Renaissance des Cigales

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(Page reste vierge image seulement pour finaliser le choix de la couverture)

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LA RENAISSANCE DES CIGALES [Sous-titre]

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Du même auteur Aux éditions Polymnie’Script [La cave des Exclus]

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MEL ESPELLE

LA RENAISSANCE DES CIGALES

Polymnie ‘Script

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© 2014 – Mel Espelle. Tous droits réservés – Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur.

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[Dédicace]

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[PrĂŠface]

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Chapitre 1

Il marchait sur la plage et de loin je ne remarquais que sa longue frange bouclée barrant son visage encadré d’une fine barbe noire. Je trouvais cela étrange sans que je sache réellement pourquoi ; il venait là tous les jours depuis une semaine maintenant, il tenait son cheval par la bride ou pas et marchait sur le bord du rivage, ses bottes ôtées et son pantalon retroussé sur ses mollets. On se croisait tous les jours sans se parler ; moi je ramassais les coquillages, vous savez les plus nacrés ou ceux à forme de cônes et striés sur le longueur. J’ignore s’il m’avait remarqué mais toujours est-il qu’il s’arrêtait toujours au moment où nous allions nous croiser et là il observait l’horizon, perdu dans ses pensées. Il est véritablement beau. C’est un Dieu vraiment. Je déposai les coquillages sur la table quand Rea sortit de l’ombre la cape rouge posée négligemment sur les épaules. « Que fais-tu ici ? Je croyais que tu sortais ? —Qu’est-ce que cela peut te faire ? » Piquée au vif Réa fronça les sourcils et avança droit sur moi l’index pointé dans ma direction. « Ne me réponds pas ! Tu ne dois pas me répondre, murmura-t-elle tentant de reprendre le contrôle de ses

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nerfs. Il ne veut pas de toi, il ne voudra jamais de toi ! Disparais et ne reviens plus ! Tu entends ? » Cette femme amoureuse craignait de perdre son amour de toujours et depuis deux ans me vouait une haine féroce. Il ne me fut pas possible de l’approcher sans qu’elle fut à sortit de ses gongs. Voyant que je ne l’écoutais plus, elle saisit mon bras pour le pincer fort. « Pourquoi ne te trouves-tu pas un amant ? Pourquoi ne fuis-tu pas ? Personne ne se lancera à ta recherche et tu pourras enfin vivre la vie que tu espères mener. Un homme qui t’aime et des mouflets. Tu es encore vierge et jolie. Tu feras le bonheur du premier venu pourvu qu’il soit aimant et attentif. (Elle saisit mon visage entre mes mains) Toi aussi, tu as le droit d’être heureuse. Tu verras, tu apprécieras les caresses de ton amant et son sexe dur et ferme glissant en toi. Toute cette virilité pour satisfaire ton appétit. Tu aimeras cela, sourit cette dernière, alors ne perds pas un instant. » De nouveau le lendemain je croisais le bel inconnu avec ses belles boules brunes. Rea avait raison : il n’y a aucun déshonneur à se trouver un amant tant que notre relation ne s’ébruite pas. il avança vers moi, l’air de rien. « Bonjour ! Vous venez du château ? C’est celui du seigneur Morgos c’est ça ? Je le croyais abandonner. Le feu a ravagé une bonne partie des fondations, des poutres aux planchers et on sait que Morgoas n’a pas assez d’argent pour entreprendre pareil chantier. Vous croyez qu’il pourra me recevoir ?

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—Comment ça, répondis-je en le dévisageant de la tête aux pieds. Vous êtes qui au juste ? —Je suis chevalier. Mon nom est Malner et j’ai été chassé de mon ancienne maison pour l’avoir trop ouverte. Au départ il s’agissait d’un malentendu et ses fils ont largement contribué à mon insuccès. Plus j’y pense et plus je me dis que j’aurais du fuir face à cette aberration. Mais ensuite cette attitude m’aurait desservie. » Il réfléchissait à voix haute sans plus s’occuper de moi. « Et qu’est-ce qui vous fait penser que je vis au château ? —Et bien vous avez une aumônière à la taille. Une aumônière qu’une simple gueuse ne pourrait s’offrir, une domestique probablement si sa maîtresse la lui remet pour la remercier de son travail. Mais comme vous le dites, je peux encore me tromper, ajouta-t-il les pattes d’oie bordant son regard ténébreux. Alors ? Où est-ce que vous travaillez ? —Euh….partout et nulle part à la fois. Hier par exemple j’étais en cuisine. J’aide aussi à la lessive et je m’occupe des chevaux. —Et tu crois qu’il y aura du travail pour moi ? A quelle heure crois-tu que je puisse me présenter à Morgoas ? » Il devait vraiment ne pas avoir le choix pour venir proposer ses services à Morgoas. Cet endroit se tenait au bout du monde, ce château à flanc de colline se confondant à la pierre noire et recouvertes d’algues puait le guenon et le moisi. Le feu avait brûlé une partie de l’aile droite et le reste exposé au vent se dressait fièrement le long de ce littoral. « Comment vous appelez-vous ?

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—Malner. Ne te l’ai-je pas déjà dit ? malner d’Estrassy. Et toi ? —Nimue. » Il ne réagit pas à mon prénom ; possible qu’il n’ait jamais entendu parler de moi. Il fixait l’horizon droit devant lui, les vagues venaient mourir à ses pieds et au-dessus de nos têtes planaient des mouettes. Comment ne pas l’’aider il était si beau ? Avec lui je m’enfuirais sans la moindre hésitation. « Vous n’aurez qu’à passer avant le diner. Généralement il reçoit à six heures et ne reçoit plus personne après. Il aime sa quiétude et supporte difficilement qu’on enfreigne les règles. Si ce n’est pas lui qui vous reçoit ça sera Dame Rea de VivesAigues. Elle gère ce domaine d’une main de fer. Il serait d’ailleurs bien vu que vous lui rapportez quelque chose afin de flatter sa personne. —Merci….Nimue. Si cela fonctionne pour moi j’aimerais te revoir à l’occasion. D’abord pour te remercier et ensuite parce que…il y a quelque chose de fascinant chez toi. Tu sembles tout droit sortie d’un poème. » Je filai la laine devant la fenêtre en ogive donnant sur la falaise quand la porte s’ouvrit avec fracas sur Morgoas. Les poings serrés il me scrutait, les sourcils froncés et les lèvres serrées. Qu’avais-je encore fait ? En même temps quand Rea avait un souci avec moi elle ne prenait personne à témoin et surtout pas son amant. Plus il avançait vers moi et plus mon cœur battait à vive allure ; je l’avais vu rentrer dans des colères noires, tout envoyer voler et empoigner à la gorge ses interlocuteurs. « On mangera plus tôt ce soir. Réa est fatiguée. » Et il partit sans rien ajouter

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d’autres. Je pensais à Malner ; accepteraiton de le laisser voir Morgoas alors que ce dernier soupait ? On se mit à table, Morgoas en bout non loin de Réa et moi à l’autre bout, isolée et en plein courant d’air. On apporta du gibier et du vin. Quelques légumes à la demande de Rea. Cette dernière aux cheveux flamboyants posa la main sur celle de Morgoas. « Tout est réglé pour notre départ. Votre intendant se chargera de veilleur à la bonne gestion de votre domaine. J’ai grand espoir en cet homme qui selon moi à de grandes qualités. Son fils quant à lui fera un parfait échanson pour commencer et l’âge venu pourquoi ne pas lui proposer la gérance de votre garde-robe ? Nous allons manquer de trésorerie pendant deux à trois mois mais si vous acceptez de vendre une parcelle de vos terres au seigneur Duarac, ce problème sera réglé. —Je vais y réflachir. —Ne réfléchissez pas trop longtemps. Vos hommes peuvent se serrer la ceinture mais il faudra bien des moyens pour retaper ses bâtisses. Cette dernière tombe en ruine et…nous crevons littéralement de froid parce qu’il nous est incapable d’allumer un feu dans vos grandes cheminées devenues inutilisables. Cette situation pouvait convenir à votre défunte épouse mais pas à moi ! » J’inspirai profondément et Morgos glissa son regard dans ma direction. L’intendant arriva pour lui glisser quelques mots à l’oreille. Et lui de dire : « Faites le rentrer ! » Rea l’interrogea du regard. « Un chevalier sans le sou demande à être reçu pour nous offrir ses services. —Et avec quoi le paierons-nous ? Des coquillages ? » Et Malner entra suivit par

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deux gardes. Il fut accueilli par un froid silence, seul le chien de Morgoas se leva pour renifler ses chausses et paisiblement retourna se coucher devant le feu. « Mon seigneur, comme vous le savez je…je cherche un emploi. N’importe lequel fera l’affaire. Maître d’armes comme écuyer mais je peux également servir en cuisine et…. —En suicine ? Beau comme vous êtes vous n’avez certainement aucune expérience dans ce domaine-là, railla Rea. J’imagine que vous avez su distraire les demoiselles de votre ancien employeur comme il se devait. Ces dernières et leurs mères ont du s’entretuer pour vous avoir dans leur lit. —J’en aurais été flattée ma Dame si cela avait été le cas, mais je n’ai pas su me distinguer de ce côté-là. Je suis plutôt prompt à l’épée. —Tenez donc ! Entendez-vous cela Morgoas ? A-t-on besoin d’une épée supplémentaire ? Vous devez savoir que nous ne cherchons pas de champion, nous ne sommes peu porter par les manifestations royales visant à fédérer les seigneurs sous une seule et même bannière. Si vous pensez que nous avons besoin d’une épée, alors vous avez été bien mal renseigné. » Alors il posa un petit paquet devant Rea. Cette dernière l’offrit le plus discrètement possible et son visage rauonna. « Asseyezvous donc je vous prie ! Aron ! Apportez une assiette pour notre chevalier et un verre ! Vous devez mourir de faim n’est-ce pas ? Vous vous rendrez utile auprès de notre maitre d’armes et s’il se dit satisfait de vous, vous rejoindrez les chevalier-lice

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du seigneur Morgoas. Cela vous convientil ? —Je ne pouvais en espérer davantage. Je ne sais comment vous remercier. —Vous le saurez bien vite, soyez sans crainte ! » Je me rendis seule sur la plage. Rea derrière sa fenêtre m’avait vu partir. Elle voulait Morgoas pour elle seule. Il se rendait chez elle chaque soir, et chaque nuit je dormais seule ; elle le tenait fermement et faisait de lui ce qu’elle voulait. Les pieds enfoncés dans le sable froid j’arrivais à me convaincre que tout cela était normal. Morgoas ne m’aimerait jamais. Le soir de notre nuit de noce il ne prit pas la peine de venir me visiter. Alors que je brossais la robe de mon alezan, Malner arriva sournoisement. « Salut ! Vous ne m’aviez pas dit que vous étiez l’épouse de Morgoas ! —Et cela change quoi ? Mon nom est accolé au sien sur un vulgaire bout de papier mais je ne suis pas plus sa propriété que la vôtre ! —Vous avez une définition bien singulière du mariage. —Alllez le leur expliquer ! Il n’insista pas mais Rea fut plus acharnée. « Il te plait n’est-ce pas ? Et j’ai vu comment il te regardait. Il te dévore littéralement des yeux. Il e envie de toi cela saute aux yeux. Tu pourrais l’aimer Ictaria. Vous pourriez vous apprécier et je vous vois déjà confondus de passion, serrés dans les bras l’un de l’autre. Tu as déjà ma bénédiction. » Difficile de ne pas entendre ses propos. Rea baissa mon front telle une mère aimante et posa ses mains sur mes frêles épaules. « Passez plus de temps ensemble

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et apprenez à vous connaître. Lui ne saura rien te refuser. » Alors je l’invitai à marcher sur la plage et il accepta. Il est vrai que je me sentais bien près de lui. Il me semblait le connaître depuis toujours. Il n’était pas dans le jugement comme beaucoup ; il savait que ce mariage restait un mariage d’intérêt et on ne pouvait obliger Morgoas à m’aimer. Lui n’état pas marié, il disait ne pas encore avoir trouvé son âme sœur, j’aime cette expression âme sœur. Sa façon de penser est des plus surprenantes. Morgoas vint frapper à ma porte peu avant le diner. Il paraissait emprunté voire agacé par mon éventuel comportement. « Nous partons dans deux jours Rea et moi.

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[Epilogue]

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Dépôt légal : [octobre 2015] Imprimé en France

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