Mai-Juin 2018

Page 1

de LeMonde UN ENNEMI FURTIF DEMAIN

LE VÉRITABLE JÉSUS Qui est-Il vraiment ? — P. 12 —

— P. 10 —

MAI 68

Le bilan familial — P. 27 —

de LeMonde DEMAIN Mai-Juin 2018 MondeDemain.org

de LeMonde DEMAIN de LeMonde DEMAIN Dompter le monstre des réseaux sociaux ! FAUT-IL SE DÉCONNECTER ?


Éditorial du rédacteur en chef

Il est temps de se réveiller !

L

dernière, j’ai présenté une Confé’ année rence du Monde de Demain avec Jonathan

McNair, un pasteur régional de l’Église du Dieu Vivant, dans le quartier de Manhattan, à New York. Ces conférences sont l’occasion pour nos abonnés, comme vous, de rencontrer personnellement nos présentateurs à la télévision, nos auteurs, ainsi qu’un ministre de l’Église du Dieu Vivant qui s’occupe de votre région. Nous parlons des tendances mondiales en lien avec les prophéties bibliques, avant de proposer un suivi pour ceux qui désirent en savoir davantage sur l’Église qui produit les publications du Monde de Demain. Le premier point abordé pendant cette conférence était la nécessité de prendre conscience de notre héritage – de nos racines. Le citoyen lambda connaît à peine l’histoire récente et encore moins l’histoire ancienne qui révèle une vérité fascinante avec des implications significatives. Les Américains et les peuples de souche britannique dont le Canada, ainsi que les Français, les Néerlandais, les Belges, les Suisses et les Scandinaves ont perdu leur véritable identité. Ce sujet est trop long à couvrir dans cet éditorial, mais je vous encourage à lire nos brochures gratuites à ce sujet : Les pays de langue française selon la prophétie et Les ÉtatsUnis et la Grande-Bretagne selon la prophétie. Cela m’amène au deuxième point. Puisque nos nations ne savent pas d’où elles viennent, elles ont oublié d’où viennent leurs bénédictions. Il est temps de nous réveiller et de nous repentir ! Notre arrogance en rejetant Dieu apportera des souffrances au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Nos peuples ont oublié et méprisé Dieu et Ses commandements. Peu importe votre appartenance ethnique, si vous vivez dans un de ces pays, vous serez béni ou maudit en même temps que l’ensemble de la nation. Nous sommes tous « dans le même bateau » et, à moins de nous réveiller et de nous repentir – mais rien ne semble indiquer que les choses aillent dans cette direction – la traversée promet d’être très mouvementée ! Une grande partie du problème réside dans le troisième point. Nous devons sortir de la séduction religieuse ! Cet avertissement s’applique particulièrement

2  Le Monde de Demain  |  Mai-Juin 2018

à la séduction religieuse au nom du Christ ! Certains trouvent offensant de critiquer les croyances des autres, mais toutes les croyances ne sont pas égales et toutes les croyances ne sont pas la vérité. La Bible nous révèle qu’un être spirituel dirige le cours de ce monde (Éphésiens 2 :2). La Bible nous dit aussi que cet être spirituel a séduit le monde entier (Apocalypse 12 :9). Y croyezvous ? Est-ce faire preuve d’amour que d’encourager les gens autour de nous à continuer de vivre dans l’ignorance et la séduction à cause de notre silence ? Comment le monde peut-il être séduit alors que le soi-disant christianisme est la plus grande religion au monde, représentant presque un tiers de la population terrestre ? La réponse est simple : le mouvement actuel portant le nom de « christianisme » est très différent de celui du Christ et de Ses apôtres. La séduction commença très tôt, dès le premier siècle. L’apôtre Paul avait averti l’Église à Corinthe que certains enseignaient déjà un autre Jésus, avec un autre esprit et en prêchant un évangile différent (2 Corinthiens 11 :4). Il ajouta que Satan possède ses propres représentants qui se font passer pour de vrais ministres du Christ (versets 13-15). Cela devrait nous choquer, mais la plupart des gens réagissent en haussant les épaules et en répondant avec résignation : « Et alors ? » Cependant, Dieu nous avertit et Il nous encourage à agir face à cette Babylone de la fin des temps : « Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux » (Apocalypse 18 :4).

Comment votre abonnement est-il payé ?

La revue du Monde de Demain est distribuée gratuitement grâce aux dîmes et aux offrandes des membres de l’Église du Dieu Vivant et aux co-ouvriers qui ont choisi de nous soutenir dans la proclamation de l’Évangile de Dieu à toutes les nations.

MondeDemain.org


Volume 7, Numéro 3 | Mai-Juin 2018

Quel est le lien entre la fête soi-disant « chrétienne » célébrée en avril dernier et les symboles païens de la fertilité que sont les œufs et les lapins ? Quel est le rapport avec la résurrection du Christ ? Pourquoi les Églises se qualifiant de chrétiennes célèbrent-​elles chaque semaine un jour que l’empereur romain Constantin a décrété et appelé « le jour vénérable du soleil » ? Pourquoi avoir choisi l’ancienne « date anniversaire du soleil » pour célébrer la naissance du Christ le 25 décembre ? Ces questions nécessitent des réponses honnêtes. Le vénérable jour du soleil Une de mes citations favorites vient du très respecté Manuel d’Eerdman sur l’Histoire du christianisme : « Lorsque Constantin décida en 321 [apr. J.-C.] de faire du premier jour de la semaine un jour saint, il l’appela le “vénérable jour du soleil” (dimanche). Lorsque les symboles païens s’effacèrent, le Soleil invaincu fut le dernier à rester. » Dans certaines langues, le dimanche signifie littéralement « jour du soleil » – en anglais, soleil se dit « sun », jour se dit « day » et dimanche se dit « Sunday » ( jour du soleil). « L’Église chrétienne a adopté de nombreuses idées et représentations païennes. Par exemple, l’adoration du soleil est devenue la célébration de la naissance du Christ le 25 décembre, l’anniversaire de la naissance du Soleil. Les Saturnales, la fête romaine hivernale du 17-21 décembre, ont apporté les réjouissances, les échanges de cadeaux et les bougies caractérisant plus tard les fêtes de Noël » (Eerdman’s Handbook, page 131). L’auteur réputé Paul Johnson montra comment les influences païennes s’infiltrèrent dans l’Église après la conversion suspicieuse de Constantin : « Lui-même semble avoir été un adorateur du soleil, selon l’un des derniers cultes païens qui avait des observances communes à celles des chrétiens. Ainsi, les disciples d’Isis adoraient une madone donnant des soins à son saint enfant […] Il est presque certain que Constantin était mithriaque [adorateur du soleil] et son arc de triomphe édifié après sa “conversion” rend hommage au dieu Soleil, ou au “soleil invaincu”. Beaucoup de chrétiens ne virent pas clairement la différence entre ce culte solaire et leur propre culte. Ils l’identifièrent au Christ “dirigeant son char à travers le ciel”, ils

tinrent leurs services le dimanche, s’agenouillèrent en direction de l’est et établirent leur fête de la nativité le 25 décembre, le jour anniversaire du soleil, au solstice d’hiver » (A History of Christianity, page 67). En tant que croyant sincère, cela vous semble-t-il étrange ? Tout comme moi, vous avez probablement grandi en acceptant les pratiques courantes du christianisme moderne. Peut-être avez-vous été séduit, comme je le fus, au sujet de la vérité biblique et du message que Jésus a apportés à ce monde ? Se pourrait-​il que vous ayez accepté un « autre Jésus », un « autre esprit » et un « évangile différent » ? Se pourrait-il que vous fassiez partie du monde entier séduit par Satan ? Aurez-vous le courage de vous poser ces questions, de faire un état des lieux honnête de vos croyances, puis d’agir en conséquence ? Selon Matthieu 7 :13-14, peu de gens ont le courage de le faire ! Je vous mets au défi d’étudier ces choses par vousmême. Ne le croyez pas parce que nous le disons, mais parce que la Bible et l’Histoire le prouvent. Assurez-vous de lire la série de M. Meredith sur la Réforme protestante. Elle donne des informations historiques que vous n’avez probablement jamais entendues auparavant. Parmi les questions récurrentes au cours de nos conférences, plusieurs concernent le sabbat et les Jours saints. Que représentent les Jours saints bibliques ? Comment les observez-vous ? Comment garder le sabbat hebdomadaire ? L’Église du Dieu Vivant a-t-elle une congrégation près de chez moi ? Le baptême est-il requis pour le salut et, le cas échéant, opteriez-vous pour le baptême ? D’autres ont des questions doctrinales spécifiques. En fonction de l’intérêt suscité, nous organisons des études bibliques de suivi, mais aucune pression ne sera exercée pour vous forcer à nous rejoindre. Vous pouvez aussi surveiller la liste des prochaines Conférences du Monde de Demain sur notre site Internet MondeDemain.org et si l’une d’entre elles a lieu près de chez vous, nous serions enchantés de vous rencontrer !

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  3


5 L’Angleterre se révolte contre Rome

Motivée par la débauche et les ambitions du roi Henri VIII, l’Angleterre se joint à la révolte contre l’autorité religieuse du pape.

12 Le véritable Jésus-Christ Certains prétendent qu’Il n’a jamais existé et d’autres disent qu’Il était un homme comme un autre. Qui était le véritable Jésus-Christ ? Que signifient Sa vie et Son message de nos jours ?

16 Dompter le monstre des réseaux sociaux ! Facebook, Twitter, Instagram et les autres étaient supposés nous rapprocher les uns des autres. Au contraire, ils divisent notre société et ils modifient notre pensée.

27 Mai 68 et la famille 50 ans après Mai 68, quel est l’impact de cette révolution culturelle sur la cellule familiale ? Ces changements sociétaux ont-ils amélioré ou dégradé le bien-être des citoyens ?

10 Détecter un ennemi furtif 22 La guerre sous votre peau

LE VÉRITABLE JÉSUS-CHRIST – P.12 –

Pour recevoir nos publications gratuites ou pour contacter la rédaction, veuillez écrire au bureau régional le plus proche de votre domicile ou envoyer un email à info@MondeDemain.org Antilles B.P. 869 97208 Fort-de-France Cedex Martinique Haïti B.P. 19055 Port-au-Prince

Belgique B.P. 10000 1000 Bruxelles France B.P. 40019 49440 Candé Autres pays d’Europe Tomorrow’s World Box 111, 88-90 Hatton Garden London, EC1N 8PG Grande-Bretagne

Canada P.O. Box 409 Mississauga, ON L5M 0P6 tél. : 1-800-828-0618 États-Unis Tomorrow’s World P.O. Box 3810 Charlotte, NC 28227-8010 Respect de la vie privée : Nous ne vendons ni n’échangeons les données de nos abonnés. Si vous ne souhaitez plus recevoir cette revue, contactez le bureau régional le plus proche de votre domicile.


S

É

R

I

E

S

P

É

C

I

A

L

E

La vérité au sujet de la Réforme protestante S E P T I È M E PA R T I E

L’Angleterre se rebelle contre Rome Quelle est la véritable histoire de la Réforme en Angleterre ? Fut-elle un retour à la véritable foi délivrée par Jésus-Christ ? Cette série d’articles contient des réalités historiques frappantes que vous devez connaître !

par Roderick C. Meredith (1930–2017)

D

es millions de livres, de brochures et de tracts protestants affirment que « la Bible, toute la Bible et rien que la Bible constitue la religion des protestants ». Dans les numéros précédents de cette série, nous avons découvert, au moyen de la Bible et d’écrits historiques, le remarquable changement qui eut lieu dans le mouvement portant le nom de « christianisme » peu après la mort des premiers apôtres. Des philosophies et des traditions païennes se sont introduites dans l’Église de Dieu. Pendant le Moyen Âge, la hiérarchie religieuse était devenue un repère d’iniquité, d’idolâtrie et d’abominations en tout genre. Nous avons vu comment Martin Luther s’était rebellé contre cette hiérarchie corrompue, mais il était resté attaché à la plupart de ses doctrines et de ses traditions. En fait, il se rebellait contre toute forme d’autorité et, de façon présomptueuse, il ajouta un mot dans la Bible. Dans son désir, guidé par la culpabilité,

de se débarrasser de l’obéissance à la loi divine, Luther traduisit ainsi Romains 1 :17 : « Le juste vivra par la foi seule. » Cette attitude conduisit Luther à tolérer la bigamie du landgrave de Hesse et à encourager le massacre de plusieurs centaines de ses concitoyens au cours de l’infâme guerre des Paysans. Dans le dernier numéro de la revue du Monde de Demain, nous avons abordé les enseignements et les actions sévères de Jean Calvin, qui étaient basés sur sa théorie de la prédestination. Souvenez-vous de sa déclaration disant que Dieu ne crée pas tous les hommes « en pareille condition, mais Il ordonne les uns à la vie éternelle, les autres à la damnation éternelle » (Institution de la religion chrétienne, livre 3, chapitre 21:5, éditions Beroud, page 428). Les conséquences choquantes du système rigoureux de Calvin ne peuvent être comprises qu’en découvrant comment il ordonna de brûler vif sur le bûcher son opposant religieux, Michel Servet. Nous reviendrons en détail sur cet épisode dans le prochain article de cette série.

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  5


LA R É FOR M E PR OT ESTA N T E

Dans l’immédiat, nous allons découvrir la vérité fascinante concernant la Réforme en Angleterre. Comme nous l’avons fait jusqu’à présent, continuons de nous demander s’il s’agissait d’un retour à la foi et aux pratiques de Jésus-Christ et des apôtres – un retour à « la Bible, toute la Bible et rien que la Bible ». La révolte anglaise Le troisième mouvement réformateur essentiel qui doit être étudié est celui qui se produisit en Angleterre. Cette réforme fut encore davantage imposée par la force que sous Jean Calvin. La soi-disant « Réforme » anglaise est attribuable aux actions d’un seul homme : le roi Henri VIII. Sous son influence, la révolte anglaise ne produisit aucun dirigeant religieux d’exception et très peu de doctrines différentes, aussi une analyse détaillée de ses progrès n’est pas nécessaire pour comprendre son rôle unique dans la Réforme. Cependant, le fait d’en comprendre les origines principales et les conséquences est important, car cela nous aidera à comprendre son influence ultérieure sur les peuples anglophones à travers le monde. Le roi Henri VIII Lors de l’accession d’Henri au trône d’Angleterre en 1509, il était déjà d’usage que les rois contrôlent la plupart des nominations ecclésiastiques et de nombreux hommes d’Église très éduqués étaient nommés à des postes politiques élevés. Naturellement, cela conduisit à de nombreux abus, en encourageant souvent la cupidité, la malhonnêteté et les astuces mondaines au sein du haut clergé. Cette situation eut aussi tendance à diminuer l’allégeance religieuse normalement ressentie par le clergé catholique à l’égard de Rome. À cause des postes politiques et des intérêts personnels, cette allégeance fut remplacée par un sentiment de loyauté nationale. Cela fut encore renforcé par un antagonisme national croissant contre toutes les ingérences étrangères, qu’elles soient papales ou autres (An Outline of the Catholic Church, Reginald Walker, page 401). Avec de telles circonstances, il ne fut pas difficile pour Henri VIII, un jeune monarque élégant, brillant et vaniteux, d’influencer et d’intimider le clergé catholique anglais selon ses caprices. Henri avait hérité un grand trésor de son père, Henri VII, et il jouissait une immense popularité

6  Le Monde de Demain  |  Mai-Juin 2018

Henri VIII, à l’âge de 18 ans, après son couronnement en 1509 auprès de ses sujets. Suite à l’alliance politique avec l’Espagne, son père l’avait promis en mariage à Catherine d’Aragon, la fille du roi Ferdinand II et d’Isabelle de Castille. Elle fut d’abord mariée à Arthur Tudor, le frère aîné d’Henri, mais ce mariage n’aurait jamais été consommé en raison de la mort prématurée d’Arthur. Catherine avait environ six ans de plus qu’Henri. Cela ne faisait pas beaucoup de différence au début, mais après quinze années de mariage, ce roi passionné et entêté se retrouva lié à une femme de 40 ans, en surpoids et au vieillissement prématuré. À cette époque, Henri assouvissait déjà ses désirs avec de nombreuses maîtresses depuis plusieurs années. Cette situation aurait pu perdurer encore longtemps, mais deux événements eurent lieu. Tout d’abord, il semble qu’Henri tomba fou amoureux d’Anne Boleyn et elle insista pour devenir son épouse. Ensuite, un seul des six enfants de Catherine survécut et c’était une fille, Marie. Jamais une femme n’avait dirigé l’Angleterre auparavant et Henri craignait que l’absence d’héritier mâle ne conduise à une guerre civile. Il voulait épouser une autre femme et obtenir un héritier mâle (The Period of Reformation, Ludwig Hausser, pages 170-171). La question du mariage En 1526, Henri demanda à Rome une déclaration annulant son mariage avec Catherine. Sa demande était basée sur le fait qu’elle avait d’abord été mariée à son

MondeDemain.org


L’AN G L ETER R E S E R EB EL L E CO N TR E ROME

frère, avant que celui-ci ne décède, et qu’une dispense papale avait été accordée afin qu’elle puisse se remarier, car cette relation constituait normalement une entrave au mariage selon la loi catholique. Henri souhaitait désormais que cette dispense et, par conséquent, son mariage soient déclarés invalides. Il essaya d’obtenir le soutien de Thomas Wolsey – qu’il avait nommé lord chancelier (ministre de la Justice) et que le pape Léon X avait fait cardinal. Jusqu’à présent, Wolsey avait été le bras droit d’Henri. Mais il était aussi le représentant du pape et il essaya de se protéger en trouvant un compromis. Cette question fut donc remise à plus tard, car le pape et Wolsey espéraient qu’Henri change d’avis. Cette procédure commença bientôt à venir à bout de la patience du roi. Thomas Cranmer et Thomas Cromwell lui conseillèrent de présenter son cas devant des universités européennes. Henri suivit ce conseil, en faisant usage de corruption à l’étranger et de menaces au sein du pays, afin d’obtenir l’autorisation partiale d’érudits et de théologiens protestants pour son divorce (The Reformation, George Fisher, page 319). Dans le même temps, Henri démit le cardinal Wolsey de ses fonctions sur de fausses accusations. Le cardinal déchu tomba malade et il mourut sur le chemin de son procès pour trahison. Ce ne sera pas la dernière mort dans ce dossier. Comme les événements le montrent, Henri n’hésitait pas à exécuter ceux qui s’opposaient à son insatiable soif de femmes et de pouvoir. Henri intimidait désormais le Parlement anglais afin qu’il vote un texte stipulant qu’il était « le protecteur et le chef suprême de l’Église et du clergé d’Angleterre ». Après un long débat, la précision suivante fut ajoutée : « autant que cela soit permis par la loi du Christ. » Il força alors le Parlement à voter des lois coupant les revenus du pape en Angleterre et interdisant l’introduction de bulles papales dans le pays (Fisher, page 320). Alors que son cas était en suspens à Rome, Henri divorça à la hâte et il se remaria officiellement, mais en secret, avec Anne Boleyn le 25 janvier 1533. Il est évident qu’il avait entretenu avec elle une relation illégale et adultère au préalable, car le 7 septembre de la même année, elle enfanta une fille, Élisabeth, qui deviendra reine à son tour (Walker, page 403). Peu après, le nouveau favori d’Henri, Thomas Cranmer, fut nommé archevêque de Canterbury. Le 23 mai, il présida un tribunal ecclésiastique et il jugea

formellement que le mariage d’Henri et de Catherine était nul et non avenu. La rupture avec Rome Le résultat inévitable de cette décision ne se fit pas attendre. Le 11 juillet 1533, le pape Clément VII publia une bulle prononçant l’excommunication d’Henri. Celui-ci répliqua en obtenant du Parlement un texte interdisant tous les versements d’argent au pape, ordonnant que tous les évêques soient désormais désignés par le roi et abolissant toute reconnaissance de l’autorité papale (Fisher, pages 320-321). En novembre 1534, le Parlement promulgua le fameux Acte de suprématie, dans lequel Henri et ses successeurs furent désignés comme « chef unique et suprême sur Terre de l’Église d’Angleterre », sans aucune clause de limitation et avec le pouvoir de corriger les « hérésies » ou les « abus » (Documents of the Christian Church, Henry Bettenson, page 322). La rupture avec Rome était désormais totale. Bien que l’entêtement d’Henri en fût la cause principale, cela n’aurait pas pu avoir lieu sans le fort sentiment nationaliste et le dégoût de l’autorité papale qui régnaient déjà au sein du peuple anglais. L’action qui rendit toute réconciliation impossible avec Rome fut la décision d’Henri de confisquer les monastères et les terres abbatiales, et de redistribuer une partie des richesses ainsi pillées à ses courtisans et ses amis (Fisher, page 321). « Pour effectuer ce travail, Henri avait trouvé un nouvel homme de main en la personne de Thomas Cromwell (ca 1485-1540), un individu d’origine modeste tour à tour soldat, marchand et usurier, à qui Wolsey avait souvent fait appel comme mandataire financier et parlementaire. En 1531, Cromwell fut nommé au Conseil privé [comité conseillant le monarque] ; en 1534, maître des Rouleaux [président de la Cour d’appel civile] ; et en 1536, tout laïque qu’il était, vice-régent des affaires ecclésiastiques pour le roi. Henri désirait s’accaparer les possessions ecclésiastiques, à la fois pour maintenir sa cour somptueuse, ainsi que pour rallier et récompenser des partisans – la Réforme fut marquée partout par ces confiscations – et il chargea Cromwell, à la fin 1534, de visiter les

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  7


LA RÉFORME PROTESTANTE

monastères et d’en faire un état des lieux. Les faits allégués, dont la véracité ou la fausseté fait encore l’objet de débats, furent présentés en février 1536 devant le Parlement qui accorda au roi, “à ses héritiers et pour toujours, de gérer et d’utiliser comme bon leur semble” tous les monastères ayant un revenu inférieur à 200 livres annuelles. 376 d’entre eux furent ainsi réquisitionnés » (Walker, page 404). Comme Walker le fait remarquer, il est important de noter que c’était une pratique courante chez les princes et les nobles protestants de confisquer les richesses de l’Église catholique dès que cela était possible. Il est évident que la plupart de ces « protestants » influents était plus intéressés par le fait de s’enrichir que par les changements théologiques en cours. En fait, la rupture d’Henri avec Rome n’engendra presque aucun changement doctrinal, à part le rejet de l’autorité papale et l’institution du monarque anglais en tant que « chef » de l’Église. Toute cette situation découlait principalement de la débauche sexuelle et de la soif de pouvoir du roi Henri – pas de la volonté d’hommes sincères cherchant à rétablir la vérité biblique. Des développements théologiques Pendant cette époque, plusieurs dirigeants religieux insulaires furent influencés par la Réforme sur le continent. L’un d’entre eux, William Tyndale, traduisit le Nouveau Testament en anglais. Cependant, il n’arriva pas à le faire publier en Angleterre. Cette traduction fut donc éditée sur le continent en 1526, mais de nombreuses copies réussirent à être introduites en Angleterre, bien que les autorités religieuses et civiles aient tenté de l’interdire. Le fait de placer la Bible dans les mains du peuple prépara la voie aux changements doctrinaux ultérieurs basés sur l’approche luthérienne. Mais pour l’instant, la doctrine catholique romaine était plutôt renforcée (Walter, pages 404-405). La propre attitude religieuse du roi Henri était l’orthodoxie catholique, à l’exception du rôle de la papauté. Il fit parfois de légères concessions doctrinales pour faire plaisir aux protestants allemands lorsqu’il avait besoin de leur soutien. Mais en 1539, par peur de la France et de l’Espagne, Henri amena le Parlement à

8  Le Monde de Demain  |  Mai-Juin 2018

promulguer l’acte des Six Articles qui renforçait strictement la doctrine de la transsubstantiation, des vœux de chasteté, de la confession auriculaire et d’autres pratiques catholiques (Fisher, page 324). Cependant, il procéda la même année à la confiscation complète de tous les monastères, ainsi qu’au renforcement de sa DEMANDEZ NOTRE position à la tête de BROCHURE GRATUITE l’Église et de l’État. Le La restauration du partage des richesses christianisme originel confisquées aux ecclésiastiques bâtit la fortune de la classe protestante dominante, dont les intérêts personnels résidaient désormais dans la séparation avec Rome. Ils étaient catholiques dans la doctrine, mais protestants en accordant à Henri le droit de se substituer au pape en tant que chef de l’Église et de partager avec eux le butin des monastères pillés. Les frasques conjugales du roi Henri En tant que « chef suprême » de l’Église d’Angleterre (aussi appelée Église anglicane), la conduite d’Henri à l’égard de ses ennemis et de ses épouses était à l’extrême opposé des principes chrétiens. À l’été 1535, il fit cruellement exécuter deux grands universitaires et théologiens, l’évêque John Fisher et sir Thomas More, car ils avaient refusé d’appuyer sa suprématie sur l’Église et le clergé d’Angleterre. De nombreux notables payèrent de leur vie leur désaccord avec les opinions d’Henri. Voici un bref résumé de la férocité d’Henri à l’égard de ses épouses et des nobles : « Henri était atrocement cruel, autant envers ses épouses qu’envers ses ministres et ses sujets de rang inférieur. Catherine d’Aragon survécut moins de trois ans à sa répudiation, en s’éteignant d’une mort exemplaire le 8 janvier 1536. À peine fut-elle mise en terre qu’Anne Boleyn, qui avait pris sa place dans le cœur de son mari et qui était la cause de son infortune, fut accusée d’adultère, d’inceste et de haute trahison, avant d’être déclarée coupable et décapitée au pied de la tour de Londres, le 19 mai 1536. Cranmer, qui avait précédemment prononcé le mariage entre Henri et Anne valide “en vertu de son autorité apostolique”, était désormais appelé à inverser

MondeDemain.org


L’AN G L ETER R E S E R EB EL L E CO N TR E ROME

Henri VIII (gauche), Charles Quint (droite) et le pape Léon X (centre), vers 1520 la décision et à déclarer que ce même mariage était et avait toujours été nul et non avenu “au nom du Christ et pour la gloire de Dieu”. Le jour de l’exécution d’Anne, Henri s’habilla en blanc et le lendemain matin, il se maria avec Jane Seymour, qui mourut (le 24 octobre 1537) moins de deux semaines après avoir donné naissance à un fils, connu plus tard sous le nom d’Édouard VI. Henri épousa ensuite Anne de Clèves au début de l’année 1540. Il s’agissait d’un mariage politique, élaboré par l’entremise de Thomas Cromwell, qui espérait renforcer la cause protestante en Angleterre et accroître son propre pouvoir à travers l’influence de la nouvelle reine qui était connue pour être luthérienne. Ayant été trompé sur sa beauté et son attraction personnelle, Henri l’épousa uniquement parce qu’il n’avait pas d’autre choix et, après avoir vécu avec elle pendant six mois, il obtint le divorce principalement pour ces motifs (le 13 juillet). En moins d’un mois (le 8 août), il se remaria avec Catherine Howard qui, peu après avoir été accusée d’adultère, fut déclarée coupable et décapitée le 13 février 1541. La sixième et dernière femme d’Henri, Catherine Parr, faillit être décapitée à son tour après avoir osé exprimer sa différence sur des questions théologiques avec le chef de l’Église d’Angleterre ; mais elle réalisa rapidement son erreur et elle échappa à

la vengeance royale en flattant avec adresse sa grande sagesse et sa connaissance théologique, en montrant sa plus humble soumission à son jugement et en affirmant qu’en le contredisant elle avait seulement désiré l’entraîner dans un débat houleux, car lorsqu’il était énervé, il semblait oublier la douleur de la maladie dont il souffrait. Grâce à cette échappatoire clairvoyante, Catherine garda la tête sur les épaules et elle eut la chance de survivre à ce monstre brutal, qui mourut en 1547. « Henri régna 38 ans et pendant cette période il ordonna l’exécution de deux reines, deux cardinaux, deux archevêques, huit évêques, treize abbés, 500 pères et moines, 38 théologiens et docteurs de la loi, douze ducs et comtes, 164 aristocrates, 124 roturiers et 110 dames » (Manual of Universal Church History, John Alzog, pages 322-323). Les avancées du protestantisme sous Édouard VI À la mort d’Henri VIII, la majorité des Anglais était du côté du roi décédé, ne souhaitant pas voir de grands changements dans la doctrine et le culte (Walker, page 408). Malgré cela, l’Angleterre allait assister à l’introduction de nombreux enseignements luthériens sous le règne d’Édouard VI. Édouard accéda au trône à l’âge de 9 ans seulement. Le duc de Somerset devint immédiatement régent et il dirigea le conseil gouvernemental. Il avait des convictions protestantes et il était ami avec le monde paysan défavorisé. Sous l’influence du régent et de l’archevêque Cranmer, de nombreux changements furent apportés dans la doctrine et le culte. À cette époque, les « Six Articles » furent révoqués et la véritable base doctrinale de l’Église d’Angleterre fut établie. Cranmer était un protestant convaincu et il fit venir des théologiens luthériens pour prendre conseil auprès d’eux. Les lois renforçant le célibat des prêtres furent abolies. En suivant l’exemple de Luther, la communion avec le pain et le vin pour la congrégation fut introduite. L’utilisation de la langue anglaise fut rendue obligatoire pendant la messe, et les réformateurs RÉFORME PROTESTANTE SUITE À LA PAGE 24

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  9


Oh

Canada! Détecter un ennemi furtif Il y a plus d’un siècle, le monde sombrait dans le cataclysme de la guerre la plus terrible que l’Histoire ait connu jusqu’à cette époque. Un conflit désormais connu sous le nom de Première Guerre mondiale. Avant le conflit, la flotte allemande de haute mer avait grandi au point de devenir une menace crédible pour la Marine britannique, qui régnait alors sur les océans du monde. En 1916, afin de briser le blocus continental exercé par les Britanniques, qui tarissait les ressources allemandes, les deux flottes s’affrontèrent dans une grande bataille au large des côtes danoises, près de Jutland. Bien que la grande flotte de la Marine royale perdît davantage de navires, les Allemands abandonnèrent et retournèrent dans leurs ports. Beaucoup de leurs bateaux étaient trop endommagés pour être réparés et nombre d’entre eux ne ressortirent jamais des ports. La Marine royale semblait avoir conservé la suprématie des mers. Malheureusement pour les Alliés, la Marine allemande ne comptait pas que des bâtiments de surface. Le concept des sous-marins était en vogue depuis longtemps et quelques marines nationales en possédaient, mais les Allemands avaient fait des sous-marins – qu’ils appelèrent les « U-Boats » – une priorité. Le commandement allemand comprenait que pour battre les Anglais, le flot de marchandises arrivant en Grande-Bretagne depuis son empire et d’autres nations devait être coupé. Dès 1914, la Marine allemande commença à utiliser des « embarcations sous-marines » à une époque où elles étaient indétectables, sauf lorsqu’il était déjà trop tard. En 1917, leur stratégie d’attaque débridée menaça même la survie de la Grande-Bretagne. Des efforts désespérés furent entrepris pour détecter et combattre l’ennemi qui misait tout sur la dissimulation.

10  Le Monde de Demain  |  Mai-Juin 2018

Chasser un adversaire invisible Deux ans avant le début de la Première Guerre mondiale, le paquebot Titanic avait coulé dans l’Atlantique Nord après avoir heurté la partie immergée d’un iceberg. Cette catastrophe avait favorisé le développement d’appareils électroniques pour détecter les dangers sous-marins. La technologie disponible à cette époque était limitée et peu d’essais se révélèrent concluants avant la guerre. Cependant, quelques scientifiques qui avaient étudié la science nouvelle des « ultrasons » arrivèrent sur le devant de la scène à point nommé. Robert William Boyle en faisait partie. Ce Canadien venait du petit village de la Carbonnière, dans ce qui était alors le dominion de Terre-Neuve. Né en 1883, Boyle fit preuve d’une habilité inhabituelle dès sa jeunesse. À l’Université McGill de Montréal, il eut le privilège d’être enseigné par le Néo-Zélandais sir Ernest Rutherford – le père de la physique nucléaire, qui obtiendra le prix Nobel de chimie en 1908 pour son travail sur la compréhension de la radioactivité. Sous Rutherford, Boyle obtint le tout premier doctorat de physique de McGill. En 1912, Boyle accepta le poste de directeur du département de physique de l’Université de l’Alberta, à Edmonton. Suite à l’accident du Titanic, il commença à étudier l’acoustique et la possibilité de détecter des dangers sous-marins. Il n’était pas le seul à mener de telles recherches. Un brillant scientifique français, Paul Langevin, travaillait sur des principes théoriques similaires, mais il n’arrivait pas à développer un appareil efficace. Lorsque la guerre éclata en 1914, un sentiment d’urgence se développa afin de mettre au point un équipement capable de détecter un sous-marin. L’historien Rod McLeod, de l’Université de l’Alberta, rapporte : « Tout le monde commença à travailler sur cela car les

MondeDemain.org


D ÉTEC TER UN EN N EMI F URT IF

sous-marins allemands coulaient des centaines de navires alliés […] Les Français travaillaient dessus, les Britanniques travaillaient dessus et les Américains travaillaient dessus » (phys.org, 18 février 2008). Au début de la guerre, les marins utilisaient un hydrophone qui pouvait détecter le bruit des moteurs des sous-marins et la direction du son. Cependant, il était impossible de déterminer la profondeur et la distance. À cette époque, l’amirauté britannique demanda à Rutherford de prendre la tête du « Bureau des inventions et de la recherche. » Rutherford envoya un message à Boyle pour lui demander de le rejoindre. Boyle, Langevin, Albert Wood et d’autres scientifiques de renom travaillèrent ensemble afin de résoudre le problème de la détection sous-marine. Ils analysèrent aussi le travail d’un autre scientifique canadien, Reginald Fessenden, qui avait effectué la plus grande partie de son travail aux États-Unis. Ce dernier avait développé « l’oscillateur de Fessenden », un prototype du sonar, qui permettait en 1914 aux navires de communiquer entre eux en morse et de localiser les icebergs. Chaque responsable scientifique fut en charge d’un projet. Boyle se vit assigner le concept le moins prometteur. Cependant, en 1917, ce fut le groupe de Boyle qui résolut le problème majeur, en inventant le « transducteur ultrasonique à quartz » – le premier modèle fonctionnel d’un instrument de mesure pouvant détecter la présence, la profondeur et la distance d’un sous-marin. La Marine royale lui donna le nom d’ASDIC, un acronyme énigmatique destiné à cacher la véritable nature et le principe opérationnel de l’appareil. Même après la fin de la Première Guerre mondiale, Robert Boyle ne déposa pas de brevet et ne chercha aucune reconnaissance pour cette invention, en grande partie à cause du secret imposé au projet. De son côté, Langevin déposa

un brevet et, par conséquent, il fut souvent considéré comme l’inventeur. L’ASDIC fut installé dans quelques navires de guerre avant la fin de la Première Guerre mondiale, mais il ne devint vraiment opérationnel au sein des Marines britannique et américaine qu’en 1924. Il montrera son efficacité 15 ans plus tard ÉMISSIONS lorsque le monde fut de TÉLÉVISÉES nouveau en guerre et Dimanche à 6h30 que la Grande-Bretagne sur V-Télé, Canada affronta des défis encore plus sévères émanant de la menace sous-​marine furtive. Finalement, l’appellation ASDIC fut remplacée par le terme américain SONAR (acronyme anglais se traduisant par système de navigation et de télémétrie), mais le principe restait similaire à ce que l’équipe de Boyle avait développé. La grande contribution de Robert Boyle resta inconnue pendant de nombreuses décennies, bien qu’il s’agisse peut-être d’une des inventions les plus significatives de l’Histoire militaire du vingtième siècle. Il devint ensuite membre du Conseil national de recherches du Canada, en tant que directeur du département de physique, puis il supervisa la recherche et le développement du radar pendant la Deuxième Guerre mondiale. Un danger bien plus grand Il est intéressant de voir les efforts que l’humanité est capable de déployer pour se défendre contre un danger mortel, particulièrement lorsque son existence est connue mais qu’il est invisible. Malheureusement, le genre humain ne semble pas avoir les mêmes craintes concernant un autre ennemi qui veut notre perte (1 Pierre 5 :8) et qui est également difficile à détecter. Notre adversaire, que Jésus-Christ qualifie de « prince du monde » (Jean 14 :30), manœuvre de façon furtive et invisible, en attendant de pouvoir distraire et emmener les gens loin de la connaissance du mode de vie qui procure la paix et le bonheur. Les efforts de cet être sont si efficaces qu’il a séduit presque toute la terre (Éphésiens 2 :2 ; Apocalypse 12 :9). Le SONAR ne permet pas de le voir. Par contre, il est révélé par la source d’informations que Dieu a préservée pour nous dans la Bible. Vous aussi, vous pouvez détecter et éviter la séduction et la puissance destructrice de cet adversaire spirituel terrible et sans pitié. —Stuart Wachowicz

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  11


LE VÉRITABLE

Jésus-Christ La confusion règne autour de l’identité de Jésus ! Certains disent qu’Il n’était rien d’autre qu’un prédicateur influent au premier siècle. D’autres prétendent qu’Il n’a jamais existé et qu’Il serait un mythe ! Mais qui est le véritable Jésus-Christ ? Avez-vous déjà examiné ce que la Bible déclare à Son sujet ? Que fit-Il lorsqu’Il était sur la Terre – et que fait-Il pour vous maintenant et pour votre avenir ?

D

par Richard F. Ames

e nombreuses personnes affirment désormais que Jésus-Christ n’a jamais existé. Cependant, la vaste majorité des sceptiques admettent que des faits montrent le contraire. Dans son livre Jésus a-t-Il existé ?, le professeur Bart Ehrman – désormais agnostique et ne croyant plus au christianisme – explique l’état des connaissances historiques actuelles à ce sujet : « Peu importe ce que vous pensez de Jésus, la réalité est qu’Il a assurément existé […] L’idée que Jésus ait existé est acceptée par presque chaque spécialiste sur la planète » (Did Jesus Exist ?, page 4). Les érudits athées reconnaissent généralement qu’un homme appelé Jésus a vécu au premier siècle de notre ère, qu’Il a exercé un ministère dans la province romaine de Judée, qu’Il a prêché un message controversé et qu’Il fut tué pour cette raison, mais ils ne répondent pas à la question de savoir qui Il était. Quelle était l’identité du véritable Jésus-Christ ? Était-il un prédicateur itinérant parmi d’autres, autour duquel des légendes se seraient développées ? Ou était-Il le Fils de Dieu, venu prêcher un message que très peu de gens comprennent de nos jours ? Même si vous pensez croire en Jésus, la réponse pourrait bien vous surprendre ! Environ un tiers des habitants de la Terre professe être chrétien. Pourtant, très peu d’entre eux savent ce que Jésus a enseigné ou ce que la Bible révèle au sujet de Sa véritable identité. Il déclara Lui-même qu’il

12  Le Monde de Demain  |  Mai-Juin 2018

y aurait beaucoup d’imitateurs qu’Il qualifia de « faux christs » (Matthieu 24 :24). L’apôtre Paul mit également en garde contre « un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile » (2 Corinthiens 11 :4). Connaissez-vous le vrai Messie – le véritable Jésus-Christ ? Que révèle la Bible ? Jésus n’était-Il qu’un enseignant ? Ou était-Il davantage que cela ? Dans Jean 4, Jésus parlait avec une femme au puits de Jacob, près de la ville de Sychar en Samarie. Cette femme était convaincue qu’Il était le Messie annoncé – le Christ. Elle parla à toute la communauté de cet homme qui, dit-elle, « m’a dit tout ce que j’ai fait » (verset 39). D’autres Samaritains vinrent donc écouter Jésus et ils Le persuadèrent de rester deux jours avec eux. Quelle était leur impression de Jésus ? « Un beaucoup plus grand nombre crurent à cause de sa parole ; et ils disaient à la femme : Ce n’est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde » (versets 41-42). Le prénom Jésus signifie « Sauveur ». Jésus étaitIl le Sauveur du monde ? En fait, nous devrions plutôt nous demander s’Il est le Sauveur du monde. Les preuves émanant des prophéties accomplies, l’exactitude historique, la préservation du texte, la révélation du mystère et de la signification de la vie, tout cela soutient cette vérité. Mais comment cela fut-il possible ? Il était Emmanuel, « Dieu avec nous » – Dieu dans la chair ! D’où venait-Il ? « Au commencement était la

MondeDemain.org


L E VÉR I TAB L E JÉS US -C HRIST

Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle » (Jean 1 :1-3). Cette Parole dont parle l’apôtre Jean était l’Être qui devint Jésus-Christ dans la chair, le Fils de Dieu (verset 14). Il a offert Sa vie en sacrifice afin de payer l’amende des péchés du monde, car Lui seul pouvait le faire. Il fut ainsi représenté comme l’Agneau sacrificiel. Notez comment Jean-Baptiste Lui rendit témoignage : « Le lendemain, il vit Jésus venant à lui, et il dit : Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Jean 1 :29). Il fut trahi pour 30 pièces d’argent, comme cela fut prophétisé (Zacharie 11 :12-13). Après être entré dans Jérusalem sur un âne, Il fut comme un berger qui était frappé (Zacharie 9 :9 ; 13 :7). Plus de 100 prophéties dans l’Ancien Testament ont annoncé la venue du Messie. Certains cyniques prétendent que Jésus s’est « arrangé » au cours de Son ministère pour accomplir ces prophéties, ou ils disent encore que les auteurs du Nouveau Testament ont inventé les récits de l’Évangile afin de montrer l’accomplissement de ces prophéties. Mais les centaines de contemporains de Jésus – qui vivaient encore à l’époque où Paul écrivit ses lettres ou qui connaissaient personnellement beaucoup de ceux qui avaient été témoins des événements décrits (1 Corinthiens 15 :6) – seraient-ils allés au martyre pour une fiction ? Certes, il y aura toujours des sceptiques – tels que ceux qui doutent encore aujourd’hui des atrocités commises pendant la Deuxième Guerre mondiale, les guerres au Cambodge, en Irak et ailleurs – mais Paul et les autres rédacteurs de la Bible écrivaient à leurs contemporains. À cette époque, des milliers d’entre eux étaient prêts à mourir sous la persécution pour leurs croyances, en raison de ce qu’ils avaient eux-mêmes vu et entendu ! Oui, vous pouvez croire aux paroles rapportées dans les Écritures ! Mais il est choquant de voir combien de prédicateurs vous disent de croire, mais ne vous disent jamais de vous repentir. Cependant, Jésus Lui-même a dit que nous devons tous nous repentir ! Notre Sauveur ordonne à chaque être humain sur Terre de se repentir et de croire. Dieu demande-t-Il vraiment des actes de la part de ceux qui croient ? L’apôtre Pierre déclara que c’était le cas. Que prêcha-t-il au cours de la Pentecôte, en s’adressant aux milliers de personnes écoutant son sermon inspiré lors du jour marquant les débuts de l’Église du

Nouveau Testament ? « Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2 :38). Des milliers d’entre eux reconnurent leurs péchés, furent baptisés le jour même et reçurent le don du Saint-Esprit qui avait été promis. Peut-être ressentez-vous la douleur de la culpabilité et du péché. Il est possible de changer de vie. Jésus, l’Agneau de Dieu, a pris vos péchés sur Lui. Mais afin d’être réconcilié(e) avec Dieu, vous devez croire au véritable Évangile – et agir en conséquence. Comme Jésus l’a proclamé : « Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle » (Marc 1 :15). Un Jésus révolutionnaire ? À l’âge de 12 ans, je me posais des questions sur les enseignements que j’entendais à l’Église. Je commençais à me demander si Jésus existait vraiment. Alors je me suis dis : « Bon, eh bien je vais lire ce que Ses biographes, Matthieu, Marc, Luc et Jean, ont dit à Son sujet. » Même du haut de mes 12 ans, je fus surpris par ce que j’ai découvert, notamment lorsque j’ai commencé à lire le « sermon sur la montagne ». Jésus déclara par exemple : « Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-​lui aussi l’autre » (Matthieu 5 :39). Je me disais que cet enseignement était révolutionnaire ! Avec ma compréhension limitée, mon approche de la vie commença malgré tout à changer, même si je ne fus appelé à la véritable repentance que bien des années plus tard. Beaucoup de gens ont vécu une expérience similaire. Dans son livre L’homme que personne ne connaît, l’écrivain Bruce Barton raconte comment il « tourna le dos » au faux Jésus présenté au catéchisme : « Le petit garçon [Barton parle ici de lui à la troisième personne] regardait l’image accrochée sur le mur de la classe de religion du dimanche. On y voyait un jeune homme pâle avec des bras flasques et une expression triste. Le jeune homme avait des moustaches rousses. Puis le petit garçon regardait sur l’autre mur. Il y avait Daniel, ce bon vieux Daniel, debout au milieu des lions. Le petit garçon aimait Daniel. Il aimait aussi David, avec sa fronde qui projeta un caillou dans le front de Goliath. Et Moïse, avec son bâton et son grand

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  13


LE VÉ R I TA B L E JÉ S US - C HR IST

serpent en laiton. Ces trois-là étaient tous des conquérants… mais Jésus ! Jésus était “l’agneau de Dieu”. Le petit garçon ne savait pas ce que cela voulait dire, mais cela faisait penser au petit agneau de Marie [comptine américaine sans aucun lien avec Marie, la mère de Jésus]. Quelque chose d’efféminé, pour les filles. Jésus était aussi “doux et humble”, un “homme de douleur et habitué à la souffrance”. Pendant trois ans, il passa son temps à dire aux gens ce qu’ils ne devaient pas faire » (The Man Nobody Knows, pages i-ii). Comme Barton, j’avais jadis une fausse idée du vrai Jésus. Peut-être est-ce aussi votre cas ? Mais si vous lisez la Bible, vous serez surpris de découvrir que les images, les concepts et les enseignements populaires présentés comme étant le « christianisme » sont très différents des vérités contenues dans les Écritures. Barton réalisa plus tard la contradiction entre les vrais enseignements de Jésus et la fausse image que le monde donne de Lui. Il écrit au sujet de sa redécouverte du Jésus-Christ de la Bible : « Plus il [Barton] entendait de sermons et plus il lisait de livres, plus il était perplexe. Un jour, il décida de balayer de son esprit ces livres et ces sermons. Il se dit : “Je vais lire ce que les hommes qui ont connu Jésus personnellement ont dit à son sujet. Je vais lire ce qui le concerne comme s’il était un nouveau personnage historique, dont je n’aurais jamais entendu parler auparavant.” L’homme fut stupéfait. Un gringalet ? Mais où avaient-ils bien pu trouver cette idée? Jésus maniait le rabot et l’herminette [sorte de hache] ; c’était un charpentier confirmé. Il dormait à l’extérieur et il passait des journées à marcher près de son lac favori. Ses muscles étaient si forts que lorsqu’il retourna les tables des changeurs de monnaie, personne n’osa s’opposer à lui ! Un rabat-joie ? Il était un des invités les plus en vogue pour les dîners à Jérusalem ! Certains le critiquèrent même car il passait trop de temps avec les publicains et les pécheurs […] et qu’il aimait trop la compagnie. Ils le qualifièrent “de buveur et de mangeur” […] Lorsque l’homme finit sa lecture, il s’exclama : “C’est un homme que personne ne connaît” » (ibid., pages iii-iv).

14  Le Monde de Demain  |  Mai-Juin 2018

Une vérité cachée Comment pouvez-vous commencer à connaître le véritable Jésus ? Il est surprenant de voir que la plupart des traditions religieuses à Son sujet sont fausses – même pour un sujet aussi basique que Sa naissance. Pourquoi Jésus est-Il né ? Notez ce que l’ange déclara à Marie avant Sa naissance : « Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n’aura point de fin » (Luc 1 :31-33). Le message de Jésus concernait le Royaume de Dieu sur Terre ! Il reviendra comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs (Apocalypse 17 :14 ; 19 :16). Il s’assiéra sur le trône de David et Il régnera sur les nations « pour accroître l’empire, pour donner une prospérité sans fin […] à son royaume » (Ésaïe 9 :6, Ostervald). C’est une excellente nouvelle et nous devons tous prier, comme Jésus nous l’a enseigné : « Que ton règne vienne ! » Quand Jésus est-Il né ? Était-ce en décembre, le jour de Noël ? Cela en surprendra peut-être quelquesuns, mais nous sommes certains que ce ne fut pas le cas. Notez l’environnement et l’époque de l’année à laquelle l’ange annonça la naissance de Jésus aux bergers : « Or, il y avait dans la même contrée des bergers qui couchaient aux champs, et qui gardaient leurs troupeaux pendant les veilles de la nuit » (Luc 2 :8, Ostervald). La plupart des érudits bibliques admettent sans problème que les bergers ne pouvaient plus être dans les champs en décembre. La saison froide et pluvieuse commençait bien avant le 25 décembre. Jésus est né fin septembre ou début octobre, comme la plupart des commentaires bibliques sérieux le reconnaissent. Pourquoi acceptons-nous aussi souvent des traditions et des enseignements sans les vérifier ? Certains de nos concepts et de nos idées sont en désaccord avec la Bible ! Jésus n’a jamais observé Son anniversaire, pas plus que les apôtres ! Comme le mentionne l’encyclopédie Britannica : « Selon l’almanach romain, la fête chrétienne de Noël fut célébrée à Rome à partir de l’an 336 apr. J.-C. » (“Christmas”, 15ème édition). « Les pères des 2ème et 3ème siècles, tels que Clément d’Alexandrie, Origène et Épiphane, s’opposèrent à Noël car c’était la copie d’une célébration païenne » (“Christianity”, ibid.). Lorsque vous lisez le livre des Actes, vous voyez que l’Église apostolique du premier siècle – l’Église

MondeDemain.org


L E VÉR I TAB L E JÉS US -C HRIST

du Nouveau Testament – n’a jamais observé la naissance du Christ. La véritable Église originelle du premier siècle observait les Fêtes bibliques : la Pâque du Nouveau Testament, les Jours des Pains sans Levain, la Pentecôte, la Fête des Trompettes, le Jour des Expiations, la Fête des Tabernacles et le Dernier Grand Jour. Les Écritures rapportent explicitement que Jésus-​Christ observa le Dernier Grand Jour de la Fête. L’apôtre Jean se référait à ce Jour saint lorsqu’il écrivit : « Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se

NOUS NE DEVRIONS PAS ACCEPTER DES ENSEIGNEMENTS ET DES TRADITIONS SANS LES VÉRIFIER ! tenant debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture » (Jean 7 :37-38). Le christianisme traditionnel marche-t-il dans les traces du Christ, comme l’apôtre Pierre nous a dit de le faire (1 Pierre 2 :21) ? Observe-t-il le sabbat hebdomadaire – le septième jour de la semaine – comme Jésus le fit ? Jésus déclare à cet effet que Lui, « le Fils de l’homme est maître même du sabbat » (Marc 2 :28). Comme nous le savons en lisant Genèse 2 :3, Dieu sanctifia le septième jour de la création. Pour qui le sabbat fut-il créé ? Jésus répond : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat » (Marc 2 :27). Le sabbat a été fait pour l’humanité tout entière en tant que jour de repos et mémorial de la grande création divine. Souvenez-vous que Dieu a créé toutes choses par Jésus-​ Christ, y compris le jour du sabbat (Éphésiens 3 :9). Le Jésus historique L’historien juif Flavius Josèphe se référa au frère de Jésus, l’apôtre Jacques, qui a écrit l’épître éponyme dans le Nouveau Testament. Josèphe a écrit au premier siècle de notre ère : « Parce que Festus était mort et Albinus encore en route, il [le grand-prêtre] réunit un sanhédrin, traduisit devant lui Jacques, frère de

L EC TU RE C ONS EILLÉE

Jésus appelé le Christ, et certains autres [de ses compagnons], en les accusant d’avoir transgressé la loi, et il les fit lapider » (Antiquités judaïques, livre 20, éditions Leroux, page 943, traduction Julien Weill). Nous avons ici une preuve historique de l’existence de Jésus-Christ. De façon surprenante, certains accepteront le témoigne d’un historien comme Josèphe, mais ils ignoreront le témoignage oculaire des contemporains de Jésus. Matthieu, Marc, Luc et Jean ont tous écrit et rendu témoignage de la vie, des miracles et des enseignements de notre Sauveur. Jean écrivit que lui et les autres apôtres ont non seulement entendu Jésus, mais qu’ils L’ont vu et touché (1 Jean 1 :1-2). Après Sa résurrection, Jésus dit à Thomas, qui doutait, de placer sa main dans la blessure causée par la lance qui L’avait tué : « Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais crois » (Jean 20 :27). Comment ce disciple a-t-il réagi ? « Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu ! » (verset 28). Jésus est mort et Il a été ressuscité. De nos jours, Il est vivant. Si ce n’était pas le cas, nos péchés seraient toujours sur nous et notre foi serait vaine (1 Corinthiens 15 :16-17). Cependant, comme l’explique l’apôtre Paul, il existe une bonne nouvelle ! « Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts. Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts » (versets 20-21). Qui était donc Jésus ? La question la plus importante est : qui est Jésus ? Il est notre Sauveur vivant. Il est notre Souverain Sacrificateur, comme l’explique l’apôtre Paul (Hébreux 3 :1 ; 4 :14). Il est à la droite de Dieu, dans les cieux, où Il « intercède pour nous » (Romains 8 :34). Il reviendra bientôt sur notre planète, la Terre, en tant que Roi des rois et Seigneur des seigneurs (Apocalypse 19 :16), afin d’établir le Royaume de Dieu ici-bas et d’apporter une paix mondiale ! Serez-vous prêt(e) pour Son retour ? Accepterez-vous Son sacrifice, vous repentirez-vous et vivrez-vous une vie d’obéissance à Sa parole ? Remercions Dieu du fait que la Bible nous révèle le véritable Jésus-Christ – le Sauveur aimant et vivant de ce monde ! MD

Votre ultime destinée Le message de Jésus-Christ révèle le formidable but de votre vie. Vous devez le connaître ! Demandez un exemplaire gratuit de notre brochure auprès du Bureau régional le plus proche ou commandez en ligne sur MondeDemain.org

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  15



Dompter le monstre des réseaux sociaux !

N

par Gerald E. Weston

ous sommes tous profondément affectés par les nouvelles technologies. Beaucoup d’entre vous ont une page Facebook, ainsi qu’un compte Twitter, Instagram ou Snapchat. Nous tenons pour acquis les ordinateurs et les réseaux sociaux, comme s’ils avaient toujours existé. Notre monde a bien changé en 30 ans ! Internet est une encyclopédie dans laquelle l’information est facilement accessible. Posez une question à votre smartphone et une voix synthétique vous répondra quelques secondes plus tard. Les enfants peuvent désormais donner des ordres à Alexa et Cortana : « Alexa, nettoie ma chambre » ou « Cortana, allume la lumière. » Les avantages de ces nouvelles technologies, de ces gadgets et de ces logiciels sont évidents, mais des failles commencent-elles à apparaître dans notre monde numérique ? Certaines autorités pensent que oui et elles tirent la sonnette d’alarme. Il y a par exemple des craintes concernant le respect de la vie privée. À quel point notre vie privée est-elle vendue et à qui ? Google, Amazon, Microsoft et les autres nous espionnent-ils ? Qui pourrait bien pirater l’alarme de notre maison ? Mais les craintes vont plus loin. Quel est l’impact de ce nouveau monde sur notre propre personne et vers quoi nous dirigeons-nous ? Internet, les réseaux sociaux et les appareils électroniques qui rendent cela possible changent la façon dont nous passons notre temps, notre communication et nos rapports avec les autres. Prenez par exemple les « assistants vocaux » comme Alexa. Certains responsables publics craignent que les jeunes enfants aient du mal à faire la différence entre les personnes réelles et imaginaires. Ils ont des craintes concernant leurs capacités de communication. Qui leur enseigne à dire s’il vous plaît et merci ? Qui contrôle le

ton de la voix et l’attitude ? Entraînons-nous nos enfants à devenir tyranniques – des « utilisateurs agressifs » d’appareils « conviviaux » ? Se comporteront-ils de la même manière avec les autres personnes ? De plus, Alexa ou Cortana vont-ils remplacer Dieu dans leur vie ? Imaginez : « Alexa, demande à Méditation Studio de diffuser une méditation. » Votre enfant entendra ce genre de réponse : « La respiration lente est une pratique du yoga qui augmente le niveau d’oxygène dans votre cerveau et élimine les toxines, qui réduit le stress, qui stimule le système immunitaire, et qui renforce les poumons et le cœur. » Cela peut paraître innocent, mais est-ce vraiment le cas ? S’agit-il simplement de se relaxer ou cela ouvre-t-il la porte aux pratiques et aux idées hindoues concernant la méditation ? Des conséquences inattendues Ces craintes vous semblent peut-être trop réactionnaires, mais quelques-uns des plus grands noms de l’industrie numérique expriment désormais leur inquiétude au sujet de la direction dans laquelle ils nous ont conduits. Puisque tout est arrivé si rapidement, nous devrions songer à la vérité suivante : cela a produit des conséquences inattendues. Alors que certains entrepreneurs des réseaux sociaux continuent d’amasser de l’argent, d’autres sont inquiets à cause des monstres dont ils ont personnellement participé à la création. Leurs craintes concernent la société en général et les enfants en particulier. Peut-être est-il temps de vous poser les questions suivantes : quel est l’impact des réseaux sociaux et des nouvelles technologies sur ma famille et sur moimême ? La route est belle, mais où me conduit-elle ? Dans un article récent de Russia Today, intitulé « Des études montrent que l’addiction au téléphone portable peut détériorer la chimie du cerveau », nous

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  17


LES R É S E AUX SOCI AUX

lisons que « des scientifiques de l’université de Corée ont découvert que les adolescents qui utilisaient leurs appareils mobiles de façon obsessive enregistraient des scores plus élevés aux tests standardisés de détection de troubles mentaux. Cette étude a mesuré l’impact d’Internet et des smartphones sur la routine quotidienne, la vie sociale, la productivité, le rythme du sommeil et les émotions. » La même source rapporte que « 46% des Américains [disent] ne pas pouvoir vivre sans leur smartphone, selon une étude du Pew Research Center. Les scientifiques se penchent de plus en plus sur les perturbations du cycle glutamate/GABA-glutamine à cause de la diversité des conditions et des troubles neurologiques tels que l’épilepsie, la maladie d’Alzheimer et l’autisme » (RT.com, 14 décembre 2017). Bien entendu, c’est une hyperbole de déclarer « ne pas pouvoir vivre sans leur smartphone », mais cela montre la dépendance engendrée par ces appareils et leur importance dans la vie de beaucoup trop de gens. Les qualifier « d’addictifs » n’est pas une exagération. Certains créateurs et dirigeants de réseaux sociaux l’admettent désormais. Des acteurs significatifs de la Silicon Valley envoient des signaux d’alerte. Sean Parker n’est peut-être pas aussi connu que Mark Zuckerberg, mais son influence affecte chaque utilisateur de Facebook. Vivre avec des regrets Parker est un « géant » des réseaux sociaux. Selon sa fiche rédigée sur Biography.com, « un chouchou du monde technologique. Après des débuts de hacker pendant son adolescence, Parker montra son génie précoce en tant que co-fondateur du service de partage de fichiers Napster. Plus tard, il fut le premier directeur de Facebook. Il possède une fortune estimée à plus de 2 milliards de dollars. » Parker a récemment alerté sur les dangers et les dommages causés à la culture et aux individus par les plateformes comme Facebook et Twitter. Fin 2017, il expliqua comment Facebook avait été délibérément conçu pour provoquer une addiction chez ses utilisateurs : « L’idée derrière la création de ces mécanismes, Facebook en tête […] était : “Comment pouvons-nous accaparer le maximum possible de votre temps et de votre attention ?” Cela signifie que nous devons régulièrement vous donner un peu de dopamine, comme lorsqu’un utilisateur aime ou commente une de vos photos, ou un message, ou n’importe quoi d’autre […]

18  Le Monde de Demain  |  Mai-Juin 2018

C’est une boucle de validation et de reconnaissance sociale […] exactement ce que je recherchais en tant que hacker, car vous exploitez une vulnérabilité de la psychologie humaine. Les inventeurs, les créateurs – c’est moi, c’est Mark [Zuckerberg], c’est Keven Systrom avec Instagram, ce sont tous ces gens-là – nous étions conscients de tout cela et nous l’avons fait malgré tout » (Axios.com, 9 novembre 2017). Un peu plus tôt dans l’interview, Parker admettait également : « Je ne sais pas si je comprenais réellement les conséquences de ce que je disais [en faisant la promotion des réseaux sociaux], à cause des conséquences inattendues d’un réseau lorsqu’il grandit pour atteindre un ou deux milliards de personnes et […] cela change littéralement votre relation avec la société, avec les autres […] Cela interfère probablement de façon étrange avec la productivité. Dieu seul sait comment cela affecte le cerveau de nos enfants » (ibid.). La boîte de Pandore Evan Williams est un autre « géant » des réseaux sociaux. Il est le co-créateur de Blogger et un des fondateurs de Twitter, dont il est l’actionnaire principal – ce ne sont pas de petites références. Un article du New York Times l’a qualifié « d’homme qui a ouvert la boîte de Pandore » en disant : « Avant lui, les gens avaient peu d’endroits où exprimer leurs émotions débordantes et leurs opinions les plus folles, à moins d’écrire une lettre à un journal ou d’haranguer ses voisins. » À la question de savoir où cela nous mène, il a répondu : « “Je pense qu’Internet est détraqué.” C’est son opinion depuis plusieurs années déjà, mais la situation se dégrade. “Et de plus en plus de personnes se rendent compte que c’est détraqué” » (NYTimes.com, 20 mai 2017). L’article continue en décrivant que « des gens utilisent Facebook pour mettre en scène des suicides, des bastonnades et des meurtres, en temps réel. Twitter est un repère de trolls [polémiques créées volontairement] et d’abus qui semblent impossibles à arrêter. Les fake news [fausses nouvelles] sont partout, qu’elles soient lancées par idéologie ou par profit. » Evan est passé par là. Il est considéré comme une personne ayant réussi, mais est-il vraiment heureux ? « Après la gloire et la fortune viennent les regrets. M. Williams essaie de réparer ce qu’il peut. Tout comme Google, Facebook et même Twitter à certains égards. C’est le temps des rustines et des promesses.

MondeDemain.org


L ES R ÉS EAUX SO CIAUX

Comme le dit M. Williams, le problème d’Internet est qu’il récompense les extrêmes. Par exemple, si vous êtes au volant et que vous voyez un accident, il est évident que vous allez regarder. Tout le monde va regarder. Internet interprète ce comportement en disant que tout le monde demande à voir des accidents de voiture et il essaie de leur en fournir. » Evan Williams reconnaît aussi : « “Je pensais qu’une fois que tout le monde pourrait parler librement, échanger des informations et des idées, le monde serait automatiquement plus agréable. Je me suis trompé” » (ibid.). La perte de la liberté d’expression Internet en général et les réseaux sociaux en particulier sont réputés pour être un espace de liberté de parole. Mais c’est un mythe ! Les dirigeants de la Silicon Valley sont connus pour être parmi les personnes les plus libérales et ils changent le monde selon leur vision, au moyen du politiquement correct. Les jeunes milléniaux répètent les idées lancées par des professeurs libéraux à l’université. Cela a provoqué une réaction brutale de la part de ceux qui voient leur pays perdre son identité et ses valeurs historiques. Ce contrecoup peut prendre la forme de propos haineux néonazis ou suprématistes. Et cela « justifie » les tentatives de supprimer toute idée qui pourrait être un appel à la haine. Les incitations à la haine existent réellement et elles devraient être condamnées par toute personne dotée de bon sens, mais cela présente un autre

problème : comment définir exactement une incitation à la haine ? Ce n’est pas aussi facile qu’il y paraît, car tout le monde n’en a pas la même définition. Parfois, ce que la gauche intolérante qualifie d’incitation à la haine n’est rien d’autre qu’une divergence d’opinion politiquement incorrecte. Les opposants à l’avortement, qui pensent sincèrement que c’est un meurtre et qui défendent les humains les plus vulnérables, sont représentés comme des fascistes propageant la haine. Cependant, ceux qui se vantent d’être pro-avortement, en soutenant le démembrement de petits enfants et le fait de les aspirer hors du ventre de leur mère, ne sont jamais assimilés à un « groupe de propagande haineuse ». Si quelqu’un n’aime pas cette description de l’avortement, il faut pourtant vous y faire ! Ouvrez les yeux car c’est exactement comment cela se passe dans la majorité des cas. Pourquoi le fait de dire la vérité est-il qualifié de « haine » ? Cependant, à cause des véritables discours de haine qui essaient d’exacerber la violence entre les gens, ainsi que des fake news et des propos vulgaires, il est compréhensible qu’il y ait une demande générale de surveiller et d’effacer de tels messages sur les réseaux sociaux et sur Internet en général. En 2017, Google a employé 10.000 personnes rien que pour cela. Twitter vient de lui emboîter le pas : « Les changements annoncés le mois dernier [novembre 2017] ont élargi la “politique en matière de conduite haineuse” de Twitter afin de suspendre de façon permanente un compte […] qui diffuserait “des menaces violentes, des insultes, qualificatifs et clichés racistes et sexistes, des comportements incitant à la peur, ou tout autre contenu dégradant une personne” […] L’imagerie haineuse est désormais régie par la “politique Twitter en matière de contenus multimédias”, qui inclut “les logos, symboles ou images dont le but est d’encourager l’hostilité et la méchanceté à l’encontre d’autres personnes sur la base de leur race, religion, handicap, orientation sexuelle ou origine ethnique/nationalité”. Ces politiques s’appliquent “sur la plateforme comme en dehors” » (FoxNews.com, 18 décembre 2017 ; “Règles et politiques”, Twitter.com). Voyez-vous le danger ? Comment vont-ils définir les « clichés sexistes », l’incitation à la peur ou le contenu « dégradant une personne » ? Comment vont-ils déterminer ce qui encouragerait l’hostilité contre une religion ou une orientation sexuelle ? Vu le

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  19


LES R É S E AUX SOCI AUX

politiquement correct, les micro-agressions et la facilité avec laquelle les professeurs libéraux à l’université convainquent leurs étudiants qu’ils devraient se sentir offensés, ne voyons-nous pas où tout cela nous mène ? Si vous avez des doutes sur cette tendance intolérante et la censure croissante des contenus légitimes, lisez l’exemple suivant de la chaîne PragerU (vidéos informatives du média conservateur “Université Prager”) sur YouTube. Cette chaîne a eu tellement de vidéos bloquées sur cette plateforme qu’elle a assigné en justice Google (le propriétaire de YouTube) en 2017. Ceux qui connaissent PragerU savent qu’ils

réseau de 160 établissements à travers les États-Unis, se tient à l’écart des nouvelles technologies – au point que les ordinateurs, les tablettes et les smartphones sont interdits en classe ! « Les principaux supports d’enseignement de l’école n’ont rien de high-tech : des stylos et du papier, des aiguilles à tricoter et, parfois, de la boue. Il n’y a aucun ordinateur. Aucun écran. Ceux-ci sont interdits en classe et l’école déconseille aussi leur utilisation à la maison. À travers le pays, les écoles s’empressent de fournir des ordinateurs dans chaque classe et de nombreux responsables disent qu’il serait insensé de ne pas le faire. Mais le point de vue opposé se trouve juste à l’épicentre de l’économie numérique, où certains parents et enseignants ont un message à partager : les ordinateurs et l’école ne font pas bon ménage » (ibid.). Comme l’explique Adam Alter, professeur à l’université de New York : « Il est frappant de constater que 75% des enfants [de cette école Waldorf ] ont pour parents des cadres de la haute technologie de la Silicon Valley. Ces personnes qui vantent publiquement les vertus des produits qu’ils fabriquent décident dans le même temps, en tenant compte de ce qu’ils savent, de ne pas envoyer leurs enfants dans une école qui utiliserait cette même technologie » (BusinessInsider.com, 23 mars 2017). Toni Hassan, rédacteur pour le journal australien Sydney Morning Herald, a intitulé un de ses articles « Facebook déchire la société, et d’autres raisons pour lesquelles abandonner les réseaux sociaux ». Il écrit : « Lorsque Chamath Palihapitiya a rejoint Facebook en 2007, il y avait 50 millions d’utilisateurs. Lorsqu’il en est parti quatre ans plus tard, il y en avait 800 millions. Il était vice-président pour la croissance du nombre d’utilisateurs. Désormais, il ressent une immense culpabilité. » Hassan précise encore : « Même si nous avons fait semblant de dire qu’il n’y aurait pas de mauvaises conséquences, je pense que nous savions tous, quelque part au fond de nous-mêmes… je pense que nous étions conscients que quelque chose de mauvais pourrait se produire […] La boucle de validation, activée par la dopamine, que nous avions créée est en train de détruire le fonctionnement de la société. L’absence de discours civilisé et de coopération, la désinformation, les fausses nouvelles, et ce n’est pas un problème américain – cela n’a rien à voir avec les

“CELA CHANGE LITTÉRALEMENT VOTRE RELATION AVEC LA SOCIÉTÉ, AVEC LES AUTRES…” ne transgressent pas les interdictions mises en place par Google. Leurs vidéos ne contiennent pas de propos dangereux, ni de nudité ou de contenu sexuel. Ils n’utilisent pas de contenu violent ou explicite. Ils respectent les droits d’auteur, ils évitent le spam, les métadonnées trompeuses et les fraudes, et ils ne font rien qui puisse mettre les enfants en danger. Dans le communiqué de presse de PragerU annonçant le procès intenté à Google et YouTube, ils ont cité l’ancien gouverneur de Californie, Pete Wilson : « C’est purement et simplement une atteinte à la liberté d’expression, une censure entièrement basée sur des objections idéologiques imprécises contre le message ou l’identité perçue et le point de vue politique de l’orateur » (PragerU.com, novembre 2017). L’école Waldorf dans la Silicon Valley En 2011, le New York Times avait publié un article au sujet d’une école privée située à Los Altos, en Californie, au cœur de la Silicon Valley : « Le directeur technique d’eBay envoie ses enfants [dans cette école]. Tout comme les employés des géants de la Silicon Valley, tels que Google, Apple, Yahoo et Hewlett-​ Packard » (22 octobre 2011). Avec des frais de scolarité de plus de 17.000$ annuels par élève à l’école primaire, il est logique de s’attendre à ce que les enfants de cette élite salariale reçoivent une éducation particulièrement solide. En revanche, voici ce qui est surprenant : cette école Waldorf, qui fait partie d’un

20  Le Monde de Demain  |  Mai-Juin 2018

MondeDemain.org


L ES R ÉS EAUX SO CIAUX

[fausses] publicités russes – c’est un problème mondial » (SMH.com.au, 15 décembre 2017). Il est intéressant de noter que Mark Zuckerberg étudiait à la fois la psychologie et l’informatique à Harvard, mais rien dans cet article n’est destiné à dire du mal à son sujet ni au sujet des autres. Au départ, ils étaient tous de jeunes gens très intelligents qui ont essayé de réussir en affaires. Certains pensaient qu’ils pouvaient façonner un monde meilleur – mais il y a toujours des conséquences inattendues. Certains font désormais acte de contrition et ils essaient de réparer ce qu’ils peuvent. Il faut du courage pour oser parler comme certains l’ont fait. Cependant, la Bible fait mention d’un être spirituel qu’elle qualifie de « prince de la puissance de l’air » qui dirige « le train de ce monde » (Éphésiens 2 :2). Il séduit le monde entier (Apocalypse 12 :9). Dompter le monstre à plusieurs têtes Le plus grand frein à tout changement est de refuser d’admettre que vous-même devriez changer. Tout comme un alcoolique vit dans le déni, une personne accro à un ou plusieurs réseaux sociaux refusera généralement d’accepter son addiction. D’autres reconnaissent volontiers qu’ils ont développé une dépendance, mais ils n’y voient rien de mal. Comme nous l’avons montré dans cet article, certains individus qui ont contribué à la création de ces technologies et de ces plateformes pensent qu’elles représentent un grand problème. Comme l’a déclaré Sean Parker : « Dieu seul sait comment cela affecte le cerveau de nos enfants. » Les réseaux sociaux sont devenus un monstre à plusieurs têtes impossible à dompter dans notre monde. Il y a la tête de l’addiction, la tête de la désinformation au moyen des fake news, la tête détruisant la communication de vive voix, la tête de l’inactivité physique, ainsi que les têtes de la violence, de la vulgarité et des propos haineux. Dans le même temps, nous avons la tête censurant les pensées légitimes. Cet article ne freinera en rien la course folle de ces médias, mais nous souhaitons vous encourager à dompter ce monstre au sein de votre foyer. La première étape est de regarder en face la réalité du problème. Nous voulons être en contact avec nos enfants, nos petits-enfants, nos parents, nos oncles et

L EC TU RE C ONS EILLÉE

nos tantes. Nous aimons voir des photos d’eux et savoir ce qu’ils ont fait la semaine dernière, mais nous devons contrôler cet usage, comme ce fut le cas pour la télévision avant les réseaux sociaux. Nous devons nous souvenir que cette technologie a été créée dans le but « d’accaparer le maximum possible de notre temps et de notre attention […] Cela signifie que nous devons régulièrement vous donner un peu de dopamine […] C’est une boucle de validation et de reconnaissance sociale. » Peut-être ne comprenez-vous pas exactement comment cela fonctionne, mais plus d’un créateur de plateforme sociale reconnaît que c’était leur but principal dès le début. Nous aurions intérêt à accepter leur confession ! Une fois que vous aurez cerné le problème, vous devrez accepter d’admettre que vous êtes peut-être tombé dans le piège. C’est alors seulement que vous pourrez maîtriser le problème. Une fois que vous l’aurez admis, vous pourrez agir. Établissez des règles pour votre famille et vous-même afin de dompter ce monstre. Voici quelques suggestions : •

• • •

• • •

« Décrochez » des réseaux sociaux et des appareils connectés pendant les repas – mettez-les dans une autre pièce ! Fixez des limites quotidiennes de temps et respectez-les. Notez chaque minute que vous passez sur les réseaux sociaux. N’envoyez jamais de textos et ne consultez jamais les réseaux sociaux lorsque vous êtes en compagnie de quelqu’un – c’est impoli ! Bannissez les écrans tactiles et n’envoyez absolument jamais de textos en conduisant ! Déconnectez-vous un jour par semaine. Déconnectez-vous lorsque vous pratiquez un sport ou un loisir.

La Bible donne également un conseil plein de sagesse : « Tout est permis, mais tout n’est pas utile ; tout est permis, mais tout n’édifie pas » (1 Corinthiens 10 :23), et encore: « Tout m’est permis, mais je ne me laisserai pas asservir par quoi que ce soit » (1 Corinthiens 6 :12). Prenez les choses en main ! Domptez ce monstre ! MD

Principes éternels pour l’éducation des enfants Il est difficile de bien éduquer les enfants de nos jours, mais ce n’est pas impossible – avec l’aide de Dieu ! Demandez un exemplaire gratuit de notre brochure auprès du Bureau régional le plus proche ou commandez en ligne sur MondeDemain.org

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  21


Œuvres Les

DE SES MAINS

La guerre sous votre peau

S

aviez-vous que vous êtes actuellement au centre d’une guerre sans fin ? En fait, celle-ci a lieu sous votre propre peau. Des milliers d’agents pathogènes microscopiques – tels que des bactéries mortelles, des virus, des champignons et des parasites – sont tellement petits qu’ils sont invisibles à l’œil nu, mais ils sont partout. Qu’y a-t-il entre vous et ces menaces afin que vous restiez en vie et en bonne santé ? Une des grandes merveilles de la conception divine est le système immunitaire humain. Un article aussi court ne pourrait jamais recenser toutes les merveilles de notre système immunitaire et ce serait une histoire très difficile à raconter. Cependant, ce bref aperçu nous aidera à nous rappeler que nous avons assurément été créés de façon « si merveilleuse » (Psaume 139 :14). Nous protéger du feu allié Avant même votre naissance, votre corps s’est préparé pour la bataille quotidienne qu’il mènerait ultérieurement. Dans le ventre de votre mère, votre corps a créé les cellules qui deviendraient une partie de l’immense dispositif qu’est le système immunitaire. Ces cellules ont échantillonné les autres cellules saines de votre corps, afin d’apprendre à quoi vous « ressemblez ». Cet aspect de la « mémorisation » du système immunitaire est essentiel. Sans la machinerie moléculaire effectuant cette reconnaissance, vos propres cellules seraient victimes des attaques du système immunitaire, comme des soldats qui mourraient au combat sous le « feu allié ». Mobiliser une armée microscopique Avez-vous déjà noté que votre peau commence à enfler peu après une petite coupure ? Il s’agit du système immunitaire qui se met à l’œuvre !

22  Le Monde de Demain  |  Mai-Juin 2018

Sous la peau, le système immunitaire possède des « sentinelles », comme des soldats qui monteraient la garde le long des murs d’une ville. Lorsque la ville – votre corps – est assaillie, les soldats passent à l’action ! Le système immunitaire envoie des signaux afin d’augmenter le fluide dans les tissus affectés, puis il mobilise des globules blancs et d’autres mécanismes de défense pour combattre les envahisseurs. Lorsque votre peau enfle, cela signifie que l’ennemi est en train d’être combattu ! Les réactions chimiques et les transformations du système immunitaire au cours de cette bataille sont remarquables. Par exemple, une de ces chaînes de réactions crée une machine moléculaire qui perce littéralement les cellules ennemies pour les tuer en les faisant éclater. D’autres globules blancs détruisent les envahisseurs au moyen d’une guerre chimique, en produisant du peroxyde d’hydrogène. Des chercheurs ont même découvert que certains globules blancs emprisonnaient des microbes indésirables dans une sorte de petit récipient avant d’inonder celui-ci avec de l’eau de Javel produite naturellement ! Comme pour une ville prise d’assaut, les premiers soldats peuvent ralentir l’attaque, mais cela n’empêche pas d’autres assaillants de s’engouffrer dans la brèche. Alors que la guerre microscopique se poursuit, le système immunitaire redouble de puissance et de précision dès qu’il reconnaît l’identité exacte de l’assaillant. S’agit-il du virus H3N2 ? Ou de la bactérie Streptococcus pyogenes ? Identifier l’ennemi Selon certaines estimations, le système immunitaire possèderait une bibliothèque de dix milliards de menaces potentielles. Il serait impossible de toutes les décrire, mais ce nombre est probablement plus important que le nombre de menaces qui existent sur Terre ! Par exemple,

MondeDemain.org


LA G UER R E SO US VOTR E PEAU

des scientifiques étudiant la robustesse du système immunitaire chez les mammifères ont injecté des molécules créées par l’homme dans quelques animaux, en sachant que de telles molécules n’existaient pas dans la nature et qu’elles n’auraient jamais pu être rencontrées auparavant par ces bêtes. Ils ont découvert que le système immunitaire de ces animaux possédait déjà une réponse spécialement conçue pour contrer ces molécules ! Comment le système immunitaire reconnaît-il ses assaillants ? Lorsque les cellules « d’intervention d’urgence » se battent au tout début de l’infection, certaines d’entre elles ne se contentent pas de détruire l’ennemi, mais elles le dissèquent et elles transportent les morceaux de l’envahisseur vers les ganglions lymphatiques du corps, afin de « montrer » les restes du microbe ennemi aux autres cellules du système immunitaire. Les cellules défensives qui sont spécialement préparées à combattre cet envahisseur en particulier sont alors activées. D’autres cellules – ainsi que des protéines connues sous le nom d’anticorps – spécifiquement dédiées à lutter contre cet agent pathogène sont produites en masse. Chercher et détruire ! En quelque sorte, la défense initiale est composée des « troupes au sol » de votre corps, tandis que ces défenses spécialisées sont les « forces spéciales ». Par exemple, lorsque les anticorps spécifiques à un envahisseur atteignent la zone infectée, ils se fixent sur le corps étranger et rendent plusieurs de ses fonctions inopérantes. Ils peuvent provoquer l’agglomération des bactéries nocives, les rendant inopérantes. Ils peuvent entraver les parties mobiles des cellules dangereuses afin de les immobiliser. Ils interfèrent avec le fonctionnement des virus en les empêchant de se reproduire et d’attaquer les cellules saines. Ils marquent aussi les microbes dangereux, en les désignant comme cibles à abattre en priorité.

Molécules d’anticorps conçues pour agglomérer des agents pathogènes spécifiques

Ce processus est très efficace – et plus l’infection se poursuit, plus son efficacité s’améliore. Lorsqu’un agent pathogène spécifique a été identifié, les cellules produisant ces anticorps se reproduisent, mais elles commencent aussi des « expérimentations » – en produisant de légères variations de l’anticorps pour voir si sa fixation sur le microbe peut être améliorée. Au fil du temps, le système immunitaire « apprend » comment fixer de plus en plus efficacement des molécules sur les envahisseurs, non seulement en accélérant la vitesse de destruction, mais aussi en améliorant la bibliothèque du système immunitaire, afin de détruire plus rapidement l’ennemi la prochaine fois qu’il se présente. Ce que l’évolution ne peut pas expliquer L’idée qu’un tel système, extraordinairement complexe, ait pu « évoluer » au moyen de petites étapes progressives – sur des milliers ou des millions d’années – est irrationnel. Les théoriciens du design intelligent qualifient l’exemple du système immunitaire de « complexité irréductible ». Un tel dispositif ne peut pas se développer au fil du temps, car si une pièce complexe et fondamentale venait à manquer, même partiellement, cela rendrait tout le système immunitaire inutile ou dangereux. Le biochimiste Michael Behe l’a écrit dans son ouvrage déterminant La boîte noire de Darwin : « Diversité, reconnaissance, destruction, tolérance, tous ces systèmes et d’autres encore interagissent les uns avec les autres. Quelle que soit la façon dont on tourne les choses, des exigences multiples et imbriquées font obstacle à une explication gradualiste du système immunitaire. En tant que scientifiques, nous désirons comprendre comment ce magnifique système est apparu, mais la complexité du système voue toute tentative d’explication darwinienne à l’échec » (Presses de la Renaissance, page 195, traduction Gilbert Thill et Alessia Weil). Notre système immunitaire n’a pas évolué. Il porte la marque de la planification et du design créés par Celui qui possède une intelligence et une puissance tellement supérieures aux nôtres. Jusqu’au retour de Jésus-Christ, qui initiera le « rétablissement de toutes choses » (Actes 3 :21), notre monde restera un mélange de bénédictions et de dangers. Mais Dieu ne nous a pas laissés sans défense ! Comme le roi David, nous pouvons avoir l’assurance qu’Il n’a pas oublié l’œuvre de Ses mains (Psaume 138 :8). —Wallace Smith

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  23


RÉFORME PROTESTANTE SUITE DE LA PAGE 9

continentaux aidèrent à rédiger les livres de prières et la liturgie (History of the Christian Church, George Fisher, pages 357-358). Pendant cette période, les bases du protestantisme anglais furent définitivement posées. Mais, comme nous l’avons vu, c’est le protestantisme des réformateurs allemands qui fut importé par petites touches. Le règne sanglant de la reine Marie Les avancées réformatrices s’arrêtèrent brusquement avec la mort prématurée d’Édouard VI en 1553 et l’accession au trône de la reine catholique Marie Tudor. Grâce à la connivence de quelques aristocrates protestants, Marie obtint la sympathie de la plupart de ses sujets lorsqu’elle fut couronnée (Walker, page 405). Elle avança d’abord avec prudence, en suivant le conseil astucieux de son cousin, l’empereur Charles Quint. Rapidement, le Parlement fit volte-face en déclarant valide le mariage de sa mère avec Henri VIII. Les attitudes capricieuses des monarques et des dirigeants politiques anglais à l’égard du mariage sont consternantes. Leurs actions n’étaient qu’une honteuse parodie des paroles du Christ : « Ce donc que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Marc 10 :9, Darby). Ces actions montrent aussi que le cœur du peuple britannique n’était pas tout à fait convaincu de sa « nouvelle » foi protestante. Un érudit anglais a cyniquement rapporté : « Avec le parlement, Marie n’avait aucune difficulté. Comme un contemporain l’avait fait remarquer, ils auraient voté l’établissement de la religion mahométane avec le même empressement et le même zèle si la reine l’avait demandé » (The Reformation, J.A. Babington, page 286). Sans grande opposition, Marie persuada le Parlement de révoquer la législation ecclésiastique votée sous le règne d’Édouard et le culte public fut restauré sous la forme qu’il avait au cours de la dernière année d’Henri VIII. Mais Cranmer était désormais emprisonné et une grande partie des protestants les plus sincères s’étaient enfuis sur le continent. À la même époque, Marie se maria avec le fils de l’empereur Charles Quint, Philippe – qui allait bientôt devenir Philippe II d’Espagne. La crainte de la domination catholique et espagnole rendit ce mariage extrêmement impopulaire auprès des sujets de Marie et elle perdit une grande partie du soutien public suite à cette décision (Histoire de l’Église chrétienne, Fisher, page 359).

24  Le Monde de Demain  |  Mai-Juin 2018

Bloody Mary – Marie Ière dite « la sanglante » (18 février 1516 – 17 novembre 1558) Les nobles anglais craignaient à présent de perdre les biens ecclésiastiques qu’ils avaient pillés et des soulèvements eurent lieu. Au cours de cette période, il est difficile de dire si ces incidents furent provoqués par leurs convictions protestantes ou par leur nationalisme anglais (Hausser, page 569). Marie « la sanglante » (Bloody Mary) commença bientôt à exterminer ses ennemis et 50 personnes furent pendues en février 1554. L’innocente lady Jeanne Grey et son mari, lord Guildford Dudley, furent exécutés au motif fallacieux d’avoir conspiré contre la couronne. Marie n’avait jamais eu beaucoup d’affection pour sa sœur Élisabeth et elle la fit emprisonner à la tour de Londres. Pendant toutes ces années, Élisabeth évita prudemment de faire quoi que ce soit qui puisse éveiller les soupçons de Marie à son sujet et elle conserva ainsi la vie sauve (Hausser, pages 570-573). Dès le début de cette persécution, les nobles et le parlement anglais étaient prêts à abandonner le protestantisme et « à régulariser l’Église et sa doctrine selon le plaisir du pape si personne n’interférait avec la répartition des biens de l’Église… » (Hausser, page 571). Cela montre clairement que ces nobles étaient davantage concernés par leur convoitise de l’argent et du pouvoir, que par leur volonté de trouver la véritable religion. Une fois que Marie permit aux désormais ex-​ protestants de conserver les biens ecclésiastiques pillés, le Parlement consentit aussitôt à obéir au pape et à renouveler les édits contre les hérétiques. Ceux qui continuaient à s’opposer à la religion catholique commencèrent à être activement persécutés. Au cours

MondeDemain.org


L’AN G L ETER R E S E R EB EL L E CO N TR E ROME

des trois dernières années du règne de Marie, environ 270 « hérétiques » protestants furent brûlés vifs, dont 55 femmes et quatre enfants (Hausser, page 571). La plupart de ces personnes restèrent fidèles à leurs convictions protestantes jusqu’à la fin. Leur dirigeant spirituel, Thomas Cranmer, qui avait été archevêque de Canterbury sous Henri VIII et Édouard VI, ne fut pas aussi constant qu’eux. Il renia d’abord ses convictions protestantes sous le règne de Marie en espérant avoir la vie sauve. Mais lorsqu’il comprit qu’il mourrait quoiqu’il advienne, son courage réapparut. Il revint sur son reniement, en déclarant qu’il était protestant et il mourut dignement. Comme Fisher le fit remarquer : « Dans quelle direction serait-il allé s’il avait eu la vie sauve ? Il est impossible de le savoir… » (Babington, page 328). Sous la reine Marie, le gouvernement poursuivit les protestants comme des criminels. Cela engendra naturellement une haine contre Rome au sein du peuple anglais. Pas à cause d’un véritable sentiment religieux, mais l’idée émergeait, d’un point de vue politique, que « le protestantisme et la nationalité anglaise étaient identiques » (Hausser, page 573). Lorsque nous voyons le fort sentiment « protestant » parmi les peuples de souche britannique, nous devons en comprendre la raison. Un esprit de nationalisme anglais se développa en opposition à Rome. C’est une religion nationale qui a perduré en Angleterre jusqu’à aujourd’hui. Comme beaucoup d’observateurs l’ont fait remarquer, son histoire a toujours varié en se basant davantage sur la politique et le pouvoir que sur des motifs religieux sincères. Le peuple anglais demeura partiellement dans une situation de rébellion jusqu’à la mort de la reine catholique Marie en novembre 1558. La nation accueillit à présent sa sœur, Élisabeth, sur le trône (Fisher, page 362). L’établissement du protestantisme anglais Comme Henri VIII l’avait fait auparavant, Élisabeth s’attribua rapidement le rôle de chef de l’Église d’Angleterre. Cependant, puisque le titre de « chef suprême » était remis en question par les catholiques, elle prit celui de « gouverneur suprême » de l’Église nationale (Walker, page 414). Petit à petit, les principes protestants mis en place sous Édouard VI furent réintroduits. La loi d’uniformité de 1559 restaura l’usage du livre de prières

d’Édouard VI dans toutes les églises. Tous les habitants étaient obligés d’assister à l’Église nationale, au risque d’être condamnés à une amende, sauf pour « raisons de force majeure ou excuse légitime » (A Short History of the Christian Church, John Moncrief, page 339). Babington écrivit au sujet de la versatilité hypocrite de la situation « religieuse » en Angleterre à cette époque : « En l’espace de quelques années, le Parlement britannique renia officiellement ses croyances religieuses pour la troisième fois. Il est inutile de vouloir donner une raison crédible à cela. Le fait de penser qu’en faisant ces changements, les législateurs héréditaires et les représentants du peuple anglais auraient été guidés par un zèle spirituel ou une conviction religieuse atteindrait des sommets d’absurdité » (Babington, page 299). Alors que la reine Élisabeth dominait sur les affaires civiles et religieuses, Matthew Parker devint le nouvel archevêque de Canterbury. Sous sa direction, les 42 articles de foi rédigés par Thomas Cranmer furent réduits à 39. En 1571, le Parlement les adopta comme étant la base de la doctrine de l’Église d’Angleterre. Ils établissaient « une forme de doctrine à mi-chemin entre le luthéranisme et le calvinisme » (Church History, J.H. Kurtz, page 315). En réalité, la base religieuse de l’Église d’Angleterre était plutôt un mélange de luthéranisme, de calvinisme et de catholicisme. Les 39 articles étaient principalement basés sur la confession de foi luthérienne (Moncrief, page 339) et, bien entendu, la théorie de Luther sur la justification par la foi seule avait été conservée. Les doctrines de Calvin sur la « sainte Cène » et la prédestination étaient également acceptées. Cependant, de nombreux rites, coutumes et concepts catholiques étaient conservés. « Les trenteneuf articles contiennent de nombreux dogmes protestants, mais ils conservent aussi une grande partie du culte catholique » (Moncrief, page 340). Bien que certaines modifications aient été apportées de temps à autre, les doctrines et la religion instaurées à l’époque de la reine Élisabeth sont restées essentiellement les mêmes au sein de l’Église d’Angleterre actuelle (Church History, James Wharey, page 240). En résumé… Notre but n’est pas de présenter une histoire détaillée des différentes séparations et divisions au sein des trois « branches » principales du protestantisme. Comme

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  25


LA R É FOR M E PR OT ESTA N T E

nous l’avons déjà vu, les doctrines de Luther se répandirent dans le nord de l’Allemagne, puis de là vers les pays scandinaves et le Nouveau Monde. La théologie de Calvin domina la Suisse, certaines régions de France et d’Allemagne, les Pays-Bas et l’Écosse. Plus tard, ses variantes s’implantèrent également en Amérique, particulièrement dans les États de la Nouvelle Angleterre. L’anglicanisme n’a survécu dans sa forme originale qu’en Angleterre. Mais nous le retrouvons au sein des pays du Commonwealth britannique et en Amérique où il a pris le nom « d’Église épiscopale » protestante ou d’autres dénominations qui conservent des croyances presque identiques. Il est important de comprendre, en tant que principe directeur, que chaque grande dénomination protestante doit reconnaître un de ces mouvements réformateurs clé en tant que son ancêtre légitime. Et le luthéranisme, le calvinisme et l’anglicanisme doivent reconnaître qu’ils viennent tous, en premier lieu, de l’Église de Rome. Pour en revenir à l’Angleterre, nous pouvons affirmer que les trois principales Églises qui sont sorties du mouvement « puritain » du 17ème siècle – les presbytériens, les congrégationalistes et les baptistes – doivent une grande partie de leurs doctrines, leurs coutumes et leurs concepts à Calvin. Le mouvement ultérieur des méthodistes, sous John et Charles Wesley, ne changea pas les doctrines de base de l’Église d’Angleterre. Il s’agissait seulement d’une réforme au sein de l’Église anglicane, en rejetant la prédestination et en mettant l’accent sur la sainteté personnelle et une conscience du « témoignage de l’Esprit » dans le croyant (Histoire de l’Église chrétienne, Jesse Lyman Hurlbut, éditions Vida, page 152, traduction Philippe Le Perru). Vers la fin de sa vie, John Wesley exhorta ses disciples à rester dans l’Église d’Angleterre, en déclarant : « Je vis et je meure en tant que membre de l’Église d’Angleterre ; et personne dans mon jugement ne pourra jamais m’en séparer » (Bettenson, page 361). Il est donc clair que l’Église anglicane, qui tire ses origines de Rome, a elle-même engendré d’autres organisations religieuses partageant les mêmes doctrines de base. Nous voulons mettre l’accent sur le fait que toutes les

LEC TU RE CONS EILLÉE

grandes divisions au sein de la « chrétienté » protestante s’accordent sur la plupart de leurs doctrines de base, de leurs traditions et de leurs concepts religieux. Nous verrons plus tard les implications que cela engendre. De retour à la révolte anglaise, nous voyons que la passion incontrôlée du roi Henri VIII pour les femmes et pour le pouvoir fut à l’origine d’une nouvelle organisation religieuse. La vérité brutale est que la « Réforme » en Angleterre fut le résultat de la débauche et qu’elle connut le succès grâce aux pressions politiques et à l’usage de la force ! Un historien protestant de renom admet ainsi que « la caractéristique remarquable de la révolte anglaise est qu’elle ne produisit aucun dirigeant religieux d’exception – pas de Luther, de Zwingli, de Calvin ou de Knox. Avant le début du règne d’Élisabeth, elle ne manifesta pas non plus un réveil spirituel considérable parmi le peuple. Elle est le résultat de pressions politiques et sociales » (Walker, page 415). Comme nous l’avons vu, la révolte anglaise tire son origine dans la débauche et le péché d’Henri VIII. Elle devint populaire auprès du peuple grâce à un esprit de nationalisme et d’antagonisme contre Rome. Sa réussite tient à la cupidité de la noblesse anglaise qui s’appropria les terrains et la richesse des monastères catholiques. Elle fut placée sur le trône au moyen de l’action royale qui disposait d’une puissance sans limite accordée par le Parlement aux monarques anglais. Il est reconnu que ce mouvement n’a pas produit de dirigeants religieux dignes de ce nom. Il n’y eut presque pas de réveil religieux parmi la population. Ses motifs étaient politiques et sociaux. Répondons honnêtement et sans détour aux questions suivantes : s’agissait-il d’un retour au christianisme pur du Nouveau Testament ? S’agissait-il d’une restauration, guidée par l’Esprit, de « la foi transmise une fois pour toutes » ? Dans la prochaine et dernière partie, la véritable signification de tout ce que nous avons vu, ainsi que les réponses à ces questions deviendront claires. Nous devons savoir d’où vient réellement le « christianisme » protestant de nos jours – et nous devons savoir où il se dirige ! Ne manquez pas la dernière partie de cette importante série d’articles ! MD

L’Église de Dieu à travers les âges Lisez la véritable histoire du « petit troupeau » de Dieu au fil des siècles. Demandez un exemplaire gratuit de notre brochure auprès du Bureau régional le plus proche ou commandez en ligne sur MondeDemain.org

26  Le Monde de Demain  |  Mai-Juin 2018

MondeDemain.org


Mai 68 et la famille

L

par VG Lardé

a révolution culturelle de Mai 68 fut une charnière entre « l’ancien monde » et la « modernité ». Ce mouvement social a façonné la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Il a apporté de nombreux changements sociétaux et les protagonistes de cette époque ont dominé la politique, les médias et le monde des affaires pendant plusieurs décennies. Cependant, les « soixante-huitards » ont désormais soixante-huit ans ou plus ! La génération du baby-boom est devenue la génération du papy-boom. Leurs enfants (la génération X) et leurs petits-enfants (les milléniaux ou la génération Y) prennent désormais les rennes du pouvoir. Alors que les médias commémorent les 50 ans de cette révolte culturelle, la jeune génération n’hésite plus à remettre en question l’héritage de Mai 68 et certains changements apportés par ce mouvement font désormais l’objet de controverse. Quel est donc l’héritage de Mai 68 ? Et quel est l’impact de cette révolution culturelle sur la société du 21ème siècle ? Les changements politiques, sociétaux et culturels apportés par ces révoltes étudiantes présentent un effet secondaire commun : la destruction de la cellule familiale. Mais s’agit-il réellement d’un effet secondaire, ou s’agit-il au contraire du point central de cette révolution culturelle ? Un mouvement global et durable Le « Mai 68 » français ne fut pas un mouvement isolé. Cette révolte de la jeunesse française s’inscrivait dans un contexte insurrectionnel au sein du monde occidental. Cette même année, il y eut le « Printemps de

Prague » en Tchécoslovaquie, les grandes émeutes américaines suite à l’assassinat de Martin Luther King, le « Lundi de la matraque » pendant lequel 290 manifestants furent arrêtés à Montréal, ainsi que de nombreux autres mouvement sociaux – dont le plus sanglant fut le « massacre de Tlatelolco », au Mexique, où plusieurs centaines de jeunes manifestants (au moins 300 selon les estimations) furent abattus par les forces de l’ordre. Quelles furent les principales « avancées » de cette vague de révolte au cours de l’année 1968 ? Nous pourrions citer la prise du pouvoir intellectuel par une nouvelle génération, la défiance à l’égard du monde politique, la libération sexuelle, l’égalité entre les sexes, le déclin de la religion judéo-chrétienne, l’essor de la société de consommation, le rejet de l’autorité en général, ainsi qu’un rejet de la culture et des racines de la nation. Dans le même temps, ce mouvement marqua aussi le début d’un totalitarisme idéologique et les prémices du politiquement correct. Bien entendu, il s’agit ici des grandes tendances qui s’imposèrent au fil du temps, car « dans le mouvement de 68 se mêlent une aspiration démocratique et un vertige messianique, une volonté libertaire et des comportements totalitaires, une incroyable modernité et un affligeant archaïsme, le besoin d’une générosité collective et l’affirmation d’un individualisme exacerbé » (Mai 68 raconté à ceux qui ne l’ont pas vécu, Patrick Rotman, éditions du Seuil, 2008, page 14). Cet auteur ajoute également que « Mai 68, ce ne sont pas dix semaines, mais dix ans qui ont changé la société française. 68 est l’épicentre d’une secousse sociale et culturelle qui a commencé au milieu des années soixante et s’est prolongée jusqu’au creux des années soixante-dix » (ibid., page 10).

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  27


M A I 6 8 E T LA FA M I L L E

Rapidement, ce mouvement gagna l’ensemble de la sphère politique. L’affrontement initial entre droite et gauche, républicains et socialistes, s’atténua au fil des ans pour aboutir à une cohabitation pacifique. « En 1981, ce fut un socialiste – François Mitterrand – qui se hissa à la tête de l’État [français] ; par la suite, il dut “cohabiter” un temps avec l’opposition, majoritaire à l’Assemblée nationale. On craignit une épreuve de force ; elle n’eut pas lieu » (L’ère du nucléaire, éditions Time-Life, page 56, traduction Paul et Christiane Duval). La société de consommation Une certaine mouvance issue de Mai 68 s’est engagée dans l’écologie et la préservation de la planète, en s’opposant au nucléaire, en prônant la non-violence et en lançant des ONG comme Médecins sans frontières. Mais force est de reconnaître qu’il ne s’agit pas de la tendance « victorieuse » qui a dominé la scène politique et sociale au cours des décennies suivantes. Au contraire, ces années-là ont engendré une société de consommation, basée sur l’immédiateté et la gratification instantanée. Petit à petit, il est devenu banal de posséder un appareil photo, une ligne téléphonique, un téléviseur, une console de jeux vidéo, un caméscope, un ordinateur, une connexion Internet, une tablette tactile – et finalement un téléphone portable qui regroupe toutes les fonctions précédentes. Tous ces gadgets ont contribué à développer une culture de l’instantané et du « jetable » ; des choses sans valeur qui disparaissent dès que la mode est passée, aussitôt remplacée par une nouvelle tendance avec de nouveaux critères éphémères. Il faut du neuf. Il faut du changement. Il faut de la nouveauté. Les gens se lassent très vite de ce qu’ils possèdent et cela engendre un sentiment de frustration. Il faut vivre dans une évolution et un changement permanents. « Mais ne nous y trompons pas, ce n’est pas la technique qui transforme la société, c’est plutôt l’imaginaire d’une société qui permet à la technique de se développer dans telle ou telle direction » (L’Empire ludique, Aurélien Fouillet, éditions François Bourin, 2014, page 15). Le lien avec la famille Mais quel est le lien entre tout cela et la famille ? Dans son livre La France d’hier, Récit d’un monde adolescent des années 1950 à Mai 68, le sociologue JeanPierre Le Goff compare le monde « d’avant » avec celui

28  Le Monde de Demain  |  Mai-Juin 2018

En France, 40% des familles monoparentales avec enfants mineurs vivent sous le seuil de pauvreté « d’après » 1968. À la lecture de ce récit sociologique, il est frappant de constater à quel point le monde « d’avant » était marqué par la durabilité et le long terme, tandis que le monde « d’après » est basé sur l’instant présent et le court terme. Voici ce qu’il écrit au sujet du mariage dans les années 1950 : « Il ne fallait pas se tromper dans le choix du fiancé, prendre le temps de le connaître avant de se décider. Les fiançailles étaient faites pour cela et bien que leur rupture soit mal vécue, elles pouvaient permettre d’éviter quelques emballements sans lendemain et des “incompatibilités de caractères”. Une fois le mariage prononcé, il n’était pas religieusement et socialement convenable de rompre l’union » (éditions Stock, 2018, page 68). À la vie, à la mort ! Le mariage était alors inconditionnel. Sauf circonstances exceptionnelles, le mariage était supposé se terminer à la mort d’un des deux conjoints. À cette époque-là, les gens ne jetaient pas, ils réparaient. Cela était vrai pour les objets, mais aussi pour les couples. Certes, le mariage ne réglait pas tout. Il y avait des adultères, de la fornication et des enfants nés hors mariage, mais ce n’était pas la norme. Ces choses avaient lieu, mais elles n’étaient pas approuvées par la société. « Divorces, unions libres, droit à la sexualité pour les jeunes, homosexualité revendiquée, libération de la parole et des images sur l’érotisme et la pornographie…, tous ces sujets ne sont plus considérés comme tabous dans les sociétés occidentales contemporaines […] Dans ces évolutions, les événements de mai 1968 en France ont joué le rôle de puissant catalyseur, en faisant sauter le couvercle d’un puritanisme et d’un ordre moral suranné » (“Mai 1968 et la libération des mœurs”, Sciences Humaines, n°193, mai 2008).

MondeDemain.org


MAI 68 ET LA FAMILLE

La destruction du mariage En 1970, le journaliste et sociologue Alvin Toffler dressa un portrait inquiétant, mais réaliste, de la nouvelle conception du mariage. Après avoir déclaré que l’éphémère et la nouveauté sont ligués contre le mariage, voici ce qu’il a écrit dans un chapitre intitulé de façon provocante « Le mariage temporaire » : « À bien y regarder, quelque chose a déjà craqué – l’ancienne volonté de permanence. Des millions d’hommes et de femmes adoptent de nos jours une stratégie qui est à leurs yeux pleine de bon sens sans être révolutionnaire. Au lieu d’opter pour une variante excentrique de la famille, ils font un mariage conventionnel, s’efforcent de le faire “marcher”, puis, quand les chemins des deux partenaires divergent au point que la situation devient inacceptable, ils divorcent ou ils se séparent. La plupart se mettent en quête d’un nouveau compagnon dont le stade d’évolution soit, à ce moment-là, analogue au leur. « À mesure que les relations entre les hommes deviennent de plus en plus éphémères et modulaires, la poursuite de l’amour prend un caractère de plus en plus fébrile, et c’est encore peu dire. Mais les perspectives temporelles changent. Le mariage conventionnel s’avérant de moins en moins apte à remplir sa promesse d’amour éternel, on peut prévoir que le mariage temporaire sera bientôt universellement accepté. Au lieu de se vouer “fidélité jusqu’à la fin de leurs jours”, les couples fonderont un foyer en sachant pertinemment dès le départ que selon toute vraisemblance leur rapport sera de courte durée […] « Selon le professeur Jessie Bernard, sociologue de la famille qui jouit d’un renom mondial, “le mariage multiple est plus répandu chez nous aujourd’hui que dans les sociétés où la polygamie est admise, avec pour seule différence que nous l’avons consacré sous forme de série ou d’enchaînement de mariages et non sous celle d’un ensemble d’unions contemporaines” » (Le choc du futur, éditions Denoël, pages 245-246, traduction Sylvie Laroche et Solange Metzger). Il s’agit ici d’une description de la situation en 1970 ! De nos jours, la France enregistre « 44 divorces pour

100 mariages » et « plus d’un quart des mariages sont des remariages pour au moins un des deux conjoints » (Insee Première, n°1599, juin 2016). De plus, les « variantes excentriques » de la famille mentionnées par Alvin Toffler sont désormais en plein essor. Elles ne représentent encore qu’un faible pourcentage des unions, mais leur acceptation croissante dans la société fait qu’elles ne seront plus taboues pour la prochaine génération. Tout comme le « mariage temporaire » ou le concubinage sont devenus la norme pour la génération actuelle. La destruction de la famille Les enfants sont les victimes innocentes de la destruction du mariage. Et malheureusement, une fois adultes, ils auront de fortes chances de reproduire dans leur propre vie le seul schéma familial et social qu’ils connaissent. « En France, deux adultes sur trois vivent en couple. Mais le nombre de séparations et de familles monoparentales a explosé. « Où en est la famille ? Des enfants vivant avec leurs deux parents mariés restent la situation dominante en France, mais les couples se fragilisent : ruptures plus fréquentes, succession des unions au fil des ans, tribus recomposées et bond de la monoparentalité […] « Malgré la diversification des formes de vie de couple et de vie de famille, trois enfants sur quatre habitent avec leurs deux parents en France métropolitaine. Sur les quelque 7,8 millions de familles qui hébergent au moins un enfant mineur à la maison, 70% sont composées de deux parents, mariés ou non, avec le ou les enfants mineurs qu’ils ont eus ensemble » (“Le couple est de plus en plus fragile et cela pèse sur le revenu des femmes”, L’Express, 16 décembre 2015). Ce dernier paragraphe considère « le verre à moitié plein » ! Mais en regardant « le verre à moitié vide », cela signifie qu’un enfant sur quatre n’habite pas avec ses deux parents – cela représente plus de 3 millions d’enfants de moins de 18 ans. Nous voyons aussi que 30% des familles hébergeant au moins un enfant mineur ne sont pas composées des deux parents biologiques – environ 2,3 millions de familles concernées.

Mai-Juin 2018  |  Le Monde de Demain  29


M A I 6 8 E T LA FA M I L L E

« Les unions sont de plus en plus fragiles, comme en témoigne le bond des familles mono-​ parentales. “C’est le type de famille qui s’est le plus développé au détriment des familles traditionnelles” […] Les familles monoparentales représentaient 16% des familles avec enfants mineurs en 1999 et 20% en 2011. La part de ces familles monoparentales a également augmenté en Europe : 14% en 1996, contre 19% en 2012. « Particulièrement touchées par la précarité, 40% des familles monoparentales avec enfants mineurs vivent sous le seuil de pauvreté. « La monoparentalité reste essentiellement maternelle (85%) et s’est surtout répandue parmi les femmes les moins diplômées. En cas de divorce ou séparation, la résidence des enfants chez la mère (75% des cas en 2012) reste bien plus fréquente que la résidence alternée (16%) ou chez le père (7%). « Conséquence : le niveau de vie des femmes recule de 20% l’année suivant la rupture… » (ibid.). Quelle « modernité » y a-t-il dans ces familles brisées, cette pauvreté et ces situations difficiles pour les enfants ? Quelles avancées positives Mai 68 a-t-il apportées ? Un des slogans de cette génération était « Peace and Love » (“Paix et Amour”), mais quelle paix et quel amour reçoivent les enfants vivant dans des familles séparées et déchirées ? Des leçons de l’Histoire L’historien Will Durant, auteur d’une œuvre monumentale en 32 tomes, L’Histoire de la civilisation, fit le parallèle entre le déclin des empires et le déclin de la morale, notamment la destruction du mariage et de la famille. Il nota également que les périodes d’après guerre et les crises économiques furent souvent associées au relâchement des mœurs, dans l’Antiquité comme après la Deuxième Guerre mondiale. Will Durant a écrit qu’au début de l’Empire romain, les hommes se mariaient « dans l’intention raisonnable d’avoir une compagne, des enfants utiles et une vie sexuelle saine […] Le divorce était difficile et rare si le mariage s’était conclu par confarreatio [mariage religieux conclu entre patriciens] » (Histoire de la civilisation, volume 7, pages 126-127, traduction Jacques Marty). Dans les autres formes de contrat de mariage,

30  Le Monde de Demain  |  Mai-Juin 2018

le divorce était plus facile, mais il se limitait essentiellement aux cas d’adultère et de stérilité (ibid., page 128). Plus tard, après une période intense de guerre, « les mœurs, déjà relâchées auparavant par l’enrichissement et le luxe, n’avaient pas gagné à mesure que l’économie versait dans le chaos […] Rome était remplie de gens désormais privés de leurs ressources matérielles et tombés, du même coup, dans l’instabilité morale : soldats qui avaient pris goût aux aventures […] femmes follement enivrées d’indépendance à outrance, coutumières du divorce, de l’avortement, de l’adultère. La stérilité sévissait de plus en plus, au gré d’une vitalité déclinante ; par des sophismes superficiels, on allait jusqu’à se flatter d’en pratiquer le pessimisme et le cynisme » (ibid., volume 8, pages 13-14). Et Durant d’ajouter au sujet de cette période : « On croirait lire une description des grandes villes d’Europe ou d’Amérique après les guerres mondiales » (Les Leçons de l’Histoire, pages 59-60, traduction Laurent Jospin et François Vaudou). Sommes-nous forcés de répéter les erreurs du passé ? En parlant de l’expérience négative de l’ancien Israël, l’apôtre Paul écrivit : « Or, ces choses sont arrivées pour nous servir d’exemples, afin que nous n’ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eu […] Ces choses leur sont arrivées pour servir d’exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles » (1 Corinthiens 10 :6, 11). Allez-vous répéter les erreurs du passé ? Allez-vous succomber aux influences néfastes de Mai 68 ? Ou bien souhaitez-vous apprendre les leçons du passé et appliquer des « recettes qui fonctionnent » afin d’avoir une famille heureuse et stable dans ce monde en ruine ? Des valeurs morales Dans leur ouvrage commun, Will Durant et son épouse Ariel ont écrit : « Jusqu’à nos jours, il n’y a pas eu, dans l’histoire, d’exemple notable d’une société parvenue à maintenir la moralité sans le secours de la religion » (Les Leçons de l’Histoire, page 80). Afin de découvrir comment avoir un mariage durable, demandez notre brochure gratuite intitulée Le plan divin pour un mariage heureux. Dans cet ouvrage, M. Meredith explique, preuves bibliques à l’appui, quel est le mystère du mariage (cf. Éphésiens 5 :22-33) dans le plan de Dieu, pour Son Église et pour l’humanité, car le mariage est non seulement une

MondeDemain.org


MAI 68 ET LA FAMILLE

institution physique, mais aussi une préparation pour la vie éternelle à venir. Nos enfants sont appelés à devenir enfants de Dieu. Quant aux rôles du mari et de la femme, ils nous révèlent une grande leçon spirituelle. Sept « clés » vous permettant de réussir votre mariage sont également révélées dans cette brochure : • • • • • • •

Bâtir un mariage centré sur Dieu Engagement et confiance Une communication sincère Mariage signifie donner de soi-même Apprendre à pardonner Fonder un royaume familial L’attraction physique est importante

Dieu nous a créés et Il a créé l’institution du mariage. Il sait mieux que quiconque comment fonctionnent le corps et l’esprit. Dieu n’a pas créé les hommes inférieurs aux femmes, ni les femmes inférieures aux hommes. Dieu a créé les hommes et les femmes de façon différente, afin qu’ensemble ils deviennent « un » au sein du mariage. Après avoir créé Adam, le premier homme, Dieu déclara : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui » (Genèse 2 :18). Il y a environ 2000 ans, lorsque les pharisiens demandèrent à Jésus s’il était permis de répudier son épouse, Il leur répondit : « N’avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint » (Matthieu 19 :4-6). Alors que les pharisiens insistaient au sujet du divorce, Jésus ajouta : « C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n’en était pas ainsi. Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf

Rédacteur en chef | Gerald E. Weston

Directeur de la publication | Richard F. Ames

Directeur de la rédaction | Wallace Smith

Directeur artistique | John Robinson

Directeur administratif | Dexter B. Wakefield Édition française | Mario Hernandez Rédacteur exécutif | VG Lardé

Correcteurs | Marc et Annie Arseneault

| Françoise Duval

| Roger et Marie-Anne Hardy

Image(s) sous license Shutterstock.com Image(s) sous license Thinkstock.com P.27 Elena Dijour P.28 Denniro

pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère » (verset 8-9). Le mariage selon Dieu dure aussi longtemps que les deux époux sont en vie. Au commencement, il était prévu que seule la mort brise cette union. Et puisque « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement » (Hébreux 13 :8), nous avons la certitude qu’Il a toujours la même vision du mariage qu’il y a 2000 ans lorsqu’Il répondit aux pharisiens. Un choix nécessaire En décrivant notre société, Blaise Pascal avait écrit que « le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et nous disposant toujours à être heureux il est inévitable que nous ne le soyons jamais » (Pensées, éditions du Seuil, 1962, page 48). Le fait de vivre dans une course perpétuelle vers une supposée « amélioration » de nos conditions de vie conduit inévitablement à la culture de la frustration que nous connaissons. Par contre, à travers les exemples du passé et grâce aux instructions disponibles de nos jours, Dieu nous donne les moyens d’être heureux. Si nous suivons Ses lois et Ses commandements, nous connaîtrons inévitablement le bonheur, aujourd’hui et à l’avenir. Pour en apprendre davantage au sujet du mariage et de la famille, lisez nos brochures Le plan divin pour un mariage heureux et Principes éternels pour l’éducation des enfants. Vous pouvez lire ces ouvrages sur notre site Internet MondeDemain.org ou en commander un exemplaire gratuit en écrivant au bureau régional le plus proche de votre domicile (adresses page 4). Il est possible d’avoir un mariage heureux et durable, même dans ce monde troublé, mais vous devez faire un choix. En obéissant aux lois divines concernant le mariage et la famille, vous serez capable de résister aux tentations de notre époque et de procurer le bonheur au sein de votre famille. MD

Le Monde de Demain® est une revue bimestrielle publiée par Living Church of God™ (“Église du Dieu Vivant”), 2301 Crown Centre Drive, Charlotte, Caroline du Nord 28227, U.S.A. Imprimé aux U.S.A. ©2018 Living Church of God. Tous droits réservés. Toute reproduction partielle ou totale est interdite sans autorisation écrite. Le Monde de Demain est une marque déposée en France et dans l’Union européenne et protégée par des traités internationaux. Le symbole ® ici n’indique pas l’enregistrement dans les pays où la marque n’est pas encore enregistrée ou protégée par traité.

Sauf mention contraire : 1) les passages bibliques cités dans cette revue proviennent de la version Louis Segond, Nouvelle Édition de Genève 1979 ; 2) toutes les citations tirées d’ouvrages ou de publications en langue anglaise sont traduites par nos soins. ISSN 2372-1499 (papier) ISSN 2372-1502 (électronique) Postmaster : Send address changes to Le Monde de Demain, P.O. Box 3810, Charlotte, NC 28227-8010.


de LeMonde DEMAIN de LeMonde DEMAIN de LeMonde DEMAIN MondeDemain.org

PROCHAINES ÉMISSIONS

La guerre de l’espace

Où se déroulera la prochaine grande guerre ? S’agira-t-il d’un conflit galactique qui dépassera les limites de notre planète ? 3 mai

de LeMonde DEMAIN

Un songe révélateur

Saviez-vous qu’environ un quart de la Bible est constitué de prophéties destinées à nous révéler l’avenir ? 10 mai

Une grande séduction

Nous vivons à une époque de tromperie, mais la Bible définit clairement ce qu’est la vérité… la seule et unique vérité. 17 mai

Le Monde de Demain Regardez les émissions du Monde de Demain sur notre site Internet MondeDemain.org

Également disponibles sur YouTube.com/mondedemain

Qui sont les anges ?

Peut-on savoir quel est leur rôle et quels sont leurs pouvoirs ? La Bible révèle la nature, le rôle des anges et même leur histoire. 24 mai

La mission de l’Église

Le christianisme traditionnel traverse une crise d’identité et beaucoup de gens ne savent plus à quoi sert leur Église ou quel est son rôle dans leur vie. 31 mai Sous réserve de modifications

Nouvelles et Prophéties

Rubrique actualisée chaque semaine ! Retrouvez ces articles d’actualité à l’adresse : MondeDemain.org/nouvelles-et-propheties


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.