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NATHALIE
from MO#123
Bäumer, Nathalie Blanc dévoile les ressorts de ses collaborations. Et parce que nous sommes sur un numéro dédié au Made in France, nous lui avons demandé son point de vue sur le sujet. Sans langue de bois.
La Maison Nathalie Blanc signe des collaborations souvent surprenantes ou pour le moins iconoclastes, quelle est votre stratégie de développement de collections parallèles aux vôtres ?
Si je reprends la chronologie, j’ai créé des collections pour Michel Klein en 2010, pour Swildens en 2012, qui n’étaient pas des collaborations, mais elles m’ont incité à me plonger dans des univers qui n’étaient pas le mien, une démarche formatrice dans le sens où ma propre création s’enrichit quand on accepte de la confronter à d’autres… Quatre ans plus tard, je rencontre Jeanne Damas à la tête de Rouje, une marque engagée, incarnée par une créatrice qui ne se contente pas de faire des robes et des manteaux, mais défend un vrai projet de société. Je partageais les valeurs de Jeanne Damas et le choix de mes collaborations ne déroge pas à cette volonté de respect des valeurs de chacun. Pour moi, les collaborations ne sont pas une démarche marketing calculée au millimètre près, mais l’envie de vivre un moment créatif avec des femmes et des hommes de talent auxquels je crois.
C’est pour cette raison que vous sortez des sentiers battus ?
Je suis intuitive et impulsive, j’avance en ayant l’esprit suffisamment ouvert, sans m’enfermer dans des calculs mesquins. Et puis, je suis toujours intéressée par les défis stylistiques et techniques : on apprend toujours à travailler avec et pour d’autres. En 2019, Amélie Morel, une des dirigeantes de la société éponyme est venue me voir pour imaginer une collection sous nos deux noms, j’ai accepté cette invitation d’un lunetier historique qui détient un savoir-faire indéniable et qui est entré dans mon univers esthétique, un échange de bonnes pratiques stimulant. Idem en 2021 où j’ai fait une collaboration avec Shelter, une jeune manufacture qui crée de magnifiques lunettes en bois, j’étais curieuse de découvrir ce travail d’ébénisterie et heureuse de les soutenir en mettant « ma notoriété » à leur service.