Chant de Cassandre

Page 1

(Page reste vierge image seulement pour finaliser le choix de la couverture)

1


2


LE CHANT DE CASSANDRE [Sous-titre]

3


Du même auteur Aux éditions Pollymnie’Script [La cave des Exclus]

4


MEL ESPELLE

LE CHANT DE CASSANDRE

Polymnie ‘Script

5


© 2014 – Mel Espelle. Tous droits réservés – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur.

6


[Dédicace]

7


[PrĂŠface]

8


Chapitre 1 Servir de modèle pour le magazine illustré n’étais pas une mince affaire et en cette année 1911, Gabrielle envisageait de prendre sa retraite anticipée, mettant pour ainsi dire une croix sur ses six ans de royaux services auprès de renommés couturiers de la maison unetelle et untelle. « Ils ne m’en voudront pas, disait-elle en se repoudrant le nez face à un parterre d’admirateurs, et s’ils ne sont pas contents cela ne changera en rien ! » Gabrielle comme toutes les demoiselles de son âge rêvait d’évasion et de délectation proposées par les compagnies maritimes comme la White Star Line ou la Cunard. Voilà comment dans son appartement de Paris, non loin du Faubourg St Honoré et l’Avenue Montaigne, elle appela le Colonel Amos. « Oui c’est moiiiii, que dites-vous d’un voyage vers des terres inconnues, là où la civilisation n’a nulle emprise sur notre devenir ? » Et lui au bout du fil de lisser sa belle paire de moustache rousse, les jambes croisées l’une sur l’autre, parfait dandy des temps modernes. « A voir ma chérie ! Laissez-moi prévenir notre cher Docteur et voguons donc vers le Nouveau monde… » ; Lui appellera Russel, ami de longue date de ce dernier pour lui soumettre cette idée, des plus

9


délicieuses. « Pourquoi pas ? On dit que le Titanic prévoit son voyage inaugural pour le mois d’avril ! Je préviens la Comtesse ». Et dans son salon du Regent Park, notre Comtesse de s’enthousiasmer : « Le Titanic ? Quelle charmante idée ! Je suppose qu’il s’agit de l’idée de notre gravure de mode française ? James se doit de nous servir d’interprète auprès de ces sauvages d’Américains. Quand partonsnous ? » Plus tard son époux, séduisant banquier new yorkais père de trois fils dont l’ainé avait l’âge de sa jeune épouse disait ne pouvoir se joindre à eux. « Je vous serais en si bonne compagnie ma chérie que je ne peux vous refuser cette partie de campagne sur ce paquebot ! (Il ème ne semblait guère pressé de regagner la 5 avenue, préférant de loin les charmes de Pigalle et les courses du Bois de Boulogne ; et puis, il y avait Compiègne, Versailles et la Rive Droite de Paris, là où les vieilles familles aristocrates françaises se précipitaient à ses pieds). Charles pourrait vous accompagner, mais tout le monde sait qu’il exècre les manières si guindées des Anglais. (Gabrielle s’efforcera de rire, la cigarette au bout de son porte-cigarettes en ivoire) Vous aurez tout l’argent qu’il faille pour mener à bien vos projets, à la condition que vous trouviez à vous faire inviter par J.P Morgan à chaque diner». Il aimait la taquiner sur ses relations et origines nobles ; épouser une Anglaise lui aurait été impensable mais une Américaine d’origine Française… il y avait chez les Français quelque chose de si provocant et Alexander n’était pas un scandale près ; épouser une cadette de famille, un poil arrogante parlant un anglais irréprochable,

10


cela alla de soit. Naturellement, Gabrielle refusa de vivre à New York. « Les Américains sont pires que les Anglais ; ils se parent des plus du paon et en grossissent le trait. Très ennuyant de les v oir singer leurs cousins avec tant d’acharnement ! » Du haut de ses 21 ans, Gabrielle refusait plus que jamais le conformisme et revendiquait haut et fort son appartenance au mouvement dadaïste/ Et puis coqueluche des salons, Miss G. (comme on l’appelait dans le milieu) avançait fièrement à l’image de ces icônes grecques et latines, le front bombé et le profil droit, les lèvres finement ourlées et ce port de tête que l’on ne trouvait nulle part ailleurs ; un splendide modèle pour qui peint et sculpte ; elle-même s’essaya à la peinture, encouragée par Alexander, grand amateur d’art. Or le plus à même de répondre à ses exigences en matière d’art fut incontestablement le Colonel. Professeur de littérature à Oxford, il passait pour un original auprès des siens : quitter Oxford pour rejoindre t le Dr Sewell en Afrique relevait du sarcasme, de la plaisanterie de mauvais goût et à l’absence de principes. Il vivait à Londres depuis 1909 en compagnie de son neveu et tous deux se mirent à étudier la cryptographie et le langage des codes. A quelle fin ? Diriezvous. Le colonel aimait les défis, ce qui le rendait unique aux yeux de Sophie, dit la Countess Odessa par ses proches. Son regretté époux, Sir Richard Duinn White fit fortune en Inde en produisant du thé et au décès prématuré quitté New Delhi pour le Devonshire où elle y demeura de longues années avec son fils Arthur, âgé de 18 ans en cette année 1911 qui lui rêvait

11


d’une carrière politique. Odessa et Miss G formaient un couple d’amis incertain et on s’étonnait de les savoir si proches l’une de l’autre ;

12


[Epilogue]

13


Dépôt légal : [octobre 2015] Imprimé en France

14


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.