JEAN
TROCCON
L’ILE DE PÂQUES : LES MOAÏS
Le 28 avril 2015 |Par Jean TROCCON
Comment les Moaïs sont arrivées ici ? Lisez la thèse élaborée et déposée de Jean TROCCON, fondateur de la société A2C (http://www.a2c-fr.com) "trouveur "de solutions.
Thèse Le 2015-04-28 Thèse sur le déplacement et l’érection des statues de l’île de Pâques. Depuis fort longtemps je regarde les documentaires sur le sujet. Passionné de manutention lourde, détenteur de plusieurs brevets dans ce domaine, aussi ayant assisté à une conférence il y a peu de temps, étant à la retraite ce qui me donne un peu plus de temps, je me suis penché sur le sujet, car aucune thèse ne m’avait convaincu et j’en ai tiré les conclusions après avoir regardé beaucoup de photos et des vidéos sur « youtube » - toutes les thèses évoquées font état du transport, mais jamais comment ces statues ont été sorties de la carrière, ni comment elles ont été mises « debout ». Concernant la marche « debout » bien que réalisable, je ne vois pas cette solution possible sur des kilomètres et sur des sols plans obligatoires dans ce cas ? - ma thèse par contre fait état de l’ensemble : extraction de la carrière, transport sur de relatives longues distances, et surtout érection et ceci avec simplement du bois (troncs et pieux) et cordes. - J’ai pu remarquer que les statues sont « relativement » cylindriques sur au moins 60/65% de leur hauteur depuis le sol, si ledit cylindre est un peu ovoïde ce n’est pas un handicap mais peut-être même un atout pour la vitesse de déplacement, de même qu’une forme en tonneau remarquée sur certaines peut être bénéfique pour prendre des virages ; le poids bien entendu est aussi de la même proportion et même plus, je dirais 70/75% cela étayé par les photos où l’on a creusé autour de la portion enterrée. (A ce sujet je conteste aussi la thèse du « remblaiement naturel » vu les conditions géologiques en seulement 400 ans) reste cependant une question : pourquoi la partie enterrée est-elle sculptée ?? - J’ai aussi remarqué l’étroitesse des épaules, donc peu dépassantes du cylindre évoqué ci-avant d’où peu d’ovoïdité sur l’ensemble. plus tard j’évoquerai une éventuelle hypothèse sur le chapeau, celui-ci étant apparu comme plus récent d’après les dires. - Pour moi les statues ont été tout simplement roulées à l’aide de cordes, déjà dans la carrière où il a suffi de faire 2 trous dans la membrure étroite la reliant encore au sol pour y passer celles, une extrémité de chaque corde fixée solidement au sol sur des pieux, l’autre extrémité (certainement avec des nœuds pour une meilleure prise) actionnée par un certain nombre de personnes. Ainsi la membrure reliant encore la statue au sol « cassait », la statue basculait d’un quart de tour, tout en étant stoppée par au moins 2 cordes dont les extrémités étaient fixées au sol sur des pieux (ou dans des anfractuosités taillées dans la tuff) ; les sculpteurs enlevaient alors tout ce qui dépassait, puis on descendait par paliers plus ou moins longs selon la pente et le poids de la statue. Ceci évitait la prise de vitesse et reposait les hommes. Ainsi par jeux de cordes successifs, ancrés au fur et à mesure dans des trous préalablement creusés, on arrivait en bas de la pente. - Arrivée en bas de pente on la faisait rouler, tout en sachant qu’il fallait avoir mis en place à l’avance au moins 2 autres cordes et ainsi de suite jusqu’au point de dépose.
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Cette thèse corrobore aussi pour les yeux mis en place ultérieurement car ceux-ci auraient pu être abîmés lors du transport. Et c’est là que les gens ont eu le génie de creuser une fosse dont la profondeur était en rapport avec la hauteur de chaque statue de même que la forme adéquate : côté arrivée de la statue, le bord de fosse faisait office de guidage, et aussi avec le plus d’angle possible. Peut-être aussi ont-ils fixé au sol un tronc d’arbre à l’avant du trou pour améliorer le guidage, le pied de la statue frottant contre celui ci . La statue « chutait » alors dans la fosse. Le fond de la fosse pouvait comporter un escalier faisant office de butée, mais pas nécessairement obligatoire, Le socle pouvait aussi légèrement bombé, nous y reviendrons plus tard Côté face avant, la fosse était du diamètre approximatif de la statue en question Sur l’avant et au bord de ce trou il y avait 2 trous relativement peu profonds pour y loger 2 troncs d’arbre de la longueur en relation avec la hauteur de la statue (en option une corde reliait ces 2 troncs) qui comportaient au sommet un trou ou une fente pour y introduire ou y loger les cordes. Ce système a été employé pour d’autres levages (l’obélisque de Paris par exemple) car il améliorait le couple en changeant l’angle de traction Les cordes étaient amarrées au niveau des yeux, (ce qui pourrait expliquer aussi la mise en forme de ceux-ci ultérieurement) et il suffisait alors aux personnes en nombre suffisant de tirer sur les cordes La statue venait alors s’appuyer sur la face avant du trou, ne restait alors plus qu’à l’orienter. Ceci demandait un léger remblaiement sur l’arrière pour éviter que celle-ci ne recule du pied pendant l’opération, puis de ceinturer la statue au ras du sol avec une corde reliée à un tronc servant de levier horizontal et la faire pivoter sur elle même par des hommes poussant le levier (ou le tirant avec d’ autres cordes) l’éventuel fond bombé pouvait alors être un atout selon la dureté en fond de trou, il suffisait alors de remblayer entièrement le trou. Concernant les chapeaux je pense qu’un petit malin, ingénieux y a pensé pour servir de roue, car le diamètre (sur photo ) apparaît comme proche du diamètre le plus gros du corps on va dire l’ abdomen améliorant ainsi le roulage, mais cela avec une remarque contraignante : le fait que les chapeaux n’étant pas de la pas de même couleur , (provenant d’ une autre carrière je pense) signifie que ceux-ci étaient rapportés et, je doute du type de fixation nécessairement très robuste pour le roulage, vu les moyens à cette époque sur cette île déserte ( je n’ai pas d’info sur le type de fixation employée, reste ce mystère à élucider ..) à étudier sur place… Concernant toujours les chapeaux, la thèse sur l’érection des statues corrobore à la mise en place de ceux-ci, rendue plus facile en position inclinée avant le dressage vertical. A noter aussi que cette thèse est aussi favorable pour une mise en place de ces statues sur un terrain pentu, comme il est souvent le cas au vu des photos. Ne m’étant pas rendu sur les lieux j’ai fait une maquette au 20ème c’est à dire une statue de 10m de haut (33 pieds) 2,20m de diamètre (87 pouces) enfouie de 3m (10 pieds)
Ça y est le Moaïs est érigé à sa place !! Mais comment ont-ils fait ??? Suivez les images, d’une maquette réalisée à l’échelle 1/20 ème, les unes après les autres pour le découvrir !
Statue taillÊe (on voit la membrure la reliant encore au sol) Étape 1
Remplissage avec des troncs entre la moraine et la statue et mise en place des 2 premières cordes Étape 2
Extraction de la statue ; on voit bien les 2 cordes de sécurité Étape 3
Les cordes de sécurité sont décrochées, on descend un 1er palier avec le 2nd jeu de cordes amarré sur le bord de la moraine Étape 4
Le 2nd jeu de cordes est amarré sur le même point et sert à nouveau de sécurité (ce qui permet un temps de repos pour les hommes) Étape 5
Le second jeu de cordes est décroché Etape 6
Puis de nouveau ré-amarré sur des pitons enfouis dans les trous préalablement creusés dans le sol. Bien entendu, il faut freiner la descente, mais il y a en ce domaine des artifices connus de tous, frottement par tour mort sur autres pitons, demi-œillets creusés dans le tuff ; zig zag entre pitons… Etape 7
Vue du « chantier », de la fosse et du tronc de guidage Etape 8
Vue de la forme de la fosse, en orange l’escalier ou butÊe Etape 9
Les 2 derniers jeux de corde sont en place Etape 10
Vue du "chantier" et tout le matériel nécessaire (se résumant simplement : des troncs d’arbre, pieux, cordes sans parler des outils pour tailler et creuser la fosse Etape 11
Traction avec 1er jeu de cordes, la statue roule ! Etape 12
Traction avec le 2nd jeu de cordes amarrĂŠ au-delĂ de la fosse Etape 13
La statue est bien guidĂŠe d'abord par le tronc puis sur le bord de la fosse Etape 14
La statue vient de chuter en fond de fosse et contre l’escalier, ou butée (non obligatoire tout au moins pour les plus légères) Etape 15
On en profite pour fixer le chapeau Etape 16
2 cordes sont nouées sur l’emplacement des orbites Etape 17
2 troncs sont dressés au devant de la fosse dans les emplacements préalablement creusés; pour plus de sécurité les troncs sont reliés par une corde, 2 cordes sont passées dans une fente (ou un trou) au sommet des troncs, la statue s’élève ! On remarque que les 2 cordes comportent un nœud anti-glissement, la statue s’élève encore et encore chaque équipe tirant les cordes en V. Jusqu’ au moment où la statue arrive dans son logement en position verticale (on voit les cordes détendues). Etape 18
Il convient de remblayer un peu la statue à l’arrière pour éviter qu'elle ne recule pendant la rotation Etape 19
Puis à l’aide d'une corde insérée (ou entourée) dans un tronc, on ceinture la statue au raz du sol et on fait une action de levier à l’horizontale. Etape 20
Faisant ainsi effet de levier, on tourne en poussant le tronc afin d’orienter le regard où l’on souhaite ! (C’est l’ancêtre de la clef à sangle) Etape 21
Ouf !!! Elle est en place ! Toute l’équipe s’essuie le front Si vous avez des questions ou commentaires (positifs ou négatifs), n’hésitez pas à me contacter à l’adresse suivante : j.troccon@orange.fr
Réalisé par Mélanie