Noces de la Vanité

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(Page reste vierge image seulement pour finaliser le choix de la couverture)

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LES NOCES DE LA VANITÉ [Sous-titre]

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Du même auteur Aux éditions Polymnie’Script [La cave des Exclus]

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MEL ESPELLE

LA NOCE DE LA VANITÉ

Polymnie ‘Script

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© 2014 – Mel Espelle. Tous droits réservés – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur.

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[Dédicace]

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[PrĂŠface]

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Chapitre 1

Entretien à 10H00. Six autres candidats attendaient dans couloir large et spacieux de cette résidence de la City. Grosse pression pour moi. Deux femmes et quatre gars tout frais émoulus de leur école de commerce. La concurrence est rude. Une grande brune à la généreuse poitrine me fixa de ses grands yeux noisette. Normal. Elle est tout simplement bandante avec son tailleur-pantalon et ses escarpins noirs aux pieds. Aucune chance de réussite face à cette bombe sexuelle venue d’un autre monde. D’ailleurs elle me toise, prenant une profonde expression de dégoût. La porte s’ouvrit alors sur un type beau comme un dieu avec ses boucles brunes bien dessinées et son ténébreux regard. Il est dix heures cinq et le candidat précédent n’est resté que cinq minutes, montre en main. Aïe ! « Candidat suivant ! Harper Levinson, s’il vous plait ! » Je manquais de m’évanouir face à ce bel éphèbe. Nerveuse je récupérai mon sac à main, mon portedocuments et fonçai tête baissée vers la porte. Derrière la table donnant sur un panorama de la city se tenaient deux autres hommes, un grand blond au regard translucide et un autre blond aux longs cheveux et barbe ; expression joviale et confiante bonhomie. Le beau gosse se plaça à la gauche du blond indifférent à ma présence. Il échangea un regard complice au barbu souriant légèrement. Il tourna son stylo Mont Blanc, les lèvres pincées ricanant presque

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et le beau brun des plus ténébreux de s’éclaircir la voix. « Vous n’avez aucune expérience et malgré tout vous postulez pour cette place. Pourquoi ? Une sorte de challenge, c’est ça? Une façon de vous dire que vous êtes capable d’attirer notre attention ? —Tout à fait ! Après une soirée bien arrosée j’ai vu votre offre d’emploi sur l’écran de mon smartphone. Vous savez le genre de spam qui s’affiche en grand afin qu’aucun aveugle ne puisse le louper et encore moins une noctambule. Mon index a accidentellement cliqué sur le lien de votre site et voilà pour la petite histoire ! » Grand silence agacé derrière la table. Comment faire mouche en trois minutes ? D’abord concentrer son attention sur un auditeur en particulier : le grand blond fera l’affaire. Il a ce je ne sais quoi de franc dans le regard. Ensuite, balancer la sauce et enfin donner l’impression de s’en fiche un peu afin de minimiser mon implication dans cette épouvantable farce qu’est le recrutement dans une société prestigieuse dégageant des millions de chiffres d’affaires dans l’année fiscale. « Vous prenez tout à la rigolade ou c’est votre façon de nous faire perdre notre temps Harper ? Répliqua le gros nounours en levant à peine les yeux de sa pile de CV. —Vous avez comme le cite mon collaborateur, aucune expérience du terrain, argumenta le beau gallois, les mains croisées sur la table. Vous pensiez que votre audace aurait payé ? On vous a fait venir Harper pour comprendre qui vous étiez vraiment. Tour du monde en solitaire par voie maritime. Durée du périple : deux ans. Vous pouvez développer ? S’agissait-il là encore d’un pari avec un tonneau ? —Non les gens autour de moi ont toujours un tas de projets des plus réalisables : fonder une famille, se payer l’appartement de ses rêves, adopter un petit toutou au refuge. Le délire pour moi consiste à braver mes propres limites. Alors quand l’occasion s’est

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présentée j’ai sauté à pieds joints sachant que cette partie de mon histoire intéresserait quelqu’un. » Le grand blond, la main sur son menton cessa de sourire. « Le reste de votre parcours est insignifiant. Deux mois d’expériences tragiques en vente, doublé d’une fâcheuse expérience dans le commerce de proximité. Hôtesse de caisse c’est bien ça ? Si je relis vos maires formations….aucune connaissance en langues étrangères. Or l’annonce stipulait : mandarin courant et Japonais serait un plus . Comparé aux autres, vous vous situez plutôt bien bas. Je doute qu’on puisse vous classer dans la catégorie : potentiels employés. On cherche une personne diplômée et avec de l’expérience dans les Affaires internationales. Pour résumer : une grosse pointure ce qui justifie ce salaire mentionné en bas de notre offre-spam qu’un aveugle n’aurait pas manqué. Et bien…nous n’avons plus qu’à vous remercier. Nous avons pour l’heure six autres candidats à auditionner et ceux-ci ont le mérite d’être plus professionnels, ce que vous n’êtes vraisemblablement pas. Merci de vous être déplacée. » Le gallois tourna de trois quart sur sa chaise pour me raccompagner à la porte. Fin de l’’entrevue et bonne continuation pour la suite ! « Quoi, C’est tout ? J’ignorai qu’il faille un CV de six pages pour servir le café ? —Oui c’est tout ! Trancha le grand blond en se redressant à son tour. La porte est derrière vous. Merci Harper ! Nathan prendra soin de vous raccompagner à la porte. —Je viens de me taper une heure de trajet pour venir jusqu’ici ! Sans parler des dix livres dépensées entre le trajet, l’insipide café qu’on m’a servi en bas au milieu d’un parterre de candidats prétentieux dont aucun n’a eu la politesse de m’offrir sa chaise. C’est bourré de testostérone ici, il faut l’admettre mais je ne m’attendais pas à ce manque de respect venant de soi-disant éminents cols blancs. Vous pourriez au

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moins me dédommager pour mon transport, vous ne croyez pas ? —Vous n’êtes pas sérieuse là ? Questionna le Gallois portant le nom de Nathan. —On ne peut plus ! Je vous ai fait perdre votre temps alors soyez sympathique de ne pas me faire perdre le mien ! Videz vos poches et laissez-moi conserver un peu de dignité, messieurs ! Et cela s’adresse également à vous Nathan, ne pensez pas vous défiler devant votre porte ! Dix livres devraient suffire. —Donnes-lui dix livres Aaron, qu’on en finisse ! » Le grand blond fouilla dans son portefeuille pour me tendre un billet de vingt livres. Au moins on peut dire que j’avais gagné ma journée. « Merci Aaron ! C’est très noble de votre part les gars, je tâcherais de m’en souvenir. Bonne journée à vous ! Oh et dernière chose : si j’étais vous je n’accorderai aucune importance au fait que j’ai trouvé le café insipide. Après tout, tout le monde sait que ce genre de fournisseur ne vend pas de café avec sa caféine. Cette fois-ci je vous laisse ! » Nathan me raccompagna à la porte. Au passage je plongeai mon regard amusé en direction de la pulpeuse brune. La place était dés lors vacante, elle pourrait trouver à les séduire avec son superbe décolleté. J’attendis l’ascenseur quand d’autres se seraient décidés à prendre l’escalier en spirale longeant le cylindre transparent servant de cage d’ascenseur. La standardiste ne serait pas prête de me revoir après le speech que je lui ai tenu sur la qualité de leur espresso. « Souhaitez-vous un café Miss Levinson ? » Et moi de répondre en toute innocence : « Oui volontiers ! » Elle me laissa poireauter au rez-de-chaussée tandis qu’elle s’affairait à me préparer cet immonde breuvage. Me rejoignit devant l’ascenseur un type aux traits émaciés et sans la moindre pudeur dans ses yeux noirs et malicieux. Il me fixait comme on fixe une pâtisserie derrière la vitrine d’une échoppe de petites douceurs françaises.

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« Comment c’est passé l’entretien ? Vous en étiez n’est-ce pas ? —On ne peut rien vous cacher, répondis-je en tenant serrer contre moi mon porte-vue, le laissant appuyer sur le bouton d’appel. Il va s’en dire que ce n’est pas ma candidature qu’ils retiendront. En même temps je ne m’étais pas faite d’idée en postulant dans cette firm. C’est très sélect pour une fille comme moi issue de la classe ouvrière. Je n’aime pas me fustiger mais (en baissant la voix) ce fut un cuisant échec. J’adore votre cravate ! —J’étais à peu près sûr que vous l’aimeriez. En m’habillant ce matin j’ai eu la réflexion suivante : Aujourd’hui je reçois tout un temps d’usuriers, d’avocats, de stagiaires alors pourquoi ne pas miser sur une couleur moins conventionnel. Alors pourquoi ne pas me laisser tenter par le parme ? Allons-y pour le parme. Avec celle-ci au moins j’aurais la certitude d’avoir ravi les yeux d’une charmante jeune femme dans l’ascenseur de notre prestigieux édifice ! —Et vous avez tapez juste ! Ah, ah ! je suis bercée dans les belles étoffes. J’ai autrefois fait un stage dans une boutique de tailleur. Un Italien avec un fort accent chantant. Il ne parlait pas, il chantait. Un véritable rossignol. Sa boutique se situait à Mayfair et…Oh, je vous ennuie peut-être à parler de cela ! Il m’arrive d’être du genre très loquace. Voilà notre ascenseur ! » Nous n’étions que tous les deux dans l’ascenseur et sans le lâcher des yeux, je le laissais me relooker. « Et quel est donc votre plan B ? Vous avez forcément une issue de secours pour le cas où l’on ne vous rappellerez pas ? —Ecoutez je suis du genre à ne pas voir les choses comme elles devraient être. Je n’en serais pas à ma première tentative de vouloir trouver un emploi bien rémunéré avec des horaires aménageables et une bonne couverture maladie ! Les temps sont durs mais je ne m’avoue pas vaincue pour autant. Mon plan B s’intitule : vivre heureuse avec un colocataire névrosé porté sur la bibine et développement une aptitude au

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syndrome de Stockholm. Il y a bien longtemps qu’il aurait du se barrer loin de moi mais il est mon plus grand fan ! —Je n’ai malheureusement pas beaucoup de temps à vous consacrer mais…on pourra se revoir devant….une bonne assiette de viande rouge ? Ce midi par exemple ? Je vous attends ici pour une heure d’accord ? Alors, soyez à l’heure ! » C’était la première fois qu’on me rancardait de cette manière. Par curiosité j’ai accepté. Disons plutôt que je mourrais de faim ; j’avais envie de faire bonne chaire. Donc je le suivis jusqu’à ce restaurant à la clientèle triée sur le volet : des hommes d’affaires et leur secrétaires, leurs associés et collaborateurs. On nous installa à une table non loin d’un grand aquarium dans lequel évoluait des poissons tropicaux et après m’être assise, je posais mon Smartphone sur la table pur ne pas donner l’impression d’être à cent pour cent dans cet entretien. « J’ai été un peu expéditif tout à l’heure, seulement j’avais très envie de faire votre connaissance. Rares sont les femmes amatrices de cravates parmes. Votre nom est Levinson n’est-ce pas ? Et j’ai cru savoir que votre entretien de ce matin fut des plus originaux pour ne pas dire déroutants. Votre façon de leur soutirer de l’argent et tout simplement magistral ! UN coup de génie ! —J’étais sincère. Je n’avais plus un rond pour rentrer et je n’avais pas l’intention d’être….déroutante. Mes anciens employeurs diraient que je suis embarrassante. Vos collaborateurs ne m’ont pas ménagé non plus ! ils avaient l’air d’impitoyables trolls sortis de leur caverne pour me coller une sueur froide ! » Son téléphone vibra et il prit l’appel. Quel rustre ! Ici c’est moi qui devait établir les règles du jeu et non lui. Cela m’angoissait qu’il puisse prendre l’appel alors que je me trouvais être là, devant lui. « Ecoutes mon vieux, tu notes les données et tu sous-traites….oui, on verra ça après d’accord ? Non, ce n’est pas urgent….je déjeune pour l’heure car comme tout le monde ici j’ai

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besoin de me recharger les batteries. On se voit toute à l’heure, Dan ! » Il raccrocha et prit une expression désolée. « Un collaborateur. —Et vous faites quoi au juste dans cette firme ? Je crois bien qu’on ne s’est pas présenté. Vous en savez bien plus de moi que moi de vous. Cela va finir par se savoir et tous mes nombreux admirateurs vont penser que je néglige ma santé mentale. —J’attendais que vous me le demandiez, Harper. Je fais finir par penser que vous n’êtes pas curieuse. Mon nom est Christian Bellow et je suis très sérieusement séduit par les efforts que vous entreprenez pour créer un peu de distance entre nous. Le téléphone c’est en mon sens, superflu. Si vous vouliez donner l’impression de ne pas être fascinée par ma personne, il vous faudra imaginer plus lourd car maintenant que je vous connais un peu mieux, il serait triste de me décevoir sur ce plan-là. —Voyez-vous ça ! Mr Bellow passe une communication professionnelle à table et je devrais vous trouver héroïque ! Vous ne m’impressionnez pas. » Il éclata de rire avant de se perdre dans ses pensées. Le maitre d’hôtel passa nous proposer du champagne et la carte des vins. Il était au petit soin pour son client : Mr Bellow. J’enviais presque leur proximité. La commande partant avec le sommelier, un autre arriva pour les hors d’œuvre. « Permettez-moi une question très des plus importantes : avez-vous un petit copain ? » Je posais mon verre de Porto en tentant de prendre une attitude décontractée alors qu’au fond de moi j’étais chamboulée par le poids de sa dernière question. « Je suis célibataire oui, et vous ? Non ! En fait cela ne me regarde pas. Je ne sais pas pourquoi je voudrais subitement le savoir. On partage un bon moment ensemble autour d’un bon met et je ne veux en rien gâcher votre digestion par des questions d’ordre personnel, vous en seriez contrarié.

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—Vous me faites tourner la tête vous savez, répliqua-t-il en caressant sa cravate parme. Voilà j’ai lu votre CV et….vous m’avez plu à la première lecture. Maintenant libre à vous d’accepter ou de refuser ma proposition. Je reste persuadé que nous accomplirons de grandes choses ensemble. Vous êtes très spontanée et….vraiment je serai flatté que vous acceptiez le poste qu’on vous propose. » Grand silence à la table. Que répondre à cela ? Je suis quelconque, orgueilleuse dans mes heures perdues et Bellow était la preuve vivante de mon manque de lucidité. Un homme comme Bellow ne fréquentait pas une femme comme moi. Pourtant je le sentis irrémédiablement attiré par mon aura. « C’est une plaisanterie là ! Vous vous moquez de moi. Si j’ai accepté de déjeuner avec vous c’est dans la seule et unique raison de m’en fiche plein la panse. Dans la banlieue où je vis, le salaire moyen des locataires de mon immeuble ne dépasse pas le peux de ce menu. Et je parle en connaissance de cause. J’ai autrefois fait une enquête de consommation. —Une enquête de consommation, rien que ça ! Et dans quel dessein ? Vendre des encarts publicitaires pour les promoteurs du coin ? je ne vous cache pas mon enthousiasme de vous voir collaborer avec nous ; Vous êtes l’employeur du futur, alors rien de plus normal à ce que je vous invite à déjeuner en ma compagnie. Veuillez m’excuser…. » UN appel rentrait. Il se fichait de moi. Comment décrocher en si charmante compagnie ? Troublant non ? L’appel fut certes plus expéditif que le premier et alors qu’on nous apporta notre entrée. Peu d’éléments constituaient l’assiette et mon attention se porta sur l’unique feuille de salade en garniture accolé au caviar bordé ma ridicule tranche de foie. Je partis dans un éclat de rire nerveux. « Je suis très impatiente de commencer. Ah, ah ! C’est tout juste si je ne peux contenir mes émotions. Euh….pourquoi ma candidature ; je veux dire….je n’ai pas le profil d’u de vos collaborateurs cela va s’en dire, alors cette question me turlupine. Vous me voyez

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comme ‘employée de l’avenir c’est ça ? Et en quoi consistera mon rôle dans votre grande entreprise ? —Je cherche une assistante personnelle et je vous ai trouvée. Jolie, audacieuse et un avenir s’offre à vous. Il vous faudra supporter les jet-lag et vous faire à cette existence de mandarins. Vous ne mangez pas ? Vous qui vous faisiez une joie de manger un gargantuesque repas sans avoir à regarder à la dépense. Ce repas vous déçoit ? Attendez voir ! Mrs Neville ! » Une brunette tourna la tête, sourit et arriva droit sur nous pour sauter au cou de mon interlocuteur. « Mais qu’est-ce que tu fais ci ? Je te croyais à new York ? » Léger accent français et impeccable des ongles aux orteils. Elle lui lançait des signaux, genre : Tu aurais pu me donner des nouvelles, dis ! Je t’attendais pour notre partie de jambe en l’air de vendredi soir ? Où te cachais-tu petit coquin ? Et lui de répondre : « J’y étais et je ne suis là que depuis avant-hier. Et toi ? C’était comment Honk Hong?? Tu as enfin pu traiter avec les Chinois ? —Plus compliqué que je ne l’aurais cru mais nécessaire. De toute façon je t’aurai contacté après signature. Mais…; qu’elle est donc cette charmante femme qui t’accompagne ? —Audrey, je te présente Harper Levinson notre nouvelle collaboratrice et harper, je te présente Audrey Deville, la plus féroce des consultantes financières pour le département des échanges commerciaux de notre récente fusion de choix : la NTW Firme ! —C’est à peu près ça. Et je n’ai pas compris ce que vous faisiez chez la Brown and Co ? Que je sache à quoi m’en tenir si je viens à vous croiser dans les couloirs de notre société-mère en compagnie de notre Bellow adoré. —Ah, ah ! Miss Levinson est notre nouvelle collaboratrice et quand tu viendras à la croiser dans les couloirs j’espère que vous aurez beaucoup à

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échanger toutes les deux. On se voit toujours demain ? » La Française de continuer à me fixer de son regard chargé de mépris. Elle avait surement deviné que mes vêtements avaient été empruntées auprès d’un tiers, tout comme mes souliers ; mon brushing était fait maison et je n’avais rien de ces employées manucurées et affriolantes, triées sur le volet et très compétitives. Elle s’en alla après des salutations d’usage. Ensuite on nous servit trois assiettes disproportionnées quant à leur contenu et quand vint le moment de l’addition, il me semblait ne rien savoir de Bellow. Lui en savait un rayon sur moi, mais pour moi il restait un parfait inconnu et cela valait mieux ainsi. A la sortie du restaurant, il me relooka de la tête aux pieds. « Tu commences demain mais il te faudra une nouvelle garde-robe, cette tenue ne te va pas, déclara ce dernier en fouillant dans son portefeuille pour me tendre sa carte de crédit (enfin l’une de ses nombreuses cartes de crédit) Tu dépenses sans compter, je ne veux pas qu’on te voit comme une banlieusarde sans ambition.st-ce que Ok pour toi ? —Euh….j’ignore si je vais accepter. C’est beaucoup pour moi et je crains ne pas être à la hauteur. —Ce n’est pas toi qui a dit que tu ignorais qu’il faille un CV de deux pages pour seulement avoir à servir du café ? Je te veux avec moi et je suis prêt à y mettre le prix. Où est-ce que tu dirais de passer la journée avec mon équipe demain matin ? Tu n’auras qu’à passer au 22 Belgravia Street et je reste persuadé qu’avant midi tu comprendras ce que j’attends de toi ! Demain c’est vendredi, tu ne peux manquer notre rendez-vous hebdomadaire ! Je compte sur toi ! » Il partit en me saluant et moi de partir dans un éclat de rire nerveux. Règle n°1 : ne pas paniquer et se contenter d’être aimable quelques soient les circonstances. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, j’étais des plus fébriles. Mon colocataire a découché et je me suis coltinée son gros matou toute la soirée sur mes genoux. Par curiosité je suis allée chercher Chris

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Bellow sur le web et devinez quoi ? Il est à la tête de trois multinationales et gère plus d’une dizaine de sociétés cotées à la bourse. Il fait figure de titan dans le milieu et j’ignore complètement ce qu’on attend de moi. Le taxi me déposa au 22 de la rue et grand fut mon malaise en découvrant l’imposante bâtisse identique à un bloc d’albâtre avec son porche à colonne et ses grandes fenêtres au fronton néoclassique. Je n’ai pas eu le courage de rentrer. Je matais la télé quand Lee sonna à la porte de mon misérable squat. Il portait un costume noir et les mains dans les poches il entra dans mon humble demeure. « Expliques-moi ce que tu fiches. Bellow t’a fait une offre

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[Epilogue]

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Dépôt légal : [octobre 2015] Imprimé en France

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