'*
SOCIÉTÉ
ANCIENS TEXTES FRANÇAIS
AIOL
Imprimerie Gouverneur, G. Daupeley
Ă
Nogent-le-Rotrou.
AIOL CHANSON DE GESTE PUBLIÉE DAPRÈS LE MANUSCRIT UNIQUE DE PARIS
Jacques
NORMAND
& Gaston RAYNAUD
PARIS LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT ET O 56, RUE JACOB, 56
M DCCC LXXVII
APR 1 5
Publication proposée à
Approuvée par
le
la
Société
Conseil
le
d'une commission composée de et
1956
le
ig avril 1875. le
rapport
L. Gautier, L.
Moland
17 juin
MM.
1875 sur
G. Paris.
Commissaire responsable
M. G.
Paris.
Tiré à cent exemplaires sur ce papier.
-A4-AI
1877
:
INTRODUCTION
La chanson à'Aiol que nous publions aujourd'hui pour la
première
méritent de
fois la
1
est
façon
la
un
des
poèmes du moyen-âge qui
plus complète l'attention de tous ceux
qui s'intéressent à l'histoire de notre littérature nationale.
Les questions que soulève l'examen de geste, celle entre autres lui attribuer, sont
aussi, cette
pour
les
de l'origine
nombreuses
et
de
et
cette
chanson de
la date qu'il faut
souvent assez
difficiles;
étudier plus clairement, avons-nous divisé
Intraduction en plusieurs chapitres, distincts
les
uns
des autres.
i. L'édition que M. W. Fœrster a commencée en Allemagne, quand la nôtre était déjà sous presse, n'est pas achevée; au moment où nous donnons le bon à tirer de cette première feuille (novembre 1877), le texte seul est imprimé les notes, le glossaire et l'introduction, promis depuis longtemps, sont encore attendus. Voy., au sujet de la polémique à laquelle a donné lieu cette édition d'^4/o/, la Romania, V, 127-8, 41 3-6, 504, et VI, 309. ;
a
;
Aior.
Manuscrit du poème.
On
ne connaît jusqu'à ce jour qu'un seul manuscrit
de notre chanson. C'est un ms. sur vélin de o m ,i79 de large sur o m ,2 52 de hauteur, relié en maroquin plein, sans armes,
et
qui se compose de
209
complets à
feuillets
4 colonnes par feuillet (que nous avons indiquées dans notre édition par a
et
b pour
miniature
Bibliothèque
la
255 16 du fonds français,
Bibliothèque du duc de
de Bure 2732); vants i°
il
le
cas
de
Paris
faisait autrefois partie
la Vallière (anc.
La
;
de
le la
Vall. 80, Cat.
4 romans qui sont
contient
le v°)
où une
Ce ms., qui porte
nationale
Le Roman de Guion duc d'Hanstone (fol. 1)
les
sui-
de Bevon
et
;
Le Roman de Julien de St
Elye duquel Aiols 3°
d pour
et
:
son fil 2
sauf
vers,
intercalée dans le texte.
est
aujourd'hui à n°
par c
le r°, et
chaque colonne contient 36
issi (fol.
Le Roman d'Aiol
et
Gille lequés
jôj
de Mirabel safeme
4 Le Roman de Robert
fu père
le
diable
(fol.
(fol.
g6)
;
174).
L'écriture de ce ms., généralement bonne, est cependant
quelquefois assez difficile à déchiffrer;
romane du xnr
e
siècle,
noncée. Les grandes
ou rouges ou bleues simples
traits
çant chaque
minuscule
sans influence gothique bien pro-
lettres, ;
c'est la
commençant
les
laisses, sont
quelques-unes sont ornées, mais de
rouges ou bleus. Le recto du folio
roman
est
orné de figures
et
commen-
d'animaux dans
AIOL
du
style
le
xirr
e
Enfin
siècle.
11)
le
ms. contient des minia-
tures assez bien conservées et intéressantes
au point de vue
du costume. Notre chanson d'Aiol, pour
sa part, en con-
onze dont nous avons donné
tient
Nous reproduisons
notre édition.
indiquons
et
dans
—
trouvent placées
le vers après lequel elles se
chanson
la
mier vers 1
rubriques en note de
ms., en faisant exception pour celle qui com-
le
mence
les
ces rubriques ci-dessous
et
qui
est
placée en tête, avant le pre-
:
ICHI
COMMENCHE
LI
DROITE ESTOIRE d'AiOL ET DE
MlRABEL, SA FEME, ENS1 CON VOUS ORES EL LIVRE 2
—
MERE ET AL SAINT HERMITE ET
A
55 4
(v.
3
)
i)
;
—
S'EN VA
VERS
FRANCHE
;
COM AlOLS EST VENUS A ORLIENS
Ch'eST CHI ENSI
COM
ET
(v.
Ch'eST CHI ENSI COM AlOLS A PRrS CONGIET A PERE ET
ROIS
Ll
DE
FRANCHE
LE
GABA
ET
SES
GENS
2618);
(v.
4
—
Ch'eST CHI ENSI COM AlOLS EN VA A PANPELUNE EL
MESSAGE ET 5
SI
DOI COMPAIGNON
— Ch^ST CHI
ENSI
(v.
4684);
COM AlOLS A CONQUISSE LA PUCHELE
535 9 );
(v.
6
— Ch'eST
CHI ENSI COM AlOLS ET MlRABEL TROVERENT
UN LARON ET COM LES VAIT HERBERGIER 7 — Ch'eST
COM 8 (v.
IL
8227)
—
(v.
;
FRANCHE ET 7988);
ElYES EST REVENUS EN FRANCHE
;
Ch'eST CHI ENSI COM MaKAIRES
NOIER LES ENFANS AlOL 10
6574)
AMAINE MlRABEL, FILLE ROI MlBRIEN
— C^EST CHI ENSI COM
9
(v.
CHI ENSI COM AlOLS REVIENT EN
— Ch^ST
s'entrochient
(v.
LI
TRAITRES VAUT
9I98);
CHI ENSI COM LI LARON ONT VENDU AlOL ET
(v.
9866)
;
AIOL
iv
—
I I
Ch'eST CHI ENSr C'ON FAIT JUSTTCHE DE MaKAIRE
iogoo).
(v.
Ajoutons, pour
finir la description
dans quelques passages assez
rares,
toujours été heureuse a corrigé [cf.
et
de notre ms., que
une main qui
même
n'a pas le texte
effacé
2690).
II
Analyse du poëme.
Comme mence au
on
a
dire qu'elle
pu
le
voir plus haut, notre chanson
96 du ms.,
fol.
comprend
et
va jusqu'au
près de
11000 vers;
com-
173, c'est-à-
fol.
cependant,
et
quelque longue qu'elle puisse paraître, son résumé
est
tout entier contenu dans les v. 396-428 de cette édition.
Ces vers
le
clerc sachant, à Élie père d'Aiol
victoires d'Aiol sur les païens
Miiabel
(v.
songe que
rapportent à l'explication d'un
se
donne Moysès,
423),
la
(v.
:
les
405-8), son mariage avec
naissance de ses deux
fils
(v.
424-5),
toute l'histoire de notre héros s'y trouve en substance,
sauf
la
et
royauté future des enfants d'Aiol, qui ne se réalise
pas dans notre poëme, ces vers en donnent le résumé que
nous développons d'après Elie,
gne, a été intrigues
ms. dans l'analyse suivante
:
de Charlema-
rils
injustement chassé de France par suite des
du
nombreux
traître
Makaire de Lausanne,
services rendus à la royauté en
et
Il
s'est
réfugié avec sa
circonstance fortuite de sa naissance
fait
malgré de
combattant
femme dans Bordeaux. Là, Avisse met au monde un fils
Sarrasins.
de
le
époux d'Avisse, sœur de Louis
les
les
landes
à qui une
donner
le
nom
V
AIOL d'Aiol
60-8
(v.
et
Très-jeune encore, celui-ci,
{
451-2)
.
monté sur son
revêtu des vieilles armes de son père et
ancien
destrier
Marchegai,
reconquérir
les riefs
Après avoir
fait ses
injustement dépossédé.
été
premières armes contre des Sarrasins,
une abbaye,
ensuite contre des voleurs pillant
Les habitants de
Poitiers.
moquent de mée,
ses vieilles
de son
»
cette ville
maigre
Un
noblement à leurs moqueries.
et lui
donne
Aiol se remet en route, effroi
de
la
contrée,
Quittant cette aventures,
et,
il
ville le
Aiol répond
riband, sortant d'une la
prend
vainqueur d'un lion le
soir
à
pitié
terrible,
nombreuses
il
arrive à Blois qu'il ne fait
que
même scène qu'à Poitiers, même épisode du ribaud
insultes de la populace,
prenant Marchegai
par la
Ysabel, tante d'Aiol,
bride
le reçoit et
et
renversé
l'héberge;
par
lui.
Lusiane, sa
cousine germaine d'Aiol, se sent prise pour
M.
le
Châtellerault.
lendemain, après de
traverser, puis à Orléans. Là,
tille,
:
ancien
Le lendemain matin
la nuit.
arrive
bride
Un
entre autres la rencontre d'un riche pèlerin.
Renier, duc de Gascogne,
mêmes
torte et enfu-
Saint- Denis,
de
pour
gîte
se
«
coup de pied.
vaillant cheval le renverse d'un
arrive à
déferré.
Marchegai par
et saisit
sénéchal d'Élie, Gautier
et
il
peu hospitalière
armes, de sa lance
cheval
taverne, insulte Aiol
d'Aiol
France pour
seul en
part
dont Élie a
le
che-
litt.,XXU, 2y5) dit à ce propos « Ce que nous n'avons rencontré dans aucun autre texte, semble synonyme d'anguis, anguilla, aussi bien que du nom propre Aigulphus. » Le mot aieil, nom de l'animal inconnu cité 1.
mot
par
P. Paris (Hist.
:
aiol,
le
poète,
semble plutôt dériver d'aviculus, mais ce n'est certaisuite de la ressemblance d'aieil et d'Aiol que la
nement que par
fable de l'origine
du nom
d'Aiol a été imaginée.
AIOL
V]
amour
valier d'un vif
franchement,
Le
roi
dans une
que
le
est
homme
jeune
en ce
repousse.
moment
à Orléans, engagé
se trouve être
et c'est
a été dépossédé, qu^l
il
vite et trop
comte de Bourges, menacent sans
le
Ce comte de Bourges
cousin germain d'Aiol,
dont
avoue assez
guerre contre les Berruiers qui, sous la conduite
de leur chef ville.
et
de France
qu'elle lui
cesse la
neveu d'Élie
pour rendre à Élie
combat
et
les fiefs
de France.
le roi
Aiol, sans se soucier des plaisanteries qui l'assaillent et
que en
le roi
lice
un
défi
lui-même
fait
sur son compte, entre fièrement
avec quatre chevaliers ennemis venus pour porter
au
Louis. Vainqueur de ses adversaires,
roi
trouve un nouveau dans
le
secourir ses chevaliers d'une troupe nombreuse.
devient générale le force
à lui
Aiol, poursuivant
:
demander merci
et le
que son cousin,
n'est autre
en
La
bataille
comte de Bourges,
le
remet prisonnier aux
mains de l'empereur, mais apprenant que Bourges
il
comte de Bourges qui vient
il
comte de
le
demande
et
obtient
sa grâce à condition qu'il se soumette.
A
la suite
de
si
brillants exploits, Aiol entre
en faveur
En
chevalier
auprès du roi, qui
le
généreux, Aiol en
comble de
fait profiter
bienfaits.
tout le
monde,
et
envoie à
son père un messager pour lui annoncer sa réussite
et lui
porter quelques secours.
A
partir de cet épisode, Faction devient très-peu origi-
nale et rentre dans le cadre banal autre chanson cette
analyse
de geste
aussi
;
et
bien connu de mainte
abrégeons-nous encore
que nous avons cependant donnée aussi
courte que possible.
Pour répondre Mibrien, Aiol
est
à
un
défi
envoyé
à
porté à l'empereur par
le roi
Pampelune comme messager
AIOL
auprès de ce
de
la
roi.
Il
Vlj
part accompagné de deux chevaliers
cour de Louis, qui lui servent d'écuyers, Jobert
Pampelune où
Arrivé à
Ylaire.
enlève sa
est le
Mibrien,
roi
Makaire ou bien par des Sarrasins,
du combat,
toujours vainqueur
du
captive à la cour
nom
son
il
Mirabel, et après de nombreuses et intermi-
fille
nables aventures, poursuivi sans cesse par les parents traître
et
roi
(ce
Il
dévoile alors à Louis
qu'il n'avait pas fait encore
réclame
jusqu'ici sans raison bien appréciable),
de son père qui
sont rendus,
lui
sortant
arrive enfin avec sa
il
de France.
naissance
et sa
et
du
les
biens
épouse Mirabel après
et
l'avoir fait préalablement baptiser.
Makaire n'abandonne pas ainsi sa vengeance à la cour
du
guignons
et
roi,
surprend, il
les
disgracié
de Lombards, vient s'embusquer auprès de
Langres où Aiol
où
:
une armée composée de Bour-
réunit
il
rend avec sa femme après
se
les fait
prisonniers et
ses noces, les
emmène
les
à
Lausanne
enferme en prison. Là, Mirabel met au monde
deux jumeaux. Makaire, assiégé dans Lausanne par de France
d'Aiol et les jette dans le Rhône.
nouveau venu dans Tornebrie, à
la
poëme,
le
les
cour de Grasien,
Le pêcheur
Tieri,
sauve
conduit à
roi
et les
le traître
tard.
Quant
à
auprès du roi Mibrien Mirabel,
voulu renoncer à son père;
c'est afin
ses exploits à
France
et
la
les
Pampelune.
la
de
,
elle est restée,
foi
les
la
conduit
pour n'avoir pas
délivrer qu'Aiol, honoré pour
cour de Grasien
ville
et
retrouve plus
chrétienne, emprisonnée chez
,
entraîne
Vénitiens à venir mettre
La
un
de Venise. Cest là
qu'Aiol, échappé de Lausanne avec Makaire par
le roi
Elie revenu à la cour, s'empare des enfants
et
est
prise,
le
Mirabel
le
roi
de
siège devant
délivrée,
et
AIOL
Vil)
Makaire subit Tel
est le
une idée
peine de ses forfaits
la
est
il
:
poëme d'Aiol ; nous pensons en
avoir donné
1 suffisante par cette analyse écourtée ,
teur voudra bien retenir ce
fait,
tard dans notre démonstration,
écartelé.
mais
destiné à nous aider plus
que des deux
parties
nous avons distinguées dans notre chanson, l'une, mière, fait
est pleine d'intérêt et
que reproduire
les
le lec-
que
la pre-
de vie, Tautre au contraire ne
aventures, trop souvent identiques
à elles-mêmes, des poëmes romanesques
du moyen-âge.
III
Langue du poëme. Quelle
nous
est la
M.
dit
langue de notre poëme?
P. Paris (Hist.
indiquer que
le copiste,
litt.,
sinon
le
«
XXII,
Le
dialecte, »
288),
«
semble
trouvère, était de Picar-
Cette assertion ne nous semble pas assez définie.
die. »
Nous reviendrons
plus loin, à propos de Yorigine
date de notre chanson, sur
poëme,
et
les
et
de
divisions à établir dans notre
nous essaierons de démontrer
qu'il faut distin-
guer dans VAiol deux parties, dont Tune appartient à rédaction primitive
et
la
dont l'autre
est
la
l'œuvre d'un rema-
moment,
et
au point de vue
langue, remarquons que
la
première moitié, ou peu s'en
nieur
i.
;
pour
Une
mière
le
spécial de la
excellente analyse d'Aiol (principalement pour
partie) a été faite par
M. P. Paris dans l'Histoire
la
pre-
littéraire
(XXII, 274 ss.) à cette analyse il en faut joindre une autre d'A. Jubinal (Œuvres de Rutebeuf, éd. 1875, III, io2-i3). Faurieldans son Histoire de la poésie provençale (II, 265, 273-5, 283 et 296-9) ;
a
donné
aussi des extraits et
une analyse de
la
chanson.
AIOL faut,
du poëme que
tandis
que
la
première
Ce
est
traits
seulement
les
car,
rema-
(v.
etc.,
9276),
mot caus,
fr.
là
même
qui
au
che au
Dans
scribe.
sont
7615), alomes
(v.
comme
ne sont pas
spéciales
au
,
picard,
de ce dialecte dans
cous (coup) qui assonne en a
formes féminines en
8976
(v.
9167), poomes
(v.
traces certaines
la
pas
que nous
orthographiques
8977), reverommes
nous trouvons des
comme
que de simples chan-
sans parler des formes
6073), trovomes
(v.
les
le
au premier abord devoir
contraire, ce ne
particularités
voyons apparaître,
dans
du
signes distinctifs
caractéristiques,
mais ce ne sont
seconde partie de YAiol au
et
les
nous pouvons conclure que
gements dus au remanieur ou
faisomes
et
l'ensemble du poëme, où l'on remarque
certains
lieu de ce, etc.,
fiomes
dialecte,
certainement picard.
était
être attribué à
(v.
même
bien en dialecte français propre-
caractère picard semblerait
partout
syllabes,
en vers de douze. Ces deux
seconde offre tous
dit, la
dialecte picard; d'où
nieur
est
ne sont certainement pas de
parties
tandis
ment
composée en vers de dix
est
seconde
la
IX
(v.
le
56221
ie des participes passés des
verbes en ier, formes qui n'apparaissent dans aucune des laisses
loin, (v.
assonant en p.
xj
,
i.
5383), baptisie
(v.
Nous ne voulons revue
;
de
cette
première partie (voy. plus
la
assonances)
des
6523), laidengie
(v.
flexion
étude
8127),
etc.
et la
syntaxe de
la
langue
nous entraînerait trop loin,
ne nous apprendrait que peu de chose, car
connues de l'ancienne langue ailleurs.
esclairic
:
pas dans cette Introduction passer en
la phonétique, la
de YAiol
e
notre tableau
Signalons cependant
se
les
les
retrouvent
et
règles bien ici
comme
notations habituelles au
X
AIOL
ng pour gn
copiste de
même
dans
de
lins
la
3
e
et
de ss pour
de 12 syllabes,
les vers
1'.?
mascu-
au cas sujet du singulier
du
ainsi par exemple, qu'en dépit
mesure exige 1ère
non pas
et
nous avons noté
(voy. le Gloss.),
dont
les
nous ne croyons pas
du
leres. le
scribe,
A
au
v.
;
c'est
6808
la
propos de cas sujet
mot enperere, enpereor
deux formes semblent indistinc-
tement s'employer au sujet
principales
substantifs
déclinaison latine qui n'ont pas d\s en latin,
ne prennent pas encore
singulier,
remarquons que
s, et
les
de rappeler
utile
français et
au régime. Disons enfin que
et
du picard
:
ici
les différences
les
formes cemin
(kemin) pour chemin, lanche pour lance, saus pour sous, le
li et
pour
la,
sont connues de tous, aussi bien que
indicatifs et les subjonctifs terminés par
les
une gutturale.
IV Versification
i°
Assonances.
—
du poème.
Notre
poëme
11000 vers tous assonants, disposés en 286 tirades
monorimes de longueur
nous rangeons à leur suivant a a. e
— —
lettre
environ
contient
laisses
ou
tout à fait variable, que
d'assonance dans
le
tableau
4 :
1
3, 37,
2,
44,
118, 141, 144, 146, i5i, 175,227, 282. toi,
142, 161, 2i5, 224, 228, 23i,
236, 238, 240, 248, 254, 268, 2 7 5.
1.
Les chiffres de ce tableau correspondent à
la
numérotation
des laisses dans notre édition; les chiffres en italique se rapportent aux vers de 12 syllabes, les chiffres ordinaires aux vers de 10 syllabes.
Aior,
—
ai
an, en'
X)
12, 76.
—
10, 61, 64, 70, 82, 95,
io5,
109, 121, 148,
i5o, 162, ij3, 180, ig3, 2o3, 207, 21 g, 232,
262, 2J0. an.e, en.e
— 56,
i33, 222, 225, 23g.
au
—
170.
é
—
4, 9, 18, 20, 22, 26, 28, 3o, 33,
59, 62,
i56, 2J?o,
107, 123, 12g, 140, 147,
67, 91, 99,
i6g,
i65,
40, 5o, 53, 57,
176, 182,
igg, 2i3,
220,
2J7, 241, 245, 25g, 261 263, 267, 272, ,
274, 278. è
2
é.e
è.e
— 65, 112, 120, 125, i35, 14g, 157, ig7, 218. — i5, 19, 23, 35, /J7, 200, 266, 277, 280. — 52, 55, 36, 166, ig5, 206, 216, 257, 26g, 1
27g, 283. i
—
17, 21,
1,
36, 54,
58, 72,
78,83, 87,93,97,
io3, 106, 110, 116, 122, 127, i3g, i53,
100,
178, i83, 186, 204, 210, 221, 22g, 246, 25o,
264, 273, 276.
ié—
8, 14, 16, 25, 29, 34,
3g, 41, 43,47, 51,69,73,
90, 92, 98, 102, //5,
1
ig, 145, i52, i54, 164,
168, 172, 174, 181, i85, 187, i8g, igi, ig6,
20g, 2/2, 214, 247, 24g, 25i, 2Ô5, 271, 285.
—
i.e
1.
3,7, 11, 27, 45, 60, 66, 68, 88, 128, i3o, i38,
i55,
160,
256,
2 58,
167,
188,
ig2, 217,
253,
223,
260, 284, 286.
Les assonances en an
et
en,
comme
celles
en an.e
et
en.e,
sont absolument confondues. 2.
Nous n'avons pas trouvé une
qu'en
è.e,
provenant d'un
cf. à ce sujet
Romania,
i
latin
IV, 499.
seule assonance en
è,
non plus
en position latine ou romane
;
ak)l
xi)
ié.e
— 71,
6—5,
i(j4.
32, 38, 42, 46, 49, 63, 74, 79, 84, 96, 104,
114, 7/7, 124, i58, 17 /, /go, 2o5, 2o#, 226",
ô.e
— —
ô.e
—
244.
oi
—
6,
U
—
24, 48, 75, 85, III, /j?2, l63, 201, 211, 252,
ô
77, 81,
i34, 235.
ig8, 242.
80, 86, 89, 94, 108,
u3, i5g, 777, /&/,
202, 234.
255. u.e
—
On
3i, 726", î3i, 14J, iyg, 243.
peut voir d'après ce tableau que
nances masculines
sur
le
nombre
remarque de M. G. Paris [Et.
la
;
rôle de l'accent lat., 11 5-6) est donc
Les
plus justifiée.
longues,
laisses
de 540 vers.
ié,
fois les
ne compte pas moins
rons celle en ô.e,
la
moins longues
les
244 e
,
de
plus
En même temps que moins nombreuses,
féminines sont
laisses
une
masculines sont aussi
168 e entre autres, en
la
des asso-
de beaucoup supérieur à celui des
est
assonances féminines
le
nous
;
les
cite-
qui ne contient pas plus de
5 vers.
Nous avons
déjà eu l'occasion de parler des deux parties
distinctes qu'il faut admettre
cation
comme
dans YAiol; pour
plus haut pour
la
la versifi-
langue, ces deux parties
sont différentes. C'est ainsi qu'avec les vers de 12 syllabes l'allure
de
lors des
formes qui n'avaient point paru jusque-là,
les
la versification
assonances en ô.e,
se faire sentir, et l'on
le
change, Fauteur emploie dès
besoin de
la
peut trouver des
où, sauf une ou deux assonances,
la
comme
rime commence à laisses
masculines
rime domine partout
aiol (voy. les laisses 261
un mot Ton
voit
ancienne que
la
en
e
que
e,
xiij
e
262 en an
274
en
er)
partie de l'œuvre est
cette
précédente,
et
e
et
que
;
en
moins
procédés de versifi-
les
cation, la rime entre autres, qui se feront bientôt jour,
tandis
soupçonner dans
première partie.
Les
la
même
qu'on ne pouvait
apparaissent déjà,
laisses similaires, répétées
souvent jusqu'à
La
sont nombreuses dans notre poëme.
nous, doivent être attribuées à
la
les
trois fois,
plupart, croyons-
double rédaction;
les
autres se justifient d'elles-mêmes par l'intérêt qu'offre le
que nous rattacherons
passage. C'est à ces dernières
sode tout à
armes
Marchegai
et
cela à Fauriel sa théorie
de
i°
la
8278-97), absolument opposés en
double rédaction'. les
principaux couplets similaires de
et
d'Avisse à Aiol
en quittant
911
et
1021)
5°
56 1
à Sainte-Croix
(v.
6" Altercation entre Aiol et
Prière d'Aiol
7
6i83
8°
588)
et
;
la bride
(v.
1899
et
1914)
;
Supplication de Lusiane pour empêcher Aiol de se
rendre au tournoi d'Orléans
1.
180, 322 et 492);
;
4 Prière d'Aiol
(v.
(v.
ses parents (v.
Episode du ribaud prenant Marchegai par
3°
la
:
Adieux d'Élie
2" Prière d'Aiol
(v.
(v.
ses
qui s'appuie sur ce passage pour soutenir
Voici d'ailleurs
chanson
l'épi-
heureux d'Aiol rendant à son père
fait
et
quand
il
2418
et
Makaire est
2450)
(v.
saisi
;
4209 et 4235) par un serpent ;
6218);
Reproches de Lusiane à Mirabel
(v.
8o3i
et
8045)
;
Origines de l'épopée chevaleresque {Revue des Deux-Mondes,
VII, 566-8); cf. aussi V Histoire de la poésie provençale,
II,
29a
ss.
XIV
A.IOL
Makaire sur Aiol dans
9° Tentative d'assassinat de
prison de Lausanne
8709
(v.
et
8748)
;
io° Mirabel refuse d'abjurer le christianisme
9679
et
[v.
9672,
9702).
Rhythme.
2
la
— Pour
les
même que
assonances, de
pour
disposition des laisses, notre chanson n'offre vraiment
la
de particulier;
rien
même
n'en est pas de
il
rhythme. Le poëme, à ce point de vue,
pour
le
se divise bien
nettement en deux parties, Tune composée en vers de 10 syllabes, l'autre plus
Pour
le
tombe après
rité
le
rhythme
tion sur ce
employé dans Y Aiol; dit-il, « cette
à
ses
ma
digier
pas,
Diezest
attiré l'atten-
»
modification du décasyllabe ne se rencontre le
comique de
la
pastiche
et
poëme burlesque d'Auforme
et
de l'expression
de proportions infimes, pas-
moins remarquable par lui-même que par l'emploi
de cette espèce de vers épique.
rhythme
se
remarque dans
S'aies saint Nicolai
1.
non
ignorait qu'il eût été
Il
connaissance que dans ',
déca-
en dehors de Girart de Roussillon,
épiques sur un sujet trivial tiche
le
la particula-
Altromanische Sprachdenkmale
Girart de Roussillon singulier.
«
repos
ordinaires de
Pour
repos après la sixième syllabe, et
89), ait à propos de
(p.
le
:
cela a lieu d'ordinaire, après la quatrième.
premier qui, dans
le
et les règles
siècle sont suivies.
au contraire, notre chanson présente
d'avoir
comme
du xni e
12.
point de difficulté
sixième syllabe,
la
la versification
syllabe,
moderne, en vers de
dodécasyllabe,
Publié par Méon, Fabl.
le
»
Ajoutons aussi que ce
Jeu Saint Nicolas, en remembranche,
et cont., IV,
217-33.
XV
AIOL
Ne
couvient avoir
te
nule doutanche,
Sains Nicolais pourcache
Se tu
Ne
a ore,
si
mais
mie,
te recroire
delivranche.
ta
de
bien servi
l'as
serf encore...
(Monmerqué
et
Fr.
199-200),
et
dans un certain nombre de romances
p.
Michel,
commençant par
françaises, celle entre autres
Lou samedi
a soir
fat la
Gaieté et Oriour, (Bartsch, Chrest.
de lanc.fr., le
On
le voit, les
pour
sur
cela,
semainne
1 1
1-2.
le
pensé
M.
?
Girart de Roussillon
La question
;
faut-
P. Meyer, en s'appuyant est antérieur
autres poèmes, donner à cette forme de vers
méridionale
:
exemples de ce rhythme sont rares l'a
:
1866, 49); voy. aussi
éd.
rôle de Vacc. lai.,
comme
que
le fait
ces vers
serors germainnes...
G. Paris, Et. sur
il
au mqy.-âge,
Th. fr.
aux
une origine
a avancé depuis le jour où, en
parlant de l'opinion qui attribue une origine méridionale
au vers décasyllabique dont syllabe,
M.
P.
Meyer
Chartes (XXII, 42) quelle
est...,
:
»
«
repos est après la sixième
dans
la
Bibl. de l'Éc. des
Cette opinion, toute probable
peut être renversée par
quelque texte français Girart.
le
disait
écrit
découverte de
la
dans ce mètre
et
antérieur au
Aujourd'hui l'ancienneté constatée de ce rhythme
en français
comme
en provençal ne permet guère de con-
clure en faveur de son origine méridionale.
Cette particularité le
du repos après
la
sixième syllabe dans
décasyllabe n'est pas la seule que nous ayons à remar-
quer dans YAiol expliquer.
Un
:
il
certain
en
est
une autre
nombre de
nous ne nous occupons que de ceux-là premier abord ne pas être coupés
qu'il
nous faut
vers décasyllabiques
comme
—
—
semblent au
les autres et,
au
7
11
A10L
XVJ contraire, avoir
comme
trième syllabe
ces vers sont les suivants
;
Si n'ai apris
d'ordinaire
mes armes
repos après
le
la
qua-
:
a porter
282
v.
Ja ne venra en tere n'entre gent
355
Armes
524 627 83o
as tu molt boines,
molt m'agrée
Car molt avoit grant pieche, nés senti Ensamble avoec ces moines demorés Puis desloia les moines par bonté Mais molt par a le chiere bêle et clere Tant soit et fors et jovenes bachelers Tramis li fu de Rome par chierté Donc prist Aiols ses armes, s'est armés Del feure
l'a
872
907 1090 n 80 1256
sachie bêle et clere
1
5
1
Or fu Aiols li enfes el moustier De che serviche avoie grant mestier Qui vos ossast respondre tant ne quant Que on trovast en Franche qui est grant Or ne lairai por home desosiel N'encaucherai mais home desousiel
2 94-5
Aiols ot pris
3359
me
le
conte par vigor
Dieu merchi Ne devés pas vos homes mal baillir Tant qu'avrai fait batailles et tornois Car
Quant
guerre
est finee,
borgois l'entendent, s'en sont
li
lié
Fieus a putain, parjures, Dieu mentis Aiols a pris cent livres d'orlenois
Que vous
ares tout quite
vo pais
mes est en France repairiés Et un anap de madré d'un sestier li
Par
mon
Un
grant arpent de terre mesuré
Ens
es
cief, » dist
Makaires,
parens Makaire
s'est
laisast
« je l'otri
mellés
moi ma terre, bien De Dameldé le père glorious
Et
feroit
2072 2721 2731
2940
^444 ^464 3533
Qu'il sera rois de France poestis
Et
191
3747 3817 3823 3842 3g39 3943 4042 4253 431 444-5
4535 49^5
AIOL
Tous
ces vers ont-ils leur
XVI)
coupe après
trairement à ce qui a lieu dans bien doivent-ils être corrigés
le reste
la
4
e
syllabe, con-
de
la
chanson, ou
comme nous
l'avons fait dans
notre édition jusqu'au vers 2945 inclusivement? Ni Tune
nous
ni l'autre de ces hypothèses ne et
nous pensons qu'ils doivent
transcrits
ici.
satisfait
que de nos
:
la
poésie italienne,
(Armana prouvençau, 186 3,
mais dont l'ancienne
littérature provençale
repos en ce cas
le
6 e syllabe accentuée, mais
le
avons
moderne, Mistral a em-
jours, en provençal
ployée avec succès
aucun exemple
les
une autre coupe,
faut alors adopter
Il
que nous rencontrons souvent dans
maintenant,
que nous
rester tels
p. 36),
ne nous
offre
toujours après
est
la
commence
second hémistiche
parla dernière syllabe muette du mot précédent, comptant alors dans levers
donc de
pour une syllabe accentuée.
cette façon
Si n'ai apris
On
scandera
:
mes ar-mes
a porter
Ja ne venra en te-re n'entre gent
Armes
as tu
molt boi-nes, molt m'agrée,
Nous trouvons une preuve bien
etc.
évidente que ces vers
ne doivent pas être corrigés dans leur multiplicité; impossible de supposer que
souvent; de plus,
commis peut
il
serait
le
copiste se soit
terminant
le
si
remarquable qu'il n'eût jamais
d'erreurs que dans des vers
commencer par
est
il
trompé
où
le 2
e
hémistiche
muette du mot
la dernière syllabe
premier. Les vers suivants qui, eux aussi, ne
sont pas pareils aux autres vers
ne sauraient être coupés après
la
du poëme, 4
e
et
qui en outre
syllabe, apportent
une
preuve nouvelle à l'appui de ce que nous avançons; ces vers,
eux non plus, ne doivent pas
scandent ainsi
être
corrigés et
:
b
se
1
AIOL
XV11J
moigne, canoi-ne, clerc lissant Por Dieu n'obliés mi-e vostre mère Matines et compli-e canterés Les resnes en sont rou-tes, mais boins fu Prestre,
Borgois
et
533 83
923 1064 1370 1504
damoise-les et mescines
Vavassor de
la te-re,
gentiex
hom
Amis, engenré fu-mes tout d'un père Al port et al droit av-ene m'amena Dameldé, » dist il, « pe-re droiturier Et dames et puche-les et garchon Quir nous bars et angil-les et saumons Sambler li poroit fe-me de valor Ilorent cleres ar-mes et poignons
9H
2108 236o 2364 2657 2659 2715 2725
furent de Borgo-nge, la devant
Mais ne set que respon-dre tant ne quant Vasal, vous n'estes mi-e trop sachant Cil borgois m'escarni-sent, bien le sai
3o8i
Quant
4381
il si
par tans mai-ne
tel
barné
Ces vers, réunis à ceux que nous avons déjà
cités précé-
demment, prouvent amplement que nous avons une coupe
reste
604
T
21 01
Et crient lor ensei-nges a haut ton
à
1
2042
Ch'ert une pautonie-re mesdisant
Né
385
v.
différente de celle qui est
employée dans
du poëme, coupe qui, nous l'avons
italien et n'a
dit, existe
le
en
pas lieu de nous surprendre en français.
Citons en terminant quelques rares vers où
semble nécessaire après
Ne
affaire ici
la
félonie, traison
4
e
syllabe
la
porpenser
Vos chevaus est maigres et descarnés Mais il est si povres et desnués Car il n'estoit ivres ne estordis Dieus,
» dist il, «
père qui tout as a baillier
Teus m'escarnist ore dont me vengrai Fols fu
et fel et
coupe
:
malvais losengiers
v. 1
309 156
1207 2781
2828 3o85
3548
XIX
AIOL
Ces vers peuvent pour
plupart être corrigés
la
nés à la forme ordinaire de coupe après
en tout cas leur
nous venons de
nombre ne
petit
la
rame-
et
sixième syllabe
saurait infirmer ce
;
que
dire.
Origine
date du poëme.
et
Nous abordons maintenant
la
question
des
difficile
du développement de notre chanson. Nous
sources et
l'avons remarqué déjà dans tout ce qui précède, YAiol est divisé en
comme
deux
ne se ressemblent nullement
parties qui
composition, Tune
:
au
est vive, originale; l'autre
contraire se traîne dans les hors-d'œuvre habituels à l'épo-
pée du xrn e siècle çais, l'autre
;
comme langue, l'une est écrite en francomme versification, l'une est en
en picard;
assonances bien caractérisées; l'autre, quoique assonancée, a déjà
une tendance à
différence est
donc bien
comme rhythme
rime;
la
l'une est en décasyllabes,
l'autre
établie
:
d'où provient-elle
nous examinons de près chacune des deux verrons facilement que
en analyse dans 428)
ment
la
d'un remaniement
tères
;
les vers
tant
que nous avons déjà
que durent le
Si
les carac-
se trouve
(v.396-
cités
les
vers de 10 syllabes;
fils
une
poëte écrit en dodécasyllabes,
en développements oiseux
deux
chanson primitive
la
?
nous
cadre que présente cette analyse est suivi fidèle-
le
contraire que
les
parties,
seconde présente tous
;
enfin,
en dodécasyllabes. La
d'Aiol,
comme
Encore seront
roi
et
oublie
même
de
il
fois
faire
l'annonçait le vers 427 li
doi enfant.
au
se perd
:
rois
XX
AIOL
Nous avons donc au moins pour
le
yeux une chanson remaniée,
les
qui est en vers de 12 syllabes, et
en vers de 10 syllabes représente l'œuvre première
la partie
que
sous
la partie
remanieur a épargnée ou peu changée.
Maintenant jusqu'où
remanieur
le
a-t-il cessé
rhythme
tant le
dodécasyllabes?
du poëme
est allée l'imitation
En
mitif en vers de 10 syllabes?
seul,
n'usant plus
ou
d'imiter le poème, a-t-il
L'étude de
pri-
du rhythme, bien, reje-
continué son imitation en la
chanson répond à
cette
question. Si nous observons en effet les passages précédant celui
où
le
décasyllabe
5367), nous verrons que
(v.
entre les
deux rhythmes
reprend
le
abandonné définitivement
est
1 .
le
rhythme décasyllabique,
bientôt (v. 5368); certains vers intercalés çà et là et
A
5352).
partir
œuvre d'auteur
personnels, de
pour
mêmes de
le
quitter
[cf. v.
5339
vers 5367, le remanieur est libre,
son inspiration, :
le
et l'on
poëme, jusque-là
noms de lieux
précis, de
il
12 syllabes sont
au milieu de décasyllabes
du
se livre tout entier à
alors
poète semble avoir hésité
C'est ainsi qu'au vers 5337,
sent qu'il
il
fait
plein de détails
mots intéressants
et
familiers, devient terne, banal, impersonnel, et la géogra-
phie fantaisiste du trouvère se donne libre essor enfin nous ;
voyons apparaître des allusions à des tels
que
la
représentée par
1.
faits
prise de Constantinople qui
contemporains dans YAiol
Pampelune. Ce mélange de rhythmes 2
est
et les
Nous rappelons
(p. x-xij)
ici que dans notre tableau des assonances nous n'avons mis en italique que les chiffres des laisses
en vers de 12 syllabes. ce mélange de rhythmes dans le poème de Espagne, qui contient même certaines laisses où les vers de 10 et de 12 syllabes sont confondus. 2.
Nous retrouvons
l'Entrée en
AIOL
XX]
autres considérations que nous avons invoquées nous per-
mettent donc de dire que l'auteur de
nous
publions, avait sous
la
les
en vers de 10 syllabes, dont
ment, voulant
le faire
de geste du temps,
et
la
chanson,
a changé le
il
que
telle
yeux un poème primitif
commence-
rentrer dans le cadre des chansons
employer
les
formules ordinaires
(injures à l'adresse des autres jongleurs, appel à l'attention
des auditeurs,
une
a imité 1
l
œuvre
etc.),
dont
a conservé une partie, dont
il
il
autre, se réservant dans le cours et à la fin de
la faculté
de modifier
et
d'allonger ce qui lui con-
au
viendrait, et surtout d'ajouter ce qui pourrait plaire
public de l'époque.
Nous savons de
déjà
langue ne
la
que
ce
remanieur
était picard, l'étude
aucun doute
laisse
à cet égard
;
nous
croyons aussi qu'il n'est guère possible d'hésiter sur nationalité
auteur
était
de
poème
du
l'auteur
évidemment
natif
du
décasyllabique.
centre de la France
connaissance qu'il montre de l'Orléanais détails et
dans lesquels
il
se
et
la
Cet ;
du Berry,
la
les
complaît en parlant de Poitiers
d'Orléans, l'exactitude absolue de l'itinéraire de notre
héros dans cette partie de
la
France, l'identification possi-
ble de toutes les localités, tout cela, joint
au caractère du
dialecte qui peut appartenir à ces pays, nous conduit à
considérer l'auteur
habitant
du
du poème décasyllabique comme un
centre de
la
France. Mais ce poète n'a-t-il
pas eu lui-même sous les yeux encore, qu'il aurait
pose
la
le
une chanson plus ancienne
premier imitée
?
C'est
ici
que
se
question de Y Aiol provençal.
Ce poème provençal dont Fauriel puisqu'il a rangé Y Aiol au
nombre
a supposé l'existence,
des chansons proven-
AIOL
XXI)
cales perdues
nous semble inadmissible.
1
,
paux arguments de Fauriel en faveur de sion
faite
Un
des princi-
sa thèse est l'allu-
au héros du poëme dans un Ensenhamen de
Guiraut de Cabrera, troubadour vivant à
du xne
la fin
Parlant de plusieurs chansons, le poète nous dit
siècle.
:
Conte d'Arjus
Non Ni
sabes plus
del reprojer de
Marcon.
Ni sabs àCAiol^
Com
anet solz,
Ni de Makari lo Ni d'Anfelis, Ni d'Anseis, Ni de Guillelme
félon,
lo baron...
(Bartsch, Chrest. prov., éd. 1868, p. 82.)
Rien ne prouve
poëme
provençal,
[Ep. fr.,
tier
I,
ici
et
que Guiraut
fasse allusion à
sans aller aussi loin que
106)
et
M.
L.
vouloir supposer une
un
Gaucanti-
lène d'Aiol antérieure à la chanson, nous croyons que
Guiraut de Cabrera
citait
la
chanson française à côté
d'autres aussi qui ne semblent pas avoir existé en pro-
vençal. reste
Une
nouvelle allusion à YAiol se rencontre du
dans un autre troubadour; mais, non plus que
précédente,
son provençale
la
ne nous démontre l'existence d'une chan-
elle ;
ce passage, dont
nication à l'obligeance de
M.
P.
nous devons Meyer,
se
la
commu-
trouve dans
Raimbaut d'Orange, mort en 1173. Ce comte-poète nous dit dans une chanson :
Soven pes
E r.
pois
c'aillor
Amors
Hist. de la poésie prov.,
III,
mi derga;
ten sa verga
424.
XXllj
AIOL
Quem
n'a ferit de greu pois,
que mais nom n'aerga, Qu'eu non sui escarnitz sols,
Can
ditz
Qu'escarnitz fon
(Mahn, Gedichte...,
e 219, dcxxiv, 4 couplet.)
dans l'allusion
encore,
Ici
Aiol%.
ja 'n
II,
faite
aux moqueries dont
Aiol a été victime, nous reconnaissons
même
française, qui par cela 1
173
assertion
;
notre chanson
devait déjà exister avant
que ne contredit nullement
le
caractère de
langue du poëme décasyllabique.
la
un argument en faveur del\A/o/ provençal dans le rhy thme de ce poëme ? Mais nous savons que la coupe Faut-il voir
après la 6 e syllabe n'est pas exclusivement propre à Girart
de Roussillon,
nous aux mots donar à l'assonance?
donne
le
mot
un Lombard
même
pu
autre
de
la
;
et qu'il
être
argument
il
doit
est tiré
de l'origine
la
preuve dans
même du
héros.
d'Élie de Saint-Gille, en Pro-
fils
donc avoir inspiré tout d'abord un poëte du
pays; quel intérêt,
du
reste,
un trouvère du
centre
France pouvait-il avoir à prendre pour héros d'une ?
Nous reviendrons
tard' sur le lieu de la naissance d'Aiol;
moment
1.
a la prétention de
remplacé par pechié.
chanson un personnage du midi
ce
le texte et
ces passages le poëte
pecat qui, n'étant pas à l'assonance, aurait tout
Aiol, nous dit-on, est
vence
pecat introduits dans
couleur locale; nous en trouvons
la
aussi bien
Un
et
Remarquons que dans
la parole à
de
faire
peut par conséquent s'appliquer
et qu'elle
au français qu'au provençal. Nous arrêterons-
aussi bien
de sa
filiation.
occupons-nous en
Or, rien ne nous
Voir notre chapitre suivant.
plus
dit
dans
le
XXIV
AIOL
poëme que notre héros
soit
nous voyons bien
pour père un Elie
qu'il a
Avisse, mais aucun
Ce
Saint-Gille.
entre elles les
dans
dont l'analyse a
un
pour mère
et
du poëme d'Élie de
trouvère, qui a cru devoir rattacher
le
deux chansons, invente une
se retrouve pas
présente
qu'à la fin
n'est
Saint-Gille'2 que
d'Elie de Saint-Gille,
aucun mot, ne nous parle de
vers,
'
fils
filiation
donnée par M. Kœlbing 3
été
qui ne
version islandaise de YElissaga
la
,
qui
et
caractère plus ancien, n'étant pas trop éloi-
gnée cependant de notre poëme, puisqu'on y parle déjà du roi Arthur. En dehors de cette queue ajoutée au roman d'Elie de Saint-Gille pour
chansons n'ont aucun lien
le
rattacher à YAiol, les
commun,
et le
deux
trouvère picard
qui a réuni ces deux poëmes a sans doute été guidé par la
ressemblance des
noms
d'Elie, père d'Aiol, et d'Elie de
Saint-Gille, héros de la chanson dont YHist. littéraire a
donnél'analyse (XXII, 423 père d'Aiol?
pond
Un
à cet égard.
:
«
Mais quel
est
donc
passage de Baudouin d'Avesnes
Nous
mort en 1289 (Panth. qui suit
ss.).
4
cet Elie,
nous
ré-
lisons en effet dans ce chroniqueur, litt.
Chr. de Flandres,
Avisse {éd. Anissel,
la fille
p.
646), ce
du roy Charles
le
Calve fut donnée en mariage à Elye, comte du Mans, lequel fut encachiet de France par trayteurs. Et de celuy
Elye
et
maintes
Avisse sa fois
femme
chanté;
et
yssit
Aioul leur
fils,
de quy on a
dient encore pluseurs pour le pre-
Nous trouvons à l'extrême fin d'Aiol la mention de St-Gille ; ici encore un artifice du remanieur des deux chansons. 2. Ce poème, le même que celui de Julien de St-Gille cité plus haut comme faisant partie du ms. 255 16, sera publié prochainement par la Société des Anciens textes. 1.
cest
?. 4.
Beitrœge %ur vergleichenden Geschichte... 1876, cette indication M. A Longnon.
Nous devons
;'s
p.
i3i.
XXV
AIOL sent,
quant
méchante
il
voient quelque personnage de povre et de
Vêla un bel Aioucquet! nes, qui
1 1
par mocquerie
:
Ce passage de Baudouin d'Aves-
»
même
confond dans un
Maine, mort en
comme
venue, ainsi
et petite
Chauve,
10, et Charles le
avoir surtout été inspiré par
comte du
siècle Hélie,
qui semble
et
chanson, ne paraît pas
la
mais
nous remar-
tout d'abord mériter grande confiance
;
quons qu'Hélie,
comte du Maine en
1090, porte
Maine,
le
de
dit
même nom
comme
si
qu'Élie père d'Aiol; que
sa patrie, est précisément
où nous avons cherché que,
Flèche,
la
un
à retrouver
le
le
du centre
des pays
berceau du poëme,
Elie père d'Aiol, Hélie a été dépouillé de ses
biens (par Robert duc de Normandie, 1090-6), et a passé tout
reste
le
de sa vie jusqu'en
Guillaume d'Angleterre
1 1
10 à se défendre contre 1
Robert de Bellême
et
;
que
hautes qualités qu'Orderic Vital lui prête sont aussi
les
attri-
buées à Elie père d'Aiol; nous serons en droit de conclure
que
deux Hélie n'en font qu'un,
les
et
de supposer
mation d'une légende qui aurait eu pour héros
Maine;
le
même
nombreux combats
le
nom
ait
d'un
pu
sous son nom, ou plutôt
se créer
que
fils
où, vus à distance, sion historique,
qu'il soutint toujours
pays, suffisaient à le rendre populaire et
expliquent qu'il sous
comte du
malheurs, sa captivité en Angleterre, sa bonté,
ses
sa bravoure, les
dans
le
la for-
le
poëte lui suppose,
un poème
événements perdent de leur préci-
les
où Louis
le
Gros
se transforme, suivant
les lois
ordinaires de l'épopée carolingienne, en Louis
Pieux,
fils
de Charles
historique principal, daire, Aiol, autour
1.
le
Grand,
Hélie,
où enfin
et
fait
place à
duquel gravite
Voy. V Art de vérifier
le
le
personnage
un héros légen-
l'action.
les dates, in-8°. XIII, ijy-ioi.
.
XXV]
aiol
Telle a
dû
pensons-nous, l'origine de
être,
mo,
Depuis
à' Aiol.
année
de
chanson
la
mort d'Hélie,
la
la
légende a dû se former, se développer pendant près d'un
un
demi-siècle, et alors, vers 1160,
trouvère aura réuni
tous les éléments épars de cette petite épopée
Y Aiol
tel
que nous
décasyllabes, avant
ou plutôt
l'avons,
que
cousue
autres,
une chanson de
e
et particulier,
comme
geste
en
siècle
pour
toutes les
un autre poëme,
bien que mal à
tant
était
remanieur picard du xrn
le
ne lui eût enlevé son caractère local essayer d'en faire
aura créé
et
tel qu'il
Y Elie de Saint-Gille, qui n'a aucun rapport avec Y Aiol. C'est
cas
le
ici
n'existe pas
que
d'ajouter
personnage d'Avisse
le
dans YElissaga, dans laquelle Élie épouse
Rosemonde;
trouvère pour relier ses deux poëmes n'a
le
trouvé rien de mieux que d'ajouter à la
fin
de son Élie un
empêchement au mariage de son héros
et
de Rosemonde,
d'introduire alors
et
d'union entre
trait
le
les
Ce que nous avons
comme
dit plus
le
milieu du
époque
à quel
;
moment
du remaniement? Sans aucune
raison apparente, sans
poète
se
1698
brusquement
livre
ss.)
icel tant
suivante
dont vous m'oés conter
N'estoient mie gens
Li castel ne
Cf.
boutade
la
récit, le
:
Baron, a
Com
à
il
Kœlbing,
el siècle tel
les viles n'erent
sont orendroit
loc. cit., p.
1
3
1
;
ja
les
faut-il fixer la
chercher une transition, au milieu de son
1.
fixer
xire siècle,
même (v.
de
.
haut nous permet de
poëme
date extrême à notre
caractères de cette
date
deux chansons
sert
1
langue que nous y remarquons présente tous
la
et
personnage d'Avisse qui
pas
mar
plenté si
le
:
puplé mesquerés...
ArOL
Nus hom ne Et
prendoit feme, s'avoit .xxx. ans passé
pucele encontre aussi de bel
la
Mais puis
est avarisse et
Mavaistiés
On
xxvij
et
mais
fait
ordure, .ir.
et faillie est bontés...
enfans de
Prendés garde qués oirs
M.
P. Paris [Hist.
litt.,
il
ans asanbler
.xrr.
:
peuent engenrer!...
XXII, 287)
voit dans ces derniers
une allusion au mariage de Louis,
vers
aé...
luxure montés,
fils
de Philippe-
Auguste, avec Blanche de Castille, tous deux âgés de treize ans à peine. Ce passage, qui ne après lequel le poëte reprend
Aiols
fiex
li
Elie fu
le
se lie
fil
en rien au
durement penés,
aurait donc été inspiré par des événements tout et
dont
(2 3
l'esprit
public était encore ému. Or,
mai) que ce mariage
récit et
de sa narration,
c'est
donc peu
eut lieu; ce serait
après cette époque qu'il faudrait placer
la
récents
en 1200
date de notre
remaniement.
Quelque preuve
vraisemblable
n'est
mœurs du
qu'elle
siècle, cette critique
peuvent avoir
été
du poëme,
;
solide.
c'est-à-dire celle
cour de Grasien,
Salonique contre
roi
le roi
derrière le roi Grasien
Dandolo, qui sut intérêts
Zara
;
de
la
derrière
facile aussi
les
des mariages trop jeunes
qui
mariage d'Aiol avec Mirabel jusqu'à la
première
cette
provoquées par d'autres événements mais
en voici une qui nous semble plus partie
soit,
pas concluante, car ces plaintes contre
si
Dans
la
se passe
la fin,
on
dernière
depuis
le
voit Aiol à
de Venise, l'aider à reconquérir Florient. L'allusion est évidente
on devine
le
:
doge de Venise, Henri
bien faire servir par l'armée croisée les
Sérénissime République lors du siège de le
personnage du
roi Florient,
il
nous
est
de reconnaître Joannice, ce roi des Bulgares
XXVllj
AIOL
qui lutta
longtemps contre
si
les croisés.
Nous
voilà donc,
par cette constatation, légèrement avancés dans siècle. 1
204
prise
Une la
xni e
dernière observation nous fera placer après
que pour nous
date cherchée. C'est
de Pampelune
par
Français
les
il
y a dans
une allusion manifeste
réunis, récit qui termine la chanson,
n'être pas trop affirmatifs,
la
Vénitiens
et les
à la prise de Constantinople (12 avril 1204).
pour
le
Laissons,
une période de dix ans
remaniement en vers de 12
s'écouler, et la date de notre
syllabes viendra se placer entre 1205 et 121 5.
VI Cycle auquel appartient
Le poëte du xrn e aux
v.
nous
siècle
le
dit,
poème. en parlant d'Aiol
69-73,
Puis fu il chevaliers coragous et ardis, Et si rendi son père tout quite son pais, Et Dameldieu de gloire de si boin ceur servi, Quant vint après sa mort que en fiertre fu mis
Encor et
gist a
Provin,
si
con
dist
:
escris,
plus bas au v. 6041,
Tant
rist
Le trouvère seul et
même
a
Aiols en tere que
évidemment
il
est sains el ciel.
l'intention de ne faire
personnage de notre héros
l'Église catholique
de voir qu'il n'y a
honore là
le 3
et
de
S.
septembre. Mais
qu'un
Aioul, que il
est facile
qu'une invention de remanieur, car
d'un côté ces deux allusions au saint ne le
li
poëme dodécasyllabique,
chanson ne peut servir
et
se trouvent
que dans
de l'autre aucun détail de
à identifier les
la
deux personnages.
XXIX
AIOL
Rien en
effet
de
commun
entre Aiol et S. Aioul,
montrera une courte analyse de
le
nous a
comme
de ce saint qui
par deux ouvrages principaux portant
été laissée
suivants (AA. SS. Sept.,
les titres
la vie
I,
728
ss.)
:
Vita, auctore incerto, ex ms. bibliothecaeConstantini
i°
Cajetani (loc. cit., 743
ss.)
;
Vita altéra, auctore Adrevaldo
2
censi, ex
ms. Rubeae Vallis
2
1
(loc. cit.,
D'après ces deux ouvrages, qui
la
monacho 747
Floria-
ss.).
plupart du temps con-
cordent entre eux, S. Aioul est né à Blois 3 vers 63o, sous le
règne de Dagobert. Entré de bonne heure à l'abbaye de
Fleuri,
fut chargé par l'abbé
il
Mont Cassin
chercher
les
Mummolus
d'aller
reliques de S. Benoît''.
au
Après
composa plusieurs ouvrages vécut de 820 à 878 telles sont du moins les dates extrêmes de sa vie qui sont fixées par l'auteur de la notice de l'Histoire littéraire, V, 5 15-7. 2. Il est bien probable que pour composer son histoire, Adrevald Adrevald,
1.
moine de
Fleuri,
célèbres au moyen-âge.
restés
Il
;
de la première vie c'est du moins ce qui paraît résulter forme même des deux vies, et surtout de ces mots « cujus etiam passio apud nos habetur », qui dans la bouche d'Adrevald sont une allusion à un ouvrage antérieur qui n'est autre que cette vie de S. Aioul sans auteur connu. 3. Nous savons que l'action du poëme primitif se passe dans le c'est d'autre part S. Aioul est né à Blois centre de la France sans doute ce rapprochement qui a conduit le remanieur à identifier Aiol et S. Aioul. M. H. Suchier tout dernièrement (Jenaer Literatur\eitung, 1877, 44) semble admettre comme vraie cette s'est servi
et
de
;
la
:
;
identification. 4.
a
Cette translation
donné
du corps de
S.
Benoît a été fort contestée et
lieu à des controverses souvent intéressées, surtout entre
le corps tout entier ou seulement une qu'on a enlevé ? L'âge de S. Aioul permet-il de supposer qu'on ait pu le charger d'une mission aussi grave ? Par suite, est-
Français et Italiens. Est-ce partie
ce bien à lui qu'il faut attribuer cette translation, ait
eu lieu
?
si
tant est qu'elle
Telles sont les questions qui se sont élevées à ce pro-
XXX
AIOL
l'accomplissement de cette
mission,
il
devint abbé de
Lérins vers 670; mais bientôt victime d'une sédition de
moines,
il
eut après mille aventures les yeux percés et la
langue coupée,
subit le martyre probablement entre 675
et
681. Les deux vies nous apprennent aussi que
et
de
S.
vins en ville.
le
corps
Aioul fut transporté d'abord à Lérins, puis à Pro-
Champagne,
à la
Aujourd'hui encore
demande existe à
il
des moines de cette
Provins une église
placée sous l'invocation de S. Aioul, abbé de Lérins le
chef et
y sont conservés Tel
f .
personnage que
est le
avec Aiol,
;
quelques autres parties du corps du martyr
le
trouvère voudrait identifier
héros de notre poëme; mais où que l'on
le
cherche, soit dans l'ensemble, soit dans les détails, on ne
trouve aucun rapport, quelque léger qu'il entre le et le
moine Aioul,
fils
jeune chevalier Aiol,
gie entre ces
deux
vies
puisse être,
de parents de pauvre condition, fils
du comte
dont l'une
Élie.
se passe
Nulle analo-
dans l'accom-
pos. Elles ne sont pour nous que d'un médiocre intérêt. L'exposé en est donné dans les Acta (Sept., I, 733-6).
Deux autres ouvrages dans les Acta traitent des reliques de Aioul et des miracles qu'elles ont opérés, ce sont i° Inventio reliquiarum S. Aigulphi, auctore anonymo, ex antiquis membranis Herovalii ; 2° Miracula, auctore anonymo, ex codice ms. D. Herovalii. Ajoutons qu'on trouve aussi des renseignements sur S. Aioul dans le Martyrologe parisien et dans le Martyrologe romain qui s'exprime ainsi « Eodem die, natalis sanctorum martyrum Aigul1.
S.
:
:
sociorum Monachorum qui, praecisis linguis oculisque effbssis, gladio obtruncati sunt. » Le Martyrologe parisien nous dit : « in Amatuna insula prope Sardiniam phi, abbatis Lerinensis, et
Aigulphi, abbatis Lerinensis, qui ob zelum disciplinae regularis monasterio ereptus, praecisa lingua et effbssis oculis trucidatus est, cujus reliquiae Provini in Bria in S. Medardi ecclesia, cui et
S.
e
nomen
dédit, asservantur.
»
(Voy.
AA. SS.
Sept.,
I,
743 E.)
AIOL
XXXJ
plissement des devoirs religieux
d'un
saint
au milieu de
l'autre
cloître,
voyages incessants
et le paisible
l'une qui
;
moine au moyen-âge,
recueillement
luttes continuelles et
représente
l'autre celle
vie
la
de
d'un
d'un preux
et
vaillant chevalier.
On
admettra donc facilement avec nous qu'il faut dis-
Aiol de S. Aioul,
tinguer tout à
fait
du remanieur
a introduit dans le
et
qu'un caprice
poëme
ces
seul
deux allusions
uniques au moine de Fleuri. Nous ne saurions donc nous ranger à l'opinion de
M.
P. Paris qui, dans sa notice de
YHistoire littéraire, prétend que poète au vers 73, est la légende
le
ix e siècle,
au
que
le
« li
escris, »
dont parle
composée par Adrevald
trouvère aurait connue et imitée: nous
connaissons ce procédé
si
commun aux
du
poètes
xm
e
qui pour donner plus d'autorité à leurs récits ne
siècle,
manquent jamaisd'invoquer le témoignage d'une chronique imaginaire
1
;
que l'auteur C'est
du
et
nous ne verrons
n'a
reste
même
pas eu
la
ici
Saint-Gille dont
il
là, et
le
celui d'Elie
il
lui a suffi
pour
de
comme cela de
dénouement du poëme d'Elie, d'introduire
de terminer par ces quelques vers qui soudent l'autre
Le rcmanieur reproduit
de l'origine du
à
nom
d'Aiol
les
:
cette
formule au
v. 68,
en parlant
:
L'apela il Aioul : ce trovons en escrit. ne peut être ici question d'une vie de saint, puisque ne font aucune mention de ce fait à propos de S. Aioul. II
le
personnage d'Avisse qui n'avait pas paru jusque
deux chansons l'une à
1.
à' Aiol
a poussé
tout à fait indépendant,
est
nous l'avons vu plus haut;
la fin le
littéraire
prétention de déguiser.
un procédé du même genre qui
remanieur à rattacher au poëme
modifier
qu'un artifice
les
Acta
AIOL
XXXI)
D'Elie vint Ayous Ichi faut
li
si
con avant
romans de Julien
orés.
ber
le
Et d'Elye son fil qui tant pot endurer. Cil engenra Aioul qui tant fist a loer,
con vous m'orés
Si
Ceci
un
fait, les
dire, sel volés escou ter 1
deux poëmes formaient dès
petit cycle, et c'est ainsi qu'ils
M.
Fauriel
2
Mais
.
ce
xm
M.
e
siècle,
gestes (du Roi,
par
la
A
:
Mayence
de Doon de
établies dès les premières 3
tel fut le sort
toutes
,
sujet,
qui rapporte
de
et
les
dans
celle
Doon de Mayence,
Garin de siècle
les petites gestes
exploits d'un
héros
même
isolé
dans
l'excluait des gestes
la
du
semblait la faire rentrer effet ce
qui eut
de Trois-Fontaines, en nous donnant une
généalogie complète de fait
et
le
de Garin de Monglane. C'est en
lieu, et Alberic
i.
de
de notre chanson.
chanson d'Élie de Saint-Gille,
2.
et
grandes
laquelle des trois grandes gestes l'a-t-on rattachée?
Son
y
les trois
années du xui e
contre les Sarrasins, sujet qui au fond est
Roi
époque de
d'Héricault a appelée l'époque cycli-
Chronique saintongeaise
éparses
nous savons
:
à cette
que, Ton s'efforçait de faire rentrer dans
Monglane)
eux seuls
ont été classés par
notait pas assez
qu'au commencement du notre poésie que
lors à
.
la
famille de
entrer Élie et Aiol, son
fils
Garin de Monglane,
4 .
fr. 255 16, fol. qb v°. Origines de l'épopée chevaleresque {Revue des Deux- Mondes,
Paris, Bibl. nat., Mss.
VII, 5 7
i).
Voy. G. Paris, Hist. poét. de CharL, 76. « Garinus de 4. Voici le texte d'Alberic de Trois-Fontaines Montglane versus Tolosam quatuor habuit nlios, exercitio militari nominatissimos Arnaldum de Bellanda, que fuit in Lombardia, Gerardum de Viena, Renerum Gebennensem et Milonem de Apulia. Gerardus de Viena nlios habuit Savericum et Bovonem, 3.
:
:
AIOL
XXX1IJ
Aussi en présence d'une pareille généalogie, forcée à ce point pour
les
besoins de
bien tenté de conclure avec
de nos chansons de
cause par
la
M
geste,
.
les trouvères,
est-on
L. Gautier, parlant des héros
que
quand
«
il
n'y eut pas de
bonnes raisons, on ne manqua jamais de prétextes pour mettre de force dans
telle
ou
famille
telle
»
[Ep.fr.,
I,
les
260).
VII Célébrité du poème, sa diffusion à l'étranger.
Les citations que nous avons raut de Cabrera et
xxiij)
assez
(p. xxij),
de Baudouin d'Avesnes
combien au moyen-âge
quorum
faites
fuit vel f'rater vel
plus haut de Gui-
de Raimbaut d'Orange
nepos
(p.
ille
xxij-
xxiv-xxv), prouvent
peu de temps
et
(p.
même
après
Gerardus qui inscribitur de
De Renero Oliverus et Aida nati sunt de Milone Symon de Apulia et quedam soror illius. Nemericus vero Arnaldi Bernardum patrem Bertranni, Bovonem de filius 7 tilios habuit
Novo
Vico.
;
:
Commarceio, cujus fuerunt très fil Guido, Guielinus et Gerardus, Guillelmum Arausicensem, ArnaldumAureliacensemet Garinumde Anseona, Aimerum captivum, patrem Rogonis Venetiani, et Guibelinum. Horum fuerunt sorores uxor imperatoris Ludovici Ermengardis, mater Viviani martiris, qui sororem habuit matrem Fulconis, mater Richardi Normanni, mater Helie de Provincia. Uxor i ï
vero Guillelmi
unus Renuardus
domna Giuburgis
:
fratres
vir nominatissimus.
habuit,
quorum
fuit
De horum omnium cogna-
fuisse archiepiscopus Remensis Turpinus, filius Gerardi de Frado. De una sorore Guillelmi Julianus de Provincia genuit Hcliam et sororem ejus Olivam. Qui Helias multa contra Sarracenos gcssit tempore Machabrei et de sorore
tione
dicitur
scilicet
Ludovici genuit Adulphum Aiol, de quo canitur a multis. (Pertz, Monum. German., XXIII, 716.) M. G. Paris (Hist. poét., 469) a dressé avec une clarté et une précision parfaites un tableau généalogique de cette nombreuse geste de Monglane.
C
,
XXXIV
AIOL
son apparition, VAiol Fontaines nous
le dit
canitur a multis
était
célèbre
en propres termes en note)
[cf. p. xxxiij,
gnage précieux, car Alberic
;
:
Aiol, de quo
c'est là
un témoi-
bien au courant des chan-
était
sons de geste qui formaient la matière Si
Alberic de Trois-
:
même de son travail.
nous joignons à ces témoignages celui de Rutebeuf
dans sa Complainte de Constantinoble (1261), Isle
de Cret, Corse
Chypre, douce
Ou
tuit
et Sezile,
terre et
douce
isle
avoient recouvrance
Quant vous
serez en autrui pile
Li rois tendra de ça concile
Comment A iouls celui e
(2
d'Uc Faidit, qui dans
éd. Guessard, p.
54)
s'en vint en sa
donne
France
1 ,
Grammaire provençale
la
glosse suivante en ois
estreit,
proprium nomen
Aiols, et celui
d'un Jeu parti d'Adam de
la
viri,
Halle 2 ,
Adan, par mi grans tribous, Conquist tout en mendiant Et honneur et pris Aious,
Ce nous aurons prouver
Mais
cité
tous
cette
:
elle
connus
au dehors,
réservé à presque tous les
a été imitée à l'étranger.
Œuvres de
Ce Jeu parti qui
jusqu'ici servant à
du poëme en France au moyen-âge.
le sort
1.
la
les textes
,
célébrité s'est étendue
2.
de
bien cascuns
la célébrité
chanson a eu français
set
De
et
notre
poëmes
ces imitations
Rutebeuf, publ. par Ach. Jubinal, éd. 1874, I, 1 19. se trouve dans le ms. fr. 1109 (fol. 121 v) Bibl. nat. de Paris n'a pas été compris, non plus qu'une
du même genre, dans les Œuvres complètes d'Adam de la Halle, publiées par Coussemaker; voy, Romania, VI, 5go-3. autre pièce
XXXV
AIOL
qui, sans
aucun doute, ont dû
nombreuses,
être plus
trois
seulement sont parvenues jusqu'à nous. Examinons-les successivement.
i°
—
Pays-Bas.
M.
J.-H. Bormans,
auteur de plusieurs publications
savant belge,
le
d'un
autres
entre
et
ouvrage intitulé La chanson de Roncevaux, fragments
M. Gaston
Paris
de ÏÉc. des
C/z.,
d'anciennes rédactions thioises, auquel a consacré
un
XXVI, 384
ss.),
excellent article [Bibl.
a fait paraître dans les Bulletins de V Aca-
démie royale de Belgique étude qui porte
le titre
(2
suivant
e
:
XV, 177-275) une
série,
Fragments d'une ancienne
version thioise de la chanson de geste d'Aiol
Tout d'abord nous tion déjà faite par
que
un
ferons sur le
M. G.
cette expression
de
Paris
(/.
mot par
tiois est prise
nom tous
les
que M. Bormans semble, dans
nerait volontiers à la langue
même
;
du moyen-âge
le il
note)
Avalois ou néerlandais,
publi-
don-
29) qu'il
(p.
du fragment
dési-
est vrai
Il
cours de sa
dit
c'est
M. Bormans dans
peuples allemands.
cation, modifier son opinion, car
lecte avalois.
une observa-
tiois
c, 385, en
sens trop restreint, car les poètes
gnent sous ce
'.
nom
le
de dia-
pour nous
c'est
la
différence
du
langage des Pays-Bas avec l'allemand, différence que
les
chose, et ce terme
marque bien
la
savants belges et hollandais n'ont pas toujours suffisam-
ment
fait sentir (cf.
G. Paris, Hist. poét.,
1
35
ss.).
Les fragments publiés par M. Bormans sont au nombre de deux. Le premier, A,
1.
Cette
est
formé de deux morceaux de
étude a été publiée à part (Bruxelles,
s.
d.)
renvoyons à ce tirage qui a l'avantage de donner un errata ques notes supplémentaires.
;
et
nous quel-
XXXV)
AIOL
parchemin servant de reliure à un n'a été
registre; l'autre,
B, qui
connu de M. Bormans que postérieurement
fragment A,
compose de deux
se
par une lacune que
le
a
parties
1
au
et b, séparées
savant belge évalue à 290 vers 2
.
La
correspondance de ces fragments avec YAiol français n'a été
M. Bormans que pour A; nous avons
établie par
pu rétablir pour B. fragments
maintenant quels sont ces
:
Ce fragment, que nous donnons en note
Frag. A.
1.
Voici
Ce fragment a
été découvert à
Munster
publié par
et
le
3 ,
doc-
teur Ferd. Deycks, réuni à des fragments d'anciennes poésies bas-
allemandes, sous
nederlandicorum in-4 2.
titre
de Carminum epicorum germanicorum et xim.... fragmenta, Munster, i85g,
xm
.
car le passage du correspondant à cette lacune comprend 182 vers, texte néerlandais a généralement un nombre de vers double
Cette évaluation est fort vraisemblable,
poëme et le
le
sceculi
français
de celui du poëme français. 3.
Nous ferons remarquer que dans ce la brochure de M. Bormans, les
tons à
ajoutées par l'éditeur ail. u, fr.
ou) n'ont
pu
de plus,
;
être notés
les
u
que nous emprun-
texte,
lettres
que par
ichte sal verclagen.
die
die ors
si
morderene geslagen, mochten gedragen.
Gelijc hi stac dien sinen doet.
Noch sagens Afol
in dier noet.
an em tehant, Die sine hande du unbant. Du wart Aiol, du hijt gesach, Noch blider dan men sçcgen mach. Die anderen si du geviengen
Geraimes
riet
Bet haesten, dat
si
nien ontgiengen.
Te gaàcr bundens em
die
oe,
(r*)
m
Under
fl.
u.
Bet sporen slugen du algader Die viere cnapen end die vader. dat dal, Si quamen nieder Die vader ind die kinder aZ,
Wat
italiques ont été
surmontés de o (=
hande
Dat vas un /aster ende scande.
:
xxxvij
AIOL
comprend
du
55
vers
texte français,
et
aux
correspond
en tout 100
v.
6955-7054
y est traité du comdu secours que lui portent
vers. Il
bat d'Aiol avec des voleurs et
Dar bi dar stut ein casteel aWe Besiden, buten an dien walde. Dat hus dat tuas verwustet sere.
Da wasein ridder wilen hère, Ein edel man, dien oec die tzagen Dar hadiien wilen doet geslagen. Van deme hus si ave «amen Die sparen die un bequamen. Einen bomtac si du bunden Enboven, so
si
beste cunden.
Aiol
Dat
si die oude mordenere Bestaen ne sulen niewet mère.
(v)
Die burchgreve tehant begunde a/5 hi wale cunde
Te spreken,
:
Vernemet, edele iunchere, le bin dur u gemudet sere. le sal u vragen eine taie, Die seeget mi, so dudi wale Dat u Got mute benedien, Waer af bekennedi Helyen ? Nu seeget uppe u eer de daet, «
;
Of
gi
dien hertoch
iet
bestaet
:
Dar vraech ic u die waerhch af. » Aiol em antwonfe du ga/ « Des suldi, hère, mi verdragen. Ine sal nieman dar af gesagen, :
Wat mi
dat scadet ochte vvume,
Er ic tUrliens wieder cume, Dar ic dien coning-e vercunde Die bodescap bet minen munde. So wi7 ic u vorwaer geloven In Got die wunet hijr enboven, Minnedi dien hertoge iet, Sone mugedim/ haten niet. » Geraimes sprac a So mit dat leven Ine sal u nimmer meer begeven, Eer wi xVrlieus sijn gecomen. » :
!
AIOL
XXXV11J
Geraume
et ses fils.
Le rapprochement
M. Bormans
par
fait
Frag. B, divisé en deux parties
— comprend
a v.
8994-9087 du
i°
de
la bataille entre
Français
sanne de
3°
et
de
et les
9174-923
v.
traité
(v.
:
i°
1
du
i-3i)
qu'Élie
les
fait
les
messager de
à Makaire
d'Aiol
fils
73 vers néerlandais
(Hervieu),
murs de Lau-
de Mirabel dans
deux
:
delà bataille entre
2
;
Bourguignons sous
la blessure
,
Lombard Hellewijn
la captivité d'Aiol et
— comprend
94
correspond aux
et
vers. Il y est traité
Gwineot ^Guinehot)
et le
Lausanne, où naissent b
:
texte français, soit
messager du roi de France les
H
145 vers néerlandais
Makaire (Makaris),
vers par vers a été
(p. 54).
et
texte français, soit 58
(v.
32-107);
(v.
prison de
la
108-145).
correspond aux vers.
y
Il
est
de l'intercession de plusieurs dames auprès de
Makaire en faveur de Mirabel
(v.
146-170)
;
2
du
des enfants d'Aiol par Makaire, qui les jette dans le (v.
171-180)
qui
les
;
3°
du sauvetage de
emporte chez
lui et les
rapt
Rhône
ces enfants par Tieri
montre à
sa
femme
(v.
181-
218).
A
ce dernier fragment,
M. Bormans
ajoute quelques
bouts de phrases coupées, quelques mots déchiffrés sur des lambeaux de parchemin qui reconstituer
un
sens
2 ;
parmi
en remarquons deux où
il
est
ne
permettent pas de
ces bribes
de phrases, nous
question du roi Grasien
et
Ce fragment est donné par M. Bormans, p. g3ss. Nous sommes informés que M. Bormans a depuis peu découvert de nouveaux fragments d'Aiol, ayan; rapport cette fois à la première partie du poëme, au passage d'Aiol à Orléans, au milieu des quolibets de la populace. Ces fragments, au nombre de 3o 1.
2.
environ, n'ont pas encore été publiés.
XXXIX
AIOL
de Salonique, ce qui nous reporte à
la
dernière partie de
notre chanson.
De avec
la
lecture de ces fragments, de leur
comparaison
résulte clairement
que l'auteur
texte français,
le
il
néerlandais a imité le texte français qu'il avait sous les
yeux,
cette imitation
et
a été
évidemment
faite
un
sur
ms. français très-proche parent de celui que nous avons puisque nous trouvons dans
encore,
lacunes évidentes
que mal
[cf.
du poëme
le travail
de
le
néerlandais les
français corrigées tant bien
M. Bormans,
p.
i6ss.);
c'est
ainsi qu'après le v. 6993, le scribe ayant passé quelques
vers relatifs à Marchegai, le remanieur néerlandais change
du passage pour
sens
le
Ce
fait suffit
rendre intelligible.
pour constater
la
croit devoir placer la date
dans
le
ture
du
source de l'imitation,
point qui soit intéressant pour nous
c'est Je seul
mans
le
premier quart du fac-similé
xm
e
*.
et
M. Bor-
de ce poëme néerlandais
siècle (p.
1
3).
Bien que
l'écri-
donné par lui nous semble un peu moins
ancienne, nous nous rangeons facilement à cette opinion qui s'accorde parfaitement avec la date
que nous avons
assi-
gnée au remaniement en vers dodécasyllabiques (entre
i2o5
et
tion,
il
121
5).
nous
Quant
à la valeur littéraire de cette imita-
est assez difficile d'en juger
en pleine con-
naissance de cause; nous ne pouvons que citer l'opinion
de
M. Bormans
dessus
1.
(p. 8),
du médiocre
Quant
à
la
qui
la
considère
comme
« fort
au-
».
question de savoir dans quel intérêt
lateur néerlandais a fait son poème,
s'il
lui a été
le
compi-
commandé
par
quelque noble du pays de Loz, de Bergh, de Juliers ou de Cléves, afin d'augmenter sa gloire généalogique, elle a peu d'importance pour nous.
AIOL
Xl
— Après
2° Italie.
Un
Pays-Bas,
les
M. Leone
érudit italien,
gne, en 1863-4,
l'Italie
c'est
une seconde imitation de YAiol
fournit
français
qui nous :
del Prête, a publié à Bolo-
un ouvrage dont
voici le titre
:
Storia di
Ajolfo del Barbicone, e di altri valorosi cavalieri com-
Andréa di Jacopo di Barberino di Valdelsa
pilata da
qvCAiol
Cet Ajolfo n'est autre
du poème
aventures. L'imitation
mais
tain,
:
lation italienne
le
gier avec sa roi
2
Eli^ia,
de France, dans
Provence.
nom
i.
de
la
le
com-
compi-
tombé en disgrâce auprès de
son ennemi mortel,
,
femme
située sur la frontière
Là
d'Ajolfo
donner
le sujet
Pieux, par suite des intrigues de Makaire de Lau-
sanne de Mayence
du
fait cer-
:
Elie [Elia, duca d'Orlino)
Louis
un
que pour
n'est réellement directe
elle
.
même nom, mêmes
français est
mencement. Voici en quelques mots
{
le
Elizia et
fille
la forêt
de
l'
donne
à qui
est forcé
de se réfu-
de Charlemagne
et
de Saint-Gille [San Gilio),
Aragon, de l'Espagne le
sœur
jour à
un
une circonstance
surnom de del Barbicone 3
2 vol. faisant partie de la Collejione di
.
fils
de
la
qui porte
le
et
particulière fait
Devenu grand,
opère
inédite o rare
dei primi tre secoli délia lingua pubblicata per cura délia R. corn-
—
Le titre missione pe' testi di lingua nelle provincie dell Emilia. donné par les anciens mss. était celui d'Elia duca d'Orlino e di Ajolfo del Barbicone, et à la suite venaient les noms de tous les personnages principaux du roman. M. del Prête l'a remplacé par que nous donnons. 2. L'italien a ajouté le nom de Mayence à celui de Lausanne pour rattacher Makaire à la grande famille des traîtres italiens {cf. G. Paris, Romania II, 362). 3. « E perché Ajolfo non fosse conosciuto, gli avea fatto di pelli di montone una sopravesta ail' armi le quali pelli avieno lunga la lana più d'una spanna e pareva una fiera salvatica. E questo vestimento non avea maniche ; e perché e'velli erano lunghi, che
celui
:
:
AIOL
Xl)
Ajolfo part pour reconquérir les
nombreuses aventures, hauts
faits
d'armes,
rendre à son père
il
de son père; après de
fiefs
arrive à Paris où, grâce à ses
il
entre en faveur auprès
les fiefs
dont
il
du
roi et fait
dépossédé
avait été
et les
charges qu'on lui avait enlevées. Ajolfo épouse alors Lio-
nida (Mirabel),
du
fille
roi
Adrien (Mibrien),
rame-
qu'il a
née avec lui d'Espagne. Mais dans une partie de chasse, auprès d'Orléans,
qui a lieu enlevés
par Makaire
Là, Lionida donne (c'est
un nom d'homme)
ici
le traître
cheur
et
et
romans
Makaire dans
vendus par
en
jetés
prison
encore.
Lausanne.
jetés
un
pê-
Mirabello, dans une ville
lui, l'un,
Pologne. Ajolfo, après une
assiègent, s'en échappe avec sa
Ramené
Ces enfants,
sont sauvés par
longue captivité à Lausanne qu'Élie
Adrien,
à
Verrucchieri, qu'on re-
le lac,
appelée Lunara, l'autre en
par Makaire.
Lionida sont
et
jour à deux jumeaux, Mirabello
le
trouve dans d'autres par
et
Ajolfo
le
et
roi
de France
femme, conduits tous deux
par ce dernier à la cour du roi
Lionida, Ajolfo s'enfuit de nouveau,
père de
laissant Lionida, et est
vendu comme esclave
à Trébi-
zonde. Cette partie français; se
du roman
mais à
italien est,
partir de ce
moment,
complique d'une façon fastidieuse
di Gualfedra, les deux
fils
deux enfants d'Ajolfo, puis
on
:
le
voit,
un
deux
fils
fils
de ces
de Bosolino, enfin
Élie lui-même, se livrent à des combats extraordinaires
l'élément
amoureux
du
certain Bosolino
d'Ajolfo, les quatre les
imitée
l'histoire d'Ajolfo
et galant vient souvent
se
où
mêler.
parcano barbe di becchi, fuc chiamato questo vestimento el barbi; e perô fue sempre chiamato Ajolfo del Barbicone t (Storia di
cone
Ajolfo del Barbicone,
\,
6).
AIOL
Xlij
qui finalement se
Ajolfo,
second plan
dénuée
pour nous
d'intérêt
ermite, n'y paraît qu'au
fait
seconde partie
cette
;
donc complètement
est
Quant
1 .
à la première
dont
,
nous avons donné ci-dessus un rapide résumé, nous croyons bon d'y revenir quelque peu bien grande a été l'imitation
et
de préciser comjusque dans
italienne
le
détail.
Pour
la liste
suivante que nous avons dressée des épisodes de la
s'en convaincre,
chanson française imités par parfaite
il
l'italien
concordance
la
:
Aiol bat
et
535
v.
—
it.
est
I, 6).
tue des chevaliers sarrasins [fr. v.
604
—
I, 8).
Arrivée d'Aiol à l'abbaye {fr. v.
774 —
attaque de nuit des voleurs
et
I, io).
it.
Bataille à Orléans [Paris dans
Fit.) [fr.
v.
3
143
—
it.
20).
I,
Bataille entre Aiol et le
Bagotte)
[fr. v.
323
Course entre Aiol
—
1
et
comte de Bourges [Guido di I,
it.
37).
Makaire
[fr. v.
4264
Baptême de Mirabel [Lionida) à Orléans 8i36
—
it.
I,
8340
—
it.
it.
I,
44).
[Paris) [fr. v.
et
de Mirabel (Lionida) sous
murs de Langres [dans une partie de
les
—
139).
Makaire s'empare d'Aiol
v.
yeux sur
jeter les
:
Aiol se sépare de ses parents (fr.
it.
de
suffit
I,
chasse)
(fr.
169).
Bataille devant
Lausanne dans
Makaire sont rompus
[fr. v.
laquelle les partisans de
8748
—
it.
I,
177).
M. del Prête considère {Pré/., x), et c'est aussi notre avis, de la chanson italienne (celle du moins qui regarde les petits-fils d'Aiol et les fils de Bosolino) comme une 1.
cette dernière partie
addition postérieure.
aiol
xliij
Tentative d'assassinat de Makaire sur Aiol dans la pri-
son de Lausanne
(fr. v.
—
8710
180).
I,
it.
Echange de messagers entre Louis 8766
—
it.
\,
Makaire
et
Rapt des enfants d'Aiol par Makaire qui
Rhône
le
(fr. v.
184).
[dans le lac) (fr. v. 9186
Fuite de Makaire avec Aiol
—
192).
it. I,
Mirabel à travers Far-
et
—
inée de Louis [fr. v.
it. I, 212). 9467 Makaire conduit Aiol et Mirabel (Lionida) chez
Mibrien (Adrien) Aiol
1
s
[fr. v.
9556 —
Pampelune
enfuit de
et est
21
I,
it.
à Tornebrie (Trébi^onde)
saires
dans
jette
les
le roi
3).
conduit par des cor-
(fr.
v.
—
9807
it.
I,
217).
Prise de
Lausanne
L'italien, et ici,
noms
on
comme
le
(fr. v.
—
9525
dans toutes
les
français ont été italianisés
roi
remplacée par Lu^iana
Mibrien par
le roi
poème
,
parfois
même
M ar\agaglia
Il
en
est
de
même
généralement changés
:
pour
les
noms de
Quant
qui par son père Guido, conte di
1.
les
Lusiane ;
le
des
et ainsi
lieux qui sont
Roma
à
et
Or-
Pampe-
à Ajolfo, le poëte le gratifie d'une généalogie
remontant jusqu'aux Scipions de
à la
,
entière-
Parigi remplace Poitiers
léans ; Orlino est substitué à Langres, lune.
;
1
comte de Bourges par
; le
Guido di Bagotte ; Mirabel par Lionida; autres.
français,
Ysabel par Lisabetta
;
Adrien
le
imitations italiennes
ment changés: Marchegai devient est
218).
I,
it.
voit, suit de très-près
Rome
:
il
est fils
Campagna,
d'Elia
se rattache
noble famille romaine.
Cette
remarque
a été
Charl., 167) à propos de la
laite par M. G. Paris chanson de Berte.
(Hist. poét.
de
Xliv
AIOL
Ce roman
italien âCAjolfo del
doit être daté de la fin
connu
il
:
Andréa,
s'appelle
comme nous
de l'ouvrage
village
du comté de Florence
de
là la
Andréa la lin
il
est
du xrve
travailleur
son père s'appelait Jacopo
Meschino,
ses
noms
et
surnoms
:
:
Il
vécut à
au commencement du xve
et exer-
citer
au nombre de
Narbonnais, YAspromonte, il
Valdelsa,
de maître de chant. C'était un grand
on peut
:
et est
l'apprenait déjà
da Barberino di Valdelsa.
siècle et
çait la profession
encore
;
longue énumération de di Jacopo
en prose
est
L'auteur en
né à Barberino di
le titre
;
Barbicone
xrv e siècle.
du
les six livres
ses
ouvrages
les
Hugue d'Auvergne, Guerino
des Reali di Francia et d'autres
1 .
Les mss. dont
s'est servi l'éditeur
de
nombre de huit appartenant
sont au
différentes, la
Lauren^iana,
la
la
chanson italienne
à trois bibliothèques
Magliabechiana,
Rie-
la
cardiana (voy. Bref., xxvn).
M. face
del Prête a fait précéder sa publication d'une Pré-
dont nous demandons à dire quelques mots.
examiné lienne (tiré)
les
et la
chanson
ou detratto
(copié)
française.
(réduit),
Le roman
ou ritratto
y a
a-t-il
(extrait)
,
été
tratto
ou copiato
de YAiol français? M. del Prête émet sur cette
question l'opinion qu'Andréa a
une chanson Il cite
Il
rapports existants entre la compilation ita-
française qu'il a
dû avoir sous
non pas
copiée,
les
yeux
mais imitée.
à l'appui de son opinion trois passages 2 de notre chan-
i. L'attribution des six livres des Reali à Andréa est une découverte faite par M. Pio Rajna dans son beau livre des Ricerche in-
torno ai Reali di Francia (Bologne, 1872). 2. A propos d'un de ces passages, celui où Lusiane
un aveu trop franc de son amour, M.
del Prête dit
:
fait à «
Aiol
Or questo
xlv
AIOL
son, qu'il ne connaît que d'après Fauriel. L'imitation est facile
à constater pour la première partie delà compilation
mais nous ajouterons que, selon nous,
italienne,
pas
dû
être imitée directement
elle
n'a
de VAiol en vers français,
mais bien d'une version en prose française du xiv e
que nous ne connaissons pas, mais qui a dû exister dans
siècle
et
dont
les
quelques paroles fran-
çaises insérées dans le texte italien
que l'auteur met dans
nous retrouvons des
la
bouche du
Lionida
de France au
moment du baptême
de
1 .
D'ailleurs,
pétente,
roi
traces
M.
pour apprécier
la
question d'une façon com-
del Prête n'a pas eu une connaissance suffi-
sante de notre chanson
:
les
quelques vers de Fauriel qu'il
copie n'en peuvent donner qu'une idée absolument vague.
Ce manque de connaissance de notre à
M.
texte fait
commettre
del Prête quelques erreurs, entre autres celles de
dire [Préf.,
xxm) que
la
compilation française ne parle
che non posso dispensarmi di chiamare licenzioso, manca parimente nella compilazione italiana » (Prêf., xix). Que M. del Prête, qui a l'air de faire un reproche à notre poème, relise
squarcio,
seulement quelques passages de la compilation italienne, entre autres certain épisode qui se passe dans une abbaye (I, 1 2-3), et il verra que le même reproche, bien plus justement encore, pourrait être fait à VAjolfo italien.
i.Ne sachant quel
nom donner
à Lionida, le roi de France, frappé
« Par de sa beauté, s'écrie (en français, dans le texte italien) Nostre Dame, par Nostre Dame, par Nostre Dame de Paris, je non vi oncques mais plus mirable dame. » Alors « per questa :
parola le fu posto nome Mirabildam, e cosi si mutô el nome di Lionida in Mirabildam benchè molti la chiamano Mirabella, ma guastano el nome » (Storia di Ajolfo... I, 139-40). Cet amourpropre d'auteur pour un mauvais jeu de mots est vraiment plaisant. Notre poète français n'avait pas fait de changement de nom ;
(cf. v.
81 5o).
AIOL
Xlvj
pas des fils ni des petits-fils d'Aiol, ce gui
pour
blable que
partie où
la
il
est
Pour
toire est de l'invention d'Andréa. est vrai,
mais non pour
les fils
tionnés dans notre roman, se sier, et jouent
rôle assez
dans
Rien
sible.
ici le cas.
pour
un
et c'est
figure de YAiol français s'est effacée
laisser la place à
sauvage Mirabel
la
Mane-
n'est pas pos-
qu'une mauvaise imitation,
n'est pire
La noble
et
sous ce rapport, inférieure ou
poëme? La comparaison
supérieure à notre
men-
bien
et
valeur littéraire de cette com-
est la
Est-elle,
?
sont bel
nomment Tumas
'.
Maintenant quelle pilation italienne
ils
l'his-
les petits-fils, cela
dernière partie de la chanson
la
important
:
rend vraisem-
parlé de ces fils,
un
est
chevalier
devenue
amoureux la fade
et
galant
;
Lionida, qui
par l'entremise de son nain Farlet envoie des missives à Ajolfo et tient parfois avec lui faisant pressentir déjà
le
un langage
précieux,
règne des concetti. La figure
d'Élie se détache seule vigoureusement sur ce fond décoloré
son caractère a de l'original
français.
d'autres romans,
noblesse
la
et
En un mot, comme
on peut
imité,
mais
il
en
est
beaucoup
de
dire à juste titre de
passant par les mains italiennes,
:
ne s'éloigne pas trop de
YAiol qu'en
sorti,
non pas
travesti.
Un autre poëme italien, enottava rima, dont M. P. Meyer a bien
i. Il
voulu pour nous prendre connaissance au Musée
nous semble aussi que M.
inexactitude à propos d'Alberic de
que ce chroniqueur
del
Prête a
commis une
Trois-Fontaines.
Il
légère
dit (Préf.,
n'avait qu'une connaissance fort impard'événements passés depuis longtemps à l'époque où il écrivait, au xn e siècle ce fait n'est pas exact, car Alberic écrivait au xiii°, et non au xn c siècle.
xni)
faite
;
AIOL
britannique
1
a
,
imprimé au commencement du AroLPHo del Barbicone disceso
été
e
xvi siècle, et porte ce titre
DEL
||
:
LA NOBILLE STrRPE DE RlNALDO
BATTAGLIE DA POI LA MORTE DE
fu Capitanio de Veneciant E MOLTE ALTRE CITTADE
fu facto Impe
||
[Man. du
e come ||
1860,
I,
YAiol français ;
il
n'est
,
:
E COME
coNQursTO Candia
II
:
MlRABELLO SUO FIGLIOLO etc.
Ce poëme,
et
de Brunet
i838, p. 293-4,)
(Bibl.,
libr., éd.
Prête [Préf., xxvi)
del
:
ELQUALE TRACTA DELLE ||
E COME
:
||
Re CaRLO MAGNO
ratore de Constantinopoli,
connu de Melzi
M.
Xlvij
120-1)
2
et
,
dont parle aussi
rapproche bien peu de
se
lui-même q^une imitation
loin-
taine de la version en prose d'Andréa, qui a servi seule-
ment de canevas au rimeur du xvr3 reste facile
poëme en ottava rima de
siècle
de vérifier en comparant
la version
les
;
ce qu'il est
—
à l'analyse que nous avons donnée
Come
Aloyse
Chiaramonte
e fu[rno] sbanditi e
e
:
e fu incolpato
e
Guido
Ajolpho atrovo
el
dux
Namo
Bibl. Grenville, n°
suivants
et
e
si
e
3 :
fasano
Elya de cha
aconzo
col Sol-
come la moglie de
cerva
li
facea careze
romitto dal quai hebbe
cavalo Bajardo e la spada Zoiosa e
1.
Guido
Elya ando a stare in una selva
Elya parturitte Ajolpho e uno leone
les
mando uno
Pinabello e Griffone
arostito al re
dano
ce
en prose.
Ces sommaires, au nombre de douze, sont I.
du
sommaires de
come ando Ajolpho
10943 (Bibliotheca Grenvilliana, 1842,
el
in
I,
17)2.
que nous du Musée britan-
Melzi et Brunet citent une édition de Venise, i5i6,
n'avons pu retrouver en France.
—
L'édition
nique est celle de Gotardo da Ponte, Milan, 1 5 ig. 3. Sans vouloir régulariser le texte italien de ces sommaires, nous avons cependant corrigé quelques fautes d'impression dues à l'éditeur
du xvr e
siècle.
AIOL
xlviij
Franza
pastori e arivo al castello di
e occise alchuni
dussa pagana e corne
con
siette
— Corne Medussa incitava Ajolpho a luxuria
II.
:
gente
Ajolpho
l'assalto
e
:
e
de Chiaramonte
Maganza:
e
de morte
baptizosse
e
:
li
da
e sconfisse le
:
un monaster dove
e corne arivo a
:
e
:
Medussa per vendetta con molta
lui fu battuta forte
gente
Me-
lei, etc.
era
uno
un
fratone di
e occise
:
abate
acompagnosse con Bernardo de Chiaramonte
e corne arivo a Parise
:
Ajolpho in casa de Lamberto amico
suo, etc.
— Corne Ajolpho arivo ad uno
III.
Maganza
ostier de
e el cavallo Toccise e arivo in casa d'Helisabeta e
morosi de Ajolpho de Maganza
:
dissi
li
IV.
facti
—
Bovo Arnaldo
mando
d'Ajolpho
festa abatte la statua
Re
al
Bernardo di Mongrana
e
Maganza
e
de Malacise
et
vinse Scorona
V.
Ajolpho
e corne :
e
e fu occiso figliol del
approvo a combattere con
si
Bajoto, etc.
— Corne
fil
preso
Elisabeta in casa e corne e altri
:
a Parise
quatro conti de Maganza e fu abattuto Lioneto
Guido
e
qualli
Aluise, etc.
Ajolpho fu capitano de Parise contra Guido
e corne
li
fu ricevuto dal re Alouise e per
Guido Bajoto venne con sexanta milia pagani
Soldano
ina-
Namieri Guielmo Gibel-
via tre conti di
Corne Ajolpho
lei
una gotata a Bernardo
e corne dette
e corne giostro con
lino e Guerino fu abattuto e
:
:
Guido da Ajolpho cognober e ando
si
baroni a tore in la selva
corne per
uno buffon Ajolpho
di gran belleze e corne
arivo da e giostro
Ugo
si
e Gualtieri e
e portato el
da
Re Alouise moglie e
el
duca Elia
se
inamoro d'una pagana
parti
e la
da Parise col buffone
e
hebbe una pietra contra veneno
con loro e abatteli
:
e arivo in
un
diserto dove
el
aiol
xlix
buffone fu occiso da uno basalischo délia pietra el fece
Magancia
morire
:
e
— Corne Bruneta moglie de Fidèle de
VI.
con
:
el
:
e per
brande de Ajolpho per amore
e corne
e
conquisto tre schiere de pagan solo
feroci cani e doi leoni
Bellarosa per moglie
e arivo
:
da
certi
:
:
e altri dui occise el :
furno
e
per
occisi
1
d Ajolpho Ciriato
:
e giostro
ando
con
lui
:
e arivo
e Gualtier
da
suo
presone Ajolpho e Bella-
in Pariseper parente d'Ajolpho
Ubaldo nel
viso, etc.
figlioli e
fu
mandata gioso per un fiume
presone e Gualtier occise
di
el
Ajolpho corne disperato ando a l'aventura
e
Ajolpho fu
arivo a Venetia a Sancto Zacharia e corne
:
e Largalia
— Corne Bellarosa fu posta in una casa viva tutta
busata con doi
tia
suo
amor hebbe
de note e occise in una isola
traditi e posti in
e Bellarosa ferite
campato
:
e occise quatro
romiti e fu baptizata Bellarosa
rosa e corne Gualtier
VIII.
e partisse
sono
Ubaldi de Maganza :
medesima
si
serpente e fu assaltato da Ciriato e Largaglia.
— Corne
VII.
superbi
uno crudel drago
cavallo e fece morire
un gran
se
Ajolpho arivo a Baldrach de Largalia
occise
:
Magancia
non volere Ajolpho conten-
si
figlio
Ajolpho per virtu
e arivo al castello de Fidel de
Corbolante combattendo.
e occise el re
innamoro de Ajolpho tarla
:
padre
Ugone
e arivo a
e
Vene-
corne giostro e fu facto capitanio contra Candiani e
corne la conquisto con tutto
gano, IX.
el
paese e occise Ciriati pa-
etc.
—
summerse
Corne Ajolpho occise uno gygante el
Re Dragone
arivo a Napoli
Re Farciano di presone
:
:
:
e
:
e corne
e fu tradito per
:
per fortuna
sconfisse e si
smari
Guidoto de Maganza a
e
lo
corne Ruberto e per incanto fu scampato
e occise
Guidoto
e fece convertire a la fede
de
AtOL
1
Christo
el
Candia
et a
re Farsiano
— Corne Ajolpho
X.
con tuto
Napoli
trovo la moglie e
ando a Parise con Ruberto
netia
:
e
terre
;
e corne
Candia
se rebelo a
mono Guido
e fu
pagani
Sadoro
riglioli a
figliolo
:
e
come furno
e
Gratiano, etc.
e
Sadoro occise l'imperatore
come Alardo
[che] fu
:
Mirabello
el re
XII.
ando a
Dio
e
e fu facto
impe-
nevodo de Renaldo da e prese
:
in quel loco.
morite sanctificato e Guielmo
e fo abatuto e
sione in Hierusalem
maga
come Orphaneto de Maganza molti pagani e
Maganza
e
come
foatosi-
morite e come fo fata
vendeta de Ajolpho contra de Orphaneto e de
madré,
trista
On libre
jostro
Ajolpho ando per sua remis-
et ocise
chato da Orphaneto de la
arte
Come Nameri
servire a
con Ajolpho
scon-
hebbe
Alouise e baroni e combatte con Ajolpho
come Sadoro agionse per
—
e
e
:
Montealbano combatte a Parise a corpo a corpo
e
Ve-
Venitiani e fu liberato
Ajolpho ando a Constantinopoli :
e
:
li
ando in Or[l]ino sue
Judetta fiola de l'imperator per moglie rator
in
molti gran signori pagani con Largalia e
— Come
XI. tisse li
e
:
li
da novo per Ajolpho Sadoro suo occisi e scofiti
Lamostante
e ritorno
:
Venetia, etc.
la
sua
etc.
voit qu'on a
même, de la
ici affaire
à une imitation libre, très-
version en prose italienne
libre qu'elle soit, l'imitation
;
mais, quelque
n'en existe pas moins,
et
nous en avons une preuve dans un passage du poème, relatif
au
nom
La
de del Barbicone
soa gonella era
:
un barbicone
;
Questo vocabulo era in apparenza Con chiamosse pelle di montone... [Ajolpho... a vj v°.i
AIOL
Nous retrouvons en
effet
lj
dans ces vers l'explication que
nous avait déjà donnée Andréa de ce surnom d'Ajolpho (voy. p. xl, note
Ici,
3).
comme
dans
la prose,
s'agit
il
d'une peau de mouton servant de vêtement au héros du
poëme
;
nous savons d'autre part que
dans YAiol français
:
parenté des deux poëmes
la
bien établie. Mais, nous d'être partout aussi
noms inconnus
le
donc
est
répétons, l'imitation est loin
visible,
de tous
et
ce détail n'existe pas
et,
les
au milieu de tous
les
épisodes nouveaux dont
le
poëte a surchargé son œuvre, dans ce chaos d'aventures
sans fin qui s'enchevêtrent
quelque peine à reconnaître
unes dans
les
les autres,
on a
version italienne d'Andréa,
la
qui, lui déjà, avait, selon son habitude, remanié
du tout
au tout son original.
3°
Espagne.
en Espagne dès
—
Nos cantares de gesta
xm
le
e
siècle et les
volontiers dans les romances
étaient
connus
juglares cherchaient
du cycle carolingien
les sujets
de leurs romances.
Notre chanson, dont une partie de l'action le
midi de
brité
la
France
au moyen-àge
devaient tenter
les
et
même
se passe
en Espagne, dont
dans
la célé-
fut très-grande, était de celles qui
poètes espagnols.
En
effet
un héros
des romances d'Espagne, Montesinos, chevalier de grand
courage
et
de grand renom,
se trouve,
dans
les circons-
tances de sa naissance, dans les aventures de sa vie, avoir
de grands rapports avec notre Aiol.
Parmi
les
MM. Wolf
y
six et
romances de Montesinos que donnent
Hofmann dans
flor de Romances, Berlin,
deux qui sont des imitations
1
leur recueil {Primavera
856, 2 vol. in-8°),
directes de notre
il
en
chanson
est ,
et
AIOL
lij
une qui
ressemble encore, mais d'une façon moins
lui
positive.
Nous donnons de par
les
par leur valeur littéraire
et
Recueil de 1).
Son
MM. Wolf
titre est celui-ci
Analyse. ;
Il
du
y flor,
II,
(Prim.
Aqui comien\an dos roman-
:
y su
hijo
Montesinos
1 .
glorifier le riche, ni mépriser le
ne faut ni
l'histoire
:
porte le n° 175
Hofmann
et
ces del conde Grimaltos
pauvre
et
grands rapports qu'elles offrent avec notre poëme
— La première de ces romances
a.
25
romances une analyse assez
ces trois
méritent
détaillée, qu'elles
du comte Grimaltos nous
servira
d'exemple. Page, puis chambrier, puis secrétaire du roi de
France Charlemagne, la fille
il
est
de Charlemagne,
de son comté
(p.
nommé comte (p. 25 1).
se
rend avec
elle à
Il
épouse
Lyon,
siège
252), et y gouverne pendant cinq ans sans
plainte d'aucune sorte.
Mais son ennemi, don Tomillas,
excite le roi contre lui par ses calomnies et lui fait croire
qu'il va se révolter contre l'autorité royale
leur de Charlemagne.
Il
(p.
jure de se venger.
2 53).
—
Dou-
Retour-
nons au comte Grimaltos. Une nuit, reposant près de 1.
Cette
romance commence
Muchas veces
Y
â los
ainsi
:
oî decir
antiguos contar,
Que ninguno por riqueza No se debe de ensalzar, Ni por pobreza que tenga Se debe menospreciar. Miren bien, tomando ejemplo, Do buenos suelen mirar, Cômo el conde, âquien Grimaltos
En Francia suelen llamar. Llegô en las cortes del rey Pequeîio y de poca edad (Prim.
y flor,
II,
a5i.J
la
AroL
comtesse,
il
réveille
se
liij
en poussant des gémissements.
Le comte
Effroi de la comtesse (p. 254I.
rêve affreux qu'il vient d'avoir seille à
son mari de reparaître à
la
cour de Charlemagne,
où on ne Ta pas vu depuis cinq ans suit son conseil et part
Arrivé près de Paris, celui-ci
il
Le comte
entre
et
main du
la
du comte en entendant cet
proteste de son innocence
rend chez Olivier
alors dans roi
:
après lui avoir reproché sa trahison
257), l'exile. Désespoir
(p. Il
et,
ses chevaliers.
envoie au roi un message auquel
Paris, se rend au palais et veut baiser
oppose
Grimaltos
256).
(p.
pour Paris avec
refuse de répondre.
celui-ci s'y
d'un
lui fait part
La comtesse con-
255).
(p.
;
du
puis, sortant
y trouve Rolant
2 58).
(p.
arrêt.
palais,
il
se
prend
Il
congé d'eux après leur avoir juré que tant que l'auteur de son malheur n'aura pas à Paris.
Il
la
puni,
il
Renaut de Montauban. La comtesse, appre-
disgrâce de son mari, se jette aux pieds de son
père et proteste de l'innocence
retrouve bientôt
(p.
la
grâce de
le
suivre
(p.
comte
roi
(p.
Elle
260).
261).
Ils
sor-
accompagnés jusqu'à cinq milles par une
foule de chevaliers qui s'intéressent à leur sort le
Le
259).
part seule, sans suite, et
comte. Leur douleur
le
demande au comte tent de la ville,
du comte
La comtesse
refuse de l'écouter.
Enfin
pas
n'entrera
prend aussi congé de nombreux chevaliers,
entre autres de
nant
été
et
la
(p.
262).
comtesse s'éloignent seuls. Douleur
de leurs amis. Les exilés traversent des solitudes sauvages.
Le troisième jour
ils
brisée de fatigue, le
atteignent
un
près d'une fontaine, la comtesse
La comtesse
(p.
263).
met au monde un
comte l'enveloppe dans son manteau rit.
bois.
comte l'encourage
et la
comtesse
est
Arrivée fils.
le
Le
nour-
Ayant, du sommet d'une montagne, aperçu une mai-
AIOL
liv
son d'où sortait de côté.
Un
fumée
la
pieux ermite
demande de montagnes
(p.
reçoit (p.
les
baptiser l'enfant
escarpées,
il
264),
aura
ils
se dirigent
A
vue
cette
le
comte prend
MM. Wolf
(p.
main de son
la
267)
et
porte le n° 176
,
Hofmann
nous venons de donner Analyse.
1.
juin,
Ter-
fils et
(
fils, et,
y oy-
La deuxième des romances, qui
Francia Montesinos
tos à
.
la
ro-
suivante).
—
b.
lui
266) d'où Ton aperçoit
(p.
pleurant, lui tient ce discours
mance
Le 24
1
comte monte avec son
le
mite sur une haute montagne Paris.
Le comte
265).
comme il est né dans ces nom Montesinos. — Quinze :
ans se passent. Education de Montesinos jour de la Saint-Jean,
de ce
son
«
fils
Voilà
la
et fait suite
dit
Cata
du Recueil de
à la première dont
l'analyse.
France, voilà Paris,
Montesinos
;
«
voici la
»
Grimai-
dit
maison de Tomillas,
Voici les vers se rapportant à l'éducation
du héros
:
Pasando y viviendo dias, Todos vida santa hacen ;
Bien pasaron quince anos, Que el cohde de alli no parte.
Mucho trabajô En haberle de
A
el
buen conde
ensenar
su hijo Montesinos
Todo
el arte militar,
La vida de caballero
Cômo Cômo
habia de usar, ha de jugar las armas, Y que honra ha de ganar, Cômo vengarâ el enojo Que al padre fuéron â dar. Muéstrale en leer y escribir Lo que le puede ensenar Muéstrale jugar â tablas,
Y
lo
cebar
un gavilan
(Prim.
y flor,
II,
266
:
cf. le texte fr. v.
257
ss.)
AIOL
mon ennemi c'est lui
qui
mortel
(p.
est l'auteur
267)
lv
c'est lui
;
qui m'a
fait exiler,
de toutes nos infortunes,
h
Mon-
tesinos supplie son père de le laisser aller à Paris. Gri-
maltos y consent, Montesinos part
268). Montesinos
(p.
arrive à Paris; son pauvre accoutrement excite les quolibets
du peuple.
roi dînait
Il
du
arrive au palais
avec don Tomillas
après
;
1
roi
(p.
le repas,
il
Le
269).
joue aux
Don Tomillas triche, Montesinos l'accuse monde Tomillas veut le souffleter, Mon-
échecs avec lui.
devant tout
le
;
tesinos s'empare de l'échiquier, lui en décharge
sur
la tête et le tue.
Montesinos
punissez-moi
«
Le
comtesse.
»
Tomillas
(p.
1.
du
On
l'arrête (p. 270).
apprend qui
lui ;
si
j'ai
il
Il
roi intervient.
eu
tort, » dit-il,
preuve de
la
comte
et la
perfidie
envoie chercher don Grimaltos
Le passage suivant, qui correspond aux fr., est ici beaucoup abrégé
texte
Le
j'ai
eu raison, rappelez le
roi acquiert la
271).
«Si
est:
un coup
v.
886
ss. et
:
Ya
se parte Montesinos Para en Paris entrar, Y en entrando por las puertas Luego quiso preguntar Por los palacios del rey Que se los quieran mostrar. Los que se lo oian decir Dél se empiezan a burlar Viéndolo tan mal vestido Piensan que es loco, ô truhan En fin, muéstranle el palacio, Por ver que quiere buscar Sube alto en el palacio, Entrô en la sala real, Hallô que comia el rey, Don Tomillas â la par. Mucha gente esta en la sala, Por cl no quieren mirar ;
;
:
[Prim.v
floi\
II,
269-70.)
1943
de et
ss.
AIOL
lvj
ceux-ci reviennent, mais ne veulent pas rentrer
femme;
sa
dans Paris, car
On
ils
ont juré de n'en pas passer les portes*.
ouvre une large brèche pour
sans
manquer
Le comte
—
de son comté
la tête
couronne
tesinos héritera de la c.
De grandes
à leur serment.
remis à
est
qu'ils puissent entrer
(p.
Guiomar, porte
(p.
dit
272)
;
Ya
como
rey Jafar su padre
libre al
emperador
del
:
y
Monsale
se
Hofmann. Elle y est donnée, p. 290, sous ce Romance de Guiomar y del emperador Carlos trata de
lieu.
MM. Wolf
du Recueil de
n° 178
ont
273).
La troisième romance, qui le
fêtes
et
titre :
:
que
y d sus reinos y casa
de como se tornô cristiana
con Montesinos. Désespoir du roi Jafar, père de Guiomar,
Analyse.
qui a reçu de Charlemagne une missive lui offrant paix,
mar (p.
mais à condition d'abandonner son royaume. Guio-
console son père et lui promet de
Guiomar, suivie de cent de
290-4).
magne
(p.
294-8). C'est vers
le
ses
femmes
de Guiomar,
asseoir auprès de lui
il
(p.
lui
milieu du jour
:
l'empereur,
Prévenu de
donne audience
298-301).
Paraît
A
mission de
Trouble de Montesinos en
lui parler.
L'empereur
Guiomar
dame dans
1.
fait :
«
donner des
Jamais,
»
et
Guiomar demande
sièges.
On
la
fait
Montesinos,
neveu de l'empereur.
sa vue,
et revê-
camp de Charle-
entouré de ses douze pairs, se lève de table. l'arrivée
d'embarras
tirer
le
tue de ses plus riches atours, se rend au
de
la
la
la per-
voyant.
parle de la beauté
dit Charles, « je
ne vis aussi belle
toute la chrétienté. Je veux lui accorder
une
La première romance parle seulement de ne pas entrer dans
Paris.
lvij
vror,
faveur
j'avais
:
me
der à
donne
trente jours à son père
rendre son royaume
Guiomar tombe
;
en
à ses pieds
royaumes de son père pereur étonné refuse,
lui
touchée de
mais,
tant,
Guiomar
n^n
condition que son vieux père
les
se faire chré-
un
hésite
ins-
divine, elle accepte à
grâce
la
»
3oi-3). L'em-
(p.
Guiomar de
supplie
et
le déci-
que tous
lui disant
appartiennent
tienne et d'épouser Montesinos.
pour
accorde quatre mois.
je lui
saura rien. Elle est
baptisée, mariée avec Montesinos, et retourne près de son
père
(p.
De
3o3-5).
romances,
ces
aventures d'Élie
on y
:
comme Andréa
dans
qui ont amené
les
première ne
la
voit
que
le
se rapporte
poëte espagnol a voulu,
version italienne, dire
la
malheurs
et l'exil
retrouvons au contraire dans
qu'aux
les
causes
du pèred'Aiol. Nous
seconde une imitation de
la
l'Aiol français, autant toutefois
qu'un poëme peut
être
imité par une romance. Ajoutons que la substitution de Paris à Orléans ou à lien,
et
certains
Poitiers,
autres
donné aux infortunes les
faits,
qui existe aussi dans
comme
le
l'ita-
développement
nous engagent à croire que
d'Élie,
romances espagnoles ont peut-être pour source com-
mune
avec
française
l'existence.
gnol,
la
version
du xiv e
italienne
siècle,
Remarquons
comme
dans
le
aussi en passant
poëme
YAjolfo del Barbicone
{ ,
le
particularité de sa naissance
i.
Voy. plus haut,
2.
Voici les vers de la
que M. G. Paris
p. xl,
note
nom du 2 .
rogô
l'espa-
aussi dans
héros est dû à une
Le poëme âCAiol
n'est
du
3, et p. 1-lj.
romance el
que dans
comme
français,
relatifs
au
nom
a déjà cités (Hist. poét., 21 3)
Alli le
en prose
version
cette
dont nous avons déjà supposé
conde
:
de Montesinos,
AIOL
lviij
reste pas le seul qu'ait imité le poëte espagnol, et l'inci-
dentde l'échiquier, qui françaises, est
âge
1 .
Quant
un
à la
lieu
se
retrouve dans plusieurs chansons
commun de la
littérature
du moyen-
troisième romance, bien qu'elle n'ait que
très-indirectement rapport avec YAiol français, nous en
avons donné néanmoins une courte analyse, parce qu'elle
nous a paru intéressante à deux points de vue, d'abord en mettant en scène Guiomar,
la Sarrasine,
tainement une copie de Mirabel nant que Montesinos
;
bien cer-
ensuite en nous appre-
qu'Aiol possède vis-à-vis de Louis cite
est
neveu de Charlemagne, parenté
est le
M. de Puymaigre
qui
2 ,
parmi
Pieux.
le
les
héros des anciennes
romances espagnoles n'appartenant pas à nos chansons de geste, «
Grimaltos
Montesinos ;
et
las est
ajoute plus
il
Dans quelques chants espagnols, un
certain
une copie évidente de Gannelon,
et
loin
:
don Tomil-
Montesinos offre
plusieurs traits de ressemblance avec Roland ou Renaud.
Les circonstances qui accompagnent
la
naissance de
Mon-
une imitation de ce que nos romans disent de
tesinos sont
l'enfance de Roland.
»
Si
M. de Puymaigre
Quiera el nino bautizar. Plàceme, dijo, de grado Mas cômo le llamarân
—
eût
connu
;
r
;
—
Como
El
nombre
quisiéredes, padre, le
podréis dar.
—
Pues naciô en âsperos montes Montesinos le dirân. (Prim. y jlor, II, 266.) 1. Cf. la mort de Baudouinet dans Ogier le Danois et celle de Bertholai dans Renaut de Montauban. 2. Dans son ouvrage sur Les vieux auteurs castillans, II, 3o3. Le même auteur a donné dans le même ouvrage (II, 3o3-5) une analyse très-succincte des trois romances espagnoles que nous venons de parcourir.
—
aiol l'Aiol,
il
eût sans doute été
qui,
Paris
le
Charlemagne
du même
(p.
que M. G.
avis
Histoire poétique de
premier, dans son
21 2-3), a reconnu l'identité d'Aiol et de
Montesinos, d'Élie
que
lix
de Grimaltos. Ajoutons que bien
et
circonstances qui accompagnent la naissance de
les
Montesinos ressemblent à ce que disent certains romans de l'enfance de Rolant, elles n'en sont pas
moins une copie
de ce que dit notre poëme français de l'enfance d'Aiol
quant à don Tomillas,
nom du
traître
;
espagnol, qu'on
Tappelle en français Makaire ou Ganelon, son type reste le
même. Toutes courtes qu'elles sont, ces romances espagnoles
ont une valeur littéraire réelle le
;
tour heureux, l'allure facile
mouvement en
le ;
l'emportent de beaucoup sur la longue pilation italienne
est vif,
dans leur brièveté et fastidieuse
que nous avons eu
elles
com-
l'occasion d'étudier
plus haut.
Nous
voici arrivés à la rln de cette étude
où nous avons
vu notre chanson, poëme français primitif en vers de dix syllabes, être
douze
remaniée d'abord au
xirr
e
siècle
en vers de
syllabes, puis imitée, directement par les
Néerlan-
dais,
et
indirectement, sans doute d'après une version en
prose
du
xiv e siècle, par les Italiens et les Espagnols. L'Aiol
mérite-t-il cet
honneur
eue en France
et
justifîe-t-il
la
célébrité qu'il a
à l'étranger? Sans vouloir le comparer
aux chefs-d'œuvre de lant, à
et
la littérature
du moyen-âge, à Ro-
Aliscamps, à Girart de Roussi lion, nous pou-
vons répondre que oui. Le sentiment religieux qui l'anime, ses d'rClic,
la
nombreux
récits
de combats,
et
les
guerrier
malheurs
courageuse persévérance du héros, tout cela
AIOL
lx
Mais à
devait intéresser et passionner les auditeurs.
considérer au point de vue de
poëme manque
remarquer plus d'une intéressante elle n'est
pour
pas du
fois
la
;
mœurs
les
valeur littéraire, notre
la
comme nous
d'unité,
l'avons déjà
première partie
et les
est
œuvre du remanieur,
est
;
fait
vraiment
habitudes de l'époque
ton ordinaire de la chanson de geste
rapproche parfois du fableau
le
;
et se
seconde, au contraire,
la
pleine d'interminables aventures
de voleurs qui n'ont d'autre but que de retarder
le
plus
longtemps possible
la
cour
du
roi
que
de France,
les
le
et
retour d'Aiol
commencement du xnr e
Aiol
un beau
est
siècle.
et
personnages du
ne manquent pas de noblesse.
type de persévérance
patience avec laquelle
il
pour nous
aux grands événements du
caractères des principaux
sont bien tracés
récit, ils
deMirabel à
n'a guère d'autre intérêt
allusions qu'elle fait
Quant aux
et
supporte
les
et
de générosité. La
moqueries des habi-
tants de Poitiers et d'Orléans est admirable, et c'est là
qualité qui e
xrn
siècle,
Quand on Renier,
n'était
à
pas
commune aux
en juger d'après
lui reprochait la
le frère
les
une
chevaliers
chansons de
du
geste.
pauvreté de son costume,
de Girart de Vienne, en usait autrement
N'ayant à combattre que pour sa famille, notre héros
1 .
est
—
i Voy. Girart de Viane, éd. Tarbé, p. 14-15. Nous retrouvons dans Girart de Viane (éd. Tarbé, p. 17-8) quelques vers ressemblant aux vers 1 582-5 d'Aiol : .
Le cuers n'est mie ne ou vair ne ou gris est ou ventre la ou Deus l'a assis.
;
Ens
Tels est or riches qui de cuer est faillis Et tels est povresqui est fiers et hardis.
:
Il
ne faut voir dans ce rapprochement qu'un lieu
pourrait se rencontrer ailleurs.
commun
qui
AIOL
lxj
moins grand que Rolant qui combattait pour mais la
il
en a
tienne pour le
la
bravoure
il
attend qu'elle soit chré-
Makaire de ne point
l'épouser; ayant juré à
dénoncer en passant au travers du camp du
murs de Lausanne,
reste fidèle à ce
il
ennemi mortel. Ces deux tère
de notre héros
dans toute sa Mirabel
une
par Fauteur. Son type geste
:
la fille
est
fréquent dans
est
Gui de Bourgogne
;
enfin elle a
un beau
poëme
et
noble mouve-
d'abjurer
fois
la
traître des
chansons de
et autres scélérats
;
l'autre,
;
religion
Mahomet.
deux personnages de Makaire
qui n'offrent rien de très-particulier
Hardré
le
comme celui de cette dernière pour
chrétienne, elle renverse la statue de
connu du
chansons de
de beaucoup plus sympa-
ment quand, refusant par deux
les
les
Floripas dans
de Balant; son amour pour Aiol n'est
pas une passion brutale
Passons sur
le carac-
figure agréable et bien dessinée
Fierabras. Mais Mirabel thique que
peindre
du chevalier du moyen-âge
particulièrement
rappelle
elle
sous les
loyauté.
foi et sa
est aussi
'
roi,
serment prêté à son
traits suffisent à
c'est celui
;
patrie;
dévouement, sans en avoir
et le
Aimant Mirabel,
rudesse.
sa
et d'Élie,
l'un est le type bien geste,
un peu
des Alori, des effacé
dans
le
tfAiol, représente le noble chevalier injustement
déchu de infortune.
la
faveur
du
Le type du
roi
roi
vons dans notre chanson,
et
portant vaillamment son
Louis, est
tel
que nous
plus intéressant.
le
trou-
En
effet,
i. Le nom de Mirabel semble avoir été commun aux deux sexes au moyen-âge. Alberic de Trois-Fontaines (Pertz, Mon. Gertn., XXIII, 894) parle d'un chef de Sarrasins en Sicile qui portait ce nom. Philippe Mousket donne à ce même chef le nom de Mirabeau
(éd. Reiffenberg, v. 2333g).
AIOL
lxij
dans tous
romans où
les
mis en scène
laume au Court Ne%), narque
du
soldat.
Un
Ta
Louis
le
seul
fait
Pieux qu'il
ait été fait
comme un mo-
Paris
(Hist. poét.,
croyons qu'il y a
un
là
De même que pour offre,
Ce
Couronnement
couronne impériale que
lui
Nous
remarquable qui donne à notre
particulier. les
types des personnages, notre
pour le récit, de véritables et diffus,
le
roi chevalier et guerroyant.
fait
chanson un mérite tout
passages longs
la
un
c'est
courageux.
juste, actif,
est
il
:
allusion dans ce poëme.
plus ce Louis que nous montre
remet son père;
qualités.
on rencontre de
A côté de
fort belles scènes,
nombre de
des tableaux bien présentés et
vers vigoureuse-
frappés. Elle n'a cependant pas toujours été appréciée
Amaury Duval,
à sa juste valeur par la critique moderne.
dans
moine que
au contraire sous des cou-
est peint
Loeys, laissant tomber
ment
est
Guil-
pas bien sûr que ce soit à la personne de
leurs très-favorables
chanson
cycle de
exception, la Reine Sibile, et encore,
Or dans YAiol, Louis n'est
du
tenant plutôt du
remarquer M. G.
fait
n'est-il
de Charlemagne
fils
est représenté
il
faible, sans énergie,
comme 400),
le
sont surtout ceux
(ce
le
tome XVIII de l'Histoire
littéraire, se
demande
si
Y Académie des Inscriptions consacrera des notices à des
poëmes
M.
tels
q\ïAiol,
et
dans une discussion avec Fauriel,
pour notre chanson
P. Paris n'est pas fort tendre
;
Fauriel au contraire paraît avoir eu une véritable prédilection
pour notre Aiol, dans lequel
provençal primitif,
et
l'a
cité
mainte
toire de la poésie provençale
pouvons mieux que ce poëme
finir
est
un
.
il
voyait
fois
Quant
qu'en répétant avec «
beau
»
un poëme
dans son His-
à nous,
nous ne
M. Léon Gautier
poëme, qui peut tenir une
aiol place des plus honorables
nous
les
monuments de
la
du moyen-âge.
littérature
Il
lxiij
parmi
quelques mots à dire de la façon dont nous
reste
avons conçu
cette édition.
Nous avons reproduit
notre
manuscrit sans tenir compte des contradictions d'ortho-
graphe qu'il peut contenir; nulle part nous n'avons essayé de rétablir
langue du poëme,
la
formes picardes,
et les
dues au remanieur, se rencontrent dans
la partie
de dix syllabes à côté des formes ordinaires. Ce
dans
cas, relativement assez rares', où
les
tablement
que nous avons
fautif,
rejetée
été notées
;
les
;
2 ,
et
leçon que nous
la
lacunes que nous avons reconnues ont
miniatures du texte indiquées
les
que
est véri-
des corrections
fait
nous avons alors reproduit en note avons
ms.
le
en vers
n'est
;
et
un Glos-
saire que nous avons essayé de rendre
le
possible a été ajouté au poëme, suivi d'un
Index de noms
et
de lieux, qui sera, nous l'espérons, de
utilité à
l'onomastique de l'épopée française. Notre
de personnes
quelque tâche,
plus complet
du
reste,
nous a
été
rendue
facile
par l'obligeance
(
bien connue de notre maître et ami,
revu
les
épreuves de cette édition
et
M. G.
Paris, qui a
nous a prodigué
les
conseils bienveillants de son érudition et de sa critique si
fermes Paris,
1.
et si sûres.
novembre 1877.
Nous avons
parfois respecté certaines fautes contre la décli-
naison, qui sont imputables volontairement au remanieur. 2.
Les crochets
[]
indiquent
suppléer, les parenthèses
(
)
les
lettres
ou
les
mots
ce qu'il faut retrancher.
qu'il
faut
ADDITIONS ET CORRECTIONS
Texte V. 46 France lisez Franche 89 Marcegais lis. Marcegai, et de même dans tous les passages où Marchegai est au cas suj. 171 laissiele
182
et
s'en
lis.
Iaisiele
ailleurs s'enmcnrés
lis.
menrés
20g terre lis. tere 224 porseingié[sJ corrigez porsoingiéfs]
226 defteres lis. desferés, et de même pour quelques autres mots en sf 234 semblera lis. samblera 257 Autressi lis. Autresi 270 quantqu'il lis. quanqu'il 333 Hersent. Ce personnage est le même que Marsent. Voy. le Gloss.
355 Pour ce vers et pour ceux dont la coupe est semblable, il faut supprimer notre correction. Voy. /'Introd. p. xv ss. 35 7 Après ce vers ajoutez le suivant : Que vous vous desmentés
38 1 ymaige
lis.
si
faitement
ymage
457 très lis. très 494 Supprimez la correction 5bb hom corriger home
577 parmi lis. par mi 7bb sui lis. fui on Franche lis. France
944
occis
lis.
ocis
982 n'en lis. nen le ms. 997 Vo corrigez Vofs] a de plus le mot terchiés que nous avons corrigé en torchiés 1 1 3g vaillant lis. vallant ;
1141 1 198 1217 1221 1293
bailliet lis. balliet est lis. ert
gueredonné lis. gueredoné Mettez en note iches esté
lis.
esré
1299 bois lis. bos 1370 et io343 Vavassor
lis.
Va-
vasor très lis. tros 1 53 1 i558 OU lis. Oie 161 5 conison lis. connison 1698 tant lis. tans 1956 donc lis. dont 1937 que vers lis. qu'envers ig5o et 6536 mes lis. mes 1952 le corrigez li 1962 hardi Us. ardi ig85 S'aseoit lis. Se seoit 1997 rice corrigez rice[s] 200D Mettes en n0 * e ^ e vo s povre 2025 hesbergerie lis. herber'
gerie
AIOL
1XV)
4869 et 5981 homme 4993 mort lis. mor[t]
2099 Luciane lis. Lusiane 21 ig Mettes en note vaura 2140 sist lis. tîst 2196 membre Us. menbre
rent
2828 et 2896 dit lis. dist 2988 qu'ainsi lis. qu'ansi 3oio Rétablisse^ la leçon du ms. Mainte communalment 3o38 id(e)us lis. isd(e)us 3129 vengons Us. vengon 3 149 mesprison lis. mesproison 3246 ensis lis. ensi 32D9 et 3407 coup lis. caup o à
3527 3578 3677 3 680 3767 3843
Estanpoic
Estanpois
lis.
exploitier lis. esploitier sailent lis. saillent Mettez en note sanescal
mol
lis.
molt
père
4026 Si Us. Je 4071 tour lis, bour
4194 4287 4324 4489 du 4493 4498 4504
remendra et
483 1 Ja
retanrai
Us. lis.
lis.
remandra La
retaurai
Mettez une virgule à
la fin
n'ert
lis.
bannir lis. banir et 5977 par lis. por
4571
saillis lis. sailis
4667 4682 4684 4693 4733 4734 4748
ce
lis.
che
depart[ir]ent
Diex
breullet
lis.
départent
Dex
lis.
breulet
lis.
tenromes ferons
6443 6487 653o 6620 6734 6765 6848 6927
lis.
tenrommes
feron Remplacez Gontart, qui est dans le ms.,par Foucart. Voy. le Gloss. 4753 Jofroifs] corrigez Jobers supprimez de plus dans le lis.
;
Gloss., au n°
mention du
v.
1
de Jofroi,
grant corrigez grans tés lis. tex
Mettez en note autre
fisent
autres
lis.
la lis. le
bon
Us. boin
laisié lis. lacié
orent corrigez l'estor[s] 71 14 trestoute corrigez trestout orrent
lis.
l'estor
7238 l'i lis. le 7239 Qui corrigez Que 7240 cuide lis, quide 7290 et 7435 Supprimez la virgule à la fin du vers 7446 ne lis. n'en 7447 c'est Us. si 7494 conduissiés corrigez conduisfelsiés ai lis. a la lis. lor entre lis. outre
7495 7571 7583 7637 7670 7721
orguellous lis. orgellous Avient corrigez Avi(e)nt tour lis. tor 7754 grant lis. grans 7755 assaillier lis. asaillier 7774 Mettez une virgule après
vers n'est
cief
61 17 n'y lis. n'i 6 141 ades lis. adés 6 1 5 1 idus lis, isdus 6160 ose lis. osse 6384 ran Us. ren
[lie
paires corrigez paire(s) 3 g 53 Mettez en note La convine
mon
5329 li lis. la 5420 sut Us. su[t] 5844 Mettez une virgule après
7014
a
lis.
170 cos lis. cols 189 frans chevaliers lis. franc chevalier 5270 chrestienté lis. crestienté
5
pensé 2499 le corrigez li 2080 Qu'ai lis. Qu'el 2610 hersoir lis. ersoir 261 3 Mette^ en note entoschie-
1
home
5
23 18 nobile corrigez nobiIe[sj 236 1 Mettez en note sors 2433 ester lis. m'ester 2482 et 4888 en pensé Us. en-
35
lis.
la
4753
4807 estraicr corrigez estraier[s] 4824 du lis. d'un
plaist
7862 7975 7992 8244 8320 8344 8534 8636 8662 8698 8824 8861
qu'a
lis. c'a
9145 quarrel lis, quarel coreçous lis. coureçous et
baisa
lis,
quarree
baissa lis,
quaree
Cil Us. Cis
Qu'Aiols lis. C'Aiols vueil lis. voil cartes lis. cartres fust lis. fu Makaire Us. Makaires
compeus
lis,
com peus
AIOL 8862 Supprime? la virgule après composte 8865 le lis. la 8872 cor lis. cos 8916 la lis. le 8965 pinable lis. Pinablc (?) 8983 Mont lis. mont 8995 quivers lis. quiverfs] 9108 moult lis. molt 91 71 Dieu lis. Deu 9202 C'estoit lis. Ch'cstoit 9237 les lis. ces 9410 Laiens lis. Çaiens 9414 autres lis. autre[sl 9D04 Mette? en note Monagu 9509 c'a lis. c'o 9522 malotrus lis. malostrus 9564 herbegage lis. herbergage 9795 el lis. al 9g83 en lis. s'en 9984 brancs lis. brans ioo83 mes sires lis. mesires
lxvij
ioi3o 10275 10284 io32q 10863 10867
et
io8o5 hanste
qu'on
lis.
anste
c'on lis. soler sont lis. font lis.
solier
ont lis. on[t] core '**. corre
Glossaire P. 329, col. 2,1. 33. VIII lis. t. I P. 332, col. 2, 1. i5. Corrige? tout l'article ainsi :
—
Faitement si 1738, etc., de telle manière; com —, com:
ment. P. 332, col. 2, 1. 34. Supprime? cette ligne P. 332, col. 2, I. 52. dissyll. lis.
toujours trissyll.
P. 334,
col. 2,
1.
2.
part. p. de Iraistre
Ajoute?
:
AIOL. COMMENCHE
ICHI
DROITE ESTOIRE D'AtOL ET DE MlRABEL, SA FEME,
Ll
ENSI CON VOUS ORÉS EL LIVRE.
Signor, or escoutés, que Dieus vos soit amis
I
Li rois de sainte gloire qui en
Qui
le ciel et le tere et le
Et Adan 5
et
Canchon de
Evain forma
mont
fiere estoire plairoit
Laissiés le noise ester,
si
La
les fables qu'il
!
vos a oir?
mal
escarni
:
dient ont tout mis en obli
plus veraie estoire ont laisiet et guerpi fait
et
maint conte
et
;
:
a cierir.
tesmoig en trairoie maint franc
Et maint duc
qG)
vos traies vers mi.
10 Je vos en dirai une qui bien
A
(/.
mis,
establi
benei
et
Cil novel jougleor en sont
Por
la crois fu
home
gentil
maint riche marchis.
N'est pas a droit joglere qui ne set ices dis,
Ne 1
5
doit devant haut
Teus en quide
home
ne aler ne venir;
savoir qui en set molt petit,
Mais
je vos en dirai qui de lonc Fai apris. oten douce France un boin roi Loeys, Si fu fieus Karlemaigne qui tant resné conquist, Il
Qui de tant riche roi la corone abati ot une seror, aine tant bêle ne vi S'avoit a non Avisse al gent cors signori, Il n'ot tant bêle dame en .lx. pais. ;
20
II
Il
:
plot a
Dameldieu qui onques ne menti
Que mors 25
i
fut Karlemaignes et a Ais enfouis. Loeys re|s)mest li tere et li pais. Li traitor de France Pont de guère entrepris Loeys ne set mie u se puisse venir,
A
Miniature.
—
io a cesti
—
27
p. garir
:
(b)
AIOL
N'en quel de ses chastieus il se puisse garir Enfressi que al jor que vos poés oir 3o Que il sa serour done a un conte gentil Il ot a non Elies, molt fu preus et ardis, Aine mieudre chevaliers nen ot aubère vesti(s); :
Quant il ot espousee la seror Loeys, Son droiturier signor par qui il ert chéris, 35 Les traitors de France par armes acoilli
La ou
Ne
les
il
pot prendre, aine raençon n'en prist
avoir ne loier onques n'en requelli
:
Del prendre et de Tochire estoit cascun[s] tous fis, Et con plus ert haus hom, plus grant justice en fist; 40 Aine n'espargna le grant nie[n]t plus que le petit. Ançois que li ans fust passés ne acomplis,
Ot
bien
il si
Que
il
Loeys
aquité son pais
le roi
home
n'avoit nul fieus
li
qui guerre
li
Karle mal gueredon l'en
fesist. fist
:
chou qu'il dut tenir, Et le cacha de France a paine et a essil Par le conseil Makaire, que ja Dieus nen ait, Un mavais losengier, un quiver de put lin. Es landes de Bordele s'en est li dus fuis, 5o Puis furent tel .vu. an (s) c'onques ne but de vin; Moysès, uns hermites, le porcacha et quist, Par dalés sa capele .1. abitacle fist. La dame estoit enchainte quant ors de France issi
45
Quant 55
sa tere et
II li toli
Issi
vint en l'ermitage,
con Dieu[s]
le
vaut
Onques nus plus biaus Sel leva
li
Baptême
hermites
si
délivra d'un
et lui
vint a plaisir.
enfes de
et crestian
fil,
mère ne nasqui,
en
fist,
dona en son moustier petit, N'avoit home ne feme ne vale[t] entor l(u)i 60 U peust prendre non que donner li poist; Mais ore m'entendes comment il li avint. Tant avoit savagine [en icjel bois foilli, 5q haut
—
li
40 nesparenga
—
60 non prendre que doner
li
peust
:
AIOL
Culevres
et
serpens
et
3
grans
aieils furnis;
Par de jouste l'enfant .1. grant aiant 65 Une beste savage dont vos avés oi
Que
tout partout redoutent
Et por
icele hcste
L'apela
[il]
Puis fu
il
Aioul
que :
li
li
sains
grant et
hon
(c)
coisi,
li
petit,
coisi
ce trovons en escrit.
chevaliers coragous et ardis,
70 Et si rendi son père tout quite son pais, Et Dameldieu de gloire de si boin ceur servi, Quant vi(e)nt après sa mort, que en fiertre fu mis Encor(e) gist a Provin, si con dist li escris.
Signor, or escoutés, que Dieus grant bien vos face,
1 1
75 Li
[sire] glorieus,
Qui
li
père esperitable
en sa garde! Oies boine canchon de mervellos barnage le ciel et le tere a trestout
:
Bien avés oi dire
Que
.xiiii.
et as
uns
ans estut Elies
et as
el
autres
boscage
80 Courechous et dolans et povres et malades, Qu'il ne pooit lever a Noël ne as Pasques, Al jor de Pentecouste ne as festes plus hautes, N'onques ne pot vestir ne cemise ne braies. Sa moullier le gentil molt doucement le garde; 85 Moisès li hermites le porquiert et porcache. Par dalés son moustier li fist .1. abitacle D'une part fu li dus et sa mollier de l'autre, Et Aious en la tierche, Moisès en la quarte; Ses cevaus Marcegais [si] estoit en une autre, 90 Ses aubers en la quinte, en la siste sa targe. Sa lance fu si longe ne pot en l'abitacle, Ains remest par dehors al vent et a Forage; Mais quant Elies vi(e)nt premiers en l'ermitage, Dolant fu de sa lance qui ne pot estre save 95 A l'espee trenchant dont li branc [d']achier taille En recaupa li ber .111. pies et une paume, :
:
89 en
:
.1.
autre
AIOL
4
Tant qu[e] ele pot bien entrer en Pabitacle. Quant il en ot osté et recaupé grant mase Ne trovast on en France issi longe d'un[e] aune.(i) ioo Sovent pleure li dus, plaint et soupire a larmes, Regrete douce France, ses castiaus et ses marces «
a «
io5
«
1
10
:
Jamaisn'ertnusseusjorsqueljoumolt] net'enhace. Ahi! biaus fieus Aious! de vos ne sai que face!
«
Por manoir en
ce
Tous
«
Ne
«
« «
«
:
Mal fesis, Loeys, biaus serouges, fieus Charle(s), Qui me cachas de France et acointas Makaire
i
ces bos
ne serés jamais sages,
deve[n]rés sos, enfantieus et savages.
voi qui vous aprenge del ceval ne des armes Mais pleust ore a Dieu, l[e père] esperitable, Que vos fuissiés en France, a Paris u a Chartres, S'eussiés mon ceval et trestoutes mes armes Encor(e) vos aid[e]roit Dieus l[i] esperitable[s] Sire, » che dist Aious, « ne sai [por vous] que fâche, ;
:
!
— « 1
Car
vos voi destroit, angoisous
malade(s)
ele pleure a
larmes
Esgardés de
Car « Por amor Dieu le père esperitable, « Se m'en donés congiet prendrai vos armes; « Si m'en (a)irai en France querre vos marces. li
proies, biaus sire,
— Biaus
si
fieus, » ce dist Elies, «
me
puisses rendre
;
Dieus bien
mon
te face
iretage!
a «
Nous somes nut et povre, n'avons dont vivre Nous fussiens piecha mort ne fust Termites.
«
Voist Aiols a Orliens,
Bêle seur, douce amie,
ce
ce
«
»
ce dist Elies,
la cit garnie,
Loeys qui est nos sires S'avenoit que bataille eust furnie, Et Dieus li donoit faire cevalerie, Se Fameroit li rois et la roine. Al
—
fort roi
125 mors
:
grant deul ne face.
Encor(e)
ce
Si e.
que
«
«
125
m
con
et
alaise.
«
III
3o
ma dame
i
«
120
1
si
15 « Sel vos oisaise quere volentiers
:
;
!
AIOL
—
1
35
Mes
«
Molt
tost le
perc
enfes est
5o
chou por
coi dites?
jovenes n'a point de vides
mon
enfant iere caitive:
Se
C'est tous
«
Ne
«
Mais nous
«
Qu'il ait en douche France al roi parler.
je
mes
ma
recovriers,
— Bêle seur, douce amie,
»
joie fine.
ce dist
deshaitiés l'enfant ne ne cosés
« S'il
(7.97)
ber,
li
:
prions ore par sa bonté
li
venoit en bataille ne al jouster,
«
Molt
«
Qu'il seroit a la cor des mieus amés.
tost le poroit
»
che dist
la
Dieus amenistrer
dame,
«
merchi por Dé
«
Mes
« «
Que il ne set encore querre .1. ostel Ne a un gentil home ne set parler.
«
François sont orgellous démesuré
«
Laidengier
«
:
torneront Franc a folie;
«
« Il 1
si
«
«
— Sire, 145
3
che dist la dame,
a
IV
140
Sire, »
enfes est
le
si
:
jovenes, s'a poi d'aé,
vauront
et
:
ranproner
:
nel poroit soufrir ne endurer;
Tost respondroit folie, car petit Franc tost afolet,
set;
« Si l'aroient li « «
«
60
ceur
iré, ;
l'entendi Aiols, s'en rist
«
Taisiés,
«
Mal
«
Que
«
mon
Jamais n'aroie joie en mon aé Ne li ai que doner qu'il puist porter.
Quant
i55
1
Je remanroie lasse,
» fist il, «
ma
ber
li
»
:
dame, plus n'en parlés
dehait qui laira por povreté
jou ne voise en France al roi parler! Se vos n'avés avoir, Dieus a assés,
Qui del sien me donra a grant plenté. Quant Elies l'entent, s'en rist li ber « Or en irés, biaus fieus, al congiet Dé
»
«
:
162
c.
«
Jhesus vos
«
Dont
dei
li
i
rois
laist faire
:
par sa bonté
mieus vous aint
et
son barné.
:
6
AIOL 1
65
«
As
ce
Celui tient on a sot qui plus en
« «
»
170
« « ce
«
«
175
« «
Les grans
«
Gardé[s] que nul povre hom[e] vos ne gabés;
«
Ançois
V
«
Or en
irés
que conquester.
biaus père,
Quant vos
venrés, biaus
Assés
ce
fiex,
a le roi court,
troverés dus et contours,
i
Et desgarnis de dras
et
soufraitous
:
:
Mais il n'i ara certes plus franc de vous, Car vos estes li niés Tenperreour, bien a fiance, fiex sa serour.
ce
Je[l] sai
ce
Celés vostre corage tout a estrous,
ce
Tant
ce
Et guerres afinees voiant aus tous,
ce
Quant
— Si
VI
ce
ce
ber.
li
Vesques et archevesques et vavasours Povre serés et nus et besongous,
ce
ce
che dist
et mes adous; S'enmenrés Marchegai ensamble o vous.
ce
ce
»
en France, biaus fieus Aiols;
«
ce
195
poriés perdre
i
ferai jou,
mes armes
«
190
tous honorés;
et les petis
Si porterés
«
85
:
set,
Car se li uns les aime, l'autre les het, Lors commenche grant guerre sans nul catel. N'aies cure d'autrui feme enamer, Car chou est un pechiés que Dex moult het, Et se ele vos aime, laissiele ester. (b) Si vos gardés molt bien de l'enivrer, Et sachiés bien qu'ivreche est grant vieutés. Se vous veés preudome, si le serves, Se vous seés en bant, si vous levés;
— Ce
179
1
eskiés ne as tables, fieus, ne jués
c'aiés fait bataille et
li
rois le sara si ares prous.
ferai jou,
Biaus
biaus
fiex, »
Je vos castierai
177 ne vos
grans estours,
sire, »
che dist :
che dist Aious.
Elie[s],
faire le doi;
ce
entendes moi.
1
AroL
200
Si vos
«
Vos en
« «
«
2o5
o
Celés vostre corage tout a estroit
«
Tant
«
Et guerres afinees voiant François
«
Vous
«
Je vos
«
Qui le ciel et le terre a establie. Quant vous venrés en France le
i
grant tornoi,
ares grant preu, sel set
»
li
:
rois.
che dist Elie[s]
le fil
«
Traies as boins osteus d'anchiserie
ce
« « «
(c)
signorie,
«
ce
:
Marie,
Gardez vos de Makaire, Dieus le maudie Le sien acoi[n]tement ne tenés mie, Car quivers est et fel et plains d'envie Il me cacha de France par félonie.
«
VIII
c'aiés fait bataille et
Or en irés en France, commanc a Dieu
«
«
219
:
:
«
«
21 5
foi
irés en Franche servir le roi. Tel dame a en Orliens, s'ele vivoit, Qui vos ferait aie se vous veoit Ele est seur vostre mère, si aroit droit.
VII
2
7
donrai conseil par boinc
«
!
:
;
Mangiés a grant plenté par signorie, Ne bevés mie trop de vin sor lie, Car nel tient on a sage, coi que nus die: Ains en est asottés qu'il soit complie.
« Or en irés en France, a Dieu congié S'enmenrés Marchegai, mon boin destrier. « Par le foit que vos doi vostre bel cief, « Il n'en a nul millor en nul resnié « Mais il est mal gardés, mal porseingié[s] :
«
:
;
22
«
5
ce
«
« ce
2
3o
208
fiex
ce
Li chevaus
est
molt maigres
et deshaitié[s]
Et si est defferés de[s] .un. pies. Mais pensés del ceval c'ait a me[n]gier Del feure et de l'avaine ne soit dangier. Ja ne venrés, biaux fiex, .r. mois entier Que trestous ciaus de France pores gaingier
—
:
229
le
—
23o
trestout
:
AIOL
235
«
Por une liewe core
«
Ne
«
Gardés ne
«
Tost semblera plus biaus c'autres nen iert. Ma lanche s'est molt torte, mes escus vies,
«
240
le
vendes ne engagiés
«
Et mes haubers ne fu piecha
a
Ne mes
elmes forbis ne
«
Povrement en
ce
Que ne menrés
«
.1111.
«
Ceus
premier,
sergant ne escuier
ferés a vostre oste
de Colongois
;
.v.
sempre cangier
L'ostes ert senecaus et despensiers
Vous
«
Autressi con
«
Fiex, quant iceus fauront,
«
Li rois de sainte gloire, li droituriers, Qui vous envoiera que mestiers iert. »
Qu'il
(d)
;
serés larges ber, boin[s] vivendiers, .c.
s'oi
mars [vous] eussiés. Dex est es
Aiols,
a son père
si
moult en fu
En son ceur les frema E Dieus eles li orent !
cieus,
liés
castoier.
Trestoutes ses parolles retient et
mist
puis
tel
Signor, che savés vous que
IX
il
bien
;
el brief.
mestier
!
c'est vertes
Li oiseus deboinaires del bos ramé(s), Il
meismes
Autressi
s'afaite,
bien
bos Aiols
fait el
savés
le li
bers
:
;
Les consaus de son père mist si en grés, Il n'ot valet en France mieus dotriné(s),
260
Ne mieus Del ceval
a
.1.
preudome
seust parler.
armes seut il assés, Si vos dirai comment, se vous volés Car ses pères Pot fait sovent monter Par la dedens le bos ens en .1. pré 244 ber
larges
—
:
saus u mieus.
«
Quant Tentendi
255
froiés,
esclairiés.
«
«
2 5o
irés a ce
:
saus porterés, fieus, de deniers
« S'arés
245
et eslaissier,
Testeut cTesperon .m. fois touchier.
et des
2by Autressi
aiols el
bos
fait
li
:
bers
:
AIOL
265
Et
le
De
dit et de parolle l'en a
Aiols
270
9
boin ceval corc et trcstorner, bien
le retient
moustré,
comme
sénés;
Et des cours des estoiles, del remuer, Del refait de la lune, del rafermer, De chou par savoit il quant qu'il en ert Avise la ducoise l'en ot moustré; Il n'ot plus sage feme en .x. chités. Et Moisès Termite Tôt doctrine, De letres de gramaire Tôt escolé
:
:
275
Bien savoit Aiols
Et
Ne
280
romans savoit parler, u il sache ja tant esrer.
apela son père par amisté Sire,
:
«
por amor Dieu or m'entendes. Vos m'envoies en France por conquester
«
Au
«
Loeys irai parler; mes armes a porter, Quant onques encore home ne vi joster Vers autre chevalier qui fut armé[s] Sire, por amor Dieu, m'en aprendés
«
De
«
Se
je sui
«
Et
chevalier[s]
«
Comment
«
:
dit et
de parolle, se vos savés, en bataille n'en camp entrés, le
me
vient por agrever,
porai jou mieus
fieus, »
adamer
che dist Elie[s],
«
?
molt
estes ber,
Cortois et preus et sages
«
Certes chou est grant sens que demandés, N'en devés de nul home estre blâmés, Et je vos en dira la vérité Bien brochiés le destrier par les costés,
«
98)
:
fort roi
«
«
(/.
Si n'ai apris
— Biaus «
295
tere
Il
«
290
en
enbriever,
«
«
285
latin et
lire et
porpensés.
et
:
«
Et baisiés vostre espiel,
«
Tant com
«
Grant cop sor son escu
«
Que
ceval[s]
si le
branles,
peut rendre vers lui venés, se
li
donés
lui et le ceval acraventés,
277 Lacune après ce vers?
10
AIOL
3oo
« « «
a «
Al recerqicr des rens sovcnt tornés, Monjoie le Karlon haut escriés, Et sovent et menu grans cos ferés. Par che serés cremus et redoutés; Autretel fist vos pères que chi veés.
—
3o5
« «
«
Ne Ne Ne
«
C'on
a «
3 10
che dit Aiols,
Sire, »
«
3
1
a
ja i
mon
Ch'arés
!
»
che dist
ne lasquetés.
mon,
» dist
Elie[s], «
Aiols,
«
vos
soies vos tous raseurés
«
Se Dieus
me maine
«
X
es ber
les rares,
:
en France a saveté Loeys puisse parler, Ançois que vos voies (tout) cest an passer, Les vos voil toutes rendre et aquiter. »
Que
Quant
al roi
Elies Tentent, liés fu
li
ber.
«
Or en irés en Franche, Aiols, fiex gens; commanc a Dieu omnipotent Qui fist et mer et ciel et tere et vent,
«
Qui de mort vos deffenge
«
Biaus
«
«
Je vos
et
fieus, or soies sages et
de torment
!
de cler sens
«
Et
«
De Dieu (s) de sainte gloire, fiex, te deffenc, La ou(ques) tu le saras en ton vivent, Ne pren a mavais home acointement
«
33o
linage n'iert reprové
truisse boisdie
De chou
«
325
aé,
«
«
32o
mon
couardie en
ferai
molt par Bien sai qu'encore arai mes iretés Par mon enfant Aiol(s) c'ai engenré.
—
5
:
félonie, traison porpenser,
— E dieus «
vérités
« c'est
Bien conoi que c'est voir que dit avés. Or vous plevi ge bien ma loiauté(s),
«
«
« «
se retenés bien castiement.
:
Tost en aroies honte, mien ensient. Un neveu ai en France qu'es[t] tes parens, Il est fiex ma seror dame Hersent
3og Vers visiblement altéré
:
—
3io ne sera rep.
!
(b)
AIOL «
335
340
« Si
guerroie
Tout chou
«
Que
«
Biaus Se
il
« «
355
mon
tere,
:
est dolent
casemcnt.
premièrement;
ficus, aies a lui
ja,
mien
che dist Aiols,
»
ensient.
« c'est
por noiant
:
mon oncle u France apent, De lui terai me tere, mon casement; Je ne querrai ja autre en mon vivent Ains
irai a
Jusques j'orai de lui le covenent, Car chou est li plus riches de mes parens.
Quant
35o
cors gcnt,
u France apent pour moi, dont
me
ne vos fauroit
a II
«
taut
le
vos conissoit par nesun sens
— Sire, «
le roi fait il
me
il
«
I I
non Gilcbers o
[a]
«
«
345
S'a
l'entendi Elies, molt fu joians
molt m'enmervel u tu chou prens,
«
Biaus
«
Dont te vient
fiex,
— Lasse!
»
»
:
cis
mémoires
et chis
che dist Avisse o
grans sens.
le cors gent,
que ne me
«
Certes c'est grant mervelle
«
Li ceurs que
«
Quant
«
Qu'il nen a chieres armes
«
Ja ne venra en tere n[e] entre gent
«
Qu'il ne soit escarnis molt laidement.
j'ai el
or s'en va
fent
(
c
)
ventre tout esianment,
mes
enfes
povrement garniment
si
et
:
— Dame, « «
36o
«
«
365
» che dist Elies, « c'est por nient, Encore en ares joie, mien ensient Anuit songai .1. songe molt avenent Dont li ceurs me va molt esbaudissant. La u Aiols aloit, vos fiex li frans, :
«
Li bos
«
Aloient contre lui tout aclinant
«
Ors,
«
Devant
«
A
«
Et Aiols
gaudines,
grans
les forés ;
lion(s) et lupart, sengler, serpent,
lui se coucoient
en chemin grant
;
lor langues aloient ses pies léchant,
—
-
et les
356 csgarnis 367 al mains
362
les
li
prendoit as mains devant,
forians cf. 397
— 364
serpens
— 365
grans
1
2
AIOL
370
375
3 80
«
Ses ploncoit en un[e] aiguë et lee et grant;
« «
Tout li oisel de France, mes iex v[o]iant, Venoient contre lui a piet esrant
«
Que
«
Aiols lor rendoit plumes de maintenant,
a
En peu
« «
Dont revenoit [uns] aigle[s] fors et poissans Qui les autres oiseus va justichant
«
A lui
se
«
compaingoient .11. ostoir blanc, S'aloient en Espainge leus maintenant,
«
Tout
droit a
«
Li
«
Aloient contre lui tout aclinant
«
La conquist une ymaige Aiols li frans, Nus hon ne vit plus bêle en son vivant, Qu'il amena en France le cemin grant
«
«
;
mur
grant
la chité
:
avant
la
;
:
—
m'esvellai del songe, n'en sai avant.
Sire, » dist
« J'ai
Moysès,
clers sachans,
li
[uns] boins qui vous vient
hermites esté .xxxvi. ans
aprochant
si
:
covenant
«
Si sai d'astrenomie le
«
Je vos dirai del songe par avenant,
que
;
ne tant ne quant,
[jou] n'i faurai
«
Si
a
La u Aiols
«
Li gaus
«
Qui contre lui aloient tout enclinant, Che sera un[s] roiaumes plenier[s] et grans Qui sous Aiol sera tous apendans
« «
«
aloit,
et les
vos
fiex
gaudines,
li
frans,
les forés
grans
;
« Si
.1.
de
:
« C'est
38i
Pampelune
la chité
Dont
a
400
de
a
«
395
joians.
fist lié[s] et
«
«
390
d'eure les
;
Al moustier Sainte Crois [s'en] vi(e)nt esrant. Prestre, moigne, canoine [et] clerc lissant L'ymage baptisierent de maintenant (d) Ençainte me sambla veraiement, Puis vi de li issir .11. colons blans.
«
385
n'avoient eles ne tant ne quant
il
avéra corone
Ors, lion
ym.
—
el cief
portans.
et [lupart], saingler,
384-5 intervertis
—
(et)
serpent
397 Les g.— 402 serpens
:
AIOL
4o5
Qui devant Et vos
«
Che seront Sarrasin, Turc et Persant Qui por lui querront Dieu omnipotent Et prendront baptestire veraiement.
«
Tout li oisel de France petit et grant Qui contre lui venoient a pié esrant
«
Que
1
«
n avoient eles ne tant ne quant, Aiols lor donoit plumes de maintenant,
«
En
il
peu d'eure
« «
Par Aiol
seront chevalier et boin sergant
:
raront delivrement.
«
Ce
Que prendront compaingie
«
S'en iront en Espaigne tout droitement,
«
«
Dessi a Panpelune le chité grant. L'ymage que veistes, frans dus vaillans, Che ert une pucele molt avenant
«
Aiols l'ara a feme, vos fiex
senefient, sire,
li
ostoir blanc
a vostre enfant
:
«
Ele
«
Qui d'Espaigne
si
ert ençainte
songes
de
«
Si
Encore seront
«
Cascun[s] ara corone
li
!
»
.11.
frans
li
enfans
est voirs, (il)
roi
qui pas ne ment, li
doi enfant,
el cief
che dist Elies,
portans. «
père poissant,
« «
Je ne querroie vivre plus en avant. Sire, » dist
Moysès,
li
clers sachans,
«
Ne
«
Vos estes jovenes non, mien ensiant, Vous n'avés encor mie .xxxvi. ans Tout chou pores veir et plus avant.
« «
428 portant
(/.
;
Dame sainte Marie, qui vivra tant, Que jou aie tel joie de mon enfant?
«
:
feront tout leur talent.
«
— 435
les
«
— E Dieus 43o
les fist liés et joians,
Che De la tere de France la de devant Qui perdu ont lor tere, lor casement
«
425
en l'aiguë grant,
«
«
420
tieus les plongoit
«
«
41 5
lui aloient
3
lecemin grant
« «
«
410
1
vos [en] aies pas esmervellant
;
:
99)
14
AIOL
XI
« Sire,
440
dist
»
Moysès,
li
Je vos ai dit del songe
«
sains hermites,
la profesie;
Que chou que il tesmoigne tout senefie Encore ert vos fiex rois, n'i faura mie. » Aiol son fil baisa li france Avisse Et les iex et la bouche et la poitrine, Et trestout en plourant li prist a dire « Or en irés en Franche, fieus gentiex sire, « Je vous commanc a Dieu le fil Marie «
:
«
:
445
«
Qui
«
Qu'il deffenge vo cors de vilenie.
«
Volentiers
«
Je
«
«
Por amor de l'aiant c'o toi trovai; Or te lairai veir s'onques t'amai Quant jou estoi[e] jovenes, .1. brief portai
«
Ne
«
Li non de Jhesu Crist
— Filleul,
XII 45 o
«
455
446
fiex
bien et :
« je te lairai.
te levai
;
si t'apelai
:
fu onques nus mieudres ne n'en jamais,
«
Dameldieu[s]
— Filleul, Moysès
le
bien
« très
vos mire quant
» dist li
le sai,
foi[e]s esgardei l'ai
hermites,
prist le brief, se
sor le destre espaule li
sont tout vrai.
i
che dist Aiols,
Car par mai[n]tes
Aiols
XIV
hermites,
li
mis non Aiol
te
Sire, »
De
469
dist
te fis(t)
«
XIII
465
»
a establie
:
— 460
le chiel et la tere
li
li
donrai.
« jel te
dona
(b)
;
je Tarai. »
;
saila.
fiex Elie se regarda,
Ançois qu'il [Fjait ploie si l'esgarda, Bien et cortoisement se desresna :
«
E
«
Makaire[s] de Losane
«
Se
«
Mes honors
Dieus!
il
m'atent a cop,
— Filluel, — 463
che dist
»
le r.
—
et
mes
» dist li
464
le
li
le
enfes, le
«
quel brief chi a!
comperra
chief perdra
teres
me
!
rendera
hermites,
regarda
;
«
!
tu as le brief;
AIOL « Il
«
— II
Sire,
che dist Aiols,
»
Al fort roi Loeys pour acointier. Bien savés que valès ne escuier[s]
Ne
«
Sire,
doit aporter
armes s'en
«
Quant
Que ne
chevalier[s]
«
:
!
venrai al roi qui Franche tient
je
soie entrepris
Elies,
por escuier.
molt en fu
»
liés
:
Biaus fiex, molt estes sages et afaitiés Les armes ares vos molt volentiers. »
«
»
ga[ajignier,
por amor Dieu m'aparelliés
«
:
:
Vous m'envoies en France por
«
5
n'iert.
gardés ert bien.
«
Quant Tentendi 485
«
apela son père par amistié
«
«
480
ne fu onques mieudres ne jamais
Tant con Taras sor toi ne doute rien Fus ne te peut ardoir n'eiwe noier.
«
475
I
:
Isnelement le fist aparellier El dos li ont vestu Tauberc doublier, Et Avisse li lâche l'elme ens el cief :
;
Puis Tapela Elies par amistiés,
490
1
vaudra ja çaindre le branc d achier Et doner la colee, s'ert chevalier[s].
Qu'il
XV
«
li
Or en
irés
fiex, » dist
Servir roi Loeys nostre enperere.
«
Jhesu[s] vos
«
Dont
495
li
«
Qui
«
Ne
l'i
saudee 1
(et)
l(i)
ame
(c)
savee.
»
» Dex li saveres, mer betee,
che dist Aiols,
«
Qui
«
Garisse
«
Molt par fist grant pichié cil vostre frère Qui si vous a de France escaitivee. Mais se [je] puis venir en la contrée
« «
le p.
laist faire tele
mère,
regardera parens ne frère.
— Dame, 5oo
i
cors soit garis,
li
Por Dieu n'obliés mie vostre chier père chi remaint (mait) malades en tel contrée
«
473
en France,
«
fist et ciel et
moi
— 47g sest
ch.
et
—
tere et
vos
et
mon
498 parent
chier père!
:
l6
AIOL
5o5
«
A
a
Tant
«
Enfressi c'a
«
Vos quic avoir vo
bataille furnie fer[r]ai
i
ne ajoustee,
de puin
.r.
ma
an,
de l'espee,
et
douce mère,
tere si aquitee,
Qu'encore en esterés dame clamée. « Or en irai huimais, (car) l'aube est crevée. Il est venus al lit u gist ses pères, Et Elies l'apele, çaint li l'espee «
5io
Qui tant estoit tranchant et longe Moysès li hermites l'ot aportee, 5
1
Qui
5
.xv.
et lee
»
:
ans tous entiers l'avoit gardée,
Sovent l'avoit forbie et ressuee Qu'el ne fu enrunjie ne tre(s)salee; Et Elies li a al flanc seree;
Mais 5
20
la
une
colee
«
Biaus
Te doinst pris et barnage Armes as tu molt boines,
« «
fiex, »
che dist
li
:
dus,
«
Dex
[et]
!
molt m'agrée.
La bronge c'as vestue est si seree Onques por caup de lance ne fu fausee; Li elmes dont avés
«
«
La
«
Qu'il n'a nule millor en .vu. contrées.
«
Se Dex vos done avoir
«
Por Dieu
«
Qui
«
Si
vostre qu'avés çainte est
n'obliés
chi remaint
si
mie
et
si
;
tempree
grant saudee,
[la]
vostre
mère
seule et esgaree.
Li hermites s'en torne sans demoree
En
sa capele en entre qui est sacrée, Les armes Dameldieu a recovrees, Si a l'enfant Aiol messe chantée Aiols trestout armés Ta escoutee :
;
517 Quil
saveres
li
longe durée
le teste armée m'a gari de mort en grant mellee: Ains ne fu enbarés por caup d'espee
«
535
fil
«
«
53o
:
dona son
Si en
525
rompue et renoee. paume amont levée
resne ert
Elies a la
» :
(d)
ATOL
540
17
En Marchegai monta quant
fu finee,
Et pcndi a son col sa targe lee, Et prist se grosse lanche viese enfumée
A
Dameldieu commande
La 545
et
:
père et mère.
ot al départir tel doulousee,
Por l'enfant est la dame .111. fois pasmee. Et Aiols s'en torna sans demoree, Et trespasse les bos et les contrées, Les puis et les montaignes et les valees ;
Or 55o
ira
Dont
reconquere l'onor son père
mère
sa
est a tort escaitivee
Jamais n'avra repos
554
s'ert
:
aquitee
Et si l'avra en Franche ains ramenée Mais il l'ara ançois molt dessiree Et si Tara ançois chier comperee.
XVI
Des or
En un De Ne
va Aiols,
s'en
s'a pris
bos en entra grant
congié.
et plenier;
lieues plenieres n'avoit plaisié,
.v.
vile,
Dameldieu reclama «
Dameldieus,
«
Qui
«
Tu me
570
la
mer
le vrai del ciel
100)
;
:
sire pères, voir[s] droituriers,
et le
mont
as a jugier,
«
mort et d'encombrier; .Tai men père malade el bos laisié, Peu m'a apris d'estor et ensaignié
«
Se
«
Quant
«
Molt
«
Quant
«
565
(/.
ne recet por herbergier
For[s] seul a l'ermitage c'avoit laisié
56o
;
garis de
:
« Il
je fuirai
por
l'un[s]
l'ai il
hom
s'il
me
requier[t]?
ne connoist l'autre
et il
vient,
li
oi conter des chevaliers,
sont bien armé sor les destriers,
brocent lor cevax qui molt vont bien
;
«
Cascun[s] al miex qu'il peut l'autre requiert;
«
Grans cos
—
s'en vont
doner sans atargier,
D48 moitaignes 554 Miniature avec cette rubrique : Ch'est com Aiols a pris congiet a père et a mère et al saint hermite et s'en va vers Franche.
chi ensi
ô
AIOL
575
«
Qui ne
«
S
«
Il
1
ciet
ne ne verse
jetent lor
si
«
Puis traient
«
Mervelleus cos se donent parmi
80
:
pies,
espees as brans cTachier; les chiés.
1
Dameldieu, sire père, je n en sai riens, « Ne onques ne vi jouste de chevaliers « Ne cenbel ahastir ne commenchier. » Dont broche Marchegai son boin destrier. Et Marchegai li saut .xnii. pies » ce dist Aiols, « or l'a je chier « E Dieus « Jamais jor de ma(i) vie nel quier cangier. «
5
sont irié
tronchons jus a lor les
bien,
cil le fait
ne brisent lor lances
il
:
!
584
XVII
Des or
Le
s'en
molt esmaris
Dameldieu reclama de paradis
590
595
Glorieus,
«
Et
«
Tu me
«
Aine ne
» fet il, « [père],
le ciel et le terre as
garis de
mort
;
:
me
qui
fessis,
a baillir,
et
de
péril.
vi chevalier autre ferir,
«
Ne
«
Ja Dameldieu ne plache qui
a
Que
«
S'aie
« Issi
cenbel commenchier ne maintenir. le
mont
fist
puisse entrer en France le Loeys
veu
devant mi
joster par
c'aucune cose en aie appris.
»
E Dieus si ne fist il, che m'est avis, Ne fuissent les proiere[s] q'Avisse fist !
La 600
soie vaillant
mère
al cors gentil,
Et Elie ses pères en proie aussi Jhesu de sainte gloire qui ne menti, Senpre fust retenus u mors u pris, Q'a Pissue del bos ens
Ot 6o5
.1111.
el
chemin
chevaliers tout Sarrasin[s],
Et vien[en]t de saudee, molt ont conquis, Assés portent avoir
58o abastir
—
»
va Aiols, Tenfes gentis,
sentier par le bos
a
:
598
et vair et gris,
la pr. qauissi
(b)
AIOL
Et argent
De
Mibrien furent
l'ost roi
Torné de Pampelune, 610
19
boin or
et denier[s] et
Et cherkent
fin.
parti,
riche chit,
le
les fourier[s] et les lairis,
Et furent dessendu en droit midi
Por
En
lors cors aaisier et refroidir
:
l'ombre se couchierent d'un ramé pin;
Lor escuier bohordent sor
lor roncin[s],
61 5
Les escus lor signor a lor caus mis
620
Por eus esbanoier par le lairis. L'uns s'eslaisse vers l'autre, sel vait ferir, Toute plaine sa lance jus l'abati, Et cil resaut en pies, monte el roncin. Aiols les regarda qui del bos vint Volentiers et de gré, et
s'en rist,
si
Et jure Dameldieu qui ne menti Sil l'atendent a cop qu'il fera si. Il broche Marchegai sor coi il sist
625
Li cevals
:
le senti, si tressailli,
Des espérons a or tous en frémi, Car molt avoit grant pieche [que] nés Fors al premier eslais que el bos fist; Il est
senti
issus del bos, vint el lairis,
(c)
cemin.
63o
Galopant vait vers aus
tou[t] le
Li escuyer l'esgardent,
si
635
L'uns s'eslaisse vers l'autre tous aati[s], Grant cop li vait doner sor l'escu bis Mais tant est fors et durs ne Ta maumis Que il n'avoit milleur en nul pais
Font
coisi,
:
:
Sa lanche pechoia, n'a plus conquis. Aiols fu chevaliers preus et gentis
Bien s'afkhe el destrier, Le glouton regarda, sel
640
De
l'escu
li
Grant cop
percha tain
li
a doné en
Le fer Toute plaine
de son espiel
el
sa lanche
:
n'est pas guencis; fiert aussi.
et vernis,
mi cors
le pis; li
mort
mist, l'abati.
20
AIOL
645
Encore estoit Aiols si enfantis Ne li quida mal faire, se li a dit « Remontés tost, vallet, sor vo ronci « Demain vos tenés miex se estes ci :
— Cuivers, che — N'en puis nient,
dist
»
65o
« « a
655
Aiols,
U
«
Sire Dieus, boine estrine,
plus grant
s(e)' il
se Dieu[s] m'ait
ti
peut adevenir.
se
»
Aiols a
ce
Desor gent chrestiane ne quir
:
Mais tu
Or
XVIII
Et
li
le
»
che dist
Que
lor
uns
autres,
li
li
Aiols,
lié[s]
enfes en
mi
si estoit il,
ce
»
en devint. le
pré,
escuier sont molt iré
compains
gist
mors en
.1.
fossé.
s'en vient vers Aiol tous [a]irés;
a brandie l'anste al fer quarré,
Vait
Tant
ferir
en l'escu vies enfumé
estoit fors et
:
durs n'est pas
Aiols fu chevaliers preus
et
troés.
menbrés
!
En mi le pis li ra tel caup doné Que très par mi le cors li fist passer
671 qui
:
Bien s'afiche el destrier, n'est pas versés, Et cui Dieus veut aidier il est savés Le glouton esgarda, si fist autel,
La boine lance toute al fer quaré, Que mort Fa abatu en mi le pré.
Comme
!
ferir.
comperas, par Apolin!
fu Aiols .111.
L(i)' Il
675
dit.
«
te
!
!
Chou est li premier[s] lion c'onques feri. Or m'est il bien avis je Tai ochi[s] Or doinst Dex que che soit .r. Sarrasins
ce
Quant Tentendi
670
tu Tas oci[s]!
« »
Ansi quidai juer con tu fesis. Puis que cestui ai mort, or garde Encor(e) sara je bien tel cop ferir
— Cuivers,
665
autres,
«
ce
660
li
« dist
:
!
li
doi le virent,
si
sont
iré,
(d)
2
AIOL
1
Isnelement fuiant s'en sont torné, si ont crié
Vinrent as Sarrasins,
680
« « «
«
:
Li
685
:
Por Mahomet, signor, car secoures. Chi traverse .1. vallès par mi che pré, Nos compaingons a mors et afolé[s] Des armes que il porte sanble maufé. paien l'oent,
.1111.
en
II saillirent
pies,
sont iré
si
sont levé,
si
Et vinrent as chevaus,
Et prendent Et saisirent Vers
690
le
les
les
»
;
sont monté,
si
escus a or bendé, lances as fers quaré[s]
:
dansel s'eslaisent tout abrivé.
Et Diex garisse Aiol par sa bonté Qu'il ne soit mors ne pris ne afolé[s] S'or ne se peut deffendre par sa bonté !
Ja Taveront ochis
694
XIX
700
et afolé,
Car parent ne cousin
Or
fu Aiols
li
n'i ot
mené.
mi
enfes en
le pre[e]
ramee; Monté sont es chevaus de lor contrée, Mais n'orent que .11. targes a or bendees; Surent .11. groses lances longes, ferees, Et les autres estoient el camp remeses
Et
li
As
escuiers qui erent en
.1111.
paien
lés le
mi
la pree.
(/.
1
Et li paien chevaucent, n i aresterent Vers le dansel s'eslaissent grant alenee
;
L'un[s] des paiens
705
crie
:
«
Fieus a putain, garçon,
«
Se
«
Mon
le
me
«
traies l'espee,
escuier as mort, s^stoit
Dieu qui
«
Se tu nen es plus durs que
Tu
Il
mes
est saveres
«
comperas anqui
li
—
ôSi
vallet
:
frère.
:
autre ère
ceste criée. »
broche Marchegai sans demoree;
678 Ilnelement
:
Traitre, leres,
bailliés tost se ele est clere
Aiol[s] a juré
710
li
»
10
1)
22
71 5
AIOL
Li paien[s] li trestorne derandonee, Grans cos se vont doner es targes lees. Li Turs brise sa lance de neuf fere[e], Mais li Aiol se tient qu est enfumée 1
Que
la targe
a frainte et troee
li
Et la bronge del dos li est fausee; Par mi outre le cors li est passée
720
La lanche
a tout le fer ensangle[n]tee
Que mort
l'a
A haute
725
abatu en mi
le pree.
Diex saut mon père vieuses armes bien ai gardées.
voix escrie
:
«
«
Toutes
«
Fiex a putain, paien, avés soudée;
ses
«
Pire est vo neve lance de Tenfumee.
«
Qui me donroit des neuves une
«
Ne
donroie
Puis a
le
caree,
moie, car molt m'agrée.
la
«
mon
Garissiés hui
Et va
Que
ferir
.1.
la targe
mi trouée
a par
li
;
treu de la targe en est remese,
li
est sa
lanche droit escapee
la
main,
Si vait ferir le
Que
mi
paien[s] s'enfuit par
Aiols gete
la teste
li
la
:
pree
:
enfumée.
(b)
l'espee,
si trait
Turc une colee du bu sevrée.
a
Li quars s'en va fuiant de randonee,
Et quant
le voit
li
Si aquelli celui par
Qui 745
ber,
mi
ne
li
agrée.
Testree
enfumée venus sans demoree Hautement li escrie « Amis, biaus trainoit la lance viese
Après
lui est
—
722 mont bien
;
;
:
721 deix
»
doutée;
(s)
Si traine la lance viese
740
l'a
Ens Et
!
autre qui s'apresteve
A Aiol el
père,
cors, v[e]rais saveres
Li Sarrasins trestorne qui
735
»
grosse lance tost recovree,
Contremont vers le ciel si l'a levée. « Dameldieu, » dist il, « sire, [glorieus] 73o
!
g.
—
725
.1.
car.
frère,
AIOL
Car me rendes ma lance, s'il vos agrée. N'en voil nule de vos neve(s) planée, Car la moie est plus roide et enferee. .1111. sous vous donrai de ma contrée: Par foi, ceus me carga Paumer mes pères.
« « «
75o
23
« «
»
Li paiens Pentendi qui se desree, regarde
trestorne la
la
A espérons
755
lanche qu^il) a trainee;
Il Il
Et Aiols a
main, jus
s'enfuit par
l'a jetée;
mi
la pree,
se lance tost recovree;
Contremont vers le ciel si l'a levée « Dameldieu, » dist il, « sire, glorieus « Or a jou bien veu jouste membree « Ahi c'or nel savés, Elies pères, :
père,
:
760
765
770
!
«
Que
«
Dieus
si lie
en
fuisiés,
«
Je ne sai qui
cil
sont, de quel contrée.
grant bataille chi afinee!
j'ai si !
me
«
Dameldieu[s]
«
Se
«
Ne
«
Ains
«
Dont ma mère
Avise mère
confonge,
li
!
voir[s] saveres,
de lor avoir en porc desree.
ja
sui pas
marcheans qu'aie borsee,
m en
vois reconquerre l'onhor
1
mon
père,
est a tort escaitivee. »
Il entra en sa voie grant et feree Et trespasse les mons et les valees.
Adonc
fu
il
molt prèle) s de la vespree; Dieu le v(e)rai savere
Aiol[s] reclaime
Que Il
775
boin ostel
trova
li
ostel
.1.
doinst
nostre père.
li
en selve clere
De sain[s] moines a de Qui por l'amor de Dieu i
(c)
:
sa contrée
bien Tostelerent
:
Pain et vin a l'enfant por Dieu donerent; Marchegai son destrier li establerent, Très en mi le maison li assenèrent,
780
De
E 774
el s.
l'avaine et del feure se
Dieus
—
!
si
777 dex
ber
le fissent
li !
don[e]rent
:
cose est provee.
AIOL
24 avoit
Il
785
.vi.
larons en la contrée
Sovent
les assailloi[en]t as
Ançois
la
:
ajornees;
mienuit laiens entrèrent,
Les moignes de laiens enkenbelerent,
Lor escrin Les
et lor arces
tous deffremerent,
livres et les dras tous
en jetèrent
Et trestout l'autre avoir qu'il i troverent, Et de sor Marchegai trestout torserent Aiols dort d'autre part; ne l[e] troverent. ;
790
XX
Li laron ont
Et
Les escrins
Les
795
les
moine[s] enkenbelés
les serjans loiés et
encombrés
et les arces
;
ont deffremés,
livres et les dras ont fors jetés,
Et desor Marchegai trestous torses. Aiols en une cambre d'autre part ert La se dormoit li enfes qui mot ne set.
:
1
Celui n ont
li
laron mie trové
Signor, n'est pas mençoinge,
800
Cil cui Diex veut aidier
Aiols est esvelliés, vit
il
:
c'est vérité;
est trovés.
le clarté,
Car li laron avoient fu alumé Les sergans ont loiés et encombré[s] Si a veu les moines enkenbelés, Les escrins et les arces vit deffremés; Si en a son ceval veu mener Or ne demandés mie s'il fut irés; Dameldieu reclama de majesté ;
8o5
:
:
:
ce
810
«
« «
Dame sainte Marie, or secoures Se mon ceval enmainent mal ai esré. :
Jamais en douche Franche ne quir entrer Ne ne rendrai mon père ses iretés. »
Il sailli fors
del
lit, si
est levés
Près estoitde ses armes, 81 5
782 .vu.
II
1.
;
si s'est
armés
a l'auberc vestu, Féline fremé,
— 795
trestout
—
800 qui
:
(d)
25
A10L
Et a çainte
l'espee a
820
les
Il
saut fors
A
sa vois
qu
«
crié,
Signor, estes
«
:
«
Cel ceval,
«
Vos
n'i
«
Mes
pères le nori quil
«
J'en avérai soufraite sel
s'il
vos plaist,
li
maistres
«
Nous vos
Ensamble avoec
«
Matines
le set
me «
:
tolés. »
Avant venés
il
Puis a
que merchi ne pot
ot
par grant
les desfia
:
trover,
fierté
son
:
lés.
Si vait ferir le maistre qu'il ot parler
par mi
le cief l'a
teste del
Puis rêva
85o
;
canterés. »
[si]
traite l'espee qu'iert a
Amont Que la
845
!
:
moines demo[re]rés
ces
complie
:
m'a doné;
ferons corone al desevrer
et
:
l'entendi Aiol[s], molt fu irés.
De Dieu
840
!
renderés
Dex
or en droit tondus et rés
«
Quant Quant
me
avés nul droit, car
« Si serés
835
haute lor a
ot
il
Por qu'avés vos ces moines e[n]kenbelés Et ces serjans loics et encombrés ?
Et respondi
83o
1
Si lors dist fièrement «
825
son costé,
enarmes al pis seré. de la cambre a le clarté,
L'escu par
ferir
bu
li
fait
Tautre
;
:
encontre voler
;
coupé,
si l'a
Et escrie « Montjoie » par grant fierté. « Fiex a putain, larons, n'i du[re]rés. :
!
«
Chou
«
Qui
«
Mais
«
Comment chevaliers autre doit encôntrer
a
Et en
est
Aiols
li
enfes c'avés trové,
fu noris el bos, qui rien ne set il
vaura aprendre tout
ruiste bataille
armes
porter.
«
Tout
«
Ja devant cheste espee ne garirés,
«
Ains en serés tout mort et afiné(s). Car mes pères me dist al desevrer
«
842 enfen
estes
— 849 tous
mort
mors
et pris se
:
chest(i) esté
m'atendés,
(/.
102)
20
AIOL «
Que
a
Et tout chou
XXI
qu'il
escria as .un.
Del pendre u de l'ardoir
«
«
Aiol
:
mes
ert
plaisirs. »
l'ont requis
Puis
s'escrie
del bu Monjoie
partir.
li tist :
«
!
par grant air,
»
Fiex a putain, laron, tout Aiol[s] ot des larons les
la teste li fist del
bu
estes pris
!
»
tués,
.111.
quart par grant
Il referi le
Que
» :
des larons qu'il consui
la teste
XXII
»
leva Pesai desor son vis,
s]
fiert .1.
Que «
.
pris!
Nos compaignons avés mors et ochis; Vous le comperés chier ains l'esclarcir.
Et
864
:
jou trovéïs)
Fel Dieu menti,
«
:
Grans maçues avoient, bien
860
chités
ochis
.11.
Rendes vos
:
Li laron respondirent «
.x.
me dist ai
Aiols ot des larons les 11
855
n'avoit millor en
il
fierté (s)
voler.
Li dui tout en fuiant s'en sont torné,
Et Aiols
870
les
A
fierté.
l'abie revient tout le (cemin) feré,
Puis desloia
Hautement 875
encauche par grant
S'en a l'un retenu, l'autre tué.
«
A
«
Car tout
Et
les
moines par
escria
:
a
brance d'un caine
le
issi
cil si fissent
[grant] bonté.
Cestui prendés, si le
pendes,
on laron mener. » sempre sans demorer.
doit
La commencha justiche Aiol[s] li ber; Puis le maintient il bien tout son aé. Huimais pores oir la vérité 880
Com
il
rendra sen père son
Car par grant traison en
La
nuit
i
sejorna jusc'au jor cler
Congiet a pris as moines, 856 dex menti
—
ireté,
fu jetés.
85g Grant
— 866
si s'est
refiert
(b) :
armés.
AIOL
monte
Aiol[s]
885
En
XXIII
890
el ceval, s'en est
son maistre cemin en
Des or
s'en
Et trespasse
Et
27
va Aiol[s] lance levée
les
plains et les contrées,
grans desrubans
les
tornés;
est entrés.
et les valee[s]
Venus est a Poitiers a .v. jornees. Che fu par .1. joidi a la vespree: Aiols entra es rues par mi Pestree Sa lance
estoit
molt
Et Li Il
armes mal
fronche des narines,
Que
li
Quant
la
atirees
:
geule bee;
tient le resne estroit seree,
li
Ausi porte
900
lee,
piaus de son col sont descirees.
les
ceval[s] vit les
Aiols
;
enfumée,
torte et
Et ses escus fu vieus, la boucle Et sa resne ronpue et renoec,
8q5
;
[la] teste
en haut levée
que on cache a
cers
la
menée,
bracet le cacent a la ramee.
li
Chevalier
et
borgois l'en esgarderent,
Et dames et puceles es tors montèrent, Et dist li un[s] a Tautre « Voies, compère, « Par la foi que vou[s] doi, qui est chis leres :
905
«
Ces armes que
«
Mais molt par a
«
Et bien resamble
XXIV 910
Des or
Quant
E
vous
D'un
porte a
il
le
chiere
fiex
il
enblees,
»
s'en va Aiol[s] molt irascu[s]
tout le vont gabant, grant et .1.
lecheor corant venu
menu.
:
celier ist tous ivres, qu'il ot beu,
Et ot jué as
91 5
bêle et clere,
[et]
de france mère.
deis, s'ot tout perdu Corant vint a Aiol, si l'arestut, Par le frain le sacha par grant vertu. «
Maistre,
890 vcrprec
» dist
;
li
lechieres,
«
estes venu[s]?
?
28
AIOL
920
«
Qu'avés tant demoré
«
Mi compaignon
«
Gis chevaus est moult maigres
anqui
« Il estera
boin eur
al
? (
al
confondu[s]
et
«
Et celé lance roide
Qui vous dona che
«
Lesresnes en sont routes, mais [molt] boin[s]
et cis escu[s].
frain a or batu
le frain le saisi, si
Que
tout son pié
li
?
fu. »
Parestut.
Marchegai le regarde, si nel connut Il hauce le pié destre, si l'a féru, Par desous le braioel ens el vui bu,
925
:
vin beu,
«
Par
C)
vos béent, tout ont perdu.
:
a el cors repu[s]
:
Jostelui rabat mort tout estendu.
93o
«
Cuivers,
«
Que
«
Racatera
Et Et 935
cil
»
gisiés
chou vous
mon
dist Aiols, » a
illeuc
gage
?
vous féru
(il)
car levés sus
sous u plus.
.v.
»
borgois s'en gabent qui l'ont veu,
dist
uns a
li
l'autre
Trai
«
:
en sus
toi
«
Cis est de la taverne trop tost issus
«
Che samble
«
Ne peut consentir home que tout ne E Dex com a loer fait cis escus
«
!
des cevaus
Artu
le roi
!
!
;
:
tut.
!
Che resamble des armes dant Esau Qui vesqui par eage .c. ans u plus. Quant Tentendi Aiols, dolans en fu,
«
940
«
Parfondement reclaime
XXV 945
le roi
»
Jesu.
Des or s'en va Aiol[s] par le marchié, Lui ne chaut s'est occis li pautoniers, Car molt l'avoit gabé et laidengié Molt le vont porsivant trestout a pié ;
Et serjant
et
borgois et escuier
Et dames et puceles et ces molliers Ains mais n'entra tel joie dedens Poitiers. ;
g5o y38
fait
Et a
1.
dist
li
uns a
l'autre
:
«
Cousin, voies
:
?
AIOL
Tout avons de novel
«
Car chi nous est venus un [s] chevaliers Qui samble del parage dant Audengier.
«
Li borgois sont félon
955
960
Molt
reprovier
[ijcel destrier ?
li
qui vous aprist a cevauchier.
Bien
« «
Vous vengerés Fouré quant tans en De la cose a nos moines aies pitié
«
Ne
[i]ert.
;
vous caut aparmain,
[si] le laisiés
:
prieront pour vos en lor sautiers,
Quant il canteront [messe] en lor moustier De rober ordené c'est grans pichiés. Faites nous un eslais par che marchié.
«
Li chien de ceste vile s'en sont gagié
«
Qu'il mengeront
«
Chiés Pieron
«
Se
« Il
li
donés
le
.v.
le car
de
sous de vos deniers
vous aprend[e]ra quir a
Vos viverés molt bien de
«
On
Bel
et
taillicr;
cest mestier
m
l'entendi, si
:
»
irié(r)s.
cortoisement lor respondié
che dist
;
:
ne doit avoir honte de gaingier.
Quant Aiols
:
enfes, « car vos targiés
«
Signor,
«
Dameldieus vos pardoinst tous vo[s]
«
Aies a vos osteus,
«
Ja ne
«
Caitis sui d'autre tere, nel quier noier
«
Qui qui me tiegne a
me
Alquant
XXVI
»
li
si
tieng [jou]
me
soit
S'estoit
gui[n]lechier
vi(e)l, je
me
siel
jovenes
en autre
:
!
s'est vérités,
home de mère et fors et
né(s),
adurés,
terre escaitivés
:
;
tieng chier. »
s'en retornerent qu'en ont pitié.
n'en a sous
Tant
piciés
laisiés,
mie a
Signor, ja savés vous, Il
:
cel destrier.
sue[u]r vos herbergiés
«
963 grant
(d)
:
«
ait
»
:
u menrés
«
980
malvoisie
lait dit et
«
975
et
aront
«
970
regaig[n]ié,
« Dites, sire,
« Il
965
29
«
30
AIOL
985
Qu'il fust povre de dras
Que ne
et
desnués,
molt gabés,
soit laidengiés et
Et qu'il ne soit tenus en grant vieuté(s); Ausi fu en Poitiers Aiol[sJ li ber(s),
Que 990
«
Furent
«
Fu
«
«
Et Rai[mjberghe vo mère o le vis Iteus armes soloit toudis porter. Car remanés o nous en cest esté
«
A
ce
Vo chevaus
a
:
?
cler?
;
« Si
Et
ju[s] ferés
nous en juerons par
la chité. »
Aiol[s] l'entendi, molt fu irés
blastengier,
ire et
:
ert torchiés et abevrés,
si
fort
marnaient, bien
de hardement
Il li
nos
ceste Pentecouste
II s'oi
A
ces
sire,
Audengier[s] vos pères qui tant fu ber
Quant 1000
(/.
:
nous parlés arme[s] faite[s] en vo resné
Vasal, chevalier,
«
995
trestout le porsievent par la chité
«
home
:
gaber; le savés,
tost enbrassé.
vint en talent et en pensé
Que
ioo5
il traisist del feure sen branc let[r]é, Et qu'il lor courust sus tout abrivé[s],
Quant del consel son père li est menbré, Et del castiement del gaut ramé. Por tant si a son sens ramesuré Bêlement lor respont par humleté « Signor, Dieus le vos mire, laisiés m'ester « Vous faites vilonie que me gabés « Et tort et grant pichié et mavaistés « Aine ne vos mesfis riens en mon aé. :
:
1010
;
:
ioi5
1020
hom, Dex
«
Se
«
Li rois de sainte gloire de majesté
je
suis povres
«
Qui
«
Et del sien
«
Quant Dameldieu[s] vaura,
le ciel et le tere a a
me
a assés,
garder,
pora grant part doner
:
j'arai assés. »
Li auquant s'en tornerent qu'en ont Por chou que bêlement Toent parler. Es vous .1. lecheour tout abevré,
pité;
;
io3)
3i
AIOL
Qui en .r. cclier ert tous enivrés, Et s^stoit de ses dras tous desnués. Par le frain le saisi, si l'a tiré, 1025
io3o
Que
pies ariere le
.1111.
«
Vasal,
» dist
passer.
fist
mon
(b)
moi
lechieres, « a
parlés
«
Anuit herbergerés a
«
Une
«
Trestoute
«
U
«
Li vostre haubers sera au pain portés,
«
De vostre elme arons vin a grant plenté, De vos cauchiers arons poison assés. »
«
de nos mescines le
Se
ostel
:
!
al lit ares,
plus bêle que quesirés,
miex lamés.
toute la plus laide, se
Isnelement en
io35
li
est
avant passés,
ala le frain del cief oster,
li
Atout vers le taverne en est tornés. Quant Ma[rjchegai se sent si délivrés Del frain que de la bouche li ont osté(s), Onques si fais chevaus ne fu trovés:
1040
mestre dire qu'il fu
J'oi le
Après
le
cluinge de l'orelge,
Il
Amont el Que .1111. ioq5
ateriel si
par
Aiols
As io5o
.111.
De son Se
mi
les
li
si est
narines saut
li
sans cler[s].
costes
li
ceval s'abaise
ot tout del
Ta défoulé
a el cors froé.
puin
li
baceler[s],
le frain osté,
Et chief de son ceval Ta refremé io55
che dist Aiols,
«
Vasal,
«
Se vous volés del mien,
«
Certes
io3i hauberc
—
:
pasmés
retorna tout de son gré,
le
pies de son ceval
Que
hapé,
la teste, sel laist aler
Li glous chei a tere,
Que
si l'a
Ta combré
pies de tere Ta souslevé,
escouse
S(e)'a
faés.
glouton va tous abrivés,
»
je
«
:
car vos levés
si
en
ares.
ne vieng pas por marier.
1039
fait
—
1047 sanc
»
:
32
AIOL
Adonc
s'en
Borgois
Et
1060
uns a
l'autre tés
la chité,
et bacheler. :
«
Por Dieu
damoiseles
et
et fies]
mescines
«
Furent ces armes faites a vostre guise ? Ains en [tous] nos aés teus ne veismes.
d'ire,
:
»
:
Dex le vos mire Frans hom(e) qui ra[m]prone autre par estouthie
Signor, laisieme ester,
«
«
:
doit sa tere perdre et sa franchise
« Il
«
Laron doivent gaber, gent
«
Cil qui sont engenré par iresie.
Li auquant s'en tornerent,
1075
(c)
:
Vasal, parlés a nous, chevalier sire
Aiols lor repondi grant cortoisie
070
:
:
estre voir qu'il est faés. »
«
«
1
veés
!
chevaus ne fu trovés
Des or chevauce Aiols grains et plain[s] Car tout le vont gabant aval la vile, Borgois
io65
li
Onques [mes] Che peut bien
«
«
XXVII
dist
gabent tout par
damoisel
et
Et vienent au glouton,
se
si li
;
triche,
s'il le
»
s'umelient, escrient
Qu'il s'en fâche porter a ses mescines.
Li glous s'en va plaingnant, du ceur sopire,
Et demande le prestre, ne pot plus dire. Et garçon et ribaut tout li escrient « Tu as hapé le frain, si n'en as mie.. » Atant es .1. borgois manant et riche :
1080
:
Cil ot a
non Gautiers de
Senescaus fu
.v.
ans
le
saint Denise
Et por son droit signor Aiol avisse 108 5
Il
XXVIII
«
«
:
resamble miex qu home qui vive. vaura ja parler de grant franchise. 1
II le
«
;
duc Elie
Signor,
» dist li
borgois,
« laissiés
ester:
Cascuns se deveroit bien porpenser Que il n a .1. tout seul en cest(e) resné,
1070 Franc
7
—
1072 vers altéré.
A10L
1090
Tant
«
« S'ert «
soit et fors et
Qu'il fust povre de dras
« S'il s'ooit
et
si
desnués,
blâmer,
«
Ne
«
100
laidengier et
«
«
«
1
[et] bacheler[s],
Ne fust ja plus honteux et abosmés Courechous et dolans et aires; Vos veés qu'il est enfes et bachelers, N'a pas apris les armes bien a porter, Et si n'a home mort n'autrui navré,
«
1095
jovenes
ore en autre tere escaitivés,
(d)
nule rien tolu n'autrui enblé,
Et vous le laidengiés et ranpronés « Ançois le deusiés o vous mener, « Et por Dieu herbergier et osteler. » Li preudom^e) Tapela par amistés « Damoiseus de boin aire, cha entendes, « Se vous volés ostel, nel me celés « Se vous herbergerai par carité « Por amor mon signor que resamblés, « Le gentil duc Elie qui tant fu ber. « Il fu cachiés de France par poesté « Par le conseil Makaire le deffaé « Vous le resamblés plus que home né; « Por le soie amisté(s) avrés ostel. « Se vos chevaus ne fust si descarné[s], « Miex samblast Marchegai que riens soz Dé « Por l'amor del destrier que j'ai nomé, «
!
:
1
io5
1
1 1
o
1 1 1
5
:
:
« Avra cis de Taverne a grant plenté. Et Aiols respondi comme sénés
»
« Sire, Diex le vos mire qui nous Li preudom Fenmena a son ostel Si a la nuit Aiol bien ostelé(s),
né[s]
:
1
120
E
si fist
Marchegai bien establer;
Trestous
XXIX 1 1
Aiols
o3 lapele
les .1111. pies
li
—1114
li fist
ferer.
hex Elie fu herbergiés;
sor
—
1 1
22 Trestout
fist :
!
aiol
34
non
L'ostes qui l'herberga ot ii 25
Senescaus fu Elie
Gautiers,
ans entiers
.y.
Et fu de mainte cose bien aaisiés. amena en sen sollier;
Aiol en
i3o
i
Par amor Ta assis lés sa mollier A une ceminee de marbre chier, Joste .1. fu de carbon grant et plenier. Li ostes l'en apele par amistié « Dont estes? de quel tere, biaus amis chiers? :
— Sire, 1 1
35
«
Mes
jou de Gasconge,
«
Ja fu riche[s] d'avoir
«
Mais
«
Et
est
il
si est
140
cilrespondié;
et enforciés
par grant guère tous
de Tavoir
si
;
essiliés
entrepiés
«
Qu'il n'en avoit vaillant
«
Ne mais que
«
Or
«
Si nrfenvoia
.1111.
.1111.
sous qu
nrfa bailliet ces
armes
1
il
deniers,
rrfa cargiés.
et ces[t] destrier
Al
:
en Franche por gaingier,
Loeys pour acointier. Dieus te consaut par sa pitié; « Ançois avrés grant paine que i v(i)engiés. Puis demandèrent l'aiguë, si vont mangier; «
104)
(/.
par malage afebloiés.
« Jel laisai
1
»
père fu grans hon, bien le sachiés,
fort roi
— Amis, 1
145
Issi
comme
en quaresme sont aaisié et vin vie.
»
:
Assés orent poison, pain
XXX 1 1
5o
Quant Li ostes «
55
orent mengié a grant plenté, rapele par amisté
Damoiseus de boin
:
moi
aire, a
parlés.
«
Aler devés en Franche, ce me contés, Al fort roi Loeys por conquester
«
Vos armes sont molt
«
1 1
il
le
:
«
Et vos escus
est vies et
que vos portés enfumés
«
Vos chevaus
est [molt]
maigres
«
«
François sont orgellous desmesuré(s) Et si sont coustum[i]er de lait parler
«
Laidengier vos vauront
laides
;
et
et descarnés;
ranproner.
:
aiol 1
1
160
165
—
35
qui molt fu ber,
Sire, » che dist Aiols
endurer,
«
[A] soufrir m'estevra
et
«
Et toutes
a escouter,
les parolles
maies
«
Les boines
«
Tant com Jesu
«
Et jou ère d'avoir plus amontés. » che dist li ostes, « molt bel parlés
et les
laisier aler,
plaira de majesté,
— Amis, «
Se vos poés chou
«
Les chemins verés gastes
« Il 1
170
i
:
(b)
:
«
Et trestoutes vos armes que vos portés ? Jamais en douche Franche nen enterés.
«
175
encombrés
Se vo ceval vos tolent, que deverés,
— Sire, 1
et
a des larons a grant plenté
«
«
« «
che dist Aiol[s],
»
« laisiés
ester
:
Teus les vaura avoir et conquester, Nés avra mie tôt a (sa) volenté, Et chier le compera ains le porter Amis, » che dist li ostes, « or m'entendes. Il i a un lion d'antiquité, !
— «
1
180
«
De
«
Tramis
« Il
85
«
Or
A
95
par [grant] chierté
est si
paine
en a
en parfont [i]
.c.
el
bos entré
;
ose hons tout seus aler.
ochiset afolés
:
«
Et Tautre voie a destre celui lairés; Car se il vous encontre n'i garirés, Ne vous ne vo[s] ceval[s] n'i durerés, Que ne soies mengiés et devourés.
«
11
Rome
Le chemin
«
190
le roi est escapés.
fu de
«
«
1
li
a mengiet son maistre et devouré.
«
« Il 1 1
prison
la
— Sire,
»
a senestre, frère, tenés,
che dist Aiol[s],
» laisiés ester,
«
Que
«
Se Dieus garist Tespee que
«
Toute
«
Cil cui
«
Volentiers dormiroie s'estoit vos grés.
Quant
ja
li
par lion n'ere [jou] encombrés,
ma
:
vos vainterés.
faire,
j'ai
au
droite voie vaurai aler
Dex veut garder bien borgois Tentent,
si
lés. :
est gardés.
est levés,
»
:
36
AIOL
Se
son
fait
li
Et Aiols
se
Li borgois 1
200
En
sa
lit
faire
par amisté,
coucha qui lés sa
est lassés.
feme va reposser
cambre perine en
;
est entrés.
Quant il se fu couchiés, si a parlé « Douche seur, bêle amie, cha entendes :
i2o5
«
Se
«
N'eust plus bel enfant en
«
Mais
«
En plus de .xin. lieus li cars li pert Que il a ausi blanche com flors en pré.
1
5
biaus
est
et
gens
;
et clers
;
(c)
.x. chités.
[par] est si povres et desnués.
il
Diemenche arons Pasque, bien
«
Blanches braies vestir
le savés,
toutes gens soi doivent bel atorner,
et endosser Se nous poiemes ore por Dieu penser :
«
Que il eust uns dras De cote et de mantel
«
Che
«
Encor(e) nous poroit estre gueredonné.
li
seroit grant
« «
a son lever, fust afublés,
aumoine(s)
et carités.
a la borgoisse son ceur iré,
a respondu par cruauté.
che dist
« Sire, » «
la
dame,
« laisiés ester.
dont vient ore ités bontés ? Se tu as ton avoir grant amassé, Par ta marcheandise l'as conquesté,
Diables
!
a
Et jou con sage feme l'ai bien gardé. est chou .i. ribaus escaitivés Qui n'ot onques encore en son aé Qui vausist un mantel de neuf foré Je cuic ches garnimens a il enblé
«
Qu'il a ensanble o lui chi aporté,
«
Et che maigre cheval a
« « « «
i23o
il
Que
Se
1225
cis enfes est escaitivés
fust bien vestus et acesmés,
il
Adonc 1220
!
«
«
2
!
«
«
1
:
«
«
1210
Ai
Dieus Voies com
«
Ja
:
Adonc i2o3 cors
—
a
i23o
li
il
borgois son ceur
traftè
trassé. » iré,
»
AroL
Mais ne vaut a
37
feme point estriver; N'ot cure de tenchier ne de coser sa
:
De 1235
a
si
Tendemain
le laisse ester,
C'Aiols fu revestus
Et de
ses
conreés,
et
povres dras ratapinés.
Rout sont
et
despané, mal
atiré.
Li ostes les regarde, s'en ot pité S'il
De neuf Peust
1240
Neporquant
A
:
eust a se feme consel trové
vestu et conraé(e).
ses
consaus a trespassé
(d)
:
son escrin en vient por desfremer.
Chemise et braie blance en a D'un cainsil délié et aflouré
geté
;
Aiol
1245
le
fil
Elie
De Dieu de
le
Prochainement
Con
va doner.
sainte gloire Ta merchié li
vos pores oir
;
gueredoné
ert
escouter
et
canchon doie finer. Puis ala au mostier por Dieu orrer, Car le serviche Dieu n'ot oblié, Car ses pères li ot bien commandé;
Ançois que
i25o
la
Puis retorna ariere a son
ostel,
Et li preudom fu sages et porpensés Ançois qu'il s'en alast Ta fait disner.
1255
Donc
prist Aiol[s] ses
Et vint a Marchegai, 11
armes, si
est
:
armés,
[si] s'est
montés,
prist congiet a Toste, s'en est tornés
;
Et li borgois fu sages et apensés Sor .1. boin palefroi en est montés, :
1260
Son escu
et sa
lanche
li
a porté,
Des gas et de la vile Ta fors jeté .111.
:
lieues le convoie tout de son gré.
Dont l'apela li ostes par sa bonté « Damoiseus de bon aire, vos en irés « A Dameldé de gloire soit commandés :
1
2b5
1233
;
c.
ne de
t.
—
1243
tiex
—
1266 soies
38
AIOL « «
1270
Tes cors et ta proeche et ta bontés Vos en irés molt seus et esgarés,
«
Et molt povre de dras
«
Certes j'en ai
«
Tenés chest anel d'or par
«
Se besoinge vos croist ne povertés Sel poés mètre en gage a vostre ostel.
«
— Sire, 1275
280
»
mon
et
Quant por vo
«
Beneoit[e] soit
«
Qui vous
desnués.
ceur molt adolé:
che dist Aiol[s],
«
carité,
«
bien vous provés,
si minorés Pâme de Dameldé
droit signor
:
aprist a faire tel largeté.
«
Or vous plevi ge bien ma loiauté Que se Jhesu franc home me laist
«
Qui
«
1
!
voille
mon
(/•.
i
trover
serviche rechoivre en gré,
« Chest honor vos ferai gueredoner. » Molt douchement le baisse al desevrer; A Dieu de sainte gloire l'a commandé.
Donc 1285
290
:
« «
Ahi
«
1
s'en torna Aiol[s], Toste remest
E
Dieus » che dist li enfes, « par ta bonté, Al premerain rechet u sui entrés Com il m'est hui ce jor bien encontré(s)
«
!
!
Elies père, c'or nel savés,
!
ma mère
«
Et Avisse
«
Je ne fuisse
«
Qui
En
tout l'or
me
al
gaut ramé(s)
!
par vérités,
si liés
donast d'une chité
son maistre chemin en
!
»
est entré[s],
Jusques a none base a il esté. Aine n'encontra nul home de mère né, 1295
N'ermite ne convers u puist parler.
Par des(o)us
Et puis Il
si
a
.1.
un
haut
tertre
garde devant lui
parmi un
D'autre part une haie en 1
3oo
S'a
veu
Que
le lion
en
est
montés
val adevalé.
.r.
pré,
bois cler,
adevaler
ostes au soir nomé. Chel jor avoit ochis un grant sengler Si
li
avoit
li
en avoit mengiet a grant plenté
:
;
Q 5)
AroL
39
Boivre venoit a l'aiguë, car bien
i3o5
Quant Vers Qu'il
1
3
1
o
coisi Aiol, si s'est tornés
il
lui le
geule baee
comme maufés
mangier
voloit
Jamais plus
fiere beste
Aiols
venir,
le voit
De son
A
le
Qar
et estranler
si l'a
cheval dessent
se redoutoit
de
:
vos ne verés.
douté;
comme
branche d'un caine il
le set.
l'a
sénés,
aresné,
l'afoler,
Et a traite l'espee de son costé Encontre le lion en est aies. A grant geule baee comme maufés
(b)
:
1
3
1
5
Se vient contre l'enfant Qu'il
As 1
.11.
comme
dervés
mengier et devourer. poes devant le va combrer
le
voloit
320
Amont par son escu vies enfumé Que les ongles li fait par mi passer
325
Et enprès lui le sache, si l'a tiré, Por un poi qu'il nel fist jus craventer. Mais Aiol[s] le feri del branc letré Si achemeement l'a encontre Que le pié et le poe li a copé. :
1
Li lion[s] gete
Mais Aiols
le
.1.
brait, qu'il fu grevés;
rehaste
Que par devant les Que mort l'a abatu i33o
XXXI
comme
sénés
ars l'a tout copé, et craventé.
Ains mais n'en fist tant hom(e) de mère nés S'en avoit .c. mangiés et estranlés. Aiols a
fait bataille
pesant
et
dure
Molt l'en est avenu bêle aventure; Le poe del lion a retenue, 1
335
Si l'a a son archon devant pendue.
Ja ne
le laira
mais
si
ert
veue
Et par aucune gent reconneue; i33o qui fust nés
—
1
332,
pesans
:
:
AIOL
40
li fera ele molt grant aiiie. Puis monte en Marchegai tout a droiture
Encor(e)
1340
Et
si
a trespassé le selve oscure,
Et Marchegai Et
el
li
anble a desmesure
Castel Esraut vient a droiture
Et trespassé del bourc le maistre rue. Molt i trova grans fous de gent menue 1
345
Qui trestout le gaboient par aventure. Quant il ont le grant poe reconneue
De
la beste
Qui 1
349
XXXII
savage qui tant
est
dure,
tornoit le pais a desmesure,
Sel laissent a gaber por l'aventure.
(c)
Des or chevauce Aiol[s] li gentiex hom. Par mi Chastel Esraut vint a bandon Molt i trova de fols et de bricon[s] :
1
355
Qui trestout le gaboient par contenchon. Quant il virent le poe del grant lion Qui del pais faisoit destruision, Car en cel bos n'osoit entrer nus hom, Por tant ne gabent mie le franc baron. Bêlement l'en apelent en lor raison a Dont venés? de quel tere, biaus jovenes hom? :
1
3 60
«
365
presistes le je le
poe de
cel lion ?
trovai des pjus cel
mont.
«
La me voloit mengier par contenchon, Quant Dameldé[s] m'en fist garantison.
«
A
«
1
U
— Signor,
Pespee que porc a
mon
geron
Simon La le lasa ge mort ens el sablon. » Quant cil l'ont entendu, grant joie en ont «
Li copai jou
le pié,
par saint
:
«
Cel jor ot de maint
Evous 1370
.1.
chevalier(sï c'ot
Vavassor de
Le
pié
li
home
nom
Raoul,
la tere, [molt] gentiex
demanda
1342 esrant {partout)
beneiçon.
—
hom
del grant lion,
1344 grant
—
1
35 1 Par un
;
:
AIOL
41
herberga en sa maison La nuit li done assés vin et poison. Aiol[s] fu la assis lés le carbon
Et
cil le
:
:
1
37D
Quant
il
orent mangiet a grant fuison,
Et Marchegai avoit sa livrison Si
com
fain et avaine a grant fuison,
Li ostes l'en apele, mist
le
a raison
:
Dont venés ? de quel tere, biaus jovenes hom? « Dont venés ? de quel part? u irés vous? Biaus sire, en douche Franche, » chedistAiols, « Al fort roi Loeys le fil Charlon « S'il me done del sien si remanron. » Et respondi li ostes qui fu preudom « Amis, Diex te consaut par son vrai non, (d) « Qu[e] il a en le cort (Loeys) un mal glouton «
1
38o
—
;
:
1
385
:
«
Makaire de Losane Tapele on. II n'a en nule tere nul plus félon Il est dus de Losene, chou est grans douls; Molt set bien losengier (le) roi de Loon, Il cache les preudomes a deshonor.
1
Aler devés en France, dit
«
Al
«
Se vous
«
Al chastel de le Haie droit vos tenés, Cha devant en Pontieu vos tornerés La troverés Rainier et Aimer, Et Gilemer TEscot qui molt sont ber, Le signor de Boorghes o le vis cler
«
« «
1390
«
XXXIII
1395
;
«
« « «
Amis,
»
fort roi
che dist
li ostes,-
le
«
or m'entendes
m'avés,
Loeys por conquester.
me
volés croire, aillor irés
1400
«
iqo5
Qui guerroie le roi par grant fierté Por chou qu'il a lor oncle desireté « Elie le franc duc qui tant fu ber. » Quant Aiols l'entendi, li bacheler[s], Qui bien l'avoit oi et escouté, «
«
i38z ficus
:
:
:
AIOL
42 Contreval vers
Quant Ja
le tere est aclinés
ses
parens oi conter ;
entre ses dens, que nus nel set,
Il dist
1410
de
il
querra cousin ne parenté
n'i
Dessi c'a Loeys avra parlé.
Che vaura
il
savoir
Et de sa bouche oir
Por
coi
il
La nuit 141 5
et
a son père desireté. sejorna jusc'al jor cler.
i
Aiols reprist ses armes,
Et vint à Marchegai, Il
son maistre chemin en
Toute
«
a
1435
est entrés.
jor a Aiol[s] esperoné,
1
s
!
cil li
demander amor Dieu, et vos qu'avés
aresta por
Signor, por
Et
1430
montés.
Et garde devant lui en mi .1. pré Desous l'ombre d'un arbre en haut ramé: Si a veu .rr. moignes grant deul mener, Et estoient de dras tout desnué. Aiols
1425
armés,
si s'est
si est
prent congiet a Poste, s'en est tornés,
En 1420
demander
la vérité,
la
.111.
:
«
Par tant
larons en
mi
«
Qui or en
Ne froc ne estamine n'i a remés Ne peliche ne bote, bien le veés.
« «
Sire, ceste autre voie
Se
«
Ne
«
Or en
vos
i
por Dé(x) tenés
:
:
encontrent, n'i garirés,
vos ne vo[s] cheval[s] ne durerés
:
droit vos aront tout desreubés. »
Et respondi Aiols
:
«
Mais n'en parlés
:
«
Ja Dameldé ne plache de majestés
«
Que li miens cemins soit par eus mués. Ains vos rend(e)rai vos dras, se vos volés. Sire, » che dist li maistres, « ne nos gabés.
«
— 1440
»
:
nous ont tous desreubés
«
il
l'orés
?
ces prés
«
droit
106)
:
respondirent
Car vés
(/.
Adonc quidierent
1423 tous
il
par vérités
»
AIOL
Qu 'Aiols
43
compains,
fust lor
s'cust trufé(s).
Aiol[s] point le ceval par les costés
:
Par devant les larons s'est arestés Fièrement lor escrie « Signor, estes « Por qu'avés vos ces moines si desreubés ;
:
1445
«
Lor
:
?
froc et lor peliches car lor rendes,
[Et] estamine et botes que vous avés. » Avant venés Et respondi li maistres « Cel hauberc et cel elme tost me rendes « Et Fescu et Tespee que vous portés «
:
1450
Un
de mes compaingons en voil armer.
— Sire,
or
les
prendés,
«
De
broche Marchegai par ferir le
cors
le
les costés
maistre qu'il ot parler li fist
et craventé.
Puis a
de son costé
traite l'espee
un
Si referi
Li Il
la teste
tiers
li
del
li fist
escapa
el
bu
Aiol[s] Il
ne
il
voloit laisier
ne vaut
set le
;
molt Ta douté. ne
set
contrée ne del resné
Son chemin ne
XXXIV
sevrer
gaut ramé,
s'en torna fuiant,
la
:
autre c'a encontre
Aiols nel vaut cachier car
Nient de
(b)
:
le fer passer,
Que mort Ta abatu
Que
:
Déix) le desfendrai par sa bonté(s). »
Et vait Par mi
1470
a.
«
Il
1465
che dist Aiols,
»
Car vers vous su je tous abandonés. Se je nés puis desfendre, vos les ares
«
1460
:
:
«
1455
ce
li
:
ber.
se voie pas eslongier;
contrée ne
le resnié(r).
L'avoir reprist as moines sans atargier
;
molt volentiers,
Si lor raporta tout
Si se sont revestu et recauchié,
Puis afublent « Sire, »
1473
les capes,
che dist
li
molt en sont
maistres,
«
lié.
por Dc(x) del
Car venés avoec nous por herbergier. Et respondi Aiols « Molt volentiers, «
:
»
ciel,
AÎOL
44 «
Se ch[ou]
«
Car
est el
cemin
droit vers Orliens,
ne vauroie mie eslongier. Oil, par ma foi, sire, bien vos en chiet Droit par devant no porte va li sentiers. celui
— 1480
«
Venu
1485
1490
XXXV
i
»
sont al vespre a l'anuitier
Et font mander un fevre sans atargier. Marchegai font ferer et bien sainier, Bien a son estavoir tout sans dangier. Al matin est Aiol[s] cumeneiés Ensamble avoec les moines par amistiés. Toute jor sejorna por le jor chier, Que il ne vaut esrer ne chevauchier. Al lundi s'en parti sor son destrier; Des moines se départ, si prent congié.
Des or s'en va Aiol[s] lance levée Et trespasse les tertres et les valees.
Huimais pores 149D
:
oir quel destinée
Jhesu a a l'enfant le jor donee. Makaire de Lossane avoit .1. frère
(c)
:
Rustans avoit a nom en sa contrée Si va por armes querre a Tenperere; Doi vaillant chevalier avoec lui erent; :
Quant i5oo
il
virent Aiol, molt
le
gaberent
«
Or en venrés en France, grans est et De vous ferons no sot en no contrée
«
Si en ara grant joie nostre enperere,
«
:
lee; :
Makaire de Lossane li mien[s] chier[s] frère. « Amis, engenré(s) fumes tout d'un [seul] père « Et si fumes porté tout d'une mère. Hé Diex » che dist Aiol[s], « quel destinée, « Makaire de Lossane quant est vo frère « Maleoite soit toute Famé vo père, « Car tout desireta ma france mère « Des or vous défi jou de Dieu mon père. » Il broche le cheval sans demoree Et a Tanste brandie viele enfumée «
i5o5
—
!
!
:
1
5
1
o
AIOL
Et va
1
5
1
5
ferir
45
Rustant a rencontrée
Que très par mi le cors li a passée, Que mort Ta abatu en mi le pree. Puis retendi
main,
la
Del feurela sachie
Tespee
si trait
[et]
As .11. escuiers a fait la mellee Andeus les geta mors en mi la i52o
1
525
E Diex! » che dist Aiol[s], Dame sainte Marie, vierge
«
Or
«
Hai
«
Un
«
Je ne sai se Makaire a plus de frères
«
Par
«
XXXVI
a je bien trové joste !
pan de
Sor Ferbe
:
et feree
chevaus en mi
la pree.
va Aiol[s] tout son chemin. partis,
bos, près del chemin,
d'un lorrier grant
se gisoit
uns
et foilli,
pelerin[s]
Qui vient de Jhersalem de Dieu servir. Bordon ot et escarpe, paume et espi, Et boin mulet anblant Et vaillant escuier a li
A 540
!
vo[stre] guerre a jou finee.
or(e) s'en
En Tonbre
1
membree
Quant del frère Makaire se fu Toute jor a esré très c'a midi.
A Tissue del 535
quel destinée!
cestui n'ert jamais terre gastee. »
laissa lor
Des
«
honorée,
c'or nel savés, Elies père!
entra en sa voie grant
Il
1
:
pree.
«
Et
i53o
:
bêle et clere,
loi
de gentil
Et ot blanche
home
le
son
a
plaisir,
servir.
se fu vestis
barbe,
le poil fiori
:
Bien sembloit gentil home, duc u marchi[s]
Qui
chastel
u
chité ait a tenir.
Contre Aiol se drecha quant il le vit; Premerains le salue li pèlerins « Damede[x] vos saut, sire, qui ne menti :
154D
1
— Et
337 anblent
Dieus bénie vos
!
»
Aiol[s] a dit;
!
(d)
AIOL
46 «
Dont venés? de quel
— « 1
55o
Je fu la al sépulcre u surexi,
mont de
Calvaire u mort soufri
«
Et
«
Et au saint flun Jordan
« «
dous amis?
part, biaus
de Jhersalem, de Dieu servir.
Sire,
el
Dieu merchi
la
— Par u en franc pèlerin — par mi Franche tout droit chemin. — Dites de vos noveles, biaus dous ami[s]; Avés de nule guère parler — Oil, paumiers, Dieus m'ai(u)t: repairastes,
1
555
?
Sire, très
oi
«
dist
»
i56o
?
« se
li
«
En
«
L'enpereor de Franche grain
«
Beruier Font de guerre
«
Qu'il nel laissent des portes d'Orliens
la chité
Loey
d'Orliens vi
et
oi.
Sire, »
Molt
« s'il
dist
Li paumier[s] le vit
le
nu
«
Et
sa grant
?
mi
regarde en
lanche
mal
Sor son bordon s'apoie,
ne
sai
que
»
:
;
vesti,
torte, ses escu[s] bis,
Les estriers renoés et mal assis, Et li ceval[s] fu maigres sor coi « Sire,
le vis
et povre, descolori
Si drap sont despané, s'est
070
issir.
— Retient saudoiers? qu'avés — Oil, paumiers, en venist. — che AiolTs], retenroit mi » dist li
565
mari:
entrepris
si
il
1
;
La me baingai awan tierc jor d'avril; En Tort saint Abraham pris cest espi.
si
il sist.
s'en sourist
:
dire, se Dieu[s] m'ait;
Tant vi entor le roi et vair et gris, Et riches garnimens, cevaus de pris « Je ne quic que li roi[s] conte en tenist. Quant l'entendi Aiol[s], s'en est marris; Mais il fu preus et sages et bien apris «
i5y5
«
:
:
i58o
Del ceur qu'il ot el ventre fist .1. soupir Et plora tenrement des iex del vis :
«
Sire, »
i5G8 despani
—
che dist
077
si
li
enfes, «
sen est airies
mal avés
dit.
»
(/.
107)
aiol
1
585
47
ceurs n'el vair n'el gris,
«
Ja n'est mi[e]
«
N'es riches garnimens, n'es dras de pris,
«
Mais
li
est el
(il)
Dex
ventre a l'home u
Qui bien me peut Quant li paumier[s]
l'asist
aidier par son plaisir.
«
»
Tentent, pitié l'en prist,
Por che que bêlement li respondi De chou qu'il [l']ot gabé se repenti.
XXXVII 1
590
Li paumiers lu frans
hon de boine
regarda Aiol, pitié end
II
nu
Il le vit
De chou
et
595
povre a mavais dras que gabé l'a,
:
a;
De grant afaitement se porpensa; De bien et de franchise la se prova. Mist le main a l'escerpe que il porta, S'en traist un[e] aumouniere qu'il
Et
prist
Venus 1600
i6o5
:
se repenti
Por chou que bêlement respondu 1
part
a.
Bien
.1.
besant d'or que mis
est a Aiol, se
et
li
i
i
bouta
a.
dona,
cortoisement l'araisona
:
«
Gentiex damoiseus
«
Por amor de
«
«
Del grant péril de mer qui m'en geta, Al port et al droit avene [si] m'amena,
«
Tenés che bessant
«
En
tel lieu
Aiol prist
le
sire,
entendes cha
(&)
d'or, bien vos plaira,
poes venir mestier ara. bessant,
si
l'acola
»
:
Dieus le vos mire qui tout cria Jhesu Crist le vos range l'esperital! « Si fera il encore quant li plaira. » Puis en ot vair et gris et boin ceval,
«
:
vous fourma,
celui qui
Sire,
!
«
1610
Com XXXVIII 161
5
vos pores oir, quil vous dira.
Aiol[s] l'en apela, mist le a reison
«
Sire franc pèlerin,
«
[Que]
se je (mais)
com
:
avés non,
vos trovoie (que) vos conison?
AIOL
48
— Reinier
le
« .11. fiex ai
biaus
sire, l'enfant
Se repairiés en Franche, parlés a nous
Et nous vos serviron par grant amor.
Dieu
le
commanda
li
fiex Elie
Aiol[s]
le
il
vaut prendre
s'en parte
»
glorious.
1625 Al vaillant chevalier qui tant
Ançois que
?
Aiol;
a
XXXIX
le
congié
fait a proisier.
Ta encore areinié
me
:
«
Por amor Dé(x), biaus
«
Vous i ares amoine, j'en ai [molt grant] mestier. Qui géraient le roi qui [douche] Franche tient ?
«
Savés
Et
li
sire, et car
«
Retenroit
«
De
biaus
moi
sire,
li
rois
a la chit a Orliens,
qui France a a baillier
gaingier, biaus sire, aroie grant mestier.
i635 Li pèlerins l'oi, si a croie le cief « Sire, ne sai que dire, se Dieus « J'ai
conseillés;
i duc u prinche qui tienge chevalier? quens de Bohorges ne l'aime mie bien.
« «
« Si j'aloie,
en Orliens
« Illeuc vi
ge
me
puist aidier
le roi
Qui de
«
Et ont moult boines armes
«
Dirai vos une cose que vous voil acointier
« S'il
lui
plus de
.m.
home
et boin[s]
[triers.
coransdes:
dessi a Monpelier,
venoit ore entr'aus en
la chité
d'Orliens
«
Adoubé(s) de ses armes sor .1. corant destrier, Qu'il ne fust des auquans gabés et laidengiés
«
Je sai que a saudee po[r]oit
«
Por vous l'ai dit, biaus sire, « Car vos armes sont laides
«
161 6 fiex
—
1629
ss.
(c)
chevaliers
vair et de gris sont tout aparelié
gentil
;
qui Franche a a baillier
Et eust ensamble
si
»
esté .vin. jors trestou[s] entier[s]
«
n'a
?
:
«
« Il
1645
maison.
«
A
1640
ai
Et vous, franc damoiseus, com avés non
«
i63o
s'i
chevaliers de grant renon.
— On m'apele,
1620
Gerart m'apel[e] on;
fil
Je sui dus en Gasconge,
«
Lacune?
—
:
bien.
il
faillir
si
ne vos anoit rien
et vo[s] destrier[s],
1641 corant
—
1642
.1.
cose
:
aiol
i65o
« «
a
:
« Il
1
65 5
1660
49
Et vo garniment font poi a proisier, Et vos cauches sont routes jusques as pies, J'ai encore un castel que j'ai molt chier a a non Biaufors et en la Marche siet,
«
Et
si ai
.mi. fieus
«
Se
je la
vos tenoie, par
«
Je vous feroie anqui molt bien aparellier
« «
Mais trop en somes lonc, tôt che n'a chi mestier. Damedie[x] vos porvoie, li glorieus del ciel
«
Li rois des autres rois
;
li
doi sont chevalier, les sains desosiel,
;
si ait
de vos
pitié
« Onques mais ne vi je si povre chevalier. Dont sospira Aiols li fiex Elie al viel, Quant de sa povreté li a oi plaidier.
XL
:
Aiol[s]
li
fiex Elie a del
:
»
ceur souspiré,
Et dist al pèlerin « Je vous commanc a Dé i665 « Bien m'avés aconté me ruiste poverté « Et jou en ai mon ceur molt forment aire. » Et dist li paumiers « Sire, trop vos poés haster « Je voil a vos por che un petitet parler. » Son escuier apele « Biaus amis, cha venés 1670 « Aportés celé maie et si le desfremés. » Et cil (li) respondi « Sire, si com vos commandés. » Le maie Pi corut esraument aporter; A une clef d'argent le corut desfremer. (d) Unes cauches en trait, ja millors ne verres, :
:
:
:
:
:
:
1675
De
plus fine escarlate n'orés jamais parler,
Et uns chiers espérons a Li paumiers
les avoit
fin
or noelé[s]
:
aportés d'outre mer,
Devant le temple dôme les avait acatés; Un marc de blanc argent en avoit fait peser 1680 Pour
Or
l'ainé de ses fiex qu'il voloit
poés dire
adouber. molt est li paumiers ber garnimens qu'il avoit acatés et croire,
Quant il les Pour son enfant demaine cui les voloit doner, Quant il voit l'estrainge home, se li a présenté. 1668
v.
por che]
v. parler
—
i683 quil
les
AIOL
5o i685 Bel
cortoisement
et
«
Et ces chiers espérons Par icele grant foi que
«
Hom
«
apeler
le prist a
:
tenés ches cauches por sainte carité
« Sire,
qui
ne verés. vous doi porter
ja millorfs]
:
je
bien cauchiés n'est mie dénués.
est
»
1690 Quant Tentendi Aiol[s], grant joie en a mené « Sire, cil le vous mire qui en crois fu penés « Diex me laist encor rendre gueredon et bontés. :
:
1695
E
Dieus!
Il
dessendi soz l'arbre,
si
fera
E Dex com !
Il
or
il,
li
si
sisent
vint a Marchegai,
»
n'en ert trestornés.
ja
s'en est atornés.
esperon doré(s)
li
s'est
!
par restrier montés,
En
son cemin en entre, sel commanda a Dé. Baron, a icel tant dont vous m'oés conter
mie gens
N'estoient
1700 Li
castel
ne
el siècle tel
les viles n'erent
Com
il
Mais
les forés antives, li
sont orendroit,
Qui puis sont
Nus hom ne 1705 Et
ja
plenté
pas
mar
le
si
:
puplé
mesquerés,
bos grant et ramé
detrenchié, essillié et gasté;
prendoit feme, s'avoit .xxx. ans passé
pucele encontre aussi de bel aé;
la
Quant
venoi[en]t al terme qu'aloient espouser, Avoient il tel honte, ce sachiés par verte, Quidoient tous li puples les deust esgarder.
Dont estoit fois
el siècle,
creanche
et
loiautés
:
(/.
17 10 Mais puis est avarisse et luxure montés,
Mavaistiés
et
ordure, et
faillie [e]s[t]
L'uns compère ne vieut a
Ne
li
On
fait
enfes al père, tant est
mais
.ir.
Por chou si
Aiol[s]
Car 1694 sor
il
—
est tous
amenuisiés li
li
maus montés
li
il
peuent engenrer
siècles a
com
fiex Elie fu
noiant atornés
chi oir pores.
durement penés,
ot toute jor chevaucié(s) et esré(s)
1701 jamais
!
enfans de .xn. ans asanbler
171 5 Prendés garde qués oirs
Et
bontés;
l'autre foi porter
;
!
:
108)
ArOL
1720 Vit
aprochier
le soir
Dameldé reclama
1
et le
qu'il
vespre acliner
:
doinst boin ostel.
li
cevaucha avant, n'est mie aseurés. Devant lui el boscage a oi gent crier, Et regarde sor destre, vit .1. balle levé Il
1725 Et unes hautes portes et .1. parfont fossé Uns forestiers i maint qui bien est ostelés; :
non
Tieri, molt fu gentiex et ber
Il
ot a
Il
avoit le foriest entor lui a garder.
Aiols vit le maison, molt
[730
:
reconfortés
s'est
:
a tiré son rené, celé part est tornés;
II
le maison ne s'est pas arestés. Le forestier trova a un fu alumé Gentement le salue com ja oir pores.
Dessi a
:
«
Damelde[x] vous saut,
ber.
Si n'ai point d'escuier, che sachiés par verte,
« «
forestier[s] saut sus
:
!
—
Par besoing porc mes armes,
«
Je n'ai frabaut ne cofre u
les
«
Neis tant d'autre[s] dras u
«
Ne
«
Car
«
;
:
«
a.
1750
li
«
«
1745
che dist Aiols
«
«
1740
sire, »
quant celui vit armé Sire, cil vos garisse que ramentu avés Avés vos de gent garde, que si estes armé ? Par ces forés antives si faitement aies ; Piecha je ne vie home qui si fust acemés. Je suis uns chevaliers, plus povre ne verés N'a pas encore .1. mois que je fui adobés
T735 Li
je(s')
les voil laisier
si
com
chi
[le]
veés:
puisse bouter,
les
puise celer,
(b)
n'en chastel n'en chité,
tost m'aront mestier, tex me peut encontrer. Li rois de Franche a guerre, ce ai je oi conter Le matin m'en irai vers Orliens la chité :
«
Veoir se
« «
Anuit mais, s'il vos plaist, vo[s] requir vostre ostel Por amor Dameldé, se il vos vient a gré
«
Et
la
pooie saudees conquester.
;
—
je sui
Sire, »
1745 bouter
povres
hom
:
che dist Teris,
grant amoine ferés. «
volentiers et de grés.
52
1755
AIOL «
Mes
«
Ausi
Aiols
ostex ne fu onques a franc n'ert
il
dessendus,
est
home
veés
jamais en trestous mes aés. cil le fist
:
»
desarmer,
Et des(o)us une table ses garnimens porter, D'une part en la sale son ceval establer, 1760 De fain Puis a
de Favaine a grant plenté doner;
et
fait
son afaire
Al mengier sont
et
son mangier
assis sans
Assés ont venison de car
aster.
plus de demorer
:
de seingler.
et
Quant il orent mangié et beu a plenté, 1765 Teris regarde Aiol, si l'a araisoné « Gentiex damoiseus sire, vers moi en entendes. :
«
1770
che nous a on conté. [né[s] povrement garni et apresté, Que vos armes sont laides, vo[s] cheval[s] descarFrançois sont orgellous et molt demesuré(s) Si criem que ne vos voillent laidengier et gaber Et vous nel poriés mie sofrir ne endurer ; Tost vos aroient mort, ochis u afolé. Se vous voliés, sire, avoec nous demorer Par mi ces bos iriemes a nostre volenté,
Car
li
«
Vos
estes
«
« «
« «
1775
Aler volés en Franche saudees conquester,
«
« a
prenderions des cers, des dains
et
des senglers
vos aprenderoies richement a berser
«
Et
«
Ma
«
Sachiés qu'il n'a plus bêle en tout nostre resné.
(je)
Ja
vos donroie al gent cors honoré
fille
— Sire, «
1785
;
:
« Si
1780
rois a grant guerre,
»
che dist Aiol[s],
me dou
«
onques mais
ge forment que vos ne
;
:
n'oi tel
me gabés.
«
Je n'ai en nule tere ne chastel ne chité,
« «
Ne maison, ne recet, ne dongon, ne ferté, Ne tant de tous avoirs, che saciés par verte,
«
Dont on
«
pressist .x. sous de denier monaé, Fors seul ces povres armes que vos ichi veés, Et ce ceval estraint que m'avés ostelé
«
Trop povre mariage avés or
«
:
1780 en cest
r.
esgardé.
:
(c)
AIOL
1790
— Sire,
» dist la
pucele,
53 «
trop par vos desmentés.
«
Se vous n'avés avoir, Dex vos donra assés;
«
Mais se voliés, sire, avoec nous demorer, Toudis vos serviroie a vostre volenté.
«
— Bêle, 1795
« «
« «
«
» che dist Aiol[s], « .v c merchis de Dé Par le foi que doi Dé(x) vous me dites bonté, Mais ne plache a Jhesu qui en crois fu penés Que [je] ja aie feme dont soie mariés Tant qu'aie par mes armes autre honor conquesté Qu'a tout le mien linage seroit mais reprové. » .
:
1800 Quant Tentent la pucele, près n'a le sens dervé; En la cambre s'en entre, prist soi a desmenter « Tote lasse caitive, com m'est mal encontre « Del plus bel chevalier qui onques mais fu nés « Com fuisse ore garie s'il me daingast amer! i8o5 « Malleoite soit l'eure qu'il vint en cest ostel, « Car ja n'i arai preu en trestout mon aé! » Et Tieri[s] se repose, si l'a laisié ester, Bien voit que ne li vient a talent ne a gré Un boin lit li fist faire u se va reposer, 18 10 Et Aiols se dormi dusqu'au demain jor cler. Quant li ber coisi l'aube, s'est par matin levés.
:
:
!
:
Il est saillis
Et
prist ses
Et Tieri[s] 181
5
Aiol[s]
En XLI
en pies, si se saina de Dé, garnimens, si s'en est atornés, li
a
fait
son ceval amener.
fiex Elie est
li
par
son cemin en entre,
Des or
s'en
Et trespasse
l'estrier
l'oste
montés
commande
:
a Dé.
va Aiol[s] tout son chemin plenier
les teres et les
desrube[s]
(d)
fier[s]
Dusqu'a plain miedi a le jor chevauchié; 1820 Et trova .111. laron[s], que Dex doinst encombrier, Qui gardoient les voies, les cemins et sentiers. Ne peut nus hom passer, pelerin[s] ne pamier[s], 1799 soroit maus et les sentiers
—
1800 sans
—
182
1
Qui gardoient
les voies
aiol
54
Marcheans ne borgois,ne Se 1825
il
«
Signor, »che dist
«
Armé
Aine mais n'en
Cel boin ceval donrai a
«
Si en
mera
i83o Et respondi
Quar
.1.
De «
nul
vi [j]e
si
mon
.1.
chevalier
trotier.
bien aparellié; oste Gautier,
sa cendre al bore et al marchié. »
li
Molt par avés dit bien, bien a .r. mois entier. leres, « ja trestorné nen iert. »
autres
«
:
l'en promesistes,
Il l'ara, »
dist
li
Atant evos Aiol qui i835
ronchi
.1.
«
—
jugiés,
maistres, «je voi
li
et fervesti sor
a
«
mort
soit a
a bêle feme honis et vergogniés.
les
salue bien
Défx) de sainte gloire qui la sus maint
Par
el ciel.
mon cief, » dist li leres, «chou ne vos a mestier:
Vos ne vostre salu ne pris jou .1. denier. Avec vos m'en irai en cel grant bos foillije], « Donrai vos tel offrande dont n'eussiés mestier « Ja quant m'escaperés n'esterés chevalier[s]. » 1840 II saisi Marchegai par le resne a or mier Que s[i] le vaut mener el parfont gaut ramier Por lui tout despollier, onnir et vergongier. Et quant le vit Aiol[s], si s'en est corechiés «
«
:
:
Ne
pot a lui joster, trop s'estoit aprociés:
1845 Contreval a Il trait
la tere laissa cair Tespiel,
nue
l'espee qui al costé
Si feri le laron
amont par mi
Dessi en la cervelle Ta fendu
Et a
son cop,
li
siet
;
le cief,
et froisié,
Ta jus trebuchié. i85o Li doi tornent en fuie, molt se sont esmaié Par le grant caup qu'il virent del riche branc d'achier: estort
si
Ne
l'atendissent plus pour tout l'or desosiel. Mais Aiol[s] les escauche, si ataintle moien: Tel cop li a doné de l'espee d'achier 1 855 Par des (o) us les espaule[s] li a caupé le cief.
Li
tiers
li
escapa qui ens
Qu'est espès
1823 Marcheant
—
et
rames,
1824 vergondes
bos se
el
c'est
fiert
dolor et pechiés.
—
1846 que
(/.
109)
AIOL
55
Aiols ne le vaut mie plus [en avant] cachier, Ains retorna ariere, si a pris son espiel. 1860 Bien erent li laron de dras aparellié: Mal ait s'onques Aiol en vausist .1. baillier, Ains jure Dameldé le père droiturier
Que des dras a laron n'ert ja aparelliés Ne d'autres se nés peut par honor gaingier i865 Tost venroit en
:
qu'il seroit enterciés,
tel lieu
Si en poroit bien estre onnis et vergongiés.
Puis
dedens Taire
se fiert el boscage,
Dusqu'al chastel de Blois ne
La nuit
s'est
se fiert
mie
:
atargiés.
Aiol[s] al vespre herbergiés
si s'est
1870 Chiés un riche borgois qui ot a non Gautiers, Qui assés li dona a boire et a mengier, Del feure et de l'avaine Marchegai son destrier. Et Aiols li offri .1111. sous de deniers
Que
ses pères
li
ot al départir cargiés,
1875 Mais li borgois nés vaut prendre ne manier Por sainte carité li dona a mengier.
La
nuit se jut Aiol[s] dessi a Tesclairier
Que
il
reprist ses
armes
Isnelement s'en torne,
1880 De Blois s'en
Ains
La
le jor
trova
Si fu
XL1I
monta
el destrier.
a pris le congié;
ne
vaut atargier,
se
commenche
a cevaucier.
ne fina desqu'il vint a Orliens
il le
molt por
roi ses
:
qui Franche a a baillier;
armes gabés
Des or chevauche
De
et
si
est tornés,
Joste l'aiguë de Loire
1884
:
et laidengiés.
Aiol[s] lés Loire sous
:
Poitiers a Orliens vient en .v. jors.
Che
fu
un markedi devant Pascor
Qu'Aiol[s] entra es rues d'Orliens tous sous.
Mais de che 1890
fist il
bien que gentiex hons
Qu'il vint a Sainte Crois aourer
Par de
Un Que
fors le
anel
i
mostier ot
.1.
peron;
ot d'or grant et reont
fisent saieler
li
le jor.
ancissor
:
(b)
56
AIOL
Son 1895
destrier
aresne
i
frans Aiols,
li
Et Fescu et le lanche drecha desous. Puis entra el moustier de Sainte Crous, Devant Tautel se mist a genollons, Dameldé reclama par ses sains nons :
« 1
900
Glorieus sire père,
«
Qui
«
Et venistes en
«
De
«
Par dedens Beleem sor
el
li
«
cors de la Vierge fustes tan[s] jors
Que
che fu por nous;
a
mon
de tout
«
Que
«
Et molt povre de dras Qui est avoec Termite
«
Sainte
Or
XLIII
dame
peron;
mont,
le
père procain secour
«
je laisai
.1.
fu voirs, bien le créons,
rois estes et sire
a Si faites
1910
tere,
fustes vos nés, bien le savons,
com che
« Issi
1905
che dist Aious,
»
malade (s)
et
besongous
et soufraitous, el
gaut parfont
benoite, je en pri vous!
fu Aiol[s]
li
:
»
enfes [ens] el moustier
Devant le maistre autel agenolié[s], Dameldé reclama le vrai del ciel « Dameldé, » dist il, « père [le] droiturier, « Qui la mer et le mont peus justichier « Et le ciel et le terre as a baillier, « Tu me garis de mort et d'enconbrier, « Et me done aventure par te pitié, :
191
5
1920
«
Que
«
Et resvider
«
Dame
je
mon père encore aidier ma mère qu'en a mestier
puisse
sainte Marie,
Quant Aiols
ot
Jhesu
vous m'en très
:
aidiés! »
bien proie,
Puis sacha de sa borse .nu. deniers Sor Tautel les a mis li chevaliers Par non de sainte offrande molt volontiers. :
1925
Or sont li Que Elies
.mi. sol desparellié(s) ses pères
li
ot bailliés.
Encore ot il .m. sous et .vin. deniers Et un bessant d'or mier bien enforcié
(C
)
AIOL
Que
1930
57
dona li boins paumiers cemin devers Poitiers;
por Dcfx)
li
Qu'encontra ci Puis en ot il mérite et boin loier Il en ot vair et gris et boin destrier. Aiol[s] lieve sa main, si s'est sainiés :
1935
:
«
Sainte Crois beneoite, vostre congié!
«
Jou
«
Or
irai
querre ostel donc
mestier
j'ai
:
vos pri que vers Dé(x) que m'en aidiés!
Par grant humilité
»
del moustier,
ist
Et trova son ceval aparellié Qu'il avoit al peron bien atachié.
1940
N'avoit o lui sergant ne escuier,
Ains
saisi
son escu
Puis a toutes
1
les
et
son espiel;
rues d'Orliens cherkié
:
Molt i trova serjans et cevaliers, Et dame et puceles par ces soliers. Il ne parla a eles ne nés requiert, Ne ne demande ostel, qu'il n'en set nie[n]t
945
Il n'estoit
:
de che querre pas coustumier[s].
Sa lance fu molt torte, ses escu[s] vies, Ses elmes n'ert pas clers mes esrungiés,
1950
Li
las
en sont
rompu
et
alasquié
:
D'une part le souscline, por poi ne ciet; Et Marchegai li trote, haut tient le cief. Forment le vont gabant cil chevalier, Et dames et puceles des haus soliers, Et cil riche borgois, cil macheclier. Li uns en a pris l'autre a araisnier
1955
:
1
960
«
Soions aseuré, joiant
«
Ne caut mais un (s) des nos a esmaier Tout avons de novel regaingié. Vés en chi un venu des saudoiers Aduré de bataille, hardi et fier,
« «
«
1930
li]
et lié
:
qui Franche
«
Et servira
«
S'aquitera sa tere et son resnié;
.1.
—
1934
cis
le roi
—
1938 joians
tient,
:
(d)
AIOL
58
1965
«
Cis vaura de sa guerre bien traire a cief
«
Riche[s]
ce
Si
hom
Fa nori
:
ensengié,
et
Ta por grans saudees chi envoié(s) conquerra bien a son espiel.
:
« Il les
«
Bien pert as bele[s] armes et al destrier, As riches garnimens que il a chier[s]
c
Qu'il n'a en nule tere
« 1
970
1975
ce
Tout
«
Par
—
1980
seront mort
le
Par
la
.xv. millier (s).
che dist uns autres,
foi, sire, »
Vous
ce
Li chevalier[s] n'est pas de
«
Mal
ce
Que Que
parlés de folie, che est outrages,
pert a son ceval
ne a
en son ceur
tel
tel
ses
folage
vaselage
ait
il
aquitast Franche par son barnage
molt
Et sa lanche
ce
Li escu[s] de son col molt
Ysabiaus
la
est
torte,
il
;
le tient basse,
le travaille. »
comtese qui molt fu sage
S'aseoit as fenestres sor vit l'enfant
un brun
paille
Aiol qui bas chevauche
Clrestoit fiex sa seror, de son linage
1990
;
armes
il
«
Et
detrenchié.
ira pies
«
ce
1985
Beruhier[s],
et pris et
ensamble
moie
chevalier.
les
mien ensiant n'en
estoient
« S'il
XLIV
tel
or trêve en bataille
« S'il
:
;
Molt grant pitié l'en prist en son corage. Lusiane sa fille s'en est pris garde Qui molt estoit cortoise et preus et sage :
Corant vint a sa mère,
XLV
si
l'en aresne.
Lusiane fut molt gentiex mescine, Cortoise et avenant et afaitie,
Et fu nieche
1995
le roi
de Sain[t] Denise.
Sa mère en apela, prist li a dire En la moie foi, dame, » dist la mescine, [(/. 10) « Chis hon qui la chevauce n'est pas bien rice :
ce
1
:
1967 grant
—
1988
les pr.
AIOL «
Des hui matin va
« Il
2000
a
il
antive
:
borgois molt rescarnisent,
«
Chevalier
«
Che me
«
Je quic qu'il quiert ostel, qu'il n'en a mie.
et
[rejsamble enfanche
:
«
que tu dois
Cor
i
et vilenie.
va,
fille
Par
«
Se tu povre
«
Car che
seroit pichiés et vilenie;
«
Et se
vieut ostel, souef l'en guie
«
Por amor Jhesu Crist, le fil Marie, Et por Parme del père qui m'a norie.
le foi
il
— Dame,
le vois,
dist
»
Par milieu de
:
sainte Marie,
«
«
2010
par ceste vile,
fois passé le bare
.111.
Et respont Ysabiaus
2oo5
59
nel gabe mie,
Lusiane,
« n'i
faura mie.
la presse s'est aquellie:
Qui
201
la veist le cors de la mescine Et la car blancoier, le bouce rire Jamais ne li membrast de couardise. Ele ot vestu un paile des(o)us Termine,
5
Li giron bleu
Chauches
ot
Aiol prist par
2020
«
Molt avés hui
.1.
:
borgois s'en escarnissent,
Che me resamble orgeul
Se vos ostel volés, nel celés mie
«
Anuit mais vous ferons hesbergerie Por l'amistiet de Dieu le fil Marie Por autre gueredon nel fa ge mie. »
et
grant
folie.
:
:
Lusiane fu molt de grant renon Et vit l'enfant Aiol qui biaus fu moût;
Mais
il
Poverte 2008
et
«
«
:
aie par ceste vile,
avés passé le bare antive
Chevalier
liste.
rené, vers lui le guie
«
«
2o3o
furent et inde,
poi a mi, damoiseus sire:
Parlés
«
XLVI
le
«
« .111. fois
2025
et vert
de brun paile, soulers a
fiex
— 2017
ert
nus
si fait
et
povres
et
home molt
cauches al.
—
besongous
angoisous.
2023 orgeus
:
»
»
6o
AIOL
Ele
2o35
l'en apela
par grant
«
Damoiseus de hoin
«
U
aies
?
en quel
amor
:
estes vous? que querés vous ? dites le nous
dont
aire,
tere
?
«
Se vos volés
«
Anuit mais a grant joie vos retenrons Por amor Dameldé le glorious. Grant merchi, damoisele, » che dist Aious. Por autre gueredon nel querons nous. »
«
ostel,
;
— «
2040
Puis
A
l'a
pris par le resne, mist se el retour.
mervelle l'esgardent François
le jor
Et dames e pucheles et [li] garchon. Onques ne tresfina jusc'a la court :
La dessendi 2045
El « «
2o5o
par restrier par grant amor
Amis, ostés vostre elme, donés Et monterés la sus en celé tor;
«
«
le prist
Aiol[s] al grant peron.
Del ceval qui remaint n'aies paour, sera gardés se nous poons.
«
Ma dame
a
Mais
«
Dessi que
XLVII
est
veve feme, n'a pas signor,
servir vos fera par grant
Aiols en
La
Dex vous doinst
est
montés ens
amor
serjant millour. »,
che dist Aious.
el solier.
bêle Lusiane al cors legier
Un Si
escuier
l'a
commande
trop bien froté
Torchié
2060
:
nous,
Car bien
— Grant merchi, damoisele 2o55
le
et
abevré
En
l'estable le
Le
frain
li
le
sien destrier
:
et estrillié,
et aaisié
;
maine por herbergier;
abati qu'il ot el cief,
Al kavestre de cerf Ta atachié Del fain et de l'avaine a al mengier. Puis en vient droit esrant al chevalier ;
Un 206 5
escamel d'ivoire mist a ses pies,
Andeus
ses
espérons a resachiés,
Puis les a bien forbis et essuies, Al renge de l'espee bien atachiés.
:
(b)
AIOL
Ja
pora reprendre
les
Quant
6 chevalier[s]
li
vaura monter sor son
il
destrier. (
2070
n'avoit nul serjant
II
a
E
Dieus,
pour
lui aidier
che dist Aiols,
»
« quel[s] escuier[s]!
De
Molt par
2074
XLVIII
c)
:
che serviche avoie [molt] grant mestier. S'or seust Ysabieus qu'il fust ses niés, «
»
fust ses serviches bien enforciés.
Ysabiaus fu molt gente, se
plus
fille
;
Ele ot Aiol l'enfant molt bien veu.
Mais
2080
«
Amis,
»
«
U
?
«
Ne maines
vas
»
en quel
dont
qui
che dist Aiol[s],
« li
cors Jesu
Qui mal me vaura «
Par
le
es tu?
conduist
te
moie
foi,
faire,
dame,
je sui
gascon,
«
Gautier de Pont Elie l'apele on;
:
Que
ans a a
le feste le
ne pot cauchier
il
Rovison ses esperon[s]
avoirs et garison[s]
:
;
Or m'a
«
bailliet ses armes et ses adous, m'envoia en France tout besongous. Tant avons quis l'ostel que nous l'avons De Dameldé de gloire qui fist le mont Et en la sainte crois prist passion
«
En
«
« «
Si
aies vos mérite et
— Por Dé(x), Luciane « Par la
r.
;
tous sui segurs.
«
«
?
:
De la marche freconde le roi Yon Mes pères gist malades en sa maison.
«
:
sus.
escuier, seul t'ai veu.
« Faillis li est
208G H
?
«
« .vu.
2100
« et
terre
Je n'ai autre garant certes que lui
«
2095
maint home en
Ysabiaus,
dist et
mus
povres, s'en est plus
«
XLIX
2090
et
si fait traire
— Dame, 2084
nus
est
il
Poverte
» dist
la bêle foi
1
:
gueredon!
Ysabiaus,
mist a raison
«
pensés en dont.
:
que tu dois a saint Simon,
»
AIOL
32
Quir nous bars et angilles, [luz] et saumons, Et puiment et claré et venison. « Cis valès me samble estre de grant renon « Et por son cors la feste en avanchon. » Adont vint la pucele par le maison (d) « «
2io5
Rebracie d'un caisse
Qui
veist aler si a
li
Sambler
L 21 10
li fist
De
car,
LI
menbré,
al cors li
deust menbrer.
apelé;
mengier bien conreer,
le
de venison
Vin orent
21 14
:
poroit feme de [grant] valor.
li
Qui veist la pucele De feme de boin aire Le maistre senescal a Se
a boton
fait
bandon
et
et
puiment
de sai[n]gler; a grant plenté.
Chele nuit fu Aiols bien herbergiés
Car
il
orent assés aparelliés
:
;
Si orent boins sergans et despensier
Et keu
et senescal et boutellier.
Signor, cui Damelde[x] savra aidier
2120
Li voirs de sainte gloire par sa
pitié,
Ja nus hon nel pora puis enpirier.
LU
Ysabiaus
En «
2125
2i3o
LUI 21 19 qui
«
prist sa
cambre
fille
par
main
le
destre,
maine, si l'en apele Fille, cis enfes samble de fiere geste Cil Damede[x] de gloire, li rois chelestre, sa
l'en
:
;
mer
«
Qui
«
Li doinst icho trover que
«
Por Dieu
«
Ne
fist et
li
et
monde,
te prie, fille,
faille
—
212g nul
va quere
que bien
nus biens qui
soit
— Dame, com vous plaira, Lusiane
oisel et beste, il
la bêle le sert a
en
tere.
» dist la
gré
;
:
le serves,
pucele.
AIOL
63
Quant qu'ele pot le sert a volenté. La pucele vaillant al cors séné Del solier avala tous les degrés Et vint a Marchegai por esgarder,
21 35
S'aplanoie ses crins
et ses costés;
Et a un escuier o lui mené Garder li fait les pies s'il sont feré, Et on le trova bien encor(e) clavé. Lors s'en torna la bêle al cors mole :
2140
Et
laise le ceval bien ostelé,
Del feure
LIV
de Tavaine
La pucele Et
2145
et
laisse le
(/.
done
IM
)
assés.
s'en torne al cors gentil
cheval très bien servi.
En une cambre La
li
sist le lit
en entre de marbre
bis
:
Aiol par grant délit;
Les kieutes sont de paile que desous mist li linceul de soie, n'i ot pas lin Li covertoir de martre grant et furni
Et
2i5o
Et
;
l'oreillier[s] fu fais
Aiol en apela, se
li
1
d un osterin.
a dit
:
Damoiseus, venés cnt huimais dormir. Par le puin le mena dessi al lit. Garins tient le candeile et sert del vin: Bien en ont andoi but par grant loisir. Puis le fist descauchier, nu desvestir, Et quant il se coucha, bien le covri Douchement le tastone por endormir. «
21 55
»
:
Il s'en
torne, et regarde, et fait soupir:
home ne
2160
Onques mais
2165
Car il avoit esté el bos nori[s] ; Le déduit de puchele n'ot pas apris. Dameldé depria qui ne menti Que il fâche a son père boine merchi Que il laisa malade et entrepris
21
34 auale
:i5o
fait
—
21 38 sist
gentil
s.
—
2142
li
fait
vit servir,
doner
a.
— 2144
ters
—
AIOL
64
Entre lui et sa mère el gaut foilli(s); Mais bêle Lusiane bien le servi :
com
Autressi se contient
LV 2170
Douchement le tastone la damoisele li mist la main a la maisele;
Oies con faitement a « «
« « «
« «
21 85
ele l'apele
:
Bêle,
che dist Aiol[s],
»
« li
rois chelestre
Qui fist et vent et mer et ciel et tere Vous mérite les biens que vous me fêtes!
«
Car vos couchiés huimais, bien en
a
Laiens en vostre cambre o vos pucheles.
«
Enfressi a
«
Sarés de
«
LVI
est
demain que l'aube père
corage, jou de vostre estre Bien ermes acointié demain al vespre. »
La puchele laisiet
Plus
tart qu'ele lit
la
damoisele.
Aiol dedens la cambre.
onques pot en la soie entre, molt se tormente.
se coucha,
Mais ele n'i dormist por toute Franche, Tant i ot mis son ceur et s'esperanche. Longuement se regrete, après [s]i pense «
Lasse
«
Quant
«
E
«
2199
LVII
«
!
:
s'en torne toute dolante
Et a
En un
2ig5
terme,
mon
Del respit n'eust cure
2190
:
Car vous tornés vers moi, jovente bêle; Se vous volés baisier, n'autre ju faire, J'ai très bien en talent que je vos serve. Si m'ait Dieus del ciel, je suis pucele, Si n'eue onques ami en nule tere. Mais moi vient en penser, vostre voil estre, S'il vos vient a plaisir que je vos serve.
— 2180
fust pris.
Ele
«
2175
s'il
» dist la je le
voil
pucele,
amer
«
com
et lui
:
laide cance
n'en
membre
Dieus c'or me consele, vraie puissance Saint Denise en ferai molt bêle offrande, .xini. mars d'argent tout en balance. » !
La puchele
s'en torne al ceur iré,
!
!
(b)
A10L
65
En sa cambre s'en entre, Fuis a fremé Mais el(e) n'i pot dormir ne reposser, Toute nuit en parolle en son pensé « Damoiseus, molt par estes gentiex et ber ;
:
2
2o5
« «
2210
«
Bien poés
«
Aies prendre
«
«
De vostre amor m'esteut a consirer Quant je n'en puis plus faire, lairai Je vous ai en mon ceur si enamé
«
Qu'a paines vos porai
«
estre
moines, se vos volés; porqu'atendés
les dras
:
Qui 5
?
:
entroblier.
Et Aiols s'endormi jusc'au jor 221
cesti
ester.
»
cler
(c)
ne nule autre ne vaut amer
Li gentiex chevalier[s] pensoit a
:
el;
Ançois rendra son père ses iretés Que amisté de feme voille user. Il set
Que 2220
LVIII
tout a fianche par vérité il
poroit son père tost oublier
Car amistet de feme Le corage de l'home
Toute nuit Quant l'enfes
fait
tout
et trestorner.
Et Et
Taube,
vait a Sainte Crois le
si
s'esbaudi,
Elies ses pères
li
vesti[s],
messe oir
sieut porsession jusc'au
Quar
matin.
gist Aiol[s] jusc'al
coisi
:
muer
Isnelement se cauche quant fu
2225
midi;
avoit dit
Qu'il se penast toudis de Dé(x) servir Chil cui Dex vieut aidier n'ert ja honi[s]. :
223o
A
l'ostel s'en
repaire quant tout fu dit;
Li mangier[s] fu tout prest quant Aiols
et se
boine oste
Li senescaus
Quant 22 io plus
!
Onques ne vi [je] home de vostreaé Qui feme ne vausist vers lui torner.
i
sont asis
laisier ester cf.
revint.
molt bien del vin. mangiet par grant délit,
les sert
assés ont
il
:
2488
—
2229 qui
66 2235
AIOL
Les deniers de sa bourse a Aiol[s] pris;
U
2240
Del bien que m'avés
«
Damede[x]
»
le
fait
a dit
li
che dist Aiol[s],
vos mire qui ne menti.
Or
«
Je quic .mr. denier en sont
que jou
tenés .un, sous
«
Que
«
Se plus
ai
Que
mèche mon gage
j'ofri
je
:
vo grant merchi puis que vi(e)ng chi; «
<i
ai chi
:
failli
Sainte Crois, soie merchi
:
despendu, tous sui garni[s] et
fâche
fin.
«
Encore ai un hauberc et un roncin Et un elme d'achier, n'est pas bruni[s], Et chil quil me dona ne Tôt si vil Que il n'en presist mie son pois d'or fin Il Ta en maint estor de mort gari Et s'ai .1. branc d'achier, n'en quier mentir,
«
Ne
«
Et
«
« « «
«
«
22 55
voit s'ostesse, se
a
«
22 5o
il
Dame,
«
2245
que
«
«
:
;
quic qu'il s'ai
.1.
ait
millor en ces pais
besant d'or, veés
;
le chi,
Que por Dieu me dona un [s] pèlerins Et s'ai un anel d'or grant et furni Que me dona mes ostes al départir,
Un [s] borgois de Poitiers que Dex ait Et respont Ysabiaus « Molt es gentis «
:
2260
Estoie tes deniers, biaus dous amis;
«
Se Dieu[s] m'ait de gloire qui ne menti,
«
Je n'en prendroie nul devant avril
«
Je ne sui pas borgoise de cheste chit
«
Aine ne vendi encore ne pain ne vin, Ançois sui gentieu feme, seur Loeys, L'enpere[or] de Franche de Saint Denis,
«
:
;
« Qui toute cheste tere a a tenir. » Quant l'entendi Aiols, liés en devint. Or set bien que ch'est s'ante près de son
Car Elies ses pères li a voit dit; Et dist entre ses dens c'on ne l'oi « Dameldé, sire pere(s), grés et merchis « Vos en puisse jou rendre a vo plaisir :
2270
»
!
!
«
«
2265
;
lin,
(d)
AIOL
227^
67
«
Que de chest grant pichié m'avés Que Lusiane m'ot près escarni
«
Ersoir se vaut couchier cnsamble mi:
«
:
«
Ma
«
Cui Dieus vaura aidier
cousine
— Amis,
LIX
gari,
est
germaine,
» dist
jel sai
ja n'ert
Ysabiaus,
«
de
fi
;
honi[s]
molt
!
estes ber:
Estoiés vo[s] deniers, mais n'en parlés. il mie .11. mois passés, venu por conquester,
Encor(e) nen a
2280
«
S'ensi fuisiés
Ja ne vos esteust avant aler,
Car Berruier nos ont tous desherté Il nous gastent et proient par lor fiertés. Je ne sui pas borgoise de la chité, Ains sui seur Loeys qui cest rené (f:
2285
«
Et toute ceste terre a a garder. Li dus Miles d'Aiglent qui molt fu ber, Cil tenoit
2290
«
me
chastieus et
.x.
.111.
chités,
mon père par sa bonté Mes sires ne me pot mieus marier, Volentiers me dona et de boin gré Si
quist a
:
:
N'eue d'oir que ceste
fille
En
.21111.
traison Tochisent
Li uns en fu Makaires
2295
De maintes
«
Puis a
Et
Qu^l «
A
Quand Se
2298 hons
si
(est)
enbevrés a lui tornés
homes mal
atiré
;
serouge, qui molt fu ber
tient les chastieus et les chités.
seur en est kaitive,
S'en 2 3o5
:
desfaés,
par traison desireté^s);
il
Or en
Ma
François
jugemens
a tous les frans
mon
per
veés.
traison[s] est ilprovés;
les
lois et
Elie,
23oo
il
li
que chi
ai
mon
jel sai assés,
ceur dolant, grain
et iré. »
l'entendi Aiol[s], s'en est clinés.
or(e) vausist
li
enfes avant parler,
II2 )
68
AIOL
Ja fuissent acointié par amisté.
LX
23 10
«
« Amis, » dist Ysabiaus, D'une seror que j'ai, que
«
Ele
«
Makaire[s] de Losane
ce
« «
23
1
5
est
en autre terre
et
«
molt sui marie
sai kaitive
li
:
sien[s] sires.
les deserite
:
Mais molt m'aime li rois de ceste vile, Car chou est li miens frère et li miens sire. Cil Dameldex de gloire, li fieus Marie,
«
Qui
«
Li renge,
«
Et confonge Makaire
«
Qu'a
le ciel et le tere
Quant
a en baillie,
se lui plest, ses le
honors quites,
mal
traître
tort et a pichié les déshérite
l'entendi AioFs]
li
!
»
frans nobile,
Contreval envers tere s'en humelie, 2 320
2
325
Et dist entre ses dens c'om ne l'ot mie « Par le foi que je doi sainte Marie, « Ja ne verés passer Pasque florie, « Se j'encontre Makaire le mal traître, « Qu'a l'espee trenchant d'achier bornie « Cuic envers lui moustrer tele estouthie :
Dont
«
— Sire,
LXI « «
233o
ce
— ce
2335
li
gira sanglans
»
dist
li
cors sans vie
Ysabiaus o
le
Dame,
»
che dist Aiols,
m'os abandoner
si
«
ce
Bacheler[s] qui est enfes de
Ne
«
S'il
ce
ce
ce
si
:
n'en sai nient
faitement;
ce
doit aler a cort
mon
jovent
prestement,
nen a gentis armes et garniment Senpre le gaberoient toute li gent.
Mais pleust ore a Dieu omnipotent Qu'or venist a la porte torniement
2.32Ô sanglant
!
cors gent,
Damoiseus de boin aire, a vo talen Vaurés vos i parler prochainement, Al fort roi Loeys u Franche apent?
Ne
(b)
:
:
:
AtOL
2340
«
Mon
<i
Se
ceur essaucheroie
j'estoie
— Amis, 2345
LXII
69
Ja m'en istroie fors premièrement,
«
couars u
fel
et
u
Ysabiaus,
» dist
tout
mon
sens,
lens. «
crTert a tout tens,
«
Quar Beruier nous vienent
«
Et Sarrasin nous mainent molt malement Panpelune nous tolent a ensient. »
«
Che
ichi sovent :
Pasque el mois d'esté quens de Boorges s'est porpensés. Il a trestous ses homes a lui mandés, .vn xx chevalier furent tout adoubé. Beruier sont en Franche par nuit entré El val de Suberie de sous Valcler La ont mis lor agait a rechelé; Tel .1111. chevalier s'en sont torné Qui le cembel en portent a le chité
Que
fust après le
li
.
235o
:
2355
U
Aiols se pora
ja
esprover
Et son grant vaselage bien demoustrer.
LXIII
Des .1111. robeors qui la iront Par le mien ensiant sai bien les nons Cest Nivars et Aliaumes, Foucars, Sansons; :
236o
orent cleres armes et [biax] poignons Et boins destriers corans, fors et Gascons.
II
vienent a Orliens, passent
Il
Et
fièrent
en
le
le
pont,
bare tout a bandon,
Et crient lor enseinges a [molt] haut ton 2 365
« « «
2370
U
estes,
Loeys
li
fieus
:
Charlon?
Issiés vos ent cha fors, si vos veron L'onor que conquist Charle[s] vos calengon. :
«
A
«
Jamais de
tort portés corone,
nous
ceste guerre fin
le
dison
;
ne prendron
« Dessi que t'arons mort u en prison. » Quant Tentent renpere[re], pesa Ten moût
2348 trestout
:
(c)
yo
AIOL
François corent as armes Aiol[s]
Grant 2375
li
fiex Elie
de
joie ot
la
en ot
adous.
ton
guerre, molt
Qu'il vaura essauchier
LXIV
et as le
s'il
Li cenbiaus fu rendus,
:
li
fu boin
peut son non.
li
noise est grans
:
François corent as armes communalment,
Et Loeys de Franche a fait son ban N'en istra chevaliers ne nus serjans
238o
Dessi a
icel[e]
eure qu'il
le
:
commant.
Aiol[s] fu a l'ostel grains et dolans,
Que
A
n'avoit
il
qui
ami ne nul parent
ossast dire son erement;
il
Ains reclaime Jhesu escortrement
2385
2390
« «
Et
«
Solel fesis et lune, vens tornians,
«
Issi
com chou
«
Car
faites, s'il
«
Que chevalier conquerre tout seus el camp Que renge mort u pris u recréant, Que Loeys le sache et tout li Franc Ne m'iroient huimais François gabant. Hé! las! comme il me vont escarnissant!
«
« «
2395
:
Ahi Qui
«
«
glorieus père, sire poissans,
!
fesis
Lasaron de mort garant
vostre saint cors fu sussitans,
li
est voir, jel sui creans,
vos
plaist,
hui por moi tant
:
Dont s'aroie [je] bien dorénavant, Mieus esteroit mon père de son enfant Quant Jhesu ot proie par avenant,
«
«
Il
2400
!
»
vint à Marchegai son auferant.
Li ber
i
mist
le sele, le frain
avant;
Puis a vestu Tauberc fort et tenant Et a lachiet son elme, n'est pas luisant, Et chaint Tespee Elie
al gentil flanc
:
El roiaume de Franche n'ot plus trenchant.
2405
Lusiane
2 388 vent
la bêle
li
vient devant
:
(d)
AIOL
71
Si l'en a apelé cortoisement.
Chele fu preus et sage, de bel samblant Molt l'amast en son ceur veraiement Plus que nul home en terre qui fust vivant; Mais il n'i pensoit pas ne tant ne quant, :
2410
Ains avoit de son père Qu'avoit laisié malade
le
ceur dolant
et
besoignant
Et desgarni d'avoir et désirant El plenier hermitage a Mongaiant, 241
5
Et Avisse sa mère
al cors vaillant
Qu'avoit desireté par son engan Makaire[s] de Losane
«
Cil chevalier s'en vont escarnissant.
« « « « «
2425
:
or fuisiés issus la fors
« S[e]
«
Ne
« « «
:
— « « «
« «
2440
camp
«
«
2435
el
Et se pris vos avoient li souduiant, Ochire vous poroient de maintenant; Ne vous iroit secore nus hon vivant Ains i avroit tel noise, mien ensiant, C'on n'i poroit oir nés Dieu tonant. Bêle, laisiés ester, » che dist Aians Cheste gent me vont molt escarnisant, Petit sevent mon ceur ne mon talant Car se Jhesu me done par son commant Que je m'en puise issir sor l'auferant, Passer le pont de Loire qui si est grans, Et je truis le cembel la fors es cans,
«
2430
souduiant.
«
«
2420
li
Amis, » dit la puchele al cors vaillant, Remetés jus vos armes, laisiés atant, Car li roys Loeys a fait son ban, N'en istra chevaliers ne [nus] sergans Nés uns hon en ces[t] siècle qui soit vivans, Dessi a icel[e] eure qu'il le commant. Vos armes sont molt vieles, mal avenant, Ne sont bêles ne cleres ne reluisant
«
:
:
lairoie por
2414 mongaiant
cf.
2790
—
home
qui soit vivant
2433 aiant
—
2438 grant
(j.
n3,
AIOL
72 «
Que
«
Se n'abac chevalier de l'auferant
de maintenant.
îVi voise ierir
Et nel renc mor[t] u pris u recréant, Que Loeys le sache et tout li Franc, « Ja Dameldé ne plache, le roi poissant « Qui lu né de la Vierge en Beleem, « Que je chaiens repaire en mon vivant. » Dont ot la damoisele le ceur dolant, Quant por lui ne vieut faire ne tant ne quant. « «
2445
2449
LXV «
« Amis, » dist Luisiane, Remetés jus ces armes et
«
N'istra hui chevalier[s] de cest recet
frans damoiseus,
«
cel
aubère
:
:
mis ban par saint Marcel. » Et respondi Aiol[s] « Or m'est molt bel «
Li rois
«
Se chevaliers s'en
«
N'ai riche garniment ne vair mantel
i
a
:
2455
2460
«
Ne
«
Cil viel
«
Se ne
« J'ai
dansel
:
;
fier par effors en ce eembel, mavais repairier en cest chastel.
» dist la
mescine,
«
Esgardés de ces rues
«
Et ces tors grans et hautes qui sont antives Molt i a chevaliers et dames riches S'or estiés la fors, vos armes prises,
« «
;
:
com
sont porprisses,
«
François ont lor ceurs plains de félonies;
«
Quant
il voient povre home, si Tescarnissent, ne laissent por Dieu riens a [li] dire.
«
N'estes pas conreé a
«
N'avés pelichon vair, gris ne hermine
r.
(b) :
:
« Il
li
et cil
«
«
2445
home me gabent
Remetés jus vos armes que avés prises NHstra hui chevalier[s] de cheste vile Li rois i a mis ban, ses cors meismes.
«
2470
:
après.
ne porc lanche pointe ne pingoncel
— Sire frans damoiseus,
LXVI
2465
ist, g'irai
—
2450 franc
le lor
guise, ;
AIOL
247D
2480
Ja avroit
«
Mieus vauroie
«
Que noise ne orgeul vos fesissent. De tant com jou en voi sui jou marie.
morte
enfoic
et
i
»
:
« «
Se venoit a bataille ne a
«
Mieus vauroie
S'isterai
:
— Amis, «
De
«
Quant
«
A
» dist
me
t'amor
estre
joster,
mors que
Lusiane,
chi remés!
molt
a
estes ber!
convient a consirer:
n'en puis plus faire, larai aler.
je
Dé(x) de sainte gloire soit
commandés
«
Tes cors et ta proeche et ta biauté, Que de mort te deffenge par sa bonté; Ne soies mors ne pris ne afolé[s]
«
Sain
«
Et que
«
Plus vos aim que nul
«
«
2495
estre
en ces rues por déporter; Se chevaliers s'en ist, j'ai en pensé Que je vauroie senpre après aler
«
2490
tel
Aiol[s] ne laisse mie por chou li ber, Ains vint a Marchegai, si est montés. « Damoisele, Tescu car me donés «.
2485
tabor par
«
«
LXVII
73 ceste vile,
;
Ele
li
sauf
et
je
te
ramaint en
puise encore a
rentl'escu,
si
la chité
toi parler
:
home de mère
né.
»
Ta combré,
Si Ta tost par le guiche al cors seré,
Et son trenchant
25oo
25o5
espiel
li
che dist Aiol[s]
a
doné
:
gentiés ber,
«
Bêle,
«
Jhesu de sainte gloire de majesté
«
Qui
«
De
»
le
le chiel et le tere [a] a
garder
me
doinst aventure par sa bonté,
«
Et
«
Qu'il soit astivement guerredoné!
Par miliu d'une rue .c.
je
s'en est tornés
» :
chevalier Tesgardent jovene et barbé
Et dames 2488 Car
(c)
vostre gent serviche vos sache gré
—
2490
et
ta
pucele[s] et bacheler;
bonté
AIOL
74
Le cembel esgardoie[nt] por
Chou 25 10
Es
les
Onques puis de cembel Et «
«
25
1
5
dist
:
li
n'i ot parlé,
un[s] a l'autre
:
«
Laisiés ester.
Hé! Dieus! u a il ore tant conversé? Quel diable l'ont fait tant demorer?
« Il
vauroit orendroit estre al joster,
«
Ja
«
Chis vengera anqui
(en) aroit .v.
Quant 2520
déliter
molt bêle cose a esgarder. vous a Aiol si atorné:
est
ochis et afolé[s]
:
mor[t] Fouré
le
!
»
Aiol[s] l'entendi, s'en fu iré[s];
Par [mijliu d'une rue s'en est torné; Par devant .i. chelier est trespassé[s], Lecheor[sJ
avoit molt assamblé[s]
i
:
As mains sont combatu et racordé. Molt furent laidengié et despané :
Li ostes
2525
ramaine,
les
si
prist les dés;
Son plus grant eskekier a aporté, Ses compaignons en a araisoné :
25 3o
2535
che dist
«
Signor,
«
A
«
De
«
Et qui ne vient a nous
«
Si
«
La
«
N'ai cure de tenchier ne d'estriver,
«
Ains voil grant pais tenir en
Et
»
(i)cest
cop a
li
lot
il
ostes, «
or entendes
tout le millor vin de cest ostel
me
vuit
noise
cil li
mon
et le
al
;
vin geter,
celier et laist ester
tenchon que vos menés
mon
respondirent sa volenté
Atant s'en sont
:
ostel. »
:
rasis al ju del dé.
Atant evous Aiol qu'est trespassés Par devant le chelier trestout armés. Li ostes
2540
2522 Al
le
Dist a ses «
Je voi
«
Je
—
li
regarde,
si
2523 desp.
:
«
Baron, veés
chevalier qui est faés
dirai ja
:
auques de mes pensés.
et laid.
(d)
a parlé,
compaignons
un
:
bien mesuré
»
:
AIOL
Devant Se
2D45
«
Sire, entendes
«
:
effrcés,
vent chaiens boin vin
et
:
boin moréis);
« «
On me
«
2555
dist tierement
li
On
73
venus tous
Doi serjant orent ore chi tremellé Li uns a molt perdu(s), s'est adampnés. Che dist, de mavais giu li ai gué (s)
«
2 5 5o
lui est
:
;
tient
por preudome en
«
Si n'en vauroie
mie
«
Vasal chevalier,
sire,
«
Li uns
«
Et
«
Tenés
est
estre blâmés.
veschi les dés:
menuier[s], l'autre quarés,
por bien juer;
tiers est pleniers
li
les
« Sire, se il
la chité:
en vo main, sont boin
ses esgardés
sel
me
:
dires
Et le droit jugement nous en ferés, Car sor vos Pavons mis et atiré. » « Laisiés ester Et respondi Aiol[s] « Onques en mon eage ne vi juer « Vos compaignons arrière le demandés, « «
:
:
;
2
56o
« «
«
A
che qu'il en diront vos en tenés,
Car voir nul jugement ne sai trover Quar onques ne soc riens de ju de dés.
— Vasal, 2
565
lechiere, « vos n'en irés
» dist li
Par le frain l'a saisi, si Ta tiré, Très devant le chelier l'a reculé Marchegai le regarde, si lait aler Le pié destre qu'il ot gros et quaré
!
»
:
Devant en mi 2570
Un
si
Que
mervilleus cop
.111.
costes
Por un poi que Très en mi son
Mal 2575
li
:
encontre;
le pis l'a li
a
doné
fait el cors froer;
le
ceur n'en a crevé
:
celier l'a fait voler,
soit de l'escallon qu'il a conté!
Li lechieres se pasme, ne pot durer,
Et quant
A
.c.
Aiol
il
se redreche qu'il pot parler,
mile diable[s] et
Aiol[s]
l'a
commandé,
son ceval, n'en pot faire li
fieus Elie a tant aie
el.
(/.
1
14)
AIOL
76 2
58o
Qu'ai grant marchiet d'Orliens en est entré[s] Borgois et macheclier Pont molt gabé,
:
Des pomons de lor vakes Font il rué « Voié(n)s, compère Pieres, » che dist Eldré[s], « E Dieus! cis avoit ore trop demoré! :
2585
« S'il Il
«
Car fust chi Hageneus li enivrés Et Hersent, sa mollier al ventre lé Toutes gens set lait dire et reprover; Chele ne voit nul home par chi passer Que maintenant ne sache un gab doner; S'ele avoit son coutel grant acheré,
<i
«
2590
« «
«
« «
2
5g5
ore avoit ja fors Testor trové
ne donroit mais trieves devant Noël;
«
!
Son ronchi li aroit ja escoué, Dont seroit il plus biaus a amener.
Et respondi Aiol[s] «
Vos
faites
vilonie
:
«
Laisieme
que
me
»
ester
:
gabés,
Et tort et grant pichié et mavaisté Ains ne vos forfis riens en mon aé. « Quant Damelde[x] vaura, j'arai assés « Qui del sien me donra a grant plenté. Li auquant l'ont laisié qu'en ont pité Por chou que bêlement l'oent parler. «
:
«
2600
LXVIII 2Ôo5
folie
«
Que
«
Et no gent crestiene volés ochire; Vos parens est Forés, que que nus die Devant Paris fu mors par estouthie,
«
a
2610
che dist Houdrés, « ce est matin avés vos armes prises
« Sire, » si
»
:
«
Et vous
«
A
«
Molt
«
Mener quidiés no gent
«
Ches armes que portés sont molt pories Por voir les entorchierent gent Sarrasine
«
le
vengerés après complie
:
Tespee d'achier ferés martire.
2587 hergeneus
(b)
alastes hersoir par ceste vile,
a
le folie
:
;
cf.
2722
—
2
5g3 escolse
:
aiol
77
Qui navrés en seroit ne poroit vivre. Quant Tentendi Aiol[s], molt s'en aire. «
261
5
LXIX
2620
Des or chevauche Aiol[s] grains et iriés Por chou qu'il s'ot gaber et laidengier. Molt le gabent serjant et escuier, Meismes Loeys qui Franche tient Qui fu en son palais grant et plenier. Al matin s'est levés de son mengier, Et vit l'enfant Aiol ens el marchié Et les gens qui tant Forent contralié. Li rois en apela
2625
A « «
S'aqu itéra
« [
Quar]
hom
Qui devant «
Amis,
«
Qui Et
si
Quant Et «
a
ma
mon
resnié;
guerre bien traire a chief.
Ta nori
ot le roi,
borgois en apele
»
et ensengié(s);
lui estoit
en
est chis
me
qui est
li
vos a gabé
cel «
iriés
:
et viel
marchié
:
bien ait vos ciés!
gabe en
rois qui
;
espiel. »
molt fu
quenu
che dist Aiols,
— Sire, chou 2640
tere et
conquerra bien a son
Quant Aiols
«
:
Ta por grant saudee cha envoié(s)
« Il les
Un
ma
vaura
il
Riches
«
« Si
2635
ses chevaliers,
haute vois s'escrie:
« Baron, voies Chi vient un[s] chevaliers aparelliés Qui vaura anqui estre as cos premiers,
«
263o
»
(c)
ces[t] sollier?
Franche
tient,
et laidengié. »
l'entendi Aiols, molt fu iriés
dist entre ses
dens c'on ne Tôt nie[n]t
Hé Dieux chou est mes oncles, Si ne me deust mie contralier. » !
!
je
:
sui ses niés
;
Sel seust Temperere qu'il fust ses niés,
2645
Ja
n'i fust
Ains
plus gabés ne laidengiés,
fust [molt]
richement aparelliés.
2618 Miniature avec cette rubrique : Ch'est chi ensi com Aiols EST VENUS A OrLIENS ET COM LI ROIS DE FRANCHE LE GABA ET SES gens. 2623 gent 2646 richemens
—
—
AIOL
78
Por quel gabe
Anqui en
li
rois
ne
fait
pas bien
:
bien vengiés
ert Aiol[s] si
Qu'il l'abatra a joste de son destrier,
265 o
Si quel veront serjant et chevalier.
LXX
[Des] or chevauce Aiols grains et dolans,
Por
gens qui
les
vont escarnisant.
le
Li marchiés estoit plains de toute[s] gens,
Et
2655
li
Aiol
un le
et
li
autre vont poursivant
vont gabant.
Elie, sel
fil
Atant evos Hersent
ventre grant
al
;
Offert une pautoniere [molt] mesdisant,
Feme
Né 2Ô60
2Ô65
a
un macheclier
d'Orli[e]ns le grant:
furent de Borgonge la [de] devant;
Quant vinrent a Orliens la chité Ni aporterent il, mien ensiant,
grant,
De tous avoirs en tere .v. sous vaillant Ains estoient kaitif et mendiant, Dolant et mort de fain et pain querant Mais par lor esparenge fissent il tant
Que
A
;
:
sous de deniers vont espargnant,
.xx,
et a usure si vont prestant Aine que fuissent passé plus de .v. ans
mont[e]
Les vont
2670
:
si li
diable montepl[i]ant
Ces .xx. sous de deniers qu'il vont prestant, Un si très grant avoir vont amassant
Que
les
.11.
pars d'Orliens vont engagant,
Fours, molins
Et vont tous 2675
Quant
il
et
rechès vont acatant
les frans
homes
desiretant.
furent venu en l'avoir grant
Qu'il sont venu a auques de droit niant, Lors ceullent un orgeul de maintenant,
Ne
laisoient durer
Ele ert
2680 2G55
si
Cuiverte
fiex
—
home
vivant.
felenese et mesdisant, et
orgellouse
2666 esparengant
et
mal parlant
:
(d)
aiol
Li borgois de
De chou que Quant 2685
le
la vile [s
79 1
]
en vont gabant,
ele dist font joie grant.
virent venir,
si
vont criant
Et car
«
Dessi al chevalier a sontalant
«
Ele
li
laisiés aler
:
dame Hersant
«
:
dira ja de son romant. »
Envers Aiol s'en vient de maintenant Par le frain le saisi, s'estut devant. Ele ot le panche grose et le cul grant,
mal avenant.
2690
Ele dist a Aiol en ranpronant «
Vasal chevaliers
«
Soies de
2700
:
sire, car faites tant,
«
ma maisnie d'ore en avant, Donrai vous une offrande molt avenant Ch'ert une longe andoile grose et pendant, Fermée ert en vo lanche al fer trenchant
«
Adonc
«
2695
;
«
:
:
saront trestout petit et grant
«
Qu'estrés de
«
Si
ma
maisnie d'ore en avant.
vos iront por moi tout redoutant,
Car je sui marchecliere, je vos créant; Mais je ne vendi car bien a .xv. ans « Neporquant le sornon en ai tous tans. Aiol[s] li respondi par avenant «
«
:
»
:
«
Dame, » dist (li) li valès, « laisieme atant Vous m'avés bien gabé, s'en sui dolant
«
Mais
«
Que vous
«
2705
«
«
2710
«
« « «
271
5
:
;
[i]che
me va auques
reconfortant
avés cel cors mal avenant Hideuse estes et laide et mal puant, (/. n5) Et le vostre serviche pas ne demanc. Molt vous aiment chesmousquesparDé le grant, Car vos estes lor mère, mien ensiant: Entor vos trevent merde, j'en sai itant, Que a molt grans tropiaus vos vont sivant. » :
Dont ot li pautoniere le ceur dolant, Mais ne set que respondre [ne] tant ne quant.
2690 Le commencement du versa
été gratté.
—
i-jxl grant
80
AIOL
Très par mi
le
Li borgois de
Et
li
un
et
li
grant presse s'en va fuiant
la vile le
autre
vont criant
le
:
vont huant, :
Trové avés vo maistre, dame Hersent, « Onques mais ne veimes home vivant, « Qui vos ossast respondre [ne] tant ne quant. Atant es Hagenel le souduiant, Baron estoit Hersent le mal parlant U que il voit Aiol, se li dist tant « Vasal, vous n'estes mie trop [par] sachant, «
2720
»
:
:
2725
«
Que vous
«
S'avoie
aies les
mon
gens
si
esmaiant
;
miex trenchant,
coutel le
Molt tost le comperiés [de] maintenant, Car je vous en feroie ja en lanchant; « La plus gente bouchiere aies blâmant « Que on trovast en Franche qui est [si] grant. Dont lieve la risée el marchié grant, Que n'i oiessiés mie nés Dieu tonant. «
«
2730
LXXI 2735
Quant Aiols
fu partis de la tripière,
Contreval s'en torna
lés la rivière
Selonc une maison qui ert de piere Femes i a oies qui sont noisi[er]es,
Qui «
Raiborc
«
Vés
« Il
:
coisirent Aiol lés la maisiere.
Li une huce a Tautre
2740
:
«
Compagne
chiere,
Holduit et Geneviere, chevalier qui est songiere
et
la le
a prises ses armes,
si fait
:
grant chiere;
Par son grant vaselage rarons no kievre. Raiborghe li escrie a vois pleniere « Entendes cha a moi, gentiex poingiere « Çaiens gist uns hons mors sor la litière « Bien poés en lui faire amoisne chiere. «
»
:
2745
:
;
nous vostre escu,
«
Prestes
«
Tant que
2722 agenel
»
—
2 7^9
s'en ferons bière
l'aions porté jusc'a Saint Pierre,
compère
(b)
AIOL
8
1
La u nous l'enforons en la litière. » Quant Pentendi Aiol[s] li frans poingiere,
2750
«
Bêlement lor respont a simple chiere Car me laisiés en pais, putains sorchieres, « Que Jhesu vous confonge li droiturieres! Lors s'en torna Aiol[s] lés la rivière, :
«
2755
Dameldé reclama
LXXII
et
»
puis saint Piere.
Des or chevauce Aiols grains et maris, Por chou qu'il s'ot gaber et escarnir; Mais il lu chevalier[s] preus et gentis Si ne li caloit mie de tous lor dis. En endurer le met et en soufrir, Car Elies ses pères li avoit dit, :
2760
Si l'en ot castoié et bien apris,
Que 2765
2770
hom qui
li
Enfant,
«
Ne
«
Je sai a ensiant que sui mendis
che dist Aiols[s],
»
«
:
vos caut a gaber hom[e] entrepris.
en ceste
tere parent
«
Aies a vos osteus,
«
Jhesu
les
:
n'ami.
vos merchis
:
le
vos pardoinstqui ne menti.
je
m'ai molt chier, qui qui m'ait
«
Certes
«
Ahi
«
Caitif d'autre contrée convient tapir.
!
biaus sire père, tu
me
desis
Por chou que bêlement Aiols vint a Si fesist
il
le
vil.
:
Li auquant s'en tornerent que pités
2780
petit,
tornés de chi
«
« Si n'ai
2775
plus tenche plus est honis.
Cent garchon(s) le porsievent grant et Et li getent chavates et caillaus bis, Et pomon et caronge et merde ausi.
»
prist,
lor respondi.
porte devers Berri;
a l'autre se
il
vausist,
(c)
Car il n'estoit [ne] ivres ne estordis. Et trova le portier quil dut servir Sor un peron de marbre u il se sist. 2759
gentil
—
2761
le
vieut et
—
2760 Cens
—
2781 esdordis
6
82
AIOL
Li lechieres fu
2785
faus et bris.
fel et
en pies, devant lui vint
II est saillis
Le pan de son mantel El puin destre «
Sire, tenés
« Si
2790
en
Quant Quant
li
gage,
ferés justiche a
Il
il
set et
:
renc pris;
plaisir. »
entent qu'il Tescarnist
li
menbre
:
l'alast ferir,
del sens et des boins dis
Elies ses pères
li
avoit dit
hon qui plus tenche
li
plus est honi[s]
rebâti el feure le branc forbi
«
Amis,
«
Tu
»
che
te jues
dist Aiols, « se
a moi,
que tu
«
Et
«
Mais ovre
je voil
jel sai
de
Dex fit
m'ait,
:
dies tout ton plaisir;
« «
Que
«
:
:
m'ent issir, cembel que je vie chi. Se gaing palefroi ne boin ronchin, Baille cha ta main destre je te plevi
«
28o5
me
El bois en Mongaiant quant s'en parti
Que
2800
vo
a dit
li
Aiol[s] Fentendi, s'en fu maris
Quant 2795
je
;
tendi,
li
ploie, se
mon
Talent ot de l'espee
Que
se
celé porte, lai
Si sievrai le
:
je te
donrai tant al revenir,
«
L'acordanche en
«
Ne
ert faite a
ton plaisir
:
sui pas chevaliers de riche pris. »
Et respont li portier[s] « Laisieme oir « Par la foi que vousdoi, biau[s] dous amis, :
:
2810
28i5
«
N'istra hui chevalier[s] de cheste chit.
« «
Remetés en l'estable vostre ronci Poi a mangiet avaine en cest avril.
«
Vous
«
Cil qui bien sont
«
Ne
;
lor
Quant
LXXIII
Or
fériés la fors le
malfé vis
:
armé et bien garni poriés forfaire un Angevin. »
Aiol[s] l'entendi,
sist Aiol[s]
li
molt fu maris.
ber sor son destrier,
Desore Marchegai qu'il
ot
molt chier.
Le portier apela par amistié
:
(d)
83
AIOL
2820
2825
«
Oeuvre moi
celé porte, par le tien cief
«
Si sievrai le
cembel por encauchier.
« «
Done cha ta main destre, je fan" bien Se gaing palefroi ne boin destrier
«
Je t'en donrai
ta
«
28 3o
Dieus,
Tant m'aront hui gabé
«
Assés tost
«
«
Mais encor ne seroie pas bien vengié[s] De tou[s] ciaus qui m'ont hui contraloié Et je voi c'esft] borgois mal afaitié[s] Mieus me vient a soufrir tout son plaidier
«
Et toute sa parolle qui ne vaut riens
je tierc ces[t]
Que Dont
« «
aroie le cief trenchié.
;
«
«
li
chil renoié!
gloton del branc d'achier,
:
«
«
fesise tel cose al je fuisse
le
rapela
commenchier
honis u vergongiés. portiers
li fel
Entendes,
» fait il, « cha, biaus amis chiers; Por chou que je vos voi desconsellié, Vos vaurai ja aprendre molt bel mestier, Car de chevalerie ne savés nient.
Prendés de chele lance .mr. deniers
«
A
«
«
«
:
vaura bien, Et ma feme m'en a d'une proie, Si les vous en donrai molt volentiers Et de cel vostre escu .xn. deniers filet
esuer
le[sj
;
:
Se fu lieve en
la vile s'avra
«
De De
«
S'en acatés d'avaine
«
Sel donés ce ronchi tout a
«
»
:
«
«
285o
:
père qui tout as a baillier,
Se
Atant
2845
dens (fon ne Pot nient
» dit il, «
«
«
2840
:
«
«
2835
»
Aiol[s] l'entendi, molt fu iriés
Si dist entre ses
,
part al repairier
— Diable vos feroient riens gaingier. Quant
:
vostre elme
vostre hauberc
« Il seroit
2824 Lacune.
—
grans
2829 chis
mestier
sous, tous
.111.
.x.
i
;
est chiers;
sous, ses vaura bien.
.1111.
sestiers,
mangier
(/. :
et fors s'ert encraisiés,
—
285 1
sel
vaure
— 2834 grant
n6)
AIOL
84 2855
«
Boin ronchi
i
«
S'amenés de
le
«
Nous en
«
U
aroit a caretier;
laine en cel(e) markiet,
acaterons molt volentiers,
vous portés carbon a vo somier
:
Vos resamblés bien hom[e] de tel mestier. Quant Aiols l'entendi, s'en fu iriés.
«
2860
Et uns borgois Tesgarde de son solier non Quikenars li panetiers
Cil ot Cil
»
:
;
Damede^x] de gloire qui fu et [i]ert a celui [home] mal encombrier.
Trameche 2865
Car Il
fel estoit [et bris] et
fu parens Makaire
mal
parliers
;
le losengier.
Très par matin fu ivres, si ot mangié Et le fort vin beu qui monte el cief,
Qui 2870
les grandes folies fait essauchier. Et ot l'enfant Aiol contraloie[r] :
A ses Au
2875
commencha
portier
fort a
hucier
sans delaier
:
«
Di, va,
«
«
Oeuvre li tost la porte por encauchier, Car il nous vengera de Taversier
a
Se
«
Tu
lai l'ent aler
:
:
il i
est
ochis grans honors
avras de
ma
borse
.1111.
iert.
denier[s]
«
Et de mon millor vin un boin Loeys le ferai tout otroier,
«
Ja n'en ères batus ne laidengiés.
«
2880
maistres fenestres est apoiés,
Or
sestier
oies del quivert, del losengier
:
»
:
Pour mal le quida dire, mais il dist bien. Quant li portiers Toi, molt en fu liés :
«
2885
Vasal chevalier
sire, » dist
li
«
Or
«
Car
«
Si avrai de sa bor(o)se
«
Et de son millor vin .1. boin Loeys le fera tout otroier,
«
t'overai la porte cis
portiers,
molt volentiers,
borgois m'en a doné congié
2859 Vos sambleres
—
2866 parent
.1111.
:
deniers, sestier;
(b)
OD
AIOL
2890
2895
«
Ja n'en ère batus ne laidengiés.
«
Or
«
Car por
«
Donc moi de
«
S en
ferai
«
Mes
ostes
t'overai la porte
1
la toie
molt volentiers,
amor
la
ai gaiengié.
ceue de ton destrier
— Volentiers,
» dit
Aiol[s], « vien le sachier. »
Li lechieres s'aproche vers Li cuivers, Il
2900
ne
Ains
:
une laise a .1. lévrier; m'en proia des avant hier.
le faisoit
mie por
le destrier,
mal
lechieres,
li
ait ses ciés!
esrachier,
voloit abatre de son destrier,
le
Qu'il cuida
trebuchier,
le vallet jus
Por les grandes risées recommenchier. Marchegai nel connut, lieve le piet, Merveilleus coup en done le pautonier: 2905
De desous la Que .111. des
maiselle
Tout envers
l'abati sor
«
Cuivers,
— Oil, 2910
le
consuié
mestres cosstes
»
.1.
li
che dist Aiols,
a vous blecié?
«
» dist li lechieres, « et
«
Ne m'en
«
As
«
Ersoir
a brisié;
fomier.
mahangié
:
donoie garde del regibier.
diables voist hui vostre destrier[s]
manga
avaine,
s'est
plus
!
aitiés. »
Et respondi Aiol[s] « Jel quic très bien. » Dameldé en jura le vrai del ciel « Se ne m'[o]evres la porte molt volentiers, :
:
2915
«
Tu
perdras ja la teste al branc d'acier
«
Ne
t'en ga[ri]roit
«
Quant
Il l'a
2920
je
li
glous vit
Al pooir que S'est venus a
Quant
291
1
il
flaiel
drechier
—
:
soit sousiel,
voi que proiere n'i a mestier.
sachié del feure grant
Quant
Del
hon qui
il
la
le
demi
»
piet.
branc reflamboier,
ot s'est redrechiés,
porte sans atargier.
ot le vereil a lui sachié,
de
2919
le
porte
la traite
li
riert el cief,
(c)
AIOL
86
2925
Que
tout envers
le fist
près tresbuchier
:
Mais aine ne s'en senti li chevaliers, Car li ber s'en issoit molt volentiers. Li glous vait a
2930
1'
ostel, si s'est
couchiés
:
N'en liet il mais des mois! Aiol n'en chiet; Et Aiol[s] s'en issi sor son destrier. Or le garise Deus li voir[s] del ciel Qu'il n'i soit mors ne pris ne vergongiés, Et Dex doinst a tous cheus mal encombrier Qui tant Pont ranproné et laidengié « Hé Dieus » che dist Aiol[s], « par ta pitié, « Tant m'aront hui gabé et laidengié « Et il seroit mon père molt grans mestiers !
2935
!
!
!
2940
«
Que
«
Dont
«
Or ne lairai por home [nul] desosiel Que ne voise ferir tout le premier
«
2945
LXXIV 2950
fesisse tel cose vers chevalier[s], je fuise
honorés
et essauchiés.
«
Des
«
Se nés puis par mes armes bien
« «
dont s'il me siet N'encaucherai mais home [nul] desousiel,
«
Car
«
Dame
«
D'ore en avant voil estre vos chevaliers
Se
.1111.
robeors sans plus targier. justicier,
le lairai ester
je
:
n'en sui apris ne ensengiés. sainte Marie,
» fait il,
«
aidiés
Li robeor repairent tout a bandon
Tout
:
:
droit a lor agait arier s'en vont;
Les lances portent droites encontre mont Et ont
al
De Loeys
vent destors
les
confanons.
Charlon Et bien l'ont escrié desor le pont N'en osa uns issir de ses barons Qui s'en alast combatre vers les glotons. Mais ançois que solaus traie aescons, Lor convenra parler d'autre raison s'en gabent le
fil
:
2955
:
2953 De] A,
le]
li
!
»
AIOL
Li plus ardis des
2960
Por Rains
Ne
.rai.
87 qu'el cembel sont
vausist estre ne por Soison[s]
n'i
roiaume al roi Charlon, Car Aiols est montés li gentieus hon Par desor Marchegai a esperon. Issus est de la porte tout a bandon, 2965
por tout
le
Si lor a ja de Loire passé le pont;
O
lui n'en maine per ne compaignon. Dameldé reclama par son saint non, Entre ses dens commenche une orison « Ahi glorieus sire, » dist li frans hon, « Qui presis en la Vierge anoncion, :
!
2970
2975
«
Et tu fus de
«
S'en
hon,
le sait :
de leur roion,
Li
«
Adont s'esmut cascuns de sa maison. Tous .111. les assemblastes sans mesproson; Il vinrent a Erode le roi félon Il demanda qu'il quisrent et u iront Onques ne li chelerent, mais dit li ont
«
Que
nés est
«
Qui
sera rois et sires de tout le
«
Deul en
«
troi roi le coisirent
;
:
li
profetes, querrant le vont,
mont.
ot et grant ire al ceur félon,
«
Qu'il n'i voloit signor nul se lui
non
«
Bien quidoit
mont.
estre rois
de tout
le
;
«
Son corage lor chele par traison le donques querre, signor baron, Puis repairiés par moi leus a bandon
«
Je Tirai aourer, s'ere ses hon.
«
Li
«
Mais ne connoisent mie la mesprison Ne le félon corage del mal gloton
«
2990
bien
«
«
2985
lui nés,
clere estoile parition
«
«
2980
fist li
«
«
:
Aies
troi roi
respondirent qu'ainsi feront,
«
Qu'ochire
«
Savement les guiastes, père del mont Tant vos quisent li roi, trové vos ont.
«
2975 Tout
:
les
quidoit par traison. :
(d)
88
AIOL
2995
«
Trois offrandes portèrent par devison,
«
Or et mire et encens por chou le font Que par ces. nr. ofrandesnousconnistrons:(/. u 7
«
;
« S'estes rois teriens, l'or
3ooo
«
L/encent
a
Le corage
«
Car vers vous ne se peut cheler nus hons; Toutes les requellistes sans mesproison,
«
le roi
;
félon
Qui
Et quant che vit li fel qu'aie en sont, Par lui ne repairierent, escarni Pont, Deul en ot et grant ire el ceur félon Tous les enfans fist querre de son roion
quidoit tuer par traison.
les
:
«
Manant communalment
«
S'en
«
De
«
Puis
fist
.11.
et
près et loin
ans
et
demi que plus n^n ont
les fist decoler,
inocent sont
:
:
voirement, voirs Dex, con che créons
Que
« «
Que
«
Et
«
Molt m'aront hui gabé tout chi gloton Et si ont fait lor gas de mon blason Se ne combac as .1111. qui chi en vont, Dont ne pris jou mon cors .1. esperon.
«
«
:
trestous eslire les valeton[s]
rois estes et sires de tout le mont, Garisieme hui de mort et de prison Et donés aventure par vo saint non
«
«
LXXV
gardastes
«
«
3025
les
:
«
« Si
3o20
connistront
barons,
D^rode
«
5
si
.111.
«
«
3oi
provoire,
seustes des
Des offrande[s] ont il gent gueredon Savement les guiastes, père del mont
«
3oio
s'estes
«
«
3oo5
vos donront,
secore
ma mère
mon la
père a son besoin
gente
el
gaut parfont.
:
Quant
Aiol[s] fu des rues d'Orliens issus,
N'a pas gaires aie, quant a veus Les .1111. robeors a destre en sus. Et quant Aiols les vit, ses a connus
2998 Lacune.
—
»
3oio Mainte
)
AIOL
89
Car il n'estoit couars ne esperdus; Ains dessent del cheval a tere jus,
3o3o
Estroitement .c.
le
çaint par grans vertus,
chevalier l'esgardent jovene et kenu,
Et dames et puceles qui sont as murs; Et dist li uns a l'autre « Or l'ai veu 3o35
3040
«
La
«
Li bachelers
«
Sire, venés vos ent al
«
Laisiés les ent aler, nés touchiés plus,
«
D'orne ochire
«
«
Onques mieudres vasaus de vos ne Vous ares vos saudees deriere Fuis
«
A cheste
bataille est remesse, n'en veré[s] plus est ivres, trop a
boin eur
est pichiés
grans
;
et id(e)us.
fu
:
:
Pentecoste serés vestus
« «
A
qui que avoirs
Quant
:
beu.
De peliçon hermine et d'ors pelus. Che sont .ri. parteures, de tex n'est
«
3045
(b)
!
:
plus
:
faille soies seurs. »
l'entendi Aiol[s], dolans en fu
;
Parfondement reclaime le roi Jesu « Ahi glorieus sire qui mains la sus, « Et venistes en tere por nous cha jus, « Et fustes mis en crois et estendus :
!
3o5o
«
Et férus de
«
Que
li
la lance
sans et
li
par mi
le bu(s)
aiguë en coula jus
:
Longis en t(r)ert ses ieus, si a veu(s), « Et si bâti sa coupe, vérités fu, « Et vous li pardonastes, père Jesu, « Mal gueredon en ont li mescreu, « En infer en giront el parfont bu, « Si voirement, dous Dieus, com che voirs fu; « A vous me comma[n]c jou, nie[n]t a autrui. Les consaus de son père a (bien) retenus, «
3o55
Que
3o6o
ja
qui
le
kerra n'ert confondus.
Puis acourcha
Et a toutes 3046
li
r.
—
3o62
ses
trais
la guiche de son escu armes trait envers lui.
»
AIOL
90
Plus bel cor nen ot onques ne quens ne dus,
Et jure Dameldé
Mieux vauroit
3o65
Que
LXXVI
n'en fiere
il
.1.
vertu,
mors et confondu[s] u autre lui.
Aiols fu remontés sor Marchegai;
Un[s] lechieres
3070
et sa
estre
li
crie par
.1.
gavai
Amis
«
Assés avez
«
Car
«
Cheste premi[e]re jouste pour vos
chevalier sire au cheval bai,
me
alei, très
bailliés ces
bien
le sai
armes,
3o8o
« «
Les pucheles salvastes del vilain plait, Les .111. clers sussitastes, por voir le sai,
«
Donés moi aventure,
«
Que
« «
Et Avisse Qui se pasma por moi quant
«
Cil borgois m'escarnisent, [trop] bien le sai,
«
Por riche garn[i]ment que n'aportai; Mais se Dieu (s) plaist de gloire u créance Ja ne veront passer le mois de mai
créance
désiré Tai,
mon père qu'el bos laissai ma mère als cors verai desevrai.
[Que] teus m'escarnist ore dont
«
Cil borgois
me porsievent,
me
3o8i
et
ai
vengrai
esgardei
»
l'ai.
Li robeor repairent tout lor esclos, Voient l'enfant Aiol ques sieut au dos Bêlement les encauche tous les galos,
:
se vaut pas aster, car très bien sot
Qu'il feroit chevalier par son esfors
3095
ai,
secore
«
Ne
3090
:
Si voirement, biau sire,
«
LXXVI I
ma
:
ferai. »
«
a
3o85
:
si josterai
Et Aiols reclama saint Nicolai
3075
(c)
:
«
«
Signor,
«
Cis borgois nous porsieut,
«
Avés Tescu veu
«
Jo avrai
3o86 Cis
»
che dit Nivars,
« estes
si fait
qu'il a al col?
le ceval
qui
si
:
.1.
vient tost
poi
:
que faus
:
:
AIOL «
Et Sanses en prendra
— Et — Et 100
3
91
avrai,
je
l'escu del col.
che dit Aleaumes,
je, »
«
Fouk.es,
» dist
«
l'auberc del dos.
Telme sans or
Se
«
Cui chaut
il
s'en che fossé
remaint
:
mort;
se vieut desfendre, ja Tavrai
«
li
cors
LXXVIII
?
»
Nivars torne le resne vers le mescin Mais Aiol[s] point et broce, sel vait ferir; Desor la boucle d'or qu^l vit luisir, Perchié li a l'auberc et molt mal mis Par mi le gros del ceur l'espiel li mist, Toute plaine sa lanche mort Tabati. :
(4)
;
3io5
chevalier l'esgardent grant et petit
.c.
Et dames
Qui 3
10
1
Et
font
si
5
il
120
3124
Encor(e) voi tout entier vostre escu bis
Que
!
li
qués fu che qui or chei?
ses .ira. pies le bai ronchi. » la bêle sot
c'ert
Aiols
li
bien
et vit
enfes qui jus Ta
mis
:
:
«
Sire père propisses qui tout fesis,
«
Vos
«
De
«
Qu'il n'a en ceste tere parent n'ami!
puissiés hui cest jor avoir merchi l'enfant d'autre tere qui est
mendis,
sauf le ramaine par ton plaisir
«
Sain
et
«
Que
il
«
Car plus l'aim que nul home que Dex
«
Ne
«
Estes
LXXIX
repuist encore parler a mi,
ja, se je
ne
l'ai,
Foucars en apela
un
n'arai mari.
ses
feist,
»
compaignons
:
poi ichi, signor baron;
«
Che me samble gran[t] honte(s) de cel glouton Qui nous a mort Nivart no compaignon
«
Mieus vauroie
«
3
:
ce
Dieus
!
Dameldé reclama de paradis
3
matin;
encore, n'en prendent fin
Hé
Et sor Lusiane
1 1
puceles as cors jentis
«
«
3
et
trestout le gaboient gehui
ioo Qui
:
estre
mort que nel vengons.
»
92
AIOL
3i3o
broche
II
Et vait Lés
Aiol tout a bandon,
de
l'alve
Que
D'autre part
Durement
il
3140
Le Se
li
li fist
est
navrés li
caupa
trencha
Que mort
li
amont;
poi
le
gentiex
giron
:
hom,
coule sor l'esperon;
lui de tel et
randon
l'auqueton
:
pomon, ceur tout a bandon
et le
le
l'a
braon
el
.1.
fendre les
ronpi l'auberc
fie li li
mist ens quisse
la
Li sans vermaus Mais Aiol refiert Qu'il
de l'archon
la sele près
sa lanche
Par miliu de
3i35
des espérons
le destrier
ferir
(f.i 18)
abatu jus des archons.
Loeys est as estres li fiex Charlon Sus el palais plenier en son dongon: 3145
«
« Voies, baron, a ses homes Del povre chevalier que gabion Par saint Denis de Franche, il est preudon. Aies vous adouber, sel secorons
«
Ne
«
Mieus ameroie a perdre Rains
«
Que
II escrie « «
3i5o
:
:
;
voil pas qu'il
si
i
muire par mesprison
boin chevalier
i
François corent as armes 3
154
Li cenbiaus fu rendus François corent as armes
160
65
et
li
tôt
tornois
:
demanois
Il
encauchent Aiol a grant esfroi ne peut de sa lanche mie ravoir
Il
a traite l'espee, fiert demanois,
:
Et escrie 1
:
;
Meismes Loeys s'arma li rois, Anqui vaura Aiol de près veoir, Mais il ne sara mie que ses niés soit. [Et] Sanses et Aliaumes sont a l'estroit, Il
3
»
adous
Meismes l'enperere s'arma le jor. Anqui vaura veir de près Aiol.
LXXX
3
perdison. et as
«
«
Monjoie
»
a haute vois
:
Soison[s]
et
:
:
Fil a putain, traitre(s), félon revoi(s),
AIOL «
Vos
«
Hui
est
— Sanses, 3170
jors quel comperois.
Aliaumes,
«
vien ent,
soit tex enfes et ses bufois
[Vont] Sanses et Aliaumes tornant Et Aiol[s] les encauche tous les galos Sa lanche a recovree en .r. des mors.
blamoit Marchegai, mais
maigre .1111.
Que
le
crupe
et
il
il li
va tost;
mist par
.vu. cens et .mi xx
De
mi
le
3
1
90
I
.
et
quinse
i
;
cors
:
;
ot
noble[s] chevaliers as escu[s] fors,
Et puis
LXXXI
(£)
la
gent a pié quil sieut au dos.
Aliaumes s'en rêvait el bos fuiant, Et Aiol[s] l'en encauche esperonant. II tient nue l'espee qui fu trenchant Et vait ferir Aliaume en ataignant Tel coup li a doné en trespassant La teste en fist voler en mi le camp. A tant es Loeys esperonnant; Les Beruiers trova el val gissant. De maisnie sousprise n'en sai niant François les vont ferir de maintenant Des lances qui sont roides as fers trenchans. ;
3195
:
core par grant esfors.
Sanson feri tel cop a perchié Pauberc del dos li
:
3172 tornent
—
3i8a mors
!
dos
Ions les os,
Devant lui a la tere l'abati mort. Aliaumes s'enfui dessi al bos Et Loeys Pencauche a son esfors 85
les
l'escu
Sa grant anste
:
:
pies coupés bien fais et gros
le laise
Desor
1
vois
!
!
Aiols
3
je
Ha! Dieus quel[s] chevaliers nous a tolois Alon nous ent fuiant tant com nos loist. »
Les
180
dist
«
Il ot
3
li
» [ce]
Maleoit
On
3175
venus
«
«
LXXXI
93
gastés ceste terre, n'i avés droit.
aiol
94
La 3200
veissiés tant sor et tant
Fuir par
le
campaigne
bauchant
frains trainant,
Et tans boin[s] chevalier[s] mors
Qui remessent
gissant par
mi
et
E Dieus quel commenchaille por Ne doit estre gabés cTore en avant, !
32o5
Mais richement
LXXXIII Molt Quant
servis a
son
sanglans
les cans.
enfant!
.1.
talent.
fu grans la bataille et
estris.
li
quens de Boorges vit Loeys sa gente maisnie vit entrepris, Et
Or 32io
li
poés dire
et croire qu'il fu
maris.
Signor, chis gentiex quens que
Dont ne
savés qu'il fu ne dont
je il
vos
di,
vint.
Poi est de jougleor[s] quil vous desist ne sevent Testoire ne n'ont apris;
(c)
:
Il
De chou 32i
5
Et
li
Quant
Hon
sont
li
auquant molt escarni
plussor s'en font por le verai[e] estoire
fol tenir,
n'en ont coisi
qui raison commenche,
jel
saide
:
fi,
Quant il al da[e]rain n'en set issir, Por fol et por musart s'en fait tenir. 3220
Mais je vos dirai bien dont li quens vint Et de con faite gent je l'ai apris. Ja fu che niés Elie le duc gentil :
Qui 322 5
a tort fu cachiés de son pais,
Fieus Marsent sa seror o le cler vis, Cousin[s] germain[s] Aiol dont je vos
Por chou guer[e]oit
il
roi
di.
Loeys
Qu'il encacha son oncle fors del pais. Aiol[s] nel connissoit n'ainc mais nel vit,
323o
Car si le conneust ne li nuisist, Ains li aidast sa guerre a esbaudir. Quant li quens vit ses homes mors et ochis, Or poés dire et croire molt fu maris ;
3ioi tant
—
3227 son père
—
32
3
1
mort
AIOL Il
escria ses
homes
95
ciaus qui sont vif
3235
«
Car
«
Ne
ne vos puis ore plus maintenir,
je
vos puis aidier ne garantir.
Par miliu de
3240
Onques n'i ot François ne Poitevin Ne Normant ne Mansel ne Angevin Qui un seul pas ossast avant suir, Tant par sevent le comte preu et ardi, Quant
je
vos
di.
comte tout seul fuir, Il broche Marchegai, après s'est mis; II le vint ataingant en .1. lairis; Seli a escrié « N'ert mie ensis a Bien voi qu'estes li maistres a l'esbaudir: en
il
vit le
:
;
«
Vous me lairés ostages al départir Quant vous m'escaperès bien seré fis
«
Jamais ne
«
325o
»
la presse fuiant s'en vint;
Fors seulement Aiol dont
3245
:
qui peust fuir,
« Garissiés vos, signor,
(d)
;
ferés
Quant entendi
guerre roi Loeys.
»
quens ne pot garir, Il regarda Aiol, quant il le vit, Très bien le reconnust a l'escu bis,
En 32 55
«
«
« « «
3260
la ruiste bataille as
cos ferir
:
Dameldé, » fait il, « père qui ne menti, Ja est chou li vallès al bai ronci Qui si m'a hui mes homes mors et ochis Dieus, donés m'en vengance par vo plaisir! Certes je li vaurai grant coup ferir. » :
Vers Aiol s'en retorne tous aatis, Et Aiol[s] contre lui molt tost revint.
Anbedoi
Or en Des 3265
li
cousins germains par son plaisir,
.11.
Que
s'entrefierent par grant air.
penst Damelde[x] qui ne menti
li
un[s] ne
li
autre
n'i soit
Mervelleus cos se donent
Que
les
al
ochis!
parvenir
escus des cos s'en font partir
;
Li quens brise sa lanche, n'a plus conquis
Mais
la viele
enfumée ne peut guencir,
;
AIOL
96
3270
Car
rfavoit plus forte en nul pais.
il
Aiols Tenpoint par forche, qui bien se ti(e)nt,
Que
de son col
l'escu
De 3275
joute le costé l'espiel
prist
vint,
Le
poitral de devant
Et
les
Le
da[e]rain archon a fait croisir
qui Tenpoint
si
:
desronpi
li
çaingles desronpent tout autressi
les estriers
mal mis
a
li
;
del corant destrier jus Tabati
:
la tere trestous sovin[s],
(/.
119)
Del grant coup qu'ot eu fu estordi[s]: Ne vous en mervilliés s'il fu maris. Aiols a
trait l'espee, si
Amont Que les
par
mi
bu
quens
li
en abati.
le cief parti,
li
escrie
:
Frans hom, merchi
«
renc jou nrfespee que
«
Ja
«
Mais garde que
te
:
autre coup del branc forbi,
eust del
li
Quant
Fa requis
le cief Tala ferir
flours et les pieres
S'il ferist
Ja
33oo
li
al fort chevalier
Li quens jut a
3295
:
mist.
li
Tesfors del destrier qui tost
Et andeus
3290
desronpi
Et
Que 3285
li
Molt lu grans aventure qu'en car nel Algrant cop del vasal qui bien feri,
A 3280
malmis
a
li
Et Tauberc de son dos
n'i
— Ne sai que vous
je
tieng chi
muire, se Dex
ferés, »
Aiols a
t'ait.
dit,
«
Car
«
L'enpereor de Franche de Saint Denis.
je
vos renderai roi Loeys
«
Vous
«
Or
«
Si quel veront
Par
li
avés gasté tout son pais
:
refera de vos tout son plaisir,
le
li
grant
et
li
petit. »
nasal de l'elme le va saisir
Sel délivre Gerart et
Hugon
et
Nevelon
:
Amauri,
et
Ahenri
;
Cil sont de la maisnieal roi gentil
3284 trestout
—
33o4 Cis
:
:
!
AIOL
33o5
«
Signor, gardés
en
« Si
Et
33 10
cil
fera
le
97
nous,
Aiol[s] a dit,
»
rois tout son plaisir. »
li
ont repondu
si
feront
il.
che dist
li
quens,
«
«
E
«
Elies, biaus
«
A
las! »
tort
com
sui trais!
dous oncles, je sui honis. fustes cachiés de ces pais :
vous desireta roi[s] Loeys. Je sui fieus vo seror, se Dex m'ait, Dame Marsent la bêle o le cler vis. Si [ne] peuc cel hontage nient soufrir Ains manda mes parens et mes amis, Les saudoiers de Franche que poc quelir,
« Si «
«
«
33 1 5
« «
:
« Si lor fis
3320
mes
trésors tous départir,
guère roi Loeys
«
Si aati de
«
Plus de mil de
«
Ne
li
ses
homes
:
ai
fausist la guerre tant
puis ochis
com
:
fust vis,
Mais ore est afinee quant je sui pris. « Bien sai que se li rois me peut tenir « Ca nule raenchon n'en puis venir, « Que ne me fâche pendre u mal baillir. Aiols li fiex Elie tout chou oi, Car près estoit de lui, si l'entendi
(b)
«
3325
»
:
Trestout
333o
«
Dameldé,
a
Qui
li
est frémis.
sire père, » Aiol[s] a dit,
« «
Ele fu seur
«
Cis frans quens de boin aire que
«
Por moi a gueroiet roi Loey Et ceste ruiste guère a fait por mi. Mal gueredon l'en ai, che m'est avis, Al da[e]rain rendu quant je l'ai pris Mais je nel connisoie, se Dieus m'ait. Dex, done m'ent consel par ton plaisir, Car se je le retieng mal est baillis,
«
« « «
3340
sans del cors
aventure onques mais vit? Bien voi que cis hons est près de mon lin Se il a le parole ne ne menti, Fiex fu Marsent (Marsent) m'a[n]tain, bien l'ai oi;
« «
3335
li
« «
si faite
:
mon
père,
jel sai
de
fi.
je
voi chi
:
7
AIOL
98 «
Et
«
Car che dira
«
Je ne voil
ce
« « «
« « «
3355
« «
Tant
«
LXXXIV
grant loier pris; toudis.
corage nient jehir
c'arai fait bataille et contes pris
Chevaus et palefrois, destrier[s] de pris; Et se a l'acordanche ne puis venir, Tout atant li porai mal plait bastir. Par icel saint signor qui le mont fist, Ains que li quens i soit mors et ochis
mon
Car
cousin germain ne puis
Aiols ot pris
le
Sel délivra Gerart
conte par vigor, .1.
vavasor
Hugon
et
faillir. »
et
Nevelon.
che dist Aiol[s],
gardés
«
Signor,
«
G'irai en la bataille tout a estrous
ce
S'auques
11
»
garda en
i
puis conquerre,
«
s'i (i)
le
nous
ares prous.»
;
fust des lor
Encor(e) n'i connoist lance ne gonfanon,
3370
set
qui
est
Flamens ne Brabençon, ne qui Gascon
ki est Poitevins
Mais as plus
La u
bêles
armes
:
se prent le jor
;
voit les plus riches et les millors,
Esperone ses cors, a [s] belissor[s] N'a cure de jouster as noelor[s]. Bêlement vi(n)t armé(s) (sor) Tenpereor :
3375
336g flamenc
—
33y3 Le esp. son
:
:
la presse selonc l'estor
Et coisi Loeys Tenpereour Cuida as chieres armes qu'il
Ne Ne
(c)
jou mil cos del branc forbi,
Et Gautier
3365
mon
:
Denis
Et cenbiaus maintenus et envais. Toutevois Piert rendus, n'en peut garir; Mais g'i avrai ançois boin convent pris Qu'en prendra raenchon de boin or fin,
« I ferai
336o
rois de Saint
Que j'avroie del conte De traison seroie retés
«
335o
li
«
«
3345
laisse aler, j'ere entrepris
si jel
:
:
aiol Il
Et vait
Que
A
99
broche Marchegai, sore
li
cort
son oncle par grant vigor
ferir
de l'escu
li
trenche
le
maistre flour,
devant aus tous
tere Pabati
de mort
:
338o
Li aubère
3384
Loeys saut en pies par grant vigor; Il ot molt grant paour, sel douta molt, Car bien quida morir tout a estrous.
Il
LXXXV
le gari
a traite l'espee, sore
court
li
Loeys fu a piet entre
le jor.
ses drus,
Li rieus de sa seror Pot abatu Il
a traite Pespee, se
Li rois Il
3390
vu
l'a
li
:
:
cort sus.
venir, molt Pa cremut
:
geta sor son cief son boin escu.
Aiol[s] del branc d'achier Pa
Enfressi qu'en la guiche
li
si
féru
a fendu
(d)
:
reust a tere jus abatu,
Il [le]
Quant .xim. François i sont couru Qui por lor signor sont molt irascu. 3395
Aiol
le fil
Elie ont sus coru,
Quant Loeys «
Mar
«
Enfressi
3405
«
Estes en sus
!
«
:
mon
«
Voiant tout
«
Durement m'as grevé
«
Se par
.1.
Perdre doi
«
Mais
«
«
«
fiex
barnage m'as abatu, et confondu ;
chevalier sui retenus,
«
«
3395
:
que jou aie parlé a lui. Damoiseus de boin aire, molt as vertu J'ai a non Loeys de Monleufn]
«
3400
escrie
sera touchiés ne abatus
i
ma
corone
et
mettre jus.
ce n'est pas encore, che saches tu,
me
Que
je
Tu
aras ançois maint
renge pris ne
si vencu coup féru Et si avras des miens maint receu. Je m'afi tant en Dieu le roi Jesu
—
i
3397 Mais
:
:
100
AIOL
3410
«
Que
«
A
.1.
seul
la rike bataille
home n
ne fauras
1
ere vencu[s]
« «
Tu
«
m'as
les
;
tu.
Mais or me di ançois dont es venu[s] Et de con faite gent tu es issus, Que si as mon barnage hui maintenu
«
3415
par
ja
:
Beruiers tous confondus,
Le conte de Bohorges m'as retenu Por Rains ne por Biavais ne por Leun « Ne fusse jou si liés, che saces tu; « Moi qui sui rois de Franche as abatu « Et d'une part et d'autre m'as tu féru. « Desqués vauras tu estre, diras le tu ? » Quant l'entendi Aiol[s], dolans en fu Il a mis piet a terre, s'est dessendu «
;
«
3420
:
:
Dieu, merchi, car vostre hon sui; Nel fac a ensiant, merchi Jesu « Montés isnelement par grant vertu. (f. 120) « Beruier sont destruit et confondu « Grans eskiés nous i est chi remansu[s] « Quant li quens de Boorges vos est rendu[s]. » Quant l'entendi li rois, molt liés en fu. «
3425
Sire, por
«
!
:
3430
LXXXVI
Vencue est la bataille et li tornois. Le conte qui la guerre dut maintenoir
Par 3435
le
rendi Aiol[s] al roi
«
Je vos renc or che conte sor vostre
«
Que
«
LXXXVI
I
estes
mes
:
Vous
drois sires,
nel
fera jou, biaus sire, »
de voir;
jel sai
menés a tort ne a belloi Raenchon en prendés, jel vos en
— Si 3440
puin
le
«
proi.
che dist
Le conte de Boorges a li rois et Nevelon tost le rendi
Hugon
foi
:
rois.
li
pris
:
:
nous,
rois a dit;
«
Signor, gardés
«
Menés
«
Et soit mis en la cartre el font gésir Car me guerre est finee, Dieu merchi,
«
le
l'ent a Orliens,
» li
ma
boine chit, :
AIOL
I
O
I
Par che franc damoisel que je voi chi. » Aiol[s], avant sailli, Si parla hautement tant c'on Toi « Empereres de Franche, parlés a mi. « Je parlerai por lui puisque l'ai pris. « Ja se Dieu(s) plaist de gloire qui ne menti
3445
«
Quant rentendi
:
3450
«
Che
n'ert ja esgardé
«
Que
issi
«
N'en buie n'en carcan n'en cartre mis, Mais prendés boins ostages del revenir
«
3455
« Si l'en laisiés «
Tant
«
Et qu'il
«
Et
« Si
en nul pais
gentiex quens soit mal baillis,
qu'il resoit d'avoir très bien garnis, ait
aune de
ses
amis
:
revienge ariere a vo merchi,
si
devienge vostre hon
et vostre ami[s].
Molt devés estre liés, roi Loeys, « Se vous a l'acordanche poés venir « Et reçoivre poés .1. tel ami « Com li quens de Boorges que je voi chi. « Ne devés pas vos homes mal baillir, « Ains les devés aidier et maintenir, « Et tenir a droiture grans et petis. » Quant Loeys l'entent, liés en devint. « Damoiseus, molt par estes franset jentis, « Et je ferai del tout a vo plaisir.
3460
«
3465
— Sire,
3470
che dist Aiols,
«
vostre merchi.
«
«
Ja ne
«
li coustera deus paresis Fors que de vos tenra tout son
Quant
3475
»
l'entendi
li
rois, s'a fait
pais.
.1.
»
ris,
Et quant che vit li quens, liés en devint, Car très bien quidoit estre de la mort fis. Il est passés avant et si s'est mis
As lui
(b)
Quant sor ma volenté l'avés tout mis, Dont ert li quens tous quites, par saint Denis;
«
3449
:
aler en sen pais
1
pics l'enpereor; se
toi
—
34(3
1
le
li
cordanche
tendi
— 3463 le
conte
AIOL
102
3480
Andeus jointes De lui reçut se
mains,
ses
tere et
ses
hon devint;
son pais.
L'enperere de Franche l'omage en prist
3485
Es les vos acordé[s], si sont ami (s) Par si faite manière com vous ai dit. Li traitor de Franche en sont marit.
3490
Makaires de Lossane, li Dé(x) mentis, Li malvais losengier[s], quant il chou Por .1. petit de deul n'esrage vis. Molt tost s'en vint corant a Loeys De ses losengeries vaura servir.
;
vit,
:
LXXXVIII En
Li quens fu délivrés sa tere s'en
Avoec
clamés quites
:
;
en remaine de son enpire
lui
Chou qu'en 3495
et
va trestout délivres
l'estor
en fu remés en
vie.
L'enperrere de Franche conduit l'en livre Enfressi c'a Orliens la chité riche. Aiol[s] remest al roi de Saint Denise;
Loeys Pen «
35oo
apele, prist lui a dire
Mes
pères gist malades en fremerie;
man[an]tie
« Faillis li est avoir[s] et
35 10
(c)
— Sire, jou de Gasconge, de Mont Olive. «
35o5
:
[Biaus] amis, dont es tu? ne mentir mie.
«
Bien a
n
On
.xv.
ans ne
:
chevalerie,
fist
«
l'apele Gautier de Pont Elie. m'envoia en Franche por querre aie, Et ving ersoir a prime en ceste vile,
«
Ciés Ysabel le franche
«
Por amor Dieu
« Il
me
et le
fist
nobile
:
herbergerie;
«
Damelde[x], se
«
Mais d'aler à la court ne sai que dire, Por riches garnimens que nen ai mie; Je n'ai pelichon vair ne gris hermine Si crien que vo François ne m'escarnissent.
« « «
3504 mont
li
plaist,
il li
merisse!
:
elie cf.
2088
—
3
507 ysabiaus
Iû3
AIOL «
35
1
5
«
« «
!
—
LXXXIX
!
— Sire, franc damoiseus,
«
Vencue as le bataille et le tornoi Molt i a pris chevaus et palefrois Jamais n'en un[sjseus jors miex ne
«
;
:
«
.
et
.im xx
Et Monleun en France
et
Loeys
rois.
mes ne vos
Les chevaus prendrai
«
Quant boinement m'avés
«
«
Et les .h. chastieus, sire, je vos recroi Car n'en baillerai nul a ceste fois Tant qu'avrai fait batailles et tornoi[s]
«
Et guerres afinees, voiant François.
«
«
moustrer droit, Si que creantent tout vostre François Et que die li siècles que c'est mes drois,
«
Vostre merchi, biaus
«
Et se
— Par «
jo;
poist
fait cest otroi
(d)
rendeles moi.
sire,
faurés mie,
»
che dist
Tout voiant mon barnage,
le
li
rois
vos otroi.
Et Aiols respondi comme cortois « Et je vos servirai par boine foi(s). » Quant l'entendi Makaires, s'en ot anoi; :
Il fu molt fort traitre de pute loi Molt tost s'en vint ester devant le A une part le trait a .1. recoi.
:
3545
XC
roi,
Makaire[s] de Losane fu mal parliers, Fols fu
:
j'en forceur cose sai
foi, n'i
:
Estanpoic.
sire,
«
«
3540
t'en soit
je t'en otroi,
.
— Vostre merchi, biaus
3535
rois,
li
Je voi bien que molt estes preus eteortois.
« .n c
353o
ce dist
»
«
«
3525
:
— «
3520
Car me retien(t), boin[s] rois, par ta francise Jamais n'aras d'un home millor service. Par mon cief » dist li rois, « n'i faurés mie Que je vous doing Estanpes trestoute quite, Le bore et le marchié et l'abeie, Les lois et les coustumes et les justiches. Vostre merchi boin[s] rois, Loeys sire.
et fel et
malvais losençiers
:
»
:
AI0L
104
«
Loeys por consellier. Pen a apelé et araisnié Sire drois enpereres, ne fais pas bien Qui cel garçon dones tous ches destriers. S'il en a .11. u .un. assés en [i]ert
«
Caitis d'estrange tere enorgelliés
«
Qui demain
Il
355o
« a
3555
,
s'en ira
«
Onques en ton vivant ne fesis bien. Tel home(s) m'as tolu dont sui iriés;
mon
« Elie,
Me
serouge,
fesis tu
plaidiés.
franc guerrier,
le
de Franche a tort cachier
«
Et desevrer del resne et essillier. Ma seur en est kaitive, mains en sui chiers.
«
A tort en
«
Je ne Totroi
«
Car
«
Assés saroit
tiens la tere et a pichié
mes mie, par
Et
XC1
il
il
li
sel
connut
il
parti
de lui
se
121)
gaut ramé
el
li
fel
li
sans del cors
peust exploitier, li
Portant
«
(/.
mené.
Aiol[s] l'entendi, s'en fu irés
Trestous
Ne
bien.
Ta regardé son père desireté,
Qu'ensi Ta voit Makaires
Qu'il
:
avoit bien tout aconté
il li
Quant
S'il le
iriés
niés. »
fiex Elie
vit qu'il ot
Quant
mes
oi parler le losengier,
Foi nomer,
Aiol[s]
Et Et
molt fu
chief!
sa mollier,
siècles c'estroit
li
:
mien
le
nus hoirs de
issoit
s'il
Quant
3 5 80
mais n'en
traîtres, fel losengiers,
Aiol[s] le regarda,
3575
vint hier.
«
Fieus a putain,
«
3570
com
si
Loeys,
dist
«
«
3565
:
— Tais, glous,» «
3 5 60
cort a
Si
vaura si
l'en
li
il
le cief del
est
:
mués.
a pensé
bu
sevrer.
convient par tans ester:
vaut acusser ne trop
aster.
Sire, » che dist Aiols, « laisiés ester.
3553 Lacune après ce vers?
— 355g
Mes
cf.
3586
— 3577
Trestout
AIOL «
Puisqu'il quiert [vostrc] boin, ne
— Amis, 3585
« Il «
mon
grant
home m'a
Tel
«
Fist
«
Et
mon
« je
blâmés.
le
pens tout
damage
ma
et
tolu j'en sui irés
el
:
vieuté.
:
serouge, qui tant ert ber,
par traison desireter,
il
tient ses chastieus et ses chités.
si
«
Ma
«
S'en ai
mon
«
Jamais
jor
seur en est kaitive,
— Sire, «
Loeys,
» dist
quiert
« Elie,
3 5 go
105
jel sai
ceur dolant
ma
de
assés;
et aire.
vie ne Tarai cler.
« car me donés Les chevaus que vous dites que pris avés »
che dist Aiol[s],
:
Conduire les ferai a mon ostel « Car je sui en la quisse auques navrés, « Si m'en ferai garir et respasser. Amis, » dist Loeys, « or les prendés. « Cui qu'en poist ne cui non, vous les ares, « Car par vostre proeche sont conquesté. » Il les fit en la plache tous amener
35ç5
«
:
— 36oo
:
.ii
c
De
.
.nu. vins en a sevrés,
et
trestous les millors qu'il pot trover.
Aiol[s] les fait conduire a
Dont Tout
36o5
Ne
fu li
par
son
ostel
:
molt esgardés; saint en sonerent en la chité. il
la vile
(b)
sara laidengiés plus ne gabés,
Mais richement
servis et honorés;
Encorde) rendra son père ses hiretés.
3609
XCII
Or se metent François el repairier. Encontre vont sergant et escuier; Li uns se prist a l'autre a conseiller « Di, va car voi venir le cevalier
:
!
Qui nous a de no guerre si trait a cief Aine mais si fais vasaus ne fu sousiel. Hageneus [en] apele dont sa mollier «
36
1
5
«
!
»
:
3599 Qui quen fait
—
p. n. qui
36 16 Hagucnons
cf.
—
36i2 2722
li
pr.
—
36i3 car vien
—
36i5
IOÔ
AIOL «
« «
3620
Dame
Hersent, » dist il, « mal sons baillié. Vous gabastes jehui che chevalier Sachiés que ces ranprones vous vendra chier. :
— Sire, «
»
che dist Hersent,
Ele s'en va corrant
3625
car vos targiés
com
:
»
aversier,
Par la porte s'en ist, après s'en vi[e]nt Par de joustele roi qui France ti[e]nt Ala saisir Aiol par son estrier,
A
:
sa vois qu'el ot haute prent a huchier
:
merchi por Dieu vos voil proier. « Je vos gabai gehui al commenchier; « Or vous en ferai droit molt volentiers « Par .uni. toniaus de nos cheliers « Tout plain[s] del vin d'Auçoire qui sont molt « Et .xim. bacons grans et pleniers [chier, « Qu ai fait ciés Ysabiau ja caroier. » Ançois qu'Aiols i vienge, sont descargié. Quant Aiols entra primes dedens Orliens «
363o
»
Je m'acorderai bien au chevalier.
Sire,
1
3635
Meismes Loeys qui France
De
Sos lui
trait
son brac destre,
Plus Taime que nul
3640
tient
jouste lui chevauce par amistié
Qu'il
li
home
:
al col lachié
qui
;
soit sousiel,
a de sa guerre bien trait a cief.
Aiols se regarda, vit le portier
Qui Il
si
Pot a Tissir contraloié.
[T]en
[a]
apelé et araisnié
(c)
:
Vous m'ovristes la porte, miex vos en Par le resne li done .1. boin destrier, Et cil Ta encline jusques as pies. Et quant li rois le vit, molt en fu liés. «
3645
Il
apela Aiol par amistié,
Ta par grant amor contralié
Si
365o
«
Gentiex damoiseus
3617 somes lai
len
[ijert. »
—
36ig vendra
écrit
sire,
par
:
le
mien
cief,
au-dessus de vengra
—
3646
AIOL
«
Onques mais ne vi jou home sosiel Marnaient pardonast si volentiers Qu'a ceus qui vous gaboient al commcncicr
«
Vous
«
Et
«
Ses peusiés de Franche trestous cachier
« «
3655
voi ore doner
si
boins destriers,
:
Aiol[s] respont
hom
Et com
com
qui
»
sages et afaitiés
estoit bien
ensegniés
:
enfes, « bien le saciés
«
Sire, » che dist
«
Se
«
Qui gehui me gaberent al commencier, Dont ne me fauroit guerre jor desosiel.
«
li
:
voloie ceus tous guerroier
je
«
De
«
Bien vous oi parler de vo solier Encontre vos aroie mal gueroier.
vostre cors
meismes
fui laidengiés
:
:
«
Quant
li
rois Fentendi,
molt en fu
»
liés
:
acola Aiol par amistiés
Il
3670
les
lor pardonés trop volentiers.
Et banir de ma tere et essillier Et je l'otrieroie molt volentiers.
«
3665
07
:
«
366o
1
Et puis
l'a
par
amor
assés baisié(s).
Aiol[s] s'en part del roi et prent congié:
A
son ostel ariere
est repairiés
Ciés Ysabel s'antain, nel vaut laisier,
Qui 3675
Et
a la poverteit
il
ot aidiet,
li
a la ricoise nel vaut laisier.
Quant Aiols dessendi de son .v.
chevalier
Qui
li
le sievent
sailent a
de gré
Desor(e) mais ara
368o
il
son
destrier, estrier
et volentiers
Et keus et senescal et boutelliers. Lusiane la bêle devant lui vient, Et quant ele le vit si fort sainier, Del grant deul qu'ele en a pasmee
3685
(d)
:
des escuiers,
«
Fille, »
«
Trop
3653 Que
c.
i
ciet.
dist Ysabiaus, « car vos targiés,
avés torné vo(u)s amistiés
:
1
08
AIOL «
—
Pensés
bêle
tost,
Dame,
»
qu'il soit couchiés.
fille,
Lusiane,
dist
«
molt volentiers.
L'enperere de Franche qui molt
Li envoia
36go
livres de boin[s] deniers
.c.
Et vint anas d'argent et dis d'or mier; Car salée et forment et boin vin vies Li
tant a l'ostel acaroier
fist
Dont 3695
»
l'ot cier
pora bien paistre
il
chevalier[s]
.x.
Et tenir de maisnie et costengier; A son oste délivre tant gent loier Qui l'avoit honoré et herbergié .xxx. chevaus li done tous des plus chiers Et vint anas d'argent et dis d'or mier; Tous les bacons fist mètre en son lardier Et tout le boin forment en son grenier Et les toniaus de vin en son celier, Et si mist en s'estable ses boins destriers. « Dame, » che dist Aiol[s] li frans guerriers, :
3700
3705
3710
«
Faites
«
La
«
S'il
moi
toute cerkier,
la chité
contrée environ a gentil
i
et le
home ne
«
Qui
«
Par prison despendu
«
Faitele a
«
De
resnié
chevalier
poi aient avoir et gaingié
moi
l'avoir
— Sire,
»
li
et
engagié
:
parler par amistié.
donrai qu'ai gaignié.
che dist
la
dame,
Per son consel envoie
les
«
molt volentiers.
Manda les gentiex homes, les chevaliers, Les naturaus serjans bien afaitiés :
371
5
Cil
i
Ains
vienent de grei le
vespre en
.xxx. borgois
i
et volentiers,
vient
manda
.ce. et
miés.
des plus prisiés:
mantieus et le[s] dras chiers, Les bliaus traînant jusques as pies,
Si acroit les
3720
Que
3690 darges
—
li
damoiseus done
3yo3 franc
—
»
messagiers,
as chevaliers
3yi3 hons
;
(f.
122)
IO9
AIOL
Et en après dona les boins destriers. Or tient Aiol[s] meisnie de chevalier, S'en servira le roi qui Franche tient
:
3725
373o
Encore en ert Elie[s] ses pères liés, Si en sera Makaires grains et ir[i]és. Les noveles en vont par le marchié, Et la sus el palais grant et plenier Le va un[s] mes[agiers] le roi nonchier Que tel largeche mai ne li chevaliers. Quant l'entendi li rois, s'en fu molt liés
Son Se
3735
fait el
«
Marceant
«
Qui
«
«
Et vendes vair et gris, hermine chier, Les haubers et les elmes et les espieus, Et les boins palefrois et les destriers, Et l'or fin et l'argent et les deniers, Les bacons et les vins, les poisons chiers!
«
Quanc
«
Enfressi a
«
les
1
fait il, «
»
et borgois,
march[e]andies savéscachier
Aiol[s] vieut avoir
an
.1.
li
frans guerriers
trestout entier
«
Li
Et contés as sergans, metés en brief
«
Ne demandés
«
Li rois paiera tout molt volentie[r]s.
Or
faites a Fostel tout
li
Aiol
.1.
envoier,
seul denier
:
:
borgois l'entendent, s'en sont
»
lié
;
sevent qu'il vauront bien gaingier.
Aiols a pris Ses bailla
.c.
.1.
marcs de boin[s] deniers,
message,
et
.1.
destrier
Et uns dras d'escarlate riches Foré furent d'ermine jusques
Son
et cier[s],
as pies:
oste les envoie droit a Poitiers
Cun 3755
franc chevalier,
vos del marchié
«
Quant
3750
bourc un ban noncier.
Or m'entendes,
«
3745
a
li
:
apele par amistiés,
(en)
«
«
3740
senescal
anel
li
Le chemise
3732 noncier] crier
—
dona par
amistiet,
et les braies
37 5o Sel
dont ot mestier.
(*
,
110
AIOL
Li mesages s'en torne sans atargier
Qui
fu preus et cortois et afaitiés.
Or a il tant esré et chevaucié(s) Que il vint en .v. jors droit a Potiers. 3760
Forment s'en est penés et travilliés, Tant a quis le borgois quel trova bien Aiol[s]
li
De Dieu 3765
nomé
ot le
et
salua le voir del ciel
Et d'Aiol son signor qui molt l'ot chier. De soie part li done le boin destrier Et après les .c. mars des boins deniers, Et les dras d'escarlate qui mol sont chier. Li borgois les rechut, molt en fu liés.
Li borgois de Poitiers les deniers XCIII les dras d'escarlate, si les vesti. Et 3770
Puis mande
Quant
3775
parens
et ses si
amis; lor a dit
:
amor Dieu qui ne menti
a
Remembre
vos encore del bel mescin
a
A le
lanche enfumée, a l'escu bis
«
Et a Telme enrungié,
«
Que
«
«
Molt ert povre de dras, nus et despris, Qarles gens le gaboient de son ronci; Jel vous oi gaber et escarnir. Gentieus hon me sambla, pitié m'en prist Çaiens le herbergai, por bien le fis; Chemise et blanches braies li fis vestir,
«
Mon
anel
«
Molt
est
boins chevaliers, preus
«
Or
[a]
grant plenté
«
Et vaillans saudohiers a
a
«
3763 de
ses
furent ensemble,
Signor, por
«
3785
il
prist
«
«
3780
:
ensengié.
a
al bai ronci,
veistes passer Tautrier par chi
li
:
donai al départir.
«
Le conte de Boorges
«
Et
v.
— 3776 un
.1111.
?
et
et ardis:
vair et gris, lui servir.
l'autre jor prist,
chevaliers tous seus ochist
elm.
—
3781 len
— 3789
tout
(0
AIOL
3790
oc
«
«
«
Et ceste riche reube que j'ai vesti Et che corant destrier que veés chi. Signor, je le vous moustre, si le vos
«
Qui
« «
3795
I I I
Et fina une guerre roi Loeys Dont onques mais ne pot a fin venir. .c. mars m'a envoies de paresis
preudome
a
sert,
di
tous est gari[s].
:
»
« Bien avés dit. » cil ont respondu Et Makaires s'en va a Loeys, Coiement l'araisone, se li a dit « Mavais consel avés, boins rois gentis, « Que ce garçon avés mis en tel pris « Tout le premerain jour que il vint chi « De chevaus li donastes .[x]mi. vins
Et
:
:
38oo
:
«
De trestous les millors, des plus eslis Que vo François avoient en Testor pris.
«
Mais
« «
Mal ait quant il en daigne un retenir Mandés a les frans homes de cest pais,
«
Si lor a tous
«
Or mande
«
Si acroit et
manteus
«
Et piaus
peliçons a grans estris
«
Ses
«
«
Ains n'en veut a son eus nul détenir. Ja n'ert chis ans passés ne acomplis Qu'il les fera venir si a merchi Qu'il sera rois de Franche poestis, Et vous desiretés povres mendis.
«
Se vos
«
38o5
38 10
38 1
5
«
« «
3820
tant est souduiant et de
vis :
donés
les
et
et départis.
borgois de vostre chit, et [vair et] gris,
communalment
fait
me
:
tous départir;
créés, roi, par saint Denis,
«
Demain
«
Qu'en avés vos a
«
—
«
Fieus a putain, parjures, Dieu menti[s]
l'encacherés de vos pais. faire?
Tais, glous, lai
—
38o3 cf. 3526 3807 quanquil barons cf. 3717 38i2 grant
les
mal
—
moi
—
que
fait il
chi
ester, » dist
?
Loeys;
38o8 francois hons
(d)
!
—
38 10
112
AIOL
Onques en ton vivant bien ne fesis. Che li vient de nature et de boin lin Que il aime frans homes et met en pris.
«
382 5
«
«
«
Tel home m'as tolu dont sui maris Elie, mon serouge, le duc gentil
«
Me
fesis tu
«
Or
est
«
Ma
«
Je ne
tere
il
est fuis
«
Cis est de son linage,
si
com
«
383o
remés
sai
en quel
;
je
;
quic,
«
Gonfanonier[s] seroit de
;
!
:
mon
pais,
mon
roiaume tout a baillir. Adont par fu Makaires forment maris A poi que il de deul n'esrage vis. Si aroit
Aiol[s] a pris
.c.
Ses mist en
Assés
i
» :
livres d'orlenois
Et deus paires de reubes
3845
caitis
«
ce
XCIV
tere
seur en est kaitive, s'en sui plus vis.
il m'a de ma guerre bien trait a fin Car pleust ore a Dieu qu'il fust ses fis Et qu'il fust acointiés ore envers mi Ses honors li rendroie ja a tenir
ce
«
3840
cachier de ces pais.
en autre
Que
ce
3835
:
une maie
mist velous
fait
a orfrois,
qu'iert de corvois
;
et covertoirs,
lit que il avoit Et or fin et argent et autre avoir(s). Sor .1. ceval le torse corant norois;
Et riches dras en
Son père 385o
II li
a
les
fait
envoie par
.1.
jurer sor sains
Pardesojus
les reliques
borgois.
.111.
fois
de sainte crois
Ja nel descovera de son consoil,
Ne
ne dira parole dont pis
li soit.
Li mesagiers s'en torne qui fu courtois
3855
:
Aiol[s] le convoia dessi a Blois.
Tant
a fait par la tere de ses voloirs
Que molt durement 3852 consel
l'aiment tout
li
François.
AIOL
XCV
Li messagiers s'en torne tost
Torse ot
les .c. livres
(/"•
ia3)
Et
venus a Tours
est
sor l'auferant.
premièrement
a trespassé Blois
Il
la chité
Si a fait ses journées, je
Tout son chemin Et vint a
3865
et esrant.
3
fu preuset cortois et molt vaillant;
Il
386o
I I
nen
grant. sai
quant;
esra plenier et grant,
le capele
de Mongaiant
:
Ileuc trova Elie le gentil franc
Et
se gente mollier al cors vaillant;
L'ostel
3870
li
demanda de maintenant moi por Dé(x) le :
«
Sire, herbergiés
«
Por le première joie de Belleant Dont nostre sire fu aparissant.
«
— Volentiers,
grant,
Elies, « venés avant.
» dist
Li messagiers dessent de maintenant Jouste
Ja
3875
duc
s'asist
desor
banc.
.1.
dira noveles de son enfant
li
Dont
XCVI
le
il
ara son ceur
lié et joiant.
Li messagier[s] dessent qui fu preudom. Elies Tapela, mist le a raison «
388o
Maistre,
che dist Elies,
»
je
Un
estes
vous
?
«
Je
«
Si l'envoiai en
«
«
fil,
enfant de boin aire,
li
cargai
mes armes
et
non Aiols mes adous
s'a
?
:
Franche a le roi court, Mais molt i ala povres et besoignous Et desgarnis de dras et soufraitous. Ne sai se a nul jor mais le verons.
— Certes,
» dist li
messages,
cf
che savons nous.
«
Molt est boin[s] chevaliers vos fiex Aiols Le conte de Boorges prist l'autre jor;
«
.irn.
«
3874
:
dont
le
«
«
3890
«
— Sire, suis d'Orliens, maistre bourc. — Veiste[s] mien biaus amis dous, .1.
3885
»
:
J. li
-
chevaliers autres ochist tous sous;
38 7 8
la
a
:
1
AIOL
14
«
Bien l'aime Loeys Tenperreour Plus que nesuns des autres de sa maison. Ches[t] destrier vous envoie de grant valor,
«
Et de deniers
« «
3895
Quant
Ne Il
3899
lui et
Quant
la
li
et
ai tous. »
gentiex hon,
de plor por tout
ploura de pitié
Entre
XCVII
l'entendi Elies,
se tenist
que jou
.c. livres
le
mont.
de douçor;
Avisse grant dolor font.
dame
ot parler de son bel
Del ceur qu'ele ot
el
ventre
jeté
.r.
fil,
souspir,
Et ploura tenrement des iex del vis « Di moi, frère message, se Dex fait, « Parla onques mes enfes a Loeys, « Et s'en la maistre court onques se mist? « Il s'en ala molt povres, nus et mendis. :
3905
— Oil, 3910
messages,
m'ait
:
Le conte de Boorges
«
.nu. chevalier[s] autres le jor ochist
«
«
Et fina de sa guerre roi Loeys Dont onques mais ne pot a chief venir. Che destrier vous envoie corant de pris Et de deniers .c. livres de paresis, Et de dras plaine maie pour revestir Et vos et son chier père, le duc gentil. »
Il
prent
«
«
Avisse
boins chevaliers Aiols vo[s]
est
grant avoir, se
le
la
rendi
li
:
ducoisse le requelli. si
com
s'en vint
Assés orent pain d'orghe, aiguë del riu Il
ne vivoient
Quant Mais
il
fis;
l'autre jor prist,
Li mangiers fu tous prest
3925
Dex
«
«
3920
se
«
Molt
«
3915
» dist li
«
d'el
:
en ces pais.
eurent mengié,
si
font les
lis;
grande poverte les ot souspris, Li messages n'ort] kieute, neis un cousin, Fors la mosse del bos qu'il estendi, si
Et a
saisi
Il se
torne
.r.
grés c'a son cief mist
et retorne,
:
ne pot dormir
;
(b)
AIOL
rendemain
Dessi a
I I
5
(
c)
qu'il esclairi.
Li messages saut sus tous estordis,
3930
Molt
os por le dur
lit.
:
«
«
Ja n'ert cis ans passés ne acomplis
«
Que vous
« « « «
3940
les
Dameldé qui ne menti
Si festoie ore en Franche en mon pais, Jamais en ceste tere ne quier venir. Molt a lonc tans esté cis dus kaitis; Bien devrait trestout ceus de mort air Qui si Font de son resne a tort fors mis. Ne vous esmaiés mie, frans dus gentis
«
3p35
deulent
li
jure
Il
:
ares tout quite
de Thermitage,
II ist
s'a
vo
pais. »
congiet pris,
Enfressi c'a Orliens tost s'en revint.
Or
XCVIII Et
fu Elies riche et sa mollier(s),
mes
li
est
en France repairiés
:
Aiol[s] le voit venir, molt en fu liés;
3945
II est
père
Et
« Sire,
«
«
3950
3955
aies encontre, se l'a baisié,
Demande de son cil
respondi
:
com en
se contient,
nom
— Volentiers,
:
aidiés.
parle mien chief;
» dist Aiol[s], «
«
Mais
«
Si
«
Ja
com com
«
A
borgois n'a sergant n'a chevalier
«
Ne
je te
voil desfendre, dire et proier,
tu vieus johir de m'amistié,
vive
a nul
— Non «
mon
père ne dites nient
home en
ferai jou,
Ja nel dirai a
tere qui soit sousiel.
biaus
sire,
home qui
par
le
mien
soit sousiel,
A
neveu ne a oncle ne a mollier Ançois me laisseroie mal atirier. » Aiols fu preus et sages et ensengiés;
«
:
«
3960
Dieu, bien;
Mais forment est li ber afebloiés Por amor Dieu vous prie que li
Sa déserte ne vaut pas oublier 3946 Demandel
:
cief:
I I
AIOL
6 .ri.
mars d'argent
Or
a de sen serviche molt gent loier.
XCIX
Or
li
done
et
.1.
destrier;
fu Elies rices et asasés.
Aiol[s] fu a Orliens la fort chité,
3965
Forment l'aime
li
rois,
nient nel het;
Makaires de Losane nel pot amer Fel fu
Ne
grains
et fiers et fors,
sai quel[s] vis diable[s]
(d)
:
et irés;
penser
li fist
Qu'autressi ot son père desireté.
3970
Che
fu a Pentecouste
Que
li
Assés
el
tans d'esté
barné
rois tint sa court a grant ot
i
demaines, princes
li fieus Elie sert au disner Makaires de Losane en fu irés,
Aiol[s]
3975
Quant
C
il
voit le vallet
Molt par Assés
i
Aiols
li
si
:
amonté.
fu grant la court
ot demaisnes,
:
et pers.
dus
et
que
rois tint
li
marcis;
fiex Elie les sert del vin.
vous .1. mes des Sarrasins de Nubie i ot tramis; Tornebeuf Tapeloient en son pais.
Atant
3980
Que
li
es
rois
Onques plus hideus hom[e] nus hon ne Il
N'avoit nul drap sor lui, n'ert pas
3985
Il
cort plus tost a pié
Il
portoit
i
vesti[s];
que un[s] roncins;
une mâche de
.ccc. claus
fust cainin,
avoit de fer massis
:
Onques Dieus ne fist home grant ne Se le mâche trovast en .1. lairis
3990
Qu[e] a paine a
.11.
mains
le
:
vif
—
3982 Tomebeut
petit,
remuist.
Venus est a Orliens, le maistre chit; Qui dont veist les gens por lui fuir Et dames et pucheles as cors gentis 3969
vit:
avoit l'un oel grant, l'autre petit,
:
AIOL
117
S'apuioient al
mur
Et Torneheuf
s'en torne, aine n'i prist fin
3995
Jusc'a
por lui veir.
maistre sale roi Loeys.
le
Onques n'i ot portier n(e)' huissier de Qui les huis li ossast contretenir. L'enperere de France al mangier
4000
Lors a
pris[e] le
Si le fiert a
Ains
4005
.r.
make
marbre quel
Molt Assés
i
Atant II
124)
(/.
grande
est
u plus
la cort,
se
:
fit.
plaine la sale
:
ot de princes et de barnage.
es le gloton cui
Dex mal
face
:
a levé en haut sa grande mace,
Si le fiert a
Ains
.1.
marbre qu'en
croist la sale.
chevalier qui n'en tressaille;
n'i ot
Aiolfs] devant le roi tenoit
Isnelement
40i5
fait croisir.
chevalier ne tressaillist,
n'i ot
C'est cil de ses barons
4010
sist;
glous qu'il tint,
li
Meismes l'enperere qui Franche tint Quant il regarde Aiol en mi le vis,
CI
pris
l'asist
Venus
est
«
Trai
toi
«
Ne
«
Ja t'aroi[e] batu
desor
madré
.1.
:
la table.
au glouton, dist lui en haste en sus, lechieres, Dex mal te
faire
nul desroi par ceste sale si
com un
:
face
!
:
asne. »
Et respont Tornebeuf « Je sui message « Al fort roi Mibrien, celui d'Arabe, « Qui m'a chi envoie a ceste marche :
4020
:
mon
Ja dirai, par
«
Amis, » che dist Aiols, « es messagiers? Di dont de tes noveles: quevieus? que quiers?
cief,
tout
message.
—
Cil
4025
mon
«
— Je suis mes de Nubie
roi Mibrien; ne doi avoir garde ne mal ne bien,
«
Si
«
Ne
«
Il
40oq que
—
doi estre batus ne laidengiés.
m'a 4024
a tel
Loeys cha envoié(s)
:
I I
AIOL
8
4o3o
«
Si dirai
«
Ne
mon
— Amis,
»
Et respont
4o35
che dist Aiols,
messages
li
cief
le fist servir
Li uns
li
.11.
en cief
:
soit sousiel.
vieus ains mengier?
«
Pen
«
:
make, puis
jus sa
Il jeté
Aiols
message de home qui
lairoie por
»
ai mestier. »
si s'asiet.
chevaliers
:
porta l'ague tout de premier,
L'autre porta toialle por essuier; Aiol[s]
De 4040
porter
li fist
pains entier[s],
.v.
menor, sans nul dangier,
trestout le
Se peust .1. vilains bien aaisier, Et .11 hastes de porc lonc de .11.
Une
grue
et
gantes et
.11.
.111.
Et un anap de madré d'un Li
fist
4045
li
paiens
grant
make
m'esta bien.
« Il
et
saut en pies
Quant li glous ot mangié, en pies Venus est a se mâche, si le saisi.
»
:
li
a dit
sailli;
:
«
Dites, frans damoiseus, u'st Loeys,
«
L'enperere de Franche, de Saint Denis?
— Amis,
»
che dist Aiols,
voi
«
«
A
«
Cil franc baron le servent
«
le [i]chi
cel hermin que tu vois chi.
ces grans piaus de martre, a
Esraument
4060
:
Ja dira son message sans atargier.
Aiol en apela, se
4055
;
lechieres, qu'en ot mestier, :
Il saisi sa
CI II
li
;
sestier
Si a son grant anap trestout vuidié Deus oes ne valut mie tous li reliés. a Amis, » che dist Aiol[s], « veus tu mais riens?
Et respont
4o5o
pies,
ploviers
Aiol[s] porter plain de vin vies
Dont manga
(b)
li
Sire, » dist
quant il le vit Tornebeuf, « fai moi escrie
«
Entendre
«
Tant
«
Oies
«
Che mande Mibrien[s]
et escouter
qu'aie et
mon
par
ta
je
chi quis li
oir,
merchi,
message conté
escoutés que
:
Arabis
et dit. :
:
»
»
AIOL
4065
4070
«
«
Et mieus vaut
«
Que ne
«
Et a
«
La
«
A
« «
I
C'a tort portes corone,
fait
Mahomet
tien[s]
li
jel
mande,
bataille te
Ne te laira Ne maison
s'en es garnis,
Mont
Olis
:
chastel ne tour ne chit
ne recet ne planteis.
« « «
«
4080
sergans apele,
.1111.
»
si
lor a dit
;
:
Prendés tost cel gloton, cel foi menti, Copés li tost le nés en mi le vis, Le destre oel li crevés, si soit honis El despit Mahomet et Apolin. »
Quant Par
li
François l'entendent,
commandement
le
roi
si
l'ont saisi;
Loeys
L'abatent contre tere trestout sovin;
Un grant huis A lor tranchant
geterent desor le pis;
li
4085
Li copassent
le
Et crevaissent Entr'eus se
coutiaus d'achier bruni (s) nés en oel
.r.
fiert
mi
le vis
pour
Aiols,
si
lui
honir
:
lor toli.
A
son ostel l'en maine, si l'a guari, Bien l'a fait et baignier et revestir
4090
De
chemises, de braies, de blanc cai[n]sil;
Un
mulet afeutré
4095
très
bien garni
Se
li
amener a son plaisir: dona .c. sous al départir;
Se
li
a fait jurer et bien plevir
Li a
fait
Quant
Que Il
se
ja
il
venra
el
resne as Arabis
ne mesdira de Loeys.
met en
la
voie tout son chemin,
Dessi a Panpelune se reverti
Tant 4100
que Lié en furent paien quant
Après
a fait de jornees
la joie
;
tint.
Quant Tentent l'enperere, s'en fu maris Honte en ot por François qui l'ont oi. 4075
Q
Apolifis
que Karles
de Gasconge a
Fissir
et
Dieus que vieus servir
tort tiens la terre
i
contredis;
furent grain
:
il i il
et
vint.
parvint,
mari.
(c)
120
AIOL
Mibrien[s] l'en aresne, se «
41
1
5
41 20
Comment
«
A
«
Ne
«
Je
peut nus
:
a
Molt
hom
di;
? »
est gentis;
fait servir
:
en tere son coust
sofrir.
dis
li
«
Et contre
«
Un
«
A
«
Me
«
El despit
sovin
tere abatre trestout
grant huis
me
(d)
;
geterent desor le pis
;
lor coutiaus trenchans d'achier bruni(s)
trenchasent le nés en
Mahomet
et
mi
le vis
Apolin,
«
Ne
«
Qui novelement
«
Franc Tapelent Aiol, jovene mescin; Mieus [est] que tout li prinche qui or sont chi Le conte de Boorges Pautre jor prist Et afina la guerre roi Loeys Dont onques mais ne pot a fin venir: François en font signor en lor pais Par le commandement roi Loeys. II jure Dameldé qui ne menti Qu'il mandera ses homes et ses amis Si te venra requerre en ces pais,
«
«
«
« « «
fust
uns damoiseus frans et gentis a garnimens pris :
;
«
Ne te laira Ne maison
«
Un
grant carcan de
«
Te
fera
«
Puis
«
La
«
41 36 et
messages
li
mervelleus barnage se
me
Loeys
«
«
4i35
se contient ore roi[s]
mon message sans contredis: A François me fist prendre tost et saisir
«
4i3o
:
bien garnis:
«
«
4125
a dit et
Por Mahomet, qui t'a si revesti ? Fus tu en douche Franche? c^r le
Et respont
41 10
li
viens molt achesmés
«
«
4io5
Tu
chastel nul a tenir
ne recet ne plaisceis;
mètre
t'en
te fera
fer
el col, si
a claus massis
com
il
menra an Franche ardoir a grant
dist;
a Saint Denis,
essil
«
Se ne vieus en Dieu croire de paradis
«
Qui
com
fu nés de Marie, et
hom
nasqui(s).
»
:
121
AIOL
Honte en ot Mibrien[s] li ArabiTs] Por Tamor des paiens qui l'ont oi; Il tenoit en sa main un dart forbi Ja l'en eust féru et mal bailli Quant paien li tolirent, si Font saissi. .
:
4140
4145
ma 1
«
Or
«
Por nient ne
«
message a droit furni. Or jure Mahomet et Apolin Ne garira en Franche rois Loeys; Ains manderai mes homes et mes amis Tant qu'en aie asamblé .cccc. mil; Si m'en irai en Franche a Loey,
«
« « «
4i55
bien
Signor,
«
41 5o
che dist
«
Il
»
li
oies del glouton l'a
rois, «
com
on mie
a menti si
trai
bien vesti
:
n'a [pa]s son
«
Si prenderai Orliens et puis Paris,
«
Estanpes
et
Biavais
«
et
tout Braibant et Canbresis
«
Hainaus Quant le
«
A Ais
«
Me
Or
et
Saint Denis, :
val de Soison[s] arai conquis,
a la chapele que Karles tint
ferai
coroner a mes amis.
oies del glouton, del
Vantés
est
de
folie,
»
Dieu menti
che m'est avis
:
:
Se Dieu[s] garist Aiol l'enfant gentil, Ja n'ertli mois passés ne acomplis, Tel cenbel li fera en son pais Dessi a Panpelune sa boine chit Dont il ara son ceur grain et mari;
4160
S'en amenra sa
4i65
fille
o
le cler vis.
Chi le lairons ester des Sarrasins Et des fieres vantanches que li glous
dist;
Si vos dirons avant de Loeys,
D'Aiol et de Makaire le Dieu menti. Molt par est grans li court que li rois Droitemcnt a Orliens sa boine chit Assés i ot demaisnes, dus et marchis;
4170
4146
:
II
jure
;
:
tint
(/.
i
2 5)
122
ATOL
Un 4174
cor[s]
wagié et arami Makaires molt entrepris,
ot
i
Dont
le jor fu
Com
vous pores entendre
CIV
Che
Dieus
de Franche
4180
4185
i
mist
II le traist
le frain,
en
4200
!
:
qui l'ama moût;
:
doines
et fier[s] et
et traitors;
iror
:
«
Sire drois enpereres, ne faites prou;
« «
Or sont li avolé miex en vo court Que ne sont vo neveu ne li millor
«
Cis garchons vint en France povres
«
Sachiés qu'il s'en ira un(s) de ces jors
«
Se d'aucun de vos pers paine vos
«
Si
a
Se François m'en creoient a
«
Il
remendra
li
et lous; :
sort,
paine toute sor nous. icel jor,
«
Ja n'en ares aie ne nul secors,
«
Qu'en
«
.xirrr.
«
Corent François conquis en
«
Li donastes vos,
tel
point avés mis cel leceour
sire, le
» dist
cel estor,
premier
jor.
Loeys Tenpereor,
Fil a putain, traitres, fel envious.
«
Ja ne famerai mais a nés
«
Tu
—
:
[vins] chevaus tous des millors,
«
4193 Se] Et
:
vos lairoient Franche toute par vous,
— Tai, glous, 4205
ot le jor
plache voiant aus tous;
la
Loeys apela par grant
4195
i
de[s] noellors
Al pan de son hermine li tert le front, Le col et les espaules et le crépon. « Amis, » dist l'enperere, « molt estes prous; « Venés ent cha seoir de joste nous. » Makaires de Lossane en fu irous Fel fu
4190
fist faire .1. cor[s].
tant boin destrier
!
Marchegai ne fu mie Aiols
di.
fu a Pentecouste a le roi court
Que Loeys
E
vos
se jel
.1.
jor;
encachas Elie de ses honors
4199
cf.
3526
— 4201
li
p.
:
(b)
123
AIOL «
Or
«
Escaitivés del resne o
est
Aiols
CV 4210
le
en autre
ne
tere, je
sai
ma
hou,
serour. »
regarda, s'en ot irour.
Aiols li fieus Elie lu molt dolans Des contraires Makaire le souduiant Plus le het que nul home qui soit vivant Volentiers s'i mellast de maintenant Mais n'en pas acointiés a ses parens, :
;
:
Ne 4215
nel connoist encore
li
il
Tant
qu'il ait fait bataille et estor grant
Et guerres afinees devant
Porquant
le[s]
gens.
respont cortoisement
«
Me
«
Il
«
Sire, porcoi m'aies si fort
:
nule cose qui
dites
m'en
soit nuisant,
pess[er]a molt, jel vos créant.
— Tai,glous, «chedistMakaires,
4230
(c)
:
«
« «
4225
il li
blâmant ? Se je vous ai forfait ne tant ne quant, Je vous en ferai droit par avenant Prest en sui et garnis, voian[t] les Frans; Et se vos envers moi d'ui en avant
«
4220
rois des Frans,
ne vieut son corage jehir de niant
N(e)'
«
Car molt
tost te feroie
grain
«
ne parlés tant
et dolant.
«
Vostre chevaus n'est mie des miex corans
«
L'autre jor nen ert mie
rabiant,
si
«
Ains resambloit ronchin a paisant,
«
Destelé de kerue, las, recréant,
«
Et
si
vos en gaboient
.ccc.
enfant
:
Anqui sera au cour[s] des plus taisans. Quant l'entendi Aiol[s], s'en fu dolant.
«
4234
CVI
Aiol[s]
li
fieus Elie fu
Des contraires Makaire « Sire, porcoi blâmés a
mon
molt maris
qu'il ot ois
:
tel loisir
«
Ne moi
«
Et quanque vous mesdites m'esteut
4207 Encaitiues
ne
— 4228
cheval
corant
?
— 4233
che poise mi;
taisant
oir.
»
:
:
AI0L
124
4240
4245
«
Vos estes riches hom, je sui un[s] bris; Mais del ceval me poise c'avés laidit
«
Il est et
«
Si n'en a nul millor
«
Fors seulement
«
Sire, chelui
«
Chou
«
«
« «
4250
:
biaus
le
en
bien garnis, ces pais
vair roi Loeys.
ne voil mie aatir
mon
est
:
droit signor, nel voil laidir;
Mais encontre le tien bien Taatis Por une liewe corre tout .r. chemin; Et se li miens peut vaintre, si me plevis .m. mars de blanc argent et .c. d or fin, 1
« «
Et del destrier a
«
Se
li
«
Sor
tel
Es vos
faire tout
tien [s] vaint le
— Par mon 4255
et cras et
cief, » dist
crestienté
le cour[s]
mon
mien,
plaisir
jel fac
Makaires,
« je l'otri
com Dieus me
gagié
et
mist. »
arami
Dont puis mut en la court si grans estris Dont furent mort .c. home(s), voire .vrr.
4260
CVII
vint.
«
Par
«
S'Aiol[s] pert Marchegai, tous sui garis,
«
«
Que je Pen De trestous
«
Il
foi,
or esta bien,
m'a de
Adont par
4265
;
ausi.
Or
fu
li
donrai senpre u
grant guerre bien
:
sis :
trait a fin. »
cors gagiés et afiés, fait ses
Ses olifans bondir !
u
.v.
millors de ces pais
les
ma
Loeys
fu Makaires forment maris.
Et Loeys a
Hé
» dist
Dieus
!
cors soner, et
acorder.
tant boins chevaus
i
ot
mené
Sor[s] et bais et bauçans et pumelés;
4270
Marchegai ne fu mie des mains loés. Aiols i mist le frain, si est montés: Molt tost en est venus a son ostel Ciés Ysabel s'antain en est aies, ;
—
4236 grant — 4237 vnxx. 4247 le atis 4269 del m. — 4272 ysabiaus
—
4261
trestout
(d)
AIOL
Lusiane Ele
4275
«
li
sa tille l'a apelé.
court encontre por
Comment
— Bêle, «
»
De
demander que pris avés :
est del cors fait
che dist Aiol[s],
Ançois que
Aubregon 4280
125
li
bien
«
?
verés
le
solaus soit esconsés.
»
a leus combrés:
et cuirie
traison se crient
li
bachelers;
Maintenant Fa vestu et endossé, Et après une cote de grant cierté De vermel escarlate, li pan sont lé Çaint une grant espee al puin doré Si par desous le cote que point ne pert, Et jure Dameldé de majesté « Teus me pora anqui orgeul moustrer, « Ja aval a cel cors en mi che prei, ;
4285
:
«
Vos m'i
Au 4290
serés
compaing
;
Par de joste Makaire s'est arestés Tant que Loeys fist les cors soner, Ses olifans bondir
Qui dont 4295
al desevrer. »
cors en est venus tous abrivés
et
(/.
acorder.
ot boin ceval nel pot celer
:
Cascuns voloit le sien mieus esprover. L'enperere meismes estoit es prés Quant il les vit de core bien aprestés, A haute vois s'escrie « Baron, montés « Cil qui ançois venra en la chité « Et sor le pont de Loire pora monter, « S'il en a tesmongaje de mon barné, :
:
43oo
avra gaingié
111
«
mars de blanc argent et .c. d'or Et des chevaus fera sa volenté. »
et
.m.
Adont parla 43o5
conquesté
«
«
Aiol[s]
!
comme
sénés
cler,
:
Vous moverés
II
a dit a Makaire
«
Vous
«
Je sui uns hom(e) estrange d'autre resné,
«
Si sui venus al roi por saudoner
«
Et por chou,
:
estes riches
s'il
«
:
dus de parentés,
;
vos plaist, que miex valés
I2 Gj
AIOL
126
43io
43
1
5
«
Vous
432 5
ma
avantages par
bonté (s)
Un grant
«
Ançois que
«
S'adont vos puis ataindre ne trespaser,
«
Si diront chevalier et bacheler
«
Que
arpent de terre mesuré je
m'en meue d'en mi che
vos arai
je
— E glous,
»
fait
desfaés,
li
Com
tu par es traitre et parjurés
«
Bien
ses
honir franc home(s)
parla Aiol[s]
et
comme sénés
!
vergonder.
Sire, » che dist
«
Trop laidement vos
«
Si ne vos volés onques amesurer;
enfes,
oc
grant tort avés
:
ai oi parler,
«
Ne porquant
«
Ja nel vos retanrai, mais ore
l'avantage vos ai doné
:
aies. »
Dont s'en torna Makaires li desfaés, Al bruit esperonant tout abrivés Aiol[s] se tient tous cois en mi les prés Tant c'un arpent de tere ait trespassé,
{b)
:
Voire plus
433o
4335
Et quant
venist al mesurer.
le voit li rois,
molt fu
Il
apela Aiol par grans fiertés
«
Vasal,
«
Lairés vos ent Makaire
«
S'il
«
Et sor
» dist
Tenperere,
>
quel en ferés
ensi aler
peut ançois venir en le
irés;
:
?
?
la chité
pont de Loire puisse monter,
«
L'avoir vaura avoir tout conquesté,
«
«
molt dolant se le perdes. che dist Aiol[s], a ne vos doutés Tant m'afi jou en Dieu de majesté Et en che boin ceval que chi veés
«
Que
Il
broche Marchegai par
— a
4340
s'il
Et
j'ere
Sire, »
tost Tarai ataint et trespasé. » les costés
Des espérons a or bien amorés Si que le sanc vermel en fait voler; 43 3 1 grant
»
:
«
li
pré.
molt grant bonté.
che dist Makaires
«
Adont 4320
ferai
«
:
AIOL
4345
Et Marchegai l'enporte par grant
Qui
li
fierté
27
:
veist les autres tous trespaser!
pieres fendre et fu voler
Il fait les
Que 435o
1
les esclos
en
fait
Les grans
et les petis
Venus
a Makaire,
est
estincheler,
tous trespasser si
:
Ta outré.
Et quant Aiol[s] vint outre, qu'il ot passé, Fièrement le regarde, si a crié :
4355
che
dist Aiols, « car
vos astés,
«
Sire, »
«
Vostre corant destrier(s) esperonés
«
Venés .1. poi plus tost, se vos poés, Car che vous di je bien par vérité Se vous venés si lent, vos perd[e]rés.
«
«
Aiol[s]
li
»
fiex Elie a tant aie
Que 4360
!
il vint a le porte de la chité Desor le pont de Loire s'est arestés, Et regarda ariere devers les prés Vit les chevaus de Franche tous arestés Mais li destrier[s] Makaire est si menés Qu'il ne se peut movoir ne remuer Par gas i sont venus cis baceler, Sel vont bâtant de fust et de tinés, La coe li manachen[t] a recoper :
:
(c)
;
:
4365
Et recréant ronchi l'ont apelé. Aiols fu a Orliens
4370
Chevalier
et
la fort
chité
:
borgois Pont esgardé,
Et dist li uns a Tautre « Molt est chis ber « Molt par l'a bien Jesu enluminé. « Mieus samble Karlemaigne que home né « Je quic qu'est del linage, del parenté :
;
4375
« « «
« «
438o
Car pleust Dameldé de majesté Que Makaires eust le cief caupé Et fust as vis diables tous commandés, Et cis eust de Franche la duceté Que tint li dus Elie qui tant fu ber.
«
E
«
Quant
Dieus!
com
il si
il
seroit bien recetés
par tans maine
tel
barné.
»
!
:
128
AIOL
Atant evous Makaire tout aire, Et tenoit .1. baston grant et quarré, S'en vaut Aiol l'enfant
4385
Mais
.1.
cop doner;
Aiol[s] trait l'espee al
puin doré
Qu'avoit desous sa cote estraint Sore
est
li
courus par grant
ber
li
fierté
:
:
li eust del bu le cief sevré Quant Ta rescous Bernars et Guinemer[s],
Ja
43 go
Sanses
Amori[s]
et
dans Quarés
:
Tornés,
«
Makaires est forment enparentés, Il est dus de Losane, le fort chité Vessi son grant linage tout asamblé. Ja vos aroient mort et afolé,
« «
4395
et
«
«
sire,
ne
faites, laisiés ester.
:
Vos n'en poriés mie vis escaper. » Quant Tentendi Aioljs], molt fu irés.
«
Il set
Un 4400
bien qu'il
li
dient la vérité
poi s'est trais aiïere
li
(d)
;
bachelers
Quant des consaus son père li est membré(s) Et des castiemens del gaut ramé. Uns des neveus Makaire i est aies :
Fieus fu de sa seror, ch' oi conter; Chevalier[s] fu noviaus et adoubés
4405
Manechier ot son oncle, s'en fu N'osa envers Aiol as puins aler;
Quant
il
Il saisit
4410
le vit tenir le
un
branc
:
irés
;
letré,
quaré
espiel gros et
C'uns escuiers tenoit en mi le pré Si en ala Aiol .1. caup doner Devant en mi le pis Ta encontre, La cote d'escarlate a despané
;
:
:
Mais
Que 4415
II
haubers
li il
l'a
avoit vestu et endossé
brise son espiel,
Aiols
mort tensé
[bien] de
li
si
Ta
fieus Elie se tient
4389 bernart— 4413 hauberc
:
froé. li
ber;
AIOL
Encore tenoit S'en ala
Amont 4420
le
son branc
il
par mi
letré
:
.1.
caup doner,
le cief
Ta encontre,
glouton
que es dens li fist couler, Que mort l'a abatu et craventé Enfressi
:
4425
«
Outre,
«
Comment que
«
Jamais
«
A
«
Or
«
Dieus
vos
» fait il, «
s'o[n]
me
li
lechieres, n'i garirés;
plait
prenghe, chi remanrés
sui paisiés et acordés
me
A
sa vois qu'il ot
«
Ou
estes vos,
»
haute prist a crier dist
il, «
Se
«
Tous
vis
il
les jors
de sa vie s'en peut gaber. aler. »
:
Des neveus Guenelon et de Hardré Et des pare[n]s Makaire le desfaé. Aiol corurent sus par grant
Mais
il
n'eurent nul[e]
fierté
arme
:
la aporté,
Qu'il quidierent Aiol as puins combrer
Mais
4445
Ens
A Ja
il
es
tenoit encore le branc letré.
parens Makaire
s'est
mellés,
destre et a senestre prist a capler
Cui
il
mar mandera mire pour
lui saner. :
Li saudoier Aiol l'ont esgardé
Cui 4448 Jamai
il
:
consieut a cop ne peut durer,
Plus en a de .xim. ileuc tués
4450
(/.
en escape bien peut vanter,
Et cil ont respondu « N'en peut Plus furent de .l. d'un parenté
4440
:
«
«
»
mes parentés?
«
«
!
s'en fu irés;
Vos qui de moi tenés bours et chités, Dont n'avés vous veu cest avolé, Qui mon neveu m'a mort et afolé Et a mes ieus voiantl'a chi tué?
«
4435
:
consaut des autres par sa bonté
Et quant che voit Makaires,
4430
:
mains d'anemis en ce resné
ai
:
ne vos porte ne leverés.
avoit l'avoir abandoné,
:
»
127)
i3o
aiol
Et « «
4455
« « « a
«
4460
«
dist
De
uns a
li
l'autre
:
cel franc chevalier
Com
«
a le ceur plain de grant fierté
il
Molt desfend bien son cors a saveté; Et ja li somes nous sor sains juré Que ja ne li faurons en notre aé. Par foi, nous somes ja tout parjuré Quant si li corent sus devant no nés Car li alons aidier, se vos volés. »
Plus furent de
.l.
Qui
maisons
saillent as
A
:
:
des bachelers et as ostés,
Et requirent bastons, fus Et rois espieus trenchans
4465
Car esgardés
de grant bonté,
et tinés et
brans
letrés.
l'estor repairierent tout abrivé(s),
Grans cos
et
me[r]vellous
i
ont donés,
La secourent Aiol par grans fiertés La ot maint chevalier mort et navré(s) :
4469
Li rois
CVIII
i
Loeys
;
vint corant por desmeler.
ot la noise si grant et voit.
(b)
homes « Prendés le moi « Gardés que cis traitre ne me foloit « Pen ferai me justiche, se vous n'en poist, « Selonc chou qu'il se maine a tel desroi. » Et François li ont dit « Vous avés droit. » Il
escrie ses
!
:
:
4475
CIX
:
François i sont venu communalment Et saisirent Makaire de maintenant Tous li ont desronpu ses garnimens. Loeys jure Dieu omnipotent « Ja n'istra de prison en son vivant « S'Elie mon serouge vif ne me rent. :
:
4480
a
Fieus a putain, lechieres,
«
Délivrés tost Aiol
a
Et Tor que
4467 grant
—
li
.m.
fel
souduiant,
mars d'argent
eus mis en covent.
4478 garniment
AIOL
— Sire,
4485
che dist Makaires
«
Tant
«
L'acord[anch]e en ert
— Sire,
»
«
Tant
donrai destrier
CX 4490
» li
li
donrai destriers
L'acordanche en
«
Jamais ne quirc entrer en ces
«
CXI
ferai a
son je
talent,
a
;
pais.
« dist l'enpereres, « n'est
mieensi
«
Ficus a putain, parjures,
«
Tu
«
Si le fesis de
fel
Dé(x) menti[s],
l'encachas a forche de ces pais,
Franche a
tort bannir. »
Loeys apela contes et dus molt grant hu(s) u Prendcs moi che glouton, che Dieu parjur, « Sel jetés en ma cartre el font la jus. » Et il si fissent senpre, n'atargent plus. ;
Par toute
Che
:
la chité leva
li
si
bruis
i
vont
tuit
:
:
dient qu'ai cor[s] furent, qui l'ont veu,
Li boin[s] destrier[s] Aiol a tout vencu.
Li rois ist del moustier, se gent après, Et prist l'enfant Aiol par le mantel.
Che
45io
«
dist roi[s] Loeys al damoisel Des chevaus c'as vencus m'est il molt Or serés compaignon, vous et Jobert,
«
Ylaires ert
«
L'autre jor m'en proierent a saint Marcel.
«
45
1
— Sire,
5
«
4495
vis
:
Jamais en ton vivant n'iras de chi, S'Elie mon serouge ne me rensvif.
Li saint sonent as vespre[s],
CXII
!
plaisir.
vi(e)ng chi
Si lor a escrié a
45o5
desfent?
por Dieu, merchi
«
Puis
a Lossane dont
I
vair et gris
et
«
irai
le
son
faite a
«
«
45oo
qui
«
3
garnimens
et
che dist Makaires,
— Tais, glous, 4495
I
:
»
li
tiers
de Saint Lambert
che dist Aiol[s],
Des que vous
le volés,
« si
;
:
com vous
molt m'en
bel
plest;
est bel. »
(c)
I
AIOL
32
CXI II
Aiols fu chevaliers preus
et cortois
:
Ylaires et Jobers fu molt adrois,
4520
Si se sont
compaignié devant
Sor sainz
se sont juré, plevi
Que
foi,
l'uns ne faura Tautre por riens qui soit.
«
Baron,
«
Or
» dist
poés vos
Tenperere,
«
or estes troi
:
ma guerre miex maintenoir ma tere tout vo voloir.
Et faire par A vous nran cleim, » fait il, « baron François a Sarrasin me demainent a grant belloi « Et sont a Panpelune, jel sai de voir. « Un[s] paien[s] le dist chi, que bien en croi, « Si me vi(e nt desfier devant François « Cuidés vos dont, signor, que ne m'enpoist? « Signor franc chevalier, qui m ! iroit, « Certes qui cest message me furniroit, « Tous les jors de ma vie mon gré aroit, « Et desist Mibrien qu'il m'atendroit « Et laisast moi ma terre, bien feroit. » Dont se teurent Normant et Hurepois Et Flamenc et Berton et li François «
4525
le roi;
par
«
:
;
453o
1
4535
;
Mal ait cil qui s'osast lever des dois, Tant doutent Mibrien cel riche roi. 4540
Aiols
Qui
CXIV
4545
Aiols en apela ses compaignons
:
Entendes,
«
Dont n'avés vous oi del fil Karlon, Qui s'i s'est démentes voiant aus tous, Que Sarrasin li tolent tout a bandon L'onor que conquist Karles a esperon ?
«
«
» fait il, «
«
«
Signor, por l'amor Dieu, car
«
—
4544
fieus
—
(d)
cha, signor baron.
Et sont aparellié: car i alons. Des crestiens ochient a grant fuison, Et dames et puceles et enfançons.
«
4528 qui
molt cortois, compaignons traisten .1. recoi.
fieus Elie fu
«
«
455o
li
ses
4546-7 intervertis.
i
alons;
—
4548 altéré?
:
AIOL «
Nos cevaus
«
Et soions en la tere, s i sejornons. Par le mien ensiant ja n'en venrons
et
33
1
nos armes
i
conduisons
1
«
Tant c'arons fait bataille vers les félons Dont par la tere ira molt grans renons. Et cil li respondirent par grant amor
4555
«
»
«
:
« «
4560
«
CXV
Sire, a vostre plaisir nos en ferons, Car ja por nule riens ne vos faurons Mais faites vo voloir, nous Potrions.
Li
troi
:
»
baron repairent quant orent conseillé
:
Si sont assis es rens des barons chevalier[s].
Encore
se
Baron,
«
démente » dist
li
rois
qui Franche tient
l'enperere,
«
par
les
:
sains desosiel,
Dont ne troverai jou en ma cort chevalier Qui voist a Panpelune mon message nonchier? Encor se teurent tout Alemant et Baivier, Et Normant et Breton et Flament et Pohier Mal de(l) cel qui osast ne lever ne drechier, 4570 Tant doutent Sarrasins et cel roi Mibrien.
4565
«
«
»
:
Aiol[s]
li
fieus Elie est saillis sus
en pies
:
En trestoute la cort n'ot plus bel chevalier Ne nul miex acesmé ne mieus aparellié Ne mieus sache parolle a preudome nonchier. 4575 Devant le roi de Franche s'en vint ester en Si hautement parla que on Tentendi bien
pies,
:
Sire drois enpereres, faites pais,
«
4580
si
m'oiés;
Sarrasin vos gueroient,
«
Et sont a Panpelune par forche hebergié(s).
«
Jou
«
Que
« «
— 4585
en
«
et
si
estes iriés,
mi compaignon qui molt
vos m'avés, biaus
(/.
128)
font a prosier
donés et fianciés, Irons a Panpelune vo message nonchier Et de la vostre part vo tere calengier. Amis, » che dist li rois, « ne peut estreotroié(s)
«
Vos m'avés de
«
Ne
4556 grant
ma
sire,
guère richement
vos vauroi[e] perdre por
— 43y3
nus
la chité
trait
a cief,
d'Orliens
;
:
aiol
134 «
Assés troverai mes qu'i vaurai envoier.
— Sire, 4590
»
che dist Aiol[s],
«
ne plache a Dé(x) del
ja
en lieus de moi
i
soit autre envoies:
«
Que
«
Car nus ne
«
A
— Amis, 4595
che dist
li
Or me
«
C'a grant tort tient
«
Que
«
de son signor aidier
rois, « tant
poés dont dire
le fort roi
dont
la terre
le mestier.
su
je
plus
iriés.
Mibrien je sui iretiers,
conquist Karlemaignes, mes pères
li
proisiés
;
Mais vienge a moi droit faire [u i]ci a Orliens, A Paris u a Cartres u al bourc Saint Michiel
«
U
«
Fâche
u
la
«
Et se
«
Que
«
Ne Ne
«
4605
»
«
«
4600
se doit faindre
eure qu'il voit qu'il en a
cel[e]
ciel
je serai et
lui et ses
cort plus grant [ijert
lever et baptisier
nel veut faire, ne
il
je Tirai
;
;
celés nient
li
requerre en cest esté premier,
larai chité
li
ma
homes
ne bore a desrochier
haute tor de piere ne castel a brisier;
«
Et se
«
Ains de
«
Con ge
puis tenir ne a mes mains baillier,
jel
— Sire,
si
laide
ferai
»
dist
mort ne fu nus
son cors honir li
Aiols,
«
che
et
li
essilliés
vergongier.
dira ge bien
Et encore assés miex, se Dex Ta otroié. » Del palais en avale quant il ot pris congié; «
4610
A Tostel Ysabel sont la nuit repairié, A molt grant joie sont la nuit esbanoié Et après
le
souper se sont aie couchie[r]
S'Aiolfs] dort en son
lit,
;
a ente peut songier,
Car li parent Makaire se furent porcachié, 4615 Et furent jusc'a .x. liquivert renoié.
En
.1.
escons se misent dedens
.1.
(b)
mostier vies;
Dist Ferans de Losane qui Makaire estoit niés « «
4620
« «
:
Entendes cha vers moi, nobile chevalier, Con nous somes trestout honi et vergongié, Par un glouton estrainge cliné et abaisié Car par lui est mes oncles en cartre trebuchié[s]
4621 onql
:
AroL
4625
463
1
35
«
Et tous nosgrans linageshonni[s]et vergongié[s]
«
Et or
est dru[s] le roi et
«
Et vait a Panpelune son message nonchier.
«
Le matin
«
Mais qui or
«
El bos de Quintefeulle fuisiemes enbuscié:
«
La
«
11
«
Ne
Li
li
1
s
en
que il tiers mais porcachier,
ira, ne(n) n'estra
se poroit anuit
poriens demain tous
les
ne seroit jamais par nul savons dont
.x.
il
est
;
maistre conseillier[s]
;
membres
home
tranchier:
vengiés;
ne de quel terre vient.
»
s'entrafierent, grant et fort pautonnier,
Que l'uns ne fauroit Tautrepor les membres trancier La mort Aiol
jurèrent sor les sains del mostier
Puis montèrent
es sele[s] des
:
;
auferans corsier[s]
4635 Et pendent a lor caus les escus de quartier Et eurent en lor puins les rois tranchans espiels Et ont es roides lances les confanons tachiés. Bien furent il armé li quivert renoié D'auberc et de brun elme et d'espee d'achier. 4640 Par nuit s'en sont issu de la chité d'Orliens; Toute nuit ne fmerent le chité eslongier ;
El bos de Quintefeulle se furent embuissié Cil sires les confonge qui tout a
:
jugier!
[a]
Toute la nuit furent dessi a Pesclarier. 4645 Al matin par son l'aube lievent no messagier Lusiane se paine d'aus molt aparellier; Ysabiaus lor carga .111. vaillans escuiers, C'est Ponces et Bernars et Rainaus li prosiés; i
Né
furent de Soison[s],
fil
al
:
conte Gautier,
4650 Cousin germain Aiol, n'en savoit [onques] nient: Ançois que il soit vespres li aront grant mestier.
(c)
metent as almaries les bruns elmes d'achier, Et avalent es coufres les blans aubers doublicr[s], Et menèrent en destre les boins corans destrier[s], Il
4655 Et portent les escus et les tranchans espieus; Et li baron montèrent sor les mules prosiés
;
|.6a5
li
t.
—
4^4-3 contangc
— 4644
dcssc
— 4 M<S f
bcrnart
r
36
aiol
A
molt grant
joie issirent
L'enperere de France
de
les ala
la chité
d'Orliens.
convoier
en sa compaigne .lx. chevaliers. appela Aiol par molt grant amistiet
:
Si ot
4660
II
« « «
:
Amis,» dist Penperere, « je vous ai forment chier Se Damede[x] che done que vos sain reperriés, .1111. chastieus en Franche vos donra jo en fief.
:
— Sire,
» che dist Aiol[s], « grant merchi en aies; Mais de vostre contrée ne vos voil abaisier, « Ançois vous vaurai bien servir et avancier. « Se Damede[x] ce done que puise repairier « A los de vos barons que vous avés plus cier[s], « Se vos chou me donés qu^l oseront jugier, 4670 « Certes vos en serés molt durement carciés. » Atant se départirent, si demandent congié
4665
«
:
Li rois
les
commanda
al
père droiturier
Qu'il desfenge lor cors de mort S'il
d'encombrier.
et
seust l'aventure des mortex losengiers
4675 Qui el bos Molt envis
les
atendent pour eus adetrencier,
les laissa[st] issi seul [s]
Ysabiaus en
Lusiane sa
plora(st) des
fille
ne
chevacier.
biaus iex de son cief;
se seu(s)t conseillier
Qu'ele ne se pasmast sor Tarçon a or mier.
4680
« Fille, » dist
Sa mère
le
Ysabiaus,
redreche o
«
deul esteut
cest
laisier. »
le viaire fier.
Aitant se depart[ir]ent, prendent a cevalcier
dames repairent mesage en vont, que Diex
Li baron
4684 Et
CXVI
li
et les
[Des] or chevauce Aiol[s],
Et
.111.
li
Une
pleuete chiet,
Aiols canta
Quant
—
si faisoit
un son por eus
puist conselier.
troi
baron gentil,
(d)
il sis.
molt
seri
a esbaudir
:
;
son[s] fu fines, a porpenser se prist.
4684 Miniature avec cette rubrique : Ch'est chi COM AlOLS EN VA A PaNPELUNE EL MESSAGE ET SI DOI COMPAIGNON.
467g lançon ENSI
li
li
escuier, a ces furent
:
a Orliens,
A10L
4690
4700
che dist Ylaires,
entendes en vers mi
«
Signor,
«
Anuit songai un songe dont forment
«
Qu'el bos de Quintefoille nos estiemes tout mis:
«
»
«
«
«
S'aviés avoec vos
«
Qui
tout les nos aidoient molt tost a départir.
«
Ja
parent Makaire n'erent Aiol ami
«
El bos de Quintefoille
«
Se mes consaus
«
Nous
«
S'en seromes plus baut, plus seur et plus
«
Et se nous passons outre que ne soions requis,
«
Par Dieu del desarmer ne poons
li
brakès de grant pris
.111.
ne creus ne
estoit
che dist Aiols,
»
dessendent a terre
Il
En
li
«
el
dos ont vestu
4710 Puis fremerent
lairis
blans haubers
es ciés les vers
Et montent
Quant 4715 Et «
:
trellis,
elmes brunis (/.
12g)
lor caus les fors escus vautis
es
cevaus corans
et arabis. 1
Aiol[s] fu montés, a regarder s est pris,
dist entre ses
dens que nus ne l'entendi
:
Pleust a cel signor qui les paines sofri
«
Que
«
Anqui lor venderoie Le grand dolor mon
«
4720
:
estre honis. »
Etçaingentlesespeesdontlibrancsontforbi(s)
Et pendent a
;
faire pis.
pendant d'un
les
fit
or avés vos bien dit
franc escuier les servent a plaisir
lor
[pris,
ois,
Qui consel ne vieut croire bien doist
Et
:
se seroient tost mis.
p[r]enderons nos armes sor nos destriers de
4705 — Amis, «
E
chi fust or(e) Makaires et de ses parens sis
a branc d'achier forbi père qu'il cacha
Dieus, por coi se vante
li
Ja ançois n'en ert vespres ne
el essil. »
chevaliers gentis li
jor[s] a déclin
Se il par sa proeche ne s'en peut départir Molt en sera dolant ains que soit avespri.
4696 nos
:
sui mari[s],
La vi ge .11. broions fors del breullet issir, Les menbres nos volloient desmembrer et tolir Quant Diex nous en aida par la soie merchi;
«
4695
37
I
— 4710
el c.
—
4717
p-
?
!
1
38
AIOL
CXVII
Or
sont tout
4725 Et ont
al
armé
.ni.
vent destort
les
nobile baron
li
vermel[s] confanon[s].
Aiols se ragarda, s'apuia sor Farçon,
Rainait son escuier en a mis a raison
4730
:
«
Or pensés de bien
«
Se che vient a bataille que vos veés
«
Gardés bien vo arnas, que ne soies bricon.
— En «
la
moie
l'estor,
foi, sire, » li escuier[s]
Se che vient a bataille que voie
le
respont,
besoing,
de garder arnas ne tenromes raison Mainte communalment tout ensamble ferons Entre moi et mes frères andeus ces danselons. Nous fumes fil Gautier le conte de Soison[s], Et cil fu frère Elie le nobile baron Qui fu caciés de France par mortel traison. [om. » Bien nous vient de linagequecascun[s] soit prud-
« .Ta
«
4735
« a «
« «
hon!
faire,» dist Aiol[s], «gentix
:
4740 Quant Aiols Tentendi, grant
CXVIII
Or
Et ont Aiols
sont tout al
li
.x.
armé les
li
hom.
frans
li
nobile vasal,
pengons de cendal.
fiex Elie sor destre regarda,
Dameldé 4745 Li
.in.
vent destort
joie ot
et
son non duremement reclama.
Dex tramace mal. Agenon apela, Richart et Hugon de Monbart
furent
el
bos cui
Cis Ferans de Losane
{b) Et Garin et Et Jofroi de Verson et son frère Gontart Et Guillaume le Brun et son frère Reinart 4750 Et de(l) Roimorentin a apelé Bernart « Or para del vengier, » fait il, « baron vasal « Vés la les .ni. armés, cascun[s] a son ceval. « Et Jofroi[s] et Ylaires sont chevalier loial « Se nous les ochions, picié ferons et mal; 4755 « Il sont de grant linage,molt grant guère en naistra; « Mais alons i nos .111. le pendant de che val, « Si faisomes marchié as nobile[s] vasal[s] :
:
:
4745 Le, que
d.
— 4749
gontart
— 4757
al
aiol « «
4760
«
3g
1
Qu'entre nous lor donrons tout cargié .1. ceval Entre or fin et argent, et s'ai[en]t maint cendal, Mais que vengier nous laisent del quivert desloial. Jo irai, » dist Richiers, « et Hues de Monbart, Et deil) Roimorentin ensemble nos Bernars,
— «
Et vos, Reinart, [i]chi, cascun[s] sor son ceval. Se nous avons besoing, ne vos atargiés ja, 4765 « Mais venés nos secoure isnelement le pas. » Et cil ont respondu « Ne vos esmaiés ja «
«
:
:
nus ne vous faura! » Li troi s'en avalèrent le pendant d'un costal Aiols les voit venir qui reconnus les a 4770 Très bien vit a lor armes que de riens nés ama; Ses compaignons apele, douchement lor mostra «
Aies seure(e)ment,
ja
:
:
«
Quel
«
Volés
Et
4775
il
le
vaurés vos
me
:
ait el col
«
.c.
«
Por nule riens en
«
Onques ne
qui
ja s'en
:
chevalier loial?
vos aidier u cascun[s]
ont respondu
dehès
faire, franc
me
faura?
parlés ja
»
!
pensera,
tere le vostre cors faura. »
Quant Aiols l'entendi, onques ne se targa, Mal ait onques parole ne dit i escouta :
Il
broche Marchegai qui molt
tost l'enporta,
4780 Et a brandie Tanste de Tespiel qu'il porta Devant en son escu fiert Huon de Monbar, :
Desor la boucle d or li fraint et pechoia Et l'auberc de son dos desront et desmailla, Par mi outre le cors la lanche li passa,
(c)
4785 Toute plaine sa lanche Tabati del ceval, Et escrie Monjoie a loi d'ome vasal :
4789
«
Fil a putain, glouton, vos n'i garirés
«
Chou
«
A
CXIX
est
Tespec tranchant a vos s'acordera
Aiols
li
Et Jobers 4758
li
d.
—
fiex Elie abati le et
475q
ja.
Aiols meismes qui reconnus vos a !
»
premier;
Ylaires furent boin chevalier,
et si
—
4761 monral
—
4762 berart
:
1
AIOL
40 Coragous
et ardit
por
les
Ambedui laisent core, ne Quanque chevaus peust
armes baillier. se vaurent targier, rendre, des espérons d'or
ne Ta mie espargniet: [mier, Onques toutes lor armes ne lor orent mestier
4795 Cascun[s]
Que mors
feri le sien,
nés aient
fait
a tere trebuchier.
Huimais pores oir des .ni. frans escuiers Quant virent les .m. mors, aine ne furent si 4800 Chele part sont venu esrant sans detrier, Des ronchins dessendirent isnelement a pié, :
Si lor
ont
les
lié;
vers elmes des testes esraciés,
Si lor traient des dos les blancs aubers doubliers
Isnelement
4805 Et çaingent
les vestent, s'ont les les
;
elmes lachiés,
espees as brans forbi[s] d'achier,
Et pendent a leur caus les escus de quartier, Puis laisent les roncins ens el pré estraier. Si saillirent es seles des auferans corsiers
Huimais 4810 Li
seront
:
a Testor commenchier.
il .vi.
.vu. furent el bos dolant et courechié
:
Volentiers s'en fuissent, mais ne lor vaura nient,
Car
il n'ont nul recet u puisent herbergier. Fors del bos s'en issirent li quivert renoié Par proeche s'avalent li .111. franc escuier, 4815 Devant sor les escus fièrent les .ni. premiers Que çaingle ne poitral ne lor ot aine mestier :
Que
par tere nés facent contreval trebuchier.
Et Aiols
et Ylaires et
Laissent core a eslais
4820 Et vont
ferir les
.111.
Jobers les
li
guerriers
(d)
boins corans destriers
de quartier:
es escus
Desor les boucles d'or les ont frains et perciés, Les haubers de lor dos desrous etdesmailliés, Et les fers et les fus lor font es cors baignier, Com mors les trebuchierent el pendant du sentier.
4825
« «
E Dieus, » che dist Aiols, « par ta sainte pitié, Com je sui richement de ces gloutons vengiés!
4792 ardis
—
4795 esparengiet
—
481
1
Valentis
—
»
4822 desront
14I
AIOL
Un en prisent tout vif, les poins lui ont liés, Les autres ont molt tost des aubers despolliés Celé part
483o Tous
les trainent as
.x. les
i
tient
Qui
Roimorentin,
siet
.1. .1.
molt riche terriers grand castel plenier, :
a .vu. jornees la grant chité d'Orliens
Par devers
4835 Cil
:
:
pendirent, ains n'en prisent loier.
Ja fu Bernars pendus, Il
ceues de destriers
:
Berri est fors et batelliés;
le
estoit niés
Makaire
Puis en avi(e)nt Aiol
et
.1.
fu frère Reinier;
encombrier
si fort
en Franche ne qu'il veist Orliens Qu'il en ot tel paor de la teste trenchier Que il n'i vausist estre por le chité d'Orliens.
Ains
qu'il entrast
4840 Aiols
4845
fieus Elie al
duc parla premiers]
:
m'oiés
Signor franc compaignon,
«
Dont
«
Se
«
Puis que
«
«
Mal dehait ait el col, en la barbe et el cief Qui jamais lor taura le non de chevalier.
«
Et
«
n'i
n'est
de sor nous
faites pais, si
.in.
li
le
cis
.111.
nous servoient, voir che
seroit peciés
l'eskiec
qu'avons
ci
gaingiet,
revoisent ariere en la chité d'Orliens
« Si
diront Loeys
com avons
ont respondi
:
«
Molt par avés
lor signor le vaurent,
4855 Ariere s'en revont dolant Si remainent l'eskiec que .x.
ha[u]bers et
.x.
elmes
si
:
esploitiet. »
Quant li enfant Foirent, molt en Mais
dit bien. »
furent iriet
ne l'ossent
et
courechié,
il
ont gaingié,
et .x. escu[s]
:
4860 Quant
bernart
— 484c) eskics
1
3o)
quartiers].
les ot l'enperere forment en fu iriés Et de l'autre partie en ot le ceur si lié
— 4831
(f,
laisier.
Ains le jor ne finerent, si vinrent a Orliens, Et vont a Loeys le message nonchier.
4829 trairent
:
doivent faire puisqu'il sont chevalier;
Mais or prengent
cil
:
valet se sont aparellié,
« Si
Et
:
mesages cargiés?
devons mener plus autres chevaliers
se plus
ne
« Il
485o
li
«
AIOL
142
De chou que li glouton sont mort Or fut li pleit Makaires durement
detranchié.
et
empiriés.
Des or chevauche Aiol[s] li frans guerriers, Et si doi compaignon joiant et lié Por Festor c'ont vencu as brans d'achier Et mainent avoec aus .1. fort somier Cargié de garniment et de deniers.
4865
;
Signor, bien doit
Qui
homme Jesu
tel
venganche Dieu D'Orliens a Panpelune,
4870
Ne
la
sai
si
aidier
lonc requiert.
.v. jors
entiers,
de lor jornees conte nonchier
:
Vien[en]t a Belquare[l], sont hebergiet
4874
.11.
CXX
jors
i
Troi[s] jor[s] sejorne Aiol[s] a Belquare(i)l,
Ensamble o
lui Ylaires et dan[s] Jobers
Et forbisent lor elme
Regardent [as] matin s'en
Au
et lor
metent
destriers, si
issirent
;
hauberc,
li .111.
fers.
dansel
:
Foucars ot non li ostes de cel castel. Entre midi et none vien[en]t molt près De la chité ou vont li damoisel,
4880
Et trevent
.1.
bosket
Mibrien[s] Tôt Assés
4885
i
fait
flori et bel
:
clore de pel novel,
avoit pors et dains et cers
che dist Jobers,
«
Signor,
«
Près sons de Panpelune
»
«
:
franc damoisel,
le fort recet
Qifavés vos en pensé? comment Et Aiols qui fu sages li dist après
4890
CXXI
:
«
Huimais sejornerons, sire Jobert, Enfressi c'a demain que jor[s] ert
«
Ne poons
«
Or
faire agait
sont ensamble
el
Virent de Panpelune
jobert
— 4886 d;
ylaires
bel[s]
ne nul cembel. bos
li
pans,
somes
:
»
baron franc
les larges
— 4887
:
ert fait? »
«
4876
:
sejornerent et tout le tierc.
:
(b)
AIOL
4895
Les murs
143
et les solicrs, le[s]
abatvens.
Et par defors paiens et Nubians Qui se vont par defors esbaniant.
4900
Signor,
Comment
Enfressi c'a
«
Serons a Querre chevalerie Damede[x], se lui
«
?
»
:
sejornerons,
— Signor,
»
che
et joste
plest,
grant
:
nous en avant! «nos somes
dist Ylaires,
Se Damelde[x] n'en pense, près de no U vous aies avant u estes chi,
chi,
fin.
«
Che[s] chevaus vos convient a départir
a
Atachi[é]s Marchegai desous cel pin
«
Qui mort
«
Ne
« «
Nos ne garderons Teure que soions pris Se paien nous perçoivent, mal sons bailli.
— Signor,
»
«
Que
mon
«
Je m'en
«
A
CXXIII
4925
avenans,
mien ensiant, demain que jors soit grans, Panpelune tout droit avant
Huimais
«
4920
li
ferons nous vers les Persans
«
«
4914
le
«
CXXI1
4910
»
Et Aiol[s] qui fu sages respont avant
«
4905
che dist Ylaires
« «
:
et brait [toujours], fiert et henist,
peust autres chevaus
lés lui sofrir. :
ja
por
irai
che dist Aiols,
«
vos remanrés,
ceval ne vos movés.
avant se vous volés
«
que vous Par matinet soies tout
«
Si aies vo[s] destriers estroit ceinglés
«
Un
cel abateis
veés. apresté(s)
cembel trametrons a
«
Se Sarrasin s'en issent par lor Faites qu'il ne s'en puisent
«
Se nous en poions
«
Che sambleroit
Il
4895 auant
[mors] porter,
grans bontés
seriemes en Franche miex alossé. »
broche
v.
fierté,
mie gaber.
.ni. d'eus
ricese et
;
la chité.
«
« Si
:
le destrier
— 4914 sont
par
les costés
;
:
(c)
AI0L
144 Lors
493o
s'est [dejpartis
A
trespassés, est clers:
pié est dessendus el bos ramé(s) a Marchegai bien aresné(s)
Et
si
Al
cavestre del quir estroit seré(s);
De Tavaine 4935
d'aus et dessevrés.
Grans .rrrr. pars del bos est Trova une fontaine, li ruis
Et Tescu
li
et le
done
c'ot aporté
lanche drecha de
lés.
coucha sor Terbe el bos ramé, Car molt est travilliés et fort penés De Tescu et des armes qu'il ot porté. Molt tost s'est endormis li bachelers Il se
4940
Pendemain que jors est clers Dont par fu de dormir si apressés
Dessi a
Ne
s'esvellast
por For de
.x.
chités.
Ylaires et Jobers sont esfreé(s)
Virent
4945
:
le soleil luire et le clarté,
S'ont oi les oiseus sor aus crier,
Et regardent ariere
el
bos ramé
Virent .vu. chevaliers de
si
ces prés
sont monté,
si
Et prendent
listés,
escus a or
:
atorné
Qu'il vien[en]t as cevaus, les
:
la chité,
Et vi[n]rent bohordant par mi Cil doi furent de guère
4950
:
paiens s'eslaissent tout abrivé.
Vers
les
Hé
Dieus,
com grant damage cAiols nel Qui s'estoit endormis el gaut ramé Se Damede[x] n'en pense par sa bonté, !
set
!
4955
Ja nés rêvera mais
CXXIV
Li doi baron chevauçent par grant
Et
dist
li
uns a
l'autre
:
«
U
est Aiols
fieror, ?
«
Par foi, il dort encore el bos tous sous. Jamais en s'amisté(s) nen arons prous
«
V^eiés ichi la bataille et prest Tester,
«
4960
si ert iré[s].
4945 Dont
(d) :
AIOL
4965
Se retornons ariere por son secors,
«
Ja perdrons nostre afaire tout a estrous
«
Mais faisons de Jesu nostre signor, De Dameldé le père glorious Et se Dieus nos vieut faire si grand secor[s] Qu'il nous doinst la bataille vaintre et l'estor,
«
«
« Si «
CXXV «
retornons ariere droit a Aiol
4975
Dist Jobers et Ylaires
:
Qui de chou vos faura ja et
Tabrin ert
«
Et Tabor[s] Je voi
«
Par
«
De Franche me
.11.
la loi
— J'en De
lui ira
Et Ylaires El cors
li
li
:
et
Mahomet qui
le siècle
resanblent la glorieuse .1.,
» dist
le sien,
mist
li
fièrement
lasque
sa lanche l'abati
.11.
»
!
le resne,
desere
le
l'espiel entre les
terre.
Astes de Tudele;
en France dolorouse novele le destrier, se
:
governe,
:
mameles,
mort sor
Puis escrie s'enseinge, Monjoie, aute «
terre. »
chevalier[s] qui nostre gent enserent
Toute plaine 4985
bien estre
il
honor en
Haston de Tudele, sistes et Nustrans ert li semés.
ferai senpre[s]
4980 Puis broche
peut
« Issi
n'ait
Ingrant Ingernars en apele
Faites venir
«
«
:
Sel faisons de l'eskiec cief et signor. »
Ingresain «
;
;
«
4969
145
«
l'erbe,
et bêle:
Sire compains Aiols, dous amis, c'or n'i estes!
« S'il
fuisent .[xjxxnri. n'en portaisent
il
teste. »
CXXVI
Tabrins point le ceval qui de Dieu nen ot cure, Et Jobers point le sien(t) qui li cort a droiture Le paien vait ferir en l'escu a painture, 4990 Desor le boucle d'or a le targe fendu[e] Et la bronge del dos desroute et desrompue; Par mi le gros del ceur li mist l'ensinge nue, Toute plaine sa lanche del ceval mort le rue. Puis escrie s'ensainge « Montjoie Dieus aiue :
:
—
4971 Lacune après ce vers. 4972 Eng. 4986 cf. 5ooG 4989 a droiture
—
!
et
!
ingrans ingernart
10
—
146
4995
AIOL «
compains
Sire
dous amis,
Aiol[s],
c'or n'i fustes! » [(/•
CXXVII
Tabors poinst
Un [s]
et
brocha
u
le destrier
i3i)
il sist,
paiens de put aire qui aine Dieu ne crei,
Et Ylaire[s]
le sien
fièrement ademis;
Vait
paien,
mie nel mescoisi
ferir le
000 Que l'escu de son col li quassa et fendi, Et l'auberc de son dos desmailla et rompi Par mi le gros del ceur son boin espiel li mist, Toute plaine sa lanche l'abati mort sovin, Puis escrie Monjoie, Tensenge saint Denis « Sire compains Aiols, car n'i fustes vos chi 5oo5
5
;
:
!
« S'ils fuissent .xxxirrr.
Et Jobers
les
espaules
Ingresains, Ingernars
5oio Cil
que
si
et
vis. »
la teste prist.
Ingrans l'ont guerpi;
s'en tornent fuiant tout
Tout
.1.
quart del branc d'acier forbi
fiert le
Pardessus
n'en escapast
,
.1.
feré
cemin
droit a Pa[n]pelune la cité por garir.
Si s'en entrèrent ens corechous et
mari (s)
:
Li Sarrasin dedens sont trestout estormi.
5oi5
adouber
Il
s'en vont
II
vestent les aubers, lacent elme[s] brunis,
enfressi c'a .vn. vins;
Et çaingent les espees dont li branc sont forbi, Et pendent a lor caus les escus [a flours] bis, Et montent es chevaus corrans et ademis Par la porte s'en issent fièrement a .r. brin. 5o20 Les nos ont encauchiés tout .1. feré cemin; ;
Quant Il se
il
vinrent
sont arier verti
el bos, si
:
criement d'agait que por aus ne soit mis.
Agait
i
avoit
il,
mais molt
N'i avoit fors Aiol qui
5o25 Et Jobers
Quant
il
et
Ylaires
li
estoit petis
s'estoit
:
endormis.
chevalier(s) gentil,
virent paien ariere revenir,
Fièrement lor trestornent
—
4996 Tabarin point et broche ingrant et grenoart 5014 .vu 1 *.
—
le
pendant d'un
0007 et boib jobert 5o25 les ch. gentis
—
lairis
—
:
5009
et
AIOL
»47
Par devant Mibrien ont .11. païens ocis. Mibriens les apele, ses a a raison mis 5o3o « Dont estes, chevalier qui m'avés envais ? Molt m'avés fait dolant et mes homes ocis. (b) -Sire,» chedistYlaire[s],« nous ne querrons mentir. Nous somes né de France del resne Loeys :
;
De
5o35
«
avons calengié ces pais. A tort tenés la tere que Karlemaignes tint Ce vos mande par nous li rois de Saint Denis soie part
:
C'a Rains u a Orliens
5040
«
venés
le
la servir,
A
Biavais u a Cartres u au bore Saint Denis,
Si
vous
faites
en fons baptisier
et tenir,
Sainte krestienté aorrer et servir;
Et se vos chou ne
bien poés estre
faites,
fis
Qu'il vous venra veir en mai après avril Atout .Lx m de chevaliers gentis .
S'il
5045
«
:
vos trêve en sa tere, vos serés escarnis,
Que
il
vous
fera
pendre
et
Se vos volés
bataille, n'i
La outre
nos agais en
est
tous mètre a
poés pas
Quant Tentent Mibrien[s],
5o55
II
en a apelé paien[s]
;
et pris. »
tous en fu esmaris;
Sarrasins
et
:
cel breulet foilli
Se plus venés avant tout estes mors
5o5o
essil.
faillir
:
«
Signor, tornés bataille, por
«
Sa gent a asamblee
«
Je cuic en cel boscage sont asamblé et mis
«
Par
«
Se
«
Vers
le
li
Quant
fors rois
li
mien ensiant
rois nos ataint,
la loi
il
Apolin
!
Loeys;
nous somes mort u
pris
Dessi a Panpelune ne prisent onques fin
5o6o Li paien de laiens
:
por lor vies garir.
se sont tout estormi
:
Si fissent enterer et portes et postis.
5o38 carters
:
caus des François ne peut nus hon garir. paien l'entendirent, si se sont reverti, les
Si s'en entrèrent ens
Aiol[s]
:
sont bien .xxx. mil.
dormoit encore desous l'arbre
foilli;
»
1
AIOL
48 Marchegai ot
noisse des quivers Sarrasins,
la
S'ot les escus as elmes et as lances tentir
:
5o65 Tel deul fait li chevaus a poi n'esrage vis, Del destre piet grata et durement heni,
Et demaine
tel
noise q'Aiols s'en esperi.
(c)
S'a veu le soleil desore soi luisir, S'oi les oiselons chanter et esbaudir
5070 Ses compaignons apele «
:
Aies tost as cevaus, près
Il
;
Nous somes mal
«
est
de miedi.
bailli
!
»
a vestu l'auberc, lâché l'elme bruni,
Et a çainte l'espee, le fort escu saisi, Et monte en Marchegai que ses pères nori, 5075 Et prist en son puin destre le roit espiel bruni, Et par mi le forest a adrechier se prist.
Onques
n'i prist
Enfressi que
U
il
li
ber ne voie ne cemin
vint sous les arbres
foilli[s]
avoit laisiés ses compaigno[n]s
il
jesir.
5o8o Quant il ne les trova, le sens quida marir; Forment en son corage a dementer se prist, Si se claime dolant, maleurés, caitis
5o85
:
«
Ahi! mi compaignon, com m'avés escarni,
«
En
«
Ja mais ne soit nus
déguerpi
cel[e] ter(t)re estrainge laisiet et
hom
qui en autre se
fit
!
!
»
Al grant deul que il maine et as mervelleus dis Evous ses compaignons et l'eskiec qu'il ont pris .mi. chevaus amainent corans et ademis, Et deseure les testes des .1111. Sarrasins 5090 Qu'il avoient tranchies
U
5095
qu'il voient Aiol,
si
as brans d'achier forbis.
l'ont a raison
mis
:
«
Por Dieu, sire compains, ne vos desmentés
«
Ja vos jurons sor sains
«
A
«
Onques
«
Or
«
S'en soies ciés
5078 sor
Paris
u
a Cartres
u
.v. foies
al
u
dis
bourc Saint Denis
a ensiant n'en fesimes obli.
prendés cest eskiec que vos veés ichi et sires
:
;
tout a vostre plaisir
:
si!
I49
AIOL
5
«
Nous
«
Par vo chevalerie avés trestout conquis.
:
«
Que
«
Jeprend[e]railesmiensse Dieuplaistet jevif.
«
Mais nostre compaignie convient a départir Vos en irés en France dont vos venistes chi; Si dites Lusiane la bêle o le cler vis Que Dieus le saut et gart qui onques ne menti Et Ysabel sa mère les biens qu'ele me fist Li renge Dieus de gloire qui onques ne menti. Quant je primes i ving, molt estoie apovri[s], Car je n'avoie cote nepeliçon hermin. Salués moi le roi qui Franche a a tenir Jo li ai aquité sa tere et son pais; Car je remanrai chi entre mes anemis
« « « «
«
5i 10
«
« « « «
5
»
100 Quant l'entendi Aiol[s], a poi n'esrage vis « Signor, ne plache a Dieu qui onques ne menti
5io5
5
ferons bien acroire as grans et as petis
1
1
5 «
ja
por vos avoir[s] en soit mençoinge dit
:
(d) :
;
:
En
cest large
boscage entre
plevi par foi,
les Sarrasins.
sachiés de
«
Je
«
Que
«
S'arai faite bataille et tel eskiec
«
Que
l'ai
120 Quant
Et
dist
si le
n'en partirai jamais a nés
je
fi,
.1.
di
conquis
porai bien mostrer al fort roi Loeys. li li
»
baron l'entendent, si en sont esmari, uns a l'autre « Nos somes mal bailli. :
»
[sire
CXXVIII Dist Jobers et Ylaires « Ne mostrés envers nos, «
5
125
Nos vous jurons
«
A
«
Onques
«
Mais prendés
:
s'il
sor sains
Paris u a Cartre
vos plaist, .x. foi[e]s
u a bourc u
si
grant
ire.
u quinse
a vile
a ensiant ne fesimes oublie; cet eskiec, s'en soies ciés et sire
:
Nous ferons bien acroire as barons de l'empire « Tous seus Tarés conquis par vo chevalerie. » 5i3o Quant l'entendi Aiols, si en ot molt grant ire «
:
«
Signor, ne plache a Dieu
3098 grant
—
5
108 ysabiaus
!
Por Dé(x), merci, biaus
«
le lieu sainte
Marie
UO
5
1
AIOL
34
«
Que
«
Je reprendrai
«
Mais départir convient
CXXIX
5140
por vos avoirs en soit mençoinge dite
ja
les
miens
Dex me donne
se
la nostre
Dist Jobers et Ylaires,
li
compaignie.
gentiex et
«
Gentiex hon de boin aire, mal
« «
Or dira Loeys et querra par vertes Que nos vous avrons mort, murdri
«
Et pris par traison
— Signor,
»
che dist Aiol[s],
«
Que
«
Je remanrai ichi
je
ne
le feroie
por
«
Quant vos
5145 Atant
l'or
:
«
de
.x.
Li rois
i
il
le
tient sa court o les vit
venir,
chemin
ce
5
160
ce
S'en aportons
ce
Mais a
ce
Qui
ce
Si est
ee
Tant
.1.
les
:
»
et
abosmé
ferré
:
com
doit faire
remés a
et esré
chité.
demandé
:
estes dessevré
?
»
peuent essaucié et levé onques ne fu ses pers; al jouster
:
:
chevaus qu'il nos en a donés, les testes
gentil
que vos miex
home Ta
une guerre en[con]tre lui del
le créés.
Jesu asené
premier
.r.
de
ses pers;
jor d'esté
qu'il ait son pais et son resne aquité, Puis vous venra servir volentiers et de gré.
5i65 Quant l'entendi ce
en venés
rice barné;
lor a
paiens ochist l'autre jor
.1111.
Vés ent chi
ce
il
teus chevaliers
II est
ce
ce
,
:
ceur, ne le vaurent blâmer,
le]
55 Ains Font quanques
son
si
Dites, signor, d'Aiol
Cil ont molt [boin
ce
chités
sorent bien la voie, car del pais sont né.
Quant
1
i32)
(/.
s'en retornerent coureçous et iré.
Tant ont par lor jornees exploitiet 5i5o Qu'il vinrent a Orliens la mirable
5
et estranlé,
nel volés faire, nos n'en poons faire el.
Isnelement ariere tout
«
:
nos avés.
irés. »
Sire, car
Li dui baron s'en tornent cor(e)ços
Ils
»
por nient en parlés
«
vos vous en
et
Dist Jobers et Ylaire[s]
ber
li
baillis
paiens livré (s).
et as
:
vie.
»
por poi qu'il n'est dervés Fil a putain, glouton, ains le m'avés emblé, li
rois,
Et pris par traison
et as
paiens livré!
»
:
AIOL
A
haute vois
Li rois
a
les
s'escrie
:
«
I
Baron or !
prendre, loier
fait
prendés
le[s]
D
I
!
»
et estreper,
5170 Et grans carcans de fer lor fist as cos fermer, A cascun une buie en ses jambes cloer;
En
sa cartre perine les a fait avaler
Ses
fesist
:
pendre as forques s'on ne Peust blâmé,
Mais c'estoient riche home et de grant parenté. 5175 N'istront mais de prison s'ert Aiol[s] retorné[s]. Qui dont oist le deul par [toute] la chité Et dames et puceles [se prisent] a plorer Lusiane [la bêle] fu près del forsener.
(b)
!
;
5
1
80
«
Ahi
«
Que no
1
84
biaus sire Aiols, qui s'an deust penser
grans amistés
[se]
deust desevrer
!
«
Se ne vous doi avoir, ne place Dameldé Que j'aie mais signor en trestout mon aé!
«
Ançois
«
De
«
5
!
CXXX
serai
toute
rendue a
honor
Signor, grans fu
Pleurent
i
.1.
de ses ostés:
terestre m'estevra consirer. »
deus par mi Orliens la riche
li
:
chevalier, puceles et mescines,
Li moigne et li canoine et clerc en abeie; Tel deul a Lusiane a poi n'esrage d ire 1
:
5
1
90
«
Ahi biaus
«
Com
« «
« «
5195
«
!
Des Vos
sire
vos avés
Aiols
!
frans chevaliers nobile
laisiet la tere toute
!
quite
félons Beruiers qui Tavoient gastie
!
vo chevalerie, Si deusiés rois estre de France le garnie. Car pleust ore a Dieu le fil sainte Marie Que j'en fuisse remese enceinte et engrossie! l'avés aquité par
Ahi lase kietive, com je sui mal baillie Onques n'en poc avoir amor ne druerie. » Del doel qu'ele demaine ciet pasmee sovine.
«
!
!
«
CXXXI 5i8o grant et
enceinte
Assés Pavés oi, tex deus gaires ne dure
—
5187 Et m.
et c.
—
5194
tîex
— 5195
:
toute grosse
l52
AIOL
5200 Tost Porent oblié Aiols estoit
el
Montés en
est
cil
qui riens ne Ten fu(re)rent.
bos qui soufre li
ber sor
et si
endure
:
une roche brune,
Contreval a gardé, s^ veu Panpelune,
Les murs
52o5
et les soliers et les autes
«
Hé! Dieus, tant mari
«
Si mar vousconquist Karles a Quant nostre chrestian vos ont
«
pointures:
la la
[lune!
Panpebarbe quenue, si perdue
fustes,» dist Aiols,
«
!
Las ne ferai mais cose dont frans hon ait aiuer 5209 Del mautalent qu'il ot tous li sans li remue. «
CXXXII
Aiol[s] estoit el bos dolant et irascus
:
Toute jor a souffert qu'il onques ne s'en mut, Tant que il vint al vespre al soir et a Toscur. Il
52i
5
vi(e)nt a prist
Marchegai, par
est entrés
il
E
monta
roit espiel
sus,
molu. ;
s'est aresteu.
vint a le porte, devant torna l'escu
Que dedens 5220 Esgarda
.1.
en son chemin herbu
Dessi a Panpelune ne
Quant
l'estrier
en son puin destre
Ensi s'en
«
neli lancent quarrel ne pel agu;
le palais
qui Karlemaigne fu
:
com m'est mal avenu Ahi mi compaignon, com irfavés decheu, las
»
!
che dist Aiol[s],
«
!
En
ceste estrange tere laisiet molt irascu Bien i porai tant estre que tous serai kenu[s], 5225 « Par le mien ensiant .im xx ans et plus, « Ains que fesise cose c'om en France seust. » Entor la chité vait si qu'il n'i parla plus, Et trova un vergierqui Karlemaigne fu De ciprès et de pins et de loriers menus. «
!
«
.
523o Et Aiol[s]
Quant
il
i
entra très par
vint
el
mi un
Haut
li
loia la teste, n'estoit
le
:
fust;
mie aseur
:
u qu'il soit perceus sevent mal li est avenu (s).
crient qu'il ne henisse
5235 Se Sarrazin
gaste huis
vergier s'est a pié dessendus,
Marchegai atacha a un arbre de Il
(c)
a çainte Tespee et prist le fort escu,
Et Et
«
»
!
:
!
AIOL
Son escu
et se
Puis va par
Durement
le
se
I
lanche mist a
le tere jus,
vergier dolant et irascu[s].
démente
li
.u. Sarrasins
duc cemin batu
fieus Elie al
Et regarda sor destre tout
5240 Coisi
.1.
:
maus gloutons mescreus.
Barbarus esmolus Ont le mur effondré, fait i ont grant permis Laiens voilent entrer li glouton mescr[e]u 5245 Enbler une pucele, aine si bêle ne fu; Uns rois les i tramist qui por li est venus L'unies]
A
en
ert
53
Kinkernars
[et]
l'autre
:
lor coutiaus d'achier trenchans et
:
:
Si ot a
nom Gorhan,
sire
Ses atent d'autre part en
d'Aufrike fu; .1.
(d)
breulet foillu
Atout .c. Sarrasins les blans aubers vestus; 525o Ele li ot mandé tout en soit aseur, li consaus son père n'i sera atendus Mibrien de Persie le viel et le kenu
Ja
:
Comment que
son dru. Bien a le riex Elie tout lor sens entendu 5255 Puis (si) s'en est la dedens après paiens féru, Et jure Dameldé et la soie vertu li
plait prenge, ele ira a
;
Que
s'il
peut esploitier
Bien sont a mort jugié
5260
dame
il li
ont
meu
fol pleit
:
quivert mescreu,
ains que jors soit venus.
Il
lor taura la
II
se mist d'autre part entre
cambre
et le
mur
Par delés .1. piler dejoste .1. arc volu Les dis as Sarrasins a molt bien entendus, S'oi bien de la dame chou qu'ele a respondu. 5264 Quant Aiol[s] Tentendi, aine si joiant ne fu. :
CXXXIII
A
le
Li doi paien s'esturent en l'onbre de la cambre maistre fenestre por le mesage rendre.
Aiols fu d'autre part desous
Et
Et voit 5245
,i.
Pombre
d'unie] ente,
coisi la clarté des cierges et des lanpes,
pucele
la
damoiselle qui tant par estoit gente
:
l54
AIOL
5270 En
la chrestienté n'avoit
Li paienle salue[nt] en
dont
lor
menbre
:
«
Mahomet soit o vos, seur douche, amie gente De par le roi d'Aufrike somes message, dame.
«
Si vos a chi
«
5275
plus bêle feme.
la loi
!
«
mandée par briés et par hanche Alui vosenviengiés; tous est prestqu'il vos prenge.
«
Mesire
« Il «
ne vieut se
est rice rois,
loi offendre
:
vos atendra bien toutes vos convenences;
Mieus vauroit
mors
estre
c'a
feme ne vos prenge.
»
La pucele respont par molt grant essianche « Voir molt le doi amer quant il chou me [dejmande. « Va tost di ton signor que .1. petit m'atenge :
5280
:
:
Bien m'en poés porter par lerued'Otrente. [(/. i33) « Mal grei en ait mes pères, estre peut a hanche. » Quant Aiol[s] l'entendi, grant joie en ot el ventre, 5285 Et jure Dameldé a le fiere poissanche Souef entre ses dents que nus d'aus ne l'entende, «
Que
s'il
CXXXIV Par
peut esploitier,
il
lor taura la feme.
Aiols s'en est tornés qui
la
covine sot:
ne se vaut. armes tost
le pertrui[s] s'en ist, c'atargier
5290 Venus
est el vergier, si prist ses
:
A loi
de hardi orne aparella son cors, Puis monte en Marchegai son ceval qui va tost. Del vergier s'en issi, al plain se mist defors.
Li doi paien s'en issent, Dieus confonge lor cors 5295 Vien[en]t a lor signor ques atent el breullois. Kinkernars parla primes qui la covine sot, Et dist a son signor « Faites vos fier et fort « La fille Mibrien aparelle son cors. :
:
— Aies dont, 53oo
»
dist
li
rois, «
chevauciés a esfors
«
Vos dui le m'amènes seul a seul, cors a cors, Car Mibrien[s] me het et je lui jusc'a mort Issir voil de sa tere que ne truist mes esclos.
«
Mirabel
a «
:
5296 Kinkernart
le vaillant
—
qui tant a gent
53o3 Mirabiaus
le
cors
:
!
aiol
Che
palefroi li mainc, onques millor n[en] ot N'en donroi[e] la sele por .lx. mars d'or. » Li Sarrasin s'en tornent isnelement et tost Dessi a lor pertruis ne cangierent esclos; La fille Mibrien troverent ça defors El palefroi le lievent isnelement et tost. 53 10 Mais Aiols après vait qui la convine sot Damede[x] le garisse et conduie son cors «
53o5
55
1
:
«
:
:
:
!
CXXXV
Li dui paien en mainent
le
france Mirabel,
sanbue del palefroi isnel La sele de son dos vaut Tonor d'un castel ; 53 1 5 Li frains c'ot en la teste fu tous fais a noel A pieres presieuses, ains mais ne vi tant bel. Et Aiol[s] qui fu sages va porsivant après Tant que trespassé orent le pui de Montinel, Et trespassent [après] une aiguë et .i. poncel. (b) 5320 Lors point Aiol[s] et broce, ne se vaut targier mes en
Si sist
la
:
:
Si se mist a
bandon entr'aus
Hautement
lor escrie
«
Tart menrés
Il fiert
5325
Que
Pun
Toute plaine Et quant
532g Qu'il
CXXXVI Qui
set
N
1
i
garirés, quivert
!
!
»
des paiens trestout de plain eslais et
gros del ceur
le
«
pucele a bourc ne a chastel
la
Tescu lui peçoie
Par mi
:
et le castel.
le
desronpi l'auberc; li
fist
passer le fer;
mort envers. fu mie bel, espoire que li mort li est près.
sa lanche Tabati
voit
bien et
autres, ne
li
li
Quant li Sarrasins voit son compaignon a mors et ocis, sanglent sor la vert herbe,
tere
fu
Lor[s] a
tel
Volentiers
deul
le
al
ceur por poi que
vengast
li
glous
il
ne derve.
si l'ossast faire,
Mais il vit le vasal tant aduré de guerre 5335 Et sist sor .1. destrier, il n'ot millor en tere, Et li coroit plus tost sor la montaigne bêle
—
53i5 fait 53 19 .1. aiguë 5334 Lacune après ce vers.
—
53a6
del fer
li
desronpi
le
ceur
—
1
56
AIOL
Que
ne cort cers ne dains, saingler[s] ne
Li glous s'en va fuiant par Aiol[s] point le ceval, (se
Et a brandie
5340
li)
mi
beste.
le tertre:
lasque
le resne,
Tensenge bêle;
l'anste,
ferir le paien en la roele, Desor la boucle d'or li esquartele, Et la bronge del dos toute dessere Par mi le ceur li met l'anste novele,
Vait
:
Tout estendu Tabat mort
5345
Puis a
As
:
ot bêle,
«
«
S'en prenge les aubers, les armes bêles
«
Les destriers en menrai ens en
dist
:
rekevre sa lanche,
Aiol[s] tendi le
En
riant
li
(et)
main,
a dit
ma
;
:
tere. »
pucele.
(la)
selprist al resne,
Pris[e] estes, bêle.
«
:
vint a
«
Vos n'irés mais avoec la gent averse O moi venrés en France la boine terre Si serés baptisie et Dieu converse,
«
Puis vous prendrai a feme, ne
« «
:
Quant Mirabiaus
5359
[dejsor l'erbe
il
mors Sarrasins trencha les testes, une parole qui molt fu bêle Qui ces mors fouira, miex l'en doit estre
Il
5355
que
.ri.
Puis
535o
traite l'espee
CXXXVII
l'entent,
(
t)
;
sai si bêle. »
por poi ne derve.
Des or chevauche Aiols vers
sa contrée
:
S'en maine la pucele de Dieu donee.
Oies
com
Molt
se
:
«
A
«
Jamais
Si
m'en sui sevrée dAufrike n'ere espousee!
tort et a pecié
car
m'en
le roi
me
laisiés
irai ariere
—
535o aubère cette rubrique
—
dementee;
«
« Sire, «
s'ert
Or puis [jou] molt bien dire mal sui menée; Mar me noristes onques, sire chier père!
«
5365
faitement
claime souvent mal euree
:
531 1 quedex
:
por l'ame vostre père,
en
la
—
moie contrée
:
5357 conuerte 535g mirabel. Miniature avec Ch'est chi ensi com Aiols a conquisse la puchele. li
a
donee
AIOL
5370
Demain
«
—
ains eure none quic estre recovree.
mon
Par
I
cief, » dist Aiols,
«n'en
mie a
irés
«
O
«
Si serés baptisie et en sains fons levée
moi venrés en Franche en
la tere
57
»
tele;
honorée, ;
Puis vous prendrai a feme, si serés m'espousee. » 5375 Quant Mirabiaus Tentent, por poi que n'est dervee, Et respont la pucele « N'en sui pas porpensee. «
:
538o
atornee
«
Dessi a molt grant pieche
«
Ja
«
Molt ameroie miex que je fuise tuée, Akeues de ceval destruite et trainee
«
la loi
Mahomet
n'i serai
n'ert par
moi vergondee !
:
:
»
CXXXVIII Des
or s'en va Aiol[s], s'en maine lameskine: Toute nuit cevauchierent que il onques ne finent, Dessi c'a l'endemain que l'aube est esclairie. (d) La fille Mibrien fu auques rebaudie;
5385 Ele vint a Aiol,
se
li
commenche
a dire
:
«
Qui
«
«
Aine mais si riche eskiec de vos iex ne veistes, Car fille sui de roi et ma mère est roine. Bêle, » che dist Aiols, « ne vos cèlerai mie Je vos en dirai tant, se Dieus me beneie, Aine mais nel di a feme ne a home qui vive. Voir on m'apele Aiol mes pères est Elie; Niés sui l'enpereor qui Franche a en baillie;
«
Je suis fieus sa seror la gentil
«
Mais cachie(s) est de Franche et del resne formisse Par le consel Makaire, que li cors Dieu maudie,
«
estes vos, vasal, c'a forche
m'avés prise?
— 5390
«
« «
5395
«
5400
:
:
«
Un
«
Morir
«
Tant
«
C'a Orliensl'ai
«
Dont
«
Ains sera vergongiés
«
Ne
malvais losengier, l'en covera se
ai je esploitié
il
por
5375 mirabel
n'istra
mon
fait
.1.
dame Avisse
glouton,
.1.
Dieus m'en done
par
le
:
traitre:
vie.
Jesu aie
mètre en
la cartre
perine
jamais en trestoute sa vie, et livré[s]
grant parage
n'i
a martire.
perderés vos
mie
:
I
58
AIOL «
O
moi venrés en Franche en
la terre garnie,
Puis vous prendrai a feme, se Dex le me destine. 5405 Et respont Mirabiaus « Ce ne vos otroi mie; «
»
:
Car Mahons est mes dieus,si maine grant justice, Et por nient s'esmaie qui en lui bien se fie. » Quant Fentendi Aiol[s], si en ot deul et ire, 5410 Et respondi .11. mos, par mautalent s'aire « Mal dehès ait Mahons et qui en lui se fie « Car ses vertus ne valent une pume porrie; « Et jure Dameldé le fieu sainte Marie « Se jamais en parlés, tost en perdrés le vie. » 5415 Quant l'entent la pucele, molt en fu asouplie. «
«
:
!
CXXXIX
Des or s'en va
Se maine
la
De mangier Se
la bêle
Aiol[s] en
Franche son
pais,
pucele al gent cors signons; et
de boire
li
estoit talent pris
:
n'en a, la cuidera morir.
5420 Ele sut bien parler de Ele savoit parler
et grigois et
Flamenc
et
borgengon
Poitevin
et
gascon, se
Ele vint a Aiol, par
(/.
1
34)
.xiin. latins:
le
hermin,
et tout le sarrasin, li
vient a plaisir.
resne Ta pris,
5425 Cortoisement Tapele, si l'a a raison mis. « Savés, franc damoiseus, que je vos voil jehir? « Molt volentiers mangaiseet beusse .1. petit. « Je ne mengai hersoir qui valut molt petit, « Non, hui est li tiers jors, vaillant .1. paresis, 5480 « En tel freor estoie por cel roi mon ami « Avoir me dut a feme et je lui a mari; « Nel rêverai mais, lasse, ne il moi a nul di, :
«
Tant
a je plus
— Bêle, 5q35
«
«
CXL
mon
ceur corechou[s]
et
mari.
onques mais tel n'oi Ne vos ai que doner se Damede[x] m'ait Nous ne trovons a vendre ne pain ne car ne vin. »
che dist Aiol[s],
«
:
«
Bêle, » che dist Aiol[s],
5406 mirabel
—
5412
.1.
pume
«
sofrés et endurés.
:
i5q
aiol
5440
que vos doi ne vous
«
Par Vés
«
Nous ne somes
«
U
«
A
la
foi
la tere gastee et le pais
ai
que doner
a bore, n'a vile, n'a chité
nos truisons a vendre ne pain ne vin ne iceste parolle entrèrent en .1. prei,
Trovent une fontaine sous Aiols
i
:
reubé;
.1.
dessendi de son ceval
arbre li
ramé
el. »
:
ber,
5445 Et mist jus la pucele al gent cors honoré; Ses cevaus enpasture, si a les trains ostés, Si lor lait boire l'aiguë et Ferbe pasturer;
coucha sor Ferbe qui verde estoit se couche delés le bacheler 5450 Ele ot molt gent le cors et le viaire cler, Et la color vermelle, plus bêle ne verés. Puis
se
La pucele
Aiols
fieus Elie le prist a regarder,
li
Ens en son ceur Ja
le
el pré.
:
le prist
forment a enamer
:
vausist baisier s'eust kerstienté,
5455 Mais por chou qu'en paiene, ne Je vaut adeser: La loi au roi Jesu ne voloit vergonder, Ançois le voloit faire baptisier et lever, Si
le
prendroit a feme, a mollier
et
a per.
molt forment travilliés et penés 5460 De l'escu et des armes que il avoit portés, Et avoit toute nuit chevauciet et esré Il estoit
:
Senpre
s'est
La pucele
endormis,
si
a tout oublié.
vella qui a le ceur iré,
Qu'ele ne se dormist por
les menbres coper 5465 Ains regarda ariere tout le cemin feré, Se la veist nul home ne venir ne aler Qui après li venist por ariere mener. Dieus, por coi se coucha li chevalier[s] menbrés? :
S'or n'en pense Jesu qui a
5470 Anqui
La
mort fu
livrés,
sera del cors honis et vergondés
chité s'estormist dont
il
!
furent torné,
Et kierent la pucele, mais nel peuent trover Ains ont trové le mur perchié et effondré. Lor veissiés paiens .1. grant deul démener,
:
(b)
AIOL
IÔO
5475 Mibrien
et se
feme lor ceveus deskirer;
paien se coururent armer avant de ,vn m ont les elmes fremés;
Sarrasin
En
et
:
.
Par la porte s'en issent de la boine chité, bandon s'espartissent tout par tout le resné 5480 Qu'il ne savent quel part (il) le peusent trover. Les esclos la pucele se sont li .1111. aie
A
De
tous les plus ardis et les plus aloses
:
Ja nel guerpiront pas s'aront Aiol trové
Qui
endormis desous
s'estoit
l'arbre ramé.
5485 La pucele vella qui son ceur ot iré, Et regarda ariere con il erent aie Vit les .1111. paiens de Panpelunenés; As chevaus et as armes les reconnut assés Se ele en ot grant joie ne Testeut demander, :
:
5490 Car
li
un[s] fu ses frères de novel adoubé[s]
:
N'avoit que .xv. jors ses garnimens portés;
Li autres
Et 5495
li
dui
ert ses oncles, si
cousin
si
«
E Mahomet,
«
Qui vous
« «
de son parenté. con vos par
et
(c)
Tôt en grant cierté,
» dist ele, «
estes ber!
aoure plus a ses volentés Que ne savroit ceur d'orne ne dire ne penser Or m'avés vos rescousse par la vostre bonté. » croit et
:
En après se porpense de grant nobilité, Jamais de Sarrasine n'orés de tel parler » dist la pucele, « c'ai eu enpensé 5 5 00 « Lase :
!
Comment porai jou Que lairai ce baron
«
Ja m'avoit
il
«
conquise par son rice barné, Et boins chevaliers est et vasaus adurés. Puiske je sui rescousse, je l'en lairai aler
«
Mahons
doinst en Franche sa vie recovrer
«
55o5
?
«
«
grant desloiauté
en dormant afoler ?
:
Ele se
Se «
faire si
li
li
trait vers lui al senestre costé
dist
en
l'orelle
coiement
Gentiex damoiseus
5482 tout
—
5496
seroit
sire,
et celé
;
:
trop poés reposer
:
!
»
1
l6l
AIOL
55 io
Par
«
«
Veschi
«
Che sont
« Il «
55
1
5 « « «
grant
.1111.
je
vos doi porter,
paiens de Panpelune nés
dru
li
que
foi
mon
vos ochirontja,
jel sai
de vérité
:
Tornés vos ent ariere ce grant cemin feré, Car par icele foi que doi Mahon porter, Miex vaut un[s] boins fuirs que melement
esrer.
«
Quant il veront a moi jes ferai arester; Tant lor dirai paroles, mençoinges et vertes,
«
Que
bien poés garir, se croire m'en volés.
— Bêle, «
» che dist Aiol[s], « .v c merchis et grés Par la foi que vos doi, dit avés grant bontet. Jamais n'ert .i. seus jors ne vos en doie amer, Mais ne place a Jesu qui en crois fu penés,
«
Por
«
A
« «
5525
:
père, car jes connois assés.
Aies tostal ceval, sus a bandon montés;
«
5520
icele
.
.1111.
tout
paiens fuie tant que
mon
Il est saillis
1
j
aie josté:
grant linage seroit mais reprové.
en pies,
si se
!
»
seina de Dé,
(d)
Et prist ses garnimens, si s'en est aprestés, Et vint a Marchegai, ne s'est asseurés: 553o Le frain li met el cief, s'est par l'estrier montés; De desfendre son cors s'est molt bien aprestés. Evous .i. des paiens de Panpelune nés, J'oi dire
Oncles
mon
maistre que che fu pucele
ert la
5535 Plus vint devant Qu'il
A «
«
55qo
«
«
siet sor
li
aines,
gent cors honoré
:
autres qu'unsars nepeust jeter,
les
boin ceval corant
haute vois escrie
La
al
:
«
Quivers,
et
abrivé,
n'i garirés
!
Mibrien a grant tort en menés, Sans le los de ses homes que garant n'en avés; Hui est venus li jors que chier le comperrés Ja n'i métrés escange de le teste a cauper. »
Aiols
fille
:
li
fiex Elie n'ot
cure d'estriver,
Car onques de tenchier ne fu acostumés Ains broche Marchegai par grant nobilité, 55q5 Et a l'anste brandie del roit espiel quarré. ;
Vait
ferir le
paien, nel soufri plus parler 1
IÔ2
AIOL
Que
l'escu de son col
a fraint et froé
li
Et Tauberc de son dos desmalliet et fausé Par mi outre le cors li a le fer passé
:
:
555o Toute pleine u
Cuivers,
«
De
«
Dieus
Et
sa lanche Tabati
mort
pré
el
vostre part ai bien cest eskiec aquité
me
li .111.
:
che dist Aiol[s],« vous Tavés comperé
»
consaut des autres par
Sarrasin l'ont
la soie
!
:
bonté!
»
de près hasté
si
Ne pot li gentiex hom a l'espiel recovrer, Ne a lui resachier ne del paien jeter.
5555
Puis a
traite l'espee
S'en va ferir
.1.
dont
puins lu dorés
li
autre que
il
a encontre
:
:
Par dessus les espaules li fait le cief voler 556o Les .11. paiens eslonge .1. arpent mesuré;
ensanble, tant les a plus doutés.
Il vit les .11.
CXLI
:
Aiol[s] point le ceval, fièrement s'eslaissa,
Un
grant arpent de tere
5565 N'avoit
les
paiens eslonga.
ensamble, forment
Il vit les .11.
espiel
ne lanche
li
les
redouta
(f. 1
35)
:
nobile[s] vasal[s];
Li dui paien quidoient que fuiant s'en
La pucele en menaissent que nus Folie ont enpensee, car corage
alast,
nel calengast
n^n
a
;
:
Ançois que lor guerpisse molt chier lor vendera.
5570 Aiols point
le ceval,
Al tor françois qu'il
fièrement retorna
:
son espiel recovra
fist
;
ardement del paien le geta. Ferir en vait .1. autre queli ber encontra Par son
Que 55
fier
Tescu de son col
Par mi
le gros del
Toute plaine
55
li
fraint et peçoia,
y5 Et Fauberc de son dos ronpi
80
E
«
Dehait qui por
«
Dessi a
CXLII
»
desmailla; li
passa.
sa lanche l'abat. mort del ceval
«
Dieus!
et
ceur son espiel
:
che dist Aiol[s],«or somes paringal
icel L e]
cesti la
:
pucele laira
eure que comperé l'avra.
AiolJX] point Marchegai, les
.11.
renés
»
li
lasque,
l63
AIOL
Et vait
quart en
ferir le
Mervelleus cop
li
dorée targe.
la
done, que de riens ne l'espargne,
Que l'escu de son col li peçoie et dequasse, 5585 Et l'auberc de son dos li desront et desmaille
:
Son boin espiel trenchant par mi le cors li pase, Devant lui a la terre l'abat mort en la place. La fille Mibrien en un tertre l'agarde, Molt
5590
claime kaitive
se
[et
molt] dolante
et lasse
:
«
Que
folie fesis
«
Molt
est
«
Or m'a
a «
Mes cousins et men oncle, miens en est li Par le mien ensiant, s'il fuissent .xx. et quatre,
«
Ses eust
quant che franc
esvellastes!
boins chevalier[s] et coragous as armes
mon
ocis
[damages
5595
il
tous mors, car molt a vaselage.
Bien avés oi dire
Que feme aime Ele
et as
tost
uns
et as
home qui
escria, qu'il l'entent
!
»
autres
bien
fiert
en l'angarde
en bataille
:
:
venés vous ent qui preus estes as armes; (b) Por vous querra je Dieu l[e père] esperitable. » Quant Aiol[s] Pentendi, molt grant joie en a faite. «
56oo
li
:
frère, toute kaitive lase,
Sire,
«
CXLIII As
Aiols[s] .1111.
li
fieus Elie a le
dame entendue.
Sarrasins a les testes tolues;
Sor les chevaus les torse, n'en vieut laisier [nés] une, 56o5 Ains les a a Tarchon par les cevieus pendues. La fille Mibrien la bataille a veue, Si set molt bien c'Aiols par forche Ta vencue; Ele li escria, que bien Ta entendue :
«
56 10
«
« « « «
vous ent, car je sui vostre drue Por vos querra ge Dieu qui fu mis el sépulcre; Si serai en sains fons baptisie et tenue, Car les vertus Mahon sont a tere keues, Sire, venés
:
Quant par ton cors tout seul as les testes tolues As .1111. Sarrasins qui de Dieu nen ont cure.
5583 esparengc
—
56
1
1
saint
164 56 1
AIOL 5 «
Molt
me
nuist
ramue;
«
«
Molt désir qu'en vo
:
« S'il
5620 Et
CXLIV
vos vient
a.
Des or
venue vo drue.
terre fuisse a joie
«
maine son
s'en va Aiol[s], s'en
fu lasse, se
Ele vint a Aiol,
li
si l'en
greva
li
araisona
:
«
Je ne mengai her soir ne hui trois jors
«
Ne
«
Vés
che dist Aiol[s]
li
preus
et
[i]
a!
loial[s],
li
vos ai que doner, foi que doi saint
Tumas!
la tere gastee et le pais tout ars. »
Aiol[s]
563o Coisi
»
eskac.
de moi que sera?
Gentieus damoiseus
— Bêle,
»
»
caus;
«
sire, et
!
:
quitement sui Monjoie! Dieus aiue!
talent,
Aiol[s] s'escria:
La pucele
5625
dessers et la selve
cil
Nous ne tenons chemin ne grant voie batue Or nous consaut cil sires qui maint ens en la nue
«
li
.1.
fieus Elie
devant lui regarda
:
pèlerin qui a saint Jake ala,
Et vi(e)ntde douche Franche
:
molt formentse pena.
Aiol[s] point le ceval, contre lui cevaucha;
Li pelerin[s]
le vit,
forment
le
redouta
:
Crient ne fust mavais hon qui venist por son mal.
5635 Atant es lui Aiol qui bien le salua (c) De Dieu de sainte gloire qui le mont estora. Cil ot de Dieu parler, molt se reconforta « Icil sires vos gart qui tout le mont forma! Amis, » che dist Aiols, « dont viens? et de quel Sire, je vieng d"Orliens la fort cité roial. [part? 5640 « La laisai jou le roi molt coreciet et mat « Por un sien dru Aiol qu'en Espainge envoia « Si compaignon l'ont mort cui il le commanda, « Et li rois les a pris et avalé les a 5645 « Ens el font de sa cartre: si dist qu'il les pendra; « Se Aiol[s] ne repaire, justices en fera. » :
— —
:
Quant Aiol[s] l'entendi, forment s'en esmaia; Pour ses .11. compaingons en grant freor entra. Bien et cortoisement Dameldé reclama 5621 sen m.
s.
eskiec
—
5628 tous
— 0643
qui
l65
AIOL
565o Que
de mort
S'a tans
De
Quant
CXLV 5655
il
che dist Aiol[s],
»
«
Avroies tu o
«
Ne
«
Je
«
Ele a
maing
« «
chi
peusse aidier?
lase est
Por
Dieus,
et
.r.
grant tout entier
ce dist Aiol[s],
»
mars d'argent ne
.xxx.
Andoi
la pucele, jus
se sont assis soz
li
bandon
Aiols
et la
Mais
il
« t'en
:
gentix chevaliers,
arbre
.1.
et
ensengiés
:
que
boire, de
chou fu
un
.1.
li
(d)
mesciés.
vivier
bochel por se(n) soif refroidier
:
pucele en burent sans dangier.
«
E
«
Por amor
Dieus,
»
« Pelerin[s],
che dist Aiol[s],
ceste
«
dame qui un
com ore poi a
ai
mon
ceur
mangié!
[lié
biaus amis, molt as bien esploitié:
«
Onques mais nus
«
Car
«
Vois ent chi
«
Or
«
Et pren en celé maie
«
Por porter avoec .1.
:
foillié.
Li pelerin[s] ot aiguë puissie en
5668 sor
•»
pucele en ont assés mangiet,
n'i ot
et la
si liés!
mis son pain molt volentiers;
lor a
Qu'il porte en
5675 Aiols
soies grasiés!
fuisse jou
Ta mis sans targier
Li pèlerins lu sage[s], cortois
568o
:
Prendés ent a plaisir, quar jel voil otroier, Car onques a franc home ne veai mon mengier.
Et vint a
A
de cevacier
ne vos quier,
Sire, ja celer
«
:
un demi pain
Aiols dessent sor l'erbe,
5670
gart d'encon-
te
tu conseiller? [brier!
fain al ceur vive quide esragier. »
pèlerins
li
— Hé! «
tel
me
une dame,
chi
Dex
«
me
sera.
a boire n'a mengier,
toi
nule créature dont
« J'ai
5665
le roi
Pèlerins, biaus amis, ses
566o Dist
les delivera,
andeus les jetera, en douche France et a Orliens
Amis,
« «
peut venir, bien
i
prison
la
desfenge tant qu'en France venra;
les
je te baillerai
.vi.,
prent tout
le
disner[s]
ne fu miex enploié[s]
un boin corant
!
destrier;
biaus frère, molt bien aparel-
millor, coisi a ton congié, [liés .c.
toi al
sous de mes denier[s]
coroi del destrier
:
:
l66
5685
AIOL «
Por
Dist
5690
5695
esploitier ta voie t'aront
pèlerins
li
«
:
molt grant mestier.
por noient en plaidiés
Sire,
»
;
«
N'ai soig de vostre avoir, car del mien sui cargiés
«
J'en aporc a plenté por
«
Ne vo
«
Cançois demain
«
Poroie par
ma
:
voie esploitier;
corant destrier ne m'aroient mestier,
tel
al
vespreque solaus
fust couciés
lieu esrer et chevaucier
a
Que
«
Vos
«
Pensés d'esperoner
por cest destrier.
je seroie tost ocis
estes près des
marches u mainent et
paien:
li
de vos eslongier,
« Car s'il vos aperçoivent, vo vie n'a mestier. » Atant s'entrencommandent a Dameldé del ciel.
CXLVI
Des or
s'en va Aiol[s], del pèlerin s'en part.
Li gentiex chevaliers toute jor chevauca, Vit
le
vespre aprochier
et le jor déclina,
5700 Le solail abaiscier, vers l'esconser torna: Bien et cortoisement Dameldé reclama
Que
boin ostel
Aiol[s]
li
li
doinst, car grant mestier en a.
fleus Elie sor destre regarda
Entre .r. bos et un pré que li frans hon trova; 5705 Dejoste la forest droitement regarda, Et vit une maison u .vu. larons trova. A grant pont torneis hautes portes i a, (f. i36) Et grant fossé parfont, u on a fait maint mal Quant frans hon i passoit qui a saint Jaque ala, :
5710 Chevalier[s] u borgois qui
la
s'achemina,
Cil faisoient acroire qu'erent d'un ospital
Ne
pooit nus passer que
on
:
nel desreubast.
Aiol[s] point celé part, le ceval avancha,
Cha
defors sous
.1.
arbre
les
vu. larons trova.
5715 Atant evous Aiol qui bel les salua De Dieu de sainte gloire qui tout le mont forma
Nus ne
li
respondi, l'un[s] l'autre regarda.
Et quant che vit Aiol[s], forment se corecha 5719 Mirabiaus la pucele forment s'en mervella. 5704 franc
— 571
1
Quil
— 5712
nul
—
5719 Mirabel
;
:
AIOL
CXLVII
167
Aiols a les larons ensamble salués
:
Ains ne li respondi nus des gloutons faés. Et quant che vit Aiol[s], molt s'en est aires Fièrement les rapcle, si com oir poés « Signor, » che dist Aiol[s], « molt grant tort en avés, 5725 « Qui de Dieu vos salue, si ne me respondés. « Gardés que vous n'aies vers moi nul mal pensé(s) « Par icel saint apostle c'on quiert en Noiron pré, « A ceste moie espee qui me pent a mon lés « Vos quic si estormir ains qu'il soit avespré(s), ;
:
:
5730
«
Ja
«
Que
li
Quant
mieudrede vous ne vos n'aies li
laron Foirent
Trestous
li
s'en pora vanter
les ciés et les si
membres
copés. »
faitement parler,
plus ardis a de paor tranblé.
Robaus qui
fu li maistres en est en pies levés 5735 Cis ert maistres des autres, ses avoit a garder, Et ot en son eage .rinxx. ans passés Molt ot longe le barbe dusqu'al neu del baudré; Maint pèlerin avoit mordri et estranlé, Dont li pecié li furent dedens le cors remés. ;
:
5740 Venus
«
Ne
a « «
« «
« «
:
;
nostre obedienche ne volons trespasser. »
che dist Aiol[s],
«
bien peut estre vrcté
:
vous ai mesfait, or le me pardonés. Je sui uns chevaliers nés d'Orliens la chité, Si sui hom Loeys le fort roi coroné; Je vieng de Panpelune la mirable chité. Se
je
«
Anuit mais, s'il vos plaist, me prestes vostreostel, Enfresi a demain que il soit ajorné: Un(s) des millors chevaus que vous ichi veés,
«
Sire,
« «
5755
sire,
:
— Sire, 5750
araisoné:
«
«
5745
est a Aiol, si l'a
Gentieus damoiseus
molt grant tort enavés Aine ne vos mesfesismes .1. denier moneé, Et si nous manechiés de la teste a cauper. (b) Ja somes nous convers [et] rendu et rieulé Si ne devons a home ne plaidier ne parler 11 nous est en capitle desfendu et veé,
«
por vostre ostage, se
il
vos plaist, prendés,
l68
AIOL
Fors seulement le mien dont je sui adoubés, Car ne donroie cel a home qui soit né[s]. » Quant Tentendi Robaus, grant joie en a mené, 5760 Et dist entre ses dens coiement a celé « Par le mien ensiant, quant de moi partirés, « Onques mais a nul home s'amie ne taures. » Dieus! cfAiolJXl ne l'entent, li gentiex bacelers! «
a
:
Ja
5765
li
trenchast le teste a son branc acéré.
che dist
or ne vous desmentés
«
Vasal,
«
Herbergiés serés vous a vostre volenté
«
Aine ne
« S'il
»
li
le vi faire
leres, «
home
mon
de tout
;
:
parenté
herbergast franc home, ne eust ostelé,
Que
ja por une nuit li contast son souper; Et non fera ge vos, car vous me samblés ber. « Mais chevaciés avant, vostre cors desarmés. Sire, » che dist Aiol[s], « .v c merchis et grés. » Hé! Dieus! qu'il ne sot mie son ceur et son pensé! Il ne s'i arestast por Tor de .x. chités 5775 Se Damedejx] n'en pense par la soie bonté, Aine mais li fiex Elie n'ot .1. si mal ostel Com cil li venderont ains qu'il soit ajorné. «
5770
«
—
.
:
CXLVIII
Aiol[s] point Marchegai,
Dessi a le maison ne
5780
Ne Ne « « «
5785
5790
vit fu
si
cevaucha avant,
arestement
fist
(c)
:
alumé ne feme ne enfant
de quisine faire nul aparellement.
[mant,
Hé! Dieus! » che dist Aiol[s], « par le vostre comQuel gent peuent che estre, père de Belleant, Qui mainent en che bos çaiens si soutiement?
— Sire,
» dist
me
Mirabiaus
al
gent cors avenant,
querrés mais en trestout
mon
«
Ja ne
« «
Se che ne sont laron, traitor souduiant [lant; Gardés ne vous souprengent, franc chevalier vail-
«
Puis que hon est souspris
vivant :
— Bêle,
5759 robaut
—
»
che dist Aiol[s], 3762 Jamais
—
«
il
ne vaut mie
.1.
gant.
porqu'en parlés vos tant?
5777 aine
—
5785 mirabel
AIOL
Par
«
apostle
169
que quiercnt peneant,
«
NParai deslaciet helme ne osté garniment,
«
Ains
« S'il
5795
icel saint
arai toute nuit çainte l'espee al flanc:
meuent contre nos ne orgeul ne beubant,
«
Jes quic
«
Vers
les
atorner a
si
mon
acherin branc
cos de m'espee n'aront de mort garant.
»
dessendi a terre del destrier auferrant,
Il
Puis vint a
la
Entre ses bras
pucele al gent cors avenant; le
prent, tout soef le dessent,
58oo Très en mi le maison Pasist desor .1. banc, Puis vi[n]t a ses chevaus, si les va atachant, As kevestres de quir les va bien atenant :
a trové del feure,
Il
si
lor
en met devant.
Dejoste Mirabel se rasist maintenant. 58o5 Encor(e) furent soz l'arbre li quivert souduiant; Je les vos nomerai, s'il vos vient a talent C'est Estous et Harpins et Piniaus li Normans, Magegos et Henris et li siste[s] Sorans, Et li semés Robaus, li cuivers souduiant 58 10 Cil est maistres des autres, a lui vont apendant Et font ses volentés et trestout sen commant, Que il ne li fauront por les menbres perdant. Li 1ère les apele, si les va consellant « Entendes cha vers moi, franc chevalier vaillant: 58 1 5 « Par Dieu's), cischevaliers nosvamolt redoutant, (d) « Neporquant si est il chevalier[s] molt vaillant « Avés veu l'espee que il a çainte al flanc? « Les testes des païens qu'il a ocis en camp? « Nos ne Tasaurons mie, par le mien loement, 5820 « Tant qu'il avra mangié et beu a talent. « Quant il ert endormis en son lit bêlement :
:
:
:
5825
«
Dcjouste
«
Si
«
Puis partirons Peskiec mainte communalment, Et ferons de la dame trestout a no talent.
«
58o5 sor
la
pucele al gent cors avenant,
en prendrai
— 5807
la teste a
normant
—
mon
58o8 sorant
acherin branc;
AIOL
170 «
Tout somes compaignon
«
Ne nus
Et
583o
cil li
juré par sairement,
de l'un a l'autre ne doit
respondirent
:
«
Nos
«
Et trestout vo
«
Nos ne vos faurons mie por
faillir
»
noiant.
ferons vo talent
plaisir et le vostre
commant
:
menbres perdant.» maintenant
les
Atant s^n sont entré en l'ostel Del mangier aprester s^n va cascuns astant, Del fain et de l'avaine donent as auferans. :
Oster voilent les seles, mais Aiol[s] lor desfent, 5835 Qu'il soient apresté s'il en a besoing grant. Ens el lieu de Judas se metent maintenant, CAiol quident ochire celé nuit en dormant.
CXLIX
Aiol[s] se fu assis dejouste Mirabel,
Et
li
laron entrèrent dedens Tostel tout
se(e)t.
5840 Robaus qui fu li maistres s'aprocha del dansel « Gentiex damoiseus sire, de vo venir m'est bel; « Car deslaciés cel elme, si desvestés Pauberc :
:
«
SVstiés desarmé,
Et Aiol[s] respondi
5845
il :
irfesteroit plus bel. » «
Par
mon
cief
non
«
Quant
a
Je plevi Loeys
a
Enfressi c a cel[e] eure c'ariere revenrai
«
N'avrafi]
«
Ains
je parti
:
et sor sains
li
jurai
1
(ge)
deslaciet
Felme nedesvestu Tauberc le
sens ne pert
prent l'espiel Aiol et son escu novel,
Dameldé en
jura qui sauva Daniel
(f,
:
i3y)
:
De cestui ne movrés huimais vers moi cembel Quant l'entendi Aiol[s], por poi le sens ne pert; «
5855 Par mautalent en jure le cors saint Daniel « Ne me querroie en vos por Tonor dMn castel. Il a traite l'espee dont trenche[nt] li coutel, Dameldé en jura et le cors saint Marcel « S'or ne mes jus l'escu, ja prendrai tel bendel
!
:
:
585o robaut
:
girai tous armés, si souferai le fer. »
585o Quant Tentendi Robaus, por poi Il
ferai
d'Orliens, del plus maistre recet,
»
»
AIOL
586o
7I
«
Dont mes brans
«
Cuivers, met jus mes armes, n'ai cure de revel.
CL
Aiol[s]
Venus Il
5865
I
«
est
li
fieus Elie saut
el
cervel
père raiemant
le
;
»
en pies maintenant;
a Robaut, le quivert souduiant
Dameldé
jure
acerins te bevra
:
:
Fil a putain, lechieres, fel viellart souduiant,
«
Se ne mes jus mes armes ore[n]droit maintenant,
«
Tu
perdras ja la
Quant
li
teste, n'aras
leres le voit lever
de mort garant.
»
par mautalent,
Dusqu'a l'ongle del pié li va li cors tramblant; 5870 Li boin[s] espiel[s] Aiol li cai maintenant :
«
Vasal,
»
che dist
li
leres, «
molt par
Et hardis de corage
Vessi toutes vos armes, faites ent vo talent;
«
Ja nés quier mais baillir en trestout
Aiol en apelerent,
et
preus
si le
et
et
:
mon vivant. »
tramblant
vont losengant
:
merch por Dieu le grant
«
Gentiex damoiseus
«
Onques mais ne veismes .r. seul home vivant Qui si alast son oste fièrement destraingant
«
880
removans
«
a
5875 Li laron d'autre part peureus
5
estes vaillant
sire,
i
«
Com
«
Ja ne vos ferons cose qui vos voist desplaisant,
«
Ançois vos servirons tout a vostre
vos aies no maistre asprement justichant
!
:
talent. »
Dont ramembra Aiol de Dameldé le grant Por chou qu'il sont si oste, l'a laisé aitant; 5885 Quant il les a oi parler si bêlement.
:
Il
renbati s'espee
el
feure maintenant
Dejouste Mirabel se rasist sor
Onques
si
grant
folie
ne
fist
le
:
banc.
(b)
en son vivant,
Se Damelde[x] n'en pense par son dinge commant! 5890 Car li laron s'en tornent, cui li cors Dieu cravent Le mengier aporterent en la sale laiens; ;
Quant le durent drechier, si se vont aprestant N'orent aubère ne elme ne nul espiel trancant, 5879
Q uc —
^890 qui
:
I72
AIOL
Ains s'en vont adouber a loi de paissant 5895 Capieus orentde fer et quiries devant, Et çaingent les espees dont povre sont li branc N'orent escu ne lanche, mes maçues pessant. Mirabiaus la pucele s'en va aperchevant. Car ele est preus et sage et de boin ensiant 5900 Ele apela Aiol, se li dist maintenant, Ens en la destre orelle li consella esrant « Ja mar me kerés mais en trestout mon vivant « Se cil laron ne serment en la cambre laiens « Gardés ne vos sousprengent, franc chevalier vail5905 Et Aiol[s] saut en pies tost et isnelement, [lant! » Et vit derier le feu une hace pendant Grant plain pié mesuré ot de lonc li tranchant, De fer loié[s] el manche dusqu'es poins de devant ; :
;
;
:
:
:
Robaut
Icele estoit
5910 Aiols vint
le
quivert souduiant.
celé part, a ses
.ri.
mains
Desor Tespaule lieve contremont Il
Testraint et manie,
Venus
si le
le
prent
le
;
trenchant
;
va paumoiant;
Robaut le maleoit tirant Dameldé le père roiamant, 5915 Se tous ses compaignons ne fait venir avant Il
est a
Et porter «
«
:
jure
le
mengier orendroit en présent
Tu perdras ja la teste, A le hace danoise que
:
n'en avéras garant, chi tieng en présent.
»
Quant li leres Tentent, sel va molt redoutant; 5920 un. mos s'escria hautement en oiant :
.
«
Baron,
«
Aportés
«
Par Dieu,
«
Il
issiés le
cha
fors, c'alés
mengier, car cis
jel
vos atendant?
voil et
commanc
:
chevaliers se va molt redoutant;
n'estroit aseur
por
les
menbres perdant.
(c)
»
5925 Quant li laron l'entendent, si se vont desarmant; Et portent le mangier, entr'aus vont consellant, Se Aiol peuent prendre a la table séant, Les puins li loeront, de mort n ara garant 1
:
58g8 Mirabel
AIOL
En
prison
5q3o Cil
CLI «
5935
la sainte
La grant
U
menront en
le
que
il
table fu
voit Aiol,
«
A
mise
«
Dejoste vos la
haute table
5940
Quant
sire, li
dame
je parti
«
Je plevi Loeys,
Ne mangerai
«
Entre moi
Robaus
:
moi entendes cha
cascuns
cief
mon
a
se leva; :
:
vostre cors sera,
d'Orliens
«
et
et
l'en araisona
si
Et Aiol[s] en jura son «
plus grant.
Vierge nasqui en Beleant!
Gentieus damoiseus ceste
la forest
qui forma toute gent,
sire le garisse
Et de
173
le servira. »
que non
fera
:
chité roial,
la fort
signor natural,
me rêvera ma dame mengeron par decha. a table tant qu'il
:
»
enarmes que durement ama, Et son espiel forbi u forment se fia, Et la hace danoise que mie n'eslonga; 5945 Par devers ses chevaus en Postel s'en torna. Mirabel la pucele delés lui apela « Bêle seur, douche amie, traies vos par decha « Si serés ma compaigne tant com Jhesu plaira. » Ele fu preus et sage, maintenant i ala. 5950 Et quant ce voit Robaus, por poi qu'il ne derva. Par molt fier mautalent Dameldé en jura « Je cuic cis chevaliers nos tient tous a musars « Honis soit ses dangiers ne plus le soufera; « Aies vos adouber, s'asalons d'ambes pars. » 5955 Cil saillent en la cambre, si s'arment a estai, Et dan[s] Robaus s'enfui, ses compaignons laisa Tout aval le grant pont ens el bos se ficha; Prist l'escu as
:
:
:
:
:
Tout
U
droit a Malrepaire son recet s'en ala
armes et son corant ceval 0960 Et jure Dameldé qui le mont estora, ot laisiet ses
Puis qu'il
Mais tant 5g5o robaut
ert
adoubés,
le vasal
porsievra,
qu'il ert délivres ja ne Tadesera
— 5952
tout a musart
[d)
;
;
AI0L
174
encombré, volentiers i fera; covoite, forment le dessira. 5965 Mais ains qu'en soit saisis, molt chier Si le voit
La pucele
CLII
En moie foi, signor, Que mainte conpaignie
conpera.
le
a celer nel vos quier fait
molt a blastengier.
Robaut le cuivert losengier compaignons en la trape laisiés
Jel vos di por
Bien a
5970 Par
Or
ses
jamais secouru ne
lui n'erent
conterons d'Aiol
Et de
la
demoisele
Qui sont o
les
le
al
:
;
aidié(s).
gentil chevalier
gent cors afaitié
larons la dedens herbergié.
larons ne se peut desrainier, 5975 Malvais ostel aront aquenuit al couchier. Mirabiaus la pucele Ten aresna premier « Gentiex damoiseus sire, par les sains desousiel, « Prestes moi celé hace, que je vous voil aidier « Vos savés bien ferir de l'espee d'achier. [iert, » « s[i] che dist Aiol[s], plaira Bêle, com vous 5980 « Mais gardés que nul homme ne le laisiés baillier Sire, » dist la pucele, « por nient en plaidiés « Je me lairoie ançois tous les menbres tranchier « Que je ja le laisaise a home manoier. » 5985 Par le manche planée li vait Aiol[s] baillier, Et celé le reçut de gré et volentier[s]. Atant es les larons trestous aparelliés, Et issent de la cambre et seré(s) et rengié(s). Mirabiaus s'avanchala pucele al vis fier, 5990 A Pissir de la cambre les prist a avanchier De la hace danoise vait ferir le premier Sor le senestre espaule li a tel cop paie Enfressi al braier Ta pardevant trenchié, La boele en espant devant lui a ses pies (/. i38) 5995 Ele a estort son cop, si l'a mort trebuchié.
S'envers
les .vi.
:
:
—
!
—
:
:
:
:
«
E
Dieus,
5971 gentiex
—
»
5976
che dist Aiol[s],
et
5989 Mirabel
«
tu soies grasiés
!
175
AIOL
6000
«
Or
ai
«
Et
se Jesu
«
En douaire
boin compaignon qui bien se
— Sire,
en Franche en ara
me
le fort chité
pucele, «
» dist la
set aidier;
laise repairier,
d'Angiers.
mercis en aies!
.c.
Aiol[s] alonge Tanste del roit tranchant espiel
Si va ferir
Que
très
un
par
Par milieu de
6oo5 Puis a
mie espargniet,
autre, ne Ta
mi
le
la
cors
traite l'espee al
passer Pachier,
li fist
cambre
» ;
jus
l'a
mort
trebuciet.
branc forbi d'achier;
cambre vient, Par les las de son elme li fait voler le cief Puis referi le quart qu^n a fait .ir. moitiés. Li doi sont en la cambre dolant et courecié 6010 Par une grant fenestre qui siet lés .1. vergier Se tornerent en fuie li quivert renoié; Si vait referir l'autre qui de la
;
:
Contreval
le
grant pont
bos se sont
el
fichié.
Mais Aiol[s] nés vaut mie longuement encauchier Ains refrema la porte, s'a le pont sus sachié, Goi
5
A
;
caines de fer seré et atachié.
Dessi a le maison ne se sont atargié
Vint as
De
le
.1111.
:
larons qui furent detranchié
maison
les trait
un
et
un par
;
les pies,
Ses a jus del grant pont en Taigue trebuciés.
6020
En
le
maison retorne, ne
Celé nuit fu Aiol[s] en
se
tel
vaut atargier.
point herbergiés
:
Mais onques ne s'osèrent reposer ne couchier. Mirabiaus la pucele l'en aresna premier « Gentiex damoiseus sire, por les sains desousiel, :
6025
« « «
«
«
6o3o
« «
Ne Ne
deslaciés cel elme, nobile[s] chevaliers, ostés les manicles de cel aubère doublier
:
Che seroit grant folie se si tost le traies: Nous ne savons encore u somes herbergié(s). Et je vos donrai l'aiguë; s'aseons al mengier. Vés ent chi grant plenté de bien aparellié No pari nous en quidierentlilaron vendre chier;
6002 esparengiet
:
— G023
Mirabel
—
602G mameles
(b)
I76
AIOL «
a
La merchi Dameldé, bien l'avons esligié Mangons seurement, nos escos est paies
— Bêle, 6o35 Por
chedistAiols,« comvou[s] plaira s[i]iert.»
»
cop de
le
:
!
le
hace
le
courut enbrachier
:
S'eust krestienté ja le vausist baisier,
Mais por chou qu'ert paiene ne le vaut atoucier; loi al roi de gloire ne voloit vergongier, Ançois le vaura faire lever et baptisier
La
:
6040
Si le prendra a feme, a per et a mollier.
Tant CLIII
Aiols Il
Aiols en tere que
fist
fiex Elie fu
li
est sains el ciel.
il
molt preus
deslacha son elme, sor le table
et gentis le
:
mist,
Et oste les manicles del blanc aubère trellis. 6045 Mirabiaus la pucele sepena del servir Se li dona de l'aiguë, al mangier sont assis. Aiol[s] manga assés, mais de vin but petit; Car durement se gaite li chevalier[s] gentis. Quant il orent mangiet et beu par loisir, 6o5o Mirabel la pucele fist couchier en .1. lit, Et il a fait grant feu en lit ne vaut dormir Dessi c'a l'endemain que li jor esclairchi :
;
Que
il
Puis a
remet
Co55 Trestoute Assés
i
la
auferans de pris
et
Plus valut les
maison recierka
a trové
Et pailes Sor
les frains es
traite l'espee, s'a l'escu
argent
cendaus li
et
et
les
le torse
et
enquist
:
or fin
peliçon hermin;
eskiés de .xxx.
cevaus
6060 Mirabiaus
[et]
:
avant mis.
li
mars
d'or fin.
chevaliers gentis
;
conduist jusqu'alpont torneis.
Aiol[s] fu en l'ostel, de .inr. pars l'esprist; Il
a fait son atrait sor le pont torneis,
Le fu a bouté ains qu'il s'en departist Durement venta bise, tost fu ars et bruis. i
6o65 Li
:
laron^s) l'esgarderent
G044 mamele
—
6045
et
qui
G060 Mirabel
el
bos furent mis;
AIOL
177
Tant redoutent Aiol ne
l'osent envair.
Plorant s'en sont torné,
Dex
Robaus
G070
«
Com
Et «
«
6075
les voit, lor
pores oir
ja
respondirent
Tout somes mal
«
:
:
:
avés vos ovré, franc chevalier gentil?
cil li
(c)
!
fin.
maistres, a l'encontre lor vint
com
apelés
II les [a]
maleir
les puist
Dessi a Malrepaire ne prisent onques
»
bailli,
Et en vo compaignie nos fiomes petit est vo maison arse et vo pont leveis, :
Tout
« Et no compaignon sont detranchiet et ocis. Quant Tentendi li leres, a poi n'esrage vis
»
:
11
a prises ses armes,
Très par mi Dessi a
6080
608 5
le
le
son ceval
s'a
saisi
;
grant bos a adrechier se prist:
maison ne
prist
il
onques fin, pont brui
Si le trova toute arse et son grant Il vit ses
compaignons ens
Et quant
le voit
li
leres, a
Il
repaira as autres, ses a
«
;
el fosé gésir;
poi n'esrage vis. a raison
mis
:
«
Venrés vos avoec moi, franc chevalier gentil? Si sievrai le glouton qui si m'a escarni
«
Se
je le
«
A
fossé
«
Je n'en prendroie
«
Que
:
puis ataindre a pui ne a
u a
u il soit endormis, mie trestot l'or que Dex
ter[tr]e
fist
n'en prenge la teste al branc d'achier forbi
6090 Li laron respondirent
:
Mervelles avés dit
«
«
Maistre Robaut, biaus
«
A
«
De
«
N'irons mais avec vos tant
sire,
vos nos
che premier besoing vos estes vostre compaignie
6og5 Quant l'entendi «
lairis,
Comment,
fil
li
foi
este[s] failli
menti
com nos
leres, le sens
a putain,
si
soions
quida marir
m'estes défailli
6100
II fiert le
60G9 Robaut
—
cheval et son espiel brandi
premerain par mi 6094
le
!
;
gros del pis,
vis
12
i
vif. »
:
:
le
;
somes tout départi,
Vos l'esteut comperer, parles sainsque Dex Molt bien se fu armés, cil erent desgarni broche
»
:
«
Il
!
:
fist! »
I78
AIOL
Devant Puis a
lui a la terre l'abati
mort sovin
va l'autre
traite l'espee, si
;
ferir
Par des(o)us les espaules si que la teste en prist :{d) compaignie li mavais hom lor fist. 6io5 Après Aiol s'akieut tout le feré cemin; Encor(e) le fera il coureçou[s] et mari S'Aiols ne s'en prent garde qui oire son chemin. Si faite
CLIV
s'en va Aiol[s] tout son chemin plenier; maine la pucele et les corans destriers. 10 Toute jor a li ber esré et chevalciet Tant que il refu vespre et près de l'anuitier:
Des or
S'en
61
«
Hé
«
Molt
— 61
1
Dieus est
!
» dist
Mirabiaus o
cors afaitié,
Bêle, » che dist Aiol[s], « or ne vos esmaiés
« «
Celé part, se
«
Bien
«
Demain arons
«
La
porons
i
puis,
:
secor[s], se
vile trovent gaste
Desous
ot
.r.
Dieus Ta
che
dist la pucele, «
»
sousiel.
me métrai volentiers huimais lés le mur herbergier
je
soit al
praiel et
dieu congié.
.1.
li
Li ceval peurent l'erbe
La pucele
lés
.1.
desrube
fier
:
:
gentieus chevaliers; et
burent
el vivier.
couche dalés le chevalier Hestes vos gentil home povrement herbergiet, 6i3o C'Aiol[s] ne la pucele n'ont la nuit que mangier se
:
Ja donast por un pain tout
Des Il
.vu.
ot
que
il
—
le
avoit conquis
Tauberc vestu
La grant espee 6107 Caiols
»
large vivier.
pié sont dessendu des auferans destrier[s]
Aiol[s] les enpasture,
;
otroié.
u durent herbergier,
El chief d'une montainge
A
!
:
;
— Sire,
6125
le
lonc celé Franche ou devons repairier
Chi devant a un pui et un castelet vies Et une vile gaste, li mur sont desrochié Mais il n'y maint nus hon né[s] de mère
5 «
6120
!
et
millor destrier et
gaingié.
son elme lachic,
çainte, son escu sor son chief,
G 112 mirabel
— 61 13
Ions
:
Aior.
179
61 35 Sa lanche joste lui, ses espérons es pies,
Se bataille
sort qu'il soit aparclliés,
li
Car molt crient les larons qu'el bos avoit Il estoit molt forment penés et travelliés, Car il ot toute jor esré et chevaucié
laisiés.
(/. i3<j)
6140 Et la nuit a l'ostel as maus larons vellié, Et Pautre nuit devant tout adés chevaucié. Aiols n'avoit dormi bien ot .111. jors entiers Tant que demie liewe alast uns hom(e) a pic Senpre
s'est
endormis
li
:
gentiex chevaliers,
6145 Et il et la pucele al gent cors afaitié; Mais la nuit li avi(e)nt tant orible pechié Ains n'avi(e)nt issi aspre a .1. seul chevalier, Car diables le vaut tout enfin engingier. :
Uns
serpens de put aire est issus del rochier
Gi5o Qui bien avoit de lonc une ausne et .xv. Molt noir[s] et molt idus, mirabellous et Et ot entre .ri. iex largement demi pie. Les paiens de
Onques ne
avoit tous essilliés
la terre
Dessi que a Aiol
Souavet
G1G0 Par
la
Ne
le
gentil chevalier.
engoule cnsamble atou[t]
et le
le pie,
genoil dusqu'al neu del braier
estraint, n'a
li
:
rochier
cure del mengier
;
vertu del ciel ne l'ose plus touchier
Contredit
Et por
li
le
li
;
;
trova beste ne vausist justicier
Ci 55 Hastivcment se lanche contreval
La jambe La quisse
pics fiers,
:
avoit nostre sires del ciel,
la trieve
Dieu
nel pot
mie enpirier
:
peust estre honis cui Dieus vaura aidier!
Che
fu par
un devenres que Dex
fu laidengiés,
G 1 65 Et qu'il fu mis en crois por nos d'infer sacier:
Dessi a Pcndemain ne
La
fille
Mibrien
s'i
le coisi
pot csvellier.
tout premier,
Et vit le serpent grant, parcreu et entier Tel hisde en ot la dame le sens quide cangier, :
G 140 as mains
—
6143 nul
h.
—614g
serpent
—
Giû3 qui
1
80
AIOL
6170 Que ne s'ose movoir ne parler ne hucier. Mais a Aiol se traist a droit selonc le cief, Et
6175
«
li dist en Porelle cortoisement et bien Gentiex damoiseus sire, mal somes engingié
«
El cors a un serpent tenés tout vostre pié,
:
!
La quisse et le genoil jusqu'al neu del braier. (b) Por Dieu, damoiseus sire, ne vous caut de noi« Ja ne movrés tant poi que ne soies mangiés. » [sier Quant Tentendi Aiol[s], molt en est esmaiés: «
«
:
Puis regarda sa jambe, s'a coisi l'aversier, tel paor de mort a nul jor desousiel :
G 180 N'ot
Une
orison
commenche que
Dameldé reclama
61 85
«
Glorieus sire père qui fu
«
Et car
«
«
Et de li fus tu nés, ja Et en la sainte crois te laisas Al jor al lonc devenres pener Quant Longis te feri, qui ne
a
De
«
Tout
« «
6190
6ig5
et
sanc presis en
[i]e[r]s,
dinge mollier mescroire nel quier,
lanche
la
:
tous tans
et
aval
el
la
costé qu'en
cloricier, et travillier, s'i
sot gaitier,
fist le
sanc raier,
groseanste jusquesaspuins glachier;
le
a ses iex, sel
«
Il le tert
«
Et
«
Dieus, vos
«
Dessi qu'a Golgatas
«
«
Et del mont de Calvaire la piere peçoier Li pèlerin le voient qui la le vont baisier Sire, por vostre mort, che savons sans quidier,
«
Crola par tout
«
Et
«
Oisiaus ne pot voler
«
Ne
«
Tristre furent et morne, n'i ot que courecier;
«
6200
ot grant mestier;
li
le glorieus del ciel
il
bâti sa
coupe,
li
si
fesis esclairier,
se repenti
pardonastes fesis
bien
[gier;
:
boinement sans danton sanc raier :
;
les
le
mont
li
hautes montaignes
li
nule beste vive, che savons nos
El saintisme sépulcre vos
«
Gaitier vos
fist
herbier,
et trestout li
rochier
cel jor n'esleechier,
«
G200 Oisel
terre et
fesistes
Pilate, si ot
très bien;
coucier
:
maint saudoier,
:
A10L
6205
6210
6214
I
«
Mais tout lor gaitement ne valut .1. denier: Al tierc jor sussitastes, biaus père droiturier;
«
En
«
Les portes
«
Vos ne cremiés nient le pooir Vos amis en getastes que tant
«
«
infer
en alastes tout et les
Issi
«
Garissiés hui
«
Et
«
Que je m'en
si
me
el
wivre
cors de la
paor de mort ne vos mervelliés mie le fil
;
sainte
Marie
mont
fesistes,
:
«
Et le ciel et le terre et le siècle establistes, Et Adan et Evain al primerain fesistes Qui mangierent le fruit que lor contredesistes,
com che
le
fu voirs, glorieus père sire,
«
Issi
«
Garisiés hui
«
Mar m'en
«
Molt poi poés
«
Quant nos grans
«
Montés sor vo ceval, ma bêle douce amie Tornés vos ent ariere cheste vies voie antie, Tenés bien vostre esclos, ne mesconnissiés mie
« «
c)
:
Glorieus sire père, qui tout
«
(
et entier[s].»
«
«
6225
l'aversier;
aviés chier[s].
puisse alersain[s] et saus
Molt douchement reclaime
6220
antieu sentier;
délivrés de che put aversier,
Aiols avoit sa jambe ens S'il ot
I
fesistes brisier;
com che fu voirs, verai[s]Dexjustichier[s], men cors de mort et d'essillier,
«
CLV
.1.
huis en
8
mon
cors,
mes menbres
avés sui, danselete mescine
ma
prisier
et
ma
vie
!
:
grant chevalerie,
amistiés seront
ja
départies! ;
:
[aie! »
Ô23o
« Dieu[s] vos trameche a home qui bien vos face Et respont Mirabiaus « Por nient Pavés dit, sire « Puis que j'ai relenquis Mahomet et ses ideles, :
6235
CLVI "1214
:
Dameldé ne plache
«
Ja
«
Que
le
fil
sainte
Marie
guerpise vo cors por nule rien qui vive
Ains morai avoec vos a doel et a martire. » Al grant doel qu'ele mai ne ciet pasmee sovine. «
La pucele sauf
— 6217
li
est
dolante por le boin bacheler,
tiex
—
623
1
mirabel
;
l82
AIOL le pot mie a son talent sauver; Dameldé reclama le roi de majesté
Qu'ele ne
:
«
Dameldex, sire père, qui tout as a saver Et faites home et feme et oir et parler
«
Sire
«
Li boin clerc crestien m'on[t] dit
«
Jesu vos
«
Par dedens un vergier u estiés entré Que vous li donisiés la rien que plus amés; C'ert Isaac vo[s] fieus qu'aviés engenré
6240
«
6245
« «
;
«
» fist ele, « ja
fustes vos
commanda com home
ber
:
corporel
Adont estoit coustume par trestout le resné Que on ar[sis]t le disme que avoient doné
Que
(d)
.1.
Dominus
Droit a
asne
un
fesiste[s]
Une
:
grant loiauté
monter,
le fesistes
videt
Outre Jherusalem sor
La
si
vausistes l'enfant ochire et decauper
Et pardes(o)us ce
si
aconté
sacrefiement vo[s] voloit esprover.
Et [vous v]ous en mesistes en
02 55
et
:
En Ô25o
Abraham,
le fesis
enporter,
mont de
le
feu esprendre et
Belcler
alumer
:
;
espee portastes por vostre enfant tuer;
Sel voliés en fu ardoir et enbraser,
Et
6260
ce
les
os et la poure a Dieu représenter,
Quant uns sains angles fu deseur vos aprestés Qui vous dist en l'orelle Biaus dous amis, estes Dameldefx] vos a bien a son ami prové. Un mouton vous dona cornu et bien lané, Si dist Biaus dous amis, che moton retenés :
:
6265
ce
:
S'en faites sacrefiche, dous amis, autretel
Que vous
déviés faire de vostre enfant carnel.
L'espee vos Issi
toli, li
com che
Garissiés hui Aiol
6270
ce
Por
En CLVII
soie
enfes fu savés.
fu voirs, glorieus sire Dés,
que ne
amor prendrai
sains fons
me
soit afolés
ferai baptisier et lever. »
Mirabiaus fu dolante forment por
6272 Mirabel
:
sainte crestienté,
le
dansel,
:
aiol
Quant ne
li
i8:>
peut aidier ne de lonc ne de près.
Atant evos Robaut très par mi le désert 6275 Li leres de put aire sui les otde près; Il fu vieus et kenus, regart ot de fel serf; Porquant il n'en si povres que il n'ait .1.
:
Mais tout Il
broche
kastel,
d'embler, d'autre mestier ne
jor(s) vit
le destrier, si
vint a Mirabel
sert.
:
6280 Celé nel connut mie por le destrier isnel, Por les rices adous que portoit li quiver[s].
CLVIII
Li vieus fu grans
et fors et
de mal enartous
:
U qu'il vit la pucele, vers luicortles grans cors. (/. 140) Li premiers mos qu'il dist
6285
— Biaus
«
Bêle, qui estes vous
?
mon
:
perdu
signor
«
«
Sarrasin Font porsieut félon et orguellous, [sous,
«
Tous
«
Ne maisjous
«
A
«
Si
«
6295
:
kaitive, s'ai
Nous issimes d'Espaigne a primes l'autre jor De la maison mon père, un riche vavasor
«
6290
une
sire,
;
no(u)s
homes ont mors, n'en est remés .1. et mes sires, s'en fuions a estrous.
nous failli ersoir jors nous loames chi par selonc ceste tor Hui matin si veisme[s] cel diable orgellous ceste vile gaste
:
;
mon
«
Qui
«
Si soufroit grant angoisse de le très grant
«
Que
«
Car Tochiés
tenoit
li
serpens
signor par son pié a dolour,
jeté
li
qui molt
me
d'amor
or, sire, par francise
odour
fait freor
;
:
mars d'argent tout a estrous. » si ot molt grant paor 63oo L'avoir convoita il, mais le serpent crient moût « Ja puis ne m'ait Dex, » fait il, « a nés .1. jor, « Se par moi a ja aiue ne secor[s], « Car ma maison a arse et livre[e] a dolor; « Mes conpaignons a mors, molt en ai grant iror «
Je vos donrai
Quant Tentendi
.m. li
vieus,
:
:
i
63o5
«
Ains prendrons
6276 sers
—
cest
6282 grant, en arcon
eskiec, s'en
—
6284 mot
irons
—
:
[vous.
»
moi
et
6296 serpent
1
AIOL
84
Quant
CLIX
l'entent la pucele,
fois chiet
.1111.
Grant paor
si l'en
pasmee, voiant ot
li
prent
dolor
tel
les iex Aiol.
vieus del serpent que
voit
il
:
quisse qui molt fu a destroit;
Aiol tient par la 63 10 Neporquant sel cena envers lui de son doit; Li vieus en jure Dé(x), qui haut siet et lonc voit: « Aidiés ne secourus n'i serés ja par moi. » vint a la pucele, se
Il
«
63 1
Montés
li
dist par bufoi
:
damoisele, desor cel ceval noir:
tost,
S'en irons moi et vos, s'en menrons cel avoir. » Quant Tentent Mirabiaus, quidiés que li n'en poist « Ahi traîtres vieus Dieus destruise ta loi » Ele estendi se paume, sel fiert si demanois
5 «
!
Qu^n
!
la destre
;
!
maissele en perent
li
.v. doit.
(Z>)
6320 Et li vieus trait Tespee, se li vint tout irois Mais ele ot tel paor que se laisa caioir: Puis Ta faite monter, u li plaist u li poist, U ele voille u non, el destrier bauchant noir; Puis aquelli les autres, ses a mis devant soi, 6325 Fors le destrier Aiol cil remaint, qu'il nel voit; ;
:
D'autre part sous
Damede[x] Et
CLX 63 3o
6335
li
breulent paisoit.
.r.
garisse qui haut siet et lonc voit,
le
non
ot
a escrié
li
arbre en
renge s'amie selonc chou qu'il a droit!
Robaut II
.1.
:
«
a
Or
«
Si
vous tenrai
«
Se
je
«
Car
li
vieus qu'en maine la mescine;
Chevauciés, bêle amie
girés avoec
moi pardesous .x.
ma
ans u .xn. u
!
cortine
.xiri.
:
u quinse;
reprenc un[e] autre, ne vos coureciés mie,
.c.
autresi bêles en a jou ja honies
:
Onques ne Dieus ne hons n'en fistencor justiche. Quant l'entent Mirabiaus, por poi n'esrage d'ire a Ja puis ne m'ait Dex li fil[s] sainte Marie, «
»
:
63 16 mirabel
6332
et .xv.
—
q.
quele
—
63 19 mamele, dois
6336 mirabel
—
632Q Robaus
—
AIOL
6340
«
Que
«
Ahi
«
Car va a
1
ma
vos en nul endroit aies putiers mavais,
!
mon
signor,
compaignie
cors Dé(x) te
li
combat
si
!
maudie
a le wivre
85
!
:
« Je te donrai en Franche avoir et manandie. » Et respondi Robaus « Vous parlés de folie « Damelde[x] me confonge, li ficus sainte Marie, !
:
6344
cc
CLXI
Se
ja
a par
i
Robaus Tost
et
moi ne
par
prist la pucele
isnelement
Aies tost a
Un
«
N'en poés escaper,
aresne
«
paile
:
:
;
poi nos deduison sous l'onbre de cel arbre
mes
iteus est
63 5o Quant l'entent Mirabiaus, por poi «
»
hastivement en haste
«
«
le tere
!
mance de
le
leres l'en
li
ne aie
secor[s]
corages.
d'ire n'esrage
Ahi traîtres vieus detrais soit tes Mieux vauroi[e] estre morte qu'a toi !
les
.11.
puins, par
le
:
linages!
!
Ele estent
:
»
telcose face!
barbe
le
»
sache,
Bien le boute de lui et enpoint et resache 6355 Par tel vertu le tire que .c. piaus en esrache. :
CLXII
Aiols tenoit son pié ens
Si a jehi a
Et
A
s'est
Dieu son ceur
bien
fait
son
serpent
:
talent,
confès soef entre ses dens
Dieu de sainte gloire
636o Puis
el cors del
et
(c)
a traite l'espee
nul recelement;
san[s]
enfes par grantsens,
li
Si l'a
mise en travers en
Entre
lui et la quisse
li
goule
la
al serpent
;
enbati tout ens,
Bien bouta par vertu et par airement, Et resacha a lui et rebouta forment.
6365 La gorgiere
li
trenche
et les
Contreval jusc'a tere coula
Tout par Et
636g
li
selonc le ceur
serpens morut,
si
li
ners par dedens
li
brans sanglens
;
:
ala porfendant,
gete
.1.
brait
molt grant.
Aiol[s] retrait son pié a lui isnelement.
CLXI II
Or
6345 Robaut
est
—
li
serpens mors, n'i ot nient de vertu
63 5o mirabcl
—
6368
et
63jo serpent
:
I
86
AIOL
Aiols
fiex Elie retrait
son pié a lui
est al serpent, sel
trencha par
li
Venus
.xv. pies et un[e]
bu
ausne ot de lonc estendu
Puis releva s'espee, n'a talent qu'il
63/5 Le branc
;
le
:
;
[l'jesuit,
maintenant enbatu,
a ens el feure
Et vait par le vergier dolant et irascu[s]; Molt forment se démente li fieus Elie al duc « Elas » che dist Aiol[s], « com mal m'est avenu :
!
«
638o
Ahi
gentiex pucele, quel eskiec ai perdu
!
«
A quel
Il
voit
!
!
tort vous en maineli felvielarsquenu[s] » Marchegai paistre desous l'onbre d'un fust: S'AioKs] en eust grant joie, demander ne l'estut; Dameldé en aoure et la soie vertu « Sire père de gloire, vos en ran ge salu 6385 « Que cest cheval m'avés et savé et rendu !
:
:
«
Or me
Il
vint a Marchegai, par l'estrier
Et
CLXIV
prist
rendes
autres par la vostre vertu
en son poing destre
Aiol[s]
fieus Elie fu
li
6390 Onques mais ne
Que Dieus Il
les
l'a
fu
monta
le roit espiel
montés
joians ne
il si
dame
»
molu.
el destrier
:
si liés,
délivré del cors a l'aversier.
entra ens esclos de la
!
sus,
et del viel
(d)
:
Il nen ot mie aie .11. trais d'arbalestrier Quant [il] les vit ensamble en .r. val caploier. 6395 La pucele estoit lasse, ne se pot plus aidier, Quant il l'ot abatue por avoec lui couchier :
Il
ot traites ses braies por
[a]aisier.
La pucele
s'avanche, ne se vaut atargier,
Par entre
.rr.
ses quisses
li
6400 Tant s'aprocha avant par Si les trait par vertu qu'il .rrrr.
fois se
Quant Et 638o
son cors
il
pasma
mains glachier;
ses colles le tient,
ne
se pot aidier
:
ains qu'il dut redrecier.
leva la teste, Aiol vit chevaucier,
dist a la pucele
vielart
fait ses
:
«
Bêle, car
me
laissiés
;
AIOL
6405
«
Je vous plevi de Dieu
«
N'arés jamais par
— Sire, «
1
père droiturier,
le
moi honte ne encombrier. Mirabiaus, «merchi por Dieu del
» dist
D'une feme kaitive car vos prenge pitié!
ciel!
»
mains, et Robaus est dreciés l'eust mais laissié. s'enfuit demi doi ne plain pié!
El(e) laist aler les
6410
S'ele veist Aiol
Mal
quant
ait
:
ne
il
bien que fuir ne
Il set
87
li
aroit mestier,
Mais vers Aiol se dreche tout un antieu sentier. Aiols point Marchegai des espérons d'or mier, 6415 Et a brandie l'anste del roit tranchant espiel :
Vait
ferir le laron, si
bien a esploitié
Que
l'escu de son col li a fraint et perchié Et l'auberc de son dos desrout et desmaillié; Par mi outre le cors li fist passer l'achier; Toute plaine sa lanche l'abat mort el sentier, 6420
Puis a
traite l'espee, si
trenche
li
Si le pent o les autres desor
Quant
CLXV
le
La pucele
fu lie il
«
quant si l'a
»
chedist Aiol[sJ,
le
com
:
estes délivrés ?(/. 141)
mors
«
ariere, je le
6430 Ariere s'en repairent tout Virent
vit le bacheler,
araisoné
Dites, del serpent, sire,
Or retornons
lié.
estoit del serpent délivrés.
Ele s'en vint a lui,
— Bêle,
le cief,
des destriers.
voit Mirabiaus, s'en ot molt le ceur
6425 Por chou que «
.r.
est, la
merchi Dé!
vos voil moustrer.
le
cemin
serpent mort, ochis
»
feré:
et afolé;
Li ceval desous eus en sont espaventé
:
Cil qui devant aloient sont vers France torné.
CLXVI
Des or s'en va Aiol[s], s'en maine la pucele; 6435 Desor les .vrr. chevaus ot torsees les testes; Celés as Sarrasins sont encoistres
Mais Ô407
et laides,
celé al crestien fu toute la plus bêle.
et 64.2'S
mirabel
— 6418
desront
IQÔ
AIOL issent fors del bos, vienent a plaine tere,
Il
Virent
6440 Ne
bours
et
et viles et
finerent d'esrer,
chastieus et repaires.
vienent a Mongraile.
si
Li chastelains Geraumes celé nuit
herberge:
les
Cil estoit niés Elie, le gentil duc honeste; l'autre, puis en dut grant maus [estre. Les maistres senescaus de la maison apele 6445 « Querés grues et gantes et vinison novele; « Car jou ai herbergié che chevalier honeste « Por l'amisté de lui essaucheron la feste. « Anuit erent o moi mi borgois de Mongraile. Sire, » che dist Aiols, « par mon cief preudom(e) 6450 « Bien sera esligié ains qu'isse de vo terre, [estes
Li uns ne connut
:
:
—
:
— Sire,
6455
«
Al glorieus del
«
Nous en
«
Onques
a S'il
ostes, «
li
ciel
governe,
nel
fist
mes
herberga franc
pères ne le
home ne
fist
mes
ancestres,
chevalier honeste,
« «
Li quars
«
Et
Il
est chevaliers, si oste ja les seles,
forbist et estrille et aboivre et aaisse. » et cortois
li
.ira.
fil
Gerame:
vien[en]t a Aiol, cortoisement le servent;
Ses espérons
li
ostent et ses heuses
Et rollent son aubère
et forbisent
chedist Aiols,
« Sire, »
«
par
li
traient,
son elme
Que
«
Chi voi teus bachelers, chevalier peuent
si
gentil maisnie avés et
»
che dist
li
ostes, «
(b)
:
mon cief, prodom estes,
«
— Sire, 6470
le siècle
aions del vostre vaillant une cenele!
Molt sont preu
6465
qui
ne place al roicelestre,
Que la nuit li vendist ne ostel ne herberge; N'en droit moi, se Dé(x) plaist, iVenpir[er]a la jeste; .111. fieus aide mollier: anoit voil qu'il vos servent.
« «
6460
che dist
»
il
si
oneste
:
estre.
sont bien delà geste
:
«
Ja sui parens Elie, n'a millor duc en tere
«
Ains mieudres chevalier[s] ne pot monter en sele; Mais mellé[s] fu al roi qui les François caiele Par malvais conseiller Tescacha de la tere,
« «
6439 bourc— 6453
:
:
.1.
c.
— 6459
Li .1111.— 6461 fiex
— 6469
parent
ATOL
6475
189
consel Makaire cui Dieus otroit moleste,
a
Par
le
«
Un
malvais losengier,
.1. glouton de put aire Morir l'en covera se j'en avoie aise! Fuis s'en est li ber loins en estrainge tere Sel savoie u trover, encor(e) l'iroie querre. Sire, » che dist Aiols, » par les iex de ma teste,
« «
:
:
«
— 6480
«
Trestout vis
«
Racordés
— Hé
Dieus,
!
est
li
dus, bien sai
u
il
recete;
est al roi et si rara sa tere. »
che dist
ostes, « si
li
[estre,
che pooit voirs,
.a mars d'or en donroie por l'acordance faire. » Tel joie ot por le duc dont il oi novele Qu'aporter fait ses armes, son aubère et son elme, «
6485 Et
U
l'espee tranchant et l'escu de Biterme.
que
il
6490
«
Encor(e) ne su je
«
Que
«
Se
jel fierc
«
Se
ma
il
Adont
a
bandon en
Bordele,
le targe novele,
lanche ne brise, que ne vide
che dist Aiols,
la sele. »
de sa geste
:
« se le voliés faire,
«
«
Volentiers
«
:
— Sire,
»
et
de gré, mais
che dist
li
ostes, «
je voil qu'il
ne plache
me servent.
al roi celestre,
«
Al glorieus del ciel qui le siècle governe, Nous en aions del vostre vaillant une cenele! Armes lor ferai querre molt avenans et bêles
«
S'atendrai Pentecouste la glorieuse feste,
«
65o5
tant vieus ne tant frailles
ait chevalier enfressi a
Ces vos fieus en menroie avoec moi en ma terre Plus donroie a cascun qu'il n'en ait a Mongraile; Ces .vu. cevausd'Espainge lor doinge tout acertes,
«
65oo
mie ne
:
n'a millors en tere;
il
sot bien Aiols qu'il estoit
a Sire, »
6495
voit Aiol, bêlement l'en apele
veschi tés armes,
« Sire,
«
adouberai en
«
Puis
«
Ses veront
«
« «
les
mon
(c)
:
palais ancestre: [bêles,
mes maisnie[s] et mes compainges S'en seront plus haitié que par estrange[s] teres; Et vo[s] prenderés, sire, en France vo repaire. Se vos avés besoin, que il vos sorge guerre,
6473 que
—
65oi Lor armes
f.
q.
m. auenant
—
65o5 qua par
1
90
AroL
« Nous vos irons secoure a quanque porons faire. Quant Tentendi Aiols, liés fu de la novele 65 10 Tous li ceurs en son ventre li saut et esjoiele.
»
:
CLXVII
Chele nuit gut Aiols a Mongraille
la vile;
Li castelains Gerelme[s] qui fu pros et nobile[s] Por lui fist conreer un mangier qui fu riche[s].
Ains 65
1
5
Qui
ne borgois ne mescine
n'i ot chevalier
o eus mangiet
n'ait
A mervelles
tous les semont et prie;
:
esgardent Mirabel
Les dames de Mongraille «.
«
6520
la
mescine
commencent
li
;
a dire
:
Por Dieu! biausdous Aiols, gardés ceste mescine: Aine en tout no vivant plus bêle ne veismes. Par mon cief! » dist Aiols, « je ne li faurai mie! Je le conquis Tautrier par ma chevalerie Avoec moi le menrai en France le garnie,
— « «
:
« Si sera
« Si le
en sains fons levée
6525 Et respont
la
pucele
« .v c .
:
et baptisie,
Dex me done
prendrai a feme, se
vie. »
merchis, biaus
Gelé nuit sejornerent a grant joie plentie
sire. »
;
Si se fissent servir par molt grant signorie
Dessi a l'endemain que l'aube est esclairie.
Li .rai. fil Gerelme li ont sa sele mise 653o Sor son ceval d'Espaigne molt volentiers le sisent, Et li chastelains monte, sel convoie il meismes Volentier[s] et de gré une liewe fornie; Boinement les baisa quant il s'en départirent, :
Ses
commanda
6535 Mal en
est
Dé
le
fil
engingiés
li
chevalier[s] nobiles
a
Ses cousins germains
est,
sainte Marie.
mes
Ja ançois nen ert vespres ne
il
la nuit
acomplie,
Avra paor de mort et tel besoing d'aie, 6539 Aine mais n'en ot si aspre a nul jor de
CLXVIII
Des or s'en va Aiols,
S'en 65 12 Le
maine
cast.
—
la
6534
pucele fi
ex
—
si
:
nel savoit mie;
sa vie.
a pris le congié;
et trestous ses destriers.
6^4 r
trestout
{d)
AIOL
I9I
Li castelains Gerelmes est arier repairiés
Quant Ses
fieus apele, si les a araisniés
.1111.
6545 «Enfant, «
«
65 5o
mon
de
linage,
Je n'en kerroie mie
seul che chevalier;
si li
home
Que ne
«
Je vos adouberai d'armes
qui
«
Outre
le
droiturier.
cemin plenier;
tout le
Li bos de Quintefoille
devés aidier.
li
molt a resongier
fait
conduirés enfressi a Orliens.
blanc aubère
et
d'elme
et
:
»
6555 Quant li enfant l'oirent, aine ne furent si lié Gerelmes les adoube, li castalains prosiés,
De
:
de destrier,
et
a de vos besoing, bien
«
dist bien
soit sousiel
duc
soit fiex Elie, le fort
« Si sievrés le valet
me
ceur[s] le
«
« S'il
:
che dist Geralmes, «malsomesengingiet,
»
Qu[e] en laisons aler
« Il est
:
vint a Mongraille en son palais plenier,
il
:
de corant destrier.
Et il meisme s'arme, ne se vaut atargier; Puis issent de la vile tout seré et rengié. 656o Ne mainent avoec aus serjant ne escuier, Ne mais .un. garçons por garder lor destriers, Car bien quident la nuit al vespre repairier. Or conduise Jesu les noveus chevaliers !
C'ançois que
il
soit vespre[s]
ne
li
solauscouciés,
6565 Se il voillent Aiol lor cousin bien aidier, Poront lor vaselage prover et assaier,
Que ja autre quintainne ne lorestut drecier. Or vos dirons d'Aiol le nobile guerrier :
Toute
jor a
li
6570 Enfressi que
a
ber esré etchevaucié,
none que
C'Aiols a reclamé Qu'il en Il
le
tel lieu le
garda devant lui
Si a coisi
maint u el
vespre[s] revient,
il
ait
fu haut roengiés
les orelles ot les
(/.
142)
a mengier.
grant cemin plenier
un moigne qui
6575 Par desous
li
père droiturier
:
:
grenons tranciés,
fÔ74 Miniature avec cette rubrique : Ch'est chî ensi com Aiols ET MlRABEL TROVERENT UN LARON ET COM LES VAIT HERBERGIER.
AIOL
Froc ot
et
estamine
et
une goneviés,
Et fu d'une[s]grans botes d'abeie cauciés
:
Bien sambloit ordené, grant corone ot el cief, Et tenoit en sa main .1. pic et .1. levier. 658o Desfaite ert le cauchie del grant cemin plenier Molt faisoit grant samblant de mal pas afaitier. Atant evous Aiols qui le salue bien De Dieu de sainte gloire qui tout a a baillier; Li moignes li respont quant ot levé le cief, 6585 Le caperon sorhauce et si Ta enclinié :
:
«
Cil sire vos garisse qui tout a a jugier!
«
Dont venés? de quel
«
— Sire,
je
part, nobile chevalier?
vieng d'Espaigne,
»
Aiols
li
respondié;
maing chi une dame, lasse est de cevalcier Forment avons nos cors penés et travelliés;
« Si
6590
« ce
ce
«
Si voi ceste forest
Ne Ne
ce
«
6600
home, u puise herbergier.
moignes,
Chi a une abeie en Bien i pores anuit,
«
bien vos
s'il
vos
«
De
«
Et pores sejorner tant com vos
ce
«
et car et vin,
a mestier,
de gré etvolentiers,
u
.v., se il
vos
plaisir[s] [i]ert,
est mestier;
Et quant vos vaurés, sire, esrer et cevalcier, Conduirons vous après de gré et volentier[s] Dusqu'outre la forest .1111. liewe[s] u mieus :
Ja
n'i
perdrés del vostre valissant
dames
.1.
denier,
a qui molt font a proisier,
ce
.1111.
ce
Qui
ce
Se pora vostre feme avoec miex aaisier,
ce
la se
i
sont rendues por
amor Deu
Faire ses volentés et quant que boin
— Hé! Dieus! .1.
(b)
feure et de Tavaine a vo[s] corans destriers,
.un. jors
gone
»
che dist Aiols,
— 6D99 corant
:
:
plaist, herbergier.
quanque vos
Et pain
U
sai conseiller
ce grant bos plenier
ce
ce
G576
li
S'arés a grant plenté
ce
6610
che dist
ce
ce
G6o5
»
devant nos brunoier,
ne maison ne fossé ne plaisié
repaire a riche
— Sire, 6595
mur
voi
:
ce
li
del ciel
:
[i]ert.
tu soies grasiés!
193
AIOL Sire, prendés .c. sous
«
Por
« 5
A
— « «
sainte carité les vous doins volentiers;
en povés
.1.
refaire la voie,
:
« Si
6620
:
mois bien loer .nrr. ovriers dont il est grans mestiers. Sire, » chedistli moignes, «por nient en plaidiés, Car nous somes riche home, savons assés deniers, Et faisons le cauchie por amor Dieu del ciel
« Si
661
de moneés denier[s]
«
volons chi nos cors pener
«
Jou
«
Demain venra
i
sui hui venus, li
Et en après
«
Ja ne prior ne abes
est miens demain li tiers,
termes en
autre, et puis
«
li
li
et travellier. :
quars sans plus de delaier
:
n'i sera espargniés.
Mais prendés celé dame, sel dessendés a piet, Si le laisiés dormir soz cel arbre foillié 6625 « Je m'en irai avant, nobiles chevaliers; « Si dirai dan abé(s) que vous ai herber(e)giés « Si ares a plenté quanque mestier[s] vos [i]ert. « Molt vous en sera miex anquenuit al mangier. » Aiols vint a le dame, mis l'a jus sans dangier, 663o Et Mirabiaus se couche desous l'arbre foillié. Aiols fu preus et sages et molt bien ensengiés Un mantelet hermine li ploia soz son cief; Après revint al moigne u il l'avoit laisié « Montés tost, » fait il, « frère, sor cel corant des«
«
:
:
:
;
trier;
6635
«
Vostre
« Il est
soit, jel
vos doing de gré
fors et isneus et si
un
amble
et
volentiers
(c)
:
très bien.
riche roi paien
«
Jel toli Pautre soir
«
«
Bien en pora dans abes ses moignes porcacier. Sire, » che dist li moignes, « por nient en plaidiés. Quant nous fumes al siècle, s'estiens chevalier Por amor Dameldé l'avons piecha laisié.
«
Je promis Dameldieu, quant
«
Jamais ne monteroie sor mul ne sor
destrier,
«
Ne
pies;
:
— 6640
«
:
je fui
desor nule beste qui voist a
GG22 csparengies
—
6624 sor
—
roengiés,
.1111.
663o mirabel
—
GG32 sor son
i3
AI0L
194
6645
«
Ne
Puis a
Ne
monteroi[e] mie por
menbres
les
dist entre ses dens, c'Aiols
que
sai
jes baillasse
trancier! »
ne l'entendié
:
quant ensi Fai no[n]cié.
Certes ja n'en menrés valissant .1. denier, Ains en perdrés la teste, ja trestornénen(n) [i]ert.» 665o Dieus! c"Aiol[s] ne l'entent, li gentieus chevaliers! «
«
Ja
li
trenchast la teste a l'espee d'achier.
Ghe ne
sont mie moigne, qui la sont herbergié, Ains sont .xn. laron, traitor renoié, Qui la sont herbergié pour le pule engingier. 6655 Les pèlerins mordrisent a doel et a pechié Si ont l'or et l'argent, les moneés deniers. :
Signor, tout
Mais
La
il
se sont
6660 Mais
cil
laron furent
ja chevalier,
sont de lor terre bani et
essillié.
asamblé, ne sevent gaingier,
tolir et enbler,
chou
est
li
lor mestier[s].
Plus aiment larechin que nul avoir sousi[e]l. Gascun[s] a boines armes et boin corant destrier,
Et
il
Tous 6665 Cil
nés voilent onques vendre ne engagier.
vous nomerai,
les
ot a
non Gonbaus,
se a plaisir vos vient li
Qui par grant traison s'estoit fait roengiés Morans et Allivins et li glous Galiens, Constans
et
Gonsellins
:
quivers renoiés,
et Ricier[s] et
:
Rahiers,
Hagenon[s] d'Orliens, 6670 Clarembaus de Valbrune, Corsaus de Valrahier. Flohars de Vallieure
et
(d)
Cil ert maistre des autres, s'en estoit sire et ciés;
Molt
estoit fors et vistes et orgellous et fiers.
Etlileress'entornecui Dieu[s] doi[n]st encombrier
Tant com il voit Aiol, vait souavet a pié, 6675 Et quant il se départ que il fu eslongiés, Isnelement
et tost s'asist
en
.1.
sentier
:
Molt li poisent ses botes, si s'en est descauchiés, Et desfuble la cape qui molt [l'javoit cargié. Tout envolepe ensamble li quivers renoiés; G670 corson
cf.
6684
— 6671
sire des
— 6673 qui
:
AIOL
6680 En Il
buison
.1.
les
195
boute por son cors esploitier.
que un[s]
s'en torne fuiant plus tost
levrier[s]
:
Dessi en le gaudine ne se vaut atargier.
Vint as
6685
« «
6690
le voit
venir,
il
avoit laisié.
a aresnié
si l'en
:
Comment, sire Gonbaut, avés vos esploitié? Vous venés sans avoir, dont n'avés gaingié ?
«
U
«
Li mul,
«
L'or[s] fin[s] et
«
As
est
grans esciés que mener soloiés,
li
li
palefroi et li
li
corant destrier,
argens,
li
monaé
denier
pèlerins saint Jake soliés desnoier?
— Sire,
»
1
« J ai tel
6695
larons que
.xi.
Corsaus
dist
li
molt
traîtres, «
ai
bien esploitié.
eskiec conquis qu'il n'a millor sousiel
:
«
Une
«
«
Et .vu. chevausd'Espaignequimoltfontaproisier, Qui de vair et de gris et d'avoir sont cargié. La dame, ele est plus blanche que n'est flor d'ai-
«
S'a la color rovente plus
«
cortoise
dame
un
et
franc chevalier,
[glentier;
« Il
sous
caple del
le
:
ciel.
«
«
Tout somescompaignon
«
Mais vos
«
:
estes
— Gonbaut, 6705
dame
rosier
Chi Tarés anquenuit, ja trestorné nen [ijert; S'en ferés vo voloir et quanque vous en siet. Aussi Tarons nous autre, issi l'ai otroié
«
6700
n'a plus bêle
que rose en
«
Tous
En
lor
juréetfianchié; [mier[s].
no [s] maistre, por tant Tarés pre-
» dist li traitres, «
jors as deservi
chemin
mon
molt as bien
esplotié.
gré et m'amistié.
»
s'en entrent qui fu grans et pleniers. [if-
i43)
Chi lairons des larons cui Dex doinst encombrier! Assés i rêverons quant lieus et tans en iert. Si vous dirons d'Aiol le gentil chevalier,
6710 De la gente pucele al gent cors afaitié Qui s'estoit endormie desous l'arbre foillié. Ele estoit molt lassée
'"•687
soloier
— 6689
argent
,
si
commenche
— 6705
Tout
a songier
— 6707
qui
ig6
aiol
Que
li
.xii.
felon[s] broon[s] lor avoit desloié
ordenés moignes qui l'avoit herbergié
6715 Les grans goules baees
:
lor venoient irié,
Si voloient Aiol estrangler et mangier,
Et voloient as dens
La pucele «
6720
6725
a
Ains sont
«
Qui
«
Les pèlerins mordrisent a
«
Si ont l'or et l'argent, les
laron, traitor renoié,
.xir.
chi sont asamblé por le puple engingier
— Bêle,
che dist Aiol[s],
»
Ja font
«
Ne
trairaient
monaés «
denier[s].
vos ne dites pas bien
home por nul pucele,
» dist la
«
:
tort et a pichié;
Des homes Dameldé qu'a tel tort blastengiés il le cauchie por amor Dieu del ciel,
«
;
avoir sousiel.
aitant le laisiés.
«
Bien
«
Je
«
Tornonsnos
a
Laisons
«
Par devers la campaigne fait millor cevalcier. Al primerain recet u porons repairier Si prendrons avoec nous .1111. serjans a pié Si lor donons ançois les .111. de nos destriers Et les .nu. u les ,v. s'il les voillent baillier, Que il nos viaus conduient enfressi a Orliens. Bêle, » che dist Aiol[s],«com vous plaira, si iert:
« « «
« «
6740
:
Bêle, » che dist Aiol[s], « a ente avés songié
— Sire,
6735
bras del cors sachier.
— Che ne sont mie moigne qui chi sont herbergié,
a
6730
les
s'esvelle, si sailli sor ses pies
i
sai, se la
serai
alons, nobile[s] chevaliers,
honie a
tort et a pichié.
d'autre part cel grant
ceste forest,
molt
fait
chemin
plenier;
a ressongier
:
:
— «
Qui
consel ne vieut croire bien doit prendre
mal
[cief. »
Entre
ses bras le prist, si le lieve el destrier,
Puis monte en Marchegai par son senestre
Tous [les] 6745 En
lor
autres akieut, n'en
—
vaut nul
chemin en entrent qui fu grans
6713 Que li moine ordene 6745 grant
serjant
i
—
(b)
estrier
:
laisier.
et plenier[s]:
6719 Lacune après ce
vers.
— 6736
AIOL
De molt Mais
laron estoicnt
li
Quant
il
197
grant aleure prendent a chevaucicr. virent Aiol
el
parfont gaut ramier
demorer
;
et targier,
Corsaus en apela Gonbaut le renoié « Comment, sire Gonbaut, avés nos fosnié? :
6750
6755
6760
«
U
«
Celé cortoise
«
Li
«
Se gabé nous avés, vos
grans eskiés que mener deusiés,
est chis
.vri.
— Sire,
dame
et chis frans chevaliers,
cheval d'Espaigne que vos tant prisiés?
comperés chier! molt me puis mervellier
le
» dist li traitres, «
«
Qu'il ont tant demoré, par
«
La pucele
«
Ele
«
Or
s'est
— Aies dont,« Il
lase
endormie sous
entendes
Et respont
forment
est
li
.1.
arbre
foillié
;
poi, je Tirai esvellier.
dist lileres,
traitres
a prises ses armes,
Molt avoit bon
.1.
sains desousiel.
les
de chevalcier,
«
:
«ne vous cautd'atargier!
Je n'irai mie a pié.
si s'est
ceval,
s'i
»
»
aparellié.
monta par
Isnelement s'en torne, prent l'escu
l'estrier
:
et l'espiel.
6765 Onques ne treshna jusc'a l'arbre foillié La u il ot Aiol et guerpi et laisié. Et quant il nel trova, ne lui ne la mollier, Lors a tel deul al ceur que vis quide esragier; Il
a trové la rote des auferans destriers
6770 Après Aiol akieut tout son cemin
:
plenicr.
Mirabiaus la pucele se regarda premier. veu le laron venir et chevaucier,
S'a
Le blanc aubère
et
Telme
et luire et flanboier.
Aiol en apela, prist l'en a araisnier
6775
Gentiex damoiseus
«
Veés la vostre moigne qui vous ot herbergié. N'a mie ses noirs dras, ançois les a laisié Il est molt bien armés sor .1. corant destrier.
« «
«
6-752 Bêle
sire, jel
vos disoie bien!
:
— E Dieus! 6780
:
«
»
che dist Aiol[s],
Damoisele
cortoise, bien
—
.vn.
6753 Et
cheuaus
—
me
«
(
c)
tu soies grasiés!
poés aidier.
6771 Mirabel
— 6777 La mie
I98
AIOL «
A
«
Tant
besoigne serés mes escuiers
iceste
ferés or
Et respont
la pucele
Ele prent par
6785
A
paine va
por moi que menrés
les
.ri.
«
:
Biaus
:
les destriers. »
sire, volentiers. »
resnes les boins corans destriers
:
pas ne se regarde arier.
Et Aiol[s] point
broche
et
le
boin ceval corsier.
Et Gonbaus li escrie « Fel quiver[s] losengier[s] « Ja vos mande dans abes bien estes herbergiés. « Mar irés plus avant, par les iex de mon cief! E glous! » che dist Aiol[s], « Dieus te doinst en6790 :
!
—
[combrier! «
«
Or
ains estoies moignes, et or es chevaliers
!
Senpre le comperas, se Dieus me vieut aidier! Par Dieu, » che dist Gonbaus, li quivers renoiés,
—
« Si
tu vieus la bataille, ja Paras volentiers.
6795 Et respondi Aiol[s]
:
«
Tous en
Anbedui s'entreloignent le Ensamble s'entrevien[en]t
trait les
»
sui aaisiés.
a
.1.
»
arcier;
escus enbraciés
:
Mervelleus cos se donent ens escus de quartiers,
Desor
les
boucles d'or les ont frains et perciés
;
6800 Tant sont fort li aubère nés porent desmaillier. As grans cos des vasaus, qui sont boin chevalier, Et a lor roides lances qui furent de pumier, Et al fais des cevaus arabi[s] et corsier[s] Se sont tant fièrement anbedui acointié 68o5 Que ceingle ne poitrail n'i ot onques mestier, Que cascun ne convienge les archons a vuidier. furent des cors sain(s),
Il
Se
li
lere(s)
si
resaillent
en
pies.
eust foi, trop fust boins chevaliers;
N'eust millor par armes dessi a Monpelier.
6810
«
molt grant amistié Amis, por amor Deu, car laise che mestier! En France te donrai .1. fort castel en fief Mieudre vasal[s] de toi ne peut de pain mangicr.
«
Onques mais par
et
6793 gonbaut
Aiol[s] l'en apela par « «
6787
:
:
.1.
— 6801
home ne vuidai mon estrier As grans
fais
des ceuaus,
cf.
!
(d)
j63b
AIOL
68 1
5
—E
glous
!
»
che
dist
199
Gonbaus,
«
me tu
viens
prce[cier?
«
Ja
a
Au
te
mande dans
covent
te
Et vait
ferir Aiol, nel
6820 Mervelleus cop
Que De
li
hcrbergier:
et repairier. »
brans fu d'achier
li
vaut esparengier
:
done desor Telme vergié en a jus trebucié
les flors et les pieres
;
vers la destre espaule a fait le branc glacier
.xx. mailles
de l'auberc
Damclde[x]
le gari
«
t'a fait
convient venir
a traite Tespee dont
Il
6825
abes qu'il
Hé! glous!
»
li
trencha
:
el gravier.
qu'en car nel pot toucier.
che dist Aiol[s],
«
or
me
puis trop [targier.
Dameldeu[s] me confonge se plus voil espargnier « Ton cors, puisque proiereiVi peut avoir mestier! » Il a traite Tespee dont li brans est d'achier; «
Por molt grant mautalent le prist a aprocier 683o El l'elme par deseure desous l'escu le fiert Dessi que en Teskine li est li brans glachiés.
:
:
Li
leres canchela, si s'est agenolliés.
Aiol[s]
li
fiex Elie
noblement
le
requiert,
De Tespee tranchant si ruiste coup le fiert 6835 Amont par mi son elme qui fu a or vergié[s] Que les flors et les pieres en fait jus trebuchier. La coife de l'auberc ne li ot aine mestier, Dusqu'es dens maiselés
li
fait le
Atant es Mirabel poignant sor
6840
U « «
qu'ele voit Aiol, se
li
branc glachier.
.1.
destrier;
prent a hucier
:
Gentiex homdeboinaire, por amor Dieu[del] Selonc le sien serviche li rendes le loicr. »
ciel,
Et respondi Aiol[s] « Par mon cief, volentiers. Il tient Tespee nue dont li brans fu d'acier: 6845 De l'une part del bos a une [h]art tranchic. Bêlement Ta entorse, el col li a lachié. Mirabiaus la pucele se li a tant aidié, :
681
5
gonbaut
— 6826
esparengier
— 6847
Mirabel
»
200
AIOL
C'a
branche d'un arbre Ta pendu
la
Le blanc aubère
et
et laisié.
Féline torse sor son destrier
685o Et pendi a l'archon le branc forbi d'achier. (/. 144) En lor cemin s'en entrent et pensent d'esploitier; La pucele chevalce joste le chevalier. Aiol[s] le regarda,
Por Tamisté de 6855 Deu[s] doie
li
ardis et
li
fier[s],
lui s'aficha el destrier
et plain[e]
venoit nus
hon
paume
:
fist l'estrier
mère
né[s] de
li
Qui
vausist la pucele de nient calengier,
Ja
contrediroit al fer et a Pachier.
li
Or
le
conduisse Dieus qui tout peut justichier!
6860 Car ançois S'il
alongier.
sousiel,
S'or
ne
se
qu'il ait gaires
longuement
veut acertes bien secore
cevalcié,
et aidier,
Grans maus li avenra, s'il le vieut commencier Car li .xi. laron furent el bos plenier, Et dist li uns a l'autre « Mal somes engingié(s) 6865 « Je quic que nos compains est mors et detranciés « Car chevauçons après, bien li devons aidier.» Et il li respondirent « Com vous plaira, si [i]ert. ;
!
:
:
Il
Si
»
vestent les aubers, s'ont les elmes laciés,
Et çaingent
6870
:
espees et
les
pendent a lor caus
Et saisissent
les
les
montent
es destriers;
escus de quartiers,
lances as confanons lachiés
;
Enfressi que a l'arbre ne vaurent atargier
nomé
Que Gonbaus
lor avoit
Quant
troverent, le sens quident cangier,
6875 Mais
il
la
ne
le
route troverent des auferans destrier[s],
Et troverent Gonbaut pendu
Corsaus Il
et ensengié.
le voit, li
a traite l'espee,
et atachié.
maistres, a poi n'est esragiés si
a le [h]art tranchié,
Dont Gonbaus, li faus moines, 6880 Gonbaus cei a terre, li quivers
ot la goule alongié
renoiés,
Et Corsaus s'en torna, si l'a ileuc laisié Après Aiol se met tout son cemin plenier. :
6857
1'
P-
— 6873
et
:
6879 gonbaut
—
6880 Gonbaut
:
201
AIOL Aiol[s]
Les
fieus Elie se regarda arier
li
:
larons vit venir et cevalcier,
.xi.
6885 Les haubers
et les elmes luire et reflanboier. paor de mort, n'en devés merveillier,
S'il ot
Dameldé reclama
6890
Glorieus sire père, qui fu
Et le mont et le mer as toute a ajugier, Tugaristsejhuimoncorsdemorftjetd^ncombrier,
«
« «
Quant
el
«
Ele ne
me
«
Che promec jou
«
Jamais ne
«
Si
«
Se jou
«
Et par
le saint
«
Mieus
voil a
:
U
6915
[ijers,
!
li
vaut onques ne gue[r]pir ne
li
a
Dieu
le
et
puisse aidier,
a mollier
apostle c'on a
honor mort
c'a
Rome
«
Car vous en
«
Vous
sire,
molt en ot
voil estre
soies por
— Bêle,
»
si
honie a
m'amor
tort et a pechié
,
«
Je vos voil contredire al fer Je
«
Mais
«
Et tout
«
Comment que
!
por nient en plaidiés; et
a Tachier:
quic molt chier vendre, par Dieu ledroitu-
soies toute coie,
es
:
;
ochis et detranchié[s]
che dist Aiol[s]
»
lié.
del ciel,
escaperés bien
«
Atant
ceur
:
poramor Deu
«
me
le
aies ore tout chest anti sentier
avés boin cheval,
Mieus
requier[t],
honte repairier!
qu'ele voit Aiol sel prent a aresnier
Gentiex damoiseus
Que
:
desfailloie, trop seroie lanier[s],
«
«
pié,
laisier.
père droiturier,
com me
faurai tant
l'entent Mirabiaus,
«
nu mon
cors al serpent tenoie (tout)
prendrai a feme, a per
le
Quant
6910
tous tans
et
Que je ne soie mors, ochis et detrenchiés Bien m'en poroie aler, car j'ai corant destrier: Ne voil cheste pucele ne guerpir ne laisier. De lonc Pai amenée, son cors doi avoir chier
«
6905
(b)
:
«
«
6900
glorieus del ciel
«
«
6895
le
le
si
gardés ces destriers,
grant avoir que jou li
ai
gaingié
[rier.
:
plais prenge, je ferai le premier. »
vous poignant Corsaut
le
renoié
:
Cil ert maistres des autres, s'en estoit sire et ciés.
byo'i mirabcl
—6910
plaideis
202
AIOL ot en son estage de lonc plus de .x. pies.
Il
Plus vint devant
6920
autres
la vois qu'il ot clere
«
Fil a putain,
«
Mon
«
Or aproime
II
que ne
trait .i.arciers;
commencha a huchier lechiere, com m'avés vergongié, :
conpaignon pendu que j'avoie tant chier! » li termes qu'a mort estes jugiés
Aiol[s]
6925
les
A
cure de tenchier
fîex Elie n'ot
li
(c)
!
:
broche Marchegai des espérons d'or mier;
Le laron vait ferir, ne Ta mie espargniet Onques toutes ses armes ne li orrent mestier Que Tespiel ne li fâche par mi le cors baingier. ;
Devant lui a la tere Ta il mort trebucié, 6930 Et escrie « Monjoie! Dex! saint Denise, Mais li autre laron le hasterent si bien :
Ne Ne Il
peut
li
gentiex
hom
aidiés! »
recovrer son espiel
del laron jeter, ne a lui resachier.
a traite Tespee dont bien se sot aidier,
6935 Et vait ferir un autre qu'en fait voler le cief. Et li neuf Tasaillirent et devant et derier; Et Aiol[s] se desfent comme boin[s] chevalier[s]. Mais li .v. le ferirent et devant et derier, Li doi en son escu
et en l'elme li tiers, Et li quars le ferit en son aubère doublicr 6940 Nel pot contretenir ne çaingle ne estrier[s],
Contre
tere l'abatent, tant fu
Aiols guenchi
Et
tient
6945 Cui
il
nue
caus,
si
plus
l'espee, l'escu tint sor
le requièrent, si
Tout estendu Estroitement
iriés.
en pies
son
:
cief;
Pont molt anguisic,
l'abatent, a terre l'ont coucié li
loient et les
mains
travers le couchierent sor
6950 Tous
il
se resaut
consieut a caup, tous est a mort jugiés.
Li laron
En
les
:
les
.1.
:
et les pies,
corant destrier.
autres aquellent, n'en vaurent nul lasier,
Fors seul que Marchegai, Li laron jurent Dieu
6926 esparengiet
—
le
6940 quart
cel
ne porent
père droiturier
le ferir
—
6945 que
baillier.
203
AIOL
Ançois que
ne
soit vespres
il
li
solaus couciés,
Vauront del franc baron |or compaignon vengier.
6g55 Or dévissent entr'aus
Que Mais
Que
li
qiiiver renoié
feront justiche del vaillant chevalier;
il
ne sevent mie le mortel enconbrier, lor avenra molt tost sans detrier;
il
ja
Car Gerelmes cevauche li castelains prosiés, 6960 Entre lui et ses fieus les vaillans chevaliers
(d)
:
Ja secoront Aiol qui d'aie a mestier.
Gerelmes Ses
6965
vit
Aiol sor
.nrr. fieus
apele,
le
cheval loié; a aresnié
si les
che dist Gerelmes,
:
par
sains de-
«
Enfant,
«
«
Vés la vostre cousin c'on en maine loié. [sousicl, Molt s i est bien vendus a Tespee d'achier, Car jou en voi les .v. ochis et detranchiés.
«
Or
«
»
«
les
1
Il
pensés de bien faire, nobile chevalier!
broche
le
»
ceval des espérons des pies,
6970 Et a Tanste brandie
del roit trenchant espiel
:
Sor Tescu de son col vait ferir le premier; Onques toutes ses armes ne li orent mestier, Devant lui a la tere Ta jus mort trebuchié, Puis a traite Tespee dont bien se sot aidier. 6975 Si en vait ferir l'autre, chelui qui Aiol tient Par des (o) us les espaules li a caupé le cief. «
li aisnés frère, commencha a hucier Que faites vous, mi frère, por les sains desosiel?
Jofroi[s],
6980
:
:
ara nos pères tous
«
Ja
«
Se ne nous
i
«
Or n en
que
Il
les
1
i
brochent
De
si
a
.1111.
les cevals
grant aleure
Contreval
mors
poons prover ne
le lairis,
et
detranchiés,
essaier
:
des quivers renoiés.
»
des espérons des pies
com
pot renJre destriers
por esperon touchier;
6985 Vont ferir sor les .rm. des quivers renoiés Chascuns ochist le sien des noviaus chevaliers. :
Gerelme[s] vit Aiol sor Il
le
ceval lié
:
a traite Tespee, s'a les liiens tranchiés,
Soef et bêlement Ta jus mis del destrier.
AI0L
204
6990 Li premiers mos «
quant
qu'il dist,
Ta araisnié
il
Estes vos point navrés, nobile[s] chevaliers
:
?
— Naie, »che dist Aiol[s],
« la merchi Deu del ciel! «Tant sont bones mes armes ne porent enpirier. »
Quant
il
son signor droiturier,
oi parler
(/. i
4 5)
6995 Chele part vint corant qu^l le reconnut bien. Quant Aiol[s] le coisi, mervelles en fu liés. Li .1111. fieus Gerelme le corent refraignier, Et son frain et sa sele et andeus ses estriers. Et Aiols i remonte que mervelles Pot chier.
7000
A
Tissue du bos ont trové
Uns
gentiex
hom
i
plaisié
.1.
mest qui
s'i fist
Li laron de put aire l'avoient Il
essillié
:
l'avoient mordri(e) et lui et sa mollier;
.11.
grans forches de kaine
7005 Aiol[s] Il
:
herbergier.
li
vinrent as larons, nés
Celé part
les
Entre Aiol
Et tout
Gerelme
et
les
i
lor
vaurent
i
laisier
:
très
i
les
pendent volentiers,
ont tant aidiet
pendirent, aine n'en prisent loier;
Chelui qui n'a voit
Or poront
avoient fichié;
veu molt bien.
trainent as keues des destriers;
si .1111. fil
7010 Que tous
i
fieus Elie l'avoit
teste
bien dire
pendirent par les
gens de
les pies.
cel resnié
Merchi Dieu et Aiol, que bien [en] sont vengié. Puis repairent el camp u l'estor fu plenier[s]; 7015 Des escus et des lances ne se vaurent cargier; Les aubers et les elmes torsent sor les destriers, Et pendent as archons les brans forbis d'achier. Aiol[s] li fieus Elie cil a parlé premier « Franc chastelain Geralme, faites pais, si m'oiés. 7020 « Ma part de cest eskiec qui chi est gaingiés :
«
Vous claim jou
«
Pour
—
trestout quite de gré et volentiers,
aidier vos enfans qu'avés fait chevalier[s].
Sire, » che dist
Gerelmes,
«
.c.
6qg3 // manque ici au moins un vers ayant 7020 que c. 7008 trainent 7010 targier
—
—
merchis en
trait à
aies.
Marchegai.
—
205
AIOL «
7025
II
Cest eskiec prenderai, n'en refuserai nie[n]t. [FJen fait par garçons ariere renvoier,
Droitement a Mongraile conduire
et repairier.
Li chastelains Gerelme[s] qui fu gentiex
En 70 3 o
7035
apela Aiol, se Pen a araisnié
«
Gentiex damoiseus
Ersoir vos herbergai en
«
Et
si
vos conjur de Dieu, nobile[s] chevaliers,
vous
por
sire,
palais plenier,
(b)
oi dire qu'Elie conissiés.
«
Or Par
«
Que vous médites
«
S'onques apartenistes Elie
«
Mon
le foi
les sains desosiel,
mon
«
que devés
le
père droiturier
voir, seDieus vos puist aidier, le guerrier,
oncle de Borgonge qu'a tort en fu caciés. «
conjuré m'avés bien;
«
Mais je ne le diroie a home desosiel, Tant que venrai al roi qui Franche a a baillier Mais d'itant vos puis bien mon corage esclarier,
«
S'ainc amastes le duc, dont m'averés vos cier.
« «
;
Quant Tentendi Gerelme[s], onques ne «
704D
et fier[s]
:
«
— Sire, che dist Aiol[s], 7040
»
Gentiex damoiseus
«
Par
«
Or ne vous
«
Si
fine vérité,
sire, je le
fu
»
si liés
que vous m'aparteniés.
guerpiroie pour tout Tor desousiel,
vous arai conduit a
la chité
d'Orliens.
vous irai aidier, « Envers trestous les homes vo vie calengier. Sire, » che dist Aiols, « .c. mercis en aies! » 7o5o Or s'en tornent ensamble li gentil chevalier, S'en mainent la pucele qui molt fait a prosier. Ses .vii. chevaus n'i vaut Aiol[s] mie laisier, Qu'il avoit en Espaigne conquis et gaignié. En lor chemin en entrent qui va droit a Orliens 7055 Mes il ne sevent mie les mortex encombriers «
:
savoie bien
Se vos avés besoing,
je
—
:
Qu'il lor doit avenir ains qu'il soit esclairié(s).
Tant ont chele vespree esré et chevalciet, Que al Roimorentin sont la nuit repai(i)rié. Che fu uns chastiaus riches qui molt fait a prosier 7060 Et
sist
a
.vri.
lieuetes de la chité d'Orliens,
20Ô
AIOL
Par devers
La nuit
le
les a
Berri fu molt bien batelliés.
Hunbaus, uns
hom
Cil estoit riches
et
ostes, herbergiés
:
cTavoir enforchié[s].
montés et essauchiés; molt gentil feme, fille de chevalier Qui fu par maladie de l'avoir abaissiés Par poverté dona sa fille a Puserier. Si estoit par usures
7065 Et
ot
(c)
:
Poverte
avoit
7070 Esmeraude Ele ot de Il
ot a
Il ot
a home maint meskief! maison molt boine a .m. soliers.
si fait faire
Hunbaus
ot a
cel
nom
gloton
sa cortoise mollier;
.r.
non Antiaumes,
baceler legier
:
molt a proisier;
si fist
tout de bonté son père forlig[n]ié
:
Ne fesist traison pour les membres trancier. 7075 E Dieus! com il se paine des barons aaisier, Des cevals establer et des elmes froier, Et des aubers roller qu'en avoient mestier
De
toutes boines teches fu
7079 Pour preudome
CLXIX
si
!
bien ensengiés,
servir n'avoit millor sosiel.
Dedens Roimorentin fu Aiol[s] ostelés, et Gerelme de Mongraile, le ber,
Entre lui
Et tous
ses
Li hostes
.1111.
les fist
fiex, les
novels adobés.
bien servir
et
honorer
:
Sièges orent et coûtes et boins tapis ovrés;
7085 De rose
et
de mentastre font tout joncier
l'ostel.
en pies levés Molt vieut les .vi. barons richement honorer Et la fille le roi Mirabel al vis cler. Il tout n'ont escuier pour lor harnas torser 7090 De fer et de suor furent tout camoisé. Antelme[s] s'en avale contremont les degrés, Tont le chastel enquirt et de lonc et de lé Tant quist ses compaignons que il les a trovés Par francise les a avoeke soi menés Antialmes
li
cortois s'en est
;
:
:
7081
li
ber
;
AIOL
7095 Por
207
homes qui sont
servir les frans
Li vallet furent bien vestu
a son ostel.
acesmé
et
:
Le vin lor veissiés par noblece porter As grans coupes d'argent dont li our(t) sont
doré.
Mirabiaus la pucele et Gerelmes li ber 7100 S'asisent anbedui sor .1. lit lés a lés, Li .nir. fil Gerelme devant lui al costé.
Esmeraude Se
Aiols
l'ostese et
D'une[s] coses et d'autres
7105
71 10
71
1
7125
.1. lit
(d)
paré.
commencent
a parler
:
«
por Dieu ne me blasmés D'une cose que voil par amor demander.
«
Comment
«
Molt
«
Dame,
che dist Aiols,
»
me
«
fu vostre cors a cest
que
vient a mervelle
home donés? ce borgois avés:-
« Vous deusiés dame estre d'une grant richeté. » Quant Tentent Esmeraude, s'a del ceur souspiré «
Sire, » che dist la
«
Poverte
«
Mes
«
En
5 «
7120
sénés
li
sisent d'autre part desor
fait
a
dame,
home son
hom
pères fu frans
«
por Dieu ne
:
gabés
!
corage muer. et
de grant parenté
trestoute Berri ne peust
Nul
me
:
on trover
millor chevalier por ses armes porter.
«
Puis kei en malage
«
Et engaga
hom
et
par usure en grant avoir montés
«
Cis
«
A mon
«
Puis m'i dona a feme,
«
Or
«
N icnt plus q ue
ert
père
de
ai
Ne
«
Mes
«
Les chiens
«
De
peut
fiex
la
fist
lui
«
se
li
toute se tere racater
.1. fil
li
:
escoufie[s] peut l'ostoir resambler,
miens
demande et les
»
fiex a
oiseus ne peut
homes ne
che dist Aiols, :
—
son sens atorner.
tables et eskiés
Antiaume en apela « Remanés avec moi 709g Mirabel
:
;
je ne li poc veer. que vous ichi veés
route as frans
— Certes,
en grant poverté,
ses terres, petit l'en fu remés.
7128 apele
«
le
pour
juer,
oublier:
il
peut on geter.
molt en
fait a amer. Biaus amis, cha venés
ces
«
!
.1111.
mois
d'esté.
»
208 71 3o
AIOL « « «
«
Por amor vostre mère qui m'a dit et conté Que vos estes frans hons et de haut parenté, De vous vauroie faire chevalier adoubé, D'armes et de destrier corant et abrivé. »
Quant
l'entent
vallès, parfont l'a encline
li
:
7i35 Dessi a pié Ten va par boine volenté; Entre Aiol et Gerelme l'en ont sus relevé. Aiols
Car
fieus Elie ne vaut plus arester, ne voloit mie prometre sans doner
li
il
Onques 7140
II fist
gentiex
li
hom
(/.
:
toutes ses armes devant lui aporter,
Qu'il conquist en Espaigne a Pespee de lés
De
146)
n'en fu acostumés.
toutes les millors a Antialme adoubé(s)
:
;
El dos li ont vestu .1. blanc aubère safré, Se li ferment el cief un vert elme gesmé;
7145 Aiols
7i5o
çaint l'espee al senestre costé,
li
Hauce
le
«
Dieus
paume
te
destre, el col
doinst
foit et
pais et
«
Vos m'avés
«
Prendés ent
«
Et demain a Orliens ains
a doné honor et bonté.
li
:
ces cevals la desous ostelé le
millor, car
jel
:
voil de boin gré,
qu'il soit avespré
Vos donrai riches dras et fort escu bouclé. » Quant l'entent li valès, si Ten a merchié. Esmeraude s'ostesse a .1. mantel doné, Et .c. sous dona Poste al mangier conraer, 71 55 Por chou que miex en soitservi[s] et honoré[s]. «
CLXX
Aiols fu ostelés ciés son oste Hunbaut.
Le mangier qu'apresterent Plenté orent avaine
fu
molt
et feure a lor
rices et biaus
:
cevaus.
Antialme[s] se desarme, molt fu gens damoisiaus;
7160 Delés les fiex Gerelme s'asist as escamiaus. Quant li mangiers fu prest, ses veissiés issniaus Les serjans por
les tables
mètre sor
les est(i)aus,
Et a l'aiguë doner as diorés vasiaus. 7134
vallct
—
71 5
>
valet
—
7162 serjant
AIOL
A le
209
blanche toualle essua Mirabiaus.
7165 Al mangiersont assis, grans i est li reviaus. Mais ançois qu'il s'en lievent sera li dieus coraus. Li ostes les trai, che fu piciés et maus: Se
cil sires
Ja
li
7170 Ne
n'en pense par qui
li
mons
est saus,
Gerelmes ne Aiols li vasaus veront mais Orliens ne lor amis carnaus. cortois
De trop grant félonie fu li ostes coraus Onques li tel Cain nen ot le ceur plus faus, Quant par li fu occis ses gentiex frère Abiaus. :
CLXXI
Quant
7175 A
orent mangié
beu a fuison,
et
ensamble
[b)
baron.
li
«
le cors saint Simon, rendu le gueredon l'onor que m'avés chi faite en ma maison Car se vos fuissiés sires de Rains u de Loon, Si m'avés vos anuit assés fait riche don. Je proi mon fil Antialme par molt grant gueredon
«
Qu'il vos serve très bien a coi (n) te d'esperon.
«
Le
«
a a «.
7180
il
la table seoient
«
Sire, » che dist
Ne De
sai
li
par
ostes, «
comment vous
aie
:
jor qu'il
— Voire,
»
vous faura
dist
7185 Esmeraude
li
«
Gentiex
«
Si
il
maleiçon
!
Simon
si l'a
hom
mis a
de boin
«
vo non
m'en revanterai encore en maint maison. dame, Aiol irfapelent François
et
roi vieng en soudée en ceste Rovisson. Cis a a non Gerelmes a la clere fachon,
«
Chastelain[s] de Mongraille,
«
Cil
«
Berengers
.1111.
Quant Et
sont
que de
et Jofrois,
l'entendi
dist entre ses
7i65 grant
si fil,
li
fi
Hastes
si est
le set et
:
»
:
Borgengon;
«
«
7195
Ma Au
»
raison.
aire, je voil savoir
Et Aiol[s] respondi, aine n'en quist ocoison
7190
!
quiert nule maie ocoison,
n'i
Aiol en apela,
ait
vallès, « et del cors saint
molt rices hom. on,
Nevelon.
ostes, si tronche le
»
grenon,
dens coiement a laron
:
— 7184 vallet 14
AIOL
2 10
7200
7205
a
El bos de Quintefoille, que de
«
Pendistes vos Bernart,
«
Qui
«
Et Ferant de Losane
ti(e)nt
Gann
mon
Roimorentin, Richier
a
Et
«
Et por chou
«
Che
et
est
et
on,
son
frère
Foucon,
preu Agenon,
et le
et
le set
fi
droiturier signor,
Monbar Hugon;
de
Makaire[s] lor oncle[s] en prison
« a
Vos
« « «
si
:
:
l'ochesistes, voir, ja nel
vos cheleron.
»
7210 De la table s'enbla, aine samblant n'en fist hon Il movra ja Aiol une si grant tenchon, Aine mais n'ot il si aspre a nul jor de cestmont. :
CLXXII
Li ostes se drecha maintenant sor ses pies
De
la table s'en part, s'a les
7215 Venus
A «
«
7220
li
laissiés
(c)
;
:
quiver[s] renoiés, :
Doucheseu^doucheamie^'onquesnfeusteschier, Celés moi le consel que je vous voil nonchier. glouton herbergier.
«
Diable (s) vos ont
«
El bos de Quintefoille, n'i a celer mestier, Nos pendi il Bernart, mon signor droiturier,
«
Qui
fait cel
ti(e)nt Roimorentin, et son frère Fouchié Et Ferant de Losane et Aghenon le fier.
n a encore mie plus de 7
«
Qu'il vi(e)nt
«
et nu[s] et
.111.
mois
povres
entier[s],
et kaitis
a Orliens,
«
Sa lance et noire et torse, et ses escu[s] fu vies, Et ses chevals fu maigres, a paine pot sor pies. Je l'ai bien oi dire et tout partot nonchier
«
Que
«
Et
«
Les armes ot enblees
«
7225
en sa cambre
lui a apelé sa cortoise mollier
« Il
72 3o
est
barons
«
«
7225
:
neveu et de sa norichon. Damede[x] me confonge qui forma Lazaron, Se nel vois mon signor nonchier en son dongon, Qui maintient ceste terre entor et environ De la mort ses .11. frères prendera vengison furent
kaitif
si
trestout le gaboient serjant et escuier,
disoient tuit par le chité d'Orliens et a
.1.
caruier
21
AIOL
7235
«
Ot
tolu le roncin c'on
«
Ne
sai quel vif diable
«
Car ore est dru[s] le roi et maistre consellier[s]. Par saint Pol de Ravane, je le vois acointier
«
«
La
«
Je
«
De
mort
homes armer
ses
« Qui cis glous 7240 Quant l'entendi
7245
l'i
signor Rainier; ferai ja vengier,
ocist, a celer
li
la
haubergier,
et
ne
le quier. »
dame, vive cuide
esragier
:
«
Vos avés
«
Si avés avoec aus et beu et
«
Vo
«
Moi dona
«
Après son bel serviche
«
Vos poés orendroit .1. tel plait commenchier Dont vos serés pendus comme leres fossier[s],
tu dit, vis diable[s], as tu le sens cangié? les
barons loiaument herbergié,
a adoubé et
fil
.r.
mangié,
Ta chevalier, mantelqui vaut maint boin denier: fait
li
rens félon loier
keue de
(d)
!
«
Et vos
«
Et jou en serai arse en un large
«
«
Damede[x] les confonge qui tout peut justichier, Se manois ne vos font la teste roengier, Se vous cheste parole ne volés reiaisier Par saint Pol de Ravane, je lor vois acointier
«
Je ne
«
Si faite traison ne poroie otroier. »
«
fiex traînés a
foier.
:
CLXXIII
le
souferoie por
li
les
membres
traitres, vis
leva
tel
le
deul
puin
al ceur,
trancier,
quida esragier.
Li glous ot sa mollier parler
Lors ot II
destrier,
;
Quant Tentent
7260
frères
essauchié,
Cas
«
7255
.11.
si
«
«
7250
vit chevalcier.
Tont puis
mon
sus en cel palais a ferai ja ses la
li
r
por poi
si
hautement ne fent.
:
d'ire
destre, sel feri ens es dens,
Qu'il Tabati pasmee desor
le
pavement
:
Del sanc qu'ele rendi fu Termine sanglens.
Quant 7265
ele se redreche,
molt ot
le
ceur dolent.
com félon vengement! et mi millor parent
«
Lasse! «chedist la dame,
«
Maugré en ait mes pères Qui de moi et de vos lisent mariement!
«
7262 sanglent
«
»
212
AIOL
Li glous saut a Tespee qui en
Et jure Dameldé
7270
la
«
Se mot vos oi parler de tout
«
Vous perderés
« « «
cambre pent
père omnipotent
le
cest
:
erement,
la teste sans nul arestement Et vous m'afierés et bien et loiaument Que par vous ne saront point de cest erement Ja por tous vos parens n'en ares tensement » ;
Tient Tespee el puin destre, le senestre li 7275 Par les treces le prent assés vilainement; Ja
tent,
tranchast la teste sans nul arestement.
li
Celé doute « Sire,
7280
:
!
la
mort, se
ma
bassement
dist
li
merchi, por Dieu
le
:
père omnipotent!
mon sairement, mon jovent
«
Rechevés ent
«
Que
«
Quant autres ne peut estre, esrés si sagement, Que maus ne vos en vienge ne vos ne vos parens.
«
ja
puis
foi et
ne lor dirai nul
jor
de
:
[(/.
Et respont li « Dont miex
traitre li
Faus
«
:
est
qui ne consent,
pora estre a trestot son vivant!
»
7285 Esmeraude respont en bas, qu'il ne Tentent « Honis soit l'enperere, s'a forche ne vos pent, « Se vos son chevalier menés si laidement! « Par icel saint signor a qui li mons apent, :
7290
«
Se
«
Je ne vous en terai ne
«
Ne
«
Mieus
«
Ne
CLXXIV 7295
voil
livrer
Li
ma
foi
«
73oo 7^00
«
ne sairement,
mentir que ne
por ochire
traitres se part
de
la
cambre,
si
Oies del traitor, Dieus «
foi
lor fâche savoir tost et isnelement
II issi
Com
par nul enchantement,
j'en puis avoir aisse
les set
bêlement
issi
fac
:
autrement,
vilainement.
»
de se franche mollier revient li
:
el fouier.
doinst encombrier!
trair et
engingier
:
Baron, soies a aise, nobile chevalier, Faites vos richement servir et aaisier. Biaus fieus, de ton signor te voil je molt proier,
voille
»
147)
AIOL «
due
«
Je m'irai en che bourc
— «
73o5
21 3
tu ne faces cose qui
doie anoier.
li
un
poi esbanoier.
Sire, » che dist Aiols, « che fait a otroier.
U
no dame alee? molt m'en puis mervellier.
est
— Ele est un poi
malade,
» dist
commanc
vos
Postes,
«
en son
si
Vers
le
lis
cief;
aparellier. »
D'autre part Isnelement s'en torne, ne se vaut atargier
«
:
maistre palais s'en cort tous eslaissiés.
Il movra ja Aiol un si fort encombrier 7810 C'ains mais n'ot issi aspre a nul jor desousiel.
Or oies de la dame qui le ceur ot irié Vint a Tuis de sa cambre, son fil cena del cief, Et il i est venus corans tous eslaissiés. Quant il le vit sanglente, molt s'en est mervelliés: 73 1 5 « Dame, » dist li valès, « por les sains desousiel, « Qui vous ossa chou faire tant que fuise sor pies ? Biaus fiex, » che dist la dame, « diables et pichiés « Nos cora anuit seure, se ne vos en gaitiés. (b) « Nous avons ches barons loialment herbergiés; 7320 « Si ont ensamble nous et beu et mangié « Et tes pères les vieut trair et engingier! « Vois la Aiol de Franche, ton signor droiturier, « Qui nous ochist Bernart, le glouton loscngicr, « Le neveu dan Makaire et le frère Rainier. 7325 « Puis qu'il t'a adoubé, molt le dois avoir cier « Et deseur trestous homes servir et essauchier « Et tes pères le vait trair et engingier « La sus en cel palais le va dire Rainier « Si fera ja ses homes armer et aubergier; 733o « Se Dameldeu[s] n'en pense, qui tout peut justicier, « Ja veras devant toi ton signor detranchier. « Por chou que je ne voil itel plait otroier, :
—
:
:
!
:
7335
me
«
Si
«
Puis
«
Adont me
7324 son
frère
feri es
sailli
dens,
le
sanc
me fist raier, me vaut trenchier.
a l'espee, le cief
convi(e)nt
il
jurer et fianchier,
AI0L
214 «
Que
je
Mieus
ne
le
diroie a
ma
home
desousiel.
mentir ques voie detranchier! « Penitanche en ferai, se Dieus Ta otroié. » Quant l'entent li valès, le sens quide cangier. «
7340
foi
«
Comment
«
Vaura donques mes pères
«
Puis qu'il fait traison, je ne li apartieng, Car ja traitres n'ert par moi esparengiés Par saint Pol de Ravane, je le vois acointier Aiol, mon boin signor, qui m'a fait chevalier, Que je ne li fauroie por les membres tranchier. Biaus fieux, » che dist la dame, « cil Dex te puist Qui en la sainte crois se laissa travellier [aidier Por pecheor raembre de mort et d'encombrier! »
«
«
7345
voil
« «
esse, diables? »
Antialmes respondié, servir de tel mestier?
!
— «
7349
«
CLXXV
Antialmes
mère départ;
cortois de sa
li
Issus est de la cambre, vers Aiol s'en torna.
Mal
un
ait se a consel
seul en apela!
Mais a molt haute vois son signor 7355
7360
:
Baron, or
«
Qui preudom vaura
«
Biaus
«
Mes
«
El bos de Quintefoille pendistes vos Bernart
tost as
armes, enevois
sire Aiol[s]
estre
:
Qui
Et Ferant de Losane, Hagenon
«
Et Garin
«
Mes
« «
Roimorantin,
ti(e)nt
et
Richier
que
para
(c)
et
et
son
Hugon
manga.
frère
[va
Foucart
le vasal
de Monbar.
quant il vos herberga Il mist son cors por vous en le lieu de Judas. Vers che maistre palais en cort plus que le pas A son signor Rainier qui fu frère Bernart. Se il peut esploitier, jamais ne rêveras pères
fist
faus,
« La fort chité d'Orliens n'es portes n'enteras Quant Aiols Tentendi, sur ses pies se leva Bien et piteusement Dameldé reclama, ;
7347
sera.
li
de France, molt malement vos
pères vos traist qui avoec vos
«
«
i
grans mestiers
«
«
7365
escria
«
le puist
!
»
:
:
21 5
AIOL
7370 Le
roi
Que
de sainte gloire qui
de mort
le
che dist Gerelmes,
«
Aiols,
«
.c.
«
Nos noviaus
»
dehès
7375 — Voire!
ait el col,
li
Lasse,
cortois
» dist
estora,
ne vos esmaiés
a
qui de près
n'i fera
molt forment et les
Mirabiaus,
ja!
!
nous aidera.
chevaliers, je quic,
Des chevals enseler «
mont
che dist Antialme[s],
»
Antialmes
— Dame,
le
desfenge, car grant besoing en a.
a
com
tant
durer
se hasta [pora
!
»
poitraus lâcha. «
quel traison chi a!
« ne vos esmaiés ja! Par saint Pol de Ravane, mes cors vos aidera. « Teus vous pora porsievre, qui chier le compera. » Esmeraude la bêle molt forment se hasta Des barons adouber, Tarmeure presta. Ele baisa son fil, a Dieu le commanda. 7385 II prent .1. vies escu qu'en le maison trova Et une grosse lanche que en sa main porta Noviaus chevaliers est, encor nule n'en a. Aiols li ot promis qu'a Orliens li donra, Se Damelde[x] l'i mai ne, bien li atendera. (d) 7390 Antialmes li cortois Mirabel adestra Très par mi le grant porte qu'il overte trova; Si en maine l'eskiec que Aiols conquesta
738o
»
che dist Antialmes,
«
:
En
la terre
Or
les
d'Espaigne, u forment se pena.
conduise Dieus qui
le
mont
estora
!
73q5 Et la lune luist cler qui voie lor mostra Car ançois qu'il ajorne, si com on vos dira, Avra paor de mort qui plus seurs sera. :
Or escoutés de l'oste comment Tous les degrés de marbre sus 7400
A « « « «
il
esploita
el palais
:
monta
hautement s'escria Dites, sire Rainier, quel guerredon avra Qui de la mort vo frère anuit vos vengera Et vous rendra chelui qui ochis les vos a? Qui si se peut vengier molt grant honor a sa vois qu'il ot clere
7^78 mirabel
:
i
!
;
6
AIOL
21
7405
—
Certes,
che dist Rainiers,
»
me
qui chou
«
por-
[querra «
Tous
— Sire,
CLXXVI
7410
7415
«
Une
c<
Or
«
Vinrent
traitres, «
li
vo gent
ains par devant vespre, quant chevalier fervestu et
.vi.
Li uns en fu Gerelmes de Mongraille
«
Et tout
«
armer
;
:
on le dut soner, armé
«
droit a [ma]
sera.
faites
bêle aventure vos sai dire et conter
Tout
maison pour requerre
Tostel.
grant mervelle estoient richement acesmé; ber,
li
de novel adoubé Por un glouton conduire s'est en France avalé: a a
.mi.
si
non
fil
:
Aiol, ensi Toi nomer,
vient de Panpelune d'un mesage conter
Tel eskiec en amaine, ainques ne
vi
:
son per;
«
.vu. chevals qui de vair et de gris sont torse
«
Et d'or quit
«
Et
«
Que
«
Je n'en savoie
«
Quant
« « « «
et d'argent,
la fille le roi, il
Mirabel
de deniers monaé[s], al vis cler,
a conquestee par sa nobileté.
jes
mot or ains
a l'avesprer;
oc herbergiés volentiers et de gré,
Leus me dona .c. saus de denier monaé, Et ma femeun mantel qui riches est assés; (f. 148) Et mes fieus de servir fu tous abandonés Tost li fu ses serviches molt bien guerredonés, :
«
Car Aiols en fist leus chevalier adoubé(s) D'armes et de ceval corant et abrivé;
«
Li chevals vaut
« «
Quant eûmes mangié et beu a plenté, Son non li demandai, aine nel dainga
«
Or
«
7435
mes boins amis
A
«
7430
dist
vie
«
« Si
7425
»
ma
«
« Il
7420
de
les jors
« « «
poés dire
livres c'Aiols
et croire,
molt
li
a doné.
mon
ai
celer.
ceur
iré,
Quant dedens ma maison ai celui ostelé, Qui mon signor pendi, que je deu(st) tant amer. Gentiex hom, del vengier te convenist aster.
— Certes, A
.c.
»
che dist Rainiers,
sa vois qu'il ot
«
Dieus en
haute commencha a crier
:
set
mon
[pensé. »
AIOL
7440
217
« Baron, or tost as armes, se vos de riens m'amés Et cil ont respondu « Ensi com vous volés » .xmi. chevalier s'en corent adouber :
D'armes
7445
de destriers corans
et
Signor,
«
»
»
!
!
et abrivés.
che dist Rainiers,
«
[ses!
de l'esploitier pen-
De Roimorentin faites les grans portes fermer, Que par nule manière ne puist nus escaper! » Et cil respondent « Sire, c'est com vous comman«
«
:
.mi. serjant
Quant 7450 Ariere
7455
il
i
vont corant
abrivé;
et
[dés. »
trevent les routes des destriers sejorné[s]
s'en retornent dolant et
A
lor vois qu'il ont hautes
«
Par
abosmé.
conmmenchent
Hunbaut, mal vos
foi, sire
«
Esmeraude vo feme
«
Trais nos a vos fieus, chou
les
en a
est
a crier
:
encontre!
fait aler.
est la vérités.
Ensamble o eus s'en va, on le nos a conté. » Quant Rainiers Fentendi, a poi qu'il n'est dervés «
grant cor buglerenc
.1.
fist
Qui dont
veist borgois et serjans
Et
estormir environ
la vile
:
en sa tor soner.
et
en
adouber lés
:
7460 En petit d'eure furent plus de doi .c. armé, Que borgois, que serjant, que chevalier monté; Et issent de
De
la vile tout rengiet et seré,
Gerelme[s] de Mongraile
7465 Aiolen apela
7470
(b)
l'encauchier se painent, forment se sont hasté.
:
«
Biaus
les
sire,
a bien escoutés
«
Ja arons
«
Cel arnas convenroit Antialme avant mener
la bataille
mervellouse
et
mortel.
«
Et
«
Enfressi c'a Orliens la mirable chité.
la fille le roi,
Nous remanrons
« «
Mirabel
al vis cler,
ariere as ruistes cos
doner
:
Si les detrancherons as brans d'achier letré[s].
— «
Sire, » che dist Antialme[s] « pour nient en parlés Vos volés mon barnage tout a nient torner, Mais par cel saint apostle c'on quiert en Noiron Je nel feroie mie por l'or de .x. chités, [pré,
«
Que
«
«
7475
:
or entendes!
:
je
ne fuise o vos as ruistes cos doner.
2l8
AIOL
Et se Dex
oc
Le don que m'avés
— Signor, 7480
me
«
«
Mar
»
vieut bien maintenir
et
garder,
vos quic gueredoner.
fait
distMirabiaus,
ne vos desconfortés.
ce
vos apetisiés, car poi estes assés.
«
Le harnas conduirai
volentiers et de gré
«
A
convient atorner.
guise d'escuier
Ele met
le
me
:
»
jamb(l)e outre, par grant nobilité;
Le piet met es estriers, espérons ot dorés. 7485 Qui veist la pucele ceval esperoner Et
le
De
cors de gentil feme
arnas conduire
et le[s] destriers li
guier,
peust ramenbrer
!
baron s'arestent ens el chemin ferré. Atant es vos Pencauc qui molt s'en est penés; 7490 Cil qui Roimorentin avoit tout a garder, Plus vint devant les autres c'uns ars ne peust jeter A sa vois qu'il ot haute commencha a crier « Gerelmes de Mongraile, nel deussiés penser « Que vous conduissiés mon anemi mortel Et
li
;
:
:
7495
«
Mainte
«
molt chier le comperés. .nr. mois passés, Cis garchons vint en France por avoir conquesQuant il vi(e)nt aOrlienslamirablechité, [ter. (c)
«
75oo
75o5
ai fait servir et
honorer.
faire,
nen a mie encore plus de
d'avoir que
«
N'aporta
«
Dont
«
Fors unes laides armes,
a
Et
«
Je
«
Que
«
Et
.1.
il
presist .v. saus
il
il
peust mostrer,
de denier .r.
escu
monaé
enfumé
ceval estrait, caitif et descarné.
l'ai très
bien partout oi dire et conter
trestout le gaboient serjant et baceler,
«
li disoient tuit par Orliens la chité, Les armes ot enblees dont il ert adoubés, Tolu ot le cheval sor coi il ert montés.
«
Ne
a
Qu'il est or dru[s] le roi et consellier[s] privé[s];
«
Le conte de Boorges
«
75io
vous
Se plus en volés
« Il
oc
fois
sai
7479 mirabel
quel vif diable Pont or(e) prist
si
awan en
amonté esté,
219
AIOL
7514
en
«
Et
«
Et tous nos grans lignages honis et vergondés. Cuiver,»chedist Aiols, « par monchief, vos men-
par lui fu Makaire[s]
prison
la
jetés,
—
ées!
CLXXVII
Cuivers,
>
»
par
ce dist Aiols, «
mon
cief n'est
[pas voirs
«
«
7520
Onques
miens linages ne fist cose a tel mois. De tel traison faire, com vous sus me metois Me combatrai a vous a mon branc vienois.
«
Gerelmes, biaus cousins, de bien
Par saint Pol de Ravane,
«
Mes
«
Et
«
Vostre honor croisterai de dis homes a droit.
pere(s)
«
Que Car
laisse partir a
che dist Antialme,
»
je
»
ne
che dist Geralmes, li
Or Il
cortois,
nos voloirs,
« c'est petit
endrot
« foi
que doi
Quant Aiols
li
joie ot
li
broche
molt grant vers Rainier
et croire,
le destrier,
cortois.
cortois la parole entendi,
de son cors aidier sont tout prest
poés dire
[moi, sainte
fauroie por For de Vermendois.» [crois,
Quant Aiols Tentendi, grant
CLXXVIII 753o Que
manois:
li
de petit peut cors a dolor sordoloir.
— Voire, «
je dirai ja
a non Elies, vos oncles
Dieus nos en
— Certes, 7525
faire pensois!
s
«
se
!
li
et garni,
Ten prist. guenchi;
joie se
ne Ta pas mescoisi. Anbedui s'entre vienent par mervellous air,
Et Rainiers contre
lui,
[d)
7535 Tant com chevaus peut rendre por esperon sentir, Mervelleus cos se donent sorles escus vautis; Desor les boucles d'or les ont fraint et malmis, Tant orent boins haubers que maille n'en rompi, Mais les anstes brisierent des fors espiels brunis. 7540 Par tel ravine corent li auferant de pris, Si forment s'entre hurtent et de cors et de pis,
Des cimes 7523 adrois
et
— 7524 ss.
des ciés et des escus vautis,
Le passage parait
altéré.
— 7^9 esp. vautis
220
AIOL
Que
li
ceval les portent deus arpens et demi,
Ançois que tous
7545 Et quant che
li
menres peust son frain
vit Aiol[s], a me[r]velles
tenir.
vint
li
a traite Tespee, envers Rainier en vi(e)nt
Il
Mervelleus cop
Que
li
done sor son elme bruni,
les fiors et les pieres
Tant par
:
:
contreval abati
fu fors l'auberc aine maille
;
n^n
rompi.
y55o Et li caus fu molt grans, vers l'archon dessendi, Le col de son ceval li a copé par mi. Et Rainiers saut en pies qui doute le morir: s'i areste, qui le branc d'achier ti(e)nt.
Mais Aiols
Ja se fust bien vengiés del glouton de put lin,
7555 Quant or(e) le secoururent cil del Roimorentin. Gerelmes point et broche et son espiel brandi, Devant sor son escu dan Haghenon feri,
Un
provost de
Onques
qui gardoit
la terre
le pais.
toutes ses armes nel porent garantir
7560 Que Tespiel ne li fâche par mi le cors sentir Devant lui a la terre Tabati mort sovin; Et quant che voit Rainiers, a poi n'esrage
:
vis.
Cil estoit ses parens et ses germains cousins «
7565
Gerelmes,
«
Espargnier
«
Tu
Si
»
dist
Renier[s],
te voloie,
«
mon
or es mes anemis.
comperas chier, se Dieu plaist et je home li amainent un auferrant de pris, le
Et Rainiers monta sus, s'a un espiel saisi. « Roimorentin » escrie, « chevalier, ferés !
7570
«
Certes
mar en
iront
:
cousin m'as
glouton de put
li
[ochis
i
!
lin. »(f. 149)
CLXXIX Quant Aiols li cortois vit la force creue, A ses compaignons dist parolle aper(elceue :
7575
«
Chi
«
Nous ne somes que
«
Plus en voi de
n'ert plus par les
Onques 7544 tout
—
.ce.
nos bataille maintenue
.vu., cascuns
en
la
des fieus Gerelme
7565 Esparengier
:
bronge vestue;
voie batue. n'i ot
:
vif! »
»
raison tenue,
221
A10L
Ains brochent les destriers par mi la plainge herbue Cascuns abat le sien a la grant anste ague. Antialmes point et broche, qui de ferir s'argue, 758o Et fiert .1. chevalier qui avoit a non Hue, Que la targe del col li a frainte et fendue Et la bronge del dos desmaillie et rompue. Par mi entre
7585
«
cors
le
li
a l'anste enbatue,
[venue abatu desor Terbe menue Outre! glous, » dist Antialmes, « vostre fin
Que mort
:
l'a
:
!
»
est
Quant Tentendi Rainiers, la color a perdue. Il a dit a ses homes parolle aperceue « La mort de mon neveu te sera chier vendue, « Car tu es mes hon liges, c'est vérités seue, 7590 « Et tes pères mes sers tout estrais par nature. :
« « « «
7595
est devoir, amontés par usure Mieus te venist tenir la soie noreture. Por che mestier aras si la goule estendue Che te sera avis que tu penges as nues.
Riches hons
— Bienai,» chedist Antialmes, «ta raison entendue: «
Ançois que
il
«
Vous
ma
CLXXX
sera
les
soit jors
ne l'aube parcreue,
cierement desfendue.
abandoneement
che dist Antialme[s],
ce
Cascuns a boin
«
De
»
»
cevalce fièrement
les .vi.
Signor,
«
teste
galos sor frains
«
«
7605
i
Aiols atout
Tous 7600
:
«
:
[ment.
chevalciés sage-
destrier, je n'i voi nul sulent;
avons prisvengement, N'en i a mais que .ix., jel sai bien vraiement. Chevalcons si près d'aus que voions lor talent. lor .x. chevalier[s]
«
Ques poroit Tant que cil
«
Ja puis ne douterons lor borgois de noient,
«
Car des armes porter sont apris povrement; Que chou est un [s] mestier[s] qu'il ne font pas
«
«
.1.
petit eslongier
fuisent
mort
de lor gent
et livré
a torment,
[b)
[sovent.
7590
estrait
—
7604 quen oions
2 22
7610
7615
AIOL
«
Uns Une
«
S'ens nos
« «
La nous porons desfendre assés et longement, Tant quel sara li rois u douche Franche apent
«
Ne
«
—
grans vies chastelès est tor
i
.1.
poi cha devant,
a gaste, descavee forment. i
poons mètre por avoir tensement,
quic que
al secor[s] nel
Antialmes,
trovomes pas
dist Aiol[s],
»
par
«
le
:
lent.
cors saint
[Climent
« «
Dont essauchié seront
«
7620
!
vous truis de foi vers moi entirement, Et se Dieus nos en laisse partir a savement, Encor(e) vos en quic faire un si riche présent,
«
Tous
jors
trestout vostre parent. »
GLXXXI
Cil del Roimorentin se paine[nt] d'encauchier. Devant trestous les autres le trait a .1. archier
Revient poignant lor
A 7625
«
commencha
a huchier
Aiols, quiver[s] traitre, Dieus te doinst
«
De
«
C'a m'espee
la
mort de mes te
Quant Pentendi
A
sire c'on apele Rainier.
sa vois qu'il ot haute
les
lui,
s'entrevienent
Mervelleus cos
donrai le loier, [brier roengier.
!
»
quide cangier. guenchi vers Rainier,
si
7630 Et Rainier[s] contre
Desor
le teste
Aiol[s], le sens
lui tira sa resne,
Ambedui
frères te
quic
:
encom-
se
ne
l'a
comme
donent
pas resongié. lupart irié,
es escus
de quartier,
boucles d'or les ont frains
et
perciés
;
Tant orent boins haubers, nés porent desmaillier: 7635 As grans cos des vasaus et as fais des destriers Et a lor roides anstes planées de pumier Dont n'i ot il celui tant orguellous ne fier C'a cel cop ne convienge tous les arçons vuidier. Andoi furent vasal, s'i ressaillent en pies, 7640 Et traient les espees dont li branc sont d'acier, Grandismes cos se donent es escus de quartier, Que des hieumes se font les pieres jus glacier :
7610 chastelet
—
7622 trestout
(c)
223
AIOL
Ainques
n'i
Je qui que
7645 Quant
remest piere ne facent deslachier.
damages en
li
home
si
Plus furent de
.11
fust ja sor Rainier,
aceurent por
i
e
le secor[s] aidier,
qu'aceval que a pié.
.
Antialmes point et broche, li fiex a l'userier Devant sor son escu feri .1. chevalier Onques toutes ses armes ne li porent aidier
:
:
7650 Que l'espiel ne Devant lui a la Il
Il
fâche par
encontre son père sor
«
De vo
baingier,
:
7Ô55 Dameldé en Se ne
le cors
tere
un borgois qu'en
«
mi
Ta jus mort trebucié. Pespee dont bien se sot aidier
a traite
Si feri
li
fist .1.
voler le cief.
corant destrier.
jura, le verai justichier
fuissiés
mes
:
pères, ja presisse loier
grant traison a Pespee d'achier
»
!
Roimorentin corurent tout irié Plus furent de .11 e qu'a ceval que a pié.
Cil de
:
.
7660 Qui dont veist Aiol son mautalent vengier, Le grant espee çainte, son escu sor son cief, Ramenbre[r]
li
peustde vaillant chevalier
Tant forment Pont grevé que Et Marchegai s'en
7665 Gerelmes
le saisi
fuit
par
par
le
le
il
!
Pont mis a
camp
pié,
estraier[s].
resne a or mier.
La nuit i fust Aiols ochis et detrenciés, Quant il et tout si fil le corurent aidier Onques n'i ot celui qui n'abatist le sien.
;
Par forche li ramaine Gerelmes son destrier, 7670 Et Aiols monta li gentiex et li fier[s]; i
Puis s'en tornent ensamble
et seré et rengié.
Antialmes les conduist tout .1. antieu Mirabel aconsieut soz un arbre foillié
sentier,
Qui molt avoit son cors pené et travellié. 7675 Mais ançois qu'il s'en puisent ens en la tor ficier, Avient a nos barons mervellous encombrier[s]. Cel del Roimorentin i vinrent tout irié, 7666 nuis
—
7673 sor
AI0L
2 24
.n c
Plus furent de qu'a ceval que a pié; Desous Gerelme ocissent son auferant destrier, 7680 II resaut sus en pies et drece sor ses pies, Et a traite l'espee, l'escu tient sor son cief Cui il consieut a cop, tous est a mort jugiés. Cui caut? que sa desfense n'i valut .1. denier Car il fu [par aus] pris, retenus et loiés, 7685 Se le font el castel ariere renvoier; Et quant le voit Aiol[s], le sens quide cangier. Es .1111. fieus Geralme nen ot que courechier, .
:
:
Quant il virent lor père retenir et loier. Qui donc eust veu les gentiex chevaliers 7690
A lor
père secoure! mais ne lor valut nient.
Del cors del gentil
A l'entrer
Mais Mirabel Rainiers
home
del castel fu
le
n'i
va
li
lor est pris grant pitiés.
capleis fiers;
porent secore ne aidier.
saisir
par
le
resne a or mier,
7695 Li et l'eskiec a fait el castel renvoier, Et tous les .vu. chevals c'Aiols ot gaignié,
Qui de
vair et de gris et d'avoir sont cargié.
Rainiers a sa vois aute
7700
me
commencha en
ma
a hucier
«
Ceste putain
«
Le matin le ferai livrer as escuiers, Son lecheor pendrai comme laron fossier Gerelmes en pendus et si .1111. iretier,
«
«
«
faites
:
cartre lancier.
;
Et Antialmes detrais a keue de destrier. » l'entendi Aiol[s], le sens quide cangier
Quant 7705
II tient
Cui
il
nuePespee
et l'escu
enbrachié
:
consieut a cop, tous est a mort jugiés.
Amont par mi son elme ala ferir Reinier, Que lés le maistre bare a le cercle trenchié Mais tant fu fors la coife ne 7710 Por quant si Testona que le Desor lui Ja
7682
et
li
le
fist
s'aresta, si ti(e)nt le
;
pot damagier trebuchier,
branc d'achier,
tranchastla teste sans plus de Tatargier,
7683 Qui
—
7706 Que
:
;
(d)
225
AIOL
Quant
CLXXXII 771
5
home
si
Quant
Loié en
racorcnt por
et
sien cors aidier.
Geralme
Aiol[s] vit
prison
le
le
s'amie al vis
mener
retenir et cler,
[(/.
Le grant deul queilmaine ne peut nus hon Li .1111. fil Geralme furent près del pasmer.
i5o)
conter.
Antialmes commencha hautement a crier « Signor, boin chevalier, ne vous caut desmenter; :
7720
«
Onques en grant doel
«
Entrés en celé tour, ne vous caut d'arester.
faire
ne vi riens conquester.
«
Si vos desfendés bien por vos vies saver.
«
Je vous quic a cort terme
«
Cil qui vosencauchierentle poront biencomprer!»
7725 Laiens en sont
.v.
li
tel secor[s]
amener
tout maintenant entré
les aleoirs montés Par une voie estroite qui dedens la tor ert. Et Antialmes s'en torne, qui les a commandés A Dieu de sainte gloire qui en crois fu penés. 7730 Et quant che voit Rainiers, a poi qu'il n'est dervés
Et sont par vive forche
A
sa vois qu'il ot
haute
commencha
a crier
«
Baron, or tost après, Antialme me prendés Se il vis vos escape, tous sui a mort livrés.
«
Chou
«
est
li
hom(e) en terre que
li
!
miens cors plus [het!
7735
7740
— Certes,
»
«
molt chier
«
Encore n'avés mie tout le bos recaupé
«
Une
«
Je quic que
«
Qui vos a porcachié
«
Por
[h]art
— Comment! «
« II
le
»
com-
[perés.
:
a droite a coi vos penderés.
i
ja
mon
père soit molt près par delés, le
traison mortel
vous serés tout honi
coi
et
vergondé.
Humbaus, «ajedontengenré Enfant qui me manachede la teste a cauper!
— Certes, 7745
che dist Antelmes,
;
:
Ja
hon
hurte
77'3o che voir
»
»
chedist
che dist Antialme[s],
traîtres
«
cardeservi l'avés.
n'en par moi enparentés!
»
le ceval, si s'en est délivrés.
—
7741 humhaut
i5
22Ô
AIOL chevaliers) Pencaucent por son cors agrever
.v.
:
Cui caut? il n'en donroit .1. denier monaé. Cheval ot fort et rade, isnel et sejorné, Et quant li glouton voient nel poront encombrer,
77^0 Qu'il nel porent ataindre Ariere s'en retornent,
a pla[n]che ne a gués,
(b)
sel laisierent ester.
D'asaillir al castel sont trestout apresté;
Et
desfendent cui
.v. se
li
li
besoings en ert;
Jetent pieres et roces et grant caliaus corbés.
7755 Humbaus de
As
Vint
7760
Passaillier s'est
de
al pié
le tor, si
commenche
a
Baron! venés avant! por
«
Se
me
»
Al pié de
A
astés
:
che dist Aiols,
celé tor, je
iceste parolle
Jofroi[s]
a crier
:
coi nés asallés?
volés aidier, orendroit les ares.
— Signor, «
durement
estaches del pont trespassales fossés;
li
fiex
l'ai
a
foi nostre oste parler
bien escouté.
»
que dist Aiols li ber, Geralmes laisse une pierealer
Grant et grosse et pessant, quanqu'il pot soslever 7765 Aval desor son elme l'a laisie[e] couler,
Le
pis et le coraille
li
:
a faite froer,
Ausi com uns esfondres l'a jus acraventé Lés le mur l'abat mort, voiant son parenté. Et Aiols li escrie a Biaus ostes, recevés 7770 « Ostes, tu m'as trai comme leres provés a Mais la merchi de Délx) molt en es bien loés! » Certes, » che dist Rainiers, « molt cier le com» [perés « Ains demain miedi a forces penderés Sire,» chedist Aiols, « se Dieu plaist vos mentes! » 7775 Chi le lairons d'Aiol, le gentil baceler, Et de ses compaignons qui o lui sont remés DameldeFx] puist lor cors garandir et tenser Si dirons del message qui s'est acheminés, D'Antialme le gentil qui fu preus et sénés. ;
:
!
:
—
!
!
—
:
!
7780
II
7753 qui
sot bien les passages, les planceset les gués;
le
besoig
227
AIOL Enfressi c'a Orliens ne
Par
le
Mie nuis 7785
aseurés
s'est
:
plus maistre porte est en la vile entrés. ert passée, si ot
li
cos canté.
A
le porte le roi tout droit s'est arestés.
II
escrie al portier
:
«
Amis
!
la porte ovrés. »
Par foi, n'i enterés! (c « N'estes mie preudom, qui a ceste eure aies. Amis, » che dist Antialmes, « merchi vos voil [crier. « Se tost nen est overte, li damages ert tés, 7790 « Loeys nel vauroit por Orliens la chité » Quant li portier[s] Tentent, en pies s'en est levés Li portier[s]
li
respont
:
«
)
—
!
;
Il
ovri le guicet tant qu'il ot esgardé
Desous
le
baron
7794 Car durement
CLXXXIII Il
«
:
vit le ceval tressué,
pené.
s'estoit travellié et
Li portier[s] se leva, quant
ovri le guicet, s'a
le
baron
coisi
la parolle oi; :
Vasal, avés besoing? molt vos voi esmari.
— Oie voir, 7800
«
biaus dous sire, por Dieu merchi vos Gerelmes de Mongraille qui est hon Loeys [pri
«
Et tout
Estoient a Mongraille
«
Par la revint Aiols del message furnir Del fort roi Mibrien u li rois Tôt tramis. Gerelmes li vaillans molt boin ostel li fist Et por son cors conduire s'estoit en France mis; Ersoir se herberga droit al Roimorentin. Reiniers ert en sa tor qui la parolle oi Por l'amor de son frère le tient a anemi Et fist trestous ses homes et mander et banir. Quant li baron le sorent, tost se furent garni Entre Aiol et Gerelme et tout si .nrr. fil Orent tout lor arnas hors de la porte mis. Rainiers o tous ses home[s] voirement le[s] sui,
«
«
« «
« «
7810
chevalier gentil,
«
«
7805
!
si .1111. fil, li
«
« « « «
el palais
signori
:
:
;
:
Et
7783 COC
il
se desfendirent tant
com
porent soufrir.
228
7815
AIOL «
En
«
«
«
7820
«
vies castelet les ont a forche
mis; Geralmes et retenus et pris; Et la fille le roi Mirabel al cler vis, Et tous les .vu. cevals que Aiols a conquis Ont remenés ariere dedens Roimorentin. Se Damelde[x] n'en pense qui de l'aighe fist vin
« Si
.r.
est ja
i
«
Le
«
Ja nel rêvera mais
Quant
li
li
fors rois
Loeys.
portiers Tentent, la porte
Isnelement
7825
de saint Archedeclin,
jor qu'il sist as noces
et tost le laisse
»
(d)
ovri;
li
aval venir.
mi
portiers, « entendes cha a
«
Sire, » dist
«
Entendes moi un poi, par la vostre merchi S'irai as cambrelens vo message furnir.
«
— Or
li
tost, » fait il, «
:
;
[pri. »
biaus sire, de tost haster vos
Li portiers est montés tous les degrés marbrin[s] 783o Et a croie Tanel, li cambrelens i vint Et cil li conta tout quant cA.ntialmes li dist. :
Li cambrelens s'en torne, crola Tanelet et
Il «
Que
7835 Et Et
si
va a Loeys.
rois s'esperi
:
vieus tu, va, ami, por Dieu qui ne menti?
cil li
le
li
conta tout, l'orgeul
»
et le péril
mesavanture que Antialmes
[li]
dist.
Quant Tentendi li rois, si est en pies saillis A sa vois qu il ot clere a escrier s'est pris « Faites armer mes homes, por le cors saint Denis! 7840 « Car se je perc Aiol, malement sui baillis » Qui dont eust veu le palais estormir :
1
:
!
Et
les frans
chevaliers armer et fervestir!
L'enperere de Franche de Il
regarda aval,
7845 Car
la
s'a
cambre en
la
Antialme
lune luist cler
et
issi.
coisi,
l'iaume[s] esclairi.
As cambrelens demande « Que je voi la armé sor
:
«
Dites
moi qui
cel destrier
est cil
de pris
?
»
Dist un[s] cambrelens: «Sire, devers Roimorentin:
7832
venus
«
Orendroit
et
7848 cambrelenc
est
le
message furnir.
»
AIOL
229
785o Quant l'entendi li rois, sel fait avant Des novelles demande et il li a jehi, Si «
com Hunbaus
mon cief,
Par
»
venir,
ses pères les ot la nuit trais dist
li
rois, «
:
molt m'a bien mes[bailli
!
CLXXXIV 7855
«
« Amis, » che distli rois, « molt es preus et Ensamble vos ira mes senescaus Jofrois [cortois.
«
A
«
Pensés del tost aler,
«
Après vous
«
.11
e .
chevaliers adoubés de conrois. si
ferai sievre
esrés par savoir;
d'Orliens tous
[(/.
01)
borgois.
les
Mes barons me rendes ains que vienge li soirs Reinier le traitor m'amènes devant moi Tel justiche en ferons com jugeront François. Por chou qu'a mes barons avés esté de foi, Vous croisterai vo fief, mais que bien me servois ;
7860
«
« « «
:
— Sire,
che dist Antialme[s],
»
«
[recroit
7865
— Montés, franc chevalier,
Loeys li perc Aiol, grans damage[s] me » dist
!
rois,
«
Car
«
Mieux aimeroie a perdre Rainsu Cartresu
se je
!
dehait qui s'en
croist
!
Blois!
»
Doi cent chevalier montent et maint riche borgois; Al trespasser d'un pont fu molt grans li destrois. Antialmes les conduist qui les voies savoit, 7870
A toute
la
commune
d'Orliens et des borgois.
Antialmes en fist .c. enbuisier detrier soi Dusqu'al vies castelet se tinrent mu et coi. :
Autre[s] .c. chevaliers adoubés de conroi 7875 En a mené Antialmes sor les destriers norois.
Quant
al chastelet vinrent,
Aiols fu
li
jor[s] lor aparoit.
dedens corechous et destrois ne sont que .v., de mort sont en
la
:
Quant il esfroi Car cil de fors les traient as ars de cor turcois. 7880 Et li armé montèrent desous les aleoirs, Fièrement 7859
le soir
—
les
;
destraignent as boins brans vienois,
7864 decroit
—
7866 grant
230
AIOL
Des .un.
Cha de
fiex
Gerelme ont retenu les trois amoinent, ses loient el camois. :
fors les
Et Aiols
dedens par pooir
est entrés la
7885 Jofrois li Tant ont
fiex
;
Geralme(s) est entrés avoec
lassé les cors, petit
soi.
ont de pooir.
Aiols en jure Dieu que ja ne s'en faindroit,
Ne
por mort ne por
Autressi set
7890 Car por
la
vie, tant
com
durer poroit
:
bien que Rainiers l'ochiroit,
mort
Et Rainiers
7895
il
durement le une haute vois
ses frères
s'escria a
haioit.
:
revois!
«
Aiols, fieus a putain,
«
«
mort de mes frères morés vos orendroit! Je n'en prendroie mie tout le trésor le roi (b)
«
Que ne te fâche pendre as
Por
fel traitre
la
forches,cui qu'en poist!
»
Esque et fuisil avoient apresté li borgois, Le feu ont enbatu, qu'il le voillent ardoir. [crois, « E Dieus! » che dist Aiols, « qui fus mis en la « Aies merchi de m'arme jamais ne quic veoir :
7900
«
Ne
«
Ahi
«
Et Avisse
«
Longement ens Vos fâche autre
«
7905
parent, ne ami, ne !
mon
oncle
le roi
!
Elies père, vous convient remanoir
ma mère el
qui se pasma por moi
bos
!
Dieus qui tout
le
mont voit
secors, car par Aiol votre oir
N'en avérés vos ja le monte d'un ballois » es vous poignant le senescal le roi Et le cortois Antialme qui conduist les François. «
!
Atant
Il escrie «
7910
Mon joie!
«
Cuivers Reiniers,
«
Vous en pendrés
» c'est
traitres,
ensenge par
le roi;
les sains
as forches ains
d'Orlenois,
que passe li soirs
Cil del chastel l'oirent, nel tindrent a gabois
Des aleoirs se Por desfendre
!
laissent a la tere caioir,
lor cors se
metent a destroi.
CLXXXV
Cil del Roimorentin virent Frans aproismier Molt orent grant secors de lor signor Rainier. 7915
7895 qui quen
—
»
:
7899 quir
—
7914 franc
:
23
A10L
1
Il sist sor Marchegai armés et haubergiés, Qu'ot conquis en l'estor, molt en fu fors et fiers. A sa vois qu'il ot haute commencha a hucier :
«
7920
Ne
vos esmaiés mie, nobile chevalier,
«
Pensés de bien desfendre, nous en avons mestier:
«
Car par
icel
Rome requiert,
signor c'on a
Ançois que jou i muire, me venderai moltchicr Atant es vous Antialme, le fil a l'userier, «
Qui
a Tanste brandie del roit tranchant espiel
!
»
:
7925 Devant sor son escu ala ferir Reinier. Desor la boucle d'or li a fraint et percié; Le blanc hauberc del dos desrout et desmaillié De joste le costé li conduist son espiel
;
:
Diable
7930
II
le
garirent qu'en car ne
l'enpoint bien par forche,
Ançois que Antialme[s]
li
traîtres se
le
la
vois qu'il ot bêle
«
U
estes
Je tieng
touchié.
peust redrechier,
sache a
A «
l'a
Ta jus trebuchié;
cortois par le nasal le tient,
li
Encontremont 7935
si
d'orne guerier;
loi
commencha
vous, de Franche le traitor, car
me
li
a hucier
:
gentil chevalier?
venés aidier
!
»
Adont sont venu .xmi. chevalier Qui Font par vive force retenu et loié. i
Al senescal de Franche le rendent prisonier. 7940 Quant Aiols ot Monjoie crier et essaucier, S'on li eust donc trestout l'or desousiel, N'eust il mie esté si joiant ne si liés. De la tor se dévale; mais n'a point de destrier Marchegai a trové devant lui estraier 7945 Que leus tout maintenant en ert keus Rainier[sJ. Et Aiols i monta, qui nul millor ne quiert; :
Il
s'abaissa a tere,
si
prist
.1.
fort espiel
:
Devant sor son escu feri un chevalier, Desor la boucle d'or li a fraint et perchié 7950 Onques toutes ses armes ne li orent mestier; :
7927 desront
— 7945
tous
(c)
232
A10L
Devant Il
lui a la tere
retorna ariere,
Jofroi le
fil
Adont Et
li
i
.c.
saissi le destrier,
l'espee et l'escu enbrachié
Et va querre les
Ta jus mort trebucié.
Gerelme le rent par amistié. montés qui forment en fu liés,
Et cil i est 7955 Puis a traite Qu'il
si
ses frères
:
si les
remist as armes
venue
est
la
(forent fait
a tant cerkié
et as
corans destriers.
communge el
d'Orliens
breullet enbuisier:
7960 Les borgois ont forclos et devant et derier. Cil del Roimorentin ne seporent aidier, Car des armes porter n'erent pas costumier, Qu'il ne faisoient mie sovent itel mestier Dusc'al Roimorentin retornerent arier. 7965 Au cors le senescal le va Aiols noncier :
Cal chastel ne forfachent valissant .1. denier; As borgois a fait rendre lor maisons et lor fiés As fources sor la tor ont fait pendre Rainier,
(d) :
Mirabelde la cartre sachier Geralme estoient prisonier. Ses .vu. chevals n'i vaut Aiol[s] mie laisier, Puis
fisent
7970 Entre
Ne
:
lui et
tout
le
grant avoir qu'il avoit gaingié.
Avoec lui maine Antialme, le fil a l'userier Aine de la mort son père ne le vaut emp[l]aidier 7975 Qui fu mors sor la tor d'un grant quarrel plenier. :
La dedens en la tor laisent .x. chevalier[s] Qui gardèrent la vile, le bourc et le marchié. Ens el chemin s'en entrent tout seré et rengié; Li uns des fieus Geralme le vait avant nonchier 7980 CAiols revient d'Espaigne, bauset joians et liés, Et Tenpereres monte, o lui
.c.
chevalier.
dame Ysabiaus, Lusiane al vis fier. Quant virent Mirabel lés Aiol chevalcier, Et
la
Sachiés qu'en nule d'eles n'ot adont c'airier.
7985 Li
fors rois
7958 venus
Loeys qui Franche a a
baillier
233
AIOL
Ala Aiol son dru acolcr et baissier. Maintenant en entrèrent en la chité cTOrliens,
Et
rois les en
li
maine ens
el palais plenier.
CLXXXVI 7990
II
« «
« «
7995
« «
Molt par fu grant la joie que fist roi Loeys; si Ta a raison mis Gentiex damoiseus sire, bien puisiés vos venir! Molt ai estei por vos coreçous et maris (f. 152) Jamais ne vous quidai veir a nés un di(s). Mais vo[s] deus compaignonsa je en cartre mis. Se il vos ont forfait ne de riens mal bailli, Demain les ferai pendre sans nés un contre dit. Sire, » che dist Aiol[s], « se Damelde[x] m'ait, Por lor fier vassellage sont issi mal bailli. A Panpelunealames, ne vous en quier mentir; Je me fui endormis un merkedi matin Et je ne m'esvellai por tôt Por que Dex fist. acola Aiol,
:
:
— «
«
8000
« «
« Il fissent
« «
800 5
lor eskiec
comme
preu
et gentil;
Por Tacordanche en vaurent mi home devenir Mais jou tant fui vers aus coureçous et maris,
:
«
Que je ne vauc aine prendre lor droit nel requellir. Car les me rendes, sire, par le vostre plaisir. Par foi, molt volentiers, » li rois li respondi, Nel vos contrediroie par le cors saint Denis,
«
S'or
«
«
—
i
8010 Ylaires
CLXXXVI
I
dévoie perdre Estanpes et
Li compaignon Aiol furent molt forment
De chou
801
5
et Senlis. »
Jobers sont de prison fors mis.
qu'il les avoit loialment
tesmongié
lie
:
Grant joie font de lui et molt grant amistié. Lusianela bêle prist Oton de Poitiers; Sus el palais le maine, li et le duc Gontier Entre Aiol son cousin et Mirabel s'asiet. :
La «
fille
Mibrien vaura contralihier
Dites, biaus sire Aiol, ceste
:
dame que
quiert?
7988 Miniature avec cette rubrique Ch'est chi ensi com Aiols REVIENT EN FRANCHE ET COM IL AMAINE MlRABEL FrLLE ROI MlllRlEN. :
—
8004 0U me ^i J
AIOL
234
8020
Vient
« «
Teus feme deust estre norie en .1. celier, Car des dames d'Espaigne sai assés qu'il en
«
En
« «
8025
a «
a « «
8o3o
ele a Sainte Crois, a cest nostre mostier
«
« «
r
[ijert
:
ne sevent gaignier. Certes mar ot ma mère son or et ses denier[s] Et les larges bontés qu'ele vos fist Tautrier, ceste nostre tere
Quant feme volés prendre et moi volés laisier; Ja Dex ne vos pardoinst a nul jor le pechié! Tant nrfen aront gabé serjant et chevalier Quant al matin levoie en langes et nus pies, (b) Aloie a Sainte Crois pour Dameldé proier Qu'il garesist vo cors de mors et d^ncombrier. !
Damoisele d'Espaigne, jel vos voil calengier vos desfenc de Dieu le père droiturier, Des martirs et des virgenes qui tant font a proisicr, Que ne prendés Aiol, che gentil chevalier. :
« Si « «
8o35
doi avoir,
deservi premier;
«
Certes
«
Et
«
Je vous ferai a honte tous
se
jel
vous
le
jel
prendés, se Dieus
Celé fu gentieus feme,
CLXXXV1II
si
les
me
puist aidier,
membres tranchier.
r>
ne respondi nient.
Lusiane fu molt coreçouse
et
marie
;
8040 Et voit le roi son oncle, si fu molt esbaudie « En non Dieu(s) sire Aiol, je ne quidaise mie :
!
8045
«
Que
«
Je vie jadis
«
Marchegai ne valut que .xiri. sous u quinse. Damoisele d'Espaigne, je vos voil contredire, Si vos desfenc de Dieu le fieu(s) sainte Marie
«
« «
tel
eure n'estiés mie
« «
Et
«
Je vous
se
je le
vos
doi avoir, que le
prendés, se
ferai a
si
.XV.
jel(e)
riches,
deservi primes.
Dex me
beneie,
honte detranchier
Celé fu gentiex feme,
8044
ja departie[s].
Et des lois presieuses, des martirs] et des virgenes, ne prendés Aiol, che chevalier nobile;
Que Que
«
8o5o
nos grans amistés fuissent
si
et ochifeire. »
ne respondi mie.
235
AIOL
Quant Car 8o55 Par
il
l'entendi Aiol[s], a poi n'esrage d'ire, voit Mirabel coureçouse et
en pies
ire saut
Ja parlera
CLXXXIX
:
ber par savoir sans folie.
li
Aiols
irie.
duc Elie
al
li fil[s]
li
contremont drechiés,
fiex Elie s'est
Sor une haute table monta a ses n. pies, Si hautement parla que on l'entend bien: i
8060
«
Or
m'escoutés,
François
«
Qui
«
Aidiés
8o65
«
les
et
Borgengon, Alemant
marces tenés, des chités
moi mon signor Loeys
«
Car je sui
«
Je
li
nobile chevalier,
» fait il, «
ses
hons
et Baivier,
estes cief
tieng de lui
liges, si
!
a proier,
mon fie.
(c)
ai fait bataille et fort estor plenier,
Et gueres afinees et furni ses loiers, Onques n'en demandai vallissant .11. deniers, « Ne mais que mes chevals me rendi volentiers. « Chou que dira li siècles, mes iretages [i]ert 8070 « Orendroit le me renge, et je l'en voil proier. » Et respondi li rois « Tout vos soit otroié « Dites que vous plaist tost, tout vos ert otroié. Par mon cief, »distAiol[s], « ainsm'ert molt bien « Et sor les sains juré et molt bien fianchié. » [gagié, 8075 Li rois a pris .1. gant que uns evesques ti[e]nt, « «
:
:
:
—
quanque
Si en saisit Aiol de
Sor sains
li
quiert.
il li
a juré a .xxx. chevaliers
Del barnage de Franche de tous
Que il li rend[e]ra 8080 Or parlera Aiol[s],
tout li
les
chou que
gentiex et
li
plus prosiés,
ses drois iert. fiers.
Encore ne set mie li rois que c'ert ses niés, Mais il de maintenant s'i vaura acointier.
CLXC
« «
Amis,
»
che dist
li
Savoir voil que volés
8o85
—
8062
cies
et oir
Jel dirai, » dist Aiols, «
—
8o65 Se
—
8082
si
or vos ai
rois, «
v.
si
m.
fait
gent don,
vo raison. que François
a.
l'oront.
236
AIOL
8090
«
Et Trieves
«
Si voil
«
Amiens et Saint Quentin et Loon et Soisson[s] La ducheé de Franche, celi vos demandon,
la chité
et
Cremoigne
Plaissence,
et
Miaus
et
Provin[s]
et
Rains
mont :
De
vos
«
Jel
vous
«
Por
«
Mes
«
Ma
le conistrai, seré
coi
ai l'ai
perei's)
:
Ch[a]alon,
«
:
vos liges hom.
demandé, si dirai le raison demandé, comment et comment non. a non Elie a la clere fachon,
«
mère ert vostre seur, fille le roi Charlon, (d) De Franche lecachastes par .1. malvais glouton, Par le consel Makaire et des autres larons Damelde[x] lor en renge ains la mort gueredon
«
Jamais
« «
:
!
jor
ma
de
vie sans guerre ne seront.
8io5 Quant Tentent l'enperere,
tel joie
n'ot
CLXCI
Quant ore entent li rois qu'Aiols Onques mais ne fu il si joians ne si Isnelement
estoit ses niés, liés;
le cort acoler et baisier.
Gentiex damoiseus
«
Ja vous eusse jou adoubé tout premiers
«
Et rendus vos honors, vos
«
»
mais hom.
«
— Sire,
sire,
por coi ne
le dissiés
?
teres et vos fiés.
nen osoie, par les sains desousiel, Por chou que j'ere povres, nus et mal [a]aisiés.
CXCII 1
sor le et
«
«
81
et
cTAngiers, Nobles et Besençon
Del moustier Saint Denis le maistre confanon, Et la senescaudie de tout vostre rion, Et petit s'en ira que par mi ne parton; Mais por chou qu'estes rois, honor vos porteron
«
81 10
Dignon
Et
«
8100
Lengres
Je vous
«
8095
demanc Navers
«
a
5 «
—
je
— Sire frans damoiseus, grant folie fessistes, Que
vos vostre consel premier ne
Sire, je
nen
osoie,
» dist
me
Aiols, « par
jehistes.
ma
vie,
8086 nauair cf. 8176 — 8100 li r. — 8io5 Après ce vers on lit par erreur dans le ms. Aiol tint mirabel par le main blancoiant, vers que l'on retrouve presque identique au commencement d'une :
laisse suivante; cf. 81 36
—
8106
cstois
AroL « «
«
8120
«
«
j'estoie si
foi,
:
:
:
«
E
«
Se festoie accordée a
«
Damoisele d^spaigne, trop vos
«
Trop vos
«
De chou que vous ai dit ne vos corechiés mie. Or en prendés mon droit, j'en sui preste et garnie, Que je le vos amène voiant la baronie. »
«
8i3o
povres que n'avoie dont vivre. Lusiane est molt priveus ma cousine Or li dorons tel home qui manans soit et riche[s] Que je sui ses coussins, moi ne peut avoir mie. Sire, » dist Lusiane, « par tant en sui garie Mais par cel saint apostle c'on requiert en Galise, Encore amaise miex que ne m'apartenisses.
Par
— «
8i25
Quar
237
«
Dieus!
»
ai
dist la pucele, « or seroie garie
france mescine. ai fait
marie,
orendroit a grant tort laidengie
La pucele respont qui «
le
fu preus et nobile
Boinement par amor(s)
te
et tout
[tes.
:
Je vous pardoing tout, bêle, quanque vos
:
»
me désis-
sans vilonie.
»
E[s] les vos acordees, lés a lés sont assisses.
81 35 Grant joie en a
CXCIII
la riche
compaignie.
Aiol[s] prist Mirabel par le
Il est
8140
mené
venus
al roi, se
li
dist
«
Faites baptisier, sire, le
«
Je
«
Puis en
le
conquis ai
Paumer
eu paine,
i53)
main blancoiant;
en riant
fille
(/.
:
Mibriant.
a Tachier et al branc.
et
anguise
et
ahan.
»
Et respondi li rois « Je Totri et commanc. » Al moustier Sainte Crois le menèrent no Franc. :
La
avoit
D'aiguë
8145
une kuve de le
fin
or reluisant
:
font enplir et beneir esrant,
Si fissent la pucele baptisier esraumant.
La
le leva li rois et li mieus de sa gent, Lusiane la bêle al gent cors avenant. Aine son non ne li vaurent cangier ne tant ne quant En [la] loi crestiane la le vont confremant, 8i5o Mirabeus ot a non issi comme devant.
8i23 apartenistes
:
238
AIOL
CXCIV
Ensi corn
en saint tons baptisie[ej,
ele tu
L'enperere de France l'ama molt et tint chiere
dona riches de grant manière [T]reve[s] et Plaissenche et Cremoine
.m. chités 81 54 C'est
CXCV
li
a Sire, » che dist Aiols, « issi peut il bien estre Vousserés mais ses pères sor tous homes terrestre[sj;
«
Je le prendrai a feme,
:
« 1
60
«
rois
:
si
Ja
«
me
(n)i
dites le terme. »
meterai terme
s'escria a sa vois qu'il ot bêle
:
»
:
«
Or m'escoutés, signor, franc chevalier honeste Qui vieut or et argent et pailes de Biterme
«
Et muls
«
Demain viegne avoec moi et boinementme serve Et jou irai saisir mes honors et mes teres. »
«
«
CXCVI
Adont
Gui
il
et palefrois et destriers
li
respondirent
avoit doné l'or fin
Les muls,
8170
li
Octave Pentecouste la glorieuse feste Le vous donrai a feme a Ais a la capele.
Et Aiols
81 65
la tierce.
«
Et respondi 8
;
:
li
de Castele,
deniers,
corans destriers
:
«
En non Dieu,» font
«
Et devers trestous homes vostrehonorcalengier,
«
Que nous
«sire,
nous irons volentiers,
Paquiterons, se Dieus Ta otroié!
Al matin par son Taube
se sont aparellié
(b)
»
:
Si vont par les contrées et saisirent les fiés
8175 Que tenoient d'Elie,
CXCVI
Tant ont
I
Makaire[s]
Deus
Ne
i
chevalier.
mis Pinart
et
Pinabel,
félons traitors orgellous et engrès
:
lor daignierent rendre tant par furent dispers.
8180 Aiols
Que
les
fist si grans dessers pendre en puis de Montinel;
a saissis, s'en
.vn xx en .
Puis a mises 8168 Qui
le gentil
aie qu'il vinrent a la chit de Navers.
ot
— 8178
fist
ses
felont
:
gentil chevalier
et les
les palefrois, et les il,
!
gardes par dedens
le chastel.
—
53 18
8181 montidel
cf.
239
AIOL
est venus a Lengres en Bourgoinge. CXCVIII Cil qui furent dedens le li uevrent et donent; 81 85 Les clés de la chité li aportent encontre, Feuté li jurèrent, si devinrent si home.
Après en
Tout «
Bessenchon
droit a
Il l'en [a]
li
vint
li
rois encontre,
apelé, fièrement l'araisone
Comment
le faites,
niés?
— Bien,
:
merchi Dieu, [biaus oncles.
8190
« « «
Conquerrant voismatere, nusnem'imetcaloigne. Qui contredit i met, morir l'estu[e]t a honte. Or manderai mon père qu'il viengnedeGasconge. »
11 li
D'or
a envoies isnelement .ru. contes,
d'argent blanc
fin et
fist
cargier .xn.
8195 Qu'envoie a l'ermitage droitement
CXCIX Or
s'en vont
li
message qui ne rossent veer:
guie qui l'avoir ot porté
Li messages
les
C'Aiols
envoia
[lor]
Tant ont par
si
et l'argent
Por Dieu
com
s'ont Elie trové;
blanc ont al
por Elie fu
et
oi avés.
lor jornees esploitié et esré,
8200 Vinrent a Mongaiant, L'or fin
somes home.
al saint
li
moine doné
:
lieus honorés.
ont dit a Elie « Sire, vous en venrés Al roi de douche Franche, par nous vos a mandés, 8205 « Car il vieut estre a vous paissiés et acordés, « Et vostre fieus vous mande, Aiols li bacelers, « Qui est al roi de Franche acointiés et amés, (c « Si vos mande par nous que plus n'i demorés, « Car il a reconquis toutes vos iretés. » 8210 Quant l'entendi li dus, Dieu en a aouré(s) » « Signor, dont irai jou volentiers et de grés Sor .1. boin palefroi ont fait le duc monter Qui bien le portera et amblera assés; Il
:
«
)
:
!
La ducoise 82i5 8184
A
Moysès
le liurerent
levèrent sor
.1.
mul
l'ermite ont congiet
—
8200 monioiant
cf.
afeutré.
demandé, ijgb
et
3865
24O
AIOL
Et cil les commanda a Dieu de majesté. Atant ont le pais et le resne passé, Car lor herbergerie ne vous sai raconter,
Durement m'en anoie li pais a nommer. 8220 Tant ont par lor jornees esploitiet et esré Qu'il vinrent a Orliens, la mirable chité.
De chou
molt Elies que cortois
rist
ber,
ourer.
et
prent .nu. mars d'or, ses a mis sor l'autel
Il
8225
que
et
Qu'il vait a Sainte Crois Dieu proier
Des biens que
A l'issir
:
durement ahouré
Si a nostre signor
a fait par la soie bonté.
li
del moustier a le roi encontre,
Qui li venoit encontre a molt riche barné. Quant le voit Loeys, si l'en a apelé 82 3o « Gentiex hon de boin aire, bien soies vos :
« Icil soient
honi
« Qui vous Et respondi
tissent
«
et del cors
de moi partir
Elies,
li
Si soies ben[e]ois
cortois et
com
trové!
vergondé li
desevrer
et
ber
!
» (d)
:
deservi l'avés!
»
8235 Loeys respondi « Sire, grant tort avés, « Car tant grant ami fait mais consaus desevrer. :
— Sire, «
«
8240
«
che dist Aiols,
»
« c'est
fine vérité;
Mais or pri jou mon père par fines amisté[s] Et ma mère la gente que vous ichi veés, Qu'il vos prient merchi et vous li pardonés.
Et respondi Avisse
Devant Et
il
les pies
:
«
Volentiers et de gré
son frère
li
baisa et la bouce et
:
le
nés,
8245 Et puis le duc Elie par fines amistés. Puis corut la ducoise son enfant acoler Plus de Aiols a
.c. fois li
82 5o Li rois
cm
—
son père acorder,
boinement pardoner.
rent sa tere et toute s'erité
—
8226 Les 8227 Miniature avec cette rubrique ensi com Elves est revenus en Franche.
8224 autes Gh'est
li
et iror
:
baise et la bouce et le nés.
fait le roi et
Mautalent
»
»
s'est alee acliner,
l'en releva entre ses bras soef
Douchement
!
:
:
24I
AIOL
Et
la senescaudie de trestout son resné; Lesconsaus de sa cambre li a tout commandés; Ausi comme devant li rent ses dignités. « Biaus fieus, » che dist Elie[s], « molt avés bien 8255 « Qui m'avés reconquisses toutes mes iretés: [esré, «
Ersoir estoie povres, or sui rices assés.
«
Mon
ceval et
«
Que
vos baillai antan
— 8260
Sire,
mes armes
che dist Aiol[s],
»
me
que
rendes
bos al dessevrer. «
onques mais
n'oi
tel.
«
Li blans haubers ne relme[s] ne pot longes durer,
«
Et
«
« «
l'escu[s] et le lanche fu perdus al joster; Et Marchegai est mors et a sa fin aies Piecha que l'ont mengié li cien en .1. foussé, Il ne pooit mais core, tous estoit asotés. » :
8265 Quant l'entendi a pris
Il
Sore
8270
voil or(e)
el
li
Elies,
un baston par
por poi qu'il n'est dervés sa ruiste fierté,
est corus, qu'il le voloit tuer
mar mors, mes
dus,
:
«
Lechiere,
«
Que Marchegai fu destriers sejornés Jamais autres si boins ne sera recovrés. [(/. 154) Issiés fors de ma tere, ja plain pié n'en tenrés. Cuidiés vos, faus lechieres, fol glous desmesurés,
« « «
» dist li
«
l'ossastes penser, :
Por vo(u)s cauces perdes et pour vos pains solers Et por vos blons cavex que faites cordouner, 8275 « Vos soies riches hon et je musars clamés? » Li barnages de France s'en commence a gaber, Meismes Loeys en a un ris jeté. «
«
Quant Aiols Isnelement
8280
« Sire, «
Le
vit
son père envers lui
et tost
li
est al piet aie
merchi por Dieu,
»
aire,
:
che dist Aiols
Il les fist
en
Aiols
avoit faites richement atorner,
De 8285 Se 82G7 qui
li
ber,
ceval et les armes vos quic encor(e) mostrer.
les
fin
la
plache trestoutes aporter
;
or et d'argent richement acesmer
li fist
devant
— 8275
lui
;
Marchegai amener.
musart
16
»
2
AIOL
242 Li cevals
estoit cras,
si
ot plains les costés,
longement sejorner En .11. caines d'argent li a fait amener. Et Elies enpuinge son hermin engoulé, 8290 Le ceval aplanoieles flans et les costés.
Car Aiols Tavoit
fait
:
CC
Aiols ne vaut tenchier ne coser a son père Marchegai li amaine par le resne dorée, L'auberc et le blanc elme et la trenchant espee, La targe que on voit molt bien enluminée, Et la lance forbie et molt bien acesmee 8295 « Sire, veschi les armes que vos m'avés donees « Faites ent vo plaisir et quanque vous agrée. Biaus fieus, » che dist Elies, « quite[s] vos sont :
:
:
—
[clame[es]
83oo
Je ferai bien querre autres, tost m'erentapreste[es].
«
Por Dieu, ne
— Sire,
»
faillies
mie ne moi ne vostre mère. « ne place a Dieu mon père
che dist Aiols,
«
Que j'aie en mon vivant ne denier ne denrée Que vous n'en soies sire, ele dame clamée Ançois vos servirai com hons d'autre contrée
«
Vostre est toute
«
«
83o5
;
«
!
Aiols
li
la
tereque jou
fieus Elie a se
ai
conquestee.
:
»
(b)
feme rovee
Al fort roi Loeys cui il l'ot commandée. D'une cambre perine li a on amenée A joie et a baudor l'a le jor espousee; 83 10 L'archevesque de Rains lor a mese cantee; Le jor fu Mirabieus beneite et sacrée :
:
A
Tissir del
moustier l'ont sor
.1.
mul
levée.
Par desor une mule richement afeutree Sor la sanbue a or fu la dame possee ;
83 1
5
Et issent de
la vile, si acoillent l'estre[e].
Je ne sai pas
le
conte de cascune jornee,
Mais tant ont cevalcié et soir et matinée C'a Lengres en Borgoinge sont les noces tornees, 8294 com que
— 83o7
— il
8297 vous voles cf. 524, 726, etc. — 83oo ne vos ne bandon — 83 1 1 Ce vers se trouve après 83
— 83og
1
245
AIOL
Car Aiols estoit sires de toute sa contrée. 8320 Ne vaut faire ses noces en le grant tor quarree, N'en maison n'en chastel, ne en sale pavée Ains les fist desous Lengres en une large pree. La peusiés veir mainte aucube levée :
Et mainte riche tente d'or et d'argent fresee. 8325 Moltsont rices les noces, .xv. jors ont durée, Maisains qu'ele[s]departent, serontchiercomperees.
De
prison
Par
le
ist
Makaires,
li
traitres,
li
leres,
consel as gardes qu'en ont pris grans soudées.
Tant a esré li glous qu'il vint en sa contrée, 833o Et qu'il ot devers lui .111. chités recovrees, Losane et Osteun et Cremoigne le lee ;
Mande
les
saudoiers de toute
le
contrée
:
Molt avoit grant tressor, si lor done saudees. Lonbart et Borgengon ont grant jent recovree, 833
5
Tant qu'il sont .xxx m ., cascuns la teste armée, Qui sont venu a Lengres par une matinée; Makaires Por
les
li
traitres dessendi
la
as neuces al tranchant de Pespee.
Sous Lengres en Borgoinge, en
Qui
(c)
pree
barons requere a segent ordenee;
8339 Ja serviront
CCI
en
.1.
brellet foillu(s)
lu d'if et d'auborc et d'olivier ramus,
Makaires
li
traitres est a pié
homes
dessendus.
Molt m'est mal avenu « Cil Loeys de Franche m'a mort et confondu, 83q5 « Tolue m'a [ma] terre, autre en a revestu. Sire, » dient si home, « por coi t'esmaies tu ? « Vois les chi en lor tentes baus et liés et seur[s] « Se tu peus Aiol prendre, le matin soit pendus! Puis saillirent es selles des auferans kernus 83 5o Ja serviront as noces as boins espieus molus. Mais il fissent que fol, li kaitif malostru; Car l'enpereres ert le jor devant venus Il
a dit a ses
:
«
:
—
:
»
:
A
—
.vn c chevaliers, .
8322 .1. 1.— 8327 Makaire 8347 Vois las
les
ist
blans aubers vestus.
de pr.
— 833
1
osteue
— 8345
autrui
A10L
244
CCII Dedens le tref tendu sejut Aiol[s] le soir 8355 Dejoste sa mollier, si com faire devoit. Mais de che fist li ber que preus et que cortois,
Que
se fist gaitier bien a .v c
il
Quant
il
virent les lor,
si
.
François.
sont en grant esfroi
:
Por desfendre lor cors se tindrent en conroi. 836o Makaires point etbroce, si vait ferir Jofroi,
Un
gentil chevalier qui d'Orliens nés estoit:
Mervelleus cop Qu'il
li
Par mi
li
done sor son escu a droit
fent etpeçoie et de l'auberc .m. plois le
gros del ceur
li
pase le fer froit
;
;
8365 Toute plaine sa lance l'abat mort demanois. Molt en furent dolant et coreciet François, Car il ert senescaus Loeys nostre roi (s). Et Lonbart s'avanchifejrent par force et par pooir,
Le
feu boutent es loges,
si les fissent
ardoir:
8370 François qui dedens furent en sont forment destroit.
CCI II
Joserans de Paris vit mordrir son parent
Lor a al ceur tel ire por poi d'ire ne fent. Le destrier point et broche qui ne va mie Et vait ferir Bevon de Viane esraument,
:
(d)
lent,
8375 Que l'escu de son col li peçoie et porfent Et l'auberc de son dosli desmaille et desment; Par mi le gros del ceur son roit espiel li rent, Toute plaine sa ianche Tabati mort sanglent. Manesier[s] qui l'esgarde, ses frère, en fu dolent,
838o
II
jure
Que
CCIV
Dameldé le père omnipotent, compera Joserans, si l'atent.
ja le
Manesier[s] point
et
broche par le camp tous maris,
Vait ferir en l'escu Joserant de Paris,
Desor la boucle d'or li a fraint et malmis, 8385 Et l'auberc de son dos desront et dessarti(s); Par mi outre le cors son roit espiel li mist,
8871 Joserant
—
838 1 joserant
AroL
Toute plaine
245
sa lanche Tabati
Puis escrie s'ensenge
mort sovin,
Chevalier, ferés
«
:
i
!
»
CCV
Loeys point et broche, li fiex le roi Charlon, ferir en Pescu Oedon le Borgengon, Desor la boucle d'or li peçoie et confont,
8390 Vait
Et Tauberc de son dos
Que
par mi
li
desmaille
et
desront
met fer et pingon, Toute plaine sa lance l'abat mort de l'arçon. 8395 Molt en pessa son frère Garin de Monloon, très
Et va
Que
ferir le roi
le
cors
li
en Tescu a lion,
en .1. mont. Loeys saut en pies, trait le branc de color Et leva sor son cief son escu a lion; 8400 Cui il consieut a cop n'a de mort garison. Atant evous Aiols a coiinjte d'esperon Molt se fu bien armés dedens son pavellon, Et sist sor Marchegai qui li cort de randon, Et Jobers et Ylaires, tout .m. sont conpaignon 8405 Une deseveroient por tout l'or de cesft] mont; Ja secoront le roi, cui qu'en poist ne cui non. lui et le ceval abati
:
:
CCVI Aiols vit son signor Loeys en la presse, (/. ô5) Que félon Borgengon molt durement apressent. broche Marchegai,
Il
8410 Et
vait ferir
Desor Et
la
li
lasque
le
resne,
targe novele,
boucle a or
li
fraint et escartele,
li
desmaille
la
li
met
Toute plaine Puis
le
bronge del dos
El cors
840
se
Gerin en
Pespiel entre les sa lanche Pabati
saisi le destrier
Son signor
le
rendi,
par si
le
et dessere;
mameles, mort sor Terbe .ir.
:
dorée resne,
desrompi
la presse,
monta par son estrier senestre. A icele parole li aube lor esclaire Mirabeus la pucele est remesse en .1. tertre, Et
li
rois
i
:
8400 Qui
— 8404 jofrois — 8406 qui quen p. n. qui — 8416 desrompe
;
AIOL
2^.6
8420 Toute descauce en langes, nus pies estoit la bêle,
com en
Si
celé nuit
Celé garda aval, Vit
les
puins
si
que
les
noces sont
faites.
a veu les pertes, cors et les testes
et les pies et les
Des gentis chevaliers qui gisent mort sor 8425 Dameldé reclama
CCVII
«
Dame
«
Se
«
Qui jamais ne
je
le glorieu[s] celestre
l'erbe.
:
sainte Marie, digne vierge pucele
perc
mon
commence
signor, hui
!
tel
faura en ce siècle terestre.
Li jors fu biaus
et clers et
li
guère,
»
solaus luisans.
8430 L'enperere de France fu molt grains et dolans Il voit morir ses homes a deul et a torment. Il broche le destrier qui ne va mie lent, Et vait ferir Makaire en son escu devant;
:
Desor la boucle a or li peçoie et portent, 8435 Li aubers de son dos ne valut .1. bessant Diable le garirent, que il en car nel prent; Tant com anste li dure Tabati esraument.
:
Li glous resaut en pies
Loeys
s'i
tost et
areste, trait Tespee
isnelement
tranchant
:
:
8440 Ja li tranchast la teste, n'eust de mort garant, Quant li toli Girbers et Guis li Alemans ;
De
la presse le traient, se
li
fisent garant.
Por chou ne fu il mie de bataille taisant, Ains va par mi les rens abandoneement, 8445 Et tient nue l'espee dont li brans est trancans, Trenche pis et costés et testes d^auferans Cui il consieut a cop il n^ de mort garant. A sa vois qu'il ot haute vait sovent escriant « U es aies, Aiol, fel quiver[s] souduians ? 8450 « Cuides me tu tolir issi mes casemens? « Anqui le comperas, se Dieus le me consent
(b)
:
:
!
Li ficus Elie lot, celé part vint corant Si a feri
Makaire sor son escu devant,
S420 descaut en langle
— 8435
aubère
»
AIOL
Que lui et le ceval 8455 De sor lui s'aresta,
247
abat en
mi
si trait
tout
camp nu le branc
le
;
;
mien ensiant, Gui li Alemans
Ja s'en iust bien vengiés, par
le
Quant le rescoust Girbers et De la presse le traient, se li refont garant. La peusiés veir(e) la bataille si grant, 8460 Tant chevalier morir et abatre sanglant!
:
Borgengon ont grant forche, car poi otde Frans. L'enperere de Franche ot molt son ceur dolant; i
Vers
la chité
Molt
i
laist
de Lengres s'en va esperonant
de ses homes coreciés
8465 Aiol[s] li fieus Elie Et vont por asaillir
La
fissent
Car Jobert
grant et
est
et
:
dolans.
remés combatant, devant
et deriere et
damage
:
al chevalier vaillant,
Ylaire andeus ses iex voiant
Li ont abatu mors
très en milieu del camp, 8470 Et Geralme le preu et Antialme l'enfant, Des .irn. fieus Geralme andeus les plus vaillant.
Aiols
CCVIII
li
fieus Elie s'en est tornés atant.
Aiols s'en est tornés a coi(n)ted'esperon
Mirabiaus
la
ducoise
est
remese en
.r.
:
mont;
8475 Borgengon le saisirent entor et environ, Makaire le rendirent, le quivert, le félon; Et la franche ducoise s'escria a haut ton « Lairés m'en vous mener, ge[n]tiex fiex a baron ? » « Reprovier en ares a vo vie tous jors 8480 Quant Aiols l'entendi, molt en ot grant dolor, Et jure Dameldé le père creator Qu'il ne le lairoit mie por tout l'or de cest mont, C'al passage del gués ne lor reface un tor. Il broche Marchegai des tranchans espérons: 8485 Devant sor son escu fcri .r. Borgengon, :
!
Que
il li
peçoia desous
Et l'aubcrc de son dos 8461 franc
— 8474
Mirabel
—
la li
boucle amont
desmaille
8470 tout
et
desront;
(c)
AIOL
248 Par mi outre
le
Toute plaine
sa lanche l'abat
8490 Puis a
cors
8495
A
pingon,
mort de
l'arçon.
dont a or est li puin[s] Lonbart par mi son elme amont,
.1.
Qu'il en a abatu estort
Adont
fer et
traite l'espee
Si reriert
Et a
met
li
i
:
les pieres et les flours,
son caup, mort l'abat
sont venu .xl.
sablon.
el
Borgengon
:
plus de .xxx. lanches ferirent sor Aiol;
Son
poitral et sesçaingles et ses estriers ont rous
Del ceval l'abatirent, u
il
;
vausist u non.
Et Aiols saut en pies, trait le branc de color Cui il consieut a cop n'a de mort garison. 85oo Mais molt grant mesceance li avient a cel jor, Car s'espeeli brise et vole en .11. tronchons Borgengon le saisirent entor et environ. Atant evos Makaire le traitor félon, Et tient nue l'espee dont a or sont li pon 85o5 Ja li trenchast la teste, n'en eust raençon, Quant Guis et Alerans et Girbers l'ont rescous, Et la france ducoise s'escria a haut ton « Merchi, sire Makaire, por Dieu et por son non :
:
;
:
«
85 10
«
Comment
moroit ore tex hon com est Aiols ? Puis que pris nous avés, metés nos en prison
!
i
:
Bien avés aquitee de Borgonge l'onor. » Et respont li traitres « Par mon ciefchouaimon! «
:
Il les fait
Par deriere 85
1
5 Issi
CCIX
Borgengon [s]
délivrer .xl. les
dos lor
estroitement que
fait loier les
li
clers sans
poins
en
Puis a
Et
cendaus et les pailes ploies, vasalement qui estoit al mangier,
—
:
tout l'avoir et torser et cargier,
très et les
le
8499 Que
fait
(d)
cort.
Makaires prist Aiol et lui et sa mollier Par deriere les dos lor fait les puins loier Issi estroitement que li clers sans en ciet.
8520 Les
85o6 girbert
»
:
AIOL
Isnclcmcnt
A
la
249
desor
les torse
les fors
somier[s]
;
voie se metent sans plus de Fatargier.
Ne sai que vous deusse lor estoire anoncier 8525 D'ileuc dusqu'a Lossane ne se sont atargié; En
entrèrent a ceval et a pié.
la chité
Makaire[s]
Tous Aiol
les
li
traitres, cui
degrés en
fist
i
mener,
Makaires en apele
et
el palais plenier;
o lui sa mollier si
:
pleurent de pitié.
ses maistres carteriers,
font de sa cartre les a fait envoier
el
Puis
Dieusdoinst encombrier,
monte sus
85 3o Li uns regarde Tautre,
Ens
jurent
i
:
il
:
tant a deul et a pichié
Qu'Aiols ot de sa feme .11. petis iretiers; 8535 Puis soufrirent grant paine et morteusenconbriers, Ains qu'il portaisent armes ne fuisent chevalier. Or commenche canchon forment a enforchier, Faite de vreie estoire,
qui millor quiert.
fol[s] est
Mais d'une cose furent Borgengon engingié,
8540 Que
le
ceval Aiol ont ariere laissié.
Uns Lonbars
le saisi, sel
vaut aplanoier:
Li cevaus aperçoit que Aiols n'en che nient,
Le Lonbart
a tué a anbedeus ses pies.
Vers Lengre[s] s'en retorne durement
eslaissiés,
8545 La porte li ovri Asses li Beruiers, Et Marchegai i entre ains ne fu tex destriers Plus seut tous tans de guère que mavais chevaliers. !
:
CCX A
Lengres en Borgonge jut Elie en son estoit malades et forment afeblis
Qui molt
85 5o Encor(e) ne sot Il
a oi
Son «
le
«
mie de son
et le
fil
qui
bruit et le cri
che dist Gerars,
Makaires de Losane
8527 que
—
8554 gerart
«
(/.
i56)
;
senescal apcle Gerart de Valseri
»
;
est pris.
:
Gentiex hon, dites moiceste noise quil
— Sire, 8555
noise
il
lit
fist?
malvaise noise a chi.
est fors
de prison mis
230
AIOL «
Par
«
Si ont gehui le roi en ces cans desconfit
«
Aiol ton
Quant 8 5 60
le
consel as gardes qui
fil
le trésor
ont
pris; :
en mai(e)nent, en bataille Pont
pris. »
l'entendi Elies, a poi n'esrage vis.
.inr. fois se
pasma
li
frans
hon por son
fil.
A Lengres jut Elies dolans et irascus. Molt demaine grant deul de son fil c'a perdu(s) « Gentieus hon de boin aire, » dist li dus, « si mar « Makaire de Losane,tes cors soit confondus! [fus! 8565 « Marchegai, boins chevals, por vos sui irascus, « Car se je vos reusse, tous refuisse seurs.
CCXI
:
— Sire,
»
che dist Gerars,
« il est
cha revenus,
«
Li boins destriers de garde, ainques miedre ne fu
«
Ja a mangiet d'avaine
.1.
grant sestier u plus.
85yo Quant l'entendi Elies, onques si liés ne Dameldé en aoure le père de la sus
»
fu.
:
«
Sire père de gloire, vos en ren ge salus
Le matin
« «
85y5
« « «
lèverai,
!
quant en apareus,
Et referai la guère al fer et a l'escu. Par icel saint apostle por cui Dex fait vertu, Teus se peut ore faire baus et lié[s] et seur[s] Qui en sera encore par la goule pendus. »
CCXII
Molt demaine grant doel li dus et sa mollier, Et regretent Aiol cortoisement et bien 858o « Ai! tant mar i fustes, nobile[s] chevaliers! « Makaire de Losane, tes cors soit vergongiés, :
« «
Qui départi nous as del millor Qui onques fust en France en Dame, » che dist li dus, «
—
iretier
terre
ne sous
siel.
ce grant deul car [laisiés
8585
:
«
Onques de grant deul faire ne vi rien gaignier. Quant je rai Marchegai, n'en donroi[e] .1. denier; (*)
«
Le matin,
«
8557 desconfis
se
— 85y5
Dieu qui
plaist, lèverai tou[s]premier[s].
AIOL
reprendrai
a Si «
SSqo
«
guère
la
25
al fer et a l'achier
1
:
Teus se peut ore faire baus et joians et liés Qui en sera encore corechous et iriés! »
Un
CCXIII
semedi matin s'est Elies levés; Ses maistres cambrelens en a araisonés « Aporteme mes armes, mes cauces, mes solers :
«
Lèverai moi del
Mal
trop
lit,
ai
i
or estet
:
;
malage qui tant vieut sejorner Et cil ont respondu « Si com vous commandés. Ses dras li aporterent sans plus de demorer, Chemise et braie[s] blanche[s] li ont fait endoser Un peliçon hermin li ont el dos jeté 8600 Et desore .1. bliau[t] a tin or pointure. Puis li ont un mantel d'escarlateafublé.
8595
«
soit or(e) del
»
!
»
:
;
che dist Elies,
envers moi entendes
«
Signor,
«
Par le vostre merchi a mangier m'aportés.
«
Ja ne
86o5 Et
A
cil
le
»
sis
«
jou a table .xrrn. ans a passés.
respondent
:
«
plus haute table ont Elie
»
vo volenté.
Sire, tout a
mené
:
»
:
Tout premier li aportent .ir. simbres buletés, Et une grant espaule d'un parcreu sangler, Et menus oiselons
8610 Et vin
roistis et enpevrés,
assés encontre et
pument
Elies en
manga
Mal
de nui morsel que
soit
li
cortois et
li il
et claré.
ber
:
en a doné!
Ains manga durement par vive poesté, S'a beu .1. sestier de vin et de claré. 861
5
Cil jovene chevalier s'en prisent a gaber,
Et
dist
uns a Pautre
:
«
Por Dieu, or csgardés! a son disner
hon mangié
Tant a or
«
.un. autre chevalier en eusent assés! »
Quant 8620
li
«
Elies Tentent, le sensquide derver
«
Signor,
«
Se
>.<
«
je
cis vies
»
che dist
mangu(e)
Prcnés ore
Qui de
cest
tel
li
dus,
«
molt grant
:
tort
en avés.
mien, que vos a il cousté? .ira. com chi ramentevés le
mien conroi
fuissent or conraé(s);
(c)
252
AIOL tout .un. fervestir ne armer,
« Si les faites
8625
«
Et jou
«
Se ançois qu'il
«
Ne
«
Ja
avoec, s'esgarder
vos renc tous
les
trestout
Ariere s'en revint
el palais
Li fors rois Loeys
est
Biaus serouges,
«
«
dist
»
princhipel.
:
par sainte carité,
«
il,
che dist Elies,
Sire, »
me
vueil desevrer.
envers
«
moi entendes.
«
Je vous pri et requier por sainte carité
«
Que vous une
«
Si
«
Savoir se mes poroie mes garnimens porter
«
Ne
ferai
i
.1.
quintaine
caup por
faites drechier es prés,
mon
cors esprover,
en ruiste bataille chevalier encontrer.
comvous commandés.
Sire, » che distli rois, « si
Elies s'adouba,
li
gentiex
et li
ber
»
:
II a vestu [l'jauberc, s'a un elme fremé, Et a çainte l'espee al puin d'or noelé, Et monte en Marchegai c'on li ot enselé. Puis issent de la vile a molt rice barné.
Elies point et broche et trespasse
865o Et
fiert
Que Et
en
la
quintaine
rés a rés la tere
si fist le
Dient
8655
»
!
contre lui levés,
Jamais de vostre amor ne
— 8645
aé
« Onques mieudre de lui n'ot esperon fremé. » Quant li dus ot mangié(s), sor ses pies est levés,
— 8640
mon
« Il se dist vérité;
:
S'i est aies Elie baisier et acoler
8635
volés.
recreans et matés,
.1111.
quil connoissent
cil
me
ne solaus esconsés
soit vespres
mar mangerai mais en
Dient
863o
irai
cil
«
Qui peust en rois
sai
Loeys
:
home en
Grant cop
«
bataille contre tel
corut acoler
le
«
Biaus serouges,
Jamais de vostre amor ne
—
» fait
8627 tout
il,
i
a doné
!
la crestienté
«
8626 escouses
fossé,
Testache froer,
qui l'esgardent
Encore ne li
fist
.r.
cop desmesuré,
quintaine par devant lui verser.
«
Et
.1.
«
cop durer!
por sainte
me
»
:
carité,
quier desevrer;
(d)
253
AIOL
8660
mon
«
Or manderai mes homes par
«
Se secorons Aiol que ne puis oublier. Sire, » che dist Elies, « Dex vos en sache gré
trestout
resné
—
CCXIV
L'enpefrejres
De par
fist faire ses
cartes et ses briés
:
»
!
:
mande ses chevaliers communges a ceval et a pié.
toute[s] ses teres
Et toutes les 8665 Tout i vienent esrant apresté d'ostoier Ne sai que vous deuse lor estoire anonchier. :
Les os s'aharneskierent sans plus de l'atargier
De Lengres 8669
Elie[s] les conduis[t], le
CCXV
:
s'en issirent tout seré et ren(s)gié;
gonfanon
lachié.
cel[e] oure que li os fu esparse, maison ne vile que n'ait arse. Es puis de Marajus encontrent les angardes Makaires laisa .v c homes a armes;
Signor, des puis
Ne
trovent
il
:
i
.
Et François s'adoubèrent as adurés corages.
8675 Or pensent de bien
faire, qu'il
troveront bataille.
CCXVI
Borgengon seurent bien les destrois de la tere; Tant com porent cel jor contre François cembelent. Elies doute molt que de sa gent ne perde :
Il
broche Marchegai, se
8680 Et va
Ne
ferir
Gautier,
lasque
le resne,
conte de Valterne.
haubers ne vaut une cenele
escu[s] ne
Par mi outre
le
li
le cors
li
:
mist Tanste novele,
Tant com anste li dure, l'abat mort de la sele. Molt en pessa son frère, Guimart de le Tormele. 8685
II
broche
le destrier, se li
lasque
le resne,
Et vait ferir le duc sor la targe novele, Desor la boucle a or li fraint et esquartele. Molt fu fors li aubers que maille n'en dessere
8689 Tant par
CCXV II
fu fors
Tant par
8681 hauberc
n. v.
.1.
li
fu fors
c.
:
vieus ne ploie ne ne verse. li
vieus ne verse ne ne pl(o)ie,
254
AI0L
Ains referi Guimart en l'escu a délivre. Desor la boucle d or a le targe perchie, Et la bronge del dos desroute et desartie. Toute plaine sa lanche l'abat mort a délivre, (/. i5y) 8695 Et Borgengon s'en tornent, s'ont le place guerpie, Enfressi c'a Lossane ne cessent ne ne finent A pié et a ceval en entrent en la vile; Makaires fust dedens, li quivers, li traîtres. 1
:
CCXVIII
Makaire[s]
m
dedens,
li
traîtres cuivers;
8700 Molt demaine grant doel de sa gent que il pert. Evous .11. messagiers qui poingent a es(e)lais Il escrient Makaire quant il li vienent près « Par foi, sire Makaire, trop malement vos vait! « Les pui(n)s de Marajus vous ont François desfait. 8jo5 « Tout chou a fait Elles, un [s] traitres malvais. :
:
« «
«
Malades a geu, par traison l'a fait. Les gens de ceste terre nous tien[ent] a malvais. Fai ardoir en .1. feu Aiol, le mal quivert. »
Quant Tentendi Makaires, 8710
II
Venus
[est]
Et vaut
Quant 8715
a poi le sens ne pert
a traite l'espee dont tranche[nt]
:
coutel.
a la cartre poignant tout a eslais,
ferir
il li
li
Aiol quant
retoli
il li
Alerans
et
chou
vint de près,
Girbers
:
«
Ostés, sire Makaire,
«
Cil qui ochist prison doit morir desconfès,
«
«
Puis nel doivent servir chevalier ne dansel. Et il i a la fors no(u)s amis de plus près
«
S'or ochiés Aiol, ja nés rêverons mes.
n'i ert ja soufert!
:
— Signor,» chedist Makaires, «chia mavaisrevel(s): 8720
«
Si parent
GCXIX «
«
Et «
Signor
Or vos cil li
La
maint
castel.
» dist li traitres, « laisier l'estu[e]t
atant ;
m'ont gasté maint bore ,
proi de
ma
et
guerre très ce jor en avant.
respondirent
:
«
Tout
a vostre
jus a celé porte a la bare plus grant
8C93 desronte
— 8719 dist
aiol
»
commant. :
255
AIOL
8725
«
Lor ferons de matin
Et respont
CCXX Un Et
li
traitres
li
semedi matin rois
Loeys
.1.
«
:
cenbel avenant.
»
commanc.
Je l'ostroi et
»
est Elies levés,
barnés.
et ses rices
corent par la terre, s'essillent le resné,
Il
8730 N'i remaint bourc ne
Ne
vile
que tout ne
soit gasté
revien[en]t a Post devant midi passé
(b)
:
;
Et Borgengon s'en issent, liquiver desfaé, Et François les reçoivent qui bien furent armé.
La
peussiés veir fier estor encontrer,
8735 Tant gentil chevalier abatu Elies point et broche,
Et
un
fiert
Que
l'escu
que
chevalier
de son col
et
navré.
trespasse
si
il
Puis escrie
le
Et Borgengon fremerent
Il
8745 Et
i
Ains
qu'il
se rentrent
en
les portes, s'est
ferés
!
»
boine chité.
la
atant demoré, ;
sissent par forche .v. ans trestout passé i
forfesissent
.1.
denier monaé.
Makaire[s] fu laiens corechiés et maris. a traite l'espee,
II
Tost
et
li
Quant
li
toli
sa gent voit ocis.
quiver[s] de put lin,
isnelement a
Ferir en vaut Aiol
8755
:
:
mort acraventé. Monjoie! franc chevalier,
Molt demaine grant doel, quant
8750
et faussé
a le fer passé
os se logierent entor la fremeté
les
Puis
CCXXI
li
la terre l'a «
:
ceur
fossé,
a fraint et troué
li
Et Tauberc de son dos desrompu
8740 Par mi outre Devant lui a
.1.
a encontre
le
Girbers
la cartre s'en vint,
chevalier gentil, et
Alerans
Makaire, chou
et
Guis
:
«
Tornés,
«
«
Car li rois a la fors de nos millors amis, Et oncles et parens et neveus et cousins:
«
S'or ochiés Aiol, ja nés rêverons vis. »
Aiols ot
A
la
sire
parolle de la cartre
n'ert ja consenti
u
il
gist,
sa vois qu'il ot aute a escrier s'est pris
:
:
256
8760
AIOL « a « «
traîtres, or serés mal baillis Por moi vos a mes pères et mes oncles assis; Ja ne s'en partiront tant que nus en soit vis, Ains aront pris Losane et vostre cors honi(s).
Fieus a putain,
Quant 8765 Se ne
:
l'entendi Makaires, a poi n'esrage vis
por
fust
ses
homes, volentiers
»
:
le ferist.
CCXXII Loeys et Elies durement se porpensent Comment puisent Aiol geter fors de Losane. Il
«
8770
message qui fu nés de Bretaigne Makaire la dedens en Losane,
.r.
:
tost a
mon
et sa feme me renge son vivant Lossane,
«
Di
«
Je
«
Mais que il de la terre ne fâche mes calenge Et s'il chou ne veut faire et jou les i puis prendre, Voiant trestous ses homes, en haut le ferai pendre.
« «
8775
prengent
Va nous
(c)
li li
que
neveu
lairai tenir tout
:
;
— Sire,
»
che dist
mes,
li
grant paine
«
me com[mence.
point de Dieu entente
«
Makaires
«
Se vers moi se corouche, bien
est quivers, n'a
«
Certes, je nel lairoie por a perdre les
«
Je n'i voise parler
comment que
li
;
me fera pendre.
tost
menbres
plait prenge. »
8780 Li mes monte el destrier, prentl'escuet le lance: Puis s'en ist fors del tref et des plus hautes tentes.
CCXXIII
Un
Makaires
Guinehot 8785
II
se
porpense qu'il envoit a Elie
mesagier apele, cui
li
cors
ot a non, nés fu de Lonbardie.
ot grose le
panche
et
molt corbe Teskine,
Et bevoit cascun(si jor tant qu'il N'encontre gentil home,
8790
«
Amis,
»
«
Va me
tost la
«
«
Di Et
li
i
s'il
che dist Makaires, de fors
al roi
estoit tous ivres;
peut, que ne l'ochie « li
cors
Dieu
te
:
bénie
!
de saint Denise:
que il me laist Borgonge toute quite, chou ne veut faire, ne li celer tu mie,
c'il
—
8766 porpoupensent 8771 8783 qui le 8772 fâche
—
;
Deu maudie!
—
et
—
8773 sont 8788 le c.
intervertis, cf.
8802-4
257
AIOL «
Demain pendrai Aiol par son
«
Et Mirabeus
ert arse
—
Sire, » dist
II
vint a son ostel,
8795
en
Guinehos, si
.r.
« je li
el destrier, s'a se
Et
de
CCXXIV
la vile
Li mesagiers
Bien
voie aquellie,
par mi
le roi
cortoisement
et
sarai bien dire. »
a ses armes prises,
Et monta ist fors
l'aube esclairie,
grant feu d'espine.
li
la
porte antie.
vient al cors de Makaire,
conta son message
mande Loeys li fiex Carie ? Que vous a tort tenés ses casteus et ses marces. Si vous mande mesires que vos en iretage (d) Savés que chi vous
8800
Ceste vile ares quite, n'arés plus de
Son neveu 88o5
Aies a
«
li
rendes
et sa
lui parler la jus
mollier
manage
a cel[e b]are,
vo voloir, car vos n'i ares garde. Quant Makaires l'entent, a poi d'ire n'esrage Ami, vo doi signor me requirent outrage. Bien
dites
Or me i
10
«
Se
jel
dites le roi, voiant tout
puis encontrer en
Trencherai lui
la teste
:
le sage.
» :
son barnage,
camp ne en
a m'espee qui
bataille, taille,
Puis porterai corone a Paris u a Chartres. Demain pendrai Aiol u a fau u a kaine,
881
Et Mirabiaus sa feme sera en .1. feu arse. » Hervieus s'en est tornés, n'a soig de dire outrage;
5
Bien a son mes furni,
si se met el repaire. Et Guinehos s'en vient droit al tente de paile.
CCXXV
Tant par fu fel li mes que ne daigna desendre, Ains s'apoie as arçons, si desploie s'ensenge. 8820 Fièrement en apele le rice roi de Franche :
8794 le
ms.
«
Ne
«
Je sui preus et vasaus por
«
Ne
serai
te salu pas, rois, car
fuirai
—
— 8814
por
880 5 Les
.1111.
on nel
homes,
mon
me commande. cors a desfendre
:
s'en bataille m'atendent.
lettres entre crochets ont été grattées
mirabel
17
dans
258
8825
AIOL
mande
moi Makaire de Losane?
«
Ses que
«
C'a molt grant tort portés la corone de Franche
«
Onques
«
Molt par sont François
«
Se ne vuidiés Bourgonge, vo neveu fera pendre
par
:
n'apartenistes al fort roi Charlemaine; fel
quant
vos con-
le
il
sentent.
Et par desous
«
les
883o Quant Tenpereres
Se ne fust por Aiol,
CCXXVI
8835
Amis,
«
»
torques fera ardoir se feme.
l'ot,
ja
n'en portast
dist l'enperere, «
les
ne
menbres.
com
sai
«
A le gent de ta tere est coustume a toujors
«
Qu'il sont
«
Mes
fol et
»
a poi qu'il ne forsene.
musart, estout
et
tu es
[prous.
vanteour.
«
une molt grant paour Vers François s'aatirent li Lonbar a .1. jor, Car lor fissent mangier qui ne fu gaires prous; Dolans en fu mes pères quant en sot le clamor,
«
Et vint a Saint
«
Une
«
Lonbars
le fist baisier, as
«
Puis lor
fist
«
«
pères lor
rlst ja
:
i58)
[if.
8840
Domin
porte de piere
par sa ruiste fieror
fist taillier
mangier
a
.1.
«
«
« «
« « «
A
;
lour. » font.
la foi, enperere, pecié dites et
mal
Des gens de Lonbardie que a tel tort blâmas Il sont boin chevalier quant vient as cos donar. Martinobles mes pères ne fu mie buinars :
:
« S'il
88 5o
«
:
ras et grans cas surceor[s]
Encore en ont li oir reprovier et li 8844 Quant li Lonbars Toi, a poi d'ire ne
«
:
grans et as menor[s]
«
CCXXVI I
jor
;
vit franc chevalier
qui a saint Piere alast
Et il ot bêle dame que mes pères amast, Aine ne veistes home qui plus tost les corbast Encore en a en France .c. chevalier[s] bastars. Poi dire mon père, si sai qu'est veritas, Que vous estes mes frères venés, si me baissas
8834 estous
:
:
— 8846
qui
!
»
20 9
AIOL
8855 Quant Tentent Tenpereres, si le « Dites moi qu'est Guillames,
torna a gas et
:
Bernars
et
Ri-
[chars?
CCXXVIII
Molt fu
Il est
«
mangiet compeus de soris et de rates, Et tant de le composte, de présure et de râpes, Jument me sambles plain(s) uasne [u porc] u vache. Auques le tieng a fol qui de toi fist message; Car le gent de ta tereest tous tans esmaiable, Et portent grans espees, si ont granspessans makes, Et jetent trestout jus, quant viennent en bataille Par les chevex se prendent, si tirent et si sachent
«
Autressi
«
« «
« « « « «
t'en
Tant
de chi, Lonbart,
:
com
enfant se ti(n)rent et abatent.
—
A la foi, enperere, grant pecat avés dit Des gens de Lonbardie qu'a tel tort honte dis Il sont preu et ardi, quant vient as cor ferir. Car pleust ore a Dieu qui onques ne menti Que vostre cors meismes en fust ore aatis, U li villars Elies u li quens Baudewins,
C'a moi se conbatroient al branc d'achier Anqui feroie Tun par la goule geir,
«
Que
«
Dehè
«
Conques
n'avés droit en France, ne aient tout
cil
eustes
Et quant Tentent
Franche
li
Elies doute molt Il est «
le
le
a
nul jor a
8856 Lacune.
Jumens
:
—
«
Par
:
le ferist.
Lonbart pur son
Lonbars
— 8863
:
baillir! »
li
fil
dist
;
:
Amis, bêle jovente, ne vos caut d'aatir Auques vous set preudome qui al roi vos li
forbi
(b)
dev(en)és tenir.
rois, a poi n'esrage vis
passés avant, cortoisement
Et respont
:
qui vos voillent soufrir
Se ne fust por Aiol volentiers
«
fâche!
as
«
«
8885
mal te
cors Dei
li
;
CCXXIX
8880
:
«
«
8875
Lonbart, bêlement Fen aresne
Va
«
8869
est al
«
«
8865
Tenperere quant ilôt le contraire;
liés
passés avant, de nient ne se targe,
Venus 8860
»
foi,
:
tramist. »
voir avés dit!
8887 lonbart
»
2Ô0
AIOL
Atant s'en
com
Issi
devoit fors des tentes
8890 Le messagier Hervieus
le
Ançois qu'il
CCXXX
onques congié
est tornés,
il
Andoi
li
le roi
a encontre, Hervil.
comme
salua
n'i quist.
issir,
preus
et
gentis
se départent n'erent pas
:
boin ami.
messagier se sont entrecontré.
Herviels fu molt cortois,
Ta bien salué;
si
8895 Li Lonbars Tentent bien, si n'en a De pute félonie a un faus ris jeté
mot soné;
:
Puis dist a l'autre mot par molt ruiste
8900
«
Qui
«
Sont ore no cemin
«
No
isi
la
fierté
:
en aies?
abandoné?
dui signor se heent de grant guerre mortel
me
«
Molt Et si
«
Quant ne prenc
«
Et trestoutes
«
qui par
estes vos, vasal,
tienent
ai le
honor
et
:
grant nobilité,
ceur plain de molt rice bonté,
les
ceval que vos la en menés armes ausi que vous portés. »
le
8905 Qaand l'entendi Herviels, .1. ris en a jeté Et dist a l'autre mot « Vasal, vos me gabés « Par icel saint apostle c'on quiert en Noiron pré, « Se vos m'aviés le mien ne tolu ne enblé « Dont vous peussiés prendre .1. denier moneé, (c ) 8910 « Jamais ne remanroie en la crestianté, « Jusques en paienie ne vauroie arester, !
:
« Si
vauroie
Mahom
servir et honorer.
com
« S'ensi le volés faire
890
Or
devisé avés,
donques cascuns son mesage conter « Puis rêverons ichi fervestu et armé, « Si avrés la bataille, se vous faire Posés. » Etrespont Guinehos « Vos le m'afierés.[« Tenés!» «
voist
:
:
— Volentiers,
»
dist
main
Herviels; sa
CCXXX
li
tent:
I Andoi li messagier s'en tornent et départent. 8920 Et Guinehos revient a Losane a Makaire Mal ait quant il .1. point desist de son mesage! ;
Il
l'en a apelé,
fièrement l'en aresne
:
AIOL
8925
«
Entendes cha a moi,
«
La
«
Fièrement Taparlai
«
Ma
«
La
» dist il, « sire
fors encontrai jou
foi
li
ai plevie,
26l
et
Makaire.
breton en l'islage
.1.
:
par grant vaselage;
por vous donee en gage
:
defors en doitestre orendroit la bataille.
Et Makaires respont « Si Voire, » dist Guinehos, :
—
»
est drois c'on le fâche. «
mais molt crien
da-
le
[maje,
8930
«
«
Car il est chevaliers couragous par ses armes. Mais faites adouber .c. homes en la plache,
«
Ses faites enbuissier par dedens le moraille
«
Celui
i
pores prendre
Et respont
8935
«
li
Comment
Et Herviels
traitres
:
«
et
:
avoec lui maint autre.
queli plait prenge,
si ert
lacose
faite. »
venus tout droit al tref de paile U que il voit le roi fièrement Ten aresne; Bien et cortoisement li conte son message. « Sire, »
8940
« «
che dist Herviels,
En
«
icele grant plache Saint Germain el praiage: La portera corone voiant tout son barnage. (d) Demain pendra Aiol a une [hjart de kaine,
«
Et Mirabeus
«
Si
«
Forment me laidenga,
«
Bataille ai pris la jus a lui
com
— Amis,
sa
feme sera en
.1.
» dist
toli[r]
me vaut mon
en
«
Borgengon sont
«
Tost feroient
—
:
gage.
cel praiage. [faite. »
l'enperere, « bienvoil qu'ele soit li
dus Beves sans barbe
Sire drois enpereres, ne pensés
guinehot
feu arse.
jou repairai, s'encontrai son mesage
Premerains a parlé «
8g-.>()
or entendes grant rage
Que Makaires vous mande et le très grant outrage: Il vous mande par moi, s'il vos trêve en bataille,
« «
8955
«
:
«
«
8950
est
Copera vous le cief, n'i lairés autre gage, Et Elie le duc a l'aduré corage; Puis s'en ira en Franche a Paris soz Monmartrc
«
8945
»
Cortois estes et sages.
félon et
saillie a
8944 sor
tel
:
folage!
Lonbart plain de rage,
nos tentes de paile
:
,
2Ô2
8960
AIOL «
Je ferai adouber
«
Ses ferai enbuissier dedens ces très de paile
«
Si garderont en bien et
«
Que
cil
en
rois
li
:
«
drois c'on
si est
le
est tornés
Fors s'en
des très et des tentes de paile
CCXXXII Il
Andui
li
»
fâche.»
bien garnis de ses armes;
Herviels s'en
8965 Guin[e]hot encontra
saus en
et
Cortois estes et sage, [ailge.
Ceste parolle est boine,
issi
:
foi le bataille,
qui pora veintre, que sains
Et respondi «
chevalier[s] a armes,
.c.
lés le
mur
:
de pinable.
mesagier sont venu apoignant
;
dessendent a terre des boins cevals corans,
Richement les çainglerent, si remontent esrant. Mais Guinehos fu fel et plains de maltalent 8970 U que il voit Hervieu, sel vait contraliant « Aine mais ne vi Berton, a Dameldé m'en vanc, « Qui a boin chevalier s'alast aatissant; « Car Breton sont por voir assés malvase gent :
:
:
«
Par plaine Lonbardie nos vont molt encauchant Tout ont Puilleet la tere dusqu'en Jérusalem Autressi comme beste[s] les alomes cachant,
«
Ses faisome jesir a
«
Il
«
8975
«
pleue
le
nos bekent nos vinges,
et al
si
vent
:
nos fuient nos cans.
liés s'il nen a pain de brent Et plain un pot de lait u fait son sopement. » Et respondi Hervieus « Lechieres, tu i mens « Car Breton sont preudome et plain de hardement:
«
8980
;
Ja Breton nen ert
«
:
!
[if.
« «
8985
«
En
Fangarde del Mont tornoient bien
al
i5q)
Franc
La mostrent il as armes lor vaselage grant Anqui le comperas, se Dieu[s] le me consent!
:
;
»
Anbedoi s'entregardent, si poignent fièrement. Li Lonbars ne sot mie des armes fermement Il failli a Hervieu asés vileinement, Mais Hervieu[s] le feri molt acesmeement, :
8960 sauf
—
8969 guinehot
— 8980
U
pi.
—
8987 lonhart, fermes
2Ô3
AIOL
8990 Mervelleus cop Desor
done sor Pesai a argent;
li
boucle d'or
la
li
desmaille
et
desment,
Et l'aubers de son dos ne li valut niant, Par mi le flanc senestre et fer et fust li rent Tant com anste li dure l'a abattu sanglent [ment! 8995 « Outre, quivers lechieres, Dieus te doist mari« Tant aras hui parlé envers moi laidement. » :
:
CCXXXIII
Molt par
Mervelleus cop
Desor
bien li mes le fil Charlon done sor son escu amont
le feri li
boucle d'or
la
:
;
li
peçoie et confont,
9000 Et l'auberc de son dos li desmaille et desront, Dejouste le costé li met le confanon. Il n'en a mie mort de l'encrieme félon, Mais il l'a abatu de Pauferant gascon. Et Hervieus li escrie, qui ceur ot de baron [dont! 9005 « Glous! reprent ton destrier, li cor[s] Dei mal te « Remonter te lairai cui qu'en poist ne cui non, » « Que ja bons abatus n'ara de moi tençon Li Lonbars Pentent bien, ne dist ne o ne non, Ains se fait mort a terre, si atent le secour[s], :
!
9010 Et
ot
oel overt, Pautre tient en bellonc.
.1.
«
Hé!
glous!
«
Com
nos a hui mené par grant sudexion! li a fîchié en son destre grenon,
Son
»
che dist Hervieus,
« li
cors
dont
Dé mal »
doit
Contreval l'en trahie a guise de bricon 901
[te
:
Pa bien deservi, s'en a son gueredon; Sel rendi Loeys, le fil al roi Charlon;
5 II
Et
il
Pen
Et puis
Que
il
i
fist
mener en
jut
il
la cartre a Soison[s]
tant, issi
com nous
(b)
;
cantons,
en ot son pois d'argent a raençon.
9020 Et Lonbart s'en issirent et félon Borgengon, Et François les receullent, qui bien garni s'en La peussiés veir commenchier grant estor
sont.
Et morir etabatre tant chevalier baron.
—
8992 aubère 8990 dona 9008 lonbart 9014
qui
—
—
— 8997 le
nies
marine
—
—
9006 qui quen p. 9019 aj 9016 li fiex
—
n. et
.
264
AIOL
CCXXXIV
Molt fu grant li bataille et liestor[s] manois. 902 5 Makaires point et broche, si feri Godefroi, Senescal Loeys, qui gardoit Vermendois Mervelleus cop li done sor son escu a droit :
Qu'il
fent et peçoie et de l'auberc les plois;
li
Par mi
gros del ceur
le
9o3o Toute plaine Il
escrie s'ensenge
CCXXXV
li
lanche
sa lanche l'abat
Franc chevalier,
«
:
le fer frois,
mort demanois ferois
;
»
!
Atant evous Hervil qui conquist Guinehot,
Et vait
Que
Morin de Plaisence
ferir
l'escu
peçoie
li
le fort,
et l'auberc li desclot
go35 Et son espiel li passe par mi outre le cors; Toute plaine sa lanche l'abat del destrier mort. Atant evos Makaire qui molt grant deul en ot, Et escrie s'ensenge a haute vois molt tost; Mervelleus cos se donent sor les escus a or
9040 Qu'il
ont peçoiés
les
Del cair
Et quant Il
fendus
et
et desclos.
cascuns
est [il] nie[n]t, tant se tint le voit Elies,
fort.
mervelleus deul en ot
:
a traite l'espee isnelement et tost,
Et vait
9045 Que
La De
Makaire sor son escu a
ferir
les flors et les pieres
coife de l'auberc la fâche
li
tranche
Makaires torne en
CCXXXVI
ne
li
valut
la car
fuie,
or,
contreval en estort .1.
:
roc,
jusques a
l'os
:
navrés quide estre mors.
Makaires torne en
navrés fu en
fuie,
la face.
9050 Et Borgengon s'en entrent es portes qui sont larges. Entor et environ fichent lor très de paile Puis i dura li sièges .v. ans plenier[s]et large[s]; (c) Aine li rois Loeys ne pot le mur abatre .
:
Ne prendre la chité, ne retenir Makaire. 9o55 Aiols li fieus Elie fu el font de la cartre Molt demaine grant doel a Noël et a Paskes :
«
Hé
!
qo5o Lacune.
las
—
!
che dist Aiol[s],
»
go5
1
tref
«
com
:
[tage
î
chi a grant hon-
265
AIOL
Bclc seur, douche amie,
«
mar
fil
mes grans
bar-
rages, cors et ma proeche et mes grans vaselages Mais par icel apostle que on requiert en l'arce(s), Plus m'en poise or por vous que por le mien
Mes
«
9060
« «
!
[contraire. »
CCXXXVII
Aiols fil en la cartre corechous et irés, Et Mirabeus sa feme prist Deu a reclamer; Car ele estoit enchainte, plains avoit les costes 9065 « Dame, » che dist Aiols, « ne vos caut desmenter: « Ains por grant doel a faire ne vi p[r]eu conquester. :
9070
«
La
«
Et Loeys mes oncles
«
Ja ne s'en tornera, saciés de vérité,
Tant
«
mes
defors est
—E
!
li
et ses rices
conquis Makaire
qu'il ara
Dieus
pères, Elies
che dist
»
la
dame,
barbés,
barnés
:
et ses chités. «
tant m'ara de-
[moré(s)
CCXXXVIII
Or
fu
Et Mirabeus
li
sa
bers Aiol[s] ens
feme
la
el
!
»
font de la cartre
cortoise et le sage
:
Ileuc le prent ses ventres, destroite est et malade;
9075 .m. jors
i
travella ens el font de la cartre
Onques nen
ot aie de nule
Ne mais que
de Jesu
le
:
feme aidable,
père esperitable,
Et son signor Aiol le fil Elie al sage; Aine n'i ot alumé cierge ne candélabre. 9080 Dex li dona .11. fiex ens el font de la cartre, Ne veistes tant biaus nés de feme carnable.
CCXXXIX Ains
Trois jors vait Mirabeus travellant de son alumé candélabre ne lampe, [ventre.
n'i ot
Onques n'i ot aie ne d'orne ne de feme 9085 Fors que de Dameldé qui tout a en poisanche Et son signor Aiol qui grant doel a el ventre. Deus li dona .11. fieus ens el font de la canbre 9062
et
maris
—
9078
li
— 9087 cartre
:
2Ô6
AIOL
Ne 9090
II
A «
ne de feme.
veistes plus hiaus né[s] d'orne
Quant
enfant sont nei, Makaires
li
(d)
tenpre
le sot
haute vois
U
s'escrie
li
mal engre
quiver[s] de
Aiols, quivers, qui
es,
me
tols
:
Franche gente?
Ja Dameldé ne place que preu i ait tes enfes Quant l'entendi Aiol[s], a poi qu'il ne forsene:
«
!
Makaires, por Dieu
«
Merchi,
«
Laisiés
«
Sor sains vos ju[re]rai entre moi
9095
:
a traite l'espee, el font de la cartre entre,
sire
mes enfans
et
por
»
ses angles!
vivre, ja n'i ares grevance et
ma
:
feme
Tous jors vous servirai a escu et a lanche. » Quant Tentent li traitres, si tient tout a losenge, 9100 Et jure Dameldé et sa fiere poissanche Jamais ne mangera si lor taura les membres. «
CCXL « «
9105
«
«
«
Sire franc chevalier, » dist Aiol[s] a Makaire,
Por amor Dieu [del ciel], le père esperitable, Laisiés moi mes enfans, ja n'i ares damage. Quite vous claim ma terre et tout mon iretage Sor sains vos ju[re]rai et ma feme la sage
:
Tous jors vos servirai a ceval et a armes. » Quant Tentent li traitre, n'en fait el, qu'il s'enrage: «
Il
prent
91 10 Aiols
li
.r.
des enfans, del brac destre
fiex Elie
Sor son genoil
le
li
sace.
repont coiement Tautre
met en son
:
bliaut de paile,
li cors Dieu mal fâche, emporte Tentant que mie n'en i laisse. Si com il dut monter sur les degrés de marbre,
Et Makaires s'en torne, cui
Si
91
1
5 S'oi
Tautre plourer ens
el font
de
la cartre:
Grant mervelles en ot, a poi que il n'esrage Dist qu'il n'i remanra, ains avra avoec Tautre. Son senescal apele Ginart le fil Ylaire « Cuiver, nen os cestui ? encore i a un autre. 9120 « Damelde[x] me confonge se ja en ferai garde, ;
:
«
Ne
se jamais
Quant 91 11 bliaus
—
mengue
tant
com
je
vif le sache!
l'entendi Aiol[s], a poi d'ire n'esrage. 91 12 qui
»
AIOL
CCXLI «
9125
« « <i
« «
9i3o
«
« «
« Mcrchi,sire Makaire, » chou dist Aiol[s"] li bcr; Por amor Dameldé qui tout a a sauver, (/. 160; Quant vos a m'amisté ne volés atorner, Prendés moi et ma feme et mes riex qui sont né, Si nous metés tous .un. ens el font d'un ibssé, Tout contreval le Rosne nos en laisiés aler;
Et jou vous jurerai volentiers et de gré Jamais ne remanrai en la crestienté :
Dusques en paienie ne vaurai arester La remanrai tous jors por mes enfants garder. ;
Quant
Toi
li
:
«
apostle c'on quiert en
«
Par
«
Jamais ne mengerai
icel saint
Quant
commenche a gaber; Va moi l'autre aporter
l'entendi Aiols,
commenche
si
Quant Aiol[s]
n'i
il li
:
Noiron
desmenbrés.
ses arai
pré,
»
a plorer.
mie sénés
Cil s'avale en la cartre; ne fu
9140
porta armes por sa vie saver.
contremont levés
ficus Elie s'est
com
:
penser?
«
Fiex a putain,
«
[pré, sai que jou morai, n'en porai escaper Mais par cel saint apostle qu'on quiert en Noiron Comment que li plait prcnge, vos l'esteut com-
« «
»
dist
il, «
i'osastes
Bien
:
[perer
9 iq5 Puis s'abaisse a
la terre, s'a
.1.
lever.
:
Que
le
ceur de son ventre
91 5o Encor(e) ne fu Sel rîert
amont
il
mie de
li
a par
mi
crevé.
tant al baron ses
el cief, les
:
iex en fait voler.
Makaires fu desore, qui commenche a crier « Cuivers, car t'en vien tost, trop aras demoré. :
Cil ne
CCXLI
I
li
pot respondre,
lés le
mur
jut tué[s].
Makaires fu deseure qui apela son
9128 ce resne
!
quarrel combré,
Grant et gros et pessant, quanqu'il pot sus Par molt fier maltalent l'en a amont levé Devant en mi le pis li dona .1. cop tel
904
»
traitres, sel
Dist a son senescal
9i35
267
home
:
»
»
2Ô8
AIOL
Cuivers, car t'en vien
«
tost,
mors lés le mur(s), Et quant le sot Makaires, Cil jut
En 9160
D
1
la cartre s'avale,
ire fu
Et vaut
Quant
li
cors Dé te confonge
ne
si
grant doel nen ot on-
li
pot respondre.
fièrement s'abandonne
embrasés, quant
il
[ques
;
mort son home;
vit
ferir Aiol, qu'il tient l'espee
le
»
!
se
:
(b)
longe,
rescoust ses niés dan[s] Gerars de Gas-
Et Guis et Alerans Fespee li reponent; Tost et isnelement ariere le retornent
[congé,
:
9165
«
Tolés, sire Makaire, nel vos pensés vos onques!
«
Car
li
« S[eJ
rois a la fors nos
neveus
nos oncles;
et
ochiés Aiol, jamais nés reverommes!
— Signor,
»
che dist Makaires,
«
moult me
fait
grant
[vergonge
:
Mon home
m'a ocis en ma cartre parfonde. 9170 « Si fil le comperont ançois eure de nonne « Se j'en faic norechon, li cors Dieu me confonge! » Il prist les .11. enfans, les degrés en retorne. Mirabiaus se pasma sor le marbre angoissouse; Tel doel en ot Aiol[s], aine si grant nen ot onques. 9175 Qui la veist les dames venir a si grans torbes, Et vont al pié Makaire mais pitié n'en ot onques «
:
:
;
«
Merchi,
«
Rendes nous
sire
Makaires, ne ceste
faites si
dame, nos
grant honte.
le
vous garde-
[rommes Quant ert alee a mese, nos le vous renderommes. » 9180 Quant Tentendi Makaires, vers tere s'en enbronce(s) Dont pensa grant losainge por décevoir ses homes; Ne vieut l'amisté perdre de [tous] ses [millors] hom;
«
:
[mes.
Dames, or
«
Les enfans norirai tant com erent preudome(s).
le
prendés, mais nos
9185 Les dames Ten merchient,
CCXLI 9Ô7 grant
raverommes
«
Les dames
1 1
mort
—
— 9179
l'en
9162 gerart
garderommes
le
:
a ses pies s'abandonent.
merchient, estrequident seures
— 9163
»
alerant
— 9173
Mirabel
:
— 9175
AIOL
269
Enfressi a le cartre en sont molt tost venues,
U
Mirabiaus gisoit dolante
et irascue.
Eles l'en ont levée sor une kieute nue
;
9190 Dusc'a la maistre sale sont arier revenues. Qui veist ces puceles qui la crient et huent « Ahi! nobile dame, » font eles, « corn mar fustes! « Tant par estiés gente, quant chi fustes venue » :
!
Enfressi a l'ostel ne sont aresteues
9195
;
En
.r. lit le couchierent dont la kieute remuent. Makaires li traitres de riens ne s'aseure De Losane trespasse toute[s] les maistres rues,
(c)
:
Vient sor
le
Celé nuit
i
pont del Rosne, dedens l'aigheles rue.
9200 Li Rones qui Terris ert soz C'estoit
Bien a
9205
oi
voit les
A
ses
,ir.
pont qui pescoit a
mal Makaire venir par mi .11.
Dedens
la
et ses
nef
Dedens met
la
lune
les prent,
les
met,
:
faire n'ot cure; la
rue;
enfans qui flotent sans aiue
mains
Sa cape
Ne
le
:
enfans ne remue.
ert rades les
gentiex hon, de
.1.
Il
Dieus vertu apercheue
fist
bêlement
les
:
rem(e)ue,
lor fait tel aiue
si
dras oste, de ses dras se desnue;
les
enfans,
si
naga a droiture.
vieut pas que la noise soit par eus entendue
:
9210 Ançois s'en est tornés, de riens ne s'aseure, A sa maison s'en va, si i vient a droiture.
CCXLIV
Des or naga Terris, molt aime Dieu de gloire, Tost vait a son ostel, les .11. enfans emporte. Sa mollier vient encontre, dame Aie de Monto(i)rie,
9215 Droitement al rivage très par mi une porte, Si aporte en sa main une candoile torte.
CCXLV
Tieris
Il issi
de
—
li
gentiex
la rive, si
hon
s'en vint a son ostel
:
atacha sa nef.
—
9 1 88 mirabel 9 89 les ont g 98 Miniature avec cette rubrique : Ch'est chi ensi com Makaires li traîtres vaut noier les enfans Aiol(s). 9201 sor 9209 soit dcus 921 1 de riens ne saseure
—
1
—
1
—
27O
AIOL
Sa mollier vient encontre, dame Aie o le vis cler. 9220 En sa main tient candoile ardant pour alumer; Bien
et
cortoisement l*en prist a apeler.
«
Sire, avés
«
Onques
vous poison? car
— Bêle seur, 9225
« Il «
sont de
Vés
le
nous
délivrés,
(rf)
tant ne pescates en trestout votre aé.
les la
avons assés mangier nés pores; en mes dras, se vous ne m'en créés. dist Teris, « poison
»
tel
manire
:
ja
»
Celé cort celé part, ses a desvolepés, les puins et les pies et les iex et les nés Et les bêles figures des enfans qui sont né(s) 9230 Tel freor ot la dame nés ossa adesser De la paour qu'ele ot a .1. grant cri jeté « Por amor Dieu, biaus sire, c'avés vos aporté? Bêle seur, douche amie, plus bêlement parlés. « Pestoie soz cel pont, que Dieu le m'ot mandé 9235 « Que j'alaise peskier, si ne Posai veer. « Makaires li traitres, li quivers desfaés, « Aportoit les enfans que vous ichi veés,
Voit
:
;
:
—
9240
Qu'il
En
«
Quant
«
Por chou nel vauc laisier que je nés eue ostés, Ses pris a mes .11. mains, si les mis en ma nef. Jou sai bien qui che sont, molt les devons amer Che sont enfant Aiol que vous ichi veés;
« « «
9245
925o
9219
quivers parjurés
«
«
les voloit noier, li
l'aiguë les jeta
jou
les vi
li
en l'aiguë,
«
Li gentil[s] chevalier[s],
«
Aiols
1
Encor(e;
est vo[s]
:
quivers desfaés.
il
si fui
tous esfraés
:
est eskaitivés.
drois sire, de vo terre cassés
l'ait cis traitres si
:
:
malement mené,
«
De
«
Bêle seur, douche amie, quel consel
«
Comment nous les puissons de
lui deusiens tenir toutes
nos
— Sire,
la
iretés.
me
donés,
mort destorner?
«
» chou dist la dame, « boin consel en ares Alons en douche Franche, a Paris la chité
«
[Bien
:
;
al vis
—
sai] la
troverons des barons a plenté,
9223 O. mais
—
g23i Da
la
—
9234 sor
— g238qui
AIOL
92 55
«
Qu'amontent a Aiol
«
Qui por
la soie
27I
le vasal aduré,
amor nous
feront carité.
— Bêle seur, douche amie, onques mais n'en parlés «
N'ai soing de douche Franche, ne
«
Se Aiols
«
Makaires
«
Si
:
quierc
ja n'i
[entrer.
9260
« « « «
9265
« « «
estoit
mors en
«
li
ber ;
(f.n'n)
seroit tost vers le roi acordé[s]
:
nous feroit ochire et les menbres coper, Par son avoir donant, dont il a grant plenté.
Mais del roi de Venisse ai jou oi parler, Del cortois Grasien qui cortois est et ber Il maint a Tornebrie, celé boine chité, S'aime molt Dameldé; le roi de majesté;
:
Se Jesu nous voloit conduire a saveté, Par lui les porons bien de la mort délivrer.
— Sire, «chou dist 9269
la cartre,
la
dame,
« si
com
vos
comman-
Faites isnelement, trop poons demorer.
— Bêle seur, douche amie,
CCXLVI
»
[dés
»
ce dist
:
quens
li
[Terris, « «
« «
9275
« « «
Nos n'avons nul enfant, Dieu ne vient a Un en eûmes Paumer il est ja a sa fin.
plasir;
:
Del lait de vos mamele[s] poés bien ces norir. Entrons en cel batiel, n'i a point de péril Ja Tacatai l'autrier .ira. mars et demi. Se nos a Tornebrie po(r)omes parvenir Al fort roi Grasien (s) qui preus est et gentis Par lui les porons bien de la mort garantir. Sire, » che dist la dame, « c'atendons nous dont Il sera ja plains jors, se Damelde[x] m'ait [chi ? Se nos perçoit Makaire, nos somes mal bailli; Et vous et les enfans en covera morir. » :
;
«
— 9280
« «
«
CCXLVI
:
I
Venus 9285
Molt par fu liés Terri[s]delconselsamollier. est en la cambre u dans Guis est cociés
C'estoit
Celui a
:
.1.
il
sages hon, canoines d'un mostier
gehi son consel tout premier:
;
AIOL Il le
devoit bien faire, car li
Et
une candeille devant
fist
clers l'entendi, si est levés
9290 Prent encre
Que
ce sont
Ja en
Çon
et
parchemin,
fil
Aiol
le
en pies,
lui atachier,
si
lor escrit
brief
.1.
gentil chevalier.
si longes teres ne seront eslongié(s) ne puist retrover la vérité del brief.
Teris vint a sa nef,
9295 Son argent
i
Ses cendaus
Puis
estoit ses niés.
il
Quant
commenche
si
a cargier
(b)
:
a mis, son or et ses deniers, et ses pailes et ses
dedens
est entrés
et
il
hermines vies
et sa
:
mollier,
Enporte entre ses bras les petis iretiers; Et ont .ira. serjans molt bien apareilliés,
93oo Qui
del nagier se painent, sage sont del mestier.
CCXLVIII
Desor(e) nagaTeri[s], molteslongeMakaire;
Tout contreval le rive se conduist et se naje. Onques ne tresfinerent tant qu'il vinrent a av[en]e. La troverent marcant de tant diverses marches 93o5 Tant lor dona Teris or et argent et paile, :
Que le laissent entrer avoec aus en la barge. Ne sai de lor estoire que jou vous acontaise, Ne combien il estoient en mer ne en passage Vienent a Tornebrie,
si
93 10 Teris ist de la nef et sa feme dame Aie, S'en jeté son avoir, c'un seul point n'en
Et prent
les
.rr.
enfans soef que
Ses a envolepés en
Puis trespasse 93
1
5
les
.r.
:
arivent a l'avene;
il
i
laisse,
nés quaisse,
bliaut de paile;
rues qui sont et grans
et larges,
Dusc'al maistre palais de nient ne s'atarge;
La trova Grasien,
le roi de celé marche. Et Teri[s] le salue qui fu cortois et sage[s] « Dieus te saut, riches hon! Et toi, sire message! :
—
«
9320
Dont
es tu
?
de quel tere? di moi de ton linage.
— Sire, nous de Borgonge,
929G cencaus
—
9299 serjant
de celé
tere large.
— 9304 de dens —
9306 barbe
AIOL «
273
Grant guerre m'a destruit,si m'enamaineetcace. vous m'en vieng, boins rois, en ceste vostre
«
A
«
Que
[marche,
— Amis, 932 5
me
vos
recevés, por
che dist
»
li
Dieu l'esperitable molt es cortois et sage[s]. !
rois, «
retenrai volentiers, par
ma
«
Et
«
Trop
«
Selonc chou que verai en ton cors
je te
CCXLIX
«
donrai avoir, or
te
Amis,
»
che dist
et
li
argent
barbe
!
et paile,
le
barnage.
savés vos nul
rois, »
[mestier
— Oil, par ma 933o
foi, sire,
«
Je sai prendre poisson, bien les sai engingier,
«
Et
bien mestier d'ostoir
si sai
bien conduire une meute de ciens une venison molt bien aparellier, un riche sengler retenir a Tespiel;
«
Et Et Et Sa
besoigne [furnir]
«
Ne
convient millor querre, bien en sui
«
9335
«
mon
por
— Amis, «
9340
9345
«
»
»
che dist
li
et
son droit desrainier,
rois, «
che dist Teri[s],
afaitiés.
molt a chi bel mestier;
« .c.
cier,
merchis en
aies.
Dieu et car rrfoiés! de Borgonge, Tautrier,
«
Sire roi de boin aire, por
«
Quant
«
Dieus
g'isi de ma terre me dona .rr. oirs de ma france mollier; en mon geron, ne sont pas baptisié
«
Jes ai
«
Poramor Dieu vos
:
Et respondi
li
rois
:
«
que des fons les saciés. Par ma foi, volentiers! »
pri
venir les maistres,
Il fait
;
droit signor sa parolle nonchier,
Por trestout le pior vous doit on avoir Et jou te retenrai de gré et volentiers.
— Sire,
les prestres del
mostier
Si a fait les enfans molt bien aparellier,
935o
Si les
La
rist
ambedeus
les leva
Orclare
(c)
et d'esprevier;
« Si resai a
la
li
?
mais ne sont gaires chier.
lever et baptisier.
rois et sa france mollier,
roine al gent cors afaitié
:
9348 presters
18
»
:
AI0L
274
L'un apelent Tumas et l'autre Manesier. .ir. chités l'on dona li vaillant chevalier[s], 9355 Se
il
Dont
peuent tant vivre c'armes puissent baillier, m homes mander et mieus; il peuent .xx .
Makaires coureçous et iriés La prison de lor mère lor vaudront bien vengier.
Encore en
9360
:
Li rois a regardé les petis i retiers II en a apelé Orclare sa mollier
;
:
« « «
9365
ert
Douche seur, douche amie, se Dieusme puist aidier, Jou n'en keroi[e] mie nul homme desosiel, Conques de tel cors d'orne n'issi teus iretiers.
«
U
«
Et
emblés u il lor vieut aidier, fil de roi, de conte u de princier. che dist la dame, « voir dites, par
les a
il
sont
il
— Sire,
f>
mon
[cief. » (d)
Li rois aime forment
En
cambre
sa
les
les fait
enfans, ses a ciers
:
norir et alaitier,
Et ont .mi. noriches, femes a chevalier.
9370 Quant
il
orent
.11.
ans,
entrèrent el tierc
si
C'autressi gens de cors sosiel ne veissiés.
Ja Mirabiaus lor mère
Nen
9374Dusqu'il
CCL Or
al
gent cors afaitié
de prison a nul jor desousiel
istra
l'(es)
sont
li
en geteront, quant erent chevalier.
doi enfant de la mort bien gari,
La merchi Dameldé
et lor
maistre Terri
Et
le roi
Or
lairons des enfans, Dieus les puist beneir
Grasien
et
Orclare al cler vis.
Si en dirons d'Aiol, le chevalier gentil,
938o Qui fu en
la
grant cartre coreçous
Sovent reclaime Dieu,
le roi
Et Makaires
(ja)
Tenoit
li tel,
9385 Lor drap
U
il
—
et lor
.v.
ans tous acomplis
— ij382 que
n'ait,
cascun
avoir lor estoit tout
9372 mirabel
maris.
Damelde[x]
.m. chevalier[s] saudoier[s]
Laiens orent esté
g365
cui
et
de paradis. di.
:
faillis,
!
AIOL
275
Et tout ont engagié, palefroi etroncin; Et dist li uns a l'autre « Nous somes mal bailli « Nous n'i gaingons nient, ains perdons cascundi; « Nos aubers et nos elmes avons en gage mis. :
9390
«
.v.
«
A
ans a
sis
devant
li
:
fors rois
Loeys,
toute l'ost de France nous a le siège mis:
«
ne s'en tornera dusqu'il nos avra pris. Molt durement ont ja de nos homes ocis De .xxx m que fumes ne somes que dis mil. Makaires ne nous aime vaillant .1. angevin, Car il a son trésor grant et large et furni
«
Sel fait garder sous terre
« Il « «
9395
«
:
.
;
com uns
autres kaitis.
ne nos vieut saudee doner ne départir, Ançois nous taut nos capes, si les envoie al vin, Et bat nos escuiers et forment leslaidist; [bris. Et quant nous en parlons, plus faus s'en fait que
« Il «
9400
« «
9405
«
Soit a tort, soit a droit, nos l'avons bien servi {f.\6z)
a
Signor, car guerpisons ce quivert de put
«
Si alons la defors al roi de Saint Denis
«
Ja
:
est
chou nos drois
Et respondent
CGLI
Che
fu par
li
une
Que Borgengon «
9410
9415
«
autre
:
sires, a tort l'avons :
«
feste del
Or
lin,
guerpi.
avés vos bien dit.
»
»
baron saint Mikiei,
parollent a Makaire le fier
:
Entendes cha a nous, » font il, « franc chevalier; Laiens avons esté .v. ans trestous entier[s];
«
Nos aubers
«
Et
«
Tu
«
Sel fais garder sous tere,
«
«
ne nous vieus doner saudees ne denier, Ançois nous taus nos capes et bas nos escuiers; Et quant nos en parlons, plus t'en fais fors et fiers.
«
U
«
«
si
et
nos elmes avons [tous] engagiés,
nous sont
failli
palefroi et destrier.
as ton grant tressor mervellous et plenier,
com
autres useriers,
Si
tu mieusen t'amendes, u nous done congié. Le matin guerpirons tes honors et tes fiés
9410 trestout
:
—
941
5 vieut
276
9420
-VIOL «
S'en irons la defors al roi qui France tient,
«
Car chou
no drois
est
Quant Tentent Signor,
«
»
li
sires, a tort l'avons laissié.»
traîtres, le
sens quide cangier
che dist Makaires,
«
:
en
respit vos
.1.
[quier, « Dusc'a demain a l'aube, quant serai conselliés. 9425 Et cil respondent « Sire, com vous plaira, si iert. Atant font les lis faire, si sont alécouchier. Et Makaires s'en entre sous tere en .1. celier Ileuc trova Boidin et Durant et Anscier, Hercenfroi de Losane le kenu et le viel. 9430 Li uns estoit se gaite, li autre ses portiers, :
» »
:
Li
9435
tiers ses
ciaus a
«
Signor,
«
Tout mi home me voillent honir et vergongier: Demain voillent guerpir mes honors et mes fiés
«
il
jehi ses
«
Et aler
Mais
«
Tous vos
la defors al roi
»
mes consaus
:
m'oiés.
si
;
tout premier,
feroie rices d'or fin et de deniers.
dist Hercenfrois,
«
(*)
vés nous apareilliés;
«
Car nous ferons adès quanque mestier vos [i]ert. » « De chou su je molt liés. li traitres Or vos diraje donques de mes consaus premiers. A loi de marcheant tous vous apareilliés
«
De
«
«
:
cotes bougerenc, de capieus sor vos ciés
« S'ait «
9450
pais,
qui France tient
se vos volés croire
Et respont
9445
consaus tout premier(s)
» fait li traitres, « faites
«
— Sire, 9440
senescaus, l'autre ses botelliers.
A
Puis prendrons
mon
«
Mon
Et torserons
«
Et
«
Et Mirabel sa feme
«
Si lor ferons jurer la fors a cel
«
Que
«
Puis en istrons
9421 guerpie
or et
mon les
u
tressor trestout la
«
si
:
Aiol[s] solers grans, soit de buies cauciés
argent,
mes monaés
maies sor
les
deniers,
plus fors somiers,
ferons Aiol de la cartre sachier
ja
—
al
gent cors alaitié
9437 tous
—
9439 vos
n.
:
moustier
nen diront cose dont soions la fors al roi
:
il [i]ert,
enterchié.
qui France
tient,
AIOL
9455
9460
Je sai tant de language ;
«
S'irons a Panpelune al fort roi Mibrien Si
li
«
Et
cil heit
«
Trop nous donra
«
Et se vos volés Dieu
«
Ausi com je ferai, tous en sui conselliés, Plus vous donra li rois et avoir et deniers Conques n'en eut en France Loeys ne Loier[s].
«
rendrons sa
— Sire,
Que nou
«
Mieus
«
Que
voil
fille al
gent cors
plus Aiol que
» dist
«
CCLII
avoir le
home
:
afaitié(s).
desousiel
:
et viles et plaisié[s];
père renoier,
Hercenfrois,
tout sons aparellié
«
chou que vostre jou Dameldé le père renoier
ferons tout
fuisse cha
dedens ocis
et
plaisir [i]ert.
detrenchiés.
»
Oies del traitor, ses cors soit confondus, Qu'il vieut que tout
E 9470
n'ermefs] enterchié;
ja
«
«
9465
277
«
Dieus!
II fait
A
loi
si
seront
si
il,
home ja
soient ars et
pendu
n'en estordra uns
son trésor prendre trestout de marcheant se sont tout
la
.v.
u
fu
il
:
!
:
vestu
De
cotes hugerenc et de capes desus. Et jetèrent Aiol de la cartre u il fu, Et Mirabel sa feme qui trop ot jeu, Si les en ont mené en .1. mostier la sus 9475 Sor sains lor font jurer .v. foies u plus Que ja ne diront cosse dont soient reconnu Aiols aime tant Dieu ja n'en sera parjurs.
(c)
i
:
Puis torserent
9480 Aiol
et
les
malles sor
Mirabel levèrent sor
les destrier[s] .1.
grenus,
mul,
Par la porte s'en issent, si abatent le mur; Makaires trait Tespee del feure, le branc nu Les portiers et les gardes en a les ciés tolus. Par mi Post s'en tornerent, cha fors 9485 Dusc'al très Loeys ne sont aresteu.
Or entendes
se sont
:
venu
com a le sens perdu. mot dire por coi soient connu
d'Aiol
Qu'il ne veut nul
9463 tous
:
;
:
AIOL
278 Et
son père
vit très bien Elie,
Et Loeys son oncle: mervelles
le
quenu,
s'est
tenu,
9490 Qu'il onques nedist cose dont il fust conneu[s]. Et Makaires dessent qui s'estoit desconnu, Si parla
bassement quant desconnu[s] se fu
:
maint el ciel la sus « Saut le roi Loeys a qui somes venu 9495 « Nos somes marceant de Pinel et de Bu, « Et somes par la porte de Lossane venu. « Doné avons Makaire .11. mars d or [fin] u plus « Por chou que par sa tere nous a conduis li dus. « Nous menons tel avoir onques si grant ne fu; 9500 « Or somes en ta tere, rice rois, parvenu « Qua[r] nous livres conduit tant que soions issu.» Et respondi li rois « Bien soies vos venu! « Quel part vous en aies, miens en est li treu[s]. » Conduire le[s] commande Gautier de Montaigu, 95o5 Le duc Bevon sans barbe et Jofroi le kenu; Et cil les ont menés bien .111. liewes u plus. «
Cil Dieus de sainte gloire qui
!
1
:
:
Quant Adont
1
traitres parjur[s]
:
«
Vous
«
Nous somes de Losane
«
Le
5 « « «
« «
9520
li
«
«
95
sont fors de Tost a saveté venu,
parla Makaires,
Signor boin chevalier, c'a nous estes venu, Por chou que vous m'avés a saveté conduit,
«
9510
il
« «
dirai
dont
tel
cose dont bien ère creus
(<*)
:
a saveté issu,
trovame cha de jus Vés les la u chevauce(nt) ces boins mules grenus Faites armer vos homes, les grans et les menus, Et s'asailliés Lossane, les roes et les murs. Les portes sont overtes, ja n'i ara féru Nel sevent de la vile ne ne s'en garde nus Prendre poés la vile sans lanche et sans escu. Ja Damelde[x] de gloire vostre roi[s] nen aiut, S'il prent les Borgengons, se tost ne sont pendu. » portier et
Oies del traitor
9492 quant] grant
le
gaite
;
:
;
:
com
par est malotrus,
A10L
Que
vieut que
il
q5 24 Si seront
CCLIII
il
la
home
si
soient tout confondu
granment de
lor a dit
sa convine,
grant traison ne lor a jehi mie.
Cil retornent ariere, s'ont lor voie aquellie
A
Tost en sont
La
:
trestout, car lor jor[s] est venus.
Makaires
Mais
279
venu ançois l'aube
:
esclairie.
parolle ont conté al roi de Saint Denise;
953o Et quant François le seurent, li os est estormie, Enfressi c'a Lossane ne s'aseurent mie :
A
pié et a ceval entrèrent en la vile,
Et portent trenchant aches et grans lances forbies Les Borgengons qu'il trevent detranchentetochient, g535 Et [s'en] vont querre Aiol en la cartre perine Et Mirabel sa terne, mais il nés trovent mie Makaires les en maine, li quivers, li traitres. Grant doel en fait li rois et li villars Elie, Mais puis ti(e)nt il Borgonge sa terre toute quite 9540 Si c'onques n'i perdi vallissant une aillie. Et vont querant Makaire el bore et en la vile :
:
:
Cui cautque Il lor est
E
«
escapés,
las
!
»
che dist
quierent
? il
quivers,
li
et li
li
nel troveront mie. traitres,
Mirabel s'amie rois, «
— Siredroisenpereres,
»
:
mon neveu
che dist
li
nen ai mie dus Elie, (/"• i63) !
«
Makaires le m'a mort, li quivers, li traitres. Ahi Mirabel dame, de vostre signorie!
«
Mar vous
«
Poi a duré ensamble
«
955o
le
mené Aiol
S'en a
9545
il
!
conquist
mes li
fieus par sa chevalerie
!
vostre compaignie.
Quant le sara ma leme la gentil dame Avisse, Che sera grant mervelle s'elle remant en vie Or dirons de Makaire, cui li cors Dieu maudie Anbedeus les en maine coreçous et plains d'ire « «
!
»
:
;
9555 9D26
Qua
II
sont venu al Rone,
ichi
sera
—
mie — 953(5 g553 qui
ncl
—
si
trovent la navie.
9541
aiol el
— 9542
Que
—
g55i
280
AIOL
Makaires une nef de son avoir eslige, Puis i entre li fel et si .irri. dessiple; Aiol ont mis dedens et Mirabel meismes. Par le Rosne governent et a grant force vindrent 9560 Tout contreval s'en vont enfressi c'a saint Gille, Del cors saint n'ont que faire, il n'i tornerent mie; :
Aval par selonc tere ont lor voie aquellie, Guerpisent les pors d'Apes, si tienent ceus de Ne tout lor herbegage ne conterai mie 9565 Ne sai que je vous cont cascune oste[le]rie; Dusques a Panpelune ne cessent ne ne finent La trovent Mibrien, le fort roi de Persie, U asamble grant ost et jouste grant enpire De Navairs et de Bascles avoit .l. mile; 9570 Aler en vieut a ost sor France le garnie Por Mirabel sa fille dont li siens cors s'aire, Et si heit plus Aiol que nule riens qui vive;
Sire;
:
:
:
Mais il Tara par tans en la soie baillie Makaires l'i amaine, li quivers, li traîtres; 9575 Par tans vaura servir de ses losengeries. :
CCLIV
En
plus maistre rue qui torne [vers] saint Jake
la
Se herberga Makaires
et si
home
tout quatre.
en a apelé son oste Floquipasse,
11
Si ot
non
li
paiens qui son avoir
«
Gardés moi
«
Quant
François que
li
garde
:
ne vos escape 9580 « Grant tressor m'a enblé, si m'a fait grant damaje. » (*>) Et respont li paiens « Ja mar en ares garde cest
il
:
:
Il les
9585
il
;
m'escapera, jamais n'emblera autre.
mist ambedeus ens
el
»
font d'une cartre,
En une tresoric, mais l'avoir en fist traire. En grans carcans les misent et en buies les
laisent.
Makaires s'en torna et si dru trestout quatre, Et trespassent les rues qui sont et grans et larges, Dusc'al maistre palais de nient ne s'atargent.
9590 La trevent Mibrien 9563
les
puis
a l'aduré corage.
28l
AIOL
Makaires «
le salue,
li
quivers mescreablefs]
:
Mahons te saut, boin[s] rois, et toi et ton barnage Et Mahons te garisse, amis, frère message Dont viens? et de quel tere? di moi de ton afaire. !
— «
!
9595 — Sire,
je sui
de Franche, de celé tere large, si Tai tout en ma garde.
«
Rices dus de Borgonge,
«
Grant guère m'a destruit, qui m'en amaine et Car li rois Loeys m a tolues mes marces. [cache Sous Lengres en Borgonge esmuc une bataille, La fis(t) por vous telcose dont li siècles me blâme. La conquis jou Aiol, le fil Elie au sage, Et Mirabel vo fille, le cortoise et le sage. Jel vous ai enmené en ceste vostre marche Cha sont a mon ostel u mes ostes les garde. Mais vous nés ares ja a nul jor que je sache, Trosque irfarés mostré vo Dieu et vostre image. 1
«
«
9600
« « « « «
9605
«
«
:
:
Honques ne vie Mahon drois est c'onor li fâche. Et respondi li rois « Molt es cortois etsage[s]. » Quant il Pot entendu, si dreche en son estage, «
:
»
:
96 1 o Plus de .vu. fois le baise el col et en la fâche « Amis, » che dist li rois, « cortois estes et sages :
«
Assés vos donrai
terre,
— Or entendes a moi, «
96 1
5 « « « «
«
9620
« «
»
:
honor et signorage. que dist li fel Makaires:
Je sai bien toute Franche, les pors
et les
passages
:
Toute crestienté ert en vostre treuage Mais que j'aie vo gent a ceval et a armes Chrestien sont tout mort et livré a hontage Mar me vit onques [mes] Loeys, li fieus Charle Encor li taurai jou le cief sor les espaules. Vous tenrés la grant tere et je en serai garde, De vous vaurai tenir Borgonge en iretage. Amis, » che dist li rois, «cortois estes et sage[s]. ;
!
:
(<-")
— « «
9625
CCLV
«
De croisement vous doing la terre de Navaire. commanc Sarrasins par desor lor omage [cent. » Que il trestout vous servent et vostre plaisir fa-
Je
Mibrien[s] prent Makaire
et
tous ses .un. drus,
282
AIOL Si les a amenés en son palais la sus,
En
mahomerie,
la
u Mahomet
la
Adont parla Makaires, li g63o « Mahomet, » dist li fel,
fu.
traître parjurs « je
sui a
:
vous venus
Avousmeclaim jou, sire, del roi de Saint
«
Et destrués François après tous uns
« «
«
uns
et
;
Denis.... :
Ne sai qués vos nomaise, miex les connistras tu Que je ne fac, biaus sire tous les avés veus. » :
9635 Sarrasin ne sont mie
Que
n'aient
.1.
ne esperdu mis Mahomet el bu,
si fol
vilain
Qui laiens est entrés, car « Amis, » dist li vilains,
tout creus dedens fu.
« je t'ai bien entendu Roi te ferai de Franche et amiral et duc, 9640 « Et li rois et li autre soient tout confondu. « Se tu a moi te tiens, moult t'est bien avenu. » [Li] paien li amènent un auferant grenu Si le baise en la bouche, que ne se targa plus, Et radie contremont el despit de Jesu.... 9645 « Et puis me baiseras en mi le treu del cul « Che ert senefianche qu'a moi t'eres rendus, « S'aras Dieu renoié et la soie vertu « Et que il ne peut estre et qu'encore ne fu.
:
«
:
:
— Si
9650
«
A
ferai jou,
chou
me
biaus
sire, »
che dist
li
durfeu[s];
renc coupable que tant ai atendu,
Que tous jours ne vous aie servi et maintenu. » Makaires le baisa, il et si .nrr. dru; (d) Li vilains a vessi, Makaires trait en sus « Sire, » dist li traitres, « com li vostre Dieus put «
:
!
9655
— Non
fait, » dist
Mibriens,
«
mais teus sont
ses
Fors sont del sinagoge isnelement issu, [vertus. al maistre palais sont ariere venu.
Dusc
CCLVI 9660
Mibrien[s] prist Makaire parle pant de l'hermine
«
Amis,
«
J'aim des ore en avant
»
che dist
li
rois, a
963 1 Passage altéré et tronqué. Lacune. g65o entendu
—
»
1
:
ne vos mentirai mie.
la vostre
— 9633
compaignie.
connisies vous
—
9644
283
AIOL «
Menés me
Il
ma
a vostre ostel, je voil veir
Et respondi Makaires
:
«
trespasse la rue et le bourc
tille.
»
biaus dous
Volentiers, et le vile,
»
[sire.
Dessi a son ostel ne cesse ne ne fine;
9665
II
en
a apellé
Floquipasse
et
Prospisse
;
Si fait jeter Aiol de la cartre perine
Et Mirabel sa feme qu'u) a grant tort i fu mise. Mibriens voit sa fille qui molt fu asouplie :
De
la longe prison a la color noirchie.
par la main l'a saisie, commenche a dire [sire. « Avés vous relenqui Mahomet, bêle fille? Oie, » che dist la dame, « por amor Dieu, biaus « Je ne pris vostre Dieu Mahomet une aillie. 9675 « Chou que Sarrasin croient tieng jou a grant follie, « Quant ne croient en Dieu le fieu sainte Marie. » Quant Tentent Mibriens, a poi n'esrage d'ire.
9670 Quant Mibrienfs] Il
l'en a apelé, se
le voit,
li
:
—
CCLVII «
9680
Mibrien[s] prist sa
fille
par
main
blance
le
Avés vos relenqui Mahomet, fille bêle? Oie, » che dist la dame, «n'en dites mais,
—
[destre.
kaiele!
»
Quant Sarrasin l'oirent, si s'esragent et dervent. « Cou que Sarrasin croient ne vaut une cenele, « Quant il ne croient Dieu, le glorieus celestre, « Celui qui s'esconssa en la vierge pucele. » 9685 Quant Tentent Mibriens, a poi d'ire ne derve, U que il voit Aiol, sel prent par le pui[n] destre «
Fil a putain,
«
La
» dist il, « fel licieres
Dist a son senescal:
9690
que plus amoie en Vamoi m'espeequere
riens irTavés tolue «
:
susperbe[s], terre
!
»
(/ 164)
;
Ançois que jou mengue li trencerai la teste. » Dont parla Estorgans qui fu nés a Valterne « Biaus oncles Mibriens, por Mahomet, que faites? «
:
9695
«
Que
«
Quant
«
A
«
Car chou
créés vos
Makaire? Mahomet
li
doinst perte!
sa loi a guerpie, desloial est sa geste.
millor chevalier ne peut vostre est
fil [s]
fille estre
Elie a la kenue teste,
AIOL
284 «
Et
est niés le roi
si
qui tient France
et
governe.
vieutMahon croire, trop lidonré[s] vos tere.» Et respondi Aiols « Che ne poroit ja estre; 9700 « Mieus voil jou morir que je Dameldé perde. » «
Se
il
:
i
CCLVIII « «
Mibriens apela Mirabel
le
.1111.
paien l'en mainent, a force
9705 Qui par
:
le traînent,
bras le mainent coreçous[e] et marie
les
che dist
dame,
moi a
«
Signor,
«
Aorer
le m'esteut, le
ceur en ai plain
Délivre
le laisierent la
pute gente haie.
»
la
« laisiés
Leus que dut aorer Mahomet
9710
nobile
Avés vos relenqui Mahomet, bêle fille? Aies, si Taourés et vos saumes li dites. »
El(e) le saisi as bras,
Les costes
et les
par tere
— Voire,
dist Mibriens,
»
«
:
«
:
d'ire. »
et ses i^njdeles, le traine,
bras et les flans
Dist Tuns paiens a l'autre
:
délivre
li
Ceste
debrisse.
dame
marie.
est
tout ert morte et sos[prise.
— Non sui, 9715
« «
Comment Or perent
Quant Il le
» dist
Mirabiaus,
«
mavaise gent
vos peut aidier ceste cose ses vertus
aie.
faillie?
qui de paor n'a mie.
»
l'entendent paien, a poi n'esragent d'ire:
font délivrer Floquipasse et Porprisse,
Che furent doi paien molt félon et plain d'ire. 9720 La tere le roi gardent et tien[en]t grant justice Mais puis
les
Puis creirent Jesu Aiol ont avalé en
Sainte Marie.
le fil
la cartre péri ne
Et Mirabel sa feme corecie et marie En caines les lancent et en buiesles misent.
(£)
;
9725
Li rois en a juré
Que demain S'il
9714 mirabel
—
Mahomet
les fera
ne croient
9729 Mais bien
:
torna Dieus a la soie partie,
et ses i(n)deles
detranchier
Mahom
et
ochire,
qui tout a en baillie
lor peut aidier
9725 placé dans
le
li
:
fieus sainte Marie.
ms. après 9722.
285
AIOL
CCLIX
Lendemain durent
estre tout ars et
desmembré.
Oies quel aventure Jesu lor a doné. .1111. paien d'Espaigne, Sarrasin d'outre mer, Sont venu a la tere, que lor fu acussé[s] Un[s]molttrésgranstressor[s]qu'ilquidoientembler Al fort roi Mibrien qui l'avoit amassé, 9735 Par dedens celé cartre tout adés asamblé,
La u
Aiol[s] gisoit et sa
Mais
li
feme al vis cler de la cartre ostés, ;
tressor[s] estoit fors
Que dedens
ne laisierent
9740 Li laron furent sage,
.1.
denier monaé.
del mestier doctrine
:
A lor chisieus trancans d'achier et afillés Un grant pertrui[s] ont fait, s'ont le muresfondré La dedens en la cartre coiement a celé, Et quierent le trésor n'en ont mie trové. :
9745 Aiols
jut d'autre part selonc
Entre
lui et sa
S'a oi les larons par
Gentieument
9750
mi
les apele
grant piler, et irés,
la tere aler
;
par molt grant simpleté
:
«
Signor, qui estes vous, qui par la cartre aies
«
«
Venés vos avoir querre? gardés nel me celés. je n'en i cuic -n. dcnier[s] moneés, Mais c'un caitif de Franche qui est enprisoné[s] Entre lui et sa feme, qui se meurt de lasté. Quant vous venistes chi por avoir conquester, Voir, je vous en donrai .un. somiers torses,
«
Se vos
« « «
«
9755
.1.
feme, corechous
«
?
Certes
me poés faire de la prison jeter. Après vos ju[re]rai desor ma loiauté,
«
Que
«
Je vos donrai trésor tout a vo volenté.
se
9760 Li laron Il
vous droit en Franche conduire l'entendirent, grant joie en ont
corent les boions des buies desfremer
Et
le
carcan
li
ont molt coiement osté.
Li .nu. laron l'ont de la cartre Issi
9733 qui
com
—
il
9740
jeté
:
devoi[en]t por Mirabel aler,
del destrier
me
poés,
»
mené
:
(c)
AIOL
286
9765 Les gardes s'estormisent quil dévoient garder; « Mal nous est encontre, -Et dist li uns a l'autre « Quant li François nous est de la cartre escapé[s] :
«
Il
Demain en
serons tout
pendu
et
encroé.
:
»
tornerent en fuie, n'i osserent ester.
9770 Et li .un. laron en ont Aiol mené. Cui caut se il l'en mainent et Mirabiaus remest ? Or les consaut andeus cil qui tout peut saver Car puis ne s'entrevirent dusqu'a .[v]ir. ans pasés. :
CCLX 9775
Li .un. laron mainent Aiol par grant justice,
U
voil[le]
il [le]
Que ne
u non,
sa foi lor a plevie
dira parolle qui tort a félonie
:
Aiols aime tant Dieu qu'il n'en mentira mie.
Tant ont
trespassé bois et landes enhermiinjes,
Qu'il sont venu tout droit al port d'Esclavonie.
9780 La troverent lor nef aprestee et garnie, Lor compaignons troverent, ques atendent a single, Et il lor vont encontre, hautement lor escrie[nt] « Avés vous le tressor dont avons tele envie ? » Et cil lor respondirent « Vos parlés de folie! :
:
9785
a « « « «
9790
«
« « «
«
9795
« « «
«
La
Mibrien avons frainte et malmise, Mais d'avoir n'i trovames vaillissant une aillie, cartre
Mais .i.kaitifdeFranchequi manansestetriche[s]. Sa foi nous en a il molt loiaument plevie, Que se nous l'en menons en Franche le garnie, Trop nos donra avoir, trésor et manandie. Mais Franc sont orgellous et plain de félonie, Que se cis a en Franche ricece ne baillie, Assés tost nous fera detranchier et ochire Car la loi Mahomet n'aiment li François mie. Car le menons or vendre el port de Tornebrie Al fort roi Grasien qui manans est et riche[s]. (<*) Plus nous donra avoir, ricese et manandie, Que trestout no parent n'orent aine en lor vie »
9771 mirabel
;
!
—
9773
cf.
9806
—
9775
li
a
— 9786
.1.
aillie
AIOL
Quant 9800 Ne
287
l'entendi Aiols, forment plore et souspire
se vieut parjurer, sa foi lor a plevie;
Ne
set
La
trovera ses ficus sains et saus
pas
grant joie
la
la
u Jesu
le
guie
:
et délivres,
Et Terri le cortois et Aie la nobile, Et le roi Grasien qui les enfans norie. 9805 II n'avoit .ri. si biaus dusc'al port de Hungrie; .vu. ans orent passé ançois c'Aiol veissent.
CCLXI
Li
.1111.
laron sont dedens lor nef entré;
Aiol ont mis dedens,
le vasal
aduré,
Et levèrent lor single, si se sont desancré 9810 Damelde[x] lor dona boin vent et boin orré. Ne sai que je vous doie lor estoire aconter, :
Ne combien
il
Quant 9815 Et
il
la
vinrent a Favene, lor cingle ont avalé, la rive, s'ont
troverent le jor
furent crestian
guerpie lor nef.
une grant feste anel et Turc aseuré
;
;
D'avoir d'estrange tere
i
ot
molt grant plenté.
9820 Ausi com autre avoir metent Aiol venel Li laron l'orent bien vestu Il
:
sont droit arivé.
jetèrent lor ancre, bien se sont apresté,
Et issent de
La La
mer
esturent en palegre de
Vienent a Tornebrie,
ot
chemise
et braies
et
conraé
d'un cai[n]sil
Et puis cauces de paile,
soler[s]
:
;
afioré,
a or ovré[s],
Et peliçon hermin tout d'orfroi[s] engoulé, 9825 Et après .1. diaspre qu'il li ont endossé, Et d'un vermel samit l'ont molt bien afublé N'ot plus bel chevalier dessi en Duresté, Se ne fust la prison u il ot tant esté; Mais bien avoit .v. ans en cartre conversé. 983o A mervelle l'esgardent li per de la chité, Et dist li uns a l'autre « Molt a cis grant bonté. « Onques Dieus ne fist tere ne si grant roiauté, :
:
9820 venle
:
2ÔÔ
AIOL Cil nel(e) deust tenir,
«
Tant en va 9835 Que
A
li
li
si(l)
renons par
a en lui bonté.
les
»
(/".
i65)
princes casés
en a oi parler;
rois Grasiens
.xxx. chevaliers avala les degrés;
Meisme(s)
Et Teris
Tumas
et
roine
la
ala de
i
cortois et
li
Aie o
son gré le vis cler.
Manesier[s] sont avoec aus aie
9840 Dessi que a
la rive
ne se sont
:
aresté,
S'ont trové
les larons et Aiol par delés. Li boins rois de Venise a Aiol esgardé,
Molt
le vit bel et
gent, escavi et
mole
:
Ses filleus esgarda sans plus de demorer
:
9845 Tant resamblent le père et de bouche et de nés, Onques Dieus ne fist home [les] deust esgarder Aiol[s] li fieus Elie i a son ceur torné, Il ne set qui il sont, mais molt i a pensé. Li fors rois Grasiens a
985o
« Dites,
Et
il li
« .lx. « «
9855
«
Et
respondirent
:
mars d'or
«
:
Aparmain
»
le sarés.
vous en esteut doner,
fin
balanche pessé, Et .xxx. piaus de martre et .ix. mantel[s] foré[s], Entre tires et pailes un grant somier torssé. .cccc. d'argent a
— Baron, «
les .un. apelé
signor, quel faites, quant a vendre Favés?
»
che dist
Vous Favés molt
li
rois, «
forfait, car
par sainte carité, vos amesurés
;
Prendés consel ensamble por combien le donrés. Et cil li respondirent « Sospris nos en avés. «
»
:
9860
«
Se nous bien seusiemes par fine vérité
«
Que vous
«
Por .1111. tans d'avoir ne vos fust il donés. [avés. Par mon cief, » dist li rois, « signor, grant tort Et tant et plus del mien vos en ferai doner, Ains que si bel kaitif laise mes escaper. »
fussiés
li
rois
de cest rice resné,
— «
9865
«
L'avoir lor a al vis
fait
tout et bailler
— 9846 Lacune. — 9860 n.
cette rubrique: Ch'est chi
s'entrochient.
en-si
com
li
et livrer.
—
b. 9866 Miniature avec laron ont vendu Aiol et
s.
AIOL
Ensi com
Et
A
il
289
laron en furent dessevré
li
(b)
durent ariere en lor barges entrer,
lor couteus d'achier se sont entremellé,
9870 Por Tavoir départir, dont il orent assés Mal soit de Fun des .1111. qui en puist vis aler, Qu'a lor coutiaus ne soit trestout esboielé[s]. Al fort roi Grasien le va .1. mes conter, Et quant li rois le sot, s'a grant joie mené, 9875 L'avoir en a fait tout en son trésor porter. « Sire, » che dist Aiol[s], « or vos ai mains cousté! :
»
Ariere s'en revont par la boine chité,
El palais en montere[n]t contremont
9880
«
.1.
:
;
«
— Sire, 9885
che dit Aiol[s],
»
«
ja'n orés vérité.
«
Je sui certes de Franche de molt grant parenté,
«
Si ai esté
«
Et
«
Se vous
en cartre bien a
«
Car
me
rois
et
«
«
:
«
grant amoine ferés. Por nient vos doutés,
ne vous faurai tant
je
Quant
ans passés,
faites bien,
li
Quant Tentendi 9890 Tost
.v.
laron m'emblerent u m'avés acaté.
cil
Et respondi
puisse durer.
Aiols, grant joie en a
isnelement li
com
li
vaut
»
mené
»
:
al piet aler,
rois Grasiens l'en a fait relever
:
Amis, » che dist li rois, « envers moi entendes. Jou ai une grant guerre, dont molt sui esfraés,
«
9895
les degrés.
banc sont assis maintenant lés a lés Amis, » che dist li rois, « a moi en entendes Dont estes ? de quel terre? gardés nel me celés.
Sor
Del roi de Salenike qui me taut m'erité. (c) Sire, » che dist Aiol[s], « garnimens me donés, Et je vous aiderai par droite loiauté.
— «
— E Dieus! « «
Qui
9900 Li Il
»
che dist
li
rois, « tu soies aourés,
gonfanonnier m'avés chi amené Cis portera m'ensenge en bataille campel. tel
fors rois
!
Grasiens lu molt gentieus
et
»
ber
:
fu a Tornebrie al cief de son resné,
9871 que suns des
.1111.
en puist
—
9889
Aiols]
li
rois
— 9890 IQ
le
29O
AIOL S'a par toute sa tere tout son esfors
mandé,
Qu'il vieut a Salenike a son pooir aler
:
Onques de plus grant ost n'oi nus hon parler. 9903 Armes fissent Aiol en la place aporter Molt sont chieres et bêles, nus hon nés doit blâmer; Quant li rois le commande, Aiol[s] s'en est armés, :
9910
a Féline fremé,
Il
a vestu Tauberc,
Il
a çainte l'espee al senestre costé.
Un
si
li ont en la place amené. meisme, Passeavant fu clamé[s].
boin ceval
Cil ert le roi
Li chevals fu
si
boins
et
de
si
grant
fierté
Que d'une toise longe n'i peut on abiter, Ne mais que l'escuier[s] qui de lui fu privés. 9915 Aiols li fieus Elie est celé part aies Tost et isnelement est par Testrier montés, Et pendi a son col un fort escu bendé, Et tient en son puin destre .1. fort espiel quaré, A .111. claus de fin or .1. gonfanon fremé 9920 De la chité issirent por le Franc esgarder. :
:
Li rois a un serjant a dit et commandé Facent une quintaine drecier en mi le pré Si sara del François
9924 Ses
CCLXII Ce
rices
com
garnimens en
La quintaine
:
vaura porter
bataille campel.
font faire ens el pré verdoiant,
fu de .nu. estaces
Aiols point
se
d'un
le destrier
fort escu
tenant;
c'on claime Pasavant
Li destrier[s] se desroie qui
les
:
grans saus porprent,
Fors Marchegai el monde n'en ot .1. plus corrant; (d) fiert en la quintaine par son fier maltalent, Que l'escu fait percier sor la boucle a argent,
9930 Et
Et
les paisson[s] tout
.un. froisa de maintenant,
L'escu[s] et la quintaine cai de maintenant
9935
«
Marchegai,
«
Piecha vous
9926 Se
»
dist Aiols, ai
« je
:
vos amoie tant
!
perdu, s'en ai le ceur dolant. »
AroL
291
cil qui l'esgardent mainte communalment Chi a boin chevalier, ardi et combatant. [commant, E Dieus » che dist li rois, « par vostre saint « Com m'avés bien aidiet de chou que vos demanc » 9940 Li enpereres broche le boin mulet anblant, [vanc Venus est a Aiol se li dist en riant
Dient
:
«
—
!
!
:
,
«
9945
Biaus
Aiols de
sire
Que
Cui vous vaurés
trestoute
Del roi de Salenike
«
Qui me
«
gaste
«
commant;
plus retenement.
claim trestout avant,
mon
ceur en
ai dolant.
.
Tant
mandé par mes teres
che dist Aiol[s],
»
Combien en »
dites vostre talent
«
li
rois,
«bien sont
che dist Aiol[s],
Or le laisons
tant,
plus grans. :
avés vous a boins cevals corans?
che dist
foi! »
mie
car n'en ai
» dist li rois, «
qu'il seront
— Amis, — Par «
me
terre,
et
che dist Aiol[s], « entendes mon samblant. Cargiés moi .in(r) m homes de chevaliers vaillant.
— Sire, «
ma
renc
»
— Non ferai,
9955
tere soit a vostre
air, n'ait
«
— Sire, 9950
ma
« «
:
me
France, a vos
issi
« c'est
.m. et
biaus
dusc'a l'aube aparant.
.vu. cens.
commen[chemens.
»
Et respondi li rois « Tout a vostre commant. En Tornebrie en entrent li petit et li grant
»
:
:
S'Aiol[s] fu bien servis, n'est drois c'on le
Celé nuit
9960 Quant
la
nuit sont as dois
il
les
apela
et dist
A la coupe d'or
«
:
fin les
séant,
et as tables
[Par] devant Aiol vindrent anbedoi
Et
demant.
dusc'a l'aube parant.
le laisierent
Venés avant.
abevra
li
enfant,
si
»
frans,
Et dist entre ses dens soef en souspirant 9965 « Ahi! Makaires fel, li cors Dieu tecravent! [(/. 166) « Tu m'as tolu el mont que plus amai forment « Car s'encore vesquissent anbedoi mi enfant, :
:
«
Ausi grant fuisent
CCLXIII 9953 .vn
c .
II
—
font faire les
il
com
cil,
lis, si se
9954 commenchement
—
mien ensiant
vont reposser
99G0 dois des
t.
!
»
AIOL
292
9970 Dusc'al demain a l'aube que il dut ajorner. Aiol[s] li fiex Elie s'est par matin levés. Li rois de Tornebrie a fait se gent mander Conduire les commande Joserant et Fouré Al matin s'en tornerent, quant il sont apresté. 9975 Des pors de Tornebrie dont il furent torné :
;
Dessi a Salenike, la u dévoient aler, N'a voit mais que .vu. lieues a .1. mul sejorné. Aiols sot molt de guerre, s'a le roi apelé « Sire, fors enpereres, a moi en entendes. 9980 « Car metons .1. agait dedens cel bos ramé :
:
«
9985
.xxx. chevaliers
Desi a Salenike, la nobile chité.
Se Sarrasin en issent par
«
Nous
les irons
«
Et
Damelde[x] done par
«
Que li rois Floriens isse Nous nos acointerons as
«
se
lor ruiste fierté,
requere a nos brancs acérés; sa
grande bonté
cha fors armés, espiels noelés
;
Molt volentiers vauroie ensamble o lui joster Mais ne sai de qués armes li rois est adobés. Amis, » dist Grasiens, « jel vos dirai assés. »
:
—
CCLXIV
U
10000
aguait remetés
«
«
9995
.r.
«
«
9990
De
Li fors rois Grasiens fu molt preus
que
voit Aiol, cortoisement
il
Florien vous dirai
li
dist
mon
et ardis. :
«
Del
«
N'a millor chevalier jusc'al port de Brandis
«
En
fort roi
plaisir. ;
Apolins,
la targe le roi est escris
Mahon[s] en son gonfanon mis;
«
Tervagans
«
Amont
«
Li destriers desous lui ne samble pas frairin,
«
Il est
— Sire,
et
desor son elme a
.1.
covers de soie d'un paile alixandrin. »
che dist Aiols,
« assés
Li rois met son aguait dedens
A
cercle d'or fin;
.xxx. chevaliers se
Entrosc'a
la chité
9 intervertis.
—
metent
le
en
foilli
el train,
ne prisent onques
9996 Teruagant
ai oi. »
bos
fin,
:
(b)
AIOL
2g3
Si aquellent la proie, dont lieve
ioood Et Sarrasin
li
hustin[s].
isnelement garnir.
se corrent
Quant li rois Floriens la noise [en] entendi, Il demande ses armes el palais signori :
Par grant
air s'adoube, et fel fu et ardi[s]
;
onques millor ne vi; iooio II saisi la grant targe u fu poins Apolins. Plus de .v c s'en issent par la porte Hain,
Monte
sor Ploiegant,
.
Les nos en encauchierent tout
CCLXV
.1.
feré
cemin.
Li fors rois Floriens pense de l'encauchier.
Des nos a retenus .xim. chevaliers; iooi5
trespasse l'agait
II
Et
li
.1.
grant arpent plenier
:
agais s'escrie et devant et derier.
Aiols saut de l'aguait
et
rois Grasien[s],
li
Monjoie, li preus garda devant lui, voit le
Si escrie
et
Il
roi Florien;
li
legier[s].
10020 Bien le connut as armes, il en fu ensengiés, Il broche Passavant des espérons des pies; Floriens
le
regarde,
s'est
vers lui adrechiés
:
Grans cos se vont doner sor les escus pleniers, Desor la boucle d'or les ont frains et perchiés 10025 Molt sont fort li aubère, nés peuent desmaillier. :
Li rois brise sa lanche qui fu boins chevalier[s],
Et Aiols
Que Que
le feri
a loi d'orne guerrier,
çaingle ne poitral ne le roi n'abatist
li
ot aine mestier,
devant lui del destrier.
ioo3o Aiols furnist son poindre comme boins chevalier[s], Al roi Florien est ariere repairiés Et tient
traite l'espee, s'a l'escu enbracié(s)
Ahautevoiss'escrie: «[Francguerrier],dimoiqu'ies.
ioo35
«
Des armes a porter
«
A
« «
ceste(i)
nostre loi
n'es tu pas costumier[s] :
je l'ai
bien
essaié(s)
;
Car aine par un seul home ne vuidai mon destrier. Tu me sambles de Franche des ardis chevaliers.
ioo32 Lacune;
c'est le roi qui
parle au vers suivant.
AI0L
2Q4
10040
«
Lai
«
Plus
«
Conques
le roi
te
de Venisse, ne se peut preu aidier:
donrai argent
or fin
et
(c)
et denier[s],
n'en ot en France Loeys ne Loier[s].
— Tais, fols rois,
» dist
Aiol[s]
:
« n'a[i]
soing de pree-
[cier, Car je ne faurai ja mon signor droiturier « Por or ne por argent ne me voil vergongier. » Endementiers qu'il o[n]t tant parlé et plaidié, 10045 Li rois fu molt traitres et fel et renoiés u
:
:
Il tint traite
Par devant Qu'entre
Pespee,
les
les
Aiol aprociés
s'est
arçons vait
.ir.
espaules
Li cevals kai mors
:
ferir le destrier,
a le cief trancié(s).
li
en pies ioodo Et Aiols le regrete comme boins chevaliers « Ai tant mar i fustes, Pasavant, boins destriers « Cil qui vos me dona vos tient mervelle chier. « Je morai ja de deul, se ne vos puis vengier! » et Aiol[s] fu
;
:
!
Il
a traite Fespee, s'a l'escu enbrachié
ioo55 Et vait
Que
par
ferir le roi
mi
la destre espaule
:
l'elme vergié,
en a jus trebucié,
les flors et les pieres
Devers
!
branc glacier,
fait le
li
Les mailles de l'auberc ne valent .1. denier, La car de sor les os li convient a trenchier,
10060 Et
li
rois canchela,
Aiol[s] le vait ferir
Sor
De
la senestre la car et
ioo65 Aiol[s] Puis li
li
terre,
le vait saisir toli
agenolliés.
le voit
espaule est
des os
Li rois chai a
si s'est
quant
li
embroncië
cos adrechiés
;
:
trancha demi piet.
ne se pot mais aidier par
par forche
le
les las
:
a or mier,
branc forbi d'achier,
Et saisi Ploigant que molt ot covoitié « Couars rois, » dist Aiol[s], « or avomes cangié :
«
De
la car
de ton dos
ai
mon
ceval vengié. »
10070 Aiols sor Ploigant monta par son
Le Et
roi li
maine
lés lui qu'il
estrier,
tenoit prisonier.
agais desbuisse et devant et derier.
10041 point de
—
ioo5o se regarde
—
10069 a'
mon
s 'g nor
:
,
Atant evous poignant
le fort roi
Grasien;
Aiols l'en apcla par molt grans amistiés
10075
(d)
:
forment chier
«
Sire, drois empereres, je vos tieng
«
De chou que m'acatastes renderai vo loier Le roi de Salenike vos donrai prisonier.
«
— Grant
merchi
,
biaus dous sire
»
,
dist
:
:
rois
li
[Grasien [s].
Couars
«
10080
rois
de put
aire, vieus te tu baptisier?
— En pardon en parlés,
»
dist
rois Florien[s].
li
Ja ne cerai en Dieu qui fu cruchefiés,
«
«
Que
«
Mais Mahon[s]
Juis travellierent, aine ne s'en potaidier
— Cuiver,
»
mes
est
:
devons essaucier. Dieu te doinst en-
sires, lui
che dist Aiol[s],
«
[combrier!
ioo85
Voirs fu que Damelde[x] envoia preechier
«
Mahon
«
Premier
«
Le commant Dieu Tant but que tout
«
en
terre
por sa
loi essaucier;
fausa, tant fu outrequidiés
:
fu ivres, si ne se pot aidier,
Ains ala en .1. bos sous .1. arbre coucier; Por savage le prisent qui tout li ont mangié « Le nés et le visage et les iex de son cief [chier. » « Puis n'ot en lui vertu, car Dieus ne Tôt tant Quant l'entent li paiens, le sens quide cangier « Tais toi, quivers François! tu m'as pris et loié, 10095 « Mieus voil jou c'on me fâche ochire et detrancier « Que guerpisse Mahon por ta loi essauchier. «
10090
«
:
:
«
M'ame
sera savee, se je sui essiliés
:
Tervagans et Jupin[s] le feront herbergier. [giet, Par mon cief, » dist Aiol[s], « s'on m'en done con« Vos ne viverés plus por no loi vergongier. [sien[s] 1 o 1 00 Biaus sire Aiols de Franche, » dist li rois GrâNel laisiés japor moi je vous endoingeongié. » Et respondi Aiol[s] « Grant merchi en aies « D'un de ses anemis voil Dameldé vengier. » «
— — ce
:
:
ioio5
II
!
a traite Tespee, tolu
10098 Teruagant
—
ioioo vo
li
loi
a le cief,
296
AIOL
Devant «
tout l'elme vergié
le roi l'abat a
Signor,
»
che dist
rois, « c'est
li
:
caup de chevalier.
Molt a chi boin preudome por
félon kastoier. » \(f-
1
o
1 1
167)
Puis aquellirent ciaus qui trop ont encaucié. Qui dont veist Aiol par desor tous aidier,
A
destre et a senestre les riches rens cerkier
!
Par desor Ploiigant tient nu le branc d'acier; Celé part u il torne, fait les rens clarier; Cui il consieut a cop n'a de mire mestier. 101 15 Paien tornent en fuie, li quiver losengier.
CCLXVI
Paien tornent en
fuie, la
pute gent dervee.
Signor, n'est pas mençoinge, ains est vertes provee, Ba(tai) taille
mal furnie ne peut avoir durée.
Cil les vont encauchant al trencant de l'espee.
10120 Une lieue pleniere de randon les menèrent, Aine n'i ot caup féru ne joste demandée. Aiol[s] point Ploigant a la sele dorée
un
S'a trové
De son 10 125
Le
ceval s'abaise, s'a l'ensenge
fort escu
Vait
ferir
Desor
la
:
espiel a l'ensenge fressee,
combree
;
enbrache par l'enarme doublée,
Estorgant sor
boucle d'or
li
la targe liujistee
:
a frainte et quassee,
Et
la bronge del dos desmaillie et fausee; Par mi outre le cors si a l'anste passée, 101 3o Tant com hanste li dure, l'abat mort en la pree. Li baron de Venisse si près d'eus s'aresterent, Que dedens Salenike communalment entrèrent. Ceus que trevent dedens ont les testes copees Qui en Dieu ne vaut croire molt ot dure saudee. ioi35 Issi fu par Aiol la chité conquestee Et del roi Florien la guère definee. :
Li fors roi Grasiens vait
Tant
Nus 10 140 Molt
saisir la contrée
:
furent grans les os c'amaine l'enperere n'i
met contredit
s'est
n'ait la teste copee.
de celé gent baptisie
et levée;
AIOL
Les dames de Et
li
la tere se
297
sont crestiennees.
rois Grasiens a la chiere
menbree
Les a as gentiex homes de sa tere donees Par celés ert la tere de crestiens puplee. 10145 La fille Florient fu Aiol présentée, N'ot plus bêle pucele dusqu'en la mer betee :
Biaus sire Aiol[s] de Franche, »
«
chou a
(b)
:
dit
Fen-
[pereres,
vous vient a
« S'il
101 5o
talent, foi
que
je
doi
père,
«
—
Que jou ja prenge feme tant com j'aife] durée, Tant com j'aie la moie de la cartre jetée, Que d'eure beneoit[e] eue a feme espossee
« « «
101 55
« a
Dedens Faigue
«
Dieus
«
10160
:
Panpelune, en la cartre son père, Illeuc le tient Makaires li traitres, li leres. CIFest li hon que plus hec qui onc fu nés de merc; Car .11. fieus me noia de ma feme espousee
«
«
Ele
est a
Quant
me
del
doinst
Rosne devant une ajornee
tel
vengance com
Mais
:
ne vaut plus dire ileuc de sa pensée.
il
Quant
:
j'aie désirée! »
l'entendi Teris, s'a le teste levée,
Cil gardoit les enfans et Aie la senee
1
mon
vous doing a feme et toute la contrée [tee. Que nous avons par forche vers les Turs conquesSire, » che dist Aiol[s], « ne plachea Dieu le père Cesti
«
il
orent
la tere
vraiement asenee ;
01 65 Les casteus et les marches toutes aseurees,
Et
il
ot de sa gent la terre bien puplee,
Dessi a Tornebrie n'i ot resne tirée
Sa gent done congiet,
si
:
vont en lor contrée.
Toute la cort le roi est vers Aiol tornee; 10170 Por la bonté de lui fu toute aseuree; Puis fist mainte bataille al tranchant de l'espee: Ne sai que toute l'eure vos en fust ja contée. Or mais pores oir com si fil se proverent, 10174 Et P ar quele manière s'acointierent al père. 10 143
Leus
—
10154 Que dame
—
10174 mainere
AIOL
298
CGLXVII
molt durement amés mais nés connut li ber. Puis ont il en la cort teus .v. ans conversé Que Tuns ne sot de l'autre son ceur ne son pensé. Aiols fu en
Cascun
Quant
Aiol[s]
10180 Plus de
Tous
li
i
Aie
trait del
baise, les
père
la cortoise sot
Teri[s] de Lossane,
Que
che sont
ioi85 Tant aiment
CCLXVIII
Che
Terris
:
cortois peut ses fieus encontrer,
.vrr. fois les
tans
Dame Et
la cort
jor voit ses riex,
ist
li
les
et les
li
nés:
(c)
pensés.
bien de vérité, gentiex et
enfant, mais
si
bouces
cuers et
li
li
ber,
1
n en voilent
parler,
enfans avoec aus a garder.
fu a Pentecouste, [a]
del moustier et
une
dame Aie
feste haute,
la sage.
Aiols l'en araisone, qui de parler se haste,
En 10190
01 94
une croûte
»
che dist Aiol[s],
me
cargiés vos fieus
gaste
:
molt estes preu et sage, por Dieu l'esperitable.
Teris,
a
Car
«
peuent tant vivre qu'il puisent porter armes, Jou lor ferai porter bêles et convenables Jamais ne verés home plus volentiers le face.
« 1
consel l'apele en
.1.
«
«
Se
«
il
;
CCLXIX
Terris,
«
»
che dist Aiol[s],
« je
puis molt dolant [estre
«
Dieus
me dona
deus
fiex
de
ma
mollier
:
[la] bêle;
Makaires les noia, li quivers de put estre, Dedens l'aiguë del Rosne, bien en sai lanovele. Quant l'entendi Teri[s], si enbroncha la teste:
«
»
«
10200
«
Biaus
Dame Ne
CCLXX «
:
«
la
[perte. »
merchi por Dieu, leglorieus celestre; di pas encore que si fil doivent estre. Jamais n'aroie joie en cest siècle terestre Se les enfans perdoie, dont sui fors de ma tere.
Sire,
«
«
de Franche, molt fu laide
Aie la cortoise son signor en apele
«
«
iû2o5
sire Aiol[s]
li
Aiol,
»
Ambedeus
che dist Terri[s], les
leva
li
«
»
molt son[t] bel mi
fors rois Grasians,
[enfant
:
AIOL
10210
a
Si lor
«
Se
« «
«
liège
.ri.
.
Se del félon Makaire volés nul vengement, Bien vous en aideront a lor esforchement. Dieus!
»
che dist Aiol[s],
Dont ne me cauroit
«
M'ame partist del cors, mais Dé(x)
il
Dont
de
vivoie tant,
« se je
«
Atant en sont monté ens
10220
fors chités vaillans,
peuent tant vivre qu'il portent garniment, Dont il poront mander .xx m homes et cent. il
—E I02i5
dona en
299
en avant
cest jor
el palais
n'ifust perdant.»
plus grant;
a parlé Terris hautement enoiant
«
Sire, drois enpereres, entendes
mon
«
Ambedoi vo
mi enfant
«
Vessi Aiol de Franche, le hardi combatant,
«
Qui andeus
« Il les fera «
Tant
«
Puis lor
filleu ja
les
me
sont chou
samblant.
quiert orendroit maintenant,
qu'il poront porter fera
doner
armes
et
garniment,
avenant.
rices et
»
Aiol[s], si s'en dreche en estant,
li ber si que on bien Tentent Por Dieu, drois enpereres, ne me soies nuisans.
Si a parlé
— Non io23o
;
norir bel et cortoisement,
10225 Quant l'entendi «
(d)
:
:
par ma foi, » dist Grasiens li frans. comman jou mes filleus maintenant,
serai,
«
Orendroit
«
Qu'il vos servent très bien très cel jor en avant.
»
commant.
»
Et
cil li
CCLXXI
Or
respondirent sont
li fil
:
«
Tout
Aiol andoi
si
a vostre escuier
:
Mervelles s'entramoient, durement s'orent chier. Encor(e) ne set Aiol[s] se nus l'en apartient. 10235 Bien furent li enfant andoi aparellié Et servent a la table le fort roi Grasien.
Aiols
les
esgarda,
Tenrement
si
a ploré
encline
li
le cief,
gentieu[s] chevaliers.
Et quant le voit Terris, si l'en prist grans pitiés 10240 Mais ne li ose pas descovrir volentiers Que fuissent si enfant: forment les avoit chiers, Et sa feme dame Aie l'en avoit castoié. 10221
le
mes
—
10242 dan aie
:
300
AIOL
Aiols
siet
a la table dolans et enbronciés,
Grasien[s] Pen apele par molt grans amistiés
10245
«
Biaus
«
Ja n'(en)
— Je «
«
io25o
10255
10260
10270
si
riche[s]
hom(e) qu'il
ait
mais m'a-
dirai ja, enperere al vis fier,
[mistiet.
Vos en orés ja tant par le vertu del ciel, Aine mais itant n'en dis a home desousiel. sui né[s] de France, des vaillans et des
«
Rois,
Et niés l'enpereor, Loeys
«
Je sui fieus sa seror,
«
Elies est
«
Qui
je
mes
guerrier.
[mieus,
dame Avisse al vis
fier; [(/. 168)
pères,
li
le
viellars chevaliers,
«
dus de Borgonge et sire et justiciers. Makaires de Losane, li quivers renoiés,
«
Me
«
Puis m'a tenu en cartre, bien a
«
Mes
«
Tant par
est
Lengres
prist par traison sous
oncles ne
gravier,
el
.v.
ans entier[s];
mes pères ne m'en porent
est fors
Losane ne
le
sacier
« «
Ne
«
J'amai tant Dameldé que ne
«
Très par mi
«
diroie parolle dont
l'ost
mon
il
oncle
li
vauc
brisier.
me mena
«
Or
«
Jamais voir n'avrai Amis, » che dist li
—
en
la cartre
ma
loié
il
«
il
:
fust enpiriés;
Dusques a Panpelune al fort roi Mibrien Entre moi et ma feme o le visage fier. tient
:
porent brisier.
Dieus me dona .11. fieus de ma france mollier Makaires les noia li quivers losengier[s], Puis me fist il sor sains jurer et fiancier
«
cortoise mollier
joie, se
ne
rois, « or
:
l'en puis sacier!
ne vos esmaiés,
«
Car de mainte grant guère sui je venu[s] a cief J'ai conquis maint roiaume al branc forbi d'achier; Le millor, le plus riche vos en doin volentier Trestoute Salenique voil que de moi t(i)engiés Et trestout le roialme qu'on en doit justicier, Et demie Venisse vos doin ge volentiers
«
De
« « « «
10275
en
vous
:
de Franche, qui vos acorecié?
«
«
10265
le
sire Aiol[s]
«
:
:
:
vostre bel service ares riche loier.
io25i lespereor
AIOL
10280
3ûl
mer en
«
Si passerons la
«
Serons a Panpelune sor
«
«
Ne Ne
«
Si trairons de la cartre vostre france mollier
le
cest esté plenier; le roi
Mibrien
:
gara chasteus ne chité ne plaisiés
l'en traie
par forche, cui qu'en doie anoier.
Quant tant le par amés, ne le devés laisier. Le cordeuan solier Aiol[s] l'en vaut baisier, a
10285 Et
rois l'en redreche
li
CCLXXII
«
»chedist Aiol[s],
Sire,
«
Demain
«
Si
qui mervelles Tôt granttere
«
:
»
cier.
me donés:
commandés, menrons avoec nous .xx m homes armés. Tirai saisir, se vos le .
« S'il
a
home en
la tere
(p)
qui en voille parler,
« Gardés n'i mèche escange de la teste a coper. » Et respondi li rois « Si com vous commandés. Au matin par son l'aube furent bien adoubé. Li rois li a cargiés .xx m homes armés Aiol[s] en vait saisi (e)r sa tere et son resné, 10295 Et toute Salenique qui molt fait a loer.
10290
:
.
Un
le
.1.
eskiec qui molt
fist
a loer,
des millors cevals c'on peust recovrer,
io3oo.n. aubers .11.
escus
et
et
.11.
.ri.
elmes de grant nobilité, lances dont
on
doit bien joster,
Et .11. riches espees u ot grant dignité, Nis li .mi. esperon furent de grant cierté. Ches adous a il puis ses .11. enfans donés io3o5 Encor ne set il mie qui les a engenrés, Ne [ne set] des adous qu'eussent tel bonté Car il ne les rendist por l'or de .x. chités. Che fu a une feste saint Johan en esté, C'Aiols fu de sa tere molt bien aseurés,
ro3ioDe
:
desfendirent fissent tout decoper.
La conquist .ir.
:
chastel prist par force, c'on desfendi assés
Geus qui
»
toute Salenike
—
et
de tout
—
le
:
:
resné.
10281 qui io3oo-i placés dans 10294 tere deseurer après le vers io3i5; cf. plus bas io328-33.
le
ms.
302
AIOL vait a
Il
Tornebrie Grasien merchier; ses .n. fieus maintenant adouber.
Or vaura
Encor(e) ne set il mie que tant les doit amer Jusque tant [que] li briés li sera demostrés
io3i5 Que Tieris fist escrire por les enfans saver; Mais dont ert grant la joie et la nobileté.
CCLXXIII
Le
de saint Johan,la festeque Dieus
jor
Fist Aiol[s] chevalier[s] de ses anbedeus
fist,
fis.
Cier sont li garniment dont il sont revesti io32o Mais millor[s] sont les armes qu'encor sont a venir. :
Tant sont bel li enfant, cortois et bien apris, Onques Dieus ne fist home nés deust cier tenir. Mieus resamblent le père que home qui soit vis. Forment les esgarderent li home del pais, io325 Et dist li uns a Tautre coiement et seri
(c)
:
«
1
Ch'est la plus grant mervelle qu(e) aine peust ave-
onques apartinrent a
« S'il
lor père Tierri. »
[nir
CGLXXIV
Aiols
fait
Et io33o Et
molt
rices
elmes qui molt sont a loer,
rices
brans dont Tachir[s] reluist
.11.
molt
.ir.
.11.
aubers en
escus reluisant dont
.11.
Puis aportent
Les
.ri.
.11.
d^r
la place aporter,
sont
lanches c'on a
riches chevals
qu Aiols
boucler
li
fait
1
fist
cier,
;
bien planer.
amener,
Quant repaira de Tost u Grasiens li ber io335 Le fist d'un grant roialme signor aseurer, Les riches garnimens que Fist
il
CCLXXV Les
10340
la
pot conquester,
a ses enfans a icel jor doner.
Li doi vaillant cheval furent en
mi
11
sont andoi couvert d'un molt rice diaspre
Il
n'avoit en la tere plus isneus c'on
Li archon sont deseure a
fin
Dieus ne
si
S'il
place
la
seles furent rices, ovrees a topasse,
i
sache
et a safre
:
povre parage, montés, aprestés de ses armes,
fist
estoit
or
i
vavassor de
:
;
;
3o3
AIOL
10345 Bien ne resamb[l]ast prince u duc u amuable. A ses .ir. fiex les donequi furent preu et sage.
CGLXXVI
Or
furent
li
destrier des millor[s] del pais
:
montèrent, qui sont preu et ardi, Es prés sor Tornebrie, qui vert sont et flori. io35o Lés aus chevauce Aiol[s] et lor maistre Terri[s], Et li rois Grasiens et si millor ami. Li valet
En
la
i
quintaine fièrent
li
doi baron gentil
Deus cos desmesurés, ains hon plus grant ne Quant arier retornerent, passé[s] fu miedis, io355 Et montent les degrés el palais signori. Les tables furent mises, al mengier sont assis Lés
le roi
Tumas Aiols
et
les
Grasien
sist
Manesier[s]
Aiols li
doi baron gentil.
io36o Tenrement a ploré des biaus si
:
ardis,
li
esgarda, a souspirer en prist
Teri[sJ le regarda,
vit.
iex
:
de son
vis.
(d)
tient le cief enclin,
Bel et cortoisement a apeler l'en prist « Biaus sire Aiols de France, por Dieu qui ne menti, :
«
io365
C'avés vos a plorer? por coi estes pensis?
— Je Tai assés u prendre,
maistre Terri[s],
sire
«
Par Dieu, quant me ramenbrede mesenfans Que Makaires noia, li quivers de pu[t] lin
«
Autretel fuissent ore
«
comme
sont vostre
petis, :
fil.
Mais nel di pas por eus Dieus vos en doinst joir 10370 « Jamais ne verés home qui les aint plus de mi. » Et quant Ta entendu li boins maistre Teri[s], «
:
Dont ne
Que «
10375
« «
« « «
le
se tenist plus, qui
li
donast Pari (i) s,
voir ne Pen die, ne s'en peut mais tenir
:
Bien vos est avenu, Aiols, » che dist Teri[s], Par la foi que vous doi, que che sont vostre fil. Je suis nés de Lossane et mi millor ami Je i ère manans quant li rois Loeys Et Elies vos pères orent le mur assis J'estoie soz le pont, car Dieus le m'ot tramis,
10379 sor
:
;
!
aiol
304 io38o
io385
10390
ne vos en quier mentir,
«
Et pescoie a
«
Quant Makaire[s]
« «
Les en geta en l'aiguë, qui les quida périr, Et Damelde[x] de gloire qui les vaut garandir
«
Et
la lune,
li fel,
que Dieus puist maleir,
ambedeus en
jes pris
« Si vi(e)nc fors
de
ma
nef por garir:
la tere, [o] les
enfans
(en) fui.
«
Aiol, por vos enfans sui ge clamés katis
«
Et issus de
«
ma
terre et livré[s] a essil.
«
La grase Dameldé qui onques ne menti, Tant avons les enfans alevés etnori[s],
«
Qu'il sont or chevalier aparant
«
Veés en chi
et furni.
les letres, les saieus etl'escrit. »
Le
brief traist de son sain et le roi le rendi,
Et
li
rois le rendi son capelein Henri.
Cil a froisiet la chire,
10395 Le
si
esgarde
en apela, en plorant
roi
li
l'escrit,
a dit
:
«
Sire drois enpereres, merveiles puis oir.
«
Cis
hom
est
nés de Franche, niés
le roi
1G9)
(f.
Loeys,
Et fieus al duc Elie qui preus est et ardis Ains de plus franc linage nus chevaliers n'issi; 10400 « Cil doi sont si enfant que vos avés nori; « Teri[s] par sa bonté les a de mort gari. » Et quant l'entent li rois, molt joians en devint Molt en fu grant la joie el palais signori. «
:
a
:
Qui
la veist baisier le
père
et les
.11.
10405 Et le roi Grasien et le maistre Teri, Et Aien la cortoise qui tant a cler le Et
la gentil
roine o
Et
les frans
chevaliers qui
CCLXXVII 1
0410
«
Et
«
Ja
li
le
io3gi escris
—
»
che dist
Tumas,
10408 franc
«
!
« ja est
Panpelune en la prison son le tient Makaires li traitres, li
m'esteut laisier dolante
— Sire,
vis,
orent servi
che dist Aiol[s],
»
;
cors signori,
est a
« Illeuc «
Enfant,
le
fis
père,
prise
vo
[mère
1ère,
et esgaree.
bataille en ert jostee.
3o5
viol
10415
«
Or prendés
«
Et nous arons iceus de la vostre contrée La tere as Sarrasins en sera degastee.
«
— Et jou «
10419
CCLXXVIII
«
10425
10430
o vous, signor,
irai
Je ne vous faurai ja tan[t]
Aiol[s] et
«
que Dieu[s] vos a donee,
ceste gent
si
doi
fil
Boin[s] rois,
«
»
» dist l'enperere.
com
dusc'al pié
:
1
j
Ten
aie durée.
»
alerent.
che dist Aiol[s],
a
envers
[moi entendes: Boin consel vou[s] donrai, quantaidier nos volés. Car prendés .1. message et si le trametés
Loeys qui molt est redoutés sui de mort escapés
«
Al boin
roi
«
Se
comment
«
A l'entrée
«
Soit devant Panpelune ses esfors asamblés,
«
Et Elies mes pères,
«
O
«
Se Dieu
«
Et moi
«
Que Makaires
li
die
d'aoust, ains c'on soie les blés,
sa gent de
li vieus kenus barbés, Borgonge pense tost de Pesrer
plaist et saint Piere, la et
:
;
mes
fîex
.ir.
me
:
pora trover,
que Jesu m'a savé,
cuida noier
et esfondrer.
Et vos, boins rois meismes, vos volés onorer... (b) Par mon cief, » dist li rois, « bien fait a creanter.
«
— «
Qui
cest consel refusse,
bien doit estre blâmés.
»
10435 Teris se dreche en pies, li gentieus et li ber; Il parla hautement, bien fait a escouter « Biaus sire Aiol[s] de France, envers moi entendes. :
«
Je ferai cest message volentiers et de gré.
— Par mon
cief,
»
dist Aiols,
«
[parlé,
molt avés bien
Car li vostre services me vient forment a gré. Se Damelde[x] me done ma grant guerre finer, « Tant vous donrai del mien ja n'en serés blâmés « La chité de Lossane vos doing en ireté « Por chou vos doins la ville que vos i fustes nés. 10445 Quant Tentendi Teris, al pié Ten est aies:
10440
«
«
:
;
Aiol[s] l'en redrecha
li
Li boins rois Grasiens
Un
gentiex li
et
li
ber.
a fait aprester
molt riche dromont droit
al port
de
la
mer;
20
»
3o6
AIOL .xinr. chevaliers ardis et adurés,
commande
lor iex de lor teste lor
10450 Sor
Assés lor
avoir et baillier
fait
et
a garder.
doner.
Li maronier sont sage qui les durent guier Del port se dessevrerent, quant furent desancré, Et drechent sus les cingles, si prendenta esrer. 10455 Damelde[x] les conduist, si orent boin oré. Ne sai que vos deusse lor estoire aconter Droitement a Saint Gille sont [ens] el avene entré. :
:
Quant
il
furent a tere poi
Et vinrent a Saint Gille
o[n]t sejorné,
i
al cors saint
honoré.
10460 Quant ont fait lor prière, si s'en sont retorné, Et montèrent es seles des mules sejorné[s], Et trespassent Provence, n'i ont gaires esté; Il trespassent Alverne et Beri par delés, Et viennent a Orliens la mirable chité; 10465 La troverent Elie, le viel kenu barbé, Et la ducoisse Avisse al gent cors honoré, Et Terris li messages est el castel entrés Ja dira teus parolles qui molt venront a gré. Or ne demandées] mie s'il fu bien ostelés, 10470 Et il et tout li sien qu'il i ot amenés. Elies et sa feme se sient lés a lés, :
De
10475
joste la fouriere sor
«
Bêle seur,
«
Cui porons nous
«
Aiols no[s] fieus
« Il « «
10480
ne fu
»
tapi coré(s)
.1.
dist Elie[s],
«
:
envers moi entendes.
laisier no(u)s rices iretés? est
jors piecha
mors et a sa fin aies que n'en aie pensé.
Anuit songa[i] .1. songe dont molt sui esfraés vi devers Espaigne venir tout abrivé
«
Un^e) estoire de gent richement conreé
La
«
O
«
:
:
Jo
«
«
(c)
ert
mes
fieus Aiols,
li
gentiex
et
li
:
ber;
lui avoit .11. fieus, si biaus com .1. jor cler. Or me consaut icil qui en crois fu pené[s], Moi samble adès del songe que che soit vérités.
10463 Alverne] limbe
—
10465
li
v.
»
aiol
307
Atant evous Terri, el palais est monté[s] II fu lui quatorzisme de chevalier[s] menbrés. :
10485
Gentement «
« Il
saut
le
duc Elie
De par son fil 10490 Quant l'entendi
:
par a
si
joie,
.1.
Si fust très bien
son riche barné
Elies, s'est
grant
Qu'il ne desist
et
Aiol qui molt est oubliés!
«
Il
car bien fu doctrines
le salue,
Cil Damelde[x] de gloire, qui en crois fu penés,
1
quant d Aiol
mot por
.1.
hom(e)
»
contremont levés de
l'or .1.
:
ot parler .x.
chités
grant arpent
aies.
Et quant il pot parller, si s'est haut escriés 10495 « Amis, sire message, (bien) seurement venés « Est encor(e) mes fiex vis que j'ai tant desiré(s) :
:
— Oil, par ma «
O
« Il
io5oo
«
« « « «
le roi
foi, sire,
Grasien qui gentiex
est et ber.
vous mande par moi que bien vos
aprestés,
Et tout votre lingnage quanque poés mander, Soies a Panpelune ains c'on soie les blés. Makaires li traitres qui de vos fu enblés, Il est a Panpelune la mirable chité La a Dieu renoié, a Mahom s'est tornés Illeuc tient Mirabel li traitres provés Aiols le vaura fors de la cartre jeter. :
;
io5o5
«
«
(d)
:
— E Dieus! «
?
tous est plains de santé,
Se
je
mon
» fil
che dist Elies, avoie,
«
que tant
tu soies aourés! ai désiré,
« Onques Dieus ne fist home qui me peust grever! » io5io Et Avisse sa mère prist Dieu a reclamer « Sainte Marie dame, mon enfant me rendes » Terris l'en apela par molt grans amistés « Sire dus de boin aire, envers moi entendes « Je vous dirai tel joie dont vos mot ne savés. « Quant Makaires li fel, cui Dieus puist mal doner, 1 o5 1 5 « Ti(e)nt vo fil en Lossane en sa cartre seré, « Dieus li dona .u. fieus de sa feme al vis cler. « Makaires li quiver[s] ne le[s] pot aine amer, :
!
:
:
10485 .xmi.isme.
—
io5i5 qui
3o8
io52o
io525
AIOL «
Ains
« «
Ens en l'aiguë de Rosne les vint li fel La les quida noier et a la mort livrer.
«
J'estoie sous le pont, car
«
Et pescoie a
«
Quant jou vie les enfans ens en l'aiguë floter ; D'eus mi aprocha[i] tant ques gari en ma nef, Puis mis jou tous mes dras por eus envoleper.
«
a « « «
io53o
«
« «
10540
.1.
poi ains l'ajorner,
Dieus
lune coiement a
m
1
!
jeter
:
mené,
ot
celé,
Et dame Aie ma feme o le viaire cler Del lait de ses mameles les alaita assés. Puis issi delà vile coiement a celé (es). Molt doutâmes Makaire le quiver parjuré;
Tant nagai par le Rosne que je vinc en la mer. Dieu[s] nous mena molt bien par la soie bonté
«
Et
«
Puis
«
Après par aventure
«
.un. laron l'avoient a Panpelune enblé,
cil fist les
les fist
enfants baptisier et lever,
bien norir a joie i
et
a bonté.
fu vo[s] fiex mené[s]
:
«
U
«
Qui Dieu
«
Jamais tele aventure n'ora nus hon conter Puis que rois Grasiens ot Aiol acaté, Furent il en la cort teus .v. ans tous passés, Que l'uns ne sot de l'autre son ceur ne son pensé. La merchi Dameldé qui en crois fu penés,
« «
io55o
la
traitres
Tout droit a Tornebrie la mirable chité. La trovai Gratien, le fort roi coroné,
«
10545
li
«
«
io535
les prist
«
Makaires l'avoit mis a renoié,
(et)
a
et
enprisoné,
Mahon
[s'est]
xomé.ff. 170) :
«
Tant avons
«
A
ceste
les
enfans noris
Pentecoute
les
et alevés
avons adoubés sénés;
«
Li fors rois Grasien[s]
«
N'a plus biaus chevaliers dessi en Duresté. Il ne vos virent onques, mais il vos ont mandé Que secorés lor mère se de riens les amés. Sainte Marie dame, » (che) dist Elie li ber, Chou est la riens el mont que j'ai plus dessiré.
«
«
et Aiol[s] li
— «
io520 En
el
aiguë
—
10324
el
laigue
aiol
io555
309
mon
«
Or
«
Qu'il son neveu secore,
m'esteut Loeys
— Gentiex hon, — Jamais n'ere
»
signor demander, s'il
veut avoir son gré.
dist Avisse, «
por Dieu or en pen-
[jou] liés, s'en ère aseurés. » [ses
Li frans dus de boin aire
fait
brief saieler,
.1.
Droitement a Paris fait .1. mesage aler, io56o Et mande Loeys, u se peut miex fier, Que son neveu secore por Dieu de majesté; Se il onques Tôt chier, or nel doit oublier. Droitement a Paris a Loeys trové, De par le duc Elie l'a premiers salué. io565 II li done les letres et le brief saielé :
Son capelain Li rois seut «
E
«
Car
10570 Li
la
Dieus! c'est
les livre, la chire fait froer;
li
novele, s'a grant joie mené.
che dist
»
hon en
rois, « tu soies aorés!
li
tere
que
je
doi plus amer.
De par De
la
Car
il
10575 Quant
mander
toute sa tere fait ses barons
Tant furent grant
menue vaut li
gent
les os,
n'i laisa
le secor[s]
:
aine hon nés pot esmer.
point aler,
molt durement
rois ot sa gent toute faite
aster.
amaser,
Durement
vers Espaigne ont lor cemin torné. Del boin roi Loeys vos lairai chi ester, Et del viellart Elie, de son riche barné;
Son
esfors et sa gent
en aconduit
io58o De Grasien(s) dirons
et
fait ses
Et droit de Salenique
la
Et de toutes
li
ber.
d'Aiol le séné,
Qui de toute Venisse
As
»
rois a fait les briés, les cartres saieler,
barons mander
mirable chité,
les teres qu'il
orent a garder.
prés de Tornebrie font les os ajoster,
io585 De par tout
le
rivage
le (s)
navie aprester
Et porter le viande et l'aiguë douche et cler, Dont il poront .v. ans el resne converser. Li maronier sont sage de lor gent a guier, 10575 toute
faire
—
10587 poroit
(b)
3
10
AIOL
Il drecierent les voiles, si se prendent en mer, 10590 Et furent bien .c m es barges et es nés, En dromont et en nepes et en escois ferés. Ains mes tel ost ne vit nus hom de mère né[s]. Très puis c'a l'ost de France ne se sont aresté. Molt sera faus Makaires, li traitres provés, io5g5 Se il tant les atent qu'il soient assamblé. Ne sai que vous deusse lor estoire aconter, Ne combien il esturent el palagre de mer: Droit a Saint Nicolai dont vos oi avés, .
Celui c'on dist a Bar, sont
.1.
main
arivé;
10600 Tout droit a Panpelune ne finent de l'esrer. Quant vinrent en Espaigne, en la terre as Escler[s], Corent par le contrée, s'ont le pais gasté. Li fors roi Mibriens en a oi parler, Et li quivers Makaires, cui Dieus(t) puist mal doio6o5 Et mandèrent lor gent par trestout le resné [ner, Bataille vauront faire a .1. jor denomé. :
CCLXXIX Il
10610
Molt par sont grans
les
gastent le pais, essillent
Makaires « Par foi,
li
traitre
os de par toute la terre,
et deser[t]ent.
Mibrien en apele
che dist Makaires,
»
i
faites
Ce
est Aiols [li ber] qui vos fait ceste guerre. Et tout por sa mollier que vous tenés en sere;
«
Ne
volt en
Mahon croire,
li il
:
Et vint a Mirabel,
Quant paien «
taus la teste!
bien
a traite Tespee al tranchant alemele
Isnelement en vient en
li
»
:
«
home
Tolés
—
!
vostre
dist Mirabiaus, «chi a
io5r)i escoufres feres 10602 furent grant 10621 mirabel
—
sous
la cartre
»
estre. »
:
tere,
ja li tolist la teste,
escrient
Volés porestrainge
— Sire,
(c)
tant est foie et quiverte:
« Je te tieng molt a fel, quant ne io6i5 Et respont Mibriens « Issi doit Il
:
grant
«
«
10620
[perte
:
trop
«
gasse
—
sire, fille
ne
faites
!
desfaire?
molt povre guerre.»
10604
°i
ue
~
10607
AIOL
Entr'eus en ont parlé
10625
«
icele
dist
li
gent averse.
:
«
Que la fors le tenist Aiol[s] a ses herberges Nous savons bien de voir qu'il li toroit la
«
Les gens qui sont
«
I I
uns a Pautre « Grant honte avons soferte Maleois soit Makaires qui traison vieut faire! Car pleust Mahomet qui le siècle governe
Et «
3
la fors riroient
en lor
:
:
teste,
tere. »
CCLXXX
Molt par sont grans les os de toutes les contrées io63oC'Aiols et si enfant i orent amenées, Et corent par la tere, si l'ont arse et gastee N'i remaint bourc ne vile qui ne soit désertée. Makaires li traîtres, qui molt fu fel et leres, :
En io635
apela
le roi
a la chiere
menbree
:
«
Entendes envers moi,
«
Iert ensi vostre tere essilie et gastee,
sire drois enpereres;
C'on n'i fâche bataille et forte et aduree ? » Et respondi li rois « Ensi com vos agrée. » Il sonent .mi. cor[s], et lor gent est armée, 10640 Et issent par les portes qu'il orent desfremees. Li baron de Venisse ricement s adouberent «
:
1
:
Ancui ert la bataille durement ajostee. As premiers cos ferir ot molt grant huée, i
La 10645
ot mainte anste frainte, mainte teste copee.
Tumas
et Manesier[s] aiment molt la melee Et vont par mi les rens, cascuns traite Pespee Cui consievent a cop molt a corte durée. Aiols li fieus Elie une lance a covree. Qui dont veist ensamble les .11. fiex et le père,
:
io65o Qui desronpent
Or
se gart bien
Ce
est la
les
rens de celé gent dervee!
Makaires qu'il n'aut celé contrée gent el monde qui onques plus le heent.
Aiols point Ploigant a
Vait
ferir
io655 Desor
la
boucle d'or
—
—
li
—
:
la sele dorée,
Hercenfroi sor
10624 Maleoit 10627 tora io65i nait io652 laheent
(d)
la targe dorée,
a frainte et froee,
10629 grant
—
io632 désirée
—
3
I
AIOL
2
Par mi outre Tant com ele
a Tanste passée
le
cors
li
dure, l'abat mort en la pree.
li
:
Cil ot Dieu renoié, or en a sa saudee.
Or
a mains li traitres des gens de sa contrée. 10660 Et Mibriens en maine sa gent desbaretee;
Quant
il
furent dedens,
la
porte refremerent,
Et montèrent as murs, que forment se doutèrent, Li baron les asaillent, durement se penerent. Et Loeys chevalche s'oriflamble levée, io665 Les grans mons et les teres a grant force passèrent, Et quant il furent outre, .ni. jors se reposserent; Car forment estoit l'os travellie et penee. Tout droit a Panpelune ont lor voie aprestee, 10669 Elies les conduist a la berbe mellee.
CCLXXXI
Or chevalcent ensamble li nobile baron, Et vont vers Panpelune, si ont passé le mont. Tant chevalcent ensamble et par nuit et par jor,
Que Les
de Post Grasien virent très et les
aucupes
les
et les
confanons,
pumiaus en
son.
10675 Dist l'uns François a l'autre: « Signor, que[l] le fêVeés la l'ost Mibrien le Sarrasin fellon. [rons? « Saciés qu'il nous demaine par grant subicion « Il a molt plus grant ost certes que nous n'a von. « Dieus! u est ore Aiol[s], père de tout le mont, 10680 « Que chi deviens trover? Je cuic menti nos ont « Li mesagier qui vinrent en Franche l'autre jor. « Aies vous adouber, autre pais n'en feron te
:
:
a
io685
Puis
lor
si
corons sus,
les
encrieme[s] felon[s]
.»
Et
il si
E
Dieus! c'or nel conoisent, biaus père glorious!
Com
fissent
sempre par forche
et
envis s'aprestaisent d'à eus
Tumas
et
par vigor.
(/.
mouvoir tençon!
Manesier[s] reprisent lor adous,
Li baron de Venisse s'armèrent par vigor;
Quant 10690 Tumas
il
furent armé,
si
montent par
et Manesier[s] furent el
Ja fuisent asamblé,
si fust
grant
171)
fieror.
premier front; la
dolour.
AIOL
Car
il
3
I
3
quidoient bien ne fussent pas des lour.
Quant Aiols
li
cortois a veus les pingons,
Les gentis connissances des rices poingeors, 10695 Etconist l'oriflame de la terre Francor, Molt durement s'escrie a une vois autor « Baron, por Dieu merchi, le nostre creator! :
10700
«
Cis baron sont de Franche de
«
Qui nous vienent aidier a force et a vigor. C'est Elies mes pères a la clere fachon, Et Loeys mes oncle[s], li fieus al roi Charlon Mais alons encontre aus a joie et a baudor, Et si lor faisons joie de quanque nous poons
«
« «
«
maior,
la terre
:
!
»
Partant evous Elie poignant a esperon,
10705 Par desor Marchegai qui li cort de randon, Et coisi Manesier et Tumas le baron
U
venoient devant
le trait a
.1.
boujon;
Le duc Bevon sans barbe en a mis 107 10
«
Molt sont
«
Mon
fil
«
Ausi
fais ert
— 10715
:
bel chevalier de cors et de fachon,
Aiol resamblent plus que nul hom[e] il
ja
quant
jel
che dist Tumas,
Sire, »
«
«
Li ber nous engenra quant
«
A
Losane en
Quant
a raison
frans chevaliers, cis dui vasal qui sont?
« Dites,
la cartre
resambler il
jut
Makaire
le
(d)el
[mont.
nori garchon.
devons
:
en prison,
le félon. »
hom;
l'entendi Elies, tel joie n'ot nus
Puis que Dieus herberga saint Pierre en pré Noiron N'oistes mais
tel joie
en fable n'en canchon
Com baron demaine a l'asambler cel jor. 10720 A rencontrer ensamble molt très grant joie font: li
Qui
la veist baisier
Loeys
Aiol,
et
Tumas Il
et Manesier les nobiles barons! vont baisier Elie lor signor, lor taion,
Et puis
10725
roi
Loeys,
«
Signor,
«
Car asalons
io6y3 pongons
—
»
et
grant joie
dist Loeys, « la ville
entor
10695 oriblame
font
li
entendes
—
et
ma
environ.
10701
mon
:
raison »
onc.
:
(b)
3
AIOL
14
Et Il
cil li
respondirent
se corent
armer,
Aine mais de
ioy3o
En
si si
.xxmr. pars
si
:
«
Vostre plaisir feron.
»
prendent lor adous.
grant guerre n'oi parle[r] nus hon.
les asaillent le jor
:
Cil dedens se desfendent qui grant mestier en ont.
Makaires de Lossane fu plains de marison
U «
que
il
voit le roi,
si
Ta mis a raison
Issons contre les lor lachiés
les
;
:
gonfanons.
»
10735 Et respondii) Mibriens: « Vostre commant ferons La dedens s'adoubèrent li encrieme félon. Par la porte s'en issent dolant et courechous, Et Franchois les requièrent, li nobile baron.
CCLXXXI
I
»
!
Les batailles sont grandes, li estor communal
:
10740 Sarrasin lés la porte lor livrèrent estai, Et François
les
requièrent qui nés amerentpas.
Tumas
point leceval qui molt tost
Et vait
ferir
le
porta,
Anchier qui Jesurenoia, Desor la boucle a or son espiel li passa, 10745 Et l'auberc de son dos desronpi et faussa, Par mi outre le cors fer et fust li passa,
Tant com anste Et quant Il broche
le
li
dure, l'abat mort del cheval.
voit Makaires, a poi ne forsena,
le destrier, si va ferir Tumas 10750 Li escu fu tant fors onques ne l'enpira, Et cil refu tant ber, aine estrier ne vuida, Ains referi Makaire a guise de vasal Que Tespiel li conduit par mi outre les bras Par tere lesovine, et li glousse pasma. :
:
10755 Ja Teust retenu, que plus ne s^targast,
Quant
li
rois le secort al pooir
Et Sarrasin
A
i
vienent
irié
que
comme
plus de .xv. lances ferirent sor
il
a
(c) ;
lupart
:
Tumas;
Et li ber traist Tespee o le puin de cristal 10760 Cui il consieut a cop aine puis ne demanda :
10737 dolans 107Ô0 Qui
—
10753 conduic
p.
m.
o.
I.
baas
—
10756 Que
—
5
aiol
3
Mire por lui garir, car nul mestier n'en Atant es Manesier sor .r. corant cheval Voit son frère en la presse, forment s'en
1
a.
:
aira;
Escrie Aiol son père, de riens ne se targa
10765
Sire, car secoures vostre chier
«
Se tu pers ton enfant, grant
fil
li
et Aiol[s]
Et Teri[s]
boins maistre qui tant bien
li
10770 Li dus Beuves sans barbe, Engerans .lx. chevalier secorurent Tumas. Li ber
Bien
branc d'achier lor avoit
al
Comme
pert
i
que preudom(e) i
vient iriés
Icil
parc
combat
le
Tant com anste Puis a
Mibrien
lupars
:
le
porta
:
le vasal,
cors fer et fust li
il
Qui
veistles
li
enbracha
:
consieut a cop de mort garant nen
Comment
il
.11.
frères vers la
»
a.
gent desloial,
lor detranchent les costés et les bras
Onques Dieus ne Dieus!
:
passa,
dure, l'abat mort del ceval.
traite l'espee et l'escu
Cui
dist
!
home lor cos ne reJoutast. Loeys, « com fais barons chi a! fist
mère qui tés enfans porta Bien doit amer celui qui de mort les jeta. » 10790 Makaires torne en fuie, demorer n'i ossa. «
:
s^i) aresta.
de toutes ses armes point de garant nen a
10780 Par mi outre
E
comme
garda,
Estorgant sor Tescu a esmail,
ferir
portoit Tensenge
Que
«
besoing
al
les
Gerars,
fait tel
ceval point et broche, qui molt tost
Vait
10785
et
sengler[s] qui as ciens se
fait li
10775 Et Manesiers
Le
»
i
vont poignant celé part, rois Grasiens qui les enfans ama
Loeys <£t
:
Tumas! damage aras!
«
Beneoit[e] soit la
!
«
CCLXXX III
Molt lu grant la bataille
François
i
et felenesse
font grant joie, et Sarrasin
Manesier[s] point et broche tout
Et vait
10795 Desor J0770 beuon
ferir
la
Durant sor
boucle a or
s. b.
engerant
li
la targe
le
i
etpesme
perdent,
:
(d)
pendant d'un
novelle
:
[tertre
fraint et esquartele,
et gerart
—
ic>775
1upart— 10781 dura
3
I
6
AIOL
Et Tauberc de son dos
li
Par mi outre
mist Tanste novele,
le
cors
li
desmaille
et desere.
Tantcom Ç'ert
ele li dure, l'abat mort a la tere; uns des drus Makaire, de celé pute jeste.
Tumas
10800 Et
Vait
ferir
laisse core le destrier
Mibrien sor
de Castele,
la targe novele,
Desor la boucle a or al brun espiel li perce, Que Taubers de son dos n'i vaut une cenele, Que Tespiel ne conduie selonc le flanc senestre, io8o5 Tant com hanste li dure, Pabati a la tere; Puis a traite Tespee al tranchant alemele, Par molt grant marnaient desor le roi s'areste: Por le mien ensiant ja en presist la teste, Quant li rois li escrie, a sa vois haute et bêle 108 10 « Amis! merchi te proi, pour le tien Dieu celestre. :
«
Enfes, tu es
mes
niés, point n'i dois
mavaisestre:
Par moi avras ta mère de la cartre sous tere » Et respondi Tumas « Issi doit il bien estre. » Contre cheval Ten meine par le nasal a destre, «
!
:
1080
Sel rendi Grasien qui Venisse gouverne.
Et
li roi Grasiens de nient ne s'areste Ains vint a Loeys, molt douchement Tapele
10820
:
:
«
Sire drois enpereres, finee est nostre guerre
«
Car
li
rois est prison qui tenoit ceste terre
«
Tumas
«
Onques millor enfant ne montèrent en
«
Com
li fil[s]
sont
li
Aiol
l'a
conquis en
;
:
la presse.
sele,
dui vasal cuiproechegoverne. [estre!»
—
Por Dieu, » dist Loeys, « mi neveu doivent Et Makaires s'en torne, s'a guerpie la presse; 10825 .m. Sarrasin l'en mainent qui volentiers le servent, Par les portes entrèrent qui lor furent overtes. Qui dont veist le deul de celé gent averse! Regretent Mibrien qui fu preus en la guère. (/. 172) « Ahi! tantmarifustes, biaussire, « dist Makaire[s], io83o « Comparestiés[ber], frans chevalier[s] honeste[s]! » io8o3 aubère
—
10804 conduist
—
10822 qui
—
io83o franc
7
AIOL
Sarrasin
.lx.
io835
E
«
De vous feromes
sire! car laisiés le
«
Une
«
Si tenrés
apelent
le traitor
«
3
grant deul que vos signor de
roi et
1
:
faites
la terre
:
:
corone d'or en avrés sor vo teste, Panpelune et Tolete et Luiserne
« Et toute la contrée que Mibriens governe. » Et respondi Makaires « Issi le devés faire. » Il fait mander les mires en la sale plus bêle, Por resanerses plaies, car enpiriés quide estre. :
10840 Li mire furent sage, des millor[s] de la tere, En .111. jors le respassent, mais ne dura puis gaires La joie de Makaire, car la mort li apresse.
CCLXXXIV
Makaires fu
Oies de Floquipasse,
10845
Un
com
en
la sale
perine.
preus
et
consel en vait prendre entre lui
et
Car Dieus Il
la sus
les aspira,
li
est
fiex sainte
nobile
:
Propisse,
Marie.
croient bien en Dieu, ne l'oblierent
mie
:
Si orent .mi. prestres de la tere saintisme.
Mirabel ont
io85o Et ont
fait
jeté
de
la cartre perine,
une croûte desous
terre vautie
:
molt grant signorie, messes et matines
Illeuc le font garder par
Cascun jor peut oir et N'a garde de Makaire, il nel trovera mie. L'endemain al jor cler par son l'aube esclairie io855 S'adoubèrent les os de Franche le nobile :
:
De
.xxinr. pars ont la vile asaillie.
Li mineor sont sage qui desous terre mine[nt] Il
esfondrent
le
mur
et la
dedens
:
se missent,
Que plus de .xxx. toises tout ensamble cairent. 10860 Franc(hois) et Venissien molt durement s'escrient « Baron, or del bien faire, el non sainte Marie! « Paien tornent en
fuie, la bataille
ont guerpie,
Jusc'a la maistre tor ont lor voie aquellie
Che
lor
vaut molt
io865 Makaire[s] io8G5 qui
li
petit,
que
quivers. cui
li
:
:
fort fu asaillie.
cors Dieu maudie,
{b)
3
I
AIOL
8 Il rfi
vint pas a tans, car François le so[r]prisent.
Manesier[s] laise core
le destrier
a délivre,
Et vait ferirBoidin sor la targe florie; Desor la boucle a or li a fraite et croisie, 10870 Li aubers de son dos ne li vaut une aillie
Mort «
l'abat del destrier
Dieu[s]
me
Evous par mi Il
gart
li
;
mes enfans, molt aim
la presse le
broche Marchegai qui
io8-5 Et vait
ferir
Makaire sor
boin li
:
ber Aiol[sJ escrie lor
viellart Elie
:
compai-
:
[gnie
!
»
cort a délivre,
la targe florie
Si bien refiert le duc, sor Tevre vernissie,
Desor la boucle a or l[i] a frainte et brisie Et la bronge del dos desroute et desartie Par mi le flanc senestre et fer et fust li guie. 10880 Elies fu navrés, mes il ne kai mie, Ains refiert le gloton par grant ire aatie, Que il l'a abatu del destrier de Hungrie. :
Monjoie! Dieus aie!
Et Aiol[s]
s'escria
Tumas
Manesier[s] en entendent Toie,
et
:
«
»
io885 Cascuns point le destrier, tient l'espee sachie, Voient le sanc couler del cors al duc Elie Se il deul en demainent nen vos mervelliés mie. « Enfant,« che dist Elies, « par le cors saint Denise! :
10890
un
«
Je sui
«
Vés chi
«
Se
il
que
or vous escape,
— Par mon CCLXXXV
poi navrés, la plaie ert bien garie
le traitor,
cief, »
Makaires
Et tient
li
le jel
cors
tieng a couardie.
molt
dist Aiol[s], «
traitres fu
traite l'espee
dont
li
:
Dieu maudieî [vie! »
iert coite sa
devant eus en
pies,
branc fu d'acier:
10895 Richement se desfent, il en a grant mestier. Et François le requièrent, qui sont boin chevalier:
De
toute pars Tasaillent
Tumas
Et Aiol[s] lor chiers pères Et Loeys de Franche et li 10870 aubère
—
10878 desronte
et
et
Elie
Manesier[s],
li
fiers,
rois Grasiens,
aiol
3
1
g
10900 De toutes pars le prisent, les puins li ont loiés; (c) Par defors la chité le menèrent a pie Maintenant le desarment, ne s'en voilent targier. Les menbres li ont fait maintenant atacier A .nu. fors coroies por son cors essilier, 10905 Et puis molt tost as keues de .mr. fors destriers Tout le fissent desrompre ensi s'en sont vengiés. Puis prissent Panpelune les murs et les terriés Cil dedens qui se voillent lever et baptisier :
:
:
Ne
perdirent del lor valissant
.111(1).
109 10 Qui en Dieu ne vaut croire molt
CCLXXXVI
déniés;
tost fu esilliés.
Très puis que Panpelune la fors cité fu prisse,
Issent fors de [la] cartre Floquipasse et Propise[s]
Mirabel amenèrent de
Quant 10915
il
U
«
Vessi vostre mollier Mirabel
«
Bien l'avomes gardée
es aies, Aiol de
et
la riens el
mont
II
dessendi a piet, par la
«
Dame,
U
de
fille
roi,
Tumas
Atant evous
la
garnie?
la
nobile:
par grant signorie.
qu'il
onques plus
main Ta
—
»
qu'est ceste
Enfant, chou
saisie
désire.
:
molt vos laisai marie. Manesier meisme.
»
et
qu'il voient lor père, fièrement
« Sire,
10925
Franche
l'entendi Aiol[s], s'a le rené guenchie:
Cestoit
10920
vinrent es rues, molt durement s'escrient:
«
Quant
dame que vous est
li
escrient
:
avés conquisse?
vo mère, onques mais nel [veistes. »
Quant
:
croûte vautie.
la
li
vale(n)t l'entendent,
Mirabiaus,
(d)
durement s'esjoissent. que est que vous dites?
«
Sire, »dist
«
«
Mi fil furent noie a doel et a martire. Dame,» che dist Aiol[s], « se Dieu[s] me beneie, Uns frans non les gari, qui fu preus et nobile:
«
Il
«
ce
— 10930
n'a teus chevaliers jusc'as pors de
10900 Miniature avec cette rubrique 10903 esracier
justiche de Makaire.
—
:
—
Hungrie.
Ch'est chi ensi c'on fait 10927 mirabel
320
AIOL « «
Dame, » che dist Dont n'esse [pas]
Aiol(s], « nel
me
celés vos
mie,
vostre oste Floquipasse et Pro[pisse[s]?
«
10935
10940
Che sont
— Sire,
»
li
home
che dist
el
monde u
dame,
la
plus a félonie.
me
se Dieu[s]
«
«
Che sont
«
Por eus puis bien porter,
«
Onques
«
Faites les baptisier, crestienté désirent.
il
1
s il
vous
plaist,
un juisse
:
millor[s] convers de vos ieus neveistes.
— Volentiers, Il les fait
beneie,
voirement, mais de mort m'ont garie.
» dist Aiol[s], « se
me beneie
Dieus
baptisier par molt grant signorie
!
»
:
L'un apellent Aiol, l'autres ot non Elie. sont venu as loges et as tentes de Sire Celé nuit ont mangié par molt grant signorie. Il
10945
;
En «
après
le
souper
li
senescaus s'escrie
:
Aies a vos osteus, fran chevalier nobile.
»
Li baron s'en repairent en lor tentes porprine[s] En mi le tref Aiol .1. molt riche lit fissent,
:
La se coucha Aiol[s] lés Mirabel s'amie. 10950 Ele apela Aiol par molt grant signorie « Sire, vous fustes fors de la cartre perine, « Et Dieus vous en geta, li fiex sainte Marie. :
10955
«
Vous avés
«
U
— Bêle, «
or, je quic, autre
vous avés piecha »
faite
che dist Aiol[s],
Je vous plevis par
feme reprisse,
novele amie. «
vous parlés de
foi et jur(e) sainte
folie.
Marie,
Puis que parti de vous, n'oc feme a compaignie.» Maintenant se li a li ber sa foi plevie Ele ne le vaut prendre tant par fu bien aprisse. 10960 Celé nuit voirement a joie s'esbanissent (/. 173) S'il font ju de cortine ne vos mervelliés mie, Dusc'al demain al jor que l'aube est esclairie, Que li baron se lievent et Pos est esbaudie. Del fort roi Mibrien vos conterai la vie «
:
:
:
10965
II
sefist baptisier el
10937 uni vo
—
non
sainte Marie,
10957 a feme noc comp.
321
AIOL
Son non li gardent bien, nel remuèrent mie; Pui crei bien en Dieu, en lui de tout se fie :
Si tient toute sa tere del roi de Saint Denise.
A
icele parolle les os se départirent
;
10970 Li fors rois Grasien[s] s'en va a Tornebrie, Et li rois Loeys en Franche le garnie,
Tumas et Manesier[s] s'en revont a Venisse, En Borgonge s'en va li riche[s] dus Elie, Ensamble o lui Aiol le chevalier nobile; 10975 S'en mainent Mirabel a molt grant chevalcie. De Mibrien se partent quant a lui congié prisent, :
Li rois baisa Aiol Si les
commande
et
Mirabel s'amie,
a Dieu, le
fil
sainte Marie.
Cil sire vous consaut qui tout le
mont
justiche
!
10980 Ceus qui m'ont escuté lor pri jou qu'il n'oblient. Et del romans Aiol est la rime finie Dieus nous consaut trestous, qui tout a en bai'lie. Amen! Amen! après cascun[s] de vous en die! :
10976 consel
pr.
—
10982 trestout
21
GLOSSAIRE
A 4686, avec. Aaisier6i2, mettre à l'aise; réfl. 40JÎ9, avoir son content. Aatir 632, etc., presser. Abaissier, de l'avoir 7066, appauvrir; réfl. io5i, descendre. Abandonneement 7599, 8444, avec rapidité. Abat vens 4895, abat-vent [des clochers], La leçon du ms. porte avant vens, qui aurait pu être maintenu ; cf. Littré. sous Auvent. Abateis 4918. Abevré 997, abreuvé; 02 plein
—
1
de
1
,
vin.
Abitacle 52, 86, etc. 1094, 5146, etc., plongé dans la douleur. Abrivé 689, ioo5, etc., rapide, épith. de cheval; 7448, 10478,
Abosmé
epith.
Acaroier
Acer in
de personne. 3 692,
586b
,
charrier. [épée]
d''acier ;
acherin 5823. Acertes 6496, etc., certainement.
Achesmer, i2o5, Acliner,
etc.,
acesmer, acemer, arranger, équiper.
neut. s'incliner.
363,
38o,
etc.,
Acointier io3, etc., aller trouver; réfl. 6804, s'entrechoquer.
Acoler 1607, donner l'accolade, embrasser. Aconduire 10570. Aconsuivre 767 3". Aconter i665, énumérer; '55y'i, raconter.
etc.,
Acordanche 2806, 3353,
etc.
Acourcier 3oôi, raccourcir. Acraventer 299, etc., abattre. Acroire 3718, 38n, prendre à crédit. Acueillir 6744, etc., rassembler, poursuivre; réfl. 201 1, 6io5, s'avancer.
Acusser 358i, mettre dans son tort
(?).
Adamer 289 vaincre. Adampner 2547, damner. Ademetre 4998, etc., lancer avec impétuosité. Adès, tout 6 141, complètement. Adeser 5455, etc., toucher. Adetrencier 4675, tuer. Adevaler 1297, etc., descendre. Adevenir 653, arriver. Adolé 1270, triste. Adouber, adober, 1680, etc., équiper un chevalier; byby,
—
estre
Adous
adoubé [d'un cheval]. 181, etc., armes défen-
sives.
Adrechier boj6,etc.,se diriger.
,
324
AIOL
Adurés g83,
etc.,
endurci, vail-
lant.
Aé
144, etc., âge; i53, etc., existence; auplur. 1756, m. s. Afaire 1761, ce qui intéresse quelqu'un. Afebloié n37, etc., affaibli. Afeutré 4091, etc., couvert de feutre. Anchier, ré/7. 638, 670, s'affermir. Afier 2822, etc., promettre, engager [au sens de convenir]. Attoré, aflouré 9822, etc., à fleurs.
AFoler
i5i,682, 691,
un mauvais parti malmener.
etc.,
faire
[à quelqu'un],
Afubler 1473, revêtir. Agait 2352, etc., embuscade. Agarder 5588, regarder. Agrever 288, faire tort, mal à. Anan 8140, peine. Aharneskier 8667, harnacher, apprêter. Ahastir , entreprendre 58o mettre en train; voy. Aatir. Aiant 64, 452, sorte de serpent (f), dragon (?); aieil 63; cf. Aiant (nom prop.) 2433. Il faut probablement voir dans ce mot un dérivé cfanguis devenu aguis. Aidable 9076. Aidier; subj. prés, ait 47, etc., aiue 4994. Aie 201, 3 5o 5, etc., aide. Aieil, voy. Aiant. Aiguë 368, 404, etc., eau. Aillie 9540, etc., gousse d'ail, au sens de peu de chose; voy. ,
,
Paresis. Aine 20, 32, etc., jamais. Ains 552, avant; 92, etc., mais. Air 863, etc., impétuosité. Aire 11 04, ii5i, etc., race. Aire 1867, lieu planté d'arbres.
D. C. Area
1.
Airer, réf.. 665, en colère.
Aiue
,
etc., se
mettre
—
épée.
—
renfermait les armes}. Alve 3i32, côté de la selle. Ambes 5954, toutes deux. Amenistrer 141, prendre soin de [quelqu'un]. Amenuisies, siècles 1717, génération rabougrie. Amesurer, réfl. 4322, se mesurer. Ami 2176, amant. Amont 52o, etc., en haut. Amonter 1 165, 3976 augmenter mettre en honneur; neut. a 9254, appartenir à [quelqu'un]. Amor, fém. 2892. Amoré 4343, pointu. Amuable 10345, même mot que amurafles, amiral, etc., au sens de chef; cf. L. Gautier, gloss. de la Ch. de Roi. Anap 3690, etc., coupe. Anbler 1341, marcher. 21 5, de vieille Anchiserie, d'
—
—
—
notoriété.
Andeus i5ig,
etc.,
tous
deux;
andoi cas suj. Andoi, voy. Andeus. Anel 1271, anneau. Anel 9817, annuel. Anemi 4426, ennemi. Angarde bbcj8, etc., avant-garde. Angevin q3g5, sou angevin. Anguise 8140, angoisse. Anguisier 6946, faire souffrir. Anoi 3543, ennui, peine. Anoier 1648, etc., ennuyer.
Anquenuit
6628,
cette
nuit;
aquenuit 5975.
Anqui 710, aujourd'hui. Anste 666, etc., bois de la lance. Antan 8258, l'an dernier. Ante 2267, tante; antain 3332, etc.
Antieu, antif 1702, etc., voy. le Gloss. de Brun de la Montaigne.
Anuit
538, etc., aide. Ajornee 783, journée. Ajoustee, bataille 5o5, mêlée. Alemelle, msc. 106 16, 10806, 1
Alenee, grant
139, aut io65i, voise 2941, voist 126, etc. Almarie 4652, coffre [où l'on
3 5g, etc., cette nuit. Anuitier, a 1'— 1481, au
mencement de
com-
la nuit.
Aourer, dissyll. 1890, adorer; trissyll. 2987, 85yi; ourer
822I 703, en toute
hâte.
Aleoir 7726, 7880, etc., galerie. Aler; subj. prés, ailge 8960, ait
Aparant 10390 [chevalier] de bonne apparence, bien équipé. Aparellier 480, etc., équiper, revêtir.
325
AIOL Aparler 8925, adresser
la
pa-
role à.
Aparmain 960, sur-le-champ. Apendre 335, 342, etc., être soumis.
Apensés 1259,
avisé.
—
Aperceue, parole 7572, 7587, discours plein de sens. Aplanoier 21 36, etc., lisser, caresser.
Apoyer 8819, appuyer. Aprendre; subj. pr. aprenge 108. Apressé494i. Aprester 1769, équiper; ind. imp. apresteve 73 1. Aproismier 7914, approcher; aproimier 6923. Aquiter 42, 320, etc., rendre Arabi 4713, etc., originairement arabe; épith. du cheval. Araisnier 1957, 355o, adresser la parole a; aresnier 1991, etc.; areinier 1626; araisohe, 1765, etc. Araisoner, vôy. Araisnier. Arami 4172, 4255, fixé, convenu. Arce 786, etc., coffre. Ardement 5572, hardiesse. Ardoir 473, etc., brûler; p. p. ars 5628, etc. Aresner i3ii, etc., attacher. Arestement, 0779. Arester, ind. parf. arestut 914, 924. Aresteu, p. p. 3217, etc., arrêté. Arier, 2g5o, etc., arrière. Arme 2009, âme. Armes Dameldieu, les 537, les vêtements sacerdotaux. Amas 4730, etc., équipement. Ars i328, membres de devant,
—
poitrail.
Ars, arse, voy. Ardoir. Asasés 3964, riche \à satiété]. Aseurer 1722, rassurer. Asotté, estre 219, perdre sens; 82O4, vieillir.
—
ment). Atrait, faire son cer.
— 6062, s'avan-
Aubère, aubers, voy. Haubers.
Auborc 8341, aubour. Aubregon 4278, dim. de Aubert.
Aucube 8323,
tente;
10674. Auferant 2399,
etc.,
aucupe
cheval de
valeur.
le
54Ô. Assener 779, 5 160, mettre à sa place, donner, adresser; 1 o 1 64, etc.,
tarder;
réfl.
60 1 6, s'attarder. Atendre; subj. pr. atenge 528i. lier.
—
Auquant, h
10 19, 1074, etc.,
quelques-uns.
Auques 2042,
etc.,
quelque chose,
quelque peu.
Auqueton l'on
i3g, vêtement que porte sous la cotte de 3
mailles.
Autel 672, tel (neutre). Autor, comp. de altus 10696, plus haut. Autressi 257, etc., de même; con 245, etc., comme si. Autretel 6265, pareil; 3o4, io368, pareille chose (neutre). Autrier 7Î11, etc., hier. Aval la vile, io63, [en faisant
—
route] par la ville. Avaler, act. 4653, mettre au fond, descendre; neut. 4609; réfl. 4768, etc. Avene, aissyll. 1604, 9309,
etc.,
port, havre.
Aventure 3077, occasion. Aversier 2875, etc., ennemi; 6209, diable; 3622 corrant courant comme le com diable, de toutes ses forces. Avesprer 572g, etc., commencer à faire nuit. Avesprir 4723, arriver (en parlant du soir). Avoir; ind. parf. ot 17, 20, etc.,
—
Asoupli 9608, affaissé; aufig.
Atenir 58o2,
ger.
Atorner 17 16, 9125, tourner; 1694, 181 3, habiller; 121 1, parer. Atout io36 avec (sans complé-
Auner 3457, rassembler.
libre.
occuper. Atargier 572,
Ateriel 1043, râtelier. Atirer, atirier 896, etc., arran-
,
imp. eust 128, eussiés 243; subst. 532, 606, argent; 788, etc., richesse, chose de prix. Avolé 4189, 4432, venu de pays subj.
m,
étranger. 1 552,
Awan
etc., cette
année.
,,
326
AIOL
bacheler io5i , etc. jeune homme noble. Bacon 3632, etc., jambon. Baee i3i5, bee 897, [gueule\ Baceler
,
béante.
Baer g 18, attendre, désirer. Baillier,
baillir
58g, etc., tenir
en maître. Baingier 6928, etc., plonger. Balance, en 2199, en échange. Balle 1724, palissade. Ballois 7905, [denier], de Baie au sens de peu de chose; voy.
—
Paresis.
Ban, mètre fense.
—
2453, faire dé-
—
Bandon,
a i35i, 2107, etc., librement, facilement. Banir 7809, convoquer. Baptestire, prendre 407, se faire baptiser. Bare 1999, etc., barrière, porte. Barge 9868, etc., barque. Barnage 77, etc., m. s. que Barné. Barné 3972, etc., suite de seigneurs; 4381, train de grand seigneur. Baron 2723, mari. Batellier 4834, 7061, défendre par des bastilles. Bauchant, bauçant, épith. de cheval, 3199, etc., de couleur
—
pie.
Baudor 8309, 10702,
joie,
en-
train.
Baudré 5737, ceinture. Baus 8347, etc., joyeux. Bêlement 2752, etc., doucement. Belissor 33j3,plus beau. Belloi 3436, 4526, injustice. Bellonc, oel en 9010, œil en
—
coulisse.
Bendé 687, etc., ayant desbandes, épith. a'escu.
Bendel 5859, élan, attaque (?) Beneiçon i368, bénédiction. Beneir 4, etc., bénir. Ber 96, i36, etc., bon chevalier; larges 244, grand seigneur généreux.
—
Berser 1 778, chasser. Besant i5g8, monnaie d'or; bessant i6o5, etc. Besongous besoignous 186, ,
malheureux. Betee, épith. fréquente de mer, etc.,
5oo, 10 146, coagulée, figée.
Beubant 5794, arrogance.
—
escu 5oi7, de couleur grisâtre. Blâmer 3 175, se moquer de. Blancoier 201 3, 81 36, étinceler de blancheur. Blason 3o2i, écu, bouclier. Blastengier 1000, 5967, insulter. Bliaut 3719, 8600, etc., vêtement de dessous. Boele, la 5994, les boyaux. Bohorder 614, etc., jouter. Boin subs. 391, bien. Bis,
—
Boion 9761, chaînon. Boisdie 3 n, trahison. Bondir [en parlant du cor] 4266, 4292. Bordon 1 536, 1572, bâton de pèlerin. Bornie, espee d'achier 2324, épée dont l'acier est poli. Borsee 766, bourse garnie. Bos 106, 255, etc., bois. Boucle 4990, pièce centrale de Vécu. Bougerenc, adj., cote 9444,
—
—
de bougran;
cotte
bugerenc
Boujon \portee d un] 10707, d'arbalète. Boutellier 21 18,
trait
etc. un des quatre grands officiers royaux. ,
Bracet, voy. Braket. Braier 5993, etc., ceinture qui tient les braies; voy. Braioel. Braies 83, etc., sorte de caleçon les hommes ta robe.
que
Braioel
927,
portaient sous
ceinture qui tient
les braies.
Brait i326, 6368, cri d'animal. Braket 4696, bracet 901, [chien] braque. Branc g5, 576, etc., lame de l'êpée; 4go, etc., épée. Branler 296, brandir.
Braon
3
1
charnue
33, partie
la cuisse].
Brent, pain de
— 8979, pain
j
de
de
son.
Breullet 4693, etc. petit bois, bosquet; brellet 8^40; breullent 6326; breullois, 52g5. Breullois, voy. Breullet. Bricon, terme inj. \3bi,etc.,fou. Brief subst. ibi, etc., lettre. Brin, a un 5oig, avec impé,
—
tuosité.
.
AIOL Bris, 2784, etc., cas suj. de Bri-
con. Brochier, brocier 295, etc., pi-
quer de l'éperon.
Bronge, bib,etc cuirasse. 7 Broon 6714, broion 4693, jeune ours.
Brui 6064, 6080, brûlé. Brunoier 65g 1, apparaître noir à la vue. Bu 740, etc., tronc [du corps] el parfont 3o56, au plus profond; el vui 927, au __
—
;
—
faux du
corps. Bufoi 3 169, coup; 63 1 3, vantardise. Buglerenc, cor 7457, cor [fait d'une corne] de bœuf. Buie 3453, etc., chaîne. Buinars 8848, coquin.
—
Buleté 8607, blute. Caieler 6471, être à la tête de. Cainin, fust ^987, bois de chêne. Cainse 2106, vêtement de dessus. Cainsil 1244, 4090, étoffe de lin.
—
Cair
1845 ;
etc.,
et c-,
ceoir
632 1, tomber; en
caioir
573, cheoir 147g, en arriver. Caitis, kaitis 978, etc., chassé, exilé; 1802, etc. malheureux. } Calenge 8772, caloigne 8190, défense. Calengier 2367, etc., refuser,
méconnaître. Caliaus corbés 7754, cailloux (?) Caioir, chaloir 944, etc., importer.
Cambrelens 7827,
etc.,
cham-
bellans.
Camois 7883, cliamp moissonné. Camoisé 7090, souillé. Candélabre 907g. Capel 58g5, g444, chapeau. Caple del ciel, le — 66g8, la calotte des deux. Capleis 76g2, mêlée furieuse. Capler 4446, caploier 63g4, frapper, combattre. Car 7g2Q, etc., chair. Carcan 34.53, 4i3i, 5170. Caree 72 5, charretée. Carnable go8 1 , en chair, humain. Carnel7i70, en chair, humain, épith. de remplissage, comme Carnable. Caroier 3633, charrier.
327
Carterier 853
1, geôlier. Cartre 3443, etc., prison. Caruier 723 1, charretier.
Casement 337, etc., demeure. Castiement 327, 1007, etc -i instructions. Castier, ig7,
donner une ligne de conduite; castoier 25o.
Catel 168, bien, profit. Cauchiers io33, chausses. Cavestre 4g33, bride; kavestre 2061; kevestre 58o2. Celé, a 55o8, etc., en cachette. Celer 191, cacher. Cembel 58o, 592, etc., tournoi, bataille; maintenir et envair 3348, soutenir bataille;
—
— trametre — — 2376,
rendre le 402 1 3 1 55, présenter le combat. Cembeler 8677, se battre. Cemin, avec un ad}., loc. adverb. le grant 383, etc., vite; tout le feré 871, etc., au plus vite; s'en aler tout son chemin i52g, 4og7, se mettre
—
;
—
en route.
Cendal 4742
soie;
etc.,
8520,
tente.
Cenele 6453, etc., fruit de l'aubépine et au houx, au sens de peu de chose; voy. Paresis. Cener 63io, 73 12, faire signe à. Chaiens 2447, etc., céans. Chavate 2706, savate. Cherkier 010, chercher. Chier 354, etc., de valeur. Chiere, faire grant 2742, faire le beau; a simple 2752, tout simplement. Chierté, cierté 1180, valeur. Cief, de cief en 402g, d'un bout à l'autre. Cierir 10, chérir. Ce verbe qui est appelé par la locution bien
— —
—
fait a
remplace
le
mot
cesti
incompréhensible dans le ms. Ciés 4272, etc., che\. Cingle, voy. Single. Cit, chit 126, etc., ville. Claré 2102, etc., vin épicé. Clavé 21 3g, ferré. Cliner 4620, abaisser; 2304, incliner Cloficier 6186, clouer.
Cluingier, neut. 1042, baisser. Coe 4367, queue.
Coi 4327, immobile.
328
AIOL
Coiement 55o8,
etc., en sûreté. Coisir 64, 67, etc., apercevoir; 5682, choisir. Coite, a d'esperon 7182,
—
8473, en piquant de l'éperon, à toute bride. Colee 491, etc., coup sur le cou. Colon 388, colombe. Combatu,estre 2522,5e battre. 8401,
—
Combrer 1043, i3i8,
etc., saisir.
Commenchaille, 32o3, commen-
Cors, ton
—
3373, lui-même; toi-même, etc. Corsier, empl. comme ad). 68o3. Cortine 633 1, rideau de lit; ju de 10961, ébats amoureux. Corvois 3844, sorte de cuir. ses
—
56 1
3,
—
Coser, 137, 1 233, efc, quereller. Costal 4708, coteau. Costengier 3694, faire dépense. Couardie, 3o8, etc., couardise.
Coufre 4653, coffre
cement.
Communalment
2377, etc., ensemble ; voy. Mainte. Compaingier a réf.. 376, etc., aller de compagnie avec. Comperer 467, etc., payer; comprer 7724; /«f. 2 e pers. plur. comperois 3167. Composte 8862.
Con, com 3g, etc., comme. Confanon, voy. Gonfanon. Congiet 11g, etc., permission, liberté.
Conreer
1235, etc., apprêter, équiper, habiller ; convutr 1240.
Conroi 7856, etc., équipement, armement. Consirer de 2209, 2487, 5184, renoncer à. Consuivre, par/, consuié 2905.
Contenchon 1 353, dispute. Contour 184, comte. Contralihier 8017, etc., chercher dispute. Contredire 6 161, etc., défendre. Contremont 728, 757, etc., en haut. Contretenir 3999, 694 1 ,défendre. Contreval 1406, etc., en bas. Convent 335o, convention. Convoier 1263, etc., accompa-
gner.
Corage 1988, 2984, cœur, pensèe? etc. Coraille 7766, partie intérieure du corps. Coral, estre 7166, 7 171, , se montrer, laisser voir sa
—
pensée. Corços 5146, courroucé. Cordeuan 10284, en cuir
—
;
—
saire.
Covertoir 2149,3845, couverture. Covine, convine 5288, etc., dessein, intention. saisir. Craindre, ind. prés, criem 1772;
Covrer 10648,
crient 5634; P- P- cremu 3o3; réfl. 4279, m. s. Cras 4242, etc., gras. Craventer i322, etc., abattre,
écraser.
Creanter 2700, etc., promettre, garantir. Crépon 4182, croupe, cf. Littré, sous Croupion. Crestienner, se faire chrétien.
[de
10 141,
se
—
—
est
parue.
Criée 710, cri. Croisir 3281, 4002, grincer. Croler i635, y833, branler, agiter; neuf. 6198, trembler. Croûte ioi8g ; io85o, grotte. Cuidier, quidier i5, 5o8, etc., penser, croire. Cuirie 4278, cuirasse. Cuivert 648, etc., épith. injur. Cumeneié, estre 1485.
—
etc., soin, souci.
Datés, delés 52, etc., près de. Dangier 228, etc., manque, besoin; 5q53, servage d'amour.
—
6283,
—
Crestienté, prendre sainte 6270, se faire chrétien; avoir kerstienté 0454, être chrétien. Crevée, l'aube est 5 10, l'aube
Cure 169,
Cor doue}. Cordouner 8274, tresser. Core 23 1, courir. Coré 10472, de cuir. Cors, courir les grans courir au plus vite.
[qui placé sur le cheval du chevalier servait à contenir les armes en voyage] voy. Almarie. Coutel 5857, 8710, tranchant. Covenent, le 34D, le néces-
Danoise, nace 5g 18, etc. Dansel 689, etc., jeune homme. Danselete 6224, jeune fille. Danselon ^j3b, jeune homme.
329
AIOL
Dant g3g, 953, seigneur (devant un nom propre). (après un comparatif) 188, 724, etc. Deboinaires, li oiseus 255, l'oiseau de bonne race; voy.
De
—
Decolcr 3oi3, décapiter. Defors 4897, etc., dehors. Défouler 1049, fouler. Dehet 5411, etc., peine. dejouste 64,
etc.,
rompre
etc.,
les mailles.
Desmeler 4469, séparer
les
com-
battants.
Desnuer, réfl. qzoj, se dévêtir. Desore 5o6o, etc., sur, dessus.
Despané 1237,
Aire.
Dejoste, de.
Desmaillier 4783,
etc.,
déchiré, en
haillons.
Despendre 2243,3708, dépenser. Desreer,
près
752, se mettre hors
ré/7.
de soi. Desreuber
1428,
1434,
voler,
dérober.
Delaier 2873, etc., tarder. Délié 1244, d'étoffe fine. Délit 2204, liesse. Déliter 25o8, s'amuser. Délivre 3492, etc., vite, rapide;
—
a 8694, rapidement. Delivrement 416, promptement. donner;
Délivrer 36g5, etc., neut. 54, accoucher.
Demaine,
subst.
fneur
terrien
;
3gy3 , seidemaisne
978, 4171.
Demaine, adj. i683, propre, particulier.
Demanois
3i56, 63 18, etc., sur-le-champ, aussitôt. Dementer, desmenter, réfl. 1801, 1790, etc., se désoler. Demoree 535, etc., retard. Denier 6Go5, au sens de chose de peu de prix; voy. Paresis; plur. déniés 10909. Départir 33 17, etc., distribuer. Déporter 2481, s'amuser. Deprier 2io3 2 prier. Dequassier 5584, briser. Deraisnier, réfl. 465, 5974, parler.
Desrochier 4602, 61 16, démolir. Desroi 4017, etc., désordre. Desrout 4822, etc., rompu. Desruban 888, ravin. Desrube 1818, 61 23, ravin. Destraindre 5879, presser, tourmenter. Destre 1 86, etc., droit. Destrier 221, etc. , cheval de combat. Destruision 3 55. Desvoleper 9227. Detrier 4800, etc., faire retard. Detrier 7872, derrière. Devenres 6164, 6187, vendredi. Di, 5i 17, etc., jour. Diaspre 9825, 10340, drap à 1
1
fleurs.
Dioré 7163, doré; cf. R. de la Rose édit. Michel VIII .
,
,
p. 3o8.
deux. Doie, plur. neutre 6855, doigts. Doi ne 4186, mou, lâche. Dois 9960, table. Dôme, temple 1678, altération de templum Domini. Donar 8847 forme méridionale mise dans la bouche d'un LomDoi 427,
etc.,
—
,
etc., devenir fou. Desbuissier 10072, débusquer. Descavee 761 1, [tour] ruinée. Descolori 567, décoloré, Desconfès87i5, sans confession. Déserter 10608, rendre désert. Deservir 7743, etc., mériter. Desevrer, neut. 3 080, se séparer; al 829, etc., au départ. Desfaé 11 10, etc., infidèle. Desfendre; subj. prés, desfenge 325, etc. Desfremer 786, ouvrir. Deshaitier 1 etc. rendre 37
Derver i3i6,
1
—
,
,
malheureux. Deskirer 5475, arracher.
bard.
Dont
1
132, etc., d'où.
Doublier 487, etc. à double maille.
Doul
1
,
[haubert \
38g, deuil.
Douloir 393o, souffrir. Doulousee 544, douleur. Douter 733, etc., redouter.
Dras 187,
etc., vêtements.
Drechier neut. 4569, se dresser. Dromont 10448, io5gi, vaisseau de guerre. Dru 3^385, ami, compagnon. Drue 56og, etc., amie. Ducheé 8091, duceté 4378, duché.
22
,
33o
AIOL
Ducoise 8246, 8477, duchesse. Dui 868, deux. Durée, longe 523, longtemps. Durement 3857, fortement. Durfeus 9649, misérable.
—
Dusque
E
.
ignorant [comme un enfant
vous, es vous 911, 1021, etc., voici.
,
Enfes 56, etc., enfant. Enforchier, enforcier 2074, augmenter, rendre meilleur; 8537, vanter. Enforciés
181 o, etc., jusque.
1
naïf.
1929, de grande va-
leur; 11 35, puissant. Enfressi 29, etc., jusqu'à.
Eiwe 473, eau ; voy. Aiguë.
Engan 2416, tromperie.
El pour ele 5 17, etc. El 221 5, etc., autre chose (neut.) Ele 371, 410, aile. Embuissier 4642, embusquer; enbuscier 4627. Emplaidier 7974, accuser. Enamer 169, etc., s'éprendre de. Enarrae 817, 5942, etc. poi-
Engingier 0148, etc., tromper, puis mettre à mal. Engre 9091, race. Engrès 8178, désireux. Engoulé 8289, 9824, bordé (en parlant d'une fourrure). Engouler 61 57, avaler. Enhermi 9778, désert. Enkembeler 785, 791,804,821,
,
gnée du bouclier. Enartous 6282, rusé. Enbarer 52g, enfoncer. Enbatre 6J62, etc., enfoncer; le feu 7897, battre le briquet. Enbler 906, etc., enlever, voler. Enboivre 2296, enivrer. Enbrachier 7g55, etc., passer son bras dans les enarmes [de
—
l'escu}.
Enbriever 275, écrire. Enbroncié 10243, la tête basse, l'air triste.
Encauc 7489, poursuite,
ceux
qui poursuivent.
Encauchier
2821,
etc.,
suivre,
poursuivre. Encliner 3g8, etc., saluer,
s'in-
cliner.
Enclinier 6585, saluer; voy. Encliner.
Encoistre 6436, grossier. Encombré 1 168, [chemin] impraticable, infesté de brigands. Encombrer 8o3, 822, etc., lier; 1191, arrêter. Encombrier 563, etc., malheur. Encontrer 747, etc., rencontrer, atteindre; neut. 1287, etc., 1
arriver, réussir.
Encrieme 9002,
io683, endurci dans le mal. Encroer 9768, accrocher
etc.
[au
,
—
Enquérir 60b b, fouiller. Enrunjier, enrungier 517, 3776, couvrir de rouille. el Ens, en 264, etc., dans;
—
488,
etc.
Enseinge, ensenge, ensinge 4992, etc., [flamme de la] lance; 4984, etc., mot de ralliement.
Ensi 2280, etc., ainsi. Ensient, ensiant, mien 340, etc., à ma connaissance, que je
—
sache.
Ente 5267, jeune arbre, [ment. Ente, a 4613, 6719, abondam-
—
Entendre; parf. entèndié 6646. Enterchier, entercier 1865,9452, etc., reconnaître.
Enterer 5o6i, protéger avec de
gibet \.
Endementicrs 10044, pendant. Enevois 7354, à l'instant. Enfanche 2001, enfantillage, folie.
Enfançon 455o, petit enfant. Enfantieus
assaillir.
Enpaistrer attacher; 3 e pers. ind. prés, enpasture, 5446, 6126. Enparenté estre 4392, avoir de la famille; 7744, être recomme parent. connu Enpenser 5568, penser. Enperreour 189; au cas rég. enperere 493, 1497; au cas suj. enpereour 3892, 4202. Enpevré 8609, poivré. Enpoindre 3271, etc., presser [un adversaire]. Enpuingier 8289, saisir.
107,
enfantis
644,
la terre.
Entorchier 261 3, fourbir [une
arme] Entordre 6846, tordre. Entrafier, réfl. 463 1, se promettre mutuellement.
AIOL
33i
Entramer io233.
Esgarés 1268,
Entrepiés 1 1 38, embarrassé. Envair 5o3o, etc., attaquer. Envis 4676, etc., malgré soi. Envoleper 6679, etc. Erement 2383," etc., marche. Eritc 82 5o, héritage.
Esjoieler 65 10, se réjouir.
Eskac 562 1, butin; voy. Eskiés2. Eskekier 2525, échiquier. Eskie's
Ersoir 2274, etc., hier soir. Es 49, etc., dans les.
Esbanoier 616, 7302, etc., s'amuser, principalement à monter à cheval. Esbaudir 36o, etc., se réjouir; act. 323o, encourager. Esboieler 9872, éventrer. Escachier 6472, chasser. Escaitiver 5o3, 55o, etc., exiler. Escallon 2574, échelon.
Escamel 2064, 7160, escabeau. Escarlate IÔ75. étoffe de drap. Escarnir 7, 356, etc., railler. Escauchier i853, poursuivre. Escavi 9843, élancé de taille. Escerpe 096, escarpe i536 3 ceinture. Esclaircir 858, luire {en parlant du jour). Esclairier, act. 237, rendre brillant; 7040, apprendre; neut. 6191, voir clair; V 1877, etc., le point du jour.
—
Esdairir 3q28, etc., paraître [en parlant du soleil). Esclos, plur. 4348, sabots \du cheval]; repairent tous lor 3087, reviennent sur leurs pas ; 53o2, 6392, traces; b3oj, 6229, piste, route. Escois icôgi, barques. Escoler 274, enseigner. Escons 4616, endroit caché; traire a 2957, se cacher. Esconser 4277, etc., se cacher. Escortrement 2384, du fond du cœur.
—
—
Escouer 2 5g3, écouer. Escourle 7122, milan (oiseau de proie).
Escoure 1045, secouer. Escricr, act. 4471, interpeller. Escrin 786,
Escu 2^5,
etc., coffre. etc., écu,
298,
bou-
clier.
Esfondres 7767, tourbillon. Esforchement, a lor — 10212, de leurs efforts. Esgarder 116, 458, etc., regarder.
isolé.
65, [jeu des] échecs.
1
Eskiès 3428, etc., butin. Eslais 628, etc., élan. Eslaissié, 7308, etc., rapide. Eslaissier 23 1, etc., s'élancer; réjl. 617, etc., m. s. Esleechier 6200, se réjouir. Esligier 6o32, etc., payer. Eslire 3oii, etc., choisir. Eslongier 7605, éloigner; 1468, 4641, etc., abandonner, laisser derrière soi. Esmaiable 8865, peureux. Esmaier 1959, effrayer; réfl. i85o, etc. Esmari 586, etc., triste, abattu. Esmer 10572, estimer. Esparenge 2665, épargne. Esparengier 6819, 734.3, forme a'espargnier, épargner. Espaventé 6432, épouvanté. Esperitable 75, etc. Esperital 1609.
Esperon 3o23 éperon, au sens de peu de chose ; voy. Paresis. ,
Espiel
296,
4464,
642,
etc.,
lance;
4~63 6, etc., épée.
agir; Esploitier 4851, etc. 3578, poursuivre. Esprevier g33i, épervier. Esquarteler 5342, mettre en ,
pièces.
Esque 7896, toute matière inflammable pouvant servir à 'allumer le feu. Esracier 4802, arracher.
Esranment 35a, etc., sur-lechamp, aussitôt; esraument 8374, etc Esrer 277, 370, etc., aller, marcher; subj. prés, oire 6107. Esrungié ig5o, couvert de -
rouille.
Essauchier, essaucier 2340, 2869, 6447, augmenter, donner de la force; 2375, 5 1 55, rendre fameux, vanter. Essianche 5279, science. Essil, mètre a 5045, tourmenter. Essillier 1703, 8729, etc., dévaster, tourmenter. Establer 778, etc., mettre à
—
l'écurie.
332
AIOL
—
Estache, estace 7756, 865 1, 9926, pieu, poteau. Estage, en son 6918, 9609, de toute sa hauteur; cf. de même en estant 10225. Estai, a 5955, en repos; livrer 10740, attendre de pied
191, 3363, etc., avec soin, promptement. Esuer 2845, faire sécher. Eur, al boin 917, 3o36, heureusement. Eus 3814, besoin, usage.
ferme l'attaque. Estamine 1429, 1447,
Faés 1040,
—
—
—
etc.,
robe
d' et aminé.
Estavoir 1484, besoin; voy. Estovoir. Ester, être debout; ind. parf. estut 79, etc., esturent 52ÔD. Estoier 2"258, 2278, garder, conserver. Estoire 5, 9, etc., histoire. Estoire 10479, troupe. D. Cange ne donne que le sens de flotte, sous Stolus. Estor, estour, 192, etc., combat. Estordre 9045 faire sauter; son cop 1849, 5995, 8493, dégager son arme [du corps d'un ennemi] neat.Q4.GQ, échapper. Estorer 5636, etc., créer.
—
,
;
Estormir 5oi3, 5729, etc., réveiller en sursaut, mettre en alarme. Estout 8834, orgueilleux. Estouthie 1070, 2325, etc., bravade. Estovoir, falloir; ind. prés, estuet 232, fut. estevra 1161, etc. Estraier, épith. de cheval, 4807, 7664, etc., seul, sans cavalier. Estrainge 1684, estrange 4307, étranger. Estranler i3o7, etc., étrangler. Estre, de put 10 197, de race infâme ; cf. Aire 1. Estre; ind. prés, somes, 124, sons, 3617, 9463; imp. ère, 709, ert, 34, etc.; fut. iere, 134, ert, 104, etc., iert, 234, ermes, 2186, 9454; subj. imp. fussiemes, 4627, fussiens, 12b il m'est bel 451 1, 4516,// me
—
;
fait plaisir.
Estree 891, etc., route. Estreper 5169, lier cf. sous Estrapade. ;
Estres,
chc^
estre soi.
—
as
3 143,
Estrous, a
—
etc., enchanté, magique. Fain 1377, 1760, etc., foin. Faindre, réfl. 4590, hésiter à. Faire a (suivi d'un infln.) loc. que 10939, etc. ; fréq. 7362, etc., autre loc. Fais 68o3, poids, choc. Faitement 1738, etc., bien. Fau 881 3, hêtre. Fel 21 3, etc., traître, lâche. Felenese, fém. de fel, 2679, 10791. Fendre d'ire 725g, etc., éclater
—
de colère. 3o2, 5gi, etc., frapper; 1 856, etc., se jeter. Ferté 1 784, citadelle. Fervestir 1826, etc., revêtir de l'armure. Fervestu 7410, etc., revêtu de l'armure. Feure 228, 780, etc., paille. Feure 1004, 1 5 17, etc., fourreau. Ferir
réfl.
Feuté 8186, fidélité. Fevre 1482, forgeron. Fi 2275, etc., foi, confiance. Fi 38, etc., certain. Fianche 5274, confiance; a igo; etc., de certitude. Fiancier 4581, confier. Fie 3140, foie. Fier 18 18, fort, redoutable. Fieror 4957, etc., hardiesse. Fierté 433 1, 4345, emporte-
—
ment. Fiertre 72, châsse. Fin 1 35, de qualité supérieure. Finer 540, etc., finir.
2924, barre de fer servant à fermer une jporte. Flori, poil 1^40, barbe blanche. Flun i55i, fleuve. Foie 5093, 9476; dissyll. 458. Flaiel
—
Littré
être
\
Estrif 3206, etc., dispute, combat. Estrine 6^4, étrenne. Estriver 2533, faire dispute; i2?2, contredire.
Foilli 62, etc., feuille. Foillié 1837, etc., en feuilles. Foillu 5248, etc., en feuilles. Folage 1978, esprit de folie;
8934. folie.
333
AIOI.
Foloier 4472,
per
tromper, écltap'
à.
Force 7571, nombre de combat-
Garantison 363. Garçon, garchon 2042, jeune garçon; 10712, enfant; term. 1
inj.'job, 1079.
tants.
Forceur, comp. de fort, 3535. Forques, forces jjj'5,etc, gibet à plusieurs piliers. Fors 3(j36, dehors. Fosnier 6730, mentir; voy. Scheler, notes des Trouvères belges, p. 279. Fossier 7248, 7701, habitant d'une caverne. Fourier 610, pâturage. Fouriere 10472, paille [répandue dans les appartements]. Frabaut 1744, caisse, coffre. Frailles 6488, faible. Fraint 710, etc., brisé. Frairin 9998, mesquin, misérable.
Franchise, francise 1071, liberté; 7094, politesse. Frecond 2086, riche, peuplé. Fremer 252, 81 5, etc., fixer; 2201, fermer. Freor 543o, crainte. Fresé 8324, galonné. Froer io5o, etc., briser. Froier 236, 7076, frotter. Frois 9029, frais. Fuie i85o, etc., fuite. Fuisil 7806, pierre à fusil. Fuison i375, etc., foison. Furni 63, 5o5, 2254, etc., em-
ployé pour exprimer
la
gran-
deur, la force.
Furnir 128, 7849, accomplir. Fust 3987, etc., bois; 4463, hilz; bâton; arbre de
—
Garder
224, 2049, soigner; 1420, 21 38, regarder. Garniment, 354, 1228, etc., équi-
pement. Gaste 1168,
etc.,
dévasté; 523o,
délabré.
1703, etc., dévas-
Gaster i526, ter.
Gastie 5 191, dévastée. Gaudine B62, 397, etc.,
taillis,
forêt.
Gaut 397, 1007, etc., bois, forêt. Gavai 3o68, petite ouverture (:). Ce mot se trouve dans Gautier de Coinci, p. 438, au sens de gorge (cf. le fr. gavion) qui ne paraît pas admissible ici. Gehui, voy. Jehui. Genollons, a 1897, à genoux.
—
Gent 21,
etc.
Gentil 11, 3o, de bonne naissance. Gésir, voy. Jesir. Gesmé 7144, orné de pierreries. Geste 2124, etc., famille; jeste
6457,
etc.
Glachier, glacier 6190, etc., couler.
Gloton, glouton, voy. Glous. Glous 1046, etc., terme d'injure, débauché; gloton 283o; glouton, 63g, 672, etc. Gone 6576, robe de moine. Gonfanon, confanon 3368, etc., flamme terminant la lance. Gorgiere 6365, armure de la
Gaitement 6^o5.
gorge. Grains 1062, i56o, etc., de mauvaise humeur. Grandisme sup. de grant, 7641. Granment 9525, grandement. Gravier 6823, 10256, sable. Grenon 6575, moustache. Grenu 9479, 9514, etc., [cheval] à longue crinière. D.C.Grani. Grevance 9096. Grever 026, etc., blesser.
Gaitier, réfl. 6048, etc., s'observer, prendre garde.
Gris 606, 35 12.
Galos, tous les
Guenchir, guencir 3269, 6943,
638 1, arbre.
Gab 2591,
etc., plaisanterie.
Gaber 177,910,^0., plaisanter, tourner en ridicule.
Gabois 791 1, plaisanterie. Gaingier 476, etc., faire du gain, acquérir argent, honneurs, etc.; 2 3o, dépasser. Gaite 9430, q5i3, sentinelle.
—
3089, 3173, 7599, au grand galop. Gant $789, au sens de peu de chose ; voy. Paresis. Gante 4041, 6445, oie.
etc.,
fourrure;
éviter; réfl. ~jb2>2, etc.,
adj.
se dé-
tourner.
Gueredon 44, Gueredonner,
récompense. faire 1281,
etc.,
—
334
AI0L
—
revaloir; gueredonné, il est imp. 12 17, etc., il a récompense.
y
Guerpir
9,
abandonner,
etc.,
laisser.
Guiche 2497, 3o6i,
etc.,
cour-
roie par laquelle le chevalier tenait son écu.
Guier 2007,
etc. conduire. Guinlechier, 977 , terme de mépris, propr. valet de marchand de vin, crieur de vin; voy. Grandgagnage, Glossaire des
Coutumes de
Namur, au mot
Winlekez (ribals sous Winleke. Guise,
a
—
comme un
et).
Cf. D. C.
de [bricon], 9014, [fou\.
Hace 5918, etc., hache. Hair; subj. prés, hace 104. Haitier 6oo5, réjouir. Haper 1042, 1080, prendre. Hardement 1002, hardiesse. Hart 6843, etc., branchage. Haste de porc 4040, rôti de porc. Haubergier, act. 1102, etc., héberger; neut. et réfl. 558, 967, etc., prendre auberge. Haubers 2 36, cotte de maille; aubère 32, etc.; aubers 90, etc.
Herbu 52 16, etc. Hermin, 4057,
hermine;
etc.,
adj. 5iii, etc., d'hermine.
Hermin 5421, arménien. Hermine,
adj. 2473, etc., d'hermine. Hestes vos 6129, voici venir. Heuses 6463, bottes. Hieume, dissyll. 7642 heaume. Hisde 6169, frayeur. ,
Hontage 33 14, Hoir voy. Oir.
etc.
Hu
4500, cri. Huchier, hucier 2872,
etc.,
ap-
peler. Hui 1287, etc., aujourd'hui.
Huimais
5 10,
879,
etc.,
aujour-
d'hui.
Huis 3999, etc., porte. Humleté 1009, humilité. Hustins 10004, dispute.
Inde 2016, bleu foncé. Irascus 909, etc., irrité. Ire 1001, 1062, etc., colère. Iré i52, 663, etc., chagrin, colère. Iresie 1073,
sexes
cohabitation des contraire aux lois de
Véglise. Ireté 3i3, etc., héritage. Iretiers 4594, héritier. Irié 574, etc., en colère.
632o, irrité. 4187, etc., colère; 4208. Irous 4185, irrité. Islage 8024, île (?). Irois Iror
Isnèl 53
1
irour
3, etc., vite.
Isnelement 486, etc. Itant 10249, autant. Itel 994, 1221, tel. Ja, expl. 277, etc., déjà. Jehir 334'j, etc., avouer,
con-
fesser; ùfiib, montrer. Jehui, gehui 3109, 36i8, etc., aujourd'hui. Jel,
pour
je le,
11 38.
Jes, pour je les, 55i2. Jesir, gésir 5079, etc.; ind. prés. gist, 5i 1, etc.; fut. girés, 633 1 ; p. parf. jut. 1877, gut,
65n;
1534. p. geu, 8706; réfl. Jeste, voy. Geste. Joglere i3, jongleur, trouvèie; jougleor, 7, etc. ,
Joians 347, etc., joyeux. Sot, fém. 141 9, id3i, 52 11, etc.; pris adv. 3371, 338o. Joster, jouster 140, 283, etc., se mesurer en bataille ou en tournoi.
Jouste 579,
etc., tournoi,
com-
bat.
Jovenes, dissyll. i32, 144, etc., jeune. Jovent 2333, etc., jeunesse. Jovente 2172, etc., jeunesse. Ju 096, jeu. Juisse 10937, jugement. Jus 575, etc., à terre. Justiches 35 iq, droit de justice. Justichier ?>~5, rendre la justice.
Kaiele 9680, excl. affirmative. Idele dissyll. idole. llleuc o3i, là.
6232, 9709,
etc.,
Kaitis, voy. Caitis.
Kavestre, kevestre, voy. Cavestre. Kernus 834Q, charnu.
;
.
335
AIOL Kerstienté voy. Crestienté. Keu 2118, 368o, maitre-queux {officier royal). Kieute 2147, 3924, etc., lit de
plume. Laid 4605, affreux (au moral). Laidement 4321 Laidengier 148, 945, etc., injurier.
Laidir 4241, etc., maltraiter. Laiens 784, etc., dedans. Lairis 610, 616, etc., lande, terrain inculte. Laissier; fut. lairai 449, etc. ester. G, 171, etc., faire
—
cesser, laisser tranquille.
Lanche, toute plaine sa etc., loc.
—
3 106,
fréquente.
Langes 8420, vêtement de laine. Lanier 6qoo, lâche (nom d'une espèce de faucon peu estimée). Laruier 3699, garde-manger. Largeté
1
27 7, largesse.
Las ibi, 35o, etc., malheureux. Las 6007, lacs. Lasté 97 53, lassitude. Latins 5420, langues, idiomes.
Lé 368, 5i3,
etc., large.
Lecheor, lecheour, leceour, voy. Lechieres. Lechieres 916, etc., débauché, ribaud, terme d'injure; leceour, 4198; lecheor, 911, etc.; lecheour, 1021. Leres 704, etc., voleur. Lés, subs. 835, etc., côté; adv. 696, etc., près de. Letré 1004, i32 3, etc., orné d'une devise; épith. fréquente d'épée. Letres de gramaire estre escolé de 274, connaître ses lettres. Leus 377, 2986, tout aussitôt. Leveis, pont 6074, pont-levis. Lever 57, 450, etc., tenir sur les fonts baptismaux ; 81, etc.,
—
,
—
se lever.
Loé 4269, admiré. Loement, par le mien 58ig, à mon avis. Loge 83b9, etc., baraque de feuil-
—
lage. Loisir, être permis, possible; sing. ind. pr. loist 3 171. Lonc iG, etc., loin.
3'
p.
Longes 8260, longtemps. Lot 2 5 28, mesure de liquides. Los 5539, consentement. Losengerie 3490, etc., perfidie. Losengier, subst. 48, etc., trompeur; verb. 1390, etc., flatter
,
induire en perfidie. Lous 41 91, misérable (?). Luisir 3io3, 5o68, luire. Lupart 364, 402, léopard. Luz 2 1 o 1 brochet. ,
Mâche, make 3987, 4001, masse d'armes.
etc.,
Macheclier ig5G, 258i, etc., boucher. Madré 4042, bois dont on faisait aes vaisseaux à boire; 401 3, le vaisseau fait de cette matière. Mahangier 2909, mutiler. Mahomerie 9628 temple de ,
Mahomet ;
cf.
Mahomet (nom
prop.).
Main 10599, matin. Mains 3563, etc., moins. Mainte communalment 4734, 5824, 9936, tous ensemble. Il faut de plus rétablir cette leçon modifiée à tort au v. 3oio. Maintenant, de 372, etc.,
—
aussitôt.
Maintenoir 3432, soutenir. Maior, la terre 10698, la grande terre, la France. Maisele 2170, etc., joue. Maiselés, dens 6838, molaires. Maisiere 2y38, mur. Maisnie 2693, etc., maison, fa-
—
—
mille.
fém. cas suj., pour la, 8418, 8070. Lie, fém. 762, etc., joyeuse. Liés 249, etc., joyeux. Lieuete 7060, dim. de lieue. Lin 48, 2267, etc., famille, li-
Maistre 885, 1292, 2871, 3378, épith. qui exprime la grandeur,
gnée. Linceul 2148, drap. Liste 2017, bordure. Listé 4951, etc., bordé.
Malement 2344.
Li,
la noblesse.
Malage 1 1 37,8595, etc., maladie. Maleiçon 7183, malédiction. Maleir 6067, etc., maudire. Maleoit i5o8, etc., maudit. Maleuré 5o82. Malfé 281 3, diable; cf. Maufé.
.
336
AIOL
Malostru 835 1, misérable; malotru, g522. Malvoisie 954, mal intentionné. Manage 8803, lieu de séjour. Manandie 6341, etc., richesse. Manant 1081, etc., riche. Manantie 35o2, richesse. Manicle 6026, 6044, manche du haubert. Manoier 5984, prendre en main. Manoir 106, etc., rester, habiter; ind. par/, mest 7001. Manois 72^2, etc., sur-le-champ ; voy. Demanois. Mantelet 6632, petit manteau. Mar, ja 1701, 4448, etc., mal à propos. Marbrin 7829, de marbre, Marce, marche 101, etc., pays de frontière. Marchecliere 2700, bouchère; voy. Macheclier. Marison 10732, tristesse. Maronier 10452, etc., marinier. Mat 5641, triste. Mater 8627, vaincre. Maufé 683, i3o6, i3i5, diable. Mautalent 1001, etc., colère. Mavaistié 10 12, 171 1, méchan-
—
ceté,
mauvaise action. etc., digne de
Menbré 669, 759, souvenir.
Menbrer 1006, etc., revenir à la mémoire; 2014, venir à l'idée. Mençoinge, fém. bili. Mendis 2770, etc., pauvre. Menée 900, sonnerie de chasse D. C. Menetum. Mener largesse 3729. ;
Menor 4038,
etc., moindre. Mentastre 7085, menthe sauvage. Menti, Dé 856, etc., foi 4076, etc., parjure. Menuiers 2552, aminci, petit; cf. le prov. menudier. Merchier 1246, etc., remercier; ass. en é. Merir, rendre en récompense; subj. pr. mire 459, etc.; merisse 350g. Mervelles, pris adverbialement 6996, etc., merveilleusement Mescie's 5672, malheur. Mescin 3ioi, 3774, etc., jeune
—
—
,
homme. Mescinc, voy. Meskine. Mescreable cjbqi, païen.
Mescreu 3o55, 5240, etc., païen. Meskine, mescine 1028, etc., jeune fille. Mesprison 2989, etc. Mesproison 3ooi. Mesproson 2975. Message 3750, etc., messager. Mestier 248,
etc., besoin.
mèche, 2244, mètre en (suivi d'un se résigner à. infinitif), 2761, Mi, en 641, etc.; par 674, etc., au milieu. Mètre
etc.,
;
subj. prés, le
—
—
Mie, renforce la négation, 27, 798, etc. Mienuit 784. Mier 1840, etc., pur. Miés 3716, mieux. Mieudre 32, 455, etc., meilleur. Mineor 10857, mineur. Mirable 5i5o, etc., admirable. Mire 101 14, etc., médecin. Moie 726, 749, etc., mienne. Moien i853, celui du milieu. Mole 2140, fait au moule. Mollier 87, etc., femme; moullier,
Molt
84. i5,
3i,
etc.,
beaucoup,
très.
Molu, 52i 5,
etc., affilé.
Mon,
ch'arés certes.
—
3i5,
affirm.
Monaé, moneé 1786, etc., monnayé. Monjoie, montjoie 3oi, 863, etc., cri de guerre et de ralliement.
Mont 3, etc., monde. Monte 2667, intérêt; 7905, valeur.
Monter 7064, etc., enrichir. Mordrir 6655, etc., tuer.
More 2545,
vin de mûres. Mourir, act. 1098, etc., tuer. Mouton 6263, bélier. Moustier 58, 86, etc., monastère. Muer 3577, changer. Musart 3219, 5g52, sot.
Naie 6992, négation isolée, non. Nasal 33or, etc., nasal, partie
du heaume qui protège le ne\. Natural 5g39, etc. Navie, fém. g555, etc., bateau. Navrer 1098, etc., blesser. Ne 41, etc., ni; suivi d'un subjonctif,
pour
Neis 1745,
si
ne, 125.
etc., ni
même.
AIOL
Nd, pour ne le, 760, etc. Nen 32, 47, efc, ne. Nepe iodçi espèce de bateau? ,
Ncporquant 1 1^1, etc., pourtant. Nés, pour ne les, 627. Nés 2432, etc., même. Nesun 33g, aucun. Nient, niant, monos. 649, etc.; dissyll. 357, etc.; ass. en ié 4600. Niés 189, etc., neveu. No, masc. fém. 127, idoi, etc., notre.
Nobile 23 18, etc., de noble race. Noël 53 1 5, nielle. Noelés 1676, etc., niellé. Noelor 3374, 4178, pire, de moin-
dre valeur. Noiant, dissyll. 341, 1716; voy. Nient. Noier 978, nier. Noisier 6176, faire du bruit. Noisiere 2737, querelleuse. Nonchier, noncier 3728, etc., annoncer. Norechon 9 7 nourrisson. Norichon, estre de la 7204, 1
être élevé
O O
1
,
—
par [quelqu'un].
182, etc., avec.
9008, oui.
Oblier, oublier, ass. en é
1
25
1
;
ass. en ié 3961. Ochire, ocire 38, 648, etc., tuer.
—
Oes, deus 4046, deux œufs, au sens de peu de chose; voy. Paresis.
Oie 7798, 9680, oui. Oir 1715, etc., héritier, enfant. Oir 5, 29, etc., ouïr. Oiselon 5o6g, petit oiseau. Olifans 4260, 4292, cor
[d'i-
voire].
Onques 23, 37, etc., jamais. Ordené o63, 6578, 6713, dans les ordres.
Oré, orré 9810,
10455, grand
vent.
Orelge 1042, oreille. Orfrois 3843, etc., broderie en or.
Orghe 3920, orge. Orlenois 3842, [monnaie] d'Orléans.
Orrer, ourer i25o, etc., prier. Ort 1 553, jardin. Ost 608, etc., armée; plur. os 8667.
337
Osteler 776, 1102, etc., loger, héberger. Osterin 2i5o, étoffe de pourpre? Ostoier 8665, faire la guerre, tenir la campagne. Ostoir 376, 417, etc., autour.
Paienie 89 1 1 , 9 1 3 1 pays païen. Paier 5992, donner [un coup). Paile, paille ig85, 201 5, etc., étoffe en soie; 8520, tente ; ,
—
tente de 8817. Pain, porter au io3i, mettre
—
en gage che\ le boulanger. Paisier a, réfl. 4425, Hiob, faire sa paix avec [quelqu'un]. Paisson 9932, pieu, piquet. Palagre de mer 10597, palegre de m. 9812, haute mer. Pan 4894, [pan de] mur ; aufig. 1524, partie; pant 9608, morceau [d'étoffe]. Par, renforce l'expr. 270, 3 12, 5o2, etc. Parage g53, famille; 5403, noblesse, naissance illustre. Parc, faire tel 10772, faire un semblable carnage; cf. Le Charroi de Nismes, éd. Jonckbloet, v. 358. Parcreu 75g6, arrivé à son terme de croissance; 6168, 8608,
—
très-gros, très-fort. subi. prés. ;
Pardoner
3 e pers.
pardoinst 97B. Paresis 3473, etc., [sou] parisis; 5429, au sens de peu de chose; Aillie, Angevin, Ballois, cf. Cenele, Esperon, Gant, Oes, Pume, Roc. Parfondement 3046. Parfont 1182, etc., profond. Paringal 5578, égal. Parition 2972, apparition. Parliers, mal 2865, 3547, médisant, mal embouché. Paroir 1208, etc., paraître. Part, celé i73o, 571 3, etc.,
—
—
de ce
côté.
Parteure
3043, part de profit, don ? Pasque florie 2322, le dimanche
des Rameaux. Pasturer 5447, paitre. Paume i53o, palme; 96, longueur d'une main. Paumiers D64, etc., pèlerin; pamiers 1822. 1
23
338
AIOL
Paumoier 5g 12, brandir dans
paume de
la
la
main.
Pautonier 944, etc., terme d'injure ; pautoniere 2657, 2714.
Pavée 832 1, {salle} dallée. Pecat 8870, péché, mot provençal mis dans la bouche d'un Lombard. Pechoier,pcçoier 636, etc., briser. Pel 5219, pieu. Pelichon, peliçon 3042, etc., pelisse.
Pengon, voy. Pingon. Percevoir 4914, apercevoir. Perin 1200, 5172, etc., de pierre. Pertruis 9742, trou; 53o7, retraite, cachette.
Peser 2371, chagriner; subj. prés, poist 3529, etc. Pesme 10791, cruel. Petit i5o, etc., peu de chose. Petitet, un 1068, un peu. Piaus 895, etc., vêtements faits en peau de bête. Piaus 6355, poils.
—
employé pour
homme
dans
certaines phrases négatives; n'en ira pies 1974, iln'enrevien-
dra personne. Piecha 236, etc., depuis longtemps. Pieche, grant
— 627,
longtemps.
Pingon 83g3, 8488, pennon pengon 4742.
;
Pingoncel 2457, bannière. Pior 9339, pire. Pis
641, cœur.
b-j'3
,
etc.,
poitrine,
—
force. Poestis 38 1 7, puissant. Poi 144, etc., peu.
236o, pennon; voy. Pingon. Poin 5908 voy. Pon. Poindre 1442, 3 102, etc., piquer ; furnir son ioo3o, faire un temps de galop. Poingeor 10694, combattant ; cas
Poignon
défendue par des
habitation haies.
Planche 7750, plance 7780, petit pont de bois. Plané 748, 7636, raboté, uni. Planteis 4072, lieu planté. Plenier 3qg 556, etc., large, grand, noble ; épith. de rem,
plissage. Plenté, a grant
abondance.
pour
—
suj. poingiere 2745, 2751. Pointure 5204, point saillant? Pointure 8600, peint. Poison io33, 1 148, etc.. boisson. Pon, plur. 8504, gardes [d'une épée). Du Cange (Pontus) ne donne que le sens de poignée
au singulier. Poncel 53 Por, avec
9, petit pont. le p. prés. 58 12,
1
etc.,
locution correspondant à peu près à quand même suivi d'un conditionnel ; avec l'inf. 6645,
m.
s.
Porpenser, act. 3cg, méditer; n. et réfl. 1088, etc., réfléchir; p.p. 1254, avisé. Porprin 10947, [d'étoffe] de pourpre. Porquerre 85, poursuivre. Pors Q614, défilés. Porsoingié 224, soigné. Postis 5o6i, petite porte. Poure 6259, poudre. Poverte 2o3i, 2078, etc., pauvreté.
Plaidier 1662, 2835, etc., parler. Plaisceis 4i3o, habitation défendue par des haies. Plaisié 65q2, palissade; 55j,
Plentie
garant, promettre. 1 3 1 8, i325, etc., patte. Poesté, par 1109, 861 3, de
Poe
;
Pelus 3042, poilu, velu. Pendant 4756, etc., penchant, pente. Peneant 5 791, pénitent, pécheur.
Pié,
Pleue, 8977, pluie. Pleuete, aim. de Pleue, 4687. Plevir 307, etc., donner pour
—
160, etc., en [dante. plentive 6526, abon-
Praiage 8945,
etc.,
pré.
Praiel 6 1 24, prairie.
Pree, fém. 6g5, 701, etc., pré.
Preer 2283, piller. Premerain 1286, etc., premier. Premier, a ce 2 38, tout d'a-
—
bord.
Prendre; ind. parf. presis 2970; subj. prés, prenge 6089;" loc. a i685, se mettre a; réfl. 5076, etc., m. s. Présure 8862, présure. Preu 206, etc., profit; prou 194,
—
etc., m. s. Primes 3635, tout d'abord, en
premier.
33q
AIOL Princhipel 863 2, principal. Pris 523, honneur. Prisier 3717, voy. Proisier. Privel 81 18, proche. Proisier i65o, etc., estimer. Prové 22g5, convaincu. Provoire 2998, prêtre. Pucele 422, etc., jeune fille ; puchele 2042. Pui 548, etc., montagne. Puin 4283, etc., poignée [de
Pon.
l'épée}; cf.
Puis 1704, depuis. Pule 6654, peuple. Pume porne 6412, pomme gâtée, au sens de peu de chose ; voy.
pommelé. Pument 8610, piment; puiment [cheval]
—
Ramé 2 55, etc. Ramee 696, 90 1, forêt. Ramentevoir
1736,
{d'or-
surmontent
qui
les
tentes}.
Pumier 6802, 7Ô36, pommier semble
pour en faire des
;
bien faible lances.
Put, pute 48, etc., méprisable. Putiers 633g, terme d'injure.
Quant que, quanque 270,
etc.,
1
,
—
plus vite.
9142, pierre de
quatrième ; fém. 741 quarte 88. Quartier, adj. escu 4857, etc., écu divisé en quartiers. Quelir 3 3 16, réunir. Quens, cas suj. de conte 3207, etc., comte. Ques, pour qui les, 3o88, 52g5. Quidier, voy. Cuidier. Quintaine8639, etc.; voy. D.-C, ,
—
quintana
3.
Quirc, i re pers. de querre, 4492. Quirie 58g5, plastron de cuir, voy. Cuirie. Quiver, voy. Cuivert.
Rabiant 4229, plein de feu. Rachier 9644, cracher. Racorder 6480, réconcilier; neut.
aux mains. rapide. Raembre 7349, racheter. de la lune 269, Rafermer, le la pleine lune; cf. l'expression latine defectus lunae. 2522, en venir
Rade 7748,
etc.,
—
,
—
Randonee, de
712,
etc.,
au
plus vite.
Randre
;
subj. prés,
range 1G09,
etc.
Ranprone 3619, raillerie. Ran prôner 148, etc., railler, Râpes 8863, râpes de
raisin.
Ratapiné 1236, caché, revêtu. Rates, fém. de rat, 8861. Ravine 7540, impétuosité. Ravoir 3i5, etc. Rebaudi 5384, reconforté. Rebouter 6364, pousser de nouveau. les
manches re-
troussées.
Recelement 635g.
tout ce que. taille.
Quars
rap-
Ramesurer 1008, apaiser. Ramier 1 84 etc. plein d'arbres. Randon, de 10 120, etc., au
Rebracié 2106,
Quarrel 0219,
etc.,
peler.
tourner en ridicule.
2102, 21 14.
Pumiaus 10074, pommes
bois qui
;
Raier 6189, etc., couler. Raison, mètre a 3878, etc., adresser la parole [à quelqu'un}.
renge 23 i5,
Paresis.
Pumelé 4268,
nement
Raiemant 5864, le rédempteur roiament 5914.
—
Recerqier des rens, torner al 3oo, s'éloigner pour reprendre
du champ. Receter 6479, vivre caché. Rechelé, a 2352, secrètement. Rechet, recet 558, etc., lieu de retraite, lieu fort, château. Rechoivre, reçoivre 1280, etc.,
—
recevoir.
Reclamer 6217,
etc., invoquer.
Recoi 3546, etc., lieu isolé. Recovrer 727, etc., reprendre; a 55:>5, ravoir en main. Recréant 2392, etc., lâche. Recroire, refl. 7864, renoncer à
—
la lutte.
Redrecier 6402, se relever. de la lune 269, le Refait, le renouvellement de la lune, cf. Rafermer. Referir 866, etc., frapper de nouveau. Retlamboier 2920, reluire. Refraignier 6997, remettre la
—
bride.
Refremer nouveau.
io53,
assujettir
de
340
AIOL
Refroidier 3674, apaiser [sa soif]. Refroidir 612, rafraîchir. Rehaster 1027, relancer, atta-
quer de nouveau. Regibier 2qio, regimber, ruer. Retenquir 6282, etc., laisser, abandonner. Relief 404(3, reste.
Remanoir 497, parf.
remest
remes 700, Remuer, le le
etc.,
2 5,
etc.,
—
rester; ind. 92 p. p. ;
remansu 3428.
des estoiles 268, cours des astres.
Renbatre 5886, faire entrer en enfonçant. Renge 2067, ceinturon. Renoié 2829, etc., renégat, traiReont 1892, rond. [tre. Repairier 1 554, retourner. Reponre gi63, cacher. Reprover 3 10, etc., reprocher. Reprovier 955, etc., reproche. Repus 928, caché. Requere 566, etc., défier au
combat. Resachier 2o65, etc.. retirer. Resambler, construit avec le prédicat au cas sujet 908 ; suivi de la particule de 939 suivi du cas régime io85, 1107; sembler 2001, etc. Resavoir 9332. Rés 828, rasé; rés a rés 8'65i, à ras de terre. Rescoure 4389, etc., secourir, ;
délivrer. 18, etc.,
Resné
royaume; rené
2285.
Resne 519, etc., courroie retenant l'épée ; 8g8, etc., bride. Resne 4095, etc., royaume, pays. Resnié 223, etc., royaume. Resongier 6553, etc., craindre. Respasser 3 597, guérir. Respondre ind. parf. en ié, respondié 973, 11 33, 6588, 7340. Resvider 1920, visiter. Retenir 1 334, eic -< garder, faire ;
prisonnier.
Reter 3345, accuser. Reube 3793, etc., robe. Reuber 5439, dévaster. Revanter refl. 7188, se vanter, réfl. 4098. Revel, 586 1, etc., joie, plaisir. Revenir, subj .prés, revienge 3458. Revenir 5o2Ô, etc., retourner.
Revoit
3
1
65,
Romania,
revois
III,
7892;
cf.
5o5.
Richeté7io9, noblesse. Ricoise ^673, richesse. Rien 1099, etc., chose. Rieulé 5744, soww/s à une règle \monastique\.
Rike 341 1, grande [bataille], Rion 8094, région; voy. Roion. Riu 3920, ruisseau; voy. Rui. Robeor, 2357, etc., voleur. Rober 96 3, etc., voler, dérober. Roc 9046, au sens de peu de chose; voy. Paresis. Roele 5341, bouclier. Roengier 6574, etc., tonsurer. Roes 95 1 6, palissades ? cf. D.-C. Rota i3. Roiamant, voy. Raiemant. Roion 2973, 3oog, région; voy. Rion. Roit 4464, etc., roide. Roller l'auberc 6464, 7077, rouler la cotte de mailles [pour la ranger].
Romans
276, langue vulgaire;
romant 2686, langage en général.
Rompre
p. fort rout déchiré; part. p. rompu io5i. Ronchin, roncin 014, etc., cheval de fatigue. On trouve fréquemment les formes ronchi 1826, etc., ronci 646, etc. Rovente 6697, rouge. Rover 83 06, demander. Ruer 4993, renverser; 2582,
1257, faible
;
part.
etc.,
assaillir.
Rui 4g3o, ruisseau; voy. Riu. Ruiste 846, i665,
etc.,
violent,
fort.
Sablon i366, etc., sable. Sachier 91 5, etc., tirer. Sacrefiement 6248, sacrifice. Safre 10342, orfroi? Sailer, saieler 462, etc., sceller. Saingler 402, sanglier ; sengler 364. Sainier 1483, etc., saigner. Sainier, réfl.
181 2,
etc., se si-
gner. Saint tour sain, sein 36oo, 4504, cloche. Saintisme 10848. Samit 9S26, velours.
(signum)
ArOL
Sanbue 53i3, 83 14, selle de femme. Saudee 494, 53a, etc., gain, butin; 1047, état militaire. 1 563, etc., soldats à
Saudoiers gages.
Saudoncr 43o8, soudoyer. Ce mot n'est autre que le mot latin solidare, reformé en français avec donarc qui a remplacé dare, ou p.-é. faute du copiste pour saudoierr Saumes 9703, psaumes. Sautier 901, psautier. Savagine 62, bêtes sauvages. Savement 2992,^., sûrement, en
sauf. Saveres, cas suj. 499, etc., sauveur. Se, suivi d'un fut., a le sens de avant que suivi d'un subj., 479, 55i , 5g5 se... non 2982, sinon. Segur 2084, sans crainte. Seinier, se de Dé 5527, se signer; voy. Sainier 2. Sejorné 7449, etc., reposé, (par suite) aispos. ;
—
Sel, pour se le et si le, 639, etc. Selve 774, 1340, forêt. Selonc 2736, le long ; 3365, dans
toute l'étendue.
Semé 4974,
septième. etc., sage, intel-
Séné 267, i3io, ligent.
Senefianche 9646, signe. Senestre n85, etc., gauche. Senpre 602, etc., sur-le-champ. Sentier, le loc.
—
6207,
586,
par
la route;
etc.
341
Single, cingle, 9809, 9814, etc., voile ; a 978 1 sans voile. Siste 90, etc., sixième. Soie 2190, etc., sienne.
—
,
Solaus 2957, 4277, etc., solail 5700, soleil. Solier M27, 1945, 2054, etc., chambre du haut, salle de réception. Soloir 994, etc., avoir coutume. Some 8194, charge d'un cheval.
Somier 2858, 4867, cheval de fatigue.
Son 4688, chanson. Son, sommet; par au point du jour.
— l'aube 8173,
Songiere, cas suj. de songeor, 2741, rêveur. Sopement 8980, souper. Sor 3199,4268, [cheval] alezan. Sortir, subj. prés, sorge 6507.
Souavet 61 5g, etc., doucement. Souduiant 2417, etc., traitre
,
imposteur. Soufraite 826, manque. Soufrai tous 187, 1908, etc., indigent. Souprendre, subj. prés, souprengent 5788, etc. Sous, cas suj. i885, 38i)i, seul. Souscliner 1952, pencher. Soutiement 5784, avec adresse. Sovin 3284, etc., sur le dos. Soviner 10754, jeter à terre. Sudexion 90 12, séduction, trahi[son. Sueur 967, cordonnier.
Sulent 7601, souillé. Surceors, cas 8842, preneurs de souris.
—
chats
Seror, serour, cas rég. 20, 3o, etc., sœur. Serouge 102,
beau-frère. séparer. Si, expl. 54, 296, etc.; 623, etc.,
Sevrer 740,
etc.,
etc.,
ainsi. Siècle 17 16, génération contemporaine; 4976, monde; estre al 6640, mener la vie du monde. Sier, couper ; ains c'on soie les
—
10425, io5oi. Signor 2o5o, mari. Signorage 9612, seigneurie. Signori 21, etc., noble, digne d'un seigneur. Signorie, par 216, en grand seigneur. Simbre 8607, pain de pur froment. blés, loc.
—
Tables i65, jeu de tric-trac. Tabor, fig. 2474, bruit. Tachier 4637, fixer, attacher. Tain 640, couleur. Taion 10723, aïeul. Talent ioo3, etc., désir; faire d'une chose 425, la son
—
posséder. Tans, par Tant, ne
— 438
— ne
1 ,
par occasion
quant 371, moins du monde.
etc.,
pas le Tapir 2776, se cacher. Targc 541, 698, etc., bouclier. Targier
(174, etc., tarder. 2 1 69; cf. P.Meycr,
Tastoner2 1 58,
Romania, Tele, a
—
IV,
3940.
5371, de
nière, ainsi.
telle
ma-
AIOL
342
Tenchier 1233, etc., se disputer. Tenchon, tençon 2532, etc., dispute; movoir 721 1. a sage 218, Tenir a sot 166, etc., regarder comme un sot, un sage, etc.; cf. Tobler, Li dis dou vrai aniel, p. 26 ; de maisnie 3694, entretenir à ses frais. Tenpre 9089, à temps, bientôt. Tenprer 53o, tremper. Tensement 7273, 76 12, protec-
— —
—
tion, défense.
Tenser 441 3, etc., défendre. Tentir 3064, retentir. Terdre 6 9 , essuyer. Terien 2997, de cette terre. Terrié 16907, rempart de terre. Terrier 483 1 seigneur proprié1
1
,
taire. Tierc, tiers 1463, etc., troisième;
fém. tierche 88. Tinel 4366, 4463, gros bâton. Tire 9855, étoffes de
Trasser 12B0, dérober': Tref 8354, etc., tente. Trellis 4709, 6044, [haubert] à mailles.
Tremeller 2546, jouer au tremerel {sorte de jeu de dés). Cf. D.-C. Tremerellum. Très 779, tout-à-fait. Tresalé 517, passé, vieilli, usé. Tresfiner 2043, etc., finir, s'arrêter.
Tresorieg585, chambre au trésor. Trespasser 1818, etc., dépasser; neut. 2520, passer. Tressué 7793, couvert de sueur. Trestorner 7D4, tourner; i6g3, 2221, etc., changer ;neut. 2b5, etc.,
retourner, s'enfuir.
Trestout 76, etc., tout. 95o3, tribut, droit de Treu péage. Treuage 961 5, tribut, redevance. Trieve Dieu 6162, trêve imposée par Dieu. Trosque 9606, jusqu'à ce que. Trotier 1826, trotteur, épith. de ,
soie.
Toialle 4036, serviette; toualle
7164. loie 2892, tienne. enlever ; fut. etc. Tolir 45 taures 5762 p. p. tolu 1099, -,
,
Trametre 1180, etc., envoyer; subj. prés, trameche 2864,6230. Trape 5969, piège, péril.
,
;
cheval.
etc.
Toloit 3170, enlevé, ravi. Topasse io33g, topaze. Tor françois 5 5 7 1 , manière de combattre en feignant de fuir pour revenir avec plus de force sur l'ennemi. Cf. un exemple
Trover, ind. prés, truis 2439 ; subj. prés, truisse 3 11, truist 53o2, truisons 5441. Turcois, ars de :or 7879. Trufer, réfl. 1441, se moquer.
dans Littré. Torbe 9175, troupe.
Uis 2201, porte. Uns espérons 1676, une paire
Torchier 997, 2o58, bouchonner, panser [un cheval], Torneis, pont 5707, 6060, pont tournant. Torner, subj. prés. 3 e pers. tort a folie 1 33, etc., tour9776; ner [quelqu'un] en dérision ; s'en neut. 609, partir
—
—
—
;
546, m.
s.
Torniant 2388, tourbillonnant. Torniement 2338, tournoi. Torser 789, 795, etc., charger.
Toudis 994,
etc.,
toujours.
Traîner, trissyll. 744, etc. Traire 6, 1 1, etc., tirer, avancer, a chief 36 14, prendre; 21 5, etc., etc., finir; neut.
—
aller.
Traitor, trissyll- 26, etc. traître; traitre, trissyll. 704. ,
—
d'éperons.
Unescauches 1674, une paire de chausses.
Vaintre 1 167, vaincre;
—
etc.,
la
veintre 8960,
bataille 343 la victoire;
1,
—
remporter 4866, m. s. Vair, subst. 606, etc., fourrure ; adi. 35 12, en fourrure ; 4244, [cheval] de plusieurs couleurs. Valet 59, etc., jeune homme. Valeton 3oi 1, enfant. Valissant 66o5, etc., valant. Vanteour 8834, vantard. Vanter 4435, se vanter. Vasal 3o39, etc., chevalier. Vasalement 852 1, vaisselle. Vaselage 1980, etc., valeur, courage. etc.,
l'estor
?
AIOL Vasiaus 71 63, vaisseaux, vases. Vauti 4712, etc., courbé, arqué. Vavasour i85, etc., seigneur de petite noblesse.
Vecr 1755, etc., défendre, fermer, refuser. Veir 437, 453, etc., voir. Velous 3845, velours. Vend, mètre 9820, mettre en
—
vente.
Vengement 7264,
—
etc., vérité.
Vestir, p. p. vesti 32, vestU48j. Viaire 4681, etc., visage. Viaus 673g, au moins. Vides, plur. i32, expérience. Vies 235, etc., vieux; vie 1 148, fém. vies 6228 et viese 542, 7 3 7Vieuié 173, etc.. action vile. Vilonie 1011, vilenie. Vin, ester al beu g20, rester en gage che% le tavernier ; envoier al Q3gg, envoyer en paiement au marchand de
—
etc.
Vengison 7208, vengeance. Venir fut. veront 55i8 il vient a 2835, il vaut; a chief 3g 12, venir à bout. ;
343
Verte 254,
;
Verai g, etc., vrai, sincère ; cors 307g. Veraiement 387, etc., vraiment. Vereil 2Q23, verrou. Vergié, élme 6820, etc. Vergognier 1824, etc., déshono-
—
—
rer, insulter.
Vergonder 43 18,
etc., m. s. que Vergognier. Veritas 8853, mot latin mis dans la bouche d'un Lombard. Vermeil 4282, rouge. Vernis 640. Vernissié 10876, verni. Vertir, réfl. 27, etc., tourner ses pas. Vespre 1720, etc., soir. Vespree 771 ; le ms. porte au v. 8go le mot verpree faut -il voir une faute ou un changement de s en r :
—
vin.
Virgene,
dissyll.
8o33,
—
Vui, voy. Bu. Vuidier les archons 6806, 7638, être désarçonné ; l'estrier 6814, etc. Vo 448, etc., votre; fém. 5o8, '
etc.
Voie, cheste
— 6228,
—
[par] cette
voie.
Voir 3o6, 42G, etc., vrai. Voirement 3014, etc., vraiment. Voloir, ind. parf. vaut 55. Volu b 261, a voussure.
y
Vesque i85, évéque. Vessir g653, vesser.
etc.,
vierge. Vis 860, etc., visage. Viste 6672, prompt, déterminé. Vivendier, boin 244, bon vivant. Vivre, ind. parf. vesqui g40.
Wagier 4172, engager. Wivre 62 id, 6340, serpent.
INDEX DES NOMS DE PERSONNES ET DE LIEUX.
Abel, 7173.
Abraham,
1
553, 6242.
Adan, Adam,
Agenon
;
4, 6220.
i° (neveu de Makaire), 4746, 7201 ; Aghenon, 7223 ; :
—
2° (cousin Hagenon, 7360 germain de Rainier) Haghe;
non, 7557. Ahenri (chevalier du roi Louisle-Pieux), 33o3. Aians (forme d'Aiol au cas suj. exigée par l'assonance), 2433.
Aie (femme de Terri), Q214,
etc.
Aimer (cousin d'Aiol)," i3g8. Aiol i° (nom du héros du 2° (nom chrétien poëme) donné au païen Floquipasse), :
;
—
10942. Ais, Aix-la-Chapelle, 24, 41 55.
Alemant, 4567, 006 1. Alerant (compagnon de Makaire), 85o6, etc. Aliaume (nom d'un brigand), 235g, 3i6o, 3i68, etc.; Aleaume, 3097. Allivin (nom d'un brigand), 6667. Alverne, Auvergne, 10463.
Amauri
(chevalier le-Pieux), 33o2;
du
Anscier (sénéchal de Makaire), 9428 Anchier, 10743. Antiaume (fils de Hunbaut et d'Esmeraude), 7072, etc.; Antialme, 7086, etc. Antelme,
roi Louis-
Amori, 4390.
Amiens, 8090. Angevin, 323g. Angiers, Angers, 5ggg, 8087.
;
70g 1,
etc.
—
Apes, pors d' , défilé d'Aspe, g563. Apolin, Apollon, 660, 4066, 407g, 4116, 4146, 5o5i,ggg5. Arabe, Arabie, 4020. Arabi Arabe, 4064, 4og5, 4137. Archedeclin (saint), 7821. Ce mot Architriclinus qui, en latin, signifie maître d'hôtel, est devenu un nom propre désignant au moyen-âge le marié des Noces de Cana. Artu (le roi), le roi Arthur, g36. ,
Ce vers fait une allusion insaisissable aux chevaux du roi le héros de l'épopée
Arthur,
bretonne.
Asses li Berruiers (portier de Langres), 8545. Astes, voy. Haston. Auçoire, Auxerre, 363 1. Audengier, g53, gg2. Ces deux vers font allusion au héros du poëme burlesque tfAudigier publié par Méon {Fabliaux et Contes, IV, 217).
—
.
,,-
AIOL Aufrike, Afrique, 5247, 5-273, 5367. Avissc (mère d'Aiol), 21, 35o, 442, etc.; Avise, 271, 762. Baiviers, Bavarois, 4567, 8061. Bar, Bari (sur l'Adriatique), 10599. Cette ville était célèbre Ear le corps de S. Nicolas, que
.obert Guiscard y rapporta de Myre. Barbarus (nom de Sarrasin), 5241 Bascles, Basques, 956g. Baudewins, h quens (personnage épisodique), 8875. Belcler, mont de nom donné par le poète à la montagne de
—
—
,
Moryan, lieu du sacrifice d'Abraham, Ô2 55. Beleem, Bethléem, 1903, 2446; Beleant, 5g3i : Belleant, 3870, 5 7 83. Belquarel, 4873, 4875. Berenger (un des quatre fils de Geraume, châtelain de Mongraille), 7195. roi i° (chevalier du Louis-le- Pieux 2 (cousin d'Aiol), 4648;
Bernart
:
;
—
—
?ermain
[neveu de Makaire), 4750, etc. Berri, Berry, 2779, 4834, 7061, etc.
Bertons, 4537, 8971;
Bretons,
4568, 8973. Beruiers, gens de Berry, i56i, 2343, 235o, 3195, 34i5, 3427, Ber5 191; Beruhiers, 1972 ;
ruiers, 2282.
Besençon, Besançon, 8087 Bessenchon, 8187'. de Viane (compai° Bevon gnon de Makaire), 8374; 2" le duc sans barbe (che;
—
:
—
—
valier
du
roi
g5o5, 10708,
Blois, 1868, 1880, 3855, etc. Boidin (veilleur, gaite, au service de Makaire), 9428, 10868. Boorghes, Bourges, 1400; Boorges, 2347, 3207, etc.; Bohorges, i63i, 341 () li quens de 3207, etc., voy. Gilebert. Bordele, Bordeaux, 49, 6489. BorgcT\gons,Bourguignons,ji^o, 8061, etc. Borgonge, Bourgogne, 2659, 7o36 Bourgoinge, 8i83, etc. Brabençons, 336g. Braibant, Brabant, 41 53. Brandis, Brindes, ggg4Bretaigne, 8768. Bu, g4g5. ;
Canbresis, 41 53. Esraut, Castel 1342, i35i. ,
808g. Charles, Charlon, Charlemagne, 102, etc. Chartres, no, 8812; Cartres, 45g7, 5o38, 5og4, etc.; Cartre,
Clarembaut de Valbrune (nom d'un brigand), 6670. Colongois, sou de ,monnaie de Cologne, 242. Constant (nom d'un brigand), 6668. Corsaut (chef de brigands), 6684, de Val 6877, 6881, 6gi6; rahier, 6670. Cremoigne, Crémone, 8088, etc.; Cremoine, 8154.
-
Dignon, Dijon, 8086.
Dominus
3417, 4152,
Biterme (ville inconnue qui, dans les chansons de geste, est renommée pour fourni ries armes et les étoffes orientales), 6485, 8i63.
videt
(nom donné dans 14) au d'Abraham,
Vulgate (Gen., XII,
lieu
5o38.
Chdtellerault
Castele, Castille, 8164, 10800. Chdlons -sur - Marne Chaalon
etc.
Malleret).
mont de—, i55o,6ig5.
Calvaire,
la
Biavais, Beauvais,
—
;
Louis-le-Pieux),
Biaufort, castel de —, i653. Ce château, qui en la Marche siet, existe encore aujourd'hui dans Creuse (cant. la Boussac,
comm.
345
du
sacrifice
6254.
Durant 94 28.
de
(portier
Makaire),
Duresté, g827- C'est sans doute le même que Durestant de la
Ch. de Roland, qu'on n'a pu identifier davantage.
d'Orléans), Eldré (bourgeois 2583 ; Houdré, 26o3. 1° (père Elie g3, 121, etc.; :
d'Aiol),
—
2°
3i, 7g,
(personnage
24
346
AIOL
—
3° (nom épisodique), 8875 chrétien donné au païen Pro;
Engerant (chevalier du roi Louisle-Pieux), 10770. Erode, Hérode, 2976, 3004. Esau, Esaii ; 959. Esclers, originairement Slaves (Romania, II, 33 1), pris ici au sens général de païens, 10601.
Esmeraude (femme deHunbaut), 7070, 7102, etc. Espainge, Espagne, 3yy, 5642, 6496 ; Espaigne, 419, 425, 6286, etc. Estanpes, Etampes, 35 17, 8009 ; Estanpois, 3527 ; Estampes, 4i52. Escorgant (sénéchal du roi Mibrien^gôgi, 10126. Estout (nom d'un brigand), 5807. Evain, Eve, 4, 6220.
Ferant de Losane (neveu de Makaire), 4617,4746,7201, 7223, etc.
Flamens, Flamands, 3369; FlaFlament, 4568. menc, 4537 Flohart de Vallieure (nom d'un brigand), 6669. Floquipasse (habitant de Pampelune qui se fait chrétien sous le nom d'Aiol), 9D78, etc., cf. 10942. Florien ("roi païen), 9993, 10006, ;
etc.
Foucart 1° (nom d'un brigand), 235g, 3 125 ; Fouk.es 3og8 ; 2° voy. Foucon. Fouchié, voy. Foucon. Foucon (neveu de Makaire), 7200. Ce nom, pour les besoins de
—
:
l'assonance, se présente aussi
sous les formes Fouchié 7222, Foucart 4748 (au lieu de Gontart),
7359. i° 958,
Foré, vengier Fouré dans les chansons de geste est généralement appliquée par moquerie à une personne qui tente une entreprise au-dessus de ses forces. Voy. à ce sujet une note de M. P. Paris (Romans de la Table ronde, II, 401) et un article des Gœttingische gelehrte An^eigen (1874, p. 1079-92), où
Fouré
:
2606.
La
M. A. Tobler a réuni un certain nombre d'exemples de Nous ne croyons cependant pas que ce Fouré soit le roi de Nobles la cité, car notre texte le fait mourir devant Paris (v. 2607), et non au siège de Nobles. 2 (chevalier du roi Grassien), 9973. Franche, France, 199, 322,445, cette locution.
pisse), 10942.
2517;
locution
—
etc.; France, 17, 26, etc. François, Français, 147, 2o5,etc. Frans, Français, i33, i5i,2393,
etc.'
2444,
Galien (nom 6667.
d'un
brigand),
Galise, Galice, 8122.
Garin
(nom de
2154; — 2° (neveu de Makaire), 4747, — 3° — de Mon1202, i"
:
valet),
etc.;
loon (père d'Oedon), 83g5 Gerin, 8410. Gasconge, Gascogne, 1 133, 1617, 35oo, 4070, etc. Gascons, 2o85, 236i, 3370. 1° (sénéchal d'Elie), Gautier de Saint Denise 1 082; 1 1 24 ;
:
— 3"
—
;
2" (hôte d'Aiol),
1070;
(nom
—
—
d'aubergiste), 1 124; e de Pont Elie (nom qu'Aiol 4 donne à son père), 2088, 5° 336 1 et 6° de 35o4; Montaigu 9504, (chevaliers du roi Louis-le-Pieux); 7 (comte
—
—
—
—
deSoissons, oncled'Aiol),4649, 8° deValterne (com4736; pagnon de Makaire), 8680. Geneviere, Geneviève (nom de femme), 2740. Gerart i° (père de Reinier, duc 2 (chede Gascogne, 1 6 1 6 valier du roi Louis-le-Pieux), 3° deValseri 33o2, 336o; (sénéchal d'Elie), 8552, etc.; (neveu de Gascogne de 4 5° (chevaMakaire), 9162;
— —
:
;
—
—
du
lier
—
—
—
—
roi
Louis-le-Pieux),
10770.
Mon(seigneur de 6441; Geralme, 6545, etc.; Gerelme, 65 12, etc.; Gerame, 6461.
Geraume
graille),
Gilebert (cousin germain d'Aiol, le
même
que
le
comte
de
Bourges), 334.
Gilemer l'Escot (cousin l3 99-
d'Aiol),
.
AIOL Ginart (sénéchal de Makaire), 9118. Girbert (compagnon de Makaire), 8441. Godefroi (sénéchal de Louis-lePieux), 9025. Golgatas, 'Golgotha, 6194. Gonbaut (nom d'un brigand),
6665,6685. Gonsellin (nom d'un brigand), 6668. Gontarr, 4748. Ce nom qui ne se retrouve plus ailleurs doit être remplacé par celui de Foucart, comme nous l'avons déjà remplacé au v. 4749 par celui de Reinart. Gontier (seigneur de la cour de Louis-le-Pieux), 801 5. Gorhon (nom d'un roi d'Afrique), '
„
5 2 4.7-
,
Grassian (forme en an, réclamée par l'assonance, de Grassien), 10207. Grassien (roi de Venise), 9263, etc.
Guenelon
(le traître de la Chanson de Roland), 4439. Guillaume le Brun "(neveu de Makaire), 4749 Guillame, 8856. Guimart de le Tormele (frère de Gautier de Valterne et compagnon de Makaire), 8684, etc. Guinehot (messager de Makaire), 8784, etc. ;
Gui
:
i°
Alemans (compagnon
li
—
de
Makaire), 8441, etc.; 2° (chanoine, oncle de Terri),
9284.
Guinemer
(chevalier Louis-le-Pieux), 4389.
Hagenel (boucher 258 7 36i6.
du
roi
d'Orléans),
,
Hagenon
:
10
d'Orliens
—
(nom
1" et d'un brigand), 6669; 3° voy. Agenon. Haie, chastel de Le —, en Pon-
thieu, 1396.
Hain, la porte —, (à Salonique 1001 1. Hainaus, Hainaut, 41 53. Hardré (nom du traître dans plusieurs chansons de geste], 4439. Harpin (nom d'un brigand), 5807. 1° voy. Haston de TuHastes '.)
:
—
347 dele;
—
2° (un des quatre fils
de Geraume, châtelain de Mongraille), 7195. de Tudele (chevalier païen), 4973 ; Astes de Tudele, 4978. 1° (nom d'un brigand) Henri ? 2° (chapelain du roi 58o8; Grassien), io3g3. Hercenfroi (boutellier de Makaire) 942g, etc. Hersent i° (sœur d'Elie et
Haston
:
— :
tante
d'Aiol,
la
même
—
que
Marsent), 333; 2 (femme d'Hagenel, boucher d'Orléans), 2588, 2656, 2719, 2723, 36i7, 3620; Hersant, 2684. Hervieu (messager de Louis-lePieux), 881 5, etc.; Hervil, 8890, etc. Holduit (nom de femme), 2740. Houdré, voy. Eldré. Hue (chevalier), 7580. Hugon (neveu de Makaire), 33o3, 336 1, 3440; de Monbart, 4747, 7202, 7361 ; Huon de Mon bar, 4781. Hunbaut 71 56, 7452, (hôte d'Aiol), 7062, 7069, 7741, etc. Hungrie, Hongrie, 9805, 10882,
—
etc.
Hurepois
pays de l'île de ayant Dourdan pour capitale), 4536. (petit
France,
Isaac, 6247. Ingernart (chevalier païen), 4972, 5019. Ingrant (chevalier païen), 4972, D009. Ingresain (chevalier païen), 4972, 5009.
Jérusalem, 1 535, Jhersalem, 1548; Jherusalem, 62 55; Jérusalem, 8975. Jobert (compagnon d'Aiol), 45 18, 4791, 4818, etc. 1° (neveu de Makaire), Jorroi 4753; Jofroi de Verson, 4748; 2° (l'aîné des quatre fils de Geraume, châtelain de Mongraille), 6977, 7195, etc.; 3° (sénéchal de Louis-le-Pieux), 4° le kenu 7855, etc.; (chevalier du roi Louis-lcPieux), 95o5. Jordan, Jourdain, 1 55 1 :
—
—
—
348
AIOL
1° (parent de Jofroi), Joserant 2° (chevalier du 8371, etc.; roi Grassien), 9973. Juis, Juifs, 10082. Jupin, Jupiter, 10098. :
—
Marajus, puis de —, (entre Langres et Lausanne), 8672,8704. Marche, la —, i653. Marchegai (nom du cheval d'Aiol), 89, 182, etc.
Marsent (sœur d'Elie Karle 44,
Karlon ,
,
Charlemagne,
Karlemaigne, Charlemagne,
18,
etc.
Kinkernart (nom de Sarrasin), 5241, 5296. Lazaron, Lazare, 2386, 7205. Lengres, Langres, 8086, 8i83, etc.
Loeys (Louis-le-Pieux),
17, 25,
Loey, i5Ô9, 333:), 4i5o. Loier, Lothaire, 9462, 10040. Loire, la —, 1881, i885, 2438, 2965, 4299, 4335, 4360. Lonbardie, 8784, etc. Lonbart, 8334, etc. Longis (l'aveugle qui dans la légende frappa de sa lance Jésus crucifié), 3o52, 6188. On retrouve ce personnage dans plusieurs mystères du moyen-âge. Loon, Laon, i3go, 7179, 8090; Leun, 3417. Losane, Lausanne, 467, 1387, etc.; Losene, 1389; Lossane, 1495, i5o3, etc. Luiserne, Lucena (en Espagne), io835. Lusiane (fille d'Isabel et cousine d'Aiol) , 1989, 1992, 2010, 2028, etc.; Luciane, 2099. 27,
3224,
d'Aiol),
et
33i3,
tante
3332.
Vqy. Hersent.
etc.
33,
44,
102,
etc.;
Martinoble (nom d'un Lombart, partisan de Makaire), 8848. Miaus, Meaux, 8089. Mibrien (roi de Perse), 608, 4020, 4025, etc.; Mibriant, 8i38. Miles d'Aiglent, Milon d'Anglant, qui dans l'épopée carolingienne épouse la fille de Pépin et est le père de Roland, 2287. Mirabel (fille de Mibrien, amante, puis femme d'Aiol), 53o3, etc. Monbart, Montbard, 4747, 4761; Monbar, 4781, 7202, ,736i-
Mongaiant (séjour d'Elie, père d'Aiol), 2414, 2795,3865,8200. Mongraile (seigneurie sans doute fantaisiste de Geraume), 6440, 6448, 6495, 7026, etc.; Mongraille, 65i 1, 65i7, 6543, etc. Monleun, Laon, 3400, 3527. Monmartre, Montmartre, 8944. Monpelier, Montpellier, 1643, 6809. Montinel, puy de 53i8, , 8 181. Le vers 8 181 semble indiquer que cette montagne doit se trouver entre Nevers et Langres; il y a un Montigny dans le Nivernais. Montoire (Loir-etMontorie Cher), 9214. Morant (nom d'un brigand), 6667. Morin de Plaissence (Lombard), 9o33. Môysès, Moïse (ermite), 5i, 390, 432, 438, 461, 514, 82i5; Moisès, 85, 88,273.
—
,
Magegot (nom
d'un
brigand),
58o8. (considéré comme un dieu païen), 680, 4066, 407Q, etc.; Mahon, 5407, D41 1, 55 16,
Mahomet etc.
Makaire
(le
de l'épopée
traître
carolingienne), 47, 10, etc.; 1387, etc 1
1
—
io3, 211, de Losane, 467,
Malrepaire (nom sans doute fantaisiste du château de Robaut); 5958, 6068. Manesier i° (frère de Bevon de Viane, compagnon de Makaire), 2 ° n orn donné 8379, etc -» à l'un des fils d'Aiol), 9353, etc. Mansel, Manceau, 323g. :
—
(
Navaire, Navarre, 9623. Navairs, Navarrais, 9569. Navers, Nevers, 8086, 8176.
Nevelon
i°
:
(chevalier
du
roi
Louis-le-Pieux), 33o3, 336i, 2° (un des quatre fils 3440 ; de Geraume, châtelain de Mon-
—
graille),
Nivart
7195.
(nom
d'un
brigand),
2
;,
AIOL 3092, 3ioi, 3i28. 235g, Nobles g), 8087. Cf. le Gloss. de la Cit. de Roland (éd. class.) de M. L. Gautier. Nous ajouterons qu'ici la ville ne semble pas placée en Espagne. Noironpré, jardins de Néron (où, d'après la tradition, l'empereur romain rit brûler des chrétiens), 2727, 7474, 8907, qi 35, 9143; pré Noiron,io7i7.
Normans, 323g, 4536, 4568. Nubians, Nubiens (et par suite païens), 4896. Nubie, 3981, 4025.
Nustrant"(chevalier païen), 4974.
Oedon (compagnon deMakaire), 83 9 o. Olive, les
mont
Landes
—
Montaulieu dans
,
(?),
mont
35oo;
:
—
—
2345,
378,
420,
609,
etc.
2607, 4i5i, 4597, 5094, 5i25, 92^2. Passeavant (nom du cheval du roi Grassien), 991 1, etc. Persans, 405, 4899. Persie, Perse, hzbz, g56j. i° (cordonnier de Piere, Pieron Paris,
110,
:
Poitiers),
967;
—
2
(nom
d'homme), 2583. Pilate, 6204. Pinabel (traître
roi
Florien), 10009, etc. Pohiers (nom de peuple qui est l'ancienne forme de Picards; cf. D. C. sous Poheri), 4568. Poitevins, 3238, 3370. Poitiers, 889, 949, 988, etc.; Potiers, 3759.
Ponce (cousin germain
d'Aiol),
4648.
Pont
Elie, Pontarlier, 2088, 3504. Pontieu, Ponthieu, 1397. Propisse (habitant de Pampelune qui se fait chrétien sous le nom tfElie), 9665, etc., cf. 10942. Provence, 10402. Provin, Provins, j3, 8089. Puille, Pouille,
897I
Olis,
4070. Orclare (femme du roi Grassien), 9352, etc. Orlenois V (pays d'Orléans), 2° (monnaie d'Or7909; léans), 3842. Orliens , Orléans, 126, 200, 1477, i559, i562, etc. Ostcun, Autun, 833i. Oton de Poitiers (seigneur de la cour de Louis-le-Pieux), 8014. Otrente, rue d' (à Pampelune), 5282.
Pampelune,
349 Ploiegant (nom du cheval du
au service de Makaire), 8177. Pinable (nom de ville r), 8965. Pinart (traître au service de Makaire), 8177. Pinel, 9495. Plusieurs villages d'Espagne portent ce nom. Piniaus li Normans (nom d'un brigand), 5807. Plaissenche, Plaisance, 8154; Plaissence, 8088.
Quaré (chevalier du
roi
Louis-
le-Pieux), 4390. Quikenars li " panetiers (nom d'un bourgeois d'Orléans, parent de Makaire), 2862. Quintefeulle, bois de , 4627, Quintefoille , 4692 , 4642 ;
—
6553, 7198, 7220,
etc.
brigand), Rahier (nom d'un 6668. Raiborc (nom de femme), 2740 Raiborghe, 2744. Raimberghe (nom de la mère d'Audigier dans le poëme burlesque qui porte ce nom, et non pas sa femme, comme pourrait le faire supposer notre texte),
993.
et germain Rainaut (cousin écuyer d'Aiol), 4648; Rainait, 4727. (cousin d'Aiol), i° Rainier 2° 7236, etc.; voy. 1398; Reinier 2. Rains, Reims, 2960, 3 i5o, 3417, 5o37, etc. Raoul (chevalier, hôte d'Aiol), :
—
i36g.
Ravane, Ravenne, ji35, 7254, 7344, etc. Reinart (neveu de Makaire) 4749» 4763. i° (duc de Gascogne), Reinier (neveu de Makaire), 16 16;— 4835, etc., 7909. Renier, 7564, voy. Reinier 2. :
35o Richart
AIOL (le
même
Sorant (nom d'un brigand), 58o8. Suberie, 235 1. D'après ce vers, les ennemis entrent en France par le Val de Suberie dessous val Cler ; le rapprochement de ces deux noms de lieux, peut-être imaginaires, ne permet guère d'y voir autre chose que Sivry et Vauclaire en Champagne.
que Richier
pour le besoin de l'assonance), 4747, 8856. Richier (neveu de Makaire), 4761, 7202, 7361.
(nom d'un brigand), 6668. Robaut (chef de brigands, 5734, Ricier
57 59,
5863,
etc.
Roimorentin, Romorantin,4j5o, 4762, 4832, etc. Rome, 1180, 6901, etc. Rosne, Rhône, 9128, 9198, etc. Rustant (frère de Makaire), 1496,
Tabor (chevalier
païen), 4974,
4996.
i5i3.
Tabrin (chevalier païen), 4973,
^4987Saint Denise, Saint-Denis, 1082, 1994, 3497 ; Saint Denis, 2264, 3297, 3343, etc. Saint Domin, 883g. Il y a un petit village du nom de Saint-
Domain dans
le
(sauveur des enfants 9201, 9212, etc. Tervagant (nom que le moyenâge donne à un dieu païen), 9996, etc. Tieri, Thierry (nom d'un bûcheron), 1727 1807, 1814; Teri, Terri
d'Aiol),
département
du Cher. Saint Germain
el praiage,
Saint-
1754. Tolete, Tolède, io835.
Germain-des-Prés, 8945.
Tornebeuf (messager du roi de Nubie), 3982, 3996,4019,4060.
Saint Gille, Saint-Gille-du-Gard,
956o, 10457, etc. Saint Michel, bourc Le , 4597. voisinage d'Orléans nous fait supposer qu'il s'agit sans doute ici du village de ce nom dans
—
Tornebrie(?) (séjour de Grassien), 9264, etc. Tours, 3862. Trieves, Trêves, 8088; Trêves,
l'Orléanais.
Saint Nicolai (à Bar voy. ce mot), 10598. Saint Pierre (de Rome), 274g, etc. Saint Quentin, 8090. Sainte Crois, moustier —, (cathédrale d'Orléans), 384, 1890, 2225, 8019, 8020, 8142, 8223; Sainte Crous, 1896. Salenike, Salonique, 9903,9976,
8154. Tudele, Tudela, 4973, 4978.
;
etc.
Sanses : 3096,
i»
(nom d'un
3 160, 3 168, 3
brigand), 172; San-
Senlis, 8009. Sire, Ci^e, q563. Cf. à ce sujet
Ch. de Roland, éd. L. Gau-
tier, Eclaire. IV.
Soisons, Soissons,
4154, 4649,
etc.
2960,
3i5o,
à l'un des
q353, etc. Turc, 405, 759, 9818; 714, ioi5o. fils
d'Aiol),
Turs,
Val Cler, voy. Suberie. Venisse, Venise, 9262. Venissien, 10860. Vermendois, 7527, 9026.
Verson, 4748.
Nous avons
à
choisir entre le village de la Normandie ou celui de l'Aunis.
—
sons, 2359; Sanson, 3179; 2° (chevalier du roi Louis-lePieux), 4390. Sarrazins, 405, 604, 657, etc.; Sarrasins, 261 3,4526,4546, etc.
la
Tumas (nom donné
Yon
de Gascogne, dont il dans Renaud de Montauban), 2086. (roi
est
parlé
(compagnon
Ylaire
d'Aiol),
—
de 45 18, 4690, 4753, etc.; Saint Lambert, 45 13; 2 (père de Ginart), 91 18. Ysabel (sœur d'A visse et tante d'Aiol), 1984, 20o3, 2073, etc.
—
FIN. Imprimerie Gouverneur, G. Daupeley
à
Nogent-le-Rotrou.
THE INSTITUTE OF WEDIAEVAL 10
STUOltS
ELM8LEV PLACE
TORONTO
6,
CANADA.
#640