Clan des Veilleurs

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(Page reste vierge image seulement pour finaliser le choix de la couverture)

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LE CLAN DES VEILLEURS [Sous-titre]

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Du même auteur Aux éditions Polymnie [La cave des Exclus]

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MEL ESPELLE

LE CLAN DES VEILLEURS

Polymnie

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© 2014 – Mel Espelle. Tous droits réservés – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur.

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[Dédicace]

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[PrĂŠface]

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Chapitre 1

Haley invita ses nouveaux voisins à diner. Jeffrey n’y tenait pas du tout. « Ils ne sont ici que depuis trois jours que déjà tu joues les bonnes maîtresses de maison ! Tu aurais pu t’en tenir à : salut comment ça va aujourd’hui ? Mais non, c’est plus fort que toi ! Il te faut inviter tous gus du quartier ! » Il était là à la talonner ; indifférente elle poursuivait la mise en place de la table. « Ce sont des gens charmants, tu verras ! Lui est biologiste chimiste et enseignant à l’université de Sciences de Washington D.C et elle, d’après ce que j’ai compris travaille comme conservatrice. Un couple charmant, tu verras ! » Jeffrey ne semblait pas être de cet avis ; il émet un gloussement avant d’inspirer profondément. « On ne reçoit jamais personne, alors je me suis dit que l’occasion allait m’être donnée d’utiliser la vaisselle de ta mère. —Ah, ah ! Ecoute Haley, j’apprécie les efforts que tu déploies pour tenir cette maison en l’état actuel, mais tu n’étais pas obligée. Tiens-toi à ton Association pour récolter les fonds pour la famille des détenus, ou celle consacrée à l’assèchement des fonds du Missouri ou… que sais-je ? Pourquoi ne m’as-tu pas appelé pour me demander mon avis ?

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—On est dans un pays libre. Qui plus est je paie moi aussi des impôts et je vote depuis ma majorité ! Je savais que tu me soutiendrais mais peut-être pas à ce point-là. J’ai mis plus de trois heures à cuisiner, à trouver le bon vin et dresser cette putain de table, alors le minimum serait de l’honorer. Et puis je t’ai appelé. Je suis tombée une fois de plus sur ton adorable secrétaire qui m’a fait savoir que tu étais très occupé. Très occupé au point de ne pas vouloir prendre mon appel ! —C’est tout toi ça ! Si tu avais pris le temps de m’en parler la veille, j’aurai peut-être pesé le pour et le contre mais il te faut constamment improviser, prendre des décisions de dernière minute et je devrais sauter au plafond, te féliciter pour ton bon sens ? tu crois vraiment que c’est l’attitude que je devrais avoir ? Et c’est quoi tout ce bordel dans la cuisine, Tu m’expliques un peu Haley ! —Si tu veux tout savoir j’ai passé la journée à cuisiner. —A cuisiner, Toi ? Mais tu ne cuisines jamais ! A peine si tu sais comment cuire un œuf, alors ne me fais pas croire que tu t’es enfin mise à cuisiner ! —J’ai toujours su apprécier ton côté macho mon chéri ! Et oui ! Je me suis mise à cuisiner ! Je sais que cela t’étonne mais je veux vraiment faire les choses bien cette fois-ci. Il aurait été facile de solliciter le savoir-faire d’un traiteur mais Lana, elle, cuisine plutôt bien et elle a insisté pour me refiler son livre de recettes. —Lana cuisine plutôt bien ? C’est quoi cette embrouille ? On dirait que tu n’as pas perdu de temps avec ta si charmante voisine ! —Oh, arrête un peu ! On a juste pris un thé ensemble, il n’y a rien de mal à prendre un thé ensemble. on est venu à parler de nous voisins. Les Turner, Compton et Cie. Elle est d’accord avec moi pour dire que les Dunley ont un goût incertain pour ce qui est la carrosserie de leur voiture. Aides-moi à finir de dresser la table ! Que penses-tu de ces serviettes ? —Non, ça ne va pas avec le reste !

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—Les rouges alors ? —Haley, ma chérie. Je comptais passer une soirée sympa avec toi. Juste….toi et moi posé devant la télé, tout en sirotant une bonne bière et en croquant dans quelques chips. —Jeff, je n’aime ni la bière, ni les chips ! » Haley s’empressai de disposer les serviettes dans les assiettes creuses. Elle avait épousé Jeffrey mais elle ignorait s’il la connait vraiment ; parfois elle avait la nette impression de vivre avec un étranger et lui doit se dire la même chose au réveil. « Je sais tout ça, je cherchais seulement à illustrer le type de soirée que l’on pourrait avoir si pour une fois tu lâchas prise avec toutes ces mondanités. —Toutes ces mondanités, hein ? On voulait avoir un bébé, Jeffrey mais à t’écouter ce n’est jamais le bon moment ! Soit parce que tu veux une nouvelle voiture, plus puissante que la précédente, ton adhésion à ton club de golf et ton yacht sur lequel on ne va jamais, faute de temps ! Alors, oui pour passer le temps, je m’occupe comme je peux ! Et tant pis, si toi tu n’es pas heureux ! » Folle de rage, elle lâcha son tablier pour gagner l’étage, talonné par son époux. « Je n’ai jamais dit Haley que je ne voulais pas de gosses avec toi, seulement tu n’es pas prête. —Je suis prête ! Répondit-elle froidement. J’ai vingt-cinq ans et c’est l’âge idéal pour commencer. Je ne suis pas plus vieille que Martha et je suis dans ce qu’on qualifierait de fleur de l’âge. Je sais ce que tu penses des gosses, Jeff (en ôtant ma chemise pour en mettre une autre, plus seyante) il faut te voir te comporter en leur présence, tu as un certain problème avec eux. —C’est la meilleure, ça ! Le problème ne vient pas de moi mais de toi Haley. Tu ne peux pas te comporter normalement avec ton entourage. Il faut toujours que tu te prouves quelque chose et je crains que ce concept de bébé ne soit là que pour combler quelque chose !

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—Vraiment ? Tu as fait des études de psychologie maintenant ? Gardes-toi de jouer les psys, tu sais que je n’aime pas ça ! Et oui ! Je veux un bébé par pur égoïsme, un petit geignard qui pleurnicherait tout le temps, accroché à mon sein ! Il se puisse que je trouve à m’emmerder ici, dans cette banlieue si parfaite avec ces gens si parfaits ! un bébé serait surement la seule chose capable de m’extirper de cet équilibre si savamment dosé où les choses imparfaites comme un môme puant et bruyant n’aurait pas sa place dans cette luxueuse résidence ! —Là, tu divagues, lança-t-il en la menaçant de l’index. Depuis quand ce mode de vie ne te correspondit-il plus ? —J’e me pose la question depuis que tu as accepté ce job à l’autre bout du monde. C’est toutefois mieux pour toi que de devoir rentrer ici auprès d’une épouse hésitante, maladroite à souhait et un peu trop portée sur la maternité. Avant j’avais Jupiter mais tu n’as rien trouvé de mieux que de lui rouler dessus ! —ah, ça y est ! Tu vas encore me reprocher le fait d’avoir rouler sur ton chien ? C’était un stupide accident et je suis toujours aussi content que tu me voies comme un assassin ! Tu ne peux pas savoir à quel point cela me flatte, Haley ! » On sonna à la porte. En courant Haley partit ouvrir pour glisser au dernier moment dans ses escarpins. C’étaient bien eux : les voisine, Lana et Russel. Elle, brune aux grandes boucles soyeuses, un peu guindée et ravissante dans son tailleur ; lui, un costaud aux longs cheveux blonds et barbe encadrant son visage rond et jovial. « Bonsoir ! Mais entrez donc ! Quelle belle intention Lana ! Des fleurs et mes préférées qui plus est ! Mon mari, Jeffrey ! Que vous connaissez déjà, du moins de vue ! Jeffrey….nos voisins, Lana et Russel. ! Mais, allez-y rentrés ! » Ils se serrèrent une froide poignée de mains et prestement la maitresse de maison courut chercher un vase tout en les introduisant dans le salon où tournait l’un des concertos de Vivaldi. « Vous avez une

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bien jolie déco Haley, plaça Lana en observant l’endroit. Vraiment ravissant. Il faudra que je fasse appel à tes talents si l’envie me prend de tout dans notre maison. Pour l’heure nous sommes encore dans les cartons. Il n’est pas évident de tout installer, surtout quand Russel et moi ne partageons pas les mêmes notions d’harmonie. —On finit par s’habituer, argua cette dernière après avoir étudié Jeff collé au bar. Ce dernier fronça les sourcils et elle poursuivit : Jeffrey et moi n’avons pas été d’accord tout de suite pour ce qui est de l’aménagement des pièces à vivre. Il a une idée très précise de l’emplacement à venir de chaque bibelot, la plus insignifiante soit-elle. N’est-ce pas Jeff ? —Vous buvez Russel ? —Oui, un scotch serait parfait ! J’ai eu le temps d’admirer vos cyclamens en arrivant sur votre pelouse. Je m’intéresse moi-même un peu aux plantes et fleurs. Il faudra m’en remettre une bouture, ils sont magnifiques ! Merci Jeffrey (en récupérant le verre) pour Lana ça sera un verre d’eau…. —Oui, je suis enceinte. Vous êtes les premiers à le savoir, déclara-t-elle le sourire aux lèvres. —Mais c’est super ça ! Un bébé….je rêve d’en avoir un moi aussi mais pour l’heure, ce projet ne reste qu’une chimère. » Grand silence gêné autour de la table basse. Jeffrey la fixait de ses yeux noisette. Si tu ne te tais pas tout de suite, je ne suis pas certain de vouloir te servir ton verre de martini. « Et….le terme est pour quand ? —Je suis enceinte de trois mois alors le petit bout pointera son nez en avril, si tout se passe bien. J’ai déjà des fils qui sont grands maintenant et Russel a une fille. Nous avons tous les deux eut des relations sentimentales un peu houleuses mais aujourd’hui ces choses-là sont loin derrière nous. » Elle ne semblait pas bien ronde pour son premier trimestre ; Haley enviait naturellement son état en se demandant quelle tête aurait ce bébé à venir Aurait-il les cheveux blonds du père et les boucles soyeuses de

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la mère ? Il serait assurément beau, car un bébé de l’amour. Jeffrey lui tendit un verre de martini que je mis du temps à saisir, préoccupée par cette grossesse qui tardait à venir. Il lui faudrait penser à divorcer pour trouver un époux pressé de connaitre les joies de la paternité. « Haley a eu le temps de me dire que tu travailles comme enseignant…. » Ils parlèrent un petit moment de leur respective carrière sans qu’elle ne trouve l’envie d’y participer. Les femmes autour de notre Haley tombaient facilement enceinte, certaines en étaient déjà à leur troisième. Le médecin lui confirmait que tout allait bien de son côté et que ce blocage était d’ordre mental. Jeffrey se bloquait, leurs rapports physiques n’étaient plus vraiment les mêmes depuis qu’il avait clairement déclaré ne pas être pressé par le temps ; il lui faudrait divorcer et recommencer tout depuis le début. Haley noyait sa peine dans son Martini, puis quitta le sofa pour aller se griller une cigarette dans la cuisine. L’odeur de brûlé attira son attention. Merde ! Elle avait oublié mes petits fours ! Ces derniers étaient calcinés et impropres à la consommation. Si tu n’étais pas là à fumer, tu n’aurais pas loupé tes plats ! En voulant attraper le grill brûlant, elle partit dans un geste de replis, brûlée au troisième degré. Haley avait oublié de mettre les gants….au passage son coude percuta mon verre qui alla se briser sur le carrelage. Je suis épouvantablement maladroite, pensa-t-elle, et je risque de nuire à la sécurité mon bébé si je décidais de lui faire prendre un bain. Je vois d’ici Jeffrey me dire : Ne te l’avais-je pas dis, Haley, tu es incapable de prendre soin d’un bébé ! Les larmes me montèrent aux yeux. Il apparut dans la cuisine pour constater l’étendu des dégâts. Il fut prompt à réagir. On peut lui reconnaitre ça : il est toujours là pour éponger ses dégâts et ainsi reprendre le contrôle de la soirée. Il ne lui restait plus qu’à le laisser gérer ce nouvel incident avec le zèle et le bon sens d’un chef cuistot. Son regard semblait vouloir dire : je gère Haley, laisses-

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moi faire ce que tu ne parviens à faire ! Et sans demander mon reste je rejoignis Lana et Russel au salon. « Jeffrey dit que tu te passionnes pour l’art étrusque ? —Oui enfin….c’est vite dit ! On s’est rencontré en Iran, aussi curieux que cela puisse paraître. C’était il y a cinq ans et… à l’époque j’accompagnais mon père lors de ces déplacements professionnels. C’est mon paternel qui est féru d’art, mes connaissances sont vagues à ce sujet. Jeff ! Je leur parlais de notre rencontre en Iran. Tu as toujours été plus loquace que moi sur le sujet. Il m’a un peu bousculé lors de ce voyage. —Ce n’est pas vraiment ça. Il faut remettre les choses dans leur contexte, attaqua-t-il en posant le plateau de brochettes asiatiques sur la table. Ma femme a toujours su broder. C’est son tempérament rêveur qui prend le dessus sur le reste. —Il a toujours aimé me torturer. —Les hommes sont ainsi quand ils aiment haley, conclu Lana en posant la main sur celle de son époux. Vous étiez donc en Iran, et que s’est-il ensuite passé ? Il me plait de savoir comment les gens se rencontrent. Hum….c’est délicieux Jeff ! Russel tu devrais goûter, c’est vraiment délicieux ! Alors ? Que s’est-il donc passé en Iran ? —Lana ! Tu vas les mettre mal à l’aise, murmura Russel penché à son oreille. —Pas du tout ! J’avais égaré mes clefs à l’hôtel après une virée à la piscine. L’angoisse quand on se sait dépendant de tout un tas de trucs resté en otage dans un hôtel international dont le personnel refuse de se montrer aimable avec vous. —Peut-être avait-il assez de te voir débarquer à la réception pour un sac oublié dans un car touristique ? Tu n’en étais pas à ta première tentative d’infiltration. —je refuse de relever ça Jeff. —C’est que j’ai raison, non ? —Toujours est-il que Jeff vint à mon secours de façon peu orthodoxe. Il a fait sauter la serrure de ma

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chambre par un tour de passe-passe digne des plus grands magiciens de notre monde moderne. Quand j’ai voulu le remercier il était déjà loin. —Je ne crois pas que tous ces détails intéressent Lana et Russel, ma chérie ! —Mais tu es revenu cinq secondes plus tard dans ma chambre pour me compter fleurette. Une curieuse façon de se nouer d’amitié avec une étrangère. Tu as tenu à m’offrir un verre à la terrasse de l’hôtel et ensuite nous avons fait un tour dans l’espèce de palmeraie dans laquelle un tas de dirigeants iraniens se désaltéraient. Le cadre était des plus idyllique il faut le reconnaître mais certainement pas assez pour me charmer. —tu n’as pas dit ça quand nous avons passé la nuit ensemble ! » Lana partit dans un gloussement gêné, manquant de l’étouffer. Russel lui caressa le dos et Haley en conclut qu’ils devaient en rester là. « Il faut croire que tu l’avais tapée dans l’œil Haley ! Les plus belles rencontres sont souvent le fruit du hasard et dans des endroits pour le moins insolites. » Ils s’en allèrent à minuit. La soirée fut plutôt réussie tout en sachant qu’elle avait bien mal commencée ; Jeffrey prit le contrôle de la cuisine tandis que notre Haley fumait la dernière clope de la journée, perdue dans ses pensées. Il était maniaque et il lui fallait de l’ordre pour se sentir bien chez lui. Aucun objet ne se trouvait être là par hasard ; chaque chose avait sa place et il ne supportait pas que son épouse passe derrière lui pour tout déranger. « Comment les as-tu trouvés ? Questionnais-je assise sur le rebord de la table. Lana ne manque pas d’humour, quand à lui, on ignore ce qu’il pense de tout cela. A commencer par son épouse. —Ne commence pas à délirer sur des prétendus suppositions. Ils sont heureux et je suppose qu’il était trop fatigué pour se mêler à vos conversations sur le sort des bébés phoques en arctique ! —Est-ce que tu m’aimes Jeffrey ?

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—Pourquoi cette question ? Tu connais la nature de mes sentiments pour toi. Tu as eu une journée fatigante, alors je préconise que tu ailles au lit sans plus tarder. Vas te mettre au lit Haley, tu en as besoin. » Haley s’alluma une autre cigarette sans le lâcher des yeux. Il l’agaçait. Jamais vraiment il ne se mettait en colère ; il simulait l’énervement pour lui faire plaisir, probablement mais au fond de lui je le devinai blasé par ces choses-là. Il lui faudrait trouver un amant à défaut de fuir le ménage trop rapidement. Il resta à l’observer, les bras croisés sur sa poitrine avant d’enserrer son visage entre ses mains. « De quoi as-tu peur Haley ? —Tu t’en vas. Parfois des semaines entières sans me donner aucune nouvelle de toi et….je devrais accepter cela sans broncher ? C’est difficile pour moi surtout quand tu reviens avec des cadeaux plein les valises pour moi. Si tu avais une maitresse, tu m’en parlerais ? Mon père trompait ma mère des années durant et à chaque fois qu’il revenait à la maison, il la couvrait de bijoux pour se faire pardonner d’elle. —Cela n’arrivera pas Haley. Cela n’arrivera jamais. Tu es ce que j’ai de plus sacré en ce monde alors je ne prendrais pas le risque de tout gâcher. » Comment le croire ? Il ne la toucha pas cette nuit-là et Haley s’endormit de l’autre côté du lit tiraillée par le désir de descendre regarder la télé pour se changer les idées ou bien celui de fumer une cigarette. Haley se sentait seule et perdue. Il lui cachait quelque chose. Il y avait forcément une femme derrière tout cela. Une femme qui lui donnait satisfaction au point de lui faire oublier son devoir d’époux. Il partit de bonne heure le lendemain et à onze heures il appela pour lui dire qu’il avait un avion pour le proche- Orient dans moins d’une heure. Au boulot et son collègue lui lança un projectile pour la faire réagir. « Jeffrey a une maitresse….

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—Quoi ? Es-tu certaine ? As-tu des preuves de cette relation ? Parce que tu ne peux pas l’accuser sans preuves, tu le sais ça ? —Je vais engager un détective et retrouver cette pute, parce que je sais qu’elle existe !» Wayne l’interrogea du regard, les sourcils froncés. Ils travaillaient ensemble depuis trois ans et Haley le considérait comme son meilleur pote. Elle pouvait tout lui dire sans qu’il soit là à la juger. « Si tu prends un privé, tu risques de payer une blinde et….ne t’entage pas dans des frais si tu n’es pas certaine de ton accusation. —Mon père aussi l’était et cela ne l’a pas empêché de forniquer à tout-va ! » Wayne se leva pour aller fermer la porte de son bureau et avança son fauteuil vers le sien. « D’accord, on reprend tout depuis le début. Depuis quand as-tu ses doutes le concernant ? —Depuis trois mois. Il ne me touche plus et refuse toute idée d’être père. C’est un premier indice non ? Je peux me tromper mais un homme qui n’honore plus sa femme et un homme qui découche. Et quand il daigne me prendre, c’est toujours très mécanique. Il ne cherche pas à me faire jouir. C’est comment dire...Très expéditif et sans préliminaires. —As-tu accès à son compte bancaire ? Il faut commencer par là, Haley. As-tu l’impression qu’il dépenserait plus que d’ordinaire ? —Non mais il pourrait être assez malin pour effacer toute trace de transactions douteuses. —Les comptes en banque sont assez significatifs. Souviens-toi le mois dernier nous avons eu un client qui dépensé plus de mille dollars par mois pour entretenir sa maitresse et la cour a jugé ce fait recevable avant même qu’on l’ait jugé comme mari infidèle. Si tu avais l’un de ses comptes sur toi on pourrait travailler là-dessus. Qu’est-ce que tu en penses ? » Alors les larmes lui montèrent aux yeux. « Il s’en va à l’autre bout du monde, qu’il dit et….

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— Appelles sa boite ! Demande-leur de confirmer ces derniers déplacements et tu auras déjà une piste. Je peux appeler pour toi si tu veux ! » Il prit le combiné et appela la société d’importexport de Jeff. La secrétaire de ce dernier prit l’appel et Wayne parvint à l’entourlouper afin d’obtenir d’elle les derniers déplacements hors-continents de son mari. Pour l’heure il se trouvait être dans l’avion. « A toi de l’appeler Haley ! —Il ne prendra pas l’appel. Il ne décroche jamais quand il s’en va. Tous les appels basculent immédiatement sur répondeur. Il filtre les appels. Il pourrait être n’importe où et avec n’importe qui que je serais la dernière informée. Demain, essayes de revenir avec l’un de ses relevés bancaires qu’on épluchera ensemble ! » De retour à la maison Haley se mis en chasse mais il lui fut impossible de retrouver le moindre papier, à croire qu’elle vivait avec un fantôme. Toute cette histoire l’obsédait. Comment avait-elle pu tomber aussi bas : à savoir le suspecter de la sorte ? Elle avait besoin d’un remontant.

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[Epilogue]

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Dépôt légal : [octobre 2015] Imprimé en France

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