(Page reste vierge image seulement pour finaliser le choix de la couverture)
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LA PAROLE DES MUETS [Sous-titre]
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Du même auteur Aux éditions Polymnie’Script [La cave des Exclus]
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MEL ESPELLE
LA PAROLE DES MUETS
Polymnie ‘Script
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© 2014 – Mel Espelle. Tous droits réservés – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur.
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[Dédicace]
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[PrĂŠface]
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Chapitre 1 La police du coin n’a pas voulu faire de commentaires sur le meurtre de mon frère ; ils disent qu’ils sont navrés et quelques mots de condoléances bien vite envoyées. Derrière le volant de la vieille Ford dans laquelle je roule d’un Etat à un autre, je m’empresse de démarrer pour aller me garer plus loin et m’arracher les cheveux. En ville j’aperçois l’inspecteur Donovan. « Inspecteur ! —Oh non, pitié par elle ! (Il croit peutêtre que je ne l’entends pas murmurer cela à ses collègues). Vous voulez quoi encore ? Cette affaire est réglée, alors passez votre chemin ! Il n’y a-t-il donc personne qui se soucie de vous ailleurs que dans cette ville ? —Inspecteur vous m’avez dit qu’on a retrouvé de la poudre de résidus sur les vêtements de mon frère. Mais ne s’agiraitil pas de farine ménagère ? —Mademoiselle ! L’enquête est terminée. TER-MI-NEE alors déguerpissez avant que je vous arrête pour faits de voie, murmura ce dernier la main posée sur mon épaule. Votre frère se trouvait être au mauvais endroit, au mauvais moment. C’est tout. Pleurez-le tant que vous le pouvez mais cessez de m’apitoyer avec cette histoire !
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—Mr Donovan s’il eut s’agit de votre frère, vous auriez voulu savoir n’est-ce pas ? Alors il est légitime pour moi de savoir. —Mademoiselle… —Wilkes. —Mademoiselle Wilkes. J’admire votre cran, votre courage ou je ne sais au juste comment l’appeler mais nous n’avons trouvé aucun indice sur les lieux du crime. Mes hommes et moi traitons souvent ce genre d’enquêtes et la drogue, l’alcool reviennent souvent. Vous devez savoir que votre frère n’était pas un exemple de vertu. » Il pue le tabac. Je n’aime pas cela. « Avait-il des ennuis divers ? » Il m’interrogea du regard puis de nouveau se pencha à mon oreille. « Vous voyez tous ces gens ? Ils ont une sainte horreur des Nègres et on ne pourra leur ôter l’idée qu’ils ne sont pas des individus à part entière. C’est ce que tu voulais entendre n’est-ce pas ? » Il posa deux doigts sur son crâne pour me saluer et monter en voiture. Cela risque d’être plus compliqué que je ne le croyais. Je me rendis sur place, là où on avait retrouvé son cadavre soit près de la rivière servant de confluent au fleuve du Mississipi. Les hommes n’ont pas du se défouler comme draguer les fonds à la recherche d’une arme ; ils se sont justes dispensés de se mouiller les pieds. Pathétique. Je retrouvais toutes sortes de détritus charriés par le courant. Possible que le corps ait été jeté en amont pour ensuite dériver et échouer ici. Le rapport d’autopsie parle d’une dizaine de coups de poignards. Une balle dans la tête aurait été plus explicite, sauf si Beck
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s’est battu avant. J’ai remonté le courant sur 6 kilomètres pour trouver un pont couvert et on ne peut l’emprunter qu’à pied. Une pancarte prévenait du danger d’une chute en raison du bois mal entretenu. Je doute que la police soit remontée jusqu’ici. Non, on ne peut avoir jeté le corps d’ici ! Il me faut chercher ailleurs. Là la rivière bifurqua vers la gauche et le passage étroit permettait d’accéder sur l’autre rive en passant à guet. Ce que je fis
J’ai enfin trouvé sa maison. Une vieille bicoque au milieu de nulle part et j’ai frappé à la porte. Personne n’a ouvert et au moment où j’allais tourner les talons… « Qu’est-ce que tu veux ? —Et bien je veux vous remercier pour ce que vous avez fait pour mon frère. —Je ne vois pas de quoi tu parles. —Ben…j’ai su qu’on vous avait libéré alors je suis venue…Je suis au motel pour la semaine, alors si vous voulez qu’on en discute, j’en serai…soulagée. —Ton frère c’est le négro que j’ai laissé courir ? —Oui c’est lui. —Et tu as le toupet de venir ici ! —Mon frère s’est fait buté il y a trois mois. —Et qu’est-ce que ça peut me foutre ? » Je savais qu’il dirait cela. Je serrai ma besace contre ma cuisse et évalua l’espace entre lui : moins d’un mètre, trop peu pour
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fuir. Les lèvres serrées il restait à me fixer, les poings serrés et l’haleine chargée d’alcool. Je n’aurai pas du venir. « Casses-toi ! » Une tignasse brune apparut sur le perron. « Est-ce que tout va bien Gale ? Dois-je appeler la police ? » Cette dernière croisa les bras sur la poitrine en me jetant un regard noir. Le grand rouquin se pencha alors vers moi. « Ici personne ne veut de toi, alors dégages au plus vite ! »
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[Epilogue]
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Dépôt légal : [octobre 2015] Imprimé en France
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