Plage d'une Insoumise

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(Page reste vierge image seulement pour finaliser le choix de la couverture)

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LA PLAGE D’UNE

INSOUMISE [Sous-titre]

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Du même auteur Aux éditions Polymnie’Script [La cave des Exclus]

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MEL ESPELLE

LA PLAGE D’UNE

INSOUMISE

Polymnie ‘Script

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© 2014 – Mel Espelle. Tous droits réservés – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur.

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[Dédicace]

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[PrĂŠface]

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Chapitre 1 Les mains remplis de sacs Nimue montait l’escalier, du moins le dernier palier. Là impossible de retrouver mes clefs dans mon sac. Merdeeeee ! Ras-le-cul de ces putains de clefs ! Saloperies de clefs ! Il fallait être Nimue pour aller faire les courses en plates formes de douze centimètres ; à la superette elle slaloma entre les vieilles biques du quartier, les jeunes des High school internationaux trainant dans le quoi et les célibataires plein aux as parfaitement impeccables dans leurs tenues griffées. Le sac chuta à ses pieds entre le sac de bouteilles de vin, cru français et les sauces pour les entrées de ce soir. A dix heures Nimue reçut un SMS de Dean : Je fais un apéro ce soir. Entre potes. Passes prendre mes clefs au standard et achètes ce que tu veux, je te rembourserais. Une demi-heure plus tard il en envoya un second. C’est OK pour toi ? Où en es-tu ? je n’ai pas de nouvelles de toi ? Elle se dit qu’il aurait pu l’appeler. Il ne se comporte pas ainsi avec son assistante. Oui elle lui préparerait un truc vite fait et ensuite partirait se mettre au lit. « Ah ! Enfin…. » Elle venait de retrouver ses clefs. Dean avait fermé les deux verrous et Nimue ne le supportait pas. Pourquoi toujours les deux verrous ? Elle perdrait encore vingt minutes à gérer l’orientation du tour des clefs. « Merdeeeee ! » Elle pesta contre elle, contre les clefs, conte ce foutu ascenseur qui n’était pas à l’attendre en bas ; contre les piétons qui ne se viraient pas en la voyant arriver chargée comme

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une mule, haut perchée et en équilibre précaire. Le cliquetis de ces bracelets donna le rythme. Tchiktchik. Tchik-tchik…. cette foute porte blindée aurait bientôt raison d’elle et de ses nerfs. Enfin, la porte céda et elle déboucha dans un large couloir raffiné donnant sur un grand séjour offrant une vue imprenable sur Londres, les toits de Buckingham, Westminster plus loin et les pigeons roucoulant sur la balustrade de la grande terrasse. Nimue ôta ses stilettos. Dean ne voulait pas qu’elle marche sur son parquet avec ses talons quel qu’ils soient. En passant devant un faisceau lumineux, un son se déclencha : Nimue ! Tu dois être chez moi à présent, alors tu vas gentiment te rendre chez Baron. Pour récupérer mon tailleur Gucci pour ce soir et…. Décroche ton putain de téléphone, je sais que tu es là ! » Elle fouilla dans son sac pour y récupérer son Samsung. Six appels en absence. Tous de Dean. Elle en avait pour plus de cent dollars de provisions. La cuisine comme le reste était spacieuse, bien éclairée naturellement par des verrières, très ensoleillée —les rayons du soleil étant renvoyés par les miroirs baroques, les appliques en bronze, les parois de verre ; tous ici était impeccable du parquet au plafond orné rosaces en plâtre. Elle posa les sacs sur le marbre de l’ilot central et commença à attaquer. Son Samsung sonna. C’était Dean, encore Dean, toujours Dean. « Hey, Nimué ! Je ne te paie pas pour que tu glandes ! Tu en es où ici ? J’espère que tu gères ? —Suis a cent pour cent Dean ! Et je ne peux pas faire mieux, vraiment ! J’ai commandé pour tout un régiment, alors tranquillises-toi ! Je mets tout ça dans la cuisine et je me barre. —Non, non, attends ! J’ai vraiment besoin de toi là ! Tu as pensé à mon tailleur ? Je ne rentre pas avant deux heures, voire trois alors tu achètes des fleurs, de ces délicieux plats du traiteur français dont je t’ai parlé l’autre fois et surtout ne prend pas de végétarien, tu sais bien que je ne supporte pas ça ! Tu commandes un délicieux gâteau chez Maurice. Non ! Tu

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en commandes deux ! Et ne lésine pas sur le vin. Tu prends tout chez mon caviste habituel. Demande à ce qu’il te le livre bien chambré pour huit heures vingt précises. Il faut qu’il soit à point tu comprends ? Tu as pensé à la glace ? je veux celle de l’italien, comment s’appelle-t-il déjà ? —Oui, j’ai pensé à tout ! » Elle lui raccrocha au nez Le lendemain matin, elle ôta le masque de ses yeux. Il ne devait pas être bien loin de sept heures du matin et pas moins d’une dizaine de messages sur répondeur : cinq étaient de Dean, trois de Gale et deux de son amie Lynn. Il appela au moment où elle allait se rendormir. « Oui, Dean, tu veux quoi ? —Que tu ramènes tes fesses sur le camp ! Il est bientôt huit heures et tu n’es toujours pas là. Tu vas être aimable de ne pas me laisser tomber comme hier. C’était du grand art, Nimue mais franchement je m’attendais à mieux de ta part. Je suis devant le Starbucks, je te prends quelque chose ? » La tête posée dans la main, elle tentait de recouvrir ses esprits. « Non, ne me prends rien ! J’arrive dans une demi-heure…. —Vingt minutes s’il te plait ! Tu as oublié qu’aujourd’hui est une journée importante pour moi. Ramène tes fesses dans vingt minutes ou trouves-toi un autre job Nimue ! » En courant, hissée sur ses escarpins, elle le rejoignait en bas de l’immeuble et lui tendit une chaleureuse poignée de main, les dossiers sous les bras. afin de ne pas la voir perdre du temps dans les transports en commun, il payait le loyer de son appartement dans Manhattan ; c’était le prix à payer pour s’assurer les services d’un personnal assistant à New York. En la voyant ainsi vêtue et coiffée, il hocha la tête d’un air satisfait. « Tu as bien tout remis au propre ? Je n’ai pas de conseils à te donner Nimue mais vu le fiasco d’hier, il serait préférable que tu obtempères sans faire d’histoires. C’est une question de vie et de mort pour toi. Tu me suis ?

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—N’exagérons rien Dean, je suis juste sous pression en ce moment, déclara la belle en remettant la bretelle de son sac sur son épaule. Je vois en ce moment un médecin qui me prescrit des somnifères. —cela ne me regarde pas. je te veux à deux cent pour cent à ton travail. C’est bien pour cela que je te paie n’est-ce pas ? Pas de bras cassé dans l’équipe alors le débat est clos ! » Elle le suivit jusqu’à leur étage. Dean MCGermot bossait dans un prestigieux cabinet d’avocats et il salua des dizaines de mains dans ce couloir et marchant derrière lui, Nimue menaçait de tout faire tomber à chaque tentative de salutation à un tiers. Comme une brave petite chienne, elle le suivait sans se poser de question. S’il voulait du thé, elle s’empresserait d’aller lui en chercher un : noir et sans sucre. Toujours là pour satisfaire ses moindres besoins. Il ferma la porte derrière elle qui lâcha les dossiers sur l’assise d’un fauteuil en cuir. Comme elle ôtait son long manteau noir et la veste de son tailleur-pantalon, il resta là à la relooker. « On a du pain sur la planche. Tu vas commencer par appeler Hayden pour lui dire qu’on repousse l’entretien de quinze heures. Tu lui proposes dix heures. A moins que tu puisses le basculer avec celui de Monroe….Et je ne veux pas que Jacobs nous chie dans les botes ce matin, alors arranges toi pour lui refiler un os à ronger. Et, on en est où avec le dossier Sanders ? Ne me dis pas que tu y planche, parce que je ne te croirais pas. —Dean, je ne peux pas traiter dix mille dossiers à la fois. Il était convenu que j’en fasse cinq et le reste Allie s’en chargerait. —Hors de question que l’autre zouave s’en occupe ! C’est toi que je veux sur ce coup et personne d’autres. » Nerveuse, elle tritura son badge pendant autour de son cou et alluma son PC portable pour se connecter bien vite à l’intranet de leur cabinet. Lui s’éructa la

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gorge afin d’éclaircir sa voix et toujours debout derrière son bureau, se caressa l’arête du nez. « Il te faudra bien vite reprendre pieds Nimue, je n’apprécie pas te savoir au-delà de tes aptitudes mentales. Tu as un petit copain en ce moment ? —Depuis quand me poses-tu cette question ? J’ignorai que cela puisse t’intéresser. —Et bien figures-toi que cela m’intéresse. Tu es mon employée non ? Alors, réponds-moi, vois-tu quelqu’un en ce moment ! C’est très simple, tu réponds par oui ou par non. —Non ! Non, je n’ai pas de petit copain pour le moment. Le dernier en date s’est barré quand il a su que je travaillais plus de vingt heures par jour. —Alors pourquoi m’as-tu fait faux-bon hier ? Je suppose que tu as une excuse valable et un bon motif pour me faire oublier cette trahison. A quoi as-tu pensé, nom d’un chien ? Il y avait tout le monde et… passons.

Une heure trente plus tard, après que tout le CD fut joué. La porte s’ouvrit sur Dean. Il trouva les stilettos dans le couloir. « Nim ! Je suis rentré ! » Cette dernière apparut, nus pieds, les lunettes sur le nez et les cheveux défaits. Son petit air boudeur le troubla comme au premier jour de leur rencontre. « Salut Dean. J’ai fait ton menu de ce soir. Tu trouveras tout sur la table. J’y vais. Je suis éreintée et je vais peut-être me faire une toile ce soir. —Attends ! Tu ne restes pas ? Questionna-t-il les sourcils froncés. Tu me fais marcher là ? Il y a quelque chose que tu voudrais me faire dire ? Nimue ? » Déjà elle enfilait ses souliers, jeta son trench sur son dos et attrapa son sac. Dean comprendrait. Elle se

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l’était dit bien avant qu’il ne rentre. Il se caressa le menton et tenta un sourire qui ne trouva pas d’écho chez Nimue. « Tu es sûre de ne pas vouloir rester ? Tu as ta chambre ici. —Oui je sais mais pas ce soir Dean. —J’ai dit ou fait quelque chose de mal ? Oh j’y suis ! C’est le message de ce matin c’est ça ? Je t’ai prise au dépourvu c’est bien ça ? J’avais beaucoup à faire et je sais que ce n’est pas classe mais je me suis dit que tu étais également très occupée. Je ne voulais pas te déranger alors je me suis contenté d’un message. Et pour cela tu as toutes les raisons de m’en vouloir. Parfois j’agis comme un idiot. Alors…je t’en supplie reste. Dois-je me mettre à genoux pour te supplier de rester ce soir ? Ah, c’est ça Nimue ! Tu veux que je me mette à genoux….comme ça ? On y est là ? —Oh arrêtes Dean ! Relève-toi. Ne fais pas le gosse. J’ai vraiment passé une sale journée. Alors….j’ai besoin de rentrer, prendre une bonne douche et….me changer les idées avec un cinéma. Je ne voudrais pas apporter la mauvaise humeur, de mauvaises ondes chez toi quand tu reçois tes amis. —Et c’est quoi l’embrouille au boulot ? —Oh, je…. (Elle croisa les bras sur sa poitrine) Trois fois rien. J’ai insulté mon boss. Je lui ai dit d’aller se faire foutre. —Oh putain Numue ! Cavill ne m’a rien dit. —ben normal mais il ne va pas tarder à te contacter pour te dire quelle sorte de barje je suis. Dean j’ai vraiment apprécié le mal que tu t’es donné pour me trouver ce boulot mais on n’était pas fait pour s’entendre Cavill et moi. Il est préférable que je démissionne. —Quoi ? Tu ne peux pas démissionner ! Jje veux dire….tu ne peux pas baisser les bras comme ça à la première prise de bec avec ton manader. —Et pourquoi je ne pourrais pas ? —parce que ça craint ! Ce job était en or ! Tu avais les horaires que tu voulais, une très bonne couverture sociale, de nombreux avantageux financiers et….beaucoup tuerait pour avoir ce boulot-là ! Je vais

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appeler Cavill et tu vas voir que tout va s’arranger et plus vite que tu ne le crois. Tu me laisserais l’appeler ? Son employeur est un véritable salaud. Fais ci, fais ça… ;As-tu envoyé mes mails ? As-tu commandé mon déjeuner ? mes chemises sont elles repassées ? Journée qui démarre à dix heures et qui se terminent à vingt heures, parfois vingt deux heures. Sans commentaires. « Wallis ! J’organise un diner chez moi ce soir. On sera une vingtaine. Je veux faire quelque chose de très sobre, tu vois, pas comme le dernier grand truc compliqué que j’ai organisé pour fêter le départ de Charlie aux states ! Ce soir je ne cherche pas à impressionner quiconque, juste la jouer ancien pote de clug de yachting. Tu vois le genre ? Est-ce que tu es avec moi Wallis ? » Elle leva le nez de son PC sur lequel elle enchainait les parties de candy crush saga de midi à midi vingt ; pause syndicale oblige. « Je m’arrête ou je continue ? Parce qu’avec toi je ne m’entends plus penser. Il y aura des filles. Tu vois les belles pépées bien roulées, ces petites garces que tu exècres tant parce roulée comme des putes à qui on laisse un bon pourboire avec plein de zéro. Elles sont bandantes, mon Dieu, sourit ce dernier l’œil brillant. Bandantes ces petites cochonnes et elles veulent le beurre et l’argent du beurre. Tu me suis ? —Oh quel regard ! On croirait que tu en envie de conclure ce soir, railla Wallis en poussant ses lunettes sur son nez. Il faut voir le bon côté des choses : si tes adorables petites amies se ramènent ce soir je n’aurais donc pas à contacter ton agence d’escort girls. —Ah, ah ! Tu devrais t’arrêter de bosser un peu et t’envoyez en l’air avec le premier venu. C’est quoi ton genre déjà ? Les gros molosses Africains avec une queue aussi large que mon bras, ne passe pas à côté

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d’une belle occasion Walllis parce que le temps risque de te manquer. — Ben fais-toi augmenter la taille de ton pénis ! —Sans aucun doute mais si je passe par le bistouri la mienne risque de ressembler à un putain de baobab. —Super intéressant. Cela pourrait être ton surnom ! Babbab. Il nous en manque des genres comme toi. —les lunettes c’est pour faire intello Wallis ? Ou pour illustre le dicton populaire ? J’aime les femmes qui ne manque pas d’orgueil mais pour revenir à ma fiesta de ce soir, je veux qui tu commandes du champagne, des amuse-gueules et un service quatre étoiles pour que mes nombreux et respectables invités disent oui à la vie. On est vendredi et le vendredi c’est le lâché de cravates. Je veux vraiment qu’on s’amuse ce soir. » La fête battait son plein. Wallis arriva vers minuit vingt et sans se présenter au reste des convives se faufilèrent dans les toilettes avec Christy, une brunette aux seins refaits ; la Christy en question avait de la poudre. Toutes deux reniflèrent dans les toilettes. « C’est qui

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[Epilogue]

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Dépôt légal : [octobre 2015] Imprimé en France

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