UNE HISTOIRE DU
ROCK LAVAL À
1960-2000
EXPOSITION » 7 NOV. 2009 28 FÉV. 2010 // CATALOGUE
Une histoire du
ROCK Laval à
1960-2000
Commissariat général et conception Marc Touché (laboratoire Georges Friedmann UMR 8593 CNRS, musée des musiques populaires de Montluçon, MuCEM), Nicolas Moreau et Baptiste Clément (ADDM 53), Xavier Villebrun et élodie Gondouin (direction des musées et du patrimoine de la ville de Laval). Commissariat scientifique Marc Touché (laboratoire Georges Friedmann UMR 8593 CNRS, musée des musiques populaires de Montluçon, MuCEM).
Introduction
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e 6 novembre 2009 à la SCOMAM à Laval, quelque 400 personnes assistaient à l’inauguration de l’exposition « Rockin’Laval, une histoire du rock à Laval (19602000) ». S’appuyant sur le substrat lavallois, cette exposition retraçait 40 ans d’histoire des musiques amplifiées, vus depuis une ville moyenne. Une expérience inédite à l’échelle d’une agglomération comme Laval, et que le public a plébiscité : du 7 novembre 2009 au 28 février 2010, l’exposition a accueilli près de 5000 visiteurs, souvent venus en famille ou entre amis. Les concerts, conférences et rencontres organisés autour de l’exposition ont rassemblé 4000 personnes. Les ventes du livre-cd Rockin’Laval, également édité à cette occasion et écoulé à plus de 1000 exemplaires, ont confirmé ce succès populaire. Pour concevoir cet ouvrage de près de 170 pages et cette exposition, plus de deux ans de recherche ont été nécessaires : dépouillement de 40 ans de presse locale, réalisation de 120 entretiens, enquête et collecte d’archives audiovisuelles, photographiques et sonores… Autant de « petits trésors » qui ont constitué la matière première de l’exposition. Au cours de ces deux ans et durant tout ce projet, mené de concert par l’ADDM 53, le Cirma Les Ondines, la ville de Laval (organisatrice de l’exposition) avec la précieuse collaboration de Marc Touché, sociologue spécialiste de la socio-histoire des musiques amplifiées, plusieurs questions n’ont cessé de nous accompagner : comment muséographier des pratiques musicales par définition mouvantes, en perpétuelle mutation ? Comment éviter les chausse-trappes du folklore, le danger de figer ces musiques dans une image poussiéreuse, qui n’aurait plus rien à nous dire aujourd’hui ? Comment ne pas tomber dans le piège de la simplification, du cliché ? Et représenter ces pratiques dans toute leur complexité et leur pluralité ? En nous appuyant sur une scénographie originale, une multiplicité de médias et de « mises en scène » (vitrines « classiques » ou scénographiées, re-créations d’un local de ré
pétition ou d’une chambre de fan…), nous nous sommes attachés à mettre en perspective cette histoire, à la situer dans un contexte local, national et international. Pour nous, ces récits, objets et images n’avaient d’intérêt qu’à travers ce qu’ils pouvaient dire de notre société et de ses évolutions, des modes de vie et de relations sociales dont ils étaient les témoins, bref des hommes qu’il y avait « derrière ». Donnant à voir, entendre et toucher le rock, à travers ses objets, ses sons, ses lieux, Rockin’Laval mettait en scène, sur 700m2, de nombreux instruments de musique, du matériel d’enregistrement et d’écoute, des photos, vidéos, disques mais aussi du mobilier, des vêtements, véhicules, etc. Lors de la conception de l’exposition, notre souci constant a aussi été de la rendre accessible au jeune public et à toutes formes de handicap. En concertation avec des associations représentant les personnes en situation de handicap, de nombreux aménagements ont été apportés : bande de guidage pour les malvoyants, élargissement des espaces de cheminement pour permettre le passage des fauteuils, hauteur des vitrines adaptée, textes intelligibles pour tous les publics, traduction des textes en braille, etc. Rendant compte en photos de l’exposition de manière détaillée, ce catalogue rassemble aussi l’ensemble des textes et documents audiovisuels qui y étaient présentés. Ce document suit le cheminement et le découpage logique de l’exposition, des « Débuts du rock » aux portraits de musiciens de la scène lavalloise actuelle qui concluaient le parcours. Trace de cette expérience, ce catalogue constitue aussi pour nous une manière de remercier les nombreuses personnes qui ont contribué à ce projet, le plus souvent bénévolement. Enfin, puisse ce document être un témoignage utile à tous ceux qui, à Lille, Besançon ou Nevers, voudraient se lancer dans une aventure similaire. On brûle déjà, chers condisciples, de se plonger dans vos « histoires » du rock…
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Une première à Laval, une exposition pionnière en France
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ette exposition est une aventure originale - de deux années de recherche documentaire et de terrain - initiée par l’ADDM 53 et le CIRMA Les Ondines, qui se sont associés pour ce projet avec trois institutions : la ville de Laval et son service des musées, et à travers mon accompagnement sociologique et muséographique : le CNRS et le Musée des musiques populaires de Montluçon. Ce catalogue complète le livre-cd Rockin’Laval. Cette recherche a produit un triptyque de connaissances basé sur la constitution d’un fond documentaire sur l’histoire locale (archives de presse et privées, films de récits de vies), d’un livre-cd et d’une exposition. La démarche générale de ce travail était de se défaire des idéologies et présupposés habituels qui obscurcissent les chemins de la réflexion sur l’histoire sociale des musiques amplifiées .
La notion de « Musiques amplifiées ou musiques électro-amplifiées », que mes enquêtes des années 80 m’avaient amené à définir dès 1989, s’est avérée très opératoire pour la suite de mes recherches, mais aussi pour un certain nombre de politiques municipales et d’associations qui ont travaillé et bâti des services publics innovants en utilisant cette définition. Ce terme ne désigne pas un genre musical en particulier, mais se conjugue au pluriel, pour signifier un ensemble de musiques qui utilisent l’électricité et l’amplification sonore électronique comme élément plus ou moins majeur des créations musicales et des modes de vie (transport, stockage, conditions de pratiques, modalités d’apprentissage…). à la différence des musiques acoustiques qui nécessitent l’appoint ponctuel de sonorisation pour une plus large diffusion, les musiques amplifiées sont créés, jouées à partir de la chaîne technique constituée par : - des guitares, basses électriques, claviers, batteries électroniques, micros, platines, samplers, ordinateur, - les préamplificateurs et les effets électroniques (travail sur les fréquences et les effets sonores, de plus en plus caractérisé par un usage abondant des basses, des graves et extrêmes graves.), - les amplificateurs et haut-parleurs ; la question de la puissance, de la pression sonore, du volume spatial et social rempli par le son produit.
Ce travail collectif a eu pour règle d’or de toujours remonter aux sources les plus anciennes, de chercher à reconstituer des réseaux, de se méfier de ce qui brille et de chercher dans les coins ombragés des mémoires collectives, enfin de rencontrer le maximum d’acteurs qui pouvaient apporter leurs témoignages Il y a aujourd’hui urgence et nécessité de faire une socio-histoire des musiques amplifiées et d’en exposer les résultats : des générations d’acteurs qui ont contribué aux fondations des temps pionniers amplifiés disparaissent, emportant les souvenirs des musiques populaires qui ont fait la vie quotidienne des quartiers, des villes, sans que des traces en soient conservées comme on le fait couramment pour les musiques dites savantes. Effectivement le bal, le rock ont très peu de légitimité institutionnelle (de très rares travaux historiques sérieux) et pourtant ce sont des formes musicales dominantes qui contribuent au bonheur et à l’équilibre de la vie sociale à maints égards. Comme toutes les cultures orales, sans travail de collecte, elles sont souvent vouées à être sous estimées, oubliées. Ainsi tous les liens entre les mondes du jazz, du bal, du rock passent aux oubliettes au profit d’une histoire « purifiée », « authentique » mais malsaine car porteuse de révisionnisme culturel. Le temps de l’exposition nous a permis de montrer une histoire locale riche qui s’insère dans une histoire nationale et internationale complexe. Cette exposition a été pensée et préparée artisanalement au fur et à mesure de l’enquête. L’équipe était animée de deux désirs principaux : donner du plaisir en restant exigeant scientifiquement et attirer des gens qui ne vont jamais voir des expositions, s’adresser à tous les publics, néophytes ou spécialistes du rock, lavallois ou non. Ce travail novateur n’est pas isolé, il s’inscrit dans un mouvement récent de création d’une socio-histoire des musiques
amplifiées vue d’en France, et non une histoire du rock américain ou anglais qui nous est servie comme si elle était notre propre histoire. Cette exposition contribue humblement mais de façon décisive à réaliser une histoire de ces musiques dans leurs usages ici, hier et maintenant avec une mise en perspective avec les USA et la Grande-Bretagne. Cette exposition prend racines dans une histoire récente en France des expositions traitant des « musiques électroamplifiées ». Un ensemble d’expositions est centré sur la problématique américaine et anglaise ou sur des vedettes planétaires telles que par exemple celles du Musée de la Musique de Paris et de la Fondation Cartier. Un autre ensemble est constitué d’expositions créées sur les bases de travaux de recherche in situ, tel qu’à Montluçon (1996), Annecy (1997), Laval (2009), Limoges (2009), Le Blanc-Mesnil (2010), Tulle (2010). Cette « recherche-exposition-livre » sur les mémoires matérielles et immatérielles contribue en quelque sorte à accorder une légitimité nouvelle à cette grande aventure humaine du 20e siècle. Celle-ci ne peut-être réduite uniquement à ses dimensions économiques et spectaculaires qui sont en général célébrées. Cette socio-histoire des musiques amplifiées prend en compte des interactions entre certaines dimensions : les publics, les acteurs (musiciens, vendeurs de disques, d’instruments, les ingénieurs du son, les luthiers, les diffuseurs : du bar rock local au mythique Golf Drouot parisien), les politiques publiques nationales ou locales, les « musiques électroamplifiées » dans leur diversité. Cette exposition témoigne de ce que fut, ancrée dans la vie ordinaire, l’émergence et l’installation de nouvelles valeurs, mœurs et coutumes musicales ici à Laval et dans ses environs, dans un contexte national et international électrique. Les
musiques populaires et leurs modes de socialisation sont, dans la seconde partie du 20e siècle, les théâtres de grands bouleversements. Le phénomène sociologique des groupes de guitares et claviers électriques, cooptés et souvent autodidactes et auto proclamés musiciens, est dès le début des années 60 une première grande manifestation de l’entrée de la jeunesse comme acteur autonome dans le paysage musical. En quelques décennies, un processus de « musicalisation électroamplifiée des mœurs » va parcourir et pénétrer tous les milieux de la société française et tout particulièrement les espaces domestiques. Le parcours de l’exposition évoque cette saga (histoire populaire des objets sonores, des sociabilités, des rencontres, des rêves, des pratiques, des esthétiques…) à travers des vitrines d’objets mis en perspective, des écrans (extraits de film de télévision et d’entretiens), des points d’écoute (les parfums sonores générationnels évoqués par les enquêtés), des présentations de documents et photographies collectés. Le visiteur parcourt l’exposition le long de palissades en bois brut évoquant le matériau dont sont faites les guitares, les enceintes, les planchers des scènes, ainsi que les murs éphémères des chantiers urbains sur lesquels sont affichées les offres musicales non officielles. Il découvre des installations (unités écologiques) créées pour cette exposition (chambre de jeune, studio d’enregistrement, local de répétition, parquet de balpop-rock). Le parcours est articulé autour de grandes thématiques exposées dans ce catalogue : - les temps pionniers vu d’en France de la mondialisation musicale anglo-américaine des années 50 et 60 : les journaux, disques, objets de diffusion musicale, artistes pionniers américain, anglais et français qui faisaient partie du référentiel des personnes enquêtées sont évoqués dans
le premier espace de l’exposition. Ainsi le groupe anglais The Shadows occupe une place importante dans la scénographie, rappelant qu’il fut un groupe, un son électronique, un modèle très important lors du virage électrique des années 50 à 60. Sont également évoqués deux souvenirs : celui de la présentation, dans le journal Musette de 1936, de guitares électriques, sonos et amplis américains importés à Paris, et celui d’un lieu au nom magique « Le Golf-Drouot » temple pionnier d’un rock à la française, haut lieu fédérateur au niveau national ayant accordé une grande place aux groupes amateurs des provinces françaises. - l’histoire urbaine locale, à partir d’une immense photo aérienne de la ville, avec ses lieux historiques, ses groupes, ses personnalités… - les premiers écrits journalistiques face à l’émergence du phénomène jeunesrock-twist-yéyé, dans la presse régionale et nationale (Le Monde 1963, les articles fondateurs du sociologue Edgar Morin, concernant le concert de la place de la Nation à Paris, premier rassemblement géant de jeunes dans un espace public autour de la musique et des « idoles », à l’appel d’un média spécialisé, Salut Les Copains), - une généalogie des objets mythiques permettant de découvrir et d’écouter seul et collectivement de la musique, de l’électrophone au lecteur MP3. L’espace suivant célèbre un haut lieu privé de l’initiation à la culture musicale quotidienne, une chambre de jeune fille des années 80, une « fan » de rock et de groupes locaux. Au mur, des photos et affiches de groupes. Le public pouvait pénétrer cet espace privé. Le principe de plaisir était au cœur du projet de l’exposition, cette chambre y a largement contribuée, - des instruments : guitares électriques artisanales et industrielles mythiques, claviers électroniques sont présentés devant de très grandes photographies de musiciens locaux, indiquant looks, gestes et attitudes. La déambulation marque une
pause face à la projection d’un diaporama géant sur la palissade, présentant les musiciens, orchestres et groupes amplifiés lavallois des années 60 à 2000. Ainsi les richesses des archives collectées lors de la recherche de terrain étaient rendues publiques, - les structurations des milieux rock à partir des modalités de production de ces musiques qu’il s’agisse : des studios d’enregistrement, des locaux de répétition et scènes locales précaires, de la production de fanzines… Sont ainsi présentés un studio d’enregistrement local, un local de répétition imaginé et créé par des musiciens lavallois, au plus près d’un point de vue rock garage et punk-rock, et une vitrine réunissant un ensemble de productions musicales locales sur des supports aujourd’hui historiques, vinyles et cassettes. Entre le local de répétition et les évocations des scènes, les palissades sont recouvertes d’affiches de concert remémorant l’histoire des vies locales des artistes amateurs et professionnels, - la mise en perspective de deux tournants fondamentaux de l’histoire de la scène vus depuis Laval. Avec d’abord l’évocation d’une scénette rock’n’roll twist, à partir de l’histoire d’un groupe local au début 60. Cette scène, présentant des instruments d’époque, est mise en perspective avec le tournant des années 60 à 70 à travers la présentation d’une ambiance de parquet de bal et d’un instrumentarium typique de ces années (gros amplis, double batterie, claviers) marquées par la découverte des fortes puissances sonores et des basses vrombissantes. Cette vitrine, saturée de matériel, rappelle au visiteur une période historique du rock vu d’en France, celle des liens entre bal et rock, orchestres et groupes, et surtout celle des corps, de l’écoute et de la danse, quand le bal populaire devenait un haut lieu du concert rock et de la diffusion en réel des sons et lumières des groupes étrangers mythiques, accessibles uniquement par disques. Devant ces vitrines, une camionnette et une mobylette rappellent les
aventures des tournées, la route, la fureur de vivre sur le bitume, - l’exposition se clôture dans un univers de créations artistiques locales : tableaux et affiches, dans l’ambiance d’un café rock avec son flipper, ses WC et murs qui étaient offerts aux graffitis des visiteurs, juste complément du livre d’or, - la dernière séquence « Et maintenant ! » propose d’une part un pêle-mêle en vitrine des photos collectée au cours de l’enquête (groupes et musiciens lavallois des années 60 à 2000), et d’autre part, un film à propos d’une structure d’enseignement et d’accompagnement des « musiques actuelles » lavalloise, et présente d’autre part le paysage musical amplifié récent à travers une cinquantaine de portraits photographiques de musiciens et groupes, - le visiteur, tel qu’il était entré dans l’exposition, sort en passant entre deux immenses ensembles de photos de groupes. D’un côté, les années 60 et 90, de l’autre les années 70. Une évidence renforcée par les tirages noir et blanc : ces musiques se conjuguent au pluriel et ont déjà une longue histoire sociale et locale. Cette exposition est complétée par un livre-cd qui renseigne finement à partir de l’exemple lavallois, sur les sociabilités, sur les modes de vie (la question des loisirs, du défoulement, du divertissement, la culture du potentiomètre), sur le rapport aux espaces publics et privés (les usages sonores, vibratoires qui transgressent l’ordre des murs), sur les rapports au corps (pratiques sonores paroxystiques, cultures décibéliques et vibrationistes, stylisation des apparences), sur la définition des domaines artistiques (du rock’n’roll au rock progressif, du punk à toutes les familles du métal), sur les aspects économiques (autoproduction/artisanat, faire le bal, achat des instruments…), et enfin sur les rapports sociaux (la contestation, l’auto organisation, les circuits alternatifs). La musique est souvent racontée en oubliant les musiciens pensant et agissant, en chair et en os, et en oubliant ou en laissant dédai-
gneusement de côté les outils, les lieux, contextes sociaux et physiques. Ce travail « d’exposition-recherche » de mémoire, engagé avec Rockin’Laval, est l’occasion de remettre de façon ludique et sensible au centre du débat les musiciens, les publics et leurs intermédiaires de manière contextualisée et historicisée. Le temps de l’exposition célèbre les cultures matérielles, les rapports complexes aux objets, ceux-ci sont au cœur des échanges, des sociabilités, des processus de socialisation, de la vie sensible. Enfin ce travail collectif a posé les bases de création d’une collection départementale et municipale de récits filmés de biographies de musiciens qui sont les témoins des temps pionniers du processus d’électroamplification des mœurs musicaux populaires. Un patrimoine concernant la vie quotidienne des pratiques amateurs et professionnelles, un patrimoine difficile à sauvegarder car relevant principalement du patrimoine immatériel. L’accumulation des divers travaux d’entretiens filmés menés en divers endroits de France permettra dans quelques années de dresser une socio-histoire et une géographie sociale et culturelle de type comparative des musiques amplifiées vues d’en France. Marc Touché Sociologue CNRS, UMR 8533 IDHE Paris, chargé de mission auprès du Musée des musiques populaires de Montluçon et du MuCEM.
Rockin’Laval, une histoire du rock à Laval (1960-2000)
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aval, 1961, rue Renaise, quelques gamins de 15 ans bricolent des micros sur leurs guitares sèches pour imiter leurs idoles. En 2000, dans un garage du quartier d’Hilard, des ados reprennent Nirvana sur un ampli de fortune. 40 ans ont passé. Tout a changé, et rien à la fois. Des pionniers du rock’n’roll aux grunges en chemises bûcheron, des chambres de fans aux locaux de répétition, des premières guitares électriques aux synthétiseurs numériques, l’histoire du rock est celle des stars mais aussi des petits groupes, des fans, des caves et des bars.
LES DéBUTS DU ROCK
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près la seconde guerre mondiale, le quotidien s’améliore pour les ménages. La révolution électrique s’impose dans les foyers. Un monde neuf s’offre alors à tous et notamment aux enfants du baby-boom devenus des adolescents consommateurs. Ceux-ci s’emparent d’une nouvelle musique venue des USA. Le rock’n’roll va bientôt conquérir le monde, de Londres à Paris, en passant par Laval et les campagnes mayennaises. Relayé par la radio, le rock secoue une société conservatrice marquée par l’exode rural et le développement de nouvelles industries. Une société dans laquelle règnent encore en maître accordéon, piano et violon. La bande son de la société française
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change brutalement. Les instruments électroamplifiés s’imposent de manière durable dans le paysage français. Ils sont à l’origine de genres musicaux nombreux et diversifiés.
Des USA à la France Synthèse entre musiques blanches et noires (country, gospel, jazz, blues et rhythm’n’blues), le rock’n’roll constitue un premier choc électrique pour les jeunes européens. Les pionniers du rock sont des musiciens noirs (Chuck Berry, Little Richard, Fats Domino…) et des musiciens blancs (Elvis Presley, Gene Vincent, Eddie Cochran…). Cette nouvelle musique américaine va se diffuser en France par différents canaux : - la TSF et le transistor (Salut les Copains sur Europe n°1 dès 1959, chaque soir quand l’école est finie), - les premières revues spécialisées destinées à la jeune génération (Disco Revue en 1961, Salut les Copains en 1962), - la télévision (Âge Tendre et Tête de Bois en 1961), - les juke-boxes et scopitones des cafés et des fêtes foraines, - les disques vinyles 45 tours et les électrophones. Les débuts du rock vus d’en France sont associés à un lieu parisien mythique, « temple du rock », le Golf Drouot, où viennent se mesurer plus de 5000 groupes de 1962 à 1981. Les grandes figures des débuts du rock français y font leurs premiers pas : Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et les Chaussettes Noires... Tous sont équipés de la très moderne guitare électrique Ohio (ateliers Jacobacci à Paris) et des amplis français : RV, Stimer et Garen. Les Comètes depuis Ernée ont fait le voyage pour jouer au Golf Drouot dès 1963.
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L’Angleterre Dès le début des années 60, l’Angleterre devient le haut-lieu des musiques amplifiées. En plusieurs vagues, elle produit des styles musicaux et des groupes légendaires. Les premiers sont les Shadows, qui se font connaître par leur jeu de guitare, leur sonorité électrique et l’usage de la chambre d’écho. En 1960, l’instrumental « Apache », hymne d’une génération et bande son des premières conquêtes spatiales, va être à l’origine de la vocation de nombreux guitaristes en France. Avec les Shadows, le temps n’est pas encore au gros son, à l’hyper puissance et à la distorsion. Les sons recherchés sont dits clairs ou « clean ». Leurs guitares Fender (USA) et leurs amplificateurs Vox (GB), économiquement inaccessibles, font rêver les musiciens en herbe lavallois. Au cœur des années 60, une série de groupes anglais, très imprégnés de blues et rhythm’n’blues, déferle sur le monde entier : Animals, Beatles, Cream, John Mayall, Kinks, Pink Floyd, Pretty Things, Rolling Stones, Them, Who, Yardbirds... Le niveau sonore augmente, la distorsion, le son dit « sale » s’impose. Le hard rock des années 70 se dessine. En quelques années l’Angleterre s’installe dans les imaginaires d’une partie de la jeunesse française. Le rock à Laval vit à l’heure anglaise. Des groupes lavallois jouent ces répertoires qu’ils apprennent par cœur et d’oreille en écoutant leurs disques 45 tours. Faire le voyage en Angleterre, à Londres, est un rêve. Les musiciens des Lords et des Sparks réalisent ce « pèlerinage ».
Les pionniers du rock à Laval Si la Mayenne n’a pas subi le sort de la Normandie durant la seconde guerre mondiale, les bombardements alliés ont causé de nombreux dégâts. La gare de Laval n’est reconstruite qu’en 1955. Jusqu’en 14
1967, des baraquements provisoires abritent des familles de sinistrés. Département rural, la Mayenne demeure pauvre et sous équipée. Sous le mandat du maire Francis Le Basser (1956-1971), la politique « d’expansion décentralisée » entraîne un nouvel essor. Des usines textile, téléphonique, électrique et mécanique attirent une population rurale jeune. Pour eux notamment, on construit les quartiers des Fourches, du Pavement puis de Saint-Nicolas en 1969. Le poids démographique des jeunes n’a jamais été aussi important. Cette « nouvelle classe adolescente » se passionne pour le rock et va applaudir Johnny Hallyday ou les Chats Sauvages au théâtre municipal. Des groupes de rock jouent, pour la plupart, dans les foyers et patronages religieux de la ville. Le foyer du Rallye Renaise accueille les Dragons dès 1961. Le concours-festival de ce même Rallye est remporté en 1962 par les Volcans au Palais de l’Industrie. En 1963, le Rallye Renaise permet aussi les débuts des Skiffles, « mauvais garçons du rock lavallois ». D’autres formations se créent au foyer de l’Alma ou au foyer Saint-Martin, dont les Rovers, en 1963. L’objectif des rallyes, clubs ou foyers est d’encadrer cette jeunesse qui inquiète la société. Dans le Courrier de la Mayenne, le journaliste Modeste Bidouane s’en prend aux « jeunes crétins de la nouvelle vague ». Mais la vague twist et rock’n’roll disparaît bientôt, victime du service militaire ou diluée dans le phénomène yé-yé. Certains ex-twisteurs investissent le monde du bal.
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L’âGE éLéCTRIQUE
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lors que l’électricité se généralise à Laval au milieu des années 50, on n’imagine pas encore quelle va être la place des musiques électriques dans la vie quotidienne. Le rock est profondément lié aux valeurs des Trente Glorieuses. Le goût de la vitesse, du bruit, la banalisation des appareils électriques puis électroniques accompagnent son développement. Presque chaque foyer dispose désormais de poste de radio et bientôt d’un téléviseur. Les progrès techniques comme la croissance économique favorisent l’indépendance des adolescents. Ceux-ci écoutent désormais leur musique sur un transistor ou un électrophone dans leur chambre. Des rivalités s’installent alors entre les différents espaces de la maison. Les générations s’affrontent à travers les cloisons. Dès la fin des années 60, de nouvelles technologies vont encore augmenter les possibilités d’écoute, d’enregistrement et de création musicale. Les musiques rock se complexifient. Les guitares électriques, amplificateurs, effets électroniques et synthétiseurs sont de plus en plus performants. Tout semble possible, les musiques populaires et la vie quotidienne basculent de l’acoustique à l’électro-amplifié.
Du Teppaz au MP3 Dès la fin des années 50, la TSF est concurrencée par une série d’appareils que les jeunesses successives vont s’approprier. Les électrophones portatifs (Teppaz), peu puissants et pauvres en basse, sont le symbole de l’écoute solitaire et des surprises-parties. Des années 70 à 2000, quatre nouvelles tendances se développent : - le phénomène des chaînes hi-fi, qui permettent désormais l’immersion dans des sons stéréophoniques, puissants, riches en grave, médium et aigu. Ces appareils sont adaptés aux nouvelles musiques des groupes de rock progressif et planant 16
(Ange, Genesis, Gong, King Crimson, Magma, Pink Floyd, Yes…) ou de hard rock (Black Sabbath, Deep Purple, Led Zeppelin…). - l’apparition d’appareils multifonctions portatifs qui facilitent l’échange des musiques et leur stockage. Les mini-chaînes et ghetto blasters des années 80 associent radio et lecteur cassette. C’est le moment de l’explosion des radios libres musicales de la bande FM. - la miniaturisation va s’accélérer avec les premiers Walkman Sony à cassette en 1980, puis les Discman (baladeur cd) quelques années plus tard. La musique se porte au corps, s’emporte partout. On apprend à vivre casqué. - à la fin des années 90, un nouveau rapport à la musique s’esquisse autour de formats compressés MP3. La musique circule désormais via Internet. L’ordinateur et les baladeurs numériques sont les nouveaux supports de stockage et d’écoute dans les chambres des jeunes. Après les générations du disque vinyle, de la cassette et du cd, arrivent celles du téléchargement et de la dématérialisation des supports. Écrans pour sélectionner et MP3 pour stocker en quantité.
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Une chambre de fan Cette chambre est une fiction, une installation recréant l’espace privé d’une adolescente, fan de rock à la fin des années 80 à Laval. Dans les milieux populaires et les classes moyennes, la chambre individuelle du « jeune » est un fait récent. La chambre est dans les années 60, 70 et 80 souvent partagée entre frères ou sœurs. Symbole de l’autonomie des jeunes visà-vis de l’autorité des parents, la chambre est leur « chez eux », leur cocon. Le seul endroit de la maison où les autres membres de la famille hésitent à entrer. Les filles comme les garçons, chacun à leur manière, y affirment leur personnalité. Ils aménagent et décorent « leur » chambre à leur image, selon leurs goûts et leurs passions. Les fans de rock empilent les magazines musicaux, couvrent les murs de souvenirs de concert, d’affiches et de posters de leurs artistes favoris, locaux, nationaux ou internationaux. À proximité de la collection de cassettes et de disques, trônent la platine vinyle et le poste à cassette. Lancée dans les années 60 et très utilisée jusqu’au milieu des années 90, la cassette permet de faire ses propres compilations, de copier les disques des « copains », et facilite les échanges entre fans. Le cd, encore cher, ne s’impose qu’au début des années 90. Plus qu’un lit, un bureau et une armoire, s’entasse dans les chambres des adolescents un patrimoine précieux d’images et de musique. Une part de soi que ceux-ci, de plus en plus longtemps dépendants de leur famille, conservent de longues années après avoir quitté le domicile parental.
Des guitares bricolées aux synthétiseurs Les guitares électriques à corps pleins (solid body) sont encore rares et très chères au début des années 60. Bricoler une guitare sèche en lui rajoutant un micro est 18
l’une des premières solutions pour jouer électrique. Des passionnés fabriquent eux-mêmes leurs instruments et détournent leur électrophone ou le poste de radio familial pour l’amplifier. Parfois aidés par leurs parents, certains s’achètent d’abord une guitare électrique européenne abordable, en attendant de pouvoir accéder à la guitare américaine qui fait « professionnel » : Fender, Gibson, Gretsch, Rickenbacker. Les guitares rock ont conservé les formes standards des modèles Stratocaster (Fender) et Les Paul (Gibson). Seuls le hard rock et le metal adoptent des formes particulières, souvent spectaculaires. La guitare électrique symbolise encore aujourd’hui la force et la modernité du rock. Mais depuis les années 60, sa prédominance est contestée par les claviers. Les orgues Hammond puis les orgues électroniques (Farfisa, Vox ou Elka) et les pianos électriques (Fender Rhodes, Wurlitzer…) côtoient rapidement les guitares sur scène. Apparaissent ensuite, les synthétiseurs analogiques (ARP, Korg, Moog, Obeirheim, Roland et Yamaha…). Ils offrent aux groupes de rock psychédélique, électronique ou progressif de nouvelles voies d’expérimentation. Les années 80 sont marquées par l’arrivée des technologies numériques, avec notamment le synthétiseur Yamaha DX7 et les débuts de l’informatique musicale. Les magasins d’instruments de musique lavallois (Kerner, Brault, Satori puis Music Center) sont plus que des lieux d’approvisionnement, ils constituent des espaces de sociabilité. On s’y rencontre autour d’une nouvelle culture technique : « la culture du potentiomètre ». Les musiciens rock mettent plusieurs années pour maîtriser la puissance, les grains du son, les fréquences et les effets électroniques qui font leur signature.
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LES CUISINES DU ROCK (RéPETER, S’ENREGISTRER)
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n évoque toujours la scène, le disque, le clip vidéo, parties visibles et médiatiques du rock, plus rarement, l’enregistrement, la répétition qui sont les cuisines du rock. Répéter collectivement entre amis est le premier acte que pose un groupe rock, sans passer pour la plupart par la case départ des écoles de musique. Faute d’équipements publics aménagés pour la répétition, les groupes « galèrent », confrontés aux conflits de voisinage. À Laval, les groupes font feu de tout bois. Patronages religieux, mille-clubs, caves, garages ou corps de fermes familiaux les dépannent. L’enregistrement est aussi un acte essentiel dans la vie de groupes qui n’écrivent pas la musique et doivent séduire les programmateurs de concert. Aller en studio d’enregistrement pour un groupe amateur dans les années 60 et 70 coûte très cher. Dans les années 80 et 90, le matériel d’enregistrement et les studios associatifs deviennent plus accessibles. Cependant l’épreuve du studio peut être fatale au projet collectif, et les musiciens les moins efficaces sont écartés. Les groupes fondés sur l’amitié découvrent un monde d’efficacité et d’individualisme.
Du studio au home studio Les groupes rock cherchent avant tout à se produire sur scène. Pour cela, l’enregistrement d’une cassette ou d’un disque est vital afin de se faire connaître auprès des programmateurs de radios et de salles de concerts. C’est une carte de visite sonore appelée « démo », longtemps une cassette. En 1963, les Volcans, grâce à des relations familiales, peuvent disposer l’espace d’un dimanche du studio Europa Sonor à Paris. Au début des années 70, les Shouters bénéficient du développement des premiers studios en province. Ils enregis-
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trent leur premier 45 tours au Studio 20 de Richard Loury à Angers, en 1975. Près de 15 ans plus tard, en 1989, le studio de Richard Loury accueille les Why Ted ?. La même année, les Blue Valentines sortent leur premier album et les Euphoric Trapdoor Shoes autofinancent leur 45 tours au studio Ways, dans le Maine-et-Loire. Les labels sont rares, les groupes nombreux et l’autoproduction est la règle pour la grande majorité des musiciens. À partir des années 80, le matériel d’enregistrement commence à se démocratiser. Des petits enregistreurs multipistes, comme le Portastudio, viennent remplacer les enregistreurs à bande (Revox, Uher…) ou à cassettes qu’utilisaient les musiciens pour s’enregistrer chez eux. Michael Zérah crée ainsi son propre studio à domicile en 1991. Sa réputation - « Il te fait du trois étoiles avec de la ferraille » - en fait une référence pour les groupes lavallois, mais aussi pour la scène punk rennaise. Plus de 200 groupes passeront dans son minuscule studio à l’équipement rudimentaire. Dans les années 90, avec l’arrivée du cd, facilement duplicable, et surtout avec le développement de l’informatique musicale, réaliser un disque devient économiquement plus accessible. Avec un simple ordinateur, les groupes peuvent disposer d’un « home studio » quasiment « professionnel ».
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Un local rock à Laval Ce local de répétition est une fiction, une installation inspirée d’exemples réels. Créé pour l’exposition avec des musiciens lavallois, il nous emmène dans les « cuisines » d’un groupe rock à Laval. Nous sommes au milieu des années 90, dans le sous-sol d’un pavillon du quartier d’Hilard ou du Bourny. La répétition représente la face cachée de la musique. À la fois temps de loisir, d’apprentissage collectif et individuel, de défoulement, de création et, pour certains, d’apprentissage d’un métier. Le local de « répète » est une tanière protectrice, un monde entre soi, fait d’objets de récupération hétéroclites. La présence de tapis ainsi que des rituelles boîtes à œufs collées aux parois et plafond est une tentative bricolée d’amélioration de l’acoustique. Trouver un lieu pour préparer un réper-
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toire musical et stocker en sécurité des instruments, souvent lourds et encombrants, est en règle générale difficile. Les groupes font feu de tout bois pour trouver un local de « répète ». Depuis les années 60, en l’absence de lieux adaptés à ces musiques et à leurs modes de vie, les groupes en ville se sont enterrés dans les caves et les garages pour ne pas déranger. À la campagne, les groupes trouvent des solutions dans les fermes, les maisons isolées. Dès le début des années 90, on observe en France la création de studios de répétition municipaux adaptés à ces musiques souvent extrêmes. À Laval, après plusieurs échecs (dont celui de la ferme-rock de l’Aubépin au début des années 90), les musiciens attendront 2007 pour bénéficier de locaux de répétition municipaux.
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ROCK EN SCèNE
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ès les origines des groupes de rock en France, l’étape qui suit la répétition, n’est pas l’école de musique, mais l’école de la scène. On se produit en public, même sans expérience, « à l’énergie », d’abord devant les copains, les copines et la famille. Grâce à la réputation faite par le bouche à oreille avec l’aide des fans et des proches, le cercle du public s’élargit. À Laval dans les années 60, on débute dans les cinémas, les kermesses, les rallyes. Les bals et les Mille-clubs (années 70) puis les bars (années 80) prennent le relais. On peut également se produire au Palais de l’Industrie puis à la Salle Polyvalente, ainsi que dans des festivals avant de partir en tournée. Les groupes hésitent alors entre deux logiques : - celle de la débrouille. On joue partout où c’est possible, gratuitement ou non. On joue pour s’amuser. C’est la pratique amateur. - celle de la professionnalisation qui demande toute une organisation : mode de transport, sonorisateur, manager. Le groupe devient une petite entreprise artisanale fragile.
Rock’n’roll et twist en scène Pour faire partager leur passion, les premiers rockers lavallois, groupes de copains auto déclarés musiciens, doivent trouver des lieux pour jouer. Les Dragons, les Volcans, les Skiffles ou les Rovers se produisent dans les surprisesparties, à l’entracte dans les cinémas, dans les patronages, les kermesses… Ces groupes pionniers jouent avec des petits amplis (Garen, RV, Stimer) souvent partagés par plusieurs musiciens, des sonos bricolées ou de marque Geloso, Bouyer, Meazzi, Echolette... Ils jouent des guitares « solid-body » très colorées : allemandes (Framus, Höfner), françaises (Jacobacci), suédoises (Hags30
trom) ou italiennes (Eko, Welson). Leurs batteries sont des Asba, des Sonic (France), parfois encore avec des peaux animales qu’il faut chauffer avant de jouer. Totalement indissociable de l’amplificateur et du haut-parleur, la guitare électrique est l’un des maillons d’une chaîne d’objets qui sont reliés entre eux par des câbles (dit « jacks »). Les sons pourtant très peu puissants paraissent très forts pour l’époque. Ils effraient le monde adulte. La réverbération et l’écho sont les effets sonores recherchés, les musiciens parlent de « son cathédrale ». La structure de base du groupe rock est dès cette période fixée une fois pour toutes, avec au moins une guitare et une basse électriques, une batterie, un micro, quelques amplis et une sonorisation.
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Le rock au bal Pour les musiciens de rock des années 60 et 70, l’attrait du monde du bal est d’abord économique. C’est l’unique façon de pouvoir vivre de son art et de sa passion. Les parquets de bal sont des structures démontables qui peuvent être installées sur les places des villages, des villes. Adaptés au bal musette, ces parquets offrent des conditions acoustiques difficiles pour le rock. Au temps du twist et du rock’n’roll, les groupes jouent en première partie (en attraction) des orchestres de bal musette. Puis, petit à petit la tendance s’inverse et les groupes font le spectacle en vedette, chassant un temps l’accordéon. Le bal devient un spectacle rock avec une grosse sonorisation et des lightshows. Les Shouters, Alan Devis Group, les Shadoks, les Strangers et de nombreux musiciens rock lavallois sillonnent ainsi le grand Ouest. Changement de décor, à la fin des années 60, les amplis Marshall, Hiwatt et Sound City (GB), les doubles batteries, les sonos ont explosé en taille et en puissance. Les amplis touchent souvent le plafond, et les hauts-parleurs sont à la hauteur des oreilles. Les batteurs tapent lourd, et la cabine Leslie de l’orgue Hammond tourne à plein régime. Les sons et les vibrations vont devenir énormes. La question de la puissance sonore est au cœur du processus de création musicale. Sans s’en rendre compte, on vient de changer de monde, de valeurs. Un nouveau modèle sonore est établi pour des décennies.
Bars rock et gloires locales Dans la première partie des années 80, avec la vague du rock alternatif, les lieux et associations organisant des concerts se multiplient. En 1984 à Laval, naît le 104, petite salle de concert aménagée au FJT des Pomme32
raies. Réseau d’Ombres y joue en 1985. Remarqué par de nombreux fanzines, le groupe lavallois est invité plusieurs fois à se produire à la télévision, sur FR3. Plusieurs émissions, comme Décibels puis Tempo, offrent alors un tremplin aux jeunes groupes de rock. Radio Mayenne ou Radio Perrine sont également sensibles à cette nouvelle vague. Dans la seconde partie des années 80, c’est l’explosion des bars rock. Le Graffiti, le Baladin, le Louisiane, Le Django ou les Artistes deviennent les lieux de rendez-vous des rockers locaux. Le Graffiti accueille la Mano Négra, OTH, les Têtes Raides, les Thugs… ainsi que les groupes lavallois. Tous les éléments sont alors réunis pour qu’en 1987 Ouest-France puisse titrer « Rock : le grand réveil lavallois » : - des groupes « locomotives » : les Blue Valentines, Euphoric Trapdoor Shoes et Why Ted ?, qui entraînent dans leur sillage une dizaine d’autres formations, - des lieux de concerts réguliers, - le soutien de quelques journalistes de Ouest-France, qui consacrent de nombreux articles aux groupes locaux, - des militants, avec l’association Rock Assaut ou Les Tympans Fêlés, qui organisent de 1989 à 1991 le festival Rock’n’Mob. La Fourmi Rouge prendra le relais avec le festival des Éclats du rock de 1994 à 1999. Laval souffre cependant de l’absence d’un lieu de diffusion adapté au rock. La Coulée Douce viendra combler ce manque, avant de fermer ses portes en 2001.
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ET MAINTENANT ?
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u tournant des années 80 et 90, à Laval, des musiciens se fédèrent au sein de l’association « Rock Assaut » pour demander des locaux de répétition, une salle de concert… En France, de plus en plus de collectivités publiques prennent en compte ces besoins. De nombreux équipements voient le jour comme le Florida à Agen, le Chabada à Angers ou la Luciole à Alençon. Parallèlement, l’avènement du hip-hop et des musiques électroniques vient contester la prédominance du rock. L’État parle désormais de « musiques actuelles », terme « administratif » pour regrouper toutes les musiques à l’exception des musiques classiques et contemporaines.
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Le rock s’institutionnalise peu à peu et fait son entrée dans quelques écoles de musique. Des pédagogies alternatives, adaptées aux modes de transmission du rock, se développent. À Laval dès 92, Créazic (aujourd’hui département musiques actuelles du conservatoire) accompagne dans leurs projets de nombreux groupes et musiciens, tels les futurs Montgomery, As We Draw, Birds in Row, Archimède ou Homestell parmi tant d’autres. Avec Créazic, la création de locaux de répétition en 2007 ou l’ouverture de la salle de concert le 6par4 en 2008, la relève du rock à Laval est assurée.
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équipe Cette exposition, comme l’ensemble de la manifestation Rockin’Laval a pu voir le jour, grâce à l’action conjointe : de la ville de Laval, de l’ADDM 53 et du Conseil général de la Mayenne, du CIRMA-Les Ondines – Ville de Changé, de la Région des Pays de la Loire, du CNRS-laboratoire Georges Friedmann, UMR 8593, du Musée des musiques populaires de Montluçon (MMPM), de la salle de concert le 6par4, des archives départementales de la Mayenne. Commissariat général et conception : Marc Touché (laboratoire Georges Friedmann UMR 8593 CNRS, Musée des musiques populaires de Montluçon, MuCEM), Nicolas Moreau et Baptiste Clément (ADDM 53), Xavier Villebrun et Elodie Gondouin (ville de Laval). Commissariat scientifique : Marc Touché (laboratoire Georges Friedmann UMR 8593 CNRS, musée des musiques populaires de Montluçon, MuCEM). Mise en œuvre et suivi administratif, technique et logistique : Elodie Gondouin, Agnès Duverger, Céline Moreau Soutien technique : Michel Véron, Eric Fagnot, DMAC du Conservatoire de Laval, Guillaume Denaud (conception graphique), Raphaël Juldé, Matthieu Trouvé (réalisation documents audiovisuels), Jean-Pierre Aubinière, Antoine Gautreau, Stéphane Doreau, toute l’équipe de l’entreprise GENIE (Eric Lair de la Motte, David Langlois, Gilles Roger), toute l’équipe de création du local de répétition (Norbert Gobin, Michel Véron, David Tessier), services techniques musées et patrimoines : Loïc Saudrais, Gilbert Goulay, services administratifs musées et patrimoines : Marie-Claire Lebordais, Liliane Percher, Annie Prat, Sonia Dahech, service imprimerie de la ville de Laval : Marie-Laure Raffard, Claire de Varennes, Sandra Gobin, Mat40
thieu Perthué, services des archives municipales, service informatique : Gaëtanne Libaud, Matthieu Lebreton (conception du juke-box virtuel), service communication de la ville de Laval. Mission handicap : Marie Bourny et l’ensemble des associations apportant leur soutien aux personnes en situation de handicap mobilisées : Autisme Mayenne, Association Mayenne Ergothérapie ; UTR CFDT, France Lafora, CLEP, ASLM 53, ADMS 53, APEDYS Mayenne, Alccol Assistance Criux d’Or de la Mayenne, APIC 53, Handicaps sans frontières, UNAFAM, Les Virades de l’Espoir, ANDATAC, AFAD, ADOT 53, Asssociaiton J-Félix Marchais, FNATH, UNAFAM, Vivre en ville, GEIST, Voir Ensemble, Habitat et Développement 53, CERDAA, IRRP, ADAPEI 53, Mission locale, France Alzheimer 53. Médiation – ville de Laval : Stéphane Hiland, Amélie de Sercey-Granger, Céline Moreau. Partenariats : SACEM, INA, Photothèque Jean-Louis Rancurel, Fender France, Music Center, M6, Courrier de la Mayenne, Ouest-France, Chapitre.com, France Bleu Mayenne. Nous remercions également ACAT-Tallot et Laurent Bourgault (Prisma) pour leur disponibilité.
Remerciements Merci pour leur aide et leur collaboration toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de cette exposition. Tout d’abord, les membres du comité de pilotage de Rockin’Laval : Jean-Pierre Aubinière, Christophe Chauvel, Norbert Gobin, Paulo Lemoigne, Mael Leblanc-Felicianni, David Tessier et Michel Véron. Toutes les personnes rencontrées et interviewées pour le travail de recherche préalable à la réalisation de ce projet : Jean-Robert Bellanger, Henri-Pierre Bohers, Dominique Brusson, Tonio Canat, Jean-Yves Champion, Jean-Pierre Chéron, Laurent Cléry, Stéphanie Corfec, Serge Deleurme, Paul Faure, Jean Foucher, Romuald Gablin, André Gérault, Patrick Huard, Pierre-Louis Lamballais, Jean-Pierre Leguay, Jean-Luc Leray, Patrick Levanier, Christian Meslier, Yacine Mokhnachi, Frédéric Mur, Guillaume Payen, Gérard Ramis, Antoine Rigal, Charles-Henri Robin, Bertrand Rousseau, Jean-Pierre Teulade, Eric Vincent. Ainsi que : André Audigé, Yann Baey, Karl Béasse, Isa Bellanger, Emile Beucher, Jimmy Bignon, Robert Bondis, Paul Bonvalot, Jean Boudier, Jacky Bourdin, Anthony Bretonnière, Jo et Clo Calais, Daniel Carcel, Jean-Jacques Chabourel, Pierre Chagnepain, Jean-Noël Chazelle, Albert Choisnet, Marc Cléry, Laurence et Patrick Coquet, Maurice Cosson, Jean-Claude David, Boris Deleersnyder, Christophe Delière, William Deltinger, Martin du Peuty, Jean-Paul Duval, Etienne Fabry, Pascal Franchi, Yves Gasnier, Arnaud Gaugain, Noël Gaultier, Ahmed Ghoundale, Laurent Gosselin, Yves Gouin, Pascal Houdin, Boris Jaroslawski, Didier Jaslier, Dominique Jost, Jean-Marc Ladonne, Christian Lamy, Lionel Landeau, Matthieu Languille, Pascal Lanoë, JeanYves Lefort, Robert Le Gall, Jean-Pierre Lemaire, Bruno Lemaître, Jean-Philippe Lemaître, Karol Lemaître, Bertrand 44
Lemale, Noël Lemée, Emmanuelle Leportier, Laurent Lesage, Didier Loret, Stéphanie Louit, Richard Loury, François Macé, Jackie Maugère, Claude et Marythé Messu, Nazim Mokhnachi, Sébastien Moreau, Ivan Morillon, Cédric Moutier, Bob Ngadi, Claude Pannier, Philippe Ranft, Claude Renon, Jo River, Loïc Robinet, Hélène Roger, Jean-Pierre Roussel, Lionel Roux, Olivier Roux, Sébastien Rozé, Alain Sanquirgo, Amaury Sauvé, Quentin Sauvé, Thomas Schaettel, Mauricette Semin, Patrick Sentex, Mauricette Tessé, Mireille Texier, Jean Théfaine, Etienne Tonin, Didier Trihan, Jean-Pierre Tribondeau, Dominique Turpin, Mickaël Zérah. Tous ceux qui ont contribué à enrichir cette exposition par leur aide, des informations ou des archives iconographiques : Éric Bourgougnon, Marie-Claire Lory, Benoît Mager, Stanislas Grenet et l’équipe du musée des musiques populaires de Montluçon, Gérard Mézière, Édith Surcouf, Joël Surcouf et l’équipe des archives départementales de la Mayenne, les photographes Jean-Louis Rancurel, Bertrand Boufflet, Bernard Leguay, Julien Gautier, Rémi Hagel et Simon Roguet, Lionel Girardon et Fender France, Stéphane Louit et l’équipe de Music Center, Marie Bourgoin et l’équipe de la Fanzinothèque de Poitiers, Sony France, Mélina Garnier et Justine Thomas au conseil général de la Mayenne, Violaine Béasse, Matthieu Blanchais, Brigitte Carioulher, Yoan Coupé, Daniel Durand, Justine Duveau, Emmaüs, Jean-Charles Hameau, Bernard Landeau, Grégory Lemieuvre, Hélène Lindner-Bonnin, Yoan Le Blévec, Serge Macquaire, Salim Mokhnachi, Véronique Pichot, Françoise Piotet, Marc Sabatier, Catherine Sauvé, Lucien Suhard.
Merci tout particulièrement à ceux qui par leurs prêts ont permis la réalisation de cette exposition : - Fanzinothèque de Poitiers - Musée des musiques populaires de Montluçon - Le département Musiques Actuelles du Conservatoire de Laval - Musée de l’école de Laval - Musée Rural de l’éducation de Bothoa - Association Signature sonores indépendantes - Music Center - Fender France - Jean-Pierre Aubinière - Monsieur Barreau - Jean-Robert Bellanger - Ludovic Blondeau - Cyril Bouysse – CB amp Tulle - Jean-Yves Champion - Christophe Chauvel - Jean-Noël Chazelle - Gilles Cormier - Tanguy Courtois-Duverger - Jean-Claude David - Daniel Durand - Gérard Frugier - Paul Faure
- Jean Foucher - André Gérault - Norbert Gobin - Gérard Guillot-Chene - Christophe Guillot - André Gunthert - Didier Jaslier - Gwen Labarta - Mael Leblanc-Félicianni - Philippe Le Guern - Bernard Maillet - Gérard Masson - Frédéric Mur - Gérard Ramis - Salim Mokhnachi - Guillaume Payen - Antoine Rigal - Charles-Henri Robin - Hélène Roger - Bertrand Rousseau - Vincent Ruche - André Sévenier - Lucien Suhard - Jean-Pierre Teulade - Marc Touché - Michel Véron - Eric Vincent - Mickaël Zérah
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Légendes des photos [page 3] 1- Plan préparatoire de l’exposition. [page 11] 2- Vue de l’entrée de l’exposition, côté droit. Au fond : photo du groupe Why Ted ? (1988, au Baladin). Aziz NGadi, David Tessier, Bob Ngadi, Laurent Cléry. Comptoir, à droite : photo du groupe Les Dragons (1961). Christian Bonhommeau, Daniel Durand, JeanYves Champion, Robert Barbin, Daniel Bonhommeau. Comptoir, à gauche : photo du groupe Extra Sound (1999). Quentin Sauvé, Timothée Duchesne, Amaury Sauvé. 3- Vue de l’entrée de l’exposition, côté gauche. à gauche : photo du groupe Les Shouters (1971). Jean-Pierre Tribondeau, Jean-Pierre Chéron, Norbert Gobin, Jean-Pierre Leguay, Paul Faure. Photo Bernard Leguay [page 12] 4- Table de lecture : facs-similés consultables des magazines Salut les Copains et Disco-revue. Sélection de divers magazines français destinés à la jeunesse du début des années 60, coll. Gérard Frugier. Sélection de disques de groupes pionniers du rock français, coll. Gilles Cormier. Photos d’archives de groupes lavallois. 5- Vue de la vitrine « Des Usa à la France ». De gauche à droite : Juke Box Continental, modèle Eden Ami 200, coll. Musées des musiques populaires de Montluçon. Transistor Océanic, modèle Yacht, 1957, France, coll. Lucien Suhard. Transistor Radio-Célard, modèle Microcapte 1959, France, coll. Lucien Suhard. Photo Johnny Hallyday, Photothèque Jean-Louis Rancurel. 6- Vue de la vitrine « Des Usa à la France ». Guitare électrique Jacobacci, modèle Ohio, série n° 01 56 62, 1962, Paris, coll. MMP Montluçon. Amplificateur à lampes Garen, modèle Contrast, 1960, Paris, coll. MMP Montluçon. Téléviseur Arphone, type TA57, France, coll. Lucien Suhard. Photo Elvis Presley, photo Photoblitz/Stills/Gamma. Les Chats Sauvages, Photothèque Jean-Louis Rancurel. 7- Vue de la vitrine « Des Usa à la France ». Guitare électrique Jacobacci, modèle Ohio, 1962, Paris, coll. MMP Montluçon. 8- Reproductions d’extraits du magazine Musette. Revue trimestrielle d’éducation musicale des orchestres « musette », octobre-décembre 1936. Témoignage de présence de guitares électriques et d’amplificateurs américains à Paris, coll. André Sévenier.
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9- Vue de la vitrine « Des Usa à la France ». De gauche à droite : Électrophone Teppaz, modèle Oscar, années 1960, France, coll. Lucien Suhard. Transistor Océanic, modèle Pilote 1958, France, coll. Lucien Suhard. 45 tours des groupes Les Chats Sauvages, Les Champions et Les Chaussettes Noires, coll. Gilles Cormier. Photo Chuck Berry, Photothéque Jean-Louis Rancurel. [page 15] 10- Vue générale de l’espace « L’Angleterre ». écran vidéo : film « Le déclic des Shadows », témoignage de Norbert Gobin (Shouters), réalisation Matthieu Trouvé, 2009. Vitrine : Guitare électrique Fender, modèle Stratocaster, coll. Fender France. Guitare basse électrique Fender, modèle Jazz Bass, coll. Fender France. Amplificateur Vox, modèle AC30, coll. Cyril Bouysse CB amp Tulle. Chambre d’écho WEM, modèle Copicat, années 1960, Royaume-Uni, coll. Jean-Pierre Teulade (Claydots). Photo The Shadows, pochette du 45 tours « Dance on The Shadows ». 11- Carte géographique Vidal Lablache, coll. Musée Rural de l’Education de Bothoa. 12 et 13- Vues de l’espace « Les pionniers du rock à Laval ». Photo aérienne de Laval en 1961, coll. archives communales ville de Laval. 14- Photo du groupe Les Volcans, 1691. Photo Alix. Coll. Isa Bellanger. 15- Sélection d’articles du journaliste Modeste Bidouane, parus dans le Courrier de la Mayenne entre 1961 et 1963. Reproduction de l’article d’Edgard Morin « Salut les copains », Le Monde, 6 et 7 juillet 1963. Juke-box virtuel permettant d’écouter une sélection d’une trentaine de titres des pionniers du rock américains, anglais et français. Réalisation juke-box : Gaëtane Libaud et Matthieu Lebreton. [page 17] 16- Baladeur à cassette « Walkman » Sony, modèle TPS-L2, 1979, Japon, don Gérard Guillot-Chêne, coll. MMP Montluçon. 17- Vue d’ensemble de la vitrine « Du Teppaz au mp3 ». De gauche à droite : Électrophone Schaub-Lorenz, platine Dual 1010, 1960, Allemagne, coll. Lucien Suhard. Magnétophone à cassette Philips, modèle 2202, 1967, Pays-Bas, coll. Marc Touché. Chaîne HiFi à éléments séparés : tuner Scott, modèle T 311 S, amplificateur Scott, modèle 250 S 1973, états-Unis, platine Thorens, modèle TD 166, RFA, enceintes Acoustic Research, modèle 2X, 1973, Etats-Unis. Ensemble d’appareils, coll. Marc Touché. Baladeur à cassette « Walkman » Sony, modèle TPS-L2, 1979, Japon, don Gérard Guillot-Chêne, coll. MMP Montluçon. Poste radio-cassette Audiologic, modèle JB 1036 A, Hong-Kong, coll. Lucien Suhard. Mini-chaîne monobloc tuner, double-cassette, lecteur CD Pioneer,
modèle XR P-340, Royaume-Uni, coll. Lucien Suhard. Baladeur CD « Discman » Sony, Chine. Ordinateur Micrologic, modèle M1. Lecteur enregistreur USB MP3 et casque Archos, modèle Jukebox 6000,1999, France (fabriqué en Chine). Ensemble d’appareils, coll. Baptiste Clément. [page 19] 18- Vitrine « guitares électriques ». Guitare électrique Aria Pro 2, modèle ZZ Deluxe n°4071990, 1983, Japon, coll. Didier Jaslier (Centre-ville, Toutes Directions). Guitare électrique Fender, modèle Stratocaster série n° 203770, coloris Sunburst, 1968, états-Unis, coll. Ludovic Blandeau. Guitare électrique Gibson, modèle Les Paul Custom série n° 90090590, États-Unis, coll. Bertrand Rousseau (Euphoric Trapdoor Shoes). 19- Vue d’ensemble de l’espace « Des guitares bricolées aux synthétiseurs ». écran avec projection de photos de groupes lavallois (1960 à 2000). 20 et 21- Détails de « la chambre de fan ». 22- Vue d’ensemble de « la chambre de fan ». Radio cassette Panasonic, modèle AX-4922L, Japon. Électrophone Thomson, modèle RC 230, coll. Annie Prat. [page 20] 23- Vitrine « guitares bricolées ». De gauche à droite : Guitare sèche avec emblème du groupe Les Dragons, Couesnon, France, coll. Jean-Yves Champion (Les Dragons). Micro guitare amovible Bill Lawrence, 1965, coll. MMP Montluçon. Guitare acoustique Couesnon, France, amplifiée par le rajout d’un micro Stimer, Paris, France, coll. Jean-Robert Bellanger (Les Volcans). Guitare électrique fabrication « maison » par Bernard Cognon (Les Randger’s), amplifiée sur son électrophone Garrard modifié, début des années 1960, France, coll. MMP Montluçon. Copie de la guitare Ohio (Jacobacci), fabrication « maison » par Gérard Masson, début des années 1960, Limoges, don Gérard Masson, coll. MMP Montluçon. Photo du groupe Les Comètes. 24- Vue de la vitrine « claviers et synthétiseurs ». De gauche à droite : Orgue Hammond, coll. Les Signatures Sonores (Paris). Piano électrique Fender, modèle Rhodes Mark 1, 1971, états-Unis, coll. Christophe Chauvel (Claydots). Synthétiseur analogique Oberheim, modèle TVS-1, 1976, états-Unis, coll. Gwenn Labarta. 25- Vue de la vitrine « claviers et synthétiseurs ». Orgue Hammond, coll. Les Signatures Sonores (Paris). Photo de Paul Faure (Les Shouters), 1971, photo Bernard Leguay. 26- Vue de la vitrine « claviers et synthétiseurs ». De haut en bas : Synthétiseur analogique Oberheim, modèle TVS-1, 1976, états-Unis, coll. Gwenn Labarta. Synthétiseur analogique Korg, modèle MS-20, 1978, Japon, don André Gunthert, coll. MMP Montluçon.
27- Vue de la vitrine « claviers et synthétiseurs ». De haut en bas : Synthétiseur numérique Yamaha, modèle DX 7, 1983, Japon, coll. Michel Véron (Cristal Lake). Synthétiseur analogique Akaï, modèle AX 73, 1986, Japon, coll. Jean-Pierre Teulade (Claydots). Photo de Pierre-Louis Lamballais (Réseau d’ombres), 1984. [page 21] 28- Vue de la vitrine « guitares bricolées ». Guitare électrique fabrication « maison » par Bernard Cognon (Les Randger’s), amplifiée sur son électrophone Garrard modifié, début des années 1960, France, coll. MMP Montluçon. Manuel pour fabriquer sa guitare soi-même, coll. Christophe Guillot. [page 23] 29- Vue d’ensemble de la vitrine « matériel portatif d’enregistrement ». De gauche à droite : Magnétophone à bande Uher, modèle 4400 Report Stereo, années 70, RFA, coll. MMP Montluçon. Magnétophone à bande Revox, modèle A77, Allemagne, coll. MMP Montluçon. Magnétophone à cassette Grundig, modèle C 410 Automatic, RFA, coll. MMP Montluçon. Enregistreur 4 pistes à cassette Tascam, modèle Porta Studio 244, 1980, coll. Michel Véron (Cristal Lake). 30- Vue de la vitrine « matériel portatif d’enregistrement ». Ordinateur Atari, modèle 520 STF, Taïwan, coll. Jean-Pierre Teulade (Claydots). 31- Vue de la vitrine « matériel portatif d’enregistrement ». Enregistreur 4 pistes à cassette Tascam, modèle Porta Studio 244, 1980, coll. Michel Véron (Cristal Lake). [page 24] 32- Vue d’ensemble de la reconstitution du studio d’enregistrement de Mickaël Zérah. Enceintes monitor JBL, modèle XE-1, années 1990, États-Unis (fabriquées au Danemark). Deux enregistreurs numériques multipistes Alesis, modèle Adat, années 1990, étatsUnis. Multi-effet numérique Alesis, modèle Midiverb, années 1990, états-Unis. Table de mixage 20 voies Mitec, modèle EX-31, années 1980. Graveur CD Philips, modèle CDR 870, années 1990, France. Multi-effets numérique Alesis, modèle Midiverb 3, années 1990, états-Unis. Multi-effets numérique Alesis, modèle Microverb 3, années 1990, états-Unis. Double compresseur Yamaha, modèle GC 2020 B2, années 1990, Japon. Delay Yamaha, modèle D5000, années 1990, Japon. Multi-effets numérique Yamaha, modèle SPX 900, années 1990, états-Unis. Double compresseur / Gate Focusrite, modèle Com Pounder, années 1990, états-Unis. Reverb Roland, modèle SRV-330, années 1990, Japon. Expandeur Roland, modèle D-110, années 1990, Japon. Ensemble d’appareils, coll. Mickaël Zérah (Why Ted ?), Christophe Chauvel (Claydots).
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33- Vitrine « productions locales » : ensemble de cassettes, disques vinyles et cd produits par des groupes lavallois entre 1970 et 2000. 34- Table de lecture « fanzines » : ensemble de fanzines « rock » locaux et nationaux, coll. Fanzinothèque de Poitiers, Antoine Rigal. [page 27] 35- Vue du local de répétition créé pour l’exposition avec des musiciens locaux. Ce local est une représentation parmi tant d’autres. Il y a autant de façons d’investir un local de répétition que d’habiter un logement. Batterie Pearl, états-Unis, coll. Ludovic Blandeau. Amplificateur Marshall, tête modèle JCM900, corps modèle JCM800, états-Unis, coll. Bertrand Rousseau (Euphoric Trapdoor Shoes). Synthétiseur numérique Korg, modèle Wavestation EX, Japon, coll. Norbert Gobin (Shouters). Guitare électrique Gibson, modèle Melody Maker, coll. Bertrand Rousseau (Euphoric Trapdoor Shoes). Enregistreur à cassette Fostex, modèle X-26, Japon, coll. Norbert Gobin (Shouters). Amplificateur Fender, modèle Blues Deluxe, états-Unis, coll. DMAC du conservatoire de Laval. Ensemble de sonorisation Laney : console de mixage, modèle Theatre150 X5, 2 enceintes, Royaume-Uni, coll. DMAC du conservatoire de Laval. Amplificateur pour guitare basse Peavey, modèle TKO 115, états-Unis, coll. éric Fagnot. Guitare basse électrique Young Chang, coll. Norbert Gobin (Shouters). Amplificateur à transistors MX Musical, 1974, coll. Maël Leblanc-Felicianni (Twirl Comics). Amplificateur Sisme, coll. Maël Leblanc-Felicianni (Twirl Comics). Guitare électrique Fender, modèle Telecaster Squier, états-Unis, coll. Frédéric Mur. Pédalier multi-effets distortion, chorus, flanger, reverb, delay Boss, modèle ME 5, Japon, coll. Norbert Gobin (Shouters). [page 31] 36- Vue de la vitrine « Rock’n’roll et twist en scène ». Ensemble de sonorisation : console de mixage, effet d’écho et amplification, deux colonnes de hautparleurs Echolette (Klemt), modèle M 801962, RFA, coll. MMP Montluçon. Guitare électrique avec vibrato Höfner, 1963, RFA, coll. Jean-Claude David (Les Comètes). 37- Vue de la vitrine « Rock’n’roll et twist en scène ». Batterie Asba, début des années 1960, France, coll. MMP Montluçon. Photo Les Volcans, Charles-Henri Adam, Robert Barbin, Jean-Pierre Lemaire, Alain Bellanger, Bernard Restout, photo Alix. 38- Vue de la vitrine « Rock’n’roll et twist en scène ». Amplificateur à lampes RV, modèle 25 Luxe, début des années 1960, France, coll. MMP Montluçon. Guitare basse électrique Hagstrom, 1961, Suède, coll. MMP Montluçon. Article de presse « Concours-festival du Rallye Renaise », Ouest-France, 7 décembre 1962.
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[page 33] 39- Vue d’ensemble de la vitrine « Le rock au bal ». écran vidéo : film « Alan Devis Group sur la route », réalisation Gérard Ramis, 2009. 40- Vue de la vitrine « Le rock au bal ». De gauche à droite : amplificateur à lampes pour guitare Sound City 120 watts, modèle 2 corps, 4 haut-parleurs de 30 cm, fin des années 60, Royaume-Uni, coll. MMP Montluçon. Amplificateur à lampes pour guitare Marshall, modèle 3 corps, 8 hauts-parleurs de 38 cm, 1973/1975, Royaume-Uni, coll. MMP Montluçon. Guitare électrique Jacobacci, modèle Studio 3, fin années 60, Paris, coll. Norbert Gobin (Shouters). Guitare électrique Jacobacci, modèle R2, fin des années 1960, Paris, coll. MMP Montluçon. Pédale d’effet Wah Wah, coll. Bertrand Rousseau (Euphoric Trapdoor Shoes). Batterie double grosse caisse, fûts métal Asba, début des années 1970, France, coll. MMP Montluçon. Cymbales, coll. Jean-Pierre Aubinière. Microphone chant. Amplificateur à transistors pour guitare basse Acoustic, tête modèle 320, enceintes modèle 408, 4 hautparleurs de 38 cm, états-Unis, coll. MMP Montluçon. Guitare basse électrique Fender, modèle Precision Bass 1965, états-Unis, coll. Jean-Claude David (Les Comètes). Ensemble de sonorisation Musique Industrie (MI) : console de mixage modèle PMI 1010, 6 colonnes amplifiées, coloris blanc, années 1970, France, coll. MMP Montluçon. Orgue électronique Farfisa, modèle Mini Compact, début des années 1960, Italie, coll. MMP Montluçon. Dix panneaux de parquet de bal artisanal, coloris bleu, milieu 20e, Peyrat-la-Nonnière, coll. MMP Montluçon. [page 34] 41- Vue de la vitrine « Le rock au bal » : amplificateur à lampes pour guitare Sound City 120 watts, modèle 2 corps, 4 haut-parleurs de 30 cm, fin des années 60, Royaume-Uni, coll. MMP Montluçon. Amplificateur à lampes pour guitare Marshall, modèle 3 corps, 8 hautparleurs de 38 cm, 1973/1975, Royaume-Uni, coll. MMP Montluçon. Guitare électrique Jacobacci, modèle Studio 3, fin années 60, Paris, coll. Norbert Gobin (Shouters). Guitare électrique Jacobacci, modèle R2, fin des années 1960, Paris, coll. MMP Montluçon. [page 35] 42- Vue de l’espace « Bars rock et gloires locales ». De gauche à droite : œuvre d’Antoine Rigal. écran vidéo présentant les passages à la télévision de 4 groupes lavallois à la fin des années 80 : Réseau d’Ombres - « Mirrors », émission « Décibels de nuit », FR3, 1985. Blue Valentines - « My life is in black in white », émission « Décibels », FR3, 1986. Blue Valentines, émission « Le voyage mystère », FR3, 1986. Why Ted ?, concert au Printemps de Bourges, M6, 1989. Euphoric Trapdoor Shoes - « Say it to me doctor », émission « Midi Ouest », FR3, 1990. Sélection d’articles de journaux (Ouest-France, Le journal des maires) parus entre 1986 et 1994, évoquant la scène rock lavalloise.
43- Vue de l’espace « Bars rock et gloires locales ». Flipper Williams, 1988, coll. Tanguy Courtois-Duverger.
54- Vue de la vitrine « Rock’n’roll et twist en scène ». Microphone Melodium, modèle 42 B, n°8451, 1955, France, coll. MMP Montluçon.
44- Vue de l’espace « Bars rock et gloires locales » : illustrations et affiches du festival Rock’n’Mob réalisées par Antoine Rigal, coll. Salim Mokhnachi, coll. Antoine Rigal. [page 37] 45- Vue d’ensemble de l’espace « Et maintenant ? ». écran vidéo : film « Créazic - Transmettre une passion », réalisation Matthieu Trouvé, 2009. Sélection de photos de groupes lavallois des années 60 à 2000. 46- Vue d’ensemble de l’espace « Et maintenant ? ». Portraits photographiques de quelques groupes de rock lavallois en 2009 : Birds in Row, photo Baptiste Clément. Homestell, photo Baptiste Clément. John Doe’s Unbelievable Suicide, photo Baptiste Clément. Morvels, photo Baptiste Clément. Archimède, photo Rémi Hagel. As We Draw, photo Julien Gautier. Firegarden, photo Simon Roguet. The Forks, photo Simon Roguet. k.driver, photo Julien Gautier. Lifelinea, photo Rémi Hagel. Galice Garnel, photo Baptiste Clément. Vincent Simon, photo Baptiste Clément. Magyan, photo Simon Roguet. Ba’al, photo Rémi Hagel. Le Cri d’la Cave, photo Julien Gautier. [page 38] 47- Vue de l’espace « L’Angleterre ». Sélection de 45 tours de groupes et artistes anglais, de 1959 à 1965, coll. Gilles Cormier. 48- Vue de l’espace « Des guitares bricolées aux synthétiseurs ». écran vidéo : film « Fabriquer sa guitare », témoignage de Jean-Claude David (Les Comètes), réalisation Matthieu Trouvé, 2009. 49- Peugeot, modèle BB3 sport, 1963, coll. Bernard Maillet. [page 39] 50- Vue de l’espace « L’Angleterre ». Chambre d’écho WEM, modèle Copicat, années 1960, Royaume-Uni, coll. Jean-Pierre Teulade (Claydots). 51- Vue de l’espace « Les pionniers du rock lavallois ». Cahier d’André Gérault (Les Rovers). coll. André Gérault. 52- Vue de la vitrine « claviers et synthétiseurs ». De haut en bas : Piano électrique Fender, modèle Rhodes Mark 1, 1971, états-Unis, coll. Christophe Chauvel (Claydots). Synthétiseur analogique Moog, modèle Source, 1981, états-Unis, coll. Gwenn Labarta. 53- Renault, modèle Estafette, années 60, coll. Mr Bouillé.
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Crédits photos Baptiste Clément, Julien Gautier, Rémi Hagel, Raphaël Juldé, Nicolas Moreau, Marc Touché. Conception Marc Touché, Nicolas Moreau. Maquette, mise en page Antoine Gautreau, Guillaume Denaud (couverture, charte graphique).
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Conception dvd Matthieu Trouvé (L’œil mécanique). Impression, fabrication Service imprimerie du conseil général de la Mayenne. Ce catalogue est édité par l’ADDM 53. Centre administratif Jean Monnet BP 1429 - 53014 Laval cedex www.addm53.asso.fr www.rockinlaval.com
Catalogue : 8 â‚Ź