Quoi de neuf novembre 2014

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N°13 Nov.-Déc. 2 0 1 4 SUPPLÉMENT AU JOURNAL D I M A N C H E AGRÉGATION

QUOI DE NEUF ? JOURNAL DE l’UNITÉ PASTORALE DE MALMEDY

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Ô mort où est ta victoire  ? 1 Cor 15, 55

LA MORT NE PEUT TE GARDER… SAINT MARTIN

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UN LIVRE À LIRE

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Au jardin où tu t’en vas, notre corps n’est plus poussière…

SOUVENIRS, SOUVENIRS… Quand vous lirez ces lignes, l’automne se sera installé. Les matins seront encore plus frais et brumeux. Les champs, couverts de givre, brilleront au soleil de novembre et les fruits seront remisés pour les réserves d’hiver. La Toussaint était, pour moi et mes frères et sœur, un temps privilégié. Toute la famille, en rang d’oignon, assistait aux offices du 1er novembre. L’après‑midi, nous «‌montions‌» au cimetière. Un de nos plaisirs était de marcher dans l’épais tapis de feuilles mortes en secouant nos pieds pour faire le plus de bruit possible. Au cimetière, on «‌rendait visite‌» à toute la famille et commençait alors une leçon de vie. «‌Et là, c’est qui ? Tes grands‑parents. Là, à côté, c’est une sœur A grand‑mère, partir de ta morte en…‌» Et on recomposait ainsi la généalogie familiale… du dimanche comme dans la Bible ! On déposait aussi 9 novembre de tombe en tombe des «‌potées‌» de de 10h05 àcolorées. 11h Le cimetière chrysanthèmes ressemblait à un immense jardin. Au sur «La alors Première» retour, on jouait à reconnaître les arbres «RTBF des International» et àet ramasser châtaignes. Le soir tombait surlaune journée Ste bienGertrude remplie qui depuis collégiale se clôturait par la cuisson des «‌marrons‌» de Nivelles (Archidiocèse de que l’on dégustait, gourmands, collés à la Malines-Bruxelles) vieille cuisinière avant d’aller se coucher, fourbus. Podcasts sur RTBF “La Première”

Dans la liturgie des funérailles, il est un moment qui me touche particulièrement : le moment de l’encensement.

Jean‑Pierre Koch

SUR

Dimanche 23 novembre de 10h45 à 11h30: Fête de Jésus Christ Roi de l’Univers depuis l’église du couvent Saint-Dominique à Bruxelles.

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RIORITAIRES

Du fait que le geste de l’encensement est facultatif, durant des années je l’ai omis… Mais j’en suis revenu, et désormais je me garde bien de le laisser tomber. Ce geste évoque la prière que la communauté rassemblée fait monter pour le défunt : Que ma prière monte vers Dieu comme un encens (Ps 141, 2)… Mais aussi ce geste rend honneur…Geste, antique et vénérable s’il en est, par lequel l’homme rend honneur à la divinité… et, dès lors à toute personne, à tout lieu, à tout objet porteurs de la présence divine : ainsi l’autel, l’évangé‑ liaire, la croix, le saint sacrement, le prêtre… et le défunt !… Pourquoi donc l’encensement du corps du défunt ? Parce que le corps du défunt est devenu par le baptême Temple du Saint‑Esprit (Cf. 1 Co 6, 19)… L’Esprit saint est Celui qui en personne est vie et amour… Il est Celui par lequel tout notre corps devient porteur de vie et d’amour… J’aime, à ce mo‑ ment de la liturgie des funérailles, rappeler tout ce qui a pu passer de vie et d’amour - tout ce qui a pu passer d’Esprit saint - à travers les yeux, la bouche, les oreilles, les mains, les pieds… à travers l’entièreté du corps du défunt… Les yeux qui se sont attendris, la bouche qui a donné le baiser, les oreilles qui ont écouté, les mains qui ont caressé, les mains qui ont coupé le pain, pansé les plaies… qui ont maçonné le mur, serré le boulon,… les pieds qui ont marché, couru à l’aide… les genoux qui ont prié… Le geste de l’encensement…Moment de mémoire reconnaissante à Dieu pour tout ce qui est passé d’Esprit saint à travers le corps du défunt… Et cet encens qui monte n’est‑il pas tout en même temps comme un parfum de promesse ?… Ne monte‑t‑il pas comme une annonce délicate et dis‑ crète ?… Ne nous dit‑il pas silencieusement que ce corps que nous honorons nous le retrouverons plus beau et plus vivant… et plus présent que jamais dans ce qu’il portait de meilleur… par l’Esprit qui ne peut que l’habiter éternellement ? Au jardin où tu t’en vas, notre corps n’est plus poussière ; La sève de l’Esprit t’emporte vers le Père, Nous te disons à Dieu, mais c’est à notre Dieu Qui est le Dieu de vie ! (S57) II Votre curé Henri Bastin


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Ora pro nobis

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Lors de la vigile pascale, on chante la longue et belle litanie des saints

J’aime entendre ainsi s’égrener doucement les noms de tous ceux qui, à travers les âges, nous ont si bien transmis la foi par leur vie tout offerte. À la Toussaint, nous faisons mémoire de ces personnes, grâce auxquelles la confiance en Dieu s’est propagée dans l’Église jusqu’à nos jours et nous honorons les tombes des nôtres qui, à leur manière, ont semé des graines d’espérance. Certaines personnes de nos villages, de nos familles, pourraient sans doute être citées aussi, en toute dis‑ crétion… J’imagine que ce jour‑là, il y a du remue‑mé‑ nage «là‑haut» : on s’active pour la fête qui ravive la mémoire de notre joyeuse et com‑ mune destinée, être avec le Seigneur, en‑ semble et l’adorer. Et l’un se penche par‑ci, un autre se re‑ tourne par‑là, pour glisser à l’oreille des siens, à travers la liturgie, le réconfort et le secret du bonheur qu’il connaît maintenant : une vie entièrement abandonnée à Celui qui

nous aime, nous crée, nous guide et nous mène en lieu sûr. N’est‑il pas réjouissant de se sentir ainsi faire partie d’un peuple fraternel en marche, un peuple où joue la solidarité de ceux qui intercèdent de toute leur force pour que nous trouvions le chemin de la joie ? Oui, j’aime fêter les saints et nos ancêtres, nos grands frères et sœurs, croyants auda‑ cieux, originaux et lumineux, qui nous invi‑ tent à le devenir à notre tour ! C’est vrai que parmi eux, nous avons chacun nos préférences : pour l’un, ce sera saint François, un autre sainte Thérèse (la grande ou la petite), un troisième saint Benoît, An‑ toine ou Dominique… ou encore l’un de ces humbles bienheureux, comme le chante si justement le Canadien Robert Lebel : «Ils sont nombreux, les bienheureux Qui n’ont jamais fait parler d’eux Et qui n’ont pas laissé d’image Tous ceux qui ont depuis des âges Aimé sans cesse de leur mieux

Autant leurs frères que leur Dieu. Ils ont leurs noms sur tant de pierres Et quelquefois dans nos prières Mais ils sont dans le cœur de Dieu Et quand l’un d’eux quitte la terre Pour gagner la maison du Père Une étoile naît dans les cieux.» Alors, quand le ciel est étoilé, c’est un peu la Toussaint, non ? Et puis je ne résiste pas à l’envie de vous li‑ vrer une perle de Christian Bobin, qui, dans son livre Ressusciter, nous ramène douce‑ ment sur terre : «Tout ce que je sais du ciel me vient de l’étonnement que j’éprouve devant la bonté inexplicable de telle ou telle personne, à la lumière d’une parole ou d’un geste si purs qu’il m’est soudain évident que rien du monde ne peut en être la source». Qu’aujourd’hui, vous puissiez être ainsi étonnés : c’est ce que je vous souhaite tous‑ saintement ! II Nicole Piront


UNITÉ PASTORALE SAINT-FRANÇOIS AU PIED DES FAGNES - MALMEDY CALENDRIER D E S C É L É B R AT I O N S EUCHARISTIQUES

MOIS DE NOVEMBRE Jeudi 6 novembre À 18 h à la chapelle des malades. Vendredi 7 novembre À 16 h au home à Xhoffraix À 18 h à la chapelle de semaine.

32 dimanche ordinaire e

Samedi 8 novembre À 18 h à la cathédrale - messe des familles. Dimanche 9 novembre À 9 h à l’église de Ligneuville. À 10 h 30 à la cathédrale - messe chantée avec la Chorale Caecilia de Géromont. À 10 h 30 messe en allemand à l’église des Capucins. À 14 h 30 à la cathédrale - Célébration des baptêmes. À 18 h à l’église des Capucins - messe selon le rite ancien. Mardi 11 novembre - fête de l’Armistice À 8 h à la chapelle de semaine. À 10 h à l’église de Xhoffraix - Moment de prière pour les victimes des deux guerres. À 11 h 30 à la cathédrale - Moment de prière pour les victimes des deux guerres. Mercredi 12 novembre À 8 h à la chapelle de semaine. Jeudi 13 novembre À 18 h à la chapelle de la clinique Vendredi 14 novembre À 18 h à la chapelle de semaine.

33e dimanche ordinaire Samedi 15 novembre à 11 h 30 à la cathédrale - TE DEUM chanté à l’occasion de la fête du Roi. À 18 h à la cathédrale - messe des familles avec les confirmands. Dimanche 16 novembre À 9 h à l’église de Xhoffraix. À 10 h 30 à la cathédrale - messe chantée avec la Royale Chorale Caecilia à l’occasion de la fête de Ste Cécile. À 10 h 30 messe en allemand à l’église des Capucins. À 10 h 45 à l’église de Ligneuville. Mardi 18 novembre À 8 h à la chapelle de semaine. Mercredi 19 novembre À 8 h à la chapelle de semaine. À 16 h à la Résidence du Grand Fâ. Jeudi 20 novembre À 18 h à la chapelle des malades. Vendredi 21 novembre À 18 h à la chapelle de semaine.

Fête du Christ, Roi de l’Univers Samedi 22 novembre À 18 h à la cathédrale - messe des familles. Dimanche 23 novembre À 9 h à l’église des Capucins. À 10 h 30 à la cathédrale. À 10 h 30 messe en allemand à l’église des Capucins. À 10 h 45 à l’église de Ligneuville. Mardi 25 novembre À 8 h à la chapelle de semaine. Mercredi 26 novembre À 8 h à la chapelle de semaine. Jeudi 27 novembre À 18 h à la chapelle de la clinique Vendredi 28 novembre À 18 h à la chapelle de semaine.

1er dimanche de l’Avent Samedi 29 novembre. À 18 h à la cathédrale - messe des familles. Dimanche 30 novembre À 10 h 30 à la cathédrale - Célébration avec mémoire des défunts du mois d’octobre et remise des hosties d’adoration aux représentants des différentes chapelles. À 10 h 30 messe en allemand à l’église des Capucins. À 10 h 45 à l’église de Ligneuville.

MOIS DÉCEMBRE Mardi 2 décembre À 8 h à la chapelle de semaine. Mercredi 3 décembre À 8 h à la chapelle de semaine. Jeudi 4 décembre À 18 h à la chapelle des malades. Vendredi 5 décembre À 16 h au home à Xhoffraix À 18 h à la chapelle de semaine.

2e dimanche de l’Avent Samedi 6 décembre. À 18 h à la cathédrale - messe des familles. Dimanche 7 décembre À 9 h à l’église de Bellevaux. À 10 h 30 à la cathédrale. À 10 h 30 messe en allemand à l’église des Capucins. À 10 h 45 à l’église de Ligneuville. À 18 h à l’église des Capucins - messe selon le rite ancien. Mardi 9 décembre À 8 h à la chapelle de semaine. À 15 h 30 à la Résidence des Arcades Mercredi 10 décembre À 8 h à la chapelle de semaine.

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CALENDRIER DES LECTIO DIVINA

ÉCOUTE ET PARTAGE AUTOUR DE LA PAROLE DE DIEU Ces tables de la Parole ont lieu : Le premier mardi du mois à 20 h chez Benoît et Anna Antoine, Grand Rue 23 à Ligneuville Le premier jeudi du mois à 18 h chez Horst et Marguerite Weidisch à Cligneval. Le premier vendredi du mois à 20 h chez Paul et Rosa Dumoulin à Hédomont 1E et à 20 h également chez Madeleine Lentz, Place du Parc 22 à Malmedy (pour les jeunes). Le deuxième mercredi du mois à 20 h chez Guy et Anne‑Marie Grodent, Rte de Spa 52 à Burnenville. Le deuxième jeudi du mois à 18 h 30 chez Ida Dosquet, Rue Hte Vaulx 35 à Malmedy. Le deuxième vendredi du mois à 20 h chez Clément Seffer à Steinbach 109. Le troisième mardi du mois à 16 h chez Sœur Marie‑France Feller, Rue Abbé Péters 49 à Malmedy. Le troisième mercredi du mois à 20 h chez Jean et Elisabeth Hugo, chemin du Calvaire, 2 à Chôdes. Le troisième jeudi du mois à 20 h chez Herman et Monique Nelles, Av. des Alliés 35 à Malmedy. Le troisième vendredi du mois à 20 h chez Madeleine Lenz, Place du Parc 22 à Malmedy (pour les jeunes). Le dernier mardi du mois à 14 h chez Marie‑Elisabeth Bindels, Rue de Bavière 26 à Malmedy. Le dernier vendredi du mois à 20 h à Arimont à tour de rôle chez Albert et Rose‑Marie Louys, chemin du Val 9, Francis et Marie‑Rose Aleff, chemin du Château 14 et chez Ursula Bodarwé, Rue de la Carrière, 2 Pour la lectio à Bellevaux, s’informer de la date auprès de Nicole Piront (0474/37 93 02) ou Jean‑Pierre et Monique Koch (080/33 92 58 0479/84 13 12) Une rencontre œcuménique a lieu une fois par mois à Xhoffraix, pour le lieu et la date, s’adresser au secrétariat de l’Unité pastorale (080/33 00 26 0495/74 61 26)


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Lytta Basset : Ce lien qui ne meurt jamais Lytta Basset est une théologienne protestante qui a perdu son fils en 2001. Elle a édité ce livre aux éditions Albin Michel

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Suicide. C’est le mot brutal que l’on dé‑ couvre lors des premières pages. Son fils Samuel a absorbé à son insu de la cocaïne lors d’un voyage au Paraguay.Trois ans de calvaire le conduisent au suicide en 2001. On entre facilement dans l’atmosphère du livre. Lytta Basset suggère, invite à rejoindre le souffle de vie qui nous anime de tout temps. Lyta Basset en témoigne tout au long de son livre. Elle n’écrit pas ce livre pour «‌faire son deuil‌» mais bien pour témoigner de son parcours, de son chemin de deuil. Celui‑ci n’est pas la longue introspection sur sa souffrance mais le repérage des signes de vie qui la conduisent chaque jour. ‌ Un extrait page 49 : «Insondable mystère de la compassion ! Quand la souffrance est telle que plus rien ne ressemble à rien, il suffit de croiser un humain en détresse, et voilà la vie, terrée dans l’impossible lendemain, qui s’élance de nulle part, vous traverse et vous propulse vers un ou une inconnue miracu‑ ‌leusement proche tout à coup». Ce livre s’adresse à tous ceux qui sont confrontés à la souffrance. Pas uniquement aux parents désenfantés. Toute souffrance est associée à une perte. Nous ne choisis‑ sons pas celles‑ci. Personnellement je le lis crayon en main. Dieu y est évoqué sous le terme de Présence, présence qui s’inscrit dans le plus intime de nous‑mêmes avec une dimension relationnelle avec autres. Elle évoque aussi l’Esprit saint, ce «‌Souffle‌» qui s’infiltre dans son parcours.

Rien n’est éludé

On sent Lytta Basset imprégnée de la Pa‑ role de Dieu. Aussi tout le livre n’est pas présenté comme un absolu : il est articulé autour de la Parole de Dieu qu’elle sème à petites doses, qui sont autant d’invitations à nourrir notre être intérieur qui trouve son vrai accomplissement en Dieu. Rien n’est éludé : la culpabilité, le renferme‑ ment sur elle‑même, le désespoir, ses luttes, la compassion, l’espérance. J’ai acheté ce livre il y a 7 ans et le découvre maintenant. Je suis arrivé à la page 50 et il en compte 237 ! Un autre extrait très en lien avec le thème de ce mois : page37 : «‌Je me souviens du Crédo de Nicée‑Constantinople qu’on ré‑

cite aussi chez les protestants : je crois à la communion des saints à la communion indestructible entre eux et celles qui se fient à Jésus pour avancer dans un chemin de saintete, de différenciation en vue d’accom‑ plir leur vie personnelle.‌» Depuis, je dis le Credo à la messe avec beaucoup plus de ferveur et de communion avec les protestants et surtout ceux qui sont auprès de Dieu. À eux je demande de nous accompagner lors de la prière eucharistique. Et cet extrait : page 57 : «‌Rien n’est dû en ce qui concerne l’amour et l’amitié. Il m’ avait fallu pas mal de temps pour en admettre l’évidence et l’accepter. Cela m’avait mise

à l’abri d’attentes hypertrophiées : les autres font ce qu’ils peuvent. Si j’exigeais, même intérieurement, je m’exposais à la frustra‑ tion : ce n’était jamais assez. Pire, si j’exi‑ geais et j’obtenais, je devenais incapable de recevoir : ce qui venait était un dû, morne et sans surprise. En revanche, si je n’attendais rien, ce qui m’était donné se révélait d’une saveur étonnante, comme en excès, en sur‑ croit par rapport au cours normal de la vie : “Et toutes ces choses vous seront données en plus”, avait annoncé Jésus.» À lire quand le déclic se fera en vous ! II Jean‑Luc LEPIECE


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Saint Martin : un saint actuel

La chapelle Saint-Henri et Saint-Martin de Géromont. Le 11 novembre n’est pas d’abord le jour de l’armistice 1918 - certains disent que cette date a été choisie par le maréchal Foch, catholique, parce que c’est la fête de saint Martin, un grand soldat de la paix. Les fes‑ tivités autour de la Saint‑Martin, feux, cor‑ tèges, «‌éveuyes‌», foires, etc. sont le signe du rayonnement extraordinaire à travers toute l’Europe de celui qu’on a appelé «‌le treizième apôtre‌». Sa vie, connue surtout par les écrits de son contemporain Sulpice Sévère, peut en effet encore nous éclairer sur la manière de communiquer l’Évangile aujourd’hui. Né vers 316 en Hongrie et mort le 8 no‑ vembre 397 à Candes, près de Tours dont il était évêque, il a lutté contre le paganisme et répandu la bonne nouvelle de la France à la Croatie et de l’Allemagne à l’Espagne. Le partage de son manteau avec un mendiant grelottant, alors qu’il était officier de garni‑ son à Amiens, est le geste qui a marqué les esprits davantage sans doute que sa prédi‑ cation. Il a répété ce don de son habit quand il était évêque et il a défendu les intérêts des pauvres et même des «‌hérétiques‌» de‑

vant le préfet et chez l’empereur. C’est une première indication pour nous : les actes parlent plus que les mots.

Un artisan de paix

La proximité avec le pauvre, la défense du petit et du souffrant est le socle de l’évan‑ gélisation. «‌Ce que vous faites au plus petit, c’est à moi que vous le faites‌». Soldat à cause de son père - son nom vient de Mars, le Dieu romain de la guerre -, il est avant tout un homme de la paix. Il brosse les chaussures de l’esclave qui est à son ser‑ vice et quand l’empereur promet une prime en vue de la bataille du lendemain, Martin refuse de tuer un enfant de Dieu, passe la nuit au cachot en prière, et au matin il voit arriver l’ennemi avec un drapeau blanc. Li‑ béré alors de ses obligations militaires, c’est chez Hilaire, l’évêque de Poitiers, qu’il va se former à l’intelligence de la foi et fon‑ der le premier monastère de l’Occident. Il y accueille des catéchumènes, guérit des malades, s’entoure de frères pour la prière commune, comme il le fera plus tard à Mar‑ moutier aux portes de Tours. Artisan de paix,

homme de prière et fondateur de commu‑ nautés, il doit encore inspirer notre façon de vivre et d’évangéliser. L’engagement pour la paix et la justice, la prière individuelle et en communauté sont incontournables pour le chrétien aujourd’hui comme hier. N’est‑ce pas éclairant pour les enjeux actuels de l’Église appelée à sortir vers sa périphérie, pour l’Europe qui piétine, et pour un monde en proie à des conflits multiples ? Dieu notre Père, tu nous as donné en saint Martin un vrai disciple de Jésus et un guide sûr pour notre foi. En partageant avec le pauvre, il a reconnu le Christ ; en abandon‑ nant les armes de la guerre, il est devenu bâtisseur de la paix ; en rassemblant des frères pour la prière, il a été l’apôtre des campagnes. Eclairés par sa vie et soutenus par sa prière, nous te remercions pour tant de grâces, et nous te demandons de renouveler tes mer‑ veilles. Viens à notre aide, et guéris notre cœur, notre corps et notre esprit pour que rien ne nous sépare de ton amour. Amen. II René Rouschop


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La communion des Saints Paulette est veuve et elle a accepté de témoigner des signes de la présence de nos défunts dans nos vies.

Peux‑tu nous raconter comment tu as vécu le décès de ton mari ? Durant les derniers mois, mon mari a passé beaucoup de temps à l’hopital et j’étais à ses côtés ; nous étions proches, priant et partageant… nous gardions l’espoir. Lorsque je priais, je demandais toujours au Seigneur le meilleur pour lui et que j’accep‑ tais sa volonté. Aussi malgré la peine et cette impression d’être privée d’une partie de moi‑même, j’ai accepté son décès sans révolte. Je sais qu’il intercède auprès du Seigneur et qu’ils veillent tous les deux sur moi et notre fa‑ mille. Je sais qu’il est présent autrement et que je peux lui parler, me confier à lui. Le lendemain de son décès, j’ai lu par hasard un passage du livre de Leandre Lachance, où il était écrit ceci : «Ma fille bien‑aimée, douce petite fleur, toi qui es si près de Mon cœur, tu viens de traverser la plus grande des épreuves de ta foi. Sans défaillir un seul instant, tu es demeurée ac‑ crochée à Moi, ton Dieu. Je veux te donner

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Bonjour Paulette, peux‑tu te présenter aux lecteurs de Quoi de Neuf ? Je suis maman, grand‑maman et belle‑ma‑ man de treize enfants et petits‑enfants. Mon mari est décédé il y a un peu plus de 7 ans, malade depuis plusieurs années. Pension‑ née, mais encore bien occupée, …pas le temps de l’ennui, mais je garde une place pour la prière.

comme cadeau, Ma très grande paix que tu ressentiras désormais avec une plus grande plénitude. Ton cher époux, que le Père vient de rappeler à Lui, baigne dans cette paix en plénitude. Tu as été à son service durant sa longue maladie, c’est maintenant lui qui est à ton service pour t’apporter tout ce que le Père veut t’accorder…Ma fille, tu n’as rien à craindre. Plus que jamais il est près de toi, à ton service pour te combler selon tes dé‑ sirs et tes besoins…» Cela m’a convaincue

encore davantage de sa présence. J’ose demander de l’aide, même pour des choses matérielles. Peu après son décès, je devais faire des démarches à Eupen pour la voiture, sa plaque, etc. Je n’étais pas à l’aise et je craignais de ne pas être à la hauteur. Je lui ai confié toutes mes peurs. J’ai été si bien reçue par une personne très aimable qui a tout réglé directement, que j’ai vrai‑ ment pu expérimenter son soutien. L’autre matin je lui confiais que j’aimerais avoir la visite des enfants ce dimanche. Je commençais à déjeuner lorsque l’un de mes fils est arrivé avec des petits pains pour dé‑ jeuner avec moi. Merci pour ce petit clin d’œil du Seigneur et de Francis.

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Ta prière fait‑elle appel à l’intercession des Saints ? Je crois en leur intercession et leur protec‑ tion… je me sens plus proche de certains. Il y a aussi ma grande famille du ciel ; tous ceux que j’ai connus, que j’aime et qui sont entrés dans la vraie vie. J’aime me souvenir d’eux, leur parler, demander conseil, leur aide. C’est une façon de rester proche, c’est sans doute cela la communion des Saints. Grâce à eux, je ne me sens jamais seule. J’ai une foi simple, foi d’enfant que j’ai gardée et qui attend tout du Seigneur. Merci Paulette pour ton témoignage ! II Propos recueillis par Bernard Houbiers


DIOCÈSE DE LIÈGE

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Retrouvez l’agenda du diocèse sur http://liege.diocese.be et l’information en continu sur www.InfoCatho.be

Tous égaux devant la Parole de Dieu Les chrétiens peuvent s’initier à lire la Bible et à s’imprégner de la Parole de Dieu sur quinze grands domaines différents (de l’art à la catéchèse, sans oublier la recherche de sens), et en de nombreux lieux du diocèse (et même au-delà). Le site Internet www.formations-chretiennes.be fait l’inventaire de ce qui est organisé au Centre diocésain de formation (rue des Prémontrés 40, à Liège) et de manière délocalisée, en paroisses. Parce qu’il y a urgence à ancrer notre vie de chrétiens à la Source : «Toute démarche, toute prière, toute eucharistie, toute communion, toute célébration, toute animation, tout rite, que nous vivons dans nos grandes et petites communautés doit d’abord et avant tout être une écoute attentive, fervente, patiente du Seigneur qui nous parle… Sans quoi nous bâtissons sur du sable, aussi brillantes puissent apparaître nos initiatives… » Henri Bastin, doyen de Malmedy, se bat pour cela depuis des années, et avec succès : «J’ai lancé les “Tables de la Parole” dans tous les lieux de nos paroisses qui ont bien voulu s’y ouvrir. Pour moi, c’est une question de vie ou de mort quant à la foi dans nos régions !… »

Comprendre la Bible avec son cœur

Dans l’unité pastorale de Malmedy, les Tables de la Parole existent depuis 4 ans. L’équipe locale a raconté, dans un numéro de son édition Quoi de neuf ?, comment se passent ces rencontres. Par exemple, Marie-Claire témoigne : «Je rejoins un petit groupe dans une maison de Malmedy ; nous sommes entre six et dix personnes, assises autour d’une table. L’un d’entre nous prend en charge l’animation de la soirée suivant un canevas très précis, pour éviter les digressions ; il gère le temps, les échanges, il guide la prière. Nous commençons par invoquer l’Esprit saint pour qu’il nous éclaire et permette à chacun

© St-Benoît-au-porte-d’Avroy

Le service diocésain de pastorale biblique fait connaître un éventail de formations qui permettent à tous, en unité pastorale, de se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu.

Découvrir la Parole de Dieu de manière ludique et conviviale. de comprendre avec son cœur un texte biblique, souvent l’Évangile du dimanche suivant. Le déroulement alterne lectures du texte à voix haute et explications brèves, relevé des mots ou phrases qui interpellent, ce que le Seigneur me dit ce soir, ce que je lui réponds. Chacun reste libre de s’exprimer ou non. Nous terminons par une prière d’intercession très simple : chacun dit les noms des personnes qu’il souhaite confier à Dieu et le Notre Père clôture notre prière.» Cette démarche de lectio divina a aussi été initiée auprès des élèves de secondaire. «Et ça marche !, raconte Jean-Pierre Koch. Il faut évidemment installer un climat de confiance et d’écoute afin que les élèves, lors des moments de partage, osent dire ce qu’ils ont écrit. » Dans de nombreux lieux du diocèse, l’étude de la Bible en petits groupes s’est mise en place. Dans certaines paroisses, c’est inclus dans la préparation des fiancés

au mariage. Dans d’autres, la lecture de la Parole de Dieu s’inscrit dans la catéchèse intergénérationelle qui a lieu une fois par mois, comme dans l’unité pastorale Saint Benoît aux portes d’Avroy à Liège : «Chaque enfant qui se prépare à un sacrement (baptême, communion…) est accompagné d’au moins un parent. Dans ce “Dimanche pour Dieu”, nous essayons de donner le goût de la Parole. Par exemple, quand l’Évangile dominical était cette parabole des deux fils (Matthieu 21, 28-31) où l’un dit oui mais ne fait pas, l’autre dit non mais agit quand même, cela a interpellé les familles qui ont vu l’implication concrète de cette Parole d’évangile.» Anne-Marie Delvenne, responsable de cette unité pastorale à Liège, conclut que les enfants et parents redemandent ces temps d’écoute de la Parole pour la prochaine année liturgique ! I Anne-Françoise de Beaudrap

Médias Catholiques Belges Francophones (mcbf.be) – CCMC asbl – Chaussée de Bruxelles, 67/2 à 1300 Wavre – tel : +32 (0) 10/235 900 – info@mcbf.be Directeur de rédaction et éditeur responsable : Jean-Jacques Durré – Directeur adjoint : Cyril Becquart – Accompagnement des paroisses : Anne-Françoise de Beaudrap. Les contenus rédactionnels et les images fournis par les paroisses et les Unités Pastorales sont publiés sous leur entière responsabilité. Fil info : redaction@mcbf.be – L’actualité en continu : www.InfoCatho.be En coréalisation avec Bayard Service Édition – Parc d’activité du Moulin, allée Hélène Boucher BP60090 – 59 874 Wambrechies CEDEX


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