Senegal Airlines, Daport, Anacim, Crei
Les travailleurs des Ads pistent leurs «pilleurs»
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Acquisition de logements sociaux
La maison cédée à 15 millions
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MERCREDI 29 JANVIER 2014 - 11e ANNéE - IssN : 0851 7045
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Prix : 100 f
REFORME Passation des marchés
Macky décotetout
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Les seuils de contrôle relevés
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Parité aux Locales
La statut spécial de Touba
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Entretien avec... Amadou Kanouté, Sg de Cicodev
«Il faut une loi pour péréniser la Cmu» Pages 6-7
Réfection des gradins du stade
«Senghor» réclame des sièges Page 8
CMJN
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actualités
Le Quotidien l Mercredi 29 Janvier 2014 N° 3300
Acquisition de 5 000 logements sociaux en 2014
Le prix d’une maison évalué entre 10 et 15 millions de francs
Par Sucré-Salé
Garde-fous et infrastructures Les autorités politiques ont vraiment à cœur de montrer aux Sénégalais la voie du développement. Quitte pour fouler ce chemin, de marcher sur quelques petites règles de bonne gouvernance. Oh ! Pas grand-chose, rassurons-nous ! N’avons-nous pas au gouvernement, l’une des plus grandes, sinon la plus grande sentinelle de la Bonne gouvernance de ce pays, qui d’ailleurs a pour mission, dans son ministère, de veiller à la promotion de ce concept ? Et l’on sait que cette éminente personnalité ne laisserait pas modifier le Code des marchés publics en toute impunité. Tout comme il ne laisserait pas passer des marchés de gré à gré avec des Chinois, des Turcs ou des Lapons. Donc, Macky peut tranquillement laisser Mimi accélérer les projets. Tant pis pour les garde-fous qui peuvent sauter, on réparera après. En 2017.
La construction des 5 000 logements sociaux va démarrer au mois de février prochain. L’annonce a été faite hier, par le ministre de l’Urbanisme et de la Construction, Khoudia Mbaye, lors d’un conseil interministériel présidé par Aminata Touré. Diamniadio, Tivaouane Peulh, Keur Massar vont abriter le projet. Il faudra 10 à 15 millions de nos francs pour disposer d’un toit, selon les explications du ministre qui faisait face à la presse. Par Ngoundji DIENG Le gouvernement veut hâter le pas dans la construction annoncée de 5 000 logements sociaux prévue en 2014. Une réunion interministérielle présidée par le Premier ministre a été organisée hier, sur la question, en compagnie des directeurs des sociétés nationales de la Sicap et de la Sn Hlm ainsi que des promoteurs privés et banquiers. Cette rencontre a permis aux participants de faire le point sur les objectifs quantitatifs et les contraintes rencontrées dans la
mise en œuvre. A cet effet, indique le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Khoudia Mbaye, un comité avait été mis en place par le Premier ministre, Aminata Touré, pour réfléchir sur toutes ces questions «afin de lever les obstacles dans le but de respecter nos engagements». Aujourd’hui, au terme de cette réunion, «je peux affirmer que cet objectif est largement à la portée du gouvernement», se félicite le ministre qui annonce pour février le début des travaux. Le coût unitaire de ces logements a été aussi évoqué au cours de cette
rencontre. La somme de 10 millions francs Cfa avait été retenue pour être propriétaire d’une maison. Seulement, précise le ministre, il y a parmi les partenaires des promoteurs privés qui ont acheté leurs terrains. Pour ces derniers, soutient-elle, un réajustement sera nécessaire pour permettre que le prix de la maison soit calculé en tenant compte du prix du terrain. Ce qui fait, estime-t-elle, que le prix unitaire variera entre 10 et 15 millions de nos francs tout en s’empressant d’ajouter que tous les logements ne seront pas sociaux. Pour le moment Diamniadio, Tivaouane Peulh et Keur Massar constituent les principaux sites retenus. Il y a aussi, note Mme Mbaye, Dakar intra muros pour le cas de la Sicap qui y dispose des logements. Mais cela n’est qu’un début, indique le ministre qui annonce que d’autres sites seront aménagés progressivement au plan national. «On s’est engagé à résou-
Gestion de la Sonatel
L’Unsas dénonce l’impérialisme de France-Télécom Par B. SAKHO «Face aux rigueurs de la concurrence sur le territoire français, dans un contexte de crise boursière aigue entraînant la baisse de l’activité et réduisant les marges de progression de son capital, le groupe France-Télécom, soutenu par le gouvernement français, a affiché sa volonté de consolider entièrement la Sonatel et ses filiales dans ses états financiers», prévient l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas). Dans un communiqué, l’Unsas s’inquiète des menaces de démantèlement du groupe Sonatel «à travers le contrôle de toutes ses activités stratégiques, la réduction au maximum des charges sociales et des pertes énormes d’emplois dans le secteur des télécoms sénégalais». Aux yeux des responsables de l’Unsas, la Sonatel, opérateur historique au Sénégal, présente une excellente santé financière (92 milliards de bénéfices au premier semestre de 2013), grâce à des ressources humaines de qualité, des
infrastructures au rang des standards internationaux, un réseau de qualité. Avec 1 890 salariés, ajoutet-ils, la Sonatel produit 12,5% du Pib, contribue aux recettes budgétaires à hauteur de 238 milliards et participe au développement du secteur privé sénégalais avec 40 000 emplois indirects. «Nul doute que France-Télécom et l’Etat français font recours à des stratégies sournoises et pernicieuses d’affaiblissement du secteur des télécoms de notre pays. Externalisation, outsourcing quelle que soient les appellations et collusions, la logique économique qui sous-tend ces artifices est fondée uniquement sur la fructification du capital étranger et la distribution de dividendes pour une minorité», dénonce l’Unsas. Sa stratégie de défense est claire : l’Unsas fait le choix de la logique économique fondée sur le développement économique durable de notre pays et de la création de valeur ajoutée au profit des travailleurs. «Sonatel, projet abouti d’une société de télécommunica-
tions africaine de référence sur laquelle notre économie est adossée, doit être défendue par tous les Sénégalais», encourage l’intersyndicale. Par ailleurs, l’Unsas se félicite «de la vigilance et du patriotisme des travailleurs de la Sonatel qui, pour barrer la route à l’externalisation et à la mutualisation des services de leur entreprise et préserver ainsi la souveraineté du Sénégal sur les télécoms, ont engagé une lutte unitaire». En d’autres termes, l’Unsas les encourage à persévérer dans cette voie de salut public et leur assure de son soutien total jusqu’à la satisfaction entière de leur plateforme revendicative. Plus entreprenante, elle soutient qu’elle se réserve le droit de créer les conditions d’un large rassemblement de tous ses affiliés, de la Coalition des Centrales syndicales ainsi que de toute la société civile pour amplifier la résistance contre le néocolonialisme et ses conséquences désastreuses sur l’Economie nationale. bsakho@lequotidien.sn
dre définitivement la question du logement. Et notre option, c’est la production massive de logements à des prix acceptables. Et nous avons projeté de résorber tout le stock de demande des Sénégalais en la matière sur les 10 prochaines années», s’engage-t-elle. C’est d’ailleurs, selon Khoudia Mbaye, le sens qu’il faut donner à la mesure de baisse du prix du loyer qui va entrer en vigueur à la fin de ce mois-ci. Une mesure que le prési-
dent de la République considère comme étant conservatoire, à en croire le ministre qui a profité de l’occasion pour appeler de ses vœux, le recentrage des sociétés nationales immobilières notamment la Sicap et la Sn Hlm sur leurs missions originelles. C’est-àdire la construction de logements sociaux accessibles aux populations démunies. ndieng@lequotidien.sn
Abus de confiance de 25 millions au détriment de la Bhs
La caissière Aïda Cissé encourt 1 an de prison Par Cheikh Bamba DIAGNE L’affaire résulte d’une plainte de la Banque de l’habitat du Sénégal (Bhs), portant sur un détournement de plus de 25 millions de francs Cfa dans ses livres. Jugée pour avoir détourné des fonds destinés au fonctionnement de la Bhs, la caissière Aïda Cissé, qui a plaidé coupable hier devant le Tribunal des flagrants délits de Dakar, a reconnu les faits. La prévenue risque une peine d’un an de prison ferme, requise par le ministère public. Le procureur de la République a demandé au juge de requalifier le délit de détournement de deniers publics en abus de confiance, estimant que l’Etat du Sénégal n’est pas actionnaire majoritaire de la banque. Les responsables de la banque lui reprochent d’avoir utilisé les 25 millions de francs Cfa, encaissés à des fins personnelles. La somme détournée constitue l’écart de caisse constaté dans la comptabilité par un service d’Audit interne, qui a découvert ce trou de trésorerie en ce début d’année. La prévenue a reconnu les faits, suite à la revue des pièces comptables. Face aux policiers-enquêteurs, elle avait assumé cette faute de gestion comme l’atteste le procès-verbal d’enquête. Ainsi, la Bhs lui réclame 30 millions de francs Cfa à titre de dommages et intérêts. Alors que les avocats du prévenu ont plaidé la clémence du Tribunal, qui rendra son délibéré le 31 janvier. En service dans cette banque depuis 11 ans comme caissière, la mise en cause a été chargée par son employeur de faire les encaisse-
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ments et recouvrements des sommes provenant des transactions avec des clients de la banque. Mais, le mandat n’a pas été correctement exécuté, selon le plaignant, qui soutient que la prévenue a utilisé l’argent recouvert à des fins personnelles. Les responsables de la société disent avoir examiné les relevés du bordereau d’encaissement, constatant ainsi des remboursements de frais sans commune mesure avec la réalité. Pour eux, l’argent est indument détenu par la caissière Aïda Cissé. Et, l’employée n’a pas contesté les faits devant le juge des flagrants délits. Le préjudice déclaré par l’employeur et les estimations faites par la prévenue sont les mêmes, compte tenu du contrôle physique effectué par rapport à la gestion de la caisse. Une différence entre le solde physique et le solde comptable a été constatée. Selon la mise en cause, cela découle du fait qu’elle a été envoûtée. Une personne, qui s’est présentée devant sa caisse, dit-elle, lui a remis une corne dont l’effet a provoqué son envoûtement. «Quelques minutes après, je ne savais plus ce que je faisais. J’étais à la merci du client. L’individu m’a demandé de lui remettre 15 millions, puis 10 millions», a-t-elle déclaré. Cette déclaration avait été faite devant les policiers-enquêteurs. Néanmoins, ces arguments sont démentis par les responsables de la société. Pour eux, la prévenue a bien reçu les versements de 25 millions francs Cfa qu’elle n’a pas acheminés à la comptabilité. cbdiagne@lequotidien.sn
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actualites
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Sortie au vitriol des travailleurs des Ads
Un vent de contestation souffle sur l’aéroport A l’aéroport de Dakar, les travailleurs des Ads ont brisé le silence pour mettre sur la place publique les comportements «d’individus et de sociétés insatiables et voraces». Il s’agit de l’Anacim, de Daport, de Securiport, d’Abs Sa et de Senegal Airlines. Les accusations sont bien formulées : ces sociétés leur tirent des milliards de façon indue. Par Bocar SAKHO Il flotte un vent de contestation et de rébellion dans les coursives de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar. L’air est vicié par des «pratiques» et «manœuvres» qui nécessitent «une réaction rapide et fulgurante des travailleurs» des Aéroports du Sénégal (Ads). Pêle-mêle, ils citent sans ambage le comportement de quelques «individus et sociétés insatiables et voraces» qui agissent dans l’ombre et veulent contrecarrer le développement des activités aéroportuaires et la pérennité des emplois et de l’agence Ads. Bien sûr, les accusations ne sont pas ventilées dans l’air. Elles ont un visage dessiné par l’Intersyndicale des travailleurs passablement agacés par le «pillage» qui s’organise au-dessus des Ads. Il y a d’abord l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) : en admettant que les Ads ne doivent rien à l’Anacim, les travailleurs des aéroports informent que cette dernière s’est octroyé illégalement la somme de 800 millions de la redevance de concession de Dakar Catering qui leur a permis d’acheter beaucoup de voitures. Cela dure, d’après eux, depuis 8 ans. Alors que cette redevance avait toujours été collectée et budgétisée au niveau d’Aanns-Ads. Les conclusions tirées de ce raisonnement sont simples : Dans tous les aéroports du monde, les redevances de concession sont
collectées et mises à la disposition des gestionnaires d’aéroport. «Ce qui a été le cas» dans ce cas de figure. Par ailleurs, les travailleurs renchérissent leur colère en soutenant que d’importantes ressources sont allouées à l’Anacim par Ads. Ils l’évaluent à plus de 3,600 milliards dans le budget 2012 des Ads. Ces ressources, précisent-ils, concernaient l’exAnacs et l’ex-Anams dont le fusionnement est à l’origine de l’Anacim et aussi la Halass. Il reste une autre «incongruité» relevée par l’Intersyndicale des travailleurs des Ads : «Le directeur général d’Anacim est membre du Conseil d’Orientation d’Ads et qu’il réclame constamment des ressources financières à Ads à travers les réunions du Conseil d’orientation. On ne peut pas être juge et partie. Le directeur général d’Anacim, qui a des intérêts dans le budget d’Ads, ne doit pas être membre du Conseil d’Orientation. Il ne doit plus y siéger et les syndicalistes réclament la modification du décret.» Par ailleurs, l’Intersyndicale des travailleurs des Ads dénonce une mainmise rampante de l’Anacim sur le déroulement et la gestion du pèlerinage à l’aéroport. Alors qu’elle devrait se contenter de délivrer des licences d’exploitation dans son rôle de supervision et de contrôle mais non de gestion qui incombe à Ads.
Retour de Daport
Créances non payées depuis 2011
Les Ads réclament 7 milliards à Senegal Airlines C’est un vent de révolte qui souffle sur l’aéroport Senghor dont le climat social est alourdi par la situation de Senegal Airlines secouée par la démission de son directeur général. Les syndicalistes ont remis du plomb dans l’aile de cette compagnie qui vole dans des zones de turbulences depuis plusieurs années : ils écrivent que leur relation avec Senegal Airlines repose sur des créances et des dettes. Selon eux, elle doit 7 milliards aux Ads. Cette dette est composée «de redevances aéronautiques et extra aéronautiques non perçues depuis février 2011, c’est-à-dire le début des activités de Senegal Airlines». «L’ancienne direction avait, à cause de l’intervention du ministre du ciel et de la terre (Ndlr : Karim Wade), accepté de geler les dettes envers Ads ; dettes qui se sont accumulées de jour en jour jusqu’à atteindre cette somme faramineuse.» Les redevances Rdia que devait payer Sénégal Airlines n’ont pas été versées entièrement et ont été englouties et dilapidées dans la gestion de l’ancienne direction à hauteur de 5 milliards. Ils renchérissent en rappelant que le gouvernement actuel a obligé la nouvelle direction des Ads à contracter une dette de 5 milliards auprès d’une banque pour honorer les dettes Rdia. Alors que «Senegal Airlines nous doit 7 milliards de créances». Par ailleurs, les travailleurs réclament le remboursement des 7 milliards et leur participation active «à la nouvelle compagnie aérienne Senegal Airlines à restructurer obligatoirement». «Senegal Airlines, qui a récupéré jusqu’à 25% du trafic aérien aux compagnies, nous cause un double préjudice : le non- paiement des redevances dues, la perte de redevances payées régulièrement par d’autres compagnies qui détenaient une partie du trafic récupéré par Senegal Airlines qui ne paie pas. Tout ceci est scandaleux et ne saurait perdurer», crient-ils de désespoir.
A l’aéroport de Dakar, le ciel est surchargé d’inquiétudes. Et l’atmosphère remplie de suspicions. «Depuis quelques jours, des rumeurs persistantes font état d’un éventuel retour de Daport Sa au niveau de la gestion de Ads et de Aibd», agitent les travailleurs. Insistant sur le rejet de cet éventuel retour de cette société sur la plateforme aéroportuaire, ils ont ressassé son passage sulfureux à l’aéroport de Dakar. «Daport est une société anonyme qui, en grande partie, appartient à des Sénégalais qui ont pillé ce pays et dont la plupart se retrouvent aujourd’hui en prison. On ne saurait continuer à enrichir ces prisonniers. Ceci est impensable», braillent-ils. Ils rappellent que Daport s’est vu octroyer plus de 2,5 milliards sans aucune contrepartie qu’il doit rembourser. Quid de Securiport ? «Cette société, mise en place par les amis américains et européens de l’ancien ministre du ciel et de la terre, a soutiré aux Ads plusieurs milliards sans aucune visibilité et importance des services rendus. Tout ceci a contribué à la cherté des services aéroportuaires décriés par les compagnies et passagers», détaillent les travailleurs qui informent qu’avec l’ancienne direction, les Ads avaient obtenu 3% des recettes de cette redevance. Aujourd’hui, c’est le flou total et aucune contrepartie n’est reçue, ajoutent-ils. «Les travailleurs des
Ads exigent la diminution de cette redevance qui doit passer de 12 dollars pour un taux de 7 dollars et une contrepartie de 24% sur les 7 dollars. Cela diminuera les taxes aéroportuaires», proposent les travailleurs. Il faut savoir que cette redevance Securiport est collectée, facturée et reversée par les directions des Ads qui soutiennent toutes ses activités. Par ailleurs, la présence d’Abs Sa sur la plateforme aéroportuaire est sujette à plusieurs questionnements. Depuis 2002, elle s’est octroyé le marché de transbordement des passagers. «Ce marché, qui ne nécessite pas plus de 25 millions de francs en charge d’exploitation c’est-à-dire 300 millions par année, a été manifestement surfacturé jusqu’à atteindre 1,2 milliard par année suite à l’attribution de ce marché à un Abs sa le 8 décembre 2011», rappellent les travailleurs. L’histoire est simple : en 2002, les Aans avaient attribué ce marché aux Ads pour une durée de 7 ans avec tacite reconduction. Lors de la rupture avec l’Asecna et la création d’Ads, l’agence s’est vue assujettie au Code des marchés publics (Cpm). Entre plusieurs procédures «irrégulières», l’entreprise Senecartours a gagné le marché à hauteur de 728 millions. Alors qu’Abs Sa avait soumissionné à ce marché «surfacturé à 1,2 milliard, soit une différence positive d’au moins 450 millions pour Ads en conformité avec une gouvernance vertueuse». «Voilà la vérité et
c’est pourquoi les travailleurs ont décidé de bouter Abs Sa hors de l’aéroport et des actions vont être menées en ce sens», tonnent les syndicalistes.
Enrichissement illicite La gestion de ce dossier laisse baba les travailleurs. Entre interrogations et suspicions, ils oscillent dans une incertitude totale. Ils disent : «Cette surfacturation et cet enrichissement illicite d’Abs Sa ont occasionné l’administration provisoire de Abs Sa par la Crei.» Les exigences sont clairement formulées : «Cet enrichissement réel doit cesser et la Crei (Cour de répression de l’enrichissement illicite) ne doit pas continuer à soutenir cet enrichissement illicite et doit mettre fin à cette activité dans le tarmac sans aucun contrat avec Ads.» «La Crei ne doit pas cautionner cette forfaiture. Qu’est-ce qui se passe derrière cette administration provisoire ? Pourquoi vouloir continuer à faire subir une surfacturation illicite à Ads ? La Crei n’est elle pas là pour stopper cet enrichissement illicite arbitraire ?», s’interrogent-ils. Wait and see ! En tout cas, ils ont prévu une Ag dès la semaine prochaine pour «y mettre fin». Dans le cadre de cet article, nous avons tenté de joindre les différents responsables mis en cause. En vain ! Par exemple, le Dg de l’Anancim, en voyage, rentre aujourd’hui. bsakho@lequotidien.sn
Prévention de risques et catastrophes
L’Onu magnifie l’expertise de Dakar Le Sénégal a fait des progrès notoires dans le domaine de la gestion des risques et catastrophes et peut se prévaloir d’une capacité pour accompagner le travail qui se fait dans ce domaine en Afrique, a déclaré mardi la représentante du secrétaire général de l’Onu pour la gestion des catastrophes, Margareta Wahlström. «J’ai noté une capacité du Sénégal à prendre des décisions en multipliant les initiatives de réduction de risques et catastrophes pour assurer le développement économique et social du pays», a notamment dit Mme Wahlström. En visite au Sénégal, la représentante du secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies pour la gestion des catastrophes a rencontré les organisations de femmes, la Direction de la protection civile, le Premier ministre, Aminata Touré, la présidente du Conseil éco-
nomique, social et environnemental (Cese), Aminata Tall, entre autres. «Nous avons eu une présentation des experts de la protection civile sénégalaise qui a relevé un progrès dans le travail de réduction des risques au Sénégal», a salué l’émissaire de l’Onu, insistant sur la nécessité d’impliquer le secteur privé dans les initiatives de gestion de risques et catastrophes. Au sortir d’une rencontre avec la présidente du Cese Aminata Tall, la représentante du secrétaire général de l’Onu a loué l’expertise de cette chambre consultative. «La présidente a exposé les rôles et fonctions des différents conseillers. Nous avons aussi échangé sur des idées et points de vue communs en essayant de voir comment accompagner le travail du Conseil économique, social et environnemental», a-t-elle dit. Entourée d’experts techniques,
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notamment en environnement, Aminata Tall a présenté les enjeux et les différentes initiatives de son institution en matière de gestion de risques. «Les échanges ont porté sur comment cette institution (le Cese) pourra accompagner le travail qui se fait en Afrique dans le cadre de la lutte contre les risques et les catastrophes naturelles», a confié Mme Wahlström. Elle a souhaité une intégration du secteur privé sénégalais dans le travail de réduction des risques. «C’est le secteur privé qui représente la plupart des investissements dans le pays. Ce qui fait qu’il est impossible de se lancer dans une dynamique de réduire les risques et catastrophes, sans une implication du privé sénégalais», a estimé la représentante du secrétaire général de l’Onu pour la gestion des catastrophes.
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société
CMU Les premiers résultats enregistrés, jugés satisfaisants
Awa Marie Coll Seck veut plus de moyens La Couverture maladie universelle (Cmu) demande beaucoup de moyens financiers. Le ministre de la Santé et de l’Action sociale qui veut atteindre les résultats fixés dans le court terme, c’est-à-dire en 2017, veut dix autres milliards en plus des 15 déjà disponibles, pour accélérer la couverture déjà satisfaisante chez les enfants, âgés de 0 à 5 ans. Par Aly FALL Le Sénégal fait des pas de géant vers l’atteinte des Objectifs adossés sur la Couverture maladie universelle (Cmu). Du moins si l’on en juge le discours servi hier, par le ministre de la Santé et de l’Action sociale, au terme d’un Conseil interministériel sur le sujet. «Nous avons parlé de la gratuité des soins chez les enfants de 0 à 5 ans. Et dans un district, nous avons plus de 45 000 enfants qui ont été
pris en charge avec la gratuité, et au niveau d’Albert Royer, il y a 8 008 enfants qui ont été pris en charge dans le cadre de la référence ou de l’urgence. De nombreux progrès ont été faits avec notamment la création de Mutuelles de santé et le nombre d’adhérents qui a augmenté particulièrement dans la région de Kolda où en 2011, il y avait 700 adhérents et aujourd’hui nous en avons plus de 7 000», a-telle magnifié. Le ministre de la Santé et de
l’Action sociale a fièrement brandi les résultats jugés satisfaisants du Sénégal, à un peu plus d’un an, depuis le début de l’exécution du programme de couverture maladie pour tous. Avant d’indiquer que la couverture des enfants, âgés de 0 à 5 ans, qui constituent la première cible, permet d’être optimiste pour le reste du programme. «A propos de la gratuité des soins chez les enfants de 0 à 5 ans, nous avons eu plus de 45 000 enfants, qui ont été pris en charge avec la gratuité dans un seul district. Aussi au niveau d’Albert Royer, y a-t-il 8 008 enfants qui ont été pris en charge dans le cadre de la référence ou de l’urgence», s’est encore réjouie Awa Marie Coll Seck. Sur la question des Mutuelles de santé, sur lesquelles compte le programme pour élargir la couverture maladie, le ministre de la Santé et
UGB Remous au Centre des œuvres universitaires de Saint-Louis
Les travailleurs décrètent 48 h de grève Par Cheikh NDIONGUE Correspondant Le bras de fer entre les travailleurs du Centre des œuvres universitaires de Saint-Louis (Crous) et Birame Ndeck Ndiaye vient de connaître un nouveau tournant. La grève de 48 h déclenchée depuis hier est venue exacerber les relations déjà très tendues entre le directeur du Crous et les syndicalistes. Ils l’accusent de mauvaise gestion et exigent l’ouverture des négociations. Agitant des brassards rouges, scandant des slogans hostiles à Birame Ndeck Ndiaye, les travailleurs ont tenu une assemblée générale pour prendre l’opinion nationale à témoin du malaise qui sévit au sein du Crous. En apparence, la radicalisation des syndicalistes a été provoquée par la sortie de Birame Ndeck Ndiaye qui les accuse de vouloir mettre la main sur les ressources financières du service. Cette sortie a semé le trouble dans les rangs des travailleurs. Selon Birima Ndiaye, membre de l’Intersyndicale des travailleurs du Crous, ce mouvement d’humeur est nécessaire pour remettre l’institution dans le droit chemin. «Aujourd’hui, rien ne marche. Notre institution est bloquée, notre administration est malade. Nous sommes là en tant que représentants des travailleurs. Nous voulons attirer l’attention de l’opinion publique sur le fait que l’université appartient aux Sénégalais. Nous sommes des Sénégalais qui veulent que cette institution soit parmi les meilleures du Sénégal», plaidentils.
Avertissement Aujourd’hui, la présence Birame Ndeck Ndiaye, à la tête du Crous, révulse les travailleurs. «Depuis que Birame Ndeck Ndiaye a été nommé à la tête de cette institution, elle est devenue malade, rien ne marche», chiale de colère M. Ndiaye. En réaction aux propos de leur patron, la réponse des syndicalistes est cinglante : «Vous avez même entendu qu’il nous a accusés de lui demander
de l’argent. Personne ne peut toucher de l’argent au Crous, c’est lui qui signe les bons, les mandats, paie les fournisseurs avec son Acp (Agent comptable particulier). S’il y a des problèmes d’argent, c’est lui. On ne veut pas de l’argent. On veut que les travailleurs soient respectés, que la gestion soit transparente, qu’on mette les étudiants dans de bonnes conditions, que le travail marche et que l’organigramme soit respecté.» La plateforme, qui a justifié cette grève, est bien structurée : plus de transparence et d’équité dans la gestion. «Nous lui demandons de payer les hôpitaux pour que les étudiants et les travailleurs puissent se soigner correctement. Nous lui demandons de payer les fournisseurs et de faire fonctionner correctement les services», ajoute M. Ndiaye. «Nous avons décidé de paralyser complètement le Crous pour le moment. Si Birame Ndeck Ndiaye n’arrête pas, nous allons paralyser le rectorat, l’université et
tout le Sénégal parce que nous sommes membres de l’Intersyndicale de toutes les universités du Sénégal», renchérit le porte-parole des travailleurs du Crous. A ses yeux, cette grève de 48 h est un avertissement adressé à l’autorité sommée d’ouvrir les négociations. «S’il nous appelle à la table de négociations et qu’il règle les problèmes des travailleurs, nous allons continuer le travail. Mais, s’il continue de faire la grosse tête, alors nous allons lui montrer que nous sommes des travailleurs», prévient le syndicaliste. Il faut savoir que la situation sociale est délétère à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb). Confrontée depuis plusieurs semaines à une grève des enseignants qui réclament des arriérés de salaires et le règlement des dettes dues aux structures sanitaires, l’Ugb est fortement déstabilisée par ces problèmes structurels et conjoncturels. cndiongue@lequotidien.sn
de l’Action sociale a encouragé les populations à adhérer dans ces structures communautaires avec la modique somme de 3 500 francs par an. Elle a dans la foulée, cité la région de Kolda, comme zone modèle où en 2011, il n’y avait que 700 adhérents. Maintenant, indique Pr Seck, 7 000 adhérents ont été enregistrés et ce chiffre va aller crescendo au regard de la mobilisation des acteurs communautaires. Pour elle, «ces résultats montrent que les choses sont en train d’être mises en œuvre. Nous allons progresser avec le temps par de nouvelles politiques de gratuité, parce que nous ne voulons pas
nous engager, si nous ne sommes pas sûrs d’apporter le financement correspondant», a-t-elle encore répété. En 2017, l’objectif est d’arriver à couvrir au moins, 75% des Sénégalais, a rappelé Awa Marie Coll Seck, tout en rappelant aussi la nécessité d’avoir plus de ressources, pour atteindre tous les résultats de la Cmu. Toutefois pour cette année, seuls 15 milliards de francs sont disponibles sur un objectif de 25 milliards de francs. Elle dit compter sur les taxes mais également sur son réseau de partenaires internationaux, pour arriver à réunir les fonds nécessaires. alyfall@lequotidien.sn
Mouvement d’humeur du Grand cadre, entamé hier
Le mot d’ordre déjà «suivi à 100%» Par Khady SONKO La grève du Grand cadre, qui regroupe les enseignants, a été suivie hier, à «100% à Dakar et à l’intérieur du pays». Selon le porteparole de ce mouvement syndical, ses camarades se sont tous collés au mot d’ordre d’où la réussite du mouvement. Joint par téléphone, Omar Waly Zoumarou a déclaré dans la mijournée, qu’il n’y a pas eu de résistance de la part de ses camarades ni à Dakar ni à l’intérieur du pays. «Tout le monde a suivi le mouvement, nous sommes satisfaits du déroulement du mouvement à Dakar et à l’intérieur du pays où nous avons eu des échos favorables, les camarades se sont collés au mot d’ordre et nous nous en réjouissons», a-t-il dit. Cependant, il relève pour le déplorer, «les manœuvres de certains inspecteurs» qui, dit-il, voulaient entraver leur action. Sur ce, le syndicaliste demande aux autorités qui tenteraient d’entraver leur mouvement, comme ce fut le cas à Guédiawaye où, d’après lui, une femme a tenté de persuader les gens de rester dans les classes, de cesser leurs manœuvres. «S’ils ne nous soutiennent pas dans notre combat, ils doivent au moins, s’abstenir de l’entraver, car nous som-
mes dans notre droit», a regretté Zoumarou. Cette grève du Grand cadre s’inscrit dans le cadre de son 3e plan d’actions, qui se déroule ainsi, en commençant par un débrayage hier à 9 heures, suivi d’une assemblée générale à Dakar et dans les régions. Ensuite, il y aura une grève totale aujourd’hui et demain. Le vendredi 31 janvier, le Grand cadre prévoit une plénière d’évaluation et de perspectives à 9 heures. «Si le gouvernement ne réagit pas, nous n’écarterons rien, nous pourrons même boycotter les compositions», menace Omar Waly Zoumarou, qui exhorte l’Etat à mesurer la gravité de la situation et à se ressaisir pendant qu’il est encore temps. Son syndicat revendique depuis deux ans, le respect d’un protocole d’accord qu’il a signé avec le gouvernement et exige de la part de ce dernier, de le convoquer pour signer ce protocole. En outre, M. Zoumarou déplore la domiciliation des salaires des 1 200 agents de l’Etat, qui sont dans le panier rouge. «90% de ces agents sont des enseignants et n’ont pas encore reçu leur salaire, alors que ce sont des soutiens de famille», a encore regretté Zoumarou. Stagiaire
Remise de diplômes aux premières unités des affaires civiles de l’Armée sénégalaise
Les stagiaires se mettent aux standards internationaux Par Aminata CASSET Les premières unités des affaires civiles ont reçu lundi, leurs diplômes, point d’orgue d’une formation en actions civilo-militaires. La cérémonie, marquant la fin de leur formation en actions civilo-militaires, a été consacrée non seulement aux soldats formés aux affaires civiles, mais aussi aux futurs formateurs pendant les opérations civiles et militaires, en temps de paix comme durant les conflits. Au final, trois équipes des premières unités des activités civiles de l’Armée sénégalaise ont été honorées, lors de cette remise de diplômes. D’après l’adjudant Théo Dieng, honoré lors de cette cérémonie, la formation en actions civilo-militaires s’est déroulée en deux phases. La première, qui a fait l’objet d’enseignement théorique à la Direction des matériels, s’est déroulée entre le 2 décem-
bre et le 19 janvier 2014. Et la deuxième a été consacrée aux ateliers d’application au profit du personnel de la 2ème compagnie des fusiliers-voltigeurs de Podor. D’après lui, cette formation fut intense en termes de d’apprentissage, mais aussi en termes d’émotions fortes. L’adjudant Dieng souligne que «dans cette ambiance de stress et de saine compétition, de travail et d’effort, au lieu de jouer la carte de chacun pour soi, nous nous sommes serré les coudes, nous sommes restés solidaires afin de former une bonne équipe des affaires civiles». Ce stage, jugé d’une importance particulière, «vise à doter le commandement d’outils supplémentaires, destinés à renforcer le soutien aux opérations et être en phase avec les nouvelles méthodologies adoptées par les autres grandes armées telles que celle des Etats-Unis d’Amérique», a témoigné M. Dieng. Il
révèle que les actions militaires menées par les armées ont pour but de faciliter l’intégration des forces dans un environnement civil. Elles visent également à apporter aux militaires en temps de crise, une capacité à intervenir dans le volet social pour une bonne réussite de la mission en intervenant sur les vulnérabilités civiles. «Les stagiaires sont conscients de l’importance de la formation, car elle leur a donné des atouts pour relever les nouveaux défis», croit savoir l’adjudant Théo Dieng. Pour le chef d’équipe de l’élément civilo-militaire de l’Ambassade des Etats-Unis, le capitaine Tyller Marsh, cette formation consiste «à travailler avec des personnes-clés, des leadersclés dans la communauté pour être en mesure de faire des évaluations, des vulnérabilités qui peuvent exister dans une zone». Pour parer au manque de soins de santé, ils peuvent aller dans les villages pour mener un
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Medcap (une campagne de consultation gratuite) dans le but d’apporter des soins de santé à des populations, qui ne peuvent pas y accéder. La formation s’est clôturée par un séminaire de trois jours à la base Abdou Karim Sy de Podor au cours duquel, le capitaine Marsh a révélé que «les stagiaires ont enseigné 32 fantassins à Podor durant l’exercice de la semaine passée. Ils ont fait un excellent travail». Après les avoir enseignés, le capitaine Marsh précise que «le fait qu’ils enseignent ne va pas constituer des barrières de communication entre eux et les soldats sénégalais qui sont en train d’enseigner». Après l’obtention de leur diplôme, quatre parmi les neuf récipiendaires iront au Niger pour être instructeurs lors du prochain exercice Flintlock en mi-février. Stagiaire
Le Quotidien l Mercredi 29 Janvier 2014 N° 3300
international
FRANCE Financement de la campagne de Sarkozy
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La voix accusatrice de Kadhafi Le magazine Pièces à conviction s’apprête à diffuser un enregistrement audio de 2011, dans lequel le dirigeant libyen assure : «C’est nous qui avons fourni les fonds» à l’ancien Président. France 3 diffuse ce mercredi soir dans son magazine Pièces à conviction un enregistrement audio d’une interview, en mars 2011, de Mouammar Kadhafi qui évoque un financement politique occulte de la campagne de Nicolas Sarkozy. L’ancien dirigeant libyen, tué en octobre 2011, n’apporte pas de preuve à l’appui de cette accusation déjà lancée par plusieurs dignitaires de l’ancien régime, en particulier son fils Saïf al-Islam, et rejetée par Sarkozy. Accordé à l’époque pour le Figaro, l’entretien, que la journaliste Delphine Minoui avait ultérieurement retranscrit dans son ouvrage Tripoliwood (Grasset, 2011), s’est déroulé le 16 mars 2011.
Les forces de Kadhafi semblent alors reprendre l’avantage un mois après le début de l’insurrection. Paris a officiellement reconnu quelques jours plus tôt l’opposition au régime. A la question de savoir s’il se sent trahi, Kadhafi, qui avait été reçu en grande pompe à Paris en décembre 2007, répond par l’affirmative. Puis, selon une traduction réalisée par l’Afp, il poursuit : «Sarkozy a une déficience mentale… C’est grâce à moi qu’il est arrivé à la Présidence», «C’est nous qui lui avons fourni les fonds qui lui ont permis de gagner», «il est venu me voir alors qu’il était ministre de l’Intérieur. Il m’a demandé un soutien financier». Pourquoi aurait-il financé Sarkozy ? «Pour nous, en tant que Libyens, si le président de la République française gagne les élections grâce à nos fonds, c’est vraiment un gain», répond Kadhafi qui ne donne pas de montant ni de détails sur les modalités de versement. Le juge Serge Tournaire enquête sur ces accusations de financement de la campagne présidentielle de 2007, allégations que Nicolas
CENTRAFRIQUE Pour garantir la paix
La Présidente de transition se tourne vers l’Onu Catherine Samba-Panza considère que les troupes présentes sur le territoire sont insuffisantes pour rétablir et assurer la sécurité des populations. La Présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza, a annoncé mardi sur la radio française Rtl qu’elle allait «demander une opération de maintien de la paix aux Nations-Unies» pour renforcer le dispositif militaire international dans son pays, qu’elle juge insuffisant. «Malgré la présence des éléments (français) de l’opération Sangaris et (africains) de la Misca, les exactions continuent aussi bien à Bangui qu’à l’intérieur du pays. Cela veut dire que ces troupes-là n’ont pas suffisamment d’hommes pour rétablir et assurer la sécurité des populations», a jugé Mme Samba-Panza.
«La lettre a déjà été faite depuis hier» «Il serait raisonnable et réaliste de demander une intervention d’une opération de maintien de la paix des Nations-Unies. Je vais le faire officiellement, la lettre a déjà été faite depuis hier», a-t-elle poursuivi. «La priorité, c’est d’essayer avec l’appui des troupes en présence sur le terrain, de rétablir en urgence la sécurité et d’arrêter le désordre qui prévaut en ce moment à Bangui du fait des éléments incontrôlés des antibalaka (milices chrétiennes)», a souligné la Présidente de transition. Cette demande survient alors que le Conseil de sécurité de l’Onu a donné mandat mardi à une future force européenne pour aider Africains et Français à rétablir l’ordre en République centrafricaine (Rca) et menacé de sanctions les fauteurs de troubles dans ce pays. La résolution adoptée à l’unanimité par les 15 membres du Conseil invite aussi le gouvernement centrafricain à accélérer la transition politique en organi-
sant des élections au deuxième semestre 2014 si possible, et renforce les moyens du Bureau intégré des Nations-Unies en Rca (Binuca).
Sarkozy réfute. Elles avaient été formulées par Saïf al-Islamm dans un entretien à Euronews, le 16 mars 2011 : «Il faut que Sarkozy rende l’argent qu’il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale.» Peu auparavant, l’agence officielle Jana avait promis de rendre public «un grave secret» sur la campagne de Nicolas Sarkozy. Plusieurs dignitaires ont évoqué un tel financement : l’ancien Premier ministre Baghdadi al Mahmoudi, lors d’une audience d’extradition à Tunis, ou encore l’interprète de Kadhafi, Moftah Missouri. Rencontrée la
L’ex-Président français Sarkozy et le leader libyen Kadhafi, le 10 décembre 2007 à Paris. semaine dernière à Paris, Anoud alSenoussi, fille de l’ancien chef des renseignements Abdallah alSenoussi, a affirmé à l’Afp que son père, actuellement détenu en Libye, avait disposé de preuves de ce finan-
cement. Mais d’autres ont nié, comme l’ex-secrétaire particulier du dictateur, Bachir Saleh, ou Moussa Koussa, l’ex-chef des services de renseignements extérieurs. liberation.fr
UKRAINE Première victoire des manifestants
Le Premier ministre cède aux pressions Mikola Azarov, le chef du gouvernement ukrainien, a présenté sa démission mardi. Après plusieurs semaines de manifestations parfois violentes, les protestataires de la place Maidan comptent leurs premières victoires. Outre l’abandon des très décriées lois sur les manifestations, le Premier ministre Mikola Azarov a présenté sa démission et donc celle de son gouvernement. «La situation conflictuelle qui a émergé dans le pays menace le développement économique et social de l’Ukraine, ce qui crée une
menace pour l’ensemble de la société ukrainienne et pour chaque citoyen», écrit Azarov dans un communiqué. «Dans le but de donner des moyens supplémentaires à la recherche d’un compromis social et politique, afin de parvenir à un règlement pacifique du conflit, j’ai pris la décision personnelle de demander au Président d’accepter ma décision», poursuit-il. L’homme de 66 ans était à la tête du gouvernement depuis l’élection de Viktor Ianoukovitch en 2010. Hier matin, le Parlement ukrainien a voté l’abrogation des lois limitant le droit de manifester, vilipendées par les protestataires de la place Maidan
depuis leur adoption à la mi-janvier. Depuis vendredi dernier, les manifestants ont occupé le ministère de l’Agriculture, celui de l’Energie samedi et celui de la Justice ce lundi. Des premiers gestes en leur direction ont été faits la semaine dernière, lorsque le Président a proposé à deux leaders de l’opposition d’intégrer le gouvernement : Arseni Iatseniouk s’est vu offrir le poste de Premier ministre et Vitali Klitschko, champion du monde de boxe émérite, celui de vicePremier ministre. Mais ces propositions ont été mal perçues par l’opposition, qui y voyait une tentative de division. Parismatch.com
«Plus de 10 000 hommes pour sécuriser la Rca» Le Conseil a décidé de mettre sous mandat de l’Onu quelque 500 soldats européens qui doivent prêter mainforte aux 5 000 militaires africains de la Misca (force de l’Union africaine, censée passer à 6 000 hommes) et aux 1 600 soldats français de l’opération Sangaris. A terme, l’Onu considère qu’il faudrait déployer plus de 10 000 hommes pour sécuriser la Rca «car la situation est très, très grave et le pays, immense», a expliqué l’ambassadeur français aux Nations-Unies, Gérard Araud. La Présidente Catherine Samba-Panza a fort à faire sur le front des violences interreligieuses et de la crise humanitaire sans précédent qui touche le pays, avec des centaines de milliers de déplacés, dont 400 000 à Bangui, soit la moitié de la population de la ville. L’ancien Président Michel Djotodia, poussé à la démission le 10 janvier sous la pression internationale, avait renversé en mars 2013, le régime de François Bozizé à la tête de la coalition rebelle Séléka, à dominante musulmane. Elle s’est rendue responsable d’exactions répétées contre la population majoritairement chrétienne du pays, déclenchant une spirale de violences intercommunautaires dont les civils sont les principales victimes. lepoint.fr
UNIVERSITÉ CHE]KH ANTA DIOP DE DAKAR École Supérieure polytechnique Secrétariat Général DAKAR : B.P. 50BS / DAKAR-FANN Tel (221 33 825 08 79 - Fax (221 33 825 55 94 E-mail : esp@ucad.sn
COMMUNIQUE La Direction de l'Ecole supérieure Polytechnique porte à la connaissance des étudiants de toutes les formations que les cours reprendront le jeudi 30 janvier 2014 à partir de 8 heures precises. Fait à Dakar,le 28 janvier 2014 Le Directeur Président du Conseil restreint de l’Esp
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6 entretien avec...
Amadou Kanouté, Secrétaire général de Cicodev
Le Quotidien l Mercredi 29 Janvier 2014 N° 3300 Par Mohamed GUEYE - mgueye@lequotidien.sn
«La Cmu doit être pérennisée par une loi» La Cicodev est, parmi les organisations de la société civile, l’une de celles qui se sont engagées rapidement dans la défense de la Couverture maladie universelle (Cmu) initiée par le Président Macky Sall. Il souhaite que cette belle politique puisse survivre aux contingences et aux conjonctures, et demande qu’elle soit mise à l’abri par une loi. Vous vous lancez aujourd’hui dans la promotion de la Couverture maladie universelle (Cmu). Ce projet initié par le Président Macky Sall a ses partisans et ses détracteurs. Vous Cicodev, en tant qu’organisation de la société civile, pensezvous que ce projet est réalisable dans un pays comme le Sénégal ? Certainement, je le pense. Encore faudrait-il qu’on évite les dérives que l’on a connues avec les autres politiques comme la gratuité de la césarienne, le Plan sésame, où il s’est agi beaucoup plus de faire des annonces politiques, qui n’ont pas été suivies d’effets. Ou alors, qui ont péché par leur impréparation technique ou financière. C’est pourquoi nous avons dit qu’il fallait que l’on se lève tôt, nous Société civile. Parce qu’il faut qu’on se le dise, toutes ces politiques, c’est de bonnes visions, c’était de bonnes politiques publiques. Mais pour qu’une politique publique soit bonne, elle doit se matérialiser dans le quotidien des gens. Et c’est pourquoi nous avons estimé qu’en tant que société civile, nous devions faire la veille, que l’on s’assure qu’une vision comme celle-là ne soit pas laissée à la seule appréciation des politiques. Nous qui y avons un intérêt, devons faire en sorte que cette vision devienne une réalité. Donc, oui, il me semble que cette politique peut se matérialiser au Sénégal. Les pays qui, comme le Rwanda ou le Ghana, l’ont fait, n’ont pas plus de moyens que nous… Ce sont quand même des pays plus dotés que nous en termes de ressources… Ce dont ils sont dotés de plus que nous, c’est peut-être le leadership et la discipline ; cela je le reconnais. Il y a un leadership fort, avisé, avec des orientations très claires, et qui arrive à entraîner les citoyens de leurs pays. Cela, il nous le faut aussi. C’est pour cela que nous disons dans notre approche, que si nous parvenons à faire que les gens se rendent compte de la pertinence et de l’utilité d’un programme où il leur sera permis de se soigner chaque fois qu’ils tomberont malades, ils s’approprieront cette politique, et en ce moment, c’est les populations qui vont veiller, et qui vont s’en approprier. Et c’est cela une politique publique. C’est quand, d’un leadership vertical au début, on en arrive à un leadership horizontal. C’est quand ce n’est plus la vision du leader au sommet, mais que cela devienne la vision des citoyens, des
autorités religieuses, des collectivités locales, de la société civile, des parlementaires… C’est quand toutes ces différentes catégories s’approprient d’une politique, et qu’on parle de leadership horizontal. C’est ce à quoi il faut qu’on arrive avec la Cmu. Est-ce ce à quoi vous vous lancez avec cette campagne que vous initiez ? Absolument ! Il faut que l’on arrive à vulgariser le concept, car cela peut paraître technique. Couverture maladie universelle, si l’on arrive à expliquer ce à quoi cela consiste, à savoir, la possibilité qui est donnée de pouvoir se soigner quand on tombe malade, cela interpelle 80% de la population sénégalaise. Seuls 20% de la population de ce pays ont la possibilité et les moyens matériels et financiers, de pouvoir se soigner quand ils tombent malades. 80% de la population n’ont pas les moyens de se soigner. Ces 80%, c’est les paysans, du fait de leurs ressources, qui sont ou irrégulières ou incertaines ; c’est le secteur informel. Il faut qu’on arrive à intéresser tous ces gens, et à leur montrer l’utilité et la pertinence de cette politique. On a eu des politiques publiques comme la césarienne, mais dans la communication, on a envoyé l’idée aux populations que c’était gratuit. Les gens se sont déplacés, les femmes particulièrement, se sont déplacés vers les hôpitaux, ont subi des opérations de césarienne, et c’est après coup qu’on leur a dit qu’il n’y
clair dans l’esprit des gens. On leur dit : «Il y a ce qu’on appelle le parcours de soin, la pyramide sanitaire. Quand vous avez un mal de tête et que vous habitez Thiaroye, vous n’avez pas à aller à l’hôpital, il y a une case de santé, un poste de santé, un dispensaire. C’est tout ça, la pyramide sanitaire, et chaque maladie peut se soigner à une certaine échelle dans cette pyramide». Il faut que les gens comprennent ça, il faut qu’on puisse dire aux gens : voilà ce à quoi vous-avez droit, c’est le panier de biens et services. Si vous avez droit à des nivaquines dans la Cmu, il faut que les gens le sachent. Et à partir de ce moment, si cela est clair, c’est quoi la Cmu ; quel est le parcours de soin, quel est le panier de biens et services, à quoi vous avez droit, quels sont vos devoirs. A partir de ce moment, quand ça devient clair dans l’esprit des gens, on aura fait le travail de vulgarisation et quand les gens commenceront à expérimenter leurs systèmes, et à avoir un panier de biens et services attractif, il y aura l’appropriation. Et en ce moment, le leadership vertical dont je parlais, peut s’effacer au profit du leadership horizontal, où c’est les ‘’Badiénou Gokh’’ par exemple, les institutions sanitaires elles mêmes, qui vont faire en sorte que les gens puissent vraiment comprendre et avoir la bonne information. En ce moment, l’appropriation permettra que la Cmu puisse devenir effective au Sénégal.
Au moment où je vous parle, la Cmu, c’est la vision d’une personne. Imaginez qu’il y ait des contingences politiques et que cette personne, dans le processus électoral prochain, soit remerciée. Le prochain dirigeant pourrait être élu sous la pression d’autres forces sociales, et venir et dire : la Cmu ce n’est pas ma priorité, j’ai d’autres priorités. avait que l’acte de la césarienne qui était gratuit, mais que tous les soins autour de cette opération de césarienne, en fait, étaient payants. Si quelqu’un se déplace à l’hôpital pour se faire dire cela, alors que dans sa compréhension c’était gratuit, cela discrédite totalement la politique, alors que c’était un problème de communication. Le plan sésame a péché par manque d’impréparation technique et financière. Le 3e âge, on leur à dit que c’était gratuit, et malheureusement, quand ils sont allés dans les hôpitaux à un certain moment, ils se sont rendus compte que les hôpitaux les rejetaient. Et pourquoi cela ? Eh bien ! Parce que l’Etat n’avait pas prévu de moyens de pouvoir payer les hôpitaux. Parce que l’hôpital a aussi besoin de se financer, il a besoin de pouvoir vivre. Mais alors, avec 8 milliards de Francs Cfa de dettes et dues aux hôpitaux, évidemment que la politique n’a pas pu se poursuivre. Mais si on arrive à dire aux gens que cette Cmu, elle va comporter différents volets où vous, vous contribuerez à la prise en charge de la santé, où vous cotiserez à travers les mutuelles. Et l’Etat, pour chaque franc que vous aurez mis, va mettre un franc supplémentaire et vous aurez votre carte de mutuelle, ça c’est
Mais y a-t-il des éléments qui permettraient d’assurer sa pérennisation ? D’autres éléments entrent en jeu pour qu’elle se pérennise, et c’est là aussi toute la pertinence de votre question. Tous les pays qui ont mis en œuvre la Cmu ont édicté une loi, ils ont mis en place une loi votée par l’Assemblée nationale, qui permet que la Cmu soit à l’abri des contingences politiques, et j’insiste sur cela. Aujourd’hui, au moment où je vous parle, la Cmu, c’est la vision d’une personne. Imaginez qu’il y ait des contingences politiques et que cette personne, dans le processus électoral prochain, soit remerciée. Le prochain dirigeant pourrait être vous. Elu président de la République sous la pression d’autres forces sociales, vous pourriez tout simplement venir et dire : la Cmu ce n’est pas ma priorité, j’ai d’autres priorités. C’est l’école, c’est l’hygiène, les infrastructures… Et à partir de ce moment, il va falloir faire des arbitrages, des arbitrages financiers, des arbitrages budgétaires. Et il est tout à fait facile que la Cmu soit délaissée au profit d’autres priorités, peut-être sur des pressions tout simplement politiciennes, alors que c’est une bonne politique publique. Un pays qui ne peut pas se soigner est un pays malade. Donc, il
faut qu’on puisse pérenniser la Cmu à travers une loi votée par l’Assemblée nationale. Si donc les gens s’approprient la Cmu, il sera extrêmement difficile à celui qui viendra après celui qui a eu la vision, ou a eu le concept de la Cmu, il lui sera extrêmement difficile de revenir sur cela, de changer de priorités ou d’orientations politiques. Pourquoi ? Parce qu’il devra demander à l’Assemblée nationale d’abroger la loi qui avait institué la Cmu. Si les gens ce sont appropriés la Cmu, on trouvera les gens, les citoyens devant l’Assemblée nationale comme le 23 juin, qui seront là et qui diront : ne touchez pas à ma Cmu, il faut qu’il y ait une loi. Troisième élément, si on veut que la Cmu marche au Sénégal, il faut que l’on augmente les ressources qui sont affectées à la Cmu. En 2013, 5 milliards de Francs cfa avaient été affectés à la Cmu. Dans le budget 2014 qui vient d’être adopté, on a rajouté un autre milliard. 6 milliards de Francs cfa donc pour 2014, affectés à la Cmu. Pour nous, c’est le signe aujourd’hui de l’engagement, de marquer une volonté politique de pérenniser financièrement une vision. Mais nous disons qu’il faut que nous, société civile, on veille avec les parlementaires, avec l’Exécutif, à ce qu’il y ait cette augmentation graduelle des ressources qui sont affectées à la Cmu. Et qu’on trouve d’autres moyens, d’autres mécanismes innovants pour financer la Cmu. La santé a un coût, il faut qu’on se le dise. Dans les pays qui ont réussi à mettre en place la Cmu, la moyenne pour qu’elle devienne effective, c’est quelques 35 ans. Et c’est pourquoi j’insiste pour dire au gouvernement, qu’ils n’ont pas à se fixer des échéances trop proches qui pourraient leurs tenir à la gorge, parce qu’ils ont pris des engagements. Faisons en sorte que tout le monde connaisse la Cmu, démarrons par là, commençons à en disant, voila tout que nous pouvons offrir d’ici 2015, même si c’est des nivaquines. Qu’on dise que vous avez droit dans le panier des biens et services à des nivaquines. Qu’on le dise, que tout le monde s’entende là-dessus et qu’on dise, vu les contraintes financières que nous traversons, et vu que tout est priorité dans ce pays, voila ce que nous pouvons donner pour commencer avec la
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Cmu. Je préfère cela à ce qu’on dise : nous voulons que 95% ou 75% de la population doivent pouvoir se soigner en 2017. Oui mais, vous avez montré les obstacles techniques. Mais vous en avez oublié les plus importants, à savoir dans l’échelle de soins, les sous-équipements des structures de santé primaires. Il y a, si je peux être très gentil, la désaffection du personnel qui est affecté dans certains coins du pays. Sans personnel motivé, pensez-vous réussir la Cmu ? Vous avez tout à fait raison. Quand je parlais du parcours de soin, c’était évidemment faire en sorte que les structures sanitaires existent partout. A commencer par la structure au niveau local le plus bas, jusqu’à atteindre l’hôpital qui est au sommet de la pyramide. Il ne s’agit pas tout simplement d’avoir des locaux, il s’agit d’avoir un plateau technique équipé, il s’agit d’avoir un personnel qualifié, il s’agit de la motivation du personnel, de l’éducation de ce personnel. Aujourd’hui, l’hôpital fait peur, vous rencontrerez beaucoup de personnes qui souffrent, qui sont malades et qui préfèrent ne pas aller à l’hôpital du fait de l’accueil, du fait de la manière dont tout simplement ils seront reçus, ou c’est juste écouter d’une oreille, prescrire des ordonnances comme pour se débarrasser des gens. Et vous rencontrez toutes ces personnes dans la rue, ou ils viennent dans vos bureaux pour vous dire j’ai une ordonnance, est ce-que vous pouvez m’aider pour soigner ça, pour faire face à l’achat de cette ordonnance. C’est tout cela la Cmu. Donc le parcours de soin, c’est un élément absolument critique et important dans la mise en œuvre effective de la Cmu. Et l’une des premières actions que nous avons menés, c’était quand nous avons démarré notre campagne pour la Cmu, pour l’effectivité de la Cmu, nous avons été avec les députés à Fatick parce qu’il y a un hôpital à Fatick qui est en construction depuis 9 ans. Ça a été ouvert hier (l’entretien a eu lieu….), coïncidence par coïncidence, c’est hier qu’il a démarré de manière effective. Notre propos quand nous étions à Fatick c’était de dire, ce qu’on venait de dire : il ne peut pas avoir de Cmu si le parcours de soin n’est pas effectif, si les struc-
Le Quotidien l Mercredi 29 Janvier 2014 N° 3300 tures sanitaires ne sont pas en place. Et donc la Cmu repose absolument d’abord sur l’accessibilité géographique aux structures de santé. En dehors de l’accessibilité financière, le prochain obstacle c’est l’accessibilité géographique aux structures sanitaires. Donc pour qu’une Cmu soit effective, il faut que le parcours de soin de la pyramide sanitaire soit effectif. Et quand on dit pyramide sanitaire effective, on inclut la dedans le plateau technique, le personnel, cela va de soi et ça c’est des éléments qui sont à la base de l’effectivité de la Cmu ; sans cela, pas de Cmu possible. N’empêche, il reste toujours la question de la motivation de notre personnel médical. On sait que ce pays a cette particularité que beaucoup de médecins, d’infirmiers ou de sages femmes préfèrent rester à Dakar plutôt que d’aller à l’intérieur du pays. Cet obstacle s’il n’est pas surmonté, on ne peut pas avancer. Tout à fait, et c’est tout cela, la Cmu c’est la motivation du personnel, c’est l’acceptation par ce personnel de savoir que ce pays fait un, et en tant que fonctionnaire on peut être affecté partout. C’est faire en sorte que ceux qui travaillent dans les structures sanitaires ne soient pas là en train de détourner les malades vers leurs propres structures privées. Tout cela fait partie de ce travail de sensibilisation, de motivation du personnel de manière à ce que chacun à sa place puisse répondre à la Cmu. Nous avons des cas où la personne qui est malade arrive à l’hôpital, on lui dit : «vous avez un rendez-vous dans 2 mois pour faire une endoscopie». Le même médecin qui lui dira revenez dans 2 mois pour votre endoscopie dans une structure publique, dira à ce même malade si vous passez à ma clinique, je peux vous le faire en 2 jours. Mais évidemment ça vous coûtera un peu plus cher. Combien de personnes sont en mesures de répondre à cela ? C’est un doute. Tout cela fait partie de comment nous assurer que la Cmu devient affectif et implique tout cela. Le personnel est capital dans la mise en œuvre de la Cmu, si le personnel ne joue pas le jeu, si le personnel refuse d’être affecté, s’il préfère rester à Dakar ; il va de soi que la pyramide sanitaire ne sera pas équipée d’un personnel capable, bien qualifié pour faire son travail. Il y a une semaine, j’entendais le ministre de la Santé dire que nous sommes en pénurie de chirurgiens dans ce pays. C’est une politique globale, quand on pense Cmu, on inclut la formation, que dans nos structures de formation qu’on puisse avoir une planification du personnel qui fasse que dans chacune de ces régions, nous sommes sûre que le plateau technique et le personnel sera en place. Et c’est pourquoi j’insiste qu’il ne faut pas qu’on se donne des échéances qui vont nous prendre à la gorge et qui, après, vont discréditer ce qui est une bonne politique publique. Il faut prendre en compte, après une bonne analyse de nos forces et de nos faiblesses, le fait de savoir s’il faut améliorer nos capacités, et ce sur quoi il faut que l’on insiste, en ayant une politique globale de la santé. Il faut des chirurgiens, il faut des sages-femmes, il faut des infirmiers, partout où la pyramide sanitaire est en place. Tout cela, c’est la Cmu. Donc, il faut absolument que la pyramide sanitaire soit en place, avec un personnel formé et motivé, prêt à
accueillir les malades, et à faire son travail en bon parent. Rien que l’accueil représente environ 60% dans le processus de guérison du malade. Le reste, c’est le côté physico-chimique. En dehors de ces aspects, les autres éléments qui permettent que la Cmu soit mis en place ; après la vulgarisation et l’appropriation, après la loi, après les ressources, c’est de cibler ceux qui sont, en fait, les premiers agents sanitaires dans nos ménages, et qui sont les femmes. Aller dans nos structures sanitaires et vous verrez que c’est les femmes qui portent leurs enfants dans le dos et les conduisent à l’hôpital. Quand le père de famille lui-même est malade, la femme se débrouillera pour que la famille marche. Mais quand elle-même est malade, on demandera que sa sœur, sa tante, vienne à la maison s’occuper de la famille, parce que le père de famille dira qu’il est obligé de sortir et «daan doolé» comme on dit, pour chercher la dépense quotidienne. Et c’est ce que nous avons vu, d’après l’observation de ce qui se passe dans plusieurs autres pays, et qui nous per-
entretien avec... 7 inventifs et créatifs, pour savoir comment nous pouvons générer plus de ressources pour cela. Moi, je pense que l’on peut faire payer chacun d’entre nous qui utilisons le téléphone mobile, 5% dans le cadre de la Redevance sur les télécommunications. 2 de ces 5% pourraient être affectés à la Cmu. Je vois des taxes sur l’alcool, sur le tabac… Les gens m’en voudront peut-être, mais les maladies causées par le tabac nous coûtent plus cher que ce que nous rapporte ce produit. Donc, faisons en sorte que le tabac participe au financement de la santé. Mais au-delà de cela, ce qui me semble le plus utile à dire c’est que, dans les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd), quatre objectifs sur huit ont trait à la santé. Nous nous sommes engagés avec les partenaires au développement pour réaliser ces Omd. Si nous faisons une large coalition nationale autour de la Cmu, qui regrouperait l’Exécutif, le Législatif, les collectivités locales, parce que la santé est une compétence transférée, la Société civile, les autorités religieuses, pour mettre en
comprennent gratuite, et à partir de ce moment, vous pouvez plomber la communication et discréditer une bonne politique publique. Notre rôle est un rôle d’éveil, de plaidoyer et de rassemblement autour de ce que nous considérons comme une bonne politique publique. Cette année, notre stratégie repose essentiellement sur la vulgarisation et l’appropriation. Sur le plaidoyer pour l’adoption de la loi. L’année prochaine, notre objectif, une fois que le gouvernement aura dit qu’il met en place, de manière effecti-
ve, la Cmu, notre rôle sera d’observer l’effectivité de la mise en œuvre de cette Cmu. C’est pourquoi, avec nos partenaires, Onu Femmes, la Fondation Rosa Luxemburg et Osiwa, nous avons décidé de mettre sur pied, dans 9 localités, des observatoires de la Cmu, qui vont chaque mois vérifier sa mise en œuvre effective. Nous avons des critères d’évaluation, que nos structures dans les régions vont observer et vont nous remonter pour action. C’est cela notre objectif pour 2014.
En 2013, 5 milliards de Francs cfa avaient été affectés à la Cmu. Dans le budget 2014 qui vient d’être adopté, on a rajouté un autre milliard. 6 milliards de Francs cfa donc pour 2014, affectés à la Cmu. Pour nous, c’est le signe de l’engagement, d’une volonté politique de pérenniser financièrement une vision. met de dire que pour que la Cmu puisse marcher, il faut qu’on affecte une grande partie des ressources qui lui sont consacrées, aux maladies qui affectent principalement les femmes. Est-ce dans cette optique que Cicodev s’engage dans cette campagne de promotion de la Cmu ? C’est cela, nos quatre objectifs de campagne : Vulgariser pour l’appropriation ; Faire en sorte que l’Exécutif ou le Législatif passe passer un projet ou une proposition de loi. Cela permet un cadre juridique, un cadre légal qui permette la pérennisation de la Cmu, quels que soient les changements de régimes, quels que puisse être les possibles changements de leaders qui ont eu la vision. Troisièmement, il faut plus de ressources, car c’est près de dix millions de Sénégalais qui ont besoin de cette Cmu. Six milliards ne suffisent pas. Et c’est là qu’il faut que l’on soit
œuvre cette nouvelle politique et la pérenniser. Voyez-vous, dans ces conditions, un seul partenaire au développement qui va se tenir à l’écart de ce mouvement, de cette large coalition nationale ? Ce ne sera pas possible, d’autant plus que dans les 8 points des Omd, il est prévu la coopération internationale. Vous êtes-vous donné un objectif à moyen et court termes dans votre campagne, pour lequel vous pourrez considérer que la société civile a obtenu une avancée ? Le gouvernement a déjà établi son programme, pour lequel il a déjà annoncé que d’ici la fin de 2014, c’est la gratuité pour les enfants de 0 à 5 ans, pour les urgences dans les hôpitaux. Et qu’à la fin de 2014, la gratuité sera encore plus pertinente. Mais, je dis qu’il faut que l’on soit très prudent en parlant de gratuité. Parce qu’une fois que vous avez dit ce mot, les gens
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Le Quotidien l Mercredi 29 Janvier 2014 N° 3300
LE CLOU Réfectionner mais pas rafistoler
INFRASTRUCTURES Réfection des gradins du stade
«Senghor» réclame des sièges
Par H. DIANDY hdiandy@lequotidien
La première phase des travaux de réhabilitation du stade Léopold Sédar Senghor, qui ont débuté il y a quelques semaines, ne prévoient pas les gradins. Un impair qui pourrait faire l’affaire des fauteurs de troubles, si on sait que des dalles et pierres jonchent toujours les tribunes, découverte et virage. D’où la nécessité de dépoussiérer le dossier de la généralisation des sièges en plastique, entamée il y a quelques années par l’ancien directeur, Momar Mbaye. Par Woury DIALLO Le stade Léopold Sédar Senghor en pleine opération de toilettage. Depuis quelques jours, les ouvriers s’activent pour redonner au temple du ballon rond une certaine jeunesse. Et cela, avant le grand retour de l’Equipe
Pour empêcher les fauteurs de troubles de se servir des dalles ou pierres (à gauche) jonchées dans les gradins, il urge de généraliser la pose des sièges. nationale lors des prochaines éliminatoires de la Can 2015, en septembre prochain. Pour se faire, le ministère des Sports avait lancé un appel d’offres pour la réfection du stade «Senghor». Scindée en plusieurs phases, la première étape concernera «la toiture, l’éclairage, mais également les toilettes et sera gérée par l’entreprise qui a gagné le marché», renseigne le Conseiller Technique du ministre des Sports, Mamadou Ba. Quant à la deuxième phase, précise notre interlocuteur, elle sera l’affaire du ministère des Sports qui, pour tenir compte des observations de la Fifa, s’est engagé à prendre en charge «les travaux complémentaires». Des charges additionnelles qui feront l’objet «d’une demande de procédure d’urgence.» Il s’agit de «l’aire de jeu, les barrières qui séparent la loge officielle, le système de vidéo surveillance, mais aussi les tribunes couvertes et découvertes et qui ont été endommagées lors du match Sénégal-Côte d’Ivoire.» Dans la même lancée, la
Fifa a également demandé au Sénégal de «numéroter toutes les places du stade pour plus de sécurité y compris la tribune découverte.» Justement, concernant ce volet lié à la numérotation, il reste entendu qu’elle ne pourra se faire que si on généralise la pose des sièges en plastique, comme c’est le cas dans une bonne partie de la tribune couverte. D’où la question qui coule de source : où en est ce projet de la généralisation des sièges ? Du côté du ministère des Sports, on précise que les sièges en plastique ne sont pas prévus dans les travaux complémentaires. «On va seulement restaurer les gradins de la tribune découverte pour éviter que les spectateurs puissent utiliser les pierres issues des parties endommagées pour les jeter sur l’aire de jeu comme cela a été le cas contre la Côte d’Ivoire», souligne M. Ba. Pourtant, l’initiateur de ce projet, qui n’est autre que l’actuel président de la Fédération sénégalaise d’athlétisme, Momar Mbaye, avait pu poser
les premiers jalons. D’ailleurs, c’est lors de son passage à la direction du stade qu’une bonne partie des sièges de la tribune couverte a été posée.
«Une priorité pour des questions de confort et de sécurité» Malheureusement, la volonté de couvrir toutes les places assises sera stoppée par le départ de l’ancien athlète vers d’autres postes de responsabilités. Aucun de ses remplaçants ne poursuivra le travail. Problème de budget ou simple volonté politique ? «Je ne maîtrise plus le budget (du stade). Je ne sais plus non plus si le prix du siège en plastique a évolué ou non. Est-ce qu’il n’y pas d’autres priorités à gérer ? Mais je crois qu’avec une bonne volonté politique, les choses doivent pouvoir se faire. Encore que ça doit être une priorité pour des questions de confort et de sécurité», confie Momar Mbaye. Le Conseiller technique de Mbagnick Ndiaye espère que cela sera pris
On est loin des «gros œuvres» quand on entend le Conseiller technique du ministre des Sports détailler la première phase de réhabilitation du stade «Senghor». Mamadou Ba de préciser que la première étape concernera «la toiture, l’éclairage, mais également les toilettes». Justement, au sujet des travaux liés à la tribune couverte, certains spécialistes s’étonnent qu’on se limite à reprendre seulement la toiture oubliant les supports. «On ne peut pas toucher aux tôles de la tribune couverte et oublier les supports qui tiennent ces tôles. Il y a un problème de sécurité. Car tout repose sur les supports qui comme vous l’avez constaté sont rongés par l’érosion marine», avertit ce chef d’entreprise. Pourvu qu’on ne confonde pas réfection et rafistolage !
en compte à l’avenir. D’autant plus que, précise-t-il, «les travaux vont continuer. Nous voulons avoir un stade vraiment acceptable. Le marché actuel devait être effectué sur notre budget de 2013. Et en 2014, on allait faire une autre demande. Mais comme vous le savez, la procédure a tellement duré que nous étions obligés de payer l’entreprise sur le budget de 2014», souligne M. Ba. En attendant, «Senghor» va continuer sa toilette pour les deux mois à venir sans disposer de sièges. Avec des risques d’intifada, si on sait que les dalles et les pierres qui jonchent toujours les gradins seront toujours à la portée des fauteurs de troubles. wdiallo@lequotidien.sn
Casa Sports
Abdoulaye Diallo signe au Kazakhstan Abdoulaye Diallo, le défenseur international du Casa Sports (élite sénégalaise), a annoncé dans un entretien avec l’Aps, ce mardi, avoir signé un contrat de trois ans en faveur du Fk Atyrau, au Kazakhstan. Selon Abdoulaye Diallo, qui a remporté avec l’équipe fanion du sud du Sénégal, tous les trophées mis en jeu dans le football national, «il était temps de choisir une nouvelle destination». «Cela s’est bien passé avec ce club lors des tests depuis l’année dernière», a indiqué le défenseur central. En choisissant le métier de footballeur, a-t-il poursuivi, il lui était difficile de se contenter de rester dans le championnat local. Après avoir passé quelques jours dans cette ancienne République soviétique, il souligne que «le froid y est glacial», assurant toutefois que cette difficulté est «très surmontable». «J’ai choisi le football comme métier et je suis préparé à souffrir pour y gagner ma vie», a-
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t-il dit, non sans indiquer qu’il devrait faire ses valises dans quelques jours et rejoindre ses nouveaux coéquipiers en Turquie pour le stage d’avant-saison. Le défenseur central, qui se dit très motivé, voit ce championnat du Kazakhstan «tout juste comme un tremplin pouvant ouvrir de nouvelles portes». «Dans la vie, on se bat toujours pour progresser et je ne ménagerai aucun effort pour aller de l’avant», a-t-il dit, précisant avoir signé son contrat grâce à un agent russe. Abdoulaye Diallo était apparu très affecté samedi par le parcours de son club formateur, le Casa Sports, qui a multiplié les mauvais résultats ces derniers temps en championnat. Samedi, lors de la défaite (0-1) contre l’As Pikine, la 3ème en six journées, il en avait perdu la voix au milieu de ses désormais anciens coéquipiers dans les vestiaires du club fanion du sud du pays.
LIGUE 1 Matchs avancés
Diambars-Ngor et Suneor-Jaraaf cet après-midi Les deux représentants du football sénégalais en compétitions africaines, Diambars Fc (Ligue des champions) et le Jaraaf (Coupe de la Caf), joueront, mercredi, leurs matchs de la 8ème journée de Ligue 1, selon la programmation de la Ligue Pro. Le Jaraaf, victorieux 2-0 de l’Olympique de Ngor (2-0), ce samedi, sera opposé à Suneor de Diourbel au stade Ely Manel de Diourbel. Le champion en titre, Diambars, auteur d’un début de championnat en dents de scie et qui a perdu 0-1 sur son terrain contre le Stade de Mbour, recevra l’Olympique de Ngor au stade Caroline Faye de Mbour. En attendant, le soutien financier et logistique, ces
matchs avancés sont un apport certain aux clubs africains qui pourront, grâce à ces rencontres, se donner de la compétitivité et/ou de la confiance avant leurs confrontations de la manche aller. Le Jaraaf rendra visite au Dwarfs du Ghana en coupe Caf tandis que Diambars recevra à Caroline Faye l’Asfa Yennenga pour son baptême du feu en Ligue africaine et sur la scène continentale. Le Jaraaf est 3ème de Ligue 1 à deux points du leader, le Port (12 points). Le champion en titre, Diambars, a décroché à la 6ème place (8 points) à cause de sa défaite 0-1 contre le Stade de Mbour. Aps
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PSG Al-Khelaïfi annonce l’arrivée du milieu français
Cabaye cavale vers Paris Dans une interview à paraître mercredi (aujourd’hui) dans L’Equipe, Nasser Al-Khelaïfi fait le point sur le mercato parisien. Le président du Psg s’explique notamment sur les raisons qui ont conduit son club à recruter Yohan Cabaye. A quelques heures de présider, ce mardi soir, le premier dîner de gala de la Fondation Psg - auquel David Beckham ne pourra finalement pas assister - Nasser Al-Khelaïfi s’est exprimé sur le recrutement attendu de Yohan Cabaye, dont la visite médicale pourrait avoir lieu mercredi
(aujourd’hui) à Paris, selon nos informations. «On a choisi de cibler Cabaye pour trois raisons : 1. C’est un très bon joueur, très intéressant à nos yeux. 2. Je ne l’ai encore jamais rencontré mais on m’a dit que c’était un type très bien. 3. Il est Français et il est très important pour nous de
METZ Touché aux adducteurs
Diafra Sakho reprend l’entraînement bientôt
recruter au Psg des joueurs français, de les ramener dans le championnat de France», explique le dirigeant qatarie, dans un entretien à paraître ce mercredi (aujourd’hui) dans L’Equipe. Invité à réagir sur le fait que Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva se seraient montrés sceptiques sur l’apport que constituerait à Paris l’arrivée de l’ancien Lillois, le président du Psg répond : «A chacun son métier. Les joueurs sont là pour jouer. Il y a des joueurs importants comme le capitaine, Thiago Silva, ou Ibra, qui peuvent avoir leur sentiment sur tel ou tel joueur. Mais ils sont complètement en phase avec ce que fait le club à tout point de vue. Bien sûr, ils veulent que les meilleurs joueurs du monde viennent à Paris. Les fans, aussi, le veulent. Mais Cabaye est un très bon joueur, aucun doute là-dessus.»
20M euros plus 3M de bonus Dans le même temps, le patron du Psg a renoncé à recruter dès cet hiver
Miralem Pjanic, sous contrat à l’As Rome jusqu’en 2015 : «Quand nous avons parlé avec l’As Rome, il s’est avéré que ce serait difficile de l’avoir pendant le marché de janvier. L’As Rome est classée deuxième de la Série A et lutte pour le titre avec la Juventus. C’était compliqué pour eux de lâcher en milieu de saison l’un de leurs joueurs les plus importants. Leurs tifosi auraient pu devenir fous ! (Il sourit) C’est pour ça que ce marché a pu être compliqué pour nous : trouver un bon joueur susceptible
d’être aligné en Ligue des champions réduit beaucoup les choix...» L’Équipe affirme que Yohan Cabaye (28 ans) et ses représentants sont également tombés d’accord avec le club de la capitale. Le milieu international tricolore (26 sélections, 2 buts) passera la traditionnelle visite médicale préalable à la signature de son bail (jusqu’en juin 2017) dans les prochaines heures. Montant estimé de l’opération : 20M euros plus 3M euros de bonus. Lequipe.fr
FOOT Le Sénégal devrait s’en inspirer
550 millions Cfa aux clubs ivoiriens
Plus de peur que de mal. Vendredi dernier, l’attaquant messin Diafra Sakho, meilleur buteur de L2 est sorti au bout de 25 minutes de jeu contre Arles-Avignon, souffrant des adducteurs. Mais il n’y a pas de quoi s’alarmer. En plus de la défaite, (0-1) le Fc Metz craignait une autre mauvaise nouvelle avec une longue indisponibilité de Diafra Sakho. Heureusement pour le club lorrain, il n’en est rien pour l’attaquant sénégalais. L’Irm passée par Diafra Sakho en début de semaine n’a rien révélé d’anormal. Le joueur, qui a passé des testes individuels ce matin, devrait reprendre l’entraînement collectif très bientôt.
La piste Besiktas se
précise pour Papiss Cissé En Angleterre, si les Magpies sont vraisemblablement sur le point de perdre Yohan Cabaye, ils n’en oublient pas d’être actifs sur le marché des transferts. En effet, l’avantcentre du Borrusia Monchengladbach, Luuk de Jong (23 ans), est sur le point de passer sa visite médicale à Newcastle, a annoncé le club allemand. Arrivé en provenance du Fc Twente en 2012, l’international néerlandais (7 sélections) devrait être prêté au club anglais, selon la presse anglaise. Son arrivée laisse présager un départ de Papiss Demba Cissé, qui pourrait rebondir au Besiktas croit savoir le Daily Mail.
Après le Gabon, la Côte d’Ivoire est en train de donner une leçon aux autorités sportives sénégalaises concernant la promotion du football professionnel. C’est ainsi que le ministre ivoirien des Sports a décidé d’appuyer les équipes de D1 à hauteur de 550 millions Cfa, soit 39 millions par club. Là où au Sénégal aucun sou n’a été mis dans le Foot Pro, qui existe depuis 4 ans. Les clubs de D1 doivent être heureux. Le ministre des Sports, lors d’une visite à sol béni samedi dernier a promis de les appuyer à hauteur de 550 millions de francs Cfa. Soit plus de 39 millions par club de l’élite. «Pour cette année 2014, ce sont 550 millions qui seront directement alloués aux clubs de ligue 1 de notre championnat national de football, qui doit à nouveau renaître et permettre à tous les Ivoiriens de se retrouver et de vivre ensemble la passion du football», a annoncé le premier responsable du sport ivoirien. En plus de cette manne, Alain Lobognon a également annoncé
FORME Meilleur buteur français en Europe
Griezmann envoie un message à Deschamps Lundi dernier, la Real Sociedad a surclassé Elche (4-0). Un succès qui porte l’empreinte de Antoine Griezmann. Comme souvent ces dernières semaines, le Français a été éblouissant, s’offrant même au passage le premier triplé de sa carrière. Une performance de haut vol, dans la lignée de ce qu’il propose depuis le début de saison, qui fait aujourd’hui du Français le meilleur buteur tricolore en Europe, mais aussi le troisième meilleur buteur de la Liga derrière Cristiano Ronaldo et Diego Costa. De quoi faire parler de lui dans la presse espagnole, à commencer au Pays Basque. L’édition basque de Mundo Deportivo lui consacre même sa Une, évoquant un «Griezmann de gala». Pour Marca, «Griezmann est la locomotive» d’une Real Sociedad retrouvée après un début de saison
difficile. Le Français qui «conforte son club dans la course aux places européennes» avance MD. La presse est unanime, mais qu’en est-il de l’intéressé ? «Mon premier triplé ? Je suis content, fier, a-t-il avoué en zone mixte après la rencontre. J’espère que ce ne sera pas le dernier, je vais continuer à travailler pour aider l’équipe. Je profite à fond, j’espère que ça va continuer.»
«Aucun coup de fil de Deschamps» Continuer à travailler, car Antoine Griezmann ne manque pas d’objectifs dans la dernière ligne droite de cette saison 2013-2014. En club déjà, la Real n’est qu’à six points de la quatrième place qualificative pour les
barrages de Ligue des champions. Mais l’ailier français voit bien audelà, et a déjà son regard tourné vers le Brésil. «Aucun coup de fil de Deschamps, mais j’ai tellement envie de porter le maillot bleu ! C’est le rêve de tout Français», lâchait-il hier à Cadena Cope. Avec des performances comme les siennes, le natif de Mâcon fait désormais figure de favori pour arracher l’une des places encore à prendre parmi les 23 Bleus qui s’envoleront pour le Brésil. Alors que le sélectionneur peine à trouver le pendant de Ribéry sur le côté droit, Griezmann pourrait bien griller les Lacazette et Thauvin et arracher un billet de dernière minute. La balle est dans les pieds de Didier Deschamps. Footmercato
qu’un appui sera donné aux clubs qui représenteront la Côte d’Ivoire sur la scène continentale. Il a affirmé qu’au nom du président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara,
«une aide exceptionnelle sera accordée cette année aux clubs engagés dans les compétitions africaines», at-il révélé sans toutefois préciser le montant. Toutefois, le ministre de prévenir que «ces ressources publiques seront directement gérées par les clubs qui rendront compte à la tutelle à la fin de leurs compétitions». hdiandy@lequotidien.sn (avec Abidjan.net)
Fait divers
Kader Keita arrêté en état d’ébriété La descente aux enfers continue pour Kader Keita, qui n’en est plus à un dérapage près. Après avoir voulu en venir aux mains avec un journaliste de la presse people ivoirienne, s’être fait viré de son club d’Al-Saad au Qatar, puis avoir ouvertement menacé de mort le prochain journaliste de son pays qui écrirait à son sujet, l’ancien Lillois fait une nouvelle fois les choux gras de la presse. Le Parisien révèle que l’ailier, toujours sans club a été placé en garde à vue lundi en fin de journée au commissariat de Pantin. Le Motif ? Le joueur de 32 ans a été interpellé dans le quartier des Quatre-Chemins en train d’uriner dans la rue, le tout en état d’ébriété avancé. Après quelques heures en cellule de dégrisement, Keita a pu être laissé libre. Avec Afrik-foot
Barça
Le père de Neymar se défend Neymar da Silva Santos, père de Neymar, a donné sa version des faits mardi depuis Sao Paulo. Le transfert de l’attaquant brésilien, visé par une plainte (retirée depuis) d’un socio à propos du montant versé par le Barça pour recruter Neymar, a conduit à la démission du président directement mis en cause Sandro Rosell en fin de semaine dernière. «J’ai demandé au Fc Barcelone qu’il abandonne la confidentialité (du contrat) pour que tout soit transparent et propre. Je ne dois rien», a-t-il expliqué avant de reconnaître avoir touché 10 millions d’euros en 2011 en guise de garantie avant 2014 et l’expiration du contrat du joueur à Santos. Il a toutefois nié
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avoir reçu les 40 millions payés à l’entreprise familiale, N&N, dans le cadre du transfert en mai 2013. «Neymar ne pouvait partir de Santos que pour aller à Barcelone, at-il poursuivi. Mon travail était de sauvegarder et renforcer le gain. Il est absurde que quelqu’un parle sans connaissance de cause. Il n’y a pas eu d’avance de 40 millions d’euros.» Le transfert de Neymar est visé par une enquête de la justice espagnole pour «appropriation indue» concernant le transfert de Neymar, un délit apparenté en droit français à un abus de bien social. Lequipe.fr
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services Mots flécHés
Problème n° 2685
HoroscoPe du jour BELIER (21 mars - 20 avril) Ne restez pas sur des émotions négatives, parlez en à votre partenaire. Quelle que soit votre situation, vous avez besoin de vous extérioriser pleinement pour repartir du bon pied. C’est le moment de passer aux réalisations concrètes que l’on attend de vous et qui vous seront profitables. TAuREAu (21 avril - 20 mai) Vous documenter, vous spécialiser vous sera nécessaire, et facilité. Misez sur une progression raisonnable. Vous progressez pas à pas, mais sûrement dans le cadre de votre vie sentimentale. Le moment est venu de rentrer dans certaines confidences, ou si vous êtes seul, de faire le point sur votre passé. GEMEAuX (21 mai - 21 juin) Vous aurez davantage d’audace que d’habitude... C’est le moment de rétablir la vérité dans vos relations. Vos projets reprennent de la vitesse grâce à des soutiens amicaux ou à l’appui d’un réseau qui saluent votre créativité exaltée et votre originalité éblouissante. Vous faites la différence et ce jour même si vous ne décrochez pas la lune, vous marquez des points et commencez à ouvrir l’avenir. CANCER (22 juin - 22 juillet) Votre esprit d’entreprise vous pousse à explorer des pistes nouvelles. Prenez votre temps pour investiguer. Vos échanges avec l’élu ne sont pas dépourvu de tensions...ni de passion ! A vous d’équilibrer les demandes (les vôtres et celles de l’autre) pour parvenir à tirer un trait d’union plutôt que de persister dans l’impasse. LION (23 juillet - 23 août) Votre franchise sera payante, cela vous permettra de gagner l’estime de quelqu’un de très intéressant. C’est le moment de boucler votre budget si vous voulez penser à vos vacances, l’anticipation en ce sens vous serait profitable. Votre pensée se focalise volontiers vers la fraternité, le clan, la famille, les enfants. C’est le moment d’envisager des changements dans ces cadres. VIERGE (24 août - 23 septembre) Ne laissez pas passer votre chance en matière de nouvelles rencontres, vous avez en plus le bon discernement. Vous n’aurez qu’une envie, vous débarrasser de certains soucis. Et vous en avez besoin, étudiez sans attendre les solutions possibles. Vous allez faire avancer votre vie amicale, c’est le moment de liquider, résoudre pour mieux repartir ensuite. BALANCE (24 septembre - 23 octobre) Vos exigences amoureuses sembleront trop lourdes à votre partenaire. Ne boudez pas pour autant, soyez patient. L’amour et l’amitié seront liés lors de nouvelles rencontres, sortez avec des amis. Vous ne manquez pas de répondant, votre bagout se stabilise positivement. A vous d’en user avec justesse. Une relation pourra vous rendre un service considérable pour sortir d’une impasse. Le travail en équipe sera largement favorisé. SCORPION (24 octobre - 22 novembre) Une bonne nouvelle sur le plan immobilier, un déménagement qui se réalise ou se précise, une vente qui vous permet de souffler, un projet qui vous permet de vous libérer d’une trop grande pression ? Vous travaillez ce jour en adéquation avec ce que vous ressentez et souhaitez pour vous épanouir plus pleinement. L‘imprévu devrait œuvrer dans votre sens ! Les élans en dents de scie de votre partenaire freinent vos élans en retour. Ne vous formalisez pas pour autant ! SAGITTAIRE (23 novembre - 21 décembre) Ne résistez pas sans raisons objectives face aux changements qui sont indispensables. Voici une belle occasion d’évolution qui vient à vous. Vous risquez malgré vous de créer des malentendus, il vous faudra surmonter une opposition pour éviter cela. Tempérez votre fougue, vous risquez de heurter certains amis par votre nervosité qui vous pousse sur la défensive. CAPRICORNE (22 décembre - 20 janvier) C’est en écoutant certaines discussions que vous trouverez des opportunités d’élévation intéressantes. Un gain inattendu pourrait chambouler vos prévisions budgétaires, la chance est avec vous, profitez-en ! C’est le moment parfait pour consolider votre situation professionnelle dans l’intérêt de vos finances. Avancez sans craintes. VERSEAu (21 janvier - 19 février) C’est le moment parfait pour consolider votre situation professionnelle dans l’intérêt de vos finances. Avancez sans craintes. Pas la peine de vous faire un nœud à l’estomac. Vous gérez parfaitement vos projets, aujourd’hui et sans peine. Vous n’aurez pas de mal à faire valoir vos idées personnelles. Un projet peut naître de façon insolite. POISSONS (20 février - 20 mars) Une histoire de cœur provoque un trouble. Ne vous laissez pas dépasser, et restez cartésien pour en venir à bout. Ne prenez pas de décisions définitives, vous en saurez plus à la fin du mois. Vous ressentez aujourd’hui une meilleure confiance en vous. Matérialiser un de vos rêves devient possible.
HORIZONTALEMENT
Mots croisés
1. Militaires. 2. Vieille cité de Jordanie. Résine. 3. Cossu. Golda. 4. Mis dans l’huile. Allumé équine. 5. Boîte de livraison. Cassures. 6. Posséssif. Côté du gâteau. Les gars de la Marine. 7. Mets sur la table. Peut blesser. 8. Compulsés de nouveau. Terminé. 9. Myriapode. Impec. 10. Maladie. VERTICALEMENT 1. L’argent y a de l’odeur. 2. Voleur. 3. Cachés. Mot de bigophone. 4. Hurlements. Mince alors. 5. Hennit un peu. Céréales. 6. Soldat US qui monte vers le Nord. Double en cuisine. Mesure. 7. Courante au commissariat. Début de flamme. 8. Anciennes 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 monnaies de Chine. Avoir. 9. Du bas. S’étiolai. 10. Du groupe des 1 silicates. 2
Problème n° 2585
religions Mercredi 28 «2 RABI’» (Arabe) Al-Awwal 1435 de l’Hégire
solution n° 2684
MuSuLMANE
CATHOLIquE
Suba : ...........…………. 06 H 20 Cathédrale : …….………. 07H00 18H30 Tisbaar : ...…...…...… 14 H 15 Takusaan : .………..….. 16 H 45 Martyrs : ….…………..…. 06H30 06H30 Timis : .....…......…….. 19 H 10 Gueew : .…..........……. 20 H 10 Saint-Joseph : ………….. 18H30
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solution n° 2584 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
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Directeur de la publication Mohamed guEYE
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Administrateur Général Madiambal DIAgNE 269, Cité Djily Mbaye près du Cimetière BP : 25221 - Dakar / Fann Tél.: 33 869 84 84 Fax: 33 820 72 97 Site web : www.lequotidien.sn E-mail : lequotidien@lequotidien.sn
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Coordonnateur de la rédaction Mamadou Ticko DIATTA Rédaction centrale Arona BASSE - Cheikh Bamba DIAgNE Mamadou DIALLO - Woury DIALLO - Hyacinthe DIANDY Ngoundji DIENg - Aly FALL - Birame FAYE - Dialigué FAYE - Awa guEYE - Justin gOMIS - Dieynaba KANE - Hamath KANE - Amadou MBODJI - Thieubeu NDIAYE Diacounda SENE - Bocar SAKHO - gilles A. TCHEDJI Mame W. THIOuBOu Correspondants Alioune Badara CISS (Mbour) - El Hadji COLY (Kolda) Ousmane DEMBA (Sédhiou) - Boucar Aliou DIALLO (Diourbel) Moussa S. DIALLO (Kédougou) - Abdoulaye FALL (Tambacounda) Abdoulaye KAMARA (Vélingara) - Ibou MANE (Ziguinchor) Cheikh NDIONguE (Saint-Louis) - Dioumacor NDONg (Fatick) Ibou NIANg (Rufisque) - Badè SECK (Linguère)
Photos : Abdou CISSE Impression : Imprimerie du Quotidien - Distribution : Le Quotidien
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locales
Le Quotidien l Mercredi 29 Janvier 2014 N° 3300
Investitures, élections des bureaux des Conseils municipaux et départementaux
L’Acte 2 de la parité Autant de femmes et d’hommes au niveau des conseils municipaux et départementaux, c’est le rêve des organisations féminines. L’Acte 1 de la parité, mis en œuvre à travers les élections du bureau de l’Assemblée nationale, a laissé un goût d’inachevé. Pour ne pas revivre le même scénario, l’Observatoire national de la parité siège dans la Commission de revue du Code électoral. Par Birame FAYE Les difficultés rencontrées lors des investitures pour les Législatives du 1er juillet 2012 referont surface. Les listes à présenter aux élections locales devront être paritaires. Le décret d’application de la
loi instituant la parité HommeFemme est sans équivoque : «Pour chaque élection, les partis politiques, les coalitions de partis politiques et les listes de candidature indépendante ont l’obligation d’investir un nombre égal d’hommes et de femmes, toutes listes confon-
dues.» Ceci est valable pour les bureaux des Conseils municipaux et départementaux ainsi que leurs commissions. Des membres de la Commission de révision du Code électoral proposent d’ailleurs la modification de l’article L263 alinéa 2 : «Les listes de candidature, titulaires comme suppléants, doivent être alternativement composées de personnes des deux sexes. Lorsque le nombre de membres est impair, la parité s’applique au nombre pair immédiatement inférieur.» Mieux, ajoutent-ils : «Ces mêmes dispositions s’appliquent
Parité aux Locales
L’exception Touba-Mosquée Le Conseil rural de Touba-Mosquée est composé de 70 conseillers. Parmi ces derniers, il n’y a aucune femme, encore moins de jeunes qui y siègent. Pour les Locales du 29 juin prochain aussi, seule la liste du khalife général des mouride sera «valable». Ici, il n’y a pas de parité ni, en conséquence, d’irrecevabilité.
Par Boucar Aliou DIALLOCorrespondant L’élection des conseillers départementaux et municipaux sera un test grandeur nature pour certaines collectivités locales comme ToubaMosquée et Touba Fall. Dans ces deux localités, il sera difficile, voire impossible, d’appliquer la loi n°201011 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue homme-femme dans les
institutions totalement ou partiellement électives. Cette liste excluait les femmes et les jeunes. Est-ce à dire que la liste sera frappée d’irrecevabilité comme en fait cas l’article 2 de cette même loi : «Les listes de candidature sont alternativement composées de personnes des deux sexes. Les listes de candidature doivent être conformes aux dispositions ci-dessus sous peine d’irrecevabilité.» ? Le
ministère de l’Intérieur et la Commission électorale nationale autonome (Cena), chargés respectivement de l’organisation et du contrôle des élections, vont-ils appliquer la loi dans toute sa rigueur ou bien feront-ils une exception pour Touba eu égard à son «statut spécial» ? Les organisations féminines, comme le Conseil sénégalais des femmes (Cosef), ou encore l’Observatoire national de la parité (Onp) qui siège d’ailleurs dans la Commission de revue du Code électoral, ont là l’occasion de plaider pour l’application rigoureuse de la parité à ToubaMosquée et Touba Fall, collectivités du département de Mbacké. Mais audelà de la parité, il y a aussi que, depuis 1976, les jeunes non plus ne peuvent siéger dans cette collectivité. En fait, les autres listes ne sont même pas acceptées à ToubaMosquée en dehors de celle dressée par le khalife général des mouride. Alors que pour Touba Fall, la liste est confectionnée par le khalife général des Baye-fall. Mieux, ceux qui figurent sur les listes et les équipes qui dirigent les collectivités locales sont choisis par les deux khalifes généraux ou leurs délégataires. Pour les Locales donc, il y aura parité partout à l’exception de ces deux collectivités locales. badiallo@lequotidien.sn
L’Assemblée a voté la loi sur la parité en 2008 aux élections des conseillers départementaux.» L’Assemblée nationale dirigée par Moustapha Niass avait fait fi de cette disposition au moment de l’élection de son bureau, en dépit de l’arrivée de 64 femmes, en s’accrochant au Règlement intérieur. Il va sans dire que les partis politiques éprouvent encore des difficultés à attribuer aux femmes les places que leur confère la loi. La cause principale est qu’elles restent peu représentées dans les instances de décision des formations politiques.
L’Observatoire national de la parité dans la révision du Code électoral Le moment est à la révision du Code électoral. La brèche, exploitée par les députés pour ne pas appliquer la parité dans la composition du bureau de l’Assemblée nationale, est en train d’être fermée aux futurs conseils départe-
mentaux et municipaux. Joint par téléphone, la présidente de l’Observatoire national de la parité (Onp) s’explique : «Le bureau de l’Assemblée nationale est régi par le Règlement intérieur. Celui-ci est supérieur à la loi instituant la parité, même si nous ne sommes pas d’accord, car c’est l’Assemblée qui a voté la loi et devait, en premier, l’intégrer dans ses textes.» La présidente de l’Onp, Fatou Kiné Diop Sèye, souligne que c’est le décret d’application de la loi qui a défini «les domaines d’application de la loi à savoir l’Assemblée nationale et son bureau, les Conseils municipaux et leurs bureaux, etc., qui n’a pas été respecté». Donc, poursuit-elle, pour les élections municipales à venir, «il y a un travail à faire. L’Observatoire national de la parité est déjà membre de la Commission de revue du Code électoral», révèle-t-elle. Les conclusions sont attendues au mois de mars. biramefaye@lequotidien.sn
Dissolution des conseils régionaux
Les employés veulent saisir le khalife général des mouride Par B. A. DIALLO Les travailleurs du Conseil régional de Diourbel seront en assemblée générale aujourd’hui, pour dénoncer encore la suppression des régions. Une visite à Touba Mosquée pour rencontrer
le khalife général des mouride ou son porte-parole est prévue par les travailleurs et leurs camarades de la délégation nationale. Lundi, ils avaient tenu un sit-in pour exprimer leurs craintes de perdre leurs emplois. badiallo@lequotidien.sn
ACTE 3 Contre la suppression des régions
L’Ars va internationaliser son combat L’Association des régions du Sénégal (Ars) compte internationaliser son combat contre la suppression des 14 régions du Sénégal. Les présidents de conseil régional ont qualifié hier cette décision de l’Etat de mesure «unilatérale». Par Pape Nouha SOUANE Les présidents de conseil régional ne badinent plus avec la suppression de leurs collectivités prévue par l’Acte 3 de la décentralisation. En conférence de presse hier, l’Association des régions du Sénégal (Ars) a annoncé l’intensification de la lutte contre la «mort» des régions au plan international. «Nous allons participer à toutes les rencontres auxquelles nous avons été conviés. L’Association internationale des régions francophones, qui tient son bureau les 29
et 30, mais aussi celle des régions de France nous a conviés à une rencontre spécifique sur la suppression des régions du Sénégal et les conséquences désastreuses qu’elle aura sur la coopération décentralisée. Elle se tiendra à Paris le 7 février. Et nous y serons aussi pour défendre la cause des Sénégalais», a informé le président du Conseil régional de Kaffrine, Babacar Gaye. Ce dernier annonce une démarche de sensibilisation des chefs religieux (musulmans et-chrétiens) parce que, ditil, ils sont des «médiateurs
sociaux». Pour M. Gaye, le fait régional est une «réalité mondiale». «Il n’y a qu’au Sénégal que l’on risque de vivre sans région. Aujourd’hui, il me semble être un recul, du point de vue de la territorialisation des politiques publiques, de supprimer le fait régional et d’impulser une politique autour des départements», a ajouté le non moins porte-parole du Parti démocratique sénégalais (Pds).
Une décision «unilatérale» sans «arguments scientifiques» L’Ars compte sur ses «arguments techniques» pour rappeler au gouvernement que l’Acte 2 de la décentralisation avait déjà consa-
cré la régionalisation et rejette catégoriquement la suppression annoncée des 14 régions du Sénégal. «Nous ne sommes pas d’accord parce que c’est une décision unilatérale et qui n’est pas fondée sur des arguments scientifiques. En aucune façon, il n’a été question de suppression dans le rapport du Comité de pilotage. On peut créer les pôles sans supprimer les régions. Cela n’a rien à voir avec les régions en tant que collectivité locale», a expliqué le président de l’Ars, Alioune Niang. Le président du Conseil régional de Saint-Louis d’ajouter : «Toutes les régions du Sénégal engrangent, chaque année, 23 à 24 milliards de F Cfa. La seule région de SaintLouis, pour 2013-2014, dans le cadre de la coopération, a eu plus de 6 milliards 500 millions de F
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Cfa. Donc, dire qu’elles sont budgétivores, c’est ignorer totalement le cadre de la coopération décentralisée. Depuis 2009, les régions ont hissé le Sénégal à un rang le plus élevé sur le plan international.» Les retombées de cette coopération, informe-t-il, vont directement aux populations dans le cadre de la réalisation de certains projets tels que l’Hydraulique, l’Environnement, la Sécurité alimentaire, etc. Donc, de son avis, «le ministre des Collectivités locales ne doit pas dire que les régions sont budgétivores, car l’Etat ne dégage que 6 milliards 500 millions de F Cfa pour le budget des 14 régions, aussi bien pour le fonctionnement que pour le fonds de concours». Stagiaire
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économie
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CODE DES MARCHES Propositions de réforme
L’Etat veut faire sauter les verrous La reforme en cours du Code des marchés publics, prévoit de faciliter grandement la passation des marchés publics, sans avoir à s’imposer de contrôle a priori ou nécessairement passer par des appels d’offres. Et il semblerait que les bailleurs de fonds et le secteur privé soient au diapason des pouvoirs publics. Le Forum civil serait encore la seule structure à refuser le recul de transparence. Par Mohamed GUEYE Un projet de modification du Code des marchés publics est en préparation. Dans la volonté du chef de l’Etat d’obtenir plus de célérité dans la réalisation de ses projets infrastructuraux, il a souhaité que le Code des marchés ne soit pas un frein. Il semble que ce souci soit en train de faire tomber le Sénégal à l’autre extrémité car, des personnes au fait des travaux du comité de réforme du Code expliquent que si les propositions sont votées à leur niveau actuel de proposition, c’est tous les verrous de contrôle des marchés qui vont tomber.
Changements de seuils Ces personnes indiquent que parmi les points qui posent problème, on peut notamment citer la question des seuils de passation de
marché. Dans le Code actuel, le seuil de passation, pour les travaux, est de 25 millions de francs. C’est-à-dire qu’une autorité contractante peut, sans violer la loi, ne pas lancer d’appel d’offres pour un marché de moins de 25 millions, en se contentant juste de faire une Demande de renseignement de prix (Drp) limitée à un nombre restreint. Dans le nouveau Code en préparation, le seuil de marché passe à 75 millions. Autrement dit, un Dage de ministère ou un directeur d’agence qui passerait un marché de 70 millions par Drp ou sous un appel d’offres restreint, ne violerait plus la loi. Mais cela n’est qu’une petite facette de la chose. S’agissant des seuils de contrôle a priori, à partir desquels l’autorité contractante doit requérir et obtenir l’avis favorable de la Direction de contrôle des marchés publics
(Dcmp), elle devrait passer à 200 millions. Or, fait remarquer un expert en marché public, «quand on regarde la liste des marchés passés par les structures publiques, très peu atteignent les 100 millions». Porter le seuil de contrôle a priori au niveau proposé signifierait que la Dcmp n’aurait plus qu’à se croiser les doigts, n’ayant plus grand-chose à étudier. A se demander même si elle aurait encore une quelconque utilité. Pourtant, aussi dur à avaler que cela puisse paraître, ces modifications du Code des marchés ont des chances de passer, parce qu’il semble qu’au sein même du comité de réforme, les fonctionnaires de l’Etat rencontrent peu de résistances pour faire passer leurs vues. Certains membres de ce comité indiquent que c’est même l’administration qui a dû freiner car, «la Banque mondiale avait proposé pour sa part de porter le seuil de passation à 100 millions et le seuil de contrôle a priori à 300 millions. Nous avions jugé que c’était un tout petit peu trop élevé».
Seul le Forum civil Néanmoins, ces personnes indiquent que les modifications du Code permettront par exemple,
Financements des projets agricoles, logements sociaux…
La Bid alloue 72 milliards au Sénégal La Banque islamique de développement (Bid) vient d’octroyer au Sénégal un prêt d’un montant total de 72 milliards de francs Cfa. Ces financements sont destinés à trois projets dans le domaine de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, la construction de logements sociaux et de l’assainissement. Par Mame Woury THIOUBOU Pour le financement de ses projets, le Sénégal vient de lever encore d’autres fonds. La Banque islamique de développement (Bid) lui a octroyé un prêt d’un montant total de 72 milliards de francs Cfa. Trois conventions ont été signées hier, en marge de la cérémonie d’ouverture du Forum de haut niveau organisé par la banque dans le cadre de la célébration de ses 40 ans. Ces financements sont destinés à trois projets importants, explique Mamadou Moustapha Ba, directeur de la coopération économique et financière du ministère de l’Economie et des Finances (Mef). La première convention d’un montant de 14 milliards de francs Cfa est destinée au secteur agricole à travers le projet de renforcement de la résilience. Il s’agit selon M. Ba, «d’assurer une maîtrise de l’eau par la réalisation d’aménagements hydro-agricoles et de rendre disponible des semences de qualité». La deuxième convention d’un montant de 19 milliards concerne les logements sociaux. Amadou Ba, ministre de l’Economie et des Finances souligne qu’il permettra d’atténuer les effets induits par les
inondations avec la réalisation à Niaga et Tivaoune Peul sur une superficie de 68 ha, de 2000 logements sociaux destinés aux populations des zones inondées de Pikine et Guediawaye. La troisième convention concerne la remise en état de la station d’épuration de Cambéréne pour un montant de 38 milliards. Portant ainsi les capacités de la station de 19200 m3 par jour à 52000 m3 jour. Ces financements sont octroyés par la Bid sous forme de prêts concessionnels. «Tous les prêts que nous contractons aujourd’hui, présentent des taux de concessionnalité d’au moins 35%. Ca veut dire une durée de remboursement de plus de 20 ans, un différé de 5 à 7 ans et un taux d’intérêt qui n’excède pas 2%. C’est véritablement soutenable», se réjouit le directeur de la coopération économique et financière du Mef.
540 milliards injectés au Sénégal en 40 ans Entre le Sénégal et la Bid, il existe une coopération de longue durée qui a porté sur un total d’environ 540 milliards de francs, faisant du Sénégal le premier bénéficiaire des prêts accordés par la Bid
en Afrique subsaharienne, se félicite le ministre de l’Economie et des Finances. Cette dynamique de coopération fait de la banque un des premiers partenaires du Sénégal aussi bien dans le cadre de l’Aide publique au développement (Apd) que dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse) qui se profile à l’horizon. C’est pourquoi, souligne Mme Aminata Touré qui présidait l’ouverture de ce panel, «l’appui de la Bid est capital pour la conception de nouveaux modèles de développement qui pourront allier croissance économique et progrès social». Le Premier ministre invite ainsi, la Bid à «mettre en place une stratégie qui permettra d’assurer une vulgarisation maximale de l’industrie que représente la finance islamique, et accompagner les pays membres, de l’Afrique subsaharienne notamment, dans la mise en place de cadres juridiques et fiscaux adaptés à la finance islamique». La Bid qui célèbre ses 40 années d’existence organise une série de fora de haut niveau. Apres Kuala Lumpur en Malaisie et Almaty au Kazakhstan, Dakar abrite la troisième rencontre sur l’évaluation de la performance des quarante dernières années et la stratégie des dix prochaines années du Groupe de la Banque islamique de développement (Bid). Il s’agit, explique le Dr Ahmad Mohamed Ali, président de la Bid «de se mettre à l’écoute des pays membres pour qu’ils nous disent les orientations et les stratégies pour les années à venir». mamewoury@lequotidien.sn
d’aller plus vite dans l’approbation d’un marché comme celui de l’autoroute Thiès-Khombole-Touba, en intégrant l’approbation de ce que l’on appelle «les offres spontanées», comme celle des Chinois pour cette voie. Cependant, les représentants du secteur privé au sein de ce comité ne semblent avoir rien trouvé à redire dans les modifications proposées. Seul le Forum civil aurait dénoncé des atteintes graves au principe de transparence. Mais il semble qu’il a été mis en minorité dans l’affaire.
Une autre proposition de réforme de ce Code avait déjà été repoussée il y a quelques temps. Les autorités contractantes et le comité de reforme avaient souhaité se dispenser de l’obligation de publication dans les journaux. Ils avaient souhaité que la Dcmp mette en place un site web où les avis d’appel d’offres allaient être consultés, sans qu’il soit nécessaire de recourir à une publication dans les journaux, ce que certains ont perçu comme un frein à la transparence. La proposition a été retirée. mgueye@lequotidien.sn
Coopératives agricoles
Un investissement de 3,1 milliards de francs pour la modernisation L’Union nationale des coopératives agricoles du Sénégal (Uncas) en partenariat avec la société suédoise Mapro-systems, spécialisée dans la mécanisation agricole, entend investir 3,1 milliards de francs Cfa, afin de booster les activités économiques à travers 1 000 coopératives agricoles intégrées Bio. Les deux organisations ont signé hier, une convention de partenariat, lors d’une rencontre tenue à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad). Par Alice PATALACCI De nouvelles initiatives pour booster la production agricole au Sénégal. L’Union nationale des coopératives agricoles du Sénégal (Uncas) a décidé de lancer un ambitieux programme de 1000 coopératives agricoles intégrées Bio d’un coût prévisionnel de 3,1 milliards de francs Cfa. Cela, en partenariat avec la société suédoise Mapro-systems, spécialisée dans la mécanisation agricole avec laquelle l’Uncas a signé hier, une convention de partenariat, lors d’une rencontre tenue à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad). Le but sur le long terme, est de mettre en place 4 500 entreprises de coopératives agricoles dont 3500 entreprises d’exploitation conventionnelle et 1 000 entreprises Bio. Au vu du contexte national, il est pour l’instant, préférable de commencer par la seconde partie. Cet investissement ne devrait pas être vain puisque le projet doit créer 155 000 emplois et améliorer la consommation des Sénégalais. En effet, toutes les étapes de conception allant de la production à la commercialisation
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seront maîtrisées par l’Uncas. La collaboration entre l’Uncas et Mapro Systems intervient au niveau pratique. Mats Anderson, ingénieur machiniste agricole a ainsi, inventé le Mac Trac 4. Ce tracteur sera monté au Sénégal pour répondre aux besoins des Sénégalais. Se félicitant de cet investissement dans l’agriculture coopérative, Ndiaye Diouf, président de la commission du développement rural rappelle que «le mouvement coopératif a écrit de belles pages, depuis 1960». Ce programme constructif a été mis en place pour faire face à l’insécurité alimentaire, remplir les besoins d’exportation et arrêter de céder du terrain aux étrangers. Selon le représentant du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, cette «agriculture est forte, compétitive, durable, créative de richesses et d’emplois». 55% de la production agricole des pays développés sont fournis par les coopératives, selon un rapport de l’Organisation des nations unies (Onu). Il ne reste plus qu’au Sénégal de saisir cette opportunité. Stagiaire
14 opinions/débats
Le Quotidien l Mercredi 29 Janvier 2014 N° 3300
Cheikhal Khalifa Ababacar Sy, le digne continuateur et modèle de la jeunesse Tidiane L’homme a tellement incarné le califat dans toute sa splendeur mais aussi la responsabilité et la charge symbolique qui le caractérisent, qu’il est permis de taire son nom en l’appelant par son titre Cheikh al-Khalifa ! Lorsqu’un titre finit ainsi, par absorber un nom, c’est qu’il y a une parfaite incarnation du rôle et du statut. A l’âge de 37 ans, en cette année 1922 qui vit disparaître Cheikh El Hadji Malick Sy, considéré en son temps par Serigne Thioro Mbacké comme «le pilier» de cette bâtisse qu’est l’Islam au Sénégal, Serigne Babacar Sy devait succéder à un homme dont il était, en même temps, la suite logique. Nourri de cette culture du raffinement et de la délicatesse, en grand Saint-louisien de naissance, Serigne Babacar Sy était cet homme de la situation, ouvert d’esprit et sur son monde, mais ferme dans ses principes et la défense de la Tijâniyya. Le vide n’était donc, ni permis ni possible, après le travail d’enseignement et de formation de valeurs sûres au service de l’Islam, que Maodo paracheva dans l’étape tivaouanoise de sa vie de 1902 à 1922. Entre sa naissance en 1885 et sa disparition le 25 mars 1957, l’homme lui-même se dit ne jamais s’être contredit, ou trahir le sacerdoce. Cela ne suffirait-il pas comme leçon de vie et viatique pour toute quête de valeurs hors du commun ? C’est peut-être pour cela aussi, que Serigne Alioune Guèye place son califat dans l’ordre naturel et logique des choses (wa lâ ghrawa fî irthil walîdi bi wâlidin…) en insistant, dans son dâliya (poème avec rime en «d») sur les qualités de l’homme de Dieu audelà d’une filiation jamais considérée comme la source de ses propres dons divins (mawâhib). Il était, en fait, ce Abû Bakr de l’an 632 qui, en plein désarroi d’une communauté tourmentée par la disparition de la meilleure des créatures, remit les esprits dans des têtes perdues imaginant à tort le chaos.
La présence physique de Serigne Babacar Sy était tellement rassurante que les générations successives qui ne l’ont pas connu en font pourtant leur modèle spirituel, le tendre grandpère ! C’est qu’il incarne réellement ce modèle parfait, qu’il soit rêvé ou idéalisé, dont on puise les valeurs les plus significatives pour disciple d’AlTijânî. Ce sont celles-là d’ailleurs, que Cheikh al-Khalifa choisira pour composer son célèbre panégyrique (Ammat Mazâyâhu) où il vante les mérites de Shaykhunâ Tijânî. Pour Serigne Babacar Sy, Sîdî Ahmad Tijânî est celui qui, sans enfermer ses disciples dans le reclus, l’ascétisme et les retraites (Khalwa) est parvenu à leur assurer la Tarbiya (l’éducation spirituelle), tout en réussissant le pari de l’Istiqâma (la droiture) «rabbâ bilâ khalwatin ashâbahû alanan Hattastaqâmû fa yâ lilahi manhâhu». Mais, au-delà, aussi, de cet émerveillement face aux vertus inédites du fondateur de la Tijâniyya dont il demeurera l’un des plus illustres défenseurs, Serigne Babacar nous dévoile un des aspects de sa propre philosophie. Il est, en effet, cet homme de l’équilibre et de la mesure, parmi ces rares et enviables «gens de l’isthme». Tout est équilibre et mesure dans l’attitude d’al-Khalifa, ses actes, ses paroles ainsi que l’image qu’il dégage, comme l’a si bien explicité Cheikh Ahmed Tidiane Sy Maktoum (Khoutawâtuhû, Kalimâtuhû, Lahazâtuhu….). Sa posture est finalement le symbole de ce trait d’union entre le temporel et le spirituel sans qu’aucun des deux ne déborde sur l’autre ni n’en phagocyte un seul pan. Son calme perturbant n’était pas celui du taciturne ou inaccessible tyran que les disciples n’osaient approcher, mais celui d’un homme simple dont le charisme (Hayba) rassurait plus qu’il n’apeurait. Pour ceux qui l’ont approché, l’imposante présence de cette rigoureuse personnalité avait quelque chose de
rassurant. Cheikh El hadji Mansour Sy Malick aborde cet aspect de son illustre frère, disposé, accessible mais intransigeant lorsqu’il s’agit de défendre les principes : une attitude dictée par le legs qu’il tenait à préserver «Aqâma bi-azmihi wa sawâbi hukmin, Kawâlidihi fa-ahsabahâ mubînâ» disait de lui Cheikh El Hadji Mansour Sy, communément appelé «Bal Khawmî», l’homme à la poésie inimitable. Un joyau, une perle rare comme la Tarîqa Tijâniyya, ne pouvait se passer d’armure comme les Rimâh de El Hadji Omar perpétuant les enseignements de Abul Abbâs. L’héritage était tellement lourd et la valeur incommensurable que le garant, après Maodo, était armé de toutes les qualités qu’exigeait la charge. Les personnes de notre génération ne l’ont connu que par le peu d’anecdotes que son admiratif entourage a transmis, tellement l’homme n’était pas celui des faits divers qui rendent poussiéreux les parcours relatés de bien des figures du passé. Mais, étrangement, nous parlons encore de Serigne Babacar Sy comme d’un contemporain. Son absence physique, avec sa disparition il y a plus de 50 ans, ne fait qu’accentuer sa présence dans le cœur d’une jeunesse qui s’identifie à lui. Serigne Cheikh Tidiane Sy avait bien raison de se demander si une telle figure qui, durablement gît dans les cœurs, pouvait être parmi les absents «Afa ghâba man sakana-lqulûba Khalîla ?». Sokhna Fatoumata Cissé Sy a su trouver les mots justes dans son beau poème, dans lequel elle s’adresse à Serigne Babacar Sy en ces termes : «Arbre de vie de la savane Tidiane, à tes branches solides nous resterons toujours accrochés». Voilà exprimé tout l’état d’esprit des jeunes qui, tous les jours, pleurent celui qu’ils n’ont jamais vu ! Mais ce qui est inouï est l’exemplarité de la conduite, entourant la personnalité de Cheikh al-Khalifa, et
cette manière dont il incarnait le bouclier pour parer à tout ce qui visait à nuire à l’islam. Une des voix Tijânies les plus autorisées de tous les temps, Cheikh El Hadji Abdou Aziz Dabakh, avait, lui aussi, choisi de le présenter sous ce jour (Sy yaay fadjal Diiné ay daanam té niepp la war). Serigne Babacar Sy est l’une de ces figures dont l’Islam s’enorgueillit, se dressant contre toute corruption des valeurs et des enseignements originels. Cheikh al-Khalifa, c’est aussi le symbole de la modernité de la Tijâniyya, dans le sens d’un enseignement utile et constructif sur le champ du temporel, qui n’a jamais entamé la profondeur et la densité spirituelle de cet érudit doublé d’un pédagogue paradoxalement peu loquace. En évoquant Serigne Babacar Sy, il est sûrement préférable de se situer sur le terrain d’une philosophie de vie plutôt que sur celui de la pure biographie. Sachant qu’aucune parole, même au risque d’une excessive prolixité, ne saurait épuiser tout le sens de son action ni tous les aspects de sa personnalité, le choix s’impose d’évoquer plutôt une attitude d’esprit ou simplement un esprit. Puisque, comme l’a si bien dit Cheikh El hadji Abdou, il est permis de lui adjoindre tous les qualificatifs exprimant la vertu dans son essence, avec des superlatifs absolus, à quoi bon alors s’étendre dans la description du communément admis ? Qul mâ tashâ’u min-al-amdâhi moo lako may ! (Dis ce que tu veux dans son apologie, tu y es autorisé !), s’était exclamé Dabakh Malick ! Si d’aucuns conçoivent que c’est dans le silence que s’entassent tous
les bruits, celui de Serigne Babacar Sy, loin d’être complice ou lâche, arrivait à lever toutes les équivoques tout en inspirant bien des éloquences. La rareté de son discours, qui ne lui enleva guère son efficacité, ainsi comprise, on aura perçu le sens de l’enseignement Cheikh al-Khalifa. Il est incontestablement cet éducateur inégalé, ce pédagogue hors pair qui aura réussi un défi purement Muhammadien : la pédagogie par l’éthique du comportement. Quel meilleur modèle pour une jeunesse faisant face à de grands défis, dont le principal, et non des moindres, est de perpétuer et de vivre les enseignements de la Tijâniyya ? Bakary SAMBE Ugb bakary.sambe@gmail.com
res. Aussi et dans ce sens, invitonsnous l’Etat du Sénégal à veiller à ce que les sociétés sénégalaises de distribution pétrolière à capacité certaine, puissent elles aussi s’implanter sur l’axe pour une concurrence régulière. Le Groupe Eiffage/Senac est concessionnaire de l’autoroute à péage, c’est-à-dire de la voie bitumée et des dépendances, ce qui lui octroie le droit d’y ériger des peines et soins. Son droit doit se limiter à cela. Les terres restent une propriété de l’Etat du Sénégal et à ce titre, il doit avoir un droit de regard sur leur affectation. L’autoroute à péage est une vitrine
du Sénégal et à ce titre, doit être ouverte à toutes les entreprises y compris celles détenues par des Sénégalais. Autrement ce serait un déni à l’expertise locale. Au nom de la concurrence, il est impérieux que l’Etat arbitre le secteur et ne point garder un silence coupable qui favoriserait l’abus de position dominante d’une société filiale d’un groupe étranger et par conséquent, vouée à rapatrier ses bénéfices. Un tel état de fait est préjudiciable à toute économie. Ameth GUISSE Administrateur de Société Email : amathguisse@yahoo.fr
Concession des sites d’implantation des stations services
L’Autoroute à péage, un territoire colonial ? En 2006, pour raisons d’utilité publique, les stations services Elton et Shell ont été démantelées parce que se situant sur la tracé de l’autoroute à péage. Ces entreprises, dans une démarche citoyenne, avaient accompagné les autorités de l’époque, et accepté le fait qui importait plus que le chiffre d’affaires à réaliser sur ces sites, estimé à des milliards de francs. L’autoroute à péage DakarDiamniadio, ouverte depuis le 1er août 2013 avec un tronçon de 25 Km, absorbe un trafic journalier moyen de 15.000 véhicules. Elle constitue l’un des axes les plus attractifs du Retail Network, permettant à elle seule de capturer les volumes les plus intéressants de la région de Dakar qui constituent plus de 70% du volume national. Nous savons tous que la gestion de ladite autoroute est confiée au Groupe français Eiffage via sa filiale Senac Sa., suivant un Partenariat public privé (Ppp) quoique l’Etat sénégalais ait pu mobiliser plus de 193 milliards pour son financement
sur un coût total de 380,2 milliards (sources : Les Afriques du 01/08/2013). Ces rappels sont déterminants dans la situation présente parce qu’ils éclairent sur les actes qui sont posés relativement à la concession des sites de l’autoroute Dakar-Diamniadio et expliquent les inquiétudes manifestées par les acteurs de la distribution des hydrocarbures. En effet et contre toute attente, avons nous appris que le Groupe Eiffage/Senac aurait affecté 3 (trois) points de vente à la multinationale française Total qui, par ce fait, aurait un monopole sur cet axe si attractif qu’est le péage. Nous ne dénions pas à Total le droit d’ériger des stations sur l’autoroute, nous demandons seulement que de telles décisions résultent de procédures transparentes au vu des enjeux. Il ne saurait être question ici et maintenant que nous assistions, impuissants, à un retour d’ascenseur, un échange de bons procédés entre ces deux multinationales françaises, quand on sait qu’Eiffage a réalisé une
plateforme pour Total pour 312 millions d’euros dans le continent. L’octroi des sites au groupe pétrolier français sans appels d’offres, semble obéir à cette logique. Aussi et selon certaines sources, Total serait actionnaire dans le Groupe Eiffage. Si c’est le cas, nous sommes là en présence d’un réel conflit d’intérêt. Mieux, la cohérence voudrait que les sociétés dont les stations-services ont été démantelées pour la construction de l’autoroute à péage, soient prioritaires dans la concession des sites, une fois l’axe rouvert. A notre niveau et de l’avis de tous les autres professionnels du sous-secteur de la distribution des hydrocarbures, aucun appel d’offres n’a été lancé invitant les uns et les autres à soumissionner pour l’édification de stations services sur l’autoroute à péage. Dès lors, nous interpellons l’Etat du Sénégal, propriétaire des sites, régulateur du sous-secteur et garant du droit à la concurrence, d’arrêter le processus d’affectation des sites à Total et d’organiser les appels d’off-
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opinions/debats 15
Les nouveaux policiers de la pensée «Macky Sall est le roi du vent et du ciel au Sénégal». Moustapha Cissé Lô. De Senghor à Diouf, de Diouf à Wade, de Wade à Macky, le Sénégal a connu de nombreuses convulsions qui n’ont jamais pu altérer sa marche irrésistible vers la démocratie. Depuis quelques temps, il règne une étrange atmosphère, une chape de plomb au pays de Kocc Barma. Les pouvoirs démesurés, hors limites attribués au président de la République par certains, relèvent d’une stratégie de sacralisation et de mystification de la fonction présidentielle qui défie le bon sens. Il est donc important de replacer, précisément, les choses dans leur contexte. Bien entendu, tout citoyen sénégalais doit témoigner de la déférence à l’égard de Macky Sall, en sa qualité de chef de l’Etat, chef suprême des Armées, et garant de l’unité de la Nation. Mais, dans un Etat de droit, nul ne peut se prévaloir de tous les droits, fut-il chef de l’Etat. Disons-le clairement et sans détour, le chef de l’Etat n’est ni le roi du vent, ni celui du ciel. Le maître du ciel, du vent, et de la terre, en un claquement de doigts crée 500.000 emplois, fait du Sénégal un pays développé et parvient en une heure «chrono» à remplacer la pièce défectueuse du tuyau de Keur Momar Sarr. Le maître du ciel et du vent, détenteur d’un pouvoir absolu, ne participe guère à des élections et n’a point besoin de briguer le suffrage de ses concitoyens. Le Sénégal n’est ni un royaume, ni une monarchie, mais une République dans laquelle les citoyens, par le droit de vote, décident librement du choix de leurs représentants. Si le chef de l’Etat en tant que tel, est une institution, ce qui, du reste a toujours été le cas depuis Senghor (cf Constitution du 07 mars 1963) ; il n’est pas au-dessus des institutions. Le chef de l’Etat n’est pas un citoyen d’exception, mais bénéficie, durant son mandat à durée déterminée, d’un statut juridictionnel, qui lui accorde une «irresponsabilité ou immunité temporaire» pour les actes commis dans l’exercice de ses fonctions. Cette «immunité partielle» cesse dès la fin de son mandat, faisant du Président un citoyen ordinaire et un justiciable comme tous les autres. Même s’il bénéfice par la suite de privilèges conférés par son statut d’ancien Président. Dans une République, il n’existe pas 2 catégories de citoyens. Ce point étant clarifié, aucune disposition juridique n’interdit au citoyen sénégalais de porter un regard critique sur la manière dont son pays est gouverné. En tant que citoyen, je m’interroge au même titre que des millions de Sénégalais sur la fortune du président de la République et souhaite être édifié sur son origine. Pour mémoire, le patrimoine dont il est question résulte d’une déclaration sur l’honneur (obligation légale) effectuée par le Président himself, consignée au Conseil constitutionnel, et publiée au Journal officiel. Un Journal officiel accessible, en principe, à tout citoyen sénégalais qui en fait la demande. De telles interrogations, au demeurant légitimes, ne tombent pas sous le coup d’un quelconque délit d’offense au chef de l’Etat. Nous
avons tous le souvenir que le chroniqueur web, Souleymane Jules Diop, dans un mémorable article intitulé «Que Macky Sall nous dise !», a été l’un des premiers à prendre à témoin l’opinion sur le sujet ainsi que sur l’affaire supposée des 7 milliards de Taïwan. A ce que je sache, il est bien au chaud, actuellement à la Présidence de la République. Ne doutant pas une seule seconde de la bonne foi et des convictions de M. Diop, nous ignorons s’il a obtenu des réponses depuis. Sans doute que les journalistes pourront, à l’occasion, recueillir son avis. Dans une République qui se respecte, les élus doivent justifier leur patrimoine. Une exigence de transparence qui fortifie la démocratie. De même, l’idée selon laquelle «le Président peut du jour au lendemain faire emprisonner n’importe quel citoyen sur la base d’une volonté propre et d’un simple coup de fil au procureur de la République», relève d’une vue de l’esprit et traduit une méconnaissance de la législation en vigueur. Plus grave, elle remet en cause l’idée d’indépendance de la justice et tente d’introduire un nouveau délit dans le code pénal : «le délit d’arbitraire lié au bon vouloir du Président» qui, en droit, relève de la notion de détournement de pouvoir. Tout de même, le Sénégal n’est plus à ce niveau ! Maître Assane Dioma Ndiaye, Président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme et Seydi Gassama, Représentant d’Amnesty international peuvent dormir tranquilles, car un tel délit «imaginaire» ne sera jamais en vigueur au Sénégal ! Par ailleurs, il convient de dénoncer avec la plus grande vigueur les attaques répétées à l’égard de la presse. Une pratique vieille comme le monde. Toute l’histoire de la presse sénégalaise est ponctuée de relations de défiance avec les régimes en place, mais aucun pouvoir, aussi puissant soit-il, n’est jamais parvenu à bâillonner la presse. Les journalistes sénégalais ont parfaitement le droit de traiter toutes les questions afférentes à l’intérêt général. Il ne s’agit pas là d’une faculté, mais d’une obligation d’informer les citoyens, surtout lorsque les deniers publics sont en jeu. Il ne saurait y avoir ni tabou, ni censure à ce niveau. Les pourfendeurs actuels de la presse sont ceux qui, hier, suppliaient, sollicitaient l’aide, l’assistance de la presse pour informer l’opinion nationale, internationale, et les représentations diplomatiques des brimades et vexations dont ils étaient victimes sous le régime de Wade. Mieux, ils magnifiaient avec aplomb le rôle admirable joué par la presse dans la construction de la démocratie sénégalaise. Désormais aux manettes, ils souhaitent contrôler, orienter, maîtriser, voire diaboliser la presse, accablée de tous les maux de la terre. Pire, ils s’arrogent le pouvoir de dicter la conscience des Sénégalais. Vérité hier, mensonge aujourd’hui ; telle est la ligne de conduite des nouveaux policiers de la pensée. Adulé hier, l’avocat Alioune Badara Cissé devient aujourd’hui «un fractionniste» ; porté au pinacle il y a 2 ans, Sidy Lamine Niasse est désormais qualifié «de maître chanteur» ; considérés
comme des sentinelles de la démocratie en 2011, les jeunes de Y en a marre ne sont plus qu’une «bande de désœuvrés…». Les éléments de langage (technique de communication) sont bien assimilés et permettent de coller une image fortement dégradée, un profil type à chaque «adversaire présumé». Après avoir théorisé et conceptualisé la formation de 500 débatteurs à l’assaut des médias, le Premier ministre Aminata Touré s’est vue appliquer la méthode en mode inversé. Ses «partisans» ont massivement investi les médias, mais contre elle. Un brutal retour d’ascenseur. En un laps de temps, la «dame de fer» parée de toutes les vertus est devenue «la dame trop ambitieuse» alignant tous les défauts. Les chevaliers de l’ordre de la pensée ne tolèrent aucun esprit critique, aucun écart, y compris dans leur propre rang. Ils annoncent votre «mise à mort médiatique», vous convoquent au Tribunal de l’opinion populaire et décident de l’instant de votre réhabilitation. Ils manient avec habileté les arcanes du monde de la communication, disposent de canaux pour la diffusion de leurs pensées et sollicitent le concours d’intellectuels pour en assurer la légitimité auprès de l’opinion. Une stratégie de maillage censée formater les esprits. S’agissant de la presse, on loue son action quand elle met en exergue les bienfaits de l’Acte 3 de la décentralisation, salue les réformes courageuses définies sous le vocable «rupture». En revanche, elle est vouée aux gémonies dès qu’elle évoque les sujets qui fâchent : la réduction du mandat, la vie chère, la demande sociale insatisfaite, les entorses au code des marchés publics, la malgouvernance au niveau des actes de gestion. Contentez-vous d’aborder les thèmes que nous avons soigneusement sélectionnés pour vous, et de grâce, laissez-nous agir en silence ! Tel est semble-t-il, le message implicite des nouveaux recteurs des consciences. Dont acte. Tout va bien dans le meilleur des mondes, de Candide (Voltaire) ! Bientôt, Dakar sera comme Paris, et dans un futur proche, des Tgv relieront Dakar à Cap Town en Afrique du Sud ! Sauf que toute technique de communication aussi élaborée soitelle, est confrontée à une limite
objective : le réel. Chaque Sénégalais ne croit qu’à ce qu’il voit (réel), ce qu’il vit dans son quotidien (coût de la vie) ainsi qu’au contenu de son portefeuille (pouvoir d’achat). Les nouveaux policiers de la pensée excellent dans les menaces, mais ignorent qu’en démocratie, il ne s’agit pas de vaincre, mais plutôt de convaincre. Il vaut mieux former 10 000 débatteurs, que tenter de refouler, selon une conception freudienne la «pensée» de millions de citoyens. Sous Abdou Diouf, le journal satirique «Le cafard libéré» ne ratait aucune occasion de brocarder «Ndiol». Quant à Wade, les qualificatifs sont tellement nombreux qu’il serait vain de les lister : «Ndiombor, Wakh Wakheet, etc…». Si Diouf et Wade avaient actionné le délit d’offense au chef de l’Etat pour la circonstance, des millions de Sénégalais croupiraient dans les prisons. En 2011, j’ai été fasciné par une scène aux alentours du marché Sandaga : un jeune vendeur à la sauvette arborait un tee shirt avec l’effigie de
Wade, portant l’inscription suivante : «Ma wakhoon wakheet». Une scène d’une banalité extraordinaire, devant l’indifférence totale des passants. Une scène ordinaire dans une démocratie. La conviction que le Sénégal avait franchi un palier. Dans les années 80, le journaliste Mamadou Malaye Diop utilisait cette formule célèbre à la fin de chaque journal télévisé : «Ainsi va le monde». On est tenté de dire : Ainsi va le Sénégal. Senghor, Diouf et Wade étaient des «Institutions». Ils n’en étaient pas moins soumis au feu des critiques et n’ont jamais pu diriger le Sénégal d’une «main de fer». Macky Sall qui n’est ni le roi du vent, ni celui du ciel, mais le président d’une République qui s’appelle le Sénégal, n’échappera pas à la règle, car la démocratie sénégalaise, grâce à la maturité des citoyens et la force des institutions qui l’animent, a toujours réussi à imprimer sa marque à tous les régimes. Seybani SOUGOU sougouparis@yahoo.fr
Monsieur Tounkara, vous aussi ! Je viens de lire la lettre que vous avez adressée à Madame le Premier ministre du Sénégal pour lui rappeler ses engagements sur la pénurie d’eau qui a frappé Dakar au mois de septembre. Je relève que la plus grande partie du texte en question est présentée comme une citation d’un discours du Premier ministre, votre production personnelle se limitant à six (6) phrases encadrant la longue citation, à l’entame et à la clôture de votre missive. Je ne m’arrête pas sur ces trois paragraphes que vous ne vous êtes pas appropriés, pour y avoir précisé que vous citiez, et pour les avoir placés entre guillemets. Mais en ce qui concerne votre
propre production de six (6) phrases, je note au moins trois incorrections grammaticales que je me fais un devoir de vous souligner et de corriger. 1. Vous écrivez, vous adressant au Premier ministre: «Situation que vous-mêmes aviez trouvé...» Je vous corrige sur deux fautes dans ce segment de phrase, en écrivant ceci: Situation que vousmême aviez trouvée.... 2. Plus loin, vous écrivez : « (...) pareil catastrophe...» Je vous corrige en écrivant : (...) pareille catastrophe... Avec une moyenne d’une faute toutes les deux phrases que vous écrivez, ne vous sentez-vous pas ridiculement prétentieux, Mon-
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sieur Tounkara, dans le rôle de correcteur public de nos fautes, que vous vous êtes arrogé ? Bien à vous. Ps: Au fait Monsieur Tounkara, n’avez vous pas cillé en écrivant que la pénurie d’eau a duré de septembre à novembre, tout en sachant que les populations qui ont vécu ce calvaire, qui ne l’ont pas encore oublié, vous liront et constateront que vous ne vous gênez pas de raconter publiquement des contrevérités ? Maissa Mahécor DIOUF Professeur de Lettres Membre Cojer maissatikfa@hotmail.fr
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CULTURE
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JEUNE TALENT Après avoir mis sur le marché son deuxième album Lepp aye leer
Nafisatou Mbengue dite «La Finesse» raconte ses débuts difficiles Nafisatou Mbengue dite «La Finesse» a préféré abandonner les études en classe de troisième pour entrer dans le monde musical. Après des difficultés pour se faire produire, elle a réussi à garder le cap avec bien évidemment l’objectif de mettre sur le marché deux albums dont le dernier est Lepp ay leer. Rencontrée en banlieue dakaroise où elle habite, cette jeune saint-louisienne conte ses galères et ses débuts difficiles pour intégrer le monde musical. Par Abdou Latif MANsARAy Malgré ses peines à mettre sur le marché son deuxième album Lepp aye leer après Sama Goro, Nafisatou Mbengue dit «La Finesse» est devenue une véritable star et ses tubes sont passés sur la bande Fm et les chaînes de télévision. Native de Saint-Louis et âgée de 22 ans, c’est en 2010 que Nafisatou Mbengue a débuté sa carrière artistique par la danse et la comédie. Chopant le virus de la musique, elle abandonne ses études en classe de 3ème. Influencée par son oncle guitariste, sa carrière musicale démarre en 2002. Retrouvée chez elle à Hamo où elle vit avec ses parents, «La Finesse» se rappelle du début de sa carrière : «Très jeune, alors que je vivais à Saint-Louis, j’avais opté de faire de la musique.
Malheureusement mes parents, particulièrement ma maman, n’en voulaient pas. Mais ils ne pouvaient pas me retenir. Je faisais des escapades la nuit alors que mes parents dormaient, pour aller danser sur les podiums. Un jour, je suis allée à un festival populaire à Saint-Louis dénommé Rapa Ndar organisé par ‘’10 mille problèmes’’ et un grand artiste qu’on appelle Big D.» «Ce jour-là, ils m’ont donné l’occasion de monter sur scène pour faire un free style. C’est à partir de ce moment que j’ai été encouragée par certains mélomanes et artistes qui m’ont demandé de faire la musique, et je me souviens, c’était en 2008», se rappelle l’artiste. L’année qui suit, c’est-à dire en 2009, elle entre de plain-pied dans le monde musical. Elle fera le concours Vacances à domicile, entre autres, et sa dernière participation se fera à un autre concours
dénommé Talent Banlieue où elle s’en tire à bon compte.
«Un grand artiste m’a proposé de faire un duo avec lui, à condition de...» Très populaire en banlieue dakaroise, Nafisatou Mbengue dite «La Finesse» est revenue sur les difficultés qu’elle a eu à rencontrer : «Des personnes disaient que j’étais une fille mauvaise, pour avoir choisi la musique. J’ai reçu toutes sortes d’injures. Mais j’avais décidé de leur prouver le contraire. Et la preuve, lorsque j’ai suis parvenue à mettre sur pied mon premier album, ce sont ces mêmes personnes qui me félicitaient. J’ai fondu en larmes. Mais je profite de cette opportunité pour faire savoir qu’il y a des artistes qui, pour te soutenir, te font du chantage. Un grand artiste, dont je préfère taire le nom, m’avait promis avant la parution de mon premier album, de m’aider sans condition. On s‘était rencontrés à Saint-Louis lors d’une manifestation. Il m’a proposé de faire un duo avec lui sur scène pour rehausser ma popularité. Mais à condition de faire ce qu’il me demandait (...).» «nous, les jeunes filles qui évoluons
dans ce secteur connaissons des difficultés terribles. Si tu n’a pas de personnalité, ils te brisent ta carrière. Et c’est vraiment difficile. Heureusement pour moi, je suis soutenue par mon papa qui a tout acheté comme matériels d’orchestre pour moi, pour me permettre d’être indépendante», renseigne Nafissatou Mbengue. Installée confortablement dans son salon, «La Finesse» avance
qu’elle est en train de travailler pour le troisième album mbalakh mélangé d’acoustique pour les mélomanes. Revenant sur son deuxième album Lepp aye leer, notre interlocutrice déclare : «Cet album est destiné à faire taire ceux qui disaient au début que je ne ferais jamais carrière dans le monde de la musique.» latifmansaray@lequotidien.sn
ANGOULEME Festival international de la bande dessinée
Les grands prix mettent le feu aux bulles A un jour de l’ouverture du festival, le changement du mode d’élection pour la distinction suprême fait l’objet de querelles.
COTE D’IVOIRE Nécrologie
Décès de l’artiste Frédéric Bruly Bouabré Ecrivain, penseur et dessinateur ivoirien, l’artiste Frédéric Bruly Bouabré est mort dans son pays ce mardi 28 janvier à l’âge de 91 ans. Inventeur de l’alphabet Bété, il est l’auteur d’une écriture spécifique pour sauver de l’oubli la culture du peuple Bété. Considéré comme l’un des artistes les plus importants de la scène internationale, il a créé une œuvre singulière et prolifique, aujourd’hui exposée dans tous les grands musées du monde.
L’œuvre de Frédéric Bruly Bouabré, «Vision divine», publiée aux éditions Xavier Barral, en quatre tomes. CMJN
Frédéric Bruly Bouabré était un artiste protéiforme. Il avait inventé un alphabet unique à partir de sa langue -la langue des Bété-, à savoir un inventaire des sons traduit en 440 pictogrammes. Une tentative d’écriture spécifiquement africaine. Cette invention lui avait valu la réputation de «nouveau Champollion». C’est le scientifique Théodore Monod, passionné par sa découverte, qui le fera connaître au monde. Frédéric Bruly Bouabré racontait avoir eu une sorte de révélation qu’il datait du 11 mars 1948. Depuis, expliquait-il, je suis «celui qui n’oublie pas». Et de fait, l’homme écoute, lit puis archive, à la façon d’un entomologiste, le monde contemporain. Toutes les traces du monde réel et de son monde intérieur, spirituel, sont consignées dans des centaines de petits dessins, réalisés sur des cartons format carte postale qu’il qualifie de «bricolés». Il utilise invariablement stylo à bille et crayons de couleur pour ses dessins figuratifs au premier regard mais enrichis de symboles abstraits et ésotériques. Difficile de qualifier le travail et l’œuvre de Frédéric Bruly Bouabré : un penseur, un prophète, un philosophe, un conteur… un peu tout cela à la fois. Un artiste qui cherchait, à sa façon, à expliquer le monde. Les dessins de Frédéric Bruly Bouabré circulent aujourd’hui dans les musées du monde entier. rfi.fr
Des bandes dessinées exposées lors du 40e festival d’Angoulême, en janvier 2013. Il y a plus de dix jours, on était un peu inquiets. Le seul petit scandale à se mettre sous la dent pour le 41e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (Fibd), qui s’ouvre demain jeudi, était la lettre de 16 auteurs -sur 33, qui auparavant élisaient le grand prix, et ne voulaient plus, car les règles avaient changé. En effet, avant, il suffisait d’être membre de l’Académie des grands prix pour coopter un nouveau venu, un auteur dont le travail n’avait pas nécessairement été important l’année de son élection, mais dont on couronnait la carrière. Depuis 2013, tous les auteurs accrédités lors du festival et publiés en français peuvent voter, mais seulement pour une liste d’auteurs choisis par un «comité électoral du grand prix d’Angoulême» et non pour n’importe qui, comme naguère. Le résultat final devait être dû à l’Académie et à ce nouveau collège de votants, à 50-50, mais 16 académiciens ayant refusé de voter cette année, un seul collège, général, a été mis en place. Ceux qui trouvent les académiciens trop vieux et trop incompétents sur la Bd non franco-belge des vingt dernières années se réjouissent. D’ailleurs, les trois noms sortis du premier tour de vote sont Bill Watterson (Calvin et Hobbes), Katsuhiro Otomo (Akira) et Alan Moore (V pour Vendetta) :
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du jamais vu au pays d’Astérix. Mais tout cela est du pipi de Krazy Kat à côté de la lettre ouverte «expédiée» samedi par l’influent journaliste Didier Pasamonik (manitou du site Actuabd.com) à la ministre française Aurélie Filippetti. Pasamonik y pointe les problèmes essentiels dont souffrirait, selon lui, le festival : l’association qui le dirige, 9eArt+, fait mauvais usage de la Cité internationale de la bande dessinée, équipement public, la faiblesse des socialistes locaux (maire et président du conseil général) et, enfin, la dévalorisation de l’Académie des grands prix par les nouvelles règles : «Un choix scolaire qui trahit la volonté première de ce grand prix : obtenir d’un grand auteur qu’il soit l’ambassadeur du métier (pas du Fibd…) pendant un an. Il est évident que Watterson, Otomo et Moore ne rempliront pas cette mission capitale», juge-t-il. Aux conflits entre Fibd et finances publiques, ou luttes d’influences entre politiciens locaux, on comprend donc que s’ajoutent des luttes de pouvoir entre visions politiques de la bande dessinée et entre éditeurs eux-mêmes. A lire la lettre de Pasamonik, on comprendra surtout que c’est affaire de haines intestines un peu plus compliquées que les Atrides et loin, très loin de quelque pensée que ce soit pour le public. liberation.fr