUT AUX VOLUMES VENDUS PAR LES PRODUCTEURS DANS LES PAYS D’ORIGINE. DU POINT DE VUE DES PRODUCTEURS

BANANES 31 484 tonnes +4 % par rapp. 2013

FLEURS 78 590 235 unités +1 % par rapp. 2013

CAFÉ BRUT 3 045 tonnes +2 % par rapp. 2013

DU POINT DE VUE DES CONSOMMATEURS Produit

CACAO 1 732 tonnes +30 % par rapp. 2013

Part de marché **

Changement par rapp. 2013

100 183 000

4.0 %

Sucre

Bananes

Fleurs

76 091 000

-4.0 %

Ananas

Produits composés

64 277 000

34.0 %

Jus de fruits

Miel

10 % 10 %

Café brut

48 825 000

4.0 %

Cacao

42 024 000

31.8 %

Autres fruits exotiques  *

13 815 000

31.1 %

Fruits prêts à consommer

13 724 000

-0.8 %

Riz / Quinoa

13 375 000

17.9 %

Produits en coton

12 685 000

-42.2 %

Fruits secs / Noix

9 825 000

17.8 %

Thé

Épices

5 560 000

184.9 %

Bananes

Miel

4 314 000

-8.3 %

Sucre

Ananas

4 849 000

-0.9 %

56.3 %

763 000

-9.1 %

Plantes

90 000

-50.4 %

Or

40 000

nouveau

467 202 000

7.5 %

Ballons de sport

Total

Thé

0

***

La part de bio repose sur les quantités vendues.

10

20

30

40

50

60

70

80

90 100

Part de bio

* P. ex.: mangues, avocats, fruits de la passion, oranges, limettes, noix de coco, physalis, papayes ** Part de marché estimée du commerce de détail, basée sur les quantités vendues. Source: AC Nielsen

6 %

4  %

Cacao / Chocolat

32.1 %

3 447 000

17 %

Café

2.0 %

Thé

35 % 19 %

11 %

49 448 000

3 867 000

53 %

Riz / Quinoa

Jus de fruits

Sucre

COTON 184 tonnes +33 % par rapp. 2013

DU POINT DE VUE DU MARCHÉ

Chiffre d’affaires (CHF)

Bananes

SUCRE 1 230 tonnes +88 % par rapp. 2013

***

Coton

79 % 73 % 56 % 47 %

Café

43 %

Riz / Quinoa

38 %

Cacao

21 %

Ananas

18 %

Miel Jus de fruits

3 % 0 % 0

10

20

30

40

50

60

70

80

90 100

«Le développement durable concerne toute la filière et il joue aussi un rôle croissant dans les décisions d’achat des consommateurs.» ANTON VON WEISSENFLUH Directeur des Chocolats Halba

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COMPTES ANNUELS ET RAPPORT 2014 POUR L’EXERCICE 2014, LA FONDATION MAX HAVELAAR Présente pour la première fois SES COMPTES ANNUELS SUIVANT SWISS GAAP RPC – POUR ENCORE PLUS DE TRANSPARENCE. Avec un bénéfice annuel de 769 112 francs, la Fondation Max Havelaar affiche un résultat réjouissant pour l’exercice 2014. Ce résultat s’explique par la progression des ventes de produits Label Fairtrade et les taxes de licence qui en découlent. Ce faisant, les bananes et les fleurs restent les produits phares. Conformément au règlement du fonds, le bénéfice a été transféré au capital de l’organisation. Le regroupement des deux bureaux dans un siège commun à compter de mars 2015 ayant entraîné la régularisation des contrats de location en cours, les frais d’administration sont plus élevés qu’en 2013, les frais de communication et de marketing sont également plus élevés que l’année passée, notamment en raison des investissements pour la campagne d’affichage «The Power of You».

La présentation des comptes de la Fondation Max Havelaar a été effectuée en accord avec les recommandations relatives à la présentation des comptes (Swiss GAAP RPC 21) qui ont été appliquées pour la première fois pour la clôture au 31 décembre 2014 (y compris les chiffres comparatifs pour l’année sous revue 2013). Elle fournit une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats (true and fair view). Depuis 2012, Max Havelaar fait vérifier ses comptes dans le cadre d’un contrôle ordinaire. Les présents comptes annuels ont été vérifiés intégralement dans le cadre d’un contrôle ordinaire exécuté par Pricewater­ houseCoopers (Bâle) qui les a déclarés exacts.* La Fondation Max Havelaar a suivi les prescriptions relatives au système de contrôle interne.

RÉPARTITION DES CHARGES PAR DÉPARTEMENT 2014 36 % Coopération internationale Ce qui inclut, entre autres, la définition des Standards, le support aux producteurs, le monitoring et l’évaluation, la stratégie et le management global de produits.

23 % Développement commercial

18 % Administration et infrastructures

6 %

Gestion de la qualité et de la chaîne d’approvisionnement

* «Le rapport annuel contrôlé remis au Conseil de fondation ne comporte aucune réserve ni mention de violation de la loi.»

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17 % Communication et marketing


BILAN Actifs CHF

Annexe*

31.12.14

31.12.13

Passifs CHF

Annexe*

31.12.14

31.12.13

5 843 572 4 688 437

Fonds étrangers à court terme

1 443 627

1 143 254

Liquidités

4.1

4 206 230 3 031 517

Dettes résultant de livraisons / prestations

5.1

518 363

259 600

Créances résultant de livraisons / prestations

4.2

1 492 038 1 573 898

Autres dettes

5.2

190 864

205 093

Actifs circulants

Autres créances envers des tiers Actif de régularisation

4.3

Actifs immobilisés Immobilisations corporelles

4.4

90 801

26 069

Provisions

5.3

219 181

246 220

54 503

56 954

Passif de régularisation

5.4

515 219

432 341

94 910

179 917

Fonds liés

26 389

25 746

94 910

179 917

Fonds de dons

26 389

25 746

4 468 465

3 699 354

Capital de l’organisation Capital de fondation versé

6

Capital libre généré Résultat de l’exercice Total actifs

5 938 482 4 868 354

Total passifs

190 002

190 002

3 509 351

3 091 511

769 112

417 840

5 938 482

4 868 354

COMPTE D’EXPLOITATION Annexe*

31.12.14

31.12.13**

Annexe* Produits financiers

31.12.14

31.12.13 **

19 130

7 522

(26 186)

(6 350)

(7 056)

1 172

Produits des licences tierces

7 160 332

7 088 514

Charges financières

Produits résultant de livraisons / prestations

7 160 332

7 088 514

Résultat financier

Produits des dons affectés

643

333

Dépôts en fonds étrangers

(643)

(333)

Produits des dons

643

333

Résultat des fonds liés

(643)

(333)

769 112

918 187

(500 347)

(500 347)

769 112

417 840

Autre produit d’exploitation

90 484

60 721

Pertes résultant de créances

78 938

(6 587)

Total produit d’exploitation

7 330 397

7 142 981

Résultat ordinaire

Charges exceptionnelles Résultat de l’exercice

Charges de personnel

(728 828)

Coopération internationale

Charges d’exploitation Résultat d’exploitation

(569 327)

RÉSULTAT DE L’EXERCICE

(1 771 737) (1 844 321)

Charges de marketing et communication

Autres charges d’exploitation

8

(3 165 918) (3 141 092)

Charges d’administration

Amortissements sur immobilisations corporelles

7

4.4

(759 485)

(570 280)

(121 055)

(100 613)

(6 563)

(6 553 586) (6 225 632) 776 811

917 349

* Le rapport d’expertise complet, les comptes annuels, le rapport de performance ainsi que toutes les annexes peuvent être consultés sur www.maxhavelaar.ch/rapportannuel. ** L’ensemble des activités du Label de tapis STEP a été transféré à une nouvelle entité au 1er janvier 2014, aucune nouvelle recette ou charge n’est survenue. Afin d’assurer la comparabilité de 2013 et 2014, les postes relatifs à STEP pour 2013 ont été regroupés sous la mention «Résultat exceptionnel».

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Un partenariat d’égal à égal Fairtrade est un réseau international au sein duquel les producteurs participent à toutes les décisions. Les réseaux de producteurs possèdent 50 % des voix dans tous les principaux comités de décisions et comités internationaux de Fairtrade. Ainsi, ils prennent une part active à la construction du mouvement Fairtrade. En outre, Fairtrade International transfère progressivement le soutien aux producteurs sur le terrain aux trois réseaux de producteurs afin d’élargir leurs domaines de compétences.

LES PRINCIPAUX PILIERS DU SYSTÈME FAIRTRADE

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L’association faîtière Fairtrade International • est responsable de l’orientation stratégique de Fairtrade et de l’élaboration des Standards. • est financée par les réseaux de producteurs et les organisations nationales de labellisation Fairtrade.

L’organisme de certification FLO-CERT SARL • est une agence de certification indépendante accréditée ISO 65. • certifie les producteurs et les négociants et contrôle qu’ils respectent les Standards Fairtrade.

www.fairtrade.net

www.flo-cert.net

Les trois réseaux de producteurs Fairtrade • représentent les intérêts des petites productrices et des travailleurs en Afrique, en Asie et en Amérique latine. • soutiennent les producteurs sur le terrain par le biais de conseillers locaux.

Près de 20 organisations nationales de labellisation Fairtrade • délivrent le Label Fairtrade dans le monde entier. La Fondation Max Havelaar (Suisse) est l’une d’entre elles.

www.fairtrade.net/producer-networks.html

www.info.fairtrade.net


LA FONDATION MAX HAVELAAR (SUISSE)

Fondée en 1992 par six associations caritatives suisses, la Fondation Max Havelaar (Suisse) est une organisation non gouvernementale. En Suisse, elle délivre le Label Fairtrade à des produits issus du commerce équitable et fabriqués suivant des méthodes durables. A titre de membre Fairtrade International, la Fondation Max Havelaar améliore, par le biais du commerce équitable, les conditions de vie des petits producteurs et des travailleuses des plantations dans les pays en développement et émergents. Toutefois, elle ne fait pas elle-même de commerce. La Fondation Max Havelaar a pour principales missions de créer des débouchés pour les produits Fairtrade ainsi que d’informer et de sensibiliser la population suisse au thème du commerce équitable.

DIRECTION DE LA FONDATION (AU 31.12.2014)

Nadja Lang, directrice générale Elie Peter, directeur Communication et marketing, directeur général adjoint Karin Altherr, directrice commerciale Fabian Waldmeier, directeur Coopération internationale Patric Fuhrimann, directeur Finances et services

CONSEIL DE FONDATION (AU 31.12.2014)

Miges Baumann, Pain pour le prochain (président) Melchior Lengsfeld, Helvetas Swiss Intercooperation (vice-président) Geert van Dok, Caritas Suisse Jürg Rückert, C.M.C. Consulting-Management-Coaching AG Esther Oettli, EPER Matthias Dörnenburg, Action de Carême Monika Uhlmann, Swissaid

ORGANISATIONS FONDATRICES

«À titre de producteurs, nous pouvons disposer de nos exploitations et nous sommes les copropriétaires et les coadministrateurs du système Fairtrade.» CHIEF ADAM TEMPURI Président du conseil d’administration de Fairtrade Africa

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Fondation Max Havelaar (Suisse) Limmatstrasse 107 8005 Zürich T +41 44 278 99 00 F +41 44 567 89 59 info@maxhavelaar.ch www.maxhavelaar.ch

ÉDITRICE Fondation Max Havelaar (Suisse) — RÉDACTION Katrin Dorfschmid — PHOTOS p. 1: Éric St-Pierre / p. 3: Patrick Gutenberg / p. 4: Yisheng Organic Photographer / p. 10/11: Éric St-Pierre, Merli Jürisoo / p. 12: Frédéric Raevens / p. 13: Saloon, Marc-André Marmillod / p. 14: iStock / p. 18: Santiago Engelhardt / p. 19: Kyle Freund TRADUCTION Zieltext AG, Thalwil — GRAPHISME Saloon Creatives GmbH, Zurich — IMPRESSION Offset Holend AG, Zurich (100 % papier recyclé, Blauer Engel, certification FSC, Nordic Swan, neutre en CO2)


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