A l'ombre de nos clochers novembre 2014

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N°13

Dieu n’est pas tout dans la vie ! Ce serait parler contre toutes les belles et bonnes choses qu’il nous a données dans la création. A. Gesché

Novembre 2 0 1 4 SUPPLÉMENT AU JOURNAL D I M A N C H E AGRÉGATION

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A L’OMBRE DE NOS CLOCHERS

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CAHIER PAROISSIAL DOYENNÉ DE FRASNES-LEZ-BUISSENAL

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Nous pouvons être appelé les «fils adoptifs du Père»

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Dieu rejoint l’humanité

POURQUOI JÉSUS EST-IL APPARU EN NOTRE HISTOIRE ? 19973 - Tournai - No13-11-2014.indd 1

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DOYENNÉ DE FRASNES-LEZ-BUISSENAL

A VOTRE SERVICE

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La fin de ces suppléments au «Dimanche»

M. l’Abbé Xavier HUVENNE, doyen, curé d’Ainières, Anvaing, Arc, Buissenal, Cordes, Dergneau, Ellignies, Forest, Frasnes-lez-Buissenal, Hacquegnies, Herquegies, Montrœul-au-Bois, Moustier-au-Bois, Oeudeghien, Saint-Sauveur et Wattripont, Grand Place, 10 - 7911 Frasnes-lez-Buissenal (Tél. 069/86 68 29) xhuvenne@gmail. com Permanences le mercredi de 18 h 30 à 19 h 30 et le vendredi de 9 h à 12 h à la cure. M. l’Abbé Pierre Gendarme, curé d’Ellezelles, Grand-Monchaut, La Hamaide, Wodecq et Flobecq, rue d’Audenarde, 32 - 7890 Ellezelles (Tél. et fax : 068/54 24 56). Permanence le mardi de 9 h à 12 h. M. l’Abbé Philippe PARDONCE, Vicaire de l’Unité pastorale, place d’Anvaing, 22 - 7910 Anvaing (Tél. 069/22 21 82 ; gsm 0498/379 430) ; pardonce@yahoo.fr

Le Diacre François Moreau, Chaussée de Lessines 51 7890 Ellezelles (tél. 068/54 26 40), Secrétariat décanal, Grand place, 10 - 7911 Frasnes-lez-Buissenal (Tél. 069/86 68 29 - Fax. 069/86 85 58). Permanences : le mercredi de 18 h 30 à 19 h 30 et le vendredi de 9 h à 12 h. Il est conseillé pour les demandes de messes, de baptêmes ou d’autres sacrements, de prendre contact avec le secrétariat aux heures de permanences.

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M. l’Abbé Jean GERARD, Vicaire dominical, Chaussée de Renaix, 196 - 7500 Tournai. (Tél. 069/84 74 28)

Rappelez-vous, c’était écrit dans le supplément de décembre 2013 : 1. Il ne coûte que 12 euros. 2. Vous recevrez 12 numéros. 3. Notre doyen y fait son édito. 4. Toutes les messes dominicales y sont en tableau. 5. De tout le doyenné, il vous donne les infos. 6. Il ne faut pas donner les chroniques trop tôt. 7. Pour chaque paroisse, il y a plein de mots. 8. Des moments importants, il vous donne un écho. 9. Vous y trouverez aussi de jolies photos. 10. Il vous présente tout ce qui se vit de beau. «ohoooooh» C’était la présentation du périodique «Le Papillon», le périodique de notre Unité pastorale. Celui-ci va continuer à vous tenir informer mensuellement de la vie des paroisses de l’Unité pastorale de Frasnes-lez-Buissenal. Le nombre d’abonnés ne cesse d’augmenter. Il y en aura bientôt 900 ! Par contre, vous tenez l’avant-dernier numéro de «A l’ombre de nos clochers». En effet, suite à la chute terrible d’abonnés au journal «Dimanche», celui-ci a dû encore se «restructurer. Il n’y aura plus le supplément «A l’ombre de nos clochers», les Unités pastorales n’auront plus à fournir d’écrits ni à gérer les abonnements. Le journal Dimanche sera le même pour toute la Belgique. Celui-ci qui abordera des questions de fond et des évènements de l’actualité internationale. Pour terminer ces suppléments, je vais les faire au plus vite. Je vais vous offrir pour ces deux derniers numéros des travaux que j’avais été amené à rédiger lors de ma formation au séminaire. Si vous souhaitez avoir les horaires de célébrations et que c’était votre seule source d’information, n’hésitez surtout pas à rejoindre les abonnés du «Papillon». I Abbé Philippe

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Pourquoi Jésus s’est incarné, et qu’est ce que ça implique ? • Préliminaires Pour faire ce travail, nous avons lu le livre d’Adolphe Gesché : «Le Christ», sixième tome de la série «Dieu pour penser» (A. GESCHE, «Le Christ», «Dieu pour penser», VI, éd. du Cerf, Paris, 2001). Dans ce livre, Gesché essaye de voir correctement la relation qui existe entre Dieu et l’homme. Pour penser à cela, il va partir de la figure de Christ, car la tradition voit en lui «existence humaine» et «présence divine». Gesché va donc interroger la christologie dans le but de mieux comprendre qui est Dieu et qui est l’homme.

• Introduction au travail Dans la foi chrétienne, le Christ occupe une place vraiment centrale. Et pourtant, nous fait remarquer Gesché, il est au centre, mais pas le centre ! Sa personne ne constitue pas le centre premier de sa mission. Dans la première partie, nous analyserons les différentes identités de Jésus, pour mieux comprendre qui il est. Nous verrons tout d’abord l’identité historique et l’identité dogmatique. Mais celles-ci nous font percevoir le Christ comme étant le centre ! C’est pourquoi il nous faudra voir l’identité narrative de Jésus pour prendre conscience que si les évangiles et la Tradition existent c’est parce que Jésus a accompli une mission qui fait que le Christ n’est pas le centre. Il est plutôt au centre d’une mission. A l’aide du livre de Gesché, nous allons synthétiser la mission du

Christ. Il est Dieu, il s’est incarné, il a souffert, il est mort, il est ressuscité,… mais dans quel but ? Nous allons donc rejoindre la question «pourquoi l’incarnation» ? Nous découvrirons alors le centre de la vie chrétienne. A partir de cette fameuse mission du Christ, nous verrons ce qui en découle pour exprimer une identité plus juste du Christ, pour redécouvrir la dignité de tout homme et enfin, pour pouvoir dire qui est le Dieu confessé par les chrétiens.

• Que peut-on dire de Jésus Pour faire de la christologie, nous devons partir de piste certaines concernant sa personne. Nous ne pouvons pas lui attribuer des caractéristiques selon nos bons sentiments. Nous remarquons que nous pouvons en parler à partir de plusieurs sources. La première est son identité historique. Nous pouvons être certain qu’un homme nommé Jésus, est né aux environs de l’an 0, en Palestine. C’est une époque où différents mouvements sont présents dans le judaïsme. Il y a les pharisiens, les sadducéens, les zélotes et les esséniens. C’est dans ce contexte que Jésus est apparu. Nous pouvons encore dire avec certitude que Jésus a enseigné sur Dieu et sur le Royaume, par des paroles et des signes. Il avait des disciples, et il a été mis à mort après un procès. Nous pouvons aussi parler de Jésus à partir de son identité dogmatique. Il s’agit donc du Jésus de la foi. Celle-ci a découvert en Jésus le Christ, le Fils de Dieu. C’est là aussi un fait historique irréfutable. Il y a un peu moins de deux milles ans, des gens ont déclaré et cru que Jésus est Dieu, qui s’est incarné parmi nous. Et ceci va changer leur vie ! Ces deux premières identités ne nous permettent pas de comprendre la mission de Jésus. Qu’est ce qui nous a permis de dire qu’il est Dieu, le Christ, le Messie, le Fils de Dieu ? Si nous ne restons qu’à son identité historique, nous risquons de le considérer comme un prophète. Dans sa vie publique, Jésus effectue plus ou moins les mêmes choses. Si nous restons à l’identité dogmatique, il ne nous est pas possible de saisir sa mission. Nous reconnaissons qu’il est Dieu et nous lui rendons un culte. Nous lui adressons des prières,… Mais est-ce pour cela qu’il s’est incarné ? Jésus avait une mission bien particulière. Pour la saisir, il faut tenir les identités historique et dogmatique ensemble. Nous pouvons le faire en parlant de l’identité narrative de Jésus. Le concept «d’identité narrative» est un concept phénoménologique développé par P. Ricœur et A. Harendt. Ce concept nous dit que toute chose ou toute personne est connue quand elle est racontée. Une identité, un «je» est toujours donné par quelqu’un. Les écrits du Nouveau Testament racontent la vie de Jésus. Ce n’est pas Jésus lui même qui a dicté les textes. Ce sont des personnes, qui ont été proches de Jésus et qui désirent faire passer un message sur Jésus, sur son identité, suite à un événement : sa mort et sa résurrection ! La vie de Jésus trouve son sens dans les événements de Pâques et de Pentecôte. Ces évènements vont inviter à revoir chaque passage

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de la vie de Jésus et à leur donner un sens. Quand nous lisons les évangiles, nous devons toujours avoir cela en tête. Les évangiles n’ont pas le but de raconter chronologiquement ce qui est arrivé à Jésus. Ils suivent plutôt la chronologie de la foi. Ils suivent une sorte de chemin nous faisant, à partir d’événements dans un cadre historique, découvrir qui est le Jésus de la foi et qu’elle est sa mission. Analysons donc le centre de la mission de Jésus : les événements de Pâques à Pentecôte.

• Les évènements de Pâques à Pentecôte Nous venons de le dire, les évangiles se présentent comme une chemin de foi. Ils sont comme un pèlerinage. C’est à dire un chemin où tout trouve son sens à l’arrivée. Ici, l’arrivée c’est la résurrection. Toutefois, pour ressusciter, Jésus a dû mourir. Quand nous disons «Jésus est mort», que dit-on ? Enonçons nous simplement le fait biologique, l’arrêt du cœur qui ne dure qu’un instant ? Non. Dans la tradition juive, la mort est plus que l’instant biologique. C’est le passage et l’existence dans un ailleurs : la shéol, l’enfer, le monde des morts. Quand nous disons que Jésus est mort, nous affirmons qu’il a vécu son humanité jusqu’au bout et qu’il est descendu en enfer. Et c’est seulement à partir de là que nous allons pouvoir comprendre ce qu’est la résurrection. En effet, qu’est ce que la résurrection ? Serait-ce le tombeau vide ? Serait-ce une réanimation ? En fait, il s’agit de la sortie des enfers. Jésus est ressuscité non pas du tombeau mais des morts. Ce n’est donc pas juste une simple réanimation. La résurrection est une victoire de Dieu contre la mort. Le Père n’a pas abandonné le Christ mais il l’a exalté. Il l’a arraché à la mort pour le faire passer à la gloire du ciel. La résurrection de Jésus n’est toutefois pas un acte n’impliquant que lui. La résurrection de Jésus est à voir comme un avènement pour tous les hommes. Quelque chose de nouveau dans la relation entre Dieu et l’homme est apparu. Jésus étant le ressuscité devient aussi le ressuscitant ! Nous n’espérons donc pas ressusciter un jour simplement parce que le Père a ressuscité Jésus et que nous pouvons dès lors espérer que le Père fasse de même pour nous, vu que c’est dans ses capacités. «Ce qui est arrivé à Jésus ne concerne pas seulement son destin personnel, mais il est ressuscité pour notre justification» (Rm 4, 25 ; cf. 1 Th 4, 14)» (A. GESCHE, «Le Christ», «Dieu pour penser», VI, éd. du Cerf, Paris, 2001, p. 181). Si Jésus est descendu parmi les morts, c’est pour vaincre la mort. Il l’a fait afin de sauver l’homme de sa situation de séparé de Dieu ! C’est là le cœur de la mission de Jésus. En s’incarnant, le Verbe de Dieu vient renouveler la relation entre l’homme et Dieu. Il vient permettre à l’homme d’avoir part à la divinité de Dieu. Jésus, le Christ a été envoyé par Dieu, le Père, pour nous racheter et nous mettre en relation avec le Père. «Rendons grâce à Dieu le Père, lui qui nous a donné d’avoir part à l’héritage des saints, dans la lumière. Nous arrachant à la puissance des ténèbres, il nous a placé dans le Royaume de son Fils bien-aimé : en lui nous avons le rachat, le pardon des péchés.» (Col 1, 12-14) Par sa mort, pendant ses trois jours en enfer, Jésus accomplit pleinement sa mission. Nous pouvons structurer le scénario de la résurrection en trois temps : Il y a tout d’abord une lutte contre le Démon. Dans l’enfer, Jésus va poursuivre sa lutte contre le péché, contre le mal, qu’il avait commencée dès son incarnation (cf. He 2,4).

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Jésus va donc rencontrer avec sa puissance la mort, et il la vaincra. Ensuite, nous pouvons situer dans un second temps la prédication aux enchaînés (cf. 1 P 3, 18-20). Nous voyons là une victoire totale sur les enfers. Tous ceux qui étaient séparé de Dieu sont sauvés. Finalement le troisième temps est la sortie victorieuse des enfers. C’est en quelque sorte ce que la Tradition a décrit comme étant le troisième jour. Jésus sort avec tous les morts, des enfers. Il a libéré tout le monde. Si Jésus, le Verbe de Dieu s’est incarné, ce n’est donc pas pour recevoir des honneurs et des gloires. C’est dans une pure obéissance au Père avec qui il est dans une relation parfaite, grâce à l’Esprit. Dieu souhaite rétablir avec l’homme l’ordre qui fut brisé par le péché originel. Jésus est donc venu annoncer l’amour de Dieu pour toute l’humanité. Tout homme peut, dès aujourd’hui être en relation avec Dieu. Tout homme peut dire à Dieu : Abba, Père. Cela nous est possible par la mort et la résurrection de Jésus. Après sa résurrection, Jésus est apparu à ses disciples. C’est le temps après pâques, jusqu’à l’ascension. C’est la révélation ou le signe pour les disciples de cette résurrection que nous venons de décrire. Si les disciples peuvent dire que Jésus est ressuscité et qu’il est le Christ, le Seigneur c’est parce qu’ils en sont les témoins. Jésus ressuscité, le Seigneur leur est apparu. Il est venu achever la Révélation. Il a terminé ce qu’il avait commencé par son incarnation. Il a rétabli la relation de l’humanité entière avec Dieu. Tout être humain peut se considérer comme sauvé. Le Christ nous a libéré de la fatalité du péché et de la mort. Toute personne peut être pardonnée. Nous sommes là au cœur de la Bonne Nouvelle, de l’Évangile. Pour accomplir réellement cette Bonne Nouvelle, le Christ Jésus va nous envoyer d’auprès du Père, l’Esprit saint. Par lui, nous recevons

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DOYENNÉ DE FRASNES-LEZ-BUISSENAL les prémices de notre relation avec Dieu. Par le baptême, l’homme, plongé dans la mort et la résurrection du Seigneur, acquiert par l’Esprit, les prémices de son adoption filiale. Ce n’est pas suite à une réflexion en chambre que les disciples ont annoncé que Jésus est le Christ et qu’il est ressuscité. Par les apparitions et les paroles de Jésus, leurs yeux vont s’ouvrir et ils comprendront alors tout ce que Jésus leur avait dit et tout ce qu’il avait fait. C’est ainsi que Jésus sera reconnu comme étant le Christ, le Seigneur, le Verbe, la Parole créatrice de Dieu existante dès avant l’origine du monde. Voyons à la suite des disciples, tout ce qui nous est désormais, possible de dire sur Jésus, grâce à la résurrection.

• Ce que la mort et la résurrection permettent alors de dire Jésus, Christ, Fils de Dieu En lisant les évangiles, nous remarquons que Jésus ne dit jamais lui même qui il est exactement. Quand les disciples de Jean-Baptiste viennent lui demander où il loge, il leur dit «venez et vous verrez». Il n’est pas celui qui donnera la réponse sur son identité. Il pose plutôt la question : «Pour vous qui suis-je ?». Ce ne sera qu’après la mort et la résurrection de Jésus que les disciples peuvent dire «tu es le Christ». Il ne faut jamais oublier que tout acte de foi est accueille et cheminement. C’est pourquoi la divinité de Jésus n’a pas éclaté tout de suite, mais petit à petit. Dans notre relation avec le Père, nous pouvons dire suite à ce que nous venons de voir que le Christ est notre médiateur. Il est celui par qui l’accès au Père nous est possible. En nous envoyant l’Esprit, il est celui par qui nous pouvons prier le Père. Dès lors, nous pouvons appeler Jésus «l’archégos» (ago : conduire ; arché : principe). Il est le chemin, le vérité et la vie pour tout être humain. Toutefois, ce n’est pas parce que les disciples ont remarqué la divinité de Jésus qu’ils l’ont appelé directement «Fils de Dieu». Ils l’ont appelé ainsi dans la continuité de l’œuvre salvifique du Christ. En effet, celui-ci avait promis à ses disciples, une fois qu’il retournerait définitivement auprès de Dieu, d’envoyer l’Esprit, qui n’est autre que la relation personnelle d’amour qu’il y a entre lui et Dieu. C’est parce que par cet Esprit nous ressentons une libération, une adoption filiale, que Jésus sera appelé Fils de Dieu, le Fils du Père. La relation qu’il y a entre Jésus-Christ et Dieu est comparable à celle entre un Père et son Fils. C’est ainsi que nous nommons Dieu, le Père et Jésus-Christ, le Fils. Dans cette relation, nous pouvons dire que le Fils est l’aimé du Père, qui est l’aimant. L’esprit est celui qui forme l’unité, en étant l’amour personnel. Dieu est unique dans la relation.

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du Père. Tout être humain est aimé de Dieu. Le Père, par le Fils, dans l’Esprit est en relation avec l’homme. C’est le premier type de relation pour l’homme. Cet amour que nous recevons du Père, par le Christ nous pousse à répondre, à bénir le Père. Il s’agit là du mouvement inverse. Dans l’Esprit, par le Christ, nous allons au Père. La vie de l’homme recevant l’amour est donc changée. Le Père nous ayant été révélé par le Fils, nous met en relation avec Lui. Le christianisme refuse l’idée d’un Dieu détaché du monde et de l’homme. Dans ces schémas, nous remarquons que le Christ se trouve au centre, mais il n’est pas le centre. Il est celui qui mène au Père et qui nous envoie l’Esprit. Nous pouvons remarquer par l’incarnation du Christ et l’accomplissement de sa mission, qu’il y a une parenté entre nous et le Père. Par la résurrection de Jésus, par le don de l’Esprit qu’il peut nous faire en permanence, nous pouvons aussi être appelé les «fils adoptifs du Père». Le sens de notre vie se trouve pleinement dans la relation avec le Père. L’homme ne perd pas son identité au contact de Dieu. Au contraire, à son contact, l’homme retrouve pleinement son identité «d’image de Dieu». Nous saisissant chacun comme fils adoptif de Dieu, nous considérons chaque individu comme étant notre prochain. Ce que nous faisons au plus petit des hommes, nous le faisons à Dieu. Par le Christ, nous pouvons être libéré de nos égoïsmes, de nos instincts, de nos pulsions, de nos divisions, de nos idolâtries,…En accomplissant sa mission, le Christ est notre libérateur. Il nous libère des fatalités liées à notre nature. Le criminel n’est pas réduit à son crime !

La vie de l’homme acquiert un sens nouveau En voyant la mission de Jésus, nous comprenons mieux maintenant en quoi l’incarnation du Verbe, sa mort et sa résurrection influence la vie de l’homme. Par le Christ, qui nous envoie l’Esprit, nous sommes invités à entrer dans la relation divine. Par la venue du Christ, qui nous envoie aujourd’hui l’Esprit, tout homme peut se découvrir aimé du Père, par le Fils. Le Christ nous communique l’amour qu’il reçoit

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DOYENNÉ DE FRASNES-LEZ-BUISSENAL Une christo-logie pour une théo-logie Par l’incarnation, les homme ont pu découvrir qui est Dieu. Ce n’est pas un Dieu qui serait un être immobile, impassible,… C’est un Dieu qui est transcendant et immanent. Il est à la foi le tout proche et le très haut. Dieu est un être de relation. C’est ce que nous disons à chaque fois que nous disons : «Dieu est amour.» Tout ceci, nous pouvons le dire par le Fils, dans l’Esprit. Stoppons donc l’idée d’un Dieu loin et coupé de nous. Par l’Incarnation, nous avons pu voir que divinité ne rime pas avec éloignement et impassibilité. Au contraire, la passibilité est le signe d’un vrai Dieu. C’est tout le contraire du Dieu confessé par les athées. Dieu n’est pas un juge qui nous regarderait avec un œil accusateur. Il est plutôt celui qui face à quelqu’un ayant commis une erreur lui dira : «convertit toi, relève toi, tes péchés sont pardonnés. Va et ne pèche plus.» Dieu n’est donc pas un agent «interdicteur» qui nous priverait de notre liberté. Il est plutôt celui qui nous libère afin que nous vivions pleinement notre nature «d’enfant de Dieu.» Suite à ceci, nous pouvons remarquer que le Dieu confessé par les chrétiens est le Dieu transcendant et immanent. Il est transcendant, en tant qu’il est le tout Autre. Il est celui sur qui nous ne pourrons jamais mettre la main. Nous ne pourrons jamais le saisir, le cerner. Toutefois, il est aussi immanent, car il est en relation avec l’homme. Il ne cesse de se donner à nous par l’Esprit. Il s’est même incarné parmi nous par le Fils. *

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• Conclusion Dans une première partie, nous avons commencé en cherchant ce que nous pouvions dire de Jésus, à travers son identité historique et son identité dogmatique. Toutefois, nous avons découvert qu’à travers ces deux manières de parler de Jésus, il ne nous est pas possible de comprendre pourquoi il s’est incarné. Il nous a donc fallut avoir recourt à un autre niveau pour parler de l’identité Narrative de Jésus. Celle-ci rejoint la question «à partir de quoi, ou pourquoi a-t-on écrit au sujet de Jésus ? Nous avons découvert que la mort et la résurrection de Jésus sont les éléments fondateurs par rapport à tout ce que nous disons sur Jésus. Dans une seconde partie, nous avons donc analysé la mort et la résurrection de Jésus. Ce sont les fondements du christianisme. C’est véritablement une libération, un combat qui va complètement changer la vie de l’homme. C’est ainsi qu’à la suite de ce point nous verrons l’implication de la mort et de la résurrection de Jésus, en trois points. Nous avons vu tout d’abord ce que nous pouvons dire désormais à propos de Jésus, le Christ. Ensuite nous avons vu ce que nous pouvons dire à propos de l’homme et finalement à propos de Dieu. L’incarnation du Christ est une véritable révolution pour l’homme. Pour conclure, nous pouvons constater que la manière de voir Jésus-Christ comme homme et Dieu est indispensable pour notre vie elle-même. Ce serait tout le projet salvifique qui serait mis en cause si Jésus, le Verbe de Dieu, le fils du Père n’avait pas pris pleinement la condition d’homme. Ce serai tout aussi impossible si Jésus n’était qu’un homme. Jamais il n’aurait vaincu le mal. Nous serions toujours dans une condition séparée de Dieu. Reconnaissons toujours en lui «Dieu fait homme».

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RÉGION PASTORALE D’ATH

Ce beau métier… la maçonnerie Comme chaque journée à l’atelier Nous bâtissons des cathédrales pour apprendre ce si beau métier C’est sûr, Nous sommes des hommes habités ! Pourtant du soir au matin, je traîne les pieds comme ceux de ma génération, pas trop d’entrain à travailler, car nos journées sont bien trop crevantes ! Les maçons c’est une grande famille Maîtres et compagnons comme un vrai feu d’artifice De toute part, nous on s’éclate ! Oui mais bâtir un vrai poème, Avoue-moi donc que ça t’épate ! I Cyril

Les intempéries de la vie On a grandi dans des chemins d’interdiction, de drôles de chemins de traverse, où nous allions, la tête traversée d’intempéries Je veux dire que je vivais sous la pluie, maintenant que j’ai compris qu’il existe des sens interdits Je redonne un sens à ma vie, et m’accomode de ce monde, pourtant rempli d’hypocrisie

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Quand truelle rime avec culturel ! Pourquoi des jeunes maçons ne pourraient-ils pas s’exprimer autrement qu’avec leurs bras et leurs truelles ? En début d’année scolaire, des élèves de terminale de la section «ouvrier qualifié en construction gros-œuvre» de l’Institut Technique Libre d’Ath souhaitaient laisser une trace de leur passage à l’école. Professeur de français, je leur ai proposé de réaliser et publier un recueil de poésie. Un projet hors du commun et paradoxal : en effet, l’association maçon / poète n’est pas, de prime abord, habituelle. Afin de les motiver à cet art littéraire, leur source d’inspiration fut Arthur Rimbaud. En effet, ce dernier a rédigé la majorité de son œuvre durant son adolescence. Poète rebelle, écorché par la vie, cela a parlé à ces poètes au casque de chantier. S’ils sont amenés à devenir d’excellents praticiens dans leur métier, il ne faut pas négliger l’aspect culturel de leur formation. Je crois fermement en eux et en leurs capacités à mener à bien ce projet d’envergure. Les premières idées sont apparues sur les traces de Rimbaud à Charleville-Mézières. Quoi de plus symbolique que de lancer les premiers vers de notre recueil dans la ville natale de l’homme aux semelles de vent… Nous y avons aussi rencontré Gilles Simon qui deviendra leur «coach poétique». En partant de leurs idées et textes bruts de décoffrage, Gilles Simon les a guidés dans l’affinage des idées et la rédaction poétique. De mon côté, j’ai joué le rôle d’intermédiaire, mais aussi et surtout de pompe à vélo pour regonfler le moral des troupes parfois au plus bas et de temps en temps de «persécuteur» dans les moments de non-production. Pourquoi des jeunes maçons ne pourraient-ils pas s’exprimer autrement qu’avec leurs bras et leurs truelles ? Bien sûr, l’exercice n’est pas simple pour eux, ils y ont mis tout leur cœur. Le rôle de l’école et de ses enseignants n’est-il pas de révéler les compétences enfouies des jeunes, de les travailler et de croire en elles ! I Olivier Planckaert, extrait de «Paraboles» Consultez la page Facebook : www.facebook.com/lesmaconsdesable

I Brandon

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DIOCÈSE DE TOURNAI Retrouvez l’agenda du diocèse sur www.diocese-tournai.be et l’information en continu sur www.InfoCatho.be

DI ACO N I E

«Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites»

Il y a à peine un an, le synode diocésain apportait ses conclusions. Parmi celles-ci, ce vœu était formulé : «Un service d’accueil sera mis sur pied dans chaque future paroisse nouvelle pour ouvrir la porte à ceux qui n’osent pas entrer, pour animer les enfants, pour vivre un moment fort avec les jeunes, pour proposer un moment de convivialité, pour inviter à partager les soucis et tout ce qui fait vivre. Le service d’accueil sera particulièrement attentif à ce que les personnes blessées, les pauvres, les exclus de la société se sentent à l’aise là où les chrétiens se réunissent.» Le premier temps fort de l’Église diocésaine dans le domaine de la diaconie aura lieu le 8 novembre prochain à l’Institut Saint Joseph de la Louvière. Cette journée intitulée «Chrétiens solidaire, un + pour tous » accueillera tous ceux et celles qui œuvrent au bien-être des autres. Comme l’indique Patrick Plateau, animateur pastoral à l’évêché de Tournai, «ils verront que ce qu’ils font dans le cadre d’une association est nécessaire. » Des ateliers thématiques prévus l’après-midi permettront notamment de voir concrètement comment nous (chrétiens) pouvons lutter contre la faim, le froid, l’exclusion… Des organisations viendront présenter leurs activités auprès des personnes sorties de prison, des plus démunis, etc. «Si les associations pouvaient également se découvrir les unes les autres et créer du lien entre elles…», espère Patrick Plateau comme deuxième objectif de cette journée. Et si les personnes qui en ont besoin pouvaient par la même occasion rencontrer les personnes qui les aideront, ce

temps fort diocésain aurait rempli sa mission. Le thème du 8 novembre l’indique : quand on agit pour une personne, toute la communauté en bénéficie !

Vivre plus dignement Les participants de cette journée auront l’occasion de pousser la porte d’une asbl locale, Utopia, installée dans l’ancien monastère des sœurs clarisses à La Louvière. Dans ce lieu, une quarantaine de bénévoles, une petite communauté de Sœurs Franciscaines et cinq salariés s’activent au service des plus démunis et ce, sans aucune discrimination. Mieux encore, les personnes dites démunies sont associées à la mise en place de certains projets, comme l’atelier cuisine, l’atelier couture ou l’entretien d’un jardin potager. Au-delà des exemples de tous les lieux où les chrétiens peuvent se mettre au service de leurs semblables, deux conférencières apporteront des repères. D’abord, Sœur Laure Blanchon, de formation économique

et commerciale, viendra présenter l’histoire de la diaconie dans l’Église. Puis, en fin de journée, Christine Mahy, présidente du Réseau belge de lutte contre la pauvreté, s’exprimera sur la situation actuelle de la pauvreté en Belgique et des défis à relever, notamment vis-à-vis des enjeux politiques. Dans un chat sur la précarisation des travailleurs aujourd’hui, cette spécialiste constatait : «Ni les travailleurs, ni les bénéficiaires de la sécurité sociale et de la protection sociale ne devraient «mendier» des aides… le système induit l’assistance dont les gens ne veulent pas. Il faut revoir l’ensemble de cette organisation sociétale en remettant les gens au centre, et organiser le travail, la solidarité et l’économie au service de la population et pas des capitaux.» Parions que ce seront les hommes et les femmes les vraies vedettes de cette journée du 8 novembre. I Anne-Françoise de Beaudrap

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Notre territoire est riche de nombreux lieux-ressources où les personnes peuvent retrouver un peu de dignité. De multiples associations vont le prouver à la Louvière le 8 novembre.

Médias Catholiques Belges Francophones (mcbf.be) – CCMC asbl – Chaussée de Bruxelles, 67/2 à 1300 Wavre – tel : +32 (0) 10/235 900 – info@mcbf.be Directeur de rédaction et éditeur responsable : Jean-Jacques Durré – Directeur adjoint : Cyril Becquart – Accompagnement des paroisses : Anne-Françoise de Beaudrap. Les contenus rédactionnels et les images fournis par les paroisses et les Unités Pastorales sont publiés sous leur entière responsabilité. Fil info : redaction@mcbf.be – L’actualité en continu : www.InfoCatho.be En coréalisation avec Bayard Service Édition – Parc d’activité du Moulin, allée Hélène Boucher BP60090 – 59 874 Wambrechies CEDEX

19907 --N°13 - 11-2014.indd 88 19973 -Tournai - Tournai No13-11-2014.indd Ours.indt 1

13/10/2014 13:05:21 17/10/2014 15:36:32 12:34:38 05/08/2014


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