orikum - accroches Êtude de projet d’un parc archÊologique et naturel en albanie
melissa pestalozzi
orikum - accroches diplôme 2012
maître d’ouvrage ville d’orikum - albanie maître d’oeuvre melissa pestalozzi architecte paysagiste professeurs laurent daune natacha guillaumont joris de castro
imprimeur copypress - puidoux
remerciements
à ma famille, nombreuse et unie qui m’a toujours soutenue et aidé a trouver des bons filons. à toutes les personnes qui m’ont entourées et aux amitiés créées pendant les trois années d’études, sans qui je n’aurais pas été très loin. à Laurent Daune, qui n’a pas cessé de m’encourager durant ce dernier semestre. à Robert Perroulaz, personnage passionné et passionnant qui est toujours intéressé par le travail des étudiants et disponible lorsqu’on a des questions. à Till Doucedame, Lionel Volery, Gerta Veliu et Klidi Vucini, partenaires de projet avec qui j’ai eu la chance de travailler et de rester en contact malgré la distance et la difficulté de langues. à toutes les personnes qui se sont impliquées dans l’organisation du voyage en albanie sans quoi ce projet n’aurait pas été possible. à tous ceux qui sont restés tard à hepia le soir avec qui on partageait des repas, que ce soit les architectes paysagistes, architectes ou les étudiants en génie civil.
table des matières
un voyage inoubliable
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introduction
un pays discret et encore peu connu albanie
contexte et situation générale
situation géographique situation historique situation économique
13 13 14 16
orikum et région de vlorë
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situation géographique histoire et sites historiques tourisme
découvrir le pays et les gens
13
19 20 22
voyage et travail sur place
premières impressions rencontre avec les étudiants albanais
25 25 25
phase I - diagnostic et grandes intentions
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phase II - urbanisme : première proposition d’aménagement
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découverte du site d’orikos et des environs enjeux et intentions générales rendus et critiques des professeurs
réajustement de notre prise de position rendus et critiques des professeurs validation des hypothèses et débriefing sur place
27 36 38 41 44 46
choix du site et prise de position
retour et travail en atelier
phase III - concours : prise de position, argumentation sur le choix de projet et intégration d’éléments techniques et végétaux partage du site de projet et travail autonome redécouvrir, préserver: une base de travail en binôme nouvelles thématiques à approfondir deux axes qui traversent la ville rendus et critiques des professeurs
approfondissement post concours
réflexions et recherches
phase IV - projet : recherches et approfondissement des thématiques de projet gestion des déchets gestion de l’eau agriculture tourisme rural phasage général
donner forme à ses idées
développement et finalisation du projet
phase V – projet : travail en précision sur la conception et la mise en œuvre du site de projet stratégies végétales ville, cultures, littoral: trois secteurs un littoral reboisé l’espace des cultures l’allée piétonne et le cordon végétal une place en ville phasage de projet rendus et critiques des professeurs
49 49 49 49 50 58 62
65 65 66 68 70 72 74
77 77
78 80 82 90 92 98 106 116
une fin,un départ conclusion
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bibliographie
120
corpus
124
annexes
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ouvrages revues articles sites intertnets index des images références
interventions professorales - cours théoriques conférences «Jeudi du Paysage» séances préparatoires au voyage documents fournis atelier workshop albanie visites documents produits
réduction des planches phase concours phase projet
palette végétale en ville maquette
120 120 121 121 122 123
124 124 125 125 126 126 127
128 128 132
136 138
un voyage inoubliable
introduction
Introduite la première fois par une étudiante albanaise en économie, la seconde par un professeur en plantes et finalement par un étudiant en archéologie, l’Albanie était à mes yeux une contrée intriguante. Plus on parlait d’elle, plus l’impatience grandissait. Le voyage a alors commencé par l’imaginaire et continué de manière concrète. Un voyage qui a mené à la création d’un projet, à la rédaction d’un mémoire, mais surtout à la rencontre de nouvelles personnes et la découverte d’un pays et de son peuple. Ce mémoire relate le travail effectué durant le dernier semestre de bachelor, depuis le départ en Albanie jusqu’aux présentations orales qui ont clôturé le semestre. Je l’aborde comme un carnet de bord dans lequel sont décrites les découvertes que nous avons faites durant le voyage, mais aussi mes impressions le long du semestre. L’ouvrage commence par situer l’Albanie dans différents contextes afin de comprendre les enjeux majeurs du pays. Ces recherches ont été entreprises de retour du voyage afin de répondre à plusieurs questions que je m’étais posée sur place. Ce premier chapitre permet aussi d’aborder le site de projet de différentes manières.
Le chapitre suivant est le début de la phase projet. Il commence par une série de thématiques approfondies mêlées à des pistes de projet. Finalement, le dernier chapitre évoque le projet en soi, sa réalisation et formalisation. Les différents chapitres correspondent au programme du sixième semestre. Le voyage en Albanie n’ayant pas pu se faire dès le mois de février, les deux premières phases ont du être analysées et réfléchies en quelques jours, lors de notre séjour sur place. Le travail entrepris sur place était organisé par groupe de quatre à cinq personnes. Nous étions mélangés avec un étudiant en architecture de première année de master à hepia et deux étudiants Albanais, soit dans la faculté d’architecture soit dans celle de l’environnement à Tirana. Cette expérience de travail a donc été d’autant plus riche que l’on a pu échanger entre étudiants de différentes cultures, différentes facultés parlant des différentes langues!
La deuxième partie raconte le voyage, les rencontres et le travail effectué sur place. On y découvre alors le site de projet et les environs. Les premiers enjeux se lisent entre les lignes et les photos. Suite à cela le retour à Genève et le développement de ses propres idées durant la phase concours est décrit. Déjà le projet est en route, mais encore un peu timide. C’est la phase où l’on s’essaie.
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fig.1: carte de l’europe et situation de l’albanie
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un pays discret et encore peu connu
contexte et situation générale
albanie situation géographique L’Albanie est un petit pays d’Europe centrale (d’une superficie d’environ 28’700 km carrés1 ) situé en bord de mer Adriatique et Ionienne. Ses pays voisins sont la Serbie, le Monténégro et le Kosovo au nord, la Macédoine à l’est et la Grèce au sud. Le pays est composé de paysages variés, mais reste principalement montagneux avec des massifs s’élevant jusqu’à environ 2500m. A l’opposé des massifs montagneux se trouve la région côtière qui représente tout une part du pays. Les deux entités très proches créent des scènes paysagères particulières au pays. Le climat y est continental-méditerranéen, variant suivant les régions, avec des températures moyennes de -6 à 30°C. Les vents crées par la dynamique maritime ont un grand impact sur le climat et la végétation de toute la zone côtière. La pluviométrie moyenne dans le pays est de 1000-1200mm par an ce qui indique un riche potentiel de végétation. Le réseau hydrique est très développé et ce du aux nombreuses montagnes, mais celui-ci n’est pas entièrement fiable. En effet, un grand nombre de rivières sont desséchées durant les mois d’été et suppriment toute possibilité de navigation, pêche ainsi que tout autre loisir.
1Tous les chiffres concernant les données géographiques de ce paragraphe sont tirés de :http://www.cosmovisions.com/Albanie.htm
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situation historique Les traces de civilisation retrouvées en Albanie remontent à l’Âge de la Pierre (paléo-néolithique) mais ce sont les Illyriens qui ont longtemps habité la région qui sont considérés comme ancêtres du peuple albanais actuel. Celui-ci est d’ailleurs un peuple établi au-delà des limites de son propre pays, mais tout de même considéré comme un ensemble. Il regroupe actuellement les habitants de l’Albanie, du Kosovo et de la Macédoine. L’Albanie se fait coloniser par les Grecs, contemporains des illyriens et vivent de manière passive avec ceux-ci jusqu’aux « Guerres Illyriennes », engagées contre l’invasion romaine qui s’étend sur le pourtour de la méditerranée. Devenue romaine malgré tout, l’Albanie voit aussi naître la Macédoine. Par la suite l’Albanie va appartenir successivement à l’empire byzantin et ottoman. Ce dernier va exercer son autorité sur le pays jusqu’en 1912, date de la première indépendance du pays. Entre 1950-1990 l’Albanie traverse plus de 40 ans sous le joug communiste. Pendant une partie de cette époque le pays n’a pas pu se développer et échanger avec ses pays voisins. Ces années en partielle autarcie, et par la suite totale, ont marqué les gens du pays. La génération qui a vécu cette période de pauvreté tentent d’ensevelir ce passé, tandis ce que les jeunes actuellement sont à la recherche de retrouver des vestiges datant de la guerre. Quelques dates clés de l’époque moderne: 1961 scission avec le bloc communiste 1985 mort du dictateur Enver Hodja 1990 chute du communisme 1991 changement de régime, début d’une longue période d’instabilité politique et économique. Le pays est le premier au monde à se déclarer athée 14
Actuellement la volonté de changements dans le système de fonctionnement du pays est encore forte. L’Albanie a une histoire très riche, grâce (entre autre) au régime communiste et à la lenteur des changements dès son abolition, une grande partie des sites ont été intouchés. Ceci est un privilège, une chance qu’à le pays car actuellement une multitude de sites historiques sont redécouverts, classés et ouverts au public. L’Albanie récemment ouverte à l’Europe et au monde est entrain de devenir une destination touristique très appréciée de part la beauté du pays, ses qualités balnéaires, et son passé historique à multiples facettes.
fig. 1 et 2: bunkers implantĂŠs dans tout le pays
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situation économique Le passé communiste de l’Albanie a fortement freiné son développement économique. En effet, durant les 40 années passées sous le joug communiste l’Albanie était un pays dans lequel environ 80% de la population était paysanne créant un pays capable de répondre seul à ses besoins alimentaires et de vivre en autarcie complète. Aujourd’hui, une fois les frontières ouvertes, le pays se voit en retard vis-à-vis des pays voisins. L’activité économique principale est toujours agricole, avec encore plus de 50% de la population qui cultive la terre. L’industrie quant à elle n’a pas beaucoup de place, mais on y trouve tout de même des usines de textile, des mines, l’exploitation de pétrole, du conditionnement alimentaire et un peu de métallurgie. L’exploitation forestière était anciennement un domaine dans lequel les Albanais excellaient. Ils vendaient et exportaient leur bois (de chêne particulièrement) dans toute l’Europe et en particulier en France pour les constructions navales. Si cette exploitation est réduite à presque rien actuellement c’est premièrement parce que les navires ne sont plus en bois, mais surtout car le pays à énormément défriché sans replanter derrière et n’a donc plus de ressources. Les conséquences de ces défrichements ont affecté et modifié les microclimats de certaines régions et marquent aussi fortement le paysage. Des problèmes d’érosion, suivis d’inondations sont dus à ces flancs de montagnes nus et la recolonisation par les végétaux des coteaux se fait difficilement et très lentement. De manière générale, malgré le retard accumulé et les erreurs faites, l’Albanie tend à rattraper le niveau économique de ses voisins. La politique actuelle est aussi dirigée dans ce sens et tâche de stimuler l’activité économique du pays. 16
fig. 1: port de vlorë et son activité de pêche
fig. 2: plaine agricole de dukat
fig. 3: ancienne usine d’ampoules exploitée durant l’époque communiste
fig. 4: coteaux dépourvus de forêts du karaburun
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Monténégro
Serbie
Macédoine
mer Adriatique Albanie
Vlorë Orikum
Grèce
mer Ionnienne
fig.1: région de vlorë dans l’albanie
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orikum et région de vlorë situation géographique La cité historique ainsi que la ville d’Orikum se trouvent dans la région de Vlorë, elle-même située au sud-ouest du pays. Proche de la frontière grecque et située au rétrécissement entre la mer adriatique et ionienne, la ville de Vlorë et son port (le deuxième plus grand du pays) est une des portes d’entrées de l’Albanie grâce à sa proximité avec l’Italie. La baie de Vlorë est dessinée par la chaîne de montagne du Karaburun. Une multitude de lagunes et de bras de mer entrent dans les terres en créant des endroits uniques, autant dans la diversité des écosystèmes que dans la beauté des paysages. La chaîne du Karaburun prend pied dans les terres vers le col du Llogara et entre loin dans la mer en créant le golfe de Vlorë. Tout au long du pied de la chaîne se trouvent de petites plages ainsi que des parois rocheuses nues. La biodiversité de chacune de ces petites criques ainsi que la faune et la flore marine à ces endroits sont une des richesses de la région, partiellement protégée grâce au parc national du Llogara. La caractéristique karstique de la roche à cet endroit donne à découvrir de nombreuses grottes dans la montagne, certaines d’entre elles avec un passé historique non négligeable. La cité historique d’Orikum se situe sur une colline entre mer et lagune, au pied du Karaburun.
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histoire et sites historiques Anciennement la ville de Vlorë était connue sous le nom d’Aulona et son port était déjà important étant le principal d’Illyrie. Le commerce et l’exportation des denrées étaient alors importants dans la région. Actuellement, Vlorë représente le noyau de mouvements démocratiques et particulièrement de l’indépendance de l’Albanie face à l’empire ottoman. En effet, c’est à Vlorë qu’en 1912 fut déclarée et menée l’indépendance du pays. La situation géographique des villes d’Orikum est une des raisons principales de son importance historique ainsi qu’actuelle. En effet, la baie de Vlorë ainsi que la lagune d’Orikum présentent un point stratégique qui a été exploité tout au long de l’histoire. L’importance portuaire de la ville de Vlorë et de celle d’Orikum a alors eu un fort impact sur toute la région et c’est pour cela qu’elle a été habitée depuis fort longtemps. En conséquence, dans la région entière on trouve de nombreuses cités anciennes ou seulement des traces de la colonisation de diverses civilisations. Il y a un véritable patrimoine historique qui est encore en grande partie à découvrir, mais surtout à mettre en valeur.
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fig.1: statue de commémoration de l’indépendance de l’albanie, à vlorë
fig.1: ville de tragjas abandonnée après avoir été bombardée plusieurs fois
fig.2: ville antique d’orikos
fig.3: ville antique de butrint
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tourisme Durant la période estivale, la région accueille chaque année un nombre important de touristes, ceux-ci principalement albanais. En effet, avant d’être un pays ouvert à l’extérieur, l’Albanie a développé un tourisme interne au pays qui consistait à ce que les familles qui vivaient au nord du pays descendaient au sud durant l’été. Actuellement la région de Vlorë attire de plus en plus de touristes, ceux-ci encore majoritairement albanais mais aussi de l’Europe entière. L’attrait est principalement dû à la beauté de la région et au climat très agréable mais aussi grâce au patrimoine historique riche à découvrir. «Sur la liste des pays qui promettent d’être branchés en 2011, selon le Lonely Planet: l’Albanie. Ce petit État des Balkans devrait être la grande destination touristique de l’année. Et pour cause: plages de sable fin, gastronomie alléchante et vie nocturne débridée côtoient sites culturels et religieux.»1 La culture très accueillante et hospitalière des albanais est certainement la raison du développement d’un tourisme chez l’habitant qui a actuellement autant de succès que celui du tourisme classique (hôtels, clubs,…). Parti d’une idée similaire, une tendance au tourisme rural est entrain de se développer dans les pays de l’Est. Cette tendance est née en même temps que l’écotourisme mais se justifie particulièrement bien dans ces pays car ils ont eu, pour la plupart, un passé agricole très marqué et encore présent. Actuellement cette tendance est surtout développée en montagne2 mais est aussi envisageable plus proche de la côte, de manière à aussi les relier avec les sites culturels. 1 article tiré de http://voyages.orange.fr 2 source http://www.albaniantourism.com
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fig.1: la marina: complexe hôtelier qui loue des appartements
fig.3: randonnées dans les montagnes à proximité de la mer
fig.2: rue principale d’orikum avec des immeubles remplis en été, vides en hiver
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fig.1: centre ville de vlorĂŤ
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découvrir le pays et les gens
voyage et travail sur place
premières impressions
rencontre avec les étudiants albanais
Nous avons voyagé en bateau, de nuit, pour arriver le matin en Albanie. Dès que, nous avons mis pied sur le bateau nous avons commencé à vivre ce que de nombreux albanais ont vécu et vivent encore. Les couchettes sont étroites, sans fenêtres, l’air est trop chaud et humide. Les gens dorment partout, le salon est bruyant et convivial.
Le premier contact avec les étudiants autochtones a eu lieu lors de la visite du monastère de Zverrnêc. Aucune introduction, pas de présentations, juste un lieu en commun à découvrir et parcourir avec un regard curieux sur l’autre. Les véritables rencontres se sont déroulées le soir même et le lendemain lorsque les différents groupes ont été distribués.
Le lien entre l’Albanie et l’Italie est très fort car lorsque les albanais cherchaient à sortir de leur pays, le plus simple était de prendre le bateau et se rendre sur la côte opposée.
La collaboration avec des élèves de l’école polytechnique de Tirana en architecture et en sciences de l’environnement nous a, par la suite, permis d’avoir de nombreux échanges. Ces moments étaient intéressants du point de vue social, culturel, mais aussi au niveau de réflexions de projet et pour la compréhension du site.
Arrivés à Vlorë, un ciel bleu et un soleil brillant nous accueille chaleureusement, tout comme Monsieur Perroulaz et Gionata Consagra dans un café du coin. Nous parcourons la ville de Vlorë en découvrant de nous même les lieux, peu d’explications sont données. La ville foisonne, les gens sont beaucoup dans la rue et les commerces ont toutes les formes. Un fort contraste entre ce qui est vieux et nouveau saute aux yeux. Tout est hétéroclite, que ce soit le style vestimentaire des gens, les véhicules, les bâtiments ou encore la végétation.
fig.1: baie de vlorë
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fig.1: carte mentale commune Ă tout notre groupe de travail en albanie
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phase I - diagnostic et grandes intentions découverte du site d’orikos et des environs Le premier jour le site nous a été présenté par grands groupes d’élèves, répartis avec les différents professeurs et accompagnants, chacun visitant une autre partie du site. Ainsi quatre lieux ont été visités: La colline, avec une intervention de Gionata Consagra concernant l’archéologie et un moment libre pour dessiner et s’imprégner du lieu. La lagune et les marais, séparés par la digue militaire construite pour assécher les marais. La chapelle byzantine Marmiroit, et finalement le pied du Karaburun et la nécropole. Après une visite du site même nous avons parcouru la région en minibus. Nous avons visité l’ancienne ville de Tragjas ainsi que le col du Llogara de manière à prendre conscience de la richesse des environs du site de projet et de prendre du recul face au site de projet. Le jour suivant nous avons à nouveau changé l’angle d’attaque du site de projet en parcourant à pied la distance entre la Marina (complexe hôtelier). Ainsi nous avons appris à connaître la ville et cherché à la comprendre à la vitesse du pas humain. Nous avons vu son centre et sa périphérie en traversant la ville et la plaine agricole adjacente. Le chemin nous a menés au site et nous en avons profité pour prendre de la hauteur sur le Karaburun afin d’avoir une autre vue de la vallée. Tout au long de ces trois jours de terrain nous étions répartis par groupe de travail entre élèves de hepia et élèves de Tirana afin de pouvoir échanger et parler de projet sur les sites mêmes. Sachant que ces visites étaient uniques, nous avons fait des relevés directement sur le terrain, des photos, observations, croquis et mesures. 27
la colline antique d’orikos Située dans l’enceinte d’un site militaire stratégique, déjà exploité à l’époque des Illiriens, la colline antique est la première visite de notre groupe. Nous avons pris le temps de la découvrir en parcourant le lieu librement, en dessinant et en visitant les vestiges archéologiques. Située entre deux pièces d’eau considérables, la mer et la lagune, la colline se dresse sur une trentaine de mètres de haut. Le sol extrêmement peu profond dévoile la roche mère calcaire. En effet, la région dépourvue de végétation est victime d’un problème majeur d’érosion. Le peu de végétaux qui s’y développent sont ceux de maquis et de garrigues et supportent des conditions de chaleur et de sécheresse extrêmes. Cela malgré une pluviométrie relativement élevée, car le sol de la région est karstique ce qui amplifie davantage le sec.
fig.2: accès sur le flanc ouest de la colline face au Karaburun
fig.1: pluviométrie moyenne annuelle mesurée à station de vlorë: 1200 mm
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fig.3: l’asphodèle: reine de la colline avec l’olivier, carnet de croquis
les sites historiques d’orikos et de tragjas L’histoire d’Orikos et de Tragjas ont très peu de choses en commun mais elles ont un point qui nous a paru important: les deux représentent un point d’intérêt culturel historique et peuvent alors influencer le développement de la vallée. Cette piste découverte nous nous sommes intéressés à l’histoire de la région et avons découvert les nombreux sites historiques environnants. En effet, vu le passé historique très mouvementé de l’Albanie, un grand nombre de vestiges d’époques très variées se retrouvent un peu partout dans le pays. fig.2: escaliers antiques gravés dans la roche.
fig.1: vue depuis la colline antique, située entre une eau tourmentée, la mer et une eau calme, la lagune
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Voici une carte qui retrace les lieux visités, lieu clés du projet.
base militaire navale cité antique d’orikos
nécropole chapelle byzantine de marmiroi
fig.1: carte de récapitulaif des visites
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direction vlorĂŤ
le marina, notre hÊbergement ville d’orikum
nouvelle ville de tragjas vieille ville de tragjas
direction col du llogara 31
En retraçant tous ces monuments sur une carte nous nous sommes tout de suite rendu compte de la richesse et la diversité du patrimoine historique de la région. Nous avons alors pris conscience du contexte dans lequel le site s’intégrait et décidé de le répertorier comme un point d’intérêt d’autant plus fort qu’il était placé entre deux parc nationaux: celui du monastère de Zverrnêc et celui de la chaîne de montagnes du Llogara.
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fig.1: carte montrant les différents intérêts historiques de la région.
l’eau dans tous ses états L’eau dans un périmètre relativement proche d’Orikum et un enjeu important et présente beaucoup de contradictions. On sait que la pluviométrie est en moyenne entre 1000 et 1200 mm par an ce qui représente presque un tiers de plus de précipitations qu’à Genève. Nous savons aussi que sous la plaine de Dukat et jusqu’en bord de mer s’étend une nappe phréatique d’eau douce très proche du niveau du sol. Mais malgré la quantité d’eau présente dans le sol et dans le ciel, la configuration du sol extrêmement peu profonde, poreuse et filtrante ne permet pas une retenue d’eau pour les végétaux. L’eau dans le secteur se trouve aussi sous la forme de la mer, donc salée, sous la forme de la lagune, saumâtre, sous la forme de marais, saumâtre à dominance douce et sous la forme de rivières, douce.
D’anciens canaux, actuellement souvent délaissés, marquent la plaine agricole et entrent jusqu’en ville. Ceux-ci ont retenu notre attention car ils marquent le paysage et parlent aussi du passé agricole très marqué durant l’ère communiste.
Ces entités-ci sont sujettes à des changement dus au facteur anthropique. En effet, la ville moderne d’Orikum s’est installée proche des marais, de la lagune et de la mer et elle va donc avoir un impact énorme sur la dynamique des eaux notamment à cause de la culture des champs et des besoins de drainage et d’irrigation.
fig.1: vue de la plaine agricole,la lagune, la mer et la ville d’orikum depuis le pied du karaburun
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orikum, ville moderne et passé agricole Située en légèrement en retrait par rapport à la mer, en pied de colline la ville moderne d’Orikum est une petite ville d’environ 11’000 habitants. Le tissu urbain hétéroclite et mal organisé démontre la rapidité avec laquelle la ville c’est développée sur la dernière décennie. Les logements de type local se confrontent à des infrastructures prévues pour accueillir des touristes ce qui créent des contrastes et des discordances au niveau de l’organisation et de la cohésion d’ensemble de la ville. Aucun système de ramassage des déchêts et d’incinération n’est mis en place et la ville souffre de la pollution matérielle qui s’installe partout. Encore marqués par un fort passé agricole, les habitants continuent à vivre de la terre mais à plus petite échelle et plus proche des villes. En effet, lors de la visite de la ville nous avons pu nous rendre compte du fort exode rural qui s’est produit lors de la chute du communisme, dans les années 90. L’exode s’est produit mais notre impression était que les agriculteurs avaient pris leur bétail et outils avec eux et continuaient de travailler la terre en ville. Cette forte présence de l’agriculture en milieu urbain est surprenante et démontre l’attachement que les gens ont à la terre. Canaux, agriculture et ville nous ont alors paru être des éléments indissociables. Nous les avons donc travaillés ensemble lors de l’étude du développement de la ville.
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fig.1: carte des intentions générales concernant le développement de la région
Selon nous la ville, actuellement étalée et éparse, doit s’orienter vers la mer de manière à être plus attrayante et afin de la rendre plus dense par rapport au tissu bâti actuel. De chaque côté de la ville se trouvent deux grandes entités agricoles qu’il nous a paru important de relier de manière à créer un espace ouvert dans la future expansion de la ville. La rivière Dukat qui traverse le tissus urbain actuel nous a aussi semblé être une entité paysagère à remettre en valeur afin de l’utiliser comme structure dans le développement de la ville projetée.
fig.2: schéma du fonctionnement entre ville et cultures
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enjeux et intentions générales Notre réflexion de groupe nous a fait découvrir les grands enjeux de la région et nous mené à une série de thématiques clés qui vont me suivre ensuite dans le projet. L’enjeu principal qui concerne presque toutes les thématiques était selon nous l’impact du tourisme. Celui-ci est lié au développement de la ville, à l’exploitation de la colline antique et des ruines d’Orikos. Elle touche aussi à la plaine agricole, à l’assèchement des marais et au littoral avec un potentiel d’abîmer le paysage actuel particulièrement beau, riche en biodiversité et encore préservé. Nous avons alors décidé de densifier la ville actuelle, la développer plutôt vers la mer et sur le littoral où déjà des constructions balnéaires existent. Une traversante agricole entre les deux entités délimite la ville et protège la côte. Deux parcours ont été proposé pour lier la ville à la colline antique. Le premier passe à travers la plaine agricole, longeant un canal et le second fait découvrir la lagune et les marais. Ils ont été placés de manière à faire découvrir la région au promeneur.
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fig.1: plan masse du premier rendu
fig.2: coupes illustrant des idées de développement de la ville avec l’intégration des canaux, de la rivière, de la mer et de la proximité avec l’agriculture.
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rendus et critiques des professeurs Les premiers rendus se sont déroulés deux jours après notre arrivée, et des traductions du français à l’albanais, passant par l’italien furent nécessaires afin que tout le monde puisse s’exprimer et surtout que tout le monde puisse comprendre. Lors du travail des jours précédents les oraux, les professeurs sont venus discuter de nos idées au fur et à mesure de notre avancement. Ainsi, lors des oraux, seul Luigi Snozzi, qui s’est déplacé uniquement pour nous entendre, faisait les critiques. Concernant notre proposition d’aménagement, il n’a malheureusement pas fait de commentaire en soi. Son avis étant que les composantes que nous utilisions était utilisables. Critiques générales _être plus tranchés sur les questions du développement de la ville et des parcours. _représenter les différents éléments de projets de manière plus claire. _éléments trop ségrégés. _l’oubli de la mer. _besoin de plus de radicalité au niveau du départ des parcours.
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«chaque intervention nécessite une destruction, donc il faut détruire avec conscience et joie» Luigi Snozzi
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fig.1: chemin menant au pied du karaburun longeant un canal d’irrigation/drainage
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phase II - urbanisme : première proposition d’aménagement réajustement de notre prise de position Nous avons eu très peu de temps entre le dernier rendu et le suivant, ainsi il nous fallait tout de suite travailler sur le dessin du projet, ceci afin de faire des hypothèses et les vérifier sur place. Dans la suite de notre travail nous nous sommes concentrés sur les points d’intérêt historiques et culturels. Cette thématique nous mène à travailler le parcours à différentes échelles et par différents moyens. Nous décidons de créer trois parcours. Deux d’entre eux sont terrestres et forment des boucles et le troisième est sur mer et fait toute la baie de Vlorë. Le premier est le plus direct, il relie la ville d’Orikum à la ville d’Orikos en passant une fois par la mer et une autre fois par les terres. Le deuxième est à une échelle plus large et relie aussi Orikum et Orikos mais continue plus haut dans la vallée et mène à l’ancienne ville de Tragjas et à la nouvelle en ayant passé par les ruines de l’ancienne ville de Dukat. Le troisième consiste à changer de position et apprécier le paysage depuis la mer. En dehors de la visite des villes et de leur ruines, les parcours proposent la découverte de la chapelle Byzantine de Marmiroi, la visite de constructions préhistoriques, la visite des tombes de Dukat et des côtes du Karaburun. Tout au long nous voulons poster des pavillons tels des «machines à observer le paysage» afin de carder des vues particulières. Des musées sont aussi prévus afin d’attirer les gens à différents endroits.
fig.1: parcours sur terre et sur mer
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Au fur et à mesure de notre réflexion nous cherchons à garder un cap en trouvant le mot clé, source de notre projet. Nous nous mettons d’accord sur les termes: [re]découvrir. En effet, en dehors de la question du parcours, nous cherchons à faire en premier lieu redécouvrir au gens le lieu dans lequel ils vivent et en deuxième lieu découvrir aux touristes le lieu dans lequel ils voyagent. Il nous semble essentiel de faire voir et comprendre aux gens la valeur réelle de ce qui les entoure, c’est-àdire le patrimoine paysager et historique du lieu.
En parallèle nous avons fait une analyse SWOT (strengh, weakness, opportunities, threats) afin de prendre en compte les aspects positifs et négatifs et voir si notre projet tient la route. Strenghts: patrimoine historique et paysager Weaknesses: encore fermé au public (zone militaire) Opportunities: valoriser ces sites historiques Threats: tourisme de masse, urbanisation incontrôlée
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fig.1: plan masse rendu phase urbanisme
fig.2: croquis matĂŠrialisant le chemin (en rouge) qui traverse diffĂŠrents espaces
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rendus et critiques des professeurs Tout comme pour le premier rendu nous avons eu très peu de temps pour questionner notre travail et trouver des réponses. Mais il nous avait semblé que notre direction de départ était tenable et nous avons continué dans ce sens en focalisant sur l’idée du parcours. Cette fois-ci tout le corps professoral faisait des commentaires, avec en priorité le professeur opposé des groupes de projet, c’est-à-dire M. Roptin pour notre groupe. Commentaires de Denis Roptin _lien pas établi entre les deux cartes (parcours et plan masse). _attention à ne pas avoir plusieurs projets et créer des liens, surtout entre les versants. _il manque une lecture transversale, la limite de la ville n’est pas dessinée. Commentaires de monsieur Klaud _quelle hiérarchie entre les points. _manque d’éléments forts pour que le parcours existe vraiment. Commentaires de Natacha Guillaumont _affirmer ses idées. _prévoir le développement touristique dans la région. _créer des accroches sur le site lui-même. 44
fig.1: dernière sortie sur la colline d’orikos avant le dÊpart
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validation des hypothèses et débriefing sur place Afin de pouvoir vérifier ce qui s’est discuté lors des oraux nous sommes retournés une dernière fois sur le site de la colline. Le groupe d’étudiants de hepia suivi par le professeur Laurent Daune s’est retrouvé pour un débriefing général et de binôme. N’ayant pas eu ses commentaire lors de l’oral, nous les avons reçus à ce moment-là.
Commentaires de monsieur Daune _place centrale à développer. _montrer de l’intérêt aux successions d’ambiances le long de nos parcours. _développer le sens de l’ouïe en se servant des bruits du site. _développer l’arrivée par la mer sur la colline. _ne pas séparer les usages.
Cette sortie nous a permis de voir la colline différemment car nous la connaissions déjà et nous savions ce que nous cherchions. Ainsi nous avons trouvé certaines réponses à nos questions et découvert des nouveaux endroits potentiels de projet.
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«l’endroit où deux chemins se croisent est un lieu stratégique de projet» Laurent Daune
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fig.1: terrain vague en ville d’orikum, site de projet choisi
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choix du site et prise de position
retour et travail en atelier
phase III - concours : prise de position, argumentation sur le choix de projet et intégration d’éléments techniques et végétaux partage du site de projet et travail autonome
redécouvrir, préserver: une base de travail en binôme
Dès notre retour à Genève, Till Doucedame et moi avons discuté entre binôme afin de se partager le site de projet. Le choix n’a pas été si simple car tous les deux nous avions un faible pour le même coin, celui entre la colline et le Karaburun. Ce site, très proche de la base militaire me paraissait trop plein d’inconnues et comme les enjeux de la ville me paraissaient plus concrets j’ai finalement opté pour le secteur ville et laissé Till, très enthousiaste, vers le Karaburun.
Malgré le début d’un travail autonome, nous avons gardé l’habitude de discuter entre binôme en premier lieu pour affiner la réflexion que nous avions menée au départ ensemble, mais surtout pour s’entraider et continuer à échanger. Ainsi, au terme «redécouvrir» nous avons ajouté «préserver» car plus nous étudions le site de projet, qu’il soit vers la ville ou vers la colline, plus nous comprenions la valeur et l’aspect fragile du à la caractéristique éphémère des choses en Albanie.
En effet, la perspective de développer le projet en ville d’Orikum me plaisait car pour moi les enjeux sont beaucoup plus concrets. Un nouvel aménagement en ville est directement lié à la qualité de la ville, il sert aux habitants et devient un espace de vie de tous les jours. Ce qui me plaît dans ce cas là est que le projet devient alors plus qu’un bel aménagement que l’on visite de temps en temps mais un vrai lieu de vie qui va évoluer en même temps que la ville entière. Lors de mon travail sur le secteur ville, je me suis rendu compte qu’en fait nous avions plus parcouru la colline que la ville et qu’en fait nous avions très peu d’informations sur celle-ci, contrairement à mon impression ultérieure.
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nouvelles thématiques à approfondir Les composantes du territoire se font nombreuses, voici, à large échelle et par la suite de manière ciblée les nouvelles thématiques que j’aborde afin de travailler plus précisément dans le projet.
réseau de mobilité douce
la mobilité Actuellement le réseau de mobilité à Orikum est uniquement conçu pour les véhicules. Le piéton à sa place en ville sur des trottoirs mais aucun chemin ne lui donne priorité. Un réseau de mobilité douce est repensé afin de vivre la ville et ses alentours d’une autre manière et aussi pour palier à ce manque de place donnée aux gens. L’idée est donc d’amplifier le réseau de mobilité douce et de limiter le réseau routier à certains endroits. Limiter, d’une part pour préserver de la pollution et pour éviter un afflux trop nombreux de gens mais aussi amplifier le réseau de mobilité douce pour découvrir la région d’une nouvelle façon (à pied, à vélo,...). 50
mer lagune marais canaux rivière
agriculture parcs publics rattachés au biotope côtier corridor biologique
l’eau
les entités végétales
Présente sous différentes formes, l’eau est un élément très marquant dans le paysage d’Orikum. L’eau sous toutes ces formes est une véritable richesse au vu des différents biotopes que cela génère ainsi qu’ au vu de la qualité du paysage.
Trois entités végétales ressortent dans la région: - le biotope côtier - la plaine agricole - le cordon boisé de la rivière
La mer est un des éléments les plus attractifs pour les touristes actuels mais la mise en valeur de la lagune et des marais (lié au site historique) peut aussi jouer un rôle important dans le développement touristique du lieu.
Le point commun de ces trois entités est d’avoir un lien extrêmement proche avec la ville. De mon côté j’aimerais amplifier ce lien en laissant une ouverture depuis la mer jusqu’en ville, de faire traverser les cultures dans la ville et de protéger le cordon boisé de la rivière. Tous ces éléments vont créer des nouveaux espaces en ville et en périphérie qui ont le but d’améliorer la qualité de vie.
L’eau sur le site marque aussi le passage de l’homme et ses travail avec la terre avec les canaux d’irrigation et de drainage.
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l’eau A une échelle plus rapprochée, nous observons que l’élément qui dessine le paysage, qui le modifie, qui l’abreuve, c’est l’eau. Ici plus qu’ailleurs l’eau joue des rôles multiples. Elle est massive et salée dans la mer et brûle la végétation qui s’approche trop d’elle. Elle est indomptable mais douce dans le lit de la rivière et attire les plantes. Elle est discrète mais toujours présente dans le sous-sol et sert aux hommes de différentes manières. Elle est boueuse, peu appréciée, mais riche en faune et flore dans les marais. Et finalement elle est douce et domptée dans les anciens canaux et sert à irriguer la plaine agricole qui permet aux hommes de cultiver une terre sécharde. Voici l’analyse et les premières idées de projet face à l’eau à proximité de la ville.
fig.1: mer et rivière, entités territoriales
entités territoriales Deux entités territoriales bordent la ville: la mer et la rivière. Comme déjà dit précédemment la ville d’Orikum vit un paradoxe face à la mer. La mer est pour l’instant ce qui attire les touristes l’été et donc ce qui rend la ville attrayante mais celle-ci n’a presque aucun liens avec la mer dans le sens ou très peu d’installations balnéaires sont à disposition mais surtout la ville en est très éloignée. La rivière représente actuellement la limite Est de la ville. Elle représente une véritable richesse au niveau de la biodiversité qu’elle génère. Ainsi la végétation qu’il s’y développe peut aussi servir de réserve grainière dans cette région si pauvre en végétation. 52
fig.1: structure des anciens canaux et espaces marécageux
fig.2: hiérarchie des anciens canaux, actuels fossés
fossés en ville Les fossés de la ville (anciens canaux d’eau) révèlent le passé du territoire. On y lit la volonté de l’homme de s’établir dans la région et pour ce faire l’assèchement de marais afin d’améliorer le mode de vie, ainsi que la pratique agricole qui s’y est exercée avec ces fossés d’irrigation ou de drainage.
Malgré cela on y lit encore une hiérarchie constituée de deux grands fossés principaux et ensuite un quadrillage plus fin entre-deux.
Cette structure datant certainement de l’époque du régime communiste est actuellement seulement visible en périphérie de la ville mais remontait anciennement plus haut en ville. Actuellement délaissés dû à une baisse de l’activité agricole, les anciens canaux sont devenus des fossés pollués par des déchets, cadavres d’animaux et autres. 53
Ma volonté première est de remettre ces canaux en réseaux et de les utiliser afin de filtrer certaines les eaux de la ville dans certains d’entre eux. Une analyse de la végétation et des cultures locales m’ont fait découvrir un intérêt particulier pour les Cannes de Provence (Arundo donax), plante qui actuellement borde tous les fossés à proximité de la ville. Ces plantes architecturales peuvent créer un lien très fort entre les fossés et les cultures et l’artisanat local en dehors de juste leur capacité de protection des cultures contre les embruns marins.
4-5 m
5m 15 -20 m fig.1: proposition d’aménagement d’un des fossés majeur afin que promeneurs et artisans puissent utiliser le même dispositif pour d’autres raisons
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fig.2: séparation des espaces par des fossés de petite taille, inspiration du travail de Humphrey Repton
Arundo donax
Juncus acutus
Iris pseudacorus
Typha latifolia
Phragmites australis 500 400 300 200 100 0 -100 -200
fig.1: végétation hydrophile dans les fossés
fig.2: tatton park, suppression des barrières visuelles, humphrey repton
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les couloirs végétaux La ville d’Orikum est actuellement construite de manière relativement peu dense à cause de la place autour. Mais un nouveau PLU est déjà prévu avec une volonté très grande d’urbaniser l’espace jusqu’en front de mer. La situation que l’on a en faisant le projet sur la ville d’Orikum est relativement rare. En effet, la possibilité de pouvoir être parmi les premiers à donner son avis dans l’extension de la ville et prévoir les espaces publics en même temps que les voiries et espaces bâtis est une occasion incroyable à saisir. Ainsi, contrairement à la volonté du maire d’Orikum de vouloir tout construire (volonté que je trouve trop radicale), je prévois un développement de la ville traversé par des couloirs végétaux.
fig.1: végétation de littoral et accroche qui entre en ville
Ceux-ci seront tels des respirations et offriront des espaces ouverts pour les gens. Ils seront à la fois des endroits de détente mais aussi des espaces de travail qui s’accorderont au rythme de la ville. entre mer et ville L’agriculture prend ici beaucoup de place car c’est aussi une manière de faire visiter un pays. L’agriculture rurale ou agrotourisme est une solution face au tourisme balnéaire de masse.
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Un espace de parc qui relie le centre ville et la mer est proposé suivant l’axe linéaire des canaux. Il sera composé de différentes ambiances, variantes d’une extrémité à l’autre, induites par la végétation et par les usages. Cet axe se termine sur un nouveau port avec entre-autres des bateaux qui mènent à la colline antique. Cet axes entre mer et ville devient alors aussi un axe entre deux histoires.
fig.1: parcelles agricoles placées le long d’un des fossés majeurs
entre cultures et champs La continuité des champs et des cultures en ville permet aux habitants de la ville d’Orikum de continuer le mode de vie qu’ils ont malgré le développement future de la ville. Ces parcelles s’organisent autour d’un fossé majeur qui est lui-même un des canaux majeurs dans la plaine agricole. Tout comme l’autre couloir végétal, celui-ci est l’amorce d’une promenade en direction de la colline antique d’Orikos. Les deux axes majeurs (non seulement végétaux, mais aussi d’espace publics) indiquent subtilement la direction de la colline antique et incitent le promeneur à y aller. fig.2: l’agriculture en ville
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deux axes qui traversent la ville L’aménagement de la ville va alors tenir compte de trois observations faites sur le terrain. En premier lieu la volonté d’offrir un espace public approprié à la ville en prévision d’un développement futur En deuxième lieu, la volonté de préserver et mettre en valeur un mode de vie proche de la terre en réservant des parcelles agricoles dans le tissus urbain. En troisième lieu, la volonté de préserver un littoral peu construit et le relier aux espaces ouverts de la ville. Le master plan montre un développement de la ville qui commence en direction de la mer en suivant la structure existante des anciens canaux. La distance entre le bâti et le littoral permet au biotope côtier de se construire naturellement. Dans une phase ultérieure ou la ville prend énormément d’ampleur, un développement vers le Sud est prévu. Les deux traversantes végétales traversent le tissus urbain. La place de l’agriculture en ville se fait autour d’un fossé majeur et le chemin menant à la colline antique est marqué. Du côté de la mer, un nouveau port est dessiné de manière à créer une fin au parc, mais aussi un point de départ vers la colline.
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fig.1: master plan de la ville d’orikum, rendu concours
fig.2: contraste existant ente ville et campagne
fig.3: littoral encore peu exploité à préserver
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Le plan masse raconte les ambiances différentes qu’on peut trouver en ville. On y lit les intentions végétales à différents espaces et la volonté d’exploiter la mer davantage par le port qui peut accueillir des bateaux de loisir, d’utilité et personnels.
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fig.1: plan masse rendu concours
fig.2: proposition de rĂŠamĂŠnagement de la ville sur la structure des fossĂŠs
fig.3: espaces de cultures en ville
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rendus et critiques des professeurs Ce rendu de la phase concours a été laborieux, dans le sens ou je n’étais pas convaincue de ce que j’étais entrain de construire. Les critiques ont été le reflet d’une mauvaise présentation orale et du manque d’assurance dans ce que j’avais entrepris, malgré les recherches que j’avais menées et les positions plutôt justes que j’avais prises.
Commentaires de Denis Roptin _par quoi commencerait-on pour réaliser ton projet? _pourquoi le port? il à la même échelle et la même forme que celui de la marina. _quelle est la forme des pénétrantes agricoles, pourquoi? _concernant le canal majeur, quel est son rôle? est-il prioritaire sur le port ou non?
Commentaires de Gionata Consagra _en ville il y a aussi le quartier russe avec des constructions communistes à redécouvrir. Commentaires de Laurent Daune _de manière générale, penser davantage aux stratégies végétales et au phasage des travaux. _remettre en question le port, choisir de le mettre ou pas. _prendre le temps de dessiner précisément.
_replacer dans l’espace le schéma des usages. _développer davantage les fossés, leur entretien, type d’eau,... Commentaires de Joris De Castro _comment fonctionne le réseau hydraulique?
_développer le réseau de mobilité, comment les gens vont pouvoir aborder un site.
_introduire le parc archéologique déjà en ville. _décision de travailler une tranche entre vile et mer. Commentaires de Robert Perroulaz _ne pas oublier l’usage du port pour la pêche. 62
«il faut se préparer à la crise» Bernardo Secchi
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fig.1: rĂŠflexions de projet
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approfondissement post concours
réflexions et recherches
phase IV - projet : recherches et approfondissement des thématiques de projet Une fois la phase concours passée, nous savions tous que les éléments de projet de chacun étaient validés. J’ai alors passé par une phase de développement des thématiques partiellement abordées durant la phase concours pour les tester jusqu’au bout. Ainsi, j’ai fait des recherches au sujet de la problématique des déchets, celle de l’eau liée à la ville, mais aussi aux cultures, évidemment celle de l’agriculture et aussi du tourisme. Ces différentes recherches m’ont parfois permis de trouver des solutions à mes problèmes, d’autres fois elles m’ont posé plus de problèmes encore. Mais avoir fait ce travail m’a donné un regard plus pratique et concret sur les solutions possibles.
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gestion des déchets La situation actuelle à Orikum par rapport à la gestion des déchets est catastrophique. Cette situation concerne toute l’Albanie car, en effet, il y a une pénurie d’usines d’incinération et encore moins d’organisations de ramassage des poubelles. Les déchets de tous genres sont alors entreposés partout en ville et en périphérie. Ce sont les habitants qui s’occupent de les incendier de temps à autre. Cette non-organisation inflige des dégâts de pollution du sol, de l’eau et de l’air. Situé sur la baie de Vlorë, la ville d’Orikum est aussi confrontée aux vents qui proviennent de la mer et qui ont tendance à éparpiller les déchets. fig.1: marché où déchets se troquent contre de la nourriture, mexico
troc entre biens La capitale du Mexique a trouvé une solution afin d’améliorer les conditions de vie de la ville face aux déchets. Un système de ramassage et de tri est récompensé par des bons d’achats au marché local. Ainsi, en dehors de nettoyer la ville, le Secrétariat du Ministère de l’Environnement (responsable de cette entreprise) a trouvé le moyen de subventionner les agriculteurs locaux.1
1 article sur http://energie.lexpansion.com/prospective/mexico-l-etrange-trocentre-dechets-et-nourriture_a-34-7209.html
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placé derrière un rideau de palplanches. Le massif PLASTBLOC ®, qui n’engendre que de faibles poussées sur l’écran, permet de réduire les coûts globaux, grâce à l‘économie réalisée sur le dimensionnement des palplanches et des tirants. Ce procédé a fait l'objet d’un brevet déposé sous le n° 88 16021 par l’IUT A de Villeurbanne, la société Ingeval et la SA Trivalor. référence
ON DU LACET DE LA RD 99 ONTAIMONT (SAVOIE)
fig.1: réutilisation de déchets à la place de remblais, savoie
fig.2: micro usine de recyclage du plastique, kinshasa
Mission Génie Civil
construire avec des déchets
recyclage et revente du plastic
Une solution qui permet l’économie de matière première tel que la terre de remblai est réalisée grâce à des déchets. En effet, des blocs d’environ 1m3 de matière plastique compactée remplacent des quantité de remblais habituellement utilisés. Cette méthode peut être utilisée pour de nombreux types de constructions légères et a même l’avantage de diminuer le poids des constructions et le compactage du sol et d’être moins cher que le remblais.1
En Afrique, à Kinshasa une filière de recyclage du plastique a été introduite afin de commencer à gérer les déchets solides. Ce projet a été voulu comme modèle de développement économique et d’assainissement dans la région. Ainsi, une nouvelle dynamique de ramassage, recyclage et vente du plastic a été mis en place dans la région. Elle a été réalisée avec peu de moyens, mais elle est durable car le plastic est une matière essentielle dans de nombreuses industries.1
1 article document pdf «procédé de remblai léger PLASTBLOC», IVOR, 00.3
1 MAISIN, Jean-Christophe, «RECYCLAGE DES SACHETS PLASTIQUES A KINSHASA UN PROJET D’INGENIEURS SANS FRONTIERES (ISF) BELGIQUE»,
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gestion de l’eau La question de l’eau à proximité de la ville d’Orikum est fortement liée celle de la nappe phréatique. Le niveau de celle-ci, modifiée par le pompage qui se fait dans les marais et proche de la ville n’est pas connu mais estimé à environ deux ou trois mètres sous le sol. Entre la lagune et les marais se trouve une digue en remblais servant aux militaires. Celle-ci rompt tout lien entre l’eau douce des marais et l’eau saumâtre de la lagune et fait augmenter la salinité de la lagune. L’augmentation de la salinité change le milieux et fait mourir faune et flore aux alentours. Ainsi j’ai la volonté de détruire cette digue afin de rendre les échanges possibles entre les eaux. Pour ce faire il faut commencer par arrêter le pompage des marais, laisser le niveau remonter (car les marais sont env. 40 cm plus bas que la lagune) et ensuite ouvrir la digue.
station de pompage
fig.1: situation actuelle de la lagune, des marais et des canaux
Cette action aura un impact sur le niveau de la nappe phréatique et elle risque de monter en surface à certains endroits actuellement plus bas que le niveau de la mer et probablement dans les fossés.
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fig.2: situation après la fermeture de la pompe et la destruction de la digue
fig.1: étude de la circulation d’eau dans les fossés.
fig.2: situation actuelle de pollution matérielle à orikum
Les problèmes de pollution à Orikum font beaucoup de dégâts au niveau de celle dans le sol et surtout de l’eau. Un autre aspect problématique de la ville est la gestion des eaux usées. Un système d’égouts existe mais s’écoule directement dans la mer. La construction d’une STEP et de bassins de filtrations par les plantes seraient alors une solution envisageable d’autant plus que l’ancienne station de pompage et des parcelles dans les marais actuels peuvent être réutilisés.
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l’agriculture à Orikum Comme je l’ai cité précédemment, les habitants d’Orikum sont encore très proches de la terre et la ville elle-même est située dans une vallée dont l’activité est encore principalement agricole. Ainsi l’agriculture est une thématique qui se retrouve en ville et en dehors. L’agriculture est une activité liée au passé communiste où une grande majorité de la population devait assurer la production des biens alimentaires pour tout le pays. Aujourd’hui cette activité est associée à ce passé sévère et pauvre dont les gens veulent se débarrasser. Malgré cette envie d’oubli l’agriculture est une des choses que les albanais savent le mieux faire puisque c’était et c’est toujours pour beaucoup le quotidien.
fig.1: cultures et pâturages à proximité de la ville
Cette contradiction se constate aussi en voyant que même en ville les gens ne s’arrêtent pas de cultiver et de posséder quelque bêtes. N’oublions pas que ce besoin de cultiver est aussi certainement lié à une certaine pauvreté qui touche le pays. Malgré la mauvaise image des albanais face à l’agriculture, j’aimerai la développer proche, voir même en ville en lui redonnant de la valeur. L’idée est de créer une dynamique de cultures et de vente en marché ou aux commerces locaux afin de relancer une économie locale. J’aimerais associer aussi à cette dynamique les artisans locaux et les éleveurs de bétail.
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fig.2: zone de cultures variées
REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF
drains perforés qui relâchent l’eau dans la terre
niveau de la nappe phréatique
sol gravier filtrant 16/18
directement vers la pompe et vers les cultures niveau de la nappe phréatique (estimé à -3m)
crépine
fig.2: puits pour irriguer les cultures lors des grandes chaleurs
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Melissa Pestalozzi - carnet de composition végétale et de conception technique - hepia semestre 6 - juin 2012
REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF
REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF
couvercle vantillé diam. 1.80m structure en béton armé
REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF
fig.1: plaine agricole qui s’étend de la mer à dukat
REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF
REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF
REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF
IRRIGATION DES CULTURES
Un système de parcelles toujours accolées à un des canaux majeurs est alors dessiné avec des espaces de cultures et des espaces de pâtures distincts. Les cannes de Provence pourront aussi être cultivées afin de confectionner des objets. Le climat à Orikum est très ensoleillé mais tout de même bien pluvieux. Seuls deux mois de l’été sont à risque pour les cultures. Après avoir fait des essais de récupération des eaux de pluie je me suis rendu compte que l’irrigation était nécessaire seulement sur deux mois de l’année et que les infrastructures nécessaires pour stocker l’eau étaient disproportionnées. Un système de puits solaire est alors mis en place. 71
le tourisme rural La ville d’Orikum fait partie des dix villes les plus touristiques d’Albanie et accueille actuellement environ 20’000 touristes par an durant la saison estivale. La grande majorité d’entre eux sont des albanais du nord qui descendent au sud passer leur vacances d’été, les autres sont majoritairement des touristes de pays voisins et seulement une petite partie sont des gens de toute l’Europe. Presque 50% des touristes hébergent chez l’habitant ce qui reflète bien le côté accueillant du peuple mais risque de changer vu l’engouement à construire des hôtels et des appartements de locations. Actuellement il y a un problème de gestion ou d’affluence car beaucoup de bâtiments sont vides pendant les dix mois de l’année lorsque ce n’est pas la saison.
fig.1: ferme à proximité de tirana
L’enjeu du tourisme est très fort car la venue de tant de gens est un véritable avantage pour l’économie locale mais pour l’instant cette course à la construction crée une ambiance de ville fantôme ainsi qu’une ville avec des bâtiments totalement hétéroclites. Orikum est encore une petite ville (env. 10’000 habitants) et se trouve dans un environnement encore relativement rustique. En effet, le mode de vie de toute la vallée est très rudimentaire et l’arrivée de touristes balnéaires de masse me paraît une vision démesurée par rapport au mode de vie actuel des autochtones. En effet, un peu plus au nord se trouve la ville de Vlorë, déjà de grande taille et avec une quantité d’infrastructures balnéaires qui a la capacité d’accueil et qui a la configuration adaptée.
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fig.2: bunker dans un jardin à orikum
Le tourisme rural est une tendance en augmentation dans les pays des Balkans. En effet, ayant un passé agricole extrêmement fort et très récent ces pays ont beaucoup de facilité à développer ce type de tourisme. Dans une dynamique proche de la nature et souvent durable, les «touristes ruraux» sont eux aussi de plus en plus nombreux. Le tourisme rural est aussi une manière de valoriser ce qui existe déjà en Albanie et à Orikum sans devoir amener des infrastructures lourdes. Cela permet aux gens de continuer à développer le savoir faire qu’ils ont déjà et en même temps de développer une autre activité. Le tourisme rural créerait une harmonie ou du moins un lien cohérent entre touristes et gens locaux et valoriserait les coutumes locales, comme l’agriculture mais aussi l’artisanat et renforcerait l’identité albanaise au lieu de la refouler.
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phasage général L’exercice du phasage s’est déroulé en deux étapes. En premier lieu j’ai pensé à un phasage à large échelle, qui englobe les alentours de la ville d’Orikum. Il a pour but de faciliter la compréhension générale du site et de replacer mon intervention en ville dans l’échelle du territoire. La notion de temps n’est pas précise car elle ne peut l’être. L’important est de penser aux changements, faire des hypothèses par rapport aux informations que l’on a du terrain et tenter ensuite d’anticiper, de projeter la manière la plus juste possible. Dans le cas de la région d’Orikum, les grands enjeux vont être ceux de l’eau avec la destruction de la digue militaire dans la lagune. Ensuite le développement de la ville et encore celui de la végétation.
fig.1 phasage général, état des lieux
état des lieux - la ville d’Orikum est construite au pied d’une colline et tend à se développer vers la plaine agricole. Elle n’est pas liée à la mer. - le littoral est quasiment dépourvu de végétation, aucun arbre y est présent. - la limite entre la plaine agricole et la lagune est définie par la digue militaire. L’assèchement des marais est prévu afin de pouvoir utiliser ces terres. - la salinité de la lagune augmente à cause du peu d’apport d’eau douce. - la végétation du Karaburun est très peu développée et uniquement herbacée et arbustive. - le cordon boisé alluvial est très restreint. 74
fig.1 phasage général, état à moyen terme
fig.2 phasage général, état à long terme
futur à moyen terme
futur à long terme
- la ville d’Orikum se développe prioritairement en direction de la mer tout en gardant une distance face au littoral. - un espace public au centre de la ville relie le centre à la mer. - la végétation de bord de mer reprend place et créé un front de protection contre les embruns marins. - des exploitations agricoles de petite taille restent en ville. - la digue militaire est détruite et la limite entre la lagune et les terres agricoles est reconstruite plus au sud. - la lagune reprend de l’ampleur et un équilibre entre eau salée et eau douce se rétablit. - un processus de recolonisation du Karaburun est mis sur pied en commençant par empêcher les brûlis et diminuer les pâtures.
- après s’être développée vers la mer, la ville se prolonge le long du cours d’eau vers les arrières terres. - la plaine agricole est toujours exploitée et contribue à nourrir toute la vallée. - la colline au sud de la ville est entièrement reboisée et consiste en un espace de loisir dans la ville, tout comme la forêt alluviale au long de la rivière. - la végétation de la lagune et des marais salants se diversifie. - la végétation au pied du Karaburun est de plus en plus diversifiée et le processus de recolonisation continue.
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fig.1: place du marchĂŠ en ville
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donner forme à ses idées
développement et finalisation du projet
phase V – projet : travail en précision sur la conception et la mise en œuvre du site de projet En parallèle à la période de recherches plus approfondies, le projet commence à prendre forme et à se dessiner. L’enjeux est alors de prendre chaque élément et de les assembler afin qu’une cohérence se lise dans le projet. Cette phase de projet est le moment de matérialiser, de construire, ce qui pour l’instant n’était que concept ou esquisse. Deux points de vues sont alors nécessaires: l’un, très rapproché, le détail et l’autre toujours un peu en retrait, vérifie que l’ensemble tienne la route. Toujours en parallèle se construit le phasage de projet. Celui-ci nous permet d’avoir une notion très concrète de la construction du projet et permet de remettre en question ou de résoudre certains problèmes.
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stratégies végétales La végétation de maquis et de garrigues que nous avons rencontré en Albanie fut une véritable découverte pour moi car je connaissais que très peu ces milieux. En dehors de ces milieux, l’influence de la mer était aussi quelque chose de nouveau car au cours de ces trois années d’étude nous avons toujours fait des projets dans les alentours de Genève. Face à ce climat si différent de chez nous, et vu le peu de plantes actuellement sur le site, j’ai dû entreprendre une série de recherches afin de trouver une palette de plantes adéquates.
Dans le projet, je propose une déclinaison de la végétation tout au long du site. Celle-ci parle à chaque fois de l’endroit où elle se situe, en fonction des essences choisies, de l’entretien et de leur disposition. Quatre entités végétales se distinguent: - les végétaux en ville - les champs et cultures - le front de mer - le cordon végétal qui soude l’ensemble. J’aimerais que la végétation devienne un élément social, autour duquel on vient se rencontrer, qu’elle soit économique car on l’exploite, on la vend et on s’en nourrit. Mais aussi qu’elle soit esthétique et rende l’espace plus agréable. 78
fig.1
fig.2
fig.3
fig.4
fig.5
fig.6
fig.7
fig.8
fig.9 fig.1-8: illustrations de la situation actuelle et fig. 9: strate végétale du projet
fig.1: platane centenaire sur la place centrale de tragjas
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ville, cultures, littoral: 3 secteurs Lors de mes diverses analyses, je détermine trois pôles qui constituent Orikum: la ville, les cultures et la mer. Ceux-ci se localisent géographiquement dans la portion entre ville et mer que j’ai choisi d’étudier. Une fois ces thématiques ancrées dans mon concept, je me suis posée la question de comment les coordonner afin de les dynamiser. Ainsi les buts de mon projet sont: - renforcer l’attractivité touristique du bord de mer - valoriser un savoir faire agricole, source d’authenticité - développer un espace public au centre ville Le travail que j’ai entrepris s’est alors partagé en trois secteurs. Aussi, la question de la limite et de la transition entre les espaces a été importante. Une des réponses que j’ai apporté est la construction d’une grande allée piétonne qui traverse les espaces. Cette allée est munie de deux «têtes», matérialisées par des places qui ont le rôle de lui donner une fin et de l’ancrer. Tout au long de ce parcours linéaire se déclinent différentes ambiances grâce aux activités qui s’y passent.
bord de mer entre arbres et prairies espaces de cultures maraîchères et vergers place en ville et pelouse
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fig.1: vue sur la ville d’orikum depuis le pied du karaburun
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un littoral reboisé Au dos de la place située face à la mer sont plantées des bandes de végétation. Placées de manière à contrer les vents dominants, le but de celles-ci est avant tout la protections des cultures des embruns marins. Afin d’assurer un système de brise-vent total, la première bande plantée est composée d’une strate arbustive diversifiée, de plusieurs hauteurs. Le littoral est alors rythmé de cordons boisés (env. 20m de large) composés de pins (Pinus halepensis et Pinus pinea). Entre les espaces boisés se trouvent des prairies sèches ouvertes au public. L‘espace du littoral, plongé dans un jeu d’ombres et de lumières intéressant, crée par les arbres, peut être approprié par les gens de la manière dont ils veulent. Afin de garder les espaces ouverts, ils seront pâturés par le bétail des fermiers alentours.
fig.1: plantations face au vents dominants sur le littoral
Les vents dominants les plus nocifs aux cultures sont en hiver, car les vents en été viennent de l’intérieur des terres. Ceux-ci sont alors freinés pas les collines environnantes tandis que les vents d’hiver proviennent de la mer et font directement face aux cultures et à la ville.
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fig.2: rose des vents dominants en été (à droite) et en hiver (à gauche)
fig.1: coupe brise vents Anthyllis barba-jovis anthyllide, 0,5-1m
Anthyllis barba-jovis anthyllide, 2-3m
Escallonia rubra escallonia, 2-4m
Arbutus unedo arbousier, 3-10m
Pinus halepensis pin d’alep, 20m
Pinus pinea pin parasol, 20m
arrivée du vent depuis la mer
83
Cytisus scoparius genêt à balais, 1-1,5m
Pistacia lentiscus pistachier, 1-3m
Tamarix dalmatica tamaris, 4-5m
fig.1: arrivĂŠe sur la mer
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85
La strate arborée du littoral consiste en la plantation d’une pinède. Les arbres choisis seront des plants forestiers de quatre ans avec une taille d’environ 40 à 50 centimètres de hauteur. Vu les conditions climatiques et l’emplacement choisi pour les plantations il faut compter en moyenne quatre pertes sur cinq. Ainsi mieux vaut planter trop d’arbres (qui auront aussi l’avantage de plus se protéger s’ils sont serrés) que trop peu. Afin d’obtenir un résultat final avec des troncs entre trois et cinq mètres de distance il faut planter un plant au mètre carré.
Pinus halepensis croissaqnce d’environ 20cm/an T = plantation
Deux pins sont choisis: le pin d’halep (Pinus halepensis) et le pin parasol (Pinus pinea). Les deux ont une vitesse de croissance différente, ainsi pour favoriser la croissance du pin d’halep (plus lente) une proportion de 1/3 - 2/3 entre les deux essences est choisie. C’est-à-dire que nous aurons 1/3 de P. pinea et 2/3 de P. haepensis.
T+0 T+5 40-50cm 150cm
fig.1: évolution du pin d’halep dans le temps
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T + 15 350cm
Pinus pinea croissance d’environ 40cm/an T = plantation
fig.2: préparation du sol avant la plantation
Une bonne préparation du terrain est importante avant la plantation. Celle-ci permettra une meilleure reprise des plants forestiers et aussi la possibilité d’implantations d’espèces présentes dans les alentours. Un système de petites noues peut être mis en place afin d’apporter et d’évacuer l’eau lors des pluies torrentielles.
T+0 40-50cm
T+5 250cm
T + 15 650cm
fig.3: clôture en cannes de Provence pour empêcher l’accès aux plants et le piétinement du sol
fig.1: évolution du pin parasol dans le temps
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Coupes d’ambiance montrant l’évolution dans le temps des masses plantés
fig.2: plantation +15ans
fig.3: plantation +30ans
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l’espace des cultures Lorsqu’on remonte l’allée piétonne on arrive dans le secteur des cultures. A ce moment, contrairement à l’espace précédent, on peut apprécier un grand espace ouvert des cultures maraîchères sur environ 5 hectares et plus loin profiter de la variété des cultures fruitières en se promenant dans le verger qui lui fait encore 3 hectares. Cet espace de cultures est situé autour d’un des canaux majeurs et en lien avec d’autres parcelles de pâtures aussi le long du canal. Comme nous l’avons vu dans les analyses précédentes, cet espace fait partie de la ceinture agricole qui traverse la ville. Le but de la mise en place de ces espaces est la revalorisation des connaissances agricoles de la région. En les installant j’aimerai dynamiser l’économie locale avec la vente des ces produits sur un marché ou dans les commerces locaux. Je prévois un développement d’un tourisme rural dans la région qui aidera lui aussi au développement économique, et ce de manière à valoriser l’identité agricole et artisanale de la région. Lié à ces exploitations j’introduis un musée ethnobotanique que je place à la limite entre les différentes cultures afin qu’il soit témoin de l’activité entre hommes et plantes encore actuelle. fig.1: espace des cultures maraîchères et fruitières
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fig.1: l’allée piétonne borde les cultures et offre un chemin à l’ombre et au soleil
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l’allée piétonne et le cordon végétal Tout au long de cette promenade nous avons la possibilité de marcher soit au soleil soit à l’ombre des arbres. En effet, la largeur (10 mètres en total, 6 en béton et 4 en stabilisé) de l’allée et le cordon qui l’ombrage tout au long, permettent une diversité d’usages (vélo, course, piétons,...). Le cordon végétal planté a le rôle de liant végétal. C’est lui qui va visuellement fermer l’espace et créer une entité continue entre le bord de mer et la ville. Le palmier dattier (Phoenix canariensis) rythme l’ensemble de l’allée, planté tous les 12 mètres il accompagne le promeneur de manière régulière. Quant aux autres plantes, un arrangement aléatoire est proposé. Une partie du cordon est planté sur du stabilisé, une autre en pleine terre. Les plantes choisies pour être dans le stabilisé sont le palmier dattier et l’arbousier (Phoenix canariensis et Arbutus unedo). Résistant très bien à la sécheresse, ces deux plantes moins délicates vont alors être plus en contact avec les promeneurs.
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fig.1: cordon végétal le long de l’allée, vue de face
Phoenix canariensis
Melia azedarach
Arbutus unedo
Photinia x fraseri
93
fig.1: bloc diagramme illustrant le rapport d’échelle entre le cordon végétal face au verger, à la route et au bâtiment derrière
94 longe l’allée piétonne et qui récupère les eaux de pluie
noue enherbée qui
voie principale, béton taloché, gris clair, largeur 6m
voie en stablilisé sous les arbres, largeur 4m
zone de plantation du cordon végétal en pleine terre
Arbutus unedo arbousier
Phoenix canariensis dattier des canaries
Melia azedarach melia
Photinia x freseri photinia
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vergers ouverts au promeneurs
route deux voies
Lorsqu’on est sur le chemin en béton on longe le cordon végétal qui nous accompagne et lorsqu’on est sur le stabilisé on peut marcher sous une partie des arbres. Une attention particulière par rapport au piétinement au pied des arbres est alors prise en compte. Dans un phasage prévu pour cette allée, les arbres sont plantés en pleine terre et tuteurés en même temps que la construction de l’allée piétonne. Lorsque les arbres se seront installés et pris racine correctement, le stabilisé est soigneusement placé autour des troncs ainsi que le tassement qui se réalise au rouleau à main aussi. Seulement à ce moment-là la partie sous les arbres s’ouvre au public. De manière générale, le cordon végétal est planté légèrement en contre bas afin qu’il récolte naturellement les eaux. Il sert alors aussi à la filtration des eaux des parking et routes qui y sont attenantes.
fig.1: écoulement de l’eau en contre bas, dans le cordon végétal planté
noue comme limite entre allée et espace de culture
fig.2: récupération de l’eau dans la noue
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REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF
200,0
1%
fig.2: séparation entre le béton et le stabilisé, volige acier, unité [cm]
14,6
100,0
15,0
5,0
15,0
1%
REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF
20,0
1%
1% 14,6
100,0
20,0
2%
REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF fig.3: arbres dans du stabilisé, parc de Château Brillant, Genève REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF
fig.1: fosse de plantation dans le stabilisé
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une place en ville Pour la liaison avec la ville je propose un grand espace de pelouse et une place publique à l’endroit d’un actuel vide dans la rangée d’immeubles. C’est un espace chéri par les habitants et qui a déjà soulevé une révolte des habitants lorsque de travaux pour y construire des immeubles. C’est pour ces raisons la que je vois cet espace comme lieu clé, qui compose la deuxième «tête» du parc. Je lui donne alors un rôle central car c’est là que se tiendra le marché des produits locaux (fruits, légumes, viande, bétail, travail d’artisanat,...), des rencontres et échanges se feront ainsi que toutes les festivités de saison. La place vient s’appuyer contre un bâtiment déjà existant et permet ainsi à toutes les terrasses de café/restaurants et devantures d’épiceries et de boutiques de s’y installer. Tout comme l’allée piétonne, la place est constituée de deux parties, l’une en béton et l’autre en stabilisé. L’espace en dur permet l’installation des marchés et divers éléments lourds et l’espace en revêtement souple est aménagé de manière à être plus familier.
fig.1 : coupe sur la place et la pelouse
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fig.2:une place en ville
L’idée principale pour la végétation sur la place au centre ville est d’offrir un espace ombragé et frais. Pour ce faire je propose deux types de végétation offrant une variété d’espaces et d’usages. D’une part nous avons un couvert végétal haut où l’on peut bénéficier d’une ombre fraîche tout en gardant un espace très lumineux et ouvert. D’autre part je propose des espaces plus restreints et plus denses en végétation. Celle-ci, plus basse, offre une variété d’essences et de floraisons tout au long de l’année.
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Je propose alors une association peu commune dans l’hémisphère nord, entre platanes et palmiers qui correspondent au couvert végétal haut. Dans ce choix, sont l’un, le platane, avec son ombrage dense mais toujours lumineux dû à son port haut, et l’autre, à l’intérieur le palmier, lui contrairement au platane très droit et persistant en hiver.
fig.1: couvert végétal haut et masse plus basse
100
fig.2: platane et palmier, deux arbres tellement différents
L’espace dense en végétation, sur la partie en revêtement souple, a une période de floraison qui commence très tôt dans l’année, au mois de mars, et qui s’arrête en juin. L’hiver n’est pas une période inintéressante non plus car les fruits des melias et des arbousiers ainsi que le beau feuillage persistant de ce dernier nous accompagne pendant les mois froids.
fig.1: perspective d’ambiance dans la partie de végétation plus basse
Cercis siliquastrum
Acacia salignata
Melia azedarach
Photinia x fraseri
Arbutus unedo
avril-mai
mai-juin
mai-juin
septembre
z
mars-avril
101
REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF
Des fosses de plantations dans la partie en béton sont prévues. Une partie des eaux arrivent directement depuis la place dans la fosse, mais pour éviter un surplus d’eau dans celle-ci, et ainsi l’étouffement de l’arbre, un drain relié au réseau est installé. Des aérations sont aussi prévues ainsi qu’un tuteurage pendant les 3 premières années post-plantation.
drain pour la récupération des eaux en surplus, Ø80mm, avec petite grille pour éviter la terre
protection du tronc en cannisses tuterage en 3 points, rondins de pin Ø8cm, longueur 250cm avec lambourdes à visser et attaches en fibre de coco caillebotis acier non galvanisé, protection contre le piétinement, maillage 15x43mm, barre de traverse 2000x10mm, barre porteuse 1000x30mm
aération du sol, tubes PVC Ø100mm
cadre pour caillebotis en béton C 25/30 dans un socle béton 20x25cm
dalle béton armée coulée sur place C25/30, 0/20, finition taloché à la main
fosse 1m de profond, terre végétale amendée 12m3 fond de forme de 2% 200,0
100,8
5,0
1,50%
15,0 15,0
1,50%
2%
fig.1: coupe de la fosse de plantation dans la place bétonnée, unités [cm]
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fosse de plantation dans du stabilisé échelle 1/50
199,5
99,0
REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF
204,5 200,5 197,0
fig.2: détail de la maille du caillebotis, 15x43mm
404,0
60,00
396,0 400,0
fig.1: vue en perspective de la fosse
fig.3: cadre en béton pour soutenir le caillebotis, unités [cm]
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Une des activité principale dans les parcs en Albanie sont les jeux d’échecs. Une grand nombre de tables sont installées et des groupements d’hommes debout se créent autour pour suivre les parties. Après avoir fait cette observation, j’ai voulu concevoir un mobilier urbain qui donne la possibilité de jouer et d’avoir des spectateurs confortablement assis tout autour. Le mobilier proposé a des variantes. Il est tantôt construit droit, tantôt légèrement arrondi et d’autres fois presque fermé. Un dossier basculant en bois est aussi offert afin de se reposer le dos.
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fig.1: coupe longitudinale d’un banc droit, unité [cm]
fig.1: croquis du concept, variations de forme pour varier les usages
fig.2 : coupe transversale d’un banc, unité [cm]
fig.3 croquis de réflexion
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phasage de projet Comme nous l’avons vu en cours, il y a différentes manières de procéder à un phasage et la méthode que j’ai décidé de mettre en pratique est la suivante: Je considère que mon projet est un tout qui se compose de différents éléments qui eux-mêmes peuvent fonctionner indépendamment. Une fois tous les éléments construits, leurs fonctions et besoins entrent en lien et forment un ensemble. Ainsi le type de phasage que je mets en place sera comme une constellation car il sera composé d’éléments indépendants qui se montent en parallèle. J’ai organisé la description du phasage en trois grands chapitres: les structures paysagères, le tissu urbain et les cultures.
La phase I consiste principalement à la mise en place de systèmes qui prennent du temps à s’installer tel que la végétation en bord de mer. L’installation de la place en centre-ville est un élément important et donc à réaliser en un premier temps.
La phase II commence par installer et définir les espaces de cultures et de pâture. Un réseau de chemins piétons reliant les quartiers actuels et passant par le parc en cours de réalisation est mis en place. La phase III consiste à relier tous ces éléments. En effet, on y vient construire la colonne vertébrale, cette allée piétonne plantée qui descend droit vers la mer ainsi que son terminus: la place en bord de mer. 106
fig.1: plan regroupant les diffĂŠrentes ĂŠtapes de phasage
107
phase 0 : organisation de la ville actuelle les actions entreprise lors de la phase 0 n’apportent aucune modification en terme de constructions mais préparent le terrain.
fig.1
fig.2
fig.3
fig.4
fig.1-4: illustrations des structures paysagères
structures paysagères anciens canaux de drainage actuellement négligés _remettre en réseau ces canaux afin de les réutiliser dans la récupération et l’évacuation des eaux de pluie. _les utiliser comme trame de structure pour le développement de la ville. littoral encore préservé _limiter le trafic routier en bord de mer voir supprimer totalement un tronçon de route. Les installations tels que restaurants et petits bungalows sont les bienvenus, mais pas trop nombreux ni trop proches de la mer. _chercher à favoriser l’implantation naturelle des essences de littoral. Freiner le développement du littoral afin de laisser place au végétal et envisager de planter pour accélérer le processus. 108
fig.1
fig.2
fig.4
fig.3
fig.5
fig.6
fig.1-3: illustrations du tissus urbain
fig.4-6: illustrations des cultures
tissus urbain
cultures
absence de place publique _créer un espace de rencontre qui manque: place publique _prendre une mesure contre la pollution matérielle: développement d’une déchetterie avec endroit de dépôt et de tri fixe en attendant la construction de la centrale d’incinération (prévue).
pâtures et terrains de fauche _garder la possibilité que chacun ait son bétail en définissant des zones claires de pâtures afin que dans le futur elles ne se fassent pas construire.
urbanisation désorganisée _promouvoir le tourisme rural et chez l’habitant qui revalorisera les structures et économies locales et source d’authenticité.
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phase I : premières interventions
place en ville promenade du littoral végétation arborée végétation arbustive 110
fig. 1: plan de phase I
structures paysagères Installation d’un système de plantation «coupe vent» afin de protéger les futures cultures maraîchères des embruns marins et de pouvoir aussi cultiver la canne de Provence (actuel coupe vent) le long des fossés. Ces plantations vont aussi créer un dynamique végétale qui a pour but la recolonisation partielle des végétaux en bord de mer. Ces plantations sont faites d’une strate arborée (plants forestiers) en baliveau et une strate arbustive plantée de manière espacée pour laisser la place l’implantation de la végétation spontanée. Les prairies entre les espaces plantés sont fauchées et/ou utilisées comme pâtures des exploitations aux alentours afin de garder des espaces ouverts et créer une succession entre pleins et vides et de proposer différents usages du littoral.
La végétation sur la place est plantée en même temps que sa réalisation. Dans l’ordre de construction, on viendra faires les réservations pour le stabilisé en posant les bordures, ensuite les plantations seront réalisées dans des fosses communes. En un deuxième temps l’espace bétonné sera coulé et les arbres de cette partie là plantés une fois le béton en place. L’idée des plantations en ville est de créer un couvert végétal ainsi qu’un parc d’ombre. Cette plantation est l’amorce de l’allée piétonne plantée qui descend en bord de mer. La promenade du littoral en béton est le premier élément d’aménagement du bord de mer. Les qualités actuelles du site avec quelques restaurants et filets de volley-ball seront déjà utilisées.
tissus urbain La première urgence perçue au niveau du tissu urbain est de créer une place publique en ville. Construite au pied de bâtiments actuels et attenante à la rue commerçante d’Orikum, celle-ci sera tout de suite utilisée comme terrasses de cafés, place de marché et tout simplement espace de rencontre. En parallèle de la construction de la place, des parkings sont mis en place afin d’éviter que les voitures aillent en bord de mer. Un système de navette est mis en place pour desservir le littoral et la cité antique d’Orikos.
111
phase II : deuxièmes interventions
espaces de cultures maraîchères espaces de pâtures espaces d’arboriculture fruitière chemins piétons entre quartiers 112
fig. 1: plan de phase II
structures paysagères Les plantations du littoral ayant pris racine et commencé à pousser, les espaces de cultures sont mis en place.
tissus urbain Un réseau de chemins piétons est mis en place. Ceux-ci relient les quartiers actuels et passent par la place déjà construite et le parc en cours de réalisation. Les chemins sont en partie en béton et d’autres en stabilisé selon leur importance et fréquence.
cultures Les cultures maraîchères et les vergers sont implantés. Les parcelles de pâtures sont réservées et utilisées afin qu’on ne les construise pas. Installation d’un marché local (artisans, maraîchers, éleveurs,...) plusieurs fois par semaine sur la place en ville. La vente des produits peut aussi être faite aux commerces locaux si l’occasion se présente.
fig. 1: zone agricole à proximité de la ville
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phase III : troisièmes interventions
allée piétonne principale place en bord de mer 114
fig. 1: plan de phase III
structures pasagères Plantations de l’allée piétonne qui descend jusqu’à la mer et relie toutes les interventions déjà faites.
tissus urbain Construction d’un musée ethnobotanique à la limite entre la ville et les espaces de cultures. Le réseau de chemins s’intensifie et l’allée piétonne principale est construite. Renforcée par la présence du cordon végétal, ces deux éléments représentent l’articulation de l’ensemble du parc. En bout de parcours une place est construite en bord de mer accueillant les usagers.
cultures Les cultures sont désormais vraiment protégées par les pins en front de mer.
115
rendus et critiques de projet La semaine des oraux fut dense. Les étudiants en architecture en master à hepia avec lesquels nous avons voyagé en Albanie ont engagé la semaine de présentations orales. Luigi Snozzi et un de ces collègues étaient présents afin de commenter leurs travaux. Les Albanais, venus à Genève, ont fait leur présentation devant le corps enseignant suisse. Finalement, nous, les étudiants en architecture du paysage, sommes passé devant nos professeurs et le corps enseignant albanais. Ces quatre jours de présentations et la fête qui a suivi nous ont permis de bien clôturer ce semestre de travail en commun. Commentaires de Denis Roptin _l’espace public au centre ville est-il un espace parmi les autres ou est-il l’espace central? _dommage de ne pas continuer l’allée au-delà de l’axe principal en ville, et de ne pas continuer jusqu’à la colline et les terrasses. _quelles sont les limites de la place? le trottoir est-t-il la limite? _entités: aller chercher les «choses» _pourquoi superposer les alignements? _pourquoi cette linéarité? il faut utiliser les opportunités pour casser les 900 mètres. Commentaires de Natacha Guillaumont _la plus belle allée plantée.
116
Alors que ma présentation de la phase concours n’était pas satisfaisante, je suis contente du résultat de celle-ci. Les remarques et l’échange qui ont eu lieu à la suite de mon passage étaient positives et constructives, ce qui rappelle le fait qu’un projet n’est jamais terminé et pourrait être réalisé de manières variées. Ce semestre n’a pas été des plus simples et je crois en avoir plus appris sur moi-même que sur la manière de mener un projet, mais tant qu’on apprend on va dans la bonne direction! Commentaires de Laurent Daune _le projet le plus minimaliste, dans le bon sens du terme. _il faut absolument tenir les 900 mètres, c’est une force du projet.
«Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qu’il est possible de faire et tu réaliseras l’impossible sans t’en apercevoir. » François d’Assise 117
une fin, un départ
conclusion
Le travail entrepris tout au long du semestre passé est mémorable. A commencer par un sujet de bachelor inattendu, un départ chez l’inconnu et un site de projet extrêmement intéressant. Malgré des informations introuvables, des questions irrésolues, des hypothèses hasardeuse et un site trop distant, le projet a trouvé forme.
Avec un peu de recul, il m’a semblé que durant ces derniers mois j’ai plus travaillé et appris sur moi-même que sur une méthode de faire projet. Je sais maintenant que je dois plus confiance à mes idées, à mon projet et aux commentaires reçus. Que la peur de se tromper est une ennemie à éviter, quitte à faire trop d’essais.
L’Albanie est un pays plein de contrastes et de paradoxes, et le projet que j’ai mené ce semestre s’est passé de la même manière. Lorsque nous étions sur place en Albanie, nous n’avions pas beaucoup de temps, pourtant nous l’avons pris pour dessiner. De retour à Genève, nous avons retrouvé nos ordinateurs et des cartes numériques, pourtant nous avons continué sur calques et avec des crayons. Lors de ma réflexion j’avais des éléments avec lesquels le projet pouvait se faire sans autre et pourtant j’ai eu du mal à les utiliser. Ces paradoxes ont tous été surprenants et pour la plupart, une bonne surprise.
Un des outils qui me restera fortement, je l’espère, et que j’ai développé au fil du semestre (comme de nombreux d’entre nous), est le dessin à la main. C’était notre outil de travail et de communication qui fonctionnait le mieux en albanie lorsque nous étions confrontés à d’autres langues mais je m’aperçoit qu’entre personnes qui parlent la même langue il est dès fois encore plus dur de se comprendre sans dessin! Cet outil s’utilise partout,et pour beaucoup d’utilités. Mais c’est aussi une manière de représenter les choses, signe d’observation et d’attention portée à ce qui nous entoure.
Dans un pays encore en construction, de nombreux éléments sont encore instables, contrairement à chez nous. Ainsi beaucoup de recherches ont été faites sur des thématiques que l’on aborde souvent en cours (tels la gestion des déchets ou la gestion de l’eau) mais que nous ne mettons pas en pratique. Pour beaucoup d’aspects le projet à Orikum nous a fait travailler des thématiques que nous n’avons pas à traiter chez nous et nous a fait aborder des enjeux de manière totalement différente.
Et voilà qui se termine l’année, avec un dernier semestre exotique et aventureux, qui nous laisse prêts à affronter toutes sortes de situations avec intérêt et curiosité.
Il était très intéressant de travailler le site de la ville d’Orikum car cette ville est encore peu développée et, en tant qu’architecte paysagiste, il est rare de pouvoir tenir la place de l’urbaniste ou de l’architecte. En même temps, l’exercice fut difficile car nous avons l’habitude de travailler dans des lieux ou déjà tant de choses sont présentes, où il est simple de se raccrocher sur un élément ou un autre. Tandis qu’à Orikum le champ était libre, carte blanche mais sans repères, carte blanche dans les terrains vagues.
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bibliographie
ouvrages
revues
CORAJOUD, Michel, Le paysage c’est l’endroit où le ciel et la terre de touchent,Paris, Ed. Actes Sud, 2010
Jean-Michel GEHU, « La végétation des dunes et bordures des plages européennes », Collection sauvegarde de la nature, No 32 (1985)
MERCKELBAGH, Alain, Et si le littoral allait jusqu’à la mer! la politique du littoral sous la Ve République, Paris, Ed. Quae, 2009
végétation du littoral
PASKOFF, Roland, Côtes en danger, Paris, Ed. Masson, 1993
Derek R. HALL, «Rural diversificaton in Albania», GeoJournal, No 46 (1999) agriculture en Albanie
Jean-Pierre PINOT (sous la direction de), « Comprendre et Gérer la nature littorale », Cahier Nantais, No 59 (janvier 2003) végétation du littoral
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articles
sites internet
article pdf «procédé de remblai léger PLASTBLOC», IVOR, 00.3
http://www.albaniantourism.com/
gestion des déchets
tourisme rural
article pdf «Recyclage des déchêts plastiques à Kinshasa République Démocratique de Congo» Isf, (2008)
http://balkans.courriers.info/article15368.html toursime en albanie
gestion des déchets
http://musee-de-salagon.com/ article pdf « Dossier sur le tourisme et le développemement durable en méditerranée», PNUE/PAM, (2005)
musée éthnobotanique
tourisme
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/ BMImportExportPays?codePays=ALB
Derek Hall, «Rural Tourism Development in Southeastern Europe: Transition and the Search for Sustainability», The International Journal of Tourism Reaserch, No 6 (2004)
importations-exportations
tourisme rural
informations générales
http://www.vacances-sejour.ch/albanie/ http://voyages.orange.fr/reportages/photos/les-30-destinationsles-plus-branchees-de-2011/excursions-et-farniente-en-albanie. html histoire moderne de l’Albanie http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doseau/decouv/usages/multSys. html irrigation pour les cultures http://www.meiser.de/content/produkte/gitterroste/detail. php?lang=fr&t=7&s=9&id=110 caillebotis
http://www.caillebotis.net/ caillebotis
http://www.techniques-ingenieur.fr/base-documentaire/archivesth12/archives-genie-civil-tiace/systemes-d-irrigation-c5250/ irrgation
121
index des images page de couverture : fig 1 relevé sur le terrain, travail en page 58: fig 1 master plan, 28.03.12 commun par notre groupe, 19.03.12 page 59: fig 1-2 photos personnelles fig 2 photo personnelle, ville d’orikum pages 60-61: fig 1 plan masse rendu phase concours, page 12: fig 1 carte de l’Europe et situation de l’Albanie 02.04.12, fig1-2 perspectives d’ambiance source: http://commons.wikimedia.org/wiki/ phase concours 03.04.12 File:Albania_in_Europe_%28relief%29_%28- page 64: fig 1 croquis de travail, 27.04.12 mini_map%29.svg page 66 : fig 1 source: http://energie.lexpansion. pages 15-17: fig 1-4 photos personnelles com/prospective/mexico-l-etrange-troc-entre- page 18 : fig 2 Région de vlorë dans l’Albanie, source: dechets-et-nourriture_a-34-7209.html http://commons.wikimedia.org/wiki/ page 67: fig 1 source: article pdf «procédé de remblai File:Albania_relief_location_map. léger PLASTBLOC», IVOR, 00.3, fig 2 source: jpg?uselang=fr article pdf «Recyclage des déchêts plastiques page 20-21: fig 1-2 photos personnelles, fig 3 source:http:// à Kinshasa - République Démocratique de etudiant.univ-mlv.fr/~kkopliku/today.html Congo» Isf, (2008) pages 22-24: fig 1-3 photos personnelles pages 68-69: fig 1-2 schémas de l’eau, 06.05.12 page 26: fig 1 carte commune, 20.03.12 page 69: fig 2 photo personnelle page 28: fig 1 tableau des précipitations source: Gerta pages 70-71: fig1-2 photos personnelles Veliu page 70: fig 2 plan masse à la main, 24.04.12 pages 28-29: fig 1-3 photos personnelles page 71: fig 2 coupe du puits, 30.05.12 page 32 : fig 1 schema des sites historiques et naturels, page 72: fig 1-2 photos personnlles 20.03.12 page 74: fig 1-2 plans de phasage généraux 28.04.12 page 33: fig 1 photo personnelle page 76: fig1 perspective d’ambiance rendu final pages 34-37: fig 1-2 croquis de rendu phase diagnostic, 10.06.12 20.03.12 page78: fig 1-8 photos personnelles, fig 9 végétation du page 40 : fig 1 photo personnelle projet, 08.06.12 pages 41-43: fig 1-2 schémas rendu phase urbanisme page 79: fig 1 croquis platane à tragjas, 21.03.12 22.03.12 page 80. fig 1 schéma des 3 secteurs 10.06.12 pages 47-48: fig 1 photos personnelles page 81: fig 1 croquis de la plaine, 23.03.12 pages 50-57: fig 1-3 shémas de travail personnel,30.03.12 pages 82-83: fig 1-2 documnets rendu final 10.06.12 page 55: fig 2 Tatton park, suppression des barrières pages 84-85: fig 1-2 documents phasage 23.05.12 visuelles, Humphrey Repton, sources: http:// page 84 : fig 2-3 coupes rendu final 08.06.12 architettura.it/artland/20091218/index_en.htm pages 85-101: fig 1-3 documents pour le rendu final 13.06.12 page 57: fig 2 photo personnelle pages 103-110: fig1-2 plans de phasage, 14.06.12 pages 104-109: fig 1-4 photos personnelles 122
références Opfikerpark, Zürich, par Kiefer Ce parc, que j’ai eu l’occasion de visiter, a été une référence avant tout pour m’aider dans les dimensions. En effet, mon périmètre de projet avoisinait celles de ce parc. En plus de cela, le parc s’est lui-aussi construit avant les logements aux alentours, situation semblable à la mienne. Parc de Gerland, Lyon, par Michel Corajoud Le parc Gerland est composé de thématiques semblables à celles que j’ai étudiées à Orikum. Dans ces dimensions aussi il m’a aidé à me figurer ce que j’étais entrain de projeter. Plage du Havre, Le Havre, par Alexandre Chemetoff Cette référence m’a aussi aidé à comprendre la dimension que les choses peuvent prendre, surtout lorsqu’on est face à la mer. Promenade des Anglais, Nice Exemple de plage, comme elle est aménagée et comment les gens la vivent. Prieuré de Salagon, Mane Référence faisant allusion à mon thème du lien entre les hommes et les jardins/cultures Eco-quartier de Mangin Inspiration de développements urbains modernes qui allient confort de vie et nature avec une densité relativement élevée. Central Park, New York City, par Olmstead Le Central Park était une folie à l’époque. Olmstead a pourtant réussi à créer un parc en anticipant le développement de la ville et le besoin de récréation de ses habitants. Une référence à toujours garder en tête! 123
corpus
interventions professorales - cours théoriques
conférences «Jeudi du Paysage»
05.03.12
01.03.12
06.03.12
27.03.12
03.04.12
29.03.12
urbanisme - Projet de la ville contemporaine par Nathalie Mongé urbanisme - Le projet de territoire par Laurent Daune urbanisme - Architecture, paysage, patrimoine et territoire par Marcellin Barthassat et Christophe Veyrat-Parisien projet - Le parcours par Laurent Daune
17.04.12
projet - Aménagement PMR par Denis Roptin
23.04.12
projet - Paysage post-insdustriel par Giordano Tironi
24.04.12
intervention par Hervé Nicolas
07.05.12
projet - La Corse,densification en bord de mer par Partick Bernad
15.05.12
végétation - plantations en milieu méditerrannéen par Natacha Guillaumont
21.05.12
projet par Patrick Bernard
22.05.12
technique - Pierres naturelles par Joris DeCastro 124
corriger le Rhône et ses valaisans par Gabriel Bender, sociologue et historien le paysage est le futur monument de la ville par Bernardo Secchi, urbaniste culture et développement durable par Philippe Madec, architecte
02.04.12
la transformation du territoire anthropique par Peter Latz, architecte paysagiste
19.04.12
le Rhône en transition par Jean-Paul Bravard, géographe
24.04.12
le parcours en sites protégés et gestion touristique par Hervé Nicolas
24.05.12
Paesaggi, Passaggi par Paolo Bürgi, architecte paysagiste
séances préparatoires au voyage
documents fournis
27.02.12
autocad
un pays : l’Albanie histoire et évolution contemporaine par Jonela Lula, étudiante en économie historique du projet et des échanges, paysages et milieux méditerranéens par Robert Perroulaz
12.03.12
histoire antique et intérêt archéologique du site d’Orikos et des sites environnants par Gionata Consagra, doctorant en archéologie université de Genève
16.03.12
présentation de Luigi Snozzi par Nicolas Pham patrimoines et sous-sols archéologiques, inspirations, attitudes de projet par Natacha Guillaumont
hepia / orikum – plan DWG documents produit par l’école polytechnique de Tirana et hepia, Genève hepia / plan complet documents produit par l’école polytechnique de Tirana et hepia, Genève hepia / coupes batiments document produit sur la base des relevés de Sébastien Casioni et Benjamin Dupont-Roy
cartes
assemblage_carte_2500, carte de 1974 du col du Logara jusqu’à la ville d’Orikum A3_carte_marine_2500, carte de 2002
orthophotos
base secteur orikum-orikos document reconstitué par les assistants
documents pdf fournis pour la semaine workshop dossier_A3_Albanie_étu generalPtSd
dossiers de robert perroulaz
00 Flore et Faune d’Albanie 00 Rapport flore d’Orikos dans le cadre de la Campagne de relevé topographique 01 Orikum Plantes 2007 – 2011 04 Site naturel du Karaburun 2007- 2011 125
atelier workshop albanie
visites
18.03.12
18.03.12
présentation des recherches sur l’Albanie par les étudiants de master en architecture présentation des équipes de travail et du programme d’étude de la semaine
19.03.12
présentation du workshop par Luigi Snozi et Nicolas Pham travail de groupe à la Marina
20.03.12
travail de groupe à la Marina restitution et présentation des premières esquisses et intentions en présence de Luigi Snozzi et Nicolas Pham
22.03.12
visite de la ville de Vlorë visite des sites environnants de Zverrnêc visite de la lagune de Narthê
19.03.12
visite du site archéologique d’Orikos avec Gionata Consagra visite de l’environnement du site : pour la végétation visite de la lagune, de l’église Kisa Marmiroit
21.03.12
visite du parc naturel du Llogara visite du village en ruine de Tragjas
22.03.12
visite de la ville d’Orikum retour dans les marais et au pied du Karaburun promenade en bord de mer
travail en groupe à la Marina, réalisation des documents de présentation sur les grandes intentions et les premières idées de projet
23.03.12
23.03.12
24.03.21
restitution et présentation des travaux des différents groupes vérification des idées et des hypothèses présentées par les groupes sur le site d’étude
126
dernière visite sur le site archéologique d’Orikos visite de la ville de Prizren
documents produits phase I - diagnostic et grandes intentions
12 équipes de 5 étudiants ( 1 architecte albanais, 1 urbaniste albanais, 1 architecte hepia, 2 architectes paysagistes hepia) par groupe : 3 planches A3 - schémas d’analyse & d’intentions, coupes, croquis, plans
phase II - urbanisme
12 équipes de 5 étudiants ( 1 architecte albanais, 1 urbaniste albanais, 1 architecte hepia, 2 architectes paysagistes hepia) par groupe : 3 planches A3 - schémas concept, master plan, croquis et coupes d’ambiances dossier de recherche technique et végétal par binôme : dossier A3, 4-5 pages 1. Gestion des marais par Marie Pouzenc et Bénédicte Ciry 2. Carte des milieux par Aline Meylan 3. Erosion et recolonisation végétal des espaces côtiers par Thibault Laubriat, Mathilde Ferro 4. Mise à distance et protections par Hugues Arnaud, Maxime Cloarec 5. Signalétique et projet par Till Doucedame, Philippe Kaspar 6. Ancrages et fondation en milieux sensibles par Yann Baroni, Benjamin Stierlin 7. Utilisation des déblais, stockage et équilibrer remblai- déblai par Julien Andres, Raphaël Huss 8. Ethnobotanique, reconnaissance des essences par Paul Lacase, Pauline Hattu 9. Catalogue des solutions de fonctionnement sur l’eau en site sensible, en milieux naturels et archéolo giques par Raphaël Seyfried, Aurélie Sutra
10. Gestion de la pollution physique, réflexion sur une approche de recyclage par Félix Brüssow, Gaëlle Tognet-B 11. Approche économique du projet adaptée aux ressources du pays et de la région par Pabblo Gabay, Melissa Pestalozzi 12. Lagunage-phytoépuration-phytoremédiation par Adrien Gros, Fanny Trouilhet, Gilles Kuehn
phase III - concours
3 planches 841 x 594 mm : schéma d’intentions, plan masse, coupes et perspectives d’ambiances
phase IV - projet
4 planches 841 x 594 mm : croquis explicatifs, références, plan masse 1-1000, plans de sol, coupes, perspectives d’ambiances maquette de travail ou maquette 3D cahier technique et végétal :plans et coupes techniques, palette végétale, principes et stratégie végétale, plan de plantation
127
annexes rĂŠduction des planches phase concours
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rĂŠduction des planches phase projet
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palette vĂŠgĂŠtale en ville
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maquette place en front de mer
illustration de la végétation étagé pour les brise vents
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orikum - accroches
diplôme 2012
ville d’orikum - albanie melissa pestalozzi
architectecte paysagiste ch. de Publoz, 26 1070 Puidoux melissa.pestalozzi@gmail.com