Catalogue Rétrospective Maurice MENDJIZKY - Du 11 Avril au 12 Juillet 2014

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Première rétrospective de MAURICE MENDJIZKY 1890 - 1951

M U S É E É c o l e S

M E N D J I S k Y D E

P A R I S

11 avril - 12 juillet 2014


Voici demain…

Au cœur du XV arrondissement, au fond d’une impasse arborée, longée de maisons au charme e

désuet, le Square de Vergennes abrite le seul immeuble de Mallet-Stevens accessible au public. C’est là que le hasard, la providence, nous a menés, et que nous avons décidé d’y installer le Fonds de Dotation MENDJISKY- ÉcoleS de PARIS, créé en 2012. C’est dans ce cadre unique que prendra corps notre projet de redonner la place qu’il mérite à Maurice MENDJIZKY, grand artiste de la première l’École de PARIS, auprès de ses illustres confrères. Cette entreprise culturelle, artistique et philanthropique nous a été inspirée tant par sa vie, son idéal et ses passions, que par son combat indéfectible pour la Paix et l’Egalité entre les Hommes. Nos deux piliers de recherche et de connaissance seront les deux ÉcoleS de PARIS. La première (1905-1939), désigne des artistes pour la plupart étrangers, assoiffés de liberté et de découvertes, qui s’installent à la RUCHE puis dans le quartier de MONTPARNASSE. Maurice MENDJIZKY (1890-1951) en fait partie. La deuxième École de PARIS voit le jour en 1945 après la guerre, et fut littéralement asphyxiée au milieu des années soixante par la vague déferlante du Pop Art et de l’Art conceptuel, dont les dérives, à l’heure actuelle, marquent encore notre environnement artistique. Le choix de l’abstraction permit à quelques artistes de ne pas être balayés. Mais les diktats institutionnels n’épargneront pas la grande majorité des peintres et sculpteurs figuratifs oubliés de nos jours, mis à part peut-être Buffet ou Brasilier, sauvés par des marchands japonais. Les artistes de cette École sont sortis de la guerre marqués par les privations et l’angoisse du lendemain. Avides de liberté, ils ont expérimenté tous les styles, chacun à leur manière, pour donner à leurs contemporains une vision en creux, témoignage d’un monde dont il fallait se souvenir, et qui disparaissait devant leurs yeux. La sincérité de leur démarche est liée à leur attachement pour la peinture de chevalet. Ils refusaient de prendre part à cette course effrénée qui contribuait à ériger l’art au rang d’objet de consommation. Ils faisaient peu de cas de ce snobisme intellectuel qui voulait que l’Art soit mort. Cette Peinture Française est donc à découvrir. Nourrie d’un riche héritage européen – expres­ sionnisme, cubisme, surréalisme – et attachée à la tradition impressionniste et fauve, elle se révèle aujourd’hui originale, atypique et digne d’intérêt. C’est à ce vivier d’artistes qu’appartient Serge MENDJISKY, le fils de Maurice à qui le musée rendra hommage à la fin de cette année. D’autres après lui, avec leurs couleurs chatoyantes ou leur noirceur existentielle viendront animer les cimaises de cet espace vaste et lumineux. En nous replaçant aussi dans le concept de l’Art Total, cher à Mallet-Stevens et à Louis Barillet nous organiserons pour un public, toute génération confondue, des expositions, des conférences, des spectacles, des ateliers, avec autant de passerelles entre les différents moyens d’expression.


En un siècle le Monde a bien changé. En avril 1914 Maurice MENDJIZKY hésitait entre la peinture et la musique, ses deux passions. La guerre menaçait, le siècle de la démesure s’ouvrait. En 2014 la technologie nous submerge, la vulgarité nous aveugle. Ruskin, grand esthète anglais du xixe siècle, disait qu’il fallait un goût très sûr pour échapper à celui de son temps. Telle sera notre ambition. Avoir le recul suffisant et l’intuition pour offrir au public du MUSÉE MENDJISKY, une programmation contemporaine dont la modernité ne cèdera pas à la facilité, c’est-à-dire à la mode, d’autres s’en chargent ! Loin des clivages, des clichés, des chapelles, des sectarismes et tous autres barrages à la vraie communication, nous vous invitons d’abord à découvrir la première rétrospective de Maurice MENDJIZKY. Une centaine de tableaux issus de collections privées et étrangères seront exposés ainsi que les dessins de son recueil inoubliable sur les Martyrs du Ghetto de Varsovie, son œuvre testament. À travers portraits, paysages et nus, l’artiste dévoile un grand sensualisme. Il rend sensible la couleur, incarne la forme, et enveloppe les volumes d’air dans chaque tableau. On imagine au bout du pinceau un tempérament exigeant, en quête d’harmonie universelle. Bien que soutenu par les artistes et les critiques d’art de l’époque, son œuvre est demeurée à l’ombre des grands maîtres. Aujourd’hui révélée au grand jour à Paris, sa ville d’adoption, nous sommes fiers et émus de la sortir de la confidence. (L’exposition sera aussi présentée, à la Villa La Fleur, Musée de l’école de Paris à Konstancin, près de Varsovie, à la rentrée 2014.) Je vous laisse maintenant le plaisir de feuilleter ce catalogue conçu de toutes pièces par son fils Serge, avec toute l’admiration et le respect qu’il éprouve pour lui depuis son enfance. Un texte à méditer dans ce livre en fait foi. Grâce à une riche iconographie et composé d’un recueil de textes d’auteurs évoquant le parcours de Maurice Mendjizky, ce catalogue illustre les différentes facettes de sa personnalité et de son œuvre. Depuis que j’ai rencontré Serge MENDJISKY, un matin ensoleillé de septembre 1980, à Lou Claou, la villa de Saint-Paul de Vence, j’ai su que nous irions loin ensemble, malgré vents et marées. Aujourd’hui notre port d’attache est 15 Square de Vergennes et nous prévoyons des traversées extraordinaires avec vous. Alors rejoignez-nous dans le paquebot du Musée MENDJISKY, voyez comme il est solide par sa stature virile et rassurant grâce à ses rondeurs féminines. Nous soutenir, vous engager, c’est éveiller votre sensibilité artistique et replonger là où « Tout n’est que calme, luxe et volupté ». PATRICIA MENDJISKY, Février 2014


1 - Autoportrait - 1919 Crayon sur papier, 63 × 46 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


MENDJIZKY !

Il fut un temps – héroïque – où ce nom retentissait, à Montparnasse, comme celui d’un des plus sûrs espoirs de la nouvelle école, Mendjizky connaissait à merveille l’art de ne point faire de concession au bourgeois, et de mériter, par conséquent, la sympathie enthousiaste de camarades plus ou moins maudits. Un nu notamment, que montra Mendjizky à la première exposition qui eut lieu à la Rotonde, fit sensation sous ce double rapport.

Et les qualités du peintre y étaient assez marquées et sérieuses, pour que mon cher grand ami André Salmon lui consacrât une étude dans ses « Propos d’Atelier », et même une préface pour le catalogue d’une exposition particulière rue la Boétie. Mendjizky, disait-on, «  partait  » de superbe façon. Zamaron en tête, tous les « dénicheurs de Jeunes » s’emballaient. Ce fut alors que Mendjizky fit un second beau départ : vers la nature, le silence, le recueillement, la vie. Brusquement, on n’entendit plus parler de lui.

2 - Nu - 1911 Huile sur toile, 92 × 60 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Il n’exposa plus au Salon ; au Café moins encore – nulle part. Il avait seulement découvert, après Aristote, que les plus subtils raisonnements du monde n’ont jamais fait trouver le beau à personne ; et il était allé chercher un coin tranquille (dans notre midi) où il lui fût loisible de faire passionnément de l’art et d’en parler moins. C’est le résultat de dix années de recherches austères, de méditations, d’ardents labeurs, que montre aujourd’hui Mendjizky à la Galerie Kleinmann. Une personnalité authentique s’y révèle, pleine d’impétueuse force qui vivifie une matière picturale épaisse, mais riche en transparences, et donne à la couleur son maximum d’éclat. Peintre de figures, de paysages, de paysages à figures, de natures mortes, de fleurs, notons enfin que Mendjizky a échappé à toute spécialisation, et qu’ainsi les jours héroïques évoqués en commençant, sont revenus ou continuent, si l’on préfère… MAXIMILIEN GAUTHIER 1921


3 - Brit Milah, la circoncision - 1920 Huile sur toile, 97 × 146 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Nous ne voudrions pas tenter ici de faire un essai, si court soit-il, sur l’œuvre entier du peintre déjà consacré par ailleurs. Notre seul désir est d’accompagner les quatre planches de ce portefeuille d’une biographie récapitulative de l’artiste. Des faits en diront certainement plus long qu’une étude qui ne peut être qu’incomplète. Mendjizky est né in Lodz, en Pologne, le 20 juillet 1890. À l’âge de six ou sept ans déjà, il achète avec les quelques sous qu’il se procure péniblement à gauche et à droite, des crayons et des couleurs. Presque sans maitre, il travaille avec passion, et, à 10 ans, il commence à vivre de sa peinture. À 16 ans, il part seul pour Paris où il étudie durant les années 1906 et 1907 à l’École des Beaux-Arts comme élève de Cormon. Sa fougue et son indépendance le portent naturellement vers les idées d’avant-garde. Il quitte les Beaux-Arts et devient l’un des disciples d’Henri Martin et de Anglada, deux peintres de tendances diamétralement opposées, avec lesquels il travaille âprement de 1908 à 1910. En 1911, il doit abandonner subitement une carrière qui s’annonce captivante, pour se rendre en Russie et s’acquitter de ses devoirs militaires. Malheureusement, cette période de sa vie est une époque de laquelle il ne peut tirer aucun parti pour son art. Il revient à Paris en 1913. 1913, année de la grande révolution artistique. C’est avec conviction, voire avec succès, que Mendjizky embrasse le cubisme, le futurisme, ainsi que tous les autres « ismes » en vogue, pour en arriver enfin au point par où il aurait dû commencer, c’est-a-dire le cézannisme. La Grande Guerre arrête une seconde fois l’artiste dans son évolution. Il reste deux années entières étendu dans un lit d’hôpital.


C’est là qu’il fait connaissance d’un vieux musicien, ancien élève de Berlioz. Magre découvre en lui un mélomane né. Mendjizky abandonne sa palette et commence à l’âge de vingt-huit ans des études d’harmonie, de fugue et de contrepoint. Heureusement, il s’aperçoit bientôt qu’il n’est plus assez jeune pour affronter une carrière de musicien, et c’est avec un nouvel élan qu’il revient à l’art qu’il avait délaissé. En 1920, avec l’appui moral d’André Salmon, Maurice Mendjizky ouvre à Paris une première et importante exposition de ses œuvres. La presse parisienne est unanime à le déclarer l’un des meilleurs espoirs parmi les jeunes peintres du temps. Mais l’artiste a besoin d’espace, de soleil. Il part en 1921 pour le Midi de la France, où il travaille dans l’isolement jusqu’à 1930. Une fois de plus il retourne à Paris ou s’ouvre une nouvelle exposition de ses œuvres, organisée par le célèbre critique d’art Maximilien Gauthier. Ses toiles se vendent en grand nombre. C’est à cette occasion qu’il reçoit le plus beau témoignage d’admiration que puisse rêver un peintre : les artistes en vogue, eux aussi, achètent ses toiles.

4 - Fleurs - 1915-1916 Huile sur toile, 61 × 38 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

5 - Chemin, forêt provençale - 1919 Huile sur toile, 65 × 50 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Mais les temps deviennent de plus en plus durs. La vie à Paris n’est pas possible et Mendjizky s’installe à nouveau dans le Midi. Il continue à travailler avec acharnement, mais avec espoir et confiance en l’avenir. En 1932, une exposition de Mendjizky s’ouvre à Prague. La presse tchécoslovaque ne tarit pas d’éloges, la capitale achète le chef-d’œuvre de l’exposition pour son Musée d’Art Moderne, les ambassades lui demandent d’exécuter des toiles. Et après un séjour prolongé, Mendjizky revient dans sa nouvelle patrie, la France, dont il a acquis la nationalité. 1935 – RICHARD HEYD Préface pour « Quatre Nus » de Maurice Mendjisky Edition Roto-Sagad S.A, Genève


6 - Portrait d’homme - 1914 Pastel sur papier, 55 × 42 cm Galerie Palmyre, Paris

7 - Paysage d’automne - 1915 Huile sur toile, 50 × 65 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne


8 - Le jardin du Luxembourg - 1919 Huile sur toile, 46 × 55 cm Collection Mahir Reiss. USA

9 - Paysage montagneux - 1915 Huile sur toile, 50 × 65 cm Galerie Palmyre, Paris


10 - Mas provençal à Saint-Paul - 1923-1924 Huile sur toile, 58 × 75 cm Collection Mahir Reiss. USA


11 - La forêt - 1924 Huile sur toile, 92 × 65 cm Collection Mahir Reiss. USA


12 - Portrait d’Arthur Honegger - 1915 Huile sur isorel, 41 × 32,5 cm Galerie Palmyre, Paris

13 - Portrait de femme - 1919 Pastel sur papier/isorel, 65 × 42 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


14 - Portrait d’homme - 1916 Huile sur toile, 54 × 46 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne


15 - Maisons de village - 1920 Huile sur toile, 50 × 65 cm Collection Aldona et Wojciech Olejnik

ARONSON

Les beaux jours de Montparnasse. C’est ainsi que je pourrais qualifier l’époque à laquelle je me suis

installé, en 1927, dans le quartier des artistes, à Paris. Montparnasse grouillait d’artistes juifs de diverses origines. Leurs ateliers se trouvaient dans les rues qui donnent sur le boulevard du Montparnasse, le boulevard Raspail, l’avenue du Maine et le boulevard Pasteur. Le matin, j’aimais prendre mon café-crème au zinc du Dôme, qui était presque vide le matin : le monde commençait à affluer dans l’après-midi. Un matin, je jette un œil à la terrasse du Dôme et qui vois-je ? Hersh-Dovid Nomberg, notre célèbre écrivain, en personne. Nous nous congratulons chaleureusement et il ne me laisse pas partir. Il me demande des nouvelles de Warszawski et d’autres de ses connaissances installées à Paris. Quand Hersh-Dovid Nomberg était à Paris, il rajeunissait. Il avait là une amie, plus jeune que lui. C’était sa manière de fuir la solitude, il se sentait bien, ravi de la compagnie de jeunes écrivains et de jeunes artistes. Il me semble que j’ai rencontré le peintre Mendjizky en 1929, un matin à la terrasse du Dôme. Ceux qui ont connu cet artiste dans les dernières années de sa vie, sombre, alors qu’une maladie grave avait apposé un sceau néfaste sur son visage, auront du mal à imaginer comment il était lorsque je l’ai rencontré.


16 - Nature morte aux légumes et au pichet - 1920 Huile sur toile, 54 × 65 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

17 - Le Rabbin - 1922-1924 Huile sur toile, 54 × 65 cm Galerie Palmyre, Paris


18 - Bord de mer sur la côte méditerranéenne - 1921-1922 Huile sur toile, 54 × 65 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

19 - Paysage fauve à Saint-Paul de Vence - 1920 Huile sur toile, 60 × 80 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne


20 - Kiki - 1921 Huile sur toile, 61,5 × 30 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


Je me souviens de sa silhouette juvénile, svelte et agile, de son visage, expressif et intelligent autour d’un nez imposant, de ses yeux rieurs et moqueurs. Il était pétillant d’humour.

21 - Nu - Kiki de Montparnasse - 1920 Huile sur toile, 91 × 61,6 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne 22 - Fleurs au miroir - 1924 Huile sur toile, 65 × 50 cm Collection Mahir Reiss. USA

Je vais vous livrer un autre de ses dons, que seuls ses amis intimes connaissaient. Je veux parler de son talent caché pour la comédie, dont il ne faisait pas grand cas. À l’époque, on pouvait facilement rencontrer au Dôme les écrivains Sholem Ash ou Zalmen Shneyer, qui habitaient en région parisienne, la large silhouette du fielleux critique d’art Adolf Basler (un Galicien), et, de temps à autre, Hersh-Dovid Nomberg. Quand, à la demande générale, Mendjizky imitait ces écrivains en joignant à la parole des gestes et des mimiques, on oubliait tout du monde alentour. Vous auriez dû voir, comment l’artiste campait un vieux Français de quatrevingt-dix ans, un brocanteur parisien, qui n’arrêtait pas de fulminer dans l’argot local contre son vieux voisin qui l’avait blessé quelque quatre-vingts ans auparavant sur les bancs de l’école. C’était indescriptible. Nous nous tordions de rire. Moyshe ou Maurice, Mendjizky, était arrivé à Paris en 1909, il avait gardé au fond de lui une nostalgie de la Pologne et une passion romantique pour les classiques de la littérature yiddish : Mendele Moykher-Sforim, Sholem-Aleykhem et Yitskhok-Leybush Peretz.


23 - Paysage à Saint-Paul - 1924 Huile sur toile, 50 × 72 cm Collection Mahir Reiss. USA

24 - Jean Borbas - 1924 Huile sur toile, 54 × 36 cm Collection du CIAC, Ville de Carros

Il écrivait très bien le yiddish ; il parlait et écrivait le français avec des mots choisis dans le registre littéraire. Il était né en 1890, dans un appartement en sous-sol, à Lodz. Son père était ferblantier. Dès l’âge de sept ans, Mendjizky montrait un talent exceptionnel pour le dessin. Voici comment l’ami de jeunesse de notre artiste, le compositeur Henekh Kon, restitue son enfance : «  Ses parents habitaient rue Cegliana. J’y venais souvent. Quelques marches menaient de la rue à cette cave où se situait l’atelier. Quand on entrait dans la première pièce, une odeur âcre vous prenait. Des vieux ustensiles abimés y étaient entassés : des bougeoirs en laiton, des réchauds, des casseroles, des essoreuses, etc., que l’on avait apportés à réparer. Dans un coin, le vieux Mendjizky actionnait le soufflet, rougissait le fer et le refroidissait dans l’eau froide. Son visage brun était éclairé par la flamme du charbon incandescent. Après l’atelier, on accédait à la pièce d’habitation, impeccablement tenue. Son mobilier se composait de lits, d’une table, d’une armoire. Des photographies ornaient les murs. »


25 - Paysage du midi - 1923 Huile sur toile, 46 × 55 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

26 - Paysage de Provence - 1921-1922 Huile sur toile, 60 × 81 cm Collection Aldona et Wojciech Olejnik


27 - Portrait de femme - 1924 Huile sur toile, 73 × 54 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne


Mendjizky a appris le dessin à l’école de dessin de Katsenelnboygn, à Lodz. Il semblerait qu’un architecte de Lodz, un certain Landau, se soit intéressé à lui et l’ait envoyé poursuivre ses études en France. Lorsque j’ai fait sa connaissance, à Paris, il peignait des paysages, dessinait et peignait un nombre im­ pres­ sionnant de portraits, avec une prédilection particulière pour les portraits d’enfants. Il s’agissait de l’expression d’une grande tendresse pour les enfants. Je me souviens, dans son appartement de la rue du Cherche-Midi, du dessin d’un enfant en train de téter, c’était son fils cadet Serge.

28 - Dormeuse - 1920 Huile sur toile, 61 × 50 cm Collection Aldona et Wojciech Olejnik

29 - Kiki de Montparnasse - 1921 Encre sur papier, 33 × 23 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Avant de rencontrer Mendjizky, j’avais découvert son œuvre dans des circonstances particulières. J’avais rencontré un amateur d’art, un certain Meyerowicz, un original. Il était à la fois cantor et financier. Je n’ai pas eu la chance d’entendre la voix de ce chantre, mais j’ai pu constater qu’il était riche. Les pièces de son appartement rue Charles Baudelaire étaient tapissées de tableaux du sol jusqu’au plafond, exclusivement des peintres juifs de Montparnasse, et en particulier de tableaux de Mendjizky. Il s’agissait de tableaux de la campagne française : des prairies, des forêts, des scènes de baignades un jour d’été. Son vert éclatant m’avait particulièrement conquis. Il exprimait sa douce sensibilité à la nature dans un style purement post-impressionniste. Nous allons tenter d’expliquer au lecteur ce que nous entendons par là. Pour les impressionnistes français, Claude Monet et Pissarro, le monde est représenté sur la toile par un entrelacs de taches de couleur. Cette technique est censée exprimer exactement l’ambiance, la lumière, le fond de l’air qui change si souvent au cours d’une journée. Renoir, Gauguin, Cézanne, ces génies de la peinture, qui sont eux-mêmes issus de l’impressionnisme, ont, dans leur œuvre, fait évoluer cette conception, tant en terme de forme que de composition, en exaltant, en valorisant et en nuançant la couleur. On peut dire avec certitude que ces peintres ont accédé par la couleur à un nouveau réalisme classique. Ces peintres, Renoir, Cézanne, Gauguin, ont influencé l’œuvre de notre artiste.


30 - Saint-Paul, la place - 1922 Huile sur toile, 73 × 91 cm Collection Mahir Reiss. USA 31 - Paysage de Saint-Paul - 1924 Huile sur toile, 53,4 × 64,5 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne


32 - Saint-Paul de Vence - 1921-1922 Huile sur toile, 65 × 81 cm Collection Mahir Reiss. USA

Mais nous décelons deux autres influences dans l’œuvre de Mendjizky : le désir d’exprimer son humanisme et sa musique intérieure. L’amour de l’homme, la passion de la jeunesse s’expriment clairement dans ses portraits et dans ses paysages. Son enthousiasme à l’égard de la nature nous ensorcèle : l’homme y trouve bonheur et joie de vivre. Ses jolis bouquets de fleurs se caractérisent par une matière lumineuse et colorée, à l’émail très fin. Une fois, alors que je sortais d’un concert avec Mendjizky, il m’a étonné, je dirais même époustouflé par ses connaissances musicales. Plus tard j’ai appris que, durant la guerre de 14-18, il avait étudié l’harmonie et le contrepoint auprès d’un certain Monsieur Maguerre à Pau, qui avait lui-même été élève du grand compositeur français Hector Berlioz. Mendjizky a abandonné la carrière musicale du fait de sa passion pour la peinture. Mais c’est la raison pour laquelle sa peinture est rythmée et mélodieuse, expression de la musicalité intérieure de l’artiste. En 1936, Mendjizky a mené une campagne anti-fasciste parmi les peintres et les intellectuels de son entourage. À l’époque, la terrasse du café du Dôme était pleine d’écrivains, de journalistes et d’artistes juifs qui avaient fui l’Allemagne. Mendjizky est devenu l’un des animateurs les plus actifs de la « Maison de la culture ». Il ne pouvait plus travailler tranquillement à son chevalet, dans son atelier. Il voyait clairement le danger de mort que constituaient le fascisme et sa menace sur la France et le monde. Il considérait de son devoir de s’engager contre le fascisme.


Après la mort du peintre, j’ai eu une conversation avec un tailleur célèbre de Montparnasse, collectionneur de tableaux de Mendjizky. Il m’a dit : « Je ne partageais pas ses idées, mais j’avais plaisir à polémiquer avec Mendjizky, car il m’impressionnait par son intelligence, sa logique implacable, son assurance et sa dignité ». Au tout début de la guerre, en 1939, lorsque je suis parti à l’armée, j’ai eu une conversation avec Mendjizky. Il m’a décrit comment, selon lui, les choses allaient se passer, en France et dans le monde. Tenez-vous bien : il est arrivé exactement ce qu’il m’avait prédit. Mais il n’avait pas prévu les drames qui allaient atteindre sa propre existence. En 1942, à Nice, ou j’ai vécu de 1940 jusqu’à la Libération, j’ai rencontré Mendjizky. Il organisait la Résistance dans les Alpes-Maritimes. Il diffusait également un journal clandestin, les Lettres Françaises. Il lui est alors arrivé l’incident suivant : Mendjizky était recherché par la Milice. Un jour, il se trouvait dans la maison de la sœur de sa femme, dans la banlieue de Nice, quand les miliciens ont bouclé les lieux. Tout portait à croire qu’il allait être pris, mais Mendjizky ne s’est pas avoué vaincu. Il a pris une décision incroyable. Il est sorti sans se faire repérer de la villa, et il a rejoint la grande route, dans la direction des miliciens, en lisant la Bible d’un air dévot, à la manière d’un curé. Il n’est pas venu à l’esprit des miliciens qu’il pouvait s’agir de celui qu’ils recherchaient, et ils l’ont laissé passer. L’histoire se termine de la manière suivante : Juste après la Libération, alors qu’il se trouvait en tant qu’ancien résistant dans les bureaux de la Résistance niçoise, il tomba nez à nez avec un des responsables de la Milice qui avait tenté de l’arrêter. L’individu portait le brassard de la Résistance. « Salaud ! », dit Mendjizky à l’ancien milicien. On retint Mendjizky. On emmena les deux hommes dans le bureau du chef. On expliqua à Mendjizky que cet homme était un héros de la Résistance française, qui avait été envoyé dans la Milice par la Résistance, afin d’accomplir un certain nombre de missions. Sa contribution avait été précieuse. Il avait sauvé Mendjizky lors de la rafle décrite plus haut : les autres miliciens comptaient sur lui pour reconnaître Mendjizky, car il leur avait dit qu’il le connaissait personnellement.

33 - Les arbres rouges et moulin en Provence - 1922 Huile sur toile, 92 × 65 cm Collection Mahir Reiss. USA

34 - Automne dans la forêt - 1922 Huile sur toile, 100 × 81 cm Galerie Palmyre, Paris


35 - Les Collettes, Cagnes-sur-Mer - 1924 Huile sur toile, 65 × 81 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


En 1941 à Nice, j’ai fait la connaissance de Claude. Il était extrêmement beau. Un véritable Apollon, jeune, superbe, très intelligent, cultivé. Il séduisait tout le monde avec son noble caractère, son regard flamboyant, sa jeunesse radieuse. En tant que médecin, il soignait les résistants blessés. Ce jeune héros rayonnant a été assassiné à l’âge de vingt ans par les nazis, quatorze jours avant la libération de Nice par la Résistance. Juste après la Libération, j’ai rencontré Mendjizky, et j’ai tout de suite perçu le drame. Il s’était voûté, son regard portait le voile d’une profonde tristesse. J’ai compris que le cœur de notre artiste s’était brisé. Son chagrin était sans bornes. Le père en lui ne supportait pas cette épreuve. Il disait à sa femme « La mort de Claude est ma propre mort ». Plus tard, il a eu le courage de repartir, mais sa santé en avait pris un coup.

35 bis - La sièste - 1930 Huile sur toile, 50 × 65 cm Collection particulière


35 ter - Kiki de Montparnasse - 1920 Huile sur toile, 65 × 100 cm Collection particulière


En 1946, il a exposé au 69, rue du Faubourg SaintHonoré. Je l’ai félicité sans réserve pour les œuvres exposées. Son visage sombre a rayonné de joie. Il s’est toujours considéré comme un peintre professionnel et la création lui donnait le courage de continuer, adoucissait les temps difficiles. Cependant, dans les dernières toiles qu’il m’a montrées, j’ai perçu une profonde évolution de sa conception de la peinture. Il se rapprochait de Van Gogh, dans une certaine mesure, par exemple dans le portrait qu’il a fait du poète Jacques Prévert. Fin mars 1950, Mendjizky m’a invité dans son atelier, 17 avenue de Tourville, pour découvrir les dessins du ghetto. Ce fut l’une des plus grandes émotions artistiques de ma vie. Les murs, les tables, le sol étaient tapissés de dessins représentant les visions d’horreur du génocide des juifs de Pologne. Lorsque l’on s’approche de ces scènes, on sent immédiatement que le jeune héros de la Résistance qui regarde dédaigneusement ses bourreaux, est le fils de l’artiste, fusillé par les nazis. Ces femmes mortes de fatigue, qui soutiennent tant bien que mal des jeunes gens blessés. Ce vieux juif adossé à un mur, pieds nus ; ce sont ses proches, ce père, cette sœur debout, vivants sous ses yeux tels qu’il pouvait les voir tous les jours avant de les perdre. « Ces personnages ne me laissent pas en paix. Le fait de les dessiner me fera peut-être du bien », me dit-il. Dans ses dessins du ghetto, l’artiste soumet à notre regard des images toutes plus terribles les unes que les autres. Un sentiment de détresse infinie nous envahit, d’une douleur incommensurable. Comme si les ruines étaient les uniques témoins, muets, de ce qui s’est produit. Comme si les décombres pouvaient avoir une âme. Le trait concentré des dessins recèle une puissance d’expression exceptionnelle, qui opère immédiatement, il s’incruste en nous de manière convaincante mais non sans douleur. Les formes sont étalées, solidaires des bâtiments alentour. Tout cela est d’une portée monumentale. Mendjizky me demanda de lui donner mon sentiment sincère sur ces dessins et je lui dis : – Je suis bouleversé par ce que je vois. Que puis-je dire ? Il me semble que deux conceptions artistiques font rage en vous. En premier lieu, l’expressionnisme, cette manière de souligner, d’introduire des déformations volontaires, d’étirer les formes en hauteur, afin d’accentuer clairement le côté tragique, le malheur. On sent le pathos de l’art gothique. Mais je vois également du réalisme dans nombre de vos dessins. Ces formes sereines, dénuées de pathos, dans lesquelles l’horreur n’est pas soulignée, sont tellement pertinentes qu’elles me touchent jusqu’au tréfonds.

36 - Paysage de Saint-Jeannet - 1923 Huile sur carton, 54 × 38 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

37 - Les grands arbres rouges, paysage - 1923-1924 Huile sur toile, 81 × 60 cm Galerie Palmyre, Paris


38 - La Colombe d’Or - 1924 Huile sur toile, 91 × 73 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

39 - Paysage provençal animé - 1924 Huile sur toile, 65 × 92 cm Collection Mahir Reiss. USA


40 - Portrait de Margrit Egli - 1947 Huile sur toile, 61 × 46 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


41 - Kiki nue endormie ? - 1920 Huile sur toile, 81 × 60 cm Collection Gérard Babayan


42 - Paysage provençal - 1946 Huile sur toile, 54 × 73 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

43 - Paysage avec charrette sur le chemin - 1935 Huile sur toile, 38 × 55 cm Collection Aldona et Wojciech Olejnik


Oui, mon ami, on peut enfouir la douleur et se laisser posséder par elle sans qu’autrui ne s’en rende compte. Lorsque nous nous sommes quittés, il me serra chaleureusement la main. Alors que je prenais congé, je vis qu’il cherchait quelque chose dans un cahier. « Attendez, je vais vous lire le poème que j’ai écrit en yiddish, c’est sur le génocide ». Des mots d’une profonde tristesse se répandirent comme du plomb sur mon cœur. « Vous pensez qu’on pourra le publier, ce poème ? » me demanda-t-il. « Absolument, répondis-je. Donnez-le-moi. Je ferai en sorte qu’on le publie ». Il cacha le poème. En 1950 apparurent les premiers signes d’une grave maladie, un cancer de la gorge. Une intervention chirurgicale lui fit espérer pendant quelques mois qu’il pourrait guérir. Mais la maladie s’aggrava. Il partit pour Saint-Paul de Vence, dans le sud de la France. Il passa les dix derniers jours de sa vie au lit. Il agonisait mais peignait la patronne de l’hôtel des Oliviers où il était descendu. 44 - Portrait d’enfant - 1929 Huile sur toile, 61 × 46 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris Don de Murat Dogan Erden, Turquie

45 - Portrait de Claude enfant - 1929 Huile sur toile, 61 × 46 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Il est mort en 1951. Selon sa volonté, il repose aux côtés de Claude, son fils adoré, au cimetière de Nice. Jusqu’à la fin de sa vie, Maurice Mendjizky a combattu le fascisme sans répit, tel que nous l’avions connu dans les années noires de l’occupation nazie. En tant qu’artiste et que résistant, il a inspiré le respect au monde artistique, à son peuple, à notre génération.

CHIL ARONSON « Scènes et visages de Montparnasse » Paris, 1963 Extrait du dictionnaire des Peintres juifs. Traduit du yiddish par Gilles Rozier, écrivain, directeur du Centre Medem Paris


46 - Portrait de jeune femme - 1921 Huile sur toile, 65 × 50 cm Collection Aldona et Wojciech Olejnik

47 - Rose cousant - 1929 Huile sur toile, 46 × 38 cm Galerie Palmyre, Paris


48 - Lucienne Magis - 1925-1926 Huile sur toile, 65 × 46 cm Collection Jean-Jacques Magis

49 - Maurice Magis - 1925-1926 Huile sur toile, 73 × 50 cm Collection Jean-Jacques Magis


50 - Portrait du père de Rose - 1926 Huile sur toile, 116 × 81 cm Collection Fazil Mekhloufi

51 - Le peintre Maurice Le Scouëzec - 1926 Huile sur toile, 80,5 × 62,5 cm Galerie Les Montparnos, Paris


52 - Portrait d’enfant aux yeux bleus - 1925 Huile sur toile, 73 × 60 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

53 - Bouquet de fleurs - 1927-1928 Huile sur toile, 46 × 55 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


54 - Bouquet de roses - 1925-1926 Huile sur bois, 35 × 27 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

55 - Village - 1928 Huile sur toile, 65 × 54 cm Collection Jacqueline Basle


56 - La forêt - 1930 Huile sur isorel, 33 × 41 cm Galerie Palmyre, Paris

57 - Les garrigues - 1932-1933 Huile sur toile, 79 × 58,5 cm Collection Particulière


58 - Rose et Serge, Madame et son fils - 1931 Huile sur toile, 60 × 73 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris



59 - Nu Kiki - 1930-1932 Sanguine et crayon sur papier, 47 × 27 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

60 - Nu debout - 1940 Crayon sur papier, 47 × 28 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

61 - Nu debout de dos - 1935 Crayon sur papier, 43 × 27 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

62 - Femme assise - 1945 Crayon sur papier, 41,5 × 24,5 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

64 - Le pont - 1930 Huile sur bois, 33 × 41 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

63 - Sous-bois - 1921 Huile sur toile, 73 × 60 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


65 - Paysage vallonné en Provence - 1936-1937 Huile sur toile, 60 × 73 cm Collection Mahir Reiss. USA

66 - Nîmes - 1937 Huile sur panneau, 39 × 47,5 cm Collection Particulière


67 - Nature morte aux poissons - 1938 Huile sur toile, 64,5 × 91,5 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

68 - Paysage d’Auvergne - 1937-1938 Huile sur toile/sur bois, 33 × 41 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne


69 - Bouquet de fleurs - 1937-1938 Huile sur toile, 65 × 81 cm Collection Mahir Reiss. USA

70 - Barques au bord du Loing - 1939 Huile sur toile, 50 × 65 cm Galerie Palmyre, Paris


71 - Ruelle menant au village - 1937-1938 Huile sur toile, 65 × 81 cm Galerie Palmyre, Paris

72 - Fleurs - 1938 Huile sur toile, 73 × 60 cm Collection Mahir Reiss. USA


73 - Fleurs dans un vase - 1938 Huile sur toile, 89 × 58 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

74 - Maison à l’orée du bois - 1941-1942 Huile sur toile, 60 × 72 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne


75 - Portrait de femme - 1942 Huile sur toile, 81 × 65 cm Galerie Palmyre, Paris

76 - Bouquet rose au mimosa 1945 Huile sur toile, 55 × 46 cm Fonds de Dotation Mendjisky Écoles de Paris


77 - Paysage - 1947 Huile sur toile, 38 × 46 cm Collection Mahir Reiss. USA

78 - Bouquet de fleurs - 1941-1942 Huile sur toile, 64,7 × 80,6 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne


79 - Paysage du sud - 1947 Huile sur toile, 38,5 × 45,5 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

80 - Paysage - 1946 Huile sur toile, 38 × 46 cm Collection Cyril Mendjisky


81 - Portrait de Rose - 1945 Huile sur toile, 50 × 61 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


Je vais vous raconter une histoire…

Étant enfant, nous avions mon frère Claude et moi, un immense respect pour mon Père. Ce

n’était pas un homme démonstratif ; un simple baiser le soir quand nous allions dormir. Il n’était pas du genre à se répandre en effusion et à nous faire des câlins. L’amour qu’il avait pour nous, c’était dans son regard que nous le sentions. Mais depuis notre plus tendre enfance, il nous guidait dans notre façon d’être, de vivre et de nous comporter dans la société. Il nous apprenait d’abord à les respecter ma Mère et lui. En dépit de notre jeune âge, il passait ses soirées, à nous enseigner les valeurs qui lui tenaient à cœur : la Liberté et l’Égalité entre les hommes. Un soir, d’un ton presque solennel, il nous dit : – « Mes enfants, un dictateur, en Allemagne, Adolf Hitler, va nous faire beaucoup de mal. D’abord à nous les juifs puis au monde entier. » Nous ne comprenions pas bien, c’était en 1938, nous avions quatorze et neuf ans. – « Qu’est-ce qu’il va faire Hitler ? » demanda mon frère. – « Il va les exterminer, c’est un assassin et ensuite il va essayer de conquérir le monde. » affirma gravement mon père. Je me souviens, comme si c’était hier, du silence qui régna autour de la table. Il ajouta : – « Hitler va bafouer nos droits, nos libertés, à nous les juifs et ensuite à des millions de gens. » Silence. Ma mère le regarda puis murmura : – « Maurice, crois-tu que ce soit la peine d’en parler aux enfants ? » Mon père répondit : – « Oui il le faut. Dans peu de temps Hitler va commencer son massacre. Il faut que nos enfants sachent maintenant qu’ils auront à se battre pour résister à ce fou, afin de défendre nos libertés et notre bonheur. » Maman ajouta : – « Ils sont jeunes, tu ne penses pas ? » Mon père l’interrompit : – « Je pense que j’élève mes enfants pour en faire des hommes responsables, des hommes qui défendront nos libertés. » Ma mère nous regarda : – « Allez-vous coucher les gosses ! » Arrivés dans la chambre, mon frère me dit : – « Serge, Papa a dit qu’on va faire la guerre ». – « La guerre comme au cinéma ? » – « Oui et ça va être terrible ! » Deux ans passèrent et on connaît la suite … Ma mère fut arrêtée par les Allemands dès octobre 1940. Nous dûmes nous échapper dans la nuit, fuir dans la zone dite « libre ». Début 1941, mon père partit dans les Alpes et organisa la Résistance. Mon frère, beau comme un Dieu et mesurant 1,98 mètres le suivit.


Mon père me dit : – « Rentre à Paris, va chez les Zim, ils te recueilleront, tu ne peux pas, à douze ans, venir au maquis. » J’arrivai à Paris, seul, j’avais treize ans. Les Zim avaient été arrêtés. Déportés, ils moururent à Auschwitz. Je vous raconte ces souvenirs pour mieux évoquer la personnalité de Papa, sa grandeur d’âme et sa droiture. Il nous avait façonnés à son modèle ; dans son Art comme dans sa vie, il n’y avait pas de place pour la médiocrité. Souvent, le regardant peindre, je lui demandais : – « Papa, pourquoi tu enlèves tout sur ce tableau ? Il était très beau ! »… – « Parce que je sais que je peux mieux faire ! », me répondait-il. Voilà qui était mon père ! Un homme doué d’une grande force de caractère, qui ne faisait pas les choses à moitié, et qui fixait toujours la barre très haut. Il était exigeant avec lui-même et on l’admirait. Quand il jouait du piano ou du violon, mon frère et moi venions discrètement à la porte du salon pour l’écouter. Modeste, il aimait jouer seul, il ne fallait pas qu’il nous voit. C’est lui qui nous a appris à aimer Beethoven et Bach. Parfois, quand mon père réunissait quelques amis, c’était jour de fête ! Il sortait alors sa guitare et nous chantait des vieilles chansons russes, nous étions aux anges. Il racontait des histoires très drôles sur tout le monde, ses amis ou ses collectionneurs et il les imitait. Mon père avait des talents de comédien. Un soir Soutine l’interpella : « Toi au moins, si ta peinture ne se vend pas, tu iras sur les planches ! » Je pourrais écrire un roman sur papa mais je vais terminer d’une drôle de façon. Quand j’ai été arrêté et que les sbires de la gestapo m’ont frappé, j’ai vu mon père me dire : – « Serge, mon fils, tient le coup, tu t’appelles Serge Mendjisky et tu te dois de ne rien dire ! » C’est cette pensée – pas la Liberté, la Patrie, ni même le Devoir – qui m’a permis de résister, de ne pas parler. Je portais en moi l’esprit de mon père, son regard confiant en son enfant. Je suis sûr que Claude mon frère a eu la même pensée devant le peloton d’exécution : – « Alors papa, tu es fier de moi ? ». Et je suis certain qu’il a dû répondre en pleurant : – « Oui mon fils ! ». C’est ainsi qu’il nous a élevé. Papa, merci de nous avoir ainsi modelés. De tout mon être, de toutes mes forces, avec Patricia mon épouse, que tu n’as hélas pas connue, qui t’adore et avec qui tu aurais eu des discussions abracadabrantesques, nous t’offrons cette exposition que tu aurais tant voulu. SERGE MENDJISKY, Février 2014


82 - Paysage du sud - 1942 Huile sur toile, 54 × 65 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

83 - Paysage aux deux arbres - 1941 Huile sur toile, 55 × 46 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


84 - Cagnes - 1919 Huile sur toile, 65 × 81 cm Collection Mahir Reiss. USA 85 - Paysage du sud - 1947 Huile sur toile, 65,5 × 82 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne


86 - Pinède - 1945-1946 Huile sur toile, 92 × 53 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne


87 - Fleurs - 1948 Huile sur toile, 65 × 54 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

88 - Toits rouges de Nîmes - 1948 Huile sur carton, 25 × 33.5 cm Galerie Palmyre, Paris


89 - Les garrigues - vers 1945 Huile sur bois, 50 × 61 cm Musée Georges Borias, Uzès

90 - Paysage provençal - 1948 Huile sur toile, 61 × 46 cm Galerie Palmyre, Paris


91 - Paysage niçois - 1946-1947 Huile sur toile, 36 × 45 cm Collection Cyril Mendjisky

92 - Paysage arboré - 1948 Huile sur isorel, 33 × 41 cm Collection MC et JF G.


93 - Vue du midi - 1949-1950 Huile sur toile, 38 × 46 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

94 - Jardin du Luxembourg - 1946 Huile sur isorel, 33 × 41 cm Collection MC et JF G.


95 - Monsieur Michel - 1945 Huile sur toile, 46 × 55 cm Collection Chantal et Gérard Pautras

96 - Nîmes - 1945-1946 Huile sur toile, 50 × 65 cm Collection Mahir Reiss. USA


97 - Sur la route du Mont Boron - 1949 Huile sur toile, 55 × 38 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


98 - Le Luxembourg - 1946 Huile sur isorel, 46 × 60,5 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

99 - La chaumière aux grands arbres - 1947 Huile sur toile/sur carton, 32 × 40,5 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


100 - Provence - 1948 Huile sur toile, 73 × 92 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

101 - Jardins - 1947 Huile sur toile, 60 × 61 cm Collection Mahir Reiss. USA


102 - Le Luxembourg - 1945 Huile sur toile contre collée, 33,5 × 40,5 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

103 - Ballade dans le parc - 1946 Huile sur isorel, 46 × 55 cm Collection Mahir Reiss. USA


104 - Jacques Prévert - 1949 Huile sur isorel, 61 × 50 cm Collection Jean-Jacques Magis

MENDJIZKY À SAINT PAUL

Un beau portrait celui de Jacques Prévert par Mendjizky. Tous deux se sont rencontrés à Saint-Paul. L’un

Jacques Prévert, exubérant véritable torrent d’images emportant tout sur son passage, l’autre Mendjizky, d’aspect froid, docte croirait-on. Mais quand Mendjizky reçoit une amitié et qu’il donne la sienne, et s’il lui arrive de raconter les mille et une aventures de sa vie il devient alors un être plein d’humour, de gentille fantaisie et se dévoile soudain, à certains passages graves, la profonde humanité de son caractère. Jacques Prévert et Mendjizky, après quelques heurts verbaux inévitables, ne pouvaient finalement former qu’une paire de copains. Tous deux sont toujours à Saint-Paul (et je les regrette bien, eux et Saint-Paul, moi qui suis dans un Paris que le froid assiège et que cernent les grandes misères voulues par un gouvernement d’incapables) et tous les deux doivent continuer leurs interminables dialogues, sur l’art, la politique, le prolétariat, l’amour, sur la vie tout court … C’est au cours de ces nombreuses conversations que Mendjizky, à force d’études, a réussi, peu à peu, à pénétrer dans l’univers fabuleux de Jacques Prévert et qu’ensuite, grâce à cette volonté et à ce don d’observation, il a pu composer, par la seule puissance de sa mémoire, restituer sur la toile l’authentique visage de son ami, avec ses couleurs intérieures propres : le paysage Jacques Prévert. La loi que Mendjizky s’est imposée à lui-même, la voici : avant de peindre un visage, un objet, une part de la nature, il recherche toujours la « tonalité » de son sujet. Ce n’est pas l’harmonie fallacieuse mais agréable qu’il désire, mais la couleur authentique des choses, à travers leur perpétuelle évolution dans le temps et dans l’espace, et qui fait par exemple qu’un certain jour le soleil ne ressemble pas au soleil de la veille.


Mendjizky, polonais d’origine et français d’adoption, peint depuis l’âge de seize ans, il vient à Paris en 1906 puis rentra à Moscou. À ses débuts il est tombé en pleine révolution picturale : cézannisme, cubisme, fauvisme. Issu d’une famille de prolétaires militants, sa préoccupation dominante depuis qu’il crée, a été l’accord de son art avec la vie et de ne jamais se laisser entrainer vers de faciles combinaisons de succès. S’il n’a pas voulu s’enchainer à des marchands, c’est qu’il avait compris que la formule étroite de la peinture dite personnelle (à tout prix) agissait d’une manière néfaste sur les jeunes talents en les empêchant de s’épanouir complètement. Et de nos jours un marchand pour avoir voulu trouver une formule agréable aux spéculateurs n’a t-il pas tuer son propre génie ? Mendjizky, lui, a voulu demeurer libre, indépendant, il lui faut aussi beaucoup de recul devant son œuvre pour se décider à la montrer au public. Sa première exposition date de 1921 à Paris. Toute la misère du peuple russe qu’il a connue, et la fomentation de la révolution à venir avaient agi sur sa peinture. Venu ensuite dans le midi, Mendjizky resta deux ans sans exposer. En 1932, nouvelle présentation à Paris. Œuvre constamment en évolution, Mendjizky s’inscrit dans l’histoire moderne. Pour lui, la nature est une matière bigrement mobile où chaque chose a son bouillonnement particulier, ce qui explique ses toiles qui sont toutes rythme et couleurs, ardeur et mesure. Mendjizky vient de réussir à Saint-Paul quelques magnifiques tableaux qui rendent bien l’atmosphère de charme, un charme concret dirai-je qui trempe les paysages de ce pays comme un parfum. Et ces mêmes toiles nous livrent aussi, comme en sourdine, toute l’angoisse du créateur devant un monde que la folie égoïste de quelques hommes menace de nouveau. Ainsi est l’art de Mendjizky.

ANDRE VERDET – La Vie de l’Esprit, extrait du journal « Le Patriote » – 1949


HOMMAGE AUX COMBATTANTS MARTYRS DU GHETTO DE VARSOVIE 105 - Portrait de Claude - 1944 Fusain sur papier, 28 × 21 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Ces dessins inspirés par son combat et par sa mort sont dédiés à mon fils Claude fusillé par les nazis le 22 juillet 1944 à Nice

Serge, Merci pour le tableau de Maurice. Les dessins pour le livre sont très forts. C’est une vraie symphonie pathétique du noir et du blanc. De tout cœur, PABLO PICASSO 5 juillet 1955


VERCORS

O

n voyait une église bruler. Une autre église. Dix églises. On voyait se tordre et fondre les tuyaux d’orgue, les flammes et les tourbillons remplacer la musique de Bach. On voyait les statues brisées élever vers le ciel une main de prière qui supplie, un doigt de pierre qui accuse. Et l’on voyait dans les tournoiements lugubres de la fumée avancer pas à pas des silhouettes lugubres au casque lourd, dressant leurs lances de fin du monde.   Quand tout avait brulé, on voyait soudain une explosion ; et la façade aux yeux crevés d’un immeuble incendié mais encore dressé, debout, encore vertical, cette façade soudain s’écroulait sur sa base comme un cheval aux abattoirs, et s’évanouissait d’un seul coup en poussière. Une explosion, et la ruine voisine s’écroulait à son tour, une explosion et la voisine de sa voisine. Et l’on voyait ainsi toute une rue lentement s’écraser sur elle-même, puis lentement l’avenue voisine, puis la voisine de sa voisine. Et l’on voyait, l’on voyait, ah, l’on voyait ces dizaines, ces centaines, ces milliers de dominos tragiques, pulvérisés un à un avec la régularité et la méthode d’un comptable acharné, forcené, délirant, l’un après l’autre et l’un après l’autre jusqu’à ce qu’il ne reste plus de Varsovie, de la ville vivante de Varsovie, qu’un immense, un interminable désert de briques égrugées, de pierres éclatées, de gravats, de poudre – et de silence…   Et bien que l’on vît cela sur l’écran d’une salle dans l’ombre, d’une salle tranquille aux fauteuils confortables, la tête et le cœur faisaient mal au point d’en étouffer.   De douleur, de colère, et d’une intolérable stupé­ faction. Peut-il donc exister dans l’espèce humaine des hommes qui éprouvent, à détruire les efforts et les œuvres de l’espèce humaine, cette ivresse convul­ sionnaire ? Que sont-ils donc ? Sont-ils des hommes ? S’ils le sont, que sommes-nous ?   Alors survenait un miracle. Sur ce désert de gravats et de cendres, sur ce Sahara de ruines pulvérisées, on voyait un homme poser un rang de briques. Sur ce rang il posait d’autres briques, et déjà un tout petit mur prenait forme. Un tout petit mur, une murette perdue dans cet océan de décombres, et c’en était presque effrayant à force de pathétique. Comme si l’on assistait à une autre forme, en somme, de folie : ainsi voit-on dans les asiles des malheureux collectionner des bouts de fils, dans l’obsession de s’en faire une corde pour s’évader. La disproportion de l’espoir et des moyens serre le cœur. Mais voici que ces petits rangs de briques deviennent de vrais murs. Les montagnes de gravats sont aplanies. Des rues réapparaissent que bordent des maisons neuves. Une place grandiose se termine, dont le marbre miroite au soleil. Un bâtiment monumental proclame enfin à tous les horizons que Varsovie a surgi de ses cendres !…


Les émouvants, terribles, poignants, admirables dessins de Mendjizky forment comme le second volet d’un diptyque. À peine si les pierres paraissent, si les ruines atroces se devinent. Ce sont ici les êtres humains et leurs visages qui seuls racontent le drame. Les longues silhouettes dressées, encore droites, encore debout qui s’écroulent sur place, ce ne sont plus celles des maisons du Ghetto, ce sont celles des hommes, des femmes, des enfants qui disparaitront sous ces ruines. Mais qui aura vu comme moi, presque en même temps, ces dessins et ce film, restera frappé par cette fantastique ressemblance : ces immeubles frappés à mort qui s’écrasent sur les genoux comme des hommes foudroyés, ces hommes et ces femmes dessinés en silhouettes parallèles, comme les maisons d’une rue, serrées l’une contre l’autre dans la fraternité d’une angoisse mortelle.  La ville meurt comme les hommes, les hommes ressemblent à leur ville. Il m’arrive, quand repassent dans mes songeries les images du livre et du film, de ne plus tout à fait les distinguer. L’amour lointain de Mendjisky pour sa ville martyrisée a dû être un amour bien puissant, pour qu’une intuition géniale la fasse ainsi passer tout entière dans ses personnages. Déchirants, terrifiants dessins. Pas une seule « horreur », pas une goutte de sang, pas une

Commencé dans l’horreur et la désespérance, ce film s’achève sur la joie tonique de l’espoir. Ce qu’il y a de pire dans l’homme est effacé par ce qu’il y a de plus noble en lui, de plus grand. Hitler avait cru abolir Varsovie pour la fin des temps, il n’a réussi qu’à l’escamoter une minute : Varsovie est de nouveau là, plus fière, plus altière que jamais.   Mais ce film bouleversant ne montrait que des pierres : l’horreur se comprenait à travers ces écroulements, le crime à travers ces ruines, l’espoir à travers cette résurrection. Mais l’homme luimême restait presque toujours caché derrière ce ravage ou cette renaissance.


tête de mort – et tout le sang et la mort innombrable sont atrocement présents à chaque page. Et le crime démesuré. Et le désespoir sans limite.   Mais, comme dans le film, au désespoir l’espoir répond partout. Nulle part le désespoir ne devient la désespérance. Ces hommes savent qu’ils mourront. Ils savent qu’ils mourront tous. Mais ils devinent déjà qu’ils ne mourront pas en vain. L’héroïsme au fond d’un tunnel sans issue demande le plus affreux courage : il n’en est pas non plus de plus sublime. Les combattants du Ghetto de Varsovie moururent pour l’honneur des Juifs, de tous les Hommes : chaque mort de Varsovie repose au cœur de chaque homme de cœur. Il n’y aura pas d’oubli : désormais il n’y aura, et à jamais, que mémoire et résolution. Et si la jeune femme qui se dresse, tranquille et muette, devant un décor de ruines, n’ose pas tout à fait sourire, le sourire est proche pourtant au-dessus de la gerbe de fleurs qu’elle porte comme l’espoir, et cet espoir et ce sourire, la mort ne les effacera plus. VERCORS


PAUL ÉLUARD

TOUT EST SAUVÉ

Tout est détruit je vois d’avance le désastre

Un rat est sur le toit un oiseau dans la cave Les lèvres dans les livres ne bourdonnent plus Tous les tableaux sont à l’envers en épaisseur Souvenirs et témoins s’obscurcissent ensemble Un vieillard gît poupée de rien près d’un berceau Un enfant croque les débris d’un engrenage Au creux d’un cimetière un mort a résisté Et les mots doux des amoureux et les berceuses Et les travaux font un silence à tout casser Les hirondelles de la vue se sont fermées Un petit feu violet a désossé Marie Un souffle excrémentiel effacé Max et Pierre L’enfer défunt sèche à la pointe des clochers Une auréole d’ombre étrangle tous les fronts Un héros baigne dans le sang d’un criminel


106 - Portrait d’enfant - 1950 Encre sur papier, 44 × 18 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

L’heure se fige sur l’égout et sur la vague Une lèpre d’azur mange les derniers arbres Il pleut il ne pleut pas et le beau temps grimace Peut-être n’y a-t-il jamais rien eu sur terre Puisque la mort s’affiche comme une naissance Tout est détruit je vois d’avance les chantiers Où tout est terminé la charrue et la faulx Ont saisi de leur bec des pelotes de nerfs Le miroir du génie coquet coquin cocasse Reflète dans sa lave une arme ridicule A-t-on comparé l’aube au premier des désirs A-t-on jamais su lire au flanc d’un ventre plein L’homme était-il de pierre et la femme de cendres Un sein qui fut glorieux supporte la caresse Des pavés d’une rue fréquentée disparue Et le plan de la ville est couvert de poussière


Fiançailles le mal cherchait son partenaire Il l’a trouvé c’est le désert a tout jamais Je l’imagine on me le montre noir sur blanc Né en hiver je peux tout voir en négatif Je suis né pour mourir et tout meurt avec moi Les étoiles éteintes m’apparaissent miennes Le deuil unit les murs qui séparaient les hommes Personne pour tirer la morale du conte. Rien n’est détruit tout est sauvé nous le voulons Nous sommes au futur nous sommes la promesse Voici demain qui règne aujourd’hui sur la terre Il y a de grands rires sur de grandes places Des rires de couleur sur des places dorées Les barques des baisers explorent l’univers Les enfants les moissons justifient l’ambition Les hommes fortifient la conscience des mères


L’éclat de la passion attendrit les visages Dans les yeux la fraicheur tourne sa roue de plumes Les rêves insouciants vont par tous les chemins Les besoins sont gracieux et les causes solubles Le cœur a tant d’espace qu’il défie les astres Il est comme une vague qui n’a pas de fin Il est comme une source éternisant la chair La majesté de vivre désavoue la mort Je parle de ce temps que nous avons atteint Nous le voulons et rien ne nous en fait démordre Nous allions en avant nous sommes en avant

Des mineurs ont chanté contre l’injuste peine Des forçats ont secoué leurs chaines en chantant Nos frères ont lutté partout et sans douter Et les bourgeons sortaient du bois sec et des ronces Et le courage allait de pair avec l’amour S’éveiller opprimé accentuait le combat Nous étions moins que rien mais nous devenions tout Le monde étant à nous nous étions à nous-mêmes La langue de la vie nous fondait dans la bouche Nous ne connaissions pas d’oasis ni d’abri Nous cherchions le réel fraternel sans rupture La vérité concrète la vertu sensible Du fond de la douleur nous dénoncions le mal


Nos frères avaient faim étaient pillés meurtris Poussés aux désespoirs conduits à l’abattoir Mais la rose de feu de leur sang survivait Les hommes survivaient nous en étions garants Et les fils de leurs fils éclairaient l’avenir Nos comptables brisaient les zéros du néant Nos paysans comptaient les mois de la genèse Voir s’étendait au loin comme un corps rayonnant Nos forces par en bas étaient illimitées La beauté la confiance ne pesaient pas lourd Néanmoins aujourd’hui leur rosée est féconde Voici demain qui règne aujourd’hui sur la terre Au jour de la durée l’homme est indispensable Et voici que le monde est un objet utile Objet voluptueux indestructible et roi Que la vie a comblé en même temps que l’homme. PAUL ÉLUARD



ANDRÉ SALMON

C’est dans un étrange sentiment que je considère

aujourd’hui l’œuvre posthume de Maurice Mendjizky. J’ose me féliciter d’avoir été, il y a plus de trente ans, l’un des premiers, sinon le premier, à nommer Mendjisky compté parmi les artistes du moment que l’avenir devait retenir. Je ne me suis pas trompé et je puis lire sans remords les lignes que je consacrais, dans mes « Propos d’atelier », à celui pour qui j’avais aussi écrit la préface au catalogue de sa première exposition parisienne.   Je garde précis le souvenir de ma visite à son atelier de la rive gauche et le souvenir du vernissage.   Je revois toutes ensemble ces toiles, des paysages, m’incitant à soutenir que Mendjizky pénétrait au Bois sacré pour trouver les chemins conduisant aux profondeurs musicales de la Provence, là ou recon­ naître, au-dessus des premières émotions scolaires, cette tendre fixité du paysage français qui unit le Rhône à la Moselle et dont la vertueuse perfection enseignait au Poussin de rebâtir les Andelys à Rome même.   J’attendais tout, du premier jour, de cette noblesse initiale de l’artiste : sa patience.


J’invitais les premiers amateurs de Mendjizky à l’égaler en cette patience dans l’attente du coup de talon qui vient grandir le peintre privilégié du don, dans une dramatique solitude.   Dix ans passèrent… Quel coup de talon ! L’artiste pouvait tout attendre de lui-même et de la fortune.   Mais il fallait compter avec le train atroce du monde moderne.   Fortune ? Maurice Mendjizky fait pour d’harmonieux accomplissements à l’abri de tous les vains bruits serait, brutalement, frustré des harmonieuses quiétudes dont son œuvre, à la fois sereine et passionnée, livrait le signe.


Maurice Mendjizky était juif. Non pas un juif de Quimper, comme le converti Max Jacob. Un juif de Lodz, en Pologne, où il naquit en 1889. Jeune homme, il avait promené ses songes par les rues et les ruelles du Ghetto de Varsovie, là où chaque mur banal se hausse au tragique d’un Mur des Lamentations.   Soldat russe par contrainte et honnête déserteur au cri de guerre de 1905.   Familier du malheur, l’artiste dût, plus tard, souffrir des temps de malheur pire pour ceux de sa race, ici et là. Il en fut le témoin pat l’esprit, l’admirable visionnaire. Et son cœur saigna.  Comme me le vient dire son fils Serge : il renonça à un art jugé trop facile pour créer des chefs-d’œuvre qu’il savait d’avance invendables.

107 - Hommage au Ghetto de Varsovie - 1950 Encre sur papier, 76 × 59 cm Collection Artur Winiarski


108 - Une mère et ses enfants - 1949 Encre sur papier, 88 × 53 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

109 - Hommage au Ghetto de Varsovie - 1950 Encre sur papier, 64 × 48 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


Matisse louait la puissance d’expression et se délectait devant « une véritable symphonie pathétique du Noir et du Blanc ».   Symphonie pathétique !   Je sais que Picasso a longuement considéré les planches d’épouvante de Mendjizky et qu’il n’a point ménagé ses louanges. Je me persuade que celui qui signa « Guernica » n’a pas subi seulement ce qu’éprouvera tout homme conscient des infamies de ce temps, des hontes qui ne se limitent point à Varsovie et à Guernica. Picasso ne peut juger qu’en maitre et il n’eut rien dit d’une œuvre d’art infime.   Il faut éprouver une à une, longuement, ces terribles images, l’ouvrage suprême de Mendjizky ; l’ouvrage magnifique et déchirant du rare artiste qu’oublièrent les marchands ; l’ouvrage deux fois vengeur d’un maitre « invendable » ; l’ouvrage à propos de quoi Picasso put évoquer Goya ; l’ouvrage conçu, poursuivi, achevé dans les pires douleurs morales et physiques ; ces planches sur lesquelles s’est exhalé le dernier souffle de l’artiste.   Salut à toi, ami des derniers beaux jours ! ANDRÉ SALMON – Paris, mars 1955

Le sujet, n’est-ce pas ? diront les amateurs soucieux de leur confort moral.  Le sujet ?… Sujet d’horreur… Sujet de honte pour nous tous autres témoins lointains qui n’avons rien fait pour rien empêcher, pour rien sauver, et dont la faute plus grave peut-être est dans ce que plusieurs voudront invoquer pour excuse : n’avoir pas su.   Il eut fallu savoir.  Le sujet ! On met l’artiste en prison. Sa femme est déportée. Un de ses fils, vingt ans, est fusillé. À Varsovie, on extermine en masse les juifs dans leur Ghetto. C’est le sujet… Mais quoi ? J’ai confessé humainement la honte dont l’humanité entière reste accablée et c’est d’un artiste que je dois parler, d’un artiste fondant sur son génie propre l’expression d’une terrifiante protestation.   Mon devoir n’est-il pas de ne traiter que de l’art quand l’artiste m’oblige à frissonner avec ceux que les vertus plus ou moins sensibles de l’art laissent indifférents ?  L’admirable est que Maurice Mendjizky se hausse encore dans cet instant atroce où il ne lui est plus permis de n’être que le peintre amoureux de la peinture.   Quand son crayon nous envoûte de ces nouvelles « Horreurs de la Guerre », il est parvenu à la maîtrise, toujours semblable à ce jeune homme dont Henri


110 - Hommage au Ghetto de Varsovie - 1950 Gravure 1 sur 100, 37 × 52 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

111 - Femme allongée avec enfant - 1948 Huile sur isorel, 25 × 38,5 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


112 - Hommage au Ghetto de Varsovie - 1950 Lithographie, 57 × 26 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


L A

V IE

DE

M AURICE

Maurice Mendjizky est né le 20 juillet 1890 à Lodz en Pologne. Ses parents sont d’origine modeste, son père est ferblantier. Il apprend le dessin dans l’école Katsenelagoïn et rencontre Monsieur Landau, un ami architecte, qui l’aide financièrement à partir étudier à Paris. En 1906, il quitte donc sa patrie natale, il a dix-sept ans à peine.

1920

1906-1907  Il étudie à l’École des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Fernand Cormon, maître notamment de Matisse. 1911-1913  Il part faire son service militaire dans l’armée du Tsar. Il déserte, revient à Paris en 1912, et fait sa première exposition chez Georges Petit. Le catalogue est préfacé par André Salmon. En 1913, il rencontre Renoir, qui l’invite chez lui aux Collettes, à Cagnes-sur-Mer. Enthousiasmé par l’atmosphère et la lumière de la Côte d’Azur, il pousse ses camarades, Modigliani, Soutine à le rejoindre. 1914-1918 Cette amitié est temporairement inter­ rompue par la guerre. Blessé, il reste deux longues années cloué sur un lit d’hôpital à Nîmes. Une fois rétabli, il retourne à Paris en 1918. Il y rencontre un ancien élève d’Hector Berlioz, Maguerre, et renoue avec sa passion pour la musique. Maurice Mendjizky se rend à Berlin avec ce dernier, pour étudier la composition. Mais le peintre se rend vite compte qu’il est trop âgé pour percer dans ce milieu. 1919  Il revient à Paris et à la peinture. C’est à cette époque qu’il rencontre la jeune Alice Prin qui deviendra plus tard la sulfureuse Kiki de Montparnasse. Amoureux, ils vivent pendant trois ans au 17 rue de Perceval, près de la rue Vercingétorix, une rue qui a été démolie. La belle doit son surnom à Foujita. Arrivant du Japon et à Paris depuis peu, il a en effet du mal à prononcer le nom de Mendjizky, et lui préfère « Kiki ».

ME NDJIZK Y

1920  Il séjourne en Belgique, et à Beaucaire dans le Gard. 1921 Le 8 avril, il participe à la première exposition organisée au Café du Parnasse par Auguste Clergé et Serge Romoff aux côtés de 46 autres artistes. Grâce à son ami André Salmon, Maurice Mendjizky expose pour la deuxième fois à la galerie Georges Petit. L’exposition, préfacée par Maximilien Gauthier, a un succès retentissant. 1922  Après trois ans de vie commune, Mendjizky se sépare de Kiki, tombée dans les bras de Man Ray. Très affecté par cette rupture, il retourne dans le midi de la France. La même année, Léon Zamaron, commissaire de police et grand amateur d’art, qui favorisait l’intégration des peintres étrangers à Paris en échange de tableaux, lui signe un contrat de quatre ans, où il s’engage à lui acheter 50 % de sa production. Maurice Mendjizky est l’un des premiers à signer un contrat avec lui. Il s’engage initialement à soixantedix numéros pour mille-deux-cents francs par mois. Zamaron a aussi conclu des contrats avec Zadkine, Mondzain, Marevna, Landau… Il peint sur le motif à Saint-Tropez, à Antibes, à Cagnes-sur-Mer. À Nice, il s’installe au Negresco et réalise une belle galerie de portraits dont celui de l’Aga Khan. Visitant Saint-Paul de Vence, il tombe amoureux de ce petit village provençal, loge dans l’auberge « À Robinson » (future Colombe d’Or) et devient un habitué. Il y rencontre Rose Rajbaut, 18 ans, et l’épouse l’année suivante. De cette union naîtront deux fils : Claude né en 1924, et Serge en 1929.

Maurice, Rose, Claude et Serge dans les bras de son père Rue Rousselet à Paris 1930


Maurice et Margrit Egli à Kilchberg en Suisse – 1947

1925-1926-1930  Expositions particulières à la Galerie Georges Petit. 1933  Maximilien Gauthier lui organise une exposition à la galerie Kleiman à Paris. À cette période, Maurice Mendjizky est sollicité pour une grande exposition à l’Institut Français de Prague, l’un des plus prestigieux d’Europe, inauguré en 1920 par Ernest Denis. Il fonctionne alors comme une « université française ». Lieu très réputé, Hubert Beuve-Méry y enseignait le droit international et Vladimir Jankélévitch la philosophie. André Breton et Paul Éluard y ont prononcé un discours célébrant «  les séductions légendaires de Prague » en 1935. Le Musée d’Art Moderne lui achète son œuvre phare. Mendjizky séjourne quelques temps en Tchécoslovaquie et rentre définitivement en France. 1934-1939  Un homme engagé pour la Paix. Le peintre vit intensément les évolutions politiques de l’époque. La montée du fascisme en 1933 l’ébranle beaucoup. Avec Signac, Langevin, et Frédéric JoliotCurie, il fonde le Mouvement des Intellectuels pour la Paix qui rassemble des écrivains, des musiciens, des peintres, Picasso, Prévert, Wiener, Leger, Signac, etc.

1944-1946  En juillet, huit jours avant la libération, Claude son fils ainé, âgé de vingt ans, résistant dans le Maquis d’Utelle près de Nice, est arrêté au cours d’un parachutage. Affreusement torturé, il est fusillé le 22 juillet à l’Ariane. Effondré, Maurice retourne à Paris en novembre pour retrouver son fils Serge hospitalisé au Val de Grâce pour blessure de guerre et sa femme qui vient d’être libérée par les américains. La mort de Claude et la longue séparation de Rose et de Maurice provoque leur divorce en 1946. Le peintre poursuit sa carrière malgré tout. 1947  Il expose à la Galerie de l’Élysée, la préface du catalogue est de Jean Bouret. 1947-1951  La tragédie de la guerre lui inspire une série de dessins exceptionnels. Peu réceptif aux sirènes de la gloire, il consacre son énergie à la création de dessins sur le Ghetto de Varsovie où sont morts son père, sa mère et ses deux sœurs. L’assassinat de son fils l’obsède, il lui dédie cette série de dessins. Un premier recueil de 31 dessins est publié pour la première fois par Maurice Mendjizky avec en introduction un poème d’Éluard. Il existe également une version en Yiddish. Picasso, après avoir vu les dessins du Ghetto de Varsovie écrira : « C’est un chef-d’œuvre, c’est une véritable symphonie du noir et blanc ». 1948  Atteint d’un cancer de la langue, il est opéré une première fois. 1951  Mais le cancer se généralise et il succombera le 8 mai après une intervention chirurgicale, jour anniversaire de son fils Claude, il vivait alors à Saint Paul de Vence.

1937-1938  Expositions à la Galerie Kleiman. 1937-1939  Entre 1937 et 1939, Mendjizky retourne très souvent à Saint-Paul de Vence où il rencontre son ami Léon Weissberg. Ses liens avec Picasso se renforcent. En 1939, la guerre éclate et la famille Mendjizky s’engage dans la lutte contre le régime nazi. 1940  En octobre, sur dénonciation, la Gestapo arrête sa femme Rose à Paris dans l’imprimerie familiale. Maurice doit s’enfuir le jour même avec ses enfants et part se réfugier en zone libre à Nice, chez sa belle-sœur Claudine. 1942  De Nice il organise la Résistance dans les Alpes-Maritimes et fonde la 8e Compagnie des FrancsTireurs et Partisans Français (FTPF). Il diffuse dans la région un journal clandestin, les Lettres Françaises.

Jacques Prevert et Maurcie, Saint-Paul de Vence 1951


LISTE CHRONOLOGIQUE DES œUVRES REPRODUITES Les numéros des reproductions sont indiqués en gras

2 - Nu - 1911 Huile sur toile, 92 × 60 cm

19 - Paysage fauve à Saint-Paul de Vence 1920 - Huile sur toile, 60 × 80 cm

11 - La forêt - 1924 Huile sur toile, 92 × 65 cm

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Collection Mahir Reiss. USA

6 - Portrait d’homme - 1914 Pastel sur papier, 55 × 42 cm

20 - Kiki - 1921 Huile sur toile, 61,5 × 30 cm

35 - Les Collettes, Cagnes-sur-Mer - 1924 Huile sur toile, 65 × 81 cm

Galerie Palmyre, Paris

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

7 - Paysage d’automne - 1915 Huile sur toile, 50 × 65 cm

29 - Kiki de Montparnasse - 1921 Encre sur papier, 33 × 23 cm

31 - Paysage de Saint-Paul - 1924 Huile sur toile, 53,4 × 64,5 cm

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

9 - Paysage montagneux - 1915 Huile sur toile, 50 × 65 cm

46 - Portrait de jeune femme - 1921 Huile sur toile, 65 × 50 cm

23 - Paysage à Saint-Paul - 1924 Huile sur toile, 50 × 72 cm

Galerie Palmyre, Paris

Collection Aldona et Wojciech Olejnik

Collection Mahir Reiss. USA

12 - Portrait d’Arthur Honegger - 1915 Huile sur isorel, 41 × 32,5 cm

63 - Sous-bois - 1921 Huile sur toile, 73 × 60 cm

39 - Paysage provençal animé - 1924 Huile sur toile, 65 × 92 cm

Galerie Palmyre, Paris

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Collection Mahir Reiss. USA

4 - Fleurs - 1915-1916 Huile sur toile, 61 × 38 cm

18 - Bord de mer sur la côte méditerranéenne 1921-1922 - Huile sur toile, 54 × 65 cm

27 - Portrait de femme - 1924 Huile sur toile, 73 × 54 cm

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

14 - Portrait d’homme - 1916 Huile sur toile, 54 × 46 cm

26 - Paysage de Provence - 1921-1922 Huile sur toile, 60 × 81 cm

52 - Portrait d’enfant aux yeux bleus - 1925 Huile sur toile, 73 × 60 cm

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Collection Aldona et Wojciech Olejnik

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

1 - Autoportrait - 1919 Crayon sur papier, 63 × 46 cm

32 - Saint-Paul de Vence - 1921-1922 Huile sur toile, 65 × 81 cm

54 - Bouquet de roses - 1925-1926 Huile sur bois, 35 × 27 cm

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Collection Mahir Reiss. USA

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

84 - Cagnes - 1919 Huile sur toile, 65 × 81 cm

34 - Automne dans la forêt - 1922 Huile sur toile, 100 × 81 cm

48 - Lucienne Magis - 1925-1926 Huile sur toile, 65 × 46 cm

Collection Mahir Reiss. USA

Galerie Palmyre, Paris

Collection Jean-Jacques Magis

5 - Chemin, forêt provençale - 1919 Huile sur toile, 65 × 50 cm

33 - Les arbres rouges et moulin en Provence 1922 - Huile sur toile, 92 × 65 cm

49 - Maurice Magis - 1925-1926 Huile sur toile, 73 × 50 cm

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Collection Mahir Reiss. USA

Collection Jean-Jacques Magis

8 - Le jardin du Luxembourg - 1919 Huile sur toile, 46 × 55 cm

30 - Saint-Paul, la place - 1922 Huile sur toile, 73 × 91 cm

51 - Le peintre Maurice Le Scouëzec - 1926 Huile sur toile, 80,5 × 62,5 cm

Collection Mahir Reiss. USA

Collection Mahir Reiss. USA

Galerie Les Montparnos, Paris

13 - Portrait de femme - 1919 Pastel sur papier/isorel, 65 × 42 cm

17 - Le Rabbin - 1922-1924 Huile sur toile, 54 × 65 cm

50 - Portrait du père de Rose - 1926 Huile sur toile, 116 × 81 cm

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Galerie Palmyre, Paris

Collection Fazil Mekhloufi

3 - Brit Milah, la circoncision - 1920 Huile sur toile, 97 × 146 cm

36 - Paysage de Saint-Jeannet - 1923 Huile sur carton, 54 × 38 cm

53 - Bouquet de fleurs - 1927-1928 Huile sur toile, 46 × 55 cm

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

28 - Dormeuse - 1920 Huile sur toile, 61 × 50 cm

25 - Paysage du midi - 1923 Huile sur toile, 46 × 55 cm

55 - Village - 1928 Huile sur toile, 65 × 54 cm

Collection Aldona et Wojciech Olejnik

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Collection Jacqueline Basle

35 ter - Kiki de Montparnasse - 1920 Huile sur toile, 65 × 100 cm

37 - Les grands arbres rouges, paysage 1923-1924 - Huile sur toile, 81 × 60 cm

44 - Portrait d’enfant - 1929 Huile sur toile, 61 × 46 cm

Collection particulière

Galerie Palmyre, Paris

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

41 - Kiki nue endormie ? - 1920 Huile sur toile, 81 × 60 cm

10 - Mas provençal à Saint-Paul - 1923-1924 Huile sur toile, 58 × 75 cm

45 - Portrait de Claude enfant - 1929 Huile sur toile, 61 × 46 cm

Collection Gérard Babayan

Collection Mahir Reiss. USA

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

15 - Maisons de village - 1920 Huile sur toile, 50 × 65 cm

22 - Fleurs au miroir - 1924 Huile sur toile, 65 × 50 cm

47 - Rose cousant - 1929 Huile sur toile, 46 × 38 cm

Collection Aldona et Wojciech Olejnik

Collection Mahir Reiss. USA

Galerie Palmyre, Paris

16 - Nature morte aux légumes et au pichet 1920 - Huile sur toile, 54 × 65 cm

24 - Jean Borbas - 1924 Huile sur toile, 54 × 36 cm

113 - Autoportrait - 1930 Huile sur papier, 38,5 × 26 cm

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Collection du CIAC, Ville de Carros

Collection Cyril Mendjisky

21 - Nu - Kiki de Montparnasse - 1920 Huile sur toile, 91 × 61,6 cm

38 - La Colombe d’Or - 1924 Huile sur toile, 91 × 73 cm

56 - La forêt - 1930 Huile sur isorel, 33 × 41 cm

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Galerie Palmyre, Paris


35 bis - La sièste - 1930 Huile sur toile, 50 × 65 cm

74 - Maison à l’orée du bois - 1941-1942 Huile sur toile, 60 × 72 cm

99 - La chaumière aux grands arbres - 1947 Huile sur toile/sur carton, 32 × 40,5 cm

Collection particulière

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

64 - Le pont - 1930 Huile sur bois, 33 × 41 cm

75 - Portrait de femme - 1942 Huile sur toile, 81 × 65 cm

77 - Paysage - 1947 Huile sur toile, 38 × 46 cm

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Galerie Palmyre, Paris

Collection Mahir Reiss. USA

59 - Nu Kiki - 1930-1932 Sanguine et crayon sur papier, 47 × 27 cm

82 - Paysage du sud - 1942 Huile sur toile, 54 × 65 cm

79 - Paysage du sud - 1947 Huile sur toile, 38,5 × 45,5 cm

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

58 - Rose et Serge, Madame et son fils 1931 - Huile sur toile, 60 × 73 cm

105 - Portrait de Claude - 1944 Fusain sur papier, 28 × 21 cm

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

57 - Les garrigues - 1932-1933 Huile sur toile, 79 × 58,5 cm

76 - Bouquet rose au mimosa - 1945 Huile sur toile, 55 × 46 cm

Collection Particulière

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

61 - Nu debout de dos - 1935 Crayon sur papier, 43 × 27 cm

62 - Femme assise - 1945 Crayon sur papier, 41,5 × 24,5 cm

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

43 - Paysage avec charrette sur le chemin 1935 - Huile sur toile, 38 × 55 cm

102 - Le Luxembourg - 1945 Huile sur toile contre collée, 33,5 × 40,5 cm

Collection Aldona et Wojciech Olejnik

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

65 - Paysage vallonné en Provence 1936-1937 - Huile sur toile, 60 × 73 cm

89 - Les garrigues - vers 1945 Huile sur bois, 50 × 61 cm

Collection Mahir Reiss. USA

Musée Georges Borias, Uzès

66 - Nîmes - 1937 Huile sur panneau, 39 × 47,5 cm

81 - Portrait de Rose - 1945 Huile sur toile, 50 × 61 cm

Collection Particulière

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

69 - Bouquet de fleurs - 1937-1938 Huile sur toile, 65 × 81 cm

96 - Nîmes - 1945-1946 Huile sur toile, 50 × 65 cm

Collection Mahir Reiss. USA

Collection Mahir Reiss. USA

68 - Paysage d’Auvergne - 1937-1938 Huile sur toile/sur bois, 33 × 41 cm

86 - Pinède - 1945-1946 Huile sur toile, 92 × 53 cm

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

71 - Ruelle menant au village - 1937-1938 Huile sur toile, 65 × 81 cm

103 - Ballade dans le parc - 1946 Huile sur isorel, 46 × 55 cm

Galerie Palmyre, Paris

Collection Mahir Reiss. USA

72 - Fleurs - 1938 Huile sur toile, 73 × 60 cm

94 - Jardin du Luxembourg - 1946 Huile sur isorel, 33 × 41 cm

Collection Mahir Reiss. USA

Collection MC et JF G.

73 - Fleurs dans un vase - 1938 Huile sur toile, 89 × 58 cm

98 - Le Luxembourg - 1946 Huile sur isorel, 46 × 60,5 cm

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

67 - Nature morte aux poissons - 1938 Huile sur toile, 64,5 × 91,5 cm

95 - Monsieur Michel - 1945 Huile sur toile, 46 × 55 cm

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Collection Chantal et Gérard Pautras

70 - Barques au bord du Loing - 1939 Huile sur toile, 50 × 65 cm

80 - Paysage - 1946 Huile sur toile, 38 × 46 cm

Galerie Palmyre, Paris

Collection Cyril Mendjisky

60 - Nu debout - 1940 Crayon sur papier, 47 × 28 cm

42 - Paysage provençal - 1946 Huile sur toile, 54 × 73 cm

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

83 - Paysage aux deux arbres - 1941 Huile sur toile, 55 × 46 cm

91 - Paysage niçois - 1946-1947 Huile sur toile, 36 × 45 cm

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Collection Cyril Mendjisky

78 - Bouquet de fleurs - 1941-1942 Huile sur toile, 64,7 × 80,6 cm

101 - Jardins - 1947 Huile sur toile, 60 × 61 cm

110 - Hommage au Ghetto de Varsovie 1950 - Gravure 1 sur 100, 37 × 52 cm

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

Collection Mahir Reiss. USA

Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

85 - Paysage du sud - 1947 Huile sur toile, 65,5 × 82 cm Musée Villa La Fleur, Konstancin, Pologne

40 - Portrait de Margrit Egli - 1947 Huile sur toile, 61 × 46 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

87 - Fleurs - 1948 Huile sur toile, 65 × 54 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

92 - Paysage arboré - 1948 Huile sur isorel, 33 × 41 cm Collection MC et JF G.

90 - Paysage provençal - 1948 Huile sur toile, 61 × 46 cm Galerie Palmyre, Paris

100 - Provence - 1948 Huile sur toile, 73 × 92 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

88 - Toits rouges de Nîmes - 1948 Huile sur carton, 25 × 33.5 cm Galerie Palmyre, Paris

104 - Jacques Prévert - 1949 Huile sur isorel, 61 × 50 cm Collection Jean-Jacques Magis

97 - Sur la route du Mont Boron - 1949 Huile sur toile, 55 × 38 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

93 - Vue du midi - 1949-1950 Huile sur toile, 38 × 46 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

111 - Femme allongée avec enfant - 1948 Huile sur isorel, 25 × 38,5 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

108 - Une mère et ses enfants - 1949 Encre sur papier, 88 × 53 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

106 - Portrait d’enfant - 1950 Encre sur papier, 44 × 18 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

107 - Hommage au Ghetto de Varsovie 1950 - Encre sur papier, 76 × 59 cm Collection Artur Winiarski

109 - Hommage au Ghetto de Varsovie 1950 - Encre sur papier, 64 × 48 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris

112 - Hommage au Ghetto de Varsovie 1950 - Lithographie, 57 × 26 cm Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris


BIBLIOGRAPHIE

ARONSON Chil, Scènes et visages de Montparnasse, Paris, 1963. BENEZIT E., Dictionnaire des Peintres Sculpteurs Dessinateurs et Graveurs, T.9, Gründ, Paris, 1999, p. 481. ÉLUARD Paul, MENDJIZKY Maurice, Hommage aux combattants martyrs du Ghetto de Varsovie, Paris, 1950. ÉLUARD Paul, SALMON André, VERCORS, Hommage aux combattants martyrs du Ghetto de Varsovie, préface, Éd. Des Boulingrins, Monaco, 1955. GAUTHIER Maximilien, Préface du catalogue de l’exposition Maurice Mendjizky, Galerie Georges Petit, Paris, 1912. HEYD Richard, Quatre Nus de Maurice Mendjizky, gravé et imprimé par Roto-Sadag S.A., Genève, 1935. MENDJISKY Serge, 3 000 semaines de création, Paris, éditions Palmyre, 2006. NIESZAWER Nadine, Peintres juifs à Paris 1905-1939, Paris, Denoël, 2000. PHILIPPE Olivier, Zamaron : un flic ami des peintres de Montparnasse, Paris, Arcadia, 2007. SALMON André, Propos d’atelier, Paris, G. Crès, 1922. SZAPIRO Francine, Les artistes juifs à Paris entre 1906 et 1945, éditions de l’Arche/Saphir, juin 2003. VERDET André, « La vie de l’esprit », extrait du Journal Le Patriote, 1949.


REMERCIEMENTS

Serge et Patricia MENDJISKY au nom du Musée MENDJISKY-ÉcoleS DE PARIS souhaitent remercier chaleureusement tous ceux qui ont permis la réalisation de ce projet. Pour leur collaboration et leur aide précieuse : Asher et Urit AVIDAN, Yannick BOLLORE Agence Havas, Laurent BENEDICT, Pierre Philippe CANERI, François CHABANIAN, François DEMARD, Blaise DUAULT, Murat Dogan ERDEN, Jean-François GALLOIS, Robert GUIOT, Hélène MARTEL-MASSIGNAC, Isabelle MAILLARD, Pierre MARTIN, Alexandre PHUONG, Mahir REISS, Charles THILLAYE DU BOULET.

Pour leurs prêts d’œuvres :

Les prêteurs institutionnels :

Monsieur G. BABAYAN Madame J. BASLE Madame K. CHERFILS Monsieur M. LE BAL, Galerie Les MONTPARNOS Monsieur J.J. MAGIS Monsieur F. MEKHLOUFI Monsieur C. MENDJISKY Monsieur et Madame OLEJNIK La Galerie PALMYRE Monsieur G. PAUTRAS Monsieur M. REISS

Monsieur F. BRANDI, Directeur du CIAC-Musée de Carros Madame B. CHIMIER, Conservatrice du Musée municipal Georges Borias, Uzès Monsieur M. ROEFLER, Fondateur de la Villa La Fleur-École de Paris, Konstancin, Pologne Monsieur A. WINIARSKI, Conservateur du Musée Villa La Fleur-École de Paris Konstancin, Pologne

Et tous les collectionneurs privés qui ont souhaité rester anonymes.

Et tous ceux qui nous ont aidés à la promotion, au montage de l’exposition et à la réalisation du catalogue : Gérard Benchimol, Maître Sarah Bertail, Sylvie Buisson (Membre de l’Union Française des Experts), Bénédicte Constans (Havas Worldwide), Antonin Clément (Journa­liste à Nice Matin), Fleur Cozic, Maître Lionel Devic, François Epagneaud, Amélie du Fretay, Ghislène Fonlladosa (Conseillère de Paris, chargée de la culture et du Patrimoine du Maire du XVe arrondissement), Laurence Friconneau, Maître Pierre Gaborit, Philippe Goujon (Maire du XVe arrondissement), Svitlana

Et tous nos enfants et petits-enfants.

Horodnytska, Christophe Leroy, Olivier Maréchal, Gérard Monchicourt, Fatima Nouredine, Jean-Claude Lebloas, Maître Nordmann (Commissaire-priseur étude Ader-Nordmann), Nadine Nieszawer (Experte de l’École de Paris), Jean Paul Nowak, Nelian Ozveren (Agence Havas Worldwide), Benjamin Pesce, Christian Ravenet, Francine Szapiro (Journaliste et critique d’art), Régis Vaillot, Benoît Viala (Agence Havas Worldwide), Christophe Zagrodzki (Expert École de Paris).


Commissaires de l’exposition : Patricia Mendjisky assistée d’Amélie du Fretay

Réalisation : Rédaction : Patricia Mendjisky assistée d’Amélie du Fretay Conception graphique : Serge Mendjisky et Laurence Friconneau Impression : Stipa Crédits photographiques : © Laurence Friconneau, © Serge Mendjisky, © Archives FMEP, © Mahir Reiss, © Villa La Fleur

La loi du 11 mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les «  copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective  » et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’éditeur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

© 2014 Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris www.fmep.fr

Œuvres reproduites sur la couverture : première de couverture : Kiki - 1921. Huile sur toile, 61,5 × 30 cm, détail. Fonds de Dotation Mendjisky-Écoles de Paris quatrième de couverture : 113 - Autoportrait - 1930. Huile sur papier, 38,5 × 26 cm Collection Cyril Mendjisky


M U S É E M E N D J I S KY - É C O LE S D E PA R I S 15 Square de Vergennes 75015 Paris +33(0)1 45 32 37 70 info@fmep.fr - www.fmep.fr


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