Brochregn

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Magazine mensuel dédié à la préservation de la nature • Juin 2014 • NE pas jeter sur la voie publique

GRANDEUR NATURE

Publication officielle gratuite du fonds Mondial pour la Nature

Numéro spécial : 45

La Grande Barrièrede Corail

Qui veut la peau des éléphants ?

Les Guépards et les hommes ne font guére bon ménage !

Reportage photo sur le parc naturel du Serengeti en Tanzanie L’ours polaire menacé par les chasseurs de fourrures sauvages

Le grand ARAS en danger face aux trafiquants de plumes colorées 1


Éditorial

Un bel hommage rendu à la plus extraordinaire des barrières coraliennes

« La terre ne nous appartient pas. Nous l’empruntons à nos enfants ! » Citation amérindienne.»

C

ette citation qui exprime si bien la sagesse des premiers habitants du continent américain devrait concerner et parler à chacun des habitants de cette planète que certains considèrent, fort à tort d’ailleurs , comme totalement taillable et corvéable à merci . Nous pensons que cela doit cesser . C ’est notre survie même qui est en cause. Ce magazine mensuel s  ’attachera, tant que faire se peut, à rendre compte de tous les abus à l’échelle planétaire qui menacent la survie et le maintien des animaux libres et sauvages . Les articles seront rédigés par les plus éminents spécialistes en biologie ou en comportementalisme . Les reportages photographiques, commandés auprès des meilleurs artisans en la matière , sont réalisés en collaboration tout à fait étroite avec le National Geographic qui partage avec nous les mêmes préoccupations scientifiques et humaines. De façon conjointe avec cette société sœur , nous mènerons des campagnes internationales qui concernent les cas les plus criants et les plus urgents en matière de préservation animale, de biotopes , ainsi que de la conservation de la flore en général . Face à l’urgence des sujets traités et de l’importance que nous accordons à notre tâche informative, nous avons choisi de distribuer gratuitement ce journal sous forme d’abonnement annuel ; seuls les frais de

port seront à charge des abonnés qui bénéficieront de plus d’une réduction de 25 % sur toutes les nombreuses autres publications ou reportages filmés ou produits par le National Geographic et le World Wide Fund for Nature . «  Cerise sur le gâteau  » , un magnifique calendrier mensuel, richement illustré , sera offert aux 1.000 premiers candidats à l’abonnement . Pour les écoles et les associations, nous proposons des abonnements à exemplaires multiples ( maximum 30 ) qui seront accordés sans autres frais que ceux qui concernent le port . Le journal est disponible en version française , néerlandaise ou anglaise. Nous envisageons également une version en langue allemande à partir du début de l’année 2007 . Toute l’équipe de rédaction vous souhaite beaucoup de plaisir à la lecture de ce magazine qui s’adresse aux curieux de tous âges  ; nous avons en effet accordé une importance toute particulière à la facilité d’accès et de compréhension des sujets traités pour les plus jeunes qui, comme nous le savons, se mobilisent avec un enthousiasme particulièrement revigorant en ce qui concerne la préservation de la planète et de son respect de la part des simples locataires que nous sommes .

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Ce reportage de Hans Ferrer , un photographe autrichien qui chante depuis plus de trente ans les merveilles colorées de la plus célèbre barrière coralienne du monde, est à savourer les yeux grands ouverts  ! Hans Ferrer découvrit la Grande Barrière de Corail d’Océanie alors qu’il était courtier en minerais ferreux en Australie pour le compte d’une firme européenne. Des amis australiens lui proposèrent de faire de la plongée sous-marine ; ceux-ci étaient photographes-amateurs et correctement équipés de matériel 24 x 36 . Hans subit alors une attirance double : celle de la munificence colorée et vivante des fonds coraliens et la passion de les photographier. Il est l’auteur de plusieurs livres, ainsi que de nombreux reportages cinématographiques et photographiques , il s’est consacré depuis à la protection de ces merveilles naturelles qui souffrent des effets d’un tourisme sauvage et fort menaçant pour leur pérennité .

Victimes du commerce des plumassiers, certaines espèces de perroquets sont, à très court terme, menacées d’extinction… Les splendides perroquets de la région de l’estuaire du fleuve Amazone sont pourchassés pour la beauté de leurs plumes ou pour être vendus et mis en cage . Munis de gigantesques filets qu’ils lancent par dessus les arbres à l’aide de machineries sophistiquées , des amateurs de plumes colorées ( parfois destinées à la création de tableaux polychromes vendus aux touristes à prix d’or ) capturent des perroquets par centaines . D’autres encore les traquent à l’intention d’amateurs qui aiment les oiseaux exotiques captifs . D’après nos estimations, à la fin des années ’90 , des dizaines de milliers de perroquets ont été passés en fraude du Mexique vers les ÉtatsUnis d’Amérique . La Belgique a signé un accord international qui vise à éradiquer ce

type de commerce illicite , car il met directement en péril la survivance de plusieurs espèces d’oiseaux qui n’ont qu’un tort : celui d’avoir un plumage merveilleusement coloré . En espérant maintenir ce négoce dans des limites raisonnables, la CITES a inscrit les espèces les plus menacées à l’Annexe I et toutes les autres à l’Annexe II . Pourtant , de nombreux perroquets sont toujours passés en contrebande à l’aide de documents très habilement falsifiés . TRAFFIC souligne aussi le besoin urgent d’une centralisation de données sur les populations d ’oiseaux et leur commerce , et ce dans l ’unique but de pouvoir communiquer avec les États afin qu’ils assurent la protection efficace des espèces les plus rares et les plus menacées .

Les loups et les tigres… même action pour le WWF et le National Geographic Le WWF et le National Geographic ont uni leurs efforts afin de protéger les loups sibériens et les tigres de Malaisie . Des pétitions ont été envoyées pour que cessent les massacres à grande échelle . Les tigres sont décimés par les éleveurs de bétail qui estiment la part prélevée par les félins trop importante . En réalité , c’est la pression démographique qui pousse les tigres à sortir de leurs terrains de chasse habituels, dépeuplés de leurs proies traditionnelles .

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Qui veut la peau des éléphants ? Compte-rendu du Pr . Edouard Delaunnoy Alors que l’éléphant n’était pas inscrit à l ’Annexe I , en 1989 , il y avait en Afrique du Sud un négoce assez florissant de peaux d’éléphants . Ces peaux prélevées en toute légalité étaient toutes issues du plan de gestion scientifique du Kruger National Park , qui prévoit un abattage annuel de surplus d ’individus ( basé sur un recensement assez précis ) afin de garder leurs populations sous contrôle , c’est-à-dire aux environs de 7 000 éléphants . Le but est bien entendu de prévenir une dégradation du site qui porrait mettre en péril d’autres espèces telles l’antilope-sabre et l’élan du Cap . D’après une étude de TRAFFIC , entre 1985 et 1989 , la vente des peaux d’éléphants rapportait annuellement au Kruger Park la somme moyenne de 25.000  , réinvestis totalement dans l’entretien , le bon fonctionnement du parc et bien sûr les salaires des gardiens et du personnel scientifique . J ’ai personnellement pu constater , lors d’une visite d’une semaine pleine , l’important dégré de dévouement et d’engagement au service de la préservation des espèces , de la part d’une douzaine de biologiste et de vétérinaires , tous plus compétants les uns que les autres , ainsi que le très grand courage d’une vingtaine de gardes , qui sont souvent pris pour cible et abattus par des braconniers totalement dénués de scrupules ; pour qui la vie humaine n ’a pas plus d’importance que celles des animaux qu ’ils pourchassent dans un but purement lucratif . Évidemment , dès 1990 ( à savoir l’année où la décision d’inscrire l’éléphant en Annexe I fut mise en vigueur ) , une fin nette et brutale fut mise à ce commerce certes

Leur carapace ne suffit guère à les protéger Deux études du CNRS et du WWF prouvent le rôle d’ambassadrices des tortues marines au sein de leur territoires de migration

plutôt florissant , mais il faut le préciser , scientifiquement contrôlé et tout à fait durable . Le parc connaît évidemment depuis lors de très importants soucis de trésorerie et de budget . Les peaux des éléphants tués , séchées et tannées par un traitement au sel , sont actuellement stockées , dans l’attente d’une éventuelle reprise du négoce des peaux . En novembre dernier , lors de la Conférence bisannuelle des États

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membres de la CITES , l’Afrique du Sud a proposé un transfert de ses populations d’éléphants vers l ’Annexe II , mais a depuis lors retiré sa proposition , faute d’un appui suffisant de la part des autres pays africains qui y voyaient en effet un dangereux premier pas vers une réouverture du commerce de l’ivoire et la reprise du braconnage si dévastateur . Jusqu’à présent , personne n ’a trouvé de solution acceptable à ce problème cornélien .

La célèbre revue scientifique « Nature » publie dans son dernier numéro une synthèse de quatre années de recherche appliquée au suivi Argos de la Tortue luth ( Dermochelys coriacea ) , menée par le laboratoire CNRS/CEPE de Paris . Ces travaux mettent en évidence les capacités migratrices exceptionnelles de ces courageux reptiles : la pose de capteurs miniaturisés sur la dossière des tortues marines a en effet permis aux chercheurs scientifiques d’explorer leurs nouveaux territoires de migration . Mais ce suivi au long cours aura surtout pointé du doigt les problèmes récurrents de pêche non sélective . Parce que ces tortues marines se retrouvent dans des secteurs fréquentés par leur principales proies  , c’est-à-dire les méduses , leurs couloirs de migration croisent en effet les zones de pêche à la palangre : elles sont alors trop régulièrement victimes de prises accidentelles . C’est notamment le cas en Guyane française et au Surinam , où les flottes de pêche à la recherche de crevettes et de vivaneaux les piègent fréquemment dans leurs filets lors de la période de ponte . Cette découverte souligne en

tout cas la nécessité de développer localement des stratégies de conservation coordonnées sur le plan international : il en va de la survie des tortues luth . De son côté , le WWF a récemment publié une étude montrant que le tourisme lié aux tortues marines rapporte jusqu’à trois fois plus que la commercialisation de produits dérivés de ces animaux ( oeufs , viande , cuir , carapace ) au niveau international : 1,32 millions d’euros en moyenne annuelle pour ces activités touristiques , contre 465 000 euros pour l’exploitation commerciale des tortues marines . La disparition de ces espèces menacerait donc emplois , tourisme et l’économie littorale tout autant . Au niveau mondial enfin , on estime que pas loin de 175 000 personnes participent chaque année à des excursions dans le but de voir des tortues marines . Ces excursions ont lieu sur plus de 90 sites de ponte répartis dans un peu plus de 40 pays , entre autre dans l’ensemble des territoires , département et collectivités de l’Outre Mer français . Ces résultats démontrent ce que l’on a longtemps suspecté : les tortues marines voient leur valeur économique augmenter si on favorise leur survie . Or leurs populations sont en déclin dans tous les océans . Les sites de ponte sont transformés en plages aménagées et elles paient un lourd tribut aux pratiques de pêche non sélectives . Pour enrayer cette situation , le WWF et d’autres partenaires ( des États , collectivités et associations ) développent des programmes de suivi et de protection coordonnés dans de très nombreuses régions du globe .

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Dauphins et marsouins-… le piège des filets de pêche Selon le WWF , la prise accidentelle de dauphins et de marsouins dans les filets de pêche est l ’une des plus grandes menaces pour leur survie . Lorsqu’ils s’empêtrent dans les filets, les cétacés ne peuvent généralement plus revenir à la surface pour respirer et meurent . On estime généralement que quelque 300 000 de ces animaux périssent de cette manière chaque année dans les mers et les océans du globe . Les dauphins et les marsouins listés par le nouveau rapport ne bénéficient pas de l’attention que leur situation requiert . Leur sort pourrait cependant être beaucoup plus enviable si des changements dans les méthodes de pêche étaient introduits conjointement à d’autres mesures de protection . Le rapport mentionne notamment les marsouins communs de la Mer Noire, dont des milliers sont tués chaque année, les dauphins à bosse au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest , les orcelles en Asie du Sud-Est et les dauphins de la Plata en Amérique du Sud . La plupart de ces espèces sont menacées par l’utilisation généralisée des filets maillants, que les dauphins et les marsouins ont de la peine à voir ou à détecter ( au moyen de leur sonar ) et donc à éviter . « Pas loin de 1 000 baleines , dauphins et marsouins meurent chaque jour dans les filets de pêche , ce qui fait un individu toutes les deux minutes , » déplore le Dr . Susan Lieberman , directrice du programme espèces au WWF . « Certaines de ces espèces sont malheureusement proches de l’extinction . Il est urgent d’agir et c’est pour aider les gouvernements à canaliser leurs ressources de la manière la plus efficace possible que nous avons procédé à ce classement . »


Un paradis pour les safaris : Situé en Tanzanie , le Serengeti , avec 15 000 km2 pour le parc et plus de 20 000 km2 pour l’ensemble de l’espace protégé incluant le Masai Mara au Kenya , est le plus vaste ecosystème préservé d’Afrique . Le paysage est très caractéristique : de vastes étendues d ’herbe ponctuées de petites formations rocheuses de granit , localement appelés d ’un nom sud-africain « kopjee » signifiant « petite tête » . Il est possible d ’y observer les principaux animaux d ’Afrique . Par exemple , un million de gnous… Chacun poussé par le même rythme ancestral , remplissant son rôle dans l’inexorable cycle de la vie : une lutte effrénée de trois semaines pour conquérir des territoires et se reproduire ; la survie pour les plus forts alors que les colonnes de plus de 40 kilomètres de long plongent dans les eaux infestées de crocodiles qui freinent leur exode annuel vers le nord ; le renouvellement de l ’espèce qui passe par une brève explosion démographique , puisque 8 000 bébés gnous naissent chaque jour . Le plus ancien et le plus populaire des parcs tanzaniens , le Serengeti , est fameux pour cette célèbre migration annuelle au cours de laquelle six millions de sabots foulent la plaine, plus de 200 000 zèbres et 300 000 gazelles de Thompson se joignant aux gnous à la recherche de pâturages . Même lorsque la migration est terminée , le parc du Serengeti est , sans aucun doute , l’un des plus beaux endroits que l ’on puisse imaginer pour un safari : dans le désordre , on peut y voir des girafes , des babouins, des gazelles , des hyènes , des tortues ,

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le merveilleux parc africain du Serengeti des autruches , des hippopotames , des buffles , des rhinocéros et la totalité des félins africains . Le spectacle de la lutte des prédateurs avec leurs proies est une constante de ce parc . Les lions aux crinières d ’or profitent de l ’abondance des ruminants . Des léopards solitaires hantent les forêts d’acacias bordant la rivière Seronera , tandis que nombre de guépards rôdent sur les plaines du Sud-Est. Fait exceptionnel , on peut y rencontrer les trois espèces de chacal africain , la hyène tachetée ainsi qu’un grand nombre de prédateurs plus petits , depuis le protèle insectivore jusqu’au serval . Mais il n ’ y a pas que les gros mammifères à observer dans le Serengeti . Les éclatants agames et les damans de rochers se battent sur les blocs de granite isolés du parc . Plus de 100 espèces de bousiers ont été enregistrées , ainsi que plus de 500 espèces d’oiseaux , de l’énorme autruche à l ’étrange secrétaire en passant par les aigles noirs qui planent sans effort au-dessus des Monts Lobo . L ’impression de liberté procurée par les grands espaces qui caractérisent les plaines du Serengeti , de la savane brûlée par le soleil jusqu’à l’horizon miroitant , est aussi sidérante que le safari lui-même . Et , après les pluies , l ’étendue dorée se transforme en un immense tapis vert piqueté de fleurs sauvages . Sans omettre les collines boisées et les termitières , les rivières bordées de ficus et d’acacias teintés d’orange par la poussière . Ce paradis est aussi le pays des fiers Masaïs .

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Priorités de sauvegarde absolues et urgentes pour le WWF et d’autres Les quelques espèces , présentées ci-contre et localisées ci-dessus, sont en péril . Si certaines mesures importantes de conservation ne sont pas prises très rapidement, ces animaux qui nous sont « presque » familiers risquent fort d’être en voie de disparition définitive .

Taux de reproduction des espèces en milieu sauvage (en % comparés à la population totale recensée)

1,68

1,67

1,66

1,48

1,49

1,38

Koala Guépard Reinette des étangs Chouette des collines

1985 1990 1995 2000 2005 2010 Taux de reproduction des espèces en captiyité (en % comparés à la population totale recensée)

Ours polaire Ours brun des rocheuses

1,59 Malgré les nombreux dispositifs de préservation mis en place , les taux de reproduction de ces espèces n ’évoluent pas selon les normes qui les mettraient à l ’abri de l ’extination . Le National Geographic , associé à de nombreux autres organismes de protection de la nature , a prévu un budget de 2.000.000 de US $ pour les cinq années à venir et qui doit servir à financer des études encore plus précises en ce qui concerne les espéces les plus gravement menacées .

1,46 1,53 1,42

1,49 1,33

1985 1990 1995 2000 2005 2010

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1. Si les ours bruns des montagnes Rocheuses canadiennes sont en butte à l’exploitation grandissante des industriels du charbon et du cuivre, c’est que ceux-ci n’hésitent pas à les pourchasser : pour faire place nette d’une part et protéger leurs travailleurs d’autre part . La situation est si préoccupante que les différents gouvernements concernés ont décidé d’établir un moratoire de deux ans sur l’octroi de licences d’exploitation . Il n’est pas trop tard , mais il est grand temps si l ’on veut encore pouvoir observer ce plantigrade qui joue un rôle fondamental dans l ’écosystème de ces régions sauvages. Il est en effet probable que leur disparition entraînera une proliférationdu nombre de cervidés . Des associations de chasseurs ont déjà proposé de rouvrir ces territoires à la chasse pour pallier le problème . 2. La reinette des étangs joue un rôle important dans l’obtention de l ’équilibre des biotopes  . La densité du nœud routier européen est le principal obstacle à sa reproduction. Un grand nombre d ’individus est écrasé sous les roues des automobiles . Pour que l ’accouplement printanier puisse se faire , les reinettes rejoignent les étangs qui sont des lieux privilégiés . Pour éviter ces massacres involontaires, des associations locales assurent le déplacement , après capture , des individus en âge de reproduction . Ce travail les occupe durant plus d’un mois chaque année . 3. Les guépards résistent assez mal à la poussée démographique autour des Grands Lacs . Les proies dont ils se nourrissent se raréfient tout

autant que les territoires sauvages dont ils ont besoin . Ils craignent l’homme , et celui-ci ne se prive pas de les capturer , ou de les détruire en guise d ’amusement sans grand danger. L ’espèce se raréfie au point que les gouvernements africains se sont mobilisés afin de rendre sa capture ou sa destruction totalement illégale . 4. Les belles chouettes des collines sont menacées d ’extinction par les pesticides que les agriculteurs répandent sur leurs champs . Les substances toxiques ingurgitées par les rongeurs , dont se nourrissent les rapaces , fragilisent les œufs pondus des femelles qui , en couvant , finissent par écraser les œufs qui manquent de solidité . Il faut obtenir des agriculteurs qu’ils usent de pesticides considérablement moins nocifs . 5. Les bien sympathiques koalas sont eux menacés par les captures , mais ( et ce n ’est quelque part pas le moindre des paradoxes ) à des fins zoologiques . Les responsables australiens , ainsi que de nombreuses associations de protection internationales , se sont mobilisés en constituant des groupes de surveillance entièrement subsidiés par le gouvernement . Ce dernier a voté des lois pénales d’une sévérité réellement sans précédent pour les contrevenants ; ceux-ci prennent désormais des risques financiers considérables dans la capture de cet animal , qui a hélas la particularité de se reproduire aussi mal en capture que dans la nature, sans que l ’on sache exactement si les captures sont seules responsables de cet état de fait . Certains parlementaires ont même proposé des peines d ’emprisonnement conséquentes pour les récidivistes qui feraient fi des lois en vigueur . Une prise de conscience a été également demandée aux responsables des jardins zoologiques du monde entier . Nombre d’entre-eux ont promis de tenter plutôt la reproduction entre individus captifs, plutôt que de faire l’achat d’individus vivant à l’état sauvage . Si vous désirez prendre connaissance des coordonnées des associations , des organismes et de tous

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les ministères qui se sont mobilisés pour assurer la survie et le maintien de ces espèces fortement et très directement menacées , vous pouvez nous écrire ou nous téléphoner . Notre rédaction possède bien sûr toutes les adresses utiles dans ce domaine et se fera un grand plaisir de vous les communiquer sans délai ( et sans frais ) . La totalité de vos éventuelles suggestions , en matière de pétitions ou d’actions en tous genres , seront prises en compte et communiquées à qui de droit .

Ses allures de « nounours » ne le protègent malheureusement pas… Un cri d ’alarme particulier pour ce superbe plantigrade qui se fait pourchasser pour sa fourrure par des chasseurs d ’agrément , ce qui n ’est pas comparable à la nécessité qui motive les Inuits dans cette même chasse. Compte-rendu de Samuel Thorne, chercheur au WWF. 6. Roi des régions arctiques , l’ours polaire est un plantigrade gigantesque remarquablement adapté à son milieu de vie glacé . Son sens de l’odorat est incroyablement développé et lui permet de sentir une proie à plus de trente kilomètres de distance . Cela ne le protège malheureusement pas des massacres organisés à bord d’hélicoptères chargés de chasseurs peu sourcilleux quant aux exigences environnementales . Les Esquimaux canadiens dénoncent depuis fort logtemps ces pratiques sauvages ( au mauvais sens du terme ). Malheureusement , l’ours polaire ne vit pas uniquement au Canada et les autres gouvernements ne semblent guère se préoccuper de la survie de cette espèce très menacée . Le WWF a envoyé des dossiers relatant les dangers importants qui menacent le plus grand plantigrade de la Terre et qui a le droit à l’existence tout autant que les êtres humains .


Encyclopédie - Juniors WWF Tout ce que vous voulez savoir sur les grenouilles Peau et protection :

Les grenouilles possèdent une peau peu kératinisée . Cette particularité physique a pour effet principal de les obliger à vivre dans des milieux relativement humides . La peau des grenouilles est également assez peu performante pour maintenir une certaine chaleur . Les grenouilles sont ectothermes . Certaines espèces de grenouilles , même en Europe , peuvent être relativement vénéneuses . Leur peau est composée de glandes séreuses qui ont un venin susceptibles de bloquer les canaux ioniques . Sensibilité : Comme chez tous les vertébrés, la tête présente un grand nombre d’organes sensoriels : •  des yeux ; •   une bouche avec des dents , la langue est fixée à l’avant ; •   des narines en continuité avec le palais secondaire ; ce sont des

narines choanes qui mettent en contact le milieu extérieur avec la cavité buccale, et qui sont généralement typiques des animaux possédant des poumons ; •   des tympans qui sont des disques. •   Les grenouilles n’ont pas d’oreille externe. •   Les tympans ressortent dans la cavité buccale au niveau des trompes d’Eustache. Locomotion : Toutes les grenouilles, des plus petites aux plus grandes, possèdent

également des pattes palmées qui leur permettent un meilleur appui pour la nage et une amélioration de la vascularisation . Fonctions de nutrition : Les grenouilles utilisentcurieusement leurs yeux pour faire avancer les aliments : les globes rentrent dans la cavité buccale et permettent aux aliments d’arriver dans l’œsophage . Le tube digestif débouche sur le cloaque et dans ce dernier arrivent différents canaux : urinaires , génitaux et digestifs . Les grenouilles mangent surtout des insectes . Reproduction : La reproduction peut se faire par fécondation interne ou par fécondation externe , via la méthode dite de l’amplexus . Les grenouilles émettent un son extrêmement puissant , le coassement , qui peut être entendu jusqu’à un plus de 8 km . Ce volume de bruit est rendu possible par la présence d’une caisse de résonance chez les mâles . Ces coassements rentrent très directement en ligne de compte dans la parade nuptiale . Mieux vaut éviter de dormir près de certains étangs à la saison des amours ! Chez les femelles , le canal de Müller transporte les ovocytes au niveau des bras , il est aussi différencié localement . Les ovaires vont les libérer dans la cavité générale où ils vont être récupérés par les pavillons . Au niveau des facultés de reproduction des mâles , le canal de Wolf fait office d’urospermiducte : il va acheminer deux types de liquides. Les deux canaux sont présents chez l’embryon mais selon le sexe génétique de l’individu , le canal de Müller ou le canal de Wolf va disparaître . Les grenouilles ont deux types de respiration : La grenouille , comme de nombreux batraciens , a en effet deux types de respirations bien distincts : aérienne et cutanée . La respiration cutanée :

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La respiration cutanée désigne un processus de respiration de l ’organisme à travers la peau : les échanges dioxygène ( O2 ) et dioxyde de carbone ( CO2 ) notamment se font directement . Ce type de respiration complète généralement la respiration pulmonaire ou branchiale . Certains amphibiens , comme la grenouille par exemple , sont dotés de cette faculté : pour pouvoir avoir des échanges au niveau de leur peau , ils sont recouverts d’un mucus très particulier . En hiver , certaines grenouilles ne respirent que de cette manière lorsqu’elles s’enfouissent sous la vase . La perméabilité de la peau chez les êtres vivants ainsi concernés permet également la diffusion d’autres produits dans leur organisme , y compris celle de certains produits toxiques . Ces animaux sont donc extrêmement sensibles à l’éventuelle pollution de leur biotope . La respiration pulmonaire : La respiration pulmonaire se passe

bien entendu au niveau des poumons . Il y a échanges d’O2 et de CO2 . Chez les grenouilles , cette respiration se passe constamment en deux temps : •   les narines s’ouvrent et la glotte s’abaisse , ce qui fait entrer l’air dans la glotte mais pas du tout dans les poumons . •   ensuite les narines se ferment et la glotte remonte ce qui fait entrer l’air dans les poumons et ainsi de suite … Les grenouilles réalisent aux envi-

rons de 40 à 100 inspirations par minute . Resumé des fonctions des grenouilles : •   Une circulation double , incomplète et fermée . •   Une reproduction ovipare, sexuée. •   Une fécondation externe ou interne . •   Une métamorphose des jeunes têtards dès qu’ils sortent de l’eau. Particularités : Les principales particularités de l ’espèce tiennent dans une grande disparité de tailles et de teintes des très nombreuses sous-espèces ( environ 240 ) . Mais l’on peut aussi remarquer une bonne acclimatation à des milieux ou biotopes très diversifiés , même si un certain facteur d’humidité reste malgré tout une priorité essentielle d’existence pour les grenouilles . Il n’est donc pas du tout étonnant de retrouver toutes sortes de grenouilles, à des pourcentages divers il est vrai , sur tous les continents .

Océeanie : 8 %

Afrique : 10 %

Asie : 21 %

Amérique : 29 %

Eroupe : 32 %

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« L’homme de la forêt » est en voie de disparition Les malaisiens l’appellent «orangoutan», ce qui signifie «l’homme de la forêt»; les scientifiques le nomment Pongo pygmaeus. Ce grand primate des jungles pluviales de Bornéo et de Sumatra est victime de la destruction rapide de son habitat naturel. Incendies volontaires, déforestation pour alimenter le fructueux commerce des essences précieuses et l’agrandissement des espaces cultivables, abattages clandestins pour créer des plantations lucratives de palmiers à huile, et braconnage sont les raisons essentielles du déclin de l’animal. Parfois même il est abattu par les paysans à qui il vient chaparder des fruits ou des légumes. En effet, du fait que les hommes ne cessent de réduire son domaine vital, le singe est contraint à ses risques et périls, de venir chercher chez eux juste de quoi survivre. Il faut savoir que la contrebande d’animaux sauvages représente le troisième trafic illicite le plus rentable après la drogue et les armes. Dans ce domaine, la bêtise et la cupidité des hommes semblent ne pas avoir de limites. En effet, certaines boutiques de luxe et maisons de jeux de Taiwan - plaque tournante du commerce illégal d’orangs-outans - affublent les singes de vêtements, leur apprennent à fumer et les exposent dans les vitrines pour attirer le gogo. D’autres servent d’animaux de compagnie, alimentent les zoos ou les cirques. Dans un grand magasin de Séoul, c’est un orang-outan déguisé en Père Noël qui remettait des cadeaux aux enfants. Le «dressage» se déroule de manière violente, car le propriétaire de l’animal emploie les coups pour se faire obéir. Mais en prenant de l’âge, les orangs-outan deviennent dangereux. Ils sont alors « réorientés » vers les laboratoires pharmaceutiques qui testent sur eux des vaccins. Ou alors ils finissent leur existence dans des animaleries ambulantes qui les exposent derrière les barreaux de cages sordides. Les individus que les associations de protection

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arrivent à récupérer sont confiés à des centres de réintroduction gérés par des scientifiques qui tentent de les réhabiliter. Le célèbre site balnéaire de Pucket en Thaïlande, a acquit une notoriété dont il se serait bien passé. Ravagé par le tsunami du 26 décembre 2004, le parc animalier de l’agglomération a fait l’objet d’une enquête policière pour avoir organisé à l’intention des touristes, des combats de boxe d’orangs-outans ! Equipés de gants et de shorts en satin rouge, les malheureux singes étaient contraints de se battre. Les paris étaient bien évidemment «à la hauteur» de ces affligeants spectacles... Sur 110 pongidés juvéniles illégalement détenus par les responsables du parc, 41 sont décédés de mort suspecte. Ils ont d’ailleurs immédiatement été incinérés afin d’empêcher les prélèvements ADN et le constat des sévices qu’ils avaient sans doute subis.

Côté Web

Un site WWF Belgique est consacré aux hippocampes. Les explications scientifiques vulgarisées s’adressent aussi bien aux enfants qu’aux adultes, aux profanes qu’aux spécialistes. Des animations et des séquences filmées permettent de mieux comprendre les habitudes du petit «cheval marin», qui n’a d’ailleurs pas fini de nous faire rêver. Alors, à vos ordinateurs ! www.hippo@campus.be

Magazine GRANDEUR NATURE n° 4 / Juin 2014 35e année • Revue du WWF-Belgique Communauté francophone • asbl Tous droits réservés aux WWF. Le sigle Panda, le mot Panda et les initiales WWF sont des marques déposées du World Wide Fund For Nature Rédactrice en chef : Claudia Melo Rédaction : Isabelle André, Samuel Thorne, Macha Vislosky, Paulina Hanssens


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