Flashback
La Pointe Simon, qui se situe à l’Est de l’embouchure de la rivière Levassor, est devenue aujourd’hui un lieu bien en vue du Chef-lieu de notre île. Pourtant, nombre d’entre nous ignorent l’origine de son nom, son histoire, ou simplement ce qu’elle a représenté par le passé. Aussi, nous vous proposons de vous relater sa « petite histoire ».
Petite histoire de la Pointe Simon à Fort de France
D’OÙ VIENT SA DÉNOMINATION ? La dénomination « Pointe Simon » vient d’un des prénoms de l’avocat Jérôme Simon Chovot qui obtint en 1763, du marquis de Fénelon, Gouverneur de la Martinique, la concession de ce terrain qui forme une pointe avec l’embouchure de la rivière Levassor. A moitié noyé, on n’y trouvait alors qu’une fortification de type « batterie à barbette », disposant de deux canons, qui participait sans doute au système défensif de la Baie des Flamands. Simon Chovot assécha ce terrain, le combla, y construisit, et lui laissa son prénom. A cette époque, la ville s’appelait « Fort Royal ». Par la suite, un arrêté consulaire du 18 avril 1802, signé de Bonaparte, lui donna le nom de Fort de France.
REPÈRES HISTORIQUES En 1813, la Pointe Simon servait au petit cabotage avec le centre-ville de Fort de France. Cela pourrait expliquer la dénomination donnée à la « rue des Gabares », l’une des voies actuelles de cette partie de la ville. La gabare était en effet un type de bateau ponté, possédant trois mâts et destiné au transport de marchandises. Il y avait les gabares « de cabotage » et celles « au long cours » destinées à l’approvisionnement des colonies. En 1845, la Pointe Simon accueillit la première usine centrale à sucre de la Martinique. Cette dernière était située en face d’un hospice civil, qui occupait l’ilot formé par les rues : Garnier Pagès, Ernest Desproges, François Arago et le boulevard Allègre. Exemple de gabare Construite par la société Desrone et Cail pour le compte de William Thorp, elle utilisait la vapeur et fonctionnait à partir de la canne fournie par des planteurs de la région de Fort de France. Dans le moniteur de la Martinique, de 1845, on pouvait lire à son sujet : « C’est une de ces merveilles de l’industrie moderne qui étonne et charme à la fois, quand on les examine avec soin et que l’on se rend compte exact des ingénieuses combinaisons qui la font mouvoir. » « Sortie toute entière de la maison Cail, elle se compose d’un moulin de 16 chevaux, de deux chaudières à cuire dans le vide avec deux machines à vapeur, de 12 filtres, 3 monte-jus, 6 défécateurs, 3 condenseurs, un lavoir, un four à revivifier le noir et les étuves.
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