AUX PORTES DE L’AGGLOMÉRATION TOURANGELLE (37),
RÉCONCILIER NATURE, AGRICULTURE ET VILLE Mélodie JACQUES - Mémoire de fin d’étude - 2012/2013 DIRECTEUR DE MÉMOIRE - Jean-Marc Gaulier ENSEIGNANT ENCADRANT - Sylvie Servain
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L’École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage
FONDETTES
LUYNES LOIRE 0
Nord
200 400
1 000 m
AUX PORTES DE L’AGGLOMÉRATION TOURANGELLE (37),
RÉCONCILIER NATURE, AGRICULTURE ET VILLE
SAINT-CYR
COMPOSITION DU JURY PRÉSIDENT DE JURY : Jean-Christophe Bailly, philosophe écrivain, enseignant en histoire des villes et de la représentation urbaine à l’ENSNP DIRECTEUR DE MÉMOIRE : Jean-Marc Gaulier, architecte paysagiste, enseignant en projet de paysage à l’ENSNP
TOURS
PROFESSEUR ENCADRANT : Sylvie Servain, maître de conférences en Géographie à l’ENSNP
SOMMAIRE 0
INTRODUCTION
6 8 10
AVANT-PROPOS LOCALISATION DU SITE D’ÉTUDE PREMIERS REGARDS
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I- DISCOURS D’UNE TERRE AGRICOLE EN DANGER
14 16 18
1) L’AGGLOMÉRATION DE TOURS, DES ESPACES PÉRIURBAINS FRAGILES À SAUVEGARDER En 10 ans, 550 000 hectares de terres agricoles ont disparu en France Tours, une agglomération qui n’échappe pas au phénomène d’étalement urbain Des volontés politiques à l’échelle de l’agglomération pour préserver le paysage
22 24 26
2) LE VAL DE LOIRE, UN PAYSAGE EMBLÉMATIQUE EN COEUR D’AGGLOMÉRATION Une vallée identitaire, de valeur paysagère et patrimoniale reconnue Un val marqué par le développement urbain Le plateau, un secteur directement relié au paysage fluvial qu’il faut préserver
30 32 36 38
3) LE PLATEAU DE FONDETTES, UNE IMPULSION POUR UN PROJET INTERCOMMUNAL Les volontés politiques de la commune : un parc agricole pour freiner l’urbanisation Le concept du parc agricole en France et en Europe Quels outils à disposition pour préserver l’espace agricole en France? Le parc agricole : vers un projet intercommunal pour le nord ouest tourangeau
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II- LE PAYSAGE EMBLÉMATIQUE DU NORD-OUEST TOURANGEAU
42 48 52
1) REGARDS CROISÉS, TOPOGRAPHIE ET GÉOLOGIE DU PAYSAGE D’AUJOURD’HUI Le relief, entre ondulations impalpables et entités marquées Horizons et vues, des marqueurs de pleins et de vides qui façonnent l’espace Quand la géologie gouverne l’occupation actuelle
56 60 64
2) L’EMPREINTE HUMAINE, D’HIER À AUJOURD’HUI De la constitution de l’empreinte à la banalisation des paysages L’empreinte d’aujourd’hui, un amoncellement d’entités urbaines hétéroclites Les reliques du passé, une identité qui subsiste
66 68 70
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3) LES UNITÉS PAYSAGÈRES : UN TERRITOIRE DE CONTRASTE ET DE FRONTALITÉ Des espaces naturels altérés et verrouillés Une agriculture qui demeure, se morcelle et s’isole Un tissu urbain qui s’étale et se colmate
III- LES TERRES AGRICOLES ENCLAVÉES, UN TRAIT D’UNION ENTRE NATURE ET VILLE
74 78 86
1) UNE IDENTITÉ AGRICOLE À PORTER ET VALORISER Les enclaves agricoles, des portraits de campagne aux allures de jardin à protéger Le lien à la ville, une proximité à retrouver Vers une agriculture pérenne et de qualité
88 92 96
2) DES ESPACES NATURELS À RÉVÉLER Des espaces de biodiversité importante à sauvegarder Un atout pour la qualité de vie à redécouvrir La nature banale dans le paysage, un potentiel de biodiversité à mettre en valeur
102 106 108
110 112 116 118
130 132 134
3) LA VILLE, UNE LISIBILITÉ ET UNE HIÉRARCHIE À RETROUVER Vers une ville cohérente Des espaces attractifs à relier Structurer la ville par son paysage
IV- UN PARC STRUCTURANT POUR LE NORD-OUEST TOURANGEAU 1) SYNTHÈSE ET DÉFINITION DU PROJET 2) SCHÉMA DIRECTEUR 3) INTENTIONS DE PROJET
CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE REMERCIEMENTS
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AVANT-PROPOS
INTRODUCTION AU SUJET DE DIPLÔME
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Tout au long de mon parcours au sein de l’École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage, j’ai voué un intérêt certain pour les villes et les espaces urbains. Originaire de la Touraine, la passion pour ma région et ses paysages tournés autour de la Loire m’a conduit à m’intéresser à ses perspectives d’avenir. Ces vingt dernières années, avec l’accroissement de la population, l’agglomération de Tours s’est peu à peu étendue vers la campagne. Ce phénomène de périurbanisation a entraîné la formation d’espaces résiduels, confinés entre villes, champs et espaces naturels. L’agglomération est aujourd’hui au coeur d’une réflexion sur le devenir de ses territoires à travers l’élaboration de son SCoT. Il existe une réelle volonté de prise en compte des paysages et de la nature à l’échelle de Tours et de ses couronnes périurbaines. Un site m’a particulièrement interpellé, l’espace périurbain du Nord-Ouest Tourangeau. Située aux portes de l’agglomération Tourangelle, Fondettes est une petite ville de 10 000 habitants. A seulement quelques kilomètres de Tours, la ville s’inscrit comme un espace charnière entre la campagne et la ville. D’ici quelques années, la morphologie de la ville se verra modifiée par de nouvelles extensions urbaines et la superficie des terres agricoles diminuera à nouveau, au profil des constructions répondant à la demande croissante de logements sur la commune. Cependant, un projet a particulièrement retenu mon attention. En effet, la commune prévoit la création d’un « parc agricole », pour préserver ces terres agricoles résiduelles de l’urbanisation. C’est autour de cette initiative et de la problématique des espaces agricoles périurbains que j’ai choisi d’orienter mon sujet de diplôme. A l’heure où la nouvelle PAC* est attendue pour 2013, les débats sont encore plus forts et l’agriculture est au centre des préoccupations politiques. Comment préserver l’espace agricole? Comment nourrir en quantité suffisante la population de demain tout en permettant aux générations futures de continuer à produire? Quelles relations l’agriculture et la ville peuvent-elles entretenir pour nourrir cette population? Comment penser la ville et l’espace périurbain pour répondre à ces demandes ?
*] PAC : Politique Agricole Commune. C’est un système de régulation et de subvention mis en place par la communauté Européenne pour augmenter les rendements agricoles tout en maintenant les revenus des exploitants. Elle vise à accroître la productivité pour garantir les approvisionnements, à stabiliser les marchés, ainsi qu’à assurer un niveau de vie équitable à la population agricole, et des prix convenables au consommateur. (définition d’Actu-Environnement).
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LOCALISATION DU SITE D’ÉTUDE FONDETTES, UNE VILLE PÉRIURBAINE
«Connaissez-vous cette partie de France que l’on appelle son jardin ? Connaissezvous ce pays où l’on respire un air pur dans des plaines verdoyantes arrosées par un grand fleuve ? Si vous avez traversé dans les mois d’été la belle Touraine, vous aurez longtemps suivi avec enchantement la Loire paisible; vous aurez regretté de ne pouvoir déterminer entre les deux rives celle où vous choisiriez votre demeure, pour y oublier les hommes auprès d’un être aimé.»
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Alfred de Vigny, Cinq Mars, 1826 C’est dans cette Touraine, surnommée «Jardin de la France» au XVème siècle pour ses célèbres châteaux et jardins, que ce situe la commune de Fondettes. Autrefois, la Touraine était le nom donné à la province des environs de Tours. Bien que ses limites aient été légèrement modifiées à l’Ouest, elle correspond aujourd’hui au département de l’Indre-et-Loire (37). Elle fut un lieu de séjour pour les rois de France qui y construisirent leurs châteaux. Aujourd’hui largement desservi par les autoroutes et les axes ferrés, le département forme un véritable carrefour à l’échelle nationale. La Loire et les quelques affluents qui la traversent en font également un site touristique apprécié. Son chef-lieu, Tours, ainsi que sa banlieue, constituent l’agglomération* Tourangelle, regroupant les communautés d’agglomération de Tour(s) plus, du Vouvrillon, de l’Est Tourangeau, et du Val de L’Indre. Fondettes se situe à 10 km à l’Ouest de Tours, en limite de l’agglomération Tourangelle. Elle fait partie de la communauté d’agglomération de Tour(s)plus. Cette commune de 10 466 habitants (INSEE, 2009) s’étale sur 3 208 hectares. Installée sur la rive droite de la Loire, elle est bordée par les communes de Luynes, La Membrolle-Sur-Choisille, Saint-Cyr-Sur-Loire, et Saint-Roch. De l’autre côté de la Loire, Saint-Genouph et La Riche lui font face. Fondettes subit de près l’influence de la ville de Tours. Elle forme une véritable charnière entre le coeur urbain de l’agglomération, et sa campagne périphérique. Ainsi, cet espace périurbain s’articule autour de nombreux enjeux de territoire.
[ L’Indre-Et-Loire dans la région Centre, Carte de France
*] Agglomération : ensemble urbain constitué de la ville et de sa banlieue (INSEE)
Le Mans
TER Le Mans
8 N138 A2
D3
6
Orléans Paris
TGV Paris Château Renault
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N1
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Château la Vallière Neuillé Pont Pierre
Fondettes Tours Saint-Cyr Luynes
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Saint-Genouph
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Angers Nantes
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43
Chinon
Montrésor
L’Île Bouchard
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Loches
Sainte Maure de Touraine
Richelieu
A10
Autres communes de l’agglomération Tourangelle Commune de Fondettes
N10
Descartes Le Grand Pressigny
Preuilly sur Claise
20 km
Nord
[ Carte
des grands axes de circulation et des pôles urbains, département d’Indre-et-Loire
[ Carte de l’agglomération Tourangelle Communauté d’agglomération Tour(s)Plus
Ligueil
TGV Bordeaux
Poitiers Bordeaux
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Ballan-Miré Savonnières Joué-Lés-Tours
Agglomération Tourangelle Fondettes
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PREMIERS REGARDS
DÉCOUVRIR LE TERRITOIRE LE TEMPS D’UNE PROMENADE [ Carte des premières impressions :
Les enclaves agricoles, des portraits de campagne dans les interstices de la ville.
[ Empreintes des enclaves agricoles
La Loire
dans le paysage périurbain
Tours
Horizon urbain
[ Carte sensible de mise en contexte des enclaves agricoles dans le paysage de la ville
Empruntant la levée depuis Tours, j’entre sur le site en longeant les bords de Loire. Le périphérique qui s’étend au-dessus de moi se révèle comme une porte d’entrée sur la ville. Il marque une séparation nette entre Saint-Cyr, ses bords de Loire accueillants et vivants, et Fondettes, ses rives moins fréquentées mais néanmoins coquettes. Quelques habitations, un bar, et un commerce s’alignent sur la levée, formant un dernier front bâti avant la plaine et ses vieilles bâtisses écartées. Ces lieux, moins investis, conservent ainsi une part plus importante à la nature. Les lumières, traversant les bois humides de la ripisylve, paraissent plus scintillantes, et la Loire plus mystérieuse. A quelques pas du coeur de Tours, la nature semble reprendre petit à petit ses droits sur les berges. Le coteau s’écarte peu à peu, laissant place à une plaine inondable de plus en plus large. Quelques peupleraies et prairies se mélangent aux parcelles maraîchères, formant un véritable patchwork de textures et de couleurs rythmant ma traversée. Des habitations anciennes et leur petit jardin d’Eden animent la plaine de petites chambres plus intimes. J’emprunte une route sinueuse jusqu’au plateau. Les grandes propriétés se mélangent aux maisons plus anciennes et traditionnelles. Le coteau, bien qu’habité, s’impose comme une véritable marche boisée avant le plateau. Me voilà arrivée en haut. Une large vue s’ouvre sur le coteau de Saint-Cyr et ses habitations. Je devine la vallée de la Choisille, quelque part en contrebas. Le périphérique lui aussi est à peine perceptible. Quelques champs forment des respirations avant mon retour dans un monde plus urbain. En revenant sur mes pas, plus au sud, je découvre cette grande étendue agricole enclavée par les habitations. Encadré par des lotissements au Nord, et la bande boisée du coteau, cet espace semble si vaste. Les cultures parent le paysage d’une multitude de graphismes et de couleurs. Le relief se creuse, s’ondule et se bombe, sans presque jamais toutefois, me laisser entrevoir un fil d’eau. La Loire semble lointaine. Et pourtant, du haut de ses collines, j’entrevois le coteau de la rive opposée. Parfois, des percées s’enfilent sur la ville de Tours et j’aperçois au loin quelques immeubles. Certains éléments me frappent. Des vignes, des pommiers, des monuments anciens et des châteaux d’eau se révèlent à moi comme de véritables points de repère sur mon parcours. Plus loin, des ensembles de compositions urbaines différentes s’entremêlent pour former la ville de Fondettes.
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DISCOURS D’UNE TERRE AGRICOLE EN DANGER
1) L’AGGLOMÉRATION DE TOURS, DES ESPACES PÉRIURBAINS FRAGILES À SAUVEGARDER 2) LE VAL DE LOIRE, UN PAYSAGE EMBLÉMATIQUE EN COEUR D’AGGLOMÉRATION 3) LE PLATEAU DE FONDETTES, UNE IMPULSION POUR UN PROJET INTERCOMMUNAL
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1]DES ESPACES PÉRIURBAINS FRAGILES À SAUVEGARDER L’AGGLOMÉRATION DE TOURS
EN 10 ANS, 550 000 HECTARES DE TERRES AGRICOLES ONT DISPARU EN FRANCE Depuis le néolithique et le début des premières pratiques culturales, l’agriculture entretient l’espace rural et son paysage. A ce titre, elle porte une valeur économique par son rôle de production, mais joue également le rôle de respiration et de bien-être pour la population urbaine à la recherche de grands espaces et de loisirs.
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En France, de 1982 à 2003, les surfaces artificialisées ont augmenté de 43 % pour seulement 10% de population en plus (Courrier de l’environnement de l’INRA n° 57, juillet 2009). Depuis 10 ans, ce phénomène s’est d’autant plus accru. Ainsi, 550 000 hectares de terres agricoles ont disparu en l’espace d’une décennie (Cécile RiallandJuin, Projet de Paysage, juillet 2012 ). Les deux tiers de cette surface ont été destinés à l’urbanisation. Les agglomérations s’étendent de manière concentrique autour du cœur en fabriquant des pôles secondaires dans les espaces périurbains*. Les villes périphériques les plus proches subissent ainsi une forte pression foncière et se développent de manière désordonnée. Les espaces agricoles adjacents se retrouvent donc pris dans le périmètre de l’agglomération et se transforment en espace agricole périurbain. Ce phénomène d’étalement urbain est en grande partie dû au manque de réglementation. Cette carence a favorisé une urbanisation non maîtrisée et particulièrement mitée qui banalise petit à petit les paysages ruraux et détruit les terres agricoles. En étudiant de plus près l’évolution des villes, on constate un développement considérable du modèle «maison individuelle avec jardin » regroupé dans des zones pavillonnaires écartées du centre ville. Cependant, la grande majorité des espaces urbanisés concerne l’installation de zones industrielles et commerciales, mais aussi et surtout, des infrastructures de transport avec la construction de grandes autoroutes, de rocades et des emprises nécessaires à l’accès de ces nouveaux espaces urbains. Ces logiques urbaines s’insèrent en contradiction des composantes rurales. Les activités agricoles se retrouvent souvent marginalisées au profit des activités économiques de l’agglomération, et en sont fortement perturbées. Avec la pression foncière, les terres reculent et les exploitations doivent faire face à la hausse du foncier, provoquant un morcellement de leurs terres, un isolement, et des coûts supplémentaires. On voit ainsi apparaître des conflits d’usage entre agriculteurs et habitants, ainsi que des difficultés de survie pour les petites exploitations (L’étalement urbain en France, Robert Laugier, février 2012).
*] Espace périurbain : situé au-delà des banlieues ou des périphéries immédiates d’une ville centre de l’agglomération, l’espace périurbain constitue un espace d’urbanisation nouvelle par lotissements et constructions individuelles, prenant parfois la forme de mitage (éparpillement de constructions dans la campagne). Il peut conserver une forte proportion de paysages ruraux, mais reste polarisé par la ville, par ses infrastructures, son habitat et le mode de vie de ses résidents. Cet espace est essentiellement consacré à l’habitat individuel. Le phénomène «périurbain» est significatif de l’évolution de la ville occidentale qui tend à l’étalement et à la spécialisation des territoires urbains. Il reçoit en France depuis les années 1980 l’essentiel de la croissance urbaine (Encyclopédie Larousse). Aire urbaine : Le pôle urbain et sa couronne périurbaine constituent l’aire urbaine (INSEE). **] Pôle urbain : c’est une unité urbaine offrant au moins 10 000 emplois et qui n’est pas située dans la couronne d’un autre pôle urbain. On distingue également des pôles moyens (unités urbaines de 5 000 à 10 000 emplois) et des petits pôles (unités urbaines de 1 500 à moins de 5 000 emplois) (INSEE). ***] Couronne périurbaine : elle recouvre l’ensemble des communes de l’aire urbaine à l’exclusion de son pôle (INSEE).
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Grands pôles urbains** Couronne périurbaine*** des grands pôles Communes raccrochées aux grandes aires urbaines Espace rural
[ Comparaison des zonages des aires urbaines en France en 1999 et en 2010, Document modifié, d’après les données de l’INSEE
1]DES ESPACES PÉRIURBAINS FRAGILES À SAUVEGARDER L’AGGLOMÉRATION DE TOURS
TOURS, UNE AGGLOMÉRATION QUI N’ÉCHAPPE PAS AU PHÉNOMÈNE D’ÉTALEMENT URBAIN Depuis 1950, la consommation des terres agricoles périurbaines au profit de l’urbanisation s’est fortement amplifiée dans l’agglomération de Tours. Ce phénomène d’étalement urbain s’est intensifié à partir des années 80. Il s’accompagne du développement des infrastructures routières, souvent faites au détriment de l’espace agricole et naturel. Durant cette période, l’aire urbaine a pratiquement doublé, passant de 45 à 80 communes, dont la grande majorité constitue la couronne périurbaine d’aujourd’hui. Ce phénomène met en évidence l’agglomération de Tours comme une aire urbaine ne s’inscrivant pas dans une démarche de maîtrise du foncier et de mise en oeuvre du développement durable.
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L’agglomération s’est développée de manière concentrique. Le cœur urbain de l’agglomération s’est étalé et densifié. En périphérie, les bourgs les plus proches de Tours se sont développés pour former des pôles de vie. Ils sont étroitement liés à Tours et sont sous son influence économique directe. Cette évolution a très fortement encouragé la dépendance à l’automobile dans ces secteurs. Cet espace s’apparente aujourd’hui à une zone de transition entre la densité de la ville et la campagne environnante. D’une manière générale, les fonds de vallées ont été préservés grâce aux contraintes d’inondation. Ils ont cependant été touchés par la construction d’infrastructures routières, comme le périphérique récemment installé au coeur de la vallée de la Choisille. La vallée de la Loire a également subi un développement urbain important sur les communes de Tours et de Saint-Pierre-des-Corps. L’urbanisation a été privilégiée sur le plateau, où elle s’est étendue de manière diffuse dans l’espace rural, et de façon linéaire dans les interstices à proximité des noyaux urbains. A l’Est de l’agglomération, les vignobles ont été majoritairement sauvegardés, notamment près de Vouvray où l’économie agricole est aujourd’hui encore tournée vers la vigne. A contrario, l’Ouest a subit une pression beaucoup plus importante qui s’est traduite par un mitage et un étalement plus conséquent. Cette urbanisation a petit à petit englobé l’espace agricole, fabriquant des secteurs enclavés dans le tissu urbain diffus. Les terres agricoles attenant les bourgs ont été peu à peu grignotées par les nouvelles constructions, fabriquant un espace composite entre ville et campagne, une véritable zone de confrontation entre le monde urbain et le monde rural.
Coeur urbain Couronne périphérique 45 communes
[ Aire urbaine de Tours à l’échelle du départe-
ment en 1982, d’après les sources de l’INSEE et la cartographie de l’ATU 80 communes
[ Aire urbaine de Tours à l’échelle du départe-
ment en 1999, d’après les sources de l’INSEE et la cartographie de l’ATU
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Luynes Fondettes
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A85
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[ Carte de l’évolution de l’emprunte urbaine dans l’agglomération, Document modifié d’après la carte de l’ATU Un carré reprentant 4 ha
A10
Emprunte urbaine avant 1954 Expansion de 1955 à 1975 Expansion de 1976 à 1990 Expansion de 1991 à 2004
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6 km Nord
1]DES ESPACES PÉRIURBAINS FRAGILES À SAUVEGARDER L’AGGLOMÉRATION DE TOURS
DES VOLONTÉS POLITIQUES À L’ÉCHELLE DE L’AGGLOMÉRATION POUR PRÉSERVER LE PAYSAGE
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L’étalement urbain est en partie lié à une mauvaise prise en compte de l’espace agricole dans les différents documents d’urbanisme. La loi SRU de décembre 2000 tend à freiner ce phénomène a travers le remplacement du SDAU par le SCoT et le POS par le PLU*. La loi du 2 juillet 2010, ou grenelle 2**, renforce également leur rôle en matière de réduction de la consommation d’espace. Les SCoT doivent donc désormais fixer des objectifs de consommation foncière et cibler des espaces stratégiques à préserver. L’objectif national est de réduire de 50% la superficie des espaces agricoles consommés d’ici 2020.
*] Loi SRU : Loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains.
Depuis plusieurs années, les agglomérations françaises réfléchissent au rôle des paysages et de l’agriculture dans leur projet de territoire. L’agglomération de Tours ne fait pas exception à cette règle, d’où le lancement en 2003 du SCoT et d’une réflexion parallèle sur «la trame verte» du territoire. Plusieurs études ont été réalisées pour déterminer des secteurs de développement préférentiel. Le PADD*** présente les grandes lignes du futur SCoT. Il donne une première vision de l’avenir du territoire en proposant le développement de certains pôles, entre le socle agronaturel à valoriser, les extensions urbaines et les infrastructures de mobilité durable. Ce premier schéma d’intention (cf. carte des premières intentions) donne une première ébauche du développement de l’agglomération. Il prend en compte les études préalables d’urbanisme, des besoins d’habitat, du développement économique, de la qualité des paysages, de la biodiversité, de l’agriculture, et des déplacements. Cette carte met ainsi en évidence des secteurs d’enjeux, parfois déjà fragilisés, où il existe des tensions entre biodiversité, agriculture, paysage, et développement. Certaines zones de développement devront donc s’insérer dans un contexte paysager ou de valeur environnementale fragile et de qualité qu’il faudra préserver et valoriser.
SCoT : Schéma de Cohérence Territorial, outil de conception et de mise en oeuvre d’une planification intercommunale qui oriente l’évolution d’un territoire dans le cadre d’un projet d’aménagement et de développement durable (PADD).
Cependant, les limites de ce SCoT sont la mise en pratique de ces directives. En effet, ce document ne donne que des orientations. Les communes membres doivent ensuite mettre en place des stratégies d’aménagement. Il appartient donc aux élus à l’échelle communale de réfléchir à des actions concrètes à partir des préconisations du SCoT.
SDAU : Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme, fixant les orientations stratégiques du territoire, et déterminant la destination générale des sols à long terme. Il permettait de coordonner les programmes locaux d’urbanisation avec la politique d’aménagement du territoire.
POS : Plan d’Occupation des Sols, document d’urbanisme fixant les règles d’utilisation des sols pour l’ensemble d’un territoire communal. PLU : Plan local d’urbanisme, document d’urbanisme qui, à l’échelle d’une commune ou d’un groupement de communes, établit un projet global d’urbanisme et d’aménagement et fixe en conséquence les règles générales d’utilisation du sol sur le territoire considéré. **] Grenelle 2 : Loi portant l’engagement national pour l’environnement, elle a pour but de mettre en pratique la loi Grenelle «1» adoptée en octobre 2008 et validée le 11 février 2009. ***] PADD : Projet d’Aménagement et de Développement Durable, document de prospection élaboré dans le cadre du PLU et du SCOT. Il définit les choix de la collectivité en matière d’urbanisme, d’aménagement et de protection de l’environnement du territoire pour les 10 ou 20 ans à venir.
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Grands axes routiers Réseau ferré Réseau ferré projeté Zone préférentielle de développement urbain Pôle d’échange métropolitain Pôle d’échange d’agglomération Pôle d’échange local Territoire fragilisé
[ Carte des premières intentions du SCoT, document réalisé à partir des données de l’ATU, Objectif 2030, Octobre 2011
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1]DES ESPACES PÉRIURBAINS FRAGILES À SAUVEGARDER L’AGGLOMÉRATION DE TOURS
DES VOLONTÉS POLITIQUES À L’ÉCHELLE DE L’AGGLOMÉRATION POUR PRÉSERVER LE PAYSAGE
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L’agglomération a mis un point d’honneur à réfléchir à l’avenir de ses espaces naturels dans le cadre des travaux du SCoT. Dans une démarche de trame verte et bleue, un bureau d’étude, BIOTOPE, a été mandaté par l’Agence d’Urbanisme de l’Agglomération de Tours pour définir et hiérarchiser la structure de base de la TVB. Suite à cette étude, l’Agence d’Urbanisme a poursuivi ses recherches et a complété les données en les précisant à l’échelle communale. Cette démarche porte à connaissance les espaces de biodiversité importante, ou réservoirs de biodiversité*, mais aussi les corridors écologiques** et le socle secondaire de la TVB. L’étude a permis d’apporter aux élus locaux une meilleure connaissance de leurs espaces naturels pour élaborer des projets d’urbanisme cohérents qui prennent en compte la place de la nature et du paysage, notamment dans le zonage des PLU. Les grandes orientations tirées de l’étude sur la TVB de l’agglomération (PADD du SCoT de l’agglomération tourangelle): AFFIRMER LA VALEUR EMBLÉMATIQUE DES PAYSAGES CONFORTER LA VALEUR UNIVERSELLE DU VAL DE LOIRE PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO FAIRE DU PAYSAGE LA MATRICE DES PROJETS PROTÉGER ET VALORISER LES PAYSAGES NATURELS ET RURAUX ASSURER LES FONCTIONS ÉCOLOGIQUES DE LA TVB À TOUTES LES ÉCHELLES PRENDRE EN COMPTE TOUTES LES COMPOSANTES DE LA BIODIVERSITÉ AMENER ET VALORISER LA NATURE EN VILLE FAIRE CONNAÎTRE POUR PARTAGER ET RESPONSABILISER FAIRE DE L’ESPACE AGRICOLE UN PILIER DE L’ORGANISATION TERRITORIALE DIMINUER LA CONSOMMATION D’ESPACE POUR ASSURER LA PÉRENNITÉ DES ESPACES AGRICOLES ET FORESTIERS PROTÉGER LE VIGNOBLE DANS SES DIMENSIONS ÉCONOMIQUE ET IDENTITAIRE ENCOURAGER LE DÉVELOPPEMENT D’ACTIVITÉS AGRICOLES EN LIEN AVEC L’ESPACE URBAIN RENFORCER LA VOCATION AGRICOLE DES VALLÉES INONDABLES RENOUVELER ET RENFORCER LES PARTENARIATS POUR GÉRER EFFICACEMENT L’ESPACE AGRICOLE
*] Réservoir de biodiversité : Espaces de biodiversité la plus riche ou la mieux représentée, où les espèces peuvent effectuer tout ou partie de leur cycle de vie et où les habitats naturels peuvent assurer leur fonctionnement en ayant notamment une taille suffisante. Ils abritent des noyaux de populations d’espèces à partir desquels les individus se dispersent. Ils sont aussi susceptibles de permettre l’accueil de nouvelles populations d’espèces (article L. 371-1 II et R. 371-19 II du code de l’environnement). **] Corridors écologique : Les corridors écologiques assurent des connexions entre des réservoirs de biodiversité, offrant aux espèces des conditions favorables à leur déplacement et à l’accomplissement de leur cycle de vie. Ils peuvent être linéaires, discontinus ou paysagers. Ils comprennent les espaces naturels ou semi-naturels ainsi que les formations végétales linéaires ou ponctuelles permettant de relier les réservoirs de biodiversité, et les couvertures végétales permanentes le long des cours d’eau (article L. 371-1 II et R. 371-19 III du code de l’environnement).
[ Schéma théorique des éléments constitutifs de la Trame Verte et Bleue (Source : Allag-Dhuisme F., 2010). Corridor de type linéaire Corridor de type paysager
Corridor en « pas japonais »
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Noyaux de biodiversité et corridors Corridors écologiques fonctionnels : Milieux forestiers, milieux ouverts non humides Corridors écologiques fonctionnels : Milieux ouverts humides, milieux aquatiques Autres éléments de la trame verte et bleue Boisements, friches, landes, herbages, prairies, cariçaies et roselières, agriculture de loisirs Territoire agricole à enjeux plus ou moins fort
[ Carte de la Trame verte du SCOT, issue des données
de l’Agence d’Urbanisme de l’Agglomération de Tours et de Biotope
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2]UNPAYSAGEEMBLÉMATIQUEENCOEURD’AGGLOMÉRATION LE VAL DE LOIRE
UNE VALLÉE IDENTITAIRE, DE VALEUR PAYSAGÈRE ET PATRIMONIALE RECONNUE
L’agglomération Tourangelle est traversée en son cœur par la vallée de la Loire. Depuis les premières implantations de l’homme il y a plus de 2 000 ans, le fleuve n’a cessé de façonner le territoire. La Loire est devenue un véritable emblème pour la région. Ses paysages associés reflètent l’identité même de la Touraine d’aujourd’hui, et correspondent à une organisation spécifique du territoire. Son val est inscrit à l’UNESCO depuis novembre 2000 en tant que «paysage culturel vivant et évolutif*» de Sully-Sur-Loire (45) à Chalonnes-sur-Loire (49).
*] Paysage culturel : paysage résultant des oeuvres conjuguées de l’être humain et de la nature. Pour être inscrit à l’UNESCO, il doit être représentatif d’une région du monde et exprimer une longue et intime relation des peuples avec leur environnement (définition UNESCO). Périmètre UNESCO de la Loire : Angers
Tours Amboise
Saumur
Chinon
Le coteau
22 Les îles
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Château historique et front bâti linéaire
La levée La Loire
Le plateau agricole
La vallée
Pla tea u
Cot eau Lit min eur
Cot eau Pla tea u
Schéma du fonctionnement des paysages du Val de Loire Réalisé à partir des documents de la Mission Val de Loire (syndicat mixte à la gestion du Val de Loire)
Le Val de Loire, délimité par ses coteaux abruptes et boisés Château en coteau Habitations troglodytes Pâturage en prairies humides La Loire et sa forêt alluviale Maraîchage implanté dans la vallée
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7 Vignes sur le plateau 8 Levée 9 Front bâti linéaire
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2]UNPAYSAGEEMBLÉMATIQUEENCOEURD’AGGLOMÉRATION LE VAL DE LOIRE
UN VAL MARQUÉ PAR LE DÉVELOPPEMENT URBAIN
DES ÉVOLUTIONS RÉCENTES QUI DÉGRADENT LA QUALITÉ DES PAYSAGES DU VAL LE FLEUVE Fermeture des vues Difficulté d’accès aux berges de Loire Dégradation des quais de Loire Disparition des haies Intensification de l’agriculture Développement désordonné de la végétation Encombrement des îles par la végétation Transformation des prairies en peupleraies
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LES COTEAUX Implantation de constructions non intégrés sans lien avec le patrimoine existant : Zone commerciale et entrepôts, Immeubles, Zone pavillonnaire, Emprise ferroviaire Banalisation des entrées de ville avec développement de bâtiments d’activités uniformes et installation de panneaux publicitaires
LE VAL Étalement des villes engendrant la disparition des « coupures » vertes agricoles et naturelles Dégradation des grandes perspectives Écrasement de la composition patrimoniale par des aménagements hors proportions, Constructions d’infrastructures non intégrées, Construction de nouvelles habitations en haut de coteau bouchant les vues du plateau, Extension des zones d’activité en lien avec les nouvelles infrastructures
Schémas réalisés à partir des documents de la Mission Val de Loire
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Carrière de sable sur la Loire Peupleraie dans la zone inondable Agriculture intensive dans la vallée Urbanisation du coteau Fermeture des vues sur la Loire Construction de lotissements banalisés Construction d’infrastructures lourdes
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1
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2]UNPAYSAGEEMBLÉMATIQUEENCOEURD’AGGLOMÉRATION LE VAL DE LOIRE
LE PLATEAU, UN SECTEUR DIRECTEMENT RELIÉ AU PAYSAGE FLUVIAL QU’IL FAUT PRÉSERVER
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Face au développement des villes, banalisant peu à peu les paysages de nos territoires, il est devenu important de faire valoir la qualité des espaces naturels. Plusieurs dispositifs de protection et de valorisation sont établis dans la vallée de la Loire. Tout d’abord, son inscription à l’UNESCO en tant que paysage culturel vivant, permet de mettre en place une concertation entre les acteurs du territoire et la mission Val de Loire pour promouvoir son patrimoine. On distingue également plusieurs secteurs de protection visant la sauvegarde plus spécifique des espaces naturels (ZNIEFF de type 1 et 2, sites Natura 2000). A l’échelle de l’agglomération, ces espaces protégés se situent autour de la vallée de la Loire et de ses affluents, dans la zone inondable comprenant les espaces de biodiversité les plus importants. Les PPRI* réglementent aujourd’hui la construction de ces secteurs. La préservation s’est donc révélée être un bon moyen de mise en valeur pour ces espaces naturels où l’urbanisation ne peut plus s’étendre. Cependant, ces outils de protection ne permettent qu’en partie la sauvegarde du patrimoine de la Loire. En effet, les paysages de la Loire ne se limitent pas simplement au fond de la vallée. Le périmètre se révèle être beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît, puisque la présence de la Loire a entraîné tout un développement associé: le patrimoine bâti historique, les affluents, les larges vues sur la vallée, ou encore l’économie, et plus particulièrement l’agriculture en plateau. Les plateaux, bien que de biodiversité plus banale que dans la vallée, font également partis du patrimoine lié au fleuve. Les différents périmètres de protection laissent ainsi le champs libre à la détérioration des plateaux agricoles et des vallons affluents : mitage urbain, encombrement des vues, disparition des zones humides et des boisements au profil du développement de l’agriculture intensive et de l’urbanisation. On assiste ainsi à la création d’un véritable contraste, entre la vallée relativement préservée, et le plateau en développement. Pourtant, ces deux espaces sont étroitement liés et doivent être penser ensemble pour préserver le caractère et l’identité du territoire. Cependant, il revient aux communes, par l’intermédiaire des documents d’urbanisme, de valoriser et de protéger ce patrimoine plus écarté de la vallée.
*] PPRI : Plan de prévention des risques d’inondation. C’est un document juridique qui a pour objectif de réglementer l’utilisation du sol des espaces exposés aux inondations. Il délimite les zones exposées au risque selon l’intensité des crues, et en définit la réglementation à l’échelle communale en interdisant les constructions ou en permettant de bâtir sous réserve de certaines conditions.
[
Carte du PPRI (Plan de Prévention des Risques d’Inondation) de l’agglomération
Hameau historique Vignes classées AOC
Boisements
Vallon et zone humide boisée
Limite du site UNESCO Zone de protection ZNIEFF et Natura 2000
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[ Des espaces de qualité en dehors des périmètres protégés 1 2 3 4
Hameau historique Ripisylve de la Loire La Choisille Ouverture entre les deux coteaux 1
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2]UNPAYSAGEEMBLÉMATIQUEENCOEURD’AGGLOMÉRATION LE VAL DE LOIRE
LE PLATEAU, UN SECTEUR DIRECTEMENT RELIÉ AU PAYSAGE FLUVIAL QU’IL FAUT PRÉSERVER LE CAS DE FONDETTES
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Fondettes n’échappe pas à ce type d’organisation. La proximité de Tours a engendré une forte pression foncière sur la commune. Comme la plupart des espaces périurbains de la première couronne de l’agglomération, Fondettes s’est vue petit à petit transformée en «ville dortoir», un lieu de résidence à proximité du pôle de vie, Tours. Ainsi, depuis le milieu du XIXème, les espaces pavillonnaires florissent sur le territoire en raison de l’augmentation importante de la population. En 1968, la commune accueillait 3 441 habitants, contre plus de 10 466 aujourd’hui (INSEE, 2009). Le plateau a été fortement touché par ce développement urbain. Les constructions se sont implantées de manière étalée et non-maîtrisée sur le territoire, participant au délabrement des paysages de plateau et des vues sur la vallée. La Choisille, marquant la limite entre Fondettes et Saint-Cyr-sur-Loire, a également vu récemment s’installer le périphérique Tourangeau en fond de vallée. Le développement de la ville a donc particulièrement détérioré le paysage du Nord-Ouest Tourangeau. Cependant, la vallée de la Loire a été de manière générale préservée. Peu de nouvelles habitations s’y sont implantées, à l’exception des hauts de coteau. Protégés par les zones ZNIEFF et Natura 2 000, les bords du fleuve ont également conservé leur aspect naturel et sauvage. 1
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[
Fondettes, un plateau fortement détérioré par l’urbanisation
Le plateau mité
Limite UNESCO Périmètre ZNIEFF et Natura 2 000
1 L’urbanisation déstructuré du plateau 2 Le chantier du périphérique grignotant la vallée de la Choisille (http://www.menard-web.com, 2008) 3 Les espaces naturels protégés des périmètres ZNIEFF et Natura 2000
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FONDETTES 2
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800 m Nord
3]UNEIMPULSIONPOURUNPROJETINTERCOMMUNAL LES ENCLAVES AGRICOLES DU PLATEAU DE FONDETTES
LES VOLONTÉS POLITIQUES DE LA COMMUNE : UN PARC AGRICOLE POUR FREINER L’URBANISATION Le PLU de Fondettes, lancé en 2008, est actuellement en cours d’élaboration. Le PADD, réalisé en 2010 après un premier diagnostic, a été présenté aux habitants et voté fin 2011. La prochaine étape est l’établissement des orientations d’aménagement et de la programmation de certains secteurs, du zonage, du règlement, ainsi que des pièces constitutives du PLU. Le PADD nous donne cependant une première ébauche des grandes intentions que portera le futur PLU.
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Une route sera construite au Nord de la commune, en continuité de la nouvelle bretelle du périphérique, afin de créer une voie transversale directe pour relier Fondettes à Luynes. Une densification et un élargissement du centre urbain est planifiée. Plusieurs extensions urbaines sont projetées afin de restructurer la ville. Cependant, certaines viennent à nouveau grignoter l’espace agricole, notamment la zone d’activité, dont une partie a déjà vu le jour, à l’Est, et la construction d’un nouveau quartier au Sud. Ces constructions viendront à nouveau empiéter sur l’espace agricole périurbain déjà enclavé, réduisant un peu plus la superficie des terres au Sud et à l’Est de la commune. Afin de favoriser la présence de l’activité agricole et préserver les terres dans l’espace périurbain, un «parc agricole» d’environ 151 hectares est projeté. Actuellement, ce projet est encore à l’état de réflexion. Aucun zonage définitif n’a vu le jour et aucun projet d’aménagement n’est prévu. En revanche, la commune souhaiterait mettre en place une ZAP (Zone Agricole Protégée) afin de préserver les terres de l’artificialisation. Une «coulée verte» doit également être définie. Il s’agira de valoriser cette coulée comme un espace vert reliant le «parc agricole» au grand plateau cultivé. D’autres liaisons devront être créées pour favoriser les continuités entre la Loire, la vallée de la Choisille, et les boisements du nord de la commune. Il ne semble donc pas y avoir de véritables intentions de mise en valeur du paysage et des espaces naturels. L’enclave agricole n’apparaît pas comme un espace de valeur en terme de paysage et de biodiversité, mais plutôt comme un lieu potentiel de passage et de continuité des espaces verts. Pourtant, à leur manière, ses espaces agricoles sont porteurs d’un patrimoine et d’une valeur écologique à préserver et à valoriser.
Les grandes intentions du PADD : Donner à la ville une structure pour permettre un développement maîtrisé à long terme Faire de Fondettes un espace relié à l’agglomération et à son territoire Soutenir les dynamiques économiques Rendre Fondettes attractive, vivante et solidaire pour ses habitants Affirmer l’identité verte, bleue et durable de la ville
Grands axes routiers Axe routier projeté Réseau ferré Élargissement et densification du centre urbain Extensions urbaines projetées à court ou moyen terme Extensions urbaines projetées à long terme Extension urbaine à dominante économique Espace naturel et agricole Coulée verte Espace agricole périurbain Mise en relation des deux éléments du parc Valorisation des liaisons entre espace urbain et espace naturel et agricole
[ Carte des premières intentions du PLU, issue du PADD de la commune
FONDETTES SAINT-CYR 31
LUYNES
Parc agricole
0
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800 m Nord
3]UNEIMPULSIONPOURUNPROJETINTERCOMMUNAL LES ENCLAVES AGRICOLES DU PLATEAU DE FONDETTES
LE CONCEPT DU PARC AGRICOLE UN PARC AGRICOLE, QU’EST-CE QUE C’EST ?
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Dans un contexte politique de développement durable où le mot vert est à l’honneur, on entend de plus en plus parler de « parc agricole ». Cependant, ce type de «parc» est encore bien souvent à l’état d’intention plus que de projet concret pour les collectivités, car il nécessite d’être porté à grande échelle et de rassembler tout les acteurs du territoire. Cet espace agricole a pour vocation première de préserver les terres cultivées et les espaces naturels. Il concilie un but à la fois économique par la production agricole, environnemental à travers des pratiques culturales raisonnées et une mise en valeur des milieux naturels, ainsi que de loisirs en permettant un accueil au public. Il permet également de valoriser le cadre de vie des communes et de contribuer à leur attractivité. Mais comment un tel projet peut-il se concrétiser? Malgré les difficultés évoquées précédemment pour les collectivités locales de mettre en pratique des projets concrets de mise en valeur et de préservation des espaces naturels et agricoles, certains parcs agricoles ont déjà été créés en Europe. En voici trois exemples.
3 1
2
4
Espace naturel humide 1 (http://www.villededon.fr) Espace de loisirs et de promenades 2 (http://www.jnc.be) Belvédère sur l’espace naturel 3 Le jardin Mozaïc 4 (http://www.lillemetropole.fr)
LE PARC AGRICOLE PÉRIURBAIN DE LA DEÛLE
Nord-Pas-de-Calais, France 1995, 350 hectares
*] ENLM : Espace Naturel Lille Métropole. C’est un organisme public (Syndicat mixte) chargé par Lille Métropole de l’aménagement, la gestion, et l’animation des espaces naturels périurbains de la communauté urbaine (zone frontalière).
DES TERRES AGRICOLES ET NATURELLES ENTRE LA MÉTROPOLE LILLOISE ET LENS L’idée de ce parc est née en 1968 de la volonté de l’état de créer un grand équipement de loisirs pour réhabiliter le paysage entre la métropole Lilloise et l’agglomération de Lens. À travers ce projet, une protection des espaces agricoles devait être mise en place. Cependant, agriculteurs et habitants ont très vite rejeté cette idée, jugeant le projet trop ambitieux et requérant des surfaces foncières trop importantes. Une vingtaine d’années plus tard, cette idée mûrit pour finalement s’orienter vers la création d’une coulée verte entre le bassin minier de Lens et la métropole Lilloise, permettant de maintenir l’activité agricole, les espaces naturels et de fabriquer de nouveaux espaces de loisirs. Au fil du temps, les espaces concernés se sont vus détériorés jusqu’à devenir des espaces de non-lieu. En 1995, les paysagistes Jacques Simon, Jean-Noël Capart et Yves Hubert se retrouvent en charge de la conception du projet. Le parc valorisera le potentiel écologique latent, comme les boisements, le réseau de canaux, les prairies humides, ou les rigoles d’assèchement. Il met un accent sur les espaces naturels et la biodiversité, enjeu central du projet, l’agriculture ne reflétant que le décor et la gestion de cet espace. Du foncier fut récupéré par l’état afin d’élargir les sentiers, de créer des jardins publics, et d’agir sur les espaces naturels. Un diagnostic fut réalisé sur chaque exploitation pour identifier les besoins fonctionnels en termes d’accès, d’implantation de bâtiments, ou encore de clôtures. Des opérations d’aménagement concerté ont permis de mettre en place des actions pour la biodiversité, les agriculteurs, et les promeneurs. Le projet est en grande partie subventionné par le Syndicat Mixte Espace Naturel Lille Métropole*. Un travail parallèle auprès des agriculteurs a permis de faire évoluer les pratiques afin de s’approprier l’espace périrubain. Ainsi, certains exploitants se sont adaptés pour répondre à la problématique environnementale, ainsi que pour s’intégrer à la ville et aux habitants en proposant des accueils à la ferme et de la vente directe. Le parc d’actuellement 350 hectares devrait continuer de s’étendre pour atteindre à terme les plus de 2 000 hectares de terres reliant la métropole de Lille à Lens (d’après le site internet de Lille métropole).
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3]UNE IMPULSION POUR UN PROJET INTERCOMMUNAL LES ENCLAVES AGRICOLES DU PLATEAU DE FONDETTES
LE CONCEPT DU PARC AGRICOLE EN EUROPE LE PARC AGRICOLE SUD MILAN
Milan, Italie 1983, 47 000 hectares 1 Situation du parc (http://intermediatelandscapes.com) 2 Gestion des eaux et biodiversité (http://onlandscape.blogspot.fr) 3 Arrière plan sur la ville (http://onlandscape.blogspot.fr) 34
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Milan
LE PARC AGRICOLE SUD DE MILAN, UN PROJET AVANT-GARDISTE L’idée d’un parc agricole émerge dans les années 70 en Italie aux alentours de Milan. Cette initiative a pour but de valoriser la ceinture verte de l’aire urbaine. Le parc est créé en 1983. Sa vocation est le développement agricole et des loisirs dans l’espace périurbain. Il s’étend sur 60 communes et comprend plus de 47 000 hectares de surface agricole protégée et classée. Des actions en concertation avec les agriculteurs se mettent en place petit à petit afin de valoriser ce territoire majoritairement cultivé de manière intensive. Un label de produits et des restaurants à la ferme ont été créés par les agriculteurs pour accueillir le public et mettre en valeur leur production. Un réseau de sentiers piétons et cyclables ont également vu le jour afin d’encourager l’appropriation du site par la population (d’après Le Parc agricole sud Milan: entre agriculture et conservation environnementale, Bruna Brembilla).
BAIX LLOBREGAT AGRICULTURAL PARK
Barcelone, Espagne 1998, 2 938 hectares
*] Consortium : conseil représentant les agriculteurs du parc
Photographies du parc, de Jordi Surroca (lcabcn)
LE BAIX LLOBREGAT AGRICULTURAL PARK, UN PARC CONTEMPORAIN Ce parc, d’une superficie de 2900 hectares, est composé de terres agricoles cultivées et d’arboriculture de grande qualité. La pression urbaine devenue très importante dans les années 90, la mairie a conçu un outil de gestion avec l’aide du syndicat agricole majoritaire, de la chambre de commerce et des municipalités, afin de protéger le foncier et de développer l’agriculture dans cet espace périurbain. Les productions alimentent directement les marchés locaux de Barcelone en produits frais. Un centre d’information permet d’animer le parc. C’est un lieu d’expérimentation horticole, d’activités éducatives et d’arboretum. Une marque locale a été créée pour promouvoir les produits locaux. La gestion même du parc est faite par la profession agricole. Le Consortium* en assure la direction. Un plan stratégique permet de réglementer la zone, avec pour but d’augmenter l’efficacité des infrastructures et des systèmes de production, de favoriser l’établissement de services, la modernisation des fermes, ainsi que de consolider et promouvoir le patrimoine culturel, naturel et environnemental du parc. L’outil mit en place a ainsi permit de stabiliser le foncier et d’ inciter les agriculteurs à réfléchir ensemble à une agriculture multifonctionnelle et innovante (d’après Le Parc agricole du Baix Llobregat : un moyen de préserver, développer et gérer un espace agricole périurbain, Sònia Callau i Berenguer et Valerià Paül i Carri).
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3]UNE IMPULSION POUR UN PROJET INTERCOMMUNAL LES ENCLAVES AGRICOLES DU PLATEAU DE FONDETTES
QUELS OUTILS À DISPOSITION POUR PRÉSERVER L’ESPACE AGRICOLE EN FRANCE ? En France, il existe deux outils spécifiques créés et mis à disposition des collectivités. Dédiés à la préservation des espaces naturels et agricoles, ils contribuent à mettre en pratique les directives de préservation de la loi Grenelle. La Zone Agricole Protégée (ZAP), a été créée par la Loi d’Orientations Agricoles (LOA) en 1999. Six années plus tard, un autre outil fut créé, le Périmètre de protection des Espaces Agricoles et Naturels périurbains (PAEN), défini par la loi du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux. Ces deux outils réglementaires de protection sont conçus pour garantir la vocation agricole de certains espaces au-delà du PLU, et ainsi préserver les paysages des territoires français.
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LA ZAP La ZAP a pour vocation de protéger les zones agricoles présentant un intérêt général du point de vue de la qualité de leur production ou de leur situation géographique. Elle doit répondre aux attentes de la population en matière de qualité de vie, de fonctions sociales et patrimoniales, mais aussi des agriculteurs pour permettre une production de qualité respectueuse de l’environnement. Cependant, c’est une protection foncière, elle ne garantit donc pas la viabilité ou la pérennité de l’agriculture et n’impose pas l’élaboration de plan de gestion sur les terres préservées. Sans ce dispositif de protection, sur les territoires au coeur d’enjeux de développement urbain, la pression urbaine peut devenir trop importante si les documents d’urbanisme n’établissent pas encore de zonage réglementé pour préserver les terres naturelles et agricoles. Le foncier atteint alors un prix trop élevé qui n’est plus compatible avec l’agriculture, et les cultures disparaissent au profil d’une urbanisation non maîtrisée. La ZAP peut être proposée par une commune, un groupement (EPCI, syndicat mixte de SCoT), mais aussi le Préfet. Ce dernier doit ensuite l’approuver et lui seul a le pouvoir de la supprimer. La protection instaurée est supérieure au PLU. Pour tout changement envisagé de modification de l’affectation du sol, la Chambre d’agriculture et la Commission Départementale d’Orientation Agricole doivent donner leur accord.
[ La Zone agricole protégée (ZAP) de Montlouis sur Loire (37) : Montlouis-sur-Loire a connu une pression urbaine importante depuis les années 50 sur son territoire. L’urbanisation a petit à petit gagnée les terres viticoles. En 2001, la commune décide de relancer l’activité des vignobles en élaborant un plan d’actions: remembrement, promotion des vins. Avec l’appui des communes de l’Est Tourangeau (maître d’ouvrage du projet), la commune réussi à mettre en place en 2002 une ZAP sur ces espaces, dans le but de préserver les terres. La ZAP est finalement officiellement mise en place en 2007. Son périmètre couvre la quasi-totalité de l’espace viticole de l’appellation “Montlouis-sur-Loire”, soit environ 300 hectares et 10 % du territoire communal.
UN AUTRE OUTIL DE PROTECTION, LE PAEN Le dispositif PAEN va plus loin que la ZAP. Son objectif est de limiter la spéculation foncière, pérenniser l’activité agricole, et valoriser les espaces naturels dans les zones périurbaines. Il implique une réglementation sur ces espaces, mais relève de la compétence du Conseil Général. Ce dernier établit le périmètre de protection des espaces agricoles et naturels, après accord des communes concernées, mais il élabore aussi et surtout un programme d’actions. De plus, il renforce la protection en accordant un droit de préemption au département, qui peut aussi être délégué à la SAFER (Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural). Les terrains acquis peuvent par la suite être revendus, mais ils restent juridiquement non urbanisables. Il donne ainsi les moyens aux collectivités de lutter contre la spéculation et de réaménager les espaces menacés sans avoir besoin de porter à leur charge le foncier. En revanche, s’il ne requiert pas de budget pour la gestion du foncier, les actions nécessites quelques financements. Cet outil se révèle donc beaucoup plus complet et lourd que la ZAP. Il est pensé en tant que projet de territoire, avec des outils d’actions concrètes pour valoriser la gestion des espaces agricoles et naturels périurbains. Cependant, c’est un outil encore récent. Trois exemples concrets de mise en oeuvre de ce dispositif existent déjà en France (Lyon et Perpignan-Bompas), mais il est encore difficile de dresser un bilan de ces apports.
LE CAS DE FONDETTES La commune de Fondettes souhaite mettre en place une ZAP afin de préserver ses terres agricoles enclavées. Cependant, cet outil de protection ne permet pas de pérenniser l’agriculture car elle ne met pas en place de projets ou d’actions sur l’activité agricole. Or, ce territoire périurbain est trop en marge de la ville. L’agriculture doit s’intégrer à un espace qui n’est plus celui de la campagne et d’une agriculture ordinaire, mais d’un espace périurbain avec des demandes nouvelles. Il doit donc d’abord trouver sa propre vocation et tourner son activité vers une proximité urbaine. De plus, certains agriculteurs arrivent à la fin de leur activité et ne trouve aucun repreneur. Sans relève pour entretenir ces paysages, les risques peuvent être une pression foncière trop importante amenant une remise en question de la protection à long terme. Sans agriculture pérenne, la ZAP ne semble donc pas être un outil efficace de protection pour la commune.
[ Le PAEN de la Vallée du Gier pilatoise En 2008, un appel à projet est lancé par le conseil général pour expérimenter les dispositifs de protection PAEN. Le PNR du Pilat propose à cinq communes de répondre à cet appel. De cette intention, elles décident de s’intéresser à un secteur non urbanisé au sud de la vallée du Gier. Cet espace, soumis à de fortes pressions foncières, se trouve à proximité de pôles urbains importants. Après plusieurs concertations entre les collectivités et les agriculteurs, le Parc Naturel Régional du Pilat se retrouve en charge d’études préalables et du plan d’actions, déterminant les 3 102 hectares de terres à classer. En 2011, le PAEN est créé. Le secteur est ensuite intégré au périmètre du parc naturel afin d’en faciliter la gestion.
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3]UNEIMPULSIONPOURUNPROJETINTERCOMMUNAL LES ENCLAVES AGRICOLES DU PLATEAU DE FONDETTES
VERS UN PROJET D’INTÉRÊT INTERCOMMUNAL POUR LE NORD OUEST TOURANGEAU Malgré les études réalisées dans le cadre du SCoT sur la trame verte de l’agglomération de Tours, il semble encore difficile d’aboutir à de réelles stratégies d’aménagement à long terme sur les espaces périurbains. Les relations existant entre le noyau et la couronne périurbaine restent mobilisées par la délocalisation d’activités non recevables dans le centre vers la périphérie. Le développement ne semble pas être réfléchi de manière complémentaire, ce qui ne permet pas d’aboutir à une réflexion globale. Cependant, des projets plus localisés et orientés vers le développement durable sont tout de même en marche dans les secteurs les plus préservés de l’urbanisation, notamment dans la zone inondable à la confluence de la Loire et du Cher. Le projet de « parc agricole » sur le plateau de Fondettes s’insère lui aussi dans un contexte très localisé, ne se positionnant pas dans une intention de préservation et de mise en valeur du secteur agricole à l’échelle de l’agglomération.
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Au regard des projets existants de parc agricole, les quelques 150 hectares considérés se semblent pas à l’échelle d’un tel projet. Il est difficile pour une commune de mettre en place ce type de projet isolé, car les outils sont souvent très lourds à porter. De plus, si la création d’une ZAP permettrait à la commune de Fondettes de préserver les terres agricoles enclavées du plateau, la nécessité de cette préservation semble apporter un véritable sens que si elle devient un enjeu majeur pour l’aire urbaine. Le parc doit donc s’insérer dans un contexte plus large, afin de porter des ambitions agricoles, environnementales et de qualité de vie à l’échelle du secteur Nord-Ouest de l’agglomération. De telles ambitions permettraient de nourrir un projet de plus grande envergure, non dissociable du développement urbain. D’autres outils et acteurs seraient ainsi sollicités afin de porter le projet, et aboutir à des actions concrètes. A partir de cette analyse politique du projet, un périmètre d’étude se définit, comprenant les communes de Luynes, Fondettes, et Saint-Cyr-sur-Loire. Les différentes composantes du paysage de ce secteur devront donc être analysées afin de déterminer, de la manière la plus juste possible, quel projet pourrait trouver sa place sur les espaces naturels et agricoles périurbain du Nord-Ouest Tourangeau.
[ Périmètre d’étude
Limites communales
Périmètre d’étude
FONDETTES SAINT-CYR
39
LUYNES
0
0,5
1
2 km Nord
40
2
LE PAYSAGE EMBLÉMATIQUE DU NORD-OUEST TOURANGEAU
1) REGARDS CROISÉS : TOPOGRAPHIE ET GÉOLOGIE DU PAYSAGE D’AUJOURD’HUI 2) L’EMPREINTE HUMAINE, D’HIER À AUJOURD’HUI 3) LES UNITÉS PAYSAGÈRES : UN TERRITOIRE DE CONTRASTE ET DE FRONTALITÉ
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SAINT-CYR
A B’ FONDETTES
42
si oi Ch La
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D’
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LUYNES
TOURS
oire La L
LA RICHE
SAINT-GENOUPH
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BERTENAY BALLAN-MIRÉ
A’ VILLANDRY
0
Nord
0,5
1
2 km
1] TOPOGRAPHIE ET GÉOLOGIE DU PAYSAGE D’AUJOURD’HUI REGARDS CROISÉS
LE RELIEF, ENTRE ONDULATIONS IMPALPABLES ET ENTITÉS MARQUÉES La Loire a fortement imprégné le relief de ce territoire. A quelques kilomètres de la confluence de la Loire et du Cher, à Berthenay*, les deux vallées se joignent pour former une large plaine alluviale. Ses deux coteaux s’élèvent de manière abrupte sur environ 40 mètres au-dessus du fleuve, pour former une véritable fracture vue de la plaine. Au delà, le plateau s’étend jusqu’au Nord du département. Aux abords du coteau, le relief se fait ondulant et forme de petites dépressions dans lesquelles s’immiscent quelques filets d’eau. Le plateau est entaillé par une vallée secondaire, la Choisille, qui souligne par son court sinueux et étroit la limite entre Fondettes et Saint-Cyr. Cette vallée, mince et profonde, ainsi que le passage du périphérique en remblai, rend le fil d’eau pratiquement invisible. Plateau de Fondettes 96
88
63
41
0,5
Loire
LUYNES
Cher BERTHENAY
Coteau Plateau de Ballan 90
81
43
47
Cher
Loire 0
SAINT-CYR
FONDETTES
Vallée
Coteau 82
*] Carte de situation de la confluence de la Loire et du Cher :
1 km
Coupe AA’ - Profil de la vallée de la Loire et du Cher
Plateau de Fondettes
Coteau
93
Vallée
87
72
48
42
48
45
41
46
41
45
Loire 0
0,5
1 km
Coupe CC’ - Profil du coteau de la Loire
Plateau de Fondettes 92
Vallée de la Choisille
97
77
92
96
86
53
Vallon 0
0,5
61
0,5
100
Coupe BB’ - Profil du plateau haut et de la vallée de la Choisille
89
70
Vallon
Vallon 0
86
Choisille
1 km
Plateau de Fondettes 84
Plateau de Saint-Cyr 91
1 km
83
74
89
Vallée de la Choisille 82
87
83
91
48
89
Choisille Coupe DD’ - Profil du plateau bas ondulé
43
1 2 3 4
1]TOPOGRAPHIE ET GÉOLOGIE DU PAYSAGE D’AUJOURD’HUI REGARDS CROISÉS
LE RELIEF, ENTRE ONDULATIONS IMPALPABLES ET ENTITÉS MARQUÉES
Le plateau vaste et cultivé La Loire
Le plateau ondulé
La plaine alluviale
La Choisille
Le Cher 44 LUYNES
FONDETTES
Coteau rive droite
Coteau rive gauche SAINT-CYR BALLAN-MIRÉ
Les jardins
Les pâtures
La plaine Le coteau de la Loire Vallée de la Choisille
LES VALLÉES : LES RELIEFS QUI FORGENT LE TERRITOIRE La vallée de la Loire s’élargit peu à peu dans la direction de Luynes pour nous laisser entrevoir sa vaste plaine. Elle forme un espace jardiné et partagé, entre des hameaux anciens parés de leurs petits jardins d’éden luxuriants, et la plaine cultivée avec ses espaces maraîchers, ses quelques peupleraies, ses prairies et ses grandes cultures. Cette plaine constitue une mosaïque d’occupation qui anime sa traversée. De part et d’autre, les coteaux abruptes fabriquent un cadre pour la vallée. Ces entités massives et boisées marquent les limites de la plaine, et le début des plateaux. Dans les pentes les plus douces ce sont installées des habitations qui surplombent la Loire. A la limite de Fondettes et de Saint-Cyr, une autre vallée vient retrouver la Loire, la vallée de Choisille. Elle coupe le plateau d’un sillon mince et profond pour fabriquer un véritable saut de loup. Sa plaine est restreinte, notamment sur la partie de Fondettes.
L’enclave agricole de Saint-Cyr Front boisé
Au loin, Tours Nord
En contrebas, invisible, la Choisille et le périphérique
Saint-Cyr
45
Vue depuis le plateau de Fondettes vers Saint-Cyr, en contrebas, la vallée de la Choisille
Derrière le gradin, l’espace agricole ondoyant Les gradins habités
Le coteau boisé de Fondettes
Les terres jardinées en contrebas
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1]TOPOGRAPHIE ET GÉOLOGIE DU PAYSAGE D’AUJOURD’HUI REGARDS CROISÉS
LE RELIEF, ENTRE ONDULATIONS IMPALPABLES ET ENTITÉS MARQUÉES LE PLATEAU, DES PROMONTOIRES SUR LES VALLÉES Plateau ondulé Coteau boisé de la rive droite
Coteau boisé de la rive gauche, Ballan-Miré
Plateau ondulé Fossé
Périphérique
Loire Choisille
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Le plateau ondulé
Vaste espace agricole plane Fondettes, vue du Nord
Le vaste plateau cultivé
Au dessus de la vallée de la Loire, le plateau s’étend. Il est divisé en plusieurs entités découpées par la vallée de la Choisille et les ruisseaux. Les parties hautes constituent des surfaces planes où les grandes cultures dominent. En se rapprochant du coteau, l’urbanisation est plus intense et le relief plus ondulé. Quelques dépressions viennent creuser le plateau pour former des gradins progressifs vers la vallée. Le plateau surplombe le paysage et le coteau gauche de la Loire heurte notre regard pour nous permettre d’admirer l’étendue de la vallée. Au plus près du coteau, entre les bois, de larges vues se dégagent sur la plaine et la Loire.
L’EAU, UNE PRÉSENCE PRESQUE INVISIBLE Le long de la levée, quelques fenêtres laissent entrevoir la grande et mystérieuse Loire. Tantôt transparente, tantôt éclatante, elle reflète lumières et textures au grès des vents et des nuages. On la devine, on l’aperçoit, sans pratiquement jamais toutefois en approcher le rivage. Sa forêt s’épaissit et se ressert tout au long de la traversée pour nous faire ressentir les méandres de son lit. Cachée derrière son épais manteau boisé, son lit, large et puissant, en fait une entité structurante qui guide les principaux traits du paysage. Vu du plateau, le fil ondulant et discret de la Choisille se devine dans le sillon formé par sa vallée. Quelques rares passages se risquent dans le creux et permettent d’en voir le lit. Elle longe les remblais du périphérique pour former une véritable frontière entre Saint-Cyr et Fondettes. Sur le plateau, quelques filets d’eau marquent le fond des petites dépressions du relief. Ils parcourent l’espace agricole sous forme de fossés puis disparaissent autour des habitations. Cette présence est quasi invisible.
La Choisille
47
1 2 3 4
Le périphérique
Derrière son écrin boisé, la Loire et ses mystères
Les fossés
FONDETTES SAINT-CYR
2
LUYNES
3
48
0
Nord
0,5
1
2 km
1
1] TOPOGRAPHIE ET GÉOLOGIE DU PAYSAGE D’AUJOURD’HUI REGARDS CROISÉS
HORIZONS ET VUES, DES MARQUEURS DE PLEINS ET DE VIDES QUI FAÇONNENT L’ESPACE Les différentes entités qui composent le relief établissent des barrières ou des ouvertures vers le paysage. Les vallées et les plateaux constituent les espaces ouverts dans les lesquels le regard peut s’échapper. A l’opposé, les coteaux sont des entités qui cadrent le paysage. Ils constituent des plans sur lesquels le regard percute. De la même manière, la nature de l’occupation du sol vient également configurer l’espace en fabriquant des pleins et des vides dans le paysage. Sur le plateau, les cultures se succèdent sur les courbes dansantes du relief, ce sont les vides. Sur les points les plus hauts, de larges vues se dégagent sur l’arrière plan du coteau de la rive gauche de la Loire. Les bois et les zones urbaines, souvent emmitouflées derrière une couverture boisée, constituent les pleins sur lesquels le regard se heurte. Les enclaves agricoles prises dans l’urbanisation se retrouvent ainsi dans des espaces cloisonnés. Elles marquent cependant des zones de respiration qui s’ouvrent sur le paysage pour permettre la découverte du territoire. Les vues sur le coteau accentuent l’appartenance de ces lieux au territoire de la Loire.
[ Page de gauche : carte des horizons paysagers et des vues :
Les barrières visuelles succédant l’horizon
Les vues principales
Le vide : l’espace agricole ondoyant Le plein : l’habitat clairsemé et les boisements
Sur le plateau, une alternance de pleins et de vides fabriqués par les espaces agricoles, urbains et boisés
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1]TOPOGRAPHIE ET GÉOLOGIE DU PAYSAGE D’AUJOURD’HUI REGARDS CROISÉS
HORIZONS ET VUES, DES MARQUEURS DE PLEINS ET DE VIDES QUI FAÇONNENT L’ESPACE
L e c ot e a u o p p o s é de l a L o i r e
B o i s e me n t s e t h a b i t a t o i ns du co teau
L’esp ace a gric o le enclavé
1 50
Le cote a u de Sa int Cyr
L’ e n cla v e agri cole de Sa int -Cy r
1 2 3 4
La
Ch o i s i l l e
2 L e c o t ea u op posé de la L oi re F orê t a llu v i a l e d e l a L oi r e
Le coteau
3
de Fondettes, en oire promontoire sur la L
Fonde
t t es
51
Le coteau de Fondettes A n c i e n h am e a
u
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QUATERNAIRE
Varennes, alluvions modernes Sables et graviers, sol fertile
Limons des plateaux Sol fertile
Sables et graviers continentaux Sol riche
Ludien supérieur, Stampien inférieur Caclaire lacustre de Touraine
Eocène détritique continental Conglomérats et grès siliceux
TERTIAIRE
SECONDAIRE
Sénonien Formations siliceuses
Craie blanche de Villedieu ou craie turonienne
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0
Nord
0,5
1
2 km
[ Extrait de la carte géologique au 1/50 000 du BRGM
1] TOPOGRAPHIE ET GÉOLOGIE DU PAYSAGE D’AUJOURD’HUI REGARDS CROISÉS
QUAND LA GÉOLOGIE GOUVERNE L’OCCUPATION ACTUELLE La variété des paysages de la Touraine est en partie due à sa complexité géologique. Le département se situe en limite du bassin parisien, un bassin sédimentaire formé durant le Trias, qui s’enfonce sous le jeu de failles. D’une manière générale, le sous-sol de la Touraine est récent. Ainsi, le sol primaire, n’apparaît pas en surface. Plusieurs épisodes de succèdent aux termes de l’histoire, entre transgressions et régressions marines, constituant le paysage d’aujourd’hui :
Ère secondaire ( -250 Ma )
Craie turonienne Dépôt de cailloutis, gravier, argiles
ÈRE SECONDAIRE
Il faut attendre le Cénomanien pour que la transgression marine s’effectue. Elle laisse un premier dépôt de cailloutis, de graviers et d’argiles. Puis, à partir du Cénomanien terminal, la fameuse craie turonienne est apportée, sous forme de sédiments, pour former le soubassement du territoire. C’était il y a 80 millions d’années. Ces craies et tuffeaux, célèbres pour leur utilisation dans les grandes constructions de la région, sont aujourd’hui visibles en affleurement sur le coteau de la Loire. Les pentes abruptes abritent de nombreuses caves et habitations troglodytiques. Ces sols, relativement pauvres, sont aujourd’hui recouvert de boisements et d’habitations.
Ère Tertiaire ( -65 Ma ) Altérations d’argiles à silex Bassin lacustre
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ÈRE TERTIAIRE
La mer se retire et forme de petits reliefs, des altérations d’argiles à silex. Durant l’Eocène il y a 40 millions d’années, des bassins lacustres viennent s’installer dans les dépressions du relief pour former le calcaire de touraine. La mer de Falun vient ensuite recouvrir le territoire pendant le Miocène. En se retirant, elle recouvre les plateaux de sables et de graviers, laissant place à des vallées de plus en plus encaissées. 30 millions d’années plus tard, le vent recouvre les plateaux de limons, riches en particules argileuses, calcaires et siliceuses. Cette fine couche, meuble et fertile, fait la richesse des terres du plateau.
Calcaire lacustre de touraine
Limons
Sables et graviers
ÈRE QUATERNAIRE
L’alternance de dépôts d’alluvions et de périodes glacières forment les vallées et le réseau hydrographique d’aujourd’hui. Ces alluvions constituent les Varennes fertiles dans la zone inondable de la Loire. Elles sont occupées par des prairies et valorisées par le maraîchage dans les secteurs les plus propices.
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Ère Quaternaire (-2 Ma ) Creusement des vallées Dépôt d’alluvions
1] TOPOGRAPHIE ET GÉOLOGIE DU PAYSAGE D’AUJOURD’HUI REGARDS CROISÉS
QUAND LA GÉOLOGIE GOUVERNE L’OCCUPATION ACTUELLE
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LES VARENNES DE LA PLAINE
LES PARTIES BASSES DU PLATEAU
Le sol y est humide et fertile. La partie la plus large de la plaine est utilisée pour l’élevage, la grande culture, le maraîchage, et la sylviculture. Dans sa partie la plus restreinte, le manque d’espace et la proximité de l’eau a autrefois entraîné la construction de hameaux. Aujourd’hui, le PPRI réglemente les constructions et l’agriculture apparaît comme le moyen le plus rentable pour exploiter ces surfaces.
La terre y est calcaire et le relief ondoyant. Elle se caractérise par un sol relativement pauvre et sec, qui y rend l’agriculture difficile. Aux abords du coteau, près des terres les moins riches, l’urbanisation s’est ainsi développée autour d’un espace agricole restreint de grandes cultures. A l’ouest de Luynes, plusieurs bois viennent occuper l’espace au niveau de la vallée du Bresme.
LE COTEAU
LE PLATEAU HAUT
LA VALLÉE DE LA CHOISILLE
Il est constitué de la craie turonienne, parfois visible en affleurement. Le sol y est acide et contraint par la topographie. L’exploitation agricole est rendue impossible. De nombreux bois ont ainsi colonisé le coteau. Sur les hauteurs ou dans les points les plus bas, l’urbanisation s’est installée pour occuper les terres. Dans les pentes les plus douces, ce sont des «villages» entiers qui se sont constitués autour du relief. C’est le cas de Vallières et Luynes.
Il se caractérise par des sols très fertiles. L’agriculture y est dominante et constitue en majorité de la grande culture. Quelques espaces maraîchers sont installés aux abords des villes. Cet espace s’étend jusqu’au nord du département et forme les gâtines du Nord Tourangeau. Cependant, le développement de l’agglomération fait peu à peu reculer la surface de ces terres agricoles de qualité, notamment dans les couronnes périphériques de Tours.
Comme la vallée de la Loire, elle est formée de sols fertiles et humides. Cependant, l’étroitesse de sa plaine, notamment à Fondettes y rend l’exploitation limité. La ligne de chemin de fer, puis le périphérique y ont donc été implantés. Du côté de Sainr-Cyr, la plaine a été sauvegardée et on y trouve encore quelques prairies humides.
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2] L’EMPREINTE HUMAINE, D’HIER À AUJOURD’HUI DE LA CONSTITUTION DE L’EMPREINTE À LA BANALISATION DES PAYSAGES DU PALÉOLITHIQUE À L’ANTIQUITÉ, L’ARRIVÉE DE L’HOMME
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Au paléolithique, le plateau était encore recouvert d’une vaste forêt. Les hommes vinrent d’abord chasser et s’abriter à proximité du fleuve dans les grottes calcaire du coteau. Ce n’est ensuite qu’à partir du Néolithique qu’apparaissent les premiers villages avec la sédentarisation. Durant l’Antiquité, la tribu celte des Turons vint chasser les habitants pour construire leurs oppidas*. C’est l’époque des grandes villas romaines. L’oppidum le plus important est celui de Montboyau, s’étendant sur 10 hectares au dessus du pont de la Motte. Il se situe à un endroit stratégique, au croisement de deux voies romaines, l’une conduisant vers Tours, et l’autre vers Angers. Ces voies étaient périlleuses, car le chemin longeait le coteau en limite de ravin et il fallait traverser les marais de la Choisille pour se rendre vers Tours. L’itinéraire fut ensuite modifié et un pont fut construit pour traverser la Choisille. Au niveau de la Loire, un gué permettait de traverser d’une rive à l’autre durant la période sèche. Des pieux en bois engloutis sous la Loire sont encore visibles aujourd’hui pour témoigner de cet ouvrage. Un peu plus en aval, un bac permettait également de traverser lorsque le niveau d’eau était plus important.
LE MOYEN-ÂGE : L’ORGANISATION DES DOMAINES AGRICOLES Au temps des rois mérovingiens, le pays, ou comté de Touraine, réunissait une trentaine de vigueries, aux limites comparables à celles des cantons modernes. Fondettes se situait entre deux d’entre elles : la viguerie de Tours, et la viguerie de Maillé (aujourd’hui connue sous le nom de Luynes). Ces cantons étaient ensuite composés de plusieurs domaines*. On y produisait essentiellement du blé, de l’orge, de l’avoine, des fèves, de la vigne et du fourrage pour les élevages. Au Xème et XIème siècle commencent les grands travaux de défrichement. Les comtes décident de repousser les limites des bois afin d’étendre la surface productive. La forêt qui occupait toute la partie nord est alors petit à petit réduite. Le travail fut long et pénible pour valoriser la terre. Les lieux-dits sont marqués de cette labeur. On retrouve le noms des anciens bois : Les landes Blanches, la Brosse, la Bruère, Bois Jésus, ou encore Bois Farrault.
*] Oppidum : Ville fortifiée de l’époque romaine, lieu de refuge très souvent situé en hauteur.
La Bodinière
Mazère Aqueduc Chatigny
La Plaine Beaumanoir
[
Carte des voies romaines et des différents sites gallo-romains de Fondettes, Fondettes entre Loire et gâtines... *] Le territoire était ensuite divisé sous forme de domaines appartenant à des seigneurs. Cette vie seigneuriale s’organisait alors autour des domaines de Maillé (Luynes), Martigny, la baronnie de Rochecorbon, la collégiale de Saint-Martin, l’abbaye de Saint-Julien, l’abbaye de Marmoutier. Les domaines furent transmis au cours des siècles aux principaux seigneurs laïques ou ecclésiastiques. Ils se composaient très souvent d’une «réserve» de terres, exploitée par le propriétaire, et de plusieurs « manses » (ferme ou groupe de fermes) entretenues par des hommes libres ou parfois des esclaves.
[
Emplacement de l’ancien pont de la Choisille et son embouchure vers la Loire, carte postale historique 57
[ Le pont de la Choisille, passage obligé pour se rendre à Tours, Fondettes entre Loire et gâtines...
[
Reconstitution d’une mosaïque de la villa gallo-romaine de Chatigny, Fondettes entre Loire et gâtines...
[ Plan de la villa gallo-romaine de Chatigny, Fondettes entre Loire et gâtines...
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2] L’EMPREINTE HUMAINE, D’HIER À AUJOURD’HUI DE LA CONSTITUTION DE L’EMPREINTE À LA BANALISATION DES PAYSAGES 1592
XVÈME ET XVIÈME SIÈCLE : LE DÉVELOPPEMENT DE TOURS Avec l’arrivée des rois tourangeaux, de Charles VII à François Ier (1547), Tours va connaître un développement rapide à partir du XVème siècle. La ville s’agrandit considérablement. Son développement influence directement la campagne environnante et de nouvelles constructions viennent s’installer sur les coteaux de la Loire. Les villages de Maillé (Luynes), Saint-Cir (Saint-Cyr), ainsi que ceux de Vallières et Fondettes (qui donneront plus tard la commune de Fondettes telle que nous la connaissons aujourd’hui) apparaissent. [
Carte réalisée par A. Monseigne, Fondettes entre Loire et gâtines...
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XVIIÈME ET XVIIIÈME : LE DÉVELOPPEMENT DES CAMPAGNES Durant cette période, le territoire de Maillé, Fondettes, Vallières et Saint-Cyr est essentiellement agricole. Les trois quarts de la population travaillent la terre. En 1700, Fondettes compte 237 vignerons, soit la moitié de la population. La vigne s’est donc considérablement développée et prend petit à petit de l’importance. On distingue les vignerons propriétaires de leurs terres, et les closiers, plus nombreux, qui sont employés par les seigneurs ou les bourgeois pour travailler leurs terres. C’est un métier emblématique de l’époque. La production de vin était destinée à la consommation locale ou à celle des pays de la Loire inférieure et de la Bretagne. La marchandise circulait essentiellement par la Loire. La ville de Tours se développe de manière dense à l’intérieur de ses remparts. Quant à la campagne, elle subit une urbanisation très mitée. L’habitat se développe autour des habitations principales des grands domaines. Des hameaux apparaissent ainsi de manière épars sur tout le territoire. Durant ces deux siècles, la population subit de plein fouet la famine. Le climat est rude et l’agriculture s’en retrouve fortement perturbée.
1745
[ Carte réalisée à partir de la carte de Cassini
XIXÈME ET XXÈME SIÈCLE : LA MONTÉE DU VIGNOBLE Les communes de Vallières et de Fondettes se rattachent finalement le 9 janvier 1805. Les limites fixes de la commune de Fondettes-Vallières sont établies en 1806. Durant cette période, un quart du territoire est recouvert par la vigne, soit 918 hectares au total à Fondettes. La moitié des terres sont en labour pour la production de céréales. Le reste des terres est partagée entre les bois, les landes et en petite partie par les prairies. La famine a disparu, et la population mange à sa faim. En 1860, le phylloxéra (puceron introduit en France avec les plants importés des États-Unis) vient détruire tout le vignoble. Une partie des vignes a ensuite été replantée, mais la majorité fut transformée en vergers ( cerises, prunes, poires) et en jardins légumiers. Un nouveau cépage résistant apparaît en 1895, le Groslot Gris. Il est replanté sur tout le territoire et fut commercialisé dans toute la France, en Algérie et en Russie. Avant la guerre en 1914, les vignobles représentent les deux tiers de la superficie de Fondettes.
XXÈME ET XXIÈME SIÈCLE : NAISSANCE DE L’ESPACE PÉRIURBAIN Après la guerre, la vigne périclite petit à petit. Les vignobles subissent la concurrence des grands crus voisins et la vigne disparaît peu à peu du plateau du Nord-Ouest Tourangeau. À partir des années 1980, la pression urbaine se fait ressentir et l’agglomération subit une expansion considérable. C’est la naissance de l’aire urbaine de Tours, et avec elle, celle de l’espace périurbain. Jusqu’alors isolées, les villes de la première couronne périurbaine se développement en parallèle de la ville de Tours. Cette croissance se fait de manière non maîtrisée et brutale. Le tissu urbain s’étale dans les campagnes et une confrontation s’installe alors entre les mondes urbains et ruraux. Fondettes, et Saint-Cyr, jusqu’alors peu dessinées, voient ainsi leur contour de ville apparaître : ce sont des villes récentes. Autrefois plus importante que ces deux dernières, Luynes a été plutôt préservée. Située dans la deuxième couronne périurbaine de Tours, elle a subit beaucoup plus tardivement son influence et son expansion est plus récente. Aujourd’hui, ces campagnes ont perdu leur identité par cette urbanisation nouvelle. Dans ces paysages banalisés, le passé semble avoir disparu.
1827
[ Carte réalisée à partir de la carte d’État major 59
2005
[ Carte réalisée à partir de la carte IGN
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SAINT-CYR
FONDETTES
6
4 1
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LUYNES
0
Nord
0,5
1
4
2 km
3
2
2] L’EMPREINTE HUMAINE, D’HIER À AUJOURD’HUI
L’EMPREINTE ACTUELLE, UN AMONCELLEMENT D’ENTITÉS URBAINES HÉTÉROCLITES [ Carte des typologies urbaines 1
Centres historiques
2
Espace résidentiel dense
3
Espace résidentiel lâche
4 5
Hameau et maison isolée
6
Zone artisanale et industrielle
Équipements ( terrains de sport, écoles, hôpitaux)
[ Les espaces résiduels
Les communes de Saint-Cyr, Fondettes et Luynes ont connu une augmentation démographique importante depuis le milieu du XIXème siècle. L’arrivée récente du périphérique accentue ce phénomène. Ces villes sont aujourd’hui en grande partie des espaces dortoirs situés à proximité du centre de vie, Tours, et notamment des secteurs nord et du centre-ville. Ce phénomène explique la typologie urbaine dominante que sont les lotissements. En effet, les centres historiques sont relativement restreints, mais témoignent du tissu organique ancien. Les placettes et autres espaces publics que l’on peut y trouver en font des coeurs de vie unique au sein de la ville. Une grande partie du tissu urbain se compose de logements plus ou moins récents, de type maison individuelle avec jardin. La ville prend des formes contemporaines. Les pavillons de déroulent et forment de petits quartiers, très souvent fermés sur le reste de la ville. Sur les grands axes, les habitations s’enchaînent de manière plus homogène et organisée. Elles constituent une façade structurante dans la traversée de la ville et sa lisibilité. Un manque important de logements sociaux et de type collectif est à noter. Quelques immeubles sont présents aux abords des centres historiques et des équipements, mais il faut se rapprocher du centre de Tours pour trouver des espaces d’habitats collectifs plus importants à Saint-Cyr. En s’éloignant des centres urbains, la campagne se pare de hameaux et de maisons isolées, notamment autour des fermes actuelles ou anciennes. Les hameaux les plus anciens s’organisent autour d’espaces communs chaleureux et conviviaux. À l’inverse, les maisons récentes sont très souvent implantées de manière aléatoire face à la route, fabriquant une véritable confrontation avec l’espace agricole. Les espaces industriels sont quant à eux généralement installés en périphérie de la ville. Ils sont implantés autour d’habitats plus anciens et forment de véritables fractures dans le tissu urbain. Les entrées de ville s’en trouvent détériorées, notamment à Fondettes. D’une manière générale, le tissu urbain est très lâche et les habitations sont clairsemées dans la campagne. Des espaces résiduels sont ainsi fabriqués entre le bâti : parcelles agricoles enclavées et friches s’établissent comme des zones de non-lieux qui ne s’intègrent pas à la ville et altèrent sa cohérence. La lecture de l’espace urbain s’en retrouve fortement perturbé.
61
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2] L’EMPREINTE HUMAINE, D’HIER À AUJOURD’HUI
L’EMPREINTE ACTUELLE, UN AMONCELLEMENT D’ENTITÉS URBAINES HÉTÉROCLITES 1 CENTRES HISTORIQUES
Centre-ville de Fondettes
200 m
62
2 ESPACE RÉSIDENTIEL DENSE
Rue Eugène Gouin, Fondettes
3 ESPACE RÉSIDENTIEL LÂCHE
Rue de la Bruztte, Fondettes
1 2 3 4
200 m
200 m
Trテゥchテゥ, Fondettes
HAMEAU
4
200 m
Les Brosses, Fondettes
MAISON ISOLテ右
4
63
1 2 3 4
1 2 3 4 200 m
Zone de la Haute Limougティre, Fondettes
ZONES INDUSTRIELLES
6
200 m
Prieuré et pigeonnier de Lavaray
Moulin de Mondoux
La Gagnerie Moulin de Nueil Moulin de Bois Jésus
[ Haute tour du prieuré de Lavaray
Moulin de Garotte La Gaudinière La Béchellerie
[ Moulin du Bois Jésus
Moulin de Charcenay
Eglise Saint-Symphorien Château de la Plaine Vestiges de l’aqueduc
Petite maison de l’Aubrière
Château de Bel Air
64 Château de Chatigny Château de Luynes Maison à colombage
Le Prieuré Saint Venant Closerie troglodytique de Gannay
Château de la Tour
Le Manoir des Hamardières
Closerie des Pivottières
Grange des Dîmes
Manoir du Thouadé
La Chapelle de Abbaye de Vallières la Chevalette
Moulin des Roches Ex-bâtiment Église Sainte-Julitte des éditions Van de Velde
Vestiges du pont gallo-romain
Les Halles Église Sainte-Geneviève Le Vieux Logis
[ Château de Luynes 0
Nord
0,5
[ Vestiges de la villa gallo-romaine 1
2 km
[ Manoir de Chatigny
2] L’EMPREINTE HUMAINE, D’HIER À AUJOURD’HUI LES RELIQUES DU PASSÉ, UNE IDENTITÉ QUI SUBSISTE
[ Château de la Plaine
Le paysage a subit de fortes mutations au cours du temps. Cependant, certaines traces du passé sont encore présentes sur le territoire et témoignent de son histoire. De la vigne, il ne reste aujourd’hui qu’un seul exploitant sur la commune de Fondettes. Un aqueduc romain, classé monument historique et destiné autrefois à apporter l’eau de la source de la Pinnoire, a également survécu à l’épreuve du temps. Il constitue aujourd’hui une fenêtre intemporelle dressée au coeur du paysage périurbain moderne de Luynes. Près de l’embouchure de la Choisille, des pieux gallo-romains se dévoilent en période d’eau basse de la Loire. Ils marquent l’ancien passage du pont romain au dessus du fleuve. D’autres vestiges architecturaux persistent, comme la villa de Chatigny (des placages de marbres aux formes variées ont pu être découverts, ainsi que d’autres éléments ornementaux : peinture, fresques, mosaïques) et le prieuré de Lavaray (une partie du mur d’enceinte, la haute tour, et quelques éléments de la grange sont toujours visibles et comptent parmi les rares vestiges médiévaux de Fondettes). Le territoire compte également beaucoup de manoirs et autres grandes propriétés historiques, comme le Château de la Plaine, aujourd’hui occupé par le Lycée agricole de Fondettes, ou encore le Château de Luynes. Aux abords de la Choisille, quelques vestiges des anciens moulins témoignent toujours de l’activité d’autrefois sur la rivière. Cependant, ces éléments patrimoniaux restent peu visibles et ne sont pas toujours valorisés. Peu d’entre eux sont accessibles au public.
[ Vestiges du pont sur la Loire
[ Aqueduc, Fondettes entre Loire et gâtines...
[ Carte du patrimoine subsistant Illustrations issues de Fondettes entre Loire et gâtines...
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3]UN TERRITOIRE DE CONTRASTE ET DE FRONTALITÉ * LES UNITÉS PAYSAGÈRES
DES ESPACES NATURELS ALTÉRÉS ET VERROUILLÉS *] Frontalité : de caractère percutant, fort, et incisif **] Unités paysagères : Différents paysages délimités par leur fonctionnement, leur relief et leurs ambiances.
Cette première analyse permet de comprendre le territoire d’aujourd’hui et son évolution au cours du temps. Ces unités** identifient les différents paysages marquants, leurs atouts et leurs dysfonctionnements.
LA GRANDE LOIRE La Loire est un espace naturel hors du temps. Parée d’un épais manteau végétal, sa forêt alluviale, elle est en marge de la ville et de ses nuisances. Changeante, au gré du vent et des saisons, elle est imprégnée d’un air mystique. A l’entrée de Fondettes, sa végétation mince mais luxuriante, forme un rideau opaque dissimulant la présence de l’eau. Puis, au fur et à mesure que la vallée s’épaissit, les berges se font de plus en plus aérées et transparentes. Quelques points de vue se dégagent sur le fleuve et ses grèves.
Une nature oubliée en marge de la ville 67
LE FIL DE LA CHOISILLE La vallée de la Choisille se devine depuis le plateau. Son relief encaissé constitue une barrière physique pratiquement infranchissable entre Saint-Cyr et Fondettes. Plus bas, l’eau est insoupçonnable. Le périphérique est venu recouvrir la vallée. La Choisille n’est plus aujourd’hui qu’un mince filet d’eau longeant les remblais du périphérique à la manière d’un fossé. Près des habitations, la végétation vient recouvrir ses berges et on peut encore retrouver les vestiges du paysage de l’ancienne Choisille naturelle.
1 2 3 4
Un espace de valeur patrimoniale dévasté par le périphérique
LA PLAINE INVISIBLE A quelques kilomètres de la confluence, la Loire et le Cher se longent et leurs vallées ne font qu’une. Entre les deux fil d’eau, une plaine inondable constitue une partie de l’agglomération Tourangelle : SaintGenouph, La Riche, et le centre ville de Tours. Cette plaine est pratiquement imperceptible depuis les deux rives. Seuls les deux coteaux sont en dialogue et partagent une covisibilité. Les deux coteaux semblent pourtant si éloignés l’un de l’autre. La plaine, l’entre deux est invisible et vaste.
Un paysage de vallée remarquable mais peu lisible
3]UN TERRITOIRE DE CONTRASTE ET DE FRONTALITÉ LES UNITÉS PAYSAGÈRES
UNE AGRICULTURE QUI DEMEURE, SE MORCELLE ET S’ISOLE
LE VASTE PLATEAU CULTIVÉ
Un arrière plan de campagne en confrontation avec la ville
Au delà de la couronne périurbaine, la campagne s’étale à n’en plus finir. Ce sont les gâtines du nord. Le bâti se fait plus rare. Il ponctue de manière clairsemée la vaste campagne autour d’un écrin de verdure. Les terres de qualité y ont encouragé une agriculture plus intensive. Les grandes parcelles et le relief moins ondulé alimentent l’effet d’immensité de cette partie du plateau.
LA SCÈNE DE CAMPAGNE
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1 2 3 4 Un large horizon qui cadre le paysage
Depuis le plateau de Fondettes, l’horizon de campagne se dévoile au delà de la Loire. Le coteau opposé marque l’arrière plan du spectacle par ses bois sombres en une ligne droite. Parfois, quelques éléments viennent repérer l’horizon et situer l’espace : château d’eau, demeures remarquables et scènes agricoles s’immiscent entre les rideaux boisés.
LA VALLÉE MOSAÏQUE
Une plaine aux paysages multiples qui se fait grignoter par la grande culture
A l’est de Fondettes, la vallée de la Loire se fait étroite et dense. Les habitations se succèdent et leurs petits jardins forment de véritables oasis vertes qui rythment la traversée du val. Plus loin, la vallée s’ouvre et laisse place à l’agriculture. Quelques exploitations maraîchères animent les grandes cultures. En poursuivant vers Luynes, les peupleraies s’enchaînent, fabriquant des volumes qui mettent en scène la mosaïque de cultures depuis la route.
LES ANTICHAMBRES AGRICOLES La ville et ses extensions ont petit à petit refermé les espaces agricoles périurbains. Ces respirations forment aujourd’hui de véritables portraits de campagne insérés dans la couronne périurbaine. Ces antichambres agricoles se caractérisent par de la polyculture, un relief vallonné, et des parcelles de petites tailles. Elles ont des allures de jardin à l’échelle du Nord-Ouest Tourangeau et témoignent encore des usages d’autrefois : vignes, vergers, vestiges de bocage.
Un jardin de campagne dissocié de la ville
LA COURONNE BOISÉE
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Au Nord-Ouest de Luynes, un large croissant boisé vient refermer le grand plateau cultivé. Il se compose de plusieurs bois qui s’étendent à l’horizon et viennent rompre avec la plénitude des grandes cultures. La végétation suit le relief pour en dévoiler ses défauts. Les courbes du sol se révèlent.
1 2 3 4 Un cadre pour la campagne
LA MARCHE VERTE Depuis la vallée, ou les points hauts du plateau, le coteau de la Loire constitue une véritable fracture dans le paysage. Il marque une limite nette entre le plateau vallonné et la plaine alluviale. Son relief abrupte y a encouragé le développement des boisements. Dans les reliefs les plus doux, les constructions se sont implantées en promontoire sur la vallée. Les grandes propriétés se dévoilent sur les points les plus hauts par leurs végétations exotiques.
Une fracture entre le plateau et sa vallée
3]UN TERRITOIRE DE CONTRASTE ET DE FRONTALITÉ LES UNITÉS PAYSAGÈRES
UN TISSU URBAIN QUI S’ÉTALE ET SE COLMATE
L’HORIZON URBAIN
La proximité au coeur de l’agglomération
En regardant vers l’Est depuis le plateau de Fondettes, il n’est pas rare d’entrevoir l’horizon urbain signalant le coeur de l’agglomération. Les quelques immeubles de Tours s’élèvent vers le ciel pour trahir la présence de la ville. Depuis les scènes champêtres de l’espace périurbain, la ville semble pourtant lointaine. Ces horizons viennent ainsi replacer les petites campagnes enclavées dans leur contexte urbain.
LE COEUR DENSE DE FONDETTES
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1 2 3 4 Un coeur historique de qualité, étriqué et peu accessible
Le petit coeur historique de Fondettes forme son centre ville d’aujourd’hui. Au plus près de la route, les maisons accolées constituent un tissu urbain dense. Les placettes et les petits commerces fabriquent des respirations et des lieux de vie autour des quelques ruelles sombres et étroites de ce coeur. On y retrouve une convivialité et une chaleur significative, en marge des espaces pavillonnaire environnants, plus froids et individuels.
LA VILLE CLAIRSEMÉE
Une ville étalée sans cohérence
Au delà du centre-ville, une large couronne pavillonnaire s’étale de manière concentrique autour du coeur historique. Des maisons anciennes, de tailles moyennes et proches de la route se succèdent en premier lieu autour des grands axes. Puis, en s’éloignant du centre, les lotissements récents englobent la ville à l’écart de la circulation. A l’Est, une zone industrielle et commerciale a récemment vu le jour. Ces éléments modernes s’installent en confrontation directe avec la campagne environnante.
L’ANNEXE URBAINE En marge du coeur historique de Fondettes et de sa couronne pavillonnaire, une annexe urbaine s’est formée. Elle se compose d’habitat moins contemporain, regroupé dans des lieux-dits aux formes urbaines lâches et variées. Près du coteau, les grandes propriétés s’élèvent, marquées par de vastes jardins et leurs plantations exotiques. Cette annexe forme un trait d’union entre Saint-Cyr et Fondettes.
Une ville jardinée de contrastes et de ruptures
LE FAUBOURG DE VALLIÈRES Le second coeur historique de Fondettes se situe en contrebas du plateau, dans le val de la Loire. L’ancienne paroisse de Vallières forme aujourd’hui un lieu-dit conséquent, inséré dans le relief plus doux du coteau, depuis le plateau, jusque dans la vallée. Bien que conquis par de récentes habitations, ce lieu a conservé son charme historique et une allure pittoresque par ses ruelles pavées et ses constructions enlaçant le relief.
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1 2 3 4 Un village au plus proche de son territoire
LUYNES, LE VILLAGE PÉRIURBAIN Plus en marge du coeur de l’agglomération, Luynes s’insère dans la deuxième couronne périurbaine de l’agglomération. Son centre historique et son château en font un village attractif qui n’a pas échappé au déploiement des nouveaux lotissements pavillonnaires, notamment sur le plateau. La partie sud du village se déplie dans le val. Tout autour, la campagne s’étend, éloignant Luynes de la ville et de ses nuisances.
Un site historique qui perd peu à peu de son identité
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3
LES TERRES AGRICOLES ENCLAVÉES UN TRAIT D’UNION ENTRE NATURE ET VILLE
1) UNE IDENTITÉ AGRICOLE À PORTER ET VALORISER 2) DES ESPACES NATURELS À RÉVÉLER 3) LA VILLE, UNE LISIBILITÉ ET UNE HIÉRARCHIE À RETROUVER
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1] UNE IDENTITÉ AGRICOLE À PORTER ET VALORISER LES ENCLAVES, DES PORTRAITS DE CAMPAGNE AUX ALLURES DE JARDIN À PROTÉGER LE JARDIN PÉRIURBAIN DU NORD-OUEST DE L’AGGLOMÉRATION TOURANGELLE Les cultures s’enchaînent en une mosaïque de textures et de couleurs, à la manière de parterres fleuries. La campagne prend des allures de jardin à l’échelle de la ville.
A l’horizon, hameaux et bois se succèdent jusqu’au coteau de la Loire, unique profondeur de champs perceptible depuis l’enclave.
Coteau opposé de la Loire
Ve
er rg
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1 2 3 4
Nuancier de l’espace cultivé... 1 Terre brune à découvert 2 L’ocre des champs 3 Fleurs séchées en nature morte
1
2
3
Des éléments marquent l’étendue agricole. Quelques vignes, un arbre isolé, un verger et des vestiges bocagers viennent animer les courbes douces des terres cultivées.
Plus haut, la ville vient refermer l’espace agricole et poser les limites du jardin champêtre.
75 arbre isolé
din jar u a ade men o Pr
Le fouillis coloré des friches 1 Couleur sable des champs à nu 2 Teinte verdoyante des vignes 3
3
2
1
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SAINT-CYR
FONDETTES
LUYNES
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0
Nord
0,5
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2 km
1] UNE IDENTITÉ AGRICOLE À PORTER ET VALORISER LES ENCLAVES, DES PORTRAITS DE CAMPAGNE AUX ALLURES DE JARDIN À PROTÉGER *] SAU : La surface agricoles utile est une notion normalisée dans la statistique agricole européenne. Elle comprend les terres arables (y compris pâturages temporaires, jachères, cultures sous abri, jardins familiaux...), les surfaces toujours en herbe et les cultures permanentes (vignes, vergers...). (Définition de l’INSEE)
[
Carte agricole (données issues du registre parcellaire graphique des zones de cultures déclarées par les exploitants agricoles en 2010, Ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Géoportail) Blé Maïs grain et ensilage Autre céréale Tournesol
Dans les communes de Saint-Cyr, Fondettes, et Luynes, la Surface Agricole Utile* a connu une forte baisse entre 2 000 et 2 010, passant de 2 700 à environ 2 162 hectares. Saint-Cyr, dont la surface de terres exploitées est aujourd’hui mineure, se caractérise essentiellement par quelques grandes cultures céréalières. Fondettes et ses enclaves agricoles s’imposent véritablement comme un jardin préservé entre polyculture et polyélevage, en transition de la ville et des grandes cultures du plateau et de Luynes. D’une manière générale, la tendance des espaces consacrés aux prairies, fourrages, maraîchages, vergers et vignes, est à la baisse. Les oléoprotéagineux, largement encouragés par la PAC (Politique Agricole Commune), ainsi que les céréales, ont remplacé le paysage jardiné des vallées et de l’espace périurbain. On constate également une diminution importante du nombre d’exploitations (86 en 2 000 contre 60 en 2 010). Cette baisse s’explique en partie par la difficulté pour les petites exploitations de survivre et l’absence de relève lorsque la retraite des agriculteurs est arrivée. Aujourd’hui, 46 des 60 exploitants sont âgés de plus de 50 ans. La moitié n’a pas encore de successeur défini (Source : DRAAF Centre - Recensements agricoles 2000 et 2010). Quel avenir ont donc ces terres agricoles périurbaines ? Il devient tout d’abord important de préserver ces espaces agricoles et leur qualité paysagère par la variété de cultures qu’ils proposent. Cependant, les protéger de l’artificialisation ne suffit plus et il devient urgent de valoriser ces espaces à travers des pratiques attractives et variées pour attirer de nouveaux jeunes agriculteurs et perpétuer l’activité. Brebis : Luzerne 734 têtes (Fondettes et Luynes) Medicago sativa
Colza Semences Blé
Oléoprotéagineux
Pommier
Prairies temporaires Prairies permanentes
Bovins : 116 têtes (Luynes)
Maïs
Vergers Vignes Friches
Céréales
Luynes : 634 ha Fondettes : 219 ha
Vergers
Prairies, Fourrages
Luynes : 262 ha Fondettes : 155 ha Fondettes : 180 ha
Cépage «Cabernet Beaujolais»
Vigne
Luynes : 28 ha Fondettes : 33 ha
Potiron Cucurbita maxima
Fruits, Légumes Fondettes : 5 ha
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SAINT-CYR
FONDETTES
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LUYNES
0
Nord
0,5
1
2 km
1] UNE IDENTITÉ AGRICOLE À PORTER ET VALORISER LE LIEN À LA VILLE, UNE PROXIMITÉ À RETROUVER *] Lycée agricole de Fondettes : Il propose des formations aux baccalauréats généraux ou technologiques, des formations professionnelles conduisant à des baccalauréats professionnels, ainsi que des formations postbac B.T.S (Brevet de Technicien Supérieur) et licence professionnelle en lien avec l’universisté de TOURS. Les étudiants cultivent une partie importante de la surface agricole de Fondettes : grandes cultures, vignes, élevage et horticulture. (Source : site internet du lycée agricole).
[
Carte des cultures de proximité (données issues du registre parcellaire graphique des zones de cultures déclarées par les exploitants agricoles en 2010, Ministère de l’Agriculture et de l’Agro-alimentaire, Géoportail) Emprise agricole Prairies et pâtures Horticulture Vignes Vergers Maraîchage Vente directe de végétaux Vente directe de vin Vente directe de fruits et légumes Vente directe de viande et produits laitiers Marchés
PAR L’ACTIVITÉ AGRICOLE... Aujourd’hui, il ne reste que deux viticulteurs sur le territoire (à Luynes et Fondettes). Les deux exploitations produisent et commercialisent des vins de cépage «Cabernet Beaujolais» et «Gamay Chaudenais» sous l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) Touraine Château Gaillard. Le lycée agricole de Fondettes*, installé au Château de la Plaine, produit également 25 ha de vignes en AOC à Chinon. Il travaille essentiellement sur des cépages Cabernet Franc, mais aussi Chenin, Cabernet, Sauvignon et Grolleau qu’il commercialise sur place et dans les locaux du lycée. Avec la décimation du vignoble par le phylloxéra, les vergers se sont implantés de manière massive sur le territoire. Il n’en reste aujourd’hui que quelques traces dans le paysage. Des vestiges de vergers et fruitiers isolés vieillissant sont encore visibles dans l’espace agricole. Par ailleurs, une exploitation reprise dans les années 1960, les vergers de Taillé, est toujours en activité et propose une grande variété de pommes et de poires ainsi que des produits dérivés en vente directe. Quelques maraîchers subsistent également. Une exploitation au Nord de la zone d’activité de la Haute Limougère produit quelques hectares de fruits et légumes, en agriculture raisonnée, destinés à la vente en marché. La pépinière des bords de Loire, situé au lieu-dit de Port Foucault, propose aussi la vente directe de fruits à la cueillette (fraises, groseilles, cassis, mûres, et framboises). Certains éleveurs ont mis en place la vente directe de leur viande et produits laitiers. C’est le cas de la ferme d’Ave à Luynes, installée dans la vallée. Le lycée agricole, pratiquant l’élevage ovin, a aussi instauré la vente de viande par commande.
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1] UNE IDENTITÉ AGRICOLE À PORTER ET VALORISER LE LIEN À LA VILLE, UNE PROXIMITÉ À RETROUVER
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Les vergers et les vignes font aujourd’hui partie de l’histoire et du patrimoine de ce territoire. Bien que ces activités subsistent encore, leur valorisation et leur préservation sont importantes puisqu’elles font perdurer l’identité locale. Une grande partie des terres agricoles en haut de coteau sont encore en zone AOC Touraine. Ces espaces représentent donc des zones potentielles pour l’installation éventuelle de nouveaux viticulteurs qui permettrait de perpétuer les traditions locales. D’une manière générale, une grande partie des domaines agricoles travaillent en circuits courts à travers la vente en marché. Cependant, beaucoup des producteurs ne s’impliquent pas dans la vente sur leur territoire. Ainsi, beaucoup de produits partent sur les grands marchés de Tours. Des systèmes de vente ambulante de fruits et légumes existent, mais les produits sont issus d’exploitations plus écartées. Pourtant, la population aisée de ce territoire est demandeuse d’une agriculture de proximité de qualité. Il serait donc intéressant de développer les circuits courts entre les exploitants et la population directe de Saint-Cyr-sur-Loire, Fondettes et Luynes. Ces systèmes de commercialisation sont d’autant plus intéressants qu’ils permettent de limiter les frais relatifs au transport et à la vente en grande distribution, mais aussi de renouer les habitants avec leur territoire en prenant conscience de sa valeur.
[ Zonage des terres en Appellation d’Origine Contrôlée Touraine (Source : DDAF 37, INAO de Tours, septembre 2008)
Vente directe
EXPLOITATION
SUPERMARCHÉS ET ÉPICERIES LOCALS
MARCHÉ LOCAL
POPULATION LOCALE Circuits courts ]
1
2
3
4
5
6
7
8
Verger isolé Verger de Taillé Vignes de Fondettes Exploitation maraîchère de Vallières Pépinière des bords de Loire Pâturage en plateau Exploitation du Lycée agricole Marché de Saint-Cyr-sur-Loire
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SAINT-CYR
FONDETTES
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LUYNES
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Nord
0,5
1
2 km
1] UNE IDENTITÉ AGRICOLE À PORTER ET VALORISER LE LIEN À LA VILLE, UNE PROXIMITÉ À RETROUVER [ Carte des limites agricoles Emprise agricole Travailler les limites de la ville pour une transition douce vers l’agriculture Mettre en valeur les entrées vers l’espace agricole Relier les voies sans issue au maillage des chemins existants
PAR LE PAYSAGE... LES CHEMINEMENTS DE L’ESPACE AGRICOLE : LES SENTIERS DU JARDIN À VALORISER Les enclaves agricoles sont fortement irriguées par le réseau de routes et chemins. Ces sentiers sont avant tout des chemins d’exploitation, ce qui peut parfois engendrer des conflits entre conducteurs, promeneurs, et agriculteurs. Chemins de terre ou enherbés, ils constituent de véritables promenades qui sillonnent presque tout le territoire. La Loire et la Choisille font partie des secteurs les moins desservis avec de nombreuses voies sans issue. Des circuits de randonnées sont présents sur l’Ouest du territoire et relient Luynes à Fondettes. Ce maillage est à préserver et valoriser par la reconnexion des chemins en impasse aux sentiers existants, ainsi que par un aménagement des espaces en partage avec les utilisateurs agricoles. Les circuits de randonnées devront également être poursuivis vers l’est du territoire afin de rattacher Fondettes à SaintCyr et à Tours. Une signalisation devra être élaborée pour mettre en valeur ces nouveaux circuits de balade.
FONDETTES SAINT-CYR LUYNES
Sentier en partage : voie de desserte pour habitations, sentier de randonnée, et chemin d’exploitation
Carte des circuits de randonnées ]
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1] UNE IDENTITÉ AGRICOLE À PORTER ET VALORISER LE LIEN À LA VILLE, UNE PROXIMITÉ À RETROUVER METTRE EN VALEUR LES ENTRÉES VERS L’ESPACE AGRICOLE
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En limite de la ville, certaines rues résidentielles se terminent en impasse, marquant une coupure nette des espaces urbains. Au bout de ces routes, l’asphalte s’arrête de manière brutale et laisse place à une vue imprenable sur les espaces agricoles, sans toutefois y permettre l’accès. De manière générale, ce réseau de chemins vient se rattacher à la ville et aux rues résidentielles. Néanmoins, les sentiers se heurtent à la ville sans véritable continuité entre les différents espaces. Certains secteurs sont déjà aménagés et invitent à la découverte de l’agriculture depuis la ville. C’est le cas du sentier de Luynes, qui s’échappe progressivement vers la vallée cultivée. Ces seuils forment des entrées qui s’ouvrent sur les enclaves agricoles. Elles marquent une continuité entre ville et campagne, mais ne sont pas toujours apparentes. Certaines de ces entrées devront donc être valorisées et aménagées afin de favoriser les perméabilités entre le monde urbain et le monde agricole. 1 2 3
4
5
Fondettes centre, rue en impasse avec fenêtre sur l’espace agricole Haute Limougère, rue en impasse avec sentier poursuivant au travers des champs Luynes Est, un chemin sombre s’enfile entre les pavillons Luynes Sud, aménagement public s’échappant vers la vallée Annexe urbaine de Fondettes, camouflée, une ruelle jardinée amène aux cultures
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TRAVAILLER LES LIMITES DE LA VILLE POUR UNE TRANSITION DOUCE VERS L’AGRICULTURE
FRONT PROGRESSIF
Les jardins fabriquent une transition douce entre agriculture et ville
FRONT NET
Le front bâti et la route se heurtent violemment à l’espace agricole
Les contours de la ville se dessinent de manière franche. Bien souvent, le monde urbain s’insère directement en confrontation avec l’espace agricole. Ce phénomène est en partie dû à l’implantation des habitations. L’urbanisation forme un front bâti qui laisse directement place aux champs cultivés. C’est notamment le cas des espaces pavillonnaires récents. Cependant, certains espaces résidentiels s’insèrent en parfaite harmonie avec le paysage agricole. Leurs jardins étoffés fabriquent des transitions végétales qui amènent progressivement vers l’agriculture. Cette proximité entre habitants et agriculture est très souvent source de conflits. En effet, la campagne attire et beaucoup de citadins quittent la ville pour venir retrouver le calme et les grands espaces. Mais ces nouveaux arrivants ne s’attendent pas aux nuisances engendrées par l’agriculture. Leur vision de la campagne est idéalisée. Ainsi, les tracteurs, le bruit des machines, ou encore l’odeur du bétail, deviennent rapidement les petits tracas de leur quotidien. Ce phénomène est d’autant plus important lorsque sa maison se trouve à tout juste quelques mètres d’un champ. Il faut donc travailler la transition entre le monde urbain et le monde rural à travers le maintien et l’aménagement d’un espace de respiration et de partage, qui permettra une cohabitation et une séparation douce entre ces deux mondes. AMÉNAGEMENT D’UNE LIMITE PROGRESSIVE ENTRE VILLE ET CHAMPS Un espace de respiration et d’échanges pour une cohabitation et une transition douce entre les deux mondes
FRONT NET
Les maisons en fond de parcelle et l’absence de limite installent une confusion entre les deux espaces
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1] UNE IDENTITÉ AGRICOLE À PORTER ET VALORISER VERS UNE AGRICULTURE PÉRENNE ET DE QUALITÉ
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La quasi totalité des exploitations du territoire pratique une agriculture dite conventionnelle ou intensive*. Ce type d’agriculture se caractérise par un usage important d’intrants (engrais chimiques, traitements herbicides, insecticides, régulateurs de croissance, pesticides, etc...) et recherche avant tout une optimisation de la production. Cependant, ce mode de production a de fortes répercussions sur l’Environnement et engendre une pollution importante :
*] Agriculture intensive : L’agriculture intensive est un système de production agricole caractérisé par l’usage important d’intrants, et cherchant à maximiser la production par rapport aux facteurs de production, qu’il s’agisse de la main d’œuvre, du sol ou des autres moyens de production (matériel, intrants divers).
Pollution des sols L’utilisation des pesticides et l’épandage des boues d’épuration (riches en métaux lourds) contribuent à la diminution de la vie microbienne des sols, et donc à leur bon fonctionnement. Les sols perdent ainsi de leur richesse et leurs ressources s’épuisent progressivement.
Agriculture biologique : Mode d’agriculture qui se caractérise principalement par son refus d’utiliser des produits «chimiques» et qui cherche à renouer avec des pratiques traditionnelles : utilisation d’engrais naturels, rotation modérée des cultures, élevages peu intensifs.
Pollution des nappes phréatiques L’amendement de nitrates et de phosphates, notamment contenus dans le lisier, s’évacue par ruissellement dans les rivières et par infiltration dans les nappes phréatiques. Ce phénomène engendre une prolifération d’algues qui aboutit à une contamination et une asphyxie des nappes. Baisse de biodiversité** La disparition progressive des haies et fossés, l’augmentation des monocultures et l’emploi de pesticides polluants les sols et les nappes, amènent progressivement à la suppression d’espaces naturels favorables à la biodiversité. Ce système de production ne représente donc pas un mode de gestion durable. Si ces pratiques culturales ne changent pas, les sols deviendront de plus en plus difficiles à cultiver et finiront par s’essouffler, les eaux seront source de maladies et la faune disparaîtra progressivement des espaces agricoles (Le Guide illustré de l’écologie, Bernard Fischesser). L’enjeu agricole est donc de taille. Comment nourrir en quantité suffisante la planète tout en préservant les sols et la biodiversité ? A l’heure ou l’agriculture biologique pose débat quant à sa capacité à produire suffisamment de nourriture pour les 7 millards d’habitants de notre monde, une chose semble évidente : sans biodiversité et sans sol pour cultiver, l’agriculture intensive ne pourra continuer à nourrir la planète. Il faudra donc trouver des compromis entre les différents systèmes de productions (intensif, biologique, raisonnée*) et se tourner vers une agriculture durable et de qualité. Aujourd’hui, les trois quarts des exploitants agricoles sont âgés de plus de 50 ans. Plus de la moitié sont encore à la recherche d’un successeur (INSEE). Il existe donc une véritable possibilité d’évolution agricole sur le territoire du Nord-Ouest Tourangeau.
Agriculture raisonnée : L’agriculture raisonnée est un système de production agricole dont l’objectif premier est d’optimiser le résultat économique en maîtrisant les quantités d’intrants, et notamment les substances chimiques utilisées (pesticides, engrais) dans le but de limiter leur impact sur l’environnement. **] Biodiversité : diversité du monde vivant à tous les niveaux (diversité des milieux : écosystèmes, diversité des espèces, et diversité génétique au sein d’une même espèce). (Définition d’Actu Environnement)
Schéma du cycle de pollution ]
DIMINUTION DE LA BIODIVERSITÉ, DÉPÉRISSEMENT DES SOLS POLLUTION DE L’AIR
AGRICULTURE INTENSIVE Pesticides, Engrais chimiques Épandage de boues Disparition progressive des haies et fossés filtrants la pollution
Pluies acides
Évaporation
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t Ruissellemen
POLLUTION DES COURS D’EAU Infiltration
POLLUTION DES NAPPES PHRÉATIQUES
2] DES ESPACES NATURELS À RÉVÉLER DES ESPACES DE BIODIVERSITÉ IMPORTANTE À SAUVEGARDER LA LOIRE
ZNIEFF type 1 88
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ZNIEFF type 2
La Loire est un espace préservé qui présente des qualités paysagères et environnementales. Plusieurs zonages protègent ou définissent sa valeur écologique. On distingue tout d’abord la ZNIEFF* de type 1, qui concerne les zones de superficie réduite. Elle marque un espace d’intérêt biologique remarquable et reconnaît sa valeur en terme de biodiversité. La ZNIEFF de type 2, plus étendue, concerne ici le lit endigué de la Loire (surfaces en eau, grèves et forêts alluviales). Elle présente une cohérence écologique et paysagère qui offre des potentialités biologiques importantes. Le but de ces périmètres est avant tout d’apporter une connaissance des milieux naturels. Ces zones permettent ainsi une meilleure prise en compte de la biodiversité dans les projets d’aménagement du territoire. Le lit endigué de la Loire est également classé en espace Natura 2 000** directive oiseaux et habitat. Cet outil de protection vise à protéger les milieux nécessaires à la reproduction et à la survie d’espèces d’oiseaux considérées comme rares ou menacées à l’échelle de l’Europe, ainsi qu’ à préserver la faune, la flore et de leurs milieux de vie (Définition du site internet de la Dreal). Ces outils de définition et de protection de la Loire permettent d’en révéler l’importance écologique et de définir la Loire comme un lieu de biodiversité majeur du territoire.
Natura 2 000 directive «habitats» et «oiseaux» *] ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique) : L’inventaire des ZNIEFF est un programme initié par le Ministère chargé de l’environnement en 1982. Cet inventaire vise la connaissance permanente aussi exhaustive que possible des espaces naturels, terrestres et marins, dont l’intérêt repose soit sur l’équilibre et la richesse de l’écosystème soit sur la présence d’espèces de plantes ou d’animaux rares et menacées. (Définition du site internet de la DREAL) **] Natura 2 000 : Réseau écologique européen définissant des zones de biodiversité dont les États Membres doivent s’engager à en préserver l’état (maintien des habitats et des espèces concernés) par des mesures réglementaires, administratives ou contractuelles. (Définition du site internet d’Actu Environnement) ***] Écosystème : Système formé par un environnement (biotope) et par l’ensemble des espèces (biocénose) qui y vivent, s’y nourrissent et s’y reproduisent. (Définition du dictionnaire Larousse)
Malgré ces protections, l’évolution des pratiques agricoles (abandon de certains secteurs, disparition progressive des prairies humides, intensification de l’exploitation, maraîchage et grandes cultures) et l’augmentation des espaces anthropisés pour l’urbanisation et les loisirs, tendent à fragiliser les écosystèmes*** de la Loire. L’activité adjacente peut donc avoir un impact direct sur ces espaces naturels. Il faudra donc prendre en compte cette portée environnementale dans l’élaboration du projet et la mettre en valeur comme un espace de richesses naturelles au coeur de l’agglomération, à préserver par des pratiques raisonnées : agriculture adaptée, fréquentation maîtrisée des lieux, sensibilisation à la protection des espaces naturels.
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1
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Myocastor coypus, Ragondins 1 Lycaena dispar, le grand cuivré 2 Chenopodium bothys sur les grèves de Loire 3 Ardea cinerea, Héron cendré 4 Salmo salar, Saumon d’Atlantique 5 Salix alba, Saule blanc 6 (Loire, patrimoine nature, Stéphan Bonneau)
2] DES ESPACES NATURELS À RÉVÉLER DES ESPACES DE BIODIVERSITÉ IMPORTANTE À SAUVEGARDER LA CHOISILLE
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Le val de la Choisille s’est retrouvé récemment perturbé par l’arrivée du périphérique de l’agglomération de Tours. Entamée au début des années 1990, sa construction s’est effectuée de manière morcelée au fil du temps. La partie Nord fut construite en 2011 pour rejoindre le tronçon du Sud-Ouest. Ce projet a posé de nombreux débats et divers scénarios ont été proposés jusqu’à sa définition finale. Le périphérique a finalement été construit le long de la ligne de train, à la limite de Fondettes et Saint-Cyr, au coeur du val de la Choisille. Les répercussions ont été importantes et de nombreux remblais ont été nécessaires, détruisant ainsi une grande partie de la zone naturelle de la Choisille. L’arrivée du périphérique a ainsi profondément changé le paysage de la vallée: suppression des vues sur l’eau, détérioration des paysages par l’installation des bretelles d’accès et le développement des zones commerciales liées. En compensation, le Conseil Général a souhaité mettre en place un Espace Naturel Sensible* (ENS) sur les terres longeant le périphérique. Ainsi, 154 hectares de zone humide (prairies, peupleraies et cultures) ont été classés entre Fondettes et Saint-Cyr, dans le but de reconstituer le milieu naturel de la Choisilles, de préserver la biodiversité, et de valoriser le site comme un espace d’accueil pour la sensibilisation et les loisirs. Une zone d’expansion des crues et d’épuration des eaux d’écoulement a été reconstituée à l’Est. Un nouveau bief à également vu le jour et des cheminements sont encore à mettre en place pour accueillir les promeneurs. Pour assurer l’entretien de ces espaces, le Conseil Général a sollicité le lycée agricole qui utilise les pâtures pour leurs troupeaux de brebis. Cependant, cet aménagement reste encore succinct et ne permet pas actuellement à la nature de reprendre ces droits. Malgré ces mesures compensatoires, le projet du périphérique met en péril le paysage et la biodiversité de la vallée de la Choisille. Ses prairies inondables, ses boisements de chênes et de charmes, ses linéaires de saules et de frênes et son patrimoine hydraulique (biefs, béliers hydrauliques, moulins) font malgré tout de la vallée un espace de grande valeur. Il faut donc aujourd’hui composer le projet avec le périphérique, limiter son impact sur le paysage et la faune, et révéler les qualités subsistantes de cet espace naturel. Un compromis devra être trouvé entre préserver le secteur pour la biodiversité, et accueillir le public pour le développement des loisirs.
*] Espaces Naturels Sensibles (ENS) : zone permettant la protection d’un patrimoine naturel menacé, dans le cas de Fondettes et Saint-Cyr-sur-Loire, par l’arrivée du périphérique. Ces espaces ont également une mission d’accueil au public et de sensibilisation à la préservation de l’environnement. Ils sont établis à l’initiative des conseils généraux des départements, qui peuvent par la suite mettre en place une taxe (la Taxe des Espaces Naturels Sensibles) sur les permis de construire afin de récupérer des fonds pour les aménagements nécessaires à la préservation et à l’accueil. (Définition d’Actu Environnement)
Le Val de la Choisille aujourd’hui : les remblais qui détruisent le rapport à la Choisille
Le projet de bassin de rétention : une reconstitution qui reste encore à naturaliser
[ La vallée de la Choisille et l’implantation du périphérique Espace Naturel Sensible Bassin de rétention d’eau et espace d’accueil du public Périphérique et infrastructures liées Zones industrielles en développement
Hamaeris lucina, l’Azuré de la Lucine
Limites communales
Fraxinus excelsior, Frêne
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1 2 3 4 Maculinea arion, l’Azuré du Serpole
0
0,5
1
2 km
Prairies humides et berges à nu
2] DES ESPACES NATURELS À RÉVÉLER UN ATOUT POUR LA QUALITÉ DE VIE À REDÉCOUVRIR LA LOIRE 4
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2
1
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Des sentiers partent de la levée pour amener le promeneur au coeur des paysages alluviaux. Cependant, le sentier longeant le fleuve est interrompu en de nombreux points et n’est pas toujours accessible. Une nouvelle logique des accès à la Loire doit donc être trouvée pour rendre cet espace attractif et le préserver. Plusieurs séquences animent le cours de la Loire, marquant un rapport différent entre le territoire et l’eau. À l’Est, la première séquence correspond à un espace maîtrisé ouvert sur la vallée. Prairies et cultures s’étalent au delà de la levée pour offrir une large respiration sur le fleuve. Dans cet espace humide, il conviendra de préférer les prairies, plus spécifiques des paysages ligériens et plus propices à la biodiversité. Plus loin, la deuxième séquence marque la fermeture progressive du val. Les sentiers longeant la levée se ponctuent de points de vue sur l’eau, jusqu’à la fermeture totale des vues de la troisième séquence. Cette dernière s’inscrit comme un espace beaucoup plus naturel, avec une ripisylve* large et foisonnante. Ces respirations sur la Loire seront ici à préserver et à mettre en valeur, mais l’accès au public devra être maîtrisé afin de préserver l’espace naturel. Enfin, la dernière séquence marque l’arrivée dans un monde plus urbain, organisé autour d’un linéaire de bâti cadrant un espace public ordonné sur la levée, et un espace plus délaissé en contrebas. Un accès par la levée sera à privilégier dans ce secteur pour préserver les berges naturelles. Des vues seront cependant à dégager pour mettre en valeur le patrimoine de la Loire.
[ Localisation des différentes séquences *] Ripisylve : «Formations végétales qui se développent sur les bords des cours d’eau ou des plans d’eau situés dans la zone frontière entre l’eau et la terre (écotones). Elles sont constituées de peuplements particuliers en raison de la présence d’eau sur des périodes plus ou moins longues : saules, aulnes, frênes en bordure, érables et ormes en hauteur, chênes pédonculés et charmes sur le haut des berges.» (Définition d’Actu-Environnement)
1
Privilégier les prairies, emblématique du paysage ligérien Sentier
0
5
2
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20 m
Limiter l’impact des sentiers et conserver les ouvertures Sentier 93
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20 m
3 Limiter l’impact des sentiers Sentier
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20 m
4 Dégager des vues, privilégier les sentiers en levée pour préserver la biodiversité Espace public Sentier
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2] DES ESPACES NATURELS À RÉVÉLER UN ATOUT POUR LA QUALITÉ DE VIE À REDÉCOUVRIR LA CHOISILLE [ Localisation des différentes séquences
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1
La vallée de la Choisille présente un cours d’eau difficilement visible et accessible. Comme nous l’avons vu précédemment, l’arrivée du périphérique a encouragé ce phénomène à travers une fermeture des vues. Dans la commune de Fondettes, son implantation a fortement restreint la relation à la vallée. Du côté de Saint-Cyr-sur-Loire, la vallée, plus large, se dévoile à travers un relief plus doux qui laisse entrevoir le fil de la Choisille. La complexité du chemin de l’eau rend cependant difficile la lecture de la vallée de part et d’autre. Il existe très peu d’accès entre les deux rives de la rivière, ce qui rend sa découverte encore plus délicate. La première séquence de la vallée correspond à sa confluence avec la Loire. Le fil d’eau se resserre entre les différentes infrastructures pour ensuite disparaître vers le fleuve. Le périphérique vient recouvrir en remblai une grande partie de ce qu’il reste de la vallée. Dans cet espace, la présence de l’eau est à révéler. En remontant la rivière, on entre dans une deuxième séquence. La vallée et ses prairies humides s’ouvrent largement sur Saint-Cyr-sur-Loire. Le fil d’eau de divise pour imprégner le territoire. Cet espace est à préserver et l’accès doit y être maîtrisé afin de laisser libre cours au développement de la faune et le la flore. Plus loin, la vallée oscille, s’ouvre, puis se resserre. Les bois humides sont plus nombreux. Ils marquent visuellement la présence de la Choisille en la préservant des nuisances du périphérique. Les multiples bras du cours d’eau façonnent des pièces vertes isolées des deux rives qu’il conviendra de préserver comme espace naturel libre. Enfin, la dernière séquence correspond à l’ouverture de la vallée vers les secteurs agricoles enclavés de Saint-Cyr-sur-Loire et de Fondettes. Cet espace, beaucoup plus ouvert en coteau, laisse entrevoir un désordre de verdure au fond de la vallée. Bien que l’on distingue encore son tracé, le périphérique semble s’engloutir dans cette masse végétale infranchissable. Des continuités sont ici à rétablir entre les deux enclaves.
1 Révéler le chemin de l’eau Choisille Périphérique
0
5
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Emprise ferroviaire
20 m
95
2 Permettre la découverte du patrimoine de la Choisille tout en limitant l’impact humain Emprise ferroviaire
0
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Choisille Périphérique
Bassin de rétention
80 m
Limiter l’impact humain et préserver le calme des bois
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Périphérique Choisille Emprise ferroviaire
0
Choisille
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Choisille
Choisille
40 m
4 Relier les deux enclaves agricoles de Fondettes et Saint-Cyr par la Choisille Périphérique Choisille Choisille Emprise ferroviaire
Enclave agricole
0
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80 m
Choisille
Enclave agricole
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2] DES ESPACES NATURELS À RÉVÉLER
LA NATURE BANALE DANS LE PAYSAGE, UN POTENTIEL DE BIODIVERSITÉ À METTRE EN VALEUR
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La nature ordinaire* est présente sur tout le territoire. Elle correspond à la campagne, aux prairies, aux champs cultivés, aux friches, aux vergers, aux bois et aux haies, ainsi qu’aux fossés et ruisseaux. En ville, on la retrouve dans les jardins particuliers, les grands parcs publics, les noues et les alignements d’arbres. Elle se caractérise par une biodiversité ordinaire, avec une flore et une faune communes, qui participent grandement à la biodiversité générale du territoire. En effet, cette biodiversité banale correspond aux éléments de liaison entre les différents espaces de biodiversité remarquable. Elle a donc un rôle de corridor écologique** indispensable à la préservation des espèces faunistiques et floristiques du territoire, mais sert aussi de support pour les activités économiques et de loisirs qui font d’un site un lieu agréable de vie quotidienne. Dans les villes du Nord-Ouest Tourangeau, cette nature ordinaire se retrouve essentiellement sous la forme de jardins particuliers. Dans l’espace agricole, elle est représentée par les champs et quelques bosquets, les haies ayant disparues en grande partie au fil du temps par le remembrement. On la retrouve aussi sous la forme de ruisseaux et de quelques fossés. Cette nature doit être préservée et valorisée à travers le projet de paysage, car elle améliore la biodiversité par la circulation des espèces et la qualité de vie par une vision agréable du paysage.
Prairies
Bois
**] Corridor écologique : espace reliant des écosystèmes ou des habitats naturels, permetant le déplacement des espèces ainsi que le brassage génétique de leurs populations. (Définition de la revue Notre Planète)
[ Carte de la biodiversité ordinaire dans le paysage Les cours d’eau Les champs cultivés Les prairies Les jardins Les bois
Champs cultivés
Jardins
Luynes
*] Nature ordinaire : C’est la nature qui n’est pas, par opposition, remarquable. C’est la nature que tout le monde voit d’ordinaire, sans même s’en rendre compte. C’est un facteur important de bien-être pour une population.
Eau
Fond ettes
Cyr int a S
FONDETTES SAINT-CYR
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LUYNES
97 1
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0,5
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2 km
2] DES ESPACES NATURELS À RÉVÉLER
LA NATURE BANALE DANS LE PAYSAGE, UN POTENTIEL DE BIODIVERSITÉ À METTRE EN VALEUR PAR LES CHAMPS Réduire l’utilisation d’intrants Traiter les transitions en bordure de champs Mettre en place des jachères fleuries
La flore : Céréales, colza, pois, lin, betterave, maïs, luzerne, bleuet, chrysanthème des moissons La faune : Microfaune du sol (vers, insectes…), Insectes pollinisateurs (abeilles), Oiseaux (alouette des champs, bruant proyer, caille des blés), Mammifère (lièvre d’Europe, mulot des champs) 98
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1
PAR LES PRAIRIES Permettre le développement des plantes par un fauchage tardif Limiter l’utilisation de fertilisants Favoriser la présence de prairies dans les vallées
La flore : Centaurée jacée, linaire, compagnon blanc, compagnon rouge, narcisse, panais, carotte sauvage, chicorée sauvage, orchidées, tanaisie, campanule élevée La faune : Insectes (lycènes, sauterelles, criquets, grillons, carabes) Oiseaux (pipit farlouse, tarier des prés, vanneau huppé) 2
PAR LES BOIS La flore : Arbres isolés ou alignés, fourrés, bosquets, bois et lisières, haies, vergers hautes-tiges, plantes herbacées et arbustes de sous-bois
Préserver les espaces arborés (bois, vieux sujets, saules têtards, fruitiers) Mettre en valeur les lisières des bois au travers d’espaces de transition Remettre en place un réseau de haies
3
La faune : Oiseaux (buse variable, , coucou gris, épervier d’Europe, faucon hobereau, fauvette grisette, grive draine, hibou moyen-duc, linotte mélodieuse, mésange huppée, moineau friquet, pic vert, pouillot, fitis, rougequeue à front blanc), Mammifères (putois d’Europe, muscardin)
PAR LES JARDINS Limiter la propagation des plantes envahissantes Favoriser la biodiversité par des plantations adaptées Sensibiliser aux pratiques durables au jardin
La flore : Plantes potagères, plantes ornementales et exotiques La faune : Insectes (carabe doré, courtilière, machaon) Oiseaux (gobemouche gris, rougequeue à front blanc) Mammifères (hérisson, muscardin)
4
99
1 2 3 4
2] DES ESPACES NATURELS À RÉVÉLER
LA NATURE BANALE DANS LE PAYSAGE, UN POTENTIEL DE BIODIVERSITÉ À METTRE EN VALEUR PAR LES FILS D’EAU INVISIBLES
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Le territoire est marqué par un système hydraulique complexe. Au vue de la carte IGN, de nombreux fils d’eau parsèment le paysage. Pourtant, en arpentant le terrain, on ne distingue pratiquement pas leur présence. Ces cours d’eau, sont quelque fois perceptibles à l’état de fossé dans les espaces agricoles. Sur certains tronçons, on remarque une végétation humide qui longe et camoufle le fossé. Ce système hydraulique est d’autant plus complexe qu’on ne peut suivre visuellement le chemin de l’eau. En effet, une grande partie du réseau est enterré et discontinu. De plus, le tracé des cours d’eau a été bien souvent modifié afin de s’adapter au développement urbain. L’espace agricole de Fondettes est encore le plus préservé. De nombreux fossés y sont toujours présents, bien qu’ils soient très souvent dénudés de végétation. Le reste du territoire est essentiellement traversé par des ruisseaux plus ou moins boisés au niveau des vallées. Il existe des bassins de rétention des eaux pluie sur la commune de Fondettes. Ce sont des espaces tampons qui limitent la saturation des réseaux d’assainissement et le débordement des déversoirs d’orage. Ces zones humides sont à l’état de friche et ne présentent pas de mise en valeur végétale particulière pour le moment. Pourtant, la gestion des eaux pluviales est importante. Elle permet d’atténuer l’effet des inondations en stockant et en laissant circuler l’eau. Mais ce réseau hydraulique est également associé à un cortège faunistique et floristique spécifique dont il permet la libre circulation. C’est un espace indispensable au bon fonctionnement des écosystèmes et à la préservation des ressources en eaux. Or, l’agriculture et les activités ont un impact direct sur la qualité de l’eau et la biodiversité, car elles engendrent des pollutions qui sont transportées des fossés jusqu’aux fleuve. Il est donc primordiale de réfléchir à une gestion durable de ces fils d’eau afin de limiter les impacts humains sur les écosystèmes. Dans le cadre du projet, la biodiversité pourra ainsi être valorisée à travers une gestion différenciée des fossés qui atténuera la pollution de l’eau, et favorisera la présence d’une faune et d’une flore plus riche : plantations, conservation d’une bande enherbée, rétablissement de fossés à ciel ouvert. Les bassins de rétention d’eau ont ici un rôle important à jouer en tant que zone filtrante qui pourrait permettre la filtration des éléments polluants par le végétal.
[ Carte de l’eau dans le paysage Cours d’eau à l’état de fossé Cours d’eau enterré Cours d’eau végétalisé Bassin de rétention
Lissotriton helveticus, Triton palmé
Cettia cetti, Bouscarle de Cetti
2
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[ Buse de la Choisille
Saint-R
[ Fossé nu
SAINT-CYR
oc h
L a C h oi s
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b
FONDETTES Le
Cr
1 101
LUYNES
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4 3
LaGrandeBoire
La Loi
3
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0,5
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2 km
[ Bassin de rétention d’eau
re
4
[ Fossé végétalisé
3] LA VILLE, LISIBILITÉ ET HIÉRARCHIE À RETROUVER VERS UNE VILLE COHÉRENTE COMBLER LES VIDES URBAINS
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Aujourd’hui, Luynes, Saint-Cyr-sur-Loire et particulièrement Fondettes sont des villes étalées. Elles se composent de nombreux espaces vides (friches, parcelles agricoles enclavées excentrées) qui accentuent ce phénomène d’étalement et empêchent la bonne lisibilité de la ville. Le tissu urbain lâche forme un véritable désordre qui désoriente et banalise le paysage. D’ici 2030, l’agglomération de Tours verra sa population augmenter à nouveau d’ environ 36 000 habitants. Elle s’est donc fixée pour objectif de construire 41 000 nouveaux logements dans ces vingt prochaines années (Chiffres du SCoT de l’agglomération tourangelle). De plus, la construction du périphérique entraîne un développement important de zones industrielles et d’activités sur le secteur du Nord-Ouest Tourangeau. De nouvelles zones sont notamment planifiées aux abords des bretelles d’insertion. Ce développement est une réalité et doit être pris en compte dans l’élaboration du projet. Pour répondre à cette demande, plusieurs secteurs ont déjà été identifiés dans le PADD comme espace à urbaniser à plus ou moins long terme. Ces espaces permettront de consolider le tissu des villes en comblant des dents creuses et des vides urbains. Bien que leur périmètre réduise à nouveau la surface des terres agricoles, il faut permettre aux villes de poursuivre leur développement de manière ordonnée. Dans le cadre du projet, il me faudra donc réfléchir à la temporalité de ce développement pour constituer un socle structurant pour ces prochaines extensions urbaines. 1
2
[
Carte des extensions urbaines à réaliser (Données issues du PADD du SCoT de l’agglomération tourangelle) Extensions urbaines projetées par le SCoT Limite de la ville de demain une cohérence à retrouver
1 Au coeur de Fondettes, des vides qui perturbent la compréhension de la ville 2 Des champs enclavés au bord de Saint-Cyr, une dent creuse à urbaniser 3 La dentelle urbaine de Luynes, une ville à étoffer 1
3
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SAINT-CYR
Zone d’Activités de la Haute Limougère
FONDETTES
LUYNES
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2 km
3] LA VILLE, LISIBILITÉ ET HIÉRARCHIE À RETROUVER VERS UNE VILLE COHÉRENTE
HIÉRARCHISER LA TRAVERSÉE DES VILLES
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La frontière entre espace rural et espace urbain n’est pas toujours bien définie. Très souvent, la ville s’étale et rejoint les hameaux périphériques de manière mitée, sans toutefois marquer de véritable délimitation entre la campagne et le monde urbain. Les entrées de ville, actuellement banalisées par la construction de zones d’activités et par le déploiement des zones habitées le long des routes, sont donc des espaces charnières à valoriser. Elles doivent marquer un seuil entre l’entrée de la ville et la campagne pastorale. Les différentes poches urbaines hétéroclites constituant les villes doivent également se reconnecter les unes aux autres. Elles forment actuellement de petits quartiers tournés sur eux-mêmes. Les grands axes routiers qui les desservent doivent fabriquer un maillage entre ces différentes poches afin de retrouver une cohérence dans la ville. Ces axes devront donc être pensés en tant qu’espaces publics de qualité, permettant aux différents types d’utilisateurs de cohabiter et de se retrouver.
1
2
[ Carte des traversées structurantes Densification et cohérence de la ville Valorisation des traversées Marquage des seuils
1 Aménager les grands axes en partage avec les différents utilisateurs 2 Qualifier les entrées de ville pour marquer le passage dans le monde urbain 3 Favoriser les espaces pour les circulations douces 1
3
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SAINT-CYR
FONDETTES
LUYNES
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2 km
3] LA VILLE, LISIBILITÉ ET HIÉRARCHIE À RETROUVER DES ESPACES ATTRACTIFS À RELIER
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Le territoire du Nord-Ouest Tourangeau s’impose comme un espace attractif avec une population qui ne cesse de croître. À travers la localisation des différents sites d’intérêt, des pôles attractifs se détachent. Ces sites représentent les secteurs les plus dynamiques qui seront à valoriser à travers le projet. De nombreux équipements sont dispersés dans le périmètre des villes : écoles, lycées, mais aussi terrains de sports, piscines, et parcours de santé. Les centre-villes sont restreints, mais ils s’articulent autour d’espaces chaleureux et animés qui en font des pôles de vie de qualité. Plus excentrés, les bords de Loire accueillent aussi quelques commerces autour d’espaces publics aménagés et accueillants. Ces espaces dynamiques offrent les services et les équipements principaux, nécessaires au bien-être de la population. Le service de transport de l’agglomération (les bus «fil bleu») offre une desserte importante des villes, et les relie rapidement au coeur de Tours. Cette proximité au centre-ville de Tours est un atout considérable pour la population travaillant dans ce secteur. Cependant, les activités culturelles et de loisirs sont moins présents sur la partie Est du territoire, à proximité du coeur de l’agglomération. Musées, ferme troglodytique, parc d’accrobranche et campings se rassemblent entre Luynes et Fondettes, reliés par des circuits de randonnée bien irrigués. Il existe pourtant un potentiel de développement culturel et de loisirs sur l’Est du territoire, autour de la Choisille, de la Loire et du patrimoine historique très riche. De plus, les abords du centre de Fondettes manquent également de grands parcs et d’espaces publics où la population pourrait se retrouver et déambuler. Des espaces d’accueil au public seront donc à développer dans le cadre du projet. Bien que de nombreux chemins s’insèrent dans la campagne, on note un manque de connexions piétonnes entre Fondettes, Saint-Cyr, la Loire et la Choisille. Des circuits de randonnée sont donc à créer dans la partie Est du territoire. Il conviendra également d’aménager ces circuits en y permettant la cohabitation des différents utilisateurs (agriculteurs, piétons, cyclistes, et voitures).
[ Carte des trajets de bus de l’agglomération FONDETTES
SAINT-CYR
LUYNES TOURS
[ Les zones attractives du territoire Équipement éducatif (écoles, lycées) Équipement sportif (gymnases, terrains de sport, parcours de santé) Espace culturel et de loisirs Élément patrimonial Centre-ville et espace commercial dynamique Parc ou jardin public Circuit de randonnée Pôles d’attractivité à valoriser et mettre en réseau
SAINT-CYR
Collège
FONDETTES
Terrain de pétanque
LUYNES
Écoles
Collège Complexes sportifs Parcours de santé
107
Lycée agricole Espace municipal de la Choisille
École Piscine municipale Collège
Musée fossiles et pierres
Canopée enchantée Accrobranche
Camping de l’Islette
Camping des granges***
0
0,5
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2 km
3] LA VILLE, LISIBILITÉ ET HIÉRARCHIE À RETROUVER STRUCTURER LA VILLE PAR SON PAYSAGE
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1 2 3 4
Les nouvelles extensions urbaines projetées par les différentes communes contribueront à la compréhension et à la cohésion du tissu urbain. Cependant, certaines entités structurantes du paysage urbain devront être prises en compte dans l’élaboration des projets de ville. Les nouvelles composantes urbaines devront ainsi s’intégrer au tissu existant et aux éléments du paysage. Le réseau de voiries existantes devra être conservé et ajusté si nécessaire, mais il posera les bases de l’implantation des nouvelles extensions. Les respirations «vertes» à l’intérieur des villes seront réduites pour permettre la fabrication d’un tissu urbain compact et cohérent, mais elles doivent être conservées et valorisées en tant que coulées vertes contribuant aux passages de la biodiversité ordinaire et au bien-être de la population. Les cours d’eau et la végétation existante devront également être préservés comme des entités structurantes de la ville. De manière générale, on constate une faible présence de végétalisation autour des axes de circulation. Le réseau de voiries est actuellement marqué par une discontinuité des allées plantées. Il conviendra donc de compléter ce maillage dans le cadre du projet afin de relier les différents quartiers des villes entre eux et à leur campagne environnante.
1
1
2
3
[ Carte des entités structurantes de la ville Extensions urbaines projetées par le SCoT Limite de la ville dense et cohérente Parcs et jardins publics Coulées vertes à préserver Réseau de voies végétalisées à compléter Routes et sentiers Cours d’eau
1 Au coeur de Fondettes, des champs forment une respiration, la coulée verte 2 A l’entrée de Luynes, une allée plantée contribue à la connexion entre ville et campagne 3 L’extension au Sud de Fondettes, un espace à composer entre vue sur le coteau, chemins et végétation existante
2
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SAINT-CYR
FONDETTES
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LUYNES 3
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2 km
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4
UN PARC STRUCTURANT POUR LE NORD-OUEST TOURANGEAU
1) SYNTHÈSE ET DÉFINITION DU PROJET 2) SCHÉMA DIRECTEUR 3) INTENTIONS DE PROJET
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1] SYNTHÈSE ET DÉFINITION DU PROJET SYNTHÈSE DES ENJEUX
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Au cours de cette étude, le territoire périurbain du Nord-Ouest de Tours a révélé ses différents enjeux selon trois axes principaux : l’agriculture, la nature, et la ville. Ces trois thèmes de recherche constituent les trois empreintes du paysage périurbain de Luynes à Saint-Cyr-sur-Loire. A travers ces axes de recherche, nous avons pu comprendre l’articulation entre ces différents espaces. L’empreinte de la ville, éparse et floue, a ainsi révélé un désordre urbain qui a peu à peu colonisé l’espace agricole et naturel. L’empreinte agricole s’est quant à elle découverte comme une identité, un souffle, un jardin clôturé à l’échelle de la ville à préserver et à étirer vers le monde urbain. L’empreinte naturelle, plus discrète, plus mystérieuse, se retrouve entre chaque interstice de la ville à la campagne. C’est le maillage essentiel à la fusion de ces deux mondes. Cette étude dévoile ainsi le territoire comme un espace aux nombreuses facettes et qualités qu’il faudra recomposer au travers du projet.
1 2 3 4
EMPREINTE AGRICOLE
PORTER L’IDENTITÉ AGRICOLE DE L’ESPACE PÉRIURBAIN Protéger les terres agricoles de la pression urbaine Mettre en avant l’espace agricole comme le jardin périurbain du Nord-Ouest de Tours Mettre en place une agriculture variée, pérenne, et de qualité Redynamiser l’activité agricole Retrouver une proximité et un échange entre campagne et ville
EMPREINTE NATURELLE
RENOUER LE TERRITOIRE AVEC SON POTENTIEL DE NATURE Préserver les espaces de biodiversité importante Redécouvrir et relier les espaces naturels à la ville Mettre en valeur la biodiversité ordinaire dans le paysage Favoriser les continuités écologiques 113
EMPREINTE URBAINE
RECOMPOSER LA VILLE ET DÉFINIR SES CONTOURS Fabriquer des espaces urbains cohérents et compacts Organiser et lire la ville Valoriser les grandes traversées Lier et mettre en avant les secteurs attractifs du territoire Structurer la ville par son paysage
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1] SYNTHÈSE ET DÉFINITION DU PROJET DÉFINITION DU PROJET
«RECOUDRE L’ESPACE PÉRIURBAIN DU NORD-OUEST TOURANGEAU AU TRAVERS D’UN PARC AGRICOLE» Comment préserver les terres agricoles périurbaines et quelle valeur apporter à ces espaces pour mettre en avant l’activité agricole et renouer villes et champs ? C’est à travers la création d’un parc agricole périurbain que je propose de retisser un lien entre le monde agricole et le monde urbain. Ce parc, à première vocation agricole, permettra avant tout de sauvegarder le paysage et les terres cultivées de la pression urbaine, mais aussi de valoriser l’agriculture au travers d’actions en concertation avec les acteurs du territoire. C’est un parc à destination des agriculteurs, pour valoriser leur terre et leur production, mais aussi des habitants du Nord-Ouest Tourangeau, de Saint-Cyr-sur-Loire, à Fondettes et Luynes. C’est un espace partagé, un nouveau dialogue entre les hommes des champs et les hommes des villes. C’est aussi un atout pour la qualité de vie de la population, un espace de détente et de loisirs pour se ressourcer, se promener et se rapprocher au plus près de la nature, des cultures. Un retour aux origines. Son périmètre comprend les terres agricoles enclavées de Saint-Cyr-surLoire à Luynes, mais aussi les franges agricoles de ces communes. Il s’enfile dans le tissu urbain au travers des axes de circulation, des jardins, des espaces publics, des interstices naturels, des noues et des alignements d’arbres. Il structure la ville, marque ses limites, et la recompose. Il rejoint également la Loire et la Choisille par des cheminements doux et se rapproche de l’eau en des points stratégiques sous forme d’aménagements accueillant le public. Ce premier périmètre est un nouvel élan pour la préservation des zones périurbaines, une première impulsion localisée pour expérimenter, qui pourrait offrir de nouvelles perspectives de sauvegarde des paysages agricoles en tensions à l’échelle de l’agglomération de Tours. Dans le développement du projet, je m’attacherai à décrire les grandes orientations de ce parc à l’échelle étudiée. Je définirai par la suite des secteurs de projet pour illustrer de la manière la plus complète mes propositions et répondre aux trois problématiques découlant de l’idée du parc agricole :
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PORTER ET VALORISER L’IDENTITÉ AGRICOLE DE L’ESPACE PÉRIURBAIN RÉVÉLER LA NATURE, DES ESPACES DE BIODIVERSITÉ RECONNUE À LA NATURE ORDINAIRE STRUCTURER, LIRE ET HIÉRARCHISER LA VILLE PAR LE PARC
[ Périmètre et composantes du parc agricole
Espaces agricoles et espaces publics Prolongement du parc dans la ville Lien de la ville vers le parc Habiter au bord du parc
SAINT-CYR
FONDETTES
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LUYNES
0
0,5
1
2 km
2] SCHÉMA DIRECTEUR
UN PARC AGRICOLE POUR LE NORD-OUEST TOURANGEAU PORTER ET VALORISER L’IDENTITÉ AGRICOLE DE L’ESPACE PÉRIURBAIN
RÉVÉLER LA NATURE, DES ESPACES DE BIODIVERSITÉ RECONNUE À LA NATURE ORDINAIRE
STRUCTURER, LIRE ET HIÉRARCHISER LA VILLE PAR LE PARC
Instaurer un dispositif de protection de type PEAN pour préserver les terres de l’urbanisation et valoriser l’activité agricole
Loire : Réhabiliter les prairies et mettre en place une gestion pastorale pour entretenir le milieu ouvert et préserver sa biodiversité associée Choisille : À long terme, étendre l’activité pastorale aux espaces cultivés et aux peupleraies de la zone humide, naturaliser et planter les bords de la rivière.
Densifier la ville pour fabriquer une structure urbaine cohérente et compacte, proposer l’installation de logements collectifs pour favoriser la mixité sociale
Établir un plan de gestion adapté pour chaque exploitation et favoriser le développement d’une agriculture biologique ou extensive pour pérenniser l’agriculture
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Étendre et épaissir les balades du parc, aménager les traversées pour la cohabitation entre agriculteurs et promeneurs, conserver les vues sur l’espace agricole et les vallées Travailler les franges urbaines pour traiter la transition ville/campagne à travers la création d’espaces tampons (sentiers plantés, agriculture de proximité : maraîchage, vignes, vergers)
Mettre en place une gestion douce des bords de Loire pour conserver les ouvertures sur l’eau et maîtriser le développement des plantes invasives Restaurer l’ancien bras de la Loire en frayère à poisson Aménager les abords du périphérique pour limiter son impact visuel et sonore Descendre sur l’eau et découvrir le patrimoine de la Loire et de la Choisille Valoriser les promenades le long de l’eau, rétablir les continuités des chemins et proposer des sentiers de sensibilisation et de découverte de la faune et de la flore Aménager les bassins de rétention en espace public de sensibilisation à la gestion des eaux Révéler la présence de l’eau en privilégiant l’écoulement de l’eau à ciel ouvert sous forme de noues et fossés plantés
Recomposer et permettre le développement de la ville à travers la création de nouveaux quartiers intégrés au tissu existant et au parc agricole Requalifier les grandes traversées de ville par des espaces plantés en partage entre les différents utilisateurs de la route Valoriser les traversées secondaires pour relier les différents espaces du parc à travers la création de liaisons douces de quartiers Aménager les coulées vertes sous forme d’espaces publics plantés reliant la ville au parc agricole et structurant l’espace urbain
SAINT-CYR
FONDETTES
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LUYNES
0
200
400
1 000 m
3] INTENTIONS DE PROJET
PORTER ET VALORISER L’IDENTITÉ AGRICOLE DE L’ESPACE PÉRIURBAIN 1 INSTAURER UN DISPOSITIF DE PROTECTION DES TERRES AGRICOLES
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Afin d’établir un frein solide à l’étalement de la ville, un PAEN (Périmètre de protection des Espaces Agricoles et Naturels périurbains) pourra être mis en place sur les 2 100 hectares de terres agricoles comprises dans le périmètre du parc. Un programme d’actions devra être élaboré avec les différents acteurs du territoire (département, communes, chambre d’agriculture, agriculteurs, lycée agricole) afin de déterminer une gestion adaptée pour chaque exploitation et de préserver le paysage du parc. Des acquisitions foncières pourront être réalisées par le département ou les collectivités pour agir directement sur le territoire. Le plan de gestion proposera de développer une agriculture raisonnée* ou biologique** afin de préserver les sols et de promouvoir une production locale de qualité. Les activités locales seront encouragées pour mettre en valeur l’identité du territoire, notamment l’élevage ovin, la viticulture, et les vergers.
*] Agriculture raisonnée : gestion visant à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l’environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations. **] Agriculture biologique : mode de production recourant à des pratiques culturales et d’élevage soucieuses du respect des équilibres naturels, excluant l’usage des produits chimiques de synthèse, des OGM et limitant l’emploi d’intrants. (Définitions du site internet du Ministère de l’Agriculture)
2 METTRE EN AVANT L’AGRICULTURE DE PROXIMITÉ ET DÉVELOPPER LES CIRCUITS COURTS Afin de développer le lien entre les habitants et leur territoire, une agriculture de proximité sera proposée. Le plan de gestion du parc agricole incitera donc les agriculteurs à distribuer leur production en priorité vers l’agglomération, à travers les marchés, les petits commerces, et la vente directe à la ferme. La création d’associations de type AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) permettra de développer des circuits courts entre les agriculteurs et la population locale. Une coopérative pourra également voir le jour afin de mettre en relation les agriculteurs et d’organiser la vente de leurs produits. De nouveaux espaces maraîchers pourront être installés à proximité des espaces urbains. Ils permettront de nourrir en plus grande quantité la population locale et de fabriquer une vitrine pour les villes périurbaines du parc.
À Eysines (33), un magasin de producteurs fermiers, "La Belle fermière", propose la vente de produit locaux sur un site internet, le drive -fermier.
3 AMÉNAGER L’ESPACE AGRICOLE POUR PRÉSERVER SOLS ET NATURE Aujourd’hui, l’espace agricole du Nord-Ouest Tourangeau se caractérise par des paysages ouverts, avec des parcelles de tailles moyennes. Bocages et réseau de fossés sont peu présents, en raison de l’agriculture d’autrefois et des nouvelles pratiques culturales. Cependant, les pratiques agricoles d’aujourd’hui nécessitent de réfléchir à l’avenir des sols. L’agriculture intensive et l’ouverture des paysages agricoles met en péril la qualité de l’eau, amplifiant les phénomènes d’inondation, de sécheresse, de pollution, d’érosion des sols et de perte de biodiversité. Un aménagement de l’espace agricole est donc nécessaire pour pérenniser l’agriculture et sauvegarder nature et paysage. Un réseau de fossés devra donc être complété et valorisé pour favoriser une bonne gestion des eaux de ruissellement et limiter la pollution des nappes phréatiques. Les arbres devront être conservés et de nouvelles haies devront être plantées en bordure de parcelle afin de protéger les cultures, accueillir la biodiversité ordinaire et permettre un bon fonctionnement des corridors écologiques. Une gestion devra être appliquées à ces nouvelles plantations : utilisation du bois raméal pour la fertilisation des sols, pour le chauffage, ou la production de fruits. 1
2
[
Proposition de plantation de haies vergers pour délimiter les parcelles et conserver les vues sur l’espace agricole
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1 Fossé et bande enherbée, un espace tampon pour filtrer l’eau des cultures - photographie du Syndicat agricole 2 La jachère, un espace pour la biodiversité - Verger Conservatoire, École d’horticulture et de paysage, Roville-auxChenes, France 3 Plantation de haies champêtres - Courçon, France
RÉFÉRENCES
3] INTENTIONS DE PROJET
PORTER ET VALORISER L’IDENTITÉ AGRICOLE DE L’ESPACE PÉRIURBAIN 4 TRAVAILLER LES FRANGES URBAINES POUR LA TRANSITION VILLE/CAMPAGNE À la limite de la ville, la campagne vient se heurter violemment aux espaces urbains. Des transitions jardinées sont donc à créer au niveau des limites urbaines. Pour les constructions à venir, l’implantation des jardins privés devra être privilégiée à l’arrière des rues pour fabriquer des espaces jardinés vers la campagne. La lisière urbaine pourra également être épaissie afin d’accueillir des activités agricoles de proximité. Pour les terres les plus enclavées, il sera notamment proposé à long terme d’installer une nouvelle exploitation maraîchère. Des plantations de haies champêtres et de fruitiers, ainsi que l’installation de sentiers et de bandes fleuries pourront également permettre une évasion progressive de la ville vers le parc agricole tout en fabriquant un espace tampon pour la biodiversité. La création d’un verger serait une occasion pour la population de se retrouver pour entretenir les arbres et partager les récoltes lors de journées de quartier. Cet espace constituera un lieu public d’animations pour les habitants du quartier.
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1
2
3
RÉFÉRENCES
1 Espace maraîcher entretenu par les habitants du quartier - Lisières vivantes, CAUE 27 2 Espace naturel entre bocages et prairies - Arboretum des trois vallées, Coulaines, France 3 Cheminement enherbé ondulant autour de l’espace agricole - Beauvais, France
[
Proposition d’aménagement en lisière de ville: balade sous verger et prairie fleurie en transition vers l’espace agricole
5 INTÉGRATION DES BÂTIMENTS AGRICOLES AU PAYSAGE 1
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3
1 Construction de nouveaux bâtiments agricoles aux textures couleur naturelles - Saint-Guillaume, France 2 Architecture contemporaine intégrée au bâtiment existant et espaces verts aménagés - Extension contemporaine de chais viticole, Pomerol, France 3 Utilisation de matériaux et de couleurs associés au paysage - Bâtiments de stockage d’exploitation céréalière, Loiret, France
RÉFÉRENCES 121
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6 AMÉNAGER LA PROMENADE DU PARC 1
2
3
1 Promenade au coeur des espaces maraîchers pour découvrir les plantes - Projet du Centocelle Agricultural Park, Rome, Italie 2 Mise en place d’une signalétique propre pour guider la découverte du parc agricole - Une mozaïque pour baliser le sentier permanent, Mayronnes, France 3 Aménagement léger d’espaces de contemplation du paysage - Jardins du Cap Roig, Espagne
RÉFÉRENCES
3] INTENTIONS DE PROJET
RÉVÉLER LA NATURE, DES ESPACES DE BIODIVERSITÉ RECONNUE À LA NATURE ORDINAIRE 1 RETROUVER UN PAYSAGE PASTORAL LE LONG DES COURS D’EAU Réhabilitation de milieux ouverts en bord de cours d’eau ]
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Depuis le XVIIIème siècle, les cours d’eau se sont progressivement enfrichés en France. Autrefois pâturées, les prairies inondables laissées à leur évolution spontanée, ont vu se développer une forêt alluviale. Aujourd’hui, certains de ces espaces ont été reconquis pour l’installation de grandes cultures ou de peupleraies, comme pour la Choisille. Les espèces associées aux milieux ouverts humides se sont ainsi raréfiées. La reconquête de ces secteurs par le pastoralisme permettrait de retrouver la faune et la flore caractéristiques des zones humides, mais aussi de contribuer à la préservation des ressources en eau en permettant l’expansion des crues et ainsi limiter les phénomènes d’inondation. L’ouverture des cours d’eau permettra également de redonner à voir les espaces en eau, d’utiliser les berges à des fins économiques et de retrouver une gestion adaptée de ces milieux.
État actuel : Champs cultivés Peupleraies Friches
Abattage des arbres à maturité Nettoyage de la parcelle Débroussaillage
Gestion pastorale Pâturage extensif de vaches ou brebis
2 METTRE EN PLACE UNE GESTION DOUCE DES BORDS DE LOIRE Les berges de la Loire, plus ou moins larges selon les oscillations du fleuve, accueillent une végétation remarquable (forêts alluviales et grèves). Ces espaces, classés en zone Natura 2 000 et en périmètre ZNIEFF, doivent être préservés en espace naturel. Afin de sauvegarder leur biodiversité, une gestion douce devra être mise en place pour laisser la végétation se développer de manière spontanée. Elle comprendra cependant des actions localisées contre les plantes invasives, et un fauchage tardif des zones à proximité des espaces publics. Les vues sur le fleuve devront être conservées aux endroits stratégiques de découverte de la Loire (les îles, les vestiges du pont gallo-romain), et un accueil contrôlé devra être instauré : parking écarté, fermeture des accès aux voitures sur les berges, et délimitation d’espaces de tranquillité pour le développement de la faune.
Accès maîtrisé des berges, maintient de zones de quiétude pour la faune - Baix Llobregat Park, Espagne
3 RESTAURER UNE FRAYÈRE À POISSON POUR LE PASSAGE DE LA FAUNE AQUATIQUE RÉFÉRENCE
Au fil du temps, les divagations de la Loire ont modelé l’allure de ses berges. Le courant, transportant des sédiments, accumule les matériaux et façonne les courbes du fleuve. Au Sud de Fondettes, un bras de la Loire s’est petit à petit comblé par les déplacements de sable. Aujourd’hui, cet espace constitue une zone marécageuse parfois recouverte d’eau en période de crue. Cependant, ce bras n’est plus actif. Une frayère pourra être reconstituée à cet emplacement en façonnant le relief pour permettre l’écoulement de l’eau et en limitant l’encombrement du lit. La réhabilitation de cet espace en frayère permettra aux poissons de retrouver un milieu favorable à leur reproduction et de développer une végétation aquatique. C’est un moyen de valoriser la biodiversité d’un secteur protégé et de contribuer au maintien des espèces aquatiques.
Frayère à poisson de Berthenay, France
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4 TRAITER LES ABORDS DU PÉRIPHÉRIQUE POUR LIMITER SON IMPACT 1
2
3
1 Assumer la présence du périphérique et permettre son franchissement - Westpark, Allemagne 2 Au coeur de la Choisille, aménager les remblais du périphérique pour limiter son impact sur la faune - Jardin public de Torrent d’en Farré, Espagne 3 Amener le public au plus près de l’eau pour oublier les nuisances de la ville - Aménagement de la forêt du Bourgailh, Pessac, France
RÉFÉRENCES
3] INTENTIONS DE PROJET
RÉVÉLER LA NATURE, DES ESPACES DE BIODIVERSITÉ RECONNUE À LA NATURE ORDINAIRE 5 VALORISER LES BALADES AU FIL DE L’EAU 1
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Le long de la Loire et de la Choisille, de nombreux sentiers sont aujourd’hui inaccessibles et interrompus. Ces espaces se retrouvent en marge du territoire et déconnectés des villes. Il faudra donc rétablir les continuités du réseau pédestre, ainsi que mettre en valeur les chemins à travers la création de sentiers de sensibilisation et de découverte, pour reconstituer un lien vers la nature et encourager la réappropriation de ces espaces.
2
RÉFÉRENCES
1 Minimiser l’impact de la présence humaine sur la biodiversité en limitant le piétinement des espaces naturels - Parc de Trousse-Bois, Briare-le-Canal, France 2 Sensibilisation à la biodiversité - Hôtel à insectes, base de loisirs de Pratgraussals, Albi, France
6 DESCENDRE SUR L’EAU ET DÉCOUVRIR LE PATRIMOINE DE LA LOIRE ET DE LA CHOISILLE 1
Des espaces seront aménagés aux abords de la Loire et de la Choisille pour permettre de découvrir les ambiances de ces différents sites et leur patrimoine associé (moulins de la Choisille, prairies humides, forêts alluviales, grèves de la Loire, vestiges du pont gallo-romain). Ces espaces constitueront des lieux publics. Ils permettront le développement du tourisme et des loisirs, notamment la pêche et les activités sportives.
2
RÉFÉRENCES
1 Aménagement d’un belvédère pour observer l’espace naturel - Belvédère des Caillettes, Nibelle, France 2 Un arrêt au dessus de l’eau, pour pêcher ou profiter de la proximité de la rivière - Passerelle d’accès à l’île de Noisiel, Noisiel, France
7 PROMOUVOIR LA BIODIVERSITÉ ORDINAIRE DANS LE PAYSAGE
1
2
Animation sur le thèmes des plantations - Amiens, France
RÉFÉRENCE
La biodiversité ordinaire se retrouve dans chaque élément du territoire, au travers des végétaux, de l’eau, et de la terre. Une sensibilisation des habitants pourra être menée sous forme de stages pédagogiques organisés par des associations, afin d’encourager à une bonne gestion des espaces verts privés: adopter des pratiques raisonnées, composter, planter des végétaux adaptés. La présence de l’eau, sous toutes ses formes, sera à mettre en valeur en ville comme au coeur de l’espace agricole. Un écoulement des eaux de ruissellement à ciel ouvert sera à privilégier afin de développer la faune et la flore aquatique ordinaire. Il pourra prendre la forme de rigoles, de noues et de fossés plantés. La création de bassin de rétention est à favoriser pour recueillir et infiltrer les eaux de pluie à l’échelle d’un quartier. Cette gestion permet de réguler les inondations et de limiter la pollution des nappes phréatiques. Une plantation adaptée de ces espaces permettra également de maximiser leur fonctionnement et de contribuer à la biodiversité ordinaire. Ces bassins de rétention pourront également servir d’espaces verts de quartier.
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3
1 La rigole, un aménagement mince qui permet cependant la gestion des eaux en surface et la lisibilité du chemin de l’eau - Yerres, France 2 Les allées plantées, des espaces de biodiversité ordinaire dans la ville - Promenade ombragée sur le Paseo Recoletos, Madrid, Espagne 3 Naturaliser les bassins de rétention pour le développement de la faune et de la flore, permettre l’accueil du public - Bassin de rétention, Laval, France
RÉFÉRENCES
3] INTENTIONS DE PROJET
STRUCTURER, LIRE ET HIÉRARCHISER LA VILLE PAR LE PARC 1 DENSIFIER LA VILLE POUR FABRIQUER UNE STRUCTURE URBAINE COHÉRENTE ET COMPACTE Avec une densité moyenne de 20 logements/ha sur Fondettes, les villes du Nord-Ouest Tourangeau sont marquées par un étalement urbain important et une densité urbaine faible. La densification du tissu urbain existant permettra donc de retrouver une cohérence et une matière aux villes pour mieux lire leur structure et développer leur statut de pôle secondaire dans l’agglomération. L’installation de logements collectifs sera proposé afin de favoriser la mixité sociale. Les nouveaux logements conserveront une architecture basse, ne dépassant pas R+2 (caractéristique des villes périurbaines de ce secteur).
Saint-Cyr
Fondettes
Tours
Luynes
[ Schéma des pôles à renforcer
du Nord-Ouest de l’agglomération
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1 2 3 4 [ Privilégier une implantation en bord de route sur
les grands axes et à proximité des centre-bourgs pour dessiner et affirmer le caractère des rues
1
2
RÉFÉRENCES
Habitat individuel groupé 65 logements/ha
[
3
1,2 Habitat individuel groupé dense - Brioude, France 3 Habitat semi-collectif - Saintes, France
Dans les dents creuses, proposer différents types d’urbanisation pour renforcer la typologie des espaces existants
Semi-collectif 68 logements/ha
2 RECOMPOSER ET PERMETTRE LE DÉVELOPPEMENT DE LA VILLE À TRAVERS LA CRÉATION DE NOUVEAUX QUARTIERS Les différents PLU en cours de réalisation prévoient déjà l’urbanisation de nouveaux espaces à proximité du parc agricole. Ces nouveaux quartiers devront être intégrés aux voies de circulation et au tissu urbain existant, mais ils devront aussi s’insérer dans le contexte du parc agricole. Cette urbanisation s’effectuera en plusieurs phases, à plus ou moins long terme, pour un développement progressif des communes. Une gestion sera donc à mettre en place selon le phasage des constructions. Les parcelles pourront être dans un premier temps cultivées et préverdies pour l’implantation future des constructions. Des voies douces de quartiers seront créées pour relier les nouvelles habitations au parc. Une gestion durable des espaces sera à privilégier et permettra de développer de nouvelles pratiques sociales : mise en place d’espaces verts en commun, récupération des eaux de pluie pour l’agriculture, et compostage des déchets pour la gestion des espaces verts.
[ Exemple de préverdissement des espaces à urbaniser à long terme État actuel : Champs cultivé
Préverdissement : Plantation de vergers Agroforesterie
127 Construction du quartier au coeur du verger
1
2
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3
1 Un verger transformé en espace jardiné public - Jardin botanique de Tourcoing, France 2 Récupération de l’eau sous forme de zone humide plantée - Quartier de Kronsberg à Hanovre, Allemagne 3 Des plantations pour intégrer la zone industrielle au paysage - Entrée de la zone d’activité de Sausheim, France
RÉFÉRENCES
[
Utiliser le végétal pour intégrer les nouveaux quartiers à la ville et au parc agricole
3] INTENTIONS DE PROJET
STRUCTURER, LIRE ET HIÉRARCHISER LA VILLE PAR LE PARC 3 REQUALIFIER ET HIÉRARCHISER LES TRAVERSÉES DE LA VILLE Pied d’arbre planté
0
2
4
Noue sous grille
Requalification des grandes traversées de ville : élargissement des espaces publics, mise en place de voies piétonnes et cyclables, plantations et ouverture du réseau de récupération des eaux de pluie sous forme de noues pour favoriser les passages de biodiversité
8m
Fossé planté
Création de liaisons douces de quartier pour relier les différents espaces du parc agricole et de la ville : plantations et collecte des eaux de pluie sous forme de fossés plantés
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8m
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1 Gestion extensive des pieds d’immeubles et des pieds d’arbres pour favoriser la biodiversité - Berlin, Allemagne 2 Élargissement des espaces plantés et création d’une noue urbaine - Noisy Le Grand, France 3 Liaison douce de quartier, une promenade jardiné dans la ville - Tours, France
RÉFÉRENCES
1 2 3 4
3 AMÉNAGER LES COULÉES VERTES SOUS FORME D’ESPACE PUBLIC ET DE CORRIDOR POUR LA BIODIVERSITÉ ORDINAIRE Il existe actuellement des vides urbains qui traversent les villes. Ces espaces sont au coeur d’enjeux environnementaux puisqu’ils permettent le passage de la faune et la flore ordinaire sous forme de corridors écologiques. Avec le développement des villes à venir, ces espaces seront réduits pour permettre la densification et la restructuration du tissu urbain. Cependant, une certaine épaisseur doit être conservée sous forme de coulée verte, afin de préserver le rôle des passages écologiques de ces secteurs. Ces coulées vertes seront au coeur des nouveaux quartiers à urbaniser et traverseront la ville dans les interstices existants. Elles prendront la forme d’espaces publics, aménagés pour les promenades et la contemplation de la nature. Ces espaces constitueront de véritables continuités du parc agricole et permettront son accroche à la ville. De larges parterres naturels pourront être créés et plantés avec des végétaux champêtres. Les fils d’eau y seront révélés et s’élargiront pour fabriquer des zones humides filtrant l’eau de ruissellement de la ville pour l’acheminer vers la campagne. Une gestion douce sera à privilégier afin de laisser la nature s’exprimer. 1
2
[
Une coulée de nature à Fondettes, vue de l’ambiance végétale créée par l’aménagement de la coulée verte au milieu de la ville
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1 Au coeur de la ville, une promenade en milieu naturel pour s’immerger dans la nature - Pornichet, France 2 Des espaces de détente à l’ombre pour concilier verger productif et coulée verte - Landschaftpark Riem, Munich, Allemagne 3 Une cohabitation entre espace public et nature - Projet de l’esplanade Erasme Campus de l’Université de Bourgogne, Dijon, France
RÉFÉRENCES
130
CONCLUSION Conséquence du développement incontrôlé des villes, les espaces agricoles périurbains ont longtemps été subis et incompris. Ces morceaux de campagne enclavés par la ville sont restés figés, hors du temps. Leur paysage fabrique les jardins de nos villes. Ils produisent notre nourriture, et sans même que nous nous en rendions compte, ils contribuent à notre bienêtre et à notre cadre de vie. Mais aujourd’hui, ces espaces sont en confrontation directe avec les pratiques et les usages de la ville. Le projet du parc agricole de Fondettes s’attachera à retrouver un lien entre la ville et ses fragments de campagne. Il permettra à l’espace agricole périurbain de fabriquer ses fonctions et son identité propre afin de ne plus voir ces secteurs comme des espaces de non-lieux, mais comme une enveloppe et une composante à part entière des nos villes futures. C’est à travers cette idée d’espace unique, d’un tout cohérent et structuré que je m’attacherai par la suite à illustrer, de la manière la plus fine et la plus juste, la forme du parc agricole du Nord-Ouest Tourangeau. Ce projet se voudra expérimental et permettra, je l’espère, d’encourager à des actions en faveur du maintien et de la valorisation des espaces périurbains à l’échelle de l’agglomération Tourangelle. [
Baix Llobregat agricultural park, Barcelone, Espagne
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BIBLIOGRAPHIE SITES INTERNETS
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OUVRAGES 132
Alfred De Vigny, Cinq-Mars Ou Une Conjuration Sous Louis Xiii, 1969 Fondettes, entre Loire et Gâtine... Bernard Fischesser et Marie-France Dupuis-Tate, Le guide illustré de l’écologie, 2007 CAUE 27, Lisières vivantes, 2011 Certu, Aménager avec le végétal pour des espaces verts durables, 2011 Jacques Coulon et Linda Leblanc, Intuition / intention, 2009 Jean-Claude Proust et Jean-Marie Lorain, Découverte géologique de la région centre, Val de Loire, Touraine, Sologne, Beauce, Berry, collection Jean Ricour Philippe Clergeau, Ville et biodiversité, les enseignements d’une recherche pluridisciplinaire Stéphan Bonneau, Pierre Cabard, Roger Cloupeau et Alain Schulé, Loire, patrimoine nature, 2006
PUBLICATIONS ET REVUES EN LIGNE
Agence d’Urbanisme de l’Agglomération de Tours, Paysage et agriculture dans le projet du SCOT, 2006 Agence d’urbanisme de l’agglomération lyonnaise, Politique départementale de protection et de valorisation des espaces naturels et agricoles péri-urbains sur le territoire du SCOT de l’agglomération lyonnaise, Agence d’urbanisme de l’agglomération lyonnaise, 2009 Blaudin de Thé Camille, Erktan Amandine et Vergobbi Charles, La filière agricole au cœur des villes en 2030, 2009 Brigitte Baccaïni et François Sémécurbe, La croissance péri-urbain depuis 45 ans, Extension et densification, INSEE Première, 2009 Bruna Brembilla, Le Parc agricole sud Milan: entre agriculture et conservation environnementale Camille L’Huillier, La Trame verte et bleue de l’agglomération tourangelle : une projet pour la biodiversité, liant aspects environnementaux et développement urbain Canard Mathile, L’appropriation de la Trame verte et bleue à échelle locale : l’exemple de l’intercommunalité du SICOVAL, sud-est de l’agglomération toulousaine, Midi-Pyrénées, 2011
Collectif des états généraux du paysage, Intégrer l’agriculture dans un parc public péri-urbain : l’exemple de la Deûle, 2011 Intervent, Projet éolien La Crête de Ribes, Le site projet comme parc péri-urbain José Serrano, Quel équilibre entre urbanisation et préservation des espaces agricoles périurbains ? Le cas d’une agglomération moyenne, Dossier n°4 : La ville et l’enjeu du développement durable Les Cahiers du développement urbain durable, Urbanisme végétal et agriurbanisme, Urbia, 2009 Marie Christine Jaillet et Lionel Rougé, L’espace péri-urbain dans la ville « à trois vitesse », 2007 Miniot Juliette et Rodriguez Julie, Espaces verts, paysage et trame verte, le cas de l’agglomération tourangelle,Projet de fin d’études Polytech, 2012 Olivier Frerot, Liaisons vertes, les nouvelles voies de la ville nature, Agence d’urbanisme de l’agglomération lyonnaise, 2009 Olivier RIALLAND, Le parc agricole et paysager au XIXème siècle : formes, fonctions et imaginaires, article, 2011 Philipe Chalmin et Dominique Bureau, Perspectives agricoles en France et en Europe, 2007 Ramon Terricabras Maranges, Le parc agraire du Baix Llobregat (Barcelone) une agriculture de futur dans un territoire péri-urbain de qualité Serge Bonnefoy, La politisation de la question agricole péri-urbaine en France : points de repères, Les cahiers du développement urbain durable,2011 Sònia Callau i Berenguer et Valerià Paül i Carri, Le Parc agricole du Baix Llobregat : un moyen de préserver, développer et gérer un espace agricole périurbain Sophie Louargant et Emmanuel Roux, Futurs péri-urbains : de la controverse à la prospective, Territoires 2040, revue en ligne
FILMS
Dominique Marchais, Le temps des grâces, 2009 Marie-Monique Robin, Les Moissons du futur, les défis de l’agroécologie, 2012
RÉFÉRENCES CARTOGRAPHIQUES
BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), Carte géologique au 1/50 000ème et sa notice explicative, BRGM IGN (Institut Géographique National), Orthophoto Ministère de l’Agriculture et de l’Agro-alimentaire, Registre parcellaire graphique des zones de cultures déclarées par les exploitants agricoles en 2010, 2010, Géoportail
RÉFÉRENCES ÎCONOGRAPHIQUES
http://lcabcn2012uo.files.wordpress.com/2012/07/parc_agrari_del_baix.jpg http://insectes.lecolebuissonniere.eu http://www.villededon.fr http://www.jnc.be http://www.lillemetropole.fr http://intermediatelandscapes.com http://onlandscape.blogspot.fr
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REMERCIEMENTS Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont apporté leur aide et leur soutien au cours de l’élaboration de ce mémoire, de la recherche, à l’analyse, jusqu’aux petits conseils de composition. Je remercie mes professeurs Jean-Marc Gaulier et Sylvie Servain pour leur intérêt, leurs précieux conseils et leur disponibilité ; la mairie de Fondettes, et tout particulièrement Aude Pornin, responsable du service des espaces verts, et Sabine Leconte, adjointe à l’urbanisme, pour leur temps et leur aide dans ma démarche de diplôme ; Céline Tanguay, paysagiste au sein de l’Agence d’Urbanisme de l’Agglomération de Tours, pour son accueil et son aide précieuse lors de mes recherches. Je remercie enfin ma famille, pour leur soutien et leur relecture attentive, ainsi que mes camarades pour leurs conseils et leurs critiques constructives. Enfin, un petit clin d’oeil particulier à mes coloc’ , Sophie Deloges et Bénédicte Mitaine, pour leur solide soutien durant les moments doutes et leur animation pendant nos charrettes partagées.
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AUX PORTES DE L’AGGLOMÉRATION TOURANGELLE (37),
RÉCONCILIER NATURE, AGRICULTURE ET VILLE Au cours des dix dernières années, l’aire urbaine de Tours s’est largement étendue. La population a vu son nombre augmenter, et avec elle, la superficie des espaces urbanisés. Les familles se sont concentrées dans les espaces périphériques, favorisant l’émergence de nouveaux pôles urbains aux nombreuses infrastructures et à l’architecture banalisée de type lotissement. Ce développement urbain s’effectue aux dépens des espaces agricoles. Le mitage urbain, le développement des zones pavillonnaires et les constructions d’infrastrutures de type périphériques et autoroutes entraînent la détérioration des paysages périurbains. Au fil du temps, ces territoires ont subi une perte de leur identité, de leur vocation agricole et de leur biodiversité. Un large fossé s’est petit à petit creusé entre le monde agricole et urbain. Agriculteurs et nouveaux habitants ne se comprennent plus. Un lien s’est rompu.
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C’est le cas de l’enclave agricole du plateau de Fondettes. Cet espace, aujourd’hui pratiquement cerné par l’urbanisation, est en relation directe avec le patrimoine fluvial de la Loire et son plateau agricole. Il a vu petit à petit son paysage se banaliser par les extensions urbaines et l’agriculture intensive. Aujourd’hui, cet espace est au cœur d’enjeux politiques importants, en terme de croissance urbaine, d’agriculture, et de biodiversité. À long terme, le PLU de Fondettes prévoit la création d’un parc agricole afin de préserver les terres enclavées de l’artificialisation et maîtriser le développement urbain. Comment préserver de l’étalement urbain ce paysage d’interstice dans un contexte d’agglomération ? Quelle valeur ces paysages portent-ils et comment renforcer l’identité et la vocation agricole des espaces périurbains ? Quel lien retrouver entre le monde agricole et le monde urbain ? Dans quel contexte un projet de parc agricole peut-il voir le jour et comment ce projet peut-il devenir une impulsion pour la préservation des terres agricoles périurbaines de l’agglomération ?
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