HANDI-Actu 30

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L’E-magazine dédié au handicap N°30 - Mars 2011

Zoom Besançon accessible, oui mais… Coup de projecteur

L’Action de sensibilisation au handicap

menée au lycée Jules Haag de Besançon.

découvrir, sortir ... , r e m r o f s’in Mieux vivre ensemble


EDITO

Tribune

L’action de sensibilisation au lycée Jules HAAG. Nous avons vécu trois jours de forum « handicap et différence » au lycée Jules HAAG. Cette action était menée en direction des élèves de seconde générale et professionnelle. Nos infirmières Catherine DUBOZ et Caroline GILLARD en sont à l’origine, ainsi que Cécile BEISSER VOIGNIER, Proviseure adjointe. Les élèves élus au Conseil de Vie Lycéenne étaient aussi de la partie. Quelle leçon ! Nous nous sommes rendus compte des difficultés liées au handicap moteur, visuel ou encore invisible. Nous venons d’établir un diagnostic d’accessibilité sous l’égide du Conseil Régional. Le bilan est inquiétant : nous avons énormément de travail pour une accessibilité possible à toute personne. Après le forum, le constat est encore plus alarmant. Nos élèves valides, jeunes, fougueux, ont éprouvé de grandes difficultés à se mouvoir, tant en fauteuil qu’en aveugle avec l’aide du chien et de son maître. Certains obstacles, dont nous n’étions pas conscients, se révèlent infranchissables sans se mettre en danger. Nous avons aussi reçu une leçon de courage, d’énergie, de sympathie, de la part des personnes handicapées présentes qui ont donné des explications à nos élèves, et aussi des recommandations pour prendre soin de soi et éviter de se mettre en situation de risque d’accident. Merci aux intervenants et à leurs associations pour tout cela. Nous espérons avoir appelé à la réflexion et au respect de tous pour tous. Merci au C.C.A.S., à Marie-Noëlle SCHOELLER et Jean-Jacques DEMONET pour l’organisation et la visite sympa qu’ils nous ont rendue. Bien à vous.

Le Proviseur, Joël RICHARD.

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Sommaire

p. 5

Zoom

Besançon accessible, oui mais… Interview de Jean-Jacques DEMONET p. 6

Une personnalité bisontine

Un point de vue sur le handicap avec Caroline et Catherine, infirmières au lycée Jules Haag

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Coup de projecteur

L’Action de sensibilisation au handicap menée au lycée Jules Haag de Besançon. L’action vue par des élèves, des intervenants… p. 17

Bon à savoir

Infos, adresses, nouveautés...

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Agenda

www.besancon.fr/handicap 3


Le comité de rédaction d’hANDI-Actu Acteurs à part entière de votre magazine, tous les deux mois, ils ont pour mission de garantir la qualité et la validité des informations données.

énévoles b s e d e ip u q l’é HANDI-Actu N°30 - Mars 2011 HANDI-Actu est un magazine disponible tous les deux mois sur le site internet de la Ville de Besançon, www.besancon.fr/handicap. Abonnement gratuit directement sur votre boite mail en format PDF ou TXT en vous connectant dans l’espace personnalisé. Internet : www.besancon.fr/handicap Direction de la publication et de la rédaction : Jean-Louis Fousseret Co-directeur : Jean-Jacques Demonet Rédaction et reportages : Florence Batoz, Rémy Salomon - Mission Handicap / Direction du Handicap - CCAS Ville de Besançon ; Dominique Mausservey - écrivain indépendant Relecture et validation : Direction de la Communication / Ville de Besançon ; Amelle Migeon ; Alain Bevalot, Dominique Mausservey, Anne Peretz, Valéry Garcia, Liliane Jeanneret, Violaine Poirier, Yves Germain, Jean Marchese, Evelyne Louis, Liliane Mateos - membres du comité de rédaction Mise en page sur Internet : Véronique Lihoreau, Florence Batoz - Mission Handicap / Direction du Handicap - CCAS de la Ville de Besançon Photographies : Jean-Charles Sexe, Eric Chatelain, Sandy Wiplie Direction de la Communication / Ville de Besançon Conception graphique - PAO : Anne-Sophie Rehn - Direction de la Communication / Ville de Besançon Impression : Imprimerie municipale - 50 exemplaires mars 2011 Contact : HANDI-Actu - Mission Handicap Direction du handicap - CCAS Ville de Besançon Espace Ampère - 26, rue Ampère 25000 Besançon Tél : 03 81 41 22 80 Fax: 03 81 41 22 89 handiactu@besancon.fr Remerciements à : Josiane De Monmahou, Philippe Saladin, Joel Richard, Cécile Beisser-Voignier, Caroline Gillard, Catherine Duboz, Daniel Tattu, Lydie Dumay, François Masson, Thierry Ollivier, Maurice Regnier, Jeannette Louvet, Etienne Kauffmann, Jean Marchèse, Vincent Pointurier, Michel Massias et Francis Marotel.

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Zoom

Besançon accessible, oui mais… L’A.P.F. (Association des Paralysés de France) vient de publier la seconde édition de son baromètre de l’accessibilité. Celui-ci évalue, pour les communes françaises, le niveau d’accessibilité aux personnes en situation de handicap. Résultat : Besançon se trouve au 27e rang sur 96. HANDI-Actu : Jean-Jacques DEMONET, vous êtes Conseiller municipal à la Ville de Besançon et Vice-président à l’agglomération du Grand Besançon en charge des questions d’accessibilité. Quelle lecture avez-vous de ce classement ? Les critères d’établissement du niveau d’accessibilité ont été modifiés entre 2009 et 2010. Ainsi, le théâtre municipal, auparavant jugé accessible, a été considéré comme non accessible au motif que la salle de réception de l’étage ne dispose par d’ascenseur. Par ailleurs, le baromètre A.P.F. n’intègre pas le service de transport Evolis sous prétexte qu’il s’agit d’un transport réservé aux personnes handicapées... Seuls les transports en commun, sans distinction de situation, rapportent des points pour le baromètre A.P.F. Conformément à la loi du 11 février 2005 l’agglomération de Besançon dispose d’un service de transport adapté qui couvre les 59 communes et tous les ans, un véhicule neuf est acheté pour couvrir les besoins. J’espère que dans le prochain questionnaire en 2011 il soit tenu compte de cet important service qui transporte les personnes handicapées d’adresse à adresse au prix d’un ticket de bus classique. Pour finir, je tiens à préciser que 49% des municipalités n’ont pas répondu à la question des transports et de ce fait n’ont pas perdu de point dans le classement. Nous avons également tous en tête le projet de tram pour lequel la question de l’accessibilité est centrale. Chaque wagon comprendra 4 places pour les fauteuils roulants. Et le tracé du tram constituera bientôt la colonne vertébrale à partir de laquelle tout le réseau des bus urbains et périurbain sera redessiné et rendu accessible à l’aube de 2014. *Etablissements recevant du public

Quels sont, d’après vous, les principaux équipements accessibles à Besançon ? Le kursaal (ci-dessus), la Rodia ; la cité administrative, le Centre Technique Municipal, le centre administratif municipal de la rue Mégevand, l’hôtel de ville, La City, la plupart des maisons de quartiers, le CCAS, sans oublier les 9 lieux de culte propriétés de Besançon sont accessibles ! Tous sont dotés de portes automatiques et d’ascenseurs à l’exception de l’église St Pierre pour laquelle les discussions avec l’Architecte des Bâtiments de France sont encore en cours. Naturellement, les écoles récentes sont accessibles et sinon, par quartier, une crèche, une école maternelle, une école primaire et un restaurant scolaire sont accessibles dans l’attente d’une programmation de travaux plus importants. J’ajoute que tous les bureaux de vote comprennent un isoloir accessible. Quelle est la stratégie municipale pour continuer sur la voie de l’accessibilité ? Fin 2009, un budget de 10 millions d’euros a été voté à l’unanimité afin de rendre accessible la voirie et les E.R.P.* sur 15 ans. Preuve, s’il en est, que des engagements fermes sont pris et qu’il ne pourrait pas en être autrement sans une forte volonté politique ! FMB

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Une personnalité

Un point de vue sur le handicap CAROLINE GILLIARD CATHERINE DUBOZ Caroline Gilliard et Catherine Duboz sont toutes deux infirmières au lycée Jules HAAG de Besançon. Elles sont à l’initiative de l’action de sensibilisation au handicap qui a été organisée durant trois jours en direction de 180 lycéens de seconde de cet établissement.

Mesdames, le handicap ça évoque quoi pour vous ? Suite à l’action de sensibilisation au handicap que nous avons co-organisé au lycée, en partenariat avec le milieu associatif et la mission handicap du CCAS, il nous est plus facile de répondre à cette question.

Catherine Duboz et Caroline Gilliard qui se prête au jeu du parcours sensitif en compagnie de Jean Marchèse et de Vincent Pointurier tous deux non voyants et membres de l’association MIRA Europe

Nous avions très envie de mettre en place ce type d’action pour aider nos lycéens à relativiser. Une peine de cœur, un rhume, une foulure qui les empêche de faire leur sport... et c’est la panique. La tentation de céder au catastrophisme est forte et les prétextes ne manquent pas... En plus, il faut admettre que la plupart des lycéens qui font appel à nous sont privilégiés ! Au moindre «bobo» les parents sont là pour prendre le relais. Ils sont bien entourés aussi par l’équipe enseignante. Il n’y a pas de quoi se plaindre à l’excès au risque de se démotiver... C’est pour cette raison que nous avons souhaité leur parler de handicap tout en intégrant des mises en situation. Non pas pour leur faire la morale, ce qui serait injuste car les jeunes générations sont très ouvertes à la différence, mais pour que leur regard vis à vis d’eux mêmes, change. Devant les petits et grands malheurs de l’existence, ils doivent apprendre à relativiser et à rester positifs, c’est tellement important ! FMB

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Coup de projecteur

Une action de sensibilisation au lycée Jules HAAG, pour qui, pour quoi ? LE PARCOURS SENSORIEL : MODE D’EMPLOI Le parcours d’accessibilité en fauteuil ou à l’aveugle, co-animé par des personnes en situation de handicap moteur ou visuel des associations partenaires, permet d’apprécier ponctuellement les différentes difficultés liées aux déplacements des personnes non voyantes et de celles à mobilité réduite. Il est surtout prétexte à échanger avec des personnes pour qui ces réalités sont quotidiennes... “Babou cherche la porte“. Ces mots sont prononcés par Jean Marchèse de l’association Mira Europe. Babou est son chien guide. Tous deux vivent ensemble depuis maintenant 10 ans. Au début, les élèves sont interloqués, stupéfaits. “Il est vraiment aveugle ? “ demande même l’un d’eux. Il faut dire que la démonstration est saisissante. Le chien guide son maitre à travers un parcours improvisé au sein de la cafétéria de Jules HAAG. Chaises, tables basses, ou encore quelques poubelles occupent l’espace. Rien d’exceptionnel, vous en conviendrez. Mais essayez de vous déplacer les yeux bandés dans cet environnement et vous constaterez la difficulté de cet exercice. Un à un, les élèves se mettent en situation. Certains avancent d’un pas plus assuré que d’autres. “Babou sent si vous êtes à l’aise ou pas, il avancera en fonction de vous“. Après la pratique, les questions sont plus précises : Comment faites-vous pour traverser la route ? Est-ce que vous avez peur de devoir changer de chien ? Comment Babou peut-il savoir où vous voulez aller ? Au même moment, à quelques mètres de là, un deuxième groupe prend place dans des fauteuils roulants. Au début, certains comme Vincent et Pierre ont l’air de trouver ça drôle : “ça roule bien“. Mais très vite, le parcours mis en place par les bénévoles de l’A.P.F. calme les plus excités. “Et pourtant, il n’y a pas de pièges“ lance Etienne Kaufmann, directeur de l’A.P.F. “Ce genre d’obstacle, les gens en fauteuil y sont confrontés tous les jours“. Le long du parcours, des bénévoles comme François, sont là pour expliquer, témoigner de leur quotidien en fauteuil. Le discours n’est pas moralisateur. “On me pose souvent la question de savoir pourquoi je suis en fauteuil roulant : est-ce que cela vient d’un accident ou si cela est arrivé à la naissance... Je leur explique aussi mon quotidien : se laver, s’habiller, se déplacer... Bien sûr, une partie de mon discours est consacré à la mise en garde contre les pratiques à risques mais pas que“ explique François de l’A.P.F. “Avant cela, je n’imaginais pas ce qu’une personne en fauteuil avait à traverser tout au long de la journée“ explique Léa. “Maintenant que je sais comment manier un fauteuil roulant ou comment se déplacent les personnes aveugles, j’irai peut être leur proposer spontanément mon aide dans la rue“ renchérit Thomas. RS

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Coup de projecteur

Une action de sensibilisation au lycée Jules HAAG,pour qui, pour quoi ?

Franchir un tunnel de passage de câble, un acte pas si simple que ça en a l’air…

Une marche de 5 cm suffit pour bloquer une personne en fauteuil… Il lui faut de l’aide pour basculer son fauteuil en toute sécurité…

Le parcours en intérieur, puis en extérieur, s’est terminé par un temps d’échange avec Lydie et François, tous deux handicapés moteurs.

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Coup de projecteur

Une action de sensibilisation au lycée Jules HAAG,pour qui, pour quoi ?

FRANCIS MAROTEL EST UN CAS SUR 10.000 Les conduites à risques, ce sont les principaux intéressés qui en parlent le mieux. Francis est légitime pour parler de sécurité routière, ou d’accident de moto, car il est passé par là. En orateur habitué, et jamais blasé, il s’exprime avec calme et doigté. Ce 17 février 2011, il raconte aux lycéens de Jules Haag les conséquences de l’accident qui a failli lui coûter la vie. Derrière ses mots bien choisis, la douleur est palpable. Sa posture digne et son récit poignant donne envie de suivre ses conseils et d’agir positivement. Oui, la route se partage, oui, la vie est précieuse et non, les conduites à risque ne sont pas amusantes, elles sont simplement inconscientes... Au sortir de ce témoignage, les lycéens auront renforcé cette conviction - nous l’espérons -. Ils auront aussi aperçu une réalité qui ne fait aucun envieux. La réalité du combat, contre son propre corps et son cerveau traumatisé, pour se remettre debout.

Le retour à la verticale

Francis Marotel dresse un croquis simple et clair des circonstances de son accident de moto. Quand il commente les faits, personne ne songe à l’interrompre. Les groupes de lycéens auparavant dissipés se sont calmés. Ils observent Francis, debout devant eux, qui évoque des ravages devenu invisibles, en apparence. Un chauffard lui a coupé la route et ne s’est pas arrêté. En voulant l’éviter, sa moto a glissé et sa tête a heurté une glissière de sécurité. Je me suis réveillé deux mois plus tard sans aucun souvenir de l’accident. Un réveil violent car j’étais entouré de machines et incapable de bouger mon corps... J’avais perdu 16 kilos ! Je me souvenais que j’avais une vie amoureuse, des amis, un emploi, de l’ambition... J’avais trente ans, j’étais sportif et passionné de moto... Peu de temps après cette sortie du coma, les médecins ont voulu me faire passer un IRM. Mon cœur s’est alors arrêté de battre... Je suis revenu à la vie, une drôle de vie... J’étais hémiplégique côté gauche et droitier de naissance, ce qui était une petite chance. La rééducation a porté sur la stimulation du cerveau et sur la récupération physique. J’ai appris à m’habiller d’une main. Aux élèves, il conseille de faire l’essai, ce soir, pour mieux se rendre compte de la difficulté. Il fallait plusieurs personnes pour me porter d’un lit à l’autre, j’étais nourri à la petite cuillère. Deux mois plus tard, j’ai « fais la connaissance » du fauteuil roulant. Comme j’étais paralysé à gauche, je me déplaçais, dans un premier temps, en reculant. Il m’a fallut 5 ans de rééducation avant de réussir à remettre un pied devant l’autre.

Faire partager sa vision

Au travers de la description de son combat pour retrouver ses aptitudes, il souligne, avec humilité, l’unicité de son cas et de ses réussites. Par rapport à ma récupération physique, je suis une exception. Un cas sur 10 à 12.000 personnes. Les médecins diagnostiquent qu’en général, lorsque le cerveau est touché suite à un traumatisme crânien, c’est irrémédiable. En France, les services de santé comptabilisent 160.000 traumatismes crâniens par an. Ce chiffre englobe les

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Une action de sensibilisation au lycée Jules HAAG,pour qui, pour quoi ?

simples étourdissements dus à un choc, jusqu’au traumatisme crânien qui plonge la personne dans un état végétatif. C’est à dire, sans geste, sans émotion, sans sourire... Francis a connu cet état et a voulu attenter à sa vie, par deux fois. « C’est un médecin qui m’a convaincu que le combat n’était pas perdu d’avance. Le cerveau est une machine étonnante, il est parfois possible de restaurer des connexions endommagées... j’en suis la preuve vivante ». Cette conviction l’a porté. A partir de là, Francis n’a rien cédé. Comme les sportifs, il s’est construit une image positive de son but, c’est à dire marcher à nouveau. A ses séances de rééducation il en ajoutait d’autres, dans sa chambre. Ces efforts physiques et psychologiques l’ont conduit là ou il en est, tout en connaissant âprement les échecs, les blessures, la peur. Ma motivation était pour mes proches et pour moi. Je me disais : au moins, demain peut être mieux qu’hier. Aujourd’hui, Francis fait du vélo, c’est un sport complet, commente t-il. Et puis, du billard, cela me permet de faire travailler mon bras gauche et mon cerveau, car le billard... c’est mathématique ! Je suis sur mes deux jambes et ma fracture du rocher ne se voit pas grâce aux chirurgiens qui m’ont recousu de l’intérieur. La moto c’est fini, je ne veux pas en refaire de crainte de ne pas avoir le bon réflexe. Sur la moto il faut être vif, et à cause du traumatisme crânien, je peux avoir un décalage de temps de réaction. Et puis, Je refuse d’être dangereux pour les autres, ce serait inconscient de ma part.

Donner aux autres la possibilité d’agir

La confiance est au cœur de son discours, mais comme elle ne se décrète pas, Francis adopte des attitudes qui la créent. Il rappelle que la première carrosserie du motard, c’est son casque ! Il était un motard bien équipé ce qui lui a évité des cicatrices sur le corps. Il en profite pour expliquer, schéma à l’appui, en quoi un casque qui a eu un choc, n’est plus protecteur et qu’il faut le remplacer. Même des micros fissures dans la paroi du polystyrène sous le casque sont dangereuses. Respectez les limitations de vitesse, investissez dans un bon équipement, et tout se passera bien. Francis est rassurant, jamais culpabilisant, il balise le chemin en rappelant sans cesse que son cas est exceptionnel. Le meilleur airbag contre l’accident est d’éviter l’accident. Les lycéens se sentent concernés, certains possèdent un deux roues, d’autres passent le permis. Circuler, se déplacer à deux roues, en voiture ou à pied est un acte ordinaire et exigeant à la fois. La route se partage, résume Francis, si vous gardez ce conseil en mémoire, tout se passera bien. Malgré ses nombreuses mises en garde, son témoignage reste encourageant, et les lycéens y sont sensibles. La bienveillance de son ton et son message de prévention crée un climat propice aux questions. Jusque là, les lycéens s’étaient tu, avec circonspection, mais quand vient le temps des questions, elles fusent. Comme celle-ci : aviez-vous bu lors de votre accident ? Non. Ni alcool, ni cannabis. Je venais de faire le plein de ma moto, je roulais à 70km selon le rapport de police. Si j’avais commis ces erreurs, les assurances n’auraient pas remboursé les frais d’hospitalisation. Au total, l’assurance a dépensé 400.000,00€ pour mon hospitalisation et mes soins ! Mes parents et ma famille n’auraient pas pu faire face à de telles dépenses... Avec son accident, Francis a perdu une vie. Au prix d’efforts tortueux, il en a gagné une autre. En assumant la difficile mission de faire de la prévention routière pour l’AFTC* et en tirant les leçons des expériences, son charisme s’est développé. Il est resté humble vis à vis des personnes handicapées. Avant d’être moi-même handicapé, j’étais respectueux, jamais moqueur vis à vis des gens concernés. J’espérais simplement ne jamais connaître le handicap... Le jour de son intervention à Jules HAAG, Francis a conclu en citant Malraux : « une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie », alors, amis lycéens, prenez soin de vous ! FMB

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Une action de sensibilisation au lycée Jules HAAG,pour qui, pour quoi ?

REGARDS D’ENFANTS Avec un boiterie appuyée et mon bras gauche replié contre le torse, j’entre dans la classe des CM2, à l’école de Mercey-leGrand. Les élèves s’attendent à rencontrer un écrivain, pas un auteur hémiplégique, venu leur parler de son dernier livre « Esther, une vie comtoise » dont l’action se déroule dans leur village. Les yeux rivés sur moi, ils m’observent en silence. Nous échangeons des « Bonjour ! » de circonstances puis je leur demande ce qui n’est pas conventionnel chez moi. Sans gêne, ils citent mon avantbras rebelle, ma voix étonnante, ma jambe raide et ma tendance à pencher mon corps du côté gauche. Je les approuve et leur explique que ce sont les séquelles d’un accident du travail. J’évoque les circonstances de ma chute, mon traumatisme crânien, mes cinq semaines de coma et mes trois années de rééducation. Sous les regards ébahis des écoliers, je change de propos et leur décris les étapes nécessaires à la construction de l’ouvrage qui nous intéresse aujourd’hui. Ensuite, l’institutrice leur propose de poser des questions. Très vite, l’intérêt pour le handicap l’emporte sur celui de la littérature. Les interrogations sont pertinentes et mes réponses directes. Preuves à l’appui, je leur affirme que dans le coma j’entendais, comprenais mais ne me souvenais pas ; qu’en rééducation j’ai appris à me vêtir d’une seule main et que pour enfiler mes chaussettes, j’utilise mes dents. Je sollicite un volontaire puis le guide dans un test fait devant un neurologue vingt ans plus tôt. Ils rient du résultat alors je leur dévoile le quotidien de certains traumatisés crâniens et mes propres séquelles dues à cette lésion : l’oubli de ma fille cadette, ma conviction de produire sur ma ferme, de la saucisse de poule et ma gaieté incontrôlable devant un corbillard ou des véhicules de secours… Une heure plus tard, je les quitte avec la satisfaction de la mission accomplie : prouver que les personnes handicapées peuvent vivre presque comme les autres et monter un projet de vie sans se lamenter. DM

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Une action de sensibilisation au lycée Jules HAAG,pour qui, pour quoi ?

L’ACTION DE SENSIBILISATION AU HANDICAP VUE PAR VALENTIN Valentin est élève de seconde au lycée Jules HAAG. Il est interne et écrit, de temps en temps, un petit mail à ses parents. En particulier à son père qu’il ne voit pas souvent car celui-ci travaille à l’étranger. Il a accepté, pour HANDI-Actu, de nous adresser une copie de son mail. Pour l’occasion, il donne plus de détails, soigne son style et évite les fautes d’orthographe…

Les lycéens jouent le jeu et se mettent en situation

Coucou P’pa, Aujourd’hui au lycée, ma classe et moi, avons vécu une action de sensibilisation au handicap. C’était cool parce qu’auparavant, je n’avais jamais eu d’intervention sur ce sujet et je me posais des questions. J’ai appris des choses. Tu savais qu’il existe cinq grandes familles de handicap ? Ma classe a un peu galéré pour deviner le handicap psychique. Y’a plein d’émissions à la tv sur les pathologies psy... L’intervenante nous a dit que ce handicap invisible pouvait revêtir des formes très diverses : schizophrénie, paranoïa... Nous avons visionné un court métrage sur l’autisme. C’était sous forme de dessin animé avec une voix off de petite fille qui racontait l’histoire de son frère handicapé... Ça m’a fait penser à la sœur d’une copine qui est autiste... Nous avons parlé des célébrités en situation de handicap. Je ne savais pas que Beethoven était sourd... Sourd et musicien, étonnant non ? Et puis, tu vas être content, elle nous a parlé des différentes sortes de conduites à risques qui conduisent au handicap. Elle a insisté sur celle liée à l’utilisation des baladeurs numériques... Je me suis senti un peu concerné, parce que j’écoute de la musique, mais je fais attention à ne pas exagérer avec le volume. J’ai un copain de ma classe qui veut prendre rendez-vous auprès des infirmières scolaires pour « tester son audition »... Ça ne m’étonne pas trop parce qu’il écoute vraiment très très fort sa musique... Ce qu’il y avait de bien avec cette action, c’est qu’après le « cours des généralités », nous avons été placés en situation de handicap... L’atelier des fauteuils roulants était animé par des bénévoles de l’APF et celui des chiens guide par des personnes aveugles de l’association MIRA. Ils étaient tous supers sympas. J’ai discuté avec François, un jeune en fauteuil qui vient de quitter le lycée. Il expliquait qu’il avait un tiers temps en plus pour faire ses devoirs sur table lorsqu’il était lycéen.

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Avant de vivre l’expérience du fauteuil ou du chien guide, je me demandais si c’était facile de se déplacer de ces manières là... En fait, même ouvrir une porte, est vite galère... Le plus difficile avec un fauteuil, c’est de faire un demi-tour sur une rampe de trottoir. Avec le chien guide, j’ai trouvé que le plus délicat, c’est de faire confiance au chien. Moi, ça va parce que j’adore les chiens, mais Théo, il n’a même pas voulu essayer... Après ces ateliers, nous sommes allés écouter le témoignage de Michel Massias. Il est le papa d’Eliot, 13 ans, qui est handicapé mental. Son récit m’a touché. Il était sincère et parlait sans tabou. Nous lui avons posé toutes sortes de questions. Physiquement, il me faisait penser à Bernard Laporte. Lorsque tout a été fini, j’ai aidé les bénévoles à ranger les fauteuils roulants. J’ai aussi aidé une intervenante à copier des photos d’un appareil numérique vers une clef usb. Heureusement que j’étais là, parce qu’elle n’était vraiment pas douée avec les ordinateurs... Hummm... ;-))) Voili, voilou, après demain c’est le we, j’espère que tu seras de retour à temps pour le match... (...) @++ Valent’ FMB

Si vous souhaitez mener une action de sensibilisation au handicap en établissement scolaire, merci de contacter la mission handicap du CCAS de Besançon : • par téléphone : 03.81.41.22.82 • par mail : handiactu@besancon.fr • par voie postale : Mission handicap – Direction du Handicap du CCAS de Besançon 26, rue Ampère – 25000 Besançon

Michel MASSIAS devant les lycéens

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Coup de projecteur

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VOS COMMENTAIRES

Uffff… Je pensais que c’était plus simple à manier… Les gens devraient faire plus attention aux objets qui traînent sur les trottoirs et penser un peu plus aux personnes en fauteuil…

Quel est ton nom ? Moi c’est Jean de l’Association MIRA et je te présente Babou, mon chien guide. Il est mes yeux et mon meilleur ami ! C’est un bouvier bernois. Je suis allé le chercher au Québec…

Et voilà un lycéen de plus ramené à bon port… Au suivant !

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Jean-Jacques DEMONET, Conseiller Municipal délégué aux Personnes handicapées, se prête volontiers au jeu des questions/réponses avec les lycéens.

Des professeurs de Jules HAAG ont accepté de prendre part spontanément à l’action 15


Coup de projecteur

Une action de sensibilisation au lycée Jules HAAG,pour qui, pour quoi ?

EN QUOI CELA VOUS A T-IL PLU ? Je trouve bien de nous sensibiliser avec des activités…

Avec l’atelier fauteuil roulant, je me suis rendu compte à quel point cela peut être difficile de faire un demi-tour sur un trottoir avec une poubelle…

C’est rare d’avoir des animations sur le handicap, pourtant c’est important… On parle souvent des handicaps moteurs et pas des autres… C’était intéressant de voir les autres…

L’atelier des non voyants m’a intéressé, car j’ai pu vivre quelques instants de leurs vies…

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Cela permet de se rendre compte de la vie des personnes handicapées. Ça ouvre les yeux…


Bon à savoir

Infos et autres adresses... FORMATION DES AIDANTS FAMILIAUX

L’association France Alzheimer Franche-Comté organise sur l’ensemble de la région la formation d’aidants familiaux. Si cette formation vous intéresse en tant qu’aidant naturel, ou si vous êtes accompagnateur non professionnel d’une personne malade, prenez contact avec le siège à Besançon au 03.81.88.00.59. Les lundis et vendredis de 8 H 30 à 17 H ainsi que les mercredis de 8 H à 12 H. Cette formation est gratuite pour les participants.

SORTIES CINÉMA

HANDI-Actu vous propose ce mois-ci, deux films ayant pour thématique le handicap :

La ligne droite Synopsis : Leïla, après cinq années de prison, retrouve la liberté. Elle va rencontrer Yannick, un jeune athlète qui vient de perdre la vue dans un accident. La seule discipline que celui-ci peut pratiquer avec son handicap, c’est la course. Mais avec un guide, auquel il est attaché, par un fil, le temps de l’entraînement. Ce sera en l’occurrence, une guide : Leïla, elle-même athlète de haut niveau dans sa vie d’avant. Leïla se tait sur son passé. Yannick, étouffé par les marques de compassion de son entourage, va s’arranger de ce silence. L’entraînement, et puis les projets de compétition vont les aider à se reconstruire, l’un avec l’autre. Mais il y a des histoires passées qui ne vous lâchent pas, et des sentiments présents, des mouvements du cœur, qui bouleversent les trajectoires. Il faudra en passer par là pour un jour entrer dans la ligne droite. Avec notamment : Rachida Brakni, Cyril Descours, Clémentine Célarié...

La Permission de minuit Synopsis : C’est une amitié hors normes. David a 50 ans, Romain en a 13... David, professeur en dermatologie, fou de son métier, le soigne et l’opère depuis qu’il a 2 ans. Atteint d’une déficience génétique rare, Romain vit à l’écart de la lumière du jour. C’est «un enfant de la lune». Rien ne semble pouvoir les séparer jusqu’au jour où David obtient une mutation qu’il n’attendait plus. Comment annoncer à Romain son départ ? Le jour de la séparation approche, une nouvelle épreuve pour l’un et pour l’autre. Avec notamment : Vincent Lindon, Emmanuelle Devos, Caroline Proust...

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Bon à savoir

Infos et autres adresses...

L’ALLOCATION D’ÉDUCATION DE L’ENFANT HANDICAPÉ (AEEH)

Le nombre d’enfants bénéficiaires de l’AEEH est en progression constante. Le Doubs est l’un des départements les plus concernés.

DEVENIR BÉNÉVOLE

« Qu’est-ce que vous faites pour les vacances ? » : APF Evasion recherche plus de 2000 accompagnateurs bénévoles ! Association des paralysés de France - Communiqué - 2011-03-03

ACCOMPAGNEMENT DES ÉLÈVES HANDICAPÉS PAR LES AUXILIAIRES DE VIE SCOLAIRE

Les difficultés techniques sont liées au fait que ce sont les maisons départementales des personnes handicapées, dépendant des conseils généraux, qui prescrivent, et le ministère qui, ensuite, assure le financement. Pour éviter ces dysfonctionnements, nous avons travaillé avec les associations d’enfants handicapés. Depuis deux ans, nous avons fait en sorte que les contrats qui arrivent à échéance puissent être renouvelés et pris en charge par ces associations. En outre, nous avons décidé d’augmenter le niveau d’intervention du ministère pour que l’ensemble des dépenses soient couvertes. Assemblée Nationale - Question orale - 2011-03-01 http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2010-2011/20110127.asp

Nous pouvons annoncer vos évènements d’agenda (manifestations, colloques, sorties...) Envoyez-nous vos infos par e-mail handiactu@besancon.fr

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Agenda RAID HANDI’FORTS, C’EST PARTI POUR LA 4E ÉDITION ! 14 et 15 mai 2011

COLLOQUE Colloque « Vivre avec la maladie de Parkinson : vous avez dit éducation thérapeutique ? » 3 mai 2011

Organisé par l’association Franche Comté Parkinson le 3 mai prochain, à partir de 14h au Centre Diocésain, 20 rue Mégevand à Besançon. De nombreux intervenants sont attendus comme Pierre Guillaumot, Directeur Général Adjoint de l’Agence Régionale de Santé, le docteur Thierry Piette, neurologue coordinateur, ou encore Philippe Martin, kinésithérapeute. Des stands seront également installés pour renseigner les visiteurs.

La Direction des Sports de Besançon organise la quatrième édition du «raid Handi’Forts». Cette manifestation, qui allie sport et découverte de l’autre et qui a pour décor les Forts Bisontins, est planifiée le week-end des 14 et 15 mai 2011. Cet événement rassemble sportifs handicapés et valides au sein d’une même équipe et a pour finalité de changer le regard sur le handicap. Ce raid, original et singulier, insuffle chaque année un formidable esprit d’équipe. Il a d’ailleurs été récompensé par des jurys nationaux : trophée APAJH en 2010 et trophée des collectivités en 2009 dans la catégorie «fais nous rêver». Il rassemble au fil des années, de plus en plus de partenaires. Pour 2011, ils sont déjà une soixantaine à s’y associer. Pour prendre part à l’aventure et faire partie d’une équipe, les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 18 mars 2011. Bulletin et programme sont téléchargeables au lien suivant : www.besancon.fr/raidhandiforts Contacts : Direction des sports : Hervé Boillon 03 81 41 53 45 Centre omnisports Pierre Croppet : Alain Barberon 03 81 47 42 50 Mission handicap du CCAS de Besançon : Florence Batoz 03 81 41 22 82

Contacts : Franche Comté Parkinson, Foyer «Les Cèdres», 2 rue Kepler à Besançon. 03 81 41 08 55 03 81 41 08 55

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Stages de découverte Stages de découverte Stages de découverte

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Association agréée de jeunesse Association et d'éducation agréée de populaire jeunesse paretdécret d'éducation n°2010-04-AJEP populairedu par 23décret décembre n°2010-04-AJEP 2010 du 23 décem


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