Diagnostic territorial sextius mirabeau, Un espace de contrastes by Mellet Anaïs

diagnostic territorial

M1 Urbanisme et AmĂŠnagement 2015/2016 Anais Mellet/Lola Morel/Romain Chazel

remerciements

Nous tenions dans un premier temps à adresser nos remerciements aux personnes sans qui la réalisation de ce diagnostic territorial n’aurait pas été possible. En premier lieu, merci à l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’IUAR qui a su nous guider et nous conseiller au fil des rendus intermédiaires. Nous tenons à remercier plus spécifiquement Mme Aurélie Arnaud et Mme Marie Goiffon qui nous ont épaulé dans nos productions cartographiques. Nous adressons également toute notre gratitude à Mme Frédérique Hernandez qui en tant que tutrice s’est toujours montrée à notre écoute. Le temps et les conseils qu’elle nous a dispensés ont été de précieux alliés dans la conduite de ce travail. Plus largement, nous sommes aussi reconnaissants envers les habitants, commerçants ou simple passants qui ont accepté de répondre à nos questionnaires. Enfin, merci à Mme Béatrice Coignet, sous directrice de la bibliothèque Méjanes, de nous avoir reçu pour un entretien et fourni des informations fort utiles pour étayer notre propos.

sommaire INTRODUCTION

PARTIE 1 : UN RENOUVELLEMENT URBAIN POUR CONNECTER ET RAYONNER

I. Sextius Mirabeau : un palimpseste urbain

* Aix-en-Provence dans l’avant guerre * Aix-en-Provence dans la période post-industrielle

14 14 14

2. Un projet urbain pour relier centre-ville et quartier d’habitat social

* Des objectifs portés sur un temps long par les acteurs de l’opération * Relier en repensant le plan de circulation

16 18 20

3. Un projet urbain pour s’imposer à l’échelle métropolitaine...

* Par la création d’un espace commercial d’envergure * Par la mise en place d’un “Forum culturel” unique

22 24

CONCLUSION INTERMÉDIAIRE

PARTIE 2 : SEXTIUS MIRABEAU AUJOURD’HUI : ENTRE RUPTURES ET CONTRASTES

I. Des ruptures physiques marquées

* Une frontière opérée par l’avenue Max Juvénal

30 32 36

* L’industrialisation d’après-guerre : un développement important du bâti aixois

* Relier en prolongeant la trame urbaine

* La voie ferrée et la topographie : génératrices de fractures * Un contraste du bâti aux frontières de l’ancienne ZAC

2. Des déplacements concentrés en certains points du site

* Les transports en commun, générateurs de transit * ... et une meilleure marchabilité autour des pôles structurants

40 42 43

3. Des disparités sociales manifestes

* Le logement : entre résidence de standing et logement social * Des profils sociaux opposés

44 45

CONCLUSION INTERMÉDIAIRE

PARTIE 3 : UNE HABITABILITÉ VARIABLE

I. Le site Sextius Mirabeau : un lieu de passage

* Des lieux de pause peu nombreux * Des espaces de loisirs extérieurs au site et à la ville

52 54

2. Une offre commerciale inégale et inadaptée ?

* Des commerces concentrés à l’Est et absents à l’Ouest * Des commerces de proximité menacés ?

56 58

3. Une forum culturel pour quels usagers ?

* Des infrastructures investies par un certain type d’usagers * La Méjanes, ouverte à tous ?

60 61

4. Un rapport à la rue spécifique

* Des parkings privés souterrains, en réponse à des conditions de stationnement public difficiles * Un manque de dialogue entre espaces extérieurs publics et espaces intérieurs privés

62 64

CONCLUSION INTERMÉDIAIRE

CONCLUSION ANNEXES

* Une forte présence de l’automobile...

introduction

Ce diagnostic territorial s’inscrit dans la thématique intitulée « Les modalités du développement urbain aixois : de la première extension hors les murs à la gare TGV ». Il s’agit plus spécifiquement d’étudier l’évolution de différents terrains situés sur un axe Sud-Ouest de l’expansion de la ville d’Aix-en-Provence. “Atelier-Horizons Société, Ville & Paysage” s’est vu confier l’étude du Quartier Sextius Mirabeau.

introduction Le site Sextius Mirabeau se trouve au cœur de la ville puisqu’il jouxte le centre historique et s’étend jusqu’aux quartiers Ouest d’Encagnane et du Jas de Bouffan. Il a fait l’objet d’une reconfiguration majeure à partir des années 1990 jusqu’aux années 2000 grâce à l’opération Sextius Mirabeau. La ville d’Aix-en-Provence comptait 141 545 habitants en 20131 ; elle se situe dans les Bouches-du-Rhône et s’insère dans un vaste espace urbain, celui de la métropole d’AixMarseille-Provence créée au 1er janvier 2016.

Second pôle de cet espace après Marseille, Aix-enProvence fait figure de commune structurante pour ce territoire et s’étend sur un peu plus de 186 hectares. L’espace métropolitain la lie, au-delà de Marseille, à d’autres communes telles que Marignane, Salon-deProvence, Istres, Aubagne ou encore Gardanne. Elle se trouve à proximité d’infrastructures stratégiques pour la métropole, parmi elles : l’aéroport de Marseille Provence, situé sur la commune de Marignane ; le port de marchandises de Fos-sur-Mer ; l’A7 en direction de

Aix-en-Provence dans l’espace métropolitain

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axe Sud-Ouest. Le long de celle-ci se trouvent notamment la zone des Milles, zone d’activité et de commerces, le territoire de la Duranne et enfin celui de l’Europole de l’Arbois, pôle de compétitivité et centre de recherche stratégique pour la commune et la métropole.

Le développement urbain de la commune semble structuré par ces voies de communication. C’est le cas avec la D9, autour de laquelle le bâti s’est étendu selon un

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gard

Lyon, l’A8 en direction de Nice et l’A51 en direction de Marseille. Le territoire aixois se situe à la croisée de ces infrastructures et axes de transport. Il est notamment desservi par le TGV grâce à la gare d’Aix-en-Provence TGV, située à 15 km au Sud-Ouest du centre-ville et mise en service en 2001.

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La Duranne Europole de l’Arbois

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infrastructures de transport Autoroutes Routes départementales Voies ferrées Aéroport de Marignane Gares TGV Grands ports maritimes 1

Source : INSEE

limites administratves Commune d’Aix-en-Provence Espace métropolitain Bouches du Rhône

Bâti

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Atelier Horizons Mars 2016

Bâti sur la commune d’Aix-en-Provence Bâti

Les Milles

10 Kilomètres

Étang de Berre

Pont de l’Arc

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Luynes

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Vers Marseille

infrastructures de transport Autoroutes Routes départementales Voies ferrées

Gare TER d’Aix-en-Provence Gare d’Aix en Provence TGV

Aéroport de Marignane

limites administratves et bâti Bouches du Rhône Commune d’Aix-en-Provence Bâti

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Atelier Horizons Mars 2016 0

2 Kilomètres

Le quartier Sextius Mirabeau s’insère lui aussi dans cette dynamique d’extension urbaine. La zone industrielle qui s’y est implantée au cours du XIXème siècle a en effet conduit à un prolongement de l’espace bâti aixois. Ces dernières années, le site a fait l’objet d’un renouvellement urbain qui a contribué à effacer en partie son passé industriel. Il s’avère être désormais un secteur névralgique par sa proximité avec la gare SNCF d’Aix-en-Provence. On trouve également en son sein la nouvelle gare Routière Aix Centre.

Il convient de préciser que le périmètre d’étude retenu pour établir le diagnostic territorial de ce secteur ne se limite pas seulement au périmètre de l’ancienne ZAC Sextius Mirabeau. Bien que celle-ci ait considérablement marqué l’enroit, le choix a été fait de privilégier une zone plus large, ayant pour limites principales l’avenue des Belges et le boulevard de la République à l’Est, le Cours des Minimes au Nord, l’avenue de l’Europe au Sud et l’avenue Albert Baudouin à l’Ouest.

Le choix de ce périmètre n’est pas anodin. En effet, l’opération Sextius Mirabeau, qui a conduit à une requalification d’anciennes friches urbaines a eu pour objectif majeur d’établir un espace de jonction et d’articulation entre le centre-ville historique d’Aix-enProvence et la ZUP d’Encagnane plus à l’Ouest. Elle a aussi cherché à créer un nouveau lieu d’habitat afin d’attirer de nouveaux résidents dans le centre-ville aixois.

Enfin, cette opération de renouvellement urbain a été l’occasion pour la ville d’Aix-en-Provence d’implanter sur son territoire des équipements attractifs à l’échelle métropolitaine. De fait, de nombreux immeubles d’habitation ont été construits ainsi que plusieurs équipements culturels et commerciaux jugés complémentaires de ceux existant en centre-ville. Au vu des objectifs présentés, il semblait pertinent d’appréhender l’opération Sextius Mirabeau dans un contexte plus large que celui de son périmètre originel.

Sextius Mirabeau un espace charnière du centre-ville À GARDER en MÉMoire …

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centre ancien sextius Mirab eau

Jas de Bouffan

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Parc Jourdan Faculté de droit et lettres a8

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Pont de l’arc

Rivière de l’Arc Vers Marseille infrastructures de transport Périmètre d’étude

Éléments structurants

Voies ferrées

Gare routière d’Aix-en-Provence

Gare TER d’Aixen-Provence

Autoroutes Routes départementales Routes secondaires

Aix-en-Provence Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Atelier Horizons Cours d’eau Mars 2016 Bâti n 0

0.5

la métropole aix-Marseille-Provence : le site sextius Mirabeau : Est créée le 1er janvier 2016 Un espace situé entre le centre Compte 92 communes et 1.8 ancien et le quartier d’habitat social millions d’habitants d’Encagnane Regroupe des infrastructures stratégiques : Marqué par la présence : Aéroport de Marseille Provence D’un espace commercial Port de Fos sur Mer et de Marseille d’envergure : les Allées Provençales Autoroutes A7, A51 et A8, D’un nouveau forum culturel Gares TGV d’Aix en Provence et De deux axes structurants : de Marseille Saint Charles. l’avenue WAM et l’avenue Max Juvénal aix-en-Provence : D’une gare routière 141 545 habitants en 2013 Un périmètre d’étude élargit pour 186 hectares une meilleure compréhension du 3 gares : quartier Sextius Mirabeau et non Gare routière simplement du projet Gare Aix-en-Provence Centre Gare Aix-en-Provence TGV À 30 minutes de Marseille À 30 minutes de l’aéroport Marseille Provence

Kilomètres

Carte de localisation des rues et des éléments structurants du terrain d’étude imes

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terrain d’étude

Voies ferrées

Secteur EST

Routes

Secteur OUEST Bâti entourant le terrain détude

infrastructures de transport

Périmètre d’étude

Gare routière d’Aix-en-Provence

Éléments de repères du terrain d’étude Centre Commercial / Allées provençales Grand Théâtre de Provence

Centre chorégraphique national Conservatoire Darius Milhaud

Cité du Livre Archives départemntales

n 0

75 mètres

150

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Atelier horizons Mai 2016

Cette dernière carte vise à situer les différents éléments évoqués au cours de ce travail. Elle présente les différentes rues du site et les infrastructures structurantes. A proximité de la Rotonde se trouve premièrement un vaste espace commercial : les Allées Provençales. A l’extrémité de celles-ci débute une zone dédiée aux activités culturelles comportant notamment un théâtre, une médiathèque, un centre chorégraphique et un conservatoire. Ces infrastructures longent une avenue qui marque profondément la configuration du site : l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart. Surplombant l’avenue Max Juvénal, axe routier majeur, elle permet de rejoindre le secteur Ouest du site, secteur résidentiel proche du quartier d’habitat social d’Encagnane. Enfin, plus au Sud, au niveau de l’avenue de l’Europe se trouve une gare routière accueillant l’intégralité des lignes interurbaines à destination du centre-ville d’Aix en Provence.

i5 Le choix de notre périmètre,qui se distingue clairement sur la carte ci-contre, est donc fondamental. D’autant plus, que la réflexion portée sur ce territoire consistera à s’interroger sur la dialectique qu’il existe entre ces objectifs. Faire du site sextius Mirbaeau un espace d’interface et de jonction ayant vocation à rayonner à l’échelle métropolitaine, n’entre-t-il finalement pas en contradiction avec celui d’en faire un quartier d’habitat et d’appropriation? ces deux dimensions sont-elles conciliables, l’une ne prend-elle pas le pas sur l’autre ?

Axonométrie du terrain d’étude

Réalisation : Atelier Horizons

C’est dans l’objectif de répondre à ce questionnement qu’“Atelier Horizons, Société, Ville & Paysage” propose ce diagnostic territorial. Sa méthodologie se fonde sur plusieurs dimensions. Le terrain d’étude Sextius Mirabeau a premièrement été abordé selon une approche sensible. Le travail réalisé s’est donc appuyé sur de nombreuses sorties de terrain entre janvier et mai 2016. Divers ouvrages ont contribué à l’étayer : articles, mémoires, thèses, publications scientifiques... Enfin, une attention tout particulière a été portée aux

pratiques des usagers au sein du site Sextius Mirabeau. Cela s’est traduit par la réalisation et le dépouillement de plusieurs questionnaires. L’analyse portée par ce diagnostic territorial comporte plusieurs axes. Premièrement il aborde les objectifs qui ont sous-tendu la mise en œuvre de l’opération Sextius Mirabeau. Dans un second temps, il se propose de révéler les dysfonctionnements qui portent à mal l’objectif d’interface, en soulignant la présence de ruptures

physiques, la concentration des déplacements en certains points du site et l’existence de disparités sociales importantes. Enfin, dans un dernier temps, il présente les limites en termes d’habitabilité du site Sextius Mirabeau. En effet, il peut y être constaté un manque de lieux de pause et de loisirs, une orientation assez claire de plusieurs équipements destinés à certains types d’usagers seulement, et une insuffisance de dialogue entre espace privé et espace public.

I Un renouvellement urbain pour connecter et rayonner

L’opération Sextius Mirabeau s’inscrit sur un site présentant un riche passé industriel et constitue à ce titre un projet de renouvellement urbain d’ampleur. Celui-ci a clairement vu ses objectifs orientés par cette histoire, en effet, il consistait à combler cette zone de friche industrielle faisant rupture entre le centre-ville historique et les quartiers Ouest aixois plus récents. Pour ce faire, l’opération Sextius Mirabeau a très tôt mis en avant cette nécessité de jonction, ce qui s’est concrétisé par un désir de prolonger la trame urbaine et de repenser le plan de circulation global. Enfin, la ville s’est aussi saisie de ce projet pour implanter en son sein des équipements commerciaux et culturels qui lui faisaient jusqu’à présent défaut.

I. SEXTIUS MIRABEAU UN PALIMPSESTE URBAIN Progressivement industrialisé, ce secteur de la ville a finalement connu un déclin de ses activités laissant place à une zone de friches pour finalement faire l’objet d’une opération de renouvellement urbain majeur. C’est en ce sens que celui-ci peut être qualifié de palimpseste urbain.

Cette diachronie permet de mettre en perspective le développement du bâti du site Sextius Mirabeau avec celui de la ville d’Aix-en-Provence. Elle rend compte des reconfigurations majeures et des multiples appropriations qu’a connues le bâti du site Sextius-Mirabeau au cours de l’histoire.

AIX-EN-PROVENCE DANS L’AVANT GUERRE En 1860, la ville d’Aix-en-Provence se compose d’un bâti dense majoritairement concentré dans la zone qualifiée aujourd’hui de “centre-ville historique”. A cette période, Aix-en-Provence apparaît donc comme une ville peu étalée et très concentrée. Ce constat permet de se rendre compte de la prééminence du bâti médiéval qui a perduré plusieurs siècles sans connaître de réelles transformations. La destruction des remparts qui le ceinturaient ne s’est d’ailleurs achevée qu’en 1874 pour laisser place aux boulevards qui aujourd’hui délimitent le cœur historique de la ville. En cette seconde moitié du XIXème siècle, le bâti qui se trouve au-delà du centre s’avère clairsemé et disparate.

L’INDUSTRIALISATION D’APRÈS

Il jouxte dans sa majorité les axes de circulation menant au centre mais ne constitue pas une réelle continuité du bâti. Le site Sextius-Mirabeau s’inscrit dans cette tendance puisqu’il compte seulement quelques bâtiments se trouvant à proximité des voies ferrées arrivées récemment dans la ville. Celles-ci ont notamment permis l’établissement de la gare de marchandises en 1856. La seconde moitié du XIXème siècle, qui s’est soldée par la destruction des remparts, a donc permis un début d’urbanisation au-delà du centre historique de la ville d’Aix-en-Provence. Ainsi, le bâti de 1930 permet de constater un début d’urbanisation à l’Ouest du centreville et autour du secteur de la nouvelle gare de voyageurs.

Bâti en 1860

Elle permet également de remarquer l’apparition de bâtiments structurants tels que la manufacture des allumettes (construite en 1892 et étendue en 1906) ou le centre hospitalier Montperrin (construit entre 1867 et 1898). Plus largement, cette urbanisation des alentours du centre-ville permet de rendre visibles les différents boulevards qui le ceinturent. Ainsi, au niveau du site Sextius-Mirabeau le boulevard de la République et l’avenue des Belges transparaissent désormais clairement à travers le bâti. Néanmoins, en cette période d’entredeux guerre la ville d’Aix-en-Provence ne s’est que peu étalée, le bâti plus éloigné du centre-ville montre le même visage que celui de la seconde moitié du XIXème siècle à savoir celui d’un bâti clairsemé et disparate.

Bâti en 1930

Le bâti aixois et plus particulièrement celui du site Sextius-Mirabeau est par la suite grandement marqué par le contexte d’après-guerre. En effet, la période des Trente Glorieuses qui se caractérise par un essor démographique sans précédent et une forte croissance économique opère de profondes transformations dans le tissu urbain. La hausse de la population qui a entrainé un manque cruel de logement a impliqué une hausse rapide et importante de l’offre résidentielle. À Aix-en-Provence, cela s’est traduit par le développement d’habitats collectifs au Nord-Ouest du centre-ville et au Nord-Est comme le révèle la configuration du bâti en 1960.

Bâti en 1960 0

480 mètres

Centre ville

Centre ancien

Centre ville Jas de Bouffan

Gare de marchandise

Gare de marchandise Quartier Mazarin

Quartier Mazarin

Quartier Mazarin Quartier de Gare

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Périmètre d’étude Voies ferrées Éléments structurants Bâti Périmètre d’étude Voies ferrées

Éléments structurants

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Source : Carte d’état major Géoportail Réalisation : Atelier Horizons Mars 2016

Bâti Périmètre d’étude Voies ferrées

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Source : Photo aérienne, Géoportail Réalisation : Atelier Horizons Mars 2016

480 mètres

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Romain Chazel Mars 2016

Éléments structurants Bâti Périmètre d’étude Voies ferrées

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480 mètres

Source : Photo aérienne, Géoportail Réalisation : Atelier Horizons Mars 2016

-GUERRE : UN DÉVELOPPEMENT IMPORTANT DU BÂTI AIXOIS

AIX-EN-PROVENCE DANS LA PÉRIODE POST-INDUSTRIELLE

Ceux-ci apparaissent alors comme pouvant être les garants d’une diversité sociale et comme un moyen d’assurer de nouvelles normes de confort et de modernité. En parallèle de cet essor de l’habitat collectif, le bâti pavillonnaire connaît lui aussi un développement important dans l’aire urbaine aixoise. Le développement économique de cette époque a également permis une forte croissance du bâti industriel. Cela se constate nettement sur le site Sextius-Mirabeau dont le bâti s’est fortement densifié du fait des superficies importantes occupées par les établissements industriels (notamment l’usine à gaz, l’usine Coq, ou encore l’usine Thomson).

Il apparaît qu’en 1992, les habitats collectifs qui ont commencé leur essor dans les années 1950/1960 au détriment des espaces agricoles sont fortement présents dans le paysage urbain. A l’échelle d’Aix-en-Provence ils se retrouvent principalement au Sud-Ouest du site Sextius Mirabeau avec Encagnane (construit entre 1965 et 1971) et à l’Ouest, avec le quartier du Jas-de-Bouffan (construit entre 1973 – 1980). Ces quartiers qui ont une typologie du bâti spécifique délimitent désormais clairement la limite Ouest du quartier Sextius Mirabeau. A l’échelle globale de la ville, la première couronne entourant le centre-ville s’est densifiée grâce à un développement du bâti pavillonnaire.

Ceux-ci se concentrent dans ce secteur qui grâce à la présence des voies ferrées s’avère être un positionnement stratégique pour les entreprises. D’autre part, le développement du bâti résidentiel collectif ou individuel et du bâti industriel permet de constater une intégration de plus en plus poussée du site Sextius Mirabeau au sein de l’aire urbaine aixoise.

Bâti en 1990

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AIX-EN-PROVENCE AUJOURD’HUI

Bâti en 2013

Par rapport aux années 1960, l’organisation du bâti sur le site Sextius-Mirabeau a connu des reconfigurations importantes. En effet, il semble s’y être opéré une baisse de la densité du bâti. Ceci peut s’expliquer par le début de reconfiguration du site qui s’est soldé par la destruction d’anciens bâtiments industriels n’ayant plus d’activité. L’ancienne usine des allumettes devient en 1986 le lieu d’implantation de la bibliothèque Méjanes. Il convient également de préciser qu’à cette date, les voies ferrées ne se retrouvent plus sur le site et qu’elles ont laissé place à de vastes parkings. La gare de marchandises a été déplacée dans les années 1970 vers la zone des Milles.

Au cours des années 2000, la configuration du bâti du centre-ville et de ses alentours connaît peu de transformations par rapport à la décennie précédente. Cependant il convient de mentionner la notable exception du site Sextius-Mirabeau qui subit une véritable métamorphose suite à un projet de renouvellement urbain d’ampleur : l’opération Sextius Mirabeau. Cette carte qui présente le bâti de 2013 montre un site totalement reconfiguré. Les anciens bâtiments industriels et les parkings ont laissé place à des bâtiments résidentiels et culturels.

Centre ancien Centre ancien

Jas de Bouffan

À GARDER en MÉMoire …

Jas de Bouffan

Quartier Mazarin Encagnane

Encagnane

Quartier de Gare

Éléments structurants Bâti Périmètre d’étude Voies ferrées

Quartier Mazarin Quartier de Gare

Éléments structurants

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480 mètres

Source : Photo aérienne, Géoportail Réalisation : Atelier Horizons Mars 2016

Bâti Périmètre d’étude Voies ferrées

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480 mètres

Source : Photo aérienne, Géoportail Réalisation : Atelier Horizons Mars 2016

Début de l’urbanisation du site durant la 2ème moitié du XIXème siècle : Gare de marchandise construite en 1856 Manufacture des allumettes construite en 1882 L’après-guerre entraine une densification du bâti industriel Déclin des activités industrielles dans les années 1970 : apparition de friches, qui par la suite sont investies par des parkings et une gare routière Années 1990/2000 : reconfiguration totale du site avec l’opération Sextius-Mirabeau 15

2. Un projet urbain pour relier centre-ville et quartier d’habitat social Le déclin des activités industrielles présentes sur le site Sextius Mirabeau au cours des années 1970 a donc laissé place à une opportunité foncière unique pour la ville d’Aix-en-Provence. Sa réhabilitation représentait une opération stratégique pour celle-ci et était portée par d’importants enjeux.

En effet, il s’agissait de faire de Sextius Mirabeau un espace d’interface entre centre-ville historique et quartiers d’habitat social à l’ouest en prolongeant la trame urbaine et en rénovant le plan de circulation.

DES OBJECTIFS PORTÉS SUR UN TEMPS LONG PAR LES ACTEURS DE L’OPÉRATION LE PROJET DE JEAN FAUGERON

LE PROJET DE GUy AUTRAN & MICHEL MACARy

La volonté d’établir un nouveau quartier s’étendant sur une vingtaine d’hectares à proximité immédiate du centre-ville est apparue relativement tôt. Le projet d’aménagement du site a connu de multiples étapes sur un temps relativement long puisque la phase opérationnelle n’a débuté qu’à la fin des années 1990. Néanmoins, les objectifs qui ont guidé sa mise en place ont toujours fait preuve d’une certaine continuité et d’une affirmation tranchée dans les discours de ceux qui ont porté ce projet de renouvellement urbain.

Est donc rendu en 1981 un nouveau dossier de création de ZAC. La ville désigne alors deux responsables de l’opération : les architectes Guy Autran et Michel Macary. Ces derniers continuent à penser le projet comme un secteur clef pour assurer la transition entre le centre-ville et Encagnane, selon eux, il faut que :

Ces objectifs transparaissent dès 1972 avec le premier projet d’établissement de ZAC2 dénommée “Extension du centre-ville, opération Sextius Mirabeau”. Porté par l’architecte Jean Faugeron, celui affirmait déjà dans son rapport de présentation que l’avenir du centre-historique de la ville était lié à celui de l’aménagement de ce site en friche. Il établit le constat explicite d’une : “grave coupure dans la ville que le développement de ce secteur pourrait contribuer à recoudre”3. Il souligne ainsi la nécessité :

“ le nouveau quartier constitue une véritable transition entre la ville ancienne et les quartiers nouveaux ”5 Ils insistent sur la dimension habitat du futur quartier pour assurer cette transition. Ils préconisent ainsi une architecture constituée seulement d’éléments bas pour qu’ils s’intègrent au paysage urbain aixois.

Dans la continuité du projet Faugeron, ils mènent également une importante réflexion concernant les équipements publics à intégrer au site. Pour eux, celui-ci est voué à :

Cette volonté de continuité se traduit aussi par le souci de rejeter en périphéries les nuisances liées à la circulation automobile. Ainsi, pour Guy Autran :

“ accueillir les équipements publics complémentaires des équipements existants au centre-ville, nécessaires et susceptibles de renforcer l’image de la ville ”6

“ Le premier problème, c’était de rejeter la voirie le plus loin possible pour libérer l’hyper centre, le cours Sextius, la place Jeanne d’Arc, et la Rotonde, de toute liaison de transit.”8

La prolongation du centre-ville devait aussi se faire par le prolongement de la dimension piétonne qui caractérise ce dernier, selon eux :

Le but était donc de libérer l’opération afin qu’elle puisse s’intégrer à l’hyper-centre sans trop de problème.

“ il convient d’assurer la perméabilité, la continuité de circulation piétonne en provenance de la vieille ville ”7

Le projet conduit par Guy Autran et Michel Macary ne voit finalement pas le jour.

“ d’'assurer la liaison et la continuité indispensable entre le centre-ville et les zones d’'extension ”4 De ce fait, le projet prévoit notamment la réalisation de nombreux équipements publics et un prolongement du cours Mirabeau par une vaste esplanade piétonne couvrant les parkings et la voirie. L’abandon du projet porté par Jean Faugeron et l’arrivée à la tête de la commune d’Alain Joissains débouchent sur la constitution d’un groupe de réflexion pour repenser les objectifs fondamentaux de l’opération et bâtir un nouveau programme.

3 4

i18

Projet Faugeron présentant la prolongation du cours Mirabeau

Source : OPERATION SEXTIUS MIRABEAU, Les figures du conformisme aixois, de la modernité à la tradition Aix-en-Provence, Denis Berthelot et Jérôme Dubois , Mars 2006

Zone d’Aménagement Concerté Selon Jean Faugeron cité par Denis Berthelot et Jérôme Dubois dans : “Opération Sextius Mirabeau : Les figures du conformisme aixois, de la modernité à la tradition”, mars 2006

Ibid

i19

Projet Autran - Macary en 1988

Source : OPERATION SEXTIUS MIRABEAU, Les figures du conformisme aixois, de la modernité à la tradition Aix-en-Provence, Denis Berthelot et Jérôme Dubois , Mars 2006

Selon Guy Autre et Michel Macary cités par Denis Berthelot et Jérôme Dubois dans : “Opération Sextius Mirabeau : Les figures du conformisme aixois, de la modernité à la tradition”, mars 2006 6,7, 8,9,10,11,12

Ibid

LE PROJET FINAL DES ANNéES 90 À AUJOURD’HUI La nouvelle municipalité élue en 1989 et conduite par Jean-François Picheral décide alors de reprendre les études des années précédentes. Elle en vient finalement à créer la ZAC « Sextius Mirabeau » en janvier 1991. L’aménagement de ce secteur devient un projet hautement symbolique, un concours international d’économie urbaine est lancé pour désigner l’équipe qui se verra chargée de l’aménagement du site. Composées d’architectes, de promoteurs et d’investisseurs, celles-ci se devaient de respecter des objectifs imposés, comme la création d’au moins une centaine de logements sociaux, d’une salle de spectacles (avec une capacité de 1 500 places au maximum), d’un pôle d’échanges de transports en commun ou encore de parkings représentant au moins 3 500 places. En parallèle, elles disposaient d’une plus grande liberté en ce qui concerne les équipements tertiaires, les commerces, l’immobilier d’entreprises, les établissements de formation, et les logements (hors logement social). Le projet retenu par la municipalité est finalement celui de l’équipe menée par l’architecte catalan Oriol Bohigas. La SEMEVA se voit chargée d’assurer l’ensemble des études et de mener à bien la gestion de l’opération et sa commercialisation. La ZAC Sextius Mirabeau reprend en grande partie les termes du dossier de création de ZAC précédent. Elle est conçue pour résoudre les problèmes de circulation de la ville. Elle prétend également créer un nouveau quartier s’inscrivant dans la continuité de la trame urbaine et reliant deux espaces distincts.

Le dossier de la ZAC affirme ainsi :

“ il s’agit d’établir une liaison naturelle entre eux, d’assurer une réelle continuité entre la vieille ville et des secteurs récents comme Encagnane ”9 De plus, elle prévoit : “un cheminement principal traversant l’opération pour lier le centre ancien à la ZUP d’Encagnane”10. L’opération Sextius Mirabeau est qualifiée :

“ d’opportunité foncière permettant de doter le centre-ville des équipements qui lui font défaut “11 et offrant :

Oriol Bohigas insiste enfin sur la volonté d’en faire un quartier animé :

Les secteurs de la ZAC Sextius Mirabeau

i21

“ c’est pourquoi nous avons fait des lieux de vie notre priorité absolue. Car c’est cela qui nous permet, sans rupture, de faire le lien entre la ville ancienne et la ville moderne et de créer ainsi un lieu où il fera bon de flâner, s’arrêter et parler ; un véritable quartier animé où il fera bon vivre ”13 Pour ce faire, lui et son équipe ont accordé un soin particulier à la conception des espaces publics en prenant le parti pris de conserver leur maîtrise d’œuvre. Pour sa réalisation, la ZAC Sextius Mirabeau a été divisée en trois périmètres distincts : SM1 (plus proche du centreville) ; SM3 (plus proche d’Encagnane) et SM2 (censé permettre l’articulation des deux autres).

les différents secteurs

Éléments structurants

Périmètre de la ZAC Sextius Mirabeau SM1 SM2

Voies ferrées

SM3

“ des espaces prévus pour une dominante piétonnière, un contournement routier en préservant l’image et la tranquillité, un pôle d’échange, des parkings, un palais des congrès, une cité administrative ”12

Routes 150 mètres

i20

Bâti de notre terrain détude non intégré dans les périmètres Bâti hors terrain d’étude

300

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Atelier horizons Mai2016

Plan masse de l’opération Sextius Mirabeau en 2005 Source : Natacha LEMAITRE,“Mixités et liens d’urbanité : application aux sites de Corsy et Sextius-Mirabeau à Aix-en-Provence”

Selon Oriol Bohigas cité cités par Denis Berthelot et Jérôme Dubois dans : “Opération Sextius Mirabeau : Les figures du conformisme aixois, de la modernité à la tradition”, mars 2006

RELIER EN PROLONGEANT LA TRAME URBAINE Le premier moyen mobilisé par l’opération Sextius Mirabeau pour faire interface entre centre-ville historique et Encagnane a donc été de prolonger l’espace résidentiel. Cela était d’autant plus fondamental que la population n’a cessé de croître au cours des décennies. Celle-ci est en effet passée de 50 000 habitants en 1954 à 123 601 habitants en 198914. Il s’agissait donc d’un moyen de développer l’offre résidentielle qui manquait cruellement dans le centreville aixois.

i22

Cela est passé par la construction de nombreux logements sur le site. Au regard de la carte ci-dessous présentant la fonction principale de chaque bâtiment, il transparaît une nette prévalence de cette volonté sur une très large partie du périmètre. Des opérations importantes de construction de logements ont eu lieu, notamment celle de l’Esplanade de l’Arche qui est construite en 1993 sur les terrains de l’ancienne usine Coq.

Cette dernière annonce le début de l’opération et laisse place à 280 logements et 100 chambres étudiantes.15 Il convient de noter que le secteur SM3 est l’un des premiers à s’ériger à la fin des années 1995 et se compose intégralement de bâtiments à vocation résidentielle.

L’usine Coq vers 1930 i23 Source : http://assoaniarche.free.fr/RAAA/G13_Terrain_Coq.html

Fonction principale du bâti sur le terrain d‘étude en 2016 e Galice

ule var dd

Route d

e la

Ré

bliq

ovençales Allées pr

Av enu

ade

zar

sB elg

L’usine Coq vers 1975 i24 Source : http://assoaniarche.free.fr/RAAA/G13_Terrain_Coq.html

Av en ue

ang

eW olfg

Avenue de l’ Eu

rope

Fonction principale du bâti

Fonction d’habitat

Fonction commerciale

Fonction administrative

Fonction culturelle

Fonction de service

Bâti entourant le site

infrastructures de transport Voies ferrées Routes Gare routière d’Aixen-Provence

n 0

75 mètres

150

Cécile Himbaut sous la direction de Jean-Pierre Guin, “L’opération Sextius-Mirabeau”, 2002, p27 Natacha Lemaître sous la direction Philippe Méjean, “Mixités et liens d’urbanité : application aux sites de Corsy et Sextius-Mirabeau à Aix-en-Provence”, 2000, p 53

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Atelier horizons Avril 2016

La fonction principale résidentielle est prévalente, malgré des fonctions culturelles, commerciales et de services à souligner.

La résidence de l’Arche i25 Réalisation : Atelier Horizons

L’objectif de l’opération Sextius Mirabeau de créer une continuité de l’espace d’habitat a conduit à la constrcution de nombreux immeubles collectifs. Ceux-ci ont pris la forme d’un bâti collectif discontinu et sont nettement majoritaires sur le site. Il faut préciser que certains étaient déjà présents sur le site avant l’opération Sextius Mirabeau, notamment sur la zone située à proximité d’Encagnane ou encore le long de l’avenue des Belges avec l’immeuble Mirabeau.

i26

Ces immeubles sont des marqueurs forts dans la configuration du bâti du site car ils ont des superficies importantes et présentent des hauteurs élevées, le plus haut d’entre eux compte d’ailleurs treize étages. Il convient néanmoins de souligner que dans le but d’établir une continuité dans la trame urbaine, les formes urbaines, les hauteurs et les coefficients d’occupation du sol ont été pensés en adéquation avec les tissus urbains adjacents.

Ainsi, la volumétrie du bâti à l’Est du site, principalement celle des immeubles se situant le long des Allées provençales, se veut équivalente à celle du centre ancien. Il s’agit à ce titre d’un bâti collectif continu. A l’inverse, plus à l’Ouest, principalement sur le secteur SM3, la morphologie de la trame urbaine se veut plus proche de celle du quartier d’Encagnane, c’est-à-dire moins dense et composée de bâti collectif discontinu.

Hauteur du bâti sur le terrain d‘étude en 2016

Différence de hauteur de bâti,traverse de l’Aigle d’or i27 Réalisation : Atelier Horizons Bo

alice

ule var dd

eG Route d

e la

Ré

bliq

ovençales Allées pr ade

zar

sB elg

Av en ue

ang

eW olfg

Av enu

Avenue de l’ Eu

rope

nombres d’étage des bâtiments sur le site

Bâti extérieur au site

R+8 à R+13

R+4 et R+5

R+1

R+6 et R+7

R+2 et R+3

Rez-de-chaussée

Bâti entourant le site

infrastructures de transport Voies ferrées Routes Gare routière d’Aixen-Provence

n 0

75 mètres

150

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Atelier horizons Mai 2016

La hauteur des immeubles faisant partie du périmètre de la ZAC Sextius Mirabeau est plus élevée que celle des anciens bâtiments, présents avant l’opération. À l’exception de ceux se situant à Encagnane, comptant un nombre d’étages relativement élevés, en moyenne de R+5 à R+7

Hauteur de bâti, avenue de Pérouse i28 Réalisation : Atelier Horizons

Hauteur de bâti, Encagnane i29 Réalisation : Atelier Horizons 19

RELIER EN REPENSANT LE PLAN DE CIRCULATION L’opération Sextius Mirabeau a également été perçue comme un moyen de repenser l’organisation des circulations afin de renforcer les liens du site avec le centre-ville historique et Encagnane. Cela s’est tout d’abord traduit par l’aménagement d’un nouveau réseau viaire visant à désengorger en partie le centre-ville du trafic automobile. Ainsi, l’avenue Max Juvénal qui constitue une partie du nouveau boulevard périphérique et qui permet d’accéder à l’A51 en direction de Marseille est construite en 1996. Voie très fréquentée accueillant une circulation rapide, elle a été réalisée au niveau inférieur (en partie souterraine) et consiste en une liaison Nord Sud entre le cours des Minimes et la RN 451. Il est aussi à noter qu’elle débouche à son extrémité Est sur l’avenue des Belges. La dénivellation du quartier a été mobilisée pour répartir les différentes voies de circulation. Ainsi, les voies secondaires rendant possible la desserte des ilots bâtis se trouvent au niveau supérieur.

La voirie piétonne a aussi constitué un élément structurant pour l’opération Sextius Mirabeau. Cela transparaît nettement à travers la construction de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart en 1997. Celle-ci couvre les voies ferrées dans le but d’effacer la barrière constituée par celles-ci et représente à ce titre le point haut du site Sextius Mirabeau. D’une longueur de 400 mètre et d’une largeur supérieure à 20 mètres, elle est entièrement dévouée aux circulations piétonnes et se propose de prolonger l’espace piéton du centre-ville au-delà de l’avenue Max Juvénal. C’est seulement à son extrémité Ouest que s’amorcent les rampes vers Encagnane. Elle prolonge de fait artificiellement le niveau de la Rotonde et permet de répartir les artères de circulation à des niveaux différents. Les niveaux inférieurs issus des dénivellations sont réservés à la voirie primaire, aux parkings, aux espaces des livraisons, et aux socles de certaines infrastructures culturelles.

L’avenue Wolfgang Amadeus Mozart est un élément marquant pour la ville d’Aix-en-Provence. En liant Encagnane à l’Est de l’avenue Max Juvénal et en comptant à ses abords de nombreuses infrastructures culturelles, elle se veut fréquentée par beaucoup d’usagers. Elle ne passe pas non plus inaperçue pour les automobilistes. En effet, le passage de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart qui se situe au-dessus de l’avenue Max Juvénal a été couvert sur sa face Nord d’un grand mur végétal réalisé par le célèbre botaniste Patrick Blanc. Sa face Sud est pour sa part agrémentée d’un mur d’eau. Conçu par le designer Christian Ghion, il est considéré comme le plus grand ouvrage de ce type en Europe de par ses 700m2 de surface et 17 mètres de chute d’eau.

Avenue Max Juvénal en construction i32 Source : http://assoaniarche.free.fr/RAAA/H10_Jurassic.html

i33

Anneau de protection de l’hyper-centre avant le

i30 projet Sextius Mirabeau

Source : http://www.geoportail.gouv.fr/accueil - Réalisation : Atelier Horizons

Anneau de protection de l’hyper-centre

i31 aujourd’hui

Source : Google Earth - Réalisation : Atelier Horizons

i34

Mur végétal : entrée Nord de l’opération

Source : http://www.justacote.com/aix-en-provence-13090/sitetouristique/mur-d-eau-2515954.htm

Mur d’eau : entrée Sud de l’opération

Source : http://www.batiactu.com/edito/un-mur-d-eau-geant-a-lentree-d-aix-en-provence-38941.php

À GARDER en MÉMoire … Un projet pensé sur le temps long : premier projet de création de ZAC porté par Faugeron en 1972. L’objectif d’effacer la coupure opérée par la zone de friches entre le centre ancien et Encagnane est apparu dès les premières réflexions sur le projet. La ZAC Sextius Mirabeau finalement créée en janvier 1991. Un concours international d’économie urbaine remporté par l’équipe d’Oriol Bohigas Une volonté de développer l’offre résidentielle et de prolonger l’espace d’habitat : se concrétise par la construction de nombreux immeubles collectifs Une volonté de repenser le réseau viaire et de couvrir les voies ferrées : se concrétise par la construction de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart en 1996. Ainsi que par celle de l’avenue Max Juvénal en 1997, ce qui va avoir pour effet d’élargir l’anneau de protection du centre ville

i35

Croquis de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart Réalisation : Atelier Horizons

3. Un projet urbain pour s’imposer à l’échelle métropolitaine Au delà de l’objectif de liaison du centre ville avec les quartiers périphériques, l’opération Sextius-Mirabeau a des ambitions bien plus larges. Les Allées Provençales et le Forum Culturel s’insèrent dans une politique de rayonnement métropolitain fort et d’amélioration de l’image de la ville. Ainsi, la notice technique de l’opération parle de “vitrine mettant en scène l’excellence de la ville”.

En effet, depuis toujours Aix et Marseille sont en concurrence et ce projet d’envergure, pour lequel un concours international avait été lancé, est un moyen pour Aix-en-Provence, qui se situe déjà sur la trajectoire de l’arc méditerranéen, de se distinguer et de s’imposer dans l’Aire Métropolitaine Marseillaise.

PAR LA CRÉATION D’UN ESPACE COMMERCIAL D’ENVERGURE Le projet d’instituer un espace commercial sur le site Sextius Mirabeau s’est concrétisé à travers la création des Allées Provençales. Celles-ci sont depuis leur création devenues un espace piétonnier à part entière du centre-ville d’Aix-enProvence. Elles ont déjà été distinguées en 2008, par deux prix : le prix Procos du pôle commercial (PROmotion des Commerces et Services Spécialisés) et le Trophée CNCC de la meilleure création (Conseil National des Centres commerciaux). Elles sont en liaison directe avec le centre historique et permettent ainsi de compléter son offre commerciale, avec cinquante nouvelles enseignes. Ainsi, ce véritable centre commercial à ciel ouvert, a depuis 2007 complètement transformé l’offre commerciale d’Aix-en-Provence. Pour la ville, le projet urbain Sextius-Mirabeau a donc été l’occasion de renforcer son offre commerciale et d’empêcher la migration des usagers du centre vers des centres commerciaux périphériques. Selon Vincent Mauvage, directeur régional d’Urbanisme & Commerces Gestion, chargé par le propriétaire Redevco de gérer l’ensemble commercial :

“les Allées ont fidélisé sur Aix les Aixois et ont renforcé l’attractivité d’Aix pour les habitants des villes moyennes voisines comme Salon, Brignoles, Manosque ou Gap”16 De fait, les Allées Provençales attirent aujourd’hui 9 Millions de visiteurs par an et 30% de ceux qui les fréquentent sont extérieurs au Pays d’Aix.17 Ce nouvel espace a donc bel et bien des ambitions métropolitaines et même régionales.

Ces ambitions de rayonnement à une échelle plus large ont notamment été concrétisées par l’implantation de groupes multinationaux, véritables “locomotives” du projet. La Fnac par exemple, est l’une des enseignes les plus attractives de ce nouvel espace. En effet, jusqu’alors, les Aixois et les habitants des communes environnantes étaient obligés d’aller jusqu’à Marseille pour retrouver cette grande marque. Aujourd’hui, les résidents de communes comme Salonde-Provence, Brignolles, Pertuis ou encore Manosque trouvent la plupart des grandes marques (Nature et Découverte, H&M, Zara, Maison du Monde etc…) à Aix-en-Provence, là où avant il n’y avait que les petites boutiques du centre-ville destinées principalement à des publics aisés. L’ambition métropolitaine de la ville se fait également ressentir par les différentes activités culturelles que l’on peut retrouver chaque samedi sur les Allées, organisées par l’association des commerçants des Allées, dirigées par M. Philippe Squazzaventre, directeur de la Fnac. Ces “Rendez-Vous DécAllées” sont organisés le jour le plus important de la semaine et ont pour but de faire vivre les Allées, de les rendre attractives et d’allonger la durée de fréquentation des usagers, aixois ou non, dans ce lieu. De plus, certains week-ends sont également consacrés à des activités s’inscrivant pleinement dans cette stratégie de rayonnement métropolitain. On peut citer par exemple la tenue de la cinquième édition du salon Excel’Aix (salon international de la mobilité électrique, présent pour la 5ème année aux Allées), avec des grands noms de l’industrie comme Tesla, Audi, KTM, Volkswagen et BMW. Ou encore la promotion de IronMan (course de qualification pour les championnats du monde de triathlon) sur la place du Général de Gaulle où a pris place le 1er mai 2016 la finish line de cette compétition comptant 2500 athlètes venus de 66 pays différents.

Aliette de Broqua, “Les Allées Provençales inaugure l’ère des centres à ciel ouvert”, Le Figaro, 2008 http://www.aixenprovence.fr/IMG/pdf/alm_siteweb.pdf, Aix-en-Provence Le Mag, mai/juin 2014, p 23

De plus, afin d’attirer et d’augmenter de manière continue leur chiffre d’affaire, les Allées Provençales ont instauré une ouverture dominicale des commerces. En effet, quinze commerces sont ouverts chaque dimanche sur les Allées et l’association espère accroître ce nombre, pour conduire à une ouverture dominicale non seulement des autres commerces des Allées mais aussi de ceux du centre ancien. Enfin, les Allées Provençales font preuve d’ambition en créant une marque déposée le 1er décembre 2006 : “AIXprimez vos envies”.

Course Iron Man, place Général de

i37 Gaulle Source : https://twitter.com/jeanmilon

i36

Logo Aixprimez vos envies Source : http://marques.expert/groupe-c2-au-capital-de-40000-euros/les-allees-provencales-aixprimez-vos-3466776.html

i38

Les Rendez Vous DécAllées

Source : http://www.les-allees-provencales.com/wpcontent/uploads/2015/04/MAG-DES-ALLEES-AVRIL.pdf

De par son ampleur, la création des Allées Provençales a suscité un fort écho dans les médias. Les articles à son sujet ont été nombreux, particulièrement lors de l’inauguration de ce nouvel espace commercial. Le nuage de mots ci-contre, réalisé à partir du logiciel Tagxedo et de dix articles de presse en ligne, permet de mettre en avant les dimensions fortes du projet qui ont été relayées. On remarque tout d’abord que la dimension urbaine et centrale des Allées Provençales ressort nettement. Les mots “centre” et “ville” sont à ce titre autant présents que celui d’ “Allées”. D’autre part, ce nuage de mots est aussi l’occasion de constater la place importante accordée aux commerces avec les mots “magasin” et “enseignes”. Le mot “Fnac” permet quant à lui de se rendre compte de l’impact qu’a eu dans l’opinion publique l’implantation de cette enseigne à Aix-en-Provence. Enfin, la faible récurrence du mot “Sextius” vient souligner le fait que les Allées Provençales ont été peu associées à l’opération Sextius Mirabeau dans les médias.

Nuage de mots sur les Allées Provençales i39 Réalisation : Atelier Horizons

R É S U M É PA R C AT É G O R I E Catégorie

Nombre de boutiques

R É RÉ ÉS SU UM MÉ É PA PA R R C C AT AT ÉG GO OR R II E E Alimentation

R É S Catégorie U M É PA R C AT É G Orestauration R I Ede boutiques Nombre Catégorie Nombre de boutiques Catégorie

10 %

Optique Bijouterie

4 %

6 % 12 %

10 % Alimentation Alimentation restauration restauration Bijouterie Bijouterie Loisirs Loisirs Culture Culture Beauté Beauté Coiffure Coiffure

Réalisation : Atelier Horizons

Loisirs Culture Beauté Coiffure

Services

Services Services

Prêt à porter Maroquinerie 10 Chaussures

Loisirs Loisirs Culture Culture

Prêt à porter Beauté Coiffure

Beauté Coiffure Alimentation restauration Alimentation restauration Optique Maroquinerie Bijouterie Bijouterie Services Équipement de la Chaussures Équipement de la Loisirs Culture Loisirs Culture Prêt à porter Maroquinerie Chaussures maison Beauté Coiffure maison Beauté Coiffure Équipement de la maison Optique Optique Beauté Coiffure Optique Total Services Total Services Services Prêt à porter Maroquinerie Prêt à porter Maroquinerie Chaussures Équipement de la Prêt à porter Maroquinerie Chaussures Chaussures Équipement de la Équipement de la Équipement demaison la maison maison

Prêt à porter Maroquinerie Chaussures Équipement de la maison

Bijouterie

Loisirs Culture

Prêt Prêt à à porter porter Maroquinerie Maroquinerie Loisirs Culture Chaussures Chaussures

Répartition des 45 commerces présents Alimentation restauration Optique

i40 aux Allées Provençales selon leur activité Bijouterie Services

15 15

Bijouterie Bijouterie

Services

15 %

Optique

Nombre de boutiques

AlimentationOptique Optique restauration

8 %

36 %

Alimentation Alimentation restauration restauration

4 4

10 10

12 12

37 37

Équipement 6 de la maison Total

10 8

10 10 8 8

6 6

Beauté Coiffure

102

102 102

maison

Total Croquis des Allées Provençales vues dos à la Rotonde i41 Réalisation : Atelier Horizons

102

PAR LA MISE EN PLACE D’UN FORUM CULTUREL UNIQUE Le forum culturel, situé dans le prolongement des Allées Provençales est lui aussi au cœur de l’ambition de rayonnement métropolitain d’Aix-en-Provence, ambition à la fois régionale, nationale et internationale. La culture occupe en effet une grande place à Aix-enProvence. Du fait de son histoire patrimoniale et artistique riche, la ville ne manque pas d’atouts dans ce domaine. Entre ses nombreux circuits touristiques retraçant l’histoire de Cézanne, ses bibliothèques, festivals, manifestations culturelles, musées, scènes aixoises et écoles d’arts, la culture fait partie intégrante de son dynamisme. Mais depuis que le projet urbain Sextius-Mirabeau a vu le jour, cette offre culturelle s’est élargie au plus haut niveau. “La nouvelle pierre de l’édifice aixois” est un moyen pour la cité de se différencier dans la métropole mais aussi au niveau régional, national et elle l’espère international. Ainsi pour Maryse Joissains Masini, actuelle maire d’Aixen-Provence :

“Aix doit devenir une véritable capitale culturelle, c’est sa vocation, son ambition”18

La Cité du Livre i42 Réalisation : Atelier Horizons

19 20

Les bâtiments de ce “Forum Culturel” disposant de volumétries non négligeables, s’avèrent réellement signifiants sur le site Sextius Mirabeau. Leur architecture singulière et moderne produit de nouveaux marqueurs forts pour le paysage urbain aixois. Ainsi, dans le dossier de presse 2016, d’Aix-en-Provence et du Pays d’Aix, le “Forum Culturel” est envisagé comme un nouveau regard sur la ville :

“AIX, LA CONTEMPORAINE” Parmi ces bâtiments, se trouve :

La Cité du livre qui concentre plusieurs infrastructures

: la bibliothèque Méjanes, le centre d’art Albert Camus, la fondation Saint John Perse et l’Institut de l’image. Inaugurée en 1993, elle est le fruit d’une reconversion du patrimoine industriel aixois puisqu’elle se situe dans les locaux de l’ancienne manufacture des allumettes. Cette entité semble être avant tout destiné aux aixois, qui ont un tarif préférentiel de 50% pour leur inscription. Malgré tout, elle s’adresse également à un public plus large, accueillant chaque année de nombreux festivals, comme celui d’Image de Ville, qui reçoit des cinéastes du monde entier et donc attire une population internationale.

Les Archives Départementales i43 Réalisation : Atelier Horizons

Les archives départementales, imaginées par l’architecte Jean-Michel Battesti sont ouvertes depuis 2005 et abritent près de 50 000 documents. Le bâtiment de 2 400m2 a la particularité de reposer sur un socle en béton qui permet de rattraper les différences de niveaux entre le parvis haut et la rue basse. Bien qu’elle renforce le pôle culturel, cette structure semble moins propice au rayonnement métropolitain et départemental. En effet, ces archives départementales, ne contiennent que les fonds d’archives des institutions qui ont eu ou qui ont leur siège à Aix-en-Provence. Le centre Chorégraphique National qui se trouve dans le Pavillon Noir, lui, a en revanche été pensé dès le début à destination d’un public très large géographiquement parlant. Ce bâtiment en forme de parallélépipède, vitré, et comptant quatre salles de répétition et une salle de spectacle de 386 places en sous-sol a été conçu par l’architecte Rudy Ricciotti. Inauguré en 2006, le Ballet Preljocaj, mondialement connu, y a élu domicile et invite régulièrement d’autres compagnies à profiter de ce lieu unique. L’ambition d’Aix-en-Provence y est donc clairement assumée, à savoir s’ouvrir et se faire connaître à l’international par le biais de la culture et des arts.

Le Centre Chorégraphique National i44 Réalisation : Atelier Horizons

Aix-en-Provence, La métamorphose d’une ville, les années décisives qui ont changé le visage de la villehttp://www.aixenprovence.fr/IMG/pdf/supplement_aed58.pdf, Hors-série / Supplément Aix en dialogue n°58 http://www.aixenprovence.fr/IMG/pdf/alm_site-4.pdf, Aix-en-Provence Le Mag, mars/avril 2016, p 5 Siegfried Forster, “Aix revendique le leadership de la Capitale européenne de la culture”, http://www.rfi.fr/europe/20130112-aix-filippetti-revendique-leadership-capitale-europeenne-culture-maryse-Joissains-Masini, rfi, 2013

Le Grand Théâtre de Provence, inauguré en juin 2007 est une salle de spectacle d’environ 1300 places, œuvre de l’architecte Vittorio Gregotti. Son volume et ses façades en pierres ont été réfléchis pour faire écho à la montagne Sainte Victoire, aux restanques ainsi qu’aux Allées Provençales. Il représente donc totalement l’identité de la région et particulièrement celle de la ville. De plus, le Grand Théâtre de Provence représente le nouveau point de repère de la ville et du “forum culturel”, autant physiquement que dans l’imaginaire collectif. Physiquement, car il se situe dans le prolongement des Allées Provençales et en est le point de vue final, donc visible depuis la rotonde. Mais également car il est immédiatement sous le regard depuis le forum, lorsque l’on se situe sur l’avenue Max Juvénal en contrebas. Et point de repère dans l’imaginaire, en raison de son nom qui n’est pas innocent, indiquant qu’il est l’un des éléments centraux de la région.

Le Grand Théâtre de Provence (GTP) i45 Réalisation : Atelier Horizons

Le Conservatoire de musique, de danse et d’art dramatique Darius Milhaud, quant à lui a été achevé en

D’ailleurs la ville d’Aix-en-Provence souhaite être plus valorisée à cette échelle régionale et en réclame le droit. Cela transparaît clairement dans sa volonté de création d’un nouveau forum culturel. Ainsi lors de “Marseille Provence 2013 capitale de la culture”, Maryse Joissains Masini exprimait clairement son regret que le nom de la ville n’apparaisse pas plus clairement alors qu’elle représentait 1/3 de l’offre pour cet évènement. Elle s’exprime ainsi :

“signe que lorsqu’elle souhaite édifier un nouvel équipement, la ville a de l’ambition et du flair.”19

“Marseille fournit le tiers, Aix fournit l’autre tiers et Arles fournit aussi un tiers, avec – associées à nous – d’autres communes qui font également un bon travail. C’est-à-dire que Marseille seule n’aurait pas pu monter cette Capitale européenne de la culture. Marseille avec Aix et Arles cela fait vraiment Marseille-Provence 2013. Il ne faut pas oublier que Marseille 2013, cela ne veut rien dire, cela n’existe pas.”20

septembre 2013. Il s’avère être le plus grand conservatoire de France avec une surface de 7400m2, accueillant 1400 étudiants. Ce bâtiment présente une structure métallique et des façades qui s’inspirent d’un origami ; il a été conçu par l’architecte de renommée internationale Kengo Kuma, qui s’est récemment vu confier la réalisation du stade des Jeux Olympique de Tokyo 2020. Aix-en-Provence le Mag, écrit alors :

Une ambition qui pour autant semble ne pas totalement être atteinte. En effet, le conservatoire possède actuellement le label de Conservatoire à Rayonnement Départemental (CRD), et malgré sa demande de passer en label Conservatoire à Rayonnement Régional, cela n’est pour l’instant pas réalisé. Ce qui porte préjudice à l’ambition de rayonnement du forum culturel, car ce passage de CRD à CRR permettrait ainsi au conservatoire d’Aix-en-Provence, de concurrencer ceux de Marseille, Nice et Avignon et alors de se placer encore plus en avant sur l’échiquier régional.

Le Conservatoire Darius Milhaud i46 Réalisation : Atelier Horizons

enjeux était effectivement fondamental dans le projet, et encore bien plus visible dans le projet initial. Ainsi, à la base, le cahier des charges de la ZAC indiquait l’obligation de réaliser au cœur même de celle-ci un pôle d’échange multimodal. Il était alors prévu que la gare routière se situe sous la place des Sept Quartiers, donc sous le GTP. Cela n’ayant pu être réalisé, la gare routière a été déplacée en périphérie, au bout de l’avenue des Belges. Néanmoins, cela n’empêche pas le forum culturel de bénéficier de sa proximité.

Tout comme les Allées Provençales, la création des infrastructures du forum culturel a aussi fait l’objet de nombreux articles de presse. Ce nuage de mots a été réalisé sur le logiciel Tagxedo à partir de douze articles de presse en ligne. Il permet de valoriser la redondance des termes qui ont été utilisés par les médias pour évoquer ce forum culturel. Parmi eux peuvent tout d’abord être repérés ceux désignant les infrastructures comme “Grand Théâtre de Provence”,“Conservatoire” ou “Pavillon Noir”. Les célèbres architectes qui ont conçu ces bâtiments ont aussi été particulièrement cités à travers les médias, le mot “architecte” et les noms de “Ricciotti” et “Kuma ” se retrouvent ainsi sur ce nuage.

À GARDER en MÉMoire …

Pour la ville, ce “forum culturel” représente donc aujourd’hui un nouveau lieu de représentation du pouvoir et de modernité qui veut s’imposer. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’un hôtel 5 étoiles, de 136 chambres et dix suites a été créé à l’extrémité de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart. L’hôtel Renaissance a en effet été édifié afin de compléter l’offre touristique aixoise, en créant un espace à la mesure de ce nouveau “pouvoir”, capable d’accueillir des congrès importants. De plus, de par sa position, ce nouveau pôle culturel est le plus accessible de tous les équipements culturels de la ville. En effet, il ne se trouve qu’à 300 mètres de la gare routière, où arrivent notamment toutes les navettes en provenance de l’aéroport de Marignane et de la gare TGV, offrant à cet espace une place stratégique. Cet

Nuage de mots sur le Forum Culturel i47 Réalisation : Atelier Horizons

l’opération sextius Mirabeau : une opportunité et une volonté de rayonner à plus large échelle Une offre commerciale et touristique renforcée et diversifiée avec la création des allées Provençales l’arrivée de grandes enseignes, attractives à l’échelle métropolitaine Une nouvelle offre culturelle majeure, à l’ambition internationale, avec la création du Forum culturel les infrastructures du nouveau Forum culturel : le grand théâtre de Provence le conservatoire darius Milhaud le centre chorégraphique national la cité du live les archives départementales

I conclusion intermédiaire

L’opération de renouvellement urbain conduite par Oriol Bohigas a donc débouché sur la configuration actuelle du site Sextius Mirabeau. Elle s’est attachée à résorber la fracture que provoquait cet espace de friches industrielles dans le tissu urbain aixois. De multiples enjeux ont sous-tendu l’opération Sextius Mirabeau mais parmi ceux-ci certains ont été nettement mis en avant dès1970, période où les premiers projets de reconfiguration du site sont apparus. Il en est ainsi de la volonté de reconnecter le centre ancien au quartier d’habitat social d’Encagnane en repensant le plan de circulation global du centre-ville et en prolongeant l’espace d’habitat. Ce qui s’est traduit par le recouvrement d’une partie des voies ferrées, une restructuration du réseau viaire et un développement de l’offre résidentielle. L’opération Sextius Mirabeau avait aussi pour ambition de construire des équipements déstinés au public qur le futur site afin d’en faire un lieu animé. Elle constitue l’opportunité pour la ville d’Aix-en-Provence, dans un contexte de concurrence à l’échelle métropolitaine, de développer une nouvelle offre commerciale et culturelle. Cela s’est concrétisé par la création des Allées Provençales et du nouveau Forum culturel.

II Sextius mirabeau aujourd’hui entre ruptures et contrastes

Malgré les objectifs d’interface portés par l’opération Sextius Mirabeau, le site révèle aujourd’hui de nombreux contrastes qui mettent à mal cette idée d’articulation entre centre-ville et quartiers d’habitat social. Ces contrastes se signalent au travers de ruptures physiques, de divergences au niveau de la localisation des flux et enfin de disparités sociales entre les résidents du lieu .

1. des ruptures physiques marquées On peut constater au sein du périmètre d’études Sextius Mirabeau des ruptures physiques importantes. Cellesci sont non seulement dues à la présence de l’avenue Max Juvénal et des voies ferrées, mais également à des

discordances importantes dans les formes du bâti. Il s’avère ainsi pertinent d’appréhender ces ruptures selon une approche visuelle et sensitive.

UNE FRONTIÈRE OPÉRÉE PAR L’AVENUE MAX JUVÉNAL A l’instar des boulevards ceinturant le périmètre d’étude (boulevard de la République, route de Galice, avenue des Belges ou encore avenue de l’Europe), l’avenue Max Juvénal, qui se prolonge dans sa partie Nord par l’avenue Georges Pompidou, fait figure d’axe majeur pour le trafic automobile. Néanmoins, elle est le seul de cet ordre à traverser le site Sextius Mirabeau, suivant à la fois un axe Nord/Sud et un axe Est/Ouest. L’importance du trafic sur l’avenue Max Juvénal s’explique par le fait qu’elle constitue une continuité de la pénétrante autoroutière. Elle permet ainsi de relier le centre-ville aixois à l’A51, autoroute allant en direction de Marseille. La structure radiale du réseau routier aixois explique le statut de pénétrante de l’avenue Max Juvénal. Contrairement à de nombreuses villes, le réseau n’est pas organisé sous forme d’anneaux successifs.

La pénétrante autoroutière, composée dans sa première partie par l’avenue Henri Mouret puis dans sa seconde par l’Avenue Max Juvénal, relie donc directement l’A51 à l’anneau de protection du centre-ville historique d’Aix-enProvence. L’avenue Max Juvénal et notamment sa partie Sud a donc été pensée comme une voie large pour éviter, ou du moins limiter, les phénomènes de congestion. De ce fait, l’avenue semble faire office de véritable frontière entre deux espaces : un espace Ouest, et un espace Est. Cette frontière s’impose à la fois de manière sonore, visuelle et sensitive. La passerelle et l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart qui la surmontent ne suffisent pas à l’effacer.

Avenue Henri Mouret

Avenue Max Juvénal partie Sud Avenue Max Juvénal partie Nord et Est

Autres routes

Schéma synthétique : l’avenue Max Juvénal, une

i48 continuité de la pénétrante autoroutière Réalisation : Atelier Horizons

Il s’agit donc d’un lieu très bruyant, totalement dédié aux voitures, où le piéton ne peut trouver sa place. La traversée au niveau du passage piéton située à son extrémité sud, à proximité du rond-point de la Légion d’Honneur, est assez délicate. En effet, il convient d’être sur le qui-vive tant les flux de véhicules sont importants et imprévisibles. Lorsque l’on se trouve au niveau de ce rondpoint, l’impression d’un espace renfermé et oppressant se fait sentir et cela malgré la largeur de la voirie. D’autre part, une grande partie de la voie de droite (dans le sens Sud-Nord) est réservée au stationnement d’autocars, ce qui contribue à renforcer l’effet d’espace oppressant, en rupture avec le reste du territoire.

L’avenue Max Juvénal constitue l’extrémité de la pénétrante autoroutière en provenance de l’A51. La conception de sa partie Sud suit le schéma d’une pénétrante, en favorisant les véhicules au détriment des piétons, malgré sa localisation en centre ville.

Rotonde

A51 et A8

Il apparait d’emblée que l’avenue Max Juvénal se distingue par une présence particulièrement dense du trafic automobile. Cela engendre des nuisances sonores importantes. Il s’agit d’une artère 2x2 voies, séparées par un terre-plein central. Dans sa partie Sud, elle s’avère être un axe excluant, car elle est interdite aux piétons. La conséquence de cette interdiction est que sur les 310 mètres de voirie reliant les ronds-points de la Légion d’Honneur et François Turpin, aucun trottoir n’est présent. Il est donc impossible pour les piétons de longer cette avenue. Et pour la traverser, ils se voient contraints de se reporter sur la passerelle ou sur l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart, toutes deux séparées par 90 mètres de distance.

500

0 mètres

Passerelle surplombant l’avenue Max Juvénal - Partie Sud interdite à la marche piétonne i49 Réalisation : Atelier Horizons

Au niveau du rond-point François Turpin qui marque le début de l’avenue Georges Pompidou et de la partie Nord de l’avenue Max Juvénal, un sentiment similaire se faire sentir. En effet, autour de ce rond-point, le piéton se voit confronté aux socles en béton hauts de plusieurs mètres du bâtiment des archives départementales et de celui du Grand Théâtre de Provence. L’avenue Max Juvénal partie Sud constitue donc une importante rupture dans la progression des usagers non motorisés. Néanmoins, il convient de préciser que sa partie Est, bien qu’ouverte aux flux piétons fait également obstacle pour ces derniers. Le trafic y est aussi élevé, et ce même si elle compte une voie de moins et que le terre-plein central n’est plus présent. Les nuisances sonores y sont aussi très présentes. Malgré l’existence de sept passages piétons, tous équipés de feux piétons, la traversée de cette avenue s’avère difficile du fait de temps d’attente relativement longs. A son extrémité, lorsqu’elle rejoint la place de Narvik et la rue Lapierre, la traversée est égelement très complexe puisqu’il faut emprunter quatre passages piétons successifs.

La rupture opérée par l’avenue Max Juvénal est d’autant plus forte qu’elle recoupe une rupture fonctionnelle. Elle sépare en effet un secteur Ouest et un secteur Est qui présentent de nombreuses différences. Le secteur Ouest se distingue par une fréquentation moins importante et une presque exclusivité du domaine résidentiel. A l’inverse, le secteur Est est plus fréquenté, ce qui peut en partie s’expliquer par la présence du « Forum culturel » et des Allées Provençales. Enfin, on retrouve également une rupture au niveau de la partie Est de l’avenue Max Juvénal. En effet, l’intersection entre cette dernière et l’avenue Armand Lunel, mais également avec la rue Joseph Villevieille, marque la fin des Allées Provençales.

Il faut aussi évoquer le projet de BHNS (Bus à Haut Niveau de Service) qui verra le jour en 2019 à Aix-en-Provence. En effet, ce projet est voué à renforcer la frontière induite par l’axe Max Juvénal. Il vise à relier les arrêts Krypton et St Mitre selon un tracé de 7,2 km passant notamment par l’avenue de l’Europe et l’avenue des Belges. Sur cette dernière le BHNS va alors entraîner une reconfiguration majeure. l’avenue comptera deux voies spécialement réservées au BHNS et une seule destinée aux véhicules (alors qu’actuellement c’est une 2x2 voies où bus et véhicules motorisés se partagent l’espace). L’avenue des Belges sera alors en sens unique.

Les véhicules ne pourront en effet y circuler que dans le sens Gare routière-Rotonde. Les automobilistes se reporteront sur l’avenue Georges Pompidou et l’Avenue Max Juvénal dans le sens Sud Nord. Ce qui va induire une hausse considérable du trafic sur l’axe Max Juvénal et accentuer sa dimension de frontière.

Le BHNS au coeur des questionnements : l’avenue des Belges destinée à devenir un sens unique : cela va-t-il provoquer une hausse de la congestion ?

Avenue des Belges

Avenue de l’Europe

500 mètres

Avenue Max Juvénal partie Est i50 Réalisation : Atelier Horizons

L’avenue des Belges lorsque le BHNS sera en service i51 Source :http://www.agglo-paysdaix.fr/actualites/a/actualite/detail/bus-a-haut-niveau-de-service-decouvrez-le-projet-1661.html

du projet de BHNS St Mitre / Krypton i52 Ligne Source : http://www.agglo-paysdaix.fr/transports/pdu-plan-de-deplacements-urbains.html-Repris par Atelier Horizons

UNE TOPOGRAPHIE GÉNÉRATRICE DE FRACTURES Le site Sextius Mirabeau présente également d’importantes ruptures physiques liées à une topographie qui résulte d’un parti pris lors de l’élaboration du projet. Il a tout d’abord été décidé de mettre le sol des Allées Provençales à niveau avec celui du centre historique et notamment de la Rotonde. Ce choix reflète une volonté de reconfiguration du sol au service de la partie commerciale du site et au détriment des espaces résidentiels. En effet, cela a eu pour effet de reporter le fort dénivelé (qui se situait jusqu’alors sur le côté Nord de la Rotonde) vers la partie Ouest de la ZAC qui jouxte le quartier d’Encagnane.

D’autre part, le choix de créer le réseau viaire primaire à un niveau inférieur explique pourquoi l’avenue Max Juvénal se situe au point le plus bas du site. Elle se retrouve de fait bordée par d’imposants talus et laisse entrevoir les bâtiments selon une vue en contre plongée, qui est l’une des causes du sentiment d’enfermement et d’oppression évoqué plus haut. Une autre rupture physique induite par la ligne de chemin de fer peut aussi être constatée au sein du site Sextius Mirabeau. Celle-ci le traverse de part en part, selon un axe Est/Ouest. Le recouvrement de cette ligne de chemin de fer (sur

une portion de 400m) par la construction de l’avenue Wolgang Amadeus Mozart (WAM), a également opéré au sein de notre terrain d’étude d’importantes fractures. L’avenue Wolfgang Amadeus Mozart se situant au point haut du site, a donné lieu à des niveaux de pente élevés pour les rues qui lui sont adjacentes. C’est notamment le cas de la rue Joseph Villevieille, de l’avenue Armand Lunel et de la rue des Allumettes qui se situent à l’Est de l’Esplanade et des avenue Pérouse et Grenade, à l’Ouest. Cette surélévation de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart marque une rupture franche entre la partie Nord et Sud du site Sextius Mirabeau. Cela se constate notamment aux points hauts, formés par les croisements

C’

de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart avec la rue des Allumettes et l’avenue de Pérouse. Au niveau de ceux-ci, la surélévation de l’Esplanade transparaît nettement. Elle s’étend à l’horizon suivant en axe est-ouest tandis que si le regard dévie vers le nord ou le sud, il se porte sur le dénivelé descendant des voies et sur les bâtiments en contrebas. Cette topographie spécifique est aussi nettement perceptible entre la bibliothèque Méjanes et l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart. Ainsi, entre le Pavillon Noir et le Conservatoire de Musique se trouve un imposant escalier. Il convient aussi de préciser que la voie ferrée n’est pas entièrement couverte par l’avenue Wolfgang Amadeus

Localisation coupe CC’ sur vue aérienne i54 Source : google earth - Réalisation : Atelier Horizons, Mars 2016

L’avenue Max Juvénal au point le plus bas du site, provoque un sentiment d’enfermement Coupe de principe : partant du centre ancien et se poursuivant jusqu’aux quartiers d’habitat social de l’Ouest i53 Réalisation : Atelier Horizons, Mars 2016

Mozart. En effet, sur le périmètre d’étude Sextius Mirabeau, deux portions aux extrémités Est et Ouest de l’avenue sont à découvert. Celles-ci marquent également une rupture importante au sein du site. Sur la première portion (extrémité Est), entre l’Avenue des Belges et le début de l’avenue WAM, les abords des rails sont clairement dépréciés. Le bas des immeubles jouxtant la voie sont manifestement peu entretenus, comme en témoigne la présence de nombreux tags et déchets. La deuxième portion (extrémité Ouest de l’avenue WAM) au niveau de la division de la voie ferrée, laisse également apparaître des abords dévalorisés. Ceux-ci se voient investis par des talus en friches visants à camoufler les voies de chemin de fer ainsi que par des parkings. Il est à noter que contrairement à la portion se situant entre l’avenue des Belges et l’avenue WAM, dans cette zone les voies ferrées se trouvent surélevées par rapport au niveau de la voirie. De plus, un passage sous les voies ferrées au Nord du boulevard Ferdinand de Lesseps permet aux piétons et aux véhicules motorisés de franchir la ligne de chemin de fer sans passer par l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart. Néanmoins, ce passage est interdit aux véhicules faisant plus de 4m10 de haut.

AveArmand Lunel vue depuis le haut de l’aveWAM i57 Réalisation : Atelier Horizons

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Localisation coupe DD’ sur vue aérienne i56 Source : Google Earth - Réalisation : Atelier Horizons

L’avenue Wolfgang Amadeus Mozart, située au point haut du site impose un dénivelé fort sur les deux rues adjascentes

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Coupe de principe : passant par le Forum Culturel et la Gare Routière i55 Réalisation : Atelier Horizons, Mars 2016

Rue desAllumettes vue depuis le haut de l’aveWAM i58 Réalisation : Atelier Horizons

Voies ferrées découvertes à l’extrémité Est deWAM i59 Réalisation : Atelier Horizons

Passage étroit sous les voies de chemin de fer au

i60 Nord du boulevard Ferdinand de Lesseps Réalisation : Atelier Horizons

La topographie spécifique du site Sextius Mirabeau laisse également entrevoir certains contrastes en termes d’axes de vue et de perspective. Il s’agit d’un lieu présentant à la fois d’importantes continuités et coupures visuelles. Les premières prennent la forme de percées offrant au regard un horizon dégagé. Les secondes font office de véritables barrières dans l’axe de vue. Les perspectives qui se dégagent semblent privilégier certains points spécifiques du site. La mise à niveau des Allées Provençales par rapport à la Rotonde permet premièrement d’offrir ce qui est certainement la percée visuelle la plus marquante du site. L’axe de vue y est en effet ouvert et guidé par un effet de couloir jusqu’au Grand Théâtre de Provence (lorsqu’on appréhende l’avenue Giusseppe Verdi en tournant le dos à la Rotonde). Les collines entourant la ville sont également accessibles au regard. Elles sont notamment perceptibles sur le site grâce à la surélévation de l’avenue WAM. En effet, étant situé au point haut, on trouve un cône de vue à 360°, particulièrement au milieu de l’avenue WAM, lorsque

celle-ci passe au-dessus de l’avenue Max Juvénal. La vue est alors libre vers les collines aussi bien à l’Ouest, à l’Est qu’au Nord et Sud. Au-delà de ces continuités visuelles, le site Sextius Mirabeau est également marqué par la présence de coupures visuelles fortes. Tout d’abord, l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart avec son mur d’eau et son mur végétal masque la partie Sud de l’avenue Max Juvénal au niveau du rond-point François Turpin. Le passage sous les voies ferrées au niveau de la rue Irma Moreau opère une autre coupure visuelle et paysagère. Plus largement, c’est l’ensemble du talus surélevé (du fait de la présence des voies ferrées) qui procure cet effet de coupure. En effet, que cela soit au Sud de la rue Louise Collet ou au Nord de la rue Tübingen, il peut y être constatée la présence d’un talus qui, par sa végétation et son niveau de dénivelé, ne laisse rien entrevoir de l’autre côté des voies ferrées. Il masque une partie des immeubles résidentiels qui se situent à l’Ouest du site Sextius Mirabeau.

Vue sur les collines vers le Sud, depuis le milieu de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart i62 Réalisation : Atelier Horizons

Une topographie induisant des percées mais également des barrières visuelles. Des perspectives privilégiées sur la partie Est du site, au détriment de la partie Ouest

Percée visuelle depuis les Allées Provençales jusqu’au Grand Théâtre de Provence i61 Réalisation : Atelier Horizons 34

Rue deTübingen :coupure visuelle due au talus i63 Réalisation : Atelier Horizons

Encadrement visuel du fait du mur végatal i64 Réalisation : Atelier Horizons

Vue sur les collines vers le Nord (en arrière plan), depuis le milieu de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart i65 Réalisation : Atelier Horizons

DES FORMES BÂTIES QUI SE JUXTAPOSENT PLUS QU’ELLES NE DIALOGUENT UNE ARCHITECTURE CONTRASTéE

DES MATéRIAUX CONTRASTéS

UNE MORPHOLOGIE CONTRASTéE

Enfin, le dernier type de rupture physique constatée au sein du périmètre Sextius-Mirabeau s’illustre à travers des divergences importantes dans la configuration, la morphologie et l’architecture des bâtiments. Ces contrastes se retrouvent particulièrement aux limites de l’ancienne ZAC Sextius Mirabeau. C’est tout d’abord le cas à l’Ouest, au niveau de la rue Irma Moreau et de la rue des Bœufs où s’opère une dichotomie entre des immeubles collectifs récents et du bâti pavillonnaire datant des années 1970. Cette rupture entre deux périodes historiques est encore plus frappante au sein du “Forum culturel”. S’y côtoient en effet les aménagements récents de l’opération SextiusMirabeau, à l’architecture moderne et audacieuse, et les anciens bâtiments industriels de l’ancienne manufacture des allumettes. Datant du XIXème siècle, ils ont été les seuls à avoir été conservés par l’opération Sextius Mirabeau pour accueillir entre autre la bibliothèque Méjanes. Une rupture du même ordre se retrouve également au Nord-Est, sur la traverse de l’Aigle d’Or, où des immeubles et maisons anciennes R+1 à R+2 se trouvant d’un côté de la rue font face à des immeubles neufs R+5 à R+6 issus de l’opération Sextius-Mirabeau. Enfin, cette diversité des types architecturaux se ressent fortement au niveau de la gare routière dont l’architecture moderne se rapproche de celle des Allées Provençales et contraste fortement avec les immeubles collectifs R+6 alentours.

Le revêtement de sol est aussi un élément marquant du site Sextius Mirabeau mais il présente lui aussi d’importants contrastes. En effet, le revêtement du secteur des Allées Provençales, en pierre ocre se veut très spécifique et délimite clairement ce secteur. Il s’étend sur l’ensemble de l’avenue Giusseppe Verdi, sur la place François Villon et sur la place du général de Gaulle, ainsi que sur la portion droite de l’avenue Armand Lunel, le long du Grand théâtre et au niveau de la gare routière. Le revêtement de sol de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart propose une mixité plus douce, entre pierre ocre et bitume gris. En revanche, l’avenue des Belges et notamment le secteur d’Encagnane laissent s’effacer ce matériau spécifique au profit d‘un bitume gris et d’un béton plus commun, également gris. Différentes typologies d’habitat se retrouvent également au sein du périmètre d’étude Sextius Mirabeau.

La prééminence de l’habitat collectif discontinu sur le site constitue un élément de contraste important avec le centre-ville historique. A l’inverse, cette particularité rapproche le périmètre Sextius Mirabeau de la configuration du bâti des quartiers se trouvant plus à l’Ouest, où le bâti collectif discontinu est prépondérant.

Dichotomie bâtiments neufs et anciens,

i66 rue Irma Moreau / rue des Boeufs Réalisation : Atelier Horizons

Dichotomie bâtiments neufs et anciens,

i67 Sextius Mirabeau / Traverse de l’Aigle d’Or Réalisation : Atelier Horizons

Il convient aussi de préciser que le bâti collectif continu n’est pas totalement absent du périmètre Sextius Mirabeau. En effet, il est majoritairement présent au Nord, le long du boulevard de la République, du Cours des Minimes et de la rue Irma Moreau. Il s’agit d’un bâti relativement ancien, opérant un important contraste avec les nouveaux immeubles d’habitat collectif qu’il côtoie. Le périmètre d’étude étant situé en cœur de ville laisse peu de place au bâti individuel discontinu. Néanmoins, il est aussi présent puisque l’on retrouve au Nord plusieurs maisons individuelles préexistantes à l’opération Sextius Mirabeau. Celles-ci bénéficient d’espaces extérieurs et se concentrent sur une même zone, autour des rues des Frères Noat et de la rue Jean Tholozan. À cet endroit on peut également remarque rune dichotomie entre les maisons individuelles et les immeubles collectifs qui leur font face. On peut noter que ces deux types de bâti (individuel discontinu et collectif continu) sont extérieurs au périmètre de l’ancienne ZAC Sextius Mirabeau.

Dichotomie gare routière moderne et

i68 immeubles collectifs Réalisation : Atelier Horizons

Dichotomie des matériaux : place François

i69 Villon / avenue des Belges / Encagnane Réalisation : Atelier Horizons

i70

Morphologie du bâti sur le terrain d’étude en 2016 e Galice

Route d

Rue

Le bâti collectif est présent sur la quasi-totalité du site. A l’Est, il est plus proche de la morphologie du centre-ville puisqu’il s’agit d’un bâti collectif continu. A l’inverse, à l’Ouest, se trouve un bâti collectif discontinu plus proche de la morphologie d’Encagnane. Le bâti individuel est quant à lui beaucoup moins présent, on le retrouve presque seulement au niveau de la rue des Frères Noat.

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types d’habitat Habitat collectif continu Habitat collectif discontinu Habitat individuel continu Habitat individuel discontinu

Bâti

infrastructures de transport Bâti sans fonction d’habitat Bâti entourant le site

Habitat collectif discontinu - avenue Albert

i71 Baudoin

Réalisation : Atelier Horizons

Voies ferrées Routes Gare routière d’Aixen-Provence

75 mètres

Habitat collectif continu - avenue Max

i72 Juvénal partie Est

Réalisation : Atelier Horizons

150

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Atelier Horizons Avril 2016

Dichotomie immeubles collectifs / maisons individuelles i75 Réalisation : Atelier Horizons

Habitat individuel discontinu - rue des

i73 Frères Noat

Réalisation : Atelier Horizons

Habitat individuel continu - traverse de

i74 l’Aigle d’Or

Réalisation : Atelier Horizons

UNE MORPHOLOGIE CONTRASTéE INDUISANT UN NIVEAU DE LUMIèRE QUI L’EST éGALEMENT Les différentes caractéristiques du bâti au sein du site Sextius Mirabeau ont des conséquences directes sur l’exposition des rues. Ainsi, des degrés variés de luminosité peuvent être remarqués. Il s’avère nécessaire de préciser que les constats établis à ce sujet sont issus d’une sortie de terrain effectuée durant une matinée ensoleillée du mois de mars. Il apparaît premièrement qu’une majorité des axes constituant le site se caractérisent par un niveau de luminosité important. Ce constat peut être mis en lien avec la largeur relativement importante des axes de circulation et cela contitue un élément de contraste avec les rues étroites et sombres du centre-ville historique.

i76

Ce niveau de luminosité est particulièrement élevé pour les boulevards ceinturant le site où la largeur de la voirie et les arbres défeuillés permettent un ensoleillement conséquent. C’est également le cas des Allées Provençales et de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart qui sont des espaces largement ouverts. Néanmoins, certaines rues se démarquent par un niveau moindre de luminosité. C’est notamment le cas de la rue Irma Moreau et de la Traverse de l’Aigle d’Or qui sont plus anciennes et plus étroites et de fait très ombragées. L’avenue de Pérouse, malgré son caractère récent et sa relative largeur est quant à elle peu lumineuse du fait de la hauteur des immeubles récents qui la jouxtent.

Luminosité faible Traverse de l’Aigle d’Or i78 Réalisation : Atelier Horizons

Niveau de lumière naturelle sur le terrain d’étude en mars 2016 e Galice

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importante route de Galice i79 Luminosité Réalisation : Atelier Horizons t

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niveaux de luminosité Luminosité importante Luminosité faible

Cette luminosité plus faible se retrouve également dans le secteur de la rue de Jérusalem, située en contrebas, plutôt étroite et ceinturée de bâtiments relativement hauts. Enfin, la configuration et l’emplacement de certains bâtiments du secteur Sextius-Mirabeau provoquent des coupures visuelles. C’est le cas du haut bâtiment de l’avenue Bath qui obstrue la vue de l’avenue de Grenade. L’avenue Joseph Villevieille est quant à elle fermée visuellement par les immeubles bordant la place des Loges.

100 mètres

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Source : Atelier Horizons Réalisation : Atelier Horizons Mars 2016

Luminosité faible avenue de Grenade i77 Réalisation : Atelier Horizons

Hauteur du bâti et étroitesse des rues donnent lieu à des niveaux de luminosité contrastés au sein du site Sextius Mirabeau. Les rues plus anciennes sont les moins lumineuses. À noter l’exception de l’avenue de Pérouse et de Grenade qui malgrès la constrcution récente de leur bâti son on un degrés de luminosité naturele très faible.

Luminosité importante avenue de l’Europe i80 Réalisation : Atelier Horizons

À GARDER en MÉMoire … L’avenue Max Juvénal : Une pénétrante autoroutière scindant le site en deux zones distinctes Un obstacle seulement franchissable par l’avenue WAM ou la passerelle reliant la bibliothèque Méjanes et le square Thomson Une topographie spécifique due... : À la mise à niveau du sol des Allées Provençales avec celui de la Rotonde Au recouvrement des voies ferrées avec l’avenue WAM qui constitue le point haut du site Une topographie qui induit des fractures : Un dénivelé reporté sur le secteur Ouest du site Des coupures visuelles Des contrastes dans les formes urbaines : Une dichotomie neuf / ancien qui se ressent dans l’architecture des bâtiments mais aussi dans les matériaux utilisés et leur état. Des hauteurs plurielles Des morphologies d’habitat diverses ... Un habitat collectif très présent qui induit un bâti élevé Un habitat individuel peu présent et regroupé ... qui induisent des niveaux de luminosité contrastés : les rues ceinturants le site profitent d’un niveau de luminosité bien plus élevé la hauteur du bâti est aussi pour beaucoup dans les niveaux de lumière naturelle perçus

L’extrémité Ouest de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart laisse apparaître les voies ferrées i81 Réalisation : Atelier Horizons

2. des déplacements concentrés en certains points du site Au-delà des ruptures physiques qui marquent le site Sextius Mirabeau, d’importants contrastes en termes de concentration des déplacements peuvent y être constatés.

En effet, qu’ils soient effectués en transports collectifs, en voitures ou à pied, tous semblent se produire dans des lieux spécifiques, générateurs de polarités.

LES TRANSPORTS EN COMMUN GÉNÉRATEURS DE TRANSIT La gare routière de la ville, située au sud du périmètre d’étude Sextius Mirabeau à proximité de la gare TER, est un des lieux polarisateurs de flux. Comptant 20 quais d’embarquement, recouverts par une vaste galerie métallique, elle a été inaugurée en juin 2014 et prévue pour accueillir 40 000 usagers par jour. Elle se divise en deux parties : un espace routier au sud, destiné aux cars, et une zone exclusivement piétonne au nord assurant la liaison entre les côtés Ouest et Est du site permettant d’accéder aux cars.

Cette gare routière est génératrice de nombreux flux puisqu’elle accueille l’intégralité des lignes interurbaines en direction d’Aix-en-Provence. Elle permet notamment de relier Aix-en-Provence aux villes de l’ancienne Communauté d’agglomération du Pays d’Aix. Elle est aussi desservie par le réseau de transport départemental Cartreize qui permet de la connecter aux grandes villes du département, parmi lesquelles : Arles, Miramas, Martigues, La Ciotat ou Cavaillon.

Mais la liaison avec Marseille est sans aucun doute la plus importante. En effet, selon l’enquête EMD (Enquête Ménages Déplacements) des Bouches-du-Rhône 2009, 239 990 déplacements à double-sens s’effectuent quotidiennement entre Aix-en-Provence et Marseille.21 En conséquence, Marseille, pôle central de la métropole Aix-Marseille-Provence se voit desservi par deux lignes de Cartreize. Une empruntant la RN8 et une autre passant par l’autoroute A51. Malgré de nombreux aléas liés à la congestion du trafic routier, c’est une ligne très utilisée, à la fréquence importante, puisqu’elle propose des départs toutes les cinq minutes en heure de pointe. Il convient d’ailleurs de souligner que les déplacements en transports collectifs entre Aix-en-Provence et Marseille se font plus en car qu’en train. D’où l’importance de la gare routière d’Aix-en-Provence en termes de flux de voyageurs. Cette gare accueille aussi les autocars LER (Lignes Express Régionales), qui permettent de rejoindre les principales villes de la région : Toulon, Nice, Avignon, Manosque ou encore Gap... Enfin, une ligne Aéroport MP - Aix TGV - GR Centre - Carpentras, affichant des départs tous Réseaux

Lignes 100 180 210 220 290

Direction(s) Pertuis Meyreuil-Gardanne Vitrolles Eguilles-Ventabren- Coudoux Luynes – Gardanne - Mimet

18 40 50 51 72

Salon - Arles Aix TGV Marseille (par autoroute) Marseille (par RN8) Aubagne – La Ciotat

17 20 20 23 29

Aéroport MP – Aix TGV – GR Aix Centre Toulon Brignoles – Fréjus - Nice Avignon Briançon Gap

Tableau des principales lignes de bus partant i83 de la gare routière d’Aix-en-Provence La gare routière d’Aix-en-Provence i82 Réalisation : Atelier Horizons 21

EMD des Bouches-du-Rhône 2008-2009 / AUPA http://www.agglo-paysdaix.fr/

les quarts d’heure, permet de relier Aix-en-Provence à l’aéroport et à la Gare TGV. Ainsi, Aix-en-Provence est connecté nationalement et internationalement. Ce réseau très développé engendre ainsi 1 925 rotations quotidiennes de bus et de cars 22 et fait de la gare routière d’Aix-en-Provence un lieu générateur de grands flux. Ces flux se retrouvent essentiellement sur la rue des Allumettes et l’avenue des Belges, qui relient les deux extrémités de la gare. Néanmoins, c’est sur l’avenue des Belges que semble avant tout se concentrer ce trafic. La plupart des voyageurs à destination du centre-ville ou de la gare routière l’empruntent. Même en arrivant à l’extrémité du quai, ils préfèrent traverser l’ensemble de la longueur du quai pour gagner l’avenue des Belges. Cela peut en partie s’expliquer par le fait qu’elle est la voie la plus directe en direction de la Rotonde et du centre-ville historique. De plus, il apparaît que la rue des Allumettes, par son dénivelé assez important et ses chaussées moins praticables, s’avère moins favorable au passage d’usagers souvent à mobilité entravée du fait de bagages.

Réalisation : Atelier Horizons

Arrêt de bus Rotonde Bonaparte : une

i84 forte fréquentation Réalisation : Atelier Horizons

La gare routière permet également à ses voyageurs d’accéder au réseau Aix-en-Bus. Celui-ci est présent sur le site Sextius Mirabeau. C’est particulièrement le cas au niveau du pôle de la Rotonde qui est le nœud de rencontre de la majeure partie des 28 lignes de bus du réseau. Les deux arrêts Rotonde Bonaparte et Rotonde Poste sont desservies par 21 d’entre elles, en l’occurrence les lignes : 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 18, 19, 20, 22, 23, 24, 25 et M1. Ainsi, à partir de ce point est desservi l’ensemble de la ville d’Aix (Jas de Bouffan, St Mitre les champs, Puyricard, Venelle, St-Marc, Jaumegarde, Le Tholonet, Pont de l’Arc...). Ces arrêts et l’ensemble de ceux se trouvant sur les boulevards sont donc des lieux à très forte fréquentation.

Ainsi, la desserte en transport collectif du site est elle génératrice de contrastes. Les lignes se concentrent sur les grands axes ceinturant le site : route de Galice, boulevard de la République, avenue des belges et avenue de l’Europe, la desserte intérieure au site est limitée, uniquement tournée vers le centre-ville et l’Est de la ville.

La Diabline C permet de desservir la partie Est du quartier. Celle-ci passe par la rue des Allumettes, l’avenue Armand Lunel, le boulevard de la République, la rue Joseph Villevieille, le Boulevard Coq ou encore l’Avenue des Belges et opère une certaine continuité avec le centre ancien qui compte également plusieurs lignes de Diablines. Enfin, il semble que les transports en commun soient peu utilisés par les habitants du site Sextius Mirabeau. La plupart d’entre eux déclarent ne jamais les emprunter ou seulement de temps en temps. Une nette majorité des habitants privilégie la marche notamment pour se rendre dans le centre ancien.

Il faut aussi noter que la ville à récemment mis en place un trajet de Diabline au sein du quartier Sextius Mirabeau.

i86

Carte des lignes du réseau Aix en Bus sur le terrain d’étude en 2016 3

3 5 6 13 23

3 8 15 3 7 8 10 11 12 13 15 22 24

8 15

La desserte intérieure au quartier Sextius Mirabeau se veut pour sa part beaucoup plus restreinte. En effet, il y a seulement quatre arrêts : Cité du Livre, GTP, Pérouse desservis par la ligne M1, et Archives, desservi par la ligne M1 et 1. Ces deux lignes permettent de connecter le quartier au centre historique. La ligne 1 fait une boucle en empruntant les boulevards qui ceinturent ce centre ancien et la ligne M1 conduit à l’est aixois (terminus la Torse) en passant par le Cours Mirabeau. Il apparaît donc que l’organisation du réseau de transports en commun au sein du site Sextius Mirabeau n’est pas tournée vers Encagnane et la partie Ouest de la ville.

8 15

3 7 8 10 11 12 13 22 24

3 5 6 13 23 3 5 6 7 8 10 11 12 13 15 22 24 25

1 M1

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1 15

1 2 5 9 19 20

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2 5 18 19 20 M1

5 9 18

le réseau aix en Bus sur notre site

nombre de lignes qui passent dans chaque rue

Diabline au coeur du terrain d’étude : rue

i85 des Allumettes

Réalisation : Atelier Horizons

1 2 5 11 15 18 19 20 lignes qui passent au coeur de notre terrain d’étude et arrêts de bus Ligne 1 & M1

15 lignes

6 lignes

13 lignes

5 lignes

Ligne Diabline C

12 lignes

4 lignes

11 lignes

3 lignes

Arrêt des deux côtés de la voirie

9 lignes 7 lignes

2 lignes 1 ligne

Arrêt simple

1 2 6 7 14 15 20 24

4 5 10 11 18 19 25 M1

4 8 19 M2

Éléments structurants

Voies ferrées Routes Gare routière d’Aix-en-Provence

150

mètres

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Atelier Horizons Mai 2016

Les boulevards ceinturant le site sont desservis par une multitude de lignes de bus. On remarque nettement que toutes convergent vers la Rotonde et que les lignes sont plus nombreuses côté Est. De plus, l’intérieur du site ne compte que deux lignes qui le relient exclusivement au centre historique. La desserte est donc principalement tournée vers le centre ancien et l’Est de la ville, au détriment de l’Ouest.

UNE FORTE PRÉSENCE DE L’AUTOMOBILE …

i87

routiers importants avenue Max Juvénal i88 Flux Réalisation : Atelier Horizons

Continuités et ruptures des niveaux de nuisance sonore en 2016 e Galice

Route d

ule var dd

Les flux automobiles sont particulièrement importants au niveau des axes routiers ceinturant le périmètre d’étude Sextius Mirabeau : route de Galice, boulevard de la République, avenue des Belges et avenue de l’Europe. Les flux y sont constants et parfois saturés en heure de pointe. L’avenue Max Juvénal qui se trouve en plein cœur du quartier Sextius Mirabeau concentre également une circulation très dense. Cela peut s’expliquer par son statut d’entrée/sortie de ville et par sa direction vers Marseille. Néanmoins, la voirie se situant au sein du quartier Sextius Mirabeau se compose essentiellement de rues secondaires. La fréquentation automobile y est plus faible que sur les axes majeurs. Plusieurs d’entre elles comme la Traverse de l’aigle d’or, l’avenue de Tübingen ou encore le rue Irma Moreau sont même à sens unique.

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Avenu

Ré

bliq

De ce fait, des différences importantes en termes d’ambiances sonores peuvent être constatées sur le site Sextius Mirabeau. Les boulevards qui ceinturent le site se caractérisent tout d’abord par un niveau sonore très élevé qui peut s’avérer assourdissant pour les piétons se trouvant sur la chaussée. A l’inverse, les rues secondaires du site sont épargnées par ces nuisances et peuvent être qualifiées de calmes.

L’avenue Max Juvénal et les axes ceinturant le site concentrent les niveaux de nuisance sonores les plus élévés. À l’inverse, sur les rues secondaires celles-ci sont nettement moins présentes

ang

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routiers importants avenue des Belges i89 Flux Réalisation : Atelier Horizons es

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“ Les déplacements concentriques vers le centre-ville et à partir du centre-ville représentent 125 300 déplacements par jour en 2006. Le cœur de ville attire donc la majorité des flux de déplacements, puisque 55% des flux touchant Aix-en-Provence ont leur origine et/ ou leur destination dans le secteur central”23

Entre ces différents niveaux sonores, plusieurs ruptures importantes peuvent être répertoriées. Ainsi, une première rupture s’opère au niveau de la gare routière. Celle-ci est un lieu calme, à niveau sonore faible. En effet, bien qu’il y ait de nombreux bus, la configuration de l’espace et ses nombreux lieux de pause en font un secteur intime, rompant de fait avec les nuisances sonores élevées de l’avenue des Belges. La rupture sonore entre la Rotonde et les Allées Provençales est aussi très nette, passant d’un niveau sonore élevé au croisement du boulevard de la République et de l’avenue des Belges, à un niveau sonore faible au niveau des Allées Provençales qui sont piétonnes.

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Le site Sextius Mirabeau est également structuré par un réseau viaire qui concentre les flux automobiles en certains points du site. Ceux-ci peuvent constituer une source de nuisances sonores importante. Le quartier Sextius Mirabeau se caractérise par une circulation automobile intense. Cela est en partie dû à l’attrait du centre-ville historique aixois. De fait, selon le PADD d’Aix-en-Provence :

Avenue de l’E urope

niveaux de nuisance sonore niveau de nuisance sonore élevé niveau de nuisance sonore moyen

niveau de nuisance sonore faibles ruptures sonores marquantes

100 mètres

200

Source : Atelier Horizons Réalisation : Atelier Horizons Mars 2016

Flux routiers peu importants

i90 boulevard Ferdinand de Lesseps Réalisation : Atelier Horizons

PADD d’Aix-en-Provence, 2009

… ET UNE MEILLEURE MARCHABILITÉ AUTOUR DES PÔLES STRUCTURANTS

i91

Les axes ceinturant le site, ainsi que l’avenue Max Juvénal ont la marchabilité la plus faible. À l’inverse, les Allées Provençales et l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart, qui concentrent les infrastructures les plus emblématiques de l’opéartion Sextius mirabeau ont la moyenne la plus élevée.

Marchabilité du terrain d’étude sur 24h en 2016 À GARDER en MÉMoire … Bo

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Comme le montre la carte de marchabilité ci-contre, il en résulte des contrastes importants. Il apparaît premièrement que les rue les plus « marchables » se situent à l’Est du périmètre. Il s’agit principalement des zones où se trouvent les activités attirant de nombreuses personnes n’habitant pas nécessairement sur le site. C’est le cas des Allées Provençales, où se concentrent de nombreux commerces. Sur celles-ci, le revêtement est lisse, l’espace est ouvert et d’une largeur importante. Elles sont spécialement réservées aux piétons. Les bâtiments apportent une légère ombre et protègent du vent. Tout est fait pour éviter les entraves à la marche. L’avenue Wolfgang Amadeus Mozart est aussi un espace dédié entièrement aux piétons et se caractérise donc également par une marchabilité forte. C’est le lieu où se concentrent les nombreuses infrastructures culturelles. L’avenue Wolfgang Amadeus Mozart, du fait de sa largeur et de son ouverture se voit qualifiée par les personnes qui la fréquentent d’ “Esplanade”. A l’inverse, certaines rues du site Sextius Mirabeau disposent d’une marchabilité très limitée voire nulle. C’est notamment

Docteur Jean d’Argelos a également une marchabilité faible. En effet, les trottoirs très étroits et le stationnement sauvage important entravent la marche. La marchabilité est donc excellente sur les axes où sont regroupées les infrastructures culturelles (Avenus Wolfgang Amadeus Mozart) et les commerces des Allées Provençales. Cela traduit une volonté de favoriser ces secteurs stratégiques au détriment d’autres espaces. Les avenues et boulevards ceinturant le quartier Sextius Mirabeau, pourtant très fréquentés par les piétons, ont à ce titre une marchabilité plus faible.

le cas de l’avenue Max Juvénal qui a été entièrement pensée pour favoriser les flux automobiles et créer de fait un nouveau carrefour permettant de désengorger celui de la Rotonde. Ainsi, sur une portion de cette avenue, celle qualifiée de “Max Juvénal partie 1”, l’accès des piétons est interdit. La prépondérance de l’automobile entrave aussi grandement la marchabilité des deux autres portions de l’avenue Max Juvénal et celle de l’avenue Georges Pompidou. Le rue du

Avenue

Les flux piétons ont également une place importante sur le site Sextius Mirabeau. En effet, jouxtant le centre historique déjà en grande partie piéton, le site a été pensé pour permettre une diffusion de ces flux. Néanmoins, ceux-ci se concentrent essentiellement sur les voies qui ont été pensées pour les accueillir. Les différentes rues du site présentent de fait des niveaux de marchabilité très différents. Ainsi, cette carte de marchabilité propose de classer les différentes rues, certaines étant plus favorables que d’autres à la pratique de la marche. Pour parvenir à l’établir, sept critères (physiques et sensoriels) jugés fondamentaux pour le bien-être piéton ont été arrêtés par Atelier Horizons : - la largeur des trottoirs ; - l’importance du dénivelé ; - la présence d’entraves physiques ; - la présence de lieux de pauses ; - le niveau de nuisances sonores ; - le niveau d’éclairage ; - le sentiment d’enfermement Pour évaluer ceux-ci, un barème s’échelonnant de 0 à 3 a été établi, 0 représentant le niveau le plus faible en terme de marchabilité, 3, le niveau le plus élevé. La notation ne s’est pas faite selon des critères physiques précis. En effet, les différentes notes ont été attribuées selon une évaluation visuelle, sonore et sensitive, directement sur le terrain. Elles ont été recueillies en matinée et en soirée et une moyenne a été calculée pour chaque rue.

Avenue de l’ Eu

rope

Moyennes de marchabilité ]2,36;3] ]1,95;2,36] ]1,73;1,95] ]1,56;1,73]

]1,3;1,56] ]1, 1;1,3] ]0,81;1,1] ]0,29;0,81]

Bâti Voies ferrées Suite du réseau routier Gare routière d’Aixen-Provence

75 mètres

150

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Atelier Horizons Mars 2016

la gare routière desservie par beaucoup de lignes dont les cartreize à destination de Marseille Des flux de voyageurs qui se concentrent avenue des Belges des transports en commun concentrés sur les boulevards ceinturant le site, notamment à l’est des axes routiers marqués par la présence forte de l’automobile : induit des ruptures sonores des rues à la marchabilité variable : plus élevée

3. des disparités sociales manifestes Le quartier Sextius Mirabeau se distingue également par des disparités sociales . Celles-ci s’incarnent notamment par les différents types de logements et par les profils socio-démographiques opposés de ses résidents.

LE LOGEMENT : ENTRE RÉSIDENCE DE STANDING ET LOGEMENT SOCIAL Au 1er décembre 2015, les prix moyen de l’immobilier à Aix-en-Provence sont de 4116€/m2 pour un appartement, et de 4704€/m2 pour une maison.24 Ils sont de fait supérieurs de 41% et 47% aux prix moyens des Bouches-du-Rhône pour le même type de bien. Aixen-Provence est donc une ville présentant des prix de l’immobilier élevés.

De plus, il faut aussi noter que malgré ces opérations, la présence de logements sociaux au sein du site Sextius Mirabeau s’avère très faible, les logements sociaux ne représentent que 2% des logements contre 44% à Encagnane.

Le site Sextius Mirabeau ne déroge pas à cette tendance. Sa proximité avec le centre-ville, ses logements récents et d’une superficie importante, la présence d’ascenseurs, de terrasses et de garages font que le prix des logements y est particulièrement élevé. C’est une différence importante avec le centre-ville historique puisque celui-ci propose majoritairement des logements de taille plus petite (T1, T2, T3).

Ainsi, le logement est également un élément de contraste important pour le site Sextius Mirabeau. Les niveaux des prix de l’immobilier s’avèrent très différents entre l’Est et l’Ouest. Ils sont supérieurs à la moyenne aixoise à l’Ouest et inférieurs à l’Est. D’autre part, l’opération Sextius Mirabeau a conduit à la création de quelques logements sociaux, mais ceux-ci sont peu nombreux et se concentrent à proximité d’Encagnane.

Les prix sont particulièrement élevés pour les logements se trouvant le long de l’avenue Giusseppe Verdi. Il s’agit de la rue la plus chère du site avec un prix moyen de 4900€/m2. Néanmoins, des écarts de prix significatifs se retrouvent sur le site Sextius Mirabeau. En effet, plus les logements se situent à l’Est à proximité d’Encagnane, plus les prix au m2 baissent. Ainsi, les appartements se trouvant sur l’Avenue Giuseppe Verdi s’élèvent en moyenne à 4726€/m2, ceux de la rue des Allumettes à 4194€/m2 et au-delà de l’Avenue Max Juvénal, les prix passent sous la barre des 4000€/m2. D’autre part, il convient d’ajouter qu’au-delà des résidences de standing qui se trouvent à proximité du centre-ville, l’opération Sextius Mirabeau intègre aussi du logement social grâce à quatre opérations en Prêts Locatifs Aidés (PLA) et deux en Prêts Locatifs Intermédiaires (PLI). Néanmoins, ces opérations se sont concentrées en limite Ouest de la ZAC, à proximité d’Encagnane et principalement en zone SM3.

http://www.lacoteimmo.com/

Plus les logements sont éloignés du centre-ville, moins leur prix au m2 est élevé. Les prix de l’immobilier marquent donc une dichotomie importante entre les secteurs Ouest et Est de Sextius Mirabeau.

i92

Prix de l’immobilier au m2 en 2016 s e xtiu

Prix de l’immobilier au m2 >4550 [4550;4100[ [4100;3750[ [3750;3450[ <3450

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Éléments de repère Périmètre d’étude

Bâti sans fonction d’habitat Voies ferrées Routes Gare routière d’Aixen-Provence

150 mètres

300

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Atelier Horizons Mai 2016

Regroupement des Iris

i93

DES PROFILS SOCIAUX OPPOSÉS Les habitants de Sextius Mirabeau présentent des profils spécifiques qui les distinguent ou les lient à d‘autres secteurs du centre-ville aixois. C’est ce que révèle l’étude des caractéristiques sociodémographiques des quatre IRIS Encagnane, des deux IRIS principaux du secteur Sextius Mirabeau (à savoir Couronne ouest partie Nord et Couronne Ouest partie Nord) et des IRIS du centreville historique.25 Il semble dans un premier temps que Sextius Mirabeau concentre des individus relativement jeunes, sans enfant, de catégories socioprofessionnelles supérieures et installés depuis peu. Néanmoins, les IRIS laissent également entrevoir certaines disparités au sein même du périmètre d’études. Tout d’abord, il apparaît globalement que la population résidente du site Sextius Mirabeau est une population jeune. La partie Est du site (composée des deux IRIS Couronne Ouest partie Nord et Couronne Ouest partie Sud) voit sa population majoritairement composée de 15 - 29 ans en 2012. En effet, ils représentent 40% de celle-ci. Les très jeunes (moins de 14 ans) sont pour leur part beaucoup moins présents puisqu’ils représentent seulement 9% de la population de ce secteur. Au contraire, la population des IRIS d’Encagnane compte une part importante de jeunes puisque les moins de 14 ans la composent à hauteur de 16%. Il faut néanmoins souligner que la classe d’âge la plus nombreuse est celle des plus de 60ans puisqu’elle représente 27 % de la population d’Encagnane. La part des 15-29 ans y est aussi relativement élevée puisqu’elle s’élève à 22%. Enfin, le centre-ville historique se démarque nettement par sa concentration de 15-29ans. Ces derniers représentent en effet plus de la moitié de sa population (53%), ce qui peut s’expliquer par le nombre important d’étudiants résidant dans ce secteur de la ville.

0-14 ans % 87.5 75 62.5 50 37.5

a51

s ext

25 12.5 0 Centre ancien

Encagnane

15-29 ans % 87.5 75 62.5 50 37.5

Identification des regroupements d’Iris

25 12.5 0 Centre ancien

Sextius Mirabeau

Encagnane

Rassemblement des iris du centre ancien Rasseblement des iris de Sextius Mirabeau Rassemblement des iris d’Encagnane

30-44 ans

Délimitation des Iris

Périmètre d’étude

Bâti

Voies ferrées 0

Autoroutes

45-59 ans % 87.5 75 62.5 50 37.5

% 87.5 75 62.5 50 37.5

25 12.5 0

Sextius Mirabeau

Encagnane

Centre ancien

Sextius Mirabeau

Source : IGN, BD Topo 2013, INSEE 2012

Réalisation : Atelier Horizons Mai 2016

0,5

Kilomètres

60 ans et +

% 87.5 75 62.5 50 37.5

Centre ancien 25

Sextius Mirabeau

ius Mir ab ea

Encagnane

Centre ancien

Sextius Mirabeau

Encagnane

Toutes les données sont issues de la base de données INSEE

Au-delà de sa moyenne d’âge relativement jeune, la population du site Sextius Mirabeau est également une population installée depuis peu. En effet, 29% des habitants de l’IRIS Couronne Ouest partie Sud et 34% de ceux de l’IRIS Couronne Ouest partie Nord avaient emménagé depuis moins de 2 ans en 2012. Cette part est plus élevée pour ceux ayant emménagé entre 2 et 4 ans auparavant puisqu’elle s’élève respectivement à 32.5% et 35.5%. Contrairement au turn over important de la population du centre-ville historique, ce constat peut sans doute s’expliquer par l’achèvement récent de la plupart des logements de l’opération Sextius Mirabeau. Parallèlement, les ménages de type couple avec enfant(s) se retrouvent peu sur le site Sextius Mirabeau. En effet, ils ne représentent que 9.5% de sa population.

i94

Bien que modeste, cette part est plus élevée que celle du centre-ville historique où les couples avec enfant(s) ne représentent que 4% des habitants. Il convient également de noter qu’à l’Ouest du périmètre, à Encagnane, la part des ménages avec enfant monte jusqu’à 28%. Ainsi, les ménages de type couple avec enfant(s) sont peu présents sur le périmètre d’étude. La part des ménages avec enfant est extrêmement faible sur le site Sextius Mirabeau par rapport à la moyenne française qui était selon l’INSEE d’un peu plus de 48% en 2007. Ceci s’explique par le fait que ces secteurs se situent dans un espace urbain dense. Le quartier Sextius Mirabeau présente peu de zones périurbaines qui abritent et attirent les ménages composés d’un couple avec enfant(s).

Cadres & professions intellectuelles supérieures % 87.5 75 62.5

% 87.5 75 62.5

50 37.5

12.5 0 Centre ancien

Sextius Mirabeau

Encagnane

12.5 0 Centre ancien

Sextius Mirabeau

Encagnane

Couples avec enfants dans le centre ville d’Aix-en-Provence en 2012 A l’échelle du périmètre d’études, ces ménages avec enfant(s) apparaissent néanmoins plus présents à l’ouest, à proximité d’Encagnane.

a51

Sur le quartier Sextius Mirabeau, des contrastes importants concernant la répartition des Catégories Socio Professionnelles peuvent aussi être constatés. En effet, la répartition des cadres est des professions intellectuelles supérieures laisse entrevoir des ruptures tranchées. Ceux-ci se trouvent en très nette majorité sur les deux IRIS principaux de Sextius Mirabeau puisque leur part s’y élève à 39%. Le périmètre d’étude retenu est donc marqué par la présence très forte de cette CSP. A l’inverse, à l’Ouest cette part est beaucoup moins

sextius Mirab eau c-o-s

c-o-n

Part des couples avec enfants par iris en % : ]21,4;28,2] ]14,7;21,4]

Artisans, commercants et chefs d’entreprise

]8,1;14,7] ]14,4;8,1]

Délimitation des Iris Bâti

Périmètre d’étude Voies ferrées 0 Autoroutes

n 0,5 Kilomètres

Source : IGN, BD Topo 2013, INSEE 2012 Réalisation : Atelier Horizons Avril 2016

Les couples avec enfant(s) habitant le centre aixois se concentrent majoritairement à l’Ouest, à proximité d’Encagnane et à l’Est du centre ville. Ils délaissent le centre historique et sont également peu présent sur la partie Nord du site Sextius Mirabeau.

élevée, les cadres ne représentent en effet que 17 % de la population active du secteur d’Encagnane. Les professions intermédiaires représentent pour leur part 28% des actifs de Sextius Mirabeau et 20% de ceux d’Encagnane. La répartition des employés et des ouvriers suit le schéma inverse. Ces deux CSP sont beaucoup moins présentes à Sextius Mirabeau et se concentrent dans les quartiers d’habitat social de l’Ouest. En effet, sur Encagnane, leur part est de respectivement 20% et 27%. Alors qu’à Sextius Mirabeau, la part des employés est certes de 22% mais celle des ouvriers de seulement de 6%. La CSP des artisans, commerçants et chefs d’entreprise est pour sa part peu représentée sur l’ensemble du site. Elle s’élève à seulement 4% de la population active sur le quartier Sextius Mirabeau et à 3% sur Encagnane. Ainsi, les CSP sont clairement réparties géographiquement. Sur le périmètre Sextius Mirabeau, il ressort une nette prévalence des cadres et des professions intermédiaires avec toutefois des divergences entre le Nord et le Sud du site. Il faut néanmoins souligner une réelle différence avec Encagnane. Il est aussi à noter que sur l’ensemble du terrain d’étude étudié les cadres et professions intermédiaires sont surreprésentés puisqu’ils représentent 25 et 24% des actifs des IRIS étudiés en 2012 contre seulement 13.8 et 9.1 % de ceux du territoire national en 2014 selon l’INSEE.

Professions intermédiaires

Employés

Ouvriers

Agriculteurs exploitants

% 87.5 75 62.5

50 37.5

12.5 0

Centre ancien

i95

Sextius Mirabeau

Centre ancien

Encagnane

Sextius Mirabeau

Encagnane

Taux de chômage dans le centre ville d’Aix-en-Provence en 2012

a51

taux de chômage ]10,3;16] ]9,4;10,3]

Sextius Mirabeau

Délimitation des Iris Bâti

Périmètre d’étude Voies ferrées 0 Autoroutes

n 0,5 Kilomètres

Source : IGN, BD Topo 2013, INSEE 2012 Réalisation : Atelier Horizons Avril 2016

Encagnane

Le taux de chômage en 2012 reflète également une rupture assez forte entre les différents secteurs considérés. En effet, à cette période, le chômage à Encagnane s’élevait à 19%.Sur le secteur Sextius Mirabeau il était nettement moins élevé puisqu’il s’élevait à 15%. Néanmois ces taux restent extrêmement élevés au regard du taux de chômage moyen au niveau national qui était de 10.6% selon l’INSEE.

sextius Mirab eau

]27,4;31,4] ]21,7;27,4] ]16;21,7]

Centre ancien

Un taux de chômage nettement plus élevé sur les IRIS se situant à l’Ouest de Sextius Mirabeau, également marqués par la présence importante d’habitat social.

Centre ancien

Sextius Mirabeau

Encagnane

À GARDER en MÉMoire … Une offre de logement disparate : des résidences de standing à l’est, du logement social à l’ouest Une population jeune installée depuis peu Une part plus importante des personnes agées sur l’ouest du site Une faible présence des couples avec enfant(s) sur le site Une concentration des cadres et professions intellectuelles supérieures sur le secteur est du site Une concentration plus importante des employés et ouvriers sur à encagnane Untaux de chômage plus élevée sur le secteur ouest

II conclusion intermédiaire

Le site Sextius Mirabeau présente donc certaines particularités qui vont à l’encontre du souhait le désir d’interface proposé par l’opération Sextius Mirabeau entre le centre historique et le quartier d’Encagnane. On remarque premièrement des ruptures physiques importantes comme : - la pénétrante autoroutière Max Juvénal qui sépare les secteurs Est et Ouest du site - la topographie spécifique qui résulte en grande partie du recouvrement des voies ferrées par l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart - la juxtaposition de formes urbaines hétéroclites. La volonté d’interface se voit aussi contrariée par une concentration des déplacements en certains points du site au détriment d’autres. L’importance de la desserte en matière de transports collectifs, les caractéristiques du réseau viaire et le niveau de marchabilité sont les trois facteurs qui déterminent cette concentration. Or, il existe des différences notables entre les rues du site. Ainsi, les flux, qu’ils soient piétons ou routiers se concentrent essentiellement au niveau des boulevards ceinturant le site, particulièrement sur l’avenue des Belges, sur les Allées provençales et sur l’avenue Wolfgang Amadeux Mozart. Enfin, l’opération Sextius Mirabeau a implanté la totalité des logements sociaux sur le secteur Ouest du site ce qui donne lieu à une rupture sociale au sein de celui-ci. Cela se constate nettement à travers les profils socio-démographiques des résidents avec une concentration des cadres et des professions intellectuelles supérieures à l’Est.

III une habitabilité variable

L’objectif de faire de Sextius Mirabeau un lieu d’interface entre deux espaces urbains et de le doter d’équipements voués à rayonner à une large échelle, a manifestement contribué à limiter l’habitabilité du site. Selon Nathalie Blanc, l’habitabilité d’un lieu dépend de sa capacité à : “offrir des possibilités suffisantes de création et d’adaptation aux individus pour qu’ils se l’approprient”. 26 Or, il apparaît que certaines caractéristiques du site Sextius Mirabeau viennent limiter son appropriation par ceux qui l’habitent. On peut premièrement y noter un réel manque de lieux de pause et de loisirs. D’autre part, l’offre commerciale et culturelle ne s’avère pas nécessairement adaptée aux besoins des résidents. Enfin le site Sextius Mirabeau se caractérise par un rapport à la rue limité par l’offre de stationnement et la configuration du bâti. 26

Nathalie Blanc, « L’habitabilité urbaine » in Olivier Coutard et Jean-Pierre Lévy, « Ecologies urbaines», Collection Villes, 2010, p.169

1. le site sextius mirabeau : un lieu de passage La volonté de faire de Sextius Mirabeau un espace d’interface s’est traduit par une facilitation des flux piétons, mais sans offrir suffisamment de lieux destinés à la pause des piétons

DES LIEUX DE PAUSE PEU NOMBREUX Le site Sextius Mirabeau compte peu d’endroits où s’asseoir et le mobilier urbain est peu présent. Parmi les sept critères évalués pour concevoir la carte de marchabilité, la présence de lieux de pause est celui ayant obtenu la plus mauvaise moyenne (0.52) sur l’ensemble des 53 voies évaluées. Pourtant, l’existence de tels lieux est essentielle pour l’habitabilité puisque de nombreux publics se doivent en disposer afin de pouvoir profiter de l’espace public. C’est notamment le cas des personnes âgées, ou des personnes à mobilité réduite, qui sont généralement rassurées à l’idée de trouver ces espaces en cas de fatigue. Plus largement, l’absence de mobilier urbain nuit à toutes les personnes n’étant pas dans une dynamique de déplacement et désirant profiter des espaces extérieurs. Ces constats laissent supposer que Sextius Mirabeau a été pensé comme un lieu de passage. Cette particularité transparaît très clairement en certains points du site entièrement dédiés aux circulations piétonnes.

Le cas des Allées Provençales est sans doute l’exemple le plus révélateur. Les flux piétons y sont denses et l’activité commerciale très développée. La configuration de l’avenue provoque un “effet couloir” qui guide le marcheur dans sa traversée. Il s’agit d’un endroit très minéral, linéaire et rectiligne qui fait donc office de lieu de passage. Quelques chaises sont présentes à l’extrémité Ouest des Allées, mais celles-ci sont souvent toutes occupées ce qui montre bien le besoin de mobilier sur ce secteur. La dimension de lieu de passage des Allées Provençales est aussi nettement apparue lors de la réalisation des questionnaires. En effet, au cours de l’enquête, plusieurs difficultés ont été rencontrées. Il apparait premièrement que les gens se trouvant sur les Allées et ne faisant pas du shopping sont pressés. Leur allure est rapide et ils se préoccupent assez peu de ce qui les entoure. Nombreux sont ceux qui ont le regard rivé sur leur téléphone ou qui ont des écouteurs. Il était compliqué de les aborder pour les questionner

d’autant que certaines personnes, à la simple vue des questionnaires, prféraient dévier de leur chemin pour ne pas être importunées. Nous avons également ressenti un profond malaise en stationnant au milieu des Allées. L’impression d’être une entrave pour les gens y circulant se faisait clairement sentir. Enfin, les personnes qui ont pu être abordées se sont en grande majorité montrées réticentes à accorder quelques minutes pour répondre aux questions. Parmi elles, une femme pressée de retrouver son véhicule stationné au parcmètre ou une autre installée sur une chaise faisant savoir qu’elle ne souhaitait pas être dérangée pendant sa pause travail...

elle est clairement distincte des Allées Provençales et n’opère par une véritable césure avec celles-ci.

Il faut tout de même noter la présence d’un lieu de pause important à proximité des Allées Provençales : la place François Villon. Elle est dédié à l’arrêt des piétons, comme en témoigne le mobilier urbain qui s’y trouve installé. Néanmoins, bien que visuellement ouverte, cette place constitue un espace physiquement fermé qui peut la faire paraitre comme étant reléguée au second plan. De fait,

“c’est super agréable quand tu sors du centre-ville où tu as plein de gens qui ne regardent même pas où ils marchent et qui te rentrent dedans, là tu arrives, t’as de l’espace, c’est grand, tu peux respirer !”

L’avenue Wolfgang Amadeus Mozart est un autre exemple révélateur du manque de lieu de pause sur le site Sextius Mirabeau. Pourtant, il y a là un espace très ouvert encadré par quelques bâtiments. La largeur de l’esplanade est conséquente et procure un sentiment de respiration au sein du tissu urbain, sentiment renforcé par le calme qui règne à cet endroit. Un constat que confirme cet étudiant de l’Ecole de Communication Visuelle implantée à l’Est de l’avenue, et qui déclare :

Mais à l’image des Allées Provençales, l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart est conçue comme un lieu de passage. Le mobilier urbain destiné à la pause des piétons y est presque inexistant. Néanmoins, parce que l’endroit est agréable est un peu reculé de l’agitation, de nombreux individus s’y installent en s’asseyant au sol ou sur des éléments urbains non prévus à cet effet. Ce constat suscite de nombreuses critiques de la part des usagers. Parmi eux, ce retraité qui confie :

Les Allées Provençales, un effet couloir qui

i96 renforce l’impression de lieu de passage Réalisation : Atelier Horizons

La place FrançoisVillon :l’un des seuls espaces de

i97 pause du site … mais reléguée au second plan Réalisation : Atelier Horizons

Un mobilier urbain absent avenue WAM,

i98 qui pousse les piétons à s’installer par terre Réalisation : Atelier Horizons

“moi je m’installerais bien ici mais il n’y a rien de prévu pour. Regardez c’est que du béton, il n’y a aucun arbre, aucun banc, rien pour les gens !”

Le square Thomson, et la place Coimbra sont également des lieux présentant un potentiel intéressant pour la pause. A l’instar du chemin Paul Martin, ils sont peu valorisés. Le square Thomson, bien qu’aménagé, présente très peu de mobilier urbain alors qu’il comporte des jeux pour enfants et que c’est un espace dégagé. Au contraire, l’aménagement de la place Coimbra a laissé place à un espace renfermé voire oppressant. L’imposante pergola qui s’y trouve met peu en valeur cet espace. Enfin, l’Allée de Philadelphie qui jouxte le bâtiment des archives départementales compte plusieurs bancs destinés aux usagers. Mais il s’agit d’une petite rue assez sombre, bordée de deux immeubles se faisant face. Elle n’est pas réellement une zone de bien-être pour les piétons.

Le chemin Paul Martin qui longe l’avenue Max Juvénal : un espace investi, mais manquant i99 de lieux de pause

Le manque de lieux de pause au sein du site Sextius Mirabeau se constate aussi par la faible présence d’établissements proposant des terrasses. Seul trois sont recensés à proximité des Allées Provençales. C’est un point qui ressort également des propos tenus par les personnes questionnées. Cet homme interrogé sur l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart déclare ainsi :

“il n’y a aucun café pour s’asseoir non plus, rien du tout, tout est là-bas (centre-ville historique), ici on a rien du tout”

L’allée de Philadelphie : une rue très

i100 étroite et relativement sombre Réalisation : Atelier Horizons

Réalisation : Atelier Horizons

Le site Sextius Mirabeau propose d’autres espaces pouvant offrir un cadre agréable aux usagers mais leur potentiel n’est pas vraiment exploité et ne permet pas la pause des piétons. Parmi eux, se trouve tout d’abord le chemin Paul Martin qui longe le côté Est de l’Avenue Max Juvénal. Nous avons été assez surpris de trouver à cet endroit un espace qui rompt clairement avec l’agitation régnant en contrebas, sur l’avenue Max Juvénal. Il s’agit d’un lieu végétalisé qui engendre une certaine intimité et de nombreux usagers se le sont approprié, comme en témoignent les propos tenus par cet homme résidant dans le quartier Jas de Bouffan et se rendant à la gare routière tous les jours pour rejoindre la gare TGV. Il confie :

“je passe par ce chemin quotidiennement, même si c’est plus long que de passer par l’avenue de L’Europe. Je préfère éviter les grands axes où il y a du bruit et trop de monde. Ce chemin boisé et la passerelle sont des lieux plaisants, beaux, où il y a une ambiance agréable” Néanmoins, bien que le chemin Paul Martin soit un lieu agréable, il n’invite pas à effectuer une pause. En effet, ce n’est qu’un petit chemin ombragé, bordé de haies mais sans aucun mobilier prévu pour les piétons.

Le Square Thomson un lieu créé pour

i101 les résidents mais peu investi Réalisation : Atelier Horizons

La place Coimbra : un espace minéral,

i102 et renfermé qui n’invite pas à la pause Réalisation : Atelier Horizons

DES ESPACES DE LOISIRS EXTÉRIEURS AU SITE ET À LA VILLE Corrélativement à ce manque de mobilier urbain, le site Sextius Mirabeau se caractérise par une absence d’espaces voués aux loisirs extérieurs. Cela transparaît d’abord dans la rareté des espaces végétalisés. Aucun espace vert de superficie importante ne se trouve au sein du site. La végétation se concentre essentiellement le long des voies ferrées, de l’avenue Max Juvénal et de certaines rues (notamment celles qui ceinturent notre péimètre) grâce aux alignements d’arbres. Sextius Mirabeau se caractérise avant tout par sa minéralité. La nature semble s’effacer au profit de cet élément minéral, ce qui est très nette sur certains points du site. Ainsi, sur l’Esplanade des “Justes parmi les nations” et la place Charles de Gaulle, la végétation est restreinte, dominée et maîtrisée. Cette végétation est également un élément de contraste entre la partie Ouest et Est du site. Certains résidents soulignent en effet des différences au niveau de l’entretien des espaces verts. En témoigne les propos tenus par cet homme interrogé sur l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart et habitant avenue de Pérouse :

“ ici (avenue Wolfgang Amadeus Mozart) c’est propre mais là-bas il y a un gros manque d’entretien. Les pieds d’arbres ne sont pas nettoyés, il y a un gros manque de verdure mais par contre beaucoup d’herbes folles !”

L’esthétique minérale et le manque de végétation font aussi polémique ; un homme interpelle :

i106

Les espaces vert dans le centre ville d’Aix-en-Provence en 2016

“ regardez là-bas (extrémité ouest de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart) ils ont mis des bambous mais vous avez vu comment ils sont ?! Il y a deux trois ans ils étaient tout verts, maintenant ils sont tous gris et tous secs ! ” Plus largement, des critiques visent également le manque d’espaces “échappatoires”, permettant de s’isoler de la voirie et de la ville. L’individu précédemment cité en vient à contester la décision qui a été prise d’interdire l’accès du public au toit du Grand Théâtre de Provence :

Jardin du Pavillon Vendôme

a51

“ c’est inadmissible, soit disant qu’il y avait des gens qui buvaient sur le toit mais ils auraient pu mettre en place un système qui permettait de ne fermer que le soir ! Imaginez les touristes qui arrivent là, qui voient le Grand théâtre et finalement qui voient qu’on ne peut pas monter sur le toit, c’est inadmissible ! ”

Parc Montperrin

Parc Jourdan

espaces verts Parcs privés Parcs publics

Un mobilier urbain absent avenue WAM,

i103 qui pousse les piétons à s’installer par terre Réalisation : Atelier Horizons

sextius Mira be au

Un mobilier urbain absent avenue WAM,

i104 qui pousse les piétons à s’installer par terre Réalisation : Atelier Horizons

Éléments de repère Espaces verts privés et de nature ordinaire Alignements d’arbres

Bâti Périmètre d’étude Voies ferrées A51

Place Charles de Gaulle : plantation de quelques platanes i105 Réalisation : Atelier Horizons

200 mètres

400

Source : IGN, BD Topo 2013, INSEE 2012 Réalisation : Atelier Horizons Mars 2016

Ainsi, la grande majorité des résidents ne reste pas sur le site Sextius Mirabeau pour ses loisirs extérieurs. En semaine, ils se rendent dans les espaces verts publics que compte la ville (espaces verts extérieurs au terrain d’étude). Les étudiants tout particulièrement, investissent le parc Jourdan. Le parc de la Torse et le jardin du Pavillon Vendôme attirent également quelques résidents. Comme cet homme vivant à la Traverse de l’Aigle d’Or :

“je vais à la Torse pour le footing. Avant j’allais au chemin le long de l’Arc mais il y avait trop de chiens sans laisse ! Je vais aussi souvent au jardin du Pavillon Vendôme pour lire le journal en fin d’après-midi” Les espaces verts sont très peu présents sur le site Sextius Mirabeau. Celui-ci ne comporte pas de parc et se distingue avant tout par son caractère minéral. Ce constat peut s’appliquer à l’ensemble du centreville aixois où les espaces verts publics sont rares.

Pour ce qui est du week-end, la plupart des personnes interrogées sortent de la ville. Cela s’explique par l’attractivité des territoires naturels situés à proximités d’Aix-en-Provence. Plusieurs propos recueillis au cours des questionnaires viennent confirmer cela : “en général je vais plutôt

sur la côte d’Azur lorsque j’ai envie de prendre l’air” ; “je préfère aller à la mer quand il fait i108

beau” ; “si j’ai envie de me promener je prends la voiture et je vais à la campagne ”.

Ces territoires se distinguent par leur attractivité. La commune d’Aix-en-Provence est située dans un espace fortement marqué par la présence de massifs comme ceux du Concors-Sainte Victoire de la Trevaresse ou du Montaiguet. L’Ouest d’Aix-en-Provence affiche pour sa part de vastes terres agricoles. Celles-ci représentent 20% de la superficie de la commune et se composent de cultures majoritairement axées sur les céréales, les fruits

Unités paysagères d’Aix-en-Provence et des alentours

et légumes et la vigne. En 2010, la commune compte d’ailleurs 283 exploitations viticoles. Enfin, d’autres zones naturelles sont aussi aptes à la détente et aux promenades. Parmi elles la rivière de l’Arc, la Touloubre, le lac de Bimont ou encore la mer Méditerranée. Ainsi, en raison d’un manque de mobilier urbain et d’espaces extérieurs voués aux loisirs, le site Sextius Mirabeau est peu investi par ses résidents et l’ensemble des personnes qui le fréquentent. Il se veut avant tout un lieu de passage et n’est donc pas adapté aux loisirs extérieurs.

Aix-en-Provence possède la particularité d’être entourée de vastes espaces naturels, à la fois terres cultivées et massifs. On peut également noter la présence du lac du Bimont à l’Est.

Massif de trévaresse

la touloubre

Venelles

Massif de la sainte Victoire

Massif des 4 termes et chaine de lançon Éguilles

À GARDER en MÉMoire …

lac du Bimont

Ventabren

aix-en-Provence

rivière de l’arc

Massif de l’arbois

Bassin du réaltor

Bouc-Bel-air Éléments naturels structurants

Lac du Bimont i107 Réalisation : Atelier Horizons

Massifs / Zones naturelles Isolignes Terres cultivées Hydrographie

Éléments bâtis

gardanne

Massif du Montaiguet

réseaux

Centre ancien d’Aix en Provence Bâti dense

Autoroutes

Bâti diffus Zones industrielles et commerciales

Voies ferrées

Routes départementales

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Romain Chazel Mars 2016 0

2,5 Kilomètres

Un mobilier urbain destiné à la pause piétonne peu présent sur le site les allées Provençales et l’avenue WaM : des rues conçues comme des lieux de passage des espaces publics peu mis en valeur Un site très minéral manquant d’espaces verts et de lieux destinés aux loisirs extérieurs des habitants qui se reportent sur les espaces naturels extérieurs au centre ville 55

2. Une offre commerciale inégale et inadaptée ? Deux constats importants se dégagent à travers l’offre commerciale du site Sextius Mirabeau. D’une part, celle-ci se situe presque exclusivement sur le secteur Est du site et oriente de façon exclusive les déplacements des individus selon un axe Ouest-Est.

D’autre part on peut constater une dichotomie importante entre les grandes enseignes des Allées Provençales et les plus petits commerces du secteur. Ces deux caractéristiques de l’offre commerciale du site portent ainsi atteinte à son appropriation par les résidents et limitent son habitabilité.

DES COMMERCES CONCENTRÉS À L’EST ET ABSENTS À L’OUEST Il apparait premièrement que l’offre commerciale que propose le site Sextius Mirabeau se concentre essentiellement à l’Est de l’Avenue Max Juvénal. La plupart des commerces se trouvent en effet sur ce secteur. Il peut s’agir aussi bien de grandes enseignes que de plus petits commerces. Les premières se situent au niveau des ‘‘Allées Provençales’’. Les seconds, pouvant être qualifiés de ‘‘commerces de proximité’’, sont plus épars. Ils se situent principalement au Nord de la gare routière et le long du boulevard de la République. Ils sont divers : épiceries, boulangeries, papeteries, fleuriste, boucheries, magasins bios...

différences importantes. Les enseignes des Allées Provençales reposent avant tout sur leur capacité à attirer des individus à l’échelle de la ville et de la métropole. Ces magasins sont donc voués à drainer un large public n’habitant pas nécessairement sur le site Sextius Mirabeau.

La faible offres commerciales et culturelle à l’ouest est néanmoins quelque peu compensée par une présence importante d’établissements orientés vers les services. Parmi eux : coiffeurs, médecins, auto-écoles, garage automobile, banques...

‘‘ grâce à la boulangerie nous attirons toujours les mêmes et le snack nous permet d’attirer les passants, de viser plus large. ‘‘

Cela se vérifie premièrement à travers le nombre d’individus qui s’y rendent. La boulangerie-pâtisserie Chez Augustine compte ainsi approximativement 400 clients par jour en semaine, dont la moitié ne réside pas dans le quartier. A ce propos, la gérante de cet établissement déclare :

Ces deux types d’offres commerciales présentent des

des ‘‘Allées Provençales’’ i109 Commerces Réalisation : Atelier Horizons 56

de proximité i110 Commerces Réalisation : Atelier Horizons

Elle estime aussi :

‘‘ c’est un bon emplacement, il y a beaucoup de monde qui passe et en plus c’est renforcé par la présence du Grand Théâtre à côté. ‘‘ L’attractivité des Allées Provençales se constate également à travers l’origine géographique des personnes présentes. Nombreuses sont celles extérieures à la commune d’Aixen-Provence. Parmi elles une jeune femme de 27ans venue de Toulon en transports en commun pour s’y promener. Ou encore un trentenaire originaire de Salonde-Provence venu spécialement pour y faire ses achats.

Provençales ce qui vient alimenter les déplacements selon un axe Ouest-Est. A l’inverse, la majorité des habitants du secteur Est ne se rendent pas à l’Ouest. La réponse de cet homme quadragénaire résidant rue du Bras d’Or lorsqu’il lui est demandé s’il se rend parfois de l’autre côté de l’esplanade Wolfgang Amadeus Mozart se veut révélatrice :

‘‘ j’ai été une fois boire un verre à l’hôtel Renaissance. Donc je ne vais jamais de l’autre côté, non. Parce qu’il n’y a rien à faire ! ’’

La présence de l’office de tourisme à proximité n’est pas anodine. Avec une superficie de 3500m2 et 420 000 visiteurs il attire de nombreux individus étrangers à la ville sur les Allées Provençales.

D’autre part, les témoignages recueillis auprès des personnes vivant à proximité d’Encagnane viennent soulignent une fréquentation plus ou moins régulière des Allées Provençales et des autres commerces de l’Est. Selon une retraité résidant avenue de Pérouse :

A l’inverse de ces grandes enseignes se situant au niveau des Allées Provençales, les petits commerces sont établis dans des secteurs moins passants, situés en pied d’immeubles et leur superficie est modeste. La plupart des gérants qui ont été interrogés déclarent recevoir en moyenne 60 et 80 clients par jour. Bien qu’ils accueillent parfois des personnes ne vivant pas dans le quartier, leur activité repose avant tout sur les gens résidant à proximité.

‘‘ tout est là-bas (Allées Provençales et centre-ville historique), ici on a rien, il n’y a pas de commerce de proximité. ’’

Néanmoins il convient de souligner que ces différents commerces, quel que soit leur type, sont presque inexistants à l’Ouest de l’avenue Max Juvénal. Bien que l’offre en termes de services y soit relativement importante cela ne suffit pas à équilibrer les déplacements entre Est et Ouest. En effet, les habitants résidant à l’Ouest fréquentent régulièrement les commerces des Allées

Comme de nombreux autres, elle se tourne également vers d’autres magasins pour faire ses achats, principalement le Super U qui se situe à proximité du périmètre d’études. Les commerces en prêt-à-porter des Allées Provençales sont une des raisons qui pousse les habitants de l’Ouest à se rendre à l’Est, ce que vient souligner les propos de cet étudiant résidant avenue de Carthage :

‘‘je fais mes courses à Carrefour Les Milles et mon shopping soit aux Allées Provençales, soit à Marseille.’’

i111

Fonction du bâti en rez-de-chaussée sur le terrain d‘étude en 2016

‘‘ pour mes achats je me rends essentiellement au Casino et à Plan de Campagne, de temps à autres aux Allées Provençales, au Monoprix. ’’

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‘‘ je fais la plupart de mes courses alimentaires à La Pioline (Carrefour) et quelque fois pour me dépanner au Monoprix des Allées Provençales. ‘‘

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‘‘ je vais souvent au Casino et parfois au Monoprix, je vais aussi de temps en temps au marché en centre-ville. ’’

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Les marchés ont été peu cités parmi les interrogés, même si certains à l’instar de cette retraité semblent y avoir leurs habitudes :

‘‘ je vais à celui d’Encagnane et à ceux du centre-ville quand je suis avec des amis même s’ils sont plus loin et plus chers, ils sont mieux agencés. ’’

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Le Monoprix qui s’y trouve se voit aussi fréquenté de temps à autres par les habitants de l’Ouest :

Avenue de l’ Eu

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Fonction du bâti en RDC Fonction d’habitat

Fonction commerciale

Fonction administrative

Fonction culturelle

Fonction de service

Bâti entourant le site

Infrastructures de transport Voies ferrées Routes Gare routière d’Aixen-Provence

N 0

75 mètres

150

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Atelier horizons Avril 2016

Les commerces sont très présents à l’Est du site du fait de la présence des Allées Provençales. Néanmoins, ils se retrouvent également en d’autres points du site sous la forme de commerces de proximité. Il est aussi à noter une forte présence des services à l’Ouest de l’avenue Max Juvénal

DES COMMERCE DE PROXIMITÉ MENACÉS ? Les petits commerces sont essentiels à l’habitabilité du quartier, ils sont facilement accessibles et les résidents du quartier y ont leurs habitudes. En témoignent les longues minutes d’échange entre commerçants et clients remarquées lors de la passation des questionnaires. Pourtant, depuis l’ouverture des Allées Provençales, ces commerces de proximité semblent soumis à une concurrence de plus en plus forte qui les pousse aujourd’hui à se distinguer pour subsister. Face aux grandes enseignes des Allées Provençales, ils tentent de se distinguer en différenciant leur offre de produits. Premier exemple révélateur, celui du magasin bio «Ecolojia », un des premiers commerces implantés sur le site Sextius Mirabeau. Son gérant souligne que :

‘‘ des magasins comme Monoprix et Nature et Découverte se sont mis au bio, forcément ça me fait de la concurrence. ’’

« L’épicerie du Coing », rare commerce se situant à l’Ouest du périmètre d’études, sur l’avenue de l’Europe, se distingue pour sa part grâce à son concept. Il s’agit en effet d’une association créée il y a deux ans, promouvant la consommation de produits bios et locaux. C’est ce qui fait sa force selon sa gérante :

‘‘ grâce à l’épicerie certaines personnes du quartier qui ne se connaissaient pas se sont rencontrées. ’’

‘‘ Sephora ce n’est pas vraiment de la concurrence pour nous, nous on n’est pas que de l’esthétique on est aussi beaucoup tourné vers la coiffure. ’’

‘‘ on ne souffre pas vraiment de la concurrence, notre philosophie et notre concept vont au-delà du bio. Puis nous, on ne propose pas de grandes marques bio que les grandes enseignes commencent à proposer donc ça ne nous nuit pas vraiment.’’

Cela vient donc confirmer la capacité des petites structures à créer du lien social, élément essentiel pour l’habitabilité d’un espace.

Il en va de même pour l’épicerie Noy qui propose à la fois des produits « classiques » et des spécialités turques, arméniennes, grecques et orientales. Elle estime :

Cette épicerie entend également favoriser les rencontres entre habitants au sein du quartier. Selon sa gérante :

Une vendeuse du magasin « Tout pour la coiffure » situé avenue des Belges déclare de fait :

C’est ainsi que l’implantation de la gare routière a été fortement bénéfique pour les différents commerces implantés sur l’Avenue des Belges. Cette voie concentre en effet les flux de voyageurs naviguant entre le centreville aixois et la gare.

‘‘ moi du coup j’essaie de plus me centrer sur tout ce qui est compléments alimentaires et produits de soin. ’’

‘‘ on est très spécialisé du coup on a pas vraiment de concurrence sur Aix-enProvence. Je dirais que nos clients sont pour moitié des habitants du quartier et l’autre moitié des gens venus de plus loin spécialement pour nos spécialités. ’’ L’opération Sextius Mirabeau n’a pas uniquement engendré de la concurrence pour ces commerces dits de proximité. Elle a en effet été bénéfique pour certains d’entre eux.

Il tente alors de se démarquer de ces grands groupes en proposant des produits différents :

rue des Allumettes i112 Ecolojia, Réalisation : Atelier Horizons

Le bio n’est pas le seul domaine à être concurrencé par les enseignes des Allées Provençales. L’implantation d’un nouveau magasin Sephora a aussi pu entrer en concurrence avec certains commerces se trouvant sur le site Sextius Mirabeau. Néanmoins, leur spécificité leur permet de relativiser la concurrence.

L’épicerie du coing, Avenue de l’Europe i113 Réalisation : Atelier Horizons

i114 Commerce de proximité : épicerie Noy, Bd Victor Coq

Réalisation : Atelier Horizons

La vendeuse du magasin « Tout pour la coiffure » assure ainsi avoir vu sa clientèle augmenter suite à l’implantation de la gare routière, elle estime :

Ces propos sont aussi tenus par d’autres commerces, une vendeuse de l’épicerie Noy située boulevard Victor Coq avoue :

‘‘ beaucoup de gens passent sur l’avenue, c’est un bon emplacement. ’’

‘‘ on pensait que la gare ça apporterait une nouvelle clientèle mais finalement ça n’a pas vraiment eu d’effet positif. Les gens de la gare ont tout ce qui leur faut ailleurs. ’’

Cependant, il semble que les commerces de l’avenue des Belges soient les seuls à profiter de l’attractivité de la gare routière. En effet, d’autres, pourtant situés à proximité n’ont pas vu de réels changements et expliquent cela par le fait que la très grande majorité des voyageurs empruntent l’avenue des Belges. Ainsi, selon le gérant d’Ecolojia, situé rue des Allumettes :

‘‘ la gare routière n’a rien rapporté, les gens passent pas là ils sont sur l’avenue des Belges, ici personne ne passe. ’’

Néanmoins, la plupart des commerces préexistants à l’opération Sextius Mirabeau estiment avoir pu tirer profit de celle-ci. Elle a en effet contribué à la venue de nouveaux habitants en centre-ville et donc de nouveau consommateurs. C’est ce que souligne le gérant d’une boucherie située boulevard de la République :

‘‘ les nouvelles constructions ça a forcément été bénéfique, ça a amené de nouveaux habitants et donc de nouveaux clients. ’’

La gérante de l’Epicerie du Coing affirme pour sa part :

‘‘ la gare ça n’a rien changé car les gens passent pour rentrer chez eux mais ne s’arrêtent pas. ’’

: ‘‘ Tout pour la coifure ‘‘,Avenue des Belges i115 Magasin Réalisation : Atelier Horizons

Il en va de même pour le fleuriste « Un dimanche à la campagne » situé sur la même rue :

‘‘ dans tous les cas ça n’a pu qu’avoir que des effets bénéfiques parce que ça a amené de nouveaux habitants. ’’

À GARDER EN MÉMOIRE … Une offre commerciale située presque exclusivement à l’Est du site Une présence de grandes enseignes et de plus petits commerces pouvant être qualifiés de commerces de proximité. Une non appropriation du secteur Ouest par les habitants de l’Est Des petits commerces qui s’adaptent à la présence des Allées Provençales La présence de la gare routière seulement bénéfique pour les commerces situés avenue des Belges

Boulevard de la République i116 Boucherie, Réalisation : Atelier Horizons

3. UN forum culturel pour quels usagers ? Les infrastructures du forum culturel créées par l’opération Sextius Mirabeau s’avèrent relativement peu fréquentées par les résidents du périmètre d’étude. Pourtant des efforts sont faits pour qu’elles s’ouvrent au plus grand nombre.

DES INFRASTRUCTURES INVESTIES PAR UN CERTAIN TYPE D’USAGERS Les infrastructures culturelles destinées à attirer un large public aixois et au-delà, sont peu utilisées par les résidents du site, notamment ceux qui habitent à proximité d’Encagnane. Cela ressort nettement dans les questionnaires remplis. En effet, la majorité des habitants interrogés avoue ne jamais les fréquenter. Cela peut premièrement s’expliquer par un manque de moyens financier, à l’instar de ce retraité vivant avenue de Pérouse en HLM et qui avoue :

‘‘ non je n’y vais jamais, je n’ai pas de sous, ça coûte trop cher ! ‘‘ En effet, malgré des tarifs adaptés comme les ‘‘tarifs légers ‘‘ proposés par le Grand Théâtre aux demandeurs d´emploi, aux personnes vivant des minimas sociaux ou aux moins de 26 ans, fréquenter ces infrastructures représent un effort financier. Au cours des entretiens, un malaise s’est même parfois installé quand il fallut interroger des personnes sans grandes ressources, comme ce résident d’Encagnane ou ce monsieur avouant ses difficultés et reconnaissant bénéficier de plateaux repas. Il y a aussi une explication liée au manque d’intérêt pour le Grand Théâtre, le Conservatoire ou encore le Pavillon Noir est aussi due pour certains à un simple manque d’intérêt, comme le confesse cet étudiant résidant avenue de Carthage :

‘‘ je n’ai pas vraiment le temps ni l’envie de fréquenter de telles infrastructures et de toute façon je n’y pense jamais. ‘‘ C’est aussi le cas de cette mère de famille qui déclare :

‘‘ je ne vais jamais dans ces endroits, avant j’allais juste un peu à la bibliothèque pour mon fils mais maintenant plus du tout ‘‘ 60

Certains n’hésitent pas à dénoncer ce qu’ils considèrent comme des lieux élitistes, à l’instar de ce retraité qui en vient à critiquer la présence de l’hôtel de luxe Renaissance situé à proximité du forum culturel :

‘‘ c’est beaucoup trop cher, personne ne peut y aller, c’est pareil ici (forum culturel) ce n’est pas pour les gens modestes ‘‘ Cela étant, plusieurs habitants interrogés se sont montrés au contraire très enthousiastes par rapport au forum culturel. Parmi eux, certains confient même être venus s’installer spécifiquement dans le quartier Sextius Mirabeau pour la culture. C’est le cas de cette jeune retraitée qui vit depuis trois ans avenue de Pérouse :

quartier, déclare profiter tant qu’il le peut de la proximité des infrastructures culturelles avant de déménager un jour prochain en maison individuelle. Mais les retraités ne sont pas les seuls. En témoigne ce cadre quadragénaire résidant rue du Bras d’Or, heureux de faire savoir qu’il est abonné à ces infrastructures :

‘‘ je les fréquente beaucoup, oui. J’ai un abonnement au Grand Théâtre et au Pavillon Noir tous les ans depuis qu’ils sont ouverts. Je vais parfois au nouveau conservatoire, mais c’est plus rare. ‘‘

‘‘ je suis venue pour la culture, tout se concentre ici ‘‘ Elle dit beaucoup fréquenter ces infrastructures et n’utilise que celles-ci pour ses loisirs. Il en va de même pour cette autre jeune retraitée d’origine parisienne, arrivée avenue de Pérouse un an et demi auparavant, et qui déclare :

‘‘ je me suis installée ici parce que tout est à portée de main, je fais de nombreuses activités : théâtre, cinéma, peinture. ‘‘ Selon elle les infrastructures culturelles sont ‘‘ géniales ’’ et présentent un ‘‘ réel plus ‘‘ pour le quartier. D’ailleurs, parmi les personnes interrogées fréquentant le forum culturel, on recense de nombreux retraitées venues s’installer récemment dans le quartier. Aux deux cas cités précédemment peuvent s’ajouter ces deux couples : le premier résidant à proximité d’Encagnane regrette l’absence d’horaires nocturnes à la bibliothèque Méjanes. Le second, arrivé en novembre 2016 dans le

Hôtel Renaissance i117 Réalisation : Atelier Horizons

Il semble donc que le Grand Théâtre, le Conservatoire et le Pavillon noir soient attractifs seulement pour un certain public, en majorité des retraités et des cadres vouant un grand intérêt à la culture. La localisation de ces infrastructures peut aussi expliquer ce constat. En effet, mis à part le bâtiment des archives départementales, tous les bâtiments du forum culturel se situent à l’Est de l’avenue Max Juvénal et donc plus éloignés des quartiers d’habitat social de l’Ouest.

LA MÉJANES, OUVERTE À TOUS ? Néanmoins, de nombreux individus ont précisé que même s’ils ne fréquentaient jamais le Grand Théâtre, le Pavillon Noir ou le Conservatoire, il leur arrivait de se rendre à la bibliothèque Méjanes. Cet établissement attire un public plus large et plus représentatif des résidents du quartier. C’est ce que confirment ces deux personnes interrogées Square Thomson. La première, un homme d’une trentaine d’années vivant avenue de Pérouse confie :

‘‘ oui je viens régulièrement à la bibliothèque, je suis abonné mais je ne vais jamais au théâtre ‘‘ La seconde, une habitante du quartier Jas de Bouffan affirme pour sa part :

‘‘ je viens environ une à deux fois par mois à la bibliothèque mais c’est le seul endroit (lieu culturel) où je vais ‘‘ La bibliothèque semble également bénéficier de son implantation au sein de la cité du livre qui propose une diversité de services. Ainsi, cet homme, résidant en foyer d’hébergement à proximité d’Encagnane avoue :

de ratisser un large public : expositions, conférences, rencontres et lectures, concerts et projections, clubs de lectures... Enfin, l’établissement propose des tarifs adaptés aux divers publics. Ainsi, la fréquentation est gratuite pour les moins de 18 ans, les inscrits à pôle emploi ou encore les bénéficiaires du RSA ou de toute allocation sociale (à l’exception des allocations familiales). Les habitants de la Communauté du Pays d’Aix bénéficient aussi de tarifs moins élevés. Leurs droits d’inscription annuels sont de 19€ alors que ce montant s’élève à 37euros pour ceux résidant en dehors de la CPA. En dépit de ces efforts, il apparaît pourtant que les 14 355 abonnés de la Méjanes en mai 2015 sont d’un point de vue socio-démographique en décalage avec l’ensemble de la population aixoise. Au regard des statistiques concernant leur CSP, il est clair que cette bibliothèque ne parvient pas à attirer certaines catégories sociales peu favorisées. Ainsi parmi les abonnés ayant précisé leur CSP lors de leur inscription, seulement 0.7%27déclarent être ouvriers. Cette part est extrêmement faible puisque selon l’INSEE les ouvriers représentaient 6.8% de la population aixoise en 2012. A l’inverse, on constate une surreprésentation des cadres et professions intellectuelles supérieures puisqu’ils représentent 23.7% des abonnés alors que selon l’INSEE ils constituaient seulement 14.3% de la population active de la commune en 2012. Enfin, les statistiques permettent également de montrer la fréquentation importante des retraités puisqu’ils constituent 21.6% des abonnés de la

‘‘ je vais quand même très rarement à la bibliothèque mais je vais souvent au café qui est juste en face ‘‘ Cette capacité d’attraction peut en partie s’expliquer par les politiques d’ouverture au plus grand nombre mises en place au fil des années par l’établissement. Celles-ci ont été largement commentées par la directrice adjointe de la bibliothèque, lors d’un entretien réalisé en mai 2016. La bibliothèque Méjanes a passé de nombreux partenariats avec des institutions diverses : établissements scolaires et universitaires, hôpitaux, prison, maisons de retraite, centres sociaux, centre de loisir, services de la petite enfance ou encore services de l’emploi. La Méjanes organise également de nombreuses activités qui lui permettent 27

bibliothèque Méjanes en mai 2015.

la bibliothèque puisque seulement 3.7% d’entre eux habitent en dehors de la CPA.

D’autre part, il y a une surreprésentation des individus habitant dans les quartiers du centre-ville (IRIS centraux, Couronne Est, Couronne Ouest partie Nord et Couronne Ouest partie Sud). Ils représentent en effet 25% des abonnés alors qu’en 2012 ils représentaient seulement 17% de la population aixoise. Cela peut s’expliquer par la présence importante des cadres et professions intellectuelles supérieures dans certains de ces IRIS et par la proximité de la bibliothèque. Enfin, la très nette majorité des abonnés réside à proximité de

13 %

Il semble ainsi que Le Conservatoire, le Grand Théâtre ou le Pavillon Noir ne soient pas fréquentés par l’ensemble des résidents du quartier. Il en va de même pour la bibliothèque Méjanes, bien que cela soit plus nuancé, et qu’elle cherche à s’ouvrir au plus grand nombre. L’appropriation limitée de ces établissements par une partie non négligeable des habitants du site Sextius Mirabeau représente une limite à son habitabilité.

2 %

10 % 22 % 1 %

5 %

Cadres et professions intellectuelles supérieures

Agriculteurs Employés Artisans Étudiants Cadres et professions intellectuelles supérieures Ouvriers Chômeurs Retraités Professions intermédiaires Autres

16 %

24 % 8 %

À GARDER EN MÉMOIRE …

Méjanes i118 Bar Réalisation : Atelier Horizons

Conservatoire, Grand Théâtre de Provence et Pavillon noir : des infrastructures peu investies par les individus aux revenus modestes et non sensibilisés à la culture. Un un forum culturel fréquenté essentiellement par des retraités et des cadres et professions intellectuelles supérieures.

Une volonté de la bibliothèque Méjanes de s’ouvrir à un plus large public... ... qui montre ses limites : une surreprésentation des cadres et retraités parmi ses abonnés en 2015.

L’ensemble des données citées ci-dessus sont issues de données transmises à titre personnel par la directrice adjointe de la Méjanes, Mme Béatrice Coignet

4. Un rapport à la rue spéciFIque La présence de parkings souterrains destinés à répondre aux problèmes de stationnement sur le site et la configuration des immeubles résidentiels établissent un rapport à la rue spécifique au sein du site Sextius Mirabeau. Celui-ci se veut quelque

peu distant, un net repli sur la sphère privée étant constaté. Il s’agit là encore d’un nouvel élément réduisant l’habitabilité du site.

DES PARKINGS PRIVÉS SOUTERRAINS, EN RÉPONSE À DES CONDITIONS DE STATIONNEMENT PUBLIC DIFFICILES. Bien qu’il soit un élément clef pour l’habitabilité, le stationnement pose donc un problème au sein du site Sextius Mirabeau. Cela peut s’expliquer par la volonté d’écarter l’automobile du centre-ville et par l’attractivité de l’offre commerciale et culturelle du lieu. Ces deux facteurs mettent alors en avant un stationnement souterrain important au niveau des Allées Provençales au détriment du stationnement en surface rare et cher. Une nouvelle fois un contraste s’opère entre l’Ouest et l’Est du site. En effet, contrairement au secteur Est proche du centre historique, le secteur Ouest se distingue par un stationnement en surface non payant sur la presque totalité de ses rues. Le secteur Est pour sa part propose deux parkings souterrains d’envergure. Le plus important est celui du parking de la Rotonde qui se situe à proximité immédiate des Allées Provençales et des commerces du centre historique. D’une capacité de 1800 places, il affiche des prix relativement élevés puisque 10h de stationnement en journée y coûtent 21.90€. Le second se trouve un peu plus au Sud. Il s’agit du parking

du parking Méjanes i119 Entrée Réalisation : Atelier Horizons 62

Méjanes à proximité immédiate du Forum culturel et à quelques centaines de mètres des Allées Provençales. Sa capacité est plus limitée puisqu’il propose 800 places et ses tarifs sont moins élevés, 10h de stationnement en journée y coûtant 16.40€. Hormis ces parkings souterrains, l’Est du site se caractérise également par une offre de stationnement en surface plus limitée qu’à l’Ouest. En effet, certaines rues comme la rue des Allumettes, une partie de la rue Irma Moreau, de la Traverse de l’aigle Nord et de l’avenue Joseph Villevielle ne permettent pas le stationnement. Les autres

rues sont toutes des zones de stationnement payants. Parmi elles : la rue de l’Entrepôt, la rue du Bras d’Or ou encore le boulevard de la République. Les horodateurs qui y sont implantés proposent un prix d’1€ pour une demi-heure de stationnement, de 2€ pour une heure, 4€ pour deux heures... Le montant double pour chaque heure supplémentaire. Il est cependant prévu pour les résidents des tarifs préférentiels qui leur permettent de bénéficier d’une baisse de 50% sur les tarifs initiaux. Ces prix élevés rendent le stationnement sur la voie publique compliqué. C’est ce que souligne le gérant de la

Stationnement ‘‘ sauvage ‘‘ Avenue de l’Europe i120 Réalisation : Atelier Horizons

boucherie située boulevard de la République :

‘‘ je suis bien placé mais il est devenu de plus en plus dur de stationner devant, avant ce n’était pas ça, les gens venaient et se garaient ‘‘

i121 Horodateur Réalisation : Atelier Horizons

i122

L’offre de stationnement public en surface et souterrain en 2016 Bo

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‘‘ tous les gens qui travaillent dans le centre viennent se garer là et c’est normal vu que c’est gratuit ! ‘‘

bliq

Av Joseph Villevieille

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Rotonde

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Rotonde

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Bd des Belges

Av Jules Max Juvénal

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Ce taux de motorisation plus élevé sur Sextius Mirabeau peut s’expliquer par la présence de nombreux parkings souterrains privés. Ces derniers se trouvent dans les immeubles collectifs récents et ont été créés pour faire face aux problèmes de stationnement. La très grande majorité des habitants interrogés se déclare soulagée de disposer d’une place de stationnement propre :

Méjanes

Avenue de l’ Eu

rope

Type de stationnement

‘‘ les parkings sont beaucoup trop chers, ce n’est pas possible sans garage ‘‘

Rotonde

Les caractéristiques de l’offre de stationnement de Sextius Mirabeau impactent directement le quotidien des résidents et des usagers du site. Cela est d’autant plus le cas que 61% des ménages vivant sur les deux IRIS principaux du site (Couronne Ouest partie Nord et Couronne Ouest partie Sud) possèdent au moins un véhicule. Ce taux est encore plus élevé à Encagnane puisqu’il atteint 68%. En revanche, le centre-ville compte seulement 45% de ménages motorisés.

‘‘ heureusement j’ai un garage ‘‘

Ré

Av en ue

Bien que le stationnement public soit gratuit sur le secteur Ouest, il n’en reste pas moins complexe aussi. En effet, cherchant à éviter le stationnement payant du secteur EST, de nombreux usagers viennent s’y garer. C’est un élément souvent mis en avant par les habitants du quartier. Un résident du secteur déclare :

Zone non payante

Infrastructures de transport Parking en zone bleue

Zone payante Zone Bleue

Parking sous terrain payant

Voies ferrées Routes Gare routière d’Aixen-Provence

N 0

75 mètres

150

Source : IGN, BD Topo 2013 Réalisation : Atelier horizons

Le stationnement est un problème récurent sur le site Sextius MIrabeau. Les prix élevés des parkings du secteur Est (qu’ils soient souterrains ou en surface) impliquent un engorgement stationnaire à l’Ouest où les places sont gratuites.

Avril 2016

‘‘ ça va moi j’ai un garage mais quand mes amis viennent ils bataillent pour trouver des places, ce n’est pas facile ! ‘‘

UN MANQUE DE DIALOGUE ENTRE ESPACES EXTÉRIEURS PUBLICS ET ESPACES INTÉRIEURS PRIVÉS Contrairement aux immeubles de centre-ville ou encore du quartier Mazarin, la plupart des nouveaux immeubles construits par l’opération Sextius Mirabeau offrent donc des parkings privés souterrains. Ceux-ci ont un impact fort sur le rapport à la rue des résidents du quartier. Plus largement, la configuration des bâtiments éloigne les espaces extérieurs publics des espaces intérieurs privés. En effet, les personnes vivant dans ces résidences équipées de parkings n’ont pas nécessairement besoin de rentrer en contact avec l’extérieur pour sortir de chez elles. Il leur suffit d’emprunter les ascenseurs afin d’accéder à leur véhicule. C’est une différence importante avec les immeubles plus anciens du centre-ville historique aixois qui ne disposent pas de parkings privés en sous-sol. La séparation entre les logements et la voie publique se trouve aussi renforcée par la présence d’espaces tampons au niveau des sorties d’immeuble. Ainsi, de nombreux halls vitrés accessibles uniquement par digicodes ont été créés. Ils donnent l’impression de résidences fermées, peu

ouvertes et dédiées exclusivement à ceux qui les habitent. Ces entrées d’immeubles permettant une séparation assez nette avec la voirie, se matérialisent également sous la forme d’entrées extérieures monumentales. C’est le cas de l’entrée de la résidence de l’Esplanade de l’Arche au niveau du boulevard Victor Coq. En effet, elle prend la forme d’une longue passerelle surmontant une zone d’eau. A son extrémité se trouve un vaste escalier permettant d’accéder à une cour intérieure, invisible depuis la voie publique. Cet espace extérieur privé occupe une superficie importante et il est entièrement grillagé. L’éloignement entre espaces intérieurs privés et espaces extérieurs publics est visible à travers la configuration du bâti. A l’instar de l’Esplanade de l’Arche, de nombreuses résidences disposent de cours intérieures végétalisées uniquement accessibles aux résidents et invisibles depuis la rue. La place accordée aux boites aux lettres dans ces résidences témoigne aussi de leur repli sur la sphère privée. Toutes se situent à l’intérieur des bâtiments à la différence des

immeubles plus anciens du centre-ville historique où la plupart se retrouvent au niveau des portes d’entrées ou sur les murs extérieurs. La place des fenêtres et des balcons est également révélatrice. Sur la plupart des nouveaux immeubles construits pendant l’opération Sextius Mirabeau, fenêtres et balcon sont en effet encastrés dans les bâtiments. Les balcons prennent rarement la forme d’avancées extérieures. Les fenêtres sont quant à elles clairement plus distantes de la voie publique qu’elles ne le sont dans les quartiers anciens. Le premier niveau de la plupart des immeubles s’en voit même dépourvu, alors que dans le centre historiques les fenêtres donnant directement sur les trottoirs et équipées de barreaux sont nombreuses. Il y a donc une volonté d’éloigner les ouvertures des immeubles des espaces publics extérieurs. Le rapport à la rue diffère également selon les secteurs. En effet, dans le quartier Mazarin les trottoirs sont étroits, accompagnés de mobilier urbain empêchant le stationnement. Dans les nouveaux aménagements de Sextius Mirabeau les

trottoirs sont larges et accompagnés d’arbres d’alignement. Comme pour le quartier Mazarin, on ne retrouve pas de mobilier urbain invitant à la pause. L’espace est construit pour être un lieu de passage. A Encagnane le constat est différent. Ainsi, les trottoirs sont larges et construits comme des ‘‘ places ‘‘. Ils sont accompagnés de mobilier urbain (bancs) et d’espaces verts. Tout cela favorise l’appropriation de l’espace par les habitants, une vie de quartier, ce qui n’est pas le cas du quartier Mazarin et du secteur Sextius Mirabeau. Ainsi, la présence de parkings souterrains ou extérieurs privés semblent déterminer le rapport à la rue des résidents du site Sextius Mirabeau. Ils permettent aussi de déceler un nouveau contraste entre Est et Ouest. La configuration des nouvelles résidences du secteur Est influence également grandement ce rapport à la l’espace public. Il apparait globalement une interaction limitée entre les espaces bâtis privés et les espaces publics extérieurs

Encagnane i126 Trottoir Réalisation : Atelier Horizons

À GARDER EN MÉMOIRE …

Esplanade de l’Arche i123 Entrée Réalisation : Atelier Horizons 64

collectif, Sextius Mirabeau i124 Immeuble Réalisation : Atelier Horizons

privé quartier Mazarin i125 Hôtel Réalisation : Atelier Horizons

Un stationnement cher à l’Est, rare à l’Ouest Une majorité des résidences du site équipées de parkings souterrains privés Des entrées/sorties d’immeuble impliquant une distance avec l’espace public Des résidences et des logements repliés sur la sphère privée.

III conclusion intermédiaire

La volonté initiale de faire de Sextius Mirabeau un lieu de vie animé et investi par ses résidents semble donc elle aussi montrer ses limites. L’habitabilité y apparaît restreinte, les habitants investissant peu l’espace public. Le parti pris de favoriser les flux piétons a laissé place à une absence presque totale de lieux de pause et d’espaces dédiés aux loisirs extérieurs. C’est particulièrement le cas aux Allées Provençales et sur l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart où les flux piétons sont pourtant les plus denses. De plus, le manque d’espaces verts pousse les résidents de Sextius Mirabeau à sortir du quartier (en semaine) et de la ville (en week end) pour leurs loisirs extérieurs. D’autre part, la configuration de l’offre commerciale ne pousse pas à une appropriation de l’ensemble du site par les usagers du secteur Est. En effet, les commerces étant absents à l’Ouest, ils ne se déplacent presque jamais au-delà de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart. C’est d’autant plus le cas que même les commerces de proximité se concentrent principalement sur le secteur Est. Le Forum culturel est quant à lui fréquenté par une certaine catégorie de résidents, principalement ceux de l’Est, secteur où se concentrent les cadres et professions intellectuelles supérieures. Enfin, la présence de parkings souterrains dans la plupart des résidences et la configuration du bâti résidentiel limitent considérablement le dialogue entre espace public et espace privé. Tous ces constats reflètent donc une appropriation plus que limitée du quartier Sextius Mirabeau par ceux qui l’habitent.

Conclusion

Le site Sextius Mirabeau d’aujourd’hui, de par ses multiples contrastes et son habitabilité limitée ne semble donc pas réellement correspondre aux intentions initiales de ses concepteurs. Néanmoins, il semble important de préciser que l’appropriation d’un espace s’inscrit sur un temps long. Juger de l’habitabilité d’un lieu aussi récent ayant connu il y a peu une opération de reconfiguration majeure peu de fait s’avérer délicat. L’appropriation d’un lieu dépend en partie de deux dimensions qui ne peuvent s’épanouir que sur le long terme : une dimension relationnelle (qui s’incarne par l’existence de liens entre les résidents du site) et une dimension historique (qui s’illustre par l’inscription dans le temps d’une appartenance au lieu). D’autre part, il semble que le « rapport au quartier dépend largement des caractéristiques sociales et démographiques des habitants et évolue avec l’histoire des individus ou des groupes »28. De fait, ce n’est pas parce qu’en cet instant t la plupart des individus résidant à l’Ouest du site Sextius Mirabeau ne s’approprient par les infrastructures du Forum culturel qu’ils ne le feront jamais à l’avenir. Il faut d’ailleurs souligner que l’ensemble des individus interrogés ayant avoué ne jamais les fréquenter, avaient tous connaissance de leur existence. Cela vient souligner la nécessité de persévérer dans la mise en place de politiques d’ouverture et de sensibilisation à la culture visant à faire prendre conscience que celle-ci n’est pas qu’une affaire d’élites. De plus, penser l’appropriation d’un quartier aujourd’hui ne peut se faire sans prendre en compte l’évolution des villes

et notamment l’accroissement de la mobilité quotidienne. Cela vient en effet remettre progressivement en cause le statut du quartier comme échelle d’inscription territoriale. Les individus ont désormais la possibilité d’aller ailleurs, et cela se confirme avec les habitants du quartier Sextius Mirabeau qui investissent fortement d’autres espaces tels que le centre-ville historique ou les espaces naturels aux alentours de la ville. Cela peut s’expliquer par les caractéristiques singulières de ces espaces. L’implantation de davantage d’espaces verts dans le quartier Sextius Mirabeau n’entraînexrait donc pas nécessairement une appropriation plus poussée des espaces publics par ses résidents, ceux-ci continueront sans doute toujours à privilégier les espaces naturels du pourtour aixois pour leurs loisirs du week-end. Cependant, ces différents constats n’empêchent pas d’envisager certains projets pour Sextius Mirabeau. Bien que certains éléments du site à l’instar de l’avenue Max Juvénal ou de la topographique ne peuvent être reconfigurés, il est en effet possible d’y envisager de nouveaux aménagements. Il serait premièrement intéressant d’introduire davantage de végétaux sur l’intégralité de la longueur de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart. Cela serait non seulement l’occasion d’améliorer l’esthétique trop minérale du lieu mais aussi de renforcer une certaine continuité entre l’Est et l’Ouest grâce à une cohésion de l’élément végétal. L’installation de davantage de mobilier urbain destiné à la pause piétonne serait également bénéfique pour le quartier. Elle apparait particulièrement nécessaire sur l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart où les usagers s’installent à même le sol. Enfin, développer l’animation du secteur Ouest et de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart serait aussi l’opportunité de mettre fin à des flux s’opérant uniquement dans un sens Ouest-Est. Cela pourrait se faire par l’organisation d’événements plus nombreux sur l’avenue Max Juvénal au détriment des Allées Provençales.

Barbara ALLEN, France GUERIN-PACE, Anne-Lise HUMAIN-LAMOURE, Sonia LEMAN-FRISCH, Thierry RAMADIER, « Introduction » in Jean-Yves AUTHIER, Hélène BACQUE et France GUERIN-PACEE, « Le quartier », Recherches, 2007, p304.

ANNEXEs

LIste des illustrations i1 Aix-en-Provence dans l’espace métropolitain i2 Aix-en-Provence à la croisée des infrastructures de transport i3 Sextius Mirabeau : un espace charnière du centre-ville i4 Carte de localisation des rues et des éléments structurants du terrain d’étude i5 Axonométrie du terrain d’étude i6 Bâti en 1860 i7 Bâti en 1930 i8 Bâti en 1960 i9 Bâti en 1990 i10 Bâti en 2013 i11Vue aérienne de la zone industrielle vers 1975 i12 La gare de marchandises au XIXème siècle i13 1985 : la gare de marchandises devient gare routière et parking i14 L’esplanade de l’Arche en construction i15 Comparaison du quartier sur deux vues aériennes i16 Gare de marchandises / Place François Villon i17 L’ancien quai de déchargement i18Projet Faugeron présentant la prolongation du cours Mirabeau i19 Projet Autran - Macary en 1988 i20 Plan masse de l’opération Sextius Mirabeau en 2005 i 21 Les Secteurs de la ZAC Sextius Mirabeau i22 Fonction principale du bâti sur le terrain d‘étude en 2016 i23 L’usine Coq vers 1930 i24 L’usine Coq vers 1975 i25 La résidence de l’Arche i26 Hauteur du bâti sur le terrain d‘étude en 2016 i27 Différence de hauteur de bâti, traverse de l’Aigle d’Or i28 Hauteur de bâti, avenue de Pérouse i29 Hauteur de bâti, Encagnane i30 Anneau de protection du centre-historique avant le projet Sextius-Mirabeau i31 Anneau de protection du centre-historique aujourd’hui i32 Avenue Max Juvénal en construction i33 Mur végétal : entrée Nord de l’opération i34 Mur d’eau : entrée Sud de l’opération

p8 p8 p9 p 10 p 11 p 11 p 14 p 14 p 15 p 15 p 15 p 15 p 15 p 15 p 15 p 15 p 15 p 16 p 16 p 17 p 17 p 18 p 18 p 18 p 18 p 19 p 19 p 19 p 19 p 20 p 20 p 20 p 20 p 20

i35 Croquis de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart i36 Logo Aixprimez vos envies i37 Course Iron Man, place du Général de Gaulle i38 Les rendez-vous DécAllées i39 Nuage de mots sur les Allées Provençales i40 Répartition des 45 commerces présents aux Allées Provençales selon leur activité i41 Croquis des Allées Provençales vues dos à la Rotonde i42 La Cité du Livre i43 Les Archives Départementales i44 Le Centre chorégraphique National i45 Le Grand Théâtre de Provence (GTP) i46 Le Conservatoire Darius Milhaud i47 Nuage de mots sur le Forum culturel i48 Schéma synthétique : l’avenue Max Juvénal, une continuité de la pénétrante autoroutière i49 Passerelle surplombant l’avenue Max Juvénal - partie Sud interdite à la marche piétonne i50 Avenue Max Juvénal partie Est i51 L’avenue des Belges lorsque le BHNS sera en service i52 Ligne du projet de BHNS St Mitre / Krypton i53 Coupe de principe : partant du centre ancien et se poursuivant jusqu’aux quartiers d’habitat social de l’Ouest i54 Localisation coupe CC’ sur vue aérienne i55 Coupe de principe : passant par le Forum culturel et la gare routière i56 Localisation coupe DD’ sur vue aérienne i57 Avenue Armand Lunel vue depuis le haut de l’ave WAM i58 Rue des Allumettes vue depuis le haut de l’ave WAM i59 Voies ferrées découvertes à l’extrémité est de WAM i60 Passage étroit sous les voies de chemin de fer au Nord du boulevard Ferdinand de Lesseps i61 Percée visuelle depuis les Allées provençales jusqu’au Grand Théâtre de Provence i62 Vue sur les collines vers le Sud, depuis le milieu de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart i63Rue de Tübingen : coupure visuelle due au talus i64 Encadrement visuel du fait du mur végétal i65 Vue sur les collines vers le Nord (en arrière-plan), depuis le milieu de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart i66 Dichotomie bâtiments neufs et anciens, rue Irma Moreau / rue des Bœufs

p 21 p 22 p 22 p 22 p 23 p 23 p 23 p 24 p 24 p 24 p 24 p 25 p 25 p 30 p 30 p 31 p 31 p 31 p 32 p 32 p 33 p 33 p 33 p 33 p 33 p 33 p 34 p 34 p 34 p 34 p 35 p 36

LIste des illustrations (suite) i67 Dichotomie bâtiments neufs et anciens Sextius-Mirabeau / traverse de l’Aigle d’Or i68 Dichotomie gare routière moderne et immeubles collectifs i69Dichotomie des matériaux : place François Villon / avenue des Belges / Encagnane i70 Morphologie du bâti sur le terrain d’étude en 2016 i71 Habitat collectif discontinu - avenue Albert Baudoin i72 Habitat collectif continu - avenue Max Juvénal partie Est i73 Habitat individuel discontinu - rue des Frères Noat i74 Habitat individuel continu - traverse de l’Aigle d’Or i75 Dichotomie immeubles collectifs / maisons individuelles i76Niveau de lumière naturelle sur le terrain d’étude en mars 2016 i77 Luminosité faible avenue de Grenade i78 Luminosité faible traverse de l’Aigle d’Or i79 Luminosité importante route de Galice i80 Luminosité importante avenue de l’Europe i81 L’extrémité Ouest de l’avenue Wolfgang Amadeus Mozart laisse apparaître les voies ferrées i82 La gare routière d’Aix-en-Provence i83 Tableau des principales lignes de bus partant de la gare routière d’Aix-en-Provence i84 Arrêt de bus Rotonde Bonaparte : une forte fréquentation i85 Diabline au cœur du terrain d’étude : rue des Allumettes i86 Carte des lignes du réseau Aix en bus sur le terrain d’étude en 2016 i87 Continuités et ruptures des niveaux de nuisance sonore en 2016 i88 Flux routiers importants avenue Max Juvénal i89 Flux routiers importants avenue des Belges i90 Flux routiers peu importants boulevard Ferdinand de Lesseps i91 Marchabilité du terrain d’étude sur 24h en 2016 i92 Prix de l’immobilier au m2 en 2016 i93 Regroupement des IRIS i94 Couples avec enfants dans le centre ville d’Aix-en-Provence en 2012 i95 Taux de chômage dans le centre ville d’Aix-en-Provence en 2012 i96 Les Allées Provençales, un effet couloir qui renforce l’impression de lieu de passage i97 La place François Villon : l’un des seuls espaces de pause du site … mais reléguée au second plan i98 Un mobilier urbain absent avenue WAM, qui pousse les piétons à s’installer par terre i99 Le chemin Paul Martin qui longe l’avenue Max Juvénal : un espace investi, mais manquant de lieux de pause

p 36 p 36 p 36 p 37 p 37 p 37 p37 p 37 p 37 p 38 p 38 p 38 p 38 p 38 p 39 p 40 p 40 p 40 p 41 p 41 p 42 p 42 p 42 p 42 p 43 p 44 p 45 p 46 p 48 p 48 p 52 p 52 p 53

i100 L’allée de Philadelphie : une rue très étroite et relativement sombre i101 Le Square Thomson un lieu créé pour les résidents mais peu investi i102 La place Coimbra : un espace minéral, et renfermé qui n’invite pas à la pause i103 Esplanade les justes parmi les métiers i104 Bambous secs à l’extrémité Ouest de l’Avenue Wolfgang Amadeus Mozart i105 Place Charles de Gaulle : plantation de quelques platanes i106 Les espaces vert dans le centre ville d’Aix-en-Provence en 2016 i107 Lac du Bimont i108 Unités paysagères d’Aix-en-Provence et des alentours i109 Commerces des ‘‘Allées Provençales’’ i110 Commerces de proximité i111 Fonction du bâti en rez-de-chaussée sue le terrain d’étude en 2016 i112 Commerce de proximité : Ecolojia, rue des Allumettes i113 L’épicerie du coing, Avenue de l’Europe i114 Commerce de proximité : épicerie Noy, Boulevard Victor Coq i115 Magasin : «Tout pour la coiffure», Avenue des Belges i116 Boucherie, Boulevard de la républiques i117 Hôtel Renaissance i118 Bar Méjanes i119 Entrée du parking Méjanes i120 Stationnement «sauvage» Avenue de l’Europe i121 Horodateur i122 L’offre de stationnement public en surface et souterrain en 2016 i123 Entrée Esplanade de l’Arche i124 Immeuble collectif Sextius Mirabeau i125 Hôtel privé quartier Mazarin

p 53 p 53 p 53 p 54 p 54 p 54 p 54 p 55 p 55 p 56 p 56 p 57 p 58 p 58 p 58 p 59 p 59 p 60 p 61 p 62 p 62 p 62 p 63 p 64 p 64 p 64

Bibliographie OUVRAGE, MÉMOIRE ET THÈSES Barbara ALLEN, France GUERIN-PACE, Anne-Lise HUMAIN-LAMOURE, Sonia LEMAN-FRISCH, Thierry RAMADIER, « Introduction » in Jean-Yves AUTHIER, Hélène BACQUE et France GUERIN-PACEE, « Le quartier », Recherches, 2007, p304. Florine BASTIN, « Marcher en ville, percevoir et évaluer les ambiances. Etude de la «marchabilité» à Liège à travers deux cheminements », 2014, p107 Nathalie BLANC, « L’habitabilité urbaine » in Olivier COUTARD et Jean-Pierre LEVY, « Ecologies urbaines», Collection Villes, 2010, p.169

ARTICLES DE PRESSE Nuage de mots Forum Culturel : Quatre équipements d’exception,Agglo Pays d’Aix, URL : http://www.agglo-paysdaix.fr/culture/forum-culturel.html Le nouveau conservatoire d’Aix-en-Provence ouvre ses portes, Le courrier de l’architecte, URL : http://www. lecourrierdelarchitecte.com/article_4800 Grand Théâtre de Provence, Le petit agenda, URL : http://www.lepetitagenda.com/fr/lieux/grand-theatre-de-provence

Alain BLANCHET, « L’enquête et ses méthodes : l’entretien », 128, 2005, p128.

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