1ère partie - RAPPORT D’ÉTUDE FINAL EQUIPE SECCHI VIGANÒ MENSIA

Page 1

RAPPORT D’ÉTUDE FINAL EQUIPE SECCHI VIGANÒ MENSIA DÉCEMBRE 2013

LA VILLE EST UNE RESSOURCE RENOUVELABLE


Projet urbain Montpellier 2040 : la ville est une ressource renouvelable Rapport d’étude final 7

2

4

3

7

1

5

Studio 013_Bernardo Secchi, Paola Viganò Mensia Conseil dècembre 2013

5 6


I

le projet urbain la construction d’une vision pour Montpellier 2040 une expérience insolite vers une vision : trois trajectoires ateliers, cafés projets, séminaires, témoins privilégiés, workshops

II

stratégies

III

la faisabilité comme manifesto

1 l’écologie comme support

l’espace public comme projet politique

ESPACE STRATÉGIQUE 1 : le parc de la lagune ESPACE STRATÉGIQUE 2 : le Verdanson ESPACE STRATÉGIQUE 3 : les parcs des hauteurs

actions

- défis horizon 2040 : bâtir la ville résiliente - la biodiversité en ville et la canopée urbaine - les continuités écologiques : un système de parcs - une structure écologique et spatiale

2 un grand projet d’espaces publics

- les parcs, les allées, les avenues, les places et les esplanades... ESPACE STRATÉGIQUE 4 : Paillade Coteau-Alco, une seule ville ESPACE STRATÉGIQUE 5 : le diffus ESPACE STRATÉGIQUE 6 : les boulevards de ceinture

3 re-cycler la ville

- nouveaux cycles de vie, réinvestir la ville existante ESPACE STRATÉGIQUE 7 : la Restanque ESPACE STRATÉGIQUE 8 : la Pompignane

4 mobilités urbaines et centralités continues - santé, réduction des consommations et des émissions ESPACE STRATÉGIQUE 9 : la ville dans le Campus ESPACE STRATÉGIQUE 10 : les avenues ESPACE STRATÉGIQUE 11 : de la Comédie au Lez

- Copenhague - Barcelone - New York - Anvers

action 1 : la grande canopée et 50.000 arbres action 2 : agriculture en ville action 3 : rénover le parc bâti action 4 : la ville comme un gymnase en plein air action 5 : 100 petits projets

la mise en œuvre - quatre exercices - stratégies et priorités

épilogue


4

5

I. le projet urbain


6

7

I. le projet urbain

Les mots «projet urbain» sont souvent utilisés avec des significations différentes et génèrent souvent une certaine ambiguïté; il faut donc éclaircir la signification qu’on entend leur donner dans les pages suivantes. Le projet urbain de Montpellier 2040 est un document qui n’a aucune valeur juridique, c’est un document non opposable. Il est plus proche d’une vision que d’un plan d’urbanisme ou d’un programme. Une vision est une exploration des futurs possibles et souhaitables. Dans ce sens le projet urbain de Montpellier 2040 est un document novateur qui n’a pas de références antérieures et qui, par conséquent, se représente d’une manière inhabituelle. Ce caractère doit être bien compris. Son but est d’orienter le débat et les choix qui concernent le futur de la ville et de son territoire. Plusieurs villes et métropoles ces dernières années ont élaboré des visions. Pour ne mentionner que les cas dans lesquels nous avons été impliqués : «Le Grand Paris, métropole du XXI siècle et de l’après Kyoto», «La vision prospective de la Région Bruxelles-Capitale à 2040», «le Grand Moscou», «la Métropole Lilloise à l’horizon 2030». D’autres villes et métropoles ont également étudié des visions à des échéances allant de 2040 à la fin du siècle. Il est donc pertinent de s’interroger sur les raisons de ce mouvement qui met l’accent sur le long terme et essaie de se confronter à l’incertitude. Les décennies passées portent les marques d’une période de croissance démographique accélérée: très forte et généralisée dans les Trente glorieuses, moins forte, hormis localement dans les décennies de la fin du siècle passé et du début du XXIe. Dans une période de forte croissance du PIB, le futur semble prévisible, ce qui n’est pas le cas lorsque la dite croissance s’arrête et que survient la crise. La tentation de ressusciter le passé devient alors très forte et amène souvent à des formes d’acharnement thérapeutique. Si la croissance démographique,elle même, s’affaiblit, et elle est depuis quelque temps en train de s’affaiblir, le futur semble incertain. Il ne vient plus à notre rencontre, mais il faut le construire jour après jour. Les actions, les projets, les politiques sont les instruments pour le construire avec la nécessité de comprendre les conséquences de ces derniers sur le long terme et d’évaluer leur cohérence à chaque instant.


Plus que jamais la construction du futur appelle alors une approche stratégique. Nécessairement située dans un temps défini, bien que soumise au temps long, dans le cadre d’une vision, une stratégie essaie sans jamais y parvenir complètement, de réduire l’incertitude, de canaliser les actions d’une multiplicité d’acteurs dans des horizons prévisibles. Pour cette raison elle nécessite des justifications fortes. Située entre les idées et les choses, entre la vision et la réalisation d’interventions précises demandées à des acteurs spécifiques. La stratégie, dans la construction du projet urbain est la partie la plus fortement exposée à la critique: à sa validation ou à sa remise en cause. 8

Quatre stratégies sont proposées dans les pages suivantes. Chacune d’elle permet de sélectionner des espaces stratégiques où le résultat de ces dernières se démontrent par les projets phare suivant: l’écologie comme support, un grand projet d’espaces publics, re-cycler la ville, les mobilités urbaines et centralités continues. En d’autre termes cela signifie que: a. Face aux défis du changement climatique et à une nouvelle sensibilité pour la nature partagée par toute la société contemporaine, toute vision du futur doit se fonder sur un fonctionnement correct de la machine hydraulique, sur le développement de la biodiversité, sur la construction d’une structure spatiale de la ville cohérente à la structure géologique et topographique du territoire. b. Face à l’individualisation progressive des sociétés contemporaines et à la tendance à se renfermer dans le souci de soi, il faut construire des lieux de sociabilité et assumer qu’un grand projet d’espaces publics a une véritable signification démocratique. Le projet des espaces publics ne répond pas seulement à une demande technique mais aussi à un dessein politique. c. Face à la crise énergétique, il faut réfléchir plus attentivement aux différents cycles de vie des matériaux urbains; à apprendre du passé et des centres historiques où le recyclage était une pratique habituelle, où chaque génération a écrit et ré-écrit sur le déjà-là, apportant ainsi une grande richesse figurative à la ville. d. face aux problèmes quotidiens la mobilité urbaine doit être conçue différemment que dans le passé, comme un droit du citoyen à accéder facilement, dans des temps réduits et par les transports en commun à tout lieu de la ville. La ville européenne se caractérise par une continuité spatiale et les infrastructures de la mobilité doivent permettre de se déplacer dans des espaces continus. Toute stratégie doit être faisable: proposer des projets qui ne sont pas faisables peut avoir un rôle déclencheur sur l’imagination collective, mais amène à des débats stériles. La faisabilité devient pour cette raison une sorte de « manifesto » du projet urbain de Montpellier. Pour montrer ce caractère, enfin opérationnel, du projet urbain, nous proposons une série d’actions que nous suggérons d’entreprendre immédiatement. Le futur, nous commençons à le construire dès aujourd’hui. Dans les pages suivantes est d’abord exposé le parcours qui a permis de construire une vision pour Montpellier 2040 et mené au projet urbain. Sont ensuite développés les différents aspects du projet urbain, à savoir: stratégies, espaces stratégiques, faisabilité, actions. Le projet urbain. Maquette d’étude 1:5000.

9


Évolution de l’aire urbaine de Montpellier entre 1999 et 2010

périmètre de l’aire urbaine en 1999 extension de ce périmètre en 2010

la construction d’une vision pour Montpellier 2040 10

11

Montpellier fait partie des villes françaises dont la croissance démographique est la plus forte. Cette croissance, largement alimentée par les migrations résidentielles, confirme l’attractivité qui a contribué, depuis 50 ans, à l’essor de Montpellier et plus largement de sa région urbaine. La ville a opéré une mutation spectaculaire en sachant capter ce flux par une politique de maîtrise publique du développement urbain qui l’a placée dans la position incontestable de capitale régionale et de centralité métropolitaine. L’augmentation de la population a soutenu une transformation de l’espace urbain portée par des opérations d’aménagements emblématiques - à commencer par le quartier Antigone - et accompagnée par une politique de mobilités tournée vers les transports publics. Montpellier a grandi vite. Trop vite nous ont dit certains. Les nouveaux quartiers ont progressivement repoussé les limites de la ville, gagnant sur les espaces naturels sans toujours composer avec eux. Par ailleurs, des formes urbaines disparates, souvent héritées de grandes enclaves publiques ou économiques se sont accumulées sans qu’émerge une structure urbaine claire, lisible, fédératrice. Le domaine privé s’est refermé et l’espace public, longtemps livré à l’automobile, a bénéficié de reconquêtes certes emblématiques (par le tramway et la piétonisation notamment) mais encore trop partielles. Le centre-ville, petit, concurrencé par le commerce de périphérie, s’est isolé, voire affaibli, et les identités de quartier n’ont pas toutes su prendre le relais. Faire grandir la ville sur elle-même nous semble pouvoir être l’occasion de lui donner un nouveau cycle de vie, de réinvestir ses quartiers - en priorité ceux situés dans sa périphérie, parfois en marge - en adoptant une nouvelle perspective capable d’intégrer des trajectoires et des acteurs multiples : la ville comme ressource renouvelable. En tirer le meilleur parti, mais aussi en contenir les risques : - celui de voir le lien social, déjà fragilisé par les tensions liées au marché de l’emploi, déséquilibré par des phénomènes de rente foncière et de ségrégation socio-spatiale (la déconnexion entre les prix du logement et les revenus des ménages n’a jamais été aussi forte), - celui de voir se dégrader la relation entre la ville et son environnement naturel sous l’effet d’une croissance «débordante», - celui de s’installer dans un modèle économique trop résidentiel, dépendant de l’économie publique et de la solidarité nationale (l’économie de Montpellier vit pour seulement 16% de sa base productive contre 24 à 28% à Nantes, Rennes, Strasbourg ou Grenoble). 0

10km


Montpellier et sa région urbaine se sont transformées en même temps qu’émergeait progressivement la nécessité de faire face à des défis majeurs : le changement climatique, la raréfaction des ressources naturelles, l’augmentation du coût de l’énergie et de la mobilité, la précarisation d’une partie croissante de la population et, plus récemment, la limitation des capacités financières des collectivités locales. Ces défis se présentent à un moment charnière de l’histoire des politiques urbaines à Montpellier. Le renouvellement urbain est désormais un impératif. Mais l’espace public n’y est pas à la hauteur de la qualité de ville revendiquée. Il appelle donc à être réinvesti pour constituer le support d’un nouveau cycle de développement de la ville sur la ville. Un support apte à soutenir l’intensification urbaine et à consolider le lien social. C’est donc à la fois un nouvel espace urbain et une nouvelle manière de le produire et de le faire vivre que Montpellier veut inventer: le projet urbain Montpellier 2040 est la recherche d’un nouveau récit.

12

une expérience insolite Montpellier ville de terre entre Marseille et Barcelone

...et extraordinaire. L’étude et l’élaboration du projet urbain Montpellier 2040 a été une expérience singulière, inhabituelle. A partir du slogan «imaginons ensemble la ville de demain» l’accent a été posé sur trois mots-clefs qui dessinent un programme: ensemble, impliquant un processus de participation innovant et capable de pousser l’imagination collective sur le long terme, sur la ville de demain. L’étude a commencé par une prise de distance critique du diagnostic: presque une année d’interviews et de visites sur place. Le rapport, conclusif de cette phase et suite auquel notre équipe (Secchi Vigano-Mensia) a été choisie pour l’élaboration du projet urbain, soulignait les principaux problèmes avec lesquels la ville devrait se confronter dans le futur: disparités sociales, manque de lisibilité de la ville dans son ensemble, fermeture de plusieurs quartiers sur eux-mêmes, rhétorique de la peur, pauvreté des espaces publics et des lieux de sociabilité, trop d’espaces dédiés à la voiture.

Des villes qui ne sont pas des ports, mais proches du littoral: une situation stratégique. Des villes commerciales sur la route du sel (avec production en Camargue notamment), sur la voie Domitienne, sur le chemin de Compostelle, puis du Canal du midi et du Canal du Rhône à Sète.

Le rapport proposait enfin trois trajectoires possibles pour la construction d’une vision pour Montpellier 2040 : Montpellier la belle vie, Montpellier the place to be et Montpellier l’humaniste. Ces trois trajectoires proposent à la ville un nouveau récit qui puise dans l’identité de Montpellier et peut guider son projet sur le long terme : - une ville inclusive, mieux équilibrée sur le plan démographique, qui s’efforce de lutter contre les ségrégations sociales et spatiales en repensant l’espace urbain et les fonctions de la ville à toutes les échelles : Montpellier «l’humaniste», - une ville innovante, qui se singularise en inventant ses propres critères de distinction, sans se résoudre à endosser les standards de la métropole moyenne en tout, sans non plus singer la recherche d’excellence : Montpellier « the place to be », - une ville qui offre une haute qualité de vie au plus grand nombre, où il est agréable et sain d’habiter, qui invente et met en œuvre une nouvelle manière d’être ensemble dans la cité, un modèle sociétal plus collectif et plus sobre, producteur de valeurs pour le territoire : Montpellier « la belle vie ».

13


vers une vision : trois trajectoires

Montpellier l’humaniste

14

Vue depuis le quartier Val de Croze par de nouveaux espaces de connexions entre les clusters d’équipements. C’est une nouvelle centralité faite d’un réseau de connexions cyclables et piétonnes qui permet de passer d’un cluster à l’autre. Une fois la journée d’école terminée, les parents peuvent accompagner leurs enfants au parc, ou faire les courses, les jeunes peuvent aller faire du sport ou s’adonner à des activités culturelles. De cette manière, les flux quotidiens des personnes de différents horizons se croisent et revitalisent les espaces : l’espace peut parfois même s’enrichir des pratiques nouvelles qui naissent de l’interaction de ces pratiques diverses.

Montpellier peut être qualifiée de ville d’accueil et de tolérance. Dès l’origine et plus encore depuis 60 ans, Montpellier a une tradition d’accueil : l’étranger n’y est pas l’ennemi caché. Même si l’intégration n’est pas toujours parfaite, même si la ville est souvent clôturée, si les impasses ne communiquent pas entre elles, Montpellier ne pratique pas une politique partagée d’exclusion et de ségrégation. Pourtant, accueillir ne se résume pas à donner un logement. Mettre en œuvre une politique d’accueil, une politique « humaniste », implique une action forte pour améliorer la situation des quartiers sensibles, une réflexion sur la constitution de clusters d’équipements, sur la pratique des transports en commun pour les différents publics, sur la mixité fonctionnelle et sociale, sur les manières de réduire le chômage des jeunes, sur les moyens de retenir à Montpellier une plus grande partie des étudiants qui y viennent pour la qualité de son université… Il s’agit de rendre la vie de tous les jours moins difficile, en ayant le souci de la proximité des commerces et des équipements pour les habitants, en assurant la desserte des lieux de vie par les transports en commun, en pensant le logement pour tous les types de besoins. En se pensant comme ville humaniste et inclusive, Montpellier cherche à perpétuer le « récit » de ses origines multiples en trouvant de nouvelles voies pour mieux s’installer dans son rôle d’intermédiaire entre les individus, les groupes sociaux, les territoires. Mieux équilibrée sur le plan démographique, Montpellier « l’humaniste » n’est ni la ville qui subit l’évasion des ménages les plus aisés pour ne conserver que les plus modestes, ni la ville de l’entre-soi bourgeois qui chasse les ménages de classe moyenne vers la grande périphérie. Elle s’efforce de lutter contre les ségrégations socio-spatiales qui marquent aujourd’hui l’espace de la ville en repensant l’espace urbain et les fonctions de la ville à toutes les échelles. C’est une ville socialement apaisée, dans laquelle chacun peut trouver à se loger, dont l’espace urbain est continu et ouvert à la diversité des usages, où la culture est accessible à tous. C’est aussi une ville que la collectivité peut financer et faire fonctionner.

15


Montpellier the place to be

16

Vue depuis une aire de stationnement dans la copropriété des Cévennes : Imaginons un projet de restructuration des grandes surfaces d’habitat collectif. Aujourd’hui fortement dégradées, elles deviendraient énergétiquement performantes et dotées d’espaces verts publics, lieux de loisirs et de sociabilité, support de nouvelles activités enrichissant l’espace et offrant des opportunités.

Dans les décennies passées il a souvent été fait référence à Montpellier comme à une ville surdouée, capable d’exploits hors d’échelle. Comme la ville qui, pendant trente ans, a réussi à jouer dans la catégorie du dessus, qui a inventé et réinventé son image sur des bases parfois assez éloignées de sa réalité et en a assuré le marketing de manière décomplexée. Comment cette image peut-elle renforcer les ambitions de la ville tout en interprétant un contexte radicalement différent par rapport au passé ? Montpellier « The place to be » est une réinterprétation de «la surdouée», une ville de l’avant-garde, une ville universitaire et de recherche, une ville de festivals, en perpétuel mouvement, qui se nourrit de flux et assume son statut de ville de passage et qui sait mieux en capter la valeur. C’est la ville qui fait la course en tête, mais à sa façon, en inventant ses propres critères de distinction, sans déférer aux standards de la métropole forcément moyenne en tout et aux diktats de la masse critique mondiale, mais sans non plus singer la recherche d’excellence. C’est une ville qui développe sa capacité d’attirer de nouveaux habitants créatifs, porteurs de projets innovants, qui trouvent sur ce territoire les moyens de développer leur projet, de l’y ancrer et de l’y faire prospérer, contribuant à construire sur le territoire une véritable « écologie de l’économie » – des habitants qui viennent à Montpellier pour y rester et apporter au modèle un point d’équilibre qui participe à le rendre durable. Dans le futur l’innovation pourrait se jouer dans des domaines différents. Montpellier « the place to be » peut devenir une ville exemplaire qui se confronte d’une manière innovante à la crise énergétique et au changement de climat, une ville où les émissions de CO2 sont nulles, qui utilise 100% d’énergies renouvelables, qui recycle les déchets et qui se recycle elle-même, où on respire le meilleur air du monde. Il ne s’agit pas de faire des éco-quartiers, mais de faire en sorte que toute la ville et tout le territoire améliorent leurs performances. Ces ambitions impliquent des nouvelles règles de construction du territoire et de la ville, de grands projets qui ne se résument pas à des objets architecturaux. La réduction du trafic automobile, le développement de la mobilité active, un investissement dans les énergies renouvelables et la compréhension des enjeux liés au changement climatique (désertification, inondations et montée du niveau de la mer), qui sont à Montpellier des objectifs possibles. Ils peuvent soutenir une politique urbaine qui construit les conditions pour que Montpellier devienne la ville de France (voire d’Europe) où la qualité de vie est la plus élevée. Les retombées économiques sur les différentes filières liées à ces thèmes sont évidentes.

17


Montpellier la belle vie 18

Vue depuis l’avenue du Père Soulas au croisement avec l’avenue du Château d’Ô: imaginons un quartier où les lieux de détente et de pratiques sportives en plein air gagnent l’espace public et se vivent ensemble.

Cette figure revisite une dimension centrale de ce qu’est aujourd’hui Montpellier : une ville hédoniste, vivant peu de sa propre valeur ajoutée et proposant un mode de vie fondé sur le consumérisme urbain étendu à la sphère publique, une ville dans laquelle ce sont les politiques publiques qui compensent une certaine propension à l’individualisme. Dans une société toujours plus individualisée, cette image se décline plutôt comme « souci de soi », selon deux versions possibles: la première prend appui sur les inégalités sociales, dont le « souci de soi » est une traduction consumériste et individualiste (le jardin, la piscine, le bateau, le restaurant sont réservés à ceux qui ont les moyens de les payer) ; la deuxième version, plus collective, met le bien-être et la santé de tous au centre des préoccupations. Pour ce qui concerne le projet urbain, elle porte une forte attention aux espaces publics conçus comme les principaux lieux de sociabilité et au territoire dans son ensemble conçu comme un grand gymnase en plein air. De nombreuses villes européennes ciblent le secteur de la santé (recherche et soins) comme un nouveau moteur de développement économique. Montpellier, qui possède déjà une forte densité d’établissements dans ce domaine, peut devenir une ville de la santé au sens large du terme, qui ne vise pas seulement une population de retraités, mais aussi une population jeune et sportive. Plus globalement, Montpellier « la belle vie » cherche à repenser son modèle originel pour l’infléchir, sans en détruire les aspects particuliers qui contribuent à l’attractivité démographique de Montpellier et en cherchant à l’étendre aux familles. Elle ne vise pas la rupture radicale avec le modèle hédoniste de l’économie « libidinale » sur lequel elle s’est construite mais cherche à le prolonger en le réinventant. Elle corrige sa propension à vivre peu de son modèle économique en cultivant sa composante productive, de manière à ne pas devenir la « chambre d’hôtes » de la mondialisation. Ce faisant, elle invente et met en œuvre une nouvelle manière d’être ensemble dans la cité, un modèle sociétal plus raisonné, plus collectif, plus sobre, économe et soutenable dans un contexte de crise, voire lui-même producteur de valeurs, y compris économique, pour le territoire.

19


ateliers, cafés projet, séminaires, témoins privilégiés, workshops Lez

Lorsqu’a débuté l’étude du projet urbain nous avons commencé par des promenades, par l’aspect corporel de l’espace urbain, un espace que l’on pratique, que l’on parcourt et que l’on connaît par nos corps. C’est le long d’une promenade qu’on découvre les lieux, qu’on observe comment les habitants les pratiquent, qu’on fait l’expérience de ce qui ne marche pas, qu’on a le temps de s’exprimer et de juger les différentes parties de la ville et du territoire. C’est pendant la promenade qu’on a la possibilité et l’opportunité de recueillir les commentaires des habitants, leurs petites et grandes histoires. La promenade devient un véritable atelier: l’image de la ville qui se produit n’est pas une image abstraite, elle est l’image d’un vécu problématique. À la suite des promenades les habitants étaient pleins d’interrogations et sont venus à la Maison de la Démocratie, nous poser des questions, nous signaler des nouveaux problèmes, nous interroger à propos des thèmes sur lesquels nous travaillons. Ce que nous avions commencé à faire dans les cafés projets, lors des séances ouvertes au public au cours desquelles nous avons avancé les premières hypothèses, relatives aux quartiers parcourus pendant les promenades. Aidés par des maquettes, des cartes et des images, nous avons essayé de dire comment pourraient être les choses dans le futur, comment elles pourraient évoluer. Grâce à une réflexion qui sort des procédures habituelles pour aller directement et concrètement vers l’imagination d’un espace habitable à la hauteur des attentes de chacun et de toute la ville, on reçoit des critiques, mais surtout on mobilise les citoyens.

Thomassy-Quatre Seigneurs Mosson

Montmaur-Lunaret

Campus

20 Coteau-Alco

Chemin de Fer Chambery

Paillade

Verdanson

Grammont-Doscares

Ecusson A9

Lironde

Bouisses -Grezès

Les questions et les problèmes soulevés pendant les promenades et les cafés projets nécessitent souvent l’avis d’experts spécifiques. Pour permettre cela, nous avons organisé d’un côté toute une série de séminaires qui leur étaient dédiés et d’un côté une série d’interviews avec des grands témoins. Des personnes qui, par leur rôle dans la construction de la ville, ou leur connaissance de longue date de la société montpelliéraine peuvent aider dans la mise en place d’interprétations correctes de la situation actuelle et de ses possibilités d’évoluer, à imaginer des trajectoires dans l’espace et dans le temps. Ces hypothèses et images de projet ont ensuite été mises à l’épreuve pendant un workshop de dix jours à l’école d’Architecture. Enfin nos hypothèses et conclusions ont été présentées au grand public lors de deux Assises au Corum. Tout cela s’est déroulé dans la plus grande transparence et liberté de pensée et de parole.

Lantissargues Nègues-Cats

Rieucoulon

Restanque

parc de la lagune

Le plan ci-contre montre les cinq parcours des promenades publiques ayant eu lieu pendant les Ateliers de concertation.

0

1km

21


ATELIER 1

ATELIER 2

ATELIER 3

ATELIER 4

ATELIER 5

22

23

Atelier 1. De la colline du bois de Montmaur au faubourg Boutonnet, en traversant le Campus. Thème du séminaire: Bâtir la ville résiliente changement climatique et transition énergétique. Photographe: Nanda Gonzague

Atelier 2. Le long du Lantissargues. Du quartier EAI au Mas Saporta, dans la campagne urbaine de Montpellier au-delà de l’A9. Thème du séminaire: Industrie, agriculture, bureaux, commerces Ne pas rejeter, donner une place à toutes formes d’activités dans la ville. Photographe: David Richard

Atelier 3. Le centre-ville, entre le Verdanson et l’Ecusson, des Arceaux aux Aubes Thème du séminaire: Renouveler les notions de centralité et de proximité, une variété de «modes de ville». Photographe: Julien Goldstein

Atelier 4. Du quartier historique de Celleneuve aux grands ensembles de la Paillade, en traversant les quartiers populaires de la ville. Thème du séminaire: Habitat, espace public: les conditions pour la production urbaine demain. Photographe: Stéphanie Jantzen

Atelier 5. Depuis le nouveau Hôtel de Ville et au-delà des limites de la commune en vélo en direction de Lattes. Thème du séminaire: Une ville au cœur d’une métropole en mouvement.


LA SEMAINE DE L’ATELIER: PORTES OUVERTES, RÉUNION AVEC LES TECHNICIENS DE LA VILLE ET CAFÉ PROJET

24

25

Portes ouvertes, échanges avec les citoyens. Photographe: David Richard

Portes ouvertes, réunion avec le Comité de la jeunesse de Montpellier. Photographe: Nanda Gonzague

Portes ouvertes, réunion avec les techniciens de la ville.

Café projet, la restitution du jeudi soir.

Photographe: Julien Goldstein

Photographe: Julien Goldstein

Café projet, échanges autour de la grande maquette.


26

27

A gauche, café projet, échanges autour de la grande maquette. Ci-dessus, Assise II, 4 Novembre 2013. Photographe: Stéphanie Jantzen


II. stratĂŠgies


30

31

II. stratégies

Le mot stratégie a une évidente origine militaire, mais, à travers le temps, il a reçu une valeur métaphorique. Lorsqu’il est question de la construction d’une politique pour la ville le mot fait référence aux choix d’actions particulières qui prétendent modifier la structure spatiale et sociale de la ville, sa manière de fonctionner et son image ou celle de ses parties importantes : choix des lieux, des temps et des séquences selon lesquels les réaliser. Dans le cas de Montpellier, qui a investi de façon sélective dans les nouvelles extensions, mais qui se doit d’élargir cette qualité au reste de la ville, les stratégies ne peuvent qu’être diffuses. La première stratégie se pense dans le long terme dans une situation d’incertitude par rapport aux évolutions et aux dynamiques naturelles. La deuxième met au centre l’espace public pour structurer les périphéries internes de la ville. La troisième stratégie, recycler la ville, propose d’observer et dessiner l’espace urbain comme une couche modifiable en relation aux différents cycles de vie qui le traversent. La quatrième explore les potentialités d’un projet qui met au centre, des mobilités différentes que celle de la voiture.


32

33

stratégie 1 l’écologie comme support

A gauche, atelier 5, promenade à vélos dans le Parc de la Lagune. Ci-dessus, Support Surface. Affiche.


les défis à l’horizon 2040 : bâtir la ville résiliente

Le changement climatique est désormais une réalité, ne faisant plus débat scientifiquement, et qui produit des phénomènes auxquels les villes sont particulièrement vulnérables. Lorsque ces phénomènes surviennent, la complexité des systèmes qui interagissent (logement, infrastructures de transport et de communications, systèmes d’approvisionnement et d’élimination des eaux, appareil productif, etc.) augmente encore davantage les dégâts potentiels pour les êtres humains et l’économie locale. Il est donc urgent pour les collectivités de mettre en œuvre des politiques publiques adaptées à cette nouvelle contrainte.

34

Résilience est un mot utilisé dans plusieurs domaines scientifiques. Pour le présent sujet, il trouve son origine dans les sciences environnementales et se réfère à la capacité de l’écosystème à rétablir les équilibres qui le caractérisaient après la survenue un événement perturbateur, tel qu’une inondation, ou un changement du climat.

Montpellier

Le projet urbain Montpellier 2040 s’inscrit clairement dans la perspective de positionner Montpellier comme une référence dans le domaine de l’adaptation au changement climatique et de la préparation de la transition énergétique. Mais pour faire de Montpellier une ville résiliente, il faut revisiter le modèle de développement urbain qui a prévalu dans les trois dernières décennies du siècle précédent. Pour ces raisons le projet urbain Montpellier 2040 : • promeut une vision du territoire et une conception des politiques publiques qui contribuent clairement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (mitigation), • prépare et encadre l’adaptation de la ville aux changements en cours et dont on peut déjà mesurer les effets (augmentation générale et localisée des températures, élévation du niveau de la mer, raréfaction des ressources énergétiques et des ressources en eau, précipitations diluviennes, sécheresses, incendies, etc.).

Montpellier scénario 2100 : extreme city

35


36

37

Aujourd’hui, les collectivités locales contribuent, de façon directe, à environ 12% des émissions nationales de gaz à effet de serre et agissent sur plus de 50% à travers leurs politiques d’aménagement du territoire, d’urbanisme, d’habitat, de transport, etc. En tant que premier niveau de l’autorité publique sur les territoires, elles sont en première ligne pour mobiliser les acteurs de la vie locale en ce sens et pour favoriser les évolutions comportementales.

eaux + 88 cm Élévation du niveau de la mer de 88 cm (horizon 2100). Risque d’érosion et de submersion des zones littorales basses, avec menace de certaines infrastructures: axes de transport, par ex. la voie ferrée Narbonne-Perpignan et le Canal du Rhône à Sète.

agriculture Risque d’inondation, de submersion et de salinisation des zones agricoles littorales.

étalement urbain Risque d’inondation lié au changement climatique accentué par le développement (plus de 13 000 personnes se sont installées en zone à risque entre 1999-2005).

forêt et relief Risque d’incendie dans les zones d’urbanisation importante.

En lançant en 2012 les travaux préparatoires à l’adoption du Plan climat, la Ville de Montpellier et Montpellier Agglomération ont posé les bases d’un travail de révision des politiques publiques à l’aune des impératifs fixés par le changement climatique. Ces travaux et ceux du Projet urbain peuvent constituer des chambres d’échos mutuelles afin que les politiques publiques aux différentes échelles (mobilités, urbanisme, habitat, énergie, eau …) s’imprègnent le plus fortement possible de la réalité des changements en cours et de la nécessité d’agir et d’innover pour les atténuer ou s’y adapter.


la biodiversité en ville et la canopée urbaine

Thomassy-Quatre Seigneurs

Mauntmaur-Lunaret Mosson Route de Gange

38

Le relief, les cours d’eau, la biodiversité composent, à Montpellier, des paysages d’une qualité rare. Cette qualité ne mérite pas seulement d’être préservée, elle doit être cultivée, enrichie.

Lez

Chemin de Fer Coteau-Alco

Les espaces de nature, d’ailleurs, dans leur diversité et leurs particularités sont des éléments fondateurs de l’identité d’une ville. Déterminants l’ambiance urbaine, ils font partie du patrimoine local et du vécu commun des habitants. Leur présence dans la ville constitue un bénéfice dans différents registres : qualité des paysages, bonne gestion des eaux de pluie, maintien de la biodiversité, régulation thermique mais aussi bien-être physique et psychologique des habitants.

Verdanson Grammont-Doscares

Rue de la Vieille

Av. de la Liberté

Av. Mendès France

Pour autant, force est de constater qu’ils sont généralement traités « à part » : leur présence dans le projet pour la ville est souvent réduite à la préservation dont ils sont l’objet dans les documents de planification réglementaire. A l’horizon du projet urbain Montpellier 2040, il faut passer d’une logique de protection à une logique de projet, faire de la structure écologique du territoire le support du projet constitue un enjeu majeur.

Lironde Bouisses -Grèzes

Lantissargues

Développer la canopée urbaine: Un des enjeux du projet est de développer la canopée urbaine, étendant la présence arborée et le couvert végétal soit dans les espaces publics, soit dans les espaces privés, agissant directement sur les règles d’implantation des bâtiments. Montpellier est une ville verte, mais la fragmentation des poches de naturalité nécessite de renforcer les connexions, de réduire la pollution de l’eau et de restaurer les zones humides.

Rieucoulon

parc de la lagune Chemin de Fer

espace bâti la canopée verte

L’écologie comme support. La biodiversité en ville.

0

1km

39


les continuités écologiques : un système de parcs Thomassy-Quatre Seigneurs

Montmaur-Lunaret Mosson Route de Gange Lez

Articuler un système de parcs : De là, nait l’idée de bâtir, dans la durée, une ville parc qui prend appui sur un système territorial articulé : - un parc des vallées qui met en valeur et restructure le système hydrographique (Lez, Mosson, Verdanson, Lantissargues, Lironde, Rieucoulon), comme premier vecteur de résilience et comme véritables et principales lignes de continuités écologiques, - le grand parc de la lagune, lien entre la mer et la ville, où mettre en place un véritable projet d’adaptation au changement climatique et de mitigation et compensation des grandes infrastructures programmées : repenser ce dernier comme lieu de stockage et de traitement de l’eau mais également comme espace de production d’agriculture de proximité, - un parc des hauteurs (Lunaret, Montmaur, Coteau- Alco, BouissesGrèzes, Grammont) dans lequel implanter des espaces agricoles, des forêts ou des équipements publics. Autant de parcours et de paysages qui, sans être nécessairement de statut public, pourront être pratiqués et porteurs de valeurs collectives.

40 Chemin de Fer Coteau-Alco Verdanson

Chambery

Grammont-Doscares

Rue de la Vieille Poste

Av. de la Liberté

Av. Mendès France

Lironde Bouisses -Grèzes

Nègues-Cats Lantissargues Rieucoulon

Parc des Vallées Parc des Hauteurs / Coteaux parc de la lagune

Parc de la Lagune Couloirs verts

Chemin de Fer

0

1km

Bâtir un ville parc : les parcs comme système. Gérer le risque, développer la canopée urbaine et l’agriculture en ville

Faire de l’infrastructure des lignes de continuité écologique : Aujourd’hui certaines infrastructures deviennent de véritables fractures urbaines (l’avenue de la Liberté, l’avenue Mendès France, l’avenue de Ganges, la voie ferrée), ce qui empêche la perméabilité et la porosité des tissus urbains. Parfois par volonté, parfois par inertie, elles ont des qualités paysagères et deviennent de véritables couloirs verts et des liens écologiques. Penser à un projet de transformation des infrastructures liées à la voiture est possible mais impose une transformation radicale des habitudes de déplacement. Le projet urbain propose de ne pas attendre ce changement mais de déjà commencer à agir sur certaines de ces lignes de façon souple en développant une qualité paysagère et écologique au fur et à mesure des occasions qui se présentent.

41


42

43

Thomassy-Quatre Seigneurs et Montmaur-Lunaret

route de Ganges

Mosson Lez

chemin de fer

Coteau-Alco

Verdanson

rue de la Vieille Poste av. de la Liberté Bouisses

Grammont-Doscares

Av. Mendès-France

Lantissargues

Riaucoulon chemin de fer

Le parc des vallées S’appuyer sur les cours d’eau pour gérer le risque hydraulique. De grands travaux infrastructurels ne sont pas nécessaires. Construire un parcours continu, rendre clair les accès, et surtout contraindre définitivement toutes les zones inondables.

Le parc des hauteurs et le parc des coteaux Gérer le risque incendie. Mettre en débats les zones AUO du PLU qui traversent les projets.

Le parc de la lagune Proposer un projet de mitigation et compensation (du projet TGV et autoroute). Développer l’idée d’un parc métropolitain comme le grand parc agricole de Milan. Reconnaître et mettre en valeur les 4 entités paysagères (prairie, maraîchère, paysage du risque, paysage des domaines et des mas). Valoriser les éléments d’un parc existant, s’appuyer sur la maille des parcours historiques, du parcellaire et des canaux pour construire des parcours narratifs (par exemple un parcours des fouilles archéologiques).

Les infrastructures comme lignes de continuités écologiques Repenser aux infrastructures comme couloirs écologiques, dans l’attente de projets plus ambitieux. Profiter de toutes petites occasions pour mitiger les fractures urbaines qu’elles génèrent.

Le vert privé Développer la canopée urbaine. Réserver, à l’avenir, au moins 50 % d’espaces en pleine terre dans l’aménagement des parcelles privées à l’occasion de nouveaux projets immobiliers. Ces espaces en pleine terre, conservés ou regagnés, pourraient être mis à profit pour permettre la plantation d’arbres de haute tige, de manière diffuse à l’échelle de la ville


les collines

une structure écologique et spatiale

la plaine centrale

44

le réseau hydraulique la plaine asséchée Montpellier

les lagunes

le littoral la mer

Le réseau hydraulique dans le territoire

0

1

5 km

Montpellier se situe dans un véritable pincement là où la distance entre mer et colline se réduit (environ 15 km) et où la plaine se rétracte. Ainsi la ville se trouve insérée dans un territoire, en bandes étroites parallèles à la mer, très différentes de la basse vallée du Rhône et de son delta à l’Est ou de la grande plaine de l’Aude à l’Ouest. La ville se situe à mi-chemin entre deux paysages : un paysage de relief au Nord, de garrigues méditerranéennes et un paysage de littoral saumâtre avec une série d’étangs qui précède le fin Lido au Sud. Au milieu, un paysage doux et cultivé en plaine à l’Est, plus fort et boisé à l’Ouest. Contrairement à la ville, le paysage montpelliérain est très structuré. Tous les éléments et les matériaux s’appuient sur un unique support territorial de grande qualité, dans lequel on peut reconnaître quatre paysages différents qui entrent jusque dans la ville. Géologie et pédologie, eaux et végétations ont construit un territoire qui a été travaillé et transformé au fil des siècles d’une manière rationnelle et cohérente. Il en résulte une forte lisibilité de quatre parties différentes séparées par des “bords” reconnaissables.

45


Les formes de la ville territoire A la grande échelle la ville territoire assume différentes configurations: une première expansion, pratiquement en continuité avec la ville centre assume la forme de doigts, Palavas vers le sud-est et Castelnau vers nord est ; au-delà une ville archipel, des villages dans les deux directions de l’est et du ouest ; plus loin, dans les collines une edge city, une ville à la limite et dans la nature. Entre les trois la forme de la dispersion. Ces quatre formes de ville sont habitées par des populations différentes et donnent lieu à différents problèmes d’urbanisme.

46

47

topographie

Les formes de la ville territoire Source: réélaboration de Studio 013 à partir des données SIG.

réseau hydraulique

ville continue: les doigts

ville archipel

edge city (ville limitrophe)

dispersion ponctuelle


ESPACE STRATÉGIQUE 1 : le parc de la lagune face aux changements climatiques, un projet de mitigation et de compensation

48

49


ESPACE STRATÉGIQUE 1 : le parc de la lagune face aux changements climatiques, un projet de mitigation et de compensation

50

Le paysage viticole (la plaine)

2. Lantissargues

Le paysage de la production (Cerereide) Le paysage du Risque Restanque Lez

3.

Le territoire au Sud de l’actuelle autoroute A9 est, parmi les paysages de la ville, le moins valorisé. Territoire de risque (inondation) et d’érosion par les constructions et les infrastructures, il nous parait nécessiter une valorisation qui le protège non pas en l’éloignant de la ville, mais en le rapprochant. Territoire de transition, il permet d’apprécier la distance entre Montpellier et la mer et en même temps sa proximité. Il est marqué par plusieurs éléments qui peuvent construire un véritable parcours narratif: - les traces de l’eau: les canaux, les digues, les drainages, les arbres alignés, - les traces de l’histoire : les anciens chemins historiques où l’on retrouve parfois des fouilles archéologiques, - le parcours de la production : les mas, les domaines, mais aussi la prairie anciennement dédiée à l’élevage. Les projets de nouvelles infrastructures vont morceler encore plus ce territoire qui, au contraire, devrait être lu comme une grande surface unitaire. Ce que le projet urbain suggère est un véritable projet de mitigation et de compensation à la mesure des infrastructures projetés.

Le paysage de l’allevage (prairie)

Lattes

Les références qui suivent montrent le cas de Milan avec le processus de constitution et institutionnalisation du Parc Agricole Sud à l’échelle métropolitaine, et le projet paysager le long de la nouvelle autoroute Pedemontana.

1. L’écologie comme support. Espace stratégique du Parc de la Lagune. 2. Le Parc de la Lagune, les mas, les domaines, les parcours historiques. État actuel. En rouge l’autoroute A9. 3. Le Parc de la Lagune. En rouge les autoroutes A9, A9b et le tracé de la LGV.

0

0.5km

51


Le Parc agricole Sud Milan: entre agriculture et conservation environnementale

Autoroute Pedemontana: un projet de compensation et mitigation environnementale L’autoroute Pedemontana en Lombardie (IT) n’est pas conçue comme un «mal nécessaire», mais comme une possibilité extraordinaire pour requalifier le paysage et l’environnement. Les 150 millions euros attribuées aux interventions de mitigation (50 M €) en compensation (100 M €) financeront la réalisation d’un projet de dimension régionale: un grand «parc pour la ville infinie» sera créé au nord de Milan pour la reconstruction, la valorisation et la connexion estouest des paysages traversée par l’autoroute. L’objective est d’augmenter la valeur globale de l’environnement.

L’histoire de la constitution et la planification du Parc agricole Sud Milan s’articulent sur un long parcours. En 1983 le Parc agricole Sud Milan est créé et identifié comme zone d’importance environnementale et classé parc de ceinture métropolitaine et parc agricole. Enfin en 1990 entrée en vigueur de la loi régionale n. 24 qui établit l’ «institution du Parc agricole Sud Milan».

52

Ce Parc est une zone aux dimensions très vastes, constituée en parc précisément pour défendre et valoriser le patrimoine et l’histoire du territoire qui, au cours des siècles, a signifié travail, richesse de la terre, agriculture, tradition, défense des eaux. L’adjectif agricole exprime la personnalité d’un parc qui tire de l’histoire du territoire ces propres raisons d’être et se situe dans un continuum des parcs contigus du Ticino et de l’Adda.

Trois types de compensation environnementale sont prévus: - Un greenway, 90 km de parcours piéton et cyclable, - 29 projets locaux de requalification environnementale, concernant 44 communes, - «Les mesures compensatrices», fonds mis à disposition de 34 communes pour réaliser des projets de requalification environnementale. Les chiffres du projet environnemental: - 680 ha de surface consommée par l’autoroute, - 694 ha de surface de projets de mitigation (320 ha) et compensation environnementale (374 ha).

Mitigation: désigne des systèmes, des moyens et des mesures d’atténuation d’effets. Elle se fait plutôt dans une démarche préventive visant à réduire d’une part la vulnérabilité des enjeux et d’autre part l’intensité de certains aléas. Elle requiert une approche systémique

Le Parc agricole Sud Milan: De l’idée de parc à l’institution législative deParc, surface du parc 47.000 ha, 35.000 ha d’activité agricole intense, 910 fermes.

0

Compensation: il s’agit de contrebalancer les effets négatifs pour l’environnement ou créateurs de nuisances pour l’homme d’un projet quand on a échoué à supprimer ou atténuer ses impacts négatifs. Elle doit théoriquement rétablir une situation d’une qualité globale au moins proche si ce n’est meilleur de la situation antérieure.

5km Parc Agricole Sud de Milan

Le projet de compensation et mitigation le long de l’ Autoroute Pedemontana dans la conurbation Cesano Maderno - Desio

53


mitigation et compensation 54

centrale d’épuration

Lez Le Parc de la Lagune comme machine hydraulique.

Le Parc de la Lagune: projet Redécouvrir ce morceaux de territoire peut introduire en ville un paysage méconnu, mais stratégique dans les transformations de Montpellier en 2040 pour différentes raisons: un parc à l’échelle métropolitaine peut devenir un élément socialement significatif où les politiques de différentes municipalités se rencontrent et se coordonnent. Une grande surface partiellement inondable peut devenir une machine hydraulique pour stocker et nettoyer les eaux tout en étant un lieu de production agricole de proximité.

Cerereide

Mosson

Lez

Verdanson bassins d’orage et zone de stockage de l’eau

Lantissargues

Rieucoulon

A9 bis

centrale d’épuration zone des bassins lagunaires

Restanque

A9 Le Parc de la Lagune. Le principe de la machine hydraulique.

La machine hydraulique Le projet urbain propose de réinvestir et de donner plus d’espace à l’eau en lisant ces derniers comme des grands parcs de fond de vallée interconnectés. Le grand parc de la lagune au Sud est le lieu où convergent tous ces parcs. L’idée est d’utiliser ces parcs pour créer à la fois des espaces d’expansion de la crue et traiter l’eau en aval de la ville, où aujourd’hui déjà se trouve la centrale d’épuration. Une fois dépurée, l’eau pourra soit être rejetée propre dans les étangs et la mer, soit être utilisée pour l’agriculture. C’est donc dans le parc de la lagune que peut se faire le recyclage de l’eau selon un système de bassins lagunaires. Au stade du schéma urbain, ce réseau hydraulique aux fonctions variées reste un principe qui pourra faire l’objet d’études plus poussées.

55


vue de la passerelle sur l’autoroute A9.

la Restanque

la passerelle sur l’autoroute

fermes urbaines dans le parc de la lagune

56

57

la machine alimentaire Les experts des organisations internationales estiment que d’ici à l’horizon 2050 la population de la planète atteindra les 9 milliards et que pour alimenter cette population il faudra doubler la production alimentaire. Ils préconisent également de ne pas compter sur les grandes multinationales de l’alimentation, mais que le seul espoir de résoudre l’équation est de développer une agriculture familiale de proximité.

Maquette d’étude de la Restanque et du parc de la lagune : la machine alimentaire. Le marché gare, une plateforme équipée pour un marché hebdomadaire et des restaurants, l’agriculture de proximité (des fermes urbaines, des jardins potager et familiaux)

Il est évident qu’à l’échelle de la planète les situations sont très différentes, mais il faut bien constater, en Europe, un évident retour à la terre qui engage souvent les jeunes générations. Il est fort probable qu’il ne s’agisse pas uniquement de la crise et que ça puisse modifier le rapport entre agriculture et villes dans les prochaines décennies. A Montpellier aussi il existe une forte demande d’espaces dédiés à l’agriculture familiale. Montpellier qui d’ailleurs se veut au centre de la recherche alimentaire doit également se tourner vers la production qui devrait aussi être aidée, au même titre que la recherche.


ESPACE STRATÉGIQUE 2 : le Verdanson un espace fédérateur

58

Photographe: Frédéric Damerdji

59


ESPACE STRATÉGIQUE 2 : le Verdanson un espace fédérateur Citadelle

60

61

Stade Philippides Le Verdanson : Espace fédérateur entre les équipements

Tout au long des cours d’eau une nouvelle alliance entre la ville et la nature peut se dessiner. Vecteurs du risque d’inondation, exposés à la pression urbaine, ils combinent un double enjeu : adapter le territoire au changement climatique et résister à l’artificialisation. Un nouvel équilibre entre résilience et résistance doit être imaginé. Dans les décennies passées les questions de l’eau et des risques liés à l’eau ont déjà été abordées à Montpellier. Mais l’attention a principalement été portée sur le Lez. Les cours d’eau, tels que le Verdanson, le Latissargues, le Chambéry, la Lironde ont été oubliés ou traités très partiellement, souvent canalisés. Le résultat est que souvent, lors de crues majeures, ils se vengent. La politique de mise en sureté de la ville doit se poursuivre et cela implique une série d’actions dédiées à ces cours d’eau, mais aussi une réflexion sérieuse sur les politiques de résistance et de résilience.

Hôpitaux

un nouvel équilibre entre résilience et résistance

Gérer le risque: un projet d’espaces publics inondables le long du Verdanson. Les bassins de rétention existants et ceux projetés peuvent ensemble stoker un volume d’eau d’environ 215 000 m3. Par rapport au débit actuel du Verdanson le volume d’eau débordé est égal à 430 000 m3. Dans l’avenir, à l’horizon 2040 le volume à stocker va encore augmenter. 2040

bassin versant du Verdanson bassin de rétention existant 100 000m3

débordé

PPRI Commune de Montpellier 13/01/2004

VOLUME STOCKE 215 000m3

bassin de rétention projet 100 000m3

par bassin de rétention

bâtiment en zone inondable

Château d’Ô

430 000m3

existant + projet

2013

On ne peut pas tout résoudre par la résistance: certaines parties du cours du Verdanson sont là pour le montrer. En plus des dégradations du paysage provoquées par le bétonnage des cours d’eau, lors des crues les dégâts sont inévitables, de toute façon plus graves que si on arrive à mêler une politique de résistance à une de résilience. Il s’agit de donner plus d’espace à l’eau par une politique et des projets qui sont en même temps des réservoirs d’extension de l’espace dédié à l’eau, de rétention des eaux pluviales lors des grandes pluies et enfin d’atténuation des effets de la crue.


Le résultat d’une politique de résilience peut être et est souvent une amélioration sensible du paysage urbain traversé par le cours d’eau: des nouveaux espaces publics, des lieux calmes et de sociabilité, des espaces pour les sports informels, pour la marche et la promenade s’ouvrent, pour les jeux d’enfants,...

Château d’Ô C.R.E.P.S.

coupe AA

terrain existant espace public inondable piste cyclable ( l = 5 m)

62

Vue 3. Projet du délaissai le long du Verdanson. Aujourd’hui il existe entre le Verdanson et l’hôpital de la Colombière une épaisseur d’espaces publics oubliés et mal utilisés. Le projet récupère l’espace du parking pour l’aménagement d’une piste cyclable.

Hôpital

A

A

B

B

C

C

Stade Philippides 1

coupe BB Vue 2. Nouveaux espaces publics inondables (jeux d’enfant et sport) entre l’Av. Flahoult et l’Av. Domitienne.

Corum

Citadelle

équipements - existants(instruction, halles culture) équipements - projet espace public

C.R.E.P.S.

maillage tram piste cyclable de projet

Lez

coupe CC

0

500m

Le Verdanson comme espace fédérateur Totalement inclus dans la ville (il prend sa source en amont du Domaine d’O et se jette dans le Lez aux Aubes), le Verdanson est intimement lié à l’histoire de Montpellier. Continuité écologique exceptionnelle, terrain de jeu des nouvelles pratiques urbaines, il demeure pourtant méconnu, voire ignoré. Le projet urbain propose de révéler la formidable ressource que constitue le Verdanson pour en faire un nouveau lien entre les quartiers. Naturel en amont du stade Philippidès, canalisé en aval, il peut devenir un grand parcours à travers la ville support des circulations douces, ponctué de lieux d’agrément où les citadins réapprennent à vivre avec la présence (ou l’absence) de l’eau et avec le risque qui lui est associé. L’importance du foncier public qui le borde peut, par ailleurs, donner lieu à des projets de transformation urbaine qui ne lui tournent plus le dos, mais dialoguent avec lui. Le parc des vallées Lez, Mosson, Lantissargues et Verdanson sont les quatre cours d’eau principaux qui structurent le parc des vallées. Ce projet de mise en valeur du Verdanson devra s’inscrire à la dimension du parc des vallées et s’articuler avec les interventions programmées sur les autres cours d’eau structurant à l’échelle montpelliéraine : le Lantissargues, dans le cadre des projets EAI et Restanque, ainsi que les deux corridors écologiques du Lez et la Mosson qui font l’objet, chacun, de projets de voies vertes portés par le Département de l’Hérault et pensés de leurs sources à la mer.

point de vue du photomontage parc existant et de projet

63

Vue 1. Le long du Verdanson dans le CREPS.


nouveau équipement public Stade Philippidès la Restanque station de tram Stade Philippidès laVerdanson passerelle sur l’autoroute

64

un nouveau espace public inondable sur le site de l’ancien vélodrome

farms urbaines dans le parc de la lagune

65

Vue 1, depuis rue Croix Catelan, vers la station de tram Stades Philippidès.


ESPACE STRATÉGIQUE 3 : les parcs des hauteurs vivre dans un parc

66

67


ESPACE STRATÉGIQUE 3 : les parcs des hauteurs

Thomassy- Quatre Seigneurs

vivre dans un parc

68

Les points hauts disposent souvent de grandes qualités paysagères. Montpellier bénéficie encore de la présence de grands espaces préservés sur ses hauteurs. Qu’ils soient boisés (Lunaret, Montmaur), cultivés (terroirs de Valédeau, Flaugergues, Montaubérou) ou composés de prairies (Bouisses, Coteau), ces espaces peuvent s’articuler dans une système de parcs connectés à la ville. Ils constituent également des occasions pour bâtir des lisières, des « anti parcs » qui fabriquent une limite urbaine franche et offrent de fortes valeurs résidentielles. Aborder ces lisières urbaines, valoriser les grands espaces et leur points de vue suppose de réinterroger les limites actuelles de certaines zones à urbaniser inscrites au PLU. Leurs emprises devront être revues afin de préserver, le plus possible, ce dernier écrin d’espaces naturels et agricoles dont Montpellier aura besoin à l’avenir.

Malbosc

Bouisses

GrammontDoscares

limites des actuelles zones AU0 nouvelles zones naturelles proposées le système des parcs

La carte ci-contre montre les nouvelles zones naturelles proposées par le projet urbain. Sur chaque zone a été fait un exercice afin de tester la validité des actuelles limites des zone AU0 du PLU et qui aujourd’hui sont encore des zone ou des friches agricoles.

0

1km

69


Bouisses parcellaire agricole

plateau

coteau

Un petit espace public et un espace de stationnement le long d’un parcours

route de Lavérune équipement de projet rue du Pont de Lavérune (ancienne voie Domitienne)

Accessibilité

Construire sur le coteau L’urbanisation prend en compte le risque hydraulique: Implantation en alternance avec des noues arborées. Les noues prolongent visuellement le coteau. La pente est visuellement maintenue par la hauteur constante du bâti. zone AU0 actuelle

Densification

Le projet urbain suggère de concentrer la partie constructible le long de l’avenue de Lavérune, déjà dense en bâtiments. Cette partie est sur une pente plutôt douce, prolongeant la partie très naturelle et boisée du coteau. Le paysage du coteau doit par-là entrer dans la trame bâtie. On réserve le plateau ou parc agricole, pour profiter de la vue, on peut aussi penser d’y installer un équipement. L’accessibilité du parc est ainsi construite à partir de parcours et de mise en réseau d’écoles, Maisons pour tous et stations du tram. Une bande bâtie construit le bord du parc, les parcours à l’intérieur de ce dernier suivent la trame du parcellaire agricole. A l’échelle de la ville la voie Domitienne devient aussi une ligne de continuité qui met en relation les parcs de Bouisse, du Chateaubon et de la Faculté de pharmacie.

le plateau équipement de projet

Parc

Espace constructible

Noue arborée

Espace constructible

le coteau Noue arborée

nouvelles densifications

Espace équipé

la Mosson

Coteau préservé

Parc agricole

Equiper le point haut Un espace équipé au sommet des coteaux, un belvédère sur le grand paysage

Plaine inondable

70

la Mosson

71


Thomassy

la Lironde plateau des Quatre Seigneurs coteau

72 Parc agricole

zone d’activité Trifontaine équipement de projet aqueduc St-Clément route de Ganges un parcours dans le parc

Accessibilité

Route de Ganges, mise en valeur du parc agricole par la plantation de boisements serrés sur les bords du champs. nouvelles densifications zone AU0 actuelle

Densification

des fenêtres sur le paysage

transformer la route de Ganges en parkway

Nous proposons de contenir l’urbanisation le long de la route de Ganges. Cette dernière pourra être animée par des rez-de-chaussée commerciaux. L’accessibilité doit être repensée à partir du plateau des Quatre Seigneurs qui suit l’axe historique et doit profiter de la station de la ligne 5 du tram, de la station Occitanie du T1 et des futurs arrêts TCSP du contournement, proposés par le projet urbain. La zone d’activité Trifontaine doit s’ouvrir sur la nouvelle zone bâtie et se réinventer à partir de cette proximité. Le parc peut être pensé comme un parcours narratif sur l’aqueduc St-Clément ; le parcours de la marathonienne, le long de la Lironde, doit être intégré. Le projet propose aussi de transformer la route de Ganges en parkway et de profiter de cette entrée de ville pour construire la canopée verte.

73


74

75

stratégie 2 un grand projet d’espaces publics

Pendant la promenade de l’atelier 4, regardant le quartier de la Paillade depuis le parc de Malbosc.


les parcs, les allées, les avenues, les places et les esplanades... Thomassy-Quatre Seigneurs

Montmaur-Lunaret Mosson Route de Gange Lez

76 Coteau-Alco

Montpellier a hérité du passé des espaces publics remarquables: des places et des esplanades, des allées, des avenues, normalement végétalisées, qui étaient à la fois des points de repère et des lieux de sociabilité. Ces espaces ont construit un vocabulaire, une grammaire et une syntaxe de l’espace urbain qui forment l’identité de la ville.

Chemin de Fer

Chambery

Grammont-Doscares

Verdanson

La voiture a occupé la plupart de ces espaces, les places et esplanades sont devenues des parkings. Il s’agit, comme dans beaucoup d’autres villes, d’un développement ‘capital saving’: on n’investit pas pour le garage dans l’espace privé et on utilise l’espace public déjà là pour garer sa voiture. Au fur et à mesure cette politique a mené à une dégradation progressive de l’espace public et de la vie collective. Il s’agit-là d’un des indicateurs les plus évidents de l’individualisation de la société contemporaine.

Rue de la Vieille Poste

Av. de la Liberté

Av. Mendès France

Lironde Bouisses -Grèzes

Si l’objectif d’une ville humaniste et accueillante est fixé, tout comme celui de la «belle vie» et de l’innovant, en assumant que celle-ci ne concerne pas que les nouvelles technologies, il faut réagir à cette tendance par un grand projet d’espaces publics. Nègues-Cats

Il ne s’agit pas d’un projet de grands espaces publics, mais au contraire d’un grand projet d’espaces publics. Parfois petits et dispersés dans la ville et particulièrement à proximité des écoles et des Maisons pour tous, c’est à dire dans des lieux qui sont déjà des lieux de rassemblement et qui peuvent devenir des lieux de sociabilité, les nouveaux points de repère de la société montpelliéraine. La distinction est fondamentale.

Lantissargues Rieucoulon

Grand projet d’espace public parc de la lagune

Parc des Vallées Parc des Hauteurs / Coteaux

Chemin de Fer

Parc de la Lagune Couloirs verts Aqueduc Lignes et stations de tramway

0

1km

L’un des enjeux du projet urbain aujourd’hui est de passer d’un espace public comme lieu d’accueil de flux à un espace public comme lieu à part entière, pensé par et pour la diversité des usages : un espace public non-exceptionnel, peu dispendieux en investissement et en entretien, mais pensé en accord avec les pratiques urbaines (les flux en faisant évidemment partie) et en permettant toutes les expressions.

77


78

79

Route de Ganges Route de Mende Av. de Nîmes

Av. du Prof. Ravas Rue d’Alco Av. de Lodève

Route de Lavérune

A9

Av. de Palavas Av. de la Mer

Av. de Toulouse

Ancien chemin de fer Bd. de ceinture

Allées

Les allées sont des rues arborées et rectilignes, mesurant environ 16 m de large avec une longueur variable. La forme rectiligne permet de lire la topographie sinueuse de la ville, la dimension finie introduit un signe de forte lisibilité, l’arborisation offre un élément d’orientation pour les rues voisines. Parfois, les allées s’articulent en un point très anguleux, apportant un effet très dynamique.

allée existant ou à requalifier allée de projet

Avenues, boulevards et faubourgs...

Dès 1870, la trame viaire est marquée par les grandes voies radiales qui tour à tour montent et descendent selon la topographie du terrain. Parmi ces grandes radiales historiques, la route de Nîmes et l’avenue de Toulouse dessinent l’axe principal d’entrée de ville caractérisé par les alignements d’arbres. La trame des voies secondaires se complète peu à peu au Nord et la « voie Domitienne » s’établit clairement, s’inscrivant sur la microtopographie du terrain.

Esplanades

L’esplanade c’est un terrain plat, aménagé avec des arbres devant un édifice. C’est un espace typique dans la culture des villes du Sud, adapte à accueillir les différentes pratiques et activités à l’abri de la végétation. A Montpellier les esplanades répondent à une syntaxe des matériaux et mesures très précises. Elles deviennent véritablement des éléments de référence dans la ville et des lieux de rencontre entre les citoyens.

Espaces de percolation

De nouveaux parcours de percolation doivent être imaginés dans le tissu de Montpellier. Aujourd’hui se sont surtout les impasses et les rues en cul de sac qui caractérisent la périphérie de la ville. A l’origine, c’était peut-être pour donner de la tranquillité au quartier, pour interdire le trafic automobile, un dispositif qui a une longue histoire dans l’urbanisme européen. Mais, étant donné que les impasses ne sont pas liées entre elles par des chemins piétons, cette situation empêche la perméabilité de l’espace urbain. Il faut s’interroger sur leur cohérence en rapport à l’objectif de cohésion sociale.


Les allées

Allées comme dispositifs urbains

Av. St. Lazare

Les esplanades

Principales esplanades de Montpellier

Av. du Prof. Grasset

Av. d’Assas

Av. Bouissons

Av. G. Bouchet Av. de Nîmes Av. Chancel Av. Pasteur Bd. Henri IV Av. B. Milhaut Gambetta

Bd. de l’Antigone

Bd. Renouvier

80

81 Bd. de Strasbourg

Av. Lepic

Esplanade C. De Gaulle 400 m X 60 m

Celleneuve 255 m X 40 m

Mas Drevon 180 m X 40 m

I.B.M 160 m X 38 m

40 m

Av. Bouissons Bertrand 16 m X 500 m

MPT Albert Camus

surface minérale ou semi-perméable

180 m

le tissu

maillage platanes

arbres existants. Platanes statue

40 m Av. Bouissons Bertrand

Dispositif en «Y » entre Bv. Henry IV, Av. Av. Bouissons et Av. Pasteur.

Esplanade Mas Drevon

Esplanade Mas Drevon


Les grandes avenues

Les trottoirs Route de Mende Route de Gange

Ancienne voie Domitienne Av. de Nîmes

Av. Lodéve Route de Lunel Av. Lavérune

82

Av. Toulouse

83 Av. de la mer

carte des trottoirs Le réseau des trottoirs est incomplet et pas suffisamment qualitatif. A l’exception des zones piétonnes de l’Ecusson et des faubourgs, la marche à pied en ville est toujours difficile.

1980. Avenues historiques le réseau historique des Avenues constitues dans le territoire un maillage viaire claire et lisible qui révèle la topographie.

voiries sans trottoirs trottoirs existants

min l/4

max l/2

min l/4

l Boulevard du Jeu de Paume, coupe type Dans le projet de réaménagement de l’espace public il faut tenir compte du rapport entre l’espace piéton et l’espace de la voiture. Sur le Boulevard du Jeu de Paume la moitié de l’espace public globale est donné à la circulation piétonne. Les trottoirs sont larges et accueillants. Cela donne la possibilité de se promener agréablement et aussi de développer le commerce.

2012 - 2020 Le système routier privilégie aujourd’hui une logique de type concentrique (Bv. de Ceinture + Rocade). Les Avenues restent des éléments secondaires et ont perdu leur force et lisibilité. système routier principal

espace public

extension de système routier prévue

tramway

avenues historiques Av. de Lavérune

autoroute A9 b

Boulevard du Jeu de Paume

commerce en rez


ESPACE STRATÉGIQUE 4 : Paillade Coteau Alco une seule ville

84

Photographe: Stéphanie Jantzen

85


mixité, inclusion

ESPACE STRATÉGIQUE 4 : Paillade Coteau Alco une seule ville

86

87

D65

Coteau-Alco

Dès son origine, le quartier de la Paillade est séparé de Montpellier. Une politique d’éloignement a souvent été adoptée. Depuis 30 ans tout a été fait pour corriger les effets de cette mise à distance, mais la construction des infrastructures a travaillé dans une direction tout à fait contradictoire par rapport à cette politique de rapprochement. La D65, par exemple, constitue une véritable barrière entre la Paillade et la ville.

1.

un espace fragmenté

voiries (1896)

Paillade

Aujourd’hui il faut changer d’approche et cela concerne soit les aspects sociaux, soit tout ce qui intéresse les activités productives. L’ambition d’une ville inclusive, l’impératif de cohésion sociale et spatiale fondent le projet urbain. Face au risque d’une ville à deux vitesses, l’effort de réinvestissement urbain doit concerner, en priorité, les quartiers populaires et notamment ceux en situation de périphérie, voire de marge.

voie ferrée

le maillage historique

2.

1. un espace fragmenté 2. le maillage historique 3. les nouvelles barrières

Paillade D65

Celleneuve

les nouvelles barrières

3.

Si on observe le tracé des voies historiques on s’aperçoit qu’elles suivaient la topographie. Elles connectaient donc les terrains où a été édifié la Paillade, directement au cœur de la ville. La Zac du Coteau peut reconstruire un lien entre la Paillade et Pierres Vives.

Le quartier de La Paillade incarne cet archétype urbain. Pourtant, La Paillade n’est plus une ZUP isolée dans les garrigues de Montpellier. Connecté au réseau du tramway, doté de nombreux équipements, le quartier est le support d’une animation qui attire bien au-delà des quartiers voisins. La relation à la ville demeure toutefois un enjeu déterminant pour le futur. Le parc Malbosc est vécu par certains comme une frontière et les infrastructures routières ont introduit de nouvelles coupures physiques.


château d’Ô château d’Ô parc du coteau

les mas

mas parcours historiques à relier

extension du parc du coteau parc du coteau

88

cluster écoles

mas

mas bâtir la continuité urbaine TR

AM

Pierre Vives

Espaces publics et équipements : grammaire urbaine et continuité

mas

L. Léonard de Vinci

3-

extension du parc du coteau

ext e

1

nsi

on

C. Alco

L. Jean Monnet

Nous proposons l’extension du parc du coteau vers le sud en suivant la topographie (le coteau) en passant par le château Bonnier de la Mosson et jusqu’au parc des Grèzes (parc en hauteur, projet urbain). A l’est du coteau nous proposons la préservation et l’intégration de ce morceau de ville en pointillés de mas au parc du coteau en le reliant au château d’Ô. L’aménagement du parc avec des parcours inter-quartiers assurera les connexions et continuités urbaines.

mas

mas Salle Averroès (mosquée)

Implémentation du système paysager des parcs

recycler les surfaces occupées par les infrastructure

espace public fédérateur support de la continuités urbaine construire le parvis des écoles transformer le rond-point des Portes de l’Herault en espace public transformer la rocade en boulevard urbain

bâtir la continuité urbaine

Institut de recherche Agronomique

TR AM 3

château Bonnier de la Mosson château de La Piscine

point de vue du photomontage

connexions transversales parcourir les limites du parc piste cyclable depuis le Peyrou menant au parc du coteau

parc existant et projet équipements - existants

aménager la rue de Malbosc pour rétablir la continuité avec la rue d’Alco (cyclable, piéton, voiture)

(instruction, halles culture)

transformer la rocade en boulevard urbain et le munir d’un TCSP

espace public - existant maillage - existant maillage - projet parcours parc - existant parcours parc - projet piste cyclable - projet tram - existant tram - projet TCSP projet

créer un nouveau parcours cyclable-piéton Celleneuve - Mosson

Cette partie de ville est très fragmentée et présente les caractéristiques de la périphérie. Elle est néanmoins très riche en équipements: de nombreuses écoles, une mosquée et la nouvelle médiathèque de Pierre Vives. Nous proposons un projet d’espaces public qui relie tous ces équipements et accompagne la connexion/l’agrafe de la ville a la Paillade. La direction principale de cette liaison s’appuie sur la rue Blayac. L’espace public fédérateur de cette nouvelle continuité urbaine est constitué d’une séquence d’intervention: le réaménagement du rond-point des Portes de l’Hérault, la construction du parvis des écoles Jean Monnet et Alco, l’aménagement de la rocade en boulevard urbain, et le grand espace public de Pierres Vives, lycée Léonard de Vinci, salle Averroés-cluster d’écoles Roosvelt, Senghor, Boulogne.

Construire une seule ville: accessibilité et mobilités douces

Pour construire une seule ville et bâtir la continuité urbaine il faut travailler sur deux axes. Le premier vise à transformer la rocade, grande coupure urbaine, en boulevard urbain et y inscrire une extension de la ligne de tram 3 qui rejoindrait directement le cœur de la Paillade. Le second est de rétablir les relations entre le centre-ville et Celleneuve - Paillade – Malbosc, en construisant, entre autre, des pistes cyclables et de larges trottoirs.

89


90 un espace de connexion

Pierres Vives

Une nouvelle greffe urbaine L’opération Pierres Vives, portée par le Département de l’Hérault, a fait le pari d’ouvrir le quartier. Pour l’heure, il est difficile de dire qu’il s’agisse d’une réussite car la médiathèque reste encore comme un grand objet isolé. Le projet urbain propose d’utiliser le potentiel autour de ce bâtiment pour relier de manière claire et définitive la Paillade à la ville. La rue d’Alco et son prolongement par l’avenue Blayac, tracé ancien et direct, pourraient devenir le support de cette nouvelle greffe urbaine, un lien d’espaces publics généreux, continus et connectés aux établissements scolaires. Une offre de logement diversifiée prendrait place sur des fonciers à recycler et s’adosserait au parc des hauteurs reliant le paysage du Coteau à Malbosc et au Domaine d’Ô. Les mutations annoncées des emprises foncières de l’actuelle Ecole Supérieure de Commerce et des abords de l’Hôtel du Département peuvent contribuer à cette démarche globale de projet.

nouvelle branche du T3 vers le cœur de la Paillade sur la rue du Professeur

vue 1 depuis la rue Blayac vers la Paillade

91


ESPACE STRATÉGIQUE 5 : le diffus l’espace du quotidien

92

Photographe: Stéphanie Jantzen

93


ESPACE STRATÉGIQUE 5 : le diffus l’espace du quotidien Mosson

Chateau d’Ô

94

95 Coteau-Alco

1. État actuel: clusters scolaires + parcs existants Verdanson

2. De nouveaux espaces publics

Bouisses -Grèzes

Parc Montcalm

3. Cluster complétés et reliés entre eux: maillage perméable

MPT et MDQ Equipement sportif

Le sentiment d’appartenance à un territoire, à une ville, à un quartier se construit à travers l’entrée dans l’imaginaire de chacun de lieux symboliques et/ou fonctionnels : l’école, le jardin public, un ensemble urbain, un ensemble de commerces, le marché, etc. Seuls ou ensemble, ces lieux peuvent également avoir la force de structurer des morceaux de ville en polarisant l’activité humaine, en jalonnant des itinéraires. Pour faire face au mouvement démographique qui l’a porté de 120 000 à 260 000 habitants en l’espace de cinquante ans, puis pour le soutenir dans le temps, Montpellier a procédé à des extensions successives vers sa périphérie. En même temps qu’elle augmentait sa capacité d’accueil résidentiel, elle a dû structurer une offre d’équipements publics dense, susceptible de satisfaire les besoins courants des habitants dans les quartiers : écoles, équipements de petite enfance, équipements sportifs. À côté de cela, elle a implanté dans chaque quartier des équipements «de proximité» : les Maisons pour tous, concrétisation d’une stratégie conjointe de service aux habitants, d’éducation à la citoyenneté et de « contrôle social ». Malheureusement la dissémination de petits équipements dans l’espace de la ville, au fur et à mesure de la croissance urbaine, n’a pas toujours réussi à créer ce phénomène d’identification ni à influer positivement sur la structure urbaine. Considérant le caractère dense mais pourtant diffus de l’offre de proximité, le projet urbain peut désormais interroger la notion même de centralité et de proximité et tenter d’en réinventer une représentation. Si on accepte de modifier notre représentation de la proximité et de la centralité, ces équipements en dessinent potentiellement une vision renouvelée.


96

97

Les relations entre les écoles, les parcs et jardins urbains existants ou en projet. Dans le rayon de 300 m toutes les écoles on l’accès à un espace public vert. Grammont et Lunaret sont en dehors des rayons considérés.

La construction d’un cluster Parmi les clusters existants dans la ville de Montpellier, nous avons cherché à identifier ceux qui présentent les caractéristiques suivantes : - groupes d’écoles (maternelles et primaires) et crèches qui se trouvent à moins de 300 m d’un jardin public avec une aire de jeu et un arrêt de tramway ou bien desservis par le bus, - groupes scolaires collège et lycée qui se trouvent à moins de 700 m d’un parc et d’un cluster sportif bien équipé, bien connecté au réseau de pistes cyclables. Crèche et petite enfance Groupe scolaire (maternelle, élémentaire) Collège Lycée Les relations entre les écoles et les terrains de sports publics. Toutes les écoles ne sont pas suffisamment desservies. Si on considère les surfaces dédiées aux sports et internes aux écoles la situation se modifie: cela indique qu’il faut conforter le système de cluster et ouvrir les plateformes scolaires.

MPT Parc existant Parc en projet Équipement sportif

0

1km

De telles portions de ville deviennent des espaces prioritaires d’interventions à plusieurs échelles : à l’échelle du cluster scolaire, dans l’idée de le renforcer en agrandissant les structures existantes (en vue également de l’arrivée de nouveaux habitants); à l’échelle du quartier en intervenant sur les espaces publics ou semi-publics qui permettent de connecter physiquement les différentes activités (école, sport, loisir) ; et enfin à l’échelle de la ville en créant de nouveaux clusters dans les aires identifiées en observant des clusters potentiels mais encore incomplets.


ESPACE STRATÉGIQUE 6 : les boulevards de ceinture renouveler la périphérie

98

Photographe: Kévin Godard

99


1 AVENUE DE LA JUSTICE DE CASTELNAU

a

ESPACE STRATÉGIQUE 6 : le boulevard de ceinture

redessiner la voirie

renouveler la périphérie a

2 RUE DE MARIUS CARRIEU

état actuel

coupe a: 2 voies + TCSP piste cyclable alignement d’arbres commerces de RDC

b

construction du front urbain

100

101

b

coupe b: 2 voies + TCSP piste cyclable alignement d’arbres commerces de RDC

3 AVENUE DE LA RECAMBALE

1 2

projet

un buffer vert vers le tissu pavillonnaire

c c

coupe c: 2 voies + TCSP piste cyclable double alignement d’arbres + bosquet

3 4 5

4 AVENUE DE VANIERES

d

zone de rencontres et ELP (espace logistique de proximité) tram TCSP piste cyclable voie carrossable contre allée espace piétons nouvelles densifications commerces en RDC commerces en RDC de projet espace logistique de proximité

coupe d: 2 voies + TCSP piste cyclable double alignement d’arbres + bosquet

d

5 AVENUE DU COLONEL ANDRE PAVALET DIT VILLARS

e

mixité (Garo sud)

e

coupe e: 2 voies + TCSP piste cyclable double alignement d’arbres construction du front urbain


1

1. boulevard de ceinture – avenue de Lodève

102 2

Le projet urbain propose de transformer cet objet en un véritable boulevard urbain, en agissant soit sur la coupe, soit sur les abords, ce qui est aussi l’occasion de restructurer une partie du tissu urbain de la périphérie. Le projet prévoit, en particulier, une section constante à 4 voies, 2 pour les voitures 2 pour un TCSP performant, de larges trottoirs et des pistes vélo. Sur chaque morceau du boulevard on adopte une stratégie différente de transformation du tissu longeant la rue, selon la nature et les contraintes de chaque séquence.

1. vue sur la nouvelle grande esplanade entre le château de la Piscine et le boulevard de ceinture

2. boulevard de ceinture - rue du Pas du Loup

2. vue depuis l’arrêt du T5 sur la nouvelle esplanade entre le grand ensemble Val de Croze et le quartier Pas du Loup. Une canopée verte donne homogénéité à l’espacee

Ce que nous appelons boulevard de ceinture est le résultat d’un projet réalisé petit à petit dans le temps. Le morceau Est-Ouest, qui s’appuie sur d’anciens chemins et sur un morceau de la voie Domitienne, suit la topographie de la ville. Par contre la partie Nord-Sud, complétée dans les années ‘70 et ’80 a, elle, généré une forte fracture dans la ville.

Les boulevards de ceinture doivent être conçus comme une nouvelle continuité et pour ce faire, il faudra et agir sur la coupe, et aussi sur les abords, soit traiter des lieux d’une certaine complexité et qui deviennent stratégiques pour la transformation de la périphérie. Entre ces lieux : le rond-point de l’avenue de Toulouse qui pourra être interprété comme un grand parc au centre d’une nouvelle densification ; l’av. de Vanières face au quartier Val de Croze qui, en profitant de la nouvelle station du T5, peut être repenser comme une grande plateforme multifonctionnelle ; l’av. de Garrats-Bringuier qui remettra en cause la grandes surface du parking du centre commercial Géant Casino et le rôle de l’av. de la Liberté ; la rue Dunant au croisement avec la route de Mende, pour construire une centralité continue du centreville au campus.

103


104

105

stratĂŠgie 3 re-cycler la ville

Photographe: David Richard


Agriculture : 2.5% Logements : 30%

Transport : 51%

106

Bureaux : 12.5% Industrie : 4%

Répartition des consommations d’énergie par secteur d’activité Montpellier agglomération, novembre 2011 : énergies renouvelables

nouveaux cycles de vie, réinvestir la ville existante

Le projet urbain propose d’appliquer un principe de recyclage à toute la ville. Les tissus obsolètes, les grands ensembles, les lotissements, les zones d’activités monofonctionnelles (Restanque, Pompignane, Odysseum, Sanofi…), les enceintes spécialisées (université, hôpitaux, écoles), mais aussi les espaces publics en soit, tout cela doit faire l’objet de recyclage au sens large . Ce qui permet de concilier production urbaine et économie d’espace, de conjuguer consolidation des tissus urbains et invention de nouvelles formes urbaines et de nouvelles mixités fonctionnelles plus aptes aux nouveaux styles de vie que l’air du temps suggère. Le recyclage est une pratique ancienne. Il suffit de regarder les centres historiques. Le projet urbain propose que le recyclage devienne une occasion extraordinaire pour la ville de se repenser depuis l’intérieur, c’est-à-dire en partant de l’existant. En ce sens, la transformation de tout espace sera guidée par un principe de mixité fonctionnelle, de flexibilité, de perméabilité et de mixité entre les différents matériaux urbains à l’intérieur même de ceux-ci, afin de créer des espaces adaptés à la rencontre et aux nouvelles pratiques. La troisième stratégie dérive d’ailleurs d’un constat très simple : dans le cadre de la répartition des consommations d’énergie par secteur d’activité, plus de 40% émanent du patrimoine bâti, réparti entre logements et bureaux en pourcentage mineur. Face aux objectifs européens liés à l’énergie et en regardant au-delà, à l’horizon 2040, la rénovation de ce patrimoine, pour atteindre un niveau drastiquement inferieur de consommation, devient un objectif prioritaire. Le thème de l’énergie traverse aujourd’hui toutes nos préoccupations majeures. Encore plus radicalement qu’il y a quelques années, le thème de l’énergie et toutes actions qui s’en occupent nous permettent de dévoiler les paradoxes et contradictions des modèles actuels de développement, mais aussi d’entrevoir des pistes de travail encore inconnues, finalement jamais parcourues dans toute leurs extensions. Comme toujours, mais avec une nécessité qui apparaît aujourd’hui plus évidente et forte, une recherche sur le thème de l’énergie, que nous abordons à partir de l’ «énergie grise», du capital spatial de la ville, nous paraît poser un thème hautement politique.

107


Le modèle de production urbain dominant des cinquante dernières années a permis l’accueil massif de populations, dans une logique extensive. Si l’on considère que les capacités d’extension de la ville sont limitées et surtout que les défis posées par le changement climatique invitent à réduire la consommation foncière, le projet urbain est à l’évidence le lieu pour inventer ou promouvoir un nouvel urbanisme soit dans le diffus, soit dans tous les matériaux qui composent la ville. L’hypothèse de la ville de Montpellier consiste à anticiper une croissance démographique portant sa population à environ 340.000 habitants à l’horizon 2040. Cette perspective pose plusieurs problèmes: un premier problème d’ordre spatial, c’est-à-dire trouver la place physique pour ces nouveaux habitants, un problème de cohabitation entre habitants et nouveaux arrivants et enfin un problème d’identité c’est-à-dire réussir à encore se reconnaître dans un lieu en mutation rapide.

108

1. le tissu pavillonnaire

4. les groupes scolaires

1. Les Arceaux : Rénovations et densifications ponctuelles: les faubourgs 2. Place Max Rouquette aux Arceaux : Réhabiliter les espaces publics Aujourd’hui surfaces de parking

2. l’espace public

5. les grands opérations unitaires

3. Le quartier moderniste : Renouveler les bâtiments Transformer les surfaces de parking en espace verts et jardins potagers nouvelle perméabilité piétonne 4. Lycée Jean Mermoz : ouverture de l’espace sportif du lycée nouvelle perméabilité piétonne nouvelles densifications 5. Antigone : simplifier l’accroche à la ville

3. les grands ensembles

6. les zones d’activité

6. Restanque : les activités dans la ville restructurer les plaques en finir avec le zoning

L’opération Grand Cœur et le diffus Si une opération comme Grand Cœur ne produit qu’une cinquantaine de logements par an, soit une quantité très faible au regard de l’objectif de production ambitieux qui anime la Ville. Elle permet à l’évidence, de renouveler et décaler un peu le regard sur les modes de production de la ville, et d’envisager autrement le renouvellement et la consolidation des tissus urbains. Les Espaces Stratégiques Nous avons choisi comme projets emblématiques de recyclage: - Restanque et Pompignane - IBM : L’implantation des activités économiques à Montpellier a privilégié jusqu’à aujourd’hui une organisation extensive : des grandes plaques monofonctionnelles renvoyées à la périphérie de la ville, parfois mal desservies par les transports en commun et dépourvues de services. Ce modèle a été largement conforté, à partir des années 60, par le partage des compétences et des rôles entre la Ville et l’intercommunalité : à la première, la mission de produire la ville mixte et habitée, à la seconde, celle de produire les grands objets urbains à caractère économique, avec pour résultat une relative incapacité de penser les activités, même tertiaires, comme des objets susceptibles de se mélanger avec d’autres fonctions urbaines. Le système a montré ses limites et un mouvement inverse s’opère progressivement. Le projet urbain est l’occasion de penser l’articulation entre un modèle économique renouvelé et un modèle urbain qui intègre les fonctions économiques comme une composante vivante de la ville mixte. - Antigone : de la Comédie au Lez Repenser les grands objets d’habitat est l’occasion aussi d’établir des nouvelles continuités, de clarifier certaines relations urbaines désormais perdues.

109


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.