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THE PALE BLUE EYE

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JEUX CONCOURS

JEUX CONCOURS

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© Netflix / Scott Garfield

PLONGÉE OBSCURE DANS LE MONDE D’EDGAR POE

La campagne New Yorkaise, dans les années 1830. Des meurtres étranges se multiplient, et le détective Augustus Landor est forcé de sortir de sa retraite pour tenter de les élucider. Il est accompagné dans son enquête par un certain Edgar Allan Poe… The Pale Blue Eye, quand le cinéma se mêle à la littérature.

© Netflix / Scott Garfield

DE QUOI EST-CE QUE ÇA PARLE ? The Pale Blue Eye c’est une histoire qui flirte à la limite des genres. Thriller, film d’horreur, fiction historique, adaptation de roman, le réalisateur Scott Cooper a décidé de ne pas choisir dans son dernier long métrage où il retrouve l’un de ses acteurs fétiches, Christian Bale. Après avoir collaboré sur Hostile et Les Brasiers de la Colère, le duo plonge cette fois dans l’univers de l’obscure avec un nouveau projet adapté du roman auquel il emprunte son titre publié par Louis Bayard paru en 2002. L’histoire nous emmène au nord de l’état de New York, au début des années 1830. Augustus Landor, campé par un Christian Bale qui comme à son habitude prouve son habileté à se faire caméléon, est appelé pour venir élucider d’étranges meurtres s’étant déroulés au sein de l’Académie militaire de West Point. Mais le détective sorti de sa paisible retraite pour élucider ce mystère se retrouve rapidement confronté au code du silence des cadets de l’académie, n’étant pas tout à fait enclins à révéler les secrets de West Point. Il décide alors d’enrôler l’un de ses membres, un certain Edgar Allan Poe, campé par un fabuleux Harry Melling. S’en suit une enquête dans l’hiver sombre et morose de West Point, un décor idéal pour un film qui s’appuie largement sur son ambiance pour nous happer dans l’histoire. Nous sommes entrainés dans une enquête où l’horreur des meurtres vient se mêler à leur caractère étrange, aux limites du surnaturel. S’oppose alors le détective Landor, ayant durant sa carrière fait usage des dernières technologies scientifiques de l’époque pour traquer des assassins, et les croyances de l’époque dans laquelle il évolue où la superstition tient une place de choix. L’enquête menée par les deux hommes nous invite à prendre part à ce mystère, nous faisant douter nous aussi, entre rationalisme et tentation de croire à une force maléfique inhumaine. Une histoire dont le titre fait référence à l’une des lignes d’un ouvrage d’Edgar Allan Poe, précurseur des romans policiers d’horreur, devenu une véritable référence dans son genre. Mais ne vous laissez pas berner par le caractère réel du personnage incarné par Harry Melling, ici le long métrage reste avant tout une fiction adaptée d’un roman, qui convainc cependant sans effort. POURQUOI ON AIME ?

Difficile de ne pas tomber sous le charme sombre de ce nouveau projet de Scott Cooper. Dès le départ, le ton est donné avec une ambiance résolument pesante et à l’esthétisme parfait en toile de fond de l’histoire. Les décors hivernaux où la neige est omniprésente, les forêts sombres, l’Académie et ses secrets, les personnages n’en dévoilant que peu sur eux-mêmes. Et puis le jeu de Christian Bale et de Harry Melling, convaincant dès la première seconde à l’écran, entrant avec une aisance fascinante dans la peau d’Augustus Landor et d’Edgar Allan Poe. Ils sont également soutenus par Gillian Anderson, Toby Jones et Robert Duvall, pour un casting de marque choisi à la perfection. Mais le tour de force de The Pale Blue Eye réside dans le mélange parfait des genres. Il s’agit en effet d’une adaptation de roman, mais Cooper va plus loin et mêle à cette histoire à l’esthétique sombre des textes d’Edgar Allan Poe où le fantastique se doit sans cesse d’être rationalisé. La dimension horrifique du long métrage est rapidement contrebalancée par le caractère terre à terre des deux personnages principaux, déterminés à expliquer par des faits bel et bien humains la nature de ces meurtres. The Pale Blue Eye est alors une plongée dans la genèse de Poe, ses récits, son esprit, mais aussi un hommage à l’auteur. Ici le mal causé par l’Homme est questionné, la violence des actes interrogée, le passage de la raison à la folie étudié. Une plongée dans un roman d’Edgar Allan Poe comme on l’aurait rêvée. Aurore De Granier

The Pale Blue Eye à découvrir dans une sélection de cinémas et sur Netflix dès le 6 janvier 2023 netflix.com

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