Lettre N°16

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ISSN 1291-2441

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A LETTRE LETTRE DE DE LA LA A BIBLIOTHÈQUE IBLIOTHÈQUE N° N° 16 16 -- Printemps Printemps 2004 2004 Maison de la culture du Japon à Paris

Cercle d’étudiants japonais à Paris en 1900 Imahashi Eiko Maître de conférences à l’Université de Tokyo

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et été paraît un livre consacré à la Revue du Cercle du Panthéon (n°1 à 3, 19001903), acquise par la bibliothèque de la Maison de la culture du Japon à Paris. Publié sous le titre de Cercles d’étudiants japonais à Paris en 1900, cet ouvrage comporte une reproduction intégrale des textes manuscrits écrits à plusieurs mains, des notices explicatives des textes et des illustrations, et des essais sur tout un monde jusqu’alors méconnu, un monde parisien d’étudiants japonais en pleine création littéraire et artistique. Qu’est-ce que le Cercle du Panthéon ? Il s’agit d’une association amicale créée en novembre 1900 – l’année de l’Exposition universelle de Paris – par des étudiants japonais vivant à Paris. Cette association compta une soixantaine de membres, dont Kuroda Seiki, Wada Eisaku, Asai Chû, Okada Saburôsuke, Takeuchi Seihô, Nakamura Fusetsu, Kubota Beisai et d’autres peintres célèbres de notre histoire moderne. Se joignaient à eux des étudiants issus de diverses disciplines comme le droit, la pédagogie, la langue française, l’architecture, la littérature, l’histoire, la médecine, ainsi que des officiers militaires, voire même des poètes tel que Doi Bansui. Le Cercle du Panthéon était ainsi un club de haut rang, dont les membres savaient toutefois se divertir, se donnant des surnoms ou écrivant des textes dans lesquels ils se moquaient de leurs petites faiblesses. Ils constituaient un groupe animé d’un esprit de franche camaraderie.

La plupart des membres étaient en pension à l’Hôtel Soufflot situé non loin du Panthéon, lequel donna son nom au cercle. Les trois cahiers, fabriqués et reliés par leurs auteurs, demeurèrent d’ailleurs par la suite dans cet hôtel. Ces écrits furent précieusement conservés

les deux courants artistiques, Meiji Bijutsu-kai et Hakuba-kai ne se ressentait pas vraiment au sein du groupe. Les membres de ces deux courants, au contraire, avaient des échanges fructueux. Wada, Asai et Kubota ont même œuvré ensemble pour explorer une nouvelle sphère, « le design décoratif ». 2) Elle offre une production littéraire variée qui fait le pont entre la période d’Edo et celle de Meiji : haikai, poèmes chinois, satires imitant le style classique, chansons, « jeux des mots en chaîne », pièces de théâtre, essais, discours, sans compter les poèmes lyriques et les essais écrits directement en français. Les membres du Cercle organisaient souvent des soirées de composition de haïkus, lesquelles révélaient que nombre d’entre eux, peintres y compris, maîtrisaient parfaitement la littérature classique.

Manga d’Asai Chû.

par André Sitter, fils des gérants de l’époque, qui les remit il y a dixsept ans à l’ambassadeur du Japon en France. Une mission d’étude japonaise fut créée en 2001 afin de permettre à ces cahiers de voir le jour. Cent ans après leur rédaction paraît une édition intégrale imprimée (accompagnée d’un CDRom), qui couronne les nombreux efforts entrepris autour de cette redécouverte. La revue du Cercle du Panthéon est significative pour trois raisons : 1) Elle nous révèle d’abord que l’opposition souvent décrite entre

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3) La revue intègre dans ses pages un article sur le Japon de Georges Weulersse*, historien français et boursier au Japon vers 1900, ainsi qu’un essai sur la situation de l’enseignement à Taiwan sous l’occupation japonaise ; autrement dit émergent également des aspects des deux empires coloniaux du Japon et de la France au tournant du siècle. La publication de cet ouvrage permettra, nous en sommes sûrs, de jeter un nouvel éclairage sur les études franco-japonaises. * « France et Japon » in Bulletin de l’Alliance Française, n°83, 15 janv. 1901. pp.1-15.

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REGARDS SUR LE FONDS RELIGION - ASHKENAZI, Michael. Handbook of Japanese Mythology. Santa Barbara, California : ABCCLIO, 2003. 375p. L’expression japonaise yaoyorozuno-kamigami, qui fait référence aux « 8 millions de divinités » fixe d’emblée les limites de cet ouvrage qui ne peut prétendre décrire de façon exhaustive le panthéon du Japon. Le premier chapitre de ce livre – qui en compte quatre au total – situe les principaux mythes (incluant ceux des cultures aïnoue et okinawaïenne) dans leur contexte historique, social, littéraire et politique. Le second décrit les grands mythes shintoïstes et bouddhistes. Très pratique, le troisième chapitre offre une liste alphabétique des principaux concepts et figures mythologiques. Le dernier chapitre recense de nombreuses sources et références (ouvrages, articles, vidéos, sites internet) pour approfondir le sujet.

s’agisse d’un maître d’arts martiaux ou d’une gentille grand-mère sortie d’une autre époque, sans jamais se dessaisir du désir d’apprendre. - GOTTLIEB, Nanette et McLELLAND, Mark (ed.). Japanese Cybercultures. Londres, New York: Routledge, 2003. 252p. Vaste et complexe sujet à l’intersection du technique et du culturel, et donc du politique, la cyberculture au Japon réclamait bien les quinze contributions rassemblées ici. On découvrira avec profit la vie de l’Internet au Japon, les langages qui s’y emploient, les logiques qui s’y affrontent ou encore les espoirs qui s’y fondent. L’une des spécificités de l’Internet au Japon est son accès par le téléphone mobile, chez les plus jeunes notamment. Or ces derniers y créent un tissu social, loin de l’anomie à laquelle on cherche parfois à les cantonner. En réalité, toutes les institutions, officielles, officieuses ou luttant contre une discrimination ont investi l’Internet au Japon. Restons-y connectés !

POLITIQUE - CUMIN, David et JOUBERT, Jean-Paul Le Japon : puissance nucléaire ? Paris : L’Harmattan, 2003. 232p.

SOCIÉTÉ - SABOURET, Jean-François Besoin de Japon. Paris : Seuil, 2004. 268p. À l’instar d’un Nicolas Bouvier, Jean-François Sabouret, sociologue et spécialiste du Japon, livre après trente années passées au Japon ses propres « chroniques japonaises », des histoires et des anecdotes nourries d’une profonde connaissance du pays et de ses usages. L’auteur nous plonge dans un Japon vécu, celui qu’on partage avec les autres. Il observe et commente les petits bonheurs et les préoccupations quotidiennes des Japonais, qu’il

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Ecrit par deux universitaires spécialistes des questions de sécurité et de relations internationales, cet ouvrage présente la politique nucléaire du Japon depuis la fin de la guerre froide. Le contexte particulier qui lie la politique japonaise en matière de défense à celle des ÉtatsUnis depuis 1945 par le pacte de sécurité nippo-américain, ainsi que les menaces pesant sur la région, obligent le Japon à concilier tant bien que mal un passé de victime de la bombe atomique et un statut de « puissance civile » possédant le deuxième budget de défense du monde.

CINÉMA - YOSHIDA, Kijû Ozu ou l’anticinéma, traduit par Jean Campignon et Jean Viala. Paris : Institut Lumière / Actes Sud / Arte éditions, 2004. 258p. « Le cinéma, c’est une écriture dramatique, ce n’est pas une suite d’accidents ». Telles furent les dernières paroles adressées par Ozu

Yasujirô, sur son lit d’hôpital à son jeune assistant d’alors, Yoshida Kijû. L’assistant devenu metteur en scène de théâtre et d’opéra, réalisateur de cinéma, auteur et critique, cherche encore la signification de ces paroles. Qu’est-ce que le style « ozuien » ? Cet essai revient sur le parcours du vieux maître, présente ses techniques et tente à travers l’analyse de ses principaux films de percer les secrets de l’univers poétique d’un monstre sacré du cinéma japonais. - Friends of Silent Film Association Recalling the Treasures of Japanese Cinema. Tokyo : Urban connections, 2003. 193p. Nombre de films muets japonais ont disparu et, parmi ceux-ci, beaucoup d’œuvres de qualité sont oubliées au point de ne pas apparaître dans les ouvrages sur l’histoire du cinéma. Partant de ce constat, l’Association des Amis du Cinéma Muet s’est attachée au fil des années à redonner vie à certains de ces films dans les colonnes de son bulletin. Ce guide reprend et complète ce précieux travail de recherche : cinquante et un titres sont présentés par ordre chronologique, photos, synopsis et commentaires à l’appui. Des copies de films peuvent aussi parfois être miraculeusement retrouvées comme ce fut le cas du dernier titre, considéré comme un chef-d’œuvre, Nani ga kanojo wo sosasetaka (« Qu’est-ce qui l’a poussée à ça?», Suzuki Shigeyoshi, 1930), note d’espoir qui clôt cette liste non exhaustive. En fin d’ouvrage, figure également pour repère, la liste des films

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les plus marquants de la période 1926-1935 d’après la revue Kinema junpô.

technique, véritable outil de travail qui s’adresse plutôt à des spécialistes.

- CLEMENTS, Jonathan et TAMAMURO, Motoko. The Dorama Encyclopedia – A guide to Japanese drama since 1953. Berkeley : Stone Bridge Press, 2003. 441p.

- Dame Nijô – Splendeurs et misères d’une favorite, traduit et présenté par Alain Rocher. Arles : Philippe Picquier, 2004. 713p.

L’histoire de la télévision japonaise commence véritablement en 1953, lorsque la NHK (chaîne publique), puis la NTV (chaîne commerciale) mettent en place une diffusion régulière de leurs programmes. Avec la télévision apparaît une nouvelle forme d’expression artistique, le dorama, ou « série télévisée », un divertissement devenu aussi populaire que prolifique. The Dorama Encyclopedia recense plus de 1 000 titres de séries classés par ordre alphabétique. Chaque dorama est présenté avec sa fiche technique et son synopsis. Des références croisées permettent de tisser des liens entre les séries, soit par thème soit par nom d’acteur.

LITTÉRATURE - TERADA, Sumie Figures poétiques japonaises : la genèse de la poésie en chaîne. Institut des Hautes Etudes Japonaises, Collège de France, 2004. 411p. Le renga est une forme poétique originale, pratiquée dans le milieu littéraire japonais du XIIIe au XVIe siècle. Lors de séances collectives présidées par un poète confirmé, chaque participant reprenait le vers de son prédécesseur pour y ajouter le sien propre, de façon à réaliser une chaîne poétique portant sur des thèmes variés, d’où l’appellation de « poème en chaîne ». Cet ouvrage, basé sur une thèse de doctorat, est une étude très

que la quête de la véridicité du fondateur de la secte zen Sôtô, le problème des faux dans la poésie du Japon médiéval ou encore l'évolution de l'image du personnage légendaire Bodhidharma (Daruma) sont autant d'exemples illustrant la variété des contributions organisées en quatre sections: «Le texte et son contexte », « l'œuvre et sa réception», «le terme et ses acceptions», « le personnage et son image ». - RAVINA, Mark. The Last Samurai : The Life and Battles of Saigô Takamori. Hoboken : John Wiley & Sons, 2004. 265p.

Première traduction en français du Towazugatari, l’une des œuvres maîtresses de la littérature classique japonaise. Cet ouvrage, écrit par Dame Nijô, une aristocrate du XIIIe siècle au service de l’empereur GoFukakusa, est à la fois un journal intime, une chronique de la vie de cour, un roman d’amour, un recueil de poèmes, un journal de voyage et un récit de pèlerinage. On y découvre le destin étonnant d’une femme qui rêvait de devenir impératrice et qui, renvoyée du palais, entra dans les ordres... La traduction, extrêmement documentée s’appuie sur un appareil critique très fourni : notes, résumé, liste des principaux personnages, bibliographie et répertoires thématiques.

HISTOIRE - KYBURZ, Joseph A. et al. (dir.) Eloge des sources – Reflets du Japon ancien et moderne. Arles : Philippe Picquier, 2004. 595p. Seize essais relevant de différents domaines (littérature, religion, pensée...) sont réunis dans cet ouvrage qui couvre plus de dix siècles de l'histoire du Japon jusqu'à la Restauration de Meiji (1868). Qu'il s'agisse de l’analyse d'un document ou d'une étude thématique, les auteurs ont choisi de privilégier les sources primaires, rendant hommage à la méthode de travail de la grande japonologue Francine Hérail. Une traduction commentée d'un des textes fondateurs du théâtre nô, des sujets tels

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« Mais où pouvait donc bien se trouver sa tête ? »... Ainsi débute cette biographie consacrée à l’un des personnages les plus célèbres et les plus attachants de l’histoire du Japon : Saigô Takamori. Celui dont la statue trône toujours dans le parc de Ueno, à Tôkyô, naît dans le fief de Satsuma en 1822. Il y meurt en 1877, à l’issue de la fameuse guerre du Sud-Ouest (Seinan sensô), défait par ses anciens amis et collègues du nouveau régime de Meiji qu’il a contribué à instaurer... Entre ces deux dates, Kichinosuke (son nom courant), ou Nanshû (son nom de plume) vit plusieurs vies que nous raconte l’auteur par le menu avec force documentation. Ce n’est pas en effet la moindre qualité de cet ouvrage que de s’appuyer sur une solide connaissance et exploitation des sources. - MEHL, Margaret Private academies of Chinese learning in Meiji Japan – The Decline and Transformation of the Kangaku Juku. Copenhagen / London : NIAS Press, 2003. 265p. Le système éducatif de l’époque Edo s’appuyait essentiellement sur les juku, écoles privées dont le principal sujet d’enseignement était le kangaku, ou les études chinoises au sens large. La promulgation en 1872 du gaku-sei (décret sur l’éducation), établit un système d’éducation centralisé, qui entraina le déclin des juku traditionnels. La plupart des spécialistes ont mené leurs recherches sur ce nouveau modèle éducatif, considéré comme un élément déterminant de la modernisation du Japon, ignorant le rôle crucial que n'ont cessé de jouer les juku, même à l'ère Meiji. Cet ouvrage, qui comble cette lacune, contribue à une meilleure compréhension du système éducatif de cette époque et donc aussi du système actuel.

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Heures d’ouverture

BIBLIOTHÈQUES D’ICI ET D’AILLEURS

Du mardi au samedi 13h00-18h00 Nocturne le jeudi jusqu’à 20h00

Bibliothèque nationale de la Diète du Japon : Le site Kansai-kan

Fermeture

Les dimanches, lundis et jours fériés Du 1er au 31 août inclus

Situé à équidistance d’Osaka, Kyôto et Nara – trois grandes villes de la région du Kansai – le Kansaikan a ouvert en octobre 2002. Cette bibliothèque est désormais l’une des composantes, avec le site principal de Tôkyô et la Bibliothèque internationale de littérature enfantine, de la Bibliothèque de la Diète japonaise. Ce beau bâtiment de verre, qui pourra à terme contenir 20 millions de volumes, a pour principales missions de faciliter l'accès à une partie des collections de la Bibliothèque de la Diète, d'offrir un pôle d'information sur l'Asie et enfin de développer les services de consultation électronique à distance. Les collections générales et les collections asiatiques se partagent une immense salle de lecture avec 350 postes de travail équipés pour

la majorité d’entre eux d’ordinateurs, où quelque 80 000 ouvrages et périodiques peuvent être librement consultés. Des périodiques en ligne et des CD-Rom de recherche bibliographique sont également disponibles. Les collections générales comprennent, outre des ouvrages de référence, des documents gouvernementaux, des thèses de doctorats japonais et un important fonds scientifique et technique. Les études asiatiques, quant à elles, couvrent une large zone géographique s’étendant de l’ExtrêmeOrient au Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord. Le Kansai-kan joue un rôle important dans la numérisation des documents anciens de la Bibliothèque de la Diète : la numérisation intégrale d'une sélection de 170 000 ouvrages de l'ère Meiji (1868-

1912) est en cours et quelque 50 000 volumes sont d'ores et déjà entièrement consultables à l'écran (http://kindai.ndl.go.jp/index.html). L'entrée du Kansai-kan, réservée aux plus de 18 ans, se fait sur simple inscription sur place.

Bibliothèque nationale de la Diète du Japon - Kansai-kan Post Code 619-0287 8-1-3 Seikadai, Seika-chô, Sôraku-gun, Kyôto Présentation : http://www.ndl.go.jp/en/service/ kansai/index.html Catalogues : http://www.ndl.go.jp/en/data/ opac.html

BLOC-NOTES • Disparitions M. René Sieffert, professeur émérite, ancien président de l'INALCO, décédé le 13 février 2004. Japonologue spécialiste de littérature classique, il avait fondé les Publications Orientalistes de France. Il a traduit des textes fondateurs de la littérature japonaise, notamment : le Dit du Genji, le Man.yô-shû, La tradition secrète du nô de Zeami, Les Tragédies bourgeoises de Chikamatsu, etc. M. Bunkichi Fujimori, décédé le 8 avril 2004. Professeur à l'INALCO jusqu’en 1998, il avait consacré sa vie à l'enseignement du japonais. Il laisse des traductions en français de romans de Kawabata Yasunari. • Colloque Le 15e Colloque annuel de l'European Association of Japanese Resource Specialists aura lieu du 22 au 25 septembre 2004 à Salamanque (Espagne). Thème : Japan and Spain: Resources for Study.

MAISON DE LA CULTURE DU JAPON À PARIS BIBLIOTHÈQUE 101 bis, quai Branly 75740 Paris cedex 15 Maison

Tél : 01.44.37.95.50 - Fax : 01.44.37.95.58 - internet : http ://www.mcjp.asso.fr

de la Culture du Japon à Paris

Directeur de la publication : Hisanori ISOMURA Rédaction : Etsuko MORIMURA - Florence PASCHAL - Pascale TAKAHASHI - Racha ABAZIED Kazuo LEE - Christophe SABOURET Composition : Texto! Roubaix - Impression : Imprimerie Artésienne Liévin Dépôt légal : 2e trimestre 2004

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