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FRANJO
from Mokamag #56
by MokaMag
© Sébastien Lixandru
L’HUMORISTE SANS FILTRE
Franjo est un de ces humoristes qui n’a pas peur d’être politiquement incorrect. Très présent sur les réseaux, il se met en scène dans des situations connues de tous (c’est d’ailleurs pour ça qu’il nous fait rire !) et fait son premier one-man-show en parallèle. L’étoile montante de l’humour français a répondu à nos questions.
Faire de la scène, rêve de gosse ou heureux hasard ?
Ça fait 6 ans maintenant. Vers le lycée, je me suis dit que ça pourrait être marrant de faire rire les gens ! Mais j’y ai pas pensé sérieusement qu’à partir de 23/24 ans, à l’IUT. C’est à cette période que j’ai fait un concours d’improvisation et j’ai trouvé ça particulièrement amusant de faire rire un public sur scène, c’est de là que je me suis vraiment lancé.
Tu cherches seulement à faire rire les gens ? Ou transmettre des messages ?
À la base c’était vraiment pour faire rire. Mais petit à petit, je me suis dit pourquoi pas dire des choses qui intéressent ? Avec l’humour on peut faire passer des messages aussi.
À choisir, plutôt la scène ou la vidéo ?
La scène, pour le contact avec le public. C’est plaisant de pouvoir partager les choses que je fais grâce à internet, mais c’est vrai que le contact avec les gens sur scène est irremplaçable. Et puis j’ai l’impression que le public qui vient me voir me ressemble, je me sens proche de lui, on partage des idées en commun.
Selon toi qu’est ce qui t’a fait percer ?
Alors c’est marrant que tu dises ça parce que j’ai pas l’impression d’avoir percé encore (rire) ! Mais je pense que maintenant tout ce qui est YouTube, Instagram… c’est plus puissant que la télé, donc c’est clairement les réseaux qui me font connaitre de plus en plus. Si on estime que percer c’est ça.
Pour toi c’est quoi ta video la plus réussie ? Celle dont tu es le plus fier ?
Dans les vidéos réussies techniquement, où il y a beaucoup de travail tant sur le son que sur l’image, il y a par exemple Référence Call. C’est pas celle qui a eu le plus de visibilité, mais il y a deux réussites différentes : selon moi et selon le public. Celle qui a eu le plus de succès c’est celle du premier confinement, ça a fait plusieurs millions de vues en 24h. Elle fait partie des vidéos que j’adore parce que je l’ai faite seul, de manière hyper intuitive, sans caméraman… c’était marrant. En tout cas, c’est la plus réussie en terme de visibilité.
C’est pas trop dur de devoir faire rire les gens quand t’es pas forcément dans le mood ?
Je me plains pas parce que c’est un métier, et ils sont tous difficiles en fonction du mood. Mais je pense surtout à ceux qui sont par exemple croque-morts ou infirmiers… ils font face à des situations où des gens sont vraiment pas bien non plus. Là, c’est compliqué. Moi j’ai la chance d’essayer de faire rire les gens et quand
je suis pas au top ça peut me remonter le moral, alors que dans d’autres métiers c’est mort. Donc moi ça va, c’est pas si compliqué que ça au final. Et dans ma vie personnelle les gens ont fait la différence entre l’artiste et la personne. Donc on m’attend pas « AVEC pour faire la blague et remonter le moral L’HUMOUR ON à chaque fois, et heureusement. D’ailleurs je suis vraiment pas le plus marrant (rire) !
PEUT FAIRE Sur scène, est-ce que le ton de PASSER DES ton spectacle change en fonction
MESSAGES du public ? J’essaye de mettre une petite touche AUSSI » locale en m’adaptant un peu en fonction de là où je vais. Globalement ça reste la même chose, mais sur les vannes d’introduction j’essaye de blaguer sur l’endroit où je suis et la population présente.
Ton public est de plus en plus grand, ça te fait peur ?
Ah non ! Je préfère largement les grands publics. Ça fait bien plus peur de jouer devant 10 personnes que 6 000.
Et toi, qu’est-ce qui te fait rire ?
Coluche nous a tous marqués parce qu’il avait une écriture de génie et un regard sur tout ! C’était vraiment un génie, très précurseur. Actuellement, je suis hyper admiratif des gens qui travaillent et qui sont pas encore connus, des gens comme Pierre Thevenoux, ou même Haroun.
Des rêves, des projets ?
J’aimerais bien réaliser un film. J’y suis pas encore mais je travaille pour. Et puis faire des meilleures vidéos, plus longues, travailler l’écriture pour aller petit à petit vers le long métrage.
Propos recueillis par Constance Périn
Franjo - samedi 30 juillet, Franjo sera au festival Les Eclectik’s à Sciez, pour une soirée de stand-up du Chocomedy