Posters - Problématiques urbaines

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ATELIER PARASITE

Affichage – Expo

Posters – Problématiques urbaines Lecture d’un lieu urbain

Enseignants : Bennai Mehdi et Athamena Khaled


SUJET : LA MUTABILITÉ DU QUARTIER BELCOUR-HAMMA A ALGER. Les quartiers péricentraux Est d’Alger, notamment Belcourt-Hamma, sont aujourd’hui les lieux stratégiques où se joue l’avenir de la capitale algérienne. Ces anciens faubourgs de tradition industrielle ont été engloutis dans la centralité de la ville et ont vu leur vocation industrielle se réduire jusqu’au départ des français en 1962, date à laquelle ces quartiers ont massivement été mis en friche. Depuis, ces lieux urbains au tissu constitué, caractérisés par l’imbrication de hangars vides et d’îlots habités, de pleine activité, sont restés en standby, rythmés par les écroulements d’immeubles ou de hangars laissant place à d’innombrables tènements et dents creuses, s’enfonçant de plus en plus dans la spirale de la déqualification.

Dans les années 1980, la volonté politique de reconquête de ces territoires pour affirmer leur centralité s’est matérialisée par la programmation de plusieurs projets de restructuration destinés à y implanter des équipements de haut niveau, après rénovation urbain (mise à zéro des tissus existants), à travers des approches imposant à la ville des objets hors échelle et déconnectés du vécu de ces quartiers (Dalle du Hamma, îlot des halls, cité financière). Ces grosses opérations qui ont brillé par leur échec urbain et opérationnel, sont restées inachevés, rejetés par la population et incapables de perpétuer l’urbanité de ces quartiers. Depuis la fin des années 1990 c’est l’enjeu de métropolisation de la ville


d’Alger qui motive les politiques urbaines de reconquête, réaffirmant la volonté de tertiarisation massive après délocalisation des fonctions et habitants des quartiers existants, jugés incompatibles avec l’obsession de centralité. Les approches de mutation urbaine observées sont strictement sectorielles, foncières et programmatiques, ne voyant dans ces quartiers vivants, remplis de grandes et petites histoires, incarnées par des architectures de grand intérêt, que des réservoirs de terrains servant à juxtaposer d’immenses immeubles de bureaux et des administrations entourées de clôtures. Ces approches brutales et destructrices de l’urbanité caractéristique de la ville existante, ont largement été remises en

cause à travers les expériences urbanistiques internationales, notamment en Europe, préférant des mutations dans la continuité des processus de formation/ transformation des tissus urbains existants. Les approches contemporaines de renouvellement urbain des villes sur elles mêmes et de régénération des territoires de tradition industrielles en friche, ont largement montré leur succès dans beaucoup de villes du monde, portant des approches stratégiques (croisement des enjeux et recherche d’impacts), aboutissant à des aménagements modernes et créatifs des quartiers existants, avec une grande sensibilité au bâti ancien, aux paysages urbains et au vécu des quartiers.


DEMARCHE DE L’ATELIER PARASITE – EPAU 2021 : L’Atelier PARASITE (3e année second cycle) à l’EPAU, dirigé par les enseignants Mehdi BENNAI et Khaled ATHAMENA s’est lancé le défi d’explorer le quartier Belcout-Hamma depuis l’intérieure en confiant à ses 22 étudiants, autant de rues transversales de ce territoire, faisant ressortir des problématiques urbaines, interrogeant les approches de construction de la mutabilité de ces lieux urbains. L’objectif étant, à travers des investigations sensibles sur le terrain, au plus près de ses habitants, de mettre en lumière les valeurs de ce quartier, ses dysfonctionnements et les enjeux réels de sa reconquête. Esquisser des visions prospectives pour la requalification future des différentes

rues, sur la base des approches contemporaines de construction de la mutabilité, puis de revenir à une temporalité actuelle, pour expérimenter des actions parasitaires destinées à dénoncer les approches brutale de démolition/ tertiarisation du quartier, sensibiliser aux valeurs de ces situations urbaines (architecture, paysage, vécu, urbanité, population) et participer à la réorientation de la pensée urbaine globale, en mettant en avant les enjeux réels et locaux de mutation de ces lieux.



LA DEMARCHE PARASITAIRE : La démarche parasitaire en architecture est un mode d’action innovant sur les lieux de la ville existante, à travers des aménagements (bâtis et non bâtis) dits PARASITES, destinés à questionner des situations en perte de vitalité sur leur avenir souhaitable, durant leur temps de veille en attente d’un projet futur. S’inspirant du parasitisme biologique entre deux êtres vivants, où un parasite s’accroche à un organisme hôte, établissant un lien de coévolution. L’architecture PARASITE consiste à greffer à un lieu hôte préexistant, des fragments bâtis destinés à y déployer de manière transitoire des ingrédients de développement. Une démarche engagée, dont la vocation est d’attirer l’attention, de défendre une cause, de

répondre à un besoin, de tester des usages et de dénoncer des dysfonctionnements… L’architecture PARASITE est flexible et évolutive, elle se libère des contraintes des projets classiques, pour pousser la réflexion, l’expérimentation et la créativité. Elle se définit par sa visibilité et son rapport original à l’espace qui l’entoure, afin de susciter l’émotion, marquer les esprits, à la recherche des modalités de confrontation de deux écritures architecturales, entre l’existant et la greffe. Le but étant de porter un message sociétal tout en dynamisant les situations urbaines en difficulté. Accompagnées généralement d’aménagements d’espaces urbains et


portées par la société civile (associations, collectifs…), dans le cadre de partenariats complexes, les démarches parasitaires s’inscrivent dans ce qu’on appelle « l’urbanisme transitoire », dont l’impact sur les lieux urbains est significatif. De nombreuses expériences de ce type sont menées en Europe depuis plusieurs années, constituant un véritable mode d’aménagement, vecteur d’innovation, permettant d’optimiser les espaces délaissés de la ville, de préfigurer les besoins et de catalyser la participation citoyenne. A travers cette démarche, l’Atelier PARASITE de l’EPAU s’engage à expérimenter des actions concrètes dans chacune des rues transversales de

Belcout-Hamma, afin de susciter débat autour de la reconquête de territoire et les approches construction de la mutabilité de quartier.

le ce de ce


Rue N°01 – Etudiant : BAGHDOUD ABD ELMOUMEN Critique de la dimension sectorielle et technique de l'implantation du métro à Alger et l'absence d'accompagnement de celui-ci, notamment par l'aménagement qualitatif de l'espace urbain. Recherche des ingrédients de la centralité et de l’affirmation de la multi modalité.


Rue N°02 – Etudiante : ALIOUSALAH RANIA Lutte contre la démolition systématique des bâtiments existants en développant une approche paysagère de la ville. Démonstration de l'impact de la mutation du paysage perçu sur le paysage vécu des quartiers. Recherche des critères d’intégration de nouveaux bâtiments dans les paysages constitués.


Rue N°03 – Etudiante : MENANI NESRINE Sensibilisation aux valeurs de l'architecture présente dans ce quartier (véritable trésor à conserver, valoriser et moderniser) et recherche de stratégies de réhabilitation, en vue d'améliorer les conditions de logement (notamment à travers l’aide à l’organisation des syndics de copropriété).


Rue N°04 – Etudiant : MIZI SAID A travers la mise en lumière des récits urbains du passé et du présent, comment valoriser le patrimoine urbain et requalifier le cadre de vie, en écrivant les récits du futur?


Rue N°05 – Etudiant : KELALI MOHAMED AMINE Interroger la centralité de la rue la plus symbolique de Belcourt et son marché réputé à travers une réflexion sur les espaces publics et la régulation de l'activité commerciale. Quelle compatibilité possible entre centralité et qualité de vie des habitants dans cette rue?


Rue N°06 – Etudiante : ZAANINE NOUR ELHOUDA Quel approche vis-à-vis des vides urbains et dents creuses, pour améliorer le cadre de vie des habitants vulnérables de ce quartier, répondre à leurs besoins du quotidien et atténuer les maux sociaux (pauvreté, chômage, délinquance…), avec une préoccupation environnementale?


Rue N°07 – Etudiante : SELLAOUI HIBA Perpétuer l'Urbanité, à travers la valorisation des dynamiques et traditions locales (notamment le commerce du textile). Recherche des facteurs qui font urbanité afin de réussir à fabriquer la ville, après résorption des grandes emprises industrielles en friche.


Rue N°08 – Etudiante : CHOULI SARAH Le rôle du milieu associatif pour renforcer la démocratie locale et donner la parole à la société civile afin de participer à la réorientation de la trajectoire de mutabilité du quartier de Belcourt. Notamment, dans la lutte contre les approches strictement foncières et comptables des nouveaux projets issus des démolitions.


Rue N°09 – Etudiante : MHARI AMANI RAIFA Face à la tendance de tertiarisation, quels compromis entre les enjeux globaux de densification, développement économique et les enjeux locaux liés aux besoins des habitants et le vécu des quartiers? Quels nouveaux usages dans le processus de mutation, entre local et global, afin de prendre en charge le cadre de vie des populations fragiles de ces quartiers et atténuer leur désertification?


Rue N°10 – Etudiant : BENAMARA MOHAMED IHEB Sensibiliser aux valeurs du patrimoine industriel, aux mémoires des lieux, à l'esthétique industrielle. Démontrer les vertus de la reconversion et le pouvoir des actions culturelles pour animer les lieux, améliorer leur image, aider les habitants et enclencher des processus de valorisation/ développement des quartiers.


Rue N°11 – Etudiante : AZIROU HANANE Sensibilisation à l'architecture de faubourg entant que patrimoine mineur, en voie de disparition. Faire une démonstration sensible, en prônant la poésie de l’usure des bâtiments et le charme du pittoresque, pour convaincre de l’opportunité de conserver cette architecture, face aux enjeux financiers de la démolition/ densification du foncier urbain.


Rue N°12 – Etudiant : HALLADJ MOHAMED Christique de l’implantation technique et sectorielle du métro dans ce quartier, et l’absence de logiques urbaines stratégiques. Démontrer l’opportunité de l’arrivée du métro dans un quartier, pour sa requalification. Interroger le pouvoir de l’aménagement qualitatif des espaces publics, articulés à des modes de transport pour réanimer un lieu et lui donner de nouvelles identités.


Rue N°13 – Etudiante : AIT CHEIKH THANINA Le pouvoir de la végétation et de l'approche paysagère dans la valorisation des mémoires et l'amélioration de la qualité de vie en ville.


Rue N°14 – Etudiante : BELDJILALI SARAH Questionner les facteurs d’une approche d’aménagement capable de générer de l'urbanité dans un quartier jonché de friches. Critiquer l'implantation des écoles selon la disponibilité du foncier, sans accompagnement urbain dans ce quartier. Porter l'idée que le thème de l'enfance peut être opportun pour valoriser ce quartier et l’enjeu sociétal de prendre en charge l'enfant dans la ville de demain (espace public, sécurité, épanouissement, plaisir...).


Rue N°15 – Etudiant : BOUKSANI AHMED Sensibilisation au patrimoine industriel, entant qu'atout pour garantir la permanence de l'esprit du lieu. Dans la continuité de l'imaginaire existant, comment donner une vocation et une identité nouvelle à cette rue en profitant de la proximité du métro, du mausolée Sidi Mhamed et du quartier Laakiba?


Rue N°16 – Etudiante : ZAZOUN KATIA Sensibilisation à une approche paysagère, pour composer et recomposer la ville depuis l'intérieur et redonner à cette rue une nouvelle identité résidentielle mixte. Une approche de requalification, de consolidation donnant lieu à la ville ordinaire, du quotidien. Interroger le paysage sur la verticalité optimale pour ces quartiers.


Rue N°17 – Etudiant : NEDJAR FODIL Questionner les modalités de recyclage territorial (reconquête des friches), pour refaire la ville sur elle-même, en s'appuyant sur les besoins de la jeunesse en déshérence dans ce quartier, entant qu’espoir et future vocation. Christique de l'urbanisme brutal de rénovation urbaine.


Rue N°18 – Etudiante : BENHAMZI SARA Critiquer la tertiarisation systématique et brutale envisagée pour les quartiers péricentraux Est d'Alger, perçus comme un réservoir foncier et pas comme une ville vécue, à travers des approches anachroniques de démolitions aveugles, voir de table rase. Plaider pour la mixité fonctionnelle comme garant d'urbanité, face à la menace d'une tertiarisation écrasante. Interroger la place des femmes dans le processus de renouvellement du quartier.


Rue N°19 – Etudiante : BELLI LINDA Explorer le champs de l’archéologie pour valoriser les fragments restants (traces, tracés et récits), stigmates d'une démolition massive du tissu urbain au Hamma, pour favoriser une résurrection de la ville, en continuité avec son esprit. Christique de la table rase et sensibilisation aux valeurs qui incarnent l‘âme de la ville comme « palimpseste ».


Rue N°20 – Etudiante : TEHAR AMANIA Expérimentation de la requalification des escaliers du quartier mythique de l’Aakiba dans une démarche de participation citoyenne, pour répondre aux besoins des habitants, faire rayonner l'identité du quartier et accroitre son aménité.


Rue N°21 – Etudiante : LACHOURI SONIA Christique de la table rase du tissu existant et des dommages qu'elle a pu causer à ce quartier et christique de l'urbanisme étatique brutal (grands équipements juxtaposés). Chercher les moyens de faire renaitre la ville de ses centre pour démontrer l'importance de l'accroche et l'intégration au tissu existant. Démontrer l'intérêt d'un retissage/ recomposition urbains du tènement engendré par les démolitions au Hamma (diffusion des ingrédients d'urbanité).


Rue N°22 – Etudiante : HELAL RAFIKA Dénoncer les ravages de l'approche brutale de table rase des tissus existants. Puis, les dysfonctionnements de l'approche anachronique de l'urbanisme de dalle et de construction de grands équipements hors échelle, déconnectés du vécu des quartiers. Sensibiliser aux valeurs de la ville existantes et son urbanité. Tenter de réanimer l’esplanade du Hamma en la réconciliant avec le vécu des quartiers et en y injectant des aménagements et des usages destinés à créer plus de convivialité.


A SUIVRE …


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