A tous ceux qui ont été assassinés parce qu'ils étaient Juifs.
Au début de l'occupation nazie à Paris. Un vieil homme juif entre discrètement dans une agence de voyages, « Je voudrais , s'il vous plaît, acheter un ticket pour le prochain bateau au départ de Cherbourg, • Certainement, monsieur, Quelle destination ? • Ah,,, Puis-je regarder ce globe terrestre ? • Bien sûr. » L'employé place le globe sur le comptoir, devant cet homme qui commence à le tourner lentement et à l'examiner avec soin, Il lui fait faire plusieurs tours, hoche la tête et soupire : « S'il vous plaît, vous n'auriez pas un autre globe ? »
L'introduction est faite avec enthousiasme. Le décor est planté, le temps est marqué. L'évocation peut-elle commencer ?* Un doute surgit, une inquiétude sourd. Comment décrire une tranche de vie avec seulement comme points de repères, deux noms propres, deux noms de ville, des dates, quelques bribes de souvenirs, transmis et une langue étrangère ? Ce n'est pas de fiction qu'il s'agit, ce n'est pas non plus d'oeuvre historique, Alors, peut-être faut-il faire l'impasse sur cette période russe, floue, trop éloignée de nous dans le temps et dans l'espace et ne commencer que par l'arrivée en France ? C'est dommage aussi, car notre désir est de préserver la mémoire de ceux qui n'ont pas de dernier lieu boien défini, localisé sur cette terre. Remonter aux sources, c'est difficile, mais nous ne le pouvons pas, « d'un coup d'éventail », effacer le passé auquel nous sommes liés, affirmer que ce qui s'est passé ne nous concerne pas, n'a aucune influence sur nous, « Une nouveauté sans passé et un toit sans maison, »
PARENTHESES
Pour éviter d'avoir une vue monolithique de la vie des Juifs en Russie, à cette époque, nous avons choix – avant d'entreprendre l'histoire de la famille Nachba-Lichtenstein – de réunir un ensemble de textes susceptibles de recomposer, de reconstruire ce réel, de lui redonner vie, même si le langage déforme, appauvrit la vie intérieure et ne peut tout deire, Le siècle des Lumière, « La Haskala » a été à l'origine de l'ébranlement d'un mode de vie millénaire pour certians Juifs. Ce siècle leur ouvrait des horizons neufs. Un nouvel esprit souffla parmi eux, le besoin de se cultiver, ledéir de se mêler au vaste monde, L'avenir leur apparut sous les couleurs les plus roses, Il fallait devenir comme les autres hommes, adopter leurs manières de vivre, s'imprégner de leur culture, parler le Russe, oublier le Yiddish. Le poète, Yehouda Leib Gordon, adhère à cet idéal et écrit en hébreu qui devient alors pour lui, langue profane : « Réveille-toi mon peuple, jusqu'à quand dormisras-tu ? » Pars contre, Abraham Eschel dans son livre «Les bâtisseurs du Temps» oppose à ce monde moderne, monde des progrès techniques, du pouvior et de l'avoir, l'attitude millénaire, traditionnelle, des Juifs d'Europe orientale : « Il vivaient dans le temps plustôt que dans l'espace... En Europe orientale, les Juifs prouvaient jouir de leur héritage ;
Table des matières
Orcha et Tolotschin
1
parenthèes
3
Lemariage
11
Une nouvelle année, une nouvelle vie
17
Chabbat
19
La Brit mila : La circoncision
23
Le départ
28
Incertitude
35
L'installation
38
Inscription
41
L'affaire Dreyfus
44
La « Belle Epoque »
47
1914
51
Les « Années Folles »
57
1924-1925
59
Le premier petit-fils
62
1927
65
1933
68
1936
70
Libertés d'expressions
75
1937
81
La Nuit de Cristal
83
1939
91
1940. La débâcle. Le statut des Juifs
94
1941. Exclusions
98
1942. Exterminations
104
Témoignage d'André Lichtenstein
112
1943. Tohu et Bohu
121
1944. Libération de Paris
126
Et cependant, que chanter ?
131
Et après... Le syndrome de >Vichy
136
Et après... Non-coupable
148
Et après... Négationnisme
151
Flash
156
L'an 2000
163
Au Centre
170
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