Pedro Morales. Manuel de Civilité. Nov 2014.

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Pedro MORALES Novembre 2014

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MANUEL DE CIVILITÉ

Pedro MORALES

Paris, Novembre 2014 3


Avec des yeux virés | 2009 Stéréogramme hybride | Assemblage, des yeux mobiles, peinture textile, UltraChrome K3 Inkjet | 35 x 48 cm

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Maëlle Galerie en collaboration avec EMAIL (Expériences of Media art in Latin-America), a le plaisir d’accueillir le premier SOLO SHOW à Paris de Pedro MORALES.

L'exposition établit une référence directe à « Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation » , une œuvre littéraire érotique de Pierre Louÿs, écrite en 1917 et publiée de façon posthume (et anonyme) en 1927.

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« Le sexe est habituellement un sujet de la vie privé dans la plupart des sociétés, mais aujourd’hui Internet rend sa présence permanente. Je traite de cette thématique en me servant de fractales, du concept de réalité augmentée et au moyen de stéréogrammes anaglyphes hybrides (…). Un stéréogramme est une image bi-dimensionnelle qui, en étant observée de manière adéquate, peut donner lieu à la vision d’une image tri-dimensionnelle générée par la manière dont les yeux perçoivent l’image depuis deux points de vue légèrement différents »

Pedro MORALES (Maracaibo, Vénézuéla, 1958) est un des pionniers de l'art numérique au Venezuela. Son œuvre se situe au point de rencontre entre la culture online et le folklore local, qualité rare dans le media Art. Cette particularité se traduit dans son travail par des ré-interprétations ou des reconstructions de la réalité, au travers de dispositifs électroniques et de mondes virtuels qui s'appuient sur l'imaginaire socio-politique du Venezuela. Dans ses recherches conflits armés, mémoire urbaine, artisanat, sexualité et échec du projet socialiste au Venezuela sont des thèmes récurrents. En 2003, il représentait le Venezuela pour la 50ème biennale de Venise avec une œuvre de Net Art, "City Rooms", qui mettait en scène le conflit politique du Caracas dans un univers virtuel.

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L’œuvre de Pedro MORALES est presque unique dans le contexte de l’art contemporain vénézuélien, pays où l’accès à la technologie et à Internet est difficile. Les formes d’art présentes dans son travail restent encore des manifestations marginales ; Au Venezuela, Le Net Art, les jeux vidéos, la réalité virtuelle et la réalité augmente étaient des moyens quasiment inconnus pour des artistes et commissaire d’art de sa génération. De fait, son œuvre est encore peu répertoriée. Cet entretien a été fait avec l’intention de générer une première approche documentaire de son travail. http://www.pedromorales.com/about.htm Commissaire : Rolando J. Carmona


Bórdame Angelitos negros | 2006-2007 Stéréogramme numérique | Broderie point de croix | 45 x 60 cm

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Des fesses qui tombent | 2009 Stéréogramme hybride | Assemblage, point de croix, peinture textile, UltraChrome K3 Inkjet | 35 x 48 cm

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Bouche etoilée | 2009 Stéréogramme hybride | Assemblage, des perles en verre, peinture textile, UltraChrome K3 Inkjet | 35 x 48 cm

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Chérubins sur le visage | 2009 Stéréogramme hybride | Assemblage, broderie numérique, peinture textile, UltraChrome K3 Inkjet | 35 x 48 cm

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Seat | 2014 Stéréogramme hybride | Impression 3D, plastique PLA | 50 x 70 cm

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E n t retie n avec Pedro M ora l e s

| réa lisé pa r Rola ndo J. Ca r mo na

Rolando J. Carmona : Dans quel champ se situe votre travail artistique? Pedro Morales : Mon travail représente des réalités qui m’habitent, des expériences d’une maison-univers. Ce sont des stéréogrammes digitaux, des animations digitales et jeux vidéos avec dispositifs de réalité virtuelle, l’utilisation du web comme support , les recherches des dernières années qui impliquent l’usage de technologies appliquées à la téléphonie mobile, les codes binaires (2D-codes) et l’utilisation des techniques d’impression 3D . RJC : Quel est le fil conducteur de vos recherches? PM : La relation intrinsèque entre la science et la beauté, aussi même l’interactivité avec le public. Il y a des thèmes et des préoccupations qui sont le produit de l’influence de l’Internet sur le monde dans les dernières décennies. Le sexe par exemple, est habituellement un sujet de la vie privé dans la plupart des sociétés, mais aujourd’hui Internet rend sa présence permanente. Je traite de cette thématique en me servant de fractales, du concept de réalité augmentée et au moyen de stéréogrammes anaglyphes hybrides. Cette recherche me permet de représenter un phénomène unique du 21ème siècle : la pan-communication. Tout et tous sommes porteur et transmetteur d’informations dans n’importe quelle combinaison possible au moyen de l’Internet mobile et des codes 2D (QR et Microsoft Tag). RJC : Vous étiez initialement peintre. Quand avezvous commencé à intégrer la technologie dans vos œuvres? PM : J’ai reçu une formation technique qui m’a permit dès le départ d'être en lien avec l’informatique. En 1988 j’ai acquis un IBM PC 8088 XT EGA couleur

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La Mirada | 1989 Animation vidéo, 7’, story board plus | EGA couleur

et je me suis attelé pendant des mois à découvrir les possibilités esthétiques infinies des nouveaux codes que ce nouvel outil m’offrait. J’ai mis crayons et pinceaux de côté et de cette ‘retraite’ est sorti “LA MIRADA” (1989). RJC : Votre œuvre “LA MIRADA” (1989) est une des premières œuvres numériques répertoriées au Vénézuéla (après les propositions générées par

Alejandro Otero et Rolando Peña au laboratoire IBM). Pourriez-vous nous parler de cette œuvre? PM : L’animation vidéo “LA MIRADA” est ma première œuvre numérique. C’est une pièce littéralement peinte pixel par pixel, et tableau par tableau en utilisant le programme STORY BOARD PLUS IBM 1987, Microsoft Windows 3.1 et DOS avec un PC IBM XT 8088, EGA 16 couleurs et un disque dur de 30Mo. Mon objectif avec “LA MIRADA”

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Le Sacré Coeur | 1993 Fractal | gif animé, impression numérique sur toile | 60 x 80 cm

était de recycler le souvenir, et l’oubli aussi, de le sortir du marasme qui régnait depuis des années à Maracaibo. A travers une séquence de tableaux littéralement peint avec la lumière, l’œuvre propose un parcours de la vielle ville et d’une maison qui à la fois un univers en soi, remplie de souvenirs et d’objets personnels. A ce moment je cherchais à ‘dématérialiser’ mon travail pictural. La Mirada, a reporté le premier prix du “II salón de arte del reciclaje en Maracaibo” (1990.)

grammation et Internet pour vos œuvres. Qu’estce qui vous motive à continuer ainsi? PM : Le fait d’être convaincu des possibilités infinies qu'offre le médium digital pour le maniement total de l’image et de la vidéo, le fait de croire aux potentialités esthétiques à découvrir avec chaque nouvelle avancée technologique, la découverte d’alternatives qu’offre ce nouveau médium pour la création 3D et le fait de pouvoir pénétrer le monde de la réalité virtuelle et des jeux vidéos.

RJC : Vous êtes un cas exceptionnel de l’art contemporain Vénézuélien. Dans les années 90, seuls Yucef Mehri et vous utilisaient uniquement la pro-

RJC : Quelle est la relation de votre œuvre avec la culture populaire et l’artisanat ancestral Vénézuélien?

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Bolivar, it’s not ok | 2014 HTML | Javascript

PM : Le projet “El Sagrado Corazón” analyse une image familière de l’iconographie religieuse Hispano-Américaine au moyen de l’emploi du premier fractal étudié en détail, la figure de Mandelbrot. Ce projet à reçu le prix de la recherche en art visuel du salon national Arturo Michelena en 1993. Quelquefois, j’ai eu recours à des techniques ancestrales, comme la broderie, pour représenter des fractales et des stéréogrammes digitaux. Des experts ont ensuite brodé et tissé ce que je leur ai demandé. RJC : Comment l’apparition de l’Internet a affecté ton travail ? Quelles œuvres en particulier avezvous développé pour l’Internet? PM : Internet est un outils indispensable pour moi

depuis 20 ans. Au début, ça a indiscutablement été un moyen de faire connaître et diffuser mon travail. J’ai commencé à présenter mon travail à partir de 1997 sur le site pedromorales.com. “cityrooms.net” (2002-2003) est l’œuvre la plus importante que j’ai développé pour l’Internet. C’est une pièce interactive qui fait appel à la technologie de la réalité virtuelle, et que le spectateur peut parcourir à sa guise. Parmi les autres œuvres utilisant Internet : La série “Mobile Tagging Art” (2010-2014), »Un tirito al aire » (jeux vidéo, 2006),“El juego de la vida” (jeux vidéo, 2004), “Sebastían Mártir” ( VRML - 1998), “Miranda en la carraca” (VRML - 1997), “Arboles fractales” (VRML - 1994)

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Sebastián Martir | 1998 VRM | Impression Numérique | 200x100 cm

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RJC : Pourriez-vous décrire votre œuvre, “City Rooms”, qui représentait le Vénézuéla à la 50ème biennale de Venise? “City Rooms” est une œuvre numérique (VRML) qui implique le spectateur de manière conviviale, faite pour être observée et appréciée directement sur le reseau et qui offre la possibilité de participer et d’intéragir avec les espaces fractales de mon œuvre. L’espace virtuel a été créé en utilisant les logiciels 3D Max (Autodesk), Internet Space Builder et Internet Scene Assembler (ParallelGraphics). Ce sont des outils qui permettent la création de scènes 3D dynamiques et interactives. Un foyer-univers protège, derrière des murs dénudés, l’intimité des gens submergés dans un espace urbain unique et homologateur. L’observateur dispose d’un visualisateur VRML et peut visiter l’œuvre de façon autonome. En soulevant les voiles, en passant les portes, en ouvrant les fenêtres, l’observateur peut entrer dans ces pièces et découvrir les personnages qui les habitent, qui nous habitent aussi, malgré les contradictions et les conflits. En parcourant ces espaces, l’observateur peut avoir accés au mobilier et aux objets personnels des habitants. Dans l’esprit de l’esthétique des jeux vidéos, le visiteur explore librement les éléments et parcours l’espace d’une presque-ville qui devient, peu à peu, de plus en plus personnelle. En parcourant l’œuvre, on peut explorer l’espace urbain commun : la ville normalisée qui loge et contraint, la foule dans les rues. Seul le retour aux espaces intimes permet un autre style de vie. Du fait de pouvoir “naviguer” de pièce en pièce, le spectateur s’approprie l’œuvre : il peut fouiller dans un tiroir ou observer les objets posés sur une table, se confronter à l’intimité du foyer nucléaire, à ce qui se répète chaque jour dans la vie de chacun : le comportement socio-politique, la nudité, le sexe, les croyances religieuses, les souvenirs. Cela permet un moment d’intrusion à l’intérieur de cet ultime et irréductible refuge de l’âme, d’être transporter dans cet instant intemporel où ce foyer devient sien.


City Rooms | 2002-2003 cityrooms.net | Biennale de Venise 2003 | Installation | VRML

RJC : Pourquoi cette œuvre n’a t-elle pas été exposé au pavillon vénézuélien? PM : Mon œuvre “City Rooms” a été censurée par les autorités vénézuéliennes parce que elle était considérée comme irrespectueuse pour l’image du pays, ce qui a résulté par une interdiction de la présenter à l’intérieur du pavillon vénézuélien. Cela dit, “City Rooms” était l’œuvre officielle qui devait représenter le Vénézuéla pour la Biennale. Elle a donc été présentée à “Il Giardini”, en face du pavillon venezuelien, pendant trois semaines après l’inauguration de la Biennale, avec des équipements portatifs et une installation de plusieurs centaines de mètres de drapeaux vénézuéliens. C’était le produit d’une action populaire de personnalités du monde culturel vénézuélien. Le thème de cette

Biennale était ‘la dictature du spectateur’. Mais du fait d’être une œuvre faite pour Internet, “City Rooms” pouvait échapper facilement à la censure. RLC : Était-ce l’intention de “City Rooms” de diffuser des images de porno-misère? Pouvez-vous nous parler de votre ‘relation au contexte de l’époque’ ? PM : Avec “City Rooms”, l’intention était de montrer l’instant socio-politico-culturel qui vivait le Vénézuéla à ce moment, par le moyen d’un monde virtuel créé pour être observé sur Internet à la façon d’un jeu vidéo. C’était une manière de réaffirmer que l’art est le reflet fidèle de son époque et du moment que les gens vivent. Il n’y avait pas d’intention particulière. Chacun peut la parcourir

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à sa guise, et rencontrer ou pas des situations qui seront perçues de manière différente. C’est sans doute un univers virtuel avec de multiples lectures possible. On peut y trouver, selon le parcours qu’on y fait, des manifestations pour et contre le gouvernement, des références spécifiques à la misère et à la corruption, à l’ingérence cubaine et à l’utilisation de Bolívar comme facade. RJC : Jusqu’à “City Rooms”, vous aviez développé une œuvre marquée par la sauvegarde de la mémoire et de la réalité quotidienne de votre pays. Comment êtes-vous passé de cette thématique à celle de la sexualité? PM : C’est une thématique qui me préoccupe et qui préoccupe à peu près tout le monde. Au Vénézuéla en particulier, cela fait 15 ans que l’on vit dans l’omniprésence de la thématique politique. C’est une histoire obscure dont les acteurs principaux se comportent comme des délinquants. Passer d’une thématique à l’autre a été un acte conscient de libération. RJC : Comment la relation entre le réèl, l’irréèl et les ‘virtualismes’ est mise en évidence dans votre œuvre? PM : Lors de l’exposition au musée Alejandro Otero de Caracas, María Elena Ramos a parlé de ‘tableau dans un tableau’ à propos de mon travail. Cette perception persiste, car la technologie permet une première lecture aparente de l’œuvre et une seconde qui est virtuelle, que ce soit dans le cadre de la pan-communication, de la réalité augmentée ou de décors qui nécessitent une réflexion a posteriori. J’utilise la même technologie qui nous a habitué à des réflexes de réaction immédiats, mais pour inviter le spectateur à s’arrêter, à observer et à faire appel à son pouvoir d’étonnement. Deux mondes convergent dans mon œuvre, liés par la beauté que génèrent la science et les avancées technologiques. RJC : Dans le cas de vos œuvre stéréographiques, comme les “Broderies érotiques”, l’image se construit à partir d’un décors virtuel. Cette série doit-

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elle être comprise comme une ré-interprétation de la problématique sculpturale? PM : Un stéréogramme est une image bi-dimensionnelle qui, en étant observée de manière adéquate, peut donner lieu à la vision d’une image tri-dimensionnelle générée par la manière dont les yeux perçoivent l’image depuis deux points de vue légèrement différents. Je construit mes stéréogrammes anaglyphe en plaçant deux caméras légèrement séparées sur en décors virtuel, avec des acteurs virtuels. Ce sont effectivement des sculptures créées dans un univers virtuel, qui adoptent des postures et des positions déterminées en fonction de la force et du mouvement que j’applique à leur différentes parties. Pour ça, j’utilise des logiciels qui génèrent des volumes, tels que 3Dmax, Maya et Truespace. Les positions adoptées par les personnages représentés dans la série sont issues du Kama Sutra. Tous les éléments que composent le décors sont couverts par des textures qui proviennent de graphismes trouvés sur Internet. Les images ainsi fixées par chaque caméra sont ensuites teintes en bleu ou rouge pour pouvoir ensuite être superposées pour obtenir le stéréogramme anaglyphe hybride qui peut être observé à l’aide de lunettes 3D. RJC : Y a-t-il une relation entre la sexualité et la politique dans certaines de vos œuvres (par exemple par l’utilisation d’images homo-érotiques, ou par la sexualisation des relations de pouvoir politique au Vénézuéla)? PM : Lorsque ma pièce “City Rooms” a été censurée par le gouvernement vénézuélien en 2003, je me suis senti véritablement traqué. Après ces tourments, j'ai choisi d’abandonner le sujet de la politique pour celui de la sexualité afin de poursuivre ma thématique générale de réalité à deux niveaux, sans avoir à vivre dans la tristesse et la frustration. Un stéréogramme de 2007 “Rojo Rojito”, élaboré avec des roses de satin, cache l’image d’une femme en train de d’être violée par deux hommes en bottes et béret. Plus récemment, avec “Misericordia, nos están matando”, je traite du thème


Abugrahib the memory hole | 2004 Animation vidéo numérique 3 ‘ | Impression numérique

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de la violence officielle et de la répression. C’est comme ça que j’ai réalisé la transition vers l’érotisme, un thème qui requiert aussi d’être traité avec intimité, qui reflète nos secrets, qui réveille nos angoisses et qui révèle un seuil dont seul peut se rapprocher celui qui le souhaite vraiment. Tout comme mes œuvres, le Venezuela doit être perçu selon deux niveaux de lecture : un apparent, qui à première vue raconte une histoire qui pourrait en rester là, et un autre niveau qui découvre d’autres vérités plus intimes : ce qui se vit sous les couvertures de la réalité ! RJC : Votre série “Broderies érotiques” cache des scènes pornographiques captées sur Internet. Y a-t-il un certain moralisme dans le fait d’occulter la sexualité? PM : Ce n’est pas mon genre. Au contraire, je souhaite créer une complicité avec le spectateur. L’érotisme de mes broderies n’est pas explicite. Il requiert une certaine patience, un désir croissant de découvrir l’œuvre par un état de concentration (...) Le niveau de communication avec l’œuvre est personnel et individuel - éventuellement empathique. Il peut y avoir une certaine empathie dans le fait que l’œuvre propose une expérience unique pour chaque personne, dans un contexte d’intimité totale, bien qu’en étant au milieu des autres.

Shanghai Lovers | 2010 QR-code | des yeux mobiles sur toile

RJC : Quelles sont vos recherches actuelles? PM : L’informatique accompagne mon travail depuis 1988. Et depuis 2010, la technique d’impression 3D est mon outils principal de création. Aujourd’hui, je souhaite approfondir son usage pour la création de volumes, sans pour autant abandonner l’esthétique des fractales. Je continue mon travail sur le “Mobile Tagging Art”. C’est un terme que j’ai créé en 2008 pour définir les œuvres artistiques qui utilisent les processus de scannage, de décodage et de lecture pour révéler les contenus, sans sacrifier l’esthétique d’une œuvre d’art. Mes recherches en art seront toujours caractérisées par ce lien - presque érotique - entre science et beauté.

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Rojo, rojito | 2007 Stéréogramme numérique | Roses en soie sur maille de raphia

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Paris - France - 2014 Impression: Armiane Imprimerie Textes: Rolando J. Carmona Photographies: Marco-Antonio Suรกrez http://pedromorales.com

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GALERIE D'ART CONTEMPORAIN / 1-3 rue Ramponeau - Le Grand Belleville 75020 Paris T + 33 (0) 6 14 80 42 00 / contact@maellegalerie.com / http://www.maellegalerie.com E.M.A.I.L ( Experiences. of Media Art in Latin America)

Couverture: Serie: Mosaïques Erotiques. Stéréogramme Hybride. Impression numérique sur plexiglas. 40 x 40 cm. 2014

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