Mémoire en architecture : Centre d'initiation à la réconciliation Maroco-Algérienne.

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A ma mère A mon père A ma sœur et mon frère A mes grands-­‐parents A mes oncles et tantes A toute la famille Jibraili et Eddafali A tous mes amis Marocains et Tunisiens


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REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, je tiens à exprimer ma profonde gratitude et mes sincères remerciements à Dieu tout puissant en premier.

Je tiens aussi à remercier mes chers parents pour le sacrifice porté à mon égard et d’avoir cru en moi.

Mes profonds remerciements vont à ma directrice de mémoire, Mme. NAJET HEDHLY qui a accepté d’encadrer mon mémoire d’architecture.

Ma sincère gratitude à Mme. FATIMA BENCHBABA pour l’engagement et les efforts fournis durant cette année.

Ma reconnaissance et l’expression de ma haute considération et du plus profond respect à toutes les personnes qui ont assisté à ma formation, Mr. BARBOUCHE, Mme. LEYLA BENJEDDOU, Mr. HAMADI REGAYEG, Mr. OUALI MOHAMED, Mr. CHAWKI MANAI, Mme. MONIA OUERFELI, Mr. OUNS BAKLOUTI et enfin à Mr. RIDHA MANQAI.

Mes remerciements vont enfin à toute ma famille et aux personnes qui ont contribués de près ou de loin à l’élaboration de ce travail.


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SOMMAIRE

AVANT PROPOS

5

PROBLEMATIQUE

6

METHODOLOGIE

7

Chapitre I : Identité et patrimoine partagé I.

Introduction

10

II.

Patrimoine et héritage immatériel

10

1.

Traditions et coutumes

10

2.

Musique

11

a. Gnaoua

11

b. Arabo-andalouse

12

3.

III.

Artisanat

Le patrimoine Architectural au fil de l’histoire

13

14

1.

L’influence Romaine

14

2.

L’influence Arabo-islamique

15

a. Les Omeyyades

15

b. Les Fatimides

16


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3.

L’influence Berbères

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17

a. La brève éclosion de l’art Almoravide

18

b. La grandeur Almohade

19

4.

L’Influence Andalouse

19

5.

La période coloniale

21

6.

L’Architecture Maroco-Algerienne contemporaine

22

a. L’aéroport de Marrakech

22

b. La grande mosquée d’Alger

22

7.

La dimension symbolique dans les cultures maghrébines

23

a. Quelques motifs berbères

23

b. L’arabesque

24

c. Le patio

25

d. Le moucharabieh

26

IV.

Conclusion

27

CHAPITRE II : Maroc Algérie, entre conflit et partage. I.

Introduction et cadre historique

II.

Impacts sociaux, économiques et patrimoniaux du conflit 30

III.

29

1.

Impacts sociaux

30

2.

Impacts économiques

32

3.

Impacts patrimoniaux

34

Conclusion

35


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CHAPITRE III : Etude des projets de référence I.

Introduction

38

II.

L’Architecture islamique entre modernisme et authenticité 38

III.

L’institut du monde arabe (IMA)

41

1.

Présentation du projet

41

2.

Analyse architecturale

42

3.

Situation géographique

42

a. La Monumentalité

43

b. La lumière

43

c. Symbolique de la géométrie

44

4.

a.

Référence au model arabe

45

Le Patio

45

b. Les colonnes

46

5.

IV.

V.

Le musée

Musée Mohammed VI

47

48

1.

Présentation du projet

48

2.

Situation géographique

49

3.

Analyse architecturale

49

4.

L’enveloppe

53

Le MAMA

54

1.

Présentation du projet

54

2.

Situation géographique

55

3.

Analyse architecturale

55

a.

La dualité des matériaux

58

b.

L’unité

59

Gary Comer Youth Center

63

VI.

VII.

1.

Présentation du projet

63

2.

Situation géographique

64

3.

Analyse Architecturale

64

Conclusion

70


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CHAPITRE IV : L’intervention Architecturale I.

II.

Le site

73

1.

Saïdia

75

2.

Marsa Ben M’Hidi

75

La symbolique du lieu

 Conclusion : Justification du choix du site

76 81

III.

Le Parti Architectural

82

IV.

Le Programme Quantitatif

88

V.

Modélisation 3D

91

SYNTHESE GENERALE

93

BIBLIOGRAPHIE

94

TABLEAU DE FIGURES

96


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INTRODUCTION GENERALE

AVANT - PROPOS Depuis le début de l’histoire de l’activité humaine, l’Architecture a toujours joué un rôle fondamental dans la politique. En passant par les ziggurats des mésopotamiens, des pyramides de Giza des égyptiens, aux grands forums et basiliques romains, celle-ci a été, sans doute, la pièce majeure dans la création des puissances et de l’existence politique. L’Algérie et le Maroc sont deux points de rencontres historiques continuelles. Un attachement très profond les lie l’un à l’autre. Un attachement qu’on ne peut pas couper sur une simple décision politique. << La guerre est le prolongement de la politique par d’autres moyens >>, disait Carl Von Clausewitz, à cet égard, l’Architecture est effectivement l’un de ces moyens, mais comme dans la guerre, cette dernière détient aussi la capacité de s’imposer comme un symbole de paix et d’union. Dans notre projection sur le Maghreb, et plus précisément entre les deux pays, le Maroc et l’Algérie, nombreuses ont été les tentatives purement politiques de réconciliations et de renouement des liens, mais sans aboutissements. L’Union du Maghreb Arabe (UMA), qui a pour objectifs de lutter pour cette union, ne peut être remis sur les rails en l’absence de la normalisation des relations entre ces deux pays. Il serait peut-être temps de procéder avec une manière plus délicate, notamment l’architecture, tout en rappelant non pas qu’aux Algériens et Marocains mais aussi au monde entier, que ces deux nations partagent les mêmes origines, ainsi que les mêmes identités patrimoniales.

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PROBLEMATIQUE Le Maghreb aujourd’hui éprouve, plus que jamais, le besoin impérieux d’une unification, qui au sens de l’histoire, est sans l’ombre d’un doute, la meilleure solution pour assurer une existence ainsi qu’une stabilité garante d’un avenir meilleur. Le Maroc et l’Algérie ont incontestablement plus de points de convergence que de divergence, et c’est le moins que l’on puisse dire, car depuis des siècles, les familles d’un côté comme de l’autre, cohabitent et donnent naissance à des descendances mixtes, qui partagent les mêmes origines, les mêmes traditions, et parlent le même dialecte. Ces familles sont aujourd’hui divisées et séparées à cause de la fermeture des frontières. Les deux parties en ont assez de voir leurs peuples criblés, obligées parfois de recourir à des solutions illégales dangereuses afin de revoir leurs siens, ou encore leurs jeunes, blessés ou tués même lors des frictions frontalières. Cette crise du politique, qui bloque le processus d’union, est l’occasion, cependant, tant pour les Marocains que pour les Algériens de se rappeler et se tourner, pour mieux envisager l’avenir, vers ce qui les unit et les rapproche : les mêmes origines et les mêmes identités patrimoniales dont l’Architecture est l’illustration parfaite. La culture est un facilitateur et un élément de paix et de rapprochement, la richesse patrimoniale que détiennent ces deux pays est inestimable, et incontestablement abondante dans toutes ses dimensions (Musique, coutumes, artisanat, Architecture...). Il faudrait alors penser à unifier ces deux nations déjà unies par l’histoire et le territoire, pour assurer la perduration de ce patrimoine partagé, et cesser une fois pour toute ce massacre social et économique gratuit. Ce travail de recherche, ambitionne de faire connaitre ce patrimoine, de montrer à ce niveau les aspects communs entre l’Algérie et le Maroc et d’étudier comment le patrimoine architectural peut constituer un levier pour traduire la volonté d’union entre ces deux pays et leurs peuples. Comment instaurer la paix entre ces deux pays voisins à travers la culture et l’architecture ?

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METHODOLOGIE Afin d’orienter les différents axes visés à mener une étude conceptuelle dans un esprit d’objectivité tout en tenant compte de notre problématique, on propose trois approches complémentaires : Pour commencer, une approche théorique qui contiendra : 

En premier temps les points de convergence et les similarités entre le Maroc el l’Algérie à travers leur histoire commune.

En deuxième temps, on va s’intéresser au conflit qui oppose les deux pays, son histoire et ses répercutions.

Ensuite, une approche analytique : 

Cette approche présentera une analyse sur les projets de référence pour en retirer les outils conceptuels majeurs nécessaires à la matérialisation de notre projet.

Et enfin, une approche conceptuelle : On suivra une démarche synthétique des étapes précédentes. Cette approche comprendra l’analyse approfondie du site, le parti architectural et les esquisses du projet.

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Premiere partie :

Maroc Algerie, deux pays freres …

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Chapitre I Identité et patrimoine partagé

« Il faut être fier d’avoir hérité de tout ce que le passé avait de meilleur et de plus noble. Il ne faut pas souiller son patrimoine en multipliant les erreurs passées. » Ghandi.

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I. Introduction Séparer deux pays voisins signifie séparer les deux parties d’une histoire commune. Une terre partagée, c’est non seulement des passerelles et des frontières, mais c'est la constitution de l’identité humaine en elle-même. Sceller les frontières entre deux pays limitrophes, extrêmement liés sociologiquement et ethnologiquement, est une manière de déformer la mémoire commune, qui remonte à des centaines d’années. Cette relation Particulièrement forte entre l’Algérie et le Maroc a été à de nombreuses reprises soulignée par des historiens, “Les peuples de ce territoire, partagent la même langue, la même culture, la même foi” Benjamin Stora. En effet, l’Algérie et le Maroc n’ont pas seulement quelques points communs, ils ont construit leur identité ensemble. Et pour en souligner l’importance, j’ai essayé -dans le patrimoine immatériel comme dans le matériel- de donné un exemple au Maroc et un autre, similaire, en Algérie.

II. Patrimoine et héritage immatériel Dans les traditions comme dans les beaux-arts, dans la musique comme dans l’artisanat, les points communs entre l’Algérie et le Maroc se multiplient et les citoyens des deux pays s’y retrouvent aisément, tout naturellement. Les frontières culturelles s’effacent…

1.

Traditions et coutumes

Les Marocains et les Algériens partagent naturellement les mêmes traditions et coutumes, puisqu’ils ont le même héritage social. Dans le quotidien comme dans les festivités, les deux peuples ne font qu’un. Les mariages, les costumes ou encore la gastronomie, le Maroc et l’Algérie ont toujours été fiers de leur patrimoine social partagé. La Fantasia (Tbourida) en est un exemple parfait, car cette pratique équestre reste très vivace dans les deux pays. Héritière de l’art équestre arabo-turco-berbère,

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Les fantasias sont essentiellement organisées dans les campagnes berbères pendant des fêtes : mariages, naissances, Aïds, Moussems…

Figure 2 : Fantasia en Algérie

Figure 1 : Fantasia au Maroc

2.

Musique

a. Gnaoua Les

Gnaoua

descendants

d'anciens

esclaves noirs d'Afrique subsaharienne (Mali,

Soudan,

Ghana,

Guinée...),

s’articulent autour de maîtres musiciens (Mâalam), d'instrumentalistes (Kraqeb), de voyantes (Chouaafa), de mediums et d'adeptes. Leur instrument principal est un luth-tambour à 3 cordes : le Goumbri (ou Hajhouj). Ils pratiquent ensemble un rite de possession syncrétique (appelé Lila au Maroc, Diwan en Algérie) où se mêlent à la fois des apports africains et araboberbères et pendant lequel des adeptes

Figure 3 : Gnaoui et son instrument

s'adonnent à la pratique de la transe à des fins thérapeutiques. Sur des rythmes et sonorités entêtantes, des transes ont lieu pendant des heures. Les femmes s'écroulent sur le dernier battement de musique, le corps secoué de spasmes. Pendant la danse, les hommes sautent très haut et semblent marcher sur des braises lorsqu'ils sont sur le sol.

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Les Gnaoua ont ainsi créé un genre musical mystico-religieux original, mêlant Dirk (Invocation d'Allah) et Madh (chants panégyriques).

Figure 4 : Gnaoua à Alger

Figure 5 : Gnaoua à Casablanca

b. Arabo-andalouse La musique arabo-andalouse est originaire d’Al-Andalous, qui est le nom donné par les Arabes à la péninsule ibérique qu’ils occupèrent pendant des siècles. Elle résulte d'un métissage entre la musique arabe venue de l'Orient, la musique afro-berbère du Maghreb et la musique pratiquée dans la Péninsule, puisqu’après la chute de Grenade en 1492, de nombreuses familles andalouses trouvèrent refuge au Maghreb, véhiculant ainsi de l’autre côté de la Méditerranée un patrimoine culturel dont la musique constitue une identité très influente. La musique arabo-andalouse, est d’abord appelée « Al-ala » ou « Al-Andaloussi » au Maroc, « Gharnati » ou « San'â » en Algérie.

Figure 7 : Al Andaloussi

Figure 6 : Gharnati

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3.

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Artisanat

Le Maroc et L’Algérie sont relativement parmi les rares pays qui ont su garder et protéger leur patrimoine artisanal devant l’industrialisation moderne et la production machinale dépourvue de vie et d’âme, en faveur du produit façonné de la main de l‘homme, plus qualitatif et toujours original par ses irrégularités même.

Figure 9 : Artisanat (verre)

Figure 8 : Artisanat (poterie)

En dépit des différentes matières et techniques de travail, Les deux pays voisins se partagent pratiquement la même culture artisanale. L'influence berbère et orientale se voit notamment dans le fer forgé, les tapis, les étoffes et les broderies alors que l'apport andalou se perçoit encore dans les arts de la céramique, du métal, du bois et du cuir.

Figure 10 : Artisanat (Metal)

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III. Le patrimoine Architectural au fil de l’histoire 1.

L’influence Romaine

Les régions du nord du Maroc et de l’Algérie ont été profondément romanisées, les grands royaumes berbères de Mauritanie et de Masaesyles qui régnaient sur ce territoire furent divisés en : 

Mauritanie Tingitane

Mauritanie Césarienne

Imprégnant ainsi dans l’époque, l’architecture des deux pays voisins, en laissant une magnifique mosaïque de sites archéologiques tel que la fameuse Volubilis au Maroc ou encore les vestiges de Tiddis en Algérie.

Figure 12 : Volubilis au Maroc

Figure 11 : Tiddis en Algérie

Les romains étaient les élèves des étrusques et des grecs dans l’architecture, avec relativement moins de pureté et de simplicité, leurs réalisations s’imprimèrent par un caractère remarquable de solidité et d’utilité pratique. Donnant ainsi plus d’importance aux monuments tel que les aqueducs, amphithéâtres et mausolées. Ils s’approprièrent l’ordre corinthien et s’attachèrent peu aux dorique et ionique. Les arcs, voutes, dômes, voutes d’arêtes sont les caractéristiques de l’architecture romaine, permettant ainsi l’emploi de matériaux légers notamment la brique qui offrait l’avantage d’être peu dispendieuse. Le secret de structure réside aussi dans l’emploi de ciment mélangé de silice et d’argile volcanique, ce qui a permis aux constructions de durer et de s’éterniser au fil du temps.

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2.

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L’influence Arabo-islamique

a. Les Omeyyades Les Omeyyades sont une dynastie de califes qui gouverna le monde musulman de 661 à 750. Ils sont originaires de la tribu arabe de Qurays qui dominait la Mecque au temps du prophète Mahomet. C’est sous les omeyyades que nait l’architecture religieuse islamique, qui se développe ensuite à travers leurs châteaux

Figure 13 : territoire des Omeyyades

du désert, toutefois leur décor architectural dépendant beaucoup de l’art byzantin à en croire les colonnes antiques et les mosaïques à fond d’or. L’une des plus vieille Mosquée d’Afrique du Nord, la Mosquée Omeyyade de Sidi Ghanem à Mila dans la région de Constantine dans l’actuel Algérie. Alors qu’au Maroc l’influence de l’architecture omeyyade de Cordoue était plus imposante qu’on pourrait clairement voir à travers la mosquée Quaraouiyine à Fès, qui est aussi un centre d'enseignement et une des premières universités au monde, construite sous le règne des Idrissides.

Figure 15 : Mosquée Quaraouiyine au Maroc

Figure 14 : Mosquée de Sidi Ghanem en Algérie

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b. Les Fatimides Les Fatimides ont formé en 909 une dynastie arabo-berbère musulmane, qui trace ses origines au long des tribus des Kutama en Algérie, Leurs expansions territoriales

englobèrent

partie du Maghreb

une

grande

notamment les

Figure 16 : Territoire des Fatimides

régions du Maroc et de l’Algérie. L’art islamique sous le règne des fatimides s’ouvrit sur plusieurs disciplines, et connu une production importante dans le bois sculpté grâce au climat chaud de la région, le cristal de roche, le verre taillé ainsi que dans le textile. Tandis que le leur architecture se caractérisait par son aspect extérieur massif et fortifié avec très peu d’ouvertures, utilisant des arcades aveugles. L’art Fatimide est particulièrement remarquable par la richesse de son décor floral et ses galons sinueux, ses entrelacs et ses rameaux. Les architectes fatimides construisirent divers châteaux et citadelles en Algérie comme la Kalaa de Banî Hamâd sur un site montagneux d’une saisissante beauté. Les Ifrenides du Maroc s’inspirèrent énormément aussi de l’architecture Fatimide, comme par exemple la mosquée de Banou Ifren à Salé.

Figure 18 : mosquée de Banou Ifren au Maroc

Figure 17 : la Kalaa de Banî Hamâd en Algérie

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3.

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L’influence Berbères

Le Maroc et l’Algérie ont un ancien peuplement berbère commun qui leur assure une profonde originalité au sein du monde arabe. Les berbères ont occupé l’Afrique du nord depuis plus de 6000 ans, c’est un peuple fier de sa culture qui a su garder et maintenir sa langue et son identité malgré les invasions à travers les millénaires. Les berbères ont profondément imprégné le patrimoine maghrébin par leur héritage et leur culture diversifiée, notamment l’Architecture : Les manières d’habiter en berbèrie sont nombreuses, et le genre architectural varie d’une région à une autre (sommets et pieds de montagnes, vallées, gorges, cols, rivières...), et suivant le mode de vie (nomades, transhumants...). Leurs réalisations architecturales les plus imposantes sont les greniers collectifs fortifiés, tel que ighrem Agadir ou encore les châteaux tighmert au Maroc, et les guelaa ou Mzab en Algérie. Ceux-ci se distinguent par leurs grandes tours carrées à merlon majestueusement dirigées en hauteur symbolisant la force, et par la beauté de leurs façades qu’égayent des arcatures à relief et un décor géométrique obtenu par de savantes dispositions de briques de terre crue.

Figure 19 : Kalaa Ait Ben Heddou à Ouarzazate-Maroc

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Dans les régions présahariennes, on trouve également une architecture berbère en terre développée dans les régions rurales. Les villages, les maisons fortes, les Kasbahs et Ksour sont entourés de hautes murailles avec des tours de guet pour assurer leur défense. La réalisation de ces constructions se fait en pisée qui est un mélange de terre, d’argile et de paille. Les toitures se font avec des poutres rondes espacées recouvertes de roseaux serrés, de nattes en doum tressées ou de branches et feuilles de palmiers dattiers séchées, recouvert après de terre glaise. L’originalité de l’architecture berbère se reconnaît partout dans le monde et certaines de ces constructions sont inscrites sur la liste du patrimoine de l’UNESCO tel que la Kasbah d’Ait Ben Haddou au sud du Maroc. a. La brève éclosion de l’art Almoravide Les Almoravides descendent de la tribu berbère de Sanhadja, c’est une dynastie Amazigh qui a constitué un empire englobant le Maroc actuelle, l’ouest de l’actuelle Algérie ainsi qu’une partie de la péninsule ibérique. En Algérie, c’est les grandes mosquées de Tlemcen et d’Alger qui s’imposent le plus avec leurs motifs décoratifs floraux et leurs piliers maçonnés qui supportent des arcs en plein cintre outrepassés. Tandis qu’au Maroc c’est la koubba des Almoravides ou

Figure 20 : Territoire des Almoravides

encore la Kasbah d’Amergou qui est incontestablement l’ouvrage militaire Almoravide le plus important qui nous soit parvenu.

Figure 22 : koubba des Almoravides au Maroc

Figure 21 : Mosquée de Tlemcen en Algérie

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b. La grandeur Almohade La dynastie Almohade fut fondée vers 1120 à Tinmel, dotée d’une grande armée berbère, elle domina une grande partie du Maghreb et d’Andalousie

occidentale.

Le

mouvement

almohade a exprimé, avec le mouvement almoravide qu’il prolonge, l’apparition dans l’Histoire d’une sublime architecture berbéro-

Figure 23 : Territoire des Almohades

musulmane. Ils produisent de nombreux chefsd’œuvre tel que la mosquée de Nédroma en Algérie décorée de céramique, marbre et de plâtre sculpté. Ou encore la somptueuse Koutoubia à Marrakech avec son architecture austère reflétant un certain ascétisme, sa sobriété se remarque par son dépouillement, avec des arcs nus, outrepassés ou polylobés.

Figure 25 : La Koutoubia au Maroc

4.

Figure 24 : Mosquée de Nedroma en Algérie

L’Influence Andalouse

Sept siècles de présence musulmane en Espagne (711-1492), un ingrédient artistique particulier qui donnera un mélange patrimonial très riche. De la musique à la littérature en passant par l’architecture et l’artisanat, l’islam sur cette terre même d’Al-Andalous, atteint l’apogée de sa splendeur culturelle.

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Effectivement, après les Almohades, bien que les Mérinides fondent une dynastie d’origine berbère Zénète, ils furent preuve d’une grâce et d’un raffinement qui s’opposer à l’austérité de la période précédente. Tous les arts décoratifs connaissent alors un vif épanouissement, la plupart des constructions sont réalisées en brique cuite, mais cette dernière est rarement apparente car recouverte de céramique et de plâtre sculpté. La menuiserie d’art utilise abondamment le bois de cèdre pour la décoration des portes, fenêtres, balustrades et des corniches. Une profusion d’entrelacs géométriques, de motifs végétaux, ou de calligraphies de versets du coran. L’art du Zellige n’apparaît réellement que dans cette époque, quant au stuc, il atteint une perfection rarement égalée.

Figure 26 : La Medersa des Mérinides à Fès-Maroc

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Figure 28 : Mosquée Sidi Boumediene en Algérie

5.

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Figure 27 : Mederssa Bouanania en Algérie

La période coloniale

La France débarque en Algérie en 1830, ensuite au Maroc en 1912. Le style moderne de l’Art déco se manifeste alors particulièrement aux centres villes des nouvelles médinas de Casablanca et d’Oran dont les quartiers commencent à ressembler de plus en plus à ceux de Paris. Inspiré par le Fauvisme, l’Art déco réussit un mélange de formes sobres et épurées, pouvant adopter un procédé industriel, tout en restant attaché à la fabrication artisanale.

Figure 29 : Architecture coloniale à Casablanca

Figure 30 : Architecture coloniale à Oran

Cependant, après quelques années, l’administration française demande le respect de la culture indigène, notamment l’architecture. Et c’est ainsi que le style néo-mauresque est né avec l’enrichissement par les des éléments typiques (Marocains et Algériens), comme les coupoles et les ornements en bois et en Zellige.

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6.

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L’Architecture Maroco-Algerienne contemporaine

La culture architecturale maghrébine s’est développée de différentes manières, mais en restant fidèle aux principes de l’architecture traditionnelle, avec l’utilisation des éléments architectoniques authentiques d’une façon plus contemporaine. a. L’aéroport de Marrakech : En utilisant le système d’alvéoles d’une ruche d’abeilles, l’aéroport de Marrakech mélange le contemporain et le traditionnel par sa décoration originale de peinture arabesque sur verre, pour ensuite donner une authenticité singulière faite d’ombres et de lumières. A chaque heure du jour, une lumière propre habille le volume.

Figure 32 : Aéroport de Marrakech

Figure 31 : Arabesques dans les alvéoles

b. La grande mosquée d’Alger : L’architecture rejoint la tradition tout en étant moderne, car son style remonte au type le plus ancien des mosquées (La mosquée à colonnades), ces mêmes colonnes qui s’ouvrent vers le ciel comme des fleurs, assurent un espace pour les conductions techniques. Son minaret équipé d’ascenseurs panoramiques offre une vue imprenable sur l’ensemble de la mosquée.

Figure 34 : Grande mosquée d’Alger

Figure 33 : Colonnes ouverts vers le ciel

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7.

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La dimension symbolique dans les cultures maghrébines

a. Quelques motifs berbères

L’homme Imazighen : Le plus connu des symboles, il représente l’homme et la culture berbère

Le losange : Symbole de la femme dont il représente le sexe et la fécondité. Associé au serpent, il évoque l’union des contraires.

Le soleil : Symbole de vie, de puissance et d’exubérance. Il est source de chaleur et de lumière, mais aussi du mal.

La Lune : A l’opposé du soleil, la lune représente un symbole féminin, il représente ainsi la fécondité le changement et la stabilité.

Le bateau : il est associé à l’eau dont il représente la vigueur, la force et la sagesse.

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b. L’arabesque L’arabesque est un ornement de peinture, sculpture, gravure ou mosaïque répétant des symétries stylisées qui évoquent les formes des plantes. Identifiée en occident au XV siècle comme caractéristique de l’art islamique, elle peut être réalisé dans toutes les perspectives visuelles des arts décoratifs qui s’appliquent éventuellement sur les revêtements en architecture. Dans l’islam, ces motifs représentent des agencements dont la répétition s’étend au-delà du monde matériel visible, dépourvus de centre, ils symbolisent la nature infinie de la création.

Figure 35 : Porte de dar Al Makhzen à Fès-Maroc

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Figure 36 : Arabesque sculpté

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Figure 37 : Arabesque en revêtement

c. Le patio Dans l’architecture arabo-islamique, la géométrie et la centralité sont des concepts fondamentaux en vue d’assurer la stabilité dans l’organisation spatiale. Certaines formes pures dont essentiellement le carré, vont hiérarchiser les espaces notamment pour le Patio qui est son plan de base. Ce dernier est une sorte de microcosme qui met l’édifice en relation avec la nature, le ciel, le soleil et l’air frais.

Figure 38 : Riad Lotus Ambre à Marrakech

Figure 39 : Musée national de l’enluminure de la miniature à Alger

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d. Le moucharabieh Le moucharabieh a été inventé en Orient dans la période des Fatimides, le terme désignait à l'origine des cruches poreuses que l'on plaçait derrière des grillages servant à accélérer l'évaporation de l'eau et à rafraîchir ainsi la pièce. C’est un panneau ajouré faits de petits morceaux de bois tournés et assemblés par emboîtement. Il était utilisé principalement pour fermer les fenêtres et les balcons donnant sur l’extérieur. Assurer ainsi la possibilité de voir sans être vu. Les variations des moucharabiehs viennent des différentes formes géométriques obtenues lors du tournage du bois, créant ainsi des ambiances lumineuses magiques. Il s’est répandu ensuite en Afrique du nord, pour ensuite en devenir un élément architectonique essentiel dans pratiquement tous les types de construction.

Figure 40 : Moucharabieh andalou

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IV. Conclusion

On ne peut pas lire le patrimoine algérien séparément du patrimoine marocain, les deux

Maroc+Algérie

se croisent et s’enchevêtrent.

Patrimoine Materiel partagé Patrimoine Immateriel partagé Meme identité Memoire commune

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CHAPITRE II : Maroc Algérie, entre conflit et partage.

« Le courage, ce n’est pas de laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre… » Jean Jaurès


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I.

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Introduction et cadre historique

Le Maroc et l’Algérie sont des pays qui possèdent d’immenses potentialités, l’un avec une configuration géographique très ouverte, sur la méditerranée, sur l’atlantique ainsi que sur l’Afrique saharienne, et l’autre avec une grande richesse au niveau des ressources minérales, ceci dit c’est deux pays pourraient bien se compléter mutuellement. Cependant, allons à l’encontre de cela, les relations entre le Maroc et l’Algérie n’ont fait que se dégrader depuis plus de 50 ans. La guerre des sables, qui avait éclaté entre le Maroc et l’Algérie en 1963 à cause des nombreux accrochages sur les frontières et plus précisément dans les villes de Tindouf et Figuig. Une guerre qui avait compté plusieurs victimes, et qui a marqué au fer rouge, les relations entre ces deux pays frères.

Figure 41 : La guerre des sables en 1963

Mais l’évènement qui eut le plus de répercussions sur les liens entre Alger et Rabat s’est déroulé en 1994. Deux touristes espagnols tués, et une française grièvement blessée à l’arme automatique, tous en vacances à Marrakech, par trois jeunes Franco-Algériens.

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Cet attentat perturbant la stabilité et la sécurité intérieur du Maroc, ne tarde pas à pousser ce dernier à prendre des mesures radicales en instaurant le visa par le ministère de l’intérieur marocain pour tous les ressortissants algériens. Ainsi tous les touristes algériens déjà sur le territoire marocain durent retourner en Algérie, et passer par les services consulaires marocains pour demander un visa. Après une telle décision, l’Algérie n’hésitera pas seulement à appliquer les mêmes mesures seulement, mais ira beaucoup plus loin que ça en prenant une initiative qui va changer toute l’histoire des relations Maroco-Algériennes, celle de fermer les frontières terrestres. « La persistance de ce conflit est une entrave à une intégration des pays

du

aujourd'hui

Maghreb, plus

que

qui

est

jamais

nécessaire pour faire face aux défis communs de l'instabilité et de l'insécurité dans la région. L’Algérie et le Maroc doivent redoubler d’efforts

pour

entretenir

de

Figure 42 : Frontières Maroco-Algériennes

meilleures relations et ouvrir les frontières dans l’intérêt de la région et de la communauté internationale dans son ensemble ». Cette déclaration révélatrice de Ban Ki-Moon, est une réalité évidente entre ces deux pays voisins, et c’est une conviction que chaque citoyen ayant une conscience civil et sensible au problème, cachait autrefois et défend haut et fort aujourd’hui.

II. Impacts sociaux, économiques et patrimoniaux du conflit 1.

Impacts sociaux

La fermeture des frontières Maroco-Algériennes remonte à plus de 20 ans, et depuis ce temps-là, les familles séparées, que le nombre dépasse les centaines de milliers d’après Fatiha Daoudi, militante associative des droits de l’homme, vivent une souffrance quotidienne. Il arrive même souvent de voir les parents d’un côté et leurs enfants mariés de l’autre, il est même impossible de se rendre au chevet des malades ou aux enterrements. ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME

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Ces familles marocaines ou algériennes qui ne peuvent pas se payer des billets pour aller voir leurs proches de l’autre côté, sont souvent obligé de recourir à la traversé clandestine. L’exercice est périlleux et illégal, les soldats frontaliers n’hésitent pas à tirer des balles réelles sur les clandestins.

Figure 43 : Familles séparées sur les frontières Maroco-Algériennes

Ajoutant à cela, l’investissement militaire exponentiel et la négligence financière des autres secteurs comme le chômage qui touche une grande partie des jeunes entre 15 à 24 ans, dont le taux s’élevé à 19,6% au Maroc et 24,8% en Algérie dans des études récentes. Ou encore dans le secteur de la santé, où les deux pays sont classé respectivement 130e et 93e (sur 187) selon l’indice de santé du PNUD. « Ici, la majorité de la population souhaite évidemment la réouverture de la frontière, sa fermeture n’arrange que les contrebandiers », déclare Adil, chauffeur de taxi dans la ville de Maghnia près des frontières, car entre les troupes des deux pays s’est développé un vaste no man’s land qui ne sert de passage que pour les contrebandiers de carburant et de cigarettes, bénéficiant d’une grande indulgence de la part des responsables. Les deux pays se servent de cette situation pour se défausser du problème des réfugiés clandestins,

qui

viennent

tenter

la

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traversée

vers

l’Europe.

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Ils y déversent des hommes, des femmes et des enfants en provenance d’Afrique Subsaharienne, que se renvoient les autorités des deux bords. « Pourquoi les européens qui n’ont pas les mêmes liens linguistiques et ancestraux, peuvent traverser librement l’espace Schengen, alors que les marocains unit par les liens cultuels et culturels avec les algériens sont interdits de circulation », explique un commerçant révolté dans un journal marocain.

Figure 44 : Jeunes clandestins traversant les frontières

2.

Impacts économiques

Dans cette brume, où les idéologies et les intérêts politiques s’entremêlent, il est inconcevable d’entamer un sujet aussi délicat, sans évoquer la révolution tunisienne. Non pas pour l’étudier, mais pour en faire un facteur non-négligeable dans le changement à venir, au sein du Maghreb arabe et plus précisément, entre les deux pays voisins, l’Algérie et le Maroc. Cependant, Les remous qui ont chamboulé la région, ont prouvé aux Etats et aux gouvernements que l’impact social du chômage, d’une croissance réduite et d’une productivité ralentie ne sont pas sans conséquence sur la paix civile et sur leur pérennité.

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D’un autre côté, et à un niveau plus global, la crise économique et financière mondiale a démontré que l’Union Européenne ne pouvait, en aucun cas, demeurer l’éternel intermédiaire économique entre les deux pays en question. La logique de l’histoire est celle de la construction des grands ensembles et non de la balkanisation régionale. L’intégration économique est, comme le démontre l’exemple des pays du Sud-Est asiatique, un vrai facteur de développement et de création de richesses. Le Maghreb, semble cependant aller à contre-courant de cela, puisque la fermeture des frontières entre L’Algérie et le Maroc, empêche la libre circulation des hommes, des produits et des capitaux.

La direction des études et des prévisions

financières de l’UMA (Union du Maghreb Arabe), a estimé que le manque à gagner s’élève à 2,1 milliards. Le commerce intra régional n’est lui que de 3% de l’ensemble des échanges de ces pays, Ce qui donne une perte totale de pas moins de 10 milliards de dollars par an.

Commerce intra-régional % 70 60 50 40

Commerce intra-régional %

30 20 10 0 U.E

Maghreb

« Nous n’avons pas d’alliés éternels, et nous n’avons pas d’ennemis éternels. Nos intérêts sont éternels et perpétuels, et c’est ces intérêts qu’il est de notre devoir de défendre » disait Lord Palmerston, et c’est malheureusement loin d’être le cas entre le Maroc et l’Algérie car Les pertes économiques dues à la désintégration économique, ajoutées à l’orientation d’une large part des ressources des deux pays aux dépenses militaires, deviennent très inquiétantes puisque cette dernière a augmenté dans le PIB de 19% au Maroc et de plus de 65% en Algérie depuis l’année 2007.

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3.

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Impacts patrimoniaux

Le fait que le Maroc et l’Algérie pourraient gagner deux points de croissance de plus par an en s’unissant, et que l’union européenne ne pourrait en aucun cas, demeurer l’intermédiaire économique éternel entre les deux pays en question, ne sont évidemment pas les seuls intérêts communs entrainant à cette éventuelle cohésion, mais aussi, l’obligeante nécessité de protection du patrimoine matériel et immatériel, ainsi que de leur précieuse mémoire commune. Aujourd’hui, un jeune de Constantine ne sait rien du Maroc, et c’est le même cas pour un jeune d’Agadir qui ignore pratiquement tout de l’Algérie. Il faut donc œuvrer à ce que Marocains et Algériens continuent d’échanger et de mieux se connaître. Le Maroc et l’Algérie sont des pays dotés d’une grande richesse patrimoniale commune. Architecture, musique, artisanat ou gastronomie, ces deux nations se partagent leurs héritages. Ce patrimoine partagé doit être reconnu et préservé comme une des caractéristiques principales de l'identité méditerranéenne, malheureusement, la fermeture des frontières terrestres ne favorise aucunement cela.

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CONFLIT

III. Conclusion

Massacre social

Pertes economiques Crise patrimoniale

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Deuxième partie :

A la recherche d’une Architecture Passerelle de culture …

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CHAPITRE III Etude des projets de référence

« Veillez par tous les moyens sur cette souveraineté fondamentale que possède chaque nation en vertu de sa propre culture. Protégez-là comme la prunelle de vos yeux pour l'avenir de la grande famille humaine. » Jean-Paul II


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I.

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Introduction

Cet aperçu historique, développé dans la première partie, nous permet de mettre un peu la lumière sur le patrimoine reliant le Maroc et l’Algérie. La religion islamique a généré une culture commune à des civilisations aux mœurs et aux mentalités originales et spécifiques. L’expression architecturale de ce monde musulman s’est vue enrichie au fil des dynasties et des conquêtes, en s’appropriant des typologies architecturales préexistantes propres aux régions et aux civilisations ralliées. Les influences endogènes ont été prépondérantes dans le développement d’une architecture musulmane, pour ensuite, finir unies par une idéologie commune, la multiplication des réponses originales naquit du souci d’individualisation des régions. L’Architecture a donc répondu dans un premier temps au besoin d’identité, puis dans un second, au souci d’enrichissement et d’évolution mais répondant à des contraintes qui ont fini par assurer une certaine authenticité.

II. L’Architecture islamique entre modernisme et authenticité L’Architecture est le reflet matériel des réalités socio-économiques, culturelles et politiques d’une entité sociale. Les sociétés musulmanes unies par la foie et séparées par l’orgueil, sont sujettes à des déformations majeures de leurs différentes structures, notamment l’architecture. Et c’est de là d’où vient la nécessité de l’affirmation des notions d’identité partagée et de culte de l’authenticité étudié dans les précédents chapitres. Le terme d’authenticité a fait l’objet de plusieurs interprétations qui ont donné naissance à un certain nombre de constructions dont chacun concilie à sa manière, entre l’héritage architectural et l’apport des nouveaux concepts. En effet, rien ne semble susciter autant de polémiques que la question d’un lien approprié des aspects séculaires, avec une Architecture contemporaine dans les sociétés musulmanes actuelles. D’une part l’idée plutôt conservatrice qui tend à limiter le vocabulaire utilisé à une sélection exhaustive de formes traditionnelles, et d’autre part, il y’a ceux qui pensent que le seul chemin pour une juste expression de l’architecture musulmane contemporaine est l’utilisation des techniques de conception et de construction moderne en utilisant un large éventail de matériaux. ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME

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C’est certain que la réponse la plus juste se trouve dans un juste milieu, entre les deux parties, certes une expérience aussi riche qu’est l’architecture islamique ne peut être réduite à une simple influence ou inspiration décorative. Mais en contrepartie, l’architecture trouve essentiellement sa force dans le développement et l’ouverture vers d’autres horizons. L’Analyse des concepts fondamentaux de l’architecture islamique depuis son apparition, ainsi que ses techniques de construction et de décoration, pour ensuite les recadrer dans notre contexte d’architecture islamique contemporaine, pourrait sans doute mener à des connexions entre le présent et le passé, l’authenticité et le contemporain. Pour entamer l’étude de ces concepts, nous sous somme tout d’abord penchés sur la lumière comme étant l’élément naturel de base pour toute architecture, ancienne ou contemporaine, partant du principe du système visuel humain. Toute idéologie et tout sens dans l’architecture n’est perçu sans être aperçu, et rien n’est aperçu sans lumière, dans l’architecture ce n’est pas simplement un concept mais une philosophie. La lumière naturelle doit être une composante essentiel d'une conception qui reflète une attitude plus sensible de l'être humain par rapport au milieu où il vit, les relations entre l'intérieur et l'extérieur d'un bâtiment sont modulées par les ouvertures, la pénétration de la lumière est ainsi un élément essentiel de l'usage et de l'esthétique architecturale.

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Figure 45 : L’Alchimie de la lumière dans l’architecture islamique

La projection de cette philosophie de lumière dans notre architecture islamique contemporaine nous amène à choisir des projets de référence pour en faire l’analyse :

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III.

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L’institut du monde arabe (IMA)

1.

Présentation du projet

Au centre du Paris « historique », un lieu consacré aux échanges entre les cultures arabes et occidentales. Inauguré en 1988, l’IMA est le fruit d’un partenariat entre la France et vingt-deux pays arabes, l’objectif étant d’en faire une passerelle culturelle entre la France et le monde arabe. Conçu par l’architecte Jean Nouvel, le bâtiment symbolise cette puissante volonté de connexion culturelle. La façade nord est tournée vers le Paris historique, alors que la façade sud reprend les thèmes historiques de la géographie arabe, en comptant plus de 200 moucharabiehs qui s’ouvrent et se referment à chaque changement d’heure et qui varient en fonction de la lumière.

L’exposition à l’IMA présente diverses collections de la civilisation arabo-islamique depuis son apparition à nos jours : La miniature arabo-musulmane, l’art de la calligraphie arabe, la peinture populaire, ainsi que les arts d’aujourd’hui qui offre un aperçu de la création contemporaine et moderne en relation avec la tradition dans les pays arabes. L’institut est aussi muni d’une terrasse-restaurant d’où l’on peut voir tout Paris, et qui accueille également des expositions temporaires. ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME

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Figure 46 : Façade principale de l’IMA

2.

Situation géographique

Le choix de prendre l’IMA comme projet de référence est aussi dû à sa situation géographique, car le terrain est une charnière entre deux paris, l’ancien et le moderne dans un milieu d’échange et de dialogue près du quai saint Bernard, au bord de la Seine, et que je pourrais tout à fait appliquer à mon idée de passerelle culturelle entre le Maroc et l’Algérie. L’institut crée une symbolique dans sa paroi comme élément repère depuis l’île Saint Louis, le pont de Sully et le boulevard

Figure 47 : Situation sur la carte

Saint Germain.

3.

Analyse architecturale

Jean Nouvel a orienté le vide qui sépare les deux grands blocs de l’édifice vers le chevet de notre dame, en faisant certainement référence à la Medina arabe, et aux impasses entre ses ilots.

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a. La Monumentalité L’IMA s’implante dans un axe très important de la ville de Paris, avec une verticalité qui lui donne puissance et ascension vers le ciel, ainsi qu’une monumentalité synonyme de grâce et d’élégance. La façade sud s’étend comme un gigantesque moucharabieh d’aluminium adapté d’une façon moderne.

Figure 48 : Croquis représentant la monumentalité de l’IMA

b. La lumière Les volumes sont d’une certaine manière dissous par la lumière, les murs fonctionnent essentiellement comme des filtres ou des miroirs. Nous y venons encore, la lumière devient la véritable matière première de l’architecture arabo-musulmane. Une lumière qui non pas souligne les formes, mais qui opère d’une façon plus complexe, en diffractant, réfléchissant, fragmentant et recomposant l’espace, une lumière créant, dessinant, et métamorphosant l’édifice tout en le faisant vivre. Avec un dosage contrôlé de la quantité d’éclairage naturel grâce aux panneaux métalliques, cette lumière génère alors une architecture dont la substance devient plus subtile et plus spirituelle.

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Figure 49 : l’Ambiance lumineuse à l’IMA

c. Symbolique de la géométrie L’obsession des arabes pour la géométrie ne pouvait que séduire Jean Nouvel, qui s’est basé sur une trame carrée qui fonctionne comme les portées d’une partition musicale. Cette géométrie permet le déploiement et la diffusion aux dessins, mais aussi l’interpénétration avec exactitude et subtilité des formes simples et des motifs abstraits. Carrées, cercles, hexagones et figures symboliques peuvent à elles se démultiplier pour ainsi évoquer un monde où règne la perfection et l’harmonie.

Figure 50 : La géométrie à l’IMA (croquis personnel)

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Figure 51 : Motif d’arabesque à l’IMA (croquis personnel)

L’ajout d’un rôle technique fonctionnel à la composition des arabesques qui offre une composition géométrique avec des notions de rythme et de répétition, ainsi que la manipulation de nouvelles technologies et matériaux de construction, font de l’IMA un pont entre la culture arabe et occidentale.

4.

Référence au model arabe

a. Le Patio Jean Nouvel a introduit le principe de patio comme cœur secret de l’institut qui est un élément essentiel dans la maison arabe avec son rôle organisateur, exprimant l’intériorité de l’architecture arabe, son jeu de plein et vide ainsi que son dialogue intérieur extérieur.

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Figure 53 : Emplacement du patio (croquis personnel)

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Figure 52 : Image du patio

Figure 54 : Patio (croquis personnel)

b. Les colonnes L’édifice abrite une salle hypostyle qui est un vaste espace ponctué par 70 colonnes assurant un cadre susceptible d’accueillir de nombreuses manifestations. Une forêt de colonnes dont on ne voit pas les limites, une sensation d’infini reflétant une spiritualité profonde dans le monde de l’islam. ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME

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Figure 55 : Salle hypostyle (croquis personnel)

Figure 57 : Colonnes

5.

Figure 56 : colonnes, ambiance nocturne

Le musée

L’IMA contient des salles d’exposition temporaire, un auditorium, une salle d’actualité, une bibliothèque, un service de documentation, Un restaurant cafétéria et bien sur une administration. Mais l’espace le plus important, c’est son musée d’art et de civilisation arabo-islamique qui dispose d’une grande collection d’œuvre d’art ainsi que d’une banque multimédias. Le musée d’art arabo-islamique est en lui-même une notion extrêmement importante et révélatrice pour la problématique traitée dans ce mémoire. Et pour cela il est impératif d’étudier la manière d’exposer l’histoire du Maroc et de l’Algérie, en se référant notamment à des exemples de musée dans ces deux pays :

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IV.

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Musée Mohammed VI

1. Présentation du projet

Le MMVI invite les visiteurs à parcourir la période allant du XIème au XVème siècle, véritable apogée de l’Occident musulman, au cours de laquelle les dynasties almoravide, almohade et mérinide ont unifié un vaste espace regroupant des parties territoriales de l’Afrique sub-saharienne, de l’Andalousie et des provinces du Maghreb. Le musée couvre aussi l’évolution de la création artistique marocaine dans les arts plastiques et visuels.

Le MMVI expose la culture marocaine moderne et contemporaine, qui entretient des liens de renouvellement avec l’héritage artistique et culturel traditionnel du pays. Il a pour objectif d’acquérir, préserver, valoriser et promouvoir le patrimoine national pour les générations futures. Cet édifice est donc un véritable lieu de création et de transmission grâce à des projets culturels créatifs, permettant d’apprécier un panorama historique suffisamment documenté de l’évolution de l’art moderne et de l’art contemporain produits au Maroc, en sensibilisant, notamment, dès le plus jeune âge.

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Figure 58 : implantation du musée M.VI

2. Situation géographique

Le MMVI se situe au cœur de la capitale administrative du pays, Rabat, faisant l’angle de l’avenu Moulay El Hassan et celle de Allal Ben Abdellah. Connue pour être l’une des villes les plus visitée dans le royaume, Rabat permet au musée

d’accueillir

d’innombrables

Figure 59 : Situation sur la carte

visiteurs cherchant à mieux connaître l’histoire du Maroc. 3. Analyse architecturale

Le bâtiment est doté d’une façade néo-mauresque imprégnée d’une touche peu franche de contemporanéité. Cette « peau » peut être divisée en deux surfaces parallèles qui constituent l’identité même de l’enveloppe de l’édifice. Une, formée à partir d’arcades sur deux niveaux, confère au bâtiment son cachet traditionnel.

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Figure 60 : Façade principale

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Figure 61 : Ambiance nocturne

La deuxième façade, relativement plus « plate », est le support de plusieurs œuvres emblématiques de la création contemporaine au Maroc. Plusieurs motifs traditionnels ont été repris, retravaillés ou parfois conçus dans des matériaux nouveaux afin de conférer un côté contemporain au bâtiment.

Figure 62 : Géométrie (croquis personnel)

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Mais l’ensemble du musée et la volonté d’en faire un bâtiment à l’identité traditionnelle priment malgré le fait que ce soit un musée d’art contemporain.

Figure 63 : Formes simples (croquis personnel)

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A l’intérieur, deux allées principales s’étendent de manière perpendiculaire pour se croiser au point central du musée. Un patio dont la coupole a été travaillé dans la transparence mélangée à une polychromie pastel où les couleurs cohabitent en harmonie. Autour de cet espace se développent différents espaces dédiés au public dont une petite bibliothèque transparente donnant sur le hall, une cafétéria discrète qui se met en retrait, un auditorium au sous-sol et plusieurs salles d’exposition.

Figure 65 : Hall d’accueil

Figure 64 : Motif arabesque

Figure 66 : Motif arabesque (croquis personnel)

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4. L’enveloppe

La fonction de cette peau oscille entre ossature et formelle, elle est en relation entre ce qui se passe à l’intérieur et l’environnement dans lequel elle s’inscrit. C’est une question d’apparence, d’image que l’on veut donner à son architecture. C’est par la fonction, la recherche de matière et l’harmonie esthétique générale, que l’on peut concevoir un lien entre architecture et mode, entre la peau protectrice d’un édifice et celle de l’homme. L’enveloppe du musée lui donne son aspect authentique et simple.

Figure 67 : Enveloppe extérieur de l’édifice

Figure 68 : Motif de l’enveloppe

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V.

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Le MAMA

1. Présentation du projet

Le Musée National d'Art Moderne et Contemporain d'Alger, surnommé le MAMA est construit entre 1901 et 1909. S’installant à la place des anciennes galeries Algériennes qui étaient à l’abandon depuis des années, ce majestueux bâtiment de cinq niveaux est un des fleurons de l'architecture néo-mauresque en Algérie qui s'est efforcée de donner aux édifices coloniaux ainsi qu'aux constructions individuelles, des éléments de décors puisés du patrimoine architectural algérien et réalisés par des artisans algériens.

Figure 69 : Façade du MAMA

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2. Situation géographique

Situé au cœur d'Alger, dans l'artère commerciale Larbi Ben M'hidi, le musée est un véritable repère géographique et historique. La ville d’Alger étant l’une des plus belles villes ainsi que la capitale administrative du pays, permet au MAMA qui vient s’implanter à proximité de la

Figure 70 : Situation sur la carte

célèbre place de l’émir Abdelkader et de la mairie d’Alger, de compter un nombre assez important de visiteurs quotidiennement.

3. Analyse architecturale

Le bâtiment dégage un premier aspect d’architecture musulmane traditionnelle par les moucharabiehs extérieurs, les fenêtres en arcs et les arabesques décoratives, cependant, on sent en même temps une forte présence du style colonial. Effectivement, cet édifice qui avait été autre fois des galeries françaises, a connu une réhabilitation dernièrement, et c’est ce mélange de cultures dans le bâtiment qui lui donne son style propre à lui.

Figure 71 : Image extérieure

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Une arche ouvre le musée après avoir franchi l’entrée centrale. Une lumière blanche, accentuée par le blanc des murs et des cimaises, illumine l’intérieur de l’édifice, Le bâtiment entier baigne dans cette lumière douceâtre.

Figure 72 : Le MAMA entre modernisme et authenticité (croquis personnel)

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Un impressionnant vide intérieur ascendant vers de grandes coupoles en verre laissant apercevoir la lumière du jour, organise et hiérarchise les espaces.

Figure 73 : Image intérieure

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a. La dualité des matériaux Ce concept se traduit par l’alliance entre les éléments traditionnelles et modernes, une dualité entre deux matériaux divergents qui créent un certain contraste. Mélanger le bois au verre par exemple, ou la pierre à l’aluminium et aux autres métaux, permet de percevoir le bâtiment de plusieurs manières différentes. En mêlant ainsi un matériau à un autre, une certaine interaction entre le contemporain et le traditionnel, plus loin encore entre le passé et le futur se développe dans l’édifice. Cette dualité entre la tradition et la modernité dans les matériaux de construction révèle une certaine unité entre le passé et le présent.

Figure 74 : Avant et Apres la réhabilitation du MAMA

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Figure 75 : Différents matériaux (croquis personnel)

b. L’unité Une unité qui au-delà de l’esthétique et de la cohérence architecturale, est un symbole de solidarité et de paix avec les colonisateurs d’autrefois mais les alliés d’aujourd’hui, ainsi qu’avec les différentes autres sociétés et leurs cultures.

Figure 76 : Ambiance intérieure (croquis personnel)

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Figure 77 : Parcours d’exposition (croquis personnel)

C’est une forme de passerelle qui mène à l’entente et au partage :

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La passerelle du ARoS Aarhus Kunstmuseum

Le ARoS Aarhus Kunstmuseum est un musée d'art à Aarhus, au Danemark. ARoS est l'un des plus grands musées d'art en Europe du Nord. Ce musée a bénéficié en 2011 de l'ajout de la passerelle circulaire "Your rainbow panorama" de Olafur Eliasson. C’est une œuvre d'art permanente composée de 150 mètres de long et trois mètres de large, offrant un déambulatoire de verre à travers duquel l’on peut admirer la ville d’Aarhus sous toutes les couleurs du spectre. Un espace qui efface la frontière entre l'intérieur et l'extérieur

Figure 78 : Vue depuis l’intérieur de la passerelle (croquis personnel)

Cette passerelle établit un dialogue avec l'architecture existante et la renforce, c’est un endroit où les gens deviennent un peu incertains quant à savoir s’ils sont entrés dans une œuvre d'art ou dans une partie du musée. D’après l’architecte Cette incertitude est très importante, car elle encourage les gens à penser et à sortir au-delà des limites dans lesquelles ils ont l’habitude de vivre.

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Figure 80 : Vue panoramique

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Figure 79 : Toutes les couleurs de la palette

Un voyage vers de nouveaux horizons, une passerelle vers l’inconnue, ce projet plonge particulièrement au fond de la problématique traitée. Pour voir et comprendre ce qui est mal compris ou ignoré, il faudrait essayer d’autres couleurs de perception.

Figure 81 : Circuit déambulant

Recherche programmatique L’avenir c’est les jeunes … Dans un projet de telle envergure, il faudrait chercher un programme spatial bien adapté aux intentions majeures. Le musée et l’exposition de la mémoire commune offrent un voyage dans l’histoire des deux pays, mais il est nécessaire aussi de voir plus loin et de penser à leur futur, qui n’est autre que l’avenir de leurs jeunes. De par sa force, son âge et sa fougue, la jeunesse est l’atout principal des communautés, car elle sait rompre le pessimisme plat qui admet la division et l'injustice comme des fatalités. Ce qui nous amène à analyser la manière avec laquelle cette jeunesse pourrait s’ouvrir socialement :

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VI.

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Gary Comer Youth Center

1. Présentation du projet

Ce centre de jeunesse, situé dans un des quartiers les plus pauvres de Chicago, démontre un engagement envers le progrès social en offrant un environnement constructif pour les jeunes de la région.

Il fournit des espaces dédiés aux programmes éducatifs pour les enfants défavorisés afin d’améliorer leurs chances de réussite dans la vie et d’engagement dans la société.

Figure 82 : Vue exterieure

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2. Situation géographique

Le projet s’implante entre la South Chicago Avenue et Ingleside Avenue à Illinois, un quartier très fréquenté dans une ville qui ne dort jamais.

Figure 83 : Situation sur la carte

3. Analyse Architecturale

L’espace principal du bâtiment est un gymnase qui se transforme en un théâtre pouvant accueillir 600 personnes, il sert tous les jours comme un espace de pratique pour l'équipe de forage, et convertit à l'usage de théâtre via un système télescopique de siège motorisé. Des rideaux motorisés et des panneaux de plafond servent à assombrir l'espace et à révéler l'éclairage de scène.

Figure 84 : Transformation en salle de théâtre

Figure 85 : Transformation en salle de gym

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Entourant cet espace principal se développe une variété de programmes éducatifs et récréatifs, y compris une salle d'art, un laboratoire informatique, une salle de danse, un studio d'enregistrement, une salle de musique, un atelier de costumes, une boutique de scène, des salles de classe, des bureaux et des espaces d'exposition. Comme le gymnase, ces espaces sont flexible et peuvent changer en fonction des programmes, et c’est cette capacité du bâtiment à évoluer avec la communauté au fil du temps qui le rend aussi particulier.

Figure 86 : Puit de lumière (croquis personnel)

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Figure 87 : Plan sous-sol

Les salles de classe, les bureaux et les espaces d'exposition du troisième étage donnent sur un grand jardin planté sur le toit du gymnase / théâtre. Ce jardin sert de salle de classe extérieure pour initier la jeunesse aux programmes d'horticulture et de sensibilisation à l'environnement. Créant en l’occurrence des puits de lumière qui parsème ce paysage pour apporter de l’éclairage naturel dans le gymnase en dessous.

Figure 88 : Coupe schématisée

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Figure 89 : principes conceptuels de l’architecte

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Le jardin collecte et recycle l'eau de pluie, et sert à réduire l'effet d'îlot de chaleur d'une manière qui renforce simultanément la mission éducative du centre. La surface du site emploie une technologie de pavage poreux pour réduire la pression sur les systèmes de gestion des eaux pluviales, tandis que le parking se double d'un terrain pratique de parade, entouré d'une clôture de grillage métallique perforée pour assurer un environnement sécurisé de la pratique en plein air, mais permettre aussi l'accès visuel aux artistes à l'intérieur de la rue.

Figure 90 : espace extérieur et puits de lumière

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Figure 91 : salle de cours extérieure

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Figure 92 : Schéma fonctionnel

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VII.

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Conclusion

Les jeunes

La culture

Architecture

Unité Lumière Monumentalité Enveloppe Dualité des materiaux

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CHAPITRE IV : L’intervention Architecturale

« L'architecture est le grand livre de l'humanité, l'expression principale de l'homme à ses divers états de développement, soit comme force, soit comme intelligence. » Victor Hugo


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I.

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Le site

Le choix du site dans un projet d’une telle symbolique est une étape très importante, car avant même de concevoir une architecture, le terrain de l’intervention devrait être extrêmement révélateur. La réconciliation est un mot assez complexe et ambigu, entrainant parfois à la méfiance, il faudrait donc envisager un terrain qui ne favorise aucune incertitude, un juste milieu. La frontière entre l'Algérie et le Maroc est une frontière internationale continue longue de plus de 1 500 kilomètres.

Figure 93 : Frontières Maroco-Algériennes terrestre

La partie nord de la frontière ci-dessous est celle qui contient le plus d’habitants de part et d’autre, contrairement à la partie sud qui est relativement déserte. Cette dernière représente évidement la ligne terrestre qui lie les deux pays, mais fermée, c’est malheureusement celle qui les sépare. Elle est donc d’une grande importance symbolique à l’égard des intentions majeurs du projet.

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La délimitation de la zone d’intervention se fera alors sur la frontière, tout en assurant en même temps l’accessibilité par voie terrestre dans les deux pays, puisque la traversée est impossible.

Figure 94 : Zoom sur la zone choisie

Le site doit permettre au projet par la suite d’être visible et proche du quotidien des gens, et entre les deux pays, les villes les plus proches sont les villes de Saïdia au Maroc et Marsa Ben M’hidi en Algérie.

Figure 95 : Vue en plan

Figure 96 : Vue en perspective

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1. Saïdia :

Surnommée « la perle bleue », est une ville de la province de Berkane, elle constitue un refuge idéal pour des milliers de citoyens de l'Oriental. Sa côte dispose de l'une des plages les plus longues du Maroc, caractérisée par son climat méditerranéen, elle est désormais une destination très appréciée, au niveau international.

Figure 98 : Ville de Saidia

Figure 97 : Vue aérienne sur Saidia

2. Marsa Ben M’Hidi :

Le territoire de la commune de Marsa Ben M'Hidi est situé au nord-ouest de la wilaya de Tlemcen en Algérie. C’est une ville côtière de la mer méditerranée à la frontière Marocaine, limitrophe de la ville Marocaine de Saïdia. Située à 110 km au nord-ouest de Tlemcen et à 54 km au nord-ouest de Maghnia, la ville de Marsa Ben M’Hidi devient de plus en plus une destination touristique de premier choix.

Figure 99 : Ville de Marsa Ben M’hidi

Figure 100 : Vue aérienne sur Marsa Ben M’hidi

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En partant du principe de partage, Le terrain est aussi partagé entre les deux pays. Etant littéralement sur la ligne de leurs frontières, ce dernier est traversé par le célèbre Oued Kiss.

Figure 101 : délimitation du site

II.

La symbolique du lieu

Choisir le terrain du projet sur cette rivière est dû à son aspect symbolique de vouloir relier les deux pays, même sur une séparation naturelle.

Figure 102 : Oued Kiss, vue sud

Figure 103 : Oued Kiss, vue Nord

Figure 104 : Coupe schématique sur le terrain

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Figure 105 : Vue aérienne depuis Marsa Ben M’hidi

Figure 106 : Vue aérienne depuis Saidia

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A Saïdia, La mosquée, la Kasbah et le Souk à proximité du terrain font que ce dernier acquière un rôle très important dans le quotidien des habitants et des visiteurs. A la Marsa Ben M’hidi, en plus de la mosquée, le lycée et la maison des enfants handicapés favorisent la sensibilisation de la jeunesse.

Figure 107 : les repères dans les deux villes

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Architecturalement parlant, les constructions sont en leurs majeures parties éclectiques, faisant perdre d’une certaine manière l’identité architecturale de la région.

Figure 108 : langage architectural

Les plages d’un côté comme de l’autres, représente pour le terrain choisi des atouts naturels, qui de par leurs proximités, renforcent l’implication du projet dans la société.

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Figure 109 : Les plages dans les deux villes

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Figure 110 : Schéma analytique du terrain

 Conclusion : Justification du choix du site :

La symbolique du terrain qui est traversé par la frontière et l’Oued Kiss.

Son implantation entre les deux villes les plus rapprochées de part et d’autre la frontière.

La proximité du lycée, de la maison de jeunes, des souks et mosquées ainsi que des plages favorisant l’engagement du projet dans la vie de tous les jours.

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III.

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Le Parti Architectural :

Le projet est un centre de réconciliation sur la frontière Maroco-Algérienne. L’idée principale est de créer une passerelle qui lie, non pas que les deux territoires mais aussi les deux peuples.

Figure 111 : Le parti Architectural

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Figure 112 : les premières esquisses

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Figure 113 : Vue aérienne

Figure 114 : Plateforme sur l’Oued

Des espaces de rencontre, où les gens pourront discuter, faire connaissance, et partager leurs avis.

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Figure 115 : Croquis et conception d’espaces

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Figure 116 : Une forme générale en passerelle

Figure 117 : Monumentalité dans le hall d’accueil

Le parcours d’exposition plongera les visiteurs dans l’histoire des deux pays ainsi que dans leur mémoire commune.

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Figure 118 : Le parcours d’exposition

Le centre est conçu en premier lieu pour les Marocains et les Algériens, chaque espace ainsi que chaque scenario durant le parcours au sein de l’édifice, est un rappel à la fraternité et à la solidarité entre les deux peuples.

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IV.

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Le Programme Quantitatif :

Unité

Surface unitaire

Total (m²)

Espaces publiques Reception

1

20m²

20m²

Hall d'acceuil

1

100m²

100m²

Parcours d'exposition

1

1980m²

1980m²

Espace de rencontre

1

60m²

60m²

Cafeteria

1

100m²

100m²

Bibliotheque

1

150m²

180m²

Salle polyvalente

2

210m²

420m²

Sanitaires

2

24m²

48m²

Total = 2908 m²

Espaces semi-publiques

Centre de jeunes

Atelier de musique

1

80m²

80m²

Atelier d'arts plastiques

1

80m²

80m²

Atelier culturel

1

80m²

80m²

Salle de lecture

1

80m²

80m²

Sanitaires

2

15m²

30m²

Total = 350 m²

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Espaces privés Bureau direction

1

35m²

35m²

Bureau de secrétariat

1 1

20m²

20m²

20m²

20m²

Locaux personels

1

40²

40m²

Depôts

2

30m²

60m²

Sanitaires

2

15m²

30m²

Bureau de securité

Total = 205 m² Surface d'appoint(murs et circulations) 35%

1212 m²

Surface sans circulation

2251 m²

Surface Total

3463 m²

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V.

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Modélisation 3D :

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SYNTHESE GENERALE

Ce mémoire traite une problématique à plusieurs volets touchant un fond socioéconomique et politique. La réflexion architecturale proposée n’est qu’une réponse parmi tant d’autres, notamment le travail des associations de sensibilisation et de protection des droits de l’homme. Cependant, l’étude du patrimoine matériel et immatériel partagé entre le Maroc et l’Algérie démontre clairement les innombrables aspects communs entre eux, tandis que leur mémoire commune révèle des liens socio-économiques très encrés. La fermeture des frontières entre les deux pays n’engendre que séparation et malheur.

Ce centre de réconciliation ambitionne de renouer les liens entre les Marocains et les Algériens par le patrimoine et la culture, tout en se référant au model Architectural islamique authentique.

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BIBLIOGRAPHIE

Livres : Maroc-Algérie : La méfiance réciproque de TAIEB DEKKAR Algérie, Maroc. Histoires parallèles, destins croisés de Benjamin Stora Tunisie, Algérie, Maroc, la colère des peuples. Les Berbères : Mémoire et identité de Gabriel Camps Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique Septentrionale de William MAC GUCKIN DE SLANE et Abderrahmane IBN KHALDOUN Histoire du Maghreb de Abdallah Laroui Histoire du Maghreb médiéval : XIe-XVe siècle de Pascal Buresi et Mehdi Ghouirgate Sahara : Tunisie, Maroc, Mauritanie, Algérie, Niger, Mali, Libye de Charles Henneghien L'Architecture musulmane d’occident : Tunisie, Algérie, Maroc, Espagne et Sicile de Georges Marçais

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Les sites web : http://a406.idata.over-blog.com http://www.vitaminedz.com https://histoireislamique.files.wordpress.com http://www.sunnisme.com http://www.myuniqueholidays.com http://upload.wikimedia.org http://images.doctissimo.fr http://commondatastorage.googleapis.com http://www.univ-tlemcen.dz http://1.bp.blogspot.com http://img11.hostingpics.net http://www.mackoo.com http://www.routard.com http://photos.wikimapia.org https://farm6.staticflickr.com http://www.if-algerie.com http://www.globalsiteplans.com http://www.emarrakech.info http://www.archi-mag.com http://www.bordj.info http://thumbs.dreamstime.com https://moroccomama.files.wordpress.com http://media-cdn.tripadvisor.com http://www.riad-el-ma.com http://www.vitaminedz.com http://www.riadslotus.com http://i47.servimg.com http://www.skyscrapercity.com http://www.kabylie-events.com http://www.realpolitik.tv http://www.armand-colin.com http://www.larousse.fr http://www.mondeberbere.com http://encyclopedieberbere.revues.org http://www.lemaghreb.tn http://www.khaoula.com http://www.fr.vikidia.org http://www.pourlhistoire.com http://www.agoravox.fr http://www.huffpostmaghreb.com http://www.algerie-focus.com http://www.persee.fr http://www.yabiladi.com http://www.infosahara.com http://www.monde-diplomatique.fr http://www.lemag.ma ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME

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TABLEAU DE FIGURES

Figure 1 : Fantasia au Maroc ......................................................................................................... 11 Figure 2 : Fantasia en Algérie........................................................................................................ 11 Figure 3 : Gnaoui et son instrument ........................................................................................... 11 Figure 5 : Gnaoua à Alger................................................................................................................ 12 Figure 4 : Gnaoua à Casablanca .................................................................................................... 12 Figure 7 : Gharnati............................................................................................................................. 12 Figure 6 : Al Andaloussi................................................................................................................... 12 Figure 9 : Artisanat (poterie) ........................................................................................................ 13 Figure 8 : Artisanat (verre) ............................................................................................................ 13 Figure 10 : Artisanat (Metal) ......................................................................................................... 13 Figure 12 : Tiddis en Algérie ......................................................................................................... 14 Figure 11 : Volubilis au Maroc ...................................................................................................... 14 Figure 13 : territoire des Omeyyades ........................................................................................ 15 Figure 15 : Mosquée de Sidi Ghanem en Algérie ..................................................................... 15 Figure 14 : Mosquée Quaraouiyine au Maroc ............................................................................ 15 Figure 16 : Territoire des Fatimides .......................................................................................... 16 Figure 18 : la Kalaa de Banî Hamâd en Algérie ........................................................................ 16 Figure 17 : mosquée de Banou Ifren au Maroc .......................................................................... 16 Figure 19 : Kalaa Ait Ben Heddou à Ouarzazate-Maroc ...................................................... 17 Figure 20 : Territoire des Almoravides ..................................................................................... 18 Figure 22 : Mosquée de Tlemcen en Algérie.............................................................................. 18 Figure 21 : koubba des Almoravides au Maroc ......................................................................... 18 Figure 23 : Territoire des Almohades ........................................................................................ 19 Figure 25 : Mosquée de Nedroma en Algérie .......................................................................... 19 Figure 24 : La Koutoubia au Maroc ............................................................................................. 19 Figure 26 : La Medersa des Mérinides à Fès-Maroc ............................................................. 20 Figure 28 : Mederssa Bouanania en Algérie ............................................................................ 21 Figure 27 : Mosquée Sidi Boumediene en Algérie ................................................................ 21 Figure 29 : Architecture coloniale à Casablanca.................................................................... 21 Figure 30 : Architecture coloniale à Oran ................................................................................ 21 Figure 32 : Arabesques dans les alvéoles ................................................................................. 22

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Figure 31 : Aéroport de Marrakech ............................................................................................ 22 Figure 34 : Colonnes ouverts vers le ciel .................................................................................. 22 Figure 33 : Grande mosquée d’Alger .......................................................................................... 22 Figure 35 : Porte de dar Al Makhzen à Fès-Maroc ................................................................ 24 Figure 36 : Arabesque sculpté ...................................................................................................... 25 Figure 37 : Arabesque en revêtement ....................................................................................... 25 Figure 38 : Riad Lotus Ambre à Marrakech ............................................................................. 25 Figure 39 : Musée national de l’enluminure de la miniature à Alger ............................ 25 Figure 40 : Moucharabieh andalou ............................................................................................. 26 Figure 41 : La guerre des sables en 1963 ................................................................................. 29 Figure 42 : Frontières Maroco-Algériennes ............................................................................ 30 Figure 43 : Familles séparées sur les frontières Maroco-Algériennes .......................... 31 Figure 44 : Jeunes clandestins traversant les frontières .................................................... 32 Figure 45 : L’Alchimie de la lumière dans l’architecture islamique ............................... 40 Figure 46 : Façade principale de l’IMA ...................................................................................... 42 Figure 47 : Situation sur la carte.................................................................................................. 42 Figure 48 : Croquis représentant la monumentalité de l’IMA.......................................... 43 Figure 49 : l’Ambiance lumineuse à l’IMA................................................................................ 44 Figure 50 : La géométrie à l’IMA (croquis personnel)......................................................... 44 Figure 51 : Motif d’arabesque à l’IMA (croquis personnel) .............................................. 45 Figure 53 : Image du patio ............................................................................................................. 46 Figure 52 : Emplacement du patio (croquis personnel)..................................................... 46 Figure 54 : Patio (croquis personnel) ........................................................................................ 46 Figure 55 : Salle hypostyle (croquis personnel) .................................................................... 47 Figure 57 : colonnes, ambiance nocturne ................................................................................ 47 Figure 56 : Colonnes ......................................................................................................................... 47 Figure 58 : implantation du musée M.VI .................................................................................. 49 Figure 59 : Situation sur la carte.................................................................................................. 49 Figure 60 : Façade principale ........................................................................................................ 50 Figure 61 : Ambiance nocturne .................................................................................................... 50 Figure 62 : Géométrie (croquis personnel) ............................................................................. 50 Figure 63 : Formes simples (croquis personnel) .................................................................. 51 Figure 65 : Motif arabesque ........................................................................................................... 52 Figure 64 : Hall d’accueil ................................................................................................................. 52 Figure 66 : Motif arabesque (croquis personnel) ................................................................. 52 Figure 67 : Enveloppe extérieur de l’édifice ........................................................................... 53 Figure 68 : Motif de l’enveloppe .................................................................................................. 53 Figure 69 : Façade du MAMA ........................................................................................................ 54 Figure 70 : Situation sur la carte.................................................................................................. 55 Figure 71 : Image extérieure ......................................................................................................... 55 Figure 72 : Le MAMA entre modernisme et authenticité (croquis personnel) ......... 56 Figure 73 : Image intérieure .......................................................................................................... 57 Figure 74 : Avant et Apres la réhabilitation du MAMA ....................................................... 58 Figure 75 : Différents matériaux (croquis personnel) ........................................................ 59 Figure 76 : Ambiance intérieure (croquis personnel)......................................................... 59 Figure 77 : Parcours d’exposition (croquis personnel) ...................................................... 60 Figure 78 : Vue depuis l’intérieur de la passerelle (croquis personnel) ...................... 61 Figure 80 : Toutes les couleurs de la palette........................................................................... 62 Figure 79 : Vue panoramique........................................................................................................ 62

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Figure 81 : Circuit déambulant..................................................................................................... 62 Figure 82 : Vue exterieure .............................................................................................................. 63 Figure 83 : Situation sur la carte.................................................................................................. 64 Figure 84 : Transformation en salle de théâtre ..................................................................... 64 Figure 85 : Transformation en salle de gym ........................................................................... 64 Figure 86 : Puit de lumière (croquis personnel) ................................................................... 65 Figure 87 : Plan sous-sol ................................................................................................................. 66 Figure 88 : Coupe schématisée ..................................................................................................... 66 Figure 89 : principes conceptuels de l’architecte .................................................................. 67 Figure 90 : espace extérieur et puits de lumière ................................................................... 68 Figure 91 : salle de cours extérieure .......................................................................................... 68 Figure 92 : Schéma fonctionnel .................................................................................................... 69 Figure 93 : Frontières Maroco-Algériennes terrestre ......................................................... 73 Figure 94 : Zoom sur la zone choisie .......................................................................................... 74 Figure 95 : Vue en plan .................................................................................................................... 74 Figure 96 : Vue en perspective ..................................................................................................... 74 Figure 98 : Vue aérienne sur Saidia ............................................................................................ 75 Figure 97 : Ville de Saidia ............................................................................................................... 75 Figure 99 : Ville de Marsa Ben M’hidi ........................................................................................ 75 Figure 100 : Vue aérienne sur Marsa Ben M’hidi .................................................................. 75 Figure 101 : délimitation du site ................................................................................................. 76 Figure 102 : Oued Kiss, vue sud ................................................................................................... 76 Figure 103 : Oued Kiss, vue Nord ................................................................................................ 76 Figure 104 : Coupe schématique sur le terrain ...................................................................... 76 Figure 105 : Vue aérienne depuis Marsa Ben M’hidi ........................................................... 77 Figure 106 : Vue aérienne depuis Saidia .................................................................................. 77 Figure 107 : les repères dans les deux villes ........................................................................... 78 Figure 108 : langage architectural .............................................................................................. 79 Figure 109 : Les plages dans les deux villes ............................................................................ 80 Figure 110 : Schéma analytique du terrain ............................................................................. 81 Figure 111 : Le parti Architectural ............................................................................................. 82 Figure 112 : les premières esquisses ......................................................................................... 83 Figure 113 : Vue aérienne .............................................................................................................. 84 Figure 114 : Plateforme sur l’Oued ............................................................................................. 84 Figure 115 : Croquis et conception d’espaces ........................................................................ 85 Figure 116 : Une forme générale en passerelle ..................................................................... 86 Figure 117 : Monumentalité dans le hall d’accueil ............................................................... 86 Figure 118 : Le parcours d’exposition ....................................................................................... 87

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