Confident de l'Epoque

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(Page reste vierge image seulement pour finaliser le choix de la couverture)

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CONFIDENT DE L’EPOQUE [Sous-titre]

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Du même auteur Aux éditions Pollymnie’Script [La cave des Exclus]

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MEL ESPELLE

CONFIDENT DE L’ÉPOQUE

Polymnie ‘Script

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© 2014 – Mel Espelle. Tous droits réservés – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur.

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[Dédicace]

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[PrĂŠface]

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Chapitre 1

On cherchait un ghost-writer, l’annonce paru dans le très sérieux Times et mon agence me mit donc sur le coup. On ne m’a rien dit sur l’offre, mon boss se contenta de dire : « Tu sais j’ai du faire des tas de trucs pas très recommandables pour qu’ils puissent accepter ta candidature, alors ne nous déçoit pas ! » Comment ça, les décevoir ? La voiture d’Elliot me déposa à l’adresse indiquée 22 ET 23 de la belgravia’s treet. Il s’agissait de ma première embauche en tant que telles et en tremblant je sonnais à la porte de la somptueuse et très massive résidence devant laquelle stationnait une limousine Bentley et une Maserati. J’’affectionnais tout particulièrement le style Regency avec ses colonnades, ses frontons et ses péristyles ; pour un peu je me crus voyager dans le temps. Un majordome guère plus âgé que moi vint m’ouvrir, assez beau gosse pour poser dans un magazine de mode. « Qui dois-je annoncer Mademoiselle ? —Harper levinson. J’ai rendez-vous à Dix heures ! » Et lui de me débarrasser pour me conduire dans un petit salon Art déco. « Mon nom est Mansfield et si vous le souhaitez je peux vous offrir la boisson de votre choix parmi les nombreuses collations que nous disposons au bar ! » Un verre d’eau suffira amplement. Assise sur le rebord d’un fauteuil moelleux je contemplais la pièce posant mon regard ici et là quand revint Mansfield et mon verre d’eau que

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j’avalais cul-sec pour le lui restituer bien vite. « Qui êtes-vous ? » En tournant la tête, j’aperçus un grand blond collé au chambranle de la porte tenant dans sa main un dossier et une clope. « C’est vous qu’on envoie ? Le ghost writer, c’est vous ? Je vous imaginais différente, du genre plus masculin. Ça c’est la meilleure, on ne nous l’avait jamais faite celle-là, poursuivit-il en ricanant, je crois qu’il y a méprise sur la personne. On a demandé un jeune homme expérimenté dans le milieu de l’édition ! Nous avons des critères bien stricts. Rappelez-moi votre agence ! Je ne crois pas que cela sera possible. Si vous voulez bien m’accordez une petite seconde ! » Il disparut, puis il y eut une discussion dans le couloir suivit d’un éclat de rire ; puis plus rien. On me laissa là vingt bonnes minutes avant que la porte ne s’ouvrit sur un autre homme, brun cette fois-ci, ténébreux et au regard intense. Il me dévisagea de la tête aux pieds. Lui était impeccable dans un costume trois-pièces et gilet parme. « Miss Levinson nous avons contacté votre agence et il y a eu apparemment un léger malentendu. Nous vous dédommagerons bien entendu pour votre course et nous vous souhaitons une bonne continuation pour la suite ! Mansfield vous raccompagnera à la porte. » Déjà Mansfield se tenait derrière lui mon gabardine sur le bras et mon parapluie à la main. J’allais le suivre quand un quatrième homme fit son apparition en chemise bleue aux manches retroussées. « On n’a pas le choix Evans, on devra faire avec ! C’est le quatrième candidat depuis deux semaines et on ne peut se permettre de perdre du temps ! Tu la briefe, elle fera l’affaire. Harper c’est ça ? Elliot dit que vous n’avez jamais été publiée mais votre style compose sur votre absence d’expérience dans ce domaine. » L’autre grand blond me fixait, les sourcils froncés et le rictus au coin des lèvres avant de disparaitre. Restée seule avant Nathan je n’osai le regarder. Oups ! Il faudra faire avec moi ! Ma présence devait tous les rendre nerveux. Nathan expira avant de se frotter le menton et tenter un sourire de circonstance.

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Ne t’inquiète pas Harper, tu ne resteras pas longtemps avec nous ! Alors plus vite nous aurons terminé avec toi et plus vite, tu pourras t’en aller ! Sembla vouloir dire son regard souligné par des pattes d’oie « C’est…immense ici et très beaux, glissai-je en lui suivant dans ce dédale de couloir. Lui ne répondit rien et m’ouvrit la porte d’un bureau, petit mais très bien comme le reste ; on y trouvait un bureau en acajou devant une fenêtre dissimulée derrière un voilage gris perle. Des livres s’entassaient sur des étagères fermées par un vitrage et le fauteuil me paraissait être très confortable. « C’est ici que tu vas travailler ! Je te rapporte ton contrat de suite ! »Et il ne tarda à revenir, pendant ce temps qui me parut durer une éternité j’eus le temps d’étudier la pièce à loisir : moquette et tapis d’orient, lambris sur le côté gauche du bureau vaste et optimisé recouvert de cuir. Tournant et retournant sur le fauteuil je laissais mon esprit divagué. Un téléphone se tenait sur la table sous cette lampe d’université verte. Il y figurait des noms comme celui d’Evans, Richard, lee, Leigh-more, etc. en tout une dizaine de noms et trois touches portant des inscriptions latines. Nathan revint avec le dit-contrat dont il garda un exemplaire pour lui et avança une chaise pour se tenir devant la table derrière laquelle je tentais de prendre une attitude professionnelle : coudes sur la table et fesses sur le rebord de l’assise. Les jambes croisées l’une sur l’autre, Nathan sortit son Mont-Blanc de sa poche intérieure de veste. « Bon alors nous allons passer bien vite sur la première partie que tu liras seule de ton côté pour accéder directement à la page trois….clause de confidentialité et tout le toutim légal. Je veux que tu lises particulièrement l’Article 12 ….cette charte de confidentialité stipule que tu ne pourras divulguer ce que tu verras et entendras ici sous peine de poursuites judiciaires ! Christian est très à cheval sur l’éthique de nos extras. Tu lis et tu signes, je repasse dans une demi-heure !

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—Euh….pardon ! il est écrit que je dispose d’une chambre et d’une voiture de fonction ? La voiture je veux bien mais la chambre…. —C’est pourquoi nous avions demandé un jeune homme, célibataire et corvéable à merci ! Pas une jeune femme qui n’a que les mots : sortie, maquillage et garçons à la bouche. Si tu travailles avec nous, tu n’auras que peu de temps à consacrer à tes loisirs ce qui n’était pas aux goûts de tes prédécesseurs bardés de diplômes, ambitieux mais incapables de sacrifice. Il faut comprendre que nous formons une sorte d’entité à part entière ensemble, une sorte de microsociété avec ses règles et ses devoirs. Donc oui ! Il te sera alloué une chambre ici pour tout le temps que durera ton séjour parmi nous. Si cela te pose problème Harper, fais-le-moi savoir tout de suite qu’on ne perde pas de temps avec toi, tu piges ? —Mes repas sont pris ici et décomptés de mon salaire ? » Il ne répondit pas, se contenta de sourire. Je poursuivis ma lecture voyant mon enthousiasme se réduire comme peau de chagrin. « Il y a un service de blanchisserie et….une participation à….l’entretien des charges de cet établissement incluant une taxe ordurière, le paiement des divers employés de maison et….que me restera-til sur mon salaire quand tout sera déduit de toutes ces charges ? —Ecoutes harper, tu n’es pas obligée de signer. Personne ne trouvera à redire ici. Tu dois bien te douter que comme la chambre te sera allouée à titre gratuit tout comme la voiture, il parait juste de récupérer l’argent d’une autre façon. On ne mange pas trop mal ici et la blanchisserie fait de l’excellent travail. Qui se plaindrait de perdre cent livres par mois ? Je comprends que cela puisse te poser problème parce que tu ignores ce qui va t’attendre si tu envisage de rester avec nous. Ton comportement n’a rien d’étrange, il est légitime mais on a vraiment besoin de tes compétences. Christian n’a pas pour habitude de rendre publique ce genre de proposition d’emploi.

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—Et pourquoi les autres sont partis ? Questionnai-je le cœur battant à rompre. —Je viens pourtant de te le dire ! Certains ont été incapables de faire de bons choix, soit une petite amie à entretenir ou des copains trouvant injustes qu’on les prive de leur pote ! Sourit ce dernier sans me lâcher des yeux. Ce boulot n’est pas très compatible avec une vie sociale. » La porte s’ouvrit sur un grand blond solaire aux yeux rieurs. « Tu as une seconde Nathan ? (Il avança vers moi pour me tendre une poignée de main) Lee Hoffman, ravi de faire ta connaissance ! C’est urgent, j’ai Christian en ligne et il pète littéralement un câble. Il dit qu’on merde sérieusement et tu devrais vraiment le prendre ! —Dis-lui qu’on a la situation en main et pour ce léger contretemps, dis-lui de ne pas s’en faire. On gère Lee ; il doute de nos compétences maintenant ? D’accord ! bascules-moi sur cette ligne…. Tu as d’autres questions harper ? C’est parfait ! Lis bien tout ! (Le téléphone sonna sur le bureau et Evans décrocha) Oui, Chris je t’écoute….ouais, elle est avec moi…. » Mon cœur menaçait d’imposer. J’entendais l’autre s’exciter au bout du fil. Comment arriver à me concentrer sur la lecture ? « Oh Chris, on doit avoir un paquet de contacts et….non, non, Paul a contacté l’Agence et c’est bien une femme qu’on nous a envoyé. Oui, elle est plutôt agréable à regarder….elle est grande, mince et réservée. Non, non elle est plutôt canon….Ok, je te la passe ! Harper ! » Et il me tendit le combiné. Pourquoi appeler sur un fixe quand nous étions à l’ère de l’informatique, des smarphones et des tablettes électroniques ? « Oui, c’est moi harper ! —Bon Harper ! Tu vas aller dans mon bureau. Tu trouveras un tapuscrit posé en évidence. Il y a 550 pages que je compte réduire à 200. Elliot dit que tu as un bon style alors j’aimerai vraiment te faire confiance. Les autres péteux n’ont pas fait l’affaire. Une histoire d’égo sans aucun doute mais toi tu es

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d’origine modeste. Tu n’as ni étudié à Oxford, ni à Cambridge alors il ne me sera pas dur de te faire sortir les tripes de ton ventre. Si tout se passe bien je suis à Londres demain matin, alors tu n’as pas une seconde à perdre ! Repasses-moi Evans. Non ! Dis-lui que je l’appelle sur son portable ! » Il raccrocha prestement. Evans partit, je me retrouvais seule devant ce contrat. Je pouvais m’en aller, mais j’ai signé. Où était le bureau de Christian ? En longeant le couloir j’entraperçus les jambes d’un homme en suspend par-dessus un bureau et une bride de conversation atteignit mes oreilles. « C’est exactement ce qu’on fait : s’assurer que tout aille pour le mieux, déclara Lee en balançant ses jambes, il devrait lâcher du lest ! —Oh tu le connais ! C’est un sociopathe, répondit le grand blond de toute à l’heure. On va toujours chez Oscar ce soir ? » Je frappais la porte pour voir le sourire de Lee disparaitre sur son visage. « Hey ! Qu’est-ce que tu nous veux harper ? —Je cherche le bureau de Christian pour y récupérer son tapuscrit. —C’est lui qui t’a dit de récupérer ton tapuscrit ? Questionna le blond au regard de vampire. Non ! Je n’en crois pas un mot ! Chris aime bien voir à qui il a à faire avant de laisser son bébé dans les mains de n’importe qui. —Arrêtes de la taquiner ! Tacla un autre allongé dans un profond canapé faisant face à un écran plat diffusant un match de football sans le son. De toute façon on ne lui donne pas un jour, ils finissent tous par s’en aller ! Alors harper, cela te fait quoi d’être ici ? Sais-tu que cet endroit avant d’être ce qu’il est, à savoir une magnifique demeure et lieu de connaissance, était un Club réservé aux hommes fortunés. Une sorte de confrérie pour les gens de la haute ! Pour être admis à ce Club il fallait verser une modeste cotisation de mille livres annuels, déclara le type toujours allongé sur le canapé. —Ce que tu ne dois sûrement pas avoir sur ton compte, railla le blond. Dommage que cette période si

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faste soit révolue. Les hommes d’autant savaient reconnaitre les vrais valeurs de cette société ! —Et bien quand vous aurez fini de pleurnicher sur une époque faste et révolue faites-moi signe que je puisse aller me mettre au travail ! » Lee se leva pour me tendre le dit-tapuscrit le sourire aux lèvres. Je devais en conclure qu’il s’agissait du bureau de Christian. « Bon courage harper et n’oublie pas te venir nous saluer quand tu partiras ! lança le blond en refermant la porte derrière moi. Quelle arrogante petite créature ! Tu aimerais la fesser Lee, n’est-ce pas ? » Ce qui ne manqua pas de faire rire les autres. Orientée par un bruit de boule de billard je me rendis au fond du couloir. Richard se tenait là à rentrer les boules dans un grand billard américain. « Richard ! Je cherche nathan, peux-tu me dire où il se trouve ? —Pourquoi le cherches-tu ? Demanda ce dernier sans même lever le nez de son jeu. —Et bien pour lui remettre mon contrat et lui demander où je peux trouver un PC portable ? Dis, vous faites quoi ici au juste ? —ne pose pas trop de questions harper, la curiosité est un vilain défaut ! Pas trop de questions à la fois, veux-tu ? Nathan est sorti. Il a un rencard à honorer. Ne sois pas trop déçue, il t’en reste suffisamment ici pour arrêter ton choix. On est tous célibataires comme tu peux le constater. Célibataires et fiers de l’être ! —C’est votre crédo ! Une sorte de cri de guerre, ou un truc comme ça ? Je me garderai bien d’arrêter mon choix sur l’un de vous, je ne suis pas ici pour ça. J’ai récupérer le tapuscrit de Christian et je compte m’y atteler au plus vite ! —ne perds pas ton temps, il ne le lira pas ! C’est bien Nathan qui gère ça. Je ne crois pas avoir vu Christian lire quoique se soit d’autre que ses journaux financiers ! Il faut pas l’emmerder avec ça. Il est plutôt à prendre la vie comme elle vient. Tu faisais quoi avant ? m’interrogea-t-il en reprenant sa cigarette

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bien consumée dans le cendrier. Une sorte d’hôtesse un peu cochonne non ? —Pourquoi cochonne ? —Je ne sais pas, c’est ce qui se dit ! » je n’eus plus envie d’être aimable ; depuis mon entrée ici on m’en avait fait voir de toutes les couleurs. Il s’adossa contre la commode et avale son whisky sans me lâcher des yeux. « Tu travaillais pour qui ? Un indépendant ? —Où puissé-je trouver un ordinateur disponible ? —J’ignore si on doit avoir ça….attends, voir….un ordinateur….je crois savoir que Paul a fait cadeau du dernier à notre précédent stagiaire et….vois avec James, c’est lui qui gère nos équipements. » Il se remit à taper dans ses boules sans plus se soucier de moi. « Non ! Il est hors de question que je retourne làbas ! —Et pourquoi ? C’est ton premier jour, ils se montreront indulgents ou pas. Attends le retour de Nathan si tu ne peux gérer cela seule. —Et je suis supposée faire quoi en attendant ? —Vivre ! C’est ce que nous faisons tous. De toute façon il n’en aura pas pour longtemps. Il va tirer son coup et revenir bien vite ; il est réglé comme une boite à musique. Tu as un petit copain ? —Non je préfère aller trouver James, quitte à paraitre acharnée ! » Je revins sur mes pas, cette fois-ci j’entrais sans frapper. « Vous savez où je peux trouver un PC ici ? » un bref et pénible silence envahit les lieux, quand le blond se leva prestement, passa devant moi telle une furieuse bourrasque. « Richard ? RICHARD ? Ramène ton cul s’il te plait ! » il apparut tenant l’une des queues du billard à la main. « Tu nous l’envoie encore, je te bute ! Pas moyen de suivre ce putain de match tranquille ! Tu ne t’es pas dit qu’on apprécierait avoir une heure ou deux de tranquillité ? Mais non, il faut que tu nous envoies l’autre en plein suspense ! —va chier ! » Il retourna à son billard. « Fais chier ! Quant à toi, tu peux attendre une heure ou deux non ?

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ta vie ne dépendra pas de ce satané dossier ! Putain, c’est quoi ce boulet ! » La porte se referma violemment sous mon nez. Folle de rage je suivis en plein pénalty, j’ai cherche des yeux la télécommande pour éteindre le poste. « Alors c’est simple maintenant les gars ! Nous sommes face à un sérieux problème et contrairement à vous je n’ai pas toute mon existence consacrée à ce putain de tapuscrit, alors un PC contre cette télécommande !

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[Epilogue]

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Dépôt légal : [octobre 2015] Imprimé en France

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