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de la relève à la légende

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le Freeride

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DE LA RELÈVE À LA LÉGENDE

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Texte Mathilde Boulesteix À 20 ans à peine, Tess Ledeux a déjà marqué l’histoire du freestyle féminin. En quelques années seulement, elle est passée du statut de « petite cousine de Kevin Rolland à suivre » à celui de grande championne. En big air ou en slopestyle, la Plagnarde a déjà presque tout raflé, mais elle ne compte pas pour autant s’arrêter là ! Au-delà des médailles et des titres, Tess veut faire évoluer son sport et porter au plus haut le ski freestyle.

DÈS LE DÉBUT, J’AVAIS DÉJÀ ENVIE D’ÊTRE UNE CHAMPIONNE ET DE DEVENIR LA MEILLEURE DU MONDE !

NNée aux pieds des montagnes en 2001, la petite Tess n'a pas perdu de temps. Elle est passée très vite de l'apprentissage de la marche à l'apprentissage de la glisse ! Quand on grandit en station de ski, impossible de passer à côté du sport national des hauteurs… Mais, casse-cou et sur-motivée, Tess ne tient pas en place et n'arrive pas à rester sagement entre les piquets du stade de slalom. Dès qu'elle peut, elle file en douce sur le snowpark... Elle tombe beaucoup et se relève sans cesse, si bien que seulement quelques années plus tard, elle remporte ses premières compétitions de freestyle et commence à se faire remarquer dans la discipline. Aujourd'hui, la vingtaine et un paquet de médailles en poche, Tess continue à voir plus grand !

Coupes du monde, X-Games Europe, X-Games Aspen ou

Championnats du Monde, en big air ou en slopestyle, c'est une chose d'avoir conquis les terres du freestyle, encore faut-il pouvoir garder sa couronne… Le défi est de taille.

Mais le talent et la détermination aussi ! De ses premiers rêves aux premiers regards sur sa jeune et riche carrière, retour sur une ascension express au plus haut niveau.

Quel est ton premier souvenir de ski ?

Mon premier souvenir sur les skis, c'était pendant mes premières années à l’école de ski. Je n’avais déjà qu’une seule envie : aller sur le snowpark. Je n’arrêtais pas de casser les pieds au moniteur de ski pour aller faire des sauts.

Tourner autour des piquets, ça m’énervait ! Heureusement, mon cousin Kevin et ma grande soeur ont réalisé mon souhait et m’ont emmenée. Les premières fois, je n’arrêtais pas de tomber. Tout le monde craignait que je me fasse mal.

Qu'est-ce qui t’attirait tant dans cette discipline ?

Ce qui m’a attiré dans le freestyle, c’étaient en premier lieu les sensations. J’avais toujours envie de progresser, de repousser mes limites pour prendre un maximum d'adrénaline. Mais j’ai aussi adoré l’ambiance unique qui règne dans ce sport. Tout le monde est cool ! On fait un sport de haut niveau certes, mais toujours avec le sourire et l’envie ! Adrénaline plus bonne humeur, comment résister ?

TOURNER AUTOUR DES PIQUETS, ÇA M’ÉNERVAIT !

Tu pourrais décrire ces sensations ? Quelles sont les différentes émotions traversées lors d’un run ?

Les sensations propres au ski freestyle, c’est d’abord un mélange de glisse et de sports aériens. Lors d’un run en compétition, il se passe énormément de choses. D’abord, la grosse pression et le stress avant le départ, la petite boule au ventre. Pour moi, c’est le moment le plus désagréable. Ensuite, une fois que je suis lancée, j’ai la rage, je pense uniquement à ma technique. Et bien sûr, il y a aussi l’adrénaline des sauts et les sensations fortes. Enfin, pour finir, une fois qu’on a réussi notre run, toute la pression redescend et c’est pour moi le moment le plus intense.

Quand est-ce que tu as su que tu voulais devenir skieuse professionnelle ?

Je n’ai pas connu ce moment où j’ai eu le déclic en me disant que je voulais devenir skieuse professionnelle. En fait, je crois que je l’ai toujours voulu. Je ne me suis jamais posée la question ! J’étais juste extrêmement motivée. En combinant, motivation, créativité et technique, j’ai commencé à remporter des compétitions et à me professionnaliser.

Quel était ton rêve quand tu as commencé la compétition ?

Dès le début, j’avais l’envie d’être une championne et devenir la meilleure du monde. (rires)

Aujourd'hui, quelle est ta plus grande fierté ?

Ma plus grande fierté, c’est de continuer à faire du ski avec la même envie et la même motivation que lors de mes débuts. Aujourd’hui, ce n’est plus simplement ma passion, mais aussi mon métier. Cela rajoute une certaine pression, néanmoins je tâche de conserver l’état d’euphorie. Je suis encore jeune. Il y a eu des moments plus ou moins faciles, mais ma passion aujourd’hui, c’est le ski. J’ai envie de continuer à me faire vibrer et à faire vibrer mes proches avec moi. Le ski, c’est mon truc à moi, mais si je peux rendre mon entourage heureux, c’est encore mieux !

IL Y A AUSSI UNE AMBIANCE UNIQUE DANS CE SPORT.

© Louis Garnier / Redbull Content Pool

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© Com Daher / Redbull Content Pool

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LE STATUT DE FAVORITE, C’EST JUSTE UNE ÉTIQUETTE.

Est-ce qu'il y a eu des déceptions ou des regrets ?

Bien sûr qu’il y a eu des déceptions et il y en aura certainement encore ! Mais chaque échec me fait apprendre. Aujourd’hui, je n’ai aucun regret, je pense que chaque étape traversée était nécessaire pour ma progression.

Quel regard portes-tu sur ta jeune et brillante carrière ?

Aujourd’hui, je suis fière de ce que j’ai réalisé. Mais pour moi, ce n’est que le début. Enfin, je l’espère ! J’ai encore plein de choses à accomplir, plein de chose à réaliser, j’aimerais que cela dure encore longtemps.

Qu'est-ce qui te motive ?

Ce qui me motive aujourd’hui, ce sont toutes les épreuves difficiles qui se sont imposées à moi. J’ai envie de prouver que je peux le faire et que tout va me rendre encore plus forte ! J’ai aussi envie de faire évoluer mon sport, de faire partie de cette jeune génération de femmes dans les sports extrêmes.

Est-ce que tu as conscience d'être l'une des meilleures rideuses du monde ? Comment est-ce que tu vis ce statut de favorite ?

Je n’ai pas vraiment conscience de faire partie des meilleures. Je me remets sans cesse en question et pour moi, tout peut s’arrêter à n’importe quel moment. Ça agace parfois mon coach car j’ai très peu confiance en moi et avant chaque compétition, j’ai l’impression que je n’aurai pas le niveau. Il faut que je progresse sur ce point-là, il faut que je me prouve encore des choses pour avoir pleinement confiance. Le statut de favorite, c’est juste une étiquette.

Est-ce que c'est comme ça que tu imaginais la vie d'une femme de 20 ans ?

Je sais que je n’ai pas la vie ordinaire d’une femme de 20 ans. J’essaye de prendre du recul sur tout ce qui m’arrive et parfois, je ne me sens pas à ma place. Je sais que j’ai une énorme chance alors j’essaie de profiter de chaque moment. J’essaie aussi d’avoir des moments pour moi, des moments de vie « normale » !

Quel est ton rêve aujourd'hui ?

Mon rêve, c’est de prendre une vraie place dans le milieu du ski freestyle. De marquer les esprits, de faire évoluer ma discipline. J’aimerais m’engager de plus en plus dans des causes qui me tiennent à coeur. De m’épanouir pleinement en tant qu’athlète et en tant que femme.

Où est-ce que tu te vois dans 10 ans ?

Dans 10 ans, je ne sais pas trop. C’est une question compliquée pour moi. J’essaie de vivre les années les unes après les autres en remplissant petit à petit mes objectifs. Je prendrai les opportunités qui se présentent à moi au moment venu !

© Louis Garnier / Redbull Content Pool

MA PLUS GRANDE FIERTÉ, C’EST DE CONTINUER À FAIRE DU SKI AVEC LA MÊME ENVIE ET LA MÊME MOTIVATION QUE LORS DE MES DÉBUTS.

TESS LEDEUX

instagram.com/tessledeux

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