Esprit du Médiateur

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(Page reste vierge image seulement pour finaliser le choix de la couverture)

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L’ESPRIT DU MEDIATEUR [Sous-titre]

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Du même auteur Aux éditions Pollymnie’Script [La cave des Exclus]

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MEL ESPELLE

L’ESPRIT DU MÉDIATEUR

Polymnie ‘Script

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© 2014 – Mel Espelle. Tous droits réservés – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur.

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[Dédicace]

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[PrĂŠface]

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Chapitre 1

Il y a un nouvel éducateur au centre. On ne sait pas d’où il sort celui-la ; certains disent qu’il était un ancien flic. Possible. Il en a l’apparence. On dit qu’il a un problème avec les negros alors nous aures AA (Afro-américains avons décidé de lui faire ravaler son orgueil. Gale est là, à moitié à parler aux autres de ce qu’on fera après : des perspectives d’avenir. J’adore entendre cette expression : perspective d’avenir. Les miennes ne sont guère folichonnes depuis que ma mère a tenu à ce que j’intègre ce centre de rééducation. On n’a pas de fric, on n’a jamais eu de fric mais l’Etat aide les foyers les plus modestes à s’occuper des gosses des minorités. Je n’ai jamais supporté la vie en communauté. Le problème c’est que j’enchaine les séjours en maison d’arrêt pour mineurs et comme je viens d’avoir 18 piges, je risque la prison pour ces mêmes délits. L’e centre ne diffère en rien des maisons d’arrêt à ceci près qu’ils sont plus laxistes sur les horaires et ça va pour moi. On met du hip-hip de Chicago ; de quoi faire péter la sono et on danse sur les tables, dans le réfectoire ; parfois jusqu’à minuit. tant

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qu’on nous dit rien et bien nous on continue à s’éclater. Pour revenir au nouvel éducateur dont le nom m’échappe complètement il a fouillé dans mes affaires et a trouvé ma beuh. Il ne m’a pas allumé devant les autres, il a préféré la jouer le-super-nouveauconfident. Et moi je ne l’écoute que d’une oreille ; ils tiennent tous le même baratin. « Et tout se passe bien pour toi ici ? —Ben ouais. On pouffe bien. —On bouffe bien, répondit-il en souriant

Haley se rendit au 103 de la Jefferson street ; on y organisait un barbecue apparemment. Personne ne la remarqua. « Haley ? Mais….qu’est-ce que tu fiches ici ? —J’étais en pleine galère de fric quand je me suis souvenue que tu créchais ici. »Il l’attrapa par le bras pour la conduire à l’écart des oreilles indiscrètes. « Tu tombes vraiment mal tu sais et pourquoi ne m’as-tu pas appelé ? Tu as bien mon numéro. C’est sans importance. Tu veux manger quelque chose ? —Non. J’étais en ville avec Dana et….on a croisé des potes. C’est là que les flics ont commencé à nous poser des questions. —Qu’est-ce que vous avez fait ? —Moi rien mais les autres ont fait les cons. Maintenant j’ai besoin de fric —Combien t’en faut-il ? —Mille cinq cent dollars. —Quoi ? Tu n’es pas sérieuse là ! » Il l’entraîna dans une petite pièce servant de

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bureau et ferma la porte derrière eux. « Dis-moi pour quelle raison tu aurais besoin de mille cinq cent dollars ? —Ce sont mes oignons. —Non, plus maintenant, répondit ce dernier en croisant les bras sur sa poitrine, tu viens chez moi, tu me parle de ce rassemblement de jeunes qui aurait mal tourné et ensuite tu me demande mon fric ; et cela ne devrait pas me regarder ! » Ils se dévisagèrent en chiens de faïence. Haley baissa les yeux la première. « Je n’aurais pas du venir c’est ça ? —Non, tu es au bon endroit. Si tu as des soucis tu devrais m’en parler. Tu as des soucis ? Haley, tu sais bien qu’un jour tout finira par se savoir. —J’ai besoin de fric c’est tout ! —Non ! Ce n’est pas tout ! Je te donnerai ce fric si la raison est valabre Haley, pas autrement. Si tu rencontres des ennuis je t’aiderai. Cole attendait dans sa Ford, les mains crispées sur son volant. Finirait-il par y descendre ? Il se caressa le menton, perdu dans ses pensées. Sa reconversion professionnelle se passait plutôt bien. Les gosses l’avaient immédiatement adopté. Gale tapota contre la vitre de la Ford. « Ca va Cole ? Tu veux que je t’aide à en sortir ? Ricana ce dernier affichant un fier sourire. Cole lui répondit : « Oui c’est cool. J’attends un appel. Ne m’attend pas, je te rejoins ».Il venait de lui mentir et une fois qu’il fut de nouveau seul, il étudia ses mains pour tenter de maitriser ses convulsions. « Putain de merde ! » Le centre recueillait des adolescents jugés difficiles pour ne pas dire dangereux.

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On leur donnait une seconde chance, tout en sachant que 65% d’entre eux retournaient à la rue, 14% trouvait un emploi la première année et le reste, soit les 21% connaissaient des déboires avec la justice. En salle de briefing, gale animait un débat sur l’image que l’on donne aux autres et Cole de l’y rejoindre peu avant la coupure de 10h15. Adossé contre le mur, il tentait d’écouter ce que les jeunes avaient à dire. Il trouva le débat stérile ; toujours les mêmes que l’on entendait et Gale en parfait maître du jeu ne parvenait cependant pas à faire parler les autres ; A 10h15 Cole poussa la porte du bureau de Robin Laing. « Cole ! Ca va pour toi ? Je comptais justement passer te voir. Mais apparemment tu en as eu l’idée le premier. Alors ? Qu’est-ce que je peux pour toi ? —J’ai un petit problème avec….une pensionnaire. » Laing l’interrogea du regard par-dessus ses lunettes ; il les ôta de son nez, voyant que Cole n’était pas tout à fait à son aise pour en parler. « Et qui est-ce ? —Haley Wilkes. —Haley ? Tu sais les jeunes sont….ils faut parfois ne pas prendre au premier degré leurs attaques. Dans le cas d’Haley, le mieux serait de l’ignorer. Elle nous est revenue par deux fois et….ne te formalise pas trop pour certains de leurs écarts de conduite ; Il nous faut être ferme mais juste. —Oui c’est peut-être ça, murmura Cole en s’écroulant sur une chaise, la tête dans les mains. C’est…plus compliqué que tu ne le crois. —Dis-toi qu’elle te teste ; elle veut connaître tes limites alors ne lâches pas car

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le jour où elle aura vraiment besoin de toi, elle saura te trouver. —Ouais ok, il se leva prestement, écoutes je….je ne vais pas t’embêter plus longtemps. On se voit plus tard. » Et Gale le rejoignit dans la salle de repose des éducateurs. Il se servit un café et s’assit devant Cole, le nez plongé dans un journal. Les mômes appréciaient Gale pour sa discrétion, son charisme certain et ses boucles brunes. Les filles notamment se sentaient en confiance avec lui ; parfois plus qu’avec Dakota, Sharon et les autres. Il avait ce don naturel, cette aptitude à mettre quiconque en confiance. Il ôta sa veste en cuir et lorgna du côté de Raoul l’amérindien et le doyen du personnel. « C’est toujours Ok pour toi ce soir ?

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[Epilogue]

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Dépôt légal : [octobre 2015] Imprimé en France

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