ESPACE STRATÉGIQUE 7 : la Restanque dernier km et économie en ville
110
Photographe: David Richard
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ESPACE STRATÉGIQUE 7 : la Restanque dernier km et économie en ville Le Lantissargues : une nouvelle continuité urbaine Lieux emblématiques du projet urbain les ruisseaux de la ville sont souvent malmenés, cachés, enterrés. Ils dessinaient dans le passé des continuités naturelles et donnaient des directions et une structure à la ville même. Le Lantissargues est un lieu emblématique de ce passé, il n’est aujourd’hui lisible qu’au travers de certaines séquences et il n’est pas parcourable dans toute sa longueur. Le projet urbain propose de retravailler les morceaux du cours d’eau qui ne sont pas enterrés et, à cette occasion, réinventer et renouveler les espaces publics concernés. Le projet indique trois lieux : la rue qui mène à la médiathèque, le Boulodrome Velay, mais surtout le morceau qui longe la Restanque, comme pouvant être le moteur de la restructuration de la zone d’activité, comme espace de connexion avec la ville, comme parcours privilégié donnant accès au parc de la lagune.
Marché gare Saint Martin
112 Le Lantissargues Restanque
EAI
Cerereide
Mas Drevon Saint Martin
activités en ville, ville territoire
A9
Av. de Toulouse Restanque
A9
Ancien chemin de fer
Tournezy
Économie en ville : la bonne activité au bon endroit Les grandes villes ont depuis longtemps cherché à repousser à leur plus ou moins grande périphérie les activités porteuses de nuisances et consommatrices d’espaces : les lieux de production (activités industrielles), les lieux d’approvisionnement de la cité (marchés de gros, centres logistiques, dépôts de carburant), les lieux de production de services urbains (centres de traitement des déchets, usines de traitement des eaux, centre de maintenance des TC) ou d’énergie (centrales électriques). Ce mouvement s’est accentué avec le temps, par la prise de conscience de la puissance publique (mais aussi des investisseurs privés) du gisement de valeur foncière que représentent les grandes emprises économiques ou de services en cœur de ville. Le projet urbain doit répondre à la question de la ville multifonctionnelle, dans un contexte de tertiarisation massive de l’économie montpelliéraine et de faible représentation des activités industrielles.
113
ACTIVITÉS EN VILLE
SAINT CLAOPHAS
les cœurs d’îlot du quartier Lemasson deviennent des bassins de rétention Lantissargues ouvert près du Boulodrome Velay BOULODROME VELAY
Mas Drevon
un passage piéton au-dessus de la plate-forme RFF
G.S. Lantissargues Mat. R.Surcouf Elém. G.Simenon st. Jacques
une nouvelle piste cyclable sur la ligne vers St-Jean de Vedas
1
114
MIN
(voir projet de logistique urbaine)
La Restanque Conçue dans les années 1960, la zone des Présd’Arènes est un témoignage de cette logique de zoning. Mener une réflexion sur ces lieux est l’occasion pour le projet de faire front à cette question.
1
Saint Martin Marché Gare
1
RE-CYCLER LA VILLE
SAINT MARTIN G.S. Prés d’Arenes Mat. J.Cocteau Elém. Diderot
2
Gare au Sud
la plate-forme RFF devient un grand espace public RESTANQUE
les bâtiments industriels reçoivent de nouvelles fonctions : restaurants, marchés de produits, dernier km
Restanque Tournezy
Lantissargues
les bâtiments industriels deviennent des fermes urbaines la Rue de l’Industrie devient une allée nouveaux logements superposés à la surface commerciale du Supermarché Casino
3
A9
2
AGRICULTURE EN VILLE un nouveau passage piéton au-dessus de l’autoroute A9 vers le Parc de la Lagune
Parc de la Lagune tram projet tram espace public piste cyclable projet chemin de ferre nouvelle A9 TGV parc existant et du projet agriculture de proximité bâti équipement ferme urbaine nouvelles densités
nouvel espace pour l’agriculture de proximité et les jardins familiaux
Lez
MAS DE SAPORTA
plantation d’arbres
0
500m
115
une nouvelle ligne de tram rejoint le MIN
3
0
200m
Dans un contexte de raréfaction des ressources foncières équipées, le projet urbain propose de réinterroger ce processus et de rechercher des formes alternatives d’hybridation qui permettent de concilier un développement résidentiel et le maintien, voire le renouvellement d’activités productives en ville. A ce titre, le marché-gare, plateforme d’alimentation de Montpellier, pourrait valoriser la proximité du centre-ville par une chaîne de logistique urbaine écologique, branchée sur le fer. Cette même proximité pourrait permettre d’ouvrir le marché-gare à d’autres fonctions urbaines en lien avec sa vocation : restaurants, fermes urbaines, jardins partagés. Pour engager cette hybridation, le projet urbain propose de prendre appui sur le ruisseau du Lantissargues afin de fabriquer un parc linéaire, support de nouveaux usages et de nouvelles densités. Il s’agirait d’un parc inscrit dans un maillage d’espaces publics reliant les quartiers résidentiels entre eux, mais aussi et surtout, un parc complètement ouvert sur le grand paysage de la lagune. Par-delà cet exemple de la Restanque, la ville doit réapprendre à accueillir en son sein les ensembles immobiliers à vocation économique. Qu’il s’agisse de bureau, de commerce ou d’artisanat, les lieux de l’économie n’ont plus à être rejetés en périphérie, loin des services, loin des transports. Ils doivent reprendre toute leur place dans les formes de la ville de demain.
116
117
tram proposé
zone piétonne
A9 ELP zone de rencontre
MIN
MIN plate-forme logistique
MIN
ELP
tram chemin de fer
La distribution des marchandises aujourd’hui : 3 platesformes logistiques en dehors de la ville et le MIN, de là des camionnettes électriques distribuent dans l’Ecusson ou vers des ELP (espace logistique de proximité), tandis que des camions desservent le reste de la ville.
Réseau ferroviaire et tramway
Zone piétonne de l’Ecusson, îles «priorité aux piétons» (zone de rencontre)
Montpellier 2040 : la logistique urbaine
Repenser la logistique urbaine Le projet de la Restanque est aussi l’occasion de repenser la logistique urbaine et la distribution au regard du « dernier kilomètre ». Le projet urbain propose une nouvelle façon de distribuer les marchandises en ville, à partir de la position stratégique du marché gare, si proche de la ville et du chemin de fer. Le défi est d’éliminer le trafic des camions dans la ville, source de pollution et de nuisance. Les marchandises peuvent arriver par le chemin de fer à la gare centrale, qui est desservie par toutes les lignes de tramway. A partir de là, les marchandises peuvent emprunter le réseau de tram en voyageant la nuit pour rejoindre des petites zone de stockage diffusées dans la ville. Ces zones de stockage utilisent certaines grandes surfaces vides (les grands parkings des équipements sportifs ou bien des grands supermarchés) à proximité des zones où le trafic automobile sera limité. Des camionnettes électriques desserviront ponctuellement ces activités commerciales comme c’est déjà le cas dans l’Écusson. Même si ce schéma peut paraître encore très abstrait il est intéressant de noter que des changements dans cette direction sont déjà en cours, à Montpellier et ailleurs.
le marché gare
un marché hebdomadaire
118 une plate-forme multifonctionnelle
Vue 1. La plate-forme désaffectée entre le marché gare et le Lantisssargue
Des lieux inédits La plate-forme RFF devient le lieu d’accroche de la ville avec le marché gare, une plate-forme multifonctionnelle qui reçoit des activités intermédiaires et des connexions entre le MIN et la ville : restaurants, marchés hebdomadaires.
119
ESPACE STRATÉGIQUE 8 : la Pompignane en finir avec le zoning, penser la ville mixte
120
121
mixité, grands paysages
ESPACE STRATÉGIQUE 8 : la Pompignane en finir avec le zoning, penser la ville mixte
lez
122
+ 55
Lez Doscares + 55
Pompignane
+ 45
IBM ecusson Lironde
Grammont
Rue de la Vieille Poste
Ces paysages traversent la ville et deviennent visibles par épisodes. Souvent, toutefois, on en perd les traces et on oublie que la ville s’appuie sur des territoires très différenciés. Aussi, certains des paysages sont plus marginaux, moins pratiqués. Des occasions pour les retrouver sont les lignes de continuités biologiques, les rivières qui traversent la ville, mais qui sont souvent peu accessibles. L’Est de la ville, entre le Lez et la plaine cultivée, est une occasion pour remettre en valeur cette variété de paysages. Ici on peut aussi apprécier la topographie riche de la ville : en suivant un parcours imaginaire à partir de l’Écusson vers Grammont, en passant de la petite colline où se situe le centre historique à la vallée du Lez, un premier plateau où se situe le quartier de la Pompignane, un deuxième où a pris place la zone d’activité de IBM, la petite vallée de la Lironde et enfin le troisième plateau de Grammont et la plaine avec la petite forêt de Doscares.
Av. Mendès France
IBM Pompignane Grammont
Grammont
Paysage en ville La ville, conformément a ce qui a déjà été démontré, se situe à mi-chemin entre deux paysages : un paysage de relief au Nord, de garrigue méditerranéenne et un paysage de littoral saumâtre avec une série d’étangs qui précède le fin lido au Sud. Au milieu un paysage doux et cultivé en plaine à l’Est, plus fort et boisé à l’Ouest.
En finir avec le zoning Penser la place des activités économiques dans la ville permet d’envisager l’émergence d’un nouveau modèle urbain rompant avec la double logique actuelle de concentration de l’économie productive dans la ville centre et à son immédiate périphérie et de la structuration par grandes plaques monofonctionnelles à l’extérieur. Logique qui montre aujourd’hui ses limites :
123
hypothèse actuelle
IBM
Rue de la Vieille Poste
contournement et autoroute autoroute de projet voies rapides bouclage du contournement voie ferrée
124
125
proposition
Pompignane
Lez
Station de tram Pompignane
La Déviation Est de Montpellier doit boucler le contournement extérieur. L’hypothèse de tracé actuel vient couper le terroir viticole entre Grammont et Doscares ; et ainsi séparer la ville d’un formidable espace à forte valeur écologique. Plutôt qu’une solution coûteuse consistant à enterrer l’infrastructure pour limiter son effet de coupure sur les points hauts du tracé, nous proposons de déplacer ce projet plus à l’est en greffant son tracé à celui de la voie ferrée existante.
- du point de vue des mobilités et des transports publics : la concentration des emplois productifs conjuguée au phénomène de périurbanisation détermine des fonctionnements pendulaires coûteux et fragilisant pour le territoire ; - du point de vue de la valeur ajoutée pour le territoire la présence de l’économie productive : les revenus du travail productif, générés par la ville centre, ne sont que pour partie consommés sur son territoire du fait de la forte dissociation entre lieux de résidence et lieux de travail ; - du point de vue de la vie en ville et de la forme urbaine : l’appel à une ville plus mixte exige une valorisation de l’espace public comme espace de mise en lien des fonctions urbaines entre elles. La zone d’activité IBM devient pour le projet urbain un lieu emblématique pour répondre à ces questions. Traverser les paysages : nouvelles continuités Le projet urbain propose de remettre en valeur ou de créer des parcours pour créer de nouvelles continuités et pour rendre plus accessible les différents paysages, afin de mettre en marche un processus de réappropriation de la ville, ce qui constitue sa plus grande richesse. L’avenue Mendès France a été conçue comme un objet paysager, mais finalement, domaine de la voiture, elle devient une nouvelle fracture. La rue de la Vieille Poste peut en devenir le miroir, mais dans un esprit différent : une route paysagère, à priorité piétonne, reliant la ville à la plaine et sur laquelle séquencer les différents tissus qu’elle traverse. D’autres parcours peuvent être réaménagés et rendus plus lisibles en particulier celui qui à partir de la station du tram Pompignane traverse le Lez et rejoint le site IBM.
126
127
stratĂŠgie 4 mobilitĂŠs urbaines et centralitĂŠs continues
5
Sommières
Sussargues
Logements : 30%
Transport : 51%
Beaulieu
40
St-Drézery
mobilités, santé, réduction des consommations et des émissions
Agriculture : 2.5%
Tréviers
St-Geniès-desMourgues
Saint-Gély
128
Castries Sommières Montferriersur-Lez
St-Brès
Clapier
Lunel
Bureaux : 12.5%
Baillargues
Montarnaud
30
Industrie : 4%
Lansargue
Grabels
Répartition des consommations d’énergie par secteur d’activité
Castelnau-le-Lez
Montpellier agglomération, novembre 2011 : énergies renouvelables
Juvignac Mauguio St Georges d’Orques
Lavérune
50
Pignan St-Jeande-Védas
La Grande Motte
Lattes
En 2003 la part de la voiture particulière dans les déplacements à l’échelle de la ville était de 50% et représentait 40% des émissions de gaz à effet de serre. Le plan des déplacements urbains de l’agglomération montpelliéraine fixe un objectif de réduction de cette part modale à 35% à l’horizon 2020 avec comme ambition une baisse de 23% des émissions de gaz à effet de serre. Cet objectif est nettement crédibilisé par les ambitions que recouvre la mise en œuvre de la politique de transports en commun et notamment du réseau de tramway. Pour impulser une dynamique nouvelle et conforme à l’ambition d’exemplarité environnementale de Montpellier, le projet urbain doit sans nul doute fixer des objectifs volontaires – voire radicaux – et exprimer des buts en matière de mobilités à l’horizon 2040, bien au-delà des objectifs du PDU.
Pérols
Cournonterral Fabrègues
Grau-du-Roi 40
20
Maurin
Palavas Les Flots
30
Villeneuve-lèsMaguelone
TC Est-Ouest
10
chemin de fer
20
TC Nord-Sud
10
LGV et A9
Créer un maillage de transports en commun (TC) dans la ville territoire à partir du réseau routier existant.
Réseau routier existant Source: donné SIG
0
Séte
autoroute voie de niveau 4 voie de niveau 3 voie de niveau 2
129
PRINCIPES DE CONSTRUCTION D’UN MAILLAGE DE TC ET PARCOURS PIÉTONS-VELOS État existant
Proposition
Actions Maillage Créer un maillage de transport en commun (TC) Est-Oues et NordSud dans la ville territoire à partir du réseau routier existant.
130
schéma: réseau routier existant
131
schéma: réseau TC proposé
Maillage Un maillage de TC type chronobus s’ajoute au système radial des lignes du tramway. Le chronobus sert toute la ville territoire.
Lignes Tramway: système radial du centre-ville au
Lignes TC dans la ville territoire
périmètre communal
Tramway VS Chronobus Tramway. Aujourd’hui les parcours du tramway ne représentent pas une trace lisible ou structurante dans la ville. Ces tramways sont comme «ivres», ils cherchent les nouvelles ZAC et autres points d’intérêts dans la Ville sans jamais tracer des parcours efficaces et clairs.
M
Chronobus. Nous proposons de mailler le long des directions Est-Ouest et Nord-Sud toute la ville territoire avec un réseau lisible de Chronobus. Le service doit être efficace et performant, avec une fréquence de services très élevée. La distance entre les arrêts du chronobus doit être supérieure à r=700 m. Le Chronobus roule en site propre ou en priorité par rapport au flux de circulation.
Système 1 : tramway + centralité continue Réf. Boutonnet
Les arrêts du tramway et du chronobus coïncident. Ceux-ci deviennent des lieux privilégiés de densification et de recyclage. Si les arrêts du tramway et du chronobus ne coïncident pas ils peuvent être liés grâce à un système des traversées qui maillent le tissu et construisent une épaisseur de projet à requalifier ou à développer.
M
M
M
M
M
Système 2 : Verdanson + tramway + bus TCSP Réf. Verdanson
M
Tramway
Tramway
Centralité continue
Parc du Verdanson
Centralité continue
Vélos + piétons
Vélos
Vélos
Voirie + services
Bus
Parcours piétons traversant
Parcours piétons traversant
Parcours piétons traversant
Espace équipée semi-privé Espace équipée (bureaux /services)
M M
Système 3 : centralité continue et tramway coïncidant Réf. Antigone
Tramway
B
M B B M B
B
Accessibilité et choix des types de déplacements : 3 systèmes.
Multimodalité
M
M
M
B
B
M
M
B
>
Superposer au système radioconcentrique des voies rapides un maillage de TC performant.
132 réseau routier
réseau TC proposé
> pistes cyclables existantes
réseau à aménager pour les vélos (PDU)
+ trams existants et TC nouveau
A partir d’un maillage identifiable d’espaces publics et d’une politique de transport public performante, lisible, moins dispendieuse et plus souple du tramway et avec une politique décidément orientée vers la construction de pistes et parcours vélos, le projet urbain a comme objectif de construire des « îles urbaines » où le piéton et le cycliste ont la priorité sur la voiture. Le but n’est pas d’interdire la voiture, mais de rendre plus désirable des modes de déplacement doux dans un espace plus apaisé.
maillage espace public
+
Conforter le réseau des parcours vélos, construire un maillage lisible de pistes vélo coordonnées avec le maillage TC.
Réduction du CO2: - 12.800 T /an (correspondant à la plantation de 1.3 millions d’arbres) - 30 % sur la zone ‘no car’, - 10 % sur la ville.
réseau vélos proposé
= îles urbaines
L’objectif du Plan de Déplacements Urbains (PDU) est de faire passer la part modale de la voiture à Montpellier de 50 % en 2003 à 35 % à l’horizon 2020. L’objectif du projet urbain doit aller plus loin et se mesurer en terme de défi environnemental. L’impact des « îles urbaines » peut donner les résultats suivants :
Réduction de la consommation énergétique: - 43.600 MWh/an (correspondant à 170.000 km/jour en voiture), - 25 % sur la zone ‘no car’, - 8 % sur la ville.
Construire des îles urbaines où le piéton et le cycliste ont la priorité sur la voiture.
133
ESPACE STRATÉGIQUE 9 : la ville dans le Campus une centralité continue
134
Photographe: Nanda Gonzague
135
Montmaur-Lunaret
ESPACE STRATÉGIQUE 9 : la ville dans le Campus une centralité continue
Univ. Montpellier II Univ. Montpellier III place de la voie Domitienne
136
Montmaur-Lunaret
Des centralités continues L’Écusson de Montpellier est la partie de la ville la plus attractive avec une concentration extraordinaire de restaurants, bars, brasseries et petites activités commerciales. D’un côté il est presque saturé et paradoxalement vide d’une vie ordinaire et d’habitants traditionnels. De l’autre côté, cette situation désavantage les commerces à l’extérieur de l’Écusson, et la vitalité des quartiers de la périphérie. Le projet urbain remet en cause ce modèle, en proposant une nouvelle façon de concevoir la centralité : à la place d’une diffusion multipolaire de noyaux d’attractions, il réfléchit sur un déploiement linéaire de la centralité, le long d’un faisceau constitué par les faubourgs ou les avenues et les lignes du tramway.
Campus
Boutonnet
160 0m
T1 - T5 Boutonnet
Jardin des Plantes
une centralité continue Ecusson
Ecusson
Parmi ces directions privilégiées il y a par exemple au Faubourg Boutonnet, la volonté de relier le centre-ville au Campus universitaire, puis au parc Montmaur. Réanimer et rendre plus lisible cette épaisseur, construire des nouvelles perméabilités, contribuera à donner une nouvelle structure spatiale à la ville et, suggérera une nouvelle façon de se déplacer, encourageant la marche à pied et le vélo.
137
Montmaur-Lunaret
138
Valoriser le Campus pour développer un nouveau modèle économique
Univ. Montpellier II
Univ. Montpellier III Construire une continuité à partir de l’espace public. 1
Cité Universitaire Route de Mende à la hauteur de la Cité Universitaire, implémentation du système paysager du parc.
Boutonnet
parcs existants et de projet équipements - existants (instruction, halles culturelles) équipements - projet espace public maillage tram
Jardin des Plantes
0
500m
Le Faubourg Boutonnet, priorité aux piétons et aux cyclistes.
Montpellier ne doit pas se rendre dépendante de la seule économie résidentielle, exposée aux variations des flux migratoires. Son développement sur le long terme doit résolument prendre appui sur des bases durables, des atouts propres, en premier lieu sa ressource universitaire: la recherche et l’innovation. Cité du savoir, Montpellier doit cultiver son ambition de ville éducative dès les premiers âges, et valoriser la place de ses milliers d’étudiants, pour s’affirmer comme une ville créative, productrice de richesses nouvelles pour l’avenir. A Montpellier, à l’instar de Heidelberg, Bologne ou Cracovie, la trajectoire et l’identité de la ville se confondent avec celles de son université. Le nombre et la diversité de ses étudiants, la qualité de sa recherche, la densité de ses rencontres culturelles et scientifiques forment le principal facteur de rayonnement de Montpellier à l’échelle européenne. Cette ressource est sans doute l’une des plus précieuses pour l’avenir et sur laquelle Montpellier peut asseoir son développement sur le temps long. Son inscription physique dans la cité est donc un enjeu non seulement symbolique mais aussi fonctionnel.
139
Université Montpellier II route de Mende, nouvelle ligne T5
140
une nouvelle esplanade entre les Campus
141
Université Montpellier III
La ville dans le campus Le campus montpelliérain, développé au nord de la ville sur l’axe des routes de Ganges et de Mende, occupe une place évidente, mais perçue comme périphérique. Les mobilités y sont largement marquées par l’emprise automobile et les espaces y sont fragmentés, clôturés. L’enjeu est d’ouvrir l’université sur la ville et la ville sur l’université. L’irrigation par le réseau de tramway, la diversification de l’offre de logement, l’injection de nouvelles fonctions doivent y contribuer.
Vue 1. La route de Mende entre les deux Campus Montpellier II et Montpellier III.
ESPACE STRATÉGIQUE 10 : les avenues une centralité continue
142
143
ESPACE STRATÉGIQUE 10 : les avenues avenue de Toulouse Sainte Anne
144
145
Peyrou
55m
50m 45m 40m Sainte Anne
55m
50m
50m
30m
30m
45m 30m
45m 50m 30m
40m 45m
30m 45m
45m
30m
Un espace monument Dès 1870, la trame viaire de Montpellier est marquée par les grandes voies radiales qui tour à tour montent et descendent selon la topographie. Parmi ces grandes radiales historiques, la route de Nîmes et l’avenue de Toulouse dessinent l’axe principal d’entrée de ville caractérisé par des alignements d’arbres. La qualité d’une ville est le résultat du dessin de l’espace et de la qualité des architectures qui le définissent. Ce n’est pas possible de séparer les deux. L’espace défini par l’avenue de Toulouse est un lieu qui par son échelle, par sa position dans la ville, par sa relation avec le territoire devient un «espace monument» qui mesure, oriente, signale, représente la ville. Aujourd’hui l’architecture qui se confronte à cet espace n’est pas à la hauteur de ce potentiel, l’espace est dégradé par la présence envahissante de la voiture. Le projet urbain met en évidence la force structurante de cet axe : il s’agit de définir des rythmes de pleins et de vides, des ouvertures, une séquence d’espaces publics et de nouvelles perméabilités.
30 min
15 min
30 min
15 min
EAI
Av. Toulouse
EAI
Faubourg
Parc Montcalm
Val de Croze
Saint-Cléophas
Mas Drevon
T5
Lemasson
Ovalie
Croix d’Argent
T2
146
147
Villeneuve d’Angoulême
EAI
Sabines
support: système avenue-tram et espace public. 0 Km 1 Km
Avenue de Toulouse depuis le centre vers la sortie de ville.
Lantissargue
T5
MpT 50 m
Mas Devron
30 m
Une topographie marquée. Riecoulon
ZAC Ovalie
support paysager: avenue plantée et séquence Km de 0parcs. 1 Km
EAI
Av. de Toulouse traversée TC + piste vélos espace public tramway
Rieucoulon Grisette
T2
Av. de Toulouse
0m
500 m
une architecture à reconstruire. 0 Km 1 Km
arrêt du tramway cours d’eau bâtiment existant bâtiment projeté équipement existant parc et jardins
Un front urbain dégradé et bas par rapport à la largeur de l’avenue ce qui ne valorise pas l’espace de l’avenue.
Espace public: un trottoir étroit entre le flux des voitures en mouvement et celles stationnés.
30 min 30 min
Aiguelongue
Charles de Gaulle
Saint-Lazare
Av. de Nîmes et Av. St. Lazare traversée TC + piste vélos espace public tramway t2 arrêt du tramway
15 min
Jeu de Mail des Abbés
avenue de Nîmes
cours d’eau bâtiment existant bâtiment projet équipement existant parcs et jardins
Beaux Arts
148 Les Aubes
149
La structure des Avenues de Nîmes et de Saint Lazaire. Dispostif urbain en «y», double système tram T2 + avenue, système de traversée (espace dur et espace vert), maillage existant des faubourgs. 0m
500 m
Chambery
15 min
Verdanson
Lez
Support paysager. Le chemin de fer comme élément de continuités biologiques; le cours d’eau Chambéry comme nouvelle continuité naturelle et piétonne. Les rives du Lez en tant que continuité à garder. 0m
500 m
L’avenue de Nîmes appartient aux grandes lignes structurantes de Montpellier, étant à la fois la continuation de l’av. de Toulouse, une entrée routière et ferroviaire de la ville. Plantée de platanes, sa géométrie claire permet d’apprécier la topographie riche de Montpellier, elle devient un lieu de projet.
0m
0m
250 m
500 m
Nouvelles densité. Le projet prévoit 2 nouveaux pôles de recyclage: Pierre rouge, Av. de Nîmes et l’entrée de ville. 500 m
Sans vouloir bouleverser son caractère intime, le projet urbain propose de retravailler sa coupe et ses abords, de créer de nouvelles connexions pour désenclaver le quartier des Aubes et d’apporter une réponse au problème des nuisances sonores générées par le train.
30 min
15 min 60 min
30 min
15 min
avenue de Lavérune EAI
Av. Toulouse EAI Val de Croze
T5
Les Bouisses
150
EAI
Ovalie
T5
Parc Montcalm
151
La structure: Av. de Laverune, future ligne du tramway T5, système de traversée (espace dur et espace vert), surface publique dédiée à des activités commerciales.
0 Km 1 Km
Lantissargue
Une séquence de places
Val de Croze
Mosson
Rieucoulon
Support paysager. Parcs, jardins et projets existants, les cours d’eau traversent et ponctuent l’avenue. Ces traversées vertes sont l’occasion d’une continuité piétonne.
Parc Montcalm
0 Km 1 Km
Av. de Lavérune traversée TC + piste vélos espace public tramway t5 station du tramway
Ovalie
0m
250 m
500 m
cours d’eau bâtiment existant bâtiment projet équipement existant parcs et jardins
Val de Croze Les Bouisses
Nouvelle densité. Le projet comprend deux nouveaux pôles de recyclage: à la hauteur de l’arrêt de tramway dans le Val de Croze et au niveau du siège Les Bouisses.
L’avenue de Lavérune est l’occasion de repenser les abords des grands ensembles, d’en clarifier les entrées autant que de les requalifier. A partir du faubourg Figuerolle, quartier bien animé mais dégradé, le projet urbain propose de travailler tous les espaces entre les bâtiments et la rue, pour en clarifier le statut. Il est possible de reconnaitre des séquences différentes qui peuvent donner un rythme intéressant au parcours: le faubourg doit reconquérir l’espace de la rue, élargir les trottoirs et retravailler les façades et les bâtiments dégradés. Et ce dans l’esprit de déployer tout au long de l’avenue l’urbanité (l’animation des bars) qui aujourd’hui se concentre sur la place Salengro. La deuxième séquence se caractérise par la présence des grands ensembles (la cité Gély, Val de Croze) et par une coupe asymétrique composée d’un côté de grands bâtiments et de l’autre côté d’un paysage riche construit par les jardins privés. En profitant de cette amplitude, il est possible d’imaginer des espaces multifonctionnels, de grandes places allongées animées par des activités commerciales ou par des jeux d’enfants. Là où l’avenue croise le boulevard de ceinture il faut profiter de la nouvelle ligne de tram pour désenclaver Val de Croze et porter l’animation sur ses abords.
séquence 1 : déployer la centralité
Plus d’espace aux piétons, renouveler les bâtiments et les activités au RdC, penser de nouvelles densités. coupe de l’existant T A B A C
152
153
coupe projet séquence 1: déployer la centralité. Requalification urbaine dans le faubourg Figuerolles
séquence 2 : une place continue
Plus d’espace aux piétons: travailler l’espace entre les abords des grands ensembles et la rue pour accueillir et faciliter la vie des activités commerciales. L’Av. de Laverune fait parti de ce paysage urbain continu et en continuité avec le RdC des bâtiments. Nouveaux paysages : la place profite du paysage des jardins privés.
coupe de l’existant T A B A C
Pharma
FLEURISTE
c a f é
séquence 2: une place continue de le faubourg Figuerolles au quartier Val de Croze coupe projet
séquence 3 : désenclaver
coupe de l’existant
MPT
espace public piéton nouvelles densifications commerces en RdC
ECOLE
séquence 3: désenclaver le quartier Val de Croze. Un projet pour les cœurs d’îlot.
TC piste cyclable voie carrosable
coupe projet
Un projet d’espace public pour accueillir des nouvelles pratiques, une friche agricole réinventée comme espace de connexion entre les équipements. Les pratiques et les usagers se mélangent, l’espace reste vivant toute la journée.
ESPACE STRATÉGIQUE 11 : de la Comédie au Lez repenser les relations urbaines
154
Photographe: Kévin Godard
155
Opéra Esplanade Charles de Gaulle Place de la Comédie
ESPACE STRATÉGIQUE 11 : de la Comédie au Lez État existant
repenser les relations urbaines av. de Nîmes
Corum
Polygone
P
156
allée H. II de Montmorency
P
P P P
P
Bd. de l’Antigone
P
Opéra
P
allée du Nouveau Monde
Boulevard de l’Antigone
Antigone
Halle Laissac rue A. France
av. des États du Languedoc
Projet proposé
La connexion entre l’Écusson et le Lez a été le thème qui a mené aux projets d’Antigone et du Polygone. La vision de Georges Frêche était de relier la ville à la mer. Pour ce faire, il a fallu, avant tout, reconquérir l’Est de la ville. L’esprit du grand axe d’Antigone interprète tout ça clairement, au contraire le dénivellement entre la place de la Comédie et les rives du Lez (presque 50 m), ne semble pas résolu. L’étroit escalier mobile, large de 60 cm du centre commercial vers Antigone n’est pas du tout une digne conclusion de cet axe. Et c’est très certainement pour cela que les espaces intérieurs d’Antigone ne profitent pas vraiment de la vitalité du centre historique : « l’énergie ne circule pas » c’était la description que ceux qui connaissent bien ce quartier en ont fait. Le projet urbain propose d’interpréter de façon différente cette partie de ville pour rendre plus lisible cette liaison et de la reporter à la bonne échelle. C’est ainsi l’occasion de repenser la mobilité, le futur du tunnel de la Comédie et à une nouvelle séquence d’espaces publics pour relier la place Laissac au centre historique.
P
P
ZAC Pagezy
P P
P P
Bd. de l’Antigone
P P
espalanade de l’Europe
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équipements existants
Lez
rues principales tunnel de la Comédie rues d’accès au tunnel P accès aux parkings en sous-sol
place de la Comédie et Esplanade Ch. de Gaulle équipement de projet et façades urbaines projet d’espace public proposé
Recycler les infrastructures. Références: le tunnel autoroutier de Trento (Italie) à été transformé en musée.
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III. faisabilitĂŠ comme manifesto
Dans quel sens une analyse de la faisabilité peut devenir un «manifesto»?... et non seulement un catalogue des obstacles techniques et procéduraux ou des calculs arides des coûts et du temps nécessaires pour la réalisation des interventions prévues, mais quelque chose de fort par son contenu politique et opérationnel? Dans quel sens une réflexion sur la faisabilité peut guider un projet?... peut devenir une réflexion qui n’arrive pas après le projet, mais qui le structure dès les débuts?
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III. faisabilité comme manifesto
Nous savons que le projet urbain Montpellier 2040 devra se réaliser dans une période critique, avec des budgets limités par définition et des temps tout aussi limités. Nous savons aussi qu’un projet tellement ambitieux requiert une restructuration des bilans de plusieurs institutions, une allocation des ressources différente de l’habituelle et pour une longue période; qu’il touche plusieurs niveaux de l’administration et du système décisionnel. Il peut aussi impliquer une restructuration institutionnelle. Nous pouvons suggérer quelque chose à ce propos, mais tout cela reste essentiellement un problème politique très délicat qui touche d’autres thèmes (le système de la gouvernance, la structure du contexte légal et administratif, le système des impôts, par exemple). La faisabilité a deux dimensions: une dimension locale qui concerne les obstacles que tout projet stratégique peut rencontrer (propriété du foncier, infrastructures à réaliser, externalités, procédures à suivre, temps de réalisation, etc.). Ce thème est l’objet des pages suivantes, dans lesquelles sont exposées des propositions d’actions concrètes. La seconde dimension plus générale, concerne les possibilités pour la ville de réaliser dans les prochaines 25 années les investissements que le projet urbain propose. Mais cela impose un nouveau regard sur la manière de fabriquer la ville.
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l’espace public comme projet politique Dans les années récentes plusieurs villes dans le monde ont développé une politique mettant au centre de l’attention les espaces publics, ce qui a également été une préoccupation permanente dans le présent travail. A l’origine de ces politiques il y a toujours eu un projet politique: concernant la santé collective et son amélioration à Copenhague par exemple; concernant la lisibilité de la ville et la qualité de la vie urbaine à Barcelone notamment; la nécessaire modification des habitudes au regard de la voiture à New York entre autre; ou encore la construction d’une structure spatiale claire pour la ville d’Anvers. L’attention portée à l’espace public doit nous permettre de renouer avec sa dimension essentielle ; celle que nous apprend la lecture des centres historiques des villes européennes. Il n’y est pas un simple espace fonctionnel au service des bâtiments qui les bordent. Il est d’abord l’espace structurant, celui autour duquel se fabrique la ville.
Photographe: Stéphanie Jantzen
Copenhague : la ville du bien-être renouvelé
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Au début des années ‘90 la ville de Copenhague était sur le point de faire faillite. De grands projets interviennent alors et une politique d’envergure d’espaces publics est entamée. Ce qui devient intéressant dans le cas de Copenhague c’est la «philosophie» qui oriente et guide ces projets, qui montre leur caractère politique et qui peut être résumée dans les trois points suivants: - une idée traditionnelle du bien-être collectif, qui a ses racines dans l’utilitarisme, selon laquelle garder une population en santé est fondamentale pour en garder la productivité (dans un cadre de globalisation) et redevenir attractive pour les jeunes; - des investissements dans les pistes cyclables «qui ont pris l’espace à la voiture». A Copenhague on est presque au 70% de ‘modal split’ en faveur du vélo; - la résolution des problèmes de pollution de l’eau du port et la réalisation de nouveaux espaces pour les baignades; - ce qui produit une valorisation foncière importante et rend l’ensemble de la ville plus attractive.
réf: «Urban Stories Barcelone, Anvers, Copenhague », édité par P. Viganò,. Ce travail a été présenté au Festival de la Ville et du Territoire (Ferrara, 2008). https://vimeo.com/70108473 image (page gauche): Det Maritime Ungdomhus; PLOT, 2004 image (page droite) : réseau cyclable
Barcelone : un projet territorial, un projet intégré, une grammaire et une syntaxe
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Le cas de Barcelone est bien connu. Il est devenu une sorte d’icône du rôle des espaces publics dans la construction d’une nouvelle attractivité de la ville. Ce qui devient intéressant est de remarquer les principes sur lesquels le projet barcelonais est fondé: - il s’agit en premier lieu, d’un projet territorial qui ne se limite pas aux limites administratives de la ville, mais qui s’étend à toute « la Mancomunitad », - il s’agit en deuxième lieu, d’un projet intégré à la conception et à la réalisation duquel les différents secteurs des services de la Ville ne sont pas solicités, mais qui est développé par une équipe intégrée de compétences à l’intérieur de « la Mancomunitad », - il s’agit encore de la construction d’un vocabulaire, d’une grammaire et d’une syntaxe des espaces publics; ce qui donne une très grande lisibilité à la métropole entière et qui permet la construction d’un savoir cumulatif et partagé par tous les opérateurs qui interviennent dans la conception et la réalisation des espaces publics.
réf: «Urban Stories Barcelone, Anvers, Copenhague », édité par P. Viganò, ce travail a été présenté au Festival de la Ville et du Territoire (Ferrara, 2008). https://vimeo.com/70098710 image : Parc de la Solidaritat, Esplugues de Llobregat; S. Gòdia, X. Casas, 1998
New York : le plan Bloomberg et la troisième époque des Espaces Publics
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Dans l’histoire de la ville de New York, il y a eu trois grands moments de définition des espaces publics: le premier au début du XXème siècle lorsque fut donné à Manhattan le dessin qu’on lui connait, le deuxième dans les années ‘30 à l’époque de Fiorello la Guardia et Robert Moses, et la troisième récemment à l’époque du maire Bloomberg. Ce nouveau projet utilise des sites non conventionnels et se base sur le principe qu’à l’horizon 2030 tout citoyen puisse vivre à moins de 10 minutes d’un espace vert. Pour ce faire : - il ouvre des sites sous-utilisés et les utilise comme des ‘playgrounds’ ou des espaces publics « part-time, - il étend les heures d’ouverture de ces » espaces, - il active le ‘streetscape’ (public et privé) par des : - ‘Green streets’ - ‘Summer streets’ - ‘Play streets’ - il facilite l’agriculture urbaine, - il prévoît un centre de recherche sur la forêt urbaine.
http://www.wnyc.org/blogs/transportation-nation/2011/aug/02/nyc-neighbors-react-to-pop-up-cafes-turning-parking-spots-into-pit-stops/
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Anvers : la réorganisation des services municipaux en fonction des espaces stratégiques
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Anvers était, à la fin du XXème siècle et début du XXIème, une ville très conflictuelle. Face à d’importants flux migratoires, une bonne partie de la population de la ville avait été transférée dans des maisons unifamiliales à la campagne et, dans la ville, avait été adoptée une politique de séparation: les différents groupes ethniques occupaient un quartier ou une partie de la ville. Dès que ces groupes sont arrivés à se toucher dans l’espace, les conflits sont devenus importants et dangereux. La politique du plan de structure s’est basée en grande partie sur la construction d’une structure spatiale claire et sur l’individuation d’une série de plans d’action qui se représentent dans des espaces stratégiques et à l’intérieur de projets stratégiques, dont la plupart sont des projets d’espaces publics. L’espace public est devenu, dans ce cas, un projet politique, auquel on confie la construction de liaisons entre les différents groupes sociaux, et de cohésion sociale. Dans cette optique la ville a réorganisé les services municipaux dans une unité intégrée (planning cell) de conception, de suivi et de réalisation des différents projets.
réf: «Antwerpen, Territories of a new modernity», SUN, Amsterdam 2009, B. Secchi, P. Viganò. projet : la carte des projets stratégiques, plan de structure de la ville de Anvers.
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actions Le projet urbain Montpellier 2040 a une claire dimension opérationnelle et propose une série d’actions qui peuvent être entamées immédiatement. Le futur commence à se construire dès aujourd’hui. Toutes ces actions n’impliquent pas de grands investissements publics, mais il est certain que, comme cela a déjà été démontré, le projet urbain propose une révision attentive de la structure des bilans communaux d’ici à 2050. Il s’agit d’une révision qui serait la conséquence de la sortie d’une politique basée sur la réalisation de ZAC et qui privilégierait, au contraire, une action de valorisation plus diffuse de l’ensemble de la ville.
Photographe: Stéphanie Jantzen
action 1 : la grande canopée et 50.000 arbres bien-être et microclimat
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Le projet urbain porte une ambition première: faire de Montpellier une référence en matière d’écologie urbaine. L’idée centrale est de déployer, dans la durée, une véritable canopée urbaine, d’étendre la présence arborée et le couvert végétal pour embellir la ville, bien sûr, mais aussi pour la rafraîchir, lutter contre les effets de ruissellement et favoriser la biodiversité. Le plan New York 2030 s’est fixé une ambition similaire avec pour objectif la plantation d’un million d’arbres dans la ville, soit un nouvel arbre pour chaque nouvel habitant. Un dispositif opérationnel a été mis en place pour réaliser cette action phare, la porter, la divulguer auprès des habitants et la suivre dans le temps. Fin 2013, ce sont déjà 800 000 arbres qui ont été plantés sur le domaine public comme sur le domaine privé. Inspiré par cette expérience remarquable, le projet urbain propose de l’adapter au contexte local et se fixer comme objectif de planter, à Montpellier, 50.000 arbres à l’horizon 2040, soit, là aussi, un nouvel arbre pour chaque nouvel habitant.
Photographe: Kévin Godard
Ce rectangle vert représente la surface occupée par 50.000 arbres par rapport à la limite administrative de la Ville de Montpellier.
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176 Dispositifs urbains plantés Allées et esplanades
rue arborée travailler sur la limite privative : +2 m pour élargie la voirie.
volume vert privé perméabilités vertes visuelles, c’est 50 % minimum.
la biodiversité en ville.
développer la canopée urbaine : 50.000 arbres.
la canopée urbaine comme ligne guide dans le projet des espaces publics.
perception du paysage privé c’est 50%.
cœur d’îlot dimensionnement
Outre la mise en place d’un dispositif opérationnel ad hoc, s’appuyant sur les compétences de la collectivité pour conduire, en concertation avec les habitants, des projets de plantation sur le domaine public, la mise en œuvre d’une telle action, dans la durée, implique également de mobiliser les acteurs privés autour des nouveaux principes directeurs dans la conception des projets de constructions. L’idée serait de réserver, à l’avenir, au moins 50 % d’espaces en pleine terre dans l’aménagement des parcelles privées à l’occasion de nouveaux projets immobilier. Ces espaces de pleine terre, conservés ou regagnés, pourraient être mis à profit pour permettre la plantation d’arbres à haute tige, et ce de manière diffuse à l’échelle de la ville. Ce principe ne pourrait bien sûr s’appliquer qu’en dehors des parties anciennes de la ville, les plus densément bâties. Ces dispositions pourraient être traduites de manière contextuelle dans le Plan local d’urbanisme et s’imposer, à l’occasion de tout projet immobilier, comme une forme concrète de compensation des incidences de la densification sur l’environnement urbain.
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Biodiversité du futur Le projet urbain Montpellier 2040 permet de redéployer un réseau d’espaces de biodiversités en s’appuyant sur la structure des grandes entités paysagères encore présentes aujourd’hui.
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Paysage de l’eau, l’oasis Sous le climat méditerranéen l’image de l’oasis a depuis plusieurs siècles été associée à l’univers du jardin. Grâce au travail de l’eau la construction autour des domaines de jardins frais et verts permettait d’offrir, contrairement au milieu sec de la végétation naturelle, des lieux accueillants. Aujourd’hui l’intérêt redécouvert pour les cours d’eau comme espaces riches en biodiversité et potentiellement réinvestissable par la ville comme support de loisirs, ou plus encore comme des places incontournables de la structure majeure du Montpellier de demain. Dans la structure des grands paysages, ils permettent à travers leur épaississement proposé dans le schéma général, d’appuyer de grandes continuités au sein de la ville. Leurs berges élargies deviennent des parcs formant de véritables havres de fraîcheur. Ces parcs combinent également deux rôles fondamentaux: - la gestion de la crue au travers des parcs comme zones d’expansion, - le recyclage de l’eau au travers d’un système de lagunage. Plusieurs fonctions donc qui permettent de développer des lieux d’une biodiversité très riche, variable selon la fonction hydraulique qui leur est attribuée.
0
1km
Paysage agricole, le jardin Au sein des espaces identifiés comme grands parcs agricoles dans le schéma général, il devra être développé une réflexion sur leur richesse en terme de biodiversité. On sait bien qu’une parcelle de vigne qui ne fait pas l’objet de traitements chimiques, et où une strate de graminées annuelles peut prendre place, forme un espace à forte valeur écologique (présence d’insectes, d’abeilles, non pollution de la nappe phréatique…). Sur les parcelles des parcs agricoles, imposer un mode de culture de ce type permettrait de leur redonner une grande valeur écologique. Tous les éléments constituant l’enveloppe des parcelles, folioles, haies, ruisseau, sont également extrêmement importants comme espaces de continuités écologiques. Il est donc possible dans un premier temps de partir du principe que tous ces éléments doivent être maintenus mais il est évident qu’un inventaire approfondi permettrait de mieux déterminer leurs valeurs et de concevoir en fonction, une nouvelle structure composée des éléments existants et des nouveaux. Le Tiers paysage, les espaces délaissés Le tiers paysage (concept de Gilles Clément) est représenté par tous les espaces où l’homme n’intervient pas et est donc riche de ses multiples écosystèmes. Ces espaces repérés par l’étude menée par Gilles Clément et Coloco font donc partie du nouveau réseau de biodiversité. Aujourd’hui, localiser le tiers paysage de demain est impossible dans la mesure où les délaissés que l’on pourrait envisager ne sont probablement pas ceux qui existeront réellement. Mais les préconisations d’intervention sur ces lieux décrits dans l’étude consistera à un travail fin et adapté à chaque espace pour les rendre connectés et accessibles. Ce travail pourrait s’appuyer sur un répertoire des délaissés mis à jour par la ville au fil du temps.
Allées, avenues, esplanades la porosité dans la ville Certaines grandes artères retraitées dans le projet comme des éléments épaissis sont l’occasion de redonner de la porosité au sein de la ville. Cette porosité évidemment urbaine, s’entend à la fois au niveau du sol (plantations, désimperméabilisation), mais aussi de la biodiversité. Le vocabulaire végétal répond aux éléments du grand paysage, au Nord il est possible d’envisager de la végétation plus sèche (chênes verts, chênes chevelus, chênes à feuilles, châtaigners …) au Sud plutôt des feuillus méditerranéens. Les nouveaux espaces publics, «la forêt » 50 000 nouveaux arbres viennent prendre place sur le nouveau réseau d’espaces publics permettant ainsi de tisser une trame connectée avec les grands éléments de la ville territoire. Les arbres sont les éléments en ville qui perdureront dans le temps et représentent un enjeu important. La plantation de ces arbres permettra de rendre confortable les espaces publics en amenant ombre et fraîcheur mais aussi d’y développer la biodiversité. Plusieurs principes simples peuvent être mis en œuvre pour offrir à ces arbres une longévité optimale et un entretien minimal : fort dimensionnement des fosses de plantations, plantations en pieds d’arbres, respect des distances par rapport au bâti, gestion différenciée. L’importance dans un climat méditerranéen de la fraîcheur si recherchée en été, privilégie le choix d’arbres feuillus à feuilles caduques (tombant à l’automne). Un grand nombre d’arbres adaptés au climat méditerranéen et décrits dans la charte des espaces publics, permet d’imaginer toute la richesse des variétés qui peuvent être utilisées.
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action 2 : agriculture en ville bien-être et sociabilité
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L’agriculture urbaine représente un phénomène complexe qui a toujours existé. Aujourd’hui, ce sujet est de nouveau d’actualité dans nos villes et dans la construction de l’espace public. Les raisons sont multiples et en grande partie partagées par les habitants et par les jeunes générations qu’y se dédient. A un niveau tout à fait général, il y a le problème, des politiques alimentaires: une série d’aspects qui se croisent et qui vont du soutien à une agriculture de proximité pour réduire les émissions de CO2 (la politique du km.0), au soutien situé du bien-être individuel, à la pratique des activités agricoles (jardins familiaux) comme occasion de développement d’un niveau plus élevé de sociabilité. Considérons l’agriculture en termes de pratiques sociales, d’utilisation des sols et de redéfinition de l’espace public. Nous nous sommes focalisés sur la possibilité d’échanges entre les deux sphères territoriales de la ville et de la campagne, en particulier sur les territoires de frange (où placer les nouvelles formes d’agriculture mixtes), comme dans le parc de la Lagune, sur le projet de nouveaux canaux économiques de proximité à l’échelle territoriale et sur l’intégration des jardins familiaux et partagées dans les équipements publics et les cœurs d’ilot de ses grands ensembles.
les jardins partagés de la cité Berger
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2013 surfaces agricoles agriculture de proximité Jardins familiaux + jardins partagés + vergers prairies
Réélaboration graphique de Studio 013. Le scénario a été construit à partir des données SIG
scénario 2040 : valoriser les circuits courts
2040 surfaces agricoles agriculture de proximité Jardins familiaux + jardins partagés + vergers Écoles Grands ensembles Zones inondables Parc de la Lagune Accès aux parcs des hauteurs prairies
2040? surfaces agricoles agriculture de proximité Jardins familiaux + jardins partagés + vergers Écoles Grands ensembles Zones inondables Parc de la Lagune Accès aux parcs des hauteurs Jardins privés prairies
action 3 : renouveler le parc bâti énergie et style de vie
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La transition énergétique n’est pas une opération uniquement technique et la politique de la transition n’est pas socialement neutre. Il ne s’agit pas que de réduire les consommations et d’utiliser plus d’énergie renouvelable. Il faut aussi utiliser l’énergie grise, c’est-à-dire celle qui est déjà là; incorporée dans les bâtiments, les infrastructures et dans tous les matériaux urbains. L’énergie grise est celle qui a été utilisée pour construire la ville. Une partie de cette énergie n’est plus utilisable (anergie), mais une autre partie (exergie), habituellement sous-évaluée, peut l’être et c’est cette partie qui doit faire l’objet d’évaluations attentives. D’un côté cela implique un effort considérable au moment de la conception des différents projets et interventions, un effort qui n’est pas délégué uniquement aux architectes et aux bureaux d’études, mais aussi au service de l’administration et aux responsables politiques. De l’autre côté cela demande un effort aussi des habitants qui doivent être poussés à réfléchir sur les contradictions entre une vision de courte période et une de longue période. La Conférence sur l’environnement (2013) et les engagements qui en dérivent (objectif de requalification de 500.000 logements par an en France) vont dans la direction d’une transformation et d’un recyclage diffus.
Photographe: Julien Goldstein
2013
SCENARIO 1
les logements bâtis entre 1948-1974
SCENARIO 2
rénovation pas à pas du pavillonnaire vieillissant
Tous les logements deviennent BBC
aqueduc
deviennent BBC nouvelles densifications
mixité
jardins partagés parc des Cévennes
nouvelle perméabilité piétonne requalification
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rénovation intégrale des immeubles collectifs des années 60’ ouverture des surfaces monofonctionnelles ouverture de l’espace sportif du lycée nouvelles densifications
cœur d’ilot nouvelle perméabilité piétonne requalification
Avant le 1948 1948-1966 1967-1974 1975-1979 1980-1981 1982-1996 1997-2005 2006-2013
1 773 429 MWh/an 450 329 t de CO2/an 110 M€/an
1 251 946 MWh/an 311 239 t de CO2/an 80 M€/an
707 872 MWh/an 176 499 t de CO2/an 44 M€/an
14,8 millions
29,1 millions
mixité
espace public le long du Verdanson
Montpellier est une ville dont les logements sont majoritairement d’après-guerre : 87% des logements y ont été bâtis après 1949. Hormis le centre, aucun quartier ne dépasse plus les 4% de logements construits avant 1949. Plus de la moitié de ces logements ont été construits avant la première réglementation thermique. Les logements représente 30% de la consommation d’énergie totale; le secteur tertiaire 12.5%. Le secteur du bâtiment représente donc 42.5% de la consommation d’énergie. Deux scénarios pour les logements ont été développés, l’un correspondant à une forte recherche de performance énergétique, l’autre correspondant quasiment au label BBC-Rénovation (Bâtiment Basse Consommation). Dans le premier scénario tous les logements bâtis entre 1948-1974 deviennent BBC. Cette rénovation équivaudrait en termes de CO2 à la plantation de 14.8 millions d’arbres. Dans le deuxième scénario tous les logements deviennent BBC, ce qui revient en terme de CO2 à la plantation des 29,1 millions d’arbres. La rénovation pas à pas du pavillonnaire vieillissant doit être pensée en liaison avec le dessin de l’espace public et peut-être l’occasion de créer de la mixité fonctionnelle dans le tissu pavillonnaire, commerce au RDC et jardins partagés a la place du parking. L’exemple de la page de gauche montre les pavillonnaires du quartier des Cévennes, qui ont été bâtis dans les années ‘60 et qui aujourd’hui sont devenus très énergivores. La rénovation intégrale des immeubles collectifs des années 60’ est également l’occasion d’ouvrir des quartiers aujourd’hui très enclavés et peutêtre l’occasion de créer de la mixité fonctionnelle par de nouvelles densifications. L’exemple dans la page ci-contre montre le quartier moderniste le long du Verdanson et le Lycée Jean Mermoz. L’ouverture de la surface monofonctionnelle dessine une nouvelle perméabilité piétonne qui relie et renouvelle l’espace public le long du Verdanson avec le quartier d’Antigone. La rénovation des immeubles est accompagnée de nouvelles densifications, de mixité fonctionnelle et par la transformation des cœurs d’ilot en jardins partagés ou bassin de rétention.
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Zone inondée
Parking en RDC.
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Bassin versant du Verdanson Stratégie de compensation sur l’ensemble du bassin versant.
Densification avec rétention en toiture.
En particulier, ont été étudié quatre stratégies différentes de rétention, correspondant à quatre typologies différentes de bâtiment. Ceux-là peuvent devenir lieux de rétention de l’eau : les parkings en RDC des immeubles dans la zone inondable, les toits des pavillonnaires, les cœurs d’îlot des immeubles collectifs et les espaces publics des plaques d’équipements.
Habitat collectif
Espace public avec rétention en cœur d’îlot.
Plaques équipement
Scénario zéro inondation Action publique de rétention hydraulique et de recyclage pour tout le bassin versant.
Le travail sur la mitigation et la compensation des crues du Verdanson a pour objectif « zéro inondation des zones d’habitation ». Les trois typologies d’interventions, la rétention/ expansion du Verdanson, la perméabilité des sols à l’eau et le recalibrage de grands tronçons sur les emprises privées, arrivent à retenir 211 450 m3 sur un total de 430 000m3, volume d’eau pouvant déborder aujourd’hui. Il est nécessaire qu’une stratégie supplémentaire de compensation sur l’ensemble du bassin versant soit mise en place. La rénovation du parc bâti peut donc prendre en considération, soit la recherche de performance énergétique, soit la question de rétention de l’eau.
Espace public avec bassins de débordement.
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action 4 : la ville comme un gymnase en plein air santé, réduction des consommations et des émissions
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Montpellier a tout le potentiel nécessaire pour devenir une ville de la santé et ce, non seulement parce qu’elle est riche d’équipements médicaux et de centres de recherches de haute qualité, ou parce qu’elle a une très longue tradition dans ce domaine, mais bien à cause de son climat et de la structure démographique et sociale de sa population. Le thème de la santé est bien loin des questions relatives au souci de soi. Sans y être réellement opposé, le thème se veut plus général. Après une longue phase consumériste il est possible de comprendre pour diverses raisons, que beaucoup de motifs militent en faveur d’une politique, essayant de toujours élever davantage le niveau de santé collective: - des raisons économiques (on l’a vu à Copenhague). Une population saine implique des dépenses plus faibles pour l’organisation sanitaire, - raisons climatiques: la pratique du sport, voire même simplement la marche à pied réduit les émissions de CO2, - raisons sociales: une ville de la santé est plus attractive qu’une ville polluée par les gaz, les bruits, le manque d’espaces verts, etc.
Photographe: Rebecca Marshall
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L’un des aspects les plus importants de la ville de la santé consiste à étendre le réseau des pistes cyclables et des espaces piétons. Par rapport à d’autres expériences européennes Montpellier présente un retard à ce propos: des pistes cyclables très courtes et déconnectées, qui ne forment pas un réseau : des piste cyclables pas toujours confortables et sûres, des espaces piétons de dimensions réduites et souvent ridicules, où le piéton est rarement à l’aise. Le projet urbain Montpellier 2040 propose d’inverser cette situation: doubler la longueur des pistes cyclables et prévoir des espaces piétons plus généreux. Le grand projet d’espaces publics c’est aussi cela.
réseau cyclable en 2009 Source: Plan Local de Déplacement Montpellier 2010-2020 150 km de piste vélos
réseau cyclable à terme prévu par le PLD 2020
2040 les pistes cyclables
Source: Plan local de déplacement Montpellier 2010-2020
complément avec un maillage cyclable (réseau TC + anciens chemins de fer)
environ 250 km de piste vélos
environ 300 km de piste vélos - 0,8 m/hab Réf. Copenhague: 350 km pistes vélos - 0,7 m/hab
réseau cyclable en 2009 réseau cyclable à terme (PDL 2020) maillage cyclable projet urbain 2040 grand projet pistes vélos
Sur ce même maillage de TC nous proposons d’adjoindre un réseau dédié aux circulations douces. Ce qui rendra celui-ci clair et lisible. A côté de ce projet de réseau de mobilité douce structurante, nous proposons également un grand projet de piste cyclable traversant la ville et suivant des parcours inédits, qui sont aujourd’hui pour la plupart, des itinéraires délaissés ou oubliés. Ces nouveaux parcours cyclables continus se développeront le long: - du nouveau parc du Verdanson - de l’ancien chemin de fer vers Lavérune - de l’ancien chemin de fer vers Palavas - de l’Av. de Toulouse ver la rue de la Vieille Poste - du quartier Port Marianne vers Lattes - du Bois de Montmaur vers le quartier Paillade
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action 5 : 100 petits projets 100 petits projets : énergie, démocratie et sociabilité Lycée L yycée F. BAZILL BAZI BAZILLE A ILLE
G.S. Dr. CALM CALMETTE CAL ET ETT Mat. A. d' A AUBIGNE AUB AUBIIGNE N Elém. m. Dr CA CALMETT C LMETTE TE T E
Collège les Garrigues C Garr Garrigue M.P.T. BRA M.P BRASSENS SS NS Mat. PRE PREVERT EV EVERT VE ERT T Mat. Ma at. Picasso
G.S. les ess T Tours ours M t Copern Mat. Copernic C pe Elém. Elém E Elé m. Bloch
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G . les Menest G.S. Menestrels Menestrel Men Mat. M at. t. Gandhi Gan Elém. E lém. m. Kurosaw Kurosawa Kuros Kuro K
G.S. VERT T BOIS BOIS Mat. Mére TE TERESA Elém. m J. FERRY FE ER
G.S. .S S le les es Troubadours Troubadour roubadou adours Mat. Ma at. A Avve verroes r s Elém. El Elé m G Galilée alilée
Crééche Cré h Petitt SIRENE SI S REN NE
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Eléém. Elém m.. Y YOURCENAR URCENAR NAR
Médiat Mé Médiathèque édiath édiathèq hèque que ROUSSEAU ROUS
Mat. Ma at. REBELAIS REBE Collège Collè g Eschol scholi olierss
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G.S. G S Bari Mat. M at. W Woolf Elém. m Boullouche M.P.T. LAGRANGE GRANG
G.S. Mat. Chaplin Elém. Pottier-Sibelius elius
L.P. L. Da Vinci V i
G.S. Oxford O Mat. Va Van Gogh Elém. Roosvelt
G.S. Aiguelongue Ai ongu Mat. L. dee Camoens Camoen Elém. S S. Freud F d Créche che le Petit Prince in M.P.T. A. DU M.P DUBOUT OU de Boutonnet
Collège Co ll ge ALCO LCO Lycée y ée J. Monn Monnet nn
G Louis Ville G.S. ill ll Mat. M. Lutherking Elém. ém Louis ém ou Ville G.S. Barcelone Mat. M M. Renaud d Elém.. S. Bolivar
G.S. G .S. S. E. C Combes es M.P.T. T.. P. E E. VICTOR Mat.. V. D Duruy ruy Elém m. E. E Combes Co M.D.Q. CHABROL ABRO
M.D.Q. GUILL LLERME LE ME
Ecole Sa Saint Odile Od G.S. Mat. Kergomard rgomard Elém. Daviler
Créche Galin Galineta Gali eta
G.S. Less Cevénness G Mat. M Mat M M. B Bres Elém Elém ém. ém m J. D Daubie aub
Collège llège A. Rimbaud Rimb mbaud
Collè llè lège Saint nt ROCH
Mat. Carpan Mat Carpantier G.S. G .S L. Malet
G.S. Petit Ba Bard d Mat. G. Bon Ma Elém. m. L. Armstrong ms g
Collège llè l e Las Caze Cazes
G.S. Mat. J. Michelet M elet Elém. lém. J. Deltei M.P.T. VI VILLON
Crèche PINO NOCCHIO NO HIO I Ecole Régiona nal al dess Beaux-Arts Elém. lém la Fontaine M.D.Q. M. .Q. CHOPIN G.S. M Merm Mermoze oze Elém. m. J. J Mermoze Mermo Collège ège C. Royer Mat. t.. V V. de Gama
Mat. at JJ. RO ROUSSEAU USSEAU SE
M.P.T. C CURIE
M.D.Q. PREVERT PR VE Lycée Jules GU GUESDE DE
G.S. La Martelle Mat. J. D Deroin eo M M.P.T. CHAMSON Elém. B.. Spinoza Spino
G.S. S. Astruc str Elém. P. Langevin Mat. Goethe
G.S. Laa C Chamberte mberte Mat. M. C Callas a s Elém. D D. Alighieri Alig eri Crèchee D DOLTO
Mat. A. France
G.S. G Elém. ém M. Curie Mat. M. C Curie uri Crèche B. Neige Nei M.P.T. C CAMUS A G.S. Lantissargues Médiathèque é HUGO Mat. R. Surcouf Mat. Elém. Voltaire Elém. G. Simenon Mat. t. PAG PAGNOL
Collège M M. Pagnol agnol
G.S MAS DREVON G.S. D VO Mat.. B. ALBRECHT BR CH Elém. Elém m. GARIBALDI GA AL I
M.P.T. M P COLUCCI CCI
G.S. Ovalie O li Crèche che J. BAKER
Collège Croix d'ARG d'ARGENT
M.P.T. M. MERCOURI RI G.S. Elém. lém. B. Pascal Pasca Mat. S. Bernh Bernhardt
Médiathèque ath FELLINI L Médiathèquee Z ZOLA LA Crèche he
Licéee Clemenceau Clemen
Elém.. H. Boucher
G.S. G.S Elém. Painlevé Elém Mat. L. M Michel
Mat. V. Hugo
Elém.P. P. Bert
G.S. Elém lém ém. m. Simon Mat. F Florian
G.S. Elém. m. J. J Jaures es Mat. dee Gaulle ll
Lycée G. FRECHE Mat. M. de l'HOSPITAL 'H HOS
Crèche Robin DES D BOIS
L.P.R. L R. Mediterranée d
G.S. Estanove stan M. M.P.T. PAGNOL AGNOL Mat. M. Deborde Debordes es Elém. m. W. Churchill G.S. Pas du Lo Loup L Mat. L Mat L.. Bou Boulanger ou anger Elém. V. Schoelcher Elém hoelcher lche
G.S.M.D.Q. EXUPERY Mat. A. Savary
Collège Joffre Collè ff G.S. .S. Antigone A Antig Elém. Pericles E P Mat. at. A Aristote
G.S. G Elém. LAMA LAMARTINE NE Mat. PASTEUR AST Crèche Cr rèchee S. Lagreze agr Lycée cée de la Merci Mat
M.P.T. M P. SE SERRAZIN Z
L.P.. La L. L Colline Co
Lycée L Ly y J. Mermoze
Lycée Ly ycée Joffre
Mat. att Chap at. Chaptal al Elém. ém. J. d'Arc Elém. El m Compte m.
M.P.T. RI M RICOME Mat. F. Garnier Collège Mat. at. Dr Dr. Roux Elém. Gambetta et FONTCARRADE R DE Elém. lé F. Bazille B e Elém. Sevigne
College
G.S. G .S. Le Lez Elém. ém m. J. Zay Mat. at. P Prokofiev evv
M.P P.T. P .T T. G. SAND ND
Elém. Condorcet Elém
G.S. Assas ssa Elém. B. Morizot Elém Mat. Mozart M
G.S. G S. les Pins Mat. at. R. R Kipling ling Elém. C. Baudelaire B
G.S. S. Elém. J. Moulin Elé lin n Mat. I. Bergman M ma
Caserme de Lauwe Caser Créche c C. Pouzin
Crèche rèche d'Assas sas
Elém. André MALRAUX L A X G.S. S. Cité Mion Mio Elém. J. Brel El Mat. at. S. Signore Signoret Collège G. Philipe
Lycée ycée Pierre Me Mendes France Collège C o eA Aiguerelles er
M M.P.T. ESCOUTAIRE ESC ESCOU COU Crèche rèche T. Sentis
M.P.T. B.. V VIAN G.S. Elém. C. Dickens E Mat. A. Frank Ma G.S. Laa Rauze Rauz Mat. P. El M Eluard rd Elèm. J. Mace E M
G.S.. Prés d d'Arenes nes Médiathèque GARCIA LORCA CA
M.D.Q. M Q. LAFONT G.S. G .S. A Angouleme m me Elem. Ronsard E R d Mat. A. d'Aqu d'Aq d'Aquitaine ta e Elém. BEETHOVEN N
100 petits projets Taxonomie des équipements scolaires de Montpellier. Crèche et petit enfance Groupe scolaire (maternelle, élémentaire) Collège Lycée MPT Équipement sportif
0
1km
Le projet urbain Montpellier 2040, en même temps qu’il propose des espaces et des projets stratégiques, propose également d’investir la ville au travers de 100 petits projets. Il s’agit en général et comme c’est exposé dans les pages qui suivent, d’intervenir là où il existe déjà un début de centralité et de lieu de sociabilité: les écoles et les Maisons pour tous. Il s’agit normalement d’interventions minimales qui améliorent les alentours de ces équipements. Peu coûteux et dispersés dans la ville, leurs rôles est d’entamer une valorisation et un processus d’amélioration générale des conditions environnementales et sociales dans toute la ville.
Collèges Las Cazes parvis
vers G.S. Petit Bards
196
G.S. Les Cévennes parc
Déplacer la clôture Le déplacement des clôtures des équipements scolaires permet l’ouverture de nouveaux passages et la connexion entre les équipements. Le tissu de la ville devient ainsi plus perméable. G.S. Les Cévennes L’exercice propose de modifier l’emprise au sol du groupe scolaire les Cévennes, en donnant la possibilité d’un passage vers le groupe scolaire du quartier Petit Bard. Les équipements scolaires des deux quartiers trouvent leur point de connexion sur un terrain de sport aujourd’hui délaissé. Cet espace doit être réaménagé et ultérieurement équipé. De plus, en dehors des horaires scolaires, il est possible d’imaginer de laisser cet espace ouvert au public.
nouvelles perméabilités piétonnes périmètre école parcours aqueduc axe viaire existant nouveau accès perméabilité façade nouveau équipement
0
1km
G.S. Les Pins
Equiper la marge La clôture des équipements scolaires change de statut : des matériaux éphémères et légers (normalement du type banal grillage) devient un mur équipé participant à la construction et au dessin de l’espace public. Nous imaginons différents types des murs équipés. Pour les plus basiques d’entre eux, il s’agit d’une clôture intégrant le mobilier urbain (emplacements vélos, bancs, abris…). Alors que pour les plus élaborés, la clôture devient un volume accueillant de nouvelles fonctions, utile soit directement à l’école soit à la collectivité. Ces nouveaux petits équipements complètent le cluster existant et deviennent aussi l’occasion par le projet d’offrir un nouvel espace public. G.S. Les Pins L’exercice propose la densification de la parcelle du groupe scolaire dans sa partie nord. Le volume ajouté fonctionne comme clôture pour le groupe scolaire mais établit en même temps un nouveau rapport entre l’école et l’espace public. Il est occasion du réaménagement de l’espace dédié au parking et d’ainsi imaginer un nouveau parvis d’entrée à l’école.
jardins partagés
La construction du cluster Le projet urbain a pour ambition, avec la stratégie des «points», de créer de nouvelles centralités, de créer des clusters répartis de manière diffuse sur le territoire, à partir des clusters scolaires et sportifs et des espaces publics de parcs et jardins. Ce projet doit donner à tous les petits équipements et services existants la force de revitaliser un quartier et ainsi de lui donner une nouvelle identité. Il s’agit d’imaginer des réverbérations entre les espaces, avec une mixité de fonctions qui naît soit de la juxtaposition fonctionnelle (nouvelles coexistences), soit de la multifonctionnalité même des lieux (des espaces utilisables de diverses manières). Collège Las Cazes L’exercice propose la construction du cluster et de nouvelles relations entre le groupe scolaire, les espaces délaissés et les surfaces sportives via le dessin d’un petit projet d’espace public. La friche agricole, aujourd’hui délaissée, offre l’opportunité de penser sur ce site un projet d’agriculture urbaine. Cet espace peut être cultivé et mis en relation avec le collège Las Cazes qui devient alors, selon le modèle anglo-saxon, un « edible-schoolyard ». La friche se transforme et devient comme une classe en pleine air du collège. Le cluster complète ce dispositif par la requalification du complexe sportif de La Condamine et du réseau des parcours piétons menant à d’autres espaces publics.
197
Cluster MPT L. Lagrange, G.S. Bologne, Oxford, Halle Quatre Saisons, Thêatre J. Vilar, Parc de la Mosson créer de nouveaux espaces publics pour le quartier la Paillade
P.E.
Quelques exemples de petits projets:
G.S.
G.S.
MPT
1. Réaménagement des éléments de connexion est-ouest (Rue d’Oxford, Rue de Bari) entre le quartier de la Paillade et le quartier Alco.
P.E.
Halle
Rue de Bari, actions: - achèvement et aménagement de l’Esplanade Lagrange comme parvis et élément de connexion entre le G.S. et la M.P.T., - projet des clôtures du G.S. La clôture côté Nord devient un mur équipé qui intègre le mobilier urbain (bancs, places vélos...) et participe à la définition de l’espace public.
mosquée G.S.
G.S. lycée
198
G.S.
percolation: ouverture de passages piétons
collége
sport
les clusters entre les quartiers de la Paillade, du Coteau et Alco
accessibilité des berges esplanade Lagrange Place du marché
achèvement de l’Esplanade Lagrange 150 m X 40 m
nouvelle percolation piétons
parvis de la Halle des Quatre Saisons
extension du marché forain jardins potagers/partagés
place commerciale allongée bifurcation de la ligne T3 parvis de la médiathèque de Pierres Vives jardins potagers + extension surface marché forain
100 petits projets: nouveaux espaces publics pour le quartier lde a Paillade.
maille parc du coteau arrêt tramway tramway T1 tramway T3, bifurcation (proposition) espace public équipement nouveau bâti jardins potagers/partagés parc, jardin, espace vert
MPT HALLE
une nouvelle centralité: une place pour les citoyens.
Rue d’Oxford, actions: - projet et aménagement de la bifurcation de la ligne T3, - projet des clôtures du G.S. La clôture côté Sud devient un nouveau volume commercial ouvert le long de la Rue d’Oxford. Il participe à la création d’un petit commerce de proximité. - réaménagement des berges de la Mosson. Réaménagement des éléments de connexion nord-sud entre le Théâtre J. Vilar et le Grand Mail : - aménagement du parvis du marché des Quatre Saisons, - ouverture d’une nouvelle percolation piétons en direction nord – sud, - achèvement des pistes vélos existantes et projet du réseau cyclable en direction est-ouest.
199
Cluster MPT G. Sand, G.S. les Aubes, G.S. Pompignane, Eglise ST J. D’Arc, Parc Riambaud créer un espace public fédérateur et désenclaver le quartier
sport MPT G.S.
G.S.
MPT
G.S. eglise Beaux Arts MPT
G.S.
Corum
200
maraîchage équipements - existants (écoles, crèche, église, mpt) espace public - projet maillage - existant maillage - projet
Lycée
Collége
Lycée
Les clusters aux Aubes, entre les quartiers Pompignane et Beaux Arts
maraîchage le long du Lez
nouveau franchissement de la voie ferrée plantation anti-bruit de la voie ferrée nouvelle passerelle piétonne 100 petits projets: un espace public fédérateur pour le quartiers des Aubes
un sens de circulation et élargissement du trottoir maraîchage le long du Lez élargissement du sous-passage pour les piétons un sens de circulation et élargissement du trottoir aménagement d’espaces publics rue piétonne déplacer les clôtures du parc pour créer des trottoirs un sens de circulation et élargissement du trottoir transformer l’avenue S. Maur en zone de rencontre nouveau franchissement de la voie ferrée
élargissement du sous-passage pour les piétons percolation: ouverture de passages piétons nouvelle passerelle vers station de tram ‘Pompignane’
coupe de projet
2. Quartier des Aubes: créer un espace public fédérateur et désenclaver le quartier - Créer un espace public fédérateur et le mettre en réseau avec les Beaux-Arts et la Pompignane. - Créer un réseau d’espaces publics autour du cluster comprenant: écoles, crèche, église et Maison pour tous. - Rendre piétonne la rue Val Marie-Paradisier et transformer les rues parallèles (Boulevard des Sports et Estragon-Renan) en rues avec un seul sens de circulation et disposant de larges trottoirs plantés. - Transformer L’av. S., Maurice et S. Maure en zones de rencontre où maintenir un seul sens de circulation pour les voitures et élargir les trottoirs. - Élargir les franchissements existants de la voie ferrée pour les rendre plus sécurisés et agréables pour les piétons et en créer de nouveaux. - Désenclaver le quartier: créer un nouveau franchissement de la voie ferrée à l’Est, créer des nouvelles passerelles sur le Lez au Sud, ouvrir des passages piétons (percolation) vers le parc du Verdanson et les lycées Joffre et Mermoz. - Valoriser le Lez: augmenter l’accessibilité des berges et préserver la zone de maraîchage le long de ces dernières.
201
202
203
la mise en Ĺ“uvre
Photographe: David Richard
Agglo Taux annuel Pop + x /an Pop. totale Ville Pop + x /an Pop. totale Rapport V/A PLH Ville + x logt/an
204
Hypothèse de programmation 2040
2000 - 2010
2010 - 2020
2030 - 2040
des quantités quand même
+ 1,3 % +1% + 0,5 % + 5 000 hab./an + 4 500 hab./an + 3 500 hab./an 420 000 hab. (2010) 465 000 hab. (2020) 540 000 hab. (2040) + 3 500 hab./an + 3 000 hab./an + 2 000 hab./an 265 000 hab. (2010) 295 000 hab. (2020) 340 000 hab. (2040) 63 % 63 % 63 % + 2 700 logt/an
+ 2 500 logt/an
+ 1 800 logt/an
+ 40 000 logements entre 2020 et 2040
La Ville de Montpellier comptait 260 000 habitants en 2010. Elle devrait en compter près de 340 000 en 2040. Cette dynamique est d’abord une chance. Et Montpellier peut s’enorgueillir d’être fidèle à sa tradition humaniste d’accueil, d’ouverture et de tolérance qui a façonné son histoire et a contribué à son rayonnement. Le projet urbain réaffirme cette ambition d’hospitalité comme valeur cardinale. Ville-centre d’une métropole en construction, Montpellier prendra, en particulier, toute sa part à l’effort de production de logements qu’exige cette dynamique démographique à l’échelle du grand territoire. L’actuel Programme local de l’habitat (PLH) de l’agglomération de Montpellier prévoit, pour la période 2013-2018, un rythme de production de 5 000 logements par an dont 2 500, soit 50 %, sur la seule Ville de Montpellier. Au terme de cette période du PLH, la Ville de Montpellier devrait compter environ 290 000 habitants. Au-delà, les scénarios de long terme établis localement par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), pour le compte de la Communauté d’agglomération de Montpellier, tablent sur la poursuite d’une baisse relative du taux de croissance démographique de l’aire urbaine montpelliéraine ; baisse structurelle déjà observée depuis plus de 20 ans. Ce taux de croissance annuel moyen passerait ainsi d’environ + 1% sur la décennie 2010 à environ + 0,5 % sur la décennie 2030. Dans ce contexte, la Ville de Montpellier se propose de poursuivre, sur la longue période, l’objectif consistant à accueillir, sur son territoire, 50 % de l’effort de production de logements qui devra être renouvelé sur l’ensemble de l’agglomération. Car il serait naïf de penser qu’une politique d’urbanisme plus malthusienne aurait pour seul effet de contenir cette croissance. Comme cela a pu s’observer ailleurs, elle tendrait à aggraver la tension sur le marché du logement au détriment de tous, et d’abord, des plus modestes. Dans cette hypothèse et au-delà de l’actuel PLH, Montpellier doit donc se préparer à accueillir environ 50 000 nouveaux habitants à l’horizon 2040 ; une dynamique démographique dont la part majoritaire et croissante sera liée à l’augmentation naturelle de la population et non plus, comme par le passé, au poids dominant des apports migratoires. Ceci posé, les termes quantitatifs de cette croissance probable ne doivent pas constituer le seul horizon de la réflexion prospective. La croissance démographique en elle-même ne peut pas être une fin en soi ; au risque de mettre en péril les fondements mêmes des qualités qui contribuent au rayonnement montpelliérain. La question posée n’est plus tant celle du combien mais bien celle du comment ; autrement dit, une croissance urbaine selon quel modèle de développement, à quel rythme, sous quelle forme et à quel prix. Plus que les quantités, ce sont donc bien les qualités du projet urbain qui sont en jeu. Et c’est cette question du comment qui a structuré à la fois la réflexion prospective et le débat citoyen dans le cadre de la démarche Montpellier 2040.
205
Les grands secteurs d’aménagement en cours ou programmé en 2013
Thomassy-Quatre Seigneurs
7
le projet urbain: stratégies et priorités
bâtir une ville parc
placer l’écologie comme support premier
Montmaur-Lunaret
articuler un système de parcs Parc de la Lagune : valoriser la plaine humide dans une démarche de compensation et de mitigation
2
Parc des Vallées : intégrer l’enjeu hydraulique, prévenir les risques
Lez
Parc des Hauteurs : relier les grands paysages boisés et cultivés
206 Coteau-Alco
« Anti-parcs » : construire des lisières urbaines
Verdanson
4
3
7
Grammont-Doscares
développer la canopée urbaine planter 50 000 arbres pour rafraichîr la ville, favoriser la biodiversité, cultiver l’agriculture urbaine
Mosson
dessiner la ville par l’espace public et la mobilité douce
1
5
faire de l’espace public un levier de transformation de la ville, à l’échelle du piéton Lironde
faisceaux de centralité continue diffuser la centralité dans l’épaisseur des grands tracés et du tramway espaces publics majeurs transformer ou réaliser les repères d’une nouvelle grammaire urbaine
5
Bouisses -Grèzes
les boulevards de ceinture des espaces publics à domestiquer, une coupure à effacer
6
espaces publics du quotidien 100 petits projets pour transformer les parcours autour des écoles et des Maisons pour tous
Lantissargues
re-cycler la ville
faire grandir la ville sur la ville, construire de nouveaux lieux d’intensité urbaine, inventer une nouvelle offre urbaine pour de nouveaux styles de vie
Rieucoulon
espaces stratégiques du réinvestissement urbain 1_ déployer une centralité à l’échelle métropolitaine, relier la Comédie au Lez 2_ intégrer le campus dans la ville et la ville dans le campus 3_ fabriquer une urbanité continue entre Alco et la Paillade 4_ faire du Verdanson un espace fédérateur dans la ville, l’occasion d’une nouvelle gestion du risque 5_ développer de nouvelles offres résidentielles en valorisant les grands gisements fonciers (l’EAI comme projet emblématique) 6_ inventer les nouvelles formes de la ville productive (l’exemple de la Restanque) 7_ en finir avec le zoning, recomposer les grandes plaques monofonctionnelles en intégrant la mixité urbaine
parc de la Lagune
0
1km
Une stratégie sélectionne dans l’espace et dans le temps. Le projet urbain Montpellier 2040 propose une vision sur le long terme, comment la ville pourrait évoluer d’ici à 2040: la «carte stratégique» dit ce qu’il faudrait faire pour réaliser cette vision. Sur le fond d’un système de parcs dans lesquels se représente la stratégie de l’écologie comme support, elle propose un grand projet d’espaces publics dans lesquels s’affiche soit la stratégie de la priorisation de la mobilité douce, soit celle de la construction d’une série de centralités continues et de lieux de sociabilité. Des stratégies, celles du grand projet d’espaces publics, de la priorisation de la mobilité douce et des centralités continues qui tendent à la valorisation de la ville existante et à son recyclage. On peut appeler la «carte stratégique» plan guide ou schéma directeur, ce qui est important c’est qu’elle donne des orientations non générique, mais situées et dimensionnées soit du point de vue de l’occupation du sol, soit du point de vue économique. Montpellier a besoin d’une nouvelle politique urbaine, a besoin surtout de sortir d’une politique d’interventions ponctuelles et de passer à des politiques qui investissent toute la ville en même temps. Le projet urbain de Montpellier a 25 années devant lui, 25 années qui commencent demain.
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7
2
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Les grands secteurs d’aménagement en cours ou programmé en 2013
bâtir une ville parc
placer l’écologie comme support premier
dessiner la ville par l’espace public et la mobilité douce
faire de l’espace public un levier de transformation de la ville, à l’échelle du piéton
re_cycler la ville
faire grandir la ville sur la ville, construire de nouveaux lieux d’intensité urbaine, inventer une nouvelle offre urbaine pour de nouveaux styles de vie
Par le projet urbain 2040, Montpellier va se doter d’un document novateur par rapport à la tradition de l’urbanisme français et européen. Très peu de villes ont entamé une telle démarche. Le projet urbain est un document qui essaie d’orienter les jeux d’acteurs dans le long terme, non par le droit, les permis et les interdits, mais par la mobilisation des imaginaires individuels et collectifs, et qui essaie d’explorer les opportunités et possibilités offertes à la ville et à son territoire. C’est à partir du partage des idées qu’il contient que le projet urbain pourra guider la rédaction du nouveau PLU de la ville et orienter d’autres documents de politique urbaine.
épilogue
Face aux défis à venir, il est important de passer à une formulation différente des enjeux, des politiques, des projets. Changement climatique, inégalités sociales et problématique de mobilité nous imposent et nous obligent à réfléchir sur les aspects techniques impliqués, comme sur le contenu hautement politique de toute intervention qui les concerne. Le projet urbain Montpellier 2040 propose de transformer ces défis en opportunité. Il montre que contraster les conséquences du changement climatique peut devenir l’occasion pour construire une ville plus verte, qui diminue les risques, rétablit des continuités écologiques à l’intérieur de la ville même et qui devient plus économe en énergie. Il propose encore d’opposer à la marginalisation de certains lieux et groupes sociaux, un grand projet d’espace public et de continuités urbaines. Pour rendre Montpellier toujours plus accueillante, il ne suffit pas de construire de nouveaux logements, mais il est nécessaire de réaliser un grand projet d’espaces de sociabilité où la cohésion sociale puisse se développer grâce, aussi, à une politique de mobilité douce. Pour contribuer à limiter la raréfaction des ressources, le projet urbain propose une politique de recyclage non seulement des ‘brownfields’ (les zones d’activité polluées), mais aussi des ‘greyfields’ (tous les lieux urbanisés, bâtiments et infrastructures) qui dans les décennies futures termineront leurs cycles de vie ou le modifieront d’une façon substantielle. Le projet urbain insiste au même titre sur le rôle de lieux stratégiques de la transformation, mais il insiste aussi sur la nécessité d’une requalification diffuse de la « périphérie interne » de la ville. Il propose, donc, pour cette raison, d’investir toute la ville par cent petits projets de requalification des centralités existantes autour des écoles et des Maisons pour tous. Le projet urbain de Montpellier traverse les échelles. Il propose simultanément des politiques générales et diffuses et des projets spécifiques. Il se confronte avec la faisabilité technique, procédurale et économique de tout ce qui est avancé. Il énonce un programme qui, dans les 25 ans qui nous sépare de 2040, peut être réalisé par les forces de la ville.
l’équipe : architecture, urbanisme , paysage
Studio 013, Bernardo Secchi et Paola Viganó Alessia Caló (chef de projet), Carla Greco, Ani Tafilica, Elvira Pietrobon, Laura May Dessagne, Laurane Péan, Ana Rafful, Laure Thierrée. Ils ont collaborés aux ateliers : Marine Durand, Roberto Sega, Guillaume Vanneste, Pauline Varloteaux, Zhang Qinyi. économie urbaine
Mensia Conseil, Hervé Nadal, David Nazarenko énergie et développement durable
Tribu Energie, Nathalie Tchang, Simon Barret en collaboration avec
Nicolas Roubieu, Directeur du Projet Urbain pour la Ville de Montpellier