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xxxxxxxx sorties P. 16P. xx

ouvert depuis le 20 décembre dernier, le nouvel établissement mérite le détour, en particulier pour ses 3 000 pièces retraçant l’aventure humaine. mUséE DEs COnFlUEnCEs

Confluences, Titre un musée où s’amuser

édition xxxxxsPéciale P. x

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100 %

www.metronews.fr

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx - n° 2015 2455 jeudi 26 février

RHO

«La Métropole doit permettre un meilleur service.»

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Près d’un an après sa réélection à la mairie de Lyon, Gérard Collomb dévoile pour metronews les projets qui structureront la ville, et notamment le développement de la Métropole.

Texte blanc.

JEFF PACHOUD / AFP

ne jetez pas ce jOuRnal suR la vOie publique : OffRez-le à vOtRe vOisin !

metROneWs est impRimé suR du papieR 100% Recyclé.

PolitiqUe P. 4

lyon

Urbanisme P. 6

qUartiers P. 14

Hockey xxxxxx P.P.18 xx

La tour Incity prête à tutoyer les sommets

Les Gratte-Ciel de Villeurbanne toujours au top

Les TitreLions veulent devenir les rois


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événement

jeudi 26 février 2015 www.metronews.fr

a la une

le maire s’est livré au jeu des questions-réponses et n’a évité aucun sujet. pab/metronewS

« Nous rivalisons avec les grandes villes européennes » INTERVIEW. Gérard Collomb a accordé à metronews un long entretien dans lequel il a évoqué son bilan mais aussi ses projets pour la métropole. POLITIQUE. Sans langue de bois le maire donne sa vision du Lyon de demain. propos recueillis par pierre-alexandre bevand

l

e sénateur-maire PS de Lyon fait pour metronews un premier bilan de ce début d’année. Métropole, grand stade, m u s é e d e s Confluences… l’élu se confie aussi sur sa vision de l’avenir. Vous êtes maire de Lyon, sénateur, à la tête de la Métropole et désormais président du Sytral. N’est-ce pas un peu beaucoup ? Le fait d’être maire de Lyon et président de la Métropole est, pour moi, quelque chose de lié. Si j’ai été élu président de la Métropole, c’est évidemment parce que j’étais maire de Lyon. Car si un certain nombre de conseillers qui n’ont pas la même sensibilité politique que moi m’ont élu à la présidence, c’est parce qu’ils

pensaient que la Métropole devait se construire autour de la ville-centre, que c’est cela qui créait la dynamique métropolitaine. Concernant le Sénat, ce que je sais, c’est que si je n’avais pas été sénateur, la Métropole de Lyon n’aurait vraisemblablement pas existé. Enfin, pour ce qui est du Sytral j’espère que monsieur Rivalta sera réélu à Vénissueux, ce qui lui permettra de reprendre une présidence que je n’assume que très temporairement. Je pense en effet que c’est quelqu’un qui a beaucoup fait bouger les choses en l’espace de deux mandats, et qui peut encore les faire avancer. Ndlr : l’avenir politique de Bernard Rivalta reste à ce jour très flou. Quel bilan pouvez-vous faire de la mise en place de la Métropole ? Cela s’est beaucoup mieux passé que d’aucuns ne le pronostiquaient. Faire en sorte qu’en six mois nous puissions séparer juridiquement et financièrement la Métropole et le département n’était pas une chose facile. Intégrer 4 700 agents dans cette nouvelle entité, et faire en sorte que le Grand Lyon reprenne l’ensemble des compétences du conseil général n’était pas évident. Tout cela s’est fait sans problème. Le nouveau

challenge est que cette fusion permette un meilleur service. Quels seront les changements dans la vie du Lyonnais, ou de l’habitant de cette Métropole ? Il y a aujourd’hui 46 000 allocataires du RSA dans l’agglomération. J’espère que le fait de transférer la compétence RSA dans la Métropole – où nous avons l’habitude des compétences économiques et créons beaucoup d’emplois – permettra aux personnes éloignées de cet emploi de trouver du travail. Et je pense que l’effet sera positif sur tous les publics qui étaient auparavant pris en charge par le conseil général (personnes âgées, handicapées…). Nous avions une dynamique économique, il fallait se donner une dynamique sociale. La récente démission d’Olivier Brachet, votre vice-président en charge du Logement à la Métropole, est-elle un premier coup dur ? Nous sommes confrontés à une situation complexe, puisque la baisse des dotations de l’Etat va toucher les collectivités locales de manière importante. Sur les six ans du mandat à venir, la Métropole va ainsi perdre 1 milliard d’euros. Il faut donc s’adapter. Olivier Brachet

« Si je n’avais pas été sénateur, la métropole n’aurait vraisemblablement pas existé. » voulait que l’on continue d’accroître les budgets, mais je suis bien obligé de m’adapter avec 1 milliard d’euros en moins sur six ans. Le logement restera notre première priorité. La maire de Paris, Anne Hidalgo, vient d’annoncer qu’elle voulait construire 10 000 logements par an dans sa ville qui démographiquement parlant, vaut le double de la Métropole de Lyon. Mais nous, nous construisons dejà 9 000 logements par an depuis dix ans. Nous n’avons donc pas à rougir. Une pétition dénonce l’augmentation de 20 % des indemnités des élus de la Métropole, conjuguée à une hausse des impôts de 5 %. Quel est votre sentiment par rapport à cela ? Cette pétition se base sur une idée fausse. Auparavant, nous avions des élus qui étaient conseillers généraux ou communautaires. Il n’y a désormais plus que des conseillers


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métropolitains. Nous avons donc réduit le nombre d’élus, de 31 exactement. Mais évidemment, ceuxci ont une double fonction : ils ont les fonctions qu’occupaient les conseillers généraux et communautaires. Et quand on regarde ce que coûtait le fonctionnement de tous ces élus quand il y avait deux assemblées et ce qu’ils coûtent aujourd’hui, cela donne une économie de 1,2 million d’euros. Nous n’avons donc pas augmenté les élus, mais au contraire réduit le budget consacré aux élus.

« Jamais personne n’aurait parié que la Biennale internationale du goût, un événement organisé en quelques mois, réunisse autant de Lyonnais. » Que deviendront les enfants et le personnel de l’internat Favre, une fois que celui-ci aura fermé ? Les enfants seront pris en charge par le programme de réussite éducative de la Ville de Lyon. Le personnel, lui, pourra être engagé pour encadrer les rythmes scolaires. La première Biennale internationale du goût (Big !) a eu lieu fin janvier, en parallèle avec le Salon de l’alimentation (Sirha). Quel bilan en tirez-vous ? Cela a été un très grand succès. Je le dis d’autant plus facilement qu’au départ, ce n’est pas moi qui ai lancé le projet mais les équipes de GL Events. C’est vrai qu’il y a peut-être eu des difficultés car une fois le tunnel de la Coix-Rousse plein, il fallait bien faire attendre les gens à l’extérieur. On ne peut bien sûr pas laisser des foules considérables et non régulées entrer. Mais au final, personne n’aurait parié qu’un événement organisé en quelques mois réunisse autant de Lyonnais. Ce sera d’ailleurs reconduit. Quelle est votre position sur une possible privatisation d’Aéroports de Lyon ? Je comprends la préoccupation du gouvernement, qui aujourd’hui a

AFP-KSIAZEK

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besoin d’argent. La privatisation des aéroports est donc pour lui l’occasion de faire entrer des recettes. En ce qui nous concerne, nos préoccupations sont totalement différentes : ce qui compte, c’est d’avoir le maximum de liaisons en Europe et dans le monde. L’intérêt de notre aéroport, c’est de permettre aux entreprises d’aller à l’export, et aux investisseurs du monde entier de pouvoir développer leurs activités à Lyon. C’est à partir de cela que nous allons juger le processus de privatisation.

Après les attaques terroristes à Paris, avez-vous songé à armer la police municipale lyonnaise ? Je crois qu’il ne faut pas confondre les rôles de la police nationale et de la police municipale. La police nationale, avec laquelle nous travaillons très bien, a à sa disposition toute une série d’informations qu’à la mairie nous n’avons pas (services de renseignement, sécurité du territoire, groupes antiterroristes…). Je veux que chacun soit dans son rôle et qu’ensuite il y ait des coopérations. Il n’y aura donc pas d’armement de la police municipale. Vous êtes récemment allé visiter le futur grand stade de l’Olympique lyonnais. Qu’est-ce que le projet peut apporter à l’agglomération ? Quand il y aura l’Euro 2016, ce stade, qui sera d’une beauté épous-

touflante, donnera l’image d’une ville rayonnante. Par ailleurs, jusqu’à 1 200 personnes ont travaillé sur le bâtiment, et 80 % des gens embauchés par Vinci appartenaient à des sociétés rhônalpines. Ce projet générera un développement formidable pour l’est de l’agglomération. D’ailleurs, l’OL champion de France cette saison, vous y croyez ? Cela va être difficile car, entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille, la concurrence sera rude. Mais enfin, il y a une possibilité car notre équipe de jeunes fait preuve d’une envie de se battre fantastique. Et le musée des Confluences, qu’en pensez-vous ? Il dépasse actuellement nos espérances. Ce sera un très bel atout pour la Métropole. Il faut maintenant mettre en place des politiques touristiques qui permettent de promouvoir une « destination Lyon », en vendant par exemple des packs qui comprendraient une nuit à Lyon et une entrée au musée et/ou au Nuits de Fourvière cet été. N’a-t-il pas coûté trop cher ? Je n’ai pas eu à gérer ce dossier ( le musée des Confluences était un projet du département du Rhône avant de revenir à la Métropole au 1er jan-

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vier 2015, ndlr ). Et je n’ai pas l’habitude de critiquer mes collègues. C’était de toute façon une construction compliquée : à la pointe de la Confluence, sur un terrain par définition mouvant... L’estimation de départ, à 60 millions d’euros, était évidemment à la louche, car n’importe quel grand équipement coûte entre 80 et 100 millions d’euros. Le prix a été sous-estimé, et peut-être que la première entreprise qui a été engagée n’a pas été à la hauteur techniquement. Qu’attendez-vous de cette année 2015 à Lyon et dans la Métropole ? Ce sera encore une année de concrétisation de grands projets, comme le grand stade, la tour Incity. Nous allons ouvrir d’autres chantiers : la deuxième phase de la Confluence, la ZAC des Girondins à Gerland ou les programmes de logements à la Part-Dieu. Il y a quinze ans, quand j’ai été élu maire, je disais que notre objectif était de rivaliser avec les grandes villes européennes. Aujourd’hui, c’est une réalité.

« L’OL fait preuve d’une envie de se battre fantastique. » Vous êtes maire depuis près de quinze ans. Comment souhaiteriez-vous que l’on se souvienne de vous ? J’aimerais pouvoir laisser l’image d’un maire qui a aimé profondément sa ville, qui s’est battu pour elle et qui l’a transformée pour la rendre plus active, plus belle mais aussi plus solidaire. Quels sont vos quartiers préférés à Lyon, les endroits où vous aimez bien vous rendre ? J’aime bien le quartier où j’habite, le Point-du-Jour. Ses commerces, son aspect un peu « village ». J’aime aussi la Croix-Rousse et la Confluence, un quartier extraordinaire. J’apprécie également la balade des rives de Saône, sa partie urbaine et surtout sa partie « naturelle », ce petit chemin de nature au-delà du tunnel de la CroixRousse, en allant sur l’île Barbe. C’est un endroit merveilleux.§


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ACTU

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La tour Incity bientôt au top Urbanisme

Elle tutoiera bientôt les sommets.

Lancée en avril 2013, la construction de la tour Incity, au cœur du quartier de la Part-Dieu à Lyon, arrive désormais dans sa dernière ligne droite. «L’aspect extérieur est dans sa phase finale, et sera complètement terminé à la fin du mois de juin », assure Marc Balaÿ, directeur délégué chez Sogelym Dixence, le promoteur de ce projet évalué à environ 230 millions d’euros. Le chantier serait même un peu en avance par rapport aux prévisions. « L’entreprise [GFC Construction, ndlr] a pu faire face aux intempéries comme le vent et respecte les délais indiqués, qui prévoient la fin des travaux pour le dernier trimestre 2015 », ajoute Marc Balaÿ.

Le 21 ou le 28 juin prochain, les deux derniers éléments du mât – lequel aura une hauteur de 45 mètres et un poids de 35 tonnes – seront déposés par un hélicoptère de type Super Puma lors d’une opération qui s’annonce délicate et spectaculaire.

Le plus grand bâtiment de Lyon

Une fois livré, l’édifice, qui atteindra les 200 mètres de haut, pointe comprise, sera le plus grand bâtiment de Lyon, et le plus haut de France en dehors de Paris. La tour Incity a été achetée par la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, laquelle occupera la partie haute du gratteciel. La partie basse sera pour sa part louée par la SNCF. Les premiers occupants entreront dans l’immeuble au début de l’année prochaine. §Pierre-AlexAndre BevAnd

Une fois achevée, la tour incity sera haute de 200 mètres, pointe comprise. PAB/mEtronEws


ACTU

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le campus sera situé au croisement des quartiers Montchat et Monplaisir, à lyon. dr

Campus Pro : six écoles en une

Etudes

Médiathèque, gymnase, toiture en dents de scie, parc public arboré ou salle de conférences. Pour attirer les

les étudiants sont à proximité. Le fait d’être à Lyon est aussi important pour l’image de marque de la formation professionnelle », explique Véronique Furlan, la directrice de la SEPR.

étudiants rhônalpins, certains établissements privés sortent l’artillerie lourde. Six écoles basées dans l’agglomération lyonnaise ont en 198 logements pour les étudiants effet décidé d’unir leurs forces en Dans les prochains mois, trois s’implantant sur un même site, à nouvelles écoles rejoindront le savoir celui des anciennes usines campus Pro Lyon/Rhône-Alpes : la Berliet-RVI. Baptisé campus Pro Fédération compagnonnique des Lyon/Rhône-Alpes, le noumétiers du bâtiment, l’école veau pôle de formation Emile-Cohl et sa petite sœur devrait abriter l’ensemble « ECohlCité », spécialisées des structures d’ici à C’est, en respectivement dans le desdécembre 2016 et accueillir millions sin et la fresque murale. d’euros, le quelque 6 500 étudiants. Autour du campus, une résiD ’ u n e s u p e r f i c i e d e coût total de dence pour étudiants de la réalisation 75 000 mètres carrés, le du campus. 198 logements et des chemicampus sera l’un des plus nements modes doux grands d’Europe. De dessinateur à devraient compléter ce cadre idylcharpentier, en passant par aide- lique. « Ce regroupement permet soignant, coiffeur, fleuriste ou de bénéficier de nombreux serinfographiste, près de 125 métiers vices, mais aussi de lutter contre le seront enseignés dans ce pôle rachat des établissements privés regroupant des formations de par des sociétés ou écoles étranniveau CAP à bac + 5. Trois établis- gères », confie Emmanuel Perrier, sements occupent déjà les lieux, à le directeur des écoles Emile-Cohl savoir la Société d’enseignement et ECohlCité. « Pour les entreprises, professionnel du Rhône (SEPR), c’est aussi plus pratique de trouver l’Association pour la formation sur un même site autant de profils professionnelle dans les industries d’étudiants différents », ajoute de l’ameublement et la Croix- Véronique Furlan. Le campus Pro, Rouge Formations. « Les transports futur eldorado des étudiants et des en commun et des résidences pour entreprises ? §laura lépinE

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ACTU

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A Lyon-1, l’imprimante 3D fait sa révolution High-tech

Des reins, des utérus ou des vertèbres.

Dans le service d’Innovation conception et accompagnement pour la pédagogie (iCAP) de l’université Lyon-1, on a parfois des organes dans les poches. Mais ceux-là sont en plastique, ou plutôt en acrylonitrile butadiène styrène (ABS). Le tout grâce à MakerBot Replicator 2 une imprimante 3D installée en libre-service depuis quelques mois. Un bijou de technologie à 4 000 euros, doté de super-pouvoirs. « En une dizaine d’heures, on peut fabriquer des vertèbres, des protéines en plastique à partir d’un fichier 3D », explique Georges Clapot, responsable du pôle impression 3D au service iCAP. Et la technologie compte de nombreux adeptes chez les enseignants. Maître de conférences en chimie thérapeutique à la faculté de pharmacie de Lyon, Thierry Lomberget a déjà testé l’ef-

Georges Clapot, responsable du pôle impression 3D au service iCap de l’université lyon-1, montre aux étudiants un rein en plastique fabriqué par la MakerBot replicator 2. LL/metronews

fet de ces objets sur les élèves. « Avec ces objets, des phénomènes existant à l’échelle nanoscopique deviennent concrets et palpables pour les étudiants. »

Une vertèbre pour Hollande

MakerBot Replicator 2 a également été adopté à l’Institut des sciences et techniques de réadaptation (ISTR) de

l’université Lyon-1. Depuis début février, les élèves en ergothérapie suivent même un cours dédié à l’impression 3D. « Nous avons constaté que tous les étudiants ont accroché », confirme Sabine Lionnard-Rety, enseignante en ergothérapie à l’ISTR. Ses étudiants planchent actuellement sur la création d’outils 3D à visée thérapeutique : « Nous pouvons

par exemple, fabriquer un ouvrebouteille destiné aux personnes qui ont des difficultés à saisir et tenir un objet », confie Louise Bassieux, étuCette technologie diante de troisième compte de année en nombreux adeptes ergothérapie. chez les enseignants. « Dans les autres cours, on a des photos, mais là, on peut fabriquer et manipuler l’objet destiné aux patients et savoir s’il est simple d’utilisation », notent ses camarades, Mégane Riedinger et Marie Vanzetti. Et même à des milliers de kilomètres de Lyon, MakerBot Replicator 2 compte de nouveaux adeptes. Parmi eux, un certain François Hollande. « Nous lui avons offert une vertèbre en plastique lors du 15e Sommet de la francophonie organisé à Dakar en novembre dernier. Il a été très surpris par cet objet 3D ! » confie Patrice Thiriet, enseignant d’anatomie à l’ISTR. §laura lépine







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QUARTIER

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Villeurbanne

Quatre-vingts ans après, le quartier des Gratte-Ciel impressionne toujours. GiLLes MiChaLLeT

Gratte-Ciel : le rêve américain patrimoine. Tours de dix-neuf étages, hôtel de ville majestueux et bassins emblématiques : le quartier des Gratte-Ciel est devenu le symbole de la ville de Villeurbanne. reportage. Mais ces bijoux d’architecture auraient pu ne jamais voir le jour. laura lépine

l

es New-Yorkais ont l’Empire State Building, les Rhônalpins ont les Gratte-Ciel. Installés au cœur de Villeurbanne, vingtième ville de France, les célèbres édifices n’ont rien à envier à leurs homologues américains. Les impressionnantes tours, situées à l’entrée de l’avenue HenriBarbusse, sont devenues l’emblème de la commune, bien avant qu’un certain Tony Parker ne brille sur les parquets. Ascenseur, terrasses et symétrie parfaite, difficile de croire que les tours jumelles villeurbannaises ont 80 ans. Tout commence

dans les années 1920 : le centre-ville est alors occupé par des usines textiles et des cabanons. Le changement se produit en 1924, avec l’arrivée d’un nouveau maire, le docteur Lazare Goujon. Le nouvel élu n’a qu’une idée en tête, édifier un imposant ensemble abritant un dispensaire, des bureaux, une piscine et une salle de spectacle.

« Le tout pour le tout »

Le futur « bébé » villeurbannais s’appellera le « Palais du travail ». Le premier édifice du « centre urbain » sera imaginé par Môrice Leroux, un

architecte alors inconnu. Mais, dès le début des travaux, le duo Goujon/ Leroux est confronté à la réalité : les caisses sont vides. Le binôme tente alors un pari pour financer le Palais du travail. « Ils ont joué le tout pour le tout en proposant de construire un hôtel de Ville et des immeubles locatifs pour rembourser le coût des travaux », explique Philippe Videlier, historien au CNRS et auteur de trois ouvrages sur les Gratte-Ciel. Avec près de 1 450 logements modernes à loyer modéré dans une ville où la population ne cesse de grandir, le tandem

vise juste. Les tours de soixante mètres de haut sortent de terre en 1934, après deux ans de travaux, entourées par la suite de l’imposante mairie et de son beffroi ainsi que du Palais du travail. Résultat : les journalistes et personnalités politiques du monde entier se pressent pour admirer la « cité américaine de Villeurbanne ». « Le consulat des Etats-Unis avait écrit à Lazare Goujon pour publier un article sur les Gratte-Ciel », ajoute Philippe Videlier. Quatrevingts ans plus tard, la french touch tutoie encore les sommets. §

Un quartier qui se conjugue à tous les temps success story. Depuis leur création, en 1934, ils attirent les foules. Prouesse technique, le coup de génie du tandem Lazare Goujon/ Môrice Leroux séduit toujours. Des étudiants en architecture viennent régulièrement admirer leur symétrie parfaite. Les 1 300 logements du centre-ville font aussi tourner la tête des Rhônalpins. Réhabilitation énergétique, appartements plus spacieux à loyer modéré (environ 250 euros pour un T1 et 370 pour un T2), les logements sociaux sont

sollicités par un large public. « Nous avons de plus en plus de demandes de la part d’étudiants. Ils apprécient la proximité des transports en commun, des commerces et du campus de Lyon Tech-la Doua », confirme Salvatore Rinaldi, directeur du patrimoine auprès de la Société villeurbannaise d’urbanisme, propriétaire des immeubles des Gratte-Ciel. Mais, pour devenir locataire, mieux vaut s’armer de patience. « Pour certains appartements, le délai d’attente est d’au moins deux

ans », annonce Salvatore Rinaldi. Et les demandes vont certainement continuer d’affluer avec le projet de réaménagement prévu à l’horizon 2025. Au programme : construction d’un lycée Pierre-Brossolette, d’un complexe sportif à l’allure futuriste et surtout d’un centre-ville qui se mettra au vert avec des jardins suspendus et davantage de voies piétonnes. Un projet que n’aurait pas renié Môrice Leroux, qui avait dessiné un jardin à la française derrière l’hôtel de ville.§



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CULTURE

jeudi 26 février 2015 www.metronews.fr le squelette du Camarasaurus, un herbivore géant, haut de 14 mètres. Pab/metronews

l’architecture audacieuse du bâtiment ne laisse personne indifférent. J. PaChoud/aFP

Le point de vUe sUr Lyon

Cinq raisons d’aller au musée des Confluences Sortie

Comment ça, vous n’avez pas encore franchi les portes du musée des Confluences ? Oubliez deux minutes son coût de construction faramineux et appropriez-le-vous.

Une architectUre UniqUe

Un nuage, un vaisseau spatial, un bateau, un animal… Vue de l’extérieur, l’architecture du musée évoque toutes sortes de choses. Si

l’esthétique du bâtiment, conçu par l’agence autrichienne Coop Himmelb(l)au, ne laisse personne indifférent, l’architecture intérieure vaut également le coup d’œil, à commencer par « le cristal » réalisé en verre, dédié à l’entrée du public et à la circulation. Le puits de gravité, qui sert d’appui central pour soutenir les structures métalliques, constitue une autre curiosité.

La richesse des coLLections

Raconter l’aventure humaine à travers la présentation de plus de 3 000 pièces, c’est le défi que relève (avec brio) l’établissement. Des dinosaures aux premiers hommes en passant par le mammouth de Choulans, le Minitel et l’au-delà, les quatre expositions permanentes surprennent autant qu’elles émerveillent. Votre soif de connaissance sera comblée.

Chose rare pour un musée, possibilité est donnée au visiteur de monter en haut de l’édifice afin de profiter d’un point de vue unique. Le pont Raymond-Barre, situé au pied du bâtiment, n’a jamais eu l’air aussi petit. Et tout cela en accès libre : pas besoin, donc, d’acheter un billet pour s’offrir un selfie depuis le toit.

Le restaUrant

La Brasserie des Confluences est le fruit d’une association 100 % lyonnaise entre le chef doublement étoilé Guy Lassausaie et la célèbre maison Pignol. Une cuisine forcément de qualité à déguster au bord de l’eau, à condition d’y mettre le prix.

Les noctUrnes

Tous les jeudis soir, l’établissement reste ouvert jusqu’à 22 heures, avec un tarif réduit à partir de 17 heures. Enfin, le bâtiment se pare d’un bleu qui rend la visite encore plus apaisante, loin de la foule de certaines journées. §Pierre-AlexAndre BevAnd 86, quai Perrache (IIe), museedesconfluences.fr


CULTURE

jeudi 26 février 2015 www.metronews.fr

« Le jazz m’a beaucoup inspiré »

Interview

En 2013, son titre « Lost in empathy » l’avait propulsé sur le devant de la scène avec plus de 700 000 vues sur YouTube.

A 21 ans, le rappeur irlandais Rejjie Snow se produira pour la première fois le 11 mars dans le cadre du festival A Vaulx Jazz. La relève du rap britannique est assurée.

Votre premier EP, Rejovich, est sorti en 2013 sous le pseudonyme Rejjie Snow. Mais qui se cache derrière ce pseudo ? Mon vrai nom est Alex Anyaegbunam. Je suis né en 1993 à Dublin d’un père nigérian et d’une mère irlandaise. Ce sont mes amis qui m’ont baptisé Rejjie. J’ai trouvé cela stylé et marrant. J’ai ajouté Snow en guise de patronyme. Quand avez-vous commencé le rap? Vers 10 ans, avec ma cousine, qui est rappeuse. Beaucoup de mes amis étaient aussi dans le hip-hop. Enfant, j’écoutais beaucoup Nas ou le Wu-

Tang Clan, de la funk, de la pop et du jazz grâce à mes parents. A cette époque, j’écrivais des poèmes. A 12 ans, j’ai fait mon premier concert de rap pour un spectacle de l’école : ça a été le déclic. A 17 ans, j’ai décidé d’en faire mon métier. Comment définissez-vous votre style ? Mes morceaux sont comme des voyages. Certains sont fous, d’autres évoquent le chaos. Mais mon thème de prédilection, c’est évidemment l’amour. D’ailleurs, mon prochain album, prévu en 2015, s’appellera Dear Annie. Ce sera un mélange de hip-hop, de funk et jazz, avec beaucoup de piano. Le 11 mars, vous participerez pour la première fois au festival A Vaulx Jazz. Que représente cet événement pour vous ? En tant que rappeur, c’est génial. J’adore le jazz, ce style m’a beaucoup inspiré. Je suis fan de John Coltrane et de Sun Ra. J’aime aussi d’autres

genres, comme l’électro, et notamment le Français Fakear. Côté rap, j’aime beaucoup Booba et Black M. Mais je ne sais pas encore quels morceaux je vais chanter pour ce premier passage. Je prévois aussi une part d’improvisation, en fonction de l’humeur du public. §PROPOS RECUEILLIS PAR laura lépIne

Mercredi 11 mars à 20 h 30 à l’Epicerie moderne, à Feyzin, 15 €. avaulxjazz. com

le rappeur britannique est influencé par le hip-hop, la pop mais aussi par le jazz qu’il écoute depuis qu’il est enfant. dr

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SPORTS

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Hockey Ligue Magnus

Les Lions ont encore faim MatcH. Le promu lyonnais dispute face à Caen un barrage pour tenter de garder sa place parmi l’élite du hockey français. optiMisMe. Les Lions, qui ont remporté les deux premiers matches à domicile, se déplacent demain et samedi pour assurer leur maintien. Le président du LHC, Sébastien Berthet, s’est confié à metronews. PaTRick GaillaRd

Le biLan de La saison

«Nous avons effectué un assez bon début de saison, mais l’inexpérience nous a coûté cher. En Ligue Magnus, il est nécessaire d’être compétitif sur de courtes périodes car les matches sont rapprochés. Nous n’avons pas été épargnés par les blessures, le coach n’a pu préparer qu’un seul match avec le groupe au complet.» Le maintien avait été estimé à 22 points, le LHC n’en a récolté que 19 (malgré 11 points glanés à mi-parcours). Les Lyonnais ont encaissé beaucoup trop de buts (4,4 par match en moyenne).

Un passage en LigUe MagnUs anticipé

En 2009, le passage au statut professionnel a permis de préparer progressivement le retour en Ligue Magnus. A savoir : la France ne compte que 4 clubs professionnels. La montée en 2014 n’a pas bouleversé le staff administratif. Le

SéBaSTIEN vELLa

SébaSTiEn bERTHET, président du LHC.

« La Ligue Magnus est plus technique, rapide et intense. »

budget a tout de même été rehaussé de 1 à 1,4 million d’euros et devrait atteindre 2 millions d’euros (il était de 300 000 euros en 2009). « Le relais médias est plus important cette année, nous jouons plus de matches grâce aux coupes nationales. Sur le plan sportif, la Ligue Magnus est plus technique, rapide et intense. Le championnat est assez homogène, même si quatre équipes ont pris les devants : Grenoble, Rouen, Gap et Angers.»

le lHc a terminé 13e de la saison régulière, sur 14 engagés.

PHoToS SéBaSTIEN vELLa

La pLace dU LHc à Lyon

«Elle a changé, nous ressentons plus de respect, le LHC intègre le cercle prestigieux des clubs phares évoluant en première division : OL, Asvel, LOU et Lyon Basket féminin. L’affluence a légèrement baissé, à cause de matches en semaine, et nous sommes à moins de 3 000 spectateurs en moyenne. Mais Charlemagne était la deuxième patinoire de France la plus fréquentée ! Elle est adaptée à la pratique du haut niveau, c’est un réel atout pour le développement du club.»

les lions devront battre caen pour ne pas descendre en division 1.

Un noUveaU groUpe de sUpporteUrs

« Les NRV 97 suivent les déplacements en région : Chamonix, Dijon, Grenoble… Ce nouveau groupe de fidèles supporteurs compte une vingtaine d’adhérents », rapporte Tristan Bouvier, son président.§

EXPRESS Football. La billetterie de l’Euro 2016 ouvrira le 10 juin 2015 sur Internet, avec un système de réservation puis de tirage au sort pour éviter le pillage des précieux billets en quelques minutes.§Tennis. Le Classic Tennis Tour fera étape au Palais des sports de Gerland les 27 et 28 novembre 2015. Henri Leconte, Michael Chang, Mansour Bahrami et Yannick Noah sont attendus.

la patinoire charlemagne, un bel outil pour évoluer au haut niveau. Edité par SaS Publications Metro France 35, rue Greneta, 75002 Paris SIREN 439 396 474 RCS Paris§N° de commission paritaire 0617 C 91395§Présidente Directrice de la publication : Sophie Sachnine§Imprimé par le groupe Riccobono Presse Investissement – RPI, Domaine de Massane - Espace Méditerranée, 34670, Baillargues§Publicité commerciale : 01 55 34 45 16§Publicité culture : 01 55 34 45 18§Publicité emploi & formation : 01 55 34 78 42§Diffusion : 01 55 34 45 00§E-mail distribution : distribution@metronews.fr§Relations médias : Linda Bellal§Rédacteur en chef : Christophe Joly§Rédacteurs en chef adjoints : Corinne Callebaut (Edition print), Emmanuel Bousquet (Sports), Flore Galaud et Nicolas Moscovici (News et Paris), Alexis Rostan d’Ancezune (Régions), Florence Santrot (High-tech), Mathieu Sicard (Soft News, Edition web), Jérôme Vermelin (Culture) §Standard rédaction : 01 55 34 45 00§E-mail : prenom.nom@metronews.fr




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