CELT-Germ-Font-AIOL CHANSON DE GESTE-NORMAND & RAYNAUD

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'*





SOCIÉTÉ

ANCIENS TEXTES FRANÇAIS

AIOL


Imprimerie Gouverneur, G. Daupeley

Ă

Nogent-le-Rotrou.


AIOL CHANSON DE GESTE PUBLIÉE DAPRÈS LE MANUSCRIT UNIQUE DE PARIS

Jacques

NORMAND

& Gaston RAYNAUD

PARIS LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT ET O 56, RUE JACOB, 56

M DCCC LXXVII


APR 1 5

Publication proposée à

Approuvée par

le

la

Société

Conseil

le

d'une commission composée de et

1956

le

ig avril 1875. le

rapport

L. Gautier, L.

Moland

17 juin

MM.

1875 sur

G. Paris.

Commissaire responsable

M. G.

Paris.

Tiré à cent exemplaires sur ce papier.

-A4-AI

1877

:


INTRODUCTION

La chanson à'Aiol que nous publions aujourd'hui pour la

première

méritent de

fois la

1

est

façon

la

un

des

poèmes du moyen-âge qui

plus complète l'attention de tous ceux

qui s'intéressent à l'histoire de notre littérature nationale.

Les questions que soulève l'examen de geste, celle entre autres lui attribuer, sont

aussi, cette

pour

les

de l'origine

nombreuses

et

de

et

cette

chanson de

la date qu'il faut

souvent assez

difficiles;

étudier plus clairement, avons-nous divisé

Intraduction en plusieurs chapitres, distincts

les

uns

des autres.

i. L'édition que M. W. Fœrster a commencée en Allemagne, quand la nôtre était déjà sous presse, n'est pas achevée; au moment où nous donnons le bon à tirer de cette première feuille (novembre 1877), le texte seul est imprimé les notes, le glossaire et l'introduction, promis depuis longtemps, sont encore attendus. Voy., au sujet de la polémique à laquelle a donné lieu cette édition d'^4/o/, la Romania, V, 127-8, 41 3-6, 504, et VI, 309. ;

a


;

Aior.

Manuscrit du poème.

On

ne connaît jusqu'à ce jour qu'un seul manuscrit

de notre chanson. C'est un ms. sur vélin de o m ,i79 de large sur o m ,2 52 de hauteur, relié en maroquin plein, sans armes,

et

qui se compose de

209

complets à

feuillets

4 colonnes par feuillet (que nous avons indiquées dans notre édition par a

et

b pour

miniature

Bibliothèque

la

255 16 du fonds français,

Bibliothèque du duc de

de Bure 2732); vants i°

il

le

cas

de

Paris

faisait autrefois partie

la Vallière (anc.

La

;

de

le la

Vall. 80, Cat.

4 romans qui sont

contient

le v°)

où une

Ce ms., qui porte

nationale

Le Roman de Guion duc d'Hanstone (fol. 1)

les

sui-

de Bevon

et

;

Le Roman de Julien de St

Elye duquel Aiols 3°

d pour

et

:

son fil 2

sauf

vers,

intercalée dans le texte.

est

aujourd'hui à n°

par c

le r°, et

chaque colonne contient 36

issi (fol.

Le Roman d'Aiol

et

Gille lequés

jôj

de Mirabel safeme

4 Le Roman de Robert

fu père

le

diable

(fol.

(fol.

g6)

;

174).

L'écriture de ce ms., généralement bonne, est cependant

quelquefois assez difficile à déchiffrer;

romane du xnr

e

siècle,

noncée. Les grandes

ou rouges ou bleues simples

traits

çant chaque

minuscule

sans influence gothique bien pro-

lettres, ;

c'est la

commençant

les

laisses, sont

quelques-unes sont ornées, mais de

rouges ou bleus. Le recto du folio

roman

est

orné de figures

et

commen-

d'animaux dans


AIOL

du

style

le

xirr

e

Enfin

siècle.

11)

le

ms. contient des minia-

tures assez bien conservées et intéressantes

au point de vue

du costume. Notre chanson d'Aiol, pour

sa part, en con-

onze dont nous avons donné

tient

Nous reproduisons

notre édition.

indiquons

et

dans

trouvent placées

le vers après lequel elles se

chanson

la

mier vers 1

rubriques en note de

ms., en faisant exception pour celle qui com-

le

mence

les

ces rubriques ci-dessous

et

qui

est

placée en tête, avant le pre-

:

ICHI

COMMENCHE

LI

DROITE ESTOIRE d'AiOL ET DE

MlRABEL, SA FEME, ENS1 CON VOUS ORES EL LIVRE 2

MERE ET AL SAINT HERMITE ET

A

55 4

(v.

3

)

i)

;

S'EN VA

VERS

FRANCHE

;

COM AlOLS EST VENUS A ORLIENS

Ch'eST CHI ENSI

COM

ET

(v.

Ch'eST CHI ENSI COM AlOLS A PRrS CONGIET A PERE ET

ROIS

Ll

DE

FRANCHE

LE

GABA

ET

SES

GENS

2618);

(v.

4

Ch'eST CHI ENSI COM AlOLS EN VA A PANPELUNE EL

MESSAGE ET 5

SI

DOI COMPAIGNON

— Ch^ST CHI

ENSI

(v.

4684);

COM AlOLS A CONQUISSE LA PUCHELE

535 9 );

(v.

6

— Ch'eST

CHI ENSI COM AlOLS ET MlRABEL TROVERENT

UN LARON ET COM LES VAIT HERBERGIER 7 — Ch'eST

COM 8 (v.

IL

8227)

(v.

;

FRANCHE ET 7988);

ElYES EST REVENUS EN FRANCHE

;

Ch'eST CHI ENSI COM MaKAIRES

NOIER LES ENFANS AlOL 10

6574)

AMAINE MlRABEL, FILLE ROI MlBRIEN

— C^EST CHI ENSI COM

9

(v.

CHI ENSI COM AlOLS REVIENT EN

— Ch^ST

s'entrochient

(v.

LI

TRAITRES VAUT

9I98);

CHI ENSI COM LI LARON ONT VENDU AlOL ET

(v.

9866)

;


AIOL

iv

I I

Ch'eST CHI ENSr C'ON FAIT JUSTTCHE DE MaKAIRE

iogoo).

(v.

Ajoutons, pour

finir la description

dans quelques passages assez

rares,

toujours été heureuse a corrigé [cf.

et

de notre ms., que

une main qui

même

n'a pas le texte

effacé

2690).

II

Analyse du poëme.

Comme mence au

on

a

dire qu'elle

pu

le

voir plus haut, notre chanson

96 du ms.,

fol.

comprend

et

va jusqu'au

près de

11000 vers;

com-

173, c'est-à-

fol.

cependant,

et

quelque longue qu'elle puisse paraître, son résumé

est

tout entier contenu dans les v. 396-428 de cette édition.

Ces vers

le

clerc sachant, à Élie père d'Aiol

victoires d'Aiol sur les païens

Miiabel

(v.

songe que

rapportent à l'explication d'un

se

donne Moysès,

423),

la

(v.

:

les

405-8), son mariage avec

naissance de ses deux

fils

(v.

424-5),

toute l'histoire de notre héros s'y trouve en substance,

sauf

la

et

royauté future des enfants d'Aiol, qui ne se réalise

pas dans notre poëme, ces vers en donnent le résumé que

nous développons d'après Elie,

gne, a été intrigues

ms. dans l'analyse suivante

:

de Charlema-

rils

injustement chassé de France par suite des

du

nombreux

traître

Makaire de Lausanne,

services rendus à la royauté en

et

Il

s'est

réfugié avec sa

circonstance fortuite de sa naissance

fait

malgré de

combattant

femme dans Bordeaux. Là, Avisse met au monde un fils

Sarrasins.

de

le

époux d'Avisse, sœur de Louis

les

les

landes

à qui une

donner

le

nom


V

AIOL d'Aiol

60-8

(v.

et

Très-jeune encore, celui-ci,

{

451-2)

.

monté sur son

revêtu des vieilles armes de son père et

ancien

destrier

Marchegai,

reconquérir

les riefs

Après avoir

fait ses

injustement dépossédé.

été

premières armes contre des Sarrasins,

une abbaye,

ensuite contre des voleurs pillant

Les habitants de

Poitiers.

moquent de mée,

ses vieilles

de son

»

cette ville

maigre

Un

noblement à leurs moqueries.

et lui

donne

Aiol se remet en route, effroi

de

la

contrée,

Quittant cette aventures,

et,

il

ville le

Aiol répond

riband, sortant d'une la

prend

vainqueur d'un lion le

soir

à

pitié

terrible,

nombreuses

il

arrive à Blois qu'il ne fait

que

même scène qu'à Poitiers, même épisode du ribaud

insultes de la populace,

prenant Marchegai

par la

Ysabel, tante d'Aiol,

bride

le reçoit et

et

renversé

l'héberge;

par

lui.

Lusiane, sa

cousine germaine d'Aiol, se sent prise pour

M.

le

Châtellerault.

lendemain, après de

traverser, puis à Orléans. Là,

tille,

:

ancien

Le lendemain matin

la nuit.

arrive

bride

Un

entre autres la rencontre d'un riche pèlerin.

Renier, duc de Gascogne,

mêmes

torte et enfu-

Saint- Denis,

de

pour

gîte

se

«

coup de pied.

vaillant cheval le renverse d'un

arrive à

déferré.

Marchegai par

et saisit

sénéchal d'Élie, Gautier

et

il

peu hospitalière

armes, de sa lance

cheval

taverne, insulte Aiol

d'Aiol

France pour

seul en

part

dont Élie a

le

che-

litt.,XXU, 2y5) dit à ce propos « Ce que nous n'avons rencontré dans aucun autre texte, semble synonyme d'anguis, anguilla, aussi bien que du nom propre Aigulphus. » Le mot aieil, nom de l'animal inconnu cité 1.

mot

par

P. Paris (Hist.

:

aiol,

le

poète,

semble plutôt dériver d'aviculus, mais ce n'est certaisuite de la ressemblance d'aieil et d'Aiol que la

nement que par

fable de l'origine

du nom

d'Aiol a été imaginée.


AIOL

V]

amour

valier d'un vif

franchement,

Le

roi

dans une

que

le

est

homme

jeune

en ce

repousse.

moment

à Orléans, engagé

se trouve être

et c'est

a été dépossédé, qu^l

il

vite et trop

comte de Bourges, menacent sans

le

Ce comte de Bourges

cousin germain d'Aiol,

dont

avoue assez

guerre contre les Berruiers qui, sous la conduite

de leur chef ville.

et

de France

qu'elle lui

cesse la

neveu d'Élie

pour rendre à Élie

combat

et

les fiefs

de France.

le roi

Aiol, sans se soucier des plaisanteries qui l'assaillent et

que en

le roi

lice

un

défi

lui-même

fait

sur son compte, entre fièrement

avec quatre chevaliers ennemis venus pour porter

au

Louis. Vainqueur de ses adversaires,

roi

trouve un nouveau dans

le

secourir ses chevaliers d'une troupe nombreuse.

devient générale le force

à lui

Aiol, poursuivant

:

demander merci

et le

que son cousin,

n'est autre

en

La

bataille

comte de Bourges,

le

remet prisonnier aux

mains de l'empereur, mais apprenant que Bourges

il

comte de Bourges qui vient

il

comte de

le

demande

et

obtient

sa grâce à condition qu'il se soumette.

A

la suite

de

si

brillants exploits, Aiol entre

en faveur

En

chevalier

auprès du roi, qui

le

généreux, Aiol en

comble de

fait profiter

bienfaits.

tout le

monde,

et

envoie à

son père un messager pour lui annoncer sa réussite

et lui

porter quelques secours.

A

partir de cet épisode, Faction devient très-peu origi-

nale et rentre dans le cadre banal autre chanson cette

analyse

de geste

aussi

;

et

bien connu de mainte

abrégeons-nous encore

que nous avons cependant donnée aussi

courte que possible.

Pour répondre Mibrien, Aiol

est

à

un

défi

envoyé

à

porté à l'empereur par

le roi

Pampelune comme messager


AIOL

auprès de ce

de

la

roi.

Il

Vlj

part accompagné de deux chevaliers

cour de Louis, qui lui servent d'écuyers, Jobert

Pampelune où

Arrivé à

Ylaire.

enlève sa

est le

Mibrien,

roi

Makaire ou bien par des Sarrasins,

du combat,

toujours vainqueur

du

captive à la cour

nom

son

il

Mirabel, et après de nombreuses et intermi-

fille

nables aventures, poursuivi sans cesse par les parents traître

et

roi

(ce

Il

dévoile alors à Louis

qu'il n'avait pas fait encore

réclame

jusqu'ici sans raison bien appréciable),

de son père qui

sont rendus,

lui

sortant

arrive enfin avec sa

il

de France.

naissance

et sa

et

du

les

biens

épouse Mirabel après

et

l'avoir fait préalablement baptiser.

Makaire n'abandonne pas ainsi sa vengeance à la cour

du

guignons

et

roi,

surprend, il

les

disgracié

de Lombards, vient s'embusquer auprès de

Langres où Aiol

:

une armée composée de Bour-

réunit

il

rend avec sa femme après

se

les fait

prisonniers et

ses noces, les

emmène

les

à

Lausanne

enferme en prison. Là, Mirabel met au monde

deux jumeaux. Makaire, assiégé dans Lausanne par de France

d'Aiol et les jette dans le Rhône.

nouveau venu dans Tornebrie, à

la

poëme,

le

les

cour de Grasien,

Le pêcheur

Tieri,

sauve

conduit à

roi

et les

le traître

tard.

Quant

à

auprès du roi Mibrien Mirabel,

voulu renoncer à son père;

c'est afin

ses exploits à

France

et

la

les

Pampelune.

la

de

,

elle est restée,

foi

les

la

conduit

pour n'avoir pas

délivrer qu'Aiol, honoré pour

cour de Grasien

ville

et

retrouve plus

chrétienne, emprisonnée chez

,

entraîne

Vénitiens à venir mettre

La

un

de Venise. Cest là

qu'Aiol, échappé de Lausanne avec Makaire par

le roi

Elie revenu à la cour, s'empare des enfants

et

est

prise,

le

Mirabel

le

roi

de

siège devant

délivrée,

et


AIOL

Vil)

Makaire subit Tel

est le

une idée

peine de ses forfaits

la

est

il

:

poëme d'Aiol ; nous pensons en

avoir donné

1 suffisante par cette analyse écourtée ,

teur voudra bien retenir ce

fait,

tard dans notre démonstration,

écartelé.

mais

destiné à nous aider plus

que des deux

parties

nous avons distinguées dans notre chanson, l'une, mière, fait

est pleine d'intérêt et

que reproduire

les

le lec-

que

la pre-

de vie, Tautre au contraire ne

aventures, trop souvent identiques

à elles-mêmes, des poëmes romanesques

du moyen-âge.

III

Langue du poëme. Quelle

nous

est la

M.

dit

langue de notre poëme?

P. Paris (Hist.

indiquer que

le copiste,

litt.,

sinon

le

«

XXII,

Le

dialecte, »

288),

«

semble

trouvère, était de Picar-

Cette assertion ne nous semble pas assez définie.

die. »

Nous reviendrons

plus loin, à propos de Yorigine

date de notre chanson, sur

poëme,

et

les

et

de

divisions à établir dans notre

nous essaierons de démontrer

qu'il faut distin-

guer dans VAiol deux parties, dont Tune appartient à rédaction primitive

et

la

dont l'autre

est

la

l'œuvre d'un rema-

moment,

et

au point de vue

langue, remarquons que

la

première moitié, ou peu s'en

nieur

i.

;

pour

Une

mière

le

spécial de la

excellente analyse d'Aiol (principalement pour

partie) a été faite par

M. P. Paris dans l'Histoire

la

pre-

littéraire

(XXII, 274 ss.) à cette analyse il en faut joindre une autre d'A. Jubinal (Œuvres de Rutebeuf, éd. 1875, III, io2-i3). Faurieldans son Histoire de la poésie provençale (II, 265, 273-5, 283 et 296-9) ;

a

donné

aussi des extraits et

une analyse de

la

chanson.


AIOL faut,

du poëme que

tandis

que

la

première

Ce

est

traits

seulement

les

car,

rema-

(v.

etc.,

9276),

mot caus,

fr.

même

qui

au

che au

Dans

scribe.

sont

7615), alomes

(v.

comme

ne sont pas

spéciales

au

,

picard,

de ce dialecte dans

cous (coup) qui assonne en a

formes féminines en

8976

(v.

9167), poomes

(v.

traces certaines

la

pas

que nous

orthographiques

8977), reverommes

nous trouvons des

comme

que de simples chan-

sans parler des formes

6073), trovomes

(v.

les

le

au premier abord devoir

contraire, ce ne

particularités

voyons apparaître,

dans

du

signes distinctifs

caractéristiques,

mais ce ne sont

seconde partie de YAiol au

et

les

nous pouvons conclure que

gements dus au remanieur ou

faisomes

et

l'ensemble du poëme, où l'on remarque

certains

lieu de ce, etc.,

fiomes

dialecte,

certainement picard.

était

être attribué à

(v.

même

bien en dialecte français propre-

caractère picard semblerait

partout

syllabes,

en vers de douze. Ces deux

seconde offre tous

dit, la

dialecte picard; d'où

nieur

est

ne sont certainement pas de

parties

tandis

ment

composée en vers de dix

est

seconde

la

IX

(v.

le

56221

ie des participes passés des

verbes en ier, formes qui n'apparaissent dans aucune des laisses

loin, (v.

assonant en p.

xj

,

i.

5383), baptisie

(v.

Nous ne voulons revue

;

de

cette

première partie (voy. plus

la

assonances)

des

6523), laidengie

(v.

flexion

étude

8127),

etc.

et la

syntaxe de

la

langue

nous entraînerait trop loin,

ne nous apprendrait que peu de chose, car

connues de l'ancienne langue ailleurs.

esclairic

:

pas dans cette Introduction passer en

la phonétique, la

de YAiol

e

notre tableau

Signalons cependant

se

les

les

retrouvent

et

règles bien ici

comme

notations habituelles au


X

AIOL

ng pour gn

copiste de

même

dans

de

lins

la

3

e

et

de ss pour

de 12 syllabes,

les vers

1'.?

mascu-

au cas sujet du singulier

du

ainsi par exemple, qu'en dépit

mesure exige 1ère

non pas

et

nous avons noté

(voy. le Gloss.),

dont

les

nous ne croyons pas

du

leres. le

scribe,

A

au

v.

;

c'est

6808

la

propos de cas sujet

mot enperere, enpereor

deux formes semblent indistinc-

tement s'employer au sujet

principales

substantifs

déclinaison latine qui n'ont pas d\s en latin,

ne prennent pas encore

singulier,

remarquons que

s, et

les

de rappeler

utile

français et

au régime. Disons enfin que

et

du picard

:

ici

les différences

les

formes cemin

(kemin) pour chemin, lanche pour lance, saus pour sous, le

li et

pour

la,

sont connues de tous, aussi bien que

indicatifs et les subjonctifs terminés par

les

une gutturale.

IV Versification

Assonances.

du poème.

Notre

poëme

11000 vers tous assonants, disposés en 286 tirades

monorimes de longueur

nous rangeons à leur suivant a a. e

— —

lettre

environ

contient

laisses

ou

tout à fait variable, que

d'assonance dans

le

tableau

4 :

1

3, 37,

2,

44,

118, 141, 144, 146, i5i, 175,227, 282. toi,

142, 161, 2i5, 224, 228, 23i,

236, 238, 240, 248, 254, 268, 2 7 5.

1.

Les chiffres de ce tableau correspondent à

la

numérotation

des laisses dans notre édition; les chiffres en italique se rapportent aux vers de 12 syllabes, les chiffres ordinaires aux vers de 10 syllabes.


Aior,

ai

an, en'

X)

12, 76.

10, 61, 64, 70, 82, 95,

io5,

109, 121, 148,

i5o, 162, ij3, 180, ig3, 2o3, 207, 21 g, 232,

262, 2J0. an.e, en.e

— 56,

i33, 222, 225, 23g.

au

170.

é

4, 9, 18, 20, 22, 26, 28, 3o, 33,

59, 62,

i56, 2J?o,

107, 123, 12g, 140, 147,

67, 91, 99,

i6g,

i65,

40, 5o, 53, 57,

176, 182,

igg, 2i3,

220,

2J7, 241, 245, 25g, 261 263, 267, 272, ,

274, 278. è

2

é.e

è.e

— 65, 112, 120, 125, i35, 14g, 157, ig7, 218. — i5, 19, 23, 35, /J7, 200, 266, 277, 280. — 52, 55, 36, 166, ig5, 206, 216, 257, 26g, 1

27g, 283. i

17, 21,

1,

36, 54,

58, 72,

78,83, 87,93,97,

io3, 106, 110, 116, 122, 127, i3g, i53,

100,

178, i83, 186, 204, 210, 221, 22g, 246, 25o,

264, 273, 276.

ié—

8, 14, 16, 25, 29, 34,

3g, 41, 43,47, 51,69,73,

90, 92, 98, 102, //5,

1

ig, 145, i52, i54, 164,

168, 172, 174, 181, i85, 187, i8g, igi, ig6,

20g, 2/2, 214, 247, 24g, 25i, 2Ô5, 271, 285.

i.e

1.

3,7, 11, 27, 45, 60, 66, 68, 88, 128, i3o, i38,

i55,

160,

256,

2 58,

167,

188,

ig2, 217,

253,

223,

260, 284, 286.

Les assonances en an

et

en,

comme

celles

en an.e

et

en.e,

sont absolument confondues. 2.

Nous n'avons pas trouvé une

qu'en

è.e,

provenant d'un

cf. à ce sujet

Romania,

i

latin

IV, 499.

seule assonance en

è,

non plus

en position latine ou romane

;


ak)l

xi)

ié.e

— 71,

6—5,

i(j4.

32, 38, 42, 46, 49, 63, 74, 79, 84, 96, 104,

114, 7/7, 124, i58, 17 /, /go, 2o5, 2o#, 226",

ô.e

— —

ô.e

244.

oi

6,

U

24, 48, 75, 85, III, /j?2, l63, 201, 211, 252,

ô

77, 81,

i34, 235.

ig8, 242.

80, 86, 89, 94, 108,

u3, i5g, 777, /&/,

202, 234.

255. u.e

On

3i, 726", î3i, 14J, iyg, 243.

peut voir d'après ce tableau que

nances masculines

sur

le

nombre

remarque de M. G. Paris [Et.

la

;

rôle de l'accent lat., 11 5-6) est donc

Les

plus justifiée.

longues,

laisses

de 540 vers.

ié,

fois les

ne compte pas moins

rons celle en ô.e,

la

moins longues

les

244 e

,

de

plus

En même temps que moins nombreuses,

féminines sont

laisses

une

masculines sont aussi

168 e entre autres, en

la

des asso-

de beaucoup supérieur à celui des

est

assonances féminines

le

nous

;

les

cite-

qui ne contient pas plus de

5 vers.

Nous avons

déjà eu l'occasion de parler des deux parties

distinctes qu'il faut admettre

cation

comme

dans YAiol; pour

plus haut pour

la

la versifi-

langue, ces deux parties

sont différentes. C'est ainsi qu'avec les vers de 12 syllabes l'allure

de

lors des

formes qui n'avaient point paru jusque-là,

les

la versification

assonances en ô.e,

se faire sentir, et l'on

le

change, Fauteur emploie dès

besoin de

la

peut trouver des

où, sauf une ou deux assonances,

la

comme

rime commence à laisses

masculines

rime domine partout


aiol (voy. les laisses 261

un mot Ton

voit

ancienne que

la

en

e

que

e,

xiij

e

262 en an

274

en

er)

partie de l'œuvre est

cette

précédente,

et

e

et

que

;

en

moins

procédés de versifi-

les

cation, la rime entre autres, qui se feront bientôt jour,

tandis

soupçonner dans

première partie.

Les

la

même

qu'on ne pouvait

apparaissent déjà,

laisses similaires, répétées

souvent jusqu'à

La

sont nombreuses dans notre poëme.

nous, doivent être attribuées à

la

les

trois fois,

plupart, croyons-

double rédaction;

les

autres se justifient d'elles-mêmes par l'intérêt qu'offre le

que nous rattacherons

passage. C'est à ces dernières

sode tout à

armes

Marchegai

et

cela à Fauriel sa théorie

de

la

8278-97), absolument opposés en

double rédaction'. les

principaux couplets similaires de

et

d'Avisse à Aiol

en quittant

911

et

1021)

56 1

à Sainte-Croix

(v.

6" Altercation entre Aiol et

Prière d'Aiol

7

6i83

588)

et

;

la bride

(v.

1899

et

1914)

;

Supplication de Lusiane pour empêcher Aiol de se

rendre au tournoi d'Orléans

1.

180, 322 et 492);

;

4 Prière d'Aiol

(v.

(v.

ses parents (v.

Episode du ribaud prenant Marchegai par

la

:

Adieux d'Élie

2" Prière d'Aiol

(v.

(v.

ses

qui s'appuie sur ce passage pour soutenir

Voici d'ailleurs

chanson

l'épi-

heureux d'Aiol rendant à son père

fait

et

quand

il

2418

et

Makaire est

2450)

(v.

saisi

;

4209 et 4235) par un serpent ;

6218);

Reproches de Lusiane à Mirabel

(v.

8o3i

et

8045)

;

Origines de l'épopée chevaleresque {Revue des Deux-Mondes,

VII, 566-8); cf. aussi V Histoire de la poésie provençale,

II,

29a

ss.


XIV

A.IOL

Makaire sur Aiol dans

9° Tentative d'assassinat de

prison de Lausanne

8709

(v.

et

8748)

;

io° Mirabel refuse d'abjurer le christianisme

9679

et

[v.

9672,

9702).

Rhythme.

2

la

— Pour

les

même que

assonances, de

pour

disposition des laisses, notre chanson n'offre vraiment

la

de particulier;

rien

même

n'en est pas de

il

rhythme. Le poëme, à ce point de vue,

pour

le

se divise bien

nettement en deux parties, Tune composée en vers de 10 syllabes, l'autre plus

Pour

le

tombe après

rité

le

rhythme

tion sur ce

employé dans Y Aiol; dit-il, « cette

à

ses

ma

digier

pas,

Diezest

attiré l'atten-

»

modification du décasyllabe ne se rencontre le

comique de

la

pastiche

et

poëme burlesque d'Auforme

et

de l'expression

de proportions infimes, pas-

moins remarquable par lui-même que par l'emploi

de cette espèce de vers épique.

rhythme

se

remarque dans

S'aies saint Nicolai

1.

non

ignorait qu'il eût été

Il

connaissance que dans ',

déca-

en dehors de Girart de Roussillon,

épiques sur un sujet trivial tiche

le

la particula-

Altromanische Sprachdenkmale

Girart de Roussillon singulier.

«

repos

ordinaires de

Pour

repos après la sixième syllabe, et

89), ait à propos de

(p.

le

:

cela a lieu d'ordinaire, après la quatrième.

premier qui, dans

le

et les règles

siècle sont suivies.

au contraire, notre chanson présente

d'avoir

comme

du xni e

12.

point de difficulté

sixième syllabe,

la

la versification

syllabe,

moderne, en vers de

dodécasyllabe,

Publié par Méon, Fabl.

le

»

Ajoutons aussi que ce

Jeu Saint Nicolas, en remembranche,

et cont., IV,

217-33.


XV

AIOL

Ne

couvient avoir

te

nule doutanche,

Sains Nicolais pourcache

Se tu

Ne

a ore,

si

mais

mie,

te recroire

delivranche.

ta

de

bien servi

l'as

serf encore...

(Monmerqué

et

Fr.

199-200),

et

dans un certain nombre de romances

p.

Michel,

commençant par

françaises, celle entre autres

Lou samedi

a soir

fat la

Gaieté et Oriour, (Bartsch, Chrest.

de lanc.fr., le

On

le voit, les

pour

sur

cela,

semainne

1 1

1-2.

le

pensé

M.

?

Girart de Roussillon

La question

;

faut-

P. Meyer, en s'appuyant est antérieur

autres poèmes, donner à cette forme de vers

méridionale

:

exemples de ce rhythme sont rares l'a

:

1866, 49); voy. aussi

éd.

rôle de Vacc. lai.,

comme

que

le fait

ces vers

serors germainnes...

G. Paris, Et. sur

il

au mqy.-âge,

Th. fr.

aux

une origine

a avancé depuis le jour où, en

parlant de l'opinion qui attribue une origine méridionale

au vers décasyllabique dont syllabe,

M.

P.

Meyer

Chartes (XXII, 42) quelle

est...,

:

»

«

repos est après la sixième

dans

la

Bibl. de l'Éc. des

Cette opinion, toute probable

peut être renversée par

quelque texte français Girart.

le

disait

écrit

découverte de

la

dans ce mètre

et

antérieur au

Aujourd'hui l'ancienneté constatée de ce rhythme

en français

comme

en provençal ne permet guère de con-

clure en faveur de son origine méridionale.

Cette particularité le

du repos après

la

sixième syllabe dans

décasyllabe n'est pas la seule que nous ayons à remar-

quer dans YAiol expliquer.

Un

:

il

certain

en

est

une autre

nombre de

nous ne nous occupons que de ceux-là premier abord ne pas être coupés

qu'il

nous faut

vers décasyllabiques

comme

semblent au

les autres et,

au


7

11

A10L

XVJ contraire, avoir

comme

trième syllabe

ces vers sont les suivants

;

Si n'ai apris

d'ordinaire

mes armes

repos après

le

la

qua-

:

a porter

282

v.

Ja ne venra en tere n'entre gent

355

Armes

524 627 83o

as tu molt boines,

molt m'agrée

Car molt avoit grant pieche, nés senti Ensamble avoec ces moines demorés Puis desloia les moines par bonté Mais molt par a le chiere bêle et clere Tant soit et fors et jovenes bachelers Tramis li fu de Rome par chierté Donc prist Aiols ses armes, s'est armés Del feure

l'a

872

907 1090 n 80 1256

sachie bêle et clere

1

5

1

Or fu Aiols li enfes el moustier De che serviche avoie grant mestier Qui vos ossast respondre tant ne quant Que on trovast en Franche qui est grant Or ne lairai por home desosiel N'encaucherai mais home desousiel

2 94-5

Aiols ot pris

3359

me

le

conte par vigor

Dieu merchi Ne devés pas vos homes mal baillir Tant qu'avrai fait batailles et tornois Car

Quant

guerre

est finee,

borgois l'entendent, s'en sont

li

lié

Fieus a putain, parjures, Dieu mentis Aiols a pris cent livres d'orlenois

Que vous

ares tout quite

vo pais

mes est en France repairiés Et un anap de madré d'un sestier li

Par

mon

Un

grant arpent de terre mesuré

Ens

es

cief, » dist

Makaires,

parens Makaire

s'est

laisast

« je l'otri

mellés

moi ma terre, bien De Dameldé le père glorious

Et

feroit

2072 2721 2731

2940

^444 ^464 3533

Qu'il sera rois de France poestis

Et

191

3747 3817 3823 3842 3g39 3943 4042 4253 431 444-5

4535 49^5


AIOL

Tous

ces vers ont-ils leur

XVI)

coupe après

trairement à ce qui a lieu dans bien doivent-ils être corrigés

le reste

la

4

e

syllabe, con-

de

la

chanson, ou

comme nous

l'avons fait dans

notre édition jusqu'au vers 2945 inclusivement? Ni Tune

nous

ni l'autre de ces hypothèses ne et

nous pensons qu'ils doivent

transcrits

ici.

satisfait

que de nos

:

la

poésie italienne,

(Armana prouvençau, 186 3,

mais dont l'ancienne

littérature provençale

repos en ce cas

le

6 e syllabe accentuée, mais

le

avons

moderne, Mistral a em-

jours, en provençal

ployée avec succès

aucun exemple

les

une autre coupe,

faut alors adopter

Il

que nous rencontrons souvent dans

maintenant,

que nous

rester tels

p. 36),

ne nous

offre

toujours après

est

la

commence

second hémistiche

parla dernière syllabe muette du mot précédent, comptant alors dans levers

donc de

pour une syllabe accentuée.

cette façon

Si n'ai apris

On

scandera

:

mes ar-mes

a porter

Ja ne venra en te-re n'entre gent

Armes

as tu

molt boi-nes, molt m'agrée,

Nous trouvons une preuve bien

etc.

évidente que ces vers

ne doivent pas être corrigés dans leur multiplicité; impossible de supposer que

souvent; de plus,

commis peut

il

serait

le

copiste se soit

terminant

le

si

remarquable qu'il n'eût jamais

d'erreurs que dans des vers

commencer par

est

il

trompé

le 2

e

hémistiche

muette du mot

la dernière syllabe

premier. Les vers suivants qui, eux aussi, ne

sont pas pareils aux autres vers

ne sauraient être coupés après

la

du poëme, 4

e

et

qui en outre

syllabe, apportent

une

preuve nouvelle à l'appui de ce que nous avançons; ces vers,

eux non plus, ne doivent pas

scandent ainsi

être

corrigés et

:

b

se


1

AIOL

XV11J

moigne, canoi-ne, clerc lissant Por Dieu n'obliés mi-e vostre mère Matines et compli-e canterés Les resnes en sont rou-tes, mais boins fu Prestre,

Borgois

et

533 83

923 1064 1370 1504

damoise-les et mescines

Vavassor de

la te-re,

gentiex

hom

Amis, engenré fu-mes tout d'un père Al port et al droit av-ene m'amena Dameldé, » dist il, « pe-re droiturier Et dames et puche-les et garchon Quir nous bars et angil-les et saumons Sambler li poroit fe-me de valor Ilorent cleres ar-mes et poignons

9H

2108 236o 2364 2657 2659 2715 2725

furent de Borgo-nge, la devant

Mais ne set que respon-dre tant ne quant Vasal, vous n'estes mi-e trop sachant Cil borgois m'escarni-sent, bien le sai

3o8i

Quant

4381

il si

par tans mai-ne

tel

barné

Ces vers, réunis à ceux que nous avons déjà

cités précé-

demment, prouvent amplement que nous avons une coupe

reste

604

T

21 01

Et crient lor ensei-nges a haut ton

à

1

2042

Ch'ert une pautonie-re mesdisant

385

v.

différente de celle qui est

employée dans

du poëme, coupe qui, nous l'avons

italien et n'a

dit, existe

le

en

pas lieu de nous surprendre en français.

Citons en terminant quelques rares vers où

semble nécessaire après

Ne

affaire ici

la

félonie, traison

4

e

syllabe

la

porpenser

Vos chevaus est maigres et descarnés Mais il est si povres et desnués Car il n'estoit ivres ne estordis Dieus,

» dist il, «

père qui tout as a baillier

Teus m'escarnist ore dont me vengrai Fols fu

et fel et

coupe

:

malvais losengiers

v. 1

309 156

1207 2781

2828 3o85

3548


XIX

AIOL

Ces vers peuvent pour

plupart être corrigés

la

nés à la forme ordinaire de coupe après

en tout cas leur

nous venons de

nombre ne

petit

la

rame-

et

sixième syllabe

saurait infirmer ce

;

que

dire.

Origine

date du poëme.

et

Nous abordons maintenant

la

question

des

difficile

du développement de notre chanson. Nous

sources et

l'avons remarqué déjà dans tout ce qui précède, YAiol est divisé en

comme

deux

ne se ressemblent nullement

parties qui

composition, Tune

:

au

est vive, originale; l'autre

contraire se traîne dans les hors-d'œuvre habituels à l'épo-

pée du xrn e siècle çais, l'autre

;

comme langue, l'une est écrite en francomme versification, l'une est en

en picard;

assonances bien caractérisées; l'autre, quoique assonancée, a déjà

une tendance à

différence est

donc bien

comme rhythme

rime;

la

l'une est en décasyllabes,

l'autre

établie

:

d'où provient-elle

nous examinons de près chacune des deux verrons facilement que

en analyse dans 428)

ment

la

d'un remaniement

tères

;

les vers

tant

que nous avons déjà

que durent le

Si

les carac-

se trouve

(v.396-

cités

les

vers de 10 syllabes;

fils

une

poëte écrit en dodécasyllabes,

en développements oiseux

deux

chanson primitive

la

?

nous

cadre que présente cette analyse est suivi fidèle-

le

contraire que

les

parties,

seconde présente tous

;

enfin,

en dodécasyllabes. La

d'Aiol,

comme

Encore seront

roi

et

oublie

même

de

il

fois

faire

l'annonçait le vers 427 li

doi enfant.

au

se perd

:

rois


XX

AIOL

Nous avons donc au moins pour

le

yeux une chanson remaniée,

les

qui est en vers de 12 syllabes, et

en vers de 10 syllabes représente l'œuvre première

la partie

que

sous

la partie

remanieur a épargnée ou peu changée.

Maintenant jusqu'où

remanieur

le

a-t-il cessé

rhythme

tant le

dodécasyllabes?

du poëme

est allée l'imitation

En

mitif en vers de 10 syllabes?

seul,

n'usant plus

ou

d'imiter le poème, a-t-il

L'étude de

pri-

du rhythme, bien, reje-

continué son imitation en la

chanson répond à

cette

question. Si nous observons en effet les passages précédant celui

le

décasyllabe

5367), nous verrons que

(v.

entre les

deux rhythmes

reprend

le

abandonné définitivement

est

1 .

le

rhythme décasyllabique,

bientôt (v. 5368); certains vers intercalés çà et là et

A

5352).

partir

œuvre d'auteur

personnels, de

pour

mêmes de

le

quitter

[cf. v.

5339

vers 5367, le remanieur est libre,

son inspiration, :

le

et l'on

poëme, jusque-là

noms de lieux

précis, de

il

12 syllabes sont

au milieu de décasyllabes

du

se livre tout entier à

alors

poète semble avoir hésité

C'est ainsi qu'au vers 5337,

sent qu'il

il

fait

plein de détails

mots intéressants

et

familiers, devient terne, banal, impersonnel, et la géogra-

phie fantaisiste du trouvère se donne libre essor enfin nous ;

voyons apparaître des allusions à des tels

que

la

représentée par

1.

faits

prise de Constantinople qui

contemporains dans YAiol

Pampelune. Ce mélange de rhythmes 2

est

et les

Nous rappelons

(p. x-xij)

ici que dans notre tableau des assonances nous n'avons mis en italique que les chiffres des laisses

en vers de 12 syllabes. ce mélange de rhythmes dans le poème de Espagne, qui contient même certaines laisses où les vers de 10 et de 12 syllabes sont confondus. 2.

Nous retrouvons

l'Entrée en


AIOL

XX]

autres considérations que nous avons invoquées nous per-

mettent donc de dire que l'auteur de

nous

publions, avait sous

la

les

en vers de 10 syllabes, dont

ment, voulant

le faire

de geste du temps,

et

la

chanson,

a changé le

il

que

telle

yeux un poème primitif

commence-

rentrer dans le cadre des chansons

employer

les

formules ordinaires

(injures à l'adresse des autres jongleurs, appel à l'attention

des auditeurs,

une

a imité 1

l

œuvre

etc.),

dont

a conservé une partie, dont

il

il

autre, se réservant dans le cours et à la fin de

la faculté

de modifier

et

d'allonger ce qui lui con-

au

viendrait, et surtout d'ajouter ce qui pourrait plaire

public de l'époque.

Nous savons de

déjà

langue ne

la

que

ce

remanieur

était picard, l'étude

aucun doute

laisse

à cet égard

;

nous

croyons aussi qu'il n'est guère possible d'hésiter sur nationalité

auteur

était

de

poème

du

l'auteur

évidemment

natif

du

décasyllabique.

centre de la France

connaissance qu'il montre de l'Orléanais détails et

dans lesquels

il

se

et

la

Cet ;

du Berry,

la

les

complaît en parlant de Poitiers

d'Orléans, l'exactitude absolue de l'itinéraire de notre

héros dans cette partie de

la

France, l'identification possi-

ble de toutes les localités, tout cela, joint

au caractère du

dialecte qui peut appartenir à ces pays, nous conduit à

considérer l'auteur

habitant

du

du poème décasyllabique comme un

centre de

la

France. Mais ce poète n'a-t-il

pas eu lui-même sous les yeux encore, qu'il aurait

pose

la

le

une chanson plus ancienne

premier imitée

?

C'est

ici

que

se

question de Y Aiol provençal.

Ce poème provençal dont Fauriel puisqu'il a rangé Y Aiol au

nombre

a supposé l'existence,

des chansons proven-


AIOL

XXI)

cales perdues

nous semble inadmissible.

1

,

paux arguments de Fauriel en faveur de sion

faite

Un

des princi-

sa thèse est l'allu-

au héros du poëme dans un Ensenhamen de

Guiraut de Cabrera, troubadour vivant à

du xne

la fin

Parlant de plusieurs chansons, le poète nous dit

siècle.

:

Conte d'Arjus

Non Ni

sabes plus

del reprojer de

Marcon.

Ni sabs àCAiol^

Com

anet solz,

Ni de Makari lo Ni d'Anfelis, Ni d'Anseis, Ni de Guillelme

félon,

lo baron...

(Bartsch, Chrest. prov., éd. 1868, p. 82.)

Rien ne prouve

poëme

provençal,

[Ep. fr.,

tier

I,

ici

et

que Guiraut

fasse allusion à

sans aller aussi loin que

106)

et

M.

L.

vouloir supposer une

un

Gaucanti-

lène d'Aiol antérieure à la chanson, nous croyons que

Guiraut de Cabrera

citait

la

chanson française à côté

d'autres aussi qui ne semblent pas avoir existé en pro-

vençal. reste

Une

nouvelle allusion à YAiol se rencontre du

dans un autre troubadour; mais, non plus que

précédente,

son provençale

la

ne nous démontre l'existence d'une chan-

elle ;

ce passage, dont

nication à l'obligeance de

M.

P.

nous devons Meyer,

se

la

commu-

trouve dans

Raimbaut d'Orange, mort en 1173. Ce comte-poète nous dit dans une chanson :

Soven pes

E r.

pois

c'aillor

Amors

Hist. de la poésie prov.,

III,

mi derga;

ten sa verga

424.


XXllj

AIOL

Quem

n'a ferit de greu pois,

que mais nom n'aerga, Qu'eu non sui escarnitz sols,

Can

ditz

Qu'escarnitz fon

(Mahn, Gedichte...,

e 219, dcxxiv, 4 couplet.)

dans l'allusion

encore,

Ici

Aiol%.

ja 'n

II,

faite

aux moqueries dont

Aiol a été victime, nous reconnaissons

même

française, qui par cela 1

173

assertion

;

notre chanson

devait déjà exister avant

que ne contredit nullement

le

caractère de

langue du poëme décasyllabique.

la

un argument en faveur del\A/o/ provençal dans le rhy thme de ce poëme ? Mais nous savons que la coupe Faut-il voir

après la 6 e syllabe n'est pas exclusivement propre à Girart

de Roussillon,

nous aux mots donar à l'assonance?

donne

le

mot

un Lombard

même

pu

autre

de

la

;

et qu'il

être

argument

il

doit

est tiré

de l'origine

la

preuve dans

même du

héros.

d'Élie de Saint-Gille, en Pro-

fils

donc avoir inspiré tout d'abord un poëte du

pays; quel intérêt,

du

reste,

un trouvère du

centre

France pouvait-il avoir à prendre pour héros d'une ?

Nous reviendrons

tard' sur le lieu de la naissance d'Aiol;

moment

1.

a la prétention de

remplacé par pechié.

chanson un personnage du midi

ce

le texte et

ces passages le poëte

pecat qui, n'étant pas à l'assonance, aurait tout

Aiol, nous dit-on, est

vence

pecat introduits dans

couleur locale; nous en trouvons

la

aussi bien

Un

et

Remarquons que dans

la parole à

de

faire

peut par conséquent s'appliquer

et qu'elle

au français qu'au provençal. Nous arrêterons-

aussi bien

de sa

filiation.

occupons-nous en

Or, rien ne nous

Voir notre chapitre suivant.

plus

dit

dans

le


XXIV

AIOL

poëme que notre héros

soit

nous voyons bien

pour père un Elie

qu'il a

Avisse, mais aucun

Ce

Saint-Gille.

entre elles les

dans

dont l'analyse a

un

pour mère

et

du poëme d'Élie de

trouvère, qui a cru devoir rattacher

le

deux chansons, invente une

se retrouve pas

présente

qu'à la fin

n'est

Saint-Gille'2 que

d'Elie de Saint-Gille,

aucun mot, ne nous parle de

vers,

'

fils

filiation

donnée par M. Kœlbing 3

été

qui ne

version islandaise de YElissaga

la

,

qui

et

caractère plus ancien, n'étant pas trop éloi-

gnée cependant de notre poëme, puisqu'on y parle déjà du roi Arthur. En dehors de cette queue ajoutée au roman d'Elie de Saint-Gille pour

chansons n'ont aucun lien

le

rattacher à YAiol, les

commun,

et le

deux

trouvère picard

qui a réuni ces deux poëmes a sans doute été guidé par la

ressemblance des

noms

d'Elie, père d'Aiol, et d'Elie de

Saint-Gille, héros de la chanson dont YHist. littéraire a

donnél'analyse (XXII, 423 père d'Aiol?

pond

Un

à cet égard.

:

«

Mais quel

est

donc

passage de Baudouin d'Avesnes

Nous

mort en 1289 (Panth. qui suit

ss.).

4

cet Elie,

nous

ré-

lisons en effet dans ce chroniqueur, litt.

Chr. de Flandres,

Avisse {éd. Anissel,

la fille

p.

646), ce

du roy Charles

le

Calve fut donnée en mariage à Elye, comte du Mans, lequel fut encachiet de France par trayteurs. Et de celuy

Elye

et

maintes

Avisse sa fois

femme

chanté;

et

yssit

Aioul leur

fils,

de quy on a

dient encore pluseurs pour le pre-

Nous trouvons à l'extrême fin d'Aiol la mention de St-Gille ; ici encore un artifice du remanieur des deux chansons. 2. Ce poème, le même que celui de Julien de St-Gille cité plus haut comme faisant partie du ms. 255 16, sera publié prochainement par la Société des Anciens textes. 1.

cest

?. 4.

Beitrœge %ur vergleichenden Geschichte... 1876, cette indication M. A Longnon.

Nous devons

;'s

p.

i3i.


XXV

AIOL sent,

quant

méchante

il

voient quelque personnage de povre et de

Vêla un bel Aioucquet! nes, qui

1 1

par mocquerie

:

Ce passage de Baudouin d'Aves-

»

même

confond dans un

Maine, mort en

comme

venue, ainsi

et petite

Chauve,

10, et Charles le

avoir surtout été inspiré par

comte du

siècle Hélie,

qui semble

et

chanson, ne paraît pas

la

mais

nous remar-

tout d'abord mériter grande confiance

;

quons qu'Hélie,

comte du Maine en

1090, porte

Maine,

le

de

dit

même nom

comme

si

qu'Élie père d'Aiol; que

sa patrie, est précisément

où nous avons cherché que,

Flèche,

la

un

à retrouver

le

le

du centre

des pays

berceau du poëme,

Elie père d'Aiol, Hélie a été dépouillé de ses

biens (par Robert duc de Normandie, 1090-6), et a passé tout

reste

le

de sa vie jusqu'en

Guillaume d'Angleterre

1 1

10 à se défendre contre 1

Robert de Bellême

et

;

que

hautes qualités qu'Orderic Vital lui prête sont aussi

les

attri-

buées à Elie père d'Aiol; nous serons en droit de conclure

que

deux Hélie n'en font qu'un,

les

et

de supposer

mation d'une légende qui aurait eu pour héros

Maine;

le

même

nombreux combats

le

nom

ait

d'un

pu

sous son nom, ou plutôt

se créer

que

fils

où, vus à distance, sion historique,

qu'il soutint toujours

pays, suffisaient à le rendre populaire et

expliquent qu'il sous

comte du

malheurs, sa captivité en Angleterre, sa bonté,

ses

sa bravoure, les

dans

le

la for-

le

poëte lui suppose,

un poème

événements perdent de leur préci-

les

où Louis

le

Gros

se transforme, suivant

les lois

ordinaires de l'épopée carolingienne, en Louis

Pieux,

fils

de Charles

historique principal, daire, Aiol, autour

1.

le

Grand,

Hélie,

où enfin

et

fait

place à

duquel gravite

Voy. V Art de vérifier

le

le

personnage

un héros légen-

l'action.

les dates, in-8°. XIII, ijy-ioi.


.

XXV]

aiol

Telle a

pensons-nous, l'origine de

être,

mo,

Depuis

à' Aiol.

année

de

chanson

la

mort d'Hélie,

la

la

légende a dû se former, se développer pendant près d'un

un

demi-siècle, et alors, vers 1160,

trouvère aura réuni

tous les éléments épars de cette petite épopée

Y Aiol

tel

que nous

décasyllabes, avant

ou plutôt

l'avons,

que

cousue

autres,

une chanson de

e

et particulier,

comme

geste

en

siècle

pour

toutes les

un autre poëme,

bien que mal à

tant

était

remanieur picard du xrn

le

ne lui eût enlevé son caractère local essayer d'en faire

aura créé

et

tel qu'il

Y Elie de Saint-Gille, qui n'a aucun rapport avec Y Aiol. C'est

cas

le

ici

n'existe pas

que

d'ajouter

personnage d'Avisse

le

dans YElissaga, dans laquelle Élie épouse

Rosemonde;

trouvère pour relier ses deux poëmes n'a

le

trouvé rien de mieux que d'ajouter à la

fin

de son Élie un

empêchement au mariage de son héros

et

de Rosemonde,

d'introduire alors

et

d'union entre

trait

le

les

Ce que nous avons

comme

dit plus

le

milieu du

époque

à quel

;

moment

du remaniement? Sans aucune

raison apparente, sans

poète

se

1698

brusquement

livre

ss.)

icel tant

suivante

dont vous m'oés conter

N'estoient mie gens

Li castel ne

Cf.

boutade

la

récit, le

:

Baron, a

Com

à

il

Kœlbing,

el siècle tel

les viles n'erent

sont orendroit

loc. cit., p.

1

3

1

;

ja

les

faut-il fixer la

chercher une transition, au milieu de son

1.

fixer

xire siècle,

même (v.

de

.

haut nous permet de

poëme

date extrême à notre

caractères de cette

date

deux chansons

sert

1

langue que nous y remarquons présente tous

la

et

personnage d'Avisse qui

pas

mar

plenté si

le

:

puplé mesquerés...


ArOL

Nus hom ne Et

prendoit feme, s'avoit .xxx. ans passé

pucele encontre aussi de bel

la

Mais puis

est avarisse et

Mavaistiés

On

xxvij

et

mais

fait

ordure, .ir.

et faillie est bontés...

enfans de

Prendés garde qués oirs

M.

P. Paris [Hist.

litt.,

il

ans asanbler

.xrr.

:

peuent engenrer!...

XXII, 287)

voit dans ces derniers

une allusion au mariage de Louis,

vers

aé...

luxure montés,

fils

de Philippe-

Auguste, avec Blanche de Castille, tous deux âgés de treize ans à peine. Ce passage, qui ne après lequel le poëte reprend

Aiols

fiex

li

Elie fu

le

se lie

fil

en rien au

durement penés,

aurait donc été inspiré par des événements tout et

dont

(2 3

l'esprit

public était encore ému. Or,

mai) que ce mariage

récit et

de sa narration,

c'est

donc peu

eut lieu; ce serait

après cette époque qu'il faudrait placer

la

récents

en 1200

date de notre

remaniement.

Quelque preuve

vraisemblable

n'est

mœurs du

qu'elle

siècle, cette critique

peuvent avoir

été

du poëme,

;

solide.

c'est-à-dire celle

cour de Grasien,

Salonique contre

roi

le roi

derrière le roi Grasien

Dandolo, qui sut intérêts

Zara

;

de

la

derrière

facile aussi

les

des mariages trop jeunes

qui

mariage d'Aiol avec Mirabel jusqu'à la

première

cette

provoquées par d'autres événements mais

en voici une qui nous semble plus partie

soit,

pas concluante, car ces plaintes contre

si

Dans

la

se passe

la fin,

on

dernière

depuis

le

voit Aiol à

de Venise, l'aider à reconquérir Florient. L'allusion est évidente

on devine

le

:

doge de Venise, Henri

bien faire servir par l'armée croisée les

Sérénissime République lors du siège de le

personnage du

roi Florient,

il

nous

est

de reconnaître Joannice, ce roi des Bulgares


XXVllj

AIOL

qui lutta

longtemps contre

si

les croisés.

Nous

voilà donc,

par cette constatation, légèrement avancés dans siècle. 1

204

prise

Une la

xni e

dernière observation nous fera placer après

que pour nous

date cherchée. C'est

de Pampelune

par

Français

les

il

y a dans

une allusion manifeste

réunis, récit qui termine la chanson,

n'être pas trop affirmatifs,

la

Vénitiens

et les

à la prise de Constantinople (12 avril 1204).

pour

le

Laissons,

une période de dix ans

remaniement en vers de 12

s'écouler, et la date de notre

syllabes viendra se placer entre 1205 et 121 5.

VI Cycle auquel appartient

Le poëte du xrn e aux

v.

nous

siècle

le

dit,

poème. en parlant d'Aiol

69-73,

Puis fu il chevaliers coragous et ardis, Et si rendi son père tout quite son pais, Et Dameldieu de gloire de si boin ceur servi, Quant vint après sa mort que en fiertre fu mis

Encor et

gist a

Provin,

si

con

dist

:

escris,

plus bas au v. 6041,

Tant

rist

Le trouvère seul et

même

a

Aiols en tere que

évidemment

il

est sains el ciel.

l'intention de ne faire

personnage de notre héros

l'Église catholique

de voir qu'il n'y a

honore là

le 3

et

de

S.

septembre. Mais

qu'un

Aioul, que il

est facile

qu'une invention de remanieur, car

d'un côté ces deux allusions au saint ne le

li

poëme dodécasyllabique,

chanson ne peut servir

et

se trouvent

que dans

de l'autre aucun détail de

à identifier les

la

deux personnages.


XXIX

AIOL

Rien en

effet

de

commun

entre Aiol et S. Aioul,

montrera une courte analyse de

le

nous a

comme

de ce saint qui

par deux ouvrages principaux portant

été laissée

suivants (AA. SS. Sept.,

les titres

la vie

I,

728

ss.)

:

Vita, auctore incerto, ex ms. bibliothecaeConstantini

Cajetani (loc. cit., 743

ss.)

;

Vita altéra, auctore Adrevaldo

2

censi, ex

ms. Rubeae Vallis

2

1

(loc. cit.,

D'après ces deux ouvrages, qui

la

monacho 747

Floria-

ss.).

plupart du temps con-

cordent entre eux, S. Aioul est né à Blois 3 vers 63o, sous le

règne de Dagobert. Entré de bonne heure à l'abbaye de

Fleuri,

fut chargé par l'abbé

il

Mont Cassin

chercher

les

Mummolus

d'aller

reliques de S. Benoît''.

au

Après

composa plusieurs ouvrages vécut de 820 à 878 telles sont du moins les dates extrêmes de sa vie qui sont fixées par l'auteur de la notice de l'Histoire littéraire, V, 5 15-7. 2. Il est bien probable que pour composer son histoire, Adrevald Adrevald,

1.

moine de

Fleuri,

célèbres au moyen-âge.

restés

Il

;

de la première vie c'est du moins ce qui paraît résulter forme même des deux vies, et surtout de ces mots « cujus etiam passio apud nos habetur », qui dans la bouche d'Adrevald sont une allusion à un ouvrage antérieur qui n'est autre que cette vie de S. Aioul sans auteur connu. 3. Nous savons que l'action du poëme primitif se passe dans le c'est d'autre part S. Aioul est né à Blois centre de la France sans doute ce rapprochement qui a conduit le remanieur à identifier Aiol et S. Aioul. M. H. Suchier tout dernièrement (Jenaer Literatur\eitung, 1877, 44) semble admettre comme vraie cette s'est servi

et

de

;

la

:

;

identification. 4.

a

Cette translation

donné

du corps de

S.

Benoît a été fort contestée et

lieu à des controverses souvent intéressées, surtout entre

le corps tout entier ou seulement une qu'on a enlevé ? L'âge de S. Aioul permet-il de supposer qu'on ait pu le charger d'une mission aussi grave ? Par suite, est-

Français et Italiens. Est-ce partie

ce bien à lui qu'il faut attribuer cette translation, ait

eu lieu

?

si

tant est qu'elle

Telles sont les questions qui se sont élevées à ce pro-


XXX

AIOL

l'accomplissement de cette

mission,

il

devint abbé de

Lérins vers 670; mais bientôt victime d'une sédition de

moines,

il

eut après mille aventures les yeux percés et la

langue coupée,

subit le martyre probablement entre 675

et

681. Les deux vies nous apprennent aussi que

et

de

S.

vins en ville.

le

corps

Aioul fut transporté d'abord à Lérins, puis à Pro-

Champagne,

à la

Aujourd'hui encore

demande existe à

il

des moines de cette

Provins une église

placée sous l'invocation de S. Aioul, abbé de Lérins le

chef et

y sont conservés Tel

f .

personnage que

est le

avec Aiol,

;

quelques autres parties du corps du martyr

le

trouvère voudrait identifier

héros de notre poëme; mais où que l'on

le

cherche, soit dans l'ensemble, soit dans les détails, on ne

trouve aucun rapport, quelque léger qu'il entre le et le

moine Aioul,

fils

jeune chevalier Aiol,

gie entre ces

deux

vies

puisse être,

de parents de pauvre condition, fils

du comte

dont l'une

Élie.

se passe

Nulle analo-

dans l'accom-

pos. Elles ne sont pour nous que d'un médiocre intérêt. L'exposé en est donné dans les Acta (Sept., I, 733-6).

Deux autres ouvrages dans les Acta traitent des reliques de Aioul et des miracles qu'elles ont opérés, ce sont i° Inventio reliquiarum S. Aigulphi, auctore anonymo, ex antiquis membranis Herovalii ; 2° Miracula, auctore anonymo, ex codice ms. D. Herovalii. Ajoutons qu'on trouve aussi des renseignements sur S. Aioul dans le Martyrologe parisien et dans le Martyrologe romain qui s'exprime ainsi « Eodem die, natalis sanctorum martyrum Aigul1.

S.

:

:

sociorum Monachorum qui, praecisis linguis oculisque effbssis, gladio obtruncati sunt. » Le Martyrologe parisien nous dit : « in Amatuna insula prope Sardiniam phi, abbatis Lerinensis, et

Aigulphi, abbatis Lerinensis, qui ob zelum disciplinae regularis monasterio ereptus, praecisa lingua et effbssis oculis trucidatus est, cujus reliquiae Provini in Bria in S. Medardi ecclesia, cui et

S.

e

nomen

dédit, asservantur.

»

(Voy.

AA. SS.

Sept.,

I,

743 E.)


AIOL

XXXJ

plissement des devoirs religieux

d'un

saint

au milieu de

l'autre

cloître,

voyages incessants

et le paisible

l'une qui

;

moine au moyen-âge,

recueillement

luttes continuelles et

représente

l'autre celle

vie

la

de

d'un

d'un preux

et

vaillant chevalier.

On

admettra donc facilement avec nous qu'il faut dis-

Aiol de S. Aioul,

tinguer tout à

fait

du remanieur

a introduit dans le

et

qu'un caprice

poëme

ces

seul

deux allusions

uniques au moine de Fleuri. Nous ne saurions donc nous ranger à l'opinion de

M.

P. Paris qui, dans sa notice de

YHistoire littéraire, prétend que poète au vers 73, est la légende

le

ix e siècle,

au

que

le

« li

escris, »

dont parle

composée par Adrevald

trouvère aurait connue et imitée: nous

connaissons ce procédé

si

commun aux

du

poètes

xm

e

qui pour donner plus d'autorité à leurs récits ne

siècle,

manquent jamaisd'invoquer le témoignage d'une chronique imaginaire

1

;

que l'auteur C'est

du

et

nous ne verrons

n'a

reste

même

pas eu

la

ici

Saint-Gille dont

il

là, et

le

celui d'Elie

il

lui a suffi

pour

de

comme cela de

dénouement du poëme d'Elie, d'introduire

de terminer par ces quelques vers qui soudent l'autre

Le rcmanieur reproduit

de l'origine du

à

nom

d'Aiol

les

:

cette

formule au

v. 68,

en parlant

:

L'apela il Aioul : ce trovons en escrit. ne peut être ici question d'une vie de saint, puisque ne font aucune mention de ce fait à propos de S. Aioul. II

le

personnage d'Avisse qui n'avait pas paru jusque

deux chansons l'une à

1.

à' Aiol

a poussé

tout à fait indépendant,

est

nous l'avons vu plus haut;

la fin le

littéraire

prétention de déguiser.

un procédé du même genre qui

remanieur à rattacher au poëme

modifier

qu'un artifice

les

Acta


AIOL

XXXI)

D'Elie vint Ayous Ichi faut

li

si

con avant

romans de Julien

orés.

ber

le

Et d'Elye son fil qui tant pot endurer. Cil engenra Aioul qui tant fist a loer,

con vous m'orés

Si

Ceci

un

fait, les

dire, sel volés escou ter 1

deux poëmes formaient dès

petit cycle, et c'est ainsi qu'ils

M.

Fauriel

2

Mais

.

ce

xm

M.

e

siècle,

gestes (du Roi,

par

la

A

:

Mayence

de Doon de

établies dès les premières 3

tel fut le sort

toutes

,

sujet,

qui rapporte

de

et

les

dans

celle

Doon de Mayence,

Garin de siècle

les petites gestes

exploits d'un

héros

même

isolé

dans

l'excluait des gestes

la

du

semblait la faire rentrer effet ce

qui eut

de Trois-Fontaines, en nous donnant une

généalogie complète de fait

et

le

de Garin de Monglane. C'est en

lieu, et Alberic

i.

de

de notre chanson.

chanson d'Élie de Saint-Gille,

2.

et

grandes

laquelle des trois grandes gestes l'a-t-on rattachée?

Son

y

les trois

années du xui e

contre les Sarrasins, sujet qui au fond est

Roi

époque de

d'Héricault a appelée l'époque cycli-

Chronique saintongeaise

éparses

nous savons

:

à cette

que, Ton s'efforçait de faire rentrer dans

Monglane)

eux seuls

ont été classés par

notait pas assez

qu'au commencement du notre poésie que

lors à

.

la

famille de

entrer Élie et Aiol, son

fils

Garin de Monglane,

4 .

fr. 255 16, fol. qb v°. Origines de l'épopée chevaleresque {Revue des Deux- Mondes,

Paris, Bibl. nat., Mss.

VII, 5 7

i).

Voy. G. Paris, Hist. poét. de CharL, 76. « Garinus de 4. Voici le texte d'Alberic de Trois-Fontaines Montglane versus Tolosam quatuor habuit nlios, exercitio militari nominatissimos Arnaldum de Bellanda, que fuit in Lombardia, Gerardum de Viena, Renerum Gebennensem et Milonem de Apulia. Gerardus de Viena nlios habuit Savericum et Bovonem, 3.

:

:


AIOL

XXX1IJ

Aussi en présence d'une pareille généalogie, forcée à ce point pour

les

besoins de

bien tenté de conclure avec

de nos chansons de

cause par

la

M

geste,

.

les trouvères,

est-on

L. Gautier, parlant des héros

que

quand

«

il

n'y eut pas de

bonnes raisons, on ne manqua jamais de prétextes pour mettre de force dans

telle

ou

famille

telle

»

[Ep.fr.,

I,

les

260).

VII Célébrité du poème, sa diffusion à l'étranger.

Les citations que nous avons raut de Cabrera et

xxiij)

assez

(p. xxij),

de Baudouin d'Avesnes

combien au moyen-âge

quorum

faites

fuit vel f'rater vel

plus haut de Gui-

de Raimbaut d'Orange

nepos

(p.

ille

xxij-

xxiv-xxv), prouvent

peu de temps

et

(p.

même

après

Gerardus qui inscribitur de

De Renero Oliverus et Aida nati sunt de Milone Symon de Apulia et quedam soror illius. Nemericus vero Arnaldi Bernardum patrem Bertranni, Bovonem de filius 7 tilios habuit

Novo

Vico.

;

:

Commarceio, cujus fuerunt très fil Guido, Guielinus et Gerardus, Guillelmum Arausicensem, ArnaldumAureliacensemet Garinumde Anseona, Aimerum captivum, patrem Rogonis Venetiani, et Guibelinum. Horum fuerunt sorores uxor imperatoris Ludovici Ermengardis, mater Viviani martiris, qui sororem habuit matrem Fulconis, mater Richardi Normanni, mater Helie de Provincia. Uxor i ï

vero Guillelmi

unus Renuardus

domna Giuburgis

:

fratres

vir nominatissimus.

habuit,

quorum

fuit

De horum omnium cogna-

fuisse archiepiscopus Remensis Turpinus, filius Gerardi de Frado. De una sorore Guillelmi Julianus de Provincia genuit Hcliam et sororem ejus Olivam. Qui Helias multa contra Sarracenos gcssit tempore Machabrei et de sorore

tione

dicitur

scilicet

Ludovici genuit Adulphum Aiol, de quo canitur a multis. (Pertz, Monum. German., XXIII, 716.) M. G. Paris (Hist. poét., 469) a dressé avec une clarté et une précision parfaites un tableau généalogique de cette nombreuse geste de Monglane.

C


,

XXXIV

AIOL

son apparition, VAiol Fontaines nous

le dit

canitur a multis

était

célèbre

en propres termes en note)

[cf. p. xxxiij,

gnage précieux, car Alberic

;

:

Aiol, de quo

c'est là

un témoi-

bien au courant des chan-

était

sons de geste qui formaient la matière Si

Alberic de Trois-

:

même de son travail.

nous joignons à ces témoignages celui de Rutebeuf

dans sa Complainte de Constantinoble (1261), Isle

de Cret, Corse

Chypre, douce

Ou

tuit

et Sezile,

terre et

douce

isle

avoient recouvrance

Quant vous

serez en autrui pile

Li rois tendra de ça concile

Comment A iouls celui e

(2

d'Uc Faidit, qui dans

éd. Guessard, p.

54)

s'en vint en sa

donne

France

1 ,

Grammaire provençale

la

glosse suivante en ois

estreit,

proprium nomen

Aiols, et celui

d'un Jeu parti d'Adam de

la

viri,

Halle 2 ,

Adan, par mi grans tribous, Conquist tout en mendiant Et honneur et pris Aious,

Ce nous aurons prouver

Mais

cité

tous

cette

:

elle

connus

au dehors,

réservé à presque tous les

a été imitée à l'étranger.

Œuvres de

Ce Jeu parti qui

jusqu'ici servant à

du poëme en France au moyen-âge.

le sort

1.

la

les textes

,

célébrité s'est étendue

2.

de

bien cascuns

la célébrité

chanson a eu français

set

De

et

notre

poëmes

ces imitations

Rutebeuf, publ. par Ach. Jubinal, éd. 1874, I, 1 19. se trouve dans le ms. fr. 1109 (fol. 121 v) Bibl. nat. de Paris n'a pas été compris, non plus qu'une

du même genre, dans les Œuvres complètes d'Adam de la Halle, publiées par Coussemaker; voy, Romania, VI, 5go-3. autre pièce


XXXV

AIOL

qui, sans

aucun doute, ont dû

nombreuses,

être plus

trois

seulement sont parvenues jusqu'à nous. Examinons-les successivement.

Pays-Bas.

M.

J.-H. Bormans,

auteur de plusieurs publications

savant belge,

le

d'un

autres

entre

et

ouvrage intitulé La chanson de Roncevaux, fragments

M. Gaston

Paris

de ÏÉc. des

C/z.,

d'anciennes rédactions thioises, auquel a consacré

un

XXVI, 384

ss.),

excellent article [Bibl.

a fait paraître dans les Bulletins de V Aca-

démie royale de Belgique étude qui porte

le titre

(2

suivant

e

:

XV, 177-275) une

série,

Fragments d'une ancienne

version thioise de la chanson de geste d'Aiol

Tout d'abord nous tion déjà faite par

que

un

ferons sur le

M. G.

cette expression

de

Paris

(/.

mot par

tiois est prise

nom tous

les

que M. Bormans semble, dans

nerait volontiers à la langue

même

;

du moyen-âge

le il

note)

Avalois ou néerlandais,

publi-

don-

29) qu'il

(p.

du fragment

dési-

est vrai

Il

cours de sa

dit

c'est

M. Bormans dans

peuples allemands.

cation, modifier son opinion, car

lecte avalois.

une observa-

tiois

c, 385, en

sens trop restreint, car les poètes

gnent sous ce

'.

nom

le

de dia-

pour nous

c'est

la

différence

du

langage des Pays-Bas avec l'allemand, différence que

les

chose, et ce terme

marque bien

la

savants belges et hollandais n'ont pas toujours suffisam-

ment

fait sentir (cf.

G. Paris, Hist. poét.,

1

35

ss.).

Les fragments publiés par M. Bormans sont au nombre de deux. Le premier, A,

1.

Cette

est

formé de deux morceaux de

étude a été publiée à part (Bruxelles,

s.

d.)

renvoyons à ce tirage qui a l'avantage de donner un errata ques notes supplémentaires.

;

et

nous quel-


XXXV)

AIOL

parchemin servant de reliure à un n'a été

registre; l'autre,

B, qui

connu de M. Bormans que postérieurement

fragment A,

compose de deux

se

par une lacune que

le

a

parties

1

au

et b, séparées

savant belge évalue à 290 vers 2

.

La

correspondance de ces fragments avec YAiol français n'a été

M. Bormans que pour A; nous avons

établie par

pu rétablir pour B. fragments

maintenant quels sont ces

:

Ce fragment, que nous donnons en note

Frag. A.

1.

Voici

Ce fragment a

été découvert à

Munster

publié par

et

le

3 ,

doc-

teur Ferd. Deycks, réuni à des fragments d'anciennes poésies bas-

allemandes, sous

nederlandicorum in-4 2.

titre

de Carminum epicorum germanicorum et xim.... fragmenta, Munster, i85g,

xm

.

car le passage du correspondant à cette lacune comprend 182 vers, texte néerlandais a généralement un nombre de vers double

Cette évaluation est fort vraisemblable,

poëme et le

le

sceculi

français

de celui du poëme français. 3.

Nous ferons remarquer que dans ce la brochure de M. Bormans, les

tons à

ajoutées par l'éditeur ail. u, fr.

ou) n'ont

pu

de plus,

;

être notés

les

u

que nous emprun-

texte,

lettres

que par

ichte sal verclagen.

die

die ors

si

morderene geslagen, mochten gedragen.

Gelijc hi stac dien sinen doet.

Noch sagens Afol

in dier noet.

an em tehant, Die sine hande du unbant. Du wart Aiol, du hijt gesach, Noch blider dan men sçcgen mach. Die anderen si du geviengen

Geraimes

riet

Bet haesten, dat

si

nien ontgiengen.

Te gaàcr bundens em

die

oe,

(r*)

m

Under

fl.

u.

Bet sporen slugen du algader Die viere cnapen end die vader. dat dal, Si quamen nieder Die vader ind die kinder aZ,

Wat

italiques ont été

surmontés de o (=

hande

Dat vas un /aster ende scande.

:


xxxvij

AIOL

comprend

du

55

vers

texte français,

et

aux

correspond

en tout 100

v.

6955-7054

y est traité du comdu secours que lui portent

vers. Il

bat d'Aiol avec des voleurs et

Dar bi dar stut ein casteel aWe Besiden, buten an dien walde. Dat hus dat tuas verwustet sere.

Da wasein ridder wilen hère, Ein edel man, dien oec die tzagen Dar hadiien wilen doet geslagen. Van deme hus si ave «amen Die sparen die un bequamen. Einen bomtac si du bunden Enboven, so

si

beste cunden.

Aiol

Dat

si die oude mordenere Bestaen ne sulen niewet mère.

(v)

Die burchgreve tehant begunde a/5 hi wale cunde

Te spreken,

:

Vernemet, edele iunchere, le bin dur u gemudet sere. le sal u vragen eine taie, Die seeget mi, so dudi wale Dat u Got mute benedien, Waer af bekennedi Helyen ? Nu seeget uppe u eer de daet, «

;

Of

gi

dien hertoch

iet

bestaet

:

Dar vraech ic u die waerhch af. » Aiol em antwonfe du ga/ « Des suldi, hère, mi verdragen. Ine sal nieman dar af gesagen, :

Wat mi

dat scadet ochte vvume,

Er ic tUrliens wieder cume, Dar ic dien coning-e vercunde Die bodescap bet minen munde. So wi7 ic u vorwaer geloven In Got die wunet hijr enboven, Minnedi dien hertoge iet, Sone mugedim/ haten niet. » Geraimes sprac a So mit dat leven Ine sal u nimmer meer begeven, Eer wi xVrlieus sijn gecomen. » :

!


AIOL

XXXV11J

Geraume

et ses fils.

Le rapprochement

M. Bormans

par

fait

Frag. B, divisé en deux parties

— comprend

a v.

8994-9087 du

de

la bataille entre

Français

sanne de

et

de

et les

9174-923

v.

traité

(v.

:

1

du

i-3i)

qu'Élie

les

fait

les

messager de

à Makaire

d'Aiol

fils

73 vers néerlandais

(Hervieu),

murs de Lau-

de Mirabel dans

deux

:

delà bataille entre

2

;

Bourguignons sous

la blessure

,

Lombard Hellewijn

la captivité d'Aiol et

— comprend

94

correspond aux

et

vers. Il y est traité

Gwineot ^Guinehot)

et le

Lausanne, où naissent b

:

texte français, soit

messager du roi de France les

H

145 vers néerlandais

Makaire (Makaris),

vers par vers a été

(p. 54).

et

texte français, soit 58

(v.

32-107);

(v.

prison de

la

108-145).

correspond aux vers.

y

Il

est

de l'intercession de plusieurs dames auprès de

Makaire en faveur de Mirabel

(v.

146-170)

;

2

du

des enfants d'Aiol par Makaire, qui les jette dans le (v.

171-180)

qui

les

;

du sauvetage de

emporte chez

lui et les

rapt

Rhône

ces enfants par Tieri

montre à

sa

femme

(v.

181-

218).

A

ce dernier fragment,

M. Bormans

ajoute quelques

bouts de phrases coupées, quelques mots déchiffrés sur des lambeaux de parchemin qui reconstituer

un

sens

2 ;

parmi

en remarquons deux où

il

est

ne

permettent pas de

ces bribes

de phrases, nous

question du roi Grasien

et

Ce fragment est donné par M. Bormans, p. g3ss. Nous sommes informés que M. Bormans a depuis peu découvert de nouveaux fragments d'Aiol, ayan; rapport cette fois à la première partie du poëme, au passage d'Aiol à Orléans, au milieu des quolibets de la populace. Ces fragments, au nombre de 3o 1.

2.

environ, n'ont pas encore été publiés.


XXXIX

AIOL

de Salonique, ce qui nous reporte à

la

dernière partie de

notre chanson.

De avec

la

lecture de ces fragments, de leur

comparaison

résulte clairement

que l'auteur

texte français,

le

il

néerlandais a imité le texte français qu'il avait sous les

yeux,

cette imitation

et

a été

évidemment

faite

un

sur

ms. français très-proche parent de celui que nous avons puisque nous trouvons dans

encore,

lacunes évidentes

que mal

[cf.

du poëme

le travail

de

le

néerlandais les

français corrigées tant bien

M. Bormans,

p.

i6ss.);

c'est

ainsi qu'après le v. 6993, le scribe ayant passé quelques

vers relatifs à Marchegai, le remanieur néerlandais change

du passage pour

sens

le

Ce

fait suffit

rendre intelligible.

pour constater

la

croit devoir placer la date

dans

le

ture

du

source de l'imitation,

point qui soit intéressant pour nous

c'est Je seul

mans

le

premier quart du fac-similé

xm

e

*.

et

M. Bor-

de ce poëme néerlandais

siècle (p.

1

3).

Bien que

l'écri-

donné par lui nous semble un peu moins

ancienne, nous nous rangeons facilement à cette opinion qui s'accorde parfaitement avec la date

que nous avons

assi-

gnée au remaniement en vers dodécasyllabiques (entre

i2o5

et

tion,

il

121

5).

nous

Quant

à la valeur littéraire de cette imita-

est assez difficile d'en juger

en pleine con-

naissance de cause; nous ne pouvons que citer l'opinion

de

M. Bormans

dessus

1.

(p. 8),

du médiocre

Quant

à

la

qui

la

considère

comme

« fort

au-

».

question de savoir dans quel intérêt

lateur néerlandais a fait son poème,

s'il

lui a été

le

compi-

commandé

par

quelque noble du pays de Loz, de Bergh, de Juliers ou de Cléves, afin d'augmenter sa gloire généalogique, elle a peu d'importance pour nous.


AIOL

Xl

— Après

2° Italie.

Un

Pays-Bas,

les

M. Leone

érudit italien,

gne, en 1863-4,

l'Italie

c'est

une seconde imitation de YAiol

fournit

français

qui nous :

del Prête, a publié à Bolo-

un ouvrage dont

voici le titre

:

Storia di

Ajolfo del Barbicone, e di altri valorosi cavalieri com-

Andréa di Jacopo di Barberino di Valdelsa

pilata da

qvCAiol

Cet Ajolfo n'est autre

du poème

aventures. L'imitation

mais

tain,

:

lation italienne

le

gier avec sa roi

2

Eli^ia,

de France, dans

Provence.

nom

i.

de

la

le

com-

compi-

tombé en disgrâce auprès de

son ennemi mortel,

,

femme

située sur la frontière

d'Ajolfo

donner

le sujet

Pieux, par suite des intrigues de Makaire de Lau-

sanne de Mayence

du

fait cer-

:

Elie [Elia, duca d'Orlino)

Louis

un

que pour

n'est réellement directe

elle

.

même nom, mêmes

français est

mencement. Voici en quelques mots

{

le

Elizia et

fille

la forêt

de

l'

donne

à qui

est forcé

de se réfu-

de Charlemagne

et

de Saint-Gille [San Gilio),

Aragon, de l'Espagne le

sœur

jour à

un

une circonstance

surnom de del Barbicone 3

2 vol. faisant partie de la Collejione di

.

fils

de

la

qui porte

le

et

particulière fait

Devenu grand,

opère

inédite o rare

dei primi tre secoli délia lingua pubblicata per cura délia R. corn-

Le titre missione pe' testi di lingua nelle provincie dell Emilia. donné par les anciens mss. était celui d'Elia duca d'Orlino e di Ajolfo del Barbicone, et à la suite venaient les noms de tous les personnages principaux du roman. M. del Prête l'a remplacé par que nous donnons. 2. L'italien a ajouté le nom de Mayence à celui de Lausanne pour rattacher Makaire à la grande famille des traîtres italiens {cf. G. Paris, Romania II, 362). 3. « E perché Ajolfo non fosse conosciuto, gli avea fatto di pelli di montone una sopravesta ail' armi le quali pelli avieno lunga la lana più d'una spanna e pareva una fiera salvatica. E questo vestimento non avea maniche ; e perché e'velli erano lunghi, che

celui

:

:


AIOL

Xl)

Ajolfo part pour reconquérir les

nombreuses aventures, hauts

faits

d'armes,

rendre à son père

il

de son père; après de

fiefs

arrive à Paris où, grâce à ses

il

entre en faveur auprès

les fiefs

dont

il

du

roi et fait

dépossédé

avait été

et les

charges qu'on lui avait enlevées. Ajolfo épouse alors Lio-

nida (Mirabel),

du

fille

roi

Adrien (Mibrien),

rame-

qu'il a

née avec lui d'Espagne. Mais dans une partie de chasse, auprès d'Orléans,

qui a lieu enlevés

par Makaire

Là, Lionida donne (c'est

un nom d'homme)

ici

le traître

cheur

et

et

romans

Makaire dans

vendus par

en

jetés

prison

encore.

Lausanne.

jetés

un

pê-

Mirabello, dans une ville

lui, l'un,

Pologne. Ajolfo, après une

assiègent, s'en échappe avec sa

Ramené

Ces enfants,

sont sauvés par

longue captivité à Lausanne qu'Élie

Adrien,

à

Verrucchieri, qu'on re-

le lac,

appelée Lunara, l'autre en

par Makaire.

Lionida sont

et

jour à deux jumeaux, Mirabello

le

trouve dans d'autres par

et

Ajolfo

le

et

roi

de France

femme, conduits tous deux

par ce dernier à la cour du roi

Lionida, Ajolfo s'enfuit de nouveau,

père de

laissant Lionida, et est

vendu comme esclave

à Trébi-

zonde. Cette partie français; se

du roman

mais à

italien est,

partir de ce

moment,

complique d'une façon fastidieuse

di Gualfedra, les deux

fils

deux enfants d'Ajolfo, puis

on

:

le

voit,

un

deux

fils

fils

de ces

de Bosolino, enfin

Élie lui-même, se livrent à des combats extraordinaires

l'élément

amoureux

du

certain Bosolino

d'Ajolfo, les quatre les

imitée

l'histoire d'Ajolfo

et galant vient souvent

se

mêler.

parcano barbe di becchi, fuc chiamato questo vestimento el barbi; e perô fue sempre chiamato Ajolfo del Barbicone t (Storia di

cone

Ajolfo del Barbicone,

\,

6).


AIOL

Xlij

qui finalement se

Ajolfo,

second plan

dénuée

pour nous

d'intérêt

ermite, n'y paraît qu'au

fait

seconde partie

cette

;

donc complètement

est

Quant

1 .

à la première

dont

,

nous avons donné ci-dessus un rapide résumé, nous croyons bon d'y revenir quelque peu bien grande a été l'imitation

et

de préciser comjusque dans

italienne

le

détail.

Pour

la liste

suivante que nous avons dressée des épisodes de la

s'en convaincre,

chanson française imités par parfaite

il

l'italien

concordance

la

:

Aiol bat

et

535

v.

it.

est

I, 6).

tue des chevaliers sarrasins [fr. v.

604

I, 8).

Arrivée d'Aiol à l'abbaye {fr. v.

774 —

attaque de nuit des voleurs

et

I, io).

it.

Bataille à Orléans [Paris dans

Fit.) [fr.

v.

3

143

it.

20).

I,

Bataille entre Aiol et le

Bagotte)

[fr. v.

323

Course entre Aiol

1

et

comte de Bourges [Guido di I,

it.

37).

Makaire

[fr. v.

4264

Baptême de Mirabel [Lionida) à Orléans 8i36

it.

I,

8340

it.

it.

I,

44).

[Paris) [fr. v.

et

de Mirabel (Lionida) sous

murs de Langres [dans une partie de

les

139).

Makaire s'empare d'Aiol

v.

yeux sur

jeter les

:

Aiol se sépare de ses parents (fr.

it.

de

suffit

I,

chasse)

(fr.

169).

Bataille devant

Lausanne dans

Makaire sont rompus

[fr. v.

laquelle les partisans de

8748

it.

I,

177).

M. del Prête considère {Pré/., x), et c'est aussi notre avis, de la chanson italienne (celle du moins qui regarde les petits-fils d'Aiol et les fils de Bosolino) comme une 1.

cette dernière partie

addition postérieure.


aiol

xliij

Tentative d'assassinat de Makaire sur Aiol dans la pri-

son de Lausanne

(fr. v.

8710

180).

I,

it.

Echange de messagers entre Louis 8766

it.

\,

Makaire

et

Rapt des enfants d'Aiol par Makaire qui

Rhône

le

(fr. v.

184).

[dans le lac) (fr. v. 9186

Fuite de Makaire avec Aiol

192).

it. I,

Mirabel à travers Far-

et

inée de Louis [fr. v.

it. I, 212). 9467 Makaire conduit Aiol et Mirabel (Lionida) chez

Mibrien (Adrien) Aiol

1

s

[fr. v.

9556 —

Pampelune

enfuit de

et est

21

I,

it.

à Tornebrie (Trébi^onde)

saires

dans

jette

les

le roi

3).

conduit par des cor-

(fr.

v.

9807

it.

I,

217).

Prise de

Lausanne

L'italien, et ici,

noms

on

comme

le

(fr. v.

9525

dans toutes

les

français ont été italianisés

roi

remplacée par Lu^iana

Mibrien par

le roi

poème

,

parfois

même

M ar\agaglia

Il

en

est

de

même

généralement changés

:

pour

les

noms de

Quant

qui par son père Guido, conte di

1.

les

Lusiane ;

le

des

et ainsi

lieux qui sont

Roma

à

et

Or-

Pampe-

à Ajolfo, le poëte le gratifie d'une généalogie

remontant jusqu'aux Scipions de

à la

,

entière-

Parigi remplace Poitiers

léans ; Orlino est substitué à Langres, lune.

;

1

comte de Bourges par

; le

Guido di Bagotte ; Mirabel par Lionida; autres.

français,

Ysabel par Lisabetta

;

Adrien

le

imitations italiennes

ment changés: Marchegai devient est

218).

I,

it.

voit, suit de très-près

Rome

:

il

est fils

Campagna,

d'Elia

se rattache

noble famille romaine.

Cette

remarque

a été

Charl., 167) à propos de la

laite par M. G. Paris chanson de Berte.

(Hist. poét.

de


Xliv

AIOL

Ce roman

italien âCAjolfo del

doit être daté de la fin

connu

il

:

Andréa,

s'appelle

comme nous

de l'ouvrage

village

du comté de Florence

de

là la

Andréa la lin

il

est

du xrve

travailleur

son père s'appelait Jacopo

Meschino,

ses

noms

et

surnoms

:

:

Il

vécut à

au commencement du xve

et exer-

citer

au nombre de

Narbonnais, YAspromonte, il

Valdelsa,

de maître de chant. C'était un grand

on peut

:

et est

l'apprenait déjà

da Barberino di Valdelsa.

siècle et

çait la profession

encore

;

longue énumération de di Jacopo

en prose

est

L'auteur en

né à Barberino di

le titre

;

Barbicone

xrv e siècle.

du

les six livres

ses

ouvrages

les

Hugue d'Auvergne, Guerino

des Reali di Francia et d'autres

1 .

Les mss. dont

s'est servi l'éditeur

de

nombre de huit appartenant

sont au

différentes, la

Lauren^iana,

la

la

chanson italienne

à trois bibliothèques

Magliabechiana,

Rie-

la

cardiana (voy. Bref., xxvn).

M. face

del Prête a fait précéder sa publication d'une Pré-

dont nous demandons à dire quelques mots.

examiné lienne (tiré)

les

et la

chanson

ou detratto

(copié)

française.

(réduit),

Le roman

ou ritratto

y a

a-t-il

(extrait)

,

été

tratto

ou copiato

de YAiol français? M. del Prête émet sur cette

question l'opinion qu'Andréa a

une chanson Il cite

Il

rapports existants entre la compilation ita-

française qu'il a

dû avoir sous

non pas

copiée,

les

yeux

mais imitée.

à l'appui de son opinion trois passages 2 de notre chan-

i. L'attribution des six livres des Reali à Andréa est une découverte faite par M. Pio Rajna dans son beau livre des Ricerche in-

torno ai Reali di Francia (Bologne, 1872). 2. A propos d'un de ces passages, celui où Lusiane

un aveu trop franc de son amour, M.

del Prête dit

:

fait à «

Aiol

Or questo


xlv

AIOL

son, qu'il ne connaît que d'après Fauriel. L'imitation est facile

à constater pour la première partie delà compilation

mais nous ajouterons que, selon nous,

italienne,

pas

être imitée directement

elle

n'a

de VAiol en vers français,

mais bien d'une version en prose française du xiv e

que nous ne connaissons pas, mais qui a dû exister dans

siècle

et

dont

les

quelques paroles fran-

çaises insérées dans le texte italien

que l'auteur met dans

nous retrouvons des

la

bouche du

Lionida

de France au

moment du baptême

de

1 .

D'ailleurs,

pétente,

roi

traces

M.

pour apprécier

la

question d'une façon com-

del Prête n'a pas eu une connaissance suffi-

sante de notre chanson

:

les

quelques vers de Fauriel qu'il

copie n'en peuvent donner qu'une idée absolument vague.

Ce manque de connaissance de notre à

M.

texte fait

commettre

del Prête quelques erreurs, entre autres celles de

dire [Préf.,

xxm) que

la

compilation française ne parle

che non posso dispensarmi di chiamare licenzioso, manca parimente nella compilazione italiana » (Prêf., xix). Que M. del Prête, qui a l'air de faire un reproche à notre poème, relise

squarcio,

seulement quelques passages de la compilation italienne, entre autres certain épisode qui se passe dans une abbaye (I, 1 2-3), et il verra que le même reproche, bien plus justement encore, pourrait être fait à VAjolfo italien.

i.Ne sachant quel

nom donner

à Lionida, le roi de France, frappé

« Par de sa beauté, s'écrie (en français, dans le texte italien) Nostre Dame, par Nostre Dame, par Nostre Dame de Paris, je non vi oncques mais plus mirable dame. » Alors « per questa :

parola le fu posto nome Mirabildam, e cosi si mutô el nome di Lionida in Mirabildam benchè molti la chiamano Mirabella, ma guastano el nome » (Storia di Ajolfo... I, 139-40). Cet amourpropre d'auteur pour un mauvais jeu de mots est vraiment plaisant. Notre poète français n'avait pas fait de changement de nom ;

(cf. v.

81 5o).


AIOL

Xlvj

pas des fils ni des petits-fils d'Aiol, ce gui

pour

blable que

partie où

la

il

est

Pour

toire est de l'invention d'Andréa. est vrai,

mais non pour

les fils

tionnés dans notre roman, se sier, et jouent

rôle assez

dans

Rien

sible.

ici le cas.

pour

un

et c'est

figure de YAiol français s'est effacée

laisser la place à

sauvage Mirabel

la

Mane-

n'est pas pos-

qu'une mauvaise imitation,

n'est pire

La noble

et

sous ce rapport, inférieure ou

poëme? La comparaison

supérieure à notre

men-

bien

et

valeur littéraire de cette com-

est la

Est-elle,

?

sont bel

nomment Tumas

'.

Maintenant quelle pilation italienne

ils

l'his-

les petits-fils, cela

dernière partie de la chanson

la

important

:

rend vraisem-

parlé de ces fils,

un

est

chevalier

devenue

amoureux la fade

et

galant

;

Lionida, qui

par l'entremise de son nain Farlet envoie des missives à Ajolfo et tient parfois avec lui faisant pressentir déjà

le

un langage

précieux,

règne des concetti. La figure

d'Élie se détache seule vigoureusement sur ce fond décoloré

son caractère a de l'original

français.

d'autres romans,

noblesse

la

et

En un mot, comme

on peut

imité,

mais

il

en

est

beaucoup

de

dire à juste titre de

passant par les mains italiennes,

:

ne s'éloigne pas trop de

YAiol qu'en

sorti,

non pas

travesti.

Un autre poëme italien, enottava rima, dont M. P. Meyer a bien

i. Il

voulu pour nous prendre connaissance au Musée

nous semble aussi que M.

inexactitude à propos d'Alberic de

que ce chroniqueur

del

Prête a

commis une

Trois-Fontaines.

Il

légère

dit (Préf.,

n'avait qu'une connaissance fort impard'événements passés depuis longtemps à l'époque où il écrivait, au xn e siècle ce fait n'est pas exact, car Alberic écrivait au xiii°, et non au xn c siècle.

xni)

faite

;


AIOL

britannique

1

a

,

imprimé au commencement du AroLPHo del Barbicone disceso

été

e

xvi siècle, et porte ce titre

DEL

||

:

LA NOBILLE STrRPE DE RlNALDO

BATTAGLIE DA POI LA MORTE DE

fu Capitanio de Veneciant E MOLTE ALTRE CITTADE

fu facto Impe

||

[Man. du

e come ||

1860,

I,

YAiol français ;

il

n'est

,

:

E COME

coNQursTO Candia

II

:

MlRABELLO SUO FIGLIOLO etc.

Ce poëme,

et

de Brunet

i838, p. 293-4,)

(Bibl.,

libr., éd.

Prête [Préf., xxvi)

del

:

ELQUALE TRACTA DELLE ||

E COME

:

||

Re CaRLO MAGNO

ratore de Constantinopoli,

connu de Melzi

M.

Xlvij

120-1)

2

et

,

dont parle aussi

rapproche bien peu de

se

lui-même q^une imitation

loin-

taine de la version en prose d'Andréa, qui a servi seule-

ment de canevas au rimeur du xvr3 reste facile

poëme en ottava rima de

siècle

de vérifier en comparant

la version

les

;

ce qu'il est

à l'analyse que nous avons donnée

Come

Aloyse

Chiaramonte

e fu[rno] sbanditi e

e

:

e fu incolpato

e

Guido

Ajolpho atrovo

el

dux

Namo

Bibl. Grenville, n°

suivants

et

e

si

e

3 :

fasano

Elya de cha

aconzo

col Sol-

come la moglie de

cerva

li

facea careze

romitto dal quai hebbe

cavalo Bajardo e la spada Zoiosa e

1.

Guido

Elya ando a stare in una selva

Elya parturitte Ajolpho e uno leone

les

mando uno

Pinabello e Griffone

arostito al re

dano

ce

en prose.

Ces sommaires, au nombre de douze, sont I.

du

sommaires de

come ando Ajolpho

10943 (Bibliotheca Grenvilliana, 1842,

el

in

I,

17)2.

que nous du Musée britan-

Melzi et Brunet citent une édition de Venise, i5i6,

n'avons pu retrouver en France.

L'édition

nique est celle de Gotardo da Ponte, Milan, 1 5 ig. 3. Sans vouloir régulariser le texte italien de ces sommaires, nous avons cependant corrigé quelques fautes d'impression dues à l'éditeur

du xvr e

siècle.


AIOL

xlviij

Franza

pastori e arivo al castello di

e occise alchuni

dussa pagana e corne

con

siette

— Corne Medussa incitava Ajolpho a luxuria

II.

:

gente

Ajolpho

l'assalto

e

:

e

de Chiaramonte

Maganza:

e

de morte

baptizosse

e

:

li

da

e sconfisse le

:

un monaster dove

e corne arivo a

:

e

:

Medussa per vendetta con molta

lui fu battuta forte

gente

Me-

lei, etc.

era

uno

un

fratone di

e occise

:

abate

acompagnosse con Bernardo de Chiaramonte

e corne arivo a Parise

:

Ajolpho in casa de Lamberto amico

suo, etc.

— Corne Ajolpho arivo ad uno

III.

Maganza

ostier de

e el cavallo Toccise e arivo in casa d'Helisabeta e

morosi de Ajolpho de Maganza

:

dissi

li

IV.

facti

Bovo Arnaldo

mando

d'Ajolpho

festa abatte la statua

Re

al

Bernardo di Mongrana

e

Maganza

e

de Malacise

et

vinse Scorona

V.

Ajolpho

e corne :

e

e fu occiso figliol del

approvo a combattere con

si

Bajoto, etc.

— Corne

fil

preso

Elisabeta in casa e corne e altri

:

a Parise

quatro conti de Maganza e fu abattuto Lioneto

Guido

e

qualli

Aluise, etc.

Ajolpho fu capitano de Parise contra Guido

e corne

li

fu ricevuto dal re Alouise e per

Guido Bajoto venne con sexanta milia pagani

Soldano

ina-

Namieri Guielmo Gibel-

via tre conti di

Corne Ajolpho

lei

una gotata a Bernardo

e corne dette

e corne giostro con

lino e Guerino fu abattuto e

:

:

Guido da Ajolpho cognober e ando

si

baroni a tore in la selva

corne per

uno buffon Ajolpho

di gran belleze e corne

arivo da e giostro

Ugo

si

e Gualtieri e

e portato el

da

Re Alouise moglie e

el

duca Elia

se

inamoro d'una pagana

parti

e la

da Parise col buffone

e

hebbe una pietra contra veneno

con loro e abatteli

:

e arivo in

un

diserto dove

el


aiol

xlix

buffone fu occiso da uno basalischo délia pietra el fece

Magancia

morire

:

e

— Corne Bruneta moglie de Fidèle de

VI.

con

:

el

:

e per

brande de Ajolpho per amore

e corne

e

conquisto tre schiere de pagan solo

feroci cani e doi leoni

Bellarosa per moglie

e arivo

:

da

certi

:

:

e altri dui occise el :

furno

e

per

occisi

1

d Ajolpho Ciriato

:

e giostro

ando

con

lui

:

e arivo

e Gualtier

da

suo

presone Ajolpho e Bella-

in Pariseper parente d'Ajolpho

Ubaldo nel

viso, etc.

figlioli e

fu

mandata gioso per un fiume

presone e Gualtier occise

di

el

Ajolpho corne disperato ando a l'aventura

e

Ajolpho fu

arivo a Venetia a Sancto Zacharia e corne

:

e Largalia

— Corne Bellarosa fu posta in una casa viva tutta

busata con doi

tia

suo

amor hebbe

de note e occise in una isola

traditi e posti in

e Bellarosa ferite

campato

:

e occise quatro

romiti e fu baptizata Bellarosa

rosa e corne Gualtier

VIII.

e partisse

sono

Ubaldi de Maganza :

medesima

si

serpente e fu assaltato da Ciriato e Largaglia.

— Corne

VII.

superbi

uno crudel drago

cavallo e fece morire

un gran

se

Ajolpho arivo a Baldrach de Largalia

occise

:

Magancia

non volere Ajolpho conten-

si

figlio

Ajolpho per virtu

e arivo al castello de Fidel de

Corbolante combattendo.

e occise el re

innamoro de Ajolpho tarla

:

padre

Ugone

e arivo a

e

Vene-

corne giostro e fu facto capitanio contra Candiani e

corne la conquisto con tutto

gano, IX.

el

paese e occise Ciriati pa-

etc.

summerse

Corne Ajolpho occise uno gygante el

Re Dragone

arivo a Napoli

Re Farciano di presone

:

:

:

e

:

e corne

e fu tradito per

:

per fortuna

sconfisse e si

smari

Guidoto de Maganza a

e

lo

corne Ruberto e per incanto fu scampato

e occise

Guidoto

e fece convertire a la fede

de


AtOL

1

Christo

el

Candia

et a

re Farsiano

— Corne Ajolpho

X.

con tuto

Napoli

trovo la moglie e

ando a Parise con Ruberto

netia

:

e

terre

;

e corne

Candia

se rebelo a

mono Guido

e fu

pagani

Sadoro

riglioli a

figliolo

:

e

come furno

e

Gratiano, etc.

e

Sadoro occise l'imperatore

come Alardo

[che] fu

:

Mirabello

el re

XII.

ando a

Dio

e

e fu facto

impe-

nevodo de Renaldo da e prese

:

in quel loco.

morite sanctificato e Guielmo

e fo abatuto e

sione in Hierusalem

maga

come Orphaneto de Maganza molti pagani e

Maganza

e

come

foatosi-

morite e come fo fata

vendeta de Ajolpho contra de Orphaneto e de

madré,

trista

On libre

jostro

Ajolpho ando per sua remis-

et ocise

chato da Orphaneto de la

arte

Come Nameri

servire a

con Ajolpho

scon-

hebbe

Alouise e baroni e combatte con Ajolpho

come Sadoro agionse per

e

e

:

Montealbano combatte a Parise a corpo a corpo

e

Ve-

Venitiani e fu liberato

Ajolpho ando a Constantinopoli :

e

:

li

ando in Or[l]ino sue

Judetta fiola de l'imperator per moglie rator

in

molti gran signori pagani con Largalia e

— Come

XI. tisse li

e

:

li

da novo per Ajolpho Sadoro suo occisi e scofiti

Lamostante

e ritorno

:

Venetia, etc.

la

sua

etc.

voit qu'on a

même, de la

ici affaire

à une imitation libre, très-

version en prose italienne

libre qu'elle soit, l'imitation

;

mais, quelque

n'en existe pas moins,

et

nous en avons une preuve dans un passage du poème, relatif

au

nom

La

de del Barbicone

soa gonella era

:

un barbicone

;

Questo vocabulo era in apparenza Con chiamosse pelle di montone... [Ajolpho... a vj v°.i


AIOL

Nous retrouvons en

effet

lj

dans ces vers l'explication que

nous avait déjà donnée Andréa de ce surnom d'Ajolpho (voy. p. xl, note

Ici,

3).

comme

dans

la prose,

s'agit

il

d'une peau de mouton servant de vêtement au héros du

poëme

;

nous savons d'autre part que

dans YAiol français

:

parenté des deux poëmes

la

bien établie. Mais, nous d'être partout aussi

noms inconnus

le

donc

est

répétons, l'imitation est loin

visible,

de tous

et

ce détail n'existe pas

et,

les

au milieu de tous

les

épisodes nouveaux dont

le

poëte a surchargé son œuvre, dans ce chaos d'aventures

sans fin qui s'enchevêtrent

quelque peine à reconnaître

unes dans

les

les autres,

on a

version italienne d'Andréa,

la

qui, lui déjà, avait, selon son habitude, remanié

du tout

au tout son original.

Espagne.

en Espagne dès

Nos cantares de gesta

xm

le

e

siècle et les

volontiers dans les romances

étaient

connus

juglares cherchaient

du cycle carolingien

les sujets

de leurs romances.

Notre chanson, dont une partie de l'action le

midi de

brité

la

France

au moyen-àge

devaient tenter

les

et

même

se passe

en Espagne, dont

dans

la célé-

fut très-grande, était de celles qui

poètes espagnols.

En

effet

un héros

des romances d'Espagne, Montesinos, chevalier de grand

courage

et

de grand renom,

se trouve,

dans

les circons-

tances de sa naissance, dans les aventures de sa vie, avoir

de grands rapports avec notre Aiol.

Parmi

les

MM. Wolf

y

six et

romances de Montesinos que donnent

Hofmann dans

flor de Romances, Berlin,

deux qui sont des imitations

1

leur recueil {Primavera

856, 2 vol. in-8°),

directes de notre

il

en

chanson

est ,

et


AIOL

lij

une qui

ressemble encore, mais d'une façon moins

lui

positive.

Nous donnons de par

les

par leur valeur littéraire

et

Recueil de 1).

Son

MM. Wolf

titre est celui-ci

Analyse. ;

Il

du

y flor,

II,

(Prim.

Aqui comien\an dos roman-

:

y su

hijo

Montesinos

1 .

glorifier le riche, ni mépriser le

ne faut ni

l'histoire

:

porte le n° 175

Hofmann

et

ces del conde Grimaltos

pauvre

et

grands rapports qu'elles offrent avec notre poëme

— La première de ces romances

a.

25

romances une analyse assez

ces trois

méritent

détaillée, qu'elles

du comte Grimaltos nous

servira

d'exemple. Page, puis chambrier, puis secrétaire du roi de

France Charlemagne, la fille

il

est

de Charlemagne,

de son comté

(p.

nommé comte (p. 25 1).

se

rend avec

elle à

Il

épouse

Lyon,

siège

252), et y gouverne pendant cinq ans sans

plainte d'aucune sorte.

Mais son ennemi, don Tomillas,

excite le roi contre lui par ses calomnies et lui fait croire

qu'il va se révolter contre l'autorité royale

leur de Charlemagne.

Il

(p.

jure de se venger.

2 53).

Dou-

Retour-

nons au comte Grimaltos. Une nuit, reposant près de 1.

Cette

romance commence

Muchas veces

Y

â los

ainsi

:

oî decir

antiguos contar,

Que ninguno por riqueza No se debe de ensalzar, Ni por pobreza que tenga Se debe menospreciar. Miren bien, tomando ejemplo, Do buenos suelen mirar, Cômo el conde, âquien Grimaltos

En Francia suelen llamar. Llegô en las cortes del rey Pequeîio y de poca edad (Prim.

y flor,

II,

a5i.J

la


AroL

comtesse,

il

réveille

se

liij

en poussant des gémissements.

Le comte

Effroi de la comtesse (p. 254I.

rêve affreux qu'il vient d'avoir seille à

son mari de reparaître à

la

cour de Charlemagne,

où on ne Ta pas vu depuis cinq ans suit son conseil et part

Arrivé près de Paris, celui-ci

il

Le comte

entre

et

main du

la

du comte en entendant cet

proteste de son innocence

rend chez Olivier

alors dans roi

:

après lui avoir reproché sa trahison

257), l'exile. Désespoir

(p. Il

et,

ses chevaliers.

envoie au roi un message auquel

Paris, se rend au palais et veut baiser

oppose

Grimaltos

256).

(p.

pour Paris avec

refuse de répondre.

celui-ci s'y

d'un

lui fait part

La comtesse con-

255).

(p.

;

du

puis, sortant

y trouve Rolant

2 58).

(p.

arrêt.

palais,

il

se

prend

Il

congé d'eux après leur avoir juré que tant que l'auteur de son malheur n'aura pas à Paris.

Il

la

puni,

il

Renaut de Montauban. La comtesse, appre-

disgrâce de son mari, se jette aux pieds de son

père et proteste de l'innocence

retrouve bientôt

(p.

la

grâce de

le

suivre

(p.

comte

roi

(p.

Elle

260).

261).

Ils

sor-

accompagnés jusqu'à cinq milles par une

foule de chevaliers qui s'intéressent à leur sort le

Le

259).

part seule, sans suite, et

comte. Leur douleur

le

demande au comte tent de la ville,

du comte

La comtesse

refuse de l'écouter.

Enfin

pas

n'entrera

prend aussi congé de nombreux chevaliers,

entre autres de

nant

été

et

la

(p.

262).

comtesse s'éloignent seuls. Douleur

de leurs amis. Les exilés traversent des solitudes sauvages.

Le troisième jour

ils

brisée de fatigue, le

atteignent

un

près d'une fontaine, la comtesse

La comtesse

(p.

263).

met au monde un

comte l'enveloppe dans son manteau rit.

bois.

comte l'encourage

et la

comtesse

est

Arrivée fils.

le

Le

nour-

Ayant, du sommet d'une montagne, aperçu une mai-


AIOL

liv

son d'où sortait de côté.

Un

fumée

la

pieux ermite

demande de montagnes

(p.

reçoit (p.

les

baptiser l'enfant

escarpées,

il

264),

aura

ils

se dirigent

A

vue

cette

le

comte prend

MM. Wolf

(p.

main de son

la

267)

et

porte le n° 176

,

Hofmann

nous venons de donner Analyse.

1.

juin,

Ter-

fils et

(

fils, et,

y oy-

La deuxième des romances, qui

Francia Montesinos

tos à

.

la

ro-

suivante).

b.

lui

266) d'où Ton aperçoit

(p.

pleurant, lui tient ce discours

mance

Le 24

1

comte monte avec son

le

mite sur une haute montagne Paris.

Le comte

265).

comme il est né dans ces nom Montesinos. — Quinze :

ans se passent. Education de Montesinos jour de la Saint-Jean,

de ce

son

«

fils

Voilà

la

et fait suite

dit

Cata

du Recueil de

à la première dont

l'analyse.

France, voilà Paris,

Montesinos

;

«

voici la

»

Grimai-

dit

maison de Tomillas,

Voici les vers se rapportant à l'éducation

du héros

:

Pasando y viviendo dias, Todos vida santa hacen ;

Bien pasaron quince anos, Que el cohde de alli no parte.

Mucho trabajô En haberle de

A

el

buen conde

ensenar

su hijo Montesinos

Todo

el arte militar,

La vida de caballero

Cômo Cômo

habia de usar, ha de jugar las armas, Y que honra ha de ganar, Cômo vengarâ el enojo Que al padre fuéron â dar. Muéstrale en leer y escribir Lo que le puede ensenar Muéstrale jugar â tablas,

Y

lo

cebar

un gavilan

(Prim.

y flor,

II,

266

:

cf. le texte fr. v.

257

ss.)


AIOL

mon ennemi c'est lui

qui

mortel

(p.

est l'auteur

267)

lv

c'est lui

;

qui m'a

fait exiler,

de toutes nos infortunes,

h

Mon-

tesinos supplie son père de le laisser aller à Paris. Gri-

maltos y consent, Montesinos part

268). Montesinos

(p.

arrive à Paris; son pauvre accoutrement excite les quolibets

du peuple.

roi dînait

Il

du

arrive au palais

avec don Tomillas

après

;

1

roi

(p.

le repas,

il

Le

269).

joue aux

Don Tomillas triche, Montesinos l'accuse monde Tomillas veut le souffleter, Mon-

échecs avec lui.

devant tout

le

;

tesinos s'empare de l'échiquier, lui en décharge

sur

la tête et le tue.

Montesinos

punissez-moi

«

Le

comtesse.

»

Tomillas

(p.

1.

du

On

l'arrête (p. 270).

apprend qui

lui ;

si

j'ai

il

Il

roi intervient.

eu

tort, » dit-il,

preuve de

la

comte

et la

perfidie

envoie chercher don Grimaltos

Le passage suivant, qui correspond aux fr., est ici beaucoup abrégé

texte

Le

j'ai

eu raison, rappelez le

roi acquiert la

271).

«Si

est:

un coup

v.

886

ss. et

:

Ya

se parte Montesinos Para en Paris entrar, Y en entrando por las puertas Luego quiso preguntar Por los palacios del rey Que se los quieran mostrar. Los que se lo oian decir Dél se empiezan a burlar Viéndolo tan mal vestido Piensan que es loco, ô truhan En fin, muéstranle el palacio, Por ver que quiere buscar Sube alto en el palacio, Entrô en la sala real, Hallô que comia el rey, Don Tomillas â la par. Mucha gente esta en la sala, Por cl no quieren mirar ;

;

:

[Prim.v

floi\

II,

269-70.)

1943

de et

ss.


AIOL

lvj

ceux-ci reviennent, mais ne veulent pas rentrer

femme;

sa

dans Paris, car

On

ils

ont juré de n'en pas passer les portes*.

ouvre une large brèche pour

sans

manquer

Le comte

de son comté

la tête

couronne

tesinos héritera de la c.

De grandes

à leur serment.

remis à

est

qu'ils puissent entrer

(p.

Guiomar, porte

(p.

dit

272)

;

Ya

como

rey Jafar su padre

libre al

emperador

del

:

y

Monsale

se

Hofmann. Elle y est donnée, p. 290, sous ce Romance de Guiomar y del emperador Carlos trata de

lieu.

MM. Wolf

du Recueil de

n° 178

ont

273).

La troisième romance, qui le

fêtes

et

titre :

:

que

y d sus reinos y casa

de como se tornô cristiana

con Montesinos. Désespoir du roi Jafar, père de Guiomar,

Analyse.

qui a reçu de Charlemagne une missive lui offrant paix,

mar (p.

mais à condition d'abandonner son royaume. Guio-

console son père et lui promet de

Guiomar, suivie de cent de

290-4).

magne

(p.

294-8). C'est vers

le

ses

femmes

de Guiomar,

asseoir auprès de lui

il

(p.

lui

milieu du jour

:

l'empereur,

Prévenu de

donne audience

298-301).

Paraît

A

mission de

Trouble de Montesinos en

lui parler.

L'empereur

Guiomar

dame dans

1.

fait :

«

donner des

Jamais,

»

et

Guiomar demande

sièges.

On

la

fait

Montesinos,

neveu de l'empereur.

sa vue,

et revê-

camp de Charle-

entouré de ses douze pairs, se lève de table. l'arrivée

d'embarras

tirer

le

tue de ses plus riches atours, se rend au

de

la

la

la per-

voyant.

parle de la beauté

dit Charles, « je

ne vis aussi belle

toute la chrétienté. Je veux lui accorder

une

La première romance parle seulement de ne pas entrer dans

Paris.


lvij

vror,

faveur

j'avais

:

me

der à

donne

trente jours à son père

rendre son royaume

Guiomar tombe

;

en

à ses pieds

royaumes de son père pereur étonné refuse,

lui

touchée de

mais,

tant,

Guiomar

n^n

condition que son vieux père

les

se faire chré-

un

hésite

ins-

divine, elle accepte à

grâce

la

»

3oi-3). L'em-

(p.

Guiomar de

supplie

et

le déci-

que tous

lui disant

appartiennent

tienne et d'épouser Montesinos.

pour

accorde quatre mois.

je lui

saura rien. Elle est

baptisée, mariée avec Montesinos, et retourne près de son

père

(p.

De

3o3-5).

romances,

ces

aventures d'Élie

on y

:

comme Andréa

dans

qui ont amené

les

première ne

la

voit

que

le

se rapporte

poëte espagnol a voulu,

version italienne, dire

la

malheurs

et l'exil

retrouvons au contraire dans

qu'aux

les

causes

du pèred'Aiol. Nous

seconde une imitation de

la

l'Aiol français, autant toutefois

qu'un poëme peut

être

imité par une romance. Ajoutons que la substitution de Paris à Orléans ou à lien,

et

certains

Poitiers,

autres

donné aux infortunes les

faits,

qui existe aussi dans

comme

le

l'ita-

développement

nous engagent à croire que

d'Élie,

romances espagnoles ont peut-être pour source com-

mune

avec

française

l'existence.

gnol,

la

version

du xiv e

italienne

siècle,

Remarquons

comme

dans

le

aussi en passant

poëme

YAjolfo del Barbicone

{ ,

le

particularité de sa naissance

i.

Voy. plus haut,

2.

Voici les vers de la

que M. G. Paris

p. xl,

note

nom du 2 .

rogô

l'espa-

aussi dans

héros est dû à une

Le poëme âCAiol

n'est

du

3, et p. 1-lj.

romance el

que dans

comme

français,

relatifs

au

nom

a déjà cités (Hist. poét., 21 3)

Alli le

en prose

version

cette

dont nous avons déjà supposé

conde

:

de Montesinos,


AIOL

lviij

reste pas le seul qu'ait imité le poëte espagnol, et l'inci-

dentde l'échiquier, qui françaises, est

âge

1 .

Quant

un

à la

lieu

se

retrouve dans plusieurs chansons

commun de la

littérature

du moyen-

troisième romance, bien qu'elle n'ait que

très-indirectement rapport avec YAiol français, nous en

avons donné néanmoins une courte analyse, parce qu'elle

nous a paru intéressante à deux points de vue, d'abord en mettant en scène Guiomar,

la Sarrasine,

tainement une copie de Mirabel nant que Montesinos

;

bien cer-

ensuite en nous appre-

qu'Aiol possède vis-à-vis de Louis cite

est

neveu de Charlemagne, parenté

est le

M. de Puymaigre

qui

2 ,

parmi

Pieux.

le

les

héros des anciennes

romances espagnoles n'appartenant pas à nos chansons de geste, «

Grimaltos

Montesinos ;

et

las est

ajoute plus

il

Dans quelques chants espagnols, un

certain

une copie évidente de Gannelon,

et

loin

:

don Tomil-

Montesinos offre

plusieurs traits de ressemblance avec Roland ou Renaud.

Les circonstances qui accompagnent

la

naissance de

Mon-

une imitation de ce que nos romans disent de

tesinos sont

l'enfance de Roland.

»

Si

M. de Puymaigre

Quiera el nino bautizar. Plàceme, dijo, de grado Mas cômo le llamarân

eût

connu

;

r

;

Como

El

nombre

quisiéredes, padre, le

podréis dar.

Pues naciô en âsperos montes Montesinos le dirân. (Prim. y jlor, II, 266.) 1. Cf. la mort de Baudouinet dans Ogier le Danois et celle de Bertholai dans Renaut de Montauban. 2. Dans son ouvrage sur Les vieux auteurs castillans, II, 3o3. Le même auteur a donné dans le même ouvrage (II, 3o3-5) une analyse très-succincte des trois romances espagnoles que nous venons de parcourir.


aiol l'Aiol,

il

eût sans doute été

qui,

Paris

le

Charlemagne

du même

(p.

que M. G.

avis

Histoire poétique de

premier, dans son

21 2-3), a reconnu l'identité d'Aiol et de

Montesinos, d'Élie

que

lix

de Grimaltos. Ajoutons que bien

et

circonstances qui accompagnent la naissance de

les

Montesinos ressemblent à ce que disent certains romans de l'enfance de Rolant, elles n'en sont pas

moins une copie

de ce que dit notre poëme français de l'enfance d'Aiol

quant à don Tomillas,

nom du

traître

;

espagnol, qu'on

Tappelle en français Makaire ou Ganelon, son type reste le

même. Toutes courtes qu'elles sont, ces romances espagnoles

ont une valeur littéraire réelle le

;

tour heureux, l'allure facile

mouvement en

le ;

l'emportent de beaucoup sur la longue pilation italienne

est vif,

dans leur brièveté et fastidieuse

que nous avons eu

elles

com-

l'occasion d'étudier

plus haut.

Nous

voici arrivés à la rln de cette étude

où nous avons

vu notre chanson, poëme français primitif en vers de dix syllabes, être

douze

remaniée d'abord au

xirr

e

siècle

en vers de

syllabes, puis imitée, directement par les

Néerlan-

dais,

et

indirectement, sans doute d'après une version en

prose

du

xiv e siècle, par les Italiens et les Espagnols. L'Aiol

mérite-t-il cet

honneur

eue en France

et

justifîe-t-il

la

célébrité qu'il a

à l'étranger? Sans vouloir le comparer

aux chefs-d'œuvre de lant, à

et

la littérature

du moyen-âge, à Ro-

Aliscamps, à Girart de Roussi lion, nous pou-

vons répondre que oui. Le sentiment religieux qui l'anime, ses d'rClic,

la

nombreux

récits

de combats,

et

les

guerrier

malheurs

courageuse persévérance du héros, tout cela


AIOL

lx

Mais à

devait intéresser et passionner les auditeurs.

considérer au point de vue de

poëme manque

remarquer plus d'une intéressante elle n'est

pour

pas du

fois

la

;

mœurs

les

valeur littéraire, notre

la

comme nous

d'unité,

l'avons déjà

première partie

et les

est

œuvre du remanieur,

est

;

fait

vraiment

habitudes de l'époque

ton ordinaire de la chanson de geste

rapproche parfois du fableau

le

;

et se

seconde, au contraire,

la

pleine d'interminables aventures

de voleurs qui n'ont d'autre but que de retarder

le

plus

longtemps possible

la

cour

du

roi

que

de France,

les

le

et

retour d'Aiol

commencement du xnr e

Aiol

un beau

est

siècle.

et

personnages du

ne manquent pas de noblesse.

type de persévérance

patience avec laquelle

il

pour nous

aux grands événements du

caractères des principaux

sont bien tracés

récit, ils

deMirabel à

n'a guère d'autre intérêt

allusions qu'elle fait

Quant aux

et

supporte

les

et

de générosité. La

moqueries des habi-

tants de Poitiers et d'Orléans est admirable, et c'est là

qualité qui e

xrn

siècle,

Quand on Renier,

n'était

à

pas

commune aux

en juger d'après

lui reprochait la

le frère

les

une

chevaliers

chansons de

du

geste.

pauvreté de son costume,

de Girart de Vienne, en usait autrement

N'ayant à combattre que pour sa famille, notre héros

1 .

est

i Voy. Girart de Viane, éd. Tarbé, p. 14-15. Nous retrouvons dans Girart de Viane (éd. Tarbé, p. 17-8) quelques vers ressemblant aux vers 1 582-5 d'Aiol : .

Le cuers n'est mie ne ou vair ne ou gris est ou ventre la ou Deus l'a assis.

;

Ens

Tels est or riches qui de cuer est faillis Et tels est povresqui est fiers et hardis.

:

Il

ne faut voir dans ce rapprochement qu'un lieu

pourrait se rencontrer ailleurs.

commun

qui


AIOL

lxj

moins grand que Rolant qui combattait pour mais la

il

en a

tienne pour le

la

bravoure

il

attend qu'elle soit chré-

Makaire de ne point

l'épouser; ayant juré à

dénoncer en passant au travers du camp du

murs de Lausanne,

reste fidèle à ce

il

ennemi mortel. Ces deux tère

de notre héros

dans toute sa Mirabel

une

par Fauteur. Son type geste

:

la fille

est

fréquent dans

est

Gui de Bourgogne

;

enfin elle a

un beau

poëme

et

noble mouve-

d'abjurer

fois

la

traître des

chansons de

et autres scélérats

;

l'autre,

;

religion

Mahomet.

deux personnages de Makaire

qui n'offrent rien de très-particulier

Hardré

le

comme celui de cette dernière pour

chrétienne, elle renverse la statue de

connu du

chansons de

de beaucoup plus sympa-

ment quand, refusant par deux

les

les

Floripas dans

de Balant; son amour pour Aiol n'est

pas une passion brutale

Passons sur

le carac-

figure agréable et bien dessinée

Fierabras. Mais Mirabel thique que

peindre

du chevalier du moyen-âge

particulièrement

rappelle

elle

sous les

loyauté.

foi et sa

est aussi

'

roi,

serment prêté à son

traits suffisent à

c'est celui

;

patrie;

dévouement, sans en avoir

et le

Aimant Mirabel,

rudesse.

sa

et d'Élie,

l'un est le type bien geste,

un peu

des Alori, des effacé

dans

le

tfAiol, représente le noble chevalier injustement

déchu de infortune.

la

faveur

du

Le type du

roi

roi

vons dans notre chanson,

et

portant vaillamment son

Louis, est

tel

que nous

plus intéressant.

le

trou-

En

effet,

i. Le nom de Mirabel semble avoir été commun aux deux sexes au moyen-âge. Alberic de Trois-Fontaines (Pertz, Mon. Gertn., XXIII, 894) parle d'un chef de Sarrasins en Sicile qui portait ce nom. Philippe Mousket donne à ce même chef le nom de Mirabeau

(éd. Reiffenberg, v. 2333g).


AIOL

lxij

dans tous

romans où

les

mis en scène

laume au Court Ne%), narque

du

soldat.

Un

Ta

Louis

le

seul

fait

Pieux qu'il

ait été fait

comme un mo-

Paris

(Hist. poét.,

croyons qu'il y a

un

De même que pour offre,

Ce

Couronnement

couronne impériale que

lui

Nous

remarquable qui donne à notre

particulier. les

types des personnages, notre

pour le récit, de véritables et diffus,

le

roi chevalier et guerroyant.

fait

chanson un mérite tout

passages longs

la

un

c'est

courageux.

juste, actif,

est

il

:

allusion dans ce poëme.

plus ce Louis que nous montre

remet son père;

qualités.

on rencontre de

A côté de

fort belles scènes,

nombre de

des tableaux bien présentés et

vers vigoureuse-

frappés. Elle n'a cependant pas toujours été appréciée

Amaury Duval,

à sa juste valeur par la critique moderne.

dans

moine que

au contraire sous des cou-

est peint

Loeys, laissant tomber

ment

est

Guil-

pas bien sûr que ce soit à la personne de

leurs très-favorables

chanson

cycle de

exception, la Reine Sibile, et encore,

Or dans YAiol, Louis n'est

du

tenant plutôt du

remarquer M. G.

fait

n'est-il

de Charlemagne

fils

est représenté

il

faible, sans énergie,

comme 400),

le

sont surtout ceux

(ce

le

tome XVIII de l'Histoire

littéraire, se

demande

si

Y Académie des Inscriptions consacrera des notices à des

poëmes

M.

tels

q\ïAiol,

et

dans une discussion avec Fauriel,

pour notre chanson

P. Paris n'est pas fort tendre

;

Fauriel au contraire paraît avoir eu une véritable prédilection

pour notre Aiol, dans lequel

provençal primitif,

et

l'a

cité

mainte

toire de la poésie provençale

pouvons mieux que ce poëme

finir

est

un

.

il

voyait

fois

Quant

qu'en répétant avec «

beau

»

un poëme

dans son His-

à nous,

nous ne

M. Léon Gautier

poëme, qui peut tenir une


aiol place des plus honorables

nous

les

monuments de

la

du moyen-âge.

littérature

Il

lxiij

parmi

quelques mots à dire de la façon dont nous

reste

avons conçu

cette édition.

Nous avons reproduit

notre

manuscrit sans tenir compte des contradictions d'ortho-

graphe qu'il peut contenir; nulle part nous n'avons essayé de rétablir

langue du poëme,

la

formes picardes,

et les

dues au remanieur, se rencontrent dans

la partie

de dix syllabes à côté des formes ordinaires. Ce

dans

cas, relativement assez rares', où

les

tablement

que nous avons

fautif,

rejetée

été notées

;

les

;

2 ,

et

leçon que nous

la

lacunes que nous avons reconnues ont

miniatures du texte indiquées

les

que

est véri-

des corrections

fait

nous avons alors reproduit en note avons

ms.

le

en vers

n'est

;

et

un Glos-

saire que nous avons essayé de rendre

le

possible a été ajouté au poëme, suivi d'un

Index de noms

et

de lieux, qui sera, nous l'espérons, de

utilité à

l'onomastique de l'épopée française. Notre

de personnes

quelque tâche,

plus complet

du

reste,

nous a

été

rendue

facile

par l'obligeance

(

bien connue de notre maître et ami,

revu

les

épreuves de cette édition

et

M. G.

Paris, qui a

nous a prodigué

les

conseils bienveillants de son érudition et de sa critique si

fermes Paris,

1.

et si sûres.

novembre 1877.

Nous avons

parfois respecté certaines fautes contre la décli-

naison, qui sont imputables volontairement au remanieur. 2.

Les crochets

[]

indiquent

suppléer, les parenthèses

(

)

les

lettres

ou

les

mots

ce qu'il faut retrancher.

qu'il

faut



ADDITIONS ET CORRECTIONS

Texte V. 46 France lisez Franche 89 Marcegais lis. Marcegai, et de même dans tous les passages où Marchegai est au cas suj. 171 laissiele

182

et

s'en

lis.

Iaisiele

ailleurs s'enmcnrés

lis.

menrés

20g terre lis. tere 224 porseingié[sJ corrigez porsoingiéfs]

226 defteres lis. desferés, et de même pour quelques autres mots en sf 234 semblera lis. samblera 257 Autressi lis. Autresi 270 quantqu'il lis. quanqu'il 333 Hersent. Ce personnage est le même que Marsent. Voy. le Gloss.

355 Pour ce vers et pour ceux dont la coupe est semblable, il faut supprimer notre correction. Voy. /'Introd. p. xv ss. 35 7 Après ce vers ajoutez le suivant : Que vous vous desmentés

38 1 ymaige

lis.

si

faitement

ymage

457 très lis. très 494 Supprimez la correction 5bb hom corriger home

577 parmi lis. par mi 7bb sui lis. fui on Franche lis. France

944

occis

lis.

ocis

982 n'en lis. nen le ms. 997 Vo corrigez Vofs] a de plus le mot terchiés que nous avons corrigé en torchiés 1 1 3g vaillant lis. vallant ;

1141 1 198 1217 1221 1293

bailliet lis. balliet est lis. ert

gueredonné lis. gueredoné Mettez en note iches esté

lis.

esré

1299 bois lis. bos 1370 et io343 Vavassor

lis.

Va-

vasor très lis. tros 1 53 1 i558 OU lis. Oie 161 5 conison lis. connison 1698 tant lis. tans 1956 donc lis. dont 1937 que vers lis. qu'envers ig5o et 6536 mes lis. mes 1952 le corrigez li 1962 hardi Us. ardi ig85 S'aseoit lis. Se seoit 1997 rice corrigez rice[s] 200D Mettes en n0 * e ^ e vo s povre 2025 hesbergerie lis. herber'

gerie


AIOL

1XV)

4869 et 5981 homme 4993 mort lis. mor[t]

2099 Luciane lis. Lusiane 21 ig Mettes en note vaura 2140 sist lis. tîst 2196 membre Us. menbre

rent

2828 et 2896 dit lis. dist 2988 qu'ainsi lis. qu'ansi 3oio Rétablisse^ la leçon du ms. Mainte communalment 3o38 id(e)us lis. isd(e)us 3129 vengons Us. vengon 3 149 mesprison lis. mesproison 3246 ensis lis. ensi 32D9 et 3407 coup lis. caup o à

3527 3578 3677 3 680 3767 3843

Estanpoic

Estanpois

lis.

exploitier lis. esploitier sailent lis. saillent Mettez en note sanescal

mol

lis.

molt

père

4026 Si Us. Je 4071 tour lis, bour

4194 4287 4324 4489 du 4493 4498 4504

remendra et

483 1 Ja

retanrai

Us. lis.

lis.

remandra La

retaurai

Mettez une virgule à

la fin

n'ert

lis.

bannir lis. banir et 5977 par lis. por

4571

saillis lis. sailis

4667 4682 4684 4693 4733 4734 4748

ce

lis.

che

depart[ir]ent

Diex

breullet

lis.

départent

Dex

lis.

breulet

lis.

tenromes ferons

6443 6487 653o 6620 6734 6765 6848 6927

lis.

tenrommes

feron Remplacez Gontart, qui est dans le ms.,par Foucart. Voy. le Gloss. 4753 Jofroifs] corrigez Jobers supprimez de plus dans le lis.

;

Gloss., au n°

mention du

v.

1

de Jofroi,

grant corrigez grans tés lis. tex

Mettez en note autre

fisent

autres

lis.

la lis. le

bon

Us. boin

laisié lis. lacié

orent corrigez l'estor[s] 71 14 trestoute corrigez trestout orrent

lis.

l'estor

7238 l'i lis. le 7239 Qui corrigez Que 7240 cuide lis, quide 7290 et 7435 Supprimez la virgule à la fin du vers 7446 ne lis. n'en 7447 c'est Us. si 7494 conduissiés corrigez conduisfelsiés ai lis. a la lis. lor entre lis. outre

7495 7571 7583 7637 7670 7721

orguellous lis. orgellous Avient corrigez Avi(e)nt tour lis. tor 7754 grant lis. grans 7755 assaillier lis. asaillier 7774 Mettez une virgule après

vers n'est

cief

61 17 n'y lis. n'i 6 141 ades lis. adés 6 1 5 1 idus lis, isdus 6160 ose lis. osse 6384 ran Us. ren

[lie

paires corrigez paire(s) 3 g 53 Mettez en note La convine

mon

5329 li lis. la 5420 sut Us. su[t] 5844 Mettez une virgule après

7014

a

lis.

170 cos lis. cols 189 frans chevaliers lis. franc chevalier 5270 chrestienté lis. crestienté

5

pensé 2499 le corrigez li 2080 Qu'ai lis. Qu'el 2610 hersoir lis. ersoir 261 3 Mette^ en note entoschie-

1

home

5

23 18 nobile corrigez nobiIe[sj 236 1 Mettez en note sors 2433 ester lis. m'ester 2482 et 4888 en pensé Us. en-

35

lis.

la

4753

4807 estraicr corrigez estraier[s] 4824 du lis. d'un

plaist

7862 7975 7992 8244 8320 8344 8534 8636 8662 8698 8824 8861

qu'a

lis. c'a

9145 quarrel lis, quarel coreçous lis. coureçous et

baisa

lis,

quarree

baissa lis,

quaree

Cil Us. Cis

Qu'Aiols lis. C'Aiols vueil lis. voil cartes lis. cartres fust lis. fu Makaire Us. Makaires

compeus

lis,

com peus


AIOL 8862 Supprime? la virgule après composte 8865 le lis. la 8872 cor lis. cos 8916 la lis. le 8965 pinable lis. Pinablc (?) 8983 Mont lis. mont 8995 quivers lis. quiverfs] 9108 moult lis. molt 91 71 Dieu lis. Deu 9202 C'estoit lis. Ch'cstoit 9237 les lis. ces 9410 Laiens lis. Çaiens 9414 autres lis. autre[sl 9D04 Mette? en note Monagu 9509 c'a lis. c'o 9522 malotrus lis. malostrus 9564 herbegage lis. herbergage 9795 el lis. al 9g83 en lis. s'en 9984 brancs lis. brans ioo83 mes sires lis. mesires

lxvij

ioi3o 10275 10284 io32q 10863 10867

et

io8o5 hanste

qu'on

lis.

anste

c'on lis. soler sont lis. font lis.

solier

ont lis. on[t] core '**. corre

Glossaire P. 329, col. 2,1. 33. VIII lis. t. I P. 332, col. 2, 1. i5. Corrige? tout l'article ainsi :

Faitement si 1738, etc., de telle manière; com —, com:

ment. P. 332, col. 2, 1. 34. Supprime? cette ligne P. 332, col. 2, I. 52. dissyll. lis.

toujours trissyll.

P. 334,

col. 2,

1.

2.

part. p. de Iraistre

Ajoute?

:



AIOL. COMMENCHE

ICHI

DROITE ESTOIRE D'AtOL ET DE MlRABEL, SA FEME,

Ll

ENSI CON VOUS ORÉS EL LIVRE.

Signor, or escoutés, que Dieus vos soit amis

I

Li rois de sainte gloire qui en

Qui

le ciel et le tere et le

Et Adan 5

et

Canchon de

Evain forma

mont

fiere estoire plairoit

Laissiés le noise ester,

si

La

les fables qu'il

!

vos a oir?

mal

escarni

:

dient ont tout mis en obli

plus veraie estoire ont laisiet et guerpi fait

et

maint conte

et

;

:

a cierir.

tesmoig en trairoie maint franc

Et maint duc

qG)

vos traies vers mi.

10 Je vos en dirai une qui bien

A

(/.

mis,

establi

benei

et

Cil novel jougleor en sont

Por

la crois fu

home

gentil

maint riche marchis.

N'est pas a droit joglere qui ne set ices dis,

Ne 1

5

doit devant haut

Teus en quide

home

ne aler ne venir;

savoir qui en set molt petit,

Mais

je vos en dirai qui de lonc Fai apris. oten douce France un boin roi Loeys, Si fu fieus Karlemaigne qui tant resné conquist, Il

Qui de tant riche roi la corone abati ot une seror, aine tant bêle ne vi S'avoit a non Avisse al gent cors signori, Il n'ot tant bêle dame en .lx. pais. ;

20

II

Il

:

plot a

Dameldieu qui onques ne menti

Que mors 25

i

fut Karlemaignes et a Ais enfouis. Loeys re|s)mest li tere et li pais. Li traitor de France Pont de guère entrepris Loeys ne set mie u se puisse venir,

A

Miniature.

io a cesti

27

p. garir

:

(b)


AIOL

N'en quel de ses chastieus il se puisse garir Enfressi que al jor que vos poés oir 3o Que il sa serour done a un conte gentil Il ot a non Elies, molt fu preus et ardis, Aine mieudre chevaliers nen ot aubère vesti(s); :

Quant il ot espousee la seror Loeys, Son droiturier signor par qui il ert chéris, 35 Les traitors de France par armes acoilli

La ou

Ne

les

il

pot prendre, aine raençon n'en prist

avoir ne loier onques n'en requelli

:

Del prendre et de Tochire estoit cascun[s] tous fis, Et con plus ert haus hom, plus grant justice en fist; 40 Aine n'espargna le grant nie[n]t plus que le petit. Ançois que li ans fust passés ne acomplis,

Ot

bien

il si

Que

il

Loeys

aquité son pais

le roi

home

n'avoit nul fieus

li

qui guerre

li

Karle mal gueredon l'en

fesist. fist

:

chou qu'il dut tenir, Et le cacha de France a paine et a essil Par le conseil Makaire, que ja Dieus nen ait, Un mavais losengier, un quiver de put lin. Es landes de Bordele s'en est li dus fuis, 5o Puis furent tel .vu. an (s) c'onques ne but de vin; Moysès, uns hermites, le porcacha et quist, Par dalés sa capele .1. abitacle fist. La dame estoit enchainte quant ors de France issi

45

Quant 55

sa tere et

II li toli

Issi

vint en l'ermitage,

con Dieu[s]

le

vaut

Onques nus plus biaus Sel leva

li

Baptême

hermites

si

délivra d'un

et lui

vint a plaisir.

enfes de

et crestian

fil,

mère ne nasqui,

en

fist,

dona en son moustier petit, N'avoit home ne feme ne vale[t] entor l(u)i 60 U peust prendre non que donner li poist; Mais ore m'entendes comment il li avint. Tant avoit savagine [en icjel bois foilli, 5q haut

li

40 nesparenga

60 non prendre que doner

li

peust

:


AIOL

Culevres

et

serpens

et

3

grans

aieils furnis;

Par de jouste l'enfant .1. grant aiant 65 Une beste savage dont vos avés oi

Que

tout partout redoutent

Et por

icele hcste

L'apela

[il]

Puis fu

il

Aioul

que :

li

li

sains

grant et

hon

(c)

coisi,

li

petit,

coisi

ce trovons en escrit.

chevaliers coragous et ardis,

70 Et si rendi son père tout quite son pais, Et Dameldieu de gloire de si boin ceur servi, Quant vi(e)nt après sa mort, que en fiertre fu mis Encor(e) gist a Provin, si con dist li escris.

Signor, or escoutés, que Dieus grant bien vos face,

1 1

75 Li

[sire] glorieus,

Qui

li

père esperitable

en sa garde! Oies boine canchon de mervellos barnage le ciel et le tere a trestout

:

Bien avés oi dire

Que

.xiiii.

et as

uns

ans estut Elies

et as

el

autres

boscage

80 Courechous et dolans et povres et malades, Qu'il ne pooit lever a Noël ne as Pasques, Al jor de Pentecouste ne as festes plus hautes, N'onques ne pot vestir ne cemise ne braies. Sa moullier le gentil molt doucement le garde; 85 Moisès li hermites le porquiert et porcache. Par dalés son moustier li fist .1. abitacle D'une part fu li dus et sa mollier de l'autre, Et Aious en la tierche, Moisès en la quarte; Ses cevaus Marcegais [si] estoit en une autre, 90 Ses aubers en la quinte, en la siste sa targe. Sa lance fu si longe ne pot en l'abitacle, Ains remest par dehors al vent et a Forage; Mais quant Elies vi(e)nt premiers en l'ermitage, Dolant fu de sa lance qui ne pot estre save 95 A l'espee trenchant dont li branc [d']achier taille En recaupa li ber .111. pies et une paume, :

:

89 en

:

.1.

autre


AIOL

4

Tant qu[e] ele pot bien entrer en Pabitacle. Quant il en ot osté et recaupé grant mase Ne trovast on en France issi longe d'un[e] aune.(i) ioo Sovent pleure li dus, plaint et soupire a larmes, Regrete douce France, ses castiaus et ses marces «

a «

io5

«

1

10

:

Jamaisn'ertnusseusjorsqueljoumolt] net'enhace. Ahi! biaus fieus Aious! de vos ne sai que face!

«

Por manoir en

ce

Tous

«

Ne

«

« «

«

:

Mal fesis, Loeys, biaus serouges, fieus Charle(s), Qui me cachas de France et acointas Makaire

i

ces bos

ne serés jamais sages,

deve[n]rés sos, enfantieus et savages.

voi qui vous aprenge del ceval ne des armes Mais pleust ore a Dieu, l[e père] esperitable, Que vos fuissiés en France, a Paris u a Chartres, S'eussiés mon ceval et trestoutes mes armes Encor(e) vos aid[e]roit Dieus l[i] esperitable[s] Sire, » che dist Aious, « ne sai [por vous] que fâche, ;

:

!

— « 1

Car

vos voi destroit, angoisous

malade(s)

ele pleure a

larmes

Esgardés de

Car « Por amor Dieu le père esperitable, « Se m'en donés congiet prendrai vos armes; « Si m'en (a)irai en France querre vos marces. li

proies, biaus sire,

— Biaus

si

fieus, » ce dist Elies, «

me

puisses rendre

;

Dieus bien

mon

te face

iretage!

a «

Nous somes nut et povre, n'avons dont vivre Nous fussiens piecha mort ne fust Termites.

«

Voist Aiols a Orliens,

Bêle seur, douce amie,

ce

ce

«

»

ce dist Elies,

la cit garnie,

Loeys qui est nos sires S'avenoit que bataille eust furnie, Et Dieus li donoit faire cevalerie, Se Fameroit li rois et la roine. Al

fort roi

125 mors

:

grant deul ne face.

Encor(e)

ce

Si e.

que

«

«

125

m

con

et

alaise.

«

III

3o

ma dame

i

«

120

1

si

15 « Sel vos oisaise quere volentiers

:

;

!


AIOL

1

35

Mes

«

Molt

tost le

perc

enfes est

5o

chou por

coi dites?

jovenes n'a point de vides

mon

enfant iere caitive:

Se

C'est tous

«

Ne

«

Mais nous

«

Qu'il ait en douche France al roi parler.

je

mes

ma

recovriers,

— Bêle seur, douce amie,

»

joie fine.

ce dist

deshaitiés l'enfant ne ne cosés

« S'il

(7.97)

ber,

li

:

prions ore par sa bonté

li

venoit en bataille ne al jouster,

«

Molt

«

Qu'il seroit a la cor des mieus amés.

tost le poroit

»

che dist

la

Dieus amenistrer

dame,

«

merchi por Dé

«

Mes

« «

Que il ne set encore querre .1. ostel Ne a un gentil home ne set parler.

«

François sont orgellous démesuré

«

Laidengier

«

:

torneront Franc a folie;

«

« Il 1

si

«

«

— Sire, 145

3

che dist la dame,

a

IV

140

Sire, »

enfes est

le

si

:

jovenes, s'a poi d'aé,

vauront

et

:

ranproner

:

nel poroit soufrir ne endurer;

Tost respondroit folie, car petit Franc tost afolet,

set;

« Si l'aroient li « «

«

60

ceur

iré, ;

l'entendi Aiols, s'en rist

«

Taisiés,

«

Mal

«

Que

«

mon

Jamais n'aroie joie en mon aé Ne li ai que doner qu'il puist porter.

Quant

i55

1

Je remanroie lasse,

» fist il, «

ma

ber

li

»

:

dame, plus n'en parlés

dehait qui laira por povreté

jou ne voise en France al roi parler! Se vos n'avés avoir, Dieus a assés,

Qui del sien me donra a grant plenté. Quant Elies l'entent, s'en rist li ber « Or en irés, biaus fieus, al congiet Dé

»

«

:

162

c.

«

Jhesus vos

«

Dont

dei

li

i

rois

laist faire

:

par sa bonté

mieus vous aint

et

son barné.

:


6

AIOL 1

65

«

As

ce

Celui tient on a sot qui plus en

« «

»

170

« « ce

«

«

175

« «

Les grans

«

Gardé[s] que nul povre hom[e] vos ne gabés;

«

Ançois

V

«

Or en

irés

que conquester.

biaus père,

Quant vos

venrés, biaus

Assés

ce

fiex,

a le roi court,

troverés dus et contours,

i

Et desgarnis de dras

et

soufraitous

:

:

Mais il n'i ara certes plus franc de vous, Car vos estes li niés Tenperreour, bien a fiance, fiex sa serour.

ce

Je[l] sai

ce

Celés vostre corage tout a estrous,

ce

Tant

ce

Et guerres afinees voiant aus tous,

ce

Quant

— Si

VI

ce

ce

ber.

li

Vesques et archevesques et vavasours Povre serés et nus et besongous,

ce

ce

che dist

et mes adous; S'enmenrés Marchegai ensamble o vous.

ce

ce

»

en France, biaus fieus Aiols;

«

ce

195

poriés perdre

i

ferai jou,

mes armes

«

190

tous honorés;

et les petis

Si porterés

«

85

:

set,

Car se li uns les aime, l'autre les het, Lors commenche grant guerre sans nul catel. N'aies cure d'autrui feme enamer, Car chou est un pechiés que Dex moult het, Et se ele vos aime, laissiele ester. (b) Si vos gardés molt bien de l'enivrer, Et sachiés bien qu'ivreche est grant vieutés. Se vous veés preudome, si le serves, Se vous seés en bant, si vous levés;

— Ce

179

1

eskiés ne as tables, fieus, ne jués

c'aiés fait bataille et

li

rois le sara si ares prous.

ferai jou,

Biaus

biaus

fiex, »

Je vos castierai

177 ne vos

grans estours,

sire, »

che dist :

che dist Aious.

Elie[s],

faire le doi;

ce

entendes moi.


1

AroL

200

Si vos

«

Vos en

« «

«

2o5

o

Celés vostre corage tout a estroit

«

Tant

«

Et guerres afinees voiant François

«

Vous

«

Je vos

«

Qui le ciel et le terre a establie. Quant vous venrés en France le

i

grant tornoi,

ares grant preu, sel set

»

li

:

rois.

che dist Elie[s]

le fil

«

Traies as boins osteus d'anchiserie

ce

« « «

(c)

signorie,

«

ce

:

Marie,

Gardez vos de Makaire, Dieus le maudie Le sien acoi[n]tement ne tenés mie, Car quivers est et fel et plains d'envie Il me cacha de France par félonie.

«

VIII

c'aiés fait bataille et

Or en irés en France, commanc a Dieu

«

«

219

:

:

«

«

21 5

foi

irés en Franche servir le roi. Tel dame a en Orliens, s'ele vivoit, Qui vos ferait aie se vous veoit Ele est seur vostre mère, si aroit droit.

VII

2

7

donrai conseil par boinc

«

!

:

;

Mangiés a grant plenté par signorie, Ne bevés mie trop de vin sor lie, Car nel tient on a sage, coi que nus die: Ains en est asottés qu'il soit complie.

« Or en irés en France, a Dieu congié S'enmenrés Marchegai, mon boin destrier. « Par le foit que vos doi vostre bel cief, « Il n'en a nul millor en nul resnié « Mais il est mal gardés, mal porseingié[s] :

«

:

;

22

«

5

ce

«

« ce

2

3o

208

fiex

ce

Li chevaus

est

molt maigres

et deshaitié[s]

Et si est defferés de[s] .un. pies. Mais pensés del ceval c'ait a me[n]gier Del feure et de l'avaine ne soit dangier. Ja ne venrés, biaux fiex, .r. mois entier Que trestous ciaus de France pores gaingier

:

229

le

23o

trestout

:


AIOL

235

«

Por une liewe core

«

Ne

«

Gardés ne

«

Tost semblera plus biaus c'autres nen iert. Ma lanche s'est molt torte, mes escus vies,

«

240

le

vendes ne engagiés

«

Et mes haubers ne fu piecha

a

Ne mes

elmes forbis ne

«

Povrement en

ce

Que ne menrés

«

.1111.

«

Ceus

premier,

sergant ne escuier

ferés a vostre oste

de Colongois

;

.v.

sempre cangier

L'ostes ert senecaus et despensiers

Vous

«

Autressi con

«

Fiex, quant iceus fauront,

«

Li rois de sainte gloire, li droituriers, Qui vous envoiera que mestiers iert. »

Qu'il

(d)

;

serés larges ber, boin[s] vivendiers, .c.

s'oi

mars [vous] eussiés. Dex est es

Aiols,

a son père

si

moult en fu

En son ceur les frema E Dieus eles li orent !

cieus,

liés

castoier.

Trestoutes ses parolles retient et

mist

puis

tel

Signor, che savés vous que

IX

il

bien

;

el brief.

mestier

!

c'est vertes

Li oiseus deboinaires del bos ramé(s), Il

meismes

Autressi

s'afaite,

bien

bos Aiols

fait el

savés

le li

bers

:

;

Les consaus de son père mist si en grés, Il n'ot valet en France mieus dotriné(s),

260

Ne mieus Del ceval

a

.1.

preudome

seust parler.

armes seut il assés, Si vos dirai comment, se vous volés Car ses pères Pot fait sovent monter Par la dedens le bos ens en .1. pré 244 ber

larges

:

saus u mieus.

«

Quant Tentendi

255

froiés,

esclairiés.

«

«

2 5o

irés a ce

:

saus porterés, fieus, de deniers

« S'arés

245

et eslaissier,

Testeut cTesperon .m. fois touchier.

et des

2by Autressi

aiols el

bos

fait

li

:

bers

:


AIOL

265

Et

le

De

dit et de parolle l'en a

Aiols

270

9

boin ceval corc et trcstorner, bien

le retient

moustré,

comme

sénés;

Et des cours des estoiles, del remuer, Del refait de la lune, del rafermer, De chou par savoit il quant qu'il en ert Avise la ducoise l'en ot moustré; Il n'ot plus sage feme en .x. chités. Et Moisès Termite Tôt doctrine, De letres de gramaire Tôt escolé

:

:

275

Bien savoit Aiols

Et

Ne

280

romans savoit parler, u il sache ja tant esrer.

apela son père par amisté Sire,

:

«

por amor Dieu or m'entendes. Vos m'envoies en France por conquester

«

Au

«

Loeys irai parler; mes armes a porter, Quant onques encore home ne vi joster Vers autre chevalier qui fut armé[s] Sire, por amor Dieu, m'en aprendés

«

De

«

Se

je sui

«

Et

chevalier[s]

«

Comment

«

:

dit et

de parolle, se vos savés, en bataille n'en camp entrés, le

me

vient por agrever,

porai jou mieus

fieus, »

adamer

che dist Elie[s],

«

?

molt

estes ber,

Cortois et preus et sages

«

Certes chou est grant sens que demandés, N'en devés de nul home estre blâmés, Et je vos en dira la vérité Bien brochiés le destrier par les costés,

«

98)

:

fort roi

«

«

(/.

Si n'ai apris

— Biaus «

295

tere

Il

«

290

en

enbriever,

«

«

285

latin et

lire et

porpensés.

et

:

«

Et baisiés vostre espiel,

«

Tant com

«

Grant cop sor son escu

«

Que

ceval[s]

si le

branles,

peut rendre vers lui venés, se

li

donés

lui et le ceval acraventés,

277 Lacune après ce vers?


10

AIOL

3oo

« « «

a «

Al recerqicr des rens sovcnt tornés, Monjoie le Karlon haut escriés, Et sovent et menu grans cos ferés. Par che serés cremus et redoutés; Autretel fist vos pères que chi veés.

3o5

« «

«

Ne Ne Ne

«

C'on

a «

3 10

che dit Aiols,

Sire, »

«

3

1

a

ja i

mon

Ch'arés

!

»

che dist

ne lasquetés.

mon,

» dist

Elie[s], «

Aiols,

«

vos

soies vos tous raseurés

«

Se Dieus

me maine

«

X

es ber

les rares,

:

en France a saveté Loeys puisse parler, Ançois que vos voies (tout) cest an passer, Les vos voil toutes rendre et aquiter. »

Que

Quant

al roi

Elies Tentent, liés fu

li

ber.

«

Or en irés en Franche, Aiols, fiex gens; commanc a Dieu omnipotent Qui fist et mer et ciel et tere et vent,

«

Qui de mort vos deffenge

«

Biaus

«

«

Je vos

et

fieus, or soies sages et

de torment

!

de cler sens

«

Et

«

De Dieu (s) de sainte gloire, fiex, te deffenc, La ou(ques) tu le saras en ton vivent, Ne pren a mavais home acointement

«

33o

linage n'iert reprové

truisse boisdie

De chou

«

325

aé,

«

«

32o

mon

couardie en

ferai

molt par Bien sai qu'encore arai mes iretés Par mon enfant Aiol(s) c'ai engenré.

5

:

félonie, traison porpenser,

— E dieus «

vérités

« c'est

Bien conoi que c'est voir que dit avés. Or vous plevi ge bien ma loiauté(s),

«

«

« «

se retenés bien castiement.

:

Tost en aroies honte, mien ensient. Un neveu ai en France qu'es[t] tes parens, Il est fiex ma seror dame Hersent

3og Vers visiblement altéré

:

3io ne sera rep.

!

(b)


AIOL «

335

340

« Si

guerroie

Tout chou

«

Que

«

Biaus Se

il

« «

355

mon

tere,

:

est dolent

casemcnt.

premièrement;

ficus, aies a lui

ja,

mien

che dist Aiols,

»

ensient.

« c'est

por noiant

:

mon oncle u France apent, De lui terai me tere, mon casement; Je ne querrai ja autre en mon vivent Ains

irai a

Jusques j'orai de lui le covenent, Car chou est li plus riches de mes parens.

Quant

35o

cors gcnt,

u France apent pour moi, dont

me

ne vos fauroit

a II

«

taut

le

vos conissoit par nesun sens

— Sire, «

le roi fait il

me

il

«

I I

non Gilcbers o

[a]

«

«

345

S'a

l'entendi Elies, molt fu joians

molt m'enmervel u tu chou prens,

«

Biaus

«

Dont te vient

fiex,

— Lasse!

»

»

:

cis

mémoires

et chis

che dist Avisse o

grans sens.

le cors gent,

que ne me

«

Certes c'est grant mervelle

«

Li ceurs que

«

Quant

«

Qu'il nen a chieres armes

«

Ja ne venra en tere n[e] entre gent

«

Qu'il ne soit escarnis molt laidement.

j'ai el

or s'en va

fent

(

c

)

ventre tout esianment,

mes

enfes

povrement garniment

si

et

:

— Dame, « «

36o

«

«

365

» che dist Elies, « c'est por nient, Encore en ares joie, mien ensient Anuit songai .1. songe molt avenent Dont li ceurs me va molt esbaudissant. La u Aiols aloit, vos fiex li frans, :

«

Li bos

«

Aloient contre lui tout aclinant

«

Ors,

«

Devant

«

A

«

Et Aiols

gaudines,

grans

les forés ;

lion(s) et lupart, sengler, serpent,

lui se coucoient

en chemin grant

;

lor langues aloient ses pies léchant,

-

et les

356 csgarnis 367 al mains

362

les

li

prendoit as mains devant,

forians cf. 397

— 364

serpens

— 365

grans


1

2

AIOL

370

375

3 80

«

Ses ploncoit en un[e] aiguë et lee et grant;

« «

Tout li oisel de France, mes iex v[o]iant, Venoient contre lui a piet esrant

«

Que

«

Aiols lor rendoit plumes de maintenant,

a

En peu

« «

Dont revenoit [uns] aigle[s] fors et poissans Qui les autres oiseus va justichant

«

A lui

se

«

compaingoient .11. ostoir blanc, S'aloient en Espainge leus maintenant,

«

Tout

droit a

«

Li

«

Aloient contre lui tout aclinant

«

La conquist une ymaige Aiols li frans, Nus hon ne vit plus bêle en son vivant, Qu'il amena en France le cemin grant

«

«

;

mur

grant

la chité

:

avant

la

;

:

m'esvellai del songe, n'en sai avant.

Sire, » dist

« J'ai

Moysès,

clers sachans,

li

[uns] boins qui vous vient

hermites esté .xxxvi. ans

aprochant

si

:

covenant

«

Si sai d'astrenomie le

«

Je vos dirai del songe par avenant,

que

;

ne tant ne quant,

[jou] n'i faurai

«

Si

a

La u Aiols

«

Li gaus

«

Qui contre lui aloient tout enclinant, Che sera un[s] roiaumes plenier[s] et grans Qui sous Aiol sera tous apendans

« «

«

aloit,

et les

vos

fiex

gaudines,

li

frans,

les forés

grans

;

« Si

.1.

de

:

« C'est

38i

Pampelune

la chité

Dont

a

400

de

a

«

395

joians.

fist lié[s] et

«

«

390

d'eure les

;

Al moustier Sainte Crois [s'en] vi(e)nt esrant. Prestre, moigne, canoine [et] clerc lissant L'ymage baptisierent de maintenant (d) Ençainte me sambla veraiement, Puis vi de li issir .11. colons blans.

«

385

n'avoient eles ne tant ne quant

il

avéra corone

Ors, lion

ym.

el cief

portans.

et [lupart], saingler,

384-5 intervertis

(et)

serpent

397 Les g.— 402 serpens

:


AIOL

4o5

Qui devant Et vos

«

Che seront Sarrasin, Turc et Persant Qui por lui querront Dieu omnipotent Et prendront baptestire veraiement.

«

Tout li oisel de France petit et grant Qui contre lui venoient a pié esrant

«

Que

1

«

n avoient eles ne tant ne quant, Aiols lor donoit plumes de maintenant,

«

En

il

peu d'eure

« «

Par Aiol

seront chevalier et boin sergant

:

raront delivrement.

«

Ce

Que prendront compaingie

«

S'en iront en Espaigne tout droitement,

«

«

Dessi a Panpelune le chité grant. L'ymage que veistes, frans dus vaillans, Che ert une pucele molt avenant

«

Aiols l'ara a feme, vos fiex

senefient, sire,

li

ostoir blanc

a vostre enfant

:

«

Ele

«

Qui d'Espaigne

si

ert ençainte

songes

de

«

Si

Encore seront

«

Cascun[s] ara corone

li

!

»

.11.

frans

li

enfans

est voirs, (il)

roi

qui pas ne ment, li

doi enfant,

el cief

che dist Elies,

portans. «

père poissant,

« «

Je ne querroie vivre plus en avant. Sire, » dist

Moysès,

li

clers sachans,

«

Ne

«

Vos estes jovenes non, mien ensiant, Vous n'avés encor mie .xxxvi. ans Tout chou pores veir et plus avant.

« «

428 portant

(/.

;

Dame sainte Marie, qui vivra tant, Que jou aie tel joie de mon enfant?

«

:

feront tout leur talent.

«

— 435

les

«

— E Dieus 43o

les fist liés et joians,

Che De la tere de France la de devant Qui perdu ont lor tere, lor casement

«

425

en l'aiguë grant,

«

«

420

tieus les plongoit

«

«

41 5

lui aloient

3

lecemin grant

« «

«

410

1

vos [en] aies pas esmervellant

;

:

99)


14

AIOL

XI

« Sire,

440

dist

»

Moysès,

li

Je vos ai dit del songe

«

sains hermites,

la profesie;

Que chou que il tesmoigne tout senefie Encore ert vos fiex rois, n'i faura mie. » Aiol son fil baisa li france Avisse Et les iex et la bouche et la poitrine, Et trestout en plourant li prist a dire « Or en irés en Franche, fieus gentiex sire, « Je vous commanc a Dieu le fil Marie «

:

«

:

445

«

Qui

«

Qu'il deffenge vo cors de vilenie.

«

Volentiers

«

Je

«

«

Por amor de l'aiant c'o toi trovai; Or te lairai veir s'onques t'amai Quant jou estoi[e] jovenes, .1. brief portai

«

Ne

«

Li non de Jhesu Crist

— Filleul,

XII 45 o

«

455

446

fiex

bien et :

« je te lairai.

te levai

;

si t'apelai

:

fu onques nus mieudres ne n'en jamais,

«

Dameldieu[s]

— Filleul, Moysès

le

bien

« très

vos mire quant

» dist li

le sai,

foi[e]s esgardei l'ai

hermites,

prist le brief, se

sor le destre espaule li

sont tout vrai.

i

che dist Aiols,

Car par mai[n]tes

Aiols

XIV

hermites,

li

mis non Aiol

te

Sire, »

De

469

dist

te fis(t)

«

XIII

465

»

a establie

:

— 460

le chiel et la tere

li

li

donrai.

« jel te

dona

(b)

;

je Tarai. »

;

saila.

fiex Elie se regarda,

Ançois qu'il [Fjait ploie si l'esgarda, Bien et cortoisement se desresna :

«

E

«

Makaire[s] de Losane

«

Se

«

Mes honors

Dieus!

il

m'atent a cop,

— Filluel, — 463

che dist

»

le r.

et

mes

» dist li

464

le

li

le

enfes, le

«

quel brief chi a!

comperra

chief perdra

teres

me

!

rendera

hermites,

regarda

;

«

!

tu as le brief;


AIOL « Il

«

— II

Sire,

che dist Aiols,

»

Al fort roi Loeys pour acointier. Bien savés que valès ne escuier[s]

Ne

«

Sire,

doit aporter

armes s'en

«

Quant

Que ne

chevalier[s]

«

:

!

venrai al roi qui Franche tient

je

soie entrepris

Elies,

por escuier.

molt en fu

»

liés

:

Biaus fiex, molt estes sages et afaitiés Les armes ares vos molt volentiers. »

«

»

ga[ajignier,

por amor Dieu m'aparelliés

«

:

:

Vous m'envoies en France por

«

5

n'iert.

gardés ert bien.

«

Quant Tentendi 485

«

apela son père par amistié

«

«

480

ne fu onques mieudres ne jamais

Tant con Taras sor toi ne doute rien Fus ne te peut ardoir n'eiwe noier.

«

475

I

:

Isnelement le fist aparellier El dos li ont vestu Tauberc doublier, Et Avisse li lâche l'elme ens el cief :

;

Puis Tapela Elies par amistiés,

490

1

vaudra ja çaindre le branc d achier Et doner la colee, s'ert chevalier[s].

Qu'il

XV

«

li

Or en

irés

fiex, » dist

Servir roi Loeys nostre enperere.

«

Jhesu[s] vos

«

Dont

495

li

«

Qui

«

Ne

l'i

saudee 1

(et)

l(i)

ame

(c)

savee.

»

» Dex li saveres, mer betee,

che dist Aiols,

«

Qui

«

Garisse

«

Molt par fist grant pichié cil vostre frère Qui si vous a de France escaitivee. Mais se [je] puis venir en la contrée

« «

le p.

laist faire tele

mère,

regardera parens ne frère.

— Dame, 5oo

i

cors soit garis,

li

Por Dieu n'obliés mie vostre chier père chi remaint (mait) malades en tel contrée

«

473

en France,

«

fist et ciel et

moi

— 47g sest

ch.

et

tere et

vos

et

mon

498 parent

chier père!

:


l6

AIOL

5o5

«

A

a

Tant

«

Enfressi c'a

«

Vos quic avoir vo

bataille furnie fer[r]ai

i

ne ajoustee,

de puin

.r.

ma

an,

de l'espee,

et

douce mère,

tere si aquitee,

Qu'encore en esterés dame clamée. « Or en irai huimais, (car) l'aube est crevée. Il est venus al lit u gist ses pères, Et Elies l'apele, çaint li l'espee «

5io

Qui tant estoit tranchant et longe Moysès li hermites l'ot aportee, 5

1

Qui

5

.xv.

et lee

»

:

ans tous entiers l'avoit gardée,

Sovent l'avoit forbie et ressuee Qu'el ne fu enrunjie ne tre(s)salee; Et Elies li a al flanc seree;

Mais 5

20

la

une

colee

«

Biaus

Te doinst pris et barnage Armes as tu molt boines,

« «

fiex, »

che dist

li

:

dus,

«

Dex

[et]

!

molt m'agrée.

La bronge c'as vestue est si seree Onques por caup de lance ne fu fausee; Li elmes dont avés

«

«

La

«

Qu'il n'a nule millor en .vu. contrées.

«

Se Dex vos done avoir

«

Por Dieu

«

Qui

«

Si

vostre qu'avés çainte est

n'obliés

chi remaint

si

mie

et

si

;

tempree

grant saudee,

[la]

vostre

mère

seule et esgaree.

Li hermites s'en torne sans demoree

En

sa capele en entre qui est sacrée, Les armes Dameldieu a recovrees, Si a l'enfant Aiol messe chantée Aiols trestout armés Ta escoutee :

;

517 Quil

saveres

li

longe durée

le teste armée m'a gari de mort en grant mellee: Ains ne fu enbarés por caup d'espee

«

535

fil

«

«

53o

:

dona son

Si en

525

rompue et renoee. paume amont levée

resne ert

Elies a la

» :

(d)


ATOL

540

17

En Marchegai monta quant

fu finee,

Et pcndi a son col sa targe lee, Et prist se grosse lanche viese enfumée

A

Dameldieu commande

La 545

et

:

père et mère.

ot al départir tel doulousee,

Por l'enfant est la dame .111. fois pasmee. Et Aiols s'en torna sans demoree, Et trespasse les bos et les contrées, Les puis et les montaignes et les valees ;

Or 55o

ira

Dont

reconquere l'onor son père

mère

sa

est a tort escaitivee

Jamais n'avra repos

554

s'ert

:

aquitee

Et si l'avra en Franche ains ramenée Mais il l'ara ançois molt dessiree Et si Tara ançois chier comperee.

XVI

Des or

En un De Ne

va Aiols,

s'en

s'a pris

bos en entra grant

congié.

et plenier;

lieues plenieres n'avoit plaisié,

.v.

vile,

Dameldieu reclama «

Dameldieus,

«

Qui

«

Tu me

570

la

mer

le vrai del ciel

100)

;

:

sire pères, voir[s] droituriers,

et le

mont

as a jugier,

«

mort et d'encombrier; .Tai men père malade el bos laisié, Peu m'a apris d'estor et ensaignié

«

Se

«

Quant

«

Molt

«

Quant

«

565

(/.

ne recet por herbergier

For[s] seul a l'ermitage c'avoit laisié

56o

;

garis de

:

« Il

je fuirai

por

l'un[s]

l'ai il

hom

s'il

me

requier[t]?

ne connoist l'autre

et il

vient,

li

oi conter des chevaliers,

sont bien armé sor les destriers,

brocent lor cevax qui molt vont bien

;

«

Cascun[s] al miex qu'il peut l'autre requiert;

«

Grans cos

s'en vont

doner sans atargier,

D48 moitaignes 554 Miniature avec cette rubrique : Ch'est com Aiols a pris congiet a père et a mère et al saint hermite et s'en va vers Franche.

chi ensi


ô

AIOL

575

«

Qui ne

«

S

«

Il

1

ciet

ne ne verse

jetent lor

si

«

Puis traient

«

Mervelleus cos se donent parmi

80

:

pies,

espees as brans cTachier; les chiés.

1

Dameldieu, sire père, je n en sai riens, « Ne onques ne vi jouste de chevaliers « Ne cenbel ahastir ne commenchier. » Dont broche Marchegai son boin destrier. Et Marchegai li saut .xnii. pies » ce dist Aiols, « or l'a je chier « E Dieus « Jamais jor de ma(i) vie nel quier cangier. «

5

sont irié

tronchons jus a lor les

bien,

cil le fait

ne brisent lor lances

il

:

!

584

XVII

Des or

Le

s'en

molt esmaris

Dameldieu reclama de paradis

590

595

Glorieus,

«

Et

«

Tu me

«

Aine ne

» fet il, « [père],

le ciel et le terre as

garis de

mort

;

:

me

qui

fessis,

a baillir,

et

de

péril.

vi chevalier autre ferir,

«

Ne

«

Ja Dameldieu ne plache qui

a

Que

«

S'aie

« Issi

cenbel commenchier ne maintenir. le

mont

fist

puisse entrer en France le Loeys

veu

devant mi

joster par

c'aucune cose en aie appris.

»

E Dieus si ne fist il, che m'est avis, Ne fuissent les proiere[s] q'Avisse fist !

La 600

soie vaillant

mère

al cors gentil,

Et Elie ses pères en proie aussi Jhesu de sainte gloire qui ne menti, Senpre fust retenus u mors u pris, Q'a Pissue del bos ens

Ot 6o5

.1111.

el

chemin

chevaliers tout Sarrasin[s],

Et vien[en]t de saudee, molt ont conquis, Assés portent avoir

58o abastir

»

va Aiols, Tenfes gentis,

sentier par le bos

a

:

598

et vair et gris,

la pr. qauissi

(b)


AIOL

Et argent

De

Mibrien furent

l'ost roi

Torné de Pampelune, 610

19

boin or

et denier[s] et

Et cherkent

fin.

parti,

riche chit,

le

les fourier[s] et les lairis,

Et furent dessendu en droit midi

Por

En

lors cors aaisier et refroidir

:

l'ombre se couchierent d'un ramé pin;

Lor escuier bohordent sor

lor roncin[s],

61 5

Les escus lor signor a lor caus mis

620

Por eus esbanoier par le lairis. L'uns s'eslaisse vers l'autre, sel vait ferir, Toute plaine sa lance jus l'abati, Et cil resaut en pies, monte el roncin. Aiols les regarda qui del bos vint Volentiers et de gré, et

s'en rist,

si

Et jure Dameldieu qui ne menti Sil l'atendent a cop qu'il fera si. Il broche Marchegai sor coi il sist

625

Li cevals

:

le senti, si tressailli,

Des espérons a or tous en frémi, Car molt avoit grant pieche [que] nés Fors al premier eslais que el bos fist; Il est

senti

issus del bos, vint el lairis,

(c)

cemin.

63o

Galopant vait vers aus

tou[t] le

Li escuyer l'esgardent,

si

635

L'uns s'eslaisse vers l'autre tous aati[s], Grant cop li vait doner sor l'escu bis Mais tant est fors et durs ne Ta maumis Que il n'avoit milleur en nul pais

Font

coisi,

:

:

Sa lanche pechoia, n'a plus conquis. Aiols fu chevaliers preus et gentis

Bien s'afkhe el destrier, Le glouton regarda, sel

640

De

l'escu

li

Grant cop

percha tain

li

a doné en

Le fer Toute plaine

de son espiel

el

sa lanche

:

n'est pas guencis; fiert aussi.

et vernis,

mi cors

le pis; li

mort

mist, l'abati.


20

AIOL

645

Encore estoit Aiols si enfantis Ne li quida mal faire, se li a dit « Remontés tost, vallet, sor vo ronci « Demain vos tenés miex se estes ci :

— Cuivers, che — N'en puis nient,

dist

»

65o

« « a

655

Aiols,

U

«

Sire Dieus, boine estrine,

plus grant

s(e)' il

se Dieu[s] m'ait

ti

peut adevenir.

se

»

Aiols a

ce

Desor gent chrestiane ne quir

:

Mais tu

Or

XVIII

Et

li

le

»

che dist

Que

lor

uns

autres,

li

li

Aiols,

lié[s]

enfes en

mi

si estoit il,

ce

»

en devint. le

pré,

escuier sont molt iré

compains

gist

mors en

.1.

fossé.

s'en vient vers Aiol tous [a]irés;

a brandie l'anste al fer quarré,

Vait

Tant

ferir

en l'escu vies enfumé

estoit fors et

:

durs n'est pas

Aiols fu chevaliers preus

et

troés.

menbrés

!

En mi le pis li ra tel caup doné Que très par mi le cors li fist passer

671 qui

:

Bien s'afiche el destrier, n'est pas versés, Et cui Dieus veut aidier il est savés Le glouton esgarda, si fist autel,

La boine lance toute al fer quaré, Que mort Fa abatu en mi le pré.

Comme

!

ferir.

comperas, par Apolin!

fu Aiols .111.

L(i)' Il

675

dit.

«

te

!

!

Chou est li premier[s] lion c'onques feri. Or m'est il bien avis je Tai ochi[s] Or doinst Dex que che soit .r. Sarrasins

ce

Quant Tentendi

670

tu Tas oci[s]!

« »

Ansi quidai juer con tu fesis. Puis que cestui ai mort, or garde Encor(e) sara je bien tel cop ferir

— Cuivers,

665

autres,

«

ce

660

li

« dist

:

!

li

doi le virent,

si

sont

iré,

(d)


2

AIOL

1

Isnelement fuiant s'en sont torné, si ont crié

Vinrent as Sarrasins,

680

« « «

«

:

Li

685

:

Por Mahomet, signor, car secoures. Chi traverse .1. vallès par mi che pré, Nos compaingons a mors et afolé[s] Des armes que il porte sanble maufé. paien l'oent,

.1111.

en

II saillirent

pies,

sont iré

si

sont levé,

si

Et vinrent as chevaus,

Et prendent Et saisirent Vers

690

le

les

les

»

;

sont monté,

si

escus a or bendé, lances as fers quaré[s]

:

dansel s'eslaisent tout abrivé.

Et Diex garisse Aiol par sa bonté Qu'il ne soit mors ne pris ne afolé[s] S'or ne se peut deffendre par sa bonté !

Ja Taveront ochis

694

XIX

700

et afolé,

Car parent ne cousin

Or

fu Aiols

li

n'i ot

mené.

mi

enfes en

le pre[e]

ramee; Monté sont es chevaus de lor contrée, Mais n'orent que .11. targes a or bendees; Surent .11. groses lances longes, ferees, Et les autres estoient el camp remeses

Et

li

As

escuiers qui erent en

.1111.

paien

lés le

mi

la pree.

(/.

1

Et li paien chevaucent, n i aresterent Vers le dansel s'eslaissent grant alenee

;

L'un[s] des paiens

705

crie

:

«

Fieus a putain, garçon,

«

Se

«

Mon

le

me

«

traies l'espee,

escuier as mort, s^stoit

Dieu qui

«

Se tu nen es plus durs que

Tu

Il

mes

est saveres

«

comperas anqui

li

ôSi

vallet

:

frère.

:

autre ère

ceste criée. »

broche Marchegai sans demoree;

678 Ilnelement

:

Traitre, leres,

bailliés tost se ele est clere

Aiol[s] a juré

710

li

»

10

1)


22

71 5

AIOL

Li paien[s] li trestorne derandonee, Grans cos se vont doner es targes lees. Li Turs brise sa lance de neuf fere[e], Mais li Aiol se tient qu est enfumée 1

Que

la targe

a frainte et troee

li

Et la bronge del dos li est fausee; Par mi outre le cors li est passée

720

La lanche

a tout le fer ensangle[n]tee

Que mort

l'a

A haute

725

abatu en mi

le pree.

Diex saut mon père vieuses armes bien ai gardées.

voix escrie

:

«

«

Toutes

«

Fiex a putain, paien, avés soudée;

ses

«

Pire est vo neve lance de Tenfumee.

«

Qui me donroit des neuves une

«

Ne

donroie

Puis a

le

caree,

moie, car molt m'agrée.

la

«

mon

Garissiés hui

Et va

Que

ferir

.1.

la targe

mi trouée

a par

li

;

treu de la targe en est remese,

li

est sa

lanche droit escapee

la

main,

Si vait ferir le

Que

mi

paien[s] s'enfuit par

Aiols gete

la teste

li

la

:

pree

:

enfumée.

(b)

l'espee,

si trait

Turc une colee du bu sevrée.

a

Li quars s'en va fuiant de randonee,

Et quant

le voit

li

Si aquelli celui par

Qui 745

ber,

mi

ne

li

agrée.

Testree

enfumée venus sans demoree Hautement li escrie « Amis, biaus trainoit la lance viese

Après

lui est

722 mont bien

;

;

:

721 deix

»

doutée;

(s)

Si traine la lance viese

740

l'a

Ens Et

!

autre qui s'apresteve

A Aiol el

père,

cors, v[e]rais saveres

Li Sarrasins trestorne qui

735

»

grosse lance tost recovree,

Contremont vers le ciel si l'a levée. « Dameldieu, » dist il, « sire, [glorieus] 73o

!

g.

725

.1.

car.

frère,


AIOL

Car me rendes ma lance, s'il vos agrée. N'en voil nule de vos neve(s) planée, Car la moie est plus roide et enferee. .1111. sous vous donrai de ma contrée: Par foi, ceus me carga Paumer mes pères.

« « «

75o

23

« «

»

Li paiens Pentendi qui se desree, regarde

trestorne la

la

A espérons

755

lanche qu^il) a trainee;

Il Il

Et Aiols a

main, jus

s'enfuit par

l'a jetée;

mi

la pree,

se lance tost recovree;

Contremont vers le ciel si l'a levée « Dameldieu, » dist il, « sire, glorieus « Or a jou bien veu jouste membree « Ahi c'or nel savés, Elies pères, :

père,

:

760

765

770

!

«

Que

«

Dieus

si lie

en

fuisiés,

«

Je ne sai qui

cil

sont, de quel contrée.

grant bataille chi afinee!

j'ai si !

me

«

Dameldieu[s]

«

Se

«

Ne

«

Ains

«

Dont ma mère

Avise mère

confonge,

li

!

voir[s] saveres,

de lor avoir en porc desree.

ja

sui pas

marcheans qu'aie borsee,

m en

vois reconquerre l'onhor

1

mon

père,

est a tort escaitivee. »

Il entra en sa voie grant et feree Et trespasse les mons et les valees.

Adonc

fu

il

molt prèle) s de la vespree; Dieu le v(e)rai savere

Aiol[s] reclaime

Que Il

775

boin ostel

trova

li

ostel

.1.

doinst

nostre père.

li

en selve clere

De sain[s] moines a de Qui por l'amor de Dieu i

(c)

:

sa contrée

bien Tostelerent

:

Pain et vin a l'enfant por Dieu donerent; Marchegai son destrier li establerent, Très en mi le maison li assenèrent,

780

De

E 774

el s.

l'avaine et del feure se

Dieus

!

si

777 dex

ber

le fissent

li !

don[e]rent

:

cose est provee.


AIOL

24 avoit

Il

785

.vi.

larons en la contrée

Sovent

les assailloi[en]t as

Ançois

la

:

ajornees;

mienuit laiens entrèrent,

Les moignes de laiens enkenbelerent,

Lor escrin Les

et lor arces

tous deffremerent,

livres et les dras tous

en jetèrent

Et trestout l'autre avoir qu'il i troverent, Et de sor Marchegai trestout torserent Aiols dort d'autre part; ne l[e] troverent. ;

790

XX

Li laron ont

Et

Les escrins

Les

795

les

moine[s] enkenbelés

les serjans loiés et

encombrés

et les arces

;

ont deffremés,

livres et les dras ont fors jetés,

Et desor Marchegai trestous torses. Aiols en une cambre d'autre part ert La se dormoit li enfes qui mot ne set.

:

1

Celui n ont

li

laron mie trové

Signor, n'est pas mençoinge,

800

Cil cui Diex veut aidier

Aiols est esvelliés, vit

il

:

c'est vérité;

est trovés.

le clarté,

Car li laron avoient fu alumé Les sergans ont loiés et encombré[s] Si a veu les moines enkenbelés, Les escrins et les arces vit deffremés; Si en a son ceval veu mener Or ne demandés mie s'il fut irés; Dameldieu reclama de majesté ;

8o5

:

:

:

ce

810

«

« «

Dame sainte Marie, or secoures Se mon ceval enmainent mal ai esré. :

Jamais en douche Franche ne quir entrer Ne ne rendrai mon père ses iretés. »

Il sailli fors

del

lit, si

est levés

Près estoitde ses armes, 81 5

782 .vu.

II

1.

;

si s'est

armés

a l'auberc vestu, Féline fremé,

— 795

trestout

800 qui

:

(d)


25

A10L

Et a çainte

l'espee a

820

les

Il

saut fors

A

sa vois

qu

«

crié,

Signor, estes

«

:

«

Cel ceval,

«

Vos

n'i

«

Mes

pères le nori quil

«

J'en avérai soufraite sel

s'il

vos plaist,

li

maistres

«

Nous vos

Ensamble avoec

«

Matines

le set

me «

:

tolés. »

Avant venés

il

Puis a

que merchi ne pot

ot

par grant

les desfia

:

trover,

fierté

son

:

lés.

Si vait ferir le maistre qu'il ot parler

par mi

le cief l'a

teste del

Puis rêva

85o

;

canterés. »

[si]

traite l'espee qu'iert a

Amont Que la

845

!

:

moines demo[re]rés

ces

complie

:

m'a doné;

ferons corone al desevrer

et

:

l'entendi Aiol[s], molt fu irés.

De Dieu

840

!

renderés

Dex

or en droit tondus et rés

«

Quant Quant

me

avés nul droit, car

« Si serés

835

haute lor a

ot

il

Por qu'avés vos ces moines e[n]kenbelés Et ces serjans loics et encombrés ?

Et respondi

83o

1

Si lors dist fièrement «

825

son costé,

enarmes al pis seré. de la cambre a le clarté,

L'escu par

ferir

bu

li

fait

Tautre

;

:

encontre voler

;

coupé,

si l'a

Et escrie « Montjoie » par grant fierté. « Fiex a putain, larons, n'i du[re]rés. :

!

«

Chou

«

Qui

«

Mais

«

Comment chevaliers autre doit encôntrer

a

Et en

est

Aiols

li

enfes c'avés trové,

fu noris el bos, qui rien ne set il

vaura aprendre tout

ruiste bataille

armes

porter.

«

Tout

«

Ja devant cheste espee ne garirés,

«

Ains en serés tout mort et afiné(s). Car mes pères me dist al desevrer

«

842 enfen

estes

— 849 tous

mort

mors

et pris se

:

chest(i) esté

m'atendés,

(/.

102)


20

AIOL «

Que

a

Et tout chou

XXI

qu'il

escria as .un.

Del pendre u de l'ardoir

«

«

Aiol

:

mes

ert

plaisirs. »

l'ont requis

Puis

s'escrie

del bu Monjoie

partir.

li tist :

«

!

par grant air,

»

Fiex a putain, laron, tout Aiol[s] ot des larons les

la teste li fist del

bu

estes pris

!

»

tués,

.111.

quart par grant

Il referi le

Que

» :

des larons qu'il consui

la teste

XXII

»

leva Pesai desor son vis,

s]

fiert .1.

Que «

.

pris!

Nos compaignons avés mors et ochis; Vous le comperés chier ains l'esclarcir.

Et

864

:

jou trovéïs)

Fel Dieu menti,

«

:

Grans maçues avoient, bien

860

chités

ochis

.11.

Rendes vos

:

Li laron respondirent «

.x.

me dist ai

Aiols ot des larons les 11

855

n'avoit millor en

il

fierté (s)

voler.

Li dui tout en fuiant s'en sont torné,

Et Aiols

870

les

A

fierté.

l'abie revient tout le (cemin) feré,

Puis desloia

Hautement 875

encauche par grant

S'en a l'un retenu, l'autre tué.

«

A

«

Car tout

Et

les

moines par

escria

:

a

brance d'un caine

le

issi

cil si fissent

[grant] bonté.

Cestui prendés, si le

pendes,

on laron mener. » sempre sans demorer.

doit

La commencha justiche Aiol[s] li ber; Puis le maintient il bien tout son aé. Huimais pores oir la vérité 880

Com

il

rendra sen père son

Car par grant traison en

La

nuit

i

sejorna jusc'au jor cler

Congiet a pris as moines, 856 dex menti

ireté,

fu jetés.

85g Grant

— 866

si s'est

refiert

(b) :

armés.


AIOL

monte

Aiol[s]

885

En

XXIII

890

el ceval, s'en est

son maistre cemin en

Des or

s'en

Et trespasse

Et

27

va Aiol[s] lance levée

les

plains et les contrées,

grans desrubans

les

tornés;

est entrés.

et les valee[s]

Venus est a Poitiers a .v. jornees. Che fu par .1. joidi a la vespree: Aiols entra es rues par mi Pestree Sa lance

estoit

molt

Et Li Il

armes mal

fronche des narines,

Que

li

Quant

la

atirees

:

geule bee;

tient le resne estroit seree,

li

Ausi porte

900

lee,

piaus de son col sont descirees.

les

ceval[s] vit les

Aiols

;

enfumée,

torte et

Et ses escus fu vieus, la boucle Et sa resne ronpue et renoec,

8q5

;

[la] teste

en haut levée

que on cache a

cers

la

menée,

bracet le cacent a la ramee.

li

Chevalier

et

borgois l'en esgarderent,

Et dames et puceles es tors montèrent, Et dist li un[s] a Tautre « Voies, compère, « Par la foi que vou[s] doi, qui est chis leres :

905

«

Ces armes que

«

Mais molt par a

«

Et bien resamble

XXIV 910

Des or

Quant

E

vous

D'un

porte a

il

le

chiere

fiex

il

enblees,

»

s'en va Aiol[s] molt irascu[s]

tout le vont gabant, grant et .1.

lecheor corant venu

menu.

:

celier ist tous ivres, qu'il ot beu,

Et ot jué as

91 5

bêle et clere,

[et]

de france mère.

deis, s'ot tout perdu Corant vint a Aiol, si l'arestut, Par le frain le sacha par grant vertu. «

Maistre,

890 vcrprec

» dist

;

li

lechieres,

«

estes venu[s]?

?


28

AIOL

920

«

Qu'avés tant demoré

«

Mi compaignon

«

Gis chevaus est moult maigres

anqui

« Il estera

boin eur

al

? (

al

confondu[s]

et

«

Et celé lance roide

Qui vous dona che

«

Lesresnes en sont routes, mais [molt] boin[s]

et cis escu[s].

frain a or batu

le frain le saisi, si

Que

tout son pié

li

?

fu. »

Parestut.

Marchegai le regarde, si nel connut Il hauce le pié destre, si l'a féru, Par desous le braioel ens el vui bu,

925

:

vin beu,

«

Par

C)

vos béent, tout ont perdu.

:

a el cors repu[s]

:

Jostelui rabat mort tout estendu.

93o

«

Cuivers,

«

Que

«

Racatera

Et Et 935

cil

»

gisiés

chou vous

mon

dist Aiols, » a

illeuc

gage

?

vous féru

(il)

car levés sus

sous u plus.

.v.

»

borgois s'en gabent qui l'ont veu,

dist

uns a

li

l'autre

Trai

«

:

en sus

toi

«

Cis est de la taverne trop tost issus

«

Che samble

«

Ne peut consentir home que tout ne E Dex com a loer fait cis escus

«

!

des cevaus

Artu

le roi

!

!

;

:

tut.

!

Che resamble des armes dant Esau Qui vesqui par eage .c. ans u plus. Quant Tentendi Aiols, dolans en fu,

«

940

«

Parfondement reclaime

XXV 945

le roi

»

Jesu.

Des or s'en va Aiol[s] par le marchié, Lui ne chaut s'est occis li pautoniers, Car molt l'avoit gabé et laidengié Molt le vont porsivant trestout a pié ;

Et serjant

et

borgois et escuier

Et dames et puceles et ces molliers Ains mais n'entra tel joie dedens Poitiers. ;

g5o y38

fait

Et a

1.

dist

li

uns a

l'autre

:

«

Cousin, voies

:

?


AIOL

Tout avons de novel

«

Car chi nous est venus un [s] chevaliers Qui samble del parage dant Audengier.

«

Li borgois sont félon

955

960

Molt

reprovier

[ijcel destrier ?

li

qui vous aprist a cevauchier.

Bien

« «

Vous vengerés Fouré quant tans en De la cose a nos moines aies pitié

«

Ne

[i]ert.

;

vous caut aparmain,

[si] le laisiés

:

prieront pour vos en lor sautiers,

Quant il canteront [messe] en lor moustier De rober ordené c'est grans pichiés. Faites nous un eslais par che marchié.

«

Li chien de ceste vile s'en sont gagié

«

Qu'il mengeront

«

Chiés Pieron

«

Se

« Il

li

donés

le

.v.

le car

de

sous de vos deniers

vous aprend[e]ra quir a

Vos viverés molt bien de

«

On

Bel

et

taillicr;

cest mestier

m

l'entendi, si

:

»

irié(r)s.

cortoisement lor respondié

che dist

;

:

ne doit avoir honte de gaingier.

Quant Aiols

:

enfes, « car vos targiés

«

Signor,

«

Dameldieus vos pardoinst tous vo[s]

«

Aies a vos osteus,

«

Ja ne

«

Caitis sui d'autre tere, nel quier noier

«

Qui qui me tiegne a

me

Alquant

XXVI

»

li

si

tieng [jou]

me

soit

S'estoit

gui[n]lechier

vi(e)l, je

me

siel

jovenes

en autre

:

!

s'est vérités,

home de mère et fors et

né(s),

adurés,

terre escaitivés

:

;

tieng chier. »

s'en retornerent qu'en ont pitié.

n'en a sous

Tant

piciés

laisiés,

mie a

Signor, ja savés vous, Il

:

cel destrier.

sue[u]r vos herbergiés

«

963 grant

(d)

:

«

ait

»

:

u menrés

«

980

malvoisie

lait dit et

«

975

et

aront

«

970

regaig[n]ié,

« Dites, sire,

« Il

965

29

«


30

AIOL

985

Qu'il fust povre de dras

Que ne

et

desnués,

molt gabés,

soit laidengiés et

Et qu'il ne soit tenus en grant vieuté(s); Ausi fu en Poitiers Aiol[sJ li ber(s),

Que 990

«

Furent

«

Fu

«

«

Et Rai[mjberghe vo mère o le vis Iteus armes soloit toudis porter. Car remanés o nous en cest esté

«

A

ce

Vo chevaus

a

:

?

cler?

;

« Si

Et

ju[s] ferés

nous en juerons par

la chité. »

Aiol[s] l'entendi, molt fu irés

blastengier,

ire et

:

ert torchiés et abevrés,

si

fort

marnaient, bien

de hardement

Il li

nos

ceste Pentecouste

II s'oi

A

ces

sire,

Audengier[s] vos pères qui tant fu ber

Quant 1000

(/.

:

nous parlés arme[s] faite[s] en vo resné

Vasal, chevalier,

«

995

trestout le porsievent par la chité

«

home

:

gaber; le savés,

tost enbrassé.

vint en talent et en pensé

Que

ioo5

il traisist del feure sen branc let[r]é, Et qu'il lor courust sus tout abrivé[s],

Quant del consel son père li est menbré, Et del castiement del gaut ramé. Por tant si a son sens ramesuré Bêlement lor respont par humleté « Signor, Dieus le vos mire, laisiés m'ester « Vous faites vilonie que me gabés « Et tort et grant pichié et mavaistés « Aine ne vos mesfis riens en mon aé. :

:

1010

;

:

ioi5

1020

hom, Dex

«

Se

«

Li rois de sainte gloire de majesté

je

suis povres

«

Qui

«

Et del sien

«

Quant Dameldieu[s] vaura,

le ciel et le tere a a

me

a assés,

garder,

pora grant part doner

:

j'arai assés. »

Li auquant s'en tornerent qu'en ont Por chou que bêlement Toent parler. Es vous .1. lecheour tout abevré,

pité;

;

io3)


3i

AIOL

Qui en .r. cclier ert tous enivrés, Et s^stoit de ses dras tous desnués. Par le frain le saisi, si l'a tiré, 1025

io3o

Que

pies ariere le

.1111.

«

Vasal,

» dist

passer.

fist

mon

(b)

moi

lechieres, « a

parlés

«

Anuit herbergerés a

«

Une

«

Trestoute

«

U

«

Li vostre haubers sera au pain portés,

«

De vostre elme arons vin a grant plenté, De vos cauchiers arons poison assés. »

«

de nos mescines le

Se

ostel

:

!

al lit ares,

plus bêle que quesirés,

miex lamés.

toute la plus laide, se

Isnelement en

io35

li

est

avant passés,

ala le frain del cief oster,

li

Atout vers le taverne en est tornés. Quant Ma[rjchegai se sent si délivrés Del frain que de la bouche li ont osté(s), Onques si fais chevaus ne fu trovés:

1040

mestre dire qu'il fu

J'oi le

Après

le

cluinge de l'orelge,

Il

Amont el Que .1111. ioq5

ateriel si

par

Aiols

As io5o

.111.

De son Se

mi

les

li

si est

narines saut

li

sans cler[s].

costes

li

ceval s'abaise

ot tout del

Ta défoulé

a el cors froé.

puin

li

baceler[s],

le frain osté,

Et chief de son ceval Ta refremé io55

che dist Aiols,

«

Vasal,

«

Se vous volés del mien,

«

Certes

io3i hauberc

:

pasmés

retorna tout de son gré,

le

pies de son ceval

Que

hapé,

la teste, sel laist aler

Li glous chei a tere,

Que

si l'a

Ta combré

pies de tere Ta souslevé,

escouse

S(e)'a

faés.

glouton va tous abrivés,

»

je

«

:

car vos levés

si

en

ares.

ne vieng pas por marier.

1039

fait

1047 sanc

»

:


32

AIOL

Adonc

s'en

Borgois

Et

1060

uns a

l'autre tés

la chité,

et bacheler. :

«

Por Dieu

damoiseles

et

et fies]

mescines

«

Furent ces armes faites a vostre guise ? Ains en [tous] nos aés teus ne veismes.

d'ire,

:

»

:

Dex le vos mire Frans hom(e) qui ra[m]prone autre par estouthie

Signor, laisieme ester,

«

«

:

doit sa tere perdre et sa franchise

« Il

«

Laron doivent gaber, gent

«

Cil qui sont engenré par iresie.

Li auquant s'en tornerent,

1075

(c)

:

Vasal, parlés a nous, chevalier sire

Aiols lor repondi grant cortoisie

070

:

:

estre voir qu'il est faés. »

«

«

1

veés

!

chevaus ne fu trovés

Des or chevauce Aiols grains et plain[s] Car tout le vont gabant aval la vile, Borgois

io65

li

Onques [mes] Che peut bien

«

«

XXVII

dist

gabent tout par

damoisel

et

Et vienent au glouton,

se

si li

;

triche,

s'il le

»

s'umelient, escrient

Qu'il s'en fâche porter a ses mescines.

Li glous s'en va plaingnant, du ceur sopire,

Et demande le prestre, ne pot plus dire. Et garçon et ribaut tout li escrient « Tu as hapé le frain, si n'en as mie.. » Atant es .1. borgois manant et riche :

1080

:

Cil ot a

non Gautiers de

Senescaus fu

.v.

ans

le

saint Denise

Et por son droit signor Aiol avisse 108 5

Il

XXVIII

«

«

:

resamble miex qu home qui vive. vaura ja parler de grant franchise. 1

II le

«

;

duc Elie

Signor,

» dist li

borgois,

« laissiés

ester:

Cascuns se deveroit bien porpenser Que il n a .1. tout seul en cest(e) resné,

1070 Franc

7

1072 vers altéré.


A10L

1090

Tant

«

« S'ert «

soit et fors et

Qu'il fust povre de dras

« S'il s'ooit

et

si

desnués,

blâmer,

«

Ne

«

100

laidengier et

«

«

«

1

[et] bacheler[s],

Ne fust ja plus honteux et abosmés Courechous et dolans et aires; Vos veés qu'il est enfes et bachelers, N'a pas apris les armes bien a porter, Et si n'a home mort n'autrui navré,

«

1095

jovenes

ore en autre tere escaitivés,

(d)

nule rien tolu n'autrui enblé,

Et vous le laidengiés et ranpronés « Ançois le deusiés o vous mener, « Et por Dieu herbergier et osteler. » Li preudom^e) Tapela par amistés « Damoiseus de boin aire, cha entendes, « Se vous volés ostel, nel me celés « Se vous herbergerai par carité « Por amor mon signor que resamblés, « Le gentil duc Elie qui tant fu ber. « Il fu cachiés de France par poesté « Par le conseil Makaire le deffaé « Vous le resamblés plus que home né; « Por le soie amisté(s) avrés ostel. « Se vos chevaus ne fust si descarné[s], « Miex samblast Marchegai que riens soz Dé « Por l'amor del destrier que j'ai nomé, «

!

:

1

io5

1

1 1

o

1 1 1

5

:

:

« Avra cis de Taverne a grant plenté. Et Aiols respondi comme sénés

»

« Sire, Diex le vos mire qui nous Li preudom Fenmena a son ostel Si a la nuit Aiol bien ostelé(s),

né[s]

:

1

120

E

si fist

Marchegai bien establer;

Trestous

XXIX 1 1

Aiols

o3 lapele

les .1111. pies

li

—1114

li fist

ferer.

hex Elie fu herbergiés;

sor

1 1

22 Trestout

fist :

!


aiol

34

non

L'ostes qui l'herberga ot ii 25

Senescaus fu Elie

Gautiers,

ans entiers

.y.

Et fu de mainte cose bien aaisiés. amena en sen sollier;

Aiol en

i3o

i

Par amor Ta assis lés sa mollier A une ceminee de marbre chier, Joste .1. fu de carbon grant et plenier. Li ostes l'en apele par amistié « Dont estes? de quel tere, biaus amis chiers? :

— Sire, 1 1

35

«

Mes

jou de Gasconge,

«

Ja fu riche[s] d'avoir

«

Mais

«

Et

est

il

si est

140

cilrespondié;

et enforciés

par grant guère tous

de Tavoir

si

;

essiliés

entrepiés

«

Qu'il n'en avoit vaillant

«

Ne mais que

«

Or

«

Si nrfenvoia

.1111.

.1111.

sous qu

nrfa bailliet ces

armes

1

il

deniers,

rrfa cargiés.

et ces[t] destrier

Al

:

en Franche por gaingier,

Loeys pour acointier. Dieus te consaut par sa pitié; « Ançois avrés grant paine que i v(i)engiés. Puis demandèrent l'aiguë, si vont mangier; «

104)

(/.

par malage afebloiés.

« Jel laisai

1

»

père fu grans hon, bien le sachiés,

fort roi

— Amis, 1

145

Issi

comme

en quaresme sont aaisié et vin vie.

»

:

Assés orent poison, pain

XXX 1 1

5o

Quant Li ostes «

55

orent mengié a grant plenté, rapele par amisté

Damoiseus de boin

:

moi

aire, a

parlés.

«

Aler devés en Franche, ce me contés, Al fort roi Loeys por conquester

«

Vos armes sont molt

«

1 1

il

le

:

«

Et vos escus

est vies et

que vos portés enfumés

«

Vos chevaus

est [molt]

maigres

«

«

François sont orgellous desmesuré(s) Et si sont coustum[i]er de lait parler

«

Laidengier vos vauront

laides

;

et

et descarnés;

ranproner.

:


aiol 1

1

160

165

35

qui molt fu ber,

Sire, » che dist Aiols

endurer,

«

[A] soufrir m'estevra

et

«

Et toutes

a escouter,

les parolles

maies

«

Les boines

«

Tant com Jesu

«

Et jou ère d'avoir plus amontés. » che dist li ostes, « molt bel parlés

et les

laisier aler,

plaira de majesté,

— Amis, «

Se vos poés chou

«

Les chemins verés gastes

« Il 1

170

i

:

(b)

:

«

Et trestoutes vos armes que vos portés ? Jamais en douche Franche nen enterés.

«

175

encombrés

Se vo ceval vos tolent, que deverés,

— Sire, 1

et

a des larons a grant plenté

«

«

« «

che dist Aiol[s],

»

« laisiés

ester

:

Teus les vaura avoir et conquester, Nés avra mie tôt a (sa) volenté, Et chier le compera ains le porter Amis, » che dist li ostes, « or m'entendes. Il i a un lion d'antiquité, !

— «

1

180

«

De

«

Tramis

« Il

85

«

Or

A

95

par [grant] chierté

est si

paine

en a

en parfont [i]

.c.

el

bos entré

;

ose hons tout seus aler.

ochiset afolés

:

«

Et Tautre voie a destre celui lairés; Car se il vous encontre n'i garirés, Ne vous ne vo[s] ceval[s] n'i durerés, Que ne soies mengiés et devourés.

«

11

Rome

Le chemin

«

190

le roi est escapés.

fu de

«

«

1

li

a mengiet son maistre et devouré.

«

« Il 1 1

prison

la

— Sire,

»

a senestre, frère, tenés,

che dist Aiol[s],

» laisiés ester,

«

Que

«

Se Dieus garist Tespee que

«

Toute

«

Cil cui

«

Volentiers dormiroie s'estoit vos grés.

Quant

ja

li

par lion n'ere [jou] encombrés,

ma

:

vos vainterés.

faire,

j'ai

au

droite voie vaurai aler

Dex veut garder bien borgois Tentent,

si

lés. :

est gardés.

est levés,

»

:


36

AIOL

Se

son

fait

li

Et Aiols

se

Li borgois 1

200

En

sa

lit

faire

par amisté,

coucha qui lés sa

est lassés.

feme va reposser

cambre perine en

;

est entrés.

Quant il se fu couchiés, si a parlé « Douche seur, bêle amie, cha entendes :

i2o5

«

Se

«

N'eust plus bel enfant en

«

Mais

«

En plus de .xin. lieus li cars li pert Que il a ausi blanche com flors en pré.

1

5

biaus

est

et

gens

;

et clers

;

(c)

.x. chités.

[par] est si povres et desnués.

il

Diemenche arons Pasque, bien

«

Blanches braies vestir

le savés,

toutes gens soi doivent bel atorner,

et endosser Se nous poiemes ore por Dieu penser :

«

Que il eust uns dras De cote et de mantel

«

Che

«

Encor(e) nous poroit estre gueredonné.

li

seroit grant

« «

a son lever, fust afublés,

aumoine(s)

et carités.

a la borgoisse son ceur iré,

a respondu par cruauté.

che dist

« Sire, » «

la

dame,

« laisiés ester.

dont vient ore ités bontés ? Se tu as ton avoir grant amassé, Par ta marcheandise l'as conquesté,

Diables

!

a

Et jou con sage feme l'ai bien gardé. est chou .i. ribaus escaitivés Qui n'ot onques encore en son aé Qui vausist un mantel de neuf foré Je cuic ches garnimens a il enblé

«

Qu'il a ensanble o lui chi aporté,

«

Et che maigre cheval a

« « « «

i23o

il

Que

Se

1225

cis enfes est escaitivés

fust bien vestus et acesmés,

il

Adonc 1220

!

«

«

2

!

«

«

1

:

«

«

1210

Ai

Dieus Voies com

«

Ja

:

Adonc i2o3 cors

a

i23o

li

il

borgois son ceur

traftè

trassé. » iré,

»


AroL

Mais ne vaut a

37

feme point estriver; N'ot cure de tenchier ne de coser sa

:

De 1235

a

si

Tendemain

le laisse ester,

C'Aiols fu revestus

Et de

ses

conreés,

et

povres dras ratapinés.

Rout sont

et

despané, mal

atiré.

Li ostes les regarde, s'en ot pité S'il

De neuf Peust

1240

Neporquant

A

:

eust a se feme consel trové

vestu et conraé(e).

ses

consaus a trespassé

(d)

:

son escrin en vient por desfremer.

Chemise et braie blance en a D'un cainsil délié et aflouré

geté

;

Aiol

1245

le

fil

Elie

De Dieu de

le

Prochainement

Con

va doner.

sainte gloire Ta merchié li

vos pores oir

;

gueredoné

ert

escouter

et

canchon doie finer. Puis ala au mostier por Dieu orrer, Car le serviche Dieu n'ot oblié, Car ses pères li ot bien commandé;

Ançois que

i25o

la

Puis retorna ariere a son

ostel,

Et li preudom fu sages et porpensés Ançois qu'il s'en alast Ta fait disner.

1255

Donc

prist Aiol[s] ses

Et vint a Marchegai, 11

armes, si

est

:

armés,

[si] s'est

montés,

prist congiet a Toste, s'en est tornés

;

Et li borgois fu sages et apensés Sor .1. boin palefroi en est montés, :

1260

Son escu

et sa

lanche

li

a porté,

Des gas et de la vile Ta fors jeté .111.

:

lieues le convoie tout de son gré.

Dont l'apela li ostes par sa bonté « Damoiseus de bon aire, vos en irés « A Dameldé de gloire soit commandés :

1

2b5

1233

;

c.

ne de

t.

1243

tiex

1266 soies


38

AIOL « «

1270

Tes cors et ta proeche et ta bontés Vos en irés molt seus et esgarés,

«

Et molt povre de dras

«

Certes j'en ai

«

Tenés chest anel d'or par

«

Se besoinge vos croist ne povertés Sel poés mètre en gage a vostre ostel.

«

— Sire, 1275

280

»

mon

et

Quant por vo

«

Beneoit[e] soit

«

Qui vous

desnués.

ceur molt adolé:

che dist Aiol[s],

«

carité,

«

bien vous provés,

si minorés Pâme de Dameldé

droit signor

:

aprist a faire tel largeté.

«

Or vous plevi ge bien ma loiauté Que se Jhesu franc home me laist

«

Qui

«

1

!

voille

mon

(/•.

i

trover

serviche rechoivre en gré,

« Chest honor vos ferai gueredoner. » Molt douchement le baisse al desevrer; A Dieu de sainte gloire l'a commandé.

Donc 1285

290

:

« «

Ahi

«

1

s'en torna Aiol[s], Toste remest

E

Dieus » che dist li enfes, « par ta bonté, Al premerain rechet u sui entrés Com il m'est hui ce jor bien encontré(s)

«

!

!

Elies père, c'or nel savés,

!

ma mère

«

Et Avisse

«

Je ne fuisse

«

Qui

En

tout l'or

me

al

gaut ramé(s)

!

par vérités,

si liés

donast d'une chité

son maistre chemin en

!

»

est entré[s],

Jusques a none base a il esté. Aine n'encontra nul home de mère né, 1295

N'ermite ne convers u puist parler.

Par des(o)us

Et puis Il

si

a

.1.

un

haut

tertre

garde devant lui

parmi un

D'autre part une haie en 1

3oo

S'a

veu

Que

le lion

en

est

montés

val adevalé.

.r.

pré,

bois cler,

adevaler

ostes au soir nomé. Chel jor avoit ochis un grant sengler Si

li

avoit

li

en avoit mengiet a grant plenté

:

;

Q 5)


AroL

39

Boivre venoit a l'aiguë, car bien

i3o5

Quant Vers Qu'il

1

3

1

o

coisi Aiol, si s'est tornés

il

lui le

geule baee

comme maufés

mangier

voloit

Jamais plus

fiere beste

Aiols

venir,

le voit

De son

A

le

Qar

et estranler

si l'a

cheval dessent

se redoutoit

de

:

vos ne verés.

douté;

comme

branche d'un caine il

le set.

l'a

sénés,

aresné,

l'afoler,

Et a traite l'espee de son costé Encontre le lion en est aies. A grant geule baee comme maufés

(b)

:

1

3

1

5

Se vient contre l'enfant Qu'il

As 1

.11.

comme

dervés

mengier et devourer. poes devant le va combrer

le

voloit

320

Amont par son escu vies enfumé Que les ongles li fait par mi passer

325

Et enprès lui le sache, si l'a tiré, Por un poi qu'il nel fist jus craventer. Mais Aiol[s] le feri del branc letré Si achemeement l'a encontre Que le pié et le poe li a copé. :

1

Li lion[s] gete

Mais Aiols

le

.1.

brait, qu'il fu grevés;

rehaste

Que par devant les Que mort l'a abatu i33o

XXXI

comme

sénés

ars l'a tout copé, et craventé.

Ains mais n'en fist tant hom(e) de mère nés S'en avoit .c. mangiés et estranlés. Aiols a

fait bataille

pesant

et

dure

Molt l'en est avenu bêle aventure; Le poe del lion a retenue, 1

335

Si l'a a son archon devant pendue.

Ja ne

le laira

mais

si

ert

veue

Et par aucune gent reconneue; i33o qui fust nés

1

332,

pesans

:

:


AIOL

40

li fera ele molt grant aiiie. Puis monte en Marchegai tout a droiture

Encor(e)

1340

Et

si

a trespassé le selve oscure,

Et Marchegai Et

el

li

anble a desmesure

Castel Esraut vient a droiture

Et trespassé del bourc le maistre rue. Molt i trova grans fous de gent menue 1

345

Qui trestout le gaboient par aventure. Quant il ont le grant poe reconneue

De

la beste

Qui 1

349

XXXII

savage qui tant

est

dure,

tornoit le pais a desmesure,

Sel laissent a gaber por l'aventure.

(c)

Des or chevauce Aiol[s] li gentiex hom. Par mi Chastel Esraut vint a bandon Molt i trova de fols et de bricon[s] :

1

355

Qui trestout le gaboient par contenchon. Quant il virent le poe del grant lion Qui del pais faisoit destruision, Car en cel bos n'osoit entrer nus hom, Por tant ne gabent mie le franc baron. Bêlement l'en apelent en lor raison a Dont venés? de quel tere, biaus jovenes hom? :

1

3 60

«

365

presistes le je le

poe de

cel lion ?

trovai des pjus cel

mont.

«

La me voloit mengier par contenchon, Quant Dameldé[s] m'en fist garantison.

«

A

«

1

U

— Signor,

Pespee que porc a

mon

geron

Simon La le lasa ge mort ens el sablon. » Quant cil l'ont entendu, grant joie en ont «

Li copai jou

le pié,

par saint

:

«

Cel jor ot de maint

Evous 1370

.1.

chevalier(sï c'ot

Vavassor de

Le

pié

li

home

nom

Raoul,

la tere, [molt] gentiex

demanda

1342 esrant {partout)

beneiçon.

hom

del grant lion,

1344 grant

1

35 1 Par un

;

:


AIOL

41

herberga en sa maison La nuit li done assés vin et poison. Aiol[s] fu la assis lés le carbon

Et

cil le

:

:

1

37D

Quant

il

orent mangiet a grant fuison,

Et Marchegai avoit sa livrison Si

com

fain et avaine a grant fuison,

Li ostes l'en apele, mist

le

a raison

:

Dont venés ? de quel tere, biaus jovenes hom? « Dont venés ? de quel part? u irés vous? Biaus sire, en douche Franche, » chedistAiols, « Al fort roi Loeys le fil Charlon « S'il me done del sien si remanron. » Et respondi li ostes qui fu preudom « Amis, Diex te consaut par son vrai non, (d) « Qu[e] il a en le cort (Loeys) un mal glouton «

1

38o

;

:

1

385

:

«

Makaire de Losane Tapele on. II n'a en nule tere nul plus félon Il est dus de Losene, chou est grans douls; Molt set bien losengier (le) roi de Loon, Il cache les preudomes a deshonor.

1

Aler devés en France, dit

«

Al

«

Se vous

«

Al chastel de le Haie droit vos tenés, Cha devant en Pontieu vos tornerés La troverés Rainier et Aimer, Et Gilemer TEscot qui molt sont ber, Le signor de Boorghes o le vis cler

«

« «

1390

«

XXXIII

1395

;

«

« « «

Amis,

»

fort roi

che dist

li ostes,-

le

«

or m'entendes

m'avés,

Loeys por conquester.

me

volés croire, aillor irés

1400

«

iqo5

Qui guerroie le roi par grant fierté Por chou qu'il a lor oncle desireté « Elie le franc duc qui tant fu ber. » Quant Aiols l'entendi, li bacheler[s], Qui bien l'avoit oi et escouté, «

«

i38z ficus

:

:

:


AIOL

42 Contreval vers

Quant Ja

le tere est aclinés

ses

parens oi conter ;

entre ses dens, que nus nel set,

Il dist

1410

de

il

querra cousin ne parenté

n'i

Dessi c'a Loeys avra parlé.

Che vaura

il

savoir

Et de sa bouche oir

Por

coi

il

La nuit 141 5

et

a son père desireté. sejorna jusc'al jor cler.

i

Aiols reprist ses armes,

Et vint à Marchegai, Il

son maistre chemin en

Toute

«

a

1435

est entrés.

jor a Aiol[s] esperoné,

1

s

!

cil li

demander amor Dieu, et vos qu'avés

aresta por

Signor, por

Et

1430

montés.

Et garde devant lui en mi .1. pré Desous l'ombre d'un arbre en haut ramé: Si a veu .rr. moignes grant deul mener, Et estoient de dras tout desnué. Aiols

1425

armés,

si s'est

si est

prent congiet a Poste, s'en est tornés,

En 1420

demander

la vérité,

la

.111.

:

«

Par tant

larons en

mi

«

Qui or en

Ne froc ne estamine n'i a remés Ne peliche ne bote, bien le veés.

« «

Sire, ceste autre voie

Se

«

Ne

«

Or en

vos

i

por Dé(x) tenés

:

:

encontrent, n'i garirés,

vos ne vo[s] cheval[s] ne durerés

:

droit vos aront tout desreubés. »

Et respondi Aiols

:

«

Mais n'en parlés

:

«

Ja Dameldé ne plache de majestés

«

Que li miens cemins soit par eus mués. Ains vos rend(e)rai vos dras, se vos volés. Sire, » che dist li maistres, « ne nos gabés.

«

— 1440

»

:

nous ont tous desreubés

«

il

l'orés

?

ces prés

«

droit

106)

:

respondirent

Car vés

(/.

Adonc quidierent

1423 tous

il

par vérités

»


AIOL

Qu 'Aiols

43

compains,

fust lor

s'cust trufé(s).

Aiol[s] point le ceval par les costés

:

Par devant les larons s'est arestés Fièrement lor escrie « Signor, estes « Por qu'avés vos ces moines si desreubés ;

:

1445

«

Lor

:

?

froc et lor peliches car lor rendes,

[Et] estamine et botes que vous avés. » Avant venés Et respondi li maistres « Cel hauberc et cel elme tost me rendes « Et Fescu et Tespee que vous portés «

:

1450

Un

de mes compaingons en voil armer.

— Sire,

or

les

prendés,

«

De

broche Marchegai par ferir le

cors

le

les costés

maistre qu'il ot parler li fist

et craventé.

Puis a

de son costé

traite l'espee

un

Si referi

Li Il

la teste

tiers

li

del

li fist

escapa

el

bu

Aiol[s] Il

ne

il

voloit laisier

ne vaut

set le

;

molt Ta douté. ne

set

contrée ne del resné

Son chemin ne

XXXIV

sevrer

gaut ramé,

s'en torna fuiant,

la

:

autre c'a encontre

Aiols nel vaut cachier car

Nient de

(b)

:

le fer passer,

Que mort Ta abatu

Que

:

Déix) le desfendrai par sa bonté(s). »

Et vait Par mi

1470

a.

«

Il

1465

che dist Aiols,

»

Car vers vous su je tous abandonés. Se je nés puis desfendre, vos les ares

«

1460

:

:

«

1455

ce

li

:

ber.

se voie pas eslongier;

contrée ne

le resnié(r).

L'avoir reprist as moines sans atargier

;

molt volentiers,

Si lor raporta tout

Si se sont revestu et recauchié,

Puis afublent « Sire, »

1473

les capes,

che dist

li

molt en sont

maistres,

«

lié.

por Dc(x) del

Car venés avoec nous por herbergier. Et respondi Aiols « Molt volentiers, «

:

»

ciel,


AÎOL

44 «

Se ch[ou]

«

Car

est el

cemin

droit vers Orliens,

ne vauroie mie eslongier. Oil, par ma foi, sire, bien vos en chiet Droit par devant no porte va li sentiers. celui

— 1480

«

Venu

1485

1490

XXXV

i

»

sont al vespre a l'anuitier

Et font mander un fevre sans atargier. Marchegai font ferer et bien sainier, Bien a son estavoir tout sans dangier. Al matin est Aiol[s] cumeneiés Ensamble avoec les moines par amistiés. Toute jor sejorna por le jor chier, Que il ne vaut esrer ne chevauchier. Al lundi s'en parti sor son destrier; Des moines se départ, si prent congié.

Des or s'en va Aiol[s] lance levée Et trespasse les tertres et les valees.

Huimais pores 149D

:

oir quel destinée

Jhesu a a l'enfant le jor donee. Makaire de Lossane avoit .1. frère

(c)

:

Rustans avoit a nom en sa contrée Si va por armes querre a Tenperere; Doi vaillant chevalier avoec lui erent; :

Quant i5oo

il

virent Aiol, molt

le

gaberent

«

Or en venrés en France, grans est et De vous ferons no sot en no contrée

«

Si en ara grant joie nostre enperere,

«

:

lee; :

Makaire de Lossane li mien[s] chier[s] frère. « Amis, engenré(s) fumes tout d'un [seul] père « Et si fumes porté tout d'une mère. Hé Diex » che dist Aiol[s], « quel destinée, « Makaire de Lossane quant est vo frère « Maleoite soit toute Famé vo père, « Car tout desireta ma france mère « Des or vous défi jou de Dieu mon père. » Il broche le cheval sans demoree Et a Tanste brandie viele enfumée «

i5o5

!

!

:

1

5

1

o


AIOL

Et va

1

5

1

5

ferir

45

Rustant a rencontrée

Que très par mi le cors li a passée, Que mort Ta abatu en mi le pree. Puis retendi

main,

la

Del feurela sachie

Tespee

si trait

[et]

As .11. escuiers a fait la mellee Andeus les geta mors en mi la i52o

1

525

E Diex! » che dist Aiol[s], Dame sainte Marie, vierge

«

Or

«

Hai

«

Un

«

Je ne sai se Makaire a plus de frères

«

Par

«

XXXVI

a je bien trové joste !

pan de

Sor Ferbe

:

et feree

chevaus en mi

la pree.

va Aiol[s] tout son chemin. partis,

bos, près del chemin,

d'un lorrier grant

se gisoit

uns

et foilli,

pelerin[s]

Qui vient de Jhersalem de Dieu servir. Bordon ot et escarpe, paume et espi, Et boin mulet anblant Et vaillant escuier a li

A 540

!

vo[stre] guerre a jou finee.

or(e) s'en

En Tonbre

1

membree

Quant del frère Makaire se fu Toute jor a esré très c'a midi.

A Tissue del 535

quel destinée!

cestui n'ert jamais terre gastee. »

laissa lor

Des

«

honorée,

c'or nel savés, Elies père!

entra en sa voie grant

Il

1

:

pree.

«

Et

i53o

:

bêle et clere,

loi

de gentil

Et ot blanche

home

le

son

a

plaisir,

servir.

se fu vestis

barbe,

le poil fiori

:

Bien sembloit gentil home, duc u marchi[s]

Qui

chastel

u

chité ait a tenir.

Contre Aiol se drecha quant il le vit; Premerains le salue li pèlerins « Damede[x] vos saut, sire, qui ne menti :

154D

1

— Et

337 anblent

Dieus bénie vos

!

»

Aiol[s] a dit;

!

(d)


AIOL

46 «

Dont venés? de quel

— « 1

55o

Je fu la al sépulcre u surexi,

mont de

Calvaire u mort soufri

«

Et

«

Et au saint flun Jordan

« «

dous amis?

part, biaus

de Jhersalem, de Dieu servir.

Sire,

el

Dieu merchi

la

— Par u en franc pèlerin — par mi Franche tout droit chemin. — Dites de vos noveles, biaus dous ami[s]; Avés de nule guère parler — Oil, paumiers, Dieus m'ai(u)t: repairastes,

1

555

?

Sire, très

oi

«

dist

»

i56o

?

« se

li

«

En

«

L'enpereor de Franche grain

«

Beruier Font de guerre

«

Qu'il nel laissent des portes d'Orliens

la chité

Loey

d'Orliens vi

et

oi.

Sire, »

Molt

« s'il

dist

Li paumier[s] le vit

le

nu

«

Et

sa grant

?

mi

regarde en

lanche

mal

Sor son bordon s'apoie,

ne

sai

que

»

:

;

vesti,

torte, ses escu[s] bis,

Les estriers renoés et mal assis, Et li ceval[s] fu maigres sor coi « Sire,

le vis

et povre, descolori

Si drap sont despané, s'est

070

issir.

— Retient saudoiers? qu'avés — Oil, paumiers, en venist. — che AiolTs], retenroit mi » dist li

565

mari:

entrepris

si

il

1

;

La me baingai awan tierc jor d'avril; En Tort saint Abraham pris cest espi.

si

il sist.

s'en sourist

:

dire, se Dieu[s] m'ait;

Tant vi entor le roi et vair et gris, Et riches garnimens, cevaus de pris « Je ne quic que li roi[s] conte en tenist. Quant l'entendi Aiol[s], s'en est marris; Mais il fu preus et sages et bien apris «

i5y5

«

:

:

i58o

Del ceur qu'il ot el ventre fist .1. soupir Et plora tenrement des iex del vis :

«

Sire, »

i5G8 despani

che dist

077

si

li

enfes, «

sen est airies

mal avés

dit.

»

(/.

107)


aiol

1

585

47

ceurs n'el vair n'el gris,

«

Ja n'est mi[e]

«

N'es riches garnimens, n'es dras de pris,

«

Mais

li

est el

(il)

Dex

ventre a l'home u

Qui bien me peut Quant li paumier[s]

l'asist

aidier par son plaisir.

«

»

Tentent, pitié l'en prist,

Por che que bêlement li respondi De chou qu'il [l']ot gabé se repenti.

XXXVII 1

590

Li paumiers lu frans

hon de boine

regarda Aiol, pitié end

II

nu

Il le vit

De chou

et

595

povre a mavais dras que gabé l'a,

:

a;

De grant afaitement se porpensa; De bien et de franchise la se prova. Mist le main a l'escerpe que il porta, S'en traist un[e] aumouniere qu'il

Et

prist

Venus 1600

i6o5

:

se repenti

Por chou que bêlement respondu 1

part

a.

Bien

.1.

besant d'or que mis

est a Aiol, se

et

li

i

i

bouta

a.

dona,

cortoisement l'araisona

:

«

Gentiex damoiseus

«

Por amor de

«

«

Del grant péril de mer qui m'en geta, Al port et al droit avene [si] m'amena,

«

Tenés che bessant

«

En

tel lieu

Aiol prist

le

sire,

entendes cha

(&)

d'or, bien vos plaira,

poes venir mestier ara. bessant,

si

l'acola

»

:

Dieus le vos mire qui tout cria Jhesu Crist le vos range l'esperital! « Si fera il encore quant li plaira. » Puis en ot vair et gris et boin ceval,

«

:

vous fourma,

celui qui

Sire,

!

«

1610

Com XXXVIII 161

5

vos pores oir, quil vous dira.

Aiol[s] l'en apela, mist le a reison

«

Sire franc pèlerin,

«

[Que]

se je (mais)

com

:

avés non,

vos trovoie (que) vos conison?


AIOL

48

— Reinier

le

« .11. fiex ai

biaus

sire, l'enfant

Se repairiés en Franche, parlés a nous

Et nous vos serviron par grant amor.

Dieu

le

commanda

li

fiex Elie

Aiol[s]

le

il

vaut prendre

s'en parte

»

glorious.

1625 Al vaillant chevalier qui tant

Ançois que

?

Aiol;

a

XXXIX

le

congié

fait a proisier.

Ta encore areinié

me

:

«

Por amor Dé(x), biaus

«

Vous i ares amoine, j'en ai [molt grant] mestier. Qui géraient le roi qui [douche] Franche tient ?

«

Savés

Et

li

sire, et car

«

Retenroit

«

De

biaus

moi

sire,

li

rois

a la chit a Orliens,

qui France a a baillier

gaingier, biaus sire, aroie grant mestier.

i635 Li pèlerins l'oi, si a croie le cief « Sire, ne sai que dire, se Dieus « J'ai

conseillés;

i duc u prinche qui tienge chevalier? quens de Bohorges ne l'aime mie bien.

« «

« Si j'aloie,

en Orliens

« Illeuc vi

ge

me

puist aidier

le roi

Qui de

«

Et ont moult boines armes

«

Dirai vos une cose que vous voil acointier

« S'il

lui

plus de

.m.

home

et boin[s]

[triers.

coransdes:

dessi a Monpelier,

venoit ore entr'aus en

la chité

d'Orliens

«

Adoubé(s) de ses armes sor .1. corant destrier, Qu'il ne fust des auquans gabés et laidengiés

«

Je sai que a saudee po[r]oit

«

Por vous l'ai dit, biaus sire, « Car vos armes sont laides

«

161 6 fiex

1629

ss.

(c)

chevaliers

vair et de gris sont tout aparelié

gentil

;

qui Franche a a baillier

Et eust ensamble

si

»

esté .vin. jors trestou[s] entier[s]

«

n'a

?

:

«

« Il

1645

maison.

«

A

1640

ai

Et vous, franc damoiseus, com avés non

«

i63o

s'i

chevaliers de grant renon.

— On m'apele,

1620

Gerart m'apel[e] on;

fil

Je sui dus en Gasconge,

«

Lacune?

:

bien.

il

faillir

si

ne vos anoit rien

et vo[s] destrier[s],

1641 corant

1642

.1.

cose

:


aiol

i65o

« «

a

:

« Il

1

65 5

1660

49

Et vo garniment font poi a proisier, Et vos cauches sont routes jusques as pies, J'ai encore un castel que j'ai molt chier a a non Biaufors et en la Marche siet,

«

Et

si ai

.mi. fieus

«

Se

je la

vos tenoie, par

«

Je vous feroie anqui molt bien aparellier

« «

Mais trop en somes lonc, tôt che n'a chi mestier. Damedie[x] vos porvoie, li glorieus del ciel

«

Li rois des autres rois

;

li

doi sont chevalier, les sains desosiel,

;

si ait

de vos

pitié

« Onques mais ne vi je si povre chevalier. Dont sospira Aiols li fiex Elie al viel, Quant de sa povreté li a oi plaidier.

XL

:

Aiol[s]

li

fiex Elie a del

:

»

ceur souspiré,

Et dist al pèlerin « Je vous commanc a Dé i665 « Bien m'avés aconté me ruiste poverté « Et jou en ai mon ceur molt forment aire. » Et dist li paumiers « Sire, trop vos poés haster « Je voil a vos por che un petitet parler. » Son escuier apele « Biaus amis, cha venés 1670 « Aportés celé maie et si le desfremés. » Et cil (li) respondi « Sire, si com vos commandés. » Le maie Pi corut esraument aporter; A une clef d'argent le corut desfremer. (d) Unes cauches en trait, ja millors ne verres, :

:

:

:

:

:

:

1675

De

plus fine escarlate n'orés jamais parler,

Et uns chiers espérons a Li paumiers

les avoit

fin

or noelé[s]

:

aportés d'outre mer,

Devant le temple dôme les avait acatés; Un marc de blanc argent en avoit fait peser 1680 Pour

Or

l'ainé de ses fiex qu'il voloit

poés dire

adouber. molt est li paumiers ber garnimens qu'il avoit acatés et croire,

Quant il les Pour son enfant demaine cui les voloit doner, Quant il voit l'estrainge home, se li a présenté. 1668

v.

por che]

v. parler

i683 quil

les


AIOL

5o i685 Bel

cortoisement

et

«

Et ces chiers espérons Par icele grant foi que

«

Hom

«

apeler

le prist a

:

tenés ches cauches por sainte carité

« Sire,

qui

ne verés. vous doi porter

ja millorfs]

:

je

bien cauchiés n'est mie dénués.

est

»

1690 Quant Tentendi Aiol[s], grant joie en a mené « Sire, cil le vous mire qui en crois fu penés « Diex me laist encor rendre gueredon et bontés. :

:

1695

E

Dieus!

Il

dessendi soz l'arbre,

si

fera

E Dex com !

Il

or

il,

li

si

sisent

vint a Marchegai,

»

n'en ert trestornés.

ja

s'en est atornés.

esperon doré(s)

li

s'est

!

par restrier montés,

En

son cemin en entre, sel commanda a Dé. Baron, a icel tant dont vous m'oés conter

mie gens

N'estoient

1700 Li

castel

ne

el siècle tel

les viles n'erent

Com

il

Mais

les forés antives, li

sont orendroit,

Qui puis sont

Nus hom ne 1705 Et

ja

plenté

pas

mar

le

si

:

puplé

mesquerés,

bos grant et ramé

detrenchié, essillié et gasté;

prendoit feme, s'avoit .xxx. ans passé

pucele encontre aussi de bel aé;

la

Quant

venoi[en]t al terme qu'aloient espouser, Avoient il tel honte, ce sachiés par verte, Quidoient tous li puples les deust esgarder.

Dont estoit fois

el siècle,

creanche

et

loiautés

:

(/.

17 10 Mais puis est avarisse et luxure montés,

Mavaistiés

et

ordure, et

faillie [e]s[t]

L'uns compère ne vieut a

Ne

li

On

fait

enfes al père, tant est

mais

.ir.

Por chou si

Aiol[s]

Car 1694 sor

il

est tous

amenuisiés li

li

maus montés

li

il

peuent engenrer

siècles a

com

fiex Elie fu

noiant atornés

chi oir pores.

durement penés,

ot toute jor chevaucié(s) et esré(s)

1701 jamais

!

enfans de .xn. ans asanbler

171 5 Prendés garde qués oirs

Et

bontés;

l'autre foi porter

;

!

:

108)


ArOL

1720 Vit

aprochier

le soir

Dameldé reclama

1

et le

qu'il

vespre acliner

:

doinst boin ostel.

li

cevaucha avant, n'est mie aseurés. Devant lui el boscage a oi gent crier, Et regarde sor destre, vit .1. balle levé Il

1725 Et unes hautes portes et .1. parfont fossé Uns forestiers i maint qui bien est ostelés; :

non

Tieri, molt fu gentiex et ber

Il

ot a

Il

avoit le foriest entor lui a garder.

Aiols vit le maison, molt

[730

:

reconfortés

s'est

:

a tiré son rené, celé part est tornés;

II

le maison ne s'est pas arestés. Le forestier trova a un fu alumé Gentement le salue com ja oir pores.

Dessi a

:

«

Damelde[x] vous saut,

ber.

Si n'ai point d'escuier, che sachiés par verte,

« «

forestier[s] saut sus

:

!

Par besoing porc mes armes,

«

Je n'ai frabaut ne cofre u

les

«

Neis tant d'autre[s] dras u

«

Ne

«

Car

«

;

:

«

a.

1750

li

«

«

1745

che dist Aiols

«

«

1740

sire, »

quant celui vit armé Sire, cil vos garisse que ramentu avés Avés vos de gent garde, que si estes armé ? Par ces forés antives si faitement aies ; Piecha je ne vie home qui si fust acemés. Je suis uns chevaliers, plus povre ne verés N'a pas encore .1. mois que je fui adobés

T735 Li

je(s')

les voil laisier

si

com

chi

[le]

veés:

puisse bouter,

les

puise celer,

(b)

n'en chastel n'en chité,

tost m'aront mestier, tex me peut encontrer. Li rois de Franche a guerre, ce ai je oi conter Le matin m'en irai vers Orliens la chité :

«

Veoir se

« «

Anuit mais, s'il vos plaist, vo[s] requir vostre ostel Por amor Dameldé, se il vos vient a gré

«

Et

la

pooie saudees conquester.

;

je sui

Sire, »

1745 bouter

povres

hom

:

che dist Teris,

grant amoine ferés. «

volentiers et de grés.


52

1755

AIOL «

Mes

«

Ausi

Aiols

ostex ne fu onques a franc n'ert

il

dessendus,

est

home

veés

jamais en trestous mes aés. cil le fist

:

»

desarmer,

Et des(o)us une table ses garnimens porter, D'une part en la sale son ceval establer, 1760 De fain Puis a

de Favaine a grant plenté doner;

et

fait

son afaire

Al mengier sont

et

son mangier

assis sans

Assés ont venison de car

aster.

plus de demorer

:

de seingler.

et

Quant il orent mangié et beu a plenté, 1765 Teris regarde Aiol, si l'a araisoné « Gentiex damoiseus sire, vers moi en entendes. :

«

1770

che nous a on conté. [né[s] povrement garni et apresté, Que vos armes sont laides, vo[s] cheval[s] descarFrançois sont orgellous et molt demesuré(s) Si criem que ne vos voillent laidengier et gaber Et vous nel poriés mie sofrir ne endurer ; Tost vos aroient mort, ochis u afolé. Se vous voliés, sire, avoec nous demorer Par mi ces bos iriemes a nostre volenté,

Car

li

«

Vos

estes

«

« «

« «

1775

Aler volés en Franche saudees conquester,

«

« a

prenderions des cers, des dains

et

des senglers

vos aprenderoies richement a berser

«

Et

«

Ma

«

Sachiés qu'il n'a plus bêle en tout nostre resné.

(je)

Ja

vos donroie al gent cors honoré

fille

— Sire, «

1785

;

:

« Si

1780

rois a grant guerre,

»

che dist Aiol[s],

me dou

«

onques mais

ge forment que vos ne

;

:

n'oi tel

me gabés.

«

Je n'ai en nule tere ne chastel ne chité,

« «

Ne maison, ne recet, ne dongon, ne ferté, Ne tant de tous avoirs, che saciés par verte,

«

Dont on

«

pressist .x. sous de denier monaé, Fors seul ces povres armes que vos ichi veés, Et ce ceval estraint que m'avés ostelé

«

Trop povre mariage avés or

«

:

1780 en cest

r.

esgardé.

:

(c)


AIOL

1790

— Sire,

» dist la

pucele,

53 «

trop par vos desmentés.

«

Se vous n'avés avoir, Dex vos donra assés;

«

Mais se voliés, sire, avoec nous demorer, Toudis vos serviroie a vostre volenté.

«

— Bêle, 1795

« «

« «

«

» che dist Aiol[s], « .v c merchis de Dé Par le foi que doi Dé(x) vous me dites bonté, Mais ne plache a Jhesu qui en crois fu penés Que [je] ja aie feme dont soie mariés Tant qu'aie par mes armes autre honor conquesté Qu'a tout le mien linage seroit mais reprové. » .

:

1800 Quant Tentent la pucele, près n'a le sens dervé; En la cambre s'en entre, prist soi a desmenter « Tote lasse caitive, com m'est mal encontre « Del plus bel chevalier qui onques mais fu nés « Com fuisse ore garie s'il me daingast amer! i8o5 « Malleoite soit l'eure qu'il vint en cest ostel, « Car ja n'i arai preu en trestout mon aé! » Et Tieri[s] se repose, si l'a laisié ester, Bien voit que ne li vient a talent ne a gré Un boin lit li fist faire u se va reposer, 18 10 Et Aiols se dormi dusqu'au demain jor cler. Quant li ber coisi l'aube, s'est par matin levés.

:

:

!

:

Il est saillis

Et

prist ses

Et Tieri[s] 181

5

Aiol[s]

En XLI

en pies, si se saina de Dé, garnimens, si s'en est atornés, li

a

fait

son ceval amener.

fiex Elie est

li

par

son cemin en entre,

Des or

s'en

Et trespasse

l'estrier

l'oste

montés

commande

:

a Dé.

va Aiol[s] tout son chemin plenier

les teres et les

desrube[s]

(d)

fier[s]

Dusqu'a plain miedi a le jor chevauchié; 1820 Et trova .111. laron[s], que Dex doinst encombrier, Qui gardoient les voies, les cemins et sentiers. Ne peut nus hom passer, pelerin[s] ne pamier[s], 1799 soroit maus et les sentiers

1800 sans

182

1

Qui gardoient

les voies


aiol

54

Marcheans ne borgois,ne Se 1825

il

«

Signor, »che dist

«

Armé

Aine mais n'en

Cel boin ceval donrai a

«

Si en

mera

i83o Et respondi

Quar

.1.

De «

nul

vi [j]e

si

mon

.1.

chevalier

trotier.

bien aparellié; oste Gautier,

sa cendre al bore et al marchié. »

li

Molt par avés dit bien, bien a .r. mois entier. leres, « ja trestorné nen iert. »

autres

«

:

l'en promesistes,

Il l'ara, »

dist

li

Atant evos Aiol qui i835

ronchi

.1.

«

jugiés,

maistres, «je voi

li

et fervesti sor

a

«

mort

soit a

a bêle feme honis et vergogniés.

les

salue bien

Défx) de sainte gloire qui la sus maint

Par

el ciel.

mon cief, » dist li leres, «chou ne vos a mestier:

Vos ne vostre salu ne pris jou .1. denier. Avec vos m'en irai en cel grant bos foillije], « Donrai vos tel offrande dont n'eussiés mestier « Ja quant m'escaperés n'esterés chevalier[s]. » 1840 II saisi Marchegai par le resne a or mier Que s[i] le vaut mener el parfont gaut ramier Por lui tout despollier, onnir et vergongier. Et quant le vit Aiol[s], si s'en est corechiés «

«

:

:

Ne

pot a lui joster, trop s'estoit aprociés:

1845 Contreval a Il trait

la tere laissa cair Tespiel,

nue

l'espee qui al costé

Si feri le laron

amont par mi

Dessi en la cervelle Ta fendu

Et a

son cop,

li

siet

;

le cief,

et froisié,

Ta jus trebuchié. i85o Li doi tornent en fuie, molt se sont esmaié Par le grant caup qu'il virent del riche branc d'achier: estort

si

Ne

l'atendissent plus pour tout l'or desosiel. Mais Aiol[s] les escauche, si ataintle moien: Tel cop li a doné de l'espee d'achier 1 855 Par des (o) us les espaule[s] li a caupé le cief.

Li

tiers

li

escapa qui ens

Qu'est espès

1823 Marcheant

et

rames,

1824 vergondes

bos se

el

c'est

fiert

dolor et pechiés.

1846 que

(/.

109)


AIOL

55

Aiols ne le vaut mie plus [en avant] cachier, Ains retorna ariere, si a pris son espiel. 1860 Bien erent li laron de dras aparellié: Mal ait s'onques Aiol en vausist .1. baillier, Ains jure Dameldé le père droiturier

Que des dras a laron n'ert ja aparelliés Ne d'autres se nés peut par honor gaingier i865 Tost venroit en

:

qu'il seroit enterciés,

tel lieu

Si en poroit bien estre onnis et vergongiés.

Puis

dedens Taire

se fiert el boscage,

Dusqu'al chastel de Blois ne

La nuit

s'est

se fiert

mie

:

atargiés.

Aiol[s] al vespre herbergiés

si s'est

1870 Chiés un riche borgois qui ot a non Gautiers, Qui assés li dona a boire et a mengier, Del feure et de l'avaine Marchegai son destrier. Et Aiols li offri .1111. sous de deniers

Que

ses pères

li

ot al départir cargiés,

1875 Mais li borgois nés vaut prendre ne manier Por sainte carité li dona a mengier.

La

nuit se jut Aiol[s] dessi a Tesclairier

Que

il

reprist ses

armes

Isnelement s'en torne,

1880 De Blois s'en

Ains

La

le jor

trova

Si fu

XL1I

monta

el destrier.

a pris le congié;

ne

vaut atargier,

se

commenche

a cevaucier.

ne fina desqu'il vint a Orliens

il le

molt por

roi ses

:

qui Franche a a baillier;

armes gabés

Des or chevauche

De

et

si

est tornés,

Joste l'aiguë de Loire

1884

:

et laidengiés.

Aiol[s] lés Loire sous

:

Poitiers a Orliens vient en .v. jors.

Che

fu

un markedi devant Pascor

Qu'Aiol[s] entra es rues d'Orliens tous sous.

Mais de che 1890

fist il

bien que gentiex hons

Qu'il vint a Sainte Crois aourer

Par de

Un Que

fors le

anel

i

mostier ot

.1.

peron;

ot d'or grant et reont

fisent saieler

li

le jor.

ancissor

:

(b)


56

AIOL

Son 1895

destrier

aresne

i

frans Aiols,

li

Et Fescu et le lanche drecha desous. Puis entra el moustier de Sainte Crous, Devant Tautel se mist a genollons, Dameldé reclama par ses sains nons :

« 1

900

Glorieus sire père,

«

Qui

«

Et venistes en

«

De

«

Par dedens Beleem sor

el

li

«

cors de la Vierge fustes tan[s] jors

Que

che fu por nous;

a

mon

de tout

«

Que

«

Et molt povre de dras Qui est avoec Termite

«

Sainte

Or

XLIII

dame

peron;

mont,

le

père procain secour

«

je laisai

.1.

fu voirs, bien le créons,

rois estes et sire

a Si faites

1910

tere,

fustes vos nés, bien le savons,

com che

« Issi

1905

che dist Aious,

»

malade (s)

et

besongous

et soufraitous, el

gaut parfont

benoite, je en pri vous!

fu Aiol[s]

li

:

»

enfes [ens] el moustier

Devant le maistre autel agenolié[s], Dameldé reclama le vrai del ciel « Dameldé, » dist il, « père [le] droiturier, « Qui la mer et le mont peus justichier « Et le ciel et le terre as a baillier, « Tu me garis de mort et d'enconbrier, « Et me done aventure par te pitié, :

191

5

1920

«

Que

«

Et resvider

«

Dame

je

mon père encore aidier ma mère qu'en a mestier

puisse

sainte Marie,

Quant Aiols

ot

Jhesu

vous m'en très

:

aidiés! »

bien proie,

Puis sacha de sa borse .nu. deniers Sor Tautel les a mis li chevaliers Par non de sainte offrande molt volontiers. :

1925

Or sont li Que Elies

.mi. sol desparellié(s) ses pères

li

ot bailliés.

Encore ot il .m. sous et .vin. deniers Et un bessant d'or mier bien enforcié

(C

)


AIOL

Que

1930

57

dona li boins paumiers cemin devers Poitiers;

por Dcfx)

li

Qu'encontra ci Puis en ot il mérite et boin loier Il en ot vair et gris et boin destrier. Aiol[s] lieve sa main, si s'est sainiés :

1935

:

«

Sainte Crois beneoite, vostre congié!

«

Jou

«

Or

irai

querre ostel donc

mestier

j'ai

:

vos pri que vers Dé(x) que m'en aidiés!

Par grant humilité

»

del moustier,

ist

Et trova son ceval aparellié Qu'il avoit al peron bien atachié.

1940

N'avoit o lui sergant ne escuier,

Ains

saisi

son escu

Puis a toutes

1

les

et

son espiel;

rues d'Orliens cherkié

:

Molt i trova serjans et cevaliers, Et dame et puceles par ces soliers. Il ne parla a eles ne nés requiert, Ne ne demande ostel, qu'il n'en set nie[n]t

945

Il n'estoit

:

de che querre pas coustumier[s].

Sa lance fu molt torte, ses escu[s] vies, Ses elmes n'ert pas clers mes esrungiés,

1950

Li

las

en sont

rompu

et

alasquié

:

D'une part le souscline, por poi ne ciet; Et Marchegai li trote, haut tient le cief. Forment le vont gabant cil chevalier, Et dames et puceles des haus soliers, Et cil riche borgois, cil macheclier. Li uns en a pris l'autre a araisnier

1955

:

1

960

«

Soions aseuré, joiant

«

Ne caut mais un (s) des nos a esmaier Tout avons de novel regaingié. Vés en chi un venu des saudoiers Aduré de bataille, hardi et fier,

« «

«

1930

li]

et lié

:

qui Franche

«

Et servira

«

S'aquitera sa tere et son resnié;

.1.

1934

cis

le roi

1938 joians

tient,

:

(d)


AIOL

58

1965

«

Cis vaura de sa guerre bien traire a cief

«

Riche[s]

ce

Si

hom

Fa nori

:

ensengié,

et

Ta por grans saudees chi envoié(s) conquerra bien a son espiel.

:

« Il les

«

Bien pert as bele[s] armes et al destrier, As riches garnimens que il a chier[s]

c

Qu'il n'a en nule tere

« 1

970

1975

ce

Tout

«

Par

1980

seront mort

le

Par

la

.xv. millier (s).

che dist uns autres,

foi, sire, »

Vous

ce

Li chevalier[s] n'est pas de

«

Mal

ce

Que Que

parlés de folie, che est outrages,

pert a son ceval

ne a

en son ceur

tel

tel

ses

folage

vaselage

ait

il

aquitast Franche par son barnage

molt

Et sa lanche

ce

Li escu[s] de son col molt

Ysabiaus

la

est

torte,

il

;

le tient basse,

le travaille. »

comtese qui molt fu sage

S'aseoit as fenestres sor vit l'enfant

un brun

paille

Aiol qui bas chevauche

Clrestoit fiex sa seror, de son linage

1990

;

armes

il

«

Et

detrenchié.

ira pies

«

ce

1985

Beruhier[s],

et pris et

ensamble

moie

chevalier.

les

mien ensiant n'en

estoient

« S'il

XLIV

tel

or trêve en bataille

« S'il

:

;

Molt grant pitié l'en prist en son corage. Lusiane sa fille s'en est pris garde Qui molt estoit cortoise et preus et sage :

Corant vint a sa mère,

XLV

si

l'en aresne.

Lusiane fut molt gentiex mescine, Cortoise et avenant et afaitie,

Et fu nieche

1995

le roi

de Sain[t] Denise.

Sa mère en apela, prist li a dire En la moie foi, dame, » dist la mescine, [(/. 10) « Chis hon qui la chevauce n'est pas bien rice :

ce

1

:

1967 grant

1988

les pr.


AIOL «

Des hui matin va

« Il

2000

a

il

antive

:

borgois molt rescarnisent,

«

Chevalier

«

Che me

«

Je quic qu'il quiert ostel, qu'il n'en a mie.

et

[rejsamble enfanche

:

«

que tu dois

Cor

i

et vilenie.

va,

fille

Par

«

Se tu povre

«

Car che

seroit pichiés et vilenie;

«

Et se

vieut ostel, souef l'en guie

«

Por amor Jhesu Crist, le fil Marie, Et por Parme del père qui m'a norie.

le foi

il

— Dame,

le vois,

dist

»

Par milieu de

:

sainte Marie,

«

«

2010

par ceste vile,

fois passé le bare

.111.

Et respont Ysabiaus

2oo5

59

nel gabe mie,

Lusiane,

« n'i

faura mie.

la presse s'est aquellie:

Qui

201

la veist le cors de la mescine Et la car blancoier, le bouce rire Jamais ne li membrast de couardise. Ele ot vestu un paile des(o)us Termine,

5

Li giron bleu

Chauches

ot

Aiol prist par

2020

«

Molt avés hui

.1.

:

borgois s'en escarnissent,

Che me resamble orgeul

Se vos ostel volés, nel celés mie

«

Anuit mais vous ferons hesbergerie Por l'amistiet de Dieu le fil Marie Por autre gueredon nel fa ge mie. »

et

grant

folie.

:

:

Lusiane fu molt de grant renon Et vit l'enfant Aiol qui biaus fu moût;

Mais

il

Poverte 2008

et

«

«

:

aie par ceste vile,

avés passé le bare antive

Chevalier

liste.

rené, vers lui le guie

«

«

2o3o

furent et inde,

poi a mi, damoiseus sire:

Parlés

«

XLVI

le

«

« .111. fois

2025

et vert

de brun paile, soulers a

fiex

— 2017

ert

nus

si fait

et

povres

et

home molt

cauches al.

besongous

angoisous.

2023 orgeus

:

»

»


6o

AIOL

Ele

2o35

l'en apela

par grant

«

Damoiseus de hoin

«

U

aies

?

en quel

amor

:

estes vous? que querés vous ? dites le nous

dont

aire,

tere

?

«

Se vos volés

«

Anuit mais a grant joie vos retenrons Por amor Dameldé le glorious. Grant merchi, damoisele, » che dist Aious. Por autre gueredon nel querons nous. »

«

ostel,

;

— «

2040

Puis

A

l'a

pris par le resne, mist se el retour.

mervelle l'esgardent François

le jor

Et dames e pucheles et [li] garchon. Onques ne tresfina jusc'a la court :

La dessendi 2045

El « «

2o5o

par restrier par grant amor

Amis, ostés vostre elme, donés Et monterés la sus en celé tor;

«

«

le prist

Aiol[s] al grant peron.

Del ceval qui remaint n'aies paour, sera gardés se nous poons.

«

Ma dame

a

Mais

«

Dessi que

XLVII

est

veve feme, n'a pas signor,

servir vos fera par grant

Aiols en

La

Dex vous doinst

est

montés ens

amor

serjant millour. »,

che dist Aious.

el solier.

bêle Lusiane al cors legier

Un Si

escuier

l'a

commande

trop bien froté

Torchié

2060

:

nous,

Car bien

— Grant merchi, damoisele 2o55

le

et

abevré

En

l'estable le

Le

frain

li

le

sien destrier

:

et estrillié,

et aaisié

;

maine por herbergier;

abati qu'il ot el cief,

Al kavestre de cerf Ta atachié Del fain et de l'avaine a al mengier. Puis en vient droit esrant al chevalier ;

Un 206 5

escamel d'ivoire mist a ses pies,

Andeus

ses

espérons a resachiés,

Puis les a bien forbis et essuies, Al renge de l'espee bien atachiés.

:

(b)


AIOL

Ja

pora reprendre

les

Quant

6 chevalier[s]

li

vaura monter sor son

il

destrier. (

2070

n'avoit nul serjant

II

a

E

Dieus,

pour

lui aidier

che dist Aiols,

»

« quel[s] escuier[s]!

De

Molt par

2074

XLVIII

c)

:

che serviche avoie [molt] grant mestier. S'or seust Ysabieus qu'il fust ses niés, «

»

fust ses serviches bien enforciés.

Ysabiaus fu molt gente, se

plus

fille

;

Ele ot Aiol l'enfant molt bien veu.

Mais

2080

«

Amis,

»

«

U

?

«

Ne maines

vas

»

en quel

dont

qui

che dist Aiol[s],

« li

cors Jesu

Qui mal me vaura «

Par

le

es tu?

conduist

te

moie

foi,

faire,

dame,

je sui

gascon,

«

Gautier de Pont Elie l'apele on;

:

Que

ans a a

le feste le

ne pot cauchier

il

Rovison ses esperon[s]

avoirs et garison[s]

:

;

Or m'a

«

bailliet ses armes et ses adous, m'envoia en France tout besongous. Tant avons quis l'ostel que nous l'avons De Dameldé de gloire qui fist le mont Et en la sainte crois prist passion

«

En

«

« «

Si

aies vos mérite et

— Por Dé(x), Luciane « Par la

r.

;

tous sui segurs.

«

«

?

:

De la marche freconde le roi Yon Mes pères gist malades en sa maison.

«

:

sus.

escuier, seul t'ai veu.

« Faillis li est

208G H

?

«

« .vu.

2100

« et

terre

Je n'ai autre garant certes que lui

«

2095

maint home en

Ysabiaus,

dist et

mus

povres, s'en est plus

«

XLIX

2090

et

si fait traire

— Dame, 2084

nus

est

il

Poverte

» dist

la bêle foi

1

:

gueredon!

Ysabiaus,

mist a raison

«

pensés en dont.

:

que tu dois a saint Simon,

»


AIOL

32

Quir nous bars et angilles, [luz] et saumons, Et puiment et claré et venison. « Cis valès me samble estre de grant renon « Et por son cors la feste en avanchon. » Adont vint la pucele par le maison (d) « «

2io5

Rebracie d'un caisse

Qui

veist aler si a

li

Sambler

L 21 10

li fist

De

car,

LI

menbré,

al cors li

deust menbrer.

apelé;

mengier bien conreer,

le

de venison

Vin orent

21 14

:

poroit feme de [grant] valor.

li

Qui veist la pucele De feme de boin aire Le maistre senescal a Se

a boton

fait

bandon

et

et

puiment

de sai[n]gler; a grant plenté.

Chele nuit fu Aiols bien herbergiés

Car

il

orent assés aparelliés

:

;

Si orent boins sergans et despensier

Et keu

et senescal et boutellier.

Signor, cui Damelde[x] savra aidier

2120

Li voirs de sainte gloire par sa

pitié,

Ja nus hon nel pora puis enpirier.

LU

Ysabiaus

En «

2125

2i3o

LUI 21 19 qui

«

prist sa

cambre

fille

par

main

le

destre,

maine, si l'en apele Fille, cis enfes samble de fiere geste Cil Damede[x] de gloire, li rois chelestre, sa

l'en

:

;

mer

«

Qui

«

Li doinst icho trover que

«

Por Dieu

«

Ne

fist et

li

et

monde,

te prie, fille,

faille

212g nul

va quere

que bien

nus biens qui

soit

— Dame, com vous plaira, Lusiane

oisel et beste, il

la bêle le sert a

en

tere.

» dist la

gré

;

:

le serves,

pucele.


AIOL

63

Quant qu'ele pot le sert a volenté. La pucele vaillant al cors séné Del solier avala tous les degrés Et vint a Marchegai por esgarder,

21 35

S'aplanoie ses crins

et ses costés;

Et a un escuier o lui mené Garder li fait les pies s'il sont feré, Et on le trova bien encor(e) clavé. Lors s'en torna la bêle al cors mole :

2140

Et

laise le ceval bien ostelé,

Del feure

LIV

de Tavaine

La pucele Et

2145

et

laisse le

(/.

done

IM

)

assés.

s'en torne al cors gentil

cheval très bien servi.

En une cambre La

li

sist le lit

en entre de marbre

bis

:

Aiol par grant délit;

Les kieutes sont de paile que desous mist li linceul de soie, n'i ot pas lin Li covertoir de martre grant et furni

Et

2i5o

Et

;

l'oreillier[s] fu fais

Aiol en apela, se

li

1

d un osterin.

a dit

:

Damoiseus, venés cnt huimais dormir. Par le puin le mena dessi al lit. Garins tient le candeile et sert del vin: Bien en ont andoi but par grant loisir. Puis le fist descauchier, nu desvestir, Et quant il se coucha, bien le covri Douchement le tastone por endormir. «

21 55

»

:

Il s'en

torne, et regarde, et fait soupir:

home ne

2160

Onques mais

2165

Car il avoit esté el bos nori[s] ; Le déduit de puchele n'ot pas apris. Dameldé depria qui ne menti Que il fâche a son père boine merchi Que il laisa malade et entrepris

21

34 auale

:i5o

fait

21 38 sist

gentil

s.

2142

li

fait

vit servir,

doner

a.

— 2144

ters


AIOL

64

Entre lui et sa mère el gaut foilli(s); Mais bêle Lusiane bien le servi :

com

Autressi se contient

LV 2170

Douchement le tastone la damoisele li mist la main a la maisele;

Oies con faitement a « «

« « «

« «

21 85

ele l'apele

:

Bêle,

che dist Aiol[s],

»

« li

rois chelestre

Qui fist et vent et mer et ciel et tere Vous mérite les biens que vous me fêtes!

«

Car vos couchiés huimais, bien en

a

Laiens en vostre cambre o vos pucheles.

«

Enfressi a

«

Sarés de

«

LVI

est

demain que l'aube père

corage, jou de vostre estre Bien ermes acointié demain al vespre. »

La puchele laisiet

Plus

tart qu'ele lit

la

damoisele.

Aiol dedens la cambre.

onques pot en la soie entre, molt se tormente.

se coucha,

Mais ele n'i dormist por toute Franche, Tant i ot mis son ceur et s'esperanche. Longuement se regrete, après [s]i pense «

Lasse

«

Quant

«

E

«

2199

LVII

«

!

:

s'en torne toute dolante

Et a

En un

2ig5

terme,

mon

Del respit n'eust cure

2190

:

Car vous tornés vers moi, jovente bêle; Se vous volés baisier, n'autre ju faire, J'ai très bien en talent que je vos serve. Si m'ait Dieus del ciel, je suis pucele, Si n'eue onques ami en nule tere. Mais moi vient en penser, vostre voil estre, S'il vos vient a plaisir que je vos serve.

— 2180

fust pris.

Ele

«

2175

s'il

» dist la je le

voil

pucele,

amer

«

com

et lui

:

laide cance

n'en

membre

Dieus c'or me consele, vraie puissance Saint Denise en ferai molt bêle offrande, .xini. mars d'argent tout en balance. » !

La puchele

s'en torne al ceur iré,

!

!

(b)


A10L

65

En sa cambre s'en entre, Fuis a fremé Mais el(e) n'i pot dormir ne reposser, Toute nuit en parolle en son pensé « Damoiseus, molt par estes gentiex et ber ;

:

2

2o5

« «

2210

«

Bien poés

«

Aies prendre

«

«

De vostre amor m'esteut a consirer Quant je n'en puis plus faire, lairai Je vous ai en mon ceur si enamé

«

Qu'a paines vos porai

«

estre

moines, se vos volés; porqu'atendés

les dras

:

Qui 5

?

:

entroblier.

Et Aiols s'endormi jusc'au jor 221

cesti

ester.

»

cler

(c)

ne nule autre ne vaut amer

Li gentiex chevalier[s] pensoit a

:

el;

Ançois rendra son père ses iretés Que amisté de feme voille user. Il set

Que 2220

LVIII

tout a fianche par vérité il

poroit son père tost oublier

Car amistet de feme Le corage de l'home

Toute nuit Quant l'enfes

fait

tout

et trestorner.

Et Et

Taube,

vait a Sainte Crois le

si

s'esbaudi,

Elies ses pères

li

vesti[s],

messe oir

sieut porsession jusc'au

Quar

matin.

gist Aiol[s] jusc'al

coisi

:

muer

Isnelement se cauche quant fu

2225

midi;

avoit dit

Qu'il se penast toudis de Dé(x) servir Chil cui Dex vieut aidier n'ert ja honi[s]. :

223o

A

l'ostel s'en

repaire quant tout fu dit;

Li mangier[s] fu tout prest quant Aiols

et se

boine oste

Li senescaus

Quant 22 io plus

!

Onques ne vi [je] home de vostreaé Qui feme ne vausist vers lui torner.

i

sont asis

laisier ester cf.

revint.

molt bien del vin. mangiet par grant délit,

les sert

assés ont

il

:

2488

2229 qui


66 2235

AIOL

Les deniers de sa bourse a Aiol[s] pris;

U

2240

Del bien que m'avés

«

Damede[x]

»

le

fait

a dit

li

che dist Aiol[s],

vos mire qui ne menti.

Or

«

Je quic .mr. denier en sont

que jou

tenés .un, sous

«

Que

«

Se plus

ai

Que

mèche mon gage

j'ofri

je

:

vo grant merchi puis que vi(e)ng chi; «

<i

ai chi

:

failli

Sainte Crois, soie merchi

:

despendu, tous sui garni[s] et

fâche

fin.

«

Encore ai un hauberc et un roncin Et un elme d'achier, n'est pas bruni[s], Et chil quil me dona ne Tôt si vil Que il n'en presist mie son pois d'or fin Il Ta en maint estor de mort gari Et s'ai .1. branc d'achier, n'en quier mentir,

«

Ne

«

Et

«

« « «

«

«

22 55

voit s'ostesse, se

a

«

22 5o

il

Dame,

«

2245

que

«

«

:

;

quic qu'il s'ai

.1.

ait

millor en ces pais

besant d'or, veés

;

le chi,

Que por Dieu me dona un [s] pèlerins Et s'ai un anel d'or grant et furni Que me dona mes ostes al départir,

Un [s] borgois de Poitiers que Dex ait Et respont Ysabiaus « Molt es gentis «

:

2260

Estoie tes deniers, biaus dous amis;

«

Se Dieu[s] m'ait de gloire qui ne menti,

«

Je n'en prendroie nul devant avril

«

Je ne sui pas borgoise de cheste chit

«

Aine ne vendi encore ne pain ne vin, Ançois sui gentieu feme, seur Loeys, L'enpere[or] de Franche de Saint Denis,

«

:

;

« Qui toute cheste tere a a tenir. » Quant l'entendi Aiols, liés en devint. Or set bien que ch'est s'ante près de son

Car Elies ses pères li a voit dit; Et dist entre ses dens c'on ne l'oi « Dameldé, sire pere(s), grés et merchis « Vos en puisse jou rendre a vo plaisir :

2270

»

!

!

«

«

2265

;

lin,

(d)


AIOL

227^

67

«

Que de chest grant pichié m'avés Que Lusiane m'ot près escarni

«

Ersoir se vaut couchier cnsamble mi:

«

:

«

Ma

«

Cui Dieus vaura aidier

cousine

— Amis,

LIX

gari,

est

germaine,

» dist

jel sai

ja n'ert

Ysabiaus,

«

de

fi

;

honi[s]

molt

!

estes ber:

Estoiés vo[s] deniers, mais n'en parlés. il mie .11. mois passés, venu por conquester,

Encor(e) nen a

2280

«

S'ensi fuisiés

Ja ne vos esteust avant aler,

Car Berruier nos ont tous desherté Il nous gastent et proient par lor fiertés. Je ne sui pas borgoise de la chité, Ains sui seur Loeys qui cest rené (f:

2285

«

Et toute ceste terre a a garder. Li dus Miles d'Aiglent qui molt fu ber, Cil tenoit

2290

«

me

chastieus et

.x.

.111.

chités,

mon père par sa bonté Mes sires ne me pot mieus marier, Volentiers me dona et de boin gré Si

quist a

:

:

N'eue d'oir que ceste

fille

En

.21111.

traison Tochisent

Li uns en fu Makaires

2295

De maintes

«

Puis a

Et

Qu^l «

A

Quand Se

2298 hons

si

(est)

enbevrés a lui tornés

homes mal

atiré

;

serouge, qui molt fu ber

tient les chastieus et les chités.

seur en est kaitive,

S'en 2 3o5

:

desfaés,

par traison desireté^s);

il

Or en

Ma

François

jugemens

a tous les frans

mon

per

veés.

traison[s] est ilprovés;

les

lois et

Elie,

23oo

il

li

que chi

ai

mon

jel sai assés,

ceur dolant, grain

et iré. »

l'entendi Aiol[s], s'en est clinés.

or(e) vausist

li

enfes avant parler,

II2 )


68

AIOL

Ja fuissent acointié par amisté.

LX

23 10

«

« Amis, » dist Ysabiaus, D'une seror que j'ai, que

«

Ele

«

Makaire[s] de Losane

ce

« «

23

1

5

est

en autre terre

et

«

molt sui marie

sai kaitive

li

:

sien[s] sires.

les deserite

:

Mais molt m'aime li rois de ceste vile, Car chou est li miens frère et li miens sire. Cil Dameldex de gloire, li fieus Marie,

«

Qui

«

Li renge,

«

Et confonge Makaire

«

Qu'a

le ciel et le tere

Quant

a en baillie,

se lui plest, ses le

honors quites,

mal

traître

tort et a pichié les déshérite

l'entendi AioFs]

li

!

»

frans nobile,

Contreval envers tere s'en humelie, 2 320

2

325

Et dist entre ses dens c'om ne l'ot mie « Par le foi que je doi sainte Marie, « Ja ne verés passer Pasque florie, « Se j'encontre Makaire le mal traître, « Qu'a l'espee trenchant d'achier bornie « Cuic envers lui moustrer tele estouthie :

Dont

«

— Sire,

LXI « «

233o

ce

— ce

2335

li

gira sanglans

»

dist

li

cors sans vie

Ysabiaus o

le

Dame,

»

che dist Aiols,

m'os abandoner

si

«

ce

Bacheler[s] qui est enfes de

Ne

«

S'il

ce

ce

ce

si

:

n'en sai nient

faitement;

ce

doit aler a cort

mon

jovent

prestement,

nen a gentis armes et garniment Senpre le gaberoient toute li gent.

Mais pleust ore a Dieu omnipotent Qu'or venist a la porte torniement

2.32Ô sanglant

!

cors gent,

Damoiseus de boin aire, a vo talen Vaurés vos i parler prochainement, Al fort roi Loeys u Franche apent?

Ne

(b)

:

:

:


AtOL

2340

«

Mon

<i

Se

ceur essaucheroie

j'estoie

— Amis, 2345

LXII

69

Ja m'en istroie fors premièrement,

«

couars u

fel

et

u

Ysabiaus,

» dist

tout

mon

sens,

lens. «

crTert a tout tens,

«

Quar Beruier nous vienent

«

Et Sarrasin nous mainent molt malement Panpelune nous tolent a ensient. »

«

Che

ichi sovent :

Pasque el mois d'esté quens de Boorges s'est porpensés. Il a trestous ses homes a lui mandés, .vn xx chevalier furent tout adoubé. Beruier sont en Franche par nuit entré El val de Suberie de sous Valcler La ont mis lor agait a rechelé; Tel .1111. chevalier s'en sont torné Qui le cembel en portent a le chité

Que

fust après le

li

.

235o

:

2355

U

Aiols se pora

ja

esprover

Et son grant vaselage bien demoustrer.

LXIII

Des .1111. robeors qui la iront Par le mien ensiant sai bien les nons Cest Nivars et Aliaumes, Foucars, Sansons; :

236o

orent cleres armes et [biax] poignons Et boins destriers corans, fors et Gascons.

II

vienent a Orliens, passent

Il

Et

fièrent

en

le

le

pont,

bare tout a bandon,

Et crient lor enseinges a [molt] haut ton 2 365

« « «

2370

U

estes,

Loeys

li

fieus

:

Charlon?

Issiés vos ent cha fors, si vos veron L'onor que conquist Charle[s] vos calengon. :

«

A

«

Jamais de

tort portés corone,

nous

ceste guerre fin

le

dison

;

ne prendron

« Dessi que t'arons mort u en prison. » Quant Tentent renpere[re], pesa Ten moût

2348 trestout

:

(c)


yo

AIOL

François corent as armes Aiol[s]

Grant 2375

li

fiex Elie

de

joie ot

la

en ot

adous.

ton

guerre, molt

Qu'il vaura essauchier

LXIV

et as le

s'il

Li cenbiaus fu rendus,

:

li

fu boin

peut son non.

li

noise est grans

:

François corent as armes communalment,

Et Loeys de Franche a fait son ban N'en istra chevaliers ne nus serjans

238o

Dessi a

icel[e]

eure qu'il

le

:

commant.

Aiol[s] fu a l'ostel grains et dolans,

Que

A

n'avoit

il

qui

ami ne nul parent

ossast dire son erement;

il

Ains reclaime Jhesu escortrement

2385

2390

« «

Et

«

Solel fesis et lune, vens tornians,

«

Issi

com chou

«

Car

faites, s'il

«

Que chevalier conquerre tout seus el camp Que renge mort u pris u recréant, Que Loeys le sache et tout li Franc Ne m'iroient huimais François gabant. Hé! las! comme il me vont escarnissant!

«

« «

2395

:

Ahi Qui

«

«

glorieus père, sire poissans,

!

fesis

Lasaron de mort garant

vostre saint cors fu sussitans,

li

est voir, jel sui creans,

vos

plaist,

hui por moi tant

:

Dont s'aroie [je] bien dorénavant, Mieus esteroit mon père de son enfant Quant Jhesu ot proie par avenant,

«

«

Il

2400

!

»

vint à Marchegai son auferant.

Li ber

i

mist

le sele, le frain

avant;

Puis a vestu Tauberc fort et tenant Et a lachiet son elme, n'est pas luisant, Et chaint Tespee Elie

al gentil flanc

:

El roiaume de Franche n'ot plus trenchant.

2405

Lusiane

2 388 vent

la bêle

li

vient devant

:

(d)


AIOL

71

Si l'en a apelé cortoisement.

Chele fu preus et sage, de bel samblant Molt l'amast en son ceur veraiement Plus que nul home en terre qui fust vivant; Mais il n'i pensoit pas ne tant ne quant, :

2410

Ains avoit de son père Qu'avoit laisié malade

le

ceur dolant

et

besoignant

Et desgarni d'avoir et désirant El plenier hermitage a Mongaiant, 241

5

Et Avisse sa mère

al cors vaillant

Qu'avoit desireté par son engan Makaire[s] de Losane

«

Cil chevalier s'en vont escarnissant.

« « « « «

2425

:

or fuisiés issus la fors

« S[e]

«

Ne

« « «

:

— « « «

« «

2440

camp

«

«

2435

el

Et se pris vos avoient li souduiant, Ochire vous poroient de maintenant; Ne vous iroit secore nus hon vivant Ains i avroit tel noise, mien ensiant, C'on n'i poroit oir nés Dieu tonant. Bêle, laisiés ester, » che dist Aians Cheste gent me vont molt escarnisant, Petit sevent mon ceur ne mon talant Car se Jhesu me done par son commant Que je m'en puise issir sor l'auferant, Passer le pont de Loire qui si est grans, Et je truis le cembel la fors es cans,

«

2430

souduiant.

«

«

2420

li

Amis, » dit la puchele al cors vaillant, Remetés jus vos armes, laisiés atant, Car li roys Loeys a fait son ban, N'en istra chevaliers ne [nus] sergans Nés uns hon en ces[t] siècle qui soit vivans, Dessi a icel[e] eure qu'il le commant. Vos armes sont molt vieles, mal avenant, Ne sont bêles ne cleres ne reluisant

«

:

:

lairoie por

2414 mongaiant

cf.

2790

home

qui soit vivant

2433 aiant

2438 grant

(j.

n3,


AIOL

72 «

Que

«

Se n'abac chevalier de l'auferant

de maintenant.

îVi voise ierir

Et nel renc mor[t] u pris u recréant, Que Loeys le sache et tout li Franc, « Ja Dameldé ne plache, le roi poissant « Qui lu né de la Vierge en Beleem, « Que je chaiens repaire en mon vivant. » Dont ot la damoisele le ceur dolant, Quant por lui ne vieut faire ne tant ne quant. « «

2445

2449

LXV «

« Amis, » dist Luisiane, Remetés jus ces armes et

«

N'istra hui chevalier[s] de cest recet

frans damoiseus,

«

cel

aubère

:

:

mis ban par saint Marcel. » Et respondi Aiol[s] « Or m'est molt bel «

Li rois

«

Se chevaliers s'en

«

N'ai riche garniment ne vair mantel

i

a

:

2455

2460

«

Ne

«

Cil viel

«

Se ne

« J'ai

dansel

:

;

fier par effors en ce eembel, mavais repairier en cest chastel.

» dist la

mescine,

«

Esgardés de ces rues

«

Et ces tors grans et hautes qui sont antives Molt i a chevaliers et dames riches S'or estiés la fors, vos armes prises,

« «

;

:

com

sont porprisses,

«

François ont lor ceurs plains de félonies;

«

Quant

il voient povre home, si Tescarnissent, ne laissent por Dieu riens a [li] dire.

«

N'estes pas conreé a

«

N'avés pelichon vair, gris ne hermine

r.

(b) :

:

« Il

li

et cil

«

«

2445

home me gabent

Remetés jus vos armes que avés prises NHstra hui chevalier[s] de cheste vile Li rois i a mis ban, ses cors meismes.

«

2470

:

après.

ne porc lanche pointe ne pingoncel

— Sire frans damoiseus,

LXVI

2465

ist, g'irai

2450 franc

le lor

guise, ;


AIOL

247D

2480

Ja avroit

«

Mieus vauroie

«

Que noise ne orgeul vos fesissent. De tant com jou en voi sui jou marie.

morte

enfoic

et

i

»

:

« «

Se venoit a bataille ne a

«

Mieus vauroie

S'isterai

:

— Amis, «

De

«

Quant

«

A

» dist

me

t'amor

estre

joster,

mors que

Lusiane,

chi remés!

molt

a

estes ber!

convient a consirer:

n'en puis plus faire, larai aler.

je

Dé(x) de sainte gloire soit

commandés

«

Tes cors et ta proeche et ta biauté, Que de mort te deffenge par sa bonté; Ne soies mors ne pris ne afolé[s]

«

Sain

«

Et que

«

Plus vos aim que nul

«

«

2495

estre

en ces rues por déporter; Se chevaliers s'en ist, j'ai en pensé Que je vauroie senpre après aler

«

2490

tel

Aiol[s] ne laisse mie por chou li ber, Ains vint a Marchegai, si est montés. « Damoisele, Tescu car me donés «.

2485

tabor par

«

«

LXVII

73 ceste vile,

;

Ele

li

sauf

et

je

te

ramaint en

puise encore a

rentl'escu,

si

la chité

toi parler

:

home de mère

né.

»

Ta combré,

Si Ta tost par le guiche al cors seré,

Et son trenchant

25oo

25o5

espiel

li

che dist Aiol[s]

a

doné

:

gentiés ber,

«

Bêle,

«

Jhesu de sainte gloire de majesté

«

Qui

«

De

»

le

le chiel et le tere [a] a

garder

me

doinst aventure par sa bonté,

«

Et

«

Qu'il soit astivement guerredoné!

Par miliu d'une rue .c.

je

s'en est tornés

» :

chevalier Tesgardent jovene et barbé

Et dames 2488 Car

(c)

vostre gent serviche vos sache gré

2490

et

ta

pucele[s] et bacheler;

bonté


AIOL

74

Le cembel esgardoie[nt] por

Chou 25 10

Es

les

Onques puis de cembel Et «

«

25

1

5

dist

:

li

n'i ot parlé,

un[s] a l'autre

:

«

Laisiés ester.

Hé! Dieus! u a il ore tant conversé? Quel diable l'ont fait tant demorer?

« Il

vauroit orendroit estre al joster,

«

Ja

«

Chis vengera anqui

(en) aroit .v.

Quant 2520

déliter

molt bêle cose a esgarder. vous a Aiol si atorné:

est

ochis et afolé[s]

:

mor[t] Fouré

le

!

»

Aiol[s] l'entendi, s'en fu iré[s];

Par [mijliu d'une rue s'en est torné; Par devant .i. chelier est trespassé[s], Lecheor[sJ

avoit molt assamblé[s]

i

:

As mains sont combatu et racordé. Molt furent laidengié et despané :

Li ostes

2525

ramaine,

les

si

prist les dés;

Son plus grant eskekier a aporté, Ses compaignons en a araisoné :

25 3o

2535

che dist

«

Signor,

«

A

«

De

«

Et qui ne vient a nous

«

Si

«

La

«

N'ai cure de tenchier ne d'estriver,

«

Ains voil grant pais tenir en

Et

»

(i)cest

cop a

li

lot

il

ostes, «

or entendes

tout le millor vin de cest ostel

me

vuit

noise

cil li

mon

et le

al

;

vin geter,

celier et laist ester

tenchon que vos menés

mon

respondirent sa volenté

Atant s'en sont

:

ostel. »

:

rasis al ju del dé.

Atant evous Aiol qu'est trespassés Par devant le chelier trestout armés. Li ostes

2540

2522 Al

le

Dist a ses «

Je voi

«

Je

li

regarde,

si

2523 desp.

:

«

Baron, veés

chevalier qui est faés

dirai ja

:

auques de mes pensés.

et laid.

(d)

a parlé,

compaignons

un

:

bien mesuré

»

:


AIOL

Devant Se

2D45

«

Sire, entendes

«

:

effrcés,

vent chaiens boin vin

et

:

boin moréis);

« «

On me

«

2555

dist tierement

li

On

73

venus tous

Doi serjant orent ore chi tremellé Li uns a molt perdu(s), s'est adampnés. Che dist, de mavais giu li ai gué (s)

«

2 5 5o

lui est

:

;

tient

por preudome en

«

Si n'en vauroie

mie

«

Vasal chevalier,

sire,

«

Li uns

«

Et

«

Tenés

est

estre blâmés.

veschi les dés:

menuier[s], l'autre quarés,

por bien juer;

tiers est pleniers

li

les

« Sire, se il

la chité:

en vo main, sont boin

ses esgardés

sel

me

:

dires

Et le droit jugement nous en ferés, Car sor vos Pavons mis et atiré. » « Laisiés ester Et respondi Aiol[s] « Onques en mon eage ne vi juer « Vos compaignons arrière le demandés, « «

:

:

;

2

56o

« «

«

A

che qu'il en diront vos en tenés,

Car voir nul jugement ne sai trover Quar onques ne soc riens de ju de dés.

— Vasal, 2

565

lechiere, « vos n'en irés

» dist li

Par le frain l'a saisi, si Ta tiré, Très devant le chelier l'a reculé Marchegai le regarde, si lait aler Le pié destre qu'il ot gros et quaré

!

»

:

Devant en mi 2570

Un

si

Que

mervilleus cop

.111.

costes

Por un poi que Très en mi son

Mal 2575

li

:

encontre;

le pis l'a li

a

doné

fait el cors froer;

le

ceur n'en a crevé

:

celier l'a fait voler,

soit de l'escallon qu'il a conté!

Li lechieres se pasme, ne pot durer,

Et quant

A

.c.

Aiol

il

se redreche qu'il pot parler,

mile diable[s] et

Aiol[s]

l'a

commandé,

son ceval, n'en pot faire li

fieus Elie a tant aie

el.

(/.

1

14)


AIOL

76 2

58o

Qu'ai grant marchiet d'Orliens en est entré[s] Borgois et macheclier Pont molt gabé,

:

Des pomons de lor vakes Font il rué « Voié(n)s, compère Pieres, » che dist Eldré[s], « E Dieus! cis avoit ore trop demoré! :

2585

« S'il Il

«

Car fust chi Hageneus li enivrés Et Hersent, sa mollier al ventre lé Toutes gens set lait dire et reprover; Chele ne voit nul home par chi passer Que maintenant ne sache un gab doner; S'ele avoit son coutel grant acheré,

<i

«

2590

« «

«

« «

2

5g5

ore avoit ja fors Testor trové

ne donroit mais trieves devant Noël;

«

!

Son ronchi li aroit ja escoué, Dont seroit il plus biaus a amener.

Et respondi Aiol[s] «

Vos

faites

vilonie

:

«

Laisieme

que

me

»

ester

:

gabés,

Et tort et grant pichié et mavaisté Ains ne vos forfis riens en mon aé. « Quant Damelde[x] vaura, j'arai assés « Qui del sien me donra a grant plenté. Li auquant l'ont laisié qu'en ont pité Por chou que bêlement l'oent parler. «

:

«

2600

LXVIII 2Ôo5

folie

«

Que

«

Et no gent crestiene volés ochire; Vos parens est Forés, que que nus die Devant Paris fu mors par estouthie,

«

a

2610

che dist Houdrés, « ce est matin avés vos armes prises

« Sire, » si

»

:

«

Et vous

«

A

«

Molt

«

Mener quidiés no gent

«

Ches armes que portés sont molt pories Por voir les entorchierent gent Sarrasine

«

le

vengerés après complie

:

Tespee d'achier ferés martire.

2587 hergeneus

(b)

alastes hersoir par ceste vile,

a

le folie

:

;

cf.

2722

2

5g3 escolse

:


aiol

77

Qui navrés en seroit ne poroit vivre. Quant Tentendi Aiol[s], molt s'en aire. «

261

5

LXIX

2620

Des or chevauche Aiol[s] grains et iriés Por chou qu'il s'ot gaber et laidengier. Molt le gabent serjant et escuier, Meismes Loeys qui Franche tient Qui fu en son palais grant et plenier. Al matin s'est levés de son mengier, Et vit l'enfant Aiol ens el marchié Et les gens qui tant Forent contralié. Li rois en apela

2625

A « «

S'aqu itéra

« [

Quar]

hom

Qui devant «

Amis,

«

Qui Et

si

Quant Et «

a

ma

mon

resnié;

guerre bien traire a chief.

Ta nori

ot le roi,

borgois en apele

»

et ensengié(s);

lui estoit

en

est chis

me

qui est

li

vos a gabé

cel «

iriés

:

et viel

marchié

:

bien ait vos ciés!

gabe en

rois qui

;

espiel. »

molt fu

quenu

che dist Aiols,

— Sire, chou 2640

tere et

conquerra bien a son

Quant Aiols

«

:

Ta por grant saudee cha envoié(s)

« Il les

Un

ma

vaura

il

Riches

«

« Si

2635

ses chevaliers,

haute vois s'escrie:

« Baron, voies Chi vient un[s] chevaliers aparelliés Qui vaura anqui estre as cos premiers,

«

263o

»

(c)

ces[t] sollier?

Franche

tient,

et laidengié. »

l'entendi Aiols, molt fu iriés

dist entre ses

dens c'on ne Tôt nie[n]t

Hé Dieux chou est mes oncles, Si ne me deust mie contralier. » !

!

je

:

sui ses niés

;

Sel seust Temperere qu'il fust ses niés,

2645

Ja

n'i fust

Ains

plus gabés ne laidengiés,

fust [molt]

richement aparelliés.

2618 Miniature avec cette rubrique : Ch'est chi ensi com Aiols EST VENUS A OrLIENS ET COM LI ROIS DE FRANCHE LE GABA ET SES gens. 2623 gent 2646 richemens


AIOL

78

Por quel gabe

Anqui en

li

rois

ne

fait

pas bien

:

bien vengiés

ert Aiol[s] si

Qu'il l'abatra a joste de son destrier,

265 o

Si quel veront serjant et chevalier.

LXX

[Des] or chevauce Aiols grains et dolans,

Por

gens qui

les

vont escarnisant.

le

Li marchiés estoit plains de toute[s] gens,

Et

2655

li

Aiol

un le

et

li

autre vont poursivant

vont gabant.

Elie, sel

fil

Atant evos Hersent

ventre grant

al

;

Offert une pautoniere [molt] mesdisant,

Feme

Né 2Ô60

2Ô65

a

un macheclier

d'Orli[e]ns le grant:

furent de Borgonge la [de] devant;

Quant vinrent a Orliens la chité Ni aporterent il, mien ensiant,

grant,

De tous avoirs en tere .v. sous vaillant Ains estoient kaitif et mendiant, Dolant et mort de fain et pain querant Mais par lor esparenge fissent il tant

Que

A

;

:

sous de deniers vont espargnant,

.xx,

et a usure si vont prestant Aine que fuissent passé plus de .v. ans

mont[e]

Les vont

2670

:

si li

diable montepl[i]ant

Ces .xx. sous de deniers qu'il vont prestant, Un si très grant avoir vont amassant

Que

les

.11.

pars d'Orliens vont engagant,

Fours, molins

Et vont tous 2675

Quant

il

et

rechès vont acatant

les frans

homes

desiretant.

furent venu en l'avoir grant

Qu'il sont venu a auques de droit niant, Lors ceullent un orgeul de maintenant,

Ne

laisoient durer

Ele ert

2680 2G55

si

Cuiverte

fiex

home

vivant.

felenese et mesdisant, et

orgellouse

2666 esparengant

et

mal parlant

:

(d)


aiol

Li borgois de

De chou que Quant 2685

le

la vile [s

79 1

]

en vont gabant,

ele dist font joie grant.

virent venir,

si

vont criant

Et car

«

Dessi al chevalier a sontalant

«

Ele

li

laisiés aler

:

dame Hersant

«

:

dira ja de son romant. »

Envers Aiol s'en vient de maintenant Par le frain le saisi, s'estut devant. Ele ot le panche grose et le cul grant,

mal avenant.

2690

Ele dist a Aiol en ranpronant «

Vasal chevaliers

«

Soies de

2700

:

sire, car faites tant,

«

ma maisnie d'ore en avant, Donrai vous une offrande molt avenant Ch'ert une longe andoile grose et pendant, Fermée ert en vo lanche al fer trenchant

«

Adonc

«

2695

;

«

:

:

saront trestout petit et grant

«

Qu'estrés de

«

Si

ma

maisnie d'ore en avant.

vos iront por moi tout redoutant,

Car je sui marchecliere, je vos créant; Mais je ne vendi car bien a .xv. ans « Neporquant le sornon en ai tous tans. Aiol[s] li respondi par avenant «

«

:

»

:

«

Dame, » dist (li) li valès, « laisieme atant Vous m'avés bien gabé, s'en sui dolant

«

Mais

«

Que vous

«

2705

«

«

2710

«

« « «

271

5

:

;

[i]che

me va auques

reconfortant

avés cel cors mal avenant Hideuse estes et laide et mal puant, (/. n5) Et le vostre serviche pas ne demanc. Molt vous aiment chesmousquesparDé le grant, Car vos estes lor mère, mien ensiant: Entor vos trevent merde, j'en sai itant, Que a molt grans tropiaus vos vont sivant. » :

Dont ot li pautoniere le ceur dolant, Mais ne set que respondre [ne] tant ne quant.

2690 Le commencement du versa

été gratté.

i-jxl grant


80

AIOL

Très par mi

le

Li borgois de

Et

li

un

et

li

grant presse s'en va fuiant

la vile le

autre

vont criant

le

:

vont huant, :

Trové avés vo maistre, dame Hersent, « Onques mais ne veimes home vivant, « Qui vos ossast respondre [ne] tant ne quant. Atant es Hagenel le souduiant, Baron estoit Hersent le mal parlant U que il voit Aiol, se li dist tant « Vasal, vous n'estes mie trop [par] sachant, «

2720

»

:

:

2725

«

Que vous

«

S'avoie

aies les

mon

gens

si

esmaiant

;

miex trenchant,

coutel le

Molt tost le comperiés [de] maintenant, Car je vous en feroie ja en lanchant; « La plus gente bouchiere aies blâmant « Que on trovast en Franche qui est [si] grant. Dont lieve la risée el marchié grant, Que n'i oiessiés mie nés Dieu tonant. «

«

2730

LXXI 2735

Quant Aiols

fu partis de la tripière,

Contreval s'en torna

lés la rivière

Selonc une maison qui ert de piere Femes i a oies qui sont noisi[er]es,

Qui «

Raiborc

«

Vés

« Il

:

coisirent Aiol lés la maisiere.

Li une huce a Tautre

2740

:

«

Compagne

chiere,

Holduit et Geneviere, chevalier qui est songiere

et

la le

a prises ses armes,

si fait

:

grant chiere;

Par son grant vaselage rarons no kievre. Raiborghe li escrie a vois pleniere « Entendes cha a moi, gentiex poingiere « Çaiens gist uns hons mors sor la litière « Bien poés en lui faire amoisne chiere. «

»

:

2745

:

;

nous vostre escu,

«

Prestes

«

Tant que

2722 agenel

»

2 7^9

s'en ferons bière

l'aions porté jusc'a Saint Pierre,

compère

(b)


AIOL

8

1

La u nous l'enforons en la litière. » Quant Pentendi Aiol[s] li frans poingiere,

2750

«

Bêlement lor respont a simple chiere Car me laisiés en pais, putains sorchieres, « Que Jhesu vous confonge li droiturieres! Lors s'en torna Aiol[s] lés la rivière, :

«

2755

Dameldé reclama

LXXII

et

»

puis saint Piere.

Des or chevauce Aiols grains et maris, Por chou qu'il s'ot gaber et escarnir; Mais il lu chevalier[s] preus et gentis Si ne li caloit mie de tous lor dis. En endurer le met et en soufrir, Car Elies ses pères li avoit dit, :

2760

Si l'en ot castoié et bien apris,

Que 2765

2770

hom qui

li

Enfant,

«

Ne

«

Je sai a ensiant que sui mendis

che dist Aiols[s],

»

«

:

vos caut a gaber hom[e] entrepris.

en ceste

tere parent

«

Aies a vos osteus,

«

Jhesu

les

:

n'ami.

vos merchis

:

le

vos pardoinstqui ne menti.

je

m'ai molt chier, qui qui m'ait

«

Certes

«

Ahi

«

Caitif d'autre contrée convient tapir.

!

biaus sire père, tu

me

desis

Por chou que bêlement Aiols vint a Si fesist

il

le

vil.

:

Li auquant s'en tornerent que pités

2780

petit,

tornés de chi

«

« Si n'ai

2775

plus tenche plus est honis.

Cent garchon(s) le porsievent grant et Et li getent chavates et caillaus bis, Et pomon et caronge et merde ausi.

»

prist,

lor respondi.

porte devers Berri;

a l'autre se

il

vausist,

(c)

Car il n'estoit [ne] ivres ne estordis. Et trova le portier quil dut servir Sor un peron de marbre u il se sist. 2759

gentil

2761

le

vieut et

2760 Cens

2781 esdordis

6


82

AIOL

Li lechieres fu

2785

faus et bris.

fel et

en pies, devant lui vint

II est saillis

Le pan de son mantel El puin destre «

Sire, tenés

« Si

2790

en

Quant Quant

li

gage,

ferés justiche a

Il

il

set et

:

renc pris;

plaisir. »

entent qu'il Tescarnist

li

menbre

:

l'alast ferir,

del sens et des boins dis

Elies ses pères

li

avoit dit

hon qui plus tenche

li

plus est honi[s]

rebâti el feure le branc forbi

«

Amis,

«

Tu

»

che

te jues

dist Aiols, « se

a moi,

que tu

«

Et

«

Mais ovre

je voil

jel sai

de

Dex fit

m'ait,

:

dies tout ton plaisir;

« «

Que

«

:

:

m'ent issir, cembel que je vie chi. Se gaing palefroi ne boin ronchin, Baille cha ta main destre je te plevi

«

28o5

me

El bois en Mongaiant quant s'en parti

Que

2800

vo

a dit

li

Aiol[s] Fentendi, s'en fu maris

Quant 2795

je

;

tendi,

li

ploie, se

mon

Talent ot de l'espee

Que

se

celé porte, lai

Si sievrai le

:

je te

donrai tant al revenir,

«

L'acordanche en

«

Ne

ert faite a

ton plaisir

:

sui pas chevaliers de riche pris. »

Et respont li portier[s] « Laisieme oir « Par la foi que vousdoi, biau[s] dous amis, :

:

2810

28i5

«

N'istra hui chevalier[s] de cheste chit.

« «

Remetés en l'estable vostre ronci Poi a mangiet avaine en cest avril.

«

Vous

«

Cil qui bien sont

«

Ne

;

lor

Quant

LXXIII

Or

fériés la fors le

malfé vis

:

armé et bien garni poriés forfaire un Angevin. »

Aiol[s] l'entendi,

sist Aiol[s]

li

molt fu maris.

ber sor son destrier,

Desore Marchegai qu'il

ot

molt chier.

Le portier apela par amistié

:

(d)


83

AIOL

2820

2825

«

Oeuvre moi

celé porte, par le tien cief

«

Si sievrai le

cembel por encauchier.

« «

Done cha ta main destre, je fan" bien Se gaing palefroi ne boin destrier

«

Je t'en donrai

ta

«

28 3o

Dieus,

Tant m'aront hui gabé

«

Assés tost

«

«

Mais encor ne seroie pas bien vengié[s] De tou[s] ciaus qui m'ont hui contraloié Et je voi c'esft] borgois mal afaitié[s] Mieus me vient a soufrir tout son plaidier

«

Et toute sa parolle qui ne vaut riens

je tierc ces[t]

Que Dont

« «

aroie le cief trenchié.

;

«

«

li

chil renoié!

gloton del branc d'achier,

:

«

«

fesise tel cose al je fuisse

le

rapela

commenchier

honis u vergongiés. portiers

li fel

Entendes,

» fait il, « cha, biaus amis chiers; Por chou que je vos voi desconsellié, Vos vaurai ja aprendre molt bel mestier, Car de chevalerie ne savés nient.

Prendés de chele lance .mr. deniers

«

A

«

«

«

:

vaura bien, Et ma feme m'en a d'une proie, Si les vous en donrai molt volentiers Et de cel vostre escu .xn. deniers filet

esuer

le[sj

;

:

Se fu lieve en

la vile s'avra

«

De De

«

S'en acatés d'avaine

«

Sel donés ce ronchi tout a

«

»

:

«

«

285o

:

père qui tout as a baillier,

Se

Atant

2845

dens (fon ne Pot nient

» dit il, «

«

«

2840

:

«

«

2835

»

Aiol[s] l'entendi, molt fu iriés

Si dist entre ses

,

part al repairier

— Diable vos feroient riens gaingier. Quant

:

vostre elme

vostre hauberc

« Il seroit

2824 Lacune.

grans

2829 chis

mestier

sous, tous

.111.

.x.

i

;

est chiers;

sous, ses vaura bien.

.1111.

sestiers,

mangier

(/. :

et fors s'ert encraisiés,

285 1

sel

vaure

— 2834 grant

n6)


AIOL

84 2855

«

Boin ronchi

i

«

S'amenés de

le

«

Nous en

«

U

aroit a caretier;

laine en cel(e) markiet,

acaterons molt volentiers,

vous portés carbon a vo somier

:

Vos resamblés bien hom[e] de tel mestier. Quant Aiols l'entendi, s'en fu iriés.

«

2860

Et uns borgois Tesgarde de son solier non Quikenars li panetiers

Cil ot Cil

»

:

;

Damede^x] de gloire qui fu et [i]ert a celui [home] mal encombrier.

Trameche 2865

Car Il

fel estoit [et bris] et

fu parens Makaire

mal

parliers

;

le losengier.

Très par matin fu ivres, si ot mangié Et le fort vin beu qui monte el cief,

Qui 2870

les grandes folies fait essauchier. Et ot l'enfant Aiol contraloie[r] :

A ses Au

2875

commencha

portier

fort a

hucier

sans delaier

:

«

Di, va,

«

«

Oeuvre li tost la porte por encauchier, Car il nous vengera de Taversier

a

Se

«

Tu

lai l'ent aler

:

:

il i

est

ochis grans honors

avras de

ma

borse

.1111.

iert.

denier[s]

«

Et de mon millor vin un boin Loeys le ferai tout otroier,

«

Ja n'en ères batus ne laidengiés.

«

2880

maistres fenestres est apoiés,

Or

sestier

oies del quivert, del losengier

:

»

:

Pour mal le quida dire, mais il dist bien. Quant li portiers Toi, molt en fu liés :

«

2885

Vasal chevalier

sire, » dist

li

«

Or

«

Car

«

Si avrai de sa bor(o)se

«

Et de son millor vin .1. boin Loeys le fera tout otroier,

«

t'overai la porte cis

portiers,

molt volentiers,

borgois m'en a doné congié

2859 Vos sambleres

2866 parent

.1111.

:

deniers, sestier;

(b)


OD

AIOL

2890

2895

«

Ja n'en ère batus ne laidengiés.

«

Or

«

Car por

«

Donc moi de

«

S en

ferai

«

Mes

ostes

t'overai la porte

1

la toie

molt volentiers,

amor

la

ai gaiengié.

ceue de ton destrier

— Volentiers,

» dit

Aiol[s], « vien le sachier. »

Li lechieres s'aproche vers Li cuivers, Il

2900

ne

Ains

:

une laise a .1. lévrier; m'en proia des avant hier.

le faisoit

mie por

le destrier,

mal

lechieres,

li

ait ses ciés!

esrachier,

voloit abatre de son destrier,

le

Qu'il cuida

trebuchier,

le vallet jus

Por les grandes risées recommenchier. Marchegai nel connut, lieve le piet, Merveilleus coup en done le pautonier: 2905

De desous la Que .111. des

maiselle

Tout envers

l'abati sor

«

Cuivers,

— Oil, 2910

le

consuié

mestres cosstes

»

.1.

li

che dist Aiols,

a vous blecié?

«

» dist li lechieres, « et

«

Ne m'en

«

As

«

Ersoir

a brisié;

fomier.

mahangié

:

donoie garde del regibier.

diables voist hui vostre destrier[s]

manga

avaine,

s'est

plus

!

aitiés. »

Et respondi Aiol[s] « Jel quic très bien. » Dameldé en jura le vrai del ciel « Se ne m'[o]evres la porte molt volentiers, :

:

2915

«

Tu

perdras ja la teste al branc d'acier

«

Ne

t'en ga[ri]roit

«

Quant

Il l'a

2920

je

li

glous vit

Al pooir que S'est venus a

Quant

291

1

il

flaiel

drechier

:

soit sousiel,

voi que proiere n'i a mestier.

sachié del feure grant

Quant

Del

hon qui

il

la

le

demi

»

piet.

branc reflamboier,

ot s'est redrechiés,

porte sans atargier.

ot le vereil a lui sachié,

de

2919

le

porte

la traite

li

riert el cief,

(c)


AIOL

86

2925

Que

tout envers

le fist

près tresbuchier

:

Mais aine ne s'en senti li chevaliers, Car li ber s'en issoit molt volentiers. Li glous vait a

2930

1'

ostel, si s'est

couchiés

:

N'en liet il mais des mois! Aiol n'en chiet; Et Aiol[s] s'en issi sor son destrier. Or le garise Deus li voir[s] del ciel Qu'il n'i soit mors ne pris ne vergongiés, Et Dex doinst a tous cheus mal encombrier Qui tant Pont ranproné et laidengié « Hé Dieus » che dist Aiol[s], « par ta pitié, « Tant m'aront hui gabé et laidengié « Et il seroit mon père molt grans mestiers !

2935

!

!

!

2940

«

Que

«

Dont

«

Or ne lairai por home [nul] desosiel Que ne voise ferir tout le premier

«

2945

LXXIV 2950

fesisse tel cose vers chevalier[s], je fuise

honorés

et essauchiés.

«

Des

«

Se nés puis par mes armes bien

« «

dont s'il me siet N'encaucherai mais home [nul] desousiel,

«

Car

«

Dame

«

D'ore en avant voil estre vos chevaliers

Se

.1111.

robeors sans plus targier. justicier,

le lairai ester

je

:

n'en sui apris ne ensengiés. sainte Marie,

» fait il,

«

aidiés

Li robeor repairent tout a bandon

Tout

:

:

droit a lor agait arier s'en vont;

Les lances portent droites encontre mont Et ont

al

De Loeys

vent destors

les

confanons.

Charlon Et bien l'ont escrié desor le pont N'en osa uns issir de ses barons Qui s'en alast combatre vers les glotons. Mais ançois que solaus traie aescons, Lor convenra parler d'autre raison s'en gabent le

fil

:

2955

:

2953 De] A,

le]

li

!

»


AIOL

Li plus ardis des

2960

Por Rains

Ne

.rai.

87 qu'el cembel sont

vausist estre ne por Soison[s]

n'i

roiaume al roi Charlon, Car Aiols est montés li gentieus hon Par desor Marchegai a esperon. Issus est de la porte tout a bandon, 2965

por tout

le

Si lor a ja de Loire passé le pont;

O

lui n'en maine per ne compaignon. Dameldé reclama par son saint non, Entre ses dens commenche une orison « Ahi glorieus sire, » dist li frans hon, « Qui presis en la Vierge anoncion, :

!

2970

2975

«

Et tu fus de

«

S'en

hon,

le sait :

de leur roion,

Li

«

Adont s'esmut cascuns de sa maison. Tous .111. les assemblastes sans mesproson; Il vinrent a Erode le roi félon Il demanda qu'il quisrent et u iront Onques ne li chelerent, mais dit li ont

«

Que

nés est

«

Qui

sera rois et sires de tout le

«

Deul en

«

troi roi le coisirent

;

:

li

profetes, querrant le vont,

mont.

ot et grant ire al ceur félon,

«

Qu'il n'i voloit signor nul se lui

non

«

Bien quidoit

mont.

estre rois

de tout

le

;

«

Son corage lor chele par traison le donques querre, signor baron, Puis repairiés par moi leus a bandon

«

Je Tirai aourer, s'ere ses hon.

«

Li

«

Mais ne connoisent mie la mesprison Ne le félon corage del mal gloton

«

2990

bien

«

«

2985

lui nés,

clere estoile parition

«

«

2980

fist li

«

«

:

Aies

troi roi

respondirent qu'ainsi feront,

«

Qu'ochire

«

Savement les guiastes, père del mont Tant vos quisent li roi, trové vos ont.

«

2975 Tout

:

les

quidoit par traison. :

(d)


88

AIOL

2995

«

Trois offrandes portèrent par devison,

«

Or et mire et encens por chou le font Que par ces. nr. ofrandesnousconnistrons:(/. u 7

«

;

« S'estes rois teriens, l'or

3ooo

«

L/encent

a

Le corage

«

Car vers vous ne se peut cheler nus hons; Toutes les requellistes sans mesproison,

«

le roi

;

félon

Qui

Et quant che vit li fel qu'aie en sont, Par lui ne repairierent, escarni Pont, Deul en ot et grant ire el ceur félon Tous les enfans fist querre de son roion

quidoit tuer par traison.

les

:

«

Manant communalment

«

S'en

«

De

«

Puis

fist

.11.

et

près et loin

ans

et

demi que plus n^n ont

les fist decoler,

inocent sont

:

:

voirement, voirs Dex, con che créons

Que

« «

Que

«

Et

«

Molt m'aront hui gabé tout chi gloton Et si ont fait lor gas de mon blason Se ne combac as .1111. qui chi en vont, Dont ne pris jou mon cors .1. esperon.

«

«

:

trestous eslire les valeton[s]

rois estes et sires de tout le mont, Garisieme hui de mort et de prison Et donés aventure par vo saint non

«

«

LXXV

gardastes

«

«

3025

les

:

«

« Si

3o20

connistront

barons,

D^rode

«

5

si

.111.

«

«

3oi

provoire,

seustes des

Des offrande[s] ont il gent gueredon Savement les guiastes, père del mont

«

3oio

s'estes

«

«

3oo5

vos donront,

secore

ma mère

mon la

père a son besoin

gente

el

gaut parfont.

:

Quant

Aiol[s] fu des rues d'Orliens issus,

N'a pas gaires aie, quant a veus Les .1111. robeors a destre en sus. Et quant Aiols les vit, ses a connus

2998 Lacune.

»

3oio Mainte

)


AIOL

89

Car il n'estoit couars ne esperdus; Ains dessent del cheval a tere jus,

3o3o

Estroitement .c.

le

çaint par grans vertus,

chevalier l'esgardent jovene et kenu,

Et dames et puceles qui sont as murs; Et dist li uns a l'autre « Or l'ai veu 3o35

3040

«

La

«

Li bachelers

«

Sire, venés vos ent al

«

Laisiés les ent aler, nés touchiés plus,

«

D'orne ochire

«

«

Onques mieudres vasaus de vos ne Vous ares vos saudees deriere Fuis

«

A cheste

bataille est remesse, n'en veré[s] plus est ivres, trop a

boin eur

est pichiés

grans

;

et id(e)us.

fu

:

:

Pentecoste serés vestus

« «

A

qui que avoirs

Quant

:

beu.

De peliçon hermine et d'ors pelus. Che sont .ri. parteures, de tex n'est

«

3045

(b)

!

:

plus

:

faille soies seurs. »

l'entendi Aiol[s], dolans en fu

;

Parfondement reclaime le roi Jesu « Ahi glorieus sire qui mains la sus, « Et venistes en tere por nous cha jus, « Et fustes mis en crois et estendus :

!

3o5o

«

Et férus de

«

Que

li

la lance

sans et

li

par mi

le bu(s)

aiguë en coula jus

:

Longis en t(r)ert ses ieus, si a veu(s), « Et si bâti sa coupe, vérités fu, « Et vous li pardonastes, père Jesu, « Mal gueredon en ont li mescreu, « En infer en giront el parfont bu, « Si voirement, dous Dieus, com che voirs fu; « A vous me comma[n]c jou, nie[n]t a autrui. Les consaus de son père a (bien) retenus, «

3o55

Que

3o6o

ja

qui

le

kerra n'ert confondus.

Puis acourcha

Et a toutes 3046

li

r.

3o62

ses

trais

la guiche de son escu armes trait envers lui.

»


AIOL

90

Plus bel cor nen ot onques ne quens ne dus,

Et jure Dameldé

Mieux vauroit

3o65

Que

LXXVI

n'en fiere

il

.1.

vertu,

mors et confondu[s] u autre lui.

Aiols fu remontés sor Marchegai;

Un[s] lechieres

3070

et sa

estre

li

crie par

.1.

gavai

Amis

«

Assés avez

«

Car

«

Cheste premi[e]re jouste pour vos

chevalier sire au cheval bai,

me

alei, très

bailliés ces

bien

le sai

armes,

3o8o

« «

Les pucheles salvastes del vilain plait, Les .111. clers sussitastes, por voir le sai,

«

Donés moi aventure,

«

Que

« «

Et Avisse Qui se pasma por moi quant

«

Cil borgois m'escarnisent, [trop] bien le sai,

«

Por riche garn[i]ment que n'aportai; Mais se Dieu (s) plaist de gloire u créance Ja ne veront passer le mois de mai

créance

désiré Tai,

mon père qu'el bos laissai ma mère als cors verai desevrai.

[Que] teus m'escarnist ore dont

«

Cil borgois

me porsievent,

me

3o8i

et

ai

vengrai

esgardei

»

l'ai.

Li robeor repairent tout lor esclos, Voient l'enfant Aiol ques sieut au dos Bêlement les encauche tous les galos,

:

se vaut pas aster, car très bien sot

Qu'il feroit chevalier par son esfors

3095

ai,

secore

«

Ne

3090

:

Si voirement, biau sire,

«

LXXVI I

ma

:

ferai. »

«

a

3o85

:

si josterai

Et Aiols reclama saint Nicolai

3075

(c)

:

«

«

Signor,

«

Cis borgois nous porsieut,

«

Avés Tescu veu

«

Jo avrai

3o86 Cis

»

che dit Nivars,

« estes

si fait

qu'il a al col?

le ceval

qui

si

:

.1.

vient tost

poi

:

que faus

:

:


AIOL «

Et Sanses en prendra

— Et — Et 100

3

91

avrai,

je

l'escu del col.

che dit Aleaumes,

je, »

«

Fouk.es,

» dist

«

l'auberc del dos.

Telme sans or

Se

«

Cui chaut

il

s'en che fossé

remaint

:

mort;

se vieut desfendre, ja Tavrai

«

li

cors

LXXVIII

?

»

Nivars torne le resne vers le mescin Mais Aiol[s] point et broce, sel vait ferir; Desor la boucle d'or qu^l vit luisir, Perchié li a l'auberc et molt mal mis Par mi le gros del ceur l'espiel li mist, Toute plaine sa lanche mort Tabati. :

(4)

;

3io5

chevalier l'esgardent grant et petit

.c.

Et dames

Qui 3

10

1

Et

font

si

5

il

120

3124

Encor(e) voi tout entier vostre escu bis

Que

!

li

qués fu che qui or chei?

ses .ira. pies le bai ronchi. » la bêle sot

c'ert

Aiols

li

bien

et vit

enfes qui jus Ta

mis

:

:

«

Sire père propisses qui tout fesis,

«

Vos

«

De

«

Qu'il n'a en ceste tere parent n'ami!

puissiés hui cest jor avoir merchi l'enfant d'autre tere qui est

mendis,

sauf le ramaine par ton plaisir

«

Sain

et

«

Que

il

«

Car plus l'aim que nul home que Dex

«

Ne

«

Estes

LXXIX

repuist encore parler a mi,

ja, se je

ne

l'ai,

Foucars en apela

un

n'arai mari.

ses

feist,

»

compaignons

:

poi ichi, signor baron;

«

Che me samble gran[t] honte(s) de cel glouton Qui nous a mort Nivart no compaignon

«

Mieus vauroie

«

3

:

ce

Dieus

!

Dameldé reclama de paradis

3

matin;

encore, n'en prendent fin

Et sor Lusiane

1 1

puceles as cors jentis

«

«

3

et

trestout le gaboient gehui

ioo Qui

:

estre

mort que nel vengons.

»


92

AIOL

3i3o

broche

II

Et vait Lés

Aiol tout a bandon,

de

l'alve

Que

D'autre part

Durement

il

3140

Le Se

li

li fist

est

navrés li

caupa

trencha

Que mort

li

amont;

poi

le

gentiex

giron

:

hom,

coule sor l'esperon;

lui de tel et

randon

l'auqueton

:

pomon, ceur tout a bandon

et le

le

l'a

braon

el

.1.

fendre les

ronpi l'auberc

fie li li

mist ens quisse

la

Li sans vermaus Mais Aiol refiert Qu'il

de l'archon

la sele près

sa lanche

Par miliu de

3i35

des espérons

le destrier

ferir

(f.i 18)

abatu jus des archons.

Loeys est as estres li fiex Charlon Sus el palais plenier en son dongon: 3145

«

« Voies, baron, a ses homes Del povre chevalier que gabion Par saint Denis de Franche, il est preudon. Aies vous adouber, sel secorons

«

Ne

«

Mieus ameroie a perdre Rains

«

Que

II escrie « «

3i5o

:

:

;

voil pas qu'il

si

i

muire par mesprison

boin chevalier

i

François corent as armes 3

154

Li cenbiaus fu rendus François corent as armes

160

65

et

li

tôt

tornois

:

demanois

Il

encauchent Aiol a grant esfroi ne peut de sa lanche mie ravoir

Il

a traite l'espee, fiert demanois,

:

Et escrie 1

:

;

Meismes Loeys s'arma li rois, Anqui vaura Aiol de près veoir, Mais il ne sara mie que ses niés soit. [Et] Sanses et Aliaumes sont a l'estroit, Il

3

»

adous

Meismes l'enperere s'arma le jor. Anqui vaura veir de près Aiol.

LXXX

3

perdison. et as

«

«

Monjoie

»

a haute vois

:

Soison[s]

et

:

:

Fil a putain, traitre(s), félon revoi(s),


AIOL «

Vos

«

Hui

est

— Sanses, 3170

jors quel comperois.

Aliaumes,

«

vien ent,

soit tex enfes et ses bufois

[Vont] Sanses et Aliaumes tornant Et Aiol[s] les encauche tous les galos Sa lanche a recovree en .r. des mors.

blamoit Marchegai, mais

maigre .1111.

Que

le

crupe

et

il

il li

va tost;

mist par

.vu. cens et .mi xx

De

mi

le

3

1

90

I

.

et

quinse

i

;

cors

:

;

ot

noble[s] chevaliers as escu[s] fors,

Et puis

LXXXI

(£)

la

gent a pié quil sieut au dos.

Aliaumes s'en rêvait el bos fuiant, Et Aiol[s] l'en encauche esperonant. II tient nue l'espee qui fu trenchant Et vait ferir Aliaume en ataignant Tel coup li a doné en trespassant La teste en fist voler en mi le camp. A tant es Loeys esperonnant; Les Beruiers trova el val gissant. De maisnie sousprise n'en sai niant François les vont ferir de maintenant Des lances qui sont roides as fers trenchans. ;

3195

:

core par grant esfors.

Sanson feri tel cop a perchié Pauberc del dos li

:

3172 tornent

3i8a mors

!

dos

Ions les os,

Devant lui a la tere l'abati mort. Aliaumes s'enfui dessi al bos Et Loeys Pencauche a son esfors 85

les

l'escu

Sa grant anste

:

:

pies coupés bien fais et gros

le laise

Desor

1

vois

!

!

Aiols

3

je

Ha! Dieus quel[s] chevaliers nous a tolois Alon nous ent fuiant tant com nos loist. »

Les

180

dist

«

Il ot

3

li

» [ce]

Maleoit

On

3175

venus

«

«

LXXXI

93

gastés ceste terre, n'i avés droit.


aiol

94

La 3200

veissiés tant sor et tant

Fuir par

le

campaigne

bauchant

frains trainant,

Et tans boin[s] chevalier[s] mors

Qui remessent

gissant par

mi

et

E Dieus quel commenchaille por Ne doit estre gabés cTore en avant, !

32o5

Mais richement

LXXXIII Molt Quant

servis a

son

sanglans

les cans.

enfant!

.1.

talent.

fu grans la bataille et

estris.

li

quens de Boorges vit Loeys sa gente maisnie vit entrepris, Et

Or 32io

li

poés dire

et croire qu'il fu

maris.

Signor, chis gentiex quens que

Dont ne

savés qu'il fu ne dont

je il

vos

di,

vint.

Poi est de jougleor[s] quil vous desist ne sevent Testoire ne n'ont apris;

(c)

:

Il

De chou 32i

5

Et

li

Quant

Hon

sont

li

auquant molt escarni

plussor s'en font por le verai[e] estoire

fol tenir,

n'en ont coisi

qui raison commenche,

jel

saide

:

fi,

Quant il al da[e]rain n'en set issir, Por fol et por musart s'en fait tenir. 3220

Mais je vos dirai bien dont li quens vint Et de con faite gent je l'ai apris. Ja fu che niés Elie le duc gentil :

Qui 322 5

a tort fu cachiés de son pais,

Fieus Marsent sa seror o le cler vis, Cousin[s] germain[s] Aiol dont je vos

Por chou guer[e]oit

il

roi

di.

Loeys

Qu'il encacha son oncle fors del pais. Aiol[s] nel connissoit n'ainc mais nel vit,

323o

Car si le conneust ne li nuisist, Ains li aidast sa guerre a esbaudir. Quant li quens vit ses homes mors et ochis, Or poés dire et croire molt fu maris ;

3ioi tant

3227 son père

32

3

1

mort


AIOL Il

escria ses

homes

95

ciaus qui sont vif

3235

«

Car

«

Ne

ne vos puis ore plus maintenir,

je

vos puis aidier ne garantir.

Par miliu de

3240

Onques n'i ot François ne Poitevin Ne Normant ne Mansel ne Angevin Qui un seul pas ossast avant suir, Tant par sevent le comte preu et ardi, Quant

je

vos

di.

comte tout seul fuir, Il broche Marchegai, après s'est mis; II le vint ataingant en .1. lairis; Seli a escrié « N'ert mie ensis a Bien voi qu'estes li maistres a l'esbaudir: en

il

vit le

:

;

«

Vous me lairés ostages al départir Quant vous m'escaperès bien seré fis

«

Jamais ne

«

325o

»

la presse fuiant s'en vint;

Fors seulement Aiol dont

3245

:

qui peust fuir,

« Garissiés vos, signor,

(d)

;

ferés

Quant entendi

guerre roi Loeys.

»

quens ne pot garir, Il regarda Aiol, quant il le vit, Très bien le reconnust a l'escu bis,

En 32 55

«

«

« « «

3260

la ruiste bataille as

cos ferir

:

Dameldé, » fait il, « père qui ne menti, Ja est chou li vallès al bai ronci Qui si m'a hui mes homes mors et ochis Dieus, donés m'en vengance par vo plaisir! Certes je li vaurai grant coup ferir. » :

Vers Aiol s'en retorne tous aatis, Et Aiol[s] contre lui molt tost revint.

Anbedoi

Or en Des 3265

li

cousins germains par son plaisir,

.11.

Que

s'entrefierent par grant air.

penst Damelde[x] qui ne menti

li

un[s] ne

li

autre

n'i soit

Mervelleus cos se donent

Que

les

al

ochis!

parvenir

escus des cos s'en font partir

;

Li quens brise sa lanche, n'a plus conquis

Mais

la viele

enfumée ne peut guencir,

;


AIOL

96

3270

Car

rfavoit plus forte en nul pais.

il

Aiols Tenpoint par forche, qui bien se ti(e)nt,

Que

de son col

l'escu

De 3275

joute le costé l'espiel

prist

vint,

Le

poitral de devant

Et

les

Le

da[e]rain archon a fait croisir

qui Tenpoint

si

:

desronpi

li

çaingles desronpent tout autressi

les estriers

mal mis

a

li

;

del corant destrier jus Tabati

:

la tere trestous sovin[s],

(/.

119)

Del grant coup qu'ot eu fu estordi[s]: Ne vous en mervilliés s'il fu maris. Aiols a

trait l'espee, si

Amont Que les

par

mi

bu

quens

li

en abati.

le cief parti,

li

escrie

:

Frans hom, merchi

«

renc jou nrfespee que

«

Ja

«

Mais garde que

te

:

autre coup del branc forbi,

eust del

li

Quant

Fa requis

le cief Tala ferir

flours et les pieres

S'il ferist

Ja

33oo

li

al fort chevalier

Li quens jut a

3295

:

mist.

li

Tesfors del destrier qui tost

Et andeus

3290

desronpi

Et

Que 3285

li

Molt lu grans aventure qu'en car nel Algrant cop del vasal qui bien feri,

A 3280

malmis

a

li

Et Tauberc de son dos

n'i

— Ne sai que vous

je

tieng chi

muire, se Dex

ferés, »

Aiols a

t'ait.

dit,

«

Car

«

L'enpereor de Franche de Saint Denis.

je

vos renderai roi Loeys

«

Vous

«

Or

«

Si quel veront

Par

li

avés gasté tout son pais

:

refera de vos tout son plaisir,

le

li

grant

et

li

petit. »

nasal de l'elme le va saisir

Sel délivre Gerart et

Hugon

et

Nevelon

:

Amauri,

et

Ahenri

;

Cil sont de la maisnieal roi gentil

3284 trestout

33o4 Cis

:

:

!


AIOL

33o5

«

Signor, gardés

en

« Si

Et

33 10

cil

fera

le

97

nous,

Aiol[s] a dit,

»

rois tout son plaisir. »

li

ont repondu

si

feront

il.

che dist

li

quens,

«

«

E

«

Elies, biaus

«

A

las! »

tort

com

sui trais!

dous oncles, je sui honis. fustes cachiés de ces pais :

vous desireta roi[s] Loeys. Je sui fieus vo seror, se Dex m'ait, Dame Marsent la bêle o le cler vis. Si [ne] peuc cel hontage nient soufrir Ains manda mes parens et mes amis, Les saudoiers de Franche que poc quelir,

« Si «

«

«

33 1 5

« «

:

« Si lor fis

3320

mes

trésors tous départir,

guère roi Loeys

«

Si aati de

«

Plus de mil de

«

Ne

li

ses

homes

:

ai

fausist la guerre tant

puis ochis

com

:

fust vis,

Mais ore est afinee quant je sui pris. « Bien sai que se li rois me peut tenir « Ca nule raenchon n'en puis venir, « Que ne me fâche pendre u mal baillir. Aiols li fiex Elie tout chou oi, Car près estoit de lui, si l'entendi

(b)

«

3325

»

:

Trestout

333o

«

Dameldé,

a

Qui

li

est frémis.

sire père, » Aiol[s] a dit,

« «

Ele fu seur

«

Cis frans quens de boin aire que

«

Por moi a gueroiet roi Loey Et ceste ruiste guère a fait por mi. Mal gueredon l'en ai, che m'est avis, Al da[e]rain rendu quant je l'ai pris Mais je nel connisoie, se Dieus m'ait. Dex, done m'ent consel par ton plaisir, Car se je le retieng mal est baillis,

«

« « «

3340

sans del cors

aventure onques mais vit? Bien voi que cis hons est près de mon lin Se il a le parole ne ne menti, Fiex fu Marsent (Marsent) m'a[n]tain, bien l'ai oi;

« «

3335

li

« «

si faite

:

mon

père,

jel sai

de

fi.

je

voi chi

:

7


AIOL

98 «

Et

«

Car che dira

«

Je ne voil

ce

« « «

« « «

3355

« «

Tant

«

LXXXIV

grant loier pris; toudis.

corage nient jehir

c'arai fait bataille et contes pris

Chevaus et palefrois, destrier[s] de pris; Et se a l'acordanche ne puis venir, Tout atant li porai mal plait bastir. Par icel saint signor qui le mont fist, Ains que li quens i soit mors et ochis

mon

Car

cousin germain ne puis

Aiols ot pris

le

Sel délivra Gerart

conte par vigor, .1.

vavasor

Hugon

et

faillir. »

et

Nevelon.

che dist Aiol[s],

gardés

«

Signor,

«

G'irai en la bataille tout a estrous

ce

S'auques

11

»

garda en

i

puis conquerre,

«

s'i (i)

le

nous

ares prous.»

;

fust des lor

Encor(e) n'i connoist lance ne gonfanon,

3370

set

qui

est

Flamens ne Brabençon, ne qui Gascon

ki est Poitevins

Mais as plus

La u

bêles

armes

:

se prent le jor

;

voit les plus riches et les millors,

Esperone ses cors, a [s] belissor[s] N'a cure de jouster as noelor[s]. Bêlement vi(n)t armé(s) (sor) Tenpereor :

3375

336g flamenc

33y3 Le esp. son

:

:

la presse selonc l'estor

Et coisi Loeys Tenpereour Cuida as chieres armes qu'il

Ne Ne

(c)

jou mil cos del branc forbi,

Et Gautier

3365

mon

:

Denis

Et cenbiaus maintenus et envais. Toutevois Piert rendus, n'en peut garir; Mais g'i avrai ançois boin convent pris Qu'en prendra raenchon de boin or fin,

« I ferai

336o

rois de Saint

Que j'avroie del conte De traison seroie retés

«

335o

li

«

«

3345

laisse aler, j'ere entrepris

si jel

:

:


aiol Il

Et vait

Que

A

99

broche Marchegai, sore

li

cort

son oncle par grant vigor

ferir

de l'escu

li

trenche

le

maistre flour,

devant aus tous

tere Pabati

de mort

:

338o

Li aubère

3384

Loeys saut en pies par grant vigor; Il ot molt grant paour, sel douta molt, Car bien quida morir tout a estrous.

Il

LXXXV

le gari

a traite l'espee, sore

court

li

Loeys fu a piet entre

le jor.

ses drus,

Li rieus de sa seror Pot abatu Il

a traite Pespee, se

Li rois Il

3390

vu

l'a

li

:

:

cort sus.

venir, molt Pa cremut

:

geta sor son cief son boin escu.

Aiol[s] del branc d'achier Pa

Enfressi qu'en la guiche

li

si

féru

a fendu

(d)

:

reust a tere jus abatu,

Il [le]

Quant .xim. François i sont couru Qui por lor signor sont molt irascu. 3395

Aiol

le fil

Elie ont sus coru,

Quant Loeys «

Mar

«

Enfressi

3405

«

Estes en sus

!

«

:

mon

«

Voiant tout

«

Durement m'as grevé

«

Se par

.1.

Perdre doi

«

Mais

«

«

«

fiex

barnage m'as abatu, et confondu ;

chevalier sui retenus,

«

«

3395

:

que jou aie parlé a lui. Damoiseus de boin aire, molt as vertu J'ai a non Loeys de Monleufn]

«

3400

escrie

sera touchiés ne abatus

i

ma

corone

et

mettre jus.

ce n'est pas encore, che saches tu,

me

Que

je

Tu

aras ançois maint

renge pris ne

si vencu coup féru Et si avras des miens maint receu. Je m'afi tant en Dieu le roi Jesu

i

3397 Mais

:

:


100

AIOL

3410

«

Que

«

A

.1.

seul

la rike bataille

home n

ne fauras

1

ere vencu[s]

« «

Tu

«

m'as

les

;

tu.

Mais or me di ançois dont es venu[s] Et de con faite gent tu es issus, Que si as mon barnage hui maintenu

«

3415

par

ja

:

Beruiers tous confondus,

Le conte de Bohorges m'as retenu Por Rains ne por Biavais ne por Leun « Ne fusse jou si liés, che saces tu; « Moi qui sui rois de Franche as abatu « Et d'une part et d'autre m'as tu féru. « Desqués vauras tu estre, diras le tu ? » Quant l'entendi Aiol[s], dolans en fu Il a mis piet a terre, s'est dessendu «

;

«

3420

:

:

Dieu, merchi, car vostre hon sui; Nel fac a ensiant, merchi Jesu « Montés isnelement par grant vertu. (f. 120) « Beruier sont destruit et confondu « Grans eskiés nous i est chi remansu[s] « Quant li quens de Boorges vos est rendu[s]. » Quant l'entendi li rois, molt liés en fu. «

3425

Sire, por

«

!

:

3430

LXXXVI

Vencue est la bataille et li tornois. Le conte qui la guerre dut maintenoir

Par 3435

le

rendi Aiol[s] al roi

«

Je vos renc or che conte sor vostre

«

Que

«

LXXXVI

I

estes

mes

:

Vous

drois sires,

nel

fera jou, biaus sire, »

de voir;

jel sai

menés a tort ne a belloi Raenchon en prendés, jel vos en

— Si 3440

puin

le

«

proi.

che dist

Le conte de Boorges a li rois et Nevelon tost le rendi

Hugon

foi

:

rois.

li

pris

:

:

nous,

rois a dit;

«

Signor, gardés

«

Menés

«

Et soit mis en la cartre el font gésir Car me guerre est finee, Dieu merchi,

«

le

l'ent a Orliens,

» li

ma

boine chit, :


AIOL

I

O

I

Par che franc damoisel que je voi chi. » Aiol[s], avant sailli, Si parla hautement tant c'on Toi « Empereres de Franche, parlés a mi. « Je parlerai por lui puisque l'ai pris. « Ja se Dieu(s) plaist de gloire qui ne menti

3445

«

Quant rentendi

:

3450

«

Che

n'ert ja esgardé

«

Que

issi

«

N'en buie n'en carcan n'en cartre mis, Mais prendés boins ostages del revenir

«

3455

« Si l'en laisiés «

Tant

«

Et qu'il

«

Et

« Si

en nul pais

gentiex quens soit mal baillis,

qu'il resoit d'avoir très bien garnis, ait

aune de

ses

amis

:

revienge ariere a vo merchi,

si

devienge vostre hon

et vostre ami[s].

Molt devés estre liés, roi Loeys, « Se vous a l'acordanche poés venir « Et reçoivre poés .1. tel ami « Com li quens de Boorges que je voi chi. « Ne devés pas vos homes mal baillir, « Ains les devés aidier et maintenir, « Et tenir a droiture grans et petis. » Quant Loeys l'entent, liés en devint. « Damoiseus, molt par estes franset jentis, « Et je ferai del tout a vo plaisir.

3460

«

3465

— Sire,

3470

che dist Aiols,

«

vostre merchi.

«

«

Ja ne

«

li coustera deus paresis Fors que de vos tenra tout son

Quant

3475

»

l'entendi

li

rois, s'a fait

pais.

.1.

»

ris,

Et quant che vit li quens, liés en devint, Car très bien quidoit estre de la mort fis. Il est passés avant et si s'est mis

As lui

(b)

Quant sor ma volenté l'avés tout mis, Dont ert li quens tous quites, par saint Denis;

«

3449

:

aler en sen pais

1

pics l'enpereor; se

toi

34(3

1

le

li

cordanche

tendi

— 3463 le

conte


AIOL

102

3480

Andeus jointes De lui reçut se

mains,

ses

tere et

ses

hon devint;

son pais.

L'enperere de Franche l'omage en prist

3485

Es les vos acordé[s], si sont ami (s) Par si faite manière com vous ai dit. Li traitor de Franche en sont marit.

3490

Makaires de Lossane, li Dé(x) mentis, Li malvais losengier[s], quant il chou Por .1. petit de deul n'esrage vis. Molt tost s'en vint corant a Loeys De ses losengeries vaura servir.

;

vit,

:

LXXXVIII En

Li quens fu délivrés sa tere s'en

Avoec

clamés quites

:

;

en remaine de son enpire

lui

Chou qu'en 3495

et

va trestout délivres

l'estor

en fu remés en

vie.

L'enperrere de Franche conduit l'en livre Enfressi c'a Orliens la chité riche. Aiol[s] remest al roi de Saint Denise;

Loeys Pen «

35oo

apele, prist lui a dire

Mes

pères gist malades en fremerie;

man[an]tie

« Faillis li est avoir[s] et

35 10

(c)

— Sire, jou de Gasconge, de Mont Olive. «

35o5

:

[Biaus] amis, dont es tu? ne mentir mie.

«

Bien a

n

On

.xv.

ans ne

:

chevalerie,

fist

«

l'apele Gautier de Pont Elie. m'envoia en Franche por querre aie, Et ving ersoir a prime en ceste vile,

«

Ciés Ysabel le franche

«

Por amor Dieu

« Il

me

et le

fist

nobile

:

herbergerie;

«

Damelde[x], se

«

Mais d'aler à la court ne sai que dire, Por riches garnimens que nen ai mie; Je n'ai pelichon vair ne gris hermine Si crien que vo François ne m'escarnissent.

« « «

3504 mont

li

plaist,

il li

merisse!

:

elie cf.

2088

3

507 ysabiaus


Iû3

AIOL «

35

1

5

«

« «

!

LXXXIX

!

— Sire, franc damoiseus,

«

Vencue as le bataille et le tornoi Molt i a pris chevaus et palefrois Jamais n'en un[sjseus jors miex ne

«

;

:

«

.

et

.im xx

Et Monleun en France

et

Loeys

rois.

mes ne vos

Les chevaus prendrai

«

Quant boinement m'avés

«

«

Et les .h. chastieus, sire, je vos recroi Car n'en baillerai nul a ceste fois Tant qu'avrai fait batailles et tornoi[s]

«

Et guerres afinees, voiant François.

«

«

moustrer droit, Si que creantent tout vostre François Et que die li siècles que c'est mes drois,

«

Vostre merchi, biaus

«

Et se

— Par «

jo;

poist

fait cest otroi

(d)

rendeles moi.

sire,

faurés mie,

»

che dist

Tout voiant mon barnage,

le

li

rois

vos otroi.

Et Aiols respondi comme cortois « Et je vos servirai par boine foi(s). » Quant l'entendi Makaires, s'en ot anoi; :

Il fu molt fort traitre de pute loi Molt tost s'en vint ester devant le A une part le trait a .1. recoi.

:

3545

XC

roi,

Makaire[s] de Losane fu mal parliers, Fols fu

:

j'en forceur cose sai

foi, n'i

:

Estanpoic.

sire,

«

«

3540

t'en soit

je t'en otroi,

.

— Vostre merchi, biaus

3535

rois,

li

Je voi bien que molt estes preus eteortois.

« .n c

353o

ce dist

»

«

«

3525

:

— «

3520

Car me retien(t), boin[s] rois, par ta francise Jamais n'aras d'un home millor service. Par mon cief » dist li rois, « n'i faurés mie Que je vous doing Estanpes trestoute quite, Le bore et le marchié et l'abeie, Les lois et les coustumes et les justiches. Vostre merchi boin[s] rois, Loeys sire.

et fel et

malvais losençiers

:

»

:


AI0L

104

«

Loeys por consellier. Pen a apelé et araisnié Sire drois enpereres, ne fais pas bien Qui cel garçon dones tous ches destriers. S'il en a .11. u .un. assés en [i]ert

«

Caitis d'estrange tere enorgelliés

«

Qui demain

Il

355o

« a

3555

,

s'en ira

«

Onques en ton vivant ne fesis bien. Tel home(s) m'as tolu dont sui iriés;

mon

« Elie,

Me

serouge,

fesis tu

plaidiés.

franc guerrier,

le

de Franche a tort cachier

«

Et desevrer del resne et essillier. Ma seur en est kaitive, mains en sui chiers.

«

A tort en

«

Je ne Totroi

«

Car

«

Assés saroit

tiens la tere et a pichié

mes mie, par

Et

XC1

il

il

li

sel

connut

il

parti

de lui

se

121)

gaut ramé

el

li

fel

li

sans del cors

peust exploitier, li

Portant

«

(/.

mené.

Aiol[s] l'entendi, s'en fu irés

Trestous

Ne

bien.

Ta regardé son père desireté,

Qu'ensi Ta voit Makaires

Qu'il

:

avoit bien tout aconté

il li

Quant

S'il le

iriés

niés. »

fiex Elie

vit qu'il ot

Quant

mes

oi parler le losengier,

Foi nomer,

Aiol[s]

Et Et

molt fu

chief!

sa mollier,

siècles c'estroit

li

:

mien

le

nus hoirs de

issoit

s'il

Quant

3 5 80

mais n'en

traîtres, fel losengiers,

Aiol[s] le regarda,

3575

vint hier.

«

Fieus a putain,

«

3570

com

si

Loeys,

dist

«

«

3565

:

— Tais, glous,» «

3 5 60

cort a

Si

vaura si

l'en

li

il

le cief del

est

:

mués.

a pensé

bu

sevrer.

convient par tans ester:

vaut acusser ne trop

aster.

Sire, » che dist Aiols, « laisiés ester.

3553 Lacune après ce vers?

— 355g

Mes

cf.

3586

— 3577

Trestout


AIOL «

Puisqu'il quiert [vostrc] boin, ne

— Amis, 3585

« Il «

mon

grant

home m'a

Tel

«

Fist

«

Et

mon

« je

blâmés.

le

pens tout

damage

ma

et

tolu j'en sui irés

el

:

vieuté.

:

serouge, qui tant ert ber,

par traison desireter,

il

tient ses chastieus et ses chités.

si

«

Ma

«

S'en ai

mon

«

Jamais

jor

seur en est kaitive,

— Sire, «

Loeys,

» dist

quiert

« Elie,

3 5 go

105

jel sai

ceur dolant

ma

de

assés;

et aire.

vie ne Tarai cler.

« car me donés Les chevaus que vous dites que pris avés »

che dist Aiol[s],

:

Conduire les ferai a mon ostel « Car je sui en la quisse auques navrés, « Si m'en ferai garir et respasser. Amis, » dist Loeys, « or les prendés. « Cui qu'en poist ne cui non, vous les ares, « Car par vostre proeche sont conquesté. » Il les fit en la plache tous amener

35ç5

«

:

— 36oo

:

.ii

c

De

.

.nu. vins en a sevrés,

et

trestous les millors qu'il pot trover.

Aiol[s] les fait conduire a

Dont Tout

36o5

Ne

fu li

par

son

ostel

:

molt esgardés; saint en sonerent en la chité. il

la vile

(b)

sara laidengiés plus ne gabés,

Mais richement

servis et honorés;

Encorde) rendra son père ses hiretés.

3609

XCII

Or se metent François el repairier. Encontre vont sergant et escuier; Li uns se prist a l'autre a conseiller « Di, va car voi venir le cevalier

:

!

Qui nous a de no guerre si trait a cief Aine mais si fais vasaus ne fu sousiel. Hageneus [en] apele dont sa mollier «

36

1

5

«

!

»

:

3599 Qui quen fait

p. n. qui

36 16 Hagucnons

cf.

36i2 2722

li

pr.

36i3 car vien

36i5


IOÔ

AIOL «

« «

3620

Dame

Hersent, » dist il, « mal sons baillié. Vous gabastes jehui che chevalier Sachiés que ces ranprones vous vendra chier. :

— Sire, «

»

che dist Hersent,

Ele s'en va corrant

3625

car vos targiés

com

:

»

aversier,

Par la porte s'en ist, après s'en vi[e]nt Par de joustele roi qui France ti[e]nt Ala saisir Aiol par son estrier,

A

:

sa vois qu'el ot haute prent a huchier

:

merchi por Dieu vos voil proier. « Je vos gabai gehui al commenchier; « Or vous en ferai droit molt volentiers « Par .uni. toniaus de nos cheliers « Tout plain[s] del vin d'Auçoire qui sont molt « Et .xim. bacons grans et pleniers [chier, « Qu ai fait ciés Ysabiau ja caroier. » Ançois qu'Aiols i vienge, sont descargié. Quant Aiols entra primes dedens Orliens «

363o

»

Je m'acorderai bien au chevalier.

Sire,

1

3635

Meismes Loeys qui France

De

Sos lui

trait

son brac destre,

Plus Taime que nul

3640

tient

jouste lui chevauce par amistié

Qu'il

li

home

:

al col lachié

qui

;

soit sousiel,

a de sa guerre bien trait a cief.

Aiols se regarda, vit le portier

Qui Il

si

Pot a Tissir contraloié.

[T]en

[a]

apelé et araisnié

(c)

:

Vous m'ovristes la porte, miex vos en Par le resne li done .1. boin destrier, Et cil Ta encline jusques as pies. Et quant li rois le vit, molt en fu liés. «

3645

Il

apela Aiol par amistié,

Ta par grant amor contralié

Si

365o

«

Gentiex damoiseus

3617 somes lai

len

[ijert. »

36ig vendra

écrit

sire,

par

:

le

mien

cief,

au-dessus de vengra

3646


AIOL

«

Onques mais ne vi jou home sosiel Marnaient pardonast si volentiers Qu'a ceus qui vous gaboient al commcncicr

«

Vous

«

Et

«

Ses peusiés de Franche trestous cachier

« «

3655

voi ore doner

si

boins destriers,

:

Aiol[s] respont

hom

Et com

com

qui

»

sages et afaitiés

estoit bien

ensegniés

:

enfes, « bien le saciés

«

Sire, » che dist

«

Se

«

Qui gehui me gaberent al commencier, Dont ne me fauroit guerre jor desosiel.

«

li

:

voloie ceus tous guerroier

je

«

De

«

Bien vous oi parler de vo solier Encontre vos aroie mal gueroier.

vostre cors

meismes

fui laidengiés

:

:

«

Quant

li

rois Fentendi,

molt en fu

»

liés

:

acola Aiol par amistiés

Il

3670

les

lor pardonés trop volentiers.

Et banir de ma tere et essillier Et je l'otrieroie molt volentiers.

«

3665

07

:

«

366o

1

Et puis

l'a

par

amor

assés baisié(s).

Aiol[s] s'en part del roi et prent congié:

A

son ostel ariere

est repairiés

Ciés Ysabel s'antain, nel vaut laisier,

Qui 3675

Et

a la poverteit

il

ot aidiet,

li

a la ricoise nel vaut laisier.

Quant Aiols dessendi de son .v.

chevalier

Qui

li

le sievent

sailent a

de gré

Desor(e) mais ara

368o

il

son

destrier, estrier

et volentiers

Et keus et senescal et boutelliers. Lusiane la bêle devant lui vient, Et quant ele le vit si fort sainier, Del grant deul qu'ele en a pasmee

3685

(d)

:

des escuiers,

«

Fille, »

«

Trop

3653 Que

c.

i

ciet.

dist Ysabiaus, « car vos targiés,

avés torné vo(u)s amistiés

:


1

08

AIOL «

Pensés

bêle

tost,

Dame,

»

qu'il soit couchiés.

fille,

Lusiane,

dist

«

molt volentiers.

L'enperere de Franche qui molt

Li envoia

36go

livres de boin[s] deniers

.c.

Et vint anas d'argent et dis d'or mier; Car salée et forment et boin vin vies Li

tant a l'ostel acaroier

fist

Dont 3695

»

l'ot cier

pora bien paistre

il

chevalier[s]

.x.

Et tenir de maisnie et costengier; A son oste délivre tant gent loier Qui l'avoit honoré et herbergié .xxx. chevaus li done tous des plus chiers Et vint anas d'argent et dis d'or mier; Tous les bacons fist mètre en son lardier Et tout le boin forment en son grenier Et les toniaus de vin en son celier, Et si mist en s'estable ses boins destriers. « Dame, » che dist Aiol[s] li frans guerriers, :

3700

3705

3710

«

Faites

«

La

«

S'il

moi

toute cerkier,

la chité

contrée environ a gentil

i

et le

home ne

«

Qui

«

Par prison despendu

«

Faitele a

«

De

resnié

chevalier

poi aient avoir et gaingié

moi

l'avoir

— Sire,

»

li

et

engagié

:

parler par amistié.

donrai qu'ai gaignié.

che dist

la

dame,

Per son consel envoie

les

«

molt volentiers.

Manda les gentiex homes, les chevaliers, Les naturaus serjans bien afaitiés :

371

5

Cil

i

Ains

vienent de grei le

vespre en

.xxx. borgois

i

et volentiers,

vient

manda

.ce. et

miés.

des plus prisiés:

mantieus et le[s] dras chiers, Les bliaus traînant jusques as pies,

Si acroit les

3720

Que

3690 darges

li

damoiseus done

3yo3 franc

»

messagiers,

as chevaliers

3yi3 hons

;

(f.

122)


IO9

AIOL

Et en après dona les boins destriers. Or tient Aiol[s] meisnie de chevalier, S'en servira le roi qui Franche tient

:

3725

373o

Encore en ert Elie[s] ses pères liés, Si en sera Makaires grains et ir[i]és. Les noveles en vont par le marchié, Et la sus el palais grant et plenier Le va un[s] mes[agiers] le roi nonchier Que tel largeche mai ne li chevaliers. Quant l'entendi li rois, s'en fu molt liés

Son Se

3735

fait el

«

Marceant

«

Qui

«

«

Et vendes vair et gris, hermine chier, Les haubers et les elmes et les espieus, Et les boins palefrois et les destriers, Et l'or fin et l'argent et les deniers, Les bacons et les vins, les poisons chiers!

«

Quanc

«

Enfressi a

«

les

1

fait il, «

»

et borgois,

march[e]andies savéscachier

Aiol[s] vieut avoir

an

.1.

li

frans guerriers

trestout entier

«

Li

Et contés as sergans, metés en brief

«

Ne demandés

«

Li rois paiera tout molt volentie[r]s.

Or

faites a Fostel tout

li

Aiol

.1.

envoier,

seul denier

:

:

borgois l'entendent, s'en sont

»

lié

;

sevent qu'il vauront bien gaingier.

Aiols a pris Ses bailla

.c.

.1.

marcs de boin[s] deniers,

message,

et

.1.

destrier

Et uns dras d'escarlate riches Foré furent d'ermine jusques

Son

et cier[s],

as pies:

oste les envoie droit a Poitiers

Cun 3755

franc chevalier,

vos del marchié

«

Quant

3750

bourc un ban noncier.

Or m'entendes,

«

3745

a

li

:

apele par amistiés,

(en)

«

«

3740

senescal

anel

li

Le chemise

3732 noncier] crier

dona par

amistiet,

et les braies

37 5o Sel

dont ot mestier.

(*


,

110

AIOL

Li mesages s'en torne sans atargier

Qui

fu preus et cortois et afaitiés.

Or a il tant esré et chevaucié(s) Que il vint en .v. jors droit a Potiers. 3760

Forment s'en est penés et travilliés, Tant a quis le borgois quel trova bien Aiol[s]

li

De Dieu 3765

nomé

ot le

et

salua le voir del ciel

Et d'Aiol son signor qui molt l'ot chier. De soie part li done le boin destrier Et après les .c. mars des boins deniers, Et les dras d'escarlate qui mol sont chier. Li borgois les rechut, molt en fu liés.

Li borgois de Poitiers les deniers XCIII les dras d'escarlate, si les vesti. Et 3770

Puis mande

Quant

3775

parens

et ses si

amis; lor a dit

:

amor Dieu qui ne menti

a

Remembre

vos encore del bel mescin

a

A le

lanche enfumée, a l'escu bis

«

Et a Telme enrungié,

«

Que

«

«

Molt ert povre de dras, nus et despris, Qarles gens le gaboient de son ronci; Jel vous oi gaber et escarnir. Gentieus hon me sambla, pitié m'en prist Çaiens le herbergai, por bien le fis; Chemise et blanches braies li fis vestir,

«

Mon

anel

«

Molt

est

boins chevaliers, preus

«

Or

[a]

grant plenté

«

Et vaillans saudohiers a

a

«

3763 de

ses

furent ensemble,

Signor, por

«

3785

il

prist

«

«

3780

:

ensengié.

a

al bai ronci,

veistes passer Tautrier par chi

li

:

donai al départir.

«

Le conte de Boorges

«

Et

v.

— 3776 un

.1111.

?

et

et ardis:

vair et gris, lui servir.

l'autre jor prist,

chevaliers tous seus ochist

elm.

3781 len

— 3789

tout

(0


AIOL

3790

oc

«

«

«

Et ceste riche reube que j'ai vesti Et che corant destrier que veés chi. Signor, je le vous moustre, si le vos

«

Qui

« «

3795

I I I

Et fina une guerre roi Loeys Dont onques mais ne pot a fin venir. .c. mars m'a envoies de paresis

preudome

a

sert,

di

tous est gari[s].

:

»

« Bien avés dit. » cil ont respondu Et Makaires s'en va a Loeys, Coiement l'araisone, se li a dit « Mavais consel avés, boins rois gentis, « Que ce garçon avés mis en tel pris « Tout le premerain jour que il vint chi « De chevaus li donastes .[x]mi. vins

Et

:

:

38oo

:

«

De trestous les millors, des plus eslis Que vo François avoient en Testor pris.

«

Mais

« «

Mal ait quant il en daigne un retenir Mandés a les frans homes de cest pais,

«

Si lor a tous

«

Or mande

«

Si acroit et

manteus

«

Et piaus

peliçons a grans estris

«

Ses

«

«

Ains n'en veut a son eus nul détenir. Ja n'ert chis ans passés ne acomplis Qu'il les fera venir si a merchi Qu'il sera rois de Franche poestis, Et vous desiretés povres mendis.

«

Se vos

«

38o5

38 10

38 1

5

«

« «

3820

tant est souduiant et de

vis :

donés

les

et

et départis.

borgois de vostre chit, et [vair et] gris,

communalment

fait

me

:

tous départir;

créés, roi, par saint Denis,

«

Demain

«

Qu'en avés vos a

«

«

Fieus a putain, parjures, Dieu menti[s]

l'encacherés de vos pais. faire?

Tais, glous, lai

38o3 cf. 3526 3807 quanquil barons cf. 3717 38i2 grant

les

mal

moi

que

fait il

chi

ester, » dist

?

Loeys;

38o8 francois hons

(d)

!

38 10


112

AIOL

Onques en ton vivant bien ne fesis. Che li vient de nature et de boin lin Que il aime frans homes et met en pris.

«

382 5

«

«

«

Tel home m'as tolu dont sui maris Elie, mon serouge, le duc gentil

«

Me

fesis tu

«

Or

est

«

Ma

«

Je ne

tere

il

est fuis

«

Cis est de son linage,

si

com

«

383o

remés

sai

en quel

;

je

;

quic,

«

Gonfanonier[s] seroit de

;

!

:

mon

pais,

mon

roiaume tout a baillir. Adont par fu Makaires forment maris A poi que il de deul n'esrage vis. Si aroit

Aiol[s] a pris

.c.

Ses mist en

Assés

i

» :

livres d'orlenois

Et deus paires de reubes

3845

caitis

«

ce

XCIV

tere

seur en est kaitive, s'en sui plus vis.

il m'a de ma guerre bien trait a fin Car pleust ore a Dieu qu'il fust ses fis Et qu'il fust acointiés ore envers mi Ses honors li rendroie ja a tenir

ce

«

3840

cachier de ces pais.

en autre

Que

ce

3835

:

une maie

mist velous

fait

a orfrois,

qu'iert de corvois

;

et covertoirs,

lit que il avoit Et or fin et argent et autre avoir(s). Sor .1. ceval le torse corant norois;

Et riches dras en

Son père 385o

II li

a

les

fait

envoie par

.1.

jurer sor sains

Pardesojus

les reliques

borgois.

.111.

fois

de sainte crois

Ja nel descovera de son consoil,

Ne

ne dira parole dont pis

li soit.

Li mesagiers s'en torne qui fu courtois

3855

:

Aiol[s] le convoia dessi a Blois.

Tant

a fait par la tere de ses voloirs

Que molt durement 3852 consel

l'aiment tout

li

François.


AIOL

XCV

Li messagiers s'en torne tost

Torse ot

les .c. livres

(/"•

ia3)

Et

venus a Tours

est

sor l'auferant.

premièrement

a trespassé Blois

Il

la chité

Si a fait ses journées, je

Tout son chemin Et vint a

3865

et esrant.

3

fu preuset cortois et molt vaillant;

Il

386o

I I

nen

grant. sai

quant;

esra plenier et grant,

le capele

de Mongaiant

:

Ileuc trova Elie le gentil franc

Et

se gente mollier al cors vaillant;

L'ostel

3870

li

demanda de maintenant moi por Dé(x) le :

«

Sire, herbergiés

«

Por le première joie de Belleant Dont nostre sire fu aparissant.

«

— Volentiers,

grant,

Elies, « venés avant.

» dist

Li messagiers dessent de maintenant Jouste

Ja

3875

duc

s'asist

desor

banc.

.1.

dira noveles de son enfant

li

Dont

XCVI

le

il

ara son ceur

lié et joiant.

Li messagier[s] dessent qui fu preudom. Elies Tapela, mist le a raison «

388o

Maistre,

che dist Elies,

»

je

Un

estes

vous

?

«

Je

«

Si l'envoiai en

«

«

fil,

enfant de boin aire,

li

cargai

mes armes

et

non Aiols mes adous

s'a

?

:

Franche a le roi court, Mais molt i ala povres et besoignous Et desgarnis de dras et soufraitous. Ne sai se a nul jor mais le verons.

— Certes,

» dist li

messages,

cf

che savons nous.

«

Molt est boin[s] chevaliers vos fiex Aiols Le conte de Boorges prist l'autre jor;

«

.irn.

«

3874

:

dont

le

«

«

3890

«

— Sire, suis d'Orliens, maistre bourc. — Veiste[s] mien biaus amis dous, .1.

3885

»

:

J. li

-

chevaliers autres ochist tous sous;

38 7 8

la

a

:


1

AIOL

14

«

Bien l'aime Loeys Tenperreour Plus que nesuns des autres de sa maison. Ches[t] destrier vous envoie de grant valor,

«

Et de deniers

« «

3895

Quant

Ne Il

3899

lui et

Quant

la

li

et

ai tous. »

gentiex hon,

de plor por tout

ploura de pitié

Entre

XCVII

l'entendi Elies,

se tenist

que jou

.c. livres

le

mont.

de douçor;

Avisse grant dolor font.

dame

ot parler de son bel

Del ceur qu'ele ot

el

ventre

jeté

.r.

fil,

souspir,

Et ploura tenrement des iex del vis « Di moi, frère message, se Dex fait, « Parla onques mes enfes a Loeys, « Et s'en la maistre court onques se mist? « Il s'en ala molt povres, nus et mendis. :

3905

— Oil, 3910

messages,

m'ait

:

Le conte de Boorges

«

.nu. chevalier[s] autres le jor ochist

«

«

Et fina de sa guerre roi Loeys Dont onques mais ne pot a chief venir. Che destrier vous envoie corant de pris Et de deniers .c. livres de paresis, Et de dras plaine maie pour revestir Et vos et son chier père, le duc gentil. »

Il

prent

«

«

Avisse

boins chevaliers Aiols vo[s]

est

grant avoir, se

le

la

rendi

li

:

ducoisse le requelli. si

com

s'en vint

Assés orent pain d'orghe, aiguë del riu Il

ne vivoient

Quant Mais

il

fis;

l'autre jor prist,

Li mangiers fu tous prest

3925

Dex

«

«

3920

se

«

Molt

«

3915

» dist li

«

d'el

:

en ces pais.

eurent mengié,

si

font les

lis;

grande poverte les ot souspris, Li messages n'ort] kieute, neis un cousin, Fors la mosse del bos qu'il estendi, si

Et a

saisi

Il se

torne

.r.

grés c'a son cief mist

et retorne,

:

ne pot dormir

;

(b)


AIOL

rendemain

Dessi a

I I

5

(

c)

qu'il esclairi.

Li messages saut sus tous estordis,

3930

Molt

os por le dur

lit.

:

«

«

Ja n'ert cis ans passés ne acomplis

«

Que vous

« « « «

3940

les

Dameldé qui ne menti

Si festoie ore en Franche en mon pais, Jamais en ceste tere ne quier venir. Molt a lonc tans esté cis dus kaitis; Bien devrait trestout ceus de mort air Qui si Font de son resne a tort fors mis. Ne vous esmaiés mie, frans dus gentis

«

3p35

deulent

li

jure

Il

:

ares tout quite

de Thermitage,

II ist

s'a

vo

pais. »

congiet pris,

Enfressi c'a Orliens tost s'en revint.

Or

XCVIII Et

fu Elies riche et sa mollier(s),

mes

li

est

en France repairiés

:

Aiol[s] le voit venir, molt en fu liés;

3945

II est

père

Et

« Sire,

«

«

3950

3955

aies encontre, se l'a baisié,

Demande de son cil

respondi

:

com en

se contient,

nom

— Volentiers,

:

aidiés.

parle mien chief;

» dist Aiol[s], «

«

Mais

«

Si

«

Ja

com com

«

A

borgois n'a sergant n'a chevalier

«

Ne

je te

voil desfendre, dire et proier,

tu vieus johir de m'amistié,

vive

a nul

— Non «

mon

père ne dites nient

home en

ferai jou,

Ja nel dirai a

tere qui soit sousiel.

biaus

sire,

home qui

par

le

mien

soit sousiel,

A

neveu ne a oncle ne a mollier Ançois me laisseroie mal atirier. » Aiols fu preus et sages et ensengiés;

«

:

«

3960

Dieu, bien;

Mais forment est li ber afebloiés Por amor Dieu vous prie que li

Sa déserte ne vaut pas oublier 3946 Demandel

:

cief:


I I

AIOL

6 .ri.

mars d'argent

Or

a de sen serviche molt gent loier.

XCIX

Or

li

done

et

.1.

destrier;

fu Elies rices et asasés.

Aiol[s] fu a Orliens la fort chité,

3965

Forment l'aime

li

rois,

nient nel het;

Makaires de Losane nel pot amer Fel fu

Ne

grains

et fiers et fors,

sai quel[s] vis diable[s]

(d)

:

et irés;

penser

li fist

Qu'autressi ot son père desireté.

3970

Che

fu a Pentecouste

Que

li

Assés

el

tans d'esté

barné

rois tint sa court a grant ot

i

demaines, princes

li fieus Elie sert au disner Makaires de Losane en fu irés,

Aiol[s]

3975

Quant

C

il

voit le vallet

Molt par Assés

i

Aiols

li

si

:

amonté.

fu grant la court

ot demaisnes,

:

et pers.

dus

et

que

rois tint

li

marcis;

fiex Elie les sert del vin.

vous .1. mes des Sarrasins de Nubie i ot tramis; Tornebeuf Tapeloient en son pais.

Atant

3980

Que

li

es

rois

Onques plus hideus hom[e] nus hon ne Il

N'avoit nul drap sor lui, n'ert pas

3985

Il

cort plus tost a pié

Il

portoit

i

vesti[s];

que un[s] roncins;

une mâche de

.ccc. claus

fust cainin,

avoit de fer massis

:

Onques Dieus ne fist home grant ne Se le mâche trovast en .1. lairis

3990

Qu[e] a paine a

.11.

mains

le

:

vif

3982 Tomebeut

petit,

remuist.

Venus est a Orliens, le maistre chit; Qui dont veist les gens por lui fuir Et dames et pucheles as cors gentis 3969

vit:

avoit l'un oel grant, l'autre petit,

:


AIOL

117

S'apuioient al

mur

Et Torneheuf

s'en torne, aine n'i prist fin

3995

Jusc'a

por lui veir.

maistre sale roi Loeys.

le

Onques n'i ot portier n(e)' huissier de Qui les huis li ossast contretenir. L'enperere de France al mangier

4000

Lors a

pris[e] le

Si le fiert a

Ains

4005

.r.

make

marbre quel

Molt Assés

i

Atant II

124)

(/.

grande

est

u plus

la cort,

se

:

fit.

plaine la sale

:

ot de princes et de barnage.

es le gloton cui

Dex mal

face

:

a levé en haut sa grande mace,

Si le fiert a

Ains

.1.

marbre qu'en

croist la sale.

chevalier qui n'en tressaille;

n'i ot

Aiolfs] devant le roi tenoit

Isnelement

40i5

fait croisir.

chevalier ne tressaillist,

n'i ot

C'est cil de ses barons

4010

sist;

glous qu'il tint,

li

Meismes l'enperere qui Franche tint Quant il regarde Aiol en mi le vis,

CI

pris

l'asist

Venus

est

«

Trai

toi

«

Ne

«

Ja t'aroi[e] batu

desor

madré

.1.

:

la table.

au glouton, dist lui en haste en sus, lechieres, Dex mal te

faire

nul desroi par ceste sale si

com un

:

face

!

:

asne. »

Et respont Tornebeuf « Je sui message « Al fort roi Mibrien, celui d'Arabe, « Qui m'a chi envoie a ceste marche :

4020

:

mon

Ja dirai, par

«

Amis, » che dist Aiols, « es messagiers? Di dont de tes noveles: quevieus? que quiers?

cief,

tout

message.

Cil

4025

mon

«

— Je suis mes de Nubie

roi Mibrien; ne doi avoir garde ne mal ne bien,

«

Si

«

Ne

«

Il

40oq que

doi estre batus ne laidengiés.

m'a 4024

a tel

Loeys cha envoié(s)

:


I I

AIOL

8

4o3o

«

Si dirai

«

Ne

mon

— Amis,

»

Et respont

4o35

che dist Aiols,

messages

li

cief

le fist servir

Li uns

li

.11.

en cief

:

soit sousiel.

vieus ains mengier?

«

Pen

«

:

make, puis

jus sa

Il jeté

Aiols

message de home qui

lairoie por

»

ai mestier. »

si s'asiet.

chevaliers

:

porta l'ague tout de premier,

L'autre porta toialle por essuier; Aiol[s]

De 4040

porter

li fist

pains entier[s],

.v.

menor, sans nul dangier,

trestout le

Se peust .1. vilains bien aaisier, Et .11 hastes de porc lonc de .11.

Une

grue

et

gantes et

.11.

.111.

Et un anap de madré d'un Li

fist

4045

li

paiens

grant

make

m'esta bien.

« Il

et

saut en pies

Quant li glous ot mangié, en pies Venus est a se mâche, si le saisi.

»

:

li

a dit

sailli;

:

«

Dites, frans damoiseus, u'st Loeys,

«

L'enperere de Franche, de Saint Denis?

— Amis,

»

che dist Aiols,

voi

«

«

A

«

Cil franc baron le servent

«

le [i]chi

cel hermin que tu vois chi.

ces grans piaus de martre, a

Esraument

4060

:

Ja dira son message sans atargier.

Aiol en apela, se

4055

;

lechieres, qu'en ot mestier, :

Il saisi sa

CI II

li

;

sestier

Si a son grant anap trestout vuidié Deus oes ne valut mie tous li reliés. a Amis, » che dist Aiol[s], « veus tu mais riens?

Et respont

4o5o

pies,

ploviers

Aiol[s] porter plain de vin vies

Dont manga

(b)

li

Sire, » dist

quant il le vit Tornebeuf, « fai moi escrie

«

Entendre

«

Tant

«

Oies

«

Che mande Mibrien[s]

et escouter

qu'aie et

mon

par

ta

je

chi quis li

oir,

merchi,

message conté

escoutés que

:

Arabis

et dit. :

:

»

»


AIOL

4065

4070

«

«

Et mieus vaut

«

Que ne

«

Et a

«

La

«

A

« «

I

C'a tort portes corone,

fait

Mahomet

tien[s]

li

jel

mande,

bataille te

Ne te laira Ne maison

s'en es garnis,

Mont

Olis

:

chastel ne tour ne chit

ne recet ne planteis.

« « «

«

4080

sergans apele,

.1111.

»

si

lor a dit

;

:

Prendés tost cel gloton, cel foi menti, Copés li tost le nés en mi le vis, Le destre oel li crevés, si soit honis El despit Mahomet et Apolin. »

Quant Par

li

François l'entendent,

commandement

le

roi

si

l'ont saisi;

Loeys

L'abatent contre tere trestout sovin;

Un grant huis A lor tranchant

geterent desor le pis;

li

4085

Li copassent

le

Et crevaissent Entr'eus se

coutiaus d'achier bruni (s) nés en oel

.r.

fiert

mi

le vis

pour

Aiols,

si

lui

honir

:

lor toli.

A

son ostel l'en maine, si l'a guari, Bien l'a fait et baignier et revestir

4090

De

chemises, de braies, de blanc cai[n]sil;

Un

mulet afeutré

4095

très

bien garni

Se

li

amener a son plaisir: dona .c. sous al départir;

Se

li

a fait jurer et bien plevir

Li a

fait

Quant

Que Il

se

ja

il

venra

el

resne as Arabis

ne mesdira de Loeys.

met en

la

voie tout son chemin,

Dessi a Panpelune se reverti

Tant 4100

que Lié en furent paien quant

Après

a fait de jornees

la joie

;

tint.

Quant Tentent l'enperere, s'en fu maris Honte en ot por François qui l'ont oi. 4075

Q

Apolifis

que Karles

de Gasconge a

Fissir

et

Dieus que vieus servir

tort tiens la terre

i

contredis;

furent grain

:

il i il

et

vint.

parvint,

mari.

(c)


120

AIOL

Mibrien[s] l'en aresne, se «

41

1

5

41 20

Comment

«

A

«

Ne

«

Je

peut nus

:

a

Molt

hom

di;

? »

est gentis;

fait servir

:

en tere son coust

sofrir.

dis

li

«

Et contre

«

Un

«

A

«

Me

«

El despit

sovin

tere abatre trestout

grant huis

me

(d)

;

geterent desor le pis

;

lor coutiaus trenchans d'achier bruni(s)

trenchasent le nés en

Mahomet

et

mi

le vis

Apolin,

«

Ne

«

Qui novelement

«

Franc Tapelent Aiol, jovene mescin; Mieus [est] que tout li prinche qui or sont chi Le conte de Boorges Pautre jor prist Et afina la guerre roi Loeys Dont onques mais ne pot a fin venir: François en font signor en lor pais Par le commandement roi Loeys. II jure Dameldé qui ne menti Qu'il mandera ses homes et ses amis Si te venra requerre en ces pais,

«

«

«

« « «

fust

uns damoiseus frans et gentis a garnimens pris :

;

«

Ne te laira Ne maison

«

Un

grant carcan de

«

Te

fera

«

Puis

«

La

«

41 36 et

messages

li

mervelleus barnage se

me

Loeys

«

«

4i35

se contient ore roi[s]

mon message sans contredis: A François me fist prendre tost et saisir

«

4i3o

:

bien garnis:

«

«

4125

a dit et

Por Mahomet, qui t'a si revesti ? Fus tu en douche Franche? c^r le

Et respont

41 10

li

viens molt achesmés

«

«

4io5

Tu

chastel nul a tenir

ne recet ne plaisceis;

mètre

t'en

te fera

fer

el col, si

a claus massis

com

il

menra an Franche ardoir a grant

dist;

a Saint Denis,

essil

«

Se ne vieus en Dieu croire de paradis

«

Qui

com

fu nés de Marie, et

hom

nasqui(s).

»

:


121

AIOL

Honte en ot Mibrien[s] li ArabiTs] Por Tamor des paiens qui l'ont oi; Il tenoit en sa main un dart forbi Ja l'en eust féru et mal bailli Quant paien li tolirent, si Font saissi. .

:

4140

4145

ma 1

«

Or

«

Por nient ne

«

message a droit furni. Or jure Mahomet et Apolin Ne garira en Franche rois Loeys; Ains manderai mes homes et mes amis Tant qu'en aie asamblé .cccc. mil; Si m'en irai en Franche a Loey,

«

« « «

4i55

bien

Signor,

«

41 5o

che dist

«

Il

»

li

oies del glouton l'a

rois, «

com

on mie

a menti si

trai

bien vesti

:

n'a [pa]s son

«

Si prenderai Orliens et puis Paris,

«

Estanpes

et

Biavais

«

et

tout Braibant et Canbresis

«

Hainaus Quant le

«

A Ais

«

Me

Or

et

Saint Denis, :

val de Soison[s] arai conquis,

a la chapele que Karles tint

ferai

coroner a mes amis.

oies del glouton, del

Vantés

est

de

folie,

»

Dieu menti

che m'est avis

:

:

Se Dieu[s] garist Aiol l'enfant gentil, Ja n'ertli mois passés ne acomplis, Tel cenbel li fera en son pais Dessi a Panpelune sa boine chit Dont il ara son ceur grain et mari;

4160

S'en amenra sa

4i65

fille

o

le cler vis.

Chi le lairons ester des Sarrasins Et des fieres vantanches que li glous

dist;

Si vos dirons avant de Loeys,

D'Aiol et de Makaire le Dieu menti. Molt par est grans li court que li rois Droitemcnt a Orliens sa boine chit Assés i ot demaisnes, dus et marchis;

4170

4146

:

II

jure

;

:

tint

(/.

i

2 5)


122

ATOL

Un 4174

cor[s]

wagié et arami Makaires molt entrepris,

ot

i

Dont

le jor fu

Com

vous pores entendre

CIV

Che

Dieus

de Franche

4180

4185

i

mist

II le traist

le frain,

en

4200

!

:

qui l'ama moût;

:

doines

et fier[s] et

et traitors;

iror

:

«

Sire drois enpereres, ne faites prou;

« «

Or sont li avolé miex en vo court Que ne sont vo neveu ne li millor

«

Cis garchons vint en France povres

«

Sachiés qu'il s'en ira un(s) de ces jors

«

Se d'aucun de vos pers paine vos

«

Si

a

Se François m'en creoient a

«

Il

remendra

li

et lous; :

sort,

paine toute sor nous. icel jor,

«

Ja n'en ares aie ne nul secors,

«

Qu'en

«

.xirrr.

«

Corent François conquis en

«

Li donastes vos,

tel

point avés mis cel leceour

sire, le

» dist

cel estor,

premier

jor.

Loeys Tenpereor,

Fil a putain, traitres, fel envious.

«

Ja ne famerai mais a nés

«

Tu

:

[vins] chevaus tous des millors,

«

4193 Se] Et

:

vos lairoient Franche toute par vous,

— Tai, glous, 4205

ot le jor

plache voiant aus tous;

la

Loeys apela par grant

4195

i

de[s] noellors

Al pan de son hermine li tert le front, Le col et les espaules et le crépon. « Amis, » dist l'enperere, « molt estes prous; « Venés ent cha seoir de joste nous. » Makaires de Lossane en fu irous Fel fu

4190

fist faire .1. cor[s].

tant boin destrier

!

Marchegai ne fu mie Aiols

di.

fu a Pentecouste a le roi court

Que Loeys

E

vos

se jel

.1.

jor;

encachas Elie de ses honors

4199

cf.

3526

— 4201

li

p.

:

(b)


123

AIOL «

Or

«

Escaitivés del resne o

est

Aiols

CV 4210

le

en autre

ne

tere, je

sai

ma

hou,

serour. »

regarda, s'en ot irour.

Aiols li fieus Elie lu molt dolans Des contraires Makaire le souduiant Plus le het que nul home qui soit vivant Volentiers s'i mellast de maintenant Mais n'en pas acointiés a ses parens, :

;

:

Ne 4215

nel connoist encore

li

il

Tant

qu'il ait fait bataille et estor grant

Et guerres afinees devant

Porquant

le[s]

gens.

respont cortoisement

«

Me

«

Il

«

Sire, porcoi m'aies si fort

:

nule cose qui

dites

m'en

soit nuisant,

pess[er]a molt, jel vos créant.

— Tai,glous, «chedistMakaires,

4230

(c)

:

«

« «

4225

il li

blâmant ? Se je vous ai forfait ne tant ne quant, Je vous en ferai droit par avenant Prest en sui et garnis, voian[t] les Frans; Et se vos envers moi d'ui en avant

«

4220

rois des Frans,

ne vieut son corage jehir de niant

N(e)'

«

Car molt

tost te feroie

grain

«

ne parlés tant

et dolant.

«

Vostre chevaus n'est mie des miex corans

«

L'autre jor nen ert mie

rabiant,

si

«

Ains resambloit ronchin a paisant,

«

Destelé de kerue, las, recréant,

«

Et

si

vos en gaboient

.ccc.

enfant

:

Anqui sera au cour[s] des plus taisans. Quant l'entendi Aiol[s], s'en fu dolant.

«

4234

CVI

Aiol[s]

li

fieus Elie fu

Des contraires Makaire « Sire, porcoi blâmés a

mon

molt maris

qu'il ot ois

:

tel loisir

«

Ne moi

«

Et quanque vous mesdites m'esteut

4207 Encaitiues

ne

— 4228

cheval

corant

?

— 4233

che poise mi;

taisant

oir.

»

:

:


AI0L

124

4240

4245

«

Vos estes riches hom, je sui un[s] bris; Mais del ceval me poise c'avés laidit

«

Il est et

«

Si n'en a nul millor

«

Fors seulement

«

Sire, chelui

«

Chou

«

«

« «

4250

:

biaus

le

en

bien garnis, ces pais

vair roi Loeys.

ne voil mie aatir

mon

est

:

droit signor, nel voil laidir;

Mais encontre le tien bien Taatis Por une liewe corre tout .r. chemin; Et se li miens peut vaintre, si me plevis .m. mars de blanc argent et .c. d or fin, 1

« «

Et del destrier a

«

Se

li

«

Sor

tel

Es vos

faire tout

tien [s] vaint le

— Par mon 4255

et cras et

cief, » dist

crestienté

le cour[s]

mon

mien,

plaisir

jel fac

Makaires,

« je l'otri

com Dieus me

gagié

et

mist. »

arami

Dont puis mut en la court si grans estris Dont furent mort .c. home(s), voire .vrr.

4260

CVII

vint.

«

Par

«

S'Aiol[s] pert Marchegai, tous sui garis,

«

«

Que je Pen De trestous

«

Il

foi,

or esta bien,

m'a de

Adont par

4265

;

ausi.

Or

fu

li

donrai senpre u

grant guerre bien

:

sis :

trait a fin. »

cors gagiés et afiés, fait ses

Ses olifans bondir !

u

.v.

millors de ces pais

les

ma

Loeys

fu Makaires forment maris.

Et Loeys a

» dist

Dieus

!

cors soner, et

acorder.

tant boins chevaus

i

ot

mené

Sor[s] et bais et bauçans et pumelés;

4270

Marchegai ne fu mie des mains loés. Aiols i mist le frain, si est montés: Molt tost en est venus a son ostel Ciés Ysabel s'antain en est aies, ;

4236 grant — 4237 vnxx. 4247 le atis 4269 del m. — 4272 ysabiaus

4261

trestout

(d)


AIOL

Lusiane Ele

4275

«

li

sa tille l'a apelé.

court encontre por

Comment

— Bêle, «

»

De

demander que pris avés :

est del cors fait

che dist Aiol[s],

Ançois que

Aubregon 4280

125

li

bien

«

?

verés

le

solaus soit esconsés.

»

a leus combrés:

et cuirie

traison se crient

li

bachelers;

Maintenant Fa vestu et endossé, Et après une cote de grant cierté De vermel escarlate, li pan sont lé Çaint une grant espee al puin doré Si par desous le cote que point ne pert, Et jure Dameldé de majesté « Teus me pora anqui orgeul moustrer, « Ja aval a cel cors en mi che prei, ;

4285

:

«

Vos m'i

Au 4290

serés

compaing

;

Par de joste Makaire s'est arestés Tant que Loeys fist les cors soner, Ses olifans bondir

Qui dont 4295

al desevrer. »

cors en est venus tous abrivés

et

(/.

acorder.

ot boin ceval nel pot celer

:

Cascuns voloit le sien mieus esprover. L'enperere meismes estoit es prés Quant il les vit de core bien aprestés, A haute vois s'escrie « Baron, montés « Cil qui ançois venra en la chité « Et sor le pont de Loire pora monter, « S'il en a tesmongaje de mon barné, :

:

43oo

avra gaingié

111

«

mars de blanc argent et .c. d'or Et des chevaus fera sa volenté. »

et

.m.

Adont parla 43o5

conquesté

«

«

Aiol[s]

!

comme

sénés

cler,

:

Vous moverés

II

a dit a Makaire

«

Vous

«

Je sui uns hom(e) estrange d'autre resné,

«

Si sui venus al roi por saudoner

«

Et por chou,

:

estes riches

s'il

«

:

dus de parentés,

;

vos plaist, que miex valés

I2 Gj


AIOL

126

43io

43

1

5

«

Vous

432 5

ma

avantages par

bonté (s)

Un grant

«

Ançois que

«

S'adont vos puis ataindre ne trespaser,

«

Si diront chevalier et bacheler

«

Que

arpent de terre mesuré je

m'en meue d'en mi che

vos arai

je

— E glous,

»

fait

desfaés,

li

Com

tu par es traitre et parjurés

«

Bien

ses

honir franc home(s)

parla Aiol[s]

et

comme sénés

!

vergonder.

Sire, » che dist

«

Trop laidement vos

«

Si ne vos volés onques amesurer;

enfes,

oc

grant tort avés

:

ai oi parler,

«

Ne porquant

«

Ja nel vos retanrai, mais ore

l'avantage vos ai doné

:

aies. »

Dont s'en torna Makaires li desfaés, Al bruit esperonant tout abrivés Aiol[s] se tient tous cois en mi les prés Tant c'un arpent de tere ait trespassé,

{b)

:

Voire plus

433o

4335

Et quant

venist al mesurer.

le voit li rois,

molt fu

Il

apela Aiol par grans fiertés

«

Vasal,

«

Lairés vos ent Makaire

«

S'il

«

Et sor

» dist

Tenperere,

>

quel en ferés

ensi aler

peut ançois venir en le

irés;

:

?

?

la chité

pont de Loire puisse monter,

«

L'avoir vaura avoir tout conquesté,

«

«

molt dolant se le perdes. che dist Aiol[s], a ne vos doutés Tant m'afi jou en Dieu de majesté Et en che boin ceval que chi veés

«

Que

Il

broche Marchegai par

— a

4340

s'il

Et

j'ere

Sire, »

tost Tarai ataint et trespasé. » les costés

Des espérons a or bien amorés Si que le sanc vermel en fait voler; 43 3 1 grant

»

:

«

li

pré.

molt grant bonté.

che dist Makaires

«

Adont 4320

ferai

«

:


AIOL

4345

Et Marchegai l'enporte par grant

Qui

li

fierté

27

:

veist les autres tous trespaser!

pieres fendre et fu voler

Il fait les

Que 435o

1

les esclos

en

fait

Les grans

et les petis

Venus

a Makaire,

est

estincheler,

tous trespasser si

:

Ta outré.

Et quant Aiol[s] vint outre, qu'il ot passé, Fièrement le regarde, si a crié :

4355

che

dist Aiols, « car

vos astés,

«

Sire, »

«

Vostre corant destrier(s) esperonés

«

Venés .1. poi plus tost, se vos poés, Car che vous di je bien par vérité Se vous venés si lent, vos perd[e]rés.

«

«

Aiol[s]

li

»

fiex Elie a tant aie

Que 4360

!

il vint a le porte de la chité Desor le pont de Loire s'est arestés, Et regarda ariere devers les prés Vit les chevaus de Franche tous arestés Mais li destrier[s] Makaire est si menés Qu'il ne se peut movoir ne remuer Par gas i sont venus cis baceler, Sel vont bâtant de fust et de tinés, La coe li manachen[t] a recoper :

:

(c)

;

:

4365

Et recréant ronchi l'ont apelé. Aiols fu a Orliens

4370

Chevalier

et

la fort

chité

:

borgois Pont esgardé,

Et dist li uns a Tautre « Molt est chis ber « Molt par l'a bien Jesu enluminé. « Mieus samble Karlemaigne que home né « Je quic qu'est del linage, del parenté :

;

4375

« « «

« «

438o

Car pleust Dameldé de majesté Que Makaires eust le cief caupé Et fust as vis diables tous commandés, Et cis eust de Franche la duceté Que tint li dus Elie qui tant fu ber.

«

E

«

Quant

Dieus!

com

il si

il

seroit bien recetés

par tans maine

tel

barné.

»

!

:


128

AIOL

Atant evous Makaire tout aire, Et tenoit .1. baston grant et quarré, S'en vaut Aiol l'enfant

4385

Mais

.1.

cop doner;

Aiol[s] trait l'espee al

puin doré

Qu'avoit desous sa cote estraint Sore

est

li

courus par grant

ber

li

fierté

:

:

li eust del bu le cief sevré Quant Ta rescous Bernars et Guinemer[s],

Ja

43 go

Sanses

Amori[s]

et

dans Quarés

:

Tornés,

«

Makaires est forment enparentés, Il est dus de Losane, le fort chité Vessi son grant linage tout asamblé. Ja vos aroient mort et afolé,

« «

4395

et

«

«

sire,

ne

faites, laisiés ester.

:

Vos n'en poriés mie vis escaper. » Quant Tentendi Aioljs], molt fu irés.

«

Il set

Un 4400

bien qu'il

li

dient la vérité

poi s'est trais aiïere

li

(d)

;

bachelers

Quant des consaus son père li est membré(s) Et des castiemens del gaut ramé. Uns des neveus Makaire i est aies :

Fieus fu de sa seror, ch' oi conter; Chevalier[s] fu noviaus et adoubés

4405

Manechier ot son oncle, s'en fu N'osa envers Aiol as puins aler;

Quant

il

Il saisit

4410

le vit tenir le

un

branc

:

irés

;

letré,

quaré

espiel gros et

C'uns escuiers tenoit en mi le pré Si en ala Aiol .1. caup doner Devant en mi le pis Ta encontre, La cote d'escarlate a despané

;

:

:

Mais

Que 4415

II

haubers

li il

l'a

avoit vestu et endossé

brise son espiel,

Aiols

mort tensé

[bien] de

li

si

Ta

fieus Elie se tient

4389 bernart— 4413 hauberc

:

froé. li

ber;


AIOL

Encore tenoit S'en ala

Amont 4420

le

son branc

il

par mi

letré

:

.1.

caup doner,

le cief

Ta encontre,

glouton

que es dens li fist couler, Que mort l'a abatu et craventé Enfressi

:

4425

«

Outre,

«

Comment que

«

Jamais

«

A

«

Or

«

Dieus

vos

» fait il, «

s'o[n]

me

li

lechieres, n'i garirés;

plait

prenghe, chi remanrés

sui paisiés et acordés

me

A

sa vois qu'il ot

«

Ou

estes vos,

»

haute prist a crier dist

il, «

Se

«

Tous

vis

il

les jors

de sa vie s'en peut gaber. aler. »

:

Des neveus Guenelon et de Hardré Et des pare[n]s Makaire le desfaé. Aiol corurent sus par grant

Mais

il

n'eurent nul[e]

fierté

arme

:

la aporté,

Qu'il quidierent Aiol as puins combrer

Mais

4445

Ens

A Ja

il

es

tenoit encore le branc letré.

parens Makaire

s'est

mellés,

destre et a senestre prist a capler

Cui

il

mar mandera mire pour

lui saner. :

Li saudoier Aiol l'ont esgardé

Cui 4448 Jamai

il

:

consieut a cop ne peut durer,

Plus en a de .xim. ileuc tués

4450

(/.

en escape bien peut vanter,

Et cil ont respondu « N'en peut Plus furent de .l. d'un parenté

4440

:

«

«

»

mes parentés?

«

«

!

s'en fu irés;

Vos qui de moi tenés bours et chités, Dont n'avés vous veu cest avolé, Qui mon neveu m'a mort et afolé Et a mes ieus voiantl'a chi tué?

«

4435

:

consaut des autres par sa bonté

Et quant che voit Makaires,

4430

:

mains d'anemis en ce resné

ai

:

ne vos porte ne leverés.

avoit l'avoir abandoné,

:

»

127)


i3o

aiol

Et « «

4455

« « « a

«

4460

«

dist

De

uns a

li

l'autre

:

cel franc chevalier

Com

«

a le ceur plain de grant fierté

il

Molt desfend bien son cors a saveté; Et ja li somes nous sor sains juré Que ja ne li faurons en notre aé. Par foi, nous somes ja tout parjuré Quant si li corent sus devant no nés Car li alons aidier, se vos volés. »

Plus furent de

.l.

Qui

maisons

saillent as

A

:

:

des bachelers et as ostés,

Et requirent bastons, fus Et rois espieus trenchans

4465

Car esgardés

de grant bonté,

et tinés et

brans

letrés.

l'estor repairierent tout abrivé(s),

Grans cos

et

me[r]vellous

i

ont donés,

La secourent Aiol par grans fiertés La ot maint chevalier mort et navré(s) :

4469

Li rois

CVIII

i

Loeys

;

vint corant por desmeler.

ot la noise si grant et voit.

(b)

homes « Prendés le moi « Gardés que cis traitre ne me foloit « Pen ferai me justiche, se vous n'en poist, « Selonc chou qu'il se maine a tel desroi. » Et François li ont dit « Vous avés droit. » Il

escrie ses

!

:

:

4475

CIX

:

François i sont venu communalment Et saisirent Makaire de maintenant Tous li ont desronpu ses garnimens. Loeys jure Dieu omnipotent « Ja n'istra de prison en son vivant « S'Elie mon serouge vif ne me rent. :

:

4480

a

Fieus a putain, lechieres,

«

Délivrés tost Aiol

a

Et Tor que

4467 grant

li

.m.

fel

souduiant,

mars d'argent

eus mis en covent.

4478 garniment


AIOL

— Sire,

4485

che dist Makaires

«

Tant

«

L'acord[anch]e en ert

— Sire,

»

«

Tant

donrai destrier

CX 4490

» li

li

donrai destriers

L'acordanche en

«

Jamais ne quirc entrer en ces

«

CXI

ferai a

son je

talent,

a

;

pais.

« dist l'enpereres, « n'est

mieensi

«

Ficus a putain, parjures,

«

Tu

«

Si le fesis de

fel

Dé(x) menti[s],

l'encachas a forche de ces pais,

Franche a

tort bannir. »

Loeys apela contes et dus molt grant hu(s) u Prendcs moi che glouton, che Dieu parjur, « Sel jetés en ma cartre el font la jus. » Et il si fissent senpre, n'atargent plus. ;

Par toute

Che

:

la chité leva

li

si

bruis

i

vont

tuit

:

:

dient qu'ai cor[s] furent, qui l'ont veu,

Li boin[s] destrier[s] Aiol a tout vencu.

Li rois ist del moustier, se gent après, Et prist l'enfant Aiol par le mantel.

Che

45io

«

dist roi[s] Loeys al damoisel Des chevaus c'as vencus m'est il molt Or serés compaignon, vous et Jobert,

«

Ylaires ert

«

L'autre jor m'en proierent a saint Marcel.

«

45

1

— Sire,

5

«

4495

vis

:

Jamais en ton vivant n'iras de chi, S'Elie mon serouge ne me rensvif.

Li saint sonent as vespre[s],

CXII

!

plaisir.

vi(e)ng chi

Si lor a escrié a

45o5

desfent?

por Dieu, merchi

«

Puis

a Lossane dont

I

vair et gris

et

«

irai

le

son

faite a

«

«

45oo

qui

«

3

garnimens

et

che dist Makaires,

— Tais, glous, 4495

I

:

»

li

tiers

de Saint Lambert

che dist Aiol[s],

Des que vous

le volés,

« si

;

:

com vous

molt m'en

bel

plest;

est bel. »

(c)


I

AIOL

32

CXI II

Aiols fu chevaliers preus

et cortois

:

Ylaires et Jobers fu molt adrois,

4520

Si se sont

compaignié devant

Sor sainz

se sont juré, plevi

Que

foi,

l'uns ne faura Tautre por riens qui soit.

«

Baron,

«

Or

» dist

poés vos

Tenperere,

«

or estes troi

:

ma guerre miex maintenoir ma tere tout vo voloir.

Et faire par A vous nran cleim, » fait il, « baron François a Sarrasin me demainent a grant belloi « Et sont a Panpelune, jel sai de voir. « Un[s] paien[s] le dist chi, que bien en croi, « Si me vi(e nt desfier devant François « Cuidés vos dont, signor, que ne m'enpoist? « Signor franc chevalier, qui m ! iroit, « Certes qui cest message me furniroit, « Tous les jors de ma vie mon gré aroit, « Et desist Mibrien qu'il m'atendroit « Et laisast moi ma terre, bien feroit. » Dont se teurent Normant et Hurepois Et Flamenc et Berton et li François «

4525

le roi;

par

«

:

;

453o

1

4535

;

Mal ait cil qui s'osast lever des dois, Tant doutent Mibrien cel riche roi. 4540

Aiols

Qui

CXIV

4545

Aiols en apela ses compaignons

:

Entendes,

«

Dont n'avés vous oi del fil Karlon, Qui s'i s'est démentes voiant aus tous, Que Sarrasin li tolent tout a bandon L'onor que conquist Karles a esperon ?

«

«

» fait il, «

«

«

Signor, por l'amor Dieu, car

«

4544

fieus

(d)

cha, signor baron.

Et sont aparellié: car i alons. Des crestiens ochient a grant fuison, Et dames et puceles et enfançons.

«

4528 qui

molt cortois, compaignons traisten .1. recoi.

fieus Elie fu

«

«

455o

li

ses

4546-7 intervertis.

i

alons;

4548 altéré?

:


AIOL «

Nos cevaus

«

Et soions en la tere, s i sejornons. Par le mien ensiant ja n'en venrons

et

33

1

nos armes

i

conduisons

1

«

Tant c'arons fait bataille vers les félons Dont par la tere ira molt grans renons. Et cil li respondirent par grant amor

4555

«

»

«

:

« «

4560

«

CXV

Sire, a vostre plaisir nos en ferons, Car ja por nule riens ne vos faurons Mais faites vo voloir, nous Potrions.

Li

troi

:

»

baron repairent quant orent conseillé

:

Si sont assis es rens des barons chevalier[s].

Encore

se

Baron,

«

démente » dist

li

rois

qui Franche tient

l'enperere,

«

par

les

:

sains desosiel,

Dont ne troverai jou en ma cort chevalier Qui voist a Panpelune mon message nonchier? Encor se teurent tout Alemant et Baivier, Et Normant et Breton et Flament et Pohier Mal de(l) cel qui osast ne lever ne drechier, 4570 Tant doutent Sarrasins et cel roi Mibrien.

4565

«

«

»

:

Aiol[s]

li

fieus Elie est saillis sus

en pies

:

En trestoute la cort n'ot plus bel chevalier Ne nul miex acesmé ne mieus aparellié Ne mieus sache parolle a preudome nonchier. 4575 Devant le roi de Franche s'en vint ester en Si hautement parla que on Tentendi bien

pies,

:

Sire drois enpereres, faites pais,

«

4580

si

m'oiés;

Sarrasin vos gueroient,

«

Et sont a Panpelune par forche hebergié(s).

«

Jou

«

Que

« «

— 4585

en

«

et

si

estes iriés,

mi compaignon qui molt

vos m'avés, biaus

(/.

128)

font a prosier

donés et fianciés, Irons a Panpelune vo message nonchier Et de la vostre part vo tere calengier. Amis, » che dist li rois, « ne peut estreotroié(s)

«

Vos m'avés de

«

Ne

4556 grant

ma

sire,

guère richement

vos vauroi[e] perdre por

— 43y3

nus

la chité

trait

a cief,

d'Orliens

;

:


aiol

134 «

Assés troverai mes qu'i vaurai envoier.

— Sire, 4590

»

che dist Aiol[s],

«

ne plache a Dé(x) del

ja

en lieus de moi

i

soit autre envoies:

«

Que

«

Car nus ne

«

A

— Amis, 4595

che dist

li

Or me

«

C'a grant tort tient

«

Que

«

de son signor aidier

rois, « tant

poés dont dire

le fort roi

dont

la terre

le mestier.

su

je

plus

iriés.

Mibrien je sui iretiers,

conquist Karlemaignes, mes pères

li

proisiés

;

Mais vienge a moi droit faire [u i]ci a Orliens, A Paris u a Cartres u al bourc Saint Michiel

«

U

«

Fâche

u

la

«

Et se

«

Que

«

Ne Ne

«

4605

»

«

«

4600

se doit faindre

eure qu'il voit qu'il en a

cel[e]

ciel

je serai et

lui et ses

cort plus grant [ijert

lever et baptisier

nel veut faire, ne

il

je Tirai

;

;

celés nient

li

requerre en cest esté premier,

larai chité

li

ma

homes

ne bore a desrochier

haute tor de piere ne castel a brisier;

«

Et se

«

Ains de

«

Con ge

puis tenir ne a mes mains baillier,

jel

— Sire,

si

laide

ferai

»

dist

mort ne fu nus

son cors honir li

Aiols,

«

che

et

li

essilliés

vergongier.

dira ge bien

Et encore assés miex, se Dex Ta otroié. » Del palais en avale quant il ot pris congié; «

4610

A Tostel Ysabel sont la nuit repairié, A molt grant joie sont la nuit esbanoié Et après

le

souper se sont aie couchie[r]

S'Aiolfs] dort en son

lit,

;

a ente peut songier,

Car li parent Makaire se furent porcachié, 4615 Et furent jusc'a .x. liquivert renoié.

En

.1.

escons se misent dedens

.1.

(b)

mostier vies;

Dist Ferans de Losane qui Makaire estoit niés « «

4620

« «

:

Entendes cha vers moi, nobile chevalier, Con nous somes trestout honi et vergongié, Par un glouton estrainge cliné et abaisié Car par lui est mes oncles en cartre trebuchié[s]

4621 onql

:


AroL

4625

463

1

35

«

Et tous nosgrans linageshonni[s]et vergongié[s]

«

Et or

est dru[s] le roi et

«

Et vait a Panpelune son message nonchier.

«

Le matin

«

Mais qui or

«

El bos de Quintefeulle fuisiemes enbuscié:

«

La

«

11

«

Ne

Li

li

1

s

en

que il tiers mais porcachier,

ira, ne(n) n'estra

se poroit anuit

poriens demain tous

les

ne seroit jamais par nul savons dont

.x.

il

est

;

maistre conseillier[s]

;

membres

home

tranchier:

vengiés;

ne de quel terre vient.

»

s'entrafierent, grant et fort pautonnier,

Que l'uns ne fauroit Tautrepor les membres trancier La mort Aiol

jurèrent sor les sains del mostier

Puis montèrent

es sele[s] des

:

;

auferans corsier[s]

4635 Et pendent a lor caus les escus de quartier Et eurent en lor puins les rois tranchans espiels Et ont es roides lances les confanons tachiés. Bien furent il armé li quivert renoié D'auberc et de brun elme et d'espee d'achier. 4640 Par nuit s'en sont issu de la chité d'Orliens; Toute nuit ne fmerent le chité eslongier ;

El bos de Quintefeulle se furent embuissié Cil sires les confonge qui tout a

:

jugier!

[a]

Toute la nuit furent dessi a Pesclarier. 4645 Al matin par son l'aube lievent no messagier Lusiane se paine d'aus molt aparellier; Ysabiaus lor carga .111. vaillans escuiers, C'est Ponces et Bernars et Rainaus li prosiés; i

furent de Soison[s],

fil

al

:

conte Gautier,

4650 Cousin germain Aiol, n'en savoit [onques] nient: Ançois que il soit vespres li aront grant mestier.

(c)

metent as almaries les bruns elmes d'achier, Et avalent es coufres les blans aubers doublicr[s], Et menèrent en destre les boins corans destrier[s], Il

4655 Et portent les escus et les tranchans espieus; Et li baron montèrent sor les mules prosiés

;

|.6a5

li

t.

4^4-3 contangc

— 4644

dcssc

— 4 M<S f

bcrnart


r

36

aiol

A

molt grant

joie issirent

L'enperere de France

de

les ala

la chité

d'Orliens.

convoier

en sa compaigne .lx. chevaliers. appela Aiol par molt grant amistiet

:

Si ot

4660

II

« « «

:

Amis,» dist Penperere, « je vous ai forment chier Se Damede[x] che done que vos sain reperriés, .1111. chastieus en Franche vos donra jo en fief.

:

— Sire,

» che dist Aiol[s], « grant merchi en aies; Mais de vostre contrée ne vos voil abaisier, « Ançois vous vaurai bien servir et avancier. « Se Damede[x] ce done que puise repairier « A los de vos barons que vous avés plus cier[s], « Se vos chou me donés qu^l oseront jugier, 4670 « Certes vos en serés molt durement carciés. » Atant se départirent, si demandent congié

4665

«

:

Li rois

les

commanda

al

père droiturier

Qu'il desfenge lor cors de mort S'il

d'encombrier.

et

seust l'aventure des mortex losengiers

4675 Qui el bos Molt envis

les

atendent pour eus adetrencier,

les laissa[st] issi seul [s]

Ysabiaus en

Lusiane sa

plora(st) des

fille

ne

chevacier.

biaus iex de son cief;

se seu(s)t conseillier

Qu'ele ne se pasmast sor Tarçon a or mier.

4680

« Fille, » dist

Sa mère

le

Ysabiaus,

redreche o

«

deul esteut

cest

laisier. »

le viaire fier.

Aitant se depart[ir]ent, prendent a cevalcier

dames repairent mesage en vont, que Diex

Li baron

4684 Et

CXVI

li

et les

[Des] or chevauce Aiol[s],

Et

.111.

li

Une

pleuete chiet,

Aiols canta

Quant

si faisoit

un son por eus

puist conselier.

troi

baron gentil,

(d)

il sis.

molt

seri

a esbaudir

:

;

son[s] fu fines, a porpenser se prist.

4684 Miniature avec cette rubrique : Ch'est chi COM AlOLS EN VA A PaNPELUNE EL MESSAGE ET SI DOI COMPAIGNON.

467g lançon ENSI

li

li

escuier, a ces furent

:

a Orliens,


A10L

4690

4700

che dist Ylaires,

entendes en vers mi

«

Signor,

«

Anuit songai un songe dont forment

«

Qu'el bos de Quintefoille nos estiemes tout mis:

«

»

«

«

«

S'aviés avoec vos

«

Qui

tout les nos aidoient molt tost a départir.

«

Ja

parent Makaire n'erent Aiol ami

«

El bos de Quintefoille

«

Se mes consaus

«

Nous

«

S'en seromes plus baut, plus seur et plus

«

Et se nous passons outre que ne soions requis,

«

Par Dieu del desarmer ne poons

li

brakès de grant pris

.111.

ne creus ne

estoit

che dist Aiols,

»

dessendent a terre

Il

En

li

«

el

dos ont vestu

4710 Puis fremerent

lairis

blans haubers

es ciés les vers

Et montent

Quant 4715 Et «

:

trellis,

elmes brunis (/.

12g)

lor caus les fors escus vautis

es

cevaus corans

et arabis. 1

Aiol[s] fu montés, a regarder s est pris,

dist entre ses

dens que nus ne l'entendi

:

Pleust a cel signor qui les paines sofri

«

Que

«

Anqui lor venderoie Le grand dolor mon

«

4720

:

estre honis. »

Etçaingentlesespeesdontlibrancsontforbi(s)

Et pendent a

;

faire pis.

pendant d'un

les

fit

or avés vos bien dit

franc escuier les servent a plaisir

lor

[pris,

ois,

Qui consel ne vieut croire bien doist

Et

:

se seroient tost mis.

p[r]enderons nos armes sor nos destriers de

4705 — Amis, «

E

chi fust or(e) Makaires et de ses parens sis

a branc d'achier forbi père qu'il cacha

Dieus, por coi se vante

li

Ja ançois n'en ert vespres ne

el essil. »

chevaliers gentis li

jor[s] a déclin

Se il par sa proeche ne s'en peut départir Molt en sera dolant ains que soit avespri.

4696 nos

:

sui mari[s],

La vi ge .11. broions fors del breullet issir, Les menbres nos volloient desmembrer et tolir Quant Diex nous en aida par la soie merchi;

«

4695

37

I

— 4710

el c.

4717

p-

?

!


1

38

AIOL

CXVII

Or

sont tout

4725 Et ont

al

armé

.ni.

vent destort

les

nobile baron

li

vermel[s] confanon[s].

Aiols se ragarda, s'apuia sor Farçon,

Rainait son escuier en a mis a raison

4730

:

«

Or pensés de bien

«

Se che vient a bataille que vos veés

«

Gardés bien vo arnas, que ne soies bricon.

— En «

la

moie

l'estor,

foi, sire, » li escuier[s]

Se che vient a bataille que voie

le

respont,

besoing,

de garder arnas ne tenromes raison Mainte communalment tout ensamble ferons Entre moi et mes frères andeus ces danselons. Nous fumes fil Gautier le conte de Soison[s], Et cil fu frère Elie le nobile baron Qui fu caciés de France par mortel traison. [om. » Bien nous vient de linagequecascun[s] soit prud-

« .Ta

«

4735

« a «

« «

hon!

faire,» dist Aiol[s], «gentix

:

4740 Quant Aiols Tentendi, grant

CXVIII

Or

Et ont Aiols

sont tout al

li

.x.

armé les

li

hom.

frans

li

nobile vasal,

pengons de cendal.

fiex Elie sor destre regarda,

Dameldé 4745 Li

.in.

vent destort

joie ot

et

son non duremement reclama.

Dex tramace mal. Agenon apela, Richart et Hugon de Monbart

furent

el

bos cui

Cis Ferans de Losane

{b) Et Garin et Et Jofroi de Verson et son frère Gontart Et Guillaume le Brun et son frère Reinart 4750 Et de(l) Roimorentin a apelé Bernart « Or para del vengier, » fait il, « baron vasal « Vés la les .ni. armés, cascun[s] a son ceval. « Et Jofroi[s] et Ylaires sont chevalier loial « Se nous les ochions, picié ferons et mal; 4755 « Il sont de grant linage,molt grant guère en naistra; « Mais alons i nos .111. le pendant de che val, « Si faisomes marchié as nobile[s] vasal[s] :

:

:

4745 Le, que

d.

— 4749

gontart

— 4757

al


aiol « «

4760

«

3g

1

Qu'entre nous lor donrons tout cargié .1. ceval Entre or fin et argent, et s'ai[en]t maint cendal, Mais que vengier nous laisent del quivert desloial. Jo irai, » dist Richiers, « et Hues de Monbart, Et deil) Roimorentin ensemble nos Bernars,

— «

Et vos, Reinart, [i]chi, cascun[s] sor son ceval. Se nous avons besoing, ne vos atargiés ja, 4765 « Mais venés nos secoure isnelement le pas. » Et cil ont respondu « Ne vos esmaiés ja «

«

:

:

nus ne vous faura! » Li troi s'en avalèrent le pendant d'un costal Aiols les voit venir qui reconnus les a 4770 Très bien vit a lor armes que de riens nés ama; Ses compaignons apele, douchement lor mostra «

Aies seure(e)ment,

ja

:

:

«

Quel

«

Volés

Et

4775

il

le

vaurés vos

me

:

ait el col

«

.c.

«

Por nule riens en

«

Onques ne

qui

ja s'en

:

chevalier loial?

vos aidier u cascun[s]

ont respondu

dehès

faire, franc

me

faura?

parlés ja

»

!

pensera,

tere le vostre cors faura. »

Quant Aiols l'entendi, onques ne se targa, Mal ait onques parole ne dit i escouta :

Il

broche Marchegai qui molt

tost l'enporta,

4780 Et a brandie Tanste de Tespiel qu'il porta Devant en son escu fiert Huon de Monbar, :

Desor la boucle d or li fraint et pechoia Et l'auberc de son dos desront et desmailla, Par mi outre le cors la lanche li passa,

(c)

4785 Toute plaine sa lanche Tabati del ceval, Et escrie Monjoie a loi d'ome vasal :

4789

«

Fil a putain, glouton, vos n'i garirés

«

Chou

«

A

CXIX

est

Tespec tranchant a vos s'acordera

Aiols

li

Et Jobers 4758

li

d.

fiex Elie abati le et

475q

ja.

Aiols meismes qui reconnus vos a !

»

premier;

Ylaires furent boin chevalier,

et si

4761 monral

4762 berart

:


1

AIOL

40 Coragous

et ardit

por

les

Ambedui laisent core, ne Quanque chevaus peust

armes baillier. se vaurent targier, rendre, des espérons d'or

ne Ta mie espargniet: [mier, Onques toutes lor armes ne lor orent mestier

4795 Cascun[s]

Que mors

feri le sien,

nés aient

fait

a tere trebuchier.

Huimais pores oir des .ni. frans escuiers Quant virent les .m. mors, aine ne furent si 4800 Chele part sont venu esrant sans detrier, Des ronchins dessendirent isnelement a pié, :

Si lor

ont

les

lié;

vers elmes des testes esraciés,

Si lor traient des dos les blancs aubers doubliers

Isnelement

4805 Et çaingent

les vestent, s'ont les les

;

elmes lachiés,

espees as brans forbi[s] d'achier,

Et pendent a leur caus les escus de quartier, Puis laisent les roncins ens el pré estraier. Si saillirent es seles des auferans corsiers

Huimais 4810 Li

seront

:

a Testor commenchier.

il .vi.

.vu. furent el bos dolant et courechié

:

Volentiers s'en fuissent, mais ne lor vaura nient,

Car

il n'ont nul recet u puisent herbergier. Fors del bos s'en issirent li quivert renoié Par proeche s'avalent li .111. franc escuier, 4815 Devant sor les escus fièrent les .ni. premiers Que çaingle ne poitral ne lor ot aine mestier :

Que

par tere nés facent contreval trebuchier.

Et Aiols

et Ylaires et

Laissent core a eslais

4820 Et vont

ferir les

.111.

Jobers les

li

guerriers

(d)

boins corans destriers

de quartier:

es escus

Desor les boucles d'or les ont frains et perciés, Les haubers de lor dos desrous etdesmailliés, Et les fers et les fus lor font es cors baignier, Com mors les trebuchierent el pendant du sentier.

4825

« «

E Dieus, » che dist Aiols, « par ta sainte pitié, Com je sui richement de ces gloutons vengiés!

4792 ardis

4795 esparengiet

481

1

Valentis

»

4822 desront


14I

AIOL

Un en prisent tout vif, les poins lui ont liés, Les autres ont molt tost des aubers despolliés Celé part

483o Tous

les trainent as

.x. les

i

tient

Qui

Roimorentin,

siet

.1. .1.

molt riche terriers grand castel plenier, :

a .vu. jornees la grant chité d'Orliens

Par devers

4835 Cil

:

:

pendirent, ains n'en prisent loier.

Ja fu Bernars pendus, Il

ceues de destriers

:

Berri est fors et batelliés;

le

estoit niés

Makaire

Puis en avi(e)nt Aiol

et

.1.

fu frère Reinier;

encombrier

si fort

en Franche ne qu'il veist Orliens Qu'il en ot tel paor de la teste trenchier Que il n'i vausist estre por le chité d'Orliens.

Ains

qu'il entrast

4840 Aiols

4845

fieus Elie al

duc parla premiers]

:

m'oiés

Signor franc compaignon,

«

Dont

«

Se

«

Puis que

«

«

Mal dehait ait el col, en la barbe et el cief Qui jamais lor taura le non de chevalier.

«

Et

«

n'i

n'est

de sor nous

faites pais, si

.in.

li

le

cis

.111.

nous servoient, voir che

seroit peciés

l'eskiec

qu'avons

ci

gaingiet,

revoisent ariere en la chité d'Orliens

« Si

diront Loeys

com avons

ont respondi

:

«

Molt par avés

lor signor le vaurent,

4855 Ariere s'en revont dolant Si remainent l'eskiec que .x.

ha[u]bers et

.x.

elmes

si

:

esploitiet. »

Quant li enfant Foirent, molt en Mais

dit bien. »

furent iriet

ne l'ossent

et

courechié,

il

ont gaingié,

et .x. escu[s]

:

4860 Quant

bernart

— 484c) eskics

1

3o)

quartiers].

les ot l'enperere forment en fu iriés Et de l'autre partie en ot le ceur si lié

— 4831

(f,

laisier.

Ains le jor ne finerent, si vinrent a Orliens, Et vont a Loeys le message nonchier.

4829 trairent

:

doivent faire puisqu'il sont chevalier;

Mais or prengent

cil

:

valet se sont aparellié,

« Si

Et

:

mesages cargiés?

devons mener plus autres chevaliers

se plus

ne

« Il

485o

li

«


AIOL

142

De chou que li glouton sont mort Or fut li pleit Makaires durement

detranchié.

et

empiriés.

Des or chevauche Aiol[s] li frans guerriers, Et si doi compaignon joiant et lié Por Festor c'ont vencu as brans d'achier Et mainent avoec aus .1. fort somier Cargié de garniment et de deniers.

4865

;

Signor, bien doit

Qui

homme Jesu

tel

venganche Dieu D'Orliens a Panpelune,

4870

Ne

la

sai

si

aidier

lonc requiert.

.v. jors

entiers,

de lor jornees conte nonchier

:

Vien[en]t a Belquare[l], sont hebergiet

4874

.11.

CXX

jors

i

Troi[s] jor[s] sejorne Aiol[s] a Belquare(i)l,

Ensamble o

lui Ylaires et dan[s] Jobers

Et forbisent lor elme

Regardent [as] matin s'en

Au

et lor

metent

destriers, si

issirent

;

hauberc,

li .111.

fers.

dansel

:

Foucars ot non li ostes de cel castel. Entre midi et none vien[en]t molt près De la chité ou vont li damoisel,

4880

Et trevent

.1.

bosket

Mibrien[s] Tôt Assés

4885

i

fait

flori et bel

:

clore de pel novel,

avoit pors et dains et cers

che dist Jobers,

«

Signor,

«

Près sons de Panpelune

»

«

:

franc damoisel,

le fort recet

Qifavés vos en pensé? comment Et Aiols qui fu sages li dist après

4890

CXXI

:

«

Huimais sejornerons, sire Jobert, Enfressi c'a demain que jor[s] ert

«

Ne poons

«

Or

faire agait

sont ensamble

el

Virent de Panpelune

jobert

— 4886 d;

ylaires

bel[s]

ne nul cembel. bos

li

pans,

somes

:

»

baron franc

les larges

— 4887

:

ert fait? »

«

4876

:

sejornerent et tout le tierc.

:

(b)


AIOL

4895

Les murs

143

et les solicrs, le[s]

abatvens.

Et par defors paiens et Nubians Qui se vont par defors esbaniant.

4900

Signor,

Comment

Enfressi c'a

«

Serons a Querre chevalerie Damede[x], se lui

«

?

»

:

sejornerons,

— Signor,

»

che

et joste

plest,

grant

:

nous en avant! «nos somes

dist Ylaires,

Se Damelde[x] n'en pense, près de no U vous aies avant u estes chi,

chi,

fin.

«

Che[s] chevaus vos convient a départir

a

Atachi[é]s Marchegai desous cel pin

«

Qui mort

«

Ne

« «

Nos ne garderons Teure que soions pris Se paien nous perçoivent, mal sons bailli.

— Signor,

»

«

Que

mon

«

Je m'en

«

A

CXXIII

4925

avenans,

mien ensiant, demain que jors soit grans, Panpelune tout droit avant

Huimais

«

4920

li

ferons nous vers les Persans

«

«

4914

le

«

CXXI1

4910

»

Et Aiol[s] qui fu sages respont avant

«

4905

che dist Ylaires

« «

:

et brait [toujours], fiert et henist,

peust autres chevaus

lés lui sofrir. :

ja

por

irai

che dist Aiols,

«

vos remanrés,

ceval ne vos movés.

avant se vous volés

«

que vous Par matinet soies tout

«

Si aies vo[s] destriers estroit ceinglés

«

Un

cel abateis

veés. apresté(s)

cembel trametrons a

«

Se Sarrasin s'en issent par lor Faites qu'il ne s'en puisent

«

Se nous en poions

«

Che sambleroit

Il

4895 auant

[mors] porter,

grans bontés

seriemes en Franche miex alossé. »

broche

v.

fierté,

mie gaber.

.ni. d'eus

ricese et

;

la chité.

«

« Si

:

le destrier

— 4914 sont

par

les costés

;

:

(c)


AI0L

144 Lors

493o

s'est [dejpartis

A

trespassés, est clers:

pié est dessendus el bos ramé(s) a Marchegai bien aresné(s)

Et

si

Al

cavestre del quir estroit seré(s);

De Tavaine 4935

d'aus et dessevrés.

Grans .rrrr. pars del bos est Trova une fontaine, li ruis

Et Tescu

li

et le

done

c'ot aporté

lanche drecha de

lés.

coucha sor Terbe el bos ramé, Car molt est travilliés et fort penés De Tescu et des armes qu'il ot porté. Molt tost s'est endormis li bachelers Il se

4940

Pendemain que jors est clers Dont par fu de dormir si apressés

Dessi a

Ne

s'esvellast

por For de

.x.

chités.

Ylaires et Jobers sont esfreé(s)

Virent

4945

:

le soleil luire et le clarté,

S'ont oi les oiseus sor aus crier,

Et regardent ariere

el

bos ramé

Virent .vu. chevaliers de

si

ces prés

sont monté,

si

Et prendent

listés,

escus a or

:

atorné

Qu'il vien[en]t as cevaus, les

:

la chité,

Et vi[n]rent bohordant par mi Cil doi furent de guère

4950

:

paiens s'eslaissent tout abrivé.

Vers

les

Dieus,

com grant damage cAiols nel Qui s'estoit endormis el gaut ramé Se Damede[x] n'en pense par sa bonté, !

set

!

4955

Ja nés rêvera mais

CXXIV

Li doi baron chevauçent par grant

Et

dist

li

uns a

l'autre

:

«

U

est Aiols

fieror, ?

«

Par foi, il dort encore el bos tous sous. Jamais en s'amisté(s) nen arons prous

«

V^eiés ichi la bataille et prest Tester,

«

4960

si ert iré[s].

4945 Dont

(d) :


AIOL

4965

Se retornons ariere por son secors,

«

Ja perdrons nostre afaire tout a estrous

«

Mais faisons de Jesu nostre signor, De Dameldé le père glorious Et se Dieus nos vieut faire si grand secor[s] Qu'il nous doinst la bataille vaintre et l'estor,

«

«

« Si «

CXXV «

retornons ariere droit a Aiol

4975

Dist Jobers et Ylaires

:

Qui de chou vos faura ja et

Tabrin ert

«

Et Tabor[s] Je voi

«

Par

«

De Franche me

.11.

la loi

— J'en De

lui ira

Et Ylaires El cors

li

li

:

et

Mahomet qui

le siècle

resanblent la glorieuse .1.,

» dist

le sien,

mist

li

fièrement

lasque

sa lanche l'abati

.11.

»

!

le resne,

desere

le

l'espiel entre les

terre.

Astes de Tudele;

en France dolorouse novele le destrier, se

:

governe,

:

mameles,

mort sor

Puis escrie s'enseinge, Monjoie, aute «

terre. »

chevalier[s] qui nostre gent enserent

Toute plaine 4985

bien estre

il

honor en

Haston de Tudele, sistes et Nustrans ert li semés.

ferai senpre[s]

4980 Puis broche

peut

« Issi

n'ait

Ingrant Ingernars en apele

Faites venir

«

«

:

Sel faisons de l'eskiec cief et signor. »

Ingresain «

;

;

«

4969

145

«

l'erbe,

et bêle:

Sire compains Aiols, dous amis, c'or n'i estes!

« S'il

fuisent .[xjxxnri. n'en portaisent

il

teste. »

CXXVI

Tabrins point le ceval qui de Dieu nen ot cure, Et Jobers point le sien(t) qui li cort a droiture Le paien vait ferir en l'escu a painture, 4990 Desor le boucle d'or a le targe fendu[e] Et la bronge del dos desroute et desrompue; Par mi le gros del ceur li mist l'ensinge nue, Toute plaine sa lanche del ceval mort le rue. Puis escrie s'ensainge « Montjoie Dieus aiue :

:

4971 Lacune après ce vers. 4972 Eng. 4986 cf. 5ooG 4989 a droiture

!

et

!

ingrans ingernart

10


146

4995

AIOL «

compains

Sire

dous amis,

Aiol[s],

c'or n'i fustes! » [(/•

CXXVII

Tabors poinst

Un [s]

et

brocha

u

le destrier

i3i)

il sist,

paiens de put aire qui aine Dieu ne crei,

Et Ylaire[s]

le sien

fièrement ademis;

Vait

paien,

mie nel mescoisi

ferir le

000 Que l'escu de son col li quassa et fendi, Et l'auberc de son dos desmailla et rompi Par mi le gros del ceur son boin espiel li mist, Toute plaine sa lanche l'abati mort sovin, Puis escrie Monjoie, Tensenge saint Denis « Sire compains Aiols, car n'i fustes vos chi 5oo5

5

;

:

!

« S'ils fuissent .xxxirrr.

Et Jobers

les

espaules

Ingresains, Ingernars

5oio Cil

que

si

et

vis. »

la teste prist.

Ingrans l'ont guerpi;

s'en tornent fuiant tout

Tout

.1.

quart del branc d'acier forbi

fiert le

Pardessus

n'en escapast

,

.1.

feré

cemin

droit a Pa[n]pelune la cité por garir.

Si s'en entrèrent ens corechous et

mari (s)

:

Li Sarrasin dedens sont trestout estormi.

5oi5

adouber

Il

s'en vont

II

vestent les aubers, lacent elme[s] brunis,

enfressi c'a .vn. vins;

Et çaingent les espees dont li branc sont forbi, Et pendent a lor caus les escus [a flours] bis, Et montent es chevaus corrans et ademis Par la porte s'en issent fièrement a .r. brin. 5o20 Les nos ont encauchiés tout .1. feré cemin; ;

Quant Il se

il

vinrent

sont arier verti

el bos, si

:

criement d'agait que por aus ne soit mis.

Agait

i

avoit

il,

mais molt

N'i avoit fors Aiol qui

5o25 Et Jobers

Quant

il

et

Ylaires

li

estoit petis

s'estoit

:

endormis.

chevalier(s) gentil,

virent paien ariere revenir,

Fièrement lor trestornent

4996 Tabarin point et broche ingrant et grenoart 5014 .vu 1 *.

le

pendant d'un

0007 et boib jobert 5o25 les ch. gentis

lairis

:

5009

et


AIOL

»47

Par devant Mibrien ont .11. païens ocis. Mibriens les apele, ses a a raison mis 5o3o « Dont estes, chevalier qui m'avés envais ? Molt m'avés fait dolant et mes homes ocis. (b) -Sire,» chedistYlaire[s],« nous ne querrons mentir. Nous somes né de France del resne Loeys :

;

De

5o35

«

avons calengié ces pais. A tort tenés la tere que Karlemaignes tint Ce vos mande par nous li rois de Saint Denis soie part

:

C'a Rains u a Orliens

5040

«

venés

le

la servir,

A

Biavais u a Cartres u au bore Saint Denis,

Si

vous

faites

en fons baptisier

et tenir,

Sainte krestienté aorrer et servir;

Et se vos chou ne

bien poés estre

faites,

fis

Qu'il vous venra veir en mai après avril Atout .Lx m de chevaliers gentis .

S'il

5045

«

:

vos trêve en sa tere, vos serés escarnis,

Que

il

vous

fera

pendre

et

Se vos volés

bataille, n'i

La outre

nos agais en

est

tous mètre a

poés pas

Quant Tentent Mibrien[s],

5o55

II

en a apelé paien[s]

;

et pris. »

tous en fu esmaris;

Sarrasins

et

:

cel breulet foilli

Se plus venés avant tout estes mors

5o5o

essil.

faillir

:

«

Signor, tornés bataille, por

«

Sa gent a asamblee

«

Je cuic en cel boscage sont asamblé et mis

«

Par

«

Se

«

Vers

le

li

Quant

fors rois

li

mien ensiant

rois nos ataint,

la loi

il

Apolin

!

Loeys;

nous somes mort u

pris

Dessi a Panpelune ne prisent onques fin

5o6o Li paien de laiens

:

por lor vies garir.

se sont tout estormi

:

Si fissent enterer et portes et postis.

5o38 carters

:

caus des François ne peut nus hon garir. paien l'entendirent, si se sont reverti, les

Si s'en entrèrent ens

Aiol[s]

:

sont bien .xxx. mil.

dormoit encore desous l'arbre

foilli;

»


1

AIOL

48 Marchegai ot

noisse des quivers Sarrasins,

la

S'ot les escus as elmes et as lances tentir

:

5o65 Tel deul fait li chevaus a poi n'esrage vis, Del destre piet grata et durement heni,

Et demaine

tel

noise q'Aiols s'en esperi.

(c)

S'a veu le soleil desore soi luisir, S'oi les oiselons chanter et esbaudir

5070 Ses compaignons apele «

:

Aies tost as cevaus, près

Il

;

Nous somes mal

«

est

de miedi.

bailli

!

»

a vestu l'auberc, lâché l'elme bruni,

Et a çainte l'espee, le fort escu saisi, Et monte en Marchegai que ses pères nori, 5075 Et prist en son puin destre le roit espiel bruni, Et par mi le forest a adrechier se prist.

Onques

n'i prist

Enfressi que

U

il

li

ber ne voie ne cemin

vint sous les arbres

foilli[s]

avoit laisiés ses compaigno[n]s

il

jesir.

5o8o Quant il ne les trova, le sens quida marir; Forment en son corage a dementer se prist, Si se claime dolant, maleurés, caitis

5o85

:

«

Ahi! mi compaignon, com m'avés escarni,

«

En

«

Ja mais ne soit nus

déguerpi

cel[e] ter(t)re estrainge laisiet et

hom

qui en autre se

fit

!

!

»

Al grant deul que il maine et as mervelleus dis Evous ses compaignons et l'eskiec qu'il ont pris .mi. chevaus amainent corans et ademis, Et deseure les testes des .1111. Sarrasins 5090 Qu'il avoient tranchies

U

5095

qu'il voient Aiol,

si

as brans d'achier forbis.

l'ont a raison

mis

:

«

Por Dieu, sire compains, ne vos desmentés

«

Ja vos jurons sor sains

«

A

«

Onques

«

Or

«

S'en soies ciés

5078 sor

Paris

u

a Cartres

u

.v. foies

al

u

dis

bourc Saint Denis

a ensiant n'en fesimes obli.

prendés cest eskiec que vos veés ichi et sires

:

;

tout a vostre plaisir

:

si!


I49

AIOL

5

«

Nous

«

Par vo chevalerie avés trestout conquis.

:

«

Que

«

Jeprend[e]railesmiensse Dieuplaistet jevif.

«

Mais nostre compaignie convient a départir Vos en irés en France dont vos venistes chi; Si dites Lusiane la bêle o le cler vis Que Dieus le saut et gart qui onques ne menti Et Ysabel sa mère les biens qu'ele me fist Li renge Dieus de gloire qui onques ne menti. Quant je primes i ving, molt estoie apovri[s], Car je n'avoie cote nepeliçon hermin. Salués moi le roi qui Franche a a tenir Jo li ai aquité sa tere et son pais; Car je remanrai chi entre mes anemis

« « « «

«

5i 10

«

« « « «

5

»

100 Quant l'entendi Aiol[s], a poi n'esrage vis « Signor, ne plache a Dieu qui onques ne menti

5io5

5

ferons bien acroire as grans et as petis

1

1

5 «

ja

por vos avoir[s] en soit mençoinge dit

:

(d) :

;

:

En

cest large

boscage entre

plevi par foi,

les Sarrasins.

sachiés de

«

Je

«

Que

«

S'arai faite bataille et tel eskiec

«

Que

l'ai

120 Quant

Et

dist

si le

n'en partirai jamais a nés

je

fi,

.1.

di

conquis

porai bien mostrer al fort roi Loeys. li li

»

baron l'entendent, si en sont esmari, uns a l'autre « Nos somes mal bailli. :

»

[sire

CXXVIII Dist Jobers et Ylaires « Ne mostrés envers nos, «

5

125

Nos vous jurons

«

A

«

Onques

«

Mais prendés

:

s'il

sor sains

Paris u a Cartre

vos plaist, .x. foi[e]s

u a bourc u

si

grant

ire.

u quinse

a vile

a ensiant ne fesimes oublie; cet eskiec, s'en soies ciés et sire

:

Nous ferons bien acroire as barons de l'empire « Tous seus Tarés conquis par vo chevalerie. » 5i3o Quant l'entendi Aiols, si en ot molt grant ire «

:

«

Signor, ne plache a Dieu

3098 grant

5

108 ysabiaus

!

Por Dé(x), merci, biaus

«

le lieu sainte

Marie


UO

5

1

AIOL

34

«

Que

«

Je reprendrai

«

Mais départir convient

CXXIX

5140

por vos avoirs en soit mençoinge dite

ja

les

miens

Dex me donne

se

la nostre

Dist Jobers et Ylaires,

li

compaignie.

gentiex et

«

Gentiex hon de boin aire, mal

« «

Or dira Loeys et querra par vertes Que nos vous avrons mort, murdri

«

Et pris par traison

— Signor,

»

che dist Aiol[s],

«

Que

«

Je remanrai ichi

je

ne

le feroie

por

«

Quant vos

5145 Atant

l'or

:

«

de

.x.

Li rois

i

il

le

tient sa court o les vit

venir,

chemin

ce

5

160

ce

S'en aportons

ce

Mais a

ce

Qui

ce

Si est

ee

Tant

.1.

les

:

»

et

abosmé

ferré

:

com

doit faire

remés a

et esré

chité.

demandé

:

estes dessevré

?

»

peuent essaucié et levé onques ne fu ses pers; al jouster

:

:

chevaus qu'il nos en a donés, les testes

gentil

que vos miex

home Ta

une guerre en[con]tre lui del

le créés.

Jesu asené

premier

.r.

de

ses pers;

jor d'esté

qu'il ait son pais et son resne aquité, Puis vous venra servir volentiers et de gré.

5i65 Quant l'entendi ce

en venés

rice barné;

lor a

paiens ochist l'autre jor

.1111.

Vés ent chi

ce

il

teus chevaliers

II est

ce

ce

,

:

ceur, ne le vaurent blâmer,

le]

55 Ains Font quanques

son

si

Dites, signor, d'Aiol

Cil ont molt [boin

ce

chités

sorent bien la voie, car del pais sont né.

Quant

1

i32)

(/.

s'en retornerent coureçous et iré.

Tant ont par lor jornees exploitiet 5i5o Qu'il vinrent a Orliens la mirable

5

et estranlé,

nel volés faire, nos n'en poons faire el.

Isnelement ariere tout

«

:

nos avés.

irés. »

Sire, car

Li dui baron s'en tornent cor(e)ços

Ils

»

por nient en parlés

«

vos vous en

et

Dist Jobers et Ylaire[s]

ber

li

baillis

paiens livré (s).

et as

:

vie.

»

por poi qu'il n'est dervés Fil a putain, glouton, ains le m'avés emblé, li

rois,

Et pris par traison

et as

paiens livré!

»

:


AIOL

A

haute vois

Li rois

a

les

s'escrie

:

«

I

Baron or !

prendre, loier

fait

prendés

le[s]

D

I

!

»

et estreper,

5170 Et grans carcans de fer lor fist as cos fermer, A cascun une buie en ses jambes cloer;

En

sa cartre perine les a fait avaler

Ses

fesist

:

pendre as forques s'on ne Peust blâmé,

Mais c'estoient riche home et de grant parenté. 5175 N'istront mais de prison s'ert Aiol[s] retorné[s]. Qui dont oist le deul par [toute] la chité Et dames et puceles [se prisent] a plorer Lusiane [la bêle] fu près del forsener.

(b)

!

;

5

1

80

«

Ahi

«

Que no

1

84

biaus sire Aiols, qui s'an deust penser

grans amistés

[se]

deust desevrer

!

«

Se ne vous doi avoir, ne place Dameldé Que j'aie mais signor en trestout mon aé!

«

Ançois

«

De

«

5

!

CXXX

serai

toute

rendue a

honor

Signor, grans fu

Pleurent

i

.1.

de ses ostés:

terestre m'estevra consirer. »

deus par mi Orliens la riche

li

:

chevalier, puceles et mescines,

Li moigne et li canoine et clerc en abeie; Tel deul a Lusiane a poi n'esrage d ire 1

:

5

1

90

«

Ahi biaus

«

Com

« «

« «

5195

«

!

Des Vos

sire

vos avés

Aiols

!

frans chevaliers nobile

laisiet la tere toute

!

quite

félons Beruiers qui Tavoient gastie

!

vo chevalerie, Si deusiés rois estre de France le garnie. Car pleust ore a Dieu le fil sainte Marie Que j'en fuisse remese enceinte et engrossie! l'avés aquité par

Ahi lase kietive, com je sui mal baillie Onques n'en poc avoir amor ne druerie. » Del doel qu'ele demaine ciet pasmee sovine.

«

!

!

«

CXXXI 5i8o grant et

enceinte

Assés Pavés oi, tex deus gaires ne dure

5187 Et m.

et c.

5194

tîex

— 5195

:

toute grosse


l52

AIOL

5200 Tost Porent oblié Aiols estoit

el

Montés en

est

cil

qui riens ne Ten fu(re)rent.

bos qui soufre li

ber sor

et si

endure

:

une roche brune,

Contreval a gardé, s^ veu Panpelune,

Les murs

52o5

et les soliers et les autes

«

Hé! Dieus, tant mari

«

Si mar vousconquist Karles a Quant nostre chrestian vos ont

«

pointures:

la la

[lune!

Panpebarbe quenue, si perdue

fustes,» dist Aiols,

«

!

Las ne ferai mais cose dont frans hon ait aiuer 5209 Del mautalent qu'il ot tous li sans li remue. «

CXXXII

Aiol[s] estoit el bos dolant et irascus

:

Toute jor a souffert qu'il onques ne s'en mut, Tant que il vint al vespre al soir et a Toscur. Il

52i

5

vi(e)nt a prist

Marchegai, par

est entrés

il

E

monta

roit espiel

sus,

molu. ;

s'est aresteu.

vint a le porte, devant torna l'escu

Que dedens 5220 Esgarda

.1.

en son chemin herbu

Dessi a Panpelune ne

Quant

l'estrier

en son puin destre

Ensi s'en

«

neli lancent quarrel ne pel agu;

le palais

qui Karlemaigne fu

:

com m'est mal avenu Ahi mi compaignon, com irfavés decheu, las

»

!

che dist Aiol[s],

«

!

En

ceste estrange tere laisiet molt irascu Bien i porai tant estre que tous serai kenu[s], 5225 « Par le mien ensiant .im xx ans et plus, « Ains que fesise cose c'om en France seust. » Entor la chité vait si qu'il n'i parla plus, Et trova un vergierqui Karlemaigne fu De ciprès et de pins et de loriers menus. «

!

«

.

523o Et Aiol[s]

Quant

il

i

entra très par

vint

el

mi un

Haut

li

loia la teste, n'estoit

le

:

fust;

mie aseur

:

u qu'il soit perceus sevent mal li est avenu (s).

crient qu'il ne henisse

5235 Se Sarrazin

gaste huis

vergier s'est a pié dessendus,

Marchegai atacha a un arbre de Il

(c)

a çainte Tespee et prist le fort escu,

Et Et

«

»

!

:

!


AIOL

Son escu

et se

Puis va par

Durement

le

se

I

lanche mist a

le tere jus,

vergier dolant et irascu[s].

démente

li

.u. Sarrasins

duc cemin batu

fieus Elie al

Et regarda sor destre tout

5240 Coisi

.1.

:

maus gloutons mescreus.

Barbarus esmolus Ont le mur effondré, fait i ont grant permis Laiens voilent entrer li glouton mescr[e]u 5245 Enbler une pucele, aine si bêle ne fu; Uns rois les i tramist qui por li est venus L'unies]

A

en

ert

53

Kinkernars

[et]

l'autre

:

lor coutiaus d'achier trenchans et

:

:

Si ot a

nom Gorhan,

sire

Ses atent d'autre part en

d'Aufrike fu; .1.

(d)

breulet foillu

Atout .c. Sarrasins les blans aubers vestus; 525o Ele li ot mandé tout en soit aseur, li consaus son père n'i sera atendus Mibrien de Persie le viel et le kenu

Ja

:

Comment que

son dru. Bien a le riex Elie tout lor sens entendu 5255 Puis (si) s'en est la dedens après paiens féru, Et jure Dameldé et la soie vertu li

plait prenge, ele ira a

;

Que

s'il

peut esploitier

Bien sont a mort jugié

5260

dame

il li

ont

meu

fol pleit

:

quivert mescreu,

ains que jors soit venus.

Il

lor taura la

II

se mist d'autre part entre

cambre

et le

mur

Par delés .1. piler dejoste .1. arc volu Les dis as Sarrasins a molt bien entendus, S'oi bien de la dame chou qu'ele a respondu. 5264 Quant Aiol[s] Tentendi, aine si joiant ne fu. :

CXXXIII

A

le

Li doi paien s'esturent en l'onbre de la cambre maistre fenestre por le mesage rendre.

Aiols fu d'autre part desous

Et

Et voit 5245

,i.

Pombre

d'unie] ente,

coisi la clarté des cierges et des lanpes,

pucele

la

damoiselle qui tant par estoit gente

:


l54

AIOL

5270 En

la chrestienté n'avoit

Li paienle salue[nt] en

dont

lor

menbre

:

«

Mahomet soit o vos, seur douche, amie gente De par le roi d'Aufrike somes message, dame.

«

Si vos a chi

«

5275

plus bêle feme.

la loi

!

«

mandée par briés et par hanche Alui vosenviengiés; tous est prestqu'il vos prenge.

«

Mesire

« Il «

ne vieut se

est rice rois,

loi offendre

:

vos atendra bien toutes vos convenences;

Mieus vauroit

mors

estre

c'a

feme ne vos prenge.

»

La pucele respont par molt grant essianche « Voir molt le doi amer quant il chou me [dejmande. « Va tost di ton signor que .1. petit m'atenge :

5280

:

:

Bien m'en poés porter par lerued'Otrente. [(/. i33) « Mal grei en ait mes pères, estre peut a hanche. » Quant Aiol[s] l'entendi, grant joie en ot el ventre, 5285 Et jure Dameldé a le fiere poissanche Souef entre ses dents que nus d'aus ne l'entende, «

Que

s'il

CXXXIV Par

peut esploitier,

il

lor taura la feme.

Aiols s'en est tornés qui

la

covine sot:

ne se vaut. armes tost

le pertrui[s] s'en ist, c'atargier

5290 Venus

est el vergier, si prist ses

:

A loi

de hardi orne aparella son cors, Puis monte en Marchegai son ceval qui va tost. Del vergier s'en issi, al plain se mist defors.

Li doi paien s'en issent, Dieus confonge lor cors 5295 Vien[en]t a lor signor ques atent el breullois. Kinkernars parla primes qui la covine sot, Et dist a son signor « Faites vos fier et fort « La fille Mibrien aparelle son cors. :

:

— Aies dont, 53oo

»

dist

li

rois, «

chevauciés a esfors

«

Vos dui le m'amènes seul a seul, cors a cors, Car Mibrien[s] me het et je lui jusc'a mort Issir voil de sa tere que ne truist mes esclos.

«

Mirabel

a «

:

5296 Kinkernart

le vaillant

qui tant a gent

53o3 Mirabiaus

le

cors

:

!


aiol

Che

palefroi li mainc, onques millor n[en] ot N'en donroi[e] la sele por .lx. mars d'or. » Li Sarrasin s'en tornent isnelement et tost Dessi a lor pertruis ne cangierent esclos; La fille Mibrien troverent ça defors El palefroi le lievent isnelement et tost. 53 10 Mais Aiols après vait qui la convine sot Damede[x] le garisse et conduie son cors «

53o5

55

1

:

«

:

:

:

!

CXXXV

Li dui paien en mainent

le

france Mirabel,

sanbue del palefroi isnel La sele de son dos vaut Tonor d'un castel ; 53 1 5 Li frains c'ot en la teste fu tous fais a noel A pieres presieuses, ains mais ne vi tant bel. Et Aiol[s] qui fu sages va porsivant après Tant que trespassé orent le pui de Montinel, Et trespassent [après] une aiguë et .i. poncel. (b) 5320 Lors point Aiol[s] et broce, ne se vaut targier mes en

Si sist

la

:

:

Si se mist a

bandon entr'aus

Hautement

lor escrie

«

Tart menrés

Il fiert

5325

Que

Pun

Toute plaine Et quant

532g Qu'il

CXXXVI Qui

set

N

1

i

garirés, quivert

!

!

»

des paiens trestout de plain eslais et

gros del ceur

le

«

pucele a bourc ne a chastel

la

Tescu lui peçoie

Par mi

:

et le castel.

le

desronpi l'auberc; li

fist

passer le fer;

mort envers. fu mie bel, espoire que li mort li est près.

sa lanche Tabati

voit

bien et

autres, ne

li

li

Quant li Sarrasins voit son compaignon a mors et ocis, sanglent sor la vert herbe,

tere

fu

Lor[s] a

tel

Volentiers

deul

le

al

ceur por poi que

vengast

li

glous

il

ne derve.

si l'ossast faire,

Mais il vit le vasal tant aduré de guerre 5335 Et sist sor .1. destrier, il n'ot millor en tere, Et li coroit plus tost sor la montaigne bêle

53i5 fait 53 19 .1. aiguë 5334 Lacune après ce vers.

53a6

del fer

li

desronpi

le

ceur


1

56

AIOL

Que

ne cort cers ne dains, saingler[s] ne

Li glous s'en va fuiant par Aiol[s] point le ceval, (se

Et a brandie

5340

li)

mi

beste.

le tertre:

lasque

le resne,

Tensenge bêle;

l'anste,

ferir le paien en la roele, Desor la boucle d'or li esquartele, Et la bronge del dos toute dessere Par mi le ceur li met l'anste novele,

Vait

:

Tout estendu Tabat mort

5345

Puis a

As

:

ot bêle,

«

«

S'en prenge les aubers, les armes bêles

«

Les destriers en menrai ens en

dist

:

rekevre sa lanche,

Aiol[s] tendi le

En

riant

li

(et)

main,

a dit

ma

;

:

tere. »

pucele.

(la)

selprist al resne,

Pris[e] estes, bêle.

«

:

vint a

«

Vos n'irés mais avoec la gent averse O moi venrés en France la boine terre Si serés baptisie et Dieu converse,

«

Puis vous prendrai a feme, ne

« «

:

Quant Mirabiaus

5359

[dejsor l'erbe

il

mors Sarrasins trencha les testes, une parole qui molt fu bêle Qui ces mors fouira, miex l'en doit estre

Il

5355

que

.ri.

Puis

535o

traite l'espee

CXXXVII

l'entent,

(

t)

;

sai si bêle. »

por poi ne derve.

Des or chevauche Aiols vers

sa contrée

:

S'en maine la pucele de Dieu donee.

Oies

com

Molt

se

:

«

A

«

Jamais

Si

m'en sui sevrée dAufrike n'ere espousee!

tort et a pecié

car

m'en

le roi

me

laisiés

irai ariere

535o aubère cette rubrique

dementee;

«

« Sire, «

s'ert

Or puis [jou] molt bien dire mal sui menée; Mar me noristes onques, sire chier père!

«

5365

faitement

claime souvent mal euree

:

531 1 quedex

:

por l'ame vostre père,

en

la

moie contrée

:

5357 conuerte 535g mirabel. Miniature avec Ch'est chi ensi com Aiols a conquisse la puchele. li

a

donee


AIOL

5370

Demain

«

ains eure none quic estre recovree.

mon

Par

I

cief, » dist Aiols,

«n'en

mie a

irés

«

O

«

Si serés baptisie et en sains fons levée

moi venrés en Franche en

la tere

57

»

tele;

honorée, ;

Puis vous prendrai a feme, si serés m'espousee. » 5375 Quant Mirabiaus Tentent, por poi que n'est dervee, Et respont la pucele « N'en sui pas porpensee. «

:

538o

atornee

«

Dessi a molt grant pieche

«

Ja

«

Molt ameroie miex que je fuise tuée, Akeues de ceval destruite et trainee

«

la loi

Mahomet

n'i serai

n'ert par

moi vergondee !

:

:

»

CXXXVIII Des

or s'en va Aiol[s], s'en maine lameskine: Toute nuit cevauchierent que il onques ne finent, Dessi c'a l'endemain que l'aube est esclairie. (d) La fille Mibrien fu auques rebaudie;

5385 Ele vint a Aiol,

se

li

commenche

a dire

:

«

Qui

«

«

Aine mais si riche eskiec de vos iex ne veistes, Car fille sui de roi et ma mère est roine. Bêle, » che dist Aiols, « ne vos cèlerai mie Je vos en dirai tant, se Dieus me beneie, Aine mais nel di a feme ne a home qui vive. Voir on m'apele Aiol mes pères est Elie; Niés sui l'enpereor qui Franche a en baillie;

«

Je suis fieus sa seror la gentil

«

Mais cachie(s) est de Franche et del resne formisse Par le consel Makaire, que li cors Dieu maudie,

«

estes vos, vasal, c'a forche

m'avés prise?

— 5390

«

« «

5395

«

5400

:

:

«

Un

«

Morir

«

Tant

«

C'a Orliensl'ai

«

Dont

«

Ains sera vergongiés

«

Ne

malvais losengier, l'en covera se

ai je esploitié

il

por

5375 mirabel

n'istra

mon

fait

.1.

dame Avisse

glouton,

.1.

Dieus m'en done

par

le

:

traitre:

vie.

Jesu aie

mètre en

la cartre

perine

jamais en trestoute sa vie, et livré[s]

grant parage

n'i

a martire.

perderés vos

mie

:


I

58

AIOL «

O

moi venrés en Franche en

la terre garnie,

Puis vous prendrai a feme, se Dex le me destine. 5405 Et respont Mirabiaus « Ce ne vos otroi mie; «

»

:

Car Mahons est mes dieus,si maine grant justice, Et por nient s'esmaie qui en lui bien se fie. » Quant Fentendi Aiol[s], si en ot deul et ire, 5410 Et respondi .11. mos, par mautalent s'aire « Mal dehès ait Mahons et qui en lui se fie « Car ses vertus ne valent une pume porrie; « Et jure Dameldé le fieu sainte Marie « Se jamais en parlés, tost en perdrés le vie. » 5415 Quant l'entent la pucele, molt en fu asouplie. «

«

:

!

CXXXIX

Des or s'en va

Se maine

la

De mangier Se

la bêle

Aiol[s] en

Franche son

pais,

pucele al gent cors signons; et

de boire

li

estoit talent pris

:

n'en a, la cuidera morir.

5420 Ele sut bien parler de Ele savoit parler

et grigois et

Flamenc

et

borgengon

Poitevin

et

gascon, se

Ele vint a Aiol, par

(/.

1

34)

.xiin. latins:

le

hermin,

et tout le sarrasin, li

vient a plaisir.

resne Ta pris,

5425 Cortoisement Tapele, si l'a a raison mis. « Savés, franc damoiseus, que je vos voil jehir? « Molt volentiers mangaiseet beusse .1. petit. « Je ne mengai hersoir qui valut molt petit, « Non, hui est li tiers jors, vaillant .1. paresis, 5480 « En tel freor estoie por cel roi mon ami « Avoir me dut a feme et je lui a mari; « Nel rêverai mais, lasse, ne il moi a nul di, :

«

Tant

a je plus

— Bêle, 5q35

«

«

CXL

mon

ceur corechou[s]

et

mari.

onques mais tel n'oi Ne vos ai que doner se Damede[x] m'ait Nous ne trovons a vendre ne pain ne car ne vin. »

che dist Aiol[s],

«

:

«

Bêle, » che dist Aiol[s],

5406 mirabel

5412

.1.

pume

«

sofrés et endurés.

:


i5q

aiol

5440

que vos doi ne vous

«

Par Vés

«

Nous ne somes

«

U

«

A

la

foi

la tere gastee et le pais

ai

que doner

a bore, n'a vile, n'a chité

nos truisons a vendre ne pain ne vin ne iceste parolle entrèrent en .1. prei,

Trovent une fontaine sous Aiols

i

:

reubé;

.1.

dessendi de son ceval

arbre li

ramé

el. »

:

ber,

5445 Et mist jus la pucele al gent cors honoré; Ses cevaus enpasture, si a les trains ostés, Si lor lait boire l'aiguë et Ferbe pasturer;

coucha sor Ferbe qui verde estoit se couche delés le bacheler 5450 Ele ot molt gent le cors et le viaire cler, Et la color vermelle, plus bêle ne verés. Puis

se

La pucele

Aiols

fieus Elie le prist a regarder,

li

Ens en son ceur Ja

le

el pré.

:

le prist

forment a enamer

:

vausist baisier s'eust kerstienté,

5455 Mais por chou qu'en paiene, ne Je vaut adeser: La loi au roi Jesu ne voloit vergonder, Ançois le voloit faire baptisier et lever, Si

le

prendroit a feme, a mollier

et

a per.

molt forment travilliés et penés 5460 De l'escu et des armes que il avoit portés, Et avoit toute nuit chevauciet et esré Il estoit

:

Senpre

s'est

La pucele

endormis,

si

a tout oublié.

vella qui a le ceur iré,

Qu'ele ne se dormist por

les menbres coper 5465 Ains regarda ariere tout le cemin feré, Se la veist nul home ne venir ne aler Qui après li venist por ariere mener. Dieus, por coi se coucha li chevalier[s] menbrés? :

S'or n'en pense Jesu qui a

5470 Anqui

La

mort fu

livrés,

sera del cors honis et vergondés

chité s'estormist dont

il

!

furent torné,

Et kierent la pucele, mais nel peuent trover Ains ont trové le mur perchié et effondré. Lor veissiés paiens .1. grant deul démener,

:

(b)


AIOL

IÔO

5475 Mibrien

et se

feme lor ceveus deskirer;

paien se coururent armer avant de ,vn m ont les elmes fremés;

Sarrasin

En

et

:

.

Par la porte s'en issent de la boine chité, bandon s'espartissent tout par tout le resné 5480 Qu'il ne savent quel part (il) le peusent trover. Les esclos la pucele se sont li .1111. aie

A

De

tous les plus ardis et les plus aloses

:

Ja nel guerpiront pas s'aront Aiol trové

Qui

endormis desous

s'estoit

l'arbre ramé.

5485 La pucele vella qui son ceur ot iré, Et regarda ariere con il erent aie Vit les .1111. paiens de Panpelunenés; As chevaus et as armes les reconnut assés Se ele en ot grant joie ne Testeut demander, :

:

5490 Car

li

un[s] fu ses frères de novel adoubé[s]

:

N'avoit que .xv. jors ses garnimens portés;

Li autres

Et 5495

li

dui

ert ses oncles, si

cousin

si

«

E Mahomet,

«

Qui vous

« «

de son parenté. con vos par

et

(c)

Tôt en grant cierté,

» dist ele, «

estes ber!

aoure plus a ses volentés Que ne savroit ceur d'orne ne dire ne penser Or m'avés vos rescousse par la vostre bonté. » croit et

:

En après se porpense de grant nobilité, Jamais de Sarrasine n'orés de tel parler » dist la pucele, « c'ai eu enpensé 5 5 00 « Lase :

!

Comment porai jou Que lairai ce baron

«

Ja m'avoit

il

«

conquise par son rice barné, Et boins chevaliers est et vasaus adurés. Puiske je sui rescousse, je l'en lairai aler

«

Mahons

doinst en Franche sa vie recovrer

«

55o5

?

«

«

grant desloiauté

en dormant afoler ?

:

Ele se

Se «

faire si

li

li

trait vers lui al senestre costé

dist

en

l'orelle

coiement

Gentiex damoiseus

5482 tout

5496

seroit

sire,

et celé

;

:

trop poés reposer

:

!

»


1

l6l

AIOL

55 io

Par

«

«

Veschi

«

Che sont

« Il «

55

1

5 « « «

grant

.1111.

je

vos doi porter,

paiens de Panpelune nés

dru

li

que

foi

mon

vos ochirontja,

jel sai

de vérité

:

Tornés vos ent ariere ce grant cemin feré, Car par icele foi que doi Mahon porter, Miex vaut un[s] boins fuirs que melement

esrer.

«

Quant il veront a moi jes ferai arester; Tant lor dirai paroles, mençoinges et vertes,

«

Que

bien poés garir, se croire m'en volés.

— Bêle, «

» che dist Aiol[s], « .v c merchis et grés Par la foi que vos doi, dit avés grant bontet. Jamais n'ert .i. seus jors ne vos en doie amer, Mais ne place a Jesu qui en crois fu penés,

«

Por

«

A

« «

5525

:

père, car jes connois assés.

Aies tostal ceval, sus a bandon montés;

«

5520

icele

.

.1111.

tout

paiens fuie tant que

mon

Il est saillis

1

j

aie josté:

grant linage seroit mais reprové.

en pies,

si se

!

»

seina de Dé,

(d)

Et prist ses garnimens, si s'en est aprestés, Et vint a Marchegai, ne s'est asseurés: 553o Le frain li met el cief, s'est par l'estrier montés; De desfendre son cors s'est molt bien aprestés. Evous .i. des paiens de Panpelune nés, J'oi dire

Oncles

mon

maistre que che fu pucele

ert la

5535 Plus vint devant Qu'il

A «

«

55qo

«

«

siet sor

li

aines,

gent cors honoré

:

autres qu'unsars nepeust jeter,

les

boin ceval corant

haute vois escrie

La

al

:

«

Quivers,

et

abrivé,

n'i garirés

!

Mibrien a grant tort en menés, Sans le los de ses homes que garant n'en avés; Hui est venus li jors que chier le comperrés Ja n'i métrés escange de le teste a cauper. »

Aiols

fille

:

li

fiex Elie n'ot

cure d'estriver,

Car onques de tenchier ne fu acostumés Ains broche Marchegai par grant nobilité, 55q5 Et a l'anste brandie del roit espiel quarré. ;

Vait

ferir le

paien, nel soufri plus parler 1


IÔ2

AIOL

Que

l'escu de son col

a fraint et froé

li

Et Tauberc de son dos desmalliet et fausé Par mi outre le cors li a le fer passé

:

:

555o Toute pleine u

Cuivers,

«

De

«

Dieus

Et

sa lanche Tabati

mort

pré

el

vostre part ai bien cest eskiec aquité

me

li .111.

:

che dist Aiol[s],« vous Tavés comperé

»

consaut des autres par

Sarrasin l'ont

la soie

!

:

bonté!

»

de près hasté

si

Ne pot li gentiex hom a l'espiel recovrer, Ne a lui resachier ne del paien jeter.

5555

Puis a

traite l'espee

S'en va ferir

.1.

dont

puins lu dorés

li

autre que

il

a encontre

:

:

Par dessus les espaules li fait le cief voler 556o Les .11. paiens eslonge .1. arpent mesuré;

ensanble, tant les a plus doutés.

Il vit les .11.

CXLI

:

Aiol[s] point le ceval, fièrement s'eslaissa,

Un

grant arpent de tere

5565 N'avoit

les

paiens eslonga.

ensamble, forment

Il vit les .11.

espiel

ne lanche

li

les

redouta

(f. 1

35)

:

nobile[s] vasal[s];

Li dui paien quidoient que fuiant s'en

La pucele en menaissent que nus Folie ont enpensee, car corage

alast,

nel calengast

n^n

a

;

:

Ançois que lor guerpisse molt chier lor vendera.

5570 Aiols point

le ceval,

Al tor françois qu'il

fièrement retorna

:

son espiel recovra

fist

;

ardement del paien le geta. Ferir en vait .1. autre queli ber encontra Par son

Que 55

fier

Tescu de son col

Par mi

le gros del

Toute plaine

55

li

fraint et peçoia,

y5 Et Fauberc de son dos ronpi

80

E

«

Dehait qui por

«

Dessi a

CXLII

»

desmailla; li

passa.

sa lanche l'abat. mort del ceval

«

Dieus!

et

ceur son espiel

:

che dist Aiol[s],«or somes paringal

icel L e]

cesti la

:

pucele laira

eure que comperé l'avra.

AiolJX] point Marchegai, les

.11.

renés

»

li

lasque,


l63

AIOL

Et vait

quart en

ferir le

Mervelleus cop

li

dorée targe.

la

done, que de riens ne l'espargne,

Que l'escu de son col li peçoie et dequasse, 5585 Et l'auberc de son dos li desront et desmaille

:

Son boin espiel trenchant par mi le cors li pase, Devant lui a la terre l'abat mort en la place. La fille Mibrien en un tertre l'agarde, Molt

5590

claime kaitive

se

[et

molt] dolante

et lasse

:

«

Que

folie fesis

«

Molt

est

«

Or m'a

a «

Mes cousins et men oncle, miens en est li Par le mien ensiant, s'il fuissent .xx. et quatre,

«

Ses eust

quant che franc

esvellastes!

boins chevalier[s] et coragous as armes

mon

ocis

[damages

5595

il

tous mors, car molt a vaselage.

Bien avés oi dire

Que feme aime Ele

et as

tost

uns

et as

home qui

escria, qu'il l'entent

!

»

autres

bien

fiert

en l'angarde

en bataille

:

:

venés vous ent qui preus estes as armes; (b) Por vous querra je Dieu l[e père] esperitable. » Quant Aiol[s] Pentendi, molt grant joie en a faite. «

56oo

li

:

frère, toute kaitive lase,

Sire,

«

CXLIII As

Aiols[s] .1111.

li

fieus Elie a le

dame entendue.

Sarrasins a les testes tolues;

Sor les chevaus les torse, n'en vieut laisier [nés] une, 56o5 Ains les a a Tarchon par les cevieus pendues. La fille Mibrien la bataille a veue, Si set molt bien c'Aiols par forche Ta vencue; Ele li escria, que bien Ta entendue :

«

56 10

«

« « « «

vous ent, car je sui vostre drue Por vos querra ge Dieu qui fu mis el sépulcre; Si serai en sains fons baptisie et tenue, Car les vertus Mahon sont a tere keues, Sire, venés

:

Quant par ton cors tout seul as les testes tolues As .1111. Sarrasins qui de Dieu nen ont cure.

5583 esparengc

56

1

1

saint


164 56 1

AIOL 5 «

Molt

me

nuist

ramue;

«

«

Molt désir qu'en vo

:

« S'il

5620 Et

CXLIV

vos vient

a.

Des or

venue vo drue.

terre fuisse a joie

«

maine son

s'en va Aiol[s], s'en

fu lasse, se

Ele vint a Aiol,

li

si l'en

greva

li

araisona

:

«

Je ne mengai her soir ne hui trois jors

«

Ne

«

Vés

che dist Aiol[s]

li

preus

et

[i]

a!

loial[s],

li

vos ai que doner, foi que doi saint

Tumas!

la tere gastee et le pais tout ars. »

Aiol[s]

563o Coisi

»

eskac.

de moi que sera?

Gentieus damoiseus

— Bêle,

»

»

caus;

«

sire, et

!

:

quitement sui Monjoie! Dieus aiue!

talent,

Aiol[s] s'escria:

La pucele

5625

dessers et la selve

cil

Nous ne tenons chemin ne grant voie batue Or nous consaut cil sires qui maint ens en la nue

«

li

.1.

fieus Elie

devant lui regarda

:

pèlerin qui a saint Jake ala,

Et vi(e)ntde douche Franche

:

molt formentse pena.

Aiol[s] point le ceval, contre lui cevaucha;

Li pelerin[s]

le vit,

forment

le

redouta

:

Crient ne fust mavais hon qui venist por son mal.

5635 Atant es lui Aiol qui bien le salua (c) De Dieu de sainte gloire qui le mont estora. Cil ot de Dieu parler, molt se reconforta « Icil sires vos gart qui tout le mont forma! Amis, » che dist Aiols, « dont viens? et de quel Sire, je vieng d"Orliens la fort cité roial. [part? 5640 « La laisai jou le roi molt coreciet et mat « Por un sien dru Aiol qu'en Espainge envoia « Si compaignon l'ont mort cui il le commanda, « Et li rois les a pris et avalé les a 5645 « Ens el font de sa cartre: si dist qu'il les pendra; « Se Aiol[s] ne repaire, justices en fera. » :

— —

:

Quant Aiol[s] l'entendi, forment s'en esmaia; Pour ses .11. compaingons en grant freor entra. Bien et cortoisement Dameldé reclama 5621 sen m.

s.

eskiec

5628 tous

— 0643

qui


l65

AIOL

565o Que

de mort

S'a tans

De

Quant

CXLV 5655

il

che dist Aiol[s],

»

«

Avroies tu o

«

Ne

«

Je

«

Ele a

maing

« «

chi

peusse aidier?

lase est

Por

Dieus,

et

.r.

grant tout entier

ce dist Aiol[s],

»

mars d'argent ne

.xxx.

Andoi

la pucele, jus

se sont assis soz

li

bandon

Aiols

et la

Mais

il

« t'en

:

gentix chevaliers,

arbre

.1.

et

ensengiés

:

que

boire, de

chou fu

un

.1.

li

(d)

mesciés.

vivier

bochel por se(n) soif refroidier

:

pucele en burent sans dangier.

«

E

«

Por amor

Dieus,

»

« Pelerin[s],

che dist Aiol[s],

ceste

«

dame qui un

com ore poi a

ai

mon

ceur

mangié!

[lié

biaus amis, molt as bien esploitié:

«

Onques mais nus

«

Car

«

Vois ent chi

«

Or

«

Et pren en celé maie

«

Por porter avoec .1.

:

foillié.

Li pelerin[s] ot aiguë puissie en

5668 sor

•»

pucele en ont assés mangiet,

n'i ot

et la

si liés!

mis son pain molt volentiers;

lor a

Qu'il porte en

5675 Aiols

soies grasiés!

fuisse jou

Ta mis sans targier

Li pèlerins lu sage[s], cortois

568o

:

Prendés ent a plaisir, quar jel voil otroier, Car onques a franc home ne veai mon mengier.

Et vint a

A

de cevacier

ne vos quier,

Sire, ja celer

«

:

un demi pain

Aiols dessent sor l'erbe,

5670

gart d'encon-

te

tu conseiller? [brier!

fain al ceur vive quide esragier. »

pèlerins

li

— Hé! «

tel

me

une dame,

chi

Dex

«

me

sera.

a boire n'a mengier,

toi

nule créature dont

« J'ai

5665

le roi

Pèlerins, biaus amis, ses

566o Dist

les delivera,

andeus les jetera, en douche France et a Orliens

Amis,

« «

peut venir, bien

i

prison

la

desfenge tant qu'en France venra;

les

je te baillerai

.vi.,

prent tout

le

disner[s]

ne fu miex enploié[s]

un boin corant

!

destrier;

biaus frère, molt bien aparel-

millor, coisi a ton congié, [liés .c.

toi al

sous de mes denier[s]

coroi del destrier

:

:


l66

5685

AIOL «

Por

Dist

5690

5695

esploitier ta voie t'aront

pèlerins

li

«

:

molt grant mestier.

por noient en plaidiés

Sire,

»

;

«

N'ai soig de vostre avoir, car del mien sui cargiés

«

J'en aporc a plenté por

«

Ne vo

«

Cançois demain

«

Poroie par

ma

:

voie esploitier;

corant destrier ne m'aroient mestier,

tel

al

vespreque solaus

fust couciés

lieu esrer et chevaucier

a

Que

«

Vos

«

Pensés d'esperoner

por cest destrier.

je seroie tost ocis

estes près des

marches u mainent et

paien:

li

de vos eslongier,

« Car s'il vos aperçoivent, vo vie n'a mestier. » Atant s'entrencommandent a Dameldé del ciel.

CXLVI

Des or

s'en va Aiol[s], del pèlerin s'en part.

Li gentiex chevaliers toute jor chevauca, Vit

le

vespre aprochier

et le jor déclina,

5700 Le solail abaiscier, vers l'esconser torna: Bien et cortoisement Dameldé reclama

Que

boin ostel

Aiol[s]

li

li

doinst, car grant mestier en a.

fleus Elie sor destre regarda

Entre .r. bos et un pré que li frans hon trova; 5705 Dejoste la forest droitement regarda, Et vit une maison u .vu. larons trova. A grant pont torneis hautes portes i a, (f. i36) Et grant fossé parfont, u on a fait maint mal Quant frans hon i passoit qui a saint Jaque ala, :

5710 Chevalier[s] u borgois qui

la

s'achemina,

Cil faisoient acroire qu'erent d'un ospital

Ne

pooit nus passer que

on

:

nel desreubast.

Aiol[s] point celé part, le ceval avancha,

Cha

defors sous

.1.

arbre

les

vu. larons trova.

5715 Atant evous Aiol qui bel les salua De Dieu de sainte gloire qui tout le mont forma

Nus ne

li

respondi, l'un[s] l'autre regarda.

Et quant che vit Aiol[s], forment se corecha 5719 Mirabiaus la pucele forment s'en mervella. 5704 franc

— 571

1

Quil

— 5712

nul

5719 Mirabel

;

:


AIOL

CXLVII

167

Aiols a les larons ensamble salués

:

Ains ne li respondi nus des gloutons faés. Et quant che vit Aiol[s], molt s'en est aires Fièrement les rapcle, si com oir poés « Signor, » che dist Aiol[s], « molt grant tort en avés, 5725 « Qui de Dieu vos salue, si ne me respondés. « Gardés que vous n'aies vers moi nul mal pensé(s) « Par icel saint apostle c'on quiert en Noiron pré, « A ceste moie espee qui me pent a mon lés « Vos quic si estormir ains qu'il soit avespré(s), ;

:

:

5730

«

Ja

«

Que

li

Quant

mieudrede vous ne vos n'aies li

laron Foirent

Trestous

li

s'en pora vanter

les ciés et les si

membres

copés. »

faitement parler,

plus ardis a de paor tranblé.

Robaus qui

fu li maistres en est en pies levés 5735 Cis ert maistres des autres, ses avoit a garder, Et ot en son eage .rinxx. ans passés Molt ot longe le barbe dusqu'al neu del baudré; Maint pèlerin avoit mordri et estranlé, Dont li pecié li furent dedens le cors remés. ;

:

5740 Venus

«

Ne

a « «

« «

« «

:

;

nostre obedienche ne volons trespasser. »

che dist Aiol[s],

«

bien peut estre vrcté

:

vous ai mesfait, or le me pardonés. Je sui uns chevaliers nés d'Orliens la chité, Si sui hom Loeys le fort roi coroné; Je vieng de Panpelune la mirable chité. Se

je

«

Anuit mais, s'il vos plaist, me prestes vostreostel, Enfresi a demain que il soit ajorné: Un(s) des millors chevaus que vous ichi veés,

«

Sire,

« «

5755

sire,

:

— Sire, 5750

araisoné:

«

«

5745

est a Aiol, si l'a

Gentieus damoiseus

molt grant tort enavés Aine ne vos mesfesismes .1. denier moneé, Et si nous manechiés de la teste a cauper. (b) Ja somes nous convers [et] rendu et rieulé Si ne devons a home ne plaidier ne parler 11 nous est en capitle desfendu et veé,

«

por vostre ostage, se

il

vos plaist, prendés,


l68

AIOL

Fors seulement le mien dont je sui adoubés, Car ne donroie cel a home qui soit né[s]. » Quant Tentendi Robaus, grant joie en a mené, 5760 Et dist entre ses dens coiement a celé « Par le mien ensiant, quant de moi partirés, « Onques mais a nul home s'amie ne taures. » Dieus! cfAiolJXl ne l'entent, li gentiex bacelers! «

a

:

Ja

5765

li

trenchast le teste a son branc acéré.

che dist

or ne vous desmentés

«

Vasal,

«

Herbergiés serés vous a vostre volenté

«

Aine ne

« S'il

»

li

le vi faire

leres, «

home

mon

de tout

;

:

parenté

herbergast franc home, ne eust ostelé,

Que

ja por une nuit li contast son souper; Et non fera ge vos, car vous me samblés ber. « Mais chevaciés avant, vostre cors desarmés. Sire, » che dist Aiol[s], « .v c merchis et grés. » Hé! Dieus! qu'il ne sot mie son ceur et son pensé! Il ne s'i arestast por Tor de .x. chités 5775 Se Damedejx] n'en pense par la soie bonté, Aine mais li fiex Elie n'ot .1. si mal ostel Com cil li venderont ains qu'il soit ajorné. «

5770

«

.

:

CXLVIII

Aiol[s] point Marchegai,

Dessi a le maison ne

5780

Ne Ne « « «

5785

5790

vit fu

si

cevaucha avant,

arestement

fist

(c)

:

alumé ne feme ne enfant

de quisine faire nul aparellement.

[mant,

Hé! Dieus! » che dist Aiol[s], « par le vostre comQuel gent peuent che estre, père de Belleant, Qui mainent en che bos çaiens si soutiement?

— Sire,

» dist

me

Mirabiaus

al

gent cors avenant,

querrés mais en trestout

mon

«

Ja ne

« «

Se che ne sont laron, traitor souduiant [lant; Gardés ne vous souprengent, franc chevalier vail-

«

Puis que hon est souspris

vivant :

— Bêle,

5759 robaut

»

che dist Aiol[s], 3762 Jamais

«

il

ne vaut mie

.1.

gant.

porqu'en parlés vos tant?

5777 aine

5785 mirabel


AIOL

Par

«

apostle

169

que quiercnt peneant,

«

NParai deslaciet helme ne osté garniment,

«

Ains

« S'il

5795

icel saint

arai toute nuit çainte l'espee al flanc:

meuent contre nos ne orgeul ne beubant,

«

Jes quic

«

Vers

les

atorner a

si

mon

acherin branc

cos de m'espee n'aront de mort garant.

»

dessendi a terre del destrier auferrant,

Il

Puis vint a

la

Entre ses bras

pucele al gent cors avenant; le

prent, tout soef le dessent,

58oo Très en mi le maison Pasist desor .1. banc, Puis vi[n]t a ses chevaus, si les va atachant, As kevestres de quir les va bien atenant :

a trové del feure,

Il

si

lor

en met devant.

Dejoste Mirabel se rasist maintenant. 58o5 Encor(e) furent soz l'arbre li quivert souduiant; Je les vos nomerai, s'il vos vient a talent C'est Estous et Harpins et Piniaus li Normans, Magegos et Henris et li siste[s] Sorans, Et li semés Robaus, li cuivers souduiant 58 10 Cil est maistres des autres, a lui vont apendant Et font ses volentés et trestout sen commant, Que il ne li fauront por les menbres perdant. Li 1ère les apele, si les va consellant « Entendes cha vers moi, franc chevalier vaillant: 58 1 5 « Par Dieu's), cischevaliers nosvamolt redoutant, (d) « Neporquant si est il chevalier[s] molt vaillant « Avés veu l'espee que il a çainte al flanc? « Les testes des païens qu'il a ocis en camp? « Nos ne Tasaurons mie, par le mien loement, 5820 « Tant qu'il avra mangié et beu a talent. « Quant il ert endormis en son lit bêlement :

:

:

:

5825

«

Dcjouste

«

Si

«

Puis partirons Peskiec mainte communalment, Et ferons de la dame trestout a no talent.

«

58o5 sor

la

pucele al gent cors avenant,

en prendrai

— 5807

la teste a

normant

mon

58o8 sorant

acherin branc;


AIOL

170 «

Tout somes compaignon

«

Ne nus

Et

583o

cil li

juré par sairement,

de l'un a l'autre ne doit

respondirent

:

«

Nos

«

Et trestout vo

«

Nos ne vos faurons mie por

faillir

»

noiant.

ferons vo talent

plaisir et le vostre

commant

:

menbres perdant.» maintenant

les

Atant s^n sont entré en l'ostel Del mangier aprester s^n va cascuns astant, Del fain et de l'avaine donent as auferans. :

Oster voilent les seles, mais Aiol[s] lor desfent, 5835 Qu'il soient apresté s'il en a besoing grant. Ens el lieu de Judas se metent maintenant, CAiol quident ochire celé nuit en dormant.

CXLIX

Aiol[s] se fu assis dejouste Mirabel,

Et

li

laron entrèrent dedens Tostel tout

se(e)t.

5840 Robaus qui fu li maistres s'aprocha del dansel « Gentiex damoiseus sire, de vo venir m'est bel; « Car deslaciés cel elme, si desvestés Pauberc :

:

«

SVstiés desarmé,

Et Aiol[s] respondi

5845

il :

irfesteroit plus bel. » «

Par

mon

cief

non

«

Quant

a

Je plevi Loeys

a

Enfressi c a cel[e] eure c'ariere revenrai

«

N'avrafi]

«

Ains

je parti

:

et sor sains

li

jurai

1

(ge)

deslaciet

Felme nedesvestu Tauberc le

sens ne pert

prent l'espiel Aiol et son escu novel,

Dameldé en

jura qui sauva Daniel

(f,

:

i3y)

:

De cestui ne movrés huimais vers moi cembel Quant l'entendi Aiol[s], por poi le sens ne pert; «

5855 Par mautalent en jure le cors saint Daniel « Ne me querroie en vos por Tonor dMn castel. Il a traite l'espee dont trenche[nt] li coutel, Dameldé en jura et le cors saint Marcel « S'or ne mes jus l'escu, ja prendrai tel bendel

!

:

:

585o robaut

:

girai tous armés, si souferai le fer. »

585o Quant Tentendi Robaus, por poi Il

ferai

d'Orliens, del plus maistre recet,

»

»


AIOL

586o

7I

«

Dont mes brans

«

Cuivers, met jus mes armes, n'ai cure de revel.

CL

Aiol[s]

Venus Il

5865

I

«

est

li

fieus Elie saut

el

cervel

père raiemant

le

;

»

en pies maintenant;

a Robaut, le quivert souduiant

Dameldé

jure

acerins te bevra

:

:

Fil a putain, lechieres, fel viellart souduiant,

«

Se ne mes jus mes armes ore[n]droit maintenant,

«

Tu

perdras ja la

Quant

li

teste, n'aras

leres le voit lever

de mort garant.

»

par mautalent,

Dusqu'a l'ongle del pié li va li cors tramblant; 5870 Li boin[s] espiel[s] Aiol li cai maintenant :

«

Vasal,

»

che dist

li

leres, «

molt par

Et hardis de corage

Vessi toutes vos armes, faites ent vo talent;

«

Ja nés quier mais baillir en trestout

Aiol en apelerent,

et

preus

si le

et

et

:

mon vivant. »

tramblant

vont losengant

:

merch por Dieu le grant

«

Gentiex damoiseus

«

Onques mais ne veismes .r. seul home vivant Qui si alast son oste fièrement destraingant

«

880

removans

«

a

5875 Li laron d'autre part peureus

5

estes vaillant

sire,

i

«

Com

«

Ja ne vos ferons cose qui vos voist desplaisant,

«

Ançois vos servirons tout a vostre

vos aies no maistre asprement justichant

!

:

talent. »

Dont ramembra Aiol de Dameldé le grant Por chou qu'il sont si oste, l'a laisé aitant; 5885 Quant il les a oi parler si bêlement.

:

Il

renbati s'espee

el

feure maintenant

Dejouste Mirabel se rasist sor

Onques

si

grant

folie

ne

fist

le

:

banc.

(b)

en son vivant,

Se Damelde[x] n'en pense par son dinge commant! 5890 Car li laron s'en tornent, cui li cors Dieu cravent Le mengier aporterent en la sale laiens; ;

Quant le durent drechier, si se vont aprestant N'orent aubère ne elme ne nul espiel trancant, 5879

Q uc —

^890 qui

:


I72

AIOL

Ains s'en vont adouber a loi de paissant 5895 Capieus orentde fer et quiries devant, Et çaingent les espees dont povre sont li branc N'orent escu ne lanche, mes maçues pessant. Mirabiaus la pucele s'en va aperchevant. Car ele est preus et sage et de boin ensiant 5900 Ele apela Aiol, se li dist maintenant, Ens en la destre orelle li consella esrant « Ja mar me kerés mais en trestout mon vivant « Se cil laron ne serment en la cambre laiens « Gardés ne vos sousprengent, franc chevalier vail5905 Et Aiol[s] saut en pies tost et isnelement, [lant! » Et vit derier le feu une hace pendant Grant plain pié mesuré ot de lonc li tranchant, De fer loié[s] el manche dusqu'es poins de devant ; :

;

;

:

:

:

Robaut

Icele estoit

5910 Aiols vint

le

quivert souduiant.

celé part, a ses

.ri.

mains

Desor Tespaule lieve contremont Il

Testraint et manie,

Venus

si le

le

prent

le

;

trenchant

;

va paumoiant;

Robaut le maleoit tirant Dameldé le père roiamant, 5915 Se tous ses compaignons ne fait venir avant Il

est a

Et porter «

«

:

jure

le

mengier orendroit en présent

Tu perdras ja la teste, A le hace danoise que

:

n'en avéras garant, chi tieng en présent.

»

Quant li leres Tentent, sel va molt redoutant; 5920 un. mos s'escria hautement en oiant :

.

«

Baron,

«

Aportés

«

Par Dieu,

«

Il

issiés le

cha

fors, c'alés

mengier, car cis

jel

vos atendant?

voil et

commanc

:

chevaliers se va molt redoutant;

n'estroit aseur

por

les

menbres perdant.

(c)

»

5925 Quant li laron l'entendent, si se vont desarmant; Et portent le mangier, entr'aus vont consellant, Se Aiol peuent prendre a la table séant, Les puins li loeront, de mort n ara garant 1

:

58g8 Mirabel


AIOL

En

prison

5q3o Cil

CLI «

5935

la sainte

La grant

U

menront en

le

que

il

table fu

voit Aiol,

«

A

mise

«

Dejoste vos la

haute table

5940

Quant

sire, li

dame

je parti

«

Je plevi Loeys,

Ne mangerai

«

Entre moi

Robaus

:

moi entendes cha

cascuns

cief

mon

a

se leva; :

:

vostre cors sera,

d'Orliens

«

et

et

l'en araisona

si

Et Aiol[s] en jura son «

plus grant.

Vierge nasqui en Beleant!

Gentieus damoiseus ceste

la forest

qui forma toute gent,

sire le garisse

Et de

173

le servira. »

que non

fera

:

chité roial,

la fort

signor natural,

me rêvera ma dame mengeron par decha. a table tant qu'il

:

»

enarmes que durement ama, Et son espiel forbi u forment se fia, Et la hace danoise que mie n'eslonga; 5945 Par devers ses chevaus en Postel s'en torna. Mirabel la pucele delés lui apela « Bêle seur, douche amie, traies vos par decha « Si serés ma compaigne tant com Jhesu plaira. » Ele fu preus et sage, maintenant i ala. 5950 Et quant ce voit Robaus, por poi qu'il ne derva. Par molt fier mautalent Dameldé en jura « Je cuic cis chevaliers nos tient tous a musars « Honis soit ses dangiers ne plus le soufera; « Aies vos adouber, s'asalons d'ambes pars. » 5955 Cil saillent en la cambre, si s'arment a estai, Et dan[s] Robaus s'enfui, ses compaignons laisa Tout aval le grant pont ens el bos se ficha; Prist l'escu as

:

:

:

:

:

Tout

U

droit a Malrepaire son recet s'en ala

armes et son corant ceval 0960 Et jure Dameldé qui le mont estora, ot laisiet ses

Puis qu'il

Mais tant 5g5o robaut

ert

adoubés,

le vasal

porsievra,

qu'il ert délivres ja ne Tadesera

— 5952

tout a musart

[d)

;

;


AI0L

174

encombré, volentiers i fera; covoite, forment le dessira. 5965 Mais ains qu'en soit saisis, molt chier Si le voit

La pucele

CLII

En moie foi, signor, Que mainte conpaignie

conpera.

le

a celer nel vos quier fait

molt a blastengier.

Robaut le cuivert losengier compaignons en la trape laisiés

Jel vos di por

Bien a

5970 Par

Or

ses

jamais secouru ne

lui n'erent

conterons d'Aiol

Et de

la

demoisele

Qui sont o

les

le

al

:

;

aidié(s).

gentil chevalier

gent cors afaitié

larons la dedens herbergié.

larons ne se peut desrainier, 5975 Malvais ostel aront aquenuit al couchier. Mirabiaus la pucele Ten aresna premier « Gentiex damoiseus sire, par les sains desousiel, « Prestes moi celé hace, que je vous voil aidier « Vos savés bien ferir de l'espee d'achier. [iert, » « s[i] che dist Aiol[s], plaira Bêle, com vous 5980 « Mais gardés que nul homme ne le laisiés baillier Sire, » dist la pucele, « por nient en plaidiés « Je me lairoie ançois tous les menbres tranchier « Que je ja le laisaise a home manoier. » 5985 Par le manche planée li vait Aiol[s] baillier, Et celé le reçut de gré et volentier[s]. Atant es les larons trestous aparelliés, Et issent de la cambre et seré(s) et rengié(s). Mirabiaus s'avanchala pucele al vis fier, 5990 A Pissir de la cambre les prist a avanchier De la hace danoise vait ferir le premier Sor le senestre espaule li a tel cop paie Enfressi al braier Ta pardevant trenchié, La boele en espant devant lui a ses pies (/. i38) 5995 Ele a estort son cop, si l'a mort trebuchié.

S'envers

les .vi.

:

:

!

:

:

:

:

«

E

Dieus,

5971 gentiex

»

5976

che dist Aiol[s],

et

5989 Mirabel

«

tu soies grasiés

!


175

AIOL

6000

«

Or

ai

«

Et

se Jesu

«

En douaire

boin compaignon qui bien se

— Sire,

en Franche en ara

me

le fort chité

pucele, «

» dist la

set aidier;

laise repairier,

d'Angiers.

mercis en aies!

.c.

Aiol[s] alonge Tanste del roit tranchant espiel

Si va ferir

Que

très

un

par

Par milieu de

6oo5 Puis a

mie espargniet,

autre, ne Ta

mi

le

la

cors

traite l'espee al

passer Pachier,

li fist

cambre

» ;

jus

l'a

mort

trebuciet.

branc forbi d'achier;

cambre vient, Par les las de son elme li fait voler le cief Puis referi le quart qu^n a fait .ir. moitiés. Li doi sont en la cambre dolant et courecié 6010 Par une grant fenestre qui siet lés .1. vergier Se tornerent en fuie li quivert renoié; Si vait referir l'autre qui de la

;

:

Contreval

le

grant pont

bos se sont

el

fichié.

Mais Aiol[s] nés vaut mie longuement encauchier Ains refrema la porte, s'a le pont sus sachié, Goi

5

A

;

caines de fer seré et atachié.

Dessi a le maison ne se sont atargié

Vint as

De

le

.1111.

:

larons qui furent detranchié

maison

les trait

un

et

un par

;

les pies,

Ses a jus del grant pont en Taigue trebuciés.

6020

En

le

maison retorne, ne

Celé nuit fu Aiol[s] en

se

tel

vaut atargier.

point herbergiés

:

Mais onques ne s'osèrent reposer ne couchier. Mirabiaus la pucele l'en aresna premier « Gentiex damoiseus sire, por les sains desousiel, :

6025

« « «

«

«

6o3o

« «

Ne Ne

deslaciés cel elme, nobile[s] chevaliers, ostés les manicles de cel aubère doublier

:

Che seroit grant folie se si tost le traies: Nous ne savons encore u somes herbergié(s). Et je vos donrai l'aiguë; s'aseons al mengier. Vés ent chi grant plenté de bien aparellié No pari nous en quidierentlilaron vendre chier;

6002 esparengiet

:

— G023

Mirabel

602G mameles

(b)


I76

AIOL «

a

La merchi Dameldé, bien l'avons esligié Mangons seurement, nos escos est paies

— Bêle, 6o35 Por

chedistAiols,« comvou[s] plaira s[i]iert.»

»

cop de

le

:

!

le

hace

le

courut enbrachier

:

S'eust krestienté ja le vausist baisier,

Mais por chou qu'ert paiene ne le vaut atoucier; loi al roi de gloire ne voloit vergongier, Ançois le vaura faire lever et baptisier

La

:

6040

Si le prendra a feme, a per et a mollier.

Tant CLIII

Aiols Il

Aiols en tere que

fist

fiex Elie fu

li

est sains el ciel.

il

molt preus

deslacha son elme, sor le table

et gentis le

:

mist,

Et oste les manicles del blanc aubère trellis. 6045 Mirabiaus la pucele sepena del servir Se li dona de l'aiguë, al mangier sont assis. Aiol[s] manga assés, mais de vin but petit; Car durement se gaite li chevalier[s] gentis. Quant il orent mangiet et beu par loisir, 6o5o Mirabel la pucele fist couchier en .1. lit, Et il a fait grant feu en lit ne vaut dormir Dessi c'a l'endemain que li jor esclairchi :

;

Que

il

Puis a

remet

Co55 Trestoute Assés

i

la

auferans de pris

et

Plus valut les

maison recierka

a trové

Et pailes Sor

les frains es

traite l'espee, s'a l'escu

argent

cendaus li

et

et

les

le torse

et

enquist

:

or fin

peliçon hermin;

eskiés de .xxx.

cevaus

6060 Mirabiaus

[et]

:

avant mis.

li

mars

d'or fin.

chevaliers gentis

;

conduist jusqu'alpont torneis.

Aiol[s] fu en l'ostel, de .inr. pars l'esprist; Il

a fait son atrait sor le pont torneis,

Le fu a bouté ains qu'il s'en departist Durement venta bise, tost fu ars et bruis. i

6o65 Li

:

laron^s) l'esgarderent

G044 mamele

6045

et

qui

G060 Mirabel

el

bos furent mis;


AIOL

177

Tant redoutent Aiol ne

l'osent envair.

Plorant s'en sont torné,

Dex

Robaus

G070

«

Com

Et «

«

6075

les voit, lor

pores oir

ja

respondirent

Tout somes mal

«

:

:

:

avés vos ovré, franc chevalier gentil?

cil li

(c)

!

fin.

maistres, a l'encontre lor vint

com

apelés

II les [a]

maleir

les puist

Dessi a Malrepaire ne prisent onques

»

bailli,

Et en vo compaignie nos fiomes petit est vo maison arse et vo pont leveis, :

Tout

« Et no compaignon sont detranchiet et ocis. Quant Tentendi li leres, a poi n'esrage vis

»

:

11

a prises ses armes,

Très par mi Dessi a

6080

608 5

le

le

son ceval

s'a

saisi

;

grant bos a adrechier se prist:

maison ne

prist

il

onques fin, pont brui

Si le trova toute arse et son grant Il vit ses

compaignons ens

Et quant

le voit

li

leres, a

Il

repaira as autres, ses a

«

;

el fosé gésir;

poi n'esrage vis. a raison

mis

:

«

Venrés vos avoec moi, franc chevalier gentil? Si sievrai le glouton qui si m'a escarni

«

Se

je le

«

A

fossé

«

Je n'en prendroie

«

Que

:

puis ataindre a pui ne a

u a

u il soit endormis, mie trestot l'or que Dex

ter[tr]e

fist

n'en prenge la teste al branc d'achier forbi

6090 Li laron respondirent

:

Mervelles avés dit

«

«

Maistre Robaut, biaus

«

A

«

De

«

N'irons mais avec vos tant

sire,

vos nos

che premier besoing vos estes vostre compaignie

6og5 Quant l'entendi «

lairis,

Comment,

fil

li

foi

este[s] failli

menti

com nos

leres, le sens

a putain,

si

soions

quida marir

m'estes défailli

6100

II fiert le

60G9 Robaut

cheval et son espiel brandi

premerain par mi 6094

le

!

;

gros del pis,

vis

12

i

vif. »

:

:

le

;

somes tout départi,

Vos l'esteut comperer, parles sainsque Dex Molt bien se fu armés, cil erent desgarni broche

»

:

«

Il

!

:

fist! »


I78

AIOL

Devant Puis a

lui a la terre l'abati

mort sovin

va l'autre

traite l'espee, si

;

ferir

Par des(o)us les espaules si que la teste en prist :{d) compaignie li mavais hom lor fist. 6io5 Après Aiol s'akieut tout le feré cemin; Encor(e) le fera il coureçou[s] et mari S'Aiols ne s'en prent garde qui oire son chemin. Si faite

CLIV

s'en va Aiol[s] tout son chemin plenier; maine la pucele et les corans destriers. 10 Toute jor a li ber esré et chevalciet Tant que il refu vespre et près de l'anuitier:

Des or

S'en

61

«

«

Molt

— 61

1

Dieus est

!

» dist

Mirabiaus o

cors afaitié,

Bêle, » che dist Aiol[s], « or ne vos esmaiés

« «

Celé part, se

«

Bien

«

Demain arons

«

La

porons

i

puis,

:

secor[s], se

vile trovent gaste

Desous

ot

.r.

Dieus Ta

che

dist la pucele, «

»

sousiel.

me métrai volentiers huimais lés le mur herbergier

je

soit al

praiel et

dieu congié.

.1.

li

Li ceval peurent l'erbe

La pucele

lés

.1.

desrube

fier

:

:

gentieus chevaliers; et

burent

el vivier.

couche dalés le chevalier Hestes vos gentil home povrement herbergiet, 6i3o C'Aiol[s] ne la pucele n'ont la nuit que mangier se

:

Ja donast por un pain tout

Des Il

.vu.

ot

que

il

le

avoit conquis

Tauberc vestu

La grant espee 6107 Caiols

»

large vivier.

pié sont dessendu des auferans destrier[s]

Aiol[s] les enpasture,

;

otroié.

u durent herbergier,

El chief d'une montainge

A

!

:

;

— Sire,

6125

le

lonc celé Franche ou devons repairier

Chi devant a un pui et un castelet vies Et une vile gaste, li mur sont desrochié Mais il n'y maint nus hon né[s] de mère

5 «

6120

!

et

millor destrier et

gaingié.

son elme lachic,

çainte, son escu sor son chief,

G 112 mirabel

— 61 13

Ions

:


Aior.

179

61 35 Sa lanche joste lui, ses espérons es pies,

Se bataille

sort qu'il soit aparclliés,

li

Car molt crient les larons qu'el bos avoit Il estoit molt forment penés et travelliés, Car il ot toute jor esré et chevaucié

laisiés.

(/. i3<j)

6140 Et la nuit a l'ostel as maus larons vellié, Et Pautre nuit devant tout adés chevaucié. Aiols n'avoit dormi bien ot .111. jors entiers Tant que demie liewe alast uns hom(e) a pic Senpre

s'est

endormis

li

:

gentiex chevaliers,

6145 Et il et la pucele al gent cors afaitié; Mais la nuit li avi(e)nt tant orible pechié Ains n'avi(e)nt issi aspre a .1. seul chevalier, Car diables le vaut tout enfin engingier. :

Uns

serpens de put aire est issus del rochier

Gi5o Qui bien avoit de lonc une ausne et .xv. Molt noir[s] et molt idus, mirabellous et Et ot entre .ri. iex largement demi pie. Les paiens de

Onques ne

avoit tous essilliés

la terre

Dessi que a Aiol

Souavet

G1G0 Par

la

Ne

le

gentil chevalier.

engoule cnsamble atou[t]

et le

le pie,

genoil dusqu'al neu del braier

estraint, n'a

li

:

rochier

cure del mengier

;

vertu del ciel ne l'ose plus touchier

Contredit

Et por

li

le

li

;

;

trova beste ne vausist justicier

Ci 55 Hastivcment se lanche contreval

La jambe La quisse

pics fiers,

:

avoit nostre sires del ciel,

la trieve

Dieu

nel pot

mie enpirier

:

peust estre honis cui Dieus vaura aidier!

Che

fu par

un devenres que Dex

fu laidengiés,

G 1 65 Et qu'il fu mis en crois por nos d'infer sacier:

Dessi a Pcndemain ne

La

fille

Mibrien

s'i

le coisi

pot csvellier.

tout premier,

Et vit le serpent grant, parcreu et entier Tel hisde en ot la dame le sens quide cangier, :

G 140 as mains

6143 nul

h.

—614g

serpent

Giû3 qui


1

80

AIOL

6170 Que ne s'ose movoir ne parler ne hucier. Mais a Aiol se traist a droit selonc le cief, Et

6175

«

li dist en Porelle cortoisement et bien Gentiex damoiseus sire, mal somes engingié

«

El cors a un serpent tenés tout vostre pié,

:

!

La quisse et le genoil jusqu'al neu del braier. (b) Por Dieu, damoiseus sire, ne vous caut de noi« Ja ne movrés tant poi que ne soies mangiés. » [sier Quant Tentendi Aiol[s], molt en est esmaiés: «

«

:

Puis regarda sa jambe, s'a coisi l'aversier, tel paor de mort a nul jor desousiel :

G 180 N'ot

Une

orison

commenche que

Dameldé reclama

61 85

«

Glorieus sire père qui fu

«

Et car

«

«

Et de li fus tu nés, ja Et en la sainte crois te laisas Al jor al lonc devenres pener Quant Longis te feri, qui ne

a

De

«

Tout

« «

6190

6ig5

et

sanc presis en

[i]e[r]s,

dinge mollier mescroire nel quier,

lanche

la

:

tous tans

et

aval

el

la

costé qu'en

cloricier, et travillier, s'i

sot gaitier,

fist le

sanc raier,

groseanste jusquesaspuins glachier;

le

a ses iex, sel

«

Il le tert

«

Et

«

Dieus, vos

«

Dessi qu'a Golgatas

«

«

Et del mont de Calvaire la piere peçoier Li pèlerin le voient qui la le vont baisier Sire, por vostre mort, che savons sans quidier,

«

Crola par tout

«

Et

«

Oisiaus ne pot voler

«

Ne

«

Tristre furent et morne, n'i ot que courecier;

«

6200

ot grant mestier;

li

le glorieus del ciel

il

bâti sa

coupe,

li

si

fesis esclairier,

se repenti

pardonastes fesis

bien

[gier;

:

boinement sans danton sanc raier :

;

les

le

mont

li

hautes montaignes

li

nule beste vive, che savons nos

El saintisme sépulcre vos

«

Gaitier vos

fist

herbier,

et trestout li

rochier

cel jor n'esleechier,

«

G200 Oisel

terre et

fesistes

Pilate, si ot

très bien;

coucier

:

maint saudoier,

:


A10L

6205

6210

6214

I

«

Mais tout lor gaitement ne valut .1. denier: Al tierc jor sussitastes, biaus père droiturier;

«

En

«

Les portes

«

Vos ne cremiés nient le pooir Vos amis en getastes que tant

«

«

infer

en alastes tout et les

Issi

«

Garissiés hui

«

Et

«

Que je m'en

si

me

el

wivre

cors de la

paor de mort ne vos mervelliés mie le fil

;

sainte

Marie

mont

fesistes,

:

«

Et le ciel et le terre et le siècle establistes, Et Adan et Evain al primerain fesistes Qui mangierent le fruit que lor contredesistes,

com che

le

fu voirs, glorieus père sire,

«

Issi

«

Garisiés hui

«

Mar m'en

«

Molt poi poés

«

Quant nos grans

«

Montés sor vo ceval, ma bêle douce amie Tornés vos ent ariere cheste vies voie antie, Tenés bien vostre esclos, ne mesconnissiés mie

« «

c)

:

Glorieus sire père, qui tout

«

(

et entier[s].»

«

«

6225

l'aversier;

aviés chier[s].

puisse alersain[s] et saus

Molt douchement reclaime

6220

antieu sentier;

délivrés de che put aversier,

Aiols avoit sa jambe ens S'il ot

I

fesistes brisier;

com che fu voirs, verai[s]Dexjustichier[s], men cors de mort et d'essillier,

«

CLV

.1.

huis en

8

mon

cors,

mes menbres

avés sui, danselete mescine

ma

prisier

et

ma

vie

!

:

grant chevalerie,

amistiés seront

ja

départies! ;

:

[aie! »

Ô23o

« Dieu[s] vos trameche a home qui bien vos face Et respont Mirabiaus « Por nient Pavés dit, sire « Puis que j'ai relenquis Mahomet et ses ideles, :

6235

CLVI "1214

:

Dameldé ne plache

«

Ja

«

Que

le

fil

sainte

Marie

guerpise vo cors por nule rien qui vive

Ains morai avoec vos a doel et a martire. » Al grant doel qu'ele mai ne ciet pasmee sovine. «

La pucele sauf

— 6217

li

est

dolante por le boin bacheler,

tiex

623

1

mirabel

;


l82

AIOL le pot mie a son talent sauver; Dameldé reclama le roi de majesté

Qu'ele ne

:

«

Dameldex, sire père, qui tout as a saver Et faites home et feme et oir et parler

«

Sire

«

Li boin clerc crestien m'on[t] dit

«

Jesu vos

«

Par dedens un vergier u estiés entré Que vous li donisiés la rien que plus amés; C'ert Isaac vo[s] fieus qu'aviés engenré

6240

«

6245

« «

;

«

» fist ele, « ja

fustes vos

commanda com home

ber

:

corporel

Adont estoit coustume par trestout le resné Que on ar[sis]t le disme que avoient doné

Que

(d)

.1.

Dominus

Droit a

asne

un

fesiste[s]

Une

:

grant loiauté

monter,

le fesistes

videt

Outre Jherusalem sor

La

si

vausistes l'enfant ochire et decauper

Et pardes(o)us ce

si

aconté

sacrefiement vo[s] voloit esprover.

Et [vous v]ous en mesistes en

02 55

et

:

En Ô25o

Abraham,

le fesis

enporter,

mont de

le

feu esprendre et

Belcler

alumer

:

;

espee portastes por vostre enfant tuer;

Sel voliés en fu ardoir et enbraser,

Et

6260

ce

les

os et la poure a Dieu représenter,

Quant uns sains angles fu deseur vos aprestés Qui vous dist en l'orelle Biaus dous amis, estes Dameldefx] vos a bien a son ami prové. Un mouton vous dona cornu et bien lané, Si dist Biaus dous amis, che moton retenés :

:

6265

ce

:

S'en faites sacrefiche, dous amis, autretel

Que vous

déviés faire de vostre enfant carnel.

L'espee vos Issi

toli, li

com che

Garissiés hui Aiol

6270

ce

Por

En CLVII

soie

enfes fu savés.

fu voirs, glorieus sire Dés,

que ne

amor prendrai

sains fons

me

soit afolés

ferai baptisier et lever. »

Mirabiaus fu dolante forment por

6272 Mirabel

:

sainte crestienté,

le

dansel,

:


aiol

Quant ne

li

i8:>

peut aidier ne de lonc ne de près.

Atant evos Robaut très par mi le désert 6275 Li leres de put aire sui les otde près; Il fu vieus et kenus, regart ot de fel serf; Porquant il n'en si povres que il n'ait .1.

:

Mais tout Il

broche

kastel,

d'embler, d'autre mestier ne

jor(s) vit

le destrier, si

vint a Mirabel

sert.

:

6280 Celé nel connut mie por le destrier isnel, Por les rices adous que portoit li quiver[s].

CLVIII

Li vieus fu grans

et fors et

de mal enartous

:

U qu'il vit la pucele, vers luicortles grans cors. (/. 140) Li premiers mos qu'il dist

6285

— Biaus

«

Bêle, qui estes vous

?

mon

:

perdu

signor

«

«

Sarrasin Font porsieut félon et orguellous, [sous,

«

Tous

«

Ne maisjous

«

A

«

Si

«

6295

:

kaitive, s'ai

Nous issimes d'Espaigne a primes l'autre jor De la maison mon père, un riche vavasor

«

6290

une

sire,

;

no(u)s

homes ont mors, n'en est remés .1. et mes sires, s'en fuions a estrous.

nous failli ersoir jors nous loames chi par selonc ceste tor Hui matin si veisme[s] cel diable orgellous ceste vile gaste

:

;

mon

«

Qui

«

Si soufroit grant angoisse de le très grant

«

Que

«

Car Tochiés

tenoit

li

serpens

signor par son pié a dolour,

jeté

li

qui molt

me

d'amor

or, sire, par francise

odour

fait freor

;

:

mars d'argent tout a estrous. » si ot molt grant paor 63oo L'avoir convoita il, mais le serpent crient moût « Ja puis ne m'ait Dex, » fait il, « a nés .1. jor, « Se par moi a ja aiue ne secor[s], « Car ma maison a arse et livre[e] a dolor; « Mes conpaignons a mors, molt en ai grant iror «

Je vos donrai

Quant Tentendi

.m. li

vieus,

:

:

i

63o5

«

Ains prendrons

6276 sers

cest

6282 grant, en arcon

eskiec, s'en

6284 mot

irons

:

[vous.

»

moi

et

6296 serpent


1

AIOL

84

Quant

CLIX

l'entent la pucele,

fois chiet

.1111.

Grant paor

si l'en

pasmee, voiant ot

li

prent

dolor

tel

les iex Aiol.

vieus del serpent que

voit

il

:

quisse qui molt fu a destroit;

Aiol tient par la 63 10 Neporquant sel cena envers lui de son doit; Li vieus en jure Dé(x), qui haut siet et lonc voit: « Aidiés ne secourus n'i serés ja par moi. » vint a la pucele, se

Il

«

63 1

Montés

li

dist par bufoi

:

damoisele, desor cel ceval noir:

tost,

S'en irons moi et vos, s'en menrons cel avoir. » Quant Tentent Mirabiaus, quidiés que li n'en poist « Ahi traîtres vieus Dieus destruise ta loi » Ele estendi se paume, sel fiert si demanois

5 «

!

Qu^n

!

la destre

;

!

maissele en perent

li

.v. doit.

(Z>)

6320 Et li vieus trait Tespee, se li vint tout irois Mais ele ot tel paor que se laisa caioir: Puis Ta faite monter, u li plaist u li poist, U ele voille u non, el destrier bauchant noir; Puis aquelli les autres, ses a mis devant soi, 6325 Fors le destrier Aiol cil remaint, qu'il nel voit; ;

:

D'autre part sous

Damede[x] Et

CLX 63 3o

6335

li

breulent paisoit.

.r.

garisse qui haut siet et lonc voit,

le

non

ot

a escrié

li

arbre en

renge s'amie selonc chou qu'il a droit!

Robaut II

.1.

:

«

a

Or

«

Si

vous tenrai

«

Se

je

«

Car

li

vieus qu'en maine la mescine;

Chevauciés, bêle amie

girés avoec

moi pardesous .x.

ma

ans u .xn. u

!

cortine

.xiri.

:

u quinse;

reprenc un[e] autre, ne vos coureciés mie,

.c.

autresi bêles en a jou ja honies

:

Onques ne Dieus ne hons n'en fistencor justiche. Quant l'entent Mirabiaus, por poi n'esrage d'ire a Ja puis ne m'ait Dex li fil[s] sainte Marie, «

»

:

63 16 mirabel

6332

et .xv.

q.

quele

63 19 mamele, dois

6336 mirabel

632Q Robaus


AIOL

6340

«

Que

«

Ahi

«

Car va a

1

ma

vos en nul endroit aies putiers mavais,

!

mon

signor,

compaignie

cors Dé(x) te

li

combat

si

!

maudie

a le wivre

85

!

:

« Je te donrai en Franche avoir et manandie. » Et respondi Robaus « Vous parlés de folie « Damelde[x] me confonge, li ficus sainte Marie, !

:

6344

cc

CLXI

Se

ja

a par

i

Robaus Tost

et

moi ne

par

prist la pucele

isnelement

Aies tost a

Un

«

N'en poés escaper,

aresne

«

paile

:

:

;

poi nos deduison sous l'onbre de cel arbre

mes

iteus est

63 5o Quant l'entent Mirabiaus, por poi «

»

hastivement en haste

«

«

le tere

!

mance de

le

leres l'en

li

ne aie

secor[s]

corages.

d'ire n'esrage

Ahi traîtres vieus detrais soit tes Mieux vauroi[e] estre morte qu'a toi !

les

.11.

puins, par

le

:

linages!

!

Ele estent

:

»

telcose face!

barbe

le

»

sache,

Bien le boute de lui et enpoint et resache 6355 Par tel vertu le tire que .c. piaus en esrache. :

CLXII

Aiols tenoit son pié ens

Si a jehi a

Et

A

s'est

Dieu son ceur

bien

fait

son

serpent

:

talent,

confès soef entre ses dens

Dieu de sainte gloire

636o Puis

el cors del

et

(c)

a traite l'espee

nul recelement;

san[s]

enfes par grantsens,

li

Si l'a

mise en travers en

Entre

lui et la quisse

li

goule

la

al serpent

;

enbati tout ens,

Bien bouta par vertu et par airement, Et resacha a lui et rebouta forment.

6365 La gorgiere

li

trenche

et les

Contreval jusc'a tere coula

Tout par Et

636g

li

selonc le ceur

serpens morut,

si

li

ners par dedens

li

brans sanglens

;

:

ala porfendant,

gete

.1.

brait

molt grant.

Aiol[s] retrait son pié a lui isnelement.

CLXI II

Or

6345 Robaut

est

li

serpens mors, n'i ot nient de vertu

63 5o mirabcl

6368

et

63jo serpent

:


I

86

AIOL

Aiols

fiex Elie retrait

son pié a lui

est al serpent, sel

trencha par

li

Venus

.xv. pies et un[e]

bu

ausne ot de lonc estendu

Puis releva s'espee, n'a talent qu'il

63/5 Le branc

;

le

:

;

[l'jesuit,

maintenant enbatu,

a ens el feure

Et vait par le vergier dolant et irascu[s]; Molt forment se démente li fieus Elie al duc « Elas » che dist Aiol[s], « com mal m'est avenu :

!

«

638o

Ahi

gentiex pucele, quel eskiec ai perdu

!

«

A quel

Il

voit

!

!

tort vous en maineli felvielarsquenu[s] » Marchegai paistre desous l'onbre d'un fust: S'AioKs] en eust grant joie, demander ne l'estut; Dameldé en aoure et la soie vertu « Sire père de gloire, vos en ran ge salu 6385 « Que cest cheval m'avés et savé et rendu !

:

:

«

Or me

Il

vint a Marchegai, par l'estrier

Et

CLXIV

prist

rendes

autres par la vostre vertu

en son poing destre

Aiol[s]

fieus Elie fu

li

6390 Onques mais ne

Que Dieus Il

les

l'a

fu

monta

le roit espiel

montés

joians ne

il si

dame

»

molu.

el destrier

:

si liés,

délivré del cors a l'aversier.

entra ens esclos de la

!

sus,

et del viel

(d)

:

Il nen ot mie aie .11. trais d'arbalestrier Quant [il] les vit ensamble en .r. val caploier. 6395 La pucele estoit lasse, ne se pot plus aidier, Quant il l'ot abatue por avoec lui couchier :

Il

ot traites ses braies por

[a]aisier.

La pucele

s'avanche, ne se vaut atargier,

Par entre

.rr.

ses quisses

li

6400 Tant s'aprocha avant par Si les trait par vertu qu'il .rrrr.

fois se

Quant Et 638o

son cors

il

pasma

mains glachier;

ses colles le tient,

ne

se pot aidier

:

ains qu'il dut redrecier.

leva la teste, Aiol vit chevaucier,

dist a la pucele

vielart

fait ses

:

«

Bêle, car

me

laissiés

;


AIOL

6405

«

Je vous plevi de Dieu

«

N'arés jamais par

— Sire, «

1

père droiturier,

le

moi honte ne encombrier. Mirabiaus, «merchi por Dieu del

» dist

D'une feme kaitive car vos prenge pitié!

ciel!

»

mains, et Robaus est dreciés l'eust mais laissié. s'enfuit demi doi ne plain pié!

El(e) laist aler les

6410

S'ele veist Aiol

Mal

quant

ait

:

ne

il

bien que fuir ne

Il set

87

li

aroit mestier,

Mais vers Aiol se dreche tout un antieu sentier. Aiols point Marchegai des espérons d'or mier, 6415 Et a brandie l'anste del roit tranchant espiel :

Vait

ferir le laron, si

bien a esploitié

Que

l'escu de son col li a fraint et perchié Et l'auberc de son dos desrout et desmaillié; Par mi outre le cors li fist passer l'achier; Toute plaine sa lanche l'abat mort el sentier, 6420

Puis a

traite l'espee, si

trenche

li

Si le pent o les autres desor

Quant

CLXV

le

La pucele

fu lie il

«

quant si l'a

»

chedist Aiol[sJ,

le

com

:

estes délivrés ?(/. 141)

mors

«

ariere, je le

6430 Ariere s'en repairent tout Virent

vit le bacheler,

araisoné

Dites, del serpent, sire,

Or retornons

lié.

estoit del serpent délivrés.

Ele s'en vint a lui,

— Bêle,

le cief,

des destriers.

voit Mirabiaus, s'en ot molt le ceur

6425 Por chou que «

.r.

est, la

merchi Dé!

vos voil moustrer.

le

cemin

serpent mort, ochis

»

feré:

et afolé;

Li ceval desous eus en sont espaventé

:

Cil qui devant aloient sont vers France torné.

CLXVI

Des or s'en va Aiol[s], s'en maine la pucele; 6435 Desor les .vrr. chevaus ot torsees les testes; Celés as Sarrasins sont encoistres

Mais Ô407

et laides,

celé al crestien fu toute la plus bêle.

et 64.2'S

mirabel

— 6418

desront


IQÔ

AIOL issent fors del bos, vienent a plaine tere,

Il

Virent

6440 Ne

bours

et

et viles et

finerent d'esrer,

chastieus et repaires.

vienent a Mongraile.

si

Li chastelains Geraumes celé nuit

herberge:

les

Cil estoit niés Elie, le gentil duc honeste; l'autre, puis en dut grant maus [estre. Les maistres senescaus de la maison apele 6445 « Querés grues et gantes et vinison novele; « Car jou ai herbergié che chevalier honeste « Por l'amisté de lui essaucheron la feste. « Anuit erent o moi mi borgois de Mongraile. Sire, » che dist Aiols, « par mon cief preudom(e) 6450 « Bien sera esligié ains qu'isse de vo terre, [estes

Li uns ne connut

:

:

:

— Sire,

6455

«

Al glorieus del

«

Nous en

«

Onques

a S'il

ostes, «

li

ciel

governe,

nel

fist

mes

herberga franc

pères ne le

home ne

fist

mes

ancestres,

chevalier honeste,

« «

Li quars

«

Et

Il

est chevaliers, si oste ja les seles,

forbist et estrille et aboivre et aaisse. » et cortois

li

.ira.

fil

Gerame:

vien[en]t a Aiol, cortoisement le servent;

Ses espérons

li

ostent et ses heuses

Et rollent son aubère

et forbisent

chedist Aiols,

« Sire, »

«

par

li

traient,

son elme

Que

«

Chi voi teus bachelers, chevalier peuent

si

gentil maisnie avés et

»

che dist

li

ostes, «

(b)

:

mon cief, prodom estes,

«

— Sire, 6470

le siècle

aions del vostre vaillant une cenele!

Molt sont preu

6465

qui

ne place al roicelestre,

Que la nuit li vendist ne ostel ne herberge; N'en droit moi, se Dé(x) plaist, iVenpir[er]a la jeste; .111. fieus aide mollier: anoit voil qu'il vos servent.

« «

6460

che dist

»

il

si

oneste

:

estre.

sont bien delà geste

:

«

Ja sui parens Elie, n'a millor duc en tere

«

Ains mieudres chevalier[s] ne pot monter en sele; Mais mellé[s] fu al roi qui les François caiele Par malvais conseiller Tescacha de la tere,

« «

6439 bourc— 6453

:

:

.1.

c.

— 6459

Li .1111.— 6461 fiex

— 6469

parent


ATOL

6475

189

consel Makaire cui Dieus otroit moleste,

a

Par

le

«

Un

malvais losengier,

.1. glouton de put aire Morir l'en covera se j'en avoie aise! Fuis s'en est li ber loins en estrainge tere Sel savoie u trover, encor(e) l'iroie querre. Sire, » che dist Aiols, » par les iex de ma teste,

« «

:

:

«

— 6480

«

Trestout vis

«

Racordés

— Hé

Dieus,

!

est

li

dus, bien sai

u

il

recete;

est al roi et si rara sa tere. »

che dist

ostes, « si

li

[estre,

che pooit voirs,

.a mars d'or en donroie por l'acordance faire. » Tel joie ot por le duc dont il oi novele Qu'aporter fait ses armes, son aubère et son elme, «

6485 Et

U

l'espee tranchant et l'escu de Biterme.

que

il

6490

«

Encor(e) ne su je

«

Que

«

Se

jel fierc

«

Se

ma

il

Adont

a

bandon en

Bordele,

le targe novele,

lanche ne brise, que ne vide

che dist Aiols,

la sele. »

de sa geste

:

« se le voliés faire,

«

«

Volentiers

«

:

— Sire,

»

et

de gré, mais

che dist

li

ostes, «

je voil qu'il

ne plache

me servent.

al roi celestre,

«

Al glorieus del ciel qui le siècle governe, Nous en aions del vostre vaillant une cenele! Armes lor ferai querre molt avenans et bêles

«

S'atendrai Pentecouste la glorieuse feste,

«

65o5

tant vieus ne tant frailles

ait chevalier enfressi a

Ces vos fieus en menroie avoec moi en ma terre Plus donroie a cascun qu'il n'en ait a Mongraile; Ces .vu. cevausd'Espainge lor doinge tout acertes,

«

65oo

mie ne

:

n'a millors en tere;

il

sot bien Aiols qu'il estoit

a Sire, »

6495

voit Aiol, bêlement l'en apele

veschi tés armes,

« Sire,

«

adouberai en

«

Puis

«

Ses veront

«

« «

les

mon

(c)

:

palais ancestre: [bêles,

mes maisnie[s] et mes compainges S'en seront plus haitié que par estrange[s] teres; Et vo[s] prenderés, sire, en France vo repaire. Se vos avés besoin, que il vos sorge guerre,

6473 que

65oi Lor armes

f.

q.

m. auenant

65o5 qua par


1

90

AroL

« Nous vos irons secoure a quanque porons faire. Quant Tentendi Aiols, liés fu de la novele 65 10 Tous li ceurs en son ventre li saut et esjoiele.

»

:

CLXVII

Chele nuit gut Aiols a Mongraille

la vile;

Li castelains Gerelme[s] qui fu pros et nobile[s] Por lui fist conreer un mangier qui fu riche[s].

Ains 65

1

5

Qui

ne borgois ne mescine

n'i ot chevalier

o eus mangiet

n'ait

A mervelles

tous les semont et prie;

:

esgardent Mirabel

Les dames de Mongraille «.

«

6520

la

mescine

commencent

li

;

a dire

:

Por Dieu! biausdous Aiols, gardés ceste mescine: Aine en tout no vivant plus bêle ne veismes. Par mon cief! » dist Aiols, « je ne li faurai mie! Je le conquis Tautrier par ma chevalerie Avoec moi le menrai en France le garnie,

— « «

:

« Si sera

« Si le

en sains fons levée

6525 Et respont

la

pucele

« .v c .

:

et baptisie,

Dex me done

prendrai a feme, se

vie. »

merchis, biaus

Gelé nuit sejornerent a grant joie plentie

sire. »

;

Si se fissent servir par molt grant signorie

Dessi a l'endemain que l'aube est esclairie.

Li .rai. fil Gerelme li ont sa sele mise 653o Sor son ceval d'Espaigne molt volentiers le sisent, Et li chastelains monte, sel convoie il meismes Volentier[s] et de gré une liewe fornie; Boinement les baisa quant il s'en départirent, :

Ses

commanda

6535 Mal en

est

le

fil

engingiés

li

chevalier[s] nobiles

a

Ses cousins germains

est,

sainte Marie.

mes

Ja ançois nen ert vespres ne

il

la nuit

acomplie,

Avra paor de mort et tel besoing d'aie, 6539 Aine mais n'en ot si aspre a nul jor de

CLXVIII

Des or s'en va Aiols,

S'en 65 12 Le

maine

cast.

la

6534

pucele fi

ex

si

:

nel savoit mie;

sa vie.

a pris le congié;

et trestous ses destriers.

6^4 r

trestout

{d)


AIOL

I9I

Li castelains Gerelmes est arier repairiés

Quant Ses

fieus apele, si les a araisniés

.1111.

6545 «Enfant, «

«

65 5o

mon

de

linage,

Je n'en kerroie mie

seul che chevalier;

si li

home

Que ne

«

Je vos adouberai d'armes

qui

«

Outre

le

droiturier.

cemin plenier;

tout le

Li bos de Quintefoille

devés aidier.

li

molt a resongier

fait

conduirés enfressi a Orliens.

blanc aubère

et

d'elme

et

:

»

6555 Quant li enfant l'oirent, aine ne furent si lié Gerelmes les adoube, li castalains prosiés,

De

:

de destrier,

et

a de vos besoing, bien

«

dist bien

soit sousiel

duc

soit fiex Elie, le fort

« Si sievrés le valet

me

ceur[s] le

«

« S'il

:

che dist Geralmes, «malsomesengingiet,

»

Qu[e] en laisons aler

« Il est

:

vint a Mongraille en son palais plenier,

il

:

de corant destrier.

Et il meisme s'arme, ne se vaut atargier; Puis issent de la vile tout seré et rengié. 656o Ne mainent avoec aus serjant ne escuier, Ne mais .un. garçons por garder lor destriers, Car bien quident la nuit al vespre repairier. Or conduise Jesu les noveus chevaliers !

C'ançois que

il

soit vespre[s]

ne

li

solauscouciés,

6565 Se il voillent Aiol lor cousin bien aidier, Poront lor vaselage prover et assaier,

Que ja autre quintainne ne lorestut drecier. Or vos dirons d'Aiol le nobile guerrier :

Toute

jor a

li

6570 Enfressi que

a

ber esré etchevaucié,

none que

C'Aiols a reclamé Qu'il en Il

le

tel lieu le

garda devant lui

Si a coisi

maint u el

vespre[s] revient,

il

ait

fu haut roengiés

les orelles ot les

(/.

142)

a mengier.

grant cemin plenier

un moigne qui

6575 Par desous

li

père droiturier

:

:

grenons tranciés,

fÔ74 Miniature avec cette rubrique : Ch'est chî ensi com Aiols ET MlRABEL TROVERENT UN LARON ET COM LES VAIT HERBERGIER.


AIOL

Froc ot

et

estamine

et

une goneviés,

Et fu d'une[s]grans botes d'abeie cauciés

:

Bien sambloit ordené, grant corone ot el cief, Et tenoit en sa main .1. pic et .1. levier. 658o Desfaite ert le cauchie del grant cemin plenier Molt faisoit grant samblant de mal pas afaitier. Atant evous Aiols qui le salue bien De Dieu de sainte gloire qui tout a a baillier; Li moignes li respont quant ot levé le cief, 6585 Le caperon sorhauce et si Ta enclinié :

:

«

Cil sire vos garisse qui tout a a jugier!

«

Dont venés? de quel

«

— Sire,

je

part, nobile chevalier?

vieng d'Espaigne,

»

Aiols

li

respondié;

maing chi une dame, lasse est de cevalcier Forment avons nos cors penés et travelliés;

« Si

6590

« ce

ce

«

Si voi ceste forest

Ne Ne

ce

«

6600

home, u puise herbergier.

moignes,

Chi a une abeie en Bien i pores anuit,

«

bien vos

s'il

vos

«

De

«

Et pores sejorner tant com vos

ce

«

et car et vin,

a mestier,

de gré etvolentiers,

u

.v., se il

vos

plaisir[s] [i]ert,

est mestier;

Et quant vos vaurés, sire, esrer et cevalcier, Conduirons vous après de gré et volentier[s] Dusqu'outre la forest .1111. liewe[s] u mieus :

Ja

n'i

perdrés del vostre valissant

dames

.1.

denier,

a qui molt font a proisier,

ce

.1111.

ce

Qui

ce

Se pora vostre feme avoec miex aaisier,

ce

la se

i

sont rendues por

amor Deu

Faire ses volentés et quant que boin

— Hé! Dieus! .1.

(b)

feure et de Tavaine a vo[s] corans destriers,

.un. jors

gone

»

che dist Aiols,

— 6D99 corant

:

:

plaist, herbergier.

quanque vos

Et pain

U

sai conseiller

ce grant bos plenier

ce

ce

G576

li

S'arés a grant plenté

ce

6610

che dist

ce

ce

G6o5

»

devant nos brunoier,

ne maison ne fossé ne plaisié

repaire a riche

— Sire, 6595

mur

voi

:

ce

li

del ciel

:

[i]ert.

tu soies grasiés!


193

AIOL Sire, prendés .c. sous

«

Por

« 5

A

— « «

sainte carité les vous doins volentiers;

en povés

.1.

refaire la voie,

:

« Si

6620

:

mois bien loer .nrr. ovriers dont il est grans mestiers. Sire, » chedistli moignes, «por nient en plaidiés, Car nous somes riche home, savons assés deniers, Et faisons le cauchie por amor Dieu del ciel

« Si

661

de moneés denier[s]

«

volons chi nos cors pener

«

Jou

«

Demain venra

i

sui hui venus, li

Et en après

«

Ja ne prior ne abes

est miens demain li tiers,

termes en

autre, et puis

«

li

li

et travellier. :

quars sans plus de delaier

:

n'i sera espargniés.

Mais prendés celé dame, sel dessendés a piet, Si le laisiés dormir soz cel arbre foillié 6625 « Je m'en irai avant, nobiles chevaliers; « Si dirai dan abé(s) que vous ai herber(e)giés « Si ares a plenté quanque mestier[s] vos [i]ert. « Molt vous en sera miex anquenuit al mangier. » Aiols vint a le dame, mis l'a jus sans dangier, 663o Et Mirabiaus se couche desous l'arbre foillié. Aiols fu preus et sages et molt bien ensengiés Un mantelet hermine li ploia soz son cief; Après revint al moigne u il l'avoit laisié « Montés tost, » fait il, « frère, sor cel corant des«

«

:

:

:

;

trier;

6635

«

Vostre

« Il est

soit, jel

vos doing de gré

fors et isneus et si

un

amble

et

volentiers

(c)

:

très bien.

riche roi paien

«

Jel toli Pautre soir

«

«

Bien en pora dans abes ses moignes porcacier. Sire, » che dist li moignes, « por nient en plaidiés. Quant nous fumes al siècle, s'estiens chevalier Por amor Dameldé l'avons piecha laisié.

«

Je promis Dameldieu, quant

«

Jamais ne monteroie sor mul ne sor

destrier,

«

Ne

pies;

:

— 6640

«

:

je fui

desor nule beste qui voist a

GG22 csparengies

6624 sor

roengiés,

.1111.

663o mirabel

GG32 sor son

i3


AI0L

194

6645

«

Ne

Puis a

Ne

monteroi[e] mie por

menbres

les

dist entre ses dens, c'Aiols

que

sai

jes baillasse

trancier! »

ne l'entendié

:

quant ensi Fai no[n]cié.

Certes ja n'en menrés valissant .1. denier, Ains en perdrés la teste, ja trestornénen(n) [i]ert.» 665o Dieus! c"Aiol[s] ne l'entent, li gentieus chevaliers! «

«

Ja

li

trenchast la teste a l'espee d'achier.

Ghe ne

sont mie moigne, qui la sont herbergié, Ains sont .xn. laron, traitor renoié, Qui la sont herbergié pour le pule engingier. 6655 Les pèlerins mordrisent a doel et a pechié Si ont l'or et l'argent, les moneés deniers. :

Signor, tout

Mais

La

il

se sont

6660 Mais

cil

laron furent

ja chevalier,

sont de lor terre bani et

essillié.

asamblé, ne sevent gaingier,

tolir et enbler,

chou

est

li

lor mestier[s].

Plus aiment larechin que nul avoir sousi[e]l. Gascun[s] a boines armes et boin corant destrier,

Et

il

Tous 6665 Cil

nés voilent onques vendre ne engagier.

vous nomerai,

les

ot a

non Gonbaus,

se a plaisir vos vient li

Qui par grant traison s'estoit fait roengiés Morans et Allivins et li glous Galiens, Constans

et

Gonsellins

:

quivers renoiés,

et Ricier[s] et

:

Rahiers,

Hagenon[s] d'Orliens, 6670 Clarembaus de Valbrune, Corsaus de Valrahier. Flohars de Vallieure

et

(d)

Cil ert maistre des autres, s'en estoit sire et ciés;

Molt

estoit fors et vistes et orgellous et fiers.

Etlileress'entornecui Dieu[s] doi[n]st encombrier

Tant com il voit Aiol, vait souavet a pié, 6675 Et quant il se départ que il fu eslongiés, Isnelement

et tost s'asist

en

.1.

sentier

:

Molt li poisent ses botes, si s'en est descauchiés, Et desfuble la cape qui molt [l'javoit cargié. Tout envolepe ensamble li quivers renoiés; G670 corson

cf.

6684

— 6671

sire des

— 6673 qui

:


AIOL

6680 En Il

buison

.1.

les

195

boute por son cors esploitier.

que un[s]

s'en torne fuiant plus tost

levrier[s]

:

Dessi en le gaudine ne se vaut atargier.

Vint as

6685

« «

6690

le voit

venir,

il

avoit laisié.

a aresnié

si l'en

:

Comment, sire Gonbaut, avés vos esploitié? Vous venés sans avoir, dont n'avés gaingié ?

«

U

«

Li mul,

«

L'or[s] fin[s] et

«

As

est

grans esciés que mener soloiés,

li

li

palefroi et li

li

corant destrier,

argens,

li

monaé

denier

pèlerins saint Jake soliés desnoier?

— Sire,

»

1

« J ai tel

6695

larons que

.xi.

Corsaus

dist

li

molt

traîtres, «

ai

bien esploitié.

eskiec conquis qu'il n'a millor sousiel

:

«

Une

«

«

Et .vu. chevausd'Espaignequimoltfontaproisier, Qui de vair et de gris et d'avoir sont cargié. La dame, ele est plus blanche que n'est flor d'ai-

«

S'a la color rovente plus

«

cortoise

dame

un

et

franc chevalier,

[glentier;

« Il

sous

caple del

le

:

ciel.

«

«

Tout somescompaignon

«

Mais vos

«

:

estes

— Gonbaut, 6705

dame

rosier

Chi Tarés anquenuit, ja trestorné nen [ijert; S'en ferés vo voloir et quanque vous en siet. Aussi Tarons nous autre, issi l'ai otroié

«

6700

n'a plus bêle

que rose en

«

Tous

En

lor

juréetfianchié; [mier[s].

no [s] maistre, por tant Tarés pre-

» dist li traitres, «

jors as deservi

chemin

mon

molt as bien

esplotié.

gré et m'amistié.

»

s'en entrent qui fu grans et pleniers. [if-

i43)

Chi lairons des larons cui Dex doinst encombrier! Assés i rêverons quant lieus et tans en iert. Si vous dirons d'Aiol le gentil chevalier,

6710 De la gente pucele al gent cors afaitié Qui s'estoit endormie desous l'arbre foillié. Ele estoit molt lassée

'"•687

soloier

— 6689

argent

,

si

commenche

— 6705

Tout

a songier

— 6707

qui


ig6

aiol

Que

li

.xii.

felon[s] broon[s] lor avoit desloié

ordenés moignes qui l'avoit herbergié

6715 Les grans goules baees

:

lor venoient irié,

Si voloient Aiol estrangler et mangier,

Et voloient as dens

La pucele «

6720

6725

a

Ains sont

«

Qui

«

Les pèlerins mordrisent a

«

Si ont l'or et l'argent, les

laron, traitor renoié,

.xir.

chi sont asamblé por le puple engingier

— Bêle,

che dist Aiol[s],

»

Ja font

«

Ne

trairaient

monaés «

denier[s].

vos ne dites pas bien

home por nul pucele,

» dist la

«

:

tort et a pichié;

Des homes Dameldé qu'a tel tort blastengiés il le cauchie por amor Dieu del ciel,

«

;

avoir sousiel.

aitant le laisiés.

«

Bien

«

Je

«

Tornonsnos

a

Laisons

«

Par devers la campaigne fait millor cevalcier. Al primerain recet u porons repairier Si prendrons avoec nous .1111. serjans a pié Si lor donons ançois les .111. de nos destriers Et les .nu. u les ,v. s'il les voillent baillier, Que il nos viaus conduient enfressi a Orliens. Bêle, » che dist Aiol[s],«com vous plaira, si iert:

« « «

« «

6740

:

Bêle, » che dist Aiol[s], « a ente avés songié

— Sire,

6735

bras del cors sachier.

— Che ne sont mie moigne qui chi sont herbergié,

a

6730

les

s'esvelle, si sailli sor ses pies

i

sai, se la

serai

alons, nobile[s] chevaliers,

honie a

tort et a pichié.

d'autre part cel grant

ceste forest,

molt

fait

chemin

plenier;

a ressongier

:

:

— «

Qui

consel ne vieut croire bien doit prendre

mal

[cief. »

Entre

ses bras le prist, si le lieve el destrier,

Puis monte en Marchegai par son senestre

Tous [les] 6745 En

lor

autres akieut, n'en

vaut nul

chemin en entrent qui fu grans

6713 Que li moine ordene 6745 grant

serjant

i

(b)

estrier

:

laisier.

et plenier[s]:

6719 Lacune après ce

vers.

— 6736


AIOL

De molt Mais

laron estoicnt

li

Quant

il

197

grant aleure prendent a chevaucicr. virent Aiol

el

parfont gaut ramier

demorer

;

et targier,

Corsaus en apela Gonbaut le renoié « Comment, sire Gonbaut, avés nos fosnié? :

6750

6755

6760

«

U

«

Celé cortoise

«

Li

«

Se gabé nous avés, vos

grans eskiés que mener deusiés,

est chis

.vri.

— Sire,

dame

et chis frans chevaliers,

cheval d'Espaigne que vos tant prisiés?

comperés chier! molt me puis mervellier

le

» dist li traitres, «

«

Qu'il ont tant demoré, par

«

La pucele

«

Ele

«

Or

s'est

— Aies dont,« Il

lase

endormie sous

entendes

Et respont

forment

est

li

.1.

arbre

foillié

;

poi, je Tirai esvellier.

dist lileres,

traitres

a prises ses armes,

Molt avoit bon

.1.

sains desousiel.

les

de chevalcier,

«

:

«ne vous cautd'atargier!

Je n'irai mie a pié.

si s'est

ceval,

s'i

»

»

aparellié.

monta par

Isnelement s'en torne, prent l'escu

l'estrier

:

et l'espiel.

6765 Onques ne treshna jusc'a l'arbre foillié La u il ot Aiol et guerpi et laisié. Et quant il nel trova, ne lui ne la mollier, Lors a tel deul al ceur que vis quide esragier; Il

a trové la rote des auferans destriers

6770 Après Aiol akieut tout son cemin

:

plenicr.

Mirabiaus la pucele se regarda premier. veu le laron venir et chevaucier,

S'a

Le blanc aubère

et

Telme

et luire et flanboier.

Aiol en apela, prist l'en a araisnier

6775

Gentiex damoiseus

«

Veés la vostre moigne qui vous ot herbergié. N'a mie ses noirs dras, ançois les a laisié Il est molt bien armés sor .1. corant destrier.

« «

«

6-752 Bêle

sire, jel

vos disoie bien!

:

— E Dieus! 6780

:

«

»

che dist Aiol[s],

Damoisele

cortoise, bien

.vn.

6753 Et

cheuaus

me

«

(

c)

tu soies grasiés!

poés aidier.

6771 Mirabel

— 6777 La mie


I98

AIOL «

A

«

Tant

besoigne serés mes escuiers

iceste

ferés or

Et respont

la pucele

Ele prent par

6785

A

paine va

por moi que menrés

les

.ri.

«

:

Biaus

:

les destriers. »

sire, volentiers. »

resnes les boins corans destriers

:

pas ne se regarde arier.

Et Aiol[s] point

broche

et

le

boin ceval corsier.

Et Gonbaus li escrie « Fel quiver[s] losengier[s] « Ja vos mande dans abes bien estes herbergiés. « Mar irés plus avant, par les iex de mon cief! E glous! » che dist Aiol[s], « Dieus te doinst en6790 :

!

[combrier! «

«

Or

ains estoies moignes, et or es chevaliers

!

Senpre le comperas, se Dieus me vieut aidier! Par Dieu, » che dist Gonbaus, li quivers renoiés,

« Si

tu vieus la bataille, ja Paras volentiers.

6795 Et respondi Aiol[s]

:

«

Tous en

Anbedui s'entreloignent le Ensamble s'entrevien[en]t

trait les

»

sui aaisiés.

a

.1.

»

arcier;

escus enbraciés

:

Mervelleus cos se donent ens escus de quartiers,

Desor

les

boucles d'or les ont frains et perciés

;

6800 Tant sont fort li aubère nés porent desmaillier. As grans cos des vasaus, qui sont boin chevalier, Et a lor roides lances qui furent de pumier, Et al fais des cevaus arabi[s] et corsier[s] Se sont tant fièrement anbedui acointié 68o5 Que ceingle ne poitrail n'i ot onques mestier, Que cascun ne convienge les archons a vuidier. furent des cors sain(s),

Il

Se

li

lere(s)

si

resaillent

en

pies.

eust foi, trop fust boins chevaliers;

N'eust millor par armes dessi a Monpelier.

6810

«

molt grant amistié Amis, por amor Deu, car laise che mestier! En France te donrai .1. fort castel en fief Mieudre vasal[s] de toi ne peut de pain mangicr.

«

Onques mais par

et

6793 gonbaut

Aiol[s] l'en apela par « «

6787

:

:

.1.

— 6801

home ne vuidai mon estrier As grans

fais

des ceuaus,

cf.

!

(d)

j63b


AIOL

68 1

5

—E

glous

!

»

che

dist

199

Gonbaus,

«

me tu

viens

prce[cier?

«

Ja

a

Au

te

mande dans

covent

te

Et vait

ferir Aiol, nel

6820 Mervelleus cop

Que De

li

hcrbergier:

et repairier. »

brans fu d'achier

li

vaut esparengier

:

done desor Telme vergié en a jus trebucié

les flors et les pieres

;

vers la destre espaule a fait le branc glacier

.xx. mailles

de l'auberc

Damclde[x]

le gari

«

t'a fait

convient venir

a traite Tespee dont

Il

6825

abes qu'il

Hé! glous!

»

li

trencha

:

el gravier.

qu'en car nel pot toucier.

che dist Aiol[s],

«

or

me

puis trop [targier.

Dameldeu[s] me confonge se plus voil espargnier « Ton cors, puisque proiereiVi peut avoir mestier! » Il a traite Tespee dont li brans est d'achier; «

Por molt grant mautalent le prist a aprocier 683o El l'elme par deseure desous l'escu le fiert Dessi que en Teskine li est li brans glachiés.

:

:

Li

leres canchela, si s'est agenolliés.

Aiol[s]

li

fiex Elie

noblement

le

requiert,

De Tespee tranchant si ruiste coup le fiert 6835 Amont par mi son elme qui fu a or vergié[s] Que les flors et les pieres en fait jus trebuchier. La coife de l'auberc ne li ot aine mestier, Dusqu'es dens maiselés

li

fait le

Atant es Mirabel poignant sor

6840

U « «

qu'ele voit Aiol, se

li

branc glachier.

.1.

destrier;

prent a hucier

:

Gentiex homdeboinaire, por amor Dieu[del] Selonc le sien serviche li rendes le loicr. »

ciel,

Et respondi Aiol[s] « Par mon cief, volentiers. Il tient Tespee nue dont li brans fu d'acier: 6845 De l'une part del bos a une [h]art tranchic. Bêlement Ta entorse, el col li a lachié. Mirabiaus la pucele se li a tant aidié, :

681

5

gonbaut

— 6826

esparengier

— 6847

Mirabel

»


200

AIOL

C'a

branche d'un arbre Ta pendu

la

Le blanc aubère

et

et laisié.

Féline torse sor son destrier

685o Et pendi a l'archon le branc forbi d'achier. (/. 144) En lor cemin s'en entrent et pensent d'esploitier; La pucele chevalce joste le chevalier. Aiol[s] le regarda,

Por Tamisté de 6855 Deu[s] doie

li

ardis et

li

fier[s],

lui s'aficha el destrier

et plain[e]

venoit nus

hon

paume

:

fist l'estrier

mère

né[s] de

li

Qui

vausist la pucele de nient calengier,

Ja

contrediroit al fer et a Pachier.

li

Or

le

conduisse Dieus qui tout peut justichier!

6860 Car ançois S'il

alongier.

sousiel,

S'or

ne

se

qu'il ait gaires

longuement

veut acertes bien secore

cevalcié,

et aidier,

Grans maus li avenra, s'il le vieut commencier Car li .xi. laron furent el bos plenier, Et dist li uns a l'autre « Mal somes engingié(s) 6865 « Je quic que nos compains est mors et detranciés « Car chevauçons après, bien li devons aidier.» Et il li respondirent « Com vous plaira, si [i]ert. ;

!

:

:

Il

Si

»

vestent les aubers, s'ont les elmes laciés,

Et çaingent

6870

:

espees et

les

pendent a lor caus

Et saisissent

les

les

montent

es destriers;

escus de quartiers,

lances as confanons lachiés

;

Enfressi que a l'arbre ne vaurent atargier

nomé

Que Gonbaus

lor avoit

Quant

troverent, le sens quident cangier,

6875 Mais

il

la

ne

le

route troverent des auferans destrier[s],

Et troverent Gonbaut pendu

Corsaus Il

et ensengié.

le voit, li

a traite l'espee,

et atachié.

maistres, a poi n'est esragiés si

a le [h]art tranchié,

Dont Gonbaus, li faus moines, 6880 Gonbaus cei a terre, li quivers

ot la goule alongié

renoiés,

Et Corsaus s'en torna, si l'a ileuc laisié Après Aiol se met tout son cemin plenier. :

6857

1'

P-

— 6873

et

:

6879 gonbaut

6880 Gonbaut

:


201

AIOL Aiol[s]

Les

fieus Elie se regarda arier

li

:

larons vit venir et cevalcier,

.xi.

6885 Les haubers

et les elmes luire et reflanboier. paor de mort, n'en devés merveillier,

S'il ot

Dameldé reclama

6890

Glorieus sire père, qui fu

Et le mont et le mer as toute a ajugier, Tugaristsejhuimoncorsdemorftjetd^ncombrier,

«

« «

Quant

el

«

Ele ne

me

«

Che promec jou

«

Jamais ne

«

Si

«

Se jou

«

Et par

le saint

«

Mieus

voil a

:

U

6915

[ijers,

!

li

vaut onques ne gue[r]pir ne

li

a

Dieu

le

et

puisse aidier,

a mollier

apostle c'on a

honor mort

c'a

Rome

«

Car vous en

«

Vous

sire,

molt en ot

voil estre

soies por

— Bêle,

»

si

honie a

m'amor

tort et a pechié

,

«

Je vos voil contredire al fer Je

«

Mais

«

Et tout

«

Comment que

!

por nient en plaidiés; et

a Tachier:

quic molt chier vendre, par Dieu ledroitu-

soies toute coie,

es

:

;

ochis et detranchié[s]

che dist Aiol[s]

»

lié.

del ciel,

escaperés bien

«

Atant

ceur

:

poramor Deu

«

me

le

aies ore tout chest anti sentier

avés boin cheval,

Mieus

requier[t],

honte repairier!

qu'ele voit Aiol sel prent a aresnier

Gentiex damoiseus

Que

:

desfailloie, trop seroie lanier[s],

«

«

pié,

laisier.

père droiturier,

com me

faurai tant

l'entent Mirabiaus,

«

nu mon

cors al serpent tenoie (tout)

prendrai a feme, a per

le

Quant

6910

tous tans

et

Que je ne soie mors, ochis et detrenchiés Bien m'en poroie aler, car j'ai corant destrier: Ne voil cheste pucele ne guerpir ne laisier. De lonc Pai amenée, son cors doi avoir chier

«

6905

(b)

:

«

«

6900

glorieus del ciel

«

«

6895

le

le

si

gardés ces destriers,

grant avoir que jou li

ai

gaingié

[rier.

:

plais prenge, je ferai le premier. »

vous poignant Corsaut

le

renoié

:

Cil ert maistres des autres, s'en estoit sire et ciés.

byo'i mirabcl

—6910

plaideis


202

AIOL ot en son estage de lonc plus de .x. pies.

Il

Plus vint devant

6920

autres

la vois qu'il ot clere

«

Fil a putain,

«

Mon

«

Or aproime

II

que ne

trait .i.arciers;

commencha a huchier lechiere, com m'avés vergongié, :

conpaignon pendu que j'avoie tant chier! » li termes qu'a mort estes jugiés

Aiol[s]

6925

les

A

cure de tenchier

fîex Elie n'ot

li

(c)

!

:

broche Marchegai des espérons d'or mier;

Le laron vait ferir, ne Ta mie espargniet Onques toutes ses armes ne li orrent mestier Que Tespiel ne li fâche par mi le cors baingier. ;

Devant lui a la tere Ta il mort trebucié, 6930 Et escrie « Monjoie! Dex! saint Denise, Mais li autre laron le hasterent si bien :

Ne Ne Il

peut

li

gentiex

hom

aidiés! »

recovrer son espiel

del laron jeter, ne a lui resachier.

a traite Tespee dont bien se sot aidier,

6935 Et vait ferir un autre qu'en fait voler le cief. Et li neuf Tasaillirent et devant et derier; Et Aiol[s] se desfent comme boin[s] chevalier[s]. Mais li .v. le ferirent et devant et derier, Li doi en son escu

et en l'elme li tiers, Et li quars le ferit en son aubère doublicr 6940 Nel pot contretenir ne çaingle ne estrier[s],

Contre

tere l'abatent, tant fu

Aiols guenchi

Et

tient

6945 Cui

il

nue

caus,

si

plus

l'espee, l'escu tint sor

le requièrent, si

Tout estendu Estroitement

iriés.

en pies

son

:

cief;

Pont molt anguisic,

l'abatent, a terre l'ont coucié li

loient et les

mains

travers le couchierent sor

6950 Tous

il

se resaut

consieut a caup, tous est a mort jugiés.

Li laron

En

les

:

les

.1.

:

et les pies,

corant destrier.

autres aquellent, n'en vaurent nul lasier,

Fors seul que Marchegai, Li laron jurent Dieu

6926 esparengiet

le

6940 quart

cel

ne porent

père droiturier

le ferir

6945 que

baillier.


203

AIOL

Ançois que

ne

soit vespres

il

li

solaus couciés,

Vauront del franc baron |or compaignon vengier.

6g55 Or dévissent entr'aus

Que Mais

Que

li

qiiiver renoié

feront justiche del vaillant chevalier;

il

ne sevent mie le mortel enconbrier, lor avenra molt tost sans detrier;

il

ja

Car Gerelmes cevauche li castelains prosiés, 6960 Entre lui et ses fieus les vaillans chevaliers

(d)

:

Ja secoront Aiol qui d'aie a mestier.

Gerelmes Ses

6965

vit

Aiol sor

.nrr. fieus

apele,

le

cheval loié; a aresnié

si les

che dist Gerelmes,

:

par

sains de-

«

Enfant,

«

«

Vés la vostre cousin c'on en maine loié. [sousicl, Molt s i est bien vendus a Tespee d'achier, Car jou en voi les .v. ochis et detranchiés.

«

Or

«

»

«

les

1

Il

pensés de bien faire, nobile chevalier!

broche

le

»

ceval des espérons des pies,

6970 Et a Tanste brandie

del roit trenchant espiel

:

Sor Tescu de son col vait ferir le premier; Onques toutes ses armes ne li orent mestier, Devant lui a la tere Ta jus mort trebuchié, Puis a traite Tespee dont bien se sot aidier. 6975 Si en vait ferir l'autre, chelui qui Aiol tient Par des (o) us les espaules li a caupé le cief. «

li aisnés frère, commencha a hucier Que faites vous, mi frère, por les sains desosiel?

Jofroi[s],

6980

:

:

ara nos pères tous

«

Ja

«

Se ne nous

i

«

Or n en

que

Il

les

1

i

brochent

De

si

a

.1111.

les cevals

grant aleure

Contreval

mors

poons prover ne

le lairis,

et

detranchiés,

essaier

:

des quivers renoiés.

»

des espérons des pies

com

pot renJre destriers

por esperon touchier;

6985 Vont ferir sor les .rm. des quivers renoiés Chascuns ochist le sien des noviaus chevaliers. :

Gerelme[s] vit Aiol sor Il

le

ceval lié

:

a traite Tespee, s'a les liiens tranchiés,

Soef et bêlement Ta jus mis del destrier.


AI0L

204

6990 Li premiers mos «

quant

qu'il dist,

Ta araisnié

il

Estes vos point navrés, nobile[s] chevaliers

:

?

— Naie, »che dist Aiol[s],

« la merchi Deu del ciel! «Tant sont bones mes armes ne porent enpirier. »

Quant

il

son signor droiturier,

oi parler

(/. i

4 5)

6995 Chele part vint corant qu^l le reconnut bien. Quant Aiol[s] le coisi, mervelles en fu liés. Li .1111. fieus Gerelme le corent refraignier, Et son frain et sa sele et andeus ses estriers. Et Aiols i remonte que mervelles Pot chier.

7000

A

Tissue du bos ont trové

Uns

gentiex

hom

i

plaisié

.1.

mest qui

s'i fist

Li laron de put aire l'avoient Il

essillié

:

l'avoient mordri(e) et lui et sa mollier;

.11.

grans forches de kaine

7005 Aiol[s] Il

:

herbergier.

li

vinrent as larons, nés

Celé part

les

Entre Aiol

Et tout

Gerelme

et

les

i

lor

vaurent

i

laisier

:

très

i

les

pendent volentiers,

ont tant aidiet

pendirent, aine n'en prisent loier;

Chelui qui n'a voit

Or poront

avoient fichié;

veu molt bien.

trainent as keues des destriers;

si .1111. fil

7010 Que tous

i

fieus Elie l'avoit

teste

bien dire

pendirent par les

gens de

les pies.

cel resnié

Merchi Dieu et Aiol, que bien [en] sont vengié. Puis repairent el camp u l'estor fu plenier[s]; 7015 Des escus et des lances ne se vaurent cargier; Les aubers et les elmes torsent sor les destriers, Et pendent as archons les brans forbis d'achier. Aiol[s] li fieus Elie cil a parlé premier « Franc chastelain Geralme, faites pais, si m'oiés. 7020 « Ma part de cest eskiec qui chi est gaingiés :

«

Vous claim jou

«

Pour

trestout quite de gré et volentiers,

aidier vos enfans qu'avés fait chevalier[s].

Sire, » che dist

Gerelmes,

«

.c.

6qg3 // manque ici au moins un vers ayant 7020 que c. 7008 trainent 7010 targier

merchis en

trait à

aies.

Marchegai.


205

AIOL «

7025

II

Cest eskiec prenderai, n'en refuserai nie[n]t. [FJen fait par garçons ariere renvoier,

Droitement a Mongraile conduire

et repairier.

Li chastelains Gerelme[s] qui fu gentiex

En 70 3 o

7035

apela Aiol, se Pen a araisnié

«

Gentiex damoiseus

Ersoir vos herbergai en

«

Et

si

vos conjur de Dieu, nobile[s] chevaliers,

vous

por

sire,

palais plenier,

(b)

oi dire qu'Elie conissiés.

«

Or Par

«

Que vous médites

«

S'onques apartenistes Elie

«

Mon

le foi

les sains desosiel,

mon

«

que devés

le

père droiturier

voir, seDieus vos puist aidier, le guerrier,

oncle de Borgonge qu'a tort en fu caciés. «

conjuré m'avés bien;

«

Mais je ne le diroie a home desosiel, Tant que venrai al roi qui Franche a a baillier Mais d'itant vos puis bien mon corage esclarier,

«

S'ainc amastes le duc, dont m'averés vos cier.

« «

;

Quant Tentendi Gerelme[s], onques ne «

704D

et fier[s]

:

«

— Sire, che dist Aiol[s], 7040

»

Gentiex damoiseus

«

Par

«

Or ne vous

«

Si

fine vérité,

sire, je le

fu

»

si liés

que vous m'aparteniés.

guerpiroie pour tout Tor desousiel,

vous arai conduit a

la chité

d'Orliens.

vous irai aidier, « Envers trestous les homes vo vie calengier. Sire, » che dist Aiols, « .c. mercis en aies! » 7o5o Or s'en tornent ensamble li gentil chevalier, S'en mainent la pucele qui molt fait a prosier. Ses .vii. chevaus n'i vaut Aiol[s] mie laisier, Qu'il avoit en Espaigne conquis et gaignié. En lor chemin en entrent qui va droit a Orliens 7055 Mes il ne sevent mie les mortex encombriers «

:

savoie bien

Se vos avés besoing,

je

:

Qu'il lor doit avenir ains qu'il soit esclairié(s).

Tant ont chele vespree esré et chevalciet, Que al Roimorentin sont la nuit repai(i)rié. Che fu uns chastiaus riches qui molt fait a prosier 7060 Et

sist

a

.vri.

lieuetes de la chité d'Orliens,


20Ô

AIOL

Par devers

La nuit

le

les a

Berri fu molt bien batelliés.

Hunbaus, uns

hom

Cil estoit riches

et

ostes, herbergiés

:

cTavoir enforchié[s].

montés et essauchiés; molt gentil feme, fille de chevalier Qui fu par maladie de l'avoir abaissiés Par poverté dona sa fille a Puserier. Si estoit par usures

7065 Et

ot

(c)

:

Poverte

avoit

7070 Esmeraude Ele ot de Il

ot a

Il ot

a home maint meskief! maison molt boine a .m. soliers.

si fait faire

Hunbaus

ot a

cel

nom

gloton

sa cortoise mollier;

.r.

non Antiaumes,

baceler legier

:

molt a proisier;

si fist

tout de bonté son père forlig[n]ié

:

Ne fesist traison pour les membres trancier. 7075 E Dieus! com il se paine des barons aaisier, Des cevals establer et des elmes froier, Et des aubers roller qu'en avoient mestier

De

toutes boines teches fu

7079 Pour preudome

CLXIX

si

!

bien ensengiés,

servir n'avoit millor sosiel.

Dedens Roimorentin fu Aiol[s] ostelés, et Gerelme de Mongraile, le ber,

Entre lui

Et tous

ses

Li hostes

.1111.

les fist

fiex, les

novels adobés.

bien servir

et

honorer

:

Sièges orent et coûtes et boins tapis ovrés;

7085 De rose

et

de mentastre font tout joncier

l'ostel.

en pies levés Molt vieut les .vi. barons richement honorer Et la fille le roi Mirabel al vis cler. Il tout n'ont escuier pour lor harnas torser 7090 De fer et de suor furent tout camoisé. Antelme[s] s'en avale contremont les degrés, Tont le chastel enquirt et de lonc et de lé Tant quist ses compaignons que il les a trovés Par francise les a avoeke soi menés Antialmes

li

cortois s'en est

;

:

:

7081

li

ber

;


AIOL

7095 Por

207

homes qui sont

servir les frans

Li vallet furent bien vestu

a son ostel.

acesmé

et

:

Le vin lor veissiés par noblece porter As grans coupes d'argent dont li our(t) sont

doré.

Mirabiaus la pucele et Gerelmes li ber 7100 S'asisent anbedui sor .1. lit lés a lés, Li .nir. fil Gerelme devant lui al costé.

Esmeraude Se

Aiols

l'ostese et

D'une[s] coses et d'autres

7105

71 10

71

1

7125

.1. lit

(d)

paré.

commencent

a parler

:

«

por Dieu ne me blasmés D'une cose que voil par amor demander.

«

Comment

«

Molt

«

Dame,

che dist Aiols,

»

me

«

fu vostre cors a cest

que

vient a mervelle

home donés? ce borgois avés:-

« Vous deusiés dame estre d'une grant richeté. » Quant Tentent Esmeraude, s'a del ceur souspiré «

Sire, » che dist la

«

Poverte

«

Mes

«

En

5 «

7120

sénés

li

sisent d'autre part desor

fait

a

dame,

home son

hom

pères fu frans

«

por Dieu ne

:

gabés

!

corage muer. et

de grant parenté

trestoute Berri ne peust

Nul

me

:

on trover

millor chevalier por ses armes porter.

«

Puis kei en malage

«

Et engaga

hom

et

par usure en grant avoir montés

«

Cis

«

A mon

«

Puis m'i dona a feme,

«

Or

«

N icnt plus q ue

ert

père

de

ai

Ne

«

Mes

«

Les chiens

«

De

peut

fiex

la

fist

lui

«

se

li

toute se tere racater

.1. fil

li

:

escoufie[s] peut l'ostoir resambler,

miens

demande et les

»

fiex a

oiseus ne peut

homes ne

che dist Aiols, :

son sens atorner.

tables et eskiés

Antiaume en apela « Remanés avec moi 709g Mirabel

:

;

je ne li poc veer. que vous ichi veés

route as frans

— Certes,

en grant poverté,

ses terres, petit l'en fu remés.

7128 apele

«

le

pour

juer,

oublier:

il

peut on geter.

molt en

fait a amer. Biaus amis, cha venés

ces

«

!

.1111.

mois

d'esté.

»


208 71 3o

AIOL « « «

«

Por amor vostre mère qui m'a dit et conté Que vos estes frans hons et de haut parenté, De vous vauroie faire chevalier adoubé, D'armes et de destrier corant et abrivé. »

Quant

l'entent

vallès, parfont l'a encline

li

:

7i35 Dessi a pié Ten va par boine volenté; Entre Aiol et Gerelme l'en ont sus relevé. Aiols

Car

fieus Elie ne vaut plus arester, ne voloit mie prometre sans doner

li

il

Onques 7140

II fist

gentiex

li

hom

(/.

:

toutes ses armes devant lui aporter,

Qu'il conquist en Espaigne a Pespee de lés

De

146)

n'en fu acostumés.

toutes les millors a Antialme adoubé(s)

:

;

El dos li ont vestu .1. blanc aubère safré, Se li ferment el cief un vert elme gesmé;

7145 Aiols

7i5o

çaint l'espee al senestre costé,

li

Hauce

le

«

Dieus

paume

te

destre, el col

doinst

foit et

pais et

«

Vos m'avés

«

Prendés ent

«

Et demain a Orliens ains

a doné honor et bonté.

li

:

ces cevals la desous ostelé le

millor, car

jel

:

voil de boin gré,

qu'il soit avespré

Vos donrai riches dras et fort escu bouclé. » Quant l'entent li valès, si Ten a merchié. Esmeraude s'ostesse a .1. mantel doné, Et .c. sous dona Poste al mangier conraer, 71 55 Por chou que miex en soitservi[s] et honoré[s]. «

CLXX

Aiols fu ostelés ciés son oste Hunbaut.

Le mangier qu'apresterent Plenté orent avaine

fu

molt

et feure a lor

rices et biaus

:

cevaus.

Antialme[s] se desarme, molt fu gens damoisiaus;

7160 Delés les fiex Gerelme s'asist as escamiaus. Quant li mangiers fu prest, ses veissiés issniaus Les serjans por

les tables

mètre sor

les est(i)aus,

Et a l'aiguë doner as diorés vasiaus. 7134

vallct

71 5

>

valet

7162 serjant


AIOL

A le

209

blanche toualle essua Mirabiaus.

7165 Al mangiersont assis, grans i est li reviaus. Mais ançois qu'il s'en lievent sera li dieus coraus. Li ostes les trai, che fu piciés et maus: Se

cil sires

Ja

li

7170 Ne

n'en pense par qui

li

mons

est saus,

Gerelmes ne Aiols li vasaus veront mais Orliens ne lor amis carnaus. cortois

De trop grant félonie fu li ostes coraus Onques li tel Cain nen ot le ceur plus faus, Quant par li fu occis ses gentiex frère Abiaus. :

CLXXI

Quant

7175 A

orent mangié

beu a fuison,

et

ensamble

[b)

baron.

li

«

le cors saint Simon, rendu le gueredon l'onor que m'avés chi faite en ma maison Car se vos fuissiés sires de Rains u de Loon, Si m'avés vos anuit assés fait riche don. Je proi mon fil Antialme par molt grant gueredon

«

Qu'il vos serve très bien a coi (n) te d'esperon.

«

Le

«

a a «.

7180

il

la table seoient

«

Sire, » che dist

Ne De

sai

li

par

ostes, «

comment vous

aie

:

jor qu'il

— Voire,

»

vous faura

dist

7185 Esmeraude

li

«

Gentiex

«

Si

il

maleiçon

!

Simon

si l'a

hom

mis a

de boin

«

vo non

m'en revanterai encore en maint maison. dame, Aiol irfapelent François

et

roi vieng en soudée en ceste Rovisson. Cis a a non Gerelmes a la clere fachon,

«

Chastelain[s] de Mongraille,

«

Cil

«

Berengers

.1111.

Quant Et

sont

que de

et Jofrois,

l'entendi

dist entre ses

7i65 grant

si fil,

li

fi

Hastes

si est

le set et

:

»

:

Borgengon;

«

«

7195

Ma Au

»

raison.

aire, je voil savoir

Et Aiol[s] respondi, aine n'en quist ocoison

7190

!

quiert nule maie ocoison,

n'i

Aiol en apela,

ait

vallès, « et del cors saint

molt rices hom. on,

Nevelon.

ostes, si tronche le

»

grenon,

dens coiement a laron

:

— 7184 vallet 14


AIOL

2 10

7200

7205

a

El bos de Quintefoille, que de

«

Pendistes vos Bernart,

«

Qui

«

Et Ferant de Losane

ti(e)nt

Gann

mon

Roimorentin, Richier

a

Et

«

Et por chou

«

Che

et

est

et

on,

son

frère

Foucon,

preu Agenon,

et le

et

le set

fi

droiturier signor,

Monbar Hugon;

de

Makaire[s] lor oncle[s] en prison

« a

Vos

« « «

si

:

:

l'ochesistes, voir, ja nel

vos cheleron.

»

7210 De la table s'enbla, aine samblant n'en fist hon Il movra ja Aiol une si grant tenchon, Aine mais n'ot il si aspre a nul jor de cestmont. :

CLXXII

Li ostes se drecha maintenant sor ses pies

De

la table s'en part, s'a les

7215 Venus

A «

«

7220

li

laissiés

(c)

;

:

quiver[s] renoiés, :

Doucheseu^doucheamie^'onquesnfeusteschier, Celés moi le consel que je vous voil nonchier. glouton herbergier.

«

Diable (s) vos ont

«

El bos de Quintefoille, n'i a celer mestier, Nos pendi il Bernart, mon signor droiturier,

«

Qui

fait cel

ti(e)nt Roimorentin, et son frère Fouchié Et Ferant de Losane et Aghenon le fier.

n a encore mie plus de 7

«

Qu'il vi(e)nt

«

et nu[s] et

.111.

mois

povres

entier[s],

et kaitis

a Orliens,

«

Sa lance et noire et torse, et ses escu[s] fu vies, Et ses chevals fu maigres, a paine pot sor pies. Je l'ai bien oi dire et tout partot nonchier

«

Que

«

Et

«

Les armes ot enblees

«

7225

en sa cambre

lui a apelé sa cortoise mollier

« Il

72 3o

est

barons

«

«

7225

:

neveu et de sa norichon. Damede[x] me confonge qui forma Lazaron, Se nel vois mon signor nonchier en son dongon, Qui maintient ceste terre entor et environ De la mort ses .11. frères prendera vengison furent

kaitif

si

trestout le gaboient serjant et escuier,

disoient tuit par le chité d'Orliens et a

.1.

caruier


21

AIOL

7235

«

Ot

tolu le roncin c'on

«

Ne

sai quel vif diable

«

Car ore est dru[s] le roi et maistre consellier[s]. Par saint Pol de Ravane, je le vois acointier

«

«

La

«

Je

«

De

mort

homes armer

ses

« Qui cis glous 7240 Quant l'entendi

7245

l'i

signor Rainier; ferai ja vengier,

ocist, a celer

li

la

haubergier,

et

ne

le quier. »

dame, vive cuide

esragier

:

«

Vos avés

«

Si avés avoec aus et beu et

«

Vo

«

Moi dona

«

Après son bel serviche

«

Vos poés orendroit .1. tel plait commenchier Dont vos serés pendus comme leres fossier[s],

tu dit, vis diable[s], as tu le sens cangié? les

barons loiaument herbergié,

a adoubé et

fil

.r.

mangié,

Ta chevalier, mantelqui vaut maint boin denier: fait

li

rens félon loier

keue de

(d)

!

«

Et vos

«

Et jou en serai arse en un large

«

«

Damede[x] les confonge qui tout peut justichier, Se manois ne vos font la teste roengier, Se vous cheste parole ne volés reiaisier Par saint Pol de Ravane, je lor vois acointier

«

Je ne

«

Si faite traison ne poroie otroier. »

«

fiex traînés a

foier.

:

CLXXIII

le

souferoie por

li

les

membres

traitres, vis

leva

tel

le

deul

puin

al ceur,

trancier,

quida esragier.

Li glous ot sa mollier parler

Lors ot II

destrier,

;

Quant Tentent

7260

frères

essauchié,

Cas

«

7255

.11.

si

«

«

7250

vit chevalcier.

Tont puis

mon

sus en cel palais a ferai ja ses la

li

r

por poi

si

hautement ne fent.

:

d'ire

destre, sel feri ens es dens,

Qu'il Tabati pasmee desor

le

pavement

:

Del sanc qu'ele rendi fu Termine sanglens.

Quant 7265

ele se redreche,

molt ot

le

ceur dolent.

com félon vengement! et mi millor parent

«

Lasse! «chedist la dame,

«

Maugré en ait mes pères Qui de moi et de vos lisent mariement!

«

7262 sanglent

«

»


212

AIOL

Li glous saut a Tespee qui en

Et jure Dameldé

7270

la

«

Se mot vos oi parler de tout

«

Vous perderés

« « «

cambre pent

père omnipotent

le

cest

:

erement,

la teste sans nul arestement Et vous m'afierés et bien et loiaument Que par vous ne saront point de cest erement Ja por tous vos parens n'en ares tensement » ;

Tient Tespee el puin destre, le senestre li 7275 Par les treces le prent assés vilainement; Ja

tent,

tranchast la teste sans nul arestement.

li

Celé doute « Sire,

7280

:

!

la

mort, se

ma

bassement

dist

li

merchi, por Dieu

le

:

père omnipotent!

mon sairement, mon jovent

«

Rechevés ent

«

Que

«

Quant autres ne peut estre, esrés si sagement, Que maus ne vos en vienge ne vos ne vos parens.

«

ja

puis

foi et

ne lor dirai nul

jor

de

:

[(/.

Et respont li « Dont miex

traitre li

Faus

«

:

est

qui ne consent,

pora estre a trestot son vivant!

»

7285 Esmeraude respont en bas, qu'il ne Tentent « Honis soit l'enperere, s'a forche ne vos pent, « Se vos son chevalier menés si laidement! « Par icel saint signor a qui li mons apent, :

7290

«

Se

«

Je ne vous en terai ne

«

Ne

«

Mieus

«

Ne

CLXXIV 7295

voil

livrer

Li

ma

foi

«

73oo 7^00

«

ne sairement,

mentir que ne

por ochire

traitres se part

de

la

cambre,

si

Oies del traitor, Dieus «

foi

lor fâche savoir tost et isnelement

II issi

Com

par nul enchantement,

j'en puis avoir aisse

les set

bêlement

issi

fac

:

autrement,

vilainement.

»

de se franche mollier revient li

:

el fouier.

doinst encombrier!

trair et

engingier

:

Baron, soies a aise, nobile chevalier, Faites vos richement servir et aaisier. Biaus fieus, de ton signor te voil je molt proier,

voille

»

147)


AIOL «

due

«

Je m'irai en che bourc

— «

73o5

21 3

tu ne faces cose qui

doie anoier.

li

un

poi esbanoier.

Sire, » che dist Aiols, « che fait a otroier.

U

no dame alee? molt m'en puis mervellier.

est

— Ele est un poi

malade,

» dist

commanc

vos

Postes,

«

en son

si

Vers

le

lis

cief;

aparellier. »

D'autre part Isnelement s'en torne, ne se vaut atargier

«

:

maistre palais s'en cort tous eslaissiés.

Il movra ja Aiol un si fort encombrier 7810 C'ains mais n'ot issi aspre a nul jor desousiel.

Or oies de la dame qui le ceur ot irié Vint a Tuis de sa cambre, son fil cena del cief, Et il i est venus corans tous eslaissiés. Quant il le vit sanglente, molt s'en est mervelliés: 73 1 5 « Dame, » dist li valès, « por les sains desousiel, « Qui vous ossa chou faire tant que fuise sor pies ? Biaus fiex, » che dist la dame, « diables et pichiés « Nos cora anuit seure, se ne vos en gaitiés. (b) « Nous avons ches barons loialment herbergiés; 7320 « Si ont ensamble nous et beu et mangié « Et tes pères les vieut trair et engingier! « Vois la Aiol de Franche, ton signor droiturier, « Qui nous ochist Bernart, le glouton loscngicr, « Le neveu dan Makaire et le frère Rainier. 7325 « Puis qu'il t'a adoubé, molt le dois avoir cier « Et deseur trestous homes servir et essauchier « Et tes pères le vait trair et engingier « La sus en cel palais le va dire Rainier « Si fera ja ses homes armer et aubergier; 733o « Se Dameldeu[s] n'en pense, qui tout peut justicier, « Ja veras devant toi ton signor detranchier. « Por chou que je ne voil itel plait otroier, :

:

:

!

:

7335

me

«

Si

«

Puis

«

Adont me

7324 son

frère

feri es

sailli

dens,

le

sanc

me fist raier, me vaut trenchier.

a l'espee, le cief

convi(e)nt

il

jurer et fianchier,


AI0L

214 «

Que

je

Mieus

ne

le

diroie a

ma

home

desousiel.

mentir ques voie detranchier! « Penitanche en ferai, se Dieus Ta otroié. » Quant l'entent li valès, le sens quide cangier. «

7340

foi

«

Comment

«

Vaura donques mes pères

«

Puis qu'il fait traison, je ne li apartieng, Car ja traitres n'ert par moi esparengiés Par saint Pol de Ravane, je le vois acointier Aiol, mon boin signor, qui m'a fait chevalier, Que je ne li fauroie por les membres tranchier. Biaus fieux, » che dist la dame, « cil Dex te puist Qui en la sainte crois se laissa travellier [aidier Por pecheor raembre de mort et d'encombrier! »

«

«

7345

voil

« «

esse, diables? »

Antialmes respondié, servir de tel mestier?

!

— «

7349

«

CLXXV

Antialmes

mère départ;

cortois de sa

li

Issus est de la cambre, vers Aiol s'en torna.

Mal

un

ait se a consel

seul en apela!

Mais a molt haute vois son signor 7355

7360

:

Baron, or

«

Qui preudom vaura

«

Biaus

«

Mes

«

El bos de Quintefoille pendistes vos Bernart

tost as

armes, enevois

sire Aiol[s]

estre

:

Qui

Et Ferant de Losane, Hagenon

«

Et Garin

«

Mes

« «

Roimorantin,

ti(e)nt

et

Richier

que

para

(c)

et

et

son

Hugon

manga.

frère

[va

Foucart

le vasal

de Monbar.

quant il vos herberga Il mist son cors por vous en le lieu de Judas. Vers che maistre palais en cort plus que le pas A son signor Rainier qui fu frère Bernart. Se il peut esploitier, jamais ne rêveras pères

fist

faus,

« La fort chité d'Orliens n'es portes n'enteras Quant Aiols Tentendi, sur ses pies se leva Bien et piteusement Dameldé reclama, ;

7347

sera.

li

de France, molt malement vos

pères vos traist qui avoec vos

«

«

i

grans mestiers

«

«

7365

escria

«

le puist

!

»

:

:


21 5

AIOL

7370 Le

roi

Que

de sainte gloire qui

de mort

le

che dist Gerelmes,

«

Aiols,

«

.c.

«

Nos noviaus

»

dehès

7375 — Voire!

ait el col,

li

Lasse,

cortois

» dist

estora,

ne vos esmaiés

a

qui de près

n'i fera

molt forment et les

Mirabiaus,

ja!

!

nous aidera.

chevaliers, je quic,

Des chevals enseler «

mont

che dist Antialme[s],

»

Antialmes

— Dame,

le

desfenge, car grant besoing en a.

a

com

tant

durer

se hasta [pora

!

»

poitraus lâcha. «

quel traison chi a!

« ne vos esmaiés ja! Par saint Pol de Ravane, mes cors vos aidera. « Teus vous pora porsievre, qui chier le compera. » Esmeraude la bêle molt forment se hasta Des barons adouber, Tarmeure presta. Ele baisa son fil, a Dieu le commanda. 7385 II prent .1. vies escu qu'en le maison trova Et une grosse lanche que en sa main porta Noviaus chevaliers est, encor nule n'en a. Aiols li ot promis qu'a Orliens li donra, Se Damelde[x] l'i mai ne, bien li atendera. (d) 7390 Antialmes li cortois Mirabel adestra Très par mi le grant porte qu'il overte trova; Si en maine l'eskiec que Aiols conquesta

738o

»

che dist Antialmes,

«

:

En

la terre

Or

les

d'Espaigne, u forment se pena.

conduise Dieus qui

le

mont

estora

!

73q5 Et la lune luist cler qui voie lor mostra Car ançois qu'il ajorne, si com on vos dira, Avra paor de mort qui plus seurs sera. :

Or escoutés de l'oste comment Tous les degrés de marbre sus 7400

A « « « «

il

esploita

el palais

:

monta

hautement s'escria Dites, sire Rainier, quel guerredon avra Qui de la mort vo frère anuit vos vengera Et vous rendra chelui qui ochis les vos a? Qui si se peut vengier molt grant honor a sa vois qu'il ot clere

7^78 mirabel

:

i

!

;


6

AIOL

21

7405

Certes,

che dist Rainiers,

»

me

qui chou

«

por-

[querra «

Tous

— Sire,

CLXXVI

7410

7415

«

Une

c<

Or

«

Vinrent

traitres, «

li

vo gent

ains par devant vespre, quant chevalier fervestu et

.vi.

Li uns en fu Gerelmes de Mongraille

«

Et tout

«

armer

;

:

on le dut soner, armé

«

droit a [ma]

sera.

faites

bêle aventure vos sai dire et conter

Tout

maison pour requerre

Tostel.

grant mervelle estoient richement acesmé; ber,

li

de novel adoubé Por un glouton conduire s'est en France avalé: a a

.mi.

si

non

fil

:

Aiol, ensi Toi nomer,

vient de Panpelune d'un mesage conter

Tel eskiec en amaine, ainques ne

vi

:

son per;

«

.vu. chevals qui de vair et de gris sont torse

«

Et d'or quit

«

Et

«

Que

«

Je n'en savoie

«

Quant

« « « «

et d'argent,

la fille le roi, il

Mirabel

de deniers monaé[s], al vis cler,

a conquestee par sa nobileté.

jes

mot or ains

a l'avesprer;

oc herbergiés volentiers et de gré,

Leus me dona .c. saus de denier monaé, Et ma femeun mantel qui riches est assés; (f. 148) Et mes fieus de servir fu tous abandonés Tost li fu ses serviches molt bien guerredonés, :

«

Car Aiols en fist leus chevalier adoubé(s) D'armes et de ceval corant et abrivé;

«

Li chevals vaut

« «

Quant eûmes mangié et beu a plenté, Son non li demandai, aine nel dainga

«

Or

«

7435

mes boins amis

A

«

7430

dist

vie

«

« Si

7425

»

ma

«

« Il

7420

de

les jors

« « «

poés dire

livres c'Aiols

et croire,

molt

li

a doné.

mon

ai

celer.

ceur

iré,

Quant dedens ma maison ai celui ostelé, Qui mon signor pendi, que je deu(st) tant amer. Gentiex hom, del vengier te convenist aster.

— Certes, A

.c.

»

che dist Rainiers,

sa vois qu'il ot

«

Dieus en

haute commencha a crier

:

set

mon

[pensé. »


AIOL

7440

217

« Baron, or tost as armes, se vos de riens m'amés Et cil ont respondu « Ensi com vous volés » .xmi. chevalier s'en corent adouber :

D'armes

7445

de destriers corans

et

Signor,

«

»

»

!

!

et abrivés.

che dist Rainiers,

«

[ses!

de l'esploitier pen-

De Roimorentin faites les grans portes fermer, Que par nule manière ne puist nus escaper! » Et cil respondent « Sire, c'est com vous comman«

«

:

.mi. serjant

Quant 7450 Ariere

7455

il

i

vont corant

abrivé;

et

[dés. »

trevent les routes des destriers sejorné[s]

s'en retornent dolant et

A

lor vois qu'il ont hautes

«

Par

abosmé.

conmmenchent

Hunbaut, mal vos

foi, sire

«

Esmeraude vo feme

«

Trais nos a vos fieus, chou

les

en a

est

a crier

:

encontre!

fait aler.

est la vérités.

Ensamble o eus s'en va, on le nos a conté. » Quant Rainiers Fentendi, a poi qu'il n'est dervés «

grant cor buglerenc

.1.

fist

Qui dont

veist borgois et serjans

Et

estormir environ

la vile

:

en sa tor soner.

et

en

adouber lés

:

7460 En petit d'eure furent plus de doi .c. armé, Que borgois, que serjant, que chevalier monté; Et issent de

De

la vile tout rengiet et seré,

Gerelme[s] de Mongraile

7465 Aiolen apela

7470

(b)

l'encauchier se painent, forment se sont hasté.

:

«

Biaus

les

sire,

a bien escoutés

«

Ja arons

«

Cel arnas convenroit Antialme avant mener

la bataille

mervellouse

et

mortel.

«

Et

«

Enfressi c'a Orliens la mirable chité.

la fille le roi,

Nous remanrons

« «

Mirabel

al vis cler,

ariere as ruistes cos

doner

:

Si les detrancherons as brans d'achier letré[s].

— «

Sire, » che dist Antialme[s] « pour nient en parlés Vos volés mon barnage tout a nient torner, Mais par cel saint apostle c'on quiert en Noiron Je nel feroie mie por l'or de .x. chités, [pré,

«

Que

«

«

7475

:

or entendes!

:

je

ne fuise o vos as ruistes cos doner.


2l8

AIOL

Et se Dex

oc

Le don que m'avés

— Signor, 7480

me

«

«

Mar

»

vieut bien maintenir

et

garder,

vos quic gueredoner.

fait

distMirabiaus,

ne vos desconfortés.

ce

vos apetisiés, car poi estes assés.

«

Le harnas conduirai

volentiers et de gré

«

A

convient atorner.

guise d'escuier

Ele met

le

me

:

»

jamb(l)e outre, par grant nobilité;

Le piet met es estriers, espérons ot dorés. 7485 Qui veist la pucele ceval esperoner Et

le

De

cors de gentil feme

arnas conduire

et le[s] destriers li

guier,

peust ramenbrer

!

baron s'arestent ens el chemin ferré. Atant es vos Pencauc qui molt s'en est penés; 7490 Cil qui Roimorentin avoit tout a garder, Plus vint devant les autres c'uns ars ne peust jeter A sa vois qu'il ot haute commencha a crier « Gerelmes de Mongraile, nel deussiés penser « Que vous conduissiés mon anemi mortel Et

li

;

:

:

7495

«

Mainte

«

molt chier le comperés. .nr. mois passés, Cis garchons vint en France por avoir conquesQuant il vi(e)nt aOrlienslamirablechité, [ter. (c)

«

75oo

75o5

ai fait servir et

honorer.

faire,

nen a mie encore plus de

d'avoir que

«

N'aporta

«

Dont

«

Fors unes laides armes,

a

Et

«

Je

«

Que

«

Et

.1.

il

presist .v. saus

il

il

peust mostrer,

de denier .r.

escu

monaé

enfumé

ceval estrait, caitif et descarné.

l'ai très

bien partout oi dire et conter

trestout le gaboient serjant et baceler,

«

li disoient tuit par Orliens la chité, Les armes ot enblees dont il ert adoubés, Tolu ot le cheval sor coi il ert montés.

«

Ne

a

Qu'il est or dru[s] le roi et consellier[s] privé[s];

«

Le conte de Boorges

«

75io

vous

Se plus en volés

« Il

oc

fois

sai

7479 mirabel

quel vif diable Pont or(e) prist

si

awan en

amonté esté,


219

AIOL

7514

en

«

Et

«

Et tous nos grans lignages honis et vergondés. Cuiver,»chedist Aiols, « par monchief, vos men-

par lui fu Makaire[s]

prison

la

jetés,

ées!

CLXXVII

Cuivers,

>

»

par

ce dist Aiols, «

mon

cief n'est

[pas voirs

«

«

7520

Onques

miens linages ne fist cose a tel mois. De tel traison faire, com vous sus me metois Me combatrai a vous a mon branc vienois.

«

Gerelmes, biaus cousins, de bien

Par saint Pol de Ravane,

«

Mes

«

Et

«

Vostre honor croisterai de dis homes a droit.

pere(s)

«

Que Car

laisse partir a

che dist Antialme,

»

je

»

ne

che dist Geralmes, li

Or Il

cortois,

nos voloirs,

« c'est petit

endrot

« foi

que doi

Quant Aiols

li

joie ot

li

broche

molt grant vers Rainier

et croire,

le destrier,

cortois.

cortois la parole entendi,

de son cors aidier sont tout prest

poés dire

[moi, sainte

fauroie por For de Vermendois.» [crois,

Quant Aiols Tentendi, grant

CLXXVIII 753o Que

manois:

li

de petit peut cors a dolor sordoloir.

— Voire, «

je dirai ja

a non Elies, vos oncles

Dieus nos en

— Certes, 7525

faire pensois!

s

«

se

!

li

et garni,

Ten prist. guenchi;

joie se

ne Ta pas mescoisi. Anbedui s'entre vienent par mervellous air,

Et Rainiers contre

lui,

[d)

7535 Tant com chevaus peut rendre por esperon sentir, Mervelleus cos se donent sorles escus vautis; Desor les boucles d'or les ont fraint et malmis, Tant orent boins haubers que maille n'en rompi, Mais les anstes brisierent des fors espiels brunis. 7540 Par tel ravine corent li auferant de pris, Si forment s'entre hurtent et de cors et de pis,

Des cimes 7523 adrois

et

— 7524 ss.

des ciés et des escus vautis,

Le passage parait

altéré.

— 7^9 esp. vautis


220

AIOL

Que

li

ceval les portent deus arpens et demi,

Ançois que tous

7545 Et quant che

li

menres peust son frain

vit Aiol[s], a me[r]velles

tenir.

vint

li

a traite Tespee, envers Rainier en vi(e)nt

Il

Mervelleus cop

Que

li

done sor son elme bruni,

les fiors et les pieres

Tant par

:

:

contreval abati

fu fors l'auberc aine maille

;

n^n

rompi.

y55o Et li caus fu molt grans, vers l'archon dessendi, Le col de son ceval li a copé par mi. Et Rainiers saut en pies qui doute le morir: s'i areste, qui le branc d'achier ti(e)nt.

Mais Aiols

Ja se fust bien vengiés del glouton de put lin,

7555 Quant or(e) le secoururent cil del Roimorentin. Gerelmes point et broche et son espiel brandi, Devant sor son escu dan Haghenon feri,

Un

provost de

Onques

qui gardoit

la terre

le pais.

toutes ses armes nel porent garantir

7560 Que Tespiel ne li fâche par mi le cors sentir Devant lui a la terre Tabati mort sovin; Et quant che voit Rainiers, a poi n'esrage

:

vis.

Cil estoit ses parens et ses germains cousins «

7565

Gerelmes,

«

Espargnier

«

Tu

Si

»

dist

Renier[s],

te voloie,

«

mon

or es mes anemis.

comperas chier, se Dieu plaist et je home li amainent un auferrant de pris, le

Et Rainiers monta sus, s'a un espiel saisi. « Roimorentin » escrie, « chevalier, ferés !

7570

«

Certes

mar en

iront

:

cousin m'as

glouton de put

li

[ochis

i

!

lin. »(f. 149)

CLXXIX Quant Aiols li cortois vit la force creue, A ses compaignons dist parolle aper(elceue :

7575

«

Chi

«

Nous ne somes que

«

Plus en voi de

n'ert plus par les

Onques 7544 tout

.ce.

nos bataille maintenue

.vu., cascuns

en

la

des fieus Gerelme

7565 Esparengier

:

bronge vestue;

voie batue. n'i ot

:

vif! »

»

raison tenue,


221

A10L

Ains brochent les destriers par mi la plainge herbue Cascuns abat le sien a la grant anste ague. Antialmes point et broche, qui de ferir s'argue, 758o Et fiert .1. chevalier qui avoit a non Hue, Que la targe del col li a frainte et fendue Et la bronge del dos desmaillie et rompue. Par mi entre

7585

«

cors

le

li

a l'anste enbatue,

[venue abatu desor Terbe menue Outre! glous, » dist Antialmes, « vostre fin

Que mort

:

l'a

:

!

»

est

Quant Tentendi Rainiers, la color a perdue. Il a dit a ses homes parolle aperceue « La mort de mon neveu te sera chier vendue, « Car tu es mes hon liges, c'est vérités seue, 7590 « Et tes pères mes sers tout estrais par nature. :

« « « «

7595

est devoir, amontés par usure Mieus te venist tenir la soie noreture. Por che mestier aras si la goule estendue Che te sera avis que tu penges as nues.

Riches hons

— Bienai,» chedist Antialmes, «ta raison entendue: «

Ançois que

il

«

Vous

ma

CLXXX

sera

les

soit jors

ne l'aube parcreue,

cierement desfendue.

abandoneement

che dist Antialme[s],

ce

Cascuns a boin

«

De

»

»

cevalce fièrement

les .vi.

Signor,

«

teste

galos sor frains

«

«

7605

i

Aiols atout

Tous 7600

:

«

:

[ment.

chevalciés sage-

destrier, je n'i voi nul sulent;

avons prisvengement, N'en i a mais que .ix., jel sai bien vraiement. Chevalcons si près d'aus que voions lor talent. lor .x. chevalier[s]

«

Ques poroit Tant que cil

«

Ja puis ne douterons lor borgois de noient,

«

Car des armes porter sont apris povrement; Que chou est un [s] mestier[s] qu'il ne font pas

«

«

.1.

petit eslongier

fuisent

mort

de lor gent

et livré

a torment,

[b)

[sovent.

7590

estrait

7604 quen oions


2 22

7610

7615

AIOL

«

Uns Une

«

S'ens nos

« «

La nous porons desfendre assés et longement, Tant quel sara li rois u douche Franche apent

«

Ne

«

grans vies chastelès est tor

i

.1.

poi cha devant,

a gaste, descavee forment. i

poons mètre por avoir tensement,

quic que

al secor[s] nel

Antialmes,

trovomes pas

dist Aiol[s],

»

par

«

le

:

lent.

cors saint

[Climent

« «

Dont essauchié seront

«

7620

!

vous truis de foi vers moi entirement, Et se Dieus nos en laisse partir a savement, Encor(e) vos en quic faire un si riche présent,

«

Tous

jors

trestout vostre parent. »

GLXXXI

Cil del Roimorentin se paine[nt] d'encauchier. Devant trestous les autres le trait a .1. archier

Revient poignant lor

A 7625

«

commencha

a huchier

Aiols, quiver[s] traitre, Dieus te doinst

«

De

«

C'a m'espee

la

mort de mes te

Quant Pentendi

A

sire c'on apele Rainier.

sa vois qu'il ot haute

les

lui,

s'entrevienent

Mervelleus cos

donrai le loier, [brier roengier.

!

»

quide cangier. guenchi vers Rainier,

si

7630 Et Rainier[s] contre

Desor

le teste

Aiol[s], le sens

lui tira sa resne,

Ambedui

frères te

quic

:

encom-

se

ne

l'a

comme

donent

pas resongié. lupart irié,

es escus

de quartier,

boucles d'or les ont frains

et

perciés

;

Tant orent boins haubers, nés porent desmaillier: 7635 As grans cos des vasaus et as fais des destriers Et a lor roides anstes planées de pumier Dont n'i ot il celui tant orguellous ne fier C'a cel cop ne convienge tous les arçons vuidier. Andoi furent vasal, s'i ressaillent en pies, 7640 Et traient les espees dont li branc sont d'acier, Grandismes cos se donent es escus de quartier, Que des hieumes se font les pieres jus glacier :

7610 chastelet

7622 trestout

(c)


223

AIOL

Ainques

n'i

Je qui que

7645 Quant

remest piere ne facent deslachier.

damages en

li

home

si

Plus furent de

.11

fust ja sor Rainier,

aceurent por

i

e

le secor[s] aidier,

qu'aceval que a pié.

.

Antialmes point et broche, li fiex a l'userier Devant sor son escu feri .1. chevalier Onques toutes ses armes ne li porent aidier

:

:

7650 Que l'espiel ne Devant lui a la Il

Il

fâche par

encontre son père sor

«

De vo

baingier,

:

7Ô55 Dameldé en Se ne

le cors

tere

un borgois qu'en

«

mi

Ta jus mort trebucié. Pespee dont bien se sot aidier

a traite

Si feri

li

fist .1.

voler le cief.

corant destrier.

jura, le verai justichier

fuissiés

mes

:

pères, ja presisse loier

grant traison a Pespee d'achier

»

!

Roimorentin corurent tout irié Plus furent de .11 e qu'a ceval que a pié.

Cil de

:

.

7660 Qui dont veist Aiol son mautalent vengier, Le grant espee çainte, son escu sor son cief, Ramenbre[r]

li

peustde vaillant chevalier

Tant forment Pont grevé que Et Marchegai s'en

7665 Gerelmes

le saisi

fuit

par

par

le

le

il

!

Pont mis a

camp

pié,

estraier[s].

resne a or mier.

La nuit i fust Aiols ochis et detrenciés, Quant il et tout si fil le corurent aidier Onques n'i ot celui qui n'abatist le sien.

;

Par forche li ramaine Gerelmes son destrier, 7670 Et Aiols monta li gentiex et li fier[s]; i

Puis s'en tornent ensamble

et seré et rengié.

Antialmes les conduist tout .1. antieu Mirabel aconsieut soz un arbre foillié

sentier,

Qui molt avoit son cors pené et travellié. 7675 Mais ançois qu'il s'en puisent ens en la tor ficier, Avient a nos barons mervellous encombrier[s]. Cel del Roimorentin i vinrent tout irié, 7666 nuis

7673 sor


AI0L

2 24

.n c

Plus furent de qu'a ceval que a pié; Desous Gerelme ocissent son auferant destrier, 7680 II resaut sus en pies et drece sor ses pies, Et a traite l'espee, l'escu tient sor son cief Cui il consieut a cop, tous est a mort jugiés. Cui caut? que sa desfense n'i valut .1. denier Car il fu [par aus] pris, retenus et loiés, 7685 Se le font el castel ariere renvoier; Et quant le voit Aiol[s], le sens quide cangier. Es .1111. fieus Geralme nen ot que courechier, .

:

:

Quant il virent lor père retenir et loier. Qui donc eust veu les gentiex chevaliers 7690

A lor

père secoure! mais ne lor valut nient.

Del cors del gentil

A l'entrer

Mais Mirabel Rainiers

home

del castel fu

le

n'i

va

li

lor est pris grant pitiés.

capleis fiers;

porent secore ne aidier.

saisir

par

le

resne a or mier,

7695 Li et l'eskiec a fait el castel renvoier, Et tous les .vu. chevals c'Aiols ot gaignié,

Qui de

vair et de gris et d'avoir sont cargié.

Rainiers a sa vois aute

7700

me

commencha en

ma

a hucier

«

Ceste putain

«

Le matin le ferai livrer as escuiers, Son lecheor pendrai comme laron fossier Gerelmes en pendus et si .1111. iretier,

«

«

«

faites

:

cartre lancier.

;

Et Antialmes detrais a keue de destrier. » l'entendi Aiol[s], le sens quide cangier

Quant 7705

II tient

Cui

il

nuePespee

et l'escu

enbrachié

:

consieut a cop, tous est a mort jugiés.

Amont par mi son elme ala ferir Reinier, Que lés le maistre bare a le cercle trenchié Mais tant fu fors la coife ne 7710 Por quant si Testona que le Desor lui Ja

7682

et

li

le

fist

s'aresta, si ti(e)nt le

;

pot damagier trebuchier,

branc d'achier,

tranchastla teste sans plus de Tatargier,

7683 Qui

7706 Que

:

;

(d)


225

AIOL

Quant

CLXXXII 771

5

home

si

Quant

Loié en

racorcnt por

et

sien cors aidier.

Geralme

Aiol[s] vit

prison

le

le

s'amie al vis

mener

retenir et cler,

[(/.

Le grant deul queilmaine ne peut nus hon Li .1111. fil Geralme furent près del pasmer.

i5o)

conter.

Antialmes commencha hautement a crier « Signor, boin chevalier, ne vous caut desmenter; :

7720

«

Onques en grant doel

«

Entrés en celé tour, ne vous caut d'arester.

faire

ne vi riens conquester.

«

Si vos desfendés bien por vos vies saver.

«

Je vous quic a cort terme

«

Cil qui vosencauchierentle poront biencomprer!»

7725 Laiens en sont

.v.

li

tel secor[s]

amener

tout maintenant entré

les aleoirs montés Par une voie estroite qui dedens la tor ert. Et Antialmes s'en torne, qui les a commandés A Dieu de sainte gloire qui en crois fu penés. 7730 Et quant che voit Rainiers, a poi qu'il n'est dervés

Et sont par vive forche

A

sa vois qu'il ot

haute

commencha

a crier

«

Baron, or tost après, Antialme me prendés Se il vis vos escape, tous sui a mort livrés.

«

Chou

«

est

li

hom(e) en terre que

li

!

miens cors plus [het!

7735

7740

— Certes,

»

«

molt chier

«

Encore n'avés mie tout le bos recaupé

«

Une

«

Je quic que

«

Qui vos a porcachié

«

Por

[h]art

— Comment! «

« II

le

»

com-

[perés.

:

a droite a coi vos penderés.

i

ja

mon

père soit molt près par delés, le

traison mortel

vous serés tout honi

coi

et

vergondé.

Humbaus, «ajedontengenré Enfant qui me manachede la teste a cauper!

— Certes, 7745

che dist Antelmes,

;

:

Ja

hon

hurte

77'3o che voir

»

»

chedist

che dist Antialme[s],

traîtres

«

cardeservi l'avés.

n'en par moi enparentés!

»

le ceval, si s'en est délivrés.

7741 humhaut

i5


22Ô

AIOL chevaliers) Pencaucent por son cors agrever

.v.

:

Cui caut? il n'en donroit .1. denier monaé. Cheval ot fort et rade, isnel et sejorné, Et quant li glouton voient nel poront encombrer,

77^0 Qu'il nel porent ataindre Ariere s'en retornent,

a pla[n]che ne a gués,

(b)

sel laisierent ester.

D'asaillir al castel sont trestout apresté;

Et

desfendent cui

.v. se

li

li

besoings en ert;

Jetent pieres et roces et grant caliaus corbés.

7755 Humbaus de

As

Vint

7760

Passaillier s'est

de

al pié

le tor, si

commenche

a

Baron! venés avant! por

«

Se

me

»

Al pié de

A

astés

:

che dist Aiols,

celé tor, je

iceste parolle

Jofroi[s]

a crier

:

coi nés asallés?

volés aidier, orendroit les ares.

— Signor, «

durement

estaches del pont trespassales fossés;

li

fiex

l'ai

a

foi nostre oste parler

bien escouté.

»

que dist Aiols li ber, Geralmes laisse une pierealer

Grant et grosse et pessant, quanqu'il pot soslever 7765 Aval desor son elme l'a laisie[e] couler,

Le

pis et le coraille

li

:

a faite froer,

Ausi com uns esfondres l'a jus acraventé Lés le mur l'abat mort, voiant son parenté. Et Aiols li escrie a Biaus ostes, recevés 7770 « Ostes, tu m'as trai comme leres provés a Mais la merchi de Délx) molt en es bien loés! » Certes, » che dist Rainiers, « molt cier le com» [perés « Ains demain miedi a forces penderés Sire,» chedist Aiols, « se Dieu plaist vos mentes! » 7775 Chi le lairons d'Aiol, le gentil baceler, Et de ses compaignons qui o lui sont remés DameldeFx] puist lor cors garandir et tenser Si dirons del message qui s'est acheminés, D'Antialme le gentil qui fu preus et sénés. ;

:

!

:

!

!

:

!

7780

II

7753 qui

sot bien les passages, les planceset les gués;

le

besoig


227

AIOL Enfressi c'a Orliens ne

Par

le

Mie nuis 7785

aseurés

s'est

:

plus maistre porte est en la vile entrés. ert passée, si ot

li

cos canté.

A

le porte le roi tout droit s'est arestés.

II

escrie al portier

:

«

Amis

!

la porte ovrés. »

Par foi, n'i enterés! (c « N'estes mie preudom, qui a ceste eure aies. Amis, » che dist Antialmes, « merchi vos voil [crier. « Se tost nen est overte, li damages ert tés, 7790 « Loeys nel vauroit por Orliens la chité » Quant li portier[s] Tentent, en pies s'en est levés Li portier[s]

li

respont

:

«

)

!

;

Il

ovri le guicet tant qu'il ot esgardé

Desous

le

baron

7794 Car durement

CLXXXIII Il

«

:

vit le ceval tressué,

pené.

s'estoit travellié et

Li portier[s] se leva, quant

ovri le guicet, s'a

le

baron

coisi

la parolle oi; :

Vasal, avés besoing? molt vos voi esmari.

— Oie voir, 7800

«

biaus dous sire, por Dieu merchi vos Gerelmes de Mongraille qui est hon Loeys [pri

«

Et tout

Estoient a Mongraille

«

Par la revint Aiols del message furnir Del fort roi Mibrien u li rois Tôt tramis. Gerelmes li vaillans molt boin ostel li fist Et por son cors conduire s'estoit en France mis; Ersoir se herberga droit al Roimorentin. Reiniers ert en sa tor qui la parolle oi Por l'amor de son frère le tient a anemi Et fist trestous ses homes et mander et banir. Quant li baron le sorent, tost se furent garni Entre Aiol et Gerelme et tout si .nrr. fil Orent tout lor arnas hors de la porte mis. Rainiers o tous ses home[s] voirement le[s] sui,

«

«

« «

« «

7810

chevalier gentil,

«

«

7805

!

si .1111. fil, li

«

« « « «

el palais

signori

:

:

;

:

Et

7783 COC

il

se desfendirent tant

com

porent soufrir.


228

7815

AIOL «

En

«

«

«

7820

«

vies castelet les ont a forche

mis; Geralmes et retenus et pris; Et la fille le roi Mirabel al cler vis, Et tous les .vu. cevals que Aiols a conquis Ont remenés ariere dedens Roimorentin. Se Damelde[x] n'en pense qui de l'aighe fist vin

« Si

.r.

est ja

i

«

Le

«

Ja nel rêvera mais

Quant

li

li

fors rois

Loeys.

portiers Tentent, la porte

Isnelement

7825

de saint Archedeclin,

jor qu'il sist as noces

et tost le laisse

»

(d)

ovri;

li

aval venir.

mi

portiers, « entendes cha a

«

Sire, » dist

«

Entendes moi un poi, par la vostre merchi S'irai as cambrelens vo message furnir.

«

— Or

li

tost, » fait il, «

:

;

[pri. »

biaus sire, de tost haster vos

Li portiers est montés tous les degrés marbrin[s] 783o Et a croie Tanel, li cambrelens i vint Et cil li conta tout quant cA.ntialmes li dist. :

Li cambrelens s'en torne, crola Tanelet et

Il «

Que

7835 Et Et

si

va a Loeys.

rois s'esperi

:

vieus tu, va, ami, por Dieu qui ne menti?

cil li

le

li

conta tout, l'orgeul

»

et le péril

mesavanture que Antialmes

[li]

dist.

Quant Tentendi li rois, si est en pies saillis A sa vois qu il ot clere a escrier s'est pris « Faites armer mes homes, por le cors saint Denis! 7840 « Car se je perc Aiol, malement sui baillis » Qui dont eust veu le palais estormir :

1

:

!

Et

les frans

chevaliers armer et fervestir!

L'enperere de Franche de Il

regarda aval,

7845 Car

la

s'a

cambre en

la

Antialme

lune luist cler

et

issi.

coisi,

l'iaume[s] esclairi.

As cambrelens demande « Que je voi la armé sor

:

«

Dites

moi qui

cel destrier

est cil

de pris

?

»

Dist un[s] cambrelens: «Sire, devers Roimorentin:

7832

venus

«

Orendroit

et

7848 cambrelenc

est

le

message furnir.

»


AIOL

229

785o Quant l'entendi li rois, sel fait avant Des novelles demande et il li a jehi, Si «

com Hunbaus

mon cief,

Par

»

venir,

ses pères les ot la nuit trais dist

li

rois, «

:

molt m'a bien mes[bailli

!

CLXXXIV 7855

«

« Amis, » che distli rois, « molt es preus et Ensamble vos ira mes senescaus Jofrois [cortois.

«

A

«

Pensés del tost aler,

«

Après vous

«

.11

e .

chevaliers adoubés de conrois. si

ferai sievre

esrés par savoir;

d'Orliens tous

[(/.

01)

borgois.

les

Mes barons me rendes ains que vienge li soirs Reinier le traitor m'amènes devant moi Tel justiche en ferons com jugeront François. Por chou qu'a mes barons avés esté de foi, Vous croisterai vo fief, mais que bien me servois ;

7860

«

« « «

:

— Sire,

che dist Antialme[s],

»

«

[recroit

7865

— Montés, franc chevalier,

Loeys li perc Aiol, grans damage[s] me » dist

!

rois,

«

Car

«

Mieux aimeroie a perdre Rainsu Cartresu

se je

!

dehait qui s'en

croist

!

Blois!

»

Doi cent chevalier montent et maint riche borgois; Al trespasser d'un pont fu molt grans li destrois. Antialmes les conduist qui les voies savoit, 7870

A toute

la

commune

d'Orliens et des borgois.

Antialmes en fist .c. enbuisier detrier soi Dusqu'al vies castelet se tinrent mu et coi. :

Autre[s] .c. chevaliers adoubés de conroi 7875 En a mené Antialmes sor les destriers norois.

Quant

al chastelet vinrent,

Aiols fu

li

jor[s] lor aparoit.

dedens corechous et destrois ne sont que .v., de mort sont en

la

:

Quant il esfroi Car cil de fors les traient as ars de cor turcois. 7880 Et li armé montèrent desous les aleoirs, Fièrement 7859

le soir

les

;

destraignent as boins brans vienois,

7864 decroit

7866 grant


230

AIOL

Des .un.

Cha de

fiex

Gerelme ont retenu les trois amoinent, ses loient el camois. :

fors les

Et Aiols

dedens par pooir

est entrés la

7885 Jofrois li Tant ont

fiex

;

Geralme(s) est entrés avoec

lassé les cors, petit

soi.

ont de pooir.

Aiols en jure Dieu que ja ne s'en faindroit,

Ne

por mort ne por

Autressi set

7890 Car por

la

vie, tant

com

durer poroit

:

bien que Rainiers l'ochiroit,

mort

Et Rainiers

7895

il

durement le une haute vois

ses frères

s'escria a

haioit.

:

revois!

«

Aiols, fieus a putain,

«

«

mort de mes frères morés vos orendroit! Je n'en prendroie mie tout le trésor le roi (b)

«

Que ne te fâche pendre as

Por

fel traitre

la

forches,cui qu'en poist!

»

Esque et fuisil avoient apresté li borgois, Le feu ont enbatu, qu'il le voillent ardoir. [crois, « E Dieus! » che dist Aiols, « qui fus mis en la « Aies merchi de m'arme jamais ne quic veoir :

7900

«

Ne

«

Ahi

«

Et Avisse

«

Longement ens Vos fâche autre

«

7905

parent, ne ami, ne !

mon

oncle

le roi

!

Elies père, vous convient remanoir

ma mère el

qui se pasma por moi

bos

!

Dieus qui tout

le

mont voit

secors, car par Aiol votre oir

N'en avérés vos ja le monte d'un ballois » es vous poignant le senescal le roi Et le cortois Antialme qui conduist les François. «

!

Atant

Il escrie «

7910

Mon joie!

«

Cuivers Reiniers,

«

Vous en pendrés

» c'est

traitres,

ensenge par

le roi;

les sains

as forches ains

d'Orlenois,

que passe li soirs

Cil del chastel l'oirent, nel tindrent a gabois

Des aleoirs se Por desfendre

!

laissent a la tere caioir,

lor cors se

metent a destroi.

CLXXXV

Cil del Roimorentin virent Frans aproismier Molt orent grant secors de lor signor Rainier. 7915

7895 qui quen

»

:

7899 quir

7914 franc

:


23

A10L

1

Il sist sor Marchegai armés et haubergiés, Qu'ot conquis en l'estor, molt en fu fors et fiers. A sa vois qu'il ot haute commencha a hucier :

«

7920

Ne

vos esmaiés mie, nobile chevalier,

«

Pensés de bien desfendre, nous en avons mestier:

«

Car par

icel

Rome requiert,

signor c'on a

Ançois que jou i muire, me venderai moltchicr Atant es vous Antialme, le fil a l'userier, «

Qui

a Tanste brandie del roit tranchant espiel

!

»

:

7925 Devant sor son escu ala ferir Reinier. Desor la boucle d'or li a fraint et percié; Le blanc hauberc del dos desrout et desmaillié De joste le costé li conduist son espiel

;

:

Diable

7930

II

le

garirent qu'en car ne

l'enpoint bien par forche,

Ançois que Antialme[s]

li

traîtres se

le

la

vois qu'il ot bêle

«

U

estes

Je tieng

touchié.

peust redrechier,

sache a

A «

l'a

Ta jus trebuchié;

cortois par le nasal le tient,

li

Encontremont 7935

si

d'orne guerier;

loi

commencha

vous, de Franche le traitor, car

me

li

a hucier

:

gentil chevalier?

venés aidier

!

»

Adont sont venu .xmi. chevalier Qui Font par vive force retenu et loié. i

Al senescal de Franche le rendent prisonier. 7940 Quant Aiols ot Monjoie crier et essaucier, S'on li eust donc trestout l'or desousiel, N'eust il mie esté si joiant ne si liés. De la tor se dévale; mais n'a point de destrier Marchegai a trové devant lui estraier 7945 Que leus tout maintenant en ert keus Rainier[sJ. Et Aiols i monta, qui nul millor ne quiert; :

Il

s'abaissa a tere,

si

prist

.1.

fort espiel

:

Devant sor son escu feri un chevalier, Desor la boucle d'or li a fraint et perchié 7950 Onques toutes ses armes ne li orent mestier; :

7927 desront

— 7945

tous

(c)


232

A10L

Devant Il

lui a la tere

retorna ariere,

Jofroi le

fil

Adont Et

li

i

.c.

saissi le destrier,

l'espee et l'escu enbrachié

Et va querre les

Ta jus mort trebucié.

Gerelme le rent par amistié. montés qui forment en fu liés,

Et cil i est 7955 Puis a traite Qu'il

si

ses frères

:

si les

remist as armes

venue

est

la

(forent fait

a tant cerkié

et as

corans destriers.

communge el

d'Orliens

breullet enbuisier:

7960 Les borgois ont forclos et devant et derier. Cil del Roimorentin ne seporent aidier, Car des armes porter n'erent pas costumier, Qu'il ne faisoient mie sovent itel mestier Dusc'al Roimorentin retornerent arier. 7965 Au cors le senescal le va Aiols noncier :

Cal chastel ne forfachent valissant .1. denier; As borgois a fait rendre lor maisons et lor fiés As fources sor la tor ont fait pendre Rainier,

(d) :

Mirabelde la cartre sachier Geralme estoient prisonier. Ses .vu. chevals n'i vaut Aiol[s] mie laisier, Puis

fisent

7970 Entre

Ne

:

lui et

tout

le

grant avoir qu'il avoit gaingié.

Avoec lui maine Antialme, le fil a l'userier Aine de la mort son père ne le vaut emp[l]aidier 7975 Qui fu mors sor la tor d'un grant quarrel plenier. :

La dedens en la tor laisent .x. chevalier[s] Qui gardèrent la vile, le bourc et le marchié. Ens el chemin s'en entrent tout seré et rengié; Li uns des fieus Geralme le vait avant nonchier 7980 CAiols revient d'Espaigne, bauset joians et liés, Et Tenpereres monte, o lui

.c.

chevalier.

dame Ysabiaus, Lusiane al vis fier. Quant virent Mirabel lés Aiol chevalcier, Et

la

Sachiés qu'en nule d'eles n'ot adont c'airier.

7985 Li

fors rois

7958 venus

Loeys qui Franche a a

baillier


233

AIOL

Ala Aiol son dru acolcr et baissier. Maintenant en entrèrent en la chité cTOrliens,

Et

rois les en

li

maine ens

el palais plenier.

CLXXXVI 7990

II

« «

« «

7995

« «

Molt par fu grant la joie que fist roi Loeys; si Ta a raison mis Gentiex damoiseus sire, bien puisiés vos venir! Molt ai estei por vos coreçous et maris (f. 152) Jamais ne vous quidai veir a nés un di(s). Mais vo[s] deus compaignonsa je en cartre mis. Se il vos ont forfait ne de riens mal bailli, Demain les ferai pendre sans nés un contre dit. Sire, » che dist Aiol[s], « se Damelde[x] m'ait, Por lor fier vassellage sont issi mal bailli. A Panpelunealames, ne vous en quier mentir; Je me fui endormis un merkedi matin Et je ne m'esvellai por tôt Por que Dex fist. acola Aiol,

:

:

— «

«

8000

« «

« Il fissent

« «

800 5

lor eskiec

comme

preu

et gentil;

Por Tacordanche en vaurent mi home devenir Mais jou tant fui vers aus coureçous et maris,

:

«

Que je ne vauc aine prendre lor droit nel requellir. Car les me rendes, sire, par le vostre plaisir. Par foi, molt volentiers, » li rois li respondi, Nel vos contrediroie par le cors saint Denis,

«

S'or

«

«

i

8010 Ylaires

CLXXXVI

I

dévoie perdre Estanpes et

Li compaignon Aiol furent molt forment

De chou

801

5

et Senlis. »

Jobers sont de prison fors mis.

qu'il les avoit loialment

tesmongié

lie

:

Grant joie font de lui et molt grant amistié. Lusianela bêle prist Oton de Poitiers; Sus el palais le maine, li et le duc Gontier Entre Aiol son cousin et Mirabel s'asiet. :

La «

fille

Mibrien vaura contralihier

Dites, biaus sire Aiol, ceste

:

dame que

quiert?

7988 Miniature avec cette rubrique Ch'est chi ensi com Aiols REVIENT EN FRANCHE ET COM IL AMAINE MlRABEL FrLLE ROI MlllRlEN. :

8004 0U me ^i J


AIOL

234

8020

Vient

« «

Teus feme deust estre norie en .1. celier, Car des dames d'Espaigne sai assés qu'il en

«

En

« «

8025

a «

a « «

8o3o

ele a Sainte Crois, a cest nostre mostier

«

« «

r

[ijert

:

ne sevent gaignier. Certes mar ot ma mère son or et ses denier[s] Et les larges bontés qu'ele vos fist Tautrier, ceste nostre tere

Quant feme volés prendre et moi volés laisier; Ja Dex ne vos pardoinst a nul jor le pechié! Tant nrfen aront gabé serjant et chevalier Quant al matin levoie en langes et nus pies, (b) Aloie a Sainte Crois pour Dameldé proier Qu'il garesist vo cors de mors et d^ncombrier. !

Damoisele d'Espaigne, jel vos voil calengier vos desfenc de Dieu le père droiturier, Des martirs et des virgenes qui tant font a proisicr, Que ne prendés Aiol, che gentil chevalier. :

« Si « «

8o35

doi avoir,

deservi premier;

«

Certes

«

Et

«

Je vous ferai a honte tous

se

jel

vous

le

jel

prendés, se Dieus

Celé fu gentieus feme,

CLXXXV1II

si

les

me

puist aidier,

membres tranchier.

r>

ne respondi nient.

Lusiane fu molt coreçouse

et

marie

;

8040 Et voit le roi son oncle, si fu molt esbaudie « En non Dieu(s) sire Aiol, je ne quidaise mie :

!

8045

«

Que

«

Je vie jadis

«

Marchegai ne valut que .xiri. sous u quinse. Damoisele d'Espaigne, je vos voil contredire, Si vos desfenc de Dieu le fieu(s) sainte Marie

«

« «

tel

eure n'estiés mie

« «

Et

«

Je vous

se

je le

vos

doi avoir, que le

prendés, se

ferai a

si

.XV.

jel(e)

riches,

deservi primes.

Dex me

beneie,

honte detranchier

Celé fu gentiex feme,

8044

ja departie[s].

Et des lois presieuses, des martirs] et des virgenes, ne prendés Aiol, che chevalier nobile;

Que Que

«

8o5o

nos grans amistés fuissent

si

et ochifeire. »

ne respondi mie.


235

AIOL

Quant Car 8o55 Par

il

l'entendi Aiol[s], a poi n'esrage d'ire, voit Mirabel coureçouse et

en pies

ire saut

Ja parlera

CLXXXIX

:

ber par savoir sans folie.

li

Aiols

irie.

duc Elie

al

li fil[s]

li

contremont drechiés,

fiex Elie s'est

Sor une haute table monta a ses n. pies, Si hautement parla que on l'entend bien: i

8060

«

Or

m'escoutés,

François

«

Qui

«

Aidiés

8o65

«

les

et

Borgengon, Alemant

marces tenés, des chités

moi mon signor Loeys

«

Car je sui

«

Je

li

nobile chevalier,

» fait il, «

ses

hons

et Baivier,

estes cief

tieng de lui

liges, si

!

a proier,

mon fie.

(c)

ai fait bataille et fort estor plenier,

Et gueres afinees et furni ses loiers, Onques n'en demandai vallissant .11. deniers, « Ne mais que mes chevals me rendi volentiers. « Chou que dira li siècles, mes iretages [i]ert 8070 « Orendroit le me renge, et je l'en voil proier. » Et respondi li rois « Tout vos soit otroié « Dites que vous plaist tost, tout vos ert otroié. Par mon cief, »distAiol[s], « ainsm'ert molt bien « Et sor les sains juré et molt bien fianchié. » [gagié, 8075 Li rois a pris .1. gant que uns evesques ti[e]nt, « «

:

:

:

quanque

Si en saisit Aiol de

Sor sains

li

quiert.

il li

a juré a .xxx. chevaliers

Del barnage de Franche de tous

Que il li rend[e]ra 8080 Or parlera Aiol[s],

tout li

les

chou que

gentiex et

li

plus prosiés,

ses drois iert. fiers.

Encore ne set mie li rois que c'ert ses niés, Mais il de maintenant s'i vaura acointier.

CLXC

« «

Amis,

»

che dist

li

Savoir voil que volés

8o85

8062

cies

et oir

Jel dirai, » dist Aiols, «

8o65 Se

8082

si

or vos ai

rois, «

v.

si

m.

fait

gent don,

vo raison. que François

a.

l'oront.


236

AIOL

8090

«

Et Trieves

«

Si voil

«

Amiens et Saint Quentin et Loon et Soisson[s] La ducheé de Franche, celi vos demandon,

la chité

et

Cremoigne

Plaissence,

et

Miaus

et

Provin[s]

et

Rains

mont :

De

vos

«

Jel

vous

«

Por

«

Mes

«

Ma

le conistrai, seré

coi

ai l'ai

perei's)

:

Ch[a]alon,

«

:

vos liges hom.

demandé, si dirai le raison demandé, comment et comment non. a non Elie a la clere fachon,

«

mère ert vostre seur, fille le roi Charlon, (d) De Franche lecachastes par .1. malvais glouton, Par le consel Makaire et des autres larons Damelde[x] lor en renge ains la mort gueredon

«

Jamais

« «

:

!

jor

ma

de

vie sans guerre ne seront.

8io5 Quant Tentent l'enperere,

tel joie

n'ot

CLXCI

Quant ore entent li rois qu'Aiols Onques mais ne fu il si joians ne si Isnelement

estoit ses niés, liés;

le cort acoler et baisier.

Gentiex damoiseus

«

Ja vous eusse jou adoubé tout premiers

«

Et rendus vos honors, vos

«

»

mais hom.

«

— Sire,

sire,

por coi ne

le dissiés

?

teres et vos fiés.

nen osoie, par les sains desousiel, Por chou que j'ere povres, nus et mal [a]aisiés.

CXCII 1

sor le et

«

«

81

et

cTAngiers, Nobles et Besençon

Del moustier Saint Denis le maistre confanon, Et la senescaudie de tout vostre rion, Et petit s'en ira que par mi ne parton; Mais por chou qu'estes rois, honor vos porteron

«

81 10

Dignon

Et

«

8100

Lengres

Je vous

«

8095

demanc Navers

«

a

5 «

je

— Sire frans damoiseus, grant folie fessistes, Que

vos vostre consel premier ne

Sire, je

nen

osoie,

» dist

me

Aiols, « par

jehistes.

ma

vie,

8086 nauair cf. 8176 — 8100 li r. — 8io5 Après ce vers on lit par erreur dans le ms. Aiol tint mirabel par le main blancoiant, vers que l'on retrouve presque identique au commencement d'une :

laisse suivante; cf. 81 36

8106

cstois


AroL « «

«

8120

«

«

j'estoie si

foi,

:

:

:

«

E

«

Se festoie accordée a

«

Damoisele d^spaigne, trop vos

«

Trop vos

«

De chou que vous ai dit ne vos corechiés mie. Or en prendés mon droit, j'en sui preste et garnie, Que je le vos amène voiant la baronie. »

«

8i3o

povres que n'avoie dont vivre. Lusiane est molt priveus ma cousine Or li dorons tel home qui manans soit et riche[s] Que je sui ses coussins, moi ne peut avoir mie. Sire, » dist Lusiane, « par tant en sui garie Mais par cel saint apostle c'on requiert en Galise, Encore amaise miex que ne m'apartenisses.

Par

— «

8i25

Quar

237

«

Dieus!

»

ai

dist la pucele, « or seroie garie

france mescine. ai fait

marie,

orendroit a grant tort laidengie

La pucele respont qui «

le

fu preus et nobile

Boinement par amor(s)

te

et tout

[tes.

:

Je vous pardoing tout, bêle, quanque vos

:

»

me désis-

sans vilonie.

»

E[s] les vos acordees, lés a lés sont assisses.

81 35 Grant joie en a

CXCIII

la riche

compaignie.

Aiol[s] prist Mirabel par le

Il est

8140

mené

venus

al roi, se

li

dist

«

Faites baptisier, sire, le

«

Je

«

Puis en

le

conquis ai

Paumer

eu paine,

i53)

main blancoiant;

en riant

fille

(/.

:

Mibriant.

a Tachier et al branc.

et

anguise

et

ahan.

»

Et respondi li rois « Je Totri et commanc. » Al moustier Sainte Crois le menèrent no Franc. :

La

avoit

D'aiguë

8145

une kuve de le

fin

or reluisant

:

font enplir et beneir esrant,

Si fissent la pucele baptisier esraumant.

La

le leva li rois et li mieus de sa gent, Lusiane la bêle al gent cors avenant. Aine son non ne li vaurent cangier ne tant ne quant En [la] loi crestiane la le vont confremant, 8i5o Mirabeus ot a non issi comme devant.

8i23 apartenistes

:


238

AIOL

CXCIV

Ensi corn

en saint tons baptisie[ej,

ele tu

L'enperere de France l'ama molt et tint chiere

dona riches de grant manière [T]reve[s] et Plaissenche et Cremoine

.m. chités 81 54 C'est

CXCV

li

a Sire, » che dist Aiols, « issi peut il bien estre Vousserés mais ses pères sor tous homes terrestre[sj;

«

Je le prendrai a feme,

:

« 1

60

«

rois

:

si

Ja

«

me

(n)i

dites le terme. »

meterai terme

s'escria a sa vois qu'il ot bêle

:

»

:

«

Or m'escoutés, signor, franc chevalier honeste Qui vieut or et argent et pailes de Biterme

«

Et muls

«

Demain viegne avoec moi et boinementme serve Et jou irai saisir mes honors et mes teres. »

«

«

CXCVI

Adont

Gui

il

et palefrois et destriers

li

respondirent

avoit doné l'or fin

Les muls,

8170

li

Octave Pentecouste la glorieuse feste Le vous donrai a feme a Ais a la capele.

Et Aiols

81 65

la tierce.

«

Et respondi 8

;

:

li

de Castele,

deniers,

corans destriers

:

«

En non Dieu,» font

«

Et devers trestous homes vostrehonorcalengier,

«

Que nous

«sire,

nous irons volentiers,

Paquiterons, se Dieus Ta otroié!

Al matin par son Taube

se sont aparellié

(b)

»

:

Si vont par les contrées et saisirent les fiés

8175 Que tenoient d'Elie,

CXCVI

Tant ont

I

Makaire[s]

Deus

Ne

i

chevalier.

mis Pinart

et

Pinabel,

félons traitors orgellous et engrès

:

lor daignierent rendre tant par furent dispers.

8180 Aiols

Que

les

fist si grans dessers pendre en puis de Montinel;

a saissis, s'en

.vn xx en .

Puis a mises 8168 Qui

le gentil

aie qu'il vinrent a la chit de Navers.

ot

— 8178

fist

ses

felont

:

gentil chevalier

et les

les palefrois, et les il,

!

gardes par dedens

le chastel.

53 18

8181 montidel

cf.


239

AIOL

est venus a Lengres en Bourgoinge. CXCVIII Cil qui furent dedens le li uevrent et donent; 81 85 Les clés de la chité li aportent encontre, Feuté li jurèrent, si devinrent si home.

Après en

Tout «

Bessenchon

droit a

Il l'en [a]

li

vint

li

rois encontre,

apelé, fièrement l'araisone

Comment

le faites,

niés?

— Bien,

:

merchi Dieu, [biaus oncles.

8190

« « «

Conquerrant voismatere, nusnem'imetcaloigne. Qui contredit i met, morir l'estu[e]t a honte. Or manderai mon père qu'il viengnedeGasconge. »

11 li

D'or

a envoies isnelement .ru. contes,

d'argent blanc

fin et

fist

cargier .xn.

8195 Qu'envoie a l'ermitage droitement

CXCIX Or

s'en vont

li

message qui ne rossent veer:

guie qui l'avoir ot porté

Li messages

les

C'Aiols

envoia

[lor]

Tant ont par

si

et l'argent

Por Dieu

com

s'ont Elie trové;

blanc ont al

por Elie fu

et

oi avés.

lor jornees esploitié et esré,

8200 Vinrent a Mongaiant, L'or fin

somes home.

al saint

li

moine doné

:

lieus honorés.

ont dit a Elie « Sire, vous en venrés Al roi de douche Franche, par nous vos a mandés, 8205 « Car il vieut estre a vous paissiés et acordés, « Et vostre fieus vous mande, Aiols li bacelers, « Qui est al roi de Franche acointiés et amés, (c « Si vos mande par nous que plus n'i demorés, « Car il a reconquis toutes vos iretés. » 8210 Quant l'entendi li dus, Dieu en a aouré(s) » « Signor, dont irai jou volentiers et de grés Sor .1. boin palefroi ont fait le duc monter Qui bien le portera et amblera assés; Il

:

«

)

:

!

La ducoise 82i5 8184

A

Moysès

le liurerent

levèrent sor

.1.

mul

l'ermite ont congiet

8200 monioiant

cf.

afeutré.

demandé, ijgb

et

3865


24O

AIOL

Et cil les commanda a Dieu de majesté. Atant ont le pais et le resne passé, Car lor herbergerie ne vous sai raconter,

Durement m'en anoie li pais a nommer. 8220 Tant ont par lor jornees esploitiet et esré Qu'il vinrent a Orliens, la mirable chité.

De chou

molt Elies que cortois

rist

ber,

ourer.

et

prent .nu. mars d'or, ses a mis sor l'autel

Il

8225

que

et

Qu'il vait a Sainte Crois Dieu proier

Des biens que

A l'issir

:

durement ahouré

Si a nostre signor

a fait par la soie bonté.

li

del moustier a le roi encontre,

Qui li venoit encontre a molt riche barné. Quant le voit Loeys, si l'en a apelé 82 3o « Gentiex hon de boin aire, bien soies vos :

« Icil soient

honi

« Qui vous Et respondi

tissent

«

et del cors

de moi partir

Elies,

li

Si soies ben[e]ois

cortois et

com

trové!

vergondé li

desevrer

et

ber

!

» (d)

:

deservi l'avés!

»

8235 Loeys respondi « Sire, grant tort avés, « Car tant grant ami fait mais consaus desevrer. :

— Sire, «

«

8240

«

che dist Aiols,

»

« c'est

fine vérité;

Mais or pri jou mon père par fines amisté[s] Et ma mère la gente que vous ichi veés, Qu'il vos prient merchi et vous li pardonés.

Et respondi Avisse

Devant Et

il

les pies

:

«

Volentiers et de gré

son frère

li

baisa et la bouce et

:

le

nés,

8245 Et puis le duc Elie par fines amistés. Puis corut la ducoise son enfant acoler Plus de Aiols a

.c. fois li

82 5o Li rois

cm

son père acorder,

boinement pardoner.

rent sa tere et toute s'erité

8226 Les 8227 Miniature avec cette rubrique ensi com Elves est revenus en Franche.

8224 autes Gh'est

li

et iror

:

baise et la bouce et le nés.

fait le roi et

Mautalent

»

»

s'est alee acliner,

l'en releva entre ses bras soef

Douchement

!

:


:

24I

AIOL

Et

la senescaudie de trestout son resné; Lesconsaus de sa cambre li a tout commandés; Ausi comme devant li rent ses dignités. « Biaus fieus, » che dist Elie[s], « molt avés bien 8255 « Qui m'avés reconquisses toutes mes iretés: [esré, «

Ersoir estoie povres, or sui rices assés.

«

Mon

ceval et

«

Que

vos baillai antan

— 8260

Sire,

mes armes

che dist Aiol[s],

»

me

que

rendes

bos al dessevrer. «

onques mais

n'oi

tel.

«

Li blans haubers ne relme[s] ne pot longes durer,

«

Et

«

« «

l'escu[s] et le lanche fu perdus al joster; Et Marchegai est mors et a sa fin aies Piecha que l'ont mengié li cien en .1. foussé, Il ne pooit mais core, tous estoit asotés. » :

8265 Quant l'entendi a pris

Il

Sore

8270

voil or(e)

el

li

Elies,

un baston par

por poi qu'il n'est dervés sa ruiste fierté,

est corus, qu'il le voloit tuer

mar mors, mes

dus,

:

«

Lechiere,

«

Que Marchegai fu destriers sejornés Jamais autres si boins ne sera recovrés. [(/. 154) Issiés fors de ma tere, ja plain pié n'en tenrés. Cuidiés vos, faus lechieres, fol glous desmesurés,

« « «

» dist li

«

l'ossastes penser, :

Por vo(u)s cauces perdes et pour vos pains solers Et por vos blons cavex que faites cordouner, 8275 « Vos soies riches hon et je musars clamés? » Li barnages de France s'en commence a gaber, Meismes Loeys en a un ris jeté. «

«

Quant Aiols Isnelement

8280

« Sire, «

Le

vit

son père envers lui

et tost

li

est al piet aie

merchi por Dieu,

»

aire,

:

che dist Aiols

Il les fist

en

Aiols

avoit faites richement atorner,

De 8285 Se 82G7 qui

li

ber,

ceval et les armes vos quic encor(e) mostrer.

les

fin

la

plache trestoutes aporter

;

or et d'argent richement acesmer

li fist

devant

— 8275

lui

;

Marchegai amener.

musart

16

»


2

AIOL

242 Li cevals

estoit cras,

si

ot plains les costés,

longement sejorner En .11. caines d'argent li a fait amener. Et Elies enpuinge son hermin engoulé, 8290 Le ceval aplanoieles flans et les costés.

Car Aiols Tavoit

fait

:

CC

Aiols ne vaut tenchier ne coser a son père Marchegai li amaine par le resne dorée, L'auberc et le blanc elme et la trenchant espee, La targe que on voit molt bien enluminée, Et la lance forbie et molt bien acesmee 8295 « Sire, veschi les armes que vos m'avés donees « Faites ent vo plaisir et quanque vous agrée. Biaus fieus, » che dist Elies, « quite[s] vos sont :

:

:

[clame[es]

83oo

Je ferai bien querre autres, tost m'erentapreste[es].

«

Por Dieu, ne

— Sire,

»

faillies

mie ne moi ne vostre mère. « ne place a Dieu mon père

che dist Aiols,

«

Que j'aie en mon vivant ne denier ne denrée Que vous n'en soies sire, ele dame clamée Ançois vos servirai com hons d'autre contrée

«

Vostre est toute

«

«

83o5

;

«

!

Aiols

li

la

tereque jou

fieus Elie a se

ai

conquestee.

:

»

(b)

feme rovee

Al fort roi Loeys cui il l'ot commandée. D'une cambre perine li a on amenée A joie et a baudor l'a le jor espousee; 83 10 L'archevesque de Rains lor a mese cantee; Le jor fu Mirabieus beneite et sacrée :

:

A

Tissir del

moustier l'ont sor

.1.

mul

levée.

Par desor une mule richement afeutree Sor la sanbue a or fu la dame possee ;

83 1

5

Et issent de

la vile, si acoillent l'estre[e].

Je ne sai pas

le

conte de cascune jornee,

Mais tant ont cevalcié et soir et matinée C'a Lengres en Borgoinge sont les noces tornees, 8294 com que

— 83o7

— il

8297 vous voles cf. 524, 726, etc. — 83oo ne vos ne bandon — 83 1 1 Ce vers se trouve après 83

— 83og

1


245

AIOL

Car Aiols estoit sires de toute sa contrée. 8320 Ne vaut faire ses noces en le grant tor quarree, N'en maison n'en chastel, ne en sale pavée Ains les fist desous Lengres en une large pree. La peusiés veir mainte aucube levée :

Et mainte riche tente d'or et d'argent fresee. 8325 Moltsont rices les noces, .xv. jors ont durée, Maisains qu'ele[s]departent, serontchiercomperees.

De

prison

Par

le

ist

Makaires,

li

traitres,

li

leres,

consel as gardes qu'en ont pris grans soudées.

Tant a esré li glous qu'il vint en sa contrée, 833o Et qu'il ot devers lui .111. chités recovrees, Losane et Osteun et Cremoigne le lee ;

Mande

les

saudoiers de toute

le

contrée

:

Molt avoit grant tressor, si lor done saudees. Lonbart et Borgengon ont grant jent recovree, 833

5

Tant qu'il sont .xxx m ., cascuns la teste armée, Qui sont venu a Lengres par une matinée; Makaires Por

les

li

traitres dessendi

la

as neuces al tranchant de Pespee.

Sous Lengres en Borgoinge, en

Qui

(c)

pree

barons requere a segent ordenee;

8339 Ja serviront

CCI

en

.1.

brellet foillu(s)

lu d'if et d'auborc et d'olivier ramus,

Makaires

li

traitres est a pié

homes

dessendus.

Molt m'est mal avenu « Cil Loeys de Franche m'a mort et confondu, 83q5 « Tolue m'a [ma] terre, autre en a revestu. Sire, » dient si home, « por coi t'esmaies tu ? « Vois les chi en lor tentes baus et liés et seur[s] « Se tu peus Aiol prendre, le matin soit pendus! Puis saillirent es selles des auferans kernus 83 5o Ja serviront as noces as boins espieus molus. Mais il fissent que fol, li kaitif malostru; Car l'enpereres ert le jor devant venus Il

a dit a ses

:

«

:

:

»

:

A

.vn c chevaliers, .

8322 .1. 1.— 8327 Makaire 8347 Vois las

les

ist

blans aubers vestus.

de pr.

— 833

1

osteue

— 8345

autrui


A10L

244

CCII Dedens le tref tendu sejut Aiol[s] le soir 8355 Dejoste sa mollier, si com faire devoit. Mais de che fist li ber que preus et que cortois,

Que

se fist gaitier bien a .v c

il

Quant

il

virent les lor,

si

.

François.

sont en grant esfroi

:

Por desfendre lor cors se tindrent en conroi. 836o Makaires point etbroce, si vait ferir Jofroi,

Un

gentil chevalier qui d'Orliens nés estoit:

Mervelleus cop Qu'il

li

Par mi

li

done sor son escu a droit

fent etpeçoie et de l'auberc .m. plois le

gros del ceur

li

pase le fer froit

;

;

8365 Toute plaine sa lance l'abat mort demanois. Molt en furent dolant et coreciet François, Car il ert senescaus Loeys nostre roi (s). Et Lonbart s'avanchifejrent par force et par pooir,

Le

feu boutent es loges,

si les fissent

ardoir:

8370 François qui dedens furent en sont forment destroit.

CCI II

Joserans de Paris vit mordrir son parent

Lor a al ceur tel ire por poi d'ire ne fent. Le destrier point et broche qui ne va mie Et vait ferir Bevon de Viane esraument,

:

(d)

lent,

8375 Que l'escu de son col li peçoie et porfent Et l'auberc de son dosli desmaille et desment; Par mi le gros del ceur son roit espiel li rent, Toute plaine sa ianche Tabati mort sanglent. Manesier[s] qui l'esgarde, ses frère, en fu dolent,

838o

II

jure

Que

CCIV

Dameldé le père omnipotent, compera Joserans, si l'atent.

ja le

Manesier[s] point

et

broche par le camp tous maris,

Vait ferir en l'escu Joserant de Paris,

Desor la boucle d'or li a fraint et malmis, 8385 Et l'auberc de son dos desront et dessarti(s); Par mi outre le cors son roit espiel li mist,

8871 Joserant

838 1 joserant


AroL

Toute plaine

245

sa lanche Tabati

Puis escrie s'ensenge

mort sovin,

Chevalier, ferés

«

:

i

!

»

CCV

Loeys point et broche, li fiex le roi Charlon, ferir en Pescu Oedon le Borgengon, Desor la boucle d'or li peçoie et confont,

8390 Vait

Et Tauberc de son dos

Que

par mi

li

desmaille

et

desront

met fer et pingon, Toute plaine sa lance l'abat mort de l'arçon. 8395 Molt en pessa son frère Garin de Monloon, très

Et va

Que

ferir le roi

le

cors

li

en Tescu a lion,

en .1. mont. Loeys saut en pies, trait le branc de color Et leva sor son cief son escu a lion; 8400 Cui il consieut a cop n'a de mort garison. Atant evous Aiols a coiinjte d'esperon Molt se fu bien armés dedens son pavellon, Et sist sor Marchegai qui li cort de randon, Et Jobers et Ylaires, tout .m. sont conpaignon 8405 Une deseveroient por tout l'or de cesft] mont; Ja secoront le roi, cui qu'en poist ne cui non. lui et le ceval abati

:

:

CCVI Aiols vit son signor Loeys en la presse, (/. ô5) Que félon Borgengon molt durement apressent. broche Marchegai,

Il

8410 Et

vait ferir

Desor Et

la

li

lasque

le

resne,

targe novele,

boucle a or

li

fraint et escartele,

li

desmaille

la

li

met

Toute plaine Puis

le

bronge del dos

El cors

840

se

Gerin en

Pespiel entre les sa lanche Pabati

saisi le destrier

Son signor

le

rendi,

par si

le

et dessere;

mameles, mort sor Terbe .ir.

:

dorée resne,

desrompi

la presse,

monta par son estrier senestre. A icele parole li aube lor esclaire Mirabeus la pucele est remesse en .1. tertre, Et

li

rois

i

:

8400 Qui

— 8404 jofrois — 8406 qui quen p. n. qui — 8416 desrompe


;

AIOL

2^.6

8420 Toute descauce en langes, nus pies estoit la bêle,

com en

Si

celé nuit

Celé garda aval, Vit

les

puins

si

que

les

noces sont

faites.

a veu les pertes, cors et les testes

et les pies et les

Des gentis chevaliers qui gisent mort sor 8425 Dameldé reclama

CCVII

«

Dame

«

Se

«

Qui jamais ne

je

le glorieu[s] celestre

l'erbe.

:

sainte Marie, digne vierge pucele

perc

mon

commence

signor, hui

!

tel

faura en ce siècle terestre.

Li jors fu biaus

et clers et

li

guère,

»

solaus luisans.

8430 L'enperere de France fu molt grains et dolans Il voit morir ses homes a deul et a torment. Il broche le destrier qui ne va mie lent, Et vait ferir Makaire en son escu devant;

:

Desor la boucle a or li peçoie et portent, 8435 Li aubers de son dos ne valut .1. bessant Diable le garirent, que il en car nel prent; Tant com anste li dure Tabati esraument.

:

Li glous resaut en pies

Loeys

s'i

tost et

areste, trait Tespee

isnelement

tranchant

:

:

8440 Ja li tranchast la teste, n'eust de mort garant, Quant li toli Girbers et Guis li Alemans ;

De

la presse le traient, se

li

fisent garant.

Por chou ne fu il mie de bataille taisant, Ains va par mi les rens abandoneement, 8445 Et tient nue l'espee dont li brans est trancans, Trenche pis et costés et testes d^auferans Cui il consieut a cop il n^ de mort garant. A sa vois qu'il ot haute vait sovent escriant « U es aies, Aiol, fel quiver[s] souduians ? 8450 « Cuides me tu tolir issi mes casemens? « Anqui le comperas, se Dieus le me consent

(b)

:

:

!

Li ficus Elie lot, celé part vint corant Si a feri

Makaire sor son escu devant,

S420 descaut en langle

— 8435

aubère

»


AIOL

Que lui et le ceval 8455 De sor lui s'aresta,

247

abat en

mi

si trait

tout

camp nu le branc

le

;

;

mien ensiant, Gui li Alemans

Ja s'en iust bien vengiés, par

le

Quant le rescoust Girbers et De la presse le traient, se li refont garant. La peusiés veir(e) la bataille si grant, 8460 Tant chevalier morir et abatre sanglant!

:

Borgengon ont grant forche, car poi otde Frans. L'enperere de Franche ot molt son ceur dolant; i

Vers

la chité

Molt

i

laist

de Lengres s'en va esperonant

de ses homes coreciés

8465 Aiol[s] li fieus Elie Et vont por asaillir

La

fissent

Car Jobert

grant et

est

et

:

dolans.

remés combatant, devant

et deriere et

damage

:

al chevalier vaillant,

Ylaire andeus ses iex voiant

Li ont abatu mors

très en milieu del camp, 8470 Et Geralme le preu et Antialme l'enfant, Des .irn. fieus Geralme andeus les plus vaillant.

Aiols

CCVIII

li

fieus Elie s'en est tornés atant.

Aiols s'en est tornés a coi(n)ted'esperon

Mirabiaus

la

ducoise

est

remese en

.r.

:

mont;

8475 Borgengon le saisirent entor et environ, Makaire le rendirent, le quivert, le félon; Et la franche ducoise s'escria a haut ton « Lairés m'en vous mener, ge[n]tiex fiex a baron ? » « Reprovier en ares a vo vie tous jors 8480 Quant Aiols l'entendi, molt en ot grant dolor, Et jure Dameldé le père creator Qu'il ne le lairoit mie por tout l'or de cest mont, C'al passage del gués ne lor reface un tor. Il broche Marchegai des tranchans espérons: 8485 Devant sor son escu fcri .r. Borgengon, :

!

Que

il li

peçoia desous

Et l'aubcrc de son dos 8461 franc

— 8474

Mirabel

la li

boucle amont

desmaille

8470 tout

et

desront;

(c)


AIOL

248 Par mi outre

le

Toute plaine

sa lanche l'abat

8490 Puis a

cors

8495

A

pingon,

mort de

l'arçon.

dont a or est li puin[s] Lonbart par mi son elme amont,

.1.

Qu'il en a abatu estort

Adont

fer et

traite l'espee

Si reriert

Et a

met

li

i

:

les pieres et les flours,

son caup, mort l'abat

sont venu .xl.

sablon.

el

Borgengon

:

plus de .xxx. lanches ferirent sor Aiol;

Son

poitral et sesçaingles et ses estriers ont rous

Del ceval l'abatirent, u

il

;

vausist u non.

Et Aiols saut en pies, trait le branc de color Cui il consieut a cop n'a de mort garison. 85oo Mais molt grant mesceance li avient a cel jor, Car s'espeeli brise et vole en .11. tronchons Borgengon le saisirent entor et environ. Atant evos Makaire le traitor félon, Et tient nue l'espee dont a or sont li pon 85o5 Ja li trenchast la teste, n'en eust raençon, Quant Guis et Alerans et Girbers l'ont rescous, Et la france ducoise s'escria a haut ton « Merchi, sire Makaire, por Dieu et por son non :

:

;

:

«

85 10

«

Comment

moroit ore tex hon com est Aiols ? Puis que pris nous avés, metés nos en prison

!

i

:

Bien avés aquitee de Borgonge l'onor. » Et respont li traitres « Par mon ciefchouaimon! «

:

Il les fait

Par deriere 85

1

5 Issi

CCIX

Borgengon [s]

délivrer .xl. les

dos lor

estroitement que

fait loier les

li

clers sans

poins

en

Puis a

Et

cendaus et les pailes ploies, vasalement qui estoit al mangier,

:

tout l'avoir et torser et cargier,

très et les

le

8499 Que

fait

(d)

cort.

Makaires prist Aiol et lui et sa mollier Par deriere les dos lor fait les puins loier Issi estroitement que li clers sans en ciet.

8520 Les

85o6 girbert

»

:


AIOL

Isnclcmcnt

A

la

249

desor

les torse

les fors

somier[s]

;

voie se metent sans plus de Fatargier.

Ne sai que vous deusse lor estoire anoncier 8525 D'ileuc dusqu'a Lossane ne se sont atargié; En

entrèrent a ceval et a pié.

la chité

Makaire[s]

Tous Aiol

les

li

traitres, cui

degrés en

fist

i

mener,

Makaires en apele

et

el palais plenier;

o lui sa mollier si

:

pleurent de pitié.

ses maistres carteriers,

font de sa cartre les a fait envoier

el

Puis

Dieusdoinst encombrier,

monte sus

85 3o Li uns regarde Tautre,

Ens

jurent

i

:

il

:

tant a deul et a pichié

Qu'Aiols ot de sa feme .11. petis iretiers; 8535 Puis soufrirent grant paine et morteusenconbriers, Ains qu'il portaisent armes ne fuisent chevalier. Or commenche canchon forment a enforchier, Faite de vreie estoire,

qui millor quiert.

fol[s] est

Mais d'une cose furent Borgengon engingié,

8540 Que

le

ceval Aiol ont ariere laissié.

Uns Lonbars

le saisi, sel

vaut aplanoier:

Li cevaus aperçoit que Aiols n'en che nient,

Le Lonbart

a tué a anbedeus ses pies.

Vers Lengre[s] s'en retorne durement

eslaissiés,

8545 La porte li ovri Asses li Beruiers, Et Marchegai i entre ains ne fu tex destriers Plus seut tous tans de guère que mavais chevaliers. !

:

CCX A

Lengres en Borgonge jut Elie en son estoit malades et forment afeblis

Qui molt

85 5o Encor(e) ne sot Il

a oi

Son «

le

«

mie de son

et le

fil

qui

bruit et le cri

che dist Gerars,

Makaires de Losane

8527 que

8554 gerart

«

(/.

i56)

;

senescal apcle Gerart de Valseri

»

;

est pris.

:

Gentiex hon, dites moiceste noise quil

— Sire, 8555

noise

il

lit

fist?

malvaise noise a chi.

est fors

de prison mis


230

AIOL «

Par

«

Si ont gehui le roi en ces cans desconfit

«

Aiol ton

Quant 8 5 60

le

consel as gardes qui

fil

le trésor

ont

pris; :

en mai(e)nent, en bataille Pont

pris. »

l'entendi Elies, a poi n'esrage vis.

.inr. fois se

pasma

li

frans

hon por son

fil.

A Lengres jut Elies dolans et irascus. Molt demaine grant deul de son fil c'a perdu(s) « Gentieus hon de boin aire, » dist li dus, « si mar « Makaire de Losane,tes cors soit confondus! [fus! 8565 « Marchegai, boins chevals, por vos sui irascus, « Car se je vos reusse, tous refuisse seurs.

CCXI

:

— Sire,

»

che dist Gerars,

« il est

cha revenus,

«

Li boins destriers de garde, ainques miedre ne fu

«

Ja a mangiet d'avaine

.1.

grant sestier u plus.

85yo Quant l'entendi Elies, onques si liés ne Dameldé en aoure le père de la sus

»

fu.

:

«

Sire père de gloire, vos en ren ge salus

Le matin

« «

85y5

« « «

lèverai,

!

quant en apareus,

Et referai la guère al fer et a l'escu. Par icel saint apostle por cui Dex fait vertu, Teus se peut ore faire baus et lié[s] et seur[s] Qui en sera encore par la goule pendus. »

CCXII

Molt demaine grant doel li dus et sa mollier, Et regretent Aiol cortoisement et bien 858o « Ai! tant mar i fustes, nobile[s] chevaliers! « Makaire de Losane, tes cors soit vergongiés, :

« «

Qui départi nous as del millor Qui onques fust en France en Dame, » che dist li dus, «

iretier

terre

ne sous

siel.

ce grant deul car [laisiés

8585

:

«

Onques de grant deul faire ne vi rien gaignier. Quant je rai Marchegai, n'en donroi[e] .1. denier; (*)

«

Le matin,

«

8557 desconfis

se

— 85y5

Dieu qui

plaist, lèverai tou[s]premier[s].


AIOL

reprendrai

a Si «

SSqo

«

guère

la

25

al fer et a l'achier

1

:

Teus se peut ore faire baus et joians et liés Qui en sera encore corechous et iriés! »

Un

CCXIII

semedi matin s'est Elies levés; Ses maistres cambrelens en a araisonés « Aporteme mes armes, mes cauces, mes solers :

«

Lèverai moi del

Mal

trop

lit,

ai

i

or estet

:

;

malage qui tant vieut sejorner Et cil ont respondu « Si com vous commandés. Ses dras li aporterent sans plus de demorer, Chemise et braie[s] blanche[s] li ont fait endoser Un peliçon hermin li ont el dos jeté 8600 Et desore .1. bliau[t] a tin or pointure. Puis li ont un mantel d'escarlateafublé.

8595

«

soit or(e) del

»

!

»

:

;

che dist Elies,

envers moi entendes

«

Signor,

«

Par le vostre merchi a mangier m'aportés.

«

Ja ne

86o5 Et

A

cil

le

»

sis

«

jou a table .xrrn. ans a passés.

respondent

:

«

plus haute table ont Elie

»

vo volenté.

Sire, tout a

mené

:

»

:

Tout premier li aportent .ir. simbres buletés, Et une grant espaule d'un parcreu sangler, Et menus oiselons

8610 Et vin

roistis et enpevrés,

assés encontre et

pument

Elies en

manga

Mal

de nui morsel que

soit

li

cortois et

li il

et claré.

ber

:

en a doné!

Ains manga durement par vive poesté, S'a beu .1. sestier de vin et de claré. 861

5

Cil jovene chevalier s'en prisent a gaber,

Et

dist

uns a Pautre

:

«

Por Dieu, or csgardés! a son disner

hon mangié

Tant a or

«

.un. autre chevalier en eusent assés! »

Quant 8620

li

«

Elies Tentent, le sensquide derver

«

Signor,

«

Se

>.<

«

je

cis vies

»

che dist

mangu(e)

Prcnés ore

Qui de

cest

tel

li

dus,

«

molt grant

:

tort

en avés.

mien, que vos a il cousté? .ira. com chi ramentevés le

mien conroi

fuissent or conraé(s);

(c)


252

AIOL tout .un. fervestir ne armer,

« Si les faites

8625

«

Et jou

«

Se ançois qu'il

«

Ne

«

Ja

avoec, s'esgarder

vos renc tous

les

trestout

Ariere s'en revint

el palais

Li fors rois Loeys

est

Biaus serouges,

«

«

dist

»

princhipel.

:

par sainte carité,

«

il,

che dist Elies,

Sire, »

me

vueil desevrer.

envers

«

moi entendes.

«

Je vous pri et requier por sainte carité

«

Que vous une

«

Si

«

Savoir se mes poroie mes garnimens porter

«

Ne

ferai

i

.1.

quintaine

caup por

faites drechier es prés,

mon

cors esprover,

en ruiste bataille chevalier encontrer.

comvous commandés.

Sire, » che distli rois, « si

Elies s'adouba,

li

gentiex

et li

ber

»

:

II a vestu [l'jauberc, s'a un elme fremé, Et a çainte l'espee al puin d'or noelé, Et monte en Marchegai c'on li ot enselé. Puis issent de la vile a molt rice barné.

Elies point et broche et trespasse

865o Et

fiert

Que Et

en

la

quintaine

rés a rés la tere

si fist le

Dient

8655

»

!

contre lui levés,

Jamais de vostre amor ne

— 8645

« Onques mieudre de lui n'ot esperon fremé. » Quant li dus ot mangié(s), sor ses pies est levés,

— 8640

mon

« Il se dist vérité;

:

S'i est aies Elie baisier et acoler

8635

volés.

recreans et matés,

.1111.

quil connoissent

cil

me

ne solaus esconsés

soit vespres

mar mangerai mais en

Dient

863o

irai

cil

«

Qui peust en rois

sai

Loeys

:

home en

Grant cop

«

bataille contre tel

corut acoler

le

«

Biaus serouges,

Jamais de vostre amor ne

» fait

8627 tout

il,

i

a doné

!

la crestienté

«

8626 escouses

fossé,

Testache froer,

qui l'esgardent

Encore ne li

fist

.r.

cop desmesuré,

quintaine par devant lui verser.

«

Et

.1.

«

cop durer!

por sainte

me

»

:

carité,

quier desevrer;

(d)


253

AIOL

8660

mon

«

Or manderai mes homes par

«

Se secorons Aiol que ne puis oublier. Sire, » che dist Elies, « Dex vos en sache gré

trestout

resné

CCXIV

L'enpefrejres

De par

fist faire ses

cartes et ses briés

:

»

!

:

mande ses chevaliers communges a ceval et a pié.

toute[s] ses teres

Et toutes les 8665 Tout i vienent esrant apresté d'ostoier Ne sai que vous deuse lor estoire anonchier. :

Les os s'aharneskierent sans plus de l'atargier

De Lengres 8669

Elie[s] les conduis[t], le

CCXV

:

s'en issirent tout seré et ren(s)gié;

gonfanon

lachié.

cel[e] oure que li os fu esparse, maison ne vile que n'ait arse. Es puis de Marajus encontrent les angardes Makaires laisa .v c homes a armes;

Signor, des puis

Ne

trovent

il

:

i

.

Et François s'adoubèrent as adurés corages.

8675 Or pensent de bien

faire, qu'il

troveront bataille.

CCXVI

Borgengon seurent bien les destrois de la tere; Tant com porent cel jor contre François cembelent. Elies doute molt que de sa gent ne perde :

Il

broche Marchegai, se

8680 Et va

Ne

ferir

Gautier,

lasque

le resne,

conte de Valterne.

haubers ne vaut une cenele

escu[s] ne

Par mi outre

le

li

le cors

li

:

mist Tanste novele,

Tant com anste li dure, l'abat mort de la sele. Molt en pessa son frère, Guimart de le Tormele. 8685

II

broche

le destrier, se li

lasque

le resne,

Et vait ferir le duc sor la targe novele, Desor la boucle a or li fraint et esquartele. Molt fu fors li aubers que maille n'en dessere

8689 Tant par

CCXV II

fu fors

Tant par

8681 hauberc

n. v.

.1.

li

fu fors

c.

:

vieus ne ploie ne ne verse. li

vieus ne verse ne ne pl(o)ie,


254

AI0L

Ains referi Guimart en l'escu a délivre. Desor la boucle d or a le targe perchie, Et la bronge del dos desroute et desartie. Toute plaine sa lanche l'abat mort a délivre, (/. i5y) 8695 Et Borgengon s'en tornent, s'ont le place guerpie, Enfressi c'a Lossane ne cessent ne ne finent A pié et a ceval en entrent en la vile; Makaires fust dedens, li quivers, li traîtres. 1

:

CCXVIII

Makaire[s]

m

dedens,

li

traîtres cuivers;

8700 Molt demaine grant doel de sa gent que il pert. Evous .11. messagiers qui poingent a es(e)lais Il escrient Makaire quant il li vienent près « Par foi, sire Makaire, trop malement vos vait! « Les pui(n)s de Marajus vous ont François desfait. 8jo5 « Tout chou a fait Elles, un [s] traitres malvais. :

:

« «

«

Malades a geu, par traison l'a fait. Les gens de ceste terre nous tien[ent] a malvais. Fai ardoir en .1. feu Aiol, le mal quivert. »

Quant Tentendi Makaires, 8710

II

Venus

[est]

Et vaut

Quant 8715

a poi le sens ne pert

a traite l'espee dont tranche[nt]

:

coutel.

a la cartre poignant tout a eslais,

ferir

il li

li

Aiol quant

retoli

il li

Alerans

et

chou

vint de près,

Girbers

:

«

Ostés, sire Makaire,

«

Cil qui ochist prison doit morir desconfès,

«

«

Puis nel doivent servir chevalier ne dansel. Et il i a la fors no(u)s amis de plus près

«

S'or ochiés Aiol, ja nés rêverons mes.

n'i ert ja soufert!

:

— Signor,» chedist Makaires, «chia mavaisrevel(s): 8720

«

Si parent

GCXIX «

«

Et «

Signor

Or vos cil li

La

maint

castel.

» dist li traitres, « laisier l'estu[e]t

atant ;

m'ont gasté maint bore ,

proi de

ma

et

guerre très ce jor en avant.

respondirent

:

«

Tout

a vostre

jus a celé porte a la bare plus grant

8C93 desronte

— 8719 dist

aiol

»

commant. :


255

AIOL

8725

«

Lor ferons de matin

Et respont

CCXX Un Et

li

traitres

li

semedi matin rois

Loeys

.1.

«

:

cenbel avenant.

»

commanc.

Je l'ostroi et

»

est Elies levés,

barnés.

et ses rices

corent par la terre, s'essillent le resné,

Il

8730 N'i remaint bourc ne

Ne

vile

que tout ne

soit gasté

revien[en]t a Post devant midi passé

(b)

:

;

Et Borgengon s'en issent, liquiver desfaé, Et François les reçoivent qui bien furent armé.

La

peussiés veir fier estor encontrer,

8735 Tant gentil chevalier abatu Elies point et broche,

Et

un

fiert

Que

l'escu

que

chevalier

de son col

et

navré.

trespasse

si

il

Puis escrie

le

Et Borgengon fremerent

Il

8745 Et

i

Ains

qu'il

se rentrent

en

les portes, s'est

ferés

!

»

boine chité.

la

atant demoré, ;

sissent par forche .v. ans trestout passé i

forfesissent

.1.

denier monaé.

Makaire[s] fu laiens corechiés et maris. a traite l'espee,

II

Tost

et

li

Quant

li

toli

sa gent voit ocis.

quiver[s] de put lin,

isnelement a

Ferir en vaut Aiol

8755

:

:

mort acraventé. Monjoie! franc chevalier,

Molt demaine grant doel, quant

8750

et faussé

a le fer passé

os se logierent entor la fremeté

les

Puis

CCXXI

li

la terre l'a «

:

ceur

fossé,

a fraint et troué

li

Et Tauberc de son dos desrompu

8740 Par mi outre Devant lui a

.1.

a encontre

le

Girbers

la cartre s'en vint,

chevalier gentil, et

Alerans

Makaire, chou

et

Guis

:

«

Tornés,

«

«

Car li rois a la fors de nos millors amis, Et oncles et parens et neveus et cousins:

«

S'or ochiés Aiol, ja nés rêverons vis. »

Aiols ot

A

la

sire

parolle de la cartre

n'ert ja consenti

u

il

gist,

sa vois qu'il ot aute a escrier s'est pris

:

:


256

8760

AIOL « a « «

traîtres, or serés mal baillis Por moi vos a mes pères et mes oncles assis; Ja ne s'en partiront tant que nus en soit vis, Ains aront pris Losane et vostre cors honi(s).

Fieus a putain,

Quant 8765 Se ne

:

l'entendi Makaires, a poi n'esrage vis

por

fust

ses

homes, volentiers

»

:

le ferist.

CCXXII Loeys et Elies durement se porpensent Comment puisent Aiol geter fors de Losane. Il

«

8770

message qui fu nés de Bretaigne Makaire la dedens en Losane,

.r.

:

tost a

mon

et sa feme me renge son vivant Lossane,

«

Di

«

Je

«

Mais que il de la terre ne fâche mes calenge Et s'il chou ne veut faire et jou les i puis prendre, Voiant trestous ses homes, en haut le ferai pendre.

« «

8775

prengent

Va nous

(c)

li li

que

neveu

lairai tenir tout

:

;

— Sire,

»

che dist

mes,

li

grant paine

«

me com[mence.

point de Dieu entente

«

Makaires

«

Se vers moi se corouche, bien

est quivers, n'a

«

Certes, je nel lairoie por a perdre les

«

Je n'i voise parler

comment que

li

;

me fera pendre.

tost

menbres

plait prenge. »

8780 Li mes monte el destrier, prentl'escuet le lance: Puis s'en ist fors del tref et des plus hautes tentes.

CCXXIII

Un

Makaires

Guinehot 8785

II

se

porpense qu'il envoit a Elie

mesagier apele, cui

li

cors

ot a non, nés fu de Lonbardie.

ot grose le

panche

et

molt corbe Teskine,

Et bevoit cascun(si jor tant qu'il N'encontre gentil home,

8790

«

Amis,

»

«

Va me

tost la

«

«

Di Et

li

i

s'il

che dist Makaires, de fors

al roi

estoit tous ivres;

peut, que ne l'ochie « li

cors

Dieu

te

:

bénie

!

de saint Denise:

que il me laist Borgonge toute quite, chou ne veut faire, ne li celer tu mie,

c'il

8766 porpoupensent 8771 8783 qui le 8772 fâche

;

Deu maudie!

et

8773 sont 8788 le c.

intervertis, cf.

8802-4


257

AIOL «

Demain pendrai Aiol par son

«

Et Mirabeus

ert arse

Sire, » dist

II

vint a son ostel,

8795

en

Guinehos, si

.r.

« je li

el destrier, s'a se

Et

de

CCXXIV

la vile

Li mesagiers

Bien

voie aquellie,

par mi

le roi

cortoisement

et

sarai bien dire. »

a ses armes prises,

Et monta ist fors

l'aube esclairie,

grant feu d'espine.

li

la

porte antie.

vient al cors de Makaire,

conta son message

mande Loeys li fiex Carie ? Que vous a tort tenés ses casteus et ses marces. Si vous mande mesires que vos en iretage (d) Savés que chi vous

8800

Ceste vile ares quite, n'arés plus de

Son neveu 88o5

Aies a

«

li

rendes

et sa

lui parler la jus

mollier

manage

a cel[e b]are,

vo voloir, car vos n'i ares garde. Quant Makaires l'entent, a poi d'ire n'esrage Ami, vo doi signor me requirent outrage. Bien

dites

Or me i

10

«

Se

jel

dites le roi, voiant tout

puis encontrer en

Trencherai lui

la teste

:

le sage.

» :

son barnage,

camp ne en

a m'espee qui

bataille, taille,

Puis porterai corone a Paris u a Chartres. Demain pendrai Aiol u a fau u a kaine,

881

Et Mirabiaus sa feme sera en .1. feu arse. » Hervieus s'en est tornés, n'a soig de dire outrage;

5

Bien a son mes furni,

si se met el repaire. Et Guinehos s'en vient droit al tente de paile.

CCXXV

Tant par fu fel li mes que ne daigna desendre, Ains s'apoie as arçons, si desploie s'ensenge. 8820 Fièrement en apele le rice roi de Franche :

8794 le

ms.

«

Ne

«

Je sui preus et vasaus por

«

Ne

serai

te salu pas, rois, car

fuirai

— 8814

por

880 5 Les

.1111.

on nel

homes,

mon

me commande. cors a desfendre

:

s'en bataille m'atendent.

lettres entre crochets ont été grattées

mirabel

17

dans


258

8825

AIOL

mande

moi Makaire de Losane?

«

Ses que

«

C'a molt grant tort portés la corone de Franche

«

Onques

«

Molt par sont François

«

Se ne vuidiés Bourgonge, vo neveu fera pendre

par

:

n'apartenistes al fort roi Charlemaine; fel

quant

vos con-

le

il

sentent.

Et par desous

«

les

883o Quant Tenpereres

Se ne fust por Aiol,

CCXXVI

8835

Amis,

«

»

torques fera ardoir se feme.

l'ot,

ja

n'en portast

dist l'enperere, «

les

ne

menbres.

com

sai

«

A le gent de ta tere est coustume a toujors

«

Qu'il sont

«

Mes

fol et

»

a poi qu'il ne forsene.

musart, estout

et

tu es

[prous.

vanteour.

«

une molt grant paour Vers François s'aatirent li Lonbar a .1. jor, Car lor fissent mangier qui ne fu gaires prous; Dolans en fu mes pères quant en sot le clamor,

«

Et vint a Saint

«

Une

«

Lonbars

le fist baisier, as

«

Puis lor

fist

«

«

pères lor

rlst ja

:

i58)

[if.

8840

Domin

porte de piere

par sa ruiste fieror

fist taillier

mangier

a

.1.

«

«

« «

« « «

A

;

lour. » font.

la foi, enperere, pecié dites et

mal

Des gens de Lonbardie que a tel tort blâmas Il sont boin chevalier quant vient as cos donar. Martinobles mes pères ne fu mie buinars :

:

« S'il

88 5o

«

:

ras et grans cas surceor[s]

Encore en ont li oir reprovier et li 8844 Quant li Lonbars Toi, a poi d'ire ne

«

:

grans et as menor[s]

«

CCXXVI I

jor

;

vit franc chevalier

qui a saint Piere alast

Et il ot bêle dame que mes pères amast, Aine ne veistes home qui plus tost les corbast Encore en a en France .c. chevalier[s] bastars. Poi dire mon père, si sai qu'est veritas, Que vous estes mes frères venés, si me baissas

8834 estous

:

:

— 8846

qui

!

»


20 9

AIOL

8855 Quant Tentent Tenpereres, si le « Dites moi qu'est Guillames,

torna a gas et

:

Bernars

et

Ri-

[chars?

CCXXVIII

Molt fu

Il est

«

mangiet compeus de soris et de rates, Et tant de le composte, de présure et de râpes, Jument me sambles plain(s) uasne [u porc] u vache. Auques le tieng a fol qui de toi fist message; Car le gent de ta tereest tous tans esmaiable, Et portent grans espees, si ont granspessans makes, Et jetent trestout jus, quant viennent en bataille Par les chevex se prendent, si tirent et si sachent

«

Autressi

«

« «

« « « « «

t'en

Tant

de chi, Lonbart,

:

com

enfant se ti(n)rent et abatent.

A la foi, enperere, grant pecat avés dit Des gens de Lonbardie qu'a tel tort honte dis Il sont preu et ardi, quant vient as cor ferir. Car pleust ore a Dieu qui onques ne menti Que vostre cors meismes en fust ore aatis, U li villars Elies u li quens Baudewins,

C'a moi se conbatroient al branc d'achier Anqui feroie Tun par la goule geir,

«

Que

«

Dehè

«

Conques

n'avés droit en France, ne aient tout

cil

eustes

Et quant Tentent

Franche

li

Elies doute molt Il est «

le

le

a

nul jor a

8856 Lacune.

Jumens

:

«

Par

:

le ferist.

Lonbart pur son

Lonbars

— 8863

:

baillir! »

li

fil

dist

;

:

Amis, bêle jovente, ne vos caut d'aatir Auques vous set preudome qui al roi vos li

forbi

(b)

dev(en)és tenir.

rois, a poi n'esrage vis

passés avant, cortoisement

Et respont

:

qui vos voillent soufrir

Se ne fust por Aiol volentiers

«

fâche!

as

«

«

8885

mal te

cors Dei

li

;

CCXXIX

8880

:

«

«

8875

Lonbart, bêlement Fen aresne

Va

«

8869

est al

«

«

8865

Tenperere quant ilôt le contraire;

liés

passés avant, de nient ne se targe,

Venus 8860

»

foi,

:

tramist. »

voir avés dit!

8887 lonbart

»


2Ô0

AIOL

Atant s'en

com

Issi

devoit fors des tentes

8890 Le messagier Hervieus

le

Ançois qu'il

CCXXX

onques congié

est tornés,

il

Andoi

li

le roi

a encontre, Hervil.

comme

salua

n'i quist.

issir,

preus

et

gentis

se départent n'erent pas

:

boin ami.

messagier se sont entrecontré.

Herviels fu molt cortois,

Ta bien salué;

si

8895 Li Lonbars Tentent bien, si n'en a De pute félonie a un faus ris jeté

mot soné;

:

Puis dist a l'autre mot par molt ruiste

8900

«

Qui

«

Sont ore no cemin

«

No

isi

la

fierté

:

en aies?

abandoné?

dui signor se heent de grant guerre mortel

me

«

Molt Et si

«

Quant ne prenc

«

Et trestoutes

«

qui par

estes vos, vasal,

tienent

ai le

honor

et

:

grant nobilité,

ceur plain de molt rice bonté,

les

ceval que vos la en menés armes ausi que vous portés. »

le

8905 Qaand l'entendi Herviels, .1. ris en a jeté Et dist a l'autre mot « Vasal, vos me gabés « Par icel saint apostle c'on quiert en Noiron pré, « Se vos m'aviés le mien ne tolu ne enblé « Dont vous peussiés prendre .1. denier moneé, (c ) 8910 « Jamais ne remanroie en la crestianté, « Jusques en paienie ne vauroie arester, !

:

« Si

vauroie

Mahom

servir et honorer.

com

« S'ensi le volés faire

890

Or

devisé avés,

donques cascuns son mesage conter « Puis rêverons ichi fervestu et armé, « Si avrés la bataille, se vous faire Posés. » Etrespont Guinehos « Vos le m'afierés.[« Tenés!» «

voist

:

:

— Volentiers,

»

dist

main

Herviels; sa

CCXXX

li

tent:

I Andoi li messagier s'en tornent et départent. 8920 Et Guinehos revient a Losane a Makaire Mal ait quant il .1. point desist de son mesage! ;

Il

l'en a apelé,

fièrement l'en aresne

:


AIOL

8925

«

Entendes cha a moi,

«

La

«

Fièrement Taparlai

«

Ma

«

La

» dist il, « sire

fors encontrai jou

foi

li

ai plevie,

26l

et

Makaire.

breton en l'islage

.1.

:

par grant vaselage;

por vous donee en gage

:

defors en doitestre orendroit la bataille.

Et Makaires respont « Si Voire, » dist Guinehos, :

»

est drois c'on le fâche. «

mais molt crien

da-

le

[maje,

8930

«

«

Car il est chevaliers couragous par ses armes. Mais faites adouber .c. homes en la plache,

«

Ses faites enbuissier par dedens le moraille

«

Celui

i

pores prendre

Et respont

8935

«

li

Comment

Et Herviels

traitres

:

«

et

:

avoec lui maint autre.

queli plait prenge,

si ert

lacose

faite. »

venus tout droit al tref de paile U que il voit le roi fièrement Ten aresne; Bien et cortoisement li conte son message. « Sire, »

8940

« «

che dist Herviels,

En

«

icele grant plache Saint Germain el praiage: La portera corone voiant tout son barnage. (d) Demain pendra Aiol a une [hjart de kaine,

«

Et Mirabeus

«

Si

«

Forment me laidenga,

«

Bataille ai pris la jus a lui

com

— Amis,

sa

feme sera en

.1.

» dist

toli[r]

me vaut mon

en

«

Borgengon sont

«

Tost feroient

:

gage.

cel praiage. [faite. »

l'enperere, « bienvoil qu'ele soit li

dus Beves sans barbe

Sire drois enpereres, ne pensés

guinehot

feu arse.

jou repairai, s'encontrai son mesage

Premerains a parlé «

8g-.>()

or entendes grant rage

Que Makaires vous mande et le très grant outrage: Il vous mande par moi, s'il vos trêve en bataille,

« «

8955

«

:

«

«

8950

est

Copera vous le cief, n'i lairés autre gage, Et Elie le duc a l'aduré corage; Puis s'en ira en Franche a Paris soz Monmartrc

«

8945

»

Cortois estes et sages.

félon et

saillie a

8944 sor

tel

:

folage!

Lonbart plain de rage,

nos tentes de paile

:


,

2Ô2

8960

AIOL «

Je ferai adouber

«

Ses ferai enbuissier dedens ces très de paile

«

Si garderont en bien et

«

Que

cil

en

rois

li

:

«

drois c'on

si est

le

est tornés

Fors s'en

des très et des tentes de paile

CCXXXII Il

Andui

li

»

fâche.»

bien garnis de ses armes;

Herviels s'en

8965 Guin[e]hot encontra

saus en

et

Cortois estes et sage, [ailge.

Ceste parolle est boine,

issi

:

foi le bataille,

qui pora veintre, que sains

Et respondi «

chevalier[s] a armes,

.c.

lés le

mur

:

de pinable.

mesagier sont venu apoignant

;

dessendent a terre des boins cevals corans,

Richement les çainglerent, si remontent esrant. Mais Guinehos fu fel et plains de maltalent 8970 U que il voit Hervieu, sel vait contraliant « Aine mais ne vi Berton, a Dameldé m'en vanc, « Qui a boin chevalier s'alast aatissant; « Car Breton sont por voir assés malvase gent :

:

:

«

Par plaine Lonbardie nos vont molt encauchant Tout ont Puilleet la tere dusqu'en Jérusalem Autressi comme beste[s] les alomes cachant,

«

Ses faisome jesir a

«

Il

«

8975

«

pleue

le

nos bekent nos vinges,

et al

si

vent

:

nos fuient nos cans.

liés s'il nen a pain de brent Et plain un pot de lait u fait son sopement. » Et respondi Hervieus « Lechieres, tu i mens « Car Breton sont preudome et plain de hardement:

«

8980

;

Ja Breton nen ert

«

:

!

[if.

« «

8985

«

En

Fangarde del Mont tornoient bien

al

i5q)

Franc

La mostrent il as armes lor vaselage grant Anqui le comperas, se Dieu[s] le me consent!

:

;

»

Anbedoi s'entregardent, si poignent fièrement. Li Lonbars ne sot mie des armes fermement Il failli a Hervieu asés vileinement, Mais Hervieu[s] le feri molt acesmeement, :

8960 sauf

8969 guinehot

— 8980

U

pi.

8987 lonhart, fermes


2Ô3

AIOL

8990 Mervelleus cop Desor

done sor Pesai a argent;

li

boucle d'or

la

li

desmaille

et

desment,

Et l'aubers de son dos ne li valut niant, Par mi le flanc senestre et fer et fust li rent Tant com anste li dure l'a abattu sanglent [ment! 8995 « Outre, quivers lechieres, Dieus te doist mari« Tant aras hui parlé envers moi laidement. » :

:

CCXXXIII

Molt par

Mervelleus cop

Desor

bien li mes le fil Charlon done sor son escu amont

le feri li

boucle d'or

la

:

;

li

peçoie et confont,

9000 Et l'auberc de son dos li desmaille et desront, Dejouste le costé li met le confanon. Il n'en a mie mort de l'encrieme félon, Mais il l'a abatu de Pauferant gascon. Et Hervieus li escrie, qui ceur ot de baron [dont! 9005 « Glous! reprent ton destrier, li cor[s] Dei mal te « Remonter te lairai cui qu'en poist ne cui non, » « Que ja bons abatus n'ara de moi tençon Li Lonbars Pentent bien, ne dist ne o ne non, Ains se fait mort a terre, si atent le secour[s], :

!

9010 Et

ot

oel overt, Pautre tient en bellonc.

.1.

«

Hé!

glous!

«

Com

nos a hui mené par grant sudexion! li a fîchié en son destre grenon,

Son

»

che dist Hervieus,

« li

cors

dont

Dé mal »

doit

Contreval l'en trahie a guise de bricon 901

[te

:

Pa bien deservi, s'en a son gueredon; Sel rendi Loeys, le fil al roi Charlon;

5 II

Et

il

Pen

Et puis

Que

il

i

fist

mener en

jut

il

la cartre a Soison[s]

tant, issi

com nous

(b)

;

cantons,

en ot son pois d'argent a raençon.

9020 Et Lonbart s'en issirent et félon Borgengon, Et François les receullent, qui bien garni s'en La peussiés veir commenchier grant estor

sont.

Et morir etabatre tant chevalier baron.

8992 aubère 8990 dona 9008 lonbart 9014

qui

— 8997 le

nies

marine

9006 qui quen p. 9019 aj 9016 li fiex

n. et


.

264

AIOL

CCXXXIV

Molt fu grant li bataille et liestor[s] manois. 902 5 Makaires point et broche, si feri Godefroi, Senescal Loeys, qui gardoit Vermendois Mervelleus cop li done sor son escu a droit :

Qu'il

fent et peçoie et de l'auberc les plois;

li

Par mi

gros del ceur

le

9o3o Toute plaine Il

escrie s'ensenge

CCXXXV

li

lanche

sa lanche l'abat

Franc chevalier,

«

:

le fer frois,

mort demanois ferois

;

»

!

Atant evous Hervil qui conquist Guinehot,

Et vait

Que

Morin de Plaisence

ferir

l'escu

peçoie

li

le fort,

et l'auberc li desclot

go35 Et son espiel li passe par mi outre le cors; Toute plaine sa lanche l'abat del destrier mort. Atant evos Makaire qui molt grant deul en ot, Et escrie s'ensenge a haute vois molt tost; Mervelleus cos se donent sor les escus a or

9040 Qu'il

ont peçoiés

les

Del cair

Et quant Il

fendus

et

et desclos.

cascuns

est [il] nie[n]t, tant se tint le voit Elies,

fort.

mervelleus deul en ot

:

a traite l'espee isnelement et tost,

Et vait

9045 Que

La De

Makaire sor son escu a

ferir

les flors et les pieres

coife de l'auberc la fâche

li

tranche

Makaires torne en

CCXXXVI

ne

li

valut

la car

fuie,

or,

contreval en estort .1.

:

roc,

jusques a

l'os

:

navrés quide estre mors.

Makaires torne en

navrés fu en

fuie,

la face.

9050 Et Borgengon s'en entrent es portes qui sont larges. Entor et environ fichent lor très de paile Puis i dura li sièges .v. ans plenier[s]et large[s]; (c) Aine li rois Loeys ne pot le mur abatre .

:

Ne prendre la chité, ne retenir Makaire. 9o55 Aiols li fieus Elie fu el font de la cartre Molt demaine grant doel a Noël et a Paskes :

«

!

qo5o Lacune.

las

!

che dist Aiol[s],

»

go5

1

tref

«

com

:

[tage

î

chi a grant hon-


265

AIOL

Bclc seur, douche amie,

«

mar

fil

mes grans

bar-

rages, cors et ma proeche et mes grans vaselages Mais par icel apostle que on requiert en l'arce(s), Plus m'en poise or por vous que por le mien

Mes

«

9060

« «

!

[contraire. »

CCXXXVII

Aiols fil en la cartre corechous et irés, Et Mirabeus sa feme prist Deu a reclamer; Car ele estoit enchainte, plains avoit les costes 9065 « Dame, » che dist Aiols, « ne vos caut desmenter: « Ains por grant doel a faire ne vi p[r]eu conquester. :

9070

«

La

«

Et Loeys mes oncles

«

Ja ne s'en tornera, saciés de vérité,

Tant

«

mes

defors est

—E

!

li

et ses rices

conquis Makaire

qu'il ara

Dieus

pères, Elies

che dist

»

la

dame,

barbés,

barnés

:

et ses chités. «

tant m'ara de-

[moré(s)

CCXXXVIII

Or

fu

Et Mirabeus

li

sa

bers Aiol[s] ens

feme

la

el

!

»

font de la cartre

cortoise et le sage

:

Ileuc le prent ses ventres, destroite est et malade;

9075 .m. jors

i

travella ens el font de la cartre

Onques nen

ot aie de nule

Ne mais que

de Jesu

le

:

feme aidable,

père esperitable,

Et son signor Aiol le fil Elie al sage; Aine n'i ot alumé cierge ne candélabre. 9080 Dex li dona .11. fiex ens el font de la cartre, Ne veistes tant biaus nés de feme carnable.

CCXXXIX Ains

Trois jors vait Mirabeus travellant de son alumé candélabre ne lampe, [ventre.

n'i ot

Onques n'i ot aie ne d'orne ne de feme 9085 Fors que de Dameldé qui tout a en poisanche Et son signor Aiol qui grant doel a el ventre. Deus li dona .11. fieus ens el font de la canbre 9062

et

maris

9078

li

— 9087 cartre

:


2Ô6

AIOL

Ne 9090

II

A «

ne de feme.

veistes plus hiaus né[s] d'orne

Quant

enfant sont nei, Makaires

li

(d)

tenpre

le sot

haute vois

U

s'escrie

li

mal engre

quiver[s] de

Aiols, quivers, qui

es,

me

tols

:

Franche gente?

Ja Dameldé ne place que preu i ait tes enfes Quant l'entendi Aiol[s], a poi qu'il ne forsene:

«

!

Makaires, por Dieu

«

Merchi,

«

Laisiés

«

Sor sains vos ju[re]rai entre moi

9095

:

a traite l'espee, el font de la cartre entre,

sire

mes enfans

et

por

»

ses angles!

vivre, ja n'i ares grevance et

ma

:

feme

Tous jors vous servirai a escu et a lanche. » Quant Tentent li traitres, si tient tout a losenge, 9100 Et jure Dameldé et sa fiere poissanche Jamais ne mangera si lor taura les membres. «

CCXL « «

9105

«

«

«

Sire franc chevalier, » dist Aiol[s] a Makaire,

Por amor Dieu [del ciel], le père esperitable, Laisiés moi mes enfans, ja n'i ares damage. Quite vous claim ma terre et tout mon iretage Sor sains vos ju[re]rai et ma feme la sage

:

Tous jors vos servirai a ceval et a armes. » Quant Tentent li traitre, n'en fait el, qu'il s'enrage: «

Il

prent

91 10 Aiols

li

.r.

des enfans, del brac destre

fiex Elie

Sor son genoil

le

li

sace.

repont coiement Tautre

met en son

:

bliaut de paile,

li cors Dieu mal fâche, emporte Tentant que mie n'en i laisse. Si com il dut monter sur les degrés de marbre,

Et Makaires s'en torne, cui

Si

91

1

5 S'oi

Tautre plourer ens

el font

de

la cartre:

Grant mervelles en ot, a poi que il n'esrage Dist qu'il n'i remanra, ains avra avoec Tautre. Son senescal apele Ginart le fil Ylaire « Cuiver, nen os cestui ? encore i a un autre. 9120 « Damelde[x] me confonge se ja en ferai garde, ;

:

«

Ne

se jamais

Quant 91 11 bliaus

mengue

tant

com

je

vif le sache!

l'entendi Aiol[s], a poi d'ire n'esrage. 91 12 qui

»


AIOL

CCXLI «

9125

« « <i

« «

9i3o

«

« «

« Mcrchi,sire Makaire, » chou dist Aiol[s"] li bcr; Por amor Dameldé qui tout a a sauver, (/. 160; Quant vos a m'amisté ne volés atorner, Prendés moi et ma feme et mes riex qui sont né, Si nous metés tous .un. ens el font d'un ibssé, Tout contreval le Rosne nos en laisiés aler;

Et jou vous jurerai volentiers et de gré Jamais ne remanrai en la crestienté :

Dusques en paienie ne vaurai arester La remanrai tous jors por mes enfants garder. ;

Quant

Toi

li

:

«

apostle c'on quiert en

«

Par

«

Jamais ne mengerai

icel saint

Quant

commenche a gaber; Va moi l'autre aporter

l'entendi Aiols,

commenche

si

Quant Aiol[s]

n'i

il li

:

Noiron

desmenbrés.

ses arai

pré,

»

a plorer.

mie sénés

Cil s'avale en la cartre; ne fu

9140

porta armes por sa vie saver.

contremont levés

ficus Elie s'est

com

:

penser?

«

Fiex a putain,

«

[pré, sai que jou morai, n'en porai escaper Mais par cel saint apostle qu'on quiert en Noiron Comment que li plait prcnge, vos l'esteut com-

« «

»

dist

il, «

i'osastes

Bien

:

[perer

9 iq5 Puis s'abaisse a

la terre, s'a

.1.

lever.

:

Que

le

ceur de son ventre

91 5o Encor(e) ne fu Sel rîert

amont

il

mie de

li

a par

mi

crevé.

tant al baron ses

el cief, les

:

iex en fait voler.

Makaires fu desore, qui commenche a crier « Cuivers, car t'en vien tost, trop aras demoré. :

Cil ne

CCXLI

I

li

pot respondre,

lés le

mur

jut tué[s].

Makaires fu deseure qui apela son

9128 ce resne

!

quarrel combré,

Grant et gros et pessant, quanqu'il pot sus Par molt fier maltalent l'en a amont levé Devant en mi le pis li dona .1. cop tel

904

»

traitres, sel

Dist a son senescal

9i35

267

home

:

»

»


2Ô8

AIOL

Cuivers, car t'en vien

«

tost,

mors lés le mur(s), Et quant le sot Makaires, Cil jut

En 9160

D

1

la cartre s'avale,

ire fu

Et vaut

Quant

li

cors Dé te confonge

ne

si

grant doel nen ot on-

li

pot respondre.

fièrement s'abandonne

embrasés, quant

il

[ques

;

mort son home;

vit

ferir Aiol, qu'il tient l'espee

le

»

!

se

:

(b)

longe,

rescoust ses niés dan[s] Gerars de Gas-

Et Guis et Alerans Fespee li reponent; Tost et isnelement ariere le retornent

[congé,

:

9165

«

Tolés, sire Makaire, nel vos pensés vos onques!

«

Car

li

« S[eJ

rois a la fors nos

neveus

nos oncles;

et

ochiés Aiol, jamais nés reverommes!

— Signor,

»

che dist Makaires,

«

moult me

fait

grant

[vergonge

:

Mon home

m'a ocis en ma cartre parfonde. 9170 « Si fil le comperont ançois eure de nonne « Se j'en faic norechon, li cors Dieu me confonge! » Il prist les .11. enfans, les degrés en retorne. Mirabiaus se pasma sor le marbre angoissouse; Tel doel en ot Aiol[s], aine si grant nen ot onques. 9175 Qui la veist les dames venir a si grans torbes, Et vont al pié Makaire mais pitié n'en ot onques «

:

:

;

«

Merchi,

«

Rendes nous

sire

Makaires, ne ceste

faites si

dame, nos

grant honte.

le

vous garde-

[rommes Quant ert alee a mese, nos le vous renderommes. » 9180 Quant Tentendi Makaires, vers tere s'en enbronce(s) Dont pensa grant losainge por décevoir ses homes; Ne vieut l'amisté perdre de [tous] ses [millors] hom;

«

:

[mes.

Dames, or

«

Les enfans norirai tant com erent preudome(s).

le

prendés, mais nos

9185 Les dames Ten merchient,

CCXLI 9Ô7 grant

raverommes

«

Les dames

1 1

mort

— 9179

l'en

9162 gerart

garderommes

le

:

a ses pies s'abandonent.

merchient, estrequident seures

— 9163

»

alerant

— 9173

Mirabel

:

— 9175


AIOL

269

Enfressi a le cartre en sont molt tost venues,

U

Mirabiaus gisoit dolante

et irascue.

Eles l'en ont levée sor une kieute nue

;

9190 Dusc'a la maistre sale sont arier revenues. Qui veist ces puceles qui la crient et huent « Ahi! nobile dame, » font eles, « corn mar fustes! « Tant par estiés gente, quant chi fustes venue » :

!

Enfressi a l'ostel ne sont aresteues

9195

;

En

.r. lit le couchierent dont la kieute remuent. Makaires li traitres de riens ne s'aseure De Losane trespasse toute[s] les maistres rues,

(c)

:

Vient sor

le

Celé nuit

i

pont del Rosne, dedens l'aigheles rue.

9200 Li Rones qui Terris ert soz C'estoit

Bien a

9205

oi

voit les

A

ses

,ir.

pont qui pescoit a

mal Makaire venir par mi .11.

Dedens

la

et ses

nef

Dedens met

la

lune

les prent,

les

met,

:

faire n'ot cure; la

rue;

enfans qui flotent sans aiue

mains

Sa cape

Ne

le

:

enfans ne remue.

ert rades les

gentiex hon, de

.1.

Il

Dieus vertu apercheue

fist

bêlement

les

:

rem(e)ue,

lor fait tel aiue

si

dras oste, de ses dras se desnue;

les

enfans,

si

naga a droiture.

vieut pas que la noise soit par eus entendue

:

9210 Ançois s'en est tornés, de riens ne s'aseure, A sa maison s'en va, si i vient a droiture.

CCXLIV

Des or naga Terris, molt aime Dieu de gloire, Tost vait a son ostel, les .11. enfans emporte. Sa mollier vient encontre, dame Aie de Monto(i)rie,

9215 Droitement al rivage très par mi une porte, Si aporte en sa main une candoile torte.

CCXLV

Tieris

Il issi

de

li

gentiex

la rive, si

hon

s'en vint a son ostel

:

atacha sa nef.

9 1 88 mirabel 9 89 les ont g 98 Miniature avec cette rubrique : Ch'est chi ensi com Makaires li traîtres vaut noier les enfans Aiol(s). 9201 sor 9209 soit dcus 921 1 de riens ne saseure

1

1


27O

AIOL

Sa mollier vient encontre, dame Aie o le vis cler. 9220 En sa main tient candoile ardant pour alumer; Bien

et

cortoisement l*en prist a apeler.

«

Sire, avés

«

Onques

vous poison? car

— Bêle seur, 9225

« Il «

sont de

Vés

le

nous

délivrés,

(rf)

tant ne pescates en trestout votre aé.

les la

avons assés mangier nés pores; en mes dras, se vous ne m'en créés. dist Teris, « poison

»

tel

manire

:

ja

»

Celé cort celé part, ses a desvolepés, les puins et les pies et les iex et les nés Et les bêles figures des enfans qui sont né(s) 9230 Tel freor ot la dame nés ossa adesser De la paour qu'ele ot a .1. grant cri jeté « Por amor Dieu, biaus sire, c'avés vos aporté? Bêle seur, douche amie, plus bêlement parlés. « Pestoie soz cel pont, que Dieu le m'ot mandé 9235 « Que j'alaise peskier, si ne Posai veer. « Makaires li traitres, li quivers desfaés, « Aportoit les enfans que vous ichi veés,

Voit

:

;

:

9240

Qu'il

En

«

Quant

«

Por chou nel vauc laisier que je nés eue ostés, Ses pris a mes .11. mains, si les mis en ma nef. Jou sai bien qui che sont, molt les devons amer Che sont enfant Aiol que vous ichi veés;

« « «

9245

925o

9219

quivers parjurés

«

«

les voloit noier, li

l'aiguë les jeta

jou

les vi

li

en l'aiguë,

«

Li gentil[s] chevalier[s],

«

Aiols

1

Encor(e;

est vo[s]

:

quivers desfaés.

il

si fui

tous esfraés

:

est eskaitivés.

drois sire, de vo terre cassés

l'ait cis traitres si

:

:

malement mené,

«

De

«

Bêle seur, douche amie, quel consel

«

Comment nous les puissons de

lui deusiens tenir toutes

nos

— Sire,

la

iretés.

me

donés,

mort destorner?

«

» chou dist la dame, « boin consel en ares Alons en douche Franche, a Paris la chité

«

[Bien

:

;

al vis

sai] la

troverons des barons a plenté,

9223 O. mais

g23i Da

la

9234 sor

— g238qui


AIOL

92 55

«

Qu'amontent a Aiol

«

Qui por

la soie

27I

le vasal aduré,

amor nous

feront carité.

— Bêle seur, douche amie, onques mais n'en parlés «

N'ai soing de douche Franche, ne

«

Se Aiols

«

Makaires

«

Si

:

quierc

ja n'i

[entrer.

9260

« « « «

9265

« « «

estoit

mors en

«

li

ber ;

(f.n'n)

seroit tost vers le roi acordé[s]

:

nous feroit ochire et les menbres coper, Par son avoir donant, dont il a grant plenté.

Mais del roi de Venisse ai jou oi parler, Del cortois Grasien qui cortois est et ber Il maint a Tornebrie, celé boine chité, S'aime molt Dameldé; le roi de majesté;

:

Se Jesu nous voloit conduire a saveté, Par lui les porons bien de la mort délivrer.

— Sire, «chou dist 9269

la cartre,

la

dame,

« si

com

vos

comman-

Faites isnelement, trop poons demorer.

— Bêle seur, douche amie,

CCXLVI

»

[dés

»

ce dist

:

quens

li

[Terris, « «

« «

9275

« « «

Nos n'avons nul enfant, Dieu ne vient a Un en eûmes Paumer il est ja a sa fin.

plasir;

:

Del lait de vos mamele[s] poés bien ces norir. Entrons en cel batiel, n'i a point de péril Ja Tacatai l'autrier .ira. mars et demi. Se nos a Tornebrie po(r)omes parvenir Al fort roi Grasien (s) qui preus est et gentis Par lui les porons bien de la mort garantir. Sire, » che dist la dame, « c'atendons nous dont Il sera ja plains jors, se Damelde[x] m'ait [chi ? Se nos perçoit Makaire, nos somes mal bailli; Et vous et les enfans en covera morir. » :

;

«

— 9280

« «

«

CCXLVI

:

I

Venus 9285

Molt par fu liés Terri[s]delconselsamollier. est en la cambre u dans Guis est cociés

C'estoit

Celui a

:

.1.

il

sages hon, canoines d'un mostier

gehi son consel tout premier:

;


AIOL Il le

devoit bien faire, car li

Et

une candeille devant

fist

clers l'entendi, si est levés

9290 Prent encre

Que

ce sont

Ja en

Çon

et

parchemin,

fil

Aiol

le

en pies,

lui atachier,

si

lor escrit

brief

.1.

gentil chevalier.

si longes teres ne seront eslongié(s) ne puist retrover la vérité del brief.

Teris vint a sa nef,

9295 Son argent

i

Ses cendaus

Puis

estoit ses niés.

il

Quant

commenche

si

a cargier

(b)

:

a mis, son or et ses deniers, et ses pailes et ses

dedens

est entrés

et

il

hermines vies

et sa

:

mollier,

Enporte entre ses bras les petis iretiers; Et ont .ira. serjans molt bien apareilliés,

93oo Qui

del nagier se painent, sage sont del mestier.

CCXLVIII

Desor(e) nagaTeri[s], molteslongeMakaire;

Tout contreval le rive se conduist et se naje. Onques ne tresfinerent tant qu'il vinrent a av[en]e. La troverent marcant de tant diverses marches 93o5 Tant lor dona Teris or et argent et paile, :

Que le laissent entrer avoec aus en la barge. Ne sai de lor estoire que jou vous acontaise, Ne combien il estoient en mer ne en passage Vienent a Tornebrie,

si

93 10 Teris ist de la nef et sa feme dame Aie, S'en jeté son avoir, c'un seul point n'en

Et prent

les

.rr.

enfans soef que

Ses a envolepés en

Puis trespasse 93

1

5

les

.r.

:

arivent a l'avene;

il

i

laisse,

nés quaisse,

bliaut de paile;

rues qui sont et grans

et larges,

Dusc'al maistre palais de nient ne s'atarge;

La trova Grasien,

le roi de celé marche. Et Teri[s] le salue qui fu cortois et sage[s] « Dieus te saut, riches hon! Et toi, sire message! :

«

9320

Dont

es tu

?

de quel tere? di moi de ton linage.

— Sire, nous de Borgonge,

929G cencaus

9299 serjant

de celé

tere large.

— 9304 de dens —

9306 barbe


AIOL «

273

Grant guerre m'a destruit,si m'enamaineetcace. vous m'en vieng, boins rois, en ceste vostre

«

A

«

Que

[marche,

— Amis, 932 5

me

vos

recevés, por

che dist

»

li

Dieu l'esperitable molt es cortois et sage[s]. !

rois, «

retenrai volentiers, par

ma

«

Et

«

Trop

«

Selonc chou que verai en ton cors

je te

CCXLIX

«

donrai avoir, or

te

Amis,

»

che dist

et

li

argent

barbe

!

et paile,

le

barnage.

savés vos nul

rois, »

[mestier

— Oil, par ma 933o

foi, sire,

«

Je sai prendre poisson, bien les sai engingier,

«

Et

bien mestier d'ostoir

si sai

bien conduire une meute de ciens une venison molt bien aparellier, un riche sengler retenir a Tespiel;

«

Et Et Et Sa

besoigne [furnir]

«

Ne

convient millor querre, bien en sui

«

9335

«

mon

por

— Amis, «

9340

9345

«

»

»

che dist

li

et

son droit desrainier,

rois, «

che dist Teri[s],

afaitiés.

molt a chi bel mestier;

« .c.

cier,

merchis en

aies.

Dieu et car rrfoiés! de Borgonge, Tautrier,

«

Sire roi de boin aire, por

«

Quant

«

Dieus

g'isi de ma terre me dona .rr. oirs de ma france mollier; en mon geron, ne sont pas baptisié

«

Jes ai

«

Poramor Dieu vos

:

Et respondi

li

rois

:

«

que des fons les saciés. Par ma foi, volentiers! »

pri

venir les maistres,

Il fait

;

droit signor sa parolle nonchier,

Por trestout le pior vous doit on avoir Et jou te retenrai de gré et volentiers.

— Sire,

les prestres del

mostier

Si a fait les enfans molt bien aparellier,

935o

Si les

La

rist

ambedeus

les leva

Orclare

(c)

et d'esprevier;

« Si resai a

la

li

?

mais ne sont gaires chier.

lever et baptisier.

rois et sa france mollier,

roine al gent cors afaitié

:

9348 presters

18

»

:


AI0L

274

L'un apelent Tumas et l'autre Manesier. .ir. chités l'on dona li vaillant chevalier[s], 9355 Se

il

Dont

peuent tant vivre c'armes puissent baillier, m homes mander et mieus; il peuent .xx .

Makaires coureçous et iriés La prison de lor mère lor vaudront bien vengier.

Encore en

9360

:

Li rois a regardé les petis i retiers II en a apelé Orclare sa mollier

;

:

« « «

9365

ert

Douche seur, douche amie, se Dieusme puist aidier, Jou n'en keroi[e] mie nul homme desosiel, Conques de tel cors d'orne n'issi teus iretiers.

«

U

«

Et

emblés u il lor vieut aidier, fil de roi, de conte u de princier. che dist la dame, « voir dites, par

les a

il

sont

il

— Sire,

f>

mon

[cief. » (d)

Li rois aime forment

En

cambre

sa

les

les fait

enfans, ses a ciers

:

norir et alaitier,

Et ont .mi. noriches, femes a chevalier.

9370 Quant

il

orent

.11.

ans,

entrèrent el tierc

si

C'autressi gens de cors sosiel ne veissiés.

Ja Mirabiaus lor mère

Nen

9374Dusqu'il

CCL Or

al

gent cors afaitié

de prison a nul jor desousiel

istra

l'(es)

sont

li

en geteront, quant erent chevalier.

doi enfant de la mort bien gari,

La merchi Dameldé

et lor

maistre Terri

Et

le roi

Or

lairons des enfans, Dieus les puist beneir

Grasien

et

Orclare al cler vis.

Si en dirons d'Aiol, le chevalier gentil,

938o Qui fu en

la

grant cartre coreçous

Sovent reclaime Dieu,

le roi

Et Makaires

(ja)

Tenoit

li tel,

9385 Lor drap

U

il

et lor

.v.

ans tous acomplis

— ij382 que

n'ait,

cascun

avoir lor estoit tout

9372 mirabel

maris.

Damelde[x]

.m. chevalier[s] saudoier[s]

Laiens orent esté

g365

cui

et

de paradis. di.

:

faillis,

!


AIOL

275

Et tout ont engagié, palefroi etroncin; Et dist li uns a l'autre « Nous somes mal bailli « Nous n'i gaingons nient, ains perdons cascundi; « Nos aubers et nos elmes avons en gage mis. :

9390

«

.v.

«

A

ans a

sis

devant

li

:

fors rois

Loeys,

toute l'ost de France nous a le siège mis:

«

ne s'en tornera dusqu'il nos avra pris. Molt durement ont ja de nos homes ocis De .xxx m que fumes ne somes que dis mil. Makaires ne nous aime vaillant .1. angevin, Car il a son trésor grant et large et furni

«

Sel fait garder sous terre

« Il « «

9395

«

:

.

;

com uns

autres kaitis.

ne nos vieut saudee doner ne départir, Ançois nous taut nos capes, si les envoie al vin, Et bat nos escuiers et forment leslaidist; [bris. Et quant nous en parlons, plus faus s'en fait que

« Il «

9400

« «

9405

«

Soit a tort, soit a droit, nos l'avons bien servi {f.\6z)

a

Signor, car guerpisons ce quivert de put

«

Si alons la defors al roi de Saint Denis

«

Ja

:

est

chou nos drois

Et respondent

CGLI

Che

fu par

li

une

Que Borgengon «

9410

9415

«

autre

:

sires, a tort l'avons :

«

feste del

Or

lin,

guerpi.

avés vos bien dit.

»

»

baron saint Mikiei,

parollent a Makaire le fier

:

Entendes cha a nous, » font il, « franc chevalier; Laiens avons esté .v. ans trestous entier[s];

«

Nos aubers

«

Et

«

Tu

«

Sel fais garder sous tere,

«

«

ne nous vieus doner saudees ne denier, Ançois nous taus nos capes et bas nos escuiers; Et quant nos en parlons, plus t'en fais fors et fiers.

«

U

«

«

si

et

nos elmes avons [tous] engagiés,

nous sont

failli

palefroi et destrier.

as ton grant tressor mervellous et plenier,

com

autres useriers,

Si

tu mieusen t'amendes, u nous done congié. Le matin guerpirons tes honors et tes fiés

9410 trestout

:

941

5 vieut


276

9420

-VIOL «

S'en irons la defors al roi qui France tient,

«

Car chou

no drois

est

Quant Tentent Signor,

«

»

li

sires, a tort l'avons laissié.»

traîtres, le

sens quide cangier

che dist Makaires,

«

:

en

respit vos

.1.

[quier, « Dusc'a demain a l'aube, quant serai conselliés. 9425 Et cil respondent « Sire, com vous plaira, si iert. Atant font les lis faire, si sont alécouchier. Et Makaires s'en entre sous tere en .1. celier Ileuc trova Boidin et Durant et Anscier, Hercenfroi de Losane le kenu et le viel. 9430 Li uns estoit se gaite, li autre ses portiers, :

» »

:

Li

9435

tiers ses

ciaus a

«

Signor,

«

Tout mi home me voillent honir et vergongier: Demain voillent guerpir mes honors et mes fiés

«

il

jehi ses

«

Et aler

Mais

«

Tous vos

la defors al roi

»

mes consaus

:

m'oiés.

si

;

tout premier,

feroie rices d'or fin et de deniers.

dist Hercenfrois,

«

(*)

vés nous apareilliés;

«

Car nous ferons adès quanque mestier vos [i]ert. » « De chou su je molt liés. li traitres Or vos diraje donques de mes consaus premiers. A loi de marcheant tous vous apareilliés

«

De

«

«

:

cotes bougerenc, de capieus sor vos ciés

« S'ait «

9450

pais,

qui France tient

se vos volés croire

Et respont

9445

consaus tout premier(s)

» fait li traitres, « faites

«

— Sire, 9440

senescaus, l'autre ses botelliers.

A

Puis prendrons

mon

«

Mon

Et torserons

«

Et

«

Et Mirabel sa feme

«

Si lor ferons jurer la fors a cel

«

Que

«

Puis en istrons

9421 guerpie

or et

mon les

u

tressor trestout la

«

si

:

Aiol[s] solers grans, soit de buies cauciés

argent,

mes monaés

maies sor

les

deniers,

plus fors somiers,

ferons Aiol de la cartre sachier

ja

al

gent cors alaitié

9437 tous

9439 vos

n.

:

moustier

nen diront cose dont soions la fors al roi

:

il [i]ert,

enterchié.

qui France

tient,


AIOL

9455

9460

Je sai tant de language ;

«

S'irons a Panpelune al fort roi Mibrien Si

li

«

Et

cil heit

«

Trop nous donra

«

Et se vos volés Dieu

«

Ausi com je ferai, tous en sui conselliés, Plus vous donra li rois et avoir et deniers Conques n'en eut en France Loeys ne Loier[s].

«

rendrons sa

— Sire,

Que nou

«

Mieus

«

Que

voil

fille al

gent cors

plus Aiol que

» dist

«

CCLII

avoir le

home

:

afaitié(s).

desousiel

:

et viles et plaisié[s];

père renoier,

Hercenfrois,

tout sons aparellié

«

chou que vostre jou Dameldé le père renoier

ferons tout

fuisse cha

dedens ocis

et

plaisir [i]ert.

detrenchiés.

»

Oies del traitor, ses cors soit confondus, Qu'il vieut que tout

E 9470

n'ermefs] enterchié;

ja

«

«

9465

277

«

Dieus!

II fait

A

loi

si

seront

si

il,

home ja

soient ars et

pendu

n'en estordra uns

son trésor prendre trestout de marcheant se sont tout

la

.v.

u

fu

il

:

!

:

vestu

De

cotes hugerenc et de capes desus. Et jetèrent Aiol de la cartre u il fu, Et Mirabel sa feme qui trop ot jeu, Si les en ont mené en .1. mostier la sus 9475 Sor sains lor font jurer .v. foies u plus Que ja ne diront cosse dont soient reconnu Aiols aime tant Dieu ja n'en sera parjurs.

(c)

i

:

Puis torserent

9480 Aiol

et

les

malles sor

Mirabel levèrent sor

les destrier[s] .1.

grenus,

mul,

Par la porte s'en issent, si abatent le mur; Makaires trait Tespee del feure, le branc nu Les portiers et les gardes en a les ciés tolus. Par mi Post s'en tornerent, cha fors 9485 Dusc'al très Loeys ne sont aresteu.

Or entendes

se sont

:

venu

com a le sens perdu. mot dire por coi soient connu

d'Aiol

Qu'il ne veut nul

9463 tous

:

;

:


AIOL

278 Et

son père

vit très bien Elie,

Et Loeys son oncle: mervelles

le

quenu,

s'est

tenu,

9490 Qu'il onques nedist cose dont il fust conneu[s]. Et Makaires dessent qui s'estoit desconnu, Si parla

bassement quant desconnu[s] se fu

:

maint el ciel la sus « Saut le roi Loeys a qui somes venu 9495 « Nos somes marceant de Pinel et de Bu, « Et somes par la porte de Lossane venu. « Doné avons Makaire .11. mars d or [fin] u plus « Por chou que par sa tere nous a conduis li dus. « Nous menons tel avoir onques si grant ne fu; 9500 « Or somes en ta tere, rice rois, parvenu « Qua[r] nous livres conduit tant que soions issu.» Et respondi li rois « Bien soies vos venu! « Quel part vous en aies, miens en est li treu[s]. » Conduire le[s] commande Gautier de Montaigu, 95o5 Le duc Bevon sans barbe et Jofroi le kenu; Et cil les ont menés bien .111. liewes u plus. «

Cil Dieus de sainte gloire qui

!

1

:

:

Quant Adont

1

traitres parjur[s]

:

«

Vous

«

Nous somes de Losane

«

Le

5 « « «

« «

9520

li

«

«

95

sont fors de Tost a saveté venu,

parla Makaires,

Signor boin chevalier, c'a nous estes venu, Por chou que vous m'avés a saveté conduit,

«

9510

il

« «

dirai

dont

tel

cose dont bien ère creus

(<*)

:

a saveté issu,

trovame cha de jus Vés les la u chevauce(nt) ces boins mules grenus Faites armer vos homes, les grans et les menus, Et s'asailliés Lossane, les roes et les murs. Les portes sont overtes, ja n'i ara féru Nel sevent de la vile ne ne s'en garde nus Prendre poés la vile sans lanche et sans escu. Ja Damelde[x] de gloire vostre roi[s] nen aiut, S'il prent les Borgengons, se tost ne sont pendu. » portier et

Oies del traitor

9492 quant] grant

le

gaite

;

:

;

:

com

par est malotrus,


A10L

Que

vieut que

il

q5 24 Si seront

CCLIII

il

la

home

si

soient tout confondu

granment de

lor a dit

sa convine,

grant traison ne lor a jehi mie.

Cil retornent ariere, s'ont lor voie aquellie

A

Tost en sont

La

:

trestout, car lor jor[s] est venus.

Makaires

Mais

279

venu ançois l'aube

:

esclairie.

parolle ont conté al roi de Saint Denise;

953o Et quant François le seurent, li os est estormie, Enfressi c'a Lossane ne s'aseurent mie :

A

pié et a ceval entrèrent en la vile,

Et portent trenchant aches et grans lances forbies Les Borgengons qu'il trevent detranchentetochient, g535 Et [s'en] vont querre Aiol en la cartre perine Et Mirabel sa terne, mais il nés trovent mie Makaires les en maine, li quivers, li traitres. Grant doel en fait li rois et li villars Elie, Mais puis ti(e)nt il Borgonge sa terre toute quite 9540 Si c'onques n'i perdi vallissant une aillie. Et vont querant Makaire el bore et en la vile :

:

:

Cui cautque Il lor est

E

«

escapés,

las

!

»

che dist

quierent

? il

quivers,

li

et li

li

nel troveront mie. traitres,

Mirabel s'amie rois, «

— Siredroisenpereres,

»

:

mon neveu

che dist

li

nen ai mie dus Elie, (/"• i63) !

«

Makaires le m'a mort, li quivers, li traitres. Ahi Mirabel dame, de vostre signorie!

«

Mar vous

«

Poi a duré ensamble

«

955o

le

mené Aiol

S'en a

9545

il

!

conquist

mes li

fieus par sa chevalerie

!

vostre compaignie.

Quant le sara ma leme la gentil dame Avisse, Che sera grant mervelle s'elle remant en vie Or dirons de Makaire, cui li cors Dieu maudie Anbedeus les en maine coreçous et plains d'ire « «

!

»

:

;

9555 9D26

Qua

II

sont venu al Rone,

ichi

sera

mie — 953(5 g553 qui

ncl

si

trovent la navie.

9541

aiol el

— 9542

Que

g55i


280

AIOL

Makaires une nef de son avoir eslige, Puis i entre li fel et si .irri. dessiple; Aiol ont mis dedens et Mirabel meismes. Par le Rosne governent et a grant force vindrent 9560 Tout contreval s'en vont enfressi c'a saint Gille, Del cors saint n'ont que faire, il n'i tornerent mie; :

Aval par selonc tere ont lor voie aquellie, Guerpisent les pors d'Apes, si tienent ceus de Ne tout lor herbegage ne conterai mie 9565 Ne sai que je vous cont cascune oste[le]rie; Dusques a Panpelune ne cessent ne ne finent La trovent Mibrien, le fort roi de Persie, U asamble grant ost et jouste grant enpire De Navairs et de Bascles avoit .l. mile; 9570 Aler en vieut a ost sor France le garnie Por Mirabel sa fille dont li siens cors s'aire, Et si heit plus Aiol que nule riens qui vive;

Sire;

:

:

:

Mais il Tara par tans en la soie baillie Makaires l'i amaine, li quivers, li traîtres; 9575 Par tans vaura servir de ses losengeries. :

CCLIV

En

plus maistre rue qui torne [vers] saint Jake

la

Se herberga Makaires

et si

home

tout quatre.

en a apelé son oste Floquipasse,

11

Si ot

non

li

paiens qui son avoir

«

Gardés moi

«

Quant

François que

li

garde

:

ne vos escape 9580 « Grant tressor m'a enblé, si m'a fait grant damaje. » (*>) Et respont li paiens « Ja mar en ares garde cest

il

:

:

Il les

9585

il

;

m'escapera, jamais n'emblera autre.

mist ambedeus ens

el

»

font d'une cartre,

En une tresoric, mais l'avoir en fist traire. En grans carcans les misent et en buies les

laisent.

Makaires s'en torna et si dru trestout quatre, Et trespassent les rues qui sont et grans et larges, Dusc'al maistre palais de nient ne s'atargent.

9590 La trevent Mibrien 9563

les

puis

a l'aduré corage.


28l

AIOL

Makaires «

le salue,

li

quivers mescreablefs]

:

Mahons te saut, boin[s] rois, et toi et ton barnage Et Mahons te garisse, amis, frère message Dont viens? et de quel tere? di moi de ton afaire. !

— «

!

9595 — Sire,

je sui

de Franche, de celé tere large, si Tai tout en ma garde.

«

Rices dus de Borgonge,

«

Grant guère m'a destruit, qui m'en amaine et Car li rois Loeys m a tolues mes marces. [cache Sous Lengres en Borgonge esmuc une bataille, La fis(t) por vous telcose dont li siècles me blâme. La conquis jou Aiol, le fil Elie au sage, Et Mirabel vo fille, le cortoise et le sage. Jel vous ai enmené en ceste vostre marche Cha sont a mon ostel u mes ostes les garde. Mais vous nés ares ja a nul jor que je sache, Trosque irfarés mostré vo Dieu et vostre image. 1

«

«

9600

« « « « «

9605

«

«

:

:

Honques ne vie Mahon drois est c'onor li fâche. Et respondi li rois « Molt es cortois etsage[s]. » Quant il Pot entendu, si dreche en son estage, «

:

»

:

96 1 o Plus de .vu. fois le baise el col et en la fâche « Amis, » che dist li rois, « cortois estes et sages :

«

Assés vos donrai

terre,

— Or entendes a moi, «

96 1

5 « « « «

«

9620

« «

»

:

honor et signorage. que dist li fel Makaires:

Je sai bien toute Franche, les pors

et les

passages

:

Toute crestienté ert en vostre treuage Mais que j'aie vo gent a ceval et a armes Chrestien sont tout mort et livré a hontage Mar me vit onques [mes] Loeys, li fieus Charle Encor li taurai jou le cief sor les espaules. Vous tenrés la grant tere et je en serai garde, De vous vaurai tenir Borgonge en iretage. Amis, » che dist li rois, «cortois estes et sage[s]. ;

!

:

(<-")

— « «

9625

CCLV

«

De croisement vous doing la terre de Navaire. commanc Sarrasins par desor lor omage [cent. » Que il trestout vous servent et vostre plaisir fa-

Je

Mibrien[s] prent Makaire

et

tous ses .un. drus,


282

AIOL Si les a amenés en son palais la sus,

En

mahomerie,

la

u Mahomet

la

Adont parla Makaires, li g63o « Mahomet, » dist li fel,

fu.

traître parjurs « je

sui a

:

vous venus

Avousmeclaim jou, sire, del roi de Saint

«

Et destrués François après tous uns

« «

«

uns

et

;

Denis.... :

Ne sai qués vos nomaise, miex les connistras tu Que je ne fac, biaus sire tous les avés veus. » :

9635 Sarrasin ne sont mie

Que

n'aient

.1.

ne esperdu mis Mahomet el bu,

si fol

vilain

Qui laiens est entrés, car « Amis, » dist li vilains,

tout creus dedens fu.

« je t'ai bien entendu Roi te ferai de Franche et amiral et duc, 9640 « Et li rois et li autre soient tout confondu. « Se tu a moi te tiens, moult t'est bien avenu. » [Li] paien li amènent un auferant grenu Si le baise en la bouche, que ne se targa plus, Et radie contremont el despit de Jesu.... 9645 « Et puis me baiseras en mi le treu del cul « Che ert senefianche qu'a moi t'eres rendus, « S'aras Dieu renoié et la soie vertu « Et que il ne peut estre et qu'encore ne fu.

:

«

:

:

— Si

9650

«

A

ferai jou,

chou

me

biaus

sire, »

che dist

li

durfeu[s];

renc coupable que tant ai atendu,

Que tous jours ne vous aie servi et maintenu. » Makaires le baisa, il et si .nrr. dru; (d) Li vilains a vessi, Makaires trait en sus « Sire, » dist li traitres, « com li vostre Dieus put «

:

!

9655

— Non

fait, » dist

Mibriens,

«

mais teus sont

ses

Fors sont del sinagoge isnelement issu, [vertus. al maistre palais sont ariere venu.

Dusc

CCLVI 9660

Mibrien[s] prist Makaire parle pant de l'hermine

«

Amis,

«

J'aim des ore en avant

»

che dist

li

rois, a

963 1 Passage altéré et tronqué. Lacune. g65o entendu

»

1

:

ne vos mentirai mie.

la vostre

— 9633

compaignie.

connisies vous

9644


283

AIOL «

Menés me

Il

ma

a vostre ostel, je voil veir

Et respondi Makaires

:

«

trespasse la rue et le bourc

tille.

»

biaus dous

Volentiers, et le vile,

»

[sire.

Dessi a son ostel ne cesse ne ne fine;

9665

II

en

a apellé

Floquipasse

et

Prospisse

;

Si fait jeter Aiol de la cartre perine

Et Mirabel sa feme qu'u) a grant tort i fu mise. Mibriens voit sa fille qui molt fu asouplie :

De

la longe prison a la color noirchie.

par la main l'a saisie, commenche a dire [sire. « Avés vous relenqui Mahomet, bêle fille? Oie, » che dist la dame, « por amor Dieu, biaus « Je ne pris vostre Dieu Mahomet une aillie. 9675 « Chou que Sarrasin croient tieng jou a grant follie, « Quant ne croient en Dieu le fieu sainte Marie. » Quant Tentent Mibriens, a poi n'esrage d'ire.

9670 Quant Mibrienfs] Il

l'en a apelé, se

le voit,

li

:

CCLVII «

9680

Mibrien[s] prist sa

fille

par

main

blance

le

Avés vos relenqui Mahomet, fille bêle? Oie, » che dist la dame, «n'en dites mais,

[destre.

kaiele!

»

Quant Sarrasin l'oirent, si s'esragent et dervent. « Cou que Sarrasin croient ne vaut une cenele, « Quant il ne croient Dieu, le glorieus celestre, « Celui qui s'esconssa en la vierge pucele. » 9685 Quant Tentent Mibriens, a poi d'ire ne derve, U que il voit Aiol, sel prent par le pui[n] destre «

Fil a putain,

«

La

» dist il, « fel licieres

Dist a son senescal:

9690

que plus amoie en Vamoi m'espeequere

riens irTavés tolue «

:

susperbe[s], terre

!

»

(/ 164)

;

Ançois que jou mengue li trencerai la teste. » Dont parla Estorgans qui fu nés a Valterne « Biaus oncles Mibriens, por Mahomet, que faites? «

:

9695

«

Que

«

Quant

«

A

«

Car chou

créés vos

Makaire? Mahomet

li

doinst perte!

sa loi a guerpie, desloial est sa geste.

millor chevalier ne peut vostre est

fil [s]

fille estre

Elie a la kenue teste,


AIOL

284 «

Et

est niés le roi

si

qui tient France

et

governe.

vieutMahon croire, trop lidonré[s] vos tere.» Et respondi Aiols « Che ne poroit ja estre; 9700 « Mieus voil jou morir que je Dameldé perde. » «

Se

il

:

i

CCLVIII « «

Mibriens apela Mirabel

le

.1111.

paien l'en mainent, a force

9705 Qui par

:

le traînent,

bras le mainent coreçous[e] et marie

les

che dist

dame,

moi a

«

Signor,

«

Aorer

le m'esteut, le

ceur en ai plain

Délivre

le laisierent la

pute gente haie.

»

la

« laisiés

Leus que dut aorer Mahomet

9710

nobile

Avés vos relenqui Mahomet, bêle fille? Aies, si Taourés et vos saumes li dites. »

El(e) le saisi as bras,

Les costes

et les

par tere

— Voire,

dist Mibriens,

»

«

:

«

:

d'ire. »

et ses i^njdeles, le traine,

bras et les flans

Dist Tuns paiens a l'autre

:

délivre

li

Ceste

debrisse.

dame

marie.

est

tout ert morte et sos[prise.

— Non sui, 9715

« «

Comment Or perent

Quant Il le

» dist

Mirabiaus,

«

mavaise gent

vos peut aidier ceste cose ses vertus

aie.

faillie?

qui de paor n'a mie.

»

l'entendent paien, a poi n'esragent d'ire:

font délivrer Floquipasse et Porprisse,

Che furent doi paien molt félon et plain d'ire. 9720 La tere le roi gardent et tien[en]t grant justice Mais puis

les

Puis creirent Jesu Aiol ont avalé en

Sainte Marie.

le fil

la cartre péri ne

Et Mirabel sa feme corecie et marie En caines les lancent et en buiesles misent.

(£)

;

9725

Li rois en a juré

Que demain S'il

9714 mirabel

Mahomet

les fera

ne croient

9729 Mais bien

:

torna Dieus a la soie partie,

et ses i(n)deles

detranchier

Mahom

et

ochire,

qui tout a en baillie

lor peut aidier

9725 placé dans

le

li

:

fieus sainte Marie.

ms. après 9722.


285

AIOL

CCLIX

Lendemain durent

estre tout ars et

desmembré.

Oies quel aventure Jesu lor a doné. .1111. paien d'Espaigne, Sarrasin d'outre mer, Sont venu a la tere, que lor fu acussé[s] Un[s]molttrésgranstressor[s]qu'ilquidoientembler Al fort roi Mibrien qui l'avoit amassé, 9735 Par dedens celé cartre tout adés asamblé,

La u

Aiol[s] gisoit et sa

Mais

li

feme al vis cler de la cartre ostés, ;

tressor[s] estoit fors

Que dedens

ne laisierent

9740 Li laron furent sage,

.1.

denier monaé.

del mestier doctrine

:

A lor chisieus trancans d'achier et afillés Un grant pertrui[s] ont fait, s'ont le muresfondré La dedens en la cartre coiement a celé, Et quierent le trésor n'en ont mie trové. :

9745 Aiols

jut d'autre part selonc

Entre

lui et sa

S'a oi les larons par

Gentieument

9750

mi

les apele

grant piler, et irés,

la tere aler

;

par molt grant simpleté

:

«

Signor, qui estes vous, qui par la cartre aies

«

«

Venés vos avoir querre? gardés nel me celés. je n'en i cuic -n. dcnier[s] moneés, Mais c'un caitif de Franche qui est enprisoné[s] Entre lui et sa feme, qui se meurt de lasté. Quant vous venistes chi por avoir conquester, Voir, je vous en donrai .un. somiers torses,

«

Se vos

« « «

«

9755

.1.

feme, corechous

«

?

Certes

me poés faire de la prison jeter. Après vos ju[re]rai desor ma loiauté,

«

Que

«

Je vos donrai trésor tout a vo volenté.

se

9760 Li laron Il

vous droit en Franche conduire l'entendirent, grant joie en ont

corent les boions des buies desfremer

Et

le

carcan

li

ont molt coiement osté.

Li .nu. laron l'ont de la cartre Issi

9733 qui

com

il

9740

jeté

:

devoi[en]t por Mirabel aler,

del destrier

me

poés,

»

mené

:

(c)


AIOL

286

9765 Les gardes s'estormisent quil dévoient garder; « Mal nous est encontre, -Et dist li uns a l'autre « Quant li François nous est de la cartre escapé[s] :

«

Il

Demain en

serons tout

pendu

et

encroé.

:

»

tornerent en fuie, n'i osserent ester.

9770 Et li .un. laron en ont Aiol mené. Cui caut se il l'en mainent et Mirabiaus remest ? Or les consaut andeus cil qui tout peut saver Car puis ne s'entrevirent dusqu'a .[v]ir. ans pasés. :

CCLX 9775

Li .un. laron mainent Aiol par grant justice,

U

voil[le]

il [le]

Que ne

u non,

sa foi lor a plevie

dira parolle qui tort a félonie

:

Aiols aime tant Dieu qu'il n'en mentira mie.

Tant ont

trespassé bois et landes enhermiinjes,

Qu'il sont venu tout droit al port d'Esclavonie.

9780 La troverent lor nef aprestee et garnie, Lor compaignons troverent, ques atendent a single, Et il lor vont encontre, hautement lor escrie[nt] « Avés vous le tressor dont avons tele envie ? » Et cil lor respondirent « Vos parlés de folie! :

:

9785

a « « « «

9790

«

« « «

«

9795

« « «

«

La

Mibrien avons frainte et malmise, Mais d'avoir n'i trovames vaillissant une aillie, cartre

Mais .i.kaitifdeFranchequi manansestetriche[s]. Sa foi nous en a il molt loiaument plevie, Que se nous l'en menons en Franche le garnie, Trop nos donra avoir, trésor et manandie. Mais Franc sont orgellous et plain de félonie, Que se cis a en Franche ricece ne baillie, Assés tost nous fera detranchier et ochire Car la loi Mahomet n'aiment li François mie. Car le menons or vendre el port de Tornebrie Al fort roi Grasien qui manans est et riche[s]. (<*) Plus nous donra avoir, ricese et manandie, Que trestout no parent n'orent aine en lor vie »

9771 mirabel

;

!

9773

cf.

9806

9775

li

a

— 9786

.1.

aillie


AIOL

Quant 9800 Ne

287

l'entendi Aiols, forment plore et souspire

se vieut parjurer, sa foi lor a plevie;

Ne

set

La

trovera ses ficus sains et saus

pas

grant joie

la

la

u Jesu

le

guie

:

et délivres,

Et Terri le cortois et Aie la nobile, Et le roi Grasien qui les enfans norie. 9805 II n'avoit .ri. si biaus dusc'al port de Hungrie; .vu. ans orent passé ançois c'Aiol veissent.

CCLXI

Li

.1111.

laron sont dedens lor nef entré;

Aiol ont mis dedens,

le vasal

aduré,

Et levèrent lor single, si se sont desancré 9810 Damelde[x] lor dona boin vent et boin orré. Ne sai que je vous doie lor estoire aconter, :

Ne combien

il

Quant 9815 Et

il

la

vinrent a Favene, lor cingle ont avalé, la rive, s'ont

troverent le jor

furent crestian

guerpie lor nef.

une grant feste anel et Turc aseuré

;

;

D'avoir d'estrange tere

i

ot

molt grant plenté.

9820 Ausi com autre avoir metent Aiol venel Li laron l'orent bien vestu Il

:

sont droit arivé.

jetèrent lor ancre, bien se sont apresté,

Et issent de

La La

mer

esturent en palegre de

Vienent a Tornebrie,

ot

chemise

et braies

et

conraé

d'un cai[n]sil

Et puis cauces de paile,

soler[s]

:

;

afioré,

a or ovré[s],

Et peliçon hermin tout d'orfroi[s] engoulé, 9825 Et après .1. diaspre qu'il li ont endossé, Et d'un vermel samit l'ont molt bien afublé N'ot plus bel chevalier dessi en Duresté, Se ne fust la prison u il ot tant esté; Mais bien avoit .v. ans en cartre conversé. 983o A mervelle l'esgardent li per de la chité, Et dist li uns a l'autre « Molt a cis grant bonté. « Onques Dieus ne fist tere ne si grant roiauté, :

:

9820 venle

:


2ÔÔ

AIOL Cil nel(e) deust tenir,

«

Tant en va 9835 Que

A

li

li

si(l)

renons par

a en lui bonté.

les

»

(/".

i65)

princes casés

en a oi parler;

rois Grasiens

.xxx. chevaliers avala les degrés;

Meisme(s)

Et Teris

Tumas

et

roine

la

ala de

i

cortois et

li

Aie o

son gré le vis cler.

Manesier[s] sont avoec aus aie

9840 Dessi que a

la rive

ne se sont

:

aresté,

S'ont trové

les larons et Aiol par delés. Li boins rois de Venise a Aiol esgardé,

Molt

le vit bel et

gent, escavi et

mole

:

Ses filleus esgarda sans plus de demorer

:

9845 Tant resamblent le père et de bouche et de nés, Onques Dieus ne fist home [les] deust esgarder Aiol[s] li fieus Elie i a son ceur torné, Il ne set qui il sont, mais molt i a pensé. Li fors rois Grasiens a

985o

« Dites,

Et

il li

« .lx. « «

9855

«

Et

respondirent

:

mars d'or

«

:

Aparmain

»

le sarés.

vous en esteut doner,

fin

balanche pessé, Et .xxx. piaus de martre et .ix. mantel[s] foré[s], Entre tires et pailes un grant somier torssé. .cccc. d'argent a

— Baron, «

les .un. apelé

signor, quel faites, quant a vendre Favés?

»

che dist

Vous Favés molt

li

rois, «

forfait, car

par sainte carité, vos amesurés

;

Prendés consel ensamble por combien le donrés. Et cil li respondirent « Sospris nos en avés. «

»

:

9860

«

Se nous bien seusiemes par fine vérité

«

Que vous

«

Por .1111. tans d'avoir ne vos fust il donés. [avés. Par mon cief, » dist li rois, « signor, grant tort Et tant et plus del mien vos en ferai doner, Ains que si bel kaitif laise mes escaper. »

fussiés

li

rois

de cest rice resné,

— «

9865

«

L'avoir lor a al vis

fait

tout et bailler

— 9846 Lacune. — 9860 n.

cette rubrique: Ch'est chi

s'entrochient.

en-si

com

li

et livrer.

b. 9866 Miniature avec laron ont vendu Aiol et

s.


AIOL

Ensi com

Et

A

il

289

laron en furent dessevré

li

(b)

durent ariere en lor barges entrer,

lor couteus d'achier se sont entremellé,

9870 Por Tavoir départir, dont il orent assés Mal soit de Fun des .1111. qui en puist vis aler, Qu'a lor coutiaus ne soit trestout esboielé[s]. Al fort roi Grasien le va .1. mes conter, Et quant li rois le sot, s'a grant joie mené, 9875 L'avoir en a fait tout en son trésor porter. « Sire, » che dist Aiol[s], « or vos ai mains cousté! :

»

Ariere s'en revont par la boine chité,

El palais en montere[n]t contremont

9880

«

.1.

:

;

«

— Sire, 9885

che dit Aiol[s],

»

«

ja'n orés vérité.

«

Je sui certes de Franche de molt grant parenté,

«

Si ai esté

«

Et

«

Se vous

en cartre bien a

«

Car

me

rois

et

«

«

:

«

grant amoine ferés. Por nient vos doutés,

ne vous faurai tant

je

Quant

ans passés,

faites bien,

li

Quant Tentendi 9890 Tost

.v.

laron m'emblerent u m'avés acaté.

cil

Et respondi

puisse durer.

Aiols, grant joie en a

isnelement li

com

li

vaut

»

mené

»

:

al piet aler,

rois Grasiens l'en a fait relever

:

Amis, » che dist li rois, « envers moi entendes. Jou ai une grant guerre, dont molt sui esfraés,

«

9895

les degrés.

banc sont assis maintenant lés a lés Amis, » che dist li rois, « a moi en entendes Dont estes ? de quel terre? gardés nel me celés.

Sor

Del roi de Salenike qui me taut m'erité. (c) Sire, » che dist Aiol[s], « garnimens me donés, Et je vous aiderai par droite loiauté.

— «

— E Dieus! « «

Qui

9900 Li Il

»

che dist

li

rois, « tu soies aourés,

gonfanonnier m'avés chi amené Cis portera m'ensenge en bataille campel. tel

fors rois

!

Grasiens lu molt gentieus

et

»

ber

:

fu a Tornebrie al cief de son resné,

9871 que suns des

.1111.

en puist

9889

Aiols]

li

rois

— 9890 IQ

le


29O

AIOL S'a par toute sa tere tout son esfors

mandé,

Qu'il vieut a Salenike a son pooir aler

:

Onques de plus grant ost n'oi nus hon parler. 9903 Armes fissent Aiol en la place aporter Molt sont chieres et bêles, nus hon nés doit blâmer; Quant li rois le commande, Aiol[s] s'en est armés, :

9910

a Féline fremé,

Il

a vestu Tauberc,

Il

a çainte l'espee al senestre costé.

Un

si

li ont en la place amené. meisme, Passeavant fu clamé[s].

boin ceval

Cil ert le roi

Li chevals fu

si

boins

et

de

si

grant

fierté

Que d'une toise longe n'i peut on abiter, Ne mais que l'escuier[s] qui de lui fu privés. 9915 Aiols li fieus Elie est celé part aies Tost et isnelement est par Testrier montés, Et pendi a son col un fort escu bendé, Et tient en son puin destre .1. fort espiel quaré, A .111. claus de fin or .1. gonfanon fremé 9920 De la chité issirent por le Franc esgarder. :

:

Li rois a un serjant a dit et commandé Facent une quintaine drecier en mi le pré Si sara del François

9924 Ses

CCLXII Ce

rices

com

garnimens en

La quintaine

:

vaura porter

bataille campel.

font faire ens el pré verdoiant,

fu de .nu. estaces

Aiols point

se

d'un

le destrier

fort escu

tenant;

c'on claime Pasavant

Li destrier[s] se desroie qui

les

:

grans saus porprent,

Fors Marchegai el monde n'en ot .1. plus corrant; (d) fiert en la quintaine par son fier maltalent, Que l'escu fait percier sor la boucle a argent,

9930 Et

Et

les paisson[s] tout

.un. froisa de maintenant,

L'escu[s] et la quintaine cai de maintenant

9935

«

Marchegai,

«

Piecha vous

9926 Se

»

dist Aiols, ai

« je

:

vos amoie tant

!

perdu, s'en ai le ceur dolant. »


AroL

291

cil qui l'esgardent mainte communalment Chi a boin chevalier, ardi et combatant. [commant, E Dieus » che dist li rois, « par vostre saint « Com m'avés bien aidiet de chou que vos demanc » 9940 Li enpereres broche le boin mulet anblant, [vanc Venus est a Aiol se li dist en riant

Dient

:

«

!

!

:

,

«

9945

Biaus

Aiols de

sire

Que

Cui vous vaurés

trestoute

Del roi de Salenike

«

Qui me

«

gaste

«

commant;

plus retenement.

claim trestout avant,

mon

ceur en

ai dolant.

.

Tant

mandé par mes teres

che dist Aiol[s],

»

Combien en »

dites vostre talent

«

li

rois,

«bien sont

che dist Aiol[s],

Or le laisons

tant,

plus grans. :

avés vous a boins cevals corans?

che dist

foi! »

mie

car n'en ai

» dist li rois, «

qu'il seront

— Amis, — Par «

me

terre,

et

che dist Aiol[s], « entendes mon samblant. Cargiés moi .in(r) m homes de chevaliers vaillant.

— Sire, «

ma

renc

»

— Non ferai,

9955

tere soit a vostre

air, n'ait

«

— Sire, 9950

ma

« «

:

me

France, a vos

issi

« c'est

.m. et

biaus

dusc'a l'aube aparant.

.vu. cens.

commen[chemens.

»

Et respondi li rois « Tout a vostre commant. En Tornebrie en entrent li petit et li grant

»

:

:

S'Aiol[s] fu bien servis, n'est drois c'on le

Celé nuit

9960 Quant

la

nuit sont as dois

il

les

apela

et dist

A la coupe d'or

«

:

fin les

séant,

et as tables

[Par] devant Aiol vindrent anbedoi

Et

demant.

dusc'a l'aube parant.

le laisierent

Venés avant.

abevra

li

enfant,

si

»

frans,

Et dist entre ses dens soef en souspirant 9965 « Ahi! Makaires fel, li cors Dieu tecravent! [(/. 166) « Tu m'as tolu el mont que plus amai forment « Car s'encore vesquissent anbedoi mi enfant, :

:

«

Ausi grant fuisent

CCLXIII 9953 .vn

c .

II

font faire les

il

com

cil,

lis, si se

9954 commenchement

mien ensiant

vont reposser

99G0 dois des

t.

!

»


AIOL

292

9970 Dusc'al demain a l'aube que il dut ajorner. Aiol[s] li fiex Elie s'est par matin levés. Li rois de Tornebrie a fait se gent mander Conduire les commande Joserant et Fouré Al matin s'en tornerent, quant il sont apresté. 9975 Des pors de Tornebrie dont il furent torné :

;

Dessi a Salenike, la u dévoient aler, N'a voit mais que .vu. lieues a .1. mul sejorné. Aiols sot molt de guerre, s'a le roi apelé « Sire, fors enpereres, a moi en entendes. 9980 « Car metons .1. agait dedens cel bos ramé :

:

«

9985

.xxx. chevaliers

Desi a Salenike, la nobile chité.

Se Sarrasin en issent par

«

Nous

les irons

«

Et

Damelde[x] done par

«

Que li rois Floriens isse Nous nos acointerons as

«

se

lor ruiste fierté,

requere a nos brancs acérés; sa

grande bonté

cha fors armés, espiels noelés

;

Molt volentiers vauroie ensamble o lui joster Mais ne sai de qués armes li rois est adobés. Amis, » dist Grasiens, « jel vos dirai assés. »

:

CCLXIV

U

10000

aguait remetés

«

«

9995

.r.

«

«

9990

De

Li fors rois Grasiens fu molt preus

que

voit Aiol, cortoisement

il

Florien vous dirai

li

dist

mon

et ardis. :

«

Del

«

N'a millor chevalier jusc'al port de Brandis

«

En

fort roi

plaisir. ;

Apolins,

la targe le roi est escris

Mahon[s] en son gonfanon mis;

«

Tervagans

«

Amont

«

Li destriers desous lui ne samble pas frairin,

«

Il est

— Sire,

et

desor son elme a

.1.

covers de soie d'un paile alixandrin. »

che dist Aiols,

« assés

Li rois met son aguait dedens

A

cercle d'or fin;

.xxx. chevaliers se

Entrosc'a

la chité

9 intervertis.

metent

le

en

foilli

el train,

ne prisent onques

9996 Teruagant

ai oi. »

bos

fin,

:

(b)


AIOL

2g3

Si aquellent la proie, dont lieve

ioood Et Sarrasin

li

hustin[s].

isnelement garnir.

se corrent

Quant li rois Floriens la noise [en] entendi, Il demande ses armes el palais signori :

Par grant

air s'adoube, et fel fu et ardi[s]

;

onques millor ne vi; iooio II saisi la grant targe u fu poins Apolins. Plus de .v c s'en issent par la porte Hain,

Monte

sor Ploiegant,

.

Les nos en encauchierent tout

CCLXV

.1.

feré

cemin.

Li fors rois Floriens pense de l'encauchier.

Des nos a retenus .xim. chevaliers; iooi5

trespasse l'agait

II

Et

li

.1.

grant arpent plenier

:

agais s'escrie et devant et derier.

Aiols saut de l'aguait

et

rois Grasien[s],

li

Monjoie, li preus garda devant lui, voit le

Si escrie

et

Il

roi Florien;

li

legier[s].

10020 Bien le connut as armes, il en fu ensengiés, Il broche Passavant des espérons des pies; Floriens

le

regarde,

s'est

vers lui adrechiés

:

Grans cos se vont doner sor les escus pleniers, Desor la boucle d'or les ont frains et perchiés 10025 Molt sont fort li aubère, nés peuent desmaillier. :

Li rois brise sa lanche qui fu boins chevalier[s],

Et Aiols

Que Que

le feri

a loi d'orne guerrier,

çaingle ne poitral ne le roi n'abatist

li

ot aine mestier,

devant lui del destrier.

ioo3o Aiols furnist son poindre comme boins chevalier[s], Al roi Florien est ariere repairiés Et tient

traite l'espee, s'a l'escu enbracié(s)

Ahautevoiss'escrie: «[Francguerrier],dimoiqu'ies.

ioo35

«

Des armes a porter

«

A

« «

ceste(i)

nostre loi

n'es tu pas costumier[s] :

je l'ai

bien

essaié(s)

;

Car aine par un seul home ne vuidai mon destrier. Tu me sambles de Franche des ardis chevaliers.

ioo32 Lacune;

c'est le roi qui

parle au vers suivant.


AI0L

2Q4

10040

«

Lai

«

Plus

«

Conques

le roi

te

de Venisse, ne se peut preu aidier:

donrai argent

or fin

et

(c)

et denier[s],

n'en ot en France Loeys ne Loier[s].

— Tais, fols rois,

» dist

Aiol[s]

:

« n'a[i]

soing de pree-

[cier, Car je ne faurai ja mon signor droiturier « Por or ne por argent ne me voil vergongier. » Endementiers qu'il o[n]t tant parlé et plaidié, 10045 Li rois fu molt traitres et fel et renoiés u

:

:

Il tint traite

Par devant Qu'entre

Pespee,

les

les

Aiol aprociés

s'est

arçons vait

.ir.

espaules

Li cevals kai mors

:

ferir le destrier,

a le cief trancié(s).

li

en pies ioodo Et Aiols le regrete comme boins chevaliers « Ai tant mar i fustes, Pasavant, boins destriers « Cil qui vos me dona vos tient mervelle chier. « Je morai ja de deul, se ne vos puis vengier! » et Aiol[s] fu

;

:

!

Il

a traite Fespee, s'a l'escu enbrachié

ioo55 Et vait

Que

par

ferir le roi

mi

la destre espaule

:

l'elme vergié,

en a jus trebucié,

les flors et les pieres

Devers

!

branc glacier,

fait le

li

Les mailles de l'auberc ne valent .1. denier, La car de sor les os li convient a trenchier,

10060 Et

li

rois canchela,

Aiol[s] le vait ferir

Sor

De

la senestre la car et

ioo65 Aiol[s] Puis li

li

terre,

le vait saisir toli

agenolliés.

le voit

espaule est

des os

Li rois chai a

si s'est

quant

li

embroncië

cos adrechiés

;

:

trancha demi piet.

ne se pot mais aidier par

par forche

le

les las

:

a or mier,

branc forbi d'achier,

Et saisi Ploigant que molt ot covoitié « Couars rois, » dist Aiol[s], « or avomes cangié :

«

De

la car

de ton dos

ai

mon

ceval vengié. »

10070 Aiols sor Ploigant monta par son

Le Et

roi li

maine

lés lui qu'il

estrier,

tenoit prisonier.

agais desbuisse et devant et derier.

10041 point de

ioo5o se regarde

10069 a'

mon

s 'g nor

:


,

Atant evous poignant

le fort roi

Grasien;

Aiols l'en apcla par molt grans amistiés

10075

(d)

:

forment chier

«

Sire, drois empereres, je vos tieng

«

De chou que m'acatastes renderai vo loier Le roi de Salenike vos donrai prisonier.

«

— Grant

merchi

,

biaus dous sire

»

,

dist

:

:

rois

li

[Grasien [s].

Couars

«

10080

rois

de put

aire, vieus te tu baptisier?

— En pardon en parlés,

»

dist

rois Florien[s].

li

Ja ne cerai en Dieu qui fu cruchefiés,

«

«

Que

«

Mais Mahon[s]

Juis travellierent, aine ne s'en potaidier

— Cuiver,

»

mes

est

:

devons essaucier. Dieu te doinst en-

sires, lui

che dist Aiol[s],

«

[combrier!

ioo85

Voirs fu que Damelde[x] envoia preechier

«

Mahon

«

Premier

«

Le commant Dieu Tant but que tout

«

en

terre

por sa

loi essaucier;

fausa, tant fu outrequidiés

:

fu ivres, si ne se pot aidier,

Ains ala en .1. bos sous .1. arbre coucier; Por savage le prisent qui tout li ont mangié « Le nés et le visage et les iex de son cief [chier. » « Puis n'ot en lui vertu, car Dieus ne Tôt tant Quant l'entent li paiens, le sens quide cangier « Tais toi, quivers François! tu m'as pris et loié, 10095 « Mieus voil jou c'on me fâche ochire et detrancier « Que guerpisse Mahon por ta loi essauchier. «

10090

«

:

:

«

M'ame

sera savee, se je sui essiliés

:

Tervagans et Jupin[s] le feront herbergier. [giet, Par mon cief, » dist Aiol[s], « s'on m'en done con« Vos ne viverés plus por no loi vergongier. [sien[s] 1 o 1 00 Biaus sire Aiols de Franche, » dist li rois GrâNel laisiés japor moi je vous endoingeongié. » Et respondi Aiol[s] « Grant merchi en aies « D'un de ses anemis voil Dameldé vengier. » «

— — ce

:

:

ioio5

II

!

a traite Tespee, tolu

10098 Teruagant

ioioo vo

li

loi

a le cief,


296

AIOL

Devant «

tout l'elme vergié

le roi l'abat a

Signor,

»

che dist

rois, « c'est

li

:

caup de chevalier.

Molt a chi boin preudome por

félon kastoier. » \(f-

1

o

1 1

167)

Puis aquellirent ciaus qui trop ont encaucié. Qui dont veist Aiol par desor tous aidier,

A

destre et a senestre les riches rens cerkier

!

Par desor Ploiigant tient nu le branc d'acier; Celé part u il torne, fait les rens clarier; Cui il consieut a cop n'a de mire mestier. 101 15 Paien tornent en fuie, li quiver losengier.

CCLXVI

Paien tornent en

fuie, la

pute gent dervee.

Signor, n'est pas mençoinge, ains est vertes provee, Ba(tai) taille

mal furnie ne peut avoir durée.

Cil les vont encauchant al trencant de l'espee.

10120 Une lieue pleniere de randon les menèrent, Aine n'i ot caup féru ne joste demandée. Aiol[s] point Ploigant a la sele dorée

un

S'a trové

De son 10 125

Le

ceval s'abaise, s'a l'ensenge

fort escu

Vait

ferir

Desor

la

:

espiel a l'ensenge fressee,

combree

;

enbrache par l'enarme doublée,

Estorgant sor

boucle d'or

li

la targe liujistee

:

a frainte et quassee,

Et

la bronge del dos desmaillie et fausee; Par mi outre le cors si a l'anste passée, 101 3o Tant com hanste li dure, l'abat mort en la pree. Li baron de Venisse si près d'eus s'aresterent, Que dedens Salenike communalment entrèrent. Ceus que trevent dedens ont les testes copees Qui en Dieu ne vaut croire molt ot dure saudee. ioi35 Issi fu par Aiol la chité conquestee Et del roi Florien la guère definee. :

Li fors roi Grasiens vait

Tant

Nus 10 140 Molt

saisir la contrée

:

furent grans les os c'amaine l'enperere n'i

met contredit

s'est

n'ait la teste copee.

de celé gent baptisie

et levée;


AIOL

Les dames de Et

li

la tere se

297

sont crestiennees.

rois Grasiens a la chiere

menbree

Les a as gentiex homes de sa tere donees Par celés ert la tere de crestiens puplee. 10145 La fille Florient fu Aiol présentée, N'ot plus bêle pucele dusqu'en la mer betee :

Biaus sire Aiol[s] de Franche, »

«

chou a

(b)

:

dit

Fen-

[pereres,

vous vient a

« S'il

101 5o

talent, foi

que

je

doi

père,

«

Que jou ja prenge feme tant com j'aife] durée, Tant com j'aie la moie de la cartre jetée, Que d'eure beneoit[e] eue a feme espossee

« « «

101 55

« a

Dedens Faigue

«

Dieus

«

10160

:

Panpelune, en la cartre son père, Illeuc le tient Makaires li traitres, li leres. CIFest li hon que plus hec qui onc fu nés de merc; Car .11. fieus me noia de ma feme espousee

«

«

Ele

est a

Quant

me

del

doinst

Rosne devant une ajornee

tel

vengance com

Mais

:

ne vaut plus dire ileuc de sa pensée.

il

Quant

:

j'aie désirée! »

l'entendi Teris, s'a le teste levée,

Cil gardoit les enfans et Aie la senee

1

mon

vous doing a feme et toute la contrée [tee. Que nous avons par forche vers les Turs conquesSire, » che dist Aiol[s], « ne plachea Dieu le père Cesti

«

il

orent

la tere

vraiement asenee ;

01 65 Les casteus et les marches toutes aseurees,

Et

il

ot de sa gent la terre bien puplee,

Dessi a Tornebrie n'i ot resne tirée

Sa gent done congiet,

si

:

vont en lor contrée.

Toute la cort le roi est vers Aiol tornee; 10170 Por la bonté de lui fu toute aseuree; Puis fist mainte bataille al tranchant de l'espee: Ne sai que toute l'eure vos en fust ja contée. Or mais pores oir com si fil se proverent, 10174 Et P ar quele manière s'acointierent al père. 10 143

Leus

10154 Que dame

10174 mainere


AIOL

298

CGLXVII

molt durement amés mais nés connut li ber. Puis ont il en la cort teus .v. ans conversé Que Tuns ne sot de l'autre son ceur ne son pensé. Aiols fu en

Cascun

Quant

Aiol[s]

10180 Plus de

Tous

li

i

Aie

trait del

baise, les

père

la cortoise sot

Teri[s] de Lossane,

Que

che sont

ioi85 Tant aiment

CCLXVIII

Che

Terris

:

cortois peut ses fieus encontrer,

.vrr. fois les

tans

Dame Et

la cort

jor voit ses riex,

ist

li

les

et les

li

nés:

(c)

pensés.

bien de vérité, gentiex et

enfant, mais

si

bouces

cuers et

li

li

ber,

1

n en voilent

parler,

enfans avoec aus a garder.

fu a Pentecouste, [a]

del moustier et

une

dame Aie

feste haute,

la sage.

Aiols l'en araisone, qui de parler se haste,

En 10190

01 94

une croûte

»

che dist Aiol[s],

me

cargiés vos fieus

gaste

:

molt estes preu et sage, por Dieu l'esperitable.

Teris,

a

Car

«

peuent tant vivre qu'il puisent porter armes, Jou lor ferai porter bêles et convenables Jamais ne verés home plus volentiers le face.

« 1

consel l'apele en

.1.

«

«

Se

«

il

;

CCLXIX

Terris,

«

»

che dist Aiol[s],

« je

puis molt dolant [estre

«

Dieus

me dona

deus

fiex

de

ma

mollier

:

[la] bêle;

Makaires les noia, li quivers de put estre, Dedens l'aiguë del Rosne, bien en sai lanovele. Quant l'entendi Teri[s], si enbroncha la teste:

«

»

«

10200

«

Biaus

Dame Ne

CCLXX «

:

«

la

[perte. »

merchi por Dieu, leglorieus celestre; di pas encore que si fil doivent estre. Jamais n'aroie joie en cest siècle terestre Se les enfans perdoie, dont sui fors de ma tere.

Sire,

«

«

de Franche, molt fu laide

Aie la cortoise son signor en apele

«

«

iû2o5

sire Aiol[s]

li

Aiol,

»

Ambedeus

che dist Terri[s], les

leva

li

«

»

molt son[t] bel mi

fors rois Grasians,

[enfant

:


AIOL

10210

a

Si lor

«

Se

« «

«

liège

.ri.

.

Se del félon Makaire volés nul vengement, Bien vous en aideront a lor esforchement. Dieus!

»

che dist Aiol[s],

Dont ne me cauroit

«

M'ame partist del cors, mais Dé(x)

il

Dont

de

vivoie tant,

« se je

«

Atant en sont monté ens

10220

fors chités vaillans,

peuent tant vivre qu'il portent garniment, Dont il poront mander .xx m homes et cent. il

—E I02i5

dona en

299

en avant

cest jor

el palais

n'ifust perdant.»

plus grant;

a parlé Terris hautement enoiant

«

Sire, drois enpereres, entendes

mon

«

Ambedoi vo

mi enfant

«

Vessi Aiol de Franche, le hardi combatant,

«

Qui andeus

« Il les fera «

Tant

«

Puis lor

filleu ja

les

me

sont chou

samblant.

quiert orendroit maintenant,

qu'il poront porter fera

doner

armes

et

garniment,

avenant.

rices et

»

Aiol[s], si s'en dreche en estant,

li ber si que on bien Tentent Por Dieu, drois enpereres, ne me soies nuisans.

Si a parlé

— Non io23o

;

norir bel et cortoisement,

10225 Quant l'entendi «

(d)

:

:

par ma foi, » dist Grasiens li frans. comman jou mes filleus maintenant,

serai,

«

Orendroit

«

Qu'il vos servent très bien très cel jor en avant.

»

commant.

»

Et

cil li

CCLXXI

Or

respondirent sont

li fil

:

«

Tout

Aiol andoi

si

a vostre escuier

:

Mervelles s'entramoient, durement s'orent chier. Encor(e) ne set Aiol[s] se nus l'en apartient. 10235 Bien furent li enfant andoi aparellié Et servent a la table le fort roi Grasien.

Aiols

les

esgarda,

Tenrement

si

a ploré

encline

li

le cief,

gentieu[s] chevaliers.

Et quant le voit Terris, si l'en prist grans pitiés 10240 Mais ne li ose pas descovrir volentiers Que fuissent si enfant: forment les avoit chiers, Et sa feme dame Aie l'en avoit castoié. 10221

le

mes

10242 dan aie

:


300

AIOL

Aiols

siet

a la table dolans et enbronciés,

Grasien[s] Pen apele par molt grans amistiés

10245

«

Biaus

«

Ja n'(en)

— Je «

«

io25o

10255

10260

10270

si

riche[s]

hom(e) qu'il

ait

mais m'a-

dirai ja, enperere al vis fier,

[mistiet.

Vos en orés ja tant par le vertu del ciel, Aine mais itant n'en dis a home desousiel. sui né[s] de France, des vaillans et des

«

Rois,

Et niés l'enpereor, Loeys

«

Je sui fieus sa seror,

«

Elies est

«

Qui

je

mes

guerrier.

[mieus,

dame Avisse al vis

fier; [(/. 168)

pères,

li

le

viellars chevaliers,

«

dus de Borgonge et sire et justiciers. Makaires de Losane, li quivers renoiés,

«

Me

«

Puis m'a tenu en cartre, bien a

«

Mes

«

Tant par

est

Lengres

prist par traison sous

oncles ne

gravier,

el

.v.

ans entier[s];

mes pères ne m'en porent

est fors

Losane ne

le

sacier

« «

Ne

«

J'amai tant Dameldé que ne

«

Très par mi

«

diroie parolle dont

l'ost

mon

il

oncle

li

vauc

brisier.

me mena

«

Or

«

Jamais voir n'avrai Amis, » che dist li

en

la cartre

ma

loié

il

«

il

:

fust enpiriés;

Dusques a Panpelune al fort roi Mibrien Entre moi et ma feme o le visage fier. tient

:

porent brisier.

Dieus me dona .11. fieus de ma france mollier Makaires les noia li quivers losengier[s], Puis me fist il sor sains jurer et fiancier

«

cortoise mollier

joie, se

ne

rois, « or

:

l'en puis sacier!

ne vos esmaiés,

«

Car de mainte grant guère sui je venu[s] a cief J'ai conquis maint roiaume al branc forbi d'achier; Le millor, le plus riche vos en doin volentier Trestoute Salenique voil que de moi t(i)engiés Et trestout le roialme qu'on en doit justicier, Et demie Venisse vos doin ge volentiers

«

De

« « « «

10275

en

vous

:

de Franche, qui vos acorecié?

«

«

10265

le

sire Aiol[s]

«

:

:

:

vostre bel service ares riche loier.

io25i lespereor


AIOL

10280

3ûl

mer en

«

Si passerons la

«

Serons a Panpelune sor

«

«

Ne Ne

«

Si trairons de la cartre vostre france mollier

le

cest esté plenier; le roi

Mibrien

:

gara chasteus ne chité ne plaisiés

l'en traie

par forche, cui qu'en doie anoier.

Quant tant le par amés, ne le devés laisier. Le cordeuan solier Aiol[s] l'en vaut baisier, a

10285 Et

rois l'en redreche

li

CCLXXII

«

»chedist Aiol[s],

Sire,

«

Demain

«

Si

qui mervelles Tôt granttere

«

:

»

cier.

me donés:

commandés, menrons avoec nous .xx m homes armés. Tirai saisir, se vos le .

« S'il

a

home en

la tere

(p)

qui en voille parler,

« Gardés n'i mèche escange de la teste a coper. » Et respondi li rois « Si com vous commandés. Au matin par son l'aube furent bien adoubé. Li rois li a cargiés .xx m homes armés Aiol[s] en vait saisi (e)r sa tere et son resné, 10295 Et toute Salenique qui molt fait a loer.

10290

:

.

Un

le

.1.

eskiec qui molt

fist

a loer,

des millors cevals c'on peust recovrer,

io3oo.n. aubers .11.

escus

et

et

.11.

.ri.

elmes de grant nobilité, lances dont

on

doit bien joster,

Et .11. riches espees u ot grant dignité, Nis li .mi. esperon furent de grant cierté. Ches adous a il puis ses .11. enfans donés io3o5 Encor ne set il mie qui les a engenrés, Ne [ne set] des adous qu'eussent tel bonté Car il ne les rendist por l'or de .x. chités. Che fu a une feste saint Johan en esté, C'Aiols fu de sa tere molt bien aseurés,

ro3ioDe

:

desfendirent fissent tout decoper.

La conquist .ir.

:

chastel prist par force, c'on desfendi assés

Geus qui

»

toute Salenike

et

de tout

le

:

:

resné.

10281 qui io3oo-i placés dans 10294 tere deseurer après le vers io3i5; cf. plus bas io328-33.

le

ms.


302

AIOL vait a

Il

Tornebrie Grasien merchier; ses .n. fieus maintenant adouber.

Or vaura

Encor(e) ne set il mie que tant les doit amer Jusque tant [que] li briés li sera demostrés

io3i5 Que Tieris fist escrire por les enfans saver; Mais dont ert grant la joie et la nobileté.

CCLXXIII

Le

de saint Johan,la festeque Dieus

jor

Fist Aiol[s] chevalier[s] de ses anbedeus

fist,

fis.

Cier sont li garniment dont il sont revesti io32o Mais millor[s] sont les armes qu'encor sont a venir. :

Tant sont bel li enfant, cortois et bien apris, Onques Dieus ne fist home nés deust cier tenir. Mieus resamblent le père que home qui soit vis. Forment les esgarderent li home del pais, io325 Et dist li uns a Tautre coiement et seri

(c)

:

«

1

Ch'est la plus grant mervelle qu(e) aine peust ave-

onques apartinrent a

« S'il

lor père Tierri. »

[nir

CGLXXIV

Aiols

fait

Et io33o Et

molt

rices

elmes qui molt sont a loer,

rices

brans dont Tachir[s] reluist

.11.

molt

.ir.

.11.

aubers en

escus reluisant dont

.11.

Puis aportent

Les

.ri.

.11.

d^r

la place aporter,

sont

lanches c'on a

riches chevals

qu Aiols

boucler

li

fait

1

fist

cier,

;

bien planer.

amener,

Quant repaira de Tost u Grasiens li ber io335 Le fist d'un grant roialme signor aseurer, Les riches garnimens que Fist

il

CCLXXV Les

10340

la

pot conquester,

a ses enfans a icel jor doner.

Li doi vaillant cheval furent en

mi

11

sont andoi couvert d'un molt rice diaspre

Il

n'avoit en la tere plus isneus c'on

Li archon sont deseure a

fin

Dieus ne

si

S'il

place

la

seles furent rices, ovrees a topasse,

i

sache

et a safre

:

povre parage, montés, aprestés de ses armes,

fist

estoit

or

i

vavassor de

:

;

;


3o3

AIOL

10345 Bien ne resamb[l]ast prince u duc u amuable. A ses .ir. fiex les donequi furent preu et sage.

CGLXXVI

Or

furent

li

destrier des millor[s] del pais

:

montèrent, qui sont preu et ardi, Es prés sor Tornebrie, qui vert sont et flori. io35o Lés aus chevauce Aiol[s] et lor maistre Terri[s], Et li rois Grasiens et si millor ami. Li valet

En

la

i

quintaine fièrent

li

doi baron gentil

Deus cos desmesurés, ains hon plus grant ne Quant arier retornerent, passé[s] fu miedis, io355 Et montent les degrés el palais signori. Les tables furent mises, al mengier sont assis Lés

le roi

Tumas Aiols

et

les

Grasien

sist

Manesier[s]

Aiols li

doi baron gentil.

io36o Tenrement a ploré des biaus si

:

ardis,

li

esgarda, a souspirer en prist

Teri[sJ le regarda,

vit.

iex

:

de son

vis.

(d)

tient le cief enclin,

Bel et cortoisement a apeler l'en prist « Biaus sire Aiols de France, por Dieu qui ne menti, :

«

io365

C'avés vos a plorer? por coi estes pensis?

— Je Tai assés u prendre,

maistre Terri[s],

sire

«

Par Dieu, quant me ramenbrede mesenfans Que Makaires noia, li quivers de pu[t] lin

«

Autretel fuissent ore

«

comme

sont vostre

petis, :

fil.

Mais nel di pas por eus Dieus vos en doinst joir 10370 « Jamais ne verés home qui les aint plus de mi. » Et quant Ta entendu li boins maistre Teri[s], «

:

Dont ne

Que «

10375

« «

« « «

le

se tenist plus, qui

li

donast Pari (i) s,

voir ne Pen die, ne s'en peut mais tenir

:

Bien vos est avenu, Aiols, » che dist Teri[s], Par la foi que vous doi, que che sont vostre fil. Je suis nés de Lossane et mi millor ami Je i ère manans quant li rois Loeys Et Elies vos pères orent le mur assis J'estoie soz le pont, car Dieus le m'ot tramis,

10379 sor

:

;

!


aiol

304 io38o

io385

10390

ne vos en quier mentir,

«

Et pescoie a

«

Quant Makaire[s]

« «

Les en geta en l'aiguë, qui les quida périr, Et Damelde[x] de gloire qui les vaut garandir

«

Et

la lune,

li fel,

que Dieus puist maleir,

ambedeus en

jes pris

« Si vi(e)nc fors

de

ma

nef por garir:

la tere, [o] les

enfans

(en) fui.

«

Aiol, por vos enfans sui ge clamés katis

«

Et issus de

«

ma

terre et livré[s] a essil.

«

La grase Dameldé qui onques ne menti, Tant avons les enfans alevés etnori[s],

«

Qu'il sont or chevalier aparant

«

Veés en chi

et furni.

les letres, les saieus etl'escrit. »

Le

brief traist de son sain et le roi le rendi,

Et

li

rois le rendi son capelein Henri.

Cil a froisiet la chire,

10395 Le

si

esgarde

en apela, en plorant

roi

li

l'escrit,

a dit

:

«

Sire drois enpereres, merveiles puis oir.

«

Cis

hom

est

nés de Franche, niés

le roi

1G9)

(f.

Loeys,

Et fieus al duc Elie qui preus est et ardis Ains de plus franc linage nus chevaliers n'issi; 10400 « Cil doi sont si enfant que vos avés nori; « Teri[s] par sa bonté les a de mort gari. » Et quant l'entent li rois, molt joians en devint Molt en fu grant la joie el palais signori. «

:

a

:

Qui

la veist baisier le

père

et les

.11.

10405 Et le roi Grasien et le maistre Teri, Et Aien la cortoise qui tant a cler le Et

la gentil

roine o

Et

les frans

chevaliers qui

CCLXXVII 1

0410

«

Et

«

Ja

li

le

io3gi escris

»

che dist

Tumas,

10408 franc

«

!

« ja est

Panpelune en la prison son le tient Makaires li traitres, li

m'esteut laisier dolante

— Sire,

vis,

orent servi

che dist Aiol[s],

»

;

cors signori,

est a

« Illeuc «

Enfant,

le

fis

père,

prise

vo

[mère

1ère,

et esgaree.

bataille en ert jostee.


3o5

viol

10415

«

Or prendés

«

Et nous arons iceus de la vostre contrée La tere as Sarrasins en sera degastee.

«

— Et jou «

10419

CCLXXVIII

«

10425

10430

o vous, signor,

irai

Je ne vous faurai ja tan[t]

Aiol[s] et

«

que Dieu[s] vos a donee,

ceste gent

si

doi

fil

Boin[s] rois,

«

»

» dist l'enperere.

com

dusc'al pié

:

1

j

Ten

aie durée.

»

alerent.

che dist Aiol[s],

a

envers

[moi entendes: Boin consel vou[s] donrai, quantaidier nos volés. Car prendés .1. message et si le trametés

Loeys qui molt est redoutés sui de mort escapés

«

Al boin

roi

«

Se

comment

«

A l'entrée

«

Soit devant Panpelune ses esfors asamblés,

«

Et Elies mes pères,

«

O

«

Se Dieu

«

Et moi

«

Que Makaires

li

die

d'aoust, ains c'on soie les blés,

sa gent de

li vieus kenus barbés, Borgonge pense tost de Pesrer

plaist et saint Piere, la et

:

;

mes

fîex

.ir.

me

:

pora trover,

que Jesu m'a savé,

cuida noier

et esfondrer.

Et vos, boins rois meismes, vos volés onorer... (b) Par mon cief, » dist li rois, « bien fait a creanter.

«

— «

Qui

cest consel refusse,

bien doit estre blâmés.

»

10435 Teris se dreche en pies, li gentieus et li ber; Il parla hautement, bien fait a escouter « Biaus sire Aiol[s] de France, envers moi entendes. :

«

Je ferai cest message volentiers et de gré.

— Par mon

cief,

»

dist Aiols,

«

[parlé,

molt avés bien

Car li vostre services me vient forment a gré. Se Damelde[x] me done ma grant guerre finer, « Tant vous donrai del mien ja n'en serés blâmés « La chité de Lossane vos doing en ireté « Por chou vos doins la ville que vos i fustes nés. 10445 Quant Tentendi Teris, al pié Ten est aies:

10440

«

«

:

;

Aiol[s] l'en redrecha

li

Li boins rois Grasiens

Un

gentiex li

et

li

ber.

a fait aprester

molt riche dromont droit

al port

de

la

mer;

20

»


3o6

AIOL .xinr. chevaliers ardis et adurés,

commande

lor iex de lor teste lor

10450 Sor

Assés lor

avoir et baillier

fait

et

a garder.

doner.

Li maronier sont sage qui les durent guier Del port se dessevrerent, quant furent desancré, Et drechent sus les cingles, si prendenta esrer. 10455 Damelde[x] les conduist, si orent boin oré. Ne sai que vos deusse lor estoire aconter Droitement a Saint Gille sont [ens] el avene entré. :

:

Quant

il

furent a tere poi

Et vinrent a Saint Gille

o[n]t sejorné,

i

al cors saint

honoré.

10460 Quant ont fait lor prière, si s'en sont retorné, Et montèrent es seles des mules sejorné[s], Et trespassent Provence, n'i ont gaires esté; Il trespassent Alverne et Beri par delés, Et viennent a Orliens la mirable chité; 10465 La troverent Elie, le viel kenu barbé, Et la ducoisse Avisse al gent cors honoré, Et Terris li messages est el castel entrés Ja dira teus parolles qui molt venront a gré. Or ne demandées] mie s'il fu bien ostelés, 10470 Et il et tout li sien qu'il i ot amenés. Elies et sa feme se sient lés a lés, :

De

10475

joste la fouriere sor

«

Bêle seur,

«

Cui porons nous

«

Aiols no[s] fieus

« Il « «

10480

ne fu

»

tapi coré(s)

.1.

dist Elie[s],

«

:

envers moi entendes.

laisier no(u)s rices iretés? est

jors piecha

mors et a sa fin aies que n'en aie pensé.

Anuit songa[i] .1. songe dont molt sui esfraés vi devers Espaigne venir tout abrivé

«

Un^e) estoire de gent richement conreé

La

«

O

«

:

:

Jo

«

«

(c)

ert

mes

fieus Aiols,

li

gentiex

et

li

:

ber;

lui avoit .11. fieus, si biaus com .1. jor cler. Or me consaut icil qui en crois fu pené[s], Moi samble adès del songe que che soit vérités.

10463 Alverne] limbe

10465

li

v.

»


aiol

307

Atant evous Terri, el palais est monté[s] II fu lui quatorzisme de chevalier[s] menbrés. :

10485

Gentement «

« Il

saut

le

duc Elie

De par son fil 10490 Quant l'entendi

:

par a

si

joie,

.1.

Si fust très bien

son riche barné

Elies, s'est

grant

Qu'il ne desist

et

Aiol qui molt est oubliés!

«

Il

car bien fu doctrines

le salue,

Cil Damelde[x] de gloire, qui en crois fu penés,

1

quant d Aiol

mot por

.1.

hom(e)

»

contremont levés de

l'or .1.

:

ot parler .x.

chités

grant arpent

aies.

Et quant il pot parller, si s'est haut escriés 10495 « Amis, sire message, (bien) seurement venés « Est encor(e) mes fiex vis que j'ai tant desiré(s) :

:

— Oil, par ma «

O

« Il

io5oo

«

« « « «

le roi

foi, sire,

Grasien qui gentiex

est et ber.

vous mande par moi que bien vos

aprestés,

Et tout votre lingnage quanque poés mander, Soies a Panpelune ains c'on soie les blés. Makaires li traitres qui de vos fu enblés, Il est a Panpelune la mirable chité La a Dieu renoié, a Mahom s'est tornés Illeuc tient Mirabel li traitres provés Aiols le vaura fors de la cartre jeter. :

;

io5o5

«

«

(d)

:

— E Dieus! «

?

tous est plains de santé,

Se

je

mon

» fil

che dist Elies, avoie,

«

que tant

tu soies aourés! ai désiré,

« Onques Dieus ne fist home qui me peust grever! » io5io Et Avisse sa mère prist Dieu a reclamer « Sainte Marie dame, mon enfant me rendes » Terris l'en apela par molt grans amistés « Sire dus de boin aire, envers moi entendes « Je vous dirai tel joie dont vos mot ne savés. « Quant Makaires li fel, cui Dieus puist mal doner, 1 o5 1 5 « Ti(e)nt vo fil en Lossane en sa cartre seré, « Dieus li dona .u. fieus de sa feme al vis cler. « Makaires li quiver[s] ne le[s] pot aine amer, :

!

:

:

10485 .xmi.isme.

io5i5 qui


3o8

io52o

io525

AIOL «

Ains

« «

Ens en l'aiguë de Rosne les vint li fel La les quida noier et a la mort livrer.

«

J'estoie sous le pont, car

«

Et pescoie a

«

Quant jou vie les enfans ens en l'aiguë floter ; D'eus mi aprocha[i] tant ques gari en ma nef, Puis mis jou tous mes dras por eus envoleper.

«

a « « «

io53o

«

« «

10540

.1.

poi ains l'ajorner,

Dieus

lune coiement a

m

1

!

jeter

:

mené,

ot

celé,

Et dame Aie ma feme o le viaire cler Del lait de ses mameles les alaita assés. Puis issi delà vile coiement a celé (es). Molt doutâmes Makaire le quiver parjuré;

Tant nagai par le Rosne que je vinc en la mer. Dieu[s] nous mena molt bien par la soie bonté

«

Et

«

Puis

«

Après par aventure

«

.un. laron l'avoient a Panpelune enblé,

cil fist les

les fist

enfants baptisier et lever,

bien norir a joie i

et

a bonté.

fu vo[s] fiex mené[s]

:

«

U

«

Qui Dieu

«

Jamais tele aventure n'ora nus hon conter Puis que rois Grasiens ot Aiol acaté, Furent il en la cort teus .v. ans tous passés, Que l'uns ne sot de l'autre son ceur ne son pensé. La merchi Dameldé qui en crois fu penés,

« «

io55o

la

traitres

Tout droit a Tornebrie la mirable chité. La trovai Gratien, le fort roi coroné,

«

10545

li

«

«

io535

les prist

«

Makaires l'avoit mis a renoié,

(et)

a

et

enprisoné,

Mahon

[s'est]

xomé.ff. 170) :

«

Tant avons

«

A

ceste

les

enfans noris

Pentecoute

les

et alevés

avons adoubés sénés;

«

Li fors rois Grasien[s]

«

N'a plus biaus chevaliers dessi en Duresté. Il ne vos virent onques, mais il vos ont mandé Que secorés lor mère se de riens les amés. Sainte Marie dame, » (che) dist Elie li ber, Chou est la riens el mont que j'ai plus dessiré.

«

«

et Aiol[s] li

— «

io520 En

el

aiguë

10324

el

laigue


aiol

io555

309

mon

«

Or

«

Qu'il son neveu secore,

m'esteut Loeys

— Gentiex hon, — Jamais n'ere

»

signor demander, s'il

veut avoir son gré.

dist Avisse, «

por Dieu or en pen-

[jou] liés, s'en ère aseurés. » [ses

Li frans dus de boin aire

fait

brief saieler,

.1.

Droitement a Paris fait .1. mesage aler, io56o Et mande Loeys, u se peut miex fier, Que son neveu secore por Dieu de majesté; Se il onques Tôt chier, or nel doit oublier. Droitement a Paris a Loeys trové, De par le duc Elie l'a premiers salué. io565 II li done les letres et le brief saielé :

Son capelain Li rois seut «

E

«

Car

10570 Li

la

Dieus! c'est

les livre, la chire fait froer;

li

novele, s'a grant joie mené.

che dist

»

hon en

rois, « tu soies aorés!

li

tere

que

je

doi plus amer.

De par De

la

Car

il

10575 Quant

mander

toute sa tere fait ses barons

Tant furent grant

menue vaut li

gent

les os,

n'i laisa

le secor[s]

:

aine hon nés pot esmer.

point aler,

molt durement

rois ot sa gent toute faite

aster.

amaser,

Durement

vers Espaigne ont lor cemin torné. Del boin roi Loeys vos lairai chi ester, Et del viellart Elie, de son riche barné;

Son

esfors et sa gent

en aconduit

io58o De Grasien(s) dirons

et

fait ses

Et droit de Salenique

la

Et de toutes

li

ber.

d'Aiol le séné,

Qui de toute Venisse

As

»

rois a fait les briés, les cartres saieler,

barons mander

mirable chité,

les teres qu'il

orent a garder.

prés de Tornebrie font les os ajoster,

io585 De par tout

le

rivage

le (s)

navie aprester

Et porter le viande et l'aiguë douche et cler, Dont il poront .v. ans el resne converser. Li maronier sont sage de lor gent a guier, 10575 toute

faire

10587 poroit

(b)


3

10

AIOL

Il drecierent les voiles, si se prendent en mer, 10590 Et furent bien .c m es barges et es nés, En dromont et en nepes et en escois ferés. Ains mes tel ost ne vit nus hom de mère né[s]. Très puis c'a l'ost de France ne se sont aresté. Molt sera faus Makaires, li traitres provés, io5g5 Se il tant les atent qu'il soient assamblé. Ne sai que vous deusse lor estoire aconter, Ne combien il esturent el palagre de mer: Droit a Saint Nicolai dont vos oi avés, .

Celui c'on dist a Bar, sont

.1.

main

arivé;

10600 Tout droit a Panpelune ne finent de l'esrer. Quant vinrent en Espaigne, en la terre as Escler[s], Corent par le contrée, s'ont le pais gasté. Li fors roi Mibriens en a oi parler, Et li quivers Makaires, cui Dieus(t) puist mal doio6o5 Et mandèrent lor gent par trestout le resné [ner, Bataille vauront faire a .1. jor denomé. :

CCLXXIX Il

10610

Molt par sont grans

les

gastent le pais, essillent

Makaires « Par foi,

li

traitre

os de par toute la terre,

et deser[t]ent.

Mibrien en apele

che dist Makaires,

»

i

faites

Ce

est Aiols [li ber] qui vos fait ceste guerre. Et tout por sa mollier que vous tenés en sere;

«

Ne

volt en

Mahon croire,

li il

:

Et vint a Mirabel,

Quant paien «

taus la teste!

bien

a traite Tespee al tranchant alemele

Isnelement en vient en

li

»

:

«

home

Tolés

!

vostre

dist Mirabiaus, «chi a

io5r)i escoufres feres 10602 furent grant 10621 mirabel

sous

la cartre

»

estre. »

:

tere,

ja li tolist la teste,

escrient

Volés porestrainge

— Sire,

(c)

tant est foie et quiverte:

« Je te tieng molt a fel, quant ne io6i5 Et respont Mibriens « Issi doit Il

:

grant

«

«

10620

[perte

:

trop

«

gasse

sire, fille

ne

faites

!

desfaire?

molt povre guerre.»

10604

°i

ue

~

10607


AIOL

Entr'eus en ont parlé

10625

«

icele

dist

li

gent averse.

:

«

Que la fors le tenist Aiol[s] a ses herberges Nous savons bien de voir qu'il li toroit la

«

Les gens qui sont

«

I I

uns a Pautre « Grant honte avons soferte Maleois soit Makaires qui traison vieut faire! Car pleust Mahomet qui le siècle governe

Et «

3

la fors riroient

en lor

:

:

teste,

tere. »

CCLXXX

Molt par sont grans les os de toutes les contrées io63oC'Aiols et si enfant i orent amenées, Et corent par la tere, si l'ont arse et gastee N'i remaint bourc ne vile qui ne soit désertée. Makaires li traîtres, qui molt fu fel et leres, :

En io635

apela

le roi

a la chiere

menbree

:

«

Entendes envers moi,

«

Iert ensi vostre tere essilie et gastee,

sire drois enpereres;

C'on n'i fâche bataille et forte et aduree ? » Et respondi li rois « Ensi com vos agrée. » Il sonent .mi. cor[s], et lor gent est armée, 10640 Et issent par les portes qu'il orent desfremees. Li baron de Venisse ricement s adouberent «

:

1

:

Ancui ert la bataille durement ajostee. As premiers cos ferir ot molt grant huée, i

La 10645

ot mainte anste frainte, mainte teste copee.

Tumas

et Manesier[s] aiment molt la melee Et vont par mi les rens, cascuns traite Pespee Cui consievent a cop molt a corte durée. Aiols li fieus Elie une lance a covree. Qui dont veist ensamble les .11. fiex et le père,

:

io65o Qui desronpent

Or

se gart bien

Ce

est la

les

rens de celé gent dervee!

Makaires qu'il n'aut celé contrée gent el monde qui onques plus le heent.

Aiols point Ploigant a

Vait

ferir

io655 Desor

la

boucle d'or

li

:

la sele dorée,

Hercenfroi sor

10624 Maleoit 10627 tora io65i nait io652 laheent

(d)

la targe dorée,

a frainte et froee,

10629 grant

io632 désirée


3

I

AIOL

2

Par mi outre Tant com ele

a Tanste passée

le

cors

li

dure, l'abat mort en la pree.

li

:

Cil ot Dieu renoié, or en a sa saudee.

Or

a mains li traitres des gens de sa contrée. 10660 Et Mibriens en maine sa gent desbaretee;

Quant

il

furent dedens,

la

porte refremerent,

Et montèrent as murs, que forment se doutèrent, Li baron les asaillent, durement se penerent. Et Loeys chevalche s'oriflamble levée, io665 Les grans mons et les teres a grant force passèrent, Et quant il furent outre, .ni. jors se reposserent; Car forment estoit l'os travellie et penee. Tout droit a Panpelune ont lor voie aprestee, 10669 Elies les conduist a la berbe mellee.

CCLXXXI

Or chevalcent ensamble li nobile baron, Et vont vers Panpelune, si ont passé le mont. Tant chevalcent ensamble et par nuit et par jor,

Que Les

de Post Grasien virent très et les

aucupes

les

et les

confanons,

pumiaus en

son.

10675 Dist l'uns François a l'autre: « Signor, que[l] le fêVeés la l'ost Mibrien le Sarrasin fellon. [rons? « Saciés qu'il nous demaine par grant subicion « Il a molt plus grant ost certes que nous n'a von. « Dieus! u est ore Aiol[s], père de tout le mont, 10680 « Que chi deviens trover? Je cuic menti nos ont « Li mesagier qui vinrent en Franche l'autre jor. « Aies vous adouber, autre pais n'en feron te

:

:

a

io685

Puis

lor

si

corons sus,

les

encrieme[s] felon[s]

Et

il si

E

Dieus! c'or nel conoisent, biaus père glorious!

Com

fissent

sempre par forche

et

envis s'aprestaisent d'à eus

Tumas

et

par vigor.

(/.

mouvoir tençon!

Manesier[s] reprisent lor adous,

Li baron de Venisse s'armèrent par vigor;

Quant 10690 Tumas

il

furent armé,

si

montent par

et Manesier[s] furent el

Ja fuisent asamblé,

si fust

grant

171)

fieror.

premier front; la

dolour.


AIOL

Car

il

3

I

3

quidoient bien ne fussent pas des lour.

Quant Aiols

li

cortois a veus les pingons,

Les gentis connissances des rices poingeors, 10695 Etconist l'oriflame de la terre Francor, Molt durement s'escrie a une vois autor « Baron, por Dieu merchi, le nostre creator! :

10700

«

Cis baron sont de Franche de

«

Qui nous vienent aidier a force et a vigor. C'est Elies mes pères a la clere fachon, Et Loeys mes oncle[s], li fieus al roi Charlon Mais alons encontre aus a joie et a baudor, Et si lor faisons joie de quanque nous poons

«

« «

«

maior,

la terre

:

!

»

Partant evous Elie poignant a esperon,

10705 Par desor Marchegai qui li cort de randon, Et coisi Manesier et Tumas le baron

U

venoient devant

le trait a

.1.

boujon;

Le duc Bevon sans barbe en a mis 107 10

«

Molt sont

«

Mon

fil

«

Ausi

fais ert

— 10715

:

bel chevalier de cors et de fachon,

Aiol resamblent plus que nul hom[e] il

ja

quant

jel

che dist Tumas,

Sire, »

«

«

Li ber nous engenra quant

«

A

Losane en

Quant

a raison

frans chevaliers, cis dui vasal qui sont?

« Dites,

la cartre

resambler il

jut

Makaire

le

(d)el

[mont.

nori garchon.

devons

:

en prison,

le félon. »

hom;

l'entendi Elies, tel joie n'ot nus

Puis que Dieus herberga saint Pierre en pré Noiron N'oistes mais

tel joie

en fable n'en canchon

Com baron demaine a l'asambler cel jor. 10720 A rencontrer ensamble molt très grant joie font: li

Qui

la veist baisier

Loeys

Aiol,

et

Tumas Il

et Manesier les nobiles barons! vont baisier Elie lor signor, lor taion,

Et puis

10725

roi

Loeys,

«

Signor,

«

Car asalons

io6y3 pongons

»

et

grant joie

dist Loeys, « la ville

entor

10695 oriblame

font

li

entendes

et

ma

environ.

10701

mon

:

raison »

onc.

:

(b)


3

AIOL

14

Et Il

cil li

respondirent

se corent

armer,

Aine mais de

ioy3o

En

si si

.xxmr. pars

si

:

«

Vostre plaisir feron.

»

prendent lor adous.

grant guerre n'oi parle[r] nus hon.

les asaillent le jor

:

Cil dedens se desfendent qui grant mestier en ont.

Makaires de Lossane fu plains de marison

U «

que

il

voit le roi,

si

Ta mis a raison

Issons contre les lor lachiés

les

;

:

gonfanons.

»

10735 Et respondii) Mibriens: « Vostre commant ferons La dedens s'adoubèrent li encrieme félon. Par la porte s'en issent dolant et courechous, Et Franchois les requièrent, li nobile baron.

CCLXXXI

I

»

!

Les batailles sont grandes, li estor communal

:

10740 Sarrasin lés la porte lor livrèrent estai, Et François

les

requièrent qui nés amerentpas.

Tumas

point leceval qui molt tost

Et vait

ferir

le

porta,

Anchier qui Jesurenoia, Desor la boucle a or son espiel li passa, 10745 Et l'auberc de son dos desronpi et faussa, Par mi outre le cors fer et fust li passa,

Tant com anste Et quant Il broche

le

li

dure, l'abat mort del cheval.

voit Makaires, a poi ne forsena,

le destrier, si va ferir Tumas 10750 Li escu fu tant fors onques ne l'enpira, Et cil refu tant ber, aine estrier ne vuida, Ains referi Makaire a guise de vasal Que Tespiel li conduit par mi outre les bras Par tere lesovine, et li glousse pasma. :

:

10755 Ja Teust retenu, que plus ne s^targast,

Quant

li

rois le secort al pooir

Et Sarrasin

A

i

vienent

irié

que

comme

plus de .xv. lances ferirent sor

il

a

(c) ;

lupart

:

Tumas;

Et li ber traist Tespee o le puin de cristal 10760 Cui il consieut a cop aine puis ne demanda :

10737 dolans 107Ô0 Qui

10753 conduic

p.

m.

o.

I.

baas

10756 Que


5

aiol

3

Mire por lui garir, car nul mestier n'en Atant es Manesier sor .r. corant cheval Voit son frère en la presse, forment s'en

1

a.

:

aira;

Escrie Aiol son père, de riens ne se targa

10765

Sire, car secoures vostre chier

«

Se tu pers ton enfant, grant

fil

li

et Aiol[s]

Et Teri[s]

boins maistre qui tant bien

li

10770 Li dus Beuves sans barbe, Engerans .lx. chevalier secorurent Tumas. Li ber

Bien

branc d'achier lor avoit

al

Comme

pert

i

que preudom(e) i

vient iriés

Icil

parc

combat

le

Tant com anste Puis a

Mibrien

lupars

:

le

porta

:

le vasal,

cors fer et fust li

il

Qui

veistles

li

enbracha

:

consieut a cop de mort garant nen

Comment

il

.11.

frères vers la

»

a.

gent desloial,

lor detranchent les costés et les bras

Onques Dieus ne Dieus!

:

passa,

dure, l'abat mort del ceval.

traite l'espee et l'escu

Cui

dist

!

home lor cos ne reJoutast. Loeys, « com fais barons chi a! fist

mère qui tés enfans porta Bien doit amer celui qui de mort les jeta. » 10790 Makaires torne en fuie, demorer n'i ossa. «

:

s^i) aresta.

de toutes ses armes point de garant nen a

10780 Par mi outre

E

comme

garda,

Estorgant sor Tescu a esmail,

ferir

portoit Tensenge

Que

«

besoing

al

les

Gerars,

fait tel

ceval point et broche, qui molt tost

Vait

10785

et

sengler[s] qui as ciens se

fait li

10775 Et Manesiers

Le

»

i

vont poignant celé part, rois Grasiens qui les enfans ama

Loeys <£t

:

Tumas! damage aras!

«

Beneoit[e] soit la

!

«

CCLXXX III

Molt lu grant la bataille

François

i

et felenesse

font grant joie, et Sarrasin

Manesier[s] point et broche tout

Et vait

10795 Desor J0770 beuon

ferir

la

Durant sor

boucle a or

s. b.

engerant

li

la targe

le

i

etpesme

perdent,

:

(d)

pendant d'un

novelle

:

[tertre

fraint et esquartele,

et gerart

ic>775

1upart— 10781 dura


3

I

6

AIOL

Et Tauberc de son dos

li

Par mi outre

mist Tanste novele,

le

cors

li

desmaille

et desere.

Tantcom Ç'ert

ele li dure, l'abat mort a la tere; uns des drus Makaire, de celé pute jeste.

Tumas

10800 Et

Vait

ferir

laisse core le destrier

Mibrien sor

de Castele,

la targe novele,

Desor la boucle a or al brun espiel li perce, Que Taubers de son dos n'i vaut une cenele, Que Tespiel ne conduie selonc le flanc senestre, io8o5 Tant com hanste li dure, Pabati a la tere; Puis a traite Tespee al tranchant alemele, Par molt grant marnaient desor le roi s'areste: Por le mien ensiant ja en presist la teste, Quant li rois li escrie, a sa vois haute et bêle 108 10 « Amis! merchi te proi, pour le tien Dieu celestre. :

«

Enfes, tu es

mes

niés, point n'i dois

mavaisestre:

Par moi avras ta mère de la cartre sous tere » Et respondi Tumas « Issi doit il bien estre. » Contre cheval Ten meine par le nasal a destre, «

!

:

1080

Sel rendi Grasien qui Venisse gouverne.

Et

li roi Grasiens de nient ne s'areste Ains vint a Loeys, molt douchement Tapele

10820

:

:

«

Sire drois enpereres, finee est nostre guerre

«

Car

li

rois est prison qui tenoit ceste terre

«

Tumas

«

Onques millor enfant ne montèrent en

«

Com

li fil[s]

sont

li

Aiol

l'a

conquis en

;

:

la presse.

sele,

dui vasal cuiproechegoverne. [estre!»

Por Dieu, » dist Loeys, « mi neveu doivent Et Makaires s'en torne, s'a guerpie la presse; 10825 .m. Sarrasin l'en mainent qui volentiers le servent, Par les portes entrèrent qui lor furent overtes. Qui dont veist le deul de celé gent averse! Regretent Mibrien qui fu preus en la guère. (/. 172) « Ahi! tantmarifustes, biaussire, « dist Makaire[s], io83o « Comparestiés[ber], frans chevalier[s] honeste[s]! » io8o3 aubère

10804 conduist

10822 qui

io83o franc


7

AIOL

Sarrasin

.lx.

io835

E

«

De vous feromes

sire! car laisiés le

«

Une

«

Si tenrés

apelent

le traitor

«

3

grant deul que vos signor de

roi et

1

:

faites

la terre

:

:

corone d'or en avrés sor vo teste, Panpelune et Tolete et Luiserne

« Et toute la contrée que Mibriens governe. » Et respondi Makaires « Issi le devés faire. » Il fait mander les mires en la sale plus bêle, Por resanerses plaies, car enpiriés quide estre. :

10840 Li mire furent sage, des millor[s] de la tere, En .111. jors le respassent, mais ne dura puis gaires La joie de Makaire, car la mort li apresse.

CCLXXXIV

Makaires fu

Oies de Floquipasse,

10845

Un

com

en

la sale

perine.

preus

et

consel en vait prendre entre lui

et

Car Dieus Il

la sus

les aspira,

li

est

fiex sainte

nobile

:

Propisse,

Marie.

croient bien en Dieu, ne l'oblierent

mie

:

Si orent .mi. prestres de la tere saintisme.

Mirabel ont

io85o Et ont

fait

jeté

de

la cartre perine,

une croûte desous

terre vautie

:

molt grant signorie, messes et matines

Illeuc le font garder par

Cascun jor peut oir et N'a garde de Makaire, il nel trovera mie. L'endemain al jor cler par son l'aube esclairie io855 S'adoubèrent les os de Franche le nobile :

:

De

.xxinr. pars ont la vile asaillie.

Li mineor sont sage qui desous terre mine[nt] Il

esfondrent

le

mur

et la

dedens

:

se missent,

Que plus de .xxx. toises tout ensamble cairent. 10860 Franc(hois) et Venissien molt durement s'escrient « Baron, or del bien faire, el non sainte Marie! « Paien tornent en

fuie, la bataille

ont guerpie,

Jusc'a la maistre tor ont lor voie aquellie

Che

lor

vaut molt

io865 Makaire[s] io8G5 qui

li

petit,

que

quivers. cui

li

:

:

fort fu asaillie.

cors Dieu maudie,

{b)


3

I

AIOL

8 Il rfi

vint pas a tans, car François le so[r]prisent.

Manesier[s] laise core

le destrier

a délivre,

Et vait ferirBoidin sor la targe florie; Desor la boucle a or li a fraite et croisie, 10870 Li aubers de son dos ne li vaut une aillie

Mort «

l'abat del destrier

Dieu[s]

me

Evous par mi Il

gart

li

;

mes enfans, molt aim

la presse le

broche Marchegai qui

io8-5 Et vait

ferir

Makaire sor

boin li

:

ber Aiol[sJ escrie lor

viellart Elie

:

compai-

:

[gnie

!

»

cort a délivre,

la targe florie

Si bien refiert le duc, sor Tevre vernissie,

Desor la boucle a or l[i] a frainte et brisie Et la bronge del dos desroute et desartie Par mi le flanc senestre et fer et fust li guie. 10880 Elies fu navrés, mes il ne kai mie, Ains refiert le gloton par grant ire aatie, Que il l'a abatu del destrier de Hungrie. :

Monjoie! Dieus aie!

Et Aiol[s]

s'escria

Tumas

Manesier[s] en entendent Toie,

et

:

«

»

io885 Cascuns point le destrier, tient l'espee sachie, Voient le sanc couler del cors al duc Elie Se il deul en demainent nen vos mervelliés mie. « Enfant,« che dist Elies, « par le cors saint Denise! :

10890

un

«

Je sui

«

Vés chi

«

Se

il

que

or vous escape,

— Par mon CCLXXXV

poi navrés, la plaie ert bien garie

le traitor,

cief, »

Makaires

Et tient

li

le jel

cors

tieng a couardie.

molt

dist Aiol[s], «

traitres fu

traite l'espee

dont

li

:

Dieu maudieî [vie! »

iert coite sa

devant eus en

pies,

branc fu d'acier:

10895 Richement se desfent, il en a grant mestier. Et François le requièrent, qui sont boin chevalier:

De

toute pars Tasaillent

Tumas

Et Aiol[s] lor chiers pères Et Loeys de Franche et li 10870 aubère

10878 desronte

et

et

Elie

Manesier[s],

li

fiers,

rois Grasiens,


aiol

3

1

g

10900 De toutes pars le prisent, les puins li ont loiés; (c) Par defors la chité le menèrent a pie Maintenant le desarment, ne s'en voilent targier. Les menbres li ont fait maintenant atacier A .nu. fors coroies por son cors essilier, 10905 Et puis molt tost as keues de .mr. fors destriers Tout le fissent desrompre ensi s'en sont vengiés. Puis prissent Panpelune les murs et les terriés Cil dedens qui se voillent lever et baptisier :

:

:

Ne

perdirent del lor valissant

.111(1).

109 10 Qui en Dieu ne vaut croire molt

CCLXXXVI

déniés;

tost fu esilliés.

Très puis que Panpelune la fors cité fu prisse,

Issent fors de [la] cartre Floquipasse et Propise[s]

Mirabel amenèrent de

Quant 10915

il

U

«

Vessi vostre mollier Mirabel

«

Bien l'avomes gardée

es aies, Aiol de

et

la riens el

mont

II

dessendi a piet, par la

«

Dame,

U

de

fille

roi,

Tumas

Atant evous

la

garnie?

la

nobile:

par grant signorie.

qu'il

onques plus

main Ta

»

qu'est ceste

Enfant, chou

saisie

désire.

:

molt vos laisai marie. Manesier meisme.

»

et

qu'il voient lor père, fièrement

« Sire,

10925

Franche

l'entendi Aiol[s], s'a le rené guenchie:

Cestoit

10920

vinrent es rues, molt durement s'escrient:

«

Quant

dame que vous est

li

escrient

:

avés conquisse?

vo mère, onques mais nel [veistes. »

Quant

:

croûte vautie.

la

li

vale(n)t l'entendent,

Mirabiaus,

(d)

durement s'esjoissent. que est que vous dites?

«

Sire, »dist

«

«

Mi fil furent noie a doel et a martire. Dame,» che dist Aiol[s], « se Dieu[s] me beneie, Uns frans non les gari, qui fu preus et nobile:

«

Il

«

ce

— 10930

n'a teus chevaliers jusc'as pors de

10900 Miniature avec cette rubrique 10903 esracier

justiche de Makaire.

:

Hungrie.

Ch'est chi ensi c'on fait 10927 mirabel


320

AIOL « «

Dame, » che dist Dont n'esse [pas]

Aiol(s], « nel

me

celés vos

mie,

vostre oste Floquipasse et Pro[pisse[s]?

«

10935

10940

Che sont

— Sire,

»

li

home

che dist

el

monde u

dame,

la

plus a félonie.

me

se Dieu[s]

«

«

Che sont

«

Por eus puis bien porter,

«

Onques

«

Faites les baptisier, crestienté désirent.

il

1

s il

vous

plaist,

un juisse

:

millor[s] convers de vos ieus neveistes.

— Volentiers, Il les fait

beneie,

voirement, mais de mort m'ont garie.

» dist Aiol[s], « se

me beneie

Dieus

baptisier par molt grant signorie

!

»

:

L'un apellent Aiol, l'autres ot non Elie. sont venu as loges et as tentes de Sire Celé nuit ont mangié par molt grant signorie. Il

10945

;

En «

après

le

souper

li

senescaus s'escrie

:

Aies a vos osteus, fran chevalier nobile.

»

Li baron s'en repairent en lor tentes porprine[s] En mi le tref Aiol .1. molt riche lit fissent,

:

La se coucha Aiol[s] lés Mirabel s'amie. 10950 Ele apela Aiol par molt grant signorie « Sire, vous fustes fors de la cartre perine, « Et Dieus vous en geta, li fiex sainte Marie. :

10955

«

Vous avés

«

U

— Bêle, «

or, je quic, autre

vous avés piecha »

faite

che dist Aiol[s],

Je vous plevis par

feme reprisse,

novele amie. «

vous parlés de

foi et jur(e) sainte

folie.

Marie,

Puis que parti de vous, n'oc feme a compaignie.» Maintenant se li a li ber sa foi plevie Ele ne le vaut prendre tant par fu bien aprisse. 10960 Celé nuit voirement a joie s'esbanissent (/. 173) S'il font ju de cortine ne vos mervelliés mie, Dusc'al demain al jor que l'aube est esclairie, Que li baron se lievent et Pos est esbaudie. Del fort roi Mibrien vos conterai la vie «

:

:

:

10965

II

sefist baptisier el

10937 uni vo

non

sainte Marie,

10957 a feme noc comp.


321

AIOL

Son non li gardent bien, nel remuèrent mie; Pui crei bien en Dieu, en lui de tout se fie :

Si tient toute sa tere del roi de Saint Denise.

A

icele parolle les os se départirent

;

10970 Li fors rois Grasien[s] s'en va a Tornebrie, Et li rois Loeys en Franche le garnie,

Tumas et Manesier[s] s'en revont a Venisse, En Borgonge s'en va li riche[s] dus Elie, Ensamble o lui Aiol le chevalier nobile; 10975 S'en mainent Mirabel a molt grant chevalcie. De Mibrien se partent quant a lui congié prisent, :

Li rois baisa Aiol Si les

commande

et

Mirabel s'amie,

a Dieu, le

fil

sainte Marie.

Cil sire vous consaut qui tout le

mont

justiche

!

10980 Ceus qui m'ont escuté lor pri jou qu'il n'oblient. Et del romans Aiol est la rime finie Dieus nous consaut trestous, qui tout a en bai'lie. Amen! Amen! après cascun[s] de vous en die! :

10976 consel

pr.

10982 trestout

21



GLOSSAIRE

A 4686, avec. Aaisier6i2, mettre à l'aise; réfl. 40JÎ9, avoir son content. Aatir 632, etc., presser. Abaissier, de l'avoir 7066, appauvrir; réfl. io5i, descendre. Abandonneement 7599, 8444, avec rapidité. Abat vens 4895, abat-vent [des clochers], La leçon du ms. porte avant vens, qui aurait pu être maintenu ; cf. Littré. sous Auvent. Abateis 4918. Abevré 997, abreuvé; 02 plein

1

de

1

,

vin.

Abitacle 52, 86, etc. 1094, 5146, etc., plongé dans la douleur. Abrivé 689, ioo5, etc., rapide, épith. de cheval; 7448, 10478,

Abosmé

epith.

Acaroier

Acer in

de personne. 3 692,

586b

,

charrier. [épée]

d''acier ;

acherin 5823. Acertes 6496, etc., certainement.

Achesmer, i2o5, Acliner,

etc.,

acesmer, acemer, arranger, équiper.

neut. s'incliner.

363,

38o,

etc.,

Acointier io3, etc., aller trouver; réfl. 6804, s'entrechoquer.

Acoler 1607, donner l'accolade, embrasser. Aconduire 10570. Aconsuivre 767 3". Aconter i665, énumérer; '55y'i, raconter.

etc.,

Acordanche 2806, 3353,

etc.

Acourcier 3oôi, raccourcir. Acraventer 299, etc., abattre. Acroire 3718, 38n, prendre à crédit. Acueillir 6744, etc., rassembler, poursuivre; réfl. 201 1, 6io5, s'avancer.

Acusser 358i, mettre dans son tort

(?).

Adamer 289 vaincre. Adampner 2547, damner. Ademetre 4998, etc., lancer avec impétuosité. Adès, tout 6 141, complètement. Adeser 5455, etc., toucher. Adetrencier 4675, tuer. Adevaler 1297, etc., descendre. Adevenir 653, arriver. Adolé 1270, triste. Adouber, adober, 1680, etc., équiper un chevalier; byby,

estre

Adous

adoubé [d'un cheval]. 181, etc., armes défen-

sives.

Adrechier boj6,etc.,se diriger.


,

324

AIOL

Adurés g83,

etc.,

endurci, vail-

lant.

144, etc., âge; i53, etc., existence; auplur. 1756, m. s. Afaire 1761, ce qui intéresse quelqu'un. Afebloié n37, etc., affaibli. Afeutré 4091, etc., couvert de feutre. Anchier, ré/7. 638, 670, s'affermir. Afier 2822, etc., promettre, engager [au sens de convenir]. Attoré, aflouré 9822, etc., à fleurs.

AFoler

i5i,682, 691,

un mauvais parti malmener.

etc.,

faire

[à quelqu'un],

Afubler 1473, revêtir. Agait 2352, etc., embuscade. Agarder 5588, regarder. Agrever 288, faire tort, mal à. Anan 8140, peine. Aharneskier 8667, harnacher, apprêter. Ahastir , entreprendre 58o mettre en train; voy. Aatir. Aiant 64, 452, sorte de serpent (f), dragon (?); aieil 63; cf. Aiant (nom prop.) 2433. Il faut probablement voir dans ce mot un dérivé cfanguis devenu aguis. Aidable 9076. Aidier; subj. prés, ait 47, etc., aiue 4994. Aie 201, 3 5o 5, etc., aide. Aieil, voy. Aiant. Aiguë 368, 404, etc., eau. Aillie 9540, etc., gousse d'ail, au sens de peu de chose; voy. ,

,

Paresis. Aine 20, 32, etc., jamais. Ains 552, avant; 92, etc., mais. Air 863, etc., impétuosité. Aire 11 04, ii5i, etc., race. Aire 1867, lieu planté d'arbres.

D. C. Area

1.

Airer, réf.. 665, en colère.

Aiue

,

etc., se

mettre

épée.

renfermait les armes}. Alve 3i32, côté de la selle. Ambes 5954, toutes deux. Amenistrer 141, prendre soin de [quelqu'un]. Amenuisies, siècles 1717, génération rabougrie. Amesurer, réfl. 4322, se mesurer. Ami 2176, amant. Amont 52o, etc., en haut. Amonter 1 165, 3976 augmenter mettre en honneur; neut. a 9254, appartenir à [quelqu'un]. Amor, fém. 2892. Amoré 4343, pointu. Amuable 10345, même mot que amurafles, amiral, etc., au sens de chef; cf. L. Gautier, gloss. de la Ch. de Roi. Anap 3690, etc., coupe. Anbler 1341, marcher. 21 5, de vieille Anchiserie, d'

notoriété.

Andeus i5ig,

etc.,

tous

deux;

andoi cas suj. Andoi, voy. Andeus. Anel 1271, anneau. Anel 9817, annuel. Anemi 4426, ennemi. Angarde bbcj8, etc., avant-garde. Angevin q3g5, sou angevin. Anguise 8140, angoisse. Anguisier 6946, faire souffrir. Anoi 3543, ennui, peine. Anoier 1648, etc., ennuyer.

Anquenuit

6628,

cette

nuit;

aquenuit 5975.

Anqui 710, aujourd'hui. Anste 666, etc., bois de la lance. Antan 8258, l'an dernier. Ante 2267, tante; antain 3332, etc.

Antieu, antif 1702, etc., voy. le Gloss. de Brun de la Montaigne.

Anuit

538, etc., aide. Ajornee 783, journée. Ajoustee, bataille 5o5, mêlée. Alemelle, msc. 106 16, 10806, 1

Alenee, grant

139, aut io65i, voise 2941, voist 126, etc. Almarie 4652, coffre [où l'on

3 5g, etc., cette nuit. Anuitier, a 1'— 1481, au

mencement de

com-

la nuit.

Aourer, dissyll. 1890, adorer; trissyll. 2987, 85yi; ourer

822I 703, en toute

hâte.

Aleoir 7726, 7880, etc., galerie. Aler; subj. prés, ailge 8960, ait

Aparant 10390 [chevalier] de bonne apparence, bien équipé. Aparellier 480, etc., équiper, revêtir.


325

AIOL Aparler 8925, adresser

la

pa-

role à.

Aparmain 960, sur-le-champ. Apendre 335, 342, etc., être soumis.

Apensés 1259,

avisé.

Aperceue, parole 7572, 7587, discours plein de sens. Aplanoier 21 36, etc., lisser, caresser.

Apoyer 8819, appuyer. Aprendre; subj. pr. aprenge 108. Apressé494i. Aprester 1769, équiper; ind. imp. apresteve 73 1. Aproismier 7914, approcher; aproimier 6923. Aquiter 42, 320, etc., rendre Arabi 4713, etc., originairement arabe; épith. du cheval. Araisnier 1957, 355o, adresser la parole a; aresnier 1991, etc.; areinier 1626; araisohe, 1765, etc. Araisoner, vôy. Araisnier. Arami 4172, 4255, fixé, convenu. Arce 786, etc., coffre. Ardement 5572, hardiesse. Ardoir 473, etc., brûler; p. p. ars 5628, etc. Aresner i3ii, etc., attacher. Arestement, 0779. Arester, ind. parf. arestut 914, 924. Aresteu, p. p. 3217, etc., arrêté. Arier, 2g5o, etc., arrière. Arme 2009, âme. Armes Dameldieu, les 537, les vêtements sacerdotaux. Amas 4730, etc., équipement. Ars i328, membres de devant,

poitrail.

Ars, arse, voy. Ardoir. Asasés 3964, riche \à satiété]. Aseurer 1722, rassurer. Asotté, estre 219, perdre sens; 82O4, vieillir.

ment). Atrait, faire son cer.

— 6062, s'avan-

Aubère, aubers, voy. Haubers.

Auborc 8341, aubour. Aubregon 4278, dim. de Aubert.

Aucube 8323,

tente;

10674. Auferant 2399,

etc.,

aucupe

cheval de

valeur.

le

54Ô. Assener 779, 5 160, mettre à sa place, donner, adresser; 1 o 1 64, etc.,

tarder;

réfl.

60 1 6, s'attarder. Atendre; subj. pr. atenge 528i. lier.

Auquant, h

10 19, 1074, etc.,

quelques-uns.

Auques 2042,

etc.,

quelque chose,

quelque peu.

Auqueton l'on

i3g, vêtement que porte sous la cotte de 3

mailles.

Autel 672, tel (neutre). Autor, comp. de altus 10696, plus haut. Autressi 257, etc., de même; con 245, etc., comme si. Autretel 6265, pareil; 3o4, io368, pareille chose (neutre). Autrier 7Î11, etc., hier. Aval la vile, io63, [en faisant

route] par la ville. Avaler, act. 4653, mettre au fond, descendre; neut. 4609; réfl. 4768, etc. Avene, aissyll. 1604, 9309,

etc.,

port, havre.

Aventure 3077, occasion. Aversier 2875, etc., ennemi; 6209, diable; 3622 corrant courant comme le com diable, de toutes ses forces. Avesprer 572g, etc., commencer à faire nuit. Avesprir 4723, arriver (en parlant du soir). Avoir; ind. parf. ot 17, 20, etc.,

Asoupli 9608, affaissé; aufig.

Atenir 58o2,

ger.

Atorner 17 16, 9125, tourner; 1694, 181 3, habiller; 121 1, parer. Atout io36 avec (sans complé-

Auner 3457, rassembler.

libre.

occuper. Atargier 572,

Ateriel 1043, râtelier. Atirer, atirier 896, etc., arran-

,

imp. eust 128, eussiés 243; subst. 532, 606, argent; 788, etc., richesse, chose de prix. Avolé 4189, 4432, venu de pays subj.

m,

étranger. 1 552,

Awan

etc., cette

année.


,,

326

AIOL

bacheler io5i , etc. jeune homme noble. Bacon 3632, etc., jambon. Baee i3i5, bee 897, [gueule\ Baceler

,

béante.

Baer g 18, attendre, désirer. Baillier,

baillir

58g, etc., tenir

en maître. Baingier 6928, etc., plonger. Balance, en 2199, en échange. Balle 1724, palissade. Ballois 7905, [denier], de Baie au sens de peu de chose; voy.

Paresis.

Ban, mètre fense.

2453, faire dé-

Bandon,

a i35i, 2107, etc., librement, facilement. Banir 7809, convoquer. Baptestire, prendre 407, se faire baptiser. Bare 1999, etc., barrière, porte. Barge 9868, etc., barque. Barnage 77, etc., m. s. que Barné. Barné 3972, etc., suite de seigneurs; 4381, train de grand seigneur. Baron 2723, mari. Batellier 4834, 7061, défendre par des bastilles. Bauchant, bauçant, épith. de cheval, 3199, etc., de couleur

pie.

Baudor 8309, 10702,

joie,

en-

train.

Baudré 5737, ceinture. Baus 8347, etc., joyeux. Bêlement 2752, etc., doucement. Belissor 33j3,plus beau. Belloi 3436, 4526, injustice. Bellonc, oel en 9010, œil en

coulisse.

Bendé 687, etc., ayant desbandes, épith. a'escu.

Bendel 5859, élan, attaque (?) Beneiçon i368, bénédiction. Beneir 4, etc., bénir. Ber 96, i36, etc., bon chevalier; larges 244, grand seigneur généreux.

Berser 1 778, chasser. Besant i5g8, monnaie d'or; bessant i6o5, etc. Besongous besoignous 186, ,

malheureux. Betee, épith. fréquente de mer, etc.,

5oo, 10 146, coagulée, figée.

Beubant 5794, arrogance.

escu 5oi7, de couleur grisâtre. Blâmer 3 175, se moquer de. Blancoier 201 3, 81 36, étinceler de blancheur. Blason 3o2i, écu, bouclier. Blastengier 1000, 5967, insulter. Bliaut 3719, 8600, etc., vêtement de dessous. Boele, la 5994, les boyaux. Bohorder 614, etc., jouter. Boin subs. 391, bien. Bis,

Boion 9761, chaînon. Boisdie 3 n, trahison. Bondir [en parlant du cor] 4266, 4292. Bordon 1 536, 1572, bâton de pèlerin. Bornie, espee d'achier 2324, épée dont l'acier est poli. Borsee 766, bourse garnie. Bos 106, 255, etc., bois. Boucle 4990, pièce centrale de Vécu. Bougerenc, adj., cote 9444,

de bougran;

cotte

bugerenc

Boujon \portee d un] 10707, d'arbalète. Boutellier 21 18,

trait

etc. un des quatre grands officiers royaux. ,

Bracet, voy. Braket. Braier 5993, etc., ceinture qui tient les braies; voy. Braioel. Braies 83, etc., sorte de caleçon les hommes ta robe.

que

Braioel

927,

portaient sous

ceinture qui tient

les braies.

Brait i326, 6368, cri d'animal. Braket 4696, bracet 901, [chien] braque. Branc g5, 576, etc., lame de l'êpée; 4go, etc., épée. Branler 296, brandir.

Braon

3

1

charnue

33, partie

la cuisse].

Brent, pain de

— 8979, pain

j

de

de

son.

Breullet 4693, etc. petit bois, bosquet; brellet 8^40; breullent 6326; breullois, 52g5. Breullois, voy. Breullet. Bricon, terme inj. \3bi,etc.,fou. Brief subst. ibi, etc., lettre. Brin, a un 5oig, avec impé,

tuosité.


.

AIOL Bris, 2784, etc., cas suj. de Bri-

con. Brochier, brocier 295, etc., pi-

quer de l'éperon.

Bronge, bib,etc cuirasse. 7 Broon 6714, broion 4693, jeune ours.

Brui 6064, 6080, brûlé. Brunoier 65g 1, apparaître noir à la vue. Bu 740, etc., tronc [du corps] el parfont 3o56, au plus profond; el vui 927, au __

;

faux du

corps. Bufoi 3 169, coup; 63 1 3, vantardise. Buglerenc, cor 7457, cor [fait d'une corne] de bœuf. Buie 3453, etc., chaîne. Buinars 8848, coquin.

Buleté 8607, blute. Caieler 6471, être à la tête de. Cainin, fust ^987, bois de chêne. Cainse 2106, vêtement de dessus. Cainsil 1244, 4090, étoffe de lin.

Cair

1845 ;

etc.,

et c-,

ceoir

632 1, tomber; en

caioir

573, cheoir 147g, en arriver. Caitis, kaitis 978, etc., chassé, exilé; 1802, etc. malheureux. } Calenge 8772, caloigne 8190, défense. Calengier 2367, etc., refuser,

méconnaître. Caliaus corbés 7754, cailloux (?) Caioir, chaloir 944, etc., importer.

Cambrelens 7827,

etc.,

cham-

bellans.

Camois 7883, cliamp moissonné. Camoisé 7090, souillé. Candélabre 907g. Capel 58g5, g444, chapeau. Caple del ciel, le — 66g8, la calotte des deux. Capleis 76g2, mêlée furieuse. Capler 4446, caploier 63g4, frapper, combattre. Car 7g2Q, etc., chair. Carcan 34.53, 4i3i, 5170. Caree 72 5, charretée. Carnable go8 1 , en chair, humain. Carnel7i70, en chair, humain, épith. de remplissage, comme Carnable. Caroier 3633, charrier.

327

Carterier 853

1, geôlier. Cartre 3443, etc., prison. Caruier 723 1, charretier.

Casement 337, etc., demeure. Castiement 327, 1007, etc -i instructions. Castier, ig7,

donner une ligne de conduite; castoier 25o.

Catel 168, bien, profit. Cauchiers io33, chausses. Cavestre 4g33, bride; kavestre 2061; kevestre 58o2. Celé, a 55o8, etc., en cachette. Celer 191, cacher. Cembel 58o, 592, etc., tournoi, bataille; maintenir et envair 3348, soutenir bataille;

— trametre — — 2376,

rendre le 402 1 3 1 55, présenter le combat. Cembeler 8677, se battre. Cemin, avec un ad}., loc. adverb. le grant 383, etc., vite; tout le feré 871, etc., au plus vite; s'en aler tout son chemin i52g, 4og7, se mettre

;

en route.

Cendal 4742

soie;

etc.,

8520,

tente.

Cenele 6453, etc., fruit de l'aubépine et au houx, au sens de peu de chose; voy. Paresis. Cener 63io, 73 12, faire signe à. Chaiens 2447, etc., céans. Chavate 2706, savate. Cherkier 010, chercher. Chier 354, etc., de valeur. Chiere, faire grant 2742, faire le beau; a simple 2752, tout simplement. Chierté, cierté 1180, valeur. Cief, de cief en 402g, d'un bout à l'autre. Cierir 10, chérir. Ce verbe qui est appelé par la locution bien

— —

fait a

remplace

le

mot

cesti

incompréhensible dans le ms. Ciés 4272, etc., che\. Cingle, voy. Single. Cit, chit 126, etc., ville. Claré 2102, etc., vin épicé. Clavé 21 3g, ferré. Cliner 4620, abaisser; 2304, incliner Cloficier 6186, clouer.

Cluingier, neut. 1042, baisser. Coe 4367, queue.

Coi 4327, immobile.


328

AIOL

Coiement 55o8,

etc., en sûreté. Coisir 64, 67, etc., apercevoir; 5682, choisir. Coite, a d'esperon 7182,

8473, en piquant de l'éperon, à toute bride. Colee 491, etc., coup sur le cou. Colon 388, colombe. Combatu,estre 2522,5e battre. 8401,

Combrer 1043, i3i8,

etc., saisir.

Commenchaille, 32o3, commen-

Cors, ton

3373, lui-même; toi-même, etc. Corsier, empl. comme ad). 68o3. Cortine 633 1, rideau de lit; ju de 10961, ébats amoureux. Corvois 3844, sorte de cuir. ses

56 1

3,

Coser, 137, 1 233, efc, quereller. Costal 4708, coteau. Costengier 3694, faire dépense. Couardie, 3o8, etc., couardise.

Coufre 4653, coffre

cement.

Communalment

2377, etc., ensemble ; voy. Mainte. Compaingier a réf.. 376, etc., aller de compagnie avec. Comperer 467, etc., payer; comprer 7724; /«f. 2 e pers. plur. comperois 3167. Composte 8862.

Con, com 3g, etc., comme. Confanon, voy. Gonfanon. Congiet 11g, etc., permission, liberté.

Conreer

1235, etc., apprêter, équiper, habiller ; convutr 1240.

Conroi 7856, etc., équipement, armement. Consirer de 2209, 2487, 5184, renoncer à. Consuivre, par/, consuié 2905.

Contenchon 1 353, dispute. Contour 184, comte. Contralihier 8017, etc., chercher dispute. Contredire 6 161, etc., défendre. Contremont 728, 757, etc., en haut. Contretenir 3999, 694 1 ,défendre. Contreval 1406, etc., en bas. Convent 335o, convention. Convoier 1263, etc., accompa-

gner.

Corage 1988, 2984, cœur, pensèe? etc. Coraille 7766, partie intérieure du corps. Coral, estre 7166, 7 171, , se montrer, laisser voir sa

pensée. Corços 5146, courroucé. Cordeuan 10284, en cuir

;

saire.

Covertoir 2149,3845, couverture. Covine, convine 5288, etc., dessein, intention. saisir. Craindre, ind. prés, criem 1772;

Covrer 10648,

crient 5634; P- P- cremu 3o3; réfl. 4279, m. s. Cras 4242, etc., gras. Craventer i322, etc., abattre,

écraser.

Creanter 2700, etc., promettre, garantir. Crépon 4182, croupe, cf. Littré, sous Croupion. Crestienner, se faire chrétien.

[de

10 141,

se

est

parue.

Criée 710, cri. Croisir 3281, 4002, grincer. Croler i635, y833, branler, agiter; neuf. 6198, trembler. Croûte ioi8g ; io85o, grotte. Cuidier, quidier i5, 5o8, etc., penser, croire. Cuirie 4278, cuirasse. Cuivert 648, etc., épith. injur. Cumeneié, estre 1485.

etc., soin, souci.

Datés, delés 52, etc., près de. Dangier 228, etc., manque, besoin; 5q53, servage d'amour.

6283,

Crestienté, prendre sainte 6270, se faire chrétien; avoir kerstienté 0454, être chrétien. Crevée, l'aube est 5 10, l'aube

Cure 169,

Cor doue}. Cordouner 8274, tresser. Core 23 1, courir. Coré 10472, de cuir. Cors, courir les grans courir au plus vite.

[qui placé sur le cheval du chevalier servait à contenir les armes en voyage] voy. Almarie. Coutel 5857, 8710, tranchant. Covenent, le 34D, le néces-

Danoise, nace 5g 18, etc. Dansel 689, etc., jeune homme. Danselete 6224, jeune fille. Danselon ^j3b, jeune homme.


329

AIOL

Dant g3g, 953, seigneur (devant un nom propre). (après un comparatif) 188, 724, etc. Deboinaires, li oiseus 255, l'oiseau de bonne race; voy.

De

Decolcr 3oi3, décapiter. Defors 4897, etc., dehors. Défouler 1049, fouler. Dehet 5411, etc., peine. dejouste 64,

etc.,

rompre

etc.,

les mailles.

Desmeler 4469, séparer

les

com-

battants.

Desnuer, réfl. qzoj, se dévêtir. Desore 5o6o, etc., sur, dessus.

Despané 1237,

Aire.

Dejoste, de.

Desmaillier 4783,

etc.,

déchiré, en

haillons.

Despendre 2243,3708, dépenser. Desreer,

près

752, se mettre hors

ré/7.

de soi. Desreuber

1428,

1434,

voler,

dérober.

Delaier 2873, etc., tarder. Délié 1244, d'étoffe fine. Délit 2204, liesse. Déliter 25o8, s'amuser. Délivre 3492, etc., vite, rapide;

a 8694, rapidement. Delivrement 416, promptement. donner;

Délivrer 36g5, etc., neut. 54, accoucher.

Demaine,

subst.

fneur

terrien

;

3gy3 , seidemaisne

978, 4171.

Demaine, adj. i683, propre, particulier.

Demanois

3i56, 63 18, etc., sur-le-champ, aussitôt. Dementer, desmenter, réfl. 1801, 1790, etc., se désoler. Demoree 535, etc., retard. Denier 6Go5, au sens de chose de peu de prix; voy. Paresis; plur. déniés 10909. Départir 33 17, etc., distribuer. Déporter 2481, s'amuser. Deprier 2io3 2 prier. Dequassier 5584, briser. Deraisnier, réfl. 465, 5974, parler.

Desrochier 4602, 61 16, démolir. Desroi 4017, etc., désordre. Desrout 4822, etc., rompu. Desruban 888, ravin. Desrube 1818, 61 23, ravin. Destraindre 5879, presser, tourmenter. Destre 1 86, etc., droit. Destrier 221, etc. , cheval de combat. Destruision 3 55. Desvoleper 9227. Detrier 4800, etc., faire retard. Detrier 7872, derrière. Devenres 6164, 6187, vendredi. Di, 5i 17, etc., jour. Diaspre 9825, 10340, drap à 1

1

fleurs.

Dioré 7163, doré; cf. R. de la Rose édit. Michel VIII .

,

,

p. 3o8.

deux. Doie, plur. neutre 6855, doigts. Doi ne 4186, mou, lâche. Dois 9960, table. Dôme, temple 1678, altération de templum Domini. Donar 8847 forme méridionale mise dans la bouche d'un LomDoi 427,

etc.,

,

etc., devenir fou. Desbuissier 10072, débusquer. Descavee 761 1, [tour] ruinée. Descolori 567, décoloré, Desconfès87i5, sans confession. Déserter 10608, rendre désert. Deservir 7743, etc., mériter. Desevrer, neut. 3 080, se séparer; al 829, etc., au départ. Desfaé 11 10, etc., infidèle. Desfendre; subj. prés, desfenge 325, etc. Desfremer 786, ouvrir. Deshaitier 1 etc. rendre 37

Derver i3i6,

1

,

,

malheureux. Deskirer 5475, arracher.

bard.

Dont

1

132, etc., d'où.

Doublier 487, etc. à double maille.

Doul

1

,

[haubert \

38g, deuil.

Douloir 393o, souffrir. Doulousee 544, douleur. Douter 733, etc., redouter.

Dras 187,

etc., vêtements.

Drechier neut. 4569, se dresser. Dromont 10448, io5gi, vaisseau de guerre. Dru 3^385, ami, compagnon. Drue 56og, etc., amie. Ducheé 8091, duceté 4378, duché.

22


,

33o

AIOL

Ducoise 8246, 8477, duchesse. Dui 868, deux. Durée, longe 523, longtemps. Durement 3857, fortement. Durfeus 9649, misérable.

Dusque

E

.

ignorant [comme un enfant

vous, es vous 911, 1021, etc., voici.

,

Enfes 56, etc., enfant. Enforchier, enforcier 2074, augmenter, rendre meilleur; 8537, vanter. Enforciés

181 o, etc., jusque.

1

naïf.

1929, de grande va-

leur; 11 35, puissant. Enfressi 29, etc., jusqu'à.

Eiwe 473, eau ; voy. Aiguë.

Engan 2416, tromperie.

El pour ele 5 17, etc. El 221 5, etc., autre chose (neut.) Ele 371, 410, aile. Embuissier 4642, embusquer; enbuscier 4627. Emplaidier 7974, accuser. Enamer 169, etc., s'éprendre de. Enarrae 817, 5942, etc. poi-

Engingier 0148, etc., tromper, puis mettre à mal. Engre 9091, race. Engrès 8178, désireux. Engoulé 8289, 9824, bordé (en parlant d'une fourrure). Engouler 61 57, avaler. Enhermi 9778, désert. Enkembeler 785, 791,804,821,

,

gnée du bouclier. Enartous 6282, rusé. Enbarer 52g, enfoncer. Enbatre 6J62, etc., enfoncer; le feu 7897, battre le briquet. Enbler 906, etc., enlever, voler. Enboivre 2296, enivrer. Enbrachier 7g55, etc., passer son bras dans les enarmes [de

l'escu}.

Enbriever 275, écrire. Enbroncié 10243, la tête basse, l'air triste.

Encauc 7489, poursuite,

ceux

qui poursuivent.

Encauchier

2821,

etc.,

suivre,

poursuivre. Encliner 3g8, etc., saluer,

s'in-

cliner.

Enclinier 6585, saluer; voy. Encliner.

Encoistre 6436, grossier. Encombré 1 168, [chemin] impraticable, infesté de brigands. Encombrer 8o3, 822, etc., lier; 1191, arrêter. Encombrier 563, etc., malheur. Encontrer 747, etc., rencontrer, atteindre; neut. 1287, etc., 1

arriver, réussir.

Encrieme 9002,

io683, endurci dans le mal. Encroer 9768, accrocher

etc.

[au

,

Enquérir 60b b, fouiller. Enrunjier, enrungier 517, 3776, couvrir de rouille. el Ens, en 264, etc., dans;

488,

etc.

Enseinge, ensenge, ensinge 4992, etc., [flamme de la] lance; 4984, etc., mot de ralliement.

Ensi 2280, etc., ainsi. Ensient, ensiant, mien 340, etc., à ma connaissance, que je

sache.

Ente 5267, jeune arbre, [ment. Ente, a 4613, 6719, abondam-

Entendre; parf. entèndié 6646. Enterchier, entercier 1865,9452, etc., reconnaître.

Enterer 5o6i, protéger avec de

gibet \.

Endementicrs 10044, pendant. Enevois 7354, à l'instant. Enfanche 2001, enfantillage, folie.

Enfançon 455o, petit enfant. Enfantieus

assaillir.

Enpaistrer attacher; 3 e pers. ind. prés, enpasture, 5446, 6126. Enparenté estre 4392, avoir de la famille; 7744, être recomme parent. connu Enpenser 5568, penser. Enperreour 189; au cas rég. enperere 493, 1497; au cas suj. enpereour 3892, 4202. Enpevré 8609, poivré. Enpoindre 3271, etc., presser [un adversaire]. Enpuingier 8289, saisir.

107,

enfantis

644,

la terre.

Entorchier 261 3, fourbir [une

arme] Entordre 6846, tordre. Entrafier, réfl. 463 1, se promettre mutuellement.


AIOL

33i

Entramer io233.

Esgarés 1268,

Entrepiés 1 1 38, embarrassé. Envair 5o3o, etc., attaquer. Envis 4676, etc., malgré soi. Envoleper 6679, etc. Erement 2383," etc., marche. Eritc 82 5o, héritage.

Esjoieler 65 10, se réjouir.

Eskac 562 1, butin; voy. Eskiés2. Eskekier 2525, échiquier. Eskie's

Ersoir 2274, etc., hier soir. Es 49, etc., dans les.

Esbanoier 616, 7302, etc., s'amuser, principalement à monter à cheval. Esbaudir 36o, etc., se réjouir; act. 323o, encourager. Esboieler 9872, éventrer. Escachier 6472, chasser. Escaitiver 5o3, 55o, etc., exiler. Escallon 2574, échelon.

Escamel 2064, 7160, escabeau. Escarlate IÔ75. étoffe de drap. Escarnir 7, 356, etc., railler. Escauchier i853, poursuivre. Escavi 9843, élancé de taille. Escerpe 096, escarpe i536 3 ceinture. Esclaircir 858, luire {en parlant du jour). Esclairier, act. 237, rendre brillant; 7040, apprendre; neut. 6191, voir clair; V 1877, etc., le point du jour.

Esdairir 3q28, etc., paraître [en parlant du soleil). Esclos, plur. 4348, sabots \du cheval]; repairent tous lor 3087, reviennent sur leurs pas ; 53o2, 6392, traces; b3oj, 6229, piste, route. Escois icôgi, barques. Escoler 274, enseigner. Escons 4616, endroit caché; traire a 2957, se cacher. Esconser 4277, etc., se cacher. Escortrement 2384, du fond du cœur.

Escouer 2 5g3, écouer. Escourle 7122, milan (oiseau de proie).

Escoure 1045, secouer. Escricr, act. 4471, interpeller. Escrin 786,

Escu 2^5,

etc., coffre. etc., écu,

298,

bou-

clier.

Esfondres 7767, tourbillon. Esforchement, a lor — 10212, de leurs efforts. Esgarder 116, 458, etc., regarder.

isolé.

65, [jeu des] échecs.

1

Eskiès 3428, etc., butin. Eslais 628, etc., élan. Eslaissié, 7308, etc., rapide. Eslaissier 23 1, etc., s'élancer; réjl. 617, etc., m. s. Esleechier 6200, se réjouir. Esligier 6o32, etc., payer. Eslire 3oii, etc., choisir. Eslongier 7605, éloigner; 1468, 4641, etc., abandonner, laisser derrière soi. Esmaiable 8865, peureux. Esmaier 1959, effrayer; réfl. i85o, etc. Esmari 586, etc., triste, abattu. Esmer 10572, estimer. Esparenge 2665, épargne. Esparengier 6819, 734.3, forme a'espargnier, épargner. Espaventé 6432, épouvanté. Esperitable 75, etc. Esperital 1609.

Esperon 3o23 éperon, au sens de peu de chose ; voy. Paresis. ,

Espiel

296,

4464,

642,

etc.,

lance;

4~63 6, etc., épée.

agir; Esploitier 4851, etc. 3578, poursuivre. Esprevier g33i, épervier. Esquarteler 5342, mettre en ,

pièces.

Esque 7896, toute matière inflammable pouvant servir à 'allumer le feu. Esracier 4802, arracher.

Esranment 35a, etc., sur-lechamp, aussitôt; esraument 8374, etc Esrer 277, 370, etc., aller, marcher; subj. prés, oire 6107. Esrungié ig5o, couvert de -

rouille.

Essauchier, essaucier 2340, 2869, 6447, augmenter, donner de la force; 2375, 5 1 55, rendre fameux, vanter. Essianche 5279, science. Essil, mètre a 5045, tourmenter. Essillier 1703, 8729, etc., dévaster, tourmenter. Establer 778, etc., mettre à

l'écurie.


332

AIOL

Estache, estace 7756, 865 1, 9926, pieu, poteau. Estage, en son 6918, 9609, de toute sa hauteur; cf. de même en estant 10225. Estai, a 5955, en repos; livrer 10740, attendre de pied

191, 3363, etc., avec soin, promptement. Esuer 2845, faire sécher. Eur, al boin 917, 3o36, heureusement. Eus 3814, besoin, usage.

ferme l'attaque. Estamine 1429, 1447,

Faés 1040,

etc.,

robe

d' et aminé.

Estavoir 1484, besoin; voy. Estovoir. Ester, être debout; ind. parf. estut 79, etc., esturent 52ÔD. Estoier 2"258, 2278, garder, conserver. Estoire 5, 9, etc., histoire. Estoire 10479, troupe. D. Cange ne donne que le sens de flotte, sous Stolus. Estor, estour, 192, etc., combat. Estordre 9045 faire sauter; son cop 1849, 5995, 8493, dégager son arme [du corps d'un ennemi] neat.Q4.GQ, échapper. Estorer 5636, etc., créer.

,

;

Estormir 5oi3, 5729, etc., réveiller en sursaut, mettre en alarme. Estout 8834, orgueilleux. Estouthie 1070, 2325, etc., bravade. Estovoir, falloir; ind. prés, estuet 232, fut. estevra 1161, etc. Estraier, épith. de cheval, 4807, 7664, etc., seul, sans cavalier. Estrainge 1684, estrange 4307, étranger. Estranler i3o7, etc., étrangler. Estre, de put 10 197, de race infâme ; cf. Aire 1. Estre; ind. prés, somes, 124, sons, 3617, 9463; imp. ère, 709, ert, 34, etc.; fut. iere, 134, ert, 104, etc., iert, 234, ermes, 2186, 9454; subj. imp. fussiemes, 4627, fussiens, 12b il m'est bel 451 1, 4516,// me

;

fait plaisir.

Estree 891, etc., route. Estreper 5169, lier cf. sous Estrapade. ;

Estres,

chc^

estre soi.

as

3 143,

Estrous, a

etc., enchanté, magique. Fain 1377, 1760, etc., foin. Faindre, réfl. 4590, hésiter à. Faire a (suivi d'un infln.) loc. que 10939, etc. ; fréq. 7362, etc., autre loc. Fais 68o3, poids, choc. Faitement 1738, etc., bien. Fau 881 3, hêtre. Fel 21 3, etc., traître, lâche. Felenese, fém. de fel, 2679, 10791. Fendre d'ire 725g, etc., éclater

de colère. 3o2, 5gi, etc., frapper; 1 856, etc., se jeter. Ferté 1 784, citadelle. Fervestir 1826, etc., revêtir de l'armure. Fervestu 7410, etc., revêtu de l'armure. Feure 228, 780, etc., paille. Feure 1004, 1 5 17, etc., fourreau. Ferir

réfl.

Feuté 8186, fidélité. Fevre 1482, forgeron. Fi 2275, etc., foi, confiance. Fi 38, etc., certain. Fianche 5274, confiance; a igo; etc., de certitude. Fiancier 4581, confier. Fie 3140, foie. Fier 18 18, fort, redoutable. Fieror 4957, etc., hardiesse. Fierté 433 1, 4345, emporte-

ment. Fiertre 72, châsse. Fin 1 35, de qualité supérieure. Finer 540, etc., finir.

2924, barre de fer servant à fermer une jporte. Flori, poil 1^40, barbe blanche. Flun i55i, fleuve. Foie 5093, 9476; dissyll. 458. Flaiel

Littré

être

\

Estrif 3206, etc., dispute, combat. Estrine 6^4, étrenne. Estriver 2533, faire dispute; i2?2, contredire.

Foilli 62, etc., feuille. Foillié 1837, etc., en feuilles. Foillu 5248, etc., en feuilles. Folage 1978, esprit de folie;

8934. folie.


333

AIOI.

Foloier 4472,

per

tromper, écltap'

à.

Force 7571, nombre de combat-

Garantison 363. Garçon, garchon 2042, jeune garçon; 10712, enfant; term. 1

inj.'job, 1079.

tants.

Forceur, comp. de fort, 3535. Forques, forces jjj'5,etc, gibet à plusieurs piliers. Fors 3(j36, dehors. Fosnier 6730, mentir; voy. Scheler, notes des Trouvères belges, p. 279. Fossier 7248, 7701, habitant d'une caverne. Fourier 610, pâturage. Fouriere 10472, paille [répandue dans les appartements]. Frabaut 1744, caisse, coffre. Frailles 6488, faible. Fraint 710, etc., brisé. Frairin 9998, mesquin, misérable.

Franchise, francise 1071, liberté; 7094, politesse. Frecond 2086, riche, peuplé. Fremer 252, 81 5, etc., fixer; 2201, fermer. Freor 543o, crainte. Fresé 8324, galonné. Froer io5o, etc., briser. Froier 236, 7076, frotter. Frois 9029, frais. Fuie i85o, etc., fuite. Fuisil 7806, pierre à fusil. Fuison i375, etc., foison. Furni 63, 5o5, 2254, etc., em-

ployé pour exprimer

la

gran-

deur, la force.

Furnir 128, 7849, accomplir. Fust 3987, etc., bois; 4463, hilz; bâton; arbre de

Garder

224, 2049, soigner; 1420, 21 38, regarder. Garniment, 354, 1228, etc., équi-

pement. Gaste 1168,

etc.,

dévasté; 523o,

délabré.

1703, etc., dévas-

Gaster i526, ter.

Gastie 5 191, dévastée. Gaudine B62, 397, etc.,

taillis,

forêt.

Gaut 397, 1007, etc., bois, forêt. Gavai 3o68, petite ouverture (:). Ce mot se trouve dans Gautier de Coinci, p. 438, au sens de gorge (cf. le fr. gavion) qui ne paraît pas admissible ici. Gehui, voy. Jehui. Genollons, a 1897, à genoux.

Gent 21,

etc.

Gentil 11, 3o, de bonne naissance. Gésir, voy. Jesir. Gesmé 7144, orné de pierreries. Geste 2124, etc., famille; jeste

6457,

etc.

Glachier, glacier 6190, etc., couler.

Gloton, glouton, voy. Glous. Glous 1046, etc., terme d'injure, débauché; gloton 283o; glouton, 63g, 672, etc. Gone 6576, robe de moine. Gonfanon, confanon 3368, etc., flamme terminant la lance. Gorgiere 6365, armure de la

Gaitement 6^o5.

gorge. Grains 1062, i56o, etc., de mauvaise humeur. Grandisme sup. de grant, 7641. Granment 9525, grandement. Gravier 6823, 10256, sable. Grenon 6575, moustache. Grenu 9479, 9514, etc., [cheval] à longue crinière. D.C.Grani. Grevance 9096. Grever 026, etc., blesser.

Gaitier, réfl. 6048, etc., s'observer, prendre garde.

Gris 606, 35 12.

Galos, tous les

Guenchir, guencir 3269, 6943,

638 1, arbre.

Gab 2591,

etc., plaisanterie.

Gaber 177,910,^0., plaisanter, tourner en ridicule.

Gabois 791 1, plaisanterie. Gaingier 476, etc., faire du gain, acquérir argent, honneurs, etc.; 2 3o, dépasser. Gaite 9430, q5i3, sentinelle.

3089, 3173, 7599, au grand galop. Gant $789, au sens de peu de chose ; voy. Paresis. Gante 4041, 6445, oie.

etc.,

fourrure;

éviter; réfl. ~jb2>2, etc.,

adj.

se dé-

tourner.

Gueredon 44, Gueredonner,

récompense. faire 1281,

etc.,


334

AI0L

revaloir; gueredonné, il est imp. 12 17, etc., il a récompense.

y

Guerpir

9,

abandonner,

etc.,

laisser.

Guiche 2497, 3o6i,

etc.,

cour-

roie par laquelle le chevalier tenait son écu.

Guier 2007,

etc. conduire. Guinlechier, 977 , terme de mépris, propr. valet de marchand de vin, crieur de vin; voy. Grandgagnage, Glossaire des

Coutumes de

Namur, au mot

Winlekez (ribals sous Winleke. Guise,

a

comme un

et).

Cf. D. C.

de [bricon], 9014, [fou\.

Hace 5918, etc., hache. Hair; subj. prés, hace 104. Haitier 6oo5, réjouir. Haper 1042, 1080, prendre. Hardement 1002, hardiesse. Hart 6843, etc., branchage. Haste de porc 4040, rôti de porc. Haubergier, act. 1102, etc., héberger; neut. et réfl. 558, 967, etc., prendre auberge. Haubers 2 36, cotte de maille; aubère 32, etc.; aubers 90, etc.

Herbu 52 16, etc. Hermin, 4057,

hermine;

etc.,

adj. 5iii, etc., d'hermine.

Hermin 5421, arménien. Hermine,

adj. 2473, etc., d'hermine. Hestes vos 6129, voici venir. Heuses 6463, bottes. Hieume, dissyll. 7642 heaume. Hisde 6169, frayeur. ,

Hontage 33 14, Hoir voy. Oir.

etc.

Hu

4500, cri. Huchier, hucier 2872,

etc.,

ap-

peler. Hui 1287, etc., aujourd'hui.

Huimais

5 10,

879,

etc.,

aujour-

d'hui.

Huis 3999, etc., porte. Humleté 1009, humilité. Hustins 10004, dispute.

Inde 2016, bleu foncé. Irascus 909, etc., irrité. Ire 1001, 1062, etc., colère. Iré i52, 663, etc., chagrin, colère. Iresie 1073,

sexes

cohabitation des contraire aux lois de

Véglise. Ireté 3i3, etc., héritage. Iretiers 4594, héritier. Irié 574, etc., en colère.

632o, irrité. 4187, etc., colère; 4208. Irous 4185, irrité. Islage 8024, île (?). Irois Iror

Isnèl 53

1

irour

3, etc., vite.

Isnelement 486, etc. Itant 10249, autant. Itel 994, 1221, tel. Ja, expl. 277, etc., déjà. Jehir 334'j, etc., avouer,

con-

fesser; ùfiib, montrer. Jehui, gehui 3109, 36i8, etc., aujourd'hui. Jel,

pour

je le,

11 38.

Jes, pour je les, 55i2. Jesir, gésir 5079, etc.; ind. prés. gist, 5i 1, etc.; fut. girés, 633 1 ; p. parf. jut. 1877, gut,

65n;

1534. p. geu, 8706; réfl. Jeste, voy. Geste. Joglere i3, jongleur, trouvèie; jougleor, 7, etc. ,

Joians 347, etc., joyeux. Sot, fém. 141 9, id3i, 52 11, etc.; pris adv. 3371, 338o. Joster, jouster 140, 283, etc., se mesurer en bataille ou en tournoi.

Jouste 579,

etc., tournoi,

com-

bat.

Jovenes, dissyll. i32, 144, etc., jeune. Jovent 2333, etc., jeunesse. Jovente 2172, etc., jeunesse. Ju 096, jeu. Juisse 10937, jugement. Jus 575, etc., à terre. Justiches 35 iq, droit de justice. Justichier ?>~5, rendre la justice.

Kaiele 9680, excl. affirmative. Idele dissyll. idole. llleuc o3i, là.

6232, 9709,

etc.,

Kaitis, voy. Caitis.

Kavestre, kevestre, voy. Cavestre. Kernus 834Q, charnu.


;

.

335

AIOL Kerstienté voy. Crestienté. Keu 2118, 368o, maitre-queux {officier royal). Kieute 2147, 3924, etc., lit de

plume. Laid 4605, affreux (au moral). Laidement 4321 Laidengier 148, 945, etc., injurier.

Laidir 4241, etc., maltraiter. Laiens 784, etc., dedans. Lairis 610, 616, etc., lande, terrain inculte. Laissier; fut. lairai 449, etc. ester. G, 171, etc., faire

cesser, laisser tranquille.

Lanche, toute plaine sa etc., loc.

3 106,

fréquente.

Langes 8420, vêtement de laine. Lanier 6qoo, lâche (nom d'une espèce de faucon peu estimée). Laruier 3699, garde-manger. Largeté

1

27 7, largesse.

Las ibi, 35o, etc., malheureux. Las 6007, lacs. Lasté 97 53, lassitude. Latins 5420, langues, idiomes.

Lé 368, 5i3,

etc., large.

Lecheor, lecheour, leceour, voy. Lechieres. Lechieres 916, etc., débauché, ribaud, terme d'injure; leceour, 4198; lecheor, 911, etc.; lecheour, 1021. Leres 704, etc., voleur. Lés, subs. 835, etc., côté; adv. 696, etc., près de. Letré 1004, i32 3, etc., orné d'une devise; épith. fréquente d'épée. Letres de gramaire estre escolé de 274, connaître ses lettres. Leus 377, 2986, tout aussitôt. Leveis, pont 6074, pont-levis. Lever 57, 450, etc., tenir sur les fonts baptismaux ; 81, etc.,

,

se lever.

Loé 4269, admiré. Loement, par le mien 58ig, à mon avis. Loge 83b9, etc., baraque de feuil-

lage. Loisir, être permis, possible; sing. ind. pr. loist 3 171. Lonc iG, etc., loin.

3'

p.

Longes 8260, longtemps. Lot 2 5 28, mesure de liquides. Los 5539, consentement. Losengerie 3490, etc., perfidie. Losengier, subst. 48, etc., trompeur; verb. 1390, etc., flatter

,

induire en perfidie. Lous 41 91, misérable (?). Luisir 3io3, 5o68, luire. Lupart 364, 402, léopard. Luz 2 1 o 1 brochet. ,

Mâche, make 3987, 4001, masse d'armes.

etc.,

Macheclier ig5G, 258i, etc., boucher. Madré 4042, bois dont on faisait aes vaisseaux à boire; 401 3, le vaisseau fait de cette matière. Mahangier 2909, mutiler. Mahomerie 9628 temple de ,

Mahomet ;

cf.

Mahomet (nom

prop.).

Main 10599, matin. Mains 3563, etc., moins. Mainte communalment 4734, 5824, 9936, tous ensemble. Il faut de plus rétablir cette leçon modifiée à tort au v. 3oio. Maintenant, de 372, etc.,

aussitôt.

Maintenoir 3432, soutenir. Maior, la terre 10698, la grande terre, la France. Maisele 2170, etc., joue. Maiselés, dens 6838, molaires. Maisiere 2y38, mur. Maisnie 2693, etc., maison, fa-

mille.

fém. cas suj., pour la, 8418, 8070. Lie, fém. 762, etc., joyeuse. Liés 249, etc., joyeux. Lieuete 7060, dim. de lieue. Lin 48, 2267, etc., famille, li-

Maistre 885, 1292, 2871, 3378, épith. qui exprime la grandeur,

gnée. Linceul 2148, drap. Liste 2017, bordure. Listé 4951, etc., bordé.

Malement 2344.

Li,

la noblesse.

Malage 1 1 37,8595, etc., maladie. Maleiçon 7183, malédiction. Maleir 6067, etc., maudire. Maleoit i5o8, etc., maudit. Maleuré 5o82. Malfé 281 3, diable; cf. Maufé.


.

336

AIOL

Malostru 835 1, misérable; malotru, g522. Malvoisie 954, mal intentionné. Manage 8803, lieu de séjour. Manandie 6341, etc., richesse. Manant 1081, etc., riche. Manantie 35o2, richesse. Manicle 6026, 6044, manche du haubert. Manoier 5984, prendre en main. Manoir 106, etc., rester, habiter; ind. par/, mest 7001. Manois 72^2, etc., sur-le-champ ; voy. Demanois. Mantelet 6632, petit manteau. Mar, ja 1701, 4448, etc., mal à propos. Marbrin 7829, de marbre, Marce, marche 101, etc., pays de frontière. Marchecliere 2700, bouchère; voy. Macheclier. Marison 10732, tristesse. Maronier 10452, etc., marinier. Mat 5641, triste. Mater 8627, vaincre. Maufé 683, i3o6, i3i5, diable. Mautalent 1001, etc., colère. Mavaistié 10 12, 171 1, méchan-

ceté,

mauvaise action. etc., digne de

Menbré 669, 759, souvenir.

Menbrer 1006, etc., revenir à la mémoire; 2014, venir à l'idée. Mençoinge, fém. bili. Mendis 2770, etc., pauvre. Menée 900, sonnerie de chasse D. C. Menetum. Mener largesse 3729. ;

Menor 4038,

etc., moindre. Mentastre 7085, menthe sauvage. Menti, Dé 856, etc., foi 4076, etc., parjure. Menuiers 2552, aminci, petit; cf. le prov. menudier. Merchier 1246, etc., remercier; ass. en é. Merir, rendre en récompense; subj. pr. mire 459, etc.; merisse 350g. Mervelles, pris adverbialement 6996, etc., merveilleusement Mescie's 5672, malheur. Mescin 3ioi, 3774, etc., jeune

,

homme. Mescinc, voy. Meskine. Mescreable cjbqi, païen.

Mescreu 3o55, 5240, etc., païen. Meskine, mescine 1028, etc., jeune fille. Mesprison 2989, etc. Mesproison 3ooi. Mesproson 2975. Message 3750, etc., messager. Mestier 248,

etc., besoin.

mèche, 2244, mètre en (suivi d'un se résigner à. infinitif), 2761, Mi, en 641, etc.; par 674, etc., au milieu. Mètre

etc.,

;

subj. prés, le

Mie, renforce la négation, 27, 798, etc. Mienuit 784. Mier 1840, etc., pur. Miés 3716, mieux. Mieudre 32, 455, etc., meilleur. Mineor 10857, mineur. Mirable 5i5o, etc., admirable. Mire 101 14, etc., médecin. Moie 726, 749, etc., mienne. Moien i853, celui du milieu. Mole 2140, fait au moule. Mollier 87, etc., femme; moullier,

Molt

84. i5,

3i,

etc.,

beaucoup,

très.

Molu, 52i 5,

etc., affilé.

Mon,

ch'arés certes.

3i5,

affirm.

Monaé, moneé 1786, etc., monnayé. Monjoie, montjoie 3oi, 863, etc., cri de guerre et de ralliement.

Mont 3, etc., monde. Monte 2667, intérêt; 7905, valeur.

Monter 7064, etc., enrichir. Mordrir 6655, etc., tuer.

More 2545,

vin de mûres. Mourir, act. 1098, etc., tuer. Mouton 6263, bélier. Moustier 58, 86, etc., monastère. Muer 3577, changer. Musart 3219, 5g52, sot.

Naie 6992, négation isolée, non. Nasal 33or, etc., nasal, partie

du heaume qui protège le ne\. Natural 5g39, etc. Navie, fém. g555, etc., bateau. Navrer 1098, etc., blesser. Ne 41, etc., ni; suivi d'un subjonctif,

pour

Neis 1745,

si

ne, 125.

etc., ni

même.


AIOL

Nd, pour ne le, 760, etc. Nen 32, 47, efc, ne. Nepe iodçi espèce de bateau? ,

Ncporquant 1 1^1, etc., pourtant. Nés, pour ne les, 627. Nés 2432, etc., même. Nesun 33g, aucun. Nient, niant, monos. 649, etc.; dissyll. 357, etc.; ass. en ié 4600. Niés 189, etc., neveu. No, masc. fém. 127, idoi, etc., notre.

Nobile 23 18, etc., de noble race. Noël 53 1 5, nielle. Noelés 1676, etc., niellé. Noelor 3374, 4178, pire, de moin-

dre valeur. Noiant, dissyll. 341, 1716; voy. Nient. Noier 978, nier. Noisier 6176, faire du bruit. Noisiere 2737, querelleuse. Nonchier, noncier 3728, etc., annoncer. Norechon 9 7 nourrisson. Norichon, estre de la 7204, 1

être élevé

O O

1

,

par [quelqu'un].

182, etc., avec.

9008, oui.

Oblier, oublier, ass. en é

1

25

1

;

ass. en ié 3961. Ochire, ocire 38, 648, etc., tuer.

Oes, deus 4046, deux œufs, au sens de peu de chose; voy. Paresis.

Oie 7798, 9680, oui. Oir 1715, etc., héritier, enfant. Oir 5, 29, etc., ouïr. Oiselon 5o6g, petit oiseau. Olifans 4260, 4292, cor

[d'i-

voire].

Onques 23, 37, etc., jamais. Ordené o63, 6578, 6713, dans les ordres.

Oré, orré 9810,

10455, grand

vent.

Orelge 1042, oreille. Orfrois 3843, etc., broderie en or.

Orghe 3920, orge. Orlenois 3842, [monnaie] d'Orléans.

Orrer, ourer i25o, etc., prier. Ort 1 553, jardin. Ost 608, etc., armée; plur. os 8667.

337

Osteler 776, 1102, etc., loger, héberger. Osterin 2i5o, étoffe de pourpre? Ostoier 8665, faire la guerre, tenir la campagne. Ostoir 376, 417, etc., autour.

Paienie 89 1 1 , 9 1 3 1 pays païen. Paier 5992, donner [un coup). Paile, paille ig85, 201 5, etc., étoffe en soie; 8520, tente ; ,

tente de 8817. Pain, porter au io3i, mettre

en gage che\ le boulanger. Paisier a, réfl. 4425, Hiob, faire sa paix avec [quelqu'un]. Paisson 9932, pieu, piquet. Palagre de mer 10597, palegre de m. 9812, haute mer. Pan 4894, [pan de] mur ; aufig. 1524, partie; pant 9608, morceau [d'étoffe]. Par, renforce l'expr. 270, 3 12, 5o2, etc. Parage g53, famille; 5403, noblesse, naissance illustre. Parc, faire tel 10772, faire un semblable carnage; cf. Le Charroi de Nismes, éd. Jonckbloet, v. 358. Parcreu 75g6, arrivé à son terme de croissance; 6168, 8608,

très-gros, très-fort. subi. prés. ;

Pardoner

3 e pers.

pardoinst 97B. Paresis 3473, etc., [sou] parisis; 5429, au sens de peu de chose; Aillie, Angevin, Ballois, cf. Cenele, Esperon, Gant, Oes, Pume, Roc. Parfondement 3046. Parfont 1182, etc., profond. Paringal 5578, égal. Parition 2972, apparition. Parliers, mal 2865, 3547, médisant, mal embouché. Paroir 1208, etc., paraître. Part, celé i73o, 571 3, etc.,

de ce

côté.

Parteure

3043, part de profit, don ? Pasque florie 2322, le dimanche

des Rameaux. Pasturer 5447, paitre. Paume i53o, palme; 96, longueur d'une main. Paumiers D64, etc., pèlerin; pamiers 1822. 1

23


338

AIOL

Paumoier 5g 12, brandir dans

paume de

la

la

main.

Pautonier 944, etc., terme d'injure ; pautoniere 2657, 2714.

Pavée 832 1, {salle} dallée. Pecat 8870, péché, mot provençal mis dans la bouche d'un Lombard. Pechoier,pcçoier 636, etc., briser. Pel 5219, pieu. Pelichon, peliçon 3042, etc., pelisse.

Pengon, voy. Pingon. Percevoir 4914, apercevoir. Perin 1200, 5172, etc., de pierre. Pertruis 9742, trou; 53o7, retraite, cachette.

Peser 2371, chagriner; subj. prés, poist 3529, etc. Pesme 10791, cruel. Petit i5o, etc., peu de chose. Petitet, un 1068, un peu. Piaus 895, etc., vêtements faits en peau de bête. Piaus 6355, poils.

employé pour

homme

dans

certaines phrases négatives; n'en ira pies 1974, iln'enrevien-

dra personne. Piecha 236, etc., depuis longtemps. Pieche, grant

— 627,

longtemps.

Pingon 83g3, 8488, pennon pengon 4742.

;

Pingoncel 2457, bannière. Pior 9339, pire. Pis

641, cœur.

b-j'3

,

etc.,

poitrine,

force. Poestis 38 1 7, puissant. Poi 144, etc., peu.

236o, pennon; voy. Pingon. Poin 5908 voy. Pon. Poindre 1442, 3 102, etc., piquer ; furnir son ioo3o, faire un temps de galop. Poingeor 10694, combattant ; cas

Poignon

défendue par des

habitation haies.

Planche 7750, plance 7780, petit pont de bois. Plané 748, 7636, raboté, uni. Planteis 4072, lieu planté. Plenier 3qg 556, etc., large, grand, noble ; épith. de rem,

plissage. Plenté, a grant

abondance.

pour

suj. poingiere 2745, 2751. Pointure 5204, point saillant? Pointure 8600, peint. Poison io33, 1 148, etc.. boisson. Pon, plur. 8504, gardes [d'une épée). Du Cange (Pontus) ne donne que le sens de poignée

au singulier. Poncel 53 Por, avec

9, petit pont. le p. prés. 58 12,

1

etc.,

locution correspondant à peu près à quand même suivi d'un conditionnel ; avec l'inf. 6645,

m.

s.

Porpenser, act. 3cg, méditer; n. et réfl. 1088, etc., réfléchir; p.p. 1254, avisé. Porprin 10947, [d'étoffe] de pourpre. Porquerre 85, poursuivre. Pors Q614, défilés. Porsoingié 224, soigné. Postis 5o6i, petite porte. Poure 6259, poudre. Poverte 2o3i, 2078, etc., pauvreté.

Plaidier 1662, 2835, etc., parler. Plaisceis 4i3o, habitation défendue par des haies. Plaisié 65q2, palissade; 55j,

Plentie

garant, promettre. 1 3 1 8, i325, etc., patte. Poesté, par 1109, 861 3, de

Poe

;

Pelus 3042, poilu, velu. Pendant 4756, etc., penchant, pente. Peneant 5 791, pénitent, pécheur.

Pié,

Pleue, 8977, pluie. Pleuete, aim. de Pleue, 4687. Plevir 307, etc., donner pour

160, etc., en [dante. plentive 6526, abon-

Praiage 8945,

etc.,

pré.

Praiel 6 1 24, prairie.

Pree, fém. 6g5, 701, etc., pré.

Preer 2283, piller. Premerain 1286, etc., premier. Premier, a ce 2 38, tout d'a-

bord.

Prendre; ind. parf. presis 2970; subj. prés, prenge 6089;" loc. a i685, se mettre a; réfl. 5076, etc., m. s. Présure 8862, présure. Preu 206, etc., profit; prou 194,

etc., m. s. Primes 3635, tout d'abord, en

premier.


33q

AIOL Princhipel 863 2, principal. Pris 523, honneur. Prisier 3717, voy. Proisier. Privel 81 18, proche. Proisier i65o, etc., estimer. Prové 22g5, convaincu. Provoire 2998, prêtre. Pucele 422, etc., jeune fille ; puchele 2042. Pui 548, etc., montagne. Puin 4283, etc., poignée [de

Pon.

l'épée}; cf.

Puis 1704, depuis. Pule 6654, peuple. Pume porne 6412, pomme gâtée, au sens de peu de chose ; voy.

pommelé. Pument 8610, piment; puiment [cheval]

Ramé 2 55, etc. Ramee 696, 90 1, forêt. Ramentevoir

1736,

{d'or-

surmontent

qui

les

tentes}.

Pumier 6802, 7Ô36, pommier semble

pour en faire des

;

bien faible lances.

Put, pute 48, etc., méprisable. Putiers 633g, terme d'injure.

Quant que, quanque 270,

etc.,

1

,

plus vite.

9142, pierre de

quatrième ; fém. 741 quarte 88. Quartier, adj. escu 4857, etc., écu divisé en quartiers. Quelir 3 3 16, réunir. Quens, cas suj. de conte 3207, etc., comte. Ques, pour qui les, 3o88, 52g5. Quidier, voy. Cuidier. Quintaine8639, etc.; voy. D.-C, ,

quintana

3.

Quirc, i re pers. de querre, 4492. Quirie 58g5, plastron de cuir, voy. Cuirie. Quiver, voy. Cuivert.

Rabiant 4229, plein de feu. Rachier 9644, cracher. Racorder 6480, réconcilier; neut.

aux mains. rapide. Raembre 7349, racheter. de la lune 269, Rafermer, le la pleine lune; cf. l'expression latine defectus lunae. 2522, en venir

Rade 7748,

etc.,

,

Randonee, de

712,

etc.,

au

plus vite.

Randre

;

subj. prés,

range 1G09,

etc.

Ranprone 3619, raillerie. Ran prôner 148, etc., railler, Râpes 8863, râpes de

raisin.

Ratapiné 1236, caché, revêtu. Rates, fém. de rat, 8861. Ravine 7540, impétuosité. Ravoir 3i5, etc. Rebaudi 5384, reconforté. Rebouter 6364, pousser de nouveau. les

manches re-

troussées.

Recelement 635g.

tout ce que. taille.

Quars

rap-

Ramesurer 1008, apaiser. Ramier 1 84 etc. plein d'arbres. Randon, de 10 120, etc., au

Rebracié 2106,

Quarrel 0219,

etc.,

peler.

tourner en ridicule.

2102, 21 14.

Pumiaus 10074, pommes

bois qui

;

Raier 6189, etc., couler. Raison, mètre a 3878, etc., adresser la parole [à quelqu'un}.

renge 23 i5,

Paresis.

Pumelé 4268,

nement

Raiemant 5864, le rédempteur roiament 5914.

Recerqier des rens, torner al 3oo, s'éloigner pour reprendre

du champ. Receter 6479, vivre caché. Rechelé, a 2352, secrètement. Rechet, recet 558, etc., lieu de retraite, lieu fort, château. Rechoivre, reçoivre 1280, etc.,

recevoir.

Reclamer 6217,

etc., invoquer.

Recoi 3546, etc., lieu isolé. Recovrer 727, etc., reprendre; a 55:>5, ravoir en main. Recréant 2392, etc., lâche. Recroire, refl. 7864, renoncer à

la lutte.

Redrecier 6402, se relever. de la lune 269, le Refait, le renouvellement de la lune, cf. Rafermer. Referir 866, etc., frapper de nouveau. Retlamboier 2920, reluire. Refraignier 6997, remettre la

bride.

Refremer nouveau.

io53,

assujettir

de


340

AIOL

Refroidier 3674, apaiser [sa soif]. Refroidir 612, rafraîchir. Rehaster 1027, relancer, atta-

quer de nouveau. Regibier 2qio, regimber, ruer. Retenquir 6282, etc., laisser, abandonner. Relief 404(3, reste.

Remanoir 497, parf.

remest

remes 700, Remuer, le le

etc.,

2 5,

etc.,

rester; ind. 92 p. p. ;

remansu 3428.

des estoiles 268, cours des astres.

Renbatre 5886, faire entrer en enfonçant. Renge 2067, ceinturon. Renoié 2829, etc., renégat, traiReont 1892, rond. [tre. Repairier 1 554, retourner. Reponre gi63, cacher. Reprover 3 10, etc., reprocher. Reprovier 955, etc., reproche. Repus 928, caché. Requere 566, etc., défier au

combat. Resachier 2o65, etc.. retirer. Resambler, construit avec le prédicat au cas sujet 908 ; suivi de la particule de 939 suivi du cas régime io85, 1107; sembler 2001, etc. Resavoir 9332. Rés 828, rasé; rés a rés 8'65i, à ras de terre. Rescoure 4389, etc., secourir, ;

délivrer. 18, etc.,

Resné

royaume; rené

2285.

Resne 519, etc., courroie retenant l'épée ; 8g8, etc., bride. Resne 4095, etc., royaume, pays. Resnié 223, etc., royaume. Resongier 6553, etc., craindre. Respasser 3 597, guérir. Respondre ind. parf. en ié, respondié 973, 11 33, 6588, 7340. Resvider 1920, visiter. Retenir 1 334, eic -< garder, faire ;

prisonnier.

Reter 3345, accuser. Reube 3793, etc., robe. Reuber 5439, dévaster. Revanter refl. 7188, se vanter, réfl. 4098. Revel, 586 1, etc., joie, plaisir. Revenir, subj .prés, revienge 3458. Revenir 5o2Ô, etc., retourner.

Revoit

3

1

65,

Romania,

revois

III,

7892;

cf.

5o5.

Richeté7io9, noblesse. Ricoise ^673, richesse. Rien 1099, etc., chose. Rieulé 5744, soww/s à une règle \monastique\.

Rike 341 1, grande [bataille], Rion 8094, région; voy. Roion. Riu 3920, ruisseau; voy. Rui. Robeor, 2357, etc., voleur. Rober 96 3, etc., voler, dérober. Roc 9046, au sens de peu de chose; voy. Paresis. Roele 5341, bouclier. Roengier 6574, etc., tonsurer. Roes 95 1 6, palissades ? cf. D.-C. Rota i3. Roiamant, voy. Raiemant. Roion 2973, 3oog, région; voy. Rion. Roit 4464, etc., roide. Roller l'auberc 6464, 7077, rouler la cotte de mailles [pour la ranger].

Romans

276, langue vulgaire;

romant 2686, langage en général.

Rompre

p. fort rout déchiré; part. p. rompu io5i. Ronchin, roncin 014, etc., cheval de fatigue. On trouve fréquemment les formes ronchi 1826, etc., ronci 646, etc. Rovente 6697, rouge. Rover 83 06, demander. Ruer 4993, renverser; 2582,

1257, faible

;

part.

etc.,

assaillir.

Rui 4g3o, ruisseau; voy. Riu. Ruiste 846, i665,

etc.,

violent,

fort.

Sablon i366, etc., sable. Sachier 91 5, etc., tirer. Sacrefiement 6248, sacrifice. Safre 10342, orfroi? Sailer, saieler 462, etc., sceller. Saingler 402, sanglier ; sengler 364. Sainier 1483, etc., saigner. Sainier, réfl.

181 2,

etc., se si-

gner. Saint tour sain, sein 36oo, 4504, cloche. Saintisme 10848. Samit 9S26, velours.

(signum)


ArOL

Sanbue 53i3, 83 14, selle de femme. Saudee 494, 53a, etc., gain, butin; 1047, état militaire. 1 563, etc., soldats à

Saudoiers gages.

Saudoncr 43o8, soudoyer. Ce mot n'est autre que le mot latin solidare, reformé en français avec donarc qui a remplacé dare, ou p.-é. faute du copiste pour saudoierr Saumes 9703, psaumes. Sautier 901, psautier. Savagine 62, bêtes sauvages. Savement 2992,^., sûrement, en

sauf. Saveres, cas suj. 499, etc., sauveur. Se, suivi d'un fut., a le sens de avant que suivi d'un subj., 479, 55i , 5g5 se... non 2982, sinon. Segur 2084, sans crainte. Seinier, se de Dé 5527, se signer; voy. Sainier 2. Sejorné 7449, etc., reposé, (par suite) aispos. ;

Sel, pour se le et si le, 639, etc. Selve 774, 1340, forêt. Selonc 2736, le long ; 3365, dans

toute l'étendue.

Semé 4974,

septième. etc., sage, intel-

Séné 267, i3io, ligent.

Senefianche 9646, signe. Senestre n85, etc., gauche. Senpre 602, etc., sur-le-champ. Sentier, le loc.

6207,

586,

par

la route;

etc.

341

Single, cingle, 9809, 9814, etc., voile ; a 978 1 sans voile. Siste 90, etc., sixième. Soie 2190, etc., sienne.

,

Solaus 2957, 4277, etc., solail 5700, soleil. Solier M27, 1945, 2054, etc., chambre du haut, salle de réception. Soloir 994, etc., avoir coutume. Some 8194, charge d'un cheval.

Somier 2858, 4867, cheval de fatigue.

Son 4688, chanson. Son, sommet; par au point du jour.

— l'aube 8173,

Songiere, cas suj. de songeor, 2741, rêveur. Sopement 8980, souper. Sor 3199,4268, [cheval] alezan. Sortir, subj. prés, sorge 6507.

Souavet 61 5g, etc., doucement. Souduiant 2417, etc., traitre

,

imposteur. Soufraite 826, manque. Soufrai tous 187, 1908, etc., indigent. Souprendre, subj. prés, souprengent 5788, etc. Sous, cas suj. i885, 38i)i, seul. Souscliner 1952, pencher. Soutiement 5784, avec adresse. Sovin 3284, etc., sur le dos. Soviner 10754, jeter à terre. Sudexion 90 12, séduction, trahi[son. Sueur 967, cordonnier.

Sulent 7601, souillé. Surceors, cas 8842, preneurs de souris.

chats

Seror, serour, cas rég. 20, 3o, etc., sœur. Serouge 102,

beau-frère. séparer. Si, expl. 54, 296, etc.; 623, etc.,

Sevrer 740,

etc.,

etc.,

ainsi. Siècle 17 16, génération contemporaine; 4976, monde; estre al 6640, mener la vie du monde. Sier, couper ; ains c'on soie les

10425, io5oi. Signor 2o5o, mari. Signorage 9612, seigneurie. Signori 21, etc., noble, digne d'un seigneur. Signorie, par 216, en grand seigneur. Simbre 8607, pain de pur froment. blés, loc.

Tables i65, jeu de tric-trac. Tabor, fig. 2474, bruit. Tachier 4637, fixer, attacher. Tain 640, couleur. Taion 10723, aïeul. Talent ioo3, etc., désir; faire d'une chose 425, la son

posséder. Tans, par Tant, ne

— 438

— ne

1 ,

par occasion

quant 371, moins du monde.

etc.,

pas le Tapir 2776, se cacher. Targc 541, 698, etc., bouclier. Targier

(174, etc., tarder. 2 1 69; cf. P.Meycr,

Tastoner2 1 58,

Romania, Tele, a

IV,

3940.

5371, de

nière, ainsi.

telle

ma-


AIOL

342

Tenchier 1233, etc., se disputer. Tenchon, tençon 2532, etc., dispute; movoir 721 1. a sage 218, Tenir a sot 166, etc., regarder comme un sot, un sage, etc.; cf. Tobler, Li dis dou vrai aniel, p. 26 ; de maisnie 3694, entretenir à ses frais. Tenpre 9089, à temps, bientôt. Tenprer 53o, tremper. Tensement 7273, 76 12, protec-

— —

tion, défense.

Tenser 441 3, etc., défendre. Tentir 3064, retentir. Terdre 6 9 , essuyer. Terien 2997, de cette terre. Terrié 16907, rempart de terre. Terrier 483 1 seigneur proprié1

1

,

taire. Tierc, tiers 1463, etc., troisième;

fém. tierche 88. Tinel 4366, 4463, gros bâton. Tire 9855, étoffes de

Trasser 12B0, dérober': Tref 8354, etc., tente. Trellis 4709, 6044, [haubert] à mailles.

Tremeller 2546, jouer au tremerel {sorte de jeu de dés). Cf. D.-C. Tremerellum. Très 779, tout-à-fait. Tresalé 517, passé, vieilli, usé. Tresfiner 2043, etc., finir, s'arrêter.

Tresorieg585, chambre au trésor. Trespasser 1818, etc., dépasser; neut. 2520, passer. Tressué 7793, couvert de sueur. Trestorner 7D4, tourner; i6g3, 2221, etc., changer ;neut. 2b5, etc.,

retourner, s'enfuir.

Trestout 76, etc., tout. 95o3, tribut, droit de Treu péage. Treuage 961 5, tribut, redevance. Trieve Dieu 6162, trêve imposée par Dieu. Trosque 9606, jusqu'à ce que. Trotier 1826, trotteur, épith. de ,

soie.

Toialle 4036, serviette; toualle

7164. loie 2892, tienne. enlever ; fut. etc. Tolir 45 taures 5762 p. p. tolu 1099, -,

,

Trametre 1180, etc., envoyer; subj. prés, trameche 2864,6230. Trape 5969, piège, péril.

,

;

cheval.

etc.

Toloit 3170, enlevé, ravi. Topasse io33g, topaze. Tor françois 5 5 7 1 , manière de combattre en feignant de fuir pour revenir avec plus de force sur l'ennemi. Cf. un exemple

Trover, ind. prés, truis 2439 ; subj. prés, truisse 3 11, truist 53o2, truisons 5441. Turcois, ars de :or 7879. Trufer, réfl. 1441, se moquer.

dans Littré. Torbe 9175, troupe.

Uis 2201, porte. Uns espérons 1676, une paire

Torchier 997, 2o58, bouchonner, panser [un cheval], Torneis, pont 5707, 6060, pont tournant. Torner, subj. prés. 3 e pers. tort a folie 1 33, etc., tour9776; ner [quelqu'un] en dérision ; s'en neut. 609, partir

;

546, m.

s.

Torniant 2388, tourbillonnant. Torniement 2338, tournoi. Torser 789, 795, etc., charger.

Toudis 994,

etc.,

toujours.

Traîner, trissyll. 744, etc. Traire 6, 1 1, etc., tirer, avancer, a chief 36 14, prendre; 21 5, etc., etc., finir; neut.

aller.

Traitor, trissyll- 26, etc. traître; traitre, trissyll. 704. ,

d'éperons.

Unescauches 1674, une paire de chausses.

Vaintre 1 167, vaincre;

etc.,

la

veintre 8960,

bataille 343 la victoire;

1,

remporter 4866, m. s. Vair, subst. 606, etc., fourrure ; adi. 35 12, en fourrure ; 4244, [cheval] de plusieurs couleurs. Valet 59, etc., jeune homme. Valeton 3oi 1, enfant. Valissant 66o5, etc., valant. Vanteour 8834, vantard. Vanter 4435, se vanter. Vasal 3o39, etc., chevalier. Vasalement 852 1, vaisselle. Vaselage 1980, etc., valeur, courage. etc.,

l'estor


?

AIOL Vasiaus 71 63, vaisseaux, vases. Vauti 4712, etc., courbé, arqué. Vavasour i85, etc., seigneur de petite noblesse.

Vecr 1755, etc., défendre, fermer, refuser. Veir 437, 453, etc., voir. Velous 3845, velours. Vend, mètre 9820, mettre en

vente.

Vengement 7264,

etc., vérité.

Vestir, p. p. vesti 32, vestU48j. Viaire 4681, etc., visage. Viaus 673g, au moins. Vides, plur. i32, expérience. Vies 235, etc., vieux; vie 1 148, fém. vies 6228 et viese 542, 7 3 7Vieuié 173, etc.. action vile. Vilonie 1011, vilenie. Vin, ester al beu g20, rester en gage che% le tavernier ; envoier al Q3gg, envoyer en paiement au marchand de

etc.

Vengison 7208, vengeance. Venir fut. veront 55i8 il vient a 2835, il vaut; a chief 3g 12, venir à bout. ;

343

Verte 254,

;

Verai g, etc., vrai, sincère ; cors 307g. Veraiement 387, etc., vraiment. Vereil 2Q23, verrou. Vergié, élme 6820, etc. Vergognier 1824, etc., déshono-

rer, insulter.

Vergonder 43 18,

etc., m. s. que Vergognier. Veritas 8853, mot latin mis dans la bouche d'un Lombard. Vermeil 4282, rouge. Vernis 640. Vernissié 10876, verni. Vertir, réfl. 27, etc., tourner ses pas. Vespre 1720, etc., soir. Vespree 771 ; le ms. porte au v. 8go le mot verpree faut -il voir une faute ou un changement de s en r :

vin.

Virgene,

dissyll.

8o33,

Vui, voy. Bu. Vuidier les archons 6806, 7638, être désarçonné ; l'estrier 6814, etc. Vo 448, etc., votre; fém. 5o8, '

etc.

Voie, cheste

— 6228,

[par] cette

voie.

Voir 3o6, 42G, etc., vrai. Voirement 3014, etc., vraiment. Voloir, ind. parf. vaut 55. Volu b 261, a voussure.

y

Vesque i85, évéque. Vessir g653, vesser.

etc.,

vierge. Vis 860, etc., visage. Viste 6672, prompt, déterminé. Vivendier, boin 244, bon vivant. Vivre, ind. parf. vesqui g40.

Wagier 4172, engager. Wivre 62 id, 6340, serpent.


INDEX DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX.

Abel, 7173.

Abraham,

1

553, 6242.

Adan, Adam,

Agenon

;

4, 6220.

i° (neveu de Makaire), 4746, 7201 ; Aghenon, 7223 ; :

2° (cousin Hagenon, 7360 germain de Rainier) Haghe;

non, 7557. Ahenri (chevalier du roi Louisle-Pieux), 33o3. Aians (forme d'Aiol au cas suj. exigée par l'assonance), 2433.

Aie (femme de Terri), Q214,

etc.

Aimer (cousin d'Aiol)," i3g8. Aiol i° (nom du héros du 2° (nom chrétien poëme) donné au païen Floquipasse), :

;

10942. Ais, Aix-la-Chapelle, 24, 41 55.

Alemant, 4567, 006 1. Alerant (compagnon de Makaire), 85o6, etc. Aliaume (nom d'un brigand), 235g, 3i6o, 3i68, etc.; Aleaume, 3097. Allivin (nom d'un brigand), 6667. Alverne, Auvergne, 10463.

Amauri

(chevalier le-Pieux), 33o2;

du

Anscier (sénéchal de Makaire), 9428 Anchier, 10743. Antiaume (fils de Hunbaut et d'Esmeraude), 7072, etc.; Antialme, 7086, etc. Antelme,

roi Louis-

Amori, 4390.

Amiens, 8090. Angevin, 323g. Angiers, Angers, 5ggg, 8087.

;

70g 1,

etc.

Apes, pors d' , défilé d'Aspe, g563. Apolin, Apollon, 660, 4066, 407g, 4116, 4146, 5o5i,ggg5. Arabe, Arabie, 4020. Arabi Arabe, 4064, 4og5, 4137. Archedeclin (saint), 7821. Ce mot Architriclinus qui, en latin, signifie maître d'hôtel, est devenu un nom propre désignant au moyen-âge le marié des Noces de Cana. Artu (le roi), le roi Arthur, g36. ,

Ce vers fait une allusion insaisissable aux chevaux du roi le héros de l'épopée

Arthur,

bretonne.

Asses li Berruiers (portier de Langres), 8545. Astes, voy. Haston. Auçoire, Auxerre, 363 1. Audengier, g53, gg2. Ces deux vers font allusion au héros du poëme burlesque tfAudigier publié par Méon {Fabliaux et Contes, IV, 217).


.

,,-

AIOL Aufrike, Afrique, 5247, 5-273, 5367. Avissc (mère d'Aiol), 21, 35o, 442, etc.; Avise, 271, 762. Baiviers, Bavarois, 4567, 8061. Bar, Bari (sur l'Adriatique), 10599. Cette ville était célèbre Ear le corps de S. Nicolas, que

.obert Guiscard y rapporta de Myre. Barbarus (nom de Sarrasin), 5241 Bascles, Basques, 956g. Baudewins, h quens (personnage épisodique), 8875. Belcler, mont de nom donné par le poète à la montagne de

,

Moryan, lieu du sacrifice d'Abraham, Ô2 55. Beleem, Bethléem, 1903, 2446; Beleant, 5g3i : Belleant, 3870, 5 7 83. Belquarel, 4873, 4875. Berenger (un des quatre fils de Geraume, châtelain de Mongraille), 7195. roi i° (chevalier du Louis-le- Pieux 2 (cousin d'Aiol), 4648;

Bernart

:

;

?ermain

[neveu de Makaire), 4750, etc. Berri, Berry, 2779, 4834, 7061, etc.

Bertons, 4537, 8971;

Bretons,

4568, 8973. Beruiers, gens de Berry, i56i, 2343, 235o, 3195, 34i5, 3427, Ber5 191; Beruhiers, 1972 ;

ruiers, 2282.

Besençon, Besançon, 8087 Bessenchon, 8187'. de Viane (compai° Bevon gnon de Makaire), 8374; 2" le duc sans barbe (che;

:

valier

du

roi

g5o5, 10708,

Blois, 1868, 1880, 3855, etc. Boidin (veilleur, gaite, au service de Makaire), 9428, 10868. Boorghes, Bourges, 1400; Boorges, 2347, 3207, etc.; Bohorges, i63i, 341 () li quens de 3207, etc., voy. Gilebert. Bordele, Bordeaux, 49, 6489. BorgcT\gons,Bourguignons,ji^o, 8061, etc. Borgonge, Bourgogne, 2659, 7o36 Bourgoinge, 8i83, etc. Brabençons, 336g. Braibant, Brabant, 41 53. Brandis, Brindes, ggg4Bretaigne, 8768. Bu, g4g5. ;

Canbresis, 41 53. Esraut, Castel 1342, i35i. ,

808g. Charles, Charlon, Charlemagne, 102, etc. Chartres, no, 8812; Cartres, 45g7, 5o38, 5og4, etc.; Cartre,

Clarembaut de Valbrune (nom d'un brigand), 6670. Colongois, sou de ,monnaie de Cologne, 242. Constant (nom d'un brigand), 6668. Corsaut (chef de brigands), 6684, de Val 6877, 6881, 6gi6; rahier, 6670. Cremoigne, Crémone, 8088, etc.; Cremoine, 8154.

-

Dignon, Dijon, 8086.

Dominus

3417, 4152,

Biterme (ville inconnue qui, dans les chansons de geste, est renommée pour fourni ries armes et les étoffes orientales), 6485, 8i63.

videt

(nom donné dans 14) au d'Abraham,

Vulgate (Gen., XII,

lieu

5o38.

Chdtellerault

Castele, Castille, 8164, 10800. Chdlons -sur - Marne Chaalon

etc.

Malleret).

mont de—, i55o,6ig5.

Calvaire,

la

Biavais, Beauvais,

;

Louis-le-Pieux),

Biaufort, castel de —, i653. Ce château, qui en la Marche siet, existe encore aujourd'hui dans Creuse (cant. la Boussac,

comm.

345

du

sacrifice

6254.

Durant 94 28.

de

(portier

Makaire),

Duresté, g827- C'est sans doute le même que Durestant de la

Ch. de Roland, qu'on n'a pu identifier davantage.

d'Orléans), Eldré (bourgeois 2583 ; Houdré, 26o3. 1° (père Elie g3, 121, etc.; :

d'Aiol),

3i, 7g,

(personnage

24


346

AIOL

3° (nom épisodique), 8875 chrétien donné au païen Pro;

Engerant (chevalier du roi Louisle-Pieux), 10770. Erode, Hérode, 2976, 3004. Esau, Esaii ; 959. Esclers, originairement Slaves (Romania, II, 33 1), pris ici au sens général de païens, 10601.

Esmeraude (femme deHunbaut), 7070, 7102, etc. Espainge, Espagne, 3yy, 5642, 6496 ; Espaigne, 419, 425, 6286, etc. Estanpes, Etampes, 35 17, 8009 ; Estanpois, 3527 ; Estampes, 4i52. Escorgant (sénéchal du roi Mibrien^gôgi, 10126. Estout (nom d'un brigand), 5807. Evain, Eve, 4, 6220.

Ferant de Losane (neveu de Makaire), 4617,4746,7201, 7223, etc.

Flamens, Flamands, 3369; FlaFlament, 4568. menc, 4537 Flohart de Vallieure (nom d'un brigand), 6669. Floquipasse (habitant de Pampelune qui se fait chrétien sous le nom d'Aiol), 9D78, etc., cf. 10942. Florien ("roi païen), 9993, 10006, ;

etc.

Foucart 1° (nom d'un brigand), 235g, 3 125 ; Fouk.es 3og8 ; 2° voy. Foucon. Fouchié, voy. Foucon. Foucon (neveu de Makaire), 7200. Ce nom, pour les besoins de

:

l'assonance, se présente aussi

sous les formes Fouchié 7222, Foucart 4748 (au lieu de Gontart),

7359. i° 958,

Foré, vengier Fouré dans les chansons de geste est généralement appliquée par moquerie à une personne qui tente une entreprise au-dessus de ses forces. Voy. à ce sujet une note de M. P. Paris (Romans de la Table ronde, II, 401) et un article des Gœttingische gelehrte An^eigen (1874, p. 1079-92), où

Fouré

:

2606.

La

M. A. Tobler a réuni un certain nombre d'exemples de Nous ne croyons cependant pas que ce Fouré soit le roi de Nobles la cité, car notre texte le fait mourir devant Paris (v. 2607), et non au siège de Nobles. 2 (chevalier du roi Grassien), 9973. Franche, France, 199, 322,445, cette locution.

pisse), 10942.

2517;

locution

etc.; France, 17, 26, etc. François, Français, 147, 2o5,etc. Frans, Français, i33, i5i,2393,

etc.'

2444,

Galien (nom 6667.

d'un

brigand),

Galise, Galice, 8122.

Garin

(nom de

2154; — 2° (neveu de Makaire), 4747, — 3° — de Mon1202, i"

:

valet),

etc.;

loon (père d'Oedon), 83g5 Gerin, 8410. Gasconge, Gascogne, 1 133, 1617, 35oo, 4070, etc. Gascons, 2o85, 236i, 3370. 1° (sénéchal d'Elie), Gautier de Saint Denise 1 082; 1 1 24 ;

:

— 3"

;

2" (hôte d'Aiol),

1070;

(nom

d'aubergiste), 1 124; e de Pont Elie (nom qu'Aiol 4 donne à son père), 2088, 5° 336 1 et 6° de 35o4; Montaigu 9504, (chevaliers du roi Louis-le-Pieux); 7 (comte

deSoissons, oncled'Aiol),4649, 8° deValterne (com4736; pagnon de Makaire), 8680. Geneviere, Geneviève (nom de femme), 2740. Gerart i° (père de Reinier, duc 2 (chede Gascogne, 1 6 1 6 valier du roi Louis-le-Pieux), 3° deValseri 33o2, 336o; (sénéchal d'Elie), 8552, etc.; (neveu de Gascogne de 4 5° (chevaMakaire), 9162;

— —

:

;

du

lier

roi

Louis-le-Pieux),

10770.

Mon(seigneur de 6441; Geralme, 6545, etc.; Gerelme, 65 12, etc.; Gerame, 6461.

Geraume

graille),

Gilebert (cousin germain d'Aiol, le

même

que

le

comte

de

Bourges), 334.

Gilemer l'Escot (cousin l3 99-

d'Aiol),


.

AIOL Ginart (sénéchal de Makaire), 9118. Girbert (compagnon de Makaire), 8441. Godefroi (sénéchal de Louis-lePieux), 9025. Golgatas, 'Golgotha, 6194. Gonbaut (nom d'un brigand),

6665,6685. Gonsellin (nom d'un brigand), 6668. Gontarr, 4748. Ce nom qui ne se retrouve plus ailleurs doit être remplacé par celui de Foucart, comme nous l'avons déjà remplacé au v. 4749 par celui de Reinart. Gontier (seigneur de la cour de Louis-le-Pieux), 801 5. Gorhon (nom d'un roi d'Afrique), '

5 2 4.7-

,

Grassian (forme en an, réclamée par l'assonance, de Grassien), 10207. Grassien (roi de Venise), 9263, etc.

Guenelon

(le traître de la Chanson de Roland), 4439. Guillaume le Brun "(neveu de Makaire), 4749 Guillame, 8856. Guimart de le Tormele (frère de Gautier de Valterne et compagnon de Makaire), 8684, etc. Guinehot (messager de Makaire), 8784, etc. ;

Gui

:

Alemans (compagnon

li

de

Makaire), 8441, etc.; 2° (chanoine, oncle de Terri),

9284.

Guinemer

(chevalier Louis-le-Pieux), 4389.

Hagenel (boucher 258 7 36i6.

du

roi

d'Orléans),

,

Hagenon

:

10

d'Orliens

(nom

1" et d'un brigand), 6669; 3° voy. Agenon. Haie, chastel de Le —, en Pon-

thieu, 1396.

Hain, la porte —, (à Salonique 1001 1. Hainaus, Hainaut, 41 53. Hardré (nom du traître dans plusieurs chansons de geste], 4439. Harpin (nom d'un brigand), 5807. 1° voy. Haston de TuHastes '.)

:

347 dele;

2° (un des quatre fils

de Geraume, châtelain de Mongraille), 7195. de Tudele (chevalier païen), 4973 ; Astes de Tudele, 4978. 1° (nom d'un brigand) Henri ? 2° (chapelain du roi 58o8; Grassien), io3g3. Hercenfroi (boutellier de Makaire) 942g, etc. Hersent i° (sœur d'Elie et

Haston

:

— :

tante

d'Aiol,

la

même

que

Marsent), 333; 2 (femme d'Hagenel, boucher d'Orléans), 2588, 2656, 2719, 2723, 36i7, 3620; Hersant, 2684. Hervieu (messager de Louis-lePieux), 881 5, etc.; Hervil, 8890, etc. Holduit (nom de femme), 2740. Houdré, voy. Eldré. Hue (chevalier), 7580. Hugon (neveu de Makaire), 33o3, 336 1, 3440; de Monbart, 4747, 7202, 7361 ; Huon de Mon bar, 4781. Hunbaut 71 56, 7452, (hôte d'Aiol), 7062, 7069, 7741, etc. Hungrie, Hongrie, 9805, 10882,

etc.

Hurepois

pays de l'île de ayant Dourdan pour capitale), 4536. (petit

France,

Isaac, 6247. Ingernart (chevalier païen), 4972, 5019. Ingrant (chevalier païen), 4972, D009. Ingresain (chevalier païen), 4972, 5009.

Jérusalem, 1 535, Jhersalem, 1548; Jherusalem, 62 55; Jérusalem, 8975. Jobert (compagnon d'Aiol), 45 18, 4791, 4818, etc. 1° (neveu de Makaire), Jorroi 4753; Jofroi de Verson, 4748; 2° (l'aîné des quatre fils de Geraume, châtelain de Mongraille), 6977, 7195, etc.; 3° (sénéchal de Louis-le-Pieux), 4° le kenu 7855, etc.; (chevalier du roi Louis-lcPieux), 95o5. Jordan, Jourdain, 1 55 1 :


348

AIOL

1° (parent de Jofroi), Joserant 2° (chevalier du 8371, etc.; roi Grassien), 9973. Juis, Juifs, 10082. Jupin, Jupiter, 10098. :

Marajus, puis de —, (entre Langres et Lausanne), 8672,8704. Marche, la —, i653. Marchegai (nom du cheval d'Aiol), 89, 182, etc.

Marsent (sœur d'Elie Karle 44,

Karlon ,

,

Charlemagne,

Karlemaigne, Charlemagne,

18,

etc.

Kinkernart (nom de Sarrasin), 5241, 5296. Lazaron, Lazare, 2386, 7205. Lengres, Langres, 8086, 8i83, etc.

Loeys (Louis-le-Pieux),

17, 25,

Loey, i5Ô9, 333:), 4i5o. Loier, Lothaire, 9462, 10040. Loire, la —, 1881, i885, 2438, 2965, 4299, 4335, 4360. Lonbardie, 8784, etc. Lonbart, 8334, etc. Longis (l'aveugle qui dans la légende frappa de sa lance Jésus crucifié), 3o52, 6188. On retrouve ce personnage dans plusieurs mystères du moyen-âge. Loon, Laon, i3go, 7179, 8090; Leun, 3417. Losane, Lausanne, 467, 1387, etc.; Losene, 1389; Lossane, 1495, i5o3, etc. Luiserne, Lucena (en Espagne), io835. Lusiane (fille d'Isabel et cousine d'Aiol) , 1989, 1992, 2010, 2028, etc.; Luciane, 2099. 27,

3224,

d'Aiol),

et

33i3,

tante

3332.

Vqy. Hersent.

etc.

33,

44,

102,

etc.;

Martinoble (nom d'un Lombart, partisan de Makaire), 8848. Miaus, Meaux, 8089. Mibrien (roi de Perse), 608, 4020, 4025, etc.; Mibriant, 8i38. Miles d'Aiglent, Milon d'Anglant, qui dans l'épopée carolingienne épouse la fille de Pépin et est le père de Roland, 2287. Mirabel (fille de Mibrien, amante, puis femme d'Aiol), 53o3, etc. Monbart, Montbard, 4747, 4761; Monbar, 4781, 7202, ,736i-

Mongaiant (séjour d'Elie, père d'Aiol), 2414, 2795,3865,8200. Mongraile (seigneurie sans doute fantaisiste de Geraume), 6440, 6448, 6495, 7026, etc.; Mongraille, 65i 1, 65i7, 6543, etc. Monleun, Laon, 3400, 3527. Monmartre, Montmartre, 8944. Monpelier, Montpellier, 1643, 6809. Montinel, puy de 53i8, , 8 181. Le vers 8 181 semble indiquer que cette montagne doit se trouver entre Nevers et Langres; il y a un Montigny dans le Nivernais. Montoire (Loir-etMontorie Cher), 9214. Morant (nom d'un brigand), 6667. Morin de Plaissence (Lombard), 9o33. Môysès, Moïse (ermite), 5i, 390, 432, 438, 461, 514, 82i5; Moisès, 85, 88,273.

,

Magegot (nom

d'un

brigand),

58o8. (considéré comme un dieu païen), 680, 4066, 407Q, etc.; Mahon, 5407, D41 1, 55 16,

Mahomet etc.

Makaire

(le

de l'épopée

traître

carolingienne), 47, 10, etc.; 1387, etc 1

1

io3, 211, de Losane, 467,

Malrepaire (nom sans doute fantaisiste du château de Robaut); 5958, 6068. Manesier i° (frère de Bevon de Viane, compagnon de Makaire), 2 ° n orn donné 8379, etc -» à l'un des fils d'Aiol), 9353, etc. Mansel, Manceau, 323g. :

(

Navaire, Navarre, 9623. Navairs, Navarrais, 9569. Navers, Nevers, 8086, 8176.

Nevelon

:

(chevalier

du

roi

Louis-le-Pieux), 33o3, 336i, 2° (un des quatre fils 3440 ; de Geraume, châtelain de Mon-

graille),

Nivart

7195.

(nom

d'un

brigand),


2

;,

AIOL 3092, 3ioi, 3i28. 235g, Nobles g), 8087. Cf. le Gloss. de la Cit. de Roland (éd. class.) de M. L. Gautier. Nous ajouterons qu'ici la ville ne semble pas placée en Espagne. Noironpré, jardins de Néron (où, d'après la tradition, l'empereur romain rit brûler des chrétiens), 2727, 7474, 8907, qi 35, 9143; pré Noiron,io7i7.

Normans, 323g, 4536, 4568. Nubians, Nubiens (et par suite païens), 4896. Nubie, 3981, 4025.

Nustrant"(chevalier païen), 4974.

Oedon (compagnon deMakaire), 83 9 o. Olive, les

mont

Landes

Montaulieu dans

,

(?),

mont

35oo;

:

2345,

378,

420,

609,

etc.

2607, 4i5i, 4597, 5094, 5i25, 92^2. Passeavant (nom du cheval du roi Grassien), 991 1, etc. Persans, 405, 4899. Persie, Perse, hzbz, g56j. i° (cordonnier de Piere, Pieron Paris,

110,

:

Poitiers),

967;

2

(nom

d'homme), 2583. Pilate, 6204. Pinabel (traître

roi

Florien), 10009, etc. Pohiers (nom de peuple qui est l'ancienne forme de Picards; cf. D. C. sous Poheri), 4568. Poitevins, 3238, 3370. Poitiers, 889, 949, 988, etc.; Potiers, 3759.

Ponce (cousin germain

d'Aiol),

4648.

Pont

Elie, Pontarlier, 2088, 3504. Pontieu, Ponthieu, 1397. Propisse (habitant de Pampelune qui se fait chrétien sous le nom tfElie), 9665, etc., cf. 10942. Provence, 10402. Provin, Provins, j3, 8089. Puille, Pouille,

897I

Olis,

4070. Orclare (femme du roi Grassien), 9352, etc. Orlenois V (pays d'Orléans), 2° (monnaie d'Or7909; léans), 3842. Orliens , Orléans, 126, 200, 1477, i559, i562, etc. Ostcun, Autun, 833i. Oton de Poitiers (seigneur de la cour de Louis-le-Pieux), 8014. Otrente, rue d' (à Pampelune), 5282.

Pampelune,

349 Ploiegant (nom du cheval du

au service de Makaire), 8177. Pinable (nom de ville r), 8965. Pinart (traître au service de Makaire), 8177. Pinel, 9495. Plusieurs villages d'Espagne portent ce nom. Piniaus li Normans (nom d'un brigand), 5807. Plaissenche, Plaisance, 8154; Plaissence, 8088.

Quaré (chevalier du

roi

Louis-

le-Pieux), 4390. Quikenars li " panetiers (nom d'un bourgeois d'Orléans, parent de Makaire), 2862. Quintefeulle, bois de , 4627, Quintefoille , 4692 , 4642 ;

6553, 7198, 7220,

etc.

brigand), Rahier (nom d'un 6668. Raiborc (nom de femme), 2740 Raiborghe, 2744. Raimberghe (nom de la mère d'Audigier dans le poëme burlesque qui porte ce nom, et non pas sa femme, comme pourrait le faire supposer notre texte),

993.

et germain Rainaut (cousin écuyer d'Aiol), 4648; Rainait, 4727. (cousin d'Aiol), i° Rainier 2° 7236, etc.; voy. 1398; Reinier 2. Rains, Reims, 2960, 3 i5o, 3417, 5o37, etc. Raoul (chevalier, hôte d'Aiol), :

i36g.

Ravane, Ravenne, ji35, 7254, 7344, etc. Reinart (neveu de Makaire) 4749» 4763. i° (duc de Gascogne), Reinier (neveu de Makaire), 16 16;— 4835, etc., 7909. Renier, 7564, voy. Reinier 2. :


35o Richart

AIOL (le

même

Sorant (nom d'un brigand), 58o8. Suberie, 235 1. D'après ce vers, les ennemis entrent en France par le Val de Suberie dessous val Cler ; le rapprochement de ces deux noms de lieux, peut-être imaginaires, ne permet guère d'y voir autre chose que Sivry et Vauclaire en Champagne.

que Richier

pour le besoin de l'assonance), 4747, 8856. Richier (neveu de Makaire), 4761, 7202, 7361.

(nom d'un brigand), 6668. Robaut (chef de brigands, 5734, Ricier

57 59,

5863,

etc.

Roimorentin, Romorantin,4j5o, 4762, 4832, etc. Rome, 1180, 6901, etc. Rosne, Rhône, 9128, 9198, etc. Rustant (frère de Makaire), 1496,

Tabor (chevalier

païen), 4974,

4996.

i5i3.

Tabrin (chevalier païen), 4973,

^4987Saint Denise, Saint-Denis, 1082, 1994, 3497 ; Saint Denis, 2264, 3297, 3343, etc. Saint Domin, 883g. Il y a un petit village du nom de Saint-

Domain dans

le

(sauveur des enfants 9201, 9212, etc. Tervagant (nom que le moyenâge donne à un dieu païen), 9996, etc. Tieri, Thierry (nom d'un bûcheron), 1727 1807, 1814; Teri, Terri

d'Aiol),

département

du Cher. Saint Germain

el praiage,

Saint-

1754. Tolete, Tolède, io835.

Germain-des-Prés, 8945.

Tornebeuf (messager du roi de Nubie), 3982, 3996,4019,4060.

Saint Gille, Saint-Gille-du-Gard,

956o, 10457, etc. Saint Michel, bourc Le , 4597. voisinage d'Orléans nous fait supposer qu'il s'agit sans doute ici du village de ce nom dans

Tornebrie(?) (séjour de Grassien), 9264, etc. Tours, 3862. Trieves, Trêves, 8088; Trêves,

l'Orléanais.

Saint Nicolai (à Bar voy. ce mot), 10598. Saint Pierre (de Rome), 274g, etc. Saint Quentin, 8090. Sainte Crois, moustier —, (cathédrale d'Orléans), 384, 1890, 2225, 8019, 8020, 8142, 8223; Sainte Crous, 1896. Salenike, Salonique, 9903,9976,

8154. Tudele, Tudela, 4973, 4978.

;

etc.

Sanses : 3096,

(nom d'un

3 160, 3 168, 3

brigand), 172; San-

Senlis, 8009. Sire, Ci^e, q563. Cf. à ce sujet

Ch. de Roland, éd. L. Gau-

tier, Eclaire. IV.

Soisons, Soissons,

4154, 4649,

etc.

2960,

3i5o,

à l'un des

q353, etc. Turc, 405, 759, 9818; 714, ioi5o. fils

d'Aiol),

Turs,

Val Cler, voy. Suberie. Venisse, Venise, 9262. Venissien, 10860. Vermendois, 7527, 9026.

Verson, 4748.

Nous avons

à

choisir entre le village de la Normandie ou celui de l'Aunis.

sons, 2359; Sanson, 3179; 2° (chevalier du roi Louis-lePieux), 4390. Sarrazins, 405, 604, 657, etc.; Sarrasins, 261 3,4526,4546, etc.

la

Tumas (nom donné

Yon

de Gascogne, dont il dans Renaud de Montauban), 2086. (roi

est

parlé

(compagnon

Ylaire

d'Aiol),

de 45 18, 4690, 4753, etc.; Saint Lambert, 45 13; 2 (père de Ginart), 91 18. Ysabel (sœur d'A visse et tante d'Aiol), 1984, 20o3, 2073, etc.

FIN. Imprimerie Gouverneur, G. Daupeley

à

Nogent-le-Rotrou.






THE INSTITUTE OF WEDIAEVAL 10

STUOltS

ELM8LEV PLACE

TORONTO

6,

CANADA.

#640



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