(Page reste vierge image seulement pour finaliser le choix de la couverture)
1
2
LE CERCUEIL DU TEMPS [Sous-titre]
3
Du même auteur Aux éditions Pollymnie’Script [La cave des Exclus]
4
MEL ESPELLE
LE CERCUEIL DU TEMPS
Polymnie ‘Script
5
© 2014 – Mel Espelle. Tous droits réservés – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur.
6
[Dédicace]
7
[PrĂŠface]
8
Chapitre 1 J’arrivais à l’heure indiquée par Tobias G.et son majordome, un grand noir aux cheveux gris me laissa entrer dans son somptueux appartement. A Tower Hill, la rame s’arrêta en pleine voie. La lumière clignota un bref instant et l’interrogation s’empara de chacun. Ce n’était certes pas la première fois que le tub s’arrêtait en pleine voie mais aussi étrange que cela puisse paraître, une première onde de choc nous frappa de plein fouet, suivit par une seconde des plus efficaces pour nos nerfs. « C’était quoi ce bordel ? » Hurla un homme et un autre de répondre : « Je n’en sais rien ! Cela venait d’en haut ! » le type près de moi, celui portant son attache case lorgna à travers les vitres. L’autre, le type à capuche et bonnet noir enfoncé sur la tête interrogea son voisin du regard avant de se caresser le menton. Les deux lycéennes, celles qui toute à l’heure étaient rentrées à Tower Hill en gloussant commencèrent à s’impatienter, notamment la jolie blonde à la généreuse poitrine. Un couple de japonais s’interrogea avant de consulter leur portable. Aucun réseau forcément. Le sol semblait gronder sous nos pieds. L’attente fut pénible. A aucun moment le conducteur ne parla à son micro afin de nous rassurer : Ralentissement prévu sur la ligne, veuillez ne pas descendre du train s’il vous plait ! « C’est quoi encore ce bordel ? On en a marre ! » Lança un usager, imité par un autre en fond de rame. Tout le monde
9
cherchait à capter le réseau afin de rassurer père, mère, petit copain et copine, employeur. Les deux lycéennes n’étaient plus à se faire des snapshots avec leur Smartphone ; adieu rigolades et pauses aguichantes ! « Pourquoi on ne capte plus ici ? C’est incroyable ! » Un groupe d’Afro traversèrent la rame en se dodelinant, le buggy descendant dans leur entre jambe. « Il fait quoi ce putain de conducteur ? Il s’est endormi ou quoi ? » L’un d’eux porte un diamant à son oreille. Il me mate en clignant de l’œil. Un autre homme en costume cravate et longs cheveux blonds tombant dans son cou étudia sa Rolex peu enclin à sombrer dans la panique. Pourquoi les business men sont-ils toujours soucieux de garder la tête froide ? Notre regard se croise, bien vite, je détourne les yeux. Il inspire profondément. Le type au bonnet noir finit par ôter son couvre-chef, les lèvres scellées dans une expression de lassitude. Lentement il caressa ses cheveux avant de soupirer. « Je veux bien attendre cinq minutes mais là, ça commence à faire long ! Lança une meuf blonde à son mec, une sorte d’athlète à la barbe de trois jours et yeux bridés. il ne répondit rien. Les Anglais ont cette capacité à ne pas céder à la panique. Il se contenta d’un sourire et de saluer un môme sur les genoux de sa mère. « Tout va bien, la rame va se remettre en route, on n’est pas censé paniquer », répondit-il sans cesser de sourire au petit. La femme l’accompagnant accepta de sourire à son tour. Apparemment elle supportait bien mal la promiscuité des transports en commun, il fallait la voir dévisager son voisin de gauche. Elle devait avoir pour plus de trois cent livres de bijoux sur elle. Un jeune homme tiré de sa léthargie plaça sa tête entre ses jambes. Il avait de belles mains et des lèvres ourlées, bien dessinées. Se sentant observé, il me sonda de ses yeux verts de cette expression supérieure. Si j’avais été un mec, il m’aurait cassé le nez d’un coup de boule. Sans me lâcher des yeux, il croisa les jambes l’une sur l’autre avant d’enfoncer l’oreille de son téléphone dans son oreille droite. Une grand-mère discutait avec son
10
époux, tous deux amusés par cette situation. Et puis mon regard se posa sur un grand maigrichon mâchant énergiquement son chewing gum. « Et ça commence à devenir long….Ah, ah ! On va finir par manquer d’air ! » La brunette à côté de lui sourit, ses grandes créoles pendant à ses oreilles. « Tais-toi un peu ! Tu ne veux pas être responsable de la mort de tous ces innocents, dis-moi ! Traverser les voies c’est suicidaire non ? » Plus loin une femme au grand sourire lança un : « On pourrait peut-être commencer à chanter ? L’ambiance va finir par manquer en plus de l’air ! » L’attente fut longue. Aucun contact avec l’extérieur. Déjà il fut question de quitter la rame après seulement une demi-heure d’attente. Peu à vrai dire se disaient prêtes à partir. On avait ouvert toutes les vitres et tenter de rassurer les plus jeunes. L’homme au bonnet noir consulta sa montre. Il se leva pour passer devant moi et mon regard se posa sur le type à l’attache case qui jusqu’à maintenant n’avait rien exprimé, pas même un soupir. Vingt minutes plus tard, une dizaine de personne sortirent dont les Africains et les lycéennes, ceux qui en somme n’avaient rien à perdre. La chaleur augmenta dans la rame au point de nous donner soif. Moi-même ressentis la soif. Le type au bonnet revint prestement. « Il faut se tirer d’ici ! Il y a un incendie dans les tunnels ! » Et là se fut un mouvement de panique général. Puis une force inconnue nous fit décoller du sol. C’était violent avant que les flammes ne se mirent à lécher le métal de la rame. On se retrouva dans la pénombre, une fois que le feu poursuivit sa route vers le fond du tunnel comme attirer par une source de combustible bien plus appétissante que ce métal fumant ; on suffoqua à l’intérieur et la température fit rougir le support du wagon. Des cris retentirent ici et là, des hurlements et des appels au secours. « Ne touchez pas aux parois ! » Hurla un homme dans l’obscurité. Il me semblait que mes vêtements fondaient sur ma peau. A côté de moi, une femme se consumait telle une torche vivante. J’enlevais mon
11
manteau pour l’en recouvrir. Autour de nous, les cris succédèrent aux cris. On avait tous très peur. N’importe comment il fallait partir. Des corps rampaient et un homme se pencha vers la blessée à la recherche d’un pouls. « Comment tu t’appelles ? » Etait-ce à moi qu’il posait la question ? « Harper, répondis-je les trémolos dans la gorge. —Si tu veux rester en vie, tu ne poseras aucune question et tu verras ce que je te dis. Il va falloir que tu encaisses vite et acceptais l’inévitable. —Hey mate ! Par ici ! Il va falloir qu’on fasse vite ! On est à six kilomètres sous terre et vu le niveau alarmant de dioxyde de carbone….quel est ton plan ? » Ce fut une épreuve de quitter la rame ; la moitié des passagers avait péri calcinés et les rescapés les plus chanceux, ceux qui n’avaient que des brulures superficielles quittèrent les lieux sans chercher à attendre un potentiel secours. On marcha une vingtaine de minutes quand au loin le plafond s’émiettait. « C’est quoi encore ce bordel ? » Murmura le blond à l’attaché-case. « Les fondations ne tiennent pas ! On n’a pas de temps à perdre ! » Tonna l’homme que l’on suivait depuis l’incendie. Le barbu galvanisait tout le monde et un semblant d’espoir germait au fond de nous. Comme de grosses pierres commencèrent à tomber sur nous, on se mit à courir. Darren me donna la main —maintenant je savais qu’il s’appelait ainsi pour l’avoir entendu parler à Chris, le grand brun distingué à l’ancien attaché-case ; l’autre costaud, notre leader portait le nom de Russel et l’autre blond très flegmatique s’appelait Sean—, et on se mit à détaler comme des lapins. « Vite par ici ! Vite ! » On nous poussa à l’intérieur d’un boyau et à bout de souffle, on s’écroula là, la gorge en feu. « On est bientôt sur la ligne de la National Railways et si on arrive à mettre le nez à l’extérieur, on comprendra mieux ce qui nous attend. —Oui et quoiqu’il se passe, il nous faut essayer de rester grouper, argua Russel tentant de reprendre son souffle. On ne peut se permettre de perdre qui que
12
se soit ; On avance prudemment et….on reste solidaire. Est-ce que….ça convient à tout le monde ici ? Chris ? Sean ? Et toi Warren ? Harper ? C’est parfait ! Alors il nous faut avancer avant que le ciel ne finisse par nous tomber dessus ! »
13
[Epilogue]
14
Dépôt légal : [octobre 2015] Imprimé en France
15