MUTATIONS ET TRANSLATIONS UN ÉQUIPEMENT COMMUNAL COMME MOTEUR DE DÉVELOPPEMENT
JUILLET 2015 ECOLE NATIONALE
SUPÉRIEURE
D’ARCHITECTURE
DE
PARIS
MORGANE MANOHA VAL-DE-SEINE
Remerciements Je souhaite remercier l’ensemble des personnes qui m’ont accompagnée dans ce travail, ainsi qu’au cours de mes cinq années d’études. Mes professeurs, Gilles Jacquemot et Alessandro Mosca, pour l’enseignement judicieux et enrichissant qu’ils m’ont procuré cette année. Les enseignants et professionnels, d’ici et d’ailleurs, que j’ai pu rencontrer au cours de mon parcours et qui ont influencé mon travail. Florence Gillet, Arnaud Sompairac, Noël Carat, Nicolas Hourdin, Fanny Rodriguez, Barry Williams, Kevin Dong. Mes coéquipières de projet au semestre 9. Camille Launay, Emma Bronès. Mes collègues de studio et amis, pour la bonne entente, le partage et l’aide précieuse. Charlotte Jacqueline, Helen Le Berre, Nicolas Guichard, Agathe Géraud, Claire Escande. Enfin, mes amis et mes proches pour leur soutien et leur présence.
MUTATIONS ET TRANSLATIONS
Enseignants Gilles Jacquemot et Alessandro Mosca
Rapport de PFE - Juillet 2015 ENSAPVS Morgane Manoha
Juillet 2015 PFE Mutations et translations
AVANT-PROPOS
Le Projet de Fin d’Etudes est l’aboutissement de ma deuxième année de Master à l’Ecole d’Architecture de Paris Val-de-Seine. Il représente également le terme d’un parcours étudiant jonché d’expériences personnelles, et qui s’ouvre sur la vie professionnelle. Durant mes trois premières années à l’ENSAPVS, j’ai développé mon intérêt pour l’architecture, en nourrissant ma culture architecturale et en apprenant les étapes et démarches de la conception d’un projet d’architecture. Ces études ont également été nourries par des expériences personnelles, notamment une année d’échange universitaire en Californie, qui m’a ouverte sur des conceptions urbaines et architecturales issues d’une culture différente. Confortée par cette année à l’autre bout du monde, j’ai abordé la cinquième année sous un angle différent et elle s’est révélée très enrichissante. Elle a été l’occasion de développer mes connaissances et expérimenter de nouvelles formes d’architectures et d’urbanisme.
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Ce projet est la continuité du projet urbain développé lors du S9. Durant la phase urbaine, l’accent était mis sur le travail d’équipe: avec deux autres étudiants, nous avons pris en charge l’ensemble du territoire pour l’analyser, imaginer une programmation, et proposer une organisation spatiale. Cela a permis au début de la phase architecturale de situer mon projet dans un contexte commun issu du travail du premier semestre. Le sujet du PFE est ainsi un programme d’édifice, choisi pour ce site, en fonction des hypothèses retenues. Ce rapport a pour but d’exposer les intentions de projet. La première partie situe le contexte urbain de la ville de ChatenayMalabry et le site de l’Ecole Centrale Paris, et présente les enjeux de la thématique de renouvellement urbain envisagé. La deuxième partie est consacrée à l’exposition des caractéristiques du projet urbain élaboré au S9. Enfin, la troisième partie introduit le travail architectural développé au second semestre, présentant le choix du site et du sujet, la mise en place d’un programme et le dessin d’intentions architecturales.
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SOMMAIRE
CHOIX DU SUJET........................................p.6
01. LE SITE....................................................p.7 à l’échelle de la métropole p.9 à l’échelle de la ville p.15 à l’échelle du terrain p.23
03. LE PROJET D’ARCHITECTURE.................p.63
vers une intervention urbaine p.31
zone d’intervention p.65 patrimoine et problématiques p.67
02. LE PROJET URBAIN..........................p.35
du thème au programme p.71
cadrage d’intervention p.37
intentions architecturales p.75
diagnostic patrimonial p.41 intentions urbaines et espaces publics p.47
CONCLUSION......................................................p.77
stratégies de planification et élaboration du plan masse p.53
ANNEXES...............................................................p.79
hypothèses de programmation p.59
BIBLIOGRAPHIE ICONOGRAPHIE..................................................p.89
conclusion p.61 3
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CHOIX DU SUJET
Ce Projet de Fin d’Etudes compte développer les connaissances, techniques et pensées acquises au cours de ces années d’études. Le domaine d’étude 3, Réalités, temporalités, transformations, permet de s’intéresser au lien entre l’échelle urbaine et l’échelle architecturale, tout en prenant en compte la dimension patrimoniale et l’intérêt de l’existant. Choisir le sujet proposé par Gilles Jacquemot, Alessandro Mosca et Laurent Lehmann était donc l’occasion de développer un travail riche d’expérimentation, entre réflexion et conception. Ce projet entend également développer une pensée personnelle quant au patrimoine et sa réutilisation. Une réflexion sur ce qu’est le patrimoine est indispensable afin de se positionner sur le plan éthique et culturel, théorique et pratique, en tant qu’acteur de la création architecturale intervenant dans le cadre d’opérations situées dans des contextes existants. Comment déterminer ce qui a intérêt à être préservé, pourquoi et dans quel but ? 5
.THEME Le sujet choisi introduit les problématiques de la mutation des tissus urbains et des bâtiments anciens, et de la reconversion et transformation de ces ensembles architecturaux existants. L’insertion contemporaine dialoguant avec la conservation et la mise en valeur du patrimoine architectural et urbain est également un enjeu majeur de ce projet. La conception architecturale doit partir de ce qui existe. Le projet urbain développé au S9 est alors un travail d’équipe qui permet de définir des axes de réflexion sur lesquels se basera par la suite la pensée architecturale. .SITE Le site proposé constitue le campus actuel de l’Ecole Centrale Paris, à Chatenay-Malabry en périphérie Sud de la capitale. L’ECP étant amenée à déménager prochainement pour s’implanter sur le nouveau campus universitaire de Paris-Saclay, la ville a le souhait de faire revivre ce secteur en y réalisant une intervention urbaine de grande ampleur. .ENJEUX Le projet urbain propose un point de vue différent sur la morphologie du territoire, son fonctionnement à petite et grande échelle, son impact sur le grand paysage comme sur le développement du quartier. Il “s’inscrit dans un environnement ancien”, en définissant les enjeux urbains, environnementaux et patrimoniaux et en élaborant un parti urbain et un programme entre réhabilitation/ reconversion et construction neuve. 6
01. LE SITE
Ecole Centrale Paris Chatenay-Malabry, France
01. LE SITE A L’ECHELLE DE LA METROPOLE
Le projet du Grand Paris veut aujourd’hui aménager la métropole pour corriger les inégalités territoriales et construire une ville durable. Ce projet suppose donc la construction de nouvelles structures, dans un langage contemporain. Autour d’une trame de nouvelles mobilités, le Grand Paris fera émerger de nouveaux espaces urbains, et de nouveaux quartiers. De nombreux projets contemporains traduisent ainsi le besoin de repenser en profondeur les questions urbaines concernant les transports, la densité; ainsi que le rapport entre l’individu et son environnement, entre l’environnement et l’architecture et entre l’architecture et la qualité de vie. Le XXème siècle a transformé les territoires et le patrimoine. Contrairement au XIXème siècle, qui a fabriqué des bâtiments-objets, des savoirs-faire de la technique, le XXème siècle bouleverse l’espace urbain et architectural avec une pensée des territoires différente. Avec l’évolution continuelle des techniques apparaissent de nouvelles idées urbaines, créant un système urbain qui fabrique une ville complexe. La production du XXème siècle est-elle patrimoine ? Ce travail urbain et architectural sur le site de l’Ecole Centrale Paris va se fonder sur ces
questions de patrimoine du XXème siècle et de mutation des territoires et des édifices. Le site proposé se situe en périphérie de Paris, à Chatenay-Malabry, au Sud du département des Hauts-de-Seine. Bordé par le Parc de Sceaux et la Coulée Verte, et à quelques kilomètres de la capitale, le site de l’Ecole Centrale de Paris est un lieu de noeud, entre l’A86, la station de RER Croix de Berny, l’A6B et la voie ferrée SNCF partant de la gare Montparnasse. Le site cotoie deux villes limitrophes à Chatenay-Malabry: Sceaux à l’Est et Antony au Sud. Cette ville est aujourd’hui en grand développement. Au coeur du projet du Grand Paris Express, la création du tramway T10 lui confèrera une forte attractivité, renforcée par la mutation de ses territoires. En effet, deux sites majeurs de la ville voient leur territoire se renouveler: le site de la faculté de pharmacie Paris XI, et celui de l’Ecole Centrale Paris, dans le but d’accueillir de nouvelles entreprises afin de renforcer son essor économique et de créer des logements. Ce site constitue donc un socle intéressant pour aborder une réflexion urbaine, puis faire émerger des projets architecturaux adaptés à la volonté de renouvellement de ce territoire proche de Paris.
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Le futur aménagement des sites en développement de Chatenay-Malabry représente un apport essentiel à la mise en œuvre du Grand Paris dans le sud du département, afin d’améliorer le développement économique, la création d’emplois, l’attractivité et le rayonnement de la métropole.
Ci-dessus Situation de Chatenay-Malabry dans la trame végétale de la m
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A l’image du Grand Paris, dont le projet veut créer une ville nouvelle, durable et qualitative, les projets urbains et architecturaux se placent aujourd’hui dans une démarche environnementale importante. Les grands parcs et bois qui composent la métropole forment un patrimoine végétal de grande ampleur, dont la prise en compte est indispensable au développement qualitatif des villes. Concernant Chatenay-Malabry, la prise en considération des espaces verts qui l’entourent se révèle indispensable dans les réflexions de renouvellement urbain qui vont être réalisées. C’est ici l’occasion de remettre en question la place de la nature dans la ville et son rapport à la densité urbaine. L’expérimentation de nouvelles formes de conception urbaine est alors possible en basant le projet sur la confrontation entre la nature et la ville.
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Il y a maintenant un demi-siècle, ChâtenayMalabry est devenue une ville universitaire avec le transfert de l’École Centrale Paris ainsi que la faculté de pharmacie Paris XI. Des logements étudiants ont ainsi été créés, notamment la résidence universitaire Jean Zay à Antony. L’Ecole Centrale Paris est construite à Chatenay-Malabry en 1969. Sur un terrain de 18 hectares, les activités universitaires y sont réparties dans plusieurs bâtiments autour d’un terrain de sport central. L’ECP accueille aujourd’hui 1 800 étudiants dans onze départements d’enseignement, sur un total bâti de 58 600 m². La faculté de pharmacie de Paris XI a ouvert ses portes à ChatenayMalabry en 1972. Elle représente, aujourd’hui, un ensemble bâti de 56 000 m2, réparti entre recherche et formation, ainsi qu’un complexe sportif, implantés sur un site de 13 hectares. La faculté accueille 3 500 étudiants, soit environ 10 % de l’activité de l’université « Paris-Sud ».
Ci-dessus Situation de Chatenay-Malabry dans le réseau des campus uni
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Ces sites universitaires donnent à la ville de Chatenay-Malabry une place importante dans le réseau de campus universitaires de la métropole, nourrissant son rayonnement métropolitain.
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A L’ECHELLE DE LA VILLE
A l’origine village agricole, ChatenayMalabry n’a cessé de se développer et s’urbaniser au fil des époques. La formation de la ville suppose alors la superposition d’éléments d’époques, de styles et d’échelles différents. La ville se développe autour de ses deux axes structurants, les anciennes route de Versailles (aujourd’hui avenue de la Division Leclerc) et Voie des Princes (aujourd’hui allant du chateau de Sceaux au centre-ville de Chatenay-Malabry). Ces axes sont encore aujourd’hui très perceptibles dans le plan de la ville et continuent de se développer au fil des projets engagés par la commune. Le parcellaire de la ville est en grande majorité pavillonnaire, à part le long de l’avenue de la Division Leclerc, où se succèdent des immeubles de logements. On observe ainsi la coexistence de plusieurs systèmes urbains, du centre-ville très dense et resséré, aux grands ensembles, comme la Cité-Jardin de la Butte Rouge, qui se densifient en hauteur et procurent des espaces verts dégagés. La ville présente alors une superposition d’histoires et de réseaux fondamentaux, qui ont constitué sa stratification et son développement.
Ci-contre > Morphologie du site > Bâtiments remarquables > Topographie de la ville de Chatenay-Malabry > Coupe urbaine sur la ville
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Château de Sceaux
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AVANT 1936
Avant 1936, la ville de Chatenay-Malabry est un village agricole. Le terrain alentour comprend également de grandes étendues de forêts et de parcs. La ville possède quelques belles demeures, dont la plupart sont encore présentes aujourd’hui. Le village est traversé par la route de Versailles et l’ancienne Voie des Princes.
1936
En 1936,la cité-jardin de la Butte Rouge est construite. La première phase de construction est l’oeuvre des architectes Joseph Bassompierre, de Rutté et André Arfvidson, remplacé par Paul Sirvin, et le paysagiste André Riousse. Chaque phase de contruction (la dernière se termine en 1960) ajoute une conception différente des bâtiments, selon la période.
1969
Après la guerre on observe une forte densification, principalement avec des projets de logement collectif. Le parc de Sceaux est redessiné et prend son aspect actuel. L’Ecole Centrale Paris s’installe en 1969. Dans les années 60, on observe l’apparition de nombreuses opérations de grands ensembles. La Butte Rouge subit une troisième phase de construction.
1983
La faculté de pharmacie, qui déménagera elle aussi prochainement sur le plateau de Saclay, s’installe en 1972. L’autoroute A86 est inaugurée en 1975 au sud de Chatenay-Malabry.
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AUJOURD’HUI
Depuis le début du XXIème siècle, des programmes de logements et de bureaux se sont installés au Nord et au Sud du site de Centrale. La ligne TGV Atlantique est mise en service en 1989. Elle est recouverte par la coulée verte entre 1989 et 1993. Aujourd’hui, la ville a entrepris de nombreux projets de construction le long de l’avenue de la Division Leclerc, qui accueillera le nouveau tramway T10.
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LIENS ET ÉCHELLES
La formation de Chatenay-Malabry présente une superposition de tissus mettant en place plusieurs échelles et époques. La ville possède une hétérogénéité dans sa composition parcellaire et dans sa densité. De nouveaux quartiers sont ainsi venus se greffer aux quartiers anciens de la commune, imposant une différence d’échelle importante, ainsi qu’une hiérarchisation des cadres de vie dans les différents quartiers. Dans sa partie restante la plus ancienne, le centre-ville ancien, la ville présente un tissu étroit et resséré, avec des habitations individuelles et des bâtiments anciens, pour la plupart réhabilités et abritant les programmes communaux, comme la médiathèque ou la maison des arts. Le reste de la partie au Nord de la Division Leclerc est constitué de parcelles pavillonnaires. Les immeubles de logements et grands ensembles s’ajoutent à ce tissu, venant créer des ruptures et des poches dans le système urbain de la ville. Il est intéressant de souligner l’importance du patrimoine végétal de la ville de ChatenayMalabry. Le tissu urbain est en effet encadré par des grands espaces végétalisés, le bois de
Verrières, le parc de la Vallée aux Loups et le parc de Sceaux. Comment mener une intervention urbaine dans le contexte d’une ville stratifiée, composée de bâtiments de plusieurs époques différentes ? Avec plusieurs projets de développement, la ville a déjà commencé à renouveler son territoire urbain, fondant ses interventions sur des questions économiques et foncières. Concernant le site proposé pour ce Projet de Fin d’Etudes, il semble nécessaire d’établir des stratégies d’intervention qui repenseraient le lien entre les échelles, les tissus et le cadre naturel de la ville. Il faut ici valoriser le patrimoine de l’espace, par la mise en valeur des relations entre la ville et ses parcs, la ville et ses bâtiments, la ville et ses habitants.
Ci-contre > Extrait du cadastre des villes de Chatenay-Malabry, Antony et Sceaux, centrée sur le site Echelle 1/10 000
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A L’ECHELLE DU TERRAIN
La construction du nouveau site de l’Ecole Centrale Paris se fait en 1969 sur un terrain appartenant à la ville de Chatenay-Malabry, à l’origine composé de champs et d’espaces libres. Le plan du site se compose de plusieurs bâtiments dédiés à l’enseignement ou la recherche, accompagnés d’équipements sportifs et d’une résidence étudiante. Le site est entièrement dédié aux activités de l’Ecole. C’est ainsi que lors de notre analyse contextuelle, de nombreuses problématiques ont été formulées quant à la position du terrain par rapport à la ville, sa morphologie et son fonctionnement. Le site est situé entre le parc de Sceaux et la Coulée verte, elle-même suivant le tracé de la voie ferrée. A la limite de trois villes limitrophes, le terrain est également limité par deux axes de circulation, où le trafic est important et rapide. Le site est donc un enclos entouré de barrières physiques, aujourd’hui difficilement franchissables. De par sa morphologie et son fonctionnement, le site est retourné sur lui-même : les espaces de l’Ecole Centrale sont pour l’école, et ne possèdent aucun lien avec l’extérieur, comme si le site ne faisait pas partie de la ville mais n’était qu’un bout de Paris intégré à Chatenay-Malabry.
Le déménagement prochain de ce site universitaire, avec la faculté de pharmacie, pose les questions: - de la réutilisation de ces terrains de grande superficie. Peut-on les rendre à la ville ? - de la création de nouveaux programmes. Quelle doit être leur portée économique, architecturale, sociale ? - du rayonnement de la ville à plus grande échelle, avec l’attraction d’entreprises et de programmes qui lui procureront un nouvel essor. Ces terrains libérés constituent des emprises foncières importantes et représentent une opportunité pour la commune. Cette situation lui ouvre en effet la possibilité d’engager une réflexion sur sa propre stratégie urbaine et de développement économique. Notre projet urbain aborde alors la question de la requalification dans la ville d’un site à valeur programmatique bien ancrée. Afin de le réintégrer à la ville, comment développer ce site pour qu’il participe de son rayonnement et de son essor ?
Ci-contre > Photo aérienne du site de l’Ecole Centrale Paris
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Légende Légende
Limite communale Limite communale Limite communale
Emprise ferroviaire en bordure de laquelle Emprise ferroviaire bordure laquelle Emprise ferroviaire en de bordure s’appliquent les en servitudes relativesde aulaquelle s’appliquent leslesservitudes au chemin de fer s’appliquent servitudesrelatives relatives au chemin de fer chemin de fer
Limite séparative application d’une règle Limite séparative : application d’une règlerègle Limite séparative :: application d’une de retrait dederetrait retrait de 6 m pour l’implantation de de 6 m pour l’implantation de 6 m pour l’implantation de constructions constructions constructions Zone desdes aérodromes : : servitude Zonede dedégagement dégagement aérodromes Vers le centre-ville Zone de dégagement des aérodromes : Vers le centre-ville servitude aéronautique de l’aérodrome aéronautique de l’aérodrome d’Orly servitude aéronautique de l’aérodrome d’Orly d’Orly
Principal structurant la commune : zone Principal axeaxe structurant de la de commune :
de de projets permettant renouvellement zone projets permettant lele renouvellePrincipal axe structurant de la commune : et la ment et densification tissu urbain densification dupermettant tissudu urbain zone delaprojets le renouvellement et la densification du tissu urbain Arbreremarquable remarquable à préserver Arbre à préserver
Arbre remarquable préserver Hauteur maximale queàpeuvent atteindreatteindre les Hauteur maximale que peuvent lesnouvelles nouvellesconstructions constructions::
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Coefficient d’emprise au sol sur la parcelle en zone N inférieur à 10% de l’unité foncière.
Schéma d’étude du PLU sur le site de l’Ecole Centrale Paris Echelle 1/5 000
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L’ECOLE CENTRALE PARIS
L’implantation des bâtiments de l’Ecole Centrale Paris profite du terrain légèrement vallonné, pour placer les bâtiments en terrasses successives, ayant toutes vue sur le parc de Sceaux. Lors de la conception du plan d’organisation de l’Ecole, les architectes J. Demaret, F. Vitale et J. Fayeton placent une majorité d’espaces verts en bas du terrain, afin d’ourvir les perspectives sur le parc. La résidence étudiante est censée lier les espaces boisés de l’Ecole avec les massifs d’arbres du Parc. Au centre, une grande aire découverte est occupée par le stade, autour duquel s’organisent les autres bâtiments du campus. .LE BATIMENT D’ENSEIGNEMENT Un carré de 84 mètres de côté encadre une cour intérieure, à niveau de l’entrée principale au Nord du bâtiment. Les étages sont dédiés aux espaces d’enseignement, salles de classes et salles d’études. Sous la cour, retrouvant le niveau bas du terrain de rugby, l’espace est occupé par sept amphithéâtres. Les circulations sont rejetées dans les coins et les côtés du bâtiment. Le bâtiment repose sur des colonnes circulaires fondées sur pieux et est formé de deux constructions en béton, distinctes et concentriques, autonomes l’une de l’autre.
.LE BATIMENT DES LABORATOIRES Un long rectangle de 180 mètres de longueur et 17 mètres de largeur, élevé de trois étages est relié au bâtiment d’enseignement par une galerie de service. Porté par une ossature en béton armé, il repose sur des fondations assurées par des semelles. Le bâtiment est divisé en trois tronçons répartissant les laboratoires à l’intérieur. .LE GYMNASE ET LE RESTAURANT Au Sud du site, ces deux bâtiments se composent d’une structure en béton largement vitrée. Ils sont reliés par un espace abritant les vestiaires. Le gymnase possède une façade vitrée, constituée de piliers en béton inclinés. Le restaurant est composé d’une structure poteaux-poutres. Les façades Sud des deux bâtiments sont semi-enterrées. .LA RESIDENCE DES ELEVES La résidence est organisée en pavillons séparés, implantés sur des niveaux variés. Basés sur un plan carré, ils sont fabriqués de panneaux préfabriqués de béton armé. Ci-contre > Photos de la construction des bâtiments de l’ECP entre 1967 et 1969 © Ecole Centrale Paris
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PATRIMOINE DU XXÈME SIÈCLE
L’existence sur le site de plusieurs bâtiments, construits dans les années 1970, entraîne un questionnement de notre part sur leur valeur architecturale, structurelle ou sociale. Peuton considérer qu’ils sont patrimoine ? Le paysage que le XXème siècle a créé est en contraste avec celui du XXIème siècle. Existet-il un patrimoine du XXème siècle ? En France, le XXème siècle, qui fut l’un des siècles les plus destructeurs, est aussi le siècle qui a le plus construit. La majorité des édifices considérés comme patrimoine du XXème siècle témoignent de l’évolution technique, économique, sociale, politique et culturelle. Il existe néanmoins un décalage entre les valeurs qui sont considérées déterminantes du patrimoine très ancien et celles de celui du siècle dernier. Le béton, l’acier et le verre remplacent la pierre, et ces édifices sont engagés dans un renouvellement des volumes et des formes architecturales. C’est ainsi que nous avons abordé notre analyse des bâtiments de l’Ecole Centrale Paris. D’après ces critères, possèdent-ils une valeur patrimoniale ? Dans quelle mesure pourraiton les réutiliser ? Pourquoi faudrait-il les
démolir ? Au vu de la valeur foncière des terrains, la démolition de ces bâtiments est programmée dans le processus de renouvellement du site par la ville. Dans une démarche aussi bien patrimoniale, qu’architecturale et durable, notre position vis-à-vis de cette problématique de réutilisation est quelque peu différente. Nous considérons que ce patrimoine bâti est l’occasion d’expérimenter de nouvelles conceptions et approches urbaines et architecturales, tout en mettant en valeur leurs caractéristiques propres. Le projet urbain va donc s’attacher à réaliser un diagnostic patrimonial spécifique, afin de déterminer quels sont les bâtiments qui se révèlent être intéressants à conserver. Cette démarche s’inscrit dans le processus de requalification du site, par la mutation programmatique et la transformation architecturale.
Ci-contre > Plan masse de l’ECP en 1969, repérant les bâtiments que nous envisageons de conserver, à cette étape du projet (en bleu) © Le Moniteur, 13 septembre 1969
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VERS UNE INTERVENTION URBAINE
Constat n°1 - Un site enclavé Le site est pour le moment une enclave située entre le parc de Sceaux et la Coulée verte. Les espaces appartenant à l’Ecole Centrale Paris sont des lieux de passivité et de réceptivité, sans relation avec l’extérieur. On a ici un système d’enclos, de composition à l’intérieur d’un espace, à l’inverse du système de la ville avec ses tracés, découpages et bâtis. Constat n°2 - Les espaces végétalisés La ville de Chatenay-Malabry possède de nombreux parcs et espaces verts, et est également encadrée par des grands parcs et bois. Le parc de Sceaux constitue notamment un patrimoine de paysage de grande ampleur, à proximité directe avec notre site. Constat n°3 - La topographie En pente vers le parc de Sceaux, le site possède une topographie marquée, dont le relief constitue une approche intéressante pour le traitement des espaces et leurs interconnexions. Constat n°4 - Situation du bâti existant La réflexion patrimoniale a permis rendre compte de l’intérêt possible certains bâtiments existants pour travail architectural de requalification et transformation.
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Le site de l’Ecole Centrale Paris possède ainsi de nombreux atouts urbains et paysagers qu’il n’exploite aujourd’hui pratiquement pas, et qui en font un objet très intéressant pour une intervention urbaine. Avec l’établissement de stratégies d’évolution, d’améliorations et d’actions, l’intervention urbaine passe par l’élaboration d’un parti pris urbain et d’un diagnostic patrimonial des espaces et édifices existants. Ces démarches permettront de définir une philosophie d’intervention, étape nécessaire pour la requalification intelligente du quartier. Le projet urbain du S9 propose donc d’imaginer un nouveau quartier, en favorisant les logements, l’accueil de nouvelles entreprises et la requalification commerçante. Le travail réside dans le perfectionnement des espaces communs, la création de circulations douces, le tout en lien direct avec le contexte urbain existant. Une attention particulière doit être donnée aux mises en relation des différents éléments qui composent l’espace public, existant ou créé, et aux interstices entre les espaces publics et les espaces privés. En rationalisant le foncier, en offrant des espaces de qualité, et en traitant les porosités et les articulations, le travail urbain permet de désenclaver le site pour le rendre à la ville et lui donner les relations urbaines qu’il mérite.
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Les limites Constater les limites du site, ses points d’attraction et sa relation au contexte urbain.
Un axe dynamique, commerçant et circulant, l’avenue de la Division Leclerc.
Porosités A l’Ouest : mettre en valeur la coulée verte et ses relations et accès au site.
A l’Est : requalifier l’avenue Sully-Prudhomme pour un accès doux au parc de Sceaux.
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Schémas d’approches et d’intentions pour l’intervention urbaine Echelle 1/10 000
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La topographie Le relief du site permet des points de vue vers le parc.
PARIS L’approche topographique entend de tourner le site vers le parc.
Connexions Connecter le site à l’avenue de la Division Leclerc, en introduisant des espaces séquentiels.
Montparnasse Traiter les entrées de ville et les noeuds de bois de Vincennes circulation pour désenclaver le site.
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02. LE PROJET URBAIN
Contextures
02. LE PROJET URBAIN ETAPE 1.
CADRAGE D’INTERVENTION
Le projet urbain du S9 a pour principale ambition de désenclaver le site étudié, et de redynamiser cette entrée de ville, en y apportant de nouvelles activités à rayonnement communal, voire départemental. Le quartier présente un fort pouvoir foncier mais également un très fort potentiel de développement avec notamment la mise en place du tramway qui possèdera deux arrêts à proximité. .OBJECTIFS Le travail urbain entend tirer parti de l’opportunité que représente le site de l’Ecole Centrale Paris pour élaborer un projet axé sur le logement et de nouveaux équipements. En garantissant une mixité des fonctions urbaines, on pourra recréer de véritables lieux de vie, mettre en valeur leur situation en entrée de ville bien desservie par les infrastructures, et réintégrer ces quartiers dans la ville. Le renforcement de la trame verte est important afin d’appuyer la qualité urbaine et le cadre de vie. Le projet veut affirmer l’identité communale en renforçant les réseaux de liaisons douces et en améliorant le traitement des entrées de ville. La conception du projet urbain se fait dans l’optique de préserver l’environnement et les habitants des pollutions et des nuisances.
Pour cet exercice de renouvellement urbain, l’étude de la trame verte prépondérante sur le site, nous a amenés à orienter nos intentions sur un travail de tissage et de maillage entre l’urbain et le naturel. .IDENTIFICATION DES ENJEUX - annexions de plusieurs parcelles pour développer de façon cohérente et logique notre intention urbaine et effectuer des reconnexions. - raccorder l’Est et l’Ouest du quartier, à savoir principalement le centre-ville au Parc de Sceaux. - créer une transition verte pour connecter l’immense trame verte qui parcourt le département et la ville, mais qui est très morcellée ; en donnant de l’importance à la coulée verte qui se retrouve étranglée au niveau de la parcelle de Centrale, et à qui il faut permettre de respirer. - faire entrer le parc dans la ville, afin d’ajouter de la valeur au quartier, en le pénétrant de mails verts. - requalifier les deux axes structurants: l’avenue Sully-Prudhomme à l’Est et l’avenue de la Division Leclerc au Sud.
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Identification des enjeux Echelle 1/20 000
Tirer le parc vers l’urbain
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Plan de situation prĂŠsentant le cadrage dâ&#x20AC;&#x2122;intervention Echelle 1/10 000
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ETAPE 2.
DIAGNOSTIC PATRIMONIAL
Une des principales problématiques du développement de ce projet urbain est la réflexion patrimoniale sur des édifices à forte valeur programmatique, existants sur le site. Une fois le diagnostic patrimonial réalisé, il faut émettre des hypothèses de programmation, adaptées aux exigences et occasions que les bâtiments conservés procurent. Quelles sont les caractéristiques particulières qui nous poussent à conserver ces bâtiments ? Comment les intégrer à un projet de renouvellement urbain ? Quelques uns des bâtiments existants de l’Ecole Centrale Paris ont révélé posséder un intérêt de conservation. Le projet urbain va alors se baser en partie sur leur situation et leur morphologie pour se développer. Le bâtiment d’enseignement est intéressant pour sa morphologie singulière et ses amphithéâtres partiellement enterrés. Le bâtiment est malléable et peut accueillir un nouveau programme conséquent. Il présente une transparence forte en son rezde-chaussée avec un effet de situation en terrasse sur l’ensemble du site, ce qui lui donne un caractère dominant. Sa structure
performante permettrait aussi une extension verticale. Enfin, il participe de l’identité visuelle et sociale de l’Ecole Centrale, sorte de bâtiment emblématique. Il semble tout indiqué pour intégrer le programme fort de ce projet, et redonner ainsi un nouvel élan au quartier. Nous envisageons un Centre de Congrès, programme de grande envergure qui permettra de faire graviter l’ensemble du quartier autour de ce point fort. Ce genre de programme apportera également une dimension de luxe à la ville, la rapprochant de Sceaux et son haut niveau de vie. Une partie des plots de logements de la résidence des élèves, malgré leur faible potentiel de mutation dû à l’utilisation d’une structure à mur de refend, semble intéressante à conserver. Leur typologie peut être adaptée pour une reconversion en bureaux, et, accompagnée d’une doublepeau, cela permettrait de redonner vie à des édifices singuliers par leur forme et leur disposition sur le site. L’idée serait aussi de les associer à une autre typologie de bâtiments neufs, afin de les raccrocher à notre tissu urbain.
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Ci-dessus Plan et coupe du bâtiment d’enseignement existant
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Ci-dessous Plan de niveau d’un bâtiment de la résidence des élèves et hypothèse de projet
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Ci-dessus Plan de rez-de-chaussée des bâtiments du gymnase et du restaurant Coupe transversale du gymnase > Façade Nord du gymnase
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Les bâtiments du gymnase et du restaurant universitaire possèdent une morphologie singulière, marquée par le rapport de style et d’échelle qui existe entre les deux bâtiments. Si le gymnase présente une surface assez restreinte pour pouvoir l’exploiter au maximum de ses performances, il possède néanmoins une façade particulière et une qualité de lumière intérieure intéressante. Le restaurant présente une structure assez classique de poteau-poutre/dalle, permettant une reconversion aisée. Séparément, les bâtiments ont chacun leurs caractéristiques et points forts propres. Mais les relations et confrontations qui existent entre eux sont l’opportunité de réaliser un projet de transformation axé sur différents rapports architecturaux et spatiaux. Leur emplacement sur le site est également privilégié, de part leur proximité avec l’avenue de la Division Leclerc, et le rapport avec le contexte proche, notamment le bâtiment d’enseignement. Dans une démarche de valorisation du site à l’échelle d’un quartier pour les habitants, le gymnase accueillera une halle de marché, et le restaurant universitaire pourra abriter différents locaux commerciaux ou associatifs tournés vers les activités communales et sociales.
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Plan de situation et repÊrage des bâtiments existants que le projet urbain supprime (en bleu) Echelle 1/10 000
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ETAPE 3.
INTENTIONS URBAINES
Nous avons abordé le travail d’urbanisme sur le site choisi à partir de l’analyse faite au préalable, des besoins et exigences de la ville, et de nos propres convictions quant à la nécessité de redonner une identité urbaine et naturelle à ce territoire. Le projet urbain veut tout d’abord relier différents points attractifs du site, traduisant différentes intentions: permettre des flux sans interruption, connecter le coeur de la ville aux transports majeurs pour lui redonner du dynamisme, et devenir un coeur attractif pour les villes de Chatenay-Malabry, Sceaux et Antony. L’espace doit se densifier, tout en conjuguant la trame verte-douce à la trame carrossable. La trame verte mise en place vient alors rattacher le Parc de Sceaux et la Coulée verte, tout en offrant des espaces et des percées verts aux usagers. L’envie d’ouvrir le parc sur la ville nous a tout d’abord amenés à tisser des axes d’Est en Ouest, en dessinant une extension du réseau de la ville dans cette direction. La modification de la Grande Voie des Vignes, au Nord, pour se rapprocher du bâtiment d’enseignement permet alors de dégager l’entrée du parc et créer des espaces de transition.
La nécessité de connecter l’entrée de ville au centre-ville nous a ensuite poussés à réfléchir à un axe direct reliant le Nord et le Sud du site. Une grande percée traversant tout le site se dessine alors, venant perturber le tissu urbain et s’ouvrant sur une grande place publique au centre du projet. Cette respiration dans le quartier s’associe à un travail topographique, offrant des possibilités de décaissés exploitables afin de donner des vues sur le parc aux logements nouvellement créés. Ces premières intentions urbaines générales nous ont permis de dessiner une esquisse de plan masse, accompagnée d’une réflexion sur les qualités des espaces publics pouvant être proposés, entre densité, urbanité et nature. A la suite de ce travail préalable, nos stratégies urbaines se sont précisées, et une programmation a été élaborée.
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Premières intentions urbaines appliquÊes au plan masse Echelle 1/10 000
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REFLEXION SUR LES ESPACES PUBLICS
Rencontre Partie de la plaque purement fonctionnelle de la voirie : lieu de circulation, de déplacements mixtes et à caractère doux, avec priorité au piéton. 1. Rencontre avec le parc
2. Mixité des rencontres
3. Entrée de ville
Moment Espace de l’îlot, ou en relaion directe avec lui, en contrate avec la plaque fonctionnelle de la voirie : lieu privilégié, créateur d’activités, majoritairement végétal avec des espaces en pleine terre. 1. Biodiversité et coeur d’îlot
2. De l’îlot à la place
3. Le mail vert
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Intervalle Espace complémentaire entre la plaque fonctionnelle de la voirie et l’îlot : rôle de respiration, d’articulation, et d’activation de la rue, majoritairement minéral. 2. Un square comme espace de transition
1. Un entre-deux urbain
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< Maille publique : espaces pour tous et place pour chacun. Schémas de recherches de qualités d’espaces publiques
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Ci-dessous Coupe urbaine
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STRATEGIES DE PLANIFICATION
La planification urbaine du nouveau quartier s’est réfléchie en plusieurs étapes. Tout d’abord, la volonté de développer les déplacements piétons et les axes verts dans la ville a conduit à la mise en place de nombreuses liaisons vertes, orientées EstOuest, pour recoudre avec le Parc de Sceaux et la ville de Chatenay-Malabry. Ensuite, le découpage en îlots du site s’est basé sur un désir d’irrigation Nord-Sud, créant des axes structurants et commerçants qui viennent border la place centrale du quartier. Celleci permet d’offrir un espace public généreux au futur Centre des Congrès, programme qui s’attache à requalifier le bâtiment d’enseignement de l’ECP. Ce programme initie alors le développement d’une bande d’équipements dédiés à la culture, aux professionnels, et aux services communaux, aussi bien pour les habitants du quartier que les usagers venant d’ailleurs. Enfin, une voie importante vient perturber ce système orthogonal afin de mettre en avant le caractère à vocation dynamique d’entrée de ville du quartier. Cette diagonale se crée pour relier le centre-ville, se dessinant comme une façon de faire pénétrer les flux directement au sein du nouveau quartier.
mails verts : connecter
îlots et voies : découper
équipements : dynamiser
Ci-dessus Schémas de principe de planification urbaine
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ETAPE 4.
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Plan masse du projet urbain Echelle 1/10 000
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Ci-contre > Maquettes de site RER B
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ETAPE 4.
HYPOTHESES DE PROGRAMMATION
Chatenay-Malabry est une ville principalement résidentielle, qui souhaite relancer des activités d’entreprise, notamment sur le site de la faculté de pharmacie. C’est dans cette idée que nous avons choisi d’opter pour un programme attractif, avec des activités diversifiées et un fort impact professionnel, tout en cherchant à développer l’offre en logements de qualité en bordure du parc de Sceaux et de la Coulée Verte. Le programme ambitieux de Centre des Congrès apporte un rayonnement communal, régional mais aussi métropolitain. Dans la bande d’équipements sont créés une halle d’exposition, et des espaces à l’échelle de la commune : un marché, une crèche, des locaux sociaux et associatifs. Les logements se développent autour de cette bande d’équipements, profitant de vues privilégiés sur le Parc de Sceaux ou la Coulée Verte. Chaque îlot de logement possède un espace semi-public ou privé et le tout est relié par des circulations douces et piétonnes.
28,7 hectares de zone d’intervention 357 200 m2 de programmes
Logements Bureaux
Equipements, commerces et serv
Logements 510 studios 17 % 650 T2 21,6 % 650 T3 21,6 % 540 T4 18 % 490 T5 16,3 % 460 T6 16 % 603 chambres CROUS
3 000 logements
14 400 m2 29 200 m2 38 300 m2 38 600 m2 42 000 m2 39 300 m2 10 000 m2
225 000 m2
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vices
Bureaux Cellules Open-space
12 400 m2 24 800 m2
Services et commerces Hôtel 16 000 m2 Commerces 25 000 m2
Equipements Centre des Congrès 34 000 m2 Halle d’exposition 6 000 m2 Etablissement scolaire 10 000 m2 Crèche 1 000 m2 Marché couvert 1 000 m2 Centre de loisirs 1 200 m2 Espaces communaux et sociaux 1 000 m2
Total
37 000 m2
Total
Total
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CONCLUSION
Le projet urbain réalisé au semestre 9 traite de la grande échelle urbaine à l’échelle du quartier. Les qualités de la ville sont recréées dans un nouveau développement urbain, et au sein d’un ensemble architectural complexe. L’organisation spatiale de la ville repose sur une hiérarchie des circulations et une progression entre les espaces. De plus, l’accent est mis sur la mobilité sur l’ensemble du site. Le système ainsi créé ne présente pas d’isolat avec le reste de la ville, il est perméable et autorise les circulations et passages d’un point attractif et important à un autre. Ce travail urbain nous a permis de prendre connaissance du site, mettre en valeur ses enjeux et atouts et déterminer notre approche urbaine et architecturale. En tant que travail préalable au développement architectural, il s’est révélé être un questionnement sur la création de la ville contemporaine et sur la fabrication du territoire dans lequel va s’inscrire l’architecture. Dans l’optique du PFE, nous envisageons alors d’approfondir le développement des
équipements, dont l’articulation ancre le projet dans la ville. Le projet de Centre des Congrès initiera la requalification du bâtiment d’enseignement, mettant en valeur son rapport au quartier et à la place. L’hôtel et la halle d’exposition seront l’occasion de définir de nouveaux codes architecturaux, en travaillant les sols et les relations entre les programmes et les niveaux. L’îlot du marché consistuera quant à lui l’opportunité de donner un espace commerçant et social aux habitants, en mettant l’accent sur la mutation des bâtiments existants pour leur donner une signification ensemble et un nouveau rapport à la ville et au contexte proche.
Ci-contre > Evolution du plan masse au cours des étapes du projet urbain
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03. LE PROJET D’ARCHITECTURE Mutations et translations
03. LE PROJET D’ARCHITECTURE ZONE D’INTERVENTION
Le travail du projet urbain consistait au semestre 9 en une réflexion sur les qualités de l’espace de la ville, lié aux problématiques urbaines et économiques actuelles, et aux enjeux que le territoire étudié suggère. Il entendait également penser les besoins qui émergent, en terme d’organisation spatiale de la ville, et de programmes architecturaux. Il s’agit maintenant d’identifier ces besoins et usages des populations qui vivent ce territoire, et d’établir un programme significatif afin de projeter une réponse architecturale qui concrétise les attentes des usagers, et génère une réutilisation concrète et significative des édifices existants. Le nouveau quartier créé sur ce site de Chatenay-Malabry doit se doter d’équipements et services dédiés directement à la vie des habitants. Il semble nécessaire de proposer un lieu de rayonnement qui fédère les communautés, afin de donner au site un coeur de quartier vivant et dynamique. Ci-contre > Repérage dans le plan masse de la zone d’intervention Echelle 1/10 000 > Le site choisi et ses enjeux Echelle 1/5 000
Le choix d’implantation de ce nouveau programme dans la zone sud de la bande d’équipements du projet urbain est lié aux constats suivants : - l’emplacement avantageux de ces bâtiments sur le site permet d’envisager une porosité Nord-Sud intéressante, et un dialogue pertinent avec les autres équipements qui bordent la place publique. - les bâtiments réhabilités et requalifiés du gymnase et du restaurant interrogent la cohésion de l’ensemble, et se posent comme moteurs de développement de l’îlot. - l’articulation urbaine joue plusieurs rôles de liaison à plusieurs échelles. - la présence de deux échelles qui se confrontent pour constituer un cœur de quartier dynamique et unifié : un nouveau pôle attractif qui fonctionne avec les autres équipements autour de la place. - la possibilité de création d’une relation de dialogue entre les processus architecturaux, et une dualité entre les bâtiments existants et l’intervention de transformation. - la topographie, ancrant le bâtiment dans son site, initie une volonté de s’appuyer sur des conceptions architecturales pour recréer le lien entre les espaces et les niveaux.
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PATRIMOINE ET PROBLEMATIQUES
L’intervention architecturale sur le site choisi implique la prise en compte des bâtiments existants, le bâtiment du gymnase et celui du restaurant universitaire de l’Ecole Centrale Paris. Cette démarche de réutilisation d’édifices existants dans un projet architectural demande donc une réflexion sur ce qu’est le patrimoine et ce qu’on entend par mutation, transformation, réutilisation. .PATRIMOINE L’intervention sur l’existant passe par la lecture contextuelle et historique afin de comprendre les strates qui composent un site. Il est alors nécessaire d’avoir une pensée d’un processus de stratification et de la nécessité de l’histoire. La fonction des architectes n’est plus seulement la réflexion sur ce qui est patrimoine, mais de montrer les capacités d’évolution en termes de programme et de fonction des édifices à caractère patrimonial. Une question d’éthique entre alors en jeu. Quelle est la responsabilité de l’architecte? L’architecte qui intervient sur l’existant doit construire une culture vis-à-vis du patrimoine, et concevoir son projet dans une responsabilité de l’évolution de l’état pour le replacer dans le présent, tout en respectant
MUTATION / TRANSFORMATION
l’histoire. Le patrimoine est aussi une question de choix. Il s’agit de percevoir une capacité de réversibilité, et comprendre comment l’exploiter. Mais savoir garder, c’est aussi savoir démolir. Le choix de l’architecte vis-àvis du patrimoine détermine la manière dont il veut révéler les qualités d’un bâtiment, le réintégrer au système urbain et architectural de l’époque actuelle, et lui donner une autre vie. Les évolutions successives de la ville qui la font vivre démontrent une nécessité de transformer le monde et non plus le fonder. En s’appuyant sur le patrimoine, on utilise un existant topographique et urbanistique dont les caractéristiques spécifiques sont l’occasion d’expérimenter différentes formes de conception architecturale et urbaine.
« Il faut aujourd’hui renforcer l’idée de spécificité, réinventer un nouvel usage, interroger le construit et le remettre en question » Francis Rambert, 4 février 2015. Paris
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.MUTATION / TRANSFORMATION La transformation des villes et des bâtiments devient aujourd’hui en Europe un enjeu important du monde de la construction et entraîne des modifications profondes de la pratique architecturale. La place du patrimoine architectural dans ce processus d’évolution pose la question de son rôle dans l’identité urbaine de la ville. L’idée de stratification qui fait les villes réside dans l’idée que la ville est un miroir des vies vécues. Cet aspect de non finitude dans les bâtiments que nous construisons suppose l’intervention sur l’existant dans une compréhension des strates qui composent un site. Dans le principe de stratification, les couches se superposent ou se remplacent : certaines disparaissent, d’autres subsistent et de nouvelles apparaissent. L’architecture contemporaine développe ainsi ses formes, son langage, en prenant part à l’existant, et vient ajouter une couche au patrimoine ancien.
problématiques liées à ce thème. .« CONSTRUIRE DANS LE CONSTRUIT » Le projet se fonde sur les axes de réflexion suivants : - les techniques constructives en site bâti, les techniques de réhabilitation. - la dimension environnementale dans le patrimoine. - l’aménagement des espaces urbains, vecteur de la reconquête des centres urbains. - les questions d’architecture et de patrimoine: morphologies architecturales en site ancien, conservation et reconversion, patrimoine et modernité. Le travail de projet se base sur une réflexion personnelle, comprenant des recherches, comparaisons et références afin de produire une analyse architecturale, déterminer une technique et méthodologie de projet d’architecture, dessiner des expressions architecturales et techniques de construction au regard du contexte.
Ce Projet de Fin d’Etudes entend ainsi s’appuyer sur ces questions d’évolution de l’existant dans la ville d’aujourd’hui, en développant ses concepts à partir des 67
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PATRIMOINE ET PROBLEMATIQUES
L’étude approfondie des plans et coupes de l’existant est indispensable pour comprendre les éléments sur lesquels le projet va s’appuyer. Les documents fournis par l’Ecole Centrale m’ont permis de redessiner les plans, coupes, façades des bâtiments existants, afin d’en comprendre la structure, les particularités architecturales et la spatialité intérieure.
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Ci-dessus Dessin de la façade Nord Ci-contre > Maquette de structure des bâtiments existants > Extraits des plans et coupes de l’existant © Ecole Centrale Paris
ANALYSE DE L’EXISTANT
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DU THEME AU PROGRAMME
S’il s’agit d’un changement radical de programme, la requalification programmatique doit venir de l’étude approfondie de l’architecture, la structure, le fonctionnement et l’histoire du bâtiment que l’on transforme. C’est là que l’étude historique et le diagnostic patrimonial sont indispensables. Bien souvent, les capacités particulières d’un bâtiment appellent à un programme particulier. La transformation des lieux dans le sens de leur forme et de leur programme impose la nécessité d’inventer, de repenser le lieu. Le bâtiment devient un lieu stratégique de support de transformation sociale, architecturale, mais également de transformation de ce qui fait la spécificité du quartier. L’objectif est de donner une nouvelle fonction au bâtiment dans la continuité du processus de renouvellement urbain et dans une réinterprétation de son usage. Le programme est ainsi déduit d’une analyse de la morphologie des bâtiments existants, de leur implantation dans le site et des besoins de la ville et du quartier.
Le programme s’adresse directement aux habitants du quartier, et aux aspects de leur vie quotidienne. Il prend aussi en compte les futures influences des alentours, comme la création de grands équipements publics qui attireront des visiteurs de plus loin, ou le développement économique de l’avenue de la Division Leclerc, qui apportera de nouveaux usagers professionnels. Il est donc intéressant de mettre en place un programme utilisable par cette nouvelle population qui donnera naissance aux activités du quartier.
« La vie d’un bâtiment est un processus biologique dans lequel l’architecture se transforme pour s’adapter à la vie et aux évènements qu’elle connaît. » Jordi Badia, architecte espagnol 4 février 2015. Paris
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.UN MARCHÉ URBAIN Lors de la phase urbaine, le gymnase avait déjà montré ses qualités spatiales et de lumière, qui font de lui un lieu adapté à l’accueil d’une halle de marché. Forme la plus ancienne de commerce structuré, la halle de marché est à l’origine un espace d’échanges de produits entre la campagne et la ville. Dans un contexte de concurrence commerciale mondialisée, l’existence même des marchés aujourd’hui montre comment l’image de ce commerce paraît être l’archétype de l’évènement archaïque et inchangé. Espace commercial et communautaire, c’est un lieu dynamique d’échanges et de rassemblement des populations. Le marché est d’abord vu en tant qu’évènement qui a lieu sur un espace public, mais il a d’autre part nécessairement des effets sur cet espace en tant qu’organisation spatiale d’un lieu géographique. Sa situation sur la place publique en fait un lieu de rencontre particulier pour les habitants et les usagers. Le projet du marché s’intègre ainsi au nouveau tissu urbain, permettant l’articulation urbaine que les bâtiments existants suggèrent. Il constitue à la fois un ancrage dans la ville pour un renouveau des activités commerciales et sociales, et une ouverture sur la ville en contribuant à réorganiser des espaces publics de proximité. Cet équipement favorisera le croisement des populations, l’appropriation des espaces publics et l’attractivité du quartier. La halle de marché abritant les étals fixes sera accompagnée d’un parvis extérieur pouvant accueillir un marché forain diversifié (un marché aux comestibles, un marché aux plantes, des évènements ponctuels tels 71
qu’une brocante, une ferme animale, une foire aux vins, un marché de Noël...) .UN LIEU DÉDIÉ AUX ACTIVITÉS SOCIALES ET ASSOCIATIVES La population de la ville de Chatenay-Malabry se compose majoritairement de familles, et les jeunes de 15 à 29 ans sont la catégorie d’âges la plus représentée. Le quartier créé pour ce projet introduit de nouveaux logements, à destination principalement des familles. Il est donc judicieux de développer un programme tourné vers cette population. La maison des associations et le bureau des jeunes permettront d’offrir un lieu de sociabilité et d’aide, à la fois personnel et professionnel. Dans l’optique de soutenir l’action des associations locales par le conseil, la formation, le soutien logistique, mais aussi d’instaurer un jeu collectif par la mutualisation des ressources et la concertation, la Maison des associations a pour objectifs : - d’informer sur la vie associative - d’accompagner la création d’associations et conseiller les porteurs de projet - d’aider à la réalisation des projets - de favoriser les échanges inter-associatifs - de soutenir les associations dans leur fonctionnement. Le bureau des jeunes accueille les jeunes et leurs parents, pour les accompagner dans leurs réflexions et questionnements sur les sujets de leur vie quotidienne. La structure possède des espaces de rencontre, d’information, mais également de divertissement et de détente. Associant certains de leurs espaces de travail et de réunion, ces équipements de quartier constitueront un pôle vivant et attractif pour les habitants. 72
.DES SERVICES POUR LES HABITANTS Dans la continuité de la réflexion selon laquelle le programme doit s’adresser aux habitants du quartier, des espaces de services de vie quotidienne doivent s’implanter sur ce site. Une crèche de 60 berceaux destinée aux familles du nouveau quartier et de la ville vient se développer dans l’espace rez-de-chaussée du bâtiment du restaurant universitaire. La demande de crèche est en effet très importante dans la ville, et l’ouverture de cet équipement favorisera l’arrivée des familles dans le nouveau quartier.
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.UNE DYNAMISATION COMMERCANTE Le quartier a besoin de se dynamiser. Le site choisi pour ce projet constituera un pôle d’attractivité communale. La création de restaurants et cafés est ainsi indispensable pour développer l’activité commerciale. La voie piétonne située au Sud du projet, en relation directe avec l’avenue de la Division Leclerc et la ville, présente l’occasion de créer des espaces commerçants et de restauration agréables, en marge des voies de circulation, dont les terrasses profiteront de l’orientation au Sud. Cette démarche s’inscrit dans la volonté de faire vivre le site à l’échelle de l’îlot et du quartier, tout en proposant des espaces qui pourront être utilisés par les usagers du Centre des Congrès ou de la halle d’exposition.
RESTAURANTS ET CAFÉS
LE MARCHÉ
PARVIS DU M
Des commerces, boutiques de proximité et espaces de bureaux viendront également s’implanter dans les nouveaux bâtiments qui composent l’îlot.
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Ci-dessus Axonométrie d’esquisse présentant le programme
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LA MAISON DES ASSOCIATIONS LE BUREAU DES JEUNES
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LA CRÈCHE
VOIE PIÉTONNE
UX REA
BU
BUR
ESPACE PUBLIC
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PLACE
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INTENTIONS ARCHITECTURALES
Le projet architectural se base sur l’implantation et la morphologie des bâtiments existants, et sur les principes de transformation par la mutation programmatique. Plusieurs fondements vont permettre de faire évoluer cette conception architecturale. .LE RAPPORT DES BATIMENTS ENTRE EUX Les deux bâtiments qui se côtoient ne partagent pas de similitudes en termes de spatialité, structure ou façades. Leur confrontation est néanmoins intéressante et le travail architectural va alors s’attacher à créer des liens et articuler les fonctions par la réflexion contemporaine. Cette démarche permettra d’obtenir un projet qui forme un tout, dont la mixité de programmes et de formes fonctionnent ensemble. .LA RELATION A LA VILLE Il faut intégrer le bâtiment à la ville et à ses dynamiques de fonctionnement. De par son implantation sur le site, l’équipement créé va permettre de retrouver ce lien urbain manquant. En s’accrochant à la ville, le projet
architectural entend dessiner une continuité des lieux urbains, et une articulation de l’espace public autour et dans le bâtiment. .LA TOPOGRAPHIE Le projet se construit sur la topographie. L’enjeu majeur du territoire à l’échelle urbaine implique un travail topographique de transition et de translation entre les niveaux, les espaces et les bâtiments. Le projet veut mettre en liaison les niveaux, par une pratique du sol. Parallèlement au procédé de mutation, le processus architectural est donc fondé sur trois idées principales: - relier et confronter les architectures - épauler et intégrer, s’accrocher à la ville - prolonger et translater par le rapport au sol Le projet architectural développe des bâtiments qui articulent un territoire et une topographie.
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Ci-dessus Axonométries illustrant les trois idées principales sur lesquelles le projet architectural va se fonder - confronter les architectures - épauler et s’accrocher à la ville - translater les espaces par le rapport au sol
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CONCLUSION
Le projet, en deux semestres, aura pris sa source à l’échelle de la ville et du grand paysage, pour aboutir à la mise en place d’un quartier à l’échelle architecturale. Cette évolution progressive a enrichi le processus, faisant naître de grands principes urbains et de nouvelles conceptions architecturales. L’échange constitue un aspect majeur de l’apprentissage du métier d’architecte, et le travail urbain effectué en équipe a permis de constamment dialoguer, échanger des idées, soulever ensemble des problématiques et engager des réflexions intéressantes. Ce travail est donc le fruit d’échanges, eux mêmes nourris par la mise en commun d’idées, lesquelles ont favorisé le cheminement de la pensée. Aborder ensuite le projet architectural individuellement a alors consisté en un travail enrichissant sur moi-même, dans l’optique de mettre en pratique les connaissances acquises lors de mes cinq années d’étude.
Au cours de ce projet, au-delà de la recherche architecturale, des problématiques et réflexions ont été formulées, telles que la réutilisation d’édifices existants, la question de la mutation programmatique et celle du patrimoine. Le projet architectural se veut le reflet de ces questions posées, la continuité du projet urbain et la manipulation de formes architecturales, matériaux et structures autour d’une architecture existante, ancrée dans son contexte.
« Architects don’t invent anything, they just transform reality. » Àlvaro Siza, architecte portugais “Les architectes n’inventent rien, ils ne font que transformer la réalité.”
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ANNEXES
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INSPIRATIONS
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1. Daniel Libeskind, Westside Bruennen, 2008. 2. SARC Architects, METLA Forest Research Centre, 2004. 3. Bernard Tschumi, Zénith de Limoges,2003-2007. 4. Milstein Hall, OMA, 2009-2011.
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5. Kunsthall, OMA Rem Koolhaas, 1992. 6. Nuevo Mercado de San Antón en Chueca, QVE Arquitectos, 2011. 7. LSE Saw Hock Student Centre, O’Donnell + Tuomey Architects, 2013.
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Nuevo Mercado de San Ant贸n en Chueca - Arquit...
http://www.cyanmag.com/arquitectura/nuevo-m...
Foto de Jorge Crooke
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BIBLIOGRAPHIE ICONOGRAPHIE
CHOAY, Françoise, L’allégorie du patrimoine, Ed. du Seuil, 1999. DESMOULINS, Christine, Reconversions, transformations, AMC n°237, 2014. KOOLHAAS, Rem, Content, Ed. Taschen GmbH, 2004. RAMBERT, Francis, Ancien/contemporain, entre greffe et clonage, D’Architectures n°96, 1999. p.7
Cadastre de Paris et région ArchDaily 2008-2015 p.18 Photos historiques aériennes ® IGN 2012 - Géoportail p.24 Photo aérienne © 2012-2014 Apple Inc. - Maps p.28 Photos historiques de construction ® Ecole Centrale Paris - Service technique et immobilier - Archives p.30 Plan de l’Ecole Centrale Paris ® Le Moniteur, 13 septembre 1969 p.35 Photo aérienne © 2012-2014 Apple Inc. - Maps p. 63 Photo aérienne © 2012-2014 Apple Inc. - Maps p.69 Documents d’architecture ® Ecole Centrale Paris - Service technique et immobilier - Archives p.85 - Photos des bâtiments de l’Ecole Centrale Photos personnelles, mars 2015 ©
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architecture - patrimoine - environnement mutation / transformation - marché urbain équipement associatif - espace public
Considérant le site actuel de l’Ecole Centrale Paris, à Chatenay-Malabry en région parisienne, ce rapport présente les différentes étapes qui ont conduit à la conception du Projet de Fin d’Etudes. Il montre les dispositifs mis en place, du travail urbain à l’échelle du territoire et de la ville, au processus architectural prenant en compte des édifices existants, une topographie particulière et une intégration à la ville.
Rapport de PFE - Juillet 2015 ENSAPVS Morgane Manoha